Tous les matins, les informés débattent de l’actualité autour de Jérôme Chapuis et Renaud Dély.
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00:00 *Générique*
00:09 Heureux de vous retrouver pour les informer, on est ensemble en direct jusqu'à 9h30 sur France Info avec évidemment Renaud Delis.
00:15 Bonjour Renaud. Bonjour Jérôme.
00:16 Et autour de la table ce matin, nos informés Aurélie Herbebon, journaliste politique à France Info, le brief politique chaque matin à 7h24.
00:23 Et Sylvain Courage, directeur adjoint du Nouvelle Obs. Bonjour à tous les deux. Bonjour.
00:27 Notre premier thème Renaud, un discours d'Emmanuel Macron, peut-il sauver la majorité ?
00:31 Ce discours donc qui est attendu, ce sera à 11h tout à l'heure à la Sorbonne. Le discours dit "Sorbonne 2". Pourquoi ?
00:37 Parce qu'il y a eu un Sorbonne 1, c'était à l'automne 2017. Emmanuel Macron a été élu depuis quelques mois pour son premier mandat.
00:44 Il avait à l'époque voulu tracer les contours de la future Union européenne. Rebelote ce matin, parce qu'à écouter l'Elysée,
00:51 non non non, ce discours n'a rien à voir avec la campagne des élections européennes. Il s'agit pour le chef de l'État de peser sur l'agenda de la prochaine commission européenne.
00:59 Alors, que peut-on attendre de ce discours, et notamment après le fameux discours de la Sorbonne déjà il y a 7 ans ?
01:07 Pas grand-chose à en croire en tout cas Raphaël Glucksmann, la tête de liste du Parti socialiste pour les élections européennes, qui était l'invité de France 2 hier.
01:14 Quand on prend le discours de la Sorbonne et qu'on compare un bilan, puisqu'aujourd'hui il y a 7 ans qu'ils se sont écoulés,
01:19 ce n'est plus Emmanuel Macron qui arrive tout frais et qui fait un discours à la Sorbonne. Il y a 7 ans qu'ils se sont écoulés,
01:24 et ce 7 années de déception y compris sur la scène européenne.
01:29 Alors 7 années de déception à en croire Raphaël Glucksmann. Rappelons qu'en 2017 Emmanuel Macron à la Sorbonne plaidait pour construire ce qu'il appelait une souveraineté européenne,
01:38 notamment dans les domaines de la défense, de la politique étrangère ou encore de la réindustrialisation.
01:44 A l'époque c'est vrai que le discours était plutôt tombé à plat, parce que dans les institutions européennes personne ne défendait la même vision.
01:50 Sauf que depuis un certain nombre de crises, à commencer par la crise du Covid d'une part, et puis la guerre en Ukraine de l'autre part, ont plutôt validé la nécessité de cette souveraineté.
01:59 Aujourd'hui Emmanuel Macron veut plaider pour une Europe puissance. Qu'est-ce que c'est que ce concept d'Europe puissance ?
02:05 Et est-ce que ce discours au passage quand même n'aurait pas l'intention d'essayer d'aider la candidate de la majorité Valérie Ayé en difficulté dans la campagne des élections européennes ?
02:14 Aurélie Herbeau, France Info, c'est un discours de chef d'Etat ou un discours de campagne ?
02:18 Les deux j'ai envie de vous dire, c'est un discours de chef d'Etat, parce qu'évidemment de par sa fonction Emmanuel Macron est tout à fait légitime à vouloir essayer d'influencer le futur agenda de la Commission européenne.
02:28 Mais vous avez noté qu'on est quand même à 45 jours je crois des élections européennes, que la candidate de la majorité a 10, 12, voire 13 points de retard sur Jordan Bardella dans les sondages.
02:39 Et clairement à l'Elysée on ne dit pas un discours de campagne, mais en même temps il y a une arrière-pensée qui est de enfin mettre les sujets européens dans l'atmosphère.
02:47 Parce que ce que la Macronie voit bien depuis plusieurs semaines, c'est qu'en fait la campagne européenne s'est transformée en référendum pour ou contre Emmanuel Macron.
02:54 Et que finalement on parle assez peu des enjeux européens. Donc aujourd'hui l'objectif d'Emmanuel Macron c'est de faire réagir ses partenaires européens.
03:01 Mais aussi d'essayer de forcer à parler d'Europe, d'Europe, d'Europe. Parce que les macronistes se disent que c'est le seul moyen de se sortir de cette espèce de bourbier.
03:13 Qui est de se retrouver pour ou contre Emmanuel Macron avec des débats nationaux qui polarisent cette campagne jusqu'ici.
03:20 Sylvain Courage même question, il entre en campagne Emmanuel Macron ?
03:22 Oui bien sûr, il vient au secours de la campagne de Renaissance qui est en panne. Et il essaye de faire valoir un argument, c'est que lui il est aux affaires.
03:31 Et qu'il lui reste quand même encore 3 ans pour essayer de peser dans le jeu européen. Qu'il a eu de bonnes intuitions, quoi qu'en dise Raphaël Glucksmann.
03:41 D'ailleurs ils sont assez d'accord au fond sur l'idée d'une Europe souveraine. Et Glucksmann fait valoir sa différence.
03:47 D'ailleurs c'est sans doute une des cibles du discours de Macron, Raphaël Glucksmann. Parce qu'il est en train d'attirer des voix du centre gauche favorables à l'Europe.
03:59 Et donc Macron veut dire "Bah moi j'y suis depuis un certain nombre d'années, j'ai prévu des choses, j'ai eu des résultats importants dans des crises graves.
04:08 Et je vais poursuivre pendant 3 ans, donc le vrai vote européen c'est moi, c'est pas Glucksmann."
04:13 Et on verra justement comment il va essayer de se distinguer des différents candidats. Dans quelques instants on va continuer de parler de ce discours très attendu à 11h d'Emmanuel Macron.
04:23 Ce sera juste après le Fil info avec Mathilde Romagna en 9h10.
04:26 Le discours sur l'Europe d'Emmanuel Macron aujourd'hui est un meeting pour Valérie Ayé, affirme ce matin Léon Défontaine, la tête de liste communiste aux élections européennes.
04:36 Il était l'invité du 830 France Info. Valérie Ayé c'est la tête de liste Renaissance pour ce scrutin.
04:41 Léon Défontaine accuse aussi Emmanuel Macron de faire de ce discours à la Sorbonne un discours de campagne.
04:48 Forte perturbation à prévoir aujourd'hui dans les aéroports de France et d'Europe.
04:52 Le principal syndicat des aiguilleurs du ciel a levé son préavis de grève hier mais les vols annulés le restent aujourd'hui.
04:59 A Paris-Orly par exemple, les trois quarts des vols sont supprimés, c'est l'aéroport le plus touché.
05:04 Il y a un demi-million d'enfants qui meurent chaque année du paludisme, soit environ un par minute selon l'UNICEF.
05:11 C'est aujourd'hui la journée mondiale de lutte contre le paludisme, maladie transmise par les piqûres de moustiques en recrudescence dans le monde.
05:19 En Italie, Venise veut lutter contre le surtourisme. A partir d'aujourd'hui, l'entrée de la ville est de 5 euros pour les visiteurs à la journée.
05:27 Cela va durer une trentaine de jours à cette période de forte affluence dans la cité lacustre.
05:32 [Musique]
05:43 Et toujours avec Sylvain Courage du Nouvelle Obs et Aurélie Herbemont de France Info.
05:47 Je crois que vous êtes à peu près tous d'accord pour dire que le discours d'Emmanuel Macron tout à l'heure est bel et bien en quelque sorte un discours de campagne.
05:53 Est-ce qu'il peut vraiment, Renaud Delis, être un atout pour la majorité ?
05:57 C'est toute la question qui se pose à la majorité. Est-ce qu'Emmanuel Macron est toujours un atout, un moteur pour relancer une campagne qui peine ?
06:05 Ou est-ce qu'il est devenu, au vu de son impopularité actuelle, un boulet pour cette majorité et pour cette campagne ?
06:11 Il y a un paradoxe qu'évoquait d'ailleurs Aurélie Herbemont à l'instant.
06:17 C'est que d'un côté, Emmanuel Macron et la majorité ont intérêt à mettre les questions européennes, les thématiques européennes au cœur de cette campagne.
06:25 Parce qu'effectivement, d'abord, ça fait partie de l'ADN du macronisme.
06:29 Ensuite, le fameux discours Sorbonne 1 de l'automne 2017, même si Emmanuel Macron n'a pas été pendant 7 ans le grand ordinateur du fonctionnement de l'Union européenne,
06:38 il y avait un certain nombre d'intuitions, d'analyses qui se sont révélées justes finalement au regard des crises successives.
06:44 On peut penser notamment à, par exemple, la production et l'achat de vaccins par l'Union européenne pour faire face au Covid,
06:52 par la mise en œuvre du soutien commun avec des difficultés, bien sûr, c'est vrai, mais à l'Ukraine agressée par la Russie,
06:59 ou encore la mutualisation de la dette au sortir de la crise Covid pour essayer le fameux plan de relance européen.
07:04 Tout ça, c'était en filigrane dans ce concept de bâtir une souveraineté européenne.
07:09 Donc Emmanuel Macron a eu en quelque sorte, entre guillemets, de la chance avec les crises qui se sont produites et qui ont validé ces diagnostics.
07:15 Mais le problème, c'est que remettre au cœur de la campagne ces thématiques européennes qui pourraient être plutôt favorables à la majorité,
07:22 c'est aussi, on le voit, remettre au cœur de la campagne Emmanuel Macron, puisque c'est le seul qui, visiblement,
07:26 semble être un émetteur suffisamment puissant pour les porter. Et là, ça renvoie à cette question d'impopularité intellectuelle d'Emmanuel Macron.
07:32 C'est-à-dire qu'en portant ces thématiques, lui-même peut nuire à l'efficacité de ce discours du fait des difficultés qu'il rencontre dans l'opinion.
07:38 Aurélien Remanon.
07:39 Si vous voulez, chez les macronistes, vous avez ce sentiment très largement partagé qu'Emmanuel Macron est leur meilleure chance de remobiliser les électeurs de 2019 aux européennes de 2022,
07:49 qui, pour l'instant, boudent un peu dans les urnes et qui ne disent pas forcément qu'ils vont voter pour quelqu'un d'autre.
07:55 Il y en a un peu chez Raphaël Glucksmann, un peu chez François-Xavier Bellamy. Mais pour l'instant, en fait, ils font un peu la grève du vote.
08:00 Ils se réfugient dans l'abstention. Donc les macronistes se disent qu'Emmanuel Macron, c'est le meilleur déclencheur pour ramener ces électeurs historiques.
08:09 Sauf que des macronistes vous racontent aussi que sur le terrain, quand il y a Emmanuel Macron sur les tracts, parfois, les gens n'en veulent pas.
08:15 On m'a même raconté qu'en porte-à-porte, certains se sont retrouvés face à des Français qui ouvraient la porte en disant "J'adore Gabriel Attal, j'adore Gérald Darmanin.
08:23 Par contre, Emmanuel Macron, je ne peux plus". Donc il y a cette difficulté. C'est qu'à la fois, Emmanuel Macron semble être le meilleur émetteur et le plus puissant.
08:30 Parce que Valéry Ayé, sa notoriété est encore extrêmement faible par rapport, évidemment, au chef de l'État.
08:36 Mais en même temps, comme il peut irriter une partie des électeurs, c'est un peu à double tranchant.
08:41 Il ne peut pas booster cette campagne, le chef de l'État ?
08:44 Si les thèmes européens s'imposent, il a une chance quand même de faire valoir son discours, son bilan et son engagement constant pour l'Europe.
08:53 Mais ce n'est pas forcément le cas. Et d'ailleurs, le principal parti qui en ce moment taille des croupières à la majorité, c'est le Rassemblement national.
09:00 Et eux, ils jouent bien une campagne contre Macron. Et donc probablement, les électeurs du RN ou qui sont sensibles aux arguments du RN,
09:08 quand ils vont entendre le discours à 11h, ils vont surtout voir Macron et moins l'Europe.
09:12 On voit bien ce qui se joue pour la campagne. Oui, Renaud, dis.
09:14 Ça s'est traduit notamment, ce que vous dites, par un fait ces dernières semaines.
09:18 Au début, l'orée de cette campagne, c'est que lorsqu'Emmanuel Macron a dramatisé l'enjeu de la guerre en Ukraine,
09:24 et en s'appuyant aussi sur un certain nombre de réalités, les difficultés auxquelles se heurtent les Ukrainiens, les Russes qui avancent,
09:30 le manque de matériel, le gel à l'époque de l'aide américaine qui vient d'être débloqué en grande partie par le Congrès,
09:36 mais après beaucoup de retard, ça n'a pas fonctionné dans l'opinion et ça n'a pas nuit aux listes concurrentes,
09:44 plus ou moins complices de Vladimir Poutine, qui s'expriment à ne surtout jamais voter en faveur des aides financières aux militaires à l'Ukraine.
09:51 Je songe évidemment à Jordan Bardella et au Rationnement national.
09:54 Ça s'est plutôt retourné contre la majorité. Donc c'est une difficulté à laquelle il va se heurter, y compris aujourd'hui, avec ce discours.
10:00 Parce qu'évidemment que l'Ukraine, l'enjeu de cette guerre, de ses conséquences pour l'Union européenne, c'est un enjeu déterminant,
10:06 au-delà même des élections européennes du 9 juin, bien au-delà.
10:09 Cette élection est, si j'ose dire, anecdotique au regard de cet enjeu-là, mais on voit bien que dans l'opinion, ça ne prend pas, visiblement.
10:17 Et c'est vrai que l'engagement d'Emmanuel Macron, ça peut à la fois, peut-être, effectivement, mobiliser un engagement d'électeurs,
10:23 comme je disais tout à l'heure qu'il faut un poids la grève, donc mobiliser pour les macronistes,
10:26 mais dans le même temps, ça peut aussi remobiliser contre Emmanuel Macron au Rassemblement national.
10:32 Limite, ils ont hâte qu'Emmanuel Macron parle en disant que ça peut encore remobiliser notre électorat pour, justement, aller voter contre Emmanuel Macron le 9 juin.
10:41 Donc c'est une logistique un peu compliquée à gérer quand on est macroniste aujourd'hui.
10:46 Après 7 ans au pouvoir, il y a une usure quand même manifeste.
10:49 On parle beaucoup depuis tout à l'heure de l'impact d'Emmanuel Macron sur cette campagne des européennes.
10:55 On peut poser la question dans l'autre sens aussi. On dit beaucoup que la fin du mandat va se jouer le 9 juin.
11:01 C'est ça qui se joue aussi un petit peu aujourd'hui, s'il m'encourage ?
11:04 Si le camp macroniste enregistre une défaite cuisante, ça va être très compliqué ensuite.
11:10 On voit déjà les difficultés qui se sont accumulées à l'Assemblée nationale par défaut de majorité.
11:17 Si le RN sort à plus de 30% et que le parti au pouvoir est plus de 10 points derrière, ça crée une situation politique vraiment très difficile.
11:28 Et ça jette une ombre très noire sur la fin du quinquennat.
11:33 C'est vrai qu'on peut penser que c'est plutôt la deuxième moitié du quinquennat qui se joue plutôt que l'élection présidentielle de 2027 d'ailleurs.
11:38 C'est-à-dire qu'une lourde défaite pour la majorité, ça réduirait de fait encore un peu plus les marges de manœuvre de l'exécutif.
11:46 On voit la fragilité de la situation à l'Assemblée nationale depuis l'absence de majorité absolue à l'issue des élections législatives de juin 2022.
11:55 On voit qu'en majorité relative, la situation est souvent chaotique.
11:58 Il y a le spectre de la motion de censure qui plane de temps à autre au gré des humeurs de la droite.
12:03 Spectre attisé un peu plus par la situation calamiteuse des finances publiques qui est brandie aujourd'hui par la droite
12:08 comme une raison supplémentaire éventuelle de déclencher cette motion de censure.
12:13 Donc c'est vrai qu'il y a un vrai risque que si jamais le score est vraiment mauvais pour la majorité et l'écart très large avec le Rassemblement national,
12:20 eh bien en quelque sorte la seconde moitié du quinquennat soit encalminée.
12:23 D'autant qu'effectivement il y a l'usure qu'évoquait avril hier de Mont et que la fin de mandat soit très très longue.
12:27 En revanche, là où il faut faire attention, c'est de projeter les résultats des élections européennes sur l'élection présidentielle de 2027.
12:33 Parce que ça en tout cas jusqu'à présent, ça peut changer évidemment, jusqu'à présent historiquement quand on regarde l'histoire des élections européennes, ça ne s'est jamais produit.
12:39 Et même systématiquement la liste qui est arrivée en telle élection européenne a systématiquement perdu l'élection présidentielle suivante.
12:46 Donc si je vous entends bien, c'est Emmanuel Macron qui joue gros aujourd'hui, plus que...
12:50 Oui, ça ne donnera pas forcément la tonalité de la présidentielle de 2027, puisque vous pouvez avoir gagné les européennes et derrière perdre à la présidentielle,
12:58 vous pouvez faire des très bons scores aux européennes et après faire un score catastrophique à la présidentielle,
13:05 voilà, généralement ça n'enclenche rien. Mais sauf que politiquement pour l'atmosphère pour la suite du quinquennat d'Emmanuel Macron, ça sera très compliqué.
13:11 En fait, ces européennes, c'est le dernier grand combat électoral d'Emmanuel Macron, puisqu'il ne peut pas se représenter.
13:16 Et donc si jamais Emmanuel Macron, parce que mine de rien ce sera le score d'Emmanuel Macron, ce qui se passera le 9 juin,
13:22 ça va obéir ses chances de pouvoir continuer à réformer, il restera quand même deux ans et demi, donc ça peut être très très long comme fin de mandat.
13:28 Et puis surtout, dans la majorité, on voit déjà la course de petits chevaux pour la succession qui commence à se préparer.
13:37 Ils vont se dire "oui bah voilà, Emmanuel Macron c'est terminé en fait".
13:40 C'est terminé et donc après les élections européennes, c'est parti, on met le cap sur 2027, justement pour éviter que ce soit le Rassemblement national
13:47 qui tire les marrons du feu pour la prochaine élection.
13:49 Ça peut effectivement ouvrir une longue guerre de succession à l'intérieur de la majorité et évidemment dans toutes les oppositions.
13:55 Il y a un point aussi important dans ce discours, c'est que sans doute Emmanuel Macron veut mobiliser son gouvernement et le chef de son gouvernement,
14:01 Gabriel Attal, qui pour l'instant n'a pas trop participé. On disait qu'il allait être le leader de la campagne, il ne l'a pas fait.
14:06 Donc je pense que nous aurons ensuite la sortie de Gabriel Attal.
14:08 Avec juste un point effectivement là-dessus qui est assez frappant quand même, c'est le décrochage, j'ose dire, de la code de popularité de Gabriel Attal d'un côté
14:15 et des difficultés de la majorité de l'autre. Comme si d'ailleurs, est-ce que le Premier ministre veut vraiment mettre sa code de popularité, qui est réelle,
14:20 au service de la majorité et de la campagne européenne ? La question se pose.
14:24 On va refermer ce chapitre sur ce mot, Renaud Delis. On va en ouvrir un autre dans un instant, la paix sociale.
14:28 Quoi qu'il en coûte, on va poser la question avec nos informés, juste après le Fil info 9h20. Mathilde Romagnan.
14:33 Il va détailler une série de mesures pour passer à une Europe plus souveraine et plus puissante, selon les termes de l'Elysée.
14:41 Emmanuel Macron donne ce matin à partir de 11h un grand discours sur l'Europe. C'est à la Sorbonne, à Paris, à un peu plus d'un mois des élections européennes.
14:49 Suspension hier d'une fonction problématique du réseau social TikTok Lite.
14:54 Fonction accusée par Bruxelles de favoriser l'addiction des utilisateurs. Elle les récompense pour leur temps passé devant les écrans.
15:01 La Commission européenne continue son enquête sur cette application.
15:05 On en saura plus cet après-midi sur la blessure par balle de Kenji Girac, lundi dernier dans les Landes.
15:10 Le procureur de la République de Mont-de-Marsan doit donner une conférence de presse.
15:14 Le chanteur de 27 ans a été entendu hier par les forces de l'ordre.
15:18 Le Moulin Rouge a perdu ses ailes. Les pales du mythique cabaret de Paris se sont effondrées cette nuit.
15:24 L'incident n'a pas fait de blessés. On n'en connaît pas encore les raisons.
15:27 C'est la première fois que cela arrive depuis la création du Moulin Rouge en 1889.
15:45 Et toujours avec Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction du Nouvelle Ops.
15:48 Et Aurélie Herbemont, France Info. On ouvre donc un deuxième débat.
15:52 SNCF Aéroports, combien coûte la paix sociale Renaud ?
15:56 Oui parce que même si le trafic aérien est perturbé ce matin, il n'empêche que le principal syndicat des contrôles aériens a finalement levé son préavis de grève.
16:05 Alors trop tardivement pour que le trafic soit totalement normal ce matin.
16:10 A l'issue d'une négociation, les contrôles aériens ont levé leur préavis de grève pour aujourd'hui, comme celui qu'ils avaient déposé aussi pour le week-end du pont de l'Ascension.
16:23 Pourquoi ? Tout simplement parce qu'ils ont obtenu satisfaction, rappelons qu'ils réclamaient des compensations sociales, en particulier salariales,
16:30 au projet de refonte du contrôle aérien voulu par le gouvernement.
16:34 Une négociation, une issue dont se réjouissait hier sur l'antenne de France Info, Patrice Vergritte qui est le ministre des Transports.
16:42 Il était assez légitime que les syndicats revendiquent un certain nombre de contreparties sociales.
16:48 C'est ces contreparties sociales qui faisaient l'objet d'un dialogue et qui ont abouti dans la nuit à un équilibre.
16:55 Il a fallu effectivement un certain temps pour pouvoir se mettre d'accord.
16:59 C'est un accord gagnant-gagnant qui a été scellé cette nuit.
17:03 Alors gagnant-gagnant peut-être, mais il y a les petits gagnants et les gros gagnants.
17:07 Et les gros gagnants, c'est plutôt les contrôleurs aériens qui ont obtenu ces compensations salariales légitimes, disait le ministre à l'instant.
17:13 Légitimes pourquoi ? C'est peut-être lié au contexte et au compte-arbours.
17:17 A l'approche des Jeux Olympiques, on le voit bien, à l'approche des JO, le gouvernement est prêt visiblement à desserrer les cordons de la bourse
17:23 pour essayer d'acheter la paix sociale, un certain nombre de primes ont d'ores et déjà été annoncées aux agents de la fonction publique
17:29 qui seront mobilisés pendant les épreuves. Est-ce à dire que cet accord survenu en ce qui concerne le contrôle aérien peut le faire récolte ?
17:35 Et est-ce que d'autres corporations vont elles aussi exprimer dans les jours et semaines qui viennent des revendications légitimes ?
17:41 C'est la question qu'on pose à nos informés. S'il m'encourage, ça peut faire boule de neige ?
17:45 Ah oui, bien sûr. On a déjà vu qu'un certain nombre de professions avaient obtenu des primes dans la fonction publique, la police.
17:54 Quand on y réfléchit bien, c'est parfois logique. Il y a des servitudes supplémentaires, il y a un sacrifice qui est demandé aux salariés, notamment les vacances.
18:02 Donc il vaut mieux négocier avant. Dans ce domaine, il vaut mieux prévenir que guérir.
18:07 Dans le cas des contrôleurs aériens, c'est un peu une double légitimité parce que déjà ils ont une capacité de nuisance très forte.
18:12 Il suffit qu'ils font ses sourcils pour que tout le monde panique, jusqu'au ministre.
18:16 Donc eux, avec cette spécificité de leur métier et de leur position très forte, plus les Jeux Olympiques, c'est sûr que là, le match a été plié très vite.
18:27 En plus, il y avait une négociation qui avait été engagée avec des contreparties sociales que la direction avait évacuées à la dernière minute.
18:33 Donc tout ça fait que ça s'est résolu comme ça. Mais je pense effectivement qu'il y a un effet de contagion.
18:37 Et je pense que tous les métiers concernés devraient y songer avant les Jeux.
18:42 Sachant que le paradoxe, c'est qu'il y a des difficultés financières et que le gouvernement est un peu piégé.
18:50 C'est vrai que c'est le bon moment pour essayer de dire "je voudrais une petite augmentation" puisque le gouvernement est piégé.
18:57 A la fois, les cordons de la bourse sont censés être extrêmement serrés, mais il y a des Jeux Olympiques dans moins de 100 jours.
19:04 Donc on ne peut pas se retrouver avec des grèves dans tous les secteurs.
19:08 Je pense d'ailleurs qu'en ce moment, ce qui rit sous cap, ce sont les sénateurs.
19:12 Puisque vous savez qu'il y a quelques semaines, le Sénat a voté une proposition de loi pour sanctuariser des jours sans grève,
19:18 notamment pour les ponts. Par exemple, la semaine prochaine, quand il y avait une nouvelle menace de grève des contrôleurs aériens.
19:26 Ou pendant les grands événements sportifs, le gouvernement a refusé de rentrer là-dedans parce que le droit de grève est constitutionnel.
19:31 Le rapport de force n'est pas favorable.
19:33 Il faut éviter le côté un peu "chantage" qui existe dans ce genre de moment.
19:37 Je pense que les sénateurs rient un peu sous cap.
19:39 D'ailleurs, un des sénateurs m'avait dit "du coup, le gouvernement ne veut pas soutenir notre proposition, et bien ils se débrouilleront à la prochaine grève".
19:46 Bon ben là, on y est, évidemment. C'est le moment de faire valoir ses arguments pour des augmentations.
19:51 Renaud ?
19:52 C'est pour ça d'ailleurs que Bercy fait prudemment savoir que l'accord passé avec les contrôleurs aériens ne plomberait pas les finances publiques
20:00 et qu'il repose sur un fonds qui est en particulier abondé par les compagnies aériennes.
20:04 Mais il n'empêche qu'il y a effectivement un côté boule de neige qui est envisageable.
20:09 Il y a un certain nombre de préavis de grève qui ont été déposés par la CGT, la RATP,
20:14 qui courent tout au long des épreuves des Jeux Olympiques et des Jeux Paralympiques.
20:18 Il y a des primes qui ont été effectivement promises, notamment dans la police.
20:21 Et d'ailleurs, il y a un syndicat de police qui menace éventuellement de perturber le parcours de la flamme olympique.
20:27 C'est la police municipale.
20:29 Si jamais les primes promises ne sont pas versées rapidement,
20:33 on voit qu'il y a un vrai risque politique et accessoirement financier pour l'exécutif.
20:37 Après, il faut rappeler que c'est une grande tradition.
20:39 C'est une vieille histoire sociale.
20:42 Si on remonte à 1988, ça vous dit quelque chose ?
20:44 C'est cette année mythique.
20:46 Jérôme Chapuis, vous vous souvenez ? La Coupe du Monde, Zizou, tout ça.
20:49 Bref, la Coupe du Monde de 1988, les dix jours précédant le début de la compétition,
20:54 du 1er au 10 juin, c'était les pilotes de ligne qui s'étaient nés en grève.
20:57 Miraculeusement, le mouvement s'était arrêté le jour de l'ouverture, le 10 juin 1988.
21:02 Pourquoi ? Parce que le gouvernement Jospin, à l'époque, avait lui aussi largement cédé
21:06 à ses revendications qu'il jugeait légitimes au regard en particulier du contexte et de l'ouverture de la Coupe du Monde.
21:11 Et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui, par exemple, la direction de la SNCF signe cette accord.
21:16 Oui, alors il y a le secteur public et les entreprises de services publics, on va dire, comme la SNCF ou la RATP.
21:21 Puis il y a le privé, mais même dans le privé, hôtellerie, restauration, finalement,
21:24 on sait qu'il y a des pénuries de main d'oeuvre.
21:26 Je pense que tous les travailleurs qui vont s'engager pendant la période des jeux dans l'hôtellerie, restauration,
21:33 peuvent aussi obtenir peut-être des conditions un peu plus favorables.
21:36 Et finalement, c'est logique puisque normalement, le secteur va faire un chiffre d'affaires record.
21:42 Donc, il y a là-dedans des choses tout à fait légitimes.
21:45 Puis il y a le côté, effectivement, un peu chantage et on tord le bras des employeurs.
21:50 Et on se demande quand même dans cette histoire ce que vont en penser les Français.
21:54 Il y a matière à polémique, est-ce que l'opinion publique peut à un moment se retourner, notamment contre les grèves ?
21:58 Ce qui est un problème qui se pose aussi, oui, effectivement, pour les syndicats.
22:00 Il y a aussi une part de bluff, c'est-à-dire qu'il peut aussi y avoir du côté du gouvernement l'intéressation
22:04 de se dire que les syndicats ne voudront pas se rendre impopulaires en perturbant le déroulement des compétitions.
22:08 D'ailleurs, tous les syndicats ne prennent pas les mêmes positions.
22:10 La CFDT ne s'est pas associée à un certain nombre de préavis de grève, notamment la RATP.
22:14 Et certains, donc, justement, préconisent du côté syndical aussi une forme de trêve olympique.
22:18 Donc, il y a aussi cette dimension-là.
22:21 Les syndicats ne sont pas non plus irresponsables et n'ont pas forcément l'intention de perturber les Jeux olympiques.
22:26 Merci, merci à tous les trois. Aurélie Abdelbon, journaliste politique à France Info,
22:31 le brief politique chaque matin 7h24.
22:33 Sylvain Courage, directeur adjoint du Nouvelle Ops.
22:35 Un coup d'œil à la une de l'Ops du Nouvelle Ops cette semaine.
22:37 Un homme discret, Omar Sy, qui se livre dans un livre et dans une interview exclusive à l'Ops.
22:44 Les vérités d'Omar Sy cette semaine dans le Nouvelle Ops.
22:47 Ici les informations de retour ce soir à 20h avec Bérenger Bonte.
22:51 [Musique]