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Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche

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Transcription
00:00 - Bonsoir à tous.
00:01 Très heureux de vous retrouver pour l'heure des pros 2.
00:04 Week-end dans quelques instants.
00:05 Je vous présente mes invités.
00:07 Mais d'abord, c'est le point complet sur l'actualité avec vous.
00:09 Mathieu Devese, rebonsoir.
00:11 - Bonsoir Thomas.
00:11 Bonsoir à tous.
00:12 Le Maroc décrète un deuil national de trois jours
00:15 alors que le bilan ne cesse de s'alourdir dans le pays.
00:18 Plus de 1000 personnes sont mortes dans un puissant séisme
00:21 qui a frappé le pays la nuit dernière.
00:23 Un séisme de magnitude 7 dont l'épicentre a été enregistré
00:26 au sud-ouest de Marrakech.
00:28 Il s'agit du plus puissant séisme à frapper le royaume
00:31 et sachez que la tour Eiffel sera éteinte ce soir à 23h
00:34 en hommage aux victimes.
00:36 En Grèce, les inondations meurtrières frappent toujours le pays.
00:39 Les pompiers, épaulés par l'armée, continuent de porter secours
00:43 aux centaines d'habitants de villages bloqués en Thessalie.
00:46 Ces intempéries ont fait jusqu'à présent 10 morts.
00:48 Plus de 2850 personnes ont été secourues.
00:52 Enfin, la vague de chaleur qui frappe la France
00:53 est un épisode de canicule inédit.
00:55 14 départements du centre Val-de-Loire et de l'Île-de-France
00:59 restent placés en vigilance orange par Météo France.
01:02 Il s'agit de la première vigilance orange canicule
01:04 déployée durant un mois de septembre
01:06 depuis la mise en place du dispositif en 2004.
01:09 Merci beaucoup Mathieu et à tout à l'heure
01:12 pour un nouveau point complet sur l'actualité.
01:15 Avec moi ce soir, William Thay, Elisabeth Lévy, Eric Reuvel
01:19 et Nathan Devers qui arrive d'une minute à l'autre sur ce plateau.
01:23 Il faut prononcer son nom pour le faire arriver.
01:26 Il suffit de l'appeler pour qu'il arrive.
01:27 Bonsoir Nathan, merci d'être avec nous.
01:29 Alors on est au lendemain d'une belle victoire,
01:31 une belle soirée de rugby.
01:33 Et pourtant, on n'entend parler que de polémiques depuis ce match.
01:36 La cérémonie d'ouverture, le sport qui serait trop viriliste,
01:40 Emmanuel Macron qui a été sifflé.
01:43 On va revenir sur tous ces sujets tous ensemble pendant une heure.
01:47 Alors d'abord, je vous propose de regarder le tweet de Sandrine Rousseau
01:50 pour ne pas changer.
01:52 Donc Sandrine Rousseau tweet par rapport à la cérémonie d'ouverture
01:54 qui avait lieu hier.
01:55 On rappelle que cette cérémonie d'ouverture a été mise en scène
01:57 par l'acteur Jean Dujardin.
01:59 Sandrine Rousseau, vous voyez ses mots.
02:00 "J'ai honte.
02:01 Notre France, ce n'est pas une série de clichés empilés."
02:05 Une réaction d'abord sur ce message de Sandrine Rousseau.
02:09 Je commence avec vous William.
02:10 C'est quand même paradoxal que ce soit Sandrine Rousseau
02:12 qui parle de clichés.
02:12 Elle tend elle-même à un cliché du féminisme le plus radical
02:16 et le plus totalitaire possible.
02:18 C'est quand même amusant qu'elle critique le cliché des autres.
02:20 Ensuite, après, sur ce qu'elle dit,
02:21 je pense que de toute façon,
02:22 elle est spécialisée dans la déconstruction.
02:24 Un pas de plus, ça ne va pas l'arrêter non plus.
02:26 Donc elle va continuer.
02:27 Tout ce qui permet de démolir ce qui fait l'art de vie à la française,
02:30 sa spécificité, ce qui nous est glorifié dans le monde entier,
02:33 elle le détruira, elle le vomira,
02:35 elle essaiera de tout pour le démolir.
02:37 Donc je pense que tout ce qui est rugby,
02:39 surtout si ce sont des hommes qui gagnent,
02:40 c'est catastrophique pour elle.
02:41 Donc voilà, c'est la cata.
02:42 Une soirée cata pour elle,
02:43 mais si c'est une soirée cata pour Sandrine Rousseau,
02:44 je pense que l'ensemble des Français ont passé une bonne soirée.
02:47 – C'est quoi le problème de cette cérémonie d'ouverture ?
02:49 – Alors, moi je me suis beaucoup amusée à lire l'édito de Libé.
02:52 Alors, la réalité c'est que s'il n'y avait pas le sous-texte
02:57 du tweet de Sandrine Rousseau,
02:58 oui c'est une série de clichés,
02:59 parce qu'une identité c'est aussi une série de clichés.
03:02 C'est une série de mythologies auxquelles nous pouvons tous nous référer.
03:06 Personne ne croit que la France aujourd'hui c'est le béret et la baguette,
03:10 ni la tour Eiffel ou Paris la tour Eiffel si vous voulez.
03:13 Malgré tout, ce sont des clichés de notre passé,
03:16 en plus ce sont des clichés qui ont plutôt à voir avec la douce France,
03:20 qui n'existe de moins en moins même dans nos douces provinces.
03:24 Et ça, c'est ça que Sandrine Rousseau n'aime pas,
03:27 et surtout je ne peux pas m'empêcher, si vous voulez,
03:30 de me ruer sur l'édito de Libé qui a fait ma journée.
03:33 Je le reconnais parce qu'ils sont tellement…
03:34 – On va peut-être le voir à l'image, alors vous parlez de…
03:36 – Parce que c'est la même question, c'est la même chose.
03:38 – Avec le sous-titre "Allez la rance"
03:39 – Alors, "Allez la rance" c'est donc parce que le mot est lâché,
03:43 on peut dire que c'est trop des clichés, à la limite on peut dire
03:46 on aurait pu mettre, j'en sais rien, des choses plus technologiques,
03:48 j'en sais rien, on peut toujours discutailler,
03:51 si vous voulez, bien que ce ne soit pas un sujet majeur.
03:53 Mais évidemment derrière il y a ces rances,
03:56 c'est-à-dire ce qu'ils n'aiment pas, c'est ce qu'ils appellent,
03:59 alors les ploucs, les beaufs, selon les périodes,
04:02 il y a eu les beaufs, il y a eu Dupont-Lajoie qui évidemment est raciste
04:05 en plus de tout le reste, en plus d'être un afro-hérac,
04:09 il n'aime pas les Français qui voudraient rester un peuple.
04:13 Et bien sûr, il trouve que c'est une France qui manque de diversité,
04:16 bien que dans cette France-là il y ait des tas d'immigrés
04:19 qui sont là depuis longtemps et qui ont tout à fait envie d'en être,
04:23 ils n'aiment pas, comme l'a dit William, c'est simple,
04:25 ce qu'ils n'aiment pas c'est tout ce qui est populaire et tout ce qui est français.
04:28 Donc, mais j'espère que vous allez refaire un petit tour sur le virilisme,
04:32 parce que ça c'est pour moi.
04:33 – On y vient très vite, mais en tout cas, sur cet article de l'Ibé,
04:37 ils disent quand même que le spectacle était une carte postale sépia d'une France
04:41 qui sent la naphtaline.
04:42 Alors évidemment, on a le droit d'aimer ou pas une cérémonie d'ouverture,
04:44 ce n'est pas vraiment la question, mais les arguments avancés, Nathan,
04:47 ils sont quand même particuliers de la part de l'Ibé.
04:50 – J'en veux beaucoup à cet article de Libération et à cette polémique,
04:52 parce que j'avais prévu de ne pas regarder cette soirée,
04:55 qui ne m'intéresse pas du tout, ce serait un autre sujet,
04:57 mais qui est d'ailleurs lié, c'est le fait qu'aujourd'hui,
05:00 les moments qui sont associés au patriotisme ou à l'esprit national
05:04 sont souvent liés au sport.
05:06 – Oui, c'est un peu la faute de vos copains, pardon.
05:08 – Ben ça, franchement, moi je n'ai pas tellement de copains qui…
05:11 – Non mais je veux dire de la gauche, puisque vous vous sentez de cette famille.
05:15 – Je ne sais pas si c'est… peut-être, mais en tout cas,
05:18 je trouve qu'il y a quelque chose de dommage à ce que, si vous voulez,
05:21 le patriotisme ou l'amour d'un pays passe par le fait d'avoir envie
05:24 que son équipe nationale gagne la Coupe du monde…
05:26 – Ne passe plus que par ça.
05:26 – … ou les Jeux Olympiques ou le rugby,
05:28 moi personnellement, je pense que ce n'est pas quelque chose
05:31 de très, très significatif et que d'ailleurs, c'est la chose la plus homogène,
05:33 parce que quand vous regardez un mondial de foot ou de rugby,
05:36 tous les pays soutiennent leur équipe exactement de la même manière,
05:38 avec des chansonnettes, etc., la bière, bon.
05:41 Donc, si vous voulez, je ne trouve pas que ce soit…
05:42 et je ne comprends pas d'ailleurs, plus fondamentalement, le voyeurisme sportif.
05:45 Je comprends qu'il puisse y avoir des gens qui ressentent du plaisir
05:47 à faire du voyeurisme sexuel, à voir d'autres gens avoir des relations devant eux,
05:51 mais je ne comprends pas qu'on puisse ressentir du plaisir
05:53 à voir d'autres gens faire du sport.
05:55 Si on a envie de faire du sport, on en fait, mais je ne comprends pas.
05:56 Donc, si je dis ça sans mépris, c'est juste que je ne comprends vraiment pas que ça existe.
06:00 En revanche, sur l'article de Libération, j'ai donc dû voir la soirée après, mais…
06:04 - Vous avez regardé la cérémonie en replay, là ?
06:06 - Oui, que j'ai vu un peu en accéléré, parce que ce n'était pas non plus…
06:10 Mais oui, évidemment que c'était une carte postale.
06:13 Et c'était un peu la carte postale de l'image d'ailleurs très américanisée de Paris,
06:17 de la France, un peu à la Emeline Paris, d'une sorte de France pour série un peu Netflix.
06:22 Et évidemment que c'était une carte postale.
06:24 Maintenant, la seule question que je me pose, c'est que…
06:26 Vous savez, c'est Nietzsche qui dit qu'il y a trois types de rapports à l'histoire,
06:29 et que là, on était dans l'histoire monumentale.
06:31 Ça veut dire une histoire qui sert juste à servir d'image d'épinal pour en effet donner envie,
06:35 mais que c'est une histoire qui, évidemment, est fausse par rapport,
06:39 et qui est biaisée, et qui est réductrice, etc.
06:41 Mais la seule question que je me pose, c'est est-ce que c'est possible,
06:44 dans le cadre d'une compétition sportive, de faire un spectacle
06:48 qui ne relève pas de l'histoire monumentale et de la carte postale ?
06:50 Ça, j'en doute.
06:51 - Vous avez réussi à ne pas dire un mot de critique sur Libes, et c'est extraordinaire, alors.
06:54 - Ah bah si !
06:55 - France, ça ne vous gêne pas.
06:57 - Mais je dis justement, moi, ce que m'a inspiré cet article, la question qui m'a inspiré,
07:02 c'est que je pense que dans un spectacle comme ça, on est obligé de faire une carte postale.
07:05 Alors on fait une carte postale dans un sens ou dans un autre,
07:07 mais je ne vois pas, si vous voulez, je trouve ça particulier de relever que,
07:11 en effet, ce n'est pas un cours d'histoire sur la France des années 50.
07:14 Et en effet, la France des années 50, c'était plus nuancé,
07:16 c'était beaucoup plus complexe que ce qui a été montré,
07:17 mais c'est le principe d'un spectacle télévisuel.
07:20 - C'est la France des années 50 qui le traite de ronde, ce n'est pas la France des années 50 !
07:22 - Et surtout, qu'est-ce qu'il aurait fallu comme cérémonie pour qu'elle soit Libé-compatible ?
07:26 Qu'est-ce qu'il aurait fallu, Éric René ?
07:28 - Ah bah des tronches, des drapeaux à jeter partout !
07:33 - Non mais peut-être des gens qui font des rodéos sauvages sur des motos
07:36 qui auraient défilé sur la pelouse du Stade de France, peut-être.
07:39 Non mais alors, par curiosité, moi, ce que j'ai fait, c'est que j'ai regardé,
07:42 parce qu'immédiatement, cette cérémonie d'ouverture m'a fait penser à Amélie Poulain.
07:47 Vous vous souvenez du film Amélie Poulain ?
07:49 - Vous avez regardé la critique de Libé ?
07:51 - Oui, j'ai regardé la critique de Libé, c'était la même chose.
07:54 C'était exactement la même chose.
07:56 Alors, je crois que c'était le rédacteur en chef des Inoccuptibles
07:58 qui avait fait la critique d'Amélie Poulain dans Libération,
08:01 mais les mots étaient exactement les mêmes.
08:03 Ils avaient même ajouté "c'est nauséabonde", voyez ?
08:05 - Oui, c'est la gauche olfactive.
08:06 - C'est un film nauséabonde.
08:07 Non, mais surtout, je pense que Dujardin, il a dû prendre un pied monumental.
08:11 - Ça se voit, il y a des...
08:12 - Oui, mais parce qu'il faudrait peut-être l'interroger.
08:15 Pourquoi est-ce que... C'est lui qui a mis en scène, ça.
08:17 C'est lui qui a décidé de mettre ces clichés les uns derrière les autres.
08:19 - C'est pour les enquiquiner, peut-être ?
08:20 - Moi, je pense que c'est pour les emmerder.
08:22 Moi, je pense que c'est pour les emmerder.
08:24 Et je vais vous dire, c'est une méconnaissance en plus totale de ce qu'est le rugby.
08:27 Parce que le rugby, c'est un sport de valeurs et de racines.
08:30 Or, précisément, quand vous faites une Coupe du Monde,
08:32 une cérémonie d'ouverture de Coupe du Monde de rugby,
08:35 eh bien, vous allez puiser justement dans les racines et dans les valeurs.
08:38 Eh bien, les racines et les valeurs de la France, c'est ça,
08:40 plutôt que les rodéos sauvages
08:43 ou la violence dans les rues ou des coups de coudeau.
08:45 Donc moi, je trouve... Et j'en ai marre de faire de la pub à Sandrine Rousseau.
08:49 Donc moi, maintenant, sur les plateaux, je l'appelle SR.
08:51 - Oh, c'est bien. - Avec ses initiales.
08:53 Parce que si vous voulez, elle ne vit que de ça.
08:55 - On va encore parler, d'ailleurs. - Elle ne vit que de ça.
08:57 Elle ne vit que de ça. Elle ne vit que de ça.
08:59 - Mais ça suffit, elle représente... Excuse-moi, elle représente aussi...
09:02 - Qu'on aime ou qu'on n'aime pas le rugby.
09:03 Moi, j'adore, personnellement.
09:04 Il y avait un peuple dans ce Stade de France,
09:06 en fusion avec une équipe qui a fait un très bon match,
09:08 notamment sur la deuxième mi-temps.
09:10 Mais pourquoi ils continuent à nous emmerder avec ce genre de réaction ?
09:14 Franchement ! - C'est fascinant.
09:16 - Mais c'est... Non, ce n'est pas fascinant.
09:18 - La capacité qu'ils ont à toujours...
09:19 - C'est assez courant.
09:20 Enfin, c'est...
09:21 - Non, non, non.
09:22 - Regarder sur les tweets, regarder sur les réseaux sociaux.
09:24 Mais c'est absolument abject, abject.
09:27 Cette France-là, elle leur sort par les trous de nez,
09:31 cette France qui...
09:32 Des années 50, où il y avait une certaine envie de vivre,
09:36 tranquillité de vivre, mais ça...
09:38 Je ne sais pas si ça a été fantasmé,
09:40 je n'étais pas encore né dans les années 50,
09:41 mais franchement, à chaque fois qu'il se passe quelque chose,
09:44 à chaque fois qu'on essaie de glorifier un peu ce pays sur son histoire,
09:47 on pourra parler aussi du Puy-du-Fou,
09:49 c'est toujours la même chose, toujours la même ritornelle.
09:51 Franchement, mais...
09:53 - Non, mais c'est sûr.
09:54 - Madame Esser, il faut...
09:56 - Non, mais arrêtez.
09:57 Donc vous, vous pensez que vous allez supprimer la maladie
10:00 en cachant le symptôme.
10:01 Mais pardon, Sandrine Rousseau représente, pardon,
10:05 elle est même minoritaire.
10:07 - Merci.
10:08 - Aéropécologienne.
10:10 - Je peux finir une phrase ? Merci.
10:12 - Allez-y.
10:12 - Sandrine Rousseau représente idéologiquement
10:15 un courant de ce pays, que ce soit sur le féminisme
10:18 ou sur la haine de la France.
10:19 La preuve, c'est que l'édito de Libé,
10:21 on s'en fout que ce soit Sandrine Rousseau.
10:23 Il y a une partie des élites culturelles de ce pays
10:26 qui détestent l'idée même de la France,
10:29 qui criminalisent le passé,
10:31 parce que c'est cela dont il s'agit en permanence,
10:33 et qui en plus à ces mots, c'est pour ça que je les appelle
10:35 la gauche olfactive, très intéressant,
10:37 ça sent mauvais.
10:39 Et elles trouvent toujours, si vous voulez,
10:40 que les gens qui ne sont pas d'accord avec eux,
10:42 sentent mauvais.
10:43 Et pardon, moi aussi, si vous voulez,
10:46 je trouve ça curieux, si vous voulez,
10:48 c'est pas tellement qu'on exprime son patriotisme
10:50 sur les terrains de sport, c'est qu'il soit maintenant,
10:52 en Europe, en Chine, on exprime son patriotisme aussi
10:55 de mille manières, mais en Europe,
10:57 c'est le dernier refuge du patriotisme.
10:59 Ailleurs, c'est interdit.
11:01 Donc c'est ça le problème,
11:02 c'est pas qu'on agite des drapeaux sur un terrain de foot.
11:04 On va poursuivre avec Sandrine Rousseau,
11:06 je suis désolé Eric,
11:07 mais parce qu'il y a un autre débat,
11:09 une autre polémique qui est née de ce match de rugby.
11:11 Donc Sandrine Rousseau, qui était invitée de France Info
11:14 ce vendredi, alors elle est interrogée sur le haka.
11:16 Vous savez, c'est cette pratique des joueurs
11:19 de l'océan Pacifique, Nouvelle-Zélande
11:21 ou encore les îles Fidji, par exemple.
11:23 Et donc, le journaliste lui-même qui l'interroge
11:25 parle de ce haka comme d'un concentré de virilisme.
11:28 Alors évidemment, la députée Écolo,
11:30 elle s'engouffre dans la brèche.
11:32 Et voilà donc ce que ça donne, vous le voyez à l'image.
11:34 On ne va pas se mentir sur le fait que les codes du sport
11:36 sont des codes qui sont adaptés aux hommes.
11:38 C'est une compétition qui met en évidence
11:40 des codes ultra virilistes.
11:43 Alors avant de vous faire réagir,
11:44 rappelons quand même que le haka est aussi pratiqué
11:46 par les joueuses de l'équipe néo-zélandaise de rugby.
11:50 On va peut-être voir d'ailleurs les images.
11:52 Et d'ailleurs, dans les paroles du haka
11:54 qui est effectué par les joueuses néo-zélandaises,
11:57 en fait, ce sont des paroles justement qui glorifient
12:00 les femmes fortes.
12:01 Soraya Rousseau devrait donc plutôt apprécier ce message.
12:04 Mais non, elle dénonce donc des codes virilistes.
12:06 Sans doute ne regarde-t-elle pas les matchs féminins de rugby.
12:09 - Mais surtout, quel est le problème de la virilité ?
12:11 En quoi la virilité devient-elle un gros mot ?
12:15 C'est ça qui est extraordinaire.
12:17 Je m'en fous que ce soit...
12:18 Alors après, il y a cette affaire qu'elle ne comprend rien
12:19 parce que je suppose qu'elle est très ouverte
12:22 aux cultures diverses et variées.
12:23 Donc elle est tout à fait incohérente
12:25 parce qu'elle ne connaît rien à rien.
12:27 Mais par ailleurs, quand elle dénonce,
12:29 parce que quand on dit "code viriliste",
12:30 elle dénonce tout simplement la virilité.
12:32 Mais c'est bien la virilité, c'est la spécificité masculine.
12:35 Comme la féminité, c'est la féminité...
12:37 On peut s'en affranchir, on n'est pas obligé,
12:39 on peut jouer avec ça.
12:40 Mais beaucoup de femmes apprécient chez les hommes la virilité.
12:43 Qu'est-ce qu'elles nous en kikine ?
12:44 - Mais non, mais ça prouve surtout qu'une fois de plus,
12:46 SR ne sait pas de quoi elle parle.
12:48 - Par Alexandre Renoussos.
12:49 - Oui, je parle de Sandrine Rousseau.
12:50 Elle ne sait pas de quoi elle parle.
12:51 Elle découvre que le rugby est un sport viril.
12:53 Elle découvre que le rugby est un sport viril.
12:56 - Elle dit qu'elle n'apprécie pas le fait que les gars gagnent.
12:58 - Mais attendez, sur le haka quand même,
13:00 là il y avait une originalité hier,
13:03 dans le match contre l'équipe de France,
13:04 avec la lance qui était en bois.
13:06 Alors beaucoup de spécialistes du rugby vous disent que
13:08 ce haka-là est en train de venir à un argument commercial.
13:12 Bon, très bien.
13:12 Elle aurait pu attaquer d'ailleurs sur ce biais-là,
13:14 en disant "bon, l'équipe est très moyenne
13:17 et ce qui leur reste, c'est ce folklore
13:19 qui est enraciné dans leur tradition quand même".
13:22 Bon, très bien, ça c'est un angle d'attaque.
13:23 Mais effectivement, découvrir que dans le rugby,
13:27 il y a des contacts virils,
13:28 jusque-là y compris dans les équipes de filles.
13:30 Regardez l'équipe de France féminine de rugby jouer,
13:33 c'est magnifique et les chocs ne rigolent pas.
13:36 Et puis, comme vous le disiez,
13:37 elle qui défend toutes les femmes,
13:40 elle devrait savoir, mais elle n'a même pas pris ce...
13:42 Elle ne s'est même pas arrêtée deux minutes pour dire
13:45 "en fait, ça veut dire quoi ce qu'elles disent".
13:46 Non, si elle avait écouté ce que disent les femmes
13:49 néo-zélandaises qui prononcent le haka,
13:53 c'est glorifier les femmes qui sont différentes des autres
13:56 et notamment les femmes qui sont un peu fortes.
13:58 Vous voyez, c'est écrit, c'est dit dans le haka.
14:01 Mais Mme Rousseau, elle parle de ce qu'elle ne connaît pas.
14:04 - Mais elle parle du haka.
14:05 - Elle ne prend même pas le soin d'essayer de comprendre.
14:09 Non, non, non.
14:10 Elle fait un tweet en disant "on va parler de moi".
14:12 Eh bien, Mme Esser, je ne parlerai plus de vous.
14:14 - Mais il y a pire que ça en fait.
14:16 Il y a un qui va et elle dit "le rugby est un sport virilis".
14:19 Or, le but du rugby, c'est quand même un sport de contact.
14:21 Dans tous les sports de contact,
14:22 ce n'est pas de sport de combat.
14:25 Ce n'est pas virilis.
14:26 Donc, elle va faire quoi ?
14:26 Elle va essayer de déconstruire le rugby pour le transformer.
14:28 C'est-à-dire qu'on n'a plus le droit de plaquer,
14:29 il faudra se toucher.
14:30 - Pourquoi le rugby féminin, c'est beaucoup plus doux ?
14:32 - Ah non, mais c'est pas doux.
14:33 Elle va essayer de changer les règles en disant
14:34 que le rugby est inspiré de sport masculin.
14:36 Donc, il faudra déconstruire le rugby en plus des autres choses.
14:38 Il faudra déconstruire.
14:39 Ensuite, après, il y a plein de choses qui ne va pas.
14:40 Parce que comme l'a rappelé Eric,
14:42 le haka, dans les paroles du haka, ça glorifie les femmes.
14:45 Donc, elle n'est pas pour toutes les femmes.
14:47 - Elles n'ont pas vu les paroles.
14:48 - En tout cas, je pense surtout qu'en fait,
14:50 elle veut un certain type de femme,
14:51 mais qu'il ne faut pas qu'elle soit virile.
14:53 En tout cas, il ne faut pas qu'elle emprunte des codes
14:54 dits masculins, entre guillemets.
14:55 Et la pire chose que moi, je vois dans sa chose,
14:58 c'est qu'en fait, elle dénonce les codes virilistes.
15:00 Mais Sandrine Nousseau dit aussi qu'elle est pour l'immigration.
15:02 Or, moi, je ne connais pas de peuple immigré
15:04 qui ne soit pas viriliste,
15:05 emprunt sur les sentiments de puissance
15:07 et emprunt sur ce qu'on appelle les valeurs masculines.
15:09 Qu'elle aille un peu en Afrique subsaharienne,
15:10 je ne suis pas sûr qu'il n'y ait pas de code viriliste.
15:13 Je ne suis pas sûr que dans les pays d'origine musulmane
15:15 ou d'emprunt de religion islamique,
15:18 eh bien, on n'ait pas de code viriliste.
15:19 - Ça, ça n'existe pas.
15:21 Il n'y a que les Occidentaux qui ont de la masculinité.
15:23 - Moi, en Asie, je ne suis pas sûr que mes parents
15:26 et mes grands-parents aient grandi sans valeurs virilistes.
15:29 Donc, du coup, je ne sais pas comment elle fait
15:31 pour déconstruire un modèle viriliste
15:34 et en même temps être favorable à des populations
15:36 qui sont empruntes de cultures de puissance et virilistes.
15:38 Mais bon, il faudra peut-être qu'elle nous explique
15:39 ces incohérences, mais on n'est pas une incohérence, presque.
15:42 - Maintenant, on va vers ce AK et ce qu'il véhicule comme code viril.
15:47 On rappelle quand même que c'est la question du journaliste aussi,
15:48 au départ, qui oriente en 70 ans sur France Info.
15:52 - Oh, comme c'est étonnant.
15:54 - Sur la question du virilisme et de la virilité,
15:57 il y a un livre que je recommande,
15:58 qui est vraiment très intéressant, de Mariette Darigan,
16:00 sémiologue, qui s'appelle "Viril comme Vénus",
16:02 où elle fait un travail sur l'origine du mot de virilité
16:05 et elle découvre, enfin, elle découvre, en tout cas,
16:08 elle montre que le mot de virilité, en latin,
16:12 c'est un mot qui n'est pas genré.
16:13 C'est-à-dire que c'est un mot qui s'applique aussi bien
16:15 au masculin qu'au féminin, qui ne renvoie pas
16:17 exclusivement à l'homme la virilité comme valeur,
16:19 comme valeur morale, et que la virilité,
16:21 c'est un mot qui désigne, si vous voulez,
16:22 le fait d'être dans un rapport de puissance
16:24 et, comme dirait les Québécois,
16:26 de s'empouvoirer par rapport à son corps,
16:28 par rapport à ses forces vitales,
16:31 ce qui fait, par exemple, qu'une déesse comme Vénus
16:33 est une déesse considérée comme virile
16:35 dans la littérature latine.
16:36 Et donc, c'est très intéressant parce que
16:38 mettre sur le même plan la domination du masculin
16:41 sur le féminin et la question de la virilité,
16:44 c'est une torsion historique par rapport à l'histoire du mot,
16:46 ce qui signifie donc qu'on pourrait tout à fait envisager
16:49 une virilité qui serait repensée uniquement
16:52 en dehors de tout genre, en dehors de toute sexuation,
16:55 qui serait repensée uniquement comme un rapport
16:57 qu'on a soi-même par rapport au pouvoir
16:59 qu'on désire incarner, si vous voulez,
17:01 être quelqu'un, entre guillemets, de solaire.
17:03 - Excusez-moi, mais pardon, Nathan,
17:04 c'est très intéressant, Vénus,
17:06 mais la virilité, les gens l'emploient,
17:08 il faut avoir aussi pensé aux gens avec qui on parle,
17:11 et la plupart des gens, quand vous leur dites virilité,
17:15 ce sont les qualités qui avant étaient associées aux hommes.
17:19 Mais une femme peut être tout à fait protectrice,
17:21 je n'en dis ce qu'on ne vient pas.
17:22 Ce sont des codes avec lesquels,
17:24 et c'est pour ça que je reviens là-dessus,
17:26 parce que moi ça m'importe beaucoup,
17:28 avec ces codes-là, beaucoup d'hommes et de femmes aiment jouer.
17:31 Ça ne veut pas dire qu'ils sont dans des rapports
17:33 affreux de domination, ils aiment se situer.
17:36 Leurs relations, les relations entre les sexes,
17:38 le doux commerce des sexes, dans ces codes-là.
17:40 Et à mon avis, c'est encore peut-être une petite majorité.
17:45 Et ça n'induit pas de valeur spécifique,
17:48 simplement je constate qu'à chaque fois
17:50 qu'il y a quelque chose qui est populaire,
17:51 au sens de qui rassemble beaucoup de gens,
17:55 c'est-à-dire les verts démontrent,
17:58 mais là il y a aussi un élément du féminisme.
18:00 C'est un féminisme qui criminalise la masculinité.
18:04 En réalité, elle vous dit virilisme et tout ce que vous voulez,
18:06 parce que ça fait virilisme, ça fait peur, un isme.
18:10 Mais ce qu'elle n'aime pas, c'est la masculinité,
18:12 qui est forcément toxique.
18:14 Et ça, vous devriez vous vous insurger contre cela.
18:18 - Un mot avant de finir cette première partie sur le rugby,
18:21 pour développer un peu les autres sujets.
18:22 L'autre polémique de la soirée,
18:24 c'est cette image du président de la République,
18:26 qui a été copieusement sifflée au moment de prendre la parole.
18:30 On regarde et puis on en parle.
18:32 - Emmanuel Macron va donc encore prendre la parole.
18:36 - Pardon.
18:38 - Compliqué pour le président de la République de s'exprimer.
18:48 - Je croyais qu'ils étaient plus civils, les supporters de rugby.
18:52 - Est-ce que c'était...
18:53 D'abord, que vous évoque cette image, Eric Le Rémy,
18:56 le président de la République sifflée ?
18:59 - On a à coutume de dire qu'il y a deux corps
19:02 dans celui du président de la République.
19:03 Il y a le corps du roi et puis l'individu.
19:06 Moi, je respecte la fonction du président de la République.
19:09 Donc sans doute que je n'aurais pas sifflé,
19:11 même si je ne me tais jamais quand j'ai des choses à dire
19:14 sur ce qu'il décide ou ce qu'il ne fait pas.
19:16 Maintenant, je vais vous dire, pour moi,
19:18 c'est très symbolique de ce qui se passe
19:20 et de la façon dont la voix de la France est entendue
19:24 et donc écoutée ailleurs qu'en France.
19:26 La voix de la France est inaudible.
19:28 Regardez ce qui se passe en Afrique,
19:30 regardez ce qui se passe en Australie,
19:31 regardez ce qui se passe en Chine,
19:33 regardez la façon dont on a réussi à se fâcher
19:35 en même temps avec le Maroc, l'Algérie, la Tunisie.
19:38 En fait, la voix de la France est inaudible.
19:40 Et bien, d'une certaine manière, moi, j'aime les symboles.
19:43 Je n'aurais pas sifflé, mais en fait,
19:45 ce qu'a essayé de faire Emmanuel Macron hier,
19:47 c'est finalement cette image-là d'une France
19:50 qui est inaudible ailleurs et qui quand même,
19:53 parce que constitue ce qui s'est passé hier au Stade de France,
19:55 je pense qu'on a vu des présidents d'un public
19:58 au Parc des Princes à l'époque où l'équipe de France
20:01 jouait régulièrement.
20:02 Bon, voilà, on a vu des présidents d'un public être sifflés.
20:05 C'est un peu le jeu.
20:07 On n'est pas populaire quand on exerce le pouvoir.
20:08 On rappelle qu'il avait d'ailleurs évité de se mettre sur la pelouse
20:10 à la finale de la Coupe de France.
20:11 Mais là, écoutez-moi, de mémoire de sportif
20:14 qui regarde des compétitions auxquelles assistent
20:16 les chefs d'État français,
20:18 je n'ai jamais entendu une telle bronca.
20:19 C'est la première fois que j'entends un président d'un public.
20:22 D'ailleurs, je ne sais pas comment il a gardé sa comptance.
20:24 Même Chirac avait...
20:26 Ah non, non, non, pas comme ça.
20:28 Non, non, à l'époque, d'ailleurs,
20:30 Chirac quitte le Stade de France
20:32 pour la Marseillaise sifflée.
20:33 Il se tourne vers le président de la Fédération française de football,
20:36 il lui demande s'il entend bien ce qu'il entend,
20:37 il lui dit oui, la Marseillaise sifflée,
20:39 et Chirac s'en va. Très bien.
20:40 Mais là...
20:41 Les sifflées sont dirigées vers Emmanuel Macron.
20:42 Bien sûr, cette bronca est absolument hallucinante.
20:44 Et je ne sais même pas comment il a réussi
20:46 parce qu'il essaie d'avoir un léger sourire
20:49 en disant tout ça n'a pas beaucoup d'importance.
20:51 Mais l'image, évidemment, que ça donne
20:53 du chef de l'État à l'extérieur,
20:55 cette cérémonie était retransmise
20:58 dans une multitude de pays.
20:59 Elle est catastrophique, mais je pose la question.
21:01 Est-ce qu'elle n'est pas, finalement,
21:03 cette image de la France,
21:05 la réalité que beaucoup de pays
21:07 à l'extérieur de la France
21:08 perçoivent de notre pays ?
21:11 Ben, c'est un symbole qui m'a frappé, moi.
21:13 Une parabole, donc.
21:15 Une parabole.
21:15 Vous avez mis des fleurs de rhétorique,
21:17 c'est une parabole.
21:18 Est-ce que siffler le président de la République,
21:20 c'est d'une certaine manière siffler la France ?
21:22 C'est ce qu'on a entendu un peu
21:23 dans les réactions depuis ce matin.
21:24 Non, faut pas...
21:25 Vous dissociez, vous, l'image du président
21:27 et la symbolique de ces sifflets ?
21:29 Moi, je suis plutôt d'accord avec Éric.
21:30 Je pense qu'il ne faut pas siffler un président de la République
21:32 lorsque l'on représente le pays à l'étranger.
21:34 C'est-à-dire qu'on peut contester
21:35 le président de la République en interne,
21:36 mais lorsque le président de la République
21:37 est en fonction à l'étranger,
21:38 on essaie de ne pas l'affaiblir parce que,
21:40 inévitablement, lorsque vous affaiblissez Macron,
21:42 vous affaiblissez la France,
21:43 parce qu'il représente la France en étant chef de l'État,
21:45 avec les deux corps du roi,
21:46 son corps privé et son corps public, notamment.
21:49 Le point essentiel, en fait,
21:50 c'est pourquoi est-ce qu'il se fait siffler à ce point-là ?
21:51 C'est-à-dire que, comme l'a rappelé Éric,
21:53 dans toutes les compétitions sportives que j'ai vues,
21:54 les Coupes du Monde, les Coupes de France,
21:56 que ce soit Sarkozy, que ce soit Chirac,
21:58 même Hollande, qui avait un taux de popularité
22:00 le plus bas de l'histoire,
22:01 n'a jamais été sifflé à ce point.
22:02 C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron,
22:03 même en étant populaire
22:05 et en prenant certaines catégories de personnes,
22:06 enjante un rejet qui est plus fort
22:07 et beaucoup plus intensif,
22:08 beaucoup plus massif vis-à-vis
22:10 de certaines catégories de population.
22:11 Or, lorsque vous regardez le public du Stade de France,
22:13 lorsque vous regardez le public qui est fan de rugby,
22:15 normalement, c'est un public qui lui est plutôt favorable,
22:17 plutôt...
22:18 qui doit être plutôt favorable aux actions d'Emmanuel Macron.
22:21 Donc là, on a un véritable problème auquel
22:23 qui va au-delà de la question du sport
22:25 et qui va au-delà de la question, à terme, de son quinquennat.
22:27 C'est-à-dire qu'on est à peine un an après sa réélection
22:29 et on voit bien qu'on a un quinquennat à bout de souffle.
22:31 C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron a du mal à mener une action internationale.
22:33 Emmanuel Macron a du mal à se faire respecter
22:35 dans son propre territoire
22:36 et on peut se demander
22:37 qu'est-ce qu'il va bien pouvoir faire encore pendant quatre ans.
22:39 Je vous renvoie à l'excellent article de l'Opinion
22:42 en date de ce week-end
22:43 qui parle justement du fait qu'Emmanuel Macron espère,
22:45 avec cette Coupe du Monde de Rugby,
22:46 redonner aux Français optimisme et fierté nationale.
22:49 Évidemment, les images d'hier...
22:50 Et puis rappelez-vous, c'était...
22:52 Il avait lancé l'idée des 100 jours
22:54 pour trouver l'apaisement en France.
22:56 Bon, il a une forme de réponse hier au Stade de France.
22:58 C'est pas gagné.
22:59 C'est l'heure de marquer une pause.
23:00 On revient dans quelques instants.
23:02 On reparlera de ce sujet, si vous voulez, Nathan Devers.
23:04 On se retrouve d'ici quelques instants
23:05 pour la deuxième partie de l'heure des pros de week-end.
23:07 À tout de suite.
23:08 De retour dans l'heure des pros de week-end.
23:14 Toujours en compagnie de Nathan Devers,
23:15 Éric Revelle, Elisabeth Lévy, William Tay.
23:17 Dans quelques instants, on va parler de la Baïa.
23:19 Mais d'abord, c'est le Point sur l'actualité avec Mathieu Deves.
23:23 C'est un terrible bilan au Maroc et il est encore provisoire.
23:26 Plus de 1000 personnes sont mortes dans un puissant séisme
23:29 qui a frappé le pays la nuit dernière.
23:31 Un séisme de magnitude 7 dont l'épicentre a été enregistré
23:34 au sud-ouest de Marrakech.
23:36 Il s'agit du plus puissant séisme à frapper le royaume.
23:39 Et sachez que la Tour Eiffel sera éteinte ce soir à 23h en hommage aux victimes.
23:44 Le gouvernement demande un effort de solidarité aux distributeurs de carburant.
23:48 La ministre de la Transition énergétique organisera une réunion avec eux mardi.
23:53 Annie Espanie-Runacher souhaite notamment les convaincre
23:55 de prolonger les opérations de vente à prix coûtant.
23:58 Ces derniers jours, les prix de l'essence ont parfois dépassé la barre des 2 euros le litre.
24:03 Enfin, en rugby, l'Irlande débute parfaitement sa Coupe du Monde.
24:06 Une victoire 82 à 8 face à la Roumanie.
24:09 À Bordeaux, 12 essais inscrits, aucun blessé.
24:12 Oui, le 15 de trèfle n'a pas fait de détail pour son entrée dans la compétition.
24:16 C'est d'ailleurs la plus large victoire de l'histoire de l'Irlande en Coupe du Monde.
24:21 - Merci Mathieu. Attention à l'Irlande.
24:23 Attention à l'Irlande, peut-être notre rivale principale dans cette Coupe du Monde de rugby.
24:27 - Est-ce que vous avez un pronostic ?
24:29 - Alors, je n'ai pas de pronostic.
24:30 Vous avez vu que le président nous met dans les 4 favoris.
24:33 Nous, la Nouvelle-Zélande, l'Irlande justement et l'Afrique du Sud.
24:38 Je pense qu'il n'est pas loin d'une forme de vérité.
24:41 On verra si l'avenir lui donne raison.
24:42 - J'espère que le final, ce sera suivant les groupes ou l'Afrique du Sud ou l'Irlande.
24:47 - Ça promet.
24:48 En tout cas, du rugby, on va maintenant passer au foot avec un sujet.
24:52 Alors, encore une fois, on ne va pas être sur le terrain, plutôt en dehors des terrains.
24:55 Deux joueurs de l'équipe de France de football ont pris position
24:58 par rapport au débat sur le port de la Baya, sur l'interdiction du port de la Baya à l'école.
25:03 Il s'agit de Jules Koundé et d'Ibrahima Konaté qui sont donc montés au créneau
25:08 pour montrer qu'ils veulent défendre le port de la Baya.
25:12 Jules Koundé notamment, défenseur de l'équipe de France qui joue à Barcelone,
25:16 a republié cette vidéo d'une youtubeuse qui s'appelle Crazy Sally.
25:21 On regarde un extrait.
25:24 - Pour eux, une tenue orientale, c'est forcément une tenue musulmane.
25:27 Parce que être arabe, oriental, être musulman, pour eux, c'est un peu la même chose.
25:31 Et qui dit islam, pour eux, dit forcément femmes soumises, Afghanistan, terrorisme.
25:35 Et Emmanuel Macron nous parle même de Samuel Paty.
25:37 À un certain moment, à New York, où il y a eu, je le rappelle, le 11 septembre,
25:41 ils ont récemment autorisé l'appel à la prière dans la ville.
25:44 Mais nous, en France, on interdit les abayas parce qu'on a peur que ça favorise le terrorisme.
25:50 Franchement, la honte.
25:52 - Pour que les gens comprennent, Jules Koundé a republié cette vidéo sur son compte Instagram.
25:57 D'ailleurs, la youtubeuse en question l'en a remercié.
26:00 - C'est une façon d'approuver les propos.
26:02 - C'est une façon pour lui, évidemment, d'approuver les propos.
26:04 En ce qui concerne Ibrahima Konate, il est revenu sur le fait que deux jeunes lycéennes
26:08 avaient été interdites à l'entrée d'un lycée parce qu'elles portaient l'abaya.
26:11 Il avait posté le message "c'est une blague, point d'interrogation".
26:14 Alors voilà, deux joueurs de l'équipe de France qui prennent position.
26:18 Ce n'est pas interdit.
26:19 - Les valeurs du sport, l'exemplarité du sport.
26:21 - Mais rien ne leur interdit de prendre position.
26:23 - On en soupe toute la journée que c'est des exemples pour la jeunesse, des maîtres à penser.
26:28 - On n'a jamais dit ça.
26:29 - Excusez-moi, vous n'étiez peut-être pas là aux émissions où j'ai entendu dire ça.
26:33 - On a dit Mbappé, oui, mais les autres non.
26:35 - Je suis désolée.
26:36 - William, c'est vraiment fatigant, je vous laisse parler.
26:38 Je vous assure, c'est fatigant de ne pas pouvoir commencer une phrase. Merci.
26:41 Donc, j'en ai assez d'entendre parler de ces joueurs de foot comme des exemples pour la jeunesse.
26:47 Vous voyez bien qu'en plus, pour un certain nombre d'entre eux,
26:50 ils défendent leur communauté plutôt que la France.
26:54 Je suis désolée. Il y a une loi en France.
26:56 Ce n'est quand même pas le rôle de joueur de foot de dire au môme,
26:59 oui, vous avez raison de ne pas la respecter.
27:01 Et si des gamines ont été exclues de l'école, c'est certainement après que le proviseur,
27:06 l'établissement a essayé de leur faire comprendre tout l'intérêt pour elles
27:10 de ce lieu où elles pouvaient échapper à l'identité pendant quelques heures.
27:17 Donc, c'est honteux que des joueurs de l'équipe de France se mêlent de ça.
27:21 Et moi, j'en ai assez qu'on me dise que c'est des exemples.
27:23 William T, est-ce que c'est honteux véritablement ?
27:25 Ils ont le droit aussi d'avoir un point de vue, alors on contagie ou pas ?
27:28 De toute façon, c'est simple. Lorsque vous êtes des joueurs de foot,
27:31 si vous n'avez pas le bon avis, soit vous n'avez pas d'avis et que vous êtes bêtes,
27:34 soit vous exprimez un avis qui n'est pas le bon.
27:36 Donc, en fait, on leur demande de ne pas s'exprimer.
27:37 Et parfois, on leur demande aussi de s'exprimer pour être des exemples pour la jeunesse.
27:39 Donc, ils ne peuvent pas tout faire en même temps.
27:41 C'est-à-dire qu'ils ne peuvent pas se faire en même temps.
27:43 Donc, c'est un peu comme si on avait un modèle,
27:45 on peut être contre ce qu'ils disent,
27:47 mais on peut être contre ce qu'ils disent,
27:49 et on peut être contraire à ce qu'on attend ou pas d'un joueur de foot.
27:51 Si on leur demande d'être des modèles, ils essayent d'inspirer la société.
27:53 Ensuite, après, on peut être contre ce qu'ils disent.
27:55 Moi, je pense notamment que ça s'explique par deux choses qui sont précises.
27:57 La première, c'est qu'ils sont probablement, je pense, de confession musulmane.
28:00 Et donc, du coup, ils n'ont pas le même rapport que nous à la question de la laïcité.
28:03 Le deuxième point qui est important aussi,
28:05 c'est qu'en Espagne et à Liverpool, en Angleterre et là-bas,
28:08 notamment en Angleterre, ils n'ont pas le même rapport que nous à la laïcité.
28:11 C'est-à-dire qu'il y a beaucoup de nos compatriotes
28:13 qui ne comprennent pas ce que c'est que le principe de laïcité,
28:15 et notamment le fait que nous, à la différence des pays multiculturels,
28:18 parce que la dame en question, c'est de New York,
28:20 on ne comprend pas qu'on n'a pas le même rapport.
28:22 C'est-à-dire qu'effectivement, nous, la France, on est originaux,
28:24 on a grandi sous le principe des Lumières,
28:26 on a grandi avec le principe de laïcité.
28:28 Or, nos principes sont uniques dans le monde,
28:30 et par conséquent, on a le droit de dire, comme communauté nationale,
28:34 ce qu'on a le droit de vouloir et ce qu'on n'a pas le droit de vouloir.
28:36 Et si, par cas, des personnes ne sont pas contentes
28:38 de notre modèle de fonctionner, ils n'avaient pas le choix.
28:40 Ils avaient le droit d'aller dans d'autres pays
28:42 et de pratiquer leur religion différemment.
28:44 En France, il y a certaines règles qui sont appliquées,
28:46 notamment depuis 100 ans, c'est ce qu'on appelle
28:48 les principes et les valeurs fondamentales de la République française.
28:50 Et dans les principes fondamentales,
28:52 on ne porte pas de tenue religieuse à l'école,
28:54 parce que le principe de laïcité est contraire
28:56 à une expression extensive et publique de la religion,
28:59 et on doit retirer la religion de l'espace public.
29:01 Nathan Devers, c'est toujours un peu problématique,
29:03 en tout cas risqué pour les joueurs de foot
29:05 de donner leur avis. On a aussi en mémoire
29:07 le tweet de Kylian Mbappé,
29:09 après la mort de Naël, où il avait parlé
29:11 de petits anges. Ça lui a été beaucoup reproché.
29:13 Derrière, beaucoup de gens nous demandaient
29:15 pourquoi il ne s'indignait pas de tel ou tel drame.
29:17 Évidemment, c'est compliqué quand on est joueur de foot
29:19 de prendre position, pour autant,
29:21 voilà, deux jeunes joueurs, deux défenseurs
29:23 qui prennent publiquement position.
29:26 Qu'est-ce que vous en pensez ?
29:27 Oui, quand on est citoyen, de manière, c'est toujours
29:29 pas évident de prendre position publiquement,
29:31 surtout quand on a une exposition. Dans la vidéo
29:33 que vous montriez, la youtubeuse
29:35 donne un argument qui, à mon avis, est important.
29:37 C'est, on l'a vu pendant l'entretien
29:39 d'Emmanuel Macron avec Hugo Descript,
29:41 quand Emmanuel Macron, tout en disant
29:43 qu'il ne faisait pas de parallèle, établissait un parallèle
29:45 entre les gens qui ont menacé
29:47 de mort Samuel Paty
29:49 et qui ont tout fait pour
29:51 conduire à ce qui s'est passé,
29:53 le drame dont on se souvient tous,
29:55 et deuxièmement, des individus,
29:57 d'ailleurs pas très très nombreux pour l'instant,
29:59 qui mettent des abayas.
30:01 Je suis d'accord avec cette youtubeuse,
30:03 quant au fait que c'est, un, une mécompréhension
30:05 totale du phénomène de l'abaya
30:07 d'assimiler ça au terrorisme,
30:09 deuxièmement que c'est évidemment
30:11 une sorte d'amalgame,
30:13 troisièmement, ce que je voulais dire, c'est que, en effet,
30:15 notre modèle est,
30:17 si vous voulez, incompris
30:19 d'une grande partie du monde, de la totalité du monde,
30:21 parce que le terme de laïcité est lui-même intraduisible,
30:23 mais moi ce qui me dérange, c'est qu'on mette sur le même plan
30:25 l'intolérance, quand il y a
30:27 des fondamentalismes religieux qui sont
30:29 intolérants, qui empêchent qu'on soit athées,
30:31 qu'on s'habille comme on veut, etc, et le fait qu'il y ait des pratiques
30:33 orthopraxes de la religion. Je vais vous donner un exemple,
30:35 c'est qu'à l'université, tous ces débats
30:37 n'ont pas lieu d'être. La question du
30:39 voile, etc, on peut venir comme on veut.
30:41 Personne ne dirait que l'université n'est pas une institution
30:43 laïque, ou que c'est une institution
30:45 théocratique, ou une institution dominée
30:47 par l'islamisme. Personne ne dirait ça.
30:49 Je pense qu'on accorde trop d'importance à ça, et j'aimerais juste
30:51 finir en disant une chose qui est très importante.
30:53 C'est que, tout le temps qu'on a
30:55 passé à parler de la baïa, on ne l'a pas passé
30:57 à parler des problèmes qui concernent 100% des élèves.
30:59 Là, ça concerne 0,25% des élèves.
31:01 Je vais vous donner un exemple.
31:03 Vous ne vouliez pas qu'on vous colle pas la parole,
31:05 vous ne pouvez pas le faire. Alors, un exemple qui
31:07 à mon avis est très important. Aujourd'hui,
31:09 vous avez par exemple les langues mortes,
31:11 l'enseignement des langues mortes, qui tend à
31:13 décliner, à se diminuer, et ça concerne
31:15 100% des élèves. Est-ce que vous pensez
31:17 tous autour du plateau que la question
31:19 de la place des langues mortes dans la langue
31:21 française et dans notre société est plus
31:23 importante que la question de la baïa ? Pour ma part,
31:25 je pense que la question du latin est mille fois
31:27 plus importante que la question de la baïa. On n'en parle
31:29 jamais. Il faudrait faire un comparatif du temps d'antenne
31:31 sur le latin et du temps d'antenne sur la baïa.
31:33 Moi, la baïa, ça ne m'intéresse pas beaucoup. En revanche, la place
31:35 du latin aujourd'hui dans notre société, c'est un combat vital.
31:37 J'entends ce que vous dites, Nathan. Malheureusement,
31:39 l'actualité vous donne peut-être
31:41 tort. Vous avez sans doute vu cette histoire
31:43 d'un père de famille qui a menacé
31:45 le proviseur d'un lycée parce que
31:47 sa fille avait été refusée à l'entrée
31:49 de l'établissement. Alors,
31:51 sa garde à vue a été levée. On peut
31:53 regarder le sujet qui est signé Augustin Donadieu
31:55 et Sébastien Bendotti.
31:57 Moins de 24 heures après son placement en garde à vue,
32:01 le père qui a menacé de mort
32:03 le proviseur de sa fille a été relâché
32:05 hier après-midi. Placé sous contrôle
32:07 judiciaire avec un suivi social,
32:09 il a l'interdiction d'entrer en contact
32:11 avec les victimes et de se présenter
32:13 aux abords des établissements scolaires
32:15 où était scolarisé sa fille.
32:17 Plus tôt dans la journée, le ministre de l'Éducation nationale
32:19 alors en déplacement à Lyon s'est exprimé.
32:21 Ce sont des menaces
32:23 qui sont extrêmement choquantes.
32:25 J'ai eu hier le proviseur au téléphone.
32:27 Je lui ai assuré
32:29 tout mon soutien, celui
32:31 du gouvernement, de l'État et plus globalement
32:33 je crois, de nos concitoyens face
32:35 à ces menaces qui sont inadmissibles
32:37 et inqualifiables.
32:39 Au lycée, le proviseur a échangé avec
32:41 ses élèves mais certains d'entre eux
32:43 ne comprennent toujours pas l'exclusion
32:45 de leurs camarades à l'origine
32:47 des menaces de mort.
32:49 Sa tenue, c'était pas chippabaya du tout.
32:51 Je peux la porter, une jeune fille
32:53 non voilée peut la porter aussi sans que
32:55 ce soit pour autant
32:57 une abaya.
32:59 Sa tenue, ça n'a rien à voir normalement.
33:01 En plus, surtout que c'était vraiment pas une abaya,
33:03 c'était un kimono, c'est japonais.
33:05 Les menaces de mort qui pesaient contre quelqu'un,
33:07 c'est très grave mais est-ce que
33:09 le contexte, la situation
33:11 dans laquelle ça a été fait
33:13 a été propice à cela ?
33:15 Le père de famille de 44 ans est poursuivi
33:17 pour menace en vue d'intimidation d'une personne
33:19 chargée d'une mission de service public.
33:21 Le proviseur, lui, a été
33:23 placé sous protection renforcée.
33:25 On le voit donc, il y a les prises de position
33:29 des uns et des autres et puis il y a la réalité,
33:31 il y a encore des personnes
33:33 qui...
33:35 Alors là, il n'y a pas eu de violence à proprement parler mais il y a quand même
33:37 des menaces.
33:39 Je vais revenir sur les deux jours de foot puis je voudrais répondre à Nathan.
33:41 Il dit, à juste titre,
33:43 il y a d'autres sujets qui aujourd'hui
33:45 percutent l'éducation nationale,
33:47 il manquerait 2000-3000 profs, bon,
33:49 très bien. Mais quand il dit, et ça c'est pas
33:51 un argument, mais ça ne concerne que
33:53 0 ou 25% des élèves.
33:55 Oui, mais justement, là on est en train,
33:57 notamment les frères musulmans, sont en train
33:59 de tester la République. Nathan, non pas,
34:01 que ça représente 1%, 5%,
34:03 10%, 15%, parce que là,
34:05 ça serait trop tard. Donc c'est un vrai sujet.
34:07 Maintenant que les autres pays ne comprennent
34:09 pas la laïcité à la française,
34:11 mais... So what ?
34:13 C'est pas notre problème.
34:15 Le Conseil d'État a tranché, n'est-ce pas ?
34:17 La loi de 2004 est donc efficace.
34:19 La baïa et les camises
34:21 sont donc interdits au lycée et au collège.
34:23 Point final. Maintenant, sur les deux
34:25 joueurs, je voulais quand même dire une chose. Oui,
34:27 William a raison, il joue en Espagne
34:29 et il joue en Angleterre. Donc, il y a
34:31 un autre rapport... - Mais ils ont joué en France.
34:33 - Ok, non mais c'est pas ça. Mais moi, je vais
34:35 fermer le banc immédiatement. Je serai Didier Deschamps.
34:37 Je rappelle aux membres
34:39 qui jouent pour l'équipe de France de football
34:41 qu'ils sont des ambassadeurs
34:43 de l'équipe de France de football
34:45 et qu'ils n'ont pas à partager leur point de vue
34:47 religieux, politique,
34:49 alimentaire, parce qu'ils ont
34:51 un maillot sur les épaules
34:53 qui représente un pays. Donc, si
34:55 les joueurs qui représentent un pays commencent à donner
34:57 leur avis sur
34:59 ce qu'ils mangent, pour qu'ils
35:01 aient une vote et sur quelle religion ils ont,
35:03 mais, pardonnez-moi,
35:05 d'abord, cette équipe de France a du mal
35:07 déjà à adhérer au niveau du public.
35:09 Elle a de très bons résultats. Mais on sent
35:11 bien qu'il n'y a pas une cohésion folle.
35:13 - C'est dur, je vous trouve dur. - Bah oui,
35:15 écoutez, moi je discute avec des vrais supporters
35:17 de foot aussi qui me disent ça. Donc moi,
35:19 je serai Didier Deschamps, je vais vous dire, peut-être qu'il l'a déjà fait.
35:21 Je passerai un petit coup de téléphone. - Tu rappelles à qui ?
35:23 - Et au prochain rassemblement... - Ils sont encore
35:25 en rassemblement, on peut leur dire dès ce soir.
35:27 - Ils jouent contre l'Allemagne
35:29 mardi. - Eh bien, j'en profiterai pour refaire
35:31 une petite mise au point, pour dire, chers amis,
35:33 vous êtes membre de l'équipe de France de football,
35:35 n'est-ce pas ? C'est prestigieux. D'ailleurs, ça
35:37 sert à valoriser l'argent que vous touchez
35:39 dans vos clubs, parce que c'est aussi un
35:41 fabuleux tremplin pour l'argent que vous récoltez
35:43 dans vos clubs respectifs. Donc, je ne veux plus,
35:45 personne, je ne veux plus que vous exprimiez
35:47 sur des sujets qui sont des sujets
35:49 de société, qui sont des sujets politiques,
35:51 qui sont des sujets religieux. Contentez-vous
35:53 de bien jouer au football et les vaches seront bien gardées.
35:55 - Non mais, d'abord,
35:57 d'abord, s'il vous plaît, il y a quand même
35:59 un gros problème, on fait comme si ça n'existait pas,
36:01 il y a déjà un gros problème d'antrisme des islamistes
36:03 dans le foot, dans les clubs amateurs.
36:05 On voit bien que déjà, il y a des
36:07 gamins qui ont été pris en main,
36:09 qui ne veulent pas se mélanger avec les autres,
36:11 qui ne veulent pas prendre leur douche,
36:13 ils prennent leur douche habillée, ils ne veulent pas serrer
36:15 la main à je ne sais pas qui. Donc, si vous voulez,
36:17 déjà, c'est un gros problème qui est pointé
36:19 chaque année, par divers rapports,
36:21 donc on ne peut pas faire... Et,
36:23 maintenant, nous avons un certain nombre de membres
36:25 de l'équipe de France qui se comportent comme s'ils étaient
36:27 des porte-parole de musulmans, excusez-moi,
36:29 je trouve ça quand même très grave. Et moi, je voudrais répondre
36:31 à Nathan. Il y a
36:33 un très grand rapport entre l'apprentissage du latin
36:35 et l'abaya, un très grand. Pourquoi ?
36:37 Parce que l'école, c'est un endroit
36:39 qui doit être concentré au savoir
36:41 et pas à l'affichage de ses identités.
36:43 Donc, on offre
36:45 aux enfants une liberté,
36:47 on leur offre un endroit, un sanctuaire,
36:49 d'accord, où ils peuvent
36:51 être libérés de toute emprise
36:53 de ce qu'ils sont. Par ailleurs,
36:55 leur valeur familiale, c'est très bien,
36:57 à l'école, ils sont là pour apprendre le
36:59 latin. D'accord ? Donc,
37:01 quand même, vous méconnaissez,
37:03 si vous voulez, d'ailleurs, ça a été aussi un combat
37:05 de la gauche à l'époque, un combat
37:07 de Régis Debray, Elisabeth Badinter,
37:09 pourquoi, si vous voulez,
37:11 le voile a suscité
37:13 tant de débats en France, et pourquoi,
37:15 si vous voulez, on aurait dû réagir beaucoup plus vite ?
37:17 Eh bien, parce qu'on a bien
37:19 vu qu'après le voile, ça a été le
37:21 Burkini, après ceci, cela. Il y a
37:23 un défi
37:25 des frères musulmans aujourd'hui à la France.
37:27 Alors, on ne peut pas, si vous voulez, il ne faut pas
37:29 opposer le latin et la maïa.
37:31 - Après, on en parle.
37:33 - Déjà, par exemple, Régis Debray, ses positions
37:35 sur la laïcité, ses analyses sur la laïcité
37:37 ont évolué. Ça ne veut pas dire qu'il est devenu
37:39 aujourd'hui quelqu'un qui estime que la religion doit
37:41 dominer l'école. Ça veut dire que, moi,
37:43 je pense vraiment qu'il y a
37:45 deux choses qui sont différentes.
37:47 La séparation du théologique et du politique,
37:49 je pense qu'on est tous d'accord et que nous sommes d'accord
37:51 tous les deux, qu'on n'a pas envie de vivre qu'il y ait
37:53 un seul religieux d'aucune religion qui puisse venir
37:55 vous contraindre, vous et moi, de notre art
37:57 de vivre, de ce à quoi on s'habille,
37:59 de ce qu'on mange, etc. Ça, c'est une certitude.
38:01 En revanche, tout le discours
38:03 qu'il y a derrière, à penser que
38:05 des signes extérieurs de religion seraient une entrave
38:07 à l'enseignement, un, c'est faux.
38:09 Il y a plein de gens... Non, non, c'est faux !
38:11 Mais c'est complètement absurde de croire ça.
38:13 Parce que vous croyez qu'ils veulent entendre parler...
38:15 Et ça, c'est pas la religion, c'est la culture.
38:17 Vous croyez qu'ils veulent entendre parler de...
38:19 Ce sont les mêmes qui ne veulent pas entendre parler
38:21 de la Shoah, ce sont les mêmes qui ne veulent pas
38:23 les cours de sciences comme si...
38:25 Et en plus, moi, je suis
38:27 quand même fascinée, c'est l'uniforme
38:29 de nos ennemis. Je suis navrée,
38:31 bien sûr que la fille en abayale ne va pas poser
38:33 une bombe. D'abord, l'affaire Paty a commencé
38:35 comme ça, avec des menaces, comme celle qu'on raconte.
38:37 Alors, je suis désolée, on devrait quand même
38:39 être un tout petit peu plus mobilisés
38:41 là-dessus. Et par ailleurs,
38:43 je suis désolée, moi, je pense que, même si
38:45 je ne leur dis pas qu'ils pensent
38:47 la même chose, c'est l'uniforme de nos ennemis.
38:49 C'est l'uniforme des gens qui ont tué
38:51 260 personnes en France.
38:53 - Alors, juste en une phrase, moi, je pense
38:55 que les menaces, je les condamne, c'est évident,
38:57 il n'y a pas d'enjeu. Je pense qu'il faut
38:59 combattre les islamistes sur les idées.
39:01 Ça veut dire que quand il y a des enfants qui empêchent
39:03 qu'un cours ait lieu, qu'un cours contre la religion,
39:05 qu'un cours on va étudier du Voltaire, ou qu'un cours
39:07 sur la Shoah, s'il y a des islamistes, enfin,
39:09 des enfants qui font ça,
39:11 donc c'est un comportement intolérant, c'est un comportement
39:13 de fondamentalisme, là, il faut évidemment
39:15 punir avec la plus grande fermeté
39:17 et sans le moindre pas de vague. Ce que je condamne,
39:19 moi, c'est le mélange
39:21 d'un débat très important avec une discussion
39:23 assez superficielle sur des symptômes. Évidemment
39:25 qu'il y a des femmes voilées qui sont extrêmement instruites,
39:27 qui sont extrêmement savantes, qui sont extrêmement libres,
39:29 qui sont extrêmement tolérantes. Évidemment qu'il y a des femmes non-voilées
39:31 qui ne sont pas tolérantes. - Ce que dit Lionel Jospin,
39:33 en 89, lui, il s'est trompé sur la question du voile.
39:35 Au départ, vous laissez un petit peu, c'est ce qu'on appelle
39:37 l'accommodement raisonnable, et petit à petit,
39:39 ils vont beaucoup plus loin. C'est qu'à chaque fois, c'est la même
39:41 tactique qui est employée. Ils font de l'entrisme,
39:43 ils testent la résistance des civilisations occidentales,
39:45 lorsqu'ils voient que les civilisations occidentales font ce qu'on appelle
39:47 un accommodement raisonnable, ils vont encore plus loin.
39:49 Et au départ, ce sera un voile, au départ, ce sera un abaya.
39:51 Et puis ensuite, après, ils remettront en cause vos enseignements,
39:53 les plus fondamentaux, ils remettront en cause votre histoire,
39:55 ils remettront en cause l'autorité des enseignants,
39:57 l'autorité des chefs d'établissement, etc.
39:59 Et à la fin, il ne vous reste quasiment plus rien.
40:01 - Sur France Inter, Lionel Jospin a reconnu son erreur,
40:03 avec le discours à Lambiquet, qui est le sien,
40:05 parce qu'il pèse au trébuchet chaque mot,
40:07 mais il le reconnaît, et il a pris position
40:09 sur la radio publique contre l'abaya à l'école.
40:11 Il l'a dit de manière assez claire.
40:13 - Il nous reste moins de trois minutes, j'aimerais juste
40:15 qu'on aille sur le tweet de Mathilde Panot,
40:17 je ne sais pas si vous avez vu...
40:19 - Après Rousseau-Panot, là, vous nous gâtez !
40:21 - Vous allez le voir, le tweet posté en anglais
40:25 par la chef de file des députés insoumis,
40:27 elle poste un message en anglais pour dire quoi ?
40:29 Pour s'insurger une nouvelle fois de l'interdiction
40:31 du port de l'abaya dans les établissements scolaires.
40:33 Pourquoi écrit-elle en anglais ?
40:35 Parce que son message a vocation à être lu,
40:37 entendu, à l'extérieur de la France.
40:39 C'est souligné de manière très juste,
40:41 je vous donne la parole après, William Tepp,
40:43 de manière très juste par Dominique Régnier,
40:45 qui montre justement qu'elle fournit,
40:47 dit-il, un message à l'extérieur de la France.
40:49 Qui montre justement qu'elle fournit,
40:51 dit-il, la rage qui alimente les multinationales
40:53 du désordre et qui expose les Français
40:55 chez eux et dans le monde.
40:57 - Non mais ça, elle participe à l'esprit de Munich,
40:59 c'est-à-dire qu'elle joue contre son propre camp
41:01 en mettant un tweet en anglais.
41:03 On sait très bien que les anglais,
41:05 les anglo-saxons notamment, les médias anglo-saxons,
41:07 ceux de Londres et ceux de New York,
41:09 sont hostiles au principe de laïcité
41:11 et veulent absolument que le principe de laïcité
41:13 tombe au même titre que les islamistes.
41:15 - Et soit raciste.
41:17 - Elle veut parler aux médias anglo-saxons
41:19 qui vont relayer cette parole
41:21 et qui ensuite vont donner un écho international
41:23 au sujet français.
41:25 Et c'est vraiment très grave parce qu'il y a
41:27 moins de cinq ans, Emmanuel Macron avait fait face
41:29 à des manifestations anti-France
41:31 et anti-musulmans dans l'ensemble de l'Australie.
41:33 - Avec des drapeaux boulets.
41:35 - Notamment au Moyen-Orient et notamment au Pakistan
41:37 qui avaient conduit à dégrader l'image de la France
41:39 et à participer à dégrader notre image
41:41 de manière beaucoup plus profonde
41:43 et à participer à un boycott contre les produits français.
41:45 Je pense qu'elle participe à l'esprit de Munich
41:47 qui fait partie notamment de la France.
41:49 - On a dit que des puissances étrangères
41:51 alimentaient des réseaux de contestation
41:53 sur la païenne.
41:55 - Sur ce point, je suis d'accord avec vous.
41:57 Ce que vous devez rappeler, cet épisode
41:59 où Emmanuel Macron avait dû s'expliquer sur Algezira
42:01 où il y avait eu un contexte extrêmement compliqué,
42:03 en effet, faire ça en anglais pour faire des clins d'œil
42:05 à je ne sais qui, à l'international,
42:07 c'est particulièrement dangereux.
42:09 Mais on remarquera quand même
42:11 une chose intéressante, c'est qu'on se déplace
42:13 n'importe où géographiquement.
42:15 Vous allez dans le monde anglo-saxon, vous allez dans le monde arabo-musulman,
42:17 vous allez même en Italie,
42:19 vous allez même en Espagne, vous allez n'importe où
42:21 sur la Terre entière, les gens vous diront,
42:23 alors pas à l'unanimité, mais globalement,
42:25 en France, quand même un rapport complètement
42:27 névrotique au religieux. Alors, il y a deux possibilités.
42:29 Soit on est les seuls qui avons compris,
42:31 et peut-être, soit on est les seuls qui avons compris
42:33 exactement quelle place
42:35 il fallait donner aux religions dans notre société,
42:37 c'est une possibilité. Il y a quand même eu une histoire,
42:39 la laïcité c'est quand même le fruit d'un affrontement
42:41 très violent envers l'Église, elle n'est pas née juste
42:43 en prenant un café, en prenant un thé, en disant
42:45 on va écrire la laïcité.
42:47 C'était très violent.
42:49 Alors, soit la France est un pays qui est le seul
42:51 qui a raison contre le monde entier, ce qui est possible,
42:53 soit aussi on peut peut-être décentrer le regard
42:55 et avoir une réflexion plus critique sur
42:57 comment faire en sorte de créer une tolérance
42:59 entre les religions,
43:01 les athées et les religieux.
43:03 - Mais pardon, la laïcité c'est
43:05 l'intolérance entre les religions, là, excusez-moi.
43:07 Par ailleurs, il y a une troisième
43:09 possibilité, c'est que ce qui convient
43:11 à la France, avec son histoire, son génie
43:13 propre, n'est pas... Nous, on cherche
43:15 pas à exporter notre laïcité dans le monde
43:17 entier, mais je peux vous dire que moi je rencontre
43:19 aussi souvent des gens qui aimeraient
43:21 bénéficier de notre laïcité,
43:23 qui aimeraient, si vous voulez, ne pas voir les religions
43:25 partout. Il y en a plein dans le monde
43:27 entier, il y en a plein. Donc,
43:29 franchement, et puis dire
43:31 que la laïcité est intolérante...
43:33 - J'ai absolument pas dit ça, j'ai dit que je fais pas la seule
43:35 forme de tolérance. - Ah pardon, alors vous
43:37 avez mal compris, excusez-moi, vous avez vraiment
43:39 mal compris. - Je me suis mal exprimé peut-être. - Désolé.
43:41 - Mis sur une note plus positive... - De tolérance.
43:43 - De tolérance entre vous deux. Merci en tout cas
43:45 de m'avoir accompagné pendant cette émission, ça a été un plaisir
43:47 pour moi d'animer le temps d'un
43:49 soir, l'heure des pro 2, week-end, évidemment,
43:51 vous retrouverez très vite Eliott Deval,
43:53 à qui j'adresse un salut
43:55 amical. Dans quelques instants, vous avez rendez-vous
43:57 avec 16 disputes, présentées ce soir
43:59 par Lionel Rousseau. A très vite
44:01 sur l'antenne de CNews.
44:03 ♪ ♪ ♪

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