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Après avoir flatté Xi Jinping - qu'il envie, selon son ex-conseiller à la sécurité nationale John Bolton, pour son mandat illimité, et qu'il approuve même un jour pour les camps d'internement du Xinjiang -, le président américain se lance avec la Chine dans la plus grande guerre commerciale de l'histoire économique pour la suprématie mondiale, imposant à Pékin des droits de douane punitifs. Année de Production :

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00:00...
00:31Le président Trump disait
00:34« Nous plaçons les intérêts de l'Amérique au-dessus de tout »
00:37et il a tout de suite compris que la Chine était le vrai problème.
00:53Il disait à la Chine « Vous ne profiterez plus de nous ».
00:57...
00:59L'un des présidents les plus controversés de l'histoire
01:03piétine les conventions chez lui comme ailleurs.
01:18Dans ce dernier épisode,
01:20Donald Trump entraîne l'Amérique vers une crise nucléaire.
01:24On a compris qu'à partir du moment où on y allait,
01:26on devait être prêts à aller jusqu'au bout.
01:32J'ai quitté Pyongyang terrifié.
01:34Ce qu'on risquait réellement, c'était une guerre accidentelle.
01:37Trump défie la Chine dans un combat pour la suprématie mondiale
01:41et tente de conclure l'affaire du siècle.
01:44C'est ça qu'il partage avec les dirigeants autoritaires.
01:47Xi Jinping n'a pas de faim à son mandat
01:49et je crois que Trump lui envie ça.
01:55Le président Obama
02:14Deux jours après son élection,
02:16Donald Trump rencontre le président Obama
02:18pour la traditionnelle remise des dossiers.
02:25Loin des caméras,
02:28Obama délivre un message plus alarmant.
02:31En Asie, la menace ne vient pas que de la Chine.
02:35Le président Obama a dit à Trump
02:38« La plus grosse crise de politique étrangère que vous affronterez
02:41dépendra de la Chine. »
02:44Le président Obama a dit à Trump
02:47« La plus grosse crise de politique étrangère que vous affronterez
02:50dépendra de la Chine. »
02:53« La plus grosse crise que vous affronterez, dès maintenant,
02:56c'est la Corée du Nord. »
02:59Je l'ai pris très au sérieux parce que face à la Corée du Nord,
03:02l'administration Obama avait adopté un comportement attentiste.
03:05C'est-à-dire qu'en fait, ils ont fermé les yeux.
03:08J'étais inquiète que ce soit notre première crise
03:11et j'avais peur que ça arrive dès la première semaine du mandat de Trump.
03:14Pour le nouveau président,
03:17la Corée du Nord devient la priorité.
03:23Comment est-il possible qu'aucun président depuis Eisenhower
03:26n'ait réglé ce problème ?
03:29Comment est-il possible qu'ils aient pu laisser un pays
03:32qui se croit toujours en guerre avec nous,
03:35développer des armes nucléaires et des missiles balistiques
03:38capables de larguer ses armes sur les villes américaines
03:41et les réduire en cendres ?
03:44Et il a ajouté « Je ne laisserai pas ce problème au prochain président. »
03:54Kim Jong-un, le dirigeant nord-coréen de 32 ans,
03:57s'était engagé à continuer la politique de son père
04:00et de son grand-père,
04:03le développement d'armes nucléaires capables de détruire
04:06le pouvoir impérialiste de l'Amérique.
04:13Trump demande à son conseil de sécurité nationale
04:16de se mettre au travail.
04:19Je suis allée à l'hôpital,
04:23j'ai fait le tour de la salle et j'ai dit
04:26« On a toujours alterné la même carotte et le même bâton.
04:29On menace de pousser la Corée du Nord à la ruine économique.
04:32Puis ils s'assoient à la table des négociations,
04:35on abandonne les sanctions et on leur donne la carotte. »
04:38Le gouvernement américain a toujours eu des divergences
04:41et des difficultés à se mettre d'accord sur la politique
04:44envers la Corée du Nord.
04:47Donc cet espace de réflexion qu'a ouvert Katie McFarland
04:50a été très important.
04:53J'ai dit « Voici ce que je veux, je veux que vous ayez l'esprit ouvert,
04:56que vous sortiez des sentiers battus.
04:59Réfléchissez d'une part à ce qui se passerait si les États-Unis
05:02reconnaissaient la Corée du Nord comme une puissance nucléaire
05:05et d'autre part à ce qui se passerait si les États-Unis
05:08engageaient une opération militaire contre la Corée du Nord
05:11ou un changement de régime. »
05:14Ça a été la première et la dernière fois que j'ai vu cette administration
05:17qui s'appelait la Corée du Nord.
05:40Trump n'est président que depuis six semaines
05:44Ce travail sur la Corée du Nord nous a fait comprendre
05:47qu'on ne peut pas se permettre de réutiliser
05:50les mécanismes qui ont échoué pour forcer ce pays
05:53à se dénucléariser.
05:56On a défini ce que j'appellerais
05:59des files économiques, politiques, militaires,
06:02numériques, officieux et officiels.
06:05Et plutôt que de se dire « On va alterner la carotte et le bâton »,
06:08cela va être plutôt « Continuer à tourner le bouton régulièrement
06:12pour faire monter la pression, pour multiplier les contraintes
06:15sur tous les fronts jusqu'à ce qu'il s'assoie à la table
06:18des négociations ».
06:21On a apporté au président des solutions
06:24pour une stratégie connue plus tard comme « pression maximale ».
06:27Et c'était vraiment fondé sur le principe
06:30que les États-Unis et leurs alliés pouvaient convaincre
06:33Kim Jong-un, le régime de la famille Kim,
06:36qu'ils seraient plus en sécurité sans armes nucléaires
06:39qu'avec des armes nucléaires.
06:43Mais il y a un problème.
06:46La majorité du commerce nord-coréen passe par la frontière
06:49avec la Chine.
06:52Trump a besoin de la Chine pour faire pression
06:55sur Kim Jong-un.
06:58Mais jusque-là, le président n'a jamais cherché
07:01à se faire des amis à Pékin.
07:10Quand Trump invite le président chinois en Floride,
07:13dans sa résidence de Mar-a-Lago,
07:16c'est surtout pour aborder le dossier
07:19de la Corée du Nord.
07:22Le président n'a pas l'intention
07:25d'aborder le dossier de la Corée du Sud.
07:28Il a l'intention d'aborder le dossier
07:31de la Corée du Sud.
07:34Il a l'intention d'aborder le dossier
07:37de la Corée du Nord.
07:40Le président Xi Jinping a dit
07:43qu'il y a des milliers de raisons
07:46d'avoir de bonnes relations avec les États-Unis
07:49et aucune raison d'être en mauvais terme.
07:52C'est pourquoi le président a pris la peine
07:55de traverser l'océan Pacifique
07:58pour se rendre en Floride à Mar-a-Lago
08:01pour rencontrer le président Trump.
08:04Le président Trump a fait un accord
08:07pour créer une bonne relation avec Xi Jinping.
08:10Je pense que c'était plus important
08:13qu'il puisse par la suite l'appeler
08:16et lui parler au téléphone
08:19que signer un accord spécifique à Mar-a-Lago.
08:22Trump compte sur sa famille
08:25pour détendre l'atmosphère.
08:34Je me souviens très bien
08:37de la petite fille du président Trump
08:40qui chantait des chansons chinoises.
08:43C'était une merveilleuse surprise
08:46et un moment vraiment très touchant.
08:49L'équipe était de l'autre côté des portes
08:52donc on voyait ce qui se passait
08:55et on voyait qu'il passait un bon moment,
08:58chaleureux.
09:02On a décidé de convaincre les dirigeants chinois
09:05que la menace nord-coréenne
09:08n'était pas seulement des missiles balistiques
09:11pointés sur Seattle.
09:14Ça présentait aussi le risque
09:17de démolir le traité de non-prolifération
09:20dans le nord-est de l'Asie et dans toute l'Asie.
09:23Combien de temps avant que le Japon
09:26parle d'avoir l'arme nucléaire à son tour
09:29est-ce qu'il y avait vraiment l'intérêt de la Chine ?
09:32Aux États-Unis,
09:35il y avait une idée fausse mais très répandue
09:38que la Corée du Nord était le problème de la Chine
09:41et que si la Chine le voulait,
09:44elle pouvait arrêter le programme nucléaire nord-coréen.
09:47Mais pour les Chinois, évidemment, ce n'était pas vrai.
09:50La Corée du Nord veut développer sa technologie nucléaire
09:53parce qu'elle ne se sent pas en sécurité.
09:56Pour le moment, il me semble que ce sont les États-Unis.
09:59En coulisses, on parvient tout de même à quelques avancées.
10:30On voulait mettre une certaine pression à la Corée du Nord,
10:33essayer d'imposer quelques sanctions pour les contraindre à discuter
10:36et négocier avec les États-Unis.
10:40La Chine peut aider et faciliter le dialogue,
10:43mais elle ne peut pas résoudre le problème
10:46à la place des États-Unis.
11:00La bonne volonté de Xi Jinping est bientôt mise à l'épreuve.
11:12Trois mois plus tard, la Corée du Nord lance son premier missile intercontinental
11:16au-dessus du Pacifique.
11:23Le Conseil de sécurité de l'ONU voit une résolution.
11:26De lourdes sanctions sur l'industrie nord-coréenne.
11:30La Chine soutient la décision.
11:38Au lieu d'encourager les Nord-Coréens à négocier,
11:41les sanctions ne font qu'accroître les tensions.
11:57La Corée du Nord ne doit pas mener plus de menaces aux États-Unis.
12:00Elles seront rencontrées par feu et fureur,
12:03des choses que le monde n'a jamais vues auparavant.
12:06Le président fait des commentaires omineux
12:09de son club de golf à Bedminster.
12:12Il dit que la Corée du Nord ne doit pas mener plus de menaces aux États-Unis.
12:15Il dit que la Corée du Nord ne doit pas mener plus de menaces aux États-Unis.
12:18Il dit que la Corée du Nord ne doit pas mener plus de menaces aux États-Unis.
12:21Il dit que la Corée du Nord ne doit pas mener plus de menaces aux États-Unis.
12:24Il dit que la Corée du Nord ne doit pas mener plus de mensonges.
12:42Ceux d'entre nous qui avions déjà travaillé sur la Corée du Nord
12:45savions bien à quelle point leur réaction était imprévisible.
12:48On était inquiet que et les résultats soient unulse pour notre diplomatie.
12:51On était inquiet que et les résultats soient unulse pour notre diplomatie.
12:54Le secrétaire d'Etat, Rex Tillerson, est en voyage en Asie quand il voit le président
13:02brandir la menace d'une guerre nucléaire.
13:05« Quand Rex Tillerson a entendu le feu et la colère, il était très mécontent.
13:11C'était assez difficile d'être le secrétaire d'Etat du président Trump, c'est très
13:18compliqué d'avoir une identité distincte de celle du président et il était aux prises
13:22avec ça pendant le voyage. »
13:42Quelques semaines plus tard, les militaires nord-coréens procèdent à un autre essai.
13:47Cette fois, il s'agit de la bombage.
13:52Kim Jong-un peut désormais se vanter de pouvoir frapper l'Amérique.
14:03La guerre nucléaire n'a jamais semblé si proche quand Trump arrive à l'assemblée
14:10générale de l'ONU.
14:22Le ministre des Affaires étrangères nord-coréen était dans la salle.
14:53Il va voir le secrétaire général de l'ONU et son adjoint en charge des préventions
15:00des conflits, Jeff Feltman.
15:03L'ambassadeur nord-coréen à l'ONU est lui aussi présent.
15:07« L'ambassadeur nord-coréen a traversé la salle pour passer de mon côté de la table
15:12et il m'a pris par le bras pour me faire sortir.
15:14Une fois dehors, il m'a présenté à son ministre des Affaires étrangères, qui s'est
15:20tourné vers moi en me disant, on aimerait vous inviter à Pyongyang pour une discussion
15:24politique.
15:25Qu'est-ce qu'on fait de cette invitation ? L'ONU n'a eu aucune discussion politique
15:30avec Pyongyang depuis 2010.
15:33Au conseil de sécurité, le mot d'ordre était « pression ».
15:38Pour accepter cette invitation, Feltman doit obtenir le feu vert des États membres les
15:46plus puissants de l'ONU.
15:49Il sait que les Américains seront les plus durs à convaincre.
15:52« Jeff Feltman est venu me voir et je lui ai dit, tu sais, on ne veut vraiment pas que
15:58l'ONU investisse le terrain avec les Nord-Coréens en ce moment.
16:01On a mis en place une stratégie de pression maximale, on veut qu'ils restent concentrés
16:04sur nous.
16:05»
16:06« Suzanne a dit, écoute, la situation est très tendue.
16:09La dernière chose dont on a besoin, c'est que toi, tu te rendes à Pyongyang et que
16:14tu sois instrumentalisé par les Nord-Coréens et qu'ils disent, tout va bien, l'ONU
16:18a montré que tout allait bien.
16:19»
16:20« On a déjà vu les Nord-Coréens jouer sur plusieurs tableaux et dresser des parties
16:23les unes contre les autres.
16:25»
16:26« Je suis rentré à New York et le secrétaire général m'a dit, ne répondons pas tout
16:30de suite aux Nord-Coréens.
16:32Attendons, ne disons rien. »
16:33En visite à Pékin, Thiersen laisse entendre qu'il prépare lui-même des pourparlers
16:45avec les Nord-Coréens.
16:47La Maison-Blanche réagit.
17:07« Le président communiquera toujours à sa manière.
17:10Mon rôle en tant que chef de la diplomatie, c'est de m'assurer que les Nord-Coréens
17:15savent qu'une possibilité de discussion est toujours ouverte, que je suis à l'écoute.
17:19Nous poursuivons nos efforts diplomatiques jusqu'à ce que la première bombe soit
17:23larguée.
17:24Mon rôle, c'est qu'il n'y ait aucune raison qu'une première bombe soit larguée.
17:27»
17:28« A l'époque, la stratégie était de renoncer au dialogue jusqu'à ce qu'on établisse
17:34une vraie pression.
17:35Mais quand vous êtes au département d'État, vous cherchez toujours à faire de la diplomatie.
17:39Je veux dire, c'est plus fort que vous. »
17:41Quelques semaines plus tard, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, est
17:48reçu à la Maison-Blanche.
17:49« Ils étaient en train de comparer leurs analyses de ce qui se passait, ce qui pourrait
17:55se passer, quels dangers ça représentait, à quel point une réponse militaire était
17:59envisageable, enfin tout.
18:01Et le secrétaire général Guterres a dit au président, « Jeff Feldman a reçu cette
18:05étrange invitation à venir entamer un dialogue politique à Pyongyang avec les Nord-Coréens.
18:10Et Trump lui a dit, « Jeff Feldman doit aller à Pyongyang et dire aux Nord-Coréens que
18:15je suis prêt à m'asseoir avec Kim Jong-un si les conditions sont réunies. »
18:20C'est un incroyable revirement pour un président qui vient d'affirmer qu'on perd son temps
18:27avec la diplomatie.
18:28Le plan ne doit pas s'ébruter.
18:32Aux yeux de tous, la pression reste maximale.
18:37Les navires de guerre américains mettent le cap sur la péninsule coréenne.
18:45« On ne le faisait pas juste comme un exercice pour s'amuser.
18:57Au département de la Défense, on avait compris qu'à partir du moment où on y allait,
19:01on devait être prêt à aller jusqu'au bout.
19:03Clairement, selon toutes les estimations, une guerre avec la Corée du Nord serait extrêmement
19:10coûteuse.
19:11Pas seulement pour les États-Unis, mais plus encore pour la Corée du Sud.
19:17»
19:18Alors qu'il se rend à son premier sommet à Pékin, Trump fait escale en Corée du Sud.
19:2430 000 soldats américains présents participent depuis des années à des manœuvres militaires
19:29avec leurs alliés sud-coréens.
19:31Ils sont en état d'alerte maximale.
19:34Pékin joue un rôle essentiel dans la campagne de pression sur la Corée du Nord.
20:03Mais la frange dure de l'équipe Trump insiste.
20:06Il est temps de s'attaquer au déficit commercial avec la Chine.
20:11« Il y a vraiment eu un bras de fer entre deux groupes.
20:15D'un côté, il y avait les cajoleurs de pandas amoureux de la Chine, dont beaucoup
20:20venaient de Wall Street.
20:21Ils avaient fait fortune en faisant du business avec la Chine.
20:23Pour eux, les relations entre les deux pays ne devaient pas bouger.
20:26Ne faisons pas chavirer le navire, laissons le commerce entre la Chine et les États-Unis
20:30tel qu'il est.
20:32Et de l'autre côté, il y avait les faucons anti-chinois.
20:35Une frange dure qui disait, si on ne change rien à cette relation, les États-Unis ne
20:40vont pas rester longtemps le pays le plus puissant au monde d'un point de vue économique,
20:44politique et diplomatique.
20:46Nous allons céder cette place à la Chine. »
20:55Les Chinois déroulent le tapis rouge pour ce qu'ils appellent une visite d'état
21:00plus-plus.
21:01Trump devient alors le premier dirigeant étranger à être invité à dîner à l'intérieur
21:06de la cité interdite.
21:12« C'était intéressant de voir comment le président Xi Jinping utilisait l'histoire
21:16pour faire passer le message que sa Chine occupe désormais le devant de la scène.
21:20Et un président américain se rendait à Pékin.
21:23Cette Chine en avait fini avec ce que ses dirigeants désignaient comme un siècle d'humiliation.
21:27Et elle prend maintenant la place qu'elle mérite dans le monde. »
21:51Quand vient le moment d'aborder le commerce, le président passe la parole au chef de file
21:56de sa frange dure.
21:58« J'ai dit, écoutez, vous devez comprendre comment on le voit, nous.
22:02Je pensais, tout comme le président, que nous avions une relation très déséquilibrée
22:06et injuste.
22:10Leur système est un capitalisme contrôlé par l'État qui utilise son pouvoir pour
22:15gagner la compétition.
22:20Nous devons trouver une solution pour arrêter de payer la facture tant que le rapport de
22:23force n'est pas équilibré.
22:27Les Etats-Unis doivent vraiment changer leurs politiques parce qu'ils sont tellement
22:32en retard sur le commerce avec la Chine. »
22:36Cette fois-ci, le président reste là.
22:39Il a toujours besoin de l'aide de la Chine.
22:42« Notre rencontre ce matin a été excellente.
22:47Nous avons discuté de la Corée du Nord. »
22:57Alors que Trump rentre aux Etats-Unis, Jeff Feltman se prépare pour la mission diplomatique
23:03la plus importante de sa vie.
23:07« Les Nord-Coréens ont choisi une date début décembre.
23:11Et le 29 novembre, ils ont lancé un missile balistique intercontinental qui, selon eux,
23:19pouvait toucher n'importe quel point des Etats-Unis.
23:22Ils ont déclaré qu'ils avaient atteint le moment historique d'achèvement de leur
23:26programme nucléaire. »
23:29« Ils ont déclaré qu'ils avaient atteint le moment historique d'achèvement de leur
23:32programme nucléaire. »
23:59« J'ai à nouveau vérifié avec les missions permanentes si nous devions faire ce voyage
24:04ou pas, vu ce qui venait de se passer.
24:06Cette fois, toutes les missions ont dit qu'il fallait y aller. »
24:10Le message principal que j'ai essayé de faire passer en réponse à leurs arguments
24:14sur le besoin de dissuasion est que ce qu'ils voyaient comme dissuasion pouvait provoquer
24:20la guerre qu'ils croyaient insupportable.
24:23Il faut se régaler.
24:25Il faut se régaler.
24:27Il faut se régaler.
24:29Il faut se régaler.
24:31Il faut se régaler.
24:33Il faut se régaler.
24:35Il faut se régaler.
24:37C'est ce qui pouvait provoquer la guerre qu'ils croyaient ainsi éviter.
24:44Et ils ont répondu, « On sait que les États-Unis ont un pouvoir militaire absolu, qu'ils pourraient
24:50nous détruire.
24:52Notre défense aérienne ne peut pas nous sauver d'une forte frappe américaine.
24:56Quand on saura que les États-Unis s'apprêtent à attaquer parce qu'on sait que les États-Unis
25:01vont nous faire la guerre, nous devrons frapper en premier, c'est notre seule chance.
25:07Et j'ai dit, « Et si vous vous trompez ? »
25:11J'ai dit aux Nord-Coréens qu'ils ne pourraient pas savoir s'ils franchissaient par accident la ligne rouge,
25:17ce qui contraindrait les Etats-Unis à une réponse militaire.
25:21Vous savez, je suis Américain et je ne sais même pas où se situe la ligne rouge pour Trump,
25:25donc vous ne pouvez pas le savoir non plus.
25:28Leur réponse était inflexible.
25:30Notre leader ne fait pas d'erreurs.
25:32Notre leader saura si les Etats-Unis se préparent à la guerre.
25:35Notre leader le saura.
25:40Feltman n'a pas encore transmis le message de Trump.
25:44Il demande à parler en privé au ministre des Affaires étrangères.
25:51Je lui ai dit que le président Trump en personne m'avait confié un message pour eux.
25:57Il était prêt, si c'était dans des conditions appropriées, à rencontrer Kim Jong-un.
26:06Il y a eu un silence.
26:08Puis le ministre des Affaires étrangères m'a dit, « Vous savez, je ne vous crois pas. Pourquoi je devrais vous croire ? »
26:13Et j'ai répondu, « Je ne vous demande pas de me croire.
26:16Je vous dis juste que l'ONU s'est vu confier un message du président Trump.
26:21J'en suis le messager. »
26:28Je suis arrivé à Pyongyang profondément inquiet.
26:31J'avais l'impression que la guerre était imminente.
26:34J'ai quitté Pyongyang terrifié.
26:37Ce qu'on risquait réellement, c'était une guerre accidentelle.
26:50Les voeux de nouvel an de Kim Jong-un ne sont guère rassurants.
26:57Voix de Kim Jong-un
27:11Mais Kim Jong-un adresse un surprenant message de paix à la Corée du Sud,
27:20qui accueille cette année-là les Jeux olympiques.
27:23Il envoie une délégation de 400 nord-coréens aux JO d'hiver.
27:30Le dirigeant nord-coréen envoie même sa sœur, Yoo Jong, pour le représenter à Séoul.
27:46Elle est accueillie par le secrétaire du président sud-coréen.
27:52C'était la première fois qu'un membre de la dynastie Kim se rendait en Corée du Sud.
27:59Elle a montré un profond respect à tous ceux qu'elle a rencontrés.
28:06Ça a beaucoup impressionné les Coréens.
28:10La presse a même surnommé Kim Yo Jong la Ivanka nord-coréenne.
28:23Trois semaines plus tard, Yoon se rend à Pyongyang.
28:27Il fait partie de la première délégation qui rencontre Kim Jong-un depuis qu'il est au pouvoir.
28:34On a transmis le fort désir du président Moon à résoudre le problème nucléaire.
28:42Kim Jong-un a dit qu'il comprenait nos inquiétudes.
28:47Comment pouvons-nous imaginer confier ces armes à la génération suivante ?
28:55Et là, Kim Jong-un a dit quelque chose d'extraordinaire.
29:03Il a dit qu'il était d'accord pour rencontrer Donald Trump.
29:10Le conseiller à la sécurité nationale sud-coréen se précipite à la Maison Blanche.
29:17Jung s'est assis à côté du président et on s'est installés autour.
29:21Jung et Yong a résumé la rencontre.
29:23Évidemment, son point fort était « Kim Jong-un voudrait vous rencontrer ».
29:28Le président a répondu très vite.
29:31« Ok, faisons ça. »
29:34On était tous abasourdis.
29:37La majorité d'entre nous pensait que ce n'était pas encore le bon moment,
29:41qu'il y avait encore du travail pour tester les limites de la Corée du Nord
29:45avant qu'on laisse le président le rencontrer.
29:48L'ambassadeur Jung est presque tombé de sa chaise.
29:51Il pensait que ça allait être difficile à vendre.
29:54Je pensais qu'il aurait fallu maintenir un peu plus longtemps la pression sur Pyongyang,
29:58sur Kim Jong-un.
30:01Mais le président, lui, ne pouvait pas laisser passer cette occasion.
30:04Il a dit à Jung et Yong « je veux que vous l'annonciez, je veux que vous l'annonciez à la télévision ».
30:15Qu'est-ce que c'est ?
30:17Monsieur le Président, qu'est-ce que c'est qu'un président de la Corée du Nord ?
30:21On parle de transaction ?
30:23Vous avez confiance en la Corée du Nord ?
30:25Monsieur le Président, vous serez un prix Nobel ! Vous serez un prix Nobel, s'il vous plaît !
30:29Vous serez un prix Nobel, Monsieur le Président !
30:31Monsieur le Président, vous savez quoi faire ?
30:33Qu'est-ce qu'il y a avec vous ?
30:40Bonsoir.
30:42Aujourd'hui, j'ai l'honneur de présenter le président Trump à la récente visite à Pyongyang, en Corée du Nord.
30:50Le président Trump a dit qu'il allait rencontrer Kim Jong-un pour atteindre une dénucléarisation permanente.
30:58Merci.
31:00Bonsoir.
31:04Le sommet décisif pour la présidence Trump aura lieu à Singapour.
31:10Pour s'y rendre, Kim Jong-un emprunte un avion chinois.
31:27Il amène avec lui une équipe qui tourne un film au titre prometteur.
31:31La rencontre du siècle qui engendre une nouvelle histoire de la Corée du Nord et des Etats-Unis.
31:40...
31:49Pour Kim Jong-un, ce voyage est une occasion rare de quitter la Corée du Nord.
31:54Le jeune dictateur entend bien en profiter.
31:57Il loue tout le dernier étage de l'un des hôtels les plus chics de Singapour.
32:01Mais il ne fait pas appel au room service de peur qu'on l'empoisonne.
32:05...
32:09Trump lui aussi savoure ce moment.
32:12Il s'assure que les caméras sont bien placées pour immortaliser une rencontre qu'il souhaite faire entrer dans l'histoire.
32:29Le président Trump était très aimable.
32:32Il voulait sonder Kim pour avoir une première impression et se faire une idée de sa personnalité.
32:42Trump a dit, je sais toujours si je vais avoir une bonne relation avec quelqu'un.
32:46Je peux le sentir tout de suite.
32:48Trump pensait évidemment que Kim Jong-un était son nouveau meilleur ami.
32:53Connaissant le goût de son nouvel ami pour le cinéma hollywoodien,
32:57Trump tente de le séduire avec un film réalisé pour l'occasion.
33:02Il a tout de suite brisé la glace quand il a pris un iPad dans sa main
33:07et qu'il a appuyé sur play pour visionner cette sorte de bande-annonce qui montrait ce qui était possible.
33:33Le dirigeant nord-coréen ne perd pas de temps.
33:36Il s'attaque au sujet controversé de la présence des troupes américaines en Corée du Sud.
33:44Kim Jong-un s'est plaint, comme il l'avait déjà fait de nombreuses fois,
33:48des exercices militaires conjoints de la Corée du Sud et des Etats-Unis dans la péninsule coréenne
33:53qui existaient depuis plus de deux siècles.
33:56Trump a dit spontanément, je vais arrêter les jeux de guerre, comme il les appelait.
34:00Nous n'en avons pas besoin, ils coûtent très cher et ça vous fera plaisir.
34:04Je n'arrivais pas à y croire.
34:07Le plan du Président était de faire un petit cadeau à Kim Jong-un
34:10pour voir ce que Kim était prêt à lui proposer en retour.
34:13Nos collègues au Pentagone l'ont vécu,
34:15nous avons fait un petit cadeau à Kim Jong-un pour voir ce qu'il était prêt à lui proposer en retour.
34:20Je reçois un texto en direct de mon collègue Matt Pottinger.
34:23Il me dit, le Président vient d'annuler nos exercices militaires avec les Sud-Coréens.
34:28Ce n'était pas prévu.
34:30On n'avait pas informé les Sud-Coréens, ni les Japonais.
34:35Pompéo, Kelly et moi étions à l'hôpital.
34:37On a fait un petit cadeau à Kim Jong-un pour voir ce qu'il était prêt à lui proposer en retour.
34:41Nous avons fait un petit cadeau à Kim Jong-un pour voir ce qu'il était prêt à lui proposer en retour.
34:48Pompéo, Kelly et moi étions à la table de négociation avec Trump et on n'avait pas été consultés.
34:53Cela venait de la tête de Trump.
34:55C'était une faute directe, une concession dont nous n'obtiendrons rien en retour.
35:02Alors que les militaires se démènent pour informer leurs alliés,
35:05Donald Trump et Kim Jong-un signent un accord.
35:09Ce dernier entérine le dialogue sur le désarmement nucléaire,
35:13sans pour autant entrer dans les détails.
35:18Trump croyait que nos relations avec la Corée du Nord étaient au beau fixe,
35:22parce que lui et Kim étaient copains.
35:24C'est une perception très dangereuse.
35:26Je ne sous-estime pas l'importance des relations personnelles dans la politique étrangère,
35:31mais la relation qui lie deux dirigeants n'est pas la même que la relation qui lie deux pays.
35:37Trump rentre à Washington triomphant en annonçant qu'il a évité une guerre nucléaire.
35:42Il est prêt à montrer dorénavant ce que la diplomatie façon Trump est capable d'accomplir.
35:50Maintenant que Donald Trump savait qu'il était capable d'obtenir tout seul une rencontre avec Kim Jong-un,
35:55sans l'aide des Chinois, ça lui laissait le champ libre pour s'attaquer à la guerre nucléaire,
36:00c'est-à-dire le commerce international.
36:10La frange dure de l'équipe presse le président de hausser le ton avec Pékin, comme il l'avait promis.
36:16Le président Trump a été le premier à s'en occuper.
36:19Il a été le premier à s'en occuper.
36:21Il a été le premier à s'en occuper.
36:23Il a été le premier à s'en occuper.
36:25Il a été le premier à s'en occuper.
36:27Il est temps de hausser le ton avec Pékin, comme il l'avait promis.
36:31Pour eux, c'est le moment ou jamais.
36:34Leur système avait été conçu pour renforcer la Chine.
36:37Et c'était très bien comme ça, sauf que les États-Unis ont payé la facture.
36:42Je me souviens que Lighthizer a sorti un graphique et l'a commenté.
36:48Le graphique avait l'air d'un escalier escarpé.
36:51Il y avait une frise chronologique.
36:54Il a dit « Ici, vous avez l'administration Clinton.
36:57Ils ont poursuivi un dialogue avec la Chine pendant des années.
37:01Là, vous avez l'administration Bush et leur pourparlers stratégiques et économiques.
37:05Et là, vous avez les négociations du président Obama.
37:09On voyait la flambée de notre déficit commercial. »
37:13Lighthizer a dit « Combien d'autres dialogues allons-nous entamer avant de prendre les choses en main ? »
37:20Lighthizer veut imposer de fortes taxes à la Chine.
37:25D'autres conseillers redoutent que cela ne provoque une guerre commerciale avec le plus grand rival des États-Unis,
37:31ce qui aurait des effets désastreux pour l'Amérique.
37:36Gary Cohn est leur chef de file.
37:40On était tous d'accord que la Chine était mauvaise joueuse quand il s'agissait de commerce.
37:45La question était alors « Qu'est-ce qu'on doit faire ? »
37:49Gary a dit « Affrontons la Chine, mais définissons une stratégie claire.
37:55Si les États-Unis passent à l'acte et imposent des taxes, que va-t-il se passer ?
37:59Quelle sera leur riposte ? Quelle répercussion ça aura sur la bourse ? »
38:04Les gens se disaient que la bourse s'effondrerait et que l'économie entrerait en récession.
38:09Pour moi, les taxes ne sont ni bonnes ni mauvaises, c'est juste un outil.
38:14Le problème, c'est que ces taxes jouaient le rôle de taxes à la consommation
38:20pour les consommateurs américains qui achetaient des produits chinois.
38:27Au final, si c'est un problème important que vous devez résoudre,
38:31tout ce que vous pouvez faire, c'est contrôler l'accès à votre marché.
38:44À la fin de l'année, alors que les taxes commencent à peser lourd
38:48autant sur les exportateurs américains que chinois,
38:52Trump et Xi Jinping se retrouvent pour un dîner en marge du G20.
39:00Xi Jinping a commencé le dîner en adressant de nombreux compliments à Trump.
39:06Il a notamment dit que les États-Unis ne sont pas les meilleurs.
39:11Il a notamment dit que vous avez trop d'élections en Amérique.
39:15Ce serait vraiment mieux si vous pouviez rester plus longtemps.
39:19Et Trump a répondu, vous savez, en Amérique, j'entends souvent dire que je devrais faire un troisième mandat.
39:24Les seules personnes en Amérique qui disaient ça, c'était lui-même et Jared Kushner.
39:30C'est ça qu'il partage avec les dirigeants autoritaires.
39:33Xi Jinping n'a pas de faim à son mandat et je crois que Trump lui enviait ça.
39:38Le président chinois propose une solution pour sortir du conflit.
39:42En échange de la levée des taxes sur la Chine,
39:45le pays achèterait davantage de produits agricoles américains tels que maïs et soja.
39:51Cela profiterait aux agriculteurs dont les voix sont essentielles pour la réélection de Trump.
39:59Xi Jinping annonce devant tous ses conseillers qu'il était sérieux à propos de cet accord avec les États-Unis.
40:06Qu'il était sérieux sur les questions de fonds que nous soulevions à propos des transferts forcés de technologies et la propriété intellectuelle.
40:14Il a aussi parlé de sa volonté d'aider les agriculteurs américains.
40:17Cela a donné un signal à son équipe chinoise.
40:20Il est temps d'arrêter de traîner. Il faut essayer de trouver un accord.
40:25Si vous regardez le conflit commercial du point de vue de votre dignité,
40:30alors quand vous recevez une gifle, vous devez la retourner.
40:33Mais si vous regardez les choses d'un point de vue stratégique,
40:36sur le long terme, la Chine a besoin d'une relation stable avec les États-Unis.
40:41Donc le président Xi Jinping a décidé qu'il fallait que les choses se calment avec les États-Unis.
40:48Il a choisi de faire redescendre la pression.
40:53Ils s'entendent sur une trêve.
40:55Trump promet qu'il ne taxera pas davantage la Chine, pas pour le moment.
41:01Alors que son équipe se met au travail sur l'accord commercial,
41:05Trump se rend au Vietnam pour son deuxième rendez-vous crucial avec Kim Jong-un.
41:18Une année s'est écoulée depuis le premier sommet,
41:21mais les deux équipes ont peu avancé dans leurs négociations.
41:24Alors qu'on se dirigeait vers le lieu de la réunion à bord de la bête,
41:28c'est comme ça que les services secrets appelaient la limousine du président,
41:31Trump était valoté entre deux options.
41:34Vaut-il mieux que je me retire ou que j'accepte un accord moins ambitieux ?
41:40Je sentais qu'il était important que Trump comprenne qu'il n'était pas obligé de signer un accord.
41:45Si on n'obtenait pas l'accord qu'on voulait, un engagement pour une démocratie,
41:50il devait quitter la table des négociations.
41:56Même si la Corée du Nord n'a plus testé ses armes nucléaires,
42:00elle n'a fait aucune proposition concrète pour s'en débarrasser.
42:07On a souligné que c'était une opportunité historique qui ne se représenterait plus,
42:11que notre président voulait faire des choses différentes et audacieuses.
42:15Et qu'il était vraiment sérieux quand il parlait de transformer la relation Etats-Unis-Corée du Nord,
42:20qu'il imaginait un futur économique resplendissant pour ce pays.
42:24Vu son passé de promoteur immobilier, il imaginait très bien des hôtels sur les plages nord-coréennes,
42:29il en était convaincu.
42:31Mais si les Nord-Coréens rataient cette opportunité, elle ne se représenterait pas.
42:38Kim Jong-un proposait à Trump d'obtenir un accord,
42:43Kim Jong-un propose de se concentrer sur ce qui, selon lui,
42:47est le plus important site nucléaire de son pays.
42:51Kim disait, on va laisser tomber le complexe de Yongbyon,
42:55bien qu'il n'ait pas vraiment précisé comment.
42:57Et en échange, vous levez les sanctions économiques que le Conseil de sécurité de l'ONU a imposées à la Corée du Nord.
43:04C'était tout le contraire d'un vrai engagement de dénucléarisation totale.
43:10Nous donner Yongbyon, ça voulait dire quoi ?
43:13Nous donner les deux réacteurs et les démanteler ?
43:16Est-ce que ça voulait dire détruire plus de 200 immeubles et infrastructures du site ?
43:21Qu'est-ce que vous entendez par nous donner Yongbyon ?
43:24Et ils n'ont jamais été vraiment capables de le préciser.
43:29Pendant ses allers-retours, Trump cherchait à obtenir plus que ce que les Nord-Coréens proposaient avec insistance.
43:36Il a dit, peut-être une réduction moins importante des sanctions, vous pouvez l'envisager ?
43:42Et je me suis dit que c'était le moment le plus dangereux de la réunion.
43:45Parce que si Kim avait dit, oui, j'accepte une réduction de 50 %,
43:49Trump aurait tapé sur la table en disant, j'accepte, et ça aurait été un désastre.
43:56Mais il ne propose rien.
43:58Les services de sécurité sont intervenus pour dire, on part plus tôt, on s'en va.
44:07Trump voulait vraiment conclure un accord.
44:13Mais il a compris que ce serait un mauvais coup politique d'accepter ce que Kim proposait.
44:18C'était l'éventuelle conséquence politique négative aux Etats-Unis qui l'inquiétait.
44:23Et il a fini par dire, je ne peux pas le faire.
44:25Mais de mon point de vue, je ne peux pas le faire.
44:27Je ne peux pas le faire.
44:29Je ne peux pas le faire.
44:31Je ne peux pas le faire.
44:33Je ne peux pas le faire.
44:34Je ne peux pas le faire.
44:35Mais de mon point de vue, on était à deux doigts.
44:40L'accord est mort, mais l'amitié perdure.
44:46Le président Trump a proposé à Kim de le raccompagner chez lui à bord d'Air Force One.
44:50C'était un geste très attentionné.
44:53Le président savait que Kim avait fait plusieurs jours de voyage en train à travers la Chine pour arriver à Hanoï.
45:00Et le président a dit, je peux vous ramener chez vous en deux heures si vous voulez.
45:07Kim a décliné.
45:12Le compte à rebours des élections a commencé.
45:14L'échec des négociations serait un désastre pour Trump.
45:20Il a besoin de signer un accord historique avec la Chine, qui pourrait être un argument fort de sa campagne.
45:29En avril, après des mois de négociations, Lighthizer arrive à Pékin pour finaliser l'accord.
45:38Quand Lighthizer est arrivé à Pékin, il a demandé à Liu He, vous avez dit que vous pourriez accepter une grande partie de ce texte.
45:44Et Liu He a dit, ce n'est plus le cas aujourd'hui.
45:48Certains des conseillers chinois les plus durs pensaient que la Chine aurait l'air de donner trop sans recevoir assez en retour de la part des États-Unis.
45:59La Chine a souffert du pouvoir occidental au 18e et 19e siècle.
46:02Beaucoup de traités injustes ont été signés et appliqués.
46:05La Chine ne voulait pas que cela se reproduise.
46:10Avant de lever les taxes, les États-Unis demandent à la Chine de modifier ces lois qui encadrent le commerce entre les deux pays.
46:20Légiférer sur ces sujets n'était pas impensable pour nous, mais ça allait demander du temps.
46:26Les États-Unis pouvaient-ils nous garantir qu'ils pouvaient faire passer une loi en six mois, en trois mois ? Je pense qu'ils ne peuvent pas.
46:35Quand ils ont regardé le texte de près, ils se sont dit, oh purée, c'est comme un vrai contrat, comme font les avocats.
46:41C'est un engagement avec de vraies obligations.
46:44Selon moi, ils avaient besoin de le digérer.
46:55Plus que de renégocier, ils l'ont vraiment cassé.
46:58Donc, nous ne pouvons pas que cela se produise.
47:00Si les gens le veulent, ils peuvent acheter d'un autre endroit que la Chine,
47:04ou vraiment, l'idéal, c'est de fabriquer leur produit aux États-Unis.
47:08C'est ce que je veux vraiment.
47:10Oui, nous voulons ça.
47:12Vous savez quoi ? Vous voulez savoir quelque chose ?
47:14Vous voulez savoir quelque chose ?
47:16Nous voulons toujours gagner.
47:25Fini de prendre des gants,
47:27Trump décide d'une énorme augmentation des taxes sur des produits chinois,
47:31d'une valeur de 200 milliards de dollars.
47:34Et il va plus loin, en sanctionnant quelques-unes des plus grandes entreprises chinoises,
47:39y compris le géant technologique Huawei.
47:45L'élargissement de la guerre économique à Huawei,
47:48et à d'autres entreprises de high tech chinoises,
47:51sont pour nous les exemples criants que les États-Unis ne veulent pas
47:54que la Chine se développe et dépasse les États-Unis.
48:00Les États-Unis ne veulent pas que la Chine domine les industries
48:03et les technologies de pointe, comme la 5G.
48:08Huawei et les autres entreprises de télécoms chinoises
48:10ne sont pas des entités commerciales.
48:12Elles sont des armes de l'État chinois.
48:16Ce n'était que la partie émergée de l'iceberg.
48:19S'il s'agissait de placer leur équipement
48:21dans les parties les plus sensibles des infrastructures essentielles de la nation,
48:25ça donnerait tout simplement les clés du royaume à la Chine.
48:29Les États-Unis disent toujours, c'est dangereux,
48:32la sécurité ne sera pas assurée, les données privées seront violées.
48:35Mais en avez-vous la preuve irréfutable ?
48:38Non, pas de preuve irréfutable.
48:43Au même moment, la tension monte en mer de Chine,
48:46route principale du commerce international.
49:07La relation bilatérale s'enfonçait dans une impasse qu'on n'aurait jamais pu imaginer.
49:13Certains ont même appelé ça la nouvelle guerre froide.
49:20Cet été-là, des manifestations pro-démocratie éclatent à Hong Kong.
49:34Des dirigeants du Monde condamnent la répression exercée par le gouvernement chinois.
49:40Il ne reste qu'un an avant les élections américaines.
49:45Trump, qui n'arrive pas à avancer dans les négociations,
49:48ne veut pas contrarier davantage Pékin.
49:53Le président a dit à Xi Jinping, à propos de Hong Kong,
49:56c'est votre décision, après que Xi Jinping a mis le sujet sur la table.
50:00Ça donnait le feu vert au président chinois pour Hong Kong,
50:03ce que je trouvais très mal avisé.
50:10Quand les deux hommes se rencontrent au G20 d'Osaka,
50:13Trump choque de nouveau son équipe.
50:17Cela concerne la violation des droits de l'homme
50:20envers les musulmans ouïghours dans le nord-ouest de la Chine.
50:25Xi Jinping a parlé de la situation à Xinjiang
50:28et Trump a dit qu'il approuvait la politique chinoise,
50:31c'est-à-dire la construction de camps de concentration.
50:35Trump ne le voyait pas comme un révélateur du comportement chinois
50:39qui nous porterait préjudice sur le plan international.
50:45Trump est prêt à tout pour obtenir ce qu'il veut.
50:50La réunion était vraiment centrée sur des efforts
50:53pour voir si on pouvait conclure ce grand accord commercial
50:56que Trump tenait à appeler l'affaire du siècle.
51:00Au cours de la conversation,
51:02Trump a fait comprendre que les contraintes sur Huawei
51:05et quelques autres sanctions imposées aux entreprises chinoises
51:08pourraient être négociables dans les pourparlers sur le commerce.
51:11Il est vrai que les sanctions concernaient en partie le commerce,
51:14mais c'était un précédent dangereux de dire que l'application
51:17des lois américaines était négociable.
51:27Au début de l'année électorale,
51:29Trump obtient enfin un accord avec la Chine,
51:32mais il ressemble peu à l'affaire du siècle qu'il visait.
51:38Les États-Unis allégeront les taxes,
51:40et dans les deux prochaines années,
51:42la Chine achètera des produits américains
51:44à hauteur de 200 milliards de dollars.
51:47Mais elle ne s'engage pas sur les importantes réformes
51:50demandées par les États-Unis.
52:00On s'est habitués aux tactiques du président Trump.
52:03On peut appeler ça la politique de la corde raide,
52:06ou bien la pression maximale.
52:08Il utilisait ça pour vous faire croire
52:10qu'un gros conflit allait arriver si vous ne changiez pas d'avis.
52:16Mais vous comprenez bien que ce n'est qu'une tactique.
52:19Ce qu'il veut, c'est un deal.
52:30Très vite, l'accord est relégué aux oubliettes.
52:39L'accord a été signé juste un jour
52:42après la première réunion interagence
52:45du Conseil de sécurité national
52:47à propos de ce mystérieux virus.
52:49Il s'agit d'un nouveau virus.
52:51Il s'agit d'un nouveau virus.
52:53Il s'agit d'un nouveau virus.
52:55Il s'agit d'un nouveau virus.
52:57A propos de ce mystérieux virus apparu à Wuhan.
53:06Je me suis mis à fouiller dans mes vieux dossiers
53:09à la recherche de numéros de médecins chinois que je connaissais.
53:1317 ans plus tôt, j'avais couvert l'épidémie du SARS comme journaliste.
53:20Et ce qu'ils m'ont dit m'a effrayé.
53:23Une réunion de crise est organisée pour le président.
53:28Les médecins ont dit, on pense que c'est plus mortel que la grippe et que c'est plus contagieux.
53:35Et je me souviens que le président a fait une pause pour encaisser l'information et qu'il a dit, donc c'est grave.
53:45Matt Pottinger disait, je ne crois pas à ce que disent les Chinois.
53:50Je crois que c'est pire que ça et on devrait se préparer à ce que ça arrive ici.
53:54Le président a dit, je ne veux pas attaquer le président chinois, on doit faire de notre mieux pour soutenir ces gens.
54:02Trump est bientôt forcé d'agir.
54:06Un matin, sur le chemin du travail, j'étais au téléphone avec un de mes contacts en Chine.
54:12Je lui ai demandé, alors est-ce que ça va être aussi grave que le SRAS en 2003 ?
54:18Et le médecin m'a répondu, ne pensez pas au SRAS de 2003, c'est 1918, pensez 1918.
54:26Et quand je suis arrivé à la Maison-Blanche, j'ai transmis l'information au conseiller à la Sécurité nationale, Robert O'Brien.
54:33Il m'a dit, viens avec moi et il m'a emmené au briefing des services de renseignement pour le président.
54:38J'ai rejoint la conversation et on a décrit ce qu'on savait.
54:42Le président a dit, pensez-vous qu'on devrait fermer les frontières ?
54:48Et j'ai répondu qu'on pensait que c'était la bonne décision à prendre.
54:53Le président s'est rendu compte que s'il ne voulait pas que cette crise soit plus grave encore, c'était la première chose à faire.
55:04Des états-unis qui ont été considérés comme un risque barré d'entrer dans le pays.
55:08Des aéronautes américaines suspendant tous les vols à la Chine en peur d'une pandémie globale.
55:14L'entente que Trump a construite avec Xi Jinping s'évanouit à vue d'œil.
55:20L'encre n'était pas sec sur un grand accord de commerce et tout d'un coup, la pluie vient de la Chine. On n'est pas heureux de ça.
55:27Dans les mois à venir, la façon dont Trump va gérer la pandémie décidera du sort de son mandat.
55:58Alors que la présidence Trump touche à sa fin, les tensions avec la Chine et la Corée du Nord ne font qu'empirer.
56:09Une semaine avant qu'il ne quitte la Maison Blanche, la Corée du Nord annonce une nouvelle phase de son programme nucléaire avec dans son viseur l'Amérique.
56:20La Chine annonce qu'elle est le seul grand pays du monde qui ait enregistré une croissance en 2020.
56:27La rivalité avec la Chine, attisée par Trump, peut exploser à tout moment.
56:35Il a fait une chose qu'aucun autre président n'avait faite avant lui. Aucun n'a jamais vraiment tenu tête à la Chine. Aucun n'a dit ça ne va plus continuer comme ça.
56:42Je veux que les États-Unis soient les numéros un dans le monde. C'est le cas aujourd'hui et je veux que ça demeure ainsi.
56:48L'impression qu'on a depuis la Chine, c'est que l'administration Trump ne permettra pas à la Chine de dépasser les États-Unis.
56:55Les États-Unis ne pourront jamais être numéro deux et la Chine ne pourra jamais être numéro un.
57:00Nous, Chinois, croyons évidemment que nous avons ce droit. Et si les Américains pensent que nous n'avons pas ce droit, alors nous connaîtrons sûrement des conflits et des affrontements.
57:25Le président Trump était un président peu orthodoxe. Peu orthodoxe dans le style, peu orthodoxe dans les idées.
57:40Son caractère perturbateur a remis en question de nombreux faits et postulats qui étaient dépassés et qui avaient besoin d'être repensés et renouvelés.
57:52En particulier au sujet de la Chine.
57:58Donald Trump laisse derrière lui l'héritage controversé de son America First.
58:06Le président Joe Biden a promis d'inverser le cours de la politique étrangère de son prédécesseur tout en restant ferme envers la Chine.
58:21Le président Donald Trump a promis d'inverser le cours de la politique étrangère de son prédécesseur tout en restant ferme envers la Chine.
58:28Le président Joe Biden a promis d'inverser le cours de la politique étrangère de son prédécesseur tout en restant ferme envers la Chine.
58:36Le président Donald Trump a promis d'inverser le cours de la politique étrangère de son prédécesseur tout en restant ferme envers la Chine.

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