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Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche

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00:00 20 heures sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pro 2.
00:03 D'abord l'information avec Miquel Dos Santos et on commence le débat.
00:06 Accusé d'agression sexuelle par plusieurs actrices, Jacques Doyon dénonce des mensonges.
00:15 Dans une déclaration à l'AFP, le réalisateur se met à la disposition de la justice.
00:20 Jeudi, Judith Godrech s'était remémoré une scène de sexe improvisée dans l'un de ses films.
00:25 Il aurait alors abusé d'elle, touché et embrassé de force.
00:28 Après la mort de Robert Badinter à l'âge de 95 ans, un recueil de condoléances est disponible
00:34 jusqu'à dimanche au ministère de la Justice.
00:37 Tous ceux qui le souhaitent pourront écrire un message pour rendre hommage à l'ancien garde des Sceaux.
00:41 Un hommage national sera également rendu au père de l'abolition de la peine de mort.
00:45 Et puis enfin, Emmanuel Macron annonce que les Français pourront porter plainte en ligne dès l'été prochain.
00:50 Le dispositif concerne environ 2 millions de plaintes, celles déposées contre X
00:55 et celles liées à des affaires d'atteinte aux biens, d'abus de confiance ou encore d'escroquerie.
00:59 Cela va simplifier drastiquement la vie de nos compatriotes, de nos policiers et de nos gendarmes.
01:04 A saluer le chef de l'État.
01:06 Merci Michael De Santos, Kevin Besuet, Elisabeth Lévy, à la une de Causeur, Sexe, le retour de bâton.
01:14 On parlera de plusieurs thématiques là-dessus dans un instant.
01:19 Jean-Sébastien Ferjou, Patrick Roger et Béatrice Brugère.
01:23 Merci d'être avec nous Béatrice, vous êtes secrétaire générale, je le rappelle, de l'unité des magistrats.
01:28 Et Emmanuel Macron aujourd'hui était face aux magistrats de demain.
01:34 Et si vous êtes là ce soir, évidemment, c'est pour qu'on revienne sur la disparition de Robert Badinter
01:39 qui est mort ce vendredi à l'âge de 95 ans.
01:43 Il aura passé sa vie au service de la justice, en tant qu'avocat, en tant que professeur de droit, en tant que garde des Sceaux.
01:49 Emmanuel Macron assure qu'un hommage national lui sera rendu.
01:53 Et je le disais, c'est tout un symbole puisqu'il était à Bordeaux
01:56 pour la prestation de serment de la nouvelle promotion de l'école nationale de la magistrature.
02:01 Écoutez Emmanuel Macron, c'était sur Robert Badinter.
02:05 La nation, vous l'avez rappelé, à l'instant, a appris la disparition de Robert Badinter.
02:13 Ce jour dont vous vous souviendrez toute votre vie sera à jamais marqué par l'empreinte de cet avocat de caractère et de profession
02:26 qui combattit sa vie durant pour les Lumières, pour la justice, pour la France,
02:32 ce qui était pour lui trois fois le nom de son idéal.
02:36 Et je me tourne tout de suite vers vous, Béatrice Brugère.
02:39 Quelle a été votre première réaction lorsque vous avez appris la disparition de Robert Badinter ?
02:45 Et nous, on va essayer dans cette émission de parler de l'homme, bien sûr, et puis après de parler du responsable politique.
02:53 Bien sûr.
02:55 Je crois que c'est assez unanime.
02:57 Ça restera et ça a été une grande figure pour la justice, par les lois qui sont assez connues,
03:03 notamment sur l'abolition de la peine de mort.
03:05 Je crois que c'est un débat qui est archi déjà connu.
03:08 Mais pas que sur ça.
03:10 On en reparlera peut-être après.
03:12 Ce qui est intéressant, surtout avec cette figure de la justice qui a été aussi au Conseil constitutionnel,
03:19 on ne le dit pas assez, mais qui est aussi un poste important,
03:22 c'est que c'est un monde un petit peu que l'on ne connaît plus,
03:26 c'est-à-dire à la fois des grands intellectuels qui font de la politique et qui ont donc un engagement avec des convictions.
03:35 Et c'est ça qui marque, c'est-à-dire qu'on n'est pas sur des hommes politiques de courant d'air,
03:40 qui passent parfois même très rapidement, qui ne laissent qu'une empreinte de communication.
03:44 On a quelqu'un qui a une véritable architecture intellectuelle,
03:48 ce qu'on appelle un humaniste en réalité, un homme de lettres,
03:51 quelqu'un qui s'est intéressé à tout et surtout qui a remis,
03:56 et c'est peut-être ça qui est le plus fort, le sens du tragique.
03:59 Pourquoi ? Parce que c'est quelqu'un qui a eu quand même les brûlures de l'histoire
04:04 et qui a connu aussi des brûlures judiciaires.
04:06 Il a été passionné et donc c'est quelqu'un qui a un engagement.
04:10 Alors on peut ne pas être d'accord avec tout son engagement,
04:14 ça ne sera pas sans doute le moment aussi de la critique puisque c'est le moment de l'hommage.
04:18 Donc je pense que c'est intéressant de garder ce temps-là,
04:22 mais c'est quelqu'un qui a justement cette vision du tragique qui fait que ça marque l'histoire.
04:29 J'entends mais respecter un homme, son histoire, son parcours, ses haussiers,
04:34 et lorsqu'il disparaît être capable de parler de tout.
04:37 On appelle ça la correction fraternelle.
04:40 C'est ce qu'a dit Philippe de Villiers à votre micro et moi je suis assez d'accord,
04:44 vous vous en doutez avec cette vision.
04:45 Je pense qu'il ne faut pas ensevelir les gens simplement sous des hommages de circonstance.
04:50 Alors je précise, vous nous avez demandé de parler de l'homme.
04:52 Je précise que s'agissant de Robert Badinter,
04:54 ses compliments ne sont pas de circonstance car c'était ce qu'on appelle un homme d'État.
04:59 En plus du fait qu'il était un intellectuel et que dans notre monde politique,
05:02 malheureusement, il n'y a plus beaucoup d'intellectuels.
05:05 Philippe de Villiers en est un d'ailleurs, mais est-il encore dans le monde politique ?
05:08 - Non, il ne l'est pas.
05:10 - Donc ça c'est très important.
05:12 Moi je retiens aussi, si vous voulez, parce qu'il a traversé une histoire,
05:17 il a été d'un temps particulier,
05:19 et je ne sais pas si vous avez lu ce livre bouleversant sur sa grand-mère qui s'appelle Idis,
05:23 qui a été venue une BD avec Richard Malka,
05:26 c'est ce que Béatrice vient de rappeler,
05:29 et je retiens quand même la déchirure de mourir, de s'affaiblir dans une France...
05:35 - On va y venir, dans l'antisémitisme.
05:37 Mais non, mais c'est très intéressant.
05:39 - Ça, ça m'attriste.
05:41 - Bien sûr, et je crois que la première à en avoir parlé, c'était ce matin, c'est Céline Pina.
05:46 - Céline Pina, absolument.
05:48 - C'était à midi, et c'est absolument passionnant.
05:50 Et on reviendra, parce que c'est tout un symbole.
05:53 Vous savez qu'il est mort un 9 février.
05:55 Or, le 9 février 1941, c'est le jour où son père est arrêté,
06:01 et il assiste à l'arrestation de son père à Lyon,
06:04 à la demande de Klaus Barbie, donc la rafle lyonnaise.
06:08 Et il décède un 9 février, quelque chose quand même...
06:11 - Le jour de la commission de McCarthy.
06:13 - Oui, mais alors là, c'est autre chose.
06:15 - Est-ce qu'on peut juste dire un mot ?
06:17 Celui d'Elisabeth Banninter, dont ces combats sont associés,
06:20 et pour qui j'ai vraiment, ce soir, parce que c'est quelqu'un de très courageux,
06:24 qui compte dans nos combats,
06:26 et je voudrais vraiment qu'on ait une pensée pour eux.
06:28 - Et vous avez entièrement raison.
06:30 Maintenant qu'on a dit ça, je voudrais que vous en écoutiez Pierre Lelouch.
06:32 Parce que là aussi, il dit "il y a l'homme, et puis il y a le combat politique".
06:36 Et pour lui, 81, c'est une bascule.
06:39 On l'écoute et on en parle juste après.
06:41 - Je ne voudrais pas que l'occasion de cet hommage,
06:44 on en vienne à idéaliser les gouvernements de l'époque.
06:51 Nous payons aujourd'hui les conséquences de ces gouvernements
06:57 soi-disant peuplés d'immenses personnages,
07:01 et qui ont amené la France à l'état de ruine,
07:03 où elle se trouve aujourd'hui sur le plan économique,
07:07 sur le plan de l'école, sur le plan de sa défense.
07:11 Quand je regarde l'impact de la période Mitterrand sur la France,
07:15 et sur ce que nous vivons aujourd'hui,
07:17 si je me mets deux secondes à la place de Robert Benatar,
07:21 je quitte ce monde en laissant derrière moi une France vraiment très abîmée.
07:27 Et donc, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
07:29 Tous ces gens, y compris moi d'ailleurs,
07:31 parce que j'en ai fait partie, cette classe politique-là,
07:33 je n'ai pas fait partie de cette génération de 81,
07:37 mais la génération suivante, 10 ou 15 ans après,
07:40 on est collectivement responsable.
07:42 - Et d'ailleurs, il est très courageux de dire "moi aussi j'ai une part de responsabilité".
07:46 Et j'en veux pour preuve, dans le délitement de nos institutions,
07:51 la confiance des Français.
07:53 Un Français sur deux ne fait pas confiance en la justice.
07:57 C'était un sondage en novembre dernier.
07:59 51% des Français disent "non, faites-vous confiance à la justice française".
08:04 51% "non". 49% "oui".
08:07 Béatrice, un dernier mot là-dessus, et puis ensuite, évidemment, on continue d'en parler.
08:10 - Oui, non mais je suis d'accord avec vous.
08:13 Je n'ai pas commencé comme ça l'ouverture pour dire que s'il faut,
08:16 on pourra parler aussi de ce tournant qui est important,
08:19 parce qu'il incarne, je n'avais pas eu le temps de terminer,
08:22 c'est un intellectuel qui incarne aussi un mouvement très à gauche,
08:25 très assumé, avec des choses très intéressantes,
08:28 et peut-être des choses dont il faudra faire le bilan.
08:31 Simplement juste pour rebondir sur ce qu'a dit Elisabeth tout à l'heure sur son épouse,
08:35 on dit toujours "derrière les grands hommes, cherchez la femme".
08:39 Je crois que pour le coup, c'en est une incarnation très intéressante,
08:42 puisque c'est un couple aussi,
08:45 et je pense qu'on ne peut pas tellement dissocier les deux dans l'engagement.
08:49 - Derrière la femme, il faut aussi chercher le poids de son mari,
08:52 qui a l'aimé comme au premier jour, mais sur la bascule de 1981.
08:56 - Non mais c'est intéressant ce que dit Pierre Lelouch,
08:59 et ce n'est pas tout à fait exact, parce que les meilleures affaires de la France,
09:02 finalement, ont eu lieu justement après la période de 1981-1983,
09:05 quand il y a eu de nouveau un autre tournant, où finalement,
09:08 les affaires de la France ont fonctionné, etc., ont bien marché.
09:11 Mais la France s'est écroulée pour d'autres raisons.
09:14 Donc il ne faut pas tout mélanger, et je pense que parfois,
09:17 dans les séquences mémorielles, on caricature trop vite.
09:20 Ça, c'est la première chose. La deuxième chose, c'est que la fin des années 70,
09:23 le début des années 80, ça correspond aussi à une période,
09:26 et là où il a mené son combat contre la peine de mort,
09:29 et où on était, on voulait quitter la barbarie,
09:32 l'horreur humaine que lui-même avait connue,
09:35 avec ses brûlures, avec les camps, et avec toute la suite,
09:38 et on se disait qu'on allait forcément améliorer l'humanité,
09:43 qu'on était devant des progrès.
09:46 Il y avait le mouvement Peace and Love,
09:49 qui nous venait des Etats-Unis.
09:52 Plus jamais ça, plus de guerre.
09:55 C'est pour ça qu'on allait vers cette souveraineté de la justice,
09:58 qui résonnait sur les droits universalistes,
10:01 parce qu'on se disait que finalement, on n'allait peut-être pas se retourner
10:05 et arriver à ce que l'on avait connu précédemment.
10:08 Il faut se mettre dans le contexte.
10:11 Peut-être qu'on était naïfs, mais ça existait.
10:14 - Oui, mais sauf que Jean-Sébastien Ferjou, en 1981,
10:18 janvier 1981, sur la peine de mort, vous en parlez,
10:21 donc avant l'élection présidentielle, vous avez 63% des Français
10:25 qui sont contre l'abolition de la peine de mort.
10:28 - Bien sûr.
10:30 - Et donc vous allez avoir un mouvement politique
10:33 qui est en contradiction avec la volonté des Français.
10:36 - Vous savez, moi je pense à cette phrase,
10:39 on disait toujours François Mitterrand a deux avocats,
10:42 il a Roland Dumas pour le tordu et il a Robert Badinter pour le droit.
10:45 Et oui, Robert Badinter, Robert Badinter,
10:48 non mais Robert Badinter, incontestablement,
10:51 laisse un héritage majeur par l'apport intellectuel qui a été le sien.
10:54 J'ai eu la chance de l'avoir comme professeur,
10:57 c'était quelqu'un qui était absolument passionnant.
11:00 - Vous parlez de l'abolition de la peine de mort,
11:03 encore fallait-il être au pouvoir ?
11:06 Et c'est là où on voit justement cette double nature de la gauche,
11:09 c'est qu'il y a une gauche certainement intègre,
11:12 une gauche intellectuelle, une gauche justement de combat, de valeur,
11:15 et puis il y a une gauche qui est capable de se faire élire.
11:18 Alors parfois les deux s'allient, et ça a été le cas,
11:21 parce qu'encore fallait-il pour qu'il puisse faire voter
11:24 l'abolition de la peine de mort que François Mitterrand ait été élu.
11:27 - C'est une leçon politique assez intéressante...
11:30 - Il a été battu à des élections.
11:33 - Oui, parce que probablement que si nous en sommes là aujourd'hui,
11:36 c'est parce que ce type d'alliance-là entre les hommes de valeur,
11:39 les hommes d'idées et les hommes qui sont capables de se faire élire
11:42 n'existe plus véritablement.
11:45 - Après, moi, ce que j'aime chez M. Badinter, c'est sa cohérence idéologique.
11:48 Moi, je pense que sa vie se résume dans une lutte pour la vie,
11:51 du droit à la vie.
11:54 On le voit avec son passé, parce que son père Simon
11:57 est mort à Sobibor, son oncle Naftal est mort à Auschwitz,
12:00 et très tôt, il était du côté de la vie.
12:03 Il a aboli, en effet, la peine de mort,
12:06 mais il était aussi contre l'euthanasie.
12:09 Parce que souvent, vous savez, il y a une forme de contradiction idéologique.
12:12 Lui n'avait pas cette contradiction.
12:15 C'était la vie plus que tout.
12:18 Et c'est vrai que c'est cette cohérence que j'aimais chez lui,
12:21 cette lutte contre l'antisémitisme et contre l'homophobie
12:24 avec ce ton juste,
12:27 avec véritablement cet humanisme qui le caractérisait.
12:30 Alors certes, la période Mitterrand, pour moi, a plombé totalement la France
12:33 en termes d'immigration, en termes d'impôts,
12:36 en termes de comptes publics
12:39 qui ont explosé à ce moment-là,
12:42 mais j'ai beaucoup d'estime pour cet homme,
12:45 parce qu'il aura marqué l'histoire de la gauche
12:48 et l'histoire de notre pays, et ce droit à la vie,
12:51 pour moi, est fondamental.
12:54 - Mais vous dites que c'est fondamental. Pardonnez-moi,
12:57 cette question de la peine de mort divise encore les Français aujourd'hui.
13:00 Vous avez un Français... Ben non. Vous avez un Français sur deux
13:03 qui, aujourd'hui, souhaite rétablir la peine de mort.
13:06 Regardez depuis 2014 l'évolution,
13:09 on est quasiment à chaque fois sur un chômage.
13:12 - Ce qui est très intéressant, c'est que je pense que pour Robert Badinter,
13:15 il y a des parties de ces sujets, d'ailleurs,
13:18 qui doivent échapper à la souveraineté populaire,
13:21 à la délibération populaire... - Souveraineté du droit.
13:24 - Oui, et... Non, mais parce que c'est une question particulière.
13:27 Il disait pas ça pour d'autres choses. Je pense que ça nous entraînerait
13:30 trop loin dans un débat très philosophique de se poser cette question,
13:33 mais c'était ça. Simplement, ce qu'on peut dire,
13:36 si vous voulez, et qui a peut-être apporté à son crédit en tant qu'homme
13:39 et à son débit en tant que politique, c'est qu'il a eu assez longtemps
13:42 une forme de naïveté en refusant de voir un certain nombre de choses.
13:45 Par exemple, c'est quelqu'un qui voulait pas du tout...
13:48 Il avait le nazisme comme référence,
13:51 il n'aimait pas que l'on discute sur les questions migratoires,
13:54 cela lui paraissait quand même... Alors, il a un peu évolué
13:57 à cause de l'islam radical, combat de son épouse aussi,
14:00 mais malgré tout, on peut dire qu'il y avait une forme
14:03 peut-être de naïveté progressiste qui, après tout,
14:06 est honorable. - Je suis d'accord avec vous,
14:09 Elisabeth, mais moi je préfère un homme qui dirige un pays
14:12 en fonction de ses convictions qu'en fonction des sondages.
14:15 Il y a plein de politiciens qui regardent les sondages
14:18 avant de prendre position. Robert Badater a fait l'inverse.
14:21 Il a fait passer ses valeurs, il a essayé de combattre les français
14:24 sans eu bien fondé de sa mesure.
14:27 - C'est François Mitterrand qui a décidé qu'il portait
14:30 cette proposition-là dans ses 110 propositions en 1980.
14:33 A l'arrivée, c'est François Mitterrand qui a fait en sorte
14:36 que ce soit voté, et c'est lui qui a risqué ses paroles.
14:39 - Et Pierre Lelouch le rappelait... - Ça ne retire rien
14:42 à la qualité intellectuelle. - Pierre Lelouch rappelait
14:45 ce midi que François Mitterrand a évolué sur la question
14:48 de la peine de mort, puisque lorsqu'il était ministre
14:51 de l'Intérieur, il ne se posait pas la même question.
14:54 - Puisque les choses ne sont jamais totalement...
14:57 C'est pas le blanc et le noir. Je me souviens aussi,
15:00 malgré tout, que Robert Badater pouvait avoir
15:03 un peu de naïveté sur l'affaire Villemin, du petit Grégory,
15:06 par exemple. Il était plutôt en faveur de la famille Laroche,
15:09 parce qu'ils étaient défendus par un avocat communiste de gauche
15:12 et qu'il ne croyait pas à l'innocence de Christine Villemin
15:15 qui était défendue par un avocat de droite.
15:18 - Puisque vous êtes là, Béatrice, c'est très important.
15:21 Aujourd'hui, les français, beaucoup, ont la sensation
15:24 d'avoir une justice qui est non plus au service des victimes,
15:27 mais qui est au service des victimes.
15:30 Non plus au service des victimes,
15:33 mais qui va d'abord penser aux coupables.
15:36 C'est-à-dire qu'avant qu'il y ait une peine,
15:39 on va déjà avoir, avant le terme "peine", aménagement.
15:42 La peine de mort est abolie, certes,
15:45 mais la personne qui va rester
15:48 et qui va purger sa peine du début jusqu'à la fin,
15:51 c'est la sensation qui est partagée
15:54 par un grand nombre de français,
15:57 elle n'existe plus, elle est devenue exceptionnelle.
16:00 Et le troisième point, c'est la justice politisée.
16:03 - Ces trois sujets sont toujours d'actualité.
16:06 - Mais oui !
16:09 - On se demande s'ils ne le seront pas toujours.
16:12 Ce qui est intéressant, sur votre première question,
16:15 c'est que beaucoup de français sont encore pour la peine de mort.
16:18 La question n'est pas inintéressante si on l'analyse
16:21 par rapport à votre question du laxisme.
16:24 Je pense que ce n'est pas tant qu'il soit pour la peine de mort,
16:27 c'est qu'ils ont l'impression que des gens extrêmement criminogènes
16:30 ou extrêmement dangereux peuvent être encore en liberté.
16:33 Il ne faut pas oublier,
16:36 c'était pareil sur le débat sur l'avortement,
16:39 c'est qu'à chaque fois qu'on a fait passer des grandes lois
16:42 qui sont des bouleversements quasi sociétaux,
16:45 c'est-à-dire qu'on est sur de l'interdit,
16:48 on bascule sur des choses quasi religieuses.
16:51 - C'est anthropologique.
16:54 - C'est la mort, c'est la vie, c'est le tragique.
16:57 C'est pour ça que je disais qu'on est sur ce niveau de réflexion
17:00 et pas sur des niveaux techniques comme on en a trop l'habitude.
17:03 Sur cette question, quand on a fait passer, par exemple,
17:06 la possibilité d'abolir la peine de mort,
17:09 c'était à la condition que derrière,
17:12 il y ait une certitude d'une sécurisation
17:15 de certains profils extrêmement dangereux.
17:18 C'est là, c'est pour ça que ça revient en boomerang, ce sondage.
17:21 C'est qu'aujourd'hui, on n'a pas tenu nos promesses.
17:24 Si je peux m'exprimer de façon un peu large,
17:27 quand je dis "nous", on va dire...
17:30 - Pierre Leloup, je disais, on a une responsabilité depuis 40 ans.
17:33 - Vous, les meufs, ici.
17:36 - Oui et non.
17:39 - Sur la justice politisée, pardonnez-moi,
17:42 on se le dit souvent et on est en toute transparence,
17:45 mais vous, les juges, vous pouvez trembler.
17:48 Si demain, je suis face au syndicat de la magistrature,
17:51 je ne suis pas rassuré du tout.
17:54 - Pensez à moi, Eliott.
17:57 - Et vous aussi.
18:00 - Ne brûlez pas de feu.
18:03 - On peut aussi rebondir sur plein de choses.
18:06 D'ailleurs, la mémoire de Badinter est intéressante
18:09 en termes de réflexion.
18:12 Il y a un lien fondu dans les pratiques gaulliennes
18:15 de la Ve République qui maintenait peut-être aussi
18:18 une forme de hiérarchie sur le parquet.
18:21 - Ce que dit Philippe Bilger, mais il dit qu'elle était
18:24 dans un papier qu'on a publié aujourd'hui sur Causer,
18:27 il dit qu'elle était très respectée.
18:30 - On pourrait dire d'autres choses, mais à l'époque,
18:33 il faut savoir que le garde des Sceaux, ce qui n'est plus le cas,
18:36 avait la main sur les libérations conditionnelles
18:39 et qu'en tant qu'avocat, il avait des dossiers
18:42 que peut-être quand on est ministre, il a gardé en main.
18:45 Sur la justice politique, il y a des choses très intéressantes.
18:48 On voit qu'on évolue peu.
18:51 - Vous avez raison.
18:54 Quand vous avez un syndicat qui, depuis 2002,
18:57 met à jour le guide du manifestant arrêté,
19:00 comment vous voulez que les Français aient confiance
19:03 en leur justice quand ils le font ?
19:06 - Sur le deuxième plan, très rapidement,
19:09 Badinter a écrit un livre très intéressant
19:12 sur le procès Bousquet.
19:15 Il démontre quand les juridictions d'exception,
19:18 c'était la haute cour de sécurité qui l'a supprimée depuis,
19:21 mais qui existe encore sous la forme de la CJR,
19:24 Cour de justice de la République, où siègent des parlementaires,
19:27 on fait la démonstration qu'il est possible
19:30 d'acquitter un coupable avec un énorme scandale
19:33 parce qu'on a fait même d'un coupable un héros.
19:36 C'est intéressant parce que la question de la politisation
19:39 n'existe pas que dans le syndicalisme.
19:42 Elle existe dans toute l'institution.
19:45 - Patrick ?
19:48 - Ça résonne un peu avec le déplacement
19:51 d'Emmanuel Macron dans cette école nationale de la magistrature.
19:54 Je suis assez surpris, j'ai discuté avec beaucoup de magistrats
19:57 et d'élèves sur ce qui se passe.
20:00 Des personnes qui arrivent, qui ont une neutralité
20:03 idéologique, politique, et qui arrivent et qui ressortent
20:06 de là-bas complètement changés et modifiés.
20:09 Là, c'est très grave.
20:12 Quand ensuite vous voyez des prises de parole
20:15 de certains magistrats qui devraient rendre...
20:18 C'est là évidemment où il y a un énorme problème.
20:21 Autant on peut contester des décisions judiciaires,
20:24 parce que chacun a son appréciation.
20:27 On peut se demander pourquoi on a relâché ce récidiviste.
20:30 Mais sur des prises de position, des décisions
20:33 et des interprétations des magistrats,
20:36 les Français n'ont plus confiance.
20:39 Quand vous avez eu la libération des 7 clandestins la semaine dernière,
20:42 c'est autre chose.
20:45 - Mais si, vous avez raison.
20:48 - Il y a une interprétation.
20:51 On applique la loi, mais on va au-delà.
20:54 - Vous pouvez faire ce que vous voulez avec la bouffe de la loi.
20:57 - On a parlé de la confiance, de son empreinte,
21:00 de la peine de mort. Parlons de son autre combat,
21:03 qui est l'antisémitisme. Je le disais, il est mort un 9 février.
21:06 Son papa a été arrêté pendant la rafle à Lyon,
21:09 un 9 février, il y a exactement 83 ans.
21:12 Robert Badinter, alors enfant, a assisté à cette arrestation.
21:15 Son père sera déporté sur ordre de Klaus Barbie.
21:18 Ce que je vous propose, c'est d'écouter Céline Pina.
21:21 C'était ce midi, sur ce symbole,
21:24 qui est un triste symbole. Il quitte ce monde
21:27 en se disant "J'ai passé toute ma vie à combattre l'antisémitisme,
21:30 et une nouvelle forme d'antisémitisme
21:33 frappe notre monde depuis le 7 octobre".
21:36 - Il part à un moment où l'explosion de l'antisémitisme
21:39 est un choc qu'on a du mal à encaisser,
21:42 à anticiper. Il part alors que les pogroms reviennent.
21:45 Il part, il part, il part.
21:48 Il part alors que les pogroms reviennent.
21:51 Il part alors qu'un crime contre l'humanité vient d'être commis
21:54 contre les Juifs et que cela n'a suscité
21:57 que très peu de solidarité
22:00 et que très peu de réaction en Europe ou ailleurs.
22:03 Donc, ce grand humaniste
22:06 part au moment où l'humanisme semble, quelque part,
22:09 partir de notre monde. Et c'est d'autant plus touchant
22:12 qu'il a payé un prix très, très cher
22:15 à ce qu'ont été les horreurs du XXe siècle
22:18 parce que son père a été déporté,
22:21 je crois son frère aussi,
22:24 et un certain nombre de personnes de sa famille ne sont jamais revenues.
22:27 Cet homme a connu, finalement, tous les effondrements
22:30 du XXe siècle et il part au moment où le XXIe siècle
22:33 semble nous promettre un retour
22:36 et pas façon farce des horreurs qu'on a déjà connues.
22:39 - Kevin Mussoie ? - Alors, c'est une lutte contre l'antisémitisme
22:42 et c'est aussi une lutte contre le négationnisme
22:45 parce que Robert Badinter a passé sa vie
22:48 à lutter contre ces voleurs de mémoire.
22:51 Tout ce qui niait, ce qui s'est passé à Auschwitz,
22:54 il a fait condamner Robert Faurisson.
22:57 Et aujourd'hui, il y a aussi une autre forme de négationnisme
23:00 quand on refuse de voir qu'en Israël,
23:03 le 7 octobre, il y a eu un pogrom où on transforme la réalité.
23:06 On est dans ce négationnisme, en effet.
23:09 Robert Badinter a quitté un monde où l'antisémitisme
23:12 est très important, mais le négationnisme
23:15 contre nos compatriotes juifs et contre ces horreurs
23:18 de l'histoire qui recommencent est surpuissant.
23:21 Et ça, il faut toujours garder en mémoire
23:24 parce que pour moi, Robert Badinter, là-dessus, c'est un modèle.
23:27 - Un mot, vous êtes quand même un peu optimiste
23:30 parce que la réalité, pardon,
23:33 c'est que ce n'est pas le négationnisme
23:36 qui pousse les gens aujourd'hui sur le 7 octobre.
23:39 Ils l'approuvent pour certains, donc ils n'ont pas besoin de le nier.
23:42 Et si vous voulez, je crois que ce qui s'est passé,
23:45 et Robert Badinter, dans sa vie, finalement,
23:48 s'est déroulé à ce moment-là, la mutation de l'antisémitisme
23:51 que beaucoup ont eu du mal à voir, si vous voulez,
23:54 parce que, évidemment, c'était normal.
23:57 Des gens qui avaient vécu la Seconde Guerre mondiale,
24:00 ils voyaient l'antisémitisme dans le vieux tréfonds
24:03 et ils discutaient d'ailleurs du caractère passéiste du nazisme
24:06 qui est en fait un mouvement moderne,
24:09 mais ils ne le voyaient pas là où il est apparu de nouveau,
24:12 c'est-à-dire dans une partie des populations arabo-musulmanes.
24:15 Et ça, le crève-cœur pour beaucoup de Juifs depuis le 7 octobre,
24:18 c'est que ça a pris une ampleur à laquelle personne ne s'attendait.
24:21 - Vous parlez d'une partie de la population arabo-musulmane
24:24 qui applaudit sous un regard bienveillant d'une partie de la gauche.
24:27 - Absolument.
24:30 - C'est le drame pour Robert Badinter, homme de gauche,
24:35 qui a vu une partie de cette gauche épouser les thèses.
24:38 - C'est très important.
24:41 - Évidemment, on est toujours pris par le temps, il y a la publicité.
24:44 Juste après la publicité, on écoutera Robert Badinter
24:47 au micro de Frédéric Azizat, c'était en 2002,
24:50 où justement il parlait de cette gauche
24:53 qui, sous couvert d'un antisionisme, marche sur les pas
24:56 et sur les traces de l'antisémitisme.
24:59 On l'écoutera juste après la pub.
25:02 À la suite de l'heure des pros, toujours avec Kevin Bessuet,
25:06 Elisabeth Lévy, Jean-Sébastien Fergeaux, Patrick Roger et Béatrice Brugère.
25:09 Une dernière réaction après la disparition de Robert Badinter.
25:16 On a énormément de choses à traiter, bien sûr,
25:18 mais on en parlait juste avant la publicité.
25:20 D'abord, un tweet qui a été beaucoup commenté,
25:23 qui n'a pas été forcément apprécié, celui de Jean-Luc Mélenchon.
25:26 Voilà ce qu'il a dit en siégeant à ses côtés au Sénat.
25:28 J'ai tellement admiré Robert Badinter.
25:30 C'est un orateur qui faisait vivre ses mots comme des poésies.
25:33 Il raisonnait en parlant et sa force de conviction était alors sans pareil.
25:36 Peu importe les désaccords, je n'ai jamais croisé un être de cette nature.
25:40 Il était tout simplement lumineux.
25:42 Je ne suis pas sûr que Robert Badinter, et c'est un euphémisme,
25:45 partage les positions de Jean-Luc Mélenchon depuis quelques années
25:48 et que leurs échanges pouvaient être cordiaux,
25:52 notamment sur la question israélienne.
25:55 - Ça ne retire pas à Jean-Luc Mélenchon le droit quand même d'honorer sa mémoire.
25:59 - Je ne sais pas ce que je vous dis.
26:01 Parfois, effectivement, la cohérence, ça aide.
26:04 - Il y a des maisons pour ça.
26:05 - Ou la décence.
26:06 On écoute Robert Badinter, c'était chez Frédéric Aziza,
26:10 en décembre 2022, il y a donc un an,
26:14 où il revenait justement, il était triste de voir cette partie de la gauche
26:19 qui basculait dans l'antisémitisme et dans l'antisionisme,
26:24 et à travers l'antisionisme, il y a cette nuance.
26:28 - Vous voyez que cet antisémitisme, antisionisme,
26:32 il est porté par une partie de la gauche, ça vous fait mal ou pas ?
26:35 - Ça ne me fait pas plaisir, parce que je considère que c'est une erreur historique,
26:39 un amalgame, et pour ceux qui se laissent aller à ce propos,
26:45 je me suis dit qu'il fallait qu'ils s'interrogent sur eux-mêmes.
26:49 - Sur eux-mêmes ?
26:51 - Oui, sur eux-mêmes, sur le fondement,
26:56 cet antisémitisme camouflé sous le trait d'un antisionisme.
27:02 L'État d'Israël est né d'une résolution des Nations Unies,
27:08 difficilement obtenue.
27:11 Le lendemain, les armées des trois côtés des pays d'Arabes
27:17 ont envahi le tout petit État qui était réservé,
27:23 un tout petit territoire qui était réservé aux Juifs, à Israël, pour le détruire.
27:30 Le lendemain de la naissance de l'État d'Israël,
27:34 l'antisionisme prenait les armes contre l'État d'Israël.
27:39 - Et nous étions à ce moment-là le 18 décembre 2022,
27:43 donc quasiment un an avant l'attaque du 7 octobre.
27:47 - Oui, c'est vrai. Frédéric Aziza, qui réussit souvent à avoir des confessions de personnalité,
27:51 c'est vrai, à chaque fois remarquable,
27:54 et qui deviennent des véritables documents sur ce qu'il dit.
27:58 J'ai entendu beaucoup de personnalités de gauche, indépendamment de Jean-Luc Mélenchon,
28:01 rendre hommage aujourd'hui à l'oralité, la verve,
28:06 toutes les qualités que l'on a décrites tout à l'heure de Robert Banninter,
28:10 mais qui en revanche n'abordaient pas, et dès qu'il y avait une question un peu gênante aujourd'hui,
28:14 n'abordaient pas ce chapitre.
28:16 Parce qu'ils ne savent pas mettre le contexte que, évidemment, sur Israël,
28:20 sur ce qui se passe entretôt aujourd'hui.
28:22 Et c'est là où des personnalités comme Robert Banninter
28:26 vont manquer et manquent aujourd'hui dans le monde politique.
28:29 On parlait tout à l'heure de politique de courant d'air,
28:31 pour certains qui passent et qui repartent, etc.
28:34 Lui était capable de mettre du contexte dans quelques phrases.
28:37 Et aujourd'hui, on l'oublie, le contexte.
28:40 Que ce soit d'ailleurs sur des gens de droite comme sur des gens de gauche.
28:43 D'être capable, en quelques phrases, de dire "oui, voilà ce qui se passe aujourd'hui",
28:46 mais parce qu'il ne faut pas oublier ce qui s'est passé hier.
28:50 Et ça, on oublie, on zappe.
28:52 - Excusez-moi, c'est surtout que la gauche a un sacrément mauvaise confiance.
28:55 - La gauche, elle est pas mieux.
28:57 - Sur l'antisémitisme, non, non.
28:59 - Non, mais là, on parle de l'antisémitisme.
29:02 - Après que l'on vous réponde, et je vous assure que quand même,
29:05 la gauche a quand même sérieusement quelque chose à se reprocher.
29:11 La droite a d'autres choses certainement, sur l'antisémitisme,
29:14 ceux qui n'ont pas voulu voir.
29:16 Sur l'islamisme, ceux qui n'ont pas voulu voir.
29:19 Là, franchement, ils ont raison de baisser la tête.
29:22 Là, il y a quand même quelque chose qui ne va pas.
29:25 - Voilà ce qu'on pouvait dire.
29:27 C'est normal qu'on ait pris tout ce temps pour revenir sur le parcours
29:32 et les positions de Robert Badinter.
29:34 Dans l'actualité également, on va parler d'une ancienne garde d'Esso,
29:38 qui est désormais ministre de l'Education nationale.
29:41 Ah, vous faites l'amour.
29:42 - Agent rage.
29:43 - Ah bah oui, mais...
29:44 - Oui, oui, oui.
29:45 - Voilà la position.
29:46 Vous étiez très heureuse, Gabriel Attal, formidable.
29:48 - Oui, oui, il va sauver l'école.
29:49 - Il va sauver l'école.
29:50 - Oui, d'accord.
29:51 - Il va sauver l'école avec...
29:52 - Devant vous, publiquement, et devant la France entière,
29:55 je fais mon béa-culpa, je me suis fait avoir.
29:58 - Bon, dites ce que vous voulez.
29:59 - Bêtisez-vous.
30:00 - Ce que je vous propose, c'est qu'on revienne sur la polémique
30:04 de l'école des Loubet, qui donc prend la place de Mme Oudéa Castera.
30:09 Cette histoire, elle aurait pu être réglée il y a un mois, jour pour jour.
30:12 - Bien sûr.
30:13 - C'est-à-dire, après la première déclaration de Mme Castera,
30:15 il suffisait de dire, écoutez, Mme, restez au sport,
30:17 on va mettre quelqu'un d'autre, parce que là,
30:19 vous venez de lancer une polémique qui n'a pas lieu d'être.
30:21 Que vos enfants soient dans l'école privée, ce n'est pas le problème,
30:24 mais que vous expliquiez que vous avez enlevé vos enfants du public
30:27 pour le privé parce qu'il y a des heures, etc.
30:30 Là, vous rentrez dans une polémique.
30:32 Bref, Nicole Belloubet qui remplace Oudéa Castera.
30:36 Est-ce que c'est finalement l'anti-Gabrielle Attal ?
30:38 On voit le sujet de la rédaction de CNews.
30:41 - Ce sont des positions qui détonnent au sein du nouveau gouvernement.
30:46 Nicole Belloubet a publié en 2016 une tribune dans la revue "Après-demain"
30:50 intitulée "Supprimer le ministère de l'Education nationale".
30:53 Une tribune voulant défendre la réforme du collège engagée à l'époque
30:56 par la ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem,
30:59 en grande partie détricotée par Emmanuel Macron.
31:02 Nicole Belloubet, nouvelle ministre de l'Education nationale,
31:05 y critiquait notamment le renforcement de l'autorité
31:07 ou le port de la blouse à l'école.
31:09 Des prises de position en totale contradiction avec la politique
31:13 menée par Gabrielle Attal.
31:15 Et c'est sans compter ses propos sur l'affaire Mila en 2020.
31:17 Cette adolescente qui avait été menacée de mort
31:20 pour avoir insulté l'islam sur les réseaux sociaux.
31:22 - Dans une démocratie, la menace de mort est inacceptable.
31:26 C'est absolument impossible.
31:29 C'est quelque chose qui vient rompre avec le respect que l'on doit à l'autre.
31:35 C'est impossible, c'est inacceptable.
31:37 L'insulte à la religion, c'est évidemment une atteinte à la liberté de conscience.
31:41 C'est grave, mais ça n'a pas à voir avec la menace.
31:46 - A l'époque garde des Sceaux, elle avait aussitôt été recadrée
31:49 par des membres du gouvernement.
31:51 Mais aujourd'hui, Gabriel Attal veut rassurer.
31:54 Selon lui, Nicole Belloubet à la sensibilité de gauche
31:57 saura porter la feuille de route de ce ministère.
32:00 - En fait, on n'y comprend plus rien.
32:02 Vous passez de Jean-Michel Blanquer à Pape Ndiaye
32:06 pour ensuite revenir sur Gabriel Attal, puis Mme Moudea Castera
32:10 et finalement Nicole Belloubet.
32:12 Quelle est la logique ?
32:13 - Il n'y a strictement aucune logique.
32:16 Le corps enseignant ne comprend absolument rien.
32:19 Vous savez, chez les profs, il y a les pédagogues et les républicains.
32:23 En quatre ans, finalement, les premiers ont été satisfaits,
32:26 les seconds ont été satisfaits.
32:28 Et à la fin, on se retrouve dans un marasme idéologique
32:31 et on se retrouve dans une direction qui n'existe pas.
32:36 Alors moi, quand j'ai appris la nomination de Mme Belloubet,
32:40 je vous avouais quelque chose, je n'ai pas frétillé sur place,
32:43 contrairement à la nomination de M. Attal.
32:45 Mais je pense aussi que si Mme Belloubet a accepté ce poste,
32:49 c'est qu'elle compte appliquer la politique de M. Attal.
32:53 On l'a vu notamment.
32:55 - Il a vu la pierre.
32:56 - Non, mais vraiment, j'en suis convaincu.
32:58 J'ai écouté son discours d'investiture.
33:00 - M. Pape Ndiaye, vous avez l'impression qu'il correspondait
33:03 à l'idée qu'on pouvait se faire d'une école
33:06 qui allait être chancelée de l'excellence du reste...
33:09 - C'était le contraire.
33:10 C'était le pédagogie, c'était l'égalitarisme.
33:13 J'ai écouté son discours tout à l'heure.
33:15 Elle est dans les pas de M. Attal.
33:17 Est-ce qu'elle va faire passer ses idées
33:20 plutôt que les idées de M. Attal ?
33:22 C'est là toute la question.
33:24 - Je ne parle pas de sa période en tant que garde des Sceaux
33:26 où 12 000 prisonniers avaient été libérés pendant le Covid.
33:28 - Mais juste sur l'éducation nationale, il faut être lucide
33:30 sur toute la zone grise qui existe entre les déclarations politiques
33:33 et ce que l'administration décide de faire à propos des ministres
33:36 à poigne pour imposer une politique.
33:38 Souvenez-vous, quand F. Hollande a décidé d'un principe majeur
33:41 sur la simplification de la vie administrative,
33:43 une non-réponse de l'administration vaut oui,
33:46 qu'a fait l'administration ?
33:47 Elle a inventé plus d'exceptions à la règle.
33:49 Je vous dis, Kevin, que Mme Belloubet,
33:51 dans la mesure où précisément elle est très techno,
33:53 elle n'est pas...
33:54 Bien sûr que facialement, elle se mettra dans les pas
33:56 de ce que souhaite G. Attal.
33:58 Dans la réalité, ceux qui se sentiront renforcés
34:01 au ministère de l'Education nationale
34:03 seront ceux, le clan...
34:04 Je ne sais plus comment vous les avez...
34:06 - Les pédagogues.
34:07 - Ceux qui ne sont pas dans la ligne Attal
34:08 et ceux qui, probablement, se retrouveraient
34:10 beaucoup plus dans celle de la pénurie.
34:11 - Et qui trouvent que la baïa, ce n'est pas trop grave.
34:13 - C'est une démonétisation absolue de la parole publique.
34:16 Emmanuel Macron se moque éperdument du monde.
34:19 Je pense qu'on peut être dangereux pour la démocratie,
34:21 pas seulement en étant populiste ou extrémiste,
34:23 on peut aussi l'être quand on est censé être raisonnable
34:25 et qu'on se fiche totalement des principes
34:28 et du respect de ce qu'on dit aux Français.
34:30 - Et je signale que lorsqu'elle a été garde des Sceaux,
34:33 il y avait eu, pendant le Covid, la libération
34:35 de 12 000 prisonniers avec une corrélation
34:39 entre cette libération et une explosion de la délinquance.
34:42 - Oui, en fait, elle avait fait une circulaire
34:44 pendant le Covid pour libérer les détenus
34:47 qui étaient en prison et notre syndicat
34:49 avait attaqué cette circulaire.
34:51 Nous avons gagné devant le Conseil d'État
34:53 puisqu'elle était illégale, ce qui est quand même
34:56 très intéressant pour une garde des Sceaux.
34:59 - Mais elle était déjà appliquée
35:01 une fois que vous avez gagné.
35:02 - Oui, mais disons que...
35:04 Non, ce qui est intéressant, c'est qu'en fait,
35:06 nous, on a connu ça aussi, c'est-à-dire que
35:08 peut-être pas autant qu'au ministère de l'Éducation nationale,
35:11 mais on a sans cesse des injonctions contradictoires
35:13 avec des ministres qui font et défont et refont,
35:16 ce qui fait qu'aujourd'hui, des piliers de la République
35:20 qui sont l'Éducation nationale, la Sécurité,
35:23 peut-être un peu moins, mais en tout cas la Justice
35:25 qui assure ce travail de sécurité
35:27 avec le ministère de l'Intérieur, sont aujourd'hui effondrés
35:30 parce qu'en fait, on ne peut pas tout le temps zigzaguer.
35:33 En fait, on est sur des politiques sur du long terme.
35:36 C'est-à-dire que ce que l'on construit aujourd'hui,
35:39 on en verra les résultats dans quelques années.
35:41 Et ce temps perdu et ce zigzag permanent
35:44 fait qu'aujourd'hui, on est sur des ministères
35:46 qui sont effondrés.
35:47 Et ça, c'est très angoissant,
35:49 quelle que soit l'option politique.
35:51 - Avançons dans l'actualité également.
35:53 Alors, je ne sais pas si vous avez vu ce qui s'est passé
35:54 à Mérignac, près de Bordeaux.
35:56 Ces stages d'une maison de jeunes,
35:59 les MJC et de la culture,
36:01 la maison de jeunesse,
36:03 proposent un stage organisé par des drag queens.
36:06 Une pénition a été lancée pour la faire annuler.
36:08 De son côté, la mairie rappelle que les associations
36:10 d'éducation populaire sont libres de leur programmation.
36:14 Il s'avère quand même que cette association
36:16 a reçu près de 300 000 euros de fonds publics en 2022.
36:19 Voyez le sujet de Micaëlle Dos Santos.
36:21 - Un stage de drag queens,
36:25 des enfants de 11 à 17 ans.
36:27 L'idée est proposée par la maison de la jeunesse
36:30 et la culture de Mérignac,
36:32 qui souhaitent casser les codes.
36:34 Pendant les vacances, divers enfants et adolescents
36:36 pourront créer leur personnage,
36:38 se maquiller, mais aussi apprendre à défiler en talons.
36:41 Tout cela encadré par le centre LGBTI+ de Bordeaux.
36:45 Une pétition réclame l'annulation de ce stage.
36:48 Ses signataires dénoncent une hyper-sexualisation des enfants.
36:52 - On parle de spectacles qui sont par nature sexuels.
36:55 C'est de donner un peu une image, je dirais,
36:57 déformée de la féminité, en tout cas,
36:59 de la vie ultra-gère, qui fait partie du show.
37:01 C'est un spectacle.
37:02 Ça n'a rien à voir dans un espèce d'atelier pour enfants.
37:05 - Pour l'heure, seuls 4 enfants sont inscrits à l'activité,
37:08 un nombre insuffisant.
37:10 Elle sera pourtant bel et bien maintenue
37:12 selon la MJC de Mérignac,
37:14 et ce, malgré des menaces téléphoniques.
37:16 L'ensemble des programmes jeunesse
37:18 permet aux participants de gagner confiance en eux,
37:20 de se connaître au travers de la découverte
37:22 de pratiques artistiques variées.
37:24 La pétition a pour le moment récolté
37:26 plus de 3 500 signatures.
37:29 - Qu'est-ce que vous en pensez ?
37:31 C'est hallucinant.
37:33 - Cette volonté de sexualiser des enfants dès 11 ans,
37:36 qu'on les laisse tranquilles au moins jusqu'à 13-15 ans,
37:39 et qu'on n'aille pas jusque-là.
37:41 - Ce n'est même pas la question du genre, il a raison.
37:43 C'est hyper sexuel, c'est une revue.
37:46 - C'est ça, qu'il y ait des spectacles de transformistes,
37:49 pourquoi pas, et qu'on les explique.
37:51 Parce que dans le théâtre, ça a toujours existé.
37:54 Mais là, non.
37:56 Il y a une association qui est derrière.
37:58 Il y a une volonté, du militantisme,
38:00 de l'idéologie.
38:02 Si j'avais des gamins de 11 ans,
38:05 et on me disait qu'ils sont inscrits à la MJC,
38:08 ou qu'ils ont fait le stage,
38:10 je dirais non, ils ont 10-11 ans.
38:12 Qu'ils aient 15 ans, etc.
38:14 Ça change, évidemment.
38:16 Ce n'est pas tout à fait la même chose.
38:18 On peut les ouvrir, mais là...
38:20 - Moi, Patrick, j'en ai ras-le-bol
38:24 des militants LGBTQ, Z, W, je ne sais pas trop quoi,
38:28 qui utilisent l'homosexualité pour des délires idéologiques.
38:33 Il y a beaucoup d'homosexuels, il faut le dire,
38:36 qui ne se reconnaissent pas
38:38 dans les délires idéologiques de ces militants.
38:40 Et moi, je trouve que ces militants politiques
38:43 desservent les homosexuels.
38:45 Parce qu'il y a beaucoup d'homosexuels
38:47 qui condamnent cela.
38:49 Et faire de son orientation sexuelle
38:51 le coeur d'une idéologie politique,
38:53 moi, ça me pose problème.
38:55 La vérité, c'est que ce genre de choses,
38:57 c'est dévastateur pour les gamins.
38:59 Je pense que les gamins seraient mieux à apprendre à lire,
39:01 à compter, à se cultiver, à faire du sport,
39:03 plutôt que de participer à ce genre de pantalonnades.
39:06 - Et vous avez ces associations
39:08 qui sont en partie financées
39:10 avec des fonds publics, Jean-Sébastien Ferjou.
39:12 C'est aussi ça qui nous marque.
39:14 - Vous savez, cette semaine, le Conseil de Paris
39:16 a notamment examiné le budget
39:18 des différentes associations accordées
39:20 par la mairie de Paris.
39:22 - On va perdre combien de milliards ?
39:24 - Il y a des associations en groupe
39:26 pour la choucroute inclusive au Pérou.
39:28 - Mais vous, vous n'êtes pas inclusif.
39:30 - Comment ?
39:32 - Vous n'êtes pas inclusif.
39:34 - Je préférais des votations citoyennes.
39:36 Figurez-vous sur le genre d'associations...
39:38 Oui, vous avez raison sur ce point-là.
39:40 Mais surtout, pour jeter un regard ironique,
39:42 que dirait-on si,
39:44 plutôt que de travestir les femmes,
39:46 parce que là, c'est quand même singer la féminité,
39:48 on le faisait avec un blackface ?
39:50 Parce qu'on est censé ne pas faire d'appropriation culturelle.
39:52 Mais c'est quand même donner une image de la femme.
39:54 Parce que c'est ça, quand même,
39:56 cet espèce de féminité exacerbée.
39:58 Alors après, moi, ça ne me dérange absolument pas
40:00 qu'il y ait des gens qui se sentent black queen,
40:02 qui le fassent comme un spectacle.
40:04 - Mais quand vous avez 11 ans...
40:06 - Oui, mais voilà.
40:08 Tant que c'est assumé par le secteur privé,
40:10 chacun est libre de faire ce qu'il veut dans ce pays.
40:12 Mais effectivement, sur argent public,
40:14 et en plus de ça, encore une fois,
40:16 je trouve que c'est tout sauf neutre
40:18 ce qu'on voit de l'image de la femme.
40:20 - Ce que je vous propose, puisqu'il nous reste encore quelques minutes,
40:22 mais oui, mais il faut qu'on avance,
40:24 je voudrais qu'on revienne sur l'affaire Gérard Miller.
40:26 Gérard Miller, avec ce silence assourdissant
40:28 de nombreux médias.
40:30 Quoique ça commence un tout petit peu à se réveiller.
40:32 Mais la question que moi,
40:34 je me suis posée cette semaine,
40:36 c'est pourquoi Gérard De Bardieu
40:38 a été une cible
40:40 de tous les médias,
40:42 jusqu'aux 20 heures, évidemment.
40:44 Et pourquoi,
40:46 lorsque vous avez
40:48 41 femmes
40:50 qui témoignent
40:52 et que ça concerne Gérard Miller,
40:54 et bien là, il y a un silence
40:56 médiatique et politique.
40:58 Et cette question,
41:00 je n'arrive pas à avoir la réponse.
41:02 Je rappelle que le magazine "Elle"
41:04 a révélé, mercredi, les témoignages accablants
41:06 de 41 femmes contre Gérard Miller.
41:08 Ces femmes ont contacté le magazine
41:10 dans le sillage de la publication de l'enquête
41:12 sur le psychanalyste visé par des agressions sexuelles
41:14 et de viols.
41:16 - Alors je vais vous énerver certainement,
41:18 parce que moi, ce que je veux,
41:20 ce n'est pas qu'on applique le traitement
41:22 De Bardieu à Gérard Miller.
41:24 Je voudrais, si vous voulez, qu'on arrête
41:26 de jeter en pâture, sur la place publique,
41:28 en dehors de toute règle de droit,
41:30 de tout cadre, si vous voulez, même intellectuel,
41:32 avec de la confrontation,
41:34 avec, si vous voulez, ce qui se passe même
41:36 avec les accusations jetées comme ça
41:38 sur France Inter,
41:40 par Judith Gaudret, ça ne va pas.
41:42 Alors je suis en désaccord, si vous voulez,
41:44 avec Noemi Aliuwa, qui a fait un très bon papier
41:46 néanmoins dans le Figaro aujourd'hui,
41:48 avec notre cher Gilles-William Golnadel,
41:50 parce que, eux, ce qu'ils voudraient, si vous voulez,
41:52 c'est qu'on soit aussi méchants, aussi horribles,
41:54 avec Gérard Miller qui, lui-même,
41:56 ne s'est pas gêné
41:58 à accuser Darmanin, on le sait,
42:00 c'est vraiment, franchement, pas un type
42:02 que j'ai envie de défendre. Mais il faut avoir un trois mois des principes.
42:04 Moi, je pense qu'il faut faire attention,
42:06 il faut qu'on arrête. Il faut qu'on arrête
42:08 ces chasses à l'oeil. - Mais attendez,
42:10 moi, la question que je vous pose,
42:12 c'est pas du tout celle-là. - Mais vous savez la réponse.
42:14 - Non, mais pourquoi il y a
42:16 une utilisation médiatique,
42:18 ou en tous les cas,
42:20 un point médiatique à géométrie variable,
42:22 en fonction de ce que vous présentez.
42:24 - Parce que les gens de droite ne font pas
42:26 ce que font les gens de gauche. - Alors, je vis juste au téléspectateur,
42:28 parce que depuis tout à l'heure, je vois que l'image
42:30 grésille un petit peu. C'est un léger problème
42:32 technique, mais ne vous inquiétez pas,
42:34 on reste ensemble encore quelques minutes.
42:36 - C'est pas... - Mais non, mais je vois, en fait,
42:38 à l'écran que ça grésille.
42:40 - Non, mais c'est... - Mais non, mais ne vous inquiétez pas.
42:42 - C'est peut-être vous qui êtes électrique. - Peut-être. - Non, c'est parce que
42:44 les gens de droite ne font pas ce que
42:46 font les gens de gauche. Les gens de droite
42:48 respectent la présomption d'innocence.
42:50 Les gens de droite ne jettent pas en battue
42:52 certaines personnalités politiques.
42:54 Ah non, mais je remarque
42:56 quand même la différence de traitement. - Tu vas pas faire le con du bien,
42:58 à l'envers. - Non, mais je suis désolé.
43:00 Quand c'est une personnalité de droite, tout le monde
43:02 lui tombe dessus, et notamment tous les
43:04 médias de gauche et les médias du service
43:06 public, quand c'est une personnalité
43:08 de gauche, on ferme en effet son claquet.
43:10 C'est ce deux poids du mesure
43:12 qu'on retrouve dans les médias de service public
43:14 et dans les médias de gauche. Moi, c'est ce que je constate.
43:16 - Non, je suis pas tout à fait d'accord.
43:18 D'abord, Depardieu,
43:20 les histoires étaient connues depuis longtemps,
43:22 certaines histoires. - Mais celle-là aussi.
43:24 - Pas autant, pas autant. Pour le
43:26 grand public, pas autant. Et on ne peut
43:28 pas comparer Gérard Depardieu et
43:30 Emile. - Gérard Miller. - En fait...
43:32 - Non, mais ça s'entend. - Non, mais vous avez raison.
43:34 - Et puis après, c'est allé assez vite, cette histoire.
43:36 Ça s'est déballé en l'espace de quelques jours.
43:38 Et puis, tout le monde en parle. La preuve,
43:40 nous en parlons ici. Et d'autres médias en ont parlé.
43:42 - Le regard de la majorité. - Mais le média...
43:44 - Non, mais c'est important parce que,
43:46 en dernières années, la justice
43:48 sur ces questions-là,
43:50 c'est trop souvent peut-être
43:52 rendu dans les médias
43:54 plutôt que dans les tribunaux. - Oui, mais je suis tout à fait d'accord.
43:56 En fait, le problème, et Elisabeth Lévy l'a
43:58 posé tout de suite, c'est qu'on assiste
44:00 à un tribunal médiatique
44:02 qui ne respecte pas les règles élémentaires
44:04 de procédure, à savoir le contrat dictoire.
44:06 Et en fait, la justice ne se rend pas
44:08 sur les plateaux. Et ce que l'on voit, c'est que
44:10 souvent, ce sont aussi des personnalités
44:12 médiatiques qui utilisent les médias
44:14 pour tout d'un coup... - Des magistrats !
44:16 Et des avocats. - Oui, mais là, c'est des acteurs.
44:18 - Sinon, on n'aurait jamais l'agglomération. - Non, mais là, il se passe quelque chose
44:20 dans le milieu des acteurs qui m'échappent
44:22 où toutes les actrices ou acteurs
44:24 sont en train de régler des comptes.
44:26 Bon, très bien, mais comme ils ont l'habitude des médias,
44:28 ils instrumentalisent aussi les médias.
44:30 C'est-à-dire qu'ils peuvent aussi, comme tout le monde,
44:32 comme tout citoyen, aller déposer
44:34 une plainte dans un commissariat de police
44:36 et attendre que la procédure se fasse.
44:38 Donc il y a quand même une instrumentalisation qui est malsaine,
44:40 quelle que soit la réalité des dossiers.
44:42 Et ce qu'il faut voir, c'est que
44:44 l'instrumentalisation, parfois, elle dessert
44:46 le dossier. Elle dessert le dossier.
44:48 Parce que, justement, ça ne
44:50 se passe pas sur
44:52 un plateau. Les journalistes s'en mêlent.
44:54 - Mais on ne libère pas non plus sa parole sur un plateau.
44:56 - Ben non. - Eh bien, écoutez,
44:58 c'est le mot de la fin
45:00 de la magistrate que vous êtes.
45:02 Merci à tous les cinq. C'était un plaisir d'être
45:04 avec vous ce soir. Je vous présente mes excuses
45:06 pour ces légers problèmes techniques.
45:08 J'espère qu'ils seront réglés dans un instant
45:10 pour Lionel Rousseau. Et ça se dispute.
45:12 On se retrouve demain matin.
45:14 Merci à tous.
45:16 ♪ ♪ ♪

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