Avec Charles Gave, économiste et président de l'Institut des Libertés ; Pierre Marionnet, ancien officier supérieur de la Marine Nationale et dirigeant d'entreprise ; Luca Di Gregorio, auteur de "Médire des "Cons" : Histoire culturelle d'un snobisme culturelle" publié aux éditions du Cerf.
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00:00:00Terre-de-France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente
00:00:06Sud Radio Bercoff dans tous ses états, midi 14h. André Bercoff.
00:00:17Pourquoi les extrêmes montent partout ? Pourquoi on a 50% des extrêmes ?
00:00:20D'abord parce que dès qu'il y a un feu d'hiver, il est monté en épingle partout.
00:00:26Pourquoi les extrêmes montent partout ? Pourquoi on a 50% des extrêmes ?
00:00:29On n'a pas élevé les cochons ensemble alors respecte un peu...
00:00:31Mais c'est quoi le cochon ?
00:00:32T'es dans la boue du génocide !
00:00:34Mais c'est quoi la boue du génocide ?
00:00:38Allez, l'accueil en c'est suspendu !
00:00:41Ce monsieur est un porc !
00:00:42D'abord parce que dès qu'il y a un feu d'hiver, il est monté en épingle partout.
00:00:45Les cons, ça ose tout. Et c'est même à ça qu'on les reconnaît.
00:00:50Et oui, les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît.
00:00:53Je ne vise personne, soyons absolument clairs.
00:00:56Simplement, en seconde partie de l'émission, nous allons parler d'un livre passionnant.
00:01:01Pourquoi on médie des cons.
00:01:04Et c'est vraiment... C'est un professeur de philosophie qui a fait ça.
00:01:07C'est une histoire magnifique. La connerie dans tous ses états.
00:01:10Et c'est très intéressant.
00:01:12Mais auparavant, on va parler de quelque chose d'intéressant.
00:01:15Jour pour jour, on célèbre. Je ne sais pas si on célèbre.
00:01:18C'est les 50 ans de la signature entre les USA et l'Arabie Saoudite
00:01:23du Pétrodollar, 1974, 9 juin.
00:01:27Eh bien, là, hier, l'Arabie Saoudite vient de dire
00:01:30Pétrodollar terminé. Oui, le dollar reste.
00:01:33Mais il y aura beaucoup plus de monnaie
00:01:36que nous allons utiliser dans nos transactions avec les BRICS et ailleurs.
00:01:39Et surtout, c'est le signal d'un basculement
00:01:43d'un basculement qui va beaucoup plus loin et qui va nous concerner énormément.
00:01:47Et Charles Gave, qui est avec nous, le président de la Société des Libertés,
00:01:50qu'on reçoit toujours avec plaisir, va nous décrypter la situation.
00:01:53Et vous allez voir, c'est très, très, très, très important
00:01:56de savoir ce qui est en train de se passer pour tout le monde.
00:02:00Nous allons parler ensuite de ce qui se passe actuellement
00:02:03avec les élections. Je ne sais pas comment on peut appeler ça.
00:02:07Ce soir, on improvise l'impromptu de Versailles,
00:02:10la farce tragico-mix, la farce tragique ou autre, on ne sait pas.
00:02:14On va en parler avec Pierre Marionnet, un citoyen, un ancien officier,
00:02:17un officier supérieur de la Marine Nationale,
00:02:20qui est dirigeant d'entreprise et qui réagit.
00:02:23Et vous savez qu'on fait parler, vous aussi, toujours,
00:02:26les citoyens, les entrepreneurs, tout le monde,
00:02:29qu'est-ce qui se passe actuellement. On voit vraiment
00:02:32les magouilles, les tambouilles, les ralliements, les roniments.
00:02:35Ça amène à quoi ?
00:02:38Et puis, nous allons parler des perles, des bravos, comme d'habitude.
00:02:41Et vous allez voir, effectivement, 12 France,
00:02:44cher pays de notre enfance, on y est vraiment,
00:02:47avec la violence. Et enfin, effectivement, ensuite,
00:02:50place aux cons,
00:02:53non pas aux cons, mais à la médisance
00:02:56et l'extraordinaire littérature française,
00:02:59les films, les livres, sur cette variété
00:03:02absolument...
00:03:05une variété mythique, les cons.
00:03:08Cette semaine, Sud Radio
00:03:11vous offre votre séjour pour 4 personnes
00:03:14en famille au Futuroscope, avec une nuit d'hôtel
00:03:17et les petits-déjeuners. Vous découvrirez
00:03:20chasseurs de tornades, élus meilleure attraction au monde.
00:03:23Préparez-vous à être tapé par une tornade époustouflante,
00:03:26mais aussi Objectif Mars, le premier roller-coaster
00:03:29du Futuroscope. Vous succombrez à 40 attractions
00:03:32et chacun aura sa préférée.
00:03:35Écoutez les vraies voix de 17h à 19h
00:03:38Gagnez votre séjour au Futuroscope avec Sud Radio.
00:03:42Terre-de-France.fr, le premier site d'articles français
00:03:45et patriotes présente...
00:03:48Ici Sud Radio.
00:03:51Les Français parlent au français.
00:03:54Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:03:57Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:04:00Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:04:03Et je vais vous dire, je ne suis pas le seul,
00:04:06je le dis à chaque fois, mais en ce moment, franchement,
00:04:10il y a beaucoup de monde dans tous leurs états
00:04:13et dans tous ces états, c'est le moins que l'on puisse dire.
00:04:16Et vous savez que nous célébrons pratiquement
00:04:19au jour du jour pour jour, c'est quand même pas un petit anniversaire.
00:04:22Il y a 50 ans, l'Arabie Saoudite
00:04:25et les USA signaient l'accord exclusif.
00:04:28Le dollar sera employé dans toutes les transactions énergétiques
00:04:31en général et pétrolières en particulier.
00:04:34La naissance du pétrodollar.
00:04:37C'est fini. Comment c'est fini ? On va en parler avec Charles Gave
00:04:40tout de suite.
00:04:43Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:04:46Monnaie, monnaie, monnaie, certes d'Iaba,
00:04:49mais quelle monnaie ? En ce moment, il y a eu deux événements.
00:04:52Celui que je vous disais.
00:04:55Effectivement, l'Arabie Saoudite a décidé,
00:04:58non pas de se prévider du dollar, loin de là, mais de dire écoutez,
00:05:01on n'utilisait que le dollar jusqu'à présent et ça permettait
00:05:04aux États-Unis de faire tout ce qu'ils voulaient.
00:05:07Aujourd'hui, nous avons utilisé l'oyouan, nous avons utilisé l'euro,
00:05:10nous avons utilisé beaucoup de choses.
00:05:13On va voir et on ne sera absolument pas
00:05:16liés à une monnaie.
00:05:19Mais ça va beaucoup plus loin.
00:05:22Effectivement, réunion des ministères,
00:05:25des ministres des Affaires étrangères des BRICS et Charles Gave,
00:05:28vous êtes président de l'Institut des Libertés, vous avez écrit,
00:05:31cet excellent livre que je recommande,
00:05:34La vérité vous rendra libre, aux éditions Pierre de Taillac,
00:05:37parce qu'il explique un peu ce qui s'est passé depuis 40 ans.
00:05:40Mais aujourd'hui, alors vraiment,
00:05:43au-delà de ce qui se passe avec les monnaies,
00:05:46ça bascule très sec et nous allons être très directement touchés.
00:05:49Mais d'abord, parlons de ce que change cet accord,
00:05:52ce désaccord plutôt,
00:05:55ce petit divorce, pas vraiment prononcé,
00:05:58entre Arabie Saoudite et Etats-Unis.
00:06:01Il faut revenir à la source, c'est-à-dire quand vous
00:06:04devez avoir de l'énergie,
00:06:07comme l'économie s'annexe de l'énergie transformée,
00:06:10et que pour acheter votre énergie,
00:06:1380% de l'énergie consommée dans le monde, ça reste
00:06:16des énergies fossiles, qu'on le veuille ou non,
00:06:19qui étaient cotées en dollars, donc il fallait que tout le monde...
00:06:22Ils étaient exclusivement en dollars.
00:06:25Ils essayaient de s'en libérer, comme par exemple Saddam Hussein
00:06:28ou Gaddafi, ils avaient eu des espérances de vie qui avaient été assez
00:06:31réduites immédiatement après, donc on rigolait pas avec ça.
00:06:34Et ce qui se passe aujourd'hui, c'est assez simple,
00:06:37c'est que vous pouvez maintenant acheter votre pétrole directement
00:06:40dans votre monnaie, si l'Arabie Saoudite l'accepte comme
00:06:43mode de paiement. Ce qui veut dire que ce monopole
00:06:46du dollar permettait aux Etats-Unis,
00:06:49dans la mesure où ils coupaient l'accès au dollar,
00:06:52ce qu'ils pouvaient faire légalement, à ce moment-là,
00:06:55vous pouviez condamner n'importe quelle économie
00:06:58à la déroute. C'était inoutené par l'intermédiaire
00:07:01du dollar, à partir du moment...
00:07:03Ça veut dire que tout le monde dépendait des Etats-Unis
00:07:06pour l'accès au dollar, c'est ça ?
00:07:08Vous aviez accès, et par exemple quand ils ont interdit l'accès au dollar aux Russes,
00:07:11ils ont pensé que l'économie russe allait s'écrouler tout de suite, et puis ça n'a pas vraiment marché.
00:07:14Donc ça a marché pendant très très longtemps, c'est comme ça
00:07:17qu'ils aient plié tout le monde. Mais maintenant c'est fini.
00:07:20C'est fini, et ça laisse un problème
00:07:23qui est important, c'est que le monde entier, comme ils avaient besoin
00:07:26de dollars, a fait des réserves en dollars, des réserves de change
00:07:29en particulier, gigantesques. Mais chaque société
00:07:32avait aussi des réserves en dollars, chaque société pétrolière, c'était
00:07:35les fonds de roulement, si vous voulez, pour acheter et vendre de dollars.
00:07:38On pense qu'il y a entre
00:07:413 000 milliards et 4 000 milliards de dollars qui sont comme ça,
00:07:44en dehors des Etats-Unis, qui étaient destinés au pétrole,
00:07:47pour acheter l'énergie en quelque sorte.
00:07:50D'ailleurs on ne parle pas de petites sommes là.
00:07:53La question c'est si d'un seul coup les gens peuvent acheter leur dollar,
00:07:56leur pétrole, en autre chose que du dollar,
00:07:59les réserves ne servent plus à rien. Donc vous avez 3 ou 4 000 milliards
00:08:02de dollars qui sont là en dehors des Etats-Unis,
00:08:05les fonds de roulement pour l'énergie, dont on n'a plus besoin.
00:08:08Et ça rappelle fâcheusement ce qui s'était passé
00:08:11lors du dernier grand changement monétaire, quand le dollar avait remplacé
00:08:14le sterling, c'est qu'il était resté dans tout un tas de pays,
00:08:17ce qu'on appelait des balances sterling, qui étaient des trucs
00:08:20dont ça ne savait pas quoi foutre. Et donc ça avait entraîné
00:08:23plus le sterling rentrait en Grande-Bretagne,
00:08:26plus il y avait d'inflation, plus la monnaie baissait, enfin c'était effrayant.
00:08:29Et aujourd'hui Charles Gave, les conséquences seraient quoi ?
00:08:32Les conséquences, ça va avoir un effet immense. Prenez un pays comme l'Inde
00:08:35par exemple, qui a un taux de croissance très fort,
00:08:38et ayant un taux de croissance très fort, il a tendance à avoir
00:08:41un déficit extérieur, parce qu'il croit plus vite que les copains.
00:08:44Donc dans le temps, le déficit extérieur,
00:08:47ils étaient obligés de freiner tout le temps, parce qu'ils ne pouvaient pas croître au maximum.
00:08:50Mais à partir du moment où ils peuvent payer leur énergie
00:08:53dans leur propre monnaie,
00:08:56dans la monnaie indienne, alors oui, à ce moment-là, ils ont plus cette
00:08:59contrainte du commerce extérieur, c'est-à-dire que vous allez avoir
00:09:02tous ces pays qui étaient contraints, parce qu'ils n'avaient pas
00:09:05assez de dollars, de ne pas croître, qui vont maintenant pouvoir
00:09:08se mettre à croître, et donc ça va déclencher par exemple
00:09:11dans l'océan indien, un boom
00:09:14historique, économique absolument gigantesque.
00:09:17Et ça peut faire...
00:09:20C'est un vrai basculement en fait.
00:09:21C'est un basculement total, et c'est un basculement de pouvoir.
00:09:24Et le système de paiement va changer aussi, c'est-à-dire que
00:09:27le système de paiement était un système de paiement par SWIFT,
00:09:30qui était un système qui était complètement centralisé.
00:09:33C'était comme un... Vous pouvez imaginer comme un ordinateur
00:09:36central des années 60 et 70,
00:09:39et tout le monde avait des écrans comme ça, dans l'ordinateur
00:09:42central, et si vous deviez par exemple solder entre
00:09:45la France et l'Italie, ce que vous faisiez, c'était pas difficile,
00:09:48c'est que vous achetiez des dollars par l'intermédiaire des États-Unis,
00:09:51puis vous les livrez à l'Italie. Donc c'était un système complètement centralisé.
00:09:54Mais dans le monde dans lequel on rentre aujourd'hui, ça va être un système
00:09:57complètement décentralisé. Il n'y aura plus de monnaie de réserve,
00:10:00chacun des pays se débrouillera avec le pays d'à côté pour faire ses transactions,
00:10:03et puis les solder dans, soit des obligations du pays,
00:10:06soit de l'or, soit du dollar, soit du...
00:10:09Alors justement, parlons obligations, etc., parce que vous avez
00:10:12annoncé une vidéo, on va parler que vous allez sortir dans quelques jours,
00:10:15par l'Institut des Libertés.
00:10:18Au fond, pour nous, Européens, et particulièrement
00:10:21pour nous, Français, vous dites que...
00:10:24Parce que vous avez dit deux choses en préparant cette émission,
00:10:27on en parlait juste avant de prendre l'antenne.
00:10:30Vous avez dit, c'est le retour des nations.
00:10:33Et qu'est-ce que ça veut dire, justement, sur le plan économique et autre ?
00:10:36Et puis, vous dites, on n'est pas à l'abri
00:10:39d'une attaque des marchés obligataires. Je voudrais qu'on explique
00:10:42un peu cela.
00:10:45La réalité, c'est... Là, on revient à la situation française, parce que
00:10:48cette domination du dollar, et de ce que j'avais appelé
00:10:51la classe mondialiste, les hommes de Davos, ou les ouins du Seigneur,
00:10:54vous savez, tous ces gens qui voulaient notre bien, et qui voulaient créer
00:10:57un monde mondial,
00:11:00elle est en pleine déroute.
00:11:03Tout est en train de s'écrouler. On a vu, sur les élections
00:11:06qui se sont passées en France, on peut dire que, probablement,
00:11:0960% des électorats ont voté contre l'Europe.
00:11:12C'est une réalité, quoi.
00:11:15Et ça veut donc dire que
00:11:18on rentre dans une période difficile.
00:11:21Alors, je vais essayer de revenir un peu en arrière.
00:11:24Imaginons que vous vous endormiez en 1792,
00:11:27et vous vous réveillez en 1830.
00:11:30Vous comprenez rien. Le monde a changé,
00:11:33la révolution française, l'Apollon, tout ça, le monde a changé de façon inouïe.
00:11:36Vous vous endormez en 1890,
00:11:39vous vous réveillez en 1930, vous comprenez rien.
00:11:42Vous avez eu l'Union soviétique, la fin des ans, enfin bref.
00:11:45Et vous vous endormez en 1990,
00:11:48vous vous réveillerez en 2030, vous comprendrez rien.
00:11:51C'est-à-dire que, si on regarde un peu l'histoire depuis que le capitalisme a commencé,
00:11:54il y a à peu près 70 ans, où vous avez un hégémon
00:11:57qui organise, en général c'est celui qui a gagné les guerres précédentes, vous savez,
00:12:00et qui organise le système à son profit,
00:12:03ça marche pendant 70 ans, puis ça commence à lâcher
00:12:06de tous les côtés, et vous avez 30 ans de merdier.
00:12:09Et là, ça lâche de tous les côtés, en ce moment.
00:12:12Ce que j'essaie de dire, c'est que l'ordre américain, post-1945,
00:12:15est en train de s'écrouler.
00:12:18Mais il reste très puissant, parce que c'est lui qui contrôle encore
00:12:21tous les systèmes financiers d'aujourd'hui.
00:12:24Donc, imaginons qu'il y ait des gens
00:12:27qui n'aient pas envie de voir arriver soit
00:12:30l'extrême gauche, soit la droite en France.
00:12:33Ils n'ont pas comme caractéristique
00:12:36de ne pas avoir une passion ni l'un ni l'autre pour les Etats-Unis,
00:12:39on peut le dire, je pense.
00:12:42Donc, à ce moment-là, il faut essayer de les punir
00:12:45avant qu'ils puissent réussir.
00:12:48Donc, compte tenu de l'état
00:12:51absolument lamentable de nos finances, le point de faiblesse
00:12:54de la France, c'est son marché obligataire, puisqu'elle doit lever entre
00:12:57350-450 milliards d'euros par an.
00:13:00– Les intérêts de la dette étant de 70 milliards.
00:13:03– Les intérêts de la dette étant de 70 milliards, le déficit en plus,
00:13:06plus la dette qui vient à échéance, qui a été émise
00:13:09entre 7 et 10 ans, et qui vient à échéance aujourd'hui.
00:13:12On sait qu'il faut lever 400 milliards.
00:13:15Eh bien, en aucun cas, ça ne peut se faire
00:13:18sans l'aide active de ce groupe de gens puissants
00:13:21qui contrôlent les marchés financiers. Et s'ils veulent nous faire sauter,
00:13:24ils n'ont qu'à donner l'ordre à quelques grandes institutions
00:13:27de présenter leurs obligations à la vente
00:13:30et le marché obligataire français se pète la gueule.
00:13:33Et les taux d'intérêt se mettent à monter comme des fusées en France, etc.
00:13:36Et ça a un petit peu commencé. Aujourd'hui...
00:13:39– C'est pour faire peur, alors, c'est ça.
00:13:42– Pour ramener les Français... Vous savez, c'est ce qu'ils ont fait avec la Grèce.
00:13:45La Grèce avait fait un référendum en disant non, on veut sortir de l'euro.
00:13:48Et puis, ils ont coupé les crédits, la Banque centrale
00:13:51n'a plus accès à l'argent, les banques commerciales n'ont plus accès à l'argent.
00:13:54– Ils étaient aussi endettés que nous, la Grèce.
00:13:57– Ils étaient aussi endettés que nous, et en deux jours, ils se sont couchés.
00:14:00Donc, il faut bien se rendre compte qu'il va y avoir une attaque
00:14:03sur les marchés obligataires, qu'elle a peut-être commencé,
00:14:06alors déjà, les banques ont décroché 10 ou 15% depuis l'élection,
00:14:09c'est les banques françaises. – Déjà, là, depuis deux jours.
00:14:12– Depuis deux jours, elles ont perdu 10 à 15%, les trois grandes banques françaises.
00:14:15Donc, on sent bien que cette attaque va arriver,
00:14:18et que le but, ça va être d'essayer d'expliquer aux Français
00:14:21qu'il ne faut pas voter pour ces extrêmes, de redonner une chance
00:14:24au centre-mou, si j'ose dire, aux macronistes.
00:14:27Et ils vont aussi essayer,
00:14:30si jamais ça ne marche pas et que les gens arrivent,
00:14:33c'est là où l'attaque sera vraiment en pleine force.
00:14:36Donc, il faut bien que les gens se rendent compte qu'ils vont arriver au pouvoir,
00:14:39qu'il faut qu'ils aient une espèce
00:14:42de task force, allez, appelons-le comme ça,
00:14:45pour enrayer ça dès le départ.
00:14:48Et je crois qu'il y a une partie de la législation française
00:14:51qui dit que si les marchés obligataires deviennent
00:14:54irréguliers,
00:14:57on peut bloquer le système,
00:15:00ça s'appelle la loi Sapin.
00:15:03On peut en dire simplement, on ferme le marché obligataire,
00:15:06on ne fait que les transactions qui sont absolument nécessaires.
00:15:09Mais ça suppose que la Banque de France s'aligne,
00:15:12puisqu'elle est soi-disant indépendante.
00:15:15Elle n'est pas indépendante de la BCE ni de ces gens-là,
00:15:18mais elle se considérera peut-être indépendante comme des pouvoirs
00:15:21qui seront légalement élus.
00:15:24Donc, il faut aller expliquer à la Banque centrale
00:15:28qu'il est temps de redevenir
00:15:31patriote, que c'est la Banque de France
00:15:34et non pas une filiale de la BCE.
00:15:37– C'est ça, il faut se rappeler que la Banque, ça s'appelle Banque de France.
00:15:40– Voilà, la Banque de France. – Mais est-ce que ça peut se faire
00:15:43ou pas du tout au niveau de la BCE, de la Banque centrale européenne ?
00:15:46– Non, mais la Banque centrale, si vous voulez,
00:15:49ce à quoi on arrive, c'est que
00:15:52on arrive dans ce système où tout explose.
00:15:55Quand j'avais écrit mon premier livre qui s'appelait
00:15:58« Des lions menés par des Indes », c'était en 2002,
00:16:01j'expliquais que l'euro allait tuer l'Europe que j'aimais,
00:16:04celle de la diversité, pour essayer de créer une Europe technocratique
00:16:07qui ne marcherait pas. Et bon, on y était en plein.
00:16:10Donc, l'une des conditions de la survie de la France,
00:16:13ce sera peut-être de dire à la BCE
00:16:16qu'on ne fait plus partie du système européen.
00:16:19Mais à ce moment-là, si vous sortez de l'euro...
00:16:22– Oui, il faut sortir de l'euro à ce moment-là.
00:16:25– Complètement. Il n'y a pas d'autre chance. Si on ne sort pas de l'euro, on est foutus.
00:16:28– Ah oui, vous faites partie des frexiteurs, alors.
00:16:31– J'ai fait partie de ceux qui ont toujours dit que l'euro ne marcherait pas
00:16:34et que ça se pétrait la gueule, que ça ferait trop de maisons en Espagne,
00:16:37trop de fonctionnaires en France et trop d'usines en Allemagne.
00:16:40Bon, c'était il y a 20 ans... – Marquer les usines en Allemagne,
00:16:43c'est plus le cas. – Parce qu'ils se sont fait avoir par l'énergie.
00:16:46– Oui, c'est ça. – Je ne sais pas si vous avez remarqué,
00:16:49mais ils ont tapé l'Allemagne, ils ont fait sauter le pipeline
00:16:52à l'endroit où ça faisait mal, quoi.
00:16:55Donc, ce qu'ils ont fait à l'Allemagne sur le plan de l'énergie,
00:16:58ils peuvent le faire à la France sur le marché obligataire.
00:17:01Vous ne trouvez pas une seconde. Et c'est ce qui va se passer sans aucun doute.
00:17:04Donc, il va peut-être y avoir aussi des tentatives d'organisation d'émeutes
00:17:11de gens qui s'ennuient, vous savez, comme disait le Président, là.
00:17:16Là aussi, il faut prévoir peut-être que la gendarmerie aura des pouvoirs un peu accrus
00:17:21de maintien de l'ordre, quoi.
00:17:24Donc, ce que je veux dire par là, c'est qu'il va y avoir automatiquement
00:17:28une attaque très forte contre les représentants élus d'une nation
00:17:34qui veut redevenir une nation, qui rejette cet ordre international.
00:17:37– Oui, en fait, c'est ça qu'il faut voir, et c'est très très clair
00:17:41par rapport à la structure mondiale.
00:17:44– Alors, la structure mondiale, on se rend bien compte que tout un tas de pays
00:17:47qui étaient moins dépendants que la France,
00:17:50que la France ne l'était des États-Unis, qui sont déjà organisés,
00:17:54leur survie, mais leur émergence en tant que nation.
00:17:59L'abandon du dollar, ça n'est qu'un signe, si vous voulez.
00:18:02Vous allez avoir bien d'autres choses qui vont suivre.
00:18:05Mais l'idée de base, c'est quand même de dire que ces gens-là
00:18:10sont tout sauf des anges, et ils ne vont pas laisser un pays comme la France
00:18:14redevenir libre et indépendant impunément.
00:18:18– On va en parler, on va continuer à en parler,
00:18:21juste pour voir ce qu'on doit faire ou ce qu'on peut faire.
00:18:25Charles Gave, après cette petite pause, à tout de suite.
00:18:29– Sud Radio Bercov, dans tous ces États, midi 14h.
00:18:33André Bercov.
00:18:34– Terre-de-France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente…
00:18:41– Ici Sud Radio.
00:18:45Les Français parlent au français.
00:18:48Les carottes sont cuites.
00:18:51Les carottes sont cuites.
00:18:53– Sud Radio Bercov, dans tous ces États.
00:18:56– Et nous continuons la conversation avec Charles Gave,
00:18:58le président de l'Institut des Libertés.
00:19:01Et une vidéo, on en parlera ensuite, va sortir dans quelques jours
00:19:04sur le site de l'Institut des Libertés.
00:19:06– Absolument, c'est exact.
00:19:07– Pour parler de tout ça.
00:19:08Alors justement, cette structure mondiale qui permet de dire,
00:19:15attention, si vous ne votez pas bien, si vous ne suivez pas les passages lootés,
00:19:21si vous n'êtes pas dans les balises que nous avons tracées,
00:19:24il va vous en cuire.
00:19:26– Exactement.
00:19:27– Et ils ont donc la capacité, comme ils l'ont fait pour la Grèce et autres,
00:19:32d'attaquer fort, notamment les marchés obligataires, etc.
00:19:37C'est-à-dire qu'il y a, et vous en parlez un peu,
00:19:40c'est-à-dire qu'en fait, s'il y a un pouvoir, quel qu'il soit,
00:19:43gauche, droite, que ce soit d'ailleurs la nouvelle NUPES,
00:19:52enfin le Front Populaire, ou le côté Rassemblement National,
00:19:57il peut y avoir une réaction en disant, attention, on va vous taper au portefeuille.
00:20:02– On va vous taper au portefeuille, et on va vous taper,
00:20:04la France a des déficits budgétaires monstrueux.
00:20:06– C'est sûr.
00:20:07– Tout le monde le sait, et elle a besoin de financement,
00:20:09donc si d'un seul coup il n'y avait plus d'accès aux marchés obligataires,
00:20:14parce que les gens ne veulent plus souscrire à nos obligations,
00:20:16il ne faut pas oublier que 50% de nos obligations sont détenues
00:20:19et souscrites par des puissances étrangères.
00:20:21– Tout à fait, et on ne sait pas qui d'ailleurs.
00:20:23– C'est très difficile de le savoir.
00:20:24– C'est très difficile de le savoir, absolument.
00:20:25– Et donc, par exemple, on n'est pas du tout dans le cas de l'Italie,
00:20:27qui est à 90%, ou presque, qui finance elle-même son propre déficit budgétaire,
00:20:32donc ils n'ont pas de problème de financement.
00:20:34Donc à ce moment-là, s'ils décident de cesser de financer le déficit budgétaire français,
00:20:38il n'y a qu'une personne à ce moment-là qui peut le financer,
00:20:43c'est la Banque de France.
00:20:45– La Banque de France.
00:20:46– Mais en même temps, la Banque de France, elle n'est pas autonome vis-à-vis de la BCE.
00:20:49– Bien sûr.
00:20:50– C'est-à-dire qu'à ce moment-là, il faudra que la Banque de France
00:20:52proclame son indépendance vis-à-vis de la BCE.
00:20:54– Oulala, mais c'est une révolution ça, monsieur Gammes.
00:20:57– Ou alors à ce moment-là…
00:20:58– Ce n'est pas une révolte, c'est une révolution.
00:21:00– Ou alors à ce moment-là, on cesse de payer les fonctionnaires
00:21:02aux alentours du mois d'août.
00:21:04C'est ce que je veux dire, il faut savoir la révolution qu'on préférait.
00:21:08Donc à ce moment-là, la Banque de France se retrouve
00:21:10comme acheteur de dernier ressort,
00:21:13et elle doit prendre son indépendance vis-à-vis de ce qui suppose
00:21:17une sortie de la France de l'euro.
00:21:20Et donc quand vous sortez de l'euro, d'après les traités, vous sortez de l'Europe.
00:21:24Donc on se retrouve dans un monde qui est…
00:21:26C'est-à-dire qu'on arrive maintenant au choix où on se couche.
00:21:31– C'est ça. En fait, on est aujourd'hui…
00:21:34Enfin, ce que vous dites, Charles Gammes,
00:21:36c'est qu'on est face au mur et il faut choisir.
00:21:38– Vous savez, il y a des tas de gens d'ailleurs
00:21:40qui en France aujourd'hui se retrouvent face au mur
00:21:42et doivent choisir un certain nombre d'hommes politiques,
00:21:44d'après ce que j'ai compris, dans certains partis anciens,
00:21:46qui d'un seul coup ne peuvent plus dire
00:21:49qu'ils vont continuer à naviguer au plus près.
00:21:51Non, il faut qu'ils choisissent, ou ils choisissent un camp,
00:21:53ou ils choisissent l'autre.
00:21:54Il y a des moments dans la vie, si vous voulez,
00:21:56où malheureusement on ne peut pas faire de l'un en même temps.
00:21:58Il n'y a plus d'en même temps.
00:22:00C'est la fin de l'un en même temps.
00:22:02Et grosso modo, ce que j'essaye de dire,
00:22:04c'est qu'à partir du moment où ça se passe,
00:22:06vous voyez la réémergence des nations,
00:22:08et c'est exactement ce qui s'est passé
00:22:12quand le mur de Berlin est tombé.
00:22:14– Ah oui, vous dites que dans les situations,
00:22:16disons, comparaison n'est pas raison,
00:22:18enfin, mutatis mutandis, c'est le mur de Berlin.
00:22:20– La même chose. Les soviétiques avaient essayé
00:22:22de faire une espèce de puissance mondiale avec…
00:22:26– Parc de Varsovie, etc.
00:22:28– Et là, on a essayé, à la place de créer
00:22:31une atmosphère de liberté,
00:22:33on aurait dû dissoudre l'OTAN,
00:22:35et on aurait dû faire baisser
00:22:37les effectifs militaires américains
00:22:39des deux tiers, pas du tout.
00:22:41Ils ont essayé de bâtir un pouvoir mondial
00:22:43organisé sur la finance et sur l'armée américaine.
00:22:45Donc l'armée américaine,
00:22:47elle ne va pas nous envahir,
00:22:49d'abord parce qu'ils ne pourraient pas,
00:22:51parce qu'ils n'ont pas les gars,
00:22:53parce qu'ils n'ont pas les hommes,
00:22:55parce qu'ils ne sont plus en état de se battre
00:22:57parce qu'ils sont tellement gros,
00:22:59mais ils ont des gros problèmes
00:23:01de recrutement à l'armée américaine,
00:23:03mais la finance, ils l'ont toujours entre leurs mains.
00:23:05Et donc, ils peuvent, quelque part,
00:23:07essayer d'attaquer en prenant ce biais-là.
00:23:09Et ils ne vont pas s'en priver.
00:23:11– Eh bien, on va suivre ça, effectivement.
00:23:13Quel choix ?
00:23:1530 juin, 7 juillet, on verra
00:23:17qui va, effectivement,
00:23:19enfoncer la porte ou ne pas l'enfoncer.
00:23:21Merci Charles Gave, on suivra tout ça.
00:23:23– Ce fut un plaisir.
00:23:25– Plaisir partagé.
00:23:27Sud Radio, André Bercoff.
00:23:29« Ça balance pas mal ! »
00:23:31Bercoff dans tous ses états,
00:23:33ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:23:35– Je t'aime, moi non plus, je t'aime, moi non plus.
00:23:37Vous avez vu, quand même, ce qui se passe,
00:23:39depuis dimanche, nous sommes jeudi.
00:23:41Vous avez vu tout ce qui s'est passé ?
00:23:43D'abord, le Front populaire,
00:23:45eh oui, eh oui,
00:23:47alléluia, alléluia, d'un côté,
00:23:49je ne sais pas ce qu'en penserait
00:23:51Léon Blum, ou autre,
00:23:53ou Daladier, ou autre, je ne sais pas.
00:23:55Mais en tout cas, voilà, le Front populaire
00:23:57qui va du nouveau
00:23:59parti anticapitaliste
00:24:01jusqu'aux écologistes, en partant
00:24:03évidemment par la France insoumise,
00:24:05les socialistes,
00:24:07etc., avec quelques réticences.
00:24:09On la voit du côté de François-Xavier Bélami,
00:24:11qui a dit aujourd'hui
00:24:13que s'il avait à choisir au second tour
00:24:15entre le RN et LFI,
00:24:17un député RN ou un
00:24:19candidat LFI, il voterait pour le RN.
00:24:21On le voit aussi à Harvey Glucksmann,
00:24:23qui a dit, oui, oui, on est d'accord,
00:24:25oui, à gauche, mais
00:24:27à quelles conditions ? On ne va pas
00:24:29accepter n'importe quoi.
00:24:31Donc, ça branle dans les bambous,
00:24:33comme disait un film chinois célèbre,
00:24:35et alors, du côté de la droite,
00:24:37alors, n'en parlons pas,
00:24:39les allées et venues,
00:24:41Marion Maréchal,
00:24:43Éric Zemmour,
00:24:45Léon Doiseau,
00:24:47oui, Traîtresse,
00:24:49Tu m'as abandonné,
00:24:51le Rassemblement national
00:24:53qui dit, écoutez, laissez venir à moi
00:24:55les petits-enfants,
00:24:57même égarés, nous accueillerons,
00:24:59mais pas tout le monde, mais pas tout le monde
00:25:01dans le giro, et enfin, le bloc
00:25:03macronocentriste, qui attend
00:25:05son heure, les trois blocs
00:25:07sont là, et on verra
00:25:09ce qui va se passer entre
00:25:11le 30 juin et le 7 juillet. Et puis,
00:25:13nous allons demander, justement,
00:25:15nous avions reçu Pierre Marionnet,
00:25:17et nous sommes contents de le recevoir à nouveau,
00:25:19qui est entrepreneur,
00:25:21qui a été très très très
00:25:23longtemps ancien
00:25:25officier supérieur
00:25:27de la Marine Nationale,
00:25:29dirigeant d'entreprise, bonjour Pierre Marionnet.
00:25:31Bonjour André
00:25:33Berghoff.
00:25:35Merci d'être là, alors,
00:25:37dites-moi, le citoyen que vous êtes,
00:25:39l'entrepreneur que vous êtes,
00:25:41comment
00:25:43ressentez-vous, depuis quatre jours,
00:25:45cette situation ?
00:25:47Écoutez, d'abord, merci de me réaccueillir
00:25:49à nouveau, je vous suis en direct, là,
00:25:51de la Mayenne, c'est gentil de redonner encore une fois
00:25:53la parole aux provinciaux,
00:25:55je vous appelle de Mayenne, ce département
00:25:57dont vous vous souvenez qu'il avait vu naître, il y a
00:25:59quelques années, madame Ayer,
00:26:01qui était, alors vous ne vous souvenez pas, parce que ça date
00:26:03de dimanche, peut-être, c'est déjà un peu ancien,
00:26:05qui était tête de liste aux européennes pour
00:26:07Macron. Voilà, tout ça pour dire,
00:26:09cette petite plaisanterie pour dire que tout ça
00:26:11va tellement vite, c'est tellement
00:26:13incroyable ce qui se passe, que ma foi,
00:26:15vous avez aussi raison de le dire,
00:26:17on voit ce que la nature humaine
00:26:19est capable de faire de mieux, il y a des gens
00:26:21qui ont des bêtes attitudes, et puis ce qu'il y a de pire
00:26:23aussi, parce qu'on parle de trahison,
00:26:25alors je n'aime pas très bien ce point-là en politique,
00:26:27parce que finalement, les gens font,
00:26:29je crois, du mieux qu'ils peuvent,
00:26:31mais certains avec des
00:26:33façons de faire qui ne sont pas toujours
00:26:35très élégants, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:26:37Cela dit,
00:26:39c'est, je crois, l'étymologie
00:26:41du mot crise, il se passe quelque chose
00:26:43en France, et on peut espérer qu'il
00:26:45va en sortir quelque chose de bon.
00:26:47Ça finit toujours par arriver, d'ailleurs,
00:26:49est-ce que ce sera le 30,
00:26:51est-ce que ce sera le 7 juillet, est-ce que ce sera
00:26:53un peu plus tard, est-ce que ce sera beaucoup
00:26:55plus tard, on ne sait pas.
00:26:56Oui, mais Pierre Marionnet, ça peut être quelque chose
00:26:58de bon et quelque chose de pas bon, mais vous,
00:27:00vous, pour vous,
00:27:02vous, vous étiez, je crois, enfin on peut le dire,
00:27:04classé plutôt du côté
00:27:06Reconquête, non ?
00:27:08Oui, j'étais plutôt du côté d'Éric
00:27:10Zemmour, mais vraiment, avec cette démarche,
00:27:12du lion des droites, j'en avais parlé sur votre plateau
00:27:14chez Morandini, je ne me rappelais plus, mais c'était,
00:27:16j'avais appelé ça, un peu en plaisantant, le rassemblement
00:27:18républicain de Reconquête.
00:27:20Ça faisait trois airs, c'était parfait,
00:27:22et ça m'allégeait de tous les partis. Et si on n'y arrive
00:27:24pas, malheureusement, je crains que ce soit pour des
00:27:26raisons de personne, comme bien souvent,
00:27:28encore une fois, notre nature humaine,
00:27:30mais j'ai bon espoir, quand même, qu'il en sortait
00:27:32quelque chose. Et puis, alors, voyez, moi,
00:27:34je vais vous dire un peu mon sentiment en ce moment.
00:27:36Je crois que le président Macron
00:27:38n'a pas très bien compris un certain nombre de choses.
00:27:40On le dit très intelligent. Moi, je ne trouve pas,
00:27:42il n'a pas une intelligence des situations extraordinaires.
00:27:44Qu'est-ce qu'il n'a pas compris, permie à le donner ?
00:27:46Déjà, là,
00:27:48pour la séquence actuelle,
00:27:50dissoudre l'Assemblée nationale,
00:27:52enfin, moi,
00:27:54j'ai 67 ans, voyez, j'ai connu la vague grosse
00:27:56de 81, qui suivait une élection présidentielle
00:27:58un peu difficile,
00:28:00j'ai connu la vague bleue de Chirac en 2002,
00:28:02400 députés.
00:28:04Depuis qu'il y a eu le renversement du calendrier,
00:28:06à chaque fois,
00:28:08sauf en 2017 avec Macron,
00:28:10les législatives ont
00:28:12enfoncé le clou des résultats
00:28:14de la présidentielle. Moi, je crois qu'on est
00:28:16dans ce même schéma.
00:28:18C'est-à-dire que le président,
00:28:20ayant été désavoué,
00:28:22pas vraiment lui, mais lui quand même un peu,
00:28:24je crois qu'on va aller vers ces législatives
00:28:26avec un effet de vague bleue marine.
00:28:28Il va y avoir, vous savez,
00:28:30ce qu'on voit, c'est comme quand vous faites une cagnotte
00:28:32d'insultes, qu'on ne sait pas pourquoi ça part,
00:28:34quand il y a une vague de législatives, on ne sait pas pourquoi
00:28:36les dernières fois c'est parti, il y a cet effet
00:28:38de, comment je l'appelais, de surdynamique,
00:28:40de réaction en chaîne,
00:28:42il fait que, je crois bien
00:28:44que le temps de la vague
00:28:46bleue marine est venu.
00:28:48– Mais ça peut être aussi, Thierry Mélenchon,
00:28:50ça peut être aussi le temps de la vague
00:28:52Front populaire.
00:28:54– Le Front poubelleur ? Non, j'y crois pas.
00:28:56Il y a quand même des compromissions
00:28:58qui sont lourdes de sens,
00:29:00et je sais que, alors, à gauche,
00:29:02il ratisse large,
00:29:04du NPA, comme vous le disiez,
00:29:06en passant par LFI, 300 sièges aux prochaines législatives,
00:29:08aux partis socialistes,
00:29:10moins de 200, c'est incroyable
00:29:12ce qu'il se passe là.
00:29:14Donc je ne suis pas sûr que la dynamique
00:29:16soit de ce côté-là, il y a peut-être beaucoup de gens
00:29:18qui vont se dire, moi, voter Mélenchon,
00:29:20voter NPA, j'irai peut-être pas jusque-là.
00:29:22Par contre, des Républicains
00:29:24qui sont prêts, parce qu'il y a
00:29:26une proximité
00:29:28de pensée, il y a une proximité
00:29:30d'idées, et bien,
00:29:32je crois qu'il y en a beaucoup qui seront prêts à le faire.
00:29:34Alors, moi, j'étais reconquête.
00:29:36Peut-être qu'on peut un peu développer cet aspect-là des choses.
00:29:38– Oui, on n'est pas de nouveau,
00:29:40parce que vous êtes reconquête, absolument.
00:29:42– Ah oui, oui, alors, moi, j'aimais beaucoup,
00:29:44j'aime toujours beaucoup
00:29:46Éric Zemmour, pour avoir vécu ça
00:29:48un peu de l'intérieur, au début, où je le représentais
00:29:50dans le département, mais ça n'a pas duré très longtemps.
00:29:52Bon, ce n'est pas un chef de parti,
00:29:54il ne sait pas lui faire un jour que ça,
00:29:56c'est un brillant polémiste, au sens positif de terme,
00:29:58c'est un brillant écrivain, c'est un brillant
00:30:00analyste, il voit très bien,
00:30:02il analyse très bien la société,
00:30:04mais bon, ce n'est pas un chef de parti,
00:30:06soyons clairs. Maintenant, moi, il y avait Marion Maréchal
00:30:08qui me plaisait beaucoup, et qui me plaît
00:30:10toujours, contrairement à Éric Ciotti,
00:30:12ça m'agace, parce qu'hier, toute la soirée,
00:30:14on faisait le parallèle entre Éric Ciotti,
00:30:16Éric Ciotti, bon, je l'aime bien aussi,
00:30:18il descend son poste.
00:30:20Marion Maréchal, elle vient d'être élue.
00:30:22C'est très facile pour elle de se retirer sur
00:30:24l'Aventin, et de regarder les choses se passer
00:30:26depuis Bruxelles.
00:30:28Elle est députée européenne pendant 5 ans.
00:30:30En plus,
00:30:32il n'y a même pas la possibilité de dissolution
00:30:34au Parlement européen, donc,
00:30:36elle se retirait doucement sur l'Aventin, faisait quelques
00:30:38commentaires de temps en temps, non.
00:30:40Moi, je trouve que c'est assez
00:30:42courageux de sa part, très courageux
00:30:44de sa part, on peut être d'accord ou pas
00:30:46sur la méthode, sur la direction
00:30:48grise, mais moi, j'aime bien.
00:30:50Sauf qu'elle rejoint sa famille, et quand je dis
00:30:52famille, pas seulement la famille biologique,
00:30:54avec sa tante, mais elle était
00:30:56au départ, elle était au Front National,
00:30:58au Rassemblement National, elle était même
00:31:00avant le Rassemblement National,
00:31:02donc elle rejoint en fait un milieu qu'elle
00:31:04connaissait déjà, c'est vrai.
00:31:06Oui, oui, oui, moi j'ai pas d'illustre
00:31:08famille comme ça, mais j'étais aussi au Front National,
00:31:10puis rue Conquête, et puis maintenant
00:31:12je sais plus bien où aller quoi, donc vous voyez,
00:31:14en fait, je fais partie de ces gens, c'est pour ça que
00:31:16je me reconnais en elle, je fais partie de ces gens
00:31:18qui jouent pas une étiquette, ils jouent un pays,
00:31:20ils jouent la France, ils jouent quelque chose,
00:31:22moi c'est à mes enfants, mes petits-enfants,
00:31:24les générations futures que je pense,
00:31:26c'est pas l'étiquette ARN, l'étiquette...
00:31:28On s'en fout de ça quelque part, voyez,
00:31:30et c'est ça que j'aime bien, j'ai compris,
00:31:32chez Marion Maréchal, c'est qu'elle dit...
00:31:34Pierre Marionnet, vous, vous avez envie en fait
00:31:36que la France retrouve ses repas,
00:31:38ce que vous considérez comme ses repères,
00:31:40et qu'elle a un peu perdu, et beaucoup de Français
00:31:42ne savent pas où ils habitent,
00:31:44c'est un peu ça que vous déplorez.
00:31:46Alors on est toujours un peu...
00:31:48on est du pays de son enfance, comme disait Saint-Exupéry,
00:31:50mais oui, je veux dire, cette France calme,
00:31:52tranquille, apaisée, on pouvait laisser
00:31:54sa voiture, on pouvait laisser sa clé ouverte,
00:31:56je comprends que les jeunes n'ont jamais connu ça,
00:31:58mais tout était apaisé, il n'y avait pas
00:32:00ces voyous dans les rues,
00:32:02cette bordélisation à la fois de la politique,
00:32:04mais aussi dans les rues, avec ces jeunes
00:32:06qui veulent casser, qui veulent bloquer leur collège,
00:32:08tout ça devient insupportable,
00:32:10les gens ne supportent plus ça, tout simplement,
00:32:12ils veulent une police efficace,
00:32:14elle l'est, elle attend juste des ordres,
00:32:16ils veulent une justice
00:32:18efficace, elle ne l'est pas,
00:32:20il va falloir qu'on travaille là-dessus,
00:32:22et puis ils veulent aussi, c'est dramatique,
00:32:24mais un service pénitentiaire qui dépend de la justice,
00:32:26efficace aussi !
00:32:28On les chope, on les juge,
00:32:30on les enferme !
00:32:32Mais ils veulent aussi, pardon de le rappeler,
00:32:34ils veulent aussi le pouvoir d'achat,
00:32:36ils ne veulent pas avoir des Français qui vivent
00:32:38avec 800 euros et 1000 euros par mois,
00:32:40ils veulent avoir aussi de quoi vivre,
00:32:42une partie malheureusement de la population française,
00:32:44c'est pas votre cas,
00:32:46ce n'est pas le mien, n'a pas,
00:32:48je ne dirais pas de quoi vivre, mais presque,
00:32:50et c'est un problème, c'est-à-dire que
00:32:52je crois qu'il faut les deux, on marche sur deux jambes,
00:32:54vous avez raison, parler de la sécurité
00:32:56de tout cela, c'est extrêmement important,
00:32:58mais il faut se rappeler aussi
00:33:00que les gouvernants sont là pour le peuple,
00:33:02et le peuple, effectivement, le remettre au travail
00:33:04d'une manière ou d'une autre,
00:33:06et puis que savoir aussi,
00:33:08où va l'argent, où va le budget, etc.
00:33:10parce que quand on voit les disparités,
00:33:12il y a quand même un problème, vous ne croyez pas ?
00:33:14Complètement, et puis alors
00:33:16on voit bien qu'il faut revaloriser la valeur travail,
00:33:18puisque quand on reste dans son canapé
00:33:20avec la télécommande et puis le pack de bière,
00:33:22on est à peine moins payé
00:33:24que celui qui se lève le matin et qui va bosser,
00:33:26Marion Maréchal en parlait beaucoup justement
00:33:28de ce différentiel-là, qui est insupportable,
00:33:30et puis ces services publics qui ne fonctionnent pas,
00:33:32quand on est le pays, LE pays,
00:33:34j'ai vérifié, qui paye
00:33:36le plus d'impôts au monde,
00:33:38il n'y a aucun pays
00:33:40qui redistribue autant que nous.
00:33:42Pour quel résultat ?
00:33:44Des gens qui ne finissent pas les fins de mois,
00:33:46des chômeurs en pagaille,
00:33:48et surtout le nombre de pauvres qui a augmenté,
00:33:50selon qu'on met la barre un peu plus ou moins haute,
00:33:52on a 9 millions de pauvres environ
00:33:54dans ce pays, ça ne va pas.
00:33:56Donc oui, il y a la sécurité
00:33:58financière qu'il va falloir retrouver,
00:34:00la sécurité
00:34:02identitaire, on doit être forts
00:34:04et fiers de notre pays,
00:34:06les français, cette génération,
00:34:08elle est foutue, on va morfler
00:34:10encore pendant des années pour redresser tout ça,
00:34:12mais on le doit à nos enfants,
00:34:14on le doit à nos petits-enfants, c'est pour ça qu'il va falloir
00:34:16prendre des décisions énergiques,
00:34:18claires, comme dit le président,
00:34:20drastiques,
00:34:22comme dit le président, mais il ne fait rien,
00:34:24et il va falloir trouver un moyen
00:34:26de redonner aux français
00:34:28la fierté d'être français,
00:34:30et l'espoir que ça ira mieux pour leurs enfants
00:34:32et leurs petits-enfants, c'est ça dont ils ont besoin,
00:34:34d'espoir et de fierté,
00:34:36parce que là, comme nos voisins,
00:34:38oui, bah écoutez,
00:34:40il faut y croire, si on n'y croit pas,
00:34:42c'est pas la peine, donc
00:34:44merci de votre témoignage, je vous en prie,
00:34:46et au plaisir André Bercoff, merci beaucoup.
00:34:48La parole aux citoyens, c'est aussi ça,
00:34:50Sud Radio, merci Pierre Marionnet d'avoir été
00:34:52avec nous, on va se retrouver dans un instant
00:34:54avec André Bercoff pour les perles, les huées
00:34:56et les bravois tout de suite sur Sud Radio.
00:35:05Terre-de-France.fr,
00:35:07le premier site d'articles français
00:35:09et patriotes présente...
00:35:11Ici Sud Radio,
00:35:16les français parlent au français,
00:35:20je n'aime pas la blanquette de veau,
00:35:22je n'aime pas la blanquette de veau.
00:35:29Hier, Emmanuel Macron
00:35:31tenait une conférence de presse,
00:35:33il avait promis, d'ailleurs il nous a promis
00:35:35qu'il allait parler trois fois par semaine,
00:35:37jusqu'au 30 juin, donc on va l'entendre,
00:35:39et il a dit
00:35:41notamment ceci.
00:35:49Pourquoi les extrêmes montent partout ?
00:35:51Pourquoi on a 50% aux extrêmes ?
00:35:53D'abord parce que dès qu'il y a un fait d'hiver,
00:35:55il est monté en épingle partout.
00:35:57J'étais à Auradour il y a deux jours,
00:35:59je suis maire d'Auradour, mais il y a des choses
00:36:01dramatiques qui se passent chez vous,
00:36:03il y a un gros problème d'immigration, d'insécurité.
00:36:05Le maire d'Auradour me dit non.
00:36:07Mais quand les gens sont tous les jours devant la télé ou les réseaux sociaux,
00:36:09et voient cet orange mécanique
00:36:11à tous les bords, il dit ça va m'arriver.
00:36:13C'est ça aussi.
00:36:15Ça ajoute en installe
00:36:17les problèmes de pouvoir d'achat.
00:36:19Alors là, quand même, très très très intéressant.
00:36:21Qu'est-ce qu'il dit, en l'occurrence,
00:36:23Emmanuel Macron, notre président
00:36:25de la République ?
00:36:27Pourquoi il y a 50% des français
00:36:29qui ont voté aux extrêmes,
00:36:3150% en tout cas, de ceux qui sont allés
00:36:33aux urnes ?
00:36:35Et bien c'est très simple, c'est parce qu'ils sont
00:36:37tout le temps devant leur télévision et les réseaux sociaux
00:36:39qu'il en raconte... Il n'a pas dit ça,
00:36:41qu'il en raconte n'importe quoi, mais ça veut dire
00:36:43quelque part ça. Il y a des faits divers.
00:36:45Il continue à parler de faits divers.
00:36:47Il est allé à Auradour-sur-Glane,
00:36:49mais il n'y a rien à Auradour-sur-Glane,
00:36:51regardez, il ne se passe rien, il s'est passé des choses
00:36:53il y a 80 ans, mais aujourd'hui
00:36:55il ne se passe rien à Auradour-sur-Glane.
00:36:57Mais voilà, les gens...
00:36:59Alors, est-ce qu'on peut rappeler
00:37:01à M. le Président de la République
00:37:03que sur l'année 2023
00:37:05par rapport à 2022,
00:37:07les hausses les plus fortes concernant
00:37:09les atteintes aux personnes, homicides
00:37:11plus 5%, tentatives
00:37:13d'homicide plus 13%,
00:37:15coups et blessures volontaires sur personnes de 15 ans
00:37:17ou plus dans le cadre familial
00:37:19plus 9%, les violences sexuelles
00:37:21plus 8%. Cette hausse
00:37:23concerne davantage les viols et les tentatives
00:37:25de viols que les autres agressions sexuelles
00:37:27y compris le harcèlement
00:37:29sexuel. Mais des chiffres,
00:37:31homicides, 1010 homicides
00:37:33en 2023,
00:37:35coups et blessures, 384
00:37:371100,
00:37:39vol avec
00:37:41arme à feu, vol violent
00:37:43sans arme, etc.
00:37:45Et on appelle ça
00:37:47des faits divers, M. le Président ?
00:37:49Vous appelez ça des faits divers ?
00:37:51Quand des gens se font tabasser
00:37:53ou violer quand ils n'osent pas sortir la nuit.
00:37:55Et oui, ce n'est pas à l'Elysée, bien sûr,
00:37:57ni dans les beaux quartiers,
00:37:59ni dans les zones protégées,
00:38:01bien sûr, où les gens n'osent plus sortir
00:38:03parce qu'en bas de chez eux,
00:38:05il y a un certain nombre de deals, etc.
00:38:07Non, non, non. C'est pas des
00:38:09clichés, ça, M. le Président.
00:38:11C'est pas des clichés. Vous avez des millions de Français
00:38:13qui vivent dans cet
00:38:15environnement-là, un peu partout
00:38:17en France. Et vous dites faits divers,
00:38:19donc c'est toujours pareil. C'est un
00:38:21sentiment d'insécurité.
00:38:23Ce que disait déjà Éric Dupond-Moretti.
00:38:25Que reprenne Emmanuel Macron ? Non, non,
00:38:27il n'y a pas de problème, il n'y a pas de problème.
00:38:29Et donc, si 50% des gens votent aux extrêmes,
00:38:31à gauche comme à droite,
00:38:33eh bien, c'est à cause
00:38:35de ça.
00:38:37Écoutez, c'est...
00:38:39Ce sont des mots, encore des mots,
00:38:41toujours les mêmes.
00:38:43Ah, c'est un peu, quand même,
00:38:45léger, non ?
00:38:47C'est un peu court, jeune homme,
00:38:49disait le dramaturge.
00:38:51Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:38:53C'est ça, c'est ça.
00:38:55En fait, c'est vrai.
00:38:57À part quelques fuites d'hiver, on est encore en 12 France.
00:38:59Bercer le temps
00:39:01d'insouciance. Alors, voilà,
00:39:03juste deux exemples. Divanchois,
00:39:05avec quelques manifestations, justement,
00:39:07suite au résultat,
00:39:09et la montée du Rassemblement National.
00:39:11Mais,
00:39:13écoutez, un manifestant
00:39:15qui est là, face aux forces de l'ordre,
00:39:17face aux policiers,
00:39:19voici ce qu'il dit.
00:39:21...
00:39:45Voilà, sale pédé, sale pédé,
00:39:47répété 45 fois,
00:39:49voilà,
00:39:51écoutez, c'est rien, c'est une
00:39:53petite chose habituelle, c'est un échange
00:39:55entre citoyens, les uns
00:39:57policiers, les autres manifestants,
00:39:59voilà. Et alors, autre chose
00:40:01aussi, à Pigalle,
00:40:03le lendemain,
00:40:05le journaliste Vincent Lapierre
00:40:07faisait un micro-trottoir du côté
00:40:09du 18ème
00:40:11arrondissement. Écoutez aussi.
00:40:13...
00:40:37Moi, je fais un micro-trottoir
00:40:39sur les européens.
00:40:41C'est sur les européens ?
00:40:43...
00:40:45...
00:40:47...
00:40:49...
00:40:51...
00:40:53...
00:40:55Tu vas nous laisser filmer ou pas ?
00:40:57...
00:40:59...
00:41:01Tu fais un reportage sur les européens ?
00:41:03...
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00:45:39...
00:45:41...
00:45:43...
00:45:45...
00:45:47...
00:45:49homophobe, non-genre, etc., transgenre, transgenre-phobe et autres imbécilités. Mais attendez,
00:45:56ça veut dire quoi ? Ça veut dire que vous répré... vous
00:45:59vous rapetissez
00:46:02l'espace de liberté, vous rapetissez. Mais le mauvais goût existe. Vous savez, la France, il y avait Harakiri, il y avait...
00:46:09et à l'époque, il y avait des... il y avait des gens, des pamphletaires qui sortaient des choses incroyables.
00:46:14Est-ce qu'il y a des massacres sans suivre ? Pas du tout ! Les massacres se passent où aujourd'hui ? Vous savez très bien que c'est...
00:46:21ce n'est pas dans les pays où il y a la liberté d'expression la plus totale. Ça n'a rien à voir.
00:46:26L'intégrisme n'a pas besoin de blagues imbéciles.
00:46:30N'oubliez jamais que les vrais fascistes, que les vrais intégristes, n'ont aucune espèce d'humour.
00:46:36Alors, Guillaume Meurice peut considérer qu'il y a l'humour d'une huître, mais je ne vois pas pourquoi, parce qu'il dit
00:46:44« nazis sans prépuce »,
00:46:45c'est une connerie totale. Est-ce que ça justifie, et je reviens à ça, un licenciement ?
00:46:51Non. Et moi, ce que j'aime aux Etats-Unis, Dieu sait si on a des choses à reprocher aux Etats-Unis, c'est le premier amendement qui dit
00:46:58« liberté d'expression absolue, sans rivage et non divisible ». Et je vous assure que pour nous, c'est très important, et il faut se battre là-dessus,
00:47:06y compris contre les cons. Et nous allons effectivement parler de conneries avec Luca Ligregorio.
00:47:13Sud Radio Bercov, dans tous ses Etats,
00:47:17le face-à-face.
00:47:18Quand j'ai reçu le livre de Luca Ligregorio, « Médire des cons, histoire culturelle d'un snobisme populaire »,
00:47:25je me suis dit « voilà, voilà le livre que j'attendais ». Pourquoi ? Parce que je l'ai lu, et non seulement c'est plein d'humour, c'est surtout
00:47:32un livre d'universitaire, il est docteur en langue élève, Luca Ligregorio, vous êtes professeur d'enseignement supérieur
00:47:39à Namur, en Belgique.
00:47:41Bonjour, bonjour à vous.
00:47:43Bonjour, bonjour André Bercov.
00:47:45Et je dois dire que j'ai pris vraiment grand plaisir, et je crois que je ne serai pas le seul, et je ne suis pas le seul
00:47:51bien sûr, à faire, en fait, vous avez fait, écoutez, vous êtes, allez, le Malai Isaac, l'Ernest Lavis,
00:47:58vous êtes l'historien, l'historien, le philosophe de la connerie, et ça méritait
00:48:05effectivement un livre comme le vôtre, et il est là, et j'ai, encore une fois, et vous parlez d'Audiard, de Brassens, de René Fallet,
00:48:12de Jean-Yann, de Frédéric Dard,
00:48:14de Cavana, de Desproges, de Coluche, etc., et d'Yvan Audouard, bien sûr, vous faites l'histoire du mot,
00:48:22et puis rappelez-vous le mur des cons du syndicat de la magistrature,
00:48:26le film, le dîner de cons, qui a eu le succès que l'on sait international, d'ailleurs vous en parlez,
00:48:32mais on va remonter à l'histoire. D'abord, le mot con, au départ, le cas d'Irigorio,
00:48:40ne signifie pas du tout
00:48:42un imbécile, ou etc., ça signifie, ou alors corrigez-moi si je me trompe, le sexe de la femme, au départ.
00:48:50– Ah oui, tout à fait, au départ, le mot appartient au lexique sexuel.
00:48:56Déjà en latin,
00:48:57l'origine latine, c'est le mot cunus, donc qui désigne le vagin,
00:49:02et le mot va être transposé assez rapidement en ancien français
00:49:07à partir du Moyen-Âge, sous la forme qu'on lui connaît le plus souvent, C.O.N., et il va garder cette…
00:49:14– C.O.N., pardon, Lucas Dirigoyeux, part de quelle date ?
00:49:17Quand a apparu, je ne dis pas le jour ou la date, mais à peu près, le mot con ?
00:49:22– Autour du XIIe siècle, dans un roman médiéval fameux qui s'appelle « Le roman de la rose »,
00:49:27– Ah oui, oui, bien sûr.
00:49:29– C'est là qu'on trouve la première attestation du mot con en langue vulgaire,
00:49:35ce qu'on appelle le français du Moyen-Âge.
00:49:38– Ah d'accord, donc XIIe siècle, ok.
00:49:41– Et en fait, la principale exception sous laquelle on le connaît aujourd'hui,
00:49:47c'est-à-dire l'insulte, comme vous le disiez, c'est assez récent,
00:49:50c'est l'affaire du tournant du XIXe siècle, après la révolution française en gros,
00:49:54et c'est là qu'on va trouver,
00:49:57alors évidemment pas dans des écrits publiés par les auteurs au départ,
00:50:01mais dans leurs correspondances, dans leurs journaux intimes,
00:50:04je pense au journal des frères Goncourt par exemple,
00:50:07le mot con utilisé comme insulte pour vilipender les contemporains.
00:50:11– Et vous dites, d'ailleurs dans le livre, vous dites que ça a été,
00:50:15pour la première fois à l'imprimerie, parce que c'était banni de l'imprimer évidemment,
00:50:20ça a paru en 1914, comme ça, c'est ça ?
00:50:24– Autour du XXe siècle, parce qu'à partir du XXe siècle,
00:50:30il y a quand même des écrivains qui s'autorisent par exemple
00:50:35à faire des tentatives d'écriture en argot, à remâcher un petit peu leur langage,
00:50:40on n'est pas loin de Céline qui commencera à écrire au tournant des années 30,
00:50:44et donc le mot commence à apparaître, je dirais dans la littérature romanesque
00:50:49de grand chemin ou légitimé, c'est-à-dire qui est reconnu par les critiques.
00:50:54Auparavant quand même, le mot avait circulé dans les sphères surréalistes,
00:50:59dans la sphère cabarettière comme au Chat noir par exemple,
00:51:03mais de manière beaucoup plus confidentielle.
00:51:05– Voilà, et après évidemment, c'est devenu le mot le plus utilisé de langue française,
00:51:10soyons clairs, il n'y a pas un politique, un animateur,
00:51:15qui à un moment donné n'emploie pas le mot con.
00:51:17On va en parler tout de suite après cette petite pause Lucas de Grégorio,
00:51:21on va effectivement prendre le temps parce que c'est passionnant,
00:51:25comme votre livre d'ailleurs, à tout de suite.
00:51:28– Soudradio.
00:51:29– Parlons vrai.
00:51:30– Soudradio.
00:51:31– Soudradio.
00:51:32– Parlons vrai.
00:51:33– Parlons vrai.
00:51:34– Soudradio.
00:51:35– Soudradio.
00:51:36– Parlons vrai.
00:51:38– Terre de France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente
00:51:44– Ici Soudradio, les français parlent au français, je n'aime pas la blanquette de veau,
00:51:54je n'aime pas la blanquette de veau.
00:51:57– Soudradio Bercov dans tous ses états.
00:52:01– Effectivement dans tous mes états, en lisant médire des cons de Lucas de Grégorio.
00:52:07Justement monsieur de Grégorio, écoutez.
00:52:10– Je pense que quand on mettra les cons sur orbite, t'as pas fini de tourner.
00:52:14– Les cons, ça ose tout, et c'est même à ça qu'on les reconnaît.
00:52:17– Vous savez quelle différence y'a entre un con et un voleur ?
00:52:20– Non.
00:52:21– Un voleur, de temps en temps, ça se repose.
00:52:24– La connerie à ce point-là, moi, je dis que ça devient gênant.
00:52:28– La notoriété, le prestige.
00:52:31– La notoriété, le prestige.
00:52:34– La notoriété, le prestige.
00:52:36Oui, Lucas de Grégorio, effectivement, vous avez reconnu, c'est Audiard.
00:52:40C'est les paroles du grand, on peut dire le Karl Marx des cons.
00:52:45Michel Audiard des cons, de la connerie, pardon, évidemment.
00:52:48Pas de mauvaise, pas de contresens.
00:52:52Juste un mot, et je parle à l'historien.
00:52:57Quand est-ce qu'on sait, et vous en parlez, mais comment le con, organe féminin,
00:53:05d'ailleurs, vous savez qui avait la plus belle définition ?
00:53:09C'est Max Ernst, le poète surréaliste, qui parlait du sourire vertical.
00:53:14Une des très très belles expressions.
00:53:16Alors, simplement, quand le con est devenu, comment est devenu ?
00:53:24Allez, une insulte.
00:53:26Comment, comment, pourquoi ?
00:53:28C'est ça, c'est quand même intéressant.
00:53:30– Oui, je vois ce que vous voulez dire.
00:53:32Par quel glissement on est passé d'une signification à l'autre ?
00:53:35Quelle analogie vous faites ?
00:53:37Il y a des hypothèses, en fait, là-dessus.
00:53:40J'essaye d'en synthétiser quelques-unes que les spécialistes du langage ont faites.
00:53:45Il y a peut-être une identification au lapin,
00:53:51parce qu'en fait le mot con, en ancien français, était proche du mot conil,
00:53:56qui était une manière de nommer le lapin.
00:53:58Et donc, peut-être en raison d'une forme d'ardeur sexuelle présumée du lapin,
00:54:04on est passé du con à la lapine.
00:54:12– D'accord.
00:54:13Et alors, ça a paru, et vous l'avez dit, dans l'exception aujourd'hui du mot con,
00:54:19au tournant du XXème siècle.
00:54:21Et alors, c'est très intéressant dans votre livre,
00:54:23parce que vous parlez de tous les écrivains, les cinéastes,
00:54:26tous ceux qui ont parlé, qui ont utilisé le mot.
00:54:30Et comment ça a pris cette formidable universalité, en tout cas, dans la langue française ?
00:54:39– L'hypothèse que j'essaye de faire dans le livre et que j'essaye de démontrer,
00:54:43c'est qu'un moment important s'est joué au moment de la guerre,
00:54:46avec une expérience générationnelle très particulière.
00:54:49– La guerre de 1918, vous parlez, bien sûr.
00:54:51– La guerre 40.
00:54:53– Ah, plutôt 40 que 1918 ?
00:54:55– Oui, parce que jusqu'en 1940, le mot commençait à apparaître ça et là
00:55:00dans les publications romanesques, notamment en langue française.
00:55:03Mais on n'en était pas encore à ce que j'appelle le discours du con,
00:55:07l'habitude à parler de la connerie.
00:55:09Le sport national était, vous voulez, tel que le pratiquera Audiard ensuite
00:55:13dans les années 60 et 70.
00:55:15Ce que j'ai constaté quand même, c'est qu'on a une grappe d'auteurs,
00:55:20une constellation d'auteurs qui sont quand même proches du point de vue
00:55:23de leur date de naissance.
00:55:24Vous avez Audiard qui est né en 1920, Brassens et Frédéric Dard en 1921,
00:55:29Cavana en 1923, René Fallet en 1927.
00:55:33Je ne veux pas exagérer les similitudes entre ces personnages
00:55:42et entre ce qu'ils vont devenir ensuite, respectivement.
00:55:46Mais ils partagent quand même assez globalement le fait d'avoir vécu
00:55:50à 20 ans, autour de 1940-1945, une espèce de guerre manquée.
00:55:54C'est-à-dire que chacun à leur manière, on aurait pu ajouter Antoine Blombin aussi,
00:55:59n'était ni franchement résistant, ou en tout cas ils n'ont pas attaché
00:56:04une énorme importance, même quand ils ont eu parfois quelques mouvements
00:56:07d'engagement à cet engagement, et ils n'ont pas été non plus
00:56:11d'affreux collaborateurs.
00:56:12Ils ont été comme des millions de Français, subissant la guerre,
00:56:17souffrant de la guerre, mais n'en retirant pas de bénéfices symboliques
00:56:23particuliers, du point de vue des grandes histoires.
00:56:27L'honneur, la patrie, l'aventure, la liberté, ils n'ont pas connu.
00:56:31Il n'y a pas eu de mythe compensatoire, de mythe consolateur,
00:56:35qui leur a permis de tirer le cul de gloire de la guerre.
00:56:40Et je pense que dans ce contexte-là, et c'est perceptible dans les textes
00:56:44de jeunesse de certains d'entre eux, ils sont sortis de la guerre en observant
00:56:50la période de changement de régime, la période de débandade,
00:56:54de recasage idéologique des uns et des autres, sur fond de victoire,
00:56:59de participation des Français à la victoire.
00:57:01Il ne faut rien retirer au général de Gaulle, évidemment, sur ce point-là.
00:57:04Dans la politique politicienne, c'est une période très bousculée.
00:57:10On a des recasages politiques, institutionnels, etc.
00:57:14C'est une période qui n'est d'ailleurs pas sans analogie,
00:57:17toute proportion gardée avec ce qu'on est en train de vivre,
00:57:19où tout le monde s'agite dans tous les sens, et ça a provoqué chez eux
00:57:23une espèce de dégoût qui les a portés à dire, et René Fallet l'écrit
00:57:27dans ses carnets de jeunesse, Brassens l'écrira dans Le Pornographe
00:57:31pour la première fois en 1958, on regarde passer les cons dans ce pays.
00:57:35La France est un pays de cons.
00:57:37– Oui, c'était le titre d'un livre de René Fallet,
00:57:39vous le dites dans votre livre.
00:57:41– C'est la notation du carnet intime de René Fallet.
00:57:46– Et donc là, l'expression s'est popularisée, vous voulez dire,
00:57:50tous ces gens-là utilisaient le mot pour dire quoi ?
00:57:53Alors justement, vous en parlez dans votre livre,
00:57:56comment vous définiriez alors, sans amalgamer et assimiler tout le monde,
00:58:03le con, c'est quoi ? C'est un imbécile ? C'est un crétin ?
00:58:07C'est un, je donne des synonymes, peut-être c'est quelqu'un de bête ?
00:58:12C'est quoi ? Comment on pourrait définir le con Lucas de Grégorio ?
00:58:16– C'est la question la plus compliquée que vous pouviez me poser,
00:58:21puisque le livre propose tout, sauf une définition de la connerie,
00:58:24une psychologie de la connerie, tout ça, je me sentais pas capable de le faire.
00:58:28On a tous des exemples en tête, peut-être, des collègues de travail,
00:58:32des choses comme ça, mais à l'époque, ce que la connerie sert à désigner,
00:58:38c'est une forme de médiocrité ambiante.
00:58:41C'est-à-dire que c'est pas une classe sociale particulière,
00:58:44même si on s'en prend, notamment chez René Fallet,
00:58:47assez régulièrement à la bourgeoisie, mais pas seulement,
00:58:50c'est aussi une médiocrité qui peut accabler une partie des classes populaires.
00:58:55Pensez un petit peu dans le film de Claude Autant-Lara,
00:58:59La traversée de Paris, Jean Gabin qui s'adresse à des petits cafetiers
00:59:03et qui les traite de salauds de pauvres.
00:59:06Donc il y a une espèce d'attitude de rejet de tout ce qui est médiocre,
00:59:12qui vient beaucoup de cette expérience de la guerre manquée
00:59:16que j'ai essayé de déterminer dans le parcours des personnages,
00:59:20des protagonistes de cette histoire.
00:59:23Donc le con n'a pas de profil sociologique à la Libération,
00:59:26et d'ailleurs il n'en aura pas davantage vraiment dans les films dialogués
00:59:30par Michel Audiard dans les années 60.
00:59:32Le con, c'est celui qui n'est pas dans le coup,
00:59:34c'est celui qui n'est pas affranchi, c'est celui qui n'a pas les codes,
00:59:38c'est celui qui participe d'une médiocrité de masse.
00:59:41Mais en même temps, le traité de con,
00:59:43et c'est pour ça que je parle de snobisme populaire,
00:59:46pour l'habitude à médire des cons,
00:59:48traiter de con quelqu'un, c'est en même temps utiliser un terme populaire
00:59:51qui, depuis l'intérieur des parlais populaires,
00:59:54si vous voulez, distingue le bon grain de l'ivraie.
00:59:57Donc c'est une attitude profondément ambivalente,
00:59:59qui a son côté aristocratique puisqu'on dénonce la médiocrité,
01:00:03mais qui en même temps se revendique d'un ancrage populaire.
01:00:06Et tous les auteurs dont on parle,
01:00:08sont quand même des auteurs qui ont donné un tour assez plébéien
01:00:11à leur littérature, à leur connois.
01:00:14Donc c'est une ambiguïté qui est intéressante
01:00:17et que j'essaye de mettre au cœur du livre.
01:00:19Oui, tout à fait, et vous l'avez très très bien décrite.
01:00:22Et la question shakespérienne qu'on peut se poser,
01:00:25est-on toujours le con de quelqu'un ?
01:00:27On en parle après cette petite pause.
01:00:29Je vais me poser des questions André, si vous m'invitez à dîner.
01:00:32On va marquer une courte pause sur Sud Radio,
01:00:34on revient dans un instant avec Lucas Di Gregorio qui est notre invité,
01:00:37et vous au 0826 300 300.
01:00:53Ici Sud Radio.
01:00:59Les Français parlent au français.
01:01:02Les carottes sont cuites.
01:01:05Les carottes sont cuites.
01:01:07Sud Radio Bercov dans tous ses états.
01:01:10Et Lucas Di Gregorio,
01:01:12médire des cons, une histoire culturelle,
01:01:15un snobisme populaire.
01:01:17Mais justement Lucas Di Gregorio,
01:01:19on parlait, je sais qu'on est toujours le con de quelqu'un,
01:01:22moi c'est une boutade,
01:01:24mais c'est vrai que c'est devenu,
01:01:26et quelque chose qui avait fait d'ailleurs scandale,
01:01:28et vous en parlez dans votre livre,
01:01:30c'est quand le syndicat de la magistrature
01:01:32qui avait mis des photos
01:01:34de personnes qu'il n'aimait pas,
01:01:36dont notamment quand même un général dont la fille avait été massacrée,
01:01:39ils avaient appelé ça le mur des cons.
01:01:41Et ça, ça avait fait d'ailleurs scandale à l'époque.
01:01:44Donc,
01:01:46ce mot est employé,
01:01:48je ne dirais pas à temps et à travers,
01:01:50mais c'est devenu la chose du monde la mieux partagée.
01:01:53Ou la moins bien partagée.
01:01:55Oui, c'est ce que je dis au début du livre,
01:01:57c'est devenu assez transclassiste
01:02:00de médire des cons.
01:02:02C'est-à-dire qu'on aurait pu penser que c'était une affaire
01:02:04de comptoir
01:02:06et de zinc
01:02:08en pensant aux phrases de Michel Audiard
01:02:10et à l'univers de ses films,
01:02:12mais en fait ça s'est largement transféré
01:02:15aux pratiques langagières des classes les plus favorisées,
01:02:18dont les membres du syndicat de la magistrature en France
01:02:21sont évidemment un bon exemple.
01:02:23On peut penser aussi à Nicolas Sarkozy
01:02:25qui avait rejeté
01:02:30quelqu'un qui l'insultait
01:02:32ou qui refusait de lui serrer la main,
01:02:34je ne me souviens plus.
01:02:35Il lui a dit « Casse-toi, pauvre con ! »
01:02:37« Casse-toi, pauvre con ! »
01:02:38Je ne sais pas ce qu'il faut en conclure
01:02:40sur le plan de la culture des élites,
01:02:42en tout cas le mot est largement transclassiste
01:02:45et partagé, quelle que soit
01:02:47la catégorie professionnelle
01:02:49à laquelle on appartient.
01:02:51Et justement,
01:02:53vous énumérez d'ailleurs
01:02:55les auteurs, les artistes, etc.
01:02:58et je voudrais qu'on parle un peu
01:03:00justement
01:03:04de ce film et cette pièce culte
01:03:06« Le dîner de cons »
01:03:08et vous racontez, je ne savais pas,
01:03:10que ça a été joué
01:03:12et traduit internationalement.
01:03:14Vous racontez ça dans votre livre.
01:03:16Alors, ça l'a été au moins dans trois pays.
01:03:19L'Inde, bizarrement.
01:03:21L'Inde, c'est incroyable !
01:03:23Et comment on peut le traduire ?
01:03:24Ah oui, je ne sais pas,
01:03:25comment on dit en hindi, en hindi
01:03:27« le con », je ne sais pas.
01:03:29Alors, je ne
01:03:31ne pourrai pas le prononcer
01:03:33dans la langue,
01:03:34mais en tout cas c'est traduisible en français
01:03:36par « les talents ».
01:03:38C'est une manière un peu ironique
01:03:40de parler des cons en disant « les talents ».
01:03:42Ah d'accord.
01:03:44Un talent malgré eux, si vous voulez.
01:03:46Oui, bien sûr.
01:03:48Ça l'a été aussi en Espagne,
01:03:50une pièce de théâtre
01:03:52et là on parle de « cons »
01:03:54comme de « idiotas ».
01:03:56« Idiotas », voilà.
01:03:58Et le cas le plus
01:04:00intéressant d'un point de vue
01:04:02interculturel, c'est les États-Unis.
01:04:04On a fait en 2010
01:04:06un film avec
01:04:08je crois Steve Carell
01:04:10qui s'intitulait
01:04:12« Dinner of schmucks ».
01:04:14Et donc schmucks,
01:04:16c'est intervenir pour remplacer
01:04:18« con ». Or schmucks
01:04:20vient d'un
01:04:22moïdiche
01:04:24qui a été intégré
01:04:26à l'américain. Et donc, en fait,
01:04:28c'est un
01:04:30désignant communautaire
01:04:32qui a une signification
01:04:34beaucoup moins universelle que dans la langue française.
01:04:36Oui, exactement.
01:04:38Ça a créé une polémique aux États-Unis.
01:04:40Le film a été mal reçu, il n'a pas eu
01:04:42énormément de succès et le producteur a même dû,
01:04:44comme souvent aux États-Unis,
01:04:46se fendre
01:04:48d'une lettre d'excuse dans un journal
01:04:50parce qu'il s'est passé
01:04:52pour une insulte communautaire. Alors qu'en France,
01:04:54il n'y a aucun problème, je veux dire.
01:04:56On n'a jamais la sensation
01:04:58d'essentialiser une communauté quand on parle
01:05:00des cons, c'est un des grands
01:05:02défauts de la pratique.
01:05:04C'est l'universalité
01:05:06du « con » qui,
01:05:08pour nous, nous intéresse.
01:05:10Mais d'ailleurs, c'est intéressant, vous parlez d'exemple américain
01:05:12parce que, vous savez, il y a un livre
01:05:14très connu de Richard Kennedy
01:05:16« Tool », qui s'appelait « La Confédération
01:05:18des imbéciles » en français.
01:05:20« Confederation of Dancers »,
01:05:22il parlait de « dancers ». Et il y a « fools »
01:05:24en américain, ils auraient pu utiliser « fool »,
01:05:26mais enfin, bon, c'est un autre problème.
01:05:28Et dites-moi, justement,
01:05:30dans votre livre, vous racontez
01:05:32un peu, au fond,
01:05:34qu'est-ce qu'on peut dire ?
01:05:36Vous parlez de Cyrano de Bergerac,
01:05:38vous parlez de, vraiment,
01:05:40vous faites l'inventaire de la littérature française
01:05:42de ce mot, et pas seulement
01:05:44de ce mot, mais de la manière dont
01:05:46c'est quand même très lié
01:05:48à un certain type de pamphlet,
01:05:50d'écrit, etc.
01:05:52Est-ce que ça a marqué, si vous voulez,
01:05:54justement, je voudrais que vous nous disiez,
01:05:56dans l'univers de la littérature,
01:05:58du pamphlet, etc.,
01:06:00est-ce que le mot « con » a joué un rôle
01:06:02très important, et continue
01:06:04de le faire ?
01:06:06– Je vous avais
01:06:08assez raison, je crois...
01:06:10Déjà, il faut dire une chose, c'est que
01:06:12sans essentialiser la littérature
01:06:14française, elle a une certaine
01:06:16tendance, par rapport à d'autres littératures,
01:06:18à surdéterminer la
01:06:20place de la manière de tourner
01:06:22un discours dans la langue.
01:06:24Pas seulement de raconter une histoire,
01:06:26pas seulement de
01:06:28dérouler un propos,
01:06:30mais la manière de la tourner dans la langue.
01:06:32Et ça, c'est observé
01:06:34depuis Boileau,
01:06:36depuis le Grand Siècle,
01:06:38ça se poursuit avec les
01:06:40pamphlets terres du XIXe, ça irrigue,
01:06:42ça caractéristique une grande quantité
01:06:44de genres littéraires tout au long de l'histoire,
01:06:46et les livres
01:06:48qui vont porter le discours du
01:06:50con héritent un petit peu de ça.
01:06:52C'est pas pour rien, par exemple, qu'ils vont
01:06:54prendre la forme d'une anthologie de citations,
01:06:56qui peut faire penser
01:06:58au Maxime
01:07:00de La Rochefoucauld, qui peut faire penser
01:07:02à des genres littéraires
01:07:04dont la France a quand même raffolé
01:07:06au fil des
01:07:08siècles. Et donc, il y a cette
01:07:10dimension du pamphlet,
01:07:12il y a cette dimension de la logique de l'anthologie
01:07:14de citations, aussi de la bonne phrase,
01:07:16ce que j'appelle, avec un
01:07:18critique du cinéma qui en a bien parlé,
01:07:20le complexe de Cyrano, c'est-à-dire
01:07:22l'idée de triompher par le langage,
01:07:24en fait, de triompher par la bonne phrase.
01:07:26Même si on y
01:07:28perd beaucoup sur le plan concret,
01:07:30amoureux, si on y perd la vie,
01:07:32au moins, on aura triompher par la bonne
01:07:34phrase, donc ça, je pense que c'est
01:07:36un élément...
01:07:38L'équivalent
01:07:40du panache, puisque vous parlez de Cyrano,
01:07:42effectivement,
01:07:44j'ai le bon mot, je peux traiter
01:07:46quelqu'un de con, et d'ailleurs, juste un mot,
01:07:48vous savez, c'est dans Toulouse,
01:07:50de Nougaro, il dit
01:07:52« On se traite de con avant qu'on ne se traite »,
01:07:54disait Nougaro
01:07:56dans sa chanson sur Toulouse.
01:07:58Esteban, je crois que nous avons
01:08:00une... Oui, c'est Yves qui nous appelle
01:08:02depuis Arcachon, bonjour Yves !
01:08:04Bonjour Yves ! Bonjour, oui, simplement
01:08:06votre débat m'intéresse tout à fait,
01:08:08merci monsieur Guy Grigoriot,
01:08:10simplement pour signaler,
01:08:12nous avons quatre filles, mon épouse et moi,
01:08:14et quand
01:08:16elles étaient adolescentes,
01:08:18elles ont essayé de mettre
01:08:20dans le langage courant
01:08:22« c'est pine » plutôt que « c'est con »,
01:08:24parce que quand même,
01:08:26c'est discriminatoire, c'est...
01:08:28C'est anti-féministe, vous voulez dire ?
01:08:30C'est anti-féministe, voilà.
01:08:32Donc,
01:08:34je suggère que l'on parle de
01:08:36« c'est pine » plutôt que « c'est con »,
01:08:38voilà. Ah, alors c'est intéressant,
01:08:40vous voulez vraiment faire la révolution, vous,
01:08:42vous voulez... C'est votre
01:08:44côté woke ou cancel culture ?
01:08:46Ah non, non, c'est mon côté,
01:08:48c'est mon côté mal
01:08:50blanc depuis plus de 50 ans.
01:08:52Oui, mais alors écoutez, on va pas faire la
01:08:54discussion là-dessus, parce que c'est une
01:08:56discussion sémantique, mais pourquoi dit-on
01:08:58« la pine » et pourquoi
01:09:00dit-on « le con » ? Pourquoi « le con »
01:09:02est masculin et « la pine » féminine ?
01:09:04Je n'avais jamais
01:09:06observé ça.
01:09:08Alors, la mère
01:09:10de nos quatre filles était agrégée
01:09:12de lettres classiques. D'accord !
01:09:14Ben voilà, c'est
01:09:16très bien. Merci Yves ! Merci Yves !
01:09:18On va recevoir Jacques Melouca de Grégorio,
01:09:20vous savez, c'est intéressant ça,
01:09:22vous voyez ? Parce que « la pine »
01:09:24n'est jamais devenu un mot, c'est intéressant.
01:09:26Personne ne dira « espèce de pine ».
01:09:28Personne ne traitera quelqu'un à « oui,
01:09:30on fera pas le dîner de pine »,
01:09:32on fera le dîner de con.
01:09:34Ça n'est plus tellement à la mode
01:09:36de le rappeler, mais la linguistique montre quand même
01:09:38que le genre grammatical
01:09:40et le genre sexuel sont deux choses
01:09:42qui n'ont pas de correspondance
01:09:44nécessaire. Pourquoi on dit la chaise et le
01:09:46fauteuil ? Vous pourriez reconduire la même
01:09:48réflexion à ce propos-là. Donc,
01:09:50le genre grammatical est une abstraction
01:09:52linguistique.
01:09:54Donc, vous pouvez trouver, pour des
01:09:56objets que vous vous représentez comme féminins,
01:09:58un déterminant masculin pour
01:10:00les nombres. C'est vrai, mais c'est intéressant à propos des
01:10:02organes, parce que le co-organe
01:10:04féminin, la pine, organe
01:10:06masculin, c'est quand même plus que la chaise
01:10:08et le fauteuil.
01:10:10Oui, c'est vrai,
01:10:12mais ça montre encore plus, peut-être, cette non-
01:10:14correspondance et cette liberté de langue
01:10:16par rapport aux réalités sexuelles.
01:10:18Absolument. Il y avait une question, avant de
01:10:20prendre Jacques, sur les réseaux sociaux. Est-ce que, du coup, le fait
01:10:22de dire connes est faux ?
01:10:24Ah oui, espèce de connes.
01:10:26Est-ce que c'est une erreur ?
01:10:28On dit même les connasses, etc.
01:10:30C'est certainement pas une erreur.
01:10:32De toute façon, tout ce qui entre dans l'usage,
01:10:34par définition, existe et
01:10:36mérite d'exister. Mais
01:10:38c'est vrai qu'il y a une réticence
01:10:40chez bon nombre d'auteurs dont je parle
01:10:42dans le livre à parler de
01:10:44connes pour les femmes. C'est-à-dire,
01:10:46on a quand même l'impression que c'est un empannage
01:10:48masculin. Connes
01:10:50renvoient à d'autres connotations
01:10:52qui sont finalement assez différentes
01:10:54des contextes dans lesquels on parle des
01:10:56connes.
01:10:58Peut-être en raison de l'origine étymologique,
01:11:00justement. Il y a une espèce de réticence
01:11:02à ramener
01:11:04la femme à ce désignant-là,
01:11:06peut-être en raison du fait qu'il a désigné
01:11:08le sexe féminin au départ.
01:11:10On ne parle pas facilement
01:11:12des cons comme de femmes.
01:11:14Jacques est avec nous depuis les Landes.
01:11:16Bonjour, Jacques.
01:11:20On va retrouver Jacques dans un instant.
01:11:22On va continuer l'entretien avec
01:11:24Lucas Di Gregorio.
01:11:26Justement, Lucas Di Gregorio,
01:11:28est-ce que
01:11:30les écrivains
01:11:32les plus divers, les gens
01:11:34les plus divers ont utilisé
01:11:36le mot, bien sûr, le mot
01:11:38dont on parle depuis le début.
01:11:40Mais vous mettez en titre
01:11:42« médire des cons ».
01:11:44Est-ce qu'il n'y a pas des éloges du con ?
01:11:48Est-ce qu'il n'y a pas des éloges des cons ?
01:11:50Est-ce qu'il n'y a pas eu des
01:11:52contradicteurs, je dirais ?
01:11:54Il y a une tradition
01:11:56d'éloge de l'idiotie.
01:11:58Parce que l'idiotie,
01:12:00dans l'histoire de la littérature, ça passe pour plus
01:12:02timide que la connerie.
01:12:04La connerie, c'est quand même difficile,
01:12:06sinon de manière ironique et paradoxale,
01:12:08d'en faire l'éloge.
01:12:10Vous avez quelques phrases d'Odiard.
01:12:12Odiard disait, par exemple, un intellectuel
01:12:14assis va moins loin
01:12:16qu'un con qui marche.
01:12:18Peut-être parce qu'il détestait encore plus les intellectuels
01:12:20que les cons, peut-être.
01:12:22C'est son petit avis.
01:12:24Je le crois volontiers.
01:12:28Après, il y a une tendresse pour les cons
01:12:30que l'on voit, par exemple, dans le dîner de cons,
01:12:32où finalement, c'est Jacques Villerey qui emporte la mise,
01:12:34en tout cas sur le plan symbolique,
01:12:36puisque c'est lui qui avait raison
01:12:38et c'est un petit peu celui qui avait voulu le duper
01:12:40qui finit le plus mal dans l'histoire,
01:12:42le personnage de Thierry Lhermitte.
01:12:44Il y a une réversibilité
01:12:46tout le temps de celui
01:12:48qui peut être con à un moment
01:12:50et finir
01:12:52finalement en meilleure posture.
01:12:54Il y a beaucoup de films qui fonctionnent là-dessus.
01:12:56C'est vrai.
01:12:58Le con n'est pas celui qu'on pense
01:13:00et en tout cas, dans le film dont vous parlez,
01:13:02le dîner de cons, effectivement, ça se voit très bien.
01:13:04Est-ce que
01:13:06est-ce que
01:13:08est-ce que c'est réservé
01:13:10quand même, je dirais,
01:13:12parce que vous parlez aussi de Jean-Paul Sartre,
01:13:14vous abordez un peu tous les...
01:13:16Et Jean-Paul Sartre disait très bien,
01:13:18c'est dans votre livre et ça m'a frappé,
01:13:20que quand il a vu la première fois le mot con,
01:13:22c'était sur un mur et qu'il avait
01:13:24peur de l'employer.
01:13:26Pourquoi ?
01:13:28Parce que Sartre raconte dans
01:13:30les mots que son apprentissage
01:13:32de la langue s'est fait à travers
01:13:34la littérature et la littérature
01:13:36qui était présente dans la bibliothèque
01:13:38de la famille très bourgeoise
01:13:40qui était la sienne et très contenue
01:13:42sur le plan de la morale et donc
01:13:44il raconte son rapport au monde à travers le rapport au livre.
01:13:46Et comme on le disait,
01:13:48le mot con n'était pas un mot
01:13:50volontier imprimé jusqu'à une certaine
01:13:52période dans la littérature,
01:13:54dans les publications de littérature française.
01:13:56Et donc sa première occasion de découvrir
01:13:58ce mot, c'est
01:14:00sous forme de tag, on pourrait dire ça
01:14:02comme ça, sur l'un
01:14:04des murs de l'école
01:14:06et il le présente vraiment dans les mots
01:14:08comme une espèce de choc culturel.
01:14:10C'est-à-dire, il ne s'imaginait pas qu'on puisse
01:14:12utiliser la langue pour
01:14:14écrire des choses comme ça
01:14:16et il a un passage assez beau d'ailleurs
01:14:18sur le côté fascinant du mot, même au sens
01:14:20plastique, c'est un mot qui claque,
01:14:22c'est un mot simple
01:14:24ça nous renseigne
01:14:26beaucoup sur sa capacité à être
01:14:28utilisé aussi, la forme
01:14:30plastique du mot. Nous avons retrouvé
01:14:32Jacques André qui nous appelle depuis les Landes.
01:14:34Bonjour Jacques. Bonjour Jacques.
01:14:36Oui, bonjour, bonjour.
01:14:38Alors donc, votre émission
01:14:40là sur les cons, ça me fait toujours rire
01:14:42puisque bon, j'ai bientôt 71
01:14:44mais le mot con,
01:14:46quand vous avez parlé, bon,
01:14:48le con de quelqu'un, etc.
01:14:50Le mot anargo, etc.
01:14:52Mais j'ai retrouvé, je suis monté
01:14:54dans mon grenier et j'ai retrouvé
01:14:56celui qui, enfin, un
01:14:58donc, parce que j'avais pas mal de
01:15:00bouquins, j'avais pas tout retrouvé, mais j'en ai
01:15:024 ou 5 sur les cons
01:15:04et donc, mais un que j'ai retrouvé, c'était
01:15:06celui de
01:15:08San Antonio, donc
01:15:10pour les jeunes, ils ne connaissent pas
01:15:12je veux dire, c'est des histoires
01:15:14de policiers, de
01:15:16Frédéric Dard et tout, et donc
01:15:18voilà, avec les cons
01:15:20et puis alors, dans
01:15:22son roman policier
01:15:24où c'était, bon, c'est
01:15:26à rire, mais il y a
01:15:28il mettait aussi quelques logis
01:15:30qui, je vais en dire une,
01:15:32il y avait une justice
01:15:34puisque le con a l'air con
01:15:36c'est, voilà
01:15:38c'est ça
01:15:40C'est vrai qu'il en a sorti beaucoup
01:15:42au Frédéric Dard
01:15:44La loi, c'est l'autorité du con, quoi
01:15:46C'est
01:15:48Ah oui, non, pour sortir,
01:15:50énorme, c'est vrai
01:15:52C'est-à-dire que dans cette époque-là, maintenant
01:15:54aussi, où
01:15:56il y a vraiment de plus en plus de cons
01:15:58et
01:16:00mais par contre, il y a de plus en plus
01:16:02aussi de haineux
01:16:04donc c'est
01:16:06on vit en monde
01:16:08que
01:16:10moi, je suis du
01:16:12siècle dernier, puisque je suis du
01:16:1421e, moi, je suis du 21e
01:16:16bon, je ne le verrai pas à la fin, mais
01:16:18c'est
01:16:20Oui, c'est le plus dur. Justement, Jacques,
01:16:22je voudrais demander à Lucas De Gregorio
01:16:24c'est vrai, il y a une chose que Jacques
01:16:26dit, il a raison, on peut
01:16:28dire, oui, il y a des gens qui disent
01:16:30sale con, pauvre con, mais avec
01:16:32haine, avec rancœur, avec hostilité
01:16:34on emploie aussi le mot
01:16:36con
01:16:38pour manifester son hostilité
01:16:40ou connard, etc.
01:16:42Con, alors
01:16:44connard encore plus, peut-être
01:16:46mais con a une valeur d'insulte
01:16:48évidente, mais
01:16:50une des choses qu'on peut dire
01:16:52assez raisonnablement, c'est que
01:16:54l'insulte, ou en tout cas
01:16:56la vitupération, ou vilipender
01:16:58quelqu'un, c'est quelque chose qui sera
01:17:00difficilement
01:17:02annulable
01:17:04dans la société, donc il y a une fonction
01:17:06sociale de l'insulte
01:17:08et médire des cons
01:17:10je dirais que
01:17:12ça peut être une insulte qui, selon l'intonation
01:17:14dans laquelle on se place pour la prononcer
01:17:16peut être violente, mais
01:17:18c'est difficile de dire que ce soit un discours de haine
01:17:20en soi, puisqu'il est
01:17:22tellement généralisant, tellement
01:17:24réversible
01:17:28qu'il fonctionne tellement sans cibler
01:17:30aucune communauté particulière
01:17:32que vous êtes un peu à
01:17:34armes égales avec tout le monde quand vous médisez
01:17:36des cons. Vous pouvez vous voir
01:17:38répondre la même chose par votre interlocuteur
01:17:40donc il y a quand même une dimension
01:17:42de soupape
01:17:44sociale dans cette
01:17:46pratique qui ne
01:17:48réduit quand même pas ce discours-là
01:17:50à un discours de haine, sauf à considérer
01:17:52que la haine, toute forme
01:17:54d'hostilité est un discours de haine, mais
01:17:56à ce moment-là, je veux dire, on est
01:17:58très large dans les définitions. Bien sûr, bien sûr
01:18:00non mais d'ailleurs le livre est
01:18:02en tout cas un livre beaucoup plus
01:18:04d'humour et de vie que de
01:18:06manifestation de haine, c'est clair
01:18:08votre livre. On reprend
01:18:10juste sur les cons
01:18:12la connerie après cette
01:18:14petite pause. Avec vous au 0826
01:18:16300 300 et Lucas Di Gregorio qui est notre
01:18:18invité aujourd'hui. A tout de suite.
01:18:36Les français parlent
01:18:38aux français.
01:18:40Je n'aime pas la blanquette
01:18:42de veau. Je n'aime pas
01:18:44la blanquette de veau.
01:18:46Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
01:18:48Avec André Bercoff et Lucas Di Gregorio
01:18:50pour ce livre Médire des cons
01:18:52et nous avons Grégory qui nous
01:18:54appelle depuis les Alpes-Maritimes. Bonjour Grégory.
01:18:56Bonjour Grégory. Bonjour.
01:18:58Bonjour messieurs.
01:19:00Alors, si vous voulez
01:19:02moi je suis parti d'un principe simple
01:19:04et puis quand on s'occupe un peu
01:19:06d'alchimie, des choses comme ça
01:19:08qui peuvent être très compliquées
01:19:10si on ne fait pas simple, on s'aperçoit
01:19:12que souvent avant
01:19:14de monter dans les branches de l'arbre, il faut
01:19:16peut-être rester dans les racines de l'arbre.
01:19:18Donc partant de ce
01:19:20principe là,
01:19:22je me dis moi
01:19:24que le mot con
01:19:26étant au départ
01:19:28le sexe de la femme,
01:19:30c'est
01:19:32un vide à remplir.
01:19:34Oui.
01:19:36Précisez le fond
01:19:38de votre pensée.
01:19:40Donc qu'est-ce que ça veut dire ?
01:19:42Ça veut dire qu'un con
01:19:44c'est quelqu'un, excusez-moi
01:19:46c'est pas vulgaire ce que je vais dire
01:19:48dans l'art du français, mais c'est quelqu'un qui
01:19:50se fait maître.
01:19:52Ah oui d'accord.
01:19:54Voilà. Vous voulez dire qu'il est
01:19:56vide, il faut remplir ce vide
01:19:58donc voilà.
01:20:00Alors après par exemple,
01:20:02bon j'ai pas l'étymologie du mot idiot
01:20:04mais la différence
01:20:06un idiot est plus sain par exemple
01:20:08parce qu'il ne réfléchit pas.
01:20:10Le con est quelqu'un qui peut être influençable
01:20:12donc on va
01:20:14l'attraper, on va lui mettre des idées
01:20:16dans la tête, il va dire amène à tout ça
01:20:18et on va dire regarde-moi ce con.
01:20:20Ouais.
01:20:22Mais c'est intéressant, c'est ce que vous dites.
01:20:24Lucas de Grigoriot, est-ce qu'il n'y a pas justement
01:20:26cette dimension,
01:20:28on l'entend souvent,
01:20:30le peuple français ou le peuple machin,
01:20:32ceux-là sont tous des cons.
01:20:34Amalgame, évidemment, généralisation
01:20:36facile, mais est-ce qu'il n'y a pas aussi
01:20:38ce côté, alors que vous pensez
01:20:40de cette notion de vide à remplir ?
01:20:42C'est possible.
01:20:44C'est possible qu'il y ait
01:20:46cette idée que
01:20:48le con par analogie
01:20:50serait l'esprit
01:20:52vide qui pourrait se faire
01:20:54farcir la tête de toute une série d'idées
01:20:56qui ne sont pas les siennes,
01:20:58qui répercuteraient des lieux communs comme ça.
01:21:00Ça ne me paraît pas être une
01:21:02mauvaise interprétation du tout.
01:21:04Une chose dont je parle aussi, c'est que le mot lui-même
01:21:06pas tellement, parce que vous avez bien compris
01:21:08que je ne m'intéresse pas tellement à la chose en fait,
01:21:10je m'intéresse à la manière
01:21:12d'employer le mot. Le mot lui-même est
01:21:14un signifiant vide, qui n'a pas
01:21:16de vrai équivalent dans d'autres langues,
01:21:18qui n'a pas de définition
01:21:20très très précise, c'est pas une maladie
01:21:22mentale, c'est pas
01:21:24une maladie sociale,
01:21:26ce sera difficile de faire de la recherche
01:21:28en psychologie autour de la connerie.
01:21:30Et trouver un
01:21:32vaccin anticon par exemple.
01:21:34Ah ça, ça serait
01:21:36un succès sans le trouver en tout cas.
01:21:38Mais oui,
01:21:40effectivement, c'est un signifiant vide, c'est un mot
01:21:42qui a une certaine vacuité
01:21:44en tout cas, ce qui lui permet
01:21:46d'avoir une extraordinaire mobilité
01:21:48dans les discours des uns et des autres,
01:21:50et dans les œuvres de la culture
01:21:52médiatique, de la chanson à la presse satirique,
01:21:54en passant par le cinéma, le roman,
01:21:56etc.
01:21:58En tout cas, Luca Di Grigorio, vous avez très très
01:22:00bien célébré les cons,
01:22:02il faut le dire. On va d'ailleurs entendre
01:22:04la chanson de Gainsbourg,
01:22:06qui est pour un con.
01:22:08Et bravo pour votre livre,
01:22:10parce que c'est aux éditions du CERF,
01:22:12et vous allez passer un beau moment
01:22:14à le lire, je vous le dis.
01:22:16Merci beaucoup André Bercoff.
01:22:18Merci beaucoup Luca Di Grigorio. Justement, on le rappelle,
01:22:20c'est le livre « Médire des cons, histoire culturelle
01:22:22d'un snobisme populaire »
01:22:24publié aux éditions du CERF. Allez le lire,
01:22:26vraiment, ça vous changera peut-être
01:22:28les idées en cette période si morose.
01:22:30On va se retrouver demain, André Bercoff,
01:22:32de 13h à 14h pour la culture. Vous recevrez
01:22:34Joe Estar, je crois, ça va
01:22:36bouger dans l'émission. – Voilà, absolument.
01:22:38L'argot, il a fait un livre entier
01:22:40avec Paolo Labreze.
01:22:42Lui, il est avocat, l'autre
01:22:44est détenu,
01:22:46et il parle argot.
01:22:48Il parle de la justice, c'est très fort.
01:22:50– Et demain, de midi à 13h, ce sera donc Alexis Poulin
01:22:52qui sera aux commandes. Tout de suite, Brichley,
01:22:54sur Sud Radio, à demain.