Tous les soirs et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité
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00:00 Bonsoir à tous et bienvenue dans la deuxième partie de l'heure des pros,
00:04 avec moi pendant une heure pour m'accompagner Georges Fenech, bonsoir.
00:07 - Bonsoir.
00:07 Consultant CNews, Jérôme Béglé, bonsoir.
00:09 - Bonsoir.
00:10 Directeur général de la rédaction de Paris Match et Olivier D'Artigolle qui est resté, bonsoir.
00:13 - Bonsoir.
00:14 - Il est là normalement ?
00:15 - Oui mais en fait on a changé un peu...
00:17 - Très perturbé de vous avoir en face de moi.
00:19 - On change un peu vos habitudes pour vous garder concentré.
00:22 - Vous êtes compliqué pour moi.
00:23 - Vous allez vous en sortir.
00:24 On va évidemment débattre avec mes invités pendant une heure de l'actualité
00:27 et on va commencer en parlant du drame de Cherbourg.
00:30 Un homme de 18 ans a été mis en examen pour le viol accompagné de torture ou acte de barbarie,
00:34 début à Cherbourg sur une jeune femme qui avait été hospitalisée dans un état grave.
00:38 Le suspect est déjà connu défavorablement de la justice,
00:41 il a été placé en détention provisoire vendredi soir.
00:44 Un acte d'une violence et d'une barbarie absolument incroyable.
00:47 Les enquêteurs disent qu'ils ont rarement vu une affaire aussi atroce à l'hôpital.
00:51 Il a fallu mettre en place une cellule psychologique pour les soignants.
00:55 Les médecins ont diagnostiqué notamment chez la victime une perforation du côlon,
00:58 de l'instinct grêle, du péritoine, du diaphragme, un pneu de motorax,
01:01 des fractures aux côtes et un risque élevé de choc sceptique.
01:03 Ça en dit long sur l'horreur de ce qu'a vécu cette victime.
01:06 Elle a été opérée pendant plusieurs heures et la jeune femme a dû être plongée dans un coma artificiel.
01:10 Elle était malheureusement toujours entre la vie et la mort hier.
01:13 On va se rendre sur place notamment pour rejoindre Thibault Marcheteau, notre envoyé spécial.
01:17 Thibault, sur place, on imagine que l'émotion et le désarroi sont très présents.
01:22 - Effectivement, la stupeur et l'incompréhension.
01:24 Voici les sentiments qui dominent à travers les rues de Cherbourg,
01:28 dix jours après que cette agression ait eu lieu.
01:31 La stupeur puisque ces faits se sont déroulés à quelques mètres du Palais de Justice,
01:36 en plein centre-ville de Cherbourg, mais également l'incompréhension.
01:40 Comment est-ce que ce principal suspect de 18 ans,
01:43 déjà connu des services de police pour des faits similaires, a pu être en totale liberté ?
01:48 Voilà les questions que se posent les chers bourgeois.
01:51 D'ailleurs, je vous propose de les écouter à ce propos.
01:52 - Très surpris et très en colère.
01:54 Parce qu'apparemment, cette personne était déjà connue des services,
01:58 donc c'est toujours la même chose.
01:59 Donc il a déjà violé ou il a déjà fait des trucs comme ça,
02:02 mais on ne fait rien pour eux.
02:03 Ben, on ne fait rien pour.
02:05 Et ça, c'est le problème.
02:06 - Ce qu'on ne prend pas, c'est que ces gens-là, ils sont connus,
02:09 et ils devraient se faire soigner,
02:11 nous mettre dans des instituts pour se faire soigner,
02:13 parce que bon, ils ont ça dans la peau, dans la tête,
02:16 bon, faire du mal aux gens et tout,
02:18 et puis bon, on ne les prend pas à temps pour se faire soigner,
02:20 et puis donc voilà, il faut se méfier maintenant.
02:25 Mais bon, on ne fait rien pour non plus, pour s'en sortir.
02:29 - Concernant ce principal suspect,
02:31 Oumar N, âgé de 18 ans, il a été placé en détention vendredi,
02:37 également mis en examen pour viol accompagné de torture
02:40 ou acte de barbarie.
02:41 - Georges Fenech, on imagine effectivement l'horreur aussi
02:44 pour ses habitants quand on voit les blessures, malheureusement,
02:47 qui ont été infligées à la victime.
02:48 Comment on imagine la barbarie et la violence de ce drame ?
02:51 - Oui, c'est un crime abominable.
02:53 C'est un viol accompagné d'actes de barbarie,
02:56 c'est la terminologie juridique,
02:57 et la peine en cause, c'est la perpétuité.
02:59 Et vous avez vu les témoignages, surtout, ce que je relève,
03:02 c'est que les gens ne comprennent pas qu'un individu,
03:05 même s'il est jeune, 18 ans, déjà connu,
03:08 puisse se retrouver... - Pour des faits de viol.
03:10 - Pour des faits d'agression sexuelle, de viol,
03:12 puisse se retrouver sans surveillance, apparemment.
03:15 Enfin, j'ai pas son suivi judiciaire,
03:18 mais apparemment, il n'avait pas suivi judiciaire.
03:19 - Oui, on n'a pas connaissance, en tout cas,
03:20 d'un suivi judiciaire pour l'instant.
03:21 - Et pour tout ce qui touche à la sexualité,
03:24 les agressions sexuelles, on le sait, malheureusement,
03:27 on ne sait pas guérir.
03:29 On sait maîtriser, contrôler, surveiller.
03:32 Ce sont des pulsions.
03:34 Et donc, il faut, véritablement, un suivi socio-judiciaire
03:38 très contraignant.
03:39 Alors, il y a le FIJES, par exemple,
03:41 le fichier des infractions et caractères sexuels,
03:43 qui permet de connaître les déplacements d'individus,
03:46 par exemple.
03:47 Mais il faut un contrôle médical continu,
03:50 éventuellement un bracelet électronique,
03:51 quand c'est indispensable.
03:53 Mais on ne peut pas laisser ce genre d'individus,
03:56 déjà connus, déjà passés à l'acte des agressions sexuelles,
03:59 sans qu'il y ait un véritable contrôle strict.
04:02 - Jérôme Béglé, je vous voyais acquiescer
04:03 quand Georges disait ça.
04:04 Effectivement, tous les témoignages qu'on a,
04:06 notamment d'habitants de Cherbourg,
04:08 recueillis par Thibault Marcheteau,
04:09 nous disent qu'on ne comprend pas
04:10 comment un individu comme ça, déjà connu pour les mêmes faits,
04:12 peut être en liberté et vivre simplement,
04:15 normalement, comme tout un chacun.
04:17 - Non mais 17 inscriptions au fichier
04:19 des antécédents judiciaires,
04:23 à 18 ans.
04:25 Vol, viol,
04:28 viol sur un membre de la famille, visiblement.
04:30 - Sur sa petite sœur.
04:31 - Bon.
04:34 Violence dans tous les sens, si je puis m'exprimer ainsi.
04:37 Georges Fénac a raison,
04:38 on ne peut pas laisser dans la nature,
04:41 sans un contrôle quotidien,
04:45 un individu de ce genre.
04:47 Et là, moi, ce qui me révole, c'est la barbarie.
04:50 Je comprends qu'avec un manche à balai,
04:52 il a fouillé le corps de cette malheureuse victime.
04:58 On sort du spectre de l'humain,
05:04 de l'humanité, de l'acceptable.
05:06 - Et les enquêteurs disent qu'il n'avait aucune empathie-apparence.
05:08 - Et visiblement, il a avoué,
05:10 parce qu'il a d'abord nié,
05:12 qu'on a trouvé ses empreintes génétiques.
05:13 Et il a avoué, mais comme s'il avouait avoir volé un œuf,
05:15 si je puis m'exprimer ainsi.
05:17 Donc là, qu'est-ce qu'on fait de ces individus ?
05:19 Il a 18 ans.
05:20 Alors, Georges rappelait qu'il est passible d'une peine de perpétuité.
05:24 On sait très bien que la perpétuité,
05:25 au bout de 20 ans, 22 ans, 25 ans, vous sortez.
05:29 18 plus 25, ça ne vous fait pas 50 ans ?
05:31 Ça fait moins de 50 ans.
05:32 Qu'est-ce qu'on en fait ?
05:33 - Alors la loi a prévu des choses, d'ailleurs.
05:35 Sauf que les juges ne l'appliquent jamais.
05:37 La loi a prévu, notamment pour des personnalités
05:39 qui présentent des troubles criminologiques,
05:43 soit une rétention de sûreté.
05:45 On le garde, même quand il a purgé sa peine.
05:48 Ça avait fait lieu à des débats.
05:49 Le conseil constitutionnel l'avait validé.
05:50 - Il ne restera pas 50 ans en prison.
05:52 - Soit une surveillance judiciaire,
05:54 mais vraiment très contraignante, c'est-à-dire quotidienne.
05:57 Malheureusement, c'est pas ce qu'on a acquis.
06:00 - Vous pensez qu'une surveillance judiciaire quotidienne
06:03 peut empêcher un tel individu de repasser à la...
06:06 - Le risque zéro n'existe pas.
06:07 - Bon, alors la réponse, voilà.
06:09 - Oui, mais des mesures peuvent quand même aider,
06:10 effectivement Olivier Dardigolle,
06:11 même si le risque zéro n'existe pas.
06:12 Avec un bracelet électronique, par exemple,
06:14 comme le disait Georges,
06:15 ça peut quand même éviter un certain nombre de faits, normalement.
06:17 - Oui, bon, il y en a une double sidération.
06:19 La première sidération, c'est bien sûr dans la nature des faits.
06:23 C'est-à-dire que pour que des médecins rompus
06:26 à la réalité des hôpitaux et des drames
06:30 aient besoin d'une aide psychologique
06:33 suite à ce à quoi ils ont dû faire face,
06:36 il faut bien voir le degré de barbarie, d'horreur.
06:39 Et la seconde sidération,
06:41 tu as très bien expliqué, Jérôme,
06:44 et Georges, c'est ce continuum
06:49 où l'on se dit, pour cette affaire comme pour d'autres,
06:51 à quel moment il y a le dysfonctionnement majeur,
06:55 où normalement notre système devrait protéger la société
06:59 de ce type d'individu avec l'accompagnement le plus approprié
07:03 à un cas très particulier.
07:05 Aucun cas ne ressemble à...
07:07 Voilà, moi j'ai souvenir d'affaires,
07:09 on en a eu une terrible à Pau,
07:10 je l'évoque souvent avec Romain Dupuis,
07:13 où la mère de Romain Dupuis supplie
07:17 les spécialistes de santé mentale en disant,
07:20 "On va au drame."
07:22 Elle l'avait énoncé.
07:24 C'est comme si c'était l'histoire d'un drame annoncé.
07:28 - Il avait décapité la ferme.
07:29 - Oui.
07:31 Donc on a envie de savoir sur ce type d'affaires,
07:34 quand est-ce qu'il y a un dysfonctionnement.
07:35 Non pas pour, j'ai envie de dire,
07:37 c'est pas une chasse à l'homme, une chasse à un service,
07:39 mais comprendre ce qui s'est passé.
07:41 Où se situe le dysfonctionnement ?
07:42 Comment cela peut,
07:44 si ce n'est, bien sûr on aimerait ne pas se reproduire,
07:47 mais qu'on élimine un maximum de facteurs
07:50 qui peuvent nous amener à ça ?
07:52 - On va regarder un certain nombre de réactions politiques,
07:54 et notamment celle de la députée Rassemblement national Edwige Diaz,
07:58 qui reproche à l'exécutif de ne pas avoir eu de réaction.
08:01 Écoutez-la.
08:02 - Il y a eu assez peu de réactions politiques en dehors
08:05 des rangs du Rassemblement national,
08:08 et c'est vrai que ça interpelle.
08:10 On a vu un certain nombre de ministres,
08:12 et notamment madame la première ministre,
08:14 réagir par des tweets ce week-end,
08:17 mais réagir sur beaucoup de choses,
08:18 mais pas sur cet acte absolument atroce.
08:22 Et ça vient contraster avec l'affaire Théo,
08:24 je ne sais pas si vous vous souvenez, il y a quelques années,
08:27 qui avait dit qu'il avait été violé par une matraque,
08:30 et là on avait eu un déferlement de compassion,
08:32 même François Hollande s'était déplacé à son chevet.
08:35 Donc moi je suis surprise par le manque de réaction de la Macronie,
08:41 et puis je suis indignée par les quelques réactions qu'il y a eu à gauche,
08:46 et notamment de la part d'Olivier Faure,
08:49 qui n'a même pas un mot pour la victime,
08:52 mais qui dévie le sujet vers une accusation d'un supposé racisme.
08:58 - On va parler d'Olivier Faure dans un instant,
09:00 mais d'abord sur la première partie de sa réponse, Jérôme Béglé,
09:03 est-ce que, on l'a beaucoup dit aussi pour l'affaire Denso,
09:05 on le dit maintenant pour cette affaire-là,
09:07 est-ce que c'est le rôle du président, de la première ministre,
09:09 de réagir, et si j'ose dire, réagir pour dire quoi, pour faire quoi ?
09:14 - Alors moi sur ce sujet, je suis très prudent,
09:16 parce que si on commence à rentrer dans la machine à laver des réactions,
09:21 le président et la première ministre peuvent faire ça toute la journée.
09:25 Après, il y a des drames qui font exception,
09:29 qui sont exemplaires, au mauvais sens du terme,
09:32 et qui choquent au-delà du possible.
09:35 Il me semble que celui de Cherbourg est tellement barbare,
09:39 est tellement insensé quand on lit les détails,
09:43 que ça mérite qu'on s'arrête deux secondes,
09:44 et qu'il y ait une prise de position officielle d'Aurent.
09:47 Pour une autre affaire qui se passait en Normandie aussi,
09:49 j'avais dit, le préfet aurait pu...
09:52 - Pour Denso, justement.
09:54 - Je pense que c'était du niveau préfectoral.
09:56 Là, on est dans un niveau au-delà du préfectoral, même un 15 août.
10:01 Je pense que peut-être qu'à ce moment-là,
10:02 il faudrait que l'une des deux têtes de l'exécutif
10:06 produise au moins un communiqué avec des mots choisis,
10:10 parce qu'on est dans une affaire hors norme.
10:12 - Georges Fenech, vous êtes d'accord ?
10:13 C'est leur rôle de prendre la parole ?
10:15 - Je ne suis pas convaincu.
10:19 Vous savez, il y a à peu près, je crois, trois ou quatre homicides par jour.
10:23 Si à chaque fois... Alors, j'entends bien,
10:25 celui-ci, c'est un viol vraiment barbare.
10:29 Mais est-ce que c'est le rôle du chef de l'État,
10:32 d'apprendre à intervenir dans ce type d'affaires ?
10:34 Je ne suis pas convaincu.
10:37 Par contre, ce qu'on pourrait imaginer,
10:39 c'est peut-être une réaction sur cette question de la récidive.
10:46 Et ça, ça relève du garde des Sceaux.
10:49 Nous voulons savoir ce qui s'est passé.
10:51 Nous voulons savoir pourquoi ce jeune n'était plus sous surveillance.
10:55 Au moins, un début de réponse comme ça, ça oui.
10:59 Mais que le chef de l'État ne nous fasse pas une émotion,
11:03 je ne suis pas certain que ça soit vraiment nécessaire.
11:05 - On va regarder justement la réaction dont parlait Edwige Diaz à l'instant,
11:08 celle d'Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste.
11:11 Il dit ceci, "un criminel doit être condamné pour ses crimes,
11:14 qu'il s'appelle Oumar, Francis, Michel, Émile, Guy ou Patrice.
11:17 La barbarie, la perversion, le juif, non ni couleur de peau, ni nationalité,
11:20 se servir d'un acte odieux pour sous-entendre que les immigrés
11:23 sont des violeurs et racistes."
11:25 Olivier Dardigolle, certains lui reprochent,
11:27 un, qu'il n'y ait pas un mot pour la victime,
11:29 et deuxièmement, qu'en se plaignant de la récupération de l'extrême droite,
11:32 il fasse exactement la même chose à l'inverse.
11:34 - Je ne sais pas pourquoi je réfléchissais à ça,
11:36 mais il se trouve que la politique est devenue bavarde.
11:39 Elle est devenue bavarde, y compris au plus haut niveau de l'État.
11:43 Je réfléchissais aux mots mesurés au trébuchet par Pompidou
11:48 sur l'affaire de cette institutrice qui avait eu...
11:50 - L'affaire Gabriel Roussier, bien sûr.
11:52 - Il faut se souvenir comment, dans la conférence de presse,
11:54 en convoquant le poète, Pompidou réagit.
12:00 Aujourd'hui, quand je dis une politique bavarde,
12:03 c'est pour le meilleur et souvent pour le pire.
12:06 L'affaire des réseaux sociaux, etc.
12:10 Par rapport à ce que disait Jérôme, c'est vrai,
12:11 à partir du moment où l'exécutif se met à commenter une ou deux affaires,
12:15 le pli est pris.
12:17 Et on peut donc se demander sur quels critères.
12:21 Il y a une intervention ou pas une intervention,
12:24 à minima de Matignon, si ce n'est pas le président.
12:26 - C'est l'institution.
12:28 - Voilà.
12:28 - Quand l'institution est en cause.
12:30 - Oui, alors...
12:31 - Souvenez-vous de l'affaire Doutreau où Chirac était intervenu pour dire
12:34 "Plus jamais ça, il faut revoir nos procédures".
12:36 - Je vais bien se souvenir.
12:37 On peut la voir quand l'institution policière ou judiciaire...
12:40 Mais là, il y a quand même, face à une telle horreur
12:43 et face à ce que j'ai nommé tout à l'heure un dysfonctionnement,
12:46 à un moment donné, comment vous avez bien restitué l'itinéraire
12:51 et les affaires précédentes.
12:54 Je trouve que l'exécutif s'est mis dans une situation
12:58 où maintenant son silence, au final,
13:02 est presque aussi...
13:03 se fait plus aussi entendre que son expression.
13:06 - Oui, il fait autant polémique en tout cas.
13:08 - Non, alors deux petites choses.
13:09 Effectivement, le Gardez-Sau devrait se faire plus entendre sur ce sujet
13:12 parce que là, il y a quand même un dysfonctionnement de son service.
13:15 - Oui, oui.
13:16 - Et que dans ce genre d'affaires, il est un peu aux abonnés absents.
13:19 - Oui.
13:21 - Et je dis...
13:22 et j'emploie une litote pour ce sujet.
13:25 Après, je trouve le tweet d'Olivier Faure indécent.
13:28 Personne ne récupère pour du racisme cette affaire.
13:33 On dit simplement que c'est abject.
13:35 Il se trouve qu'ils appellent Ousmane,
13:36 ils s'appellent ni Francis, ni François, ni Olivier, ni Jérôme, ni quoi que ce soit.
13:41 Bon, c'est pas être raciste que de dire
13:44 que ce monsieur mérite une peine exemplaire.
13:47 Il s'appellerait Jérôme, ce serait la même chose.
13:49 Et donc, je trouve qu'elle est instillée du racisme.
13:51 Il n'y en a pas.
13:53 Là où d'abord, il faudrait se réfléchir,
13:57 d'abord rendre hommage et penser à la victime, premièrement.
14:01 Deuxièmement, se dire comment on est arrivé là.
14:02 C'est ce qu'on disait tous les trois sur le plateau il y a quelques minutes.
14:05 Mais lui, il vient et dit écoutez, ne faisons pas le procès du racisme.
14:08 Mais où est-ce qu'il y a du racisme dans les réactions depuis 24 heures ?
14:13 Où est-ce qu'on dit que...
14:15 Oui, il pointe du doigt, il lance une polémique qui n'avait pas encore existé.
14:18 Donc, en fait, quand il y a une affaire,
14:21 on sort le carton racisme qui est la meilleure des armes
14:25 pour tuer un autre débat.
14:27 Je trouve que là, c'est politiquement extrêmement dangereux ce qu'il fait.
14:31 Et en plus, ça montre qu'ils n'ont aucune idée, qu'ils n'ont aucune solution
14:34 et qu'ils n'ont même pas un discours prévu
14:37 pour les violences quotidiennes et les violences exceptionnelles comme celle-ci.
14:41 On va changer de sujet parce que chaque jour,
14:43 des milliers de touristes se rendent au Champ de Mars, au pied de la tour Eiffel.
14:46 Mais pour certains, ce rêve se transforme en cauchemar face à la délinquance,
14:50 vol à l'arraché ou encore jeu d'argent.
14:52 Fin juillet, une jeune femme de 27 ans a même été violée par 5 hommes sur cette esplanade.
14:56 Des faits qui se sont malheureusement multipliés ces derniers mois.
14:59 Et justement, la préfecture de police de Paris se mobilise
15:02 afin de sécuriser au maximum ce secteur très fréquenté.
15:05 Regardez les explications de Jules Bedot et Sarah Varney.
15:09 Au pied de l'un des monuments les plus visités au monde,
15:12 les forces de l'ordre s'activent de jour comme de nuit et patrouillent sur le Champ de Mars,
15:16 un secteur qui attire les touristes mais aussi les voleurs.
15:19 "Ti08Alpha, sur place, Champ de Mars, tour Eiffel,
15:23 je me rends au poste d'accès mobile à la rencontre de la BTC07 reçue."
15:27 Un poste de sécurité mobile a été mis en place au pied de la tour Eiffel.
15:31 L'objectif, être visible, informer et faciliter les démarches en cas de dépôt de plainte.
15:36 Une présence qui rassure les touristes.
15:38 "On se sent plutôt en sécurité ici, il y a la police partout."
15:41 "Je me sens bien, je suis avec ma compagne.
15:44 J'ai entendu que la nuit, cela pouvait être risqué de porter des objets de valeur,
15:48 mais c'est pareil dans n'importe quelle ville d'Europe.
15:50 Donc oui, ne pas porter des montres ou des articles comme ça."
15:53 Ce vendeur à la sauvette est contrôlé par les policiers.
15:55 Il sera verbalisé notamment pour la vente illégale d'alcool sur la voie publique.
15:59 Un peu plus loin, ce vendeur de souvenirs à l'image du monument
16:02 est également verbalisé et sa marchandise saisie.
16:05 "Ce type de vente, même si encore une fois, ce n'est pas des gens qui vont agresser les touristes,
16:11 ils vont leur vendre des choses,
16:12 mais ça fait partie de ce qui n'est pas autorisé sur le secteur
16:17 et ce qui peut attirer aussi une autre forme de délinquance."
16:19 En luttant ainsi contre la petite délinquance, qui dégrade déjà l'image de Paris,
16:23 la police empêche l'implantation dans le secteur d'une plus grande criminalité.
16:28 "Georges Fenech, on voit des patrouilles aussi bien organisées,
16:31 il y a notamment des interprètes si besoin pour que les touristes étrangers puissent porter plainte.
16:35 Est-ce que c'est une bonne solution en attendant pour le Champ de Mars ?
16:37 Certains à droite, comme Rachida Dati, voulaient carrément le fermer le soir.
16:40 Est-ce que là, on a peut-être trouvé un point d'équilibre ?"
16:42 "Enfin, si je puis dire, enfin, il a fallu attendre toutes ces crimes de viol
16:46 pour qu'enfin on se décide à sécuriser ce qui est quand même la vitrine
16:52 de Paris, de la France et à l'approche des JO.
16:57 Vouloir clôturer le Champ de Mars, c'est compliqué.
17:02 On prend l'idée de Rachida Dati à partir d'une certaine heure,
17:06 mais en même temps, dans quel pays nous vivrions s'il va falloir mettre les clôtures partout ?
17:13 Mais moi, ce que j'attends aussi, c'est qu'il y ait un effort particulier
17:17 qui soit fait par la mairie de Paris avec sa police municipale.
17:21 Il y a un millier de policiers municipaux maintenant, même s'ils ne sont pas armés,
17:25 ils ont quand même d'autres armes non létales et une présence policière,
17:31 même quand elle est municipale, en renfort, en complémentarité de la police nationale
17:38 et puis de la caméra, de la caméra, de la vidéosurveillance,
17:42 pour éviter cette extrémité qui serait de vouloir clôturer, effectivement,
17:46 cet espace qui est quand même très étendu, où on circule librement.
17:50 Olivier Dardigolle, est-ce qu'effectivement, on se dit maître de la police visible aussi ?
17:55 Ça peut aider à se sentir en sécurité ?
17:57 Ça peut empêcher certains de commettre ces méfaits sur le champ de Mars, notamment ?
18:02 D'abord, clôturer, ce serait un échec et ce serait aideux.
18:08 Et puis comment vous arrivez à clôturer tout le champ de Mars ?
18:11 Après, on nous a beaucoup parlé, on en a débattu sur ces plateaux du continuum de sécurité
18:16 qui permettait d'associer, de faire travailler ensemble la police nationale aux polices municipales,
18:24 certains même allant vers les sociétés privées de sécurité.
18:28 Il en sera question lors des JO, parce que tout n'est pas réglé en la matière.
18:32 Mais on se dit que pour un tel espace emblématique,
18:39 il faut tout simplement mobiliser les moyens nécessaires.
18:44 Moi, je suis un ardent défenseur, on a beaucoup raillé cette idée-là,
18:48 mais elle n'a jamais été véritablement mise en place,
18:50 d'une police nationale de proximité in situ,
18:54 c'est-à-dire qu'il y ait des forces, mais non pas qui viennent faire des coups de poing,
18:58 qui viennent taper un point de deal, ou là, des vendeurs à la sauvette sociale,
19:02 mais qui soient véritablement dédiés à ce secteur tout au long de l'année.
19:07 Ça, c'est pour des raisons qui tiennent à des changements politiques, disons.
19:12 Sur certaines années, cette police nationale véritablement de proximité,
19:17 associée tout au long de l'année à des périmètres, des secteurs très précis,
19:23 n'a jamais été mise en place.
19:25 On va parler des Jeux olympiques dans un instant,
19:27 parce qu'on reverra justement comment ces patrouilles vont s'organiser.
19:29 Jérôme Béglé, en attendant, on se dit, enfin, il y a des solutions à mise en place.
19:33 Ça fait des mois qu'on dit que le champ de Mars ne ressemble plus à rien.
19:36 Ça fait des mois aussi que la droite parisienne implore la mairie de faire quelque chose.
19:40 Il semble que ces patrouilles, déjà, garantissent un meilleur confort,
19:45 une meilleure sécurité pour les gens sur place.
19:46 Que temps perdu, on aurait pu le faire un peu avant,
19:48 parce qu'effectivement, Georges Fénécaraison, ça fait cinq ans
19:51 qu'on voit la situation se dégrader.
19:52 Moi, j'habite de l'autre côté de la Seine, mais à peu près en face.
19:54 Je passe plusieurs fois par mois à des heures un peu tardives,
19:58 après 22-23 heures devant le champ de Mars et au pied de la Torre Eiffel.
20:02 Je vois qu'on est passé de l'effervescence touristique à un sentiment d'insécurité.
20:08 Je ne vous dirai pas que... Parce que moi, je ne fais que passer.
20:11 Mais effectivement, on se demande pourquoi on a attendu cinq ans pour dire
20:14 on va prépositionner une demi-douzaine de forces de l'ordre.
20:18 Et je ne comprends pas non plus pourquoi il n'y a pas, effectivement,
20:21 une meilleure distribution des rôles entre la police nationale et la police municipale.
20:25 Surveiller une esplanade, ça ne demande pas d'avoir, je dirais,
20:31 des ordres différents ou avoir des stratégies différentes.
20:35 Ces gens-là peuvent se parler.
20:37 Donc, j'espère que ça sera efficace.
20:38 J'espère que ça fera descendre, effectivement,
20:40 les sentiments un peu désagréables qu'on a.
20:43 Et je dois dire, ça a été un peu dit dans le sujet, mais je confirme,
20:45 le nombre de vendeurs à la sauvette est absolument insensé.
20:47 C'est-à-dire que maintenant, vous pouvez quasiment sur le pont,
20:49 le pont qui mène à la Tour Eiffel,
20:51 vous êtes obligés de slalomer entre les touristes,
20:53 les gens qui font des photos et les gens qui étalent des draps
20:56 pour vendre des babioles qui n'ont absolument aucun intérêt.
20:59 Et ça aussi, ça doit être mieux encadré.
21:00 Pas de vendeurs à la sauvette qui n'ont pas de patente
21:03 ou qui n'ont pas le droit de le faire au pied de la Tour Eiffel,
21:05 même si c'est un endroit très touristique.
21:06 Et justement, parce que c'est un endroit très touristique.
21:09 On va continuer à parler de ce sujet avec mes invités juste après la pause.
21:11 On verra notamment l'organisation en vue des Jeux olympiques.
21:14 On se retrouve juste après une courte pause dans l'heure des pro 2.
21:16 A tout de suite.
21:17 De retour pour la deuxième partie de l'heure des pro 2.
21:23 Dans un instant, on va reparler justement du champ de Mars
21:25 et plus précisément des Jeux olympiques.
21:27 Mais tout de suite, le point sur l'actualité avec Simon Guillain.
21:30 Bonsoir Simon.
21:30 Bonsoir Élodie.
21:34 Un homme tué par balle ce matin à Grenoble.
21:36 L'individu de 46 ans était défavorablement connu de la justice
21:41 pour trafic de stupéfiants.
21:43 Le parquet évoque un règlement de compte.
21:45 Le corps a été retrouvé ce matin aux alentours de 6h30
21:48 dans une rue de la ville.
21:49 La victime était en permission de sortie de la prison
21:52 de Saint-Quentin-Falavier qui se situe dans l'Isère.
21:55 L'homme était incarcéré depuis le mois de février
21:57 pour trafic de drogue.
21:58 Il avait également été condamné à 12 ans de prison
22:00 pour complicité de meurtre en bande organisée.
22:02 C'était en 2011.
22:03 Et puis, ces images impressionnantes au nord de l'Italie.
22:06 Des inondations sont survenues dans la commune de Bardoneche.
22:09 Une vague de boue, de rochers et de débris
22:11 a tout englouti sur son passage.
22:14 Un glissement de terrain s'est déclenché à haute altitude
22:16 après un violent orage qui s'est déclenché hier soir.
22:19 80 personnes ont dû être déplacées.
22:21 Aucun décès.
22:22 Heureusement, on est à déplorer sur place.
22:25 Et puis le roi Charles III, bientôt en France.
22:27 Selon nos confrères de Sud-Ouest,
22:28 la date est fixée autour du 20 septembre à Paris,
22:31 avec une étape à Bordeaux qui est prévue le 22 septembre.
22:34 Cette visite d'Etat était initialement prévue
22:36 du 26 au 29 mars dernier,
22:39 mais elle avait dû être reportée
22:40 en raison des mouvements sociaux contre la réforme des retraites.
22:43 Cela aurait dû être la première visite à l'étranger de Charles III
22:46 depuis son accession au trône.
22:50 Merci beaucoup Simon Guillen.
22:51 On va continuer à parler notamment du Champs-Mars.
22:53 Et on va écouter Magali Charbonneau.
22:55 Elle est préfète et directrice du cabinet du préfet de police de Paris.
22:58 Et elle explique un peu comment les choses vont s'organiser
23:00 pour les Jeux olympiques.
23:01 Écoutez-la.
23:02 On a un plan dit zéro délinquance
23:04 qui a été déployé à la demande du ministre,
23:07 qui se déploie depuis novembre de l'année dernière
23:08 et qui va monter en puissance progressivement
23:10 jusqu'au moment des Jeux olympiques.
23:12 Il se traduit par la mise en place d'opérations coup de poing.
23:14 Au moment des Jeux olympiques,
23:15 il faut avoir en tête qu'on va à peu près multiplier par trois
23:18 le nombre de patrouilles anti-délinquance
23:20 à la faveur des Jeux olympiques.
23:22 Avec par exemple dans les transports en commun,
23:24 il y aura 600 patrouilles par jour
23:25 qui seront là pour assurer la sécurité de nos concitoyens
23:28 et de tous ces visiteurs qui viendront à l'occasion des Jeux olympiques.
23:31 Georges Fenech, zéro délinquance au moment des Jeux olympiques,
23:34 ça ne vous fait pas un peu rêver ?
23:35 C'est un but qu'il faut atteindre.
23:38 On ne l'atteindra pas.
23:39 Oui, c'est ça.
23:39 Évidemment.
23:41 Mais il faut y aller.
23:43 Il faut vraiment mettre les moyens.
23:45 Après tout, c'est quand même un espace qu'on peut sécuriser
23:49 quand on y met les moyens.
23:51 Je veux dire, ça suppose du personnel,
23:56 ça suppose des caméras de surveillance,
23:59 peut-être aussi y associer les exploitants de la Tour Eiffel
24:02 parce qu'eux aussi ont des agents de sécurité privés.
24:05 Ce fameux continuum, police nationale, police municipale,
24:08 agents de sécurité.
24:09 On ne serait pas capable de sécuriser une surface d'une vingtaine d'hectares,
24:14 à peu près, c'est ce que ça représente.
24:16 On doit pouvoir le faire.
24:17 Mais attention, on le fera là.
24:19 Mais le Trocadéro, il y a quelques problèmes aussi.
24:23 Et d'autres quartiers sur Paris.
24:24 Oui, il n'y a pas que le Champs de Mars.
24:26 C'est tout Paris qu'il faut sécuriser.
24:28 Effectivement Olivier Dardigaud, déjà zéro délinquance,
24:30 un pour le Champs de Mars et deux à l'échelle de la capitale.
24:33 Dans la communication politique depuis l'immersion de la courbe du chômage
24:36 à la Chou Hollande, en passant zéro SDF avec Emmanuel Macron,
24:41 ou alors le désengorgement des services d'urgence dans l'année qui vient.
24:46 Il faut faire attention sur ce type de communication qui fixe un objectif
24:50 qui paraît spectaculaire, mais où l'écrasante majorité
24:54 d'opinion publique se dit "mon oeil".
24:56 C'est-à-dire, bon, c'est des paillettes.
24:59 La réalité est plus têtue, est plus difficile et plus ardue.
25:03 Il y a un vrai sujet pour ceux qui suivent le calendrier préparatoire des JO.
25:10 À Paris et en Seine-Saint-Denis, il ne faut pas oublier la Seine-Saint-Denis.
25:14 Il y a des choses qui avancent dans la bonne direction,
25:16 des rendez-vous qui sont actés.
25:19 Et il y a dans les sujets qui semblent aujourd'hui être des sujets durs,
25:25 il y en a deux, la sécurité et les transports.
25:28 Nous verrons sur ces deux sujets,
25:31 regardez ce qui se passe aujourd'hui sur RER B.
25:33 Je trouve quand même étonnant que ce type de travaux soit fait
25:37 sur la période estivale,
25:38 c'est dans l'image qui est donnée pour la desserte de Roissy.
25:41 Mais bon, nous en sommes là.
25:43 Il y a ces deux sujets qui sont suivis de plus près que d'autres.
25:48 Nous verrons. Moi, j'espère qu'on réussit, vraiment.
25:51 Jérôme, pour terminer là-dessus.
25:52 Un, on ne peut pas se permettre de rater le JO.
25:55 Ni en termes organisationnels, ni en termes sportifs,
25:57 ni en termes de sécurité, ni en termes d'infrastructures,
26:00 ni en termes de quoi que ce soit.
26:02 Les caméras du monde entier vont être chez nous.
26:05 Deuxièmement, Londres a organisé des JO d'Olympique il y a quelque temps.
26:08 Que je sache, c'est une ville qui ressemble un peu à Paris.
26:11 Elle a les mêmes problèmes d'insécurité, de transport, d'embouteillage, de pollution.
26:16 Avec en plus un fleuve qui coupe la capitale anglaise en deux.
26:22 Ils ont bien réussi, voire très bien réussi les JO d'Olympique.
26:25 De quoi on aurait l'air que ça se passait mal.
26:28 Troisièmement, Georges l'a dit, ça ne me paraît pas un truc impossible
26:32 que de sécuriser une ville et un département à côté.
26:34 Si tout le monde s'y met, police nationale, police municipale au pluriel
26:38 et force de sécurité privée.
26:42 Et puis si on a un peu le flair de dire
26:45 il y a quelques centaines de personnes qui pourraient éventuellement nous ennuyer,
26:49 on va particulièrement les surveiller.
26:52 Donc je pense que le ratage est impossible.
26:55 Et c'est pour ça que c'est martelé par la préfète et par d'autres.
26:59 Effectivement, on peut multiplier les engagements politiques ratés.
27:04 Même Jacques Chirac qui allait dire qu'en l'an 2000, il allait se baigner dans la Seine.
27:07 - Alors qu'on ne peut toujours pas.
27:08 - Alors qu'on ne peut toujours pas.
27:09 En tout cas, la semaine dernière, il y a 15 jours, on ne pouvait pas.
27:11 Mais là, c'est une question de vie ou de mort pour Paris et pour la France.
27:16 - De crédibilité.
27:17 - De crédibilité absolue et définitive.
27:19 Donc ça se passera bien.
27:21 Il faut maintenant s'en donner les moyens.
27:22 Je sais qu'il y a des drones qui vont pouvoir surveiller la capitale.
27:26 La reconnaissance faciale va être autorisée dans certaines... ?
27:29 - Non, justement, par contre, la loi dite du chiffre 24 de l'avril, je crois,
27:35 a autorisé pour la première fois, mais pour une période de six mois, la caméra intelligente,
27:40 c'est-à-dire la caméra qui est capable de, par l'intelligence artificielle...
27:43 - De vous reconnaître ?
27:44 - Non, de reconnaître, d'identifier un comportement suspect, un colis ou un sac abandonné.
27:50 La reconnaissance faciale, on n'y est pas allé.
27:53 On peut le regretter.
27:53 Moi, je fais partie de ceux qui pensent qu'effectivement, il faut y aller
27:57 pour sécuriser des événements comme ça.
27:59 D'autres pays l'ont fait.
28:00 Mais pour l'instant, la reconnaissance faciale, on a peur.
28:03 On y va sur la pointe des pieds.
28:04 - On n'y est pas encore.
28:05 Et on va parler maintenant d'un autre sujet, puisque samedi dernier,
28:07 un nouveau drame s'est produit dans la Manche.
28:09 Au moins six migrants ont perdu la vie lors de leur traversée.
28:12 Et pourtant, pour lutter contre l'immigration illégale,
28:14 le Royaume-Uni a décidé de durcir le ton et sort les grands moyens.
28:18 Pourtant, les traversées illégales continuent de se multiplier par jour.
28:21 Chaque jour, pardon.
28:22 Le sujet est signé Dounia Tangour.
28:25 Les drames se succèdent dans la Manche.
28:27 Samedi dernier, ce sont au moins six migrants afghans qui ont trouvé la mort
28:31 alors qu'ils tentaient de rejoindre l'Angleterre à bord d'une petite embarcation.
28:36 Si les autorités mettent en cause la responsabilité des passeurs,
28:39 les candidats à l'immigration illégale, eux,
28:42 restent nombreux malgré les risques qu'ils encourent.
28:45 Nombre d'entre eux continuent de voir l'Angleterre comme un eldorado.
28:48 Mon rêve, c'est d'étudier.
28:51 Je connais l'anglais et j'aimerais étudier dans leurs universités.
28:54 C'est la seule raison pour laquelle on veut aller là-bas.
28:58 Pourtant, côté britannique, le gouvernement n'hésite pas à afficher
29:01 le durcissement de sa politique migratoire.
29:04 Je sais qu'arrêter les bateaux est la priorité des Britanniques
29:08 et je ferai donc tout ce qui est en mon pouvoir pour le faire.
29:11 Si vous venez au Royaume-Uni illégalement, vous ne pouvez pas rester.
29:14 Peu importe les efforts déployés.
29:17 Malgré la fermeté affichée du Royaume-Uni,
29:19 les traversées périlleuses à bord de petites embarcations
29:22 se multiplient quotidiennement.
29:24 Depuis 2018, plus de 100 000 migrants illégaux
29:28 ont rejoint l'Angleterre par voie maritime.
29:31 Parmi les mesures du plan, il y a le fait d'annoncer un partenariat
29:35 avec les réseaux sociaux pour éviter la publicité pour les passeurs.
29:39 Le Times rapporte dimanche que le gouvernement envisageait
29:42 d'envoyer des migrants sur une île volcanique
29:45 dans plein océan Atlantique.
29:46 Il y a aussi une nouvelle loi en vigueur.
29:48 Il faut se rendre compte que, par exemple, rien que pour la journée de samedi,
29:49 c'est 509 migrants qui ont effectué la traversée.
29:53 Olivier Dardigolle, on voit cette campagne de communication,
29:56 ces grandes annonces.
29:58 Est-ce que tout cela est bien réalisable et bien sérieux ?
30:00 Par exemple, on a vu la barge l'autre jour au large des côtes
30:03 qui peut accueillir 500 migrants.
30:04 On ne va pas pouvoir mettre des barges tout le long des côtes anglaises
30:06 pour accueillir les migrants.
30:07 Ce qu'on voit d'abord est en premier lieu.
30:09 Et le pape a eu des paroles de nouveau extrêmement fortes et fermes.
30:13 Ce sont des drames humains.
30:15 Il s'agit, je ne parlerai après du reste, mais de nos frères humains.
30:19 C'est-à-dire que, soit dans la Manche ou en Méditerranée,
30:22 la situation pour des sociétés développées comme les nôtres est inacceptable.
30:27 Ça, c'est un premier point.
30:28 Je trouve que sur la question des migrants,
30:31 ce premier message de fraternité et de solidarité ne s'exprime pas toujours.
30:36 C'est pour ça que je parle de la parole du pape.
30:38 Premièrement. Deuxièmement, les politiques aujourd'hui sont en échec.
30:43 Une personne qui veut partir de son pays, qui veut améliorer sa situation,
30:47 qui veut retrouver une personne, par exemple, en Grande-Bretagne,
30:50 ce sont, vous savez, on se trompe, c'est des profils de migrants assez diplômés
30:54 qui veulent retrouver quelqu'un de leur famille ou faire leur vie,
30:58 aller étudier ou bon, on ne se trompe pas.
31:00 Ce n'est pas que les miséreux de la terre.
31:02 Il y a aussi ce type de profil.
31:04 Je suis convaincu que nous n'arriverons à rien
31:08 si on ne va pas vers des voies légales et sécurisées de migration,
31:12 ce qui sera le meilleur moyen de mettre en échec les passeurs
31:16 et ces personnes qui nourrissent les drames.
31:21 Avec des politiques réfléchies, coordonnées à l'échelle des pays européens,
31:26 chacun ne peut plus faire ce qu'il veut dans son coin.
31:30 Et avec un discours plus positif sur la manière dont ces migrations
31:37 peuvent apporter à nos pays, à nos économies, à nos sociétés,
31:42 en choisissant bien évidemment le rythme de cette migration.
31:46 Mais je crois que l'Europe forteresse, barbelée, mûre, les morts...
31:51 Ce qui n'est pas le cas.
31:52 Ce qui n'est pas le cas, de toute façon, ça ne pourra jamais l'être,
31:55 puisque quelqu'un qui veut passer, il passera.
31:58 Et ce que fait aujourd'hui la Grande-Bretagne, par exemple,
32:02 je trouve qu'il y a des alternatives à réfléchir.
32:05 J'espère qu'on aura un débat à la rentrée.
32:09 Je me trouve très optimiste, parce que qu'il y ait des centaines de milliers de gens
32:14 qui veuillent quitter leur pays pour tenter d'aventure ailleurs,
32:17 des millions, on ne peut pas le leur reprocher, on ne peut pas le leur interdire.
32:21 Mais que les pays dans lesquels ils rêvent d'entrer disent
32:27 qu'on n'en veut pas, on ne peut pas le leur reprocher non plus.
32:30 Donc comment on fait ?
32:31 Vous avez des gens qui veulent arriver à un point B,
32:34 quitter un point A pour un point B, le point B dit "écoutez, non,
32:36 parce que je ne sais pas les accueillir,
32:37 parce que j'ai un taux de chômage qui est déjà important,
32:40 parce que je ne sais pas aller loger,
32:41 parce que je n'ai pas d'argent pour leur donner des prestations sociales
32:45 et parce que mes nationaux les regardent d'un mauvais oeil.
32:48 Et je pourrais ajouter, parce qu'il y a un taux de délinquance
32:52 direct ou indirect fort.
32:54 Comment on fait ?
32:55 Eh bien, personne n'a trouvé la solution.
32:57 L'Angleterre échoue.
32:59 Madame Mélanie en Italie, qui avait fait dans son programme,
33:04 elle avait fait des frontières hermétiques.
33:08 Le point essentiel, l'Italie n'y arrive pas plus aujourd'hui qu'il y a deux ou trois ans.
33:12 Et la France n'y arrive pas plus.
33:13 Comment on fait ? Je ne sais pas.
33:15 Et je crois que dire à l'opinion publique "écoutez,
33:20 regardez, c'est formidable d'accueillir 5000 Afghans, 3000 Mauritaniens".
33:24 Non, si les Français ne veulent pas les accueillir,
33:27 on ne pourra pas les forcer et on ne pourra même pas dire
33:30 on va les mettre dans des endroits où il y a moins d'étrangers.
33:34 Sans alléger l'immigration zéro, on est bien d'accord.
33:36 Mais il n'y a pas d'immigration.
33:38 Je ne parle là uniquement que de l'immigration illégale.
33:41 Voilà. Comment on fait ?
33:43 Eh bien, moi, je trouve que chacun apporte.
33:47 Je dirais ça peut apparaître à la difficulté.
33:48 Moi, je ne sais pas comment on résout ce problème.
33:50 Et je le dis en toute modestie, en toute impuissance
33:53 et en toute tristesse, je ne sais pas comment on résout ce problème.
33:56 Et en plus, on est tous d'accord autour de ce panneau
33:58 pour dire que les problèmes migratoires, on n'en est qu'au début.
34:01 On n'a pas vu ce que seraient les grands mouvements dans 10 ou 15 ans.
34:06 Georges Fenech.
34:08 Aucun gouvernement de gauche comme de droite n'a pu vraiment régler
34:12 le problème de la maîtrise des flux migratoires.
34:15 Tout le monde s'y est attaqué.
34:16 Je crois que ça va être la 21e loi ou je ne sais plus
34:18 qui nous sera soumise à la fin de cette année.
34:22 Donc, on est incapable d'empêcher les clandestins de rentrer.
34:27 Et quand ils sont rentrés, on est incapable de les renvoyer chez eux.
34:31 Le constat, il est là. C'est un échec total.
34:34 Et je pense d'ailleurs, quand j'entends le premier ministre,
34:36 qui est lui-même britannique, issu de l'immigration,
34:39 qui protège la Grande-Bretagne.
34:41 Il faut protéger, protéger.
34:43 Ça ne veut pas dire ne pas aimer.
34:45 Ça ne veut pas dire ne pas accueillir.
34:47 Ça veut dire être dans la capacité d'avoir la maîtrise
34:51 de ces flux migratoires.
34:52 C'est ça, c'est ça qu'il faut.
34:55 Et moi, il y a une chose, je ne veux pas être naïf.
34:57 Ces gens, ces migrants, ils ne viennent pas de nulle part.
35:00 Ils ne sont pas tombés comme ça.
35:02 Ils viennent de pays.
35:03 Ils viennent notamment de l'Afrique subsaharienne.
35:06 Comment, qu'on m'explique comment ce n'est pas possible
35:08 d'avoir des accords entre États,
35:11 entre la France et les pays originaires,
35:14 de façon à éviter ces flux ?
35:16 Parce qu'on voit bien ce qui se passe.
35:18 La Méditerranée est un cimetière, la Manche,
35:20 des gens qu'on est incapable d'accueillir,
35:22 qui sont incapables de s'assimiler, de s'intégrer.
35:25 C'est du perdant perdant pour tout le monde.
35:27 Je ne crois pas que les Sénégalais, les Maliens, etc.
35:31 aient un sentiment de fierté de voir leurs nationaux
35:34 s'enfuir vers d'autres contrées.
35:37 Donc, il faudrait que tôt ou tard,
35:39 on rétablisse le... Pardon ?
35:41 - Ils ne les dissuadent pas non plus.
35:42 - Mais c'est la question qu'il faut se poser.
35:44 - Ils ne les dissuadent pas.
35:45 - Pourquoi ? Pourquoi ? Voilà.
35:47 - Olivier Dardigaud, un dernier mot pour terminer sur ce sujet
35:49 avant de passer à la politique française.
35:50 - De toute façon, on a le calendrier parlementaire
35:53 de la rentrée qui convoque ce sujet.
35:56 - Qui est censé se repousser, c'est la septième fois
35:58 qu'il a repoussé des gens.
35:59 - On a vu ce qui avait été présenté comme un point d'équilibre
36:03 sur un texte travaillé par le ministre de l'Intérieur
36:06 et par le ministre du Travail, Darmanin et Dussopt.
36:11 On voit ce que ça a suscité au sein même de la majorité présidentielle,
36:16 qui n'en est plus une, en tout cas sur le plan parlementaire.
36:21 Beaucoup pensent qu'il n'y a pas d'autre issue que le 49-3.
36:25 On verra si le débat est déjà écrit, si la pièce est écrite d'avance
36:31 ou s'il se passe quelque chose d'un débat national.
36:33 - Oui, mais qui dit 49-3 dit possibilité d'une motion de censure.
36:38 - Venant des LR, c'est ce qu'a promis Olivier Barlex.
36:40 - Oui, il l'avait dit.
36:41 - Ah, il l'a assuré.
36:42 - Vous n'allez pas en commencer, Georges, à nous annoncer l'initiative LR.
36:47 - Non, non, Olivier Barlex l'a dit et réfléchi.
36:50 - Elle n'est pas impossible, notamment sur la sécurité.
36:52 - Elle n'est pas impossible sur ce texte ou alors sur les textes budgétaires,
36:56 mais notamment sur ce texte.
36:59 Mais est-ce que ça permettra l'atterrissage de l'ensemble des députés LR ?
37:05 - Ça, c'est moins sûr.
37:08 - Il y a déjà des députés LR qui vont au rassemblement de Tourcoing
37:11 - Olivier d'Artigal, vous êtes parfait parce que vous faites la transition
37:15 avec justement la rentrée politique de Gérald Darmanin à Tourcoing
37:19 le 27 août, 90 parlementaires en tout,
37:22 dont une dizaine justement venant des rangs des Républicains.
37:25 On explique qu'ils vont participer évidemment à des tables rondes,
37:27 qu'ils ne sont pas là comme gage de soutien.
37:29 Et donc le ministre de l'Intérieur s'est confié hier à nos confrères du FIERO.
37:32 Il dit un certain nombre de choses sur cette rentrée politique.
37:35 D'abord, il dit ceci quand on lui demande si c'est un coup d'éclat.
37:38 Un coup d'éclat, cela voudrait dire qu'il n'y aurait pas de suite à ce rendez-vous,
37:41 alors qu'il y en aura évidemment une.
37:43 Georges Fenech, ça y est, on a au moins un candidat de plus pour 2027,
37:46 c'est Gérald Darmanin.
37:47 - Ça, moi, je vous laisse la responsabilité de ce propos.
37:50 - Je m'emballe un peu vite.
37:51 - Je n'ai pas... Non, mais on commence ça depuis plusieurs jours.
37:56 Moi, je n'ai pas entendu M. Darmanin annoncer
38:00 qu'il était candidat à la présidence de la République.
38:02 - Quand il dit qu'il s'inquiète pour 2027, il y aura une suite, ça fait beaucoup d'indices.
38:05 - Ce n'est pas une candidature à la présidence de la République.
38:08 On est bien d'accord.
38:08 - Ça fait des indices concordants.
38:09 - Maintenant, il y a une lecture subliminale.
38:12 Évidemment, les médias font c'est que créer comme ça un rassemblement,
38:16 se projeter sur 2027 avec cette forte inquiétude.
38:20 Autrement dit, je serais peut-être celui qui pourrait peut-être sauver,
38:25 sauver d'un risque des extrêmes.
38:26 Enfin, vous voyez, on a cette lecture subliminale.
38:29 Donc, on voit bien que Gérald Darmanin, effectivement,
38:31 est en train de marquer un petit peu son courant,
38:34 peut-être qu'il va créer quelque chose, je n'en sais rien.
38:37 Mais que de temps et que de distance, quatre ans, c'est très long.
38:41 - Ah oui.
38:42 Et on va regarder justement une autre de ses citations,
38:45 parce que Gérald Darmanin dit "je ne veux pas que la technique soit notre étendard en 2027,
38:49 sinon on n'accèdera pas au second tour.
38:51 On doit parler avec le cœur, pas avec des statistiques".
38:54 Olivier Dardigolles, c'est quand même une énorme balle perdue pour son propre camp,
38:57 qu'on dit trop déconnecté, trop dans la statistique et la technocratie.
39:00 - C'est un animal politique.
39:02 C'est l'un des plus politiques de l'équipe gouvernementale.
39:06 - Il faut dire que le benchmark est assez faible.
39:09 - Voilà, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas nombreux, en effet.
39:14 Là, il plante dans le décor politique quelque chose qui est neuf, le concernant.
39:21 Est-ce que véritablement, il a cru qu'il s'est rapproché de Matignon au plus près
39:26 et que s'il n'y avait pas eu le veto de François Bayrou notamment,
39:30 il accédait à Matignon et donc est-ce qu'il y a là un orgueil blessé
39:35 ou quelque chose où il se dit "bon ben allez, on y va,
39:38 le pouvoir, on ne l'attend pas, on va le chercher".
39:44 Je suis un peu étonné par la vigueur de l'entretien d'abord de ce qu'il annonce.
39:48 400 personnes, 90 parlementaires, des ministres,
39:52 ça préfigure à sa roche de se lutter.
39:56 La première ministre n'est pas invitée, d'autres ministres le sont et d'autres ne le sont pas.
40:01 C'est la première fois que je vois un membre de l'exécutif aller aussi loin
40:06 dans ce qu'il peut préfigurer l'après-macronisme en termes d'identité politique.
40:11 Alors là-dessus, où est sa part de sincérité ?
40:15 Parce qu'il pourrait presque, je l'ai dit,
40:17 il pourrait presque candidater pour le prochain discours de la fête du Lumac
40:21 quand je l'entends dire "s'il faut faire des efforts pour le prochain budget,
40:24 il ne faut pas demander qu'aux travailleurs mais aux capitales et aux patronats".
40:28 Ça n'a pas de la droite sociale ?
40:30 Oui mais enfin, je termine sur cette idée.
40:34 Il campe ce qui peut, pour ceux qui se souviennent de ce temps-là en effet,
40:39 s'approcher d'un séguinisme avec une nouvelle petite musique,
40:45 avec une actualisation, mais avec lui aussi un entre-deux.
40:49 C'est le même qui accompagne Emmanuel Macron depuis 2017.
40:53 Qu'est-ce qui amènerait un électeur à davantage voter Gérald Darmanin
40:56 que Marine Le Pen sur un certain nombre de sujets
40:59 alors qu'il est dans le train du macronisme depuis le premier jour
41:05 et que la politique qu'il décrit n'est pas celle qui est aujourd'hui proposée ?
41:09 Jérôme Béguet, Georges Pouy.
41:11 Il y a une seule chose dont on est sûr pour la prochaine présidentielle,
41:13 c'est qu'Emmanuel Macron ne sera pas candidat.
41:16 Ce qui est peu mais beaucoup.
41:17 Après, il y a deux écoles, il y a l'école Hollande,
41:19 le premier qui s'en revendique et tire mobiliser et fait 4% à la présidentielle,
41:25 où il y a l'école quand même plus probable,
41:26 qui est qu'il y a un petit bout d'héritage à récupérer
41:28 et que vous soyez de centre-gauche, de centre-droite ou de vraiment droite,
41:32 il ne vaut mieux pas complètement dire que tout ce qu'a fait Macron est nul
41:35 et qu'il faut voter hégémonie.
41:38 Donc, il y a quand même un petit héritage à capter.
41:41 Après, moi, j'ai la conviction que l'électorat macronien a un petit peu bougé,
41:46 que le président de la République lui-même comprend que les sujets régaliens,
41:50 les sujets d'ordre, les sujets de sécurité,
41:52 qu'il avait un peu traités rapidement dans son premier quinquennat,
41:55 vont devenir essentiels.
41:57 Il y en a une qu'il ne comprend toujours pas, c'est la première ministre,
41:59 et qu'effectivement, il va y avoir une espèce de canon.
42:03 C'est-à-dire qu'on va chanter à deux voix, mais pas tout à fait la même partition.
42:07 Elle, elle va être sur les questions sociétales,
42:11 sur les questions d'emploi, d'industrie,
42:15 de, comment dirais-je, d'enclavement régional,
42:19 et quelques autres des ministres vont plutôt être sur la sécurité.
42:23 Je ne suis pas certain que ce soit le pari perdant, loin s'en faut.
42:27 Et une autre citation, justement, de Gérald Darmanin, il dit
42:31 "Je pense, comme Ruffin et Roussel, que c'est la question sociale qui est la plus importante.
42:34 J'ai été plutôt minoritaire sur la question sociale.
42:37 J'espère que la boussole populaire que je propose sera totalement entendue par la majorité."
42:41 On voit aussi, Georges Fenech, cette volonté de mettre les classes populaires
42:44 au centre de sa rentrée politique,
42:46 un moyen aussi de tenter de siphonner un petit peu l'électorat qui est parti chez Marine Le Pen,
42:49 qui, elle, avait fait campagne sur ce thème-là en 2022.
42:52 Oui, sans doute, mais moi, j'y vois quand même cette volonté subliminale, encore une fois.
43:00 C'est-à-dire que nous devrions comprendre que les macronistes,
43:05 la macronie en général, va se retrouver orpheline dans quelque temps.
43:13 Et que donc, il y a là...
43:15 Après les JO, on peut dire.
43:17 Après...
43:18 Je pense que tout commence après les JO, oui.
43:20 Il y aura effectivement un parti qui est aujourd'hui le principal parti,
43:25 même s'il est relatif dans sa majorité, qui n'aura plus de leader.
43:30 Et donc, qui se donnera corps et âme, peut-être, aux plus offrants.
43:36 Et qui sera le plus offrant ?
43:37 Celui qui serait capable de les ramener à la victoire.
43:41 Et parmi les plus offrants, Edouard Philippe n'a jamais adhéré à la macronie.
43:48 Il ne leur fait pas de cadeaux, non plus.
43:49 Et d'autres, je ne crois pas que Gérald Darmanin non plus, voyez-vous.
43:52 Donc, il va y avoir une recherche d'adhésion,
43:57 sous la forme un petit peu d'un même temps aussi gauche-droite,
44:00 pour dire, finalement, la succession, c'est moi qui la représente.
44:03 Et vous aurez dans ce débat, évidemment, la droite qui va ressurgir.
44:08 Et vous aurez la gauche qui va aussi ressurgir,
44:11 pour essayer de récupérer ce mouvement politique qui n'aura plus de tête.
44:16 C'est le scénario 1 qui fait que, vous le présentez, Georges,
44:22 comme la construction d'un héritage, comme l'enfant du macronisme.
44:27 Il peut très bien, une autre voie peut se dessiner,
44:30 en étant en rupture avec un macronisme
44:33 dont beaucoup de personnes voudront se débarrasser.
44:36 Et là, il y a déjà un petit caillou dans la chaussure de Macron,
44:38 dans ce qu'il a dit à propos du social.
44:40 Parce que le sort électoral s'est droitisé,
44:42 ça n'est plus le macronisme de 2017.
44:44 Jérôme, un mot pour terminer la discussion ?
44:46 Quand on voulait se débarrasser du socialisme, du hollandisme,
44:48 il y a 6 ans, 7 ans, je crois que le macronisme, il faudra composer avec.
44:53 Certes, c'est un patchwork de différentes couleurs.
44:55 Chacun aura tendance à vouloir reprendre son petit bout de tissu.
44:58 Mais quand même, ça va être compliqué de faire fi de ce qui s'est passé pendant 10 ans.
45:01 N'oubliez pas qu'il a été réélu.
45:04 Et qu'aujourd'hui, c'est dans un PS qui est moribond,
45:07 un PC qui essaie de se refaire,
45:09 et des Républicains qui ne sont pas très flambards.
45:11 La force centrale, ça reste le macronisme,
45:14 même s'il est un peu dévoyé et tiré de A.U.Adia.
45:16 Et rejeté.
45:17 Merci à tous les trois d'avoir été mes invités,
45:20 Jérôme Béglé, Georges Fenech, Olivier Dartigolle.
45:22 Merci à Samira Oulette Daher et à Justine Serkira
45:25 qui m'ont aidé à préparer cette émission,
45:26 à Anouk à la réalisation, à Philippe et Charlotte Ausson,
45:28 et à Philippe à la vision.
45:30 Tout de suite, évidemment, les débats continuent sur CNews.
45:32 Vous retrouvez Barbara Klein et ses invités dans SoirInfo.
45:34 [Musique]