• il y a 5 mois
Quelques minutes avant les questions d’actualité au gouvernement du Sénat, le président du groupe centriste est revenu sur la visite éclair du chef de l’Etat en Nouvelle-Calédonie.

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Transcription
00:00 Une visite surprise annoncée hier du président de la République qui est en ce moment en direction de la Nouvelle-Calédonie.
00:06 Est-ce que vous pensez que cette visite présidentielle peut vraiment changer la donne sur place et déjà rétablir le calme ?
00:13 Il faut l'espérer. Il faudrait que cette visite à la Mitterrand surprenante, prenant tout le monde de court,
00:21 serve d'électrochoc et permette d'abord de revenir à une situation beaucoup plus sereine, à la paix civile,
00:30 parce qu'on ne peut rien faire s'il n'y a pas la paix, si la vie ne peut pas reprendre. Aujourd'hui, c'est difficile de circuler encore.
00:35 Il y a encore des magasins qui sont brûlés. On ne peut pas avoir accès aux soins. Donc il faut d'abord le retour au calme,
00:42 enlever les barrages et puis ensuite se mettre autour de la table. Donc puisse sa visite mettre tout le monde autour de la table
00:49 et qu'on fasse l'état des lieux aussi financier, budgétaire, le nickel, parce que tout ça coûte cher, 1 milliard de dégâts, dit-on.
00:58 Et donc qu'on fasse le point et puis qu'on essaie de trouver une solution qui ne peut passer que par le dialogue.
01:03 Le président de la République, en tout cas l'Élysée, ont annoncé la mise en place d'une mission avec des hauts fonctionnaires
01:10 pour la piloter et pour réenclencher le dialogue entre les différentes parties en Nouvelle-Calédonie.
01:16 Est-ce qu'il faut au-dessus de ces hauts fonctionnaires un ancien Premier ministre, un responsable politique pour piloter cette mission ?
01:22 Je crois que le président a tranché. La mission, c'est la mission Macron. Et à partir de là, il y a le prolongement de cette mission.
01:31 Sur le plan administratif, ce sont les hauts fonctionnaires qui l'accompagnent et qui sont là, j'allais dire, pour mettre en musique
01:39 les décisions qui seront prises. Ce qu'il faut surtout, c'est que le dialogue revienne et qu'on trouve des solutions politiques.
01:47 Et justement, politiquement, ce qui est en jeu, c'est bien sûr la réforme constitutionnelle pour dégeler le corps électoral en Nouvelle-Calédonie.
01:54 Ce texte qui a été adopté par les sénateurs puis par les députés et qui a semé toute cette colère en Nouvelle-Calédonie.
02:01 Emmanuel Macron avait fixé une sorte d'ultimatum à fin juin pour le vote en congrès de Versailles de tous les parlementaires sur ce texte constitutionnel.
02:10 Si jamais il n'y avait pas d'accord global entre les acteurs calédoniens, est-ce qu'Emmanuel Macron doit renoncer à cet ultimatum de fin juin
02:17 et vraiment reporter ce congrès de Versailles ?
02:19 Je pense qu'on ne peut pas enfermer le dialogue dans ces délais qui sont trop contraints. L'essentiel, c'est de trouver une solution politique,
02:28 c'est-à-dire un accord, bien sûr, sur le dégel du corps électoral, la citoyenneté, et puis surtout une perspective institutionnelle,
02:37 c'est-à-dire en clair une nouvelle date de référendum. Les loyalistes disent 50 ans, les indépendantistes disent 10 ans.
02:45 Entre les deux, il y a de la marge. On doit pouvoir trouver un accord. Et puis à partir de là, on pourra faire la réforme,
02:51 parce qu'il y aura un accord qui aura été conclu localement. C'est toujours comme ça que ça a marché en Calédonie.
02:56 On ne peut pas imposer l'accord. On ne peut pas l'enfermer dans des délais. Donc tant mieux si ça va vite.
03:03 Mais je pense qu'il faut se donner du temps. Et on peut rapidement, je pense, faire ça si tout le monde est d'accord pour l'automne, pour la rentrée.
03:12 Et à ce moment-là, on aurait le temps, d'ici la fin de l'année, de revoter un nouveau texte et de réunir le Congrès.
03:17 Justement, sur la méthode, l'ancien Premier ministre Edouard Philippe a été un petit peu critique vis-à-vis de l'exécutif et vis-à-vis d'Emmanuel Macron,
03:24 justement en disant qu'on était sortis de cette méthode des accords de Matignon, à savoir d'abord en accord politique et puis après des réformes institutionnelles.
03:34 Est-ce qu'il y a eu une faute de méthode de la part de l'exécutif ? Est-ce qu'il est passé en force ?
03:37 – Je pense qu'il y a eu une volonté d'aller vite et qui n'a pas été suivie localement, parce que la notion du temps n'est pas la même
03:46 chez les indépendantistes, chez les canaques, que chez nous ici à Paris. Je veux dire, les indépendantistes, ils disent souvent
03:53 « Vous avez des montres et nous, on a le temps ». Je crois qu'il faut apprendre à perdre un peu de temps si on veut en gagner par la suite.
03:59 Donc il faut d'abord un accord local et puis ensuite, on fera cette réforme. Et on a jusqu'à la fin de l'année prochaine...
04:05 Le Conseil d'État avait dit « Vous avez jusqu'à en gros novembre 2025 pour faire les élections ». Donc si on trouve une solution à la rentrée,
04:12 on a parfaitement le temps de régler tout ça et d'aller sereinement vers des élections et d'avoir une perspective d'avenir, surtout.
04:19 — Justement, dans ces perspectives d'avenir, pour conclure, vous parliez d'un nouveau référendum. Alors on le rappelle, après ces accords
04:25 de Nouméa en 1998, il y a eu 3 référendums. 3 référendums pour l'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie.
04:31 D'ailleurs, sous les quinquennats d'Emmanuel Macron, à chaque fois, 3 réponses en faveur d'une Nouvelle-Calédonie dans la République.
04:38 Il faut refaire un nouveau référendum ? — Les indépendantistes contestent le dernier qui a été fait sans eux à la sortie de la COVID.
04:48 Ils l'ont boycotté. Ils considèrent que c'est un référendum qui est nul et non avenu. On peut discuter longtemps de tout ça.
04:55 L'essentiel, c'est de trouver une solution pour demain. Si on veut qu'il y ait la paix, si on veut qu'il n'y ait plus de morts,
05:00 si on veut pouvoir travailler tranquillement, si on veut que les investissements puissent revenir, parce que personne n'ira investir
05:05 en Calédonie, si les ronds-points sont en feu. Donc il faut une solution politique. Et je pense que ça passera nécessairement
05:13 par la date d'un référendum. — Merci beaucoup, Hervé Marseille, pour votre réaction.
05:17 - Merci, merci beaucoup Alexandre.

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