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Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

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News
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00:00Générique
00:00Les informés pour décrypter l'actualité et vous aider à y voir plus clair avec Renaud Delis.
00:12Bonjour Renaud.
00:13Bonjour Saliah.
00:14Et nos informés du jour, on a Sophie Dravinelle, chroniqueuse politique à Public Sénat.
00:17Bonjour Sophie, à vos côtés François Baudonnet, rédacteur en chef Europe à France Télévisions.
00:23Bonjour François.
00:24Bonjour Saliah.
00:24Nicolas Teilhard est là aussi, journaliste à la rédaction internationale de Radio France.
00:28Parce que Renaud Delis, on va évidemment parler de la pause voulue par Donald Trump.
00:32On va commencer effectivement par la guerre commerciale.
00:35Souvent, Donald Trump varie, bien folle qui s'y fie.
00:37Et voilà donc que le président américain continue de jouer le chaud et le froid.
00:40Il a annoncé hier soir suspendre, suspendre, pour 90 jours, les fameux droits de douane
00:45qu'il comptait imposer à quasiment la planète entière.
00:49En tout cas, il est suspend pour 75 pays, pas pour la Chine.
00:53La Chine, au contraire, il pousse d'ailleurs, il alourdit l'addition, il pousse le curseur jusqu'à 125%.
00:57Une décision représaille à la décision de Pékin de taxer les importations américaines à 84%.
01:03Il ramène donc les droits de douane à 10% quand même pour les autres pays.
01:08Ce recul a fait le bonheur des bourses, des marchés financiers qui ont rebondi après cette annonce
01:13et après, évidemment, plusieurs journées extrêmement difficiles.
01:17Mais finalement, les marchés financiers, comme nombre d'observateurs,
01:20ne savent plus vraiment à quel sein se vouer en observant les allers-retours de Donald Trump.
01:24C'est d'ailleurs aussi le cas du gouverneur de la Banque de France,
01:27François Villebois de Gallo, qui était l'indité de France 2 hier soir.
01:30Je crois que la politique américaine, depuis trois mois,
01:33elle est marquée par une grande imprévisibilité.
01:36Et cette imprévisibilité, au passage, ça joue contre la confiance et contre la croissance,
01:42d'abord aux États-Unis.
01:43Il y aura d'autres conséquences en Europe, mais c'est d'abord négatif pour les États-Unis.
01:47Je salue quand même ce début de retour à la raison économique et un peu de réalisme.
01:56Reste donc la question, pleine et entière, pourquoi ?
01:59Mais pourquoi Donald Trump marque-t-il cette pause ?
02:02Il a évoqué son inquiétude et il se dit préoccupé par les taux obligataires américains.
02:06Pourquoi d'une part ? Et puis est-ce que c'est durable ou pas ?
02:09Nicolas, déjà pourquoi ? Pourquoi ce revirement ? Est-ce qu'on arrive à l'expliquer ?
02:13Alors pourquoi on n'est pas dans la tête de Donald Trump ?
02:16On balance souvent entre le génie et l'incompétence,
02:18selon l'attirance que l'on a envers le président américain.
02:22Il y a une chose qu'on appelle le mur du réel,
02:24qui a sans doute rattrapé le président et son administration.
02:28Déjà, il faut signaler que pour la première fois depuis son élection
02:31et son arrivée à la Maison-Blanche, des critiques internes
02:34avaient été apparues en début de semaine,
02:38y compris dans les cercles les plus proches du président américain.
02:41Moi, je pense qu'il y a vraiment deux choses.
02:43C'est d'abord la colère des milliardaires,
02:46perte d'actifs depuis presque une semaine,
02:49et considérable avec la chute des cours en bourse.
02:53Et puis, peut-être pas une colère,
02:55mais le doute, l'incompréhension chez la base électorale de Donald Trump,
03:00celle qui est allée voter pour lui,
03:01pas forcément pour tout son programme,
03:04mais tout simplement parce qu'elle souffrait d'une très forte inflation
03:07depuis plusieurs années,
03:09et qu'elle en voulait à l'administration Biden pour ça.
03:12Or, cet électorat populaire et ses milliardaires,
03:15c'est un peu les deux mamelles du trumpisme,
03:18ceux qui ont fait son élection,
03:20et quand on se fâche avec ces deux niveaux,
03:24on va dire, aujourd'hui,
03:26ça devient sérieusement compliqué.
03:28Alors juste, on parle de revirement inattendu,
03:30parce qu'encore hier,
03:31Donald Trump incitait tout le monde à investir dans les marchés,
03:35à acheter des actions,
03:37puis quelques heures plus tard,
03:38il dit, bah non, je fais une pause sur ces droits de douane,
03:41sur ces surtaxes.
03:42Et donc, à Outre-Atlantique, du côté des démocrates,
03:44on dit, ah, attention,
03:45il y a peut-être une manipulation des cours.
03:48Potentiellement, oui, évidemment,
03:49une manipulation, great time to buy.
03:51Alors évidemment, est-ce que c'était une boutade,
03:53ou est-ce que c'était un signal envoyé
03:55à ceux qui pourraient en tirer profit ?
03:57Est-ce qu'on le saura ?
03:58Il y aura sans doute des enquêtes.
03:59Il va y avoir...
04:00Mais qu'est-ce qui se passe dans la tête de Donald Trump ?
04:04C'est ça qui est extrêmement compliqué.
04:05Et le gouverneur de la Banque de France,
04:07que nous avons entendu il y a quelques minutes,
04:09prévenait aussi hier soir,
04:11donc sur le plateau de France 2,
04:12d'une grande imprévisibilité de la politique américaine.
04:15Et finalement, ces trois mois,
04:17que sait-on exactement de ce qu'il y aura après,
04:20de ce qu'il va y avoir pendant,
04:21parce que quand même, les 10% pour l'Europe,
04:24qui a incité plus que jamais à rester unis,
04:26eh bien c'est plus de 10%,
04:28c'est quand même 4 fois ce qu'il y avait auparavant.
04:31Et donc là, on va voir comment les marchés vont réunir, réagir.
04:34Et puis dernier mot,
04:36on voit bien que se concentrent le problème,
04:39les problèmes sur la relation entre les Etats-Unis et la Chine,
04:43et non pas entre la France et la Chine,
04:45entre les Etats-Unis et la Chine.
04:47Et c'est là où on voit les tensions.
04:47Parce que les droits de loi, eux, ont été exposés à 125%.
04:49Absolument, 125%.
04:50Et on voit bien que les tensions,
04:52et la guerre économique, sinon une guerre réelle,
04:54puisque Taïwan reste toujours sous l'œil de tout le monde,
04:56eh bien risquent là évidemment de faire bouger un peu plus et encore les marchés.
05:01François, du côté de l'Union Européenne, c'est soulagement,
05:03mais quand même, on reste sur nos gardes.
05:05Oui, c'est soulagement.
05:06La présidente de la Commission Européenne
05:08a parlé d'un retour vers la stabilisation économique.
05:11Donc ça va donner 90 jours,
05:14donc trois mois à l'Union Européenne
05:16pour continuer à négocier,
05:18parce que les négociations avaient déjà commencé.
05:20Et je crois que ça valide, en fait,
05:22quand même la stratégie de l'Union Européenne,
05:25qui, à l'inverse de la Chine,
05:26elle n'a pas été dans le bras de fer,
05:28mais elle a justement été dans la négociation.
05:30Souvenez-vous que Ursula von der Leyen avait proposé
05:32de supprimer l'ensemble des droits de douane
05:36sur les produits industriels des deux côtés de l'Atlantique.
05:38Et Donald Trump avait dit non, ce n'est pas suffisant.
05:41Donc on voit qu'effectivement,
05:43ça donne de l'air à l'Union Européenne.
05:45Et en ce qui concerne, je dirais,
05:47l'effet surprise qu'on a eu tous hier soir,
05:49moi, quand j'ai vu sur mon téléphone
05:51les notifications qui tombaient, j'étais surpris.
05:53Mais en fait, réflexion faite,
05:55ce n'était pas une surprise si totale que ça.
05:57Parce qu'en début de semaine,
05:58il y avait déjà eu effectivement une rumeur
05:59sur ces 90 jours.
06:01Donc ça ne s'invente pas à 90 jours.
06:03Et à l'époque, les marchés avaient remonté.
06:05La Maison-Blanche avait dit non, c'est faux.
06:07Et donc les marchés avaient chuté de nouveau.
06:10Donc c'était vraisemblablement dans les tuyaux,
06:12d'une certaine façon,
06:13même si je pense que, de la part de Donald Trump,
06:16ça prouve quand même qu'il avait un sentiment de panique.
06:19Et cette annonce qui arrive comme ça
06:21montre qu'effectivement,
06:22pour toutes les raisons qu'on a évoquées,
06:24il fallait absolument qu'il marque une pause.
06:26C'est ce qu'il avait fait avec le Mexique et le Canada.
06:28Oui, voilà, c'est ça.
06:29Il avait annoncé des droits très importants.
06:30Il était revenu en arrière très rapidement.
06:32Il avait donné un délai.
06:33et c'est ensuite vendu, j'allais dire,
06:36par Trump et par son administration
06:38avec l'idée de dire, vous voyez,
06:39on les a forcés à négocier.
06:41Donc finalement, c'était une bonne stratégie.
06:43Ce qui montre que,
06:44quand on établit un rapport de force,
06:46on peut négocier, discuter,
06:48faire bouger Donald Trump.
06:50Ça, on l'a constaté.
06:51Nicolas Théard a raison de rappeler
06:52les cas précédents, notamment du Canada.
06:54Donc ce qui valide, en tout cas en partie,
06:59la stratégie, j'allais dire,
07:00de riposte graduée par étape
07:01mise en oeuvre par l'Union Européenne,
07:04reste quand même que l'escalade
07:06qui, elle, est bien réelle
07:08entre Pékin et Washington
07:09a aussi des conséquences,
07:11peut aussi avoir des conséquences
07:12pour l'Europe, bien sûr.
07:14Maintenant, certains évoquent
07:15un risque de submersion du marché européen
07:18par les produits chinois, évidemment,
07:20qui ne pourraient plus être exportés
07:22aux Etats-Unis
07:23et donc avec des conséquences aussi
07:24pour l'économie européenne.
07:25Et puis un dernier point,
07:26ce délai, ce sursis de 90 jours,
07:29de 3 mois,
07:30doit inciter les Européens
07:31d'une part à préparer la suite
07:34et donc les diverses hypothèses
07:35puisque ces hypothèses sont évidemment variables
07:37selon les intérêts de Donald Trump
07:38à ce moment-là, dans 3 mois,
07:40et puis aussi à préserver leur unité.
07:42Il est aussi possible que Donald Trump
07:44mise parfois sur le temps
07:47pour inciter un peu plus
07:49les Européens potentiellement à se diviser.
07:50Et c'est là où ça va être compliqué
07:51parce qu'on sait déjà
07:52que Georgia Meloni,
07:53la présidente du Conseil italien,
07:54se rend à Washington la semaine prochaine.
07:56Elle se rend à Washington
07:57le 17 avril absolument
07:58et là, évidemment,
07:59est mise en jeu l'unité européenne.
08:02Et donc, il y a eu plusieurs coups de fil,
08:03il y a eu plusieurs appels
08:04qui ont été lancés en France
08:06par nos ministres
08:07à une Europe unie et ferme
08:09parce que c'est vraiment
08:10la condition de pouvoir travailler
08:11et de travailler, pourquoi pas,
08:13et de façon nouvelle
08:14ou d'établir des relations nouvelles
08:15peut-être avec la Chine.
08:16Et c'est pour ça, effectivement,
08:17entre l'Europe et la Chine
08:18que Ursula von der Leyen
08:20était au téléphone mardi
08:22avec le Premier ministre chinois.
08:24Alors, ma prononciation
08:25n'est pas sans doute la bonne,
08:26mais Li Qiang.
08:28Et du coup,
08:29de chercher à réétablir
08:31d'autres équilibres
08:33autant que ce soit possible.
08:34Mais du coup, François,
08:34effectivement,
08:35là, il y a deux fronts
08:35qui s'ouvrent
08:36avec les États-Unis
08:37et avec la Chine.
08:38Oui, alors,
08:39c'est quand même surtout
08:40avec les États-Unis.
08:41Alors, même si, effectivement,
08:42il y a cette pause
08:42parce que les États-Unis
08:44avaient décidé de mettre
08:45des droits de douane
08:47de 20%.
08:47Donc là, ça redescend à 10%.
08:49Donc la négociation
08:50va s'entamer.
08:50En fait, le chiffre final,
08:52il sera sûrement
08:52entre 20 et 10%.
08:55Et en ce qui concerne la Chine,
08:57effectivement,
08:58on voyait,
08:58les Européens voyaient
08:59plutôt la Chine
09:00aller comme un...
09:02pas un adversaire,
09:03mais en tout cas
09:03un compétiteur économique fort.
09:05Là, effectivement,
09:06ça change un peu les choses.
09:07Mais on a quelque chose
09:08qu'en fait,
09:08on sait quand même faire
09:09avec les Chinois.
09:10C'est-à-dire qu'on les pratique
09:11depuis longtemps.
09:12Et on fait déjà
09:13beaucoup de choses avec eux.
09:14et il y a des discussions,
09:16des négociations
09:16qui peuvent, là encore,
09:17s'ouvrir.
09:18Et donc, on ne sera pas
09:19dans quelque chose
09:20d'aussi frontal, évidemment,
09:21qu'avec les États-Unis.
09:22Mais nous, on n'existe pas
09:23de truands, par exemple.
09:23Et il y a un risque
09:24à plus long terme,
09:25sans doute,
09:25pour les Américains
09:26et qu'on ressent rien
09:27que dans notre discussion,
09:28c'est que c'est dur
09:29de s'y retrouver.
09:30Et ça, c'est quand même
09:30ce qui pèse
09:31sur bon nombre d'investisseurs.
09:32Aujourd'hui,
09:33quel chef d'entreprise
09:34va se dire
09:34« Tiens, je vais aller investir
09:36aux États-Unis ?
09:36Tiens, avec Donald Trump,
09:37je sais comment ça va se passer.
09:39On est quand même
09:39sur des choix politiques majeurs
09:42et qui ont une implication
09:43et des conséquences énormes
09:45qui changent tous les trois jours. »
09:47Dans un instant,
09:47la France pourrait bientôt
09:48reconnaître l'État de Palestine,
09:50annonce faite hier
09:51par Emmanuel Macron.
09:53On en parle après un passage
09:53par le fil-info
09:55de Maureen Suinière à 9h15.
09:57Plus 6,27%
09:59pour la Bourse de Paris ce matin,
10:01plus 7,81%
10:03pour Francfort,
10:04les bourses européennes
10:04dans le vert,
10:05puisque les droits de douane
10:06pour les produits exportés
10:08vers les États-Unis
10:09seront finalement de 10%
10:10ces trois prochains mois.
10:12Donald Trump
10:13met sur pause
10:13la mise en place
10:14de taxes plus massives,
10:15exception tout de même
10:16pour la Chine,
10:17taxée à 125%.
10:19L'instabilité des marchés
10:20a des conséquences
10:21tout de même
10:21sur les prévisions
10:22de croissance française.
10:23Le gouvernement table maintenant
10:24sur une augmentation
10:25de 0,7% du PIB
10:28pour 2025
10:29contre 0,9% auparavant.
10:32Le président ukrainien
10:33affirme qu'au moins
10:33155 soldats chinois
10:35ont été déployés
10:36aux côtés de la Russie.
10:38Cela montre pour lui
10:39que Moscou veut prolonger
10:40la guerre.
10:41Une nouvelle réunion
10:41est organisée aujourd'hui
10:42à Bruxelles
10:43avec les ministres
10:44de la Défense des pays
10:45dits volontaires,
10:46ceux prêts à apporter
10:47des garanties de sécurité
10:48à Kiev
10:49en cas de cesser le feu
10:50avec la Russie.
10:51Et puis,
10:51quand l'intelligence artificielle
10:53peut contribuer
10:54au réchauffement climatique,
10:55l'Agence internationale
10:56de l'énergie
10:57indique ce matin
10:58que la consommation
10:59d'électricité
11:00des centres de données
11:01devrait plus que doubler
11:03d'ici 2030
11:04et cela à cause
11:05de l'intelligence artificielle.
11:06Son fonctionnement
11:07est très énergivore.
11:08Et les informés
11:21continuent avec
11:22Sophie Dravinel,
11:23chroniqueuse politique
11:24à Public Sénat
11:24avec François Baudonnet,
11:26rédacteur en chef Europe
11:27à France Télévisions.
11:28Nicolas Teilhard,
11:29journaliste à la rédaction
11:30internationale
11:30de Radio France.
11:32Et Renaud Deli,
11:32Emmanuel Macron
11:33veut reconnaître
11:34l'État de Palestine.
11:35Une annonce surprise
11:35en tout cas faite
11:36par Emmanuel Macron hier.
11:38c'était dans le cadre
11:38de l'émission
11:39C'est à vous
11:40diffusée sur France 5.
11:41C'était dans l'avion
11:42d'ailleurs
11:43qui le ramenait
11:43de son déplacement
11:44en Égypte.
11:45Le chef d'État
11:46qui annonce
11:46qu'effectivement
11:47la France
11:48pourrait reconnaître
11:49l'État de Palestine
11:50au mois de juin
11:51à l'occasion
11:51d'une conférence
11:52qui sera coprésidée
11:53par la France
11:53et l'Arabie Saoudite
11:54à New York.
11:56On doit aller vers
11:57une reconnaissance
11:57et donc dans les prochains mois
11:59on ira.
12:00Et je ne le ferai pas
12:01pour l'unité
12:02ou faire plaisir
12:03à tel ou tel,
12:04je le ferai parce que
12:04je pense qu'à un moment donné
12:05ce sera juste
12:06et parce que je veux aussi
12:08participer à une dynamique
12:10collective
12:10c'est-à-dire
12:11qui doit permettre aussi
12:12à tous ceux
12:12qui défendent la Palestine
12:13de reconnaître
12:14à leur tour Israël
12:15ce que plusieurs d'entre eux
12:16ne font pas
12:17d'être clair
12:18pour lutter contre
12:18ceux qui nient
12:19le droit d'Israël
12:20à exister
12:20ce qui est le cas de l'Iran
12:21et de nous engager
12:23sur une sécurité
12:24collective de la région.
12:26Une reconnaissance
12:27donc sous condition
12:28cette dynamique collective
12:29qu'évoque Emmanuel Macron
12:31que tous les pays
12:32de la région
12:32en particulier
12:33reconnaissent Israël.
12:34Aujourd'hui Israël
12:34n'est pas reconnu
12:35par 29 pays dans le monde
12:36dont de nombreux pays
12:37de la région.
12:39Reste pourquoi
12:40est-ce qu'Emmanuel Macron
12:41fait cette déclaration
12:42maintenant ?
12:43Une déclaration
12:43qui a été considérée
12:44comme totalement irresponsable
12:46par l'ambassadeur d'Israël
12:48en France
12:48qui était l'invité
12:49ce matin de France Info.
12:50Nicolas Teilhard
12:51sur cette annonce
12:52du président de la République
12:53et ses conditions.
12:54Alors il y a le pourquoi
12:55maintenant sans doute
12:56pour tenter de raviver
12:58un processus
12:58qui est totalement
12:59au point mort.
13:00Maintenant il y a
13:01une très grande prudence
13:02à mon avis
13:03à avoir avec la déclaration
13:04d'Emmanuel Macron
13:05d'abord parce qu'elle est
13:05au conditionnel
13:06et qu'il y a un gouffre
13:07qui sépare pour l'instant
13:09cette ambition
13:11d'une possible reconnaissance
13:12en tout cas le signal
13:13qui est envoyé
13:14de sa traduction concrète
13:15parce qu'il y a des conditions.
13:17Ce qu'il voudrait
13:17Emmanuel Macron
13:18c'est trouver un équilibre
13:20entre reconnaître
13:21la Palestine d'un côté
13:22et garantir la sécurité
13:23d'Israël de l'autre
13:24c'est-à-dire déjà
13:25ne pas faire ça tout seul
13:26et ça ça correspond
13:27à la position française
13:28historique.
13:29Oui il y a la solution
13:30à deux états
13:30mais reconnaître
13:31la Palestine seule
13:32dans son coin
13:33ça ne sert à rien.
13:34Ça a toujours été
13:34la position de l'Elysée
13:36quels que soient
13:36les présidents.
13:38Là il se dit
13:39tiens peut-être
13:39qu'on peut entraîner
13:40avec nous d'autres pays
13:41européens notamment
13:42et réclamer en échange
13:44que des pays
13:45du monde arabe
13:47le Liban peut-être
13:48on peut aussi penser
13:48au Qatar
13:49à l'Algérie
13:50reconnaissent
13:52l'état d'Israël.
13:53Tout ça ça reste
13:53très hypothétique
13:54parce que
13:55ces pays conditionnent
13:56d'une certaine manière
13:57la normalisation
13:58de leurs relations
13:58à ce qui se passe
13:59à Gaza
14:00et qu'on ne voit pas
14:01comment en deux mois
14:01la situation à Gaza
14:02pourrait d'un coup
14:04s'améliorer
14:04d'autant qu'il n'y a
14:05absolument aucune offre
14:07aucun soupçon
14:08d'une offre politique
14:09israélienne
14:09concernant l'avenir
14:10des Palestiniens
14:11aujourd'hui.
14:11Il faut juste rappeler
14:12effectivement
14:12le contexte
14:14de cette déclaration
14:15du président de la République
14:15il revient d'un voyage
14:16en Égypte
14:17au plus près
14:18de la bande de Gaza
14:19où il a rencontré
14:19des victimes
14:20de la guerre
14:21les ONG aussi.
14:22Absolument
14:22et puis ça se situe
14:24aussi dans la perspective
14:25d'une réunion
14:26à New York
14:28de l'ONU
14:29avec l'héritier
14:30d'Arabie Saoudite
14:31le prince
14:32premier ministre
14:33chef du gouvernement
14:34et que ça replace
14:36finalement Emmanuel Macron
14:37dans cette diplomatie
14:38c'est le but
14:40de son voyage aussi
14:41évidemment en Égypte
14:42qui n'était pas seulement
14:42un but
14:43un voyage économique
14:44et puis ce qui est intéressant
14:46c'est que ça replace
14:47enfin disons
14:48déjà premièrement
14:49que ça n'est pas
14:50complètement nouveau
14:50parce qu'Emmanuel Macron
14:52avait déjà dit
14:52que ça n'était pas un tabou
14:54il y a un an
14:54il y a un an
14:55et ça avait été répété
14:56par la représentante
14:57adjointe de la France
14:58à l'ONU
14:59qui l'avait dit
15:00comme Emmanuel Macron l'a dit
15:01ce n'est pas un tabou
15:02c'était une histoire de timing
15:03et c'était une histoire
15:04de timing
15:05et là on voit bien
15:06qu'Emmanuel Macron
15:07veut se remettre
15:08dans cette position
15:10face au duo
15:11parce qu'il y avait
15:12effectivement la présence
15:13aussi aux Etats-Unis
15:14de Benjamin Netanyahou
15:15quasiment au même moment
15:16donc un duo
15:17entre Israël
15:18et les Etats-Unis
15:19et là
15:20ce président français
15:21qui se replace
15:22finalement dans une tradition
15:23qui fut celle
15:24de François Mitterrand
15:25qui avait été le premier
15:26à la Knesset en 82
15:27à évoquer
15:28la possibilité
15:29de cette création
15:31d'un État palestinien
15:32de la reconnaissance
15:35absolument
15:35et donc
15:37il se replace
15:37dans une tradition
15:38qui avait été un peu rompue
15:39par Nicolas Sarkozy
15:40François
15:41oui alors ce qui est intéressant
15:42c'est que je crois
15:43qu'effectivement
15:44comme le disait Nicolas Taillard
15:45il faut être extrêmement prudent
15:46parce que dans cette déclaration
15:46on n'a pas très bien compris
15:47si la reconnaissance
15:49de l'État palestinien
15:50par la France
15:51était conditionnée
15:52à la reconnaissance
15:53d'Israël
15:54par les Etats arabes
15:56en gros c'est ça
15:57donc c'est flou
15:57c'est un peu l'idée
16:01mais on ne voit pas trop
16:03comment il va pouvoir
16:03actionner ça
16:04il peut décider évidemment
16:05pour la France
16:06mais il ne peut pas décider
16:07pour l'Iran
16:07en fait il dit
16:08qu'il s'inscrit
16:09dans une dynamique collective
16:10alors moi je pense
16:11qu'en fait sa position
16:12vis-à-vis d'Israël
16:13a changé
16:14ça me fait penser
16:15un peu à sa position
16:16vis-à-vis de la Russie
16:18vous vous souvenez
16:18qu'au début de la guerre
16:19en Ukraine
16:20il disait
16:20il ne faut pas humilier la Russie
16:21et puis on voit maintenant
16:22qu'il est au contraire
16:23dans un soutien très fort
16:25à l'Ukraine
16:25et peut-être le plus
16:26je mets
16:27dans un bras de fer aussi
16:27le plus fort
16:29là il a eu fin mars
16:31un entretien
16:32avec Benyamin Netanyahou
16:33qui était passé
16:33assez inaperçu
16:35parce qu'en fait
16:35justement il n'y a pas eu
16:36ça n'a eu aucun effet
16:38sur le terrain
16:38moi j'ai le sentiment
16:39qu'en fait Emmanuel Macron
16:41il comprend que la pression
16:42est quand même
16:42de plus en plus forte
16:43sur lui
16:44que c'est quand même
16:45Israël qui a fait exploser
16:47la trêve
16:48au mois de mars
16:49qu'il y a des dizaines
16:50voire plus
16:51parfois des dizaines de morts
16:52aujourd'hui
16:53dans la bande de Gaza
16:55et que
16:56de plus en plus
16:57en fait
16:58comment on dit
16:59on craint
17:00que Benyamin Netanyahou
17:02soit en fait
17:03en train d'appliquer
17:04le plan de Donald Trump
17:05et donc
17:07il veut
17:08s'opposer à ça
17:09et donc je pense que
17:10la position du président
17:11de la République
17:11elle a évolué
17:13au cours de ces derniers mois
17:14ce qui change la donne
17:15une voix de plus
17:15c'est aussi le blanc-seing
17:17accordé de fait
17:18par Donald Trump
17:19à Benyamin Netanyahou
17:20qui semble lui donner le droit
17:22d'aller toujours plus loin
17:23avec la menace hypothétique
17:25éventuelle
17:26de déclaration
17:27concernant la Cisjordanie
17:29l'annexion de la Cisjordanie
17:31ou autre
17:31donc c'est aussi dans ce contexte-là
17:32qu'Emmanuel Macron
17:33reprend cette position
17:34qui n'est pas si nouvelle que ça
17:35et qui est soumise
17:36à des conditions
17:37je suis d'accord avec vous
17:39assez flou
17:40mais on comprend
17:42il le dit
17:43s'inscrire dans une dynamique collective
17:44la question est de savoir
17:45si la position de la France
17:46et l'éventuelle reconnaissance
17:47de l'état de Palestine
17:49en juin
17:49serait à l'origine
17:50de cette dynamique collective
17:52ou est-ce qu'elle en serait
17:52le résultat
17:53est-ce qu'il va être accompagné
17:54ou pas ?
17:55On peut regarder
17:55ce qui s'est passé
17:56aussi ces dernières années
17:57et un an en arrière
18:00au moment où Emmanuel Macron
18:01disait
18:01c'est pas un tabou
18:02il y a 4 pays européens
18:03qui sont passés à l'acte
18:05il y a l'Espagne
18:06la Norvège
18:06l'Irlande
18:07la Slovénie
18:08qui ont reconnu
18:08l'état de Palestine
18:09qu'est-ce que ça a changé ?
18:11absolument rien
18:11à ce moment-là
18:12c'était aussi à l'époque
18:14pour essayer d'engendrer
18:15une dynamique
18:16de tenter d'infléchir
18:17la politique de Ben Netanyahou
18:19à Gaza
18:20ça n'a pas eu d'effet
18:20ça a même provoqué
18:22une quasi rupture
18:23des relations diplomatiques
18:24de ces pays
18:24avec Israël
18:25et il y a une réalité
18:27j'allais dire
18:28matérielle et géographique
18:29qui est celle aussi
18:30d'une solution à deux états
18:31qui implique
18:31la possibilité
18:32d'un état palestinien
18:33or aujourd'hui
18:34avec le morcellement
18:35du territoire
18:36en Cisjordanie
18:37et l'avancée
18:38de la colonisation israélienne
18:39il faut donner
18:40juste un chiffre comme ça
18:41depuis le début de l'année
18:42il y a quand même
18:4315 000 autorisations
18:44de nouveaux logements
18:45dans des territoires
18:46de Cisjordanie
18:47qui ont été
18:48autorisées
18:49par le gouvernement israélien
18:51donc il y a
18:51une colonisation galopante
18:54aujourd'hui
18:54parce qu'elle est aussi
18:55représentée au gouvernement
18:56par des ministres
18:58d'extrême droite
18:59notamment en Israël
19:01qui fait que
19:02la possibilité même
19:03d'un état palestinien
19:04devient de plus en plus
19:05hypothétique
19:06matériellement
19:07mais quand c'est la France
19:08justement
19:08qui reconnaît
19:10l'état palestinien
19:11parce que
19:12la France
19:12membre du conseil
19:13de sécurité
19:13de l'ONU
19:14ça n'a pas plus
19:15de poids
19:15la Chine et la Russie
19:16le font déjà
19:16depuis longtemps
19:18et ça aurait quand même
19:19du poids
19:19diplomatique
19:22mais ça n'a pas
19:22un effet immédiat
19:23très concret
19:24ça n'aura pas d'effet
19:25immédiat
19:26ça peut même mettre
19:26j'ai envie de dire
19:27en colère
19:27Benjamin Netanyahou
19:28il y a quand même
19:2912 états européens
19:30qui reconnaissent
19:31l'état palestinien
19:33aujourd'hui
19:34et il n'y a pas de
19:35très grand
19:35alors c'est pas
19:37négatif contre l'Espagne
19:38mais enfin
19:38je veux dire
19:39aucun des grands pays
19:40fondateurs
19:40par exemple
19:41ne reconnaissent
19:42aujourd'hui
19:42donc la France
19:43ça aurait quand même
19:43un problème
19:43notamment parce qu'il y a
19:44toujours eu l'idée
19:45qu'encore une fois
19:46reconnaître cet état
19:47sans négocier
19:48avec Israël
19:49était inutile
19:51tout simplement
19:51et que finalement
19:52c'était beaucoup plus utile
19:53de conserver de bonnes relations
19:54et d'avancer
19:55dans des négociations
19:56plutôt que
19:57d'aller sur une reconnaissance
19:58mais là dans ce cas précis
19:59où effectivement
20:00Benjamin Netanyahou
20:01n'écoute personne
20:01à part Donald Trump
20:03comment on fait ?
20:04à terme de toute façon
20:06la solution ne peut venir
20:07donc il faut l'encourager
20:08il faut la faciliter
20:10mais ne peut venir
20:10que des premiers intéressés
20:12eux-mêmes
20:12c'est à dire d'une part
20:13qu'Israël change
20:15de gouvernement
20:16que le gouvernement
20:17Benjamin Netanyahou
20:18et a fortiori
20:19toute la frange
20:21extrême droite
20:22qu'il compose
20:22et bien change
20:23par les urnes
20:24il y a des élections
20:24en Israël
20:25et puis que le Hamas
20:26abandonne définitivement
20:29sa main mise
20:29sur la bande de Gaza
20:30il est évident
20:31qu'avec ces interlocuteurs-là
20:34pardon
20:34on n'y arrivera pas
20:36la position
20:37pour autant
20:37la position de la France
20:38n'est pas neutre
20:39elle joue
20:40la voix de la France
20:42pèse quand même
20:42la preuve
20:42nombre d'acteurs politiques français
20:44réclament de longue date
20:45à gauche
20:46et c'est ce que disait Olivier Faure
20:48il y a quelques minutes
20:48sur ce plateau
20:49que la France prenne cette position
20:50donc c'est bien
20:50que ça a quand même une influence
20:51d'abord au sein de l'Union Européenne
20:53et qu'il faut quand même rappeler
20:54qu'aujourd'hui
20:55l'État palestinien n'existe pas
20:56il est symbolique
20:57il y a eu cette déclaration
20:58en 1988
20:59mais aujourd'hui
21:00il n'y a pas de réalité
21:01de l'État palestinien
21:02et qu'aujourd'hui
21:04la reconnaissance
21:06elle se ferait avec qui ?
21:07qui est l'autorité palestinienne
21:09dans un territoire
21:10qui est en partie tenu
21:11par l'autorité
21:13par le Hamas à Gaza
21:14qui est en pleine guerre
21:15c'est très compliqué
21:16il y a 147 pays
21:17au niveau mondial
21:18qui ont reconnu
21:18l'État palestinien
21:19les trois quarts
21:20du pays du monde
21:21oui absolument
21:21et vous disiez très justement
21:22Nicolas
21:23sur le Hamas
21:24qui n'a pas l'intention
21:25d'abandonner pour l'instant
21:26son pouvoir militaire
21:29et que de toute façon
21:30ça appartient aussi à Israël
21:32puisque ceux qui sont potentiellement
21:34pourraient potentiellement
21:36constituer ou permettre
21:37des élections
21:38sont dans des jôles israéliennes
21:40et donc c'est effectivement
21:41très hypothétique
21:43et compliqué
21:44réponse au mois de juin
21:45pour voir comment ça pourrait se passer
21:47lors de cette conférence
21:48co-organisée avec l'Arabie Saoudite
21:50merci beaucoup
21:51à tous les quatre
21:52de nous aider à y voir plus clair
21:53dans cette actualité dense
21:55Sophie Dravinel
21:56chroniqueuse politique
21:57à Public Sénat
21:57François Baudonnet
21:59et merci à vous
21:59rédacteur en chef
22:00Europe à France Télévisions
22:01Nicolas Teilhard
22:02journaliste à la rédaction internationale
22:04de Radio France
22:05merci beaucoup
22:06merci aussi à vous
22:07les informés du soir
22:09c'est à partir de 20h

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