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00:00Bienvenue dans Les Informés, votre émission de décryptage de l'actualité comme chaque matin jusqu'à 9h30 et comme chaque matin avec Renaud Delis.
00:13Bonjour Renaud.
00:13Bonjour Adrien, bonjour à tous.
00:14Et nos deux informés ce matin, Victoria Koussa. Bonjour Victoria.
00:17Bonjour.
00:18Journaliste au service politique de France Info et le Brief Politique à la radio tous les matins à 7h24.
00:23Et bonjour à vous Antoine Comte.
00:24Bonjour Adrien, bonjour à tous.
00:24Journaliste politique à France Info Télé.
00:28Et Renaud, notre premier débat va porter sur l'enquête sur l'affaire Bétarame.
00:35L'enquête sur les violences commises dans cet établissement Notre-Dame de Bétarame avec un nouveau témoignage aujourd'hui, celui de la fille de François Bayrou qui révèle dans une interview à Paris Match qu'elle a elle-même été victime adolescente de violences physiques lors d'un camp qui était organisé par la congrégation à laquelle appartient cet établissement dont elle était l'élève.
00:54Elle avait à l'époque 14 ans. Elle en a aujourd'hui 53. Elle assure ne jamais avoir parlé de cette agression à son père.
01:02Elle décrit par ailleurs un établissement scolaire, je la cite, organisé comme une secte ou un régime totalitaire pour que les élèves se taisent.
01:09Ce témoignage survient dans le cadre aussi de la commission d'enquête sur Bétarame qui, on le sait, entendra le Premier ministre le 14 mai prochain.
01:18Mais aussi au moment où l'éducation nationale envisage d'adresser des questionnaires aux élèves internes qui ont effectué dans l'ensemble des établissements des voyages scolaires afin justement de savoir s'ils ont été victimes d'agressions.
01:31Une méthode qui vise à libérer la parole, en quelque sorte, comme on dit, la parole des jeunes victimes, la parole des enfants.
01:38Alors, est-ce que le témoignage de la fille de François Bayrou, d'une part, peut y contribuer ?
01:41Est-ce que ces questionnaires sur lesquels travaille l'éducation nationale et l'éducation nationale, qui doit aussi en discuter avec les syndicats dans les semaines à venir, peuvent aussi y contribuer ?
01:51Est-ce que ces méthodes-là peuvent être utiles ?
01:53Voici ce qu'on disait ce matin sur l'antenne de France Info, Martine Brousse, qui est la présidente de l'association La Voix de l'Enfant.
02:00Cette jeune femme parle de son père et sa mère. En avait-elle parlé à sa mère ? Et si elle en a parlé à sa mère, sa mère en a-t-elle parlé à son mari ?
02:08Vous voyez, je pense qu'il faut maintenant attendre, attendre que M. Bayrou soit devant la commission d'enquête parlementaire pour comprendre réellement.
02:18J'ai pris connaissance de ces trois questionnaires.
02:21Vous vous rendez compte ? Pour des CP, des CE1, des CE2, neuf questions.
02:26Pour les collégiens, 13 questions à l'enfant.
02:29Et le témoignage de la fille de M. Bayrou le dit bien. On peut tout cacher.
02:33Pourquoi ? Pourquoi ne pas remettre des adultes devant des enfants ?
02:37Comment contribuer à libérer la parole des enfants qui ont été victimes dans leur jeunesse de ces sévices, de ces agressions ?
02:44Dans le cas de la fille de François Bayrou, il faut attendre, comme le disait à l'instant Martine Brousse, le témoignage de François Bayrou,
02:51qui a donc appris hier, je crois simplement, le témoignage de sa fille et cette agression dont elle a été victime il y a maintenant près de 40 ans.
03:00Mais est-ce que ça peut participer justement de cette libération de la parole ?
03:05Et est-ce que l'éducation nationale, en essayant d'adresser des questionnaires à des élèves très jeunes, des élèves de primaire,
03:11peut aussi essayer, en tâtonnant, de trouver la bonne méthode ?
03:14Sur ce témoignage, Victoria Koussa, ce témoignage en tant que tel de la fille de François Bayrou, qu'en pensait ?
03:20C'est vrai que tout ça intervient dans un contexte très particulier. En même temps, c'est la parole d'une victime aussi.
03:26Oui, un contexte de libération de la parole, où elle va dans des détails très violents.
03:32C'est un père, un prêtre, qui l'a roué de coup, au point qu'elle en ait eu des acouphènes aussi,
03:38lors de ce camp d'été, où elle était finalement à huis clos avec des enfants et sept adultes.
03:44Donc oui, ce témoignage est dur, mais aussi peut servir à dédouaner le Premier ministre.
03:51En tout cas, c'est comme ça que l'entourage de François Bayrou tente de tourner les choses depuis hier,
03:56en disant, voilà, aujourd'hui, François Bayrou, ce n'est plus que le Premier ministre, c'est aussi le père d'une victime.
04:02Il n'était pas au courant. D'ailleurs, l'interview dans Paris Match de sa fille tourne vraiment autour de ça.
04:07Le titre, c'est « Pourquoi je n'ai rien dit à mon père ? », le titre de ce témoignage et ensuite de cet article.
04:14Donc, tout est fait. Elle dit « Je n'en ai pas parlé, je l'ai caché à mon père », etc.
04:18Donc, François Bayrou peut s'en servir pour se dédonner, puisque sa position reste « Je n'étais au courant de rien ».
04:24Maintenant, ça peut aussi se retourner contre lui. On l'entendait juste avant,
04:28puisque comment expliquer, par exemple, que des parents n'aient rien vu ?
04:32Le père de celle qui témoigne, donc François Bayrou, sa mère également,
04:38puisque cette jeune fille est revenue particulièrement violentée de cet épisode.
04:42Antoine Comte, est-ce qu'on peut se dire que, quelque part, voilà, François Bayrou,
04:47ce témoignage qui est peut-être sans doute un témoignage de bonne foi,
04:51quelque part, indirectement ou très directement, d'ailleurs, servi par ce témoignage ?
04:56Oui, c'est vrai que la défense de François Bayrou, depuis le début, c'est de dire « Je ne suis au courant de rien ».
05:01Et c'est vrai que là, sa fille, en gros, nous dit, par ce témoignage,
05:05qui est un témoignage en effet assez violent, assez précis, elle rentre vraiment dans les détails,
05:09elle nous dit « Je n'en ai pas parlé à mon père pour le protéger »,
05:13et elle dit « pour le protéger des attaques politiques qu'il avait aussi localement dans la région ».
05:20Elle dit même « Il ne pouvait pas comprendre ».
05:21Et il ne pouvait pas comprendre, absolument, c'est ce qu'elle dit.
05:24Alors, ça, on le comprend comme on veut.
05:26Est-ce qu'elle parle aussi d'une autre époque, où en effet, à cette époque-là,
05:30quand on était victime de violences de la sorte, on n'osait pas trop le dire.
05:34La parole, justement, n'était pas libérée à l'époque.
05:37Ce qui est sûr, c'est qu'en fait, c'est à double tranchant pour le Premier ministre.
05:40C'est-à-dire qu'il y a cette défense, en effet, de François Bayrou, depuis le début.
05:43Et d'ailleurs, il l'a dit devant la représentation nationale, devant les députés,
05:46les yeux dans les yeux, j'ai envie de dire, en disant « moi, je ne suis au courant de rien »,
05:50en tout cas sur l'aspect des violences physiques et sexuelles,
05:53mis à part cette fameuse claque reçue par un élève,
05:56qui avait d'ailleurs coûté le tympan à cette écolie, à cet élève.
06:02Mais ce qui va être intéressant quand même de savoir,
06:04c'est comment François Bayrou va se défendre le 14 mai,
06:08lors de cette audition devant la commission d'enquête parlementaire, sachant qu'il a été…
06:10– Parce qu'il y a quand même des témoignages qui disent que, voilà,
06:14François Bayrou, de toute façon, il ne pouvait pas ne pas savoir.
06:16– Absolument, et notamment les témoignages…
06:17– De son plainte, oui, voilà, de son plainte.
06:19Et les témoignages aussi du gendarme et du juge d'instruction de l'époque,
06:23qui, eux, ont accablé François Bayrou en disant qu'il était forcément au courant.
06:26– De son plainte qui sont postérieurs aux témoignages que vous évoquez,
06:29ceux du gendarme et ceux qui disent, effectivement,
06:32et qui l'ont répété devant une commission d'enquête,
06:34de l'ancien juge et de l'ancien gendarme,
06:35que François Bayrou, selon eux, était intervenu
06:37et qu'il était au courant de la première plainte.
06:39Mais au-delà de ces interrogations qui doivent être levées,
06:45c'est le cadre de cette commission d'enquête
06:48et c'est ce qu'on attend aussi de l'audition de François Bayrou le 14 mai,
06:52je crois que le témoignage de sa fille est extrêmement intéressant
06:55pour comprendre, au-delà même de la dimension politique,
06:59voire partisane, voire parfois de l'instrumentalisation politique,
07:01par tel ou tel camp de cette affaire Notre-Dame de Vétérane au sens large,
07:05pour comprendre comment est-ce que le silence peut se perpétuer
07:08dans une région, dans ce qu'on peut appeler aussi un système.
07:12Elle le dit dans son interview à Paris Match,
07:14à propos de son père, lui, comme les autres parents,
07:16était très très intriqué politiquement localement,
07:18elle voulait donc en quelque sorte le protéger,
07:19elle le dit, comme l'a dit Antoine Comte,
07:21lui davantage, mais je le mets au même niveau que tous les parents,
07:23dit-elle, plus on est intriqué, moins on voit,
07:25moins on comprend et plus il y a de témoins,
07:27en fait moins ça parle.
07:28Et c'est vrai que le rapport entre des parents et des enfants,
07:32c'est évidemment une chose extrêmement complexe,
07:33on a soi-même, en tout cas moi ça a été mon cas,
07:35été enfant, voilà.
07:38Si, si, si, je vous assure, on est souvent devenus parents.
07:40Est-ce que lorsqu'on est enfant,
07:42on raconte tout à ses parents,
07:45y compris des événements qui peuvent être dramatiques
07:47ou vécus comme des drames,
07:48ou qu'ils sont vraiment ?
07:50Bien sûr que non.
07:51Est-ce que lorsqu'on est parent,
07:53on est certain que ces enfants nous ont tout raconté,
07:56ou est-ce qu'on a tout compris de ce qu'ils ont vécu ?
07:58Bien sûr que non.
07:59Et on est là exactement au cœur de cette tension-là,
08:03qui s'étend effectivement localement,
08:05notamment du fait de la durée des sévices
08:07qui ont été infligés pendant des années et des années
08:10aux élèves qui sont passés,
08:11à la plupart des...
08:12De nombreux élèves qui sont passés
08:13par cet établissement Notre-Dame de Bétharame.
08:15Donc on comprend bien, je trouve,
08:17tous les enjeux,
08:18et y compris cet enjeu qui demeure
08:20et qui est essentiel,
08:21c'est comment justement renouer ce lien de confiance
08:25entre parents et enfants,
08:27et au-delà d'ailleurs,
08:27et la communauté éducative,
08:28de façon à ce que les enfants parlent,
08:30à ce qu'ils racontent,
08:32et à ce qu'on puisse poursuivre
08:33ceux qui ont commis de telles années.
08:34Et bien précisément,
08:34vous nous amenez à l'initiative
08:36du gouvernement Renaud Delis,
08:38brisons le silence,
08:39c'est ce qu'a lancé
08:40la ministre de l'Éducation
08:42en réaction, effectivement,
08:44à cette affaire Bétharame,
08:46Victoria Coussa,
08:46avec un questionnaire
08:48qui est pour l'instant expérimenté,
08:50donc Renaud le disait tout à l'heure,
08:52auprès des élèves ou internes
08:54ou qui ont fait des sorties scolaires,
08:55ce n'est qu'une expérimentation.
08:58Bon, est-ce que c'est la meilleure manière
09:01de libérer la parole,
09:06ou est-ce qu'il fallait répondre,
09:07donc on répond vite ?
09:09L'exécutif est obligé
09:10d'apporter des réponses,
09:11puisque là, chaque semaine,
09:12on est sur deux à trois créations
09:14de collectifs de victimes,
09:16que ce soit établissement privé
09:17comme établissement public.
09:18Il y a un « me too » finalement
09:20dans ces établissements,
09:24il y a ce huis clos
09:25qui est en train de s'ouvrir progressivement,
09:28des victimes qui parlent chaque semaine,
09:30des victimes qui ont aujourd'hui
09:30une cinquantaine d'années,
09:31mais aussi des enfants d'aujourd'hui
09:34qui sont dans des établissements
09:35où il y a encore ce type de violence.
09:36Donc, il y a une libération de la parole,
09:38l'exécutif doit y faire face.
09:39Il y a effectivement cette expérimentation
09:41de ce questionnaire anonyme,
09:43et ça, c'est très important de le préciser,
09:44puisque ça peut participer
09:46à la libération de la parole.
09:48Très certainement que les équipes
09:49du ministère de l'Éducation nationale
09:51ont travaillé en amont
09:53sur ce questionnaire
09:53pour tenter de convaincre aussi l'enfant,
09:57de pouvoir le convaincre,
09:58de témoigner et d'avoir cette capacité à le faire.
10:02Donc, à voir si ça fonctionne,
10:03mais en tout cas, l'exécutif
10:04va devoir obtenir des résultats.
10:06On va continuer d'en parler
10:07juste après votre fil info à 9h16,
10:10Maureen Suignard.
10:11Le début de l'hommage populaire,
10:13la dépouille du pape François,
10:15mort à 88 ans,
10:16est en ce moment transférée
10:17vers la basilique Saint-Pierre au Vatican.
10:20Les fidèles vont pouvoir le voir
10:21à partir de 11h,
10:22et pendant trois jours,
10:23des milliers de personnes sont attendues.
10:25Les obsèques du pape auront lieu,
10:27elles, samedi,
10:28en présence de nombreux chefs d'État.
10:30Le président ukrainien
10:31veut rencontrer son homologue américain
10:33en marge de l'événement.
10:34Volodymyr Zelensky se dit prêt
10:36à négocier directement avec Moscou
10:38en cas de cesser le feu.
10:39des discussions entre Européens,
10:41Américains et Ukrainiens
10:42se déroulent à Londres aujourd'hui.
10:45On ne peut pas maîtriser une situation
10:46en quelques jours,
10:47se justifie Bruno Retailleau,
10:49le ministre de l'Intérieur.
10:50Indique que 65 faits
10:51visant des prisons
10:52ou des agents pénitentiaires
10:54ont été recensés
10:55dans 30 départements
10:56depuis 10 jours.
10:57C'était le cas en Isère lundi.
10:59Le ministre de l'Intérieur,
11:00celui de la Justice,
11:01et le Premier ministre
11:02seront à la prison
11:02de Saint-Quentin Falavier
11:04cet après-midi.
11:0530 matchs sans défaite.
11:06Le Paris Saint-Germain
11:07invaincu depuis le début
11:09de la saison,
11:10mais pas de victoire hier
11:11face à Nantes.
11:11Un but partout
11:12entre les deux équipes,
11:13le FC Nantes est 14e.
11:17France Info
11:18Les informés
11:21Adrien Beck,
11:22Renaud Delis
11:23Toujours avec Victoria Coussin,
11:25journaliste au service politique
11:26de France Info,
11:27Antoine Comte,
11:29journaliste politique
11:29à France Info Télé.
11:31Antoine, justement,
11:32on continue de parler
11:32de la manière
11:34de répondre à l'affaire Betara,
11:36mais la question,
11:37justement,
11:38de ces questionnaires
11:38que le gouvernement
11:39veut mettre en place,
11:41en tout cas,
11:41qu'il veut expérimenter.
11:43On avait ce matin
11:44sur l'antenne de France Info
11:45et on l'a entendu,
11:46Martine Brousse,
11:47la présidente de l'association
11:49La Voix de l'Enfant,
11:50qui disait
11:51on n'imagine pas
11:53déjà des enfants,
11:54déjà des jeunes,
11:55des enfants
11:55qui ne parlent pas forcément,
11:57on a du mal à imaginer
11:58qu'ils vont aller répondre
11:59à un questionnaire.
11:59Est-ce qu'on l'a esquissé un peu ?
12:01Il n'y a peut-être pas
12:02un peu de précipitation aussi
12:03dans tout ça ?
12:03On peut dire
12:05qu'il y a un MeToo scolaire
12:06du monde scolaire.
12:08D'ailleurs,
12:08c'est Elisabeth Borne,
12:09la ministre de l'Éducation nationale,
12:10qui a employé cette expression,
12:11je crois,
12:11en premier.
12:12MeToo dans le cinéma,
12:13dans de nombreux secteurs
12:14de la société.
12:15On a connu une libération
12:16finalement de la parole
12:17et on est en train
12:18d'en connaître une
12:19dans le milieu éducatif,
12:21dans le milieu scolaire.
12:22Et en fait,
12:23le gouvernement,
12:24l'exécutif,
12:24veut montrer
12:25qu'il est à la tâche
12:26sur cette question,
12:27aussi parce qu'il y a
12:28cette affaire Betaram
12:30qui concerne quand même
12:31le premier d'entre eux
12:32qui est le premier ministre,
12:34François Bayrou,
12:35et aussi parce que
12:35le gouvernement veut montrer
12:37qu'il ne veut pas laisser faire.
12:39Ça me fait un peu penser
12:40à ce qu'avait fait finalement
12:41Gabriel Attal
12:42sans comparaison
12:42sur le harcèlement scolaire.
12:44Rappelez-vous,
12:44c'était un éphémère,
12:46évidemment,
12:46ministre de l'Éducation nationale,
12:47mais il avait lancé aussi
12:48ses questionnaires
12:49pour faire remonter
12:50tout ce qui n'allait pas
12:51par rapport au harcèlement scolaire.
12:53Le problème,
12:53c'est qu'on ne sait pas
12:54où sont vraiment
12:55ces questionnaires aujourd'hui.
12:56On n'a pas eu vraiment
12:56de résultats.
12:57C'est ce que nous disait
12:59Martine Brouz
13:00effectivement ce matin.
13:00Le risque,
13:01c'est qu'en fait,
13:01ça va être...
13:02C'est ce qu'il y a de l'éducation.
13:02J'espère qu'en tout cas
13:04pour ces enfants,
13:05ces écoliers-là
13:06qui répondent à ces questionnaires,
13:08Elisabeth Borne va rester en poste
13:09peut-être quelques mois supplémentaires
13:10pour qu'on ait des retours
13:11sur ce qui va se passer.
13:12Là, c'est une expérimentation.
13:14Ils veulent aussi le généraliser
13:15à la rentrée prochaine.
13:16Donc voilà,
13:17il y a quand même aussi
13:17un suivi qu'il va falloir avoir
13:20sur ce travail qui est entrepris.
13:22Un dernier mot,
13:22Renaud Dédille.
13:23Oui, les difficultés,
13:23ce qu'évoquait d'ailleurs
13:24toujours Martine Brouz
13:25de la voix de l'enfant ce matin,
13:26c'est d'une part,
13:28il faut dépasser simplement
13:29l'effet de communication
13:29gouvernementale
13:30qui a aussi la nécessité
13:32de rassurer,
13:32ce qui fait partie
13:33de l'action du gouvernement.
13:34Et il faut communiquer d'ailleurs.
13:36Communiquer,
13:36mais il faut aussi
13:37que ces questionnaires
13:38aient des débouchés très concrets.
13:40Et puis aussi,
13:40elles regrettaient
13:41un fonctionnement
13:42un peu en silo,
13:42c'est-à-dire les enseignants,
13:45d'un côté,
13:46les associations,
13:47les pédiatres, etc.
13:48Enfin, une difficulté
13:49à faire travailler
13:49tout le monde en commun.
13:51Et aussi le fait,
13:52évidemment,
13:53qu'un questionnaire
13:54ne peut pas forcément suffire
13:55à libérer la parole,
13:56comme on dit,
13:57pour reprendre cette expression,
13:58et qu'il faut souvent
13:59du temps
14:00et il faut un contact humain.
14:02Il faut un adulte
14:02qui soit,
14:03dont c'est le métier
14:04ou en tout cas
14:05la vocation,
14:05la mission,
14:06capable de déclencher
14:08justement quelque chose
14:09chez l'enfant
14:10de façon à ce que celui-ci
14:10se confie à ce qu'il raconte.
14:12Et c'est vrai
14:12qu'on a du mal à imaginer
14:13qu'un enfant de CP,
14:14de SE1,
14:15devant une feuille,
14:17coche des cases
14:17et soit suffisamment explicite.
14:20Alors un tout autre sujet
14:21à présent,
14:22Renaud,
14:23nous allons évoquer
14:23cette série d'attaques
14:25de prison
14:26et avec l'attitude
14:28du gouvernement
14:29qui va commencer
14:31à se déplacer,
14:32qui va se déployer
14:33sur le plurin.
14:33Un déplacement ce matin,
14:34effectivement,
14:35Adrien,
14:35le Premier ministre
14:35François Bayrou
14:36avec deux de ses ministres,
14:37le garde des Sceaux,
14:38Charles Darmanin
14:38et le ministre de l'Intérieur,
14:39Bruno Taillot,
14:39qui se rendent aujourd'hui
14:41à la prison
14:41de Saint-Quentin Falavier
14:42en Isère
14:43parce que depuis
14:44une dizaine de jours,
14:45les événements,
14:46les dégradations,
14:47les attaques
14:48se sont multipliées
14:49à l'endroit
14:50soit des établissements
14:51pénitentiaires,
14:51soit des personnels
14:52pénitentiaires,
14:53parfois eux-mêmes
14:54suivis,
14:56menacés
14:56ou agressés
14:57jusqu'à leur domicile.
14:58Le ministre de l'Intérieur
14:59a donc recensé
15:00à peu près 65 faits
15:01et depuis une dizaine
15:02de jours,
15:03donc ce mouvement
15:04dure.
15:05Pourquoi est-ce
15:06que le gouvernement
15:07peine donc à y répondre
15:08alors qu'il y a
15:09un certain nombre
15:09de mesures
15:09qui ont déjà été annoncées
15:10il y a quelques jours
15:11pour surveiller davantage
15:12les établissements
15:13pénitentiaires ?
15:15Dans quelle situation
15:16sont d'ailleurs
15:17les prisons aujourd'hui
15:18et dans quel état d'esprit
15:19sont les personnels
15:20pénitentiaires ?
15:21Voici ce qu'en disait
15:22ce matin sur l'antenne
15:23de France Info
15:24Jean-François Fogliarino
15:26qui est le secrétaire général
15:27du syndicat national
15:28des directeurs pénitentiaires.
15:30Tous les établissements
15:31ne sont pas au même
15:32niveau sécuritaire
15:33et nous avons encore
15:33des prisons
15:34qui datent du 19e siècle
15:35en plein centre-ville
15:37donc avec de vraies difficultés
15:38pour sécuriser
15:39la surpopulation carcérale.
15:41C'est aussi
15:42un véritable enjeu.
15:42La violence
15:43qui peut exister
15:44à l'extérieur
15:44existe également
15:46à l'intérieur
15:47et les conditions
15:48de travail actuellement
15:49sont très complexes
15:50en particulier
15:51dans les maisons d'arrêt.
15:52Un dernier point
15:52c'est les effectifs RH.
15:54Nous voyons
15:54que les établissements
15:55sont à un niveau
15:56de 85%
15:57des personnels
15:58qu'ils devraient avoir.
15:59C'est une vraie difficulté.
16:01C'est aussi
16:01une charge
16:02pour les survivants
16:03qui savent
16:04qu'ils vont aller travailler
16:04dans des endroits
16:05où ils ne sont pas
16:06au maximum
16:07de leur capacité.
16:08Victoria Coussin
16:09on va aller
16:10sur le fond
16:10bien sûr
16:11du travail nécessaire
16:12pour protéger
16:13les prisons.
16:13D'abord
16:14ce déplacement
16:14François Bayrou
16:16Gérald Darmanin
16:17Bruno Retailleau
16:18on sait que François Bayrou
16:19il n'aime pas particulièrement
16:20se déplacer
16:21pardon
16:22mais sur des sujets
16:24d'actualité
16:24et là il le fait.
16:25Les déplacements
16:25sont très rares
16:26du Premier ministre
16:27François Bayrou
16:27il l'assume
16:29d'ailleurs
16:29depuis qu'il arrive
16:30à Matignon
16:31les déplacements
16:32se font vraiment
16:33au compte-gouttes
16:33mais ce qui montre
16:34aussi l'importance
16:35du sujet
16:35c'est-à-dire que
16:36là il se déplace
16:37avec son tandem
16:38Gérald Darmanin
16:39à la justice
16:40Bruno Retailleau
16:41à l'intérieur
16:41donc c'est vraiment
16:42une image forte
16:43de ces trois têtes
16:45du gouvernement
16:47François Bayrou
16:48avec ses deux hommes
16:49pour incarner
16:50aussi une réponse
16:52de l'État
16:53pour montrer que l'État
16:54se porte
16:54aux côtés
16:55des agents pénitentiaires
16:57qui ont la boule au ventre
16:59ce matin
17:00en allant au travail
17:00qui aujourd'hui
17:02ne se sentent plus
17:02en sécurité
17:03chez eux
17:03c'est-à-dire qu'avant
17:04il y avait
17:04cette peur de l'insécurité
17:06cette peur de se prendre
17:07un coup de couteau
17:08ou des insultes
17:10sur leur lieu de travail
17:11en prison
17:12là c'est sur le retour
17:13c'est-à-dire que
17:14quand on écoute
17:14des témoignages
17:16on entend qu'ils ont
17:16la crainte
17:17qu'encore il y a deux jours
17:19des cocktails Molotov
17:20devant des maisons
17:21donc à Villefontaine
17:22dans l'Isère
17:22devant des maisons
17:23de surveillants pénitentiaires
17:24des débuts d'incendie
17:25etc
17:25donc il y a une réponse
17:26à apporter
17:27déjà d'abord symbolique
17:28ensuite
17:29il faudra
17:30des résultats
17:31qui vont devoir arriver
17:32parce que sinon
17:33on sait à quel point
17:34le corps
17:35ce corps de métier
17:37les agents pénitentiaires
17:38peuvent se mobiliser
17:39longtemps
17:40et de façon
17:42assez dure aussi
17:43avec déjà effectivement
17:44une menace de grève
17:45par exemple
17:45dans la prison
17:46de Lyon-Corbat
17:47donc dans le Rhône
17:49Antoine Comte
17:51il va falloir
17:52donc rassurer
17:53Victoria Coussa
17:54disait
17:54il faut aussi
17:55du concret
17:55quels sont
17:57les leviers
17:57d'action
17:58du gouvernement
17:58donc rassurer
18:00symboliquement
18:00ça c'est sûr
18:01grâce à ce déplacement
18:03moi ce qui m'inquiète
18:04un peu dans cette affaire
18:05quand même
18:05c'est qu'on est face
18:07à deux ministres
18:09ministre de l'Intérieur
18:10et ministre de la Justice
18:10qui parlent
18:11qui ont peut-être
18:12parlé un peu vite
18:12je pense à Gérald Darmanin
18:14qui dès les premiers faits
18:15de la piste narcotrafic
18:16voilà tout de suite
18:17et en fait
18:17il y a quand même
18:18des enquêtes en cours
18:19notamment 13 faits
18:21pour rappeler le contexte
18:22Gérald Darmanin
18:23estime que c'est une riposte
18:25des narcotrafiquants
18:25à la volonté
18:27de mettre en place
18:27des prisons de haute sécurité
18:28pour les enfermer
18:30Gérald Darmanin
18:31ministre de la Justice
18:31dit que finalement
18:32sa politique dérange
18:33parce que
18:34du coup ça réveille
18:35les narcotrafiquants
18:36qui s'en prennent
18:36aux prisons
18:37et aux agents pénitentiaires
18:38attention à ne pas parler
18:40trop vite en effet
18:41parce que ça peut être
18:41inflammable aussi
18:42de ce côté là
18:43sachant qu'il y a
18:44des enquêtes en cours
18:45je rappelle que
18:46le parquet antiterroriste
18:48s'est saisi de 13 faits
18:49quand même
18:49de 13 affaires
18:50ce qui n'est quand même
18:51pas rien
18:52donc je pense que
18:53avant d'apporter
18:55des réponses politiques
18:56même je sais que
18:56si on est dans une société
18:58où il faut répondre tout de suite
19:00déjà laissons peut-être
19:01faire la justice
19:01et savoir vraiment
19:02qui est à l'origine
19:03de ces faits
19:04et c'est pas ce que souhaite faire
19:06visiblement le gouvernement
19:06qui veut montrer
19:07qu'il est à l'action
19:08mais si jamais il se trompe
19:09je peux vous dire
19:09qu'il y a un rassemblement national
19:11qui est en embuscade derrière
19:12en disant
19:13attendez il n'y a toujours pas
19:13de résultat
19:14il y a une course aussi
19:15à la présidence des LR
19:17et un Laurent Wauquiez
19:17que vous avez reçu
19:18il y a quelques instants
19:19lui qui dit qu'il faut y aller
19:20qui dit qu'il faut y aller
19:21mais s'il n'y a pas de résultat
19:22Bruno Rotaillot
19:23était en gouvernement
19:24la stratégie de Laurent Wauquiez
19:25c'est de dire
19:25il y a beaucoup de paroles
19:26mais peu d'actes derrière
19:27et d'ailleurs très rapidement
19:29Gérald Darmanin joue gros
19:30sur cette question
19:31même s'il tente d'installer
19:32le bras de fer
19:32en disant voilà regardez
19:33j'agis donc
19:34il y a une riposte en face
19:36le ministre de la justice
19:37il ne faut pas oublier
19:38qu'il a accepté
19:39d'aller place Vendôme
19:39aussi pour cocher cette case
19:40et pour obtenir des résultats
19:42après un passage remarqué
19:44à l'intérieur
19:44Renaud Delis
19:45il n'y a pas de certitude
19:48sur les auteurs de ces actes
19:49qui durent
19:50ce qui est frappant
19:51c'est que ça dure d'une part
19:52ensuite qu'ils sont
19:53extrêmement divers
19:54peu d'interprétation
19:55que les surveillants
19:56sont parfois menacés
19:57ou agressés jusqu'à leur domicile
19:58il est aussi possible
19:59qu'il y ait une forme
20:00d'effet de mimétisme
20:01un mouvement qui fasse
20:03tâche d'huile
20:04et que divers groupes
20:05pour des raisons diverses
20:06multiplient les actions
20:08le risque de la communication
20:09gouvernementale
20:10et ça va être le cas aussi
20:12d'ailleurs des conséquences
20:13du déplacement d'aujourd'hui
20:14c'est qu'à la fois
20:14un gouvernement doit montrer
20:16qu'il agit
20:16et qu'il rassure
20:17en quelque sorte
20:17il s'adresse à l'opinion
20:18c'est ce qu'avait déjà fait
20:19d'ailleurs le gouvernement
20:20la semaine dernière
20:20en annonçant une série de mesures
20:22pour renforcer la surveillance
20:23des établissements pénitentiaires
20:25la protection
20:26donc des établissements
20:28la protection des personnels
20:29des patrouilles
20:30etc.
20:31et on voit bien
20:31que quelques jours plus tard
20:32ça n'a pas eu d'effet
20:33donc il y a ce risque-là
20:35c'est-à-dire que la communication
20:37peut générer un sentiment
20:39d'urgence
20:39sentiment auquel
20:41en fait l'action
20:42ne parvient pas
20:43à répondre immédiatement
20:43et c'est frappant
20:44vous citiez tout à l'heure
20:45Antoine Comte
20:45le fait que Laurent Wauquiez
20:46était sur ce plateau
20:47il y a quelques minutes
20:47c'est marrant
20:48c'est frappant
20:49pardon
20:49et significatif
20:50c'est marrant aussi
20:51et c'est frappant
20:52et significatif évidemment
20:53mais je découvre la lune
20:54vous me direz
20:55la différence du rapport
20:57à l'action politique
20:58lorsqu'on est aux affaires
20:59ou pas
21:00parce que là
21:00on entendait
21:01Bruno Retailleau
21:02ministre de l'Intérieur
21:04qui explique
21:04qu'on ne peut pas résoudre
21:06une situation aussi compliquée
21:07en quelques jours
21:08et qu'il faut du temps
21:08il faut une volonté politique
21:09mais il faut un peu de temps
21:10il veut un délai
21:12ce qu'il ne disait pas forcément
21:14lorsque lui-même
21:15n'était pas à Place Beauvau
21:15et en revanche
21:17on a entendu Laurent Wauquiez
21:18tout à l'heure
21:18qui explique
21:19d'un coup de baguette magique
21:20quand on veut
21:21on peut
21:21et qui s'interroge d'ailleurs
21:22sur l'efficacité
21:23de Bruno Retailleau
21:25au ministère de l'Intérieur
21:26et donc évidemment
21:28personne n'est dupe
21:29on sait qu'il est toujours
21:30beaucoup plus confortable
21:31de ne pas être aux affaires
21:32et Bruno Retailleau
21:33lui-même est en train
21:34d'en faire l'expérience
21:35depuis qu'il est Place Beauvau
21:36Merci à vous
21:37Renaud Delis
21:37pour ces explications
21:38toujours aussi limpides
21:39comme chaque matin
21:40on vous retrouve évidemment demain
21:42mon cher Renaud
21:43merci à vous
21:44Victoria Coussa
21:44journaliste au service politique
21:46de France Info
21:46et merci Antoine Comte
21:48journaliste politique
21:50à France Info Télé
21:51voilà pour les informés
21:53qui reviennent
21:53ce soir à 20h
21:54merci à vous
21:56merci
21:57au revoir