Tous les soirs et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité
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00:00Il est un peu plus de 20h. Re-bonsoir, je suis très heureux de vous retrouver.
00:0520h, 21h, vous connaissez le rendez-vous, c'est votre Heure des pros 2.
00:10Une heure pour revenir sur les principaux faits d'actualité du jour.
00:13Mon équipe du soir est fin prête, prête à réagir et prête à analyser.
00:17Une façon comme une autre de leur mettre un peu la pression.
00:19Naïma M. Fadel, bien le bonsoir.
00:21Bonsoir.
00:22Kévin Bossuet, je vous salue aussi.
00:24Bonsoir.
00:25Olivier Tartigol.
00:26Bonsoir.
00:27Dites-toi à présent.
00:28Pas tous les soirs.
00:29Pierre-Marie Sèvres.
00:30Bonsoir Thierry.
00:31On va débuter cette Heure des pros par cette information qui va vous faire réagir.
00:37J'en suis intimement persuadé.
00:39C'est un garçon de 12 ans qui sera jugé à la fin du mois d'août
00:44par le juge des enfants de Montbéliard dans le doux motif.
00:48Apologie publique d'acte de terrorisme commis via Internet
00:53et provocation directe à un acte terroriste au moyen de communication en ligne.
00:57Très concrètement, ce gamin de 12 ans,
00:59publié sur les réseaux sociaux des vidéos d'exécution liées à l'État islamique.
01:04Sandra Buisson.
01:06C'est avec des mots d'enfant que le garçon de 12 ans et demi a reconnu ce mercredi face au juge
01:11que ce qu'il a fait était mal, que ce n'est pas ce qu'il souhaitait ni ce qu'il cherchait.
01:17D'une recherche sur Internet sur l'islam, il a expliqué en être arrivé à visionner
01:22des heures et des heures de vidéos ultra violentes tout en lien avec la propagande salafo-jihadiste
01:28au point d'attirer l'attention de la DGSI.
01:31Il s'est bien créé sur les réseaux sociaux des profils avec des références explicites au terrorisme.
01:37Il a bien demandé à échanger ses contenus violents sur des messageries cryptées.
01:42Conformément aux réquisitions du procureur, le tribunal l'a déclaré coupable d'apologie publique du terrorisme
01:49et provocation directe à des actes de terrorisme sur Internet.
01:53Car si son discernement était altéré, comme l'a constaté un psychiatre,
01:57il a toutefois une conscience assez nette du caractère répréhensible de ces actes, selon le spécialiste.
02:04Un embrigadement numérique qui s'est construit sur un enfant très vulnérable, en souffrance,
02:09en repli sur lui-même, en situation de solitude vécue très négativement
02:14et affectée par des troubles du développement avec retard du langage.
02:18A son âge, il n'encourt pas de peine mais une sanction sous la forme de mesures éducatives qui sera fixée dans sept mois.
02:26D'ici là, il reste suivi sur le plan psychologique et placé dans un centre géré par la Protection judiciaire de la jeunesse
02:33où il est immergé dans la vie en collectivité et où il continue le travail pour comprendre comment il en est arrivé là et s'en sortir.
02:42Je commence avec vous Pierre-Marie et Sève. D'où osons-nous ?
02:46Oui, ça pose un sujet brûlant sur la table. C'est une question qui avait été posée il y a quelques années au gouvernement
02:52puisqu'en 2021, on a codifié le code de la justice pénale des mineurs.
02:58Et il y avait une question importante, c'était à partir de quel âge est-ce qu'on est responsable pénalement ?
03:03A partir de quel âge est-ce qu'on peut avoir des peines d'emprisonnement ?
03:07Donc des peines de prison ou pratiquement des peines pour adultes.
03:11Et alors là, ça a été tranché, c'est 13 ans.
03:14Chaque fait divers, chaque affaire nous permet de nous reposer la question.
03:20Est-ce que 13 ans, c'était le bon âge ? Et les pays dans lesquels c'est moins et les pays dans lesquels c'est plus.
03:25Les choses peuvent évoluer aussi. La population, la démographie évolue.
03:29Vous savez, il y a 50 ans, on était adultes beaucoup plus jeunes qu'aujourd'hui.
03:34Ce genre de choses peut évoluer. Peut-être que ça nourrira la réflexion générale du législateur.
03:41En l'occurrence, le profil qu'on a l'air d'avoir sous les yeux, qui est un discernement altéré.
03:45Donc discernement altéré, ce sont des troubles psychiatriques qui peuvent être assez importants.
03:49On a deux types de discernement. Ils peuvent être soit altérés, soit complètement abolis.
03:53Là, en l'occurrence, il n'est qu'altéré. Mais tout de même, ça peut être des troubles assez lourds.
03:57Donc c'est un profil très particulier. Ça rend toujours plus difficile.
04:01Vous savez, dans la justice, dès qu'on parle de discernement aboli,
04:05ça rend les leçons beaucoup plus difficiles à tirer d'une affaire quelconque.
04:09Naïma Amfadal, ça pose la question également de la responsabilité des parents.
04:1312 ans, comment ils n'ont pas pu se rendre compte ou vérifier ou contrôler ?
04:18C'est vraiment ça qui m'interpelle. Au-delà du fait de s'interroger sur l'âge de la responsabilité pénale, etc.
04:25Moi, c'est ça qui m'interpelle. C'est que je me dis qu'il y a une faillite.
04:28Il y a une faillite, effectivement, des parents. Il n'a que 12 ans.
04:31Et apparemment, les vidéos qu'il a vues, c'est de l'horreur absolue.
04:34C'est terrible.
04:37Apparemment, la question aurait été posée à la maman qui aurait dit,
04:42quand je venais pour regarder ce qu'il regardait, comme par hasard, je voyais autre chose sur l'écran.
04:47Mais attendez, excusez-moi, mais on est parents, on sait très bien qu'il faut être extrêmement vigilant.
04:52Et puis l'école aussi. Je m'interroge parce que l'école, on sait très bien qu'il y a beaucoup de choses aussi
04:57qui viennent aussi des enseignants, qui alertent parfois sur des comportements.
05:01Donc là, on s'interroge sur un environnement parental, scolaire, qui a failli.
05:07Et puis je m'interroge du devenir. Je vais être honnête avec vous.
05:10Moi, je m'interroge sur le devenir de ce gamin parce qu'endoctriné à ce point-là, à 12 ans, je me dis,
05:19mais c'est difficile de déradicaliser. Alors peut-être qu'on y arrivera.
05:24Kévin Bossuet, en tant qu'enseignant et professeur d'histoire.
05:28Écoutez, moi, ça ne m'étonne pas. On sait très bien que les adolescents sont des cibles pour les islamismes.
05:34En 2016, année où l'État islamique ciblait particulièrement les adolescents,
05:39il y a eu 51 mineurs qui ont été mis en cause dans des dossiers de terrorisme.
05:44Une affaire qui m'a particulièrement percuté, c'était en janvier 2016 à Marseille,
05:50où vous aviez ce lycéen d'origine kurde qui a attaqué un professeur juif à la machette.
05:57Et quand on a interrogé les enseignants, ils ne s'étaient pas rendus compte.
06:01Tout était normal. C'était un élève qui était plutôt apprécié.
06:05La vérité, c'est que le plus souvent, la radicalisation se déroule sur Internet.
06:11Les parents n'en prennent pas conscience. Les professeurs n'en prennent pas conscience.
06:16Et sur les forums de jeux vidéo en particulier. Alors nous, enseignants, qu'est-ce que l'on peut faire ?
06:21Évidemment, parfois, on a des signes. Parfois, on signale les choses.
06:25Mais il faut que nos signalements soient également pris au sérieux.
06:28Vous savez, dans l'éducation nationale, il y a encore beaucoup de paquebagues.
06:31Et parfois, nos rapports finissent à la poubelle parce qu'on estime qu'ils ne sont pas très importants.
06:37Mais déceler la radicalisation d'un adolescent, c'est extrêmement compliqué.
06:41Olivier, quel regard portez-vous sur cette affaire ?
06:44D'abord, il y a un drame qui est celui d'un jeune de 12 ans en train de construire sa personnalité
06:51dans une période de vulnérabilité sur ces âges-là, avec, sur nos recherches partant de l'islam,
06:59de clic à clic, certainement en quelques secondes ou quelques minutes,
07:03le fait qu'il puisse être directement confronté à la haine, à la barbarie islamiste.
07:10Ça pose quand même un premier sujet sur la responsabilité de plateforme, de site, etc.
07:15Deuxième chose, il faut s'en féliciter, il y a quand même une réaction de la DGSI.
07:22Donc, nos services, on sait dire quand ce n'est pas le cas.
07:26Là, il y a quand même des signaux qui sont pris.
07:30Puis, une réaction de la justice.
07:34Donc, là-dessus, j'ai envie de dire à la fois sur police et justice, ça semble fonctionner.
07:38Est-ce que son discernement était vraiment altéré ?
07:45Est-ce qu'il a pris conscience lors de cette présentation à la justice ?
07:50Le reportage semble nous le dire en décryptage qu'il y a quand même quelque chose de très grave.
07:56Il n'y a pas d'élément à ce jour sur l'environnement familial.
08:01Bien évidemment, c'est une dimension déterminante.
08:05Est-il dans un climat, dans un environnement ?
08:10De quelle nature est cet environnement ?
08:14Et après, je crois vraiment, pour faire écho à ce qui a été dit, qu'à 12 ans,
08:18je souhaite véritablement que les politiques sociaux, éducatives qu'on peut mettre en place,
08:24l'accompagnement qu'on peut organiser autour de ce jeune,
08:29en regardant bien évidemment son environnement,
08:32pourra l'amener à aller dans la bonne direction.
08:36À 12 ans, on a toute sa vie devant soi.
08:38C'est clair. On va écouter, si vous avez l'honneur.
08:40C'est vraiment la question de l'islam, il faut des spécialistes.
08:42On va écouter, pour répondre à votre interrogation,
08:44l'aurelien Martinique et le vice-procureur qui parlent de la structure familiale, justement.
08:48Une question qui se pose tout de suite, avec des mesures provisoires,
08:51qui peuvent être l'éloignement du foyer familial,
08:53ce sont des questions qui vont se poser ensuite, à plus long terme,
08:56de savoir si la structure familiale est un support, peut-être un atout,
09:01dans la voie de la resocialisation de ce jeune garçon,
09:04ou au contraire, peut être quelque chose de néfaste, et à ce moment-là, il faudra l'éloigner.
09:09Bien souvent, la vérité est un peu entre les deux,
09:12c'est-à-dire qu'il ne faut pas rompre le lien avec les parents,
09:15et il faut arriver à le construire, parfois à distance, lorsque c'est nécessaire,
09:19parce que l'entourage peut être, comme vous l'avez dit, défaillant.
09:23C'est intéressant ce que dit le vice-procureur.
09:25C'est de la maille fine.
09:27Mais en l'occurrence, je crois qu'il a été annoncé qu'il était placé.
09:30Oui, il est placé.
09:31L'environnement familial pose problème.
09:33Ce qui interpelle, encore une fois, et je le disais en insistant très lourdement,
09:36c'est l'âge de ce petit garçon, qui a quand même 12 ans.
09:40Et je dis petit garçon, on écoute l'avis de notre ami Jean-Christophe Pouvy, policier.
09:47Il y a un engrenage.
09:49Systématiquement, ces personnes-là ont une faille,
09:54déjà une faille narcissique ou alors une faille affective.
09:58Et on voit bien que là, par exemple, c'est un enfant particulier,
10:01qui est isolé, qui est seul, qui n'est pas vraiment comme les autres.
10:04Et donc, du coup, on arrive à le détourner.
10:06On arrive à lui dire, mais non, au contraire, toi, tu as de l'importance.
10:08Quelque part, tu es l'élu.
10:10Et maintenant, on va t'expliquer tout ce que tu vas voir.
10:12Et on n'a pas le problème des réseaux sociaux, c'est que ces gamins,
10:15en vous piquant le cerveau,
10:18c'est-à-dire qu'ils n'ont pas le temps de prendre la hauteur nécessaire.
10:21Ils n'ont pas cette maturité pour dire, ce qu'on montre là,
10:24c'est peut-être des bêtises, c'est peut-être des failles,
10:26qui prennent tout pour la réalité.
10:27Et en fait, le réseau social vous met dans votre bulle.
10:29Vous êtes dans votre chambre, avec votre téléphone portable, etc.
10:32Vous êtes dans cette bulle.
10:33Vous êtes en confiance.
10:34Vous êtes tout seul, isolé.
10:35Et là, on peut vous matraquer le cerveau.
10:37Il a parfaitement résumé la situation, Jean-Christophe Pouvy.
10:40C'est pour ça que je voulais vous le faire écouter.
10:41Il a parfaitement raison.
10:43Un adolescent est par nature fragile.
10:45Et il y a des adolescents plus fragiles que d'autres.
10:48Et moi, je suis très inquiet
10:50par rapport à ce qui se passe aujourd'hui en France.
10:52Je l'ai vu avant les vacances scolaires,
10:55la montée de l'antisémitisme
10:58et la montée finalement d'une forme d'apologie du terrorisme
11:02à travers ce qui se passe à Gaza,
11:05où les adolescents n'ont aucun esprit critique,
11:08prennent pour argent comptant les vidéos de propagande
11:11qu'ils voient sur les réseaux sociaux et notamment sur TikTok.
11:14Ils ne font plus la différence
11:16entre la cause terroriste incarnée par le Hamas
11:19et la cause pro-palestinienne.
11:21Ils ont tendance à essentialiser et à se dire finalement
11:25que les Juifs sont coupables d'un génocide,
11:29ce qui est sur le plan historique complètement absurde.
11:32Et moi, ça me fait très peur.
11:34Et j'en veux beaucoup, notamment aux hommes politiques
11:37et notamment aux hommes politiques d'extrême gauche
11:39qui jouent avec cela, qui, dans les banlieues sombres,
11:42dans une propagande anti-sioniste
11:45qui n'est que le fauné de l'antisémitisme.
11:48Et je pense que dans les prochaines semaines
11:51et dans les prochains mois, les insultes antisémites
11:54dans les cours de récréation vont se multiplier
11:56et les attaques physiques crisent également de se multiplier.
11:59Il faut que l'école de la République agisse
12:02et démonte cette propagande.
12:04Je voudrais juste rajouter que concernant les réseaux sociaux
12:07et le dark web et notamment les risques
12:10que cela pose pour les enfants, il est important aussi
12:13de faire ce travail auprès des parents.
12:15Et moi, je l'ai fait quand j'étais déléguée du préfet
12:17et directrice aussi des centres sociaux de Trappes,
12:19où il y a un travail qui est fait avec des spécialistes
12:21qui viennent nous expliquer les risques encourus
12:23par les réseaux sociaux et tout ce qu'on peut y trouver.
12:27Donc ça, c'est important que les centres socioculturels,
12:29notamment, fassent ce travail.
12:31Nous avons un maillage dans notre pays
12:33des centres socioculturels qui font ce travail
12:35d'accompagnement à la parentalité et de soutien.
12:38Et il est important qu'ils se saisissent de cette question
12:40d'une manière prioritaire.
12:42Olivier, dernier mot sur le sujet.
12:44Les éléments qu'on a sur ce jeune de 12 ans,
12:46on a donc discernement altéré, enfant vulnérable,
12:49retard du langage.
12:51Donc, bien évidemment, ça pose la question, on l'a dit,
12:53de l'environnement familial, du cadre éducatif.
12:56J'élargis bien volontiers à ce que vient de dire Naïma
12:59sur l'ensemble de nos politiques socio-éducatives
13:03à l'échelle d'un territoire, d'une municipalité,
13:05parfois d'un quartier, même si ces structures
13:07ont beaucoup souffert au cours des dernières années.
13:10Mais nous savons très bien que la haine djihadiste,
13:13islamiste, arrive via les réseaux sociaux,
13:18ce que je vais vous dire est terrible,
13:21mais avoir un discours et un imaginaire
13:24laissant entendre à ces jeunes en grande difficulté
13:27de construction de leur personnalité,
13:29qui peuvent avec ça retrouver l'estime de soi,
13:31retrouver un choix.
13:33C'est donc une bataille d'imaginaire.
13:36Il faut que notre République, il faut que notre société
13:39soit en capacité de faire un contre-récit
13:42plus fort, plus enthousiasmant.
13:45C'est terrible.
13:46C'est une lutte entre des processus de mort.
13:49Ça ne vaut plus, hein, Olivier.
13:50Comment ?
13:51Ça ne vaut plus, hein.
13:52Non, je ne crois pas.
13:53Et c'est là où j'ai...
13:54Oui, mais parce que...
13:55Et je ne crois pas.
13:56Non, mais t'as raison, Olivier, je crois aujourd'hui.
13:57Et je pense qu'on ne gagne que les combats qu'on mène.
14:00Et je pense qu'il n'y a aucune...
14:03Il n'y a rien d'irrésistible à ce que la haine l'emporte.
14:06Ah, mais moi, je suis...
14:07Alors là, j'adhère à 1000 % à ce que vous venez de dire, Olivier.
14:10Et moi, j'y crois fortement.
14:12C'est pour ça qu'on continue aussi à aborder cette question
14:15de la cohésion nationale,
14:16de comment on crée un récit commun,
14:18comment on travaille sur ces quartiers
14:20en n'étant plus dans ce cloisonnement,
14:23notamment qui a été mis en place à cause des politiques publiques.
14:26Donc, j'y crois.
14:27Mais il faut vouloir le mener, ce combat.
14:29Et le problème est là.
14:30Allez, on enchaîne parce qu'on a beaucoup de sujets à évoquer.
14:32Vous parlez des quartiers.
14:34Je vais vous amener ce soir dans un quartier
14:36dont on a beaucoup parlé.
14:37C'est le quartier de Pisse 20.
14:39Annie, vous vous souvenez.
14:41Eh bien, écoutez, au lendemain de l'ouverture
14:43du poste de police nationale et municipale,
14:45la boucherie mitoyenne a été littéralement incendie.
14:48On va retrouver François-Xavier de Bonneville
14:50qui est secrétaire départementale adjoint Allianz dans le Gard.
14:53Merci, François-Xavier, d'être avec nous.
14:55Ce qui est important de dire, c'est que ces faits se produisent
14:59quasiment jour pour jour après la mort du petit Fayet
15:02de 10 ans, dont on avait beaucoup parlé.
15:05Je rappelle les circonstances.
15:06Il avait été touché par une balle perdue
15:08alors qu'il circulait à bord de la voiture
15:10de son oncle dans le quartier.
15:11Et personne, évidemment, personne n'a oublié ce drame.
15:14Il y a peut-être un lien de cause à effet,
15:16vous allez me le dire, ou pas, évidemment.
15:19Bonsoir.
15:21Donc, quel est votre regard par rapport à...
15:24Est-ce qu'on peut faire un lien,
15:27ou est-ce que c'est totalement le hasard ?
15:31Ça, l'enquête le déterminera.
15:33Pour l'instant, on ne sait pas si c'est un incendie accidentel
15:36ou criminel.
15:38Et donc, c'est quand même assez symbolique
15:41que cet incendie ait lieu dans ce quartier Pys 20,
15:46tristement connu, gangrené par les trafics divers
15:49et variés.
15:52Oui, tout à fait.
15:53Après, le commerce qui a douté partie de l'incendie
15:57était un commerce en travaux.
15:58Donc, je vous dis, c'est l'enquête qui déterminera
16:00les causes de cet incendie.
16:02Et est-ce que le quartier a retrouvé un calme ou pas ?
16:06Il y a eu un certain nombre de travaux
16:08qui ont été effectués, on en a parlé sur notre antenne.
16:10Quel est l'état de ce quartier actuellement ?
16:15Le quartier, ça a peu évolué
16:17et a toujours, malheureusement, autant de trafics.
16:20C'est un quartier qui a une topographie
16:22qui se prête vraiment aux trafics de stupéfiants.
16:26Les travaux viennent de débuter.
16:28Ils finiront en 2026, voire 2027.
16:30Donc, c'est juste le début pour l'instant.
16:33Comment avez-vous perçu, vous qui êtes sur le terrain,
16:36justement, cette tentative d'incendie ?
16:39Parce qu'évidemment, on se doute que ce n'était pas spécialement
16:42la boucherie qui était visée.
16:45Je vous dis, tentative d'incendie,
16:48ça reste à déterminer.
16:50Si ça peut être un accident dû aux travaux,
16:54peut-être une mauvaise connexion électrique, je ne sais pas.
16:57Ou ça peut être criminel.
16:59C'est l'enquête et les experts qui le détermineront.
17:02Ok, merci beaucoup François-Xavier de Bonneville.
17:04Merci d'avoir été notre invité ce soir dans l'heure des pros 2.
17:07Merci à vous.
17:08Olivier.
17:09C'est vrai qu'il y a une enquête de flagrance.
17:11Il faut laisser l'enquête se mener.
17:13Le troublant, c'est qu'en effet, au jour près,
17:16la date de ce drame d'un jeune de 10 ans,
17:20dans ce quartier totalement gangréné par le trafic de drogue,
17:24qui fait que le quotidien des habitants de ce quartier
17:27est insupportable, un enfer au quotidien.
17:30Mais avec ce qui est positif,
17:32le ministre de l'Intérieur s'y était engagé.
17:35L'installation, je pense que c'est une solution partout,
17:38d'un poste de police permettant d'additionner
17:41la police nationale régalienne à la police municipale,
17:45le retour d'un poste de police dans un quartier
17:48qui en a ô combien besoin,
17:50qui ne peut pas simplement se contenter d'opérations placenettes
17:53pour que le trafic revienne quelques heures ou le jour d'après.
17:57Donc le préfet qui s'est exprimé dit qu'ils ne lâcheront rien.
18:02Il y a aussi une opération de rénovation urbaine.
18:05Il faut que chaque fois que cette opération puisse accompagner aussi
18:08une prise en considération des besoins de la population.
18:11Donc il faudra voir, suivre le devenir de ce quartier.
18:15En tout cas, ce qui se passe là, on aura des éléments de l'enquête,
18:18ne doit en rien faire reculer l'État dans son ambition de retour au quartier.
18:22D'autant qu'on a envoyé nos équipes tourner il y a quelques jours,
18:26où on voyait effectivement les travaux qui avaient été engagés dans ce quartier.
18:30En fait, souvent c'est comme ça, Olivier.
18:32Souvent toutes les rénovations urbaines qui ont été faites,
18:35il y avait aussi ce qu'on appelle un commissariat annexe qui était installé.
18:41Sauf que malheureusement, les commissariats ont été brûlés.
18:45C'est pour ça qu'après ça a reculé.
18:47C'est-à-dire qu'on a décidé de ne plus mettre de commissariat,
18:49c'est parce qu'ils ont été brûlés.
18:51Et tous les quartiers que j'ai connus qui ont fait l'objet d'une rénovation urbaine,
18:56malheureusement, on a l'impression qu'ils sont revenus dans le même état qu'ils étaient.
19:00Le problème, c'est qu'il faut arriver déjà à désengrainer ces quartiers,
19:05si je puis dire, de tout ce trafic pour apporter après une normalité.
19:10Mais aujourd'hui, c'est tellement gangrené,
19:12il y a tellement d'écosystèmes qui se nourrissent, etc.,
19:15que c'est très difficile.
19:17Effectivement, on ne sait pas si c'était vraiment ce commissariat qui était la cible,
19:24ce poste de police qui était visé.
19:26Mais moi, je pense que ça doit être certainement ça.
19:29Parce que les trafiquants de drogue, on va attendre,
19:32mais ils n'ont aucun intérêt à laisser s'installer un poste de police.
19:37Je suis d'accord avec ça et on parle souvent des dealers,
19:40mais il faut aussi parler des consommateurs.
19:42S'il y a un trafic de drogue, c'est parce qu'il y a aussi des consommateurs.
19:45On a inventé les amendes forfaitaires qui ne sont majoritairement pas payées
19:50et peut-être qu'on peut prendre aussi le problème de la drogue de l'autre côté.
19:54Moi, ce qui m'effraie, si vous voulez, c'est que cela fait des années
19:58que les habitants de ce quartier préviennent, protestent.
20:02Ils sont complètement délaissés.
20:04C'est un abandon de la part de l'État.
20:07Rappelez-vous, l'année dernière, la médiathèque avait fermé
20:10parce qu'il y avait des trafiquants de drogue qui prenaient en photo le personnel.
20:14Vous avez toute l'allée Wagner avec des commerçants
20:17qui ont dû mettre la clé sous la porte.
20:19Vous avez tout un écosystème qui est extrêmement effrayant
20:23et anxiogène pour la population.
20:25Dernière chose que j'aimerais dire, parce que moi, en tant qu'enseignant,
20:28ça m'avait choqué.
20:29Dans un quartier de Nîmes, on avait délocalisé une école
20:34parce que les gamins pouvaient être éventuellement la cible d'armes de guerre
20:39et que le toit du préau servait pour abriter notamment de la drogue.
20:45Mais on est quand même une grande puissance.
20:47Il est quand même fou que l'État français n'arrive pas à résoudre ce problème
20:52qui gangrène plein de villes et de plus en plus des villes moyennes.
20:56Pierre Marais, un dernier mot avant la pause pub.
20:58Entièrement d'accord.
20:59L'État a abandonné, et pas juste l'État, l'écosystème économique,
21:02vous l'avez dit, a abandonné ces terrains-là, ces zones-là
21:05et la nature ayant horreur du vide.
21:07Vous savez, on parle souvent de zone de non-droit.
21:09On n'est pas du tout dans une zone de non-droit.
21:11On l'a bien vu d'ailleurs.
21:12Si c'est bien ça et si c'est bien avéré, comme certains indices le laissent croire,
21:15s'en prendre à un poste de police, c'est imposer son droit.
21:19C'est imposer son droit.
21:20Et qui impose son droit ?
21:21Ce n'est pas du tout une zone de non-droit.
21:22C'est la zone de droit mafieux.
21:23C'est tout à fait différent d'une zone de non-droit.
21:25Il y a toujours du droit dans une zone.
21:27Donc, je suis entièrement d'accord.
21:29Et c'est une guerre, c'est une guerre,
21:31c'est vraiment une guerre que le préfet mène probablement très bien,
21:34même si il y a des problèmes profonds,
21:36on l'avait dit, migratoires, sur lesquels il faut évidemment revenir.
21:39Mais c'est une guerre que se mènent l'État et les mafieux.
21:42Et on ne sait pas qui va l'emporter à la fin.
21:44Parce que l'État a accepté, c'est ça qui est terrible depuis des années,
21:48l'État a accepté qu'on remette en cause son autorité.
21:51C'est-à-dire qu'à partir du moment où les policiers vont rentrer dans un quartier,
21:55ils se font agresser.
21:57Ils se font agresser.
21:58On leur jette même des machines à laver.
22:01Moi, je l'ai vu sur les différents quartiers.
22:05Et finalement, l'État se retrouve devant une fatalité,
22:09alors qu'il doit reprendre son droit, son pouvoir, son autorité.
22:13Mais il ne le fait pas.
22:14Donc, les policiers reculent.
22:15Vous vous rendez compte que, moi j'ai toujours vu ça,
22:17c'est-à-dire que les pompiers qui vont dans un quartier,
22:19ils se font eux-mêmes caillasser.
22:21Ils se font escorter par la police.
22:24Et à la fin, ils disent même ne nous escortez pas parce que ça risque d'être pire.
22:28Donc, effectivement, qui en pâtit ?
22:30Eh bien, c'est les habitants de ces quartiers.
22:32Mais on a trop attendu.
22:33On a trop attendu.
22:34Et l'abandon de l'État est tel que dans certains quartiers,
22:37les habitants négocient directement avec les dealers pour avoir la paix.
22:41Notamment, en soirée, on l'a vu notamment à Saint-Ouen,
22:44dans le quartier Charles-Schmidt,
22:46où les habitants ont dit ne nous embêtez plus après 22h
22:49et on ne vous dénoncera pas.
22:51Mais on est où là ?
22:52On est dans une puissance mondiale ou on est au fin fond du tiers monde ?
22:55Allez, on marque une pause.
22:56On se retrouve dans quelques instants.
22:58On ira à Angoulême où un homme a mis le feu avec de l'essence
23:01ce mercredi à la mairie d'Angoulême.
23:03On vous raconte tout ça dans l'heure des pro 2.
23:05A tout de suite.
23:10Merci de nous accueillir.
23:11C'est déjà la deuxième partie de l'heure des pro 2.
23:14En ce mercredi soir, toujours avec moi Naïma M. Fadel,
23:17Kévin Bossuet, Olivier Dartigolle et Pierre-Marie Sèvres.
23:19On va prendre, si vous voulez bien, la direction d'Angoulême.
23:22Avec cette affaire, un homme a mis le feu avec de l'essence
23:25ce mercredi dans la mairie d'Angoulême,
23:27sans faire de blessés avant d'être atteint par balle
23:30par la police municipale et hospitalisé en urgence absolue
23:32sur les autorités et de sources policières.
23:34Sur cette affaire, on écoute le maire d'Angoulême
23:37et ensuite on écoutera la procureure
23:39qui a fait un point il y a quelques instants.
23:41Mais d'abord, le maire d'Angoulême.
23:43Ce matin vers midi, un individu s'est présenté devant l'hôtel de ville,
23:48a laissé son véhicule devant l'hôtel de ville.
23:50Celui-ci fait l'objet d'inscriptions
23:53qui peuvent questionner, interroger.
23:56Il s'est présenté à la mairie
23:59et a profité de l'ouverture
24:03qui a duré quelques secondes d'une porte
24:06pour rentrer en force avec un récipient rempli d'essence.
24:11Il s'est mis à asperger ce lieu d'essence,
24:15y compris le bureau d'une assistante,
24:18y compris une assistante.
24:20Pour neutraliser l'individu qui ne répondait pas
24:24et qui adressait des regards noirs aux policiers,
24:26ils ont été obligés d'utiliser leurs armes
24:32pour pouvoir le neutraliser complètement.
24:34Voilà le récit des faits par la maire de la commune
24:37et je vous propose d'écouter pour engager notre débat
24:40la procureure qui vient de s'exprimer sur cette affaire
24:42et c'était il y a quelques instants.
24:44Les inscriptions qui ont été retrouvées sur le véhicule,
24:49c'est la profession de foi des musulmans.
24:52On va la réécouter dans quelques instants.
24:55Une première réaction peut-être sur cette affaire, Olivier Dardigolles.
24:58Le soutien aux agents municipaux,
25:00souvent les agents publics, que ce soit à l'hôpital,
25:04dans les écoles, dans les mairies, dans les services sociaux,
25:07sont confrontés en ligne directe à de grandes difficultés.
25:12Après, je n'ai pas suffisamment d'éléments à ce stade-là
25:15sur le profil et sur la manière dont tout cela s'est passé en amont
25:19pour en dire plus.
25:21On va écouter justement la procureure qui s'est exprimée.
25:24Je peux vous dire que sur cette acquisition,
25:26on n'a pas trouvé encore d'éléments notables
25:28qui infléchissent dans un sens ou dans un autre l'enquête.
25:31Ils mériteront d'être vérifiés, corroborés,
25:34pour valider une piste de travail plus qu'une autre.
25:38Voilà sur l'état de l'enquête.
25:40Je fais quand même le lien avec le profil de l'auteur
25:43et la mesure qui a été prise à son encombre.
25:46Comme vous l'avez également su et relayé,
25:49c'est une personne qui a été neutralisée
25:51par l'un des policiers municipaux,
25:53qui a donc été pris en charge par les secours.
25:56Les écritures, les inscriptions qui ont été retrouvées sur le véhicule,
26:00c'est la profession de foi des musulmans,
26:03sans qu'il y ait forcément de connotation autre
26:06qu'une profession de foi.
26:08Nous n'en avons à ce stade tiré aucune conséquence,
26:11notamment pour faire le lien avec votre précédente question
26:14sur le possible mobile de l'intérêt.
26:17A l'heure actuelle, pas de lien fait avec une entreprise terroriste.
26:21Des liens faits avec le Parc national antiterroriste
26:25qui sont faits habituellement sur ce type de cas
26:28parce qu'on est dans la compréhension des choses.
26:31Un interlocuteur parisien qui est avisé,
26:34mais qui aujourd'hui n'est pas saisi.
26:37C'est bien le Parc en Angoulême
26:39qui assure la direction de la police judiciaire
26:41pour ces deux procédures.
26:42La précision combien importante
26:44à ce stade de l'enquête Pierre-Marie Saev ?
26:46Il n'y a pas de lien établi ?
26:48Oui, on a assez peu d'éléments pour le moment,
26:50ça vient tout juste d'arriver.
26:52Un autre élément qui retient mon attention,
26:55c'est que c'est un policier municipal
26:57qui a notre identité d'assaillant.
26:59C'est très important parce que les policiers municipaux
27:01sont bien souvent vus comme pas des vrais policiers,
27:04même si leur nombre grandit et leur qualification,
27:07bien souvent c'est d'anciens policiers de la police nationale,
27:10c'est d'anciens militaires,
27:11c'est des gens qui ont des vraies qualifications là-dessus.
27:13Et puis, il était armé.
27:15Les polices municipales ne sont pas toutes armées.
27:17A Grenoble, on en parlait il y a quelques jours,
27:19ils ne sont pas armés, c'est pour des raisons idéologiques,
27:21alors même que régulièrement, là en l'occurrence,
27:24ou encore rappelez-vous l'attentat de Nice,
27:26dans la basilique de Nice,
27:27ce sont des policiers municipaux qui ont sorti leur arme,
27:29qui ont permis de mettre fin à l'attentat
27:31qui aurait pu faire beaucoup plus de victimes.
27:33Et il y a encore des villes, par exemple Grenoble,
27:35en France, où pour des raisons idéologiques,
27:38on met en danger la population.
27:40On met en danger la population,
27:41et on met en danger les policiers eux-mêmes,
27:43qui sont bien souvent même des cibles.
27:44Quand ils sont attaqués et qu'ils n'ont pas de quoi se défendre,
27:47excusez-moi, mais ce n'est pas loin de la complicité
27:50de crime éventuel quand il y en a qui se produisent.
27:52Kévin Bossuet.
27:53Oui, je suis assez d'accord avec ça.
27:55Après, comme l'a très bien dit Olivier,
27:57on n'a pas assez d'éléments pour en tirer des conclusions.
28:00On peut juste saluer le sang-froid,
28:03notamment des assistantes qui ont appelé la police,
28:06le sang-froid notamment des policiers municipaux.
28:10Je ne sais pas si on peut faire le lien entre cet acte-là
28:13et l'inscription qu'on a retrouvée.
28:15On attend d'en savoir plus, en effet,
28:17pour pouvoir commenter davantage.
28:19Allez, direction Marseille.
28:20Vous vouliez rajouter quelque chose ?
28:22Non, juste rappeler qu'aujourd'hui,
28:25toutes les collectivités, les services publics, les hôpitaux,
28:28ont des vigiles à l'entrée, ont des portiques.
28:32Ils ont même des affiches qui mentionnent
28:34qu'il est interdit d'avoir un marteau, un cutter, un couteau, etc.
28:38Effectivement, on a intégré malheureusement le danger.
28:41Je pense qu'il n'y avait pas de vigile sur cette mairie.
28:47On ne se rend pas compte, je pense que le public français
28:49n'en se rend pas compte, que notre quotidien
28:52est rythmé de portiques d'agents de sécurité,
28:55alors que ça n'existait pas il y a quelques années.
28:58Ça n'existe pas dans bien un grand nombre de pays développés.
29:01Ça ne devrait pas exister en France.
29:03Voyager un petit peu, ça n'existe pas partout.
29:06Allez, direction Marseille.
29:07Avec cette affaire, la mosquée des Bleus,
29:09tel est son nom, est visée par une procédure
29:11de fermeture administrative.
29:12Selon les services de l'État, des propos légitimant la violence
29:15y sont tenus depuis plusieurs années.
29:17On voit tout cela avec Aminata Denfal
29:20et on en parle juste après.
29:24Une requête qui provient directement
29:26du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
29:29Ce mardi, la préfecture des Bouches-du-Rhône
29:31a notifié à la mosquée des Bleus à Marseille
29:33son intention de fermer le lieu de culte.
29:36Une décision qui s'appuie sur plusieurs motifs.
29:39L'imam principal de cette mosquée
29:41y défend une pratique radicale de l'islam,
29:44une vision fondamentaliste de la religion,
29:46légitimant le djihad, l'instauration de la charia
29:49et le recours à la violence.
29:51L'imam français de cette mosquée
29:53est aussi accusé d'inciter à la violence contre les femmes.
29:56Il tient un discours incitant à la discrimination
29:59et à la haine contre les femmes,
30:01notamment par des prêches
30:02exprimant des positions légitimant le viol conjugal,
30:05la polygamie et théorisant l'inégalité des droits
30:08entre les femmes et les hommes dans le mariage.
30:11L'imam est notamment soupçonné de prêcher
30:13contre les lois de la République
30:15sur ses réseaux sociaux suivis par plus de 150 000 personnes.
30:18Lundi soir, il y contestait les accusations
30:21portées à son encontre.
30:23Si on a envie de vivre notre islam de cette manière-là,
30:27en quoi on serait à l'encontre des lois de la République ?
30:31Aujourd'hui, les lois de la République
30:33sont censées être là pour garantir la liberté de culte.
30:36Nous, on ne cherche pas à faire peur.
30:39Mais par contre, personne ne nous intimide.
30:42Il ne reste plus que neuf jours à l'imam de l'Institut des Bleuets
30:46pour répondre aux accusations du ministère de l'Intérieur
30:49et ainsi éviter une fermeture de la mosquée.
30:51Moi, cet imam, je précise qu'il est français,
30:54à la différence de l'imam Ikiusen.
30:56Et autre information importante,
30:58c'est que la mosquée des Bleuets va saisir la justice
31:00pour contester la fermeture administrative demandée.
31:03Oui, mais il faut leur rappeler la loi.
31:05Parce que bien sûr, notre République laïque,
31:07c'est la liberté de culte.
31:09Mais ça ne permet pas l'expression d'une haine islamiste,
31:13d'un islam politique contestant les valeurs mêmes de la République.
31:18Donc, c'est là où on voit une rhétorique particulièrement dangereuse
31:23et qui peut faire planer un doute sur la règle commune.
31:26Il faut donc leur rappeler fermement
31:29et que des décisions de justice,
31:31bien évidemment en instruisant le dossier,
31:33en ayant les éléments concrets,
31:35le verbatim de tout ce qui a pu être dit,
31:37mais il me semble que le portrait est sévère
31:41et que j'espère une décision rapide.
31:44Parce que, bien évidemment,
31:46si on n'est pas très ferme dans la réaction,
31:48cela laisse planer un doute sur l'ensemble de l'islam
31:52et sur nos concitoyens français de confession musulmane.
31:56Or, il y a aujourd'hui une bataille culturelle et idéologique à mener.
32:00Kévin ?
32:01Oui, je crois qu'il faut être ferme sur nos valeurs.
32:04Il faut être ferme et rappeler nos lois.
32:06Vous voyez, tout à l'heure, en début d'émission,
32:08vous nous parliez, Thierry,
32:10de la radicalisation des jeunes adolescents
32:13et de ce que pouvait faire l'éducation nationale.
32:16Moi, je suis un nu sarnoir de la République.
32:18Je transmets la laïcité.
32:20Je transmets les valeurs de la République.
32:22Mais quand ma transmission est cassée sur l'autel d'imams
32:26qui prétendent le contraire
32:28et qui nous érigent en ennemis de la religion musulmane,
32:31forcément, ça crée un petit problème.
32:34Dans un pays comme la France, il y a des valeurs.
32:37Il y a une égalité hommes-femmes.
32:39Les homosexuels ne sont pas à mettre de côté.
32:42L'homosexualité est quelque chose de normal.
32:45Nos compatriotes juifs sont des citoyens comme les autres.
32:48Et malheureusement, nous n'avons pas été assez fermes
32:51au cours de ces dernières années.
32:53Pourquoi ? Par la peur de stigmatiser.
32:55Surtout, il faut tout mettre sous le tapis
32:57parce que sinon, vous allez stigmatiser les musulmans
33:00et vous allez stigmatiser les gens d'origine immigrée.
33:05Mais c'est le contraire qui se passe.
33:07On refuse de voir les problèmes.
33:09À la fin, les gens en ont tellement ras-le-bol
33:11qu'ils ne font plus la différence entre un musulman et un islamiste.
33:14Ils ne font plus la différence entre un musulman et un terroriste.
33:17Encore une fois, cette gauche totalement idiote,
33:20cette gauche aveuglée a créé,
33:22notamment dans la situation dans laquelle nous sommes.
33:26Donc réaffirmer nos valeurs républicaines.
33:28Gabriel Attal l'a très bien fait
33:30lorsqu'il était ministre de l'Éducation nationale
33:32avec l'interdiction de la habaïa.
33:34Et ça a montré que quand la République est forte,
33:36on peut lutter efficacement contre l'islamisme.
33:38Parce qu'aujourd'hui, il y a de moins en moins
33:40de problèmes d'habaïa, même si malheureusement,
33:42ça existe encore un peu.
33:44Naïma M. Fadel, quel est votre regard sur cette mosquée ?
33:48Et cet imam.
33:50Mais c'est la mosquée qui est visée.
33:52Oui, mais j'espère que lui, il va être visé
33:54parce que c'est lui qui tient les propos.
33:56J'essaie de comprendre.
33:58Normalement, je pense que ce monsieur
34:00devra quand même rendre compte.
34:02Moi, ce que je voulais juste dire,
34:04parce qu'à un moment, il dit liberté de culte.
34:07Mais si cette liberté de culte
34:09remet en cause nos libertés,
34:11le droit des femmes,
34:13l'égalité homme-femme,
34:15ça pose un problème à la République.
34:17Et notamment, il dit,
34:19apparemment il a fait un prêche aussi pour la polygamie.
34:21Il me semble que la polygamie,
34:23elle est interdite dans notre pays.
34:25Donc on voit bien qu'il y a une limite à cette liberté.
34:27On ne peut pas tolérer que dans notre pays
34:29où les combats ont été menés,
34:31d'apres combats ont été menés
34:33pour l'égalité homme-femme,
34:35les libertés, etc.,
34:37qu'on puisse avoir ce monsieur
34:39qui tienne des discours et qui soit
34:41extrêmement dans le séparatisme
34:43entre les individus et entre les Français.
34:45Mais on le voit dans le sujet,
34:47il est quand même assez vivant.
34:49Donc souvent, on aborde avec Olivier
34:51l'égalité. Parce que ce monsieur
34:53fait du mal aussi à la majorité des musulmans
34:55qui vivent en phase avec la République
34:57et avec ses valeurs.
34:59Pierre-Marie.
35:01Moi, je souscris à tout ce qui a été dit.
35:03J'ai entendu dans le reportage,
35:05ça a été dit que ça fait plusieurs années
35:07que cette mosquée n'est pas un problème.
35:09Donc moi, je me pose quand même la question
35:11de oui, il faut être ferme.
35:13Et là, en l'occurrence, il semble l'être.
35:15Mais j'ai l'impression que bien souvent,
35:17on a la main qui tremble quand on veut être ferme.
35:19Je félicite de cette décision
35:21qui est certainement une bonne décision,
35:23même si je n'ai pas les éléments du dossier sous les yeux.
35:25Mais c'est certainement une bonne décision
35:27si tout ça est avéré. Mais je m'étonne
35:29que ça n'ait pas été fait bien plus tôt.
35:31Et en laissant les problèmes prospérer
35:33en s'y prenant trop tard, c'est comme si on n'avait rien fait.
35:35C'est ça. Et surtout Thierry,
35:37nous ne nous laisserons pas intimider.
35:39Mais est-ce que vous vous rendez compte ?
35:41C'est-à-dire que l'on défie directement
35:43la République et l'État français.
35:45C'est-à-dire que pour cet individu,
35:47moi, ce que j'en comprends,
35:49c'est que ses lois à lui,
35:51ses valeurs à lui sont plus fortes finalement
35:53que les valeurs collectives,
35:55que les lois de la République française.
35:57Et ça, c'est extrêmement grave.
35:59Et qu'il y ait des hommes politiques
36:01qui, par intérêt
36:03ou par idéologie,
36:05donnent raison
36:07à ce genre de personnes,
36:09c'est extrêmement effrayant.
36:11En fait, l'islamisme, c'est un écosystème
36:13avec des gens
36:15qui adhèrent en secret
36:17et aussi avec des porte-voix
36:19qui font semblant de ne pas porter
36:21ces valeurs islamistes et qui sont bien présents
36:23dans nos quartiers.
36:25Et moi, j'ai pu le voir à plusieurs reprises
36:27où vous avez des gens
36:29qui sont sur nos gamins,
36:31nos adolescents,
36:33et qui les imprègnent d'un discours
36:35qui est extrêmement dangereux
36:37et que nous, enseignants, on a vraiment du mal
36:39à démonter.
36:41On va prendre la direction de Mandelieu
36:43est-ce que pourquoi ? On va parler de Burkini
36:45et la justice confirme l'interdiction de Burkini
36:47sur les plages de Mandelieu et d'Annapoule.
36:49Deux recours tardifs qui avaient été déposés
36:51par la Ligue des droits de l'homme et une habitante.
36:53On voit tout ça avec Hélène Charpy et Franck Triviaud
36:55et on en parle juste après, évidemment.
36:57Cette année,
36:59il n'y aura pas de Burkini sur les plages
37:01de Mandelieu. Les recours demandés
37:03par la Ligue des droits de l'homme et une habitante
37:05ont été rejetés par le tribunal
37:07administratif de Nice.
37:09Pour l'avocat de La Plaignante, cette décision
37:11est incompréhensible.
37:13D'un point de vue juridique, il n'y a pas de possibilité
37:15de comprendre
37:17la décision de rejet prise
37:19par le tribunal administratif. Il faut voir du côté politique.
37:21Je pense qu'elle a voulu envoyer un message.
37:23Par contre, ce n'est pas moi qui peux parler
37:25à leur place. Il faut leur poser la question
37:27directement pourquoi ils ont pris cette décision
37:29qui paraît à beaucoup de professionnels du droit
37:31comme étant totalement aberrante.
37:33Cette question revient chaque été.
37:35La mairie de Mandelieu se bat tous les ans
37:37pour interdire le port du Burkini.
37:39Il appartient à la municipalité
37:41de réglementer l'accès aux plages et aux zones de baignade.
37:43L'objectif est de garantir la sécurité
37:45et la quiétude des usagers des plages,
37:47de préserver le littoral, la mer
37:49et le cadre de vie des incivilités.
37:51Du côté des habitants, si certains
37:53sont catégoriques...
37:55Je ne comprends pas pourquoi les religions
37:57viendraient interférer dans la vie
37:59du citoyen de tous les jours.
38:01C'est une très bonne décision parce que
38:03moi je n'admets pas ça. C'est tout.
38:05D'autres n'y voient pas d'inconvénients.
38:07C'est toujours associé à la religion
38:09mais on a le droit d'avoir
38:11plus de pudeur.
38:13Pourquoi interdire quelque chose aux femmes ?
38:15Il y en a qui sont en topless.
38:17Chacun son choix en fait.
38:19L'habitante qui a porté plainte
38:21a décidé de ne pas tenter de nouveaux recours.
38:23De son côté, la Ligue des droits de l'homme
38:25a saisi le Conseil d'Etat.
38:27Si vous vous souvenez, l'autre jour,
38:29je vous parlais de la commune de Lecce en Corse.
38:31On dit bien Lecce.
38:33Lecce.
38:35L'arrité de Bastia a suspendu lundi.
38:37C'était l'arrêté de la commune
38:39qui interdisait l'accès des plages
38:41aux personnes vêtues de tenues manifestant
38:43une appartenance religieuse.
38:45Ce type d'arrêtés municipaux se fera retoquer
38:47sur la légalité
38:49parce que le port du Burkini
38:51n'est pas interdit
38:53sur une plage.
38:55Et ça fait écho
38:57à le sujet précédent.
38:59C'est une bataille idéologique qu'il faut mener.
39:01Bien sûr qu'il y a dans ce Burkini
39:03un message politique des islamistes.
39:05Pour autant,
39:07s'il n'y a pas trouble à l'ordre public,
39:09qui peut être, mais on ne peut pas
39:11anticiper,
39:13donner le sentiment
39:15qu'il y aura à coup sûr trouble à l'ordre public,
39:17ces arrêtés sont cassés.
39:19Donc moi, je suis plutôt favorable
39:21à ce qu'on respecte la loi
39:23ou alors qu'on fasse évoluer
39:25le cadre législatif.
39:27Mais là, c'est un autre sujet
39:29parce que d'une certaine manière,
39:31en faisant cela, on nourrit
39:33une forme de victimisation
39:35des personnes qui s'en visent.
39:37C'est un marronnier de l'été.
39:39Chaque été, on y a droit.
39:41Mais vous voyez bien, entre la bataille idéologique,
39:43politique, culturelle à mener
39:45et le cadre juridique, il y a souvent
39:47un hiatus.
39:49Il y avait tensions notamment du côté de la commune de Lecce.
39:51C'était au nom de la laïcité.
39:53Il fermait les deux dossiers.
39:55Exactement.
39:57J'avais le maire de Sisko.
39:59Et qu'on salue.
40:01Les maires de Lecce n'avaient pas souhaité s'exprimer,
40:03mais j'avais eu le maire de Sisko.
40:05L'argument, c'était la laïcité.
40:07Et la laïcité, elle ne peut pas s'appliquer
40:09sur un espace public.
40:11C'est le service public.
40:13Après, moi, je vous avoue...
40:15Il y a la loi sur le voile intégral dans l'espace public.
40:17On a une interdiction.
40:19Oui, mais ça, c'est...
40:21Vous avez vu comment ils l'ont mentionné ?
40:23C'est-à-dire que nul ne peut porter...
40:25Comment on dirait ?
40:27C'était même un...
40:29C'était plus autour du fait d'être masqué.
40:31C'est sur ça qu'ils ont joué.
40:33Ils n'ont pas joué sur la religion.
40:35En tout cas, aujourd'hui, c'est retoqué
40:37par rapport à ça.
40:39Il y a eu une décision l'année dernière,
40:41qui était pratiquement la même.
40:43Le Conseil d'État, depuis plusieurs années,
40:45refuse les arrêtés anti-Burkini.
40:47Maintenant, moi, je suis d'accord
40:49avec ce que Olivier Dartigold a dit.
40:51Je pense qu'il faut faire évoluer le cadre législatif.
40:53Le Burkini pose un problème.
40:55Moi, en tout cas, je vais plus loin que vous.
40:57Je pense qu'il faut interdire le Burkini
40:59parce que moi, je crois, on va dire,
41:01que je m'accroche aux derniers espoirs
41:03d'assimilation. L'assimilation me semble
41:05absolument impossible. Le Burkini
41:07est à 10 000 lieux de la tradition française.
41:09On n'est pas en Angleterre.
41:11Au Royaume-Uni, on a une tradition
41:13multiculturelle depuis des lustres,
41:15depuis des siècles et des siècles. En France,
41:17ce n'est pas du tout ça. On a une tradition assimilationniste.
41:19On ne peut pas s'assimiler si on porte un Burkini.
41:21Ça semble évident, je pense, à la plupart,
41:23à la majorité des Français. Donc, il faut faire évoluer
41:25le cadre législatif et on n'a pas de gouvernement.
41:27Vous voyez, Pierre-Marie, il faut s'interroger
41:29sur pourquoi. Parce qu'en fait,
41:31moi, pour moi, à partir du moment
41:33où vous mettez un Burkini, vous allez
41:35sur une plage où il y a,
41:37avec votre époux,
41:39les hommes sont en maillot de bain
41:41et les femmes
41:43en maillot de bain, une pièce
41:45ou deux pièces, en tout cas, ça veut dire que
41:47vous n'êtes pas dans la radicalité. Excusez-moi.
41:49Ça veut dire que votre époux,
41:51si vous êtes un couple,
41:53accepte que vous voyez des hommes
41:55en maillot de bain. Vous voyez ce que je veux dire ?
41:57Donc, c'est ça qu'il faut interroger. Je le dis,
41:59je veux être honnête sur ça parce que
42:01je connais des personnes qui le portent.
42:03D'ailleurs, il n'y en a pas tant que ça.
42:05Il faut être honnête. Et celles que j'ai pu voir,
42:07ils te disent, mais non, parce que
42:09j'ai pas envie. Voilà.
42:11Mais c'est un sang.
42:13C'est une Australienne
42:15d'ailleurs, d'origine libanaise.
42:17On enchaîne. On parle politique.
42:19Je me tourne vers Olivier Zertigol.
42:21Vous avez le nom du prochain président.
42:23Mais non, vous vous attendez là-dessus.
42:25Il y a plusieurs noms qui circulent.
42:27Je pense que les noms qui ont le plus circulé
42:29au cours des dernières semaines sont grillés.
42:31Je sais que
42:33vendredi, nous allons donc battre
42:35le record de la durée du gouvernement
42:37démissionnaire qui datait
42:39de 53 de la Vème République
42:41parce que ça fera 38 jours.
42:43Comme dirait
42:45Edgar Ford, l'immobilisme
42:47est en marche, on ne sait pas comment l'arrêter.
42:49Il va bien falloir qu'Emmanuel Macron
42:51mette une proposition sur la table
42:53et nous verrons la manière dont le Parlement réagit.
42:55Alors vous faites référence évidemment à cette réunion
42:57vendredi
42:59et lundi
43:01et ça n'a échappé à personne.
43:03Le Nouveau Front Populaire a dit, on ira tous ensemble.
43:05Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
43:07On évoquait sur ce plateau hier
43:09justement la prise
43:11de position de Raphaël Glucksmann
43:13qui fait un pas de côté.
43:15Un coup sur Mélenchon,
43:17un coup sur Macron. En tous les cas
43:19je vous propose d'écouter Mathilde Panot
43:21et Manon Aubry. La méthode quoi ?
43:23Ça peut marcher ? Je ne sais pas. On les écoute.
43:25On verra. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes
43:27du côté du Nouveau Front Populaire
43:29et on fait fi des divisions.
43:31On écoute.
43:33Alors nous irons collectivement avec le
43:35Nouveau Front Populaire et en présence
43:37de Lucie Casté qui est la
43:39candidate que nous avons choisie
43:41pour aller à Matignon et porter
43:43le gouvernement du Nouveau Front Populaire
43:45et nous irons dire au président de la République
43:47Emmanuel Macron qu'il doit respecter
43:49la souveraineté populaire,
43:51qu'il doit respecter le résultat des urnes
43:53et nommer urgentement
43:55Lucie Casté à Matignon
43:57puisque nous sommes dans une situation ubuesque
43:59avec un coup de force du président
44:01de la République qui n'est pas acceptable.
44:03Pendant les dernières
44:05semaines quand j'ai sillonné le pays, les gens
44:07venaient me voir et nous disaient mais c'est pour quand ?
44:09J'ai envie de leur dire mais c'est pour maintenant
44:11et en tout cas je vous fais cette promesse.
44:13On va utiliser toute notre énergie à ceux-là
44:15et à ceux qui veulent diviser la gauche,
44:17qui continuent à diviser la gauche
44:19dans leur bibliothèque dorée. Moi ce qui m'intéresse c'est comment
44:21on va changer la vie des gens.
44:23Ce n'est pas vous qui irez vendredi à Matignon
44:25a priori c'est M. Bonpart et
44:27Mathilde Panot.
44:29Donc ils vont y aller, ce seront les premiers
44:31qui seront reçus. Ce qui est un signe quand même
44:33dans l'ordre protocolaire, c'est que le Nouveau Front Populaire
44:35soit reçu en premier, j'y vois quand même
44:37enfin une petite reconnaissance.
44:39Maintenant on vous dit qu'effectivement
44:41ce sont les autres qui divisent mais...
44:43Non mais...
44:45Non mais il y a deux lectures possibles.
44:47D'abord si Emmanuel Macron
44:49convoque le Nouveau Front Populaire
44:51en premier, c'est le résultat des urnes
44:53qui fait que cette coalition,
44:55qu'on l'apprécie ou pas...
44:57Alors c'est combien le Nouveau Front Populaire ?
44:59Le Nouveau Front Populaire
45:01c'est combien d'élus ?
45:03Non mais je vais vous répondre.
45:05Donc si la première
45:07coalition,
45:09Nouveau Front Populaire, est en tête
45:11avec un peu moins de 200 élus.
45:13La seconde c'est le Bloc Central Présidentiel
45:15avec 166 élus.
45:17Le second c'est l'Alliance RN.
45:19C'est une réalité des urnes.
45:21Je pense, mais je serais
45:23contesté, qu'Emmanuel Macron
45:25aurait dû donner la main
45:27au Nouveau Front Populaire
45:29pour faire une proposition pour
45:31Matignon, sitôt le second tour.
45:33Cette proposition aurait certainement été
45:35retoquée par un vote
45:37d'une censure
45:39à l'Assemblée Nationale.
45:41Ce qui aurait permis d'aller à l'étape 2
45:43d'un processus qui peut durer un moment
45:45jusqu'à ce que le RN décide
45:47de ne plus voter la censure.
45:49Ce que je dis est assez simple
45:51mais ça me semble relever d'une certaine logique.
45:53Qu'on aime ou pas le Nouveau Front Populaire.
45:55Mais ce n'est même pas cette question-là.
45:57Quand la gauche va-t-elle
45:59comprendre qu'elle n'a pas gagné
46:01ses élections législatives ?
46:03Ce sont les chiffres du second tour
46:05des élections législatives.
46:07Le RN avec les Ciotis, c'est 37%
46:09des voix. Le Bloc Macron
46:11avec la droite républicaine, c'est 28,7%.
46:13Et le Nouveau Front Populaire,
46:15c'est 25,7%.
46:17À un moment, ce sont les chiffres.
46:19Et quand vous regardez
46:21en termes de
46:23nombre de députés,
46:25voyez bien qu'il n'y a pas de majorité absolue.
46:27Même la majorité relative
46:29composée par
46:31le Nouveau Front Populaire
46:33est extrêmement basse. Et moi, j'ai été
46:35estomaqué tout l'été
46:37de voir ce cinéma autour
46:39de Lucie Castex
46:41qui débarque ici, on ne sait même pas
46:43qui elle est. Elle n'a aucune expérience
46:45parlementaire. Elle est invitée
46:47de Vancouver. On ne sait même pas
46:49pourquoi elle a mis en avant son homosexualité.
46:51Très bien, mais je ne vois pas ce que ça
46:53tient. Je ne vois pas ce que ça
46:55tient. La vérité,
46:57c'est que la gauche
46:59politique qu'il est en train de faire
47:01un coup d'État, c'est justement la gauche
47:03qui est en train de faire un coup d'État parce qu'elle n'a pas gagné.
47:05Allez, parlez pour même temps, s'il vous plaît. Olivier.
47:07Sur l'entretien, il y a une chose que je ne laisse pas passer.
47:09Et ça m'étonne par rapport
47:11aux positions qui sont les vôtres sur les plateaux
47:13que je partage plus tôt.
47:15Elle a répondu à une question de
47:17Paris Match sur sa vie personnelle.
47:19Pourquoi elle y a répondu ?
47:21Parce qu'il y avait une campagne sur les réseaux sociaux
47:23qui démarrait concernant
47:25le couple qu'elle forme avec une autre femme.
47:27Et donc, elle a décidé
47:29en relation à sa campagne
47:31de dire, est-ce qu'on dit
47:33notre couple ou est-ce qu'on
47:35laisse sur les réseaux sociaux se répandre
47:37ce qui est un cloaque et quelque chose d'insupportable.
47:39Première chose. Deuxième chose.
47:41La coalition a fait
47:43une proposition dans la douleur, ça ne m'a pas échappé,
47:45d'un profil. Vous pouvez
47:47contester la compétence
47:49de ce profil, c'est totalement...
47:51Vous avez la possibilité de le faire.
47:53Mais cela ne fait
47:55en rien...
47:57Cela ne règle pas la situation
47:59politique parce que moi, j'attends que le bloc
48:01présidentiel et macroniste mettent sur la table
48:03une proposition. J'attends que
48:05Laurent Wauquiez
48:07qui avait 47 députés, lui,
48:09mette en place une proposition. Le RN, lui,
48:11n'est pas intéressé par les affaires du pays, dans cette
48:13configuration-là, pour faire une proposition
48:15en matrimonial.
48:17Je vais répondre à Olivier rapidement
48:19sur l'homosexualité.
48:21J'ai beaucoup de respect pour les couples
48:23homosexuels, il n'y a aucun problème
48:25là-dessus. Ce qui m'a choqué,
48:27ce n'est pas est-ce qu'elle en a fait,
48:29c'est ce que sont
48:31ses amis en ont fait,
48:33en érigeant
48:35cela comme une preuve
48:37de progressisme. En tout cas, moi, c'est ce que
48:39j'ai vu sur les réseaux sociaux.
48:41Mais vous étiez en vacances, donc vous êtes pardonnés.
48:43On enchaîne.
48:45Lucie Castex, vous en parlez justement.
48:47Écoutez cette petite séquence
48:49parce qu'elle ambitionne d'aller
48:51à Matignon.
48:53On lui a posé une question
48:55et elle s'est montrée un petit peu dans un bar.
48:57Écoutez la séquence, regardez-la.
48:59L'information qui est sortie là en juillet, c'est qu'il y aura
49:0115 000 médecins internes
49:03en moins dans les hôpitaux en France
49:05l'année prochaine. Est-ce que vraiment
49:07la France, qui avait des services
49:09de santé d'excellence, qui font la fierté
49:11de l'ensemble des Français, peut se permettre
49:13d'avoir 15 000 médecins
49:15internes de moins à l'hôpital ?
49:17La réponse est non.
49:19Ce qui n'est pas 15 000, c'est 1510.
49:21Vous avez parlé de 15 000 médecins.
49:23Les chiffres que l'on a, c'est 1510.
49:25C'est une petite séquence, évidemment.
49:27Ça arrive, ça arrive.
49:29Mais voilà, évidemment,
49:31il faut tout montrer.
49:33Moi, ce que je note, c'est qu'elle a dit
49:35autant pour moi.
49:37Ça aurait été peut-être d'autres.
49:39Dans la Syrie, nous vivons...
49:41Vous avez le nom du prochain Premier ministre
49:43ou pas ? Vous nous avez annoncé.
49:45Faites du teasing et tout dans l'intrigue.
49:47Thierry, si vous me permettez,
49:49je voudrais juste rajouter quelque chose
49:51qui me semble important par rapport aux chiffres
49:53qu'a donnés notre ami Kevin.
49:55Il a donné des chiffres du premier tour.
49:57Rappelons-nous que le Président de la République
49:59avait dit, je redonne la parole aux Français
50:01parce que je veux une clarification.
50:03Le premier tour, il faut être honnête,
50:05a été une clarification.
50:07C'est-à-dire qu'on avait un bloc qui sortait.
50:09Qu'on soit d'accord ou pas.
50:11Et qu'est-ce qui s'est passé pour le deuxième tour ?
50:13Il y a eu une tambouille.
50:15Les électeurs.
50:17Arrêtez avec ça.
50:19Les électeurs avaient la possibilité au second tour
50:21de se saisir d'un lundi
50:23au Rassemblement national.
50:25Je vous laisse toujours
50:27à parler.
50:29J'interromps jamais, mais j'aurais voulu
50:31aller jusqu'au bout. Pour moi, c'est antidémocratique.
50:33Vraiment, je trouve
50:35qu'on ne doit pas faire ça.
50:37Que ce soit un camp contre un camp.
50:39Et je vais même vous dire autre chose.
50:41La majorité présidentielle a été pire.
50:43À un moment, elle a dit contre le RN.
50:45À un autre moment, elle a dit contre
50:47le nouveau franc populaire.
50:49Jusqu'à ce qu'ils se retrouvent dans cette situation
50:51où finalement, c'est les arroseurs arrosés.
50:53Et je veux vous dire autre chose.
50:55Moi, j'ai une amie allemande qui m'a dit
50:57mais chez nous, ça se verrait jamais.
50:59C'est scandaleux de faire des choses comme ça.
51:01Et de se liguer contre un camp.
51:03Nous, c'est le premier tour.
51:05Eux, ils votent pour le premier tour.
51:07Et c'est ça qui est intéressant.
51:09Peut-être qu'aujourd'hui, on doit faire ça.
51:11L'alliance nationale, dans ce qu'il avait nommé
51:13son plan Matignon, dit aujourd'hui
51:15qu'il y a eu un problème.
51:17Deuxième chose, vous pouvez apprécier
51:19ou pas l'alliance de second tour
51:21sur le front républicain.
51:23Les électeurs au second tour
51:25dans la quasi-totalité des circonscriptions
51:27avaient la possibilité de se saisir
51:29d'un bulletin rassemblement national
51:31contre l'alliance qui était...
51:33Olivier, pour moi, à partir du moment...
51:35Le suffrage universel...
51:37Je ne vous ai pas interrompu.
51:39Le suffrage universel
51:41a décidé
51:43de cette configuration
51:45d'un assemblée nationale.
51:47Moi, je suis très légitimiste.
51:49C'est-à-dire qu'à partir du moment
51:51où un parti politique est dans la République
51:53et il est accepté qu'il se présente,
51:55il a des élus, il a des maires,
51:57il a des députés, pourquoi à un moment
51:59vouloir faire un front ?
52:01Et je dis la même chose sur LFI.
52:03C'est-à-dire que si on fait un front
52:05contre LFI, je vous termine.
52:07Si on fait un front contre LFI,
52:09je ne serais pas d'accord non plus.
52:11À partir du moment où on a des élus,
52:13c'est accepté par la République.
52:15Quand vous allez au second tour,
52:17personne ne vous tient à la main.
52:21Olivier, juste pour ce que j'aimerais rajouter,
52:23il y a eu une tambouille politicienne
52:25sans précédent
52:27où vous avez des gens
52:29comme Xavier Bertrand
52:31qui se prétend être de droite
52:33qui a appelé à voter pour des communes...
52:35C'est inaudible votre débat,
52:37je vous assure, c'est inaudible
52:39pour les téléspectateurs
52:41qui nous regardent.
52:43Oui, mais on me coupe tout le temps.
52:45En plus, en me criant dessus...
52:51Il faut sortir de l'idée
52:53que le RN a perdu
52:55ses élections législatives.
52:57Il les a gagnées ?
52:59En partie, je trouve.
53:01Il y avait 89 députés,
53:03il y a quelques semaines.
53:05Là, ils en ont 140.
53:07Le financement de la vie politique
53:09repose sur les résultats
53:11au premier tour.
53:13Il va y avoir une manne d'argent très importante.
53:15Il va y avoir des assistants parlementaires
53:17qu'il va falloir embaucher et qui vont être formés.
53:19Pour le RN,
53:21c'est plutôt une belle aubaine.
53:23En plus, le RN
53:25va continuer à gagner en crédit
53:27parce que là,
53:29il joue le jeu de la démocratie
53:31de la République.
53:33Ce qu'on entend le plus,
53:35c'est LFI avec son discours
53:37ridicule.
53:39Une bonne défense du RN.
53:41Je ne défends pas.
53:43Je regarde les chiffres.
53:45Je ne soutiens personne.
53:47Elisabeth Borne.
53:49C'est l'information qui est tombée
53:51chez nos confrères du Parisien.
53:53Elle dit qu'elle est candidate
53:55à la direction de Renaissance.
53:57Elle va faire concurrence
53:59à Gabriel Attal.
54:01Il y a un axe Borne-Darmanin
54:03qui se constitue, ce qui peut faire rire
54:05les histoires politiques du macronisme,
54:07face à Gabriel Attal.
54:09Je veux mettre mon expérience au service de ce travail
54:11avec humilité et beaucoup de collégialité.
54:13Donc oui, je suis candidate
54:15à la direction de Renaissance.
54:17Et puis, on a une déclaration
54:19de Gabriel Attal aussi derrière.
54:21Ah oui, une déclaration
54:23d'Elisabeth Borne sur
54:25Gabriel Attal.
54:27Cette assemblée, personne ne va appliquer son programme.
54:29Cette instabilité politique redonne
54:31un rôle différent aux partis politiques.
54:33On a besoin qu'ils redonnent de l'espoir
54:35aux Français,
54:37qu'ils élaborent une vision,
54:39un projet pour le pays.
54:41Allez, on va terminer
54:43avec cette information.
54:45On va évoquer très rapidement
54:47Alain Delon, puisqu'on l'a appris aujourd'hui.
54:49C'est ce samedi, dans la chapelle privée
54:51de sa propriété à Douchy, qu'auront lieu
54:53les obsèques du samouraï.
54:55L'obsèque en présence de ses proches est
54:57célébré par l'ancien évêque Jean-Michel Di Falco
54:59conformément aux voeux
55:01d'Alain Delon. La cérémonie aura lieu
55:03à huis clos. L'acteur, on s'en souvient, avait demandé
55:05que son enterrement n'ait lieu qu'en
55:07présence de quelques dizaines de proches
55:09sans hommage national.
55:11Et puis, je me dois également de
55:13vous signer cette déclaration des enfants
55:15d'Alain Delon,
55:17qui, via un communiqué envoyé
55:19à l'AFP, disent « Nous sommes extrêmement
55:21touchés et émus par la ferveur
55:23et l'affection dont a fait preuve
55:25son public en France et dans le monde. »
55:27On déclarait donc que les trois enfants
55:29dans un message commun.
55:31Voilà, je voulais terminer sur cette note
55:33un peu plus calme, et on pense très fort évidemment
55:35à Alain Delon,
55:37à son œuvre, à sa famille, et c'est important.
55:39Voilà. C'est la fin de cette
55:41Heure Pro 2.
55:43Vous étiez particulièrement...
55:45C'était mouvementé et bruyant.
55:47Mais c'est ça le débat
55:49démocratique, et c'est ça qui est formidable.
55:51On va terminer également
55:53en musique pour essayer de
55:55se calmer, parce qu'évidemment, il y a eu
55:57de nombreux hommages.
55:59Et Madonna,
56:01vous ne le saviez peut-être pas,
56:03mais il y avait une chanson
56:05qui était un peu consacrée,
56:07et elle était totalement fan
56:09d'Alain Delon, et elle a écrit
56:11une chanson qui s'appelle « You're a beautiful killer,
56:13but you'll never be Alain Delon ».
56:15On l'écoute et on va terminer.
56:17On va se calmer et on a pensé pour Alain Delon,
56:19et on termine l'Heure des Pros par Madonna.
56:41Voilà.
56:43On va terminer sur une note, en pensant
56:45évidemment à Alain Delon et à ce clin d'œil
56:47de Madonna.
56:49Merci pour votre fidélité à notre émission.
56:51Évidemment, vous êtes toujours là au rendez-vous,
56:53ça nous fait bien plaisir. Merci à vous.
56:55Merci à l'équipe qui m'a entouré, Samuel Vasselin,
56:57Guillaume Lafache, David Brunet, Anaïs Thomas,
56:59Lucas Abouzutil. Merci à la programmation,
57:01et merci aux équipes en régie. A la réalisation, c'était
57:03Stéphane Levar. A la vidéo, c'était
57:05David Tonnelier. Au son, c'était
57:07Grégory Passidallo. Vous pouvez revivre cette émission
57:09sur notre site cnews.fr.
57:11Dans quelques instants, c'est 100% Politique
57:13avec Célia Barrote, et moi je vous retrouve
57:15demain matin à partir
57:17de 9h pour l'heure des pros 1.
57:19Passez une belle soirée en compagnie
57:21évidemment de Célia Barrote.
57:23Et à demain matin. Bye bye.