Jamais les élections présidentielles aux États-Unis n’ont semblé aussi incertaines : bien malin, celui qui peut annoncer sans risque qui de Kamala Harris ou Donald Trump succédera à Joe Biden ! Le suspens demeurera entier jusqu'au 5 novembre, et ces circonstances exceptionnelles sont l’occasion d’un numéro spécial de « Au bonheur des livres », où Claire Chazal accueille un très fin connaisseur de l'Amérique en la personne de Philippe Labro, journaliste qu'on ne présente plus, cinéaste émérite et plus que jamais écrivain, puisqu’il publie cet automne « Deux gimlets sur la 5e avenue » (Ed. Gallimard), un court roman, léger et nostalgique, qui est aussi une sorte de bilan stylisé de ses relations avec les États-Unis. Lui qui a écrit pour Johnny Hallyday la chanson « Mon Amérique à moi » nous fera profiter de sa formidable expérience et de son regard toujours affûté sur le monde contemporain et les mythes américains qu’il a tant aimé mettre en mots. Un rendez-vous exceptionnel ! Année de Production :
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00:00Retrouvez « Au bonheur des livres » avec le Centre national du livre.
00:04Bienvenue dans l'émission littéraire de Public Sénat.
00:26Je suis ravie de vous retrouver pour « Au bonheur des livres » où vous le savez,
00:29chaque semaine nous essayons de donner envie à nos téléspectateurs de lire
00:35et aussi de découvrir ou de mieux connaître leurs auteurs.
00:37Alors avec nous aujourd'hui, un homme au talent multiple,
00:40il a été cinéaste, journaliste, il a dirigé de très grands médias,
00:44il a aussi été parolier, notamment pour Johnny Hallyday,
00:47et bien sûr écrivain, romancier.
00:49C'est Philippe Labreau qui, en plus d'être un grand connaisseur de l'Amérique
00:54qu'il a découvert quand il avait 18 ans, il nous le dira,
00:57et dont le point de vue, bien sûr, sur l'élection américaine nous intéresse.
01:01Nous sommes, vous le savez, à quelques jours de cette élection américaine.
01:04Donc il nous parlera de son roman et de ce contexte américain,
01:08d'où bien sûr la présence d'un seul auteur à nos côtés.
01:10On en est ravis, merci beaucoup Philippe Labreau de venir nous voir.
01:12– C'est moi qui vous remercie.
01:14– Mais d'abord peut-être un détour par ce très joli roman doux à mer, je dirais,
01:20qui nous fait voyager dans le temps et dans l'espace, de Paris à New York.
01:24Ça s'appelle De Gimlet, sur la 5e avenue.
01:27On va passer des années 60 aux années 2000, grâce à vous.
01:30Alors d'abord peut-être un petit mot sur ce titre étrange.
01:32Qu'est-ce que c'est que ce cocktail ?
01:34– Un gimlet est un drink du gin coupé de citron vert.
01:38– Que vous avez peut-être consommé vous-même ?
01:40– Autant qu'un autre.
01:42Inventé par un amiral de la navire britannique en 18e siècle,
01:46Thomas Gillmette, et qui, pour faire en sorte que ses marins n'aient pas le scorbut,
01:54leur servait du citron à dose fréquente.
01:57– D'accord.
01:58– Et pour empêcher l'amertume du citron, ils mettaient un peu de gin.
02:03Voilà, ça a démarré comme ça.
02:04– Et vos deux héros, bien sûr, en consomment de temps en temps.
02:07– Mon héros, elle, elle consomme à la fin.
02:09– Lucas, effectivement, mais quand on les retrouve après à Manhattan,
02:12ils en consomment un peu plus tard.
02:15Alors c'est un roman sur une histoire d'amour, j'allais dire, en pointillé,
02:20avec des occasions perdues, des malentendus, des retrouvailles.
02:23– Deux héros attachants.
02:25Vous avez beaucoup écrit sur vous-même, Philippe Labroult, c'est vrai.
02:29Et notamment, encore en 2020, J'irai nager dans plus de rivières.
02:33– Oui.
02:34– Donc c'était souvent des livres personnels.
02:35Là, c'est une fiction, mais il y a bien sûr toujours un peu de soi-même.
02:40– Dans une fiction, on met ce qu'on connaît aussi.
02:43On invente, mais on met ce qu'on a vécu, les expériences.
02:47Et mon idée de faire en sorte que ce premier amour qui démarre à 20 ans
02:50et qui explose parce que lui est insupportable
02:53et elle le largue, comment on dit, familièrement, débute en 60.
02:58– En 61, précisément.
02:59– En 61.
03:00Ce qui m'intéresse, c'est les retrouver 40 ans plus tard.
03:03Qu'est-ce qui s'est passé en 40 ans ?
03:05Elle a vécu sa vie, Elisabeth, il a vécu la sienne, Lucas.
03:08Et donc à travers les deux vies, quand ils vont se recroiser,
03:12ils vont se leur raconter.
03:14Ça me permet, moi, de journaliste, de raconter les deux époques.
03:17– Voilà.
03:18Mais est-ce qu'on peut dire que ces deux héros dont vous parlez,
03:21donc Lucas et Elisabeth, qui sont très jeunes au départ,
03:24comme vous dites, sont différents.
03:25Ils sont d'ailleurs un peu, j'allais dire, ils ont des aspérités l'un et l'autre.
03:29Je ne sais pas s'ils sont si sympathiques que ça au début.
03:31Enfin, vous dites, ils parlent beaucoup, lui, elle est assez dure.
03:33Est-ce qu'on peut dire qu'ils sont trop jeunes, au fond, pour faire une histoire ?
03:37Est-ce que c'est ça qui se passe ?
03:38– Oui, bien sûr, mais en même temps, c'est le premier amour.
03:41Et moi, je considère que le premier amour, quoi qu'il arrive, ça marque.
03:44Et la preuve, 40 ans plus tard, quand ils vont se retrouver,
03:47ils vont essayer, non pas forcément de le reconstituer,
03:51mais de le revivre et d'en parler.
03:53Alors oui, au début, ni l'un ni l'autre ne sont forcément attendrissants.
03:58Moi, j'ai trouvé émouvant parce qu'ils sont jeunes,
04:00ils ne savent rien, ils ne connaissaient rien, ou presque.
04:02Et lui, en particulier.
04:03Et ne sachant rien, mais il fait le zoave.
04:05Il fait un peu ce que faisait Antoine Douanel dans le Truffaut, en délirant.
04:09– Il parle beaucoup.
04:10– Il délire, délire verbal, pour essayer de la retenir,
04:15parce qu'elle l'a déjà lourdée, comme on dit.
04:17Et elle va le faire d'ailleurs, on ne va pas tout raconter,
04:19parce qu'il y a une nuit un peu particulière
04:20où elle va rencontrer un artiste,
04:23et qui va aussi signifier un peu leur rupture d'une certaine façon.
04:26Alors vous le disiez, Philippe Labreau, c'est aussi l'occasion,
04:29on va bien sûr arriver aux Etats-Unis tout à l'heure,
04:31mais de parler du contexte, et c'est ça qui nous intéresse aussi,
04:35parce que ces années 60, vous les avez bien connues.
04:37Et alors là, on voyage dans cette époque, il y a une forme de nostalgie d'ailleurs,
04:42vous parlez de Erdre, de la comédie musicale, j'entends, de Sagrand.
04:46Il y a aussi, bien sûr, en fond, la guerre d'Algérie.
04:48C'était ça que vous disiez.
04:50Évidemment, bien sûr.
04:51Et d'ailleurs, le frère aîné de Lucas est mort en Algérie.
04:54Et ça explique en partie le caractère de Lucas.
04:57Parce qu'il a ce frère comme ça, auquel il pense tout le temps,
05:00qui lui disait en permanence,
05:02Lucas, fais pas l'imbécile, fais pas la joive.
05:04En fait, Lucas, il fait tout le temps de la joive.
05:06Mais quand vous faites la joive à cet âge-là,
05:08c'est pour dissimuler autre chose.
05:10Votre timidité, votre pudeur, vos complexes.
05:13Donc moi, je le trouvais mouvant et attendrissant, ce garçon.
05:16Même s'il est un peu énervant.
05:18Alors, on va les retrouver, comme vous avez dit,
05:2040 ans plus tard, aux États-Unis.
05:22Nous sommes en 2001.
05:24Ils ont donc eu, l'un et l'autre, la curiosité de ce pays.
05:28J'ai envie de dire, comme vous, Philippe Labreau.
05:30Est-ce que c'est ça aussi qui vous ramène à ces deux héros ?
05:34Quand vous avez 18 ans, vous avez une bourse, vous partez.
05:36Vous avez envie, à ce moment-là, de découvrir ce pays, comme eux.
05:39Oui, mais il y a plusieurs générations, selon moi,
05:43qui ont eu ce que j'appelle un désir d'Amérique.
05:45C'était là-bas que ça se passait.
05:47Surtout dans les sixties.
05:49Parce que les sixties, comme ça se passait,
05:51c'est là des signes clés, à la fois des hippies,
05:53de la culture, de Hare, de Bob Dylan,
05:57qui joue un grand rôle à la fin du livre,
05:59j'allais dire du film,
06:01car en fait, ce livre est construit un peu comme un film.
06:03On y reviendra peut-être,
06:05mais on voit bien des images cinématographiques dans ce livre.
06:07Donc, il y a ces sixties-là.
06:09Mais il y a aussi celles de la violence.
06:11Le Vietnam, vous avez les trois assassinats,
06:13vous avez les trois assassinats,
06:15les deux frères Kennedy, Martin Luther King.
06:17Donc, c'est un mélange contradictoire,
06:19complexe, mais passionnant pour le journaliste.
06:21Et donc, c'est un fond de décor.
06:23Et moi, ce qui m'intéresse,
06:25c'est dans le récit de cet amour manqué
06:27qui va peut-être se renouveler,
06:29de mettre le fond de décor qui est le monde.
06:31Et effectivement, en 2001,
06:33le monde, c'est les deux tours de Manhattan qui explosent,
06:35qui sidèrent le monde,
06:37qui sidèrent les Etats-Unis,
06:39et qui font que ça change les vies.
06:41Ça change les comportements.
06:43Où étiez-vous vous-même, d'ailleurs ?
06:45Juste une petite parenthèse.
06:47Moi, j'étais pas à New York du tout,
06:49mais ma femme y était.
06:51Et j'ai eu très peur pour elle
06:53parce qu'ils étaient planqués dans un bureau
06:55dans Madison Avenue, c'était loin.
06:57Néanmoins, elle était avec ses filles,
06:59ses collaboratrices,
07:01et elles ont vu et compris et vécu tout cela.
07:03Et c'est le témoignage de ma femme
07:05qui m'a donné l'anecdote
07:07selon laquelle, quelques jours plus tard,
07:09Elisabeth, donc, avec ses collaboratrices...
07:11Elisabeth est devenue une femme très importante
07:13dans le monde de la presse.
07:15Elle, elle a bien réussi, et Lucas...
07:17Lucas, pour l'instant, ne réussit rien.
07:19On verra plus tard.
07:21Elle est avec ses collaboratrices
07:23et elle leur dit, trois jours après l'horreur,
07:25il faut qu'on retourne
07:27à quelque chose de futile,
07:29d'infantile, de futile.
07:31Réfugions-nous dans la futilité.
07:33Donc, elles partent faire du shopping.
07:35Elles achètent des sacs
07:37et Elisabeth achète
07:39des escarpins rouges
07:41avec un très haut talon,
07:43mais, la fin du chapitre dit,
07:45elle ne les a jamais portés.
07:47Et eux, vos deux héros,
07:49ils l'ont vécu l'un et l'autre.
07:51Est-ce qu'on peut dire
07:53que New York les a adoptés ?
07:55Oui.
07:57Ils se sentent américains.
07:59C'est ce que je dis sur New York,
08:01c'est une ville-monde.
08:03Félix Ratigne, qui était l'ambassadeur
08:05des Etats-Unis en France,
08:07je l'ai connu, sans doute,
08:09m'a toujours dit cette phrase extraordinaire
08:11quand il est passé à travers les Pyrénées,
08:13le Brésil, il a fini par arriver à New York
08:15pour fuir le nazisme.
08:17Il dit que c'est là que j'ai compris
08:19que je n'étais pas un étranger.
08:21Il n'y a pas d'étrangers,
08:23ou alors ils sont tous étrangers.
08:25C'est pas l'Amérique,
08:27mais c'est aussi le monde.
08:29Vous avez les Italiens, les Polonais,
08:31les Juifs, les Chinois, les Noirs,
08:33qui expliquent, qui provoquent
08:35cette électricité permanente
08:37à New York,
08:39au milieu de laquelle notre ami Lucas
08:41essaie de trouver quelque chose à faire.
08:43Il n'y arrive pas.
08:45Il fait des petits jobs à droite, à gauche,
08:47et il se rend compte qu'il est le seul
08:49français qui ne réussisse pas à New York.
08:51Pourquoi ? Parce que les Français là-bas
08:53réussissent très bien dans la boulangerie,
08:55la pâtisserie, la restauration.
08:57– Il veut faire du cinéma,
08:59donc c'est ce qui l'intéresse.
09:01– Il veut tout faire et il n'y arrive pas.
09:03– Mais il a un ami qui s'appelle Louis
09:05et qui va lui donner une sorte d'injonction
09:07fraternelle, étonnante.
09:09Il faut faire quelque chose
09:11de ses imperfections.
09:13Là-bas, on peut faire quelque chose
09:15de ses fragilités, peut-être plus que chez nous.
09:17– Oui, tout autant.
09:19Tout dépend aussi des mentors que vous trouvez.
09:21Lucas a la chance de trouver un mentor.
09:23C'est un avocat très important
09:25qui lui-même a vécu la Shoah,
09:27tout ça, il sait de quoi il parle,
09:29il a cette qualité extraordinaire
09:31de parler doux et bas.
09:33Donc il est reposant, il est serein.
09:35Il reçoit de temps en temps
09:37les amis Lucas et vers la fin,
09:39il lui découvre tout ce qui t'est arrivé,
09:41tous tes échecs, toutes tes erreurs,
09:43toutes tes tentatives
09:45de devenir quelqu'un au cinéma
09:47ou ailleurs, bref.
09:49Ce que je peux appeler ta parfaite imperfection,
09:51c'est une histoire.
09:53Réfléchis à ça.
09:55– Faisons quelque chose.
09:57– Et Lucas va en faire, effectivement.
09:59– On ne va pas tout révéler.
10:01– Mais ce qui me plaît,
10:03c'est la phrase, la parfaite imperfection.
10:05Je n'ai pas inventé ça, Claire.
10:07Je l'ai retrouvée, je crois,
10:09dans un manuel de psychiatrie.
10:11Parce que nous sommes tous parfaitement imparfaits.
10:13– Et on peut tirer de ses faiblesses
10:15des forces.
10:17– Bien sûr, c'est ce qui va arriver à Lucas.
10:19– Et c'est ce que vous avez toujours écrit sur vous-même.
10:21Il y a des moments où on est en bas
10:23et des moments où on remonte
10:25et on arrive justement à surnager.
10:27Vous l'avez très bien décrit, d'ailleurs.
10:29Est-ce qu'on dirait qu'ils sont l'un et l'autre
10:31plus intéressants aux États-Unis
10:33qu'en France, ces deux individus ?
10:35– Intéressant pour le lecteur, on l'a dit.
10:37– Ou est-ce qu'ils ont,
10:39je veux dire, bien mûri, bien progressé ?
10:41– Ils ont mûri, c'est sûr.
10:43Et le monde a changé.
10:45– Ils ont eu des échecs l'un et l'autre.
10:47Elle a bien réussi, mais son échec est sentimental.
10:49Son échec est total.
10:51– Oui, premier échec sentimental,
10:54cette histoire d'amour fulgurante, coup de foudre.
10:56– Sur ça, on ne va pas trop le dire,
10:58parce que c'est un moment assez étonnant.
11:00– On pourrait tout décortiquer le bouquin.
11:02Mais elle se marie là-bas, aux États-Unis,
11:04avec un Américain cinglé,
11:06comme ils sont tous, d'ailleurs.
11:08Et ça va très mal.
11:10Le type est un malade.
11:12– Il a deux enfants, mais...
11:14– Il y a des scandales.
11:16Bref, il y a un divorce.
11:18C'est pourquoi le retour de Lucas dans sa vie
11:20et les conversations qu'ils ont l'un et l'autre
11:22sur ce qu'ils sont devenus
11:24peut l'inciter à,
11:26éventuellement, réfléchir à.
11:28– On ne sait pas.
11:30Il y aura sûrement une troisième partie
11:32dans leur vie, dans la vie de Lucas et d'Elisabeth.
11:34On referme le livre en se disant
11:36qu'il y a peut-être une possibilité.
11:38Ils sont plus mûrs, ils ont réfléchi.
11:40– La phrase est clé.
11:42Et dans le chef-d'œuvre de Bob Dylan,
11:44la réponse est dans le vent.
11:46The answer, my friend, is blowing in the wind.
11:48C'est un chef-d'œuvre.
11:50Vous savez que ce texte,
11:52qui est un véritable chef-d'œuvre...
11:54– C'est le prix Nobel de littérature.
11:56– Mais oui, mais on a eu raison de lui donner.
11:58Il écrit très très bien, Bob Dylan.
12:00Et Marguerite Foursenart
12:02citait Bob Dylan.
12:04Il y a un recueil de souvenirs,
12:06de balades qu'elle fait dans le monde,
12:08Marguerite, et des petites phrases comme ça.
12:10Au milieu du livre, il y a la chanson de Dylan.
12:12– Voilà.
12:14– L'Académie française qui cite Dylan
12:16qui est ensuite prix Nobel, tout va bien.
12:18Alors, vous avez appelé ça une novella,
12:20je crois, Philippe Labreau.
12:22On trouve que c'est un roman, mais...
12:24– C'est un peu slob de ma part.
12:26C'est un peu prétentieux ou pas.
12:28Ça ne veut rien dire.
12:30Ça veut dire que la novella,
12:32c'est un terme anglo-saxon qui veut dire,
12:34au fond, une longue, courte histoire.
12:36C'est une nouvelle novelle,
12:38novella, qui devient une histoire.
12:40122 pages.
12:42– Il n'y a pas du tout de nécessité.
12:44– C'est un livre court.
12:46– Les livres courts courent les rues.
12:48– Voilà.
12:50J'imagine que dans tous ces personnages
12:52que vous nous décrivez,
12:54il y a un petit peu de gens que vous avez croisés.
12:56– Oui.
12:58– C'est votre connaissance.
13:00– Oui, ça correspond à la phrase d'Apollinaire
13:02que je cite dans un autre bouquin
13:04qui est un recueil de portails que j'ai fait.
13:06« Je connais gens de toutes sortes.
13:08Ils n'égalent pas leurs destins.
13:10Indécis comme feuilles mortes,
13:12leurs yeux sont des feux mal éteints,
13:14comme les portes. »
13:16Chef d'œuvre, Apollinaire.
13:18Alors lui, c'est bien plus grand que Dylan.
13:20– Ça c'est vrai. Vous avez bien fait de le citer.
13:22Alors Philippe Labreau,
13:24il y a donc ce très joli roman
13:26qui nous emmène dans le temps
13:28et dans la géographie,
13:30dans le monde,
13:32et donc qui nous permet
13:34de parler de l'Amérique
13:36que vous connaissez si bien.
13:38Nous sommes à quelques jours,
13:40maintenant un peu plus d'une semaine
13:42une édition évidemment que nous allons observer
13:44avec beaucoup d'attention,
13:46que vous vous suivez toujours.
13:48Est-ce que déjà, on peut dire
13:50qu'aujourd'hui, globalement,
13:52cette Amérique qui va voir s'opposer
13:54Trump et Kamala Harris,
13:56est-ce qu'elle est aussi attirante
13:58qu'elle ne l'était
14:00quand vous y partez,
14:02quand vos héros y partent ?
14:04– C'est une très bonne question.
14:06Je crois qu'elle l'est moins
14:08parce que Trump en particulier,
14:10c'est la politique,
14:12et on l'est dit, le langage,
14:14et on l'est dit, le comportement.
14:16Cet homme, il est obscène,
14:18il est indécent.
14:20La manière dont il parle de Kamala Harris,
14:22c'est une honte.
14:24Donc il a perverti totalement,
14:26il a empoisonné totalement
14:28le langage politique.
14:30Et comme c'est l'homme le plus connu
14:32des Etats-Unis, le plus connu,
14:34c'est le visage et le nom
14:36le plus connu des Etats-Unis,
14:38d'avoir une partie de la population
14:40qui considère que Trump
14:42est le rempart ultime
14:44de la suprématie blanche.
14:46On en revient toujours à la même chose,
14:48toujours à la sécession
14:50de leur racisme.
14:52– Et peut-être à la suprématie masculine,
14:54parce qu'est-ce qu'on ne constate pas
14:56qu'il y a cette partition du pays
14:58presque genrée
15:00entre les femmes qui vont peut-être voter Kamala Harris
15:02et les hommes, Trump.
15:04– Est-ce que toutes les femmes voteront pour Kamala Harris ?
15:06– Je ne suis pas sûre, oui.
15:08– Hillary Clinton, qui a très envie que Kamala Harris soit élu,
15:10aurait dit l'autre jour
15:12qu'elle aurait un problème avec les femmes blanches.
15:14Oui, parce qu'elle n'est pas blanche,
15:16bien sûr, il y a ça aussi.
15:18Les obstacles qui se dressent
15:20devant Mme Harris sont extraordinaires.
15:22D'abord, elle est arrivée un peu en retard,
15:24– Oui, elle a fait une courte campagne.
15:26– Oui, donc,
15:28elle souffre de ce qu'on appelle
15:30« name recognition »,
15:32un problème de reconnaissance du nom.
15:34– De la notoriété, simplement.
15:36– Oui, je vous fous mon billet,
15:38que dans le nord d'Akota,
15:40il s'avère à peine qu'il y ait Kamala.
15:42Et ça, il s'en sert énormément, Trump.
15:44Donc, bien un foutu celui qui peut faire
15:46une prédiction, et j'en ferai certainement pas une.
15:48– On sait que c'est serré,
15:50c'est tout ce qu'on peut dire, Philippe.
15:52– Ça sera serré.
15:54Ça sera tellement serré qu'il y aura peut-être des contestations.
15:56Je ne suis pas du tout sûr que 5, 6 ou 7 novembre,
15:58on aura le résultat.
16:00– Ah oui, c'est à ce point-là.
16:02La vérité, c'est qu'on devrait
16:04rien prédire, rien prévoir,
16:06parce qu'il peut aussi,
16:08on n'est jamais que milieu octobre,
16:10il peut arriver autre chose.
16:12Il y a une théorie selon quoi,
16:14dans une campagne présidentielle américaine,
16:16il y a le rendez-vous d'octobre.
16:18Quelque chose se passe en octobre.
16:20Quoi ? On ne sait pas.
16:22– Oui, mais on arrive à la fin octobre déjà, Philippe.
16:24– Oui, d'accord, mais il reste encore 10 jours.
16:26– Oui, c'est vrai.
16:28Parce que c'est le pays des rebondissements et des surprises.
16:31Ça peut nous faire quelque chose de tellement énorme
16:33que ça peut faire basculer
16:35une partie des voix dans les swing states,
16:37dans les états clés.
16:39– Oui, dans la Pennsylvanie, bien sûr.
16:41– Je crois qu'il est très difficile,
16:43il ne faut jamais d'ailleurs essayer de prédire ou prévoir,
16:45de supposer quoi que ce soit
16:47dans une présidentielle américaine.
16:49Elles sont toutes inattendues.
16:51– Vous vous rendez compte, déjà,
16:53on a eu la tentative d'assassinat supposée de Trump,
16:55le retrait de Biden, c'était déjà des épisodes
16:57qui nous ont évidemment estomaqués.
16:59– Ça revient, pardon,
17:01c'est quand même grave,
17:03la perversion totale que Trump a imposée
17:05aux discours et aux langages politiques
17:07et pas seulement aux Etats-Unis.
17:09Je considère qu'il a contagié
17:11la vie politique ailleurs
17:13et particulièrement peut-être aussi...
17:15– Et sa victoire aura des conséquences sur nous,
17:17sur l'équilibre du monde.
17:19– Bien sûr.
17:21C'est le moment américain qui détermine l'année
17:23et même les années qui viennent.
17:25Qu'est-ce qui va se passer ?
17:27Est-ce qu'on va avoir un chef,
17:29l'Ukraine, Poutine, le Moyen-Orient,
17:31dans un monde totalement désordre ?
17:33Est-ce que cet homme, s'il est élu,
17:35peut apporter un peu d'ordre
17:37ou au contraire accélérer le désordre ?
17:39– Est-ce qu'il se classe dans le groupe des tyrans,
17:41entre guillemets, pardon,
17:43c'est-à-dire Poutine, l'Iranien,
17:45le Coréen, le Chinois,
17:47hélas...
17:49– Non, vous allez fort en disant tyran.
17:51– Non, mais pardon,
17:53je ne veux pas...
17:55– Oui, mais il a la tentation
17:57de la dictature,
17:59une dictature démocratique.
18:01Il l'a dit, d'ailleurs,
18:03le premier jour,
18:05je serai un dictateur.
18:07Il va essayer de balayer l'administration,
18:09tous les gens qui n'ont pas voté pour lui
18:11ou tous les fonctionnaires
18:13qui étaient plus ou moins démocrates.
18:15Ça peut être terrible.
18:17– Mais quand vous décrivez Trump,
18:19et bien sûr on est d'accord avec votre description,
18:21Philippe Labrault, pour nous,
18:23c'est vraiment étrange qu'une moitié de l'Amérique
18:25puisse être convaincue par ça.
18:27Mais est-ce qu'on peut dire
18:29que c'est un pays violent qui a resté violent ?
18:31– Oui, c'est violent.
18:33Mais pour finir, ce Trump,
18:35n'oublions pas que par ailleurs,
18:37il dégage de l'énergie, la puissance,
18:39le charisme, il sait faire.
18:41C'est un grand politique.
18:43Il a compris avant tout le monde,
18:45c'est comme ça qu'il est élu la première fois,
18:47qu'il y avait aux États-Unis
18:49une masse d'insatisfaits qui étaient au fond
18:51Il l'a compris avant tout le monde.
18:53C'est comme ça qu'il a balayé Hillary Clinton,
18:55qui était trop dans les sphères de l'élite.
18:57Il a compris qu'il y avait une longue,
18:59ce qu'on appelle l'Amérique profonde, insatisfaite.
19:01Donc ne le sous-estimons pas.
19:03À la fois, il est insupportable,
19:05et en même temps,
19:07c'est un homme politique.
19:09Il est devenu politique.
19:11– Bien sûr, assez récemment d'ailleurs.
19:13– Il est parti de la télé,
19:15l'apprenti.
19:17Il avait une émission qui s'appelait
19:19« Vous êtes viré ! ».
19:21C'était du Trump.
19:23Il faisait comme ça,
19:25il pointait son doigt devant la caméra.
19:27Il a fasciné les gens
19:29et il est devenu la plus grande célébrité américaine.
19:31Et plus célèbre que John Wayne,
19:33qui déjà aujourd'hui a un peu disparu dans la mémoire.
19:35– Mais vous, Philippe Lambrou,
19:37je le disais, vous êtes parti très tôt.
19:39Il se trouve que vous étiez,
19:41je le rappelle, en 1963 aux États-Unis
19:43parce que vous faisiez un reportage
19:45pour Saint-Colonel à une,
19:47vous avez d'ailleurs, je crois,
19:49rencontré, bien sûr, Biden,
19:51notamment à un dîner d'État, je pense, en France.
19:53– Oui, exact. Vous y étiez, non ?
19:55– Je n'y étais pas.
19:57– Eh bien, j'y étais pour vous,
19:59moi, c'est clair.
20:01– Mais vous êtes plus connaisseur
20:03de l'Amérique que moi, je ne le suis.
20:05– J'ai eu la chance de parler cinq minutes avec Biden.
20:07Je l'avais trouvé très bien,
20:09très articulé, très sympathique.
20:11Il a regardé ma bagarre,
20:13il me dit, oui, de quelle université ?
20:15C'était le nom de la bourse
20:17que j'avais gagnée.
20:19Ah, mais je connais très bien
20:21le sénateur Fulbright.
20:23Il était parfaitement clair.
20:25Je l'ai trouvé très intéressant,
20:27très articulé, extrêmement courtois.
20:29Ça s'est terminé au bout de cinq minutes.
20:31C'était très sympathique.
20:33Et là, il était autour
20:35de tous les gardes du corps.
20:37On l'a vite dégagé.
20:39– Oui, mais vous l'avez trouvé clair.
20:41– Je l'ai trouvé clair, limpide,
20:43est-ce que, vous qui connaissez bien ce pays,
20:45comment,
20:47et on connaît le cinéma américain,
20:49on connaît la littérature américaine,
20:51elle nous plaît,
20:53elle nous intéresse profondément,
20:55il y a une grande sophistication
20:57chez ces artistes, bien sûr,
20:59on peut le dire, qui sont capables du meilleur,
21:01même des choses qui nous dépassent souvent,
21:03je le crois.
21:05On est impressionné par le cinéma américain.
21:07Moi, personnellement, je le suis.
21:09Comment ce pays peut-il aussi produire
21:11d'instincts violents,
21:13d'autodéfense ?
21:15Comment ces êtres humains,
21:17qui sont aussi des démocrates,
21:19qui appartiennent à une démocratie,
21:21peuvent-ils être si différents
21:23de l'autre partie américaine ?
21:25– Eh bien, parce que c'est un continent,
21:27il y a beaucoup de monde,
21:29il y a beaucoup de communautés,
21:31il y a beaucoup de cultures qui se mélangent.
21:33C'est un pays complexe et compliqué,
21:35très difficile à synthétiser
21:37et je ne me permettrais pas de le faire.
21:39Et je me réfère à ce moment-là,
21:41c'est toujours facile d'aller chercher des citations.
21:43– Mais c'est bien, c'est enrichissant quand même.
21:45– À la phrase de Valéry qui disait
21:47le degré avancé d'une civilisation
21:49se mesure au nombre de contradictions
21:51qu'elle comporte.
21:53Et donc il n'y a pas plus contradictoire que les États-Unis.
21:55– C'est vrai. – Pas plus.
21:57Il y a la Silicon Valley,
21:59n'oubliez pas que c'est le laboratoire du monde moderne.
22:01Tous les accessoires dont on se sert, nous,
22:03ça vient de là-bas.
22:05Et il y a effectivement les écrivains, les journalistes,
22:07les chanteurs, les artistes,
22:09c'est extraordinaire. – Extraordinaire.
22:11– Glichesse culturelle extraordinaire.
22:13– Extraordinaire.
22:15– Une orchestre symphonique dans 50 villes.
22:17Mais par ailleurs, il y a l'Amérique profonde,
22:19inculte,
22:21violente,
22:23voulant porter les armes,
22:25la fameuse Constitution américaine
22:27qui permet de porter les armes.
22:29– Rétrograde, c'est-à-dire
22:31en revenant en arrière sur des lois
22:33sociétales très importantes comme l'avortement,
22:36donc capables de ce puritanisme
22:38ou de cette réaction.
22:40– Alors il y a aussi le jeu des églises,
22:42les évangéliques, tout ça,
22:44et qui sont tous plus ou moins trumpistes.
22:46Parce qu'il y a ça aussi, Trump,
22:48il est soutenu par, non seulement les Blancs
22:50dont je vous parlais, mais toutes sortes de forces
22:52religieuses très importantes.
22:54Et puis comme vous l'avez lu sans doute,
22:56comme aussi tous depuis quelques temps,
22:58le célèbre monsieur Musk.
23:00– Ah bien sûr, Elon Musk qui vient à la rescousse de Trump.
23:02– Elon Musk qui a fait une loterie
23:04pour chaque jour,
23:06donner un million de dollars
23:08à quelqu'un qui l'a gagné
23:10et qui évidemment va voter Trump.
23:12C'est hallucinant.
23:14– Comment on peut acheter des voix comme ça,
23:16Aysen ?
23:18– Alors il y a ça aussi, l'argent,
23:20monnaie, monnaie, monnaie, la puissance de l'argent.
23:22Vous parlez de violence,
23:24l'argent c'est violent quand on s'en sert comme ça.
23:26Et Musk, l'homme le plus riche du monde
23:28aujourd'hui,
23:30met sa fortune et sa personnalité
23:32au service de Trump.
23:34– Voilà.
23:36Vous diriez y vivre là-bas aujourd'hui, Philippe Lambreau ?
23:38– Non, non, pas du tout.
23:40Non.
23:42Je préfère
23:44la qualité
23:46de vie française,
23:48notre héritage français.
23:50Vous savez, je parle des Américains,
23:52la culture américaine, d'accord,
23:54mais j'appartiens aussi à une génération
23:56et pas la seule qui a aimé et qui aime
23:58les plus grands.
24:00Les grands romanciers français du 19ème,
24:02ils ont inspiré les Américains.
24:04– Bien sûr.
24:06– Balzac, Flaubert, Stendhal,
24:08bon passant, mon ami Tom Wolfe,
24:10le grand écrivain américain,
24:12me disait toujours, Balzac et Zola.
24:14Et d'ailleurs, quand je lui écrivais,
24:16parce qu'on avait une correspondance,
24:18c'était l'époque où on pouvait s'écrire.
24:20C'était pas comme ça, on écrivait au stylo.
24:22Je lui écrivais, mon cher Balzola,
24:24je l'appelais Balzola.
24:26– Voilà. D'ailleurs, Douglas Kennedy,
24:28aussi, est très inspiré de la culture française
24:30et européenne.
24:32Évidemment, il cite aussi
24:34nos grands auteurs du 19ème.
24:36Lui, il adore le jazz.
24:38Est-ce que vous aussi, vous avez
24:40repanté les boîtes ? Bien sûr.
24:42– J'aime toutes les musiques.
24:44Jazz, pop, variété,
24:46tout ce qu'on veut, et la musique classique.
24:48Donc, je ne peux pas vivre sans musique.
24:50Si je n'ai pas une chanson
24:52dans la tête, dans la journée,
24:54ça ne va pas bien.
24:56– C'est l'idée de Bob Dylan,
24:58comme vous nous l'avez dit,
25:00ou bien sûr de nos grands compositeurs.
25:02On va suivre cette élection, bien sûr.
25:04Merci d'avoir éclairé un peu notre réflexion.
25:06On sent bien que c'est serré,
25:08donc on ne va pas faire de pronostics.
25:10Ce qu'on sent d'ailleurs en général,
25:12c'est que la personnalité des candidats
25:14l'emporte sur les programmes.
25:16Est-ce qu'on peut dire ça ?
25:18– Oui, parfois, oui. Oui, bien sûr.
25:20C'est là où je vous dis qu'il est très fort.
25:22Il est charismatique, cet homme n'y a rien à faire.
25:24C'est le mot du cinéma américain.
25:26There is no business like show business.
25:28Il n'y a pas d'affaires sans le spectacle.
25:30Et il a toujours dit ça.
25:32Il a raconté ça à un de mes amis.
25:34L'Amérique, c'est le cirque à trois pistes.
25:36La première piste,
25:38on a envie que le lion mange le dompteur.
25:40La deuxième piste,
25:42on a envie que le sans-filis
25:44se casse la gueule.
25:46La troisième piste,
25:48on a envie de rire avec le clown
25:50et je suis le clown, dit-il.
25:52– Ah non, mais il est fort.
25:54– Voilà, et nous suivrons, bien sûr.
25:56Nous verrons s'il a convaincu
25:58un tout petit peu plus de la moitié de l'Amérique.
26:00Alors, si vous le voulez bien,
26:02cher Philippe, on va se quitter
26:04en citant quelques livres, évidemment,
26:06sur ces États-Unis.
26:08D'abord, Comment je meurs.
26:10Ça, c'est un auteur, il s'appelle Peter Sheldal.
26:12C'est aux éditions Seguier.
26:14Je crois que c'est important de citer ces petits,
26:16ces éditeurs moins connus.
26:18Et c'est, d'une certaine façon,
26:20une mémoire un peu noire,
26:22enfin, un peu cynique et amère
26:24d'un critique d'art
26:26du New Yorker.
26:28Il y a, bien sûr, vous le disiez d'ailleurs,
26:30le Dictionnaire amoureux de la littérature américaine
26:32que l'on doit à Bruno Corti.
26:34– Excellent.
26:36– Merci beaucoup de le signaler.
26:38Pour ma part, j'ai beaucoup aimé
26:40Ailleurs chez moi,
26:42de Douglas Kennedy, qui, pour une fois,
26:44c'est un auteur, bien sûr, qui vend
26:46beaucoup de livres chez nous, en France.
26:48– Il vit en France, d'ailleurs.
26:50– Il vit d'ailleurs beaucoup en Europe,
26:52et c'est ce qu'il raconte, il est né à Manhattan,
26:54il a été toujours tenté par l'Europe,
26:56mais il revient aux États-Unis,
26:58c'est pour ça que ça s'appelle Ailleurs chez moi,
27:00il revient au jazz. – C'est un beau titre.
27:02– Oui, c'est un assez beau titre.
27:04Il y revient dans ce pays dont il dit
27:06qu'il est profondément fracturé,
27:08mais c'est ce que vous nous avez dit,
27:10profondément divisé, et bien sûr, inquiétant,
27:12aujourd'hui, et c'est ce que vous nous avez dit aussi.
27:14Et puis, sur un mode plus léger,
27:16Catherine Pancol,
27:18sous les platanes de Manhattan, ce sont des promenades,
27:20deux voyages qu'elle fait, à travers
27:22beaucoup papier, parce qu'on marche beaucoup à Manhattan.
27:24– On marche beaucoup. – Ce qui est très agréable, d'ailleurs.
27:26– Mais c'est en marchant qu'on réfléchit,
27:28et grâce à ça, Lucas, en marchant,
27:30trouve la solution à son problème.
27:32J'en reviens à mon bouquin.
27:34– Et ce livre qui s'appelle De Gimletz,
27:36sur la 5e avenue, c'est celui de Philippe Labrault,
27:38vous pouvez le lire, c'est tout à fait savoureux,
27:40merci infiniment, Philippe Labrault, d'être venu nous voir
27:42et nous avoir parlé, bien sûr, de ce pays
27:44que nous allons observer pendant encore presque 15 jours,
27:46avec beaucoup d'attention.
27:48Voilà, c'est la fin d'Au bonheur des livres,
27:50on se retrouve très vite pour une nouvelle émission littéraire.
27:52– Sous-titrage ST' 501