• il y a 2 semaines
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Jean-Rémi Baudot et d'Agathe Lambret.

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00:00Générique
00:0620h21, les Informés, Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
00:11Bonsoir à tous, bienvenue dans Les Informés.
00:13Du soir, votre rendez-vous de décryptage et de débat autour de l'actualité.
00:16C'est à la radio France Info et sur le Canal 27.
00:19Bonsoir Agathe Lambret.
00:20Bonsoir.
00:21De quoi parle-t-on ce soir ?
00:22La chute de Bachar el-Assad après 13 ans d'une répression sanguinaire,
00:26la fin d'un demi-siècle de reine du clan Assad et un tournant qui pourrait bouleverser le Proche-Orient.
00:32Quelles conséquences dans la région et au-delà, quelles conséquences concrètement pour nous, Européens ?
00:37Faut-il craindre une recrudescence de la menace djihadiste ?
00:41Sur ce sujet, l'éclairage d'Antoine Bassebous, politologue, directeur de l'Observatoire des Pays Arabes,
00:46et Frédéric Ancel, docteur en géopolitique, auteur des « Voies de la Puissance » aux éditions Odile Jacob.
00:53Cinq jours après la censure du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron poursuit ses consultations
00:59et organise une nouvelle réunion demain avec tous les partis hors Rassemblement National et la France Insoumise.
01:06Sortons un peu du brouillard ou alors cela risque-t-il de s'éterniser ?
01:11Vous saurez tout, tout des dernières négociations en coulisses.
01:14Et pour tout apprendre, pour tout savoir, nos informés ce soir,
01:17François-Xavier Bourmeau, journaliste à l'Opinion,
01:20Alexandra Schwarzbrot, directrice adjointe de la rédaction de Libération,
01:24et Stéphane Vernet, directeur de la rédaction de Ouest-France à Paris.
01:27Les informés, c'est parti !
01:31Agathe, on commence donc par la chute de Bachar al-Assad hier, qui était une journée historique pour la Syrie.
01:37Une journée qui restera dans les annales et une plongée dans l'inconnue pour la région,
01:41après cette débâcle fulgurante.
01:44Aujourd'hui, le nouvel homme fort de la Syrie s'appelle Abou Mohamed al-Djoulani,
01:48c'est le chef du mouvement rebelle HTS, un groupe inscrit sur la liste des organisations terroristes.
01:55Mais lui, cet homme assure avoir rompu avec la mouvance djihadiste,
01:59il a taillé sa barbe, enlevé son turban, et tente de rassurer.
02:03Écoutez-le, c'était sur CNN, la chaîne américaine, le 6 décembre.
02:08Ceux qui ont peur d'un régime islamique n'ont soit que des exemples en mémoire,
02:12où cela n'a pas été correctement mis en application,
02:15soit ils n'ont pas bien compris en quoi ce type de régime consiste.
02:19Nous parlons de quelque chose qui n'est qu'une source d'inspiration pour les traditions et la nature de la gouvernance.
02:25Mais comprenez-moi bien, le plus important, c'est de reconstruire des institutions.
02:30Nous ne parlons pas ici d'instaurer des lois qui seraient motivées par des intérêts personnels.
02:35Je veux dire à ceux qui nous regardent, ne nous jugez pas sur une étiquette, jugez-nous sur des faits.
02:41Voilà, Al Joulani, chef du mouvement rebelle HTS.
02:44Est-ce qu'il est sincère ? A-t-on des signes, des preuves de son recentrage ?
02:49Comment doit réagir l'Union européenne face à ces rebelles menés par des islamistes ?
02:54Et qu'est-ce que cela change, cette chute de Bachar el-Assad au Proche-Orient ?
02:58Alors voilà quelques-unes des questions qu'on va aborder ensemble dans les prochaines minutes.
03:01Antoine Bassebous, bonsoir.
03:03Bonsoir.
03:03Pour la Syrie, le Proche-Orient, là on est clairement dans une forme de plongée dans l'inconnu.
03:09Il s'agit d'un vrai séisme géopolitique régional.
03:13Après la chute du Hamas, du Hezbollah, c'est l'autoroute syrienne, c'est Assad qui tombe,
03:18avec un régime hérité de son père, avec une douzaine de services de renseignement qui contrôlaient le pays.
03:27Un régime au service de l'Iran, au service du croissant chiite et du projet iranien.
03:34Bref, c'est un saut dans l'inconnu, c'est sûr.
03:37Mais je suis convaincu que le pire est derrière les Syriens et non pas devant.
03:43Il ne peut pas y avoir pire que ce que les Syriens ont connu pendant ces 54 années.
03:48Mais pas que les Syriens, parce que les Palestiniens aussi.
03:51Je suis convaincu qu'Assad, père et fils, ont tué plus de Palestiniens qu'Israël n'en a tué pendant ce demi-siècle.
04:00Et j'ajoute que les Libanais aussi.
04:03Ils ont assassiné deux anciens, deux présidents de la République en exercice, Bachir Jemayel puis René Mawad.
04:08Ils ont assassiné un premier ministre, Hariri, en 2005.
04:12Ils ont assassiné une vingtaine de ministres, de députés, de généraux, de journalistes, Jebran Twainy par exemple.
04:19Et Joumblat, le père d'Ouali Joumblat.
04:22Bref, la pression syrienne sur le Liban pour en faire un satellite a été totale.
04:30Ils ont pillé ce pays, ils l'ont appauvri.
04:32Ils se sont associés avec le Hezbollah pour fabriquer et exporter le Captagon, cette drogue de synthèse.
04:39Bref, il n'y a pas qu'un seul pays qui est en ruine.
04:42Il y en a au moins deux, la Syrie et le Liban.
04:45Bonsoir Frédéric Ancel.
04:47Bonsoir.
04:48Vous êtes docteur en géopolitique, maître de conférences à Sciences Po Paris,
04:51auteur des Voix de la Puissance aux éditions Odile Jacob.
04:54Vous êtes d'accord avec ce que disait à l'instant Antoine Basbous.
04:58Quoi qu'il arrive, ça ne peut pas être pire que ces dernières années de terreur sanguinaire qu'a vécue la Syrie ?
05:06Eh bien oui, je suis en accord total.
05:09Et encore Antoine Basbous a évoqué un certain nombre d'exactions extrêmement graves,
05:13y compris, et il ne faudra pas l'oublier en effet, vis-à-vis des Palestiniens,
05:16mais c'est sans compter aussi des menées extrêmement graves à l'extérieur des frontières de la Syrie.
05:21C'était vrai en Jordanie, c'était vrai en Irak.
05:23Donc on a eu affaire à un régime clanique extraordinairement toxique d'un point de vue géopolitique.
05:31Ça, ce n'est pas contestable.
05:33Même si, comme moi d'ailleurs, on peut se méfier de ce qui arrivera dorénavant,
05:37je pense qu'on va en parler, on peut se méfier de la taquilla,
05:40donc la fameuse dissimulation dont jouent souvent les islamistes.
05:44On peut parler de l'empirisme, parce qu'en Jordan il est très gentil.
05:47Et Axel Hanif est dans la taquilla, Frédéric Ancel, parce qu'on venait d'écouter son son, le chef des rebelles.
05:52C'est une possibilité, je n'en suis pas certain, on verra bien sur pièce.
05:55Alors, il a raison de dire « jugez-nous sur pièce », mais il n'a pas raison de dire
05:59« jusqu'à présent, les groupes conservateurs que vous appelez islamistes au pouvoir, en fait, ils se sont trompés ».
06:06Ce n'est pas comme ça qu'il fallait faire.
06:07Si vous voulez, on connaît la chanson, on a vu, on a connu, notamment au XXe siècle,
06:11et en particulier en Occident, un certain nombre de régimes prétendument ou réellement communistes dire
06:17« non mais attendez, jusqu'à présent, ce qui s'est fait, oui, c'est vrai que c'était sanglant,
06:20mais ce n'est pas comme ça qu'il fallait faire ».
06:21Donc il faut, à mon avis, juger sur pièce.
06:23Mais là où je suis, je conclue tout à fait d'accord avec Antoine Bassebou,
06:26c'est que fondamentalement, pour la grande, immense majorité de la Syrie, y compris les minorités,
06:32dont on a dit abusivement et paresseusement souvent qu'elles étaient soutenues, protégées par Assad,
06:36ce n'est pas vrai.
06:37Elles étaient soumises au même régime de terreur que les autres.
06:39Donc je pense que pour la Syrie et le Liban, au moins, c'est de toute façon,
06:43ce qui vient de se produire, une très bonne nouvelle.
06:45On a appris que les chefs des rebelles discutent, je cite, « du transfert du pouvoir »
06:49avec l'ancien Premier ministre syrien, Antoine Bassebou.
06:52Est-ce qu'on est quoi, 24, 36 heures après la chute du régime ?
06:56Est-ce que, selon vous, les choses commencent un peu à se dessiner sur l'après ?
07:00Disons qu'il va reconstruire tout de zéro, parce qu'Assad n'a pas laissé derrière lui des institutions.
07:07Il a laissé des services de renseignement dont les chefs se sont évaporés,
07:11sans doute en direction de Moscou ou d'autres lieux.
07:15Certains sont partis à bord de bateaux, à partir de la Taquillée,
07:19avec des sommes en devises colossales, en achetant aussi le pouvoir,
07:27le laisser passer pour pouvoir partir à bord de leur yacht.
07:31Bref, il y a une page blanche sur laquelle Al-Joulani ou Achara
07:37va devoir écrire, reconstruire.
07:41Il a déjà nommé un chef de gouvernement qui était en poste à Idlib,
07:46le gouvernement provisoire à Idlib, et qui a une certaine expérience.
07:50C'est un alépin qui est né en 83 et qui est ingénieur.
07:55Il a fait ses preuves à Idlib.
07:57On va voir quelles sont ses capacités pour faire ses preuves à Damas.
08:02C'est ce que je voulais souligner.
08:05C'est Mohamed Al-Bashir qui était le gouverneur d'Idlib.
08:09C'est très intéressant parce qu'Idlib, qui est dans le nord-ouest de la Syrie,
08:13c'est le laboratoire de HTS du groupe d'Al-Joulani,
08:17parce que c'est là où il a installé une espèce,
08:20ce qu'il veut peut-être reproduire à plus grande échelle en Syrie,
08:25avec un gouvernement, des ministères,
08:29par exemple de l'agriculture et de l'irrigation, de l'éducation, etc.
08:33Et à Idlib, jusqu'à preuve du contraire,
08:36les femmes pouvaient sortir non voilées.
08:40Ça fonctionnait.
08:42Est-ce que ça va fonctionner à l'échelle du pays,
08:46sachant qu'en effet c'est un pays avec de très nombreuses communautés,
08:50très différentes, qui ont des aspirations différentes ?
08:53Ce qui est sûr, c'est que depuis hier,
08:56il suffit de voir la liesse, la liesse populaire en Syrie
09:02et de toutes les communautés.
09:04Et il n'y a eu aucune exaction.
09:07Donc il y a manifestement des consignes très claires
09:10qui ont été données aux hommes d'Al-Joulani,
09:13des consignes très claires de ne surtout pas être déception.
09:16De ne pas approcher notamment certains lieux de pouvoir, etc.
09:19Les lieux de pouvoir, si.
09:21Notre correspondant est entré dans le palais d'Al-Assad.
09:25Il a même vu son bureau.
09:28On nous a envoyé une photo du bureau d'Al-Assad.
09:31Aujourd'hui, il était, on fait d'ailleurs la une de libération là-dessus,
09:35dans l'épouvantable prison de Setnaya,
09:38dans laquelle il a pu pénétrer,
09:40qui est une espèce de camp d'extermination monstrueux.
09:43Donc en ce moment, les gens pénètrent dans les lieux de pouvoir,
09:48mais sans...
09:50Alors il y a des pillages.
09:52Il a dû envoyer des hommes pour limiter les pillages, Al-Joulani,
09:56mais là, tout le monde veut voir.
09:59Comme le disait un Syrien aujourd'hui,
10:02on n'a plus peur de regarder.
10:05C'est-à-dire que jusqu'à hier,
10:07les Syriens avaient même peur de poser le regard
10:10sur une prison ou sur un lieu de pouvoir
10:13parce que pour ça, ils pouvaient être envoyés en prison.
10:16Frédérique Ancel, vous entendiez ce que disait Alexandra Schwarzbrot.
10:20Qu'est-ce qu'elle dit, cette chute fulgurante du régime d'Assad
10:25en quelques jours ?
10:27Sans, à notre connaissance pour l'instant,
10:30d'exactions, de massacres.
10:32Qu'est-ce que cela dit ?
10:34Sur le plan géopolitique, ça dit au moins trois choses.
10:36La première, c'est qu'une dictature aussi féroce et cruelle soit-elle
10:40peut parfaitement chuter.
10:42Vous savez, le pouvoir qu'on vous prête vous en donne.
10:44On a été beaucoup, nombreux dans le monde entier,
10:47on a prêté peut-être trop d'assurance ou trop de solidité
10:50à ce pouvoir sous prétexte qu'il était extrêmement cruel.
10:52Ça, c'est le premier point.
10:53Le deuxième point, ça dit de la destruction du continuum
10:58à la fois terrestre et dans une certaine mesure aérien
11:01dit axe de la résistance par l'Iran.
11:03C'est-à-dire qu'aujourd'hui, le Hezbollah à l'extrême ouest
11:06de ce continuum qu'on va qualifier de panchite
11:09ou pro-iranien en quelque sorte,
11:11se retrouve absolument seul et très affaibli,
11:13sinon à moitié écrasé par Israël.
11:16Et pour cause, le Hezbollah n'a pas pu venir au secours
11:19comme en 2015-2016 d'Assad et on le voit bien.
11:22Et de l'autre côté, à l'extrême est de ce continuum panchite,
11:25on a un Iran qui est effectivement très, très affaibli aussi
11:28et là encore, et pour cause.
11:30Et enfin, trois, en élargissant encore le spectre,
11:32ça dit quelque chose de l'affaiblissement
11:34extrêmement grave de la Russie.
11:36Parce qu'il y a encore trois ans,
11:38on présentait avec raison sans doute,
11:40en tout cas pouvait-on croire,
11:42l'armée russe comme la deuxième armée du monde,
11:44non seulement, on ne va pas y revenir,
11:46mais je le rappelle d'une phrase,
11:47non seulement elle a connu et elle enregistre
11:49de très graves difficultés en Ukraine
11:51face à une armée qui était quand même
11:53beaucoup moins importante et beaucoup moins considérable,
11:55mais la Russie a démontré qu'elle n'était absolument pas capable,
11:58alors peut-être ne le souhaitant pas,
11:59mais ce qui revient au même,
12:00elle n'était pas capable d'envoyer une expédition,
12:03même à la limite modeste,
12:05en soutien de son seul allié militaire
12:08dans tout le bassin méditerranéen-moyen-orient.
12:11Il faut bien comprendre,
12:12je le rappelle simplement d'un mot et d'une date,
12:14que depuis la fin des années 50,
12:16la Syrie était le seul allié militaire
12:19dans ces deux bassins très importants
12:21que je viens de nommer,
12:22jusqu'à donc ces derniers jours,
12:24et qu'aujourd'hui, la Russie manifestement
12:26est en train de démanteler,
12:27j'allais dire, pardon pour l'expression un peu militaire,
12:29la queue entre les pattes,
12:30en race campagne,
12:31son, sa base, ou ses deux bases
12:34qui se trouvaient sur ce seul allié
12:36qu'elle n'a pas pu ou pas voulu soutenir.
12:38Frédéric Ancel, Antoine Bassebouze et les informés,
12:40on se retrouve dans quelques instants,
12:41on va continuer de parler des conséquences
12:43de la chute du clan Assad en Syrie,
12:45mais pour l'heure, on fait un tour de l'actualité.
12:47Il est 20h15, le Fil Info, c'est avec Emmanuel Langlois.
12:50Le jour d'après en Syrie,
12:51la coalition rebelle menée par le groupe islamiste HTS
12:54annonce sur le réseau Télégramme
12:56une amnistie générale pour tous les militaires syriens.
12:59Les frontières avec la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Irak
13:02sont par ailleurs ouvertes
13:03pour permettre le retour des réfugiés.
13:06Au lendemain de la chute de Bachar el-Assad et de son régime,
13:09les pays occidentaux multiplient les appels
13:11à une transition politique sans violence,
13:13là-bas respectant les droits de tous les Syriens.
13:17En France, le procès de Christophe Ruggias
13:19est ouvert dans une salle pleine à craquer
13:21au tribunal de Paris.
13:23En présence d'Adèle Haenel,
13:25devenue il y a 5 ans en figure du MeToo français,
13:27l'actrice accuse le réalisateur
13:29de l'avoir agressée sexuellement
13:31alors qu'elle avait 12 ans.
13:33La justice donne encore du temps
13:35dans le dossier de la 69
13:37alors que sa décision était très attendue
13:39sur la poursuite ou pas du chantier
13:41controversé de l'autoroute
13:43entre Castres et Toulouse.
13:45Le tribunal administratif de Toulouse
13:47a choisi de relancer l'instriction de ce dossier
13:49brûlant, provoquant la colère
13:51des militants écologistes.
13:53Enfin, Emilia Perez,
13:55grande favorite des Golden Globes,
13:57considérée comme un tremplin
13:59l'antichambre vers les Oscars.
14:01Le film de Jacques Audiard
14:03arrive en effet en tête des nominations
14:05pour 10 citations, notamment pour
14:07le meilleur film étranger, la meilleure comédie
14:09musicale.
14:11France Info
14:1320h,
14:1521h, Les Informés
14:17Agathe Lambret,
14:19Jean-Rémi Baudot.
14:21Retour sur le plateau des Informés avec un très beau plateau ce soir.
14:23François-Xavier Bourmeau de l'Opinion, Alexandra Schwarzbrod
14:25de Libération, Stéphane Vernet
14:27de Ouest-France et on est aussi en ligne avec
14:29Frédéric Ancel, le docteur en géopolitique
14:31et Antoine Bassebousse qui est en studio.
14:33Merci beaucoup d'être là. Politologue associé
14:35chez Forward Global. Antoine Bassebousse,
14:37il y a peut-être une différence fondamentale
14:39entre ce qu'on a vécu il y a quelques années
14:41avec les printemps arabes et ce qui s'est passé
14:43ces dernières heures en Syrie,
14:45c'est que là, ça n'est pas une révolution
14:47citoyenne, un mouvement populaire,
14:49c'est finalement un groupe politique qui prend
14:51le pouvoir. Qu'est-ce que ça change, ça ?
14:53À vrai dire, le mouvement populaire qui s'est
14:55déclenché en 2011 contre Assad,
14:57il a été écrasé. Il y a 600 000
14:59morts en 13 ans.
15:01Et là, la semaine dernière, il y a eu 910
15:03morts et le fruit était
15:05pourri, il est tombé.
15:07Il a juste fallu secouer
15:09l'arbre pour que le fruit pourri
15:11tombe, que Assad prenne la fuite.
15:13Donc, ce qui change,
15:15c'est que la maturité est
15:17première chose et deuxième chose,
15:19surtout, les parrains d'Assad
15:21ne sont plus là pour le soutenir
15:23de façon artificielle.
15:25En 2011, l'Iran a
15:27renvoyé les Pasdaran, a dépêché
15:29le Hezbollah pour le soutenir
15:31et ça n'a pas suffi. En 2015,
15:33il était au bord de l'effondrement
15:35quand le général iranien
15:37Qassem Souleimani est allé au
15:39Kremlin négocier avec Poutine.
15:41Deux choses,
15:43l'Iran et le Hezbollah sont
15:45les fantassins mais qui n'ont pas
15:47de force aérienne. Il faut que
15:49vous veniez nous aider en Syrie.
15:51Donc, ils ont réparti les rôles
15:53et c'est là, en 2015, que
15:55la base de Hmeimim à Latakia,
15:57la base aérienne russe, est venue
15:59s'installer et les deux
16:01associés iraniens,
16:03Hezbollah et la Russie, ont
16:05défait la rébellion
16:07qui était aux portes du berceau d'Assad.
16:09Frédéric Lencelle, quelle attitude
16:11doit adopter l'Union Européenne
16:13aujourd'hui ? Est-ce qu'on peut
16:15dialoguer avec ce que l'on considère être
16:17un groupe terroriste ?
16:19Et autre question, peut-être, qui n'est pas
16:21que de sémantique, peut-on être
16:23islamiste sans être djihadiste ?
16:25Pour revenir au profil de
16:27Al-Djoulani. Alors,
16:29oui, on peut être islamiste
16:31sans être djihadiste, oui, c'est vrai,
16:33absolument, on peut entretenir
16:35une perception,
16:37un corpus de représentation
16:39très rigoriste,
16:41ultra conservateur, mais sur un
16:43territoire, sur un espace ou sur une communauté en particulier.
16:45Et ne pas vouloir l'étendre
16:47à l'ensemble de l'Ummah. C'est un petit peu
16:49le localisme, toute chose égale par ailleurs,
16:51la situation n'est pas différente, mais qu'on retrouve chez les talibans,
16:53par exemple, vous voyez, ils sont vraiment très localistes
16:55et ils ne cherchent pas à s'étendre
16:57au-delà, de toute façon, ils n'en ont pas la possibilité.
16:59Maintenant, sur votre... Alors, en revanche,
17:01tous les djihadistes sont des islamistes, par définition.
17:03Maintenant, sur l'Union Européenne,
17:05alors, c'est extrêmement compliqué.
17:07En fait, on est obligé... Enfin, c'est à la fois très simple
17:09et très compliqué. On est obligé d'attendre
17:11pour voir, mais on ne peut pas attendre très longtemps.
17:13C'est-à-dire que si Al-Djoulani
17:15tient ses premières promesses,
17:17organise une
17:19forme de pouvoir qui n'est pas
17:21trop répressif, et de préférence qu'il n'est pas
17:23du tout, s'il met
17:25en place des institutions avec
17:27lesquelles on peut, ou à travers lesquelles
17:29on pourra d'abord financer sur le plan humanitaire
17:31une partie au moins de la reconstruction
17:33de la Syrie, et
17:35lui faire à minima
17:37confiance, il faudra le faire. Et je vais vous le dire
17:39franchement, on n'aura pas le choix.
17:41De toute façon, on ne voulait plus, et à mon avis, à juste titre,
17:43et c'est vrai notamment de la France, on ne voulait
17:45plus discuter avec Assad.
17:47Je crois que la France a retiré son ambassade en 2012,
17:49et avec raison.
17:51Il y a un moment où le pouvoir en place,
17:53de toute façon, correspond à une réalité,
17:55et là on retrouve l'autoroute de la réelle politique.
17:57Il faudra bien, si ce régime
17:59n'est pas un régime assassin, discuter
18:01avec lui le plus rapidement possible.
18:03Alexandre Achefaz Broad,
18:05on voit les secousses, alors évidemment
18:07à l'international, et
18:09toutes les questions que ça pose au Proche-Orient, comme dans
18:11les grandes capitales, toutes les questions que ça pose.
18:13On voit aussi qu'il y a des espèces de répliques
18:15au niveau national, chez nous en France
18:17notamment, parce que certains responsables
18:19politiques, souvent jugés pro-Assad,
18:21parce qu'ils ont eu des
18:23mots, parfois complaisants,
18:25ou parfois,
18:27on pense par exemple à Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen,
18:29sont épinglés. Qu'est-ce que ça nous
18:31dit, ça, un petit peu, du
18:33contexte qu'on vit, que toutes ces archives ressortent d'un coup
18:35comme ça ? Est-ce que c'est de bonne guerre ?
18:37Là, je pense que certains
18:39en France doivent avoir un peu
18:41les chocottes, si je puis dire, en ce moment,
18:43parce qu'en effet, il y a
18:45plein de dossiers qui vont
18:47sortir, on voit d'ailleurs,
18:49on voit dans ces palais
18:51des
18:53liasses de papier qui sont construites...
18:55Ah, vous pensez qu'on pourrait trouver des documents qui...
18:57Il est possible qu'on trouve un jour des documents
18:59tout tard, des documents
19:01compromettants pour certains, bien sûr.
19:03Jean-Luc Mélenchon...
19:07Soit du côté de Jean-Luc Mélenchon,
19:09qui a un moment à...
19:11Il me semble
19:13qu'il a moins
19:15soutenu Bachar el-Assad que Marine Le Pen,
19:17mais c'est vrai que lui, surtout...
19:19Il avait salué le travail des Russes, notamment.
19:21Il avait salué le travail des Russes.
19:23Qui aidait Bachar el-Assad.
19:25Les Russes qui, selon lui, faisaient le travail
19:27en Syrie.
19:29Mais au RN, en revanche,
19:31certains affichés...
19:33Voilà, absolument, il y en a
19:35qui sont même allés jusqu'à Damas
19:37voir Bachar el-Assad.
19:39Je pense qu'au RN, en ce moment,
19:41entre
19:43l'épée de Damoclès du verdict
19:45du procès qui pèse sur Marine Le Pen,
19:47la motion de censure
19:49qui n'a pas été forcément
19:51bien comprise par tout le monde,
19:53notamment dans la droite
19:55qu'elle essaye
19:57de rallier, et la chute
19:59de Bachar el-Assad
20:01qu'elle a quand même plus ou moins
20:03appuyée, je pense que
20:05pour le RN, c'est compliqué en ce moment.
20:07Le RN est extrême droite.
20:09Antoine Basbous qui agite la menace
20:11d'une submersion migratoire, et une
20:13menace terroriste aussi.
20:15Est-ce qu'il y a ces risques-là ?
20:17Est-ce que, par exemple, on a vu des images
20:19de personnes libérées de prison
20:21ces derniers jours ?
20:23Est-ce qu'il peut y avoir
20:25des terroristes parmi ces
20:27hommes et ces femmes libérés ?
20:29Ce que je constate, c'est qu'il y a pas mal de nostalgiques
20:31en France d'Assad et de son règne.
20:33Ce que je constate
20:35aussi, c'est qu'on cède à la facilité.
20:37Rappelez-vous,
20:39qui est-ce qui a tué l'ambassadeur de
20:41Lamar à 20 mètres d'un
20:43barrage syrien à Beyrouth ?
20:45Qui est-ce qui a monté
20:47l'explosion du Drakkar ?
20:49Les...
20:51Comment dirais-je ?
20:53Les Français qui ont été pris
20:55en otage à Beyrouth, c'était
20:57qui ? Sur ordre de qui ?
20:59Qui est-ce qui occupait la ville à l'époque ?
21:01Donc tout ça fait que
21:03la France doit regarder Assad comme étant
21:05un chef terroriste
21:07et qui a sévi contre les intérêts de la France,
21:09qui a chassé la France du
21:11Liban et la culture française.
21:13Drakkar, c'était 83, 58
21:15parachutistes français tués. 2008,
21:17Bachar el-Assad invité au 14 juillet
21:19en France.
21:212005, quand il a assassiné Hariri,
21:23l'ami de Chirac,
21:25Chirac l'avait
21:27péniblement fait payer
21:29et l'a chassé du
21:31Liban. Mais en même temps,
21:33Chirac avait reçu Assad
21:35en 1999 pour
21:37le légitimer comme futur successeur
21:39à son père. Il a été le seul chef
21:41d'État étranger
21:43aux obsèques de Hafez el-Assad, le seul.
21:45Et puis malgré ça, ça n'a pas
21:47payé et Bachar a tué l'ami
21:49le plus proche de
21:51Chirac.
21:53Et en même temps, quand M. Sarkozy
21:55était au pouvoir en 2008, il a
21:57invité M. et Mme Assad
21:59le 14 juillet sur les Champs-Elysées
22:01pour inaugurer l'UPM,
22:03l'Union pour la Méditerranée. Bref, le zigzag
22:05français avec Assad,
22:07chacun pensait qu'il allait être plus intelligent
22:09et qu'avec lui, en négociant,
22:11il va obtenir des résultats.
22:13Ça n'a pas été le cas,
22:15ni à travers Chirac,
22:17ni à travers Sarkozy, ni encore aujourd'hui
22:19les dirigeants politiques.
22:21Frédéric Ancel, vous êtes toujours en ligne avec nous.
22:23Quel est votre regard, vous, sur ces prisons
22:25qui sont ouvertes et finalement l'émotion que ça crée
22:27notamment en France, les questions que ça pose
22:29pour savoir qui était dans ces prisons et finalement
22:31est-ce que tout ça peut être préjudiciable ou dangereux
22:33pour nous autres en Europe ?
22:35J'ai toujours considéré qu'une
22:37grande puissance qui se respectait, une puissance digne
22:39à la fois en termes de droit et en termes
22:41d'efficacité et d'outils de la puissance,
22:43donc la France par exemple,
22:45devait absolument
22:47assumer ses responsabilités vis-à-vis de ses ressortissants.
22:49Quel que soit leur statut,
22:51quel que soit leur passé, on a une justice
22:53qui tient debout. D'abord, en amont, on a des
22:55services de renseignement qui a priori
22:57font leur travail correctement, du moins je l'espère.
22:59On a, en aval,
23:01un système juridique et judiciaire qui tient debout
23:03et jusqu'à présent,
23:05que je ne sache pas,
23:07qu'il y ait eu des attentats terroristes
23:09fomentés sur le sol national du fait
23:11de la libération ou du
23:13retour, disons qu'ils n'auraient pas
23:15hésité suffisamment, travaillé ou surveillé
23:17de terroristes, que ce soit
23:19en provenance d'Irak ou de Syrie.
23:21Vous parlez du retour d'ex
23:23djihadistes français, Frédéric Ancel, là ?
23:25Oui, absolument.
23:27D'abord, je vous rappelle que,
23:29vous le savez, on a accueilli
23:31plusieurs dizaines de femmes djihadistes
23:33et un certain nombre d'enfants. Après tout,
23:35et beaucoup sont en prison,
23:37notamment en préventive, on aurait pu
23:39considérer que même cela, c'était déjà
23:41trop dangereux. Je pense que
23:43même s'il y a, et l'ordre d'idées
23:45qu'on a, c'est quelques dizaines
23:47au maximum de ressortissants
23:49français qui seraient effectivement
23:51des djihadistes et donc des terroristes
23:53potentiels et qui, aujourd'hui, seraient
23:55libérés des prisons
23:57d'Assad. Ça dépasse pas
23:59le chiffre de quelques dizaines, peut-être quelques unités.
24:01Et il y a les autres, Frédéric Ancel.
24:03Il n'y a pas que les français qui, éventuellement, pourraient passer
24:05à l'action en Europe dans un
24:07projet djihadiste.
24:09Vous avez raison. Tout ça
24:11nécessite d'être extrêmement scrupuleux.
24:13Je ne suis pas en train de galvauder,
24:15au contraire, et pas moi, pour le coup.
24:17Mais je pense qu'à la fin des fins,
24:19la France ne peut pas perpétuellement
24:21s'en remettre. Alors, pour le coup,
24:23aux Kurdes, comme elle le fait, mais dans la zone kurde,
24:25ça, ça s'entend et ça se comprend.
24:27Mais là, on n'est pas du tout en zone kurde. Autrement dit,
24:29on serait quand même assez malvenus,
24:31sinon assez ridicules, de dire
24:33aux nouveaux pouvoirs syriens
24:35écoutez, vous savez quoi, vous ne les aimez pas,
24:37ça tombe bien, vous les gardez. C'est quelque chose
24:39qui serait, me semble-t-il, plus dommageable
24:41en termes réputationnels pour la France
24:43que de faire l'inverse.
24:45Les terroristes
24:47djihadistes sont
24:49enfermés essentiellement
24:51dans le camp d'Al-Hawl,
24:53c'est-à-dire à Hassakeh,
24:55chez les Kurdes. Il y en a 7000,
24:57dont plusieurs Français
24:59et plusieurs centaines d'Européens.
25:01Là, si cette prison a été
25:03prise par les forces pro-turc,
25:05à ce moment-là, il y aura
25:07dispersion de ces
25:09djihadistes qui
25:11appartenaient à Daesh, qui
25:13aussi
25:15sont des ressortissants d'une quarantaine
25:17de pays, dont beaucoup d'Européens.
25:19C'est ça, le vrai risque que
25:21nous courons. Et la France, Alexandre
25:23Achoisevoir, travaille à une suspension
25:25des demandes d'asile en provenance de Syrie
25:27comme d'autres pays européens. D'ailleurs, même
25:29Marine Tondelier, l'écologiste, tout à l'heure
25:31sur mon plateau, a dit que, selon elle, c'était
25:33plutôt une mesure de précaution,
25:35alors qu'on sait que les écologistes sont
25:37assez souples. Pour l'instant, tout le monde est
25:39attentiste, attendent de voir comment les choses
25:41vont évoluer là-bas. Mais il faut arrêter avec
25:43ce fantasme de la submersion migratoire.
25:45C'est insensé. La submersion
25:47migratoire, elle va se faire dans l'autre sens.
25:49Il y a des millions de Syriens
25:51qui, en ce moment, se bousculent
25:53pour essayer de rentrer
25:55en Syrie. Est-ce que ça vient pendre
25:57le coup, justement, au narratif,
25:59notamment de l'extrême droite en France, qui dit que
26:01finalement, les étrangers
26:03viennent en France et veulent s'y installer ?
26:05Mais ça n'a pas de sens. Alors, il y a sans doute
26:07peut-être des familles syriennes qui, en effet,
26:09sont installées là depuis des décennies,
26:11dont les enfants sont devenus Français.
26:13Peut-être que ceux-là auront envie de rester.
26:15Et encore, je ne suis même pas sûre.
26:17Je ne sais pas,
26:19il suffit de voir tous les Syriens
26:21en ce moment, les téléphones
26:23sont en train de chauffer, tous les cousins s'appellent,
26:25ils veulent tous y aller. Et il y a
26:27des files, des files de voitures,
26:29des files de gens à pied qui sont prêts
26:31à tout pour retourner
26:33là-bas parce que certains pensaient ne jamais
26:35revoir leur pays de leur vivant
26:37et même certains, des enfants, des petits
26:39enfants, qui ne connaissaient pas la Syrie
26:41et qui veulent y aller.
26:43Donc, sa submersion migratoire, c'est dans l'autre sens.
26:45Frédéric Ancel, juste d'un mot
26:47avant qu'on termine sur ce sujet.
26:49Israël...
26:51Vous voulez rebondir ?
26:53Un mot sur Israël.
26:55Israël qui a salué
26:57la fin du régime
26:59de Bachar el-Assad,
27:01la chute d'un maillon central
27:03de l'Axe du Mal. Est-ce que c'est vraiment
27:05une bonne nouvelle pour l'État hébreu
27:07ou ça pourrait se retourner contre lui ?
27:09Alors, c'est une bonne nouvelle
27:11mais par un faux paradoxe, ce n'est pas
27:13tellement la chute d'Assad qui est une bonne nouvelle
27:15parce qu'Assad ne présentait plus aucun risque militaire
27:17depuis très longtemps pour Israël
27:19et d'ailleurs, on pourrait même remonter à la fin
27:21du pouvoir de son père.
27:23Donc, ce n'est pas tellement ça.
27:25C'est l'illustration
27:27de la victoire, pour le coup, écrasante
27:29d'Israël face au Hezbollah, puisqu'on l'a dit tout à l'heure.
27:31Au fond, cette victoire,
27:33elle est très concomitante du cessez-le-feu
27:35qui a été signé il y a quelques jours.
27:37L'offensive fulgurante,
27:39elle est absolument concomitante
27:41à la signature du cessez-le-feu. Et c'est un cessez-le-feu
27:43entre Israël et le Hezbollah
27:45qui marque une quasi-capitulation
27:47du Hezbollah. Donc, de ce point de vue-là,
27:49pour Israël, oui, c'est
27:51une bonne nouvelle parce que, comme je le disais,
27:53le continuum avec l'Iran est cassé.
27:55Mais, effectivement, vous venez de le dire,
27:57le subodoré, Assad,
27:59le fils, en tout cas, n'a jamais été très redoutable
28:01militairement face à Israël, c'est même le moins qu'on puisse dire.
28:03Et du coup, les Israéliens,
28:05on serait bien inspirés
28:07de réfléchir à deux fois avant de considérer
28:09que c'est une vie toute morte en Syrie.
28:11Merci beaucoup Frédéric Ancel, docteur en géopolitique,
28:13maître de conférence à Sciences Po. On vous lit dans
28:15« Les voies de la puissance » aux éditions
28:17Odile Jacob. Un grand merci aussi à vous
28:19Antoine Basbouz, politologue associé
28:21chez Forward Global, directeur de
28:23l'Observatoire des Pays arabes. Merci beaucoup à tous les deux
28:25de nous avoir permis d'y voir un petit peu plus clair sur ce dossier
28:27après la chute
28:29du régime de Bachar al-Assad.
28:31Les informés, on se retrouve dans un instant,
28:33très en retard, mais à 20h31,
28:35c'est l'heure du journal.
28:42Et à 20h31, on retrouve
28:44Étienne Cholez.
28:46Rendez-vous à 14h
28:48demain à l'Elysée pour
28:50tous les partis politiques.
28:52Invitation lancée à tout le monde, sauf
28:54la France insoumise et le Rassemblement
28:56national. Eux ne viendront
28:58pas autour d'Emmanuel Macron
29:00pour continuer les consultations
29:02et trouver le nom du futur Premier
29:04ministre. A quoi ressemblera
29:06l'après Bachar al-Assad
29:08en Syrie ? Son régime est tombé,
29:10les rebelles menés par des djihadistes ont
29:12pris la capitale, Damas. Hier,
29:14le chef du groupe HTS
29:16a rencontré aujourd'hui l'ex-Premier ministre
29:18syrien pour discuter
29:20du transfert pacifique du pouvoir.
29:22Des rebelles ont aussi rencontré l'évêque
29:24de Damas. Il assure que les chrétiens
29:26n'auront pas de problème en Syrie.
29:28C'est déjà assuré, nous
29:30vivons l'année la plus chaude
29:32jamais enregistrée sur la planète.
29:34C'est l'observatoire européen Copernicus,
29:36spécialisé dans le climat, qui l'annonce
29:382024 est même
29:40la première à franchir le cap symbolique
29:42de plus 1,5°C
29:44comparé à l'ère pré-industrielle.
29:46Il a fait en moyenne 14,1°C
29:48cette année
29:50sur la Terre. Début
29:52aujourd'hui du procès du réalisateur Christophe
29:54Ruggia, ça se poursuit
29:56demain au tribunal de Paris.
29:58Il est jugé pour agression sexuelle
30:00sur mineurs sur Adèle Haenel.
30:02Les faits remontent à 2001, l'actrice
30:04avait 11 ans au moment du casting du film
30:06Les Diables. Les révélations d'Adèle Haenel
30:08avaient lancé le Me Too français
30:10il y a 5 ans.
30:12...
30:14France Info
30:1620h21, Les Informés
30:18Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot
30:20On retourne sur le plateau des Informés
30:22pour cette deuxième grande partie du soir
30:24avec Stéphane Vernet de West France
30:26directeur de la rédaction de West France
30:28à Paris, avec Alexandra Schwarzbrod
30:30directrice adjointe de la rédaction de Libération
30:32et avec François-Xavier Bourmeau
30:34journaliste à l'opinion, en charge notamment
30:36de l'exécutif et de l'Elysée. Vous avez certainement
30:38beaucoup de choses à nous dire parce qu'Agathe
30:405 jours après la censure, la France
30:42n'a toujours pas, on le rappelle, de gouvernement.
30:44Et non, Emmanuel Macron
30:46n'a pas encore trouvé le mouton
30:48à 5 pattes mais il poursuit
30:50ses négociations. Il recevait les communistes
30:52et les écologistes notamment ce matin.
30:54Emmanuel Macron qui prévoit
30:56surtout une nouvelle réunion élargie
30:58demain, réunion
31:00avec tous les partis hors Rassemblement
31:02National et la France Insoumise.
31:04Pourquoi ? Écoutez
31:06Marine Tondelier, elle était sur France Info
31:08tout à l'heure et elle venait d'échanger
31:10avec le conseiller du chef de l'État.
31:12L'idée demain, si j'ai bien
31:14compris, est que tout le monde soit
31:16autour de la table et que le président
31:18de la République puisse faire une forme de synthèse
31:20de ce qu'il a compris, de ce
31:22que lui avaient dit les uns et les autres et
31:24quelque part travailler une forme d'accord, de méthode
31:26sur comment on pourrait discuter dans les
31:28jours à venir. Pour nous, le président de la République
31:30ne peut pas
31:32être en fait à la manœuvre. C'est-à-dire qu'Emmanuel
31:34Macron, il fait une réunion pour poser
31:36une forme de cadre et ensuite
31:38il s'efface pour nous laisser faire.
31:40Travailler sur une méthode,
31:42une nouvelle réunion, qu'est-ce que ça signifie
31:44dans l'esprit du président ?
31:46Pourquoi la France Insoumise et le Rassemblement
31:48National ne sont pas conviés ?
31:50François-Xavier Bourmont, une nouvelle réunion,
31:52format élargi, pour quoi faire ?
31:54On a un peu l'impression de
31:56tourner en rond, ça rappelle beaucoup
31:58les rencontres de demain, ce qui s'était passé
32:00fin août, les rencontres de Saint-Denis,
32:02quand Emmanuel Macron avait déjà réuni autour de lui
32:04les chefs de partis pour essayer de
32:06dégager les voies d'un consensus et
32:08trouver des réformes qui pourraient passer
32:10sans problème. Il y a une petite différence
32:12quand même par rapport à il y a trois mois.
32:14Depuis, il y a une censure qui a été
32:16votée, il a essayé Michel Barnier à Matignon,
32:18ça n'a pas fonctionné. Et puis,
32:20il y a eu un petit bougé du
32:22parti socialiste. La période
32:24Michel Barnier
32:26a permis de voir que visiblement,
32:28s'il y avait un équilibre à trouver, il n'était pas du côté
32:30de la droite. Donc, il cherche de l'autre
32:32côté. Maintenant que le PS a censuré le gouvernement
32:34Michel Barnier, c'est plutôt de ce côté-là
32:36qu'il va regarder pour essayer d'obtenir
32:38la bienveillance des
32:40socialistes, pour pas forcément
32:42dégager une majorité.
32:44En tout cas,
32:46pas une majorité absolue, mais une majorité
32:48relative qui ne serait pas
32:50censurée. C'est ce que cherche avant tout
32:52le chef de l'État, c'est ça. Une forme de
32:54stabilité. Et donc, quel est le profil
32:56du Premier ministre qui pourrait arriver
32:58à ce point d'équilibre-là ?
32:59Alors, avant d'arriver sur le nom du Premier ministre,
33:01on a l'impression que le programme
33:03c'est d'essayer de se mettre d'accord sur
33:05tout le reste, sauf la figure
33:07qui pourrait manager tout ça.
33:09Stéphane Vernet, non ?
33:11Il y a deux absents dans ces rencontres, c'est
33:13le Rassemblement National et la France Insoumise, mais pas
33:15pour les mêmes raisons. Le Rassemblement National, c'est que
33:17j'ai envie de vous dire que le Président
33:19de la République a
33:21déjà essayé, ça n'a pas marché. C'est-à-dire
33:23qu'il y avait une espèce de
33:25pseudo-consensus ou très illusoire
33:27qui avait été trouvé en choisissant
33:29Michel Barnier, en se disant, si on prend
33:31Michel Barnier, le Rassemblement
33:33National ne censurera pas. Le résultat,
33:35c'est que, deux mois
33:37après, on n'a plus de Premier ministre, on n'a plus de budget,
33:39on est en pleine crise. Donc, je pense
33:41qu'il y a l'idée que la confiance
33:43n'est plus et qu'il faut essayer autre chose. Et puis,
33:45il manque la France Insoumise. Mais la France Insoumise,
33:47c'est pour des raisons différentes. La France Insoumise, c'est parce que
33:49la France Insoumise s'arcoboute sur le fait que
33:51tout ce qu'ils demandent et tout ce qu'ils attendent et tout ce qu'ils veulent,
33:53c'est la démission du chef de l'État.
33:55Et là-dessus, ils sont seuls, en réalité.
33:57Et c'est eux qui ne veulent pas venir dans
33:59les échanges qui sont proposés par l'Élysée.
34:01Donc, voilà. Moi, ce que je vois
34:03dans ce qu'a dit
34:05Marine Tendelier, qui est très intéressant,
34:07d'abord, elle dit, d'après ce que j'ai compris, etc.
34:09Donc, elle a essayé elle-même de faire la synthèse
34:11de la synthèse attendue. Elle dit
34:13plusieurs choses. En fait, dans l'idée de changer
34:15de méthode, je trouve que ce qui est intéressant,
34:17c'est que
34:19dans le premier acte de cette histoire,
34:21en fait, on a un président de la République
34:23qui use de son pouvoir de nomination et qui choisit un Premier ministre,
34:25qui n'a pas de programme,
34:27qui n'a pas de socle, etc. On ne sait pas
34:29pourquoi il est désigné, ce qu'il veut faire et ce qui va se passer
34:31en termes de politique. Il a fallu attendre le discours
34:33de politique générale pour commencer à avoir une idée
34:35de ce que Michel Barnier prétendait faire.
34:37Là, l'idée, c'est quand même
34:39de se dire, mettons-nous autour d'une table,
34:41si Marine Tendelier a bien compris,
34:43et puis essayons de parler d'abord du quoi
34:45avant de parler du qui. Donc,
34:47il y a un changement de méthode qui est intéressant.
34:49Elle dit,
34:51sa phrase, c'est comment on pourrait
34:53discuter dans les prochains jours
34:55ou dans les jours à venir, je ne sais plus.
34:57Ce qui suppose qu'en fait, au lieu d'aller
34:59très vite, c'est que le début
35:01de quelque chose.
35:03Ce n'est pas ce qu'elle m'a répondu quand je lui ai dit
35:05que le président va prendre son temps, ça va durer longtemps.
35:07Elle a dit, non, non, non, il nous réunit dès demain.
35:09Donc...
35:11Ils se réunissent pour parler d'une méthode.
35:13Ce que je trouve intéressant, c'est que peut-être
35:15qu'on est un deuxième acte d'une pièce en trois
35:17actes parce que, normalement,
35:19quand on fait correctement les choses,
35:21ce que font tous nos voisins, quand ils sont
35:23dans ce type de situation, c'est-à-dire que
35:25le président
35:27de la République ou le chef de l'État
35:29des démocraties parlementaires
35:31qui nous entourent,
35:33quand il n'a plus la majorité, quand il est mis en minorité,
35:35qu'est-ce qu'il fait ? Il appelle
35:37le premier groupe qui a gagné les élections
35:39à désigner...
35:41Enfin, il désigne un
35:43premier ministre ou l'équivalent
35:45dans le premier groupe, celui qui a
35:47gagné les élections, en lui disant, chargez-vous
35:49d'établir une coalition.
35:51Et ça, chez nos voisins, ça prend
35:53plusieurs mois. C'est très long, en général.
35:55Mais ça, c'est du parlementarisme. Et nous, on est dans
35:57une espèce de sujet présidentialiste
35:59qui tente à se
36:01parlementariser. Eh bien, il faudrait y arriver.
36:03Le problème qu'on a, c'est qu'aujourd'hui, là, au moment
36:05où on se parle, on a quand même une urgence.
36:07C'est qu'en même temps, on n'a pas de budget. Et donc, là,
36:09il va falloir aller... Par la force des choses, il va falloir
36:11aller beaucoup plus vite que ce qu'il faudrait faire
36:13si on voulait faire les choses bien, correctement.
36:15Alexandra Marine Tondé a dit autre
36:17chose, c'est que, selon elle,
36:19le président a dit qu'il ne
36:21voulait plus s'en remettre
36:23au rassemblement national, qu'il ne voulait plus
36:25être...
36:27Enfin, que la solution
36:29ne pourrait pas reposer sur un
36:31accord avec le RN. Vous constatez
36:33aussi cette évolution ? Oui, oui, ça, c'est
36:35clair. Avec le RN, oui, ça, c'est clair. Je crois
36:37qu'il a vu que Michel Barnier
36:39avait tout fait. C'était
36:41même humilié à
36:43demander l'accord du RN.
36:45Il avait pris beaucoup d'égards
36:47avec le rassemblement national.
36:49Beaucoup
36:51étant très prévenant, beaucoup plus qu'avec la
36:53gauche. Il a dédaigné la gauche,
36:55beaucoup, Michel Barnier. Et on a vu
36:57le résultat. Finalement, le RN, ça
36:59n'a pas empêché de censurer Michel Barnier.
37:01Donc, le RN, pour
37:03l'instant, et d'ailleurs, c'est
37:05quand même assez lunaire de voir maintenant
37:07le RN réclamer d'être reçu à l'Élysée
37:09alors qu'elle définit... Enfin, c'est
37:11une vraie pièce de théâtre à laquelle on assiste.
37:13Si le
37:15résultat de tout ça n'était aussi tragique,
37:17puisque la France n'a pas de budget,
37:19le pays est désuni,
37:21les partis politiques sont désunis, ce serait
37:23risible.
37:25Combien de fois il nous a fait le coup
37:27de la nouvelle méthode, Emmanuel Macron ?
37:29Combien de fois ? Depuis
37:31qu'il est au pouvoir.
37:33Parce que François Vallée nous parlait des rencontres de Saint-Denis qui, en fait, étaient l'été d'avant,
37:35si on refait la chronologie.
37:37Mais il a souvent fait des...
37:39Il a souvent mis en place des institutions pour contourner
37:41un peu les institutions. C'est son grand truc.
37:43On essaye un truc nouveau, alors c'est soit un grand débat,
37:45soit... Il y a toujours
37:47pour occuper le terrain et pour
37:49être... Et alors là, en plus,
37:51il doit s'ennuyer un peu
37:53parce que finalement, il avait, cette année,
37:55il avait deux énormes chantiers
37:57qui étaient les Jeux Olympiques
37:59et Notre-Dame. Les deux sont passés.
38:01Les deux se sont d'ailleurs plutôt très bien
38:03passés. Il doit se mordre les doigts de cette
38:05dissolution parce que ça l'a empêché
38:07de savourer ces deux succès.
38:09Et donc, maintenant, il faut qu'il s'occupe.
38:11Et donc, j'ai très peur que...
38:13J'ai très peur que cette nouvelle méthode
38:15prenne quand même du temps. Surtout que là,
38:17pour l'instant, il est dans une situation un peu
38:19inextricable, politiquement parlant.
38:21En réalité, il cherche toujours à démarrer
38:23son deuxième mandat. Il est
38:25toujours à la recherche de cette coalition
38:27qui lui donnerait une majorité à l'Assemblée nationale
38:29et qu'il ne trouve pas depuis
38:31les élections législatives de 2022.
38:33Parce que c'est effectivement pas dans la culture
38:35du pays de travailler, de former
38:37des accords de coalition et que chaque
38:39parti vient avec ses lignes rouges.
38:41Et c'est ça qui a fait tomber Michel Barnier.
38:43Ses lignes rouges ou des lignes vertes, comme disait
38:45Marine Tordelier tout à l'heure.
38:47Oui, parce qu'il y a
38:49les Verts aussi.
38:51Oui, les Verts et le nouveau Front Populaire qui
38:53arrivent en disant, nous, on est over-compromis, mais on veut
38:55un Premier ministre de gauche et on
38:57veut le gel, voire l'abrogation de la réforme
38:59des retraites. Marine Tordelier, elle parle toujours d'abrogation
39:01et pas de gel, comme les socialistes qui ont
39:03mis un peu d'eau dans leur vin.
39:05Mais je voulais juste dire un mot sur l'Assemblée nationale,
39:07dont parlait Alexandra.
39:09L'Assemblée nationale qui a changé
39:11d'avis, effectivement. Après avoir censuré,
39:13Marine Le Pen s'est enfermée dans une
39:15posture d'opposante,
39:17d'antisystème contestataire
39:19et elle est allée jusqu'à dire
39:21et d'ailleurs, je veux pas être
39:23convoquée ou associée
39:25aux discussions à l'Élysée, je serais très
39:27inquiète si Emmanuel Macron me convoquait.
39:29Jordan Bardella aussi
39:31prétendait que peu importe
39:33qu'ils soient associés ou pas aux discussions
39:35et finalement, aujourd'hui, le Rassemblement
39:37national découvre que l'histoire
39:39est en train de s'écrire sans eux, que la suite
39:41est en train de s'écrire sans eux, qu'ils n'en sortent pas
39:43très grandis de cette censure.
39:45Pour l'instant, on voit, alors,
39:47est-ce que c'est forcément une réplique de la censure ?
39:49Pas forcément, mais on voit qu'il y a une circonscription
39:51Rassemblement national
39:53qui a basculé dans le camp de Renaissance
39:55à quelques voix près.
39:57Est-ce que c'est une des premières
39:59répliques de cette dissolution ?
40:01L'URN qui perd cette élection
40:03partielle après avoir fait
40:05ce coup d'éclat ?
40:07Ça pourrait quand même avoir un lien,
40:09on ne sait pas, mais en tout cas,
40:11le Rassemblement national, là,
40:13c'est une période compliquée, et dans l'entourage
40:15d'Emmanuel Macron, ces derniers jours,
40:17des cadors de la majorité
40:19ont plaidé pour qu'il
40:21coupe le cordon une fois pour toutes avec Marine Le Pen.
40:23Certains lui ont même dit
40:25nomme Xavier Bertrand Premier ministre,
40:27parce que c'est l'épouvantail
40:29préféré de Marine Le Pen,
40:31juste pour montrer que maintenant, tu as compris
40:33les leçons et que c'est fini,
40:35on ne se met plus dans la roue du RN.
40:37Ce message-là, vous l'entendez, vous,
40:39François-Xavier Beaumont, du côté de l'Elysée ?
40:41Oui, effectivement,
40:43l'épisode de la motion de censure a démontré
40:45que ça ne servait à rien d'essayer d'amadouer
40:47Marine Le Pen, qu'à un moment, et elle l'a redit
40:49encore récemment, qu'elle
40:51était tout à fait disposée à voter une autre
40:53censure s'il le fallait.
40:55De toute façon, la clé pour
40:57Emmanuel Macron ne se trouve pas du côté du
40:59RN. Il a pu le croire à un moment,
41:01qu'il pouvait bénéficier de la mentionnée
41:03de Marine Le Pen, mais
41:05vraisemblablement,
41:07le procès a
41:09aussi changé un peu l'état d'esprit
41:11du côté du RN.
41:13Et là, lui, il n'a en tout cas plus rien
41:15à attendre d'elle. Et c'est pour ça,
41:17quand il voit le bouger du Parti Socialiste,
41:19vu qu'il essaye
41:21de briser le NFP
41:23depuis le début,
41:25là, il y a une faille dans laquelle
41:27il s'est immédiatement engouffré.
41:29Peut-être cette faille, on va en discuter
41:31dans quelques instants, on va prendre un peu d'avance
41:33sur le fil info, il est bientôt 20h45.
41:35Les informés, on se retrouve dans quelques
41:37instants, on va continuer de parler de
41:39cette tractation autour de
41:41ce programme de gouvernement, je ne sais pas
41:43vraiment comment on doit l'appeler, on en parle
41:45juste après le fil info, il est 20h45,
41:47Emmanuel Langlois.
41:49Emmanuel Macron multiplie donc les consultations,
41:51toujours en quête d'un nouveau Premier Ministre,
41:53le chef de l'État, qui convie demain après-midi
41:55à 14h à l'Élysée, l'ensemble
41:57des partis, se situant dans une logique
41:59de compromis, dans le but de constituer
42:01un gouvernement d'intérêt général,
42:03c'est ce qu'annonce la présidence. D'après
42:05l'encourage d'Emmanuel Macron, l'objectif est d'avancer
42:07sur un accord concernant
42:09une méthode. Le Rassemblement National
42:11et la France Insoumise, eux,
42:13n'y seront pas. Lui avait été
42:15condamné, il y a trois semaines, à 5 ans
42:17de prison, dont 2 ans ferme, pour le grave
42:19accident de la route qu'il avait provoqué
42:21sur une nationale de Seine-et-Marne,
42:23sous l'emprise de drogue. L'humoriste
42:25Pierre Palmade a été incarcéré
42:27ce lundi à la prison de
42:29Gradignan, près de Bordeaux.
42:31Après l'Autriche, le Danemark
42:33ou encore la Norvège, le Royaume-Uni,
42:35l'Allemagne annonce à son tour
42:37temporairement la suspension
42:39des demandes d'asile en cours
42:41pour les réfugiés syriens, étant donnée la certitude
42:43actuelle. Après la chute
42:45de Bachar el-Assad hier,
42:47précise Berlin, la Suède
42:49va adopter la même mesure. En France,
42:51le ministère des Affaires étrangères dit y réfléchir.
42:53Dans ce contexte,
42:55Israël poursuit ses frappes en Syrie.
42:57D'après l'Observatoire syrien des Droits de l'Homme,
42:59l'État hébreu a pris pour cible
43:01ce lundi des sites militaires,
43:03notamment sur la côte dans la province
43:05de Dera, dans le sud du
43:07pays, ainsi qu'à Damas.
43:19Retour sur le plateau des informés avec François-Xavier
43:21Bourmeau de L'Opinion, Alexandra Schwarzbrot de
43:23Libération et Stéphane Vernet
43:25de la rédaction de West France à
43:27Paris. Évidemment, derrière les
43:29dictations, il y a des questions d'hommes et de femmes
43:31et, Agathe, on
43:33s'interroge sur qui tient la corde,
43:35quelles sont les pistes pour remplacer Michel Barnier ?
43:37Son nom, en tout cas, faisait figure de favori
43:39ces derniers jours, c'est celui de
43:41François Bayrou, qui a
43:43quasiment fait acte de candidature
43:45hier, écoutez, c'était au micro
43:47de France Bleu-Béarnes.
43:49Si je peux aider à ce
43:51qu'on sorte de tout ça, je le ferai.
43:53C'est une situation que pas
43:55un citoyen français ne peut
43:57accepter, devoir
43:59perdurer ou s'aggraver
44:01ou se complexifier. On a besoin
44:03de sortir de tout ça.
44:05Voilà, sauf que ce soir,
44:07sur mon plateau tout à l'heure, sur notre plateau,
44:09Marine Tendelier disait que ce qu'elle avait compris
44:11à La Réunion ce matin, c'était que le nom de
44:13François Bayrou ne tenait plus la corde.
44:15Selon elle, trop de partis
44:17se sont opposés au fait
44:19à ce profil, notamment
44:21parce qu'il est chef de parti et que ça poserait problème.
44:23François-Xavier Bourmeau, est-ce que
44:25vous entendez, vous aussi, que
44:27François Bayrou,
44:29l'hypothèse se dissipe pour Matignon ?
44:31Il y a ce que vous disiez,
44:33effectivement, mais il y a aussi un autre
44:35passif, un autre boulet que traîne François Bayrou,
44:37c'est d'avoir appelé à voter,
44:39d'avoir dit qu'il votait Hollande en 2012.
44:41François Hollande en 2012.
44:43Ça, ça passe très mal chez LR.
44:45Donc si le bloc central,
44:47qui a déjà
44:49du mal à fonctionner, on lui met
44:51François Bayrou dans les pattes, ça peut
44:53coincer un peu. Il y a un vieux
44:55contentieux entre François Bayrou
44:57et les Républicains, l'UMP avant.
44:59Là, on est dans
45:01tout remaniement
45:03qui concerne Matignon, on est dans le
45:05processus classique sous Emmanuel Macron,
45:07c'est-à-dire que vous avez des noms qui sortent,
45:09immédiatement, tir de barrage,
45:11puis du coup, un autre nom qui sort, tir de barrage,
45:13et petit à petit, comme ça, ça se
45:15resserre, et à la fin, il y a quelqu'un
45:17qui sort du chapeau. La dernière fois, c'était Michel Barnier
45:19qui n'était pas forcément attendu.
45:21Donc là, il est probable que dans le
45:23prochain Premier ministre, son nom ne soit pas encore dans l'atmosphère.
45:25En général, les noms qui sortent,
45:27c'est rarement ceux qui
45:29restent au final.
45:31Alors, il n'y a pas que ça. Effectivement, il y a le contentieux
45:33de 2012, où François Bayrou
45:35avait appelé à voter
45:37François Hollande contre Nicolas Sarkozy,
45:39donc les LR, ça a été
45:41beaucoup dit, beaucoup cité, mais il n'y a pas que ça.
45:43Ce qui est intéressant dans l'interview que vous avez
45:45faite avec Marine Tendelier, c'est que
45:47elle dit, oui, mais François Bayrou, ça pourrait être un problème
45:49aussi, parce que c'est un chef de parti. En fait, il y a autre chose.
45:51C'est qu'on voit
45:53très bien que la situation politique
45:55aujourd'hui en France, elle est profondément
45:57gâtée, au sens propre du terme,
45:59par les ambitions particulières
46:01et la course à l'Élysée
46:03en 2017. Il y a plein de gens
46:05autour de la table qui ont envie de devenir président
46:07à la place du Président de la République, qui ne se représentera pas,
46:09etc. Et François Bayrou, il fait partie
46:11des prétendants aussi. Même s'il ne le dit pas,
46:13il en a très envie depuis très longtemps, il n'y a pas
46:15à renoncer. Et donc,
46:17je pense que ça, potentiellement,
46:19ça fait partie des choses qui peuvent perturber
46:21beaucoup d'autres candidats
46:23qui ne se présenteront pas au poste de Premier ministre,
46:25mais qui ont la course à l'Élysée en tête.
46:27Donc, je pense que ça, c'est quelque chose qui peut
46:29jouer contre lui. Et puis, il y a le fait qu'on n'est pas
46:31si loin d'une possibilité
46:33d'accord avec la gauche.
46:35Parce que, je vous rappelle quand même que
46:37les Républicains disent ce qu'ils disaient
46:39dès le début, c'est-à-dire, pas de
46:41France insoumise au gouvernement et pas
46:43d'application du programme du Nouveau Front Populaire.
46:45Et vous avez, en fait,
46:47une gauche, aujourd'hui, qui est en train de se structurer
46:49sans la France insoumise,
46:51de facto, et qui, à mon avis,
46:53est capable, pas loin,
46:55de dire, OK, on veut bien
46:57avoir Matignon,
46:59s'entendre sur une base
47:01programmatique qui ne sera pas
47:03la base du Nouveau Front Populaire,
47:05mais à la condition que ce soit quelqu'un
47:07qui vienne de la gauche,
47:09et donc pas François Bayrou.
47:11Et donc, ça peut fonctionner.
47:13A votre avis, c'est ça qui est en train de se jouer ?
47:15Absolument. Ah oui, oui, le PS
47:17est OK pour participer
47:19à un gouvernement, à la condition que
47:21le Premier Ministre soit de gauche.
47:23Donc, François Bayrou,
47:25ça ne marche pas.
47:27Oui, pour appliquer, mais en même
47:29temps, ils sont prêts à discuter.
47:31Stéphane Bernet fait des grands signes.
47:33Ça, c'est pour ceux qui nous écoutent à la radio.
47:35Non, mais il y a des lignes rouges.
47:37Il y a des lignes rouges.
47:39Par exemple, pas de nouvelle loi
47:41immigration.
47:43À minima, un gel
47:45de la réforme des retraites.
47:47Voilà, il y a...
47:49Sachant qu'un gel, ça peut vouloir dire
47:51abrogation aussi.
47:53C'est pour ça qu'on a vraiment du mal à voir
47:55comment ça va atterrir.
47:57La seule donnée
47:59qui paraît un peu concrète, c'est qu'effectivement,
48:01Emmanuel Macron ne veut plus s'enfermer dans la main
48:03du Rassemblement National,
48:05et qu'il laisse un peu plus sa chance à la gauche,
48:07sachant que cette fois, la gauche se montre
48:09effectivement plus ouverte et plus constructive.
48:11Donc, c'est aussi plus simple pour le Président
48:13de discuter avec eux.
48:15En juillet, la gauche ne voulait
48:17pas vraiment discuter et avait aussi
48:19refusé des sollicitations.
48:21C'est plus le cas aujourd'hui.
48:23Mais je vois mal comment,
48:25sur le gel de la réforme des retraites,
48:27par exemple, les macronistes pourraient accepter cela.
48:29Et je vois mal Emmanuel Macron
48:31donner Matignon et donc
48:33tout le gouvernement à la gauche au Nouveau Front Populaire.
48:35Ça me paraît impossible.
48:37Est-ce qu'ils n'ont plus, la gauche, participé
48:39à un gouvernement avec Bruno Retailleau à l'intérieur ?
48:41Et un Premier ministre macroniste ?
48:43Donc, peut-être qu'on se dirige vers
48:45le minima
48:47du minima, c'est-à-dire
48:49un gouvernement
48:51sans la gauche,
48:53mais qui comporte
48:55un accord de non-censure
48:57avec la gauche, qui s'engagerait
48:59à ce qui dévitaliserait totalement
49:01Marine Le Pen. Je parlais tout à l'heure du fait
49:03que la période était un peu difficile pour elle.
49:05Marine Le Pen, elle est en train de perdre
49:07le seul pouvoir qu'elle avait, c'est-à-dire
49:09la menace de censurer le gouvernement.
49:11Ce serait
49:13effectivement la logique,
49:15après avoir essayé un Premier ministre de droite,
49:17essayé un Premier ministre de gauche,
49:19pourquoi pas, mais même dans ce cas-là,
49:21on se retrouve exactement dans la même situation.
49:23Ce qu'on vient de décrire, c'est
49:25un enchevêtrement de lignes rouges.
49:27Il y a des lignes rouges programmatiques, il y a des lignes rouges de personnes,
49:29il y a des lignes rouges de partis, il y a des lignes rouges
49:31sur l'élection présidentielle à venir, il y a des lignes rouges
49:33contre Emmanuel Macron,
49:35et tout ça, au bout du compte,
49:37a abouti avec Michel Barnier
49:39à un gouvernement censuré. Il n'y a aucune raison
49:41dans les mêmes conditions mathématiques
49:43de majorité à l'Assemblée nationale
49:45qu'avec un Premier ministre de gauche,
49:47ça n'aboutisse pas au même résultat.
49:49Juste un mot quand même, parce que
49:51chacun met ses lignes rouges, on rentre
49:53un peu dans la technique politique et dans les petites
49:55tambouilles. En même temps, en face de nous,
49:57on a une Syrie qui tombe, on a le Mercosur
49:59qui est en négociation, on a
50:01la question de l'Ukraine, on a les Etats-Unis,
50:03on n'a pas de budget, et on a l'impression
50:05qu'on est en train de se chipouiller sur
50:07quelle serait
50:09la couleur réelle de la voiture à Matignon.
50:11Vous avez complètement raison, mais il y a peut-être une solution.
50:13Stéphane Vernet. C'est-à-dire,
50:15il y a aussi deux choses.
50:17Le Président de la République a dit, dans son allocution
50:19de jeudi, qu'il a parlé de gouvernement
50:21resserré. Alors, quand le Président
50:23de la République dit un gouvernement resserré, ça veut dire qu'ils ne seront pas moins
50:25de 40, non, je plaisante.
50:27Ça, on l'a déjà entendu.
50:29Effectivement, mais si vous voulez,
50:31il y a peut-être la possibilité de trouver une espèce
50:33de compromis sur des bases assez
50:35simples, et de créer un gouvernement
50:37provisoire qui soit assez large
50:39en se disant, d'accord,
50:41on redonne une structure gouvernementale
50:43à ce pays, pour gérer
50:45la problématique du budget, pour rassurer
50:47tout le monde, calmer un peu les esprits,
50:49mais c'est un CDD.
50:51C'est-à-dire qu'on est là pour 10 mois,
50:53on attend qu'il y ait une possibilité
50:55de redissoudre l'Assemblée nationale
50:57à nouveau en juillet prochain,
50:59il y aura des élections en septembre,
51:01et vous pouvez très bien essayer
51:03de trouver une espèce de compromis,
51:05avec un pari minimaliste, en se disant,
51:07on repart aux législatives en septembre,
51:09et on regarde si là,
51:11à ce moment-là, on peut vraiment
51:13clarifier la situation et dégager
51:15une majorité. Si ça marche...
51:17Si c'est pour avoir
51:19à nouveau la même...
51:21Si c'est pour avoir à nouveau la même Assemblée nationale,
51:23effectivement, ça ne servira à rien, mais entre les deux,
51:25dans les choses sur lesquelles
51:27ces gens qui nous gouvernent, là, en ce moment,
51:29pourraient s'entendre d'ici le mois de septembre,
51:31c'est changer le mode de scrutin
51:33et d'introduire la proportionnelle
51:35pour les législatives, et ça,
51:37ça peut intéresser
51:39un peu tout le monde, et ça peut débloquer
51:41la situation.
51:43D'ailleurs, la droite...
51:45Elle joue à quoi, la droite ?
51:47On l'entend un petit peu moins, là.
51:49Elle est moins sur le devant de la scène, Agathe.
51:51Alors, ce qui est intéressant, c'est qu'il y a eu
51:53un jeu... Enfin, deux jeux différents.
51:55Celui de Bruno Retailleau et celui
51:57de Laurent Wauquiez, qui n'ont pas eu
51:59la même version. Bruno Retailleau
52:01a tout de suite dit, en apparence
52:03fermée, a tout de suite dit, moi, je ne participerai
52:05pas à un gouvernement avec
52:07un Premier ministre de gauche ou avec les Insoumis.
52:09Et en face, Laurent Wauquiez
52:11disait, non, non, mais non,
52:13on ne censurera pas, essayez,
52:15vous pouvez faire rentrer la gauche au gouvernement.
52:17Laurent Wauquiez est rentré très ouvert.
52:19La réalité, c'est que Laurent Wauquiez était moins ouvert
52:21que Bruno Retailleau, c'est que Laurent Wauquiez
52:23misait plutôt un peu
52:25sur l'échec du nouveau gouvernement
52:27et sur le fait de se protéger en vue
52:29de 2027. Lui, ça l'arrangeait bien de rester
52:31dans l'opposition. C'est pour ça
52:33qu'il a fait mine, ces derniers jours, d'être ouvert.
52:35Et il voulait aussi,
52:37disent ses détracteurs,
52:39savonner la planche de Bruno Retailleau, qui commence à prendre
52:41beaucoup la lumière à Beauvau
52:43à droite et qui est un potentiel rival
52:45pour lui, pour 2027.
52:47Et donc, Laurent Wauquiez a été assez critiqué
52:49et il a changé
52:51de stratégie. Il est
52:53plus sur la ligne de Bruno
52:55Retailleau. Il est en train
52:57de, lui aussi, de
52:59revoir un peu sa position.
53:01Mais Stéphane Vernet le disait tout à l'heure,
53:03ce qui est compliqué dans cette période, c'est que
53:05au-delà des enjeux
53:07pour le pays, pour les Français,
53:09il y a beaucoup d'égos
53:11et de personnes qui ont les yeux rivés sur 2027.
53:13Et en fait, ça fausse totalement
53:15la donne et peu de gens
53:17sont très sincères dans cette histoire.
53:19Et c'est vrai que quand on voit les enjeux, ce qui est en train de se passer
53:21sur la planète, et on n'a pas prononcé le mot
53:23de Trump, mais il y a Donald Trump...
53:25Si j'ai dit les Etats-Unis tout à l'heure, vous ne l'avez pas.
53:27Ah oui, mais pas Donald Trump, qui arrive donc
53:29le 20 janvier au pouvoir. On ne sait pas
53:31du tout, du tout, comment ça va se passer.
53:33Alors Emmanuel Macron, évidemment, a tout fait
53:35pour arrondir
53:37les angles avec lui, mais on voit bien
53:39que là, les plaques tectoniques sur la planète
53:41sont toutes en train de bouger.
53:43On ne sait pas très bien quand
53:45et comment elles vont se stabiliser.
53:47Et nous, alors là,
53:49en France, on se bagarre pour
53:51des postes,
53:53des portefeuilles, une ambition présidentielle.
53:55Et c'est un vrai
53:57problème. Là, il y a
53:59un vrai risque de
54:01recul.
54:03Effectivement, il y a
54:05Donald Trump, la Syrie,
54:07l'Ukraine, mais tout ça,
54:09ce sont des sujets internationaux qui
54:11normalement échouent à Emmanuel Macron.
54:13Il n'a pas besoin de gouvernement, il s'occupe de tout.
54:15L'Europe, le Mercosur, c'est
54:17pour lui, c'est lui qui s'en occupe d'ailleurs.
54:19C'est pour ça qu'il pense qu'il peut prendre son temps ?
54:21Non, mais effectivement, il y a une question de crédibilité
54:23aussi à l'égard de
54:25partenaires européens
54:27et internationaux, de pouvoir présenter
54:29un gouvernement en ordre de marche assez vite
54:31quand même, et un budget qui tienne la route.
54:33Juste 30 secondes
54:35ou 20 secondes, Stéphane Vernet. Vous parlez
54:37de l'éventualité d'un CDD pour un gouvernement.
54:39Est-ce que rentrer dans un gouvernement de manière
54:41CDD, est-ce que c'est s'abîmer ?
54:43Est-ce que c'est quand même prendre un risque de s'abîmer ?
54:45Est-ce que ces tractations, elles ne vont pas
54:47s'éteindre en fait ? Mais on peut mettre ça sous cloche
54:49pendant un CDD ? Alors oui,
54:51ça peut être un problème, il y a la question de la suite,
54:53etc., de soit quoi vous renoncez pour votre
54:55gouvernement, mais en même temps, si le gouvernement est resserré,
54:57ça concernerait assez peu de ministres
54:59et donc ça peut faciliter les choses.
55:01Bon, affaire à suivre, on en parlera
55:03bien évidemment ensemble. Merci beaucoup les informés.
55:05Stéphane Vernet à la Une de
55:07Ouest-France demain matin. Alors, on ne parle ni
55:09du gouvernement ni de la Syrie, on parle des séniors
55:11qui sont insuffisamment vaccinés
55:13contre la grippe, le Covid et tout le reste en fait.
55:15Voilà, c'est la saison. C'est la saison.
55:17Alexandra Schwarzbrod à la Une de Libye. Dans les
55:19geôles d'Assad. Avec donc ce reportage
55:21dans les prisons de Sebnaya.
55:23François-Xavier Bourbon à la Une
55:25de l'Opinion. Faut-il avoir peur de la nouvelle
55:27Syrie ? C'est donc à lire dans l'Opinion.
55:29Merci beaucoup à tous. Agathe, on se retrouve
55:31demain. A demain. 18h-20h à la radio.
55:33Votre interview politique à 18h30 et les
55:35informés qui reviennent demain matin à 9h avec
55:37Nathalia Brachlia et Renaud Telly.