L'Heure des Pros 2 Été (Émission du 15/08/2024)

  • il y a 2 semaines
Tous les soirs et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 
Transcript
00:00Il est un peu plus de 20h, bonsoir, ou plutôt rebonsoir, ravi de vous retrouver, 20h21, c'est votre Heure des Pros,
00:06été, deuxième partie en ce 15 août, on a un grand nombre de sujets à commenter, à analyser, à décrypter,
00:11avec mes visiteurs du soir que je vous présente tout de suite, la même Fadel, une fidèle.
00:15Bonjour Thierry.
00:16Ravi de vous retrouver également Françoise Zaborde, vos vacances sont bien passées ? Je vous ai suivie sur les réseaux sociaux, etc.
00:20C'était formidable, j'ai regardé.
00:21C'est pas fini, j'y retourne après.
00:23D'accord, mais merci d'avoir accepté notre invitation.
00:25Oui, j'ai fait une petite pause dans les vacances.
00:27Georges Fenech, fidèle de chez Fidel évidemment durant cet été, vous partez bientôt aux vacances si je m'abuse ?
00:31Demain.
00:32Demain, très bien.
00:33Amine Elbaïe, vous ne partez pas aux vacances ?
00:34Non, je suis avec vous, bonsoir.
00:36Je suis ravi de vous accueillir.
00:37On va commencer cette Heure des Pros par une séquence totalement, je ne sais même pas le terme en fait, totalement indécente,
00:43une séquence qu'on aimerait ne plus voir.
00:45On va vous montrer une vidéo tournée hier dans le métro à Paris.
00:49C'est un homme menaçant qui insulte une famille juive.
00:52Personne, mais vraiment personne ne réagit et sans surprise, hélas, je serais tenté de dire.
00:56Et une jeune femme de 25 ans, très courageuse, filme afin de pouvoir porter plainte contre cet homme et surtout qu'il puisse être retrouvé.
01:04Regardez, écoutez bien, ça se passe de commentaire, mais on va quand même commenter juste après.
01:26C'est ce qu'il prépare, vous allez, vous faites crime quand il mentait, vous faites les crimes qu'on voit.
01:35Il crie, il arrête, il sort, il arrête de tuer, il devait tuer tous les houdins, il crie.
01:40Là, ils n'ont pas peur que ça, vous faites du mal en moi.
01:45Il crie, il arrête, il sort.
01:49Il crie, il arrête, il sort.
02:00Hé, t'arrêtes, je vais porter plainte contre toi, regarde-moi, je vais porter plainte contre toi, ok ?
02:04Je vais aller voir la police.
02:06Tu craches ou pas ?
02:07Mais crache, crache, moi je vais aller porter plainte contre toi, ok ?
02:10Ouais, c'est ça, vas-y, sors du métro !
02:12Allez, sors !
02:13Le métro, t'as peur ?
02:14Tu parles pas !
02:16Voilà, ça se passe de commentaires, mais on va quand même commenter.
02:18Mais on va retrouver tout de suite Maître Avener Ducamp.
02:21Bonsoir Maître, merci d'avoir accepté l'invitation de l'heure des pros ce soir.
02:25Vous êtes l'avocat de cette jeune femme qui a filmé cette séquence.
02:28Je serais tenté de dire, quel courage quand on voit l'absence de réaction des autres passagers.
02:36C'est exactement ça.
02:37C'est exactement ça, c'est une jeune femme de 24-25 ans qui a eu un courage exemplaire.
02:44Qui a eu véritablement un sursaut citoyen.
02:47Qui n'a pas hésité et qui n'a pas eu peur de s'interposer face à cet individu extrêmement agressif,
02:55extrêmement violent dans ses propos.
02:57Qui n'a pas hésité justement, lui, à aller jusqu'à de l'apologie de crime contre l'humanité.
03:03Il faut savoir qu'il s'en prend à une famille juive avec le père qui est porteur de la Kippa.
03:11Et il n'hésite pas à les insulter copieusement dans le métro.
03:15En allant jusqu'à dire justement, Hitler avait raison.
03:18Il aurait dû finir le travail et tuer finalement tous les Juden, comme il le dit lui-même.
03:23C'est dramatique, c'est dramatique, c'est dramatique.
03:26Elle a eu la présence d'esprit donc de sortir son téléphone, de filmer,
03:30dans l'objectif évidemment, je le disais et vous me le confirmez,
03:32de déposer plainte et de poursuivre cet individu.
03:35C'est cela même.
03:37C'est exactement ça.
03:38C'est exactement ça.
03:39Elle a eu le réflexe de sortir, de filmer, de bien filmer son visage.
03:43Et en réalité, les mots qui sortent de sa bouche lorsqu'elle parle,
03:48ce n'est pas des mots qui étaient préparés.
03:50Elle ne s'attendait pas du tout à devoir intervenir comme cela.
03:52Et ce qu'elle explique, ce qu'elle m'a expliqué en tout cas,
03:54c'est que les mots sont sortis d'eux-mêmes.
03:56Que pour elle, l'injustice dont faisait l'objet cette famille,
04:03ce n'était pas normal.
04:05Il fallait réagir, il fallait intervenir.
04:07Et c'est ce qu'elle a fait, c'est le courage qu'elle a eu.
04:09C'est vrai que vous l'avez rappelé, il n'y a personne dans le métro,
04:12personne dans la rame.
04:13Personne, personne, personne qui va intervenir.
04:15Personne qui va parler.
04:17Personne qui va s'interposer aux côtés de cette jeune fille.
04:19Et on le sait, dans un métro parisien,
04:22un tel individu peut être extrêmement dangereux.
04:24Il aurait pu sortir un couteau,
04:26il aurait pu agir de manière encore plus violente que ce qu'il a fait.
04:30On le voit dans la vidéo, il lui crache dessus.
04:33Donc c'est déjà une forme de violence.
04:35Mais c'est vrai qu'elle a pris son courage à deux mains.
04:38Et je ne suis pas certain que beaucoup de personnes auraient eu
04:41cette attitude exemplaire qu'elle a eue en tout cas.
04:44Et ce qu'il faut bien évidemment saluer.
04:46Ce qu'il faut bien évidemment saluer.
04:48– Il y a eu un dépôt de plainte ?
04:50– Oui, il y a eu un dépôt de plainte qui a été fait hier,
04:53donc quelques temps après les faits.
04:55Les faits se déroulent à 10h40 environ sur la ligne 9.
04:57Et elle va déposer plainte dans l'après-midi à 18h.
05:01Donc c'est dire le peu de temps qui se sont écoulés
05:03entre les faits et la plainte qui a été déposée.
05:08Elle a déposé plainte en espérant, en souhaitant qu'il y ait
05:11une suite pénale à ces faits qui ont été produits,
05:14qui sont gravissimes.
05:16Et on a écrit aujourd'hui, mon cabinet a écrit aujourd'hui
05:18justement avec l'OGE, comme vous le savez,
05:21je suis avocat aussi de l'OGE.
05:23On a écrit directement au parquet pour que le parquet
05:25se saisisse de l'affaire et qu'il y ait d'ailleurs un changement
05:28dans le qualificatif pénal de ce dossier.
05:30Parce qu'il ne faut pas oublier que le dossier a été ouvert
05:32sur une infraction qui est l'injure non publique.
05:36Et vous l'avez compris, il n'y a pas besoin d'être juriste
05:38ou avocat pour savoir que l'injure non publique,
05:40elle n'est absolument pas l'infraction qui nous vient
05:44à l'esprit quand on entend de tels propos sur une vidéo
05:46filmée au milieu de dizaines et dizaines de personnes
05:50dans la rame de métro en pleine journée.
05:52Donc forcément qu'on a demandé au parquet d'élargir
05:55le champ des infractions, d'élargir les chefs de prévention,
05:58de retenir aussi l'apologie de crime contre l'humanité,
06:01de retenir la provocation à la haine raciale,
06:04de retenir l'injure non publique, mais publique,
06:08puisque l'injure est complètement publique dans ce cas-là,
06:10et de faire en sorte de retrouver cet homme.
06:13Je ne pense pas que les services de police vont tarder
06:16à l'attraper. Très honnêtement, on a un service de police
06:19qui est très efficace en Ile-de-France et on sait,
06:22je suis certain, qu'ils réussiront à attraper cet individu.
06:26Merci beaucoup, M. Avenard-Doucan.
06:29Je rappelle que vous êtes l'avocat de cette jeune femme
06:32de 24-25 ans, très courageuse.
06:35Merci d'avoir accepté notre invitation dans l'heure des pros.
06:38Je tenais juste à souligner quelque chose aussi,
06:41si vous avez deux secondes.
06:43Je vous en prie.
06:44C'est que, vous savez, quand cet homme finit par sortir du métro,
06:47finit de sortir de la rame, il y a une jeune femme,
06:50une autre jeune femme, qui n'était absolument pas visée
06:52par les insultes, etc., qui a 17 ans, et qui vient s'asseoir
06:55à côté de ma cliente, celle qui s'est interpesée,
06:57qui s'est levée et qu'on entend dans la vidéo,
06:59et qui vient lui dire, j'ai 17 ans, je suis de Confession juive,
07:02et je vous remercie, je vous remercie de vous être opposés
07:05à cet homme, aussi farouchement.
07:07Je vous remercie d'avoir pris notre défense,
07:09parce que c'est vrai que malheureusement, on est dans un...
07:12Actuellement, depuis le 7 octobre, on est dans une sorte
07:15d'antisémitisme qui est complètement décomplexé,
07:18et on voit que c'est de nouvelles barrières qui tombent
07:22sans arrêt, tous les jours, tous les jours,
07:24sur ce type d'infraction, et ce qui est gravissime.
07:26Je vous remercie.
07:27Merci en tous les cas de votre témoignage.
07:29Merci mille fois, petit tour de ta France,
07:31sans avoir que dire.
07:32Effectivement, on voit ces actes qui se multiplient,
07:34et sans aucune gêne, vraiment, aucune.
07:37Alors, que dire ? D'abord, souligner ce magnifique geste
07:41de cette jeune femme.
07:42Oui, en premier lieu.
07:44Moi, je suis...
07:45Evidemment, les propos antisémites,
07:48les agressions antisémites sont épouvantables.
07:50Et là, trop souvent, ça se passe dans l'indifférence générale.
07:53Et là, on a une jeune femme qui se lève,
07:55et qui dit, ça suffit, je vous filme,
07:58et je porte plainte.
07:59Ça, c'est formidable, et ça, je trouve qu'il faut
08:02vraiment le souligner, parce que moi...
08:04Alors, c'est mon côté un peu optimiste,
08:06une fille du Sud-Ouest, alors on voit toujours
08:08le bon côté des choses.
08:09Mais je trouve que si là, il y a une sorte de ressort,
08:13il y a une sorte de réflexe qui commence à s'installer
08:15dans notre pays, en disant, ça n'est pas acceptable,
08:18nous ne pouvons pas le tolérer, il faut se lever contre ça.
08:21Moi, j'y vois quelque chose d'encourageant.
08:23Qu'il y ait des abrutis antisémites nourris
08:26par les réseaux sociaux, les discours politiques,
08:28etc., etc., et qu'ils se réfugient dans l'antisémitisme
08:31parce que subitement, ils pensent que ça leur sert
08:35de modèle de réflexion, et que ça leur permet
08:39de défouler leur frustration et leur bêtise sur d'autres,
08:42j'allais dire, et là, ce n'est pas une surprise.
08:45On sait que l'antisémitisme aujourd'hui en France
08:47revient dans des proportions gravissimes.
08:50On sait que nos concitoyens, nos compatriotes
08:53français de confession juive sont, proportionnellement
08:56à d'autres groupes religieux, les plus attaqués
08:59en raison de leur religion.
09:01Je pense que c'est 65% des actes anti-religieux
09:05qui visent la population juive en priorité.
09:10Moi, ce que je déplore, c'est qu'on est tout le temps,
09:13pardon parce que je l'ai dit à plusieurs reprises déjà ici,
09:15on est tout le temps en train d'accuser en disant
09:17qu'il y a des politiques qui ont des réflexes
09:19et qui nourrissent, c'est vrai, mais il n'y a pas assez
09:21de politiques qui se lèvent aussi pour dire
09:24que ça suffit. Moi, je déplore franchement
09:27qu'encore une fois, sur tous ces faits-là,
09:29il y ait une sorte de frilosité générale
09:33de la classe politique. Moi, j'aimerais
09:35à un moment donné qu'un jour, le Président de la République
09:37dise franchement, très sincèrement
09:40et de façon très claire, c'est insupportable,
09:42ça suffit et il faut en effet se lever
09:45contre l'antisémitisme.
09:46Et c'est la raison pour laquelle j'ai souhaité
09:48commencer notre émission avec ce témoignage
09:50parce que c'est important. Et on le voit,
09:52c'est cette espèce de passivité.
09:54On a déjà assisté à ce genre de scène
09:56où personne ne bouge, etc. Et je pense que vous avez
09:58parfaitement raison et il faut le souligner.
10:00Et c'est aussi notre rôle à Noob Média
10:01de montrer ce type de témoignage.
10:02Naïma Mfadel.
10:03Peut-être que la réaction de cette jeune fille
10:06va aussi donner exemple à d'autres personnes
10:10pour réagir, pour qu'il y ait vraiment
10:12un sursaut citoyen autour de ces actes
10:15antisémites. Mais il faut rappeler aussi
10:18que tout ça, ça a été alimenté quand même
10:20par un mouvement politique qui n'a eu de cesse
10:23d'apporter le conflit israélo à masse.
10:26Et je voudrais aussi rappeler, et ça me désole,
10:29que la plupart qui n'ont pas condamné
10:31le programme du 7 octobre, que la plupart
10:33qui ont qualifié le Hamas de groupe résistant
10:37ont été élus dès le premier tour,
10:39au niveau des législatives.
10:41Donc effectivement, comme je le dis souvent,
10:43l'antisémitisme, la lutte contre l'antisémitisme
10:45nous engage, nous, citoyens français,
10:49et nous engage aussi au quotidien.
10:51Et effectivement, je rejoins ce que vous avez dit.
10:54Le président de la République, aujourd'hui,
10:56doit prendre la parole sur ces actes antisémites
10:59et d'une manière forte et ferme.
11:02Georges Fénac, et on retrouvera dans quelques instants
11:06Robert Agnes, qui est directeur exécutif du CRIF.
11:09Oui, c'est une très belle réaction de cette jeune femme.
11:12Maintenant, moi, je ne blâme difficilement
11:14ceux qui, peut-être, on ne peut pas demander
11:16à nos concitoyens d'être des héros.
11:18Non, non, bien sûr.
11:19Vous avez des individus comme ça,
11:20vous ne savez pas de quoi ils sont capables.
11:22Ils peuvent très bien être armés, d'un couteau,
11:24vous plantez.
11:26C'est pour ça que cette réaction de cette jeune femme,
11:28elle est vraiment fantastique.
11:31Elle a un courage incroyable.
11:33Et je pense que ce type a été surpris
11:35par cet aplomb de cette jeune femme.
11:37Et sans doute que ça a dû calmer un petit peu.
11:41Mais on voit bien que ce n'est pas quelqu'un de stable.
11:43Il a un côté un peu marginal.
11:45On voit bien que, grâce à la vidéo,
11:48il sera identifié, condamné.
11:50J'espère au maximum de la peine.
11:51C'est un an d'emprisonnement.
11:53Ce genre d'affaire de délit, d'injure raciste, antisémite.
11:57Il y a eu une peine comme ça qui vient d'être prononcée
12:00par la juridiction de Montpellier.
12:02On en a parlé.
12:03On en a parlé déjà, oui.
12:04Donc il faut que la justice la sanctionne très fermement.
12:07Et vous avez raison, il faut que la classe politique
12:09et le président de la République, au premier chef,
12:12s'expriment et participent aussi à des manifestations.
12:15Absolument.
12:17Amine, je vous donne la parole juste après.
12:19On a remarqué son absence.
12:20Si ça ne vous dérange pas, parce que nous sommes avec
12:21Robert Agenès, qui est directeur exécutif, je le disais,
12:23du CLI, du Conseil représentatif des institutions juives de France.
12:26Bonsoir, Robert.
12:27Merci d'avoir accepté notre invitation.
12:30Que vous inspire cette séquence et le courage ?
12:33On ne cesse de le répéter depuis le début de cette émission
12:35de cette jeune femme de 25 ans.
12:38Encore une fois, la première chose, c'est bien entendu
12:40le courage de cette jeune fille qui dit elle-même
12:42qu'elle a été poussée comme ça parce qu'elle sentait
12:44la nécessité de le faire.
12:45Et je crois que c'est ça, le vrai héroïsme.
12:47Deuxièmement, le silence des autres, comme toujours.
12:50Et je comprends très bien ce qui vient d'être dit
12:52sur le fait qu'on peut avoir peur, que l'homme soit armé, etc.
12:55Mais on n'est pas en pleine nuit dans un métro vide.
12:58Il y a du monde dans le métro.
13:00Et je crois que cette jeune fille, ce que je regrette,
13:02c'est qu'une fois qu'elle s'est exprimée, il n'y ait pas eu
13:05un élan de la part des autres personnes dans le métro
13:08pour justement faire taire ce monsieur
13:11qui avait des propos incohérents.
13:13Ce n'est pas lui qui est important.
13:14Ce qui est important, je crois, c'est ce qui,
13:17dans notre société, l'a amené à avoir un tel comportement.
13:22Ce qu'il y a de dramatique, c'est que plus rien ne choque aujourd'hui.
13:26Plus rien ne choque.
13:28Les gens insistent.
13:29On est dans ce qu'on a appelé au crive depuis longtemps,
13:32ce que Jonathan Arfi appelle depuis longtemps
13:34l'antisémitisme d'atmosphère.
13:36C'est-à-dire qu'on est passé, tout est permis,
13:38tout peut être dit, tout peut être sous n'importe quel prétexte
13:42et par n'importe qui.
13:44Et je crois qu'il faut aussi s'intéresser non pas
13:46aux pauvres types qui s'expriment dans le métro,
13:48mais à ceux, encore une fois, qui, dans notre société,
13:51sont des leaders d'opinion, sont des gens qui comptent,
13:54dont la parole compte et qui permettent à ce genre d'individus
13:57d'avoir ce genre de propos.
13:58Et bien entendu, je vais parler encore des politiques.
14:01Je vais parler de la responsabilité de LFI
14:03dans ce genre de phénomène.
14:06Et on l'a vu aujourd'hui encore avec Mohamed Abdelakoumta
14:13et avec Émilie Gomis, des propos qui sont antisémites.
14:19Donc à partir du moment où on laisse effectivement
14:21cela rentrer dans notre société,
14:24voilà le résultat qu'on en obtient.
14:26Amine, restez avec nous quelques instants.
14:29Moi, vous savez, je suis, ce soir,
14:33tant consterné par la gravité des propos
14:37que par, non pas la passivité,
14:40mais l'indifférence.
14:42L'indifférence des propos antisémites.
14:45L'indifférence des passagers dans leur ensemble,
14:48en saluant évidemment l'extrême courage
14:50de cette jeune femme qui se lève,
14:54qui sort son téléphone et qui filme la scène
14:56et qui dit, ça suffit.
14:59Pourquoi l'indifférence ?
15:01Parce que je me mets à la place des Juifs de France.
15:04Vous savez, depuis le 7 octobre,
15:07vous avez 7500 compatriotes juifs français
15:11qui ont demandé à quitter la France,
15:15qui se sentent plus en sécurité en Israël,
15:18dans un pays en guerre, qu'en France.
15:21Et ce chiffre doit quand même alerter
15:24ceux qui nous dirigent.
15:26Et en premier lieu desquels,
15:28le président de la République, Emmanuel Macron,
15:31qui, je rappelle, abrié par son absence,
15:36à la marche contre l'antisémitisme.
15:39Et donc, j'entendais tout à l'heure
15:41l'appel de Mme Laborde, qui à juste titre,
15:44appelle à un éveil des consciences,
15:46un réveil citoyen, mais aussi à une impulsion portée
15:49par le sommet de la classe politique
15:51et en premier lieu, le président de la République.
15:54Aujourd'hui, le président de la République
15:56doit aussi mettre fin à cette passivité.
15:58Parce que cette passivité-là,
16:00j'ai l'impression qu'elle impulse finalement
16:03à un mouvement d'indifférence
16:06qui est insupportable pour nos compatriotes juifs.
16:08Insupportable.
16:10Donc c'est aussi ça, le devoir d'exemplarité
16:13lorsque l'on sert la République.
16:15C'est aussi, à un moment, savoir se lever
16:17et faire preuve de courage politique.
16:19Dire stop et montrer le bon exemple.
16:21Robert, ce qu'on peut espérer maintenant,
16:24c'est qu'on arrête assez rapidement cet individu
16:27et qu'il y ait une peine forte.
16:30Absolument, c'est ce qu'on espère.
16:33Juste pour répondre à Amine,
16:35ce que nous voulons, c'est non seulement
16:37le président de la République,
16:39mais toute le leadership de notre pays,
16:41toutes les élites de notre pays
16:43qui s'expriment d'une seule voix,
16:45doivent condamner fortement ce qu'il se passe.
16:47On a entendu ce matin, par exemple,
16:49le privé de police de Paris dire qu'effectivement,
16:51il mettra tout en œuvre pour pouvoir l'arrêter
16:53et faire en sorte qu'il soit condamné
16:55comme celui de Montpellier la semaine dernière.
16:58Merci en tous les cas d'avoir accepté notre invitation
17:01et merci pour votre témoignage, Robert Esnes.
17:04Un dernier mot sur le sujet, Françoise.
17:06Oui, je comprends tous les débats sur la passivité
17:11et, j'allais dire, la mortifère influence
17:15d'une partie de la classe politique.
17:17Et j'allais dire, cette mortifère influence,
17:19elle joue aussi bien sur, en effet, la passivité.
17:22C'est-à-dire qu'on dit à un moment donné,
17:24non, non, il ne faut pas se mêler de ça,
17:26surtout n'aller pas là-dessus, et sur l'encouragement.
17:29Parce que des personnalités comme cet homme dans le métro
17:33qui est peut-être une personnalité troublée,
17:35mais peu importe, on s'en fout.
17:37Les personnalités troublées, elles sont influencées
17:39à un moment donné par un discours qu'ils considèrent
17:41comme étant le discours du bien ou dominant,
17:43ou en tout cas accepté.
17:45Et ce discours-là, c'est en effet le discours de l'antisémitisme
17:47qui est en effet accepté par une partie de la classe politique
17:50et une partie de la population.
17:52Et c'est vraiment sur ça qu'il faut se lever.
17:54C'est très beau de dire à un moment donné,
17:56les Jeux olympiques, c'est merveilleux, les valeurs de l'olympisme,
17:58et blabla, et blabla, et le drapeau de Marseillaise.
18:00Et puis quand il y a un problème,
18:02il n'y a plus personne, aux abris,
18:04on célèbre le débarquement en Provence,
18:07mais alors les vrais problèmes, on ne veut pas les voir.
18:09Moi, je trouve...
18:10Non, mais il y a eu un problème, on les a mis sous le tapis, là.
18:12Mais oui.
18:13On les a mis sous le tapis, Françoise.
18:14Ça n'a échappé à personne.
18:15Eh bien, cette jeune femme,
18:17elle devrait avoir la médaille olympique de l'antisémitisme.
18:20L'esprit olympique, c'est ça.
18:21Et c'est elle qui l'incarne aujourd'hui.
18:23De la lutte contre l'antisémitisme.
18:24Oui, pardon.
18:25De la lutte contre l'antisémitisme.
18:26Le monsieur est terrible aussi.
18:28Moi, je pensais à l'instant même à ses enfants,
18:31parce que c'était un monsieur avec sa femme et ses enfants.
18:34Vous vous rendez compte de la violence pour ces enfants-là ?
18:36Moi, je trouve ça extrêmement terrible.
18:39Et en fait, on a lu sur la Deuxième Guerre mondiale,
18:45sur cette période du nazisme, etc., la Shoah, etc.
18:49Et je me souviens, on se disait, mais comment c'est possible ?
18:52Comment est-ce possible qu'on ait tellement détesté ces personnes
18:57parce qu'ils avaient une religion différente ?
18:59Et en fait, on se rend compte que ça peut revenir.
19:02Regardez, on a passé plusieurs jours à commenter des faits,
19:06des actes antisémites.
19:09C'est revenu le 7 octobre.
19:11Oui, mais c'est pour ça.
19:13Depuis la Shoah, il n'y avait pas eu…
19:15On va marquer quelque chose.
19:17Très rapidement, on va marquer une pause.
19:20Naïma l'a très bien rappelé tout à l'heure.
19:22Évidemment que tous ceux qui s'inscrivent en faux,
19:25en particulier dans les chiquiers politiques à l'extrême gauche,
19:29qui ont surfé aussi, qui ont soufflé sur les braises de l'antisémitisme
19:33et qui ont surfé aussi sur l'attaque du 7 octobre,
19:36portent une lourde responsabilité morale.
19:39Et à force d'avoir porté sur les plateformes,
19:42en particulier TikTok et sur les réseaux sociaux,
19:44un discours contre les juifs,
19:47ciblant notoirement nos compatriotes juifs.
19:49Aujourd'hui, les juifs de France en payent les frais.
19:51Aux yeux d'un certain nombre de petits esprits,
19:54nos compatriotes juifs ne sont pas seulement juifs,
19:57ils sont également l'israélien,
19:59mais aussi le sioniste responsable des souffrances
20:02endurées par les populations civiles à Gaza.
20:04Alors que l'un n'est pas l'autre et les deux ne sont absolument pas liés.
20:07Et je trouve qu'il y a un contre-discours aussi républicain à porter.
20:11C'est là où la mobilisation de la classe politique peut être extrêmement importante.
20:14C'est en quoi les compatriotes juifs de France seraient responsables
20:18des souffrances endurées par les populations civiles à Gaza.
20:20C'est ça aujourd'hui, ce message, ce contre-discours-là
20:23sur lequel la classe politique doit également travailler.
20:26On marque une pause et justement on parlera des négociations
20:28autour d'une trêve à Gaza.
20:30Et on parlera, ma chère Françoise,
20:32je vous ai sorti exprès pour vous,
20:34un petit extrait du discours d'Emmanuel Macron ce matin
20:36pour le 80e anniversaire.
20:37Je savais que ça allait vous faire plaisir.
20:39Vous avez vécu ensemble avec Georges ce matin.
20:41Ce matin, oui.
20:42Voilà, donc je vous ai sorti un spécial dédicace pour vous.
20:45Merci beaucoup.
20:46Je savais que ça allait vous toucher.
20:47Je vous en prie.
20:48On se retrouve dans quelques instants.
20:53Merci de nous accueillir.
20:54C'est la deuxième partie de l'heure des pros.
20:56Toujours avec moi pour commenter cette actualité, Naïmem Fadel,
20:58Amine Ndebaye, Françoise Labordé et Georges Fenech.
21:00Je le disais juste avant de partir en pause publicitaire.
21:03La Maison Blanche évoque des débuts plutôt prometteurs
21:07des négociations autour d'une trêve à Gaza
21:09au premier jour de la reprise des discussions à Doha, au Qatar.
21:11Nous en sommes à un point où le cadre de l'accord est généralement accepté
21:15et où les lacunes à combler concernent sa mise en œuvre.
21:19Dans le même temps, le président, et ça c'est important,
21:21de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas,
21:23a annoncé se rendre à Gaza.
21:25C'est une première depuis 17 ans.
21:27On l'écoute et on en parle juste après.
21:34J'annonce devant vous, devant le monde entier
21:36et devant notre peuple palestinien,
21:41puisque nous n'avons pas d'autre solution,
21:47que j'ai décidé de me rendre à Gaza
21:49avec d'autres dirigeants frères palestiniens.
21:57Comment vous analysez Georges ?
21:59Ça fait 17 ans qu'il n'est pas mis les pieds.
22:03Comment je l'analyse ?
22:04D'abord, il faut rester très prudent.
22:06Je pense qu'on est très loin encore d'un processus de paix.
22:11On est sur une négociation d'une trêve
22:13avec libération des otages.
22:15Trêve des bombardements et libération des otages.
22:20Mais c'est quand même un premier pas.
22:24C'est un premier pas.
22:25Les Américains veulent y croire.
22:29Le Hamas n'est pas présent,
22:30mais on sait très bien qu'il y participe d'une certaine manière,
22:34à ces négociations.
22:36On peut tous espérer.
22:37Il y a l'Iran aussi.
22:40L'Iran qui a toujours cette épée de Damoclès
22:42de la riposte contre Israël
22:44qui pourrait peut-être aussi peser dans la balance
22:51en arrêtant l'escalade.
22:52Ça peut faire partie de la négociation aussi.
22:55Mais Mahmoud Abbas, qu'est-ce qu'il pèse aujourd'hui ?
22:59Il ne pèse rien du tout.
23:01Non, c'est vrai.
23:03C'est une présidence d'autorité palestinienne fantoche.
23:07Il n'a aucun pouvoir.
23:08Et à Gaza, il ne représente rien.
23:10C'est un geste symbolique.
23:11C'est un geste symbolique.
23:12Tu racontes quand même les gestes symboliques.
23:14Moi, je n'attends rien de Mahmoud Abbas.
23:17D'autant plus que Gaza vivait en autonomie
23:20par rapport à l'autorité palestinienne
23:22parce qu'après les élections,
23:25le Hamas n'avait plus du tout envie de voir
23:31l'ex-front…
23:35Oui, le Fatah.
23:36Le Fatah, voilà.
23:38Ils ont même éliminé des représentants du Fatah à Gaza.
23:42Donc, c'était fini pour l'autorité palestinienne.
23:45Et l'autorité palestinienne, il faut savoir qu'elle est corrompue.
23:47D'ailleurs, il y a eu beaucoup de manifestations
23:49contre l'autorité palestinienne.
23:52Et depuis 17 ans, il n'y a eu aucune élection
23:55au niveau des Palestiniens.
23:57Françoise, vous n'avez pas le même regard.
23:59Vous l'avez manqué sur la visite.
24:01Simplement, il faut rappeler que quand même,
24:03Mahmoud Abbas est parti sous les tomates.
24:05C'est une image de la bande de Gaza.
24:07Parce qu'en effet, à un moment donné,
24:09il y avait de telles affaires de corruption
24:11que personne ne voulait en entendre parler.
24:13Il est resté en Cisjordanie.
24:15Et c'est le Hamas qui l'a remplacé.
24:17Ce qui est assez intéressant, si je puis dire,
24:19c'est qu'il revient à Gaza
24:21au moment où le Hamas est au plus bas.
24:23C'est le moins qu'on puisse dire.
24:25On peut l'imaginer.
24:27Et donc, est-ce qu'il va essayer
24:29d'entamer une négociation pour reprendre
24:31quelque chose en expliquant
24:33qu'il peut être un...
24:35J'allais dire...
24:37Au moins être assis à la table.
24:39Peut-être pas des négociations,
24:41mais au moins figurer sur la photo.
24:43Ce n'est pas impossible qu'il y aille pour ça.
24:45Il n'y a pas la possibilité,
24:47probablement, d'évaluer
24:49et que plus personne n'a confiance en lui
24:51et que le niveau de corruption,
24:53en tout cas des responsables du Fatah
24:55et des millions qu'ils ont mis de côté
24:57est absolument considérable.
24:59Et c'est vrai qu'actuellement,
25:01que ce soit Israël du côté israélien
25:03ou même du côté égyptien,
25:05ils réfléchissent,
25:07et puis les autres pays arabes,
25:09ils réfléchissent à qui, entre guillemets,
25:11ils vont confier la bande de Gaza.
25:13Et donc l'autorité palestinienne,
25:15peut-être qu'il veut y aller
25:17pour se positionner,
25:19pour reprendre ce territoire
25:21d'où il a été,
25:23comme disait Mme Laborde,
25:25d'où il a été dégagé, en clair.
25:27Alors aujourd'hui, il y avait
25:29une manifestation en Israël
25:31devant le siège du Likoud,
25:33évidemment, pour évoquer
25:35le cessez-le-feu,
25:37mais également la libération des otages.
25:39Écoutez ces quelques réactions.
25:41Nous avons besoin d'un cessez-le-feu
25:43pour récupérer tous les otages.
25:45Nous ne pouvons plus faire confiance
25:47au gouvernement israélien.
25:49Ça fait dix mois
25:51qu'il torpille tous les efforts
25:53déployés pour parvenir à un accord.
25:55Nous savons qu'il y a
25:57un sommet aujourd'hui.
25:59Nous n'avons que très peu d'espoir
26:01quant au sérieux de la délégation israélienne
26:03pour signer l'accord.
26:05Nous appelons les nations du monde
26:07à nous aider à remédier
26:09à cette situation,
26:11à faire pression sur les deux parties
26:13et en particulier sur le gouvernement israélien
26:15qui ne fait que traîner les pieds
26:17et éviter de signer un accord sur les otages.
26:25À l'équipe de négociation,
26:27si un accord n'est pas signé aujourd'hui
26:29ou dans les prochains jours lors de ce sommet,
26:31ne retournez pas en Israël.
26:33Vous n'avez aucune raison de retourner en Israël
26:35sans accord.
26:37Que vous disiez que Netanyahou fait échouer l'accord.
26:39Que vous n'avez pas de mandat.
26:41Que vous n'avez aucune raison de retourner en Israël
26:43les mains vides.
26:45Aminoua, pression maximale.
26:47La pression est maximale.
26:49Je pense une fois de plus
26:51évidemment
26:53à nos deux otages franco-israéliens.
26:55Il ne faut pas les oublier.
26:57J'ai l'impression
26:59qu'on a un peu oublié
27:01que le Hamas, qui est une organisation terroriste
27:03qui n'a aucune légitimité
27:05en réalité démocratique
27:07pour représenter la cause palestinienne,
27:09le Hamas
27:11aujourd'hui détient
27:13deux de nos compatriotes.
27:15J'ai l'impression que le nom
27:17de nos deux compatriotes,
27:19que je n'ai d'ailleurs jamais entendu,
27:21jamais vu sur les chaînes du service public,
27:23semble ne manquer à personne
27:25hormis à nos compatriotes juifs.
27:27Je témoigne ce soir de ma solidarité une fois de plus
27:29avec nos compatriotes juifs.
27:31Un petit point sur ce qui a été dit tout à l'heure.
27:33Vous disiez
27:35très justement que Mahmoud Abbas
27:37annonçait devant le Parlement turc
27:39se rendre à Gaza.
27:41Mais au nom de quelle légitimité ?
27:43Je vous rappelle qu'avant les attaques
27:45même du 7 octobre,
27:47trois quarts de son propre peuple
27:49palestinien réclamait son départ
27:51puisque non seulement
27:53il a été chassé en 2007
27:55par les urnes à Gaza,
27:57mais aussi
27:59parce qu'il est déjà critiqué
28:01sur son impuissance,
28:03je vous rappelle, sur les terres
28:05cisjordaniennes, touchées évidemment
28:07par un mouvement de colonisation
28:09dénoncé à l'échelle internationale
28:13et qui ne pourra
28:15rien d'autre apporter
28:17au peuple palestinien
28:19si ce n'est une politique
28:21de symbole. J'ai l'impression que sa venue
28:23a plus pour effet
28:25de se racheter une virginité sociale
28:27ou une image politique
28:29que de régler le conflit israélo-palestinien
28:31on connaît aujourd'hui
28:33les affaires qui touchent la famille Abbas
28:35on sait parfaitement que
28:37Mahmoud Abbas et l'autorité dite palestinienne
28:39est corrompue jusqu'à l'os depuis 2012
28:41à un moment donné, si vous voulez
28:43rétablir
28:45très justement, très légitimement
28:47la cause palestinienne
28:49il faut aussi des interlocuteurs démocratiques
28:51laïcs, qui puissent réellement
28:53s'inscrire dans la construction de cet édifice
28:55palestinien, sauf qu'aujourd'hui il n'y a personne.
28:57Et quand j'entends
28:59le discours des occidentaux et en particulier
29:01de l'extrême-gauche qui vous
29:03vend aujourd'hui
29:05la cause palestinienne, qui est une noble cause
29:07mais avec qui vous voulez la porter ?
29:09Vous voulez la porter avec le Hamas ? Vous voulez la porter avec les
29:11islamistes ? Vous voulez que demain, l'autorité
29:13palestinienne, vous voulez que demain, vous voulez
29:15un État palestinien islamiste ? C'est ça
29:17que vous voulez ? C'est ça aujourd'hui
29:19qui doit être évidemment dénoncé.
29:21Donc oui à deux États
29:23frères qui vivent
29:25côte à côte, mais non à un État palestinien
29:27islamiste, tout simplement.
29:29Françoise ?
29:31Si Mahmoud Abbas avait le souci de l'intérêt
29:33des palestiniens, on l'aurait remarqué depuis longtemps.
29:35Sinon, on ne serait pas dans
29:37cette situation absolument catastrophique.
29:39Mais moi, je pense que
29:41les vieux
29:43politiciens,
29:45ils essaient
29:47toujours de trouver le moyen de revenir dans le jeu.
29:49C'est une tactique vieille comme le monde.
29:51Je veux dire, Mahmoud Abbas se dit
29:53qu'il peut peut-être être
29:55la marionnette d'un camp ou d'un autre,
29:57se refaire une vertu ou un semblant
29:59de crédibilité à l'occasion d'eux.
30:01Je veux dire, c'est
30:03d'un classique à pleurer.
30:05Moi, ce que je trouve
30:07qui déchire le cœur,
30:09c'est quand on voit ces familles d'otages
30:11qui manifestent et qui disent
30:13il faut faire quelque chose. Je ne peux pas imaginer
30:15dans quel État on doit être quand on se dit
30:17ça fait combien, 300...
30:19Plus de 300 jours.
30:21Qu'un de ses proches
30:23est retenu en otage
30:25dans des conditions qui sont forcément
30:27épouvantables.
30:29On a le cœur brisé. Évidemment qu'on en veut
30:31au régime en place
30:33et je pense que oui, bien sûr qu'ils ont bien raison
30:35de critiquer Netanyahou parce qu'il n'a pas tenu
30:37les promesses qu'il leur avait faites
30:39de libérer les otages. Je crois qu'il y en a
30:4122, le nombre de personnes
30:43sur lesquelles ils négocient en échange
30:45des six semaines de cessez-le-feu.
30:47Déjà, ils parlent de
30:49115 et il semblerait
30:51que malheureusement il n'y aurait plus
30:53que 75 personnes.
30:55Donc c'est une situation pour les familles
30:57qui est épouvantable.
30:59Moi je suis, vous allez me trouver
31:01très optimiste, mais moi je pense
31:03que ça va aboutir.
31:05On voit bien tout ce qui se
31:07met en branle aujourd'hui. Déjà au niveau de la
31:09délégation israélienne, vous avez
31:11une délégation extrêmement forte.
31:13Vous avez le Mossad, vous avez le conseil
31:15spécial de Netanyahou, vous avez
31:17le Chitbet, etc.
31:19Et puis du côté des régions arabes, vous avez
31:21aussi une délégation très forte qui est
31:23mandatée aujourd'hui par l'Egypte.
31:25Et au niveau interne en Iran,
31:27il semblerait qu'il y ait des tensions
31:29internes entre les brigades
31:31de...
31:33Les gardiens de la révolution.
31:35Et le nouveau président qui lui
31:37ne veut pas y aller. Eux qui poussent
31:39pour qu'il y ait une réaction.
31:41Et puis vous avez vu ce qu'a fait Biden. C'est-à-dire
31:43qu'aujourd'hui il a renforcé sur cette
31:45région les portes-avions,
31:47etc. Et je pense que lui aussi
31:49il y a intérêt parce qu'on a les élections
31:51du mois de novembre qui vont
31:53être impactées.
31:55Et vous faites la transition justement en renforçant la direction
31:57des Etats-Unis et retrouver
31:59Elisabeth Guedel qui nous fait un point sur la situation.
32:03C'est le plan en trois phases, présenté
32:05fin mai par Joe Biden, qui doit servir
32:07de base à ces nouvelles négociations.
32:09Un plan qui prévoit de passer
32:11progressivement d'une trêve de
32:13six semaines à un cessez-le-feu permanent,
32:15qui prévoit le retrait par étape
32:17des forces israéliennes de Gaza
32:19et puis la libération des
32:21otages encore retenus par le Hamas
32:23en échange de prisonniers palestiniens
32:25détenus par Israël.
32:27Selon la Maison-Blanche, le Hamas
32:29a accepté ce plan. Israël l'a soutenu.
32:31Mais après dix semaines
32:33et plusieurs séries de négociations,
32:35on est bien loin d'un accord.
32:37Le New York Times rapportait cette semaine que
32:39Benyamin Netanyahou avait ajouté de nouvelles conditions.
32:41Ce qu'a démenti
32:43le premier ministre israélien.
32:45Joe Biden et sa vice-présidente
32:47Kamala Harris ont été briefés hier
32:49par leur conseiller à la Sécurité nationale
32:51sur le niveau de tension qui règne
32:53au Moyen-Orient, sur le dispositif
32:55militaire américain dans la région
32:57qui a été renforcé.
32:59Les États-Unis, qui sont avec le Qatar
33:01et l'Égypte les médiateurs
33:03de ces négociations, pèsent tout leur poids
33:05avec l'envoi du chef de la CIA
33:07William Burns à Doha
33:09pour tenter de décrocher un accord.
33:11Il n'y a plus de temps à perdre,
33:13répète l'administration Biden,
33:15persuadée que seule la conclusion
33:17d'un cessez-le-feu permettrait
33:19d'éloigner les risques d'escalade
33:21au Moyen-Orient.
33:23Voilà, je crois qu'on a été relativement complets
33:25sur la situation. On va changer de sujet.
33:27Je le disais, ma chère Françoise,
33:29c'était jour d'hommage aujourd'hui.
33:31C'était le 80e anniversaire du débarquement
33:33de Provence à Bouloriz-sur-Mer dans le Var.
33:35Discours émouvant
33:37de Paul Billard, le président du Cameroun
33:39et d'Emmanuel Macron. Vous avez d'ailleurs pu suivre,
33:41vous étiez avec moi, mon cher Georges, ce matin,
33:43ce discours du président de la République ce matin
33:45dans leur dépôt. Je vous ai sorti
33:47un petit extrait d'Emmanuel Macron
33:49et on disait, est-ce qu'il y a des messages
33:51ou pas ?
33:53Et vous me disiez très justement,
33:55le moment n'est pas au message.
33:57Faut jamais polluer
33:59les commémorations.
34:01Mais j'ai pensé à vous, en vertu de notre échange ce matin.
34:03Bon, très bien.
34:07Soldats comme ceux de l'an 2.
34:09Soldats de l'acte 2 de la libération
34:11du pays.
34:13Soldats convaincus que lorsqu'il s'agit de défendre
34:15l'intérêt vital de la nation,
34:17tous ceux qui se reconnaissent
34:19comme Français ont
34:21vocation à être ensemble.
34:25Et dès le 16 août,
34:27parce que nos alliés américains
34:29voulurent l'honneur de reconquérir
34:31leur patrie,
34:33les hommes de la Première Armée française
34:35s'en serrent vers Toulon,
34:37vers Marseille.
34:39Hitler avait ordonné de défendre
34:41jusqu'à la dernière cartouche.
34:43Le vivre ensemble,
34:45Georges.
34:47Je ne veux pas chercher
34:49de manière
34:51sibilline
34:53à quelques rapports que ce soit
34:55avec le ensemble
34:57et le...
34:59En même temps...
35:01J'ai décortiqué ce discours.
35:03Sachant que vous étiez avec moi ce soir.
35:05C'est trop respectueux des mémoires
35:07de guerre et de débarquement
35:09pour émettre
35:11un point de vue.
35:13Je vous laisse cette responsabilité.
35:15Je l'assume pleinement.
35:17Mais vous voyez, j'ai bien travaillé cet après-midi.
35:19Vous y voyez quelque chose ou pas, vous ?
35:21Bon, d'accord. Merci François.
35:25Franchement, je préfère lire la légende des siècles
35:27de Victor Hugo.
35:29Si on a besoin de grands envolés lyriques,
35:31les soldats de l'an 2, tout ça.
35:33Très bien. On attend des groupes chiffres.
35:35Il faut toujours redire Victor Hugo.
35:37Moi, j'ai trouvé qu'il y avait
35:39un clin d'œil à aujourd'hui, effectivement.
35:41Ah, oui, Georges.
35:43Ensemble, effectivement. Mais aussi
35:45la question de la diversité, ça revenait
35:47souvent et je n'ai pas très bien
35:49compris parce qu'en fait, ces soldats
35:51ne se voyaient pas
35:53comme dans la même qualification
35:55qu'on peut qualifier les choses aujourd'hui.
35:57C'est-à-dire des gens de la diversité.
35:59Certains, effectivement,
36:01ont voulu s'enrôler
36:03pour la France, pour
36:05la défendre et contre
36:07le nazisme. Évidemment,
36:09d'autres, il faut le reconnaître aussi,
36:11ont été aussi
36:13enrôlés parce que c'était
36:15des colonies.
36:17Donc, je pense que ce discours-là
36:19de faire référence à ce qui s'est
36:21passé comme homme heureux, c'est très important
36:23aussi. Toutes ces personnes-là qui sont
36:25mortes pour la France, qui ont donné
36:27leur vie, etc., je pense à
36:29tous ces Algériens, Marocains, Tunisiens,
36:31les Maltais,
36:33les Pieds-Noirs aussi,
36:35qui faisaient corps
36:37aussi, quelles que soient aussi, parfois,
36:39leurs origines, qu'ils soient
36:41Européens ou d'Afrique.
36:43Les tirailleurs sénégalais, les marçois.
36:45Les goumiers
36:47marocains, etc.,
36:49les supplétifs.
36:51Moi, ça m'a aussi rappelé quelque chose.
36:53J'ai envie
36:55de vous le dire, là, c'est que
36:57ce qui s'est passé après, en fait,
36:59après cette guerre, après qu'ils ont été
37:01faits preuve de bravoure, etc.,
37:03eh bien, c'est le traitement qui a été
37:05fait, différencié, concernant
37:07la pension
37:09de combattants, qui a été essayé
37:11par le président Jacques Chirac
37:13après le film Indochine.
37:15Indigène.
37:17Indochine, c'est autre chose.
37:19Indigène a essayé de rattraper en disant
37:21qu'il faut qu'il y ait une égalité de traitement.
37:23Décristalliser les pensions.
37:25Exactement. Et ça a été un moment
37:27très fort. On avait vu son
37:29émotion. C'était une réparation d'une grande
37:31injustice. Exactement. Et moi, j'ai eu le...
37:33Je termine sur ça, cher Thierry.
37:35J'ai eu le bonheur de voir dans ma ville
37:37où des écoliers ont fait un travail
37:39avec ces personnes âgées
37:41qui étaient des
37:43anciens combattants,
37:45certains, enfin, même d'Indochine,
37:47qui étaient là, qui avaient fait la Deuxième Guerre mondiale,
37:49etc., et qui étaient là dans un foyer,
37:51le foyer Adhoma, et qui vivaient,
37:53certains 90 ans, 95 ans,
37:55100 ans, qui vivaient dans des conditions
37:57extrêmement difficiles parce qu'en fait,
37:59ils voulaient rester en France,
38:01donc ça, avant que
38:03le président Chirac n'intervienne,
38:05qui ont voulu rester en France pour pouvoir avoir
38:07cette pension et qui
38:09envoyaient une partie de leur pension
38:11à leur famille. Est-ce que vous imaginez
38:13la vie qu'ils ont eue ? Et ils n'avaient
38:15pas de haine quand on les a
38:17interviewés. Ils ont fait un beau témoignage
38:19pour dire aussi qu'ils avaient été
38:21heureux de
38:23servir la France. Françoise.
38:25Non, je voulais juste, parce que j'ai fait une réponse
38:27un peu désinvolte tout à l'heure, me dire que je trouve
38:29très important quand même qu'on célèbre ce débarquement
38:31de Provence qui est toujours éclipsé.
38:33Toujours éclipsé par la Normandie, on l'évoquait ce matin.
38:35Alors la Normandie, c'est les Américains, ils s'affairent mieux
38:37que nous, les célébrations, les drapeaux,
38:39les îles, etc. Oui, c'était plus médiatisé, il y a eu des films,
38:41évidemment. Il y a eu beaucoup de films, alors que
38:43la Provence, on est resté un peu
38:45en dessous de la main. Peut-être aussi, mais
38:49si je ne me trompe, c'était de l'âtre
38:51et de Gaulle n'aimait pas beaucoup de l'âtre.
38:53Donc peut-être qu'il y a eu un petit...
38:55Vous voyez ce que je veux dire ? Entre Vieux-Lyon
38:57peut-être que... Bon, je ne sais pas.
38:59Les historiens répondront à ça.
39:01Il y a eu surtout la querelle avec Churchill et de Gaulle.
39:03Très rapidement, on avance.
39:05C'est très dommage, en effet, que ça ne soit pas mieux.
39:07Le temps presse,
39:09Amine, et
39:11une figure de la Mitterrandie
39:13s'en est allée aujourd'hui. J'ai vu ça,
39:15Louis Lhermaze, 92 ans, c'était le
39:17premier président socialiste de
39:19l'Assemblée nationale, sous la 5e.
39:21Oui, oui, j'ai connu personnellement,
39:23j'ai exercé mes fonctions à Vienne,
39:25dont il était le maire,
39:27un maire qui restait très longtemps,
39:29maire de Vienne,
39:31du département également,
39:33et qui a été président, effectivement, de l'Assemblée nationale.
39:35C'était l'un des premiers
39:37soutiens, l'un des plus proches
39:39de François Mitterrand.
39:41C'était une belle
39:43figure politique.
39:45Je n'appartenais pas du tout à son bord,
39:47mais c'était une belle figure politique,
39:49très respectée,
39:51et on a une pensée,
39:53moi, personnellement, j'ai une pensée
39:55pour sa famille.
39:57Oui, oui, Mitterrandien historique,
39:59Louis Lhermaze,
40:01éléphant du Parti socialiste,
40:03et puis c'était aussi une figure
40:05avec une influence,
40:07j'allais dire, morale,
40:09et d'apaisement. Il a été,
40:11pour la gauche, quelqu'un qui a
40:13pesé, qui a été, en effet, extrêmement
40:15important, sans pour autant attirer trop les lumières
40:17à lui. C'était assez admirable.
40:19Ce mélange des deux.
40:21Il manquait un peu de charisme.
40:23Oui, oui, absolument.
40:25Nous sommes le 15 août, ça ne vous a pas échappé.
40:27Journée un peu particulière, puisque c'est le jour
40:29de la sanction, vous le savez. Vous avez d'ailleurs pu
40:31vivre une émission spéciale d'Émouic
40:33Pourbet ce matin, avec
40:35une masse dans l'Haute-Garonne, mais c'est aussi,
40:37vous ne le savez peut-être pas, le jour
40:39de naissance de Napoléon Bonaparte.
40:41Et Julien Audoul, député
40:43du RN, a voulu rendre hommage à Napoléon Bonaparte.
40:45Et je pense qu'il n'aurait pas dû,
40:47parce que, vous allez voir,
40:49déjà, on va voir la première communication
40:51de Julien Audoul, si on peut me le mettre devant l'écran,
40:53parce que là, j'ai un certain âge
40:55et j'ai un peu de mal à lire.
40:57Vous ne pouvez pas me le mettre devant mon petit écran,
40:59là, vous êtes en train de me piéger.
41:01Le 15 août,
41:03Napoléon Bonaparte venait
41:05au monde à Jacques Chiot, ça y est, merci
41:07mille fois, tout au long d'une vie
41:09extraordinaire, il aura fait la France plus grande,
41:11plus forte et plus glorieuse qu'elle n'a jamais été.
41:13Ce géant devrait retrouver toute sa place
41:15dans les manuels scolaires, vive l'Empereur.
41:17Voilà, c'était la déclaration de Julien Audoul.
41:19Et, ça n'a pas plu,
41:21à Benjamin Lucas
41:23du Nouveau Front Populaire, qui
41:25a immédiatement répondu.
41:27L'extrême-droite glorifie l'Empire,
41:29qui mit fin à la République. L'extrême-droite
41:31promodèle un ogre, guerrier,
41:33misogyne, despotique, qui a rétabli
41:35l'esclavage. L'extrême-droite crie, vive
41:37l'Empereur, nous, nous disons, vive la République.
41:39Mais, ce n'est pas fini, parce qu'évidemment,
41:41sur les réseaux sociaux, quand on commence,
41:43ça ne se termine jamais. Autre
41:45réaction, c'était celle d'Antoine
41:47Léaumant, qui s'en est mêlé.
41:49Réponse d'Antoine Léaumant,
41:51qui défend évidemment Benjamin Lucas.
41:53Julien Audoul, tout est faux.
41:55Après le règne de Napoléon, la France
41:57est la plus petite géographique
41:59affaiblie en Europe et dans le monde.
42:01Moins glorieuse du rétablissement de
42:03l'esclavage que de son abolition,
42:05abat l'Empereur, vive la République.
42:07Voilà. Réaction.
42:09Il faut tout prendre.
42:11Il faut tout prendre. Il y a le bon
42:13comme le moins bon, mais Napoléon, ça a été
42:15sans doute la plus grande figure
42:17historique.
42:19C'est tout. Voilà, on lui doit tellement
42:21de choses. On lui doit tellement.
42:23Le code civil, le nom de Napoléon,
42:25le Conseil d'État, l'Université, l'Académie
42:27Française, tout. La Légion d'honneur.
42:29La maison d'éducation de la Légion d'honneur.
42:31Vous imaginez.
42:33On a toujours eu ce débat.
42:35C'est absurde parce qu'à un moment donné,
42:37il y a un débat aux Etats-Unis,
42:39ils se rendent compte que George Washington
42:41a possédé des esclaves.
42:43George Washington, qu'est-ce qu'on va faire ?
42:45On va débaptiser la ville, on va
42:47déboulonner sa statue.
42:49C'est vrai qu'il a fait des choses épouvantables.
42:51Les guerres napoléoniennes.
42:53C'est pas comme Napoléon
42:55maltraite les femmes, mais bon,
42:57autre temps, autre marche.
42:59C'était avec les lunettes de cette époque-là
43:01et effectivement, comme dit George,
43:03il y a des périodes
43:05qu'on peut regretter.
43:07Sinon, il y a des périodes extrêmement
43:09importantes dont on peut
43:11se réjouir.
43:13Aujourd'hui, on fonctionne
43:15suivant toujours l'organisation
43:17juridique, spatiale,
43:19le code civique, etc.
43:21qu'il avait pensé.
43:23On n'arrêtait pas de le dire,
43:25la parenthèse enchantée
43:27avec les JO, j'ai l'impression
43:29qu'elle est en train de se terminer assez rapidement
43:31et que nos hommes politiques
43:33retrouvent le plaisir d'échanger.
43:35Ça promet pour la Première Nation.
43:37Elle anesthésie éternellement.
43:39La démocratie, elle va reprendre
43:41ses droits, heureusement d'ailleurs.
43:43Sauf qu'Elefi n'a pas vécu
43:45avec nous la parenthèse enchantée.
43:47Ils n'étaient pas du tout
43:49fiers des JO, ils n'ont pas
43:51fait cocorico, au contraire,
43:53ils étaient aux abonnables.
43:55Ils sont restés dans leur couloir d'image.
43:57Avec ce qu'ils sont au quotidien,
43:59c'est-à-dire détester la France.
44:01Vous savez,
44:03la France insoumise devrait
44:05regarder aussi comment ça se passe
44:07chez eux, et notamment de celui
44:09qui se comporte comme un empereur
44:11sans, évidemment,
44:13emporter le titre, à l'image d'Auguste
44:15qui sauvegarda les apparences de la République
44:17romaine, tout en se consacrant
44:19au prince du Sénat.
44:21Ici, vous avez Jean-Luc Mélenchon
44:23qui se prétend n'être le chef de rien
44:25tout en étant le
44:27centre de tout.
44:29Je crois que cet amour
44:31irréconciliable avec l'Empire
44:33devrait aujourd'hui,
44:35en tout cas, éclairer
44:37leur amour contrarié
44:39pour la République.
44:41Les dernières informations sur lesquelles
44:43vous faire réagir, je ne veux pas casser l'ambiance,
44:45parce qu'il y a quand même un grand nombre de Français
44:47qui profitent de la plage
44:49ou de la montagne, selon,
44:51mais on va parler éducation, la rentrée c'est bientôt.
44:53Il y a ce fameux
44:55classement de Shanghai, vous savez,
44:57CRU 2024 qui est sorti aujourd'hui,
44:59classement qui fait référence,
45:01vous le savez, 4 universités françaises
45:03sont dans le top 100, l'université Paris-Saclay
45:05atteint la meilleure position depuis
45:07la création de ce classement pour atteindre
45:09la 12ème place. On est avec
45:11Ophélie Roch qui est professeure de français,
45:13qui est journaliste et écrivain,
45:15spécialiste un peu de l'éducation.
45:17Bonsoir Ophélie Roch, je voulais
45:19absolument vous avoir. Que pensez-vous
45:21de ce classement
45:25de nos universités françaises ?
45:27Pardonnez-moi.
45:29Je vous en prie, bonjour.
45:31C'est un classement en demi-teinte en fait.
45:33En demi-teinte ?
45:35Oui, en demi-teinte, parce que
45:37en effet, ça peut faire un peu frémir
45:39quand on voit que 4 universités sur
45:41un classement qui en comporte 500,
45:43c'est vrai qu'au départ, on peut se dire
45:45mais qu'est-ce qui s'est passé sur nos universités ?
45:47En fait, on progresse,
45:49c'est vraiment quelque chose d'assez nouveau
45:51parce qu'on ne progressait
45:53pas autant. Là, on a quand même gagné
45:558 places parfois par université,
45:57donc ce n'est déjà pas si mal que ça.
45:59Après, c'est vrai que si
46:01on regarde qui sont les
46:0320 premières universités de ce classement
46:05qui en comporte 500, on voit
46:07bien que la France
46:09se place bien après
46:11les États-Unis qui en ont
46:1317 dans le top 20. Ensuite,
46:15nous avons les 3 Anglaises qui
46:17trustent les places qui
46:19restent. Et puis en effet, la France
46:21arrive à se hausser
46:23quand même à la 12e position, ce qui
46:25n'est pas si mal que ça,
46:27en sachant que sur
46:29500 universités
46:31qui sont sélectionnées,
46:33la France arrive quand même à en mettre
46:3525 dans le classement. Alors certes,
46:37beaucoup sont quasiment
46:39à 450,
46:41500 pour certaines, mais
46:43quand même, on en a 4 qui ne sont pas si mal
46:45classées que ça. Et surtout,
46:47on a l'université
46:49Paris-Cerclé qui s'en sort en effet
46:51très bien et qui est proche du
46:53top 10. Je pense que,
46:55à mon avis, tous les dirigeants
46:57de cette université doivent visser
46:59ça, à mon avis, en disant « on
47:01espère que l'année prochaine, on va gagner
47:03un petit peu les 2 points manquants ».
47:05Et surtout, on a une
47:07spécificité française
47:09qui est la 33e position.
47:11C'est vrai que
47:13le fait de voir
47:15que Paris l'être
47:17et à la 33e position, c'est d'autant
47:19plus rare qu'en général, ce sont surtout
47:21les universités, soit techniques,
47:23soit scientifiques, qui l'emportent.
47:25Petit tour de table.
47:27Restez avec nous, Ophélie.
47:29On serait joueurs quand même.
47:31Le ministère de l'Enseignement supérieur
47:33s'est plutôt félicité du résultat.
47:35Pardon, mais je ne suis pas
47:37spécialiste du monde universitaire, mais
47:39ce qu'on appelle Paris-Saclay,
47:41c'est un monde à part.
47:43C'est une université expérimentale avec les meilleurs scientifiques,
47:45avec des types qui ont un cerveau merveilleux,
47:47qui ont tous fait maths sup', maths sp', etc.
47:49C'est en or du commun.
47:51Tant mieux, c'est bien.
47:53On n'a pas la médaille d'or, ça c'est sûr.
47:55On est 12e. Après,
47:57ça tombe. Paris-Sorbonne, très bien.
47:59Mais j'allais dire, quand vous regardez
48:01tout simplement les
48:03communiqués qui sont rédigés,
48:05les
48:07posts sur les réseaux sociaux,
48:09on voit qu'il y a un peu de progrès en orthographe,
48:11en grammaire et en
48:13syntaxe.
48:15J'allais dire, on a
48:17peut-être des bonnes universités,
48:19mais les petits Français, ils ne parlent plus français.
48:21C'est qui ? C'est les Chinois qui composent le jury ?
48:23Comment ça fonctionne ?
48:25Expliquez-nous
48:27comment fonctionne
48:29ce jury.
48:33En fait, c'est assez étonnant.
48:35L'université
48:37de Shanghai, il y a quelques
48:39années, en 2003,
48:41a voulu concurrencer les
48:43universités américaines, mais en se
48:45disant, comment nous, on peut se
48:47positionner en mettant
48:49quelque chose de rationnel ? C'est-à-dire, si je mets
48:51tant d'argent,
48:53qu'est-ce que je peux espérer comme résultat ?
48:55C'est vrai que si les universités
48:57américaines sont si présentes dans le
48:59classement, d'une certaine manière,
49:01c'est parce que ce qui
49:03compte, ce n'est pas forcément la qualité
49:05de l'enseignement dans ce
49:07classement qui est cher, c'est surtout le nombre
49:09de publications qu'il y a
49:11et dans les revues scientifiques
49:13prestigieuses, qui sont des revues
49:15anglophones, donc là, on est déjà mal
49:17parti, et surtout, on ne
49:19peut pas, dans des domaines scientifiques,
49:21si vous voulez,
49:23la France, c'est l'État qui prend en charge
49:25une grosse partie des frais universitaires.
49:27Aux États-Unis, ça coûte 20
49:29fois plus cher, parfois, pour un étudiant
49:31d'être dans une grande faculté.
49:33Et en effet,
49:35le régime chinois a tenté
49:37de comprendre comment ça fonctionnait
49:39en trouvant, lui aussi, d'une
49:41certaine manière, un positionnement
49:43qui est un petit peu entre les deux
49:45puisqu'il met un peu
49:47plus que l'État français sur ses propres universités.
49:4960 universités du
49:51classement sont chinoises, ce qui n'était absolument
49:53aucune, quasiment, quand
49:55ils ont créé le classement en 2003.
49:57En revanche,
49:59il est vrai qu'en
50:01France, on ne pourra jamais
50:03concurrencer le mécénat, puisque
50:05finalement, les universités américaines
50:07s'en sortent grâce au mécénat.
50:09Et nous, on n'a pas de mécénat en France.
50:11Et l'État ne peut pas tout le temps
50:13mettre la main à la poche.
50:15Il a déjà du mal à faire fonctionner ses collèges
50:17et ses lycées, normalement.
50:19Donc, on pourra difficilement faire
50:21mieux, en tout cas, qu'une dixième place.
50:23Parce qu'on n'a pas une université
50:25qui est bâtie pour.
50:27Merci. Une fois, je voulais absolument
50:29donner un petit coup de projecteur. C'est un classement
50:31qui compte, quand même.
50:33C'est un classement qui compte.
50:35L'international, ça compte.
50:37C'est toujours bon pour la France de se rapprocher
50:39du top 10, de toute façon.
50:41Après, c'est un classement qui compte,
50:43mais c'est un classement qui ne prend pas en compte
50:45le ressenti des étudiants ou
50:47tout simplement leur capacité à
50:49vivre en tant qu'étudiant.
50:51Donc, d'autres classements
50:53existent.
50:55Le problème des autres classements, c'est qu'on est encore plus bas.
50:57On est cinquantième, en général.
50:59On va se contenter de la douzième place.
51:01On va rester sur la deuxième.
51:03On n'a pas de remédailleur.
51:05HEC n'est pas classé ?
51:07HEC n'est pas classé, Ophélie, ou pas ?
51:09Non, il y a
51:11l'école normale supérieure
51:13qui est dedans,
51:15mais HEC n'est
51:17pas classé, en fait.
51:19En fait, il compte les grosses structures.
51:21On a eu les JO, c'est tout.
51:23Bon, c'est très bien.
51:25Merci mille fois pour ce déclin.
51:27Je voulais terminer sur une note un peu positive.
51:29C'est aussi la philosophie de l'heure des pros.
51:31Les amis, on arrive à la fin
51:33de cette émission. J'aimerais vous remercier
51:35chaleureusement de m'avoir accompagné.
51:37L'actualité est assez riche
51:39pour ce 15 août. Vous partez en vacances ?
51:41Pas tout de suite.
51:43Je serai là tout le week-end,
51:45le mardi.
51:47Naïma, merci. Vous partez pour vacances.
51:49Georges, demain après-midi,
51:51vous m'abandonnez, j'ai bien noté.
51:53Amine, vous êtes là.
51:55Vous restez aussi. Fidèle au poste.
51:57Je profite de la fin de cette émission pour souhaiter
51:59une belle fête de l'Assomption à tous nos compatriotes
52:01chrétiens. C'est très bien. C'est important
52:03et c'est très gentil. Mon deuxième prénom, Marie.
52:05Merci beaucoup. Voilà, elle est très touchée, notre
52:07amie Françoise. Merci à l'équipe qui m'a entouré pour
52:09vous préparer cette émission. Samuel Vasselin,
52:11Maxime Ferg, Guylaine Lafage, Sébastien
52:13Vannotti, évidemment. Merci à la programmation, Magdalena
52:15Dervish, Victoria Chetrit. Merci
52:17aux équipes en régie et à la réalisation. C'était Mathieu
52:19Ville-Aplorat. La vision, c'était David Tonnelly.
52:21Au son, c'était Marc Fontaine.
52:23Vous pouvez revivre cette émission sur notre
52:25site. Toutes les émissions, d'ailleurs, de
52:27cnews.fr.
52:29Dans quelques instants, 100%
52:31politique avec l'excellente Célia
52:33Barotte. Demain, moi, j'ai piscine. C'est donc repos.
52:35Et vous vous retrouverez
52:37dans ce fauteuil Lodi Huchard
52:39qui occupera ce fauteuil vendredi.
52:41Et moi, j'aurai le plaisir de vous accompagner tout le week-end.
52:43Voilà, je serai là dès 9h pour
52:45l'heure des pros à partir de samedi.
52:47Bye bye et belle soirée avec Célia.

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