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Tous les matins, les informés débattent de l'actualité autour de Marc Fauvelle et Renaud Dély.

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00:00 Les informés de France Info jusqu'à 9h30 pour évoquer la visite d'État qu'Emmanuel Macron va entamer dans quelques minutes maintenant
00:07 puisque son avion devrait se poser dans une petite dizaine de minutes à Pékin en Chine où il va passer trois jours pour évoquer cette visite et ses objectifs.
00:16 Sophie Dravinel du Figaro est là. Bonjour Sophie.
00:18 - Bonjour. - Jean-Rémi Baudot, service politique de France Info, bienvenue également.
00:22 - Bonjour Marc. - Et Franck Matvon, le directeur de la rédaction internationale de Radio France complète ce plateau.
00:28 Renaud Dely, les objectifs de cette visite ?
00:30 - Vous le disiez effectivement, Emmanuel Macron est attendu dans quelques minutes.
00:32 Il va arriver à Pékin dans quelques minutes pour cette visite officielle de trois jours.
00:36 Une visite qui survient dans un contexte bien particulier, celui évidemment en particulier de la guerre en Ukraine.
00:41 Et alors que Xi Jinping lui-même s'est rendu à Moscou il y a 15 jours, donc un climat qui tente au rapprochement entre Pékin et Moscou.
00:49 Et c'est d'abord sur ce point-là qu'Emmanuel Macron veut faire porter cette visite, c'est-à-dire essayer d'inciter la Chine à agir dans le sens de la paix,
00:59 en tout cas à ne pas livrer des armes à la Russie.
01:01 Voici d'ailleurs ce thème sur lequel avait insisté Emmanuel Macron lorsqu'il avait annoncé ce déplacement en Chine.
01:09 C'était à la fin du mois de février lors de son passage à Paris au Salon de l'agriculture.
01:15 Le fait que la Chine s'engage dans des efforts de paix est tout à fait bon.
01:19 La Chine doit aujourd'hui nous aider à faire pression sur la Russie, évidemment, pour qu'elle n'utilise jamais ni le chimique ni le nucléaire,
01:25 ce que la Chine a déjà fait, mais est-ce qu'elle arrête cette agression en préalable à une négociation ?
01:31 Alors est-ce qu'Emmanuel Macron a raison de miser sur la Chine justement pour qu'elle joue ce rôle de médiateur pour aller vers un apaisement,
01:40 voir une fin du conflit, en tout cas une médiation vers la paix ? Et est-ce que le chef de l'État peut justement éviter l'escalade ?
01:47 On va aller, tiens, justement du côté de Pékin. On nous attend l'un des envoyés spéciaux de France Info, Adrien Beck.
01:53 La première rencontre entre les deux chefs de l'État, il y en aura plusieurs d'ailleurs, ce sera demain,
01:58 c'est vraiment l'Ukraine et le rôle de la Chine en Ukraine qui en sera le plat de résistance ?
02:03 Oui, assurément. Comme le disait Renaud, tout l'enjeu pour Emmanuel Macron,
02:08 c'est de faire en sorte que la Chine n'aille pas plus loin, ne s'investisse pas dans ce conflit.
02:14 Emmanuel Macron qui espérait que Pékin puisse avoir un rôle de médiateur, ça c'était il y a plusieurs mois,
02:20 et puis vous l'avez dit, entre-temps, il y a eu, notamment il y a 15 jours, cette visite de Xi Jinping à Pékin,
02:26 sa première visite après sa réélection à la tête de la Chine, cette visite auprès de celui qu'il appelle son ami, Vladimir Poutine.
02:35 Xi Jinping se connaisse depuis une dizaine d'années maintenant, et une visite qui aussi a permis,
02:41 sans le dire officiellement, d'apporter une forme de soutien à la Russie, avec, il faut quand même toujours le mentionner,
02:49 la Chine qui n'a jamais condamné l'agression russe en Ukraine.
02:54 Donc évidemment, c'est tous ces points que va aborder Emmanuel Macron, avec sans doute pas énormément d'illusions,
03:00 puisque maintenant, ce qu'on nous dit à l'Elysée, c'est qu'il s'agit d'essayer de trouver un chemin,
03:05 donc c'est évidemment assez vaporeux, et forcément pas très ambitieux pour l'instant.
03:13 – Franck Pattevon, quel est le poids d'un chef de l'État français qui débarque en Chine,
03:18 pas tout seul, puisque la présidente de la Commission européenne est du voyage aussi,
03:23 mais vu de Pékin, un président français qui vient demander de ne pas aller plus loin dans la guerre en Ukraine, ça pèse quoi ?
03:30 – Alors, il y a deux choses dans votre question, d'abord, quel est le poids de la France ?
03:34 Je pense qu'il est significatif en Chine, Emmanuel Macron est relativement populaire en Chine,
03:39 et il incarne une sorte de troisième voix, pas tout à fait équidistante entre la Chine et les États-Unis.
03:45 – Parce qu'il y a eu un dialogue avec Vladimir Poutine pendant un moment ?
03:48 – Alors, il y a eu un dialogue avec Vladimir Poutine à un moment,
03:50 mais il y a aussi le fait que la France défend son autonomie stratégique,
03:55 le fait d'être un peu éloignée des États-Unis, peut-être plus d'ailleurs que Ursula von der Leyen.
04:01 Et puis, il y a le cas précis de l'Ukraine, et là, il ne faut pas se voiler la face,
04:06 il n'y a pas grand-chose à attendre de ce voyage.
04:09 La Chine, Emmanuel Macron en est aujourd'hui convaincu,
04:12 ne pourra pas jouer un rôle de médiateur dans le conflit en Ukraine.
04:15 Si Jinping a mis en scène son amitié avec Vladimir Poutine récemment à Moscou,
04:20 il ne s'est jamais adressé au président Zelensky, il ne lui a jamais parlé.
04:24 Il a présenté un plan de paix en février, pour le premier anniversaire du début du conflit,
04:31 qui ne ressemblait en rien à ce que peuvent souhaiter les Occidentaux.
04:35 – Avec notamment la question du retrait des troupes russes,
04:38 qui n'était pas abordée dans ce plan de paix.
04:41 On va poursuivre dans un instant, le Fil info, tout d'abord à 9h11 avec Maureen Suynard.
04:46 La réforme des retraites occupe l'agenda de la Première ministre.
04:50 Rencontre avec les syndicats à 10h, mais ils ne sont pas d'accord sur l'ordre du jour.
04:55 Les syndicats veulent demander le retrait du texte ou une pause,
04:58 quand Elisabeth Borne veut aborder la pénibilité au travail ou encore l'usure professionnelle.
05:04 Une rencontre qui se déroule à la veille d'une nouvelle
05:06 journée de mobilisation nationale contre ce texte.
05:09 La SNCF prévoit la circulation de 3 TGV sur 4, 1 TER sur 2 demain.
05:14 La ministre de la Transition énergétique confirme sur France Info,
05:18 des tensions encore importantes au niveau du carburant en centre-valle de Loire et en Ile-de-France.
05:24 De violents affrontements ces dernières heures à Jérusalem, à la mosquée Al-Aqsa.
05:28 La police israélienne affirme avoir arrêté plus de 350 personnes, des émeutiers, dit-elle.
05:35 En plein ramadan, le Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza dénonce un crime.
05:39 Et puis la menace d'un procès.
05:41 Dès l'année prochaine pour Donald Trump, l'ex-président américain officiellement poursuivi.
05:45 34 chefs d'inculpation.
05:47 La justice américaine lui reproche d'avoir payé plusieurs personnes
05:51 pour qu'elle thèse des affaires embarrassantes sans l'avoir indiqué dans ses comptes de campagne.
06:07 Toujours avec Franck Matbon, le directeur de la rédaction internationale de Radio France, Jérémy Baudot de France Info.
06:11 Sophie Dravinel du Figaro pour évoquer la visite d'État d'Emmanuel Macron en Chine.
06:15 Visite qui débute dans quelques minutes.
06:17 Que faut-il en attendre, Sophie Dravinel ?
06:20 D'abord sur ce qu'on considère tous comme l'objet le plus compliqué de cette visite,
06:26 c'est-à-dire le soutien militaire ou non de la Chine à la Russie dans sa guerre en Ukraine.
06:32 Eh bien écoutez, en fait, ce qu'il faut se dire, c'est que la présence d'Emmanuel Macron,
06:36 c'est une volonté de poursuivre le dialogue.
06:40 Alors évidemment, ce n'est pas comparable avec les relations qu'il a pu entretenir avec la Russie,
06:44 parce qu'ici, nous sommes sur un terrain indirect, mais un terrain qui compte cependant,
06:49 évidemment, du fait de l'influence, nous l'avons dit, de la Chine sur la Russie.
06:53 Après, évidemment, nous l'avons dit aussi, la question de l'efficacité en termes stratégiques sur le terrain
07:01 est tout de même relative, mais c'est une question d'image, et une question d'image aussi vis-à-vis de tous ces pays
07:08 qui sont séduits finalement par le modèle d'autoritarisme politique et de croissance économique de la Chine,
07:13 ces pays du sud qui sont un petit peu lassés, ou disons qui sont un petit peu en tension avec l'Occident,
07:19 et évidemment les relations sino-américaines en ce moment, qui sont là aussi très particulières, très tendues,
07:27 avec évidemment toute la zone de l'Indo-Pacifique, qui compte pour la France, du fait évidemment de la présence française là-bas,
07:34 en Nouvelle-Calédonie, et ailleurs, mais aussi des enjeux économiques, évidemment, pour la France et pour toute l'Union européenne,
07:41 parce qu'il faut rappeler quand même que la Chine, c'est 20% de toutes les importations de l'Union européenne,
07:48 et nous parlions tout à l'heure de l'Allemagne, c'est 50%, et c'est là aussi peut-être une explication d'une différence de relation,
07:56 que la Chine, outre les relations avec les Etats-Unis, que la Chine entretient avec l'Allemagne.
08:00 Jean-Rémi Baudot.
08:01 Il ne faut pas oublier qu'en fait c'est très important de se parler, c'est un peu ce que disait Franck tout à l'heure,
08:05 mais il y a l'idée quand même que dans tous ces sommets internationaux, dans toutes ces rencontres bilatérales,
08:09 c'est important de se parler, de se rencontrer, on a vu que le Covid avait modifié un peu les relations internationales à ce niveau-là,
08:14 et c'est important de se voir.
08:16 Et ce n'est pas la Chine qui dira le contraire.
08:17 Emmanuel Macron, il a souvent été taxé de naïveté vis-à-vis de Vladimir Poutine, vis-à-vis de la Chine bien évidemment,
08:24 mais il y a un doute sur sa capacité un peu de la France et de l'Union Européenne d'obtenir des résultats.
08:28 Ce qui est certain, c'est qu'on parle de la présence d'Emmanuel Macron, il ne faut pas oublier qu'il y a aussi Ursula von der Leyen,
08:34 donc pour l'Europe, et que ça c'est important aussi pour montrer que l'Europe est un bloc, un bloc économique, diplomatique, stratégique.
08:41 Évidemment, il y a une espèce d'axe Macron-Biden-von der Leyen qui veut convaincre Pékin d'user de son influence sur Moscou
08:50 pour ne serait-ce que soutenir militairement la Russie.
08:56 La question qui se pose derrière c'est de quel levier dispose-t-on réellement ?
09:00 Et la réponse ?
09:01 La réponse c'est qu'on a des leviers diplomatiques un peu, peut-être, je m'étonne vers Franck, on a des leviers économiques, ça c'est certain,
09:07 mais la réalité c'est que est-ce qu'on se place de manière frontale, est-ce qu'on rentre dans le jeu réellement, ça c'est très compliqué honnêtement.
09:14 Mais je reviens au début de mon propos, l'important c'est quand même de se parler,
09:18 parce que quand on arrête de se parler c'est là qu'il arrive vraiment des drames et que c'est important qu'on aille voir les Chinois.
09:23 Renaud Delis et Franck Mathevent.
09:24 Il me semble que les leviers que vous avoquiez, effectivement Jean-Rémi Baudot, sont plus de l'ordre économique ou commercial,
09:29 ce qui explique d'ailleurs aussi la présence d'Ursula von der Leyen aux côtés d'Emmanuel Macron,
09:33 c'est-à-dire que si sur le plan diplomatique il n'y a peut-être pas énormément d'espoir à attendre de cette visite
09:39 et la Chine ne va pas forcément évidemment s'ériger immédiatement en médiateur de la paix simplement sur un jonction de l'Elysée,
09:45 en revanche la Chine, il faut le savoir, a quand même du mal à se remettre des conséquences de sa politique zéro Covid.
09:50 Il y a un objectif de croissance qui semble évidemment très important, 5% qui a été fixé pour 2023,
09:55 mais ce qui au regard des dernières décennies en Chine est d'ailleurs assez faible,
09:59 d'ailleurs c'était je crois que 3% de croissance en 2022,
10:01 il est loin d'être acquis aujourd'hui que la Chine puisse atteindre cet objectif de croissance.
10:06 Donc la Chine a besoin aussi d'avoir des engagements, des signes d'ouverture des marchés européens à ces exportations.
10:13 Il faut savoir que les exportations chinoises ont reculé l'année dernière à peu près de 10%,
10:17 donc la Chine a besoin de ce dialogue-là sur ce camp-là.
10:21 – Est-ce que c'est un levier suffisant ?
10:23 On ne va pas lui tordre le bras parce qu'on va lui acheter des semi-conducteurs,
10:26 c'est important les semi-conducteurs.
10:28 – Non, non, on ne va pas lui tordre le bras, mais on a vu aussi quand même que les conséquences,
10:32 notamment les conséquences économiques de cette politique zéro Covid,
10:35 avaient conduit le régime chinois à changer radicalement de stratégie sur le Covid en quelques semaines,
10:41 c'était à la fin de l'année dernière.
10:43 Donc Xi Jinping est aussi soucieux quand même d'une part de l'état de son économie
10:46 et d'autre part de ce qui se passe dans son pays.
10:48 Donc c'est une petite arme, on va dire un petit outil dont peuvent peut-être se servir et la France et l'Europe.
10:54 – Franck Padevon.
10:55 – Oui, mais je vais reprendre ce que dit Renaud, je pense que le levier économique est vraiment majeur
10:59 et il ne faut pas le sous-estimer.
11:01 L'Union européenne est aujourd'hui le premier partenaire commercial de la Chine.
11:05 Donc là-dessus, il y a vraiment moyen de faire pression sur les Chinois
11:09 et la Chine actuellement c'est vrai, va mal.
11:11 La croissance a été la plus faible de ces dernières décennies.
11:15 – Enfin, va mal pour une croissance chinoise.
11:17 – Pour une croissance chinoise naturellement, mais tout de même c'est significatif.
11:20 Le projet des routes de la soie a du plomb dans l'aile.
11:23 Beaucoup de pays refusent aujourd'hui de contracter des prêts avec la Chine.
11:27 Non mais il ne faut pas minimiser ça, il y a aussi un gros problème de dettes en Chine.
11:31 Donc la Chine a vraiment besoin de l'Europe.
11:34 Et je pense que la venue de Van der Leyen est très importante
11:37 pour signifier que l'Union européenne parle d'une seule voie.
11:40 Même si on peut supposer que dans le dialogue qui va être instauré à Pékin,
11:44 Emmanuel Macron va jouer en quelque sorte le "good cop",
11:48 c'est-à-dire incarner un peu cette troisième voie et être un peu plus proche de Pékin.
11:52 Et Van der Leyen qui a déjà tenu un discours très sévère la semaine dernière,
11:56 le rôle de "bad cop".
11:57 – L'Elysée, pardon.
11:58 – Pardon, justement, juste pour rajouter sur ce qu'a dit Ursula von der Leyen,
12:02 donc le 30 mars, ce qui est quand même, ce qui marque un peu un changement
12:06 dans les relations aussi, et peut-être du fait justement
12:09 de cet affaiblissement relatif de la Chine,
12:12 elle a parlé quand même d'un changement systémique de l'ordre mondial
12:15 centré sur la Chine, d'une volonté de la Chine d'un changement, voilà.
12:20 Et donc ça, ça manifeste quand même un peu une reprise de relations plus tendues
12:25 avec la Chine que ça ne pouvait l'être auparavant.
12:27 – Jean-Rémi Baudot.
12:28 – Rappelons que l'Elysée donc attend des initiatives de la Chine,
12:30 mais rappelons aussi que par exemple la Chine achète beaucoup à la Russie,
12:33 achète du gaz, achète du pétrole, donc c'est évidemment des relations
12:36 qui sont assez complexes, et puis il ne faut quand même pas oublier
12:39 que Poutine, que si, ce sont deux autocrates autoritaires
12:43 qui tirent à boule et rouge quand même sur l'Occident,
12:45 et que ça rend quand même tout ça un peu complexe.
12:47 – Bon, il y a l'aspect diplomatique, ça n'aurait échappé à personne,
12:49 l'aspect économique également avec une délégation de grands patrons.
12:52 – 53 grands patrons.
12:53 – 53 grands patrons, quelle précision carré.
12:55 – Ils sont tous là, vraiment, je les ai à l'exprès, Calstom, Columbus.
12:59 – Mais, Franck Pasdevant, il y a toujours autre chose
13:00 qu'on surveille dans ce genre de visite d'État,
13:01 ce sont les personnalités culturelles, les "people" qui accompagnent
13:04 le chef d'État, généralement c'est un gage d'amitié
13:07 entre le pays visiteur et le pays visité.
13:10 – Alors, il n'y a pas autre chose qu'on surveille,
13:11 il y a autre chose que vous surveillez, parce que je sais que ça vous passionne,
13:14 Marc, mais c'est vrai qu'il y aura quelques personnalités
13:17 au cours de ce voyage, il y aura le réalisateur Jean-Jacques Hannault,
13:20 l'actrice Gong Li, j'ai repris la liste sous les yeux,
13:24 il y aura Pierre Dubreuil, le directeur général du domaine national de Chambord,
13:27 il s'agit aussi de faire rayonner le patrimoine des pandas,
13:33 et vous avez oublié Jean-Michel Jarre.
13:36 – Jean-Michel Jarre, naturellement communiqué,
13:38 c'est du soft power en bon français, c'est très important aussi
13:42 pour la France, pour la francophonie, qu'on exporte aussi notre pouvoir stratégique.
13:48 – Un dernier mot, Renzo Velli.
13:50 – Juste un point, sans aucune ironie, vous aurez noté que lors de notre débat
13:52 sur les enjeux de cette visite, nous avons parlé des enjeux militaires,
13:55 diplomatiques, économiques, commerciaux, même de l'enjeu people,
13:59 en tout cas culturel on va dire, et il y a un enjeu dont on parlait fréquemment
14:02 lors des précédentes visites de chefs de l'État français en Chine,
14:05 on ne parle plus de l'homme, c'est les droits de l'homme,
14:07 les Ouïghours, la répression en Chine, plus personne n'en parle.
14:10 – Officiellement ce sera abordé, l'Élysée de Dix ce sera abordé.
14:12 – Officiellement oui, peut-être pas très fort, et peut-être pas beaucoup.
14:15 – Merci beaucoup Franck Matheson qui était ce matin avec nous,
14:18 directeur de la rédaction internationale de Radio France 9h20.
14:21 Le Fil info, Maureen Suenard, on passe à tout autre chose dans un instant.
14:24 [Générique]
14:26 – Le chef de l'État vient tout juste d'arriver en Chine,
14:29 3ème visite d'État d'Emmanuel Macron dans le pays,
14:32 il est notamment accompagné d'une cinquantaine de chefs d'entreprise,
14:35 des grands groupes comme Nadone, EDF ou encore L'Oréal,
14:38 une visite aussi utilisée pour tenter d'avancer sur la résolution du conflit
14:42 entre l'Ukraine et la Russie.
14:44 Le ministre de l'Intérieur est lui en ce moment à l'Assemblée nationale
14:47 avant d'aller au Sénat, de prise de parole alors que les accusations
14:51 de violences commises par des policiers et des gendarmes se font plus nombreuses.
14:55 Ce qui pose problème, ce sont les guérillas urbaines,
14:58 pas le maintien de l'ordre en tant que tel, dit à l'instant Gérald Darmanin.
15:02 L'inquiétude des viticulteurs et des arboriculteurs ces dernières heures,
15:06 la cause, des températures bien plus fraîches,
15:09 un gel quasi généralisé la nuit dernière et plus prononcé dans le Nord-Est
15:13 mais heureusement la nuit s'est plutôt bien passée, nous dit sur France Info
15:17 le président de l'AOP Pêche et Abréco de France.
15:20 Un match, deux équipes, une place pour la finale de la Coupe de France de football ce soir,
15:24 le FC Nantes face à l'Olympique Lyonnais, c'est à partir de 21h10.
15:28 Oui, avec des tensions qui se sont multipliées ces derniers jours
15:46 entre les partis de gauche membres de l'ANUP,
15:50 plus particulièrement, comme souvent d'ailleurs, entre Fabien Roussel et les Insoumis.
15:54 Fabien Roussel qui a appelé à élargir l'alliance à gauche,
15:57 qui a même tendu la main à Bernard Cazeneuve, ce qui a fâché en particulier les Insoumis.
16:01 Et puis une élection initiative partielle dont le deuxième tour dimanche dernier
16:05 a été marqué par la victoire de la candidate socialiste dissidente Martine Froger
16:10 qui a battu la sortante insoumise Bénédicte Thorine.
16:14 Ce qui a aussi fâché les Insoumis.
16:17 D'ailleurs, hier, la présidente du groupe La France Insoumise à l'Assemblée Nationale, Mathilde Panot,
16:22 a insisté sur le fait qu'à ses yeux il est hors de question que cette candidate socialiste dissidente
16:27 qui demande à rejoindre le groupe PSA à l'Assemblée Nationale,
16:31 il soit accueilli par les socialistes.
16:34 Parce qu'il y a cette espèce de manœuvre avec une dissidence soutenue par Renaissance
16:40 avec des tweets de félicitations qui vont quand même de M. Dussopt jusqu'à M. Odule
16:45 qui permet ensuite de faire battre une députée de la NUPES.
16:49 Donc je ne suis pas d'accord pour qu'une députée qui a fait battre une députée de l'intergroupe de la NUPES
16:55 siège dans le groupe socialiste.
16:57 Et je suis sûre que beaucoup des socialistes seront d'accord avec moi sur cette question.
17:01 — Alors pourquoi autant de tension au sein de la NUPES ?
17:03 — Ça fait un dimanche que ça ne bouge pas de réagir.
17:05 — Et est-ce qu'effectivement les socialistes vont se plier à la demande de Mathilde Panot,
17:09 la patronne du groupe insoumis ?
17:11 — Eh ben on a envie de se dire à la place des socialistes. Mais de quoi je me mets là ?
17:15 — D'ailleurs, certains l'ont dit, je crois. — Voilà, absolument.
17:18 De fait, ils sont partagés. De fait, ils ont reporté le moment
17:21 où ils allaient décider de savoir si ou non ils l'accueillent.
17:24 On a vu que la nouvelle députée a remercié les ministres
17:32 qui ont soutenu de façon un peu trop insistante son élection
17:36 ou qui l'ont félicité de façon un peu trop insistante en disant
17:39 « Mais de toute façon, je serai contre vous dans l'opposition ».
17:42 Elle n'a pas forcément envie d'aller chez Lyot, le groupe un tout petit peu indépendant de gauche, etc.,
17:47 groupe centriste. Elle a vraiment envie d'aller chez les socialistes.
17:50 Mais on a le sentiment, là, que les insoumis en font vraiment beaucoup sur cette affaire.
17:54 C'est-à-dire qu'ils en font beaucoup sur cette candidate.
17:57 Évidemment, c'est une dissidence. Évidemment, leur députée, Bénédicte Thorin, a été écartée.
18:03 Elle était extrêmement mélenchoniste. C'est-à-dire qu'elle faisait vraiment partie du cercle rapproché de Jean-Luc Mélenchon.
18:09 Et finalement, ce à quoi on a assisté, là, c'est un peu à une fragilisation de cette ligne de Jean-Luc Mélenchon,
18:16 y compris chez les insoumis, qui est, on s'en rappelle, même si l'épisode des retraites nous l'a un peu retiré de la tête,
18:22 qu'elle est controversée, y compris chez les insoumis.
18:24 Et donc, c'est sans doute cela aussi qui explique cette réaction extrêmement virulente
18:29 aux propos de Fabien Roussel que nous avons entendus il y a quelques secondes.
18:33 Parce qu'il faut savoir que moi, Fabien Roussel, j'ai passé plusieurs jours avec lui en reportage.
18:37 Il m'a dit énormément de bien de Bernard Cazeneuve, mais aussi de Carole Delga, la présidente de la région Occitanie.
18:44 Et que hier, nous discutions avec une grande maire socialiste de France qui nous disait,
18:49 mais évidemment qu'il va falloir élargir au centriste à ceux qui ont été séduits par Emmanuel Macron.
18:55 Donc on a l'impression que c'est un peu beaucoup de bruit pour rien,
18:58 pour finalement cacher cet affaiblissement de la candidate de Jean-Luc Mélenchon.
19:03 Jean-Rémi Baudot.
19:04 En fait, il y a les crispations, elles sont à plusieurs niveaux.
19:06 Il y a déjà le fait que le parti socialiste, en fait, rien n'a été réglé par le Congrès.
19:09 Et qu'on se rend compte qu'Olivier Faure espère toujours évincer son challenger Nicolas Meilleur-Rossignol, le maire de Rouen,
19:16 qui lui soutenait la candidate finalement dissidente, etc.
19:21 Et donc, en fait, finalement, ça ne fait que rejouer ce qui s'est joué ces dernières semaines.
19:24 Donc rien n'est réglé et il va bien falloir à un moment ou à un autre clarifier
19:28 quelle place pour le parti socialiste et les socialistes dans la NUP.
19:31 Ce qui, moi, me frappe, c'est que pour en avoir discuté avec plusieurs personnalités de gauche et de la NUP ces derniers jours,
19:37 les gens veulent l'union de la gauche. En gros, la gauche veut une union de la gauche.
19:41 Et la NUP, finalement, leur va bien.
19:44 Mais il y a la figure de Jean-Luc Mélenchon qui crispe énormément.
19:47 Et donc se pose la question, et Fabien Roussel le joue évidemment là-dessus,
19:51 c'est "OK pour la NUP, mais quitte de l'après-NUP ou peut-être quitte de l'après-Mélenchon".
19:55 Et c'est ça qui est en train de se jouer. On sait qu'Europe Écologie Les Verts espère bien reprendre le lead
20:00 peut-être d'ici un ou deux ans, en vue de 2027, etc.
20:03 Et en fait, vraiment, le titre, si on veut rassembler tout ça dans un seul dossier et mettre un titre,
20:10 c'est en gros "Jean-Luc Mélenchon crispe" et ça pose la question de l'avenir de la NUP.
20:14 Parce que derrière la question de Jean-Luc Mélenchon se pose la question de la stratégie
20:17 et du fait de porter une alternative de gouvernement et de revenir à un moment ou à un autre au pouvoir.
20:21 C'est-à-dire qu'il y a effectivement des divisions dans les divisions.
20:23 Au sein du PS, vous le disiez d'abord, d'ailleurs Olivier Faure lui est hostile
20:26 au fait que Martine Froger adhère au groupe socialiste à l'Assemblée Nationale.
20:29 Alors qu'effectivement, elle a été soutenue par Nicolas Maher-Rossignol,
20:32 Karl Delga, Miquel Delafosse, le maire de Montpellier.
20:35 Et que même la première vice-présidente du groupe PS à l'Assemblée, Valérie Rabault,
20:38 souhaite que Martine Froger intègre ce groupe.
20:40 Donc on voit bien au PS, effectivement, le PS n'existe pas ou plus,
20:43 ou il y en a plusieurs, en quelque sorte, comme toujours.
20:46 Et derrière, au sein de la NUPES, effectivement, il y a cette division
20:49 qui porte sur le personnage de Jean-Luc Mélenchon, mais au-delà, sur la stratégie.
20:52 C'est-à-dire comment porter...
20:54 Et pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, la gauche a quand même un problème qui est assez manifeste.
20:59 C'est qu'après trois mois d'un mouvement social massif,
21:02 porté, initié par les syndicats, et un mouvement qui continue, effectivement,
21:06 eh bien la NUPES n'en tire pas profit, semble-t-il.
21:09 Selon tous les sondages d'opinion, et même dans les urnes d'ailleurs,
21:12 parce que la candidate de la NUPES a été battue dans une circonscription
21:15 qui est quand même ancrée à gauche, la première circonscription de l'Ariège,
21:18 et tous les signaux montrent que c'est plutôt le RN qui, sur le plan politique,
21:22 en tout cas sur le plan électoral, semble potentiellement pouvoir en tirer profit.
21:26 Et ça, c'est un vrai problème qui se pose aujourd'hui à la gauche.
21:29 – Merci à tous les trois.
21:30 Un coup d'œil à la Une du Figaro, votre journal, Sophie Dravinel.
21:32 Les faux-semblants de la rencontre.
21:34 – De la rencontre, Borne Berger.
21:36 – Borne Berger, la première ministre qui rencontre l'intersyndicale dans une demi-heure.
21:39 demi-heure à Matignon. Le Retour des Informés, ce soir, 20h. Belle journée à tous.

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