• il y a 2 mois
Tous les soirs et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

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00:00:00Pour aussi ces raisons-là, c'est la qualité de ce qu'on appelle parfois péjorativement les seconds rôles.
00:00:08Mais Jean-Louis est un comédien magnifique.
00:00:11Voyez cet extrait, parce qu'il en dit aussi beaucoup sur...
00:00:15– Je vous ai dit aussi que c'est le film qui sera présenté le 18 juin.
00:00:18– Bien sûr, il sera le 19 juin.
00:00:20Voyez cet extrait, vous venez de vendre le tableau.
00:00:23– Je connais l'extrait, allez-y.
00:00:25– Et on le regarde.
00:00:27– Voilà.
00:00:29Vous avez dû le laisser tomber.
00:00:32– Non.
00:00:40– Vous avez raison, c'est bien mon nom et mon adresse.
00:00:43– C'est le facteur qui l'aura posé devant votre porte.
00:00:47– Au revoir, monsieur.
00:00:49Bon voyage et bonne chance.
00:00:52– Bonne chance à vous, monsieur Klein.
00:00:57– Au revoir.
00:01:11– Et ça, c'est une scène de Launienne, lorsque vous regardez le miroir,
00:01:15et c'est vous qui avez demandé à ce qu'on regarde le miroir
00:01:19et qu'on fasse cette scène précisément comme ça.
00:01:22– Je voudrais juste vous dire que le film ne devait pas se faire,
00:01:25il ne devait pas exister.
00:01:27Il a été écrit, j'ai oublié les noms avec ma thyroïdite,
00:01:30par un couple d'Italiens très brillants.
00:01:33Le film devait se faire, mais ils ont tout annulé.
00:01:36Et un jour, un ami à moi, qui travaillait avec moi
00:01:38comme producteur délégué, Norbert Sada, pour ne pas le citer,
00:01:42arrive vers moi et me dit « Alain, ce film-là devait se faire,
00:01:45il ne se fait plus. Je voudrais qu'il l'ait, s'il te plaît,
00:01:47parce que c'est vraiment trop beau. »
00:01:49Le soir même, j'ai lu, je l'ai appelé, je lui ai dit
00:01:52« Je vais le proposer à Losey ».
00:01:55J'ai appelé Joe, je lui ai envoyé le scénario,
00:01:58et deux jours après, Joe m'a dit « On fait le film ».
00:02:01Ce n'était pas prévu ni pour moi, ni pour Joe Losey, ni pour personne.
00:02:05– Il est allé à Cannes, vous auriez dû avoir cette année-là la palme d'or.
00:02:13– Je sais ce qu'il s'est passé cette année-là, mais j'aurais dû avoir la…
00:02:17– Effectivement, il y a eu des… Vous étiez personna non grata,
00:02:21vous ne voulez pas vous le donner parce que…
00:02:23– Absolument. – Vous n'aviez pas la carte.
00:02:26– Cette fois, t'as gagné, Rock.
00:02:45Tu le savais ?
00:02:47Une pièce dans chaque poche.
00:02:50Et avant, ça m'amusait.
00:02:52Mais pas ce soir.
00:02:55Salut Rock.
00:02:58La chance n'existe pas.
00:03:03– Borsolino, Delon, Belmondo, tout un symbole.
00:03:06Bonsoir, merci de nous accueillir.
00:03:08Pas de face-à-face ce soir, vous le comprenez aisément,
00:03:10mais une édition spéciale Heures des pros,
00:03:12de deux heures consacrées à la disparition d'Alain Delon, 88 ans.
00:03:16On a appris la nouvelle ce matin, peu avant 8h,
00:03:19par une simple dépêche AFP,
00:03:21puis par un communiqué de ces trois enfants
00:03:24que vous allez découvrir tout de suite à l'antenne.
00:03:27Alain, Fabien, Anoushka, Anthony, ainsi que son chien Loubo,
00:03:31on l'y mange, chagrin d'annoncer le départ de leur père.
00:03:34Il s'est éteint sereinement dans sa maison de douchy,
00:03:36entouré de ses trois enfants et des siens.
00:03:39Sa famille a vous prit de bien vouloir respecter son intimité
00:03:41dans ce moment de deuil extrêmement douloureux,
00:03:44indique le communiqué.
00:03:46Avec moi pour commenter et repasser la vie d'Alain Delon,
00:03:52j'accueille avec beaucoup de plaisir Norbert Saada,
00:03:54producteur et ami d'enfance d'Alain Delon.
00:03:57Merci Norbert, vous étiez avec moi ce matin,
00:04:00début d'adolescence.
00:04:03J'ai connu il y a 65 ans,
00:04:07j'ai connu il y a 19 ans et il devait en avoir 22.
00:04:10Et vous étiez avec moi dans cette émission spéciale
00:04:13dès ce matin et je vous remercie d'être avec nous également ce soir.
00:04:16Françoise Laborde, journaliste.
00:04:18Vous avez rencontré Alain Delon, mais je ne veux rien savoir.
00:04:20Vous allez nous raconter les circonstances de vos rencontres.
00:04:24Philippe Rouillet, soyez bienvenue, membre du Cercle Canal+,
00:04:27visage bien connu de Canal évidemment.
00:04:30Et Mathieu Alterman, journaliste culture d'Europe 1,
00:04:33soyez le bienvenu.
00:04:35On va donc égrener la vie de ce monstre sacré,
00:04:38puisque depuis ce matin les réactions sont nombreuses.
00:04:41Réaction du monde du cinéma, réaction aussi du monde politique.
00:04:44Là aussi elles sont très nombreuses, vous le verrez.
00:04:47On ira également à Douchy au cours de notre émission,
00:04:50dans le Loiret, lieu de sa demeure, et c'est d'ailleurs dans sa demeure
00:04:53qu'il a rejoint ce matin le Monde des Étoiles.
00:04:55Nous aurons beaucoup d'invités évidemment au cours de cette émission,
00:04:58notamment un témoignage très fort, très émouvant,
00:05:01celui de la fille de Jean Gamin, Florence Moncorgé.
00:05:04Florence qui a accepté de répondre à mes questions cet après-midi
00:05:07avec beaucoup de pudeur, elle a longtemps hésité,
00:05:10mais elle m'a dit qu'il fallait que je témoigne.
00:05:13Et le monde du cinéma ne comprendrait pas que la famille Moncorgé
00:05:16soit restée silencieuse. Autre témoignage également,
00:05:19l'épouse d'Henri Verneuil, Véronique Cédro-Verneuil.
00:05:22Elle nous a réservé une vraie belle anecdote sur Alain Delon, vous l'entendrez.
00:05:25Et puis à la fin de notre émission, on vous rediffusera à partir de 21h
00:05:28cette émission avec Pascal Praud.
00:05:31Alain Delon avait accepté de participer
00:05:34à cette émission de Pascal.
00:05:37Grand moment à vivre et à revivre,
00:05:40mais tout de suite on revoit la vie d'Alain Delon
00:05:43et on en parle avec mes invités autour sur la vie de ce monstre sacré
00:05:46avec Vivien Hervier.
00:05:53Lorsqu'il tourne en 2008 Astérix aux Jeux Olympiques,
00:05:56cela fait près de 10 ans qu'Alain Delon est resté éloigné
00:05:59des plateaux de cinéma. L'auto-dérision dont il fait preuve
00:06:02dans son interprétation de Jules César sera saluée par le public.
00:06:05D'une certaine façon, la star tord le coup
00:06:08à cette image d'acteur mégalo, prétentieux
00:06:11et un but de sa personne qui lui colle à la peau.
00:06:14Il faut dire qu'Alain Delon a joué avec les plus grands réalisateurs
00:06:17et les plus grands interprètes du cinéma français et international.
00:06:20J'ai une grande nostalgie des acteurs disparus,
00:06:23parce que d'abord il y en a beaucoup, mais c'est tous ceux qui ont fait ma carrière,
00:06:26tous ceux qui m'ont, alors insus ou pas, m'ont apporté, m'ont donné quelque chose
00:06:29et m'ont fait sûrement ce que j'ai été les années qui ont suivi et ce que je suis encore aujourd'hui.
00:06:32Ça fait partie de ma vie.
00:06:35Doté d'une beauté renversante, d'un charisme quasi animal,
00:06:38il sera presque immédiat.
00:06:41Pourtant, Alain Delon est entré dans le cinéma par effraction.
00:06:44Il n'a jamais pris de cours, son enfant se décline
00:06:47sur fond de parents divorcés, de familles d'accueil
00:06:50et d'institutions d'où il sera systématiquement renvoyé.
00:06:53Après un CAP de charcutier, il s'engage dans la marine
00:06:56au moment de la guerre d'Indochine.
00:06:59De retour à la vie civile, il enchaîne les petits boulots.
00:07:02Ses rencontres amoureuses vont changer son destin.
00:07:05Mais aussi Jean-Claude Brialy, qui l'emmène à Cannes.
00:07:10Yves Allégret sera le premier réalisateur à lui donner sa chance
00:07:13dans Quand la femme s'emmêle.
00:07:17Puis René Clément, dans Plein soleil, lui offre son premier grand rôle.
00:07:20Sa carrière est lancée.
00:07:23Lucchino Visconti le repère.
00:07:26Avec lui, il tourne Rocco et ses frères, puis Le Guépard.
00:07:29Palme d'or à Cannes en 1963.
00:07:36Alain Delon a 28 ans.
00:07:39Ils vont suivre Mélodie en sous-sol, d'Henri Verneuil,
00:07:42qui marque sa rencontre avec Jean Gabin, son modèle dans le métier.
00:07:48Les films vont s'enchaîner.
00:07:51Plus de 90 au total.
00:07:54Le samouraï, la piscine, le clan des Siciliens.
00:07:57M. Klein parle de flics pour ne citer que les plus célèbres.
00:08:00Dans Borsalino, il donne la réplique à Jean-Paul Belmondo.
00:08:03Son alter-ego à l'écran.
00:08:06Côté vie privée, l'acteur est un séducteur.
00:08:09Il enchaîne les conquêtes féminines.
00:08:24Les femmes qui ont compté dans sa vie,
00:08:27il formera un couple mythique à l'écran comme à la ville.
00:08:30Ou encore, Mireille Dark s'accompagne pendant 15 ans.
00:08:33Il lui faudra attendre 1985 pour être reconnu par la profession
00:08:36qui lui attribue le César du meilleur acteur pour le film Notre Histoire.
00:08:45Au festival de Cannes, la reconnaissance sera encore plus tardive.
00:08:48C'est Alain Delon ému aux larmes qui reçoit en 2019
00:08:51une Palme d'or pour l'ensemble de sa carrière.
00:08:57Alain Delon est entré de son vivant dans la légende.
00:09:00Sa filmographie impressionnante et sa longévité
00:09:03lui confèrent à tout jamais une place à part dans le cinéma français.
00:09:09On ira à Aduchi dans quelques instants retrouver notre équipe.
00:09:12Mathilde Ibanez et Pierre Imco.
00:09:15On va faire un petit tour de table.
00:09:18Merci encore une fois Norbert d'avoir accepté mon invitation.
00:09:21Malgré la douleur, on savait que la santé d'Alain Delon
00:09:25s'était fortement dégradée ces derniers jours.
00:09:28Je pensais qu'il résisterait plus que ça, mais on peut se tromper.
00:09:31D'ailleurs, je vous ai dit ce matin, j'organise avec Véronique de Villèle
00:09:34un hommage avec la Fondation Alzheimer le 8 novembre
00:09:37qui était choisie, c'est son anniversaire, au pays des congrès.
00:09:40J'étais persuadé qu'il serait vivant et qu'il nous dirait
00:09:432-3 mots qu'on mettrait avant le symphonique.
00:09:46Je me suis accroché à ça et finalement le concert symphonique
00:09:49aura lieu sans lui, mais ce sera quand même un hommage
00:09:53Moi, je suis comme tous les téléspectateurs
00:09:56et comme tous les amoureux du cinéma,
00:09:59c'est d'une grande tristesse parce que j'ai le souvenir
00:10:02de la beauté extraordinaire de cet homme.
00:10:05Et puis quelque chose aussi
00:10:08qui brisait un peu le cœur.
00:10:11Je ne parle pas de l'acteur, je parle de l'homme.
00:10:14On avait le sentiment d'une immense tristesse au fond.
00:10:17J'ai beaucoup aimé quand il dit à un moment donné
00:10:21Il n'a pas dit ça exactement, mais c'est ce que ça voulait dire.
00:10:24On ne guérit jamais complètement de son enfance, disait-il.
00:10:27La solitude de son enfance, elle est toujours là.
00:10:30Et je trouve que ça a quelque chose de très émouvant
00:10:33de penser que cet homme qui a été tellement grand acteur,
00:10:36tellement adulé, tellement célébré,
00:10:39il y avait tout le temps le petit garçon malheureux
00:10:42qui était là.
00:10:45Mais la beauté.
00:10:49Je trouve que le sourire d'Alain Delon
00:10:52ça a irradié quelque chose.
00:10:55Et même les dernières images qu'on a eu de lui.
00:10:58On a vu un film qui a été tourné par son fils
00:11:01Anthony, auquel on pense très fort.
00:11:04Il parle de son épouse Nathalie Delon.
00:11:07Il est un peu fatigué.
00:11:10Et subitement il dit une petite vacherie sur Nathalie Delon et il sourit.
00:11:13Et là on retrouve ce sourire qui irradie son visage.
00:11:17Il y a beaucoup d'humour.
00:11:20Par rapport à ce que vous avez dit, j'en ai vu des beaux.
00:11:23Mais des beaux comme Delon, jeune, je n'en ai jamais vu de ma vie.
00:11:26J'ai rencontré, du fait de mon métier, Paul Newman, Robert Redford, plein de gens.
00:11:29Mais beaux comme Delon, à son âge, il n'y en a pas eu.
00:11:32Il rentrait quelque part.
00:11:35On aurait dit un animal qui rentrait.
00:11:38Il avait ce côté animal qu'il n'avait aucun des autres.
00:11:41J'étais en train de dire qu'Alain Delon, ce sont les femmes qui en parlaient sans doute le mieux.
00:11:45On écoutera Anoushka, au cours de cette émission,
00:11:48qui parle de son papa et de sa force de séduction auprès des femmes.
00:11:54Et notamment auprès de toutes ses amies.
00:11:57C'est un moment très attachant.
00:12:00C'est un monstre sacré.
00:12:03Depuis ce matin, on n'arrête pas de commenter.
00:12:06Mais les adjectifs sont dérisoires.
00:12:09Ce que je trouve intéressant, c'est que Catherine a parlé de fragilité.
00:12:13C'est ça, Alain Delon.
00:12:16C'est la première fois dans le cinéma français qu'on avait un authentique dépressif.
00:12:19Qui a réussi à faire carrière sur ses failles.
00:12:22Aux Etats-Unis, il y avait Marlon Brando, il y a eu Delon.
00:12:25Et après, il n'y aura pas Patrick Devers dans le cinéma français.
00:12:28Il avait cette fragilité où sa beauté n'était pas arrogante.
00:12:31Au contraire, les femmes avaient envie de le protéger.
00:12:34On sentait qu'il y avait un tel mal-être.
00:12:37Et qu'il avait mis ce mal-être au service de son art.
00:12:41Aujourd'hui, il est rentré dans l'éternité.
00:12:44Il n'est pas mort, il est là, à vie.
00:12:47On parlera de Jean-Paul Belmondo.
00:12:50Mais je ne sais plus qui disait
00:12:53qu'en fait, dans les films, Belmondo mourait plus.
00:12:56Alain Delon mourait plus que Belmondo dans les films.
00:12:59C'est juste.
00:13:02Belmondo était plus joyeux.
00:13:05Il y avait ce côté à emporter avec lui.
00:13:08C'était normal que Belmondo meure moins.
00:13:11Il est mort dans quelques films.
00:13:14Cette tristesse, cette mélancolie qui est là,
00:13:17qui joue avec sa beauté, vous parliez de son sourire.
00:13:20Il y a aussi ses yeux.
00:13:23Son regard est absolument hallucinant.
00:13:26Il y a sa démarche animale.
00:13:29Les réalisateurs ne se cassent pas trop la tête
00:13:32pour trouver des titres.
00:13:35Quelques-uns de ses meilleurs films
00:13:38et de ses meilleurs plans,
00:13:41si on devait faire une anthologie,
00:13:44ce serait des plans où il regarde, où il porte son regard.
00:13:47Et les plans, il ne parle pas.
00:13:50C'est un acteur sans texte.
00:13:53Il avait le sens du cadre.
00:13:56Il savait exactement où se placer dans le décor
00:13:59pour être le plus performant.
00:14:02Il ne faisait pas en valeur son visage.
00:14:05Il ne le faisait pas sur le plateau, il le faisait instinctivement.
00:14:08Il ne disait pas rien.
00:14:11On lui expliquait la scène.
00:14:14Il connaissait son texte par cœur.
00:14:17C'est un vrai pro.
00:14:20On a dit beaucoup de choses sur lui,
00:14:23qui était très emmerdeur, difficile à travailler.
00:14:26C'est un vrai pro.
00:14:29Souvent, on essayait de lui faire faire des choses
00:14:32qui ne correspondaient pas à ce qu'il voulait faire.
00:14:35Il connaissait très bien comment se faire filmer
00:14:38et comment être éclairé.
00:14:41Souvent, la première scène était la bonne.
00:14:44Il disait lui-même, je suis un acteur, pas un comédien.
00:14:47Lino, c'est deux acteurs qui viennent de la rue.
00:14:50Jean-Paul, c'est des gens qui viennent du conservatoire.
00:14:53Il disait, je viens de la rue comme Lino.
00:14:56Il disait, j'ai une prise, deux prises, trois prises, c'est fini.
00:14:59Il fallait en faire 32.
00:15:02Et vous avez raison de le rappeler, zéro formation.
00:15:05C'est par accident qu'il a fait du cinéma.
00:15:08C'est très intéressant ce que dit Norbert.
00:15:11On parle toujours de Jean-Paul Belmondo quand on parle d'Alain Delon.
00:15:14Or, il n'y a pas plus opposé.
00:15:17Jean-Paul Belmondo est un fils de bourgeois qui s'est encanaillé
00:15:20parce que c'était cool.
00:15:23Il découvre le cinéma en Indochine, en allant le voir par hasard.
00:15:26Touchez pas au Grisby.
00:15:29C'est pas du tout quelque chose d'inné en lui.
00:15:32C'est par accident et par un heureux accident.
00:15:35C'est pour ça qu'ils sont comme complémentaires.
00:15:38Les deux disaient qu'ils avaient besoin l'un de l'autre.
00:15:41C'était les meilleurs amis, les meilleurs ennemis.
00:15:44A l'Inde, on a fait un marathon avec Jean-Paul.
00:15:47Un jour il gagnait, un jour je gagnais.
00:15:50Il est conscient de ça.
00:15:53Ils ont le même nombre de coups, paraît-il.
00:15:56Le même nombre de plans.
00:15:59Il parait qu'il fallait faire attention.
00:16:02Tout était négocié.
00:16:05On en reparlera.
00:16:08J'avais décidé qu'ils auraient le même nombre de plans
00:16:11et de réaffaire en sorte qu'ils aient le même nombre de plans au montage.
00:16:14Il n'y a pas une histoire de coups.
00:16:17On va prendre la direction de Douchy,
00:16:20là où Alain Delon s'est éteint ce matin.
00:16:23Douchy, lieu de sa demeure dont on a beaucoup parlé.
00:16:26On va retrouver Mathilde Ibanez et Pierre Amico.
00:16:29Bonsoir.
00:16:32Il y a eu beaucoup de monde tout au long de cette journée.
00:16:35Avec des dépôts de fleurs.
00:16:38Racontez-nous comment vous avez vécu cette journée.
00:16:41Les images fortes.
00:16:44Racontez-nous tout.
00:16:47Il y a eu énormément d'émotions dans ce village
00:16:50de 1300 habitants.
00:16:53Des amis, des connaissances, des anonymes.
00:16:56Certains même qui ont fait plusieurs kilomètres
00:16:59pour venir rendre hommage à cette figure du cinéma français.
00:17:02Ils sont venus ici pour déposer des fleurs,
00:17:05des cassettes, des DVD, des bougies
00:17:08et même des dessins.
00:17:11L'émotion est très palpable.
00:17:14Beaucoup de personnes sont venues ici
00:17:17pour espérer rendre hommage au mieux
00:17:20à cette figure du cinéma.
00:17:23Je suis avec Christian et Laurence
00:17:26qui sont allés à la Hauchelle fleuriste
00:17:29pour acheter une rose rouge.
00:17:32Bonjour à vous.
00:17:35Pourquoi c'est important pour vous d'être présents ici ?
00:17:38Quand on a appris la nouvelle,
00:17:41c'est une immense tristesse.
00:17:44C'est quelqu'un qui a fait partie du cinéma français
00:17:47qui avait une grosse importance.
00:17:50C'est vrai qu'il y a une personne de plus
00:17:53du 7e art qui disparaît.
00:17:56C'est un gros monstre du cinéma qui s'en va.
00:17:59C'est une page mondialement connue.
00:18:02C'est pour ça que symboliquement,
00:18:05comme on habite à côté,
00:18:08on a fait un petit tour de moto
00:18:11et on va lui rendre hommage.
00:18:14Vous avez pensé à la rose.
00:18:17C'était important de ne pas venir les mains vides.
00:18:20On a fait demi-tour pour aller chercher une rose
00:18:23au magasin qui restait ouvert à Douchy.
00:18:26On en a profité pour prendre une rose.
00:18:29Venir sans rien, c'est un peu triste.
00:18:33Pour une personne d'âge mûr,
00:18:36je trouve que du rouge, c'est plus symbolique.
00:18:39Comment peut-on décrire l'acteur et l'homme ?
00:18:42Comment vous le qualifierez ?
00:18:45Comment je le qualifierais ?
00:18:48Un grand personnage
00:18:51qui a du charisme,
00:18:54qui a incarné la beauté
00:18:57et qui est un homme.
00:19:01C'est quelqu'un de très beau.
00:19:04Quand il était jeune,
00:19:07je ne m'identifiais pas à lui.
00:19:10Mais j'essayais.
00:19:13Et vous ?
00:19:16C'était un bel homme.
00:19:19Il a eu des très belles femmes.
00:19:22Il a bien vécu.
00:19:25Il a eu une belle carrière mondialement connue.
00:19:28J'ai vu le reportage.
00:19:31Il était mondialement connu.
00:19:34En Asie, partout.
00:19:37Il a commencé par les Etats-Unis.
00:19:40Il a eu ses femmes aux Etats-Unis, ses enfants.
00:19:43C'était important pour vous
00:19:46de venir déposer cette rose ici.
00:19:49C'est une demeure qui lui tenait fortement à coeur.
00:19:52On n'habite pas très loin.
00:19:55Pour nous, c'était important
00:19:58de venir rendre hommage à Alain Delon.
00:20:01Merci beaucoup à vous deux.
00:20:04Un hommage très important tout au long de la journée.
00:20:07Beaucoup de personnes sont venues.
00:20:10Des personnes qui viennent d'un peu plus loin.
00:20:13Cette résidence était très appréciée par l'acteur.
00:20:16C'était un peu comme son refuge depuis plus de 50 ans.
00:20:19Il venait régulièrement ici.
00:20:22Son souhait, c'était de s'étendre dans cette demeure.
00:20:25Dans son domaine.
00:20:28Et d'être enterré aux côtés de ses chiens.
00:20:31Merci beaucoup Mathilde Imanes.
00:20:34Vous êtes accompagnée par Pierre Henneco.
00:20:37C'était le refuge.
00:20:40Il est mort dans son refuge.
00:20:43C'est sa vie.
00:20:46Quand il a acheté la maison,
00:20:49il passait tout le temps devant ce mur.
00:20:52Il ne comprenait pas ce qu'il y avait derrière.
00:20:55Le mur l'avait fasciné.
00:20:58Il a rasé le château.
00:21:01Il a mis un lac à la place.
00:21:04Il l'a bouché et il a fait sa maison dessus.
00:21:07C'est assez original.
00:21:10Toute sa vie, il me disait que sa maison, c'est douché.
00:21:13C'est pour ça qu'à un moment,
00:21:16son frère voulait que son père reste là où il est.
00:21:19Sa vie, c'est des douchés.
00:21:22Je l'avais même engueulé.
00:21:25Il m'a montré la chapelle pour être enterré.
00:21:28Je lui ai dit que c'était macabre.
00:21:31Il m'a dit que c'était des journalistes.
00:21:34Sa vie, c'était des douchés.
00:21:37Sur le chimetière avec ses chiens.
00:21:40Il avait 15-16 chiens à un moment.
00:21:43Il avait des parcs pour chaque race.
00:21:46Deux par race.
00:21:49Ils étaient chacun dans leur enclos.
00:21:52Il avait 6 races.
00:21:55A 6h du soir, il ouvrait les enclos.
00:21:58On allait marcher dans le parc.
00:22:01J'étais pas très confus.
00:22:04Françoise, vous avez croisé
00:22:07au cours de votre carrière Alain Delon.
00:22:10J'ai quelques anecdotes.
00:22:13C'était dans les années 80.
00:22:16J'étais jeune journaliste.
00:22:19J'étais à TF1 à l'époque.
00:22:22Je descends en plateau.
00:22:25Avant d'aller en plateau,
00:22:28je passe par la salle de maquillage.
00:22:31Le salon de maquillage était réservé
00:22:34aux invités de plateau.
00:22:37J'ai vu quelqu'un allongé par terre
00:22:40sur la moquette du salon de maquillage.
00:22:43C'est quelqu'un de la maison,
00:22:46un des techniciens qui doit faire la sieste.
00:22:49Je lui dis de ne pas se gêner.
00:22:52Il se retourne et c'était Alain Delon.
00:22:55Ma confusion était totale.
00:22:58J'ai très mal au dos.
00:23:01J'avais besoin de m'allonger.
00:23:05Il a été charmant, gentil et bienveillant.
00:23:08On a un peu rigolé.
00:23:11On a passé un moment en tête à tête
00:23:14à attendre le début du générique du 20h.
00:23:17On continue de commenter la vie
00:23:20au combien passionnant d'Alain Delon.
00:23:23On va retrouver l'un de ses amis.
00:23:26Il s'appelle René Remet.
00:23:29Je voulais avoir René Remet
00:23:32Bonjour René Remet.
00:23:35Vous êtes bien avec nous ?
00:23:38Oui, je vous reçois 5 sur 5.
00:23:41Racontez-nous comment vous avez rencontré Alain Delon.
00:23:44Alain Delon,
00:23:47nous avons fait nos classes dans la marine
00:23:50en 1953 à Poréon ensemble.
00:23:53On a passé 4 mois ensemble, la main dans la main.
00:23:56On était 19 dans la section.
00:23:59Au bout de 4 mois,
00:24:02il a choisi de faire un stage de commando.
00:24:05Moi, j'ai fait un stage de mécanicien hélicoptère
00:24:08pour secourir les gens sur port-avions.
00:24:11Après, on s'est retrouvé à Toulon
00:24:14parce que ma maman est de Toulon.
00:24:17On s'est retrouvé à Toulon.
00:24:20On sortait ensemble pendant qu'il faisait son stage de commando.
00:24:23Moi, je faisais mon stage sur hélicoptère.
00:24:26On était très sympathisés.
00:24:29On sortait tous les soirs.
00:24:32Il avait beaucoup de succès avec les femmes.
00:24:35On sortait tous les soirs.
00:24:38On a décidé de partir à l'Indochine ensemble.
00:24:41Moi, je suis parti à l'Indochine sur port-avions
00:24:44pour faire du secours sur hélicoptère.
00:24:47Et lui, il est parti comme commando
00:24:50pour faire...
00:24:53...
00:24:56C'est-à-dire en Indochine à l'époque.
00:24:59Ensuite, on est rentré ensemble.
00:25:02On s'est revu à Toulon.
00:25:05On a ressorti ensemble.
00:25:08Ensuite, il a monté une société d'hélicoptères.
00:25:11Je lui avais trouvé un pilote
00:25:14pour monter sa société.
00:25:17On a toujours gardé les contacts.
00:25:21C'était un beau mec.
00:25:24Il avait du succès avec les femmes, les hommes.
00:25:27Tout le monde l'aimait.
00:25:30Il avait un cercle de charcutier,
00:25:33mais il avait un super look.
00:25:36C'était un super mec, un super copain.
00:25:40Quand on côtoie une personnalité pareille,
00:25:43il avait déjà ce charisme.
00:25:46Racontez-nous comment il était avant d'être acteur
00:25:49et avant de devenir l'immense star qu'il est devenu.
00:25:52Il était humble, modeste, beau mec.
00:25:55Attendez, je vais régler la caméra.
00:25:58Ne touchez à rien.
00:26:01C'était un homme merveilleux.
00:26:04J'ai continué de venir me voir à Annecy où j'habite.
00:26:07Quand il a été hospitalisé à Genève,
00:26:10j'ai essayé de le voir à l'hôpital
00:26:13quand il a fait son AVC.
00:26:16Il m'a dit « René, le principal dans la vie, c'est la santé ».
00:26:19J'ai essayé de le voir à Paris
00:26:22quand il faisait sa pièce avec Anoushka.
00:26:25Il m'a reçu dans sa loge.
00:26:28C'était un homme merveilleux.
00:26:31Ce qui ressort de l'entretien qu'on a tous les deux,
00:26:35très fidèle.
00:26:38Amitié et fidélité.
00:26:46Aujourd'hui, je suis allé à l'église
00:26:49et j'ai prié pour lui.
00:26:52J'ai perdu un frère.
00:26:58Souvenirs de 1953.
00:27:01J'ai le même âge que lui.
00:27:04J'ai 6 mois de différence avec lui.
00:27:11Avec plaisir.
00:27:14Merci beaucoup.
00:27:17Merci pour votre interview.
00:27:31Le succès et la gloire, ça n'a pas tellement changé.
00:27:34Tu peux témoigner, Norbert.
00:27:37Je pense que c'est, de tous les gens que j'ai connus,
00:27:40un des messieurs les plus fidèles que j'ai rencontrés.
00:27:43En amitié, je parle.
00:27:46Vous savez,
00:27:49on avait un peu compris la chose.
00:27:52Je vous donne un exemple.
00:27:55Il y a quelques années, j'ai eu un problème de santé.
00:27:58J'ai été hospitalisé pendant un mois.
00:28:01Je ne l'avais pas parlé depuis 2 ans.
00:28:04Il disparaissait.
00:28:07Il disait qu'il disparaissait.
00:28:10Il croise ma soeur dans la rue.
00:28:13Il habitait à 100 mètres.
00:28:16Il m'a demandé comment allait Norbert.
00:28:19J'étais à l'hôpital Saint-Louis.
00:28:22Je n'ai même pas cherché mon réveil.
00:28:25Il m'a appelé et m'a demandé la température.
00:28:28Tous les soirs, pendant un mois.
00:28:31Personne n'a fait ça pour moi, à part lui.
00:28:34Il avait fait un film qui s'appelait Le Toubib.
00:28:37Il était fidèle en amitié,
00:28:40mais avec toutes sortes d'amitié.
00:28:43Ce n'est pas une amitié chauvie.
00:28:46Ce sont des gens d'horizons différents avec la même fidélité.
00:28:49Il a côtoyé tous les milieux.
00:28:52Il se passionnait pour tout.
00:28:55C'est ça aussi un acteur, se nourrir de tout.
00:28:58S'il veut être si naturel dans ses films,
00:29:01c'est parce qu'il a traversé tellement d'univers différents.
00:29:04Avec cette idée qu'il savait tracer sa route.
00:29:07Le film qui va vraiment lancer, c'est Plein soleil.
00:29:10C'est le film pour lequel il dit,
00:29:13alors qu'il n'est pas connu,
00:29:16c'est pas ce rôle-là que je veux, c'est l'autre.
00:29:19Le jeune homme a raison.
00:29:22C'est l'autre rôle qu'il devrait jouer.
00:29:25Alors qu'il n'est pas connu et qu'il débute,
00:29:28il ose se fâcher avec les frères Hakim,
00:29:31qui le traitent de petit con.
00:29:34Il devrait être content de signer ce contrat qu'il lui donne.
00:29:37Il leur tient tête et il a la connaissance
00:29:40de savoir lequel des deux rôles est pour lui.
00:29:43C'est quelque chose qui va l'accompagner toute une partie de sa vie.
00:29:46Il doit savoir ce qui est bon pour lui.
00:29:49Quand il a fait La piscine, il a dit,
00:29:52si Romy Schneider ne tourne pas dedans, je ne ferai pas le film.
00:29:55Alors que Romy Schneider, à l'époque, n'avait plus de succès.
00:29:58Elle ne travaillait plus du tout.
00:30:01C'était le moment avant qu'elle rebondisse avec Rotet.
00:30:04C'est lui qui l'a remis en selle.
00:30:07Elle n'aurait pas fait Sautet si elle n'avait pas fait La piscine.
00:30:10Elle n'aurait pas fait sa carrière du tout en France.
00:30:13C'est quand même admirable aussi d'avoir cette fidélité
00:30:16à l'égard des femmes qu'il a aimées et à l'égard de ses anciennes compagnes.
00:30:19Ce n'est pas si fréquent non plus.
00:30:22On parle de fidélité en amitié, évidemment.
00:30:25Mais la fidélité joue aussi bien pour les femmes que pour les hommes.
00:30:28Alors qu'on souvent décrit Alain Delon
00:30:31comme le super macho, etc.
00:30:34Ce qui l'était vraisemblablement aussi.
00:30:37Mais cette fidélité s'appelait qu'en effet
00:30:40à tous ceux et toutes celles qui ont traversé sa vie.
00:30:43Je trouve que c'est particulièrement intéressant.
00:30:46Dans tout ce que j'ai entendu depuis ce matin,
00:30:49je repense à ce qu'il disait
00:30:52sur le fait qu'il ne se reconnaissait pas dans le monde d'aujourd'hui,
00:30:55qu'il en avait un peu marre,
00:30:58qu'il avait presque envie de partir.
00:31:01Il ne l'a pas dit comme ça, peut-être, mais c'est un peu ce qu'il disait.
00:31:04Ses amis étaient parvenus.
00:31:07Il a incarné des valeurs, c'est vrai,
00:31:10qui tendent un peu aujourd'hui le respect,
00:31:13le devoir, la discipline, la fidélité.
00:31:16C'est des choses aussi qu'on perd dans notre société.
00:31:19Il faut rappeler que le milieu du cinéma
00:31:22n'a pas été très gentil avec lui.
00:31:25Je voulais aborder l'aspect cinématographique.
00:31:28Il a tourné avec les plus grands.
00:31:31Il a inspiré les plus grands.
00:31:34Si Alain Delon aurait dû être récompensé pour Monsieur Klein en 1970,
00:31:37il n'a rien eu.
00:31:40Pour des raisons politiques.
00:31:43Pourquoi ?
00:31:46À l'origine, le film était par Costa Gavras avec Belmondo.
00:31:49C'est lui qui avait acheté les droits, non ?
00:31:52Costa Gavras et Belmondo se fâchent.
00:31:55Le monsieur qui avait financé les droits de ça,
00:31:58c'est un monsieur Milgrom dans les boutons,
00:32:01il a financé ce scénario parce que les parents de sa femme
00:32:04sont partis dans la rave du Veldiv.
00:32:07Il m'appelle. Je ne le connaissais pas du tout.
00:32:10Il m'appelle et me dit Norbert, vous démarrez dans le cinéma.
00:32:13J'ai confiance en vous. Je suis un peu triste.
00:32:16Il me raconte l'histoire et me donne le scénario.
00:32:19Je lui dis que c'est bien.
00:32:22Il me dit qu'est-ce qu'il peut faire.
00:32:25Je vais voir les Bovici qui étaient l'agent de Costa et de plein de gens.
00:32:28Il me dit qui Costa veut pour faire le film.
00:32:31Il me répond Delon ou Montant.
00:32:34Je dis à Costa que Montant ce n'est pas une bonne idée.
00:32:37Il s'appelle Livy dans la vie.
00:32:40Offusquer parce qu'on le traite de juif, ça ne va pas être logique.
00:32:43Il n'y a qu'un mec qu'on ne pourrait pas traiter de juif, c'est Delon.
00:32:46À part le fait que je le connaissais.
00:32:49Il m'a dit très bien. Je raccroche.
00:32:52Je suis allé voir Alain. Il tournait Borsalino 2.
00:32:55Je l'ai vu avec sa casquette.
00:32:58Il m'a dit qu'il avait un sujet pour moi.
00:33:01Je lui ai demandé ce que c'était.
00:33:04Il m'a donné le scénario.
00:33:07C'est Solinas qui a écrit et Costa qui tourne.
00:33:10Il m'a dit que si c'est Solinas et Costa, je ne lis pas, je fais.
00:33:13Je me rappelle comme maintenant.
00:33:16Je ne lis pas, je fais.
00:33:19Je ne vais pas lire si je te fais confiance.
00:33:22Finalement, Costa n'a pas fait de film.
00:33:25Il s'est fâché. Ça a été dramatique.
00:33:28J'ai proposé à beaucoup de metteurs en scène dont je ne citerai pas les noms.
00:33:31Je ne veux pas porter préjudice.
00:33:34Ils n'ont pas aimé le film.
00:33:37Il y en a un qui m'a dit qu'il est tombé des bras.
00:33:40C'est un grand metteur en scène.
00:33:43Un matin, je me réveille.
00:33:46Je me dis que j'ai l'idée.
00:33:49C'est un film sur l'étoile jaune.
00:33:52C'est un film misérabiliste qu'on avait fait sur la Shoah.
00:33:55Ils vont faire un film à l'anglaise.
00:33:58Avec des décors sublimes, des gens très beaux.
00:34:01Ils vont basculer dans la rave du Veldiv.
00:34:04Tout le film, ça doit être ça.
00:34:07J'appelle Alain et je lui dis que la meilleure idée est de faire un film.
00:34:10Je lui explique mon idée.
00:34:13Il me dit que ce n'est pas une mauvaise idée.
00:34:16Il me dit qu'il connaît un anglais.
00:34:19Je lui dis que c'est Joseph Lozet.
00:34:22Il me dit que j'ai fait des films avec lui.
00:34:25Il me dit que j'ai raison.
00:34:28Il l'a appelé Joseph.
00:34:31Joseph Lozet était un réalisateur engagé à gauche.
00:34:34Et Alain Delon qui porte ce film.
00:34:37Il se fait traiter de fasciste.
00:34:40C'est un film qui dénonce l'antisémitisme.
00:34:43C'est une affiche très audacieuse.
00:34:46C'est une anecdote.
00:34:49J'ai une idée pour l'affiche.
00:34:52A l'époque, on avait des grands tableaux en papier blanc dans les bureaux.
00:34:55Je prends un feutre, je lui fais l'étoile de David.
00:34:58Je dis Delon au milieu.
00:35:01Il m'a dit que j'étais très gentil.
00:35:04Je ne vais pas voir Alain Delon et lui dire qu'on va faire cette affiche.
00:35:07Je pense que ça va très mal se passer.
00:35:10Il m'a dit qu'il ne m'entraîne à rien.
00:35:13Il m'a dit qu'il allait tout seul et que je n'y allais pas.
00:35:16J'étais chez Alain.
00:35:19J'étais sous le bureau.
00:35:22Je prends le feutre, je dessine un truc comme ça.
00:35:25Il me regarde et me dit d'amener le papier blanc.
00:35:28Je l'amène.
00:35:31Il me dit que c'est la catastrophe.
00:35:34Je prends le feutre et au lieu de me barrer, il me marque.
00:35:37Il n'a pas eu le prix à Cannes.
00:35:40C'est ça que j'aimerais savoir.
00:35:43Il s'est opposé.
00:35:46Pourquoi ?
00:35:49Il a refusé.
00:35:52À minuit moins quart, la fille qui s'occupait du festival
00:35:55travaillait à l'express.
00:35:58Elle m'appelle Norbert.
00:36:01Je dis merci beaucoup.
00:36:05À minuit, il y a eu une grande bagarre dans le jury.
00:36:08C'était tellement catalogué à droite, extrême droite.
00:36:11Alain savait beaucoup jouer aussi.
00:36:14Ils ont enlevé le prix.
00:36:17Il y a un acteur espagnol qui s'est réveillé à minuit.
00:36:20Il a dit qu'il n'avait rien à foutre.
00:36:23Il n'a jamais rien fait après.
00:36:26C'est l'histoire des festivals.
00:36:29C'est totalement lunaire.
00:36:32Les palmarès des festivals, même des Césars.
00:36:35Le César, c'est quoi ?
00:36:38Le César, il devait avoir le prix.
00:36:41C'est le passage du Rhin qu'il a eu.
00:36:44Le passage du Rhin devant M. Klein.
00:36:47Tu rêves.
00:36:50Un autre film comme ça.
00:36:53Il est extraordinaire.
00:36:56Très grand film.
00:36:59Il a fallu attendre cette reconnaissance en 2019.
00:37:02Avant.
00:37:05On était quelques-uns à beugler dans notre coin.
00:37:08C'est pas un film méconnu de l'histoire du cinéma.
00:37:11Ce que je disais.
00:37:14C'est l'hommage qui lui a été rendu en 2019.
00:37:17Le vrai hommage.
00:37:20C'est ça dont je parle.
00:37:23Dans une copie restaurée magnifique.
00:37:26Ce qui est terrible,
00:37:29c'est que ça dit tellement de choses
00:37:32des milieux de l'intelligentsia germanopratine.
00:37:35Quand on n'a pas les mêmes opinions politiques qu'eux,
00:37:38on ne peut pas avoir un talent d'acteur.
00:37:41On lui a toujours reproché
00:37:44d'afficher de façon tout à fait transparente
00:37:47ses opinions de droite.
00:37:50On va en parler.
00:37:53C'est un marginal de sa carrière.
00:37:56Il a toujours été mis à part de tout le cinéma.
00:37:59Il avait ses idées.
00:38:02Il était franc.
00:38:05Il a toujours été marginalisé.
00:38:08Les gens considéraient de l'homme
00:38:11que c'était un grand acteur.
00:38:14Il était marginalisé.
00:38:17Il a fait une carrière tout seul.
00:38:20Il vous en parlait de ce manque de reconnaissance ?
00:38:23Il en souffrait au fond de lui-même ?
00:38:26Pourquoi pas moi ?
00:38:29Un jour, il m'avait répondu
00:38:32qu'il avait raison.
00:38:35Il m'avait dit qu'il pouvait dire ce qu'il voulait
00:38:38et que les films qu'il avait fait restaient.
00:38:41Il vous en parlait ou pas ?
00:38:44Oui.
00:38:47J'ai étudié ce matin des gens
00:38:50qui ont dit qu'il avait fait des mauvais films.
00:38:53Quand je tournais avec Lee Marvin,
00:38:56qui était comme une grande star,
00:38:59il y a un journaliste très malin
00:39:02qui m'a demandé comment il avait fait
00:39:05tellement de bons films et tellement de mauvais.
00:39:08Tout le monde a fait des mauvais films.
00:39:11Marvin lui a demandé qui était son idole.
00:39:14Il m'a demandé combien de films de lui il avait marqué.
00:39:17Il m'a dit 6. Il en a déjà fait 78.
00:39:20Mais l'important, c'est de rappeler ces 6.
00:39:23J'ai dit à Delon un jour
00:39:26qu'il y avait quelques-uns de ses chefs-d'oeuvre.
00:39:29Il y en avait un peu plus que 6.
00:39:32Il y avait une certaine amertume.
00:39:35Il disait à juste titre que souvent,
00:39:38ses films avaient été interdits au moins de 13 ans.
00:39:41À l'époque, dans l'interview, il dit
00:39:44que Spielberg vient de sortir Indiana Jones et le Temple maudit
00:39:47où il y a des scènes très violentes. Il n'a pas l'interdiction.
00:39:50Il dit qu'il vient de sortir Paroles de flics.
00:39:53Mon film est interdit. Il dit qu'il a fait sa carrière sans les enfants.
00:39:56C'est un peu vrai. Il y a plein de films où quand on est enfant,
00:39:59on peut découvrir.
00:40:02Il y a quand même Zorro.
00:40:05C'est le gros de la carrière de Delon.
00:40:08C'est pour Anthony qu'il fait Zorro.
00:40:11Avec Duccio Tesari, avec qui il avait déjà fait Big Guns,
00:40:14qui était un polar italien très violent.
00:40:17Formidable.
00:40:20Et Christian Jacques.
00:40:23Justement, par rapport à ce côté mal aimé de sa famille,
00:40:26écoutez ce que nous disait Philippe Labreau.
00:40:29Je pense qu'il l'a parfaitement bien résumé.
00:40:32C'est autodidacte.
00:40:35Autodidacte, c'est en fait très cultivé, très intelligent
00:40:38et surtout curieux de tout, curieux des autres.
00:40:41Alors bien sûr, on l'a accusé de solitude, d'arrogance,
00:40:44de ce que vous voulez.
00:40:47En réalité, il aimait la vie, il aimait les gens.
00:40:50Et même s'il a eu une vie difficile, malheureuse,
00:40:53celle d'un abandonné, celle d'un mal aimé,
00:40:56car il était un mal aimé, le mal aimé est devenu,
00:40:59grâce à ce manque d'amour et ce manque d'affection,
00:41:02un homme capable d'incarner tous les rôles.
00:41:05En fait, ce que nous dit Philippe Labreau,
00:41:08c'est que ce côté d'être mal aimé, ça le galvanisait encore plus.
00:41:11En substance, c'est ça.
00:41:14De toute façon, on peut dire que c'est l'histoire de Delon.
00:41:17Toujours une espèce de revanche sur son enfance,
00:41:20sur le fait qu'il était tout seul,
00:41:23et cette soif de pouvoir faire ce qu'il veut,
00:41:26cette soif de reconnaissance.
00:41:29Parce que c'est un moteur positif.
00:41:32Il n'est pas contre les gens, il est pour lui.
00:41:35C'est ça qui est formidable.
00:41:38Et comment il va être créatif à partir de ça.
00:41:41Ces films ne sont jamais des récits plaqués.
00:41:44Il n'a jamais joué un type dont l'enfance se passe mal.
00:41:47Au contraire, tout est sublimé.
00:41:50C'est pour ça que sa rencontre avec Melville est si formidable.
00:41:53Parce que Melville écrit pour lui le samouraï en pensant à lui.
00:41:56C'est l'imaginaire d'Alain Delon.
00:41:59C'est-à-dire que c'est un grand cinéaste, un grand scénariste
00:42:02qui écrit le Delon qu'il imagine.
00:42:05Et l'autre tombe sur le truc et dit que c'est ça qu'il fait.
00:42:08Aujourd'hui, quand on regarde le samouraï,
00:42:11il y a plein de scènes où on pourrait croire...
00:42:14C'est Delon qui a rajouté la phrase
00:42:17« Je ne perds jamais, jamais vraiment ».
00:42:20On pourrait dire que c'est le résumé de la carrière d'Alain Delon.
00:42:23Les déclarations d'amour à son acteur,
00:42:26la manière dont il est filmé comme une femme froide,
00:42:29c'est extraordinaire.
00:42:32Pour autant, j'ai l'impression qu'Alain Delon, à un moment dans sa carrière,
00:42:35a voulu peut-être plaire à plus de monde,
00:42:38a moins montré ses failles dans les années 80
00:42:41et qu'il a été malheureusement moins créatif.
00:42:44On en parlait tout à l'heure.
00:42:47Le dernier grand film avec Alain Delon, c'est Norbert qui l'a produit.
00:42:51Vous êtes d'accord avec ça, Norbert ?
00:42:54Je ne veux pas parler de ça parce que ce serait prétentieux,
00:42:57mais je pense qu'il a fait deux ou trois films
00:43:00que je lui ai conseillé de ne pas faire, dont j'avais eu les droits,
00:43:03parce que je pensais que c'était des mauvaises idées.
00:43:06Il m'a dit non, je vais les faire. Après, il n'en a pas fait.
00:43:09Il y a deux autres que je lui ai évité la catastrophe.
00:43:12Je me rappelle très bien, un jour, il m'appelle et me dit
00:43:15qu'il allait faire le remake en cas de malheur.
00:43:1855 ans, Gabin, dans le film, on dirait un vieillard
00:43:21avec son costume croisé, on dirait un vieillard.
00:43:24Quand Bardot arrive, il est à côté de ses...
00:43:27Toi, tu as 55 ans, toutes les minettes de 20 ans veulent coucher avec toi.
00:43:30Ça n'a étonné personne. Tout le monde ne va pas dire
00:43:33comment elle couche avec lui. Donc, tu ne peux pas faire ça.
00:43:36Il m'a dit non, c'est un remake qu'on m'a fait lire.
00:43:39En plus, il m'a trotté une actrice italienne hors du commun.
00:43:42Je lui ai dit écoute Alain, si tu fais ça...
00:43:45C'est une mauvaise idée. Et puis, le film a été fait sans lui.
00:43:48Tant mieux d'ailleurs.
00:43:51Vous parlez de Gabin. Parmi les réactions que je souhaite
00:43:54vous faire entendre, celle de la fille de Jean Gabin
00:43:57que j'ai eu longuement aujourd'hui au téléphone.
00:44:00Florence Moncorgé. Évidemment, profondément touchée.
00:44:03J'ai eu ce contact via une amie
00:44:06qui m'a dit appelle-la.
00:44:09Elle acceptera peut-être.
00:44:12Je l'ai eu en tout début d'après-midi.
00:44:15Je ne pense pas. Je suis trop bouleversée.
00:44:18L'histoire de Londres avec mon père, etc.
00:44:21Je ne pense pas avoir ma place.
00:44:24Et je lui ai dit écoutez Florence,
00:44:27je ne vous impose rien.
00:44:30Sachez que si vous souhaitez réagir,
00:44:33je l'accepterai volontiers parce que je pense que c'est important.
00:44:36Le destin de votre père, le destin d'Alain Delon
00:44:39sont tellement liés. Ça fait tellement partie de l'histoire.
00:44:42Je vous présente une émission ce soir.
00:44:45Et ça me ferait excessivement plaisir d'avoir votre réaction.
00:44:48Je vous propose de l'écouter. Il y a beaucoup de pudeur.
00:44:51Et ce n'est pas très long.
00:44:54Mais elle a souhaité le faire et je la remercie vivement.
00:44:57Florence Moncorgé.
00:45:00C'est très compliqué parce que
00:45:03ça m'a fait exactement comme
00:45:06quand mon père est décédé.
00:45:09C'est un coup de canon.
00:45:12Ça m'a pris plein fouet. Je savais qu'il n'était pas bien.
00:45:15Mais avec la disparition d'Alain,
00:45:18j'ai été obligée
00:45:21de dire un mot
00:45:24parce que si la famille Moncorgé
00:45:27ne s'était pas manifestée, peut-être que les gens auraient trouvé ça
00:45:30pas normal
00:45:33étant donné les relations qu'elle avait
00:45:36avec Alain.
00:45:39Je peux vous dire simplement que
00:45:42c'est toute une partie de ma vie qui s'en va.
00:45:45C'est tout un temps de ma vie professionnelle,
00:45:48personnelle,
00:45:51affective.
00:45:54C'est pour ça que j'ai beaucoup de mal à en parler.
00:45:57Je suis très émue.
00:46:00Je ne peux pas dire plus.
00:46:03C'est toute une partie de ma vie
00:46:06qui s'en va.
00:46:09En plus, c'est un grand qui s'en va.
00:46:12C'est un des derniers grands.
00:46:15Il y avait des liens très forts entre votre père et Alain Delon.
00:46:18Oui, c'est pour ça que je vous ai dit que c'était une partie
00:46:21de notre vie, en tout cas la mienne,
00:46:24d'une vie professionnelle.
00:46:28Ils ont fait trois films ensemble.
00:46:31Après le décès de mon père,
00:46:34Alain était resté très proche.
00:46:37J'ai tourné deux films avec lui
00:46:40quand j'étais script.
00:46:43Je suis toujours restée très proche.
00:46:46Effectivement,
00:46:49c'est quelque chose de très dur.
00:46:52Je ne vous ai pas tout dit,
00:46:55mais je suis tellement émue
00:46:58que j'ai beaucoup de mal à parler.
00:47:01Très beau témoignage.
00:47:04Je tiens à remercier Emmanuel Ribat,
00:47:07qui est une amie de Florence Moncorgé,
00:47:10qui était l'une de mes amies
00:47:13et qui m'a permis de réaliser cette interview.
00:47:16Gabin et Alain étaient très liés.
00:47:19L'idole d'Alain, c'était Gabin.
00:47:22Je voulais avoir une grande star avec lui
00:47:25pour avoir toujours deux personnages.
00:47:28Ce n'était pas un mec qui tirait la couverture à lui.
00:47:31Il l'a appelé Gabin, il l'a appelé Lino.
00:47:34Il adorait ça.
00:47:37Il avait beaucoup resté pour Gabin.
00:47:40Il a resté très lié avec Jean jusqu'à la fin.
00:47:43Je me rappelle qu'aujourd'hui,
00:47:46je devais enfin réaliser mon rêve
00:47:49avec Michel Audiard et Lino Ventura.
00:47:52Grâce à ça, je suis rentré en rapport avec Gabin.
00:47:55On a parlé du film.
00:47:58Il m'a bien fait rire, il avait de l'humour.
00:48:01On devait déjeuner un vendredi.
00:48:04Il m'appelle un vendredi et me dit...
00:48:07C'était toujours très respectueux.
00:48:10Il me dit qu'on ne devait pas déjeuner un vendredi.
00:48:13Il est mort samedi.
00:48:16Je suis au tournage d'Armageddon,
00:48:19palais des congrès avec Alain Delon.
00:48:22On entend le flash, Jean Gabin est mort.
00:48:25On est tous les deux choqués.
00:48:28Alain est effondré.
00:48:31Il appelle la famille qui lui dit qu'il est à l'hôpital américain.
00:48:34Alain dit que pendant le déjeuner,
00:48:37il allait voir l'hôpital américain au palais des congrès.
00:48:40Il m'a dit de venir avec lui.
00:48:43On arrive, on passe par le sous-sol.
00:48:46On cherche partout.
00:48:49On arrive en bas,
00:48:52il y a des chambres mortuaires.
00:48:55Il y a une dame qui dit d'aller voir Alain.
00:48:58J'attends tout seul.
00:49:01Je ne sais pas où il est allé chercher la fille et le fils d'Alain.
00:49:04Il y a un mec qui dit de rentrer.
00:49:07Gabin était mort devant moi.
00:49:10Il y avait madame Gabin et madame Ventura.
00:49:13Je suis un peu gêné.
00:49:16Je ne peux pas dire que j'étais fasciné.
00:49:19Comme tous les scorpions, on est un peu angoissé.
00:49:22Je me disais qu'est-ce que je fais là ?
00:49:25Il ne faut pas que je parte.
00:49:28À quel moment on part dans ces cas-là ?
00:49:31Cette charmante amie m'encourgeait.
00:49:34Elle ouvre la porte.
00:49:37Je cherche Alain.
00:49:40Je suis venu t'embrasser.
00:49:43Le lendemain de l'enterrement de Alain Delon,
00:49:46on se retrouve tous à l'enterrement de Delon.
00:49:49Il y avait tout Paris.
00:49:52L'endroit où il y a les chambres mortuaires,
00:49:55c'est petit comme ça.
00:49:58Il y avait 4 portes.
00:50:01J'ai dit à Jean-Yann,
00:50:04on va se mettre dans l'autre porte.
00:50:07À un moment, il ouvre la porte.
00:50:10Le seul qui veut rendre hommage à Gabin,
00:50:13il était de l'autre côté.
00:50:16Alain est parti éparpiller les cendres de Gabin
00:50:19sur le porte-avion.
00:50:22D'ailleurs, il a eu le mal de mer.
00:50:25C'est pour ça qu'il n'a pas fait le crabe-tambour.
00:50:28C'est pour ça que plein soleil était d'autant plus un exploit.
00:50:31Je me suis senti mal.
00:50:34On a l'impression que tout au long de sa vie,
00:50:37il a cherché des pères de substitution.
00:50:40C'était Clément, Melville, Visconti.
00:50:43Et étrangement, dans les années 80, Raymond Barr.
00:50:46Toute sa vie, il le reconnaissait lui-même.
00:50:49Général de Gaulle a écrit.
00:50:52C'est assez émouvant.
00:50:55On sent cette fragilité terrible.
00:50:58La recherche du père est sans doute aussi la recherche des héros.
00:51:01C'était sans doute ça qui lui plaisait.
00:51:04Melville, c'est aussi une personnalité impensable.
00:51:07Même l'image de Melville,
00:51:10c'est une tête noire, un chapeau de cow-boy.
00:51:13Melville, sur le tournage de son dernier film,
00:51:16où la fille de Jean Gabin qu'on vient d'entendre était script.
00:51:19Il n'aimait pas la couleur de ses cheveux.
00:51:22Il l'a forcé à porter une perruque pendant tout le tournage.
00:51:25Un lien très fort.
00:51:28Une amitié profonde, un lien très fort.
00:51:31Jean Gabin, c'est quelqu'un qui est là pour Alain Delon
00:51:34avant qu'il commence sa carrière.
00:51:37On l'a dit, il découvre Touchez pas au Grisby à Saillon.
00:51:40Et tout d'un coup, il y a cette image.
00:51:43Et à ce moment-là, il ne s'imagine pas qu'il fera un film.
00:51:46Jamais de sa vie.
00:51:49Quand ça commence à marcher pour lui,
00:51:52il fait appel à Verneuil, il y a Gabin, il y a Mélodie en sous-sol.
00:51:55C'est dès 1962.
00:51:58Avec cette idée qu'au début, Delon se dit
00:52:01qu'il ne faut pas que je sois cantonné dans les emplois de beaux-gosses.
00:52:04Et après, il ne faut pas que je sois cantonné au cinéma d'auteur.
00:52:07Il y a aussi un cinéma...
00:52:10Dans Mélodie en sous-sol, les Américains qui produisaient le film
00:52:13n'ont pas voulu de Delon.
00:52:16Je vous interromps 30 secondes.
00:52:19Je ne sais pas si vous connaissiez le conducteur de mon émission, mon cher ami.
00:52:22Mais parce que je vais vous faire écouter
00:52:25Véronique Seydoux-Verneuil, qui est l'épouse
00:52:28d'Henri Verneuil et qui nous raconte justement
00:52:31ce que vous appréciez à raconter.
00:52:34Vous apporterez vos commentaires comme il se doit.
00:52:37Mais c'est très intéressant. Vous allez voir. Écoutez.
00:52:40C'est une anecdote qui se passe à l'époque
00:52:43où Henri veut tourner Mélodie en sous-sol.
00:52:46Il y a un mastodonte qui est évidemment Jean Gabin.
00:52:49Et devant, il veut mettre le jeune Alain Delon.
00:52:52Et je ne sais pas pour quelle raison, je ne m'en souviens plus.
00:52:55Je ne sais plus s'il me l'a expliqué. La production est un peu réticente
00:52:58d'avoir Delon sur le film.
00:53:01Et Delon veut absolument jouer avec Gabin, ce qu'on peut comprendre.
00:53:04En plus, le rôle est formidable.
00:53:07Et en fait, la production, ne voulant pas le prendre,
00:53:10Henri, qui veut aussi avoir ce duo
00:53:14Delon-Gabin, ce duo formidable, suggère à Delon
00:53:17d'accepter un tout petit salaire, un tout petit dividende
00:53:20et en échange de prendre avec lui
00:53:23les droits d'un pays qui n'intéresse personne
00:53:26en dédommagement.
00:53:29Et Alain réfléchit et accepte.
00:53:32Et il choisit de prendre les droits du Japon.
00:53:35Donc le film sort. Il part avec ses copies au Japon.
00:53:38Il loue une salle à Tokyo.
00:53:42Il fait évidemment sous-titrer le film, etc.
00:53:45Il n'arrête pas. Il paraît qu'il présente nuit et jour
00:53:48ses copies dans le petit cinéma à Tokyo.
00:53:51Le film remporte un grand succès à Tokyo.
00:53:54Et c'est l'ironie du sort.
00:53:57Quand on est entrepreneur, qu'on est aventurier, ça marche.
00:54:00C'est le début de la célébrité de Delon au Japon.
00:54:03Mon mari me disait que c'était ça.
00:54:06Que ça avait marqué le début de la célébrité au Japon.
00:54:09C'est ce qui lui a permis d'être une grande star de cinéma au Japon.
00:54:12Mais aussi de faire du business.
00:54:15Il avait des cigarettes, des parfums, etc.
00:54:18Des tas de produits dérivés qui se vendaient aussi très bien au Japon.
00:54:21Et c'est grâce à ce mélodie en sous-sol
00:54:24que le marché Delon japonais se serait ouvert.
00:54:27C'est une anecdote que je trouvais amusante.
00:54:30Et qui montrait aussi l'esprit d'entreprise
00:54:33d'un jeune comédien qui en voulait.
00:54:36C'est ça que vous lui racontez.
00:54:39Pardonnez-moi, je vous ai coupé.
00:54:42C'est bien fait parce qu'elle le raconte très bien.
00:54:45Les producteurs étaient américains au départ.
00:54:48Les américains disaient qu'ils ne voulaient pas Delon.
00:54:51C'est pas une vedette pour nous.
00:54:54C'est Verneuil qui a dit à Alain de faire le film.
00:54:57Il n'y a qu'une solution. Fais-le gratuitement.
00:55:00Il a dit que tout le monde prend un territoire.
00:55:03Et Alain ne s'est pas dégonflé.
00:55:06Il a dit qu'il y avait un territoire qui l'intéressait pas.
00:55:09Il lui a dit que c'était le Japon.
00:55:12Et il a dit qu'il était connu là-bas.
00:55:15Il lui a dit qu'il allait faire un cadeau gratuit.
00:55:18C'est intéressant cette anecdote.
00:55:21La popularité d'Alain Delon au Japon, c'est quelque chose que vous ne pouvez pas imaginer.
00:55:24Je vais vous raconter une petite anecdote aussi.
00:55:27Je vais, il y a quelques années, tourner au Japon avec une équipe de télévision.
00:55:31Ils ressemblent à Alain Delon.
00:55:34Les Japonais voient arriver une équipe de télévision française
00:55:37avec quelqu'un qui ressemble à Alain Delon.
00:55:40On va à Kyoto, on rentre dans un restaurant, il n'y avait pas de place, etc.
00:55:43Une des serveuses dit, est-ce que par hasard,
00:55:46dans un mauvais anglais, est-ce que c'est Alain Delon ?
00:55:49Moi, évidemment, idiote, pour avoir la table, je dis oui, c'est Alain Delon.
00:55:52Elle dit très bien, je vais trouver une table.
00:55:55Elle nous met dans ces restaurants japonais très chics.
00:55:58On ferme, on commence à manger, et puis à un moment donné,
00:56:01on entend un brouhaha, un brouhaha, un brouhaha, un brouhaha.
00:56:04On se dit, mais qu'est-ce qui se passe ? Il y avait une émeute autour du restaurant.
00:56:07La police est venue nous sortir du restaurant
00:56:10parce que la rumeur s'était répandue
00:56:13qu'Alain Delon était en train de...
00:56:16On n'a rien dit, parce qu'on s'est dit, on ne peut pas l'entendre, ce n'est pas lui.
00:56:19Donc, on a dit non, non, il veut partir, il va partir.
00:56:22Mais vous savez, il y a un moment de sa vie, je ne sais pas quelle année c'était,
00:56:25la grande star du Japon, c'était Toshiromi Fumé,
00:56:28et les Japonais avaient commandé un documentaire sur Alain Delon.
00:56:31Et ils ont demandé à Toshiromi Fumé
00:56:34de l'accompagner de Paris au Japon,
00:56:37ce qui était un événement pour les deux grandes stars japonaises
00:56:40et françaises.
00:56:43Donc, il est venu depuis le réveil jusqu'à l'arrivée.
00:56:46À l'arrivée à Tokyo,
00:56:49on part en voiture, on arrive auprès de l'hôtel d'Alain,
00:56:52je ne vous ment pas, il y avait 2000 filles, 2000, pas 200,
00:56:552000 filles qui hurlaient dans la rue.
00:56:58Et Alain, il me regarde, il me dit, qu'est-ce que c'est, je crois que c'est pour toi.
00:57:01Il me dit, tu crois ? Je dis oui. 2000.
00:57:04Alors, il y avait les policiers à cheval qui les poussaient,
00:57:07et moi, je n'ai rien vu de Tokyo, donc ce n'est pas grave,
00:57:10parce que quand c'est comme ça, on ne peut rien voir, on ne peut pas sortir.
00:57:13Et je me suis rendu compte de la popularité invraisemblable de Delon au Japon.
00:57:16Et du coup, il a fait un film avec Toshiromi Fumé ?
00:57:19Il avait promis, il a quand même la parole,
00:57:22il devait faire un film avec Robert Dorfman,
00:57:25qu'il n'a pas pu faire, qui était au départ Marco Polo,
00:57:28enfin toutes les histoires qu'il y a eu.
00:57:31Il a dit, je ferai un autre film à sa place.
00:57:34Il l'a donné sur les rouges, et Delon a dit, j'ai fait sur les rouges.
00:57:37Ce n'est pas ce qu'il a fait de mieux, mais enfin bon.
00:57:40Mais il a tenu parole.
00:57:43Avec Toshiromi Fumé, voilà.
00:57:46C'est ce qu'il vient de te dire.
00:57:49Alors dites-moi les amis, est-ce que vous voulez rester encore pour la deuxième heure ?
00:57:52Ou est-ce que vous souhaitez...
00:57:55On reste.
00:57:58On est suspendus à Norvaire.
00:58:01J'espère que vous puissiez me dire non, je reste.
00:58:04Donc ça me fait excessivement plaisir que vous restiez avec moi.
00:58:07Et on va accueillir notre ami Fabien Lequeuvre.
00:58:10Venez Fabien évidemment, puisque nous sommes en édition spéciale dans cette heure des pros.
00:58:13Nous sommes ensemble jusqu'à 21h
00:58:16pour retracer la carrière, le parcours, les anecdotes.
00:58:19Bonsoir.
00:58:22Bonsoir à tous.
00:58:25Merci mille fois.
00:58:28Nous étions avec Véronique Cédro-Verneuil juste avant que vous n'arriviez.
00:58:31Elle nous racontait l'anecdote du tournage de Mélodie en sous-sol.
00:58:34J'aimerais qu'on l'écoute également
00:58:37sur la perception
00:58:41quand Henri Verneuil avait d'Alain Delon.
00:58:44Elle me disait, mais tu sais Thierry,
00:58:47Henri ne me parlait jamais des acteurs.
00:58:50Il y avait une immense pudeur par rapport aux acteurs.
00:58:53Donc quand il est rentré à la maison, il en parlait très peu.
00:58:56Mais bon, j'ai joué mon rôle de journaliste quand même.
00:58:59J'ai interrogé, mais je ne peux pas imaginer
00:59:02qu'il ne vous ait rien dit de spécifique sur Alain Delon.
00:59:05Et en insissant, on arrive parfois à quelques petites réactions.
00:59:08Qu'est-ce que c'était de témoigner sur la perception d'Henri Verneuil
00:59:11sur Alain Delon ?
00:59:14Il était toujours discret avec les acteurs qu'il faisait tourner parce qu'en fait,
00:59:17Henri vivait un peu comme un ours, si vous voulez.
00:59:20Une fois qu'il avait tourné ses films, il rentrait à la maison,
00:59:23il lisait, il écrivait, il vivait enfermé chez nous.
00:59:26Donc il n'était pas un mondain.
00:59:29Moi, j'ai vécu 17 ans avec lui et en 17 ans,
00:59:32j'ai dû voir deux fois Alain Delon, une fois croisé,
00:59:35et une fois qu'il n'était plus longtemps, à cette soirée des Césars.
00:59:38Mais pour lui, il faisait partie des très, très grands comédiens.
00:59:41Evidemment, personne ne va dire le contraire.
00:59:44Pour lui, c'était un immense acteur.
00:59:47C'était un monstre sacré, avec ce que supposent les deux termes.
00:59:50Voilà, monstre et sacré.
00:59:53C'était une nature exceptionnelle, très, très éloignée
00:59:56de ce que pouvait être mon mari, lui, dans la vie privée
00:59:59ou même dans sa façon de voir le monde.
01:00:02Mais il était fasciné par la personnalité de Delon
01:00:05et il était aussi fasciné par son jeu
01:00:08et par son charisme, sa photogénie.
01:00:11Enfin, tout ce que tout le monde sait.
01:00:14Donc pour lui, il a toujours considéré que Delon était un immense acteur,
01:00:17ce que personne ne viendra contredire, bien sûr.
01:00:20Et j'accueille avec beaucoup de plaisir Jonathan Ansicsou,
01:00:23qui nous a rejoints pour cette édition spéciale.
01:00:26Deux mots sur la disparition, Jonathan et Fabien.
01:00:29On a perdu un monstre sacré, on ne cesse de le répéter
01:00:32depuis ce matin à 8h10, quand on a appris la triste nouvelle.
01:00:35Une triste nouvelle.
01:00:38Beaucoup d'émotions que je constate, à juste titre d'ailleurs,
01:00:41depuis tôt ce matin.
01:00:44Et c'est très marquant de voir à quel point
01:00:47une personnalité peut traverser les générations.
01:00:50Il y en a peu.
01:00:53Et une personnalité d'un artiste, d'un homme,
01:00:56ça a été dit, et je pense que ça peut être redit légitimement,
01:00:59un homme de talent, un homme blessé, un homme sincère.
01:01:02Et c'est aussi un trait de caractère
01:01:05qui revient régulièrement.
01:01:08Et je crois que même si on le savait très malade,
01:01:11ça a malheureusement fait la une de l'actualité ces derniers mois,
01:01:14on savait évidemment sa fin inéluctable,
01:01:17quand ça arrive, la réalité est parfois difficilement acceptable,
01:01:20dans l'absolu évidemment.
01:01:24Et c'est aussi la concrétisation d'une page qui se tourne.
01:01:27Et d'une grande page du XXe siècle
01:01:30qui a pu avoir quelques miettes jusqu'à nous.
01:01:33Parce que quand on parle de l'Inde de l'ombre,
01:01:36on parle d'Henri Verneuil, on parle de Visconti,
01:01:39on parle de Joseph Losey,
01:01:42on parle de tellement de monstres de la réalisation du XXe siècle
01:01:45qui ont fait le cinéma,
01:01:48qui ont fait que le cinéma a l'emprise culturelle
01:01:52dans nos esprits aujourd'hui,
01:01:55servi par d'immenses talents tels que Delon évidemment,
01:01:58et quelques autres, on est face à ça.
01:02:01On est face à une page qui se tourne,
01:02:04et il est encore trop tôt pour savoir
01:02:07si une autre page est en train de s'écrire,
01:02:10pour l'instant actons cette page tournée.
01:02:13Et il y a des signes qui ne trompent pas,
01:02:16nous en sommes les témoins, nous sommes en édition spéciale
01:02:19ce matin, dès qu'on a appris la nouvelle,
01:02:22toutes les chaînes d'information, pas de publicité,
01:02:25rien, on est en direct,
01:02:28les grandes chaînes d'information généraliste
01:02:31vont en rendre hommage aussi,
01:02:34mais ce sont des signes qui ne trompent pas, Fabien Lecoeuvre.
01:02:37Évidemment, parce qu'ils sont rares,
01:02:40ceux qui traversent le temps,
01:02:43comme Alain Delon effectivement,
01:02:46ils viennent d'une époque, d'hier,
01:02:49où on glorifiait la beauté.
01:02:52C'est très important de le rappeler.
01:02:55Ce n'est pas Françoise Laborde qui va vous contredire.
01:02:58Ce n'est pas perdu, excusez-moi,
01:03:01c'est encore pire aujourd'hui.
01:03:04Il vient de cette époque où on n'avait pas honte
01:03:07des gens qui étaient beaux et qui réussissaient.
01:03:10Aujourd'hui, c'est un peu compliqué,
01:03:13il devait commencer sa carrière aujourd'hui,
01:03:16ça aurait peut-être été presque un handicap.
01:03:19Donc, il vient de cette époque-là,
01:03:22et prenez toutes les stars qui sont devenues incontournables
01:03:25et qui ont traversé le temps,
01:03:28ce n'est pas incompatible, on peut avoir la beauté et le talent.
01:03:31C'est aussi son cas.
01:03:34C'est pour ça qu'à ce point, aujourd'hui, il est magnifié.
01:03:37Regardez tous les témoignages, que ce soit des gens de la rue,
01:03:40des hommes politiques, tous, vous retrouvez les mêmes mots,
01:03:43il était beau, il avait un charisme, il avait une beauté,
01:03:46tout le temps, tout le temps, tout le temps.
01:03:49Et c'est vrai qu'on sait que même les gens
01:03:52qui sont devant son domicile à Douchy aujourd'hui,
01:03:55les témoignages que l'on a, toutes ces femmes
01:03:58qui ont été attirées, évidemment, parce qu'un acteur
01:04:01dans cette génération, il dégageait une sensualité,
01:04:04c'est un sex-appeal presque, c'est cette communion
01:04:07qu'ils ont avec le public, aussi, de dégager.
01:04:10Et c'est pour ça qu'il avait un tel pouvoir sur les femmes.
01:04:13Il faut le rappeler, on n'ose pas le dire, c'est presque tabou,
01:04:16aujourd'hui, de parler de ça. Et pourtant, ça a été son moteur
01:04:19pendant toute sa carrière. Les débuts, comme il commence au cinéma,
01:04:22et je crois que Mathieu Alterman connaît bien le début
01:04:25d'Alain Delonde, mais s'il n'avait pas séduit Brigitte Aubert,
01:04:28dont plus personne ne parle aujourd'hui...
01:04:31Il conduit par rebondissement,
01:04:34que présenté Brigitte Aubert, il n'aurait pas fait de cinéma.
01:04:37On est d'accord, c'est-à-dire que Roby Schneider,
01:04:40quand elle décide que ce soit justement Alain Delonde
01:04:43qui doit être le nouveau partenaire d'un film
01:04:46qui s'appelle Christine, elle le choisit comment ? Sur photo.
01:04:49Il n'y a même pas d'audition, c'est la photo de Delonde.
01:04:52Donc encore une fois de plus, s'il n'a pas le physique,
01:04:55et si les femmes ne sont pas attirées par lui,
01:04:58célèbres ou pas, des femmes de l'ombre, peu importe,
01:05:01elles ont porté Alain Delonde, elles ont été sa chance.
01:05:04Mais je crois que... Pardon, quand vous parlez de la beauté,
01:05:07c'est incontestable, du charisme, de l'attraction,
01:05:10mais je pense que Delonde, il séduisait autant les hommes que les femmes.
01:05:13Oui, bien sûr, évidemment.
01:05:16On ne peut pas réduire le personnage à juste un homme à femme et un séducteur.
01:05:19Il me semble qu'il y a dans la personnalité de Delonde
01:05:22quelque chose qui était, au-delà de l'immense acteur,
01:05:25au-delà de l'homme du charisme et de la beauté,
01:05:28quelque chose qui séduisait profondément tout le monde,
01:05:31homme comme femme, et qui relève en effet de ce qu'on a déjà évoqué,
01:05:34c'est-à-dire la fidélité et sans doute la fragilité,
01:05:37et sans doute quelque chose d'authentique.
01:05:40Je ne sais pas comment dire, on a l'impression que rien n'était fabriqué.
01:05:43De dangereux. Alain Delonde, son succès,
01:05:46c'est sa beauté dangereuse, ce n'est pas quelqu'un de rassurant.
01:05:49C'est un soleil, c'est son premier succès.
01:05:52Il tue des gens.
01:05:55Et quand il tue des gens au ciné, sur l'écran, il reste beau.
01:05:58C'est ça le danger. Avant Alain Delonde, avant Belmondo,
01:06:01il y avait des acteurs qui avaient beaucoup de talent, comme par exemple Jacques Charié.
01:06:04Qui se souvient aujourd'hui de Jacques Charié ? Gérard Philippe, beau garçon.
01:06:07Lui, il est dangereux, il est inquiétant. Il est au cinéma
01:06:10parce que les Rolling Stones ont été dans la musique.
01:06:13Vous voulez sortir avec votre fille, sortir avec un Rolling Stones.
01:06:16C'est pareil pour Delonde. On appelle ça une beauté insolente.
01:06:19C'est-à-dire qu'elle est provoquante.
01:06:22Si bien, et je rejoins absolument Françoise, sur les femmes essentiellement,
01:06:25puisque beaucoup sont publics, mais bien sûr les hommes aussi
01:06:28qui ne restaient pas insensibles.
01:06:31Notamment les réalisateurs. Je n'allais pas dire Visconti, mais Clément Lezé.
01:06:34On est obligé d'en parler, bien sûr.
01:06:37Et Yannick Zurlini, Théjary dont on parlait.
01:06:40À une époque où il n'y a pas de liberté amoureuse, il n'y a pas de contraceptif.
01:06:43C'est quand même une France très conservatrice.
01:06:46Imaginez ce qu'Alain Delonde représente pour la France de 1960.
01:06:49C'est une révolution.
01:06:52Je voudrais qu'on écoute Alain Delonde dans ce qu'il évoque,
01:06:55son premier tournage avec Yves Allégret.
01:06:58Y a Jean-Paul dans le film d'ailleurs.
01:07:01Écoutez ce qu'il dit, c'est intéressant.
01:07:06J'ai été très frappé aussi, je le dis toujours,
01:07:09par mon premier metteur en scène qui s'appelait Yves Allégret.
01:07:12Avant le premier jour, avant le tournage, Yves Allégret est venu me voir.
01:07:15Il m'a dit Alain, il faut que je te parle deux minutes avant qu'on fasse le premier plan.
01:07:19Il est venu dans ma loge, il m'a dit écoute-moi bien.
01:07:22Voilà ce que je voudrais que tu fasses. Ne joue pas.
01:07:25Regarde comme tu regardes.
01:07:28Parle comme tu parles.
01:07:31Écoute comme tu écoutes. Bouge comme tu bouges.
01:07:34Ne joue pas. Sois toi.
01:07:37Ça m'a marqué, ça a été le départ de toute ma carrière.
01:07:40J'ai jamais oublié ça.
01:07:43Et de toute ma carrière, pratiquement j'ai jamais joué, j'ai toujours vécu.
01:07:46Norbert, vous confirmez, évidemment,
01:07:49il dit qu'il n'a jamais joué, mais il a toujours vécu.
01:07:52Avec quand même une conscience du jeu.
01:07:55Oui.
01:07:58Il vit, mais il sait qu'il y a cette intelligence de la caméra, du projecteur.
01:08:01Et que la caméra l'aime.
01:08:04Il a l'instinct.
01:08:07Il a une présence incroyable à l'image.
01:08:10Peu d'acteurs l'ont spontanément comme ça.
01:08:14C'est un peu la jeunesse de toute cette explication qu'il donne au fil des interviews tout au long de sa vie.
01:08:20La différence entre acteur et comédien.
01:08:23La différence entre le comédien qui travaille un rôle pour rentrer dans son rôle.
01:08:26Et lui, il n'a pas à rentrer dans un rôle.
01:08:29Il nous dit qu'il vit le rôle qu'on lui donne.
01:08:32Le rôle qu'on lui a attribué.
01:08:35Et c'est toute une différence qu'il fait, sans du tout dénigrer l'un ou l'autre.
01:08:38Il les met vraiment sur un pied d'égalité.
01:08:41Et c'est très émouvant d'entendre sa complicité avec Belmondo qui lui avait fait le conservatoire.
01:08:46Tout à l'heure, on assistera à partir de 21h la rediffusion de l'émission de Pascal Praud.
01:08:53On cherche la séquence.
01:08:56Il y a une petite séquence, moi qui m'a frappé, que j'ai diffusée ce matin.
01:08:59Où il évoque son ami Dalida.
01:09:02Il est en pleurs.
01:09:04Et il y a une séquence avec laquelle je fais référence.
01:09:07J'ai vécu la scène.
01:09:10C'est pour ça que je vous regarde avec attention.
01:09:13Et je pense qu'elle résume parfaitement l'homme qu'il était.
01:09:16On le voit, j'espère qu'on va vous la montrer.
01:09:19Il est en train d'évoquer Dalida. Il est en pleurs.
01:09:22Et Sonia va au cas où. Et d'un seul coup, tout change.
01:09:25Il lui dit que vous êtes belle, Sonia.
01:09:28Et je pense que c'est un bon résumé.
01:09:31Vous me dites si je me trompe dans mon analyse et dans mon regard.
01:09:34On va vous la remontrer tout à l'heure.
01:09:37On l'a vu lorsqu'il a enregistré Parole Parole avec Dalida.
01:09:40Pour rester aussi sur Dalida.
01:09:43C'est-à-dire qu'il est arrivé au studio la veille.
01:09:46Orlando, le frère de Dalida qui s'occupait de la carrière de Dalida.
01:09:49Il lui avait envoyé une petite cassette à l'époque avec la chanson
01:09:52et la voix placée de Dalida déjà sur la cassette.
01:09:55Il arrive au studio, fin d'après-midi.
01:09:58Il se met devant le micro. Tout le monde est à la console.
01:10:01Tout le monde attend. Parce que même quand on pose une voix sur un disque,
01:10:04on peut poser sa voix de manière juste.
01:10:07Parce qu'il y a des notes derrière.
01:10:10Une note ou un mot d'une sonorité ne peut pas effacer la note qui est derrière en musique.
01:10:13Il a fait une prise. Dalida m'avait raconté une prise.
01:10:16Ils ont quand même fait une prise en sécurité pour être sûrs.
01:10:19Mais c'était la première prise qui a été la bonne.
01:10:22Et si vous écoutez bien la chanson Parole Parole,
01:10:25c'est tellement juste.
01:10:28C'est-à-dire que la voix, c'est la voix d'un acteur
01:10:32qui ne joue pas, mais qui parle comme dans la vie, comme on parlerait à une femme.
01:10:35Et la chanson a été révolutionnaire dans ce sens aussi.
01:10:38Et ça, c'est le choix vraiment d'Orlando, le frère de Dalida,
01:10:41qui a senti cette adaptation d'un succès italien
01:10:44et qui a été révolutionnaire à l'époque.
01:10:47Parce que quand on disait Parole Parole,
01:10:50on disait que c'était un homme, un beau parleur, un macho.
01:10:53C'était ça le sens de la chanson. On est au printemps 1973.
01:10:56C'est la première fois qu'une femme dénonce déjà le comportement d'un homme
01:11:00excessivement ambigu dans sa manière d'être, etc.
01:11:03Et son côté macho et le côté beau parleur.
01:11:06Ce que fera après Ayanna Kamoura plus récemment avec Dja Dja,
01:11:09qui a la même signification d'ailleurs dans la résonance,
01:11:12dans la vibration de la chanson, qui dénonce aussi les hommes
01:11:15dans une langue de son pays d'origine, mais qui a fait la même chose
01:11:18bien des années après Dalida. Donc en fait, c'est intéressant.
01:11:21Et là, encore une fois plus, quand on parle juste sur une note,
01:11:24on est un grand acteur.
01:11:27L'instinct d'Alain Delon est génial
01:11:30parce que dans Parole Parole, c'est sa voix parlée finalement,
01:11:33parce qu'il avait une expérience en tant que chanteur quelques années avant,
01:11:36notamment pour la chanson du film Les Aventuriers.
01:11:39Et quand Alain Delon chante, la voix n'est pas sexy du tout.
01:11:42Il a une voix un petit peu désuète, alors que quand il parle, on se pâme.
01:11:45Regardez la séquence, on la commente ou pas,
01:11:48mais je pense qu'elle est assez révélatrice un petit peu d'Alain Delon.
01:11:51Regardez ça.
01:11:54On va écouter une première musique, on va écouter une deuxième chanson.
01:11:57Et sur cette chanson, il y a une jeune femme
01:12:00qui va nous rejoindre, que vous connaissez,
01:12:03qui présente le soir notre émission,
01:12:06entre 22h et minuit, c'est Sonia Mabrouk.
01:12:09Une chanson et Sonia Mabrouk qui rentre sur le plateau.
01:12:24Paroles et paroles et paroles et paroles
01:12:27Paroles et encore des paroles
01:12:30Que tu sais maman
01:12:33Voilà mon destin
01:12:36De parler, de parler comme la première fois
01:12:39Encore des mots
01:12:42Toujours des mots
01:12:45Dali, ça me bouleverse parce que j'ai aimé cette femme terriblement
01:12:48et j'ai tellement souffert quand elle s'est fait partir.
01:12:51Et j'aurais voulu être là
01:12:54pour l'empêcher de partir comme ça.
01:12:57Elle avait pris sa décision,
01:13:00elle ne voulait pas aller en arrière, elle voulait s'en aller.
01:13:03Elle est partie très vite et je sais pourquoi.
01:13:06Mais ça c'est un grand souvenir cette chanson avec elle.
01:13:09Elle a fait le tour du monde dans la chanson.
01:13:12Exceptionnelle chanson. Alors Alain Delon...
01:13:15Une chanson italienne à la base.
01:13:18Sonia Mabrouk, que vous écoutez. Je sais que vous l'écoutez tous les soirs, Sonia,
01:13:21entre 22h et minuit.
01:13:22Je vous l'ai reproché, je lui ai dit écoutez, vous parlez,
01:13:24je lui ai dit il faut que j'attende 22h pour vous voir.
01:13:26Et après je ne peux pas vous coucher avant minuit alors quand même.
01:13:29Faites la commencer plus tôt.
01:13:30Maintenant que je sais que l'Indo vous regarde, quelle pression.
01:13:3322h.
01:13:34Bonsoir à vous.
01:13:35Bonsoir.
01:13:36Sonia vous êtes magnifique.
01:13:37Je vous remercie.
01:13:38Non mais je vous le dis.
01:13:39Je vous remercie, je veux retourner le compliment.
01:13:41Pour moi vous êtes la femme du 21e siècle.
01:13:44Vous êtes la femme du 21e siècle.
01:13:46Il faut l'utiliser dans chaque date.
01:13:47C'est incroyable.
01:13:48Vous êtes la femme du 21e siècle.
01:13:50Moi je la trouve formidable.
01:13:52Honnêtement je l'ai découverte ce matin en faisant cette séquence.
01:13:55Mais c'est Delon.
01:13:56C'est tellement lui.
01:13:57Il ne se démonte pas.
01:13:58Il ne se démonte pas.
01:13:59Mais il pleure juste avant quand même.
01:14:00Ce que je trouve fascinant aussi chez Delon,
01:14:02c'est qu'à la fois on a beaucoup évoqué cette extraordinaire beauté.
01:14:06Il a dit à plusieurs reprises la vieillesse est un naufrage, etc.
01:14:10Et en même temps, alors que c'est la mode,
01:14:12où tout le monde essaie de s'arranger et de compenser les ravages du temps,
01:14:18il a accepté que ce magnifique visage soit marqué par la vieillesse
01:14:22et n'a rien fait pour l'empêcher.
01:14:25Et je trouve que ça doit être quand même extrêmement compliqué
01:14:28quand on a été tellement beau et quand on a été tellement séducteur
01:14:33d'accepter en effet que son visage...
01:14:36C'est peut-être lié à ce que sa beauté soit mortifère aussi.
01:14:40C'est-à-dire que très tôt, il y a ça.
01:14:42Un film comme Le Samouraï, le premier plan, il est allongé.
01:14:46C'est déjà la préfiguration de sa mort.
01:14:49Et donc très tôt, il est dans des rôles crépusculaires.
01:14:52Et très tôt, sa beauté...
01:14:54Dans Le Guépard, c'est évidemment le neveu de Lancaster
01:14:57et le côté crépusculaire se déporte sur Lancaster.
01:15:00Mais le film est quand même tout entier dans ces saveurs-là.
01:15:05Et il me semble que la beauté de Delon, dont on parle depuis tout à l'heure,
01:15:10elle est d'autant plus forte qu'il y a ce côté...
01:15:13Alors, on a parlé de mélancolie et tout ça,
01:15:15mais déjà, la mort est déjà là.
01:15:17Et je pense qu'après, il a accepté d'autant plus facilement...
01:15:20Oui, d'avoir ce visage qui se marque.
01:15:22Et je trouve que, puisque vous évoquez les rôles,
01:15:24je trouve qu'on a dans le temps crède du Guépard
01:15:28cette extraordinaire beauté insolente, parfois un peu vulgaire,
01:15:31qui est aussi le personnage, qui est parfois un peu, quand même, hussard, disons-le.
01:15:36Et chez M. Klein, on a déjà, en effet, cet homme
01:15:40qui marche vers ce destin tragique sans essayer d'aller contre.
01:15:46C'est ça qui est...
01:15:47Il était gothique.
01:15:48Je vais vous dire à quel point c'est vrai.
01:15:50À quel point vous avez raison.
01:15:52Quand on faisait des films, il exigeait son équipe et son maquilleur,
01:15:55qui était un grand maquilleur français.
01:15:57Et le seul qui ne se maquillait pas sur le film, c'était lui.
01:16:00Alors je dis toujours, c'est quand même formidable.
01:16:02Tu prends chaque fois un maquilleur.
01:16:03Tu me prends au plaire et tu me dis, je ne veux pas me maquiller.
01:16:06Et il me disait tout le temps, vous n'allez pas le croire,
01:16:08il me dit, je rêve bientôt d'avoir des poches sous les yeux.
01:16:11Ah oui.
01:16:12C'est original, en effet.
01:16:14Oui, mais c'est intelligent parce qu'il veut vieillir avec son public.
01:16:16C'est ça, la force d'un artiste.
01:16:18Ce n'est pas forcément d'avoir un visage de 30 ans quand on en a 65.
01:16:22Parce que le public, après, n'écoute plus ce que vous dites,
01:16:24il regarde ce que vous dites.
01:16:26Ce n'est plus la même chose.
01:16:27Je pense que vous avez raison.
01:16:28Bien sûr.
01:16:29Aujourd'hui, il faut vieillir avec son public.
01:16:31Moi, je pense, c'est la base.
01:16:33Alors on peut un peu corriger légèrement, mais il faut être prudent.
01:16:37Parce qu'il y en a qui reviennent avec des visages, vous les croisez,
01:16:38vous ne savez pas qui ils sont.
01:16:39Oui, ça c'est sûr.
01:16:40Je ne donnerai pas les noms, je ne vais me fâcher avec personne.
01:16:42Non, non.
01:16:43Oui, ça se passe.
01:16:44Pas chez nous.
01:16:45Pas bien.
01:16:46Non, évidemment.
01:16:49Justement, je trouvais qu'on écoute Delon quand il évoquait la mort.
01:16:53Et ça, c'était en 92.
01:16:55Ecoutez bien ce qu'il disait.
01:16:57Ça aussi, c'est important.
01:17:00Chaque seconde qui passe me rapproche de la mort.
01:17:02Ça, c'est inévitable et c'est la seule chose dont on peut vraiment être sûr.
01:17:06Et moi, je regrette.
01:17:07Je regrette le passé.
01:17:08Je regrette des moments exceptionnels que j'ai vécus.
01:17:11Je regrette des amours que j'ai vécus.
01:17:13Je regrette des amis qui ne sont plus là, qui sont partis, qui sont morts.
01:17:16Je regrette des gens que j'ai admirés, qui m'ont appris tout ce que je sais
01:17:20dans mon métier ou ailleurs ou dans d'autres domaines.
01:17:22Et c'est dans ce sens-là que je suis passé.
01:17:24Je ne peux pas.
01:17:25Je ne peux pas vivre sans penser à tout ce que j'ai eu et tous ces moments magnifiques
01:17:32que j'ai connus.
01:17:33Et j'ai trop tendance, si vous voulez, à regarder derrière.
01:17:35Ce qui ne m'empêche pas de regarder devant quand même.
01:17:37C'est vrai.
01:17:38Il a regardé beaucoup derrière.
01:17:39Il a été fasciné par un film de François Truffaut qui s'appelle La chambre verte
01:17:42qui raconte l'histoire, le rôle joué par François Truffaut,
01:17:44de quelqu'un fasciné par la mort qui a une chambre avec des photos
01:17:47de gens disparus.
01:17:48Il regardait régulièrement ce film.
01:17:50Il vivait avec les fantômes du passé, mais en même temps, on peut le comprendre.
01:17:54Quand il regardait ses propres films, il était bien souvent
01:17:56le dernier survivant du casting.
01:17:58Et ça, c'est quelque chose de difficile à vivre au quotidien.
01:18:00Oui, mais c'est aussi pour ça.
01:18:01Cette fascination pour le passé et pour ce qui est perdu.
01:18:04Oui, pour ce tien.
01:18:05C'est pour ce tien.
01:18:06C'est pour ça que ça a formidable Charles.
01:18:08Oui, exact.
01:18:09Et c'est pour ça qu'il y a des moments de grâces absolus avec Lucino Visconti
01:18:13parce que l'oeuvre entière de Visconti est obsédée par cette finitude du temps,
01:18:18de la vie, de la mort, de la décrépitude, de la fin d'une société.
01:18:23Et c'est en ça qu'il est parfaitement là et à sa place sous le regard de Visconti.
01:18:29Et c'est pour ça qu'il s'est possiblement réfugié.
01:18:33Retiré.
01:18:34Et retiré à Douchy.
01:18:36Non, parce que quand on travaillait, il allait beaucoup à Douchy.
01:18:39Quand il faisait rien, il restait pas à Paris.
01:18:41C'est pas d'aujourd'hui ça.
01:18:42Il s'est retiré du cinéma.
01:18:43Il s'est retiré du cinéma.
01:18:44Il s'est retiré parce qu'il s'est rendu compte qu'il avait des mauvais choix à un moment donné.
01:18:49J'en ai beaucoup parlé avec lui.
01:18:50Et puis bon, il s'est résolu à ça.
01:18:52Et c'est là qu'il m'a dit, j'ai dit mais t'as fait une carrière, t'inquiète pas,
01:18:57les films importants que t'as fait, ils resteront.
01:18:59C'est là.
01:19:00À ce moment-là.
01:19:01Il m'a dit quand même, c'est dur de s'arrêter.
01:19:03Moi, il m'a dit ça.
01:19:05Ça lui manquait ?
01:19:06Non, mais il était pas content de la fin qu'il a fait.
01:19:09Il a pas aimé la fin.
01:19:10Hein ?
01:19:11Il a pas aimé la fin.
01:19:12Il a pas aimé la fin.
01:19:13Il s'en est rendu compte.
01:19:14Mais en même temps, il a eu des propositions.
01:19:15Je sais que Tarantino rêvait de le faire tourner.
01:19:17Je sais qu'il devait faire un film avec Patrice Lecomte et Juliette Binoche.
01:19:20Ça a été très loin.
01:19:21Ça a été très loin le projet.
01:19:22Ça a été très loin.
01:19:23Le film avec Lecomte, pour d'autres raisons qu'il a pas fait.
01:19:26La seule chose que j'ai pas compris chez lui, je ne sais pas pourquoi.
01:19:29Je crois que j'ai le redemandé parce qu'Olivier a pas voulu me le dire.
01:19:32Parce que Le Lyonnais est écrit par Olivier Marchal pour lui.
01:19:35D'accord ?
01:19:36J'ai dit à Olivier, mais qu'est-ce qui s'est passé ?
01:19:37Au dernier moment, il a pas fait le film.
01:19:39Il a dit, je fais pas le film.
01:19:40Et alors, je crois qu'il a dit à Olivier, tu peux pas faire en même temps l'acteur,
01:19:43le metteur en scène, le producteur, le machin et tout.
01:19:46Il faut que tu choisis.
01:19:47Il s'est même pas accroché là-dessus.
01:19:48Je sais pas pourquoi.
01:19:49Ce qu'il lui a pris, Alain.
01:19:50Donc, ils ont décalé les rôles.
01:19:53L'an 20, qui était déjà un rôle de Cheki Carillo, est devenu un rôle de Delon.
01:19:56Et Cheki est devenu un rôle de…
01:19:58Est-ce que c'est la peur ?
01:19:59Simplement, la peur de ne plus être à la hauteur de ce qu'il avait été ?
01:20:01Tu crois ?
01:20:02Oui, c'est quelque chose auquel il faut penser.
01:20:04Tous les grands artistes…
01:20:05Orson Welles, après avoir fait Citizen Kane, est terrifié par l'idée
01:20:08que son premier film est un chef-d'œuvre.
01:20:10Comment être à la hauteur de l'homme qu'on a été ?
01:20:13Et plus on met des quarts, plus ça devient difficile.
01:20:16En plus, ses derniers essais ont été moins fructueux.
01:20:19Quand il va voir Godard pour faire Nouvelle Vague…
01:20:21Bon, ben voilà, le film, c'est pas un grand Godard, c'est pas un grand Delon.
01:20:26C'est un film…
01:20:27C'est intéressant de le regarder, mais voilà ce qu'on dit.
01:20:29C'est intéressant.
01:20:30C'est pas…
01:20:31Mais il avait quand même envie de revenir au cinéma.
01:20:33Il voulait travailler avec beaucoup de gens, et même Polanski l'a essayé.
01:20:36Au moment où Romain n'avait pas de sujet pour lui.
01:20:38Et je vais te dire à quel point il voulait quand même revenir,
01:20:40parce qu'à un moment donné, il a acheté les droits d'une pièce qu'a écrite une dame que je connais bien,
01:20:45qui a un beau titre, parce que je vais faire un film avec,
01:20:48qui s'appelle Le Crépuscule d'un fauve.
01:20:50C'était pour lui.
01:20:51Elle l'a écrite pour le théâtre.
01:20:53Il m'a dit non, je vais acheter les droits.
01:20:54Très bien.
01:20:55J'ai dit écoute, moi je suis pas producteur de théâtre,
01:20:57si t'as besoin d'un coup de main, je suis là.
01:20:59Très bien.
01:21:00Il a son AVC.
01:21:01D'accord ?
01:21:02Donc, en se levant de son AVC, 3-4 fois il m'appelle, il me dit
01:21:06qu'est-ce que tu vas faire avec cette pièce ?
01:21:08Il me dit écoute, si je me relève bien de l'AVC, je vais la jouer au théâtre, tout ça.
01:21:12Bon, très bien.
01:21:13Puis elle s'arrangeait pas bien.
01:21:15Juste avant qu'on fasse le livre avec Mathieu, je l'appelle, je lui dis écoute,
01:21:19est-ce que tu te sens capable de marcher, de bouger ?
01:21:21Il m'a dit oui.
01:21:23Je lui ai dit écoute, pourquoi on le fait pas en film ?
01:21:25Donc il m'a dit ah, ce serait génial.
01:21:27Donc on fait écrire l'adaptation en film.
01:21:29Je lui envoie le sujet, il m'a dit non mais c'est formidable.
01:21:31Je suis partant, je fais, trouvant le metteur en scène, je fais.
01:21:34Et il a tombé malade de nouveau.
01:21:36J'ai gardé les droits.
01:21:38Et je lui ai demandé l'autorisation d'en faire autre chose.
01:21:40Il m'a dit fais en ce que tu veux.
01:21:42Et je vais faire le film, je sais pas encore avec qui,
01:21:44mais je suis en train de parler avec 2-3 acteurs.
01:21:46Et le titre était justement pour lui.
01:21:48Le crépuscule de la fauve, qui ne fera pas.
01:21:50Donc il avait envie de revenir au cinéma.
01:21:52C'est pas quelqu'un qui s'est éloigné en disant je m'en vais.
01:21:55Non, il était.
01:21:56Il avait envie.
01:21:57Je le disais en commençant cette émission,
01:22:00les hommages sont multiples, de tous bords.
01:22:03Politiques, on les écoutera tout à l'heure.
01:22:05Et également du monde culturel et pas que.
01:22:08Et on le sait, il n'a pas toujours été bien perçu dans son milieu.
01:22:13Mais je vous propose de regarder, on vous a fait une petite synthèse des réactions.
01:22:17C'est en cas de Guillotel qui nous montre tout ça.
01:22:22C'est dans sa demeure historique de Douchy, dans le Loiret,
01:22:25qu'Alain Delon s'est éteint ce dimanche.
01:22:27Ses proches font part de leur émotion.
01:22:29Comme l'icône française Brigitte Bardot.
01:22:31La disparition d'Alain Delon creuse un vide abyssal
01:22:34que rien ni personne ne pourra combler.
01:22:36Il a représenté le meilleur du cinéma prestige de la France,
01:22:39un ambassadeur de l'élégance, du talent, de la beauté.
01:22:43Ou l'actrice italienne Claudia Cardinal,
01:22:45qui a partagé l'affiche avec lui dans le film Le Guépard.
01:22:48Le bal est fini, Tankredi s'en est allé danser avec les étoiles.
01:22:52On me demande de mettre des mots, mais la tristesse est beaucoup trop intense.
01:22:56Paul Belmondo, le fils de l'acteur Jean-Paul Belmondo,
01:22:59a également rendu hommage à Alain Delon sur Instagram,
01:23:02avec une photo des deux mythes du cinéma français sur le tournage de Borsalino.
01:23:06Alain, un jour vous m'avez dit que mon père vous manquait.
01:23:09Aujourd'hui, c'est vous qui allez nous manquer énormément.
01:23:12Norbert Saada, ami d'enfance d'Alain Delon,
01:23:15se rappelle d'un homme aux amitiés indéfectibles.
01:23:17On s'y attendait peut-être, mais même quand on s'y attend,
01:23:20c'est quand même un choc.
01:23:22C'est 65 années d'amitié.
01:23:25Avant d'être acteur, c'était un monsieur très fidèle,
01:23:29sans jamais faillir, toujours fidèle dans tous les moments.
01:23:34Tandis que ce qui a marqué Thibaut Denisti, son ancien assistant personnel,
01:23:38c'est la personnalité magnétique de l'acteur.
01:23:40Je me rappelle, le jour où il y avait le président chinois qui était reçu à l'Elysée,
01:23:45j'étais parti le chercher.
01:23:47Il devait être 18h, je crois, j'avais ouvert la porte de son appartement
01:23:50et il était en smoking.
01:23:52Je me suis dit, je comprends le charisme, la beauté,
01:23:58je comprends ce qui a subjugué tout le monde.
01:24:00Salué unanimement par ses pairs avec une palme d'or au Festival de Cannes en 2019,
01:24:05Alain Delon avait signé ses adieux au cinéma dans un discours émouvant.
01:24:09Pour le festival, l'acteur laisse derrière lui une filmographie éblouissante
01:24:13et une trace ineffaçable.
01:24:16C'est un moment émouvant avec sa fille Anouskia.
01:24:20Oui, il a su plus s'y faire avec sa fille qu'avec ses garçons.
01:24:24Visiblement, peut-être parce que ses garçons lui rappelaient trop lui.
01:24:28Mais être le fils d'eux ou la fille d'eux, c'est compliqué.
01:24:30Il avait eu ces phrases dans les années 80 qui disaient
01:24:32c'est difficile d'être le fils d'Alain Delon, mais c'est encore plus difficile
01:24:34d'être le père du fils d'Alain Delon.
01:24:36Vous savez, c'est difficile d'être le fils d'Alain Delon,
01:24:39c'est difficile d'être le fils de Belmondo,
01:24:41c'est difficile d'être le fils de Juné Lidé,
01:24:43c'est difficile d'être le fils de Brigitte Bardot.
01:24:46Tout le monde est dans le même cas.
01:24:47Il y a très peu de cas de gens qui ont réussi des carrières familiales.
01:24:51Très très peu, il y en a quelques-uns.
01:24:53Il y a les Brasseurs.
01:24:54Il y a des dynasties d'acteurs.
01:24:56Les Brasseurs, les grands-pères, le père et le fils.
01:25:00Mais est-ce qu'ils ont eu, à part Pierre Brasseur,
01:25:03est-ce qu'ils ont eu cette aura et cette fascination des gens pour l'acteur ?
01:25:08C'est pas pareil.
01:25:10Alain, c'est un mec qui a fasciné les gens.
01:25:12Il les hypnotisait les gens.
01:25:15C'est un animal quand c'est arrivé quelque part.
01:25:17Je ne suis pas sûr que les gens qu'on a cités avaient ce pouvoir-là.
01:25:21Ce qui n'empêche pas que Pierre Brasseur est sûrement un des plus grands acteurs que la France ait eu.
01:25:25Mais ce n'est pas le même genre d'acteur.
01:25:26Oui, parce que c'est ce qu'on dit depuis tout à l'heure,
01:25:28c'est que c'est un acteur, mais c'est aussi une légende, un monument, ce qu'on veut.
01:25:30Ce n'est pas simplement un acteur aussi formidable.
01:25:33Il y a quelque chose en plus.
01:25:35Ce que Melville disait, c'est une star.
01:25:39Il le définissait comme ça en disant
01:25:41parce que quand il prend son verre de whisky,
01:25:43il ne le prend pas de la même manière qu'un homme.
01:25:46C'est un bon résumé.
01:25:48Il y a quelque chose en plus.
01:25:50Melville adorait, si vous vous souvenez du Samouraï,
01:25:53il y a ce plan où il va dans un garage de banlieue pour faire changer ses plaques.
01:25:57Il y a l'entrée du garage qui est un petit peu compliquée.
01:26:01Évidemment, Melville avait prévu de faire un découpage.
01:26:04Delon lui avait dit non, je rentre direct.
01:26:07Et à chaque prise, il savait rentrer directement en faisant le virage en épingle à cheveux
01:26:11pour rentrer pile dans le garage.
01:26:13Vous disiez qu'il y a une autre anecdote qui est marrante.
01:26:15Il a tourné avec Robin Davies le film Le Choc.
01:26:20Il y avait une scène où Delon devait prendre une douche.
01:26:33Robin Davies, pensant que Delon ferait un scandale,
01:26:36il appelle son assistant et dit que c'est des conneries.
01:26:38Il lui dit que c'est la douche.
01:26:40Delon dit qu'il ne va pas mettre une douche, il est tout nu.
01:26:43Il faut trouver un système pour qu'on ne le voit pas à travers.
01:26:45Autrement, il va tout casser.
01:26:48Le mec, c'est une vertu de trouver des systèmes.
01:26:52Évidemment, la douche est opaque.
01:26:54Et Alain arrive et dit, qui est le con qui a mis une douche opaque sur le bateau ?
01:27:01Justement, dans Traitement de Choc, en 1974,
01:27:04ça avait fait sensation parce qu'il courait tout nu sur la plage avec les autres acteurs.
01:27:08Joshua était tout épaté en disant, on nous propose, est-ce qu'il va accepter ?
01:27:13C'est cette modernité incroyable.
01:27:16Vous prenez un film comme Les Aventuriers, qui date de 1966.
01:27:20Son look avec la barbe, ça a été la campagne d'un grand parfum d'une grande marque il y a 5 ans.
01:27:25Ça aurait pu être tourné par un influenceur.
01:27:28Et Vuitton.
01:27:31Et Dior.
01:27:34Dior a pris la photo de Jean-Marie Perrier, tournée sur la piscine.
01:27:39C'est ça la photo de Dior.
01:27:41C'est la photo du film La Piscine.
01:27:43C'est une image iconique, il n'a pas pris une ride.
01:27:46L'autre chose aussi, c'est qu'on l'a juste un petit peu évoqué tout à l'heure
01:27:51avec son tournage avec Verneuil au Japon.
01:27:54C'était un businessman aussi.
01:27:56On ne l'a pas beaucoup évoqué, mais il s'est lancé dans plein d'affaires.
01:27:59Il a fait un sportif.
01:28:01Attendez, on avait Jacques Verneuil.
01:28:04Il a quand même organisé l'entraînement de Boutier à l'américaine.
01:28:10Il a fait un camp d'entraînement chez Yadouchi.
01:28:13Je lui ai dit, mais qu'est-ce que tu fais ?
01:28:15Il m'a dit, je vais faire un camp d'entraînement comme les Américains.
01:28:18Il n'y a pas de raison, on n'est pas des cons.
01:28:20C'est un passionné de sport, mais c'est un businessman aussi.
01:28:23Oui, il avait une société qui s'appelle toujours d'ailleurs…
01:28:26En 78, je crois qu'il a créé.
01:28:27Il a commencé Adidas Productions, Alain Delon International Distribution.
01:28:31Il a fait, on a oublié de le dire, mais les champagnes, les parfums, Alain Delon,
01:28:35le cuir, Alain Delon.
01:28:37Les blousons.
01:28:38Tout ce qui était les collections de blousons, etc.
01:28:40Tout ça, c'était en dehors de France.
01:28:41Parce qu'en France, on n'a jamais entendu parler de ce business.
01:28:43Parce qu'en France, ce n'est pas bien de faire du business, du merchandising sur un nom.
01:28:46Il y a toute une mentalité, une bien-pensance qui nous interdit de faire ça.
01:28:49Il l'a fait ailleurs, notamment en Asie.
01:28:51Et c'est un chiffre d'affaires très important d'ailleurs.
01:28:56C'est quelque chose qu'il contrôlait ou c'était une licence sur son nom ?
01:28:59Ah non, il contrôlait tout.
01:29:00Ah, il contrôlait ?
01:29:01Il avait des licences quand même.
01:29:02Et au départ, il a eu la chance d'avoir une femme qui était Mireille d'Arc,
01:29:05qui était suisse, ce que les gens ne savent pas.
01:29:07Elle est suisse par accident, Mireille.
01:29:09Donc les comptes étaient bien gérés, c'est ça que vous voulez dire.
01:29:11Elle n'a jamais été française de sa vie, elle a toujours été suisse.
01:29:13Donc ça l'a bien aidé au départ, il était suisse.
01:29:15Pour monter les entreprises.
01:29:16Mais dès 1964, il est aussi producteur de cinéma, producteur de ses films.
01:29:20L'Insoumis d'Alain Cavalier, on a tendance parfois à oublier, il le produit.
01:29:24Évidemment, c'est un échec retentissant.
01:29:26Mais il a produit quand même.
01:29:27Et du coup, il va mettre cinq ans avant de faire Jeff, avant de se refaire.
01:29:30Mais c'est l'idée aussi, non seulement de gagner de l'argent,
01:29:34mais aussi d'avoir le contrôle de son image.
01:29:36Quel est l'acteur qui a développé Autour il n'a pas ?
01:29:38Le business à côté de sa carrière.
01:29:41Beaucoup ont essayé.
01:29:42Beaucoup ont essayé et très peu ont réussi.
01:29:44Quand il a fait Un Parfum, ça n'a pas fonctionné.
01:29:46On a un peu parlé des affaires de Gérard Depardieu dans un tout autre domaine.
01:29:49Oui, mais ce n'était pas aussi conséquent.
01:29:50Il ne capitalise pas sur son nom, mais sur ses réseaux à l'étranger.
01:29:54Il fait des affaires, c'est pas pareil.
01:29:55Oui, c'est ça.
01:29:56C'est pour ça que je dis, il ne capitalise pas sur son nom propre.
01:29:58Ce n'est pas une marque qu'il développe.
01:30:00Mais lui, il a su Alain Delon tout de suite capitaliser sur son nom.
01:30:03Oui, très tôt.
01:30:04Tout de suite, ça a été très très tôt.
01:30:05Il a vite compris le système.
01:30:06Quand il a vu le succès qu'il avait dans d'autres continents finalement que l'Europe,
01:30:10il a tout de suite s'est adapté à chacun des pays.
01:30:12Son nom représentant la France, les Français, l'élégance.
01:30:21J'ai envie de dire, est-ce que ce côté businessman un peu qui contrôle tout
01:30:25ne lui a pas joué un mauvais tour à un moment dans sa carrière ?
01:30:28Est-ce que ça ne l'a pas empêché de travailler avec la nouvelle génération
01:30:31qui se disait on n'a pas envie tellement de travailler avec lui
01:30:33parce que vu qu'il contrôle tout, on ne va pas pouvoir faire vraiment ce qu'on veut ?
01:30:36Est-ce qu'à un moment, ça n'a pas été un piège ?
01:30:39Je ne crois pas.
01:30:40Il n'a pas tourné avec les journalisateurs.
01:30:42Il faisait peur Truffaut.
01:30:44Quand il lui a dit j'adore la Chambre verte, Truffaut a dit j'ai peur de vous.
01:30:51Les jeunes metteurs en scène avaient peur de Delon.
01:30:54Ce n'est pas parce qu'il contrôlait.
01:30:56Je ne sais pas pourquoi, il traînait une réputation d'insupportable sur un plateau,
01:30:59ce qui n'était pas le cas.
01:31:03Les gens avaient peur de tourner avec lui.
01:31:05Justement, puisqu'on va évoquer le trait de caractère d'Alain Delon.
01:31:09On va vous montrer quelques petites séquences.
01:31:12Notamment, on va vous montrer une petite séquence du guignol,
01:31:14comment il était perçu par les guignols.
01:31:16Écoutez ce que dit Isabelle Moinibos, qui était mon invité dans l'heure des pros ce matin,
01:31:19par rapport à ce que vous venez d'évoquer.
01:31:21On dit qu'il avait mauvais caractère, etc.
01:31:24Il était parfois perçu comme ça.
01:31:25Écoutez ce qu'elle dit, parce que c'est important.
01:31:28On l'a mal jugé.
01:31:29Oui, beaucoup de choses qu'on a dites sur lui étaient vraies.
01:31:32Le caractère ombrageux.
01:31:34Le fait de ne rien laisser passer.
01:31:36Mais c'était aussi un homme qui pouvait tellement avoir des gestes sensibles.
01:31:40Quand Mireille d'Arc a perdu son deuxième mari, Pierre Barré,
01:31:44il s'est tout de suite précipité à son chevet.
01:31:46Mais vraiment, pour être auprès d'elle, c'est un homme qui venait d'être nommé patron de TF1
01:31:49et qui est mort d'un cancer foulroyant.
01:31:51Il était là.
01:31:52Et ensuite, quand Nathalie Delon a été atteinte d'un cancer
01:31:56et qu'elle a eu une fin douloureuse et très digne,
01:32:00Anthony Delon était évidemment là, son fils,
01:32:03mais lui était là aussi, présent.
01:32:05D'abord parce qu'en tant qu'homme, c'était douloureux pour lui.
01:32:08En tant qu'ancien amant, c'était douloureux pour lui.
01:32:11Et puis aussi parce que c'est un homme profondément qui souffrait du temps,
01:32:15qui était sensible à la notion de temps qui passe
01:32:19et que ça a été triplement douloureux pour lui.
01:32:23Norbert, vous l'avez vécu, puisque vous nous aviez raconté tout à l'heure
01:32:26que lorsque vous étiez hospitalisé, il vous appelait tous les jours.
01:32:29Ça, ça m'avait frappé.
01:32:31Et puis, il avait un culte d'amitié pour plein de choses.
01:32:33Je ne sais pas des détails.
01:32:35Il disait celui-là.
01:32:36Je disais, mais pourquoi ?
01:32:38Il me disait, mais il a été très gentil avec moi à telle époque.
01:32:41Il était très fidèle avec les gens.
01:32:42Je me rappelle, en tournant le Midi, il y avait un mec qui était très sympathique.
01:32:46On allait dîner chez lui au restaurant.
01:32:47Des fois, ce n'était pas terrible.
01:32:48Je disais, il ne me disait pas tellement, mais il est sympa.
01:32:50Ce n'est pas grave, on va dîner avec lui.
01:32:52Et puis, les metteurs en scène avaient peur de lui.
01:32:54Et une fois, il a failli faire affaire avec quelqu'un de la génération,
01:32:57qui est la sienne, d'ailleurs.
01:32:58Et je me rappelle, je tournais avec lui à Antibes.
01:33:01Et un jour, Claude Lelouch m'appelle.
01:33:04Il me dit, je voudrais rencontrer Alain.
01:33:05J'ai un projet pour lui.
01:33:06Donc, je dis, Alain, Lelouch vient te voir.
01:33:09Et Alain, mais tu viens ?
01:33:10Je dis, non, je ne viens pas.
01:33:11Parce que moi, je ne me sentais pas à l'aise dans les rapports
01:33:16entre Lelouch et Delonze.
01:33:17Je ne la sentais pas bien.
01:33:18Parce que c'est quand même deux opposés.
01:33:21Lelouch et Delonze, c'est deux carrières d'opposés.
01:33:24Et donc, ils ont parlé longtemps.
01:33:26Comme Lelouch, quand il raconte, il n'a jamais de scénario,
01:33:28il n'a jamais rien.
01:33:29Il a inventé l'histoire.
01:33:30C'est ça, sa force.
01:33:32Il raconte son histoire au fur et à mesure qu'il arrive.
01:33:35Et puis, il est dans l'avion, il pense à l'histoire qu'il va raconter.
01:33:38Et il m'a dit l'autre fois, moi, je fais des films,
01:33:40j'imagine les films quand je conduis.
01:33:42Alors, tu vois qu'avec Alain, c'est un peu difficile.
01:33:45Et puis, finalement, ça ne s'est pas fait.
01:33:47Et là, je me suis dit, quand même,
01:33:49il a passé peut-être de faire un beau film avec Claude.
01:33:54Parce que Jean-Paul a fait deux beaux films avec Claude.
01:33:56Non, son meilleur film, peut-être.
01:33:58Parce qu'« Itinéraire d'un enfant gâté »,
01:34:00c'est un film exceptionnel, quand même.
01:34:02Fabien, il aimait bien.
01:34:04Il avait besoin de tout savoir.
01:34:06Racontez-nous.
01:34:07Parce que, quand il venait vous voir,
01:34:09il fallait qu'il sache tout.
01:34:10Sur qui et qui, etc.
01:34:12C'est ça.
01:34:13La dernière fois que je lui ai parlé,
01:34:15en tout cas, c'était à l'Elysée,
01:34:16dans la salle des Fêtes de l'Elysée.
01:34:17Il était venu.
01:34:18C'était une soirée pour, justement, consacrer à la chanson française.
01:34:21Et Delon était invité.
01:34:23Et on se connaissait parce qu'il me connaissait en tant qu'expert.
01:34:26J'ai été intervenu sur une vente aux enchères
01:34:28quand on a vendu « Le Point » de Marcel Serdan.
01:34:30Il a racheté le fameux bronze, d'ailleurs.
01:34:32Et il me voit.
01:34:33Il me dit « Reste à côté, reste à côté ».
01:34:35Et j'ai passé pratiquement une heure et une quarte
01:34:37à lui expliquer qui était qui dans la soirée.
01:34:39C'est-à-dire qu'il voulait savoir, essentiellement, les femmes.
01:34:42Alors, j'ai dit, celle-là le présente à l'émission.
01:34:44Ça, c'est une grande journaliste.
01:34:45Ça, c'est une danseuse.
01:34:46Ça, c'est une conseillère municipale, etc.
01:34:49Alors, je lui racontais.
01:34:50Il était heureux comme tout.
01:34:51Je lui disais qui était qui dans la soirée.
01:34:53Après, il me dit « Ah bon, mais qu'est-ce qu'elle a fait ? »
01:34:55« Voilà, elle a fait ci, elle a fait ça, etc. »
01:34:57Alors, je faisais l'affiche sur tout le monde.
01:34:58Les gens demandaient pourquoi je lui parlais comme ça à l'oreille
01:35:01pratiquement toute la soirée.
01:35:02Ils demandaient ce que je racontais.
01:35:03Mais il voulait avoir l'affiche sur tout le monde.
01:35:05Alors, il me dit que la première fois que je l'ai eue au téléphone,
01:35:07c'était pour cette vente de Marcel Serdan
01:35:09où ils avaient vendu tous les trophées
01:35:11que Serdan avait eus dans sa carrière.
01:35:13Et lui, il voulait absolument acheter ce fameux point.
01:35:15Alors, il voulait savoir qui avait fait la sculpture des points
01:35:18ou l'empreinte du point de Marcel Serdan
01:35:20qui était un culte pour lui.
01:35:22N'oublions pas qu'il est né en 1935.
01:35:23Et toutes les victoires de Marcel Serdan
01:35:25représentent l'adolescence, l'enfance d'Alain Delon.
01:35:27C'était pour lui un génie, Marcel Serdan.
01:35:29Il a beaucoup pleuré, Mathilde, quand il est mort d'ailleurs.
01:35:32Marcel Serdan, en octobre 1949.
01:35:34C'était un tragique accident d'amour.
01:35:36Eh bien, il voulait savoir qui avait fait l'empreinte
01:35:38de la main de Serdan.
01:35:39Qui a été le fondeur de ce fameux bronze.
01:35:42A qui il appartenait.
01:35:44En fait, il avait été offert directement à Marcel Serdan.
01:35:46Et donc, je lui ai donné toute cette fiche, comme ça,
01:35:49signalétique sur ce fameux bronze.
01:35:51Il l'a acheté de manière anonyme.
01:35:53Puisqu'il n'a pas voulu se faire savoir
01:35:55que c'était lui qui avait acheté ce bronze.
01:35:57Très, très cher.
01:35:58Puisqu'ils étaient en concurrence avec un Américain.
01:36:00Évidemment, un Suédois.
01:36:02Et puis, je crois qu'il y avait un Allemand
01:36:03qui voulait acheter le point de Serdan.
01:36:04Delon s'est battu jusqu'au bout.
01:36:06Par téléphone.
01:36:07Anonymement.
01:36:08Sans savoir.
01:36:09Il a donné un traite-nom.
01:36:10C'est lui qui suivait l'enchère.
01:36:12Et il est parti avec le point de Marcel Serdan.
01:36:14Donc, il voulait tout savoir.
01:36:16Absolument.
01:36:17Il voulait tout savoir.
01:36:18Il avait cette culture.
01:36:19Il ne faut pas oublier qu'il était autodidacte.
01:36:21Il a appris, finalement.
01:36:23Même le cinéma, il l'a appris.
01:36:25En observant les autres.
01:36:26Puisqu'il n'a jamais fait le conservatoire.
01:36:28A l'inverse de Belmondo.
01:36:30De Belmondo et d'autres.
01:36:31Ce que vous dites est intéressant.
01:36:33Parce que, à ma connaissance,
01:36:34il avait aussi une collection de bronze.
01:36:36Il a été vendu en 2014.
01:36:38Oui.
01:36:39De très grande qualité.
01:36:40Oui.
01:36:41Il y avait des Bugatti.
01:36:42Un autodidacte formé au marché de l'art.
01:36:44Oui.
01:36:45Il y a un Bugatti qui s'est vendu à 1,4 millions.
01:36:47Je me souviens de la vente.
01:36:48C'était en 2014.
01:36:49Tous les bronzes ont été vendus.
01:36:50Tous les tableaux.
01:36:51Ça a commencé avec les dessins.
01:36:52La collection d'art.
01:36:53Il avait le fameux fusil cassé de Joss Randall.
01:36:57Qui lui appartenait, évidemment.
01:36:59Que Steve McQueen lui avait donné.
01:37:01C'est des collections importantes.
01:37:05Il était passionné.
01:37:06Mais ce n'était pas simplement des souvenirs.
01:37:08C'était aussi un amateur d'art.
01:37:10Lié à son enfance et à ses souvenirs.
01:37:12Vous avez parfaitement raison.
01:37:13Il a appris.
01:37:14Absolument.
01:37:15Il faisait pas semblant.
01:37:18Ce n'est pas le nouveau riche qui achète pour.
01:37:20Non.
01:37:21Il était passionné.
01:37:23Dufy, d'un seul coup, ça le passionnait.
01:37:26Il achetait un Dufy.
01:37:27Il achetait des grands noms, évidemment.
01:37:29Il avait les moyens de les acheter surtout.
01:37:31Et comme un jour, il a décidé de tout vendre.
01:37:33Une grande partie de sa collection.
01:37:34Pour éviter des disputes peut-être à la fin de sa vie.
01:37:36Ou à la succession.
01:37:38Mais il était passionné par ça.
01:37:40Il avait une culture sur l'art.
01:37:42Et il a souvent prêté des œuvres de sa collection.
01:37:44Pour des expositions.
01:37:45Pour des grandes expositions.
01:37:46Nationales.
01:37:47Absolument.
01:37:48Sa collection de longs a été reconnue comme étant très solide.
01:37:50Depuis de son vivant.
01:37:52Il avait commencé par le dessin ancien.
01:37:54Et partant du dessin ancien.
01:37:55Il avait ensuite, comme beaucoup de collectionneurs peuvent le faire.
01:37:58Migré, si je puis dire, vers la peinture.
01:38:01Et de l'art ensuite, la sculpture.
01:38:03Et évoluant ensuite de l'art ancien à l'art moderne.
01:38:06Jusqu'à l'art quasi contemporain.
01:38:08Avec une prédilection, effectivement, pour les fauves.
01:38:10Vous citiez Dufy.
01:38:11Et c'est ça.
01:38:13Ce sont ces œuvres-là qui ont fait beaucoup de records.
01:38:16Mais attention.
01:38:17Parce qu'il avait quand même une superstition.
01:38:19C'est-à-dire que moi, quand il m'avait posé la question.
01:38:22Entre quelles mains était passé le bronze ?
01:38:25Est-ce que ça venait bien de la succession directe de Marcel Cerdan ?
01:38:28Qui était resté en sommeil et gelé pendant de nombreuses années.
01:38:31Parce qu'il voulait savoir.
01:38:33Le problème d'un expert, c'est de faire la traçabilité d'un objet.
01:38:35Et il voulait savoir absolument entre quelles mains il était passé.
01:38:38Il ne l'aurait peut-être pas acheté.
01:38:39S'il avait appartenu peut-être à d'autres personnes avant.
01:38:41Parce qu'il avait cette espèce de vibration qu'ont tous les grands artistes.
01:38:44Les acteurs ou les chanteurs.
01:38:46Ils veulent savoir.
01:38:47Ils ont toujours une peur.
01:38:48Parfois infondée.
01:38:50Ou tout simplement par superstition.
01:38:52Et pour lui, il a été soulagé.
01:38:55Quand il savait que c'était directement de la collection.
01:38:58Et des affaires personnelles de Marcel Cerdan.
01:39:01On continue sur la personnalité d'Alain Delon.
01:39:03J'espère qu'on aura Paul Belmondo d'ici la fin de cette émission.
01:39:07Parce qu'on fait souvent le parallèle entre les deux.
01:39:09Peut-être, et vous me dites et n'hésitez pas à me contredire.
01:39:12Mais Jean-Paul Belmondo était plutôt d'un aspect plus facile.
01:39:15D'approche.
01:39:17Alain Delon, on hésitait peut-être.
01:39:21Non mais c'est simple.
01:39:22Allez le voir.
01:39:23Allez lui serrer la main.
01:39:24Parce que c'était Delon.
01:39:26Personne ne tapait sur le dos.
01:39:27Il arrivait.
01:39:28Tout le monde se taisait.
01:39:29Il regardait rentrer comme ça.
01:39:30Jean-Paul arrivait quelque part.
01:39:31Ah Jean-Paul comment vas-tu ?
01:39:32C'est pas du tout pareil.
01:39:33Et pour Paul Belmondo, si je peux dire, il avait des habitudes aussi.
01:39:36Non mais même.
01:39:37On n'avait pas la même approche.
01:39:39Il n'avait pas la même approche.
01:39:40Il avait Alain et Jean-Paul.
01:39:41Ça vend des copains tout le temps.
01:39:42Jean-Paul il adorait les copains.
01:39:43On se tape sur le dos et tout.
01:39:44Alain non.
01:39:45Alors justement, Isabelle Mohini-Bosque nous décrit un autre Alain Delon.
01:39:51Que vous connaissez évidemment ô combien.
01:39:57On va écouter Isabelle Mohini-Bosque.
01:39:59Normalement ça doit marcher.
01:40:03Et c'est aussi un homme, on ne l'a pas beaucoup dit, qui prenait beaucoup de fourrir.
01:40:07Moi j'en ai pris beaucoup avec lui.
01:40:09On déjeunait ensemble assez souvent.
01:40:11Et il riait beaucoup.
01:40:12Et il riait aussi parfois de l'image qu'il donnait aux gens.
01:40:16Moi je me souviens avoir fait un petit déjeuner avec lui pour VSD et Michel Serrault,
01:40:21qui n'était pas le moins un déconneur de la bande, au Plaza Athénée.
01:40:25Et ils ont pris un fourrir.
01:40:27Mais un fourrir et moi avec.
01:40:28On a fait tomber la nappe du petit déjeuner avec tout ce qu'il y avait dessus.
01:40:31On n'arrivait pas à se relever.
01:40:32Et moi j'ai éparu dans VSD toute une série de photos de ce moment-là.
01:40:37Et après on en avait rediscuté.
01:40:38Il m'a dit, vous n'avez pas demandé mon autorisation pour passer les photos.
01:40:41J'ai dit, mais vous ne m'avez pas dit qu'il ne fallait pas les passer.
01:40:43Et il m'a dit, non mais c'était drôle.
01:40:45Vous avez vu, on rit.
01:40:46Les gens continueront à dire que je ne ris jamais.
01:40:49Voilà, c'est une autre image.
01:40:51C'est quand même un peu terrible parce que depuis ce matin, on dit finalement qu'il était intelligent.
01:40:54Il s'intéressait à des choses.
01:40:55Il avait de l'humour comme vous le percevez.
01:40:56Comme vraiment une sorte de...
01:40:57C'est vraiment spontané.
01:40:59Vous avez raison de le dire.
01:41:00C'est tout le contraire.
01:41:01La vérité, c'est que toutes les stars sont des diamants.
01:41:03Il y a plein de facettes qui sont parfois contradictoires.
01:41:06Mais c'est vrai que ce n'est pas l'image que les gens en avaient.
01:41:09Et au final, il était comme ça.
01:41:11Je crois que c'était quelqu'un de profondément humain dans l'excès.
01:41:13C'est-à-dire un scorpion dans l'excès.
01:41:14Il pouvait être très bien agréable.
01:41:16Un jour, il m'a dit, tu vas faire du vélo ?
01:41:18Je lui ai dit, oui, je vais peut-être faire du vélo.
01:41:19Je suis à la campagne maintenant.
01:41:20Il m'a dit, j'ai une surprise pour toi.
01:41:22Bon, très bien.
01:41:23Il arrive avec un vélo.
01:41:25Il m'a dit, tu vas faire très attention à ce vélo.
01:41:27C'est le vélo d'Eddie Merckx.
01:41:29En fait, il avait récupéré le vélo d'Eddie Merckx.
01:41:31Il était très, très fier.
01:41:32Il m'avait offert le vélo d'Eddie Merckx.
01:41:34Parce qu'il adorait Eddie Merckx.
01:41:35Oui.
01:41:36Eddie Merckx, il ne fait pas une course pour participer.
01:41:39Il veut gagner.
01:41:40Et il se reconnaissait en lui.
01:41:42Justement, nous sommes avec Paul Belmondo.
01:41:45Je vous avais promis d'avoir Paul Belmondo.
01:41:47Bonsoir, Paul.
01:41:48Merci d'avoir accepté mon invitation.
01:41:50On ne pouvait pas ne pas vous avoir.
01:41:52Évidemment, votre père et Alain Delon ont emporté le cinéma français.
01:41:56Quelle est votre première réaction, évidemment, Paul ?
01:42:01Ma première réaction, c'est comme tout le monde.
01:42:04C'est beaucoup de tristesse d'avoir appris le départ d'Alain Delon.
01:42:08Je pense aussi, bien sûr, à ses enfants.
01:42:11Je pense à ses trois enfants.
01:42:13C'est un moment difficile.
01:42:15Mais c'est comme ça.
01:42:17Et en même temps, ça me rapproche de mon père aussi.
01:42:20C'est un moment que j'ai connu.
01:42:21Et leur carrière, surtout, est tellement proche à tous les deux.
01:42:25Forcément, je pense à mon père aussi.
01:42:27Vous savez, on a beaucoup parlé de votre père au cours de cette émission.
01:42:30Évidemment, c'était tellement évident.
01:42:32On les a souvent opposés.
01:42:33Et en fait, il y avait une réelle amitié.
01:42:36Un profond respect entre votre père et Alain Delon.
01:42:40Oui, ils s'aimaient beaucoup.
01:42:42Ils s'appréciaient.
01:42:43Ils s'appréciaient parce que c'était deux grands comédiens
01:42:46qui aimaient leur métier.
01:42:47Qui avaient une vraie passion pour ça.
01:42:49Qui partageaient beaucoup de choses en commun.
01:42:51Qui étaient cette passion du sport aussi.
01:42:56Ils ont fait toute leur carrière ensemble.
01:42:58Ils se sont challengés toute leur vie.
01:43:01Mais ils avaient du respect l'un pour l'autre.
01:43:03C'était un tout petit peu brouillé au moment de Borsalino.
01:43:06Pour une histoire de nom sur l'affiche.
01:43:11Mais tout ça était très vite rentré dans l'ordre.
01:43:13Mais ils gardent tous les deux un grand souvenir de ce tournage aussi.
01:43:17Où ils se sont beaucoup amusés.
01:43:19C'était deux hommes incroyables.
01:43:22Et ils se connaissaient depuis longtemps.
01:43:24Ils ont fréquenté le même quartier.
01:43:26Le quartier Saint-Germain.
01:43:28Même si on l'a évoqué avec mes invités.
01:43:31Il y avait deux milieux différents à la base.
01:43:36Oui, ils ont fréquenté ce quartier de Saint-Germain-des-Prés.
01:43:40Ils ont fréquenté les mêmes castings.
01:43:43Ils ont débuté très jeunes dans Sois belle et tais-toi aussi.
01:43:46Ils n'étaient pas encore très connus.
01:43:48Jusqu'à arriver à Borsalino.
01:43:50Mais c'est vrai qu'ils avaient des bandes différentes.
01:43:52Ce n'était pas les mêmes.
01:43:53Il y avait une rivalité et du respect.
01:43:55Ils ont éclos quasiment en même temps.
01:43:58Ils sont devenus très connus très vite.
01:44:01C'est ça qui est incroyable.
01:44:04J'ai le souvenir de la une de match.
01:44:07C'était en quelle année ? En 2020-2019 ?
01:44:11Où vous étiez tous les deux ensemble.
01:44:13Avec de très jolies photos.
01:44:15Très émouvantes.
01:44:18Oui, je sais qu'ils se sont retrouvés.
01:44:22Une fois pour le cinquantenaire de match.
01:44:26Et une fois pour les 70 ans de Cannes.
01:44:28Je ne sais pas laquelle des deux.
01:44:30C'était la couverture.
01:44:31Je crois que c'était pour les 70 ans de Cannes.
01:44:33Où ils n'avaient pas été invités à Cannes.
01:44:35Ils avaient fait ce pied de nez en faisant une photo.
01:44:38C'est Patrick Maé qui a organisé ça.
01:44:41Ils ont fait cette photo tous les deux.
01:44:43On voit une vraie complicité.
01:44:45Ce bras de fer symbolique.
01:44:48Il représentait ce parcours qu'ils ont fait ensemble.
01:44:51Ces sourires et ce regard qu'ils ont l'un vers l'autre.
01:44:55Qui dit tout.
01:44:57C'est une très belle photo.
01:44:59Il y avait de la sincérité.
01:45:01Ils n'avaient pas besoin de se voir tous les jours.
01:45:03Pour se prouver qu'ils s'appréciaient.
01:45:05Ils se voyaient de temps en temps.
01:45:06Ils se parlaient de temps en temps.
01:45:08Quand l'un avait un problème.
01:45:10Je sais qu'ils se parlaient.
01:45:12Ils étaient très proches.
01:45:14J'ai passé un extrait ce matin.
01:45:16Dans cette émission spéciale.
01:45:18Où Alain Delon disait, c'est bien simple.
01:45:20Avec Jean-Paul Belmondo.
01:45:22On portait le cinéma.
01:45:24Tous les deux, on portait le cinéma.
01:45:26Oui, c'est vrai.
01:45:28Aujourd'hui, on ne se rend pas compte.
01:45:30Mais à cette époque-là.
01:45:32C'était eux les n°1 du box-office.
01:45:34Les gens allaient voir un film de Delon.
01:45:36Ils allaient voir un film de Belmondo.
01:45:38On attendait la sortie du dernier Delon.
01:45:40La sortie du dernier Belmondo.
01:45:42C'était quelque chose de très important.
01:45:44La télé n'avait pas aussi d'importance qu'elle l'a aujourd'hui.
01:45:46Le sport n'avait pas autant d'importance qu'il a aujourd'hui.
01:45:48Parce qu'il est à la télé.
01:45:50Ce qui fait que eux étaient vraiment deux icônes.
01:45:52Tout le monde les a connus.
01:45:54D'enfants à très grands.
01:45:56On allait les voir.
01:45:58On attendait ce moment-là.
01:46:00Après, ça a continué avec la télé.
01:46:02Avec les vidéos, les DVD.
01:46:04Aujourd'hui, heureusement, il y aura les plateformes.
01:46:06Pour voir leurs films.
01:46:08Paul, dernière question.
01:46:10Parmi la filmographie d'Alain Delon.
01:46:12Quels sont les 2 ou 3 films qui vous ont marqué ?
01:46:16Il y en a un.
01:46:18C'est Mélodie en sous-sol.
01:46:20On en a parlé tout à l'heure.
01:46:22Que j'adore.
01:46:24Il est incroyable.
01:46:26Après, bien sûr, Borsalino.
01:46:28Et Plein soleil.
01:46:30Il a le rôle d'un mauvais garçon.
01:46:32Mais on l'adore.
01:46:34Voilà.
01:46:36C'est Alain Delon.
01:46:38Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:46:40Merci en tous les cas.
01:46:42Plus de création, Fabien.
01:46:44C'était impossible de ne pas avoir
01:46:46Paul Belmondo dans notre émission spéciale.
01:46:48Belmondo a tellement compté
01:46:50dans la carrière de Delon.
01:46:52Et réciproquement, on peut le dire.
01:46:54Cette dispute de Borsalino pour un nom de trop
01:46:56sur une affiche.
01:46:58Après, c'était gommé.
01:47:00C'est vrai que c'était un peu chaud.
01:47:02On fait un 100 mètres.
01:47:04Il disait on fait un marathon.
01:47:06On fait un 100 mètres.
01:47:08Un jour, c'est lui qui gagne.
01:47:10Un jour, c'est moi qui gagne.
01:47:12La seule différence dans les recettes
01:47:14qu'il y avait entre Delon et Belmondo
01:47:16qu'a soulevé Mathieu,
01:47:18c'est qu'Alain, la plupart de ses films
01:47:20étaient interdits aux moins de 13 ans.
01:47:22Et Jean-Paul, il avait tous les gens
01:47:24de 1 à 13 ans qui allaient voir ses films.
01:47:26On disait c'est drôle, Delon fait 100
01:47:28et Belmondo fait 200.
01:47:30Il commence à 15 ans.
01:47:32C'est pas pareil.
01:47:34Ça avait beaucoup joué dans les recettes des films.
01:47:36Autrement, chaque fois,
01:47:38il me disait on fait quand même
01:47:40une belle course tous les deux.
01:47:42En fait, ils étaient les deux
01:47:44meneurs de cette génération.
01:47:46Et rappelons que grâce
01:47:48aux entrées qu'ils faisaient l'un et l'autre,
01:47:50on pouvait financer énormément
01:47:52de plus petits films avec des moins grandes stars.
01:47:54Les gens ont critiqué ce star system.
01:47:56En même temps, ça permettait quand même
01:47:58grâce à l'excellence du CNC,
01:48:00du fonds de soutien et de la TSA sur les places.
01:48:02C'est sûr.
01:48:04On continue sur l'image.
01:48:06On écoutait Isabelle Moenibos
01:48:08qui disait qu'il aimait bien se poquer
01:48:10de lui-même. Regardez l'image.
01:48:12L'image des guignols.
01:48:14Je ne résiste pas à vous montrer
01:48:16cette fameuse séquence.
01:48:18Le miroir. Culte.
01:48:20On ne peut pas
01:48:22ne pas vous la montrer cette séquence.
01:48:28Miroir.
01:48:30Un beau miroir.
01:48:32Enfin, moins beau qu'Alain Delon.
01:48:36Miroir qui a la chance de refléter
01:48:38l'image d'Alain Delon.
01:48:40D'ailleurs, ce n'est pas Alain Delon
01:48:42qui regarde le miroir.
01:48:44C'est le miroir qui regarde Alain Delon.
01:48:46C'est bon, on a compris.
01:48:48Quelle est ta question ?
01:48:50Alain Delon voudrait savoir s'il existe
01:48:52un plus grand acteur qu'Alain Delon.
01:48:54Alain Delon est un immense acteur.
01:48:56Adoré, vénéré jusqu'au Japon.
01:48:58Mais il existe un acteur encore plus immense.
01:49:00Ah bon ? Décris-le-moi.
01:49:02C'est un homme qui, jeune,
01:49:04était très beau.
01:49:06Je ne vois personne qui était plus beau
01:49:08qu'Alain Delon, jeune.
01:49:10C'est un homme qui a mal dit.
01:49:12J'ai de la peine pour lui.
01:49:14C'est un homme qui vit seul avec ses chiens.
01:49:16Alain Delon a deviné. C'est Brigitte Bardot.
01:49:18Un homme, je vous dis. Il était gris
01:49:20et a même déclaré qu'il vomissait
01:49:22l'époque dans laquelle il vivait.
01:49:24C'est Alain Delon qui a déclaré ça ?
01:49:26Lui-même.
01:49:28Donc la réponse est Alain Delon.
01:49:30Voyez quand vous voulez.
01:49:32Oui, Alain Delon a quand même l'impression
01:49:34que le miroir d'Alain Delon se fout de la gueule d'Alain Delon.
01:49:36Exactement. Parce que le miroir, on a marre
01:49:38de renvoyer l'image d'Alain Delon.
01:49:40Il n'en peut plus, le miroir, de voir ta tronche tous les jours.
01:49:42Alain Delon par-ci, Alain Delon par-là.
01:49:44J'en peux plus !
01:49:46J'ai l'impression que le miroir d'Alain Delon
01:49:48a pris le melon d'Alain Delon.
01:49:54Alors, en diffusant cette séquence
01:49:56qui est culte pour Fabien,
01:49:58il y a un véritable débat sur ce plateau
01:50:00et c'est un intérêt.
01:50:02C'est culte, bien sûr, dans la scénarisation.
01:50:04Mais il faut savoir qui sont les auteurs
01:50:06de cette séquence.
01:50:08Pas forcément le public d'Alain Delon.
01:50:10C'est plutôt les auteurs
01:50:12de ce genre de...
01:50:14C'est plutôt l'extrême-gauche.
01:50:16C'est pour descendre et parler du melon d'Alain Delon.
01:50:18Puis il y a une époque où Alain Delon
01:50:20n'a plus du tout le niveau d'activité
01:50:22qu'il avait 20 ans auparavant.
01:50:24Je trouve qu'on tire un peu sur une ambulance, à l'époque.
01:50:26Je suis absolument d'accord avec vous.
01:50:28Je déteste cette séquence.
01:50:30Je trouve d'abord que
01:50:32les guignols ont été inspirés
01:50:34de façon beaucoup plus créative à bien des moments,
01:50:36y compris pour caricaturer Chirac
01:50:38de façon sympathique.
01:50:40Je trouve que la marionnette est affreuse
01:50:42et je trouve que cette façon de se moquer de lui
01:50:44de façon aussi stupide,
01:50:46à un moment, en effet,
01:50:48où il est déjà un peu
01:50:50difficile et pitoyable.
01:50:52Je déteste.
01:50:54Vous avez raison.
01:50:56Cette séquence existe.
01:50:58Je voulais vous la montrer.
01:51:00Vous avez raison, François.
01:51:02Il n'y a aucun souci par rapport à cela et je le respecte tout à fait.
01:51:04Ça faisait partie du personnage
01:51:06et de la perception, etc.
01:51:08S'il vous plaît, ça fait partie du déboulonnage d'Alain Delon.
01:51:10Exactement.
01:51:12Ils avaient mis en marche une usine de destruction
01:51:14pratiquement d'Alain Delon à travers ces espèces de faux...
01:51:16Il faut les connaître,
01:51:18les auteurs qui ont écrit ça.
01:51:20C'est des gens que je connais très bien.
01:51:22Ils sont anti-Delon
01:51:24parce que d'abord, ils n'aiment pas la position d'Alain
01:51:26dans la vie.
01:51:28Ils sont à gauche toute.
01:51:30Ils sont très spéciaux.
01:51:32Ils ont pris leur revanche.
01:51:34Peut-être qu'ils ont cru que c'était une bonne idée
01:51:36parce qu'on pense à la scène du samouraï
01:51:38où il fait face à son miroir.
01:51:40On ne l'a pas dit, mais la question du double
01:51:42est quelque chose qui est lié
01:51:44au personnage d'Alain Delon au cinéma.
01:51:46Il a un frère jumeau.
01:51:48Mais il y a toujours...
01:51:50Il prend la place de l'autre.
01:51:52Il y a toujours cette dualité
01:51:54qui a toujours été là.
01:51:56Il y a énormément de scènes de miroir.
01:51:58M. Klein, il y a l'autre M. Klein.
01:52:00Il y a énormément de scènes de miroir.
01:52:02Je pense qu'ils sont partis de là.
01:52:04Après, ça impose que ça vaut.
01:52:06Mais il y a quand même...
01:52:08Le résultat n'est pas là-haut.
01:52:10C'est une bonne explication.
01:52:12J'oublie.
01:52:14Je n'aurais pas dû.
01:52:16Je n'aurais pas dû.
01:52:18Ça part d'un bon sentiment.
01:52:20C'est révélateur.
01:52:22Je voulais vous montrer
01:52:24parce que c'est tout ça.
01:52:26On égrène la vie et le parcours.
01:52:28A contrario, les Inconnus avec Alain Delon,
01:52:30c'était très drôle.
01:52:32Oui, c'est vrai.
01:52:34L'autre séquence, c'est...
01:52:36Je ne m'engage pas.
01:52:38Je ne sais pas trop quoi dire.
01:52:40Je ne dis plus rien.
01:52:42On voit la séquence avec moi.
01:52:44On l'adore.
01:52:46César, c'est extraordinaire.
01:52:48On voit la séquence dans Astérix.
01:53:12Le pouvoir a été décerné à César.
01:53:18Avez-moi.
01:53:20Bon.
01:53:22Vous savez, en débat,
01:53:24je préviens nos téléspectateurs
01:53:26qui nous regardent, ils sont nombreux.
01:53:28Il y a toujours un débat.
01:53:30Moi, j'ai un bémol.
01:53:32On connaît par cœur la carrière d'Alain Delon.
01:53:34C'est un film pour les enfants.
01:53:36Un enfant qui ne connaît pas la carrière d'Alain Delon,
01:53:38qui n'a que cette image-là d'Alain Delon
01:53:40en 1990, ça ne fait pas le même effet.
01:53:42J'aime pas le film, mais j'aime la séquence.
01:53:44Ça rejoint.
01:53:46Astérix, ça a toujours été ça.
01:53:48Des références pour les adultes
01:53:50et des références pour les plus jeunes.
01:53:52Il y a toujours des tas de choses.
01:53:54Quand j'avais 10 ans,
01:53:56il y a des trucs que je ne comprenais pas
01:53:58que j'ai découverts bien plus tard
01:54:00quand j'avais le bagage.
01:54:02Cette séquence est très astérixienne.
01:54:04Je veux bien.
01:54:06On trouve déjà d'avoir le courage
01:54:08de dire je vais me moquer moi-même.
01:54:10Au cinéma, c'est déjà une forme d'intelligence
01:54:12et de clairvoyance.
01:54:14C'est formidable.
01:54:16A son âge, dire je vais me ridiculiser moi-même,
01:54:18il n'y a que lui qui peut le faire.
01:54:20Ce sens de la dérision,
01:54:22le film n'était pas excellent,
01:54:24mais quand Patrice Lecomte avait réuni
01:54:26Belmondo et Delon
01:54:2850 ans après,
01:54:30les deux pères de Vanessa Paradis,
01:54:32forcément l'un des deux était le père,
01:54:34tous les deux se moquent d'eux-mêmes.
01:54:36Ils n'arrivent plus à faire les cascades
01:54:38qu'ils pouvaient faire dans Borsalino.
01:54:40Et là, la dérision,
01:54:42le film, dans mon souvenir, n'était pas exceptionnel.
01:54:44Mais d'avoir ces deux géants
01:54:46devant la caméra,
01:54:48était exceptionnel.
01:54:50Peut-être qu'on va le revoir avec tendresse.
01:54:52Le film était très réussi de ce côté-là.
01:54:54Vanessa Paradis est formidable.
01:54:56Écoutez ce que nous raconte
01:54:58Isabelle Moedibos
01:55:00sur cette séquence
01:55:02puisqu'elle avait échangé avec Alain Delon.
01:55:06Avez-moi, évidemment.
01:55:08César et Grand, César nanana
01:55:10Avez-César, avez-moi.
01:55:12Et donc, là aussi, il m'en avait parlé
01:55:14il m'a dit, qu'est-ce que vous avez retenu du film
01:55:16Astérix, un film que je n'ai pas aimé d'ailleurs moi.
01:55:18Astérix, j'ai dit, bah moi la scène avec vous
01:55:20évidemment, c'est celle qui m'a fait le plus rire.
01:55:22Ah, vous avez bien entendu.
01:55:24Avez-moi, quand je dis
01:55:26Avez-moi. Et on continuera à dire que Delon
01:55:28parle de Delon à la troisième personne.
01:55:30Ce qui pouvait effectivement arriver
01:55:32mais il avait des moments où il se comportait
01:55:34parfaitement normalement.
01:55:36Ah, la chute.
01:55:38La chute.
01:55:40Des moments où il parlait normalement.
01:55:42Ça en dit long.
01:55:44Il parlait à la troisième personne.
01:55:46C'était pas par snobisme, il parlait de l'homme public
01:55:48Alain Delon et celui qu'il était
01:55:50qui s'appelait également Alain Delon.
01:55:52Au départ, il a commencé à parler de troisième personne
01:55:54parce qu'à un moment donné, il est devenu producteur.
01:55:56Et chaque fois on lui disait
01:55:58pourquoi on prend Alain Delon
01:56:00pour ce film-là. Alors il répondait
01:56:02Alain Delon après Alain Delon
01:56:04parce que c'est de là que c'est né.
01:56:06C'est que la dualité entre producteur et acteur
01:56:08à chaque fois, il disait
01:56:10le producteur c'était lui.
01:56:12Alors c'est né de là et puis c'est devenu un gag
01:56:14et puis après ça tournait en boucle
01:56:16et puis voilà.
01:56:18Ça veut dire qu'il ne se prenait pas pour Alain Delon finalement.
01:56:20Non, il ne se prenait pas pour Alain Delon.
01:56:22Encore.
01:56:24Delon et les femmes.
01:56:26Pourquoi vous me regardez
01:56:28Delon et les femmes ?
01:56:30C'est forcément Delon et les femmes.
01:56:32Delon, c'est forcément
01:56:34un séducteur, c'est la beauté absolue,
01:56:36c'est une virilité
01:56:38à la fois enfantine
01:56:40et touchante.
01:56:42Cette magie
01:56:44qu'il a, c'est forcément aussi
01:56:46un érotisme.
01:56:48Il y a une dimension érotique
01:56:50dans Alain Delon qui est évidente.
01:56:52Je pense qu'il frappe tout le monde d'ailleurs.
01:56:54On n'a pas besoin d'être une femme pour voir
01:56:56cette dimension-là.
01:56:58Que toutes les femmes étaient folles amoureuses de lui,
01:57:00ça ne m'étonne pas. Après, il ne devait pas être facile à vivre
01:57:02tous les jours le garçon, je pense.
01:57:04Je ne me lancerais pas là-dedans,
01:57:06mais je pense que les compagnes d'Alain Delon
01:57:08ont dû avoir
01:57:10des moments un peu compliqués.
01:57:12Norbert ne dit rien.
01:57:14On va regarder le sujet.
01:57:16J'ai l'impression que les femmes d'Alain Delon
01:57:18étaient, elles, entrées en sacerdoce.
01:57:20Les femmes d'Alain Delon étaient priées de s'occuper d'Alain Delon.
01:57:22Vous connaissez des femmes de grands acteurs, de grands artistes
01:57:24qui ont vécu une osmose absolue
01:57:26et je pense que dès lors qu'on est un grand artiste,
01:57:28on n'est pas facile à vivre.
01:57:30Même Simon de Beauvoir était au service de Sartre.
01:57:32Alors, Norbert va vous répondre, mais comme il ne veut pas
01:57:34vous répondre tout de suite, on va regarder le sujet
01:57:36de Vivien Hervieux.
01:57:38Il aura une minute trente ou deux minutes
01:57:40pour réfléchir à sa réponse et pour bien la préparer.
01:57:42On l'attend.
01:57:44Tout ce que je suis aujourd'hui,
01:57:46tout ce que je fais, tout ce que j'ai entrepris,
01:57:48je l'ai fait pour les femmes.
01:57:50Je n'étais pas prédestiné à faire ce métier.
01:57:52Je ne voulais pas le faire. Et une femme m'a aimé.
01:57:54Elle m'a dit, il faut que tu fasses ce film.
01:57:56Je dis, je n'en ai pas envie, mais si tu me le demandes
01:57:58pour te faire plaisir parce que je t'aime,
01:58:00je vais faire l'acteur et je suis devenu acteur par amour.
01:58:02Et ce premier film sorti en 1957
01:58:04porte un titre prédestiné
01:58:06Quand la femme s'en mêle
01:58:08d'Yves Allégret.
01:58:10C'est vrai que vous êtes la daphylo de maman ?
01:58:12Romy Schneider sera son premier grand amour.
01:58:14Il se rencontre en 1958
01:58:16sur le tournage du film Christine.
01:58:18J'ai une vie si compliquée.
01:58:20Leur idylle va durer 5 ans.
01:58:22Même après leur séparation,
01:58:24ils vont former à l'écran
01:58:26un couple mythique.
01:58:28Alain Delon le reconnaissait,
01:58:30il aimait les femmes.
01:58:32J'aime les femmes.
01:58:34Assez grandes,
01:58:36belles de toute façon
01:58:38et si possible intelligentes.
01:58:40Nathalie Delon est la seule à avoir épousé l'acteur.
01:58:42Ensemble, ils auront un fils,
01:58:44Anthony, qui suivra plus tard
01:58:46les traces de son père au cinéma.
01:58:48Après 4 ans de mariage,
01:58:50le couple divorce.
01:58:52Alain Delon a rencontré Mireille Dark
01:58:54sur le tournage du film Jeff.
01:58:56Mireille Dark va partager
01:58:58la vie d'Alain Delon pendant 15 ans.
01:59:00Ils vont vivre un amour fusionnel
01:59:02qui, après leur séparation,
01:59:04va se muer en amitié complice et indéfectible.
01:59:06On a un grand projet en commun,
01:59:08c'est de vivre le plus longtemps possible
01:59:10tous les deux et de se voir
01:59:12le plus souvent possible.
01:59:14C'est un grand projet.
01:59:16Jean Bremen, mannequin néerlandais,
01:59:18rencontré en 1987,
01:59:20Alain Delon a deux enfants,
01:59:22Anoushka et Alain Fabien.
01:59:24L'acteur partage avec sa fille
01:59:26la même passion pour le cinéma.
01:59:28C'est avec elle qu'auront lieu
01:59:30ses dernières apparitions publiques.
01:59:32Il a eu à cœur de lui transmettre le flambeau
01:59:34avant de quitter définitivement la scène.
01:59:40Je vous donne la parole tout de suite
01:59:42mais je voudrais juste faire écouter
01:59:44Anoushka qui parle
01:59:46d'Alain Delon et de son rapport
01:59:48avec les femmes.
01:59:50C'est quand même assez impressionnant
01:59:52quand je le vois,
01:59:54quand on sort du théâtre ou au restaurant.
01:59:56C'est tellement mignon !
01:59:58Quand on sort au restaurant,
02:00:00c'est les femmes.
02:00:02Il a un effet sur les femmes,
02:00:04que ce soit des super jeunes
02:00:06quand je présente des copines
02:00:08qui sont comme ça quand elles le rencontrent
02:00:10jusqu'aux femmes un peu plus âgées.
02:00:12C'est gentil
02:00:14mais c'était quand même
02:00:16plus avant que tu naisses.
02:00:18Oui, mais ça n'a pas perdu.
02:00:20Quand on voit l'effet qu'il fait
02:00:22sur les femmes...
02:00:24Même sur vos copines ?
02:00:26Il y a des copines qui vous ont dit
02:00:28présente-moi ton papa ?
02:00:30Non, sinon ce ne sera pas mes copines.
02:00:32Mais quand on arrive au moment
02:00:34où je leur présente,
02:00:36c'est toujours un peu la petite rencontre
02:00:38il y a Alain Delon qui m'a embrassée.
02:00:40Voilà, c'était Anushka qui parlait
02:00:42de son papa.
02:00:44On va retrouver dans quelques instants
02:00:46Pascal Praud, puisqu'on va diffuser
02:00:48la grande interview qu'Alain Delon
02:00:50avait accordée à notre ami Pascal.
02:00:52Il nous expliquera comment les choses se sont passées.
02:00:54Mathieu, vous souhaitez apporter
02:00:56quelques petites précisions dans ce parcours ?
02:00:58J'ai l'avis d'Alain Delon au début des années 80
02:01:00qui était la comédienne Anne Pariot
02:01:02qui a laissé un message d'une grande beauté
02:01:04aujourd'hui sur Instagram qui est bouleversant.
02:01:06J'encourage les spectateurs à aller voir
02:01:08son Instagram, magnifique.
02:01:10Je les félicite d'ailleurs.
02:01:12Norbert, vous savez que je vous ai laissé un peu de temps.
02:01:14Elle a été très discrète
02:01:16et Mireille a été
02:01:18très, très
02:01:20très dévastée
02:01:22par l'histoire d'Anne Pariot.
02:01:24Mireille a été pointement dévastée.
02:01:26C'était terrible.
02:01:28Je vous ai laissé un petit peu de temps
02:01:30Non, non, mais j'ai écouté
02:01:32parce qu'elle a raison, Françoise,
02:01:34quand on parle de Delon et des femmes,
02:01:36elle voit Delon, elle s'en épanouit.
02:01:38Presque toutes, elles sont en admiration.
02:01:40Lui, il a eu sa carrière qui s'était
02:01:42faite beaucoup sur les femmes, comme on a dit tout à l'heure,
02:01:44aussi bien Brigitte Aubert
02:01:46encore doux,
02:01:48la femme de Clément qui lui dit
02:01:50il a raison le petit, et ainsi de suite.
02:01:52Voilà.
02:01:54Il avait un côté un peu drôle
02:01:56parce que moi je me rappelle d'une séquence qui m'avait beaucoup étonné
02:01:58de lui qui n'est pas violent.
02:02:00On tournait avec...
02:02:02Non, j'étais sur un tournage d'un film que je faisais pas
02:02:04qui tournait avec Annie Girardo
02:02:06je sais pas si c'était Rocco, quel film c'était
02:02:08et à un moment donné, il y a une scène
02:02:10et il lui fout une gifle, vraiment une sérieuse gifle
02:02:12Je lui dis
02:02:14qu'est-ce qu'il t'a pris ? Et Annie arrive en larmes
02:02:16et en fait, il avait appris qu'Annie avait
02:02:18une aventure alors qu'elle était mariée
02:02:20avec Renato Salvatore
02:02:22et Alain, c'est un mec à principe, il lui a mis une gifle
02:02:24et j'ai dit à Alain
02:02:26quand même, c'est du chari, il m'a dit
02:02:28non, mais c'est pas bien.
02:02:30Bon, écoute, faut pas faire de la morale à cette heure-ci, franchement.
02:02:32Allez, on va retrouver
02:02:34notre ami Pascal Praud
02:02:36Bonjour Pascal
02:02:38Bonjour
02:02:40Merci d'avoir accepté mon invitation
02:02:42dans votre émission, je le précise
02:02:44Norbert Saada
02:02:46est avec nous
02:02:48je voudrais qu'on revienne sur
02:02:50l'émission et la longue interview
02:02:52qu'Alain Delon vous avait accordée
02:02:54c'était en 2019
02:02:56on va rediffuser
02:02:58cette émission juste après
02:03:00racontez-nous la jeunesse
02:03:02de l'histoire, pourquoi Alain Delon
02:03:04avait accepté votre invitation
02:03:06il le dit d'ailleurs, durant votre émission
02:03:08C'est une histoire
02:03:10qui est un peu longue
02:03:12parce que j'avais fait un matin, j'étais à RTL à l'époque
02:03:14à 7h59
02:03:16je faisais un billet
02:03:18avec un petit édito et puis un jour
02:03:20Alain Delon avait été attaqué
02:03:22et je fais un billet
02:03:24on ne touche pas à Alain Delon
02:03:26c'est une icône et ceux qui
02:03:28l'attaquent n'ont pas
02:03:30la racine carrée de son talent
02:03:32là dessus
02:03:34Marc-Olivier Faugiel qui était à l'époque
02:03:36très ami avec Delon et qui était avec RTL
02:03:38deux jours
02:03:40ou trois jours après me dit
02:03:42Delon souhaite envoyer un petit
02:03:44texto parce qu'il a été très
02:03:46content, on lui a rapporté
02:03:48d'ailleurs il ne l'avait sans doute pas vu en direct
02:03:50ou il ne l'avait pas écouté en direct
02:03:52mais on lui rapporte que quelqu'un avait défendu
02:03:54et moi j'avais été sidéré
02:03:56parce que
02:03:58à l'époque je ne faisais que du sport
02:04:00il n'y avait que ce petit billet le matin que je faisais sur RTL
02:04:02où je sortais de
02:04:04la ligne éditoriale du sport
02:04:06et je commence à avoir une relation avec Alain Delon
02:04:08de ce type en texto
02:04:10je ne l'ai pas au téléphone d'ailleurs
02:04:12et puis arrive
02:04:142016
02:04:16où l'émission l'heure des pros
02:04:18commence et puis
02:04:20ça devait être en
02:04:22ce billet
02:04:24en 2017, 2016
02:04:26je ne me souviens plus
02:04:28et puis je commence à entrer en conversation avec lui
02:04:30et j'imagine
02:04:32qu'il vienne un jour sur le plateau
02:04:34de CNews pour faire une émission assez
02:04:36longue et puis ça prend du temps
02:04:38vous savez comment ça se passe dans ces cas là
02:04:40et puis il vient en 2019 et puis on fait cette émission
02:04:42qui est la dernière
02:04:44interview
02:04:46télé d'Alain Delon
02:04:48me semble-t-il parce que
02:04:50un mois plus tard il part pour le festival
02:04:52le Cannes
02:04:54il est reçu et il a cet hommage
02:04:56que lui fait le festival
02:04:58et ensuite il a ses AVC
02:05:00et après il ne prendra plus jamais
02:05:02la parole et c'est vrai que
02:05:04c'est un souvenir formidable
02:05:06de présence
02:05:08on le revoit aussi aujourd'hui quand il parle
02:05:10de la vieillesse c'est vraiment très touchant
02:05:12et puis on sent que c'est un homme qui est tout seul
02:05:14il a ses enfants
02:05:16bien sûr mais tous ses amis
02:05:18sont morts, tous les gens
02:05:20le cinéma qu'il a aimé sont morts
02:05:22le cinéma qu'il a aimé et que symbolise Norbert
02:05:24Sahada qui est sur votre plateau, Mort d'un pourri
02:05:26c'est tout le cinéma que j'aime
02:05:28c'est un cinéma à la fois populaire
02:05:30et c'est un cinéma
02:05:32extraordinairement bien produit
02:05:34formidablement écrit
02:05:36et exceptionnellement joué
02:05:38le casting
02:05:40de Mort d'un pourri, moi j'invite tout le monde
02:05:42à revoir Mort d'un pourri
02:05:44vous avez Julien Guillemard
02:05:46vous avez Maurice Ronay
02:05:48vous avez Françoise Fabian
02:05:50vous avez Klaus Knizky, vous avez Jean Buys
02:05:52vous avez, je veux dire
02:05:54et vous avez un dialogue de diacre qui est extraordinaire
02:05:56à un moment vous avez
02:05:58cette jeune femme
02:06:00il y a Henri Virlejeu
02:06:02également, Henri Virlejeu qui a un rôle
02:06:04merveilleux et il y a cette jeune
02:06:06femme italienne qui était une
02:06:08vedette, Norbert à l'époque
02:06:10et qui est poursuivie
02:06:12par des bandits
02:06:14et qui sort dans la rue et qui dit
02:06:16Taxi ! Taxi au secours !
02:06:18et la réponse du taxi
02:06:20c'est ce n'est pas ma direction
02:06:22et ça c'est le dialogue de diacre
02:06:24c'est le dialogue de diacre avec une
02:06:26sortie à la fin
02:06:28qui est extraordinaire, la scène de fin
02:06:30avec Michel Aumont
02:06:32quand Delon lui dit
02:06:34vous êtes un con
02:06:36rassurez-vous il y en a eu des historiques
02:06:38vos prédécesseurs s'appellent Savane-Raoul
02:06:40c'est un dialogue
02:06:42qui est pour l'éternité
02:06:44donc ce cinéma-là
02:06:46est mort, ce cinéma-là est mort
02:06:48un cinéma à la fois populaire
02:06:50et qui était
02:06:52c'est Lautner qui a fait le film
02:06:54donc c'est un réalisateur populaire et puis à côté de ça il y a les classiques
02:06:56que vous concitent toujours
02:06:58les De Visconti
02:07:00les trois Melville, moi il y a un film que j'adore
02:07:02c'est Un flic, j'invite tout le monde
02:07:04à revoir Un flic
02:07:06qui a été le dernier Melville et qui a été détruit
02:07:08par la critique puisqu'il
02:07:10arrivait après
02:07:12le cercle rouge
02:07:14mais regardez Un flic, s'il y a un film
02:07:16je sais que sur Canal tous les films vont être proposés
02:07:18sur Canal
02:07:20et ses prochaines heures
02:07:22et
02:07:24comment dire, tous les films vont être proposés
02:07:26sur Canal ces prochaines heures et voyez ce film
02:07:28Un flic de Melville
02:07:30qui est un film prodigieux je trouve
02:07:32on va vous écouter et puis on va
02:07:34revivre cette émission
02:07:36dans quelques instants, merci
02:07:38d'avoir fait une petite pause
02:07:40après votre dîner au loin
02:07:42mon cher Pascal
02:07:44je suis sur la plage du Pouliguin
02:07:46une place qui vous est chère aussi
02:07:48regardez comme la plage du Pouliguin est belle
02:07:50c'est le phare du Pouliguin
02:07:52en revanche le ciel n'est pas bleu
02:07:54Pascal
02:07:56il est complètement bleu
02:07:58et là c'est la plage du Pouliguin
02:08:00qui est formidable
02:08:02vous pouvez venir en pèlerinage
02:08:04au Pouliguin si vous voulez, c'est formidable
02:08:06merci
02:08:08merci à moi Pascal d'avoir accepté
02:08:10merci
02:08:12et vous revenez bien lundi 26
02:08:14bien sûr, je vous cède la place
02:08:16merci à vous tous d'avoir accepté
02:08:18dans nos métiers c'est jamais nous qui décidons
02:08:20oui c'est vrai
02:08:22j'en reviens le 26
02:08:24en attendant je garde le fauteuil
02:08:26jusqu'à votre retour
02:08:28mais vous êtes parfait
02:08:30merci Pascal, merci mille fois
02:08:32merci à vous tous d'avoir participé
02:08:34à cet hommage
02:08:36c'était très intéressant
02:08:38de vous avoir et les uns et les autres
02:08:40je voudrais remercier l'équipe
02:08:42qui m'a aidé au combien
02:08:44à préparer cette édition spéciale
02:08:46Saïd Hamda
02:08:48Benjamin Cuneo, Laure Parra
02:08:50Sébastien Bendetti
02:08:52la promotion évidemment Lino Vitez
02:08:54dans quelques instants
02:08:56vous retrouverez cette émission spéciale
02:08:58entre Alain Delon et Pascal Praud
02:09:00je vous dis
02:09:02passez une belle soirée sur notre antenne
02:09:04et je vous donne rendez-vous dès demain matin
02:09:06à partir de 9h
02:09:08pour l'heure des pros 1
02:09:10belle soirée, on a une grosse pensée
02:09:12pour Alain Delon évidemment

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