L'Heure des Pros 2 Été (Émission du 19/07/2024)
Tous les soirs et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité
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00:00Un peu plus de 20 heures sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pros de Geoffroy Lejeune, Philippe Guibert, Paul Melun, Olivier Vial, bonsoir à tous les quatre.
00:10Quelle journée, le bug du siècle, on va essayer d'en parler un petit peu parce que ça a même mis en difficulté l'antenne de CNews.
00:19Vous avez vu, il n'y avait pas d'images, mais il en faut, vous avez entièrement raison, beaucoup plus, parce que heureusement que vous êtes là et on va vous écouter attentivement dans cette heure.
00:30Je le disais hier matin, chers téléspectateurs, vous pensiez avoir tout vu à l'Assemblée nationale depuis 2022, mais sauf que cette cuvée 2024 va faire passer 2022 pour l'un des plus grands millésimes de l'histoire de la Ve République,
00:43puisque la bordélisation continue avec le vote des vice-présidents. On a vécu cet après-midi une séquence historique, certains diraient pathétique, il faut savoir ce qui s'est passé, soit c'est une erreur, soit c'est volontaire,
00:56un bourrage d'urnes au moment des votes pour la vice-présidence. Il y avait dix bulletins en trop. Donc on prend tout de suite la direction de l'Assemblée nationale et on va rejoindre le député Laurent Jacobelli.
01:07Merci d'être avec nous monsieur le député. Alors première question, est-ce qu'on en sait un peu plus sur ce bazar et ce spectacle à l'Assemblée nationale, à savoir dix bulletins en pro et vous avez été contraint de re-voter pour la vice-présidence ?
01:22Oui tout à fait, bonsoir à tous, il est 20h et on a fait seulement deux tours de vote depuis 15h pour la vice-présidence, il nous reste encore un tour pour la vice-présidence et deux fois trois tours pour les casters et les secrétaires.
01:36Autant vous dire qu'on est là jusqu'à 5h du mat et pour la première fois dans notre histoire il y a eu un bourrage d'urnes. On ne sait pas encore si c'est une erreur mais enfin dix bulletins ça commence à ressembler à une erreur volontaire.
01:46Donc qui aurait voulu perturber le scrutin, pour quelles raisons, on n'en sait rien encore mais je crois que maintenant on est prêt à tout voir et tout entendre dans cet hémicycle parfois peuplé d'individus peu recommandables donc on ne sait pas ce qui s'est réellement passé, je crois qu'il y aura une enquête.
02:01Autre question et là on en vient au Rassemblement National et votre parti, Laurent Jacobelli, parce que vous êtes un peu peut-être, ce soir vous serez les dindons de la farce puisque vous avez voté pour LFI, pour cette vice-présidence, il s'avère qu'on connaît désormais quatre des six vice-présidents et que grâce à vos votes,
02:21Mme Clémence Guettet LFI et Mme Nadege Aboumon Goli de la France Insoumise, ces deux personnes sont vice-présidentes mais il s'avère qu'avec cette stratégie-là, Sébastien Chenu notamment du RN pourrait ne pas être vice-président donc est-ce que c'est une stratégie manquée ?
02:40Alors non pas du tout parce que notre seule stratégie c'est la démocratie, vous savez par le texte et par l'esprit le bureau de l'Assemblée Nationale doit être proportionnel au nombre de députés, c'est-à-dire doit refléter le vote des Français.
02:52Or on a bien vu hier avec le vote de la Présidente, les LR Wauquiez qui s'acoquinent à l'ancienne majorité présidentielle, qui échangent des postes etc, je pense que ça a donné une image déplorable de notre Assemblée et très loin du vote des électeurs, grosso modo M. Wauquiez a vendu ses électeurs à Mme Brown-Pivet donc tout ça n'est pas acceptable.
03:10Donc nous on a dit transparence totale, démocratie totale, on a regardé le nombre de députés et il y avait 2 vice-présidents possibles pour la gauche, 2 vice-présidents pour le centre, 2 vice-présidents pour le bloc patriote et national et bien tout simplement on a mis 6 noms sur les listes, on a voté pour 6 députés qui ressemblaient à cette répartition proportionnelle et démocratique, 2 de gauche, 2 du centre, 2 patriotes et c'est ce que nous avons fait.
03:34Nous on est assez fiers de cette rigueur, on allait dire, dans le respect du choix des électeurs.
03:40Donc c'est-à-dire que vous jouez faire, vous jouez vraiment le jeu jusqu'au bout, le jeu démocratique mais le téléspectateur qui a voté pour vous aux législatives peut se dire mais c'est-à-dire qu'ils se sont pris une baffe hier, vous avez des députés de la France Insoumise qui ont refusé de serrer la main à ce jeune Benjamin du Rassemblement National, le député qui était présent au moment du vote pour la présidence de l'Assemblée Nationale et 24 heures plus tard vous votez pour par exemple Mme Guettet qui a refusé de lui serrer la main.
04:08Oui alors vous savez je pense qu'on est crédible quand on critique le comportement anti-républicain des autres quand soi-même on est républicain sinon ça n'a aucune valeur.
04:18Nous on a passé notre temps à dire on bafoue les règles de la démocratie, on fait un bras d'honneur aux électeurs, la volonté de rejeter le Rassemblement National n'est pas conforme au règlement.
04:26Eh bien la meilleure manière de montrer que nous on est différent c'est de respecter le règlement à la lettre, tout le règlement rien que le règlement et c'est ce qu'on fait.
04:36Vous savez ça m'a fait mal au coeur de voir élu deux vice-présidents la France Insoumise mais c'est le choix des électeurs.
04:42Il y a aujourd'hui un bloc de gauche qui représente à peu près 180 députés, ce bloc de gauche a choisi ces deux candidats à la vice-présidence, je ne vois pas selon quelle règle démocratique on pourrait priver leurs électeurs de ces vice-présidents.
04:54Sinon ça voudrait dire que nous ne sommes pas légitimes et pas crédibles, quand nous disons aux autres eh bien vous n'acceptez pas la démocratie parce que vous refusez de donner deux vice-présidents au Rassemblement National.
05:03Nous voulons être parfaitement démocrates, parfaitement respectueux des règles écrites et orales de notre Assemblée Nationale.
05:11Si les autres ne le sont pas, les français verront bien l'écart de comportement entre ceux qui magouillent pour leur intérêt personnel et ceux qui font respecter l'intérêt général et respectent tous les électeurs.
05:21Laurent Jacobelli, une toute dernière question parce qu'en plus du bourrage d'urne, vous avez eu des bulletins qui ont été invalidés, ce sont deux informations différentes.
05:30Des députés du Rassemblement National se sont trompés dans le prénom d'un des candidats.
05:35Le groupe a imprimé des bulletins au nom de Thierry Breton, qui est commissaire européen, au lieu de Xavier Breton, le député candidat à la vice-présidente.
05:42Plusieurs députés ont voté avec ce bulletin erroné, vous confirmez cette information ou pas ?
05:49Alors, je ne sais pas honnêtement s'ils ont été comptabilisés comme nuls. Je sais qu'il y avait deux ou trois bulletins qui étaient faux, mais je crois qu'ils ont été modifiés, à vérifier pour être honnête.
06:00Quoi qu'il en soit, ça n'aurait pas changé le résultat. Nous savions, pour être tout à fait franc, que quatre députés seraient élus vice-présidents, deux de gauche, vous l'avez dit, mais un du Bloc central et un des républicains de Laurent Wauquiez aussi.
06:14Vous voyez, j'ai critiqué tout à l'heure la politique de Laurent Wauquiez, mais il avait légitimement le droit à avoir un vice-président.
06:20Eh bien, nous avons voté pour un de ses vice-présidents, M. Breton, justement. La démocratie, toute la démocratie, rien que la démocratie.
06:27Eh bien, écoutez, merci beaucoup Laurent-Jacques Belly. On l'a bien compris que ce vote va se dérouler tout au long de la nuit.
06:34Peut-être que les députés ont mis quelques matelas dans les quatre colonnes pour la suite de la journée. C'est vrai que, de manière générale...
06:41Il ne faut pas leur donner de mauvais exemples.
06:45Ah oui, vous voulez dire...
06:47Dans les députés élus, il y en a certains qui ont fait qu'on l'expérimente des ZAD, etc.
06:52Ah oui, vous ne voulez pas que l'Assemblée nationale se transforme en une ZAD.
06:56Revenons d'ailleurs, parce que là on a posé toutes les questions au député Jacques Belly, mais revenons sur cette première information.
07:02Pour la première fois, peut-être dans l'histoire de l'Assemblée nationale, vous avez un bourrage d'urnes.
07:07Alors, soit c'est une erreur, soit c'est quelque chose de volontaire pour perturber le vote.
07:13Il y a une enquête, nous dit Laurent-Jacques Belly, qui va être orchestrée.
07:17C'est quand même un spectacle, un triste spectacle qui est offert aux Français qui sont allés massivement voter pendant ces élections.
07:25Oui, je ferais plutôt le pari de l'amateurisme.
07:29Parce qu'il me semble, mais c'est un point à vérifier, que j'aurais aimé demander aux députés que nous avions de l'Assemblée.
07:37Il me semble que c'est un vote personnel, comme pour la présidence de l'Assemblée, où les députés défilent et mettent leurs bulletins dans l'urne.
07:44Donc s'il y a eu trop de bulletins, ce sont forcément des députés...
07:48Mais c'est dans une enveloppe, cher...
07:51Vous prenez deux feuilles et vous mettez deux bulletins, ce n'est pas très compliqué, mais bon...
07:56L'intérêt, c'est de perturber, c'est la bordélisation.
08:00Ça peut être une possibilité, la bordélisation, mais dans tous les cas, c'est soit de l'amateurisme, soit la bordélisation.
08:10Donc dans tous les cas, c'est affligeant, je vais vous dire.
08:12Si c'est de l'amateurisme, c'est triste de se dire que vous avez des gens qui mettent plusieurs noms dans la même enveloppe.
08:17Et si c'est volontaire, c'est le signe que cette Assemblée nationale commence bien mal.
08:23Pourquoi est-ce qu'on s'interroge déjà sur ce sujet-là ?
08:27On s'interroge parce que ce bourrage duur de présumer, il intervient dans un contexte
08:31où depuis 48 heures, le spectacle de l'Assemblée nationale est en général affligeant,
08:36avec ses histoires de poignées de main non serrées, ses provocations.
08:40Ce qui est assez impressionnant d'ailleurs, parce que j'écoutais attentivement ce que disait M. Giacobelli,
08:45c'est que par contraste, quand vous regardez l'attitude des députés du Rassemblement national,
08:50si j'en juge que la forme, là je ne juge pas le fond, par rapport à l'attitude des Insoumis,
08:54la grossièreté des Insoumis, leur vulgarité, leur manière de voyou pour certains d'entre eux,
08:59comme M. Delogu qui attoisait ce jeune député, on a cru qu'il allait lui mettre un coup de tête.
09:03Tout ça, par exemple, si vous voulez, ça donne une image du Rassemblement national
09:07extrêmement plus aristocratique, extrêmement plus observatrice des valeurs de la République.
09:12Et je pense que cette attitude-là, elle est totalement contre-productive pour la France Insoumise,
09:16parce qu'il déplore toute l'année la dédiabolisation du Rassemblement national.
09:20Là, la dédiabolisation, depuis 24 ou 48 heures, il leur donne sur un plateau.
09:24Parce qu'en se comportant ainsi, il donne une image terrible.
09:27Et les députés du Rassemblement national n'ont qu'à bien se tenir.
09:30Et l'exemple, par exemple, du vote pour les vice-présidents, c'est tout à l'honneur
09:34et c'est tout à mettre au crédit de M. Giacobelli et des députés du Rassemblement national de dire
09:38il faut 6 vice-présidents qui représentent les différentes forces politiques.
09:41On va y venir dans un instant, parce que c'est vrai qu'on pourrait considérer qu'aujourd'hui,
09:46ce sont, comme je l'ai dit de manière un peu triviale, les dindons de la farce.
09:49Ils sont cocus ce soir. Ils n'auront pas de vice-président et ils ont voté pour des gens
09:53qui refusent même de leur serrer la main. On en est là.
09:56En revanche, je vous donne juste le tweet de Mathilde Padaud.
09:58Jamais vu à l'Assemblée, le scrutin pour les vice-présidents est annulé pour 10 enveloppes en trop.
10:02Les scrutateurs, ce sont les personnes qui participent au dépouillement d'un scrutin.
10:06Les titulaires étaient seulement Hérène et Macroniste.
10:09Yael Brown-Pivet, nous demandons, comme dans toutes les élections,
10:12des délégués de tous les candidats pour le dépouillement.
10:15Qui veut réagir ? Allez-y.
10:17Je suis tout à fait d'accord avec le fait que l'effet de contraste est très négatif pour la LFI,
10:22mais il ne faut pas sous-estimer que leur électorat attend ça.
10:25On l'a vu, il y a deux parlementaires LFI qui ont serré la main,
10:29Daniel Simonnet et Clémentin Nottin.
10:31Elles se sont fait attaquer sur les réseaux sociaux par leurs propres militants.
10:35Donc il y a quand même une volonté de radicalisation.
10:38Cette dramatisation, ce petit théâtre antifasciste, il existe,
10:42et il existe de façon encore plus importante parce que, malheureusement,
10:45pour une partie de ces militants-là, il est sincère.
10:48Parce qu'ils n'ont pas une culture politique sans doute très élevée.
10:51Ils sont réellement convaincus que ne pas serrer la main, toiser...
10:55C'est un symbole de lutte contre les nazis, contre les fachos.
10:59Et c'est un moyen de résister par la violence physique.
11:02Et cette violence physique, aujourd'hui, elle est considérée comme un outil légitime
11:06de l'action politique pour ce parti de la classe politique.
11:09Ce qui peut être intéressant, et on y revient, donc l'info du jour,
11:12c'est qu'après le premier tour, vous avez déjà quatre des six vice-présidents
11:16qui ont été élus. Naïma Moutchou pour Horizon, Clémence Guettet la France insoumise,
11:20Xavier Breton pour la droite républicaine,
11:24et Nadej Abomangoli pour la France insoumise.
11:27Il reste quatre candidats pour le deuxième tour, il pourrait y avoir un troisième,
11:31et dans ces quatre candidats, vous avez Roland Lescure,
11:34donc de Ensemble pour la République, Annie Gennevard, Les Républicains,
11:38Hélène Laporte du Rassemblement National et Sébastien Chenu.
11:41Et donc, je le disais, la stratégie du Rassemblement National,
11:45c'est d'essayer de dire, on respecte le vote des Français,
11:49on met de côté nos oppositions, et puisque les Français ont massivement voté
11:53pour le Rassemblement National, mais également pour le nouveau Front populaire,
11:57il est normal qu'à des postes clés, parce que c'est la tradition,
12:01qu'à ces postes clés, il y ait des vice-présidents la France insoumise.
12:05Finalement, ils vont peut-être regarder les vice-présidents dans l'hémicycle,
12:09ils ne seront jamais sur le perchoir, contrairement à 2022.
12:12Est-ce que c'est une mauvaise stratégie, selon vous ?
12:14Une mauvaise stratégie de la part de qui ?
12:16Du Rassemblement National.
12:17En fait, non, ils sont en train de réussir, comme d'habitude.
12:20En fait, le RN saisit toutes les occasions de mettre les partis qui s'opposent à eux
12:25face à des contradictions, face même à des gros problèmes.
12:29Moi, je suis parfaitement d'accord avec ce que disait Paul
12:31sur l'aspect antidémocratique de cette stratégie.
12:33Celui qui fait ça est perdant aux yeux des Français, c'est absolument inadmissible.
12:37Et le RN saisit toutes ces occasions comme des occasions de normalisation.
12:40Après, ils vont perdre des vice-présidents, c'est un peu humiliant,
12:43mais ça ne changera pas l'avis du parti, ça ne changera pas la détermination
12:46de leurs électeurs, et ça les victimisera.
12:48Et moi, je me souviens d'une chose qui, à mon avis, va peut-être résonner un peu,
12:50c'est qu'hier soir, quand elle a été élue présidente de l'Assemblée Nationale,
12:53Brune Pivet a fait applaudir ses concurrents, notamment Sébastien Chenu,
12:57et elle a terminé en disant qu'elle devrait travailler avec tout le monde
12:59et que tout le monde devrait être représenté. On est mal barré.
13:01– Oui, et c'est surtout une mauvaise…
13:03En tous les cas, c'est un changement de stratégie, même pour Mme Brune Pivet,
13:06parce que ce n'était pas du tout ça le discours de l'Ensemble,
13:08ce n'était ni LFI, ni Rassemblement National.
13:11Et au perchoir, hier, elle a dit, je serai la présidente de tous les députés.
13:16Comment, Monsieur ?
13:17– Ce n'est pas ce qu'elle a fait en 2022, et je ne vois pas pourquoi
13:19ça ne se reproduirait pas en 2024.
13:21C'est-à-dire qu'effectivement, toutes les tendances du Parlement,
13:24de l'Assemblée Nationale, doivent être représentées au bureau de l'Assemblée Nationale.
13:27– À l'heure où on parle, il n'y a pas de représentant d'Emmanuel Macron
13:30dans les vice-présidents.
13:31– À l'heure où on parle, non, mais M. Lescure est pour l'instant
13:36dans la charte liste pour devenir vice-président.
13:39– Si on applique la logique de dire qu'il y a deux extrêmes gauches,
13:41deux du centre et deux Rassemblements Nationaux,
13:43il y a déjà les deux d'extrême gauche, il y a Horizon pour le centre
13:47et un LR pour le centre, mais il n'y a pas Macron,
13:49il n'y a toujours pas de Rassemblement National.
13:51– Pour l'instant, oui, c'est ça.
13:52– Je pense qu'il faut attendre l'ensemble de la distribution des postes,
13:56parce qu'il y a les vice-présidents, il y a aussi les postes de casteurs.
13:59– Oui, mais sauf que la vice-présidence, c'est un symbole, les casteurs, d'accord,
14:03mais la vice-présidence, on est vraiment dans le…
14:05– Je ne sais pas comment discuter avec les parlementaires,
14:07les postes de casteurs sont parfois aussi convoités que les postes de vice-présidents.
14:12– J'entends, mais en 2022, M. Chenu était vice-président de l'Assemblée Nationale.
14:18Et donc, vous dites, par rapport à 2022, je ne vois pas pourquoi il changerait de stratégie
14:23du côté du camp présidentiel, il s'est passé juste une chose,
14:26il s'est passé les Européennes, ou aux Européennes,
14:29le camp présidentiel, c'était du simple au double face au Rassemblement National,
14:32et il s'est passé le premier tour des législatives…
14:34– Oui, mais il y a eu le deuxième tour aussi.
14:36– Oui, mais le second…
14:37– La même logique, la logique…
14:38– Vous ne me laissez même pas terminer, Philippe,
14:40je dis simplement qu'après le premier tour, il y a eu la stratégie de Gabriel Attal
14:44de dire, pas une voix pour le Rassemblement National,
14:47la peste brune est aux portes de Matignon.
14:49– Non, il n'a pas dit d'abord, il n'a pas dit la peste brune.
14:51– Oui, évidemment, il n'a pas dit la peste brune, vous avez compris.
14:54– Ça ne change pas, oui, mais ça ne change pas le fait
14:57que le bureau de l'Assemblée Nationale doit être représentatif de toutes les tendances.
15:00– Et bien ça ne le sera pas, et bien ça ne le sera pas.
15:03Il n'y aura pas de vice-président R.L.
15:05Il n'y aura pas de vice-président R.L.
15:07– Et ceux qui sont récompensés, c'est ceux qui se sont comportés hier,
15:09comme jamais on ne s'est pas comportés à l'Assemblée, ça c'est l'honneur.
15:11– C'est ça qui est fou, on n'a jamais vu des comportements pareils.
15:14– C'est-à-dire que les plus radicaux sont à la vice-présidence aujourd'hui,
15:1724 heures plus tard.
15:18– Tout ça servira le Rassemblement National et son récit,
15:21et tout ça dégoûte les électeurs.
15:23Franchement, je pense que l'électeur français qui a voté avec sincérité,
15:26avec conviction pour les législatives, quel que soit son parti d'ailleurs,
15:28probablement qu'il y a des gens qui ont voté LFI
15:30et qui considèreraient légitime qu'il y ait un vice-président Rassemblement National
15:34comme il y a des électeurs du Rassemblement National
15:36pour dire que leurs députés ont bien fait de voter pour des LFI.
15:38Là, on ne parle même pas, si vous voulez, de conviction politique,
15:40ce n'est pas je suis d'accord avec LFI ou je ne suis pas d'accord avec LFI.
15:43C'est juste qu'à un moment donné, cette Assemblée Nationale,
15:45c'est la maison du peuple, elle est là pour représenter le peuple
15:48dans sa diversité et respecter la pluralité des opinions.
15:51Sinon, à ce moment-là, c'est effectivement des manœuvres d'arrière-boutique
15:54dans lesquelles on exclut les uns et les autres.
15:56Et j'ajoute qu'effectivement, Philippe le disait,
15:58Mme Brown-Pivet en 2022 n'était pas vraiment sur la même ligne,
16:01a priori, que son mouvement aujourd'hui.
16:03L'argument de Nopassaran, ils sont très dangereux, etc.
16:06Elle a très bien travaillé avec M. Chenu.
16:08Tous les observateurs et les journalistes politiques avertis nous ont expliqué
16:11qu'ils s'entendaient même plutôt bien.
16:13C'est n'importe quoi.
16:14– Attendez, Bénédicte sur les réseaux sociaux, je la salue,
16:16et c'est très important ce qu'elle nous dit,
16:17il ne s'agit pas de dix bulletins supplémentaires, mais de dix enveloppes.
16:20Donc en fait, lorsque vous votez, c'est une enveloppe.
16:22Je vous le dis, mais heureusement que Bénédicte confirme ce que je disais,
16:25vous n'écoutez pas mes propos.
16:27Allez-y, Olivier.
16:28– Excusez-moi, Éliott, puisque vous êtes très précis là-dessus.
16:31Comment on peut mettre deux enveloppes, trois enveloppes dans une ?
16:34– Dans la même enveloppe, vous mettez plusieurs bulletins.
16:39– En fait, toute l'année, Philippe se fait bizuter par Pascal Praud
16:41et quand Pascal Praud est en vacances, il s'accroche…
16:43– Ah non, non, pas du tout.
16:44Moi je suis très content en plus…
16:45– Honnêtement, je ne comprends pas le truc.
16:46– Il y aura une enquête.
16:47– Mais je ne vois pas l'intérêt, quoi.
16:49– L'intérêt, c'est de la bordélisation ou l'amateurisme,
16:51et donc dans les deux cas, c'est une catastrophe.
16:52– Mais effectivement, je suis assez d'accord.
16:54Aujourd'hui, le Rassemblement National a tout intérêt à continuer
16:58à laisser faire les autres, parce que la bordélisation
17:01qu'on a eue dans la précédente législature,
17:03elle est en train de continuer avec un degré un peu plus élevé.
17:07Ça leur a profité, puisqu'effectivement, l'effet de contraste est très très fort.
17:11Et on a, même nous, l'opinion publique, on s'est habitués à ça.
17:15Quand on étudie les mouvements radicaux, il y a quelque chose
17:18qu'aujourd'hui les Français connaissent bien, s'ils ont vu certaines séries,
17:21c'est ce qu'on appelle la fenêtre d'Overton.
17:23La fenêtre d'Overton, c'est ce qui fait qu'à force de proposer
17:25des choses radicales, on finit par accepter
17:27ce qu'on n'aurait pas accepté avant.
17:29On a eu ça, la candidature d'un communiste à la présidence
17:34de l'Assemblée Nationale, on a considéré, comme beaucoup,
17:37comme une figure de sagesse, alors qu'il y a quelques années,
17:40on aurait considéré que c'était impossible.
17:43– Oui, mais c'était aussi un parlementaire expérimenté, plus modéré.
17:46– Oui, mais justement, la fenêtre d'Overton…
17:49– Et puis il y a eu des ministres communistes dans l'histoire de la République.
17:52– Oui, mais il n'y a pas eu de président de l'Assemblée.
17:55Et ce qui a été intéressant, c'est qu'on l'a surtout considéré
17:58comme une preuve de modération.
18:00Considérer qu'un représentant du Parti communiste, c'est de la modération,
18:04c'est bien qu'effectivement, notre champ d'acceptation de la radicalité
18:08s'est considérablement augmenté.
18:10– Et si vous vous exprimez ainsi, c'est que vous êtes également
18:12président du SERU, le Centre d'études de recherche universitaire,
18:15spécialisé justement sur les questions de radicalité.
18:17Mais c'est vrai qu'on a fait passer M. Chassaigne pour un centriste, quasiment.
18:21Donc on rappelle qu'il est communiste.
18:23– Ça fait longtemps que les communistes ne sont plus radicaux.
18:26– Ah bon ? Écoutez, la semaine dernière…
18:28– Le PCF de Fabien Roussel n'est pas le même que celui jadis de Marché,
18:31et même avant des autres.
18:33On ne peut pas faire au PCF le procès qu'on fait au RN de dire…
18:37– Je vous donne un cas pratique, juste avant la publicité,
18:41le jeune Léon Desfontaines, qui représente la jeunesse communiste,
18:47très agréable, candidat aux européennes.
18:51Je crois qu'il a fait 2%.
18:53Il s'avère que la semaine…
18:55Effectivement, dans ces cas-là, c'est important le 0,5%.
18:58M. Guy Berjust, la semaine dernière, on était avec Léon Desfontaines.
19:02Il s'avère que Sophie Binet ne voyait pas de mal
19:05à ce que l'Assemblée nationale soit mise sous surveillance par des syndicats.
19:09J'ai posé la question à M. Desfontaines pour savoir s'il condamnait cela.
19:13– M. Deval, il n'a pas voulu se désolatiser de la CGT.
19:16Il a eu tort, mais ça n'en fait pas un extrait juste.
19:19– Allons mettre l'Assemblée nationale sous surveillance.
19:22La publicité, on revient dans un instant.
19:24– Franchement…
19:28– 20h30 sur CNews, on poursuit l'heure des pros de Geoffroy.
19:31Le jeune Philippe Guybert, Paul Melun et Olivier Vial sont avec nous.
19:34On parlait de ce spectacle affligeant à l'Assemblée nationale,
19:37entre ces bourrages d'urne, ces tensions hier avec des députés La France insoumise.
19:44Mais pas qu'on a une ancienne ministre, du moins une ministre, pardon,
19:47macroniste qui a refusé de serrer la main à un député de 22 ans,
19:50Mme Agnès Pagny-Horinacher.
19:52Donc ça, encore une fois, c'est la limite peut-être de la morale.
19:57Naïma Moutchou est vice-présidente de l'Assemblée nationale.
20:01Je le disais, c'est une députée horizon.
20:03Clémence Guettet, La France insoumise, est elle aussi vice-présidente et élue dès le premier tour.
20:09On a Nadej Abomangoli, La France insoumise, élue.
20:14Xavier Breton, Les Républicains, élu.
20:16Et ça vient de tomber, Annie Gennevard et Roland Lescure
20:20seront eux aussi vice-présidentes et vice-présidents.
20:23Ce qui veut dire qu'Hélène Laporte et Sébastien Chenu,
20:26les deux candidats pour le Rassemblement national, passent à la trappe.
20:29Il n'y aura pas de vice-président du Rassemblement national
20:33alors que vous avez 11 millions de Français
20:36qui ont mis au second tour des législatives un bulletin RN dans les yeux.
20:41C'est lunaire, c'est impressionnant.
20:45En plus de ça, il y a quand même une incongruité folle.
20:47Moi, je n'ai rien contre eux, mais Les Républicains, qui ont 60 députés,
20:50se retrouvent avec deux vice-présidents à l'Assemblée nationale, Mme Gennevard.
20:54C'est lunaire quand même cette histoire.
20:56Donc en fait, il n'y a plus aucun besoin de représentativité
20:58dans les postes clés de l'Assemblée nationale.
21:00On pourrait mettre six vice-présidents communistes, par exemple.
21:03Pourquoi pas ?
21:04Ils ont été bien récompensés pour leur vote pour Yael Brune-Pivet hier,
21:06les députés LR.
21:07Ensuite, c'est sauver la démocratie contre la démocratie.
21:11C'est-à-dire que la démocratie devient un peu dangereuse.
21:13Donc pour la sauver, il faut éviter de s'exprimer.
21:15Et moi, il y a une troisième chose qui me sidère de toute la séquence,
21:17de tout ce que vous avez rappelé, Eliot, avec les poignées de main
21:20de gens qui ne voulaient pas serrer la main à ce jeune député, etc.
21:22Ce comportement, ce qu'on a vu aujourd'hui, c'est que, en fait,
21:24j'entends, depuis que je fais du journalisme politique,
21:26j'ai commencé en 2011, j'entends tous les gens qui ne sont pas du RN
21:30dire que les électeurs du RN doivent être compris,
21:34il faut faire baisser le RN, il faut convaincre ces électeurs
21:36qu'on a des solutions à leurs problèmes, il ne faut pas qu'ils soient dans la colère,
21:38il ne faut pas qu'ils aillent vers ce bulletin de vote,
21:40on va les écouter, on va les comprendre, on a des solutions pour eux, etc.
21:43Qu'est-ce que c'est un député RN ?
21:44C'est quelqu'un qui exprime cette colère, qui exprime ce problème
21:47et qui exprime aussi le fait qu'il y ait 11 millions de gens
21:49qui croient en la solution politique du Rassemblement National.
21:51Et au moment où cet élu, ce représentant de cette colère
21:54se retrouve face à des gens qui ne sont pas d'accord
21:56et qui sont élus dans d'autres camps, tout à coup ils sont méprisés.
21:59Donc moi je suis en train de réaliser juste que les gens qui vous disent
22:01qu'ils ont envie de comprendre la colère du RN
22:03mais que par contre ils ne veulent pas s'allier avec le RN
22:05sont tout simplement en train de vous mentir en réalité.
22:07On prend les électeurs pour des imbéciles.
22:09Et puis il y a une incohérence qui est importante,
22:12c'est qu'au même moment où, en fait, notamment le Nouveau Front Populaire
22:16demande à ne pas faire barrage pour éviter qu'il y ait des vice-présidents
22:19et qu'il y ait une représentation proportionnelle
22:22dans le bureau de l'Assemblée Nationale,
22:24au même moment il dépose des propositions de loi au Sénat notamment
22:27pour imposer la proportionnelle aux élections.
22:29Donc il y a un moment où ce n'est pas crédible.
22:31On ne peut pas demander la proportionnelle qui, de fait,
22:33amène des élus RN au Parlement
22:38et puis après dire qu'on ne veut pas de proportionnelle
22:40dans le bureau de l'Assemblée Nationale.
22:42On ne peut pas défendre un texte qui demande la proportionnelle partout
22:45et qui, à mon avis d'ailleurs, est une erreur
22:47sur les institutions de la Ve République
22:49et après dire qu'on n'a pas de proportionnelle
22:51dans la représentativité dans le bureau de l'Assemblée Nationale.
22:54Et ça pourtant, ils assument totalement cette contradiction
22:56de façon presque morte, avec une mort
22:59qui est assez insultante pour les Français.
23:01Il y avait dix enveloppes en trop,
23:03pas plusieurs bulletins par enveloppe.
23:06Je crois que Jérôme Gage a pris la parole
23:08il y a quelques minutes dans l'hémicycle,
23:10le député socialiste,
23:12qui a dit que c'est une honte ce qui s'est passé.
23:14Il parle de fraude, Jérôme Gage.
23:16C'est très très grave ce qui s'est passé cet après-midi à l'Assemblée Nationale.
23:19C'est gravissime. Je ne crois pas qu'il y ait forcément de précédent.
23:22Si ce n'est pas de la malheurisme,
23:24de l'erreur matérielle, mais on l'imagine mal,
23:26je ne vois pas de précédent.
23:28Mais pour revenir à cette histoire de vice-président,
23:30c'est une faute politique.
23:32C'est une faute politique.
23:34Mais c'est étonnant comme depuis dix jours
23:36et les résultats de cette élection,
23:38j'allais dire tout le monde divague
23:40comme s'il ne voulait pas prendre acte
23:42si personne ne voulait prendre acte des résultats
23:44dans leur diversité
23:46où personne n'a gagné,
23:48où il y en a qui ont plus perdu que d'autres
23:50mais personne n'a gagné.
23:52Et donc ça suppose un minimum d'esprit
23:54de compromis
23:56pour que l'Assemblée puisse fonctionner
23:58et qu'on puisse un jour avoir un gouvernement
24:00qui a une petite chance de pouvoir gouverner.
24:02Et ça, la classe politique
24:04n'a pas l'air de l'avoir compris.
24:06Et je trouve que c'est particulièrement grave.
24:08Alors en plus, l'histoire de la fraude
24:10La fraude, ce sont les mots de Jérôme Gage.
24:12Je l'ai dit au téléspectateur.
24:14Un bourrage tentatif de fraude.
24:16C'est-à-dire qu'il y a des députés
24:18qui ont réfléchi
24:20pour perturber
24:22le vote de la vice-présidence
24:24en mettant plus
24:26d'enveloppes que prévu,
24:28dix enveloppes supplémentaires.
24:30Petite parenthèse, vu que l'autre information du jour
24:32et elle touche le monde entier,
24:34c'est la panne du siècle.
24:36Partout dans le monde, des entreprises utilisant
24:38des systèmes d'exploitation Windows
24:40sont paralysées depuis ce matin.
24:42Ça touche les aéroports, les banques, les médias,
24:44les hôpitaux. En cause,
24:46une sorte de mise à jour programmée
24:48par un prestataire de cybersécurité
24:50de l'entreprise CrowdStrike
24:52qui a présenté d'ailleurs ses excuses.
24:54On est en direct
24:56avec un spécialiste de la question,
24:58M. Abitbol, merci d'être
25:00en direct avec nous. Je voudrais qu'on fasse
25:02une petite parenthèse pour tenter de comprendre.
25:04Au-delà de la panne, est-ce qu'elle met en lumière
25:06quelque chose, une sorte de dépendance
25:08de l'humain à l'informatique ?
25:10Est-ce que vous pouvez nous expliquer vraiment
25:12en 30 secondes ce qui s'est passé ?
25:14Alors, globalement,
25:16ce qui a engendré
25:18ce problème, c'est le déploiement
25:20d'une mise à jour dans un logiciel,
25:22comme vous l'avez dit, dans l'antivirus CrowdStrike.
25:24Et on peut dire
25:26avec certitude aujourd'hui qu'il ne s'agit
25:28pas d'une attaque cyber,
25:30il n'y a pas de risque d'attaque cyber
25:32si ça a été contenu, mais
25:34plutôt d'un problème
25:36dans la validation des jalons
25:38techniques et humains qui permettent
25:40le déploiement de cette mise à jour.
25:42Ce qui est assez étonnant aujourd'hui, c'est que
25:44cette mise à jour, elle n'entraîne
25:46pas un petit bug
25:48d'une petite fonctionnalité. On parle
25:50d'une mise à jour qui rend inutilisable
25:52tous les serveurs,
25:54tous les postes de travail
25:56qui possèdent cet antivirus et qui tournent
25:58sous le système d'exploitation Windows.
26:00Et justement, Ilanavelle Bob,
26:02est-ce que les spécialistes
26:04anticipaient ce risque ?
26:06C'est-à-dire qu'une simple
26:08mise à jour peut mettre à plat
26:10des millions
26:12d'utilisateurs,
26:14voire des milliards, parce que ça a touché le monde entier.
26:16Et moi, je parlais de panne du siècle. Est-ce que je me trompe ?
26:18Je pense que
26:20le terme est approprié.
26:22On n'a pas vécu
26:24de panne informatique de cette ampleur
26:26depuis...
26:28Ça n'a jamais existé, pour être honnête
26:30avec vous.
26:32La bonne question aujourd'hui, c'est comment on va devoir
26:34travailler
26:36dans la mesure,
26:38dans le but de permettre
26:40à l'ensemble des systèmes qui sont interconnectés,
26:42l'ensemble des systèmes
26:44informatiques des entreprises qui utilisent plein de logiciels
26:46qui sont interdépendants les uns des autres,
26:48comment on va devoir travailler et vérifier
26:50que chacun de ces systèmes
26:52qui déploient des mises à jour
26:54n'entraînent pas des problèmes,
26:56soit de sécurité ou soit des bugs
26:58techniques, comme on le voit
27:00aujourd'hui.
27:02Merci beaucoup pour cette petite parenthèse,
27:04Ilan Abitbol, et de nous avoir apporté
27:06toutes ces précisions. C'est vrai que c'est l'une des informations
27:08de la journée. Très vite, parce que je voudrais
27:10qu'on revienne sur ces Français qui se sentent
27:12floués. Il y a des dizaines de réactions
27:14sur les réseaux sociaux après les élections.
27:16L'ampleur d'une panne comme ça,
27:18ça montre que face à des mouvements
27:20d'ampleur, il y a plein de systèmes
27:22qui ne marchent plus, y compris les assurances.
27:24On ne peut pas assurer une panne
27:26comme ça, alors que finalement, il y a plein d'entreprises
27:28qui, normalement, auraient pu se retourner
27:30contre un prestataire. Là, c'est tellement
27:32important qu'on ne sait pas gérer.
27:34Quand on a des pannes systémiques,
27:36et ça peut être aussi le cas dans des cases
27:38de cyberattaques, on n'a effectivement pas les moyens
27:40de les gérer avec les outils
27:42qu'on a actuellement. C'est surtout inquiétant,
27:44juste d'un mot, sur notre souveraineté, parce que
27:46effectivement, nos administrations publiques,
27:48nos grandes entreprises, tous nos secteurs stratégiques
27:50utilisent des outils qui,
27:52pour une écrasante majorité, quasiment pour tous d'ailleurs,
27:54sont élaborés aux Etats-Unis d'Amérique
27:56ou en Asie du Sud-Est. Par conséquent,
27:58l'Union Européenne, dont on nous dit que c'est la chance,
28:00que c'est la paix, que c'est formidable,
28:02que c'est une grande réussite, que vive Madame von der Leyen,
28:04qui a d'ailleurs été réélue avec les embrassades
28:06chaleureuses de Manon Aubry, ben non, cette Europe-là
28:08a failli. Elle a failli à créer
28:10des géants du numérique européen, capables
28:12de concurrencer les big tech dans le monde. Les dix premières
28:14big tech, il n'y en a pas une seule qui est, ne serait-ce qu'européenne.
28:16Donc effectivement, le risque, c'est qu'on
28:18devienne une colonie numérique, nous, européens,
28:20c'est très, très problématique. L'information
28:22du soir, elle concerne l'Assemblée
28:24nationale, à savoir
28:26le vote des candidats à la
28:28vice-présidence.
28:30Nous connaissons donc les six
28:32vice-présidents. Annie Gennevard,
28:34Roland Lescure, Xavier Breton,
28:36Naïma Moutchou, respectivement. Les Républicains
28:38Ensemble, Les Républicains Horizons,
28:40Clémence Guettet, la France Insoumise, et
28:42Nadej Abo-Mangoli,
28:44la France Insoumise.
28:46Sébastien Chenu, qui était l'ancien vice-président
28:48de l'Assemblée nationale, ne le sera pas.
28:50Hélène Laporte, du Rassemblement national,
28:52non plus. C'est très intéressant de voir ça,
28:54c'est-à-dire que, par exemple, Sébastien Chenu
28:56et Hélène Laporte, c'est le Rassemblement national,
28:58ce sont 143 sièges à l'Assemblée.
29:00La France Insoumise,
29:02juste la France Insoumise, ils sont 72.
29:04Donc vous avez deux
29:06candidats, la France
29:08Insoumise, qui accèdent à la
29:10vice-présidence, et donc deux
29:12candidats du Rassemblement national,
29:14qui ne le sont pas. Et donc, il y a
29:16une frustration.
29:18Il y a beaucoup de frustration sur les réseaux
29:20sociaux. Je vois des gens qui disent
29:22c'est un vol, c'est un déni de démocratie,
29:24on ne respecte pas les Français.
29:26Les dénis de démocratie comme ça se fait ici font un mal fou
29:28à la République. Le déni de démocratie
29:30emblématique, surtout pour un souverainiste comme moi,
29:32c'était 2005, le référendum bafoué,
29:34où les Français se sont exprimés, et après
29:36on leur a fait un bébé dans le dos quelques années plus tard avec le traité
29:38de Lisbonne. Et ces petits traumatismes
29:40démocratiques, on n'en mesure pas
29:42les effets. Mais les effets, ils sont délétères. Parce que
29:44les gens, ils emmagasinent ça,
29:46l'électeur, le citoyen français, il est intelligent,
29:48il est cultivé, il connaît la vie politique française,
29:50il a de la mémoire. Et je pense que
29:52tout ça, c'est des traumatismes et que mis bout à bout,
29:54on ne mesure pas l'effet délétère que ça aura.
29:56– Paul, moi je suis d'accord, c'est une faute politique
29:58et c'est une bêtise de ne pas avoir...
30:00– C'est une faute politique qui ne sera jamais sanctionnée en fait.
30:02– Oui, mais c'est une faute politique et c'est une bêtise.
30:04Mais je ne vois pas de déni de démocratie
30:06depuis le 8 juillet.
30:08Je ne vois pas de déni de démocratie. Ce qui s'est
30:10passé, c'est qu'il y a des gens qui ont voté
30:12et puis il y a eu des députés élus
30:14où personne n'a gagné. C'est une situation
30:16totalement inédite.
30:18– Sur l'entre-deux-tours, on peut effectivement parler
30:20de déni de démocratie, c'est peut-être trop fort.
30:22– Non, c'est exact, c'est totalement inédit.
30:24– Moi, je ne parle pas de déni de démocratie.
30:26– Est-ce que, par exemple, là, aujourd'hui,
30:28on peut parler de déni de démocratie ?
30:30– Oui, oui. – Moi, c'est ça dont je parlais,
30:32je ne parle pas d'élection. – Non, l'entre-deux-tours,
30:34c'est du bidouillage. – C'est des alliances.
30:36– Oui, c'est du bidouillage. – C'est pas du bidouillage.
30:38– Ah si, quand vous êtes
30:40Renaissance et que vous servez
30:42de marche-pied pour que Louis Boyard
30:44soit élu, oui, ça s'appelle du bidouillage.
30:46– Je pense que dix jours après, on peut accepter l'idée
30:48qu'il y a eu une majorité de Français
30:50qui n'ont pas voulu du Rassemblement national
30:52et que les électeurs ont suivi
30:54les élus qui se sont désistés.
30:56On peut être d'accord ou pas d'accord,
30:58mais le fait est qu'il y a eu une majorité
31:00de Français qui n'ont pas voulu du Rassemblement national.
31:02Je pense qu'on ne va pas
31:04qualifier ça
31:06d'autre chose que ce que c'est,
31:08c'est-à-dire une logique démocratique aussi.
31:10– Ah bah écoutez, c'est une autre forme de démocratie,
31:12vous avez raison. – Je vais faire comme Pascal Praud,
31:14je vais lire un SMS d'un ami qui est un ancien parlementaire
31:16et surtout un très bon connaisseur de la vie politique
31:18qui me dit « Ne pas permettre au RN
31:20d'avoir un poste de vice-président est un viol de la Constitution
31:22et du dernier alinéa de son article 4. »
31:24Je vous lis juste l'alinéa en question,
31:26c'est à propos des partis politiques. « La loi garantit
31:28les expressions pluralistes des opinions et la participation
31:30équitable des partis et groupements politiques
31:32à la vie démocratique de la nation.
31:34La participation équitable. »
31:36Aujourd'hui on vient de vivre juste l'inverse.
31:38– Oui mais je ne parlerai pas de viol de Constitution non plus,
31:40il faut faire attention.
31:42C'est une bêtise politique,
31:44c'est un non-respect du principe de proportionnalité
31:46et de pluralisme
31:48qu'il y a dans l'Assemblée.
31:50– Je vais poser la question différemment.
31:52Est-ce que le RN a le droit de participer équitablement
31:54à la vie démocratique ?
31:56– Oui ou non. – Évidemment, il se présente aux élections,
31:58il a des élus, 143 députés.
32:00Il vit des fronts républicains et quand il a des élus,
32:02143 députés, il n'a pas de poste de vice-président
32:04alors que comme l'a dit Eliott, la France insoumise en a deux.
32:06– Je te répète, c'est une bêtise, c'est une faute politique.
32:08Je ne parlerai pas de viol contre la Constitution.
32:10– Je te parle du dernier alinéa de l'article 4
32:12de la Constitution que je viens de lire.
32:14– Oui mais l'article 4 de la Constitution
32:16sur les partis politiques, il organise leur participation
32:18à la vie démocratique aux élections
32:20et à leur représentation
32:22à l'Assemblée nationale. Il ne prévoit pas
32:24l'article 4, comment doit être composé
32:26le bureau de l'Assemblée nationale.
32:28– Il faut avoir à chaque poste-clé
32:30des représentants de la nation
32:32et des représentants qui ont été élus
32:34massivement par la nation.
32:36C'est tout ce que je dis.
32:38Quand vous avez 11 millions d'électeurs…
32:40– On est d'accord qu'ils auraient…
32:42– Ils ont fait obstacle à l'esprit de la Constitution,
32:44c'est incontestable en tout cas.
32:46Après la Constitution elle est toujours suffisamment floue,
32:48c'était la volonté de De Gaulle d'ailleurs,
32:50pour être sujette à interprétation,
32:52c'est d'ailleurs ce que fait très bien le Conseil constitutionnel.
32:54Donc effectivement, il n'y a pas de viol à proprement parler
32:56de la Constitution, il est dévoyé parce que l'esprit
32:58de la Constitution, ce serait qu'il y ait effectivement
33:00des vice-présidentes qui représentent toutes les tendances
33:02dans un souci de pluralisme.
33:04– Première réaction politique de Thomas Ménager,
33:06député du Rassemblement national,
33:08les magouilles et les rensembles ont pour résultat
33:10d'exclure le Rassemblement national
33:12de la vice-présidence de l'Assemblée nationale.
33:14Ils répondront devant les Français de cette insulte
33:16à plus de 10 millions d'électeurs
33:18qui ne seront pas représentés.
33:20– Est-ce que je pense qu'il a raison sur le fond,
33:22c'est-à-dire que comme le disait Geoffroy tout à l'heure,
33:24c'est effectivement l'accord entre
33:26les macronistes et LR qui fait
33:28qu'il y a deux vice-présidents républicains
33:30et qu'il n'y en a pas du RN.
33:32De là à parler de magouilles,
33:34c'est une volonté d'alliance
33:36entre deux partis politiques. On peut encore une fois
33:38le critiquer, mais je ne parlerai pas
33:40de magouilles, on peut dire
33:42que c'est une faute politique, une bêtise politique
33:44en l'occurrence, mais arrêtons de qualifier
33:46à chaque fois qu'il y a un vote
33:48qui se déroule quand même dans les formes,
33:50arrêtons de parler de magouilles ou de…
33:52– Mais écoutez, allez dire ça aux Français
33:54qui ont massivement voté, qui se retrouvent
33:56aujourd'hui sans représentants à des postes clés.
33:58– C'est un accord politique entre ensemble.
34:00– C'est un accord contre nature.
34:02– Moi j'ai une question, ils n'ont pas voté pour eux.
34:04– Mais attendez, demain ils vont
34:06s'étriper demain la France insoumise
34:08et Renaissance
34:10dans l'hémicycle en hurlant,
34:12en s'insultant de tous les noms,
34:14et aujourd'hui ils tapent dans la main.
34:16– LR ensemble c'est pas contre nature.
34:18– Moi j'ai une question.
34:20– LR vous dirait oui.
34:22– J'ai une petite question pour toi Philippe.
34:24Est-ce que tu penses qu'après ce qui s'est passé hier et aujourd'hui,
34:26le RN aura plutôt dans l'avenir moins d'électeurs
34:28ou plus d'électeurs ça ?
34:30– Franchement personne n'en sait rien.
34:32– D'accord.
34:34– Personne n'en sait rien.
34:36– Ça a plutôt tendance à énerver les gens pardon.
34:38– Mais encore une fois, au-delà de ce qui est une faute politique,
34:40sur le fond,
34:42le Rassemblement National
34:44a perdu un peu de crédibilité
34:46dans cette élection législative.
34:48– Est-ce que rien ne dit qu'il n'y aura pas d'électeurs ?
34:50– Je pense toujours aux Français dans ces cas-là.
34:52Je pense toujours aux Français,
34:54il y a par exemple un téléspectateur qui écrit
34:56à 69 ans cette politique
34:58me coupe l'envie d'aller voter alors que je n'ai jamais manqué
35:00un rendez-vous aux urnes.
35:02Ça va être les réactions de certains.
35:04Le coup politique d'hier soir également,
35:06c'est la réélection d'Yael Brown-Pivet
35:08avec 220 voix contre 207
35:10pour André Chassaigne, c'est très intéressant.
35:12Alors pour le coup, depuis hier,
35:14vous avez LFI qui parle de
35:16tambouille, de magouille, de zénith démocratie.
35:18André Chassaigne qui disait
35:20le vote des Français et des Françaises
35:22après une combinaison qui a permis de ne rien changer
35:24alors que le peuple voulait que ça change
35:26malsain, nauséabond, disait André Chassaigne.
35:28Et c'est un vote
35:30qui a été volé par une alliance contre nature.
35:32– C'est grave de dire ça.
35:34– Les combines, quand ils sont dedans, ils sont pour,
35:36mais quand ils ne sont pas dedans, ils sont contre les combines.
35:38– Il y a juste une alliance, il y a un vote.
35:40– Oui, il y a eu une alliance.
35:42Après, ce qui est vrai, c'est quand même que le résultat final,
35:44après la réélection d'Yves-Helbron-Pivet,
35:46malgré les qualités qu'elle a, et moi je trouve qu'elle a été
35:48plutôt une bonne présidente de l'Assemblée nationale,
35:50il est vrai que pour les Français qui ont voté pour un programme
35:52de rupture, que ce soit pour la France insoumise
35:54ou que ce soit pour le Rassemblement national,
35:56se retrouver avec Yves-Helbron-Pivet et éventuellement
35:58avec un Premier ministre un peu centriste, un peu mou,
36:00c'est quand même bizarre, parce que c'est vrai que là,
36:02la photographie démocratique du pays
36:04au soir du second tour des législatives,
36:06c'était la rupture, comme disait Mitterrand,
36:08le sens de la rupture. Là, la rupture, on ne la voit pas vraiment
36:10ou en tout cas c'est la rupture dans la continuité.
36:12Et ça aussi, ça peut être vécu en tout cas comme un déni
36:14de démocratie et participer là aussi
36:16à une forme de défiance,
36:18d'abstention, voire de vote,
36:20je n'aime pas cette expression-là, mais pour ce que l'espace médiatique
36:22appelle les extrêmes. Donc c'est assez inquiétant aussi.
36:24C'est intéressant parce que
36:26par exemple,
36:28la stratégie du RN
36:30est moquée, alors que,
36:32c'est-à-dire de voter pour la France insoumise
36:34lors de cette vice-présidence, il y a quelque chose
36:36qui est en train de monter, ça s'appelle merci les RN.
36:38C'est vrai que, je le dis pour les téléspectateurs,
36:40ce qui s'est passé, c'est que le RN
36:42a voté massivement en disant
36:44qu'il faut que cette assemblée et ses
36:46vice-présidences soient représentatives
36:48du vote des Français,
36:50donc on vote du Nouveau Fonds Populaire
36:52jusqu'au Rassemblement National.
36:54Et c'est eux qui ont propulsé
36:56aussi ces deux
36:58députés LFI sur le
37:00perchoir de la vice-présidence. C'est vrai qu'on peut
37:02considérer qu'ils ont été naïfs,
37:04mais en fait, je pense qu'ils ne sont pas naïfs du tout.
37:06Ils ont tout le temps joué la carte
37:08de la respectabilité,
37:10ils avaient joué à la première législature
37:12le fait qu'ils étaient impeccables en cravate,
37:14cette fois-ci, ils vont montrer qu'ils sont plus royalistes
37:16que le roi.
37:18Je me permets de vous couper parce qu'il va se passer un moment très important ce soir.
37:20Vous avez vu, et pour les téléspectateurs
37:22qui nous suivent, il y a eu ce fameux
37:24bug
37:26mondial qui a
37:28empêché par exemple
37:30l'antenne de diffuser des sons, des réactions,
37:32des images, parce que
37:34notre
37:36logiciel a été
37:38impacté par ce qui s'est passé. Donc là, je vais
37:40tenter de lancer Monsieur Guedj,
37:42qui était en colère après le bourrage du Rennes.
37:44Je ne sais pas si ça passe. On lance, on
37:46tente et on voit. On croirait l'avènement de la télé en couleur.
37:48Il faut bien que nous mesurions
37:50collectivement
37:52l'effet dévastateur
37:54pour nos principes républicains
37:56auxquels nous sommes tous adachés.
37:58L'exemple délétère,
38:00la démonétisation,
38:02la décrédibilisation
38:04du fonctionnement de cette institution
38:06et, à travers lui,
38:08de l'ensemble de la démocratie française.
38:10Et je veux donc le dire avec
38:12beaucoup de colère et de rage
38:14même. Honte à ceux
38:16qui ont pratiqué cette fraude
38:18dans notre hémicycle. Honte
38:20à eux. L'amour de la
38:22République ne peut tolérer
38:24de l'abîmer de cette manière.
38:26Et Madame la Présidente, je vous en
38:28conjure, il faut que dans la plus
38:30grande des transparences,
38:32une enquête approfondie
38:34puisse être mise en oeuvre
38:36pour comprendre ce qui
38:38s'est passé. Mais il faut aussi
38:40que nous regardions
38:42la nature de nos modalités d'élection
38:44pour les améliorer considérablement
38:46et sortir d'une forme
38:48d'amateurisme
38:50qui n'est pas
38:52à la hauteur de la qualité
38:54de la démocratie française.
38:56Intéressant ce coup de gueule.
38:58Mais Jérôme Gage, c'est un
39:00député socialiste
39:02qui représente la social-démocratie,
39:04mais il n'est pas nouveau Front Populaire.
39:06Il n'est pas nouveau.
39:08Il n'est pas social-démocrate non plus, par contre.
39:10Il est quand même très à gauche.
39:12Il a été élu seul,
39:14mais il ne voulait pas s'allier avec la France insoumise.
39:16Il a dit, moi, le nouveau Front Populaire, c'est sans moi.
39:18Il a été très courageux.
39:20Il avait même une candidate,
39:22et il a gagné.
39:24Et il dit, honte à ceux qui ont fait ça.
39:26Ce qui va être intéressant, c'est si l'enquête
39:28administrative va pouvoir permettre de savoir
39:30qui a bourré ses urnes.
39:32Ça me paraît un peu complexe.
39:34Parce qu'il y a des caméras quand même dans l'hémicycle.
39:36Donc peut-être qu'on pourra voir.
39:38Et ce sera très intéressant de savoir ce qui s'est
39:40véritablement passé. Mais c'est gravissime.
39:42C'est une première dans l'histoire.
39:44Je peux juste vous lire un tweet.
39:46Ça m'a fait rire. C'est Nadej Abomangoli.
39:48Vous savez qui a été élu vice-président
39:50de la France insoumise, vice-président de l'Assemblée nationale
39:52avec les voix du RN, qui dit
39:54l'an dernier, nous sommes élus première vice-présidente
39:56de l'Assemblée nationale. Merci aux collègues de la France insoumise
39:58et du Nouveau Front Populaire qui se sont accordés sur nos noms.
40:00Pas les autres. Et qui dit, contre les magouilles
40:02du clan Macron et du RN, le NFP doit gouverner.
40:04Sachant qu'elle a été élue avec les voix du RN.
40:06Elle n'a même pas la reconnaissance du ventre.
40:08Bah si, il faudrait qu'elle remercie.
40:10Peut-être que cette fois-ci, Mme Nadej
40:12Abomangoli, elle va serrer la main
40:14des députés du Rassemblement national.
40:16C'est pas l'ambiance encore.
40:18C'est toujours pas ça.
40:20Il faut donner le siège, carrément.
40:22Si on pouvait compter que sur les voix de la France insoumise,
40:24elle n'aurait jamais été élue.
40:26C'est la réalité parallèle dans laquelle
40:28LFI vit depuis 10 jours.
40:30En attendant, je ne sais pas si vous avez vu,
40:32mais le cirque du Nouveau Front Populaire
40:34pourrait s'arrêter mardi prochain.
40:36C'est-à-dire que ce naufrage
40:38a trouvé un candidat à Matignon
40:40peut s'arrêter mardi. Pourquoi je vous dis ça ?
40:42Parce que le Parti Socialiste
40:44demande à ce qu'un vote soit effectué
40:46pour trouver le nom du prochain Premier ministre.
40:48Et c'est ce, avant mardi prochain.
40:50Au plus tard, c'est mardi.
40:52Et il faut voter.
40:54Et c'est très intéressant parce qu'ils ont publié
40:56ce communiqué aux alentours de 19h.
40:58Et à 19h,
41:00chez nos confrères de BFM, il y avait un certain
41:02Jean-Luc Mélenchon.
41:04Je ne suis pas sûr qu'ils ont eu le même avis.
41:08Depuis le début, le Parti Socialiste
41:10fait de l'obstruction.
41:12Et maintenant, nous voici rendus à une candidature
41:14qu'ils ont proposée. Vous me dites qu'elle est soutenue
41:16par les communistes et par les écologistes.
41:18Eh bien, je la prends de vous
41:20parce que ce n'est pas non plus ce qu'on nous a dit.
41:22Le Parti Socialiste, qui décide
41:24de quand les choses s'arrêtent,
41:26quand elles commencent, qui en a le droit de proposer ou pas,
41:28a fixé la date du 23.
41:30Je voudrais tout de même signaler
41:32comment, depuis le début, ce sont des méthodes
41:34tout à fait brutales qui nous sont appliquées.
41:36Le 23, nous devons être tombés d'accord.
41:38Le 23, nous devons
41:40tomber d'accord. Voilà.
41:42C'est-à-dire qu'il s'aligne
41:44sur le Parti Socialiste, Jean-Luc Mélenchon.
41:46Le PS a fait plier Jean-Luc Mélenchon ?
41:48Il ne pense pas. Il refuse le principe du vote.
41:50Pour une bonne raison, très simple.
41:52C'est qu'ils sont 73 ou 74
41:54et que l'ensemble des députés
41:56de gauche a fait
41:58192 sièges, donc il est en minorité.
42:00LFI n'a pas la majorité absolue
42:02au sein de la gauche.
42:04LFI n'a pas la majorité absolue
42:06en nombre de sièges. Mais pardonnez-moi,
42:08en 2022, vous avez un Parti Socialiste
42:10qui fait 1,75%.
42:12En 2022, vous avez un Jean-Luc Mélenchon
42:14qui est aux portes du second tour.
42:16En termes de base électorale,
42:18de puissance électorale,
42:20de puissance de vote, je peux vous assurer
42:22que Jean-Luc Mélenchon a encore un tout petit peu
42:24plus de poids qu'Olivier Faure.
42:26Même si vous avez eu Raphaël Haussmann
42:28qui a fait 14% aux européennes.
42:30Ça vous fait rire.
42:32Ce qui me fait rire, c'est qu'aujourd'hui,
42:34Jean-Luc Mélenchon, c'est le leader maximo
42:36de ce nouveau Front Populaire.
42:38Maximo ou minimo ?
42:40Ça dépend si vous voulez dire la vraie phrase
42:42ou si vous voulez faire une blague.
42:44C'est le leader maximo, normalement.
42:46Sauf qu'aujourd'hui, vous avez l'impression
42:48qu'il a toujours le poids qu'il avait
42:50par exemple en 2022.
42:52C'est du cercle.
42:54J'ai écouté tout l'entretien
42:56parce que je voulais l'avoir entendu
42:58pour le commenter après.
43:00Il a une rhétorique
43:02qui est impressionnante.
43:04Il explique encore avec force conviction
43:06que le NFP va gouverner.
43:08C'est resté l'orateur
43:10malgré la dérive morale de ce parti
43:12et de ce personnage, c'est resté l'orateur qu'il était.
43:14La vérité, c'est qu'aujourd'hui,
43:16s'il n'est pas là pour faire la coalition
43:18du nouveau Front Populaire,
43:20il n'y a pas autant d'élus à l'Assemblée nationale.
43:22C'est quand même lui à chaque fois.
43:24Ce n'est pas lui qui l'a fait,
43:26elle ne peut pas se faire sans lui.
43:28Ce qui est sûr, c'est qu'aujourd'hui,
43:30la dynamique à gauche, y compris conceptuelle,
43:32y compris en termes d'imaginaire,
43:34elle vient de l'extrême-gauche et de l'ultra-gauche.
43:36C'est effectivement LFI qui est aujourd'hui
43:38qui porte tous les nouveaux concepts,
43:40l'intersectionnalité, etc.
43:42Ce n'est pas le Parti Socialiste,
43:44ça vient de l'extrême-gauche.
43:46– Comme l'a rappelé Paul, vous oubliez
43:48qu'aux européennes, c'est Glucksmann qui fait l'exemple.
43:50– Non, mais ça c'est juste
43:52effectivement à ce moment-là,
43:54mais même au sein du Parti Socialiste,
43:56conceptuellement, ils ont été influencés.
43:58– Là où vous avez raison,
44:00c'est que la bataille culturelle est gagnée
44:02par la partie la plus radicale de la gauche, je pense.
44:04– Et c'est exactement ça.
44:06Et en fait aujourd'hui,
44:08à la fois Jean-Luc Mélenchon
44:10est toujours le moteur dynamique
44:12en termes d'imaginaire,
44:14il est aussi celui qui maintient l'engagement.
44:16Effectivement, l'engagement des militants
44:18est porté très à gauche.
44:20Par contre, plus ils se radicalisent,
44:22plus son audience électorale va…
44:24– Je voudrais juste remercier
44:26les téléspectateurs qui sont très nombreux
44:28à réagir, par exemple Victoria
44:30qui dit « quel spectacle, donné depuis deux semaines,
44:32tristesse et décadence ».
44:34Il y a Josy qui dit « j'ai voté Rassemblement National
44:36et je suis très frustré de ce qui se passe,
44:38le RN a un comportement exemplaire.
44:40Le spectacle, ça c'est Laurent donné
44:42par l'Assemblée Nationale et le sketch
44:44de ses vice-présidents me donne toujours plus envie de voter RN.
44:46Ils récoltent ceux qui s'aiment.
44:48Alors je n'ai pas bien compris celui-là,
44:50je pense que c'est l'inverse justement,
44:52c'est que la stratégie ne lui plaît pas.
44:54– Même l'électorat de gauche, il ne doit pas être aux anges
44:56quand il voit la difficulté qu'ils ont à se mettre d'accord
44:58sur un Premier ministre, la tentative d'OPA de Jean-Luc Mélenchon,
45:00la brutalité des députés de l'Assemblée Nationale,
45:02c'est aussi un triste spectacle,
45:04y compris pour les 14% de Français qui ont voté
45:06pour Raphaël Glucksmann, peut-être avec sincérité,
45:08en se disant « enfin, on a peut-être un candidat
45:10social-démocrate qui est clair avec l'antisémitisme. »
45:12– Ce qui se passe aux européennes et parfois ne se calque pas
45:14sur la présidentielle. – Ça c'est sûr, quasiment jamais.
45:16– Quasiment jamais.
45:18Encore une fois, je pense que la puissance
45:20au nouveau Front Populaire de Jean-Luc Mélenchon
45:22est bien plus importante que Mme Tondelier,
45:24M. Faure et M. Roussel réunis.
45:26– Oui, j'y ai forcement.
45:28– C'est peut-être pour ça qu'aujourd'hui
45:30la France Insoumise, à juste titre,
45:32dit aux autres « les amis, vous êtes bien gentils,
45:34si vous êtes avec un petit siège dans l'hémicycle,
45:38c'est un peu beaucoup grâce à notre politique. »
45:40Il nous reste 4 minutes, il nous reste 4 petites minutes
45:42et je voudrais vraiment qu'on parle de Donald Trump
45:44parce qu'on part aux États-Unis. Pourquoi ?
45:46Parce que les rumeurs, les médias américains
45:50disent que Joe Biden pourrait lâcher la campagne
45:54pour la présidentielle.
45:56Gérald Olivier, notre spécialiste des États-Unis,
45:59merci d'être avec nous Gérald Olivier.
46:01Est-ce que c'est une rumeur qui est fondée, Gérald Olivier,
46:04à savoir Joe Biden qui tire un trait
46:06sur cette campagne présidentielle ?
46:09Qui pourrait du moins ?
46:11– Oui, c'est fondé parce qu'il y a eu,
46:13vous avez un apparatchik démocrate
46:15qui s'appelle Mike Halperin qui a sorti un article
46:19indiquant avec précision quand il allait se retirer,
46:23ce week-end, disant qu'il n'allait pas
46:25recommander de mettre Kamala Harris à sa place
46:28mais qu'au contraire il va recommander aux partis
46:30de laisser ce qu'on appelle une convention ouverte
46:33où on décidera à ce moment-là d'un candidat.
46:35C'est alimenté également par le fait que cette semaine
46:38pendant la convention républicaine,
46:40pendant que l'actualité était braquée sur Donald Trump,
46:43J.D. Vance et les autres à Milwaukee,
46:46Nancy Pelosi a passé énormément de coups de téléphone
46:49pour essayer de convaincre un certain nombre de démocrates
46:51d'appeler Biden à se retirer.
46:53Un représentant très connu de Californie
46:55qui s'appelle Adam Schiff,
46:57qui a beaucoup d'influence au sein du parti,
46:59a également appelé Biden à se retirer.
47:01Et comme maintenant l'actualité n'est plus
47:03sur les Républicains, il est probable
47:05qu'il va être tenté de le faire ensuite.
47:08Comme vous le savez, il a le Covid.
47:10Donc quand on a le Covid, il faut s'isoler
47:12et cet isolement ressemble beaucoup
47:14à une forme de méditation avant un retrait.
47:17Eh bien écoutez, restez avec nous Géraldo Bodevier
47:20parce que j'ai une autre question.
47:21C'était la fin de la convention hier
47:23avec la première prise de parole de Donald Trump
47:25qui reprendra la parole aussi pour un meeting samedi.
47:28Mais je ne vais pas vous faire écouter Donald Trump.
47:30Il y a une séquence, il n'y a qu'aux Etats-Unis
47:32qu'on peut voir ça.
47:33Hulk Hogan, je ne sais pas si vous connaissez Hulk Hogan,
47:35le catcheur, l'un des plus grands catcheurs,
47:37qui est un fan absolu de Donald Trump
47:40et qui était à la tribune et regardez ce qu'il a fait.
47:52Et ils ont essayé de tuer le prochain président des Etats-Unis.
47:58C'est assez, c'était assez.
48:01Et j'ai dit, laissez Trumpamania courir, frère.
48:06Laissez Trumpamania gouverner de nouveau.
48:09Laissez Trumpamania faire de l'Amérique de nouveau.
48:16Et vous disiez Olivier Valle, en 2004 déjà,
48:18vous aviez des séquences comme celle-ci.
48:20Elle est incroyable.
48:21En 2004, évidemment, je participais à la convention républicaine à New York
48:24pour l'élection de George Bush.
48:26Et effectivement, on avait déjà les catcheurs
48:29qui étaient là pour soutenir George Bush.
48:31Et on avait eu à l'époque encore mieux que Hulk Hogan
48:34puisque c'était Arnold Schwarzenegger
48:36qui était le gouverneur de Californie
48:38et qui avait fait un discours disant qu'il prenait chacun,
48:41avec la voix de Terminator,
48:42qu'il prenait chacun des démocrates en face
48:44et qu'il allait les exterminer s'il fallait.
48:47Gérald Dolivier, une dernière question.
48:49La première prise de parole de Donald Trump,
48:52est-ce que vous l'avez trouvée convaincante, en forme ?
48:55Qu'est-ce qu'il faut retenir ? En une minute, s'il vous plaît.
48:59Écoutez, le discours a duré 90 minutes
49:02et moi, je le diviserai en trois tiers.
49:06Oh !
49:08Gérald Dolivier, ça a coupé.
49:10Oh, quel dommage.
49:12C'est toujours un plaisir d'écouter Gérald Dolivier
49:14parce qu'il est absolument passionné dans ça.
49:16Il y a une panne mondiale, il y a une excuse quand même.
49:18Là, c'est la panne mondiale.
49:19Bon, écoutez, c'est terminé cette émission.
49:21C'est dommage parce qu'on ne connaîtra pas les trois parties pour Donald Trump.
49:24Je voulais vous remercier parce que dans un contexte un peu particulier,
49:27sans possibilité de passer à chaque fois toutes les déclarations
49:31et tous les sujets, c'est vous qui avez fait l'émission.
49:34Donc merci.
49:35J'ai l'impression qu'avec ou sans panne, vous vous parlez beaucoup.
49:39En revanche, je voudrais remercier et saluer
49:42parce que ce n'était pas un exercice facile tout au long de la journée
49:45pour les personnes qui ont animé dans la rédaction de CNews.
49:49Je pense à Chana Lostow, à Elodie Huchard, à Yoann Usahi,
49:53que vous retrouverez dans un instant pour 100% Politique
49:55et qui ont permis que cette antenne perdure
50:00et qu'on ait quand même du débat d'idées dans cette journée.
50:04Félicitations à eux.
50:05Félicitations à toutes les équipes de régie,
50:07les équipes techniques et la rédaction qui étaient mobilisées.
50:10Merci à tous les quatre.
50:12Demain matin, c'est Gauthier Lebret qui reprend la main.
50:14Et dans un instant, 600% Politique.
50:17Je remercie qui ?
50:19Je voudrais remercier Guilhem Lafrache et Benjamin Naud
50:25pour la préparation de cette émission.
50:26Merci à tous.