les informés de franceinfo du mercredi 25 octobre
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00:00 ...
00:06 -20h, 21h, France Info,
00:09 Les Informés, Bérangère Monte.
00:11 -Bonsoir à tous. Ravie de vous retrouver.
00:14 On est ensemble jusqu'à 21h à la radio et à la télé
00:17 sur le canal 27. Beaucoup de sujets
00:19 au menu des Informés.
00:20 D'abord, la fin du voyage d'Emmanuel Macron
00:23 au Proche-Orient. Le président met en garde
00:25 contre une attaque israélienne massive
00:28 du processus de paix. Il évoque de bonnes nouvelles
00:31 pour les otages dans les prochaines heures.
00:33 Il envoie de matériel médical pour soigner les populations de Gaza.
00:37 On suivra aussi les récentes déclarations
00:39 de Benyamin Netanyahou, qui a pris la parole ce soir en Israël.
00:43 L'experte des Informés, justement,
00:45 est Eleanor Vail, journaliste au quotidien israélien.
00:48 Arrête-ce et on jettera une oreille
00:50 aux déclarations de Joe Biden, le président américain,
00:53 il y a quelques minutes.
00:55 Au menu des Informés, les fonctionnaires,
00:58 les oubliés du pouvoir d'achat.
01:00 Une prime exceptionnelle leur est versée à partir d'aujourd'hui,
01:03 ce qui gagne moins de 3 250 euros par mois.
01:08 Et puis, ça bouge en cuisine.
01:09 Figurez-vous, les tâches ménagères seraient un tout petit peu moins
01:13 prises en charge par les femmes, donc plus par les hommes.
01:16 Point d'interrogation. Les chiffres sont souvent trompeurs.
01:20 Notre experte sera Sylvie Pierre-Bressolette,
01:22 présidente du Haut Conseil à l'égalité entre les hommes et les femmes.
01:26 On débattra de tous ces thèmes ce soir.
01:29 François Reynardt, journaliste, écrivain et chroniqueur à l'Obs.
01:32 Et Stéphane Vernet, directeur de la rédaction parisienne
01:36 de Ouest France.
01:37 Bienvenue à tous.
01:38 D'abord, les derniers mots du président Macron
01:43 avant de remonter dans l'avion.
01:45 Après deux jours au Proche-Orient, il était 18h30
01:48 sur le tarmac au Caire.
01:50 -J'espère avoir convaincu chacun.
01:52 Merci beaucoup.
01:53 -Je vous laisse réfléchir les uns les autres
01:56 à cette question qui ont convaincu.
01:58 On va entendre ce qu'il dit cet après-midi,
02:00 un peu plus tôt, après avoir vu le président égyptien
02:03 Al-Sissi au Caire, une mise au point d'entrée,
02:06 comme s'il tenait à corriger un peu la tonalité d'hier.
02:09 -La France ne pratique pas le double standard.
02:12 Le droit international s'applique à tout le monde.
02:16 Et la France a toujours porté des valeurs universelles
02:22 d'humanisme.
02:23 Toutes les vies se valent.
02:26 Et il n'y a pas de hiérarchie.
02:28 Toutes les victimes méritent notre compassion,
02:30 notre engagement pour une paix juste et durable
02:33 au Proche-Orient. Et cela ne varie pas.
02:36 -Dernier élément sonore, c'est perçu comme un rééquilibrage,
02:39 ce qu'on vient d'entendre, suite aux déclarations
02:42 de la reine de Jordanie, Rania, qui a eu des mots assez durs
02:45 contre les Occidentaux sur CNN.
02:48 -Les peuples du Moyen-Orient sont choqués et déçus
02:51 par la réaction du monde face à la catastrophe
02:54 qui se déroule actuellement. Ces deux dernières semaines,
02:57 nous avons constaté qu'il y avait deux poids, deux mesures.
03:01 Lorsque le 7 octobre a eu lieu, le monde a immédiatement,
03:04 sans équivoque, soutenu Israël et son droit à se défendre
03:07 et à condamner l'attaque qui s'est produite.
03:10 Mais depuis deux semaines, ce que l'on voit,
03:13 c'est le silence dans le monde.
03:15 -Voilà. Eleanor Veil, je rappelle que vous êtes journaliste
03:18 en France pour le quotidien. -En Israël.
03:21 -En Israël, mais vous connaissez bien la France.
03:24 -Tout à fait. -On est d'accord.
03:26 Vous avez été basée également à certaines périodes...
03:29 -Plus ou moins, mais surtout en Israël.
03:31 -D'accord. Journaliste pour le quotidien Arez,
03:34 grand quotidien israélien de gauche, disons-le.
03:37 Quel regard vous avez sur ces deux jours ?
03:40 Qui, Emmanuel Macron, aura-t-il convaincu ?
03:42 -Alors, j'ai été frappée, je pense ne pas avoir été la seule,
03:46 par le caractère très familier
03:48 qu'a pris la visite d'Emmanuel Macron en Israël.
03:51 On l'a vue aux côtés des familles des victimes,
03:54 très touchée, avec vraiment un ton très empathique.
03:57 Il a serré dans ses bras plusieurs familles des victimes.
04:00 Il a ensuite rencontré le Premier ministre israélien,
04:04 mais aussi le président Herzog
04:06 et les chefs de l'opposition, également.
04:08 Et on sentait vraiment une volonté
04:10 d'apporter un soutien inconditionnel à Israël
04:13 dans leur lutte contre le Hamas.
04:16 Et c'est vrai qu'ensuite, il y a eu cette visite
04:19 en Cisjordanie avec Mahmoud Abbas,
04:21 et là, le ton était, disons, un peu moins amical.
04:25 On l'a vue même agacée sur certaines images
04:28 à la fin du discours de Mahmoud Abbas.
04:30 Ce sont des propos assez...
04:32 Voilà, assez mesurés.
04:34 Je trouve pas...
04:35 On a beaucoup parlé de son numéro d'équilibrisme.
04:39 Je trouve pas qu'il ait eu, justement,
04:41 un discours assez...
04:43 Un discours assez...
04:44 Un discours assez...
04:45 Un discours assez...
04:47 Un discours assez unanime, en fait, en Israël
04:50 et dans l'autorité palestinienne et en Cisjordanie.
04:53 Mais en revanche, en arrivant en Jordanie,
04:55 et vous l'avez rappelé,
04:57 il a eu ses déclarations de la reine de Jordanie
05:00 sur le deux poids, deux mesures,
05:02 et il a dû rattraper le coup, un peu,
05:04 et c'est comme ça qu'on l'a entendu en Égypte,
05:07 quand il a dit, quand il a rappelé
05:09 l'importance des lois de la guerre,
05:12 c'est-à-dire que, pas à n'importe quel prix,
05:15 Israël a le droit de se défendre,
05:17 mais il a rappelé, évidemment,
05:19 dans le droit international et pas sans limite.
05:22 -Quand il dit "j'espère avoir convaincu tout le monde",
05:25 quel est votre sentiment ?
05:27 -Mais qui de quoi ?
05:28 De quoi espère-t-il ?
05:29 -De son soutien, du soutien de la France.
05:32 -Du soutien de la France...
05:34 C'est-à-dire, la visite d'Emmanuel Macron...
05:37 -Plutôt le côté arabe ou le côté israélien ?
05:40 -Disons qu'il a parlé de cette coalition,
05:42 de cette possibilité de faire une coalition,
05:45 à l'instar de la coalition contre l'Etat islamique.
05:48 Je sais pas à quel point les Israéliens
05:51 ont pris au sérieux cette opportunité.
05:53 On voit mal Israël rentrer dans une coalition internationale
05:57 pour combattre le Hamas.
05:58 Cette visite a été couverte pas tellement.
06:01 On n'a pas vu dans les médias israéliens
06:04 un vrai engouement pour le discours d'Emmanuel Macron.
06:07 Je rappelle que c'est pas le seul,
06:09 il y a eu des Européens qui sont allés en Israël
06:12 et qui ont eu ce genre de discours.
06:14 -Les autres Européens, c'était un peu pareil.
06:17 La visite de Joe Biden, vous l'avez couverte.
06:20 -Oui, parce que la visite de Joe Biden
06:22 s'inscrit dans une autre réalité, dans un autre contexte.
06:26 Et puis, il y a une aide militaire évidente.
06:28 Aujourd'hui, les Etats-Unis et Israël
06:31 sont main dans la main pour combattre le Hamas.
06:34 -Bonsoir. -Je voulais compléter
06:36 ce que dit Macron.
06:37 Il a fait un coup de chapeau à Aretz,
06:39 parce que les gens qui nous écoutent
06:41 ne connaissent pas Aretz.
06:43 Quand on est journaliste, c'est un des journaux
06:46 qu'on adore dans le monde, comme le New York Times,
06:49 comme la BBC.
06:50 Maintenant, juste pour compléter ce que disait Eleonor,
06:54 il y a quand même une chose, certes, Macron était le dernier,
06:57 mais il a fait, et les autres n'ont pas fait,
07:00 c'est d'aller en Surdanie.
07:02 Je crois qu'un autre chef de gouvernement européen
07:05 a fait ce que Israël ne voulait pas.
07:07 -Ce que Joe Biden avait prévu de faire.
07:10 -Il n'a pas pu, mais du côté de Netanyahou,
07:13 il y avait le côté de la sécurité,
07:15 parce qu'ils n'ont aucune envie,
07:17 parce que du côté du gouvernement Netanyahou,
07:20 qui est aussi un fauteur de guerre,
07:22 il n'y a aucune envie que l'autorité palestinienne existe,
07:26 qu'il y ait un Etat palestinien qui pourrait amener un peu de paix.
07:30 Il faut bien voir que là, aujourd'hui, en France,
07:34 la majorité de la population a condamné le Hamas,
07:37 ce qui est tout à fait justifié,
07:39 et à être contre les attentats barbares qu'il y a eu,
07:42 mais l'ensemble du monde arabe est derrière le Hamas.
07:45 Ce qu'il faut réussir à faire dans la diplomatie,
07:49 c'est dire "ne soutenez pas ces fous".
07:51 Il faut trouver un autre espoir du côté arabe.
07:54 Il faut absolument défendre l'idée qu'il y ait un Etat palestinien,
07:58 c'est la seule solution pour sauver la paix.
08:01 - Vous croyez qu'Emmanuel Macron y soit allé ?
08:04 Il a dû "batailler" pour obtenir ça, à votre connaissance ?
08:08 - Il est honneur, je crois.
08:09 Jusque-là, les autres représentants des pays européens
08:13 qui sont allés, on leur dit "n'allez pas en Cisjordanie,
08:17 "parce que la sécurité est trop compliquée".
08:19 Lui, il a exigé ça.
08:21 - Je vous interromps.
08:22 Je viendrai vers vous.
08:24 Il est 20h11. Emmanuel Langlois.
08:26 - Emmanuel Macron, qui a terminé ce soir en Égypte
08:30 sa tournée au Proche-Orient.
08:31 Le président français annonce que le navire Tonnerre
08:35 est en route pour la bande de Gaza.
08:37 Il a quitté le port de Toulon.
08:39 Le porte-hélicoptère servira de navire-hôpital à Gaza.
08:42 La France envoie demain un premier avion d'aide humanitaire
08:46 qui atterrira au Caire, en Égypte.
08:48 Joe Biden lui affirme ce soir, en appel,
08:51 une solution à deux Etats dans la région.
08:53 Le président américain affirme que les attaques de colons israéliens
08:58 en Cisjordanie doivent cesser maintenant
09:00 et qu'il ne sera pas possible, selon lui,
09:03 de revenir au statu quo qui prévalait
09:05 avant l'assaut du Hamas le 7 octobre
09:08 entre Israël et les Palestiniens.
09:10 A l'étranger encore, au Mexique, l'ouragan Otis s'affaiblit
09:13 après avoir touché terre près de la station balnéaire d'Acapulco
09:17 sur la côte Pacifique.
09:19 La dépression s'accompagne toujours de vents violents
09:22 et possiblement destructeurs.
09:24 Et le parcours du Tour de France cycliste de l'an prochain
09:28 se déroule ce midi.
09:29 Le tracé est inédit avec plusieurs incursions
09:32 au-delà des 2000 m d'altitude.
09:34 La 111e édition de la Grande Boucle partira pour la 1re fois d'Italie,
09:38 Florence, le 29 juin.
09:39 Elle arrivera pour la 1re fois hors de Paris, à Nice,
09:42 le 21 juillet, en raison des JO
09:44 qui se tiendront dans la capitale à ce moment-là.
09:48 -France Info.
09:49 -20h, 21h,
09:50 France Info, les informés, Bérangère Bonte.
09:53 -Avec ce soir,
09:54 Stéphane Vernet de Ouest France, François-Rénard de Lopes
09:58 et Hélène Horveille du quotidien israélien Aretz.
10:02 Stéphane Vernet, je me tourne vers vous.
10:04 Est-ce qu'on peut convaincre tout le monde ?
10:07 Est-ce que le président Macron peut avoir convaincu tout le monde ?
10:11 -La question, c'est à qui est-ce qu'il s'adresse
10:14 quand il dit "j'espère avoir convaincu tout le monde".
10:17 Je pense qu'il s'adresse,
10:19 et je pense qu'il pense aux dirigeants qu'il a rencontrés,
10:22 il pense aux populations, à l'opinion publique.
10:26 -Toutes les opinions.
10:27 -Elles ne sont pas alignées.
10:29 On a vu le son de la reine de Jordanie.
10:32 Il faut rappeler que, Proche-Orient,
10:34 il n'y a pas un engouement, une mobilisation très forte
10:38 de la part des dirigeants des pays voisins
10:41 en faveur de la Palestine.
10:43 Par contre, ils sont sous la pression de leur opinion publique,
10:46 qui est très forte et qui va très loin,
10:48 qui percole jusqu'en Turquie.
10:50 Vous l'avez vu, mais aujourd'hui, vous aviez Erdogan,
10:53 qui s'est aligné,
10:55 qui, sous la pression de sa propre opinion publique en Turquie,
10:58 est obligé d'adopter, de rompre ses relations avec Israël.
11:01 Il y a une grosse pression d'opinion publique.
11:04 La vraie problématique, c'est de convaincre les opinions publiques,
11:08 et ça, je pense, les opinions publiques arabes,
11:10 qui ne sont pas en mesure d'écouter la parole
11:13 du président de la République française.
11:15 Je pense aussi, si je peux me permettre,
11:18 que dans sa volonté de convaincre, c'est un bière à trois ventes,
11:21 il a aussi besoin de convaincre
11:23 une partie de l'opinion publique française
11:25 de la position d'un France et de la façon dont il se place,
11:28 parce qu'il y a aussi le risque d'une évolution du conflit chez nous.
11:32 Il a ça dans le viseur.
11:34 - De votre point de vue, quel est le message qui domine
11:37 ce soir, au bout de 48 heures ?
11:39 - Je vous espérais que c'est un message d'équilibre.
11:42 C'est comme ça que je l'ai vu, moi.
11:44 Encore une fois, je répète,
11:46 plus que les autres, pensez les Américains.
11:48 Les Américains, comme le disait Léonor,
11:51 sont sur un alignement traditionnel
11:53 à l'égard d'Israël, mais là, ils perdent leurs autres alliés.
11:56 Dans la région, les grands alliés américains au Moyen-Orient,
12:00 c'était la Turquie, par exemple, là, qui prend ses distances.
12:03 Il y avait l'autre, l'Arabie saoudite,
12:05 mais là, l'Arabie saoudite, elle balance beaucoup.
12:08 Et puis, après, le Maroc, par exemple,
12:10 un grand allié des Américains,
12:12 qui avait signé la paix avec Israël,
12:15 et là, la pression à Casablanca,
12:16 il y avait 200 000 personnes dans les rues pour arrêter cet accord.
12:20 Donc, les Américains, ils doivent avoir très peur
12:23 de ne pas avoir une politique très déséquilibrée.
12:26 Il faudra faire des signes aux Arabes en disant "on est avec vous".
12:29 -Oui, Eléonore ?
12:30 -Si je peux me permettre, c'est tout à fait vrai,
12:33 mais l'Arabie saoudite, on souvient qu'il y a quelques semaines,
12:36 on parlait d'une normalisation des relations
12:39 entre Israël et l'Arabie saoudite sous l'égide des Etats-Unis.
12:43 Il y a un rapport récent de l'Arabie saoudite
12:45 qui dit qu'il faudrait un cessez-le-feu le plus vite possible
12:49 pour, justement, reconsidérer
12:51 ce processus de normalisation avec Israël,
12:53 qui a été perçu en Israël
12:55 comme un message d'encouragement et d'optimisme.
12:58 Mais il y a eu aussi un message du Bahreïn
13:00 qui a rappelé l'importance d'une paix économique pour la région.
13:05 Donc, voilà, deux pays arabes
13:07 qui ont quand même, disons, mesuré leurs propos
13:10 envers Israël dans ce conflit.
13:13 -Comment vous comprenez les uns et les autres ?
13:16 On les reçoit à l'instant, les déclarations de Joe Biden,
13:19 qui déclare que les attaques de colons
13:21 contre des Palestiniens,
13:23 se trouvant là où ils doivent être,
13:25 et notamment en Cisjordanie, doivent cesser.
13:28 Il y a là une fermeté qu'on n'a pas forcément entendue ?
13:31 -On l'a entendue. -Aussi clairement ?
13:33 -On l'a entendue pas depuis le 7 octobre,
13:36 on en a entendu, ça fait des mois,
13:39 que Joe Biden et que la relation entre Israël
13:41 et le nouveau gouvernement israélien d'extrême droite,
13:44 on peut le dire, et Joe Biden,
13:46 et les Etats-Unis étaient vraiment pas dans les meilleures conditions.
13:52 Je pense que Joe Biden a voulu
13:55 et a montré un soutien conditionnel
13:57 depuis le 7 octobre aux côtés d'Israël,
13:59 mais qu'aujourd'hui, il rappelle peut-être
14:02 qu'il n'est pas aligné sur cette politique
14:05 d'annexation des territoires en Cisjordanie
14:08 et que s'il combat, s'il est prêt à apporter son soutien
14:11 dans cette guerre contre le Hamas, il n'est pas d'accord sur tout.
14:14 -C'est quand même une prise de parole
14:17 qui tranche avec celle qu'il a eue quand il est venu à Tel Aviv
14:20 et qui est en fait le sujet un peu central
14:23 qui bloque la solution à deux Etats.
14:25 -C'est clair que chaque colonie qui est en Cisjordanie,
14:28 c'est un clou dans le cercueil de la paix.
14:31 Tout le monde le dit, enfin, Obama le disait,
14:33 tout le monde le dit depuis les années 90.
14:36 Moi, j'ai grandi avec ça.
14:38 Pardon, mais je suis à l'Obs, où il y avait Jean Daniel,
14:41 le directeur mythique de L'Observateur,
14:43 qui était l'apôtre de la paix, etc.
14:45 Quand il y avait eu les accords d'Oslo,
14:48 ceux qui disaient qu'il y aurait deux Etats,
14:50 des Juifs et des Arabes qui vont vivre côte à côte en 93,
14:53 mais Jean Daniel, il était dans une euphorie qui était incroyable.
14:57 Sa vie était réussie. Il y aurait la paix entre les Arabes.
15:01 Moi, je vis avec ce désastre-là dans mon cœur
15:03 depuis la semaine dernière.
15:05 Il y a 20 ans de colonisation en Cisjordanie
15:08 qui empêche ça. C'est insupportable.
15:10 Barack Obama est arrivé en disant que ça allait cesser la colonisation.
15:14 C'était en 2004 ou 2008, je ne me souviens plus des dates d'Obama.
15:18 Eh bien, le gouvernement de droite, à l'époque,
15:21 a continué à coloniser, et Obama s'est tué en disant
15:24 "Bon, bah, OK, continuez, je dis rien."
15:27 Il y a un moment où c'est plus possible.
15:29 Il faut arrêter avec ça.
15:31 - Je suis d'accord avec vous. - Et Léonard ?
15:33 - Je suis d'accord avec vous. - Il y a eu des gouvernements
15:37 de gauche, et un Israélien vous répondrait
15:39 "On s'est désengagés de la bande de Gaza,
15:42 "on a vu le résultat."
15:44 Et si vous voulez, c'est un peu ce qu'on ressent en Israël,
15:47 c'est que se désengager, faire la paix, oui, mais avec qui ?
15:51 - Alors, ça nous ramène
15:53 au propos d'Emmanuel Macron aujourd'hui,
15:56 qui, à la fin de cette journée, à la fin de ces deux jours,
15:59 est revenu à ce fameux triptyque
16:02 qu'on nous annonçait, même avant qu'il parte ici,
16:05 dans un brief de l'Elysée, il y a 48 heures.
16:08 Vous allez l'entendre, et qui évoque la solution
16:11 des deux Etats, évidemment, et la sécurité d'Israël
16:14 dans un espèce d'en même temps qui englobe un peu tout.
16:18 - La lutte contre le terrorisme,
16:21 la protection des populations et l'aide humanitaire,
16:27 et la question politique,
16:30 et le règlement de la question palestinienne.
16:33 Tout ça est éminemment compatible
16:37 avec la sécurité d'Israël,
16:40 qui, vous le savez, nous concerne ô combien.
16:42 Ca n'est qu'à cette condition que nous aurons la paix
16:45 dans la région, la capacité à ce que tous les Etats
16:48 de la région acceptent l'existence d'Israël
16:52 et de sa sécurité,
16:54 que soit reconnu au peuple palestinien
16:57 le droit à un Etat qui vive lui aussi en sécurité,
17:00 et que nous évitions toute escalade de tensions.
17:05 - Je vous laisse réfléchir à tout ça.
17:07 Le Honneur réagit.
17:08 Le temps du Fil info, 20h20, Emmanuel Langlois.
17:11 - Emmanuel Macron a achevé ce soir en Égypte.
17:14 Ca tournait au Proche-Orient,
17:16 près de 3 semaines après l'assaut meurtrier
17:19 lancé par le Hamas sur Israël, le 7 octobre dernier.
17:22 Le président français annonce l'envoi à Gaza du tonnerre.
17:25 Il devra quitter le port de Toulon.
17:27 Il devrait venir soutenir les hôpitaux
17:30 de l'enclave palestinienne.
17:31 Selon lui, une opération terrestre massive d'Israël
17:35 serait une erreur.
17:36 Fin de citation.
17:37 En France, et après un léger tassement au printemps,
17:40 le chômage repart à la hausse.
17:42 Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité
17:45 a augmenté de 0,6 % au 3e trimestre.
17:47 Le marché du travail subit le contre-coût
17:50 de la hausse des taux d'intérêt,
17:52 de la remontée des faillites d'entreprises
17:54 et de l'âge de la retraite.
17:56 Le football et le Paris Saint-Germain
17:58 accueillent la Cémilan pour un choc crucial
18:01 lors de la 3e journée de Ligue des champions.
18:04 Début de la rencontre à 21h au Parc des Princes.
18:06 L'entraîneur du PSG, Louis-Saint-Richier,
18:09 aligne Randal-Colomoigny en pointe de l'attaque
18:12 avec Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé.
18:14 Et le jury du Goncourt, qui propulse en finale
18:17 4 écrivains, régulièrement cités parmi les favoris,
18:20 Jean-Baptiste Andréa, Gaspard Koenig,
18:22 Renard et Neige Sinaud,
18:24 le plus prestigieux des Prix littéraires français,
18:27 sera décerné le 7 novembre prochain.
18:30 ...
18:31 -France Info.
18:33 ...
18:34 -20h, 21h, France Info, les informés,
18:38 Bérangère Bonte.
18:39 -En compagnie de Stéphane Vernet, de West France,
18:42 François Reynard de Lopes et Léonore Veil,
18:44 du quotidien israélien Aretz.
18:46 Vous réagissez pendant qu'on écoute Emmanuel Macron ?
18:49 -Je me demandais ce qu'il voulait qu'il dise d'autre
18:52 que rappeler son engagement à une solution à deux Etats.
18:55 On l'entend et ça sonne un peu...
18:57 C'est devenu une sorte de soundbite un peu vide de sens
19:01 parce qu'aujourd'hui, cette solution à deux Etats,
19:04 on voit bien qu'elle est quasiment impossible
19:06 et qu'on entend les dirigeants répéter l'importance
19:09 d'un Etat palestinien, mais ça semble être une solution
19:13 pour des raisons territoriales, des raisons politiques,
19:16 des raisons militaires,
19:17 une solution qui est de moins en moins viable sur le terrain.
19:21 Malheureusement.
19:22 -C'est votre perception vue d'Israël ?
19:25 -C'est ma perception vue d'Israël.
19:27 Je pense que c'est la perception de beaucoup d'Israéliens.
19:32 Je pense que la question palestinienne
19:34 a été sous le radar pendant des années,
19:36 qu'aujourd'hui, elle revient sur le devant de la scène,
19:39 mais que cette solution à deux Etats,
19:41 c'est un terme un peu désuet.
19:43 -C'est quoi, la solution ? -J'aimerais bien la trouver.
19:46 -Stéphane Vernet ?
19:47 -La solution à deux Etats...
19:49 Il faut reprendre la séquence d'Emmanuel Macron.
19:52 On lutte contre le terrorisme, on protège les civils,
19:55 et on parlera de la solution à deux Etats.
19:57 Et il y a un ordre, un, deux, trois, qui a du sens.
20:00 C'est-à-dire que la solution à deux Etats,
20:03 c'est-à-dire que la solution politique,
20:05 elle est possible, mais dans un avenir assez lointain,
20:08 il faut commencer d'abord par se débarrasser
20:11 et par régler la question du Hamas.
20:13 Et la question que vous aviez...
20:15 Donc, on ne pourra se débarrasser du Hamas
20:18 et envisager une paix négociée ensuite,
20:20 dans un avenir plus lointain,
20:22 qu'à la condition aussi que l'intervention
20:25 sur la bande de Gaza ne se solde pas
20:27 par un bain de sang absolu, quoi.
20:29 Vous voyez ce que je veux dire ?
20:31 Je reviens juste trois secondes sur la question
20:33 que vous posiez tout à l'heure
20:35 par rapport à la déclaration de Joe Biden
20:38 sur la colonisation. On a évoqué l'attitude
20:40 des Émirats arabes unis et du barail.
20:42 Aujourd'hui, ce qui se joue, là, en ce moment,
20:45 c'est les accords d'Abraham de 2020,
20:47 les accords historiques...
20:49 -Avec plusieurs pays arabes.
20:51 -Avec les Émirats arabes unis, avec le barail.
20:53 En fait, l'action du Hamas du 7 octobre,
20:56 elle est téléguidée par l'Iran,
20:58 et le but du jeu, c'est de faire capoter
21:00 tout espoir de paix et de rapprochement
21:02 entre les pays arabes du Proche-Orient et Israël.
21:05 Et ça marche. Et donc, quand Joe Biden dit
21:08 qu'il faut que l'occupation, la colonisation s'arrête,
21:12 il cherche à sauver les accords d'Abraham.
21:17 Parce qu'un des gros points de discorde de ces accords,
21:19 c'est qu'à ce moment-là, il y avait une fenêtre
21:22 qui s'ouvrait à un espoir, mais vous aviez aussi,
21:25 en 2020, Benjamin Netanyahou, qui n'a pas renoncé
21:28 à la colonisation de la Cisjordanie.
21:30 Il disait "on fera une pause", mais il n'a pas dit "on arrêtera".
21:34 Et en fait, c'est comme ça que je lis les mots de Joe Biden ce soir,
21:39 et qui font écho aux déclarations des Émirats arabes unis
21:42 dans l'après-midi.
21:43 C'est-à-dire qu'on est à un moment où il y a quand même
21:46 l'envie ou l'idée qu'on peut peut-être sauver
21:50 ou maintenir quelque chose qui restera négociable
21:53 et qui pourra faire l'objet de tractations
21:55 dans un avenir plus lointain, quand la guerre sera terminée
21:59 et la question de la survie d'Israël sera assurée.
22:03 Parce qu'il y a ça aussi qui est sur la table
22:05 au moment où on se parle.
22:06 - Dans l'immédiat, il y a énormément de déclarations ce soir.
22:09 On essaie d'être aussi clair que possible,
22:10 mais je voudrais que vous disiez un mot, Eleonore,
22:13 veille de la prise de parole de Benjamin Netanyahou,
22:15 puisque Stéphane Vernet parlait de l'offensive probable sur Gaza.
22:20 Lui, il dit... Enfin, il en parle, là, pour le coup, ce soir.
22:23 - Il en parle ce soir. C'était un discours qui était très attendu.
22:26 Les Israéliens ont beaucoup reproché à Netanyahou
22:28 de ne pas prendre la parole.
22:29 On le voit très souvent dans les médias.
22:31 Depuis le 7 octobre, voilà, on le sentait beaucoup moins
22:34 amené à s'exprimer, lui, pas que lui.
22:38 Ce soir, il parle.
22:40 C'est un discours qui a été reçu assez bien dans les médias.
22:45 - Donc il promet une invasion de Gaza, c'est ça ?
22:47 - Il promet une invasion.
22:48 Il assure que l'offensive terrestre aura lieu,
22:52 parce qu'on entendait ces derniers temps des rumeurs,
22:54 on pensait que ça allait être repoussé, peut-être annulé, etc.
22:56 Non, là, il dit "on va y aller".
22:58 - Emmanuel Macron dit ce soir, en quittant sur le tarmac,
23:01 "ce sera une erreur". Ce serait une erreur.
23:04 - Emmanuel Macron veut dire que ce sera une erreur,
23:06 mais je pense que...
23:07 - Ça change pas grand-chose.
23:08 - Ça change pas grand-chose.
23:09 Et je pense que les Israéliens respectent...
23:11 - Mais les Américains aussi avaient...
23:14 En faisant le parallèle, souvenez-vous,
23:15 avec le 11 septembre, en disant "ne laissez pas votre rage,
23:18 "n'écoutez pas votre rage".
23:19 - Les Américains disent ça.
23:20 Les Américains disent "ne laissez pas votre rage
23:21 "et votre désir de revanche guider votre stratégie militaire
23:25 "et votre stratégie en général".
23:28 - Donc Netanyahou n'en tient pas compte, clairement ?
23:30 - Je pense pas que Netanyahou n'en tienne pas compte.
23:32 Je pense que vous avez vu les généraux américains
23:35 qui sont aux côtés du chef d'état-major
23:38 et des services militaires israéliens
23:39 pour tenter de les aider.
23:40 Je pense qu'il y a une vraie collaboration
23:41 entre l'établissement de sécurité américain et israélien.
23:44 Les Américains qui disaient il y a quelques jours
23:47 aux Israéliens "vous n'êtes peut-être pas prêts, attention,
23:50 "allez-y, mais allez-y préparés,
23:54 "et soyez sûrs de mettre à jour vos objectifs
23:58 "et de ne pas y aller avec ce désir de revanche et de colère
24:00 "qui pourrait gâcher une possible victoire".
24:03 - François Reynaud...
24:05 - Ce qui est terrible dans cette histoire, quand on y pense,
24:06 c'est que si on essaie sans mieux de se mettre
24:08 dans la tête des protagonistes du côté du gouvernement israélien,
24:11 moi je comprends très bien qu'aucun gouvernement au monde,
24:14 évidemment, ne peut supporter qu'il y ait 2000 personnes
24:16 qui aient été massacrées dans des conditions aussi horribles
24:18 de son peuple sans chercher à punir les coupables.
24:21 C'est évident, ça.
24:22 - 1400 morts, hein, la taille de France.
24:23 - Pardon, alors, enfin, voilà, même s'il y en aurait deux,
24:26 ce serait déjà évidemment deux de trop.
24:27 Et donc, voilà, cette chose-là, on la comprend très bien.
24:31 Mais il faut voir aussi que dans la psychologie des Arabes,
24:33 en général, je parle de ce qu'on appelle la rue arabe,
24:35 l'opinion publique, etc.,
24:36 les Arabes, il y a l'idée, on est humiliés depuis deux siècles,
24:40 ça remonte à ça, c'est depuis la colonisation de l'Algérie,
24:42 si vous voulez, ça remonte à ça.
24:43 L'Occident nous emmerde et là,
24:45 il y a une colère qui est rentrée depuis deux siècles
24:50 et qui sort et qui ne se calme pas parce qu'il voit,
24:53 il voit là ce qui se passe là comme la main de l'Occident,
24:56 une fois de plus, c'est eux les plus forts
24:58 parce qu'ils croient qu'ils sont les plus forts,
24:59 et bien nous, on se battra, etc.
25:00 C'est terrible cette situation-là parce que de tous les côtés,
25:03 les psychologies sont à feu, quoi, à feu et à sang.
25:06 C'est pour ça, juste cette petite chose,
25:07 vous vous demandez sur la France,
25:09 il y a cette petite chose simple qu'il faut avoir,
25:10 on est en France, là, on discute tous ensemble,
25:13 ayons en tête qu'on est dans un pays en paix
25:15 et qu'il faut tout faire pour préserver la paix ici.
25:17 Moi, je pense que toutes les initiatives
25:19 que vous pourriez avoir en France,
25:20 dans lesquelles il y a des Juifs français,
25:22 des musulmans français, des protestants, des athées, des machins,
25:25 eh bien c'est bien, il faut aller dans ce sens-là
25:26 et il faut aller dans le sens de, on se parle,
25:29 même si on s'engueule, mais qu'on préserve la paix ici
25:32 parce que le monde est au bord de l'abîme là,
25:35 il faut que tout le monde comprenne cette chose-là.
25:36 -Un dernier élément, on ne peut pas refaire tout le débat
25:39 et on en reparlera évidemment les prochains soirs.
25:41 Anne, quelque chose qui a glissé comme une confidence
25:44 sur le tarmac, Emmanuel Macron,
25:45 ça concerne les otages, écoutez.
25:47 -Nous avons un travail très étroit avec le Qatar et l'Egypte.
25:51 Nous avons eu plusieurs informations
25:52 qui nous permettent d'avoir de l'espoir
25:55 dans les prochaines heures.
25:58 Maintenant, je suis très prudent
25:59 parce que je ne veux pas donner de faux espoirs aux familles.
26:02 Ces négociations dépendent à chaque fois de gestes humanitaires,
26:06 de discussions dont je ne vais pas ici donner les détails,
26:10 mais nous les menons pied à pied, nous les suivons heure par heure.
26:13 On a des négociateurs engagés
26:15 et donc je pense que c'est possible.
26:18 On va tout faire pour l'obtenir
26:19 et on met toute notre énergie en lien avec tout le monde
26:22 et c'est aujourd'hui notre priorité.
26:25 -Voilà, neuf otages. -Il parle des Français, là ?
26:27 -Oui, il parle des Français,
26:28 qui espèrent une bonne nouvelle, Stéphane Vernet.
26:31 C'est étonnant quand même.
26:33 -On l'espère tous, mais...
26:34 -C'est bizarre de le dire avant.
26:36 -Et puis il l'a dit, il l'a répété trois fois,
26:39 il ne peut rien dire.
26:40 Quand vous menez des négociations sur un sujet comme celui-là,
26:45 dans le contexte qui est le nôtre aujourd'hui,
26:48 François le disait tout à l'heure, on est au bord de l'abîme.
26:51 Oui, vous ne pouvez pas dire ce qui se joue en coulisses.
26:55 Qu'il ait une pensée pour les otages, c'est très bien,
26:57 mais peut-être qu'il aurait pu s'abstenir
26:58 ou dû s'abstenir de tout commentaire.
27:00 De toute façon, il ne pouvait rien dire.
27:02 -Oui, François. -Je suis tout à fait d'accord.
27:04 Moi, j'étais d'accord avec son voyage en général,
27:07 mais là, c'est des phrases de trop.
27:08 On ne dit pas ça.
27:09 Quand on est en train de négocier, on ne dit pas "ça va se faire".
27:12 -Et l'honor vaille, juste pour conclure ?
27:13 -Rapidement, sur les otages,
27:15 Israël, aujourd'hui, remercie le Qatar.
27:17 C'est quand même une première, parce que le Qatar...
27:18 -Qui a permis les quatre libérations.
27:20 -Oui, le Qatar qui finance le Hamas, par ailleurs.
27:22 -Voilà, et qui accueille les dirigeants politiques
27:24 du Hamas et les finances.
27:26 Mais aujourd'hui, il y a eu cette percée, selon le Qatar,
27:29 dans les négociations sur les otages.
27:31 Israël qui a remercié le Qatar pour ses efforts de négociation,
27:34 mais on a vu la dernière déclaration de Benjamin Netanyahou,
27:38 donc ça contredit un peu cet élan d'optimisme.
27:42 -Merci beaucoup, Hélène Horvey.
27:43 Le journaliste au quotidien Arrets,
27:45 on sera ravi de vous accueillir à nouveau dans les informer.
27:48 On referme cette page pour ce soir sur Israël et le Proche-Orient.
27:52 Dans un instant, on parle des primes des fonctionnaires
27:53 pour leur un poisson d'info, puisqu'il est 20h30.
27:56 Générique
27:58 ...
28:02 -Bonsoir, Mathilde Romagnon. -Bonsoir, Bérangère.
28:05 Bonsoir à tous. Un navire de la Marine nationale
28:07 est parti de Toulon aujourd'hui pour venir en aide
28:10 aux hôpitaux de Gaza.
28:11 Le Tonnerre, un port-hélicoptère amphibie
28:14 avec des structures hospitalières à son bord.
28:16 En Égypte, Emmanuel Macron a fait plusieurs annonces
28:19 d'envoi d'aide humanitaire de la France
28:21 pour les habitants de l'enclave palestinienne.
28:24 Et dès demain, un avion français atterrira en Égypte
28:27 pour livrer du matériel médical à Gaza.
28:30 La Première ministre Elisabeth Borne engage ce soir
28:33 la responsabilité du gouvernement.
28:34 Elle enclenche le 49-3 sur le volet recette
28:38 du projet de budget de la Sécurité sociale.
28:40 Dans la foulée, la quasi-totalité des députés de la NUP
28:43 vont signer une motion de censure,
28:45 dont les élus communistes et écologistes.
28:47 Motion de censure déposée également par le RN.
28:50 L'épidémie de bronchiolite s'étend en France.
28:53 La région Normandie est désormais touchée.
28:55 Après la Bretagne, les Pays de la Loire et l'Île-de-France,
28:59 les hospitalisations ont augmenté
29:01 pour cette infection respiratoire qui concerne essentiellement des bébés.
29:05 Face au manque de soignants, les hôpitaux de l'APHP
29:08 vont octroyer des primes aux personnels
29:10 qui renoncent à leurs vacances d'été
29:12 pour être présents pendant les Jeux olympiques de Paris.
29:15 Dans les hôpitaux parisiens, il y aura des besoins d'effectifs
29:18 supérieurs à la normale estivale.
29:20 Et puis, aux Etats-Unis, c'est un allié de Donald Trump
29:24 qui a été élu ce soir président de la Chambre des représentants,
29:27 le conservateur Michael Johnson.
29:29 Son élection met fin à des semaines de chaos au Congrès
29:32 après la destitution historique de Kevin McCarthy.
29:36 (Générique)
29:37 -France Info.
29:39 -20h21, France Info, les informés.
29:43 Bérangère monte.
29:44 -Bonnie, ce soir, Stéphane Vernet,
29:46 directeur de la rédaction parisienne de West France,
29:49 Renard, journaliste, écrivain et chroniqueur à l'Obs.
29:52 On change complètement de sujet.
29:54 Les primes des fonctionnaires.
29:56 Beaucoup nous écoutent, que ça concerne.
29:58 Stanislas Guérini l'avait annoncé en juin,
30:01 en plein pic d'inflation.
30:02 Une prime exceptionnelle de pouvoir d'achat qui prend effet.
30:06 Aujourd'hui, le montant varie selon la rémunération.
30:09 300 à 800 euros bruts versés
30:12 aux agents publics de l'Etat et de la fonction publique hospitalière,
30:15 qui gagnent moins de 3 250 euros bruts.
30:19 Messieurs, est-ce que le secteur privé va dire "et nous ?" ?
30:23 Ils avaient à ce point été oubliés, les fonctionnaires ?
30:26 -En tout cas, si le secteur privé dit "et nous",
30:29 tant mieux pour les gens.
30:30 Déjà, c'est une bonne nouvelle pour les gens qui reçoivent cette prime,
30:34 mais ce n'est qu'une prime, c'est le problème.
30:37 Donc, il y a le côté, j'imagine que...
30:39 Pour l'instant, il n'y a pas trop de remarques syndicales.
30:42 -Ca vient, on peut le préciser, après deux hausses d'indices,
30:46 juillet 2022, juillet 2023, et il y en aura une en janvier.
30:49 -D'accord. Et en tout cas,
30:51 donc, bien sûr, 800 euros ou 500 euros, 300 euros,
30:54 on est sûr que tous les gens qui vont le recevoir sont contents de l'avoir,
30:57 mais une prime, ce n'est qu'une prime.
30:58 Ce n'est pas ça qui va rattraper une inflation
31:00 qui est toujours à 4,5 ou à 5,
31:01 et dont il faut rajouter, malheureusement,
31:04 que ce qui se passe au Proche-Orient
31:05 ne va pas aller dans le sens de la faire diminuer.
31:07 À mon avis, je suppose, je ne suis pas expert,
31:10 mais ça va faire des tensions sur le prix du pétrole,
31:11 donc ça va continuer à faire monter l'inflation.
31:14 En général, quand il se passe quelque chose là-bas,
31:15 ce n'est pas très bon pour l'économie.
31:17 Donc voilà.
31:19 Et l'autre chose que moi, je trouve absolument terrible,
31:21 c'est de penser que là, on parle de gens...
31:24 Là, on disait des salaires comme 2 500 ou 3 000 euros
31:27 qui sont des bons salaires.
31:28 Eh bien, aujourd'hui, avec l'inflation précisément,
31:31 il y a plein de gens qui n'arrivent plus à finir le mois
31:32 avec ces sommes-là.
31:34 C'est un peu... Voilà.
31:36 Ce piège de la vie chère,
31:38 c'est quelque chose à laquelle on n'était pas plus habitués que ça.
31:41 Enfin, on avait oublié l'inflation depuis longtemps,
31:43 et là, c'est quand même terrible.
31:44 C'est...
31:46 Pour beaucoup de gens, c'est...
31:47 La vie est difficile, elle est beaucoup difficile, la vie,
31:49 sans parler des gens qui n'ont pas de primes,
31:51 les petites retraites, etc.
31:52 – Stéphane Vernet, le fait est que l'INSEE a publié aujourd'hui
31:55 des chiffres sur la comparaison
31:57 entre les augmentations de salaires depuis 10 ans
32:00 dans le privé et dans la fonction publique.
32:03 De fait, le privé est très en avance sur le public.
32:06 – Oui, ça n'a pas toujours été le cas,
32:07 mais si vous voulez, en fait, il s'est installé...
32:10 Un écart s'est creusé, en fait, entre le privé et le public,
32:12 parce qu'il y avait l'idée que dans le public,
32:14 vous aviez la sécurité de l'emploi,
32:17 vous aviez des régimes qui proposaient des régimes de retraite bonifiés, etc.
32:20 Donc, on acceptait d'être un peu moins payé
32:24 ou d'avoir une progression salariale inférieure pendant la carrière
32:28 et un rattrapage ou un complément, enfin, plus tard,
32:31 au moment de la retraite.
32:33 Ce sont des choses aussi qui évoluent,
32:35 il y a la réforme des retraites, etc.
32:37 Enfin, voilà, il y a le contexte d'inflation,
32:39 et puis il y a un besoin, effectivement, de recaler,
32:43 de se réaligner ou de faire progresser le traitement des fonctionnaires.
32:50 Mais il n'y a pas que cette histoire de prime,
32:52 la prime, elle est très occasionnelle.
32:53 Vous disiez que, vous vous rappelez, il y a juste le titre,
32:56 qu'il y a eu deux augmentations de…
32:58 – Plus 3,5% en juillet l'année dernière et plus 1,5% en juillet cette année.
33:02 – Oui, mais 5,5% d'inflation.
33:04 – Oui, mais dans le secteur public, enfin dans le privé, je veux dire,
33:08 toutes les entreprises ne suivent pas et n'indexent pas.
33:11 Donc il y a ça, et puis il y aura au 1er janvier prochain,
33:15 ce n'est pas une révision du point d'indice,
33:17 c'est en fait tous les agents de la fonction publique
33:20 bénéficieront de 5 points d'indice en plus.
33:23 Alors ce n'est pas…
33:24 – Alors, expliquez peut-être les points d'indice.
33:26 – C'est-à-dire que, en fait, la rémunération,
33:28 en fonction du nombre de points,
33:31 votre barème de points indiciels conditionne votre rémunération.
33:36 Il y a une valeur du point, donc quand l'indice augmente,
33:41 c'est cette valeur de points qui augmente, et vous, votre mensuel,
33:45 il dépend du nombre de points d'indice que vous avez,
33:48 multiplié par la valeur du point d'indice.
33:50 Si tout le monde prend 5 points en plus, si vous voulez,
33:52 ce n'est pas stupéfiant, aujourd'hui, le point, la valeur du point,
33:56 c'est 4,92 euros 27, si vous multipliez par 5, ça fait moins de 25.
34:00 – Il est fort, il est fort.
34:02 – Non mais j'ai regardé, ça fait moins de 25 euros bruts par mois,
34:05 et donc c'est 300 euros bruts en plus sur une année,
34:09 ce n'est pas formidable, mais l'avantage de donner des points d'indice en plus
34:12 à tout le monde, c'est qu'après, derrière,
34:14 quand vous avez une revalorisation des points d'indice,
34:16 mécaniquement, si vous avez plus de points,
34:18 vous en bénéficiez plus, puis il y a d'autres choses,
34:22 par exemple, l'État, jusqu'à maintenant,
34:24 prenait la moitié de la valeur du titre de transport
34:27 pour ses fonctionnaires, ils sont passés à 75%,
34:30 par exemple, du pass Navigo, etc., en termes de remboursement,
34:32 donc c'est plein de petites choses qui font qu'il y a une vraie volonté,
34:35 si vous voulez, d'améliorer le traitement des fonctionnaires dans ce pays,
34:41 mais ça se fait par petites touches, et au cumulé, c'est plutôt pas mal,
34:45 même si ce n'est pas le grand soir, je veux dire, ce n'est pas extraordinaire,
34:49 et en même temps, dans le privé, toutes les entreprises
34:52 n'ont pas les moyens de s'aligner et de compenser l'inflation dont on parle,
34:55 donc certaines le font, mais pas toutes.
34:57 – Mais d'autres ont beaucoup de moyens,
34:59 j'ai été fasciné par un article que j'ai lu dans "Le Monde" samedi,
35:02 qui disait qu'il y a des grandes boîtes qui ont besoin de cadres,
35:04 des grosses boîtes où les jeunes ne veulent plus trop travailler
35:06 en sortant des grandes écoles, etc., parce qu'ils disent,
35:08 c'est des boulots qui ne m'intéressent pas, je vais perdre ma vie, etc.
35:11 Et donc, ils attirent, et là, on prenait le cas d'un jeune homme,
35:14 tant mieux pour lui, qui est rentré avec un BTS dans cette boîte,
35:17 je ne sais plus une grosse boîte d'assurance, je ne sais plus comment elle s'appelle,
35:19 il est rentré à un salaire normal, peut-être 2000 euros, quelque chose comme ça,
35:22 et maintenant, il est à, il a 30 ans, il est à, je vais vous faire peur,
35:25 vous avez une attaque cardiaque, 12 000 euros par mois, d'accord ?
35:28 Et parce qu'il y a des boîtes qui sont prêtes à payer ce prix-là pour avoir,
35:33 le type, il n'est pas patron de la boîte, il est cadre, voilà.
35:37 Et ça, c'est des disparités que j'ai toujours du mal à comprendre, moi.
35:41 Pourquoi lui, il vaut 12 000 euros,
35:44 et pourquoi un fonctionnaire qui fait bien son boulot, etc., il est à 2 500 ?
35:47 Il y a aussi beaucoup d'entreprises privées,
35:50 ou notamment, par exemple, dans le nettoyage, etc.,
35:53 enfin, plein d'entreprises dans lesquelles il n'y a pas de perspective d'évolution.
35:58 Vous commencez au SMIC, et vous ferez toute votre carrière au SMIC.
36:02 Donc, tout n'est, enfin, voilà, là, le cas que vous prenez, François,
36:05 il est intéressant, mais ce n'est pas la majorité.
36:09 – Non, non, en tout cas, Stanislas Guérini, lui,
36:12 assume complètement, effectivement, cette revalorisation,
36:15 non pas la revalorisation, mais pardon, la prime exceptionnelle cette fois-ci.
36:19 Pourquoi, pour eux, et pas pour le privé ?
36:21 Écoutez ce qu'il nous répondait tout à l'heure dans le 18-20 de France Info.
36:24 – Moi, je considère qu'on doit protéger nos fonctionnaires,
36:27 à tout point de vue, on a, ces derniers jours,
36:30 obtenu un accord très important sur la protection en matière de prévoyance,
36:34 je veux protéger physiquement nos fonctionnaires,
36:36 et je veux aussi les protéger sur la question du pouvoir d'achat,
36:38 parce que, eux aussi, comme les Français, les salariés du privé,
36:42 sont impactés par le niveau d'inflation.
36:43 Et donc, c'est pour ça que j'ai pris mes responsabilités,
36:47 et j'ai engagé des mesures,
36:49 ce sera 6 milliards de mesures de rémunération en année pleine,
36:53 sur l'année 2024, qui s'appliquent pour pouvoir, justement,
36:57 à la fois protéger le pouvoir d'achat des fonctionnaires,
36:59 mais aussi rémunérer ceux qui, tous les jours,
37:03 nous soignent, nous protègent, sont derrière les guichets,
37:06 ils sont en première ligne, ils sont particulièrement exposés aussi
37:09 aux difficultés que notre société vit,
37:11 et je crois que c'est une mesure de justice, tout simplement,
37:13 que de faire des efforts salariales pour mieux les rémunérer.
37:16 – Alors, on va se pencher, dans un instant juste après le Fil info,
37:19 peut-être sur la différence entre les agents publics d'État
37:23 et ceux de la fonction territoriale,
37:25 qui ne sont pas concernés par cette prime,
37:26 et qui ne sont pas ravis d'ailleurs.
37:27 Mais d'abord, le Fil info, cher François,
37:29 puisqu'il est 20h40, Emmanuel Langlois.
37:31 [Générique]
37:32 – Emmanuel Macron a quitté peu après 19h l'Égypte,
37:35 ce soir, après sa tournée au Proche-Orient,
37:37 le président français rencontrait son homologue égyptien,
37:40 Abdel Fattah El-Sissi, au Caire.
37:41 Il annonce que le porte-hélicoptère français Tonnerre
37:44 arrivera d'ici quelques jours au large des côtes de la bande de Gaza,
37:48 où il servira de navire hôpital dans l'enclave palestinienne,
37:51 le bâtiment français qui a quitté le port de Toulon.
37:55 Pour la 14e fois depuis son arrivée à Matignon,
37:57 Elisabeth Borne engage la responsabilité de son gouvernement
38:00 via l'article 49.3 sur la partie recette du projet de budget
38:04 de la Sécurité Sociale pour l'an prochain.
38:06 La France Insoumise et le Rassemblement National
38:09 ont aussitôt annoncé le dépôt de deux motions de censure distinctes.
38:14 Cinq jours après le passage de la tempête Aline,
38:16 2400 personnes restent privées d'eau potable
38:19 dans le département des Alpes-Maritimes,
38:21 notamment dans la commune de Saint-Martin-Vésubie.
38:24 L'ARS, l'Agence Régionale de Santé,
38:26 espère un retour à la normale en fin de semaine.
38:30 Et puis du football, et le PSG qui se mesure ce soir
38:33 au AC Milan, Ligue des Champions.
38:35 Un seul point, c'est par les Italiens de la deuxième place des Parisiens
38:39 dans cette "poule de la mort", comme on l'appelle,
38:41 l'entraîneur du PSG, Luis Enrique,
38:43 qui reconnaît que ce sera presque un match à élimination directe,
38:46 coup d'envoi au Parc des Princes à partir de 21h.
38:49 ...
38:51 -France Info.
38:52 ...
38:54 -20h, 21h, France Info, les informés, Bérangère Bonte.
38:59 -B.G. Delops et Stéphane Vernet de West France
39:02 en grande discussion sur cette prime,
39:04 exceptionnelle prime de pouvoir d'achat,
39:07 qui ne concerne pas les fonctionnaires territoriaux.
39:11 -Je vous réponds, c'est facile,
39:13 parce que le gouvernement dit que c'est aux collectivités territoriales
39:16 à gérer ça, les conseillers régionaux, etc.
39:18 Mais je voulais juste dire autre chose,
39:19 parce que mon camarade Stéphane Vernet me reprenait
39:21 comme si j'avais dit que tout le monde dans le privé
39:23 gagnait 12 000 euros par mois.
39:24 Je serais très, très content, je bosse dans le privé,
39:26 moi, je serais très content d'avoir 12 000 euros par mois.
39:28 Je ne les ai pas.
39:30 Non, ce que je voulais dire, c'est cette disparité,
39:32 parce qu'effectivement, dans le privé, il y a aussi d'autres métiers.
39:35 Le fait que la vie est très chère
39:37 pousse les gens à aller dans les magasins,
39:39 qui ne sont plus des "hyperdiscounts",
39:41 je ne sais pas ce que c'est au-dessus de "hyper",
39:43 je ne sais pas comment on dit.
39:44 Par exemple, il y a une boîte qui s'appelle "Action",
39:47 des magasins où il y a beaucoup de choses à moins d'un euro, etc.
39:50 - Son président était de France Info.
39:52 - Là aussi, il y avait un papier sur la façon dont on arrive à baisser les prix.
39:55 Alors, il y a le jeu sur les linéaires, le fait qu'il n'y ait pas de déco,
39:58 le fait qu'on joue sur les stockages, etc.
40:00 Mais aussi la pressurisation des employés qui sont au smig
40:03 et qui sont sous une pression.
40:05 Mais comment ils tiennent le coup ?
40:08 Et pourquoi ? Parce qu'il faut que les gens
40:10 puissent payer très peu cher, parce que les gens n'ont plus de sous pour payer plus.
40:13 Donc, c'est terrifiant, cette situation d'inflation et de vie chère, etc.
40:18 Les gens ne s'en sortent plus.
40:19 Vous voyez ce que je veux dire ? C'est des cercles vicieux, terribles.
40:23 - Alors, on l'a dit, les salaires progressent moins vite dans le privé que dans le public.
40:27 Et vous allez voir la transition avec notre sujet suivant.
40:30 Il y a quand même une différence assez étonnante.
40:33 C'est que l'écart homme-femme est beaucoup moins important,
40:36 pour le coup, dans la fonction publique, que dans le privé.
40:39 Les hommes dépassent les femmes de 11,3 % dans le public,
40:42 de 14,5 % dans le privé.
40:43 Comment ça s'explique, ça, Stéphane Vernet ?
40:45 - Je pense que l'État est plus vertueux et il met en pratique.
40:48 Il faut montrer l'exemple.
40:50 Mais moi, il me semble que dans le public,
40:53 on devrait être à une parité, une égalité salariale complète.
40:57 Donc, voilà.
40:58 - Oui, mais alors, ça, il faudrait voir le chiffre, Bérengère.
41:00 Mais moi, j'ai l'impression que...
41:02 Parce que dans le public, à poste égal, un homme et une femme,
41:04 ils ont le même salaire.
41:07 Un prof de maths et une prof de maths, ils ont le même salaire.
41:09 Donc, je pense que c'est dû au fait qu'il y a plus d'emplois
41:12 un peu moins payés qui sont occupés par des femmes.
41:14 Vous voyez ce que je veux dire ?
41:15 Parce que sinon, dans le privé, c'est la tête du client.
41:18 Dans le privé, moi, j'ai connu des boîtes, effectivement,
41:21 le patron disait "Oh non, mais elle, c'est une femme,
41:23 et en plus, elle va avoir des enfants,
41:24 donc je vais la payer moins qu'un homme."
41:25 C'était ça, la mentalité, si vous voulez,
41:28 qui est en train de changer un peu à la fois, heureusement.
41:29 Mais alors que dans le public, ce n'est pas possible, ça.
41:31 – Alors, vous savez quoi, on va poser… Stéphane Vernier, allez-y.
41:33 – Non, la grande inégalité, en fait, c'est que dans les carrières,
41:37 vous avez les maternités, en fait les enfants,
41:40 qui souvent provoquent des ruptures de carrière,
41:43 et qui expliquent aussi mécaniquement que les progressions
41:46 ne sont pas les mêmes.
41:48 Ces mises entre parenthèses, elles sont souvent à l'origine
41:51 de ces disparités, il n'y a pas que ça.
41:54 Mais ça, c'est un des grands problèmes
41:56 qu'on n'a pas su encore résoudre ou gérer correctement.
42:00 – Alors, vous savez quoi, on va poser la question
42:02 à celle qui est là comme experte pour notre troisième sujet
42:05 sur la répartition des tâches ménagères entre hommes et femmes.
42:09 Mais je suis sûre qu'elle a un avis aussi sur cette question-là.
42:12 Bonsoir, Cédrie Pierre-Bressolette.
42:14 – Bonsoir.
42:14 – Présidente du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes,
42:18 vous entendiez, j'imagine, notre échange précédent
42:21 sur les salaires des fonctionnaires.
42:23 Vous avez une explication, vous, au fait que l'écart
42:24 soit moins important dans le public que dans le privé entre hommes et femmes ?
42:29 – Il y a une cause évidente qui est la grille de la fonction publique.
42:33 Comme l'a dit un de vos invités, à poste égal,
42:38 un prof de maths ou une prof de maths sont payés pareil.
42:41 En revanche, il est évident que d'une part,
42:44 il y a le problème des primes qui ne sont pas automatiques
42:47 et qui sont allouées, là, pour le coup, une fois de plus,
42:49 comme vous l'avez dit sur le plateau, à la tête du client.
42:52 Et donc, c'est plus souvent aux hommes que les primes vont que les femmes.
42:57 Et deuxièmement, effectivement, les carrières,
42:59 dans le public comme dans le privé,
43:01 les femmes sont handicapées par le fait que, souvent,
43:04 elles sacrifient toute idée d'ambition pour pouvoir être plus à la maison,
43:08 s'occuper, que ce soit des enfants, des tâches ménagères
43:11 ou d'autres problèmes d'aide dans leur famille avec certains seniors.
43:16 C'est souvent les femmes qui trinquent dans leur carrière
43:19 et donc, forcément, au bout du compte, en moyenne,
43:21 elles sont moins payées que les hommes.
43:22 – Alors, les tâches ménagères, justement, on vous a invité
43:26 parce que l'Institut européen pour l'égalité des genres
43:29 publie son dixième rapport et qui montre pour la première fois
43:32 une évolution dans la répartition des tâches ménagères.
43:36 Alors, comme souvent, les chiffres sont sans doute,
43:39 sont souvent trompeurs.
43:41 Il y a sept ans, un chiffre, 80% des Françaises
43:43 faisaient le ménage ou la cuisine tous les jours.
43:45 Aujourd'hui, elles sont, vous savez combien ?
43:47 68%.
43:49 Mais alors, l'écart se réduit, non pas parce que les hommes en font plus,
43:52 mais parce que les femmes en font moins, c'est ça ?
43:54 C'est ce que dit Pierre Brossolette.
43:55 – Oui, ça paraît logique, les nouveaux modes de vie
43:58 qu'on a tellement commentés sur le fast-food,
44:03 le fait que d'abord, les femmes travaillent de plus en plus,
44:06 de plus en plus longtemps,
44:07 certaines commencent quand même à faire des carrières,
44:10 donc il n'y a plus beaucoup de temps pour faire la cuisine à la maison.
44:12 Donc, on se débrouille avec ce qu'il y a
44:15 ou ce qu'on peut faire rapidement.
44:18 Et donc, ce n'est plus, effectivement,
44:20 une des tâches favorites des jeunes femmes dynamiques et ambitieuses
44:24 que de rentrer, on va m'étonner, pendant deux heures,
44:26 un dîner pour la petite famille.
44:28 – Pardonnez-moi, mais ça fait un bout de temps quand même
44:30 que ce n'est plus le rêve, l'horizon absolu de ces femmes.
44:32 – Non, mais figurez-vous… – Pourquoi ça change maintenant ?
44:34 – Figurez-vous que quand même, les habitudes dont la vie dure,
44:37 on a mis en lumière, plutôt dans notre rapport sexisme du 25 janvier dernier,
44:44 que le sexisme et les habitudes stéréotypées
44:47 avaient encore de longues années de volonté, malheureusement,
44:51 puisque encore trop d'hommes disent, dans notre sondage de cette année,
44:59 que c'est normal que les femmes rentrent à la maison pour garder les enfants,
45:04 qu'il est normal qu'une femme fasse la cuisine tous les soirs pour toute la famille,
45:09 et même on trouve des femmes pour le penser.
45:12 Donc, c'est pour ça que ces stéréotypes et ces mauvaises habitudes perdurent,
45:16 il y a encore trop de femmes pour trouver normal de se sacrifier
45:20 et de faire le boulot, et c'est très très handicapant pour leur carrière,
45:25 parce qu'elles se mettent dans un état psychologique
45:28 où elles acceptent de sacrifier éventuellement une promotion,
45:32 un job à l'étranger, pour pouvoir faire leur "devoir familial".
45:37 Et ça, la vie dure, même si ça progresse, et je me réjouis de ces chiffres,
45:41 mais c'est plus parce que les femmes savent un peu mieux se faire aider,
45:45 et que certaines femmes, effectivement,
45:46 commencent à avoir des métiers intéressants et faire carrière,
45:50 plus que le fait que les hommes s'y mettent.
45:52 Les hommes sont encore...
45:54 Même s'ils sont acquis aux idées d'égalité dans la nouvelle génération,
45:59 on a aussi l'impression que certaines mauvaises habitudes sont conservées,
46:04 même si intellectuellement, on est d'accord pour dire
46:06 qu'on est tous égaux, on doit tout partager,
46:08 puis après, la dure réalité reprend le dessus,
46:10 et on trouve encore souvent les hommes devant la télé
46:14 pendant que les femmes remplissent la machine à laver.
46:16 C'est encore malheureux, mais c'est comme ça.
46:19 Les deux qui sont sur le plateau ne protestent même pas
46:20 quand vous dites ça, Stéphane Vernet, François Reynard.
46:24 Alors, moi, je vis avec un homme, donc c'est compliqué.
46:26 On est deux à partager, mais c'est que les hommes font tout.
46:30 Non, mais en tout cas, sur les copains autour de moi,
46:32 je vois quand même une progression sur le rapport à la nourriture, par exemple.
46:36 Moi, j'ai passé 60 ans, malheureusement pour moi,
46:39 mais quand j'avais 20 ans, c'était quand même inimaginable
46:41 d'avoir un repas avec des hommes dans lequel les hommes parlaient de bouffe.
46:44 Et là, il y a quand même des générations de top chefs, etc.,
46:47 qui sont passés par là.
46:48 Et donc, d'avoir un repas avec...
46:50 Moi, je mets un peu de...
46:51 Moi, je rajoute de la nette et je préfère le piment, etc.
46:54 C'est bon.
46:55 Mais alors, ce n'est pas seulement le repas de fête,
46:57 parce que ça, c'est la tradition.
46:58 - Ah, bah si, parce que le rapport a l'air de dire quand même
47:00 justement que les hommes se mobilisent plus sur les tâches valorisantes,
47:02 dont cuisiner pour les invités,
47:03 mais que c'est toujours les femmes qui cuisinent au quotidien.
47:05 - Bah, alors, en tout cas, autour de moi,
47:07 alors j'ai peut-être un milieu particulier,
47:08 mais je connais pas mal de pères nourriciers.
47:09 C'est-à-dire, je connais des pères dans lesquels
47:11 la femme s'occupe peut-être plus de la maison,
47:13 mais c'est lui qui s'occupe de faire à manger tous les jours.
47:17 Tous les jours.
47:18 Et que les enfants aient une nourriture saine
47:20 et l'obsession de "il faut qu'ils mangent des légumes", etc.
47:22 Moi, je connais des hommes qui sont comme ça.
47:25 J'espère qu'ils sont...
47:26 Enfin, ils sont peut-être minoritaires,
47:27 mais j'espère que c'est une minorité qui va grandir de plus en plus.
47:29 - On continue d'en parler après le Fil-Info.
47:30 20h50, Emmanuel Langlois.
47:32 - Emmanuel Macron a terminé ce soir en Égypte sa tournée au Proche-Orient.
47:37 Le président français qui annonce que le navire Tonnerre
47:40 passera bientôt au large des côtes de la Bande de Gaza.
47:42 Il a quitté le port de Toulon.
47:44 Le port-télécopter servira de navire hôpital à l'enclave palestinienne.
47:48 La France qui envoie également demain un avion d'aide humanitaire
47:51 qui atterrira, lui, au Caire.
47:54 Joe Biden affirme de son côté un appel à une solution à deux États.
47:58 Le président américain qui affirme ce soir
48:00 que les attaques de colons israéliens contre les Palestiniens
48:04 en Cisjordanie doivent cesser maintenant.
48:07 En France, la PHP va octroyer des primes aux soignants
48:10 qui renonceront à des vacances pour être présents
48:13 pendant les Jeux Olympiques de Paris l'été prochain.
48:16 D'après l'Assistance publique hôpitaux de Paris,
48:18 ces primes iront de 800 euros bruts par semaine pour un infirmier
48:22 jusqu'à 2500 euros pour les médecins.
48:25 Greenpeace accuse de son côté total d'être impliqué
48:28 dans une trentaine de projets de gaz et de pétrole super-émetteurs
48:32 en gaz à effet de serre, selon l'ONG,
48:34 qui dénonce une logique d'expansion fossile
48:37 en contradiction avec les objectifs climatiques.
48:40 Et puis fumée blanche au Capitol,
48:42 après trois semaines de blocage au Congrès américain,
48:44 le conservateur Mike Johnson,
48:47 un fervent partisan de Donald Trump,
48:49 a été élu Speaker, président de la Chambre des représentants.
48:54 ...
48:55 -France Info.
48:56 ...
48:58 -20h21, France Info, les informés, Bérangère Bonte.
49:03 -On parle de la répartition des tâches ménagères
49:05 entre ennemis femmes avec deux hommes sur le plateau,
49:07 François Reynard de Lopes et Stéphane Vernet de West France.
49:10 -Je suis sûr qu'ils s'occupent de tout à la maison.
49:12 -Je suis un cas particulier, je suis un célibataire géographique,
49:16 je serai à Paris, mais ma femme et mes enfants vivent en Bretagne.
49:19 Donc, pour le coup, ma femme s'occupe de tout en permanence,
49:22 les quatre enfants, etc., donc elle a du mérite.
49:25 -Aïe, aïe, aïe.
49:26 -Par contre, quand je reviens le week-end...
49:29 -Autant, il avait gagné des points sur l'accès à connaissance
49:31 des points d'indices des fonctionnaires.
49:34 -C'est son côté breton, le côté femme de marin.
49:36 -Non, mais on ne pouvait pas faire autrement.
49:38 Mais quand je reviens le week-end, c'est moi qui fais les cours,
49:41 c'est moi qui fais à manger, j'adore ça.
49:43 -Sylvie-Pierre Brossolette, présidente du Haut Conseil à l'égalité
49:46 entre les hommes et les femmes, vous êtes toujours avec nous.
49:49 Ca passe aussi par les nouvelles générations, on est d'accord ?
49:53 -Écoutez, les nouvelles générations, bien sûr,
49:55 bousculent un peu les vieilles habitudes,
49:58 mais on doit le constater, malheureusement,
50:01 pas tant que ça, et on a été très surpris de voir,
50:04 dans notre sondage, que c'est dans la génération des 25-34 ans
50:09 qu'on trouve le plus de sexisme et de stéréotypes,
50:11 comme si, finalement, passé l'adolescence
50:16 et les premières années étudiantes, où on vit un peu tous pareil,
50:19 on retombe dans les mauvaises habitudes dès qu'on s'installe,
50:22 qu'il y a quelques enfants à la maison,
50:24 et qu'on trouve très normal que sa femme fasse tous les repas
50:28 et remplisse la machine à laver le linge.
50:30 Et c'est malheureusement le lot encore de trop de femmes.
50:34 Je suis heureuse que ça bouge,
50:36 mais je dois constater que ça bouge lentement.
50:39 Plus lentement que l'égalité des droits,
50:42 qui est quasiment parfaite.
50:43 Les femmes ont absolument, sur le papier,
50:46 les mêmes droits que les hommes,
50:47 mais je trouve qu'elles devraient, dans la réalité, se révolter plus
50:51 et dire plus aux hommes qu'elles feront la grève du dîner
50:55 si c'est pas une fois sur deux l'autre qui le fait.
50:58 Je les encourage à prendre leur destin en main
51:00 et de ne pas se laisser faire,
51:02 et de vraiment faire partager toutes les tâches,
51:04 puisqu'il n'y a aucune raison que ce soit encore aujourd'hui, en 2023,
51:09 le lot des femmes de s'occuper principalement de la famille.
51:12 Voilà la bonne idée, la grève, François Reynard.
51:14 Oui, de fait, il faut reconnaître
51:16 qu'il y a aussi ce qu'on appelle la soumission volontaire.
51:19 Les femmes doivent dire "non, écoute, il y en a marre,
51:21 j'arrête, maintenant tu t'en occupes aussi".
51:23 Et sur la grève, il y a les féministes...
51:27 Ça n'a jamais marché tellement en France, mais en Espagne...
51:29 Là, il y a une grève en Islande.
51:30 Il y a absolument, y compris la Première ministre.
51:33 Tout à fait, qui a fait grève.
51:35 Pour l'égalité des salaires.
51:36 C'est pas sur les tâches ménagères, mais pour l'égalité des salaires.
51:39 Sur les tâches ménagères, il y a des choses en Espagne, en Argentine,
51:41 et il y a un slogan qui est bien, si je le traduis en français,
51:44 c'est "si toute s'arrête, tout s'arrête".
51:47 C'est un bon slogan.
51:50 En Espagne et en Argentine, il y avait cette chose-là.
51:53 Je ne vais pas vous faire l'offense de vous le dire en espagnol,
51:54 mais c'est ça l'idée.
51:55 Les femmes s'en sont arrêtées pour montrer que la machine ne tourne pas
51:59 si les femmes ne sont pas là.
52:00 - S'il vous plait, Père Brosselet, d'un mot,
52:02 il y a une spécificité française là-dessus,
52:04 dans la soumission, ce que François Reynard appelle la soumission ?
52:07 Pourquoi les Islandais se font grève en France ?
52:09 On n'imagine pas ça.
52:10 - Il y a une spécificité des pays du sud.
52:14 Dans le nord, c'est vrai qu'ils ont de l'avance.
52:17 Les pays nordiques sont beaucoup plus égalitaires,
52:21 que ce soit dans les carrières ou dans les tâches ménagères,
52:25 mais il faut dire que leurs lois permettent une plus grande égalité.
52:29 Personne ne travaille après 17h ou 18h.
52:31 Même les grands PDG, s'ils rentrent après 18h,
52:34 on considère qu'ils sont des mauvais gestionnaires.
52:38 Donc, il y a plus de possibilités de vraiment partager les tâches,
52:41 parce qu'en France, on continue d'avoir ces habitudes effarantes,
52:44 que plus on rentre tard de son bureau,
52:47 c'est que plus on est un personnage important.
52:49 Donc, effectivement, rien n'est aménagé pour partager les tâches.
52:53 Et je trouve que malheureusement,
52:56 ce ne sont pas les lois qui peuvent y faire grand-chose.
52:58 On pourrait y faire quelque chose avec le congé parental.
53:01 Et l'obliger, homme comme femme, par exemple, comme en Suède,
53:04 à prendre six mois chacun, sinon on n'a pas la location.
53:08 Et comme ça, les six mois où le père est à la maison,
53:11 il apprendra à faire les choses lui-même
53:12 et il gardera peut-être les bonnes habitudes pour la suite.
53:14 C'est une suggestion.
53:15 - C'est une suggestion qu'on a bien entendue.
53:17 Congé obligatoire, congé parental, c'est imaginable,
53:19 ça, Stéphane Vernet, en France ?
53:21 - Mais il y a des... - On est loin quand même de ça.
53:23 - Oui, mais ça fait partie du débat.
53:24 Ça fait partie du débat.
53:25 Il y a eu des questions là-dessus,
53:27 il y a eu des propositions qui ont été faites,
53:29 il y a eu des aménagements du congé parental,
53:33 notamment sur la durée pour les papas, etc.
53:37 Les choses ont évolué ces dernières années.
53:39 Donc, globalement, on va dans...
53:43 Je pense qu'on peut aller dans le bon sens.
53:45 - Dernier mot, François Rennard ?
53:46 - Moi, ce que je voulais voir aussi dans mon expérience personnelle,
53:48 c'est que les hommes, pour le congé paternité,
53:50 ils hésitent à le prendre parce que les hommes ont le sentiment
53:52 que s'ils quittent un mois ou deux mois le boulot,
53:55 tout va se passer sans eux, ils vont perdre leur pouvoir, etc.
53:57 On va les oublier, mais c'est complètement faux.
53:59 Toutes les femmes que je connais qui ont fait ça,
54:01 qui ont pris des congés maternités,
54:03 elles reviennent et elles font des carrières
54:05 tout à fait merveilleuses et tout à fait bien, etc.
54:07 Et heureusement, on est dans un univers
54:09 dans lequel il y a des tas de femmes qui ont eu pouvoir,
54:10 et c'est tant mieux comme ça.
54:11 Et elles ont eu des maternités là-dedans
54:13 et ça n'a entaché en rien leur carrière professionnelle et tout ça.
54:17 Donc, voilà, les hommes peuvent le faire aussi, ce serait très bien.
54:19 - On va remercier, je remercie Sylvie-Pierre Brusselette.
54:21 Merci beaucoup d'avoir été en ligne,
54:22 présidente du Haut Conseil à l'égalité entre les hommes et les femmes.
54:25 On va se pencher sur les unes de demain.
54:27 D'abord, Ouest-France, Stéphane Vernet.
54:29 - On fait un dossier sur le rapport annuel
54:31 du Conseil économique, social et environnemental.
54:33 Le moral des Français, qui n'est pas terrible,
54:35 et qui se préoccupe des...
54:37 Il y a des questions d'éco-anxiété,
54:38 et une des questions qui intéresse le plus les Français aujourd'hui,
54:41 c'est l'égalité hommes-femmes.
54:42 - Femmes, justement.
54:43 Alors, on ira à ça dans Ouest-France avec intérêt.
54:45 Et la Lune de l'Obs, cette semaine.
54:46 - Et la Lune de l'Obs, c'est une interview croisée,
54:49 ou plutôt un dialogue entre deux grandes figures
54:51 qui sont Delphine Horviller, le rabbin...