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Tous les jours, les informés débattent de l'actualité, ce mardi autour d'Aurélie Herbemont et Jean-Rémi Baudot.

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00:0020h, 21h, les informés. Aurélie Herbemont, Jean-Rémi Baudot.
00:07Bonsoir à tous, bienvenue dans les informés.
00:09Du soir, votre rendez-vous de débat et de décryptage de l'actualité.
00:12C'est tous les soirs sur France Info, à la radio et sur le canal 27 de la TNT.
00:17Bonsoir Aurélie.
00:18Bonsoir Jean-Rémi, bonsoir à tous.
00:19On parle de quoi ce soir ?
00:20L'Europe peut-elle vraiment se substituer à l'aide américaine en Ukraine ?
00:24C'est en tout cas ce que pousse le Premier ministre,
00:26alors que Volodymyr Zelensky espère ce soir arranger les choses avec Donald Trump.
00:31Le Rassemblement national sait-il sur quels pieds danser face au président américain
00:36après la mensuétude du week-end de post-clash entre Trump et Zelensky ?
00:40Marine Le Pen dénonce aujourd'hui la brutalité de la suspension de l'aide américaine.
00:45Comment riposter face à la guerre commerciale lancée par Donald Trump ?
00:49Les premières hausses de tarifs douaniers sont entrées en vigueur aujourd'hui
00:53pour le Canada, le Mexique et la Chine.
00:55Et puis on terminera cette émission en parlant d'une figure de la Ve République disparue aujourd'hui,
01:00le chiraquien historique Jean-Louis Debré.
01:02Et pour en parler ce soir, nos informés.
01:04Erwann Bénézet, journaliste au service économie du Parisien aujourd'hui en France.
01:10Cédric Lérin, rédacteur en chef à l'Humanité magazine.
01:13Christophe Jacubisin, directeur de la rédaction des Echos.
01:16Et Valérie Lecable, éditorialiste politique au quotidien Le Journal.info.
01:22Merci à tous les quatre d'être là ce soir les informés.
01:24C'est parti !
01:27Aurélie, on commence par ce nouveau débat cet après-midi
01:29sur la situation en Ukraine et la sécurité de l'Europe.
01:33Hier c'était à l'Assemblée, aujourd'hui c'était au Sénat.
01:35Et oui, les sénateurs ont pris le relais alors que la situation a encore évolué
01:40par rapport au débat d'hier.
01:41Dans la nuit, les Etats-Unis ont annoncé suspendre leur aide à l'Ukraine.
01:45Devant les députés, le Premier ministre assure que la France veut réunir
01:49tous les moyens possibles pour compenser le gel de l'aide américaine
01:53et cet après-midi, il était ensuite face aux sénateurs.
01:56Notre responsabilité d'Union européenne, notre responsabilité de pays amis de l'Ukraine,
02:02c'est d'être capable de se substituer le plus rapidement et le plus efficacement possible
02:09aux livraisons américaines de manière que l'Ukraine ne soit pas contrainte de craquer.
02:15Pour nous, c'est un devoir de civilisation que nous avons à remplir.
02:22Selon François Bayrou, l'aide est même déjà en cours d'arrêt avec des trains entiers
02:26chargés d'aides américaines interdits de se rendre à leur destination en Ukraine.
02:30Mais ce soir, Volodymyr Zelensky se dit prêt à arranger les choses avec le président américain.
02:36Quelle est votre lecture de ce qui pourrait être considéré comme un recul
02:40de la part de Volodymyr Zelensky, Cédric Lérin, sur le fait qu'il ait ainsi
02:45peut-être mis un genou à terre cet après-midi à travers les réseaux sociaux ?
02:50Étant donné le coup de pression qu'on a vu ce week-end, ce n'est pas très étonnant.
02:55Comme Trump lui a dit « you don't have the cards », on n'avait pas les cartes.
03:00Évidemment, Donald Trump a quelques cartes en main que n'a pas Volodymyr Zelensky
03:05qui est obligé quelque part de faire un pas en avant parce qu'il est extrêmement dépendant
03:11de l'aide américaine, même si l'aide américaine à court terme,
03:15si elle s'arrête là, n'aura pas forcément d'effet tout de suite,
03:18mais elle peut en avoir à moyen terme.
03:21Et qu'évidemment, le scénario idéal pour Poutine, c'est une guerre qui continue
03:25sans l'aide américaine.
03:26Et donc, l'Ukraine se retrouverait dans une situation militaire extrêmement compliquée
03:30quand bien même l'Union européenne essaierait de compenser,
03:34elle n'arriverait pas à la même hauteur ni à la même efficacité.
03:38Donc forcément, il y a un rapport de force qui s'est engagé.
03:40Volodymyr Zelensky est obligé d'en tenir compte.
03:43Il dit aussi qu'il est prêt à se mettre autour de la table
03:47et d'entamer des négociations, ce qui est aussi une ouverture
03:51pour les discussions diplomatiques, ce qui n'est pas une mauvaise nouvelle.
03:54Ce qu'on comprend, c'est que ça a fait bouger les lignes.
03:56Et pendant que vous parliez, on a cette information de l'agence Reuters.
03:58Donc pour l'instant, on va la prendre encore avec un petit peu de précaution.
04:01Mais selon l'agence Reuters, Donald Trump a informé ses conseillers
04:04qu'il allait annoncer ce soir au Congrès, puisqu'il tient un discours
04:08devant le Congrès américain, la signature de l'accord avec l'Ukraine
04:11sur les terres rares.
04:13Christophe Jacques Kubizine, ça veut dire que finalement,
04:15c'était un coup de pression que Volodymyr Zelensky a retendu la main.
04:19Il a mis un genou à terre et que c'était peut-être ce qu'il fallait faire.
04:21C'est vraiment un genou à terre.
04:22Quand vous lisez le tweet...
04:25Il est assez terrible, en fait, ce tweet.
04:26Il est terrible.
04:27Il se dit prêt à signer l'accord sur les minéraux et la sécurité à tout moment
04:33et sous toute forme qui conviendra à Donald Trump.
04:36On ne peut pas s'aligner davantage.
04:38C'est les deux genoux à terre.
04:40D'abord, je pense que le ressaisissement des Européens a été évidemment nécessaire,
04:45mais on sait très bien qu'il nous faudra du temps pour être en mesure
04:49de remplacer les Américains.
04:50Il nous faudra malheureusement des mois, voire des années,
04:53pour être capable de produire autant d'armements, autant de missiles,
04:56autant d'obus dont ont besoin les Ukrainiens.
04:59Volodymyr Zelensky, malheureusement, il fait le constat pour son pays
05:04que la seule manière de continuer à préserver peut-être une pseudo-indépendance
05:10de l'Ukraine, c'est de faire venir les industriels américains
05:15qui vont être sous le parapluie protecteur de l'administration américaine
05:19et de l'armée américaine, mais pour défendre leurs intérêts
05:22et plus seulement les intérêts des Ukrainiens.
05:24C'est assez terrible de voir cette séquence et de voir qu'une fois de plus,
05:28il y a d'autres exemples pour en parler tout à l'heure,
05:30mais malheureusement, la méthode Trump, pour l'instant, elle fonctionne.
05:34Je suis obligé de le dire.
05:35On va parler évidemment du canal de Panama, puisqu'on a appris
05:38quelques minutes aussi que les Chinois vendaient leurs ports
05:43sur le canal de Panama à Blackrock, le fonds de pension américain.
05:47Donc ce soir, Donald Trump va pouvoir aussi dire,
05:50dans son discours, qu'il a récupéré le canal de Panama.
05:53Si ce soir, Donald Trump annonce effectivement la signature
05:57de cet accord avec l'Ukraine sur la question des minerais,
06:00on comprend que c'est avant un accord plus global sur la sécurité de l'Ukraine
06:05et peut-être vers un accord de paix.
06:07Alors évidemment, je parle avec beaucoup de précaution, Valérie Lecable.
06:10Est-ce que vous imaginez que du côté des Européens,
06:12dans les capitales européennes, on souffle un petit peu ce soir ?
06:15Écoutez, pour compléter ce qui vient d'être dit très justement,
06:19il faut se mettre à la place de Zelensky.
06:22D'abord, les matériels militaires, il faut savoir,
06:25ne sont pas interchangeables comme ça.
06:26Quand vous avez un matériel américain,
06:28vous fonctionnez avec un matériel américain
06:30et les matériels européens ne sont pas les mêmes.
06:32Ça, c'est la première chose.
06:33Et ça, c'est la réalité du terrain d'un pays qui est en guerre depuis trois ans
06:37et qui perd des milliers d'hommes.
06:40Et ça, Zelensky le sait mieux.
06:42Il y a aussi la question du renseignement américain qui est crucial en Ukraine.
06:45Le deuxième sujet, c'est qu'on sait très bien
06:48que tout accord de paix est impossible,
06:50même avec l'envoi de troupes européennes
06:53pour assurer la sécurité d'un cessez-le-feu
06:56sur la partie renseignement.
06:58On ne sait pas faire.
06:59Seuls les Américains savent faire
07:01et seuls les Américains sont capables d'aider les Ukrainiens
07:05à déjouer toute transgression d'un cessez-le-feu
07:09par leurs instruments de renseignement.
07:12Et ça aussi, l'Ukrainien, enfin Zelensky, le sait.
07:18La troisième chose, c'est effectivement ces terres rares.
07:21Depuis le début, on a l'impression que ce n'est pas un sujet pour lui.
07:24C'est-à-dire que vous avez d'un côté un businessman américain
07:27qui veut absolument mettre la main sur les terres rares dans le monde entier
07:30parce qu'il considère que c'est de là que va venir la richesse future de la planète.
07:35Et vous avez en face, mettez-vous à sa place,
07:39quelqu'un qui cherche la paix
07:41parce qu'il a demandé aussi l'interruption,
07:43il a demandé une trêve dans la partie aérienne et maritime de son pays
07:47parce qu'il a besoin de protéger ses hommes, son pays et l'urgence.
07:50Et la dernière chose a été dite,
07:52c'est que l'Europe peut essayer de faire ce qu'elle veut,
07:54elle ne va pas le faire en 24 heures.
07:56C'est extrêmement long d'acheminer des choses.
07:58On en parlera.
07:59Donc cet accord, il en a, je crois, tellement besoin
08:03qu'il met un genou à terre, mais il a de bonnes raisons de le faire.
08:07Ce que Valéry Lecabre est très juste,
08:09ce que Valéry Lecabre dit est très juste, Erwin Benézet,
08:12c'est que la question militaire ukrainienne,
08:15ça n'est pas interchangeable.
08:17Je pense que les mots sont tout à fait justes
08:19et que l'Europe aujourd'hui n'a pas les moyens,
08:21au-delà de la finance qui est en train de se débloquer,
08:23techniques et militaires de compenser.
08:26La première ressource dont aurait besoin l'Europe, c'est le temps.
08:30On va en reparler.
08:31Mais la mise en place d'une Europe de la défense,
08:36si on y arrivait, ou en tout cas de moyens
08:38de pouvoir construire une Europe de la défense,
08:41c'est déconstruire quelque chose
08:44qui est en place depuis 75 ans, il faut le rappeler.
08:47Et donc, post-seconde guerre mondiale.
08:50Et donc, ça ne se fera pas en quelques jours.
08:54Au journal, on a rencontré Éric Lombard ce week-end
08:58pour une interview et il nous rappelait,
09:01il ne parlait pas déjà de l'économie.
09:04Il s'est ensuite exprimé sur vos antennes sur France Info.
09:07Il n'appelait pas ça une économie de guerre,
09:10mais une économie de paix.
09:11Mais il parlait d'un temps long, peut-être plusieurs années.
09:14Et ce temps aujourd'hui, l'Europe, l'Ukraine ne l'a pas.
09:18L'autre point, vous parliez des terres rares.
09:20Avant, on se battait pour du pétrole.
09:23Et aujourd'hui et demain, effectivement,
09:25on risque de se battre pour cette ressource du futur.
09:29Ces 17 éléments, qu'il faut le rappeler,
09:32aujourd'hui sont indispensables à la fabrication
09:35de la plupart des appareils électroniques.
09:37Nos batteries, nos téléphones, nos voitures, nos éoliennes,
09:40les micromoteurs qui sont dans les rétroviseurs
09:43de nos voitures, etc., etc., etc.
09:46Et donc, jusqu'à il y a quelques années,
09:4890% de ces terres rares étaient produites par la Chine.
09:51Aujourd'hui, il y a un ajustement qui est en train de se faire
09:54et ça devient la ressource du futur
09:57qui peut susciter l'appétit de puissances comme les États-Unis.
10:02Et ce qui est assez fascinant, Christophe,
10:04si on fait juste une parenthèse sur ces minerais et ces terres rares,
10:06c'est qu'en fait, l'Ukraine a ces terres,
10:08elle a certains de ces minerais,
10:09mais il faut des millions de dollars,
10:11parfois des dizaines de millions de dollars.
10:13Des milliards même.
10:14Voilà, je vous laisse les chiffres.
10:16Mais pour ne serait-ce que mettre en place ces gisements.
10:20Et donc l'Ukraine, là, ce n'est pas le moment pour elle.
10:22Ce n'est pas le moment pour elle.
10:23Et c'est vrai que les Américains défendent leurs intérêts
10:26et ceux de leurs industriels.
10:28Et pour ajouter par rapport à ce qui a été dit,
10:30c'est vrai aussi que non seulement c'est un enjeu
10:32composant du futur pour la batterie électrique,
10:35pour les semi-conducteurs, pour l'IA,
10:38mais c'est surtout aussi un élément que possèdent les Chinois.
10:41Or, la véritable guerre que mène l'Amérique,
10:45de Donald Trump comme celle de Joe Biden,
10:48c'est le combat contre la Chine.
10:50Et pour ne pas être dans les mains des Chinois dans le futur,
10:54ne pas dépendre de la Chine pour ces ressources-là.
10:56Donc, effectivement, il y a eu l'offensive sur le Groenland,
10:59à un moment donné, on verra jusqu'où ça ira.
11:01Ce n'est pas terminé.
11:02Maintenant, il y a eu effectivement celle sur l'Ukraine,
11:04qui est un autre pays qui dispose de ces ressources,
11:06en partie d'ailleurs.
11:07Mais effectivement, dans des conditions d'extraction
11:09qui sont quand même assez compliquées
11:10et qui demandent beaucoup d'investissement.
11:12Ce qui m'impressionne quand même, c'est la rapidité
11:16avec laquelle Donald Trump est arrivé à ses fins,
11:19sur ce dossier notamment.
11:21C'est la méthode bulldozer quand même.
11:23Vous disiez que ça fonctionne.
11:25Les marchés financiers aujourd'hui étaient en baisse.
11:27Ça secoue quand même tout le monde.
11:29Ce n'est pas pour cette raison-là qu'ils sont en baisse.
11:30Ils sont en baisse parce qu'ils déclenchent une guerre commerciale.
11:32Une guerre commerciale avec des hausses de tarifs très importantes,
11:34vous le savez, 25 %.
11:35Ça fait partie de la méthode, c'est pour ça que je vous le dis.
11:37Du coup, ce que les marchés regardent,
11:38c'est que ça va avoir forcément des conséquences inflationnistes.
11:41Aux États-Unis, on dit que pour les voitures américaines
11:43importées du Mexique et du Canada,
11:45qui sont vraiment les pays producteurs de voitures pour les Américains,
11:47c'est au minimum 4 000 $ de plus par voiture.
11:50Ça ira jusqu'à 10 000 à 15 000 $ sur certains modèles.
11:53Évidemment, ce n'est pas bon pour la croissance américaine
11:55et la croissance mondiale dans son ensemble.
11:57Je vous donnerai la parole dans un instant, Cédric.
12:00Les informés, on se retrouve dans un instant.
12:02On parlera notamment de ce plan massif de l'Union européenne.
12:07800 milliards.
12:08Oui, 800 milliards quand même.
12:09Ce n'est pas une paille.
12:11On y revient dans un instant.
12:12Pour l'heure, il est 20h15.
12:14On est en direct sur France Info et Le Fil Info.
12:16C'est Marine Clete.
12:18Guerre commerciale.
12:19On ne peut plus acter désormais entre les États-Unis
12:21et le reste du monde.
12:22C'est le temps des surenchères après la Chine et le Mexique.
12:25Le Canada affirme répliquer aux 25 % de droits de douane
12:29annoncés par Donald Trump.
12:31Le président américain qui promet ce soir à son tour
12:34de surenchérir à cette réponse.
12:36Les dirigeants arabes réunis au CAIR aujourd'hui pour un sommet.
12:39Ils dessignent les lignes d'un projet pour l'avenir de la bande de Gaza.
12:43Le Hamas a appelé à contrecarrer tout plan de déplacement des Palestiniens.
12:47En France, Gérald Darmanin veut s'inspirer du modèle italien
12:50pour lutter contre le narcotrafic,
12:52distinguer les détenus selon leur dangerosité.
12:55Le futur parquet national anticriminalité
12:58se concentrera ensuite sur le haut du spectre.
13:0017 000 détenus sont liés à la criminalité organisée.
13:04Un immense soulagement cet après-midi
13:06pour les victimes de Notre-Dame de Betharame.
13:08La congrégation qui a longtemps dirigé l'école catholique
13:11a reconnu un peu plus tôt dans la journée
13:13sa responsabilité dans les violences physiques et sexuelles
13:16qui ont eu lieu pendant des années au sein de l'établissement.
13:20Les associations attendent désormais les détails
13:22des mesures des réparations envisagées.
13:25Et puis l'état de santé du pape François est stable ce soir.
13:28Le Vatican indique qu'il n'a pas fait de nouvelles crises respiratoires
13:31dues à sa pneumonie.
13:44Retour sur le plateau des informés
13:46avec Valérie Lecable du journal Point Info,
13:49Cédric Lérin de l'Humanité Magazine,
13:51Erwann Benezet du Parisien Aujourd'hui en France
13:53et Christophe Jacobizine des Echos.
13:55Cédric, je vous ai dit que je vous allais vous laisser la parole.
13:57Je vous ai vu réagir. Allez-y.
14:00C'était juste un petit mot sur la méthode Trump
14:03dont on parle un petit peu froidement.
14:05Mais il s'agit quand même d'un président
14:07qui profite d'un état de faiblesse d'un pays en guerre
14:10pour lui piller ses ressources.
14:12Ça donne un petit aperçu de ce qu'il va faire.
14:16C'est sûr, c'est pour ça que c'est presque inédit
14:18puisqu'avant les rapports de force existaient.
14:20Le pillage des ressources existe depuis longtemps.
14:22Les Etats-Unis en sont un grand spécialiste.
14:24Mais il y avait une espèce de...
14:26Il y avait quelques règles autour de ça.
14:28C'est assumé, là.
14:29Là, les règles sautent complètement.
14:31Et il vient, sans vergogne, piller le pays
14:34qui est à l'instant T et le plus en faiblesse,
14:37sur lequel il y a plus de marge de manœuvre
14:39pour imposer le rapport de force
14:41et avec des ressources qui l'intéressent à l'instant T.
14:43Ce qui donne un petit aperçu
14:45de ce à quoi il faut s'attendre pour les quatre prochaines années.
14:47Valérie Le Cam, c'est assez frais.
14:48On voit bien qu'il y a une démarche générale de Donald Trump.
14:50C'est une démarche de businessman.
14:52On va y venir après.
14:53Mais les trois pays sur les droits de douane
14:55qu'il a sanctionnés immédiatement,
14:57que sont le Canada, le Mexique et la Chine,
15:01sont ses trois premiers partenaires commerciaux.
15:04Pourquoi ? Parce qu'ils considèrent
15:05que ce n'est absolument pas acceptable
15:07d'avoir un déficit par rapport à ces pays-là.
15:10Il veut leur faire rendre gorge.
15:12En fait, l'expression, je pense,
15:13c'est qu'il veut faire rendre gorge Donald Trump.
15:15Il a voulu faire rendre gorge à Volodymyr Zelensky
15:19et il l'a fait extrêmement puissamment,
15:21extrêmement rapidement, extrêmement violemment.
15:23Il veut faire rendre gorge à l'économie canadienne
15:26parce qu'il veut l'annexer.
15:28Il veut faire rendre gorge aux Chinois
15:30parce qu'il les considère trop riches,
15:31trop puissants et qu'il les menace.
15:33Et on est en train de vivre avec ça.
15:35Alors rapidement, vous m'avez posé la question tout à l'heure
15:37sur l'Europe et les 800 milliards
15:39que développe l'Europe par rapport à ça.
15:41C'est considérable.
15:42C'est beaucoup d'argent, 800 milliards.
15:44En même temps, est-ce que ça va faire le film ?
15:47Je voudrais juste qu'on précise
15:49de quoi on parle avec ces 800 milliards, Aurélie.
15:51Oui, alors que le sort de l'Ukraine
15:53est ce soir incertain,
15:54puisque entre la fin de l'aide américaine
15:56et ce soir, cette main tendue
15:58de Volodymyr Zelensky à Donald Trump,
16:00en attendant quand même, l'Europe se prépare
16:02et Ursula von der Leyen,
16:04avant même le sommet consacré
16:06à la défense européenne qui se tiendra jeudi,
16:08elle a présenté ce matin
16:10un plan de 800 milliards d'euros
16:12pour réarmer l'Europe
16:14qui sera donc discuté jeudi
16:16par les chefs d'État et de gouvernement.
16:21L'Europe est prête à assumer ses responsabilités.
16:24Réarmer l'Europe pourrait mobiliser
16:27près de 800 milliards d'euros
16:29de dépenses de défense
16:31pour une Europe sûre et résiliente.
16:34Nous continuerons bien sûr à travailler
16:36en étroite collaboration
16:38avec nos partenaires de l'OTAN.
16:40C'est un moment pour l'Europe
16:42et nous sommes prêts à identifier
16:44nos efforts.
16:46Ce plan vise notamment
16:48à encourager les États membres
16:50à augmenter leurs dépenses de défense
16:52en assouplissant surtout
16:54le mécanisme des 3% de déficit.
16:56Les États pourraient
16:58augmenter de 1,5%
17:00leurs dépenses sur le plan militaire
17:02et ce serait retirer
17:04de ce pacte de stabilité
17:06qui fait qu'on ne doit pas dépasser
17:08un certain seuil de déficit.
17:10Les 800 milliards, c'est dont 650
17:12de dépenses des États
17:14on fermerait les yeux s'ils dépassaient
17:16le pacte de stabilité.
17:18C'est un vrai changement logiciel.
17:20Oui mais c'est quand même un peu triché
17:22les 800 milliards, elle exagère.
17:24C'est 150 milliards qu'elle prend
17:26dans différents pays européens
17:28qu'elle agrège avec éventuellement
17:30la dépense supplémentaire des États.
17:32C'est toujours un petit peu...
17:34On additionne comme ça...
17:36Ce n'est pas son argent,
17:38c'est l'argent des États dont elle parle.
17:40Ce n'est pas juste de dire 800 milliards.
17:42L'histoire de la règle des 1,5%,
17:44ce que vous disiez, il y a là aussi
17:46une vraie bascule dans les règles
17:48budgétaires qui remontent à Maastricht
17:501992. On ne les respecte pas depuis longtemps.
17:52On est déjà à 6%.
17:54Là, ça veut dire qu'on change les méthodes de calcul.
17:56On a l'autorisation de dépasser.
17:58Très concrètement, au jour de 2025
18:00l'objectif pour la France, c'est
18:025,4% de déficit. On pourrait
18:04monter théoriquement jusqu'à
18:06quasiment 7% puisqu'on rajoute
18:081,5%. Si c'est 1,5%
18:10de déficit par rapport aux PIB,
18:12ils sont alloués
18:14à de la défense.
18:16Effectivement, on retrouve une certaine
18:18souplesse. Attention, ce sera
18:20des dépenses dédiées
18:22à la production
18:24de la défense.
18:26C'est un chiffre global.
18:28Il y a par exemple aux 650 milliards
18:30de prêts communs
18:32qui sont aux 27 États membres.
18:34Il y a 400 millions...
18:36400 milliards, pardon,
18:38qui pourraient provenir en partie.
18:40On ne sait pas. Elle n'a pas précisé le montant
18:42de fonds qui sont d'habitude dédiés
18:44à l'aide aux régions.
18:46Il y a comme ça de l'argent.
18:48Il y a un autre point qui est important.
18:50Les 800 milliards, c'est exactement
18:52le même montant
18:54qui avait été alloué
18:56pour le Covid.
18:58C'était le plan Covid. 800 milliards.
19:00C'était la même chose et on avait réussi à mobiliser.
19:02Depuis quelque temps, on se dit que si on a réussi
19:04à mobiliser autant d'argent
19:06face à la pandémie, pourquoi
19:08l'Europe n'arriverait pas à mobiliser de l'argent
19:10pour sa défense et pour défendre l'Ukraine.
19:12Il y a de nombreuses différences.
19:14On y reviendra. Ce n'est pas du tout la même chose.
19:16Ça va être plus compliqué
19:18de se réunir
19:20autour d'une cause qui n'est pas
19:22complètement commune. Ce n'était pas la même chose
19:24que le Covid. À quelques
19:26années de différence, on refait un plan
19:28de 800 milliards d'euros.
19:30C'est vrai que c'est une avancée et que c'est un changement.
19:32Regardez-moi face à la violence de Donald Trump.
19:34Elle fait un peu gentillette Ursula von der Leyen.
19:36Pourquoi ? Parce que ce n'est pas
19:38les 27 pays de l'Union européenne
19:40qui vont augmenter leurs dépenses de défense.
19:42Tous les pays ne sont pas concernés.
19:44Il y a un espèce de noyau dur
19:46dont on peut parler qui sont la France
19:48et le Royaume-Uni qui sont les deux grandes puissances.
19:50Qui n'est plus dans l'Union européenne.
19:52Ça ne concerne pas tout le monde la défense européenne.
19:54Il y a l'Allemagne qui dépense beaucoup d'argent.
19:56Beaucoup plus que nous, même encore, pour sa défense.
19:58Vous savez très bien qu'ils ne l'utilisent pas
20:00leur défense. Donc il faut quand même
20:02qu'on définisse les objectifs.
20:04Il faut quand même qu'on montre en quoi on va être
20:06opérationnel avec cet argent. Que ça ne va pas durer
20:0810 ans pour finalement
20:10sortir des matériels qui serviront
20:12ou qui ne serviront pas. On peut
20:14rajouter l'Italie, l'Espagne et la Finlande
20:16qui sont un peu le noyau dur des pays
20:18qui sont concernés. Mais on a
20:20l'impression, si vous voulez, qu'on nous donne des chiffres
20:22sans avoir d'objectif précis.
20:24Sans savoir où on veut aller.
20:26Sans parler des troupes.
20:28Les troupes européennes vont aller
20:30oui ou non aider les
20:32Ukrainiens sur place pour garantir
20:34le cessez-le-feu qu'ils
20:36veulent et qu'ils exigent.
20:38Je trouve que ça peut
20:40faire beaucoup, 800 milliards.
20:42Pour vous, c'est que de la com.
20:44Elle annonce
20:46l'enveloppe et je dis
20:48il n'y a pas d'enveloppe.
20:50Si les Etats investissent, on va un peu les aider
20:52en prenant des fonds qui n'ont pas été dépensés
20:54pendant le Covid sur les plans
20:56régionaux, mais il n'y a pas de plan européen.
20:58Je me tourne vers Cédric Clarin pour savoir si lui
21:00a reçu la Wunderland.
21:02Ce serait une grosse surprise.
21:04Effectivement, c'est
21:06un gros coup de com.
21:08Mais qui vient au bout d'un processus
21:10où ça sent la panique, tout ça.
21:12Tout ça n'a pas été préparé
21:14depuis longtemps.
21:16On sait depuis longtemps que l'OTAN
21:18n'est pas éternel
21:20ni forcément souhaitable pour la défense européenne.
21:22D'ailleurs, Macron disait en
21:242019 qu'il était en état de mort cérébrale.
21:26Ce n'est pas une grande surprise qu'il faille que l'Europe
21:28s'organise différemment.
21:30Ce n'est pas une énorme surprise
21:32non plus que Donald Trump arrive au pouvoir.
21:34Il y a beaucoup de choses qui n'ont pas été anticipées.
21:36Une fois qu'on a fait ce constat, qu'est-ce qu'on fait ?
21:38Ça nous amène aujourd'hui à avoir
21:40un peu la panique et on peut constater
21:42qu'il y a beaucoup de fonds
21:44qui sont annoncés.
21:46Vous avez cité le fonds des régions.
21:48C'est le fonds d'aide aux régions défavorisées.
21:50On va quand même prendre de l'argent qui servait
21:52aujourd'hui à aider des régions défavorisées
21:54pour la défense.
21:56Ce qui pose quand même plein de questions.
21:58Les 3% qui ont été
22:00un corset pour
22:02toutes les politiques depuis
22:0430 ans,
22:06pour toutes les politiques sociales, ça explose tout d'un coup.
22:08Non pas dans un processus
22:10concerté et discuté, mais
22:12un peu n'importe comment.
22:14Quand il s'agit de dépenser pour les dépenses
22:16militaires, ça saute
22:18assez vite, ce qui peut être
22:20un peu choquant.
22:22On a l'impression que si on vous écoute, il ne faut rien faire.
22:24Absolument pas.
22:26Qu'on n'a pas de solution à proposer.
22:28Qu'est-ce que fait l'Europe ?
22:30Quels sont les objectifs ?
22:32Les 800 milliards vont servir à quoi ? On n'en sait rien.
22:34Là, c'est 800 milliards annoncés.
22:36Comme le dit Christophe, c'est un peu de la poube de
22:38Père Limpopin, parce qu'il y a 150 milliards de prêts.
22:40Le reste, on ne sait pas trop ce que c'est. Mais c'est pour faire quoi ?
22:42Pour s'armer comment ? De manière
22:44état par état, ce qui est une des orientations
22:46politiques qui est défendable,
22:48qui est peut-être même souhaitable.
22:50Il n'y a pas d'armée européenne, pour l'instant,
22:52c'est état par état.
22:54Honnêtement, est-ce que là,
22:56on n'est pas en train de faire un débat qui n'a pas de sens ?
22:58Une menace claire et immédiate.
23:00Est-ce que c'est un débat qui n'a pas de sens ?
23:02On a une guerre à nos portes.
23:04On a notre bouclier américain qui est en train de dire
23:06« Salut les gars, on s'en va ».
23:08À quel moment, vous ne dites pas
23:10qu'il y a peut-être une nécessité ?
23:12Ce qu'on nous a présenté aujourd'hui, c'est de la poudre de Père Limpopin.
23:14Il n'y a rien. Il n'y a pas de plan européen.
23:16Il n'y a pas d'argent européen.
23:18Moi, si j'ai bien écouté Aurélie,
23:20elle a dit que c'était avant le sommet de jeudi.
23:22Elle encourage les États à dépenser davantage.
23:24Nous, on est quand même déjà à 5,4 % de déficit.
23:26On nous encourage à aller à 7. Je ne suis même pas sûr
23:28qu'on nous autorise, que les marchés nous autorisent d'ailleurs
23:30à dépenser autant d'argent.
23:32Peut-être que l'Europe rajoutera,
23:34complètera nos investissements
23:36dans la défense avec des fonds européens.
23:38Je ne dis pas qu'il ne faut pas le faire, mais pas comme ça.
23:40Peut-être qu'il faut faire un noyau du euro européen.
23:42Vu que les Anglais étaient les premiers
23:44à venir avec nous,
23:46il y a une dizaine de jours,
23:48pour dire qu'ils enverraient éventuellement des soldats en Ukraine,
23:50il faut faire les choses avec des gens
23:52qui ont envie de le faire.
23:54C'est le cas du Royaume-Uni.
23:56En fait, on a un parallèle.
23:58On a un Premier ministre à l'Assemblée nationale
24:00hier et au Sénat aujourd'hui,
24:02qui est très volontaire, qui parle de l'Europe,
24:04qui dit que c'est la solution.
24:06Et nous sommes forts.
24:08C'est vrai qu'on est plus forts que les Russes.
24:10On est plus forts en société.
24:12On est plus forts en hommes, en PIB,
24:14en armée, en tout.
24:16Mais la seule difficulté,
24:18c'est qu'on est beaucoup trop nombreux
24:20et eux, ils sont tous seuls.
24:22Et en plus, on est heureusement des démocraties
24:24qui prennent du temps à se mettre d'accord.
24:26Ce que dit Christophe, je suis tout à fait d'accord.
24:28Il faudrait créer un noyau dur des sept pays
24:30que j'ai cités, qui sont concernés
24:32et qui sont capables de s'investir dans la défense.
24:34On n'y arrivera jamais à 27.
24:36Hier soir, on a appris qu'on perdait
24:38un pays qui coupait le...
24:40Vous croyez qu'on a le temps de créer une nouvelle institution ?
24:42Non, ce n'est pas une institution.
24:44Ça fait des années qu'on travaille ensemble
24:46dans l'Europe de la défense.
24:48C'est un peu le cas.
24:50On est au début du début du début, certes,
24:52et ça fait des années qu'on savait que...
24:54Il n'y a plus le temps d'être au début du début.
24:56Il faut bien commencer quelque part.
24:58Le noyau dur, on a eu
25:00un sommet extraordinaire
25:02dimanche au Royaume-Uni.
25:04Symboliquement, ce n'est pas rien.
25:06Vous disiez tout à l'heure
25:08qu'on apparaît gentillet
25:10par rapport à Donald Trump.
25:12Mais aujourd'hui, tout le monde apparaît
25:14gentillet par rapport à Donald Trump.
25:16La seule manière de ne pas apparaître gentillet
25:18par rapport à Donald Trump, c'est de faire du Donald Trump.
25:20Est-ce que l'Europe a envie de faire du Donald Trump ?
25:22Certainement pas.
25:24Effectivement, il faut s'y prendre autrement.
25:26Mais il ne connaît que le rapport de force à Donald Trump.
25:28Si vous vous écrasez, ça ne marche pas.
25:30Oui, mais on ne va pas rentrer dans une course à l'échalote.
25:32Une course à l'armement
25:34sans but, sans méthode, etc.
25:36Ce n'est pas non plus un objectif
25:38parce que tout ça va avoir des conséquences.
25:40Si à terme, les 800 milliards sont...
25:42Vous ne pouvez pas dire il y a 3 minutes
25:44qu'on ne s'est pas suffisamment organisé
25:46et là dire qu'on ne peut pas être dans une course à l'armement.
25:48Si on s'organise avant, il y a un débat politique
25:50sur de quoi on a besoin pour se défendre en Europe.
25:52Quelle est la vraie menace claire et immédiate
25:54dont parle Ursula von der Leyen ?
25:56On ne sait pas.
25:58Si ils attaquent les Pays-Baltes,
26:00qu'est-ce qu'on fait ?
26:02Déjà, ils ont attaqué l'Ukraine.
26:04Depuis 3 ans, il n'y a aucune initiative diplomatique
26:06d'ampleur de l'Union Européenne pour empêcher
26:08cette situation-là.
26:10Est-ce que ce n'est pas ça, une des grandes questions
26:12qui est posée aujourd'hui, pour empêcher Vladimir Poutine
26:14qui lui parle de sécurité collective, etc.
26:16Pourquoi ne pas aller
26:18d'être aussi fort diplomatiquement
26:20qu'on l'est dans la course à l'armement ?
26:22La course à l'armement, ça mène souvent
26:24à des catastrophes économiques et sociales.
26:26Ça ne peut pas être une réponse unique.
26:28D'abord, on a l'arme atomique, heureusement.
26:30Merci au général de Gaulle.
26:32On a quand même une capacité de dissuasion,
26:34les Anglais et nous, par rapport à la Russie.
26:36L'arme ultime peut quand même dissuader
26:38l'ennemi de nous attaquer.
26:40Donc, heureusement, parce que sans ça,
26:42je ne vois pas trop quelle voie
26:44on aurait en Europe sur ce sujet.
26:46C'est déjà pas mal.
26:48Il y a des interrogations
26:50sur les 800 milliards d'euros.
26:52Ces 800 milliards dans le plan Covid,
26:54ils ont été en partie utilisés,
26:56mais il y a eu un plan qui a été mis en place
26:58et qui n'a pas fonctionné.
27:00Pourquoi il ne fonctionnerait pas ?
27:02On ne parle pas du tout des mêmes choses.
27:04Vous êtes très en forme ce soir, les enfants,
27:06mais ça fait plaisir.
27:08Néanmoins, il est 20h30 et à 20h30,
27:10vous le savez, sur France Info,
27:12c'est l'heure du journal.
27:14...
27:16Et à 20h30, bonsoir, Benjamin Recouvreur.
27:18Bonsoir à tous. Emmanuel Macron
27:20maintient la ligne avec Volodymyr Zelensky
27:22et Donald Trump. Le président français
27:24a échangé depuis hier soir avec les deux hommes.
27:26C'est lui par ailleurs la volonté
27:28de Volodymyr Zelensky de réengager
27:30le dialogue avec son homologue américain.
27:32Aujourd'hui, le président ukrainien
27:34a proposé une trêve en mer et dans les airs
27:36et se dit prêt à s'engager dans des discussions
27:38pour une paix durable sous l'égide
27:40de Donald Trump. Alors que le président
27:42américain a imposé des droits de douane
27:44de 25% sur les produits canadiens
27:46et mexicains, le Premier ministre canadien
27:48Justin Trudeau dénonce ce soir une décision stupide
27:50qui vit, selon lui, à faire chuter
27:52l'économie de son pays. Il a annoncé
27:54des représailles. Donald Trump promet lui
27:56d'en remettre une couche en cas de riposte.
27:58Manuel Valls demande
28:00un plan de reconstruction pour la Réunion
28:02après le passage du cyclone Garance qui a fait
28:04cinq morts et d'importants dégâts.
28:06Le ministre des Outre-mer se rendra sur place
28:08jeudi et vendredi. Il assure que la procédure
28:10de reconnaissance de l'état de catastrophe
28:12naturelle a été enclenchée en urgence.
28:14Des dizaines de foyers restent
28:16privés d'eau et d'électricité sur l'île.
28:18Les femmes, toujours moins bien payées
28:20que les hommes, gagnent en moyenne
28:2214,2% de moins
28:24à temps de travail égal dans le secteur privé
28:26selon les chiffres de l'INSEE.
28:28L'écart s'est tout de même réduit d'un tiers en 30 ans
28:30et la dynamique s'accélère depuis 2019.
28:32Et puis, ça a commencé à être
28:34long, les mots de Fabrice Amedeo.
28:36Ce soir, le skipper français a franchi
28:38la ligne d'arrivée du Vendée Globe après
28:40114 jours en mer. Un mois et demi
28:42après le vainqueur Charlie Dalin, il sera
28:44probablement le dernier classé du Tour du Monde
28:46à la voile. Il reste derrière lui le Belge
28:48Denis van den Berghe qui devrait
28:50arriver hors délai.
28:52France Info
28:5420h, 21h, Les Informés
28:56Aurélie Herbemont,
28:58Jean-Rémi Baudot.
29:00La suite des Informés en direct sur France Info
29:02à la radio et à la télévision avec ce soir
29:04Christophe Jacubizine, directeur de la rédaction
29:06des Echos, Erwann Benézet,
29:08journaliste au service économie du
29:10Parisien, aujourd'hui en France, Cédric Clérin,
29:12rédacteur en chef de l'Humanité Magazine
29:14et Valérie Lecable, éditorialiste
29:16politique au quotidien, le journal
29:18Info. On va en parler juste
29:20avant de l'Ukraine, de la question
29:22ukrainienne, de la stratégie de Donald Trump
29:24et de la manière dont il tordait le bras à
29:26ses interlocuteurs. On va juste faire une petite parenthèse
29:28politique, Aurélie, parce que
29:30dans ce contexte,
29:32avec hier soir
29:34Donald Trump qui annonce
29:36qu'il retire son
29:38aide militaire,
29:40suspend son aide militaire à l'Ukraine,
29:42Marine Le Pen a changé de ton aujourd'hui.
29:44Marine Le Pen est sortie de son indulgence
29:46à l'avis du président américain. Ce week-end,
29:48souvenez-vous, elle n'avait pas vertement
29:50critiqué l'attitude de Donald Trump
29:52face à Volo de Dimir Zelensky,
29:54à rebours du reste de la classe politique
29:56française depuis le clash dans le bureau Oval.
29:58Mais dans le Figaro, aujourd'hui,
30:00Marine Le Pen dénonce la brutalité
30:02du président américain,
30:04pas à propos de ce face-à-face donc, mais
30:06au sujet de la suspension de cette aide
30:08américaine à l'Ukraine. Je considère que
30:10la brutalité de cette décision est
30:12condamnable, estime la triple candidate
30:14à la présidentielle, qui estime que Donald
30:16Trump aurait dû laisser un délai raisonnable
30:18à l'Ukraine pour se retourner. Alors moi, je comprends pas
30:20très bien. C'est-à-dire qu'hier, à l'Assemblée,
30:22elle laisse entendre que la brutalité
30:24finalement est un moyen
30:26d'arriver à ses fins. Et là, aujourd'hui, dans le Figaro,
30:28elle dit non, non, la brutalité, c'est pas bien.
30:30Valérie Le Cap, comment est-ce que vous comprenez ce changement de
30:32pied du Rassemblement national ? Marine Le Pen,
30:34son objectif, c'est quand même d'être élue présidente
30:36de la République française.
30:38Donc, elle s'est peut-être rendue compte
30:40qu'elle était à contre-courant totale
30:42de deux choses, pour moi. Un, de l'opinion
30:44publique, quand même. Parce que vous avez vu
30:46le sondage qui est sorti dans le Figaro ce week-end
30:48et qui a permis
30:50à Emmanuel Macron et à d'ailleurs
30:52François Bayrou de remonter dans
30:54les sondages sur leur attitude sur la scène
30:56internationale. Apparemment,
30:58il y aurait dans l'opinion une volonté de soutien
31:00à l'Ukraine. Alors, pas jusqu'à aller
31:02envoyer des troupes françaises, etc.
31:04Mais, à minima, une sympathie et
31:06une empathie vis-à-vis du sujet.
31:08Donc, c'est embêtant pour elle
31:10d'être à contre-courant de ça.
31:12Et la deuxième chose, c'est que
31:14quand on est présidente de la République d'un pays, sur des
31:16sujets régaliens de ce type,
31:18c'est juste carton rouge.
31:20C'est-à-dire qu'on ne peut pas sortir
31:22totalement des clous. Il faut bien
31:24être compatible
31:26sur la scène internationale,
31:28avec des interlocuteurs européens
31:30et ne jamais aller trop loin.
31:32Une Georgia Melanie, elle parle pas
31:34comme parle Marine Le Pen, même si elle aime bien
31:36Donald Trump et qu'elle essaie de le rencontrer.
31:38Donc, je pense qu'elle souffle un peu
31:40le chaud et le froid, c'est un peu son habitude.
31:42Mais, dans son
31:44processus de normalisation,
31:46elle avait brisé un tabou,
31:48un peu fort, je pense. Et donc,
31:50ça me paraît pas idiot
31:52de sa part de revenir un peu plus dans le rang aujourd'hui.
31:54Donc, l'idée, c'est de ne
31:56pas avoir l'air d'apparaître
31:58comme trop pro-Trump.
32:00Christophe-Jacques Bézine ? Moi, je suis
32:02totalement d'accord avec ce qu'a dit Valérie. Je pense que c'est vraiment...
32:04Il fallait corriger le tir.
32:06Il fallait corriger ce qu'elle avait dit la veille, qui était
32:08objectivement trop pro-Trump
32:10et de facto
32:12Poutine, puisque maintenant, elles sont alliées, tous les deux.
32:14Et pour les Français, les Français
32:16ont compris qu'on n'avait plus le parapluie américain
32:18et que donc, on était maintenant face à Poutine.
32:20Et que l'avancée de Poutine, on ne sait pas jusqu'où
32:22elle ira. Et donc, pour
32:24quelqu'un qui, effectivement, n'a que
32:26une obsession, c'est de devenir président de la République.
32:28Et tout à l'heure, on a parlé de l'arme atomique.
32:30Et donc, de détenir le
32:32bouton nucléaire, il faut
32:34qu'elle rassure les Français pour leur dire
32:36qu'elle les protégerait aussi des Russes
32:38dont on a longtemps pensé
32:40qu'elle était proche. Elle avait été à un moment donné,
32:42vous le savez, financée, faute
32:44de banquiers français, par
32:46des banquiers russes. Et donc,
32:48et puis dans son discours,
32:50aussi, elle avait une forme de
32:52bienveillance à l'égard...
32:54Et elle refuse d'ailleurs... Vous avez vu que ce week-end,
32:56elle a aussi refusé... Elle n'a pas compris
32:58que l'Europe se mobilise en disant que ce n'était pas le rôle
33:00de l'Europe et que l'Europe n'avait aucune légitimité
33:02à le faire. Donc, il fallait qu'elle corrige le tir.
33:04Je pense que c'est... Voilà. Elle a voulu
33:06compenser. – Elle a une relation ambivalente avec
33:08Donald Trump, quand même, Marine Le Pen. Et le
33:10Rassemblement National, d'une manière générale. – Oui, oui,
33:12complètement. Parce que quand Donald
33:14Trump arrive à la Maison-Blanche la première fois,
33:16il y a une fascination du Rassemblement National
33:18parce qu'ils ont des positionnements idéologiques
33:20assez proches. Souvenez-vous, Marine Le Pen, pendant
33:22sa campagne à la présidentielle, avant
33:24que Donald Trump entre officiellement à la
33:26Maison-Blanche, elle avait fait le siège de la Trump Tower
33:28en espérant le croiser. Bon,
33:30elle n'avait pas vu Donald Trump, donc ça avait un petit peu
33:32refroidi les ardeurs
33:34du Rassemblement National vis-à-vis du président
33:36américain. Sauf que depuis, il y a
33:38eu l'assaut du Capitole. Et ça, ça a marqué
33:40une vraie rupture
33:42pour le Rassemblement National,
33:44tout à sa stratégie de notabilisation,
33:46de respectabilisation
33:48pour accéder au pouvoir en France.
33:50Là, ils ont dit non, là, Trump, ça va un petit peu loin.
33:52Sauf que Donald Trump, provenant à la Maison-Blanche,
33:54on voit que l'ERN
33:56ne sait pas trop sur quel pied danser. Il y a
33:58à la fois un peu d'admiration
34:00et en même temps, ils ne veulent pas
34:02trop trop s'en rapprocher. Par exemple,
34:04pour l'investiture de Donald Trump, on a vu qu'il y a
34:06des autres partis politiques d'extrême-droite,
34:08par exemple, Reconquête
34:10d'Éric Zemmour ou Mario Maréchal,
34:12qui se sont précipités à l'investiture
34:14parce qu'ils voulaient être là-bas. Qu'ils l'ont fait savoir
34:16pour être à l'investiture de Trump. L'ERN
34:18a envoyé une délégation, mais c'est
34:20ni Jordan Bardella, ni Marine Le Pen
34:22qui y sont allés. C'était Louis Alliot, exactement,
34:24le maire de Perpignan qui y est allé.
34:26Ils ont un peu
34:28une espèce de relation
34:30un peu ambivalente, parce que dans
34:32l'opinion française, il n'y a pas eu de sondage
34:34récemment sur Donald Trump,
34:36mais il y en avait eu juste avant
34:38l'investiture du président américain
34:40et deux tiers des Français
34:42n'étaient pas du tout convaincus par la personnalité
34:44de Donald Trump. Donc Marine Le Pen, c'est aussi
34:46ça qu'elle voit. Ce n'est pas forcément super
34:48porteur dans l'électorat français
34:50de s'afficher pro-Trump.
34:52Il y a eu plusieurs étapes
34:54dans ses réactions, et où on voit
34:56qu'effectivement, il n'y a pas de colonne
34:58vertébrale vis-à-vis
35:00de ses fascinations pour des hommes forts,
35:02que ce soit Poutine ou Donald Trump.
35:04Dès ce week-end,
35:06dès samedi, elle disait que
35:08c'est un non-sujet,
35:10il y a cette violence.
35:12C'est tout à fait normal.
35:14Là, oui, ça se fait
35:16au vu et au su de tout le monde,
35:18mais c'est toujours comme ça.
35:20Et puis ensuite, il y a eu
35:22encore à l'Assemblée nationale,
35:24où elle a essayé d'en mettre un petit peu une couche.
35:26Puis finalement, il y a ce qui est vu aujourd'hui
35:28comme une reculade, parce qu'elle
35:30se rend compte que
35:32ça ne correspond pas effectivement
35:34à l'opinion publique, qui a quand même été
35:36le 28 février, profondément
35:38choquée par ce qu'elle voyait.
35:40On a un peu l'impression, je vais
35:42citer Jules Romain, qui disait que
35:44être dans le vent, c'est avoir le destin d'une feuille morte.
35:46Et là, elle s'est peut-être rendue compte
35:48qu'être trop dans
35:50un certain courant d'air, elle risquait
35:52d'y perdre des plumes.
35:54Parce que le zigzag du RN, il est quand même
35:56assez fascinant. Prenez la semaine dernière,
35:58Bardella, qui va à Washington.
36:00C'était la semaine dernière, oui.
36:02Il veut participer
36:04à ce moment-là, en tant que représentant européen
36:06d'un groupe politique, Les Patriotes.
36:08Il veut participer à cette grande conférence
36:10des conservateurs
36:12américains, le CIPAC.
36:14Et manque de bol,
36:16Bannon fait un signe qui semble être
36:18un signe nazi. C'est pas comme s'il découvrait
36:20que les gens qui étaient autour de la
36:22table et sur la tribune
36:24étaient tous des enfants de cœur.
36:26Et donc, il dit, ah non, je n'y vais plus.
36:28C'est pas bizarre, c'est juste
36:30une hypocrisie absolue.
36:32Je ne suis pas d'accord sur le fait qu'ils ont une colonne vertébrale.
36:34On sait que Marine Le Pen...
36:36Justement, je pense qu'il disait qu'ils n'avaient pas de colonne vertébrale.
36:38Oui, mais moi, je pense qu'ils en ont une.
36:40Je pense qu'ils en ont une.
36:42Et qu'après, il y a l'adaptabilité,
36:44qu'a décrit très bien Valéry,
36:46avec Vladimir Poutine.
36:48C'est, je fais des pieds et des mains pour le rencontrer,
36:50je lui serre la main, je fais un beau
36:52tract à 2 millions d'exemplaires à distribuer
36:54partout, paf, guerre en Ukraine, hop,
36:56on rapatrie les tracts et tous à la poubelle,
36:58ni vu ni connu, je ne le connais pas, je ne l'ai jamais vu.
37:00Trump, c'est la même chose.
37:02Donc, les accointances idéologiques et politiques,
37:04elles sont réelles. Après, il y a l'acceptabilité,
37:06effectivement, dans l'opinion publique française.
37:08Et Steve Bannon vient au Congrès
37:10du Front National il y a quelques années,
37:12il le connaît par cœur, c'est l'idéologue de l'extrême-droite
37:14mondiale, il le connaît très bien.
37:16Donc, Jordan Bardella vient,
37:18ni vu ni connu, pour l'opinion
37:20française, je vais dans un truc dont on ne va pas trop parler,
37:22et personne ne va dire toutes les horreurs
37:24qui vont être débitées pendant une après-midi, personne ne le verra.
37:26Manque de bol, paf, ça passe le mur du son.
37:28Donc là, il faut qu'il s'en détache, mais c'est
37:30d'une hypocrisie absolue, il ne s'aperçoit pas, évidemment,
37:32sur le moment que Steve Bannon n'est pas quelqu'un de fréquentable.
37:34Une colonne vertébrale, c'est aligner
37:36le fond et la forme.
37:38Oui, mais c'est la contradiction avec ce qui est acceptable dans l'opinion publique.
37:40Le but, c'est ça, c'est d'être président de la République française.
37:42On ne peut pas être président de la République française
37:44quand on fait des meetings avec Steve Bannon qui fait le sein de la République.
37:46Ce que je trouve passionnant dans ce qui est en train de se passer,
37:48et ça va peut-être bouleverser les choses aussi chez nous,
37:50c'est que l'arrivée
37:52de Trump
37:54dans cette espèce
37:56d'énorme bousculade
37:58mondiale va peut-être
38:00gêner le Rassemblement national,
38:02justement, parce que ça
38:04entrave cette normalisation, c'est-à-dire
38:06qu'ils sont en permanence obligés de se
38:08positionner dans des situations
38:10où, naturellement, ils sont proches
38:12et où, par rapport
38:14à l'opinion française, qui effectivement
38:16faisait raison de rappeler les deux tiers, je pense qu'il y a un vrai
38:18choc en France par rapport à
38:20cette situation. C'est un choc important,
38:22c'est un choc violent. Les Américains sont
38:24nos alliés depuis toujours,
38:26ils nous ont fait les deux guerres
38:28mondiales pour nous,
38:30et il y a un vrai choc, une espèce de sidération,
38:32d'incompréhension, et Marine Le Pen
38:34va être obligée de s'adapter à ça
38:36et c'est contre sa nature
38:38profonde,
38:40en vérité, et contre ses intuitions.
38:42Donc elle va faire des erreurs.
38:44Allez, choc politique et choc économique,
38:46choc douanier, si je peux m'exprimer ainsi.
38:48Les tarifs douaniers qui entrent en vigueur
38:50aujourd'hui sur les produits américains
38:52et canadiens qui entrent...
38:54Mexicains, pardonnez-moi.
38:56Mexicains et chinois aussi. Voilà, on récapitule.
38:58Donc c'est les Etats-Unis qui mettent
39:00des droits de douane sur les produits mexicains,
39:02chinois et canadiens.
39:04Je vais y arriver.
39:06C'est dans le désordre du business,
39:08mais peu importe. En tout cas,
39:10d'une certaine manière, Donald Trump
39:12fait ce qu'il avait dit.
39:14Donald Trump avait prévenu, il avait laissé un petit délai
39:16d'un mois aux Canadiens
39:18et aux Mexicains, mais depuis ce matin,
39:20il y a bien 25% de hausse des tarifs douaniers
39:22sur ces produits qui entrent aux Etats-Unis,
39:2420% de droits de douane additionnels
39:26sur les produits chinois également.
39:28Riposte immédiate du Premier ministre
39:30canadien, Justin Trudeau.
39:34Nous devrions maintenant travailler ensemble
39:36pour assurer une prospérité
39:38encore plus grande
39:40aux Nord-Américains,
39:42dans un monde très incertain
39:44et plein de défis.
39:46Je n'ai pas l'habitude d'être d'accord
39:48avec le Wall Street Journal,
39:50mais Donald, il souligne que même si
39:52vous êtes un homme très intelligent,
39:54c'est une chose très stupide à faire.
39:56Nous, deux amis qui se battent,
39:58c'est exactement ce que nos adversaires
40:00du monde entier veulent voir.
40:02Et forcément, action, réaction,
40:04le Canada réplique,
40:06avec 25% de droits de douane
40:08sur certains produits américains,
40:10Mexico promet une riposte douanière
40:12et non douanière, sans en dire plus
40:14à ce stade, et Pékin rehausse
40:16de 10 à 15% les taxes
40:18sur des produits agricoles.
40:20C'est ce que nous voulons voir.
40:22C'est ce que nous voulons voir.
40:2415% les taxes sur des produits agricoles
40:26américains, comme le poulet ou le soja,
40:28une ambiance de guerre commerciale
40:30qui inquiète les marchés.
40:32La Bourse de Paris et les autres Bourses européennes
40:34ont clôturé en baisse ce soir.
40:36Très concrètement, quel impact
40:38va avoir cette guerre des tarifs douaniers ?
40:40Votre question peut s'adresser
40:42à l'impact que cela aura sur
40:44les pays importateurs
40:46aux États-Unis
40:48ou sur le sol américain.
40:50Commençons par le sol américain.
40:52On se demande
40:54si Trump y a pensé
40:56ou pas, ou s'il s'en fiche complètement.
40:58Mais le premier effet, c'est que cela risque d'avoir un effet inflationniste.
41:00À partir du moment
41:02où les produits qui rentrent sur le sol américain
41:04coûtent plus cher
41:06quand ils sont achetés par les entreprises américaines,
41:08parce que ce sont les entreprises américaines qui vont acheter
41:10ces produits, et sans doute à moins que
41:12les pays où les
41:14marques exportatrices
41:16baissent leurs prix, ce sont ces entreprises-là
41:18américaines qui vont payer ce surcoût.
41:20Qu'est-ce qu'ils vont faire ? Soit ils décident de renier leurs marges,
41:22soit ils décident d'impacter sur les prix
41:24de ces produits qu'ils vendent sur le sol américain.
41:26Donc il y aura un premier
41:28gros effet inflationniste, pas immédiat,
41:30mais qui va se faire ressentir
41:32dans au moins les mois à venir.
41:34Je pense que c'est immédiat.
41:36Beaucoup de voitures achetées par les Américains sont produites
41:38au Mexique et au Canada. D'abord parce qu'il n'y a pas la main-d'œuvre
41:40aux États-Unis pour produire les voitures,
41:42et que même si on décidait de transférer les usines
41:44aux États-Unis,
41:46on ne pourrait pas le faire parce qu'il n'y a pas les ressources,
41:48il n'y a pas les employés. En plus,
41:50Trump bloque l'immigration,
41:52donc il n'y aura pas les ouvriers
41:54pour fabriquer les voitures. Donc déjà, ces voitures
41:56vont continuer à être produites au Mexique et au Canada,
41:58et elles vont coûter 25% plus cher.
42:00C'est directement le consommateur américain. Ça a été calculé
42:02au minimum 4 000 $ de plus
42:04par voiture, c'est à peu près 4 000 €,
42:06et ça va aller jusqu'à 15 000 €
42:08sur les pick-up
42:10qu'adorent les Américains.
42:12Du jour au lendemain, il va y avoir 25%
42:14de hausse du tarif des voitures.
42:16La plupart des voitures chez les Américains sont fabriquées
42:18une grande partie au Mexique et au Canada.
42:20Tout ça est exact,
42:22mais ça va dépendre
42:24du phénomène de relocalisation
42:26qui va se produire.
42:28Pas forcément. Il y a
42:30un industriel chinois
42:32de semi-conducteurs qui a annoncé aujourd'hui
42:34un investissement de 100 milliards
42:36de dollars
42:38aux États-Unis. Il y a Apple
42:40qui ne va pas trier une partie de sa production.
42:42Les constructeurs nous disent que ça va
42:44prendre des années pour refaire une usine aux États-Unis.
42:46C'est ce qu'il dit.
42:48Vous n'avez pas de taxes si vous venez
42:50produire chez nous.
42:52L'objectif de Donald Trump
42:54c'est quoi ?
42:56Une fois de plus, c'est de faire rendre gorge
42:58à l'économie canadienne.
43:00C'est ce que Justin Trudeau a évoqué
43:02aujourd'hui, c'est-à-dire que la situation canadienne
43:04est très mauvaise et que
43:06ces 25% vont leur
43:08coûter très cher.
43:10Qui va fléchir le premier ?
43:12Les États-Unis qui sont concernés, Canada et Mexique.
43:14Où est-ce que c'est les États-Unis ?
43:16C'est la première question à se poser.
43:18Et la deuxième, c'est que sur le long terme,
43:20ça peut quand même faire revenir de la production supplémentaire
43:22aux États-Unis.
43:24On va poser la question dans un instant, dans une minute.
43:26Le temps de laisser le fil info.
43:28Tout de suite, le fil info de Marine Clatilet, 20h46.
43:30Donald Trump
43:32en discours devant le Congrès des États-Unis
43:34cette nuit. C'est la première fois depuis le début
43:36de son second mandat. Une prise de parole
43:38très attendue après ces annonces en cascade.
43:40Parmi elles, le gel de l'aide
43:42militaire américaine à Kiev. En réponse,
43:44Volodymyr Zelensky lui tend la main et le stylo.
43:46Il se dit prêt à signer immédiatement
43:48l'accord sur les exploitations
43:50de ces minerais par les États-Unis.
43:52Pendant ce temps, l'Europe se réarme.
43:54L'Allemagne annonce ce soir un investissement
43:56sans précédent pour ses armées.
43:58La Commission européenne avance
44:00800 milliards d'euros pour une défense
44:02européenne, montant justifié par un
44:04danger clair et immédiat, selon la présidente
44:06von der Leyen.
44:08Une écologue du Val d'Oise sera jugée
44:10pour viol sur plus de 100 patientes
44:12des femmes âgées de 18 à 52 ans
44:14qui ont subi les violences sexuelles
44:16lors d'examens. L'homme exercait
44:18à Daumont, c'est au nord de Paris.
44:20Deux offres de reprise ont été déposées
44:22pour la fonderie de Bretagne. L'une d'elles
44:24est très complète, se réjouit la direction.
44:26Elles seront toutes deux détaillées demain.
44:28Fin janvier, l'entreprise a été placée
44:30en redressement judiciaire après avoir perdu
44:32son principal client, Renaud.
44:34Et puis enfin, ça fourmille dans les jambes
44:36et dans les tribunes. Coup d'envoi du huitième
44:38de finale allée de la Ligue des champions de football
44:40entre Dortmund et Lille, c'est dans
44:42un petit quart d'heure. Autre affiche ce soir
44:44duel à Madrid entre L'Oréal
44:46et l'Atletico.
44:48France Info
44:52Les informés, Aurélie Herbemont
44:54et Jean-Rémi Baudot
44:56Allez, c'est la dernière partie
44:58des informes avec Christophe Jacubizine, des Echos
45:00et Erwann Benezet du Parisien Aujourd'hui en France
45:02Cédric Clérin de l'Humanité
45:04et Valérie Lecap du journal
45:06.info. On parlait des conséquences
45:08commerciales de cette guerre
45:10des tarifs douaniers
45:12ça va s'arrêter où ?
45:14Les prochains sur la liste, c'est qui ? C'est les Européens ?
45:16C'est nous, l'Europe. Avril,
45:18on va avoir aussi nos 25% de droits
45:20de douane.
45:22En plus, on ne sait même pas si ça va
45:24passer. En fait, on ne sait même pas parce qu'il
45:26a ciblé certains secteurs.
45:28Assez aluminium pour commencer.
45:30Sauf qu'en plus, ils considèrent
45:32que notre TVA est
45:34un droit de douane. Parce que les produits américains
45:36qui rentrent sur le territoire européen payent la TVA.
45:38Il n'a pas compris ce que c'était la TVA.
45:40En fait, c'est une taxe à la valeur ajoutée
45:42et que les produits européens payent aussi
45:44la TVA. Il considère que c'est une taxe.
45:46On ne sait même pas si ça va pas doubler
45:48les droits de douane que les Américains
45:50vont nous imposer pour se venger.
45:5225% ou 20% de droits de douane
45:54plus 20% de TVA
45:56récupérés sur les Européens.
45:58Est-ce que l'Europe va riposter ?
46:00Que doit faire l'Europe ?
46:02Il y a plusieurs écoles, y compris chez les économistes.
46:04Il y en a qui nous disent, quand on les
46:06interroge, qu'il ne faut rien faire.
46:08La raison, c'est que si
46:10nous-mêmes, on applique des droits
46:12de douane, alors on risque
46:14d'en appliquer comme en 2018, parce que c'était déjà
46:16arrivé, on l'avait fait sur le bonbon,
46:18les jeans, etc.
46:20C'était un petit peu ciblé. Ça n'avait pas forcément
46:22de conséquences très importantes pour les
46:24Etats-Unis, en tout cas moindres que
46:26les droits de douane
46:28pour les produits européens.
46:30Mais quand même, on risque
46:32d'avoir les mêmes conséquences,
46:34c'est-à-dire inflation. Quand on interroge
46:36Éric Lombard sur ce sujet-là,
46:38le ministre de l'Économie,
46:40ce week-end, il dit, il a cette
46:42phrase, il dit, je préfère encore
46:44qu'il y ait perdant-perdant que
46:46les Etats-Unis gagnants et l'Europe perdante.
46:48Et donc, dans ces cas-là, il vaut mieux
46:50riposter, montrer qu'on ne se laisse pas faire
46:52et mettre...
46:54Ça veut dire qu'il a redit
46:56pour parler à Davidson la prochaine.
46:58Il faut quand même dire, ça a été évoqué,
47:00mais il y a l'impact économique pour les uns et pour
47:02les autres. Les premières études au niveau
47:04mondial montrent que l'Europe ne serait peut-être
47:06pas la plus grande perdante, c'est plutôt la Chine
47:08et les Etats-Unis qui seraient les plus
47:10grands perdants. Mais il y a un objectif politique derrière
47:12Donald Trump, le businessman. On l'a dit tout à l'heure,
47:14il fait du business, mais il a aussi un objectif politique.
47:16C'est aussi la relocalisation.
47:18Christophe disait qu'il y aurait des problèmes de main-d'œuvre. C'est vrai.
47:20Il peut y avoir un rééquilibrage à l'intérieur
47:22des Etats-Unis. Et d'ailleurs,
47:24Joe Biden n'est jamais revenu sur
47:26les droits de douane qu'avait mis en place
47:28Donald Trump à l'époque.
47:30Donc, il y a une certaine efficacité politique
47:32qui répond aussi à une demande politique,
47:34à une question qui est posée à tout le monde
47:36depuis 30 ans, c'est
47:38les délocalisations, la désindustrialisation
47:40et les capacités de production. Tous les pays
47:42de l'Occident, entre guillemets,
47:44ont perdu de grosses capacités de production.
47:46Ça a des conséquences politiques qui doivent
47:48aussi nous interroger en France.
47:50Néanmoins, Donald Trump s'est fait élire sur
47:52le prix des œufs, sur
47:54ce battre pour le pouvoir d'achat.
47:56C'est pour ça qu'il va y avoir une course de vitesse,
47:58des politiques économiques.
48:00Ce qui est intéressant,
48:02c'est ce que font les Chinois, justement.
48:04Parce que les Chinois, ils ont riposté,
48:06mais ils ont ciblé uniquement
48:08sur les produits agricoles.
48:10Et pourquoi ils font ça ? Parce qu'ils savent très bien
48:12que ça ennuie considérablement Donald Trump,
48:14qui a les grands fermiers américains
48:16dans son électorat proche et qui les a
48:18bien traités depuis le début.
48:20Donc ça, c'est assez malin.
48:22Et en même temps, ils disent
48:24mais on va relocaliser chez vous,
48:26parce que c'est eux qui ont le plus besoin des Etats-Unis.
48:28Et du coup, on voit bien
48:30qu'il va y avoir une riposte graduée.
48:32Moi, je pense que c'est ça.
48:34C'est difficile de se mettre totalement à dos les Etats-Unis,
48:36mais il faut le trouver là où ça fait mal.
48:38Un, quand même, les œufs.
48:40Le chef d'Activision veut nous parler des œufs.
48:42Pourquoi les œufs sont chez les Etats-Unis ? Parce qu'ils refusent
48:44de vacciner leurs poules qui ont la grippe aviaire
48:46parce que les antibac ont pris le pouvoir.
48:48C'est pour cela qu'il y a une flambée du prix des œufs aux Etats-Unis.
48:50Un chiffre sur l'impact
48:52de ces droits de douane.
48:54Il a été calculé que ça aurait sur
48:56un an, pour un ménage moyen américain,
48:58un effet inflationniste autour
49:00de 1 200 dollars.
49:02Et encore, ça c'est
49:04l'américain moyen. Les Américains plus modestes
49:06ont tendance à plus acheter des biens
49:08que des services. Les biens sont
49:10plus importés et donc
49:12ils seraient encore plus impactés.
49:14C'est peut-être quand même la question de se poser
49:16est-ce que Donald Trump ne se tire pas une balle dans le pied ?
49:18Allez, on va terminer cette émission en parlant
49:20d'un homme qui nous a quitté aujourd'hui.
49:22Il s'appelait Jean-Louis Debré.
49:24Il s'est éteint à l'âge de 80 ans.
49:26Et oui, ce fidèle parmi les fidèles
49:28de Jacques Chirac, qui a été ministre de l'Intérieur,
49:30président de l'Assemblée,
49:32puis président du Conseil constitutionnel.
49:34Ça c'était de 2007 à 2016.
49:36La classe politique française, dans son
49:38ensemble, lui a rendu hommage.
49:40Cet après-midi, l'Assemblée a observé
49:42une minute de silence. Yael Brown-Pivet,
49:44l'actuel locataire du perchoir
49:46du Palais Bourbon, a salué sa mémoire.
49:50C'est cependant à l'Assemblée,
49:52ici même,
49:54depuis ce même perchoir,
49:56que Jean-Louis Debré aura connu, selon ses mots,
49:58cinq ans de bonheur
50:00absolu.
50:02Président malicieux,
50:04Jean-Louis Debré était surtout un président
50:06rigoureux,
50:08amoureux de cette institution
50:10dont il fut l'élève et l'architecte.
50:12Sur Marianne, sur la République,
50:14le président Jean-Louis Debré citait
50:16souvent ce mot d'Ernest Renan.
50:18La République
50:20est le rêve d'un avenir partagé.
50:22Mais ces derniers temps,
50:24il a jeté un avertissement
50:26inquiet.
50:28Il faut faire en sorte
50:30que la République ne meure pas.
50:32Le Premier ministre, de son côté,
50:34a souligné la profondeur de l'engagement
50:36de Jean-Louis Debré.
50:38Et le président de la République, Emmanuel Macron,
50:40était un homme de droit et de droiture.
50:42C'est une figure, la Ve République, qui s'en va
50:44quand même avec la mort de Jean-Louis Debré.
50:46Oui, complètement. On l'a toujours
50:48connu là. Et c'est surtout une personnalité
50:50qui était atypique, en fait.
50:52C'était quelqu'un qui était
50:54libre d'esprit, qui disait
50:56ce qu'il pensait véritablement, qui était drôle.
50:58Il avait un enthousiasme
51:00de vie
51:02franchement assez à nul autre pareil,
51:04je trouve, parce que sur les dernières
51:06années, quand il avait un peu moins
51:08de travail, ça a été raconté, toute sa carrière,
51:10sa proximité avec Chirac, etc.
51:12Le fait qu'il était tellement opposé à
51:14Balladur, qu'il a dit, je vais perdre,
51:16et Chirac dit, allez, on va gagner ensemble, et puis ils ont
51:18gagné. Tout ça a été raconté.
51:20Mais moi, ce dont je voudrais témoigner,
51:22c'est, vous savez, qu'il s'était reconverti,
51:24il jouait dans des pièces de théâtre,
51:26il était devenu acteur. Alors, il a commencé
51:28à écrire, on le voyait dans les salons
51:30du Livre politique se mettre à signer,
51:32comme tous les autres, à côté.
51:34Il écrivait énormément.
51:36Il était en tournée.
51:38Et il adorait ça, il adorait
51:40parler aux gens. Il avait des baskets aux pieds,
51:42il se baladait dans les rues, il marchait beaucoup.
51:44Et alors, il s'avère que j'ai été
51:46sa voisine à un moment
51:50près d'une plage,
51:52et je le voyais jouer au boule
51:54tous les matins dans le chemin, je vous jure que c'est vrai.
51:56Je crois qu'il était président du Conseil
51:58constitutionnel, d'ailleurs. Et c'est quelqu'un
52:00qui était vraiment sympathique.
52:02Un personnage truc.
52:04J'ai eu la chance de le croiser plusieurs reprises.
52:06C'est quelqu'un qui ne se prenait pas au sérieux.
52:08C'était très agréable, parce qu'il collectionnait
52:10les statues de Maria, il y en avait plein dans son bureau.
52:12Effectivement, il écrivait beaucoup. Il avait croisé
52:14un SDF qu'il avait à moitié accueilli au Conseil constitutionnel.
52:16Il avait commencé à écrire un livre avec lui, je crois même qu'il l'a terminé.
52:18Il était à la fois très sérieux,
52:20il avait quand même surpris, parce qu'il avait été un très bon président de l'Assemblée
52:22et un très bon président du Conseil constitutionnel,
52:24alors que ce n'était pas sa formation, ce n'est pas un juriste.
52:26C'était quand même le fils d'eux, ça peut servir.
52:28Il avait très bien fait son travail,
52:30tout le monde a reconnu qu'il avait extrêmement bien joué son rôle
52:32de président de l'Assemblée,
52:34et puis en même temps, il ne se prenait pas au sérieux.
52:36Il dévorait la vie, il aimait ça,
52:38il était fidèle à l'amitié,
52:40ce que tu disais sur la fidélité à Jacques Chirac.
52:42Depuis les années 60.
52:44Et ça ne s'est jamais entendu plus
52:46jusqu'à la fin de la vie de Jacques Chirac.
52:48C'était un honnête homme.
52:50J'ai pas eu la chance
52:52ni de le croiser, ni de le connaître,
52:54ni de descendre voisin de plage,
52:56en écoutant tous les témoignages
52:58qu'il y avait.
53:00Il y a trois mots qui revenaient en permanence,
53:02c'était bienveillance, érudition,
53:04c'était un homme de lettres, je disais tout à l'heure
53:06qu'il était là actuellement, en tournée avec sa femme,
53:08d'une pièce de théâtre qu'il avait co-écrite.
53:10Et il y avait autre chose aussi, le respect de l'adversaire,
53:12de l'adversaire politique.
53:14Et juste quand j'entendais ça aujourd'hui,
53:16je me disais oui, c'est une page de la cinquième politique,
53:18de la cinquième république qui se tourne, c'est une page politique,
53:20c'est aussi une page de l'histoire de la France.
53:22Et d'aucun aujourd'hui dans le monde politique
53:24devrait quand même en prendre de la graine.
53:26C'est vrai, Clément, c'est quoi l'image que vous garderez éventuellement,
53:28Jean-Louis Debray ?
53:30D'un des derniers représentants d'une droite
53:32qui était droite, qui était républicaine,
53:34qui ne transigeait pas avec l'extrême droite,
53:36qui ne critiquait pas l'état de droit,
53:38qui ne faisait pas toute la journée
53:40des liens entre l'immigration et l'insécurité,
53:42tout le contraire de ce qui est devenu la droite aujourd'hui,
53:44sur les questions économiques,
53:46il était aussi beaucoup moins libéral
53:48que l'est la droite aujourd'hui.
53:50Et je crois d'ailleurs que son message
53:52qu'a cité la présidente de l'Assemblée
53:54sur les dangers de la République
53:56s'adressait sans doute à la montée
53:58du Rassemblement National,
54:00mais aussi à son propre camp
54:02dont il fustigeait certaines décomplaisances.
54:04Ce qui est certain, c'est que les hommages
54:06ont été unanimes aujourd'hui, Aurélien.
54:08Unanimes, tout l'échiquier politique,
54:10effectivement, la gauche qui a oublié
54:12le ministre de l'Intérieur,
54:14qui a été très droitier,
54:16c'était notamment à l'évacuation de l'église
54:18de Bernard à Paris,
54:20mais comme depuis, il a été président
54:22de l'Assemblée, très respecté,
54:24président du Conseil Constitutionnel
54:26qui était intransigeant, y compris
54:28avec des gens de son camp. Un certain Nicolas Sarkozy
54:30peut s'en souvenir, puisque c'est sous
54:32la présidence de Jean-Louis Debré, que ses comptes
54:34de campagne avaient été annulés en 2012,
54:36ça avait déclenché le sarcoton,
54:38mais du coup, sur tout le
54:40spectre politique, jusqu'à l'extrême droite
54:42aussi, a salué
54:44la mémoire de Jean-Louis Debré.
54:46Très actif, effectivement, il était en interview
54:48avec Agathe Lambret dans le 18h30,
54:50il y a encore peut-être 3 mois,
54:52sur France Info, il était effectivement
54:54tout cet personnage
54:56truculent, avec toujours un bon mot.
54:58Qui avait créé la boutique de l'Assemblée
55:00avec les chaussettes gauche et droite.
55:02Et qui avait des talons d'imitateur
55:04incroyables, on l'a entendu.
55:06On est obligés de s'arrêter là,
55:08quelles sont les unes demain ?
55:10Cédric Lérin, la une de l'humanité demain ?
55:12On aura à la fois la politique de la Terre,
55:14brûler deux détas de Niaou et l'ultime
55:16chantage de Trump.
55:18Hermoin Bénézet, est-ce qu'on connaît
55:20la une du Parisien aujourd'hui en France ?
55:22On la connaît, 800 milliards,
55:24pour quoi faire ?
55:26Voilà la question qu'on s'est posée tout à l'heure,
55:28Christophe Jacques Tubisine à l'une des échos demain ?
55:30Forcément la guerre commerciale et toutes les conséquences,
55:32mais pas que, on n'en a pas parlé, on en a parlé un petit peu au début,
55:34le canal de Panama est racheté par l'Amérique
55:36par le fond BlackRock,
55:38qui rachète aux Chinois
55:40les ports du canal de Panama.
55:42Pardon de le dire, encore une victoire
55:44de Donald Trump qui, rappelez-vous,
55:46voulait que le canal de Panama redevienne
55:48américain.
55:50Nous c'est réarmer la France,
55:52tout ce qu'on a dit, comment on finance,
55:54mais on a aussi un sujet original
55:56et je ne sais pas si vous savez que dans
55:58une demi-heure démarre
56:00le Conseil National
56:02du Parti Socialiste
56:04pour lancer quoi ?
56:06Le congrès du mois de juin.
56:08Et quelque chose d'autre qu'on en parlera
56:10sur France Info et dans les informés.
56:12Merci beaucoup. Aurélien, on se retrouve demain ?
56:14Demain, pendant 18h20.
56:1618h20 à la radio, 18h30 votre interview politique.
56:18Et à 9h, demain c'est...

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