Tous les soirs et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité
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00:00 Merci d'être avec nous pour l'heure des pros de Julien Drey, Geoffroy Lejeune, Olivier
00:04 Dartigold, Joseph Macescaron.
00:05 Bonsoir à tous les quatre.
00:07 Un bonsoir particulier pour Julien Drey.
00:08 Ça me fait plaisir de vous retrouver pour l'heure des pros.
00:10 Il est loin le temps de s'asseoir.
00:12 On se serait retrouvé hier, vous m'auriez souhaité bonne fête.
00:14 Ah, bonne fête, Gérard Julien.
00:17 Là, vous l'avez oublié, ça ne va pas.
00:19 Je vous présente mes excuses.
00:20 Vous n'avez pas oublié l'anniversaire.
00:21 Jamais.
00:22 Ça, l'anniversaire, je ne l'avais pas oublié.
00:23 Comme Geoffroy.
00:24 Revenons aux actualités et l'actualité majeure du soir.
00:28 Le policier de la BAC Marseille mis en cause dans l'affaire Eddy reste donc en prison
00:32 jusqu'à la date de son prochain interrogatoire prévu le 30 août.
00:35 Deux éléments majeurs ont été retenus pour ce maintien en détention provisoire.
00:41 L'idée est de prévenir toute concertation avec ses autres collègues et les nouvelles
00:46 déclarations qu'il a pu faire pendant l'audience avouant notamment l'utilisation du lanceur
00:51 de balles de défense.
00:52 Ecoutez, Maître Preziodzi, qui est l'avocat d'Eddy.
00:55 Et à chaque fois, on va essayer de confronter les réactions, que ce soit la réaction de
01:00 l'avocat d'Eddy et puis la réaction des syndicats de police.
01:04 Voilà maintenant huit magistrats, puisqu'il y en avait trois à la cour, plus l'avocat
01:10 général, plus les quatre précédents, qui se sont penchés sur ce dossier et y ont trouvé
01:16 les éléments nécessaires pour mettre en détention ce monsieur.
01:21 Ce n'est pas quelque chose d'anodin.
01:23 Ce n'est pas de la justice légère.
01:25 Ce n'est pas de l'acharnement contre la police.
01:29 C'est de l'étude de dossier qui révèle des faits graves et qui révèle surtout la nécessité
01:35 de protéger le déroulement de l'instruction.
01:38 C'est ça le motif essentiel.
01:40 Les faits sont graves, ils sont avérés.
01:42 Cet homme a menti depuis le début.
01:44 Aujourd'hui, il a fait un aveu partiel qui est encore un mensonge parce qu'il est incomplet.
01:51 Cet homme n'est pas courageux parce qu'il n'assume pas ses responsabilités, ce qui
01:57 est une définition du courage.
01:59 Cet homme va rester incarcéré tant que l'instruction n'aura pas évolué suffisamment pour qu'on
02:07 y voit plus clair.
02:08 Donc maintenant, il faut laisser la justice faire son travail.
02:11 Des auditions sont prévues à la fin du mois d'août et au début du mois de septembre.
02:16 Je suppose qu'il y aura des surprises dans ces auditions.
02:20 Il faut vous en dire plus.
02:21 Vous verrez qu'on va encore découvrir des choses intéressantes et étonnantes.
02:25 L'instruction va donc suivre son cours dans la sérénité et en veillant à ce que ces
02:31 gens ne communiquent pas ensemble.
02:33 Vous avez donc la réaction de l'avocat de Plaignant.
02:37 Edicide est avec nous, délégué police Info Marseille.
02:41 Merci d'être avec nous Edicide.
02:43 On était ensemble ce matin.
02:44 Quelle réaction avez-vous après cette décision ?
02:47 Votre collègue va rester en prison au moins jusqu'au 30 août prochain.
02:52 Honnêtement, on est atterré.
02:55 J'ai eu mes collègues cet après-midi.
02:57 J'étais avec eux lorsqu'on a fait la décision, à peu près deux collègues de Voix Publique
03:01 qui travaillent, deux collègues des services d'investigation.
03:03 C'était la sidération et aujourd'hui effectivement un véritable sentiment de tristesse profonde.
03:12 J'ai une grande grande blessé ému pour mon collègue qui va rester incarcéré, loin
03:17 de ses proches, loin de sa famille.
03:19 Il s'agit de fonctionnaire de police qui a effectivement eu ses faits se sont passés
03:25 durant l'exercice des fonctions.
03:27 Je rappellerai que je ne suis pas du contraire, il est innocent.
03:29 On a le sentiment, chez les forces de l'ordre, que cette présomption d'innocence se transforme
03:33 de facto, quasi de façon systématique, chez certains magistrats, comme une présomption
03:38 de culpabilité dès que la force est utilisée.
03:41 Et cela bien avant qu'elle soit décidée comme étant légitime ou pas.
03:45 Je rappellerai pour certains, même si ça en choque certains, que l'État c'est le
03:48 monopole de la violence légitime.
03:50 Donc je capte pas du contraire, elle l'est, je capte pas du contraire.
03:53 Donc aujourd'hui, je ne vous cache pas que c'est un sentiment de défi.
03:56 Je me demande comment vont se passer les heures et les prochains jours au sein des forces
04:00 de l'ordre et au sein de la police marseillaise.
04:02 Vous restez évidemment avec nous, Edith Sidd.
04:04 On a demandé à notre reporter qui a suivi le procès de ne pas relater le factuel, les
04:10 éléments, mais vraiment qu'elle témoigne, qu'elle raconte ce qu'elle a vécu à l'intérieur
04:14 de cette salle d'audience, puisque l'avocat du mis en cause avait demandé à ce que cette
04:19 audience soit à huis clos et ça a été rejeté.
04:22 Et donc on peut savoir exactement ce qu'il s'est passé et c'est Solène Boulan qui
04:27 nous l'explique.
04:28 L'audience s'est ouverte ce matin avec une présence policière très forte.
04:33 Beaucoup de forces de l'ordre se tenaient à l'entrée du tribunal.
04:36 Quelques personnes sont même venues manifester leur soutien en brandissant une banderole.
04:41 Et puis dans la salle d'audience, deux syndicalistes étaient présents pour soutenir leurs collègues
04:47 après une demande de huis clos rejetée par la cour.
04:50 Le policier est apparu dans le box avec un tee-shirt blanc, le crâne rasé et des tatouages
04:56 sur le bras.
04:57 Il a d'abord tenu à s'exprimer devant les magistrats.
05:00 Il a reconnu un tir de LBD, mais estime avoir seulement obéi aux ordres de sa hiérarchie.
05:05 Je cite "J'ai fait usage de mon arme lorsque c'était nécessaire, je n'ai pas les blessures
05:10 de la victime, mais je n'ai pas visé la tête" a-t-il assuré.
05:13 Son avocat a de son côté appuyé sa version.
05:16 Il n'a fait que son devoir dans un contexte de violence urbaine inédit avant d'attaquer
05:22 le style vestimentaire de la victime qui portait une capuche, une casquette et un masque anti-Covid.
05:28 Soit je cite "toute la panoplie d'un émeutier ou d'un pillard".
05:33 L'avocat de Hedy a tout de suite réfuté ses accusations.
05:37 Après le délit de sale gueule, on invente le délit de sale habille a-t-il martelé
05:41 avant de s'adresser directement au policier qui le fixe sans baisser les yeux.
05:46 "Vous êtes dangereux monsieur, vous avez menti depuis le début".
05:50 Des incohérences qu'a donc relevé la Cour et qui a donc motivé son maintien en détention
05:55 provisoire jusqu'au 30 août.
05:57 Un maintien en détention incompréhensible et injuste, estime le syndicat Alliance,
06:02 qui se dit sous le choc de son côté.
06:05 Christophe Hy devra s'exprimer de nouveau devant les enquêteurs et les juges au cours de ces prochains mois.
06:10 "Je vous donne évidemment la parole dans un instant, mais je voulais qu'il y ait une dernière réaction,
06:14 celle du responsable syndical qui était présent au moment de l'audience
06:18 et qui apporte des éléments de contexte dans l'intervention de ce policier
06:22 qui est mis en cause et toujours en détention provisoire".
06:25 "Une chose qui me satisfait, c'est que sans vouloir minimiser les blessures de la victime,
06:30 évidemment elles sont réelles, on a quand même des éléments qui sont apparus
06:34 et pour la première fois je peux me permettre d'en parler puisqu'ils ont été énoncés devant vous
06:38 en audience publique, c'est qu'on a quand même ce jeune homme avec un de ses amis
06:44 qui est oré, on va parler au conditionnel, mais c'est l'avocat général qui l'a reconnu,
06:49 ce serait vers 2h du matin, 1h55 ou quelque chose comme ça,
06:55 circulé pédestrement dans des rues à feu et à sang, à quelques dizaines de mètres
07:01 de magasins qui étaient pillés et avec le visage dissimulé à un minimum
07:06 par une casquette et par une capuche.
07:08 Alors excusez-moi, encore une fois, l'enquête déterminera quel est le rôle précis,
07:12 mais je ne pense pas qu'à 2h du matin sur une scène de telle violence, de guérilla urbaine,
07:18 qu'est-ce que quelqu'un qui avait des bonnes intentions venait faire dans ces rues-là de l'hypercentre
07:22 alors que vous connaissez tous le contexte, cette nuit-là et ces soirées-là.
07:27 Je me tourne vers vous Julien Dray parce que depuis le début de la semaine,
07:30 on n'a pas entendu votre analyse, votre expertise, l'expérience que vous avez
07:35 sur les questions de sécurité. Quel regard vous portez sur ce qui s'est passé ?
07:39 Est-ce que vous considérez qu'aujourd'hui, ce placement en détention au provisoire
07:43 qui est maintenu est logique ?
07:46 Moi je n'ai pas à juger, la justice est en train de faire son travail.
07:49 Elle le fait d'ailleurs dans un contexte difficile parce qu'à la fois il y a le secret d'instruction,
07:54 mais une partie du secret d'instruction est publique dans les journaux
07:57 puisqu'il y a un rapport de l'IGPN qui a été publié de 18 pages
08:01 et très circonstancié qui est quasiment public maintenant.
08:04 Et qui d'ailleurs resitue à peu près le contexte de la manière dont les choses se sont passées.
08:08 Je pense que la faute, si vous voulez mon avis personnel, la faute du policier au départ,
08:13 c'est d'avoir nié la réalité des choses. Et donc quand on est face à un juge,
08:17 à partir du moment où on nie une réalité, le juge a l'impression qu'on se fout de lui.
08:22 Et à partir de là il y a un cycle qui s'est engagé.
08:25 Et il le reconnaît, puisqu'il reconnaît maintenant qu'il y a eu effectivement un tir de l'LBD.
08:29 Alors il faut savoir une chose, qu'il faudra à un moment donné ou à un autre réfléchir,
08:34 c'est que cette arme-là est une arme extrêmement dangereuse et très peu précise.
08:37 Donc il n'a pas visé la tête, il a tiré. Parce que le LBD on ne vise pas, on n'arrive pas à viser.
08:42 Donc il a tiré, malheureusement.
08:45 Après il y a autre chose qui s'ajoute à ça, et c'est ça aussi qui pose problème,
08:49 c'est que visiblement une fois que le tir de l'LBD a eu lieu,
08:52 il y a eu aussi un homme qui était à terre, qui aurait été porté.
08:55 Donc il y a un contexte qui est en train de s'éclairer.
09:01 Donc ce n'est pas simple, je dirais.
09:05 - C'est loin d'être simple. - La justice est confrontée aussi à une réalité.
09:09 On vient d'avoir deux temps extrêmement importants qui confrontent la police et la justice,
09:15 l'affaire Nael et l'affaire Edi, où à chaque fois, il faut toujours préciser
09:21 que le temps de l'émotion n'est pas le temps de l'enquête.
09:24 Et qu'à force qu'il y ait cette enquête, on découvrira des choses à charge ou à décharge.
09:29 C'est toujours la même chose, mais c'est tellement plus complexe
09:32 que l'hinchage en règle ou qu'un meurtre froid est voulu par un policier.
09:39 - Ça ne sert à rien de répéter ça, vous le dites tous les jours
09:42 quand on commente ce genre d'affaires.
09:44 Et en réalité, sur ce plateau et sur cette chaîne, c'est parfaitement respecté en règle générale.
09:49 Ce qui est problématique, c'est que personne d'autre ne s'applique ce principe en réalité.
09:52 En effet, c'est toujours l'émotion qui guide le commentaire dans ce type d'affaires.
09:55 Moi, je bois les paroles de Julien Dray sur la prudence par rapport à l'enquête, etc.
10:00 Mais reconnaissons ensemble que médiatiquement, cette affaire est tranchée depuis le début.
10:05 Tout le monde a pris fait et cause pour la victime, celui qui a reçu le tir de LBD.
10:11 Personne n'est choqué du traitement qui est réservé à ce policier.
10:15 Il y a un vrai débat sur la détention provisoire.
10:17 Il y a un débat tout le temps sur la détention provisoire,
10:19 qu'il s'agisse de délinquants ou de policiers d'ailleurs.
10:21 Et en l'occurrence, là, il y a un vrai débat.
10:23 Est-ce que sa place est en prison à l'heure où on parle ?
10:25 Est-ce qu'il représente un danger ?
10:26 Est-ce qu'il y a réellement un risque qu'il se rende en prison ?
10:29 Je vous ai donné les deux éléments.
10:31 Il est maintenu en détention parce qu'il veut prévenir toute concertation avec ses autres collègues.
10:36 Et le fait que, et c'est ce que disait Julien, il ait changé de version entre les premières heures
10:42 et cette audience ce matin, fait qu'il y a cette seconde décision.
10:46 Ça suffit à expliquer.
10:48 En fait, c'est la décision qui est faite.
10:50 Je termine juste d'un mot en disant, prenons en compte aussi l'immense malaise dans la police que cette décision génère.
10:56 Ce sont des gens dont le métier est de faire, en dernier ressort, usage de la force.
11:00 En l'occurrence, c'est ce qui s'est passé.
11:02 Peut-être pas à propos, l'enquête le dira, mais c'est ce qui s'est passé.
11:04 C'est un monsieur qui a fait son métier.
11:06 Ce n'est pas de l'acharnement a priori dans un contexte d'émeute, etc.
11:09 Et eux, les policiers français, le font tous les jours, en tout cas sont amenés à le faire potentiellement tous les jours.
11:13 Et ils voient le traitement qui pourra leur être réservé s'ils le font et que ça dégénère
11:17 et que le parti des médias décide de trancher l'affaire avant qu'il y ait un jugement.
11:20 Mais je comprends tellement leur désespoir.
11:23 Je comprends tellement, pardon Joseph.
11:26 Non, je voulais juste revenir.
11:28 Eliott l'a assez soumis, c'est-à-dire que le fait qu'il ait un changé de version explique,
11:34 si on ajoute à cela la possibilité que sa version, ensuite, après, il contacte telle ou telle ou telle personne,
11:42 ça suffit évidemment à le mettre dans la situation juridique où il est aujourd'hui.
11:46 Un juge, ça suffit.
11:48 De toute manière, que ce soit un policier ou pas un policier.
11:52 Je suis très gêné aussi parce qu'il y a tellement d'éléments qui arrivent et qui interfèrent.
11:58 Je le dis franchement, je suis gêné.
12:01 Je comprends son argumentation, mais je suis gêné quand un policier donne comme argument.
12:05 Vous comprenez le fait qu'une personne habillée de telle manière se trouve et se promène dans un centre-ville
12:10 alors que les magasins sont en flammes, etc.
12:13 Ah, rajoutez la suite.
12:15 Parce qu'en fait, le contexte, on ne peut même pas l'imaginer.
12:18 Je reprends ce qu'il a dit.
12:19 C'est juste qu'on ne peut pas imaginer nous autour d'une table sur un plateau de télévision
12:23 ce qu'ont vécu les policiers à ce moment-là.
12:25 On l'a couvert, ou on l'a commenté, mais ce qu'a vécu un policier sur le terrain,
12:31 que ce soit à Nanterre, à Montargis, à Marseille, on ne sait pas ce qui s'est passé.
12:37 Je ne justifie pas, j'essaye de comprendre le climat et le contexte.
12:40 Mais là, on a compris le contexte.
12:42 C'est pour ça que je dis, je ne me permets pas de porter un jugement sur ce qu'a dit le policier,
12:47 je suis quand même moi, tout simplement simple citoyen, mal à l'aise,
12:51 parce qu'il y a quand même quelque chose qui existe, qui s'appelle le discernement.
12:56 Edith Sidd, vous voulez réagir ?
12:58 Je veux réagir, non, non, mais effectivement, on n'a pas compris,
13:01 parce que la preuve, bizarrement, à aucun moment donné,
13:03 la vocale, l'occurrence ou d'autres personnes issues effectivement de cette nomenclature
13:10 à politico-médiatique qui existe, ont depuis le début fait ce tribunal médiatique
13:16 à mon collègue. Au-delà de mon collègue, on est dans une situation d'émeute,
13:20 cette personne, effectivement, ne le retient.
13:22 Aujourd'hui, on devrait parler des émeutes, pourquoi elles sont arrivées,
13:24 comment, effectivement, faire peut-être payer les responsables,
13:27 où on en est au niveau des condamnations, comment ça se passe.
13:29 Et aujourd'hui, effectivement, on parle de ceux qui ont sauvé la République,
13:32 de ceux qui ont été les derniers remparts quand il n'y avait plus personne,
13:36 de ceux, Marseille, c'était entre 400 et 500 boutiques qui ont été pillées,
13:40 vandalisées, qui ont été brûlées.
13:43 Il y a un collègue, effectivement, qui était hors service,
13:46 qui n'avait de seul tort que d'être policier, qui a été reconnu,
13:50 qui a été laissé pour mort par terre.
13:52 On a eu des vidéos contournées où des gens se faisaient historier de cela.
13:56 On a eu des collègues qui se sont fait tirer dessus à balles réelles,
13:58 sur leurs gilets pare-balles, dans toute la région PACA.
14:01 Donc, à un moment donné, je viens de plein de choses,
14:03 mais si on décontextualise tout, effectivement, ça ne veut plus rien dire.
14:06 Donc, on peut faire croire que c'est une vaine à l'affaire de police,
14:07 mais ce n'est pas le cas.
14:08 C'est pour ça que nous, en tant que syndicat de police,
14:10 nous ne baisserons pas les bras.
14:11 Et c'est pour ça que nous allons, effectivement,
14:13 pouvoir aller voir un grand nombre de parlementaires
14:15 pour essayer de faire empêcher la loi,
14:17 de la faire, effectivement, démocratiquement parlant,
14:19 car nous sommes des policiers républicains,
14:21 pour mettre en place, effectivement, une production fonctionnelle du policier,
14:24 pour que, demain, ce cas de figure ne se présente plus,
14:26 ou définitivement très très peu,
14:29 pour qu'on ait aussi, effectivement, des magistrats qui sachent de quoi ils parlent,
14:32 si je ne me trompe pas d'exception,
14:33 qui tournent avec la police, qui viennent voir comment ça fonctionne,
14:36 qui soient même présents dans le cas des meutes locales chiantes,
14:38 si besoin, pour voir un peu ce que l'on vit au quotidien,
14:40 parce que c'est facile d'avoir un avis aussi clivant,
14:44 comme depuis le début, d'ailleurs,
14:46 lorsque, on était peu ou pas là,
14:48 on a eu 900 collègues qui ont été baissés au niveau national,
14:51 900 collègues,
14:52 on a eu des collègues qui ont pris tous les risques,
14:53 qui ont fait des vacations de 13 à 17 heures d'affilée,
14:55 qui se sont remis sur des repos,
14:56 et bien moi je me pose la question de quel sera l'état des troupes
14:59 et les motivations de mes collègues,
15:00 lors des prochains événements de guerriers urbains qu'on connaît.
15:03 Ce que vous dites, et ce que vous rappelez,
15:05 sur les conditions extrêmement difficiles d'exercice du métier,
15:09 d'autant plus dans le cas de ces émeutes urbaines, est juste,
15:12 mais moi je pense que les syndicats de police
15:15 auraient aussi intérêt, dans le cas de l'affaire Eddy,
15:18 de reconsidérer pour partie leur discours, leur stratégie,
15:23 parce que l'information du jour,
15:26 l'information du jour,
15:27 c'est que le policier qui est placé en détention provisoire
15:30 est revenu sur ses premières déclarations,
15:33 où il disait au début,
15:35 je n'ai aucun souvenir et je ne me reconnais pas
15:38 sur la vidéo, il dit donc qu'il y a un tir de LBD,
15:41 je suis d'accord avec ce que dit Julien,
15:43 est-ce qu'un tir de LBD c'est tendu ou pas ?
15:45 Si c'est véritablement à 3 mètres et un tir tendu,
15:48 c'est en effet une arme de destruction terrible.
15:51 On voit d'ailleurs les images.
15:53 D'ailleurs une pensée pour les paroles d'Eddy,
15:55 qui a eu des paroles excessivement mesurées,
15:57 qui auraient pu basculer dans une haine indescriptible,
16:00 ce n'est pas le cas.
16:02 – Et on l'a vu au moment des Gilets jaunes.
16:04 – Et l'autre élément,
16:07 c'est que quand 8 magistrats au total
16:10 disent que la détention provisoire se justifie
16:13 dans le cadre de l'évolution de l'enquête,
16:16 et jusqu'au prochain rendez-vous judiciaire fixé au 30 août,
16:19 c'est que très certainement cette décision est motivée
16:22 pour des raisons d'enquête.
16:24 – Écoutons également ce responsable syndical,
16:27 et je vais vous poser la question,
16:29 Eddy Seed, parce que votre collègue
16:32 a été placé en détention provisoire le 20 juillet dernier,
16:35 et que ça a entraîné une crise historique dans la police
16:39 avec cette fronde des policiers
16:42 qui ont activé ce fameux code pour travailler à minima,
16:48 ou en tous les cas intervenir que dans ces situations d'urgence,
16:51 et puis il y a eu aussi les arrêts maladie.
16:54 Écoutons puisque l'un de vos collègues
16:56 qui était à l'audience reparle de cette fronde.
16:59 – Les policiers, et je ne cesse de le répéter,
17:02 ce mouvement d'arrêt maladie,
17:04 encore une fois les policiers sont épuisés,
17:06 ceux qui se sont mis en arrêt maladie,
17:08 pour la majeure partie d'entre eux, je ne conteste pas,
17:10 je ne nie pas un soutien, un élan de solidarité.
17:13 La majeure partie d'entre eux sont malades,
17:16 et n'étaient pas, et ne sont peut-être pour certains
17:18 toujours pas en état de retravailler sur la voie publique
17:20 dans les conditions que vous connaissez.
17:23 Donc je n'ai aucun message à leur faire passer,
17:25 tout simplement parce qu'ils sont responsables.
17:27 Le seul message que je pourrais leur donner,
17:28 c'est quoi qu'il arrive, l'Alliance Police Nationale les soutiendra.
17:30 Écoutez, à chaud, je n'ai aucune idée,
17:32 j'imagine déjà que mes collègues dans l'état qu'ils sont,
17:35 c'est-à-dire le même état que moi,
17:37 celui que je vous ai déjà évoqué,
17:39 de déception et de tristesse,
17:41 maintenant je ne les ai pas encore eus au témoignage,
17:43 mais j'imagine déjà qu'elle va être la nature de leur réaction.
17:46 La tristesse, la peine, l'incompréhension, la colère,
17:50 pour certains la colère.
17:52 Ça rejoint ce que vous avez dit au tout début de l'émission
17:54 et d'ici, puisque vous parliez de sidération et de peine,
17:57 là il parle de déception, de tristesse.
17:59 Lorsqu'il a été placé en détention provisoire,
18:02 les syndicats ont réagi en communiquant,
18:05 en disant "puisqu'il est placé en détention provisoire,
18:08 on se mobilise".
18:09 Donc la question qu'on se pose ce soir,
18:10 c'est est-ce qu'il faut imaginer une nouvelle fronte des policiers ?
18:14 Écoutez, au syndicat NUTGV Police,
18:17 chaque syndicat a sa vision des choses.
18:20 La nôtre c'était d'encadrer ses témoins,
18:23 c'était la sidération.
18:24 Nous avons décidé au niveau de la Chasse
18:26 de lancer effectivement cette grève de l'initiative.
18:28 Non pas pour empêcher les Français
18:31 qui nous soutiennent à hauteur de 70%, je le rappelle,
18:33 c'est important de le préciser quand même.
18:34 Aujourd'hui, les Français soutiennent leur police,
18:37 avant toute chose.
18:38 Quoi qu'on en dise, elle en dépêche à certains bien-pensants.
18:41 Donc nous avons décidé de faire cette grève de l'initiative.
18:44 Nous ne sortons que sur la P17, que sur la réquisition,
18:47 pour protéger les personnes et les biens.
18:49 Nous sommes des policiers républicains
18:51 qui aujourd'hui la piqueront.
18:52 Maintenant, concernant les arrêts maladie,
18:53 vous savez, c'est toujours pareil,
18:54 il faut avoir l'humilité de se dire
18:55 que c'est un mouvement qui est syndical.
18:56 Aujourd'hui, c'est compliqué de savoir vers quoi ça se dirigera.
19:00 Ce qui est certain, c'est que c'est des centaines,
19:02 voire des milliers de médecins qui ont décidé cela.
19:04 Aucun médecin à l'heure actuelle n'est encore encarté
19:06 dans un syndicat de police, quel qu'il soit.
19:08 On en dépèse au plus grand nombre.
19:09 Donc ce qui est sûr, c'est que moi,
19:11 j'ai vu un certain nombre d'arrêts maladie.
19:13 C'était généralisé, dépression, burn-out.
19:15 Oui, parce qu'après les attentats,
19:18 après les gilets jaunes, après le Covid,
19:20 après la réforme aux retraites,
19:22 on a la Coupe du monde du rugby,
19:23 on a effectivement les J.O. qui arrivent,
19:25 et une fois de plus, on les sollicite en permanence.
19:26 Par contre, on peut comprendre que les policiers ont besoin de soutien.
19:29 Et d'ailleurs, je remercie notre ministère de tutelle,
19:31 qui je crois que du contraire l'a fait,
19:32 a maintenu l'entreprise malgré la critique qu'on avait pu faire contre eux,
19:35 qui était à nos yeux tout sauf justifiée.
19:37 Et préparez-vous le 23 septembre prochain,
19:39 parce qu'il y a une manifestation qui sera organisée
19:41 contre les violences policières et le racisme.
19:43 Il faut aussi signaler que c'est un mouvement de base
19:46 qui s'organise hors syndicat dans beaucoup d'endroits.
19:49 Julie André, sur cette fronde des policiers.
19:52 Non mais je veux dire, moi je suis d'accord pour qu'on comprenne le contexte,
19:57 y compris le contexte de l'intervention.
19:59 On est dans la nuit, les gens qui viennent comme spectateurs à 2h du matin,
20:03 bon normalement, voilà, etc.
20:06 Tout ça, je pense que ça aurait pu très bien être plaidé
20:11 dès la première heure de la garde à vue.
20:13 Et je pense que les magistrats,
20:15 on peut me dire c'est syndicat de la magistratio, je sais pas quoi,
20:18 les magistrats ils auraient entendu ça, ils sont pas stupides.
20:20 Le problème qui a été posé, c'est que dans les premières heures de la garde à vue,
20:24 on a joué avec un juge d'instruction,
20:26 en essayant de dire "bah nous on a, tout est possible".
20:29 "Ah mais je me reconnais pas sur la bande vidéo",
20:31 "non j'ai pas tiré avec le LBO".
20:33 Et je pense qu'un policier, il commet une énorme erreur, il le sait.
20:37 On n'a pas un juge d'instruction, on joue pas avec un juge d'instruction.
20:40 Je pense que le policier arrivant dans le juge d'instruction en disant
20:43 "écoutez monsieur le juge, voilà le contexte dans lequel on était,
20:46 voilà y compris on a pas bien vu, le coup est parti parce qu'ils se sont mis à courir,
20:49 en plus ils avaient..." Le juge il aurait compris tout ça,
20:52 c'est pas ça qu'on lui a dit au début.
20:54 - Mais c'est un vrai problème, je suis désolé d'intervenir.
20:58 Ce que je crains, ma crainte mais vraiment profonde que je ressens,
21:03 c'est que tout ce qu'a dit monsieur, je souscris.
21:08 Tout ce qu'il a dit, je suis d'accord avec lui,
21:10 d'ailleurs nous sommes tous autour de cette table d'accord avec lui.
21:12 Ma crainte, c'est que si jamais il s'avérait que les exactions commises par les policiers
21:17 ont effectivement été commises, à ce moment-là,
21:20 l'ensemble de ce discours qui est totalement légitime se trouverait discrédité.
21:26 - Discrédité ? Est-ce que c'est le bon combat ?
21:31 C'est une question qu'on s'est posée en début de semaine,
21:33 le choc post-traumatique, pardonnez-moi.
21:35 - Je vais aller plus loin, on peut comprendre l'angoisse.
21:37 Les policiers ça fait des heures et des heures,
21:39 ils savent pas qu'ils ont en face d'eux.
21:41 Ils voient des gens en plus, ils leur demandent de s'arrêter,
21:43 qu'ils se mettent à courir.
21:44 D'ailleurs ils savent pas si les gens n'ont pas des cocktails Molotov,
21:48 n'ont pas des armes, n'ont pas des cailloux, etc.
21:50 On peut comprendre tout ça, en plus il est 2h du matin,
21:52 ça fait 6h ou 7h, etc.
21:54 Tout ça est compréhensible.
21:56 Je pense que l'erreur, là les syndicats policiers, il faut qu'ils fassent attention,
22:01 l'erreur c'est de donner le sentiment que le policier, il peut tout se permettre.
22:06 Non, au contraire, il doit être exemplaire.
22:08 Je pense qu'en étant exemplaire, il se serait protégé.
22:10 La publicité, on remercie Edi Cid, on se retrouvera peut-être demain matin,
22:15 cher Edi, pour refaire un nouveau point,
22:18 et peut-être prendre le pouls du côté des collègues,
22:21 pour savoir comment ils souhaitent poursuivre ou non cette potentielle fronde.
22:27 On va parler des émeutes dans un instant, restez avec nous pour la suite de l'ordre des prouesses.
22:31 Quasiment 20h30 sur CNews, Mathieu Devese pour le point sur l'information.
22:38 Mathieu, bonsoir.
22:40 Bonsoir Eliott, bonsoir à tous.
22:42 Dans l'affaire Edi, la justice décide de maintenir en détention provisoire le policier.
22:46 Ce fonctionnaire de la BAC est soupçonné d'avoir gravement blessé le jeune homme de 22 ans.
22:50 C'était en marge des émeutes à Marseille.
22:52 Lors de son audition, le policier a reconnu avoir effectué un tir de LBD à une reprise, la nuit des faits.
22:58 La panne à l'aéroport d'Orly a pris fin après plus de 12 heures de perturbations.
23:03 Elle a touché le système de traitement des bagages du terminal 4 de l'aéroport.
23:07 En pleine période de vacances, le dysfonctionnement a provoqué de nombreux retards.
23:11 Environ 10 000 passagers ont été affectés.
23:14 Enfin, pourra-t-on se baigner dans la Seine à l'issue des JO de Paris l'année prochaine ?
23:18 La ville continue d'assainir le fleuve pour relever le défi.
23:22 Un chantier qui passe notamment par le traitement des eaux usées.
23:25 Ces équipements ont été instaurés au niveau des stations d'épuration de Valenton dans le Val-de-Marne
23:30 et de Noisy-le-Grand en Seine-Saint-Denis.
23:32 Cher Mathieu, merci pour le point sur l'information.
23:35 Parlons des émeutes à présent.
23:37 Le président de la République hier expliquait que les émeutes n'avaient pas de rapport avec l'immigration.
23:41 Thibaud de Montbrial, avocat au barreau de Paris, président du centre de réflexion de sécurité intérieure,
23:46 lui a répondu dans les colonnes du Figaro.
23:49 Voilà ce qu'il dit.
23:50 "Les multiples attaques contre les symboles matériels, mairies, écoles, services publics, humains, forces de sécurité et élus,
23:56 signent une haine de la France désormais ouvertement omniprésente dans une partie de notre société."
24:02 C'est un long texte et je vous donne vraiment les éléments les plus importants.
24:06 Nier la dimension migratoire et ses conséquences culturelles, ethniques, religieuses, sous-jacentes aux émeutes de 2023
24:12 et plus largement à la violence qui s'est installée en France,
24:15 c'est s'interdire de réfléchir à la façon dont nous pouvons encore changer de trajectoire.
24:20 Et un peu plus loin, il termine, au début des années 1966,
24:24 le Liban était surnommé la Suisse du Moyen-Orient.
24:31 La Suisse du Proche-Orient.
24:33 Un peu plus tôt, il revenait sur cette phrase "qui aurait pu imaginer",
24:37 "qui aurait pu imaginer ce qui venait de se passer"
24:40 et il précise qu'en fait tout le monde l'avait à l'alerté.
24:44 Et même d'ailleurs François Hollande ou M. Collomb, le ministre de l'Intérieur.
24:48 Il faut être très attentif, je vous vois à Pau, il y a un jeune là qui a été déféré de l'intribunal,
24:56 qui est un primo délinquant de 19 ans, qui a participé aux émeutes urbaines d'un quartier de Ousse-des-Bois
25:00 et donc il s'en explique.
25:02 Moi j'aime bien aller chercher au plus près la manière dont il parle, avec quels mots,
25:08 ce qu'ils disent ces jeunes pour expliquer leur présence, leur acte.
25:12 On politise beaucoup, parce qu'il y a aussi, moi je vois, un phénomène d'acculturation.
25:17 C'est-à-dire que ce jeune il dit "j'ai été entraîné, j'ai pas de combat particulier,
25:25 j'ai fait une connerie, je me reconnais même pas dans ce que j'ai fait,
25:29 mais je vous le dis ce que j'ai lu aujourd'hui".
25:31 - J'entends, mais...
25:32 - Ce que je lis aujourd'hui, c'est-à-dire que sur les symboles de la France, etc.,
25:37 c'est-à-dire qu'il y a aussi aujourd'hui sur ces jeunes, primo délinquant,
25:41 quelque chose qui s'exprime pour aller casser dans un phénomène de groupe,
25:46 mais moi je n'y vois pas un message politique comme d'autres maîtres.
25:51 - C'est trop facile en fait.
25:53 - Mais je vous dis ce que je ressens.
25:55 Et je sais très bien que vous y voyez un message politique.
25:57 - Tu as parfaitement le droit, mais en fait...
25:59 - Et ce sont des jeunes français par ailleurs.
26:01 - C'est bien le problème d'ailleurs.
26:03 Justement c'est là-dessus que je veux répondre.
26:05 C'est l'écueil classique de la lecture de gauche de ce type d'événement.
26:09 Tu individualises au maximum le raisonnement pour arriver à la fin à un gamin
26:14 qui en effet a une histoire, une sensibilité, une personnalité
26:17 et forcément une part d'humanité en lui,
26:19 et qui ne va pas lui affirmer "j'attaque la France en me prenant à ces symboles-là".
26:23 Mais pardonne-nous à force que ce genre d'événement se répète,
26:28 d'y voir un phénomène global et de l'analyser globalement.
26:32 - C'est pas qu'un phénomène, oui.
26:33 - Non mais voilà, c'est ça le sujet.
26:34 Et moi je suis d'accord avec Montbréal quand il explique
26:37 que c'est une attaque globalement contre la nation et ses symboles.
26:40 Et ça se cache assez peu en réalité.
26:42 Et pour répondre sur la partie d'Emmanuel Macron, c'est intéressant,
26:46 parce qu'il y a une autre partie dans l'interview, on en parlait hier soir,
26:48 il y a un autre moment dans l'interview où il dit "il faut qu'on arrête avec le vivre ensemble
26:50 et qu'on passe au faire nation".
26:52 Je pense que c'est exactement la même chose.
26:54 C'est exactement la même impasse en réalité.
26:56 Et poser cette question de faire nation avec des gens qui attaquent les symboles de la nation,
27:00 c'est reconnaître en fait que dans une partie de la population française,
27:05 et tu as raison, ils sont français, c'est d'ailleurs le problème,
27:07 une partie de la population française, une volonté de ne pas faire nation.
27:10 C'est ça le sujet.
27:11 C'est pas tel ou tel gamin qui en effet peut être très sympathique individuellement.
27:15 - Pourquoi contourner une problématique ?
27:19 Pourquoi dire "ça n'est pas un problème d'immigration, c'est un problème d'intégration" ?
27:23 Pourquoi c'est un... il y a une difficulté à dire "si il y a un problème d'intégration,
27:28 c'est qu'il y a eu un problème d'immigration avant".
27:30 - Pour la raison que vient de dire Geoffroy, c'est que dans les émeutes des années 80,
27:34 dans ce qu'on appelait les violences des émeutes des années 80,
27:36 la plupart de ceux qui se livraient à ces émeutes-là n'étaient pas des citoyens français.
27:40 C'était pas des citoyens français.
27:43 C'était... on appelait ça... d'ailleurs c'est pour ça qu'on les appelait les beurres, etc.
27:46 Là, ils sont tous citoyens français.
27:49 Il y a très peu... il y a quelques mineurs isolés, mais il y a très peu, ils sont tous citoyens français.
27:54 Donc c'est pas un problème d'immigration, c'est un problème d'intégration.
27:57 Ils sont pas des jeunes immigrés.
27:59 - Non mais ils sont issus de l'immigration.
28:01 - Ils sont peut-être issus de l'immigration, mais désormais ils sont français.
28:04 Donc vous avez un problème avec des citoyens français qui sont dans la République
28:07 et qui pour une part s'y reconnaissent pas, encore que je vous ai...
28:11 c'est pas à vous, mais j'ai raconté des débats dans les classes à postériori que des profs ont menés
28:15 - J'ai entendu.
28:17 - Voilà, donc c'est une réalité.
28:19 - Je suis absolument, mon cher Julien.
28:20 En revanche, allons un peu plus loin.
28:22 Les enfants de ces personnes qui ont cassé, pillé, parce qu'ils sont français, mais ils ont eu une haine de la France.
28:29 Comment on fait pour que aujourd'hui, les enfants dans 20 ans ne commettent pas la même chose que ces enfants...
28:35 que les parents ont commis 20 ans plus tôt ?
28:37 - Mais par le monde éducatif, par l'éducation populaire, par le fait de remettre de la présence...
28:42 Je fais rire tout le monde quand je dis que je préfère les gardiens d'immeubles plutôt que les digicodes.
28:47 L'éducation populaire a été massacrée dans ces quartiers-là.
28:50 Il y a eu des opérations de rénovation urbaine, on dit que c'est des milliards.
28:53 Mais la présence d'adultes formés pour les accompagner...
28:56 La question des familles non-parentales...
28:58 - Mais pour mieux intégrer, on fait comment, Olivier ?
29:00 - C'est un mot très propre sur le "famille non-parentale".
29:02 - Je sais que ça vous fait peur, le mot de "politique migratoire", ça vous fait peur.
29:04 - Ce sont des femmes seules qui ont pu, jusqu'à lui, très mal leur vie.
29:07 - Mais comment on fait pour mieux intégrer ?
29:09 - Je vous l'ai dit !
29:10 - Comment on fait pour mieux intégrer, pour mieux assimiler ?
29:12 - Déjà en évitant de mettre tous les mêmes au même endroit.
29:15 - Alors moi, les amis, j'ai une solution.
29:17 - Déjà, on avait commencé, je vous rappelle, dans les années 90, à détruire un certain nombre de tours
29:24 parce qu'on se rendait compte des ghettos.
29:26 On a arrêté, et on continue maintenant.
29:28 - Mais sans régler l'assignation en résidence ?
29:30 - Ils sont restés là.
29:31 - Allez, autre solution.
29:32 - Ce qui est extraordinaire, c'est que l'éducation populaire, les gardiens d'immeubles,
29:36 a cassé les ghettos, c'est comment gérer les conséquences de l'immigration.
29:39 - Ah non, moi je disais que tu faisais pas ça.
29:41 - Non, t'es pas la source. La source, c'est les flux migratoires.
29:45 - Oui, mais d'accord, mais...
29:46 - Moi, j'ai une idée, pardonnez-moi, je vous ai manifestement paréflé.
29:48 - Vous arrêtez les flux migratoires ?
29:49 - Bien sûr, bah oui.
29:50 - D'accord, le problème, ceux-là, ils sont pas... Comment vous arrêtez les flux migratoires ?
29:52 - Parce que je réponds à la question de mes vêtements.
29:53 - Ceux-là, ils sont français.
29:54 - Comment faire dans 20 ans ?
29:55 - Mais ceux-là, ils sont français.
29:56 - Arrêtez d'en faire rentrer 400 000 par an, déjà.
29:58 - Mais comment ?
29:59 - Mais après, on se détraint de nos problèmes.
30:00 - Non, mais ça, c'est la pensée, je m'excuse de les dire, c'est la pensée magique.
30:05 - Non, on n'a jamais essayé.
30:07 - 30 secondes.
30:08 - Tiens, étonnement.
30:09 - 30 secondes. On va arrêter.
30:10 Moi, à la limite, je serais prêt à tenter l'expérience, on fait Immigration Zéro,
30:13 on pose pendant 4 ans, etc.
30:16 Comme un bon donné, je crois, Manuel Valls avait proposé, à la limite.
30:20 Mais pour l'instant, ça résoudra pas le problème actuel.
30:22 - Mais non, mais ça évitera les problèmes futurs.
30:24 - Le problème actuel, c'est comment on fait pour casser ces ghettos,
30:27 comment on fait pour redonner du sens à la réalité de la vie.
30:31 - On est obligé de faire les deux en même temps.
30:33 On peut pas faire l'un sans faire l'autre.
30:35 - Ce que je trouve perturbant, c'est qu'il y a 70% des français qui attendent juste une chose,
30:41 c'est de prendre en compte qu'il y a un souci dans la politique migratoire.
30:45 Ça veut pas dire de fermer complètement les frontières.
30:47 C'est de dire que, peut-être divisé par je ne sais combien d'ailleurs,
30:51 mais drastiquement pour que les personnes qui viennent soient intégrées, assimilées
30:55 et arrivent avec une idée d'aimer le territoire dans lequel ils sont.
30:59 - On parle d'immigration. - Mais non, mais j'ai...
31:01 - Quelle immigration, quelle accueil...
31:03 - Sauf que pour l'instant, le diagnostic de ces émeutes,
31:05 les gens disent "c'est pas l'immigration, c'est l'intégration".
31:07 - Oui, parce que c'est le cas.
31:09 - Ok, très bien. - C'est factuellement vrai.
31:12 - Donc on parle pas la même langue.
31:13 - Non, mais attendez, si vous voulez qu'on parle d'immigration, j'ai pas de problème.
31:16 Alors on va parler de Mme Melloni en Italie. Elle y arrive toute seule ?
31:20 - Ça fait 6 mois qu'elle y arrive. - Non, non, non, non !
31:22 Ah, ça y est, maintenant c'est 6 mois.
31:23 - Non, je connais un grand homme qui m'a dit "pour Papendia, je vais attendre avant de juger sur Pièce".
31:27 - Bon, d'accord. Alors, ok, ce soir on note que vous dites que vous prenez encore 6 mois pour juger Mme Melloni.
31:32 - Pourquoi y arrive pas ? - Moi je vous dis qu'elle va être obligée,
31:35 et d'ailleurs c'est très intéressant,
31:37 elle va être obligée d'appeler à une coopération européenne, l'Europe de la Méquiterranée,
31:41 pour arriver à gérer cela, parce qu'elle peut pas y arriver toute seule.
31:44 Donc la pensée magique, ça marche pas, Jean-Guy.
31:46 - Non, mais attendez, parce qu'elle prend le mur du réel, en même temps, elle prend le mur du réel.
31:50 - C'est pas parce qu'elle ne peut pas y arriver toute seule,
31:52 c'est parce que les subventions que l'Union Européenne accorde à l'Italie seraient coupées si elle y arrivait toute seule.
31:58 - Non, non, non, elle peut pas. - Non, mais c'est d'abord la première des raisons.
32:00 - Elle a dit elle-même, 30 secondes.
32:02 Joseph, elle a dit elle-même, c'est pour ça qu'elle fait la conférence avec la Tunisie,
32:05 et même, on l'a reproché même à la France de Paillettes, elle dit "je ne pourrai pas y arriver s'il n'y a pas une coopération".
32:10 - Elle le dit elle-même parce que si elle reconnaissait qu'elle est suspendue aux subventions européennes,
32:14 elle montrerait par là-même que la souveraineté dont elle se réclame, c'est bidon.
32:19 - Elle le savait avant son entreprise.
32:21 - Et on trouve une tonne d'avance, s'il vous plaît. Un dernier mot avec Geoffroy.
32:24 - Un dernier mot, soyons honnêtes, 30 secondes, pourquoi elle n'y arrive pas ?
32:27 - Ça va être difficile. - Parce qu'elle est piégée par l'Union Européenne à cause de la question financière dont parlait Joseph.
32:31 - À ce moment-là, elle va sortir de l'Europe.
32:33 - Mais justement, c'est la question qui est posée.
32:35 - Elle a compris qu'avec l'Angleterre, elle se quitte.
32:39 - J'adore cet argument. Le seul pays qui réussit à avoir la souveraineté en matière de politique migratoire, c'est le Danemark.
32:44 Pourquoi ? Parce qu'au moment d'entrer dans l'Europe, il a négocié de ne pas être sujet aux mêmes choses que nous.
32:49 - Je ne crois pas que c'est même pas que ça le sujet. Le sujet, c'est qu'on est en train de vivre,
32:53 et c'était la déclaration prophétique de Nicolas Sarkozy qu'on répète souvent ici,
32:57 c'est la crise migratoire, elle n'a pas commencé, elle va commencer dans les années à venir,
33:01 elle est demain avec l'Afrique et que les flux de l'armée étaient aussi importants.
33:04 - Je voudrais juste donner une petite information à Jofor, c'est que le Danemark, en ce moment même,
33:08 est en train de renégocier des quotas migratoires parce qu'ils ont des problèmes de main d'oeuvre.
33:12 - Eh bien, écoutez, prenons les mesures des sociodémocrates danois et voyons si on peut les installer en France.
33:18 Je ne suis pas sûr que la gauche républicaine et sociale, bien sûr, accepterait cela.
33:23 Parlons d'une autre affaire.
33:24 - Non mais je vous donne un fait, vous voulez pas tout de suite vous essayer de le contourner.
33:27 - Je le prends en note.
33:28 - Le patronat danois a interpellé le gouvernement ces dernières semaines en disant
33:33 "Nous avons un problème aujourd'hui, nous sommes obligés de retrouver des quotas".
33:36 - C'est bien, donc c'est l'esclavage.
33:38 - D'accord, mais à ce moment-là, maintenant vous allez diriger...
33:43 - Moi je suis pas de gauche, mais c'est quand même ton sujet.
33:45 - Je vous demande pas d'être de gauche, vous faites ce que vous voulez.
33:47 - Non mais Julien, en tant que homme de gauche, vous devriez...
33:49 - Maintenant vous allez diriger un gros journal influent, vous allez mener une campagne
33:53 pour que les salaires augmentent dans ce pays et qu'il n'y ait pas des salaires de misère.
33:57 Vous allez mener une campagne pour qu'on ferme les chantiers où il y a des travailleurs en situation irrégulière.
34:01 Vous allez mener une campagne pour que dans les restaurants où il y a des dizaines et des dizaines de travailleurs
34:05 qui sont en situation clandestine, là, à ce moment-là, ça sera cohérent.
34:08 - Pour que les femmes qui prennent le RERB du pédi matin, qui élèvent seules leurs enfants,
34:14 dont on a rendu hommage pendant le Covid et le confinement, puissent mieux gagner leur vie.
34:18 - Moi je pense que vous allez gagner des rangs.
34:20 - Moi je suis parfaitement d'accord avec tout ça.
34:23 - Parlons de ce drame, s'il vous plaît, qui a été relayé ce matin dans Le Parisien.
34:27 Et cette question qui est d'ailleurs terrifiante. Est-ce que la justice a refusé de protéger Adjira ?
34:33 C'est une femme qui a été retrouvée morte le 21 juillet dans le Val d'Oise.
34:36 Elle avait auparavant porté plainte contre son mari et demandait une ordonnance de mesure de protection.
34:43 Son avocate a témoigné et a réagi à notre micro. Je vous propose de l'écouter et elle revient sur les faits.
34:50 - Adjira avait déjà porté plainte le 10 janvier. Elle porte plainte pour les violences conjugales qu'elle subit depuis un long moment.
34:59 Et cette plainte ne trouvera pas de suite.
35:03 Donc c'est vrai que c'est à nouveau un cas de féminicide où malheureusement on constate que la justice avait été alertée
35:12 et qu'une demande, un appel à l'aide de la victime avait été effectuée.
35:17 Puisqu'elle s'était rendue dans un commissariat, elle a poussé la porte d'un commissariat pour dénoncer ce qu'elle vivait dans le piclot familial.
35:25 Derrière sa plainte, il ne se passe rien.
35:27 En revanche, fin avril, elle saisit le juge d'affaires familiales d'une demande d'ordonnance de protection.
35:34 Donc ça c'est une procédure civile où elle demande à ce que des mesures soient prises pour la protéger.
35:40 Et notamment une interdiction pour monsieur d'entrer en contact avec elle, ce qui aurait permis de la protéger.
35:46 Et puis aussi d'avoir la garde des enfants pour qu'ils puissent eux aussi être à l'abri.
35:53 Et puis les enfants constituent un petit peu l'outil qu'utilisait monsieur, qu'utilisait l'auteur pour exercer sur elle ce contrôle
36:05 et ces violences psychologiques permanents puisqu'elle lui disait "si tu pars ou si tu parles, tu ne reverras pas tes enfants".
36:13 C'est une affaire qui est absolument terrifiante parce que j'ai le souvenir que les violences faites aux femmes
36:20 étaient une grande cause du quinquennat précédent, qu'au gré des semaines on se rend compte que les chiffres ne cessent d'augmenter.
36:28 Malheureusement, je ne dis pas que rien n'est fait bien sûr, mais je vois que par rapport à nos voisins espagnols,
36:34 on est bien loin du résultat et des ambitions qui étaient mises sur la table.
36:39 Et puis il y a une autre question qui se pose, c'est dans ces cas-là, est-ce qu'il doit y avoir une enquête qui est faite
36:45 pour déterminer les failles dans ce dossier ? Si on fait des enquêtes lorsque, par exemple, les policiers fautent,
36:52 est-ce que quand il y a des juges ou quand c'est au civil, les administrés qui fautent, est-ce qu'il faut une enquête ?
36:59 L'Espagne a en effet obtenu des résultats spectaculaires, mais en mobilisant les moyens, les associations aujourd'hui en France
37:06 de lutte contre les violences faites aux femmes parlent de la nécessité de mobiliser un milliard.
37:11 Et il y a eu une bataille idéologique et culturelle en Espagne pour poser cette question-là au cœur de la société, au cœur des familles.
37:18 Première chose. Deuxième chose. Les acteurs de ces sujets-là, malgré le continuum de féminicides, disent qu'il y a quelques progrès,
37:30 il faut les noter, malgré cette actualité terrible, par exemple sur l'accueil en commissariat, où il y a eu des retours plus positifs,
37:37 sur le moyen où ça se passe, mais avec toujours, comme je vous l'ai dit, ce nombre de féminicides année après année,
37:43 alors que c'est érigé en grande cause nationale. Donc il y a quelque chose qui coince.
37:47 La réponse de la justice, elle tombe le 2 mai sur l'ordonnance de protection qui est refusée. Dans les motifs de cette décision
37:54 que le Parisien a pu consulter, le tribunal invoque l'absence de violence et de danger actuel vraisemblable. En fait, il faut quoi de plus ?
38:02 C'est-à-dire qu'on n'a pas écouté l'adage ? Exactement, Julien.
38:05 C'est un choix. Mais je pense qu'il doit y avoir une enquête. La chancellerie doit diligenter une enquête.
38:11 Vous avez raison. Mais je crois que c'est possible, d'ailleurs.
38:12 Oui, c'est pas que c'est possible. Normalement, ça doit être fait. Dans une situation comme ça, il doit y avoir une enquête.
38:17 Et le résultat de cette enquête doit être rendu public par le garde des Sceaux.
38:21 On est malheureusement dans un monde qui, pour l'instant, ne prend pas encore assez en considération la parole des femmes.
38:31 En fait, des victimes tout court. La solitude de la victime avant et après le drame, elle est sidérante dans notre système.
38:42 C'est incroyable. C'est ce que disent toutes les victimes, d'ailleurs, de faits divers, etc.
38:45 C'est qu'elles ne se sentent pas écoutées. Elles pensent n'avoir aucune considération et il y a une détresse.
38:50 Et on pense quand on vous dit ça.
38:52 Dans les commissariats, c'est ça le problème, dans la restructuration de la police, il faut ceux qui font les permanences.
38:58 Ce que vous savez, c'est les tableaux. Donc à un moment donné, vous faites la permanence, à un moment donné, vous faites la patrouille, etc.
39:02 Il faut des personnalités dédiées, qui aient l'expérience, qui aient la formation, qui aient la capacité de conduire.
39:08 Ça ne vient pas spontanément. Et quand vous avez en plus des bousculades parce que vous n'avez pas assez de fonctionnaires pour...
39:14 Après, il y a des questions fondamentales. Après la pandémie, juste après, la logique aurait été justement de s'interroger en disant
39:24 il risque d'y avoir de plus en plus de féminicide. C'était l'évidence.
39:30 Pourquoi vous dites ça ?
39:32 Des personnes ont alerté. Parce qu'il y a une forme de tension et de violence sociale qui est celui de la lâcheté, qui s'exerce contre les femmes.
39:42 Donc ça, c'était quelque chose... Et il y a un certain nombre de sociologues d'ailleurs et de démographes qui ont alerté sur ce point.
39:48 Il y a à peu près une vingtaine d'années, je me souviens, avec notamment Moïssa Franck-Domnac, on avait rencontré Simone Veil.
39:58 Et on lui avait dit en gros "Bon, bravo madame, ce que vous avez fait pour les femmes, etc."
40:02 Maintenant, il y a un grand pas qui est fait. Et elle, évidemment, comme elle le fait, elle nous a renvoyé dans les cordes avec un mouvement de colère.
40:10 C'est une femme aussi de colère. Et elle nous a dit "Mais vous n'avez rien compris."
40:14 Parce que le combat est continué et c'est maintenant que ça devient...
40:17 Et moi, ce que je crains, c'est que dans 20 ans, et nous y sommes, c'est que dans 20 ans, une femme ne puisse pas, par exemple, se promener,
40:25 comme je le dis souvent ici, librement dans la rue, sans courir le risque d'être agressée.
40:31 Geoffroy, vous parliez de ces familles qui se sentent oubliées et qui vivent une injustice.
40:36 Pensons demain à la famille Denzo, qui va enterrer ce jeune garçon de 15 ans, qui a été tué à coups de couteau,
40:46 dans l'indifférence d'une partie de la classe politique et médiatique, dans le village de La Hema l'Herbe.
40:52 Ce sera demain à 10h, les obsèques.
40:54 Et dont l'avocat disait, je crois, en début de semaine sur votre plateau, Elliot, qu'il n'avait aucun élément sur la procédure.
41:00 Oui, il ne sait pas comment ça se passe.
41:01 Ce qui n'existe pas dans la procédure.
41:02 Est-ce que vous voulez qu'on termine cette émission par quelque chose d'un peu plus, disons, léger ?
41:08 Puisque un sondage datant de 2020 indiquait qu'un quart des Français disaient avoir réduit leur consommation de viande.
41:14 J'imagine Sandrine Rousseau qui nous regarde ce matin, ce soir, pardon,
41:17 qui a peut-être une goutte de sueur qui est en train de perler sur son visage,
41:21 puisque la consommation de viande est en hausse en 2022.
41:24 Les détails avec... C'est ce qu'elle avait dit, ce n'est pas très drôle d'ailleurs,
41:29 mais elle avait expliqué que la consommation de viande était une des causes de ce qui se passait en Algérie, Espagne, Grèce, Chine, Arizona et partout.
41:35 Se prendre en photo tout sourire avec un morceau de viande aujourd'hui,
41:38 c'est cracher à la figure de celles et ceux qui fuient, brûlent et meurent de chaleur.
41:42 Mathilde Couvillier-Flornois, Charles Pousseau, pour le sujet.
41:45 Plus en plus de viande d'art.
41:47 85,2 kilos de viande, c'est la consommation moyenne d'un Français en 2022.
41:53 C'est 0,5% de plus qu'en 2021.
41:56 Pourtant, dans cette boucherie de l'Ouest parisien, ce gérant constate une baisse de la consommation de la part de ses clients.
42:02 Ce que les gens consomment le plus actuellement, c'est les produits qui coûtent le moins cher.
42:06 Les gens font quand même très attention à leurs sous et à ce qu'ils consomment, donc c'est compliqué.
42:14 Selon l'étude du ministère de l'Agriculture, si la consommation de viande augmente, on constate un changement de mode de consommation.
42:21 Les Français en mangent moins à domicile et plus souvent au restaurant, ce que nous confirme cette restauratrice.
42:26 Tous les clients qu'on a, majoritairement, c'est pour manger une bonne viande, une belle pièce de boucher, une belle bavette, entrecôte, ça dépend.
42:34 Pour ces clients, consommer de la viande, cela a un prix, alors autant consommer de bonne qualité.
42:39 Avec l'inflation, le boucher, ça coûte un peu cher.
42:42 Donc quitte à sortir une fois de temps en temps au resto, autant se faire plaisir et du coup c'est le moment de se faire une bonne pièce.
42:50 La cuisine, c'est quelque chose dans lequel je n'excelle pas forcément et donc manger une bonne viande dans un restaurant, ça peut être sympa.
42:56 Selon cette même étude, la viande la plus consommée en France est la viande porcine, puis le poulet en deuxième position et la viande bovine sur la dernière marche du podium.
43:05 C'est quand même assez intéressant de voir qu'aujourd'hui on s'attaque au viandard.
43:11 Rappelez-vous Fabien Roussel qui avait dit un bon verre de vin, une bonne viande, il a été cloué au pilori par les verts.
43:18 Oui mais ça accompagne à décoller comme ça, comme quoi.
43:21 Comme quoi ça commence par la pomme et ça passe par le verre de vin et ensuite la viande.
43:26 Qui consomme de la viande autour de ce plateau ?
43:28 Moi j'ai été plutôt convaincu par Gilles O'William.
43:31 Ah, qu'il y ait effectivement qu'on embrasse Gilles O'William parce qu'il n'en mange pas.
43:36 Non, il en mange très peu.
43:37 Très peu mais il faut réduire sa consommation.
43:41 Moi je ne mange plus de veau ça, c'est insupportable pour moi.
43:44 Moi non plus.
43:46 Il faut réduire sa consommation avec un produit de qualité si on peut.
43:50 Un produit français.
43:51 Avec aussi la question des prix.
43:53 Oui bien sûr.
43:54 L'inflation alimentaire fait que beaucoup de personnes plutôt s'en privent.
43:57 Ils ne peuvent plus accéder à ce type de...
44:00 Evidemment on ne peut pas ne pas s'interroger sur les conséquences également d'un discours lié à l'écologie punitive.
44:07 À force de dire attention vous devriez avoir honte etc.
44:12 En plus vous devriez avoir honte, ne passez pas attention.
44:14 Vous devriez avoir honte de prendre votre viande ce soir Joseph Macescaron.
44:17 Et si elle est saignante c'est parce que vous êtes un assassin.
44:20 Vous êtes un assassin, vous êtes un chasseur.
44:22 Eh bien écoutez voilà.
44:24 Ça me rappelle le mot fameux de William Blake.
44:29 De même que les verts déposent leurs oeufs sur les plus belles feuilles,
44:35 les clercs déposent leurs malédictions sur nos plus belles joies.
44:38 Moi je pense qu'on peut faire plein de procès au vert et je ne suis pas le dernier à le faire.
44:42 Mais la souffrance animale c'est une réalité, c'est une cause.
44:45 Bien sûr.
44:47 Le productivisme.
44:48 Quand je vois ces pauvres poules ou ces pauvres veaux qu'on pousse à l'abattoir n'importe comment.
44:53 On ne vous invite pas à manger de la mauvaise viande.
44:55 Bien sûr.
44:56 Les pouvains ne peuvent même pas tenir le temps.
44:58 C'est pour ça qu'il faut manger français.
45:01 Peut-être mais c'est une réalité.
45:02 Les bovins français, il faut manger français.
45:06 Merci à tous les quatre, c'était vraiment très agréable de vous avoir.
45:10 À nous qui étaient à la réalisation, Rémi à la vision, Grégory Possidé d'Allo,
45:15 Benjamin Noe qui vient d'y installer.
45:17 On salue, vous avez entièrement raison, notre ami William Golnadel qui très certainement nous regarde.
45:22 Et tous les autres qui sont en vacances.
45:23 Et on salue Sandrine Rousseau qui doit nous regarder, elle doit être en train de déchirer ses sous-titres.
45:26 C'est un sondage avec plus de vieux que vous imaginez.
45:28 Et c'était vraiment un plaisir Julien de vous avoir sur le plateau.
45:31 C'est un plaisir de vous avoir tous ensemble.
45:32 Mais non, mais moi je ne vous vois plus cette salle de dispute vendredi, samedi, dimanche.
45:37 Je ne vous vois jamais.
45:38 Vous parlez, vous avez discuté avec la direction alors ?
45:40 Ah non.
45:41 Le gros magique.
45:43 On part, on tisse le plateau.
45:45 Merci, à demain matin.
45:46 (rires)