• il y a 3 mois
Tous les soirs et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bonsoir à tous, bienvenue dans l'heure des pros. Deuxième partie, on est ensemble pendant une heure comme tous les soirs et j'accueille avec plaisir Sarah Salmane.
00:07Bonsoir Sarah. Bonsoir Elodie. Avocate Pierre-Marie Sèvres, bonsoir. Bonsoir Elodie. Vous êtes directeur de l'Institut pour la justice Paul-Antoine, bonsoir.
00:14Bonsoir. Vous êtes politologue et Maxime Thiebaud, bonsoir. Bonsoir Elodie. Vous êtes avocat. On va commencer en parlant de politique parce qu'on n'a pas une date précise
00:21mais on a une fois de plus des nouveaux détails sur le calendrier d'Emmanuel Macron puisque l'Elysée a précisé dans l'après-midi ceci, regardez.
00:31Le président de la République a donc convié les présidents des groupes parlementaires de l'Assemblée nationale et du Sénat ainsi que les chefs de partis
00:37représentés au Parlement pour une série d'échanges. C'est prévu le 23 août prochain. Par ces rendez-vous, il s'agit, conformément à l'objectif fixé aux forces politiques
00:45dans la lettre aux Français du 10 juillet, de continuer à avancer vers la constitution d'une majorité la plus large et la plus stable possible au service du pays.
00:53Alors Paul-Antoine, comme le rappelle le président de la République, la lettre aux Français, c'était le 10 juillet. Le rendez-vous aura lieu le 23 août.
00:58Qu'est-ce qui s'est passé entre-temps ? Pas grand-chose. Mieux votard que jamais. Il y a eu les JO. Moi, il y a quelque chose qui m'interroge un petit peu.
01:08C'est un peu des épisodes, on se croirait dans une série. La semaine dernière, on faisait travailler La Poste.
01:12Une série trop longue. Un peu longue, mais bon. Un peu mauvaise. Oui, mais bon, soyez optimistes. On l'écoute en vitesse 2, la série.
01:20Oui, plutôt en vitesse moins 2. La semaine dernière, on faisait travailler La Poste. Souvenez-vous, tout le monde s'envoyait des lettres.
01:25C'était même ce mardi, d'ailleurs. C'est ça, sauf au Rassemblement national. Donc moi, je me suis dit, les présidents de partis sont invités, sauf le Rassemblement national.
01:33On ne leur envoie pas de lettres. Donc ce serait logique de ne pas les inviter. Il y avait l'ancien ministre, parce que maintenant, ils sont tous ministres démissionnaires,
01:42du logement qui était sur votre antenne, je crois, il y a deux jours. Guillaume Gasparian, oui. Voilà, qui disait « je ne veux pas ». Et c'est tout à fait son droit.
01:48« Je ne veux pas faire de coalition avec le Rassemblement national ». Et maintenant, on apprend que M. Macron, le président, les recevra.
01:54Donc on ne voit pas vraiment ce qu'il veut faire avec. Je crois qu'il veut un peu se mettre au-dessus de la mêlée, dire « je vais écouter les Français ».
02:03C'est d'ailleurs un peu comme ça qu'il a voulu présenter ses rendez-vous. Et in fine, je pense qu'il a déjà sa décision. Il sait, à mon avis, avec qui il veut travailler.
02:11Par contre, il ne faut pas croire qu'il n'a rien fait pendant les deux semaines. Je pense qu'il a fait pas mal de consultations. Il a travaillé avec son équipe.
02:18Et il y a une chose qu'il a dit qui est assez vraie. Il a dit que ce n'est pas le nom le problème. Ce n'est pas un nom de premier ministre, c'est une coalition dont on a besoin.
02:25Et il a besoin de quelqu'un qui va pouvoir gouverner, pouvoir rassembler à l'Assemblée nationale pour avoir les votes de confiance et aussi pour pouvoir notamment voter le budget,
02:33qui sera un peu le premier grand chantier. Donc je pense que là, il va faire son coup de théâtre. Il va faire venir les présidents de parti, faire semblant de les écouter,
02:42ce qu'il fait extrêmement bien. – Oui, il l'a fait pendant plus de douze heures aux premières rencontres de Saint-Denis.
02:46– Je dirais que ça fait sept ans qu'il fait ça, mais voilà. Il va le faire et ensuite il va dire, écoutez, j'ai écouté les Français, j'ai écouté les présidents de parti,
02:55je vais nommer un tel et il sortira un nom de son chapeau qui ne sera pas du tout le fruit des consultations qu'il aurait eu avec les présidents de parti.
03:03– C'est vrai que ça, Salmane, c'était un petit peu facile peut-être, ou une bonne stratégie Emmanuel Macron, quand après les résultats de la dissolution, il dit,
03:10je vais attendre de voir comment fonctionne l'Assemblée, je vais attendre de voir, c'est un peu comme une recette, vous mettez plein d'ingrédients dedans
03:15et puis peut-être que ça fait un bon gâteau ou peut-être que le fruit retombe tout de suite.
03:18– Oui, peut-être que ça fait un mauvais gâteau aussi. Là, je pense qu'il joue la montre, mais les Français ne sont pas dupes.
03:22Le 23 août et pourquoi pas le 30 août et pourquoi pas le 5 septembre ?
03:25– Oui, sachant que le 23 août, c'est le début des échanges. On dit bien aux téléspectateurs, n'attendez pas le 1er, ce 23 août.
03:30– 23 août, on n'aura pas de nom et peut-être que le 30 août non plus. Il peut aussi dire, on va faire une nouvelle trêve pour les Paralympiques.
03:35Moi, je pense qu'on n'est pas au bout de nos surprises. Les Français en ont assez parce qu'ils ont…
03:38– Ce qui pourrait s'entendre d'ailleurs, ce qui justifierait, si vous ne faites pas la trêve des Paralympiques,
03:42que vous ne traitez pas les Jeux Paralympiques de la même manière que les Jeux Olympiques.
03:45– Oui, et ça lui sera reproché, ce qui est un petit peu normal.
03:47Ça voudrait dire que les Jeux Paralympiques sont des sous-Jeux Olympiques.
03:49Donc, le signal envoyé est très mauvais, mais je pense qu'effectivement, là, il faudrait prendre des décisions au clair.
03:53Il y a le budget qui va devoir être voté. Je ne sais pas trop comment il peut s'en sortir.
03:57Je pense qu'il faut nommer un Premier ministre au moins, mais les Français ne sont pas dupes.
04:01Rien n'a changé entre juillet et aujourd'hui. Voilà, toutes les problématiques.
04:05Aucune problématique, plutôt, n'a été résolue.
04:07Que ce soit Nouméa, le pouvoir d'achat, la sécurité, rien n'a été résolu.
04:11– Et justement, vous parlez beaucoup des Français.
04:13Eh bien, l'Élysée le mentionne dans le cadre de ce rendez-vous.
04:15Les Français ont exprimé lors des élections législatives une volonté de changement
04:19et de large rassemblement dans un esprit de responsabilité.
04:22L'ensemble des dirigeants politiques doivent travailler à mettre en œuvre cette volonté.
04:26Maxime Thibault, justement, il dit bien l'ensemble des dirigeants politiques.
04:30C'est-à-dire que potentiellement, on va inviter, et c'est le cas, le Rassemblement national
04:34à venir discuter avec à la fois Jordan Bardella en tant que président de parti
04:37et Marine Le Pen, présidente de groupe.
04:39On va leur dire, vous discutez.
04:40Mais en revanche, tous les autres groupes ont déjà dit qu'ils ne feraient pas partie de la coalition.
04:43C'est-à-dire que ces discussions, à quoi elles servent ?
04:45Si vous avez des groupes qui arrivent en sachant qu'ils peuvent dire ce qu'ils veulent,
04:47ils ne feront pas partie de la fête à la fin.
04:49– À votre avis, pourquoi il est en train de noyer le poisson ?
04:52Parce qu'il sait pertinemment qu'il ne peut pas y avoir de chef de gouvernement en France.
04:56Il ne peut pas y avoir de Premier ministre en France.
04:58– Qui tienne ?
04:59– Eh bien oui, parce que la motion de censure va être immédiatement votée.
05:02À partir du moment où vous allez avoir un Premier ministre
05:04qui va décider d'une politique qui correspond à sa ligne politique,
05:07une motion de censure sera votée.
05:09On est à l'aube de la plus grave crise institutionnelle que la Ve République ait connue.
05:14Pourquoi ?
05:15Parce qu'on a une tripolarisation de la vie politique à l'Assemblée nationale
05:18et qu'aucune majorité ne peut sortir tellement ces trois blocs sont inconciliables
05:24et sont complètement différents.
05:26Donc Emmanuel Macron, en fait, il nous sort la logorée habituelle.
05:30Alors là, elle est un peu mieux écrite et puis pour le coup, elle est indirecte.
05:33Parce que c'est un communiqué de l'Elysée.
05:35Pourquoi ? Parce qu'il sait pertinemment qu'il ne peut rien faire.
05:37Donc il va jouer des événements pour repousser le plus tardivement possible
05:40l'échéance terrible qui va être celle de nommer d'un Premier ministre.
05:43Parce qu'à un moment, il y a quand même sur le perron de l'Elysée
05:45un Premier ministre qui va devoir sortir du chapeau.
05:47– Oui, il va falloir donner un nom.
05:49– Mais en attendant, il sait qu'il ne peut rien faire.
05:52Donc il va y avoir une question derrière plus institutionnelle qui va se poser
05:55et il y a quand même beaucoup de constitutionnalistes
05:58qui commencent à se poser la question pour ceux qui ne sont pas en vacances.
06:00On en parlait hier à Georges Fenech sur votre plateau.
06:03Ça va être la question de savoir si le Président de la République peut rester en place.
06:06Ou si à l'automne, il ne va pas être obligé de remettre sa démission
06:09ou de réfléchir tout simplement à lancer une nouvelle élection présidentielle
06:13pour la simple et bonne raison qu'il ne peut pas dissoudre avant juin 2025
06:16et que la France ne peut pas rester ingouvernable jusqu'à cette échéance.
06:19Donc elle est là la vraie crise.
06:21Donc en réalité, moi je n'ai pas trop envie de me perdre
06:23à savoir si tel ou tel pitre va aller discuter avec le Président de la République ou pas.
06:28Parce que c'est un petit peu ça en fait.
06:30On va nous occuper, on va jouer.
06:32La réalité, et c'est pour ça que le RN est bien silencieux, il a raison d'être silencieux,
06:36c'est qu'on sait tous qu'on n'a qu'à attendre.
06:38On n'a qu'à attendre qu'Emmanuel Macron se prenne le mur,
06:41de jouer un temps, de jouer le pourrissement.
06:43Alors qu'à côté, on a une crise économique qui va continuer à s'installer,
06:46qu'on a un budget, non pas vraiment le budget pour la loi de finances 2025.
06:50Mais le budget ratificatif de cette année.
06:53Parce que le vrai drame qu'on a aujourd'hui, c'est qu'on a des autres administrations
06:56qui attendent d'avoir des enveloppes complémentaires
06:58parce que le budget ratificatif n'a pas été voté.
07:01Donc moi je suis particulièrement inquiet
07:04et je n'ai pas trop envie de me perdre dans la politique aérienne
07:06dans laquelle le petit piège essaie d'ouvrir,
07:09durant cette trêve estivale, l'Elysée.
07:11C'est vrai que Pierre-Marie Sèvres, on dit beaucoup que ça ne sera pas une question de nom,
07:14mais on a l'impression qu'on va avoir forcément un nom par dépit.
07:17On n'aura pas la Première Ministre qui peut donner un cap,
07:20qui peut donner des réformes concrètes et qui peut aider le quotidien des Français,
07:24mais on aura en revanche la personnalité finalement la plus lisse possible
07:28qui ne déçoive pas trop les autres.
07:30C'est-à-dire qu'en fait, le bon Premier ministre qu'on recherche,
07:32c'est en fait celui qui ne vexera personne,
07:34donc qui ne proposera rien de très concret et de très profond.
07:37Oui, complètement.
07:38Et je pense d'ailleurs que ça arrange beaucoup Emmanuel Macron,
07:41qui, rappelez-vous, à chaque fois qu'il nous a sorti un Premier ministre du chapitre,
07:44c'était des gens qui ne le mettaient pas en danger.
07:46Jean Castex, Elisabeth Borne, Edouard Philippe au début aussi, qui était très inconnu.
07:50Oui, qui était peu connu.
07:51Donc lui, il aime être mis en avant.
07:53Je pense que ça lui fait beaucoup de plaisir.
07:55Il a beaucoup de plaisir en ce moment à se placer au-dessus de la mêlée
07:58en convoquant les autres responsables politiques.
08:01À mon avis, il en raffole.
08:03Et puis, c'est parfait pour lui.
08:05Maintenant, le truc, c'est que ce n'est pas aussi parfait pour le pays.
08:08Parce que quand on a un blocage institutionnel comme celui-là,
08:10et je rejoins tout à fait ce qu'a dit Maxime Thiebaud,
08:13c'est que là, on est aux limites de ce que notre Constitution peut offrir.
08:17La Constitution française a été faite il y a 60 ans pour un peuple homogène
08:20sous un chef extrêmement charismatique.
08:23Ou la question du non se posait moins.
08:25On n'a plus tout à fait la même chose aujourd'hui.
08:28La question de savoir, c'est est-ce que ce système-là, la Constitution,
08:30qui sont les règles qui font fonctionner notre régime politique, va tenir à ça.
08:35Je n'en suis pas sûr.
08:36Aujourd'hui, on est dans une période où tout peut arriver.
08:38On peut avoir un Premier ministre qui, tout d'un coup, fasse un boulot incroyable.
08:42Comme on peut avoir une coalition de gauche ou une coalition de droite qui passe.
08:46On ne sait jamais ce qui peut arriver.
08:47Moi, je suis dans l'expectative.
08:49Et je me dis que dans ce tout qui peut arriver, on peut avoir quelque chose de beaucoup plus...
08:54Je ne sais pas si c'est dangereux, parce que je pense qu'in fine, c'est nécessaire.
08:57Mais un élément extrêmement déstabilisant qui serait un changement de Constitution.
09:01Et on va peut-être être obligés d'y arriver.
09:03Quand on n'a pas de Premier ministre, la Constitution de la Ve République n'était pas faite pour ça.
09:07De Gaulle, d'ailleurs, avait démissionné quand il avait estimé que c'était nécessaire.
09:10Effectivement. Vous posez peut-être la question, ou pas du tout d'ailleurs,
09:13de savoir si Lucie Castex sera invitée à ce rendez-vous.
09:17On vous transmet la réponse de l'entourage du chef de l'État.
09:20Le Président ne s'y oppose évidemment pas si c'est une demande collective
09:24et que les forces politiques du Nouveau Front Populaire jugent que c'est utile pour que l'échange soit constructif.
09:28Alors moi, ça va, Salmane, je veux bien.
09:30Mais on a entendu aussi parler de Bernard Cazeneuve comme Premier ministre.
09:32On a entendu de Xavier Bertrand. On a entendu Valérie Pécresse.
09:35Venez comme vous êtes, tout le monde va aller à l'Isée pour défendre son bout de grain.
09:37Oui, ça veut dire que tout le monde peut venir. De toute façon, ce ne sera aucun d'entre vous.
09:40On va peut-être y aller, Sarah, d'ailleurs.
09:41Pourquoi pas, finalement. Mais avec plaisir, Elodie, allons-y toutes les deux.
09:43Peut-être qu'on sera nommés, on ne sait pas. En tout cas, je ne le souhaite pas.
09:46Mais Lucie Castex est plus sous la pression parce qu'elle a fait campagne
09:50comme si c'était un suffrage universel direct, en réalité.
09:52Donc là, c'est la pression du Nouveau Front Populaire. Elle a été désignée comme telle,
09:56mais à la limite, Mathilde Panot est beaucoup plus légitime.
09:58Elle sera présente, c'est normal, Mathilde Panot.
10:00Mais là, si c'est un caprice du Nouveau Front Populaire, pourquoi pas ?
10:05De toute façon, qu'est-ce que ça va changer ?
10:06Mais au moins, Emmanuel Macron pourra dire qu'on l'a entendu.
10:09Je préciserai aussi que le gouvernement des missionnaires,
10:11normalement, c'est quelque chose de provisoire.
10:12Sous l'Académie République, c'était moins d'un mois.
10:14Là, on est bientôt à deux mois.
10:18Oui, et puis on va largement, malheureusement, sans doute les dépasser.
10:22C'est vrai que Paul Antoine, on voit la volonté du chef de l'État de ne pas brusquer
10:25en disant, après tout, Lucie Castex, pourquoi pas, pour que les échanges soient constructifs.
10:29Sauf qu'on sait très bien, le Nouveau Front Populaire va arriver.
10:32Et d'ailleurs, ils l'ont déjà dit sur les réseaux sociaux, en leur disant,
10:34nous, l'échange, il est vite fait, il est rapide, on vous le donne maintenant,
10:37elle doit être nommée, point.
10:38Est-ce que ça sera plus constructif d'avoir Lucie Castex autour de la table ?
10:41Ce n'est pas garanti.
10:42C'est un vrai échange, ça.
10:43Non, mais en réalité, le Nouveau Front Populaire n'y va sans doute pas
10:46pour discuter de la présence d'Anne-Xavier Bertrand, par exemple, à Matignon.
10:48C'est un peu logique, ceci dit.
10:50Bien sûr.
10:51Ce n'est pas de chez eux.
10:52Je pense que Lucie Castex est peut-être devenue aussi le plan B d'Emmanuel Macron,
10:56en se disant, si j'ai du mal à trouver, au pire, on met Lucie Castex,
10:59ça ne va pas tenir six mois et puis moi, ce ne sera pas de ma faute.
11:02Moi, j'ai écouté la gauche.
11:03Lucie Castex, ça tient deux jours.
11:04Deux jours, on verra.
11:05Oui, mais ça coche la casse.
11:06Elle a été nommée.
11:07Moi, je vous ai écouté.
11:08La majorité en nombre de sièges, elle est au NFP.
11:11Je vous ai écouté.
11:12J'ai fait ce que vous m'avez demandé.
11:13Maintenant, ça ne marche pas, ce n'est pas de ma faute.
11:15Moi, je voudrais juste revenir sur un point où vous parlez de la Constitution.
11:18J'ai trois juristes face à moi, c'est normal que vous en parliez.
11:21Le président de la République, pour le moment, n'est pas le plus grand garant
11:26et la personne qui respecte le plus la Constitution.
11:29Je ne dis pas qu'il la viole tous les jours.
11:30Évidemment, non.
11:31Il en joue.
11:32Il en joue énormément.
11:33Je vous rappelle quand même que pour le vote de la présidente de l'Assemblée,
11:40des vice-présidents et des caisseurs, le vote est d'une certaine manière inconstitutionnel.
11:45C'est un usage.
11:46On est bien d'accord.
11:49Mais on ne peut pas nous parler de respecter la Constitution.
11:52Je suis complètement d'accord avec vous sur le fond.
11:54Mais on ne peut pas nous parler de la forme de respecter la Constitution
11:57et voir comment il la traite.
11:58Donc, moi, je ne suis pas sûr que le président de la République ait les…
12:02Alors là, je n'ai pas dit que c'était un irrespect de la Constitution.
12:04J'ai dit que c'était inhabituel.
12:06Oui, c'est ça.
12:07Ce n'est pas un usage.
12:08Je pense que ce n'est pas un gros problème pour lui, ce que la Constitution lui dit de faire.
12:13Et il sait d'ailleurs qu'il aura…
12:15Encore une fois, je ne vous dis pas qu'il va violer la Constitution, etc.
12:17Ce que je vous dis, c'est qu'à mon avis, il en joue.
12:19Ça fait longtemps qu'il en joue.
12:20Le Conseil constitutionnel ne l'a jamais vraiment remis à l'ordre.
12:23Donc, à mon avis, ce n'est pas un gros problème pour lui, pour le moment.
12:27Maxime Thiébaud ?
12:28Alors, la seule différence, c'est que le Conseil constitutionnel,
12:31qui lui est plutôt favorable à me dire les choses telles qu'elles sont,
12:34n'a jamais été confronté à une instabilité politique
12:36où vous auriez des forces intermédiaires qui viendraient dire « là, il faut que ça bouge ».
12:39Par exemple, si vous avez le Sénat ou une grande majorité des sénateurs,
12:42le président du Sénat qui viendrait dire « je suis désolé, mais là, ce n'est pas possible,
12:45la France ne peut pas rester sans pouvoir législatif ».
12:48Le président du Sénat attend peut-être lui-même d'être nommé à Matignon.
12:51C'est ça qui rend tout compliqué.
12:53François, êtes-vous ?
12:54Non, je ne crois pas.
12:55Je pense que monsieur Larcher, qui est quand même très franc en politique,
12:58ne saura pas avoir dans une crise institutive.
13:00Oui, maintenant, non.
13:01Maintenant que c'est la catastrophe, non.
13:03Mais il y a eu un temps où on sait que les rendez-vous à l'Élysée,
13:05il y allait très souvent quand même.
13:06Il y avait beaucoup de textes à discuter en période de vacances.
13:09Mais les politiques, vous savez, Jacques Chirac a choisi son camp politique
13:13en comptant le nombre de places à l'Assemblée nationale.
13:15C'est un petit peu ce qu'on racontait de lui.
13:17Avant de devenir Premier ministre, qu'est-ce qu'on fait ?
13:20On va regarder si on est une majorité, si on est capable, derrière,
13:22avec des groupes, de pouvoir faire des compromis.
13:25La difficulté, ce n'est pas ce qui est en train de se présenter là.
13:28Parce qu'on aurait déjà un Premier ministre sinon.
13:30Parce que les discussions, elles ont eu lieu.
13:31Et si vous voulez, moi, je pense que la meilleure réponse
13:33qui sera à faire des chefs de parti, en fait, c'est de snobber
13:36le président de la République en lui disant « mais tu n'as pas le pouvoir.
13:39Vous êtes à l'Élysée tout seul, dans votre tour d'ivoire,
13:41vous jouez le temps, mais on ne s'en fiche de votre 23 août. »
13:43Maintenant, il y a une chose, c'est que le pouvoir,
13:45il est à l'Assemblée nationale, il est tripolarisé.
13:47Parce que le président a d'ailleurs reconnu lui-même
13:49que maintenant le pouvoir était davantage à rassembler.
13:51Alors, ce n'est pas vous le maître des horloges.
13:53Mais qui est le maître des horloges ? Personne.
13:55Parce qu'en fait, il y a trois personnes qui tiennent chacun une partie de la clé.
13:58Donc c'est bien embêtant.
13:59Donc le pouvoir, il est complètement dissolu.
14:01Donc il est impossible à exercer.
14:04Et c'est ça dont on ne se rend pas compte en réalité.
14:07C'est que l'exercice impossible du pouvoir, on ne l'a jamais vu en fait.
14:11On disait, sous la Quatrième République,
14:13qu'il fallait un mois avant de nommer un gouvernement,
14:15dans un système constitutionnel, avec une constitution qui était rédigée
14:18pour une instabilité politique.
14:20Et on arrivait à nommer des gouvernements.
14:22Là, en France, le record, ça a été neuf jours.
14:25Nous sommes à 42, 40 jours.
14:27Oui, au moins, oui.
14:29Le 23 août, Sarah Salmane le disait à l'instant,
14:31on sera à deux mois et demi.
14:33Mais attendez, en réalité, c'est même plus.
14:35Le niveau de gravité est complètement dépassé.
14:38En fait, j'ai l'impression qu'on est un petit peu...
14:41En fait, ce n'est plus un président de la République.
14:44C'est devenu une sorte de...
14:46Comment on appelle ça, les gens qui endorment,
14:48les médecins qui endorment ?
14:50Hypnothérapeute. Hypnotiseur.
14:52Celui qui vous endort pour vous faire opérer.
14:54Anesthésiste.
14:55Il avait dit médecin, on aurait dû comprendre ça.
14:57Alors, il a utilisé l'anesthésie des G.I.O.
14:59Il utilise l'anesthésie de la trêve estivale
15:01avec l'éventualité le 15 août.
15:03Il a embêté parce qu'il y a quand même entre 5 et 10 jours
15:06où il faut qu'il fasse quelque chose.
15:08Donc, il va nous occuper, et je suis complètement d'accord
15:10avec Sarah Salman sur ce point-là.
15:12Il va nous occuper avec ces discussions
15:14qui n'occuperont que lui,
15:16et puis les naïfs qui iront.
15:18Et puis ensuite, boum, il va retourner
15:20dans les parrains olympiques
15:22avec cette nouvelle anesthésie
15:24jusqu'à la grave crise, en fait,
15:26économique et sociale qu'on va avoir
15:28à partir de septembre.
15:30Parce que les Français, les syndicats
15:32vont revenir en force.
15:34Les Français vont retourner au boulot.
15:36La vie politique va reprendre.
15:38Et là, on ne sait pas, c'est le grand inconnu.
15:40Et on va regarder ce que disait aussi le Premier ministre,
15:42parce que Gabriel Attal est aussi président
15:44du groupe Ensemble pour la République.
15:46C'est la joie des affaires courantes.
15:48Il a écrit à ses députés, justement,
15:50rien n'est jamais fini, ni le combat pour nos valeurs,
15:52ni le combat pour la France que nous devons continuer
15:54à mener. Alors, Pierre-Marie Sèvres,
15:56parfois, l'espoir fait vivre, mais rien n'est jamais fini
15:58si peut-être une chose, c'est le macronisme
16:00leué en même temps, quand même.
16:02On joue des prolongations dans ce genre d'éléments
16:04de langage qui sont un peu toujours les mêmes,
16:06depuis très longtemps, qui ont fonctionné dans une France
16:08qui avait peu de problèmes dans les années 80-90.
16:10Aujourd'hui, ce genre de mot creux,
16:12je pense que ça marche.
16:14C'est comme sur les plumes d'un canard
16:16quand on parle français, ça glisse complètement.
16:18Même, je pense qu'au-delà de glisser,
16:20ça doit exaspérer un paquet de personnes.
16:22Moi, ça m'exaspère de plus en plus de voir des mots creux.
16:24Là, en l'occurrence, visiblement,
16:26ça continue.
16:28Au-delà de ça, oui, le macronisme,
16:30mais le macronisme qui n'est jamais
16:32que la fusion du centre-droit et du centre-gauche
16:34d'il y a une certaine époque
16:36est en diminution,
16:38en réduction à toutes les élections.
16:40Regardez les élections de 2007.
16:42Entre le centre-droit et le centre-gauche,
16:44c'est-à-dire Ségolène Royal, François Bayrou
16:46et Nicolas Sarkozy, ils avaient pratiquement 75% des suffrages
16:48au premier tour. Emmanuel Macron, c'est lui
16:50qui représente le centre-droit et le centre-gauche.
16:52En 2022, il a fait quoi ?
16:54Il a fait 27% au premier tour.
16:56Ce qui est déjà pas mal pour un seul candidat.
16:58Le centre ne fait que se réduire
17:00à mesure que les problèmes augmentent
17:02et qu'il ne les règle pas.
17:04Donc, le macronisme,
17:06à moins qu'il change sérieusement de braquet
17:08comme l'ont fait par exemple les sociodémocrates en Danemark,
17:10je pense qu'il ne peut que mourir.
17:14Ça peut être dommage d'un certain côté
17:16puisque c'est aussi
17:18signe qu'on a beaucoup de problèmes
17:20et qu'ils grandissent, mais en même temps,
17:22il va falloir qu'on les règle, ces problèmes.
17:24Visiblement, malgré beaucoup d'essais
17:26et malgré un certain renouvellement
17:28tardif de la confiance, ils n'y arrivent pas.
17:30Justement, parce qu'on a parlé beaucoup
17:32du budget. Je viens de vous parler d'une citation
17:34de Gabriel Attal, président de groupe. Maintenant, on reprend
17:36la posture de Gabriel Attal, Premier ministre.
17:38Il faut suivre quand même
17:40en ce moment ce qui se passe, puisque que fait Gabriel Attal ?
17:42Il adresse les lettres de cadrage
17:44pour le budget.
17:46Gabriel Attal tient à préserver le processus
17:48budgétaire et à ce que le prochain gouvernement
17:50puisse ainsi présenter le budget
17:52dans les délais, nous dit
17:54Matignon. Alors, Paul-Antoine, d'un côté,
17:56c'est logique, il faut un budget. D'un autre,
17:58on vient de voir ce à quoi on assiste.
18:00Gabriel Attal, en tant que président de groupe,
18:02qui essaye de donner un peu d'espoir à ses troupes.
18:04Gabriel Attal, dans le même temps qu'il est aussi Premier ministre,
18:06qui commence à présenter les lettres de cadrage.
18:08C'est quand même compliqué, et surtout,
18:10les affaires courantes. Thomas Cazeneuve, qui explique
18:12quand même, mise des missionnaires au compte public,
18:14que le gouvernement a gelé 10 milliards d'euros
18:16de crédits supplémentaires. On va un peu plus loin là
18:18que les affaires courantes, quand même.
18:20En fait, ils n'ont pas le choix, les lettres de cadrage.
18:22Ils sont obligés de les envoyer. Dans tous les cas,
18:24même quand il y a des ministres, ce n'est pas les ministres
18:26eux-mêmes qui gèrent. En fait, ça, c'est le budget
18:28globalement qui va être
18:30décidé par le ministère des Finances
18:32pour chaque
18:34ministère. Et du coup, c'est plutôt les directeurs
18:36de cabinet et les directeurs de cabine d'adjoints qui, eux, pour le moment,
18:38restent. C'est vraiment les technocrates.
18:40Là, on voit la technocratie
18:42dans le bon côté du terme,
18:44qui va gérer ça. Ils vont gérer les salaires,
18:46etc., c'est-à-dire le budget
18:48que chaque ministère aura. Donc ça, ils n'ont pas le choix.
18:50Ils sont obligés de le faire parce que là, il y a quelque chose
18:52d'inédit qui risque de nous
18:54arriver. Ça arrive très souvent
18:56aux États-Unis. Vous savez, c'est le shutdown
18:58où, en fait, quand les démocrates
19:00et les républicains ne peuvent pas se mettre d'accord,
19:02les salaires ne sont pas payés. Alors, en général,
19:04je crois que le maximum, ça a été une ou deux semaines
19:06de retard. C'est évidemment énorme. Et surtout,
19:08ils sont habitués aux États-Unis.
19:10Mais là, ça peut nous arriver en France. C'est-à-dire que
19:12si les enveloppes budgétaires
19:14ne sont pas discutées, ne sont pas
19:16prévues, certains fonctionnaires
19:18ne seront pas payés dans certains ministères.
19:20Donc là, ils sont obligés d'envoyer les lettres
19:22de cadrage pour ensuite discuter.
19:24De toute façon, le budget, là, pour le coup,
19:26je vous rejoins, le budget doit être
19:28voté avant le
19:3031 janvier.
19:32Le 31 décembre, pardon. Donc, il y a un moment,
19:34ils n'ont pas le choix. Il y a toute une procédure
19:36à suivre. Il faut envoyer les lettres.
19:38Il faut ensuite que ce budget soit
19:40communiqué à chaque ministère. Il faut ensuite qu'il soit
19:42discuté à l'Assemblée nationale et surtout en Conseil
19:44des ministres. Parce que comment vous discutez
19:46un budget en Conseil des ministres quand vous n'êtes pas ministre ?
19:48Voilà. Donc,
19:50c'est un petit peu problématique.
19:52Ils ont une épée de Damoclès
19:54là-dessus. Alors, je pense qu'il y a
19:56énormément d'hypothèses. Je n'ai évidemment
19:58pas le... Je ne suis pas dans le secret des lieux. Je ne peux pas
20:00vous donner la bonne hypothèse. Peut-être aussi, et ce serait
20:02extrêmement cynique, mais je ne serais pas surpris,
20:04que le président de la République veut jouer
20:06sur, justement, un possible shutdown
20:08en disant au président
20:10de parti... Mais attendez, ici, vous ne m'étiez pas d'accord.
20:12Oui, voyez le risque que vous en trouvez.
20:14Les millions de fonctionnaires français ne seront pas payés.
20:16C'est vous qui en tirez les conséquences.
20:18Je pense qu'il en est capable. On va marquer
20:20une première pause avec mes invités dans l'heure
20:22des pros et on se retrouve. On parlera notamment
20:24d'une médecin, vous allez le voir,
20:26qui a été violemment agressée. Pourquoi ? Parce qu'elle
20:28a refusé de délivrer une ordonnance à quelqu'un
20:30qui n'est même pas venu à son cabinet.
20:32Vous l'entendrez tout de suite.
20:36De retour pour la deuxième partie
20:38de l'heure des pros. Je vous le disais, on va parler
20:40maintenant de ce qui est arrivé à une médecin. Elle a été
20:42frappée, griffée, a eu les cheveux arrachés.
20:44Elle a été mordu. Voilà ce qui lui est
20:46arrivé à l'exercice dans les quartiers nord
20:48de Marseille. Ce sont deux jeunes femmes qui l'ont
20:50violemment agressée. Elle souffre
20:52de quatre jours d'ITT. Elle a évidemment
20:54déposé plainte. Le directeur
20:56justement du cabinet a accepté de se confier
20:58à Tony Pitaro. Regardez.
21:02Elle est complètement traumatisée par cet
21:04événement. Quand on est médecin,
21:06on ne s'attend pas à ce qu'on se fasse frapper
21:08dans son cabinet pendant son exercice
21:10par des patients qu'on reçoit pour les soigners.
21:12On est là pour apporter des soins
21:14et non pas pour se battre.
21:16Elle est complètement traumatisée
21:18aujourd'hui. Elle ne sait pas encore
21:20s'elle va reprendre son travail.
21:22On va plutôt voir le sujet
21:24dans un instant qui explique
21:26tout ça. Mais une première
21:28réaction, Pierre-Marie Sèvres, parce qu'on entend effectivement
21:30le directeur de ce cabinet médical.
21:32On imagine le traumatisme
21:34pour cette médecin. On entendra plus
21:36de détails dans quelques secondes.
21:38Le traumatisme que c'est d'aller travailler,
21:40de vouloir soigner les gens et de
21:42repartir frapper, griffer, mordu notamment.
21:44Oui, mais ce n'est pas
21:46la première fois qu'on les voit.
21:48Malheureusement, c'est ce qui arrive
21:50à d'autres professions tout aussi
21:52symboliques. Effectivement, un médecin,
21:54des gens qui s'engagent, qui donnent
21:56plus que de leur temps, qui donnent de leur vie
21:58pour soigner les autres, pour soigner
22:00autrui. Les médecins, c'est connu,
22:02ont une vocation particulière.
22:04Pensez aux pompiers. C'est exactement la même chose.
22:06Les pompiers, il y en a qui se font tirer dessus
22:08à la carabine. Ça arrive régulièrement.
22:10Dans des guet-apens, notamment, on les attire
22:12pour pouvoir malheureusement les agresser plus facilement.
22:14Exactement. Donc ça, ça dénote
22:16quand même d'un malaise,
22:18plus que d'un malaise, mais d'un problème
22:20extrêmement profond dans la société.
22:22Dans une société normale, une société
22:24qui est en bonne santé, qui n'est pas malade,
22:26ni les médecins, ni les infirmiers,
22:28ni les policiers, ni les pompiers,
22:30ni les professeurs ne se font agresser.
22:32Voilà.
22:34Il faut qu'on en tire des leçons
22:36vraiment profondes.
22:38Je ne sais pas si vous vous souvenez,
22:40il y a un ou deux ans, il y avait
22:42une infirmière à Reims qui s'était faite
22:44tuer par un déséquilibré
22:46dans l'hôpital. Ça avait vraiment marqué
22:48les esprits. François Braun,
22:50ministre de la Santé, nous avait sorti comme solution
22:52qu'on allait
22:54obliger les changements
22:56de code à l'entrée des hôpitaux
22:58toutes les deux semaines ou tous les mois.
23:00On allait éclairer les parkings la nuit.
23:02Est-ce qu'on règle
23:04un problème aussi profond, aussi grave,
23:06avec des solutions aussi
23:08insipides, aussi
23:10minuscules ? Bien sûr que non.
23:12Il faut avoir une vraie réflexion de fond sur
23:14les problèmes et les solutions. On va regarder
23:16le sujet où il y a toutes les précisions
23:18de Tony Pitaro et on poursuit le débat juste après.
23:22Le cabinet est exceptionnellement fermé
23:24suite à l'agression civique et violente du médecin.
23:26En cas d'urgence,
23:28composez le 15. Ce cabinet médical
23:30du 15e arrondissement de Marseille
23:32est fermé jusqu'à dimanche.
23:34En cause, la violente agression
23:36d'une jeune médecin par deux patientes
23:38ici sur cette photo.
23:40Le motif, avoir refusé de délivrer
23:42une ordonnance pour une troisième
23:44personne qui n'était pas présente lors de
23:46cette consultation. Une ultra-violence
23:48dénoncée par le directeur du cabinet médical.
23:50Elle venait avec
23:52la certitude de repartir avec l'ordonnance
23:54quel que soit
23:56le prix et donc ils lui ont sauté dessus
23:58et ils se sont acharnés sur elle
24:00et ils l'ont frappé, mordu,
24:02griffé, tiré les cheveux
24:04enfin bref ils se sont acharnés sur elle, il n'y avait plus personne
24:06au cabinet. Elle a des hématomes, des griffures
24:08une trace bien ronde
24:10de morsure sur la peau.
24:12Sous le choc, la jeune femme n'ose plus retourner
24:14travailler. Son état de santé m'ennuie
24:16et ce qui m'ennuie en deuxième lieu
24:18c'est est-ce qu'elle va
24:20continuer ou pas. Mais en plus dans ces
24:22quartiers il y a encore moins de médecins
24:24il est très difficile de trouver un spécialiste.
24:26Les généralistes qui étaient là, qui partent à la retraite
24:28ne sont pas remplacés. La jeune médecin
24:30a porté plainte et s'est vue prescrire
24:32quatre jours d'ITT. Un rassemblement
24:34citoyen est prévu jeudi 22 août
24:36pour interpeller les autorités.
24:38Sarah Salamane, ce qui est quand même tragique
24:40aussi c'est quand on regarde
24:42les raisons. Donc il y a deux jeunes femmes qui se présentent
24:44qui réclament comme si c'était leur dû
24:46une ordonnance pour quelqu'un
24:48qui n'est pas là. La médecin ne peut donc pas
24:50par définition le soigner. Elle respecte
24:52son engagement, la manière logique de travailler
24:54et parce qu'elles n'ont pas cette ordonnance
24:56elles finissent par frapper la médecin.
24:58C'est une intolérance à la frustration
25:00mais c'est un prétexte comme un autre. Mais moi j'aimerais
25:02revenir sur la réponse pénale. Parce que c'est pas la
25:04première fois qu'on a ces faits. Souvenez-vous il y avait
25:06un médecin de 80 ans à Nice
25:08qui a été défiguré.
25:10J'ai été voir qu'elle avait été la sanction
25:12pénale et j'ai vu donc condamnée
25:14pour violence aggravée, ce qui est normal
25:16à six mois de prison avec sursis
25:18pendant trois ans et 4500 euros de préjudice.
25:20Donc là, bien sûr il y a un principe
25:22d'individualisation des peines, mais la réponse
25:24que l'on retient c'est six mois avec sursis
25:26alors qu'il était défiguré.
25:28Et j'ai lu son témoignage, il dit
25:30ils auraient pu me tuer. Donc le message envoyé
25:32c'est que quand vous agressez violemment
25:34un médecin qui a 80 ans et le motif
25:36c'était, il a dit que l'arrêt médical
25:38l'arrêt de travail était injustifié.
25:40C'est la même chose, c'est la frustration de dire
25:42je dois avoir cet arrêt de travail. La réponse du tribunal c'est six mois
25:44avec sursis. Donc vous restez chez vous.
25:46Il n'y a pas d'exemplarité. Pour les gens
25:48c'est vous restez chez vous, c'est pas ça en réalité
25:50vous restez chez vous. Donc il n'y a pas d'exemplarité
25:52de la peine, il n'y a pas de prison ferme
25:54et le message envoyé, et bien
25:56il y a d'autres personnes qui recommencent. Si on avait eu une peine
25:58exemplaire, et bien peut-être
26:00qu'on aurait pas eu tous les sujets.
26:02Oui mais là, il se trouve que ce médecin avait vraiment
26:04fait le tour des plateaux télévisés, il était
26:06défiguré, 80 ans, et bien voilà.
26:08Et c'est vrai que Maxime Thibault
26:10on le voit aussi dans certains quartiers par exemple
26:12la SOS Médecins a déjà dit qu'il ne s'y rendait plus
26:14parce qu'il se faisait trop souvent
26:16agresser et que parfois comme le rappelait Pierre-Marie Sèvres
26:18en fait ils étaient appelés sur des guet-apens
26:20c'est-à-dire qu'ils arrivent seuls pour tenter
26:22de soigner des gens qui en fait ne sont pas du tout malades
26:24et on les attend, et on se dit ce qui est malheureux là
26:26pareil on entend aussi le désarroi du directeur
26:28du cabinet parce qu'il dit
26:30dans ces quartiers nord de Marseille, on le comprend malheureusement
26:32il a du mal à recruter
26:34cette médecin n'est pas sûre qu'elle aura très envie de revenir
26:36travailler ou peut-être qu'elle ira travailler ailleurs
26:38et donc la continuité des soins
26:40une fois de plus les habitants ils en payent les pots cassés
26:42quand vous appelez SOS Médecins parce que vous êtes vraiment malade
26:44et qu'ils ne viennent pas, en fait les habitants
26:46sont une fois de plus des nouvelles victimes
26:48oui c'est malheureusement le problème mais
26:50en fait c'est un problème qui est plus profond de société
26:52et d'éducation, c'est-à-dire que
26:54à partir du moment où vous avez tout désacralisé
26:56l'horizontalité à tout va
26:58et le fait que l'individu
27:00est devenu l'être sacré
27:02et qu'il ne doit plus exister dans une société
27:04où il y a d'autres personnes avec lesquelles il doit vivre
27:06notamment des professeurs, des policiers
27:08des gendarmes, des pompiers
27:10des médecins, et bien il part du principe
27:12que tout lui est dû
27:14et c'est un peu ce qu'on a vécu à Marseille
27:16c'est ce qu'on a vécu un peu partout, c'est l'ensauvagement global
27:18quand vous montez dans le bus, combien de personnes
27:20aujourd'hui prennent le temps
27:22d'attendre que les gens sortent du bus avant de monter
27:24après aucun
27:26vous allez
27:28dans certains pays, vous ne vivez pas ça
27:30dans beaucoup de pays
27:32qui ont gardé un petit peu de civilité
27:34vous ne vivez pas ça, donc là c'est une vision plus
27:36extrême, vous ne me donnez pas ce que je vous demande
27:38vous n'êtes pas mieux que moi
27:40parce que je suis votre égal, parce qu'il y a cet
27:42égalitarisme un peu à tout va
27:44qui vaut qu'il n'y ait plus de hiérarchie entre les gens
27:46et bien je vous agresse, je vous violente
27:48et puis en plus effectivement
27:50comme le disait ma consoeur
27:52la réponse pénale ne peut pas être comprise derrière
27:54Pourquoi ? Parce que... Elle n'est pas dissuasive
27:56Mais oui, parce que les magistrats ils font
27:58ce qu'ils peuvent, avec ce qu'ils ont
28:00et puis on regarde la jurisprudence telle qu'elle est établie
28:02aujourd'hui sur des agressions de ce type là
28:04la première condamnation
28:06c'est de la prison, être sursis simple
28:08si vous recommencez, vous aurez un sursis probatoire
28:10c'est-à-dire des petites obligations
28:12et si vous recommencez, peut-être qu'il y aura du ferme
28:14moi je pense qu'en réalité, mais c'est pas
28:16la faute des magistrats et c'est pas aux magistrats
28:18de changer ça, c'est aux législateurs de changer ça
28:20si un jour on a un nouveau gouvernement
28:22ça devrait arriver quand même
28:24il faudrait revenir à des peines qui soient réellement dissuasives
28:26ou des peines courtes
28:28tu insultes un policier, tu insultes un gendarme
28:3015 jours de cabane
28:32mais exécuté
28:34comme dans certains pays et ça fonctionne
28:36être la primo délinquance, jeune de 18 ans
28:38si tu es chopé en train d'insulter un policier
28:40ou un gendarme ou à le caillasser ou lui tirer dessus
28:42avec un feu d'artifice, pas de problème
28:4415 jours en détention
28:46pendant 15 jours, la seule chose que tu auras
28:48c'est un bouquin que tu auras le droit de choisir
28:50une sortie, une heure par jour
28:52et pendant 15 jours tu resteras en prison
28:54je peux vous dire que l'effet dissuasif il va exister
28:5615 jours c'est suffisant pour marquer
28:58et derrière on va t'accompagner, on va te réinsérer
29:00dans la société, on va te faire comprendre que l'acte
29:02qui était le tien n'était pas le bon
29:04parce que tu seras suivi par un psy, tu seras suivi par des éducateurs
29:06parce qu'on va mettre les moyens derrière
29:08si on a une vraie réponse pénale comme ça, avec derrière
29:10à la fois la sanction et la réinsertion
29:12tout ira bien
29:14mais dans ce pays, j'accompagne des fois des jeunes
29:16en comparution immédiate
29:18sur le barreau de Paris
29:20ils ont 18 ans, moi j'en ai eu un il n'y a pas si longtemps
29:22il me dit, vous savez maître
29:24là je passe en comparution immédiate
29:26mais je ne comprends pas parce que je dois repasser devant le juge des enfants
29:28pour la sanction
29:30lui même ne comprenait pas
29:32le parcours judiciaire qui était le sien
29:34à la suite des bêtises qu'il avait commises
29:36alors je vais expliquer
29:38j'ai fait mon boulot, mais c'est tragique
29:40parce qu'en fait toute la réponse pénale
29:42toute la volonté pédagogique de la réponse pénale
29:44elle est inexistante dans ce pays parce qu'on a tout complexifié
29:46et qu'on n'a pas su aller à l'essentiel
29:48Paul-Antoine, là on parle de médecins
29:50mais on a vu aussi récemment malheureusement
29:52des agressions dans certains hôpitaux
29:54et on voit que maintenant pour certains
29:56la solution c'est par exemple de mettre des portiques
29:58comme quand vous arrivez à l'aéroport
30:00de mettre des vigiles de sécurité privée
30:02alors on le comprend, ils sont obligés d'en arriver là
30:04parce qu'il y a eu l'agression
30:06mais on se dit, on parle quand même d'un hôpital
30:08un lieu où chacun est censé pouvoir aller
30:10quand il ne va pas bien, un lieu du soin
30:12quelque chose qui est censé être sacralisé
30:14et on est obligé de la sécuriser, on ne pourra jamais faire ça
30:16dans tous les cabinets médicaux
30:18il y a deux problèmes un peu techniques
30:20le problème de l'hôpital c'est que vous avez quand même des gens
30:22qui sont en traitement, vous avez des hôpitaux psychiatriques à côté
30:24donc pour le coup là je peux comprendre
30:26il y a des personnes qui sont mentalement dérangées
30:28qui sont traitées, donc qu'il y ait des violences
30:30dans les hôpitaux, c'est choquant
30:32c'est évidemment à connaitre
30:34là en revanche, dans le cas là
30:36c'est chez un médecin
30:38donc c'est
30:40quelque chose de complètement à part
30:42et d'ailleurs le médecin que vous aviez interviewé
30:44a été je crois lui aussi victime de violences il y a deux ans
30:46et il expliquait qu'il a dû
30:48mettre une porte
30:50avec un interphone
30:52les gens ne peuvent plus rentrer comme ça dans son cabinet
30:54et des caméras de vidéosurveillance
30:56moi il y a un gros problème à ça
30:58c'est que déjà tout le monde
31:00ne peut pas le faire, il y a un coût
31:02on dit aussi à chaque fois il faut des policiers
31:04mais on ne va pas mettre des policiers derrière chaque français
31:06ou alors la solution c'est que chaque français soit policier
31:08à la fin, et là je pense que
31:10très clairement l'État sur ce cas là
31:12doit être condamné, parce que
31:14il y a deux problèmes, c'est que les médecins
31:16ne vont plus aller dans les quartiers nord de Marseille
31:18et dans d'autres quartiers, donc les habitants
31:20qui sont là-bas, qui sont dans leur
31:22majorité paisible et qui travaillent
31:24et qui veulent juste que leurs impôts
31:26soient utilisés à bon escient, vivre en paix
31:28pouvoir aller chez les médecins quand ils en ont besoin
31:30ne pourront plus, donc ils devront prendre les transports en commun
31:32aller voir d'autres médecins
31:34donc c'est quand même compliqué, parce que quand vous êtes malade
31:36de facto, ça veut dire que vous n'êtes pas très bien
31:38vous n'allez pas vivre une heure, une heure et demie
31:40pour aller voir le médecin
31:42donc ça c'est un premier problème
31:44et le deuxième problème c'est que je prends le cas très précis
31:46de ce médecin qui a mis
31:48je crois qu'il l'a expliqué ce matin sur votre antenne
31:50il a mis par exemple une porte sécurisée
31:52mais ça c'est lui qui paye
31:54alors que le problème
31:56de sécurité pour lequel nous payons
31:58des impôts pour vivre en sécurité
32:00c'est une faillite de l'Etat, pour moi l'Etat devrait être
32:02condamné
32:04c'est pas chaque médecin, pharmacien, hôpital
32:06ou professeur de se protéger lui-même
32:08alors évidemment il y a toujours eu
32:10de l'insécurité, malheureusement il y en aura toujours
32:12il y aura toujours des agressions
32:14c'est malheureux, maintenant là on est à
32:16un niveau qui n'a jamais
32:18été atteint et en fait
32:20surtout tout le monde est agressé
32:22c'est un médecin et encore une fois comme vous le disiez
32:24parce qu'elle n'a pas voulu donner d'ordonnance
32:26à quelqu'un qui n'était pas là, c'est un peu logique
32:28elle a juste fait son métier
32:30c'est juste
32:32logique
32:34et vous avez
32:36aussi cette semaine, la semaine dernière
32:38il y a eu des policiers qui sont agressés
32:40cette semaine à Marseille, à la Nice-sur-Marne
32:42et à l'Orient aussi je crois
32:44au-delà du problème que
32:46la figure du policier soit agressée
32:48moi ce qui m'inquiète énormément c'est que les policiers
32:50en partie, notamment les gendarmes, rentrent chez eux avec leurs armes
32:52pas tous mais certains ont le droit
32:54c'est-à-dire que les gens qui les agressent n'ont
32:56absolument pas peur
32:58de se dire je vais agresser quelqu'un qui est armé
33:00donc imaginez-vous
33:02du coup imaginez-nous
33:04et le problème c'est que là on va vers un monde
33:06où il y aura, et c'est normal
33:08une police de plus en plus armée, ça c'est tout à fait normal
33:10je ne le condamne pas, du coup
33:12des bandits, des racailles qui sont elles aussi
33:14de plus en plus armées et il y a nous au milieu
33:16et nous qu'est-ce qu'on peut faire ? Rien.
33:18Il y a 30 ans ce gendarme, il était sur le bord de la route
33:20il avait son képi
33:22il n'avait pas de gilet pare-balles
33:24parfois il n'avait pas chambré son arme
33:26et puis il parlait avec tout le monde. Bon.
33:2830 ans plus tard, on a des gendarmes qui sont
33:30suréquipés, et à juste titre, qui ont un gilet pare-balles
33:32qui ont chambré leur arme
33:34et qui sont obligés de travailler des techniques
33:36d'intervention afin d'assurer leur protection
33:38Oui, et envisager
33:40chaque intervention en se demandant
33:42qu'est-ce qui va m'arriver
33:44et comment je vais faire si je dois poursuivre quelqu'un
33:46pour qu'après on me dise que c'est de ma faute.
33:48Alors la question que je me pose c'est
33:50comment ce sera dans 30 ans ?
33:52Est-ce qu'on sera revenu à ce gendarme
33:54qui était sur le bord de la route et qui pouvait de temps en temps
33:56lever son gilet pare-balles, même si je pense que c'est
33:58une très bonne chose de porter son gilet pare-balles
34:00ou bien est-ce qu'on sera à une étape encore
34:02supplémentaire avec des gendarmes et des policiers
34:04encore plus armés ?
34:06Ça n'en prend pas le chemin. Alors j'espère et j'aimerais
34:08qu'on ait un gouvernement ou une politique qui nous annonce
34:10que dans 30 ans on aura tout fait pour que les 2-3
34:12générations suivantes vivent dans un pays
34:14en paix, mais ce n'est pas ce que j'entends.
34:16On va changer de sujet, on va parler maintenant
34:18de ce qu'il se passe dans l'agglomération
34:20grenobloise puisqu'il y a malheureusement eu
34:22une série de fusillades
34:24depuis une semaine avec au cœur
34:26de tout cela le trafic de drogue.
34:28Retour justement sur cette
34:30semaine noire en Isère avec Thibault Marcheteau
34:32et Sarah Varly.
34:34C'est une véritable guerre
34:36des gangs qui sévit actuellement dans l'agglomération
34:38grenobloise. Ces 2 dernières
34:40semaines, 7 fusillades ont été
34:42comptées comme le montre cette carte.
34:44La dernière en date s'est déroulée dans le quartier
34:46de Saint-Bruno dans la nuit de mercredi
34:48à jeudi, faisant un blessé par balle.
34:50Un quartier dans lequel les
34:52habitants se sentent délaissés.
34:54Quand on y va, on sait qu'éventuellement si on appelle
34:56les forces de l'ordre, on n'est pas sûr
34:58qu'ils soient en mesure d'y entrer.
35:00Parce qu'il y a certains quartiers à Grenoble
35:02qui sont barricadés
35:04et les forces de l'ordre sont dans l'incapacité
35:06d'y entrer. C'est le cas
35:08notamment à Saint-Bruno.
35:10On le regrette forcément.
35:12On le regrette parce qu'on est abandonné.
35:14Une guerre des territoires ultra violente causée
35:16vraisemblablement par le narcotrafic que reconnaît
35:18le procureur de la République.
35:20Une guerre des gangs intenses avec des fusillades
35:22quasi quotidiennes sévit depuis
35:24quelques semaines dans l'agglomération grenobloise.
35:26En première ligne, les forces de
35:28l'ordre, ce membre d'un syndicat de
35:30police dénonce un manque criant d'effectifs.
35:32Les services de police sur
35:34Paris et pour assurer la sécurité de tous les
35:36GO. Ils se sont très
35:38bien passés. J'en félicite encore mes collègues.
35:40Mais en priorisant les effectifs
35:42que ce soit en renfort ou les sorties
35:44d'école ou les renforts depuis un an et demi,
35:46deux ans, on a mis en charge tous les
35:48départements et toutes les villes et notamment
35:50Grenoble où on se retrouve avec moins de 115
35:52policiers sur l'agglomération grenobloise
35:54et avec moins de 115 policiers, ça en fait des patrouilles.
35:56Depuis le début de l'année,
35:58trois personnes sont mortes par balle lors de
36:00règlements de comptes sur fonds de trafic de drogue
36:02dans l'agglomération grenobloise.
36:04Pierre-Marie Sèvres nous avait
36:06fait une promesse pendant les Jeux olympiques, c'est-à-dire
36:08qu'en comptant sur le fait que toutes les forces
36:10de l'ordre devaient renoncer à leur
36:12congé, certes l'attention serait mise sur
36:14Paris, mais que les autres villes de France
36:16ne seraient pas délaissées. On entend quand même
36:18là un chiffre. 115
36:20personnes représentant les forces de l'ordre
36:22en moins rien que sur l'agglomération grenobloise.
36:24Évidemment, du coup, malheureusement,
36:26c'est trafic à gogo et qu'il y a eu, on l'a
36:28vu, un certain nombre de fusillades en une
36:30semaine uniquement.
36:32Dans la plupart des villes de France,
36:34sur le littoral, il y a beaucoup moins
36:36d'effectifs l'été de policiers et de gendarmerie.
36:38Donc ça, en principe,
36:40c'est ce qu'on nous dit. J'ai vu quelques exemples
36:42qui semblaient faire comprendre,
36:44qui semblaient faire croire que
36:46les effectifs
36:48ne seraient pas en si
36:50mauvaise posture, voire seraient même
36:52parfois un petit peu meilleurs que ce qu'il y a d'habitude l'été.
36:54Peut-être que ce n'est
36:56pas le cas à Grenoble, premièrement. Peut-être que
36:58c'est l'autre grand danger, qu'il y aura une
37:00décompression, puisque tous ces policiers
37:02sont déjà très fatigués, et puis ils vont prendre leurs vacances.
37:04Oui, il y a un moment où les congés vont être autorisés.
37:06Absolument. Il y aura peut-être un effet de décompression
37:08au mois de septembre, ça c'est tout à fait possible.
37:10Mais moi, je vous avoue que Grenoble,
37:12vous savez à quoi ça me fait penser ?
37:14À ces villes aux Etats-Unis, vous avez peut-être suivi ça ces dernières
37:16années, des villes d'extrême gauche,
37:18des villes très, très à gauche, qui ont
37:20élu des procureurs, puisque les procureurs
37:22sont élus, donc ceux qui poursuivent
37:24les infractions aux Etats-Unis.
37:26Par exemple, San Francisco,
37:28par exemple, Philadelphie,
37:30par exemple, New York, dans toutes ces villes-là,
37:32on a élu des procureurs anti-prison,
37:34anti-répressif, pro-réinsertion.
37:36Eh bien, Grenoble, c'est quand même
37:38un petit peu ça, parce que Grenoble, c'est
37:40une des grandes villes françaises les plus à gauche,
37:42donc les moins répressives.
37:44Caméra écologiste qui n'est pas
37:46vraiment pour les caméras de vidéosurveillance,
37:48qui est con, qui dit ce genre de choses.
37:50On peut dire ça.
37:52La police municipale de Grenoble fait partie
37:54des rares polices municipales, il y en a quand même,
37:56mais des rares polices municipales qui ne sont pas armées
37:58des grandes villes. Donc, c'est encore un exemple.
38:00Donc, finalement,
38:02maintenant, je ne sais pas si voir toute cette
38:04violence va faire réaliser les électeurs
38:06qu'il faut changer de façon de faire.
38:08C'est un peu toujours la même chose.
38:10Quand on a un pays
38:12ou un peuple qui vit dans le confort,
38:14on vote à gauche, oui,
38:16et puis au bout d'un moment, la gauche ayant cramé
38:18tout l'argent qu'il y avait, on se retrouve à devoir
38:20re-voter à droite. Et donc,
38:22peut-être que c'est ce qui va se passer à Grenoble, je ne suis pas sûr.
38:24En tout cas, aux Etats-Unis, c'est très criant.
38:26Les villes dans lesquelles on a eu des procureurs d'extrême-gauche,
38:28vraiment d'extrême-gauche, San Francisco,
38:30c'est le fils de deux terroristes anarchistes,
38:32donc qui est vraiment très, très à gauche,
38:34ont eu une explosion
38:36de la criminalité, tandis que les villes, les autres
38:38grandes villes, par exemple San Diego,
38:40j'ai regardé les chiffres, San Diego, qui est une grande
38:42ville de Californie, est tout près du Mexique,
38:44a élu un procureur plutôt répressif.
38:46Eh bien, il se trouve que la criminalité
38:48est pratiquement 100 fois
38:50moins élevée, le nombre d'homicides est 100 fois moins élevé
38:52que, par exemple, la Philadelphie.
38:54Le procureur de la République de Grenoble
38:56fait du mieux qu'il peut.
38:58C'est vrai que
39:00le maire n'a pas du tout
39:02voulu investir dans la sécurité publique.
39:04Il en a même fait
39:06un alpha et un omega de sa différence politique
39:08avec les autres.
39:10En fait, le problème, et moi je suis
39:12attaché à cela, c'est que la police
39:14et la justice, ça doit être régalien
39:16et ça ne doit pas dépendre des communes.
39:18Donc, il faut mettre des moyens.
39:20Le problème, c'est que la politique, l'horreur du vide.
39:22Et donc, si l'État a disparu
39:24de certains quartiers à Grenoble, qu'en plus
39:26le maire y a contribué en ne mettant pas
39:28la sécurité publique municipale qu'il pouvait mettre en place,
39:30forcément, vous avez autre chose qui s'installe.
39:32Avec une économie parallèle, celle des gangs
39:34et les gangs, ils ont leur justice à eux
39:36et eux, je vais vous dire, la loi Badinter,
39:38ils ont un petit peu rien à faire.
39:40La peine de mort entre eux, il n'y a aucun problème, ils l'appliquent très facilement.
39:42On appelle ça des zones de non-droit, en fait, ce n'est pas du tout des zones de non-droit.
39:44C'est des États dans l'État.
39:46Le droit est régi par des trafiquants,
39:48par ceux qui ont la force.
39:50C'est là qu'on écoute et je vais vous faire réagir Sarah Salman,
39:52ce que nous disait ce matin Brice Gageon.
39:54Il est secrétaire départemental Isère Police Unité.
39:56Il revenait justement sur cette série de fusillades.
39:58Écoutez-le.
40:00Malheureusement, il n'y a rien de nouveau à Grenoble.
40:02Depuis le début de l'année, depuis des années,
40:04nous avons régulièrement des tentatives
40:06de meurtres, de reprises de terrain
40:08sur fond de stupéfiants,
40:10sur fond de violences urbaines.
40:12Et actuellement, nous avons une recrudescence
40:14de faits qui s'enchaîne.
40:16La dernière semaine des Jeux Olympiques,
40:18nous avons eu quasiment tous les jours
40:20une tentative d'assassinat
40:22avec des blessés graves à chaque fois
40:24jusqu'à encore hier
40:26où les faits s'enchaînent inlassablement.
40:28Qu'on puisse se prendre une balle perdue,
40:30vu la récurrence des faits, je pense que ça va devenir
40:32de plus en plus, ça va devenir
40:34effectif et ça devient extrêmement risqué.
40:36Par contre, je vous confirme une chose,
40:38les policiers grenoblois rentrent dans tous les quartiers
40:40de l'agglomération.
40:42Sarah Salman, quand on entend, alors il y a ce policier
40:44et on avait aussi un étudiant qu'on a entendu
40:46et qu'on va réentendre dans un instant,
40:48qui disent la même chose, c'est-à-dire un jour
40:50on sera au mauvais endroit, au mauvais moment.
40:52Parce que pendant des mois et des années, on a été
40:54malheureusement habitués au règlement de comptes
40:56entre dealers, entre narcotrafiquants.
40:58Maintenant, ce sont des habitants
41:00qui parfois passent dans leur quartier,
41:02qui sont dans leur salon, comme on l'a vu à Marseille
41:04et qui prennent cette balle perdue.
41:06Mais oui, parce que maintenant, c'est la tyrannie de la délinquance.
41:08Si vous laissez aux citoyens, aux honnêtes citoyens
41:10qui payent leur loyer, comme vous et moi,
41:12qui travaillent, qui remboursent leurs crédits,
41:14j'étais chez Europe 1 et on entendait une auditrice
41:16qui me disait, moi je ne vais plus au restaurant,
41:18je ne sors plus le soir, je ne vais pas en discothèque,
41:20juste je rentre chez moi et de préférence en groupe.
41:22Même en voiture, j'ai peur.
41:24Donc les citoyens s'adaptent, pour les plus chanceux
41:26ils déménagent, mais vous parliez du rôle du maire
41:28et vous aviez entièrement raison
41:30parce que le Code Général des Collectivités Territoriales
41:32dit que c'est au maire d'assurer la sécurité
41:34de ses administrés.
41:36Et qu'il y a une question de volonté politique qu'on ne peut pas livrer.
41:38D'idéologie. Si M. Piolle,
41:40qui est écolo, pourquoi pas ?
41:42Je pense que sa priorité, manifestement,
41:44et c'est une supposition personnelle, ce n'est pas d'assurer la sécurité.
41:46Plutôt d'enlever les sapins de Noël ?
41:48Oui, les sapins de Noël, faire un peu d'écologie.
41:50Oui, effectivement.
41:52Si ça convient aux administrés, très bien,
41:54mais pour la prochaine fois, peut-être qu'il faudra voter autrement.
41:56Je voudrais qu'on réécoute l'étudiant
41:58dont je vous parlais, il s'appelle Samuel,
42:00il est étudiant à Grenoble.
42:02Écoutez ce qu'il dit aussi de l'ambiance sur place,
42:04c'est assez édifiant.
42:06On a l'impression que c'est un territoire
42:08qui, je n'aime pas ce terme,
42:10qui est perdu de la République et qui est perdu de la France.
42:12C'est-à-dire que quand on y va,
42:14on sait qu'éventuellement,
42:16si on appelle les forces de l'ordre,
42:18on n'est pas sûrs qu'ils soient en mesure d'y entrer.
42:20Parce qu'il y a certains quartiers à Grenoble
42:22qui sont barricadés
42:24et les forces de l'ordre sont dans l'incapacité
42:26d'y entrer.
42:28C'est le cas, notamment, à Saint-Bruno,
42:30où il y a eu une fusillade qui a eu lieu
42:32très récemment et ça,
42:34on le regrette forcément.
42:36On le regrette parce qu'on est abandonnés.
42:38Le terme d'abandon Paul-Antoine, on l'entend là à Grenoble,
42:40on l'a entendu beaucoup à Marseille, à Valence,
42:42on l'a entendu à Nîmes, dans certains quartiers,
42:44parce qu'effectivement, on l'a dit tout à l'heure,
42:46ça rejoint le sujet, des médecins qui ne peuvent plus aller sur place,
42:48des services publics qui ont été désertés, des forces de l'ordre
42:50qui ne sont plus en mesure d'intervenir.
42:52Oui, il y a tous ceux qui vivent du trafic de drogue,
42:54mais aussi tous les habitants qui n'ont pas la chance
42:56de déménager, comme disait Sarah Salman,
42:58et qui se retrouvent à vivre dans ces quartiers
43:00sans aucune sécurité,
43:02sans plus rien, ils n'ont plus accès à rien.
43:04On a l'impression qu'on les a totalement abandonnés.
43:06Mais on les a totalement abandonnés,
43:08et je ne suis pas forcément d'accord avec ce que disait
43:10le policier sur voie de campagne, quand il dit
43:12la police va dans tous les quartiers, je suis désolé,
43:14c'est tout à fait faux.
43:16J'ai des amis qui sont gendarmes,
43:18non, ils rentrent, oui, in fine,
43:20ils peuvent rentrer partout, ils ne rentrent pas juste partout
43:22de la même manière, ils ne rentrent pas dans le 15e arrondissement,
43:24ben oui, mais ça c'est très important, parce que quand il dit
43:26la police rentre partout, ça c'est l'air un peu martial
43:28notamment de M. Darmanin assez souvent,
43:30on rentre partout, soyez sans crainte,
43:32on fait ce qu'on veut. Non, à Rennes,
43:34il y a eu une fusillade il y a trois mois, je crois,
43:36pendant deux heures, la police n'est pas intervenue.
43:38Donc la police, elle intervient,
43:40et c'est logique, je ne suis pas en train de leur...
43:42Oui, ils rentrent partout quand on les autorise à le faire.
43:44Quand on les autorise, et surtout,
43:46ils ne peuvent pas rentrer n'importe où
43:48comme ils veulent.
43:50Comme c'était dit, ils rentrent dans certaines
43:52campagnes tranquillement, avec
43:54une petite arme, etc. Dans ces quartiers-là,
43:56ils doivent rentrer maintenant avec des armes de guerre,
43:58parce que les gens en phase 2 ont des armes de guerre.
44:00Donc non, dans certains quartiers à Grenoble,
44:02à Rennes, à Nantes, vous parliez que Grenoble
44:04est une ville écolo, Nantes est pareil,
44:06il n'y a plus de police municipale. Maintenant, ils commencent à comprendre
44:08que c'est un problème. Parce que du coup,
44:10c'est la police de proximité aussi.
44:12Dans certains quartiers de Nantes, par exemple,
44:14la police rentre, oui, mais c'est une opération
44:16qui est planifiée, pas tous les jours,
44:18c'est des armes de guerre. Il faut être invité.
44:20Oui, et ce n'est pas le moment
44:22où la tension est la plus importante.
44:24Voilà, et ça, en fait,
44:26ça traduit. Et l'étudiant disait
44:28je n'aime pas le terme de territoire perdu
44:30de la République, mais si, c'est un territoire perdu
44:32de la République, de la France,
44:34parce que, comme vous l'avez dit, il faut qu'il soit invité.
44:36Et quand vous êtes invité, c'est que vous n'êtes pas chez vous.
44:38Quand je suis chez vous, c'est que je suis invité.
44:40Ça ne se limite même pas qu'à ça. Parce que vous avez
44:42le rapport sénatorial du sénateur Jérôme Durin,
44:44un socialiste, sur les trafics de drogue.
44:46Et quand vous le lisez, que vous parlez
44:48avec l'APJ, globalement, ce qu'il vous explique,
44:50c'est qu'en fait, à l'époque, il y a une trentaine,
44:52quarantaine d'années, quand il fallait payer le tonton,
44:58qu'est-ce qu'il fallait faire ? Parce qu'on avait des indices
45:00qu'on connaissait, que la guerre du renseignement,
45:02elle existait dans les quartiers. Le problème, c'est que là,
45:04ils peuvent rentrer en uniforme, arnacher comme ils le souhaitent.
45:06Il y a de moins en moins
45:08de contacts dans ces quartiers-là.
45:10Ils ont de moins en moins de tontons, ils ont de moins en moins
45:12d'informateurs, la police judiciaire. Et donc, derrière,
45:14quand il s'agit de tuer un gang,
45:16de le disloquer pour pouvoir éviter
45:18qu'il y ait des gamins qui s'entretuent dans les quartiers de Grenoble,
45:20c'est plus compliqué. Et c'est partout un peu en France.
45:22Donc, ce n'est pas que la partie émergée de l'iceberg
45:24qui est en train de disparaître. Parce qu'au lieu de mettre du bleu,
45:26ce n'est pas compliqué. Le problème, c'est la partie
45:28immergée qui est en train de disparaître. Parce qu'on
45:30n'est plus capable de travailler le maillage.
45:32Regardez ce qui s'est passé
45:34à Marseille aussi, avec l'histoire
45:36de la BAC Nord, où en fait,
45:38c'est illégal de payer ces indices.
45:40Oui, très bien. Mais quand vous risquez votre vie
45:42pour donner des informations, vous ne le faites pas pour les
45:44beaux yeux d'un policier ou de la République
45:46qui vous abandonnent derrière. Donc non, vous voulez
45:48être payé, c'est logique. Non, mais quand on a une police
45:50qui fasse preuve de probité, c'est très bien.
45:52Il faut défendre une police comme ça. Mais il ne faut
45:54pas oublier que quand on fait une guerre à des trafiquants de drogue,
45:56à un moment, ils vont accepter de casser des oeufs.
45:58Et c'est vrai que Pierre-Marie Sèvres, on vient de citer
46:00Éric Piolle, mais on voit que
46:02ses maires, comme Éric Piolle, comme Benoît Payan,
46:04à Marseille, ils sont toujours contre une police
46:06municipale armée, contre plus de caméras, de vidéosurveillance.
46:08C'est vrai aussi avec
46:10Grégory Doucet à Lyon. En revanche, quand
46:12véritablement la situation devient ingérable,
46:14ils ont tous eu un point commun, c'est d'appeler à des renforts
46:16policiers. C'est un peu facile de dire
46:18idéologiquement, on n'en veut pas. Attention, là,
46:20ça chauffe, j'ai besoin d'aide. C'est-à-dire que l'État, il est là
46:22ou il n'est pas là. On ne peut pas claquer les doigts pour le réclamer
46:24quand ça nous arrange. Ils n'en sont pas
46:26à un paradoxe près, effectivement.
46:28On le voit à chaque fois.
46:30Mais c'est comme
46:32la ville de Paris, tout le monde
46:34dit pendant les Jeux Olympiques, c'est fou,
46:36on est en sécurité,
46:38etc. Oui, mais on est en sécurité
46:40parce qu'on a ultra sécurisé,
46:42parce qu'on a mis des solutions en place qui sont
46:44des solutions qui ne sont pas du tout celles demandées par
46:46les Parisiens à chaque élection.
46:48Effectivement, ils ne sont pas à un paradoxe près.
46:50Pour revenir sur le fait que les policiers
46:52rentrent, mais ils ne restent pas longtemps, je suis complètement d'accord,
46:54un bon exemple, c'est les opérations PlaceNet.
46:56Évidemment. J'ai vu passer,
46:58pas parce que je suis consommateur, mais j'ai vu passer
47:00sur Twitter. Merci de le dire. On ne sait pas tout.
47:02C'est mieux de le dire.
47:04Oui, il vaut mieux le dire. J'ai vu passer
47:06des captures d'écran de Snapchat.
47:08Oui. Des trafiquants qui disent
47:10attention, en ce moment, il y a une opération
47:12PlaceNet dans notre cité, mais ne vous inquiétez pas,
47:14on se met juste à côté.
47:16De toute façon, on revient dans 6 semaines.
47:18Parce que PlaceNet, c'est très ciblé, donc vous changez de quartier.
47:20Exactement. Un bon exemple,
47:22vous l'avez peut-être vu, c'est un meurtre qui m'a beaucoup choqué,
47:24un père de famille a été tué à Cahors
47:26il y a quelques semaines, il y a un mois,
47:28peut-être quelque chose comme ça, parce qu'il avait demandé
47:30moins de bruit au dealer
47:32qui avait investi le hall de son immeuble.
47:34J'ai regardé un petit peu sur Facebook ce qu'en disaient
47:36les habitants de Cahors, et qu'elle ne fut
47:38pas ma surprise de découvrir qu'il y avait eu une opération
47:40PlaceNet 2 semaines auparavant
47:42et que, visiblement, elle n'avait servi
47:44peut-être que 2 semaines, et encore,
47:46même pas sûr. Voilà, c'est la fin
47:48de l'heure des pros. Merci à tous les 4 d'avoir été
47:50mes invités, Pierre-Marie Sèvres, Sarah Salman,
47:52Mansime Thiebaud et Paul-Antoine.
47:54Merci à tous les 4, merci à ceux qui ont permis
47:56cette émission à la réalisation.
47:58Mathieu Séville-Pleurat, La Vision, David Tenelier,
48:00Aussom, Marc Comtène, Adrien Fontenot,
48:02Julien Durou et Guilhem Lafarge.
48:04Je vous rappelle que toutes nos émissions sont à retrouver
48:06sur cnews.fr. Tout de suite, je vous laisse
48:08en compagnie de Célia Barotte et de
48:10ses invités pour 100% Politique.

Recommandations