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00:00Bienvenue dans Les Informés, en direct jusqu'à 9h30 sur France Info, avec Renaud Delis.
00:06Bonjour Renaud.
00:07Bonjour Salia.
00:08Et bonjour à nos informés du jour.
00:09Alex Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info Télé, et tous les matins
00:14pour l'interview politique chaque matin, donc à 7h45.
00:17Bonjour Alex.
00:18Bonjour Salia.
00:19J'ai dit les choses un peu à l'envers, mais je pense qu'on m'a compris.
00:20J'espère.
00:217h45 tous les matins.
00:22On a compris.
00:23Paul Quignot, directeur délégué de la rédaction de Libération est là aussi.
00:25Bonjour Paul.
00:26Bonjour.
00:27On a un nouveau plan de gouvernement qui présente un nouveau plan pour améliorer
00:31le niveau des collégiens.
00:32Et oui, un plan, vous le disiez, un nouveau, un plan de plus présenté par le gouvernement.
00:37On se souvient à peine un peu plus d'un an du choc des savoirs dévoilés, promis
00:42par Gabriel Attal lors de son passage au ministère de l'Éducation.
00:46Et bien voici donc la nouvelle version d'un plan présenté par le gouvernement et la
00:51nouvelle ministre de l'Éducation nationale, Anne Genetet, pour essayer d'élever le niveau
00:55des collégiens, avec notamment la question des groupes de niveau en classe de quatrième
00:59et de troisième, qui seraient alternativement une semaine consacrée en français la semaine
01:05suivante en mathématiques, un dispositif qui nécessiterait d'ailleurs à peu près
01:09environ un millier de postes supplémentaires.
01:11On se souvient que ces groupes de niveau, c'était en quelque sorte l'emblème, l'étendard
01:15brandi par Gabriel Attal l'année dernière.
01:18Est-ce qu'un an après, ces groupes de niveau mis en place, tant bien que mal, fonctionnent
01:23ou pas ? Et faut-il ou pas élargir cette mesure ? Voici ce qu'on disait ce matin
01:27sur l'antenne de France Info, Laurent Zamekowski, qui est le porte-parole de la Fédération
01:32des parents d'élèves de l'enseignement public.
01:34Effectivement, dans certains collèges, ça a plutôt fonctionné, d'autres moins bien.
01:41Il y a effectivement des difficultés de mise en place, mais pour certains élèves, dans
01:48une classe traditionnelle, parfois la marge était haute, et là effectivement ces élèves
01:52peuvent travailler dans des conditions un petit peu meilleures.
01:55Parmi les autres mesures de ce nouveau plan gouvernemental, l'examen du brevet qui deviendra
02:00effectivement obligatoire en 2026 pour pouvoir entrer en seconde en 2027, et puis aussi à
02:06partir de juin 2026, normalement une épreuve anticipée en mathématiques à la fin de
02:10la classe de première, un peu comme celle de français qui existe depuis longtemps.
02:14Est-ce que tout ça, ça fait un plan cohérent, efficace et utile, ou est-ce que c'est la
02:21remise en cause, voire l'enterrement d'un certain nombre de dispositions et d'ambitions
02:25envisagées par Gabriel Attal ?
02:27Alex.
02:28Moi j'ai plutôt l'impression que ce n'est pas vraiment un nouveau plan, que c'est plus
02:32un prolongement du plan de Gabriel Attal, parce qu'il n'y a pas non plus beaucoup de
02:37surprises dans ce qu'Anne Gionneté présente.
02:40C'est vrai qu'elle a été plutôt discrète depuis qu'elle a été nommée, elle était
02:44plutôt sur des hommages, sur la question du harcèlement.
02:49On sent qu'elle est extrêmement prudente, puisque sa nomination n'a pas toujours été
02:53bien accueillie par les professeurs.
02:55Là, effectivement, elle rentre dans le vif du sujet.
02:57Cette histoire de classe de niveau, alors maintenant il faut dire classe de besoin,
03:02c'est Nicole Belloubet qui avait un peu amorti le terme, parce qu'il est décrié, c'est-à-dire
03:08que les professeurs, les parents d'élèves aussi estiment que c'est une forme de stigmatisation.
03:13Est-ce que ça marche ? Ce qui est compliqué, c'est d'avoir justement les résultats, une
03:18forme de bilan un an après, sur les sixièmes, cinquièmes, parce qu'il y a pas mal de collèges
03:23qui n'ont pas encore mis en place ces systèmes de niveau.
03:27Le fait de vouloir aider des élèves plus en difficulté, je trouve que c'est plutôt
03:32extrêmement louable.
03:33Après, c'est vrai qu'il ne faut pas, dans certains collèges, grouper finalement tous
03:40les mauvais élèves ensemble.
03:41On sait que parfois la progression, c'est aussi de l'émulation et le fait d'être confronté
03:46à des bons et des moins bons, et que c'est comme ça qu'on progresse.
03:49Donc, prudence dessus pour Anjante, parce qu'on sent que ce qui devait être à l'identique,
03:57c'est-à-dire sixièmes, cinquièmes, va être un peu allégé pour la quatrième, troisième.
04:01Ce sera finalement plus qu'une heure par semaine, effectivement, en alternance.
04:05Est-ce qu'il faut le prendre comme le signe que ce qu'ils ont fait en sixièmes, cinquièmes,
04:13c'était pas forcément la bonne solution, donc on allège en plus en quatrième, troisième ?
04:16Et puis, il faut le dire, on n'a pas les moyens.
04:19Je pense qu'effectivement, il y a une des raisons et les difficultés budgétaires auxquelles
04:25est confronté le gouvernement.
04:26Je ne suis pas sûr que ça explique tout, parce qu'en tout cas, la philosophie est la même.
04:29Et c'est sûr que le fait d'en faire que tous les quinze jours, d'en faire qu'une heure,
04:35il y a évidemment un loup budgétaire derrière.
04:39L'autre raison, c'est que de cette prudence, c'est aussi qu'en fait, le corps enseignant,
04:44les enseignants ne se sont pas emparés de la réforme de Gabriel Attal,
04:50ou en tout cas, pas complètement.
04:52Et donc, il y a une réticence.
04:54La réticence, elle est essentiellement due à ce qui a été dit à l'instant,
04:58c'est que pédagogiquement, c'est une rupture, en fait, ce qu'avait installé Gabriel Attal.
05:05Et que l'idée que le haut de la classe, de faire des groupes de niveau avec des élèves
05:14précisément de niveaux différents, est plutôt positif pour les élèves en difficulté.
05:20Et donc, c'est vraiment cette histoire de philosophie, de pédagogie,
05:25qui de mon point de vue, est importante.
05:28Par ailleurs, il y a aussi quand même un vrai point.
05:31Moi, je trouve que la manière dont tout ça est annoncé est aussi très révélateur
05:35de la fragilité du gouvernement.
05:37Et que, en fait, personne ne sait si cette réforme va être mise en œuvre, en fait.
05:41D'abord, ils y vont vraiment sur la pointe des pieds.
05:44– Pour le brevet, par exemple, c'est 2027, c'est-à-dire après la présidentielle.
05:49– Ça a été, Nicole Belloubet, par exemple, sur les groupes de niveau,
05:54elle avait plutôt dit qu'elle était contre.
05:57Et donc là, on revient encore en arrière.
05:59Et c'est un autre message que je trouve assez catastrophique,
06:03c'est que moi, j'ai l'impression qu'on fait des réformes, on fait des réformes.
06:08L'éducation nationale, là, aujourd'hui, je pense qu'elle a besoin d'autre chose.
06:11Elle a besoin d'une pause.
06:12Plus personne n'y comprend rien.
06:14Et les profs, ils sont fatigués.
06:16Et je trouve qu'on devrait pouvoir prendre le temps,
06:19sur un sujet aussi important, de faire…
06:22Ok, il y a eu trop de réformes, il y a eu trop de ministres de ces dernières années
06:26qui ont changé, des revirements de cap.
06:29Et plus personne n'y comprend rien.
06:30– Oui d'accord, mais il y a quand même un problème de niveau des élèves français, Renaud.
06:33– Je pense qu'il y a plusieurs choses.
06:34Il y a effectivement une situation qui est catastrophique.
06:36Il ne faut pas… il faut regarder la réalité en face.
06:39La chute du niveau, elle est continue depuis maintenant de nombreuses années.
06:43Elle se manifeste au collège de façon spectaculaire,
06:45y compris dans les enseignements fondamentaux, le français et les mathématiques.
06:49Il n'y a pas de tabou à avoir en regardant cette situation.
06:51On regarde la situation internationale,
06:52un certain nombre de nos concurrents, de sociétés contemporaines,
06:56il y a quelque chose qui ne fonctionne pas en France, ça c'est clair.
06:58Ensuite, je pense qu'il y a deux attitudes opposées
07:02qui sont effectivement aussi néfastes l'une que l'autre.
07:04D'un côté, lorsque des gouvernements ou des ministres
07:08brandissent au effort des mots d'ordre avec des grandes réformes supposées,
07:12chambouler l'éducation nationale de la même façon pour tout le monde,
07:18passer tout le monde sous la toise en brandissant
07:20pour permettre à un ministre d'avoir son nom sur une réforme, etc.
07:24Et de l'autre côté, un certain nombre de syndicats enseignants
07:27qui brandissent aussi des mots tabous et qui poussent des cris de vierges et farouchés
07:32et surjouent l'indignation dès lors qu'on envisage effectivement
07:35des solutions qui peuvent être pragmatiques.
07:37C'est-à-dire, non, non, surtout pas groupe de niveau,
07:39c'est un gros mot, ça va fâcher tout le monde.
07:41Donc finalement, il y a un certain nombre de syndicats
07:43qui se sont satisfaits davantage du terme groupe de besoin.
07:47Enfin là, on est vraiment, sincèrement, on perd notre temps.
07:49Ce n'est pas très intéressant.
07:50Ce qui me semble plus intéressant, et en tout cas,
07:52c'est ce qui remonte en général du terrain et notamment du monde enseignant,
07:56c'est des expérimentations, c'est-à-dire faire preuve de pragmatisme.
07:59Effectivement, il n'y a pas forcément besoin d'instaurer des groupes de niveau,
08:02des groupes de besoin, etc. partout, sur tout le territoire, etc.
08:06De la même façon, en revanche, on sait bien que des dispositifs
08:08qui relèvent de ce qui se pratique déjà en grande partie
08:10dans des zones d'éducation prioritaires, les dédoublements de classes, etc.,
08:16étendre ce type de mesures, pourquoi pas avec des groupes dits de besoin
08:20dans certaines matières fondamentales françaises et mathématiques,
08:22dans certains endroits, ça peut être utile, évidemment,
08:26pour faire progresser l'ensemble d'une classe et en particulier les élèves en difficulté.
08:29Et effectivement, il y a derrière un autre sujet qui est la question des moyens.
08:33Donc, il y a une façon pour le gouvernement de retomber sur ses pattes,
08:36c'est-à-dire qu'au vu de moyens nécessaires, sans aucun doute insuffisants,
08:40de toute façon, ça permet d'éviter peut-être de généraliser le dispositif.
08:44Je pense qu'il y a des pistes à conserver d'un point de vue pragmatique et pratique
08:48dans un certain nombre de zones d'éducation favorisées ou autres.
08:52– Alex, peut-être qu'il y a un élément qui est intéressant,
08:55c'est aussi cette épreuve anticipée en première des maths.
08:58C'est vrai que la réforme qui avait été faite par Jean-Michel Blanquer
09:02au moment du premier quinquennat d'Emmanuel Macron
09:05avait à un moment fait disparaître finalement les mathématiques
09:08et on s'était rendu compte que ça avait beaucoup d'impact,
09:10les classements pieds-là où tout le monde dégringole.
09:14Donc, remettre les maths au cœur de l'enseignement,
09:17ça, c'est plutôt un bon point.
09:19La question aussi, c'est intéressant,
09:21le fait de rendre ou pas obligatoire le brevet des collèges,
09:25parce que si c'était le cas, ça veut dire que ça remet
09:28un extrêmement gros enjeu sur cette classe de troisième,
09:31ça veut dire qu'on prépare ce brevet des collèges dès la sixième finalement
09:34et qu'à l'arrivée, si l'élève ne l'a pas,
09:38ça veut dire que soit il est envoyé en CAP,
09:40soit il est envoyé en classe de préparation à la seconde.
09:43– Donc à l'y-c en 4 ans plutôt qu'en 3.
09:45– Et ça, moi, je trouve que c'est une idée intéressante,
09:48si effectivement, ce n'est pas juste une manière
09:52d'alléger de manière drastique la filière du secondaire
09:55et de dégager entre guillemets les mauvais,
09:58mais qu'il y a vraiment, réellement, là-dessus, des ambitions.
10:03Et c'est vrai qu'on en revient aussi au moyen,
10:07elle va être confrontée, Anne Gionneté,
10:09aux 4 000 suppressions de postes qui sont déjà prévues dans le budget,
10:12elle est très prudente, elle dit on va laisser le débat se faire
10:17sur les questions budgétaires,
10:18mais c'est vrai que ça risque de coincer un peu.
10:21– Dernière chose, Paul Kignot ?
10:23– Je trouve que l'exemple des maths est très révélateur
10:25de ce que je disais tout à l'heure sur ce yo-yo des réformes
10:28et des messages complètement contradictoires
10:30qu'on envoie au monde enseignant depuis une dizaine d'années maintenant.
10:32– Oui, elles disparaissent en première, elles reviennent…
10:35– C'est important ou ce n'est pas important ?
10:37– Moi, j'ai un de mes enfants qui n'a pas fait de maths en première.
10:40En l'occurrence, c'était une erreur, très clairement,
10:43et d'ailleurs le gouvernement a eu raison de la corriger,
10:44puisqu'on se souvient du fait qu'effectivement il y a énormément…
10:47– Un niveau a plongé.
10:48– Voilà, le niveau a plongé, il y a énormément d'enfants
10:50qui ne faisaient plus de maths du tout,
10:50et le gouvernement s'est rendu compte qu'il avait commis une erreur
10:53et qu'il a corrigé.
10:54– 9h17 sur France Info, les informés continuent
10:56après le Fil Info de Marine Clete.
10:58Il n'y aura aucune perte de pouvoir d'achat pour les retraites en dessous du SMIC,
11:03promesse du ministère du Budget ce matin,
11:05coût total entre 500 et 800 millions d'euros, chiffre Laurent Saint-Martin.
11:10Hier soir, Laurent Wauquiez s'est octroyé la primeur de l'annonce
11:12du compromis trouvé avec le gouvernement.
11:14Toutes les retraites seront bien revalorisées au 1er janvier
11:17et non plus gelées jusqu'à juillet.
11:19Les députés votent aujourd'hui la première partie du volet recette
11:22du budget 2025, texte dont l'examen a été rallongé à l'Assemblée
11:27et texte largement remanié après les discussions
11:29des quelques 3000 amendements.
11:31Sauf surprise, il devrait être rejeté avant de partir ensuite
11:34dans sa version initiale au Sénat.
11:36Le gouvernement, dans ce texte, y prévoit notamment une économie
11:39de plus d'un milliard d'euros chez les fonctionnaires.
11:41La perspective d'une grève de la fonction publique début décembre
11:44se dessine. Les huit organisations syndicales se réunissent
11:48cet après-midi.
11:49Des heurts et des interpellations hier soir à Amsterdam.
11:52Un tramway a été incendié. Nouvelle violence dans le centre-ville,
11:55quelques jours seulement après l'agression de supporters israéliens.
11:58Dans ce contexte, la France a annoncé un dispositif de sécurité XXL
12:02pour le match de football France-Israël au Stade de France à Paris jeudi.
12:06Ce matin, on apprend que Michel Barnier, le Premier ministre,
12:08se tiendra en tribune aux côtés du Président Emmanuel Macron.
12:22Les informer continue avec Alix Bouillaguet, éditorialiste politique
12:25à France Info TV avec Paul Quignot, directeur délégué de la rédaction
12:29de Libération. Renaud, il y aura bien une revalorisation
12:33des retraites dès le mois de janvier.
12:35Pour les retraites, c'est l'heure du dégel qui sonne déjà.
12:39On sait que le gouvernement a envisagé de geler les retraites,
12:43c'est-à-dire de désindexer les pensions de l'inflation
12:47du 1er janvier au 1er juillet prochain, de gagner 6 mois
12:51pour une économie estimée autour de 4 milliards d'euros,
12:55dans le contexte des finances publiques qu'on connaît.
12:58Le gouvernement renonce à cette mesure.
13:00Les retraites seront bien revalorisées dès le 1er janvier,
13:03mais seulement dans environ la moitié de l'inflation avant un retrapage
13:076 mois plus tard pour les plus petites retraites.
13:09Et qui a fait l'annonce ? Le Premier ministre ?
13:11Le ministre du Budget ? Non, non, Laurent Wauquiez,
13:13le président du groupe La droite républicaine.
13:15C'était hier soir sur TF1.
13:17La première chose, c'est qu'il y aura bien une revalorisation des retraites
13:21dès le 1er janvier pour toutes les retraites.
13:23Elle sera à peu près de la moitié de l'inflation,
13:26mais elle concernera tous les retraités.
13:28Voilà, en deux temps en tout cas, une mesure d'un coût estimé
13:31autour de 500 à 800 millions d'euros,
13:33confirmée ce matin par le ministre du Budget Laurent Saint-Martin.
13:37Est-ce qu'il s'agit donc de fait d'une bonne nouvelle pour les retraités
13:42qui finalement perdront moins que ce qu'ils pouvaient redouter
13:46ou gagneront un peu plus ? Et puis d'autre part,
13:48pourquoi est-ce que le gouvernement a décidé de bouger ?
13:50Et pourquoi est-ce que Michel Barnier a laissé Laurent Wauquiez faire cette annonce ?
13:53Il y a plein de questions. Allez, on commence.
13:55Ce qui est intéressant, c'est que Laurent Saint-Martin,
13:57dont vous parlez, qui analyse ce matin les choses,
13:59il n'était absolument pas au courant que ce serait annoncé par Laurent Wauquiez.
14:03Donc après, la question de savoir est-ce que Laurent Wauquiez
14:06le fait en accord ou pas avec Michel Barnier,
14:08on peut peut-être imaginer que quand même oui,
14:10mais Laurent Wauquiez fait ce qu'on appelle communément un coup politique.
14:15On sait que cette affaire concernant...
14:17Un coup de corps aussi.
14:18Un bon coup, voilà.
14:19Cette affaire des retraites, ça focalisait l'attention,
14:22l'attention beaucoup du Rassemblement national
14:25qui était vraiment monté au créneau sur le fait de faire sauter cette mesure.
14:30Les Républicains aussi.
14:31Les Républicains, d'ailleurs, ils en avaient fait leur unique, entre guillemets, ligne rouge.
14:35Donc il a récupéré le bébé.
14:37Il a fait son annonce comme un grand, tout seul, au 20h.
14:41Au 20h de TF1.
14:42Et en plus, il explique qu'ils vont récupérer l'argent en fusionnant.
14:49Alors pour les Français, c'est que des vieux machins.
14:54Excusez-moi François Bayrou, mais le Haut-Commissariat Haut-Plan, France 2030...
14:58Vous parlez du Haut-Commissariat Haut-Plan, pas du Haut-Commissaire.
15:01Voilà, exactement.
15:02Ce que je veux dire, c'est que pour les Français, ce sont des symboles.
15:06On a enfin la peau de cette administration qui crée des comités autoduls à tout va.
15:12Voilà, tout ça va être simplifié.
15:14On va gagner de l'argent et les retraités auront une meilleure pension.
15:18Coup réussi pour Laurent Wauquiez, Paul Quignot.
15:21Oui, mais je pense qu'il le fait avec l'aval complet du Premier ministre.
15:24Oui, il dit justement, j'ai négocié ça avec le Premier ministre.
15:27C'est à la fois, je trouve, malin de la part de Barnier.
15:31Parce qu'en fait, il est tellement faible qu'il n'a pas le choix.
15:34Et que c'est une manière de valoriser les partenaires de la coalition gouvernementale.
15:41Donc oui, c'est malin de sa part.
15:44C'est un bon coup politique pour Wauquiez.
15:46Mais c'est surtout très révélateur de la situation dans laquelle est le Premier ministre.
15:50Dont on ne sait pas combien de temps il va rester.
15:54Et combien de temps ses alliés vont le rester vraiment dans cette coalition.
15:59Sur le fond de la réforme, c'était une ligne rouge.
16:03Sur le fond de la réforme, c'était une ligne rouge.
16:05On le savait de tous les côtés, au sein du socle commun, du Rassemblement national, de la gauche.
16:10Bref, c'était infaisable en fait.
16:14Évidemment que c'est une bonne nouvelle pour les retraités.
16:19Notamment les petits retraités.
16:21Je suis quand même frappé par le fait qu'on ne puisse pas imaginer que les retraités aisés,
16:28et il y en a dans ce pays, ne puissent pas contribuer à l'effort général.
16:32Je trouve ça étonnant qu'on n'arrive pas à se dire, voilà, oui, on peut faire contribuer un certain nombre de retraités.
16:41Et c'est évidemment là où il y a une dimension électorale pour LR.
16:47Puisque l'électorat retraité est important.
16:51Mais je trouve regrettable, encore une fois, qu'on ne puisse pas distinguer les choses.
16:57Encore une fois, oui, il y a des retraités qui vont très bien dans le pays et qui pourraient contribuer.
17:02Ce que dit Paul Quignot, c'est qu'en fait la revalorisation du mois de janvier,
17:05qui va concerner tout le monde, mais que pour la moitié du niveau de l'inflation,
17:09en fait, si on avait pris que les plus modestes, peut-être qu'ils auraient pu bénéficier d'une revalorisation totale en janvier et en juillet.
17:16Et l'effort aurait effectivement été porté sur les retraités les plus aisés.
17:19Oui, bien sûr, bien sûr. Alors qu'effectivement, au second semestre, seuls les petits retraités,
17:23les petites retraites, les petites pensions, elles seront revalorisées a priori.
17:27C'est-à-dire que l'effort va quand même porter un peu plus sur les retraites, les pensions les plus importantes.
17:31Mais on peut évidemment juger que ce dispositif est insuffisamment progressif, bien sûr.
17:37Sur le fond, il faut d'ailleurs souligner que c'est habile aussi sur le fond,
17:42parce que c'est présenté comme un gain pour les retraités par Laurent Wauquiez hier soir,
17:46confirmé donc par Laurent Saint-Martin ce matin, comme un geste d'ouverture de la part du gouvernement
17:52à l'écoute des retraités, effectivement, électorat ou combien important, on le sait, ils votent beaucoup.
17:56Mais à l'arrivée, ils y perdent quand même sur l'ensemble de l'année.
18:00La revalorisation ne sera pas, il n'y a pas une indexation totale sur l'inflation pour tous les retraités sur l'ensemble de l'année.
18:05Donc ça, c'est habile, y compris sur le fond, c'est-à-dire qu'il reste quand même à peu près 3 milliards d'économies
18:09sur les 4 milliards envisagés au départ, puisque le dispositif, l'aménagement annoncé,
18:15en tout cas les chiffres est estimés à ce stade par Bercy, autour de 800 millions d'euros.
18:20Ensuite, sur le plan politique, c'est évidemment un bon coup pour Laurent Wauquiez,
18:23ce qui lui permet de tirer la couverture à lui, d'expliquer à ses troupes et à son électorat,
18:28regardez, regardez ce que j'ai obtenu pour les retraités, etc.
18:32Le gouvernement m'écoute et nous pesons.
18:35Mais je pense que c'est effectivement encore plus un bon coup, entre guillemets, pour Michel Barnier.
18:39Pourquoi ? Parce qu'effectivement, c'est inédit de voir un président de groupe annoncer une mesure de cet ordre,
18:44une mesure qui dépend de l'exécutif du gouvernement du Premier ministre.
18:47Effectivement, Michel Barnier n'a pas le choix.
18:49Et s'il est suffisamment lucide, il doit comprendre que s'il veut durer,
18:54il est obligé de négocier d'abord avec les forces qui constituent ce qu'il appelle son socle commun,
18:59lesquelles étaient, qu'il s'agisse de la droite républicaine de Laurent Wauquiez,
19:03ou d'Ensemble pour la République, le groupe de Gabriel Attal,
19:05assez, voire très hostile à cette mesure sur les retraités.
19:08Et donc sur ce dossier-là, comme sur les autres,
19:11il est obligé de mettre en scène en quelque sorte une forme de discussion,
19:14de négociation pour aboutir à une forme de compromis,
19:17et même de laisser les uns ou les autres successivement tirer un peu la couverture à eux,
19:22avoir droit en quelque sorte à leur quart d'heure de célébrité.
19:25C'est une façon de faire du judo, c'est-à-dire que sa situation politique est extrêmement faible,
19:28a priori Michel Barnier le sait,
19:30et il est obligé de s'appuiser sur les uns ou les autres successivement ou alternativement.
19:35Le risque, c'est qu'on sait aussi que le Premier ministre a lui aussi une susceptibilité,
19:39un égo légitime d'ailleurs, et que tout ça ne s'emboîte pas parfaitement.
19:43Ça n'a pas été le cas depuis sa nomination,
19:45il y a eu plein d'anicroches et de désaccords extrêmement forts parfois.
19:50Là, en l'occurrence, c'est juste, me semble-t-il, une première preuve de vie de la méthode Barnier.
19:54C'est-à-dire que là, le socle commun, ça semble marcher.
19:56Oui, et puis il sanctuarise, il fait un peu de kalynothérapie aux Républicains en leur donnant une forme de victoire.
20:02Ils peuvent accrocher ça à leur tableau au moment où à la fois le projet de loi de finances du budget 2025
20:10et aussi celui de la Sécurité sociale va être débattu au Sénat,
20:13où là on sait que Michel Barnier est dans une situation beaucoup plus confortable avec une majorité de Républicains
20:18et une méthode larchée qui est assez éprouvée.
20:23Il négocie plus au Sénat.
20:24Il négocie plus, voilà, il travaille plus en amont dès maintenant.
20:29Et puis je trouve aussi en termes de symboles, là sur le budget, on n'y comprend plus rien.
20:34Le budget aujourd'hui est remanié par la gauche, donc on ne sait plus qui fait quoi,
20:38les grandes entreprises taxées à fond, on ne sait plus quelle réalité de ce budget.
20:43Et bien là, finalement, c'est une réforme, en tout cas c'est une mesure que tout le monde va garder en tête.
20:50Tout le monde va se dire, la droite a sauvé les retraités.
20:53Mais c'est ça qui est intéressant dans le débat.
20:55C'est pour ça que celui qui doit être froissé ce matin, a priori, c'est Gabriel Attal.
20:58On peut imaginer que Michel Barnier, s'il anticipe un peu le coup d'après,
21:01il doit déjà chercher ce qui peut céder en quelque sorte à Gabriel Attal
21:04pour que Gabriel Attal, lui aussi, ait droit dans quelques jours à son 20h pour venir dire,
21:08voilà, regardez ce que j'ai arraché au gouvernement.
21:10Un petit rappel aujourd'hui, un élément d'agenda important,
21:13un vote crucial à l'Assemblée nationale puisque c'est le volet recette du budget qui va être voté.
21:18Et là, pendant les débats, c'est surtout la gauche qui a brillé
21:21avec notamment beaucoup plus d'impôts qui ont été décidés pendant les débats.
21:26D'ailleurs, je trouve qu'il y a un point commun entre les deux sujets,
21:29d'ailleurs sur la méthode Barnier.
21:30Je pense que le fait de laisser la parole à Wauquiez hier sur cette histoire de retraite
21:35et de laisser les députés discuter du budget pendant trois semaines,
21:40il y a un levier politique commun.
21:43Chacun s'exprime.
21:45La politique reprend un peu ses droits à l'Assemblée.
21:51Il y a les parlementaires, ils ont fait leur job.
21:54On sait que ça ne va pas servir à grand-chose.
21:56Mais voilà, je trouve que c'est un trait d'union entre ces deux actualités.
22:02Et en fait, c'est parce qu'il n'a pas le choix, Barnier.
22:05C'est une condition nécessaire de sa survie.
22:08Pas forcément une condition suffisante, mais c'est une condition nécessaire de sa survie.
22:11Il faut voir si tout ça ne va pas se terminer en 49.3.
22:13Si ça se termine en 49.3.
22:15Mais au moins, il pourra dire que les débats ont eu lieu.
22:17Et ce n'est pas faux, les débats ont eu lieu, même si on n'y comprend rien.
22:20Ça sera allé jusqu'au bout et il ne mettra que 2 49.3 au lieu des 20 d'Elisabeth Borne.
22:24On va suivre tout ça.
22:26Merci beaucoup à tous les trois.
22:27Alex Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info TV.
22:30Je rappelle qu'on vous retrouve tous les matins à 7h45 pour l'interview politique.
22:33Paul Quignot, merci à vous, directeur délégué de la rédaction de Libération.
22:38Je signale la une de Libération aujourd'hui.
22:42Après la gueule de bois, l'heure des comptes chez les démocrates aux Etats-Unis.
22:46Le rejet de l'administration Biden serait la cause principale de la défaite.
22:51Dossier à lire dans Libé ce matin.
22:53Merci beaucoup Renaud.
22:54Merci Célia.
22:55Les informer du soir, c'est à partir de 20h avec Agathe Lombret et Jean-Rémi Baudot.

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