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Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

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00:00Et ravi de vous retrouver pour les informer, on est ensemble jusqu'à 9h30 sur France Info avec Renaud Dely, bonjour Renaud.
00:13Bonjour, salut.
00:14Et autour de la table ce matin, Aurélie Herbe, mon journaliste politique à France Info, vous présentez le brief politique tous les jours à 7h24.
00:21Bonjour.
00:22J'ai tout bon, bonjour.
00:22Tout bon.
00:23Et à vos côtés, Paul Quignot, directeur délégué de la rédaction de Libération. Bonjour Paul.
00:26Bonjour.
00:27Renaud Dely, c'est l'image du 1er mai qui a tourné en boucle hier, Raphaël Glucksmann chassé de la manifestation à Saint-Etienne.
00:33Et oui, la tête de l'île socialiste européenne, Raphaël Glucksmann a donc été agressé hier à Saint-Etienne, chassé du cortège par quelques dizaines d'individus radicaux, sous les huées et les cris,
00:44casse-toi, Palestine vivra, PS, salaud, etc.
00:48Raphaël Glucksmann, lui, a dénoncé parmi ces agresseurs qui brandissaient des drapeaux palestiniens, des membres des jeunesses communistes, du groupuscule trotskiste Révolution Permanente,
00:59et aussi des insoumis, la tête de l'île socialiste certifie avoir vu des drapeaux insoumis aussi, lesquels plaident non coupables.
01:07Ils l'ont fait, ici même, par la voix de Mathilde Panot, chef du groupe des députés insoumis à l'Assemblée Nationale, qui était votre invitée il y a quelques minutes.
01:15Vous voyez la manœuvre politicienne, il explique que l'extrême droite serait son adversaire, tout en tapant sur la France insoumise, ce qui, tout le monde le comprendra, ne va absolument pas.
01:23D'autant que Raphaël Glucksmann a menti, puisque ceux qui ont revendiqué d'avoir expulsé M. Glucksmann de la manifestation, ce ne sont absolument pas la France insoumise,
01:33qui le déplore, parce qu'on voit bien ce qui se passe. Nous avons eu un 1er mai avec des centaines de milliers de personnes qui ont défilé,
01:40et la seule chose qu'on retient, c'est M. Glucksmann et sa petite polémique.
01:44Mathilde Panot qui déplore donc que cet incident est, comment dirais-je, obstru, masque le reste du défilé, d'ailleurs qui, dans les propos qu'elle vient de tenir, ne dénonce pas les violences en tant que telles.
01:58Bref, les jeunes communistes de la Loire, c'est vrai, ont revendiqué cette agression de Raphaël Glucksmann, mais aussi d'ailleurs un candidat à l'FI suppléant au législatif dans le même département de la Loire,
02:08qui, devant les caméras, a revendiqué d'y avoir participé. Et puis, au-delà de l'identité des individus qui ont participé à cette agression,
02:16Raphaël Glucksmann estime que ces attaques, je le cite, sont le résultat de mois de haine, de calomnies, savamment orchestrées par les insoumis et par d'autres.
02:25A qui la faute et quelles seront les conséquences de ce climat politique délétère, de ce fossé qui se creuse à gauche ?
02:32Quelles seront les conséquences à gauche, d'une part, et puis au-delà, d'ailleurs, dans l'ensemble du débat politique ?
02:36Aurélie Herbemont.
02:37C'est vrai que les images d'hier sont détestables et les insoumis jouent un peu trouble. Ils renvoient tout de suite vers les communistes qui, c'est vrai, ont revendiqué.
02:46Mais, voilà, il y a un des leurs qui assume face caméra. Donc, à partir de là, c'est compliqué de dire c'est pas nous, c'est pas nous.
02:54Et c'est vrai que ça fait des semaines qu'il y a des fortes tensions sur les réseaux sociaux.
02:58Notamment, on voit des tweets de Jean-Luc Mélenchon, mais pas que, qui s'en prennent régulièrement à Raphaël Dlucksmann.
03:03Donc, il y a une grosse tension entre les deux camps. Pourquoi ? Parce que Raphaël Dlucksmann fait la course en tête dans les sondages pour les européennes.
03:11Et donc, les insoumis ne cessent de l'attaquer, de le critiquer en disant que ce n'est pas de la vraie gauche.
03:17C'est un contexte de tensions qui va crescendo depuis des mois et qui aboutit hier à Raphaël Dlucksmann qui se retrouve chassé d'un cortège du 1er mai par des militants plus radicaux.
03:28Une manœuvre politicienne, c'est ce que disait Mathilde Panot sur ce plateau il y a quelques minutes, de la part de Raphaël Dlucksmann, Paul Quignot.
03:35C'est assez grotesque, je pense. Je ne vois pas quel serait l'intérêt pour Dlucksmann d'avoir provoqué cet incident.
03:44Le fait qu'on parle de lui aujourd'hui, comment c'est interprété par les auditeurs ou les électeurs, personne ne sait dans quel sens les gens vont interpréter les choses.
03:56Et puis, ce n'est pas ça le sujet important. Je trouve que la première chose à dire, c'est que ce qui s'est passé est pour moi dramatique.
04:05Ce n'est pas la première fois, on n'est pas nés de la dernière pluie non plus, mais c'est quand même le signe qu'il y a quelque chose qui ne va pas dans notre démocratie.
04:14Et c'est vrai qu'il y a de plus en plus de violences, de plus en plus de tensions. Pas seulement sur les réseaux sociaux, bien sûr sur les réseaux sociaux.
04:20Donc ça je trouve que c'est la première chose. Il y a quelque chose qui m'a frappé dans la réaction des Insoumis.
04:25C'est qu'ils déplorent, à aucun moment le mot condamnation n'est prononcé. C'est-à-dire que personne chez les Insoumis ne condamne avec ce mot-là.
04:35C'est pas pareil de regretter ou de condamner. Et ce qui s'est passé hier est condamnable.
04:44Après, je pense que ce qui s'est passé, comme dans toute manif, il y a eu de la confusion. Les Insoumis n'étaient sans doute pas seuls.
04:52De toute façon, il y en a un qui a revendiqué d'une certaine manière aussi l'action.
04:56Qu'il y ait des jeunesses communistes et d'autres militants pro-palestiniens, c'est aussi une évidence.
05:00Donc c'est un petit mélange. Qu'est-ce que ça va laisser comme trace ?
05:05Les Insoumis sont dans une double stratégie. Stratégie de mise sous tension de la campagne européenne avec la crise Hamas-Israël.
05:15Et de mise sous tension des relations entre LFI, l'EPS et places publiques. Donc ils sont sur ces deux axes-là de tension.
05:23La gauche qui se déchire en pleine campagne des Européennes. On continue d'en parler juste après le fil info de 9h11. Mathilde Romagnin.
05:30Une attaque politique. C'est ainsi que Mathilde Panot qualifie sa convocation devant la police.
05:34Pour apologie du terrorisme, la chef de file de la France Insoumise à l'Assemblée nationale était l'invité du 8.30 France Info ce matin.
05:41Elle a été entendue avant-hier avec une autre Insoumise, Rima Hassan, pour des propos liés à la guerre au Proche-Orient.
05:48Une femme de 57 ans est morte dans l'Aisne après une coulée de boue sur la commune de Courmel.
05:53Conséquence des violents orages qui ont touché la moitié nord de la France hier soir.
05:57Par ailleurs, des chutes de grêle ont fortement endommagé les vignobles du Chablis dans Lyon.
06:02Les syndicats agricoles sont reçus ce matin à partir de 10h à l'Elysée. C'était une promesse d'Emmanuel Macron.
06:08Selon la présidence, il s'agit d'une réunion de travail pour échanger sur les perspectives du secteur et acter la fin de la crise agricole de cet hiver.
06:17Demi-finale Allée en Ligue Europa de football. Ce soir, l'OM reçoit les Italiens de la Talenta Bergam, coup d'envoi à 21h.
06:25Et puis, en demi-finale Allée de la Ligue des champions hier soir, le PSG s'est incliné 1 à 0 face au Borussia Dortmund.
06:43Les informer continue avec Paul Quignot, directeur délégué de la rédaction de Libération.
06:47Avec Aurélien Herbemont, aussi journaliste politique à France Info.
06:51Et Renaud Dely, juste avant le Fil Info, Paul, disait qu'on était plongé dans un climat politique devenu irrespirable aujourd'hui.
06:58A qui la faute ?
06:59Cet incident, il est effectivement à la fois grave et emblématique de ce climat, indéniablement.
07:03Alors, il y a la façon dont les Insoumis aujourd'hui jouent les ponce-pilates en quelque sorte et versent même quelques larmes de crocodile.
07:10Donc, il y a les termes. Jean-Luc Mélenchon, il y a expliqué qu'il n'était, je le cite, pas d'accord avec cette expulsion organisée.
07:15Effectivement, ce n'est pas une condamnation de la violence.
07:17Et puis, aussitôt, ils renversent les rôles et ils se mettent de nouveau à attaquer Raphaël Glucksmann,
07:22qui serait donc à l'origine de ce qu'ils considèrent quasiment comme une manipulation, en tout cas une mise en scène.
07:26Et qui, de nouveau, a été attaqué vertement par Jean-Luc Mélenchon, par Manuel Bompard ou encore par Adrien Quatennens, le député du Nord, hier sur Twitter.
07:34Lequel a d'ailleurs carrément dit à Raphaël Glucksmann, sur Twitter, d'aller, je cite, « se faire voir ».
07:38Donc, on voit tout de suite qu'ils reprennent ce ton qu'ils utilisent, c'est vrai, à l'endroit de la tête des socialistes, depuis des mois.
07:44Il faut rappeler que Jean-Luc Mélenchon ne cesse de le dénoncer comme, je cite, « un diviseur du peuple »,
07:51« un insupportable vatanguer », qui est coupable, donc, aux yeux de Jean-Luc Mélenchon, on le sait, de trop soutenir les Ukrainiens et pas assez les Palestiniens.
07:58D'ailleurs, les Insoumis aussi peignent Raphaël Glucksmann en complice de ce qu'ils appellent le gouvernement génocidaire Netanyahou,
08:05ce qui vaut aussi à Raphaël Glucksmann un certain nombre d'attaques anonymes, antisémites.
08:09Il suffit d'aller voir sur les réseaux sociaux pour le constater, et il en a fait étaillir.
08:12Et ça, c'est très nouveau, d'ailleurs. Ce qui est nouveau, me semble-t-il, c'est que Raphaël Glucksmann a osé parler et a osé répondre aux Insoumis.
08:18Il l'a fait vertement, lui aussi, et il continue de les accuser.
08:21Parce qu'il y a un climat, vous le disiez, assez irrespirable, une dégradation du débat public, une brutalisation du débat public,
08:28qui peut aussi parfois se transformer en violence dans la rue, on l'a vu hier.
08:32Et puis, au-delà de ça, il y a une forme de climat un peu de menace ou d'influence.
08:40On le sait, d'ailleurs, nous aussi, les journalistes, quand on fait un éditorial qui critique, par exemple, la stratégie électorale des Insoumis,
08:45aussitôt, vous prenez des dizaines, des centaines de tweets.
08:48Alors, ce n'est pas uniquement avec les Insoumis.
08:51Sauf qu'avec la différence avec les Insoumis, c'est que très souvent, il y a de nombreux élus qui les retweetent,
08:56ou eux-mêmes qui tweetent pour dénoncer les journalistes, donc pour exercer un certain nombre de pressions.
09:01De fait, j'ai des exemples en tête que je ne citerai pas.
09:04C'est très facile de les retrouver, bien sûr.
09:08Mais ils étaient en cause des journalistes en disant, faites votre travail.
09:11Sauf qu'effectivement, il y a eu le témoignage de ce fait.
09:14On dit maintenant que ces citations, notamment lorsque la semaine dernière,
09:17il a quand même comparé le président de l'Université de Lille au criminel de guerre nazi, Eichmann.
09:21Très clairement, on peut repasser la bande dans tous les sens.
09:23Il explique, Eichmann disait, je n'ai fait qu'obéir aux ordres, je n'ai rien fait.
09:27Aujourd'hui, ils disent la même chose, etc.
09:29C'est au moment de l'interdiction de sa réunion, de son meeting politique,
09:32au sein de l'Université de Lille, qu'on peut évidemment critiquer.
09:34On peut critiquer cette interdiction.
09:36Mais de là à comparer le président de l'Université de Lille au criminel de guerre nazi, Eichmann,
09:40on est passé dans une autre dimension.
09:41Et cette dimension, elle vise effectivement à tout conflictualiser,
09:44comme le dit d'ailleurs Jean-Luc Mélenchon lui-même,
09:46tout conflictualiser dans le débat public, tout brutaliser.
09:50C'est une stratégie du chaos.
09:52– Paul, est-ce que ça montre quand même ce qui s'est passé hier ?
09:55Est-ce qu'on n'a pas vu en live,
09:57est-ce qu'on n'a pas vu l'illustration de ces gauches irréconciliables ?
10:01– Sans doute.
10:02Et d'ailleurs, dans Libération ce matin,
10:04il y a un cadre, qui préfère rester anonyme, de LFI,
10:08qui dit que depuis la fin de la NUPES, en gros,
10:12et les divisions et le fait que les insoumis
10:16veulent faire porter la responsabilité de la mort de la NUPES au PS,
10:21la stratégie de harcèlement de la liste PS-Place publique,
10:26il le dit texto.
10:29Donc c'est une stratégie qui est totalement assumée.
10:31Sur une campagne européenne, moi je trouve que c'est assez logique,
10:37les positions des uns et des autres sont trop éloignées
10:41pour pouvoir avoir imaginé...
10:43– Oui, dans le fond, ils n'ont vraiment pas d'accord sur l'Europe.
10:44– Ils n'ont pas d'accord, ça aurait été insensé de les avoir sur une liste commune.
10:48Ça va être compliqué derrière, je pense, et de toute façon,
10:52le fond de ma pensée, c'est que les insoumis n'en veulent pas,
10:55de toute façon, de cette union.
10:56– Mais quand même, quand on voit cette division aujourd'hui à gauche
11:01et qu'en même temps, à Perpignan, on a Jordan Bardella
11:04qui est derrière un pupitre et qui en appelle aux électeurs
11:07qui ont le cœur à gauche, on ne se dit pas qu'il y a un problème
11:10dans la stratégie de la gauche, justement ?
11:12– Alors ça, c'est vrai que par contraste, ça fait des mois d'ailleurs
11:15qu'on constate qu'entre la stratégie de conflictualisation des insoumis
11:19et bien sous tout rapport de Jordan Bardella,
11:23il y a un choc des images et qu'on a vu encore hier,
11:25le rassemblement national, c'est essayer de faire venir un maximum d'électeurs,
11:30parce qu'eux, ils veulent être le plus haut possible
11:33par rapport à Emmanuel Macron, donc ils essayent de ratisser partout
11:36et c'est vrai que des électeurs peuvent se dire
11:38qu'à gauche, c'est tellement le cirque qu'en fait,
11:41c'est une voie sans issue quand on voit ça.
11:45Il y a des électeurs de gauche sincères, sans doute,
11:47qui espèrent que passé la période des européennes,
11:52tout ce petit monde pourra peut-être se retrouver
11:54parce que c'est très simple, s'il n'y a pas d'union de la gauche,
11:57c'est impossible d'envisager de revenir au pouvoir la prochaine fois.
12:00Les insoumis sans le PS ne peuvent pas gagner
12:02et le PS sans les voies captives de Jean-Luc Mélenchon
12:06n'a aucune chance non plus d'arriver au pouvoir.
12:08Donc c'est vrai que le contraste entre l'extrême droite
12:11qui ratisse très très large et la gauche
12:14qui ne veut même pas défiler côte à côte dans une manifestation du 1er mai,
12:18c'est assez terrible pour le débat politique.
12:21– C'est vrai qu'il y a deux conséquences très lourdes pour la gauche,
12:23une, qu'on a vu apparaître à nouveau à travers cet événement,
12:26aussi anecdotique entre guillemets, ce sont des violences qui ont eu lieu hier,
12:29mais qui est surtout emblématique et significative de la période,
12:31c'est d'une part le fait que ces divisions et ce fossé qui se creuse,
12:35et qui encore une fois est largement creusé par Jean-Luc Mélenchon
12:38parce que c'est une tactique qu'il poursuit maintenant
12:41depuis plusieurs mois voire plusieurs années,
12:43condamnent la gauche à rester dans l'opposition
12:45pendant encore longtemps, de longues voire de très longues années.
12:48D'ailleurs ce qui est intéressant c'est quand on regarde dans les sondages
12:50d'intention de vote, Raphaël Glucksmann très clairement à gauche
12:52il fait le trou et il continue de progresser,
12:54et il y a une forme de leadership qui peut peut-être être reconquise
12:57par la gauche réformiste au détriment de la gauche radicale
12:59à l'occasion de ces élections européennes,
13:01mais quand on fait l'addition de toutes les gauches,
13:03on est encore à un niveau historiquement bas
13:05qui est de l'ordre de 30% d'intention de vote.
13:07Et ce n'est pas avec 30% d'intention de vote,
13:09deux sur trois des gauches aussi divisées qu'elles le sont aujourd'hui,
13:11que vous pouvez revenir au pouvoir.
13:13Et la deuxième conséquence qui est largement aussi dramatique
13:16pour la gauche et même au-delà d'ailleurs pour le débat politique en France,
13:19c'est que cette stratégie de conflictualisation, jour après jour,
13:22elle déroule un peu plus le tapis rouge à l'extrême droite
13:24pour l'arrivée éventuelle de l'extrême droite au pouvoir,
13:26parce que toutes les outrances et tous les excès de Jean-Luc Mélenchon
13:30et d'un certain nombre de ses fidèles,
13:32on sait fort heureusement que les insoumis sont divisés,
13:34il y a peut-être d'ailleurs une alternative au sein même des insoumis
13:37qui pourrait émerger pour favoriser une autre union de la gauche,
13:39mais c'est un autre débat.
13:40En tout cas, chaque outrance, chaque excès de Jean-Luc Mélenchon
13:43sert par contraste la stratégie de dissimulation,
13:48de dissimulation du RN et aide un peu plus Marine Le Pen
13:51à essayer de se grimer en candidate inoffensive.
13:53On s'arrête une petite minute,
13:55le temps du Fil info de Mathilde Romagnon à 9h20 et on revient après.
13:59C'était une promesse d'Emmanuel Macron,
14:01les syndicats agricoles sont reçus ce matin à l'Elysée à partir de 10h,
14:05une réunion de travail selon les termes de la présidence
14:08pour échanger sur les perspectives du secteur
14:11et pour acter la fin de la crise agricole de l'hiver dernier.
14:15La ministre de l'Enseignement supérieur
14:17réunit aujourd'hui les présidents d'établissements universitaires
14:20après des blocages d'étudiants pro-palestiniens sur plusieurs campus
14:24et ce matin, un débat a lieu à Sciences Po Paris
14:27entre les élèves et la direction sur la question des partenariats
14:30avec des universités israéliennes.
14:33En Géorgie, de nouveaux heurts ont éclaté hier
14:35entre la police et les manifestants,
14:37des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues.
14:40Ils le font depuis près d'un mois
14:43contre l'adoption d'une loi sur l'influence étrangère.
14:47Le Quai d'Orsay dit suivre avec préoccupation la situation.
14:51La France est le pays le plus attractif d'Europe
14:54et pour la cinquième année consécutive,
14:56le résultat d'un baromètre annuel du cabinet EY,
14:59il y a eu près de 1200 projets d'implantation d'entreprises en France.
15:03L'an dernier, c'est plus qu'au Royaume-Uni ou en Allemagne
15:06qui complètent le podium.
15:10France Info
15:13Les informés, Renaud Dely, Saliha Brakia
15:19Toujours avec Aurélie Hermement, journaliste politique à France Info,
15:22avec Paul Quignot aussi, directeur délégué de la rédaction de Libération.
15:25Et Renaud Dely, après les contrôleurs aériens, la RATP et la SNCF,
15:29les éboueurs franciliens s'échauffent eux aussi avant les JO.
15:32Et oui, avec un dépôt de préavis de grève,
15:36je cherche le mot, un préavis de grève qui a été déposé par les éboueurs franciliens.
15:39Un préavis de grève qui vise d'abord plusieurs dates en mai,
15:42entre le 14 et le 24 mai.
15:44Et puis aussi qui couvre l'ensemble de la période des jeux olympiques
15:47et des jeux paralympiques.
15:49Les éboueurs franciliens qui réclament notamment
15:51une prime exceptionnelle de 1900 euros
15:53pour les agents qui seront sollicités pendant les Jeux justement.
15:57Et puis une liste de revendications
15:59qui concerne plusieurs catégories de personnel.
16:03Et vous le disiez, les contrôleurs aériens
16:05ont obtenu gain de cause il y a quelques jours.
16:07À la SNCF, il y a eu un accord pour modifier,
16:12en quelque sorte détricoter un certain nombre d'effets
16:14de la réforme des retraites pour les départs anticipés.
16:16À la RATP, il y a des préavis de grève qui ont été déposés
16:18pour la période des Jeux et des Jeux paralympiques.
16:22Alors doit-on s'attendre à une avalanche de mouvements sociaux
16:25à l'approche et pendant les compétitions ?
16:27Et faudrait-il d'ailleurs toucher au droit de grève ?
16:30Voici ce qu'on disait ici même hier sur ce plateau.
16:33Xavier Bertrand, le président OLR de la région Hauts-de-France
16:37Pendant les vacances scolaires,
16:39je pense que pendant des grands événements nationaux,
16:41le droit de grève doit être réduit.
16:44Il doit être restreint comme ça se fait dans d'autres pays.
16:46Ce qui est normal, c'est de pouvoir exercer le droit de grève
16:49qui est un droit constitutionnel.
16:50Mais la Constitution prévoit également qu'il y ait des limites
16:53et ces limites c'est la liberté d'aller au travail,
16:55la liberté de circulation.
16:57Vous devez trouver cet équilibre,
16:58cet équilibre aujourd'hui n'est plus respecté.
17:00Alors toucher au droit de grève, c'est une revendication de la droite,
17:02c'est une position de la droite,
17:03ce n'est pas la position du gouvernement.
17:05On peut douter d'ailleurs qu'il aille dans cette direction
17:07à l'approche des Jeux Olympiques,
17:08ce ne serait pas forcément une bonne idée
17:10pour détendre le climat social.
17:12Reste que donc avec ce préavis de grève des éboueurs,
17:15peut-on s'attendre à une succession de mouvements sociaux ?
17:17Est-ce que c'est aussi d'ailleurs la conséquence
17:19de la position du gouvernement qui a lâché
17:21d'ores et déjà un certain nombre de primes,
17:23un certain nombre de catégories ?
17:24Donc finalement, il y a d'autres personnels
17:26mobilisés pendant les Jeux qui peuvent s'y mettre eux aussi.
17:28Les policiers aussi ont obtenu il y a plusieurs semaines
17:30des primes, des augmentations.
17:32Et donc sur les éboueurs, ils ont raison,
17:34c'est une activité stratégique évidemment pour les JO
17:37et donc c'est le bon moment pour eux de se mobiliser ?
17:39Oui, la première chose c'est que des salariés
17:44à qui on va demander de travailler plus,
17:46de travailler dans des conditions plus difficiles sans doute,
17:49de reporter leurs vacances, etc.,
17:52demandent des compensations, c'est normal.
17:56Après c'est la question de la méthode.
18:00Donc oui, j'allais dire qu'à la fois c'est de bonne guerre,
18:05on a l'habitude, mais j'ai presque envie de dire
18:08que c'est presque ça le problème, c'est qu'on a l'habitude
18:10de ce type de manière de résoudre un conflit salarial
18:13ou un conflit social.
18:15Et ce qui est en train de se passer au-delà des JO
18:20est assez révélateur de notre culture de dialogue social,
18:24de notre culture syndicale.
18:26C'est pas une culture du compromis
18:28et du coup ça favorise à l'approche d'un grand événement comme ça
18:35une tension exacerbée.
18:38Et quand je dis qu'il n'y a pas de culture du compromis,
18:40c'est pas simplement du côté des syndicats,
18:42parce qu'en plus il y a des syndicats réformistes.
18:44Mais que ce soit du côté du patronat ou des pouvoirs publics,
18:47on n'a pas en France une culture du dialogue social et du compromis.
18:51Sauf que là on a donné les exemples,
18:53que ce soit les aiguilleurs du ciel, la SNCF,
18:56le gouvernement lâche.
18:58Lâche en fait, pour que ça se passe bien.
19:00Mais en même temps, qu'est-ce que vous voulez faire d'autre ?
19:02Vous vous imaginez des grèves dans l'aviation,
19:06des grèves dans les trains,
19:08des grèves à la RATP pendant les Jeux Olympiques,
19:10des grèves des éboueurs, vous imaginez pendant les JO ?
19:13Alors tous nos auditeurs et téléspectateurs n'habitent pas à Paris,
19:16mais on se souvient il y a quelques mois d'une grève
19:18qui avait été assez longue des éboueurs.
19:20L'air était littéralement irrespirable.
19:22Ça pose des problèmes sanitaires,
19:24évidents, au-delà des agréments.
19:26Donc de toute façon,
19:28il va falloir se mettre autour de la table,
19:30négocier, et sans doute lâcher un petit peu d'argent
19:33pour éviter d'avoir une capitale
19:36pas du tout présentable
19:38quand on aura le monde entier
19:40qui sera là pour les JO.
19:42Donc évidemment que c'est le moment de jouer le rapport de force
19:44pour les syndicats et pour les salariés.
19:46Paul le disait justement, c'est des gens qui vont être obligés
19:48de reporter leurs vacances.
19:50Ça va être une période...
19:52Et évidemment, rien ne sera...
19:54On ne supportera aucun petit grain de sable
19:56pendant la période des JO.
19:58Parce que le monde nous regardera.
20:00Et le monde sera là en fait.
20:02Donc les touristes qui seront là
20:04pourront rentrer chez eux en racontant
20:06« Oh là là, mon Dieu, j'ai pas eu de métro,
20:08j'ai dû marcher pour aller aux épreuves,
20:10j'ai raté des épreuves, en plus il y avait des poubelles partout. »
20:12C'est inimaginable de toute façon
20:14de ne pas lâcher de l'Est face aux revendications.
20:16Mais on n'a pas les moyens.
20:18On n'a pas les moyens, c'est ça le problème.
20:20Et c'est vrai que les égouleurs francophiliens,
20:22c'est un secteur stratégique de ce point de vue-là.
20:24Effectivement, on l'a vu l'année dernière à Paris.
20:26Ce qui va rouvrir probablement un débat,
20:28mais qui est un débat plus local,
20:30et qui a été porté ce matin sur l'antenne de France Info
20:32par une élue LR, Nelly Garnier,
20:34c'est celui de la privatisation ou pas
20:36du service des égouleurs à Paris.
20:38Puisqu'il y a à peu près
20:40la moitié des arrondissements
20:42qui sont privatisés,
20:44donc qui sont délégués à des sociétés privées.
20:46Ce sont des agents municipaux.
20:48Et on se souvient très bien, l'année dernière,
20:50lors du mouvement qui avait duré de mémoire
20:52au mois de février, au mois de mars,
20:54que les arrondissements privatisés,
20:56les personnels n'avaient pas cessé le travail,
20:58et donc ils étaient propres, etc.
21:00Et les arrondissements,
21:02les agents municipaux, eux, avaient cessé le travail.
21:04Parfois, d'ailleurs, la même avenue,
21:06il y avait deux trottoirs,
21:08c'était dans des états radicalement différents.
21:10Mais ça, c'est un sujet plus local.
21:12Sur le fond, ce qui est vrai, c'est qu'il y a une avalanche
21:14dans la fonction publique, il y a aussi une situation tendue
21:16à l'hôpital, on a vu la Tour Eiffel aussi,
21:18les personnes de la Tour Eiffel en grève
21:20récemment, etc. Et puis, sans parler
21:22des policiers qu'évoquait
21:24Paul Quignot et d'autres catégories,
21:26c'est de bonne guerre, c'est vrai,
21:28c'est-à-dire qu'il y a une tradition. D'ailleurs, il faut rappeler au passage
21:30qu'en 1998, il y a eu une grève
21:32des pilotes, juste avant
21:34le début de la Coupe du Monde de football.
21:36Elle s'est arrêtée miraculeusement, cette grève,
21:38le 10 juin, le jour d'ouverture de la compétition. Pourquoi ?
21:40Parce que le gouvernement Jospin, à l'époque, avait cédé
21:42au personnel, justement aux pilotes
21:44qui s'étaient mis en grève, mais je rejoins
21:46tout à fait l'analyse de Paul Quignot. Le drame,
21:48c'est qu'en France, on n'a pas cette culture
21:50du compromis de part et d'autre,
21:52qui peut exister dans d'autres pays, même si aussi, aujourd'hui,
21:54il y a eu des mouvements sociaux récemment, très importants
21:56en Allemagne, qu'on prend souvent comme modèle de dialogue social,
21:58c'est plus forcément le cas non plus.
22:00Et donc, c'est vrai qu'on a l'impression qu'il faut d'abord un préavis de grève,
22:02voire un début de grève, pour que
22:04la négociation s'enclenche et que, finalement,
22:06les salariés obtiennent tout ou partie de leurs revendications.
22:08Et donc, c'est ce qui fait dire à
22:10Xavier Bertrand que, comme on n'arrive pas à négocier,
22:12il faut limiter le droit de grève.
22:14Oui, mais le limiter jusqu'où ?
22:16Enfin voilà, c'est une fois qu'on lâche quelque chose.
22:18Après, il y a un autre élément. Moi, je pense que
22:20il faut aussi
22:22tempérer un petit peu
22:24la crise. Moi, je pense que
22:26si les chaînes d'entreprise dont on parle, que ce soit
22:28les entreprises publiques ou privées, n'ont pas anticipé
22:30là-dessus, dans leur budget,
22:32ça relèverait aussi de la faute professionnelle, je pense.
22:34Merci, oui, effectivement.
22:36Merci beaucoup à tous les trois.
22:38Paul Kigne, au directeur délégué de la rédaction de Libération.
22:40On en profite pour jeter un coup d'œil rapidement à la une du jour.
22:42C'est Paul Oster,
22:44le plus français des auteurs américains,
22:46disparu hier à l'âge de 77 ans.
22:48Un beau dossier à découvrir
22:50ce matin dans Libération.
22:52Merci beaucoup, Réli Herbemont,
22:54journaliste politique à France Info. Et je rappelle qu'on vous retrouve
22:56tous les matins pour le brief politique à 7h24.
22:58C'est ça. Merci beaucoup, Renaud.
23:00Merci, Sadia. Pour les informés du soir,
23:02rendez-vous à 20h avec Agathe Lambret.

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