Les Informés du 10 octobre

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Tous les soirs, les informés débattent de l'actualité autour d'Agathe Lambret et Jean-Rémi Baudot.

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00:00On ne passera pas l'hiver. Présidé dimanche, l'insoumis Eric Coquerel à la tête de la commission des finances.
00:06Michel Barnier peut-il chuter sur ce budget ?
00:09Et pour en parler, les informer ce soir dans une émission spéciale budget avec un très beau plateau.
00:14Camille Revelle, chef adjointe du service Eco de France Info.
00:18On sera en ligne avec Solène Lehenne, spécialiste santé pour France Info qui nous parlera du budget de la sécurité sociale.
00:23Mathieu Plan, directeur adjoint du département analyse et prévision de l'OFCE.
00:27Bruno Cotteres, enseignant-chercheur au SEVIPOF, on parlera ainsi de l'état d'esprit du pays.
00:32Et puis, Étienne Girard est avec nous, rédacteur en chef du service Société Aliexpress.
00:36Ainsi que Clément Petraud, directeur adjoint de la rédaction du Point.
00:40Merci à tous d'être avec nous, les informer. C'est parti.
00:45Ça y est, Agathe, on connaît enfin le budget.
00:48Et on dirait bien que personne ne sera épargné entre les 40 milliards de coupes dans les dépenses et les hausses d'impôts.
00:54Les plus riches, les grandes entreprises seront mises à contribution, mais pas seulement.
00:59Les classes moyennes aussi vont être concernées.
01:02Il y a une hausse de la taxe sur l'électricité, il y a le report de l'indexation sur les retraites.
01:07Chacun prendra sa part, dit Michel Barnier.
01:11Sa part, oui, mais dans quelles proportions ?
01:14Les classes moyennes vont-elles davantage être mises à contribution que les plus riches ?
01:19Ces mesures sont-elles de nature à rassurer ou faut-il s'inquiéter d'un choc qui pourrait tuer la croissance ?
01:26Alors on va d'abord essayer de comprendre un petit peu de quoi il s'agit.
01:29Je vais me tourner vers vous, Camille Revel, chef adjointe du service Économie et Social de France Info.
01:33À quoi ressemble ce budget 2025, Camille ?
01:36Déjà, il ressemble à un budget inédit, clairement.
01:39Il a été préparé dans des circonstances qu'on n'avait jamais vues.
01:42Vous le savez, je ne vous refais pas tout le calendrier depuis la dissolution, mais il a fallu aller très, très vite à Bercy.
01:47Ensuite, à quoi il ressemble ?
01:49Un budget à deux points de PIB, 60 milliards d'euros d'économie à trouver, puis un peu un budget en même temps.
01:54Parce que, nous dit-on à Bercy, ce n'est pas un budget d'austérité, pas de matraquage fiscal.
01:58Mais par contre, le quoi qu'il en coûte, c'est vraiment fini.
02:01Et cette fois, tout le monde est prié de participer à l'effort de redressement des comptes publics.
02:05L'État, les administrations, ses opérateurs, les collectivités.
02:08Et puis, vous le disiez, les grandes entreprises, les contribuables les plus aisés.
02:12Bref, on arrête les aides exceptionnelles, on arrête les boucliers.
02:15Cette fois, vraiment, on est sortis de la crise inflationniste, on est sortis de la crise énergétique, ça redémarre.
02:21Vous ne dites pas de matraquage fiscal, Camille, mais ça fait des jours qu'on parle des retraités qui vont être concernés,
02:30qu'on parle de la hausse des taxes sur l'électricité, qu'on dit qu'il y a beaucoup d'impôts très clairs,
02:35mais beaucoup moins de coupes dans les dépenses très définies.
02:38Qu'est-ce que vous en pensez ?
02:39Alors, juste, simplement, la facture d'électricité, normalement, elle doit quand même baisser à 9% pour la plupart des ménages au 1er février prochain.
02:48Les retraités, effectivement, ce qui est prévu, c'est que la revalorisation de leur pension soit décalée de 6 mois.
02:53Au lieu du 1er janvier, ça passerait au mois de juillet.
02:56Ensuite, pour les impôts, c'est vrai qu'on en parle beaucoup, et effectivement, on a beaucoup...
03:00Enfin, vous le savez mieux que moi des éléments de langage du gouvernement.
03:02Ce sera exceptionnel, ce sera temporaire.
03:04Juste, simplement, deux grands schémas.
03:06D'abord, une contribution exceptionnelle pour les grandes entreprises.
03:09Cette fois, on a eu un petit peu plus de précision de la part de Bercy tout à l'heure.
03:12Ça devrait en représenter environ 440.
03:14C'est quoi ?
03:15C'est seulement les entreprises qui ont plus d'un milliard de chiffre d'affaires et qui réalisent des bénéfices.
03:20Donc, cette contribution supplémentaire sur l'impôt sur les sociétés est censée rapporter 8 milliards en 2025, 4 milliards en 2026.
03:27Ensuite, vous avez effectivement la contribution pour les contribuables les plus aisés.
03:32Et là, on parle quelque part...
03:34Vous savez, Michel Barnier, dans sa première interview, il avait parlé de justice fiscale.
03:38Peut-être qu'on rentre là-dedans.
03:39Parce que l'idée, ça concerne 0,3% des ménages.
03:42C'est à peu près 65 000 foyers.
03:44On parle de très très haut revenu.
03:46250 000 pour une personne seule, 500 000 pour un couple.
03:49L'idée, là, c'est que leur taux d'imposition sur leur revenu ne puisse pas être inférieur à 20%.
03:55Et l'objectif, c'est que ça rapporte environ 2 milliards d'euros, cette contribution-là.
03:59Mathieu Plano, FCE. Quel est votre regard, vous, sur ce budget qui, maintenant, est officiel ?
04:03Alors, il y a beaucoup de choses qui ont été dites.
04:05Mais, officiellement, c'est que, quand même, on a un tournant assez sévère vers ce qu'on appelle une consolidation budgétaire.
04:11D'autres diraient de la rigueur, d'autres de l'austérité.
04:13En tout cas, il y a un virage qui est très clair.
04:16On peut vraiment parler de rigueur ou d'austérité ?
04:18Bien sûr.
04:19Le budget continue à progresser ?
04:20Non, mais alors, ça ne marche pas comme ça.
04:21C'est-à-dire qu'à partir du moment où vous redressez à marche forcée les comptes publics,
04:25ce qui est le cas face à l'urgence budgétaire, vous prélevez sur l'économie.
04:28Et donc, c'est une forme soit d'austérité budgétaire, soit fiscale, soit, d'autres vont dire, la consolidation budgétaire.
04:32Ce n'est pas la croissance qui résorbe les déficits.
04:34Vous voyez, vous êtes obligés de ponctionner, soit par les augmentations d'impôts, soit par la réduction de dépenses.
04:39Donc, après, on peut mettre à peu près les définitions qu'on veut, mais ça...
04:42Au-delà du vocabulaire, qu'est-ce que vous retenez ?
04:44Alors, ce qu'on retient, il y a quand même deux choses.
04:46C'est que, en fait, le 60 milliards est quand même largement gonflé.
04:50En réalité, pour des raisons un peu techniques, par rapport à la tendance spontanée.
04:54Et qu'en fait, en réalité, on est plutôt sur 40 à 45 milliards d'ajustement budgétaire.
04:59Et puis, ce n'est pas deux tiers à un tiers, ça serait plutôt moitié-moitié, voire peut-être un peu plus de près.
05:04Moitié impôts, moitié coupes dans les dépenses.
05:06Voilà, pardon, exactement.
05:07Et donc, en fait, l'ajustement, il est quand même aussi pas mal fiscal, en réalité.
05:11Il touchera, pour le coup, il cible sur le côté fiscal quand même beaucoup plus les grandes entreprises ou les ménages aisés.
05:17Ça, c'est vrai.
05:18Ça, c'est assez clair.
05:19Par contre, sur la dépense publique, ça va toucher plutôt plus les classes moyennes ou les autres entreprises.
05:25Vous voyez ?
05:26Donc, vous avez quand même un panorama qui est un peu différent selon...
05:29Soit vous regardez la fiscalité, soit la dépense publique.
05:32Effectivement, ça ne va pas toucher les mêmes ménages, les mêmes contribuables ou les mêmes entreprises.
05:36Sachant que parfois, on parle de dépenses, mais en fait, c'est perçu comme un impôt pour les gens.
05:39Donc, c'est un peu difficile de flouer.
05:41Vous avez raison.
05:42C'est-à-dire qu'en fait, souvent, c'est un peu...
05:45Moi, je trouve caricatural de dire qu'il faut faire tant d'impôts et tant de dépenses publiques.
05:48Souvent, en fait, ce n'est pas si hermétique que ça.
05:50Par exemple, quand vous réduisez les aides aux entreprises, les aides à l'apprentissage ou même les exonérations de cotisations,
05:56c'est vu comme des dépenses en moins publiques et pas comme des augmentations d'impôts.
06:00Donc, si vous voulez, effectivement, la frontière, elle peut être assez mince.
06:03Et en fait, si on veut comprendre les budgets, il faut commencer à rentrer dans les détails
06:07pour voir quels seront les ménages ou les entreprises impactées par ces impôts.
06:10Alors, allons-y, justement.
06:11Dans le détail, Camille Reuvel, qu'est-ce que vous relevez ?
06:13Et puis, juste une précision.
06:14C'est vrai qu'on parle d'hausses d'impôts.
06:16Il y a ce qu'on voit, effectivement, sur sa fiche d'impôts.
06:18Et puis, il y a des choses qui peuvent coûter plus cher.
06:20Je vous donne un exemple.
06:21Ce n'est pas dans le texte, mais ce sera présenté par amendement.
06:24Donc, ce sera dans le débat à l'Assemblée.
06:26Je ne sais pas si vous savez, on en a beaucoup parlé d'une éventuelle nouvelle taxation de l'aérien,
06:31un billet qui coûterait plus cher.
06:33Ça, par exemple, si ça passe dans ce budget, de fait, le billet va coûter plus cher.
06:37Ensuite, ce qui est aussi prévu, par exemple, là, c'est une coupe dans les aides pour la voiture électrique.
06:43Là, ça veut dire que ça va coûter un petit peu plus cher si on réduit ça.
06:46Ça veut dire que ce sont les classes moyennes qui touchent.
06:48Le durcissement de la TVA pour les chaudières à gaz, ça, certes, c'est une directive européenne,
06:53mais ça veut dire aussi ça.
06:55Ensuite, un petit peu moins d'aides pour isoler les maisons et appartements.
06:58Vous voyez, tout aussi ça, c'est effectivement pas sur la feuille d'impôts,
07:02mais dans les faits, ça touche aux porte-monnaies.
07:04Mathieu Plante, vous parliez d'austérité, de rigueur.
07:08Concrètement, quelles peuvent être les conséquences ?
07:10Est-ce que certains disent que c'est un choc tel que ça va tuer la croissance ?
07:15Est-ce que c'est ce qu'ils ont redouté ?
07:17Oui, ça va affaiblir la croissance.
07:19Ça, c'est une certitude.
07:20Il n'y a jamais de mesure budgétaire de cette ampleur qui n'ait pas d'effet sur la croissance.
07:24Et donc, la question, c'est quels sont les effets et quelle est l'ampleur ?
07:28Ça ne conduira pas à une récession, mais il y a des effets, ce qu'on appelle récessifs.
07:32C'est-à-dire que ça va entamer de plusieurs dixièmes de points de PIB la croissance.
07:37On risque d'être d'ailleurs plus bas que nos partenaires européens,
07:41parce qu'on fait plus d'efforts budgétaires en 2025 que les autres.
07:45En revanche, on a une chance dans ce contexte-là,
07:49c'est que la politique monétaire va être beaucoup plus favorable.
07:52On aura une baisse des taux qui s'annonce au niveau de la BCE.
07:54La baisse des taux d'intérêt, effectivement, soulage l'économie par le mécanisme de baisse du crédit
07:58et donc redonne un peu de croissance.
08:00Et donc, ça absorbe une partie du choc budgétaire.
08:02Pas intégralement, mais en tout cas, la baisse des taux est extrêmement bienvenue dans ce contexte-là.
08:06Tout à l'heure, sur France Info Radio, il y avait Philippe Aguillon, l'économiste,
08:10qui lui semblait dire que finalement, c'était un budget sérieux
08:13et qu'il n'y aurait pas forcément un impact si grand sur l'économie,
08:16justement grâce à ces baisses de taux, à cette croissance qui est espérée en 2025.
08:21Là, on est sur du débat d'experts ?
08:23Oui, c'est du débat d'experts, en tout cas de modèles macroéconomiques,
08:27de comment vous imputez ces chocs-là.
08:30Mais clairement, quand vous faites entre 40 et 45 milliards d'efforts structurels budgétaires,
08:36il y a quand même des conséquences sur le pouvoir d'achat des ménages,
08:39sur la compétitivité des entreprises, sur l'investissement, sur la consommation.
08:43Vous avez tout ce bouclage-là et donc vous perdez des dixièmes de points de croissance.
08:46La question, on travaille dessus, c'est combien vous perdez.
08:49A mon avis, comme ça, la politique monétaire permet de compenser la moitié du choc.
08:56C'est ce qui n'est pas énorme.
08:57Camille Reuvel, est-ce qu'on sait si des ministères ont été sanctuarisés ?
09:01Parce qu'à chaque fois, c'est ce que disait François Vidéroie de Gallo l'autre jour.
09:07Chacun dit, il faut couper, mais pas chez moi, pas chez moi.
09:10Le ministère de la Justice ne voulait pas qu'on coupe dans son budget.
09:13C'est pareil pour les armées, c'est pareil pour l'intérieur. Alors, qu'en est-il ?
09:15Alors, je reviens sur la justice directement.
09:17Effectivement, vous avez entendu le garde des Sceaux, Didier Migaud.
09:19Tout à l'heure, Laurent Saint-Martin, qui est le ministre des Comptes publics,
09:21nous disait, je suis d'accord avec Didier Migaud.
09:23Je proposerais qu'on revoie l'enveloppe dédiée au budget de la justice
09:27pendant les débats dans l'hémicycle.
09:28Donc, ça ressemble un petit peu à un arbitrage remporté par le ministre de la Justice.
09:33Après, sont protégés les ministres régaliens, défense, intérieur.
09:37C'était des choses qui avaient déjà été annoncées.
09:39En revanche, et ça, on en avait déjà parlé, mais par exemple, pour le ministère du Travail,
09:43on avait, il me semble, 2 milliards en moins.
09:46Et le raisonnement qui est avancé, c'est que, de fait, l'emploi va mieux en France.
09:50Qu'on ait un taux de chômage autour de 7,3, me semble-t-il,
09:53que c'est le plus bas depuis 40 ans et que, puisque ça va mieux,
09:56on va diminuer un peu de la même façon.
09:58Mais il y avait surtout la question des aides à l'apprentissage,
10:00qui coûte extrêmement cher dans ce budget.
10:02Et c'est là que j'arrive.
10:03Ça a pu avoir, disait Michel Barnier, des effets d'Aubaine coûteux.
10:06Aujourd'hui, il y a un million d'apprentis en France, c'était l'objectif.
10:09Mais effectivement, ça faisait un petit moment que cette musique montait,
10:13de la réduction de l'enveloppe des aides.
10:15Donc, on coupe là aussi là-dedans en se disant, ça va mieux.
10:17Et ça vient de tomber, Camille, ça vient d'être annoncé.
10:20Il y aura bien un coup de rabot de près de 500 millions confirmés dans la justice.
10:24Alors, 500 millions sur un peu plus de 10 milliards d'euros,
10:29mais c'est quand même pas rien pour un ministère qui est déjà en souffrance.
10:31Mais ça, c'est pour l'instant.
10:32C'est le théorique à l'instant où le projet de loi finance est présenté en Conseil des ministres.
10:36Maintenant, on entend depuis très longtemps,
10:39je ne vous rappelle pas tous les 49 trois utilisés l'année dernière,
10:42là, on entend de la part du Premier ministre,
10:44de la part du ministre de l'Économie, du budget,
10:46qui ont une volonté de voir comment on peut améliorer avec le débat parlementaire ce texte.
10:50Donc, il y a le budget du ministère à l'instant T.
10:52Après, il faudra voir ce qui va se passer lors des débats au Parlement.
10:55Et il y aura des débats, évidemment, pendant plusieurs semaines à partir de maintenant.
10:57Merci beaucoup.
10:58On va continuer à les informer, à débattre
11:00et à essayer de comprendre ce qui se cache dans ce budget,
11:02le budget de l'État et le budget aussi de la Sécurité sociale.
11:05Pour l'heure, il est 20h15.
11:06C'est l'heure du Fil Info avec Stéphane Milhomme.
11:10Les grandes lignes du budget 2025 dévoilées par le gouvernement.
11:13Avec ces confirmations, il y aura bien une contribution temporaire et exceptionnelle
11:18instaurée pour les ménages les plus aisés.
11:20Il y aura bien également une contribution exceptionnelle demandée à environ 400 grandes entreprises.
11:25Le gouvernement souhaite également 4000 postes d'enseignants en moins
11:30dans le budget 2025 de l'éducation nationale,
11:32principalement en maternelle et en cours élémentaires.
11:35Pour amener le déficit de la Sécu de 18 à 16 milliards d'euros,
11:39l'assurance maladie remboursera moins.
11:41Les complémentaires en santé rembourseront plus.
11:44Baisse également du tarif réglementé d'électricité au 1er février.
11:48Il sera limité à 9% au lieu des 10% qui étaient programmés.
11:52L'avocat d'une quarantaine de familles de victimes se dit satisfait du jugement.
11:56Parmi 5 prévenus, la SNCF est reconnue coupable d'homicide et de blessures involontaires.
12:019 ans après l'accident du TGV Est à l'essai dans le Barin,
12:04la mort de 11 personnes et 42 blessés.
12:07Elle devra verser une amende de 400 000 euros.
12:10L'épisode n'est pas terminé.
12:12Mise en garde de la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher.
12:15Après le passage de la dépression Kerk, devant le débordement de certains cours d'eau,
12:19l'Eure-et-Loire rejoint la Seine-et-Marne cet après-midi pour la vigilance rouge.
12:235 départements restent en vigilance orange.
12:27France Info.
12:3020h, 21h.
12:32Les informés.
12:33Agathe Lambret.
12:34Jean-Rémi Baudot.
12:36Retour sur le plateau des informés pour cette émission spéciale.
12:38Après l'annonce du budget qui a été annoncée en Conseil des ministres,
12:42Camille Reuvel de France Info, Solène Lehenne dans un instant aussi,
12:45Mathieu Plan de l'OFCE, Bruno Cotteres du Cevipof,
12:48Etienne Girard de L'Express et Clément Petraud du Point sont avec nous.
12:52Camille Reuvel, on essaie de comprendre un petit peu ce qu'il y a dedans
12:55de manière un peu concrète, allons un peu vite,
12:57parce que c'est des choses qu'on avait déjà entendues.
12:59Les allègements de charges sur les entreprises,
13:01est-ce que c'est dans le texte qui est présenté ce soir ?
13:03Coup de rabot, objectif 4 milliards d'économies.
13:05Le décalage des valorisations des retraites de 6 mois, est-ce que c'est confirmé ?
13:08Confirmé, objectif 4 milliards d'euros.
13:10Donc la valorisation des retraites passerait de janvier à juillet prochain.
13:14Et la question sur l'électricité, est-ce que ça s'est confirmé ?
13:18Alors effectivement, sachant que la facture d'électricité,
13:21je le rappelle quand même parce que ça concerne tous les gens qui nous écoutent
13:24et qui nous regardent, doit baisser de 9% en février,
13:27ce serait moins que prévu, parce qu'on sort des boucliers tarifaires énergétiques.
13:32Donc, sans rentrer trop dans le détail, il y aurait une hausse d'une taxe
13:36qui permettrait de rapporter 3 milliards au gouvernement.
13:39Donc une facture qui baisse, mais moins que prévu.
13:41Michel Barnier a beaucoup campé un discours de vérité.
13:45Il a voulu s'opposer en homme qui ferait vraiment les choses,
13:49après cette année presque d'inertie.
13:51Il a voulu jouer le contraste avec la Macronie qui refusait d'augmenter les impôts.
13:55Est-ce que vous jugez que c'est un budget courageux ?
14:00Oui, c'est assez courageux, en tout cas sur les mesures fiscales, c'est clair,
14:04parce qu'il y a quand même un tournant par rapport à la politique d'offre
14:07et ce qui avait été mené jusqu'à présent.
14:09On voit revenir sur les baisses d'impôts sur les sociétés,
14:12même si elles sont très concentrées sur les grandes entreprises.
14:15Augmenter la fiscalité des plus riches, même si ça concerne 0,2% des ménages,
14:20ça veut dire que ça va augmenter aussi la fiscalité du capital.
14:23C'est une autre façon de dire que cette flat tax va être concernée,
14:26qui avait été un symbole assez fort.
14:29Et c'était nécessaire ?
14:31Face à l'urgence budgétaire, c'est très compliqué
14:34de ne pas aller taper dans des ressources fiscales nouvelles.
14:38La vraie question, et je pense qu'elle est en suspens,
14:41c'est qu'on a dit beaucoup que ça allait être des contributions exceptionnelles.
14:44Je rappelle que l'objectif c'est de revenir à 3% d'ici à 2029.
14:47Donc si jamais on a trouvé 10 à 12 milliards sur les plus riches
14:50ou les plus grosses entreprises, c'est-à-dire que si on ne la perdure pas,
14:53en tout cas si ces mesures ne sont pas permanentes ou à minima
14:56sur plusieurs années, ça veut dire qu'il faudra compenser le manque à gagner
14:59si on retire cette mesure exceptionnelle par la suite.
15:02Moi je pense que ça va être très difficile de s'en passer
15:05tant qu'on n'est pas revenu dans les clous budgétaires,
15:07qui sont ceux que l'on s'est donné et ceux que la Commission européenne
15:10veut nous voir respecter.
15:12Ça veut dire qu'on n'a pas une année de mesures exceptionnelles,
15:14ça risque de durer 2, 3, 4 ans ?
15:16Pourtant le gouvernement est dans le sens d'un calendrier de 2025
15:19et en partie de 2026 avec une forme d'extinction progressive
15:22de ces contributions exceptionnelles, mais ça veut dire qu'il va falloir compenser.
15:25C'est-à-dire que si vous avez par exemple 10 milliards de recettes fiscales
15:28qui s'évaporent petit à petit, à ce moment-là ça veut dire
15:31que ce n'est pas d'effet permanent et donc il va falloir trouver une compensation
15:34soit par des nouvelles recettes fiscales, de nouveaux prélèvements
15:37ou de nouvelles économies budgétaires.
15:39Et donc là ça pose quand même question parce que je trouve
15:41que dans ce budget il y a beaucoup de mesures importantes
15:43qui se disent exceptionnelles.
15:45Alors qu'on s'inscrit dans nos entendants effectivement
15:47parce que l'objectif il est en 2029 pour revenir aux règles européennes
15:51à 3% de déficit, encore une fois on va arriver à 6 cette année
15:55pour passer de 6 à 3 ces 3 points de PIB, à 30 milliards
15:58je vous laisse faire la multiplication, on frôle, on est à 90.
16:01Donc oui, Bruno Le Maire avait dit quand il était encore
16:04ministre de l'économie, on sait installer des dispositifs d'aide
16:06pendant les crises mais on ne sait pas en sortir.
16:08Et là je me demande si ce n'est pas un petit peu la question
16:10pour ces contributions exceptionnelles, on sait les installer
16:13en tout cas encore une fois si elles passent le débat parlementaire
16:16mais il y a un horizon pour l'instant à voir s'il sera retenu, respecté, enterriné.
16:22Alors il y a deux budgets en réalité parce qu'on parle du budget
16:24mais en fait il y a deux budgets, il y a le budget de l'État
16:26et le budget de la sécurité sociale qui a été aussi annoncé ce soir.
16:29Et on va en parler avec vous Solène Lehen, bonsoir.
16:31Bonsoir.
16:32Vous êtes au ministère de l'économie à Bercy, le gouvernement
16:35et vous le réveilliez dès hier, le gouvernement prévoit
16:385 milliards d'euros sur le budget de la santé.
16:40Le gouvernement a annoncé des coûts budgétaires
16:42dans tous les secteurs et la santé ne fait pas exception Solène.
16:46Oui, c'est comme partout, un budget très serré.
16:49Laurent Saint-Martin, le ministre du budget, a commencé son propos
16:52auprès des journalistes santé tout à l'heure en expliquant que je cite
16:55« la situation de nos finances publiques est grave, c'est l'affaire de tous ».
17:00Comprenez, on va augmenter légèrement le budget de la santé
17:03plus 9 milliards d'euros parce qu'il y a des mesures à financer
17:06comme par exemple la hausse du tarif de la consultation chez le médecin,
17:10elle passera à 30 euros, ça a été signé avec les syndicats au printemps dernier.
17:14Mais par ailleurs, dit Bercy, il faut trouver 5 milliards d'économies.
17:19Sur ces 5 milliards, le gouvernement espère gratter 1 milliard d'euros
17:22en remboursant moins la consultation chez le médecin et la sage-femme Solène.
17:26Oui, aujourd'hui l'assurance maladie rembourse 70% de la consultation,
17:30l'an prochain ce sera seulement 60%.
17:33Ce sont les mutuelles qui paieront le complément.
17:36Et donc si elles remboursent davantage, vous me voyez venir,
17:39il faudra s'attendre à ce qu'elles augmentent leurs tarifs.
17:42Pour rappel, les mutuelles les avaient déjà augmentées de 8% cette année.
17:46Des économies, le gouvernement va en faire aussi sur les arrêts de travail, Solène.
17:50Oui, le nombre d'arrêts maladie explose un coup cette année de 17 milliards d'euros.
17:55Ce que prévoit le gouvernement, c'est de baisser la participation de l'assurance maladie
17:59dans l'indemnisation de ces arrêts de travail.
18:02Concrètement, à partir du quatrième jour d'absence du salarié,
18:06elle prendra toujours en charge 50% du salaire brut,
18:09mais avec un plafond, une limite qui va baisser.
18:12Cela concernera potentiellement un tiers des salariés.
18:15Les entreprises ensuite choisiront ou non de compenser.
18:19Le gouvernement espère là 600 millions d'euros d'économies.
18:22Enfin, il souhaite aussi faire des économies sur le prix des médicaments,
18:26des tarifs d'imagerie, de biologie et sur le transport sanitaire,
18:30c'est-à-dire le transport des patients en ambulance ou en taxi.
18:33Les précisions de Solène Lehen du service santé de France Info. Merci beaucoup.
18:37Qu'est-ce que vous retenez Camille Revelle de ce budget de la sécurité sociale ?
18:41C'est très concernant pour les gens, mais est-ce que ça va vraiment avoir un impact concret ?
18:46Par exemple, le fait que la consultation soit un peu moins remboursée
18:51si les mutuelles prennent le relais ? Qu'est-ce qui vous frappe le plus ?
18:54En tout cas, il y a un objectif, on a un trou de la sécurité sociale
18:56qui va atteindre 18 milliards cette année, donc l'objectif c'est de le réduire.
18:59Ce qui me frappe, c'est ce dont on parlait tout à l'heure avec Mathieu Plan,
19:02il y a les hausses d'impôts dont on parle sur une fiche d'impôts,
19:04et puis il y a ce qui va concrètement coûter plus cher,
19:07parce que c'est un peu ce que disait Solène Lehen,
19:09il y a une économie, mais alors qui va payer ?
19:12Exemple, je repense aux questions de l'apprentissage, aux arrêts de travail,
19:16est-ce que les entreprises vont compenser ?
19:18Quand on parle des remboursements, est-ce que c'est le patient lui-même ?
19:21Est-ce que ce sont les mutuelles ? En fait, qui va payer la facture ?
19:24Et ça, on ne sait pas pour l'instant, Mathieu Plan,
19:26vous pensez que c'est ce que les Français vont le plus remarquer ?
19:30Oui, clairement, ce qui va le plus affecter le quotidien des Français et de la classe moyenne,
19:35ça va être plutôt certaines coupes dans la dépense publique.
19:38De toute façon, le simple décalage de la revalorisation des retraites,
19:42ça veut dire qu'il y a une perte de six mois sur la revalorisation des retraites,
19:47donc il y a une perte de pouvoir d'achat des retraités.
19:49De fait, quand vous avez une hausse du ticket modérateur
19:53ou un plafonnement des indemnités journalières sur la santé,
19:57c'est-à-dire qu'on est moins remboursé,
19:59donc soit vous compensez avec des mutuelles mais qui risquent d'augmenter leurs tarifs.
20:02Ça, c'est le risque que les mutuelles augmentent ?
20:04Elles ont déjà pris 8% cette année, ça pourrait continuer ?
20:07Si elles ont en charge plus de prises en charge de remboursements
20:12qui ne sont pas prises en charge par la Sécu,
20:14forcément, elles ont besoin d'équilibrer leurs comptes
20:16et donc ça se retrouve à la fin par des prix mutuels qui peuvent augmenter.
20:20En fait, il y a des effets de vase communiquant
20:22et c'est là où c'est difficile quand vous faites des réductions de déficit importantes comme ça,
20:25c'est carrément des économies magiques ou des prélèvements magiques
20:28qui sont un dolor pour les ménages, pour les entreprises et globalement pour l'économie.
20:32Et puis un endroit où on n'est pas du tout content,
20:34mais ça fait un moment qu'il le manifeste, c'est au Medef ce soir,
20:36le patron des patrons, Patrick Martin,
20:38qui hier soir dans une interview chez nos confrères des Echos,
20:41là, il parlait des allègements de charges.
20:43Il disait vous allez supprimer des centaines de milliers d'emplois
20:45et puis les entreprises aussi, souvent, elles compensent le reste à charge dont on parlait.
20:49Donc là aussi, ça veut dire, est-ce qu'elles vont vouloir mettre la main à la poche, tout simplement ?
20:54Des entreprises qui, en plus, voient le report de la fin de la CV à une contribution sur la valeur ajoutée,
21:00reporter, ce qui permet à l'État d'économiser un milliard,
21:02mais si vous voulez, ça fait grincer des dents parmi les grandes entreprises.
21:06Il faut rappeler qu'il y a à la fois une surtaxe sur les grandes entreprises,
21:09en même temps le report d'un impôt de production, d'une baisse d'un impôt de production,
21:13et en même temps, il y a, Mathieu Plann, une baisse des charges, c'est ça, sur certains salaires.
21:20Concrètement, ça peut détruire de l'emploi, comme met en garde le patronat ?
21:25Alors, ça dépend comment c'est fait.
21:27C'est-à-dire qu'il faut avoir un peu les choses en tête.
21:29C'est vrai qu'il y a des exonérations de cotisations patronales aujourd'hui.
21:32En France, ça représente, je ne sais plus, entre 75 et 80 milliards d'euros.
21:35Et là, il y avait un rapport qui s'appelle Bosio-Vassmer,
21:38qui vise à justement revoir le profil de toutes ces exonérations pour désmicardiser.
21:42C'était le fameux objectif, là, autour de la désmicardisation de l'économie.
21:48Dans le reprofilage et la reconfiguration qui peuvent être faites,
21:52effectivement, vous pouvez dire, soit vous le faites à enveloppe constante,
21:55soit vous réduisez cette enveloppe.
21:57Au passage, vous enlevez 4 ou 5 milliards.
21:59Et donc, forcément, ça veut dire que ça sera moins d'exonérations de cotisations pour les employeurs.
22:04Donc, c'est une forme d'augmentation du coût du travail.
22:07Ça dépend où vous le faites.
22:08Est-ce que c'est sur les hauts salaires, plutôt sur les bas salaires ?
22:10A priori, ce serait plutôt sur les hauts salaires.
22:11Donc, les effets sont relativement limités.
22:13Mais ce n'est pas complètement indolore pour les entreprises qui ont des cadres, etc.
22:16Plutôt sur des hauts salaires.
22:18Alors, est-ce que les Français sont inquiets de la situation budgétaire ?
22:20Et comment est-ce que tout ça va être perçu par l'opinion ?
22:22On va se tourner vers vous, Bruno Cotteres, enseignant-chercheur au Cevipof, à Sciences Po Paris.
22:27Est-ce que la question du budget, est-ce que ça paraît super loin ?
22:30Parce qu'en fait, c'est des chiffres qui sont difficiles à appréhender.
22:33Ou est-ce que ça dit quelque chose aux Français ?
22:36Non, ça dit clairement quelque chose.
22:38Longtemps, ça a été assez loin dans la hiérarchie des problèmes qui préoccupaient les Françaises et les Français
22:44par rapport au chômage, à l'éducation, à la santé.
22:49Ça a entraîné, évidemment, de monter beaucoup.
22:51Tout le monde ne parle que de ça dans le pays.
22:53Aujourd'hui, je pense que l'opinion est d'abord marquée par le sentiment d'avoir une sorte de révélation d'un seul coup,
23:00qui est l'état de nos finances publiques.
23:02Et c'est assez préoccupant, en fait.
23:03Il y a plusieurs points qui me préoccupent.
23:05Le premier point, c'est la question, est-ce qu'on peut croire encore dans la parole politique ?
23:10Donc, il y a un sujet de sincérité.
23:12Est-ce qu'on peut même croire aujourd'hui Michel Barnier et les annonces qui sont faites ?
23:18Puisque les précédents exécutifs semblaient, au fond, ne pas avoir pris complètement la mesure de tout ça.
23:26Donc, il y a un sujet de sincérité à long terme.
23:28C'est préoccupant.
23:29Il y a un deuxième sujet, qui est le sujet de la clarté.
23:33Le sentiment qu'on est en dent de scie.
23:35Il n'y a pas longtemps, on nous disait tout ça n'est pas un problème, puisqu'on va arriver au plein emploi.
23:39Et c'est le plein emploi qui va apporter des taxes, de la TVA, des impôts.
23:44Et donc, au fond, il faut viser d'abord la question du travail et de l'emploi.
23:49Je prends un autre sujet, qui est la question de l'apprentissage.
23:52Là aussi, d'un seul coup, il y avait une fenêtre qui s'est ouverte, avec beaucoup de jeunes qui ont bénéficié de contrats d'apprentissage.
23:59Mais maintenant, on dit non, non, finalement, il y a eu des effets d'aubaine.
24:02Donc voilà, il y a un sujet de sincérité, de clarté.
24:04Et de manière peut-être encore plus préoccupante, pour moi, il y a qu'on ne voit pas très bien, à travers tout ceci, s'exprimer des lignes directrices.
24:11Les grands principes qui fondent, à travers ces économies, l'action publique.
24:16La justice, la solidarité.
24:18Mais quel type de solidarité ?
24:20Et donc, ça ne répond pas...
24:21C'est comme sur la santé.
24:22C'est un sujet assez flagrant, en fait.
24:23On ne parle pas de réformer le système.
24:24On ne parle pas du projet de santé.
24:25On parle de faire des économies.
24:27On ne parle pas.
24:28Et au fond, on ne répond pas complètement à la question.
24:30Est-ce qu'au fond, le message, c'est que la fête est finie ?
24:34Mais est-ce que c'est la fête est finie par rapport aux années du quoi qu'il en coûte ?
24:38Ou est-ce que c'est la fête est finie par rapport à un modèle social dont on dirait aujourd'hui qu'il a été trop généreux, trop dépensier ?
24:46Et donc, tant qu'on n'a pas un peu ces idées-là, l'opinion, elle est un peu perdue.
24:50Et le sentiment d'être un peu assommé par la situation.
24:53Je voudrais parler de sincérité, Camille.
24:55Il y a la promesse de hausses exceptionnelles temporaires pour rassurer notamment les plus riches, les grandes entreprises.
25:01Si ce n'était pas le cas, est-ce qu'une des conséquences, ou même d'ailleurs à court terme,
25:06ça peut être un exil fiscal des plus riches ou de nouveaux montages pour échapper à ces impôts ?
25:11C'est une bonne question à laquelle je vous dirais que je n'ai pas forcément la réponse.
25:16Parce que des mécanismes d'optimisation fiscale, il y en a toujours,
25:19y compris certains qui échapperont à ce filet fiscal de 20% de l'impôt sur le revenu,
25:25parce qu'il y a la possibilité de créer des holdings.
25:27Mais oui, ça fait partie des signaux avertisseurs qui font que le gouvernement va se dire
25:31« Attention, on va faire ça trois ans. »
25:33Des tentations d'optimisation fiscale, il y en aura toujours.
25:36Ou de rendre la France moins attractive, Mathieu Plan ?
25:39Oui, c'est bien sûr, c'est le risque.
25:41De toute façon, il faut faire des choix quand vous êtes face à cette urgence budgétaire, notamment.
25:47Certaines grandes entreprises vont dire que c'est le retour de l'instabilité fiscale,
25:52que la France avait fait des efforts de ce côté-là et qu'on va devenir moins attractif.
25:56Il y a aussi un peu de lobbying autour de ça, certainement.
26:00Mais forcément, à partir du moment où vous augmentez d'un coup de façon assez nette la fiscalité pour les grands groupes,
26:05vous mettez un petit coup sur l'attractivité, c'est sûr.
26:08Mais la question, c'est face à l'urgence budgétaire, vous l'avez dit.
26:10La situation était quand même assez grave. Est-ce que vous avez vraiment le choix ?
26:13Mathieu Plan, UFC, vous restez avec nous.
26:15On va vous remercier, Camille Revelle, d'avoir pris le temps de décrypter sur France Info,
26:19dans les informés, ce nouveau budget.
26:21Et les autres informés, vous avez été très sages, mais vous aurez la parole dans un instant.
26:24Il est 20h30.
26:3120h30, bonsoir Sophie Echelle.
26:33Bonsoir Jean-Rémi, bonsoir à toutes et à tous.
26:35Une contribution temporaire et exceptionnelle pour les ménages les plus aisés.
26:39Plusieurs économies sur les primes à l'apprentissage.
26:414000 postes d'enseignants en moins, principalement dans le premier degré.
26:45Le gouvernement a dévoilé ce soir le contenu de son projet de budget pour 2025.
26:49Il s'agit de trouver 60 milliards d'euros pour réduire le déficit public l'an prochain.
26:55La Seine-et-Marne et l'Eure-et-Loire restent en vigilance rouge.
26:58Crue ce soir, trois autres départements sont en orange.
27:00L'Orne, la Sarthe et l'Aisne.
27:0220 000 foyers sont toujours privés d'électricité dans tout le pays,
27:05au lendemain du passage de la tempête Kirk.
27:08Un couvre-feu instauré en Martinique a pris un regain de tension la nuit dernière sur l'île,
27:12toujours dans un contexte de mobilisation contre la vie chère.
27:15Des barricades en flammes, des commerces pillés.
27:1812 gendarmes ont été blessés, dont un par balle.
27:20Des renforces de force de l'ordre sont envoyées sur place
27:23et il est désormais interdit de manifester partout en Martinique.
27:26La SNCF reconnue coupable d'homicide et blessures involontaires
27:30et condamnée à 400 000 euros d'amende.
27:32Décision du tribunal correctionnel de Paris tout à l'heure au procès de l'accident du TGV Est.
27:37Il avait fait 11 morts et 42 blessés à Aigues-Versailles, au nord de Strasbourg, il y a 9 ans.
27:42L'équipe de France de football affronte Israël ce soir dans le cadre de la Ligue des Nations.
27:47Les Bleus sans leur capitaine, Kylian Mbappé, laissé au repos.
27:50C'est Aurélien Chouameni qui portera le brassard ce soir en raison de la guerre à Gaza.
27:54Le match se joue sur terrain neutre à Budapest, en Hongrie.
27:57Le coup d'envoi sera donné dans moins d'un quart d'heure.
28:08Allez, retour sur les délais.
28:09Platée des informer avec Étienne Girard de L'Express, Clément Petraud du Point, Bruno Cotteres du Cevipof
28:15et Mathieu Planet toujours avec nous, directeur adjoint département analyse et prévision de l'OFCE.
28:19On va tous essayer de comprendre ensemble ce qui se passe dans ce budget.
28:22On a passé une demi-heure à parler un petit peu des chiffres et d'une certaine manière à quelle sauce on est mangé.
28:28On va parler de l'aspect très politique de tout ça parce que ce budget, Agathe,
28:31ça n'est qu'une première étape avant peut-être un long chemin de croix pour Michel Barnier.
28:35Oui, le texte doit maintenant être examiné à l'Assemblée.
28:38Examine la partie recettes, puis vote sur les recettes.
28:42Examine la partie dépenses et ainsi de suite, le tout dans un hémicycle chauffé à blanc
28:47où chaque groupe a une bonne raison de faire trébucher le Premier ministre.
28:51Enfin, qui dit budget, dit potentiel.
28:54Nombreuses motions de censure, une épreuve de force pour Michel Barnier.
28:59Écoutez ce qu'en disait dimanche sur RTL Eric Coquerel,
29:02le patron insoumis de la commission des finances de l'Assemblée.
29:05Vous pensez que le gouvernement va se retrouver régulièrement en minorité,
29:09avec en défaut sa propre majorité pendant l'examen du budget, par exemple ?
29:13Il va se retrouver toujours en minorité parce que de toute façon,
29:18ceux qui contestent son budget sont beaucoup plus nombreux dans l'Assemblée.
29:24Mais en plus de ça, vous avez raison de le préciser, je pense qu'il y aura des défections.
29:27D'ailleurs, M. Darmanin vient de le dire.
29:29Il a dit qu'en état, il ne voterait pas le budget.
29:32C'est quand même moins qu'on puisse dire une déclaration assez forte.
29:35C'est pour ça que je pense que ce gouvernement ne passera pas l'hiver.
29:37Ce gouvernement ne passera pas l'hiver, dit Eric Coquerel.
29:41Est-ce qu'il a raison ? Est-ce que c'est une prédiction ?
29:44À quoi vont ressembler ces débats à l'Assemblée ?
29:47Quelle sera l'attitude des macronistes ? Quelle sera l'attitude de la droite ?
29:50Bref, Michel Barnier pourra-t-il se relever de ce budget ?
29:53Étienne Gérard L'Express, ça va être quoi ? Le méga bazar ?
29:56Ça va être difficile ? Ça va être compliqué ? Vous passez où le curseur ?
29:59Le bazar, pas forcément. En tout cas, il y aura des discussions extrêmement serrées.
30:04Tout le monde va avoir son avis sur la question.
30:06Tout le monde va vouloir apporter des amendements,
30:08va vouloir améliorer le budget à sa sauce.
30:11La discussion sera forcément compliquée pour Michel Barnier,
30:14qui n'est pas le leader incontesté de la majorité.
30:18Il est contesté un peu de toutes parts.
30:21Et en même temps, puisqu'on est obligé d'entrer dans les histoires politiciennes
30:25et dans les enjeux politiciens,
30:27puisque Éric Coquerel annonce ou prédit une possible censure du gouvernement Barnier,
30:33j'ai quand même du mal à voir aujourd'hui,
30:36et au vu de ce budget,
30:38qui aurait véritablement intérêt à renverser Barnier et son budget.
30:44Alors, la gauche évidemment, nouveau front populaire, c'est très clair,
30:49mais ça ne suffit pas pour renverser le gouvernement.
30:52Alors, du côté des macronistes,
30:54parce que Gérald Darmanin dit qu'il ne voterait pas le budget en l'état.
30:57Il peut aussi ne pas le voter parce qu'il y a un 49-3.
30:59Voilà, finalement ça peut l'arranger que ça passe en force.
31:02Je ne vois pas les macronistes voter une censure
31:05alors qu'ils l'auraient reproché plutôt de façon légitime
31:10d'avoir laissé courir le déficit et de s'être énormément trompés
31:14dans les prévisions budgétaires.
31:16Et le Rassemblement national,
31:18est-ce que le Rassemblement national a vraiment des idées budgétaires
31:21telles qu'elles justifieraient une censure
31:24alors qu'ils sont très contents de la situation actuelle
31:28et qu'ils ont l'impression d'être très bien traités par Michel Barnier ?
31:31Je ne vois pas.
31:33Donc, pour ces raisons-là, qui ne sont pas du tout économiques,
31:35qui sont très politiques voire politiciennes,
31:37je vois le budget aller au bout, peut-être par 49-3.
31:41Clément Pétro, du point, cette histoire de 49-3,
31:43donc de passer en force, donc que Michel Barnier n'est pas de majorité,
31:46j'ai l'impression que tout le monde s'y fait.
31:48C'est écrit ou pas ?
31:50On sait qu'il n'a pas de majorité.
31:52La seule majorité à l'Assemblée, c'est une majorité de blocage.
31:54Donc là, on va l'avoir à l'œuvre.
31:56Ça va être assez intéressant, probablement assez bruyant.
31:58Après, il y a quand même un phénomène qui est très intéressant
32:01et qu'il va falloir observer,
32:03c'est que se passe-t-il dans l'ex-majorité présidentielle,
32:05le camp présidentiel aujourd'hui ?
32:07On voit aujourd'hui que tous les macronistes
32:10qui sont emmenés par Gabriel Attal
32:12ont quand même des doutes
32:14et sont quand même un peu comme des grenades dégoupillées
32:17face à ce budget-là.
32:19L'insincérité continue.
32:21Et je dis insincérité, c'est pour être poli.
32:23On pourrait dire que c'est un manque de franchise, voire un mensonge.
32:25C'est-à-dire que Bruno Le Maire a menti sur les comptes.
32:28On s'en est quand même rendu compte de manière assez nette.
32:30Et là, on voit que Michel Barnier a quand même présenté,
32:34il a annoncé un budget qui serait composé
32:36à un tiers de hausse d'impôts et deux tiers d'économies.
32:39En fait, c'est plutôt l'inverse, d'après le Haut conseil aux dépenses publiques.
32:42Donc, il va y avoir une perte de confiance dans les partenaires
32:45qui va être très forte.
32:47Donc, il y a des majorités de blocage qui vont amender le projet.
32:50Il est possible qu'à la fin, le projet, le budget ne ressemble plus à rien
32:53pour le gouvernement.
32:54C'est-à-dire que le gouvernement va être obligé de défendre un budget
32:56qui n'est plus le sien.
32:57Et il va peut-être même finir par voter contre son budget.
32:59Donc, on va arriver à des moments quand même assez intéressants,
33:02assez marrants, mais en fait un peu déglingués sur le plan politique.
33:06Ça ressemble un peu à la période.
33:08C'est déglingué, c'est très déglingué.
33:10Et on a une assemblée déglinguée, mais qui est balkanisée.
33:13Et c'est vrai qu'en matière de politique et de chemin parlementaire,
33:16moi, je me méfie toujours de ceux qui disent
33:18« Oui, c'est plié, de toute façon, Marine Le Pen fera ça,
33:21et la droite fera ça ».
33:22On a vu sur la réforme des retraites, une partie de la droite s'opposait
33:25à une réforme qu'elle avait elle-même écrite.
33:27On a vu sur la loi immigration, Marine Le Pen changer de stratégie
33:31à peu près trois fois, comme sur beaucoup de sujets.
33:35Marine Le Pen, c'est une tacticienne.
33:37C'est une question d'opportunité.
33:38Exactement.
33:39Ceux-ci auront des opportunités qui se présenteront.
33:41Si elle voit que l'opportunité, elle est là,
33:43elle ira là même si elle avait dit le contraire deux jours avant.
33:45Donc, pour Michel Barnier, ça ne va pas être évident.
33:49Surtout que personne n'a envie de l'aider,
33:51notamment au sein de sa coalition.
33:53Et c'est ça qui est difficile pour lui.
33:55C'est qu'il ne peut ni se reposer sur les macronistes
33:57qui sont dans la défiance et qui ne veulent pas du tout endosser
34:00les mesures difficiles comme le report de l'indexation des retraites
34:05ou la hausse de la taxe sur l'électricité.
34:07Et il se trouve que même à droite,
34:09on ne veut pas endosser ces mesures-là non plus.
34:11Donc, en fait, il ne va pas avoir beaucoup de soutien.
34:14Et d'ailleurs, peut-être qu'on peut l'écouter,
34:16mais Laurent Wauquiez a mis en garde,
34:18alors Laurent Wauquiez qui est un homme de droite,
34:20qui est censé être la famille politique de Michel Barnier,
34:22il a mis en garde sur une des mesures qu'il propose
34:24justement sur ce report de l'indexation des retraites.
34:26On écoute.
34:28Monsieur le Premier ministre,
34:30je me félicite de la méthode
34:32que nous avons commencée à bâtir ensemble.
34:34Je vous ai indiqué la semaine dernière
34:37notre préoccupation avec les députés de la droite républicaine
34:40que les retraités ne soient pas les boucs émissaires du quoi qu'il en coûte.
34:44Je vous ai dit
34:46que pour nous,
34:48décaler la revalorisation des retraites
34:50dans un pays qui compte autant de petites retraites
34:52ne nous semblait pas juste.
34:54Etienne Girard, regardez-moi de mes amis.
34:56C'est ça qu'il faut retenir.
34:58Il n'y a plus d'amis dans un tel contexte politique.
35:01C'est toute la difficulté du budget.
35:03Tout le monde a son idée
35:05et tout le monde pense qu'il aurait fait mieux
35:07ou qu'il aurait fait plus intelligemment,
35:09qu'il aurait fait plus au service
35:11d'une certaine catégorie de la population.
35:14Personne ne va être complètement d'accord avec Michel Barnier.
35:19La question c'est jusqu'où ça va aller,
35:21comment va gérer Michel Barnier.
35:23Tout le monde va vouloir amender.
35:25Ça va être une bataille d'amendements sans fin.
35:27Est-ce que Michel Barnier accepte ces amendements ?
35:31Est-ce que la discussion est réellement ouverte ?
35:33Est-ce que le budget peut être amélioré ?
35:35Ou est-ce qu'à un moment, il dit
35:37ça suffit, on n'a plus le temps
35:39parce qu'il y a quand même cet enjeu du temps.
35:41Il faut voter le budget
35:43pas le 31 décembre
35:45parce qu'il faut qu'il soit ensuite validé
35:47par le Conseil constitutionnel
35:49donc il faut qu'il soit voté
35:51d'ici au 20 décembre.
35:53Le temps va manquer.
35:55Il y a un moment où il y aura forcément
35:57une tentation du 49-3
35:59et de dire je prends mon texte
36:01avec les mesures que je juste
36:03et c'est oui ou c'est non.
36:05La question du temps est intéressante
36:07je ne vote pas ou c'est non.
36:09Il y a quelques jours, souvenez-vous de la réponse de Michel Barnier
36:11à une interpellation d'Eric Ciotti
36:13il se retourne vers lui et dit
36:15j'ai pas le temps de discuter avec vous
36:17j'ai pas le temps de rentrer dans vos trucs
36:19on est dans l'action.
36:21Mathieu Plan, il y a quand même un point
36:23on imagine qu'il va y avoir des amendements
36:25que les lobbies vont essayer de pousser
36:27chacun va essayer d'amender ce budget
36:29la réalité c'est que Michel Barnier ne prend personne par surprise
36:31depuis le début
36:33il dit je vais dire la vérité et ça va être dur.
36:35Il a bien décliné ça
36:37et il a bien dit aussi que la situation budgétaire
36:39était assez catastrophique
36:41et qu'il y avait une urgence
36:43d'ailleurs il y a quand même les agents d'otation
36:45qui vont s'exprimer dans le jour à venir
36:47qui peut aussi créer un peu de confusion
36:49il y a ce calendrier budgétaire
36:51et puis il ne faut pas oublier que ces mesures-là
36:53même si certaines doivent être nécessaires
36:55pour dresser compte public, elles sont forcément impopulaires
36:57parce que cet argent-là, vous ne prenez pas
36:59pour le redistribuer ni aux entreprises
37:01ni pour le pouvoir d'achat des ménages
37:03mais vous n'améliorez pas la situation
37:05des gens ou des entreprises et donc personne ne veut assumer ça
37:07en revanche, ce que je pense d'un point de vue politique
37:09c'est que personne n'a forcément intérêt
37:11à censurer ce gouvernement
37:13c'est-à-dire qu'il passera potentiellement 49.3
37:15parce que c'est impopulaire mais personne n'a envie
37:17de faire ce boulot qui est le mauvais boulot
37:19et donc au fond, c'est lui qui va
37:21prendre à charge ce travail difficile
37:23et les autres vont plutôt critiquer
37:25d'avoir fait ça mais ne viendra pas
37:27prendre la responsabilité parce que personne
37:29ce n'est pas du tout populaire ce qu'il est en train de faire
37:31– Et justement Bruno Cotteres, est-ce que les français
37:33pourraient créditer Michel Barnier
37:35d'être l'homme qui fait les choses impopulaires ?
37:37– C'est vrai que les premières enquêtes
37:39qui avaient été faites sur son image
37:41c'était l'image de quelqu'un
37:43qui était au fond assez expérimenté
37:45compétent
37:47qui gérait une situation
37:49qui n'a pas choisi
37:51et alors c'est marrant parce que ce point
37:53est un point faible pour Michel Barnier
37:55puisqu'au fond, sa légitimité
37:57repose sur un socle assez faible
37:59qui n'est pas directement issu
38:01au fond du résultat des élections
38:03mais à contrario, le fait qu'il se retrouve
38:05dans une situation en se présentant
38:07comme celui qui gère
38:09une espèce de patate-chose si vous me permettez l'expression
38:11qui n'a pas vraiment choisi
38:13à contrario, lui donne une sorte de force
38:15c'est-à-dire que ça lui permet de construire une image
38:17qui est une image du dévouement face à l'ampleur
38:19de la tâche
38:21il ne cesse au fond
38:23de nous expliquer que lui, il est du côté
38:25de la vérité
38:27il ne nous a pas dit la vérité
38:29il ne le dit pas évidemment parce que ça met directement en cause
38:31le camp présidentiel
38:33donc il ne va pas le dire comme ça
38:35mais en creux, c'est ça qu'il dit
38:37il est du côté de la vérité, il ne cache pas la vérité
38:39il dit les efforts qui sont à faire
38:41et dans l'opinion, c'est vrai que c'est un point
38:43à partir duquel il peut un petit peu tenir
38:45alors après, à fonction
38:47des mesures qui ont été annoncées
38:49alors là par contre, les prochaines mesures d'opinion
38:51elles risquent d'être beaucoup moins enthousiasmantes
38:53pour lui notamment, tout ce qui a été annoncé
38:55sur la sécurité sociale
38:57le déremboursement des consultations
38:59chez le médecin
39:01Les arrêts de travail, c'est pas populaire ça ?
39:03Les français ne se disent pas qu'il y a des gens qui abusent ?
39:05Il y avait le patron de l'assurance maladie
39:07qui disait qu'il y avait beaucoup trop d'abus
39:09On voit dans l'opinion
39:11et ça nourrit un certain nombre
39:13de votes pour certaines formations
39:15politiques, l'idée que
39:17certains n'auraient pas assez fait
39:19d'efforts ou ne mériteraient pas
39:21assez, c'est un thème qui est très populaire
39:23dans certains segments de l'électorat
39:25par exemple celui de la droite très radicale
39:27qui pense que
39:29ça ne va pas que les gens touchent des allocations
39:31en n'ayant pas assez travaillé, en n'ayant pas assez
39:33cotisé, donc ça va sur un thème
39:35qui est effectivement dans certains segments
39:37de l'électorat qui parle, ça c'est sûr
39:39directement, notamment
39:41s'il s'attaque à certaines professions
39:43à certains secteurs
39:45qui sont caricaturés dans certains
39:47segments de l'opinion comme abusants
39:49donc ça c'est sûr, mais ça va par contre
39:51créer un climat globalement
39:53assez anxiogène, ça veut dire aussi que
39:55tout le monde potentiellement a peut-être à craindre
39:57à perdre quelque chose, on ne voit pas bien pour le moment
39:59où sont les gagnants
40:01alors il faut que Michel Barnier montre que
40:03le gagnant c'est au fond les comptes publics
40:05et c'est là où la question
40:07dont on parlait tout à l'heure qui est quel projet
40:09s'affirme, si les comptes publics
40:11sont remis à flot, ok, c'est pour
40:13faire quoi ? C'est pour faire quoi
40:15néanmoins quand on demande des efforts, il y a toujours le risque
40:17que la rue se réveille
40:19Je me demandais moi si la manière dont Michel Barnier
40:21traite aussi les syndicats depuis qu'il est au pouvoir
40:23enfin depuis qu'il est à Matignon
40:25en les intégrant à nouveau à certaines
40:27discussions où ils avaient été exclus
40:29l'assurance chômage, etc.
40:31C'est pas aussi une manière de dire
40:33attention, on fait du dialogue social
40:35mais vous tenez la rue
40:37Alors c'est vrai qu'il traite mieux les syndicats
40:39que ne l'a fait la Macronie jusque là
40:41mais il n'y a pas de projet
40:43enfin quand on voit que Gérald Darmanin
40:45parle par exemple ce week-end en disant
40:47qu'il voudrait remettre en cause
40:49la question des 35 heures
40:51c'est vrai qu'il voudrait remettre en cause la question des 35 heures
40:53mais personne ne fera ça
40:55personne n'est assez fou pour se lancer
40:57dans un projet qui mettra
40:59les syndicats de mauvaise humeur
41:01donc tout se passera bien avec les syndicats tant qu'on leur demandera
41:03pas d'effort
41:05en tout cas structurant et c'est ça le problème
41:07de ce budget, c'est-à-dire qu'on a un gouvernement
41:09qui se dit gouvernement de droite, de rigueur
41:11de dévouement, qui va remettre les comptes publics
41:13etc. Mais il n'y a pas de réforme
41:15structurante, il n'y a pas de réforme
41:17qui va augmenter le taux d'emploi
41:19et en fait, de manière très simple
41:21je parle sous le contrôle
41:23de l'économiste, mais de manière très simple
41:25de remettre quand même les comptes publics
41:27un peu d'aplomb, c'est d'augmenter le taux d'emploi
41:29ce qui permet de faire rentrer
41:31des cotisations, de créer de l'impôt
41:33sur le revenu, bref on crée de la richesse et on la partage
41:35et ça, il n'y a pas de réforme
41:37qui va dans ce sens là
41:39donc on a un gouvernement de façade de droite
41:41qui annonce finalement
41:43avoir réussi son budget, qui ne touchera pas
41:45aux classes moyennes et c'est vrai que sur le plan de l'impôt
41:47on ne touche pas à l'impôt sur le revenu
41:49mais c'est le seul marqueur
41:51qui lui reste de droite dans ce budget.
41:53D'ailleurs, je vous donnerai la parole Mathieu Plante
41:55juste après sur cette histoire de taux d'emploi et de savoir
41:57s'il faut et au passage on n'oublie pas de réformer
41:59les informés. On se retrouve dans un instant, 20h46
42:01l'heure d'un fil info
42:03de Stéphane Milhomme.
42:05Il y aura 4000 postes
42:07d'enseignants au moins dans le budget 2025
42:09de l'État, principalement en maternelle
42:11et cours élémentaires, le ministère
42:13entend tenir compte de la baisse du nombre des élèves
42:15son budget restera stable à
42:1763 milliards d'euros.
42:19Coup de rabot annoncé également de près
42:21de 500 millions d'euros pour le ministère de la Justice
42:23plus d'un milliard d'économies
42:25prévues sur les primes de l'apprentissage
42:27et comme prévu, le budget
42:29des armées doit progresser de 3 milliards d'euros.
42:31Sinon, dans ce projet
42:33de budget, il y aura bien une contribution
42:35temporaire et exceptionnelle
42:37instaurée pour les ménages les plus aisés
42:39d'autres demandées à environ 400 grandes entreprises
42:41taxes exceptionnelles
42:43également pour les entreprises
42:45de transports maritimes.
42:47L'armée israélienne confirme avoir tiré
42:49près du QG de la Finul dans le
42:51sud du Liban, blessant deux soldats indonésiens
42:53elle affirme avoir demandé
42:55à ses membres de l'ONU de rester dans les espaces
42:57protégés, plusieurs pays dont la France
42:59demandaient des explications.
43:01Et puis le coup d'envoi à l'instant de France-Israël
43:03dans le cadre de la Ligue des Nations de Football
43:05la rencontre se déroule à Budapest
43:07l'armée israélienne contraint de jouer en terrain neutre
43:09à cause de la guerre.
43:11France Info
43:1520h21
43:17les informés, Agathe Lambret
43:19Jean-Rémi Baudot
43:21Voilà, on a entendu le fil info de Stéphane Millon
43:23qui est revenu un petit peu sur l'architecture globale
43:25de ces annonces faites ce soir
43:27ce budget, on le rappelle, un effort de 60 milliards
43:29officiellement 40
43:31côté de réduction de dépenses et 20
43:33côté des hausses
43:35d'impôts, évidemment tout ça pourra bouger
43:37avec les débats budgétaires
43:39les informés, on était en train de parler tout à l'heure
43:41et Clément Petreau du Point le faisait sur la question
43:43des réformes structurelles
43:45Mathieu Plante de l'OFCE
43:47ces réformes structurelles en l'état, elles sont pas tellement là
43:49peut-être, quels sont les points qui vous semblent
43:51les plus structurants dans ce qui a été annoncé ce soir ?
43:53Alors, ce qui est clair, c'est qu'effectivement
43:55on n'est pas dans une politique de réformes structurelles
43:57du tout, mais pour la défense
43:59quand même de Michel Barnier, je trouve que
44:01il est face à une urgence budgétaire, les réformes structurelles
44:03ça a pour objectif de modifier la structure de l'économie
44:05mais c'est à l'horizon de plusieurs années
44:07or là, on parle d'un budget
44:09pour 2025, c'est dans
44:11quelques mois, et effectivement il y a
44:13quand même un peu, il y a
44:15une urgence qui est forte, donc c'est vrai que le choix
44:17aujourd'hui, et puis il a été nommé il y a peu de temps
44:19donc c'est vrai que pour mettre en pratique
44:21ces fameuses réformes structurelles
44:23qui sont difficiles et qui ne font pas forcément
44:25l'unanimité, ça peut prendre du temps
44:27et puis ça monter en charge, quand on parle des réformes structurelles
44:29c'est à l'horizon de 5 à 10 ans, là
44:31l'urgence elle est vraiment à quelques mois
44:33donc effectivement, il faut qu'il s'installe
44:35déjà il a été nommé il y a peu de temps
44:37faire déjà un budget en si peu de temps
44:39vu l'ampleur de la tâche, c'est pas facile, il faut que ce soit
44:41accepté politiquement, mais alors après si on lui rajoute
44:43les réformes structurelles, effectivement ça lui fait
44:45beaucoup de boulot, mais surtout il faut
44:47des réformes structurelles intelligentes
44:49c'est ce qu'on lui demande quand même des réformes structurelles
44:51oui mais alors les réformes structurelles, on voit bien, il y en a eu
44:53par le passé, ça n'a pas finalement
44:55amené les résultats à se compter, on a
44:57un déficit élevé, certes le chômage a baissé
44:59mais on n'est quand même pas revenu au plein emploi
45:01on a un retournement de la courbe du chômage, voilà
45:03ce que je veux dire c'est que ça se décrète pas non plus
45:05la remontée du taux d'emploi à tout le monde
45:07on aimerait que le taux d'emploi augmente parce que ça nous permettrait
45:09de financer notre modèle social
45:11avoir plus de recettes fiscales
45:13mais sauf que concrètement, il y a d'autres
45:15contraintes qui sont fortes et il y a des arbitrages
45:17temporels qui sont un peu différents entre la réforme
45:19structurelle et l'urgence budgétaire
45:21et là ce que le Premier Ministre a retenu pour résumer
45:23c'est d'un côté
45:25les très grandes entreprises qui seront
45:27qui seront soumises à une surtaxe exceptionnelle
45:29les plus riches
45:31vraiment une part infime des plus riches
45:33qui auront aussi une contribution
45:35exceptionnelle à payer
45:37et puis les retraités qui verront
45:39leur retraite
45:41indexée sur l'inflation
45:436 mois plus tard que prévu
45:45la taxe sur l'électricité qui va augmenter
45:47les consultations chez les médecins qui seront un peu moins remboursées
45:49les mutuelles prendront le relais mais alors
45:51avec ce risque que le prix des mutuelles
45:53augmente
45:55les arrêts de travail qui seront aussi
45:57potentiellement un peu moins remboursés
45:59Étienne Girard dans tout ça est-ce que
46:01vous voyez le ferment
46:03potentiel d'une crise
46:05sociale ?
46:07Évidemment ça ne plaira pas
46:09à la gauche
46:11la gauche n'aime pas la rigueur
46:13même si j'ai lu que
46:15le budget le plus rigoureux
46:17le dernier budget le plus rigoureux
46:19avant celui-là c'était celui de
46:211983
46:23sous François Mitterrand
46:25la gauche est capable
46:27aussi
46:29je ne sens pas aujourd'hui
46:31mais pour des raisons exogènes
46:33c'est-à-dire une forme d'optimisme
46:35ou de moindre pessimisme dans le pays
46:37les ferments d'une crise sociale
46:39immédiate
46:41et la vérité c'est que
46:43ce message de la rigueur
46:45ce message du dévouement
46:47c'est aussi quelque chose qui plaît aux français
46:49ils s'inscrivent dans les pas
46:51de prédécesseurs
46:53par exemple Raymond Barr
46:55lui aussi arrivait au pouvoir juste après
46:57le krach pétrolier il a dû gérer
46:59la fin des trente glorieuses
47:01il s'inscrivait comme ça dans une idée
47:03qu'il connaissait l'économie
47:05et que c'était la fin
47:07des dépenses
47:09à tout va et il avait été populaire
47:11en réalité
47:13moi il me semble que la façon
47:15qui est celle de
47:17Michel Barnier de présenter son budget
47:19le rend moins attaquable
47:21s'il avait au contraire présenté des réformes structurelles
47:23la fin des 35 heures
47:25par exemple, à la seconde
47:27tout le monde lui serait tombé dessus
47:29en disant mais qui est cette
47:31personne, ce premier ministre
47:33à la si faible légitimité
47:35pour prétendre entreprendre
47:37des réformes structurelles
47:39là en se présentant
47:41c'est pas un budget
47:43d'architecte, c'est un budget
47:45de médecin d'urgentisme
47:472000 postes de fonctionnaire
47:494000 postes dans l'éducation
47:51qui ne vont pas être renouvelés
47:53ça peut faire réagir quand même Clément Pétro
47:55attendez on a un budget
47:57on fait un coup de rabot 60 milliards d'euros
47:59normalement c'est un montant qui nécessite
48:01une légitimité d'élection présidentielle
48:03c'est un vrai projet de société
48:0560 milliards c'est gigantesque
48:07et donc on se retrouve
48:09quand même aussi avec un risque
48:11d'avoir effectivement des gens qui n'ont pas été élus
48:13pour ça, qui se retrouvent
48:15à gérer
48:17c'est un boulot horrible aujourd'hui
48:19qu'on demande à Michel Barnier et c'est pour ça que tout le monde
48:21a intérêt à ce qui dure un peu quand même
48:23parce qu'au fond
48:25il fait le sale boulot
48:27personne ne veut voter des augmentations
48:29vous trouverez toujours des majorités
48:31pour voter des dépenses et distribuer
48:33évidemment un peu d'argent, des subventions
48:35ce qui est normal et quand il s'agit de raboter
48:37c'est très compliqué parce que vous contrariez
48:39des intérêts catégoriels et puis vous
48:41faiblissez aussi des parties de population
48:43donc évidemment que c'est un boulot
48:45très compliqué et politiquement c'est un
48:47sale boulot. Et là il y a beaucoup d'impôts qui ne l'assument pas
48:49d'ailleurs parce que Michel Barnier prétend qu'il n'y a qu'un
48:51tiers de hausse d'impôts et deux tiers
48:53des dépenses, en réalité c'est 50-50
48:55c'est un gros tour de passe-passe
48:57après il y a différentes manières de compter, apparemment
48:59le Haut Conseil aux Finances Publiques a l'air d'être
49:01assez, de taper un peu sur les doigts
49:03en disant que le budget
49:05est quand même, c'est une drôle
49:07de manière de le présenter, en disant qu'on
49:09présente ça de manière un peu optimiste
49:11et après
49:13effectivement il y a la question des classes
49:15moyennes, c'est-à-dire que
49:17oui on va toucher la partie très
49:19riche des contributeurs, on ne touche pas trop l'impôt
49:21sur le revenu
49:23très bien, on va dire l'honneur
49:25est sauvé, l'honneur est sauf
49:27mais la réalité c'est que quand même
49:29il va falloir taper un peu
49:31dans le dur à un moment et là
49:33ça risque de créer des gros soucis
49:35et c'est vraiment politiquement
49:37comme le jeu est devenu totalement
49:39illisible
49:41on a un vrai risque, c'est-à-dire que
49:43vous allez avoir des majorités de sabotage
49:45vous allez avoir des majorités
49:47de blocage, des majorités de tout ce que vous voulez
49:49et le jeu politique est
49:51complètement illisible, on est incapable de prévoir
49:53aujourd'hui les réactions politiques
49:55de nos cadres politiques
49:57et c'est ça qui crée du risque et du ressentiment
49:59Justement Bruno Cotterest, qu'est-ce qu'il va falloir observer dans les prochains jours ?
50:01Est-ce qu'il va falloir observer
50:03la qualité du débat, je mets qualité
50:05entre parenthèses
50:07qualité du débat politique
50:09ou la réaction de l'opinion
50:11qu'est-ce qui nous donnera finalement
50:13l'acceptation de tout ce qui est en train de nous arriver ?
50:15C'est plus du côté de l'opinion
50:17évidemment la qualité du débat c'est important
50:19si nos politiques sont à la hauteur
50:21c'est-à-dire donnent un débat
50:23de fond
50:25et au fond une force de proposition
50:27qui corrige certains
50:29bon mais ça c'est bien, c'est le jeu démocratique
50:31et parlementaire, c'est bien si le Parlement
50:33arrive à faire entendre sa voix
50:35et qu'au bout du compte
50:37le projet de budget du gouvernement
50:39il a été corrigé, amendé
50:41globalement ça va dans le bon sens évidemment
50:43par contre moi ce qui m'inquiète un peu
50:45c'est pas vraiment le risque d'une crise sociale
50:47type gilets jaunes
50:49ou explosion de ce type
50:51ce risque ne doit jamais être négligé
50:53il n'y a pas grand monde qui l'avait vu venir
50:55mais c'est peut-être un risque un peu plus diffus
50:57et le sentiment
50:59un peu plus diffus
51:01qui est qu'au fond les politiques
51:03disent des choses mais qu'après
51:05ils vont un peu s'exonérer de leurs responsabilités
51:07la preuve c'est que certains
51:09qui ont participé quand même à ce dont on est
51:11en train de parler sont toujours aux affaires
51:13sont toujours au pouvoir
51:15c'est l'abstention à les extrêmes ?
51:17ça peut renforcer ce sentiment que nous on constate
51:19dans nos enquêtes au Cevipov
51:21sur la confiance dans la politique
51:23qu'il y a un sentiment
51:25de citoyens et de citoyennes qui disent
51:27ils ne sont plus des nôtres, ils ne sont pas comme nous
51:29ils sont dans un autre monde, ils ne peuvent pas comprendre
51:31et c'est vrai que les efforts du quotidien
51:33vont être vécus sans aucun doute
51:35comme quelque chose qui est un peu injuste
51:37c'est-à-dire qui fait payer une addition
51:39à ceux qui au fond
51:41ont bossé avec sincérité
51:43se sont engagés dans la vie sociale, économique
51:45et à qui on dit bah non
51:47vous avez trop profité
51:49il y a là un petit risque
51:51qui s'ajoute
51:53au petit risque démocratique
51:55qui est l'absence de base de légitimité
51:57sachant qu'on sort d'une période quand même
51:59complètement dingue, une crise politique
52:01majeure, Mathieu Blain
52:03ça veut dire que les français
52:05ils ont vécu des élections
52:07un gouvernement qui ne ressemble en rien
52:09à leur vote en fait
52:11crise politique, pas de gouvernement pendant
52:13deux mois et bam
52:15ce que vous appelez un budget d'austérité
52:17qui pourrait durer des années
52:19alors qu'il est présenté comme étant exceptionnel et temporaire
52:21ça fait beaucoup non ?
52:23Exactement, et puis on voit qu'on n'est pas sortis d'affaires
52:25pour autant sur la crise politique
52:27ou budgétaire, d'ailleurs les deux sont liés
52:29pour moi, c'est-à-dire qu'aujourd'hui l'incertitude
52:31l'inquiétude, y compris des partenaires européens
52:33ou des investisseurs, elle est autant
52:35économique que politique, voire même à mon avis
52:37plus politique
52:39et il faut le rappeler, c'est-à-dire que tout ça
52:41j'allais dire pour ça, c'est-à-dire pour revenir de 6%
52:43en gros de déficit public à 5
52:45c'est-à-dire qu'on reste quand même à 5
52:47malgré tous ces efforts, et on sera quand même la lanterne rouge
52:49de la zone rouge, c'est-à-dire qu'on a fait
52:51une petite partie du chemin
52:53si tout se passe bien, on aura fait un tiers du chemin
52:55Fabien, il faut commencer un moment ou un autre
52:57il faut commencer, ce que je veux dire c'est que dans l'hypothèse
52:59où ce budget passe et il est accepté
53:01qu'il passe au 49.3, on aura fait un tiers du chemin
53:03c'est-à-dire qu'on n'a pas vu l'horizon et la fin
53:05et donc ce que j'allais dire, c'est qu'effectivement dans les choses
53:07à surveiller, c'est effectivement la réaction des partenaires
53:09européens, on voit que ça commence à être un peu tendu
53:11mais aussi des investisseurs et des marchés
53:13parce que ce fameux taux d'intérêt sur lequel
53:15on se refinance, il est très important
53:17et s'il monte vite, ça nous coûte très cher
53:19et en fait la crédibilité budgétaire
53:21et tout l'engagement là-dedans
53:23c'est de faire en sorte qu'on ne perde pas ces crédibilités budgétaires
53:25parce que se refinancer la dette au bas
53:27c'est un avantage énorme et si on le perd
53:29ça devient très difficile et on ne deviendra pas la Grèce
53:31mais on peut devenir l'Italie et l'Italie a beaucoup souffert de ça
53:33Si je vous donne 10 secondes
53:35Étienne Girard, vous avez un dernier commentaire sur tout ce qu'on vient de se dire ?
53:37Le risque social
53:39le fait que ce n'est pas très réjouissant
53:41Ça va être très compliqué, la vie politique est compliquée
53:43aujourd'hui
53:45Et voilà le mot de la fin, Étienne Girard, dites-nous ce qu'il y a à la Lune de l'Express cette semaine
53:47Les impostures du management
53:49un numéro consacré
53:51au livre de Julia De Funès
53:53C'est donc à trouver chez les bons
53:55Dans tous les bons kiosques
53:57parait-il Étienne Girard
53:59À la Lune du Point, Clément Pétro
54:01Enquête sur le ministre le plus puissant du gouvernement
54:03le cas Retailleau, l'homme qui électrise la droite
54:05Merci beaucoup
54:07Par ailleurs, à Bruno Cotteres, enseignant-chercheur au Cevipof
54:09un grand merci à Mathieu Planne de nous avoir accueilli
54:11de nous avoir accompagné
54:13directeur adjoint
54:15département analyse et prévision
54:17de l'OFCE et merci Agathe
54:19On se retrouve lundi pour des nouveaux informés
54:21demain soir à 18h30 à la radio
54:23pour l'interview politique
54:25et puis les informés reviennent demain matin
54:27à 9h avec Adrien Abec et Renaud Delis

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