Ce lundi, Bertrand Badie, professeur à Sciences Po spécialiste en relations internationales était l’invité de la matinale de Public Sénat. Le 5 novembre, Kamala Harris ou Donald Trump deviendra le ou la 47e président(e) des Etats-Unis. Les deux candidats sont au coude-à-coude dans les sondages, mais pour Bertrand Badie, la démocrate « n’arrive pas à faire rêver ses électeurs » contrairement à son opposant républicain.
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00:00Un petit mot sur la campagne américaine, est-ce que vous comprenez la stratégie de campagne de Kamala Harris,
00:04notamment quant à une réponse à une question, elle qualifie de l'altruisme de fasciste ?
00:08Elle avait de bonnes raisons de le faire, il ne faut quand même pas l'oublier.
00:12Deux jours avant, l'un de ses précédents collaborateurs avait rappelé que Trump trouvait Hitler pas si négatif que cela.
00:21Bon, ça vaut bien l'étiquette de fasciste, j'ai été étonné que l'on l'accuse d'outrance.
00:28L'outrance, c'est trouver que Hitler est plutôt sympa, c'est là l'outrance, donc elle a eu raison.
00:33Non, ce qui m'inquiète chez Kamala Harris, c'est tout à fait autre chose, c'est-à-dire le vide programmatique.
00:39Vous savez, qu'est-ce que c'est qu'une élection aujourd'hui ? C'est une entreprise de marketing électoral.
00:46Qu'est-ce que c'est que du marketing électoral ? C'est faire rêver les électeurs.
00:50Que fait M. Trump ? Il dit ce qu'une très grosse minorité de l'électorat américain veut à tout prix entendre.
00:58Encore, il tenait des propos racistes hier soir au Madison Square Garden,
01:06et hélas, vous avez une grosse minorité de l'électorat américain qui attend ça.
01:12Elle, elle n'arrive pas à faire rêver ses électeurs, c'est mauvais signe, c'est mauvais signe.
01:18Elle est dans une sorte de stratégie qui est plus de la tactique que de la stratégie,
01:23c'est-à-dire ce qu'il faut faire pour gagner les swing states.
01:27Or, une élection, bien sûr, ça se gagne à la marge, et particulièrement aux États-Unis, vu le mode de scrutin,
01:33mais ça se gagne en faisant rêver les électeurs.
01:37C'est comme ça qu'Obama avait gagné, c'est comme ça que Trump, en 2016, avait gagné,
01:47c'est comme ça aussi que Reagan avait gagné, et on pourrait y continuer.
01:51Donc, ce défaut de ressort, moi, m'inquiète.