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Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Jean-Rémi Baudot et d'Aurélie Herbemont.

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00:00Générique
00:0620h, 21h, Les Informés, Aurélie Herbemont, Jean-Rémi Baudot.
00:11Bonsoir à tous et peut-être bonne année à tous pour cette nouvelle saison des Informés
00:16qui s'ouvre à partir de ce mois de janvier.
00:19Les Informés du soir, votre rendez-vous de débat et de décryptage de l'actualité à suivre sur France Info, la radio et le canal 27.
00:25Bonsoir Aurélie Herbemont.
00:27Bonsoir Jean-Rémi, bonsoir à tous.
00:28On parle de quoi ce soir ?
00:29Un ancien président de nouveau face au juge.
00:32Comment expliquer que Nicolas Sarkozy conserve son aura dans la vie politique malgré les procès ?
00:37Marine Le Pen à Mayotte, la triple candidate à la présidentielle, menace de censurer le gouvernement
00:43s'il ne tient pas ses engagements à l'égard de l'archipel.
00:46La censure, justement, comment l'éviter sur le budget ?
00:50Le ministre de l'Économie va-t-il réussir à amadouer la gauche ?
00:53Et puis 10 ans après l'attentat de Charlie Hebdo, la France est-elle toujours charlie ?
00:58Et pour en parler ce soir, nos informés.
01:00Alexandra Schwarzbrot, directrice adjointe de la rédaction de Libération.
01:04Corinne Laïc, journaliste à l'Opinion, autrice du Président cambrioleur aux éditions Fayard.
01:10Patrice Moyon, journaliste à Ouest France.
01:12Et Stéphane Zumsteig, directeur du département politique et opinion de l'Institut Ipsos.
01:18Chers informés, bonsoir à tous.
01:20Les informés, c'est parti !
01:23Et Aurélie, on commence par Nicolas Sarkozy, de nouveau devant un tribunal.
01:28Oui, l'ancien Président de la République compare depuis cet après-midi,
01:32pour des soupçons de financement de sa campagne présidentielle de 2007 par la Libye de Kadhafi.
01:37Nicolas Sarkozy est accusé d'avoir passé un pacte de corruption avec l'ex-dictateur en 2005.
01:43Trois de ses anciens ministres sont aussi convoqués à la barre.
01:46Brice Hortefeux, Claude Guéant et Éric Wörth, le procureur financier,
01:49dit avoir la conviction d'une culpabilité qui conduit à un procès.
01:53À l'opposé, l'avocat de Nicolas Sarkozy, Christophe Ingrain,
01:56estime au micro de France Info qu'il n'y a pas d'affaire.
02:00Il y a eu dix années d'enquête, une débauche de moyens inédites,
02:04des juges qui ont fait le tour du monde, des centaines d'heures d'écoute,
02:08des dizaines de gardes à vue.
02:09Et le résultat, c'est pas de trace d'un paiement libyen pour financer la campagne.
02:14On n'a même pas le montant de ce que serait le financement libyen de la campagne.
02:18Certains parlent de 1 million, 2 millions, 5 millions, 50 millions,
02:22il y en a même qui avancent le chiffre de 400 millions.
02:25Ça donne le sentiment, non pas d'un faisceau d'indices,
02:28mais d'un travail qui n'est pas sérieux.
02:29Nicolas Sarkozy, lui, qualifie de son côté ses accusations de fables.
02:33L'ancien chef de l'État risque dix ans de prison.
02:36Lui qui vient d'écoper en décembre d'une condamnation définitive
02:39à porter un bracelet électronique, ça c'était pour l'affaire des écoutes,
02:42l'affaire dite Paul Bismuth.
02:44Alors ce soir, on ne va pas faire le procès avant le procès,
02:46ça va durer des semaines.
02:47Évidemment, on en parlera très largement sur France Info,
02:50mais on va se demander quelles sont les implications politiques
02:53aussi dans les jeux de pouvoir au travers de ce procès.
02:57Corinne Laïc peut-être, est-ce que cette affaire n'est peut-être pas
02:59l'une des plus graves pour Nicolas Sarkozy, cette affaire de corruption comme ça ?
03:02Sur le plan moral, on peut la considérer comme la plus grave
03:06si elle est avérée, si elle est condamnée.
03:08Parce qu'avoir sa campagne politique financée par un dictateur de la cabine de Gaddafi,
03:14ce n'est pas très glorieux.
03:15Mais pour le moment, on ne peut préjuger de rien.
03:18Nicolas Sarkozy est présumé innocent,
03:21et donc on ne peut absolument pas savoir s'il va être condamné ou pas.
03:27Donc il est très difficile de répondre à votre question pour le moment.
03:30C'est vrai que c'est difficile de répondre à cette question,
03:32mais Alexandre Ashford peut-être...
03:36Je dirais que c'est encore une petite pierre de plus
03:38dans l'édifice judiciaire de Nicolas Sarkozy.
03:40Je voudrais quand même rebondir sur ce qu'a dit,
03:42ce qu'on a entendu dans la bouche de l'avocat de Nicolas Sarkozy.
03:45C'est quand même dix ans d'enquête, 4800 pièces de procédures.
03:49Non seulement un ex-président de la République,
03:52mais vous l'avez dit, trois de ses anciens ministres qui sont suspectés.
03:58Ce n'est pas une petite enquête qui a été faite comme ça par-dessus la jambe en six mois.
04:04Non, c'est un travail extrêmement sérieux,
04:06avec des faisceaux, des flux financiers quand même extrêmement troublants
04:11quand vous lisez le détail, c'est quand même...
04:14Tout est extrêmement troublant.
04:16D'ailleurs, c'est quand même, contrairement aux deux autres affaires
04:20qui concernent Nicolas Sarkozy...
04:22Vous parlez des écoutes et de l'affaire Bigmalion ?
04:24De Bigmalion, voilà, et de Bismuth.
04:27Là, c'est vraiment une affaire de portée internationale,
04:30qui même concerne aussi un terroriste,
04:33sur lequel Nicolas Sarkozy et ses proches ont voulu blanchir.
04:39C'est quand même extrêmement grave,
04:41et donc on ne peut pas laisser dire...
04:43Alors évidemment, c'est l'avocat de Nicolas Sarkozy,
04:45c'est son job, il est dans son rôle,
04:47mais il faut quand même bien redire que c'est un procès
04:50qui a été fait extrêmement sérieusement,
04:52et qui concerne...
04:54C'est presque une affaire d'État.
04:55Nous, on attitrerait ce matin dans l'Ibé un procès d'État,
04:58parce que ça va au-delà même de la personne de Nicolas Sarkozy.
05:01C'est tout un système qui a été mis à jour.
05:04Donc finalement, si vous voulez répondre à la question que j'ai posée à Corinne,
05:06qui est que c'est peut-être, selon vous,
05:08si je vous écoute bien, Alexandra Schwarzbrot,
05:10peut-être l'affaire la plus lourde et la plus grave pour Nicolas Sarkozy.
05:12La plus lourde pour Nicolas Sarkozy.
05:13Patrice Moyon.
05:14Oui, l'affaire la plus lourde,
05:15et comme le dit Alexandra Schwarzbrot,
05:17l'enquête a été menée de manière très sérieuse,
05:19et même si les juges d'instruction reconnaissent
05:21qu'il n'y a pas de preuves formelles,
05:23il y a un faisceau de présomption.
05:24Il y a quand même eu beaucoup, beaucoup, beaucoup d'argent à circuler,
05:27beaucoup d'argent de liquide.
05:28On se souvient aussi de Claude Guéant,
05:30qui était ministre de l'Intérieur,
05:32vendant dix fois la valeur réelle des tableaux.
05:36On se souvient des manœuvres de Taquédine.
05:41Donc il y a quand même,
05:43et ça pourrait être une affaire d'État,
05:45compte tenu quand même des implications,
05:47quand on pense aussi au renversement de Kadhafi,
05:51quand on pense à la situation aujourd'hui,
05:53qui est celle de la Libye aujourd'hui.
05:55Donc c'est un procès extrêmement important.
05:58C'est peut-être néanmoins le procès d'une époque
06:01ou des pratiques qu'on pensait quand même à révolus.
06:03Stéphane Zumsteig ?
06:04Oui, ce qui est intéressant, c'est qu'à cette époque,
06:06à l'époque de Nicolas Sarkozy,
06:07on disait déjà que certaines pratiques étaient révolues.
06:10Rappelez-vous, la moralisation de la vie politique,
06:12ça commence assez tôt,
06:13et c'est les grandes heures où les choses ont vraiment commencé à changer.
06:16C'est plutôt les années 90 que les années 2000 ou 2010.
06:20Maintenant, vous avez tous raison,
06:22s'il devait y avoir condamnation,
06:24ce serait pour la France,
06:25ce serait une infamie pour le président de la République,
06:27l'ex-président de la République,
06:28mais pour la France,
06:29le colonel Kadhifi avait été reçu deux ans ou trois ans
06:34après l'élection Nicolas Sarkozy à l'Elysée,
06:38il était invité d'honneur.
06:39C'est la France ensuite qui a été à la manœuvre
06:41pour intervenir et le faire chuter.
06:44Ça aurait des implications incroyables.
06:47Mais c'est vrai finalement que,
06:49comme vous disiez tout à l'heure Alexandra,
06:50tout est un peu troublant dans cette affaire.
06:52Aurélie, tu as l'air un peu d'un polar tout ça.
06:55Oui, il y a un peu un côté polar avec des rebondissements.
06:59Tout commence avec le clan Kadhifi
07:02qui en 2011 au moment du soulèvement
07:04pour renverser le régime,
07:05dit, donc il est en difficulté face à son opposition interne,
07:09là, Kadhifi et un de ses fils disent
07:11mais Nicolas Sarkozy soutient nos opposants
07:14alors qu'on lui a donné de l'argent pour sa campagne.
07:15C'est eux en fait qui allument la mèche,
07:17qui sont à un moment de grande fragilité
07:19puisque quelques semaines, quelques mois plus tard,
07:21le régime va tomber.
07:22Et c'est vrai que dans cette affaire tentaculaire
07:25où Nicolas Sarkozy a l'habitude de dire
07:27personne n'y comprend rien
07:28parce que c'est vrai qu'il y a tellement d'ingrédients.
07:30Vous avez quand même un ancien ministre libyen
07:32qui a été retrouvé mort en 2012
07:34noyé dans le Danube en Autriche
07:36mais s'est carné par, le trois ans plus tard,
07:38saisi par la justice
07:40en parlant effectivement de prétendus versements d'argent.
07:45Il y a aussi cette affaire de la dénonciation par Zia Takedine
07:49qui était un proche qui était dans la galaxie des Sarkozys
07:52qui dénonce Nicolas Sarkozy
07:53puis qui va se rétracter.
07:55Vous avez effectivement, Alexandrine rappelait,
07:57un volet international.
07:59L'enquête est menée sur 21 pays.
08:01C'est absolument hors norme
08:03pour un procès qui vise un ancien chef de l'État
08:06et puis avec tous les accusés qui ne sont pas là.
08:08Zia Takedine, par exemple, il est en fuite.
08:10Il est actuellement au Liban.
08:12Il prétend que personne ne l'avait convoqué par cette audience.
08:16Donc, c'est une espèce de mélange.
08:18Absolument, un autre président aurait pu dire
08:21« abracadabanté ».
08:22Et la question finalement,
08:24on ne va pas ici trancher le fond de l'affaire,
08:26mais la question qui sera posée au bout d'un moment,
08:28Corinne Leïc, c'est de savoir
08:30au-delà d'éventuellement tout ce qui est troublant,
08:32est-ce que Nicolas Sarkozy était au courant ?
08:34Parce qu'il faut aussi le dire à nos auditeurs,
08:36en politique et lors des campagnes,
08:38il y a aussi des gens qui sont là pour faire un peu le sale boulot.
08:40Je ne dis pas que c'est ce qu'ils ont fait, bien évidemment,
08:42mais il n'est pas toujours sûr que celui qui est en haut de la pyramide
08:45soit toujours au courant de tout ce qui se passe en dessous de lui.
08:47Est-ce que vous êtes d'accord avec moi là-dessus, Corinne ?
08:49De manière générale, oui, dans le cas d'espèce,
08:51comme nous avons dit que nous n'entrions pas dans le détail de l'affaire,
08:54je ne vais pas me dédire,
08:56donc je ne peux pas répondre à cette question.
08:58Peut-être Alexandra, sur ce point-là,
09:00la question qui se posera,
09:02c'est est-ce qu'il était au courant ou pas ?
09:04Là, vu justement ce qu'on vient de dire,
09:06la portée internationale et la personnalité de Kadhafi,
09:10on ne peut pas imaginer que sur une affaire comme ça,
09:13Nicolas Sarkozy ait été épargné par ses conseillers.
09:17Et puis, il faut se souvenir de la proximité qu'il y avait avec Claude Guéant,
09:21qui est un des principaux accusés.
09:23Ils étaient vraiment très, très...
09:26C'était les deux doigts de la main avec Claude Guéant.
09:28Donc, c'est difficile à imaginer,
09:30mais bien sûr, on voit bien que Nicolas Sarkozy et ses avocats
09:33vont tout miser sur,
09:35un, il n'y a pas de preuves formelles,
09:37et deux, c'est trop compliqué,
09:39personne n'y comprend rien,
09:41on voit bien que c'est ça leur ligne de défense.
09:43Mais bon, c'est un peu court.
09:45Encore une fois, vu les 4800 pièces qui ont été apportées au dossier,
09:50il y a quand même eu un boulot considérable,
09:53et vraiment des faisceaux extrêmement sérieux.
09:57Il y a quand même juste un truc,
09:58c'est que l'ampleur du boulot n'est pas une présomption de culpabilité,
10:01mais plutôt de difficulté.
10:03Oui, c'est sûr.
10:04Non mais c'est sûr, c'est extrêmement compliqué.
10:06Oui, mais quand même, le dossier est très, très épais,
10:08avec beaucoup, beaucoup d'éléments,
10:10beaucoup d'écoutes,
10:11beaucoup d'éléments qui vont tous dans la même direction.
10:16Et en même temps, on sait aussi,
10:17et c'est ce que disent souvent les magistrats,
10:19que la corruption, ce n'est pas facile,
10:21ça ne laisse pas toujours des traces,
10:22et donc ce n'est pas facile à mettre en avant.
10:24Peut-être un mot plus politique, Stéphane Zumsteig,
10:26sur l'aura de Nicolas Sarkozy.
10:28Qu'est-ce qui pèse encore dans l'opinion Nicolas Sarkozy ?
10:31Et puis après, on verra ce qui pèse dans la politique.
10:32Dans l'opinion, très honnêtement, plus grand chose.
10:34Ça reste une figure iconique de la droite,
10:36évidemment, c'est le dernier qui a fait gagner la droite,
10:38c'était en 2007.
10:39C'est le dernier à avoir su réconcilier
10:41une partie des milieux populaires
10:42avec cette droite plutôt libérale.
10:44Et c'est surtout celui qui avait réussi à s'affixer,
10:46c'est le seul à avoir réussi à le faire,
10:48à s'affixer à l'extrême droite.
10:50Jean-Marie Le Pen n'avait obtenu que 10% des voix au premier tour,
10:53en 2007, rappelez-vous, c'était le Karcher.
10:54Tout ça avait fonctionné un certain temps.
10:56Après, sur son poids et le souvenir qu'il laisse,
10:58donc il y a un souvenir, une droite qui gagnait,
11:00une droite dynamique.
11:01Maintenant, son image auprès des Français,
11:03mais plus exactement, c'est ça qui est intéressant,
11:05auprès des Français de droite,
11:06elle a été profondément abîmée.
11:08D'abord, il ne faut pas oublier une chose,
11:09il a enregistré deux défaites cinglantes.
11:11Il se représente, il est battu,
11:13et assez sèchement, par François Hollande.
11:15Et surtout, il y a pire pour lui d'un point de vue politique,
11:17d'un point de vue électoral,
11:18quand il se présente en 2021...
11:21En 2016 à la primaire de la droite.
11:23En 2016, pardonnez-moi, fin 2016, je saute les états.
11:25En 2016, à la primaire de la droite,
11:27il ne sait pas qu'il est éliminé dès le premier tour.
11:29C'est-à-dire qu'Alain Juppé et François Fillon
11:31font mieux que lui.
11:32Ça en dit long aussi sur la démonétisation progressive
11:34de Nicolas Sarkozy à ce moment-là.
11:36Maintenant, sur son influence,
11:38les Français, aujourd'hui, vont regarder ce procès,
11:40vont sans doute le suivre,
11:41mais plus dans la ruprique faits divers
11:43et affaires judiciaires qu'affaires politiques.
11:45Ce n'est pas la même chose que l'affaire des parlementaires
11:47européens de Marine Le Pen.
11:49Là, ça va être suivi comme un fait politique,
11:51comme la vie politique du moment.
11:53Je pense que Nicolas Sarkozy laisse peu de traces
11:55aujourd'hui politiquement.
11:57Quant à son influence sur la classe politique,
11:59elle est aussi assez limitée.
12:01Aujourd'hui, oui, il y a des héritiers,
12:03des gens qui adoptent son style.
12:04Gérald Darmanin, par exemple.
12:06Mais, pour répondre à votre question,
12:08est-ce qu'il pèse encore quelque chose politiquement à droite ?
12:10Moi, je ne pense pas.
12:11Vous qui connaissez bien la droite, Aurélie ?
12:13Il est toujours, quand même, régulièrement consulté.
12:15Emmanuel Macron a des échanges réguliers
12:17avec son prédécesseur.
12:19On sait que, notamment, juste avant la nomination
12:21de François Bayrou, Nicolas Sarkozy,
12:23ennemi de François Bayrou,
12:25puisque François Bayrou avait appelé à voter
12:27pour François Hollande en 2012,
12:29avait essayé de faire changer d'avis Emmanuel Macron.
12:31D'ailleurs, Nicolas Sarkozy déplore souvent
12:33qu'Emmanuel Macron le consulte,
12:35mais ne suive pas ses conseils.
12:37Et puis, son bureau, rue de Miro-Ménil,
12:39je peux vous dire que c'est un défilé
12:41des jeunes élus, des ministres, des anciens élus,
12:43des gens de droite, des macronistes même,
12:45qui vont voir qu'il y a une fascination
12:47pour le personnage Nicolas Sarkozy.
12:49Et ça, les affaires n'y ont pas touché.
12:51Pour l'instant, ils n'ont rien changé.
12:53Mais je crois que ça en dit long,
12:55surtout sur l'aura de la droite.
12:59Des hommes et des femmes de la droite,
13:03qui justement, ils en sont réduits
13:05à être toujours dans l'admiration,
13:07pour certains, de Nicolas Sarkozy,
13:09qui en effet...
13:11Il n'y a pas eu de remplaçant.
13:13Non, il n'y a pas. C'est ça le problème.
13:15Il n'y a pas à droite, et on l'a bien vu
13:17dans les dernières élections,
13:19personne ne prend la lumière.
13:21Il n'y en a aucun qui prend la lumière.
13:23Alors que Nicolas Sarkozy,
13:25on peut lui reprocher beaucoup de choses,
13:27pour donner la lumière.
13:29Peut-être un Bruno Retailleau,
13:31mais ce sera peut-être l'occasion
13:33d'un autre débat.
13:35On va aller voir une qui veut,
13:37ou rêve, ou en tout cas,
13:39essaie de prendre la lumière,
13:41c'est Marine Le Pen.
13:43Elle est à Mayotte.
13:45On en parle juste après.
13:47Le bilan, après le passage
13:49de la tempête Floriane sur la France.
13:5112 000 foyers étaient toujours privés
13:53d'électricité en début de soirée.
13:55Le gestionnaire du réseau qui promet
13:57que la majeure partie de ces foyers
13:59sera rétablie dans la soirée,
14:01voire demain matin.
14:03Sur les rails, maintenant, un arbre a été heurté
14:05par un train en Alsace, sans faire de blessés.
14:07Quelques ralentissements également,
14:09en fonction des lignes touchées par la tempête.
14:11Le procès de Nicolas Sarkozy,
14:13il s'est ouvert devant le tribunal de Paris
14:15cet après-midi, aux côtés de trois anciens ministres.
14:17Notamment, l'ancien chef de l'État
14:19va devoir répondre d'accusations
14:21de financement illégal
14:23de sa campagne de 2007 par la Libye
14:25de Muammar Gaddafi.
14:27Il en court jusqu'à 10 ans de prison
14:29et 375 000 euros d'amende
14:31ainsi qu'une inéligibilité allant jusqu'à
14:335 ans.
14:35Lui était sous pression depuis des semaines.
14:37Justin Trudeau annonce qu'il va
14:39prochainement démissionner de son poste
14:41de Premier ministre canadien et de
14:43chef du Parti libéral, face à la plus
14:45grave crise économique qu'a connue le pays
14:47depuis son arrivée au pouvoir, c'était en 2015.
14:49Enfin, le succès du
14:51château de Chambord ne se dément
14:53pas, le monument du Loir-et-Cher a de nouveau
14:55battu son propre record
14:57de fréquentation annuel l'an dernier
14:59en 2024, donc avec près d'un million
15:01200 000 visiteurs, en
15:03augmentation de près de 3,5%
15:05par rapport à 2023.
15:17Retour sur le plateau des informés
15:19avec Stéphane Zumstek d'Ipsos,
15:21Patrice Moyon de West France,
15:23Corinne Laïc de L'Opinion et
15:25Alexandra Schwarzbrod de Libération.
15:27Aurélie, on va aborder le deuxième thème
15:29de ces informés avec Marine Le Pen
15:31qui est actuellement en déplacement à Mayotte.
15:33Oui, trois semaines après le passage
15:35du cyclone Chido, la patronne du groupe
15:37EREN à l'Assemblée s'est rendue sur place.
15:39Marine Le Pen est allée constater
15:41les nombreux dégâts. N'étant pas
15:43aux manettes, elle n'a évidemment pas les moyens
15:45d'améliorer concrètement le quotidien
15:47des Mahorais, mais elle se présente en vigie
15:49qui va maintenir la pression sur le gouvernement.
16:07Marine Le Pen est la première responsable
16:09politique hors exécutif
16:11à se rendre à Mayotte depuis le cyclone,
16:13un terrain électoral qui lui est favorable
16:15puisque, rappelons qu'au second tour
16:17de la dernière présidentielle, la candidate EREN
16:19avait recueilli quasiment 60%
16:21des voix dans cet archipel de l'Océan Indien.
16:23Et c'est depuis Mayotte que
16:25ce soir, Marine Le Pen menace
16:27de censurer le gouvernement s'il ne tient pas
16:29ses promesses à l'égard de Mamoudzou.
16:31Alors on va revenir dans un instant sur la question
16:33de cette menace de censure, mais peut-être
16:35d'abord un mot sur
16:37ce déplacement, Patrice Moyon.
16:39Pourquoi elle va à Mayotte, Marine Le Pen ?
16:41Est-ce que c'est le nouveau passage obligé
16:43des prétendants à l'Elysée ?
16:45Elle va à Mayotte, comme vous l'avez souligné,
16:47parce que c'est un fief électoral
16:49du Rassemblement National,
16:51un 60% de vote
16:53pour le Rassemblement National,
16:55et aussi parce que
16:57Mayotte lui permet aussi d'incarner
16:59un certain nombre de questions,
17:01de sujets auxquels le RN est très attaché,
17:03notamment les questions migratoires.
17:05C'est une île
17:07qui est confrontée
17:09à une surpopulation,
17:11212 000 habitants
17:13en 2012, 320 000 aujourd'hui,
17:1548% de la population qui est d'origine étrangère.
17:17Donc ça lui permet, à travers Mayotte,
17:19à la fois de mettre en difficulté
17:21éventuellement
17:23le gouvernement, mais aussi
17:25de porter ces questions migratoires.
17:27Sachant qu'elles n'ont rien à voir
17:29strictement
17:31avec la situation qu'on connaît
17:33aujourd'hui en France.
17:35Et les règles sont aussi très différentes,
17:37notamment sur le droit du sol.
17:39Il existe déjà des différences entre
17:41Mayotte et la métropole ?
17:43Il y a déjà eu quelques évolutions
17:45décidées par les précédents gouvernements
17:47d'Emmanuel Macron pour restreindre
17:49le droit du sol uniquement
17:51à Mayotte. Mais là, c'est vrai qu'on entend
17:53François Bayrou, le Premier ministre,
17:55dire qu'il faudrait carrément
17:57le supprimer à Mayotte.
17:59Dans le même sens,
18:01il y a aussi Gérald Darmanin,
18:03ministre de l'Immigration, et qui, au printemps,
18:05il y a quelques mois avant
18:07qu'il y ait la dissolution,
18:09promettait de supprimer le droit du sol
18:11à Mayotte. Mais hier,
18:13par exemple, vous avez la numéro 2 du gouvernement,
18:15Élisabeth Borne, qui a dit que ce n'était pas forcément
18:17la bonne voie parce que c'est vrai
18:19que supprimer le droit du sol,
18:21pour certains, pour la droite et l'extrême droite,
18:23c'est considéré comme une pompe aspirante
18:25à l'immigration. Mais
18:27est-ce que vraiment, quand vous comparez
18:29les niveaux de vie aux Comores
18:31ou dans les pays d'Afrique de l'Est par rapport
18:33à Mayotte, Mayotte est très pauvre par rapport
18:35à l'Hexagone, mais
18:37beaucoup moins pauvre et avec
18:39des services publics qui, bon an, mal an,
18:41sont bien plus attirants
18:43pour des populations qui veulent quitter leur pays
18:45et qui sont en grande difficulté.
18:47Corine Leïc, est-ce qu'elle fait de la politique ?
18:49Est-ce qu'elle fait de la récupération
18:51Marine Le Pen à Mayotte ?
18:53Elle s'est offert un public reportage gratuit de 48h.
18:55Je crois que c'est
18:57tout simplement ça. Moi, ce qui m'a beaucoup
18:59amusée, c'est de l'avoir embrassée,
19:01sourire, rigoler avec des femmes voilées,
19:03alors que je crois qu'il y a quelque temps encore
19:05elle voulait interdire le port du voile
19:07dans l'espace public.
19:09Je ne sais plus si c'est encore au programme du Rassemblement
19:11National, mais c'était une hypothèse
19:13qu'elle avait émis à une certaine époque.
19:15Non, il est évident
19:17qu'elle joue sur du velours, qui est le velours
19:19d'une opposante qui joue à fond
19:21dans la démagogie
19:23et qui dit, votez pour moi,
19:25vous allez voir, avec moi,
19:27les secours arriveront plus vite, l'eau arrivera plus vite,
19:29tout sera mieux, etc.
19:31Donc elle joue son rôle d'opposante,
19:33elle le joue plutôt
19:35bien, parce qu'elle apporte une espèce
19:37peut-être de bouffée d'espoir
19:39à des habitants qui sont
19:41dans la détresse,
19:43mais elle n'amène évidemment aucune
19:45solution opérationnelle, elle le dit
19:47elle-même, et elle profite,
19:49comme l'a dit Patrice, effectivement
19:51des accords...
19:53Elle dit, je suis là pour sonner la cloche.
19:55Elle est là pour la gratter,
19:57elle est là pour appeler tout ce qui ne va pas.
19:59Typiquement sur la question de l'immigration,
20:01quand on connaît le dossier
20:03maorais, est-ce qu'en métropole
20:05on n'a pas une forme de naïveté
20:07par rapport à la réalité du terrain
20:09et de l'immigration qui existe à Mayotte ?
20:11Naïveté, je ne crois pas.
20:13Je crois surtout que beaucoup
20:15ne connaissent pas bien
20:17le sujet, et ça c'est le seul
20:19dans cette
20:21tragédie qu'a été
20:23cet ouragan. Le seul point
20:25positif, c'est que tout à coup les gens ont pris conscience,
20:27enfin les gens en métropole,
20:29ont pris conscience qu'il y avait en effet
20:31une vraie tragédie dans un département français
20:33le plus pauvre du pays.
20:35Et ça, ça montrait
20:37ce problème à beaucoup
20:39de gens. Sur le fait
20:41de la crise migratoire,
20:43oui peut-être, mais
20:45on voit bien que c'est
20:47pas si simple à régler. Souvenez-vous
20:49des roulements
20:51d'épaule de Gérald Darmanin
20:53quand il est allé, je ne sais plus, c'était l'hiver
20:55dernier, il a fait une grande opération
20:57policière avec les caméras de télévision
20:59pour détruire
21:01les bidonvilles.
21:03Et il ne s'est pas passé grand-chose
21:05et les bidonvilles qui ont été détruites ont été reconstruites
21:07aussitôt après. Donc c'est extrêmement
21:09compliqué, je pense que ça demande beaucoup
21:11plus, ça demande
21:13encore une fois, cette crise à Mayotte
21:15demande un plan
21:17de long terme et non pas un plan de crise.
21:19Tant qu'on en sera
21:21à mettre un pansement sur une jambe de bois,
21:23ça ne marchera pas. Il faut s'asseoir
21:25autour d'une table avec les élus locaux,
21:27d'ailleurs c'est ce qui a été fait,
21:29la présentation
21:31du projet
21:33de loi Mayotte
21:35a été repoussée justement parce que
21:37le gouvernement a compris qu'il avait oublié,
21:39il n'avait pas pensé
21:41à y introduire les élus locaux
21:43et je pense que ça c'est une bonne chose,
21:45il faut qu'ils participent à ça et il faut
21:47surtout continuer
21:49au-delà de la crise, continuer
21:51à travailler sur ce dossier.
21:53Stéphane Zoufteg.
21:55C'est bien joué pour elle parce que c'est la première
21:57représentante de l'opposition à venir à Mayotte
21:59tout de suite après le Président de la République
22:01et le Premier Ministre, elle joue dans la Cour des Grands,
22:03c'est aussi ça le message. Vous imaginez un Mélenchon
22:05venir dans la foulée ?
22:07Je ne sais pas, toujours est-il qu'en termes
22:09de timing, moi je trouve que c'est plutôt bien
22:11joué de sa part et
22:13vous aviez raison de parler tous
22:15de récupération politique sur la crise migratoire
22:17mais ce déplacement lui offre aussi
22:19d'autres opportunités, c'est de parler également
22:21d'autres sujets que de la crise migratoire.
22:23Évidemment qu'elle est au cœur des préoccupations mais
22:25on l'a vu dans le reportage, quand elle parle, je serais la vigie
22:27mais la vigie de quoi en fait ?
22:29On est dans le registre de l'assistance aux personnes,
22:31la vigie des promesses tenues,
22:33qui seront tenues ou qui ne seront pas tenues, des pouvoirs
22:35publics, pas forcément sur la question migratoire mais tout
22:37simplement sur l'aide et sur la reconstruction.
22:39Ça lui permet d'étoffer sa palette parce que c'est ce qui
22:41lui a longtemps manqué, ce qui lui manque de moins
22:43en moins parce qu'elle sait aujourd'hui parler
22:45d'autre chose que d'immigration ou d'insécurité
22:47ou de trafic de drogue.
22:49Elle parle aussi de questions, de problématiques économiques
22:51et sociales et là, en cas d'urgence,
22:53c'est du pain béni pour elle
22:55ce déplacement
22:57au-delà
22:59de toute récupération. Et puis il y a un dernier point,
23:01quel formidable
23:03exemple de la réussite de Marine Le Pen
23:05pour respectabiliser et institutionner
23:07son image. Vous parliez
23:09de Fief tout à l'heure, il y a quelques années
23:11encore, mais il y a 10 ans, pas il y a 30 ans,
23:13quand un candidat du Rassemblement national
23:15se présentait à l'élection présidentielle ou à des élections
23:17locales, il obtenait des scores
23:19confidentiels, c'était 1, 2, 3%,
23:21ça vaut pour Mayotte, comme ça vaut
23:23pour plein de... Dans les Outre-mer en particulier
23:25Dans les Outre-mer en particulier, parce que c'était
23:27le Front National d'une certaine époque
23:29avec les soutiens de racisme. Il y a des endroits où Marine Le Pen
23:31ne pouvait même pas atterrir. Bien sûr,
23:33évidemment, Jean-Marie Le Pen, très souvent,
23:35a dû reprendre l'avion. Aujourd'hui, il y a
23:37deux circonscriptions ultramarines, dont une à Mayotte,
23:39une des deux circonscriptions de Mayotte
23:41qui sont tenues, qui ont été gagnées par le Rassemblement national.
23:43La réunion a également
23:45permis à un député du RN
23:47de rentrer au palais Bourbon. Tout ça
23:49illustre aussi tout ce que
23:51Marine Le Pen a réussi à faire
23:53ces dernières années, et ça contribue à expliquer
23:55pourquoi ce parti est passé
23:57de l'échelle nationale de 20 à 30%,
23:59notamment, pas que évidemment, mais
24:01grâce, pour elle en tout cas, aux
24:03territoires ultramarins. Et j'insiste, elle va pouvoir,
24:05elle parle là, d'autre chose que d'insécurité
24:07et c'est exactement ce qu'elle cherche aujourd'hui
24:09pour étoffer, pour
24:11asseoir son image de
24:13présidentiable, eh bien, il faut sortir
24:15finalement du huis clos
24:17sur l'insécurité, et c'est ce qu'elle arrive à faire de plus en plus
24:19quand elle parle du pouvoir d'achat, c'est la même chose. Aurélie ?
24:21Il y a un signe qui ne trompe pas et qui
24:23montre qu'elle a bien fait d'y aller en termes de
24:25timing, même si elle n'a pas de réponse concrète,
24:27opérationnelle à apporter, c'est que
24:29quelques heures, vraiment, quelques minutes quasiment
24:31avant qu'elle atterrisse à Mamoudzou,
24:33vous avez trois ministres qui ont fait une
24:35tribune dans le Figaro,
24:37Manuel Valls, donc le ministre des Outre-mer,
24:39Sébastien Lecornu,
24:41le ministre des Armées,
24:43et Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur,
24:45qui font une tribune pour dire qu'il faut
24:47à Mayotte plus de fermeté migratoire,
24:49à partir de là, quand vous avez Marine Le Pen
24:51qui arrive quelque part, et que juste avant,
24:53vous avez trois ministres qui se sentent
24:55obligés de faire une tribune
24:57pour dire qu'il n'y a pas que Marine Le Pen qui va s'occuper,
24:59ça veut dire qu'elles donnent le tempo et
25:01ils suivent à travers une tribune qui est à vous ?
25:03Alors que c'est un peu paradoxal, des ministres normalement
25:05ne sont pas là pour faire des tribunes, surtout si on parle
25:07de Sébastien Lecornu, il est dans tous les gouvernements
25:09Macron depuis 2017.
25:11Et il a été ministre des Outre-mer.
25:13Il a été ministre des Outre-mer, notamment sous le
25:15premier quinquennat, donc il y a un petit côté,
25:17en fait, pourquoi vous n'agissez pas
25:19et vous faites des tribunes juste au moment
25:21où Marine Le Pen, elle, arrive à Mayotte ?
25:23Patrice Moineau.
25:25Oui, alors, je pense aussi qu'il y a, comme le disait
25:27Alexandra Schwarzbaut, il faut regarder
25:29le sujet sur le long terme.
25:31Le gouvernement, le Premier ministre, s'est engagé sur
25:33deux ans, sur un programme de reconstruction.
25:35Mayotte peut aussi être une formidable vitrine,
25:37on l'a vu avec Notre-Dame, avec le succès
25:39de Notre-Dame, on l'a vu avec le succès des JO,
25:41fixer un cap, un horizon sur le
25:43plan politique et montrer que la France
25:45s'intéresse réellement au territoire d'Outre-mer
25:47et apporter des solutions
25:49parce que Mayotte est à l'avant-poste
25:51des grandes questions migratoires, des grandes
25:53questions de changement climatique.
25:55Pour la France, ça peut être aussi
25:57une formidable opportunité, à condition qu'effectivement
25:59on soit capable, dans la durée, de faire ce qu'il faut.
26:01La question que je posais tout à l'heure
26:03sur la présence éventuelle,
26:05là je me projette vraiment, mais d'un Jean-Luc Mélenchon
26:07typiquement dans le même rôle que
26:09Marine Le Pen, Alexandre Algefrasse Broad,
26:11ça a un sens de même y réfléchir,
26:13vous l'imaginez faire ce rôle-là,
26:15camper ce rôle de
26:17chef d'opposition,
26:19comme ça, en allant sur le terrain ?
26:21On le voit plutôt dans des tribunes.
26:23Oui, oui, mais je pense qu'il en serait capable
26:25d'aller à Mayotte,
26:27de faire un coup
26:29de com' comme l'a fait Marine Le Pen.
26:31Mine de rien, c'est important
26:33les Outre-mer,
26:35même dans une élection
26:37présidentielle, parce que je pense à ça,
26:39parce que les deux briguent la prochaine présidentielle.
26:41Les deux ont la même obsession,
26:43Mélenchon et Marine Le Pen.
26:45Et mine de rien, c'est plus de 2 millions
26:47de personnes,
26:49dans un...
26:51Si l'un d'eux
26:53se retrouve à touche-touche avec un autre,
26:55mine de rien, ça peut peser.
26:57Et les Outre-mer en ce moment, qui vivent une vraie crise,
26:59je pense à la Nouvelle-Calédonie,
27:01on a vu aussi qu'aux Antilles, c'est difficile,
27:03évidemment Mayotte,
27:05ils montent une espèce
27:07de parfum
27:09anti-système, anti-Paris,
27:11anti-élite
27:13parisienne. Et ça, Marine Le Pen
27:15et Jean-Luc Mélenchon, c'est un terrain
27:17sur lequel ils aiment surfer,
27:19parce qu'ils en profitent.
27:21Bon, Alexandra Schwarzbrod et
27:23les infos, mais on se retrouve dans un instant,
27:25on va changer de sujet, parler de
27:27budget. Peut-être que ce sera l'occasion d'ailleurs de parler de la
27:29censure que promet Marine Le Pen, on n'a pas eu le temps
27:31d'en parler. On en parle...
27:33On en parle dans quelques instants,
27:35il est 20h30,
27:37l'heure d'un nouveau journal.
27:39...
27:41...
27:43...
27:45A 20h30, bonsoir Sophie Hachen.
27:47Nicolas Sarkozy comparaît depuis aujourd'hui
27:49au procès des soupçons de financement illégal
27:51de sa campagne présidentielle en 2007
27:53par Mohamed Kadhafi, l'ancien chef de l'Etat
27:55est accusé d'avoir passé un pacte de corruption
27:57avec le dictateur libyen.
27:59Il est jugé aux côtés notamment de trois de ses anciens
28:01ministres, Claude Guéant, Éric Woerth
28:03et Brice Hortefeux. Nicolas Sarkozy
28:05en court 10 ans de prison et
28:07375 000 euros d'amende.
28:09A la veille des 10 ans de l'attentat
28:11contre Charlie Hebdo, le procès de l'homme
28:13qui avait gravement blessé deux personnes à coups de hachoir
28:15devant les anciens locaux de la rédaction
28:17s'est ouvert aujourd'hui. Il pensait s'en
28:19prendre à des journalistes de l'hebdomadaire
28:21satirique, mais celui-ci avait déjà déménagé
28:23cet après-midi à la Barse
28:25pakistanais quasi trentenaires à demander pardon
28:27aux victimes et à leurs familles.
28:29Selon Donald Trump, le Canada devrait
28:31fusionner avec les Etats-Unis.
28:33Le futur président américain s'exprimait
28:35après l'annonce de la démission de Justin Trudeau.
28:37Le premier ministre canadien au pouvoir
28:39depuis 9 ans était sous pression
28:41depuis le mois de décembre. Il continuera
28:43d'assurer ses fonctions jusqu'à la
28:45nomination de son successeur.
28:47Et puis une tempête particulièrement
28:49intense en ce moment aux Etats-Unis.
28:51Elle a balayé le centre du pays et se dirige
28:53vers la côte est. Au moins 5 personnes
28:55sont mortes à ce stade. Une grosse quantité
28:57de neige est tombée sur Washington
28:59et elle commence à arriver sur New York.
29:01Des milliers de vols ont été annulés et plus
29:03de 300 000 personnes sont privées d'électricité.
29:07France Info
29:0920h21, Les Informés
29:11Agathe Lambray,
29:13Jean-Rémi Baudot. Aurélie Herbemont
29:15avec Jean-Rémi Baudot ce soir.
29:17Les Informés, on revient
29:19avec Alexandra Schwarzbrot de Libération
29:21Corinne Laïc de l'Opinion
29:23Patrice Moyon de West France
29:25et Stéphane Zumsteg d'Ipsos.
29:27Aurélie, on va aborder
29:29ce troisième sujet qui est le sujet du
29:31budget. Alors ça paraît loin mais
29:33le ministre de l'économie,
29:35le nouveau ministre de l'économie, on rappelle comment il s'appelle ?
29:37Éric Lombard, pour ceux qui ne l'avaient
29:39pas en tête. Il consulte les partis politiques
29:41cette semaine pour espérer aboutir à un budget
29:43de compromis. Vous voyez, Éric Lombard
29:45donc, homme de gauche, a reçu
29:47ce midi les dirigeants du
29:49parti socialiste. Olivier Faure, le patron du
29:51PS, Boris Vallaud, chef de file
29:53des députés et Patrick Cannaire,
29:55son homologue du Sénat. Le ministre
29:57leur avait tendu la main en espérant
29:59des discussions fécondes avec la gauche.
30:01À la sortie de l'entretien, Olivier Faure
30:03souhaite aussi que ce dialogue
30:05soit fructueux.
30:07C'était un rendez-vous que nous espérons utile
30:09mais nous avons rappelé
30:11qu'ils étaient nos priorités,
30:13nos engagements et que nous n'étions
30:15pas prêts à nous vendre.
30:17Et que s'il n'y avait pas
30:19de concessions qui étaient
30:21remarquables pour les françaises
30:23et les français, nous étions prêts
30:25à nouveau à prendre
30:27nos responsabilités, y compris par la censure.
30:29La menace de la censure
30:31est toujours là, histoire de maintenir
30:33la pression sur le gouvernement. Mais il
30:35semble y avoir eu du positif dans
30:37ce rendez-vous, puisque selon le sénateur
30:39Patrick Cannaire, il y a eu dans ce rendez-vous
30:41une proposition du gouvernement de
30:43modification, d'évolution
30:45de la réforme des retraites, sans qu'on ait
30:47vraiment de détails à ce stade.
30:49Ce qui n'a pas empêché que tout juste
30:51sortie de Bercy, l'EPS est droit
30:53à de nouvelles réprimandes signées.
30:55Jean-Luc Mélenchon, le leader insoumis,
30:57assure sur X que LFI ne sera pas
30:59concerné par le plat de lentilles
31:01servi à Olivier Faure.
31:03Est-ce qu'un accord de non-censure
31:05est, à votre avis, possible
31:07avec le PS sur le budget ?
31:09Question piège.
31:11C'est une vraie question piège.
31:13A priori, comme ça, sur le papier, on ne voit pas bien
31:15pourquoi, en reprenant
31:17les mêmes effets,
31:19les mêmes causes, plutôt, le projet
31:21de budget,
31:23ça aboutirait d'une façon différente,
31:25c'est-à-dire sans censure.
31:27C'est bien pour ça qu'on voit
31:29que le nouveau ministre de l'Economie essaye
31:31vraiment d'ouvrir
31:33un petit peu la porte vers la gauche.
31:35C'est-à-dire que cette fois, le gouvernement
31:37Berroux a décidé de ne pas se mettre dans la main
31:39de Marine Le Pen. On y revient toujours,
31:41Marine Le Pen,
31:43et comme l'était Michel Barnier,
31:45on a vu qu'il était vraiment
31:47sous le...
31:49qu'il dépendait totalement
31:51de ce qu'il voulait ou de ce qu'il ne voulait pas.
31:53D'ailleurs, ce matin, Eric Lombard, le ministre de l'Economie,
31:55je répète son nom comme ça, tout le monde l'a en tête,
31:57sur France Inter, il était assez clair, d'ailleurs,
31:59à la question, quid des lignes rouges
32:01du RN ? Il dit, bon non.
32:03Non, là, apparemment,
32:05ils veulent se défaire des lignes rouges,
32:07tous, et apparemment,
32:09l'ambiance est au compromis.
32:11Il y a une envie de compromis.
32:13Est-ce que cette envie va aboutir ?
32:15Là, c'est autre chose, parce qu'on ne voit pas
32:17très bien, quand même, parce que
32:19même s'ils ne parlent plus de lignes rouges,
32:21elles existent toujours. Alors, c'est vrai
32:23que vous l'avez évoqué, par exemple, sur la réforme
32:25des retraites, apparemment, le gouvernement
32:27serait prêt à faire,
32:29à bouger un peu sur tout ce qui
32:31est pénibilité.
32:33Et donc, ça, et c'est vrai que ça,
32:35c'était quelque chose qui était réclamé
32:37par la gauche. Est-ce que ça suffira
32:39à assouplir ? Apparemment,
32:41ils demanderaient 10 milliards de moins d'économies.
32:43Est-ce que ça suffira
32:45à alléger un petit peu
32:47l'addition ?
32:49Après, tout va dépendre.
32:51Les consultations vont durer
32:53toute la semaine. On va voir
32:55comment sortent les uns et les autres. Pour l'instant,
32:57les socialistes ont remis sur la
32:59table ceux sur lesquels ils voulaient
33:01voir des avancées, c'est-à-dire le pouvoir d'achat,
33:03les services
33:05publics, et puis, je ne sais plus,
33:07j'ai oublié le troisième, mais...
33:09Et je crois que c'est peut-être les retraites.
33:11C'est peut-être les retraites.
33:13Les services publics et l'éducation.
33:15Parce que là, les 4000 postes,
33:17ils ne veulent pas en entendre parler.
33:19Allez, si je pose la même question, est-ce qu'un accord de non-censure
33:21est possible avec le PS, les uns, les autres ?
33:23Corine Lay, question piège.
33:25Tout dépend du prix qu'on veut y mettre. C'est une question
33:27d'argent, tout simplement.
33:29Quand Olivier Faure nous dit que le PS n'est pas prêt
33:31à se vendre, c'est faux. Il est en train
33:33de faire monter les enchères.
33:35On connaît le prix.
33:37Éric Lombard, ce matin, a commencé à dire
33:39ce qu'il allait se passer. D'abord, il a desserré l'étau
33:41au niveau de l'ambition de réduction du déficit
33:43de la retraite. En disant, on va être
33:45entre...
33:47autour de 5,4 ou 5,5
33:49et pas à 5. C'était déjà plus 5.
33:51Parce que même Antoine Armand,
33:53le prédécesseur d'Éric Lombard,
33:55avait dit que ça serait autour de 5.
33:57Donc l'étau se desserre à ce niveau-là.
33:59Il n'a plus que 50 milliards à trouver
34:01et non plus 60.
34:03C'est déjà pas mal.
34:05Deuxième chose, il a ouvert une brèche au niveau du montant
34:07du taux de la taxe
34:09sur les revenus des valeurs mobilières,
34:11ce qu'on appelle la flat tax,
34:13qui est actuellement de 30%.
34:15En disant que la moyenne de la fourchette européenne
34:17c'était entre 30 et 35%.
34:19Donc il laisse entendre qu'on pourrait monter jusqu'à 35%.
34:21C'est une demande du Modem.
34:23C'est une demande du PS.
34:25Et la troisième chose, c'est qu'il a ouvert une porte,
34:27peut-être même plus qu'une porte, sur la réforme des retraites.
34:29Une porte-fenêtre.
34:31Il a ouvert une porte-fenêtre.
34:33Si elle cherchait l'image...
34:35Et là,
34:37on peut imaginer toutes sortes de solutions techniques.
34:39Mais, moi, mon sentiment,
34:41c'est que pour éviter de remettre en cause
34:43le totem de cette réforme
34:45qui est l'âge de 64 ans,
34:47on peut le maintenir,
34:49mais faire en sorte qu'il y ait
34:51de moins en moins de personnes qui soient obligées
34:53de travailler jusqu'à 64 ans,
34:55alors que, d'ores et déjà, la réforme actuelle
34:57permet à 40%
34:59de l'effectif des salariés
35:01de ne pas travailler jusqu'à 64 ans.
35:03Stéphane Sosteg.
35:05Oui, moi, ça me paraît possible, parce qu'on voit bien que le temps a changé.
35:07La situation est moins bloquée qu'elle ne l'était
35:09juste avant Noël. Rappelez-vous les propos de François Bayrou.
35:11On peut parler de la réforme des retraites,
35:13on peut reprendre sans suspendre
35:15des choses qui ne voulaient rien dire
35:17et qui avaient quand même le don d'agacer les leaders
35:19du Parti Socialiste.
35:21Mais c'est possible à une condition,
35:23comme vous venez de dire aussi,
35:25le terme d'Olivier Faure est intéressant,
35:27il faut des concessions remarquables.
35:29Tout est dit, parce que le PS
35:31a pris un risque énorme avec ce bouger.
35:33Ça peut être totalement payant
35:35pour lui, évidemment.
35:37De toute façon, il a envie d'avoir
35:39cet accord de non-agression
35:41ou de non-censure,
35:43mais il y a le problème de l'électorat du PS,
35:45parce qu'on dit très souvent que la gauche,
35:47et on a raison de le dire, que les parties de gauche sont divisées.
35:49Mais ce n'est pas le cas des gens qui votent à gauche.
35:51Il y a une différence fondamentale entre un électeur de la France insoumise,
35:53un électeur écologiste ou un électeur socialiste.
35:55Les électeurs socialistes,
35:57les gens qui sont les sympathisants du PS,
35:59ça leur allait parfaitement que le PS
36:01ait voté la censure du gouvernement Barnier.
36:03Ils sont dans l'opposition et ils vivent
36:05dans cette nostalgie du temps où la gauche gagnait
36:07et veulent que la gauche soit au pouvoir.
36:09Cette nostalgie, ça peut être de la gauche plurielle,
36:11de l'union de la gauche, je ne sais pas.
36:13Il n'y a pas de problème Jean-Luc Mélenchon ou France insoumise
36:15quand on vote socialiste.
36:17Quel est l'enjeu pour le PS pour faire passer
36:19ce deal auprès de son électorat ?
36:21C'est d'avoir des trophées, d'avoir des victoires.
36:23Ces fameuses concessions remarquables,
36:25je pense qu'il faudra aller loin.
36:27Vous disiez qu'il faisait monter les enchères.
36:29Ce n'est pas juste avec quelques arrangements fiscaux pour faire
36:31payer plus d'impôts aux grandes entreprises
36:33qui ont des méga-profits
36:35que ça passera.
36:37Il faut vraiment quelque chose de tangible,
36:39un trophée,
36:41pour montrer à son électorat.
36:43Tout à l'heure Aurélie à la radio, vous aviez à 18h30
36:45la porte-parole du gouvernement.
36:47Qu'est-ce que vous pensez sur ces possibles
36:49concessions remarquables ?
36:51Sophie Primat a dit que ça ne pouvait pas être
36:53une suspension.
36:55Déjà ça, on met de côté, c'est impossible.
36:57Budgetairement, ce n'est pas gérable.
36:59Les retraites sont quand même un des principaux moteurs
37:01de nos déficits publics.
37:03Mais effectivement, on peut travailler sur la pénibilité,
37:05sur les carrières longues,
37:07sur les carrières hachées des femmes.
37:09Mais il y a beaucoup de sis, moi j'ai trouvé,
37:11dans ce qu'elle disait ce soir.
37:13Si les partis politiques nous font des propositions,
37:15si les partenaires sociaux sont d'accord,
37:17si ça ne coûte pas trop d'argent, parce qu'il ne faut pas
37:19remettre en cause l'équilibre
37:21budgétaire du système des retraites,
37:23qui peut être quand même le léger problème,
37:25puisqu'on sait très bien que la mesure d'âge
37:27à 64 ans, c'est ça qui est le plus efficace
37:29pour renflouer les caisses de retraite
37:31et pour payer les pensions.
37:33Donc, il y a un équilibre à trouver,
37:35mais ce qui est sûr, c'est que pour reprendre
37:37la formule de Jean-Luc Mélenchon sur le plat de lentilles,
37:39il faut que le plat de lentilles soit
37:41sacrément appétissant
37:43pour que les socialistes
37:45ne donnent pas le sentiment à leurs électeurs
37:47de s'être couché, d'avoir plié devant
37:49le gouvernement de François Bayrou. Il faut qu'ils puissent
37:51afficher une victoire politique,
37:53pour dire à leurs électeurs, voilà,
37:55sur les retraites, il y a la méthode des insoumis
37:57qui est non à tout, on censure, on refuse
37:59de discuter, et il y a nous, qui ne promettons
38:01pas le grand soir, pas la révolution,
38:03mais des petits pas, et vous avez donc
38:05gagné ça dans notre bras de fer avec le gouvernement.
38:07Mais il faut que le plat de lentilles soit
38:09avec un petit peu de foie gras.
38:11C'est quoi le mieux pour agrémenter un plat de lentilles ?
38:13Des saucisses !
38:15Je ne sais pas si c'est le point.
38:17Patrice, voyons mine de rien,
38:19on cherchait 60 milliards, maintenant c'est 50.
38:21Vous en pensez quoi de tout ce débat-là ?
38:23En fait,
38:25Éric Lombard est
38:27face à un double défi,
38:29c'est avancer
38:31sur la question du déficit, parce que de toute façon
38:33la France est
38:35face aux injonctions de la commission
38:37européenne, donc elle doit faire
38:39un effort, et ne pas casser
38:41le moteur de la croissance. Et attention,
38:43ne pas se méprendre, parce que, comme l'a rappelé
38:45Éric Lombard ce matin au micro de France Inter,
38:47les retraites représentent déjà
38:4914% de la richesse nationale.
38:51Lui, il propose que les partenaires sociaux
38:53travaillent, trouvent des concessions,
38:55mais ça va être dans un cadre
38:57budgétaire constant. Il ne s'agit surtout
38:59pas, pour lui,
39:01d'ouvrir le cordon
39:03de la bourse. Et Éric Lombard,
39:05en tant qu'ancien directeur de la Caisse des dépôts,
39:07il connaît très bien le sujet, puisque c'est la Caisse des dépôts
39:09qui a géré le fonds de réserve
39:11des retraites, et dans un livre qu'il avait
39:13publié, il s'en prenait notamment
39:15aux politiques de droite et de gauche, qui avaient
39:17vidé le fonds de réserve
39:19des retraites qui avait été mis en place par
39:21Lionel Jospin, et qui devait permettre
39:23justement d'encaisser les moments un peu plus
39:25difficiles. Politiquement,
39:27c'est l'homme de la situation,
39:29Éric Lombard, ministre de l'économie, un homme
39:31de gauche qui envoie des signaux vers
39:33l'EPS, les écologistes. Quand même, ce matin,
39:35il a répété, encore une fois, alors on cite encore
39:37cette interview, mais c'est vrai qu'elle donne la tonalité.
39:39Il a répété que quand il était à la tête de la Caisse
39:41des dépôts, il était là pour faire de la
39:43transition écologique. Il a même dit, comme
39:45dit l'insoumis Éric Coquerel,
39:47la bifurcation écologique, comme s'il reprenait
39:49ses mots. Ça fait rigoler
39:51Aurélie, mais l'idée, c'est quand même qu'il envoie
39:53des signaux qui sont... Là, on est sur un...
39:55Je sais pas...
39:57C'est même plus un phare dans la campagne,
39:59au bord de la mer. C'est vraiment des signaux qui sont très
40:01puissants. — Oui, mais le profil-là,
40:03on verra ce que donnera...
40:05Ses compétences et son aisance,
40:07notamment à l'Assemblée nationale, mais
40:09le profil est plutôt... Bon, on entend souvent
40:11dire que sur les questions régaliennes, il faut des politiques.
40:13Oui, peut-être à l'intérieur, peut-être
40:15au ministère de la Justice, mais c'est pas la première fois
40:17qu'il y a... Alors, je vais pas dire un technocrate, c'est pas vrai,
40:19mais quelqu'un qui a un profil plus technique, qui prend
40:21Bercy. Il y a eu des gens comme Francis Maire, Edmond Alphandéry,
40:23Xavier Breton, il y en a eu plein.
40:25Ça, c'est quelque chose... Sur les questions économiques,
40:27les Français sont assez favorables, finalement. Enfin,
40:29ne sont pas hostiles au fait que la personne
40:31qui tienne Bercy ne soit pas
40:33un politique ou une politique qui a
40:3510, 20 ou 30 ans de carrière
40:37derrière lui. Ça, c'est très clair.
40:39Malgré tout, on a beau parler du PS,
40:41des éventuelles
40:43concessions du gouvernement, j'observe quand même que
40:45c'est un budget de droite,
40:47très clairement de droite, qui est totalement assumé.
40:49On parle maintenant de donner
40:51la priorité absolue à la baisse des dépenses
40:53publiques, et en aucun cas de toucher
40:55à la fiscalité. On en revient quand même au budget
40:57traditionnellement de droite, avec une opération
40:59de communication qui était massive aujourd'hui.
41:01On va toucher à la fiscalité parce que les mesures Barnier
41:03seront reproduites.
41:05L'idée, c'est que les classes moyennes ne seront pas...
41:07Il ne dit pas de nouvelles impôts, il dit juste qu'il faudrait que les gens qui doivent payer des impôts en payent.
41:09Tout ça, c'est un écran de fumée.
41:11Il va reprendre
41:13les mesures du budget
41:15Barnier. Il va reprendre, évidemment, celles qui
41:17concernent les entreprises et les plus hauts revenus.
41:19Le vrai sujet, les mesures qui concernent
41:21les particuliers, elles étaient
41:23dans le budget de la sécurité
41:25sociale. Et ça, on n'en parle pas trop,
41:27mais effectivement, la question se pose
41:29de savoir s'ils vont reprendre
41:31le déremboursement des médicaments
41:33auxquels Michel Barnier avait fini par
41:35renoncer sous la pression du RN.
41:37Mais je trouve qu'il faudra
41:39avoir l'ensemble pour savoir ce qu'ils gardent
41:41comme mesure d'augmentation
41:43de la fiscalité. Est-ce qu'on sait comment
41:45la droite réagit à tout ça ? On n'a peut-être pas encore
41:47trop de réactions, mais le fait de lancer
41:49des signaux vers la gauche,
41:51Aurélie, est-ce qu'on sait comment la droite réagit ?
41:53La droite aura son rendez-vous à
41:55Marseille jeudi matin. Ils ne sont pas
41:57passés en premier. On a commencé par
41:59le MoDem, le parti du Premier ministre,
42:01puis les socialistes, qui sont ceux
42:03qu'il faut absolument décrocher. La droite,
42:05si vous voulez, ils soutiennent
42:07le gouvernement, puisqu'ils
42:09en font partie. Mais si vous dites à Bruno
42:11Retailleau qu'on va lâcher les cordons
42:13de la bourse sur les retraites, il risque
42:15de ne pas trop aimer.
42:17Mais si on lui dit qu'on n'augmente pas les impôts sur les classes moyennes,
42:19ça, pour le coup,
42:21c'est au signe de revendications
42:23de Laurent Wauquiez. Tout sera
42:25en question de dosage. Et Laurent Wauquiez
42:27menace depuis le début.
42:29Oui, on soutient, mais si jamais ça ne nous va pas,
42:31on peut très bien ne plus soutenir. Mais eux, ils font partie
42:33du gouvernement. Et je crois qu'ils sont très contents,
42:35les ministres LR qui sont au gouvernement.
42:37Ils aimeraient bien y rester.
42:39Alexandra Chassebourg, le dernier mot.
42:41Ils sont plutôt bien servis dans ce gouvernement,
42:43et ils n'ont aucune envie de se retrouver
42:45dehors. Et donc, je pense qu'ils feront
42:47tout pour que
42:49ça passe sans
42:51difficulté. Mais c'est vrai
42:53qu'on ne voit pas bien
42:55comment ce gouvernement peut échapper à la censure.
42:57Et on en reparlera, évidemment, notamment jeudi,
42:59quand ce sera le tour de la droite
43:01à Bercy. Allez, dans un instant, on va revenir
43:03sur un bien triste anniversaire.
43:05Ça fait dix ans que
43:07l'attentat contre Charlie Hebdo
43:09a décimé une partie de la rédaction.
43:11On en parle dans un instant. Il est 20h46.
43:13Les informés, on se retrouve après.
43:15Le fil info d'Emmanuel Langlois.
43:17À la veille du début de ces commémorations
43:19de l'attentat contre Charlie Hebdo,
43:21le niveau de la menace terroriste en France
43:23reste élevé. Mais temps garde ce soir.
43:25Bruno Retailleau a, dans un télégramme
43:27envoyé au préfet, le ministre de l'Intérieur
43:29leur demande de renforcer
43:31les mesures de vigilance à l'occasion
43:33des grands rassemblements.
43:35Éric Lombard lui consulte. Après le modem,
43:37ce matin, le ministre de l'Économie a reçu
43:39à la mi-journée le Parti Socialiste, en vue
43:41de la préparation du budget de l'État
43:43pour cette année, dans un entretien
43:45aux échos, le président du COR,
43:47le conseil d'orientation des retraites,
43:49attire lui la sonnette d'alarme.
43:51Selon lui, le déficit du système
43:53devrait encore se creuser.
43:55Sensation sur le Dakar.
43:57Le tenant du titre, Carlos Sainz,
43:59contraint à l'abandon ce soir, victime
44:01d'un tonneau hier. Le pilote espagnol
44:03en Arabie Saoudite ne pourra pas défendre
44:05son titre. Le quadruple vainqueur
44:07du Rally Raid a dû jeter l'éponge
44:09à la fin de la deuxième étape,
44:11tout à l'heure. Enfin, pas de surprise
44:13pour la Coupe des Vices de tennis. En revanche,
44:15les trois meilleurs Français au classement
44:17ATP, Hugo Imbert, Arthur Fyss et
44:19Giovanni Mpecci Perica, ont été
44:21sélectionnés pour affronter le Brésil
44:23au premier tour. Ce sera début
44:25février à Orléans. Pierre Hugues,
44:27Herbert Cosplette, sept sélections.
44:35Les informés, Aurélie Herbemont,
44:37Jean-Rémi Baudot.
44:41C'est la dernière partie
44:43avec Alexandra Schwarzbrot de Libération.
44:45Corinne Laïc de l'Opinion.
44:47Patrice Moyon de Ouest France.
44:49Et Stéphane Zumsteig d'Ipsos.
44:51Aurélie, demain, cela fera dix ans
44:53que les frères Kouachi ont décimé
44:55la rédaction de Charlie Hebdo.
44:57Oui, le 7 janvier 2015,
44:59deux terroristes attaquaient la rédaction
45:01de Charlie Hebdo, un attentat qui a fait
45:03douze morts, parmi lesquels Kabu,
45:05Charb, Wolinski. Dix ans plus tard,
45:07l'Hebdo satirique assure avoir
45:09toujours envie de rire, notamment
45:11de Dieu, car, écrivent-ils,
45:13si on a envie de rire, c'est qu'on a envie
45:15de vivre. C'est ce qu'ils écrivent, l'équipe de Charlie,
45:17dans ce numéro spécial. Après cet attentat,
45:19il y avait eu celui de Montrouge,
45:21puis de l'hypercachère, et des
45:23manifestations gigantesques,
45:25souvenez-vous, le 11 janvier, pour la liberté
45:27d'expression. A l'unition,
45:29derrière ce slogan, « Je suis Charlie »,
45:31à la veille des commémorations
45:33qui débutent demain, le chef de l'État,
45:35Emmanuel Macron, affirme devant les ambassadeurs
45:37que la lutte contre le terrorisme
45:39est malheureusement toujours d'actualité.
45:41« Nous savons que le terrorisme est un risque
45:43qui demeure prégnant dans nos sociétés,
45:45et
45:47qui implique qu'il n'y ait aucun
45:49relâchement et une vigilance collective.
45:51Il ne faut donc
45:53aucun répit dans la lutte contre le terrorisme. »
45:55« Pas de relâchement »,
45:57exhorte Emmanuel Macron,
45:59alors que la France, on le sait, a été victime du terrorisme
46:01à de multiples reprises
46:03depuis Charlie. « Dix ans
46:05après, est-ce que la France est
46:07toujours Charlie, Stéphane Zoubstègue ? »
46:09« La France est toujours Charlie
46:11dans le sens où les Français, les Françaises
46:13manifestent toujours leur attachement viscéral
46:15au droit de la satire, au droit de la critique
46:17et à la liberté d'expression. Ça,
46:19bien sûr, évidemment. Et il y a eu ce mouvement
46:21d'union nationale à ce moment-là. Évidemment, il ne s'agit pas
46:23d'imaginer les choses, mais si
46:25un événement de ce type devait se reproduire,
46:27on assisterait probablement, très probablement,
46:29au même moment de communion nationale
46:31autour de ce drame.
46:33Ça, c'est juste...
46:35Justement, je vais nuancer
46:37légèrement ces propos. Ça, c'est sur l'esprit...
46:39Ce n'est pas sur l'esprit Charlie, c'est sur ce qu'il s'est passé.
46:41Après, est-ce que les Français partagent l'esprit
46:43Charlie de la caricature,
46:45parfois ? Alors, je ne sais pas quel terme
46:47employer. Ou transière, ou provocatrice,
46:49ou trop provocatrice. Là, on le voit bien,
46:51les choses ne vont pas forcément de soi.
46:53Il y a une part, minoritaire certes, mais une part,
46:55un petit tiers des Français, qui, en général,
46:57se révèlent choqués
46:59quand on critique
47:01ou quand on se moque, de façon,
47:03j'insiste, trop outrancière, c'est le terme qui avait été
47:05employé dans ces enquêtes, de ces orientations
47:07religieuses ou de ces orientations sexuelles.
47:09Donc, tout ça...
47:11Le style Charlie
47:13ne fait pas forcément consensus.
47:15Tout le monde ne trouve pas Charlie Hebdo
47:17formidable. C'est ainsi, c'est comme ça. Même si,
47:19tout le monde, personne ne répond
47:21qu'il faudrait censurer davantage
47:23ou éventuellement, il faudrait fermer
47:25des organes de presse. Bien évidemment,
47:27non. Il y a un attachement à la fois.
47:29Je pense que c'est important. Un attachement
47:31très important à la liberté de dire
47:33ce que l'on veut et de critiquer et de se moquer,
47:35par exemple,
47:37y compris quand les choses vont très loin.
47:39Malgré tout, ça reste, pour une partie des gens, choquant.
47:41Et ce n'est pas forcément une question de croyant
47:43ou pas croyant. Et ce qui était
47:45aussi un élément notoire, c'est qu'il y a
47:47un petit clivage générationnel. Ce sont notamment les plus jeunes
47:49aujourd'hui. Alors, ça veut dire quoi ?
47:51Peut-être une génération plus politiquement correcte
47:53que les gens qui ont 40, 50 ou 60 ans.
47:55Ça peut être ça, mais qui, malgré tout,
47:57manifestent leur réserve par rapport à ce style.
47:59Pour répondre à votre question, sur le style Charlie,
48:01il y a une différence entre l'esprit, on défend Charlie
48:03de ce qui lui est arrivé, et on adhère au style
48:05Charlie Hebdo. Encore une laïque.
48:07Je vais vous répondre en vous disant, un peu
48:09avant l'heure, la une de l'opinion de demain,
48:11c'est justement, liberté d'expression,
48:13le péril jeune. Et effectivement,
48:15on voit bien
48:17que chez les jeunes générations,
48:19alors, si être Charlie, c'est être
48:21contre le terrorisme, chose espérée,
48:23que tout le monde est Charlie de ce point
48:25de vue-là. Mais effectivement, si être Charlie,
48:27c'est défendre des valeurs
48:29d'universalisme, de laïcité,
48:31d'une liberté d'expression
48:33qui va jusqu'à accepter de dire
48:35du mal des religions, de les caricaturer,
48:37de les blasphémer, je pense
48:39que cette compréhension-là
48:41du monde est en recul,
48:43dans le monde
48:45entier déjà, et en France
48:47auprès des jeunes générations.
48:49L'enquête que nous publions demain le montre,
48:51parce qu'il y a quand même, la religion
48:53joue un rôle. Je pense que
48:55la religion est plus importante
48:57dans les jeunes générations aujourd'hui
48:59en France. Il n'y a pas que ça,
49:01mais vous pouvez aussi, par
49:03sympathie, par empathie avec
49:05votre copain de lycée, de collège
49:07qui souffre de ça, adopter
49:09exactement la même
49:11attitude. Et donc, je pense
49:13que cette espèce d'extraordinaire
49:15liberté de ton de Charlie ou d'autre,
49:17elle est relativement
49:19moins acceptée dans la jeune génération
49:21aujourd'hui. Ça veut dire que
49:23les questions de laïcité,
49:25d'universalisme, Patrice Moyon,
49:27vous les sentez, dix ans plus
49:29tard, moins implantées dans la société
49:31française ? Alors, effectivement,
49:33d'abord, il faudrait se mettre d'accord sur ce qu'on entendait
49:35par Je suis Charlie. Moi, je pense que
49:37les grandes manifestations
49:39Je suis Charlie, c'était
49:41défendre aussi les valeurs de la République,
49:43c'est-à-dire liberté, d'égalité,
49:45fraternité, et des valeurs de laïcité.
49:47Donc ça, je pense que
49:49quand on regarde ce qui s'est passé avec
49:51l'antisémitisme
49:53en France ces derniers mois, je pense que
49:55la société française a plutôt bien
49:57résisté, quand même. Mais
49:59la différence par rapport à il y a dix
50:01ans, c'est que la société française s'est quand même polarisée.
50:03Et donc, il y a
50:05un risque
50:07effectivement
50:09d'émiettement, d'ébréchement
50:11de
50:13de la solidarité
50:15qui s'était exprimée à cette occasion-là.
50:17Alexandre H. Brode,
50:19sur cette question de
50:21cette société française qui change,
50:23et qui a changé dans les dix dernières années.
50:25Alors, vous savez qu'on est très proche de Charlie Hebdo
50:27à Libération. On les a
50:29accueillis à deux reprises, et en tout cas, on les a
50:31accueillis après. On a
50:33un de nos journalistes, Philippe Lançon, qui
50:35travaillait aussi pour Charlie Hebdo.
50:37Coco, qui est de Charlie Hebdo,
50:39est aujourd'hui notre caricaturiste.
50:41Et
50:43donc, on a des relations très proches.
50:45On a fait un numéro spécial
50:47qui paraît demain, où on a
50:49organisé une grande table ronde avec notamment
50:51RIS, et aussi la jeune génération de Charlie Hebdo.
50:53Est-ce qu'il est le directeur de Charlie ?
50:55RIS est le directeur de Charlie, et il y a aussi
50:57des jeunes qui sont entrés à Charlie,
50:59notamment Lordossi, qui
51:01participait à cette table ronde avec Philippe Lançon et Coco.
51:03Et on les a interrogés, justement,
51:05là-dessus. Et RIS, alors ce qui est intéressant,
51:07c'est qu'ils vont beaucoup,
51:09en effet, notamment RIS,
51:11ils se baladent beaucoup, beaucoup dans les collèges,
51:13dans les lycées, pour aller parler
51:15avec les jeunes. Et ce qu'il nous disait,
51:17c'est que
51:19il ne sent pas de... Enfin, il parle.
51:21Et ça intéresse.
51:23Ça intéresse. Les jeunes lui posent
51:25des questions. Et ça fait des dialogues
51:27qui sont constructifs, qui sont fructueux.
51:29Parfois, ça coince. Bien sûr, il ne faut pas être
51:31bison-ours.
51:33Souvent, ça coince. Mais malgré tout,
51:35il dit qu'il y a toujours
51:37une forme d'esprit Charlie
51:39en France, et il y a toujours moyen
51:41de le garder.
51:43Et la meilleure preuve, sans doute,
51:45c'est que Charlie Hebdo se porte bien,
51:4710 ans après. C'est-à-dire que ça aurait pu...
51:49Cette tragédie
51:51aurait pu couper totalement.
51:53Charlie Hebdo aurait pu s'effondrer
51:55à la fois financièrement,
51:57mais aussi même mentalement.
51:59Mais l'équipe n'a pensé qu'à une chose
52:01après cette tragédie, c'est reprendre ses crayons.
52:03C'est se remettre au boulot.
52:05Ils se sont remis au boulot.
52:07Et aujourd'hui,
52:09Charlie Hebdo se porte plutôt bien.
52:11Et Charlie Hebdo essaie justement
52:13d'essaimer, de discuter
52:15avec les jeunes, parce qu'ils savent que c'est en effet
52:17exactement ce que disait Corinne.
52:19Il y a cette tendance chez les jeunes
52:21à être beaucoup moins
52:23tolérants que ne l'était peut-être la génération
52:25d'avant. Mais ils bossent là-dessus.
52:27Et ils y croient.
52:29Ils y croient encore. Ils sont confiants.
52:31C'est important.
52:33Les chiffres qu'on a pu donner sur France Info, je crois,
52:35à peu près de mémoire, 20 000 ventes
52:37chaque semaine de Charlie Hebdo en kiosque.
52:39Et quelques 30 000 abonnés
52:41juste pour qu'on ait un ordre
52:43de grandeur. C'est devenu
52:45la question du droit à la caricature,
52:47au blasphème, tout ça, ça reste évidemment
52:49d'actualité. Aurélien,
52:51est-ce que c'est quelque chose de politique ?
52:53Est-ce que les camps,
52:55les différents camps politiques, se positionnent
52:57encore sur ces questions-là ?
52:59Ce qu'on note par exemple, c'est qu'à gauche,
53:01sur le droit à la satire
53:03qu'utilise Charlie Hebdo,
53:05qu'utilise toujours et heureusement Charlie Hebdo
53:07dix ans après,
53:09c'est qu'on voit que, par exemple, les insoumis
53:11souvent reprochent à Charlie Hebdo
53:13d'aller trop loin. Il y a quelques semaines,
53:15il y avait eu des caricatures qui
53:17mettaient en scène l'actualité
53:19autour des viols de Mazan.
53:21Et les dirigeants insoumis
53:23ont réagi de manière extrêmement virulente
53:25vis-à-vis des caricatures
53:27de Charlie Hebdo. Ça veut dire qu'on sort
53:29au-delà de quand ça concerne les religions,
53:31bien sûr. Donc, ce qu'on voit,
53:33c'est que le droit à la satire,
53:35tel qu'il est exercé
53:37par Charlie Hebdo, chez les insoumis, certains
53:39reprochent à Charlie Hebdo de virer
53:41extrême droite. On a cette espèce de débat
53:43où même certaines personnalités
53:45écologies,
53:47je pense à Sandrine Rousseau aussi,
53:49peuvent critiquer sévèrement
53:51la ligne éditoriale de Charlie Hebdo.
53:53Mais parce qu'on ne sait plus prendre
53:55une satire pour ce qu'elle est, ou une caricature pour ce qu'elle est ?
53:57Ça, c'est un peu
53:59la difficulté. Et l'attentat
54:01de Charlie Hebdo montre qu'effectivement,
54:03on peut, ce qui paraît aberrant,
54:05tuer pour un dessin.
54:07Et malheureusement, il y a eu d'autres victimes.
54:09Parce que là, c'était les journalistes de Charlie Hebdo.
54:11Mais il faut penser à Samuel Paty
54:13qui avait montré des caricatures
54:15de Charlie Hebdo qui a été assassiné
54:17dans les Yvelines. Il y a eu Dominique Bernard
54:19aussi, autre enseignant, qui a été
54:21assassiné dans le Nord. Donc, on voit bien
54:23que ce sujet reste prégnant
54:25du droit à la caricature et
54:27de nécessiter d'éduquer les jeunes.
54:29Oui, on peut dessiner et on a le droit
54:31de ne pas trouver ça drôle,
54:33de ne pas trouver ça intéressant, de trouver parfois ça
54:35malvenu. Mais on a le droit
54:37de faire des caricatures en France, a priori.
54:39Merci les informés. On va parler des
54:41unes de demain, évidemment.
54:43On va déflorer un tout petit peu
54:45les unes coréennes laïques. L'opinion demain,
54:47c'est quoi ? Liberté d'expression, le péril jeune.
54:49Le péril jeune, à lire
54:51à la une de l'opinion.
54:53West France, Patrice Moyon, demain.
54:55West France qui revient effectivement sur les attentats de Charlie,
54:57dix ans après, avec notamment un entretien que
54:59lance le procureur qui avait été le visage
55:01des enquêtes.
55:03Et qui sera aussi d'ailleurs
55:05l'invité de France Info
55:07dans la matinale, je pense.
55:09À 8h30, pour être tout à fait précis.
55:11Alexandra, je crois que demain, à la une de
55:13Libé, aussi un numéro spécial.
55:15Et avec un dessin de Coco en une.
55:17Ah ben vous l'avez.
55:19Liberté Charlie.
55:21Voilà, à lire demain
55:23dans Libération. Merci beaucoup Stéphane Zoubstek
55:25pour vos éclairages.
55:27Le directeur du département Opinion d'Ipsos.
55:29Merci les informés. Merci Aurélie.
55:31Je reviens demain ?
55:3318h20 à la radio, votre interview politique
55:35à 18h30. Et on se retrouve évidemment
55:37pour les informés qui reviennent demain matin à 9h
55:39avec Renaud Dely et Salia Braklia.

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