Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour d'Hadrien Bect et Renaud Dély.
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00:00Ravis de vous retrouver pour Les Informer du matin, votre émission de décryptage de
00:13l'actualité jusqu'à 9h30 à la radio et sur le Canal 27 avec bien évidemment Renaud
00:19Dely.
00:20Bonjour Renaud.
00:21Bonjour Adrien.
00:22Et ce matin, Christian Chennault, journaliste à la rédaction internationale de Radio France.
00:24Bonjour Christian.
00:25Bonjour.
00:26Bonjour également à Roselyne Fèvre.
00:27Bonjour.
00:28Vous êtes le chef du service politique de France 24 et bonjour à vous Jean-Jérôme
00:32Berthelus, éditorialiste politique.
00:34Bonjour Adrien.
00:35Et Renaud, nous commençons par l'actualité de ces dernières heures.
00:38Elle se passe au Liban avec la pression qui est mise sur Israël mais qui ne semble pas
00:43très efficace.
00:44Pour l'heure, effectivement, rien ne change.
00:46Israël continue de pilonner le sud Liban.
00:49Il y a eu encore des opérations hier soir, des bombardements, de nouvelles opérations
00:54qui visent le Hezbollah dans le sud du Liban, malgré l'appel à une trêve de 21 jours
01:02formalisée par Emmanuel Macron, une proposition américano-française soutenue par de nombreux
01:07autres pays d'ailleurs, dont des pays occidentaux.
01:09Un appel à Israël à cesser les frappes au Liban et au Hezbollah à cesser ses tirs.
01:14Hier, dans la journée, un certain nombre de déclarations faisaient état de collaboration,
01:21de coopération entre l'entourage de Joe Biden d'une part, l'entourage d'Emmanuel Macron
01:26et les services du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou pour préparer éventuellement
01:31ce cessez-le-feu.
01:32Mais Benjamin Netanyahou a récusé toute hypothèse de cesser les combats.
01:38Pourquoi ? Eh bien, voici la réponse ce matin de Karim Emile Bittar, qui est professeur
01:44de relations internationales à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth et qui était l'invité
01:48de France Info.
01:49Il est dans une fuite en avant, il est otage de sa coalition politique et surtout l'impunité
01:54dont Israël a bénéficié depuis un an dans sa guerre à Gaza le conduit à penser qu'il
01:59peut poursuivre cette guerre contre tous ses ennemis sans en payer le moindre prix.
02:05Il avait dit aux États-Unis qu'il était prêt à accepter le cessez-le-feu et ensuite,
02:10revirement quelques heures plus tard, peut-être était-il en train d'utiliser des manœuvres
02:15modulatoires et peut-être a-t-il succombé aux pressions des franges extrêmes de son
02:20gouvernement.
02:21Alors, rappelons que le Hezbollah non plus n'a pas officiellement accepté, c'est pas
02:26dit officiellement favorable à une trêve, mais pourquoi est-ce que Benjamin Netanyahou
02:29semble avoir esquissé peut-être un pas dans cette direction avant donc de reculer ? Est-ce
02:34qu'il est effectivement otage des franges les plus radicales de sa coalition gouvernementale
02:38? Rappelons que le Premier ministre israélien doit s'exprimer aujourd'hui à l'ONU.
02:42Et justement, Christian Cheneau, cette prise de parole de Benjamin Netanyahou, est-ce qu'il
02:46faut en attendre quelque chose de nouveau ou est-ce qu'il va juste se contenter de justifier
02:51ce qu'il fait ?
02:52Il va justifier la guerre à Gaza et au Liban.
02:55Alors, ce qui est intéressant, c'est qu'il y a beaucoup de trompe-l'œil, on l'a dit.
02:58Donc, il y a les déclarations du chef de l'armée de Netanyahou, donc très martiale, très
03:01belliqueuse.
03:02Et en même temps, on sait qu'un conseiller de Benjamin Netanyahou discute avec les Français,
03:07les Américains.
03:08Donc, on garde plusieurs fers au feu, mais pour l'heure, on est encore dans l'incandescence
03:12du conflit.
03:13Et pour l'instant, il n'y a pas de pause, de cessez-le-feu, et donc l'armée continue
03:17à bombarder.
03:18Ce qui est quand même frappant, Christian, c'est que vous dites plusieurs fers au feu,
03:22mais ça m'a quelque peu surpris hier soir et cette nuit de voir la Maison-Blanche et
03:27Emmanuel Macron lui-même dire qu'on avait négocié avec Benjamin Netanyahou sur une
03:35forme de cessation, en tout cas d'interruption de ses attaques sur le Liban, ils n'ont pas
03:39été écoutés du tout.
03:40Netanyahou, c'est quand même le spécialiste des volte-faces, souvent des mensonges, d'ailleurs
03:44en son temps Nicolas Sarkozy avait traité Netanyahou de menteur, publiquement.
03:48Donc, Netanyahou, effectivement, est sur le qui-vive, joue plusieurs fers au fer, comme
03:54je l'ai dit.
03:55Et puis, voilà, encore une fois, la machine de guerre israélienne est en marche, on essaie
04:01de pousser au maximum.
04:02L'idée des Israéliens, c'est vraiment de pousser l'avantage au maximum, sachant
04:06que les Américains sont paralysés, élection présidentielle, en plus les Américains viennent
04:12de livrer 8,7 milliards de dollars d'aides militaires hier, donc il y a une espèce de
04:20blancin américain aussi, on n'est pas mécontent à la Maison-Blanche qu'Israël fasse le
04:25sale boulot, entre guillemets, contre l'Hezbollah, donc on est dans une phase un petit peu confuse.
04:30Voilà, donc c'est un petit peu ça, ce moment-là.
04:33Roselyne Pfeffre, Christian évoquait cet appel lancé par Emmanuel Macron, par Joe Biden,
04:39bon, malgré tout, du côté du président français, il a réussi à se mettre, en tout
04:45cas à créer cette initiative avec Joe Biden, n'empêche que ça n'a pas fonctionné encore.
04:51Non, avec une impuissance totale, mais ils sont dans leur rôle à l'ONU, dans le fond,
04:56ils ne vont pas être là pour dire continuez à vous battre, évidemment, il va dire cessez
05:00la guerre, la guerre doit te stopper, mais personne ne l'écoute, pourquoi ? Parce que
05:05Benjamin Netanyahou veut infliger une défaite totale au Hezbollah, et un, il veut envoyer
05:11un message aux Iraniens pour dire ne tirez pas les conséquences du 7 octobre que nous
05:15sommes une armée complètement défaite, consumée, incompétente, saunée, et puis comme le disait
05:24Renaud, Benjamin Netanyahou est sous la menace constante de sa coalition de l'extrême droite
05:32qui, elle, pense que la guerre est la seule solution, parce que c'est une guerre que le
05:38peuple juif est en guerre depuis 4000 ans, et qu'en quelque sorte, il faut éradiquer
05:45le Hamas et le Hezbollah.
05:47Jean-Jérôme Berthelus.
05:48Non, d'un mot, Adrien Beck, vous disiez oui, au moins Emmanuel Macron a réussi, comment
05:54dire, à poser un dialogue avec les Etats-Unis pour demander un cessez-le-feu, j'ai plutôt
06:00envie de dire, en tout cas la France est dans la roue des Etats-Unis.
06:03Je n'ai pas osé le dire pour ce que vous me dites.
06:06Voilà, vous m'invitez pour que je publie, voilà, et comme l'a dit très justement,
06:12effectivement, Christian Chenau, les Etats-Unis, d'un côté, négocient un accord de cessez-le-feu,
06:19et de l'autre, livrent 9 milliards d'aides militaires à Israël, en quoi Benjamin Netanyahou
06:26peut écouter les Etats-Unis, d'un mot, parce qu'il a déjà, sur Gaza, refusé des cessez-le-feu.
06:32Donc en fait, la France, quand même, se met avec un allié d'Israël, qu'on ne voit pas
06:38qui ne pèse pas aujourd'hui par rapport à Israël, et d'un mot encore,
06:42aujourd'hui, la France, même si elle parle avec tout le monde, on a vu des pourparlers avec les Iraniens,
06:48on a vu un coup de fil à Benjamin Netanyahou, on va dire, à quoi ça sert ?
06:52D'autant de plus que la France n'a plus de financement dans ces pays-là.
06:55– Renaud Delis. – Juste un point quand même,
06:57effectivement, Benjamin Netanyahou est, en quelque sorte, dans la main, en grande partie en tout cas,
07:01de la frange la plus extrémiste de la coalition gouvernementale, mais il faut faire attention,
07:05la situation politique intérieure israélienne, l'état d'esprit de l'opinion semble très différent
07:11en ce qui concerne l'opération au Liban visant le Hezbollah et celle qui se poursuit à Gaza.
07:17Autant il y a des critiques de longue date maintenant, notamment parce qu'il y a des otages israéliens
07:23qui sont toujours détenus par le Hamas à Gaza, donc on voit en tout cas un mouvement de la population
07:27qui n'est pas forcément, qui n'est plus en tout cas massif derrière Netanyahou sur la guerre à Gaza,
07:32autant ce n'est pas le cas au Liban, pour plusieurs raisons, d'abord parce que le Hezbollah a commencé
07:37à viser, à cibler Israël dès le 8 octobre dernier, que 60 à 80 000 Israéliens ont été, de fait,
07:44ont dû quitter leurs habitations, les endroits où ils vivaient dans le nord d'Israël pour s'en protéger,
07:49et c'est d'ailleurs l'objectif officiel affiché par Benjamin Netanyahou,
07:52même si derrière il y a la volonté d'éradiquer le Hezbollah,
07:55mais c'est de ramener ces populations dans le nord d'Israël et puis il n'y a pas d'otages israéliens au Liban,
08:01donc tout ça change et ça veut dire que sur ce conflit-là, Benjamin Netanyahou a, à ce stade aujourd'hui,
08:07l'opinion israélienne très clairement derrière lui le soutient parce que le Hezbollah agresse et menace Israël,
08:14évidemment tout changerait éventuellement, peut-être, si jamais on passait à un statut,
08:18à une offensive terrestre, là que beaucoup redoutent parce qu'il y en a eu par le passé
08:22qui ont eu des conséquences terribles.
08:24Christian Cheneau, vous qui connaissez bien la région, est-ce que l'opération terrestre
08:27pourrait changer la donne dans l'opinion israélienne ?
08:30Surtout, ça serait une bascule, peut-être un soutien, mais il y aurait forcément des pertes parce qu'au sol...
08:37En 2006, c'est plus de 150 morts côté soldats, surtout la dernière opération terrestre.
08:41Surtout, c'est un match nul, c'est-à-dire que je pense qu'aujourd'hui les Israéliens veulent une revanche
08:45sur cette semi-défaite ou semi-victoire, mais une opération au sol, un haut gradé de l'armée libanaise me disait
08:51que ce serait un cadeau royal pour le Hezbollah, ça lui permettrait de se refaire une santé,
08:55de faire l'unité au Liban, et puis c'est un conflit asymétrique, c'est-à-dire qu'ils sont chez eux,
09:02dans les montagnes, ils ont des armes, ils ont des souterrains, voilà, donc des soldats israéliens au sol,
09:10ça serait une aventure, et surtout pour quoi faire ?
09:13Est-ce que c'est simplement pour aller titiller le Hezbollah dans quelques zones, occupés ou pas ?
09:19Certains sont très radicaux sur une occupation côté israélien.
09:22Sauf que là, encore une fois, ça serait le refaire 82, l'opération Péan-Galilée qui avait eu 22 ans d'occupation
09:32et les Israéliens sont partis, c'est-à-dire que ce que voudrait faire Netanyahou, c'est effectivement un no-man's land,
09:36c'est-à-dire qu'il y ait de moins en moins de population pour le Hezbollah qui se cache dans la population,
09:41donc avoir 20 kilomètres un petit peu, entre guillemets, démilitarisés, sans village et un peu vide,
09:46et c'est ça l'objectif.
09:47Un tout dernier mot, Christian Chennault, le 7 octobre arrive,
09:52est-ce qu'on peut redouter quelque chose d'un point de vue militaire, d'une manière ou d'une autre ?
09:58On est déjà dans la guerre, dans l'incandescence, donc pour Israël, évidemment c'est très symbolique,
10:02c'est un moment fort, puisqu'il y a eu plus de 1300 morts,
10:06après on est dans une phase à la fois militaire, diplomatique, tout peut arriver d'un jour à l'autre,
10:14donc on est vraiment dans la volatilité d'une situation qui peut effectivement déboucher,
10:20peut-être sur une opération terrestre israélienne, ça serait le scénario catastrophe.
10:23Merci beaucoup Christian Chennault de la rédaction internationale de Radio France,
10:28vous restez avec nous, les informés continuent, on va parler de l'actualité française à présent,
10:33du gouvernement de Michel Barnier, Michel Barnier qui réunit ses ministres en séminaire,
10:38juste après le Fil info, 9h16, Maureen Suignard.
10:42Et c'est le sujet qui préoccupe le nouveau gouvernement, la dette publique continue d'augmenter,
10:46elle représente 112% du PIB à la fin du deuxième trimestre,
10:50elle augmente de 69 milliards d'euros entre avril et juin, du côté de l'inflation elle ralentit,
10:55les prix continuent tout de même d'augmenter d'1,2% sur un an au mois de septembre.
11:00Le ministre de la Justice, Didier Migaud, se dit ce matin favorable à l'inscription du consentement
11:05dans la loi pour la définition du viol, ce n'est pas le cas pour le moment,
11:09cette question a de nouveau été soulevée avec le procès des viols de Mazan,
11:13avec cette inscription, l'infraction serait caractérisée à partir du moment
11:17où la plaignante affirmerait qu'elle n'a pas donné son consentement.
11:21L'ouragan Hélène, rétrogradé en catégorie 2 sur 5,
11:24mais les vents qui balayent la Floride aux Etats-Unis sont toujours extrêmement forts et dangereux,
11:29à 175 km heure et accompagnés de très fortes précipitations.
11:33La prise de parole très attendue de Benjamin Netanyahou, le premier ministre israélien,
11:38s'exprime aujourd'hui à l'ONU, après l'appel de nombreux pays à la mise en place de cesser le feu avec l'Hezbollah.
11:44L'Etat hébreu a poursuivi ses frappes au Liban hier, 92 morts de plus signalés.
11:49...
12:00Et toujours avec Jean-Jérôme Berthelus, éditorialiste politique et Roselyne Fèvre,
12:06chef du service politique de France 24.
12:09Notre deuxième débat à Renaud Delis nous fait donc revenir en France avec Michel Barnier,
12:13qui convoque ses ministres en séminaire aujourd'hui, mais pour quoi faire ?
12:17Eh bien parce qu'il y a urgence, Adrien, ce gouvernement n'a pas une semaine, rappelons-le,
12:21on attaque le cinquième jour, le sixième, et les quoi que les désaccords se sont multipliés depuis sa formation,
12:28peut-être d'ailleurs parce qu'il n'y a pas de véritable accord de gouvernement préalable à la constitution de ce gouvernement,
12:33il n'y a pas de véritable programme commun.
12:35Résultat, toute la semaine on a entendu par exemple le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau
12:39et le ministre de la Justice Didier Migaud polémiquer, le premier ayant accusé la justice d'être trop laxiste.
12:44On a entendu des voix divergentes sur le sujet de l'immigration,
12:48plus particulièrement sur le sort de l'aide médicale d'État que certains veulent remettre en cause.
12:54Dans ce contexte, ce séminaire arrive donc pour essayer d'apaiser les choses, de trouver un meuthusive indi.
13:00Et puis peut-être le principal couac de la semaine, ça a été lorsque le ministre de l'Économie Antoine Armand
13:05a considéré que le RN ne faisait pas partie de l'arc républicain
13:08et annoncé dans un premier temps qu'il ne consulterait pas ses élus.
13:11Michel Barnier, non seulement l'a tensé, recadré, mais il a même appelé Marine Le Pen pour s'excuser auprès d'elle
13:18et indiquer qu'évidemment les élus RN seraient reçus par les membres du gouvernement.
13:22Alors, le RN est-il dans l'arc républicain ? Est-il d'extrême droite ou pas ? Faut-il lui parler ou pas ?
13:26La réponse ce matin, pas toujours très claire, de Didier Migaud,
13:30justement le ministre de l'Injustice qui était invité de France Inter.
13:34Il y a des élus du suffrage universel, ils doivent être respectés et je dois répondre à chacune, chacun.
13:40Il y a des positions qui sont prises par le Front National que personnellement je trouve d'extrême droite,
13:48mais il faut pouvoir bien sûr prendre en considération toutes les propositions.
13:54Un député est un député, un parlementaire est un parlementaire.
13:58Et ce n'est pas toujours simple d'être un ministre, c'est-à-dire solidaire de son premier ministre,
14:01mais tout en considérant quand même que le RN est d'extrême droite, même s'il faut lui parler, enfin bref.
14:05Telle est donc la position du ministre de la Justice.
14:08Est-ce que ce séminaire arrive à point nommé pour essayer justement d'éteindre les couacs internes au gouvernement
14:14et de définir à la fois une feuille de route et peut-être une stratégie ?
14:18Roselyne Fèvre, déjà on a l'impression d'un séminaire quand même un petit peu scolaire.
14:22Je vous lis la méthode, cinq groupes de huit ministres qui travaillent avec un expert autour d'une thématique
14:26et qui auront 45 minutes pour proposer trois idées fortes et concrètes à Michel Barnier.
14:32Qu'est-ce que ça vous inspire ?
14:33Écoutez, je ne sais pas. Oui, ça fait un peu scolaire effectivement et est-ce qu'ils vont se retrouver au piquet si l'idée est mauvaise ?
14:42Alors cette méthode de faire des séminaires d'abord, franchement si ça marchait, les gouvernements n'en se seraient refilés la formule magique.
14:50Oui, il y en a eu souvent des séminaires quand même par le passé.
14:52Des séminaires pour que tout le monde soit d'accord, etc. Et de toute façon, s'il y avait une formule magique, elle ne marcherait pas.
14:58Pourquoi ? Parce que même nous quatre par exemple, on forme un gouvernement.
15:01On ne va pas être d'accord les uns avec les autres.
15:03Et on n'est forcément pas toujours éloigné les uns et les autres peut-être des valeurs que nous portons.
15:10Et pourtant, il y aurait des couacs.
15:12Donc ces fameux couacs, pardonnez-moi mais c'est une expression de journaliste.
15:16Ce n'est pas une entité un gouvernement qui pense pareil, il y a des gens différents.
15:23Et d'ailleurs c'est sain que les gens, que les personnalités ne pensent pas pareil.
15:28Ce n'est pas la bétaillère.
15:30Il y a une question de méthode aussi.
15:32Oui, il y a une question de méthode, je suis tout à fait d'accord.
15:34C'est-à-dire que ce séminaire va peut-être...
15:36D'ailleurs il y a une ministre dont j'ai un peu malheureusement oublié le nom, qui va faire la coordination.
15:40Marie-Claire Carhergé.
15:42Merci. Voilà, faire la coordination pour un peu donner une homogénéité à la parole.
15:50Mais ça ne marchera pas parce que chacun a ses sensibilités.
15:52Donc ce que peut faire Barnier, c'est demander peut-être une cohérence.
15:58Les couacs comme vous le dites, il y en aura encore et toujours.
16:02D'autant avec un Migaud et un Retailleau, qui ne sont...
16:06D'ailleurs ça a déjà commencé.
16:08D'autant que le premier couac, Jean-Jérôme Berthollus, de cette semaine,
16:10avec le fameux coup de fil de Michel Barnier à Marine Le Pen,
16:14comporte peut-être un risque d'ores et déjà de désolidariser un peu les troupes, on l'imagine.
16:22Bien sûr. Alors je suis un tout petit peu nuancé par rapport à ce que vous venez de dire,
16:26chère Roselyne Febvre, parce que si il y a un gouvernement, vous avez raison,
16:30ce n'est pas une entité, mais il faut quand même une ligne politique.
16:32Il faut quand même une cohérence politique.
16:34Il n'y a pas d'insiste politique, ce n'est fait que d'agrégation de partis,
16:38avec le centre, les macronistes et la droite.
16:40Voilà, là je suis déjà plus d'accord avec vous.
16:42Ah, vous voyez.
16:44Je vais le temps de développer, pour vous faire parler, mon cher.
16:46Parfait. Et donc, ce que je veux dire, c'est que par exemple,
16:50si le coup de fil à Marine Le Pen a bien sûr ému à la fois au Parlement,
16:56la majorité, enfin, disons les troupes qui soutiennent ce gouvernement,
17:00mais on a vu Agnès Pannier-Runacher, la nouvelle ministre de l'écologie,
17:06dire quand même, elle est dans ce gouvernement, c'est intervenu après le coup de fil à Marine Le Pen.
17:12Elle a dit, moi j'ai été élue par le Front Républicain, je m'en souviens,
17:15et l'ERN développe des idées dangereuses.
17:18Donc on voit qu'on est très très loin d'une cohérence gouvernementale,
17:22que ça va être très difficile.
17:24Michel Barnier, d'ailleurs, qui a dû appeler après le maire de Cannes, David Lissnard,
17:28pour rattraper un propos d'Agnès Pannier-Runacher sur les inondations.
17:31En fait, ça veut dire quoi ?
17:33Ça veut dire que Michel Barnier, il va passer son temps à jouer aux pompiers,
17:38à appeler les uns et les autres, et puis que trouver une cohésion gouvernementale,
17:42là, vous l'avez très justement dit, c'est d'autant plus compliqué
17:45qu'à l'Assemblée, chacun joue les bouts de feu.
17:48Maintenant, on a une proposition de LR sur la rétention administrative,
17:51il y a la proposition fin de vie, ça va être très compliqué.
17:54Est-ce que, Renaud Delis, Michel Barnier, il peut aussi compter sur ses alliés ?
17:58Par exemple, un Gabriel Attal, c'est un allié fiable ?
18:00Très très bonne question, je vous reconnais bien là, Adrien.
18:03Il semblerait, en tout cas pour l'instant, que le rapport ne soit pas au boy fixe,
18:06et ça se comprend, parce qu'il y a un trouble profond dans les rangs macronistes,
18:10dans les rangs du groupe Ensemble pour la République,
18:12à la fois quant à la participation de ce gouvernement,
18:15ensuite quant à un certain nombre d'orientations qui ont été prises.
18:17Évidemment, le fameux coup de fil, j'allais dire le coup de fil à une amie,
18:20ce n'est pas le cas, mais en tout cas, le coup de fil de Michel Barnier à Marine Le Pen
18:23a accentué, aggravé ce trouble, et on voit bien que Gabriel Attal
18:27n'a pas manifesté un enthousiasme débordant dès la passation de pouvoir,
18:31et depuis que Michel Barnier lui a succédé à Matignon.
18:33Donc, c'est un vrai problème.
18:35Aujourd'hui, il y a un vrai problème politique de fond pour les macronistes,
18:38évidemment, pour le groupe Ensemble pour la République,
18:40d'ailleurs aujourd'hui, enfin hier, par l'annonce de la démission de Pascal Canfin
18:43du bureau exécutif du groupe Renaissance.
18:46Pascal Canfin, eurodéputé issu de l'écologie,
18:48qui ne se retrouve plus dans cette équation politique.
18:50Ce séminaire, il est indispensable, évidemment.
18:53Par le passé, il y a des moments dans l'histoire où ça a bien fonctionné,
18:56j'ai un souvenir extrêmement lointain.
18:58Ça ne vous étonnera pas, Adrien.
19:00Mais en l'occurrence, c'était sous Lionel Jospin,
19:02et on était en période de cohabitation.
19:03Et c'est vrai que pendant plusieurs années,
19:05ce sont les séminaires gouvernementaux organisés fréquemment
19:08par le Premier ministre de l'époque, Lionel Jospin,
19:10qui permettaient à cette majorité plurielle, cette gauche plurielle,
19:12de vivre, y compris ses différences internes.
19:14Un gouvernement où il y avait Jean-Pierre Chevènement,
19:16Dominique Voynet, Martine Aubry,
19:18Dominique Strauss-Kahn, bien d'autres.
19:20Ça a fonctionné, en tout cas, pendant un certain temps.
19:22La grosse différence, c'est qu'il y avait un programme préalable de gouvernement.
19:25Il y avait une feuille de route.
19:26Il y avait une feuille de route avant même les élections législatives.
19:28Là, ce n'est pas le cas.
19:29C'est-à-dire qu'il n'y a pas eu...
19:30Ça n'est pas une coalition à l'allemande, par exemple.
19:32Lorsque nos amis allemands composent une coalition,
19:35le chancelier désigné, il prend plusieurs semaines,
19:37voire plusieurs mois, pour discuter d'un programme commun minimal
19:40avec l'ensemble de ses partenaires.
19:42Alors, justement, vous nous amenez, Renaud Delis,
19:44à ce qui va nous occuper la semaine prochaine,
19:46c'est-à-dire le discours de politique générale de Michel Barnier.
19:49D'après ce que vient de dire Renaud,
19:51j'ai même du mal à imaginer comment il peut préparer ce discours.
19:55Parce qu'il va bien falloir qu'il ne fasse pas qu'un propos
19:57qui soit complètement général, qui mette d'accord tout le monde, Roselyne Fèvre.
20:00Oui, je crains que ce soit un petit peu creux,
20:04ce discours de politique générale,
20:07où, dans le fond, il va s'adresser à...
20:10Parce que ce gouvernement a été fait quand même à la va-vite.
20:13Il fallait trouver un gouvernement.
20:16Il fallait trouver un Premier ministre.
20:19Et il va forcément s'adresser,
20:22ce que je disais tout à l'heure,
20:24à sa petite cuisine politique.
20:32Le bloc central.
20:34Parce qu'il n'y a pas de vraie majorité.
20:36Exactement.
20:38Le socle commun.
20:40Autant pour moi.
20:42Merci pour les applaudissements.
20:44Ça change beaucoup. Je vous en prie, Roselyne.
20:46Je ne sais pas ce qu'il sortira de ce discours de politique générale.
20:51En tout cas, il joue gros aujourd'hui.
20:53Le regard et la menace constante du RN,
20:56qui, à mon avis, ne fera rien.
20:58Parce qu'il faut attendre.
21:00Le Président ne peut pas dissoudre avant un an.
21:03Mais je crains que ce soit assez fade.
21:07Jean-Jérôme, le discours de politique générale,
21:09honnêtement, on s'interroge.
21:11Même question qu'à Roselyne, qu'est-ce qu'il peut mettre dedans Michel Barnier ?
21:13Dans l'entourage de Michel Barnier,
21:15on dit quand même qu'il va y avoir des surprises.
21:17Et là, on reprend l'exercice classique
21:20d'un discours de politique générale bien tenu.
21:22Il faut effectivement qu'il y ait un tout petit peu de grain à moude.
21:25Mais surtout, le Premier ministre va devoir sortir des ambiguïtés.
21:30Et vous connaissez la citation un petit peu largement hégitée.
21:35On ne sort des ambiguïtés qu'à son propre détriment.
21:37Et là, encore une fois, je reviens.
21:39Est-ce que le Premier ministre va dire
21:41« Oui, on fait la proposition de fin de vie. »
21:43Enfin, on soutient, comme l'a dit, par exemple, Nathalie Delac'h,
21:47la ministre, mais comme ça n'est pas le souhait de Bruno Retailleau.
21:52Ou l'inscription du consentement dans la loi,
21:54comme vient par exemple de l'évoquer Didier Migaud,
21:56chez nos collègues de France 24.
21:58Ou l'extension.
21:59Ou la suppression de l'AME, l'aide médicale d'État,
22:01qui suscitera évidemment le tour de l'autre côté.
22:03Vous voyez, même là, en quelques secondes,
22:05on voit que l'intérêt s'est resté un peu flou.
22:07Ce qui nous donnera l'occasion, évidemment,
22:09de revenir sur tout ça encore et encore.
22:12Merci Jean-Jérôme Bertolus, éditorialiste politique.
22:15Merci à vous, Roselyne Fèvre,
22:17chef du service politique de France 24.
22:19Et bien sûr, merci à vous, Renaud Delis.
22:22C'est moi qui vous remercie, Adrien.
22:23Sans qui, je ne sais pas.
22:25Parce que sinon ça va aller trop loin.
22:27Merci à vous d'avoir suivi les informés,
22:29qui reviennent bien sûr ce soir à 20h sur France Info.