• il y a 3 mois
Tous les soirs et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

Category

🗞
News
Transcription
00:00Il est un peu plus de 20h, merci de nous accueillir, 20h, 21h, c'est votre Heure des pros 2 en ce mercredi soir.
00:07On a beaucoup de thèmes à aborder avec mes visiteurs du soir et en cette mi-août, l'actualité est dense.
00:11Un constat, la parenthèse enchantée dont on vous parlait depuis plusieurs jours, plusieurs semaines,
00:16que l'on a vécu avec bonheur avec les JO, semblait là s'éloigner, mais fallait évidemment s'y attendre.
00:22Le monde est ainsi, cela ne pouvait pas durer et avec moi ce soir pour commenter l'actualité,
00:26j'accueille avec beaucoup de plaisir Sabrina Metzhammer, essayiste, sociologue, suédois bienvenue.
00:30Bonsoir Thierry.
00:31Alexandre Devecchio, journaliste, je croyais que vous partiez en vacances.
00:34Bonsoir, demain.
00:35C'est bien ce que vous semblez.
00:37Je suis fidèle jusqu'au bout.
00:38Oui, jusqu'au bout.
00:40Sarah Salmane, avocate, vous ne partez pas en vacances vous.
00:43Si, dimanche.
00:44Je vais faire comment ?
00:45Dimanche.
00:46Oui, dimanche, on va rester un peu avec nous.
00:47Olivier Dardigolle, vous ne partez plus en vacances vous.
00:49Non, il en revient.
00:50Présent.
00:50Présent, très bien.
00:52Allez les amis, on va commencer par cette affaire qui fait grand bruit,
00:55dont je vous parlais dès ce matin dans l'heure des pros.
00:58Je croyais que l'on se parle de cet athlète olympique français
01:01qui est au centre d'une véritable polémique.
01:03Son nom, je vous le rappelle, Mohamed Abdallah Kounta.
01:06Il est membre de l'équipe de France d'athlétisme.
01:08Il a participé aux 4 fois 400 mètres.
01:10Il est dans l'œil du cyclone car on a découvert des messages anti-blancs et pro-amas
01:15qu'il a publiés sur ses réseaux sociaux.
01:17On voit tout cela avec Sharon Camara et on sera juste après
01:20avec Pierre Friedenreich, président de la commission sport du Clif.
01:24Il nous donnera son avis sur cette attitude de ce sportif, de cet athlète français.
01:30Quelques jours après la fin des Jeux olympiques,
01:33le spécialiste du 400 mètres, Mohamed Abdallah Kounta,
01:36se retrouve dans la tourmente.
01:37Sur le réseau X, anciennement Twitter,
01:40des internautes ont fait ressortir des publications
01:42postées entre 2021 et août 2024.
01:46Au village olympique, tous les bâtiments étaient ouverts.
01:48Tu pouvais rentrer comme tu voulais, sauf un bâtiment surveillé par le GIGN.
01:52Je vous laisse deviner lequel.
01:54Portes toujours fermées, entrée avec code.
01:56Je suis trop heureux, loin de la sou, France.
01:59L'athlète français est accusé d'antisémitisme et d'incitation à la haine.
02:04Pour moi, le sport, c'est un modèle de fraternité, de respect, de partage.
02:09Et là, je ne comprends pas du tout.
02:11Donc, j'ai saisi immédiatement le président de la fédération qui m'a succédé.
02:15Il a pris la décision hier de suspension provisoire,
02:18de convocation de la commission de discipline
02:21et puis aussi l'article 40 pour saisir le procureur.
02:25Une décision du président de la fédération
02:27qui a été saluée par la ministre démissionnaire des Sports et des Jeux Olympiques.
02:31Après avoir désactivé un temps son compte,
02:34l'athlète a fini par présenter ses excuses.
02:36Je m'en excuse sincèrement si des personnes se sont senties offensées.
02:40Je suis contre les génocides et toute forme de racisme ou d'injustice
02:44et je ne pense pas avoir besoin de prouver à quel point j'aime mon pays.
02:47Les personnes présentes au Stade de France pourront en témoigner.
02:50En plus de sa suspension par la fédération, le sportif de 29 ans risque gros.
02:55Les sanctions pourraient aller jusqu'à la radiation définitive de sa discipline,
02:59en plus de poursuites pénales.
03:01Allez, avant de retrouver Pierre Feunenreich,
03:04petite réaction autour de ce plateau, je commence avec vous.
03:10Allez, lancez-vous Sarah.
03:12Malheureusement, je ne suis même pas étonnée
03:14parce qu'il y a tellement de personnes qui pensent cela
03:16et l'antisémitisme, le racisme anti-blanc est tellement décomplexé
03:19qu'hélas, ça ne m'étonne pas.
03:20Mais ce qui m'étonne, c'est pourquoi on le découvre maintenant.
03:22C'est ça, c'est la vraie question.
03:24Alors, soit il avait dix abonnés sur Twitter, c'est une hypothèse,
03:26on peut avoir un compte Twitter.
03:28Il en avait combien ? Est-ce que quelqu'un le sait ? Je ne sais pas.
03:30Mais je pense que des gens ont vu ces tweets.
03:33Mais pourquoi ils ne se sont pas indignés ?
03:34Parce que soit ils sont antisémites eux-mêmes, c'est une hypothèse,
03:38mais pas tous.
03:38Ils ne se sentent pas concernés par le conflit israélo-palestinien
03:41et beaucoup de personnes, à mon sens, ne soutiennent pas Israël
03:44parce qu'elles n'ont pas compris qu'aujourd'hui, les Juifs sont menacés.
03:47En France, et c'est mon avis, demain, ce seront les chrétiens qui seront menacés.
03:51Et souvenez-vous, en janvier 2024, il y a eu une ex-basketteuse
03:54qui avait été évincée.
03:55Ça avait été très vite pour des propos contre Israël.
03:58Donc là, on espère des sanctions exemplaires.
04:00Et j'aimerais bien que des tweets entre 2021 et 2023,
04:03ça veut dire que de un, il n'a pas jugé pertinent de les supprimer lui-même
04:06et de deux, personne ne vérifie qui sont ces gens et ce qu'ils pensent.
04:10Là, il a été suspendu par la fédération provisoirement,
04:13mais c'est vrai qu'on peut se poser la question
04:16quand on fait référence à d'autres fédérations,
04:18comme la fédération de football, où il se passe des choses.
04:21Alors, c'est vrai que ça interpelle tout le monde,
04:23parce qu'il a communiqué bien en amont.
04:26Il a communiqué bien en amont, pendant en plus.
04:28Ça serait intéressant de savoir par combien de personnes il était suivi,
04:30parce que pourquoi personne n'a rien dit.
04:33Olivier, tour de table.
04:34Il faudra que la fédération d'athlétisme,
04:37qui est en difficulté déjà sur le résultat sportif,
04:40s'explique de la manière dont cela s'est passé.
04:44Comment expliquer un tel dysfonctionnement ?
04:46Pourquoi ?
04:47Parce que ce ne sont pas des tweets qui apportent une solidarité à la Palestine,
04:51tout en défendant une solution à deux États,
04:53en disant que le Hamas est un groupe islamiste et terroriste
04:56et en disant qu'Israël a le droit à la paix et à la sécurité.
05:00Non, ce sont des tweets avec une haine antisémite, un dégoût de la France.
05:04On a découvert le contenu de ces tweets.
05:06Encore très récent.
05:08Comment se fait-il, alors qu'il y a une délégation française des athlètes,
05:12que nous sommes dans un moment de haute intensité
05:15concernant justement le conflit israélo-palestinien
05:19et l'État du Proche-Orient dans son ensemble,
05:21qu'il n'y ait pas une vérification ?
05:23Il y a quand même des fédérations qui ont des moyens.
05:25Il y a un ministère des Sports qui a des moyens pour essayer de voir.
05:29Là, ce ne sont pas des signaux faibles.
05:30Ce sont quand même des tweets qui sont ô combien détestables.
05:34Donc, il faut d'abord, un, une transparence sur comment cela est-il possible.
05:39Première chose.
05:39Et deuxième chose, il faut voir aussi si les sanctions qui sont annoncées vont aller jusqu'au bout.
05:46Quant aux excuses en disant, écoutez, je n'ai pas voulu.
05:48Quant au mode de défense, je n'ai pas voulu.
05:52C'est une double lâcheté parce que, bon, il faut parfois aussi assumer ses actes.
05:57Ce n'est pas un tweet, mais un florilège de tweets.
05:59Ce n'est pas un tweet isolé.
06:01Alexandre Assaouina, je vous donne la parole dans quelques instants
06:04parce que nous sommes avec Pierre Frénanerèche.
06:05Et pour rien vous cacher, c'est Pierre qui m'a alerté sur cette affaire hier.
06:10Pierre, qui est avec nous, qui est président de la commission Sport du Clif.
06:12Et je remercie vivement de m'avoir alerté sur cette affaire tout à fait scantaleuse.
06:17Et c'est vrai, Pierre, on se pose la question, comment ça se fait
06:18qu'il ait pu commettre ce genre de communication
06:22et qu'on s'en rende compte que maintenant, c'est complètement délirant ?
06:26C'est vrai, c'est vrai.
06:27C'est toute la question et effectivement, ça interroge.
06:30Ça interroge parce que je connais un petit peu le sport professionnel.
06:34Et quand je dis un petit peu, c'est une boutade.
06:37Mais il y a une DTN, une direction technique nationale
06:41qui suit tous les athlètes de chacune des fédérations.
06:44Il y en a bien évidemment une à la fédération d'athlétisme.
06:46Il y a même une direction de la communication.
06:47Et je ne peux pas croire qu'on soit passé au travers.
06:50Je ne peux pas croire qu'il ait fallu attendre la fin des Jeux olympiques
06:53et ce lanceur d'alerte qu'est Sword of Solomon
06:57et qu'il faut évidemment féliciter pour sa sagacité
07:00et son sens de la mise en perspective
07:05des propos infamants et scandaleux de cet athlète.
07:08Mais je suis très surpris que personne n'ait relevé à aucun moment
07:13les trucs qui ont préalablement été ceux qu'il a publiés sur Twitter.
07:19Zéro alerte, zéro réaction.
07:21Moi, je suis très perplexe.
07:22J'ai pris hiac de la décision de la fédération
07:25de suspendre en attendant la radiation.
07:27Je demande à ce qu'on aille plus loin.
07:30Le ministère doit investiguer.
07:31La réaction de l'athlète, vous en avez pensé quoi ?
07:37C'est une réaction en carton.
07:39De la même manière qu'Emilie Gomis,
07:41dont on a quelques jours après cet abominable attentat
07:46vu commettre des tweets absolument abjects,
07:49qui s'est d'abord confondu en excuses.
07:51Et puis, dès lors qu'elle a été disqualifiée
07:55et n'était plus autorisée à être notre ambassadrice
07:58et porte-parole de la délégation française,
08:02elle s'est de nouveau autorisée à son vomi,
08:05à sa diatribe sur les réseaux pour de nouveau se commettre
08:12et commettre des tweets abjects.
08:14Ce matin, Bernard Atal, que vous connaissez bien évidemment,
08:16qui est l'ancien président de la Fédération française de l'athlétisme,
08:19vous le disiez, mais je n'ai jamais vu ça. Jamais.
08:24Non, et à ma connaissance, je n'ai pas d'autres références dans le sport français.
08:31Il y a une coïncidence de calendrier troublante.
08:33La délégation française a fait une piètre prestation en athlétisme.
08:38Nous avions un vice-champion d'Europe.
08:41Il a concouru, il a participé à ses Jeux,
08:43il a disputé le relais quatre fois 400 mètres.
08:47Voilà, je m'interroge.
08:48Est-ce que ce ne serait pas un intérêt sportif qui aurait prédominé justement ?
08:51Est-ce que ce n'est pas ça la question de fond ?
08:54Je ne sais pas.
08:55En tout état de cause, il a disputé ses Jeux olympiques
08:58en ayant commis bien préalablement à ses Jeux des horreurs à répétition sur les réseaux.
09:04Personne ne les a repérées.
09:07Je suis troublé.
09:08Je ne peux pas vous dire autre chose.
09:09Je suis très étonné.
09:11Le ministère doit investiguer.
09:12Je prends acte de la décision de la Fédération, mais ce n'est pas suffisant.
09:15Pierre, j'en profite.
09:17Je vous ai déjà reçu sur ce plateau.
09:19Vous menez des opérations de sensibilisation des sportifs, évidemment.
09:24Et plus que jamais, plus que jamais, quand on voit ça,
09:27elle se justifie pleinement.
09:29C'est sûr.
09:30La voix des champions, la voix des athlètes porte loin et porte fort.
09:34Ce sont des exemples, ce sont des références.
09:36Et c'est vrai que celle-là, en l'espèce,
09:40c'est en aucun cas la représentation du sport tel qu'on l'aime
09:43lorsqu'il parle de souffrance qui est la sienne d'appartenir
09:46à cette nation peuplée de racistes dégénérés.
09:48C'est inadmissible.
09:50Nous faisons tous les ans, et nous le ferons de nouveau cette année,
09:52un voyage à Auschwitz au mois de décembre
09:54où nous convierons les athlètes français à participer à ce voyage mémoriel.
09:59Et ça me semble d'autant plus important en cette période.
10:02Ceci dit, il faut quand même dire que je suis très fâché,
10:06évidemment, contre cet athlète,
10:08parce que nous étions dans une sorte de concorde nationale
10:11avec des Jeux qui étaient formidables.
10:13Et ça me désole de devoir ce soir, sur votre plateau,
10:17même si je suis ravi de partager ce moment avec vous,
10:19devoir commenter les horreurs qu'il publie.
10:22Écoutez, merci mille fois, cher Pierre, d'avoir accepté mon invitation.
10:27Je vous remercie également de m'avoir alerté sur cette affaire,
10:30parce qu'il est aussi de notre devoir d'en parler.
10:32Et c'est vrai que c'est triste parce qu'on célébrait,
10:35on était heureux de la performance de nos athlètes français
10:39et que tout cela gâche un peu la fête.
10:41Thierry, si je peux juste me permettre,
10:43il y a un téléspectateur qui s'appelle Philippe
10:44qui me dit que 4483 personnes suivaient cette personne.
10:47Donc c'est plus de 4000 personnes, il n'y a personne qui n'a rien dit.
10:49C'est quand même très inquiétant.
10:50Oui, ça c'est inquiétant.
10:51Sabrina et Alexandre.
10:54Eh bien, à lire l'historique de ces tweets et de ces retweets,
10:59il est évident qu'il s'agit d'un islamiste notoire
11:02qui s'inscrit dans une logique ethno-identitaire racialiste,
11:08même en référence, puisque les Palestiniens,
11:11vous savez qu'ils ont été identifiés par le suprémaciste
11:14Louis Farrakhan dans les années 1930,
11:17et notamment dans son ouvrage Nation of Islam.
11:21Donc là, si vous voulez, ça me fait,
11:23cette convergence du contenu de ces tweets
11:26me fait penser à cette identification-là de la martyrologie,
11:29de la victimologie des Afro-Américains musulmans
11:35qui sont justement les victimes de l'oppresseur juif.
11:38Et comme dit Sarah,
11:40ce n'est pas une surprise que l'on découvre l'antisémitisme en France.
11:43Ces pulsionalités sont débridées depuis cet octobre
11:46et ça converge également avec le racisme anti-blanc.
11:50Donc, ce n'est pas du tout étonnant de voir que quelqu'un comme ça,
11:53qui a visiblement 4000 followers,
11:58s'estime être une sorte de référentiel culturel,
12:01une sorte d'influenceur,
12:03qui pourrait justement œuvrer de ces tweets absolument abjectes,
12:09complotistes, islamistes, antisémites, racistes.
12:13Donc, je ne sais pas pourquoi est-ce que Mme Oudéa Kastéra
12:15a découvert ce personnage par le compte de Swedes of Salomon,
12:20qui est un lanceur d'allure sur Twitter
12:22et qui passe son temps, énormément de temps et d'énergie,
12:24à repérer ce type de personne qui tient ce type de propos.
12:28J'espère maintenant que les fédérations en question
12:31prendront le problème et que la sanction sera exemplaire,
12:34de façon à ce que cela ne se reproduise plus.
12:36Souvenez-vous qu'Émilie Gomis a été écartée
12:40du fait déjà de son soutien aux Palestiniens,
12:43sans proposer ou imaginer ou fantasmer ou œuvrer
12:49pour une solution à deux états du fait de son statut de sportive.
12:52Elle en a été sanctionnée.
12:53J'espère que cela se reproduira concernant ce personnage.
12:57J'espère que sa fédération n'a pas fermé les yeux
13:00pour, ce que je disais tout à l'heure, des raisons sportives.
13:02Et quand on voit les résultats, c'est la vraie question.
13:06Et quand on voit les performances de nos athlètes,
13:09c'est la vraie question.
13:11Alexandre, un mot sur le sujet.
13:13Oui, ça prouve aussi peut-être qu'il ne faut pas trop idéaliser le sport,
13:17qui est le reflet de la société, beaucoup plus qu'une société idéale.
13:23Croire que le vivre ensemble va passer uniquement par le sport,
13:26ça me paraît naïf et relevé finalement du manque d'imagination
13:30de nos hommes politiques ou de nos élites médiatiques.
13:37Donc, ça nous rappelle simplement à la réalité.
13:40Maintenant, s'il y a une question, c'est effectivement pourquoi si tard ?
13:44Il y a plusieurs raisons que vous avez citées.
13:46Peut-être une logique de performance, peut-être une logique, justement,
13:48de politisation de ces Jeux olympiques.
13:51Il fallait absolument que la fête soit parfaite.
13:54Il fallait absolument que ce soit un moment de concorde.
13:56Et on a préféré attendre la fin des Jeux.
13:59C'est aussi une hypothèse.
14:00On peut se demander aussi si ça avait été un antisémitisme traditionnel,
14:05même s'il n'y en a plus beaucoup, qu'on ne voit pas tellement s'exprimer
14:07sur les réseaux sociaux.
14:09Je pense que la réaction a été beaucoup plus immédiate.
14:12Là, le fait qu'il s'appelle Mohamed et que ce soit un antisémitisme islamiste
14:17fait qu'il y a sans doute eu aussi une peur d'être accusé de racisme.
14:21On en est là.
14:22C'est-à-dire qu'on est dans une société où les racistes se défendent toujours,
14:28intimides, parce qu'ils ont telle ou telle couleur de peau,
14:32il ne faudrait pas les mettre en face de leur racisme.
14:34Ce qui est précisément, entre parenthèses, du racisme.
14:37Parce que de croire que tel individu, parce qu'il a une couleur de peau,
14:42ne pourrait pas adhérer à des valeurs universelles.
14:47Une dernière chose, je pense que là, les propos tombent sur le coup de la loi.
14:51Il doit être sanctionné par la justice.
14:53Quant au teneur des tweets.
14:54Voilà, donc il n'y a pas vraiment de débat.
14:56Après moi, est-ce qu'il faut par exemple interdire de courir tous les sportifs
15:01qui ont des propos, parfois, là c'est plus que maladroit,
15:06mais des propos répréhensibles.
15:09Je me pose la question.
15:10Alors, c'est vrai que dans le sport, il y a une dimension nationale
15:12et elle représente la France.
15:13Donc, c'est vraiment problématique.
15:15Mais je ne suis pas pour la cancel culture.
15:17Avec une autre dimension, et je le dis après ce qu'on vient de vivre
15:20avec les échanges d'Elon Musk et Donald Trump,
15:24avec tout ce que cela a porté à charrier en termes de complotisme et autres.
15:29C'est-à-dire que, bien sûr que la justice doit s'empêcher de cette affaire,
15:32mais que oui, de la modération sur les plateformes.
15:35Elon Musk met de mémoire 44 milliards de dollars pour acheter Twitter devenu X.
15:41Et l'une des premières décisions a été de taper dans les effectifs,
15:44chargé de la modération.
15:46Donc, je connais bien le projet libertarien aujourd'hui d'Elon Musk.
15:50C'est cohérent avec son projet.
15:51Mais laissez entendre que tout ça s'auto-régulera sur les plateformes.
15:56Mais non, non, il ne faudra pas laisser tomber.
15:58On a vu la réponse d'Elon Musk concernant le commissaire européen de Thierry Breton.
16:02Il ne faut pas laisser tomber face à eux
16:05sur le fait qu'ils ont aussi une part de responsabilité.
16:07Bien sûr.
16:08Écoutez, moi, je suis limite pour le démantèlement des GAFA,
16:11pour même d'autres raisons, parce qu'ils sont aujourd'hui plus puissants que les États.
16:15Mais là où j'ai une petite nuance, c'est que quand Barack Obama
16:19faisait de la politique sur Twitter, on trouvait que c'était formidable.
16:23Le côté libertarien des réseaux sociaux, les mêmes, maintenant, veulent réguler.
16:27Donc, je crois qu'il faut être cohérent.
16:29Et ensuite, moi, pour en revenir à l'affaire sportive et oublier un peu Donald Trump,
16:36je trouve presque intéressant que ces propos soient sur Twitter.
16:39Twitter, aujourd'hui, révèle beaucoup de choses sur les jamies, etc.
16:43Sinon, personne n'aurait vu.
16:46Twitter permet de lever certaines hypocrisies.
16:48Et à chaque individu, en raison, parce qu'on est des êtres libres,
16:53dotés d'esprit critique, de voir ce qu'il voit.
16:57Et ce qu'il y a d'appréciable dans cette affaire, c'est qu'on voit ce qu'on voit.
17:00On verra les sanctions, on verra comment les choses évoluent.
17:03Vous avez raison, mais alors, en ce cas-là, pourquoi ne pas supprimer
17:06soi-même ses tweets quand on écrit de telles choses ?
17:08Ça montre la très grande bêtise.
17:10Mais ça montre la bêtise abyssale de se dire, j'ai mis des tweets comme ça.
17:14Alors, je vais m'excuser derrière.
17:15Non, il n'y en a plus.
17:16Les excuses, d'ailleurs, montrent que tu as des excuses.
17:17C'est la bêtise, mais on peut aussi se dire, je vais être un petit peu dans la lumière.
17:20Peut-être que je pourrais supprimer certaines choses.
17:23Mais vous avez raison, ça permet de révéler comment sont les gens.
17:25Non, mais ça permet aussi d'être un référentiel pour une communauté sur Twitter
17:28qui est, elle, islamiste et antisémite.
17:31C'est la raison pour laquelle il ne s'est jamais excusé.
17:33C'est la raison pour laquelle il a insisté sur la continuité et la dynamique de ses tweets.
17:37Et il s'est excusé parce qu'il a compris qu'à un moment donné,
17:40la justice pouvait prendre en charge l'affaire, que la ministre s'en est mêlée
17:43et qu'à partir de là, il considère que, visiblement, il n'accepte pas trop le génocide.
17:47Il ne s'excuse pas de ses tweets.
17:50Finalement, il s'excuse du fait que ce soit rendu public.
17:53Voilà, exactement.
17:54Il dit que vous avez fouillé.
17:55Bah oui, tout le monde le voit.
17:56Il s'excuse du fait que ce soit public et que tout le monde l'ait vu.
17:59Mais il ne s'excuse pas du contenu.
18:01Absolument.
18:02Allez, on marque une pause si vous voulez bien.
18:03On va aborder une autre affaire sur laquelle Sandra Buisson nous a alertés
18:06ce matin dans l'heure des pros.
18:08C'est une histoire, là aussi, combattement dingue.
18:10C'est un détenu qui a un CV long comme le bras.
18:14Écoutez, il a l'autorisation de passer son permis de conduire.
18:18Voilà.
18:19Et il risque de sortir dix fois.
18:20Plus ?
18:21Parce que ça, c'est dix heures.
18:22Il peut faire plus.
18:24Donc, vous imaginez, c'est au moins dix possibilités de s'évader.
18:27Vu son pédigree, il faut trouver un moniteur d'auto-école.
18:30Il faut trouver le moniteur d'auto-école.
18:32Je crois qu'il a beaucoup de copains qui peuvent aider à faire ça.
18:35Quand je vous disais, il y a quelques jours, la parenthèse enchantée.
18:39Et mon confrère...
18:40Vous avez vu de quoi on parle aujourd'hui ?
18:42Thierry, je fais un teasing,
18:43mais mon confrère aurait dit, c'est un projet de réinsertion réussi.
18:46Ah oui, c'est vrai.
18:47Eh bien, on en parle juste après.
18:49S'il obtient le permis.
18:50S'il obtient le permis.
18:51Il a peut-être déjà le permis.
18:52Et en plus, il est libérable.
18:54Dans 20 ans.
18:55Non, mais il va sortir plus tôt.
18:56Il peut sortir plus tôt.
18:57Allez, on vous raconte cette histoire
18:58et réaction de mes visiteurs du soir dans quelques instants.
19:01À tout de suite.
19:05Allez, c'est la deuxième partie de l'heure des pros.
19:07Toujours avec moi, Sabrina Medjameur, Alexandre Devecchio,
19:09Sarah Salmane et Olivier Dartigolle.
19:11Je vous le disais, on va parler de cette affaire incroyable
19:14que nous révélait Sandra Buisson, notre spécialiste poli-justice
19:16totalement lunaire.
19:18Et oui, on marche sur la tête.
19:19C'est une histoire qui concerne un détenu au CV long comme le bras.
19:22Il s'agit de Christophe Kidder, braqueur multirécidiviste
19:25et ultra, ultra surveillé.
19:27Eh bien, il vient d'obtenir une permission de sortie
19:30pour passer son permis de conduire.
19:31Ce sont au moins 10 permissions minimum.
19:34Il peut y en avoir davantage.
19:35On voit tout ça avec Sandra Buisson qui nous raconte l'histoire.
19:38Et évidemment, on ouvre le débat avec nos invités.
19:42Le braqueur Christophe Kidder, en détention à la prison
19:45devant d'un levier illibérable dans 20 ans, c'est-à-dire en 2044,
19:49a obtenu récemment une permission de sortie
19:52pour passer son permis de conduire.
19:54Une permission qui concerne 10 leçons dont la première est fixée
19:58au 19 août.
19:59Le parquet a fait appel de cette décision vu le profil
20:02de cet homme de 53 ans et son passé judiciaire et carcéral.
20:06Mais la Chambre de l'application des peines de la Cour d'appel
20:09a finalement confirmé cette décision de justice initiale
20:13autorisant ses sorties, sans que l'on sache pour l'instant
20:16pour quelles raisons juridiques.
20:18Une permission de sortie qui provoque un tollé
20:20auprès du syndicat UFAP-UNSA Justice, car dans le passé,
20:23outre ses activités de braqueur, Christophe Kidder a déjà tenté
20:28de s'évader de Freyne avec un hélicoptère en 2001,
20:30avant de réussir à s'évader de la prison de Moulin Iser,
20:34cette fois dans l'Allier en 2009, en faisant exploser
20:37des portes blindées et en prenant des otages.
20:39Aujourd'hui, ce détenu est classé DPS,
20:42c'est-à-dire détenu particulièrement surveillé,
20:45ce qui impose qu'à chacune de ses extractions de la prison,
20:49il y ait une escorte niveau 4, la plus haute qui existe,
20:52avec appui des forces de sécurité intérieure.
20:55Sauf que, dans le cas présent, le tribunal d'application des peines
20:59a autorisé ses permissions de sortie pour son permis de conduire
21:02en totale autonomie, c'est-à-dire sans aucune escorte.
21:06L'histoire est dingue, et cette permission interroge,
21:09notamment, je le rappelle, après l'évasion de Mohamed Amra,
21:12que personne n'a oublié, qui est le détenu le plus recherché de France.
21:14Mais là, il n'a pas besoin d'évasion, on lui donne l'autorisation.
21:16On lui donne l'autorisation, et l'évasion qui avait causé...
21:19Et la réaction du confrère, c'est quand même intéressant.
21:21Et au jour près, 3 mois après, c'était le 14 mai,
21:25au péage d'Uncarville, l'évasion d'Amra.
21:28Donc pour les agents pénitentiaires.
21:30Justement, vous imaginez, et je le mets à la place également,
21:33un, des agents, deux, de la famille de ces agents
21:37qui ont trouvé la mort dans cette évasion.
21:38Et on va écouter...
21:39Et des victimes aussi de cette personne.
21:40Arnaud Garcia et Fabrice Muelo.
21:42Exactement, on va écouter la réaction de Wilfried Fonck,
21:44qui est secrétaire national du FAP, une salle.
21:46Écoutez-le, évidemment, il ne comprend pas.
21:48Oui, je comprends.
21:50Aujourd'hui, une autorité judiciaire a décidé
21:52de lui accorder des permissions de sortir,
21:54alors certes, sur un laps de temps très court,
21:56puisque c'est des créneaux de 2 heures,
21:57mais 10 fois de suite, en totale autonomie.
22:00Quelque part, on s'interroge en se disant,
22:01mais il y a un problème.
22:02On ne peut pas demander à la fois au personnel pénitentiaire
22:05de mettre en place toute une logistique,
22:07parce qu'on sait qu'il y a des risques à chaque fois qu'on le sort,
22:10et en même temps, lui dire, demain, vous pouvez sortir
22:12pendant 2 heures en totale autonomie.
22:14Les amis, qu'est-ce qui se passe chez nous, en France ?
22:17Non, mais juridiquement, plus sérieusement.
22:18Plus sérieusement.
22:20Le confrère a dit, c'est un projet d'insertion réussi.
22:22La prison, il y a une fonction de sanction et de réinsertion.
22:25L'avocat fait son travail.
22:26Ça, je ne peux pas dire autre chose.
22:28Je suis avocate, je vous le dis.
22:29Ensuite, ce qui m'étonne,
22:30ce n'est pas la décision en premier instant.
22:31Ce qui m'étonne, c'est la décision de la Chambre.
22:34C'est-à-dire qu'en appel, on a confirmé cette décision.
22:36Ce qui m'intéresserait, c'est de connaître la motivation.
22:39Comment on a pu arriver à ce résultat ?
22:41Même pour faire sortir une personne une heure pour un vrai motif,
22:44c'est difficile.
22:45Là, ça veut dire qu'on a estimé que le permis de conduire,
22:48quand il aura 70 ans, ça lui sera nécessaire.
22:50Mais ce n'est juste pas possible.
22:51C'est inaudible pour la société, inquiétant pour la société.
22:55Je ne sais pas comment on en arrive là.
22:56Je note donc, pour mes dossiers, le permis de conduire,
22:58c'est un motif.
23:00Pour sortir en totale autonomie.
23:01Et puis, il peut être libérable plus tôt, évidemment.
23:04Je ne suis pas certain qu'il ait besoin de ce permis de conduire tout de suite.
23:07Sauf si c'est dans le cadre de la réinsertion.
23:10Il a fait des tentatives d'évasion.
23:12Là, ça va être facilité.
23:13Sur les dates qu'on a, il y a quelque chose qui cloche.
23:15Il y a un problème.
23:16Il y a un problème sur la date de libération, y compris conditionnelle.
23:19Son avocate a dit, en s'adressant y compris aux agents pénitentiaires,
23:23son conseil, mais c'est à mettre au crédit de son parcours.
23:27Dans son parcours, ça veut donc dire qu'il y a peut-être un chemin
23:31pour aller vers du mieux.
23:32Mais en tout cas, Sarah pose la bonne question.
23:35Pourquoi le ministère de la Justice ne se dote pas d'un porte-parole,
23:39comme cela existe dans d'autres ministères,
23:41pour, sur des affaires qui suscitent une très vive émotion
23:45dans l'opinion publique ou dans une corporation,
23:47puisse être expliqué pour qu'on fasse la transparence
23:52sur les attendus de la décision en appel, cela a été dit,
23:55avec une collégialité de magistrats, il me semble,
23:58et des magistrats qui sont plutôt chevronnés et expérimentés
24:00pour être à ce niveau de juridiction.
24:02Donc, il faudrait absolument que le ministère de la Justice communique.
24:07– Saoulina.
24:08– Alors, je trouve que c'est d'une violence symbolique extrême
24:12vis-à-vis des Français, au nom desquels la justice est rendue,
24:18au nom des victimes de ce qu'on appelle en criminologie
24:22caïd du grand banditisme quand même, vu le calibrage du personnage,
24:27une violence symbolique extrême envers les agents de l'administration pénitentiaire,
24:33et une violence extrême envers toute personne,
24:38tout Français qui écoute cette affaire qui découvre
24:41que même en étant une personne, comme on appelle ça, un DPS,
24:47c'est-à-dire détenu personnellement, surveillé niveau 4 quand même,
24:51c'est du même calibre que Mohamed Amra, qui doit obtenir un permis de conduire.
24:58Alors, Sarah parlait tout à l'heure de la date, effectivement,
25:00à 70 ans finalement, on se pose la question de savoir quel est l'intérêt
25:04de pouvoir obtenir son permis, mais bon, c'est comme ça, c'est ainsi.
25:08Mais je trouve que dans le fond, le vrai problème, c'est encore une fois
25:12l'exemplarité de la justice et l'opérationnalité du langage.
25:20C'est-à-dire que quand vous êtes dans le stravestissement de la pensée et du verbe,
25:25c'est-à-dire que lorsque Dupond-Moretti nous dit après l'assassinat
25:30des deux agents de la pénitentiaire, ils seront châtiés.
25:33Vous imaginez, les mots sont quand même très forts, ils seront châtiés.
25:36D'ailleurs, on ne sait toujours pas où est cette enquête,
25:39mais bon, il y a le temps aussi du travail judiciaire,
25:41il y a le temps du travail médiatique, ça c'est encore autre chose.
25:43Et que là, on s'aperçoit que ce caïd du crime organisé
25:48peut obtenir une autorisation, alors qu'il n'est pas censé le faire
25:51au regard de son statut, pour aller passer un permis de conduire
25:54sans que personne ne réagisse.
25:57– Quel message on envoie ?
25:58– Quel message envoie-t-on vis-à-vis des détenus
26:01et vis-à-vis de l'ensemble du personnel pénitentiaire ?
26:04C'est ce que disait tout à l'heure Xavier Hofer, très grand criminologue.
26:07Quand il parlait de ces mesures de réinsertion,
26:13les criminologues eux-mêmes n'ont pas de chiffres établis
26:17pour vérifier la viabilité de ces mesures de réinsertion.
26:21Alors, est-ce qu'on considère qu'un permis de conduire
26:23fait partie intégrante d'une mesure de réinsertion ?
26:25Ça m'étonnerait grandement, mais si c'était le cas,
26:28il faudrait que l'on sache véritablement si c'en est une,
26:31et si c'est elle est viable.
26:32– Ça peut en être une dans un cas de projet professionnel,
26:35si vous dites, pour que mon client sorte,
26:37il y a un projet professionnel, il veut être chauffeur VTC,
26:40oui c'est bien d'avoir son permis, alors quand il sort à 70 ans,
26:42c'est plus compliqué.
26:43Moi, la question que je me pose aussi,
26:45c'est avec quel argent il va passer le permis ?
26:47Parce que quand vous êtes en prison, vous devez aussi…
26:48– Ah, c'est vrai, on n'a pas abordé de thème.
26:50– Oui, mais ça coûte très cher, c'est à peu près 50 euros de l'heure,
26:5260 euros à Paris, pour peu qu'il l'aura plusieurs fois,
26:54ça peut coûter très cher.
26:55Quand vous êtes en prison, vous devez aussi indemniser les victimes,
26:58je pense qu'il y en a.
27:00Est-ce que la priorité, c'est de passer son permis de conduire
27:02ou d'indemniser les victimes ?
27:03Moi, je pense que là, dans la hiérarchie des priorités,
27:05vous devez d'abord indemniser les victimes,
27:07et ensuite on verra pour votre permis de conduire.
27:10– Elle a raison.
27:11– Alexandre, je ne vous ai pas entendu sur le sujet.
27:13– C'est vrai qu'un point de parole du ministère de la Justice
27:15serait intéressant, parce que là, c'est toujours très difficile
27:18quand on n'a pas le dossier entre les mains,
27:19mais vu les éléments qu'on a, on peut se dire,
27:21il y a deux hypothèses possibles.
27:24Hypothèse 1, la corruption.
27:26Quelqu'un qui apparemment a le moyen de se payer le permis
27:29de conduire en prison…
27:30– Oui, mais il y a eu deux décisions.
27:32– Il y a eu deux décisions.
27:34Mais j'allais dire, de toute manière,
27:36ce n'est pas l'hypothèse qui me paraît la plus crédible,
27:38et j'ai presque envie de dire hélas,
27:39parce que la corruption dans une organisation,
27:42ça peut arriver dans n'importe quelle organisation,
27:46et si vous voulez…
27:47– Ça reste virtueux.
27:49– Ça se règle, ça n'a rien de virtueux,
27:50mais ça concerne quelques individus, je n'ose pas imaginer…
27:53– Avec le second degré de juridiction, c'est plus difficile.
27:56– Quand c'est de la corruption morale, et je pense que c'est ça,
27:58en réalité, c'est beaucoup plus difficile.
28:02Et donc là, il faut se mettre dans la tête du juge qui a décidé ça,
28:05ça veut dire que c'est quelqu'un qui a le cerveau lavé
28:08par sa propre idéologie.
28:10– Mais il y a plusieurs juges.
28:12– Et qui met son idéologie, qui fait une interprétation de la loi,
28:16sans doute de la lettre, sans doute de la loi,
28:20mais qui n'est pas dans l'esprit de la loi,
28:22et qui préfère mettre en danger ses compatriotes,
28:25plutôt que de renoncer à tort à son idéologie.
28:28– Mais moi, je me mets à la place des Français qui…
28:30– Voilà, on sait que les juges du syndicat de la magistrature
28:33sont contre la prison.
28:34– Et je me mets à la place des Français qui nous regardent
28:37et qui sont nombreux.
28:39– C'est inaudible, mais je vais quand même trouver une excuse,
28:41peut-être qu'on n'a pas tous les éléments.
28:44– Non, mais sur le papier déjà…
28:46– C'est tellement au casque que j'ai besoin de trouver des choses rassurantes.
28:49– Alors moi, je voudrais juste préciser, parce que c'est dans le Figaro,
28:51juste par rapport à la corruption,
28:53il y a un moment où il y a trois hommes en cagoulé
28:57qui lancent depuis l'hélicoptère une échelle,
28:59visiblement l'échelle était trop courte,
29:01du coup, ils ont ouvert le feu sur l'hélicoptère,
29:03ils sont parvenus à lui lancer un sac contenant un fusil d'assaut,
29:06un pistolet et deux gilets pare-balles.
29:08Alors moi, j'aimerais savoir qui a les moyens de s'acheter un fusil d'assaut,
29:12donc évidemment qu'il y a une corruption,
29:14non seulement morale, mais également structurelle,
29:16et si on revient justement sur le plan symbolique et linguistique
29:19qu'a fait Éric Dupond-Moretti lorsque les magistrats de Marseille
29:22ont été auditionnés et qu'ils ont commencé précisément à parler
29:26de la corruption, de la narcoville que devient Marseille,
29:28il est allé l'hémorégéner.
29:30– Et on évoquait tout à l'heure Mohamed Hamra,
29:32et on sait aussi que quand on organise une évasion comme ça,
29:34c'est une cavale, ça coûte très cher,
29:37vous l'avez vu avec Jacques Mérine, c'est très très cher.
29:39– Il y a un véritable tsunami blanc,
29:41il y a plus de 1000 tonnes de cocaïne qui arrivent
29:43sur les frontières européennes et en lien aussi au trafic d'armes lourdes,
29:46donc nous sommes face à…
29:48– Allez les amis, on va aborder le chapitre politique
29:51avec une première information sur laquelle j'aimerais vous entendre,
29:55depuis 2009, vous le savez peut-être ou pas d'ailleurs,
29:58mais le nouveau parti anticapitaliste, le NPA d'Olivier Besançon,
30:02puis depuis maintenant de Philippe Poutou,
30:05organise sa traditionnelle université d'été,
30:07c'est la rentrée des classes pour nos politiques,
30:09et normalement ça se passe à Port-le-Cadre dans l'eau,
30:11donc c'est une tradition.
30:12Et là, cette année, il y a un mai,
30:15le député RN qui s'appelle Frédéric Falcon n'en a pas du tout envie,
30:20il a même écrit au préfet lui demandant d'interdire cette université,
30:24on va voir le communiquer, en cause selon lui,
30:27la venue de personnalités sulfureuses,
30:31entretenant des relations ambigües avec le Hamas,
30:34Frédéric Falcon justifie sa lettre par un risque de trouble à l'ordre public
30:37et par un contexte géopolitique inflammable
30:40des accusations infondées selon le NPA.
30:43Réaction ?
30:44Non, je ne suis pas favorable, j'ai bien des accords avec le NPA,
30:48notamment sur la manière de réagir d'abord au 7 octobre,
30:54au pogrom et à ce qui a suivi,
30:56mais je ne suis pas favorable à tout ce qui va amener vers l'interdiction,
31:00ou alors le NPA est dissous et décidé, je pense que c'est heureux,
31:07et donc si c'est le cas, ils doivent pouvoir organiser leur université,
31:11les déter à Port-le-Cat en effet, qu'on apprécie ou pas,
31:15l'idéologie portée par le NPA,
31:18parce que sinon on glisse vers des formes d'interdiction
31:21qui peuvent nous amener vers quelque chose qui deviendra irrespirable.
31:24Dans la continuité des propos d'Olivier, je suis contre l'interdiction,
31:28a priori pour risque de trouble à l'ordre public,
31:31pour l'instant on ne peut pas préjuger d'un trouble à l'ordre public,
31:34si jamais il y en a un, effectivement l'année suivante je serai la première à dire,
31:37regardez l'année dernière comment ça s'est passé,
31:39pour l'instant évidemment je ne partage absolument pas les propos du NPA
31:43qui refuse de qualifier le ramasse de groupes terroristes,
31:46néanmoins pour l'instant si les gens ont envie d'y aller ce n'est pas interdit,
31:50ou bien on interdit le NPA, fin du débat,
31:53ou bien on considère que c'est un parti politique
31:55et cette université doit se tenir,
31:56quand bien même on puisse avoir des désaccords évidemment.
31:59– Alexandre ?
32:01– Oui j'ai assez critiqué la cancel culture dans les universités
32:04quand ça concernait des personnalités classées à droite
32:08ou en dehors du politiquement correct,
32:11pour ne pas faire la même chose face à mes adversaires politiques,
32:15alors peut-être qu'on politise trop les choses aussi à l'université
32:19et que ce n'est pas le lieu pour des meetings politiques,
32:23effectivement le NPA ce n'est pas un intellectuel,
32:26on a vu des intellectuels censurés à l'université,
32:29voire des gens qui avaient fait un travail universitaire,
32:32ça me paraît plus problématique que quelqu'un qui vient faire un meeting politique,
32:35donc peut-être la question c'est,
32:37soit on interdit tous les meetings politiques à l'université,
32:40soit il y a des meetings politiques de toutes sortes,
32:42à ce moment-là il faut tous les autoriser.
32:44– Ce député alerte sur le fait qu'il y aura des invités qui peuvent potentiellement…
32:49– L'université été ce n'est pas à l'université.
32:51– Ah oui non.
32:52– C'est dans les centres de vacances, souvent, dans les collectivités.
32:56– Vous avez mélangé avec la société politique.
32:58– C'est qui me rendez-vous à La Rochelle pour le JS ?
33:01– On est d'accord, oui donc c'est l'université politique lui.
33:04– Non mais Alexandre a beaucoup donné, donc il part en vacances demain.
33:09– Alexandre n'est jamais allé à Port-le-Cate pour l'université d'été du NPA.
33:14– Vous n'avez jamais couvert le NPA incognita.
33:17– Effectivement, il n'y a pas de débat, ça ouvrira la porte à de multiples interdictions
33:24qui ne sont pas souhaitables.
33:25Pour la liberté d'expression, je l'ai dit tout à l'heure.
33:27– Sabina Hamou, vous partagez l'avis de…
33:30– Oui, je suis entièrement d'accord, on ne peut pas lutter pour la liberté d'expression
33:33et souhaiter l'interdiction.
33:35– Allez, on enchaîne alors, on n'a pas plus à dire sur le sujet,
33:38mais en revanche, sur Lucie Cassé, je suis sûr que vous avez des choses à dire.
33:41Évidemment, vous le savez, elle occupe le terrain.
33:43Si vous avez suivi, face à l'info, il y avait un excellent édito de Nathan Devers
33:47où je lui avais posé une question, il nous expliquait la stratégie de Lucie Cassé.
33:52Voilà, en tous les cas, elle le dit, nous vous ferons populaire à devoir chercher des accords.
33:56Ce sont donc ces mots.
33:58Et pour la candidate de l'Alliance de Gauche à Matignon,
34:00l'augmentation du SMIC à 1 600 euros, encore la suppression de l'ISF,
34:03restent des horizons, des mots qui ont évidemment fait réagir dans son propre camp.
34:08Et pan ! Adrien Spiteri.
34:11Bonjour.
34:12Lucie Cassé, rétropédale-t-elle déjà avant même une éventuelle nomination à Matignon ?
34:18Oui, pour certaines personnalités de gauche, comme Nathalie Arthaud, porte-parole de lutte ouvrière.
34:23Même pas à Matignon, que les promesses s'envolent déjà.
34:27Ces critiques interviennent après une prise de parole de la candidate du Nouveau Front populaire
34:31dans les colonnes du Parisien.
34:33Le programme du NFP, c'est notre base de travail,
34:36mais il a été construit pour l'exercice du pouvoir en cas de majorité absolue.
34:39Sur cette base programmatique, on veut aller chercher des accords.
34:42Sur le SMIC à 1 600 euros et le rétablissement de l'ISF, elle assure,
34:47cela reste des horizons.
34:48Un avis loin d'être partagé par Aurélie Trouvé, députée LFI.
34:52Pour elle, le programme du NFP doit être appliqué dans son intégralité.
34:56Si nous commençons un gouvernement en disant
35:00finalement on ne va peut-être pas faire l'abrogation de la réforme des retraites,
35:03on ne va peut-être pas faire le SMIC à 1 600 euros, etc., ça ne marchera pas.
35:06Nous ne voulons pas trahir les électeurs qui ont voté pour nous.
35:09Lundi, Lucie Castet avait envoyé un courrier aux parlementaires
35:13excepté ceux du Rassemblement national.
35:15Elle expliquait vouloir convaincre au-delà de son propre camp.
35:20Bon, ce n'est pas gagné pour Lucie Castet.
35:23C'est même perdu.
35:25On ne peut pas dire ça, mais c'est vrai que c'est quand même...
35:28C'est mal parti Emmanuel Macron, vous l'avez déjà dit, je ne la nommerai pas.
35:31Moi, je pense que ce n'est pas gagné tout simplement
35:34parce qu'elle n'a pas de majorité.
35:35Il n'empêche que peut-être Emmanuel Macron pourrait avoir l'habilité politique
35:40puisqu'il va avoir besoin du soutien ou au moins de l'abstention
35:44d'une partie de la gauche, de faire semblant de croire à cette hypothèse
35:49et finalement d'appeler Lucie Castet en lui demandant
35:52de demander la confiance au Parlement.
35:54Évidemment, elle ne l'aurait pas ou elle renoncerait à l'épreuve.
35:58Et Emmanuel Macron pourrait montrer qu'il prend en compte toutes les sensibilités
36:03et ce serait plus facile après pour les socialistes, si vous voulez,
36:06d'entrer ou de soutenir ou de s'abstenir face à un gouvernement de centre-gauche,
36:13centre-droite, puisque s'il ne purge pas cette hypothèse d'Emmanuel Macron,
36:17les socialistes vont être otages, si vous voulez,
36:20de leur alliance avec le Nouveau Front Populaire
36:22et tous ceux qui voudront en sortir seront immédiatement qualifiés de social-traitre.
36:28Olivier Vertigole, j'ai hâte de vous entendre.
36:30– Moi je souffre parce que ça ne vous a pas échappé,
36:34je suis plutôt dans un environnement de gauche.
36:36– Ah bon ? – Oui.
36:37Et donc moi j'étais bon, après les élections,
36:41le Nouveau Front Populaire se retrouve à 193 élus,
36:44certes ce n'est même pas une majorité relativement forte,
36:47mais ils sont devant le bloc central, ils ne sont pas majoritaires,
36:50ils sont devant en termes de coalition.
36:52Derrière il y a le bloc central présidentiel à 166
36:57et derrière encore il y a le groupe RN avec les alliés sociotistes à 142.
37:02Donc l'alliance Nouveau Front Populaire est nettement devant.
37:07Le problème c'est que le principal adversaire du Nouveau Front Populaire,
37:12depuis le second tour des élections initiatives,
37:13c'est le Nouveau Front Populaire, avec cette difficulté…
37:16– Si c'est vous qui le dites.
37:17– Non mais on l'a tous observé malheureusement,
37:19avec ce jour le plus long en faisant qu'il a fallu attendre,
37:23mais les jours duraient un siècle, qu'ils s'entendent sur un profil pour Matignon,
37:28puis sort du chapeau telle la fumée blanche
37:31quand on doit désigner un pape le nom de Lucie Castet le 17,
37:36quoi juste avant l'intervention, non c'était un peu plus tard,
37:41c'est le 27, avant l'intervention d'Emmanuel Macron,
37:44une heure avant, pour essayer de le mettre en difficulté,
37:46il retoque d'un mouvement de manche, et là Lucie Castet dit,
37:51bon notre programme c'était dans un cas d'exercice du pouvoir
37:56avec une majorité absolue, et elle dit donc, il faudra donc,
37:58il faut donc dessiner des accords politiques,
38:02ça ne peut pas être tout le programme, et elle fait quelques propositions,
38:05y compris en présentant le spic à 1600 euros,
38:08non pas comme une mesure immédiate, mais comme un horizon à atteindre,
38:11c'est plutôt habile dans le contexte d'aujourd'hui,
38:14et bam, elle se fait rattraper par la patrouille,
38:16Hercilia Soudé, d'autres, alors que le communiqué qui présente ça
38:20est signé par Mathilde Pannot, présidente du groupe LFI,
38:25à l'Assemblée nationale.
38:26C'est à n'y rien comprendre, ou plutôt comprendre
38:29qu'il y a une partie dans ce nouveau Front populaire, les insoumis,
38:32qui ne sont pas intéressés à l'exercice du pouvoir,
38:35qui veulent maintenir une conflictualité permanente,
38:38pour simplement préempter cet espace-là,
38:42pour essayer d'obtenir une qualification au second tour de la prochaine présidentielle.
38:45C'est très juste.
38:46Le problème c'est que déjà elle a un problème de reconnaissance,
38:48elle occupe le terrain, elle est communiqueuse.
38:49Oui, mais elle a raison de l'offre.
38:51Elle a raison, elle a raison.
38:52Et en plus, si elle a des poids de 10 kg derrière,
38:54à traîner dans son propre camp, ce n'est pas gagné.
38:56Ce n'est vraiment pas gagné.
38:57Sarah ?
38:59Non, je pense qu'Alexandre a entièrement raison.
39:00Emmanuel Macron, ça ne lui coûte pas grand-chose.
39:01Il la nomme, ça dure 48 heures.
39:03Il peut dire, ben voilà, je vous ai écoutés,
39:05et la représentation nationale en a décidé autrement.
39:08En 48 heures, c'est réglé.
39:10Et il peut passer à la suite.
39:11Alors que là, on va toujours lui reprocher,
39:13vous ne respectez pas,
39:14et certains constitutionnalistes vont exprimer et dire,
39:18ils sont majoritaires, certes, pas à 289 députés,
39:21pour autant, d'un point de vue, l'usage par la Constitution,
39:24pardonnez-moi, voudraient que ce soit eux.
39:26L'esprit de la Constitution.
39:28Et donc, là, on va toujours lui reprocher ça.
39:31Alors qu'en 48 heures, il peut éviter, éventuellement,
39:34des émeutes dans la rue.
39:35Et là, je pense que c'est une erreur de stratégie politique de sa part.
39:38Sabrina ?
39:39Oui, alors, je m'inscris totalement en réalité,
39:42enfin, en vrai, avec ce que viennent de dire,
39:44viennent de dire, pardon, Sarah et Olivier,
39:48mais les dissensions ont commencé bien avant.
39:50Lucie Casta, elle est entrée en campagne,
39:52ce qui est assez étrange, d'ailleurs, pour une future Première Ministre,
39:55puisque, a priori, elle est nommée par le Président de la République.
39:58C'est une première.
39:59On se souvient que Jean-Luc Mélenchon avait dit,
40:01bon, je serai Premier Ministre,
40:03mais là, elle est vraiment,
40:04élisez-moi, mais là, c'est une campagne.
40:06Elle est vraiment en campagne,
40:08jusqu'à même dévoiler sa vie privée,
40:10comme si le fait de révéler...
40:11La question lui a été posée.
40:12Oui, la question lui a été posée,
40:13après, elle a eu besoin de se faire connaître.
40:15Vous devez être sensible à ça,
40:16il y avait des attaques sur les réseaux sociaux
40:19concernant cet aspect-là de sa vie.
40:20Donc, ne lui reprochons pas.
40:21Il y a plein de politiques qui mettent en avant leur vie privée,
40:23il n'y a pas d'arbre.
40:24Non, non, mais...
40:25Je dis simplement qu'elle y est allée, de ses arguments.
40:28Elle aurait pu aussi mettre fin à la conversation
40:30et dire que sa vie privée ne regarde personne, en fait,
40:33comme d'autres, mais bon, ce n'est pas tellement le sujet.
40:35Ce qui est intéressant, c'est de voir qu'avant même
40:38qu'elle soit nommée,
40:39éventuellement, puisque Emmanuel Macron
40:41n'a pas visiblement opté pour cette décision,
40:45il y a déjà des dissensions,
40:46au sein même de l'application du programme,
40:48conformément au programme du Front Populaire,
40:52le programme commun,
40:53et notamment par rapport à ce qui va se jouer là,
40:55c'est-à-dire le vote sur le budget,
40:57qui va être une turbulence politique abominable.
41:00La réforme des retraites qui a secoué
41:03et qui a été extrêmement truculente et turbulente il y a deux ans,
41:08elle souhaite l'abroger et donc utiliser le 49-3
41:11pour abroger la réforme des retraites,
41:13sauf que dans le programme du No Front Populaire,
41:16il faut abroger le 49-3.
41:18Donc il va falloir m'expliquer
41:19comment est-ce que Lucie Kasachman, étant nommée,
41:22va pouvoir réussir à mener à bien cette conduite politique
41:25qui satisfera tout le monde,
41:27à commencer par la réforme des retraites,
41:29sans parler du SMIC à 1600 euros, etc.
41:31Donc c'est ça qui m'étonne un peu,
41:33c'est que les dissensions ont déjà été, si vous voulez, créées
41:36avant même qu'elle soit éventuellement nommée Premier ministre.
41:41– Allez, je me tourne vers l'élève d'Artigole.
41:43Vous savez pourquoi je dis ça ?
41:44Parce que, face à l'info, il m'a proposé un des dix tours
41:48en me disant, ouais, j'ai un truc à te dire, je vais raconter,
41:51je vais t'expliquer qui va être Alain Matignon,
41:53quand Emmanuel Macron va prendre sa décision.
41:58Il m'a vendu du rêve, il m'a vendu du rêve.
42:01– Je n'ai répondu à aucune des deux questions,
42:03c'était quand et qui, je n'ai répondu à aucune des deux questions,
42:07mais je me suis attaché à bien le faire.
42:09– Oui, mais tes spectateurs peuvent juger.
42:11Vous m'avez vendu du vent.
42:14Alors, je me tourne vers vous, un nom.
42:17– Alors, dans les milieux informés, ça sortira certainement
42:22dans quelques gazettes, il est en train de…
42:25ça réfléchit plutôt du côté d'un profil dit technique,
42:30pouvant aller de la gauche républicaine à la droite sociale.
42:34– Bon, des noms.
42:35– Mais donc un profil qui donnerait un parfum de cohabitation,
42:38qui ne serait pas candidat en 2027,
42:40et qui serait un technicien sur le budget.
42:43Il y a par exemple le profil de Didier Migaud,
42:46l'ancien président de la Cour des comptes,
42:49ou alors d'autres grands commis de l'État du côté de la Banque de France.
42:53En tout cas, ce profil-là serait peut-être pour Emmanuel Macron
42:57une tentation pour essayer de caboter de texte en texte
43:02jusqu'à la prochaine dissolution, en essayant d'aller construire
43:05des majorités relatives plus ou moins fortes.
43:08En tout cas, ce sont des noms que je rajoute à la liste qui est déjà longue,
43:11mais je pense que peut-être ce soir même,
43:14Emmanuel Macron n'a pas lui-même la réponse à cette question.
43:16– Oui, quand vous voulez.
43:18Il suffit de vous mettre un peu de passion là, parce que…
43:20– Pour frotter les chevaux.
43:21– Oui, ça c'est sûr. Vous l'aviez ce nom-là ?
43:23– Non, non, on en a parlé avant le début de l'émission.
43:29Le problème est toujours le même, c'est que Didier Migaud
43:32n'est absolument pas neutre.
43:34Les techniciens en réalité ça n'existe pas,
43:35c'est aussi ça qu'il faut expliquer aux Français.
43:37Les technocrates ont toujours une couleur politique,
43:40et pour le coup, Didier Migaud a un réel passé politique.
43:43Il n'a pas été seulement président de la Cour des comptes,
43:45il a été député socialiste.
43:47Je ne sais même pas s'il n'a pas été ministre,
43:49mais en tout cas, il a occupé un rôle important au sein du Parti socialiste.
43:55Ce qui peut être effectivement, c'est un socialiste très modéré,
43:59puisqu'il a été ensuite nommé à la Cour des comptes par Nicolas Sarkozy.
44:03C'est un centriste en réalité tout à fait compatible
44:06avec l'idéologie d'Emmanuel Macron.
44:09Maintenant, est-ce que ça fait pour autant une majorité à l'Assemblée nationale ?
44:13Je n'en suis pas sûr.
44:14Est-ce que dans ce contexte-là, même les socialistes modérés
44:18soutiendraient ou s'abstiendraient pour un budget de Didier Migaud ?
44:26Il sans doute ne fera-t-il pas une motion de censure,
44:30mais dans le contexte actuel, ils sont prisonniers du Nouveau Front populaire,
44:34et je ne les vois pas, s'il n'y a aucun geste fait vis-à-vis d'eux,
44:39venir au secours d'Emmanuel Macron.
44:41Pas sûr non plus que ce nom soit totalement convaincant pour la droite.
44:46Donc, pour obtenir encore une fois une majorité avec les macronistes, la droite,
44:52le Parti socialiste, plus les écologistes, puisque c'est à peu près ça qu'il faut.
44:56Et une abstention du RN.
44:57Et une abstention du RN, c'est beaucoup quand même de conditions réunies.
45:00Donc pourquoi pas Didier Migaud ?
45:02Ce n'est pas plus absurde que d'autres noms qui ont été donnés.
45:05C'est même plutôt malin, mais ce n'est pas encore mission accomplie.
45:10C'est une mission très difficile.
45:11Vous avez raison, il n'est pas du tout neutre.
45:13Il a quand même été 22 ans député.
45:15Il a une vraie carrière, mais pas ministre.
45:17Mais il a une vraie carrière politique, effectivement.
45:20Je pense que c'est un profil qui fera preuve d'une souplesse
45:25concernant les accords politiques qui seront mis en œuvre,
45:30parce que vu que Laurent Wauquiez, par exemple,
45:34qui prévoit des accords législatifs, mais sans coalition gouvernementale,
45:37avec le pressentiment de quelqu'un issu de la droite,
45:40que ce soit Mme Pécresse ou que ce soit M. Bertrand,
45:42c'est déjà assez divisionniste au sein même du camp de la droite républicaine,
45:46qui aujourd'hui, malheureusement, n'est qu'une poche de résistance.
45:49Après, au vu des dissensions dont on vient de parler,
45:52du nouveau front populaire, ce sera encore plus difficile.
45:55Quant au bloc de centre droit, lui est déjà plus malléable
45:59et plus, on va dire, ouvert à différents types d'accords.
46:03Donc si c'est une personne qui est un fin technicien
46:05et qui a cette capacité d'être souple dans cette tripolarisation de la vie politique
46:10et cette architecture-là de l'Assemblée nationale, c'est très bien,
46:13parce que je pense que c'est le seul profil,
46:15ou en tout cas le seul type de profil qu'il faudrait,
46:17et certainement pas un profil très politisé
46:19qui ferait basculer les accords qui seront des accords de principe ou de gouvernance,
46:24vu l'état, malheureusement, de la configuration de l'Assemblée nationale.
46:28Encore une fois, le profil pas très politisé, pour moi, c'est un homme très politique.
46:33Je le dis, c'est un centriste, voire un centriste autoritaire,
46:37du profil qui nous gouverne depuis des années,
46:40de Alain Juppé à Emmanuel Macron,
46:45et ces gens-là veulent toujours faire croire qu'ils sont neutres,
46:49que ce sont des experts.
46:50Ils font de la politique, il faut le dire.
46:53Maintenant, il n'empêche que c'est plutôt malin,
46:55effectivement, parce qu'il a un côté techno, c'est un bon mécanicien,
47:00et en même temps, ça a été rappelé, il a été 22 ans,
47:03je ne savais pas que c'était autant, je savais qu'il était député,
47:05mais qu'il avait occupé un rôle important au Parlement, donc il connaît le Parlement.
47:08– Allez, on va terminer avec Florent Pagny,
47:10je ne sais pas si vous avez vu la communication de Florent Pagny sur les réseaux sociaux,
47:14il a posté une vidéo pour dénoncer les cybercriminels,
47:19et il a alerté Stéphane, je ne vous dis rien,
47:21vous allez découvrir la vidéo et puis on va avoir deux petites minutes pour réagir.
47:25Écoutez, Florent Pagny, vous allez tout de suite comprendre.
47:29– Je vais vous faire voir un petit film qui m'a été envoyé,
47:32mais qui était adressé à une dame, une fan qui, depuis quelque temps,
47:38croyait entretenir une relation directe, privée, avec moi.
47:43Elle s'est fait escroquer de quelques centaines d'euros,
47:46et sa fille ayant découvert cette histoire a dû réagir,
47:50et voilà ce qu'on lui a envoyé pour la rassurer.
47:53Je vous fais voir, regardez bien.
47:56– Bonjour Catherine, j'espère que tu vas bien.
47:59Je fais cette petite vidéo pour t'informer que c'est bel et bien à moi
48:02que tu parles avec ces pirates qui se font passer pour moi.
48:05J'imagine qu'ils continuent à te soutirer de l'argent.
48:09Cela me brise le cœur de voir que tu es aveuglée par ces menteurs,
48:12et je fais cette vidéo pour te rassurer sur mon identité,
48:16ainsi que ta fille Aurélie. Voilà, mon seul et unique…
48:23– C'est ma voix, c'est moi qui parle, mais je n'ai jamais filmé ça.
48:28C'est le film que j'ai fait en 2022 pour annoncer mon problème
48:32et annuler la fin de ma tournée.
48:36Mais avec l'intelligence artificielle, ils sont capables de faire ça.
48:38Alors, vous avez vu, ils se traitent eux-mêmes de pirates,
48:41ce sont des ordures.
48:44Et en fait, ça se passe beaucoup sur Facebook,
48:46parce que sur Facebook, il y a les profils.
48:48Et donc, ils vont chercher leurs victimes,
48:51et c'est par ce biais-là qu'ils arrivent chez des gens peut-être
48:54un peu plus naïfs, un peu plus faibles.
48:56La seule chose qu'on peut faire, c'est faire ce genre de film
48:58que je suis en train de vous faire, et vous expliquer que vous ne pouvez pas
49:01imaginer une seconde qu'un artiste ou une personne publique,
49:04parce que je ne suis forcément pas le seul dans ce cas-là,
49:07puisse vous donner, par le biais des réseaux sociaux,
49:10un numéro de téléphone ou un contact.
49:12Ça n'est pas possible.
49:13Si vous ne l'avez pas rencontré, ça ne peut pas arriver.
49:16Alors, s'il vous plaît, arrêtez d'être naïfs à ce point-là.
49:19Ça coûte trop cher.
49:20Elles, c'est des centaines d'euros.
49:22J'ai des exemples de milliers, voire de dizaines de milliers d'euros
49:25de détournés comme ça.
49:27Alors, s'il vous plaît, arrêtez.
49:29Je vais terminer mon émission avec ce témoignage.
49:31Il parle des personnalités publiques, mais ça arrive aussi,
49:33ce qu'on appelle les escroqueries sentimentales,
49:35ça arrive aussi avec des personnes qui ne sont pas du tout des personnalités.
49:39Et on peut faire des montages de ce type avec l'intelligence artificielle,
49:41très facilement, mais ce n'est pas seulement les personnalités publiques.
49:44Il y a des gens qui sont escroqués, qui vendent carrément leur logement
49:47pour payer des faux billets d'avion ou des billets d'avion, etc.
49:50Il faudra, dans l'éducation, comme on pouvait avoir des cours de lecture d'image,
49:53avoir des cours sur l'intelligence artificielle,
49:56sur ce qu'elle peut produire, et sensibiliser dès l'adolescence
50:01sur les risques de cet outil-là.
50:03Parlait tout à l'heure de la modération des réseaux sociaux,
50:06et j'étais modéré sur l'idée de les modérer.
50:09Mais au-delà des réseaux sociaux, avec l'intelligence artificielle,
50:13et au-delà de ces arnaques-là,
50:16on peut avoir demain des dérives politiques très importantes.
50:20Vous imaginez tel ou tel leader politique,
50:23l'image de tel ou tel leader à la place de Florent Pagny.
50:28On peut imaginer que des régimes se servent de ça pour déstabiliser,
50:32on pense tout de suite aux Russes.
50:34Il faut suivre la campagne aux États-Unis, c'est sa dimension.
50:35Mais on peut aussi penser que certains accuseront les Russes
50:40d'avoir fait ceci ou cela.
50:42Ça peut être… rebattre totalement les cartes,
50:45et c'est vrai que c'est très inquiétant,
50:47ça fait penser à un scénario de silence fixe.
50:48Le mot de la fin, très très court, Saouina,
50:50parce qu'on arrive au terme de l'émission.
50:51Révolution anthropologique, hybridation des conflictualités,
50:56et ne pas oublier qu'Internet n'a pas de frontières,
51:00donc à partir de là, tout est possible.
51:02Alors ça, c'est une vraie synthèse. Je vous félicite.
51:05Je vous remercie, cher Thomas.
51:06Vraiment, quel talent.
51:07Merci en tous les cas, Zémy, de m'avoir accompagné pour cette heure des pros.
51:11Merci à l'équipe qui m'a entouré,
51:12Samuel Vasselin, Guilhem Lafage, Maxime Ferre, Robin Prillette.
51:17Merci à la promotion Lino Vitesse.
51:18Merci aux équipes Angers, Alexandre Praet.
51:20À la vidéo, c'était David Tonnelier.
51:22Au son, c'était Grégoire Ripacidallo.
51:26Et puis vous pouvez revivre cette émission sur notre site cnews.fr
51:30dans quelques instants.
51:32C'est l'excellente Célia Barraud
51:33qui va vous accompagner tout au long de cette soirée pour 100% politique.
51:37Et moi, je vous donne rendez-vous demain à partir de 9h.
51:40On ouvrira la lumière de l'heure des pros.
51:43Un belle soirée.
51:44Bye bye.

Recommandations