Avec Franck Papazian, co-président du Conseil de coordination des Organisations Arméniennes de France ; Yannick Mireur, politologue et spécialiste des États-Unis. Auteur de "Populisme smart - Le retour du politique dans le peuple ou comment y répondre" publié aux éditions VA ; Augustin de Colnet, professionnel en intelligence économique, diplômé de l'École de guerre économique.
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00:00:00 d'Ursula von der Leyen en train de se laver les mains.
00:00:03 Avait-elle cette même voix suave
00:00:06 quand elle signait, au nom de l'Union Européenne bien sûr,
00:00:10 en juillet 2022, un accord avec l'Azerbaïdjan en prévoyant de passer de 12 à 20 milliards mètres cubes de gaz ?
00:00:17 L'Azerbaïdjan devient le...
00:00:21 pardon, l'Union Européenne devient le premier client de l'Azerbaïdjan. Très bien, très bien.
00:00:27 Et oui, vous comprenez, on avait fait l'embargo sur le pétrole russe et le gaz russe, il fallait bien...
00:00:32 avant de les mettre à genoux, donc il fallait bien régler la problème.
00:00:36 Eh bien voilà, aujourd'hui c'est très intéressant. Il y a eu le blocus du Haut-Karabakh, ensuite ça y est,
00:00:44 stratégie est claire évidemment, tout le monde quitte, les Arméniens quittent le Haut-Karabakh,
00:00:52 on proteste, Catherine Colonna, notre ministre d'Affaires étrangères, est à Eriven en disant "attention, nous allons protéger ce qui est à protéger,
00:01:00 et puis attention, il ne faut pas que l'Arménie soit impliquée dans ce qui s'est passé là-haut". Ah oui d'accord, il ne faut pas qu'elle soit impliquée.
00:01:06 Mais ce qui est très intéressant, c'est qu'aucune sanction n'est brandie contre
00:01:13 le président, le sultan al-Yev, le président de l'Azerbaïdjan.
00:01:17 Non, non, pas du tout. Alors on rappelle simplement que les Européens ont versé 15,6 milliards d'euros à l'Azerbaïdjan en 2022
00:01:24 en échange de son gaz, et vont, l'Union Européenne,
00:01:27 nous et tous les autres, vont doubler ses importations d'ici 2027. Moi la question elle est assez simple.
00:01:34 Je dis très bien, écoutez, quand on a eu l'invasion
00:01:38 de la Russie par l'Ukraine, tout le monde a protesté et à très juste titre, effectivement, voilà, après il y a eu ce qu'il y a eu,
00:01:47 depuis on suit la chose. Mais
00:01:49 pourquoi, comparaison n'étant pas raison, mais pourquoi on n'entend pas du tout le même son de cloche ? Pas de bruit d'embargo,
00:01:56 pas de problème, pas de boycott, pas etc. Pas les entreprises françaises sont obligées de quitter l'Azerbaïdjan comme elles ont été obligées de quitter
00:02:05 Moscou ou Saint-Pétersbourg. Non, non, on n'entend rien. On n'entend pas grand chose en tout cas.
00:02:11 Alors je ne dis pas que c'est très bien que Catherine Colonna
00:02:15 soit érivane. Mais Franck Papazian, bonjour.
00:02:18 - Bonjour. - Vous êtes co-président du conseil de coordination des organisations arméniennes de France
00:02:23 et je me suis demandé, moi encore une fois, il ne s'agit pas de faire des
00:02:27 brevets ou des notes ou donner des notes, mais est-ce que ça ne vous frappe pas
00:02:33 la différence entre la manière dont on a traité Russie-Ukraine et la manière dont on traite
00:02:43 l'Azerbaïdjan au Karabakh ?
00:02:45 - Il est clair que la communauté internationale a été en dessous de tout dans cette affaire
00:02:51 due au Karabakh.
00:02:54 En 2020, il y a eu une guerre qui a été imposée aux Arméniens par l'Azerbaïdjan. Pendant 44 jours,
00:03:00 l'Azerbaïdjan a utilisé des drones assassins, des armes à sous munitions, des bombes au phosphore blanc pour assassiner le peuple arménien.
00:03:08 Il y a eu 5000 morts.
00:03:11 L'Azerbaïdjan a été soutenu par la Turquie qui a envoyé immédiatement au début du conflit
00:03:16 80 experts militaires à Bakou pour piloter la guerre, 1200 soldats d'élite turque sur le terrain et 2500 djihadistes
00:03:25 syriens supplétifs de l'armée turque.
00:03:28 Donc c'était aussi
00:03:30 les dictatures... - Monsieur Papazian, excusez-moi, ce sont des faits avérés ce que vous dites, c'est absolument vrai ?
00:03:36 - Ce sont des faits avérés que j'ai répétés mille fois et de toute façon la communauté internationale
00:03:41 les a vérifiés, bien sûr. Le président de la République Emmanuel Macron, trois jours après le début de la guerre en
00:03:47 2020, a pointé l'Azerbaïdjan
00:03:50 comme étant l'agresseur et la Turquie comme étant complice.
00:03:53 Aujourd'hui,
00:03:57 ce qui se passe aujourd'hui, la solution finale envisagée par l'Azerbaïdjan
00:04:02 contre les armées indos au Karabakh se fonde effectivement sur l'inaction de la communauté internationale qui porte une lourde responsabilité
00:04:09 dans la guerre de 2020. Elle n'a pas réagi. La communauté internationale n'a pas réagi non plus
00:04:16 quand pendant neuf mois à partir de 12 décembre 2022, l'Azerbaïdjan a exercé un blocus
00:04:22 contre les armées indos au Karabakh, fermant
00:04:26 la seule route
00:04:28 qui permettait à l'Arménie d'unir le Haut-Karabakh. Rien ne passait,
00:04:32 rien ne sortait et donc l'Azerbaïdjan a voulu étouffer et affamer en fait les armées indos au Karabakh.
00:04:40 C'est une épuration ethnique à laquelle nous avons assisté. Comme vous l'avez dit André,
00:04:44 aujourd'hui il n'y a plus d'Arméniens, quasiment plus quelques centaines d'Arméniens là dans le Haut-Karabakh
00:04:49 qui vont partir dans les jours qui viennent. Ce sont les derniers irréductibles. Mais l'Azerbaïdjan a terrorisé, a menacé
00:04:57 le dictateur de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, a affirmé qu'il chasserait les Arméniens comme des chiens.
00:05:04 Il l'a répété, les Arméniens ont été chassés de leur territoire sur lequel ils vivaient depuis 2500 années.
00:05:10 Ils ont obligé, alors
00:05:13 c'est un crève-cœur, de quitter leur maison. Les enfants ont quitté leurs écoles, ont quitté leurs camarades,
00:05:18 leurs terres ancestrales. En réalité ils ont tout laissé. Ils ont même, on a vu des scènes où les gens pleuraient devant les cercueils
00:05:26 de tous ceux qui ont été tués, de tous ceux qui sont morts, parce qu'ils laissent les cercueils, ils laissent les tombes, ils s'en vont.
00:05:31 Alors aujourd'hui c'est clair, la communauté internationale est en dessous de tout. Elle a été extrêmement lâche.
00:05:38 Elle n'a pas su effectivement... - Franck Papazian, excusez-moi, à votre avis,
00:05:44 qu'aurait-elle pu et qu'aurait-elle dû faire ? - D'abord elle a réduit intervenir pendant la guerre des 44 jours,
00:05:51 elle a réduit intervenir, envoyer des forces d'interposition, des forces de paix pour arrêter cette guerre.
00:05:56 Elle aurait dû faire ça. On l'a réclamée, elle ne l'a pas fait.
00:06:00 On a alerté le président de la République Emmanuel Macron, puisque nous vivons en France, nous sommes français.
00:06:06 Le président de la République a pris ses responsabilités, mais il n'avait pas de mandat pour envoyer des troupes. Et à un moment donné on se dit,
00:06:13 si la communauté internationale, l'ONU n'est pas capable
00:06:18 de décider un mandat,
00:06:21 est-ce qu'on doit laisser un peuple se faire assassiner en 2023 ?
00:06:25 Parce qu'il y a un conseil de sécurité, il y a des membres qui ont des droits de veto ?
00:06:29 Non, ça n'est pas possible. Et aujourd'hui, on est face à une réalité,
00:06:35 l'épuration ethnique, la zerbée de gens responsables, un processus génocidaire en cours,
00:06:41 et donc à un moment donné il faut que le monde se réveille, le monde prenne ses responsabilités.
00:06:48 Vous avez parlé tout à l'heure de l'Union Européenne, mais cher André Berkhoff,
00:06:51 l'Union Européenne est cliente de la Zerbée de gens.
00:06:56 C'est l'Union Européenne qui enrichit la Zerbée de gens.
00:06:59 - Mais j'allais vous dire, Franck Papazian, par rapport à ce que vous dites,
00:07:01 et d'abord, j'en ai parlé au début, on va doubler, l'Union Européenne va doubler ses importations
00:07:08 de gaz et de pétrole depuis la Zerbée de gens, voyez, jusqu'en 2027. Est-ce que ce n'est pas ça la triste réponse ?
00:07:17 - La triste réponse, elle est pire que ça André Berkhoff,
00:07:19 c'est que la Zerbée de gens n'a pas suffisamment de production de pétrole pour le vendre à l'Union Européenne.
00:07:24 Donc la Zerbée de gens achète du pétrole à la Russie,
00:07:27 et en fait revend le pétrole russe à l'Union Européenne, mais tout le monde est au courant, j'ai eu cette conversation avec le président de la République, Emmanuel Macron,
00:07:35 tout le monde est au courant que la Zerbée de gens achète du gaz à la Russie pour le revendre à l'Union Européenne.
00:07:40 Premièrement, c'est la rupture de l'embargo,
00:07:42 premièrement. - Oui, mais c'est d'une hypocrisie absolue, c'est d'une hypocrisie absolue.
00:07:47 - Mais pire que ça, parce que le gaz que l'Union Européenne a acheté sans à la Russie,
00:07:51 le même gaz russe, elle l'achète 150 à la Zerbée de gens.
00:07:55 Donc l'Union Européenne continue d'enrichir la Russie et enrichit également la Zerbée de gens.
00:08:00 Et donc l'Union Européenne, au lieu de faire comme Ursula von der Leyen, de se coucher devant la Zerbée de gens,
00:08:06 la présidente de la Commission Européenne, qui en signant ce contrat de gaz, a dit à Elham Elieff que la Zerbée de gens était un partenaire fiable et respectable pour l'Europe,
00:08:18 demande aujourd'hui que madame von der Leyen soit désavouée, et d'ailleurs elle est invitée au campus de Renaissance samedi prochain.
00:08:30 - Du parti macroniste, oui.
00:08:32 - Du parti présidentiel. Il est important que les membres du parti présidentiel, les députés, les personnalités politiques interpellent Ursula von der Leyen sur ce sujet-là,
00:08:44 parce qu'elle a des comptes à rendre, elle a du sang sur les mains, elle a du sang des Arméniens sur les mains.
00:08:49 - On verra ce qui se passe.
00:08:51 - André Bertholdt, j'ai demandé, parce qu'il faut sanctionner la Zerbée de gens, et le président de la République Emmanuel Macron doit pouvoir prendre des décisions,
00:08:58 j'ai demandé l'expulsion de l'ambassadrice de la Zerbée de gens à Paris et de tous les diplomates azerbéjannais,
00:09:04 on ne peut pas garder une ambassade d'un état criminel comme la Zerbée de gens, ce n'est pas possible. Il faut que la France prenne ses responsabilités.
00:09:12 - Vous avez raison Franck Papazian, mais le vrai problème il est là, c'est qu'on a proclamé, à juste titre, ou enfin chacun verra, l'embargo absolu sur le gaz et le pétrole russe,
00:09:22 et vous savez très bien, vous l'avez dit, d'un côté on rachète du pétrole russe raffiné par les Indiens, et de l'autre côté on rachète, vous venez de le dire, du pétrole russe repris par les Azeris.
00:09:33 C'est quand même très intéressant ça, vraiment.
00:09:36 Ça en dit long. Juste un mot, juste un mot, est-ce que ceci va rejaillir sur l'Arménie, en tant qu'Arménie, parce que Catherine Colona disait qu'il faut que l'Arménie reste absolument,
00:09:46 que ne soit pas liée, et que ne subisse pas les conséquences de ce qui s'est passé au Karabakh. A votre avis ?
00:09:51 Évidemment menacée. Et le président de la République azerbaïdjanais l'a dit à tellement de reprises, l'Arménie c'est l'Azerbaïdjan occidental pour Ilham Aliev.
00:10:01 Toute l'Arménie ?
00:10:02 Oui, l'Arménie c'est l'Azerbaïdjan occidental. Il a pointé Yerevan, il a pointé le lac Sévanne, il a pointé le sud de l'Arménie, mais toute l'Arménie pour Aliev appartient à l'Azerbaïdjan.
00:10:13 Et donc il a promis, écoutons ce que disaient les dictateurs, écoutons, parce que généralement ils mettent leur menace à exécution,
00:10:21 parce que de toute façon ils ne sont pas sensibles à la négociation et au dialogue international.
00:10:26 Et donc demain, dans le cadre du plan PAN-Turk, Erdogan et Aliev effectivement, deux concerts, sont capables,
00:10:34 et c'est un vrai danger qu'il faut prendre au sérieux, d'attaquer l'Arménie et de déclarer une guerre à l'Arménie qui sera une guerre finale en réalité.
00:10:41 C'est la raison pour laquelle il faut inverser le rapport de force, il faut sanctionner l'Azerbaïdjan,
00:10:46 il faut menacer l'Azerbaïdjan de sanctions encore plus dures si elle envahit l'Arménie.
00:10:52 Et créer les conditions aussi pour que à terme les Arméniens du Haut-Karabakh puissent retourner chez eux.
00:10:59 Créer sur place un statut, le Haut-Karabakh n'appartient pas à l'Azerbaïdjan, il a été donné par Staline en 1921 à l'Azerbaïdjan,
00:11:08 c'est 2500 ans d'appartenance arménienne, vous verrez tous les monuments, toutes les églises, toutes les traces architecturales qui témoignent effectivement de l'appartenance arménienne.
00:11:21 Merci Franck Pabazian, merci, on va évidemment suivre cela, mais c'était important qu'on entend votre voix, celle du Conseil de coordination des organisations arméniennes,
00:11:30 et surtout, et surtout, et surtout, il faut savoir, c'est le marché ou les peuples, les peuples ou le marché,
00:11:35 à un moment donné, est-ce qu'on ne fait que de la réelle politique à base d'économie, ou on fait de la grande politique à base aussi d'universalisme et d'humanité ?
00:11:44 Restez bien avec nous sur Sud Radio.
00:11:46 C'est Bruce Springsteen bien sûr, mais enfin, complètement déchu aux USA, SDF aux USA, et quoi ? Misérable aux USA ?
00:11:54 Mais ce n'était pas possible, ce n'était pas possible, et bien, et bien, et bien, ça a failli se faire à 3 heures, 3 heures,
00:12:00 ils ont trouvé un accord hier pour financer l'administration pendant 45 jours, parce qu'on était à la limite du shutdown,
00:12:08 on en avant à parler avec Yannick Mirreur, mais c'était extraordinaire, quoi.
00:12:14 C'est-à-dire que pratiquement, si la mesure de Kevin McCarthy, si la Chambre des représentants, qui est contrôlée par les Républicains,
00:12:21 n'avait pas trouvé d'accord avec le Sénat sur une loi de finances, pour prolonger le budget de l'État fédéral,
00:12:28 je rappelle que dès dimanche, si l'accord n'avait pas été trouvé, 1,5 million de fonctionnaires auraient été privés de salaire,
00:12:35 et le trafic aérien aurait été perturbé, les visiteurs des parcs nationaux auraient trouvé porte-closes, etc., etc., etc.
00:12:42 C'est quand même assez fort. Yannick Mirreur, bonjour.
00:12:45 - Bonjour.
00:12:46 - Vous êtes politologue, vous êtes spécialiste des USA, on vous avait reçu pour ce livre, je me rappelle, "Le populiste smart",
00:12:52 "Le retour du politique dans le peuple" ou "Comment y répondre", vaste programme, vaste sujet aux éditions VA.
00:12:58 Alors, Yannick Mirreur, ce qui se passe, c'est pas la première fois, je crois, mais expliquez un peu pour les auditeurs
00:13:04 ce que signifie un shutdown, exactement, pour l'Amérique, pour les États-Unis.
00:13:09 - C'est, comme vous voulez de l'expliquer, la fermeture de l'essentiel des services publics,
00:13:14 c'est-à-dire tout ce qui n'est pas essentiel, précisément, notamment en matière de sécurité, de défense, comme vous pouvez l'imaginer,
00:13:19 - Bien sûr.
00:13:20 - voire des contrôles frontières, ce type de choses, ce qui veut dire, vous en avez cité quelques-uns,
00:13:25 l'ensemble des fonctionnaires fédéraux, on parle bien des fonctionnaires fédéraux, des employés publics des États,
00:13:32 mais c'est autre chose, pendant que la durée, disons, durant laquelle les deux chambres puissent se mettre d'accord
00:13:39 sur une loi de finances. Alors, évidemment, ceci date des années 80, en fait, c'est pas très vieux,
00:13:45 depuis qu'une décision de justice a déclaré que dès lors qu'il n'y aurait pas d'accord sur une loi de finances,
00:13:51 il y aurait une suspension des services publics fédéraux. Voilà. C'est quelque chose qui pourrait être changé,
00:13:56 seulement le problème, on y reviendra sans doute, c'est la polarisation tout à fait accrante de la vie politique au pays.
00:14:02 - Au bord de la sécession, on peut dire, enfin, pour employer des grands mots, mais quand même,
00:14:06 mais on voit bien, il y a derrière Trump, Biden, etc., tout ce qui se passe, et surtout, et surtout,
00:14:13 je veux dire, c'est un effet, comme on dit, un effet collatéral, mais il y avait une aide militaire présentée
00:14:20 par le président Joe Biden, Jérôme Biden, humanitaire, à l'Ukraine, de 24 milliards de dollars supplémentaires,
00:14:27 qui est aujourd'hui suspendue, Yannick Mirreur.
00:14:30 - Oui, c'est un petit peu ce qui a mis le feu aux poudres, a été la position politique adoptée par une partie des élus républicains,
00:14:40 en particulier à la Chambre, qui sont beaucoup plus "MAGA", c'est-à-dire "Trumpist", si vous voulez,
00:14:45 "Make America Great Again", qu'au Sénat, où on a l'habitude de plus de rondeurs et de négociations dans les couloirs,
00:14:52 même si ça devient de plus en plus difficile. Donc, à la Chambre, on est un petit peu à la pointe du combat
00:14:58 contre les positions démocrates, à soutenir aussi, d'ailleurs, en filigrane, comme vous l'avez dit,
00:15:03 Trump pour la nomination républicaine pour la présidentielle, et avec une espèce de position
00:15:10 de vertu budgétaire, parce que, au fond de l'affaire, c'est que les Républicains veulent une baisse des dépenses publiques.
00:15:16 Donc, ils ont pris comme exemple particulier quelque chose qui est peut-être considéré comme un petit peu moins nécessaire,
00:15:23 qui tente à traîner en longueur, qui ne se focalise pas sur les intérêts vitaux des États-Unis,
00:15:29 qui est, d'ailleurs, en Ukraine, qui est évidemment un assez mauvais argument, et derrière ça se joue,
00:15:34 vous l'avez peut-être vu, des questions de rivalité de clocher au sein du groupe républicain à la Chambre des représentants,
00:15:43 puisque même le président du groupe, qui avait déjà eu des difficultés pour se faire élire,
00:15:46 est menacé de se faire expulser par un vote interne du groupe, puisqu'il prend trop fait des causes dans le compromis.
00:15:54 - Oui, dans le compromis. Mais Yannick Mirreur, quand même, la dette des États-Unis est absolument énorme.
00:16:00 Elle est gigantesque. Vous allez me dire "le dollar est unique, donc ça va, on peut y aller", mais...
00:16:05 - Oui, mais ça c'est une vieille recette depuis des décennies, c'est ce que le général de Gaulle appelait le "déficit s'ampleur".
00:16:10 C'est peut-être Jacques Rouef, son économiste favori.
00:16:13 Mais, bien sûr, disons que tous les pays post-Covid, compte tenu des événements qui se sont pour dérouler
00:16:21 des trois dernières années, sont dans la même situation, ce n'est pas brillant pour nous en France non plus,
00:16:25 mais le système, le millefeuille de la réglementation parlementaire et du vote des lois de finances aux États-Unis,
00:16:36 qui est évidemment très complexe, il y a tout un tas de choses trimpes et de techniques parlementaires
00:16:41 qui permettent de sortir du trou ou d'y rester pendant des semaines,
00:16:45 des techniques parlementaires pour retrousser le débat ou des votes, des choses comme ça,
00:16:49 ou présenter des textes, c'est le rôle établi des présidents de groupe.
00:16:53 Le grand sujet, c'est quand même des accords et des désaccords sur comment allouer les finances publiques,
00:17:03 les ressources fédérales, et comme je vous l'ai dit tout à l'heure, limiter cette croissance systématique
00:17:10 de la capacité d'emprunt du gouvernement fédéral pour financer les décisions budgétaires qui sont prises.
00:17:18 - Alors justement Yannick Méreur, deux choses, primo quand même,
00:17:21 est-ce que, alors à long terme, c'est pas pour demain ni après-demain, mais quand même,
00:17:25 est-ce que la tentative, je dis bien, de dédollarisation du monde par les BRICS
00:17:30 en voulant créer leur propre monnaie, encore une fois, c'est pas pour demain, mais quand même,
00:17:34 on voit très très bien ce qui se dessine actuellement géopolitiquement dans le monde,
00:17:39 est-ce que ça ne va pas jouer son rôle ?
00:17:42 Mais peut-être auparavant, je veux vous dire, il y a quand même pas mal de voix, à part les Trumpistes,
00:17:46 qui disent "oui l'Ukraine, on a déjà donné des centaines de milliards de dollars",
00:17:50 à toi raison, c'est pas une question de morale, c'est une question d'intérêt,
00:17:53 est-ce que ça ne joue pas aussi le fait que, à propos des élections de novembre 2024,
00:17:59 évidemment aux Etats-Unis, est-ce qu'il n'y a pas quelque chose qui se passe,
00:18:03 et c'est en fonction de quand vous dites les 45 jours qui vont se passer,
00:18:07 bon, mais dans 45 jours, est-ce qu'il faudra, juste, il y a plusieurs questions,
00:18:12 est-ce qu'au bout de 45 jours, il faudra re-voter, le Congrès doit re-voter au bout de 45 jours ou pas ?
00:18:18 - Ça dépendra des procédures et des objectifs qui sont choisis d'ici là,
00:18:23 c'est pas exclu, il y a toujours cette période où on dirige de latence,
00:18:27 pendant lesquelles il peut y avoir des techniques parlementaires, comme je vous le disais,
00:18:31 de vote court terme, qui permettent de continuer la machine de tourner,
00:18:36 ça peut l'être, ça dépend précisément de ce qui va se passer dans les tout prochains jours.
00:18:41 - Vous noterez une chose aussi, puisque vous mentionnez l'Ukraine, je voulais vous répondre à votre question,
00:18:45 c'est qu'il y a une forme de contradiction, puisque les Républicains qui veulent par exemple remettre en cause
00:18:50 l'aide à l'Ukraine, ainsi que d'autres dépenses sociales,
00:18:54 tiennent en revanche à ce qu'il n'y ait pas de coupes dans les dépenses de défense et de sécurité, par exemple,
00:19:00 donc il y a quand même une certaine contradiction dans leur position.
00:19:03 Quant à la dédollarisation internationale et la montée en puissance des briques,
00:19:07 j'avoue que je suis très sceptique sur ce sujet, parce que je pense que la puissance de feu du marché des capitaux américains,
00:19:13 la capacité de migration de l'économie américaine, avec l'égaphame, pas besoin d'y revenir,
00:19:17 je pense est telle que c'est un gros contraste avec le théâtre politique au Congrès, qui n'est pas nouveau,
00:19:24 et qui va se poursuivre malheureusement dans les années à venir, ça c'est assez prévisible,
00:19:28 mais je pense que cette puissance de feu des Etats-Unis, et puis surtout la grande diversité,
00:19:33 l'animosité parfois historique très ancienne entre les membres principaux de ce groupe des briques,
00:19:38 ou de tous les autres pays qui essaient de fédérer autour d'eux l'indication notamment de la Chine,
00:19:43 tous les pays en développement ou émergents, leurs animosités, leurs différences, leur grande diversité,
00:19:49 fait que je pense qu'on est quand même très très loin du compte,
00:19:52 et c'est pas la première fois qu'il y a des tentatives comme ça de ce sujet.
00:19:55 - Vous êtes assez sceptique là-dessus, oui, sur cette alternative-là.
00:20:00 - Oui. - D'accord. Alors en fait ce qui est intéressant dans ce qu'on voit là,
00:20:06 effectivement ce n'est pas pour le premier shutdown, ni le dernier, puisque vous dites bien c'est depuis 1980,
00:20:12 en fait ce qui se décide c'est encore une fois l'aprôté de ce que vont être les élections américaines de novembre.
00:20:22 - Oui, c'est le discours, disons qu'on compte à offrir les partis et surtout leurs candidats.
00:20:29 Vous avez noté qu'il y a eu un événement quand même assez historique,
00:20:32 et c'est celui avec la grève du syndicat de l'industrie automobile,
00:20:36 qui est un des principaux syndicats aux États-Unis et le plus emblématique,
00:20:38 puisqu'il s'agit de l'industrie automobile qui est implantée dans les vieux états,
00:20:42 pas seulement, mais dans les vieux états historiquement, en tous les cas, de la ceinture manufacturière,
00:20:46 ce qu'on appelle la "Roosevelt", à Washington, à Ohio, à Michigan évidemment.
00:20:52 Vous avez vu que le président du syndicat a invité le président des États-Unis
00:20:56 à venir soutenir, faire le tour du piquet de grève,
00:20:58 ce que M. Biden a fait 48 heures avant que M. Trump, qui a donné là un discours,
00:21:06 s'est dit qu'il évoque des cols bleus de ces États-là qui ont été clés en 2016,
00:21:11 et à nouveau en 2020, en 2016 en faveur de Trump, contre Hillary Clinton,
00:21:15 qui incarne un peu la gauche caviar, donc censuré.
00:21:18 Les classes populaires ont voté Trump avec son discours très offensif.
00:21:21 En 2020, avec un profil beaucoup plus proche de leur, celui de M. Biden,
00:21:25 et ce sera à nouveau le cas en 2024, donc c'est tout à fait critique.
00:21:29 Les questions de dépense sociale, d'orthodoxie budgétaire, on va dire,
00:21:34 de lever un petit peu le pied sur des dépenses pour alléger la dette,
00:21:39 les pressions que ça peut exercer éventuellement sur le dollar,
00:21:41 et la compétitivité américaine, y compris les petites et les moyennes entreprises.
00:21:44 Tous ces sujets-là seront clés, et les manœuvres actuelles,
00:21:50 au-delà des questions purement idéologiques, qui sont quand même très fortes chez les républicains
00:21:53 et comme chez les démocrates, sont au cœur de ce qu'ils se profilent.
00:21:57 C'est-à-dire malheureusement, une bataille Trump-Biden,
00:22:00 même si les épées de démocratie judiciaire sont quand même très sérieuses.
00:22:05 - C'est vrai, mais dernière question quand même Yannick Mire,
00:22:08 on voit très bien, est-ce que les démocrates commencent pas à se poser des questions,
00:22:11 d'ailleurs ils s'en posent, sur l'état de santé de Joe Biden,
00:22:16 qui a été nommé candidat officiel.
00:22:18 Enfin, on voit très très bien quand même, franchement les images parlent,
00:22:21 je crois pas être totalement, je veux dire, biaisé,
00:22:26 on est quand même assez frappé,
00:22:28 et est-ce qu'il n'y a pas là quelque chose qui peut se passer,
00:22:31 au sein même du parti démocrate, en disant "attendez,
00:22:34 est-ce que ça va pas jouer, est-ce qu'on n'a pas intérêt à choisir
00:22:38 un cheval peut-être un peu plus frais ?
00:22:41 - Ça n'aura pas lieu.
00:22:43 - Ça n'aura pas lieu ?
00:22:43 - En revanche, non, ça n'aura pas lieu.
00:22:45 En revanche, il devait arriver un accident médical à M. Biden,
00:22:50 alors le parti démocrate, comment dirais-je, procédera,
00:22:55 c'est peut-être à mon sens, ce serait une première dans l'histoire des États-Unis,
00:23:01 mais procédera à la désignation d'un autre candidat et d'un autre ticket,
00:23:06 puisque le ticket est fait, ce sera Biden-Harris à nouveau.
00:23:11 J'aurais pu penser, mais voyez que ça non plus, ça n'aura pas lieu,
00:23:15 que M. Biden choisisse une ou un vice-président pour la candidature,
00:23:21 qui ne soit plus prometteur, c'est quand même à Harris qu'il n'a pas fait la preuve
00:23:25 pendant quatre ans, même s'il peut-être avait un petit peu sauvonné la planche, peu importe.
00:23:28 Et ça n'aura pas lieu non plus pour des questions simplement électorales,
00:23:32 puisqu'elles représentent une partie du vote des Africains, Américains,
00:23:38 des étrangers comme les Indiens, des femmes, etc.
00:23:42 C'est quelque chose qui aurait pu être un bon substitut, mais qui n'aura pas lieu.
00:23:48 Donc on est tout à fait suspendu à l'état de santé du candidat en sortant,
00:23:53 mais encore une fois je vous réponds, ce sera lui, sauf s'il a un assis dans sérieux qui l'empêche,
00:23:58 et à ce moment-là, il y a les procédures et il y aura une désignation d'autre candidat.
00:24:02 Il y a les sénateurs et les gouverneurs qui sont tout à fait à ce point.
00:24:04 - On verra, qui votera verra chez eux et qui vivra verra pour nous.
00:24:08 Merci Yannick Mireur.
00:24:10 - Merci à vous.
00:24:10 - Merci Yannick Mireur d'avoir été avec nous.
00:24:12 Restez bien à l'abri.
00:24:13 - Depuis hier, on reparle vaccination.
00:24:15 Et oui, on l'avait un peu, on ne l'a pas oublié, mais enfin voilà.
00:24:20 Soi-disant, les choses avaient repris leur cours normal.
00:24:24 Eh bien, ça y est, on recommence.
00:24:27 Vaccin, attention, campagne nationale évidemment.
00:24:32 Vaccin contre le Covid-19 bien sûr, mais le papillomavirus, la bronchiolite, etc.
00:24:38 Alors, qui est concerné ? Les plus de 65 ans, les personnes fragiles atteintes de comorbidités,
00:24:43 les femmes enceintes, les résidents d'Ehpad ou encore les personnes au contact de personnes fragiles.
00:24:48 Bon, pourtant, il y a eu un certain nombre de choses qui se sont passées depuis deux ans
00:24:51 et de résultats qu'on connaît, mais enfin voilà.
00:24:53 Alors, on peut, on y prétend gratuitement, etc.
00:24:58 en respectant un délai de six mois après sa dernière injection ou infection au Covid.
00:25:04 Alors, avec quel vaccin ?
00:25:05 Les vaccins ARN messagers, adaptés aux variants XXB1.5, sous-variants d'omicron.
00:25:13 Alors voilà, la campagne est lancée et effectivement, hier sur CNews, Robert Sebag,
00:25:20 Robert Sebag, médecin, membre de beaucoup de conseils d'administration,
00:25:27 je ne dirais pas de Big Pharma, mais d'un certain nombre de compagnies,
00:25:30 eh bien, il expliquait ce qu'il en était et vous verrez son explication, c'est intéressant d'ailleurs.
00:25:36 Ecoutez Robert Sebag.
00:25:38 Sud Radio Bercov, dans tous ses états, les perles du jour.
00:25:42 À chaque vaccination, c'est la vie qui reprend.
00:25:45 Faisons-nous tous vaccinés, maintenant.
00:25:47 Tous vaccinés, tous protégés.
00:25:50 Très, très peu de cas sévères, donc une fièvre, des troubles ORL, si vous voulez,
00:25:56 mais il est là, il circule, on a deux variants actuellement, Ayris et Pirola.
00:26:01 Pirola, il a quand même pas mal de mutations sur la protéine S.
00:26:05 Il semblerait, je le dis bien au conditionnel, que les vaccins actuels et ceux qu'on va proposer soient actifs.
00:26:11 Ce sont tous des petits cousins de l'omicron.
00:26:14 Voilà, je rappelle simplement que Robert Sebag, qui est infectiologue au l'hôpital de la Pitié-Saint-Pétrière,
00:26:21 est aussi administrateur chez Sanovi Pasteur, il faut quand même le dire.
00:26:26 Voilà, donc, alors, il serait, alors, je crois qu'il ajoute quelque chose au conditionnel.
00:26:34 On a un vaccin qui est plus efficace, il est plus efficace que celui de l'an dernier,
00:26:40 il correspond parfaitement aux souches, voilà, et on a un vaccin.
00:26:43 Non, tous les essais ont été faits, on a des responsabilités.
00:26:49 Vous savez que la problématique, et c'est ce qui a créé toute la polémique,
00:26:52 ce vaccin n'empêche pas toujours la transmission, mais il empêche des formes graves.
00:26:56 Donc, les gens, il n'y a pas de crédibilité parce que, écoutez, moi, j'étais vacciné, j'étais contaminé.
00:27:01 Donc, on sait que sur la transmission, on n'a pas une efficacité à 100%.
00:27:06 Par contre, sur les formes graves, il a montré son efficacité.
00:27:10 D'accord, enfin, écoutez, il s'est passé deux ans quand même, il n'y a pas que la transmission, il y a la contamination.
00:27:16 Ah oui, sur la transmission, rappelez-vous, on disait tous vaccinés, tous protégés,
00:27:20 ensuite c'était un peu plus compliqué, ensuite c'était encore plus compliqué,
00:27:24 et puis aujourd'hui, on ne va pas refaire les statistiques sur les effets indésirables,
00:27:32 et les effets, effectivement, et toutes les myocardites et autres.
00:27:36 Enfin, c'est quand même, bon, il y a un conditionnel intéressant,
00:27:41 et on l'avait relevé, Pascal Praud l'avait relevé d'ailleurs, et d'autres,
00:27:45 il serait, vous voyez, on n'est plus affirmatif, mais on dit "il serait", même les voix...
00:27:50 Sauf notre ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, qui lance effectivement la campagne,
00:27:58 et voici ce que Aurélien Rousseau, notre nouveau ministre de la Santé, disait.
00:28:02 On a un vaccin qui est plus efficace, il est plus efficace que celui de l'an dernier,
00:28:08 il correspond parfaitement aux souches, voilà, et on a un vaccin dont maintenant,
00:28:12 on a trois ans de recul, on sait qu'on n'a pas d'effet secondaire,
00:28:16 et donc il faut y aller, et par ailleurs, on est dans un climat global,
00:28:21 où j'espère qu'on arrive à porter sur papillomavirus, sur la bronchiolite,
00:28:27 sur le Covid, sur la grippe, il y a une dynamique où, moi, je veux montrer
00:28:31 que la prévention, la vaccination, c'est le progrès.
00:28:33 - Et que ça marche.
00:28:34 - Voilà, c'est le progrès, tout va bien, madame la marquise, tout se passe très très bien.
00:28:41 Et quand même, deux choses, il a dit ça ce matin sur France Inter, Aurélien Rousseau,
00:28:46 pas d'effet secondaire ? Aucun effet secondaire ? Je ne sais pas, moi, je ne suis pas médecin,
00:28:51 je lis, je lis les journaux, je regarde la télévision, je regarde ce qui se dit un peu partout,
00:28:56 non seulement en France, mais dans le monde, aucun effet secondaire ?
00:28:59 Écoutez, est-ce que franchement, on ne pourrait pas dire quelque chose en disant
00:29:02 "oui, le vaccin c'est bien, certes, il y a des problèmes, mais ça vaut le coup".
00:29:06 Non, non, non, non, on affirme, on affirme, on affirme, tout va bien,
00:29:09 circulez, il n'y a rien à voir, eh bien, tout se passe dans le meilleur ménon des mondes,
00:29:14 et voilà, allez-y, au bout de trois ans, on a vu, oui, on a vu, on a vu des choses très différentes.
00:29:19 Je ne sais pas ce qu'en pensent, justement, les auditeurs, les résistants du Sud Radio, on est...
00:29:24 - On accueille Marc, qui nous appelle au 0826 300 300, bonjour Marc.
00:29:28 - Bonjour Marc.
00:29:29 - Est-ce que vous allez vous refaire vacciner ?
00:29:30 - Alors, il y a plusieurs éléments, alors là, moi je suis médecin,
00:29:33 alors ce qui me choque le plus, alors je vais être très bref,
00:29:36 je suis assez choqué, si vous voulez, de ce qui se passe depuis le début.
00:29:40 Je n'étais ni pour ni contre, mais effectivement, je pense qu'au début,
00:29:44 quand il y a eu les campagnes qui sont arrivées, on n'avait pas trop le choix,
00:29:47 on ne connaissait pas, et quand on ne connaît pas, on essaie de regarder quand même ce qui est possible à faire.
00:29:50 Donc, j'ai été vacciné, j'ai eu des effets secondaires, bien qu'on me dise,
00:29:53 et voilà le problème, c'est qu'à l'heure actuelle, nous avons ce mélange que je trouve toxique
00:29:58 entre ce qui est médical, qui est du professionnel, et de ce qui est administratif,
00:30:02 où déjà, on ne connaisse pas, là, avec l'ENA, là, ils sont très forts,
00:30:05 mais je pense qu'il ferait mieux de regarder un peu leurs études et de ne pas se mêler des nôtres.
00:30:09 Toujours est-il qu'au départ, nous avons eu, moi, j'ai eu des cas où la personne est morte la semaine d'après,
00:30:15 je l'ai eu, bien sûr, ce n'est pas une généralité, je me suis fait vacciner
00:30:18 car je ne me voyais pas en train de vacciner des gens sans le faire moi-même, sinon je ne l'aurais pas fait.
00:30:22 À l'heure actuelle, j'ai tous les vaccins avec plein d'effets secondaires,
00:30:25 et ça, je les ai retrouvés, les effets secondaires que l'on retrouve, et je les ai aussi chez des amis.
00:30:30 En fonction de quoi ? J'ai un doute sur ce qui s'est passé,
00:30:35 parce que le mélange administratif a fait que les gens, au départ,
00:30:38 il y en a eu certains, pareil, ce n'est pas une majorité,
00:30:40 en ont profité pour justement se mettre en arrêt maladie eux-mêmes, sans que nous-mêmes soyons concernés.
00:30:44 À l'heure actuelle, on travaille toujours avec le... je travaille dans un EHPAD,
00:30:48 et justement, là, je suis en train de préparer le schéma vaccinal,
00:30:51 je téléphone à la RRF, qui ne répond pas, j'ai du mal à voir le médecin,
00:30:55 je ne sais pas qui me rappellera, dans l'après-midi, demain, je le fais quand le vaccin, avec quoi, quel vaccin ?
00:30:59 Donc, si vous voulez, je suis dans le doute, comme tout le monde.
00:31:02 Moi, est-ce que je me ferais vacciner ?
00:31:03 Eh bien, figurez-vous que, bien que j'ai eu tous les vaccins,
00:31:06 je l'ai attrapé d'une manière, on va dire, très modérée, il faut être honnête,
00:31:09 en fonction de ce qu'il y a eu il y a moins de trois mois, et donc, je ne le ferais pas.
00:31:13 Mais par contre, je propose aux autres, et même ceux qui l'ont eu à date limite, je leur propose.
00:31:17 Voilà, je trouve que ce vaccin-là, on ne le connaît pas,
00:31:20 et que l'on arrête, si vous voulez, de mélanger ce qui est professionnel,
00:31:23 et que le monde est directif, je m'arrête, je ne m'arrête pas, mais qu'est-ce que c'est que cette affaire ?
00:31:27 Moi, j'ai une patiente, j'ai un groupe de patients qui sont dans un état,
00:31:30 dans ce qu'on appelle une maisonnée, où ils sont enfermés,
00:31:32 et là, il y avait une personne qui l'a attrapé,
00:31:34 et bien, elle disait, non, je continue à travailler.
00:31:36 Je dis, d'abord, est-ce que vous allez vous arrêter de travailler ?
00:31:38 Je suis désolé, je vais sortir de là.
00:31:40 Et voilà, parce que, si vous voulez, quand vous allez travailler, et que vous êtes malade,
00:31:43 et que vous êtes susceptible de pouvoir le propager,
00:31:46 eh bien, déjà, ça ne fait pas plaisir par soi-même.
00:31:48 D'autre part, il faut avoir des techniques, alors il faut s'habiller avec des...
00:31:51 Non, bien sûr, Marc, mais vous avez marqué le point.
00:31:53 Malheureusement, nous sommes arrivés, au moment des informations,
00:31:58 le problème, c'est le mélange, effectivement, entre l'administration et le médical,
00:32:04 et je pense que tout ça est traité, très franchement,
00:32:06 au niveau officiel, comme ailleurs, de façon très légère,
00:32:09 et qu'on n'informe pas comme on devrait informer, et je crois que vous le soulignez vous-même.
00:32:13 À 10h10 sur Sud Radio, il est l'heure de ce Face à Face avec André Bercoff,
00:32:16 qui reçoit aujourd'hui Augustin De Colney, professionnel en intelligence économique,
00:32:20 diplômé de l'école de guerre économique. Bonjour à vous.
00:32:24 - Augustin De Colney, alors, je crois qu'au départ, justement, vous avez, je le dis,
00:32:29 vous avez envoyé une lettre, et on vous a appelé, Estéban vous a appelé ensuite,
00:32:35 c'est très simple, vous dites, voilà, aujourd'hui, effectivement, septembre 23,
00:32:40 vous avez fait un nouveau travail de cartographie qui vise à référencer,
00:32:44 je vous cite, et à vulgariser pour le grand public,
00:32:47 la vente de nos principales entreprises stratégiques françaises
00:32:50 à des concurrents étrangers durant ces 15 dernières années.
00:32:53 Et c'est un vrai sujet, c'est un vrai sujet,
00:32:55 parce que vous savez très bien, un pays tient aussi,
00:32:59 aussi, et c'est très important, grâce à ces entreprises stratégiques,
00:33:04 ça fait le corps des choses, non seulement ça sert économiquement,
00:33:08 mais ça sert pour la souveraineté du pays, et pour tout,
00:33:11 et donc, on a eu quand même une espèce de vente à la découpe
00:33:15 qui nous a tous légèrement estomaqués, pour ne pas dire plus.
00:33:20 Alors, de quoi s'agit-il, Augustin Coelhne ?
00:33:24 - Alors, je vous remercie pour votre invitation.
00:33:27 Il faut déjà que je revienne à la jeunesse de ce projet.
00:33:30 En fait, si vous voulez, dans le domaine de l'intelligence économique,
00:33:33 vous n'avez que deux choix possibles qui s'offrent à une entreprise.
00:33:36 - Oui.
00:33:37 - Soit l'entreprise va adopter une posture défensive,
00:33:41 donc auquel cas, la protection deviendra son axe de développement,
00:33:44 je vous rappelle qu'on est dans un contexte guerre économique,
00:33:46 ou l'attaque, et ce, de manière à conquérir des marchés.
00:33:50 Donc, la partie offensive, j'étais venu vous la présenter en avril 2022,
00:33:56 donc avec ce livre qui s'appelle "Compétition mondiale d'intelligence économique,
00:33:59 grille d'analyse des risques".
00:34:01 - J'ai fait.
00:34:01 - Donc, l'idée c'était quoi ?
00:34:03 C'était d'établir un panorama des risques généraux pour les entreprises,
00:34:07 par exemple, si on prend les vulnérabilités juridiques,
00:34:09 les Etats-Unis ont infligé, enfin, je parlerai plus précisément
00:34:14 du département de la justice américaine, le DOJ,
00:34:16 ont infligé plus de 14 milliards de dollars d'amende
00:34:19 à l'entreprise française, et ce, depuis 2010.
00:34:22 Donc, vous avez BNP Paribas.
00:34:24 - 14 milliards de dollars d'amende ?
00:34:25 - 14 milliards de dollars d'amende.
00:34:27 - D'accord.
00:34:27 - Donc, vous avez BNP Paribas, 8,9 milliards de dollars,
00:34:30 Alstom, 772 millions de dollars, etc.
00:34:33 Donc, on voit que c'est un risque récurrent.
00:34:35 Ça pourrait être le risque de dépendance, par exemple.
00:34:38 La Chine, selon le magazine Capital,
00:34:41 menace de nous interdire l'accès aux terres rares,
00:34:43 puisque c'est eux qui sont les principaux extracteurs.
00:34:45 - Rappelez, rappelez, terres rares, lithium et autres.
00:34:48 - Voilà, alors les terres rares, ce sont des éléments
00:34:52 que vous allez retrouver dans tout ce qui est technologique.
00:34:54 - Portables, ordinateurs, etc.
00:34:56 - Portables, ordinateurs, éoliennes, avions de chasse, etc.
00:35:00 Donc, là, on voit qu'on est dépendant d'un fournisseur.
00:35:03 Donc, la liste, je pourrais la continuer éternellement.
00:35:05 - On va le faire, non mais, c'est en faire toute la liste.
00:35:07 - Donc, en fait, très brièvement,
00:35:09 j'ai créé 7 grandes familles de risques.
00:35:11 J'ai réparti 80 exemples pour illustrer,
00:35:15 et ceux dans 39 familles de risques.
00:35:18 Donc, ça, c'était la partie offensive.
00:35:20 Durant 2 ans et demi, je me suis aperçu
00:35:22 qu'il y a 3 pays qui sont hostiles,
00:35:23 qui sont les Etats-Unis, la Chine et l'Allemagne.
00:35:28 Et je me suis posé la question...
00:35:30 - On parle du couple franco-allemand.
00:35:31 Juste, on va faire une petite pause
00:35:34 et on va entrer dans le vif du sujet.
00:35:36 Effectivement, quels sont les gens qui essayent d'attraper
00:35:39 et comment nous nous défendons, bien ou mal.
00:35:42 C'est très important aussi.
00:35:44 - Et puis, bien sûr, on continue cet entretien avec vous
00:35:46 au 0826 300 300. A tout de suite.
00:35:48 - Et avec Augustin De Colney,
00:35:50 qui est professionnel en intelligence économique
00:35:52 et diplômé de l'école de guerre économique.
00:35:54 Et nous parlons de ces entreprises stratégiques
00:35:56 qui, depuis 15 ans, ça existe depuis évidemment longtemps,
00:36:00 mais là, Augustin De Colney a fait une étude
00:36:02 en prenant une limite de temps.
00:36:05 Comment on "brade", comment on vend
00:36:09 ou comment on protège ?
00:36:11 Vous parlez de l'offensive et de la défensive.
00:36:13 - Alors, déjà, juste pour cette cartographie,
00:36:18 les gens peuvent la retrouver sur le portail
00:36:20 de l'intelligence économique, donc ils tapent
00:36:22 Augustin De Colney, portail de l'intelligence économique,
00:36:24 ou le titre complet, "Nos entreprises stratégiques françaises
00:36:27 vendues à des concurrents étrangers depuis 15 ans".
00:36:30 Donc très brièvement, la cartographie ressemble à ça.
00:36:33 Je vais essayer de la montrer à l'écran.
00:36:37 - Très succinctement, je ne sais pas ce que ces gens verront bien.
00:36:41 - Ils pourront consulter justement sur votre portail.
00:36:45 - Donc les gens peuvent la retrouver sur
00:36:49 le portail de l'intelligence économique.
00:36:51 Peut-être juste aborder une minute la notion de souveraineté
00:36:56 avant de parler de toutes ces boîtes qu'on a vendues.
00:36:58 Cet été, sur Radio France, vous avez eu un débat
00:37:01 en lien avec la Ferratos sur la notion de souveraineté.
00:37:04 Et donc moi j'ai retenu ce qu'a dit le sénateur,
00:37:06 les républicains du territoire de Belfort, Cédric Perrin.
00:37:09 Voilà ce qu'il dit à propos de la notion de souveraineté.
00:37:12 "La définition de la souveraineté,
00:37:14 c'est d'être capable de garantir la liberté de décision et d'action
00:37:18 sans dépendre de quiconque.
00:37:20 Par conséquent, la France a besoin de ne dépendre de personne."
00:37:24 Et on pourrait compléter avec ce qu'a dit Claude Revelle,
00:37:27 donc c'est l'ancien délégué interministériel à l'intelligence économique,
00:37:30 et qui dit, elle, pour atténuer,
00:37:32 "La souveraineté, c'est le fait de réduire au maximum ses dépendances
00:37:36 et surtout de les choisir."
00:37:38 Et c'est également ce que le même constat que fait Christian Arbulot,
00:37:40 qui est le directeur de l'école de garde économique,
00:37:42 qui dit lui, "Il ne faut pas subir ses dépendances, mais les choisir."
00:37:46 - Oui, enfin, tout ça c'est très beau, mais c'est des mots.
00:37:48 Comment ça se passe dans le concret ?
00:37:50 On va prendre l'exemple, moi je voudrais que vous preniez des exemples.
00:37:52 Soyons concrets. Atos, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:37:55 C'est quoi Atos ? Racontez-nous,
00:37:57 Augustin le connaît, ce qui s'est passé par exemple avec Atos.
00:38:00 - Alors, Atos, il y a un projet de scission en deux entités,
00:38:03 que j'ai cartographiée.
00:38:05 Donc d'une part, vous allez avoir...
00:38:07 - D'abord, rappelez-nous ce que c'est qu'Atos,
00:38:09 parce que, vous le savez, mais beaucoup de gens ne le savent pas.
00:38:11 - Alors, Atos, c'est une entreprise plutôt du numérique,
00:38:14 qui a la particularité d'avoir acheté Bull,
00:38:17 qui fabrique les supercalculateurs.
00:38:19 Pourquoi c'est éminemment stratégique ?
00:38:21 Parce que la dissuasion nucléaire aujourd'hui,
00:38:23 elle est faite de manière virtuelle,
00:38:25 avec l'aide de ces supercalculateurs.
00:38:27 On ne fait plus de tests grandeur nature.
00:38:29 Vous avez eu cet été une tribune,
00:38:31 dans le Figaro, de la part de sénateurs,
00:38:33 Les Républicains,
00:38:35 qui alertent sur le danger gravissime
00:38:37 de laisser prendre une partie du contrôle
00:38:39 de la partie Eviden,
00:38:41 par le milliardaire
00:38:43 Daniel Kretinsky,
00:38:45 qui pourrait prendre 7,5% du capital d'Eviden.
00:38:49 - Eviden, c'est quoi ?
00:38:51 - Eviden, ça fait partie d'une scission,
00:38:53 donc ils vont conserver les nouveaux métiers
00:38:55 ascendants et rentables, donc cybersécurité,
00:38:57 supercalculateurs,
00:38:59 big data, quantique.
00:39:01 - Ce serait dans Eviden, ça ?
00:39:03 - Ce serait dans Eviden.
00:39:05 Ensuite, de l'autre côté, vous allez avoir
00:39:07 TechFoundation, donc cette entité va être...
00:39:09 - C'est Atos qui est divisé, ça ?
00:39:11 - Voilà, c'est une scission qui se fait en deux.
00:39:13 TechFoundation,
00:39:15 ils vont regrouper,
00:39:17 c'est un leader dans les services d'infogérance,
00:39:19 centré sur l'infrastructure et le cloud hybride,
00:39:21 et qui va regrouper des activités
00:39:23 historiques et plutôt vieillissantes,
00:39:25 donc la gestion du parc informatique.
00:39:27 - D'accord.
00:39:29 - TechFoundation, ça va être racheté à 100%
00:39:31 par ce milliardaire tchèque
00:39:33 Daniel Kretinsky.
00:39:35 Les deux sont problématiques. D'un côté,
00:39:37 on a nos supercalculateurs
00:39:39 dont Daniel Kretinsky
00:39:41 pourrait prendre des décisions,
00:39:43 on ne sait pas lesquelles, qui pourraient porter préjudice à notre souveraineté.
00:39:45 Je rappelle juste quelques faits.
00:39:47 Des responsables du CEA
00:39:49 s'offusquent en se demandant comment...
00:39:51 - Commission de l'énergie atomique.
00:39:53 - La commission de l'énergie atomique.
00:39:55 Des responsables du CEA
00:39:57 s'offusquent en se demandant comment l'exécutive
00:39:59 peut perdre la tête sur un tel dossier.
00:40:01 Et je prendrais également le signalement
00:40:03 des militaires, qui sont à ne pas négliger.
00:40:05 À maintes reprises,
00:40:07 des responsables militaires ont sonné l'alarme
00:40:09 jusqu'au sommet de l'État
00:40:11 pour le presser de trouver une solution stable
00:40:13 qui garantisse l'indépendance
00:40:15 de toutes les activités stratégiques.
00:40:17 Je rappelle que dans la partie
00:40:19 évidente, donc il n'y a pas que les supercalculateurs,
00:40:21 il y a également
00:40:23 un grand nombre de logiciels
00:40:25 qui sont présents au sein du ministère des Armées.
00:40:27 Les services de renseignement
00:40:29 ont également des intérêts.
00:40:31 Et puis, il faut savoir que SteckFoundation
00:40:33 nous dit que ce n'est pas stratégique. En fait, si, ça l'est.
00:40:35 J'ai regardé ce que disait Mediapart,
00:40:37 par exemple. En fait, à tous,
00:40:39 il y a un certain nombre de logiciels
00:40:41 qui sont présents dans les collectivités,
00:40:43 dans les ministères,
00:40:45 les impôts, les papiers d'identité,
00:40:47 cartes vitales, France Connect,
00:40:49 Caisse d'assurance maladie,
00:40:51 Caisse nationale d'allocation familiale.
00:40:53 Et ce qui inquiète les syndicats d'Atos,
00:40:55 c'est que
00:40:57 on ne sait pas quelles sont les intentions de ce milliardaire
00:40:59 qui est Daniel Kretinsky.
00:41:01 On ne sait pas ce qu'il va en faire.
00:41:03 Et qu'est-ce qui se passe si
00:41:05 ces activités-là sont dépecées ou sont stoppées
00:41:07 pour nos activités régaliennes de l'État.
00:41:09 - Aujourd'hui, à l'heure où nous parlons,
00:41:11 Augustin Tcholnet,
00:41:13 Atos est vendu ou pas ?
00:41:15 Où ça en est exactement ?
00:41:17 - Aux dernières nouvelles, vous allez avoir
00:41:19 une assemblée extraordinaire qui va se réunir en fin d'année.
00:41:21 - En fin de cette année ?
00:41:23 - En fin de cette année.
00:41:25 Et donc on va voir ce qu'il en est.
00:41:27 L'actualité ne cesse de rebondir là-dessus.
00:41:29 Pour le moment, l'entreprise n'est pas encore vendue.
00:41:31 - Alors plus généralement, Augustin Tcholnet,
00:41:33 dites-nous, puisqu'on parle depuis 15 ans,
00:41:35 au fond,
00:41:37 comment a été géré
00:41:39 par les gouvernements successifs,
00:41:41 qu'ils soient de droite ou de gauche, on voit que ça n'a rien à faire.
00:41:43 Comment, effectivement, on décide,
00:41:45 parce que c'est ça le fond de l'affaire,
00:41:47 de dire "oui, telle chose
00:41:49 est stratégique, peut-être,
00:41:51 mais enfin on peut la vendre au nom de l'économie,
00:41:53 nous avons besoin, nous avons des dettes
00:41:55 énormes, il faut renflouer,
00:41:57 c'est pas le shutdown comme en Amérique, mais enfin, etc."
00:41:59 Comment la politique
00:42:01 qui consiste à dire "bon,
00:42:03 on va céder à telle ou telle très grande
00:42:05 multinationale, ou très grande multinationale
00:42:07 américaine ou chinoise, ailleurs", comment on fait ?
00:42:09 Comment ça se passe ? Et sous quels critères ?
00:42:13 - Alors, moi j'ai rencontré un fonctionnaire
00:42:15 qui m'a bien expliqué ce fonctionnement.
00:42:17 Vous avez ce qu'on appelle
00:42:19 le contrôle des investissements étrangers,
00:42:21 qui est piloté par Bercy,
00:42:23 qui formule...
00:42:25 Vous avez...
00:42:27 Vous avez une liste, je crois,
00:42:29 de 200 entreprises ou plus, qui est tenue
00:42:31 secrète, et que Bercy, non Bercy,
00:42:33 elle est non.
00:42:35 - Ils sont considérés comme stratégiques
00:42:37 et essentiels. - Ils sont considérés comme stratégiques. On peut supposer
00:42:39 que le groupe Dassault,
00:42:41 le groupe Tétalet, ce sont des entreprises qui,
00:42:43 je l'espère, ne seront jamais vendues.
00:42:45 Donc vous avez après
00:42:49 des ministères qui vont apporter leur savoir-faire,
00:42:51 si c'est un rachat d'une entreprise
00:42:53 de santé,
00:42:55 c'est le ministère de la Santé qui va donner
00:42:57 son expertise,
00:42:59 pareil pour le ministère des Transports, etc.
00:43:01 Moi, si vous voulez, ce qui me pose problème,
00:43:03 c'est qu'on a vendu certaines entreprises
00:43:05 comme... Déjà, juste
00:43:07 pour un panorama général. - Oui. - Sur les
00:43:09 13 entreprises que j'ai mentionnées dans ma cartographie,
00:43:11 vous en avez 11
00:43:13 qui sont passées sous la bannière américaine,
00:43:15 et 2 sous le drapeau chinois.
00:43:17 - D'accord.
00:43:19 Mais l'Amérique reste extrêmement majoritaire.
00:43:21 - Voilà.
00:43:23 Si je prends juste
00:43:25 quelques remarques,
00:43:27 à propos de l'ATCOER par exemple.
00:43:29 Vous avez... Donc l'ATCOER, il fabrique
00:43:31 il fabrique des composants
00:43:35 pour le
00:43:37 missile balistique Mersol M51
00:43:39 et qui est embarqué
00:43:41 sur nos SNLE, nos sous-marins
00:43:43 nucléaires lanceurs d'engin. - Sous-marins nucléaires, oui. - Voilà ce que dit
00:43:45 par exemple l'économiste Christian de Saint-Etienne.
00:43:47 - Oui. - "Jamais le
00:43:49 pentagone américain n'aurait
00:43:51 permis une prise de contrôle d'une telle technologie
00:43:53 par un acteur étranger."
00:43:55 Si on prend
00:43:57 des entreprises qui ont été vendues à des chinois, si je prends
00:43:59 Lixence par exemple, ce qui n'est pas n'importe
00:44:01 quelle entreprise stratégique. - C'est quoi Lixence ?
00:44:03 - C'est un pionnier
00:44:05 leader mondial de la conception et de la fabrication
00:44:07 de connecteurs de cartes à puces.
00:44:09 Ces composants, on les retrouve
00:44:11 dans des applications régaliennes comme les passeports,
00:44:13 les cartes d'identité et autres.
00:44:15 Figurez-vous que André
00:44:17 Loescroog-Pietri, qui est
00:44:19 l'ancien conseiller spécial de la ministre des Armées
00:44:21 de l'époque, il a dit
00:44:23 "inimaginable que Bercy ait donné son aval".
00:44:25 On pourrait prendre également
00:44:27 si je reprends
00:44:29 un entretien de La Gazette Normandie d'octobre
00:44:31 2022, un entretien avec
00:44:33 Geoffrey Célestin Urbain, qui est le chef
00:44:35 du CICE, le service d'intelligence économique de
00:44:37 Bercy, service de l'information
00:44:39 stratégique et de la sécurité économique.
00:44:41 Lui, il nous dit tout simplement
00:44:43 "écoutez, la vente de Lixence
00:44:45 elle est passée sous les radars, désolé".
00:44:47 - On n'a pas su. - Je le cite
00:44:49 "Lorsque je suis arrivé en octobre 2018,
00:44:51 on m'a fixé un objectif
00:44:53 il ne faut plus que certaines choses
00:44:55 arrivent". C'est délirant.
00:44:57 On pourrait prendre
00:44:59 la vente
00:45:01 d'Alstom par exemple.
00:45:03 On a dit qu'on allait racheter la branche
00:45:05 d'Alstom Énergie, enfin une partie
00:45:07 qui a été vendue à Général Electric
00:45:09 vers 2015, je crois, à peu près.
00:45:11 L'État a dit en 2022
00:45:13 par le biais d'EDF
00:45:15 on va racheter Alstom Énergie. - À beaucoup plus cher.
00:45:17 - Deux fois plus cher.
00:45:19 - Deux fois plus cher qu'on ne l'avait vendue. - Un milliard d'euros,
00:45:21 on l'avait vendue quelque chose comme 550 millions
00:45:23 d'euros, à peu près. Et on parle là juste d'une
00:45:25 partie d'Alstom Énergie.
00:45:27 Je précise juste qu'Alstom est un conglomérat.
00:45:29 Ce que j'ai vu
00:45:31 dans le journal
00:45:33 Marianne par exemple, je cite le journaliste
00:45:35 Jean-Michel Quatrepoint qui a fait un article récemment
00:45:37 et qui dit que...
00:45:39 - Dont l'actionnaire est Daniel Kretaski.
00:45:41 Je ne dis pas. - Voilà.
00:45:43 - C'est pas grave. - Mais il faut quand même citer
00:45:45 son article, il dit que depuis les Américains
00:45:47 ils ont mis des composants ITAR
00:45:49 au sein des turbines Arabel.
00:45:51 Juste pour le préciser, les turbines Arabel
00:45:53 c'est ce qui permet de faire fonctionner
00:45:55 une cinquantaine de centrales nucléaires.
00:45:57 - C'est ça.
00:45:59 Extrêmement important. C'est même
00:46:01 majeur et essentiel. - C'est même majeur.
00:46:03 - C'est grâce aux turbines Arabel
00:46:05 qu'on peut faire fonctionner nos centrales nucléaires.
00:46:07 - Ça s'est passé sur le contrôle américain.
00:46:09 Je rappelle juste la norme
00:46:11 ITAR, ça veut dire International Traffic
00:46:13 and Arm Regulation, ça permet
00:46:15 aux Etats-Unis d'empêcher
00:46:17 des sociétés françaises d'exporter
00:46:19 leurs produits finis à l'étranger.
00:46:21 Je rappelle qu'en 2016
00:46:23 quand Général Electric a pris le contrôle
00:46:25 d'Astom Energy, ils ont dit
00:46:27 à EDF, son client,
00:46:29 "écoutez, nous, on voudrait
00:46:31 que vous réduisiez notre responsabilité
00:46:33 juridique en cas
00:46:35 d'incident, d'une part..."
00:46:37 - Ça me rappelle certains labos, ça,
00:46:39 pour la commissarie. - "Et d'autre part,
00:46:41 on voudrait vous faire payer
00:46:43 plus cher le prix d'une pièce détachée."
00:46:45 Donc EDF a dit "écoutez,
00:46:47 messieurs, non." Et EDF a dit
00:46:49 "très bien, vous ne voulez pas répondre
00:46:51 à nos injonctions, on va faire une grève de maintenance."
00:46:53 Et donc pendant
00:46:55 plusieurs jours, ou plusieurs semaines, je crois,
00:46:57 ils ont tout simplement cessé de fournir des pièces détachées
00:46:59 et donc ils ont mis en péril
00:47:01 le bon fonctionnement de nos centrales nucléaires.
00:47:03 Juste une citation de Jean-Bernard Lévy,
00:47:05 le patron d'EDF. À l'époque, il a écrit,
00:47:07 je crois que c'est dans un article de l'Obs,
00:47:09 "EDF a été forcé de mettre en oeuvre
00:47:11 des mesures d'urgence
00:47:13 dépassant notre plan de secours habituel.
00:47:15 Cette attitude venant d'un partenaire
00:47:17 historique est inacceptable." Vous imaginez
00:47:19 la pression qu'on a mis ? Donc les Etats-Unis,
00:47:21 si on a un désaccord politique,
00:47:23 ils peuvent dire à la France "écoutez,
00:47:25 on va vous mettre la pression." - "On ne vous donne pas les pièces, si tard, débrouillez-vous."
00:47:27 - Mais il n'y a pas que ça. En 2003,
00:47:29 si je remonte
00:47:31 plusieurs années avant,
00:47:33 quand on a refusé
00:47:35 d'aller faire la guerre en Irak, en 2003,
00:47:37 donc vous avez Dominique Devillepin
00:47:39 à l'OMU qui a dit
00:47:41 "écoutez, messieurs les Américains,
00:47:43 on n'y va pas." L'administration Bush,
00:47:45 qu'est-ce qu'elle a fait ? Elle a dit "très bien, vous ne voulez pas venir ?
00:47:47 Eh bien écoutez, on va faire un embargo sur les pièces détachées
00:47:49 à destination de l'armée française."
00:47:51 Et donc ça a touché notamment le porte-avions
00:47:53 Charles de Gaulle, qui fonctionne avec une catapulte
00:47:55 qui est un brevet américain,
00:47:57 il y a un savoir-faire, et pour la maintenance de ces catapultes,
00:47:59 il faut des pièces de rechange qui sont fabriquées
00:48:01 aux Etats-Unis. Eh bien il n'y avait plus
00:48:03 de pièces de rechange. - Embargo, embargo.
00:48:05 On en parle tout de suite après cette petite
00:48:07 pause au cuisine de Gollonay, c'est passionnant,
00:48:09 c'est la guerre économique, c'est passionnant
00:48:11 et comment justement on nous défend
00:48:13 ou on nous laisse faire ?
00:48:15 - On continue de parler de ses peut-être
00:48:17 faux amis avec Augustin de Colnay
00:48:19 et puis avec vous au 0826 300 300
00:48:21 à tout de suite sur Sud-Orient.
00:48:23 - Comment on vend nos bijoux
00:48:25 de famille et comment on les défend quelquefois
00:48:27 aussi heureusement ?
00:48:29 Et qu'Augustin de Colnay, professionnel en intelligence
00:48:31 économique et diplômé de l'école de guerre économique,
00:48:33 alors Augustin de Colnay, vous allez donner des exemples,
00:48:35 mais il y a un exemple dont on parlait
00:48:37 hors antenne,
00:48:39 et qui est assez extraordinaire, je crois
00:48:41 que c'est avec les Chinois. - Alors,
00:48:43 il faut juste que je reprenne d'abord
00:48:45 la norme ITAR.
00:48:47 On en a déjà parlé. - Alors, expliquez aussi
00:48:49 parce qu'il faut toujours revenir à ce qu'est
00:48:51 l'ITAR et la norme ITAR. - La norme ITAR
00:48:53 c'est une norme américaine qui vous
00:48:55 permet d'empêcher, dès qu'une société
00:48:57 étrangère utilise vos composants,
00:48:59 qu'elle exporte son produit fini à l'étranger.
00:49:01 Donc c'est par exemple la société
00:49:03 Dassault Aviation qui a voulu
00:49:05 en 2018 vendre des Rafales
00:49:07 à l'Egypte, de l'ère égyptienne.
00:49:09 Et il se trouve que dans les missiles
00:49:11 Scalp, fabriqués par
00:49:13 l'entreprise MBDA, il y avait des composants
00:49:15 américains. Et donc, comme par hasard,
00:49:17 les Etats-Unis vendent des F-35, un concurrent du Rafale.
00:49:19 - Oui. - Il y a un rapport
00:49:21 qui est vraiment incroyable. - Et les Etats-Unis
00:49:23 ont empêché... - Empêché temporairement,
00:49:25 parce que la vente s'est faite dans le futur,
00:49:27 enfin, peu de temps après. Donc je ne sais pas, après, il y a dû avoir
00:49:29 un échange entre le gouvernement. - Entre les deux, ils sont
00:49:31 entendus. - Moi, je voudrais juste citer un rapport
00:49:33 de la Cour des Comptes, qui est sorti en
00:49:35 janvier 2023,
00:49:37 qui s'appelle "Le soutien aux exportations de matériel
00:49:39 militaire". Voilà ce qu'ils disent.
00:49:41 "S'agissant des Etats-Unis,
00:49:43 il apparaît judicieux de s'émanciper le plus
00:49:45 possible de la dépendance aux composants
00:49:47 américains en développant des solutions
00:49:49 industrielles dites 'E-tar-free' et ce,
00:49:51 et ce, dès la conception
00:49:53 des matériels. On estime,
00:49:55 on estime, que les entreprises françaises
00:49:57 de défense les plus importantes formulent
00:49:59 chaque année environ de 800
00:50:01 à 1 000 demandes de licences au DDTC,
00:50:03 donc qui est la Direction des Contrôles du Commerce
00:50:05 de la Défense, un organisme américain.
00:50:07 Et dernière citation,
00:50:09 "En ralliant ces contraintes, la France cherche à mettre en œuvre
00:50:11 des programmes d'équipements dites 'E-tar-free',
00:50:13 dès leur conception, ce qu'a rappelé
00:50:15 Instruction 1618 de la DGA,
00:50:17 relatif au programme d'armement."
00:50:19 Est-ce que vous savez ce qui s'est passé cet été André Bercoff ?
00:50:21 - Dites-nous. - J'ai lu dans Le Parisien,
00:50:23 après la presse en a reparlé,
00:50:25 qu'on avait vendu Omic aux Américains.
00:50:27 L'histoire d'Omic, donc c'est un...
00:50:29 C'est une entreprise qui est présente dans le milieu
00:50:31 des semi-conducteurs et qui fabrique des
00:50:33 puces qui sont surpuissantes.
00:50:35 - Dans quels domaines ? Dans tous les
00:50:37 domaines ? - Alors notamment,
00:50:39 qui sont notamment présentes dans le domaine
00:50:41 militaire.
00:50:43 - Omic, entreprise française.
00:50:45 - Omic, entreprise française.
00:50:47 Ils sont rachetés à 95% par
00:50:49 un homme d'affaires chinois,
00:50:51 qui est lié à l'industrie
00:50:53 d'armement de la République Populaire de Chine,
00:50:55 qui prend le contrôle de cette entreprise.
00:50:57 Donc ça c'est en janvier 2018.
00:50:59 Ensuite, histoire incroyable,
00:51:01 en mars 2023, la DGSI
00:51:03 procède à l'arrestation
00:51:05 de 4 dirigeants
00:51:07 de la société Omic pour avoir vendu
00:51:09 ces puces qui sont jugées
00:51:11 stratégiques et ultra-puissantes,
00:51:13 avec la technologie GAR. - Donc 4 dirigeants français ont été
00:51:15 arrêtés ? - Alors je crois qu'il y a 2 chinois et 2 dirigeants
00:51:17 français. - Et 2 dirigeants français, d'accord. - Donc ils sont arrêtés
00:51:19 et mis en examen au niveau de la justice
00:51:21 pour haute trahison.
00:51:23 Et l'État, chose rare,
00:51:25 reprend le contrôle des parts
00:51:27 de l'entreprise. Donc l'entreprise Omic
00:51:29 repasse sous le contrôle français.
00:51:31 - D'accord. - Et qu'est-ce qu'on apprend ? Vous avez juste une toute
00:51:33 petite ligne à la fin de cet article du Parisien
00:51:35 qui vous dit "en juin 2023,
00:51:37 cette entreprise éminemment stratégique
00:51:39 pour laquelle la DGSI a lutté
00:51:41 est revendue à l'américain
00:51:43 Macom". Qu'est-ce qui se passe ?
00:51:45 - C'est hallucinant. Donc c'est l'État français
00:51:47 qui a vendu Omic, là. - Et alors le pire,
00:51:49 le pire, parce que j'ai creusé
00:51:51 cette affaire, il y avait déjà un projet d'achat
00:51:53 dès février 2023. Donc on a
00:51:55 fait la police, en fait, au final
00:51:57 pour le compte des États-Unis, et rien ne nous
00:51:59 dit que eux, les États-Unis, n'autoriseront pas
00:52:01 la vente de ces puces
00:52:03 surpuissantes à l'étranger.
00:52:05 Et je précise que ces puces, elles sont présentes
00:52:07 dans bon nombre d'équipements du mystère des armées depuis
00:52:09 5 ans, selon les différentes
00:52:11 revues de presse que j'ai faites. - Alors attendez, c'est très grave, ça.
00:52:13 C'est-à-dire qu'au fond, qui contrôle ?
00:52:15 Est-ce qu'il y a un contrôle ? Il n'y a pas de contrôle ?
00:52:17 Enfin, on dit voilà, il faut que tu vois, on rachète
00:52:19 aux Chinois, on inculpe et on
00:52:21 met un examen, et puis on revend
00:52:23 aux Américains.
00:52:25 C'est assez
00:52:27 hallucinant, parce qu'on se dit "mais
00:52:29 où est le contre-pouvoir ?" Enfin, qui contrôle,
00:52:31 qui voit, qui fait des règles, et qui
00:52:33 est surtout sur des objets,
00:52:35 sur tous les produits aussi stratégiques que
00:52:37 ceux que vous citez. - Alors, normalement, au niveau
00:52:39 étatique, vous avez en tête de liste le
00:52:41 CICE, le Service d'intelligence économique de Bercy,
00:52:43 qui est chargé de coordonner
00:52:45 les actions de l'État entre les différents ministères.
00:52:47 Après, vous avez deux grandes agences
00:52:49 de renseignement. La première,
00:52:51 la DGSI, et notamment
00:52:53 sa sous-direction du patrimoine économique et scientifique,
00:52:55 qui est chargée de protéger les entreprises
00:52:57 plutôt civiles. - Direction générale
00:52:59 de la sécurité intérieure. - Voilà, direction générale de la sécurité
00:53:01 intérieure. Et puis, vous avez
00:53:03 son pendant, qui est la DRSD, donc la
00:53:05 direction du renseignement et de la sécurité et de la défense,
00:53:07 qui est chargée de protéger
00:53:09 à peu près les 4 000 entreprises de la
00:53:11 BITD. Donc, c'est la base
00:53:13 industrielle et technologique de défense.
00:53:15 Donc, ce sont toutes les entreprises, que ce soit des PME,
00:53:17 des grands groupes de type Thalès,
00:53:19 par exemple, ou Nexter,
00:53:21 qui travaillent de près ou de loin avec le
00:53:23 Mystère Alzheimer. Ça peut être dans le satellite aussi.
00:53:25 - Combien à peu près, en France ? - Selon ce qu'on
00:53:27 dit dans la presse, il y en aurait environ 4 000.
00:53:29 - 4 000, d'accord. - Donc, je sais que
00:53:31 la DRSD a ce qu'on appelle des assiés, des
00:53:33 agents de contre-ingérence économique,
00:53:35 qui ont des portefeuilles, chacun,
00:53:37 un portefeuille d'entreprise à protéger,
00:53:39 à aller visiter, essayer d'anticiper les menaces,
00:53:41 pour le risque de vol de brevets, etc.
00:53:43 - Bien sûr. - Donc, l'État, je pense qu'il est très
00:53:45 bien armé. Je suis convaincu que ces
00:53:47 gens-là, de la DGSI et de la DRSD, font très bien
00:53:49 leur boulot. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi
00:53:51 au sommet de l'État,
00:53:53 ça se passe à Bercy, ou à l'Élysée,
00:53:55 pourquoi est-ce qu'on laisse partir
00:53:57 ces entreprises qui sont, éminemment, stratégiques ?
00:53:59 C'est quelque chose que... - Oui.
00:54:01 - Il n'y a pas que les Américains qui représentent
00:54:03 une menace. On peut prendre les
00:54:05 Chinois aussi. Vous avez
00:54:07 l'entreprise
00:54:09 Senexi,
00:54:11 qui est un sous-traitant
00:54:13 de l'industrie pharmaceutique,
00:54:15 et qui est spécialisé dans la formulation, le développement,
00:54:17 la fabrication et le remplissage de produits pharmaceutiques.
00:54:19 - D'accord. - Vous avez parlé un peu des
00:54:21 vaccins. On a vu, durant la crise
00:54:23 du Covid, les déboires
00:54:25 qu'on avait par rapport à notre
00:54:27 dépendance médicale... - Absolument.
00:54:29 - Paracétamol, Doliprane, ça a été fabriqué
00:54:31 en Chine, comme on le sait. On a tout envahi.
00:54:33 - L'État a laissé partir
00:54:35 Senexi.
00:54:37 - Il y a combien de temps, ça ?
00:54:39 - Je n'ai plus la date, les gens le retrouveront
00:54:41 sur ma cartographie.
00:54:43 J'en ai 16.
00:54:45 Voilà, donc...
00:54:47 Après, vous avez des... Moi, je suis allé
00:54:49 à un colloque sur la souveraineté
00:54:51 à Saint-Malo, organisé par
00:54:53 le site Souverain Tech.
00:54:55 Vous aviez des gens comme Frédéric Perucci,
00:54:57 Claude Ravel, Nicolas Moinet,
00:54:59 des acteurs de la Tech.
00:55:01 On s'était réunis pour discuter ensemble
00:55:03 de comment est-ce qu'on peut
00:55:05 protéger nos entreprises stratégiques,
00:55:07 comment l'État peut nous aider avec la commande publique.
00:55:09 Il y avait un acheteur,
00:55:11 un responsable des achats du ministère de l'Intérieur,
00:55:13 qui nous a expliqué aussi son
00:55:15 point de vue.
00:55:17 Et parfois,
00:55:19 on peut réduire les coûts.
00:55:21 Je prends l'exemple de la gendarmerie,
00:55:23 qui a... - Non mais attendez, moi je voudrais qu'on reste...
00:55:25 Non mais qu'on reste, encore une fois,
00:55:27 parce que vous avez fait, parlons très bien des colloques,
00:55:29 mais je veux dire, encore une fois,
00:55:31 qui prend la décision ? Vous l'avez dit vous-même,
00:55:33 vous dites, c'est Bercy, ou c'est l'Élysée,
00:55:35 ou c'est Matignon,
00:55:37 je ne sais pas.
00:55:39 Donc, ce que vous dites, quand même, Augustin De Colnay,
00:55:41 il y a une décision politique,
00:55:43 à un moment donné.
00:55:45 - Ça passe par le politique, je ne dis pas...
00:55:47 C'est pas une décision politique,
00:55:49 mais une décision par les représentants,
00:55:51 les élus, les... Voilà,
00:55:53 les politiques. - De toute façon,
00:55:55 pour avoir une volonté d'intelligence économique,
00:55:57 de protection de nos intérêts stratégiques,
00:55:59 ça passe par le politique.
00:56:01 Les entreprises privées peuvent faire de leur mieux,
00:56:03 tous les grands groupes, je ne sais pas,
00:56:05 comme Total, par exemple, Thalès,
00:56:07 ils sont tous équipés de départements d'intelligence économique,
00:56:09 de manière à pouvoir lutter
00:56:11 contre des prédations étrangères,
00:56:13 contre des vols de brevets, etc.
00:56:15 En revanche, moi, sur une échelle de temps,
00:56:19 je me suis basé à peu près sur
00:56:21 ces 15 dernières années, approximativement.
00:56:23 Donc, je ne peux pas parler que du gouvernement actuel,
00:56:25 je parle aussi des précédents gouvernements.
00:56:27 - Non, non, mais on est d'accord. - Si on revient juste aux années 2000,
00:56:29 vous avez le français Ther Maudine,
00:56:31 qui fabrique les centrales vapeur
00:56:33 pour nos sous-marins nucléaires d'attaque,
00:56:35 qui a été vendu à Général Electric, donc vous voyez que ça remonte, il y a longtemps.
00:56:37 Après, on pourrait prendre J'aime Plus,
00:56:39 qui fabriquait, pareil,
00:56:41 qui avait des savoir-faire,
00:56:43 notamment pour nos cartes de crédit
00:56:45 et autres applications régaliennes,
00:56:47 qui a été pillé par un fonds d'investissement
00:56:49 soutenu par la CIA.
00:56:51 Nicolas Moinet a très bien illustré
00:56:53 ce cas-là. Et là, on est à peu près
00:56:55 en 2002, par le fonds Apollo...
00:56:57 - Alors, je...
00:56:59 - Vous voyez que c'est ancien.
00:57:01 Je me souviens que Nicolas Sarkozy,
00:57:03 je crois que c'était en 2008,
00:57:05 avait investi dans l'Alstom,
00:57:07 dans le conglomérat Alstom, quand l'Alstom n'allait pas bien.
00:57:09 Alors, il y a quand même... L'État a quand même sauvé,
00:57:11 il ne faut pas prendre à défaut tout le temps l'État,
00:57:13 l'État a quand même sauvé des entreprises
00:57:15 éminemment stratégiques.
00:57:17 On peut prendre, par exemple, l'entreprise
00:57:19 Sego. Sego, c'est une
00:57:21 PME qui fabrique, donc qui est détenue par le
00:57:23 canadien Vélan.
00:57:25 Et Vélan voulait vendre...
00:57:27 voulait se vendre à l'américain,
00:57:29 alors je ne sais pas si c'est bien prononcé,
00:57:31 Flower, quelque chose comme ça.
00:57:33 Sauf que du coup, vous tombez sur la Normita.
00:57:35 Et donc, l'État français, le ministère des Armées
00:57:37 a mis son veto, parce que
00:57:39 Sego fabrique de la tuyauterie pour
00:57:41 nos sous-marins nucléaires, et qu'ils ont un quasi-monopole
00:57:43 en France. Donc, imaginez si
00:57:45 demain, les américains possèdent une entreprise
00:57:47 de tuyauterie, qu'elle ait dépecé,
00:57:49 que ça ait arrêté l'échange... - Et qu'ils mettent leur Normita,
00:57:51 etc. - Voilà. Alors après, on pourrait prendre...
00:57:53 Il y a quand même des entreprises privées aussi, qui jouent un rôle
00:57:55 de souveraineté. On pourrait prendre
00:57:57 Aubert et Duval. - Juste du Loudeux, parce que...
00:57:59 - Voilà. Aubert et Duval, je crois qu'ils sont
00:58:01 possédés par le groupe Ramette, et qui fabriquent
00:58:03 des aciers haute performance, donc qui sont nécessaires
00:58:05 pour les sous-marins nucléaires d'attaque,
00:58:07 enfin, pour les sous-marins nucléaires tout court,
00:58:09 et pour les Rafales, du groupe
00:58:11 Dassault. - Dassault, oui. - Et bien, vous avez un consortium de mémoire,
00:58:13 vous aviez Airbus,
00:58:15 Ticéo Capital, et je me demande
00:58:17 s'il n'y avait pas Thalès,
00:58:19 qui ont racheté cette entreprise au grand soulagement
00:58:21 de la DGA, la Direction Générale
00:58:23 de l'Armement. Voilà. Et juste
00:58:25 pour terminer, on pourrait prendre
00:58:27 Photonis, par exemple.
00:58:29 Tout le monde du D... Donc Photonis, qui devait être
00:58:31 racheté par un américain,
00:58:33 donc il est un spécialiste de la vision nocturne
00:58:35 pour les armées. - Oui, on a parlé
00:58:37 pas mal de Photonis. - Et bien, Photonis a été
00:58:39 sauvé grâce à l'action
00:58:41 de l'État, grâce à un veto de l'État,
00:58:43 et aujourd'hui je crois qu'il se porte très bien.
00:58:45 Donc vous voyez, quand l'État veut, il peut.
00:58:47 - Voilà, et c'est important. Je crois
00:58:49 que nous avons des auditeurs. - On va marquer une courte
00:58:51 pause, et après on prend vos auditeurs. Vous êtes nombreux à nous attendre
00:58:53 au standard 0826-300-300.
00:58:55 A tout de suite. 13h48 sur
00:58:57 Sud Radio, on est ensemble jusqu'à 14h avec André Bercoff,
00:58:59 Augustin Decolnet, et puis
00:59:01 Emmanuel Depessac, qui nous appelle au 0826-300-300.
00:59:03 Bonjour Emmanuel. - Bonjour Emmanuel.
00:59:05 - Bonjour André, bonjour à votre
00:59:07 invité et à toute l'équipe.
00:59:09 Merci de lever
00:59:11 les lièvres, comme on dit, parce qu'en fait je pense pas qu'on
00:59:13 vende simplement nos entreprises
00:59:15 stratégiques, mais on vend aussi nos ressources.
00:59:17 Ça a commencé avec Sarkozy,
00:59:19 qui a quand même vendu 600 tonnes d'or en dessous du prix du marché,
00:59:21 et qui a supprimé opportunément le climat de haute
00:59:23 trahison. Bon, c'était
00:59:25 original. On a vendu 4 milliards
00:59:27 de mètres cubes à l'Arabie Saoudite de flotte pendant
00:59:29 qu'on nous disait que c'était la sécheresse en France.
00:59:31 L'automobile va disparaître si ça continue, parce que
00:59:33 ça sera les Chinois, les terres rares, vous l'avez abordé tout
00:59:35 à l'heure. Le bois part en Chine
00:59:37 des forêts françaises pour nous revendre sous-meubles.
00:59:39 Et dans la liste
00:59:41 à l'après-verre de toutes les
00:59:43 usines vendues, on nous dit qu'on a 3 jours de munitions
00:59:45 pour les militaires. Ben Manurhin a été
00:59:47 mis en faillite
00:59:49 par manque de commande de l'État,
00:59:51 et il a été vendu au Qatar. C'était quand même le
00:59:53 premier fabricant de munitions françaises. - Ouais, c'est vrai.
00:59:55 - Donc c'est vrai que
00:59:57 quand on dit qu'il va falloir pleurer
00:59:59 chez les Qataris, parce que quand ce n'est pas les Chinois, c'est les...
01:00:01 Enfin bref. Ce que je me demande...
01:00:03 On a vendu aussi une boîte, je n'ai plus le nom,
01:00:05 qui faisait des vannes,
01:00:07 qui font toujours, d'ailleurs, des vannes pour les sous-marins
01:00:09 et les centrales nucléaires, indispensables évidemment
01:00:11 au fonctionnement de tout ça. Donc moi,
01:00:13 j'ai l'impression de me retrouver en 1991
01:00:15 en Russie. La différence, c'est que la Russie,
01:00:17 c'est le plus grand pays géographique du monde
01:00:19 avec des ressources. Nous, on n'en a pas.
01:00:21 Qu'est-ce qu'on va faire pour redresser le pays ?
01:00:23 C'est pour ça que je me demande, est-ce que je vais poser cette question,
01:00:25 puisqu'il a fait un tour complet,
01:00:27 enfin, complet, oui,
01:00:29 qui ne va pas être abordé en totalité dans votre émission,
01:00:31 c'est trop long. - Bien sûr. - Mais pour qui
01:00:33 travaillent ces gens ? C'est ça qu'il faut se dire.
01:00:35 Parce que pour moi, ce sont des traîtres.
01:00:37 Il n'y a pas d'autre mot. C'est comme disait Camus, il faut nommer les choses.
01:00:39 Quand on vend le pays à la découpe,
01:00:41 comme vous le dites, et qu'on supprime
01:00:43 absolument toutes nos
01:00:45 indépendances, pas nos dépendances,
01:00:47 justement, nos indépendances, pour qui
01:00:49 travaillent ces gens ? - Alors,
01:00:51 le président de Colnay, sévère mais juste, Emmanuel.
01:00:53 - Alors, moi, vous imaginez bien qu'en tant que
01:00:55 professionnel en intelligence économique,
01:00:57 je ne peux pas m'attaquer ou citer
01:00:59 des hommes politiques, parce que j'ai
01:01:01 pour la simple et bonne raison qu'en tant que professionnel
01:01:03 en intelligence économique, j'ai besoin d'avoir des sources
01:01:05 en permanence, de rencontrer des gens en permanence,
01:01:07 et donc, par conséquent, de tout bord politique.
01:01:09 Juste, si je rebondis sur
01:01:11 Manurhin, vous savez qu'il y a
01:01:13 un conflit en Ukraine
01:01:15 qui se poursuit, on nous parle,
01:01:17 le chef d'état-major des armées nous parle de conflits
01:01:19 de haute intensité. Manurhin,
01:01:21 alors, vous parlez d'absence
01:01:23 de commandes publiques, Manurhin,
01:01:25 il fabriquait, entre autres, des machines-outils
01:01:27 pour la production de munitions.
01:01:29 Aujourd'hui, nos fusils d'assaut,
01:01:31 donc les FAMAS ont été remplacés
01:01:33 par des HK416, donc les fusils
01:01:35 d'assaut sont allemands, nos armes
01:01:37 de poing, donc les pistolets,
01:01:39 c'est des Glock 17, qui sont
01:01:41 de mémoire autrichien.
01:01:43 Nos fusils de précision, une partie,
01:01:45 je crois qu'ils sont belges,
01:01:47 et si vous voulez...
01:01:49 - Notre armée est équipée
01:01:51 d'instruments qui ne sont pas français,
01:01:53 ou presque. - En tout cas, je parle pour
01:01:55 des munitions de petit calibre. Alors moi, je suis
01:01:57 un civil, je ne connais pas
01:01:59 bien le monde militaire, mais je me pose
01:02:01 des questions, quand je vois qu'entre les Russes
01:02:03 et les Ukrainiens, chacun essaye de détruire les stocks
01:02:05 logistiques de l'autre, ça veut dire
01:02:07 qu'il faut des énormes capacités
01:02:09 de munitions, tout simplement,
01:02:11 de petit calibre et de gros calibre. Alors les gros
01:02:13 calibres, je crois qu'on arrive à les faire,
01:02:15 notamment avec Nexter.
01:02:17 Qu'est-ce qui se passe si demain,
01:02:19 tout simplement, qu'est-ce qui se passe si l'Allemagne arrête de vous fournir
01:02:21 des fusils d'assaut
01:02:23 Aska 416, ou des pièces
01:02:25 de rechange, parce que dans tout fusil d'assaut,
01:02:27 pour avoir fait un peu de réserve à l'armée de terre,
01:02:29 je sais très bien que vous avez des pièces qui finissent
01:02:31 par être défectueuses.
01:02:33 - Mais dis juste,
01:02:35 Emmanuel disait au président de Colnay que,
01:02:37 il rappelait, en tout cas,
01:02:39 les déclarations de certains chefs militaires,
01:02:41 ou experts militaires,
01:02:43 qui disaient "mais s'il y avait une guerre avec nous,
01:02:45 on tiendrait deux semaines", disaient certains,
01:02:47 quelques jours disaient l'autre. Je parle
01:02:49 du point de vue, justement, de
01:02:51 munitions et compagnie. Est-ce que
01:02:53 d'après vous, c'est exact ?
01:02:55 - Alors après, si vous voulez,
01:02:57 moi je ne suis pas expert dans ce domaine-là,
01:02:59 je ne suis pas un militaire,
01:03:01 je n'ai pas de connaissances dans le milieu de l'armement,
01:03:03 je reste un généraliste sur ces sujets.
01:03:05 - Et quand on dit, alors, quand on
01:03:07 le voit, on ne dit pas, évidemment, il n'est pas question
01:03:09 de vous demander ni des noms d'Ionde, et puis
01:03:11 on n'est pas là pour, effectivement,
01:03:13 faire des inventaires de noms.
01:03:15 Mais, effectivement, on peut se poser la question,
01:03:17 encore une fois, droite et gauche confondus,
01:03:19 et comme vous disiez très bien, ça date de 2020
01:03:21 et avant, tous les gouvernements
01:03:23 ont été concernés.
01:03:25 Mais, effectivement, et on
01:03:27 avait posé la question en rentaine, pour qui
01:03:29 travaille, effectivement, un certain nombre
01:03:31 de personnes ? Est-ce qu'ils travaillent pour la
01:03:33 nation ? Pour la France ? Est-ce qu'ils
01:03:35 travaillent pour leurs intérêts ? Est-ce qu'ils
01:03:37 travaillent pour les vicissitudes
01:03:39 du marché ? On peut quand même se poser la question,
01:03:41 hein, que ce soit
01:03:43 dans l'intelligence économique
01:03:45 ou autre.
01:03:47 - Alors, ce que je sais, en tout cas, c'est que
01:03:49 je rencontre régulièrement des directeurs
01:03:51 sur T, de grands groupes du CAC 40.
01:03:53 Je sais que ces gens-là, ils aiment
01:03:55 profondément la France, et
01:03:57 vous en avez surtout une grande partie qui viennent des milieux
01:03:59 des services de renseignement, des forces spéciales
01:04:01 ou du ministère des Armées.
01:04:03 C'est des gens qui sont humbles,
01:04:05 qui... en fait, tout simplement,
01:04:07 qui aiment la France. Après, au niveau politique,
01:04:09 je dirais que je pense
01:04:11 qu'il y a une idéologie
01:04:13 qui vise à relativiser
01:04:15 la vente des entreprises...
01:04:17 la vente des entreprises stratégiques.
01:04:19 - Oui. Et qui
01:04:21 joue l'Europe plus que la France, peut-être.
01:04:23 - Voilà. Si vous voulez, quand on parle de coûts plus franco-allemands,
01:04:25 faut pas oublier la... Regardez, dans l'actualité,
01:04:27 l'Allemagne nous empêche parfois
01:04:29 de vendre des A400M. Donc, c'est un
01:04:31 avion de transport... - C'est un avion
01:04:33 de transport, civil ? - Non, militaire.
01:04:35 - C'est un avion de transport militaire.
01:04:37 C'est un consortium de pays européens qui ont
01:04:39 travaillé dessus pour le produire. - Oui.
01:04:41 - Pareil, dans le spatial, vous avez
01:04:43 un fournisseur, pour Ariane Espace,
01:04:45 qui dit, tout simplement,
01:04:47 dans la presse, "nous, on préférait favoriser
01:04:49 un peu SpaceX, les Américains".
01:04:51 Quand on parle de couple franco-allemand,
01:04:53 je l'ai vu encore une fois au Colloque Souverain Tech,
01:04:55 je ne suis pas sûr que les Allemands,
01:04:57 eux, parlent de couple.
01:04:59 Ils ont la notion de couple.
01:05:01 Je pense que c'est à chaque pays
01:05:03 de défendre sa souveraineté,
01:05:05 sans que ce soit un mot vulgaire.
01:05:07 Pour ceux avec qui ça ferait peur, on pourrait parler
01:05:09 tout simplement d'autonomie stratégique.
01:05:11 Si le mot "souveraineté" vous fait peur,
01:05:13 je pense qu'on peut parler d'autonomie.
01:05:15 Et si on revient sur le conflit
01:05:17 qui se passe en Ukraine,
01:05:19 je pense qu'il est bon qu'on ait une armée puissante
01:05:21 qui soit capable de fabriquer ses propres fusils
01:05:23 d'assaut, même si j'ai entendu certains militaires
01:05:25 qui relativisent. Non, mais vous inquiétez.
01:05:27 Alors, fait très intéressant,
01:05:29 vous aviez
01:05:31 un ministre socialiste
01:05:33 qui était à deux doigts de relancer
01:05:35 une production de munitions
01:05:37 de petit calibre, avec un consortium...
01:05:39 - En France. - En France.
01:05:41 C'était Jean-Yves Le Drian.
01:05:43 Je crois qu'à l'époque, il a changé
01:05:45 à plusieurs reprises de ministère.
01:05:47 Enfin bref, sous son...
01:05:49 Sous sa direction,
01:05:51 je crois qu'il y avait un consortium qui regroupait
01:05:53 Thalès, un fabricant de cartouches
01:05:55 de chasse. Ils étaient à deux doigts de relancer
01:05:57 la filière de petit calibre.
01:05:59 Et puis, quand le nouveau quinquennat
01:06:01 a démarré sous Emmanuel Macron,
01:06:03 avec la ministre des Armées, Florence Parly,
01:06:05 le projet a été abandonné. Ce qui est vraiment
01:06:07 dommage. Peut-être qu'il y a-t-il un réveil
01:06:09 maintenant, avec ce conflit,
01:06:11 et peut-être qu'on va retrouver plus de
01:06:13 souveraineté sans que ce soit vu
01:06:15 comme un mot vulgaire.
01:06:17 - On espère, je crois qu'on n'aura pas le temps,
01:06:19 malheureusement, de recevoir notre
01:06:21 dernier Massif, mais on la recevra bientôt.
01:06:23 Merci, en tout cas.
01:06:25 C'est vraiment intéressant de voir
01:06:27 qui sont les gens qui aiment, qui veulent,
01:06:29 qui sont souverainistes au bon sens du terme,
01:06:31 au sens politique du terme,
01:06:33 et qui sont vraiment autonomistes stratégiques.
01:06:35 En tout cas, l'intelligence économique, ça reste
01:06:37 un très bon instrument. - Merci
01:06:39 Augustin de Colnay d'avoir été avec nous. Je rappelle
01:06:41 que vous êtes professionnel en intelligence
01:06:43 économique et diplômé de l'école de
01:06:45 guerre économique. Tout de suite, merci.