Midi News Été (Émission du 01/08/2023)

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Tous les midis et pendant tout l'été, les invités de #MidiNewsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

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00:00:00 Il est 11h, bonjour, soyez les bienvenus, je suis très heureux de vous retrouver pour ce Midi News été en ce 1er août.
00:00:06 Oui, 1er août, déjà 11h, 13h, c'est Midi News été, 2h de témoignages, de reportages et de débats au plus près de vos préoccupations,
00:00:13 vous allez le voir avec notre équipe de grands témoins que je vous présente dans quelques instants, mais tout de suite, le sommaire de nos 2h.
00:00:21 On va débuter notre émission par des sujets qui justement nous concernent toutes et tous.
00:00:26 Ce mardi 1er août, en dépit du bouclier tarifaire, les prix vont subir une nouvelle augmentation de 10%, notamment l'électricité.
00:00:34 Témoignages concrets dans Midi News été, on sera avec Maureen Vidal et Jules Bedot dans une boulangerie du 15e arrondissement de Paille.
00:00:41 On fera également le bilan des soldes, elles se terminent -30% jusqu'à -70%. Est-ce que ces baisses en suffit pour vous séduire ?
00:00:50 A priori non, en cause visiblement l'inflation bien sûr, mais aussi les émeutes.
00:00:57 On parlera également de Marseille avec une année record du côté des règlements de compte.
00:01:02 Depuis le début de l'année, 29 personnes ont été tuées sur fond de trafic de stupéfiants.
00:01:07 Célia Barotte, notre spécialiste justice, sera avec nous.
00:01:11 On évoquera aussi la situation au Niger, la France se préparerait à évacuer ses ressortissants.
00:01:16 Harold Diman sera également avec nous.
00:01:19 Enfin, on terminera par évoquer la météo.
00:01:24 Plutôt Mossad en Nord, plutôt sympa au Sud.
00:01:27 On en parlera avec des témoignages, mais tout de suite place à l'info.
00:01:30 Et l'info c'est félicité Kindokey que je salue. Bonjour, félicité.
00:01:34 Bonjour Thierry. A la une de l'actualité internationale, la France décide finalement d'évacuer ses ressortissants français au Niger dès aujourd'hui,
00:01:42 compte tenu de la situation sécuritaire qui se dégrade à Niamey.
00:01:46 Harold Diman, vous êtes notre journaliste international. Est-ce que vous pouvez nous faire un point sur la situation ?
00:01:52 Alors, c'est depuis le Conseil de défense à l'Élysée qu'on a impulsé cette évacuation.
00:01:59 Et c'est le Quai d'Orsay, le ministère des Affaires étrangères, qui prend en main pour sortir les 600 ressortissants français
00:02:07 qui sont encore au Niger et qui expriment le souhait de partir.
00:02:12 Il s'agit des personnels diplomatiques, de personnel d'entreprise, même si la grande entreprise d'exploitation minière pour l'uranium Orano
00:02:23 s'est déjà occupée de ses propres ressortissants qui sont dans le grand nord du pays, assez loin de tout ceci, à Niamey.
00:02:32 Par le passé, on avait une procédure avec une force armée qui sortait et n'avait qu'un seul but, c'était de convoyer les ressortissants à l'aéroport.
00:02:43 Cela se fait en concertation normalement avec les autorités sur place.
00:02:48 Alors, les autorités sur place sont un peu bougonnes et tâtillonnes.
00:02:51 Elles accusent la France d'avoir utilisé de la force létale pour protéger l'ambassade le 30 juillet, lorsqu'une foule un peu hostile l'avait cernée, cette ambassade.
00:03:00 La réplique française, c'est que non, c'est plutôt vous qui avez laissé faire et il y a eu un emploi de violence.
00:03:07 Mais bon, tout ceci reste dans les normes civilisées jusqu'à présent et la France a l'habitude de faire ce genre de choses.
00:03:13 Elle a déjà fait, par exemple, en République centrafricaine et même au Niger, un pays qui est connu pour ses coûts d'État nombreux.
00:03:22 Je vous remercie Harold Eman.
00:03:25 En France, nos élus politiques sont-ils assez payés à cette question ?
00:03:29 Le nouveau patron du Medef a répondu non.
00:03:31 Leur charge de travail serait trop importante par rapport à leur rémunération.
00:03:35 Le directeur de l'Association des maires heureux de France interpelle également les parlementaires sur le statut des élus.
00:03:40 Le maire de Neuilly-sur-Manne s'est exprimé. Je vous propose de l'écouter.
00:03:44 Quand vous êtes à 70 ou 80 heures de travail par semaine, si ce n'est plus parfois, quand vous faites la comparaison, on est moins payé que le SMIC.
00:03:54 Après, chacun jugera. Moi, c'est un choix que j'ai fait. Je ne me bats pas pour la rémunération, mais pour faire avancer la ville.
00:04:03 Après, effectivement, si on veut essayer aussi d'attirer du monde, si on veut essayer de fidéliser aussi,
00:04:09 de capter des personnes qui feraient le choix de s'investir pour le public plutôt que de rester dans le privé, il y a un sujet, je pense, sur la rémunération.
00:04:19 C'est un chiffre record qui inquiète 74 513 prisonniers comptabilisés au 1er juillet, du jamais vu dans nos prisons françaises.
00:04:29 Un nouveau record historique du nombre de détenus, une surpopulation carcérale chronique qui risque encore de s'aggraver.
00:04:35 Le taux d'occupation globale est actuellement de 122 % et dépasse même les 200 % dans 8 établissements.
00:04:42 Les détails avec Raphaël Lasreg et Corentin Briau.
00:04:46 Jamais la France n'a compté autant de détenus dans ses prisons.
00:04:50 Selon le ministère de la Justice, 74 513 personnes sont actuellement derrière les barreaux,
00:04:56 alors que l'administration pénitentiaire n'accueille que 60 666 places.
00:05:01 Avec ce nouveau pic, la France bat pour la sixième fois en quelques mois son nombreux record de détenus.
00:05:06 Vous avez effectivement des détenus aussi qui se plaignent de leur condition d'incarcération.
00:05:11 Pourquoi ? Parce que vous avez des détenus qui sont obligés de dormir à même un matelas au sol.
00:05:17 Donc oui, la prise en charge est malheureusement diminuée.
00:05:20 La surpopulation est un problème pour les détenus et pour les surveillants en charge de leur sécurité.
00:05:25 Les surveillants font le double de travail qu'ils devraient faire au quotidien aujourd'hui,
00:05:29 dans des conditions parfois indignes, parfois inhumaines, avec des rythmes de travail infernaux.
00:05:35 Mes collègues sont en très grande souffrance dans les établissements.
00:05:38 La hausse est plus importante que lors des précédents records, avec 814 détenus de plus en un mois.
00:05:44 Au total, il y a près de 2500 détenus de plus qu'au 1er juillet 2022.
00:05:49 24 heures supplémentaires, c'est le temps que vous accorde le fisc pour déclarer vos biens immobiliers.
00:05:55 Ce soir, après minuit, ce ne sera donc plus possible de faire votre déclaration.
00:05:59 Le délai avait déjà été repoussé une première fois de fin juin à fin juillet.
00:06:03 Pour rappel, l'absence de déclaration est passible d'une amende de 150 euros.
00:06:09 Dans le reste de l'actualité en Birmanie, l'ex-dirigeante civile, partiellement graciée de sa peine de prison,
00:06:16 l'agente militaire, actuellement au pouvoir, a accordé une grâce collective à l'occasion du carême bouddhiste,
00:06:21 une pratique courante dans ce pays pour commémorer des fêtes religieuses.
00:06:25 Aosan Tsuki a ainsi vu sa peine de prison de 33 ans réduite de 6 ans.
00:06:30 Il lui reste donc 27 ans à purger. Au total, 7000 prisonniers sont concernés.
00:06:35 Voilà, c'était l'essentiel de l'information. Je vous retrouve dans une heure pour un prochain point sur l'actualité.
00:06:41 Mais tout de suite, Thierry, c'est à vous.
00:06:43 Merci beaucoup, félicité. Le rendez-vous est pris dans une heure.
00:06:45 Tout de suite, Midi News ET, c'est parti. Nous sommes ensemble jusqu'à 13 heures.
00:06:48 Avec moi pour m'accompagner durant ces deux heures d'information non-stop, Pascal Bitto-Panelli, expert en sécurité.
00:06:54 Soyez le bienvenu. Bonjour.
00:06:56 Heureux de vous accueillir. Harold Iman, spécialiste des questions internationales.
00:07:00 On va beaucoup parler de la situation au Niger, évidemment, avec vous.
00:07:03 Et Erwan Bario, écrivain. Soyez le bienvenu également.
00:07:06 Et Michel Taub, fondateur de l'Opinion internationale.
00:07:08 Bonjour.
00:07:09 Très heureux de vous accueillir.
00:07:10 On va donc commencer notre émission par des sujets qui nous concernent toutes et tous.
00:07:14 Ce qui change en ce 1er août est, pour débuter, votre facture d'électricité.
00:07:19 C'est la bonne nouvelle. En dépit du bouclier tarifaire, les prix vont subir une augmentation de 10%.
00:07:24 Explication Mathilde Ibanez, Maureen Vidal et Jules Bedeau.
00:07:28 Et on retrouvera dans quelques instants Maureen Vidal et Jules Bedeau,
00:07:31 qui nous font vivre le quotidien d'un boulanger du 15e arrondissement de Paille.
00:07:35 Mais tout de suite, explication Mathilde Ibanez.
00:07:38 La facture va être douloureuse pour les plus de 20 millions de foyers et petites entreprises.
00:07:45 À partir d'aujourd'hui, les tarifs réglementés de l'électricité augmentent de 10%.
00:07:50 Et ce n'est pas la première hausse de l'année.
00:07:52 Le 1er février dernier, la facture avait déjà grimpé de 15%.
00:07:56 En 2023, l'augmentation globale passe donc à 25%.
00:08:00 Pour ce boulanger par exemple, cette nouvelle hausse de 10% représente 500 à 1000 euros supplémentaires sur sa facture.
00:08:06 On subit ces hausses, mais qui ont un impact sur nos employés, parce qu'aujourd'hui on ne peut plus recruter.
00:08:10 On réfléchit même à supprimer des emplois.
00:08:15 Aujourd'hui, toutes les hausses qu'on subit, on les subit avec la crainte de fermer nos affaires.
00:08:23 Une hausse des prix qui confirme la volonté du gouvernement de sortir peu à peu du bouclier tarifaire,
00:08:28 qui a déjà coûté 110 milliards d'euros.
00:08:30 Nous en France, on laisse les prix s'envoler.
00:08:33 Moi j'appelle Monsieur le Maire à venir nous expliquer pourquoi les prix de l'énergie en France,
00:08:38 ils explosent et personne ne fait rien.
00:08:40 Selon la commission de régulation de l'énergie sans bouclier tarifaire,
00:08:44 les prix de l'électricité auraient grimpé de 35% en 2022 et de 100% en 2023.
00:08:50 Justement, on va retrouver notre équipe dans les spéciaux.
00:08:54 Marine Vidal et Gilles Bedeau, depuis ce matin, vous êtes dans une boulangerie du 15ème arrondissement,
00:08:59 avec un boulanger très inquiet avec cette hausse de 10% d'électricité.
00:09:04 Et puis je suppose que les clients sont également très inquiets.
00:09:07 Exactement Thierry. Alors là nous sommes avec Saad Zerzour,
00:09:12 qui est le gérant de cette boulangerie ici dans le 15ème arrondissement.
00:09:15 Alors bonjour Saad, merci d'être avec nous.
00:09:17 Tout à l'heure, vous nous avez dit quelque chose d'intéressant.
00:09:20 Entre 2022 et 2023, vous aviez une facture qui a augmenté de 70 à 75%.
00:09:25 Avec les 10% supplémentaires du mois d'août, ça va donner quoi exactement ?
00:09:29 Vous répercutez les 10%, donc on va bientôt être à 100%.
00:09:34 On va avoir doublé nos factures en l'espace d'une année.
00:09:36 On nous avait promis un bouclier tarifaire,
00:09:38 mais s'il n'y avait pas eu le bouclier, je me demande qu'est-ce que ça serait.
00:09:41 En fait, on sait ce que ça serait, puisque pour certains de nos confrères boulangers,
00:09:45 il y en a certains qui ont leurs factures multipliées par 10, voire 13.
00:09:48 Ils ont eu des factures qui sont passées de 1 200 euros à 16 000 euros.
00:09:52 Aujourd'hui, on se demande ce que fait le gouvernement.
00:09:55 On nous fait des grandes promesses, mais on a l'impression que ça reste au registre des bonnes intentions.
00:10:00 Parce que concrètement, nous, on ne ressent pas un contenancement des factures électriques.
00:10:09 C'est une explosion. On ne sait même plus quoi faire.
00:10:12 On ne sait même plus où tirer, dans quel poste tirer pour compenser la hausse énergétique.
00:10:17 C'est quasi confiscatoire. On nous spolie notre travail.
00:10:24 Qu'est-ce que vous demandez-vous aujourd'hui au gouvernement en général ?
00:10:27 Est-ce que vous attendez des réponses ?
00:10:29 Au-delà des réponses, on attend qu'ils agissent.
00:10:32 On a le syndicat de la boulangerie, via Dominique Correc,
00:10:36 qui nous dit qu'il rencontre le gouvernement régulièrement pour discuter des problèmes qu'on rencontre.
00:10:42 Mais on a l'impression que ça reste au stade de discussion et qu'il n'y a rien qui est fait pire encore.
00:10:47 Aujourd'hui, on est le 1er août, on va avoir une hausse de 10 %,
00:10:50 et il nous dit qu'en plus de ça, on va supprimer le bouclier tarifaire.
00:10:55 Vous avez une tranche de facture ? Vous allez payer quoi dorénavant avec ces 10 % de plus ?
00:11:03 Aujourd'hui, on va dépasser les 4, 5, voire 6 000 euros de facturation par mois.
00:11:10 Sur une affaire comme la nôtre, une entreprise artisanale, c'est plus viable, c'est plus possible.
00:11:19 Aujourd'hui, nous, on a fait le choix pour passer le cap,
00:11:22 parce qu'on pensait que c'était juste un cap à passer, de ne pas investir dans le matériel qu'on aurait dû renouveler.
00:11:28 Sauf qu'aujourd'hui, même le matériel ne tient plus la route.
00:11:31 On est en train de faire des sacrifices sans savoir si c'est juste un cap à passer,
00:11:37 ou si on est juste en train de faire durer un peu plus notre activité,
00:11:42 et que nous, également, on va être parmi les entreprises qui sont en redressement judiciaire,
00:11:47 voire en liquidation judiciaire, parce qu'aujourd'hui,
00:11:49 nombreuses sont les entreprises qui sont en liquidation judiciaire, et même dans la boulangerie.
00:11:53 Merci beaucoup, Saad.
00:11:55 Évidemment, ces augmentations avec le prix, les factures de l'énergie et de l'électricité,
00:11:59 ça risque aussi d'augmenter les produits.
00:12:01 Là, nous sommes avec Nabil, qui est un client de cette boulangerie,
00:12:05 mais comme tous les clients de France des boulangeries.
00:12:07 Bonjour, Nabil.
00:12:08 Alors, dites-nous, est-ce que ça vous fait peur, cette augmentation des prix de l'énergie,
00:12:12 en particulier de l'électricité, peut-être sur les répercussions du prix de la baguette ou d'autres produits ?
00:12:17 Non, mais bien sûr, en fait, c'est une évidence.
00:12:19 Nous, on le voit tout le temps, nous qui sommes des petites bourses, si j'ose dire.
00:12:23 Donc, quand on rentre, par exemple, dans une boulangerie,
00:12:26 là, par exemple, j'ai l'habitude de venir tout le temps ici,
00:12:28 je vois tout le temps, en fait, cette augmentation, et on la subit.
00:12:32 Ça se répercute, en fait, sur le quotidien de tout le monde,
00:12:35 à commencer par les petites gens que nous sommes, et puis voilà, du coup, on subit.
00:12:41 Merci.
00:12:42 On attend les promesses, que le gouvernement, en fait, fasse son boulot, tout simplement.
00:12:48 Merci beaucoup, Nabil.
00:12:49 Donc, comme vous pouvez le voir, c'est une inquiétude réelle de la part des boulangers, des commerçants,
00:12:53 mais aussi des clients, donc des particuliers.
00:12:56 Merci beaucoup pour tous ces témoignages, moi, invidable.
00:12:58 Je rappelle que vous êtes accompagné par Jules Bedot.
00:13:00 C'est important, ces témoignages.
00:13:02 Je souhaitais vraiment qu'on commence cette émission,
00:13:04 parce que c'est vraiment un sujet concernant ces 10% d'électricité,
00:13:08 et on parlera également tout à l'heure de la réforme de l'assurance-chômage,
00:13:11 mais vous l'avez senti, vous aussi, Michel Thaub, en allant chez votre boulanger,
00:13:14 le prix du croissant, le prix du petit pain au chocolat...
00:13:16 Salut, les boulangers qui sont dans mon quartier, qui sont des gens extraordinaires,
00:13:19 qui se lèvent très tôt le matin, oui, les prix des croissants, des petits pains,
00:13:22 ont évidemment augmenté, mais vous savez, il y a déjà beaucoup de boulangers
00:13:26 qui ont fermé boutique, qui ont déposé le bilan.
00:13:29 Il y a eu une inflation de leurs tarifs hallucinantes fin 2022 et début 2023,
00:13:36 que le gouvernement n'a qu'en partie compensé avec le bouclier tarifaire.
00:13:40 Heureusement, vous savez, boulanger, c'était un métier sur lequel
00:13:43 on pouvait bien gagner sa vie.
00:13:45 Beaucoup devenaient boulangers, pourquoi se lèver si tôt le matin ?
00:13:48 Parce qu'ils avaient l'espoir qu'en 10, 20, 25 ans de travail,
00:13:51 ils arriveraient, en fait, à bien gagner leur vie.
00:13:54 Et là, avec les augmentations de prix des matières premières,
00:13:57 eh bien, ça n'est plus devenu rentable.
00:13:59 Et puis, dernier point, ce qui peut vraiment nous mettre en colère,
00:14:02 c'est que l'électricité produite en France, la matière première électrique
00:14:06 produite par EDF, elle n'a pas augmenté.
00:14:09 L'origine des prix, elle vient d'où ?
00:14:11 Elle vient de spéculations qu'il y a d'intermédiaires sur les marchés électriques
00:14:15 qui, eux, s'en remettent plein les poches, mais le coût initial
00:14:18 de production de l'électricité, lui, n'a pas augmenté.
00:14:20 Donc, ces augmentations, elles sont profondément injustes.
00:14:23 Elles touchent tous les intermédiaires et elles touchent les consommateurs.
00:14:26 Vous avez vu ce consommateur au micro de Ruedi Vidal, évidemment.
00:14:29 Et donc, si vous voulez, pour le consommateur, pour le boulanger,
00:14:32 pour ceux qui se lèvent tôt le matin, qui font vivre notre pays,
00:14:35 c'est devenu insupportable.
00:14:36 Et malheureusement, vu l'état des finances publiques,
00:14:39 il ne faut pas s'attendre à ce qu'il y ait de nouveaux...
00:14:41 - Que la situation s'arrange.
00:14:42 - ...pour y faire dans les mois et les années qui viennent.
00:14:44 - Moi, je retiens cette phrase également du boulanger, au micro de Maureen Vidal.
00:14:49 "On ne sait plus quoi faire", dit ce boulanger.
00:14:51 "On nous spolie notre travail", Erwann Barayot.
00:14:53 - Oui. L'État français et, avec lui, la Commission européenne,
00:14:58 s'étaient battus pour intégrer l'énergie nucléaire dans ces fameux
00:15:03 contrats pour différence, vous savez, les CAFD, grâce auxquels
00:15:06 l'État garantit un prix fixe aux producteurs d'électricité.
00:15:09 Il y avait un consensus français au Parlement européen,
00:15:12 ce qui est assez rare sur cette question, pour protéger le nucléaire français
00:15:15 qui garantissait justement un prix fixe, bon marché et stable à nos producteurs.
00:15:20 Le problème, c'est qu'en face, il y avait les Espagnols, les Allemands
00:15:25 et tous nos "partenaires européens" qui se sont alliés contre la France
00:15:29 lors de la commission Industrie, Recherche et Énergie du Parlement européen
00:15:33 pour exclure les centrales nucléaires de ces contrats.
00:15:36 Donc le problème, c'est qu'aujourd'hui, on bénéficie en France,
00:15:41 comme l'a dit Michel Taubes, d'une énergie stable,
00:15:43 bon marché et durable qu'est l'énergie nucléaire,
00:15:45 mais on est obligé de se soumettre aux normes de l'Union européenne
00:15:50 qui nous imposent des prix beaucoup plus élevés qu'ils ne le sont en réalité.
00:15:54 Et donc on voit bien que ça pénalise nos producteurs,
00:15:57 parce que certes, le consommateur est pénalisé,
00:15:59 on parle de l'augmentation des prix,
00:16:01 mais l'augmentation des prix de la baguette, des petits pains,
00:16:04 ce n'est rien encore à côté de ce que payent réellement nos producteurs,
00:16:08 nos boulangers et d'autres qui ont besoin de cette énergie, bon marché.
00:16:13 Mais on voit, ce boulanger est particulièrement touché,
00:16:16 il représente toute une corporation,
00:16:18 mais on pourrait également parler des poissonniers
00:16:20 qui ont besoin d'électricité pour leur glace, etc.
00:16:24 Donc on voit bien qu'en fait, ce sont l'ensemble des commerçants
00:16:27 et plus largement des producteurs qui dépendent de cette énergie,
00:16:30 bon marché, qui sont impactés,
00:16:32 et protéger le consommateur ne suffit pas.
00:16:34 On voit bien que le dogme européen, c'est aussi de protéger sans arrêt le consommateur,
00:16:38 c'est bien de le protéger, mais le consommateur, il est en bout de chaîne.
00:16:40 Il faut agir sur les causes,
00:16:42 et les causes, c'est le besoin qu'ont les producteurs d'une énergie,
00:16:44 bon marché, qu'aujourd'hui l'Europe n'est plus capable de nous apporter.
00:16:48 Pascal Bittaud, Panelli.
00:16:50 Ben oui, écoutez, c'est profondément injuste, profondément inquiétant,
00:16:54 les répercussions sont considérables et multiformes,
00:16:58 puisqu'elles touchent non seulement les commerçants
00:17:00 et les gens qui utilisent beaucoup l'électricité,
00:17:03 qui sont au bord du gouffre, vous avez vu,
00:17:06 les propos de ce boulanger, ils sont très touchants,
00:17:09 il est au point de rupture, il ne sait pas s'il va pouvoir continuer,
00:17:12 comme le disait Michel, un si bel artisanat,
00:17:15 au plus profond de la France.
00:17:17 C'est l'image de la France en plus,
00:17:18 c'est l'image même de la France, les boulangers.
00:17:20 Et puis ça touche, je dirais, on a une répercussion générale,
00:17:25 les mairies, le simple consommateur,
00:17:28 on est à combien d'euros de plus par an pour le simple client,
00:17:32 23 millions de clients je crois en France,
00:17:34 et la question est, quand cela va-t-il s'arrêter, jusqu'où va-t-on aller ?
00:17:39 La rentrée va être assez difficile, Michel Thauvin.
00:17:42 Elle va être difficile sur le plan du pouvoir d'achat,
00:17:45 notamment les fournitures scolaires qui ont considérablement augmenté,
00:17:49 les grandes surfaces qui ne jouent pas tellement le jeu,
00:17:51 elles disent qu'elles font beaucoup de promotions
00:17:53 pour essayer de freiner les augmentations de prix,
00:17:56 mais on sait très bien que les promotions sont toujours
00:17:58 d'abord de court terme, par définition,
00:18:00 et en fait elles poussent à consommer plus,
00:18:02 et finalement on paye plus.
00:18:04 Donc non, effectivement, malheureusement,
00:18:06 rappelez-vous l'année dernière, tous les 2-3 mois,
00:18:08 le gouvernement nous disait, on a atteint le pic inflationniste,
00:18:11 dans 3 mois on l'aura atteint,
00:18:13 3 mois après on le renvoyait de 3 mois,
00:18:15 non, les Français le savent bien,
00:18:17 ils font leur compte tous les mois,
00:18:18 les fins de mois sont de plus en plus difficiles,
00:18:20 beaucoup attendent le salaire fin du mois pour faire des courses,
00:18:22 et ils se sont privés les 10 derniers jours du mois,
00:18:25 non, la situation va être très difficile,
00:18:27 et la rentrée va l'être beaucoup.
00:18:28 Le pouvoir d'achat, c'est depuis 2 ans,
00:18:30 la priorité, la priorité.
00:18:32 On le voit bien, il y avait la sécurité et le pouvoir d'achat.
00:18:35 Mais même le pouvoir d'achat passe devant les enjeux de sécurité,
00:18:38 alors peut-être que depuis les émeutes,
00:18:40 le séisme qui nous est tombé dessus il y a un mois,
00:18:43 les choses ont peut-être changé,
00:18:45 mais le pouvoir d'achat, c'est la préoccupation prioritaire des Français.
00:18:49 - Allez, autre effet, la réforme de l'assurance chômage.
00:18:52 Eh bien oui, les demandeurs d'emploi verront les effets dès aujourd'hui.
00:18:56 La durée d'indemnisation diminue de 25% selon le texte entré en vigueur
00:18:59 le 1er février dernier.
00:19:01 Explication, Mohen Vidal.
00:19:03 - Entré en vigueur le 1er février dernier,
00:19:07 cette réforme de l'assurance chômage vise à diminuer de 25%
00:19:11 la durée d'indemnisation avec un minimum de 6 mois.
00:19:14 Par exemple, un chômeur qui aurait perçu avant la réforme
00:19:17 ses aides pendant 24 mois n'a le droit qu'à 18 mois maximum dorénavant.
00:19:21 Côté senior, pour les plus de 55 ans,
00:19:24 cette durée passe de 36 à 27 mois.
00:19:27 Objectif plein emploi, c'est le maître mot du gouvernement
00:19:30 qui vise 5% de taux de chômage.
00:19:32 Comme le prévoit cette loi nommée marché du travail,
00:19:35 la durée d'indemnisation varie en fonction de la conjoncture économique.
00:19:39 En période verte, avec un taux de chômage inférieur à 9%,
00:19:42 la durée est réduite d'un quart.
00:19:44 En période rouge, avec un taux supérieur à 9%,
00:19:47 la durée initiale des indemnisations est rétablie.
00:19:50 Mais attention, seulement pour les chômeurs en fin de droit.
00:19:53 Un système qui devrait amener les personnes sans emploi
00:19:56 à retrouver plus vite du travail, selon le gouvernement.
00:19:59 Ces règles sont en vigueur jusqu'au 31 décembre prochain.
00:20:02 Des discussions doivent s'ouvrir dès la rentrée
00:20:05 entre gouvernement et syndicat, afin de définir les règles
00:20:08 qui seront mises en place dès le 1er janvier 2024.
00:20:11 - Etouane Barreyo, petite réaction.
00:20:14 - Oui, on voit bien qu'une fois encore, c'est l'incapacité du gouvernement
00:20:18 à penser les choses de manière globale.
00:20:21 On parlait avant de l'augmentation des prix de l'énergie
00:20:24 et de l'augmentation des prix tout court pour le consommateur.
00:20:27 On voit bien que, quel que soit le problème,
00:20:30 le gouvernement n'a qu'une réponse circonscrite aux individus.
00:20:33 En l'occurrence, l'augmentation des prix, on va donner des paniers,
00:20:36 repas, des chèques, des boucliers tarifaires aux consommateurs.
00:20:39 Là, pour régler le chômage, on ne va pas créer de l'emploi.
00:20:42 On va taper sur les chômeurs au lieu de taper sur le chômage.
00:20:45 C'est toujours la même politique du gouvernement,
00:20:49 qui, sans arrêt, incrimine les individus au lieu de penser
00:20:53 justement aux grands travaux, réindustrialisation,
00:20:56 gain de souveraineté. Et s'ils veulent créer de l'emploi,
00:21:00 ce qu'il faut faire, c'est reconstruire des usines en France.
00:21:03 Recréer une filière d'excellence dans tous les métiers techniques
00:21:07 hautement qualifiés, ce n'est pas juste en tapant sur les chômeurs
00:21:11 comme ils le font aujourd'hui.
00:21:13 Je vais me permettre de ne pas être d'accord avec Erwan.
00:21:16 Je pense que, pour suffisamment critiquer le gouvernement
00:21:19 sur beaucoup de sujets, je pense que sur le chômage,
00:21:22 il y a une véritable audace de la Macronie
00:21:25 par rapport à un dogme français qui était qu'en France,
00:21:29 plus que dans beaucoup de pays voisins,
00:21:31 il y avait une forme de confort et de sécurité du chômage
00:21:36 pendant une longue période sur des montants élevés
00:21:38 lorsqu'on quittait un emploi lorsqu'on était licencié.
00:21:41 Et c'est vrai qu'il faut le dire, c'est une réalité.
00:21:43 Il y a un impact direct entre la réduction de la durée
00:21:46 d'indemnisation chômage et les résultats sur les courbes de l'emploi.
00:21:50 Et donc là-dessus, je pense que raboter un petit peu un système
00:21:54 beaucoup trop confortable tel qu'il était,
00:21:57 mais tel qu'il s'est mis en place depuis 40-50 ans,
00:22:00 je pense que ce n'est pas un séisme non plus.
00:22:03 Ça permet 18 mois plutôt que 24, ça permet à une personne
00:22:06 qui a été licenciée de se reconstruire, de rechercher un travail
00:22:10 et de revenir sur le marché du travail.
00:22:14 Quand même, il y a des centaines de milliers d'offres d'emploi
00:22:16 qui ne sont pas pourvues.
00:22:17 Mais quelles offres d'emploi ?
00:22:18 Est-ce que ça correspond vraiment aux qualifications des gens
00:22:20 qui recherchent l'emploi ?
00:22:21 Il y en a dans tous les domaines.
00:22:22 Non, je pense vraiment que là, il y a eu...
00:22:23 Vous parlez quantitatif mais pas qualitatif quand vous dites que...
00:22:25 Les deux, mon cas médecin.
00:22:27 Quand vous dites que, effectivement, c'est vrai,
00:22:29 quand on réduit la durée d'indemnisation, mécaniquement,
00:22:31 les gens trouvent plus d'emplois plus vite,
00:22:33 mais parce qu'ils n'ont pas le choix.
00:22:34 Au bout de la fin de leur période de chômage,
00:22:35 ils sont acculés à prendre n'importe quel emploi.
00:22:38 En Grande-Bretagne, c'est 6 mois maximum.
00:22:40 Je ne dis pas que c'est le système qu'il faut appliquer,
00:22:42 mais je pense que là-dessus, il y a eu une vraie évolution
00:22:44 et on le voit sur les résultats du chômage
00:22:47 qui a beaucoup baissé ces dernières années.
00:22:49 Un dernier mot sur le sujet, Pascal Abito-Panelli.
00:22:52 Je pense que c'est... Je suis assez d'accord avec Michel,
00:22:55 que c'est une mesure qui vaut la peine d'être essayée,
00:22:59 que c'est un domaine extrêmement complexe
00:23:01 au niveau du budget et de l'économie à équilibrer,
00:23:04 qu'il faut forcément des modulations
00:23:06 en fonction de l'évolution, des involutions du marché du travail.
00:23:11 Donc, à essayer et à voir dans quelques mois ce que ça peut produire.
00:23:15 Allez, autre sujet vous concernant.
00:23:17 On va parler des soldes. Est-ce que les -30, -50
00:23:20 ou -70% vous ont fait craquer ?
00:23:24 Quel est le bilan de ces soldes ?
00:23:26 On va retrouver tout de suite Thierry Veyron
00:23:28 qui est président de la Fédération des associations
00:23:30 et commerçants et artisans de Paris.
00:23:32 Soyez le bienvenu, Thierry Veyron.
00:23:34 Quel est le bilan des soldes cru 2023 ?
00:23:39 Alors, cru 2023 et été d'ailleurs, été 2023,
00:23:45 on est dans un climat très morose.
00:23:49 Les soldes ne se sont pas bien passées.
00:23:52 On peut dire aussi que les clients sont partis en vacances plus tôt.
00:23:58 À partir du 14 juillet, les rues se sont vidées.
00:24:03 Et pourquoi ? Parce que l'année dernière,
00:24:07 ils ont sorti un petit peu de la crise Covid,
00:24:09 donc ils étaient un petit peu frileux de partir assez tôt.
00:24:13 Et là, cette année, ce qu'ils ont vraiment envie de faire,
00:24:16 c'est partir en vacances et négliger les soldes.
00:24:21 De toute façon, puisqu'on a des soldes
00:24:23 qui sont récurrentes tout au long de l'année,
00:24:27 alors même si ça ne s'appelle pas des soldes
00:24:29 et même si on ne peut pas vendre à perte
00:24:31 dans les autres rabais et promotions,
00:24:34 on a quand même l'embarras du choix pour acheter à prix cassé.
00:24:42 Donc le bilan n'est vraiment pas bon du tout.
00:24:46 On a demandé au gouvernement s'il pouvait ouvrir les dimanches.
00:24:55 On sait déjà que pendant les JO, ce sera le cas.
00:24:58 Il y a une volonté de pérenniser après les JO.
00:25:03 Maintenant, on avait demandé pour que ce soit le cas avant les JO,
00:25:09 pour que les commerçants puissent se refaire une santé sur le chiffre d'affaires.
00:25:14 Il y a eu un amendement qui a été déposé,
00:25:16 mais qui a été rejeté pour l'instant.
00:25:19 Donc on en est là.
00:25:20 Est-ce que les commerces vont être en difficulté Thierry Veyron ?
00:25:25 Oui, les commerçants vont être en difficulté,
00:25:27 parce qu'il va falloir écouler quand même de la marchandise
00:25:30 pour faire de la place pour les stocks d'hiver.
00:25:36 Un autre phénomène aussi qu'on a eu,
00:25:38 c'est qu'on a quand même eu un mois de juillet avec la pluie,
00:25:43 l'effort de chaleur.
00:25:45 Tout ça, c'est des températures qui n'incitent pas les gens à aller consommer.
00:25:54 Ça, c'est quand même un facteur très important.
00:25:56 Je n'ai pas encore de chiffres à communiquer,
00:25:59 mais les résultats sont moyens.
00:26:02 On a certains commerces qui s'en sortent avec leurs fichiers clients,
00:26:07 avec le e-commerce.
00:26:09 Le e-commerce continue de se développer.
00:26:12 Ce qu'il faut, c'est que l'ensemble des commerçants,
00:26:15 et surtout pour les indépendants, puissent se développer vers le e-commerce.
00:26:20 La FACAP, avec les ateliers numériques Google,
00:26:24 met en avant un partenariat pour développer,
00:26:28 avec des coachs informatiques, le e-commerce chez les indépendants.
00:26:33 Parce qu'il faut voir qu'aujourd'hui, le groupe FNAC Darty, pour ne pas les nommer,
00:26:38 font à peu près 25% de leur chiffre d'affaires en e-commerce.
00:26:43 Donc, le e-commerce se développe.
00:26:45 Alors évidemment, sur des grandes chaînes comme ça, c'est beaucoup plus simple,
00:26:48 parce qu'ils ont tout ce qu'il faut au niveau communication, informatique,
00:26:54 pour gérer tout ça.
00:26:56 Mais le petit commerce de quartier, de proximité, il a beaucoup de difficultés.
00:27:01 Donc c'est pour ça qu'on est à côté pour les aider.
00:27:05 Et on est à plusieurs à gérer tout ça.
00:27:08 – Et dernière question Thierry Veyron, toute dernière question.
00:27:11 Comment vous sentez la rentrée de septembre ?
00:27:15 – La rentrée de septembre, ça va être difficile.
00:27:18 On a l'impression que les clients vont rentrer le plus tard possible.
00:27:22 Donc ça va être consommation concernant la rentrée scolaire.
00:27:28 Si toutefois les gens n'ont pas déjà acheté pendant leurs vacances.
00:27:34 Et après la rentrée, on va voir un petit peu le climat social qui va y avoir.
00:27:40 Parce que c'est ça qui va jouer aussi.
00:27:42 Si on parle de manifs, des meutes, etc.
00:27:47 Il faut savoir qu'on a des clients qui viennent de banlieues et de provinces
00:27:52 pour profiter des soldes.
00:27:54 Et ces clients ont peur.
00:27:56 Il y en a qui nous ont dit qu'ils avaient peur de monter à Paris.
00:27:58 Donc c'est quand même une situation difficile.
00:28:00 La rentrée, c'est un gros point d'interrogation.
00:28:04 On espère que ça va être une rentrée qui ne sera pas trop compliquée.
00:28:10 Je dis pas trop parce qu'à mon avis, ça risque d'être compliqué
00:28:16 dans la mesure où il y a la hausse d'énergie, l'inflation…
00:28:21 - Ce sont tous les sujets qu'on vient d'évoquer en début d'émission.
00:28:25 Thierry Veyron, désolé de vous interrompre.
00:28:27 On va marquer une pause dans ce milieu d'été.
00:28:29 Merci en tous les cas d'avoir accepté de témoigner,
00:28:32 de faire le bilan des soldes de cet été 2023.
00:28:36 Petite réaction très rapide, Michel Thaub avant de partir en pause pub.
00:28:39 - Les soldes ont commencé le jour du déclenchement des événements.
00:28:43 533 villes de France ont été touchées.
00:28:46 Vous avez 533 centres-villes où vous avez des petits commerçants
00:28:49 dont les soldes ont été brisés par ces émeutes qui ont tué le petit commerce.
00:28:54 Après, effectivement, je pense qu'il faut laisser plus de liberté aux petits commerçants
00:28:58 de faire leurs propres opérations promotionnelles tout au long de l'année
00:29:01 en fonction de leurs besoins à eux et ne pas imposer des dates
00:29:05 qui sont un peu passées de mode, excusez-moi l'expression,
00:29:07 avec le tout numérique aujourd'hui.
00:29:09 - Et on reparlera des soldes dans quelques instants.
00:29:12 Après la pause, on sera avec Sarah Varney,
00:29:15 qui sera justement avec des commerçants de Paris.
00:29:18 Il est 11h28, j'espère que vous passez un bon moment.
00:29:21 Vous êtes sur CNews, c'est Mini News été.
00:29:23 Nous sommes ensemble jusqu'à 13h.
00:29:25 A tout de suite avec Sarah Varney.
00:29:27 Il est 11h30, c'est Mini News été, jusqu'à 13h,
00:29:32 avec nos grands témoins du jour, Michel Thaub, Erwan Barrio,
00:29:35 Pascal Bitto Panelli, Harold Iman, puisqu'on parlera du Niger,
00:29:39 de la situation du Niger dans le courant de cette émission.
00:29:42 Mais on va poursuivre, si vous le voulez bien, par le sujet des soldes.
00:29:45 On va retrouver tout de suite Sarah Varney,
00:29:48 qui est accompagnée d'Isabelle Seccolino,
00:29:50 et qui est dans une boutique située dans l'Essone.
00:29:52 Quel est le bilan des soldes ?
00:29:54 Vous êtes à côté d'une commerçante, Sarah Varney.
00:29:56 - Exactement. Aujourd'hui, dernier jour des soldes.
00:30:03 C'est le moment de faire un peu le bilan,
00:30:05 de savoir si ces 5 semaines, cette année, ont fonctionné.
00:30:09 Je me trouve avec Isabelle Seccolino.
00:30:12 Isabelle, vous êtes chausseur.
00:30:14 Ici, dans votre boutique, avez-vous vu un engouement
00:30:18 pour les soldes de l'été 2023 ?
00:30:20 - Pour une fois, je peux vous dire oui.
00:30:22 Dès qu'ils ont commencé, les 2 semaines qui ont suivi, c'était super.
00:30:25 Avant, il y a eu des événements qui ont tout arrêté.
00:30:28 Parce que déjà, on a la chance,
00:30:30 car on est à l'Essone, donc nous n'avons pas eu de problème.
00:30:33 Mais je vous dirais que les clients n'avaient plus envie d'acheter,
00:30:36 ils n'avaient plus envie de venir dans les boutiques,
00:30:38 ce qui est normal.
00:30:40 Et à ce moment-là, il y a eu une baisse.
00:30:42 Et aujourd'hui, je fais déjà mes comptes,
00:30:44 je sais la journée, ce qui va être fait.
00:30:46 Nous sommes à 10% de moins que l'année dernière.
00:30:49 - Bilan plutôt en deçà de l'année précédente.
00:30:53 La semaine rajoutée par le gouvernement n'a pas permis
00:30:56 de remonter un peu le bilan, les chiffres d'affaires ?
00:31:00 - Non, elle n'a pas permis.
00:31:02 Et puis, ce qui est un peu difficile dans toutes les boutiques
00:31:05 qui sont de petite proximité,
00:31:07 c'est qu'on n'a pas les mêmes vues que les autres,
00:31:09 dans le sens qu'en fait, les soldes ne sont pas aux dates
00:31:11 qu'on voudrait.
00:31:13 Là, on a des modèles qu'on aimerait commencer à mettre en solde bientôt,
00:31:16 du 15 août au 15 septembre, ce serait l'idéal.
00:31:19 Et puis, tout le monde n'est pas d'accord.
00:31:22 L'État, je comprends, c'est un petit peu n'importe qui
00:31:24 qui dit n'importe quoi.
00:31:26 Donc, c'est très difficile.
00:31:28 Nous avons beaucoup de travail à essayer de faire
00:31:30 pour convaincre qu'il faut changer la date des soldes
00:31:32 dans le bon sens.
00:31:34 Parce que quand on finit une saison, c'est là qu'on met en solde.
00:31:37 Je n'achète pas pour être en solde, j'achète pour vendre,
00:31:39 parce qu'il faut bien que je paie mes frais.
00:31:41 Donc, si j'achète pour des soldes, c'est totalement différent,
00:31:44 les achats ne sont pas faits de la même façon.
00:31:46 Donc, voilà pourquoi nous voulons changer les dates des soldes.
00:31:49 - Du coup, ici, bilan plutôt mitigé,
00:31:52 comme pas mal de boutiques sur Paris également,
00:31:56 même si 54% des commerçants ont vu un chiffre à peu près égal
00:32:02 par rapport à l'année 2022.
00:32:05 Bon nombre de boutiques sont en difficulté.
00:32:08 Cela fait trois ans avec la pandémie, mais aussi l'inflation.
00:32:12 Les commerçants sont en difficulté, comme des grandes marques
00:32:15 de type André, Gap ou Burton, ou encore Camailleux,
00:32:19 qui est entrée en liquidation en septembre 2022.
00:32:23 - Merci beaucoup, Sarah Varney.
00:32:25 Décidément, effectivement, pas de surprise,
00:32:27 c'est la morosité du côté des soldes, Erwann Barilhau.
00:32:30 - Oui, c'est la morosité du côté des soldes.
00:32:32 Il y a plusieurs raisons qu'on a évoquées,
00:32:34 la pandémie, l'inflation, les émeutes,
00:32:36 comme l'a dit Michel Taubes.
00:32:38 Mais je crois aussi que, fondamentalement,
00:32:40 il y a un changement de mentalité vis-à-vis des soldes.
00:32:43 C'est-à-dire que, pourtant, on pourrait penser
00:32:45 que, vu la baisse du pouvoir d'achat des Français,
00:32:47 ces derniers seraient plus enclins à aller chercher des soldes,
00:32:51 des -50, -70%. En fait, je pense que pas du tout.
00:32:54 Parce qu'il y a eu un changement, à mon avis,
00:32:56 dans la perception, c'est qu'on est passé
00:32:58 de la génération du moins, celle de mes parents
00:33:00 et de mes grands-parents, à la génération du mieux.
00:33:02 C'est-à-dire qu'avant, les gens, y compris
00:33:05 quand ils avaient les moyens, voulaient tout le temps
00:33:07 acheter moins cher, moins cher, pour le moins,
00:33:09 même quand c'était fabriqué à l'étranger,
00:33:11 dans des conditions environnementales déplorables,
00:33:13 et que ça supprimait des emplois industriels en France.
00:33:16 Aujourd'hui, je pense qu'il y a une prise de conscience
00:33:18 des gens de ma génération,
00:33:20 tant sur le plan environnemental,
00:33:22 ils veulent des produits de qualité
00:33:24 qui respectent un certain nombre de normes,
00:33:26 que sur le plan du patriotisme économique.
00:33:28 Ils préfèrent payer un petit peu plus cher
00:33:30 des produits qui sont fabriqués en France
00:33:32 que peu cher des produits qui sont fabriqués
00:33:34 au Bangladesh ou en Chine.
00:33:36 - Pascal ?
00:33:38 - Oui, en même temps, c'est vrai que les émeutes,
00:33:41 en pleine période de sol, ça a été, je dirais,
00:33:44 un facteur...
00:33:46 - C'était le pire contexte,
00:33:48 ça ne pouvait pas tomber plus mal pour eux.
00:33:50 - Ces pauvres commerçants.
00:33:52 On est, par ailleurs, je trouve, dans une société
00:33:54 extrêmement anxiogène, les gens ont peut-être
00:33:56 moins envie d'acheter, sont inquiets,
00:33:58 pour l'avenir, et peut-être, alors là,
00:34:00 c'est moins mon domaine d'analyse, mais que les gens
00:34:02 commandent de plus en plus sur Internet
00:34:04 et vont moins dans les boutiques,
00:34:06 point d'interrogation.
00:34:08 Je pense qu'il y a eu des changements au niveau
00:34:10 de la consommation.
00:34:12 - C'est ce qu'évoquait le représentant des commerçants,
00:34:14 effectivement, que nous avions en direct tout à l'heure.
00:34:16 Un dernier mot sur le sujet, Michel Thauvin.
00:34:18 - Oui, je suis d'accord avec vous, avec une réserve,
00:34:20 Erwan, c'est que le mieux plutôt que le moins cher,
00:34:23 c'est valable pour ceux qui peuvent se le permettre.
00:34:25 Mais pour les classes les plus populaires,
00:34:27 c'est elles qui vont faire les soldes,
00:34:29 c'est elles qui vont chercher le moins cher.
00:34:31 - Qui vont essayer de trouver les prix le plus bas, évidemment.
00:34:33 - Parce qu'elles n'ont pas le choix.
00:34:35 Et c'est elles qui, malheureusement, d'une part,
00:34:37 sont dissuadées d'aller au centre-ville parce qu'il y a
00:34:39 des émeutes, parce qu'il y a des violences.
00:34:41 Rappelez-vous les dizaines de samedis des Gilets jaunes
00:34:43 qui ont fait, véritablement, qui ont créé des déserts
00:34:45 commerciaux dans les centres-villes de notre pays.
00:34:47 Et puis, enfin, effectivement, le problème du pouvoir
00:34:49 d'achat dont on a parlé, qui fait qu'à la fin,
00:34:51 il reste peu de sous pour aller faire des soldes
00:34:53 et faire des vêtements.
00:34:55 Donc, les gens, beaucoup, rachètent aussi des produits
00:34:57 de deuxième main, de troisième main,
00:34:59 plus que d'aller vers les soldes.
00:35:01 Donc, effectivement, la situation est de plus en plus dure
00:35:03 et les soldes apparaissent de moins en moins
00:35:05 comme la roue de secours.
00:35:07 Moi, je suis, encore une fois, favorable à ce que
00:35:09 les petits commerçants soient libres de pratiquer
00:35:11 leurs soldes quand ils veulent, en fonction
00:35:13 de leurs contraintes, de leurs besoins,
00:35:15 de leurs opportunités dans les quartiers
00:35:17 où ils vivent.
00:35:19 - C'est vrai que parfois, on est un peu perdu
00:35:21 dans le cadre des soldes, hein ?
00:35:23 - Tous les ans, ça change.
00:35:25 - C'est un peu compliqué. Erwann, Mario, dernière réaction.
00:35:27 - Juste pour répondre à Michel. On ne peut pas justifier
00:35:29 la baisse du pouvoir d'achat
00:35:31 par le fait que les gens dépensent
00:35:33 de moins en moins, parce que sinon, c'est un cercle vicieux.
00:35:35 Je veux dire, à un moment donné, il faut aussi prendre conscience,
00:35:37 même quand on a
00:35:39 un pouvoir d'achat limité,
00:35:41 qu'il vaut mieux payer un petit peu plus cher
00:35:43 quelque chose qui est fabriqué en France, parce que ça va être,
00:35:45 au contraire, un cercle verteux et recréer
00:35:47 des emplois industriels dans son propre pays.
00:35:49 Je ne suis pas forcément
00:35:51 un soutien de Donald Trump,
00:35:53 mais quand même, il faut reconnaître qu'au niveau de la politique économique
00:35:55 qui a été la sienne aux Etats-Unis,
00:35:57 ça a plutôt porté ses fruits.
00:35:59 Il y a eu des emplois industriels aux Etats-Unis qui ont été recréés
00:36:01 avec une politique protectionniste.
00:36:03 Et certes, les Chinois avaient dit à l'époque
00:36:05 "Vous allez voir, le consommateur va voir
00:36:07 ses prix augmenter". Ça a été le cas,
00:36:09 mais le producteur aussi a vu ses recettes
00:36:11 augmenter de la même manière.
00:36:13 Donc c'est une politique profitable. En fait, il faut choisir
00:36:15 entre le cercle vicieux du moins-disant
00:36:17 ou le cercle vertueux du mieux-disant, tout simplement.
00:36:19 Les transitions sont parfois difficiles.
00:36:21 Alors que l'on parle depuis le début
00:36:23 de cette émission de la difficulté
00:36:25 des Français et de l'inflation
00:36:27 et de cette rentrée qui s'annonce difficile.
00:36:29 On parlait du salaire des élus.
00:36:31 Pour le nouveau patron du MEDEF,
00:36:33 Patrick Martin, les élus politiques français
00:36:35 ne sont pas assez bien payés.
00:36:37 Selon lui, leur charge de travail est trop importante
00:36:39 par rapport à leur rémunération. Alors, êtes-vous
00:36:41 de cet avis ? Faut-il augmenter les salaires
00:36:43 de nos élus ? Reportage Antoine Durand
00:36:45 et Solène Boulan. Et on ouvre le débat
00:36:47 ensemble juste après. C'est vrai que parfois
00:36:49 les sujets se suivent et...
00:36:51 ne se ressemblent pas.
00:36:53 Merci.
00:36:55 Les personnalités politiques
00:36:57 françaises sont-elles trop
00:36:59 peu payées ? En France,
00:37:01 ces données sont publiques.
00:37:03 La Première ministre et le Président de la République
00:37:05 ont quasiment le même salaire, avec
00:37:07 respectivement 15 971 euros
00:37:09 et 15 200 euros
00:37:11 bruts mensuels. Viennent ensuite
00:37:13 les ministres avec 10 647 euros
00:37:15 bruts par mois,
00:37:17 puis les députés, dont le salaire est de
00:37:19 7 605,70 euros.
00:37:21 A plus petite échelle,
00:37:23 les maires des villages sont moins bien payés
00:37:25 que ceux des villes. 1026,51
00:37:27 euros bruts pour le maire
00:37:29 d'un village de moins de 500 habitants,
00:37:31 3622,97 euros
00:37:33 pour une ville entre 20 000
00:37:35 et 49 999 habitants.
00:37:37 Pour les villes de plus
00:37:39 de 100 000 habitants, c'est
00:37:41 5837,01 euros.
00:37:43 Et vous, pensez-vous que la
00:37:45 rémunération des élus doit augmenter
00:37:47 compte tenu de leur charge de travail ?
00:37:49 Nous vous avons posé la question
00:37:51 et les avis sont mitigés.
00:37:53 C'est peut-être pas le moment. Je pense,
00:37:55 vu la situation dans le pays, je pense qu'il faudrait
00:37:57 attendre un petit peu que ça se calme.
00:37:59 Je pense qu'ils gagnent déjà quand même pas mal.
00:38:01 Les choses augmentent tous les jours,
00:38:03 surtout après la pandémie, et je trouve
00:38:05 que c'est plus ou moins justifié par rapport au travail.
00:38:07 Si les choses augmentent par rapport au ménage,
00:38:09 je pense que ceux-ci sont aussi des salariés.
00:38:11 Au contraire, je pense que ce serait intéressant
00:38:13 de le baisser pour commencer
00:38:15 et de redistribuer cet argent
00:38:17 dans des fonds publics pour d'autres causes.
00:38:19 À Nantes, les élus ont vu
00:38:21 leur salaire augmenter en juin dernier,
00:38:23 pour la première fois depuis 30 ans.
00:38:25 Pascal Bitto Panelli,
00:38:27 alors, question, il faut
00:38:29 ou pas ? Moi, je suis pour
00:38:31 l'augmentation des élus. Vous êtes pour l'augmentation ? Oui.
00:38:33 Contrairement. Vous avez vu dans le reportage,
00:38:35 versus ce qu'on a
00:38:37 dit au début de cette émission,
00:38:39 une décision qui n'est pas simple.
00:38:41 Oui, mais bon, moi, je trouve
00:38:43 que par rapport à leur responsabilité,
00:38:45 à leur engagement, à leurs risques
00:38:47 aujourd'hui, qui sont tant
00:38:49 des risques physiques
00:38:51 autour d'eux, de leur famille,
00:38:53 au risque de la responsabilité
00:38:55 pénale aux heures effectuées,
00:38:57 je pense, et d'ailleurs
00:38:59 par rapport à l'analyse
00:39:01 des salaires des élus dans le monde,
00:39:03 que les augmenter, je ne parle pas de tripler
00:39:05 les salaires, serait une mesure absolument
00:39:07 normale. Tour d'otage,
00:39:09 Michel Taubes. Moi, je suis tout à fait
00:39:11 d'accord avec Pascal, je pense que
00:39:13 en fait, il y a un autre aspect, c'est que
00:39:15 les politiques sont tous les jours
00:39:17 en proie
00:39:19 à des personnes, des lobbies,
00:39:21 des personnalités
00:39:23 qui sont fortunées, qui ont des
00:39:25 moyens considérables. Et si on veut
00:39:27 que les politiques adoptent
00:39:29 des lois selon leurs convictions,
00:39:31 peut-être plus que selon des intérêts
00:39:33 et des pressions qu'on pourrait leur faire,
00:39:35 il faut qu'ils soient incorruptibles.
00:39:37 Et pour être incorruptibles, il faut qu'ils gagnent
00:39:39 très bien leur vie, qu'ils soient protégés. Et en plus,
00:39:41 ils travaillent énormément, comme vous le disiez
00:39:43 fort justement, ils prennent des risques considérables,
00:39:45 souvent de façon injuste, parfois de façon
00:39:47 juste aussi, bien entendu. Et donc
00:39:49 la meilleure manière pour eux d'être
00:39:51 un peu souverain dans leurs décisions,
00:39:53 c'est qu'ils soient très bien payés,
00:39:55 et en plus, on est de loin,
00:39:57 pas le pays d'Europe
00:39:59 et du monde où les élus sont les mieux payés.
00:40:01 Il y a un petit peu une sorte
00:40:03 de démagogie facile, qui est entretenue
00:40:05 en disant qu'ils s'en mettent plein les poches,
00:40:07 etc. La réalité, c'est pas du tout cela.
00:40:09 Et c'est qu'être politique aujourd'hui,
00:40:11 c'est un métier qui est difficile.
00:40:13 Et si on veut qu'on ait des élus
00:40:15 compétents, il faut notamment bien les payer.
00:40:17 Et on le verra pour les prochaines élections
00:40:19 municipales, par exemple, où il y a
00:40:21 de plus en plus de maires qui... - Il y a de plus en plus de maires
00:40:23 qui se jettent éponges, évidemment.
00:40:25 On l'évoque souvent sur les plateaux de CNI où c'est compliqué.
00:40:27 - Exactement. - Yaron Barhio,
00:40:29 alors, quel est votre avis ? - Mon avis
00:40:31 est très simple. Vous savez, l'Arabie saoudite
00:40:33 veut un footballeur compétent, il le paye un million par jour.
00:40:35 La France voudrait
00:40:37 des parlementaires compétents
00:40:39 et elle les paierait 7 605,70 euros bruts par mois,
00:40:44 c'est-à-dire un ratio de 2,3
00:40:46 par rapport au salaire moyen.
00:40:48 En France, on ne peut pas
00:40:50 considérer que gagner deux fois plus
00:40:52 que le salaire moyen, c'est exorbitant.
00:40:54 Effectivement, il faut augmenter le salaire des élus,
00:40:56 au moins que ça suive
00:40:58 la courbe de l'inflation.
00:41:00 Vous voyez, aujourd'hui, il y a des élus...
00:41:02 J'ai le souvenir d'un député qui m'a dit
00:41:04 "je gagne moins que ma femme de ménage".
00:41:06 Il m'a dit personnellement,
00:41:08 parce qu'il savait que s'il disait ça publiquement,
00:41:10 compte tenu du degré
00:41:12 d'inflammabilité du débat,
00:41:14 ça ne serait pas passé. Mais la réalité, c'est ça.
00:41:16 Il faisait 90 heures par semaine.
00:41:18 S'il ramenait au taux horaire,
00:41:20 effectivement, il gagnait moins que sa femme de ménage.
00:41:22 Après, il y a un vrai sujet. Je pense que le vrai sujet,
00:41:24 ce n'est pas le salaire des élus,
00:41:26 c'est la représentativité des élus.
00:41:28 En particulier ceux de l'Assemblée nationale.
00:41:30 Il y a 2% d'ouvriers aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
00:41:32 On parle toujours de la parité
00:41:34 hommes-femmes. Effectivement, il est bien
00:41:36 qu'on se rapproche de 50/50.
00:41:38 Il faudrait maintenant qu'on parle de la parité
00:41:40 dans la représentativité professionnelle
00:41:42 et dans les classes sociales,
00:41:44 simplement, qui sont à l'Assemblée nationale. C'est ça le vrai sujet.
00:41:46 Michel Thau parlait de l'incorruptibilité
00:41:48 des élus. Effectivement, il faut qu'ils
00:41:50 insèrent des cents. Mais il faut aussi que
00:41:52 de là où ils viennent, par leur parcours,
00:41:54 de par leur conviction,
00:41:56 ils représentent réellement la France.
00:41:58 Aujourd'hui, c'est ça le vrai problème. On a une Assemblée nationale
00:42:00 qui est composée de cadres supérieurs,
00:42:02 d'anciens directeurs
00:42:04 de ressources humaines, de gens qui ont suivi
00:42:06 Emmanuel Macron en 2017, qui sont
00:42:08 complètement coupés des réalités
00:42:10 des ouvriers de base
00:42:12 de notre pays.
00:42:14 Le vrai problème, il est là. C'est plus de représentativité.
00:42:16 On va écouter
00:42:18 le directeur de l'association des maires ruraux.
00:42:20 C'est intéressant d'écouter
00:42:22 son témoignage. Pourquoi ? Parce qu'il y représente
00:42:24 le maire des petites communes, qui sont mobilisés
00:42:26 H24, mais vraiment.
00:42:28 Et qui sont les plus nombreux en France.
00:42:30 Et qui sont les plus nombreux en France.
00:42:32 Cédric Sasbaut était l'invité de la matinale
00:42:34 d'Olivier Decarenfleck. Écoutez ce qu'il
00:42:36 dit justement sur...
00:42:38 Comment il réagit par rapport
00:42:40 à cette demande
00:42:42 de Patrick Martin du MEDEF. Écoutez-le.
00:42:52 Les élections municipales, c'est en 2026.
00:42:54 On a largement le temps. Les législateurs
00:42:56 ont largement le temps de faire changer
00:42:58 la donne, de changer les règles, pour
00:43:00 donner envie à des citoyens
00:43:02 de venir compléter, remplacer,
00:43:04 se substituer ou
00:43:06 accompagner des élus actuels.
00:43:08 Pour dire, oui, finalement, c'est pas
00:43:10 si désintéressant que ça, puisqu'on ne
00:43:12 perd pas d'argent. C'est ce qu'on demande à l'échelle
00:43:14 des communes rurales. C'est que
00:43:16 les élus qui s'engagent et qui sont actifs
00:43:18 n'aient pas de perte de revenus disponibles.
00:43:20 - Eh oui, Erwann, on le voit bien,
00:43:22 il y a différents types d'élus,
00:43:24 évidemment, et il faut
00:43:26 une sacrée volonté aujourd'hui pour être maire.
00:43:28 - Oui, oui, effectivement. Je crois
00:43:30 que c'est Xavier Bertrand qui avait dit "un élu local,
00:43:32 il doit être à portée de BAF".
00:43:34 Aujourd'hui, qu'il le veuille ou non, malheureusement,
00:43:36 les élus locaux sont à portée de BAF et
00:43:38 ils le sont chaque jour, pour un salaire
00:43:40 qui, effectivement, n'est pas
00:43:42 au rendez-vous. Et donc,
00:43:44 Patrick Martin, vous savez,
00:43:46 est assez peu suspect dans cette déclaration,
00:43:48 puisque lui-même n'est pas élu,
00:43:50 et il n'a aucun intérêt à dire ça,
00:43:52 puisqu'il n'est pas élu, il ne veut pas l'être, à mon avis.
00:43:54 Et il constate
00:43:56 simplement que les élus, aujourd'hui, en France,
00:43:58 sont moins bien payés, c'est vrai.
00:44:00 Quand on compare avec le reste
00:44:02 de l'Union européenne, pour parler
00:44:04 des députés, on est très, très mal situé.
00:44:06 Je crois qu'on est en septième position.
00:44:08 Donc c'est vrai qu'il y a un changement à faire
00:44:10 de ce côté-là. Et effectivement, la situation
00:44:12 des élus locaux est encore pire que celle
00:44:14 des députés. - Et puis surtout, quand
00:44:16 on s'engage pour être maire, parfois,
00:44:18 c'est difficile de retrouver
00:44:20 un job dans la vie courante
00:44:22 ensuite, après. C'est pas simple non plus.
00:44:24 - La réalité, c'est que très souvent,
00:44:26 des pertes de revenus. Les personnes qui s'engagent
00:44:28 en politique perdent des revenus.
00:44:30 Ils gagnent beaucoup moins leur vie que dans le passé.
00:44:32 Et après, effectivement, quand ils sont maires
00:44:34 pendant 6 ans, 12 ans, 8 ans... - Comment retrouver
00:44:36 la victime ? - C'est très, très difficile.
00:44:38 Beaucoup, d'ailleurs, sont retraités
00:44:40 ou en fin de carrière, ou beaucoup sont aussi
00:44:42 fonctionnaires, parce qu'ils peuvent,
00:44:44 dans le public, prendre des disponibilités
00:44:46 que dans le privé, vous pouvez beaucoup plus difficilement
00:44:48 prendre. Donc là aussi, il y a une forme d'injustice.
00:44:50 Si les salaires, si les rémunérations
00:44:52 étaient plus importantes, peut-être que vous auriez
00:44:54 une plus grande diversité de personnes.
00:44:56 Et puis, quant au monde rural, c'est vraiment
00:44:58 très important, parce que d'abord, ça concerne
00:45:00 de très loin l'immense majorité des élus.
00:45:02 Sur les... Je crois qu'il y a 500 000
00:45:04 élus, conseillers municipaux,
00:45:06 conseillers territoriaux, conseillers départementaux.
00:45:08 En France, c'est beaucoup de monde.
00:45:10 Mais les maires des petites communes
00:45:12 sont très, très largement le plus gros
00:45:14 vivier des élus de la République. Et ils gagnent
00:45:16 très peu. Ils gagnent dans les 1 000, 1 200
00:45:18 euros, alors qu'ils ont des responsabilités
00:45:20 importantes. Et donc, c'est vrai qu'il
00:45:22 serait normal d'augmenter. Mais vous savez, malheureusement,
00:45:24 c'est un débat qui existe depuis
00:45:26 50 ans, et on n'a jamais
00:45:28 vraiment augmenté la rémunération des élus.
00:45:30 Il faudrait se demander pourquoi.
00:45:32 Pourquoi il y a ce plafond de verre ? Pourquoi il y a
00:45:34 ce forme de consensus pour ne pas
00:45:36 augmenter ? Est-ce qu'on a peur de l'opinion publique
00:45:38 qui est majoritairement contre l'augmentation
00:45:40 du nombre de maires ?
00:45:42 - Vu le contexte social du moment, c'est vrai que poser la question
00:45:44 aujourd'hui, alors que les Français se serrent la ceinture,
00:45:46 c'est pas l'intervention
00:45:48 la plus populaire du moment.
00:45:50 Dernière réaction,
00:45:52 et en refermant à ce débat, Zartos Bakhtiari,
00:45:54 vous le savez, c'est le maire d'Hiver-Droite,
00:45:56 de Nilles-sur-Marne. On écoute également sa réaction
00:45:58 et peut-être que ça suscitera une réaction
00:46:00 de l'un d'entre vous.
00:46:02 - Quand vous êtes à 70 ou 80
00:46:04 heures de travail par semaine, si ce n'est plus
00:46:06 parfois, quand vous faites
00:46:08 la comparaison, on est moins
00:46:10 payé que le SMIC.
00:46:12 Après, chacun
00:46:14 jugera. Moi, c'est un choix que j'ai fait.
00:46:16 Je ne me bats pas pour la rémunération
00:46:18 mais pour faire avancer la ville.
00:46:20 Après, effectivement, si on veut
00:46:22 essayer aussi d'attirer du monde, si on veut essayer
00:46:24 de fidéliser aussi,
00:46:26 de capter des personnes
00:46:28 qui feraient le choix
00:46:30 de s'investir pour le public plutôt que de
00:46:32 rester dans le privé, il y a
00:46:34 un sujet, je pense, sur la rémunération.
00:46:36 - Yaron Barilho, réaction, et Pascal Vito Panelli ?
00:46:38 - Oui, juste pour reparler des députés,
00:46:40 quel est le point commun aujourd'hui
00:46:42 entre un député En Marche,
00:46:44 un député
00:46:46 Rassemblement National et un député France Insoumise ?
00:46:48 - Vous me posez la question ?
00:46:50 - Oui. - Non, je vous laisse répondre.
00:46:52 - C'est leur faible niveau de compétence.
00:46:54 - Ah, ça, ça n'engage que vous.
00:46:56 - En tout cas, c'est vrai...
00:46:58 - Quel est le lien avec le sujet ?
00:47:00 - Cet élu a tout à fait raison.
00:47:02 - J'essaie de comprendre. - Si on veut attirer
00:47:04 des gens qui ont un haut niveau de compétence
00:47:06 dans la sphère publique, c'est-à-dire
00:47:08 renforcer l'État, renforcer l'intérêt général,
00:47:10 il faut qu'il y ait une attractivité
00:47:12 au niveau du salaire, c'est évident.
00:47:14 Parce qu'aujourd'hui, on voit que les cerveaux vont
00:47:16 dans le privé. Quand ils ne partent pas à l'étranger,
00:47:18 ils partent dans le privé. Donc, il faut
00:47:20 retrouver une attractivité de la fonction
00:47:22 publique et de la fonction d'élu.
00:47:24 - Vous faites un parallèle entre augmentation de salaire
00:47:26 et compétence. - On le voit
00:47:28 bien, quand même. Malgré tout,
00:47:30 les gens, quand ils choisissent leur emploi,
00:47:32 ils regardent la rémunération et compte tenu
00:47:34 de leur compétence et de leur niveau
00:47:36 de sollicitation ailleurs. Ça me semble
00:47:38 évident. Et d'ailleurs, cet élu
00:47:40 l'a bien rappelé. - Allez, dernier mot
00:47:42 sur le sujet, Pascal Bittopanelli. - Alors moi,
00:47:44 je pense que le poste de maire est le plus
00:47:46 beau poste des élus, tant au niveau
00:47:48 de la fonction que du symbolisme, parce qu'on
00:47:50 est près des hommes et des femmes
00:47:52 de son... - Ça, ça va faire plaisir à tous les maires qui nous regardent.
00:47:54 - Par ailleurs, je le compare
00:47:56 au métier de la sécurité,
00:47:58 de la police, de la gendarmerie et de l'armée.
00:48:00 Il faut avoir, dans l'ADN,
00:48:02 le sens du service,
00:48:04 le sens patriotique,
00:48:06 aimer la France, aimer l'engagement
00:48:08 et c'est, je pense, la seule solution
00:48:10 pour supporter et aller
00:48:12 au maximum de cette fonction.
00:48:14 - Allez, on va terminer cette première de
00:48:16 Minnews été avec un
00:48:18 petit coup de chapeau à deux
00:48:20 pompiers sauveteurs à l'honneur cannés
00:48:22 en Roussillon. Ils s'appellent Maéva
00:48:24 et Hugo, ils ont respectivement 17 et 20
00:48:26 ans et le 26 juillet dernier,
00:48:28 ils ont sauvé de la noyade une petite fille de 4 ans
00:48:30 emportée par le vent à 500 mètres
00:48:32 du rivage. Juliette Sada
00:48:34 a pu requérir le témoignage d'un de ses héros.
00:48:36 On aime aussi donner ce genre de coup de
00:48:38 projecteur dans Minnews été.
00:48:40 - L'appel
00:48:42 à l'aide a été lancé par les baigneurs
00:48:44 postés sur le rivage. Mercredi dernier,
00:48:46 aux alentours de midi, les témoins
00:48:48 aperçoivent au loin une bouée jaune
00:48:50 voguée vers le large. - On est de suite partis
00:48:52 avec notre embarcation de jet-ski
00:48:54 sur la zone. Au bout de
00:48:56 10 minutes, on a pu avoir un visuel
00:48:58 sur une bouée qui s'envolait. On a
00:49:00 immédiatement rejoint cette bouée.
00:49:02 Au bout de 300 mètres, on a
00:49:04 commencé à apercevoir des brassards roses
00:49:06 et en se rapprochant,
00:49:08 on s'est aperçu que c'était une petite fille.
00:49:10 - La fille était âgée de 4 ans,
00:49:12 elle est anglaise. Elle a échappé
00:49:14 à la vigilance de ses parents en vacances
00:49:16 dans la région. - On l'a fait embarquer
00:49:18 sur notre jet-ski et puis
00:49:20 de là, on est immédiatement rentré au bord
00:49:22 et on a pu la ramener sans essor.
00:49:24 - Choquée et en légère hypothermie,
00:49:26 la fillette est ensuite transportée
00:49:28 par les pompiers à l'hôpital de Perpignan.
00:49:30 Une histoire qui se termine bien,
00:49:32 mais parfois, le séjour de certains vacanciers
00:49:34 tourne au drame. Car contrairement
00:49:36 aux idées reçues, la Méditerranée n'est pas
00:49:38 sans danger. Trois personnes se sont noyées
00:49:40 dans la région au début du mois. L'occasion
00:49:42 pour les pompiers de rappeler les consignes
00:49:44 de sécurité. - Si vous êtes témoin
00:49:46 de quelqu'un qui a une difficulté dans l'eau,
00:49:48 il faut tout de suite
00:49:50 prévenir le poste de secours le plus proche
00:49:52 et ensuite vous positionner
00:49:54 de façon à ce que le secours identifie
00:49:56 rapidement la zone où la personne
00:49:58 est en difficulté. Et ensuite, évidemment,
00:50:00 si on a fait un gros repas ou si on a
00:50:02 consommé de l'alcool, il ne faut pas
00:50:04 se bénéficier. - Rester vigilant
00:50:06 et agir vite, 15 secondes suffiraient
00:50:08 pour une noyade en Méditerranée.
00:50:10 - Il y a le cabiba Mdizou
00:50:12 qui m'assiste dans la production de ces deux heures.
00:50:14 On a bien terminé par des petits coups de projecteur
00:50:16 comme ça et ça fait du bien aussi
00:50:18 dans cette actualité. Combien, Mossad
00:50:20 ou Michel Thaubat ? - Il faut que tous les Français soient
00:50:22 formés au sauvetage, au premier
00:50:24 geste de sauvetage et savoir
00:50:26 qu'effectivement sur les plages, tout le monde doit avoir un oeil,
00:50:28 notamment sur l'éloignement de la plage.
00:50:30 Sur la côte Atlantique,
00:50:32 il y a eu neuf noyades entre
00:50:34 le 9 et le 17 juillet. - Et puis il y a les fameuses bahines,
00:50:36 les célèbres bahines sur la côte flamdaise.
00:50:38 - C'est l'affaire à la fois de professionnels,
00:50:40 mais c'est l'affaire aussi de tous les citoyens, d'être vigilant
00:50:42 et de savoir faire les bons gestes
00:50:44 en cas de noyade, c'est vraiment important.
00:50:46 - Erwann Barillot ? - Oui,
00:50:48 vraiment on salue le courage de ces pompiers
00:50:50 qui ont le sens
00:50:52 des autres tout simplement
00:50:54 et c'est vrai que je crois que
00:50:56 la profession de pompier figure en tête
00:50:58 de ceux en qui les
00:51:00 Français ont le plus confiance et c'est pas
00:51:02 pour rien, c'est parce que c'est des gens qui s'engagent pour les autres,
00:51:04 c'est des gens qui donnent leur
00:51:06 temps et parfois leur vie
00:51:08 aux autres et donc
00:51:10 on ne peut que méditer cet exemple.
00:51:12 - Allez, un dernier mot Pascal,
00:51:14 Bito, Panélis, c'est important effectivement de...
00:51:16 - Alors pour être synthétique...
00:51:18 - De donner un coup de projecteur sur ces pompiers sauveteurs,
00:51:20 on en a besoin sur les plages, on en a plus que jamais besoin.
00:51:22 - Ça fait du bien, ça fait du bien.
00:51:24 Deux devises à citer pour être synthétique
00:51:26 et résumer tout ça, la devise
00:51:28 de la BSPP, des sapeurs
00:51:30 de pompiers de Paris, "sauvez ou
00:51:32 périr" et la devise des pompiers
00:51:34 français, "courage et dévouement".
00:51:36 - Voilà, et bien écoutez, c'est sur cette
00:51:38 belle phrase qu'on va marquer
00:51:40 une pause dans ce
00:51:42 Midi News été, en prenant la direction
00:51:44 de Marseille pour commencer
00:51:46 cette deuxième heure de Midi News été, à Marseille
00:51:48 où un homme de 32 ans a été tué par balle dans la nuit
00:51:50 de dimanche à lundi et depuis le début
00:51:52 de l'année, 29 personnes,
00:51:54 je dis bien 29 personnes ont perdu la vie dans des
00:51:56 homicides sur fond, évidemment,
00:51:58 de trafic de drogue. C'est
00:52:00 Léa Barotte, notre journaliste
00:52:02 police-justice, sera avec nous
00:52:04 évidemment. Allez, à tout de suite, on marque une
00:52:06 première pause.
00:52:08 ...
00:52:10 ...
00:52:12 - Il est midi,
00:52:14 je suis très heureux de vous retrouver pour cette dernière
00:52:16 heure de Midi News été. Le temps passe très vite, je trouve,
00:52:18 en cette période de l'été, je ne sais pas ce que vous en pensez,
00:52:20 mais je trouve que le temps passe très vite.
00:52:22 - Surtout avec vous, Thierry. - C'est gentil, Erwann.
00:52:24 On va tout de suite retrouver, féliciter
00:52:26 Kindoky, puisqu'on va faire un
00:52:28 point sur l'info et on se retrouve ensuite
00:52:30 avec nos grands témoins pour des débats.
00:52:32 Toujours au temps animé. Félicité.
00:52:34 - Merci Thierry. C'est le dernier jour
00:52:36 des soldes d'été. Cette année,
00:52:38 le rendez-vous estival avait exceptionnellement
00:52:40 été prolongé et porté à
00:52:42 cinq semaines, mais le premier bilan économique
00:52:44 est mitigé au bout de quatre
00:52:46 semaines de soldes. Le chiffre d'affaires des
00:52:48 commerçants était globalement en baisse de 1%
00:52:50 par rapport à celle de 2022.
00:52:52 Le secteur souffre en effet de la baisse du pouvoir
00:52:54 d'achat des Français et a également connu
00:52:56 plusieurs faillites de grandes marques.
00:52:58 Sarah Varney, vous êtes dans une boutique avec
00:53:00 Sacha Robin. Quel est le bilan ici ?
00:53:02 ...
00:53:04 - Eh bien,
00:53:06 écoutez, pour ce dernier jour
00:53:08 des soldes, c'est un bilan mitigé
00:53:10 un peu comme partout
00:53:12 en France et notamment
00:53:14 en Ile-de-France. Je suis donc avec
00:53:16 Isabelle qui est
00:53:18 commerçante et chausseur. Pour vous,
00:53:20 le bilan, quel est-il
00:53:22 à la fin de ces semaines de soldes ?
00:53:24 - Alors, nous sommes au dernier jour, donc j'ai pas
00:53:26 fait le bilan complet, mais je sais déjà où on va
00:53:28 à peu près. Écoutez, je pense qu'on est
00:53:30 à 10% de moins l'année dernière.
00:53:32 Alors, quand les soldes ont commencé,
00:53:34 les deux premières semaines, ça a été à peu près.
00:53:36 Et après, dès qu'il y a eu des émeutes
00:53:38 et tout ce qui s'est passé, évidemment,
00:53:40 on n'était pas impacté parce qu'on a
00:53:42 la chance d'avoir une vie très tranquille.
00:53:44 Et donc, on n'a pas eu de
00:53:46 problème de casse ni quoi que ce soit.
00:53:48 Mais les clients n'avaient pas envie d'acheter
00:53:50 parce que tout ça, ça trouve l'ordre
00:53:52 public et vous pensez bien
00:53:54 que quand il y a un événement comme ça,
00:53:56 les achats ne se font pas. Donc,
00:53:58 je dirais que
00:54:00 même la semaine de plus
00:54:02 n'a pas suffi à atteindre
00:54:04 ce qu'on a fait l'année dernière, que pour moi,
00:54:06 c'était une belle saison de soldes.
00:54:08 Néanmoins, je confirme encore
00:54:10 aujourd'hui et j'arrête pas de dire que
00:54:12 les soldes pour nous devraient être du 15 août
00:54:14 au 15 septembre. Parce que
00:54:16 nous, il y a le climat
00:54:18 qui a changé. Donc, les clients, la plupart
00:54:20 du temps, n'achètent plus au mois d'avril
00:54:22 et mai les chaussures d'été, par exemple.
00:54:24 Et l'hiver, c'est pareil dans l'autre sens.
00:54:26 Donc, ils achètent plus tard et on
00:54:28 commence à mettre en sorte, quand on commence à peine
00:54:30 à vendre notre saison. Et il faut
00:54:32 savoir que la saison est importante
00:54:34 pour nous puisque quand elle est passée,
00:54:36 elle est passée, c'est fini. Quand il va neiger,
00:54:38 on ne va pas vendre de nu-pied. Donc,
00:54:40 c'est dommage qu'on ne nous écoute pas.
00:54:42 Ça fait longtemps qu'on a eu des bagarres pour que
00:54:44 ce soit le 15 août au 15 septembre
00:54:46 ou début août à la limite, vous voyez. Mais
00:54:48 pas si tôt, beaucoup plus tard.
00:54:50 Alors, si tout va bien,
00:54:52 je pense. Après, on peut déjà
00:54:54 se dire que c'est pas mal parce que vous savez,
00:54:56 il y a une chose importante, c'est qu'on souffre énormément.
00:54:58 Après Covid, ça a été
00:55:00 une emblée. Les clients
00:55:02 avaient envie de nous voir et ça a été très positif
00:55:04 mais ça n'a duré très peu de temps.
00:55:06 Et aujourd'hui,
00:55:08 la commerce et proximité souffrent énormément.
00:55:10 Vu tout ce qui est arrivé, nous avons énormément
00:55:12 de charges qui ne
00:55:14 n'arrêtent pas de plus en plus.
00:55:16 Soit le PGE, soit tout ça, c'est
00:55:18 une charge en plus. Bien que ça nous a aidés
00:55:20 à un moment, il ne faut pas dire que
00:55:22 ça ne servait à rien, certainement pas.
00:55:24 Mais ça nous fait une charge aujourd'hui.
00:55:26 Donc, c'est lourd à porter
00:55:28 et j'ai bien peur qu'il y a
00:55:30 beaucoup de nos collègues
00:55:32 qui sont beaucoup plus importants que nous qui disparaissent
00:55:34 et j'ai peur que ce soit prochainement
00:55:36 nous aussi. Donc voilà.
00:55:38 - Effectivement.
00:55:40 Les soldes ont plutôt mitigé
00:55:42 pour cet été 2023
00:55:44 et la crise qui
00:55:46 touche les commerçants est
00:55:48 fortement impactée et qui peut aller jusqu'à la liquidation
00:55:50 comme Camailleux en septembre 2022.
00:55:52 - Je vous remercie,
00:55:54 Sarah. Aujourd'hui,
00:55:56 dimanche mardi 1er août, de nombreux changements
00:55:58 sont à prévoir dans votre quotidien.
00:56:00 Les tickets de caisse ne sont plus
00:56:02 obligatoires, le taux d'intérêt du livret
00:56:04 d'épargne populaire passe à 6%
00:56:06 et à cela s'ajoute une autre mauvaise nouvelle,
00:56:08 l'augmentation de votre
00:56:10 facture d'électricité. Les tarifs
00:56:12 réglementés augmentent en effet de 10%.
00:56:14 La Légion d'honneur
00:56:16 pour les trois policiers du Nord
00:56:18 mort le 21 mai dernier dans l'exercice
00:56:20 de leur fonction. Ce jour-là, les trois fonctionnaires
00:56:22 perdaient tragiquement la vie alors qu'ils
00:56:24 accompagnaient une femme victime de violences.
00:56:26 Sur ordre du président de la République,
00:56:28 les trois policiers ont été nommés chevaliers
00:56:30 de la Légion d'honneur aujourd'hui.
00:56:32 Et puis, vous l'avez remarqué, le temps est plutôt
00:56:34 frais et maussade dans certaines
00:56:36 régions de France. Sur les côtes de l'Ouest,
00:56:38 le vent, la pluie, les orages
00:56:40 se succèdent comme à La Baule
00:56:42 où depuis la deuxième semaine de juillet,
00:56:44 les perturbations ne cessent.
00:56:46 Les touristes, les habitants comme les commerçants
00:56:48 sont déçus. Nos journalistes ont
00:56:50 recueilli leurs impressions.
00:56:52 Je pense que les gens sont
00:56:54 avec des séjours plus courts
00:56:56 ou à la journée. Quand on est au bord
00:56:58 de la mer, on veut qu'il fasse beau. Alors dès qu'il fait plus beau,
00:57:00 on s'en va. Ça ne dure jamais très longtemps.
00:57:02 Peut-être que là, on est partis sur une
00:57:04 période un peu plus longue, je crois,
00:57:06 de temps incertain.
00:57:08 Mais c'est surtout qu'il fait beaucoup plus frais.
00:57:10 Juillet-août, c'est quand même
00:57:12 catastrophique et dommage pour nous
00:57:14 qui sommes en vacances, entre amis.
00:57:16 C'est vrai que la météo n'aide pas. Donc les gens
00:57:18 font très attention. C'est sûr, le pouvoir d'achat,
00:57:20 le panier moyen est
00:57:22 totalement différent. Ce n'est plus tout la même chose.
00:57:24 Et le coup des JMJ
00:57:26 donné à Lisbonne
00:57:28 dès cet après-midi. La messe d'ouverture
00:57:30 qui est attendue par plus d'un million de jeunes
00:57:32 croyants issus du monde entier.
00:57:34 Les journées mondiales de la jeunesse qui réunit chaque année
00:57:36 les catholiques se terminera dimanche
00:57:38 par la messe finale, célébrée par le pape,
00:57:40 qui se déplace spécialement à l'occasion
00:57:42 de ces journées placées sous le signe du partage.
00:57:44 Voilà, c'était l'essentiel de l'information.
00:57:48 Merci beaucoup, chère Félicité.
00:57:50 On se retrouve dans une heure.
00:57:52 A tout à l'heure. Allez, dernière ligne droite
00:57:54 pour Midi News ET. Avec moi, Michel Thau,
00:57:56 Berouane Barreiro, Pascal Bittaud, Panelli,
00:57:58 Harold Iman et Célia Barotte,
00:58:00 journaliste police-justice qui nous a
00:58:02 rejoints. On va commencer d'ailleurs par vous
00:58:04 ma chère Célia Barotte,
00:58:06 puisqu'on va prendre la direction de Marseille
00:58:08 où un homme de 32 ans a été tué par balle
00:58:10 dans la nuit de dimanche à lundi. La piste
00:58:12 du règlement de compte lié au trafic
00:58:14 de stupéfiants semble encore une fois
00:58:16 privilégié et depuis le début de l'année
00:58:18 ce chiffre. On va le commenter avec vous.
00:58:20 29 personnes ont perdu la vie dans des
00:58:22 homicides sur front de trafic de drogue. Des chiffres en
00:58:24 hausse par rapport aux années précédentes. D'abord,
00:58:26 reportage Marine Sabourin et on ouvre le débat avec
00:58:28 vous ma chère Célia.
00:58:30 Le nombre de morts liées au trafic de
00:58:32 drogue à Marseille pourrait atteindre un
00:58:34 triste record cette année. Avec
00:58:36 un nouveau décès survenu dans la nuit de dimanche
00:58:38 à lundi, le bilan monte à 29
00:58:40 morts en 2023 contre
00:58:42 17 à la même période en 2022.
00:58:44 Au total, l'année dernière à Marseille
00:58:46 33 personnes sont décédées,
00:58:48 4 de plus que cette année alors que le
00:58:50 mois d'août vient tout juste de débuter.
00:58:52 Pourtant, la lutte contre ces trafics
00:58:54 s'est intensifiée cette année.
00:58:56 Plus de 1000 trafiquants ont été interpellés par
00:58:58 la police marseillaise depuis janvier.
00:59:00 C'est 26% de plus qu'à la même
00:59:02 période l'année dernière. Mais sur place,
00:59:04 les syndicats de police parfois
00:59:06 résignés demandent davantage de moyens.
00:59:08 "Ca me semble difficile au jour de
00:59:10 gagner contre ce phénomène là mais au moins
00:59:12 de donner de la tranquillité
00:59:14 aux riverains, aux habitants. Ca va
00:59:16 être d'avoir un plan d'urbanisation. Il faut
00:59:18 pas que tout repose sur les épaules de la
00:59:20 police en matière de sécurité. Il faut donner beaucoup
00:59:22 plus de moyens aux enquêteurs pour
00:59:24 aboutir dans des enquêtes et faire tomber
00:59:26 des réseaux. Il faut se donner les moyens politiques
00:59:28 et je pense que c'est le plus important. C'est ça
00:59:30 aussi, c'est de savoir ce qu'on veut faire à l'international.
00:59:32 Qu'est-ce qu'on fait sur le blanchiment d'argent."
00:59:34 Face à ce fléau, Emmanuel Macron
00:59:36 avait annoncé lors de sa visite dans la cité
00:59:38 Faucéenne en juin dernier, la création
00:59:40 d'une compagnie CRS8 permanente
00:59:42 dès l'automne à Marseille.
00:59:44 Célia Barrode, notre spécialiste police-justice.
00:59:48 C'est terrible parce qu'on est au mois d'août,
00:59:50 on est le 1er août et le bilan est déjà très
00:59:52 très lourd par rapport à l'année dernière.
00:59:54 Oui, un bilan qui à la mi-année
00:59:56 se rapproche du bilan
00:59:58 sur l'ensemble de l'année 2022.
01:00:00 29 personnes
01:00:02 qui ont déjà perdu la vie à Marseille
01:00:04 sur fond de
01:00:06 règlements de comptes, sur fond de
01:00:08 trafic de stupéfiants. Alors l'année dernière
01:00:10 33 morts. Là,
01:00:12 pour les 6 premiers mois,
01:00:14 les 7 premiers mois de l'année, 29 personnes
01:00:16 qui ont perdu la vie. Depuis le début
01:00:18 de l'année également, c'est un autre constat
01:00:20 que l'on peut faire. 703 personnes
01:00:22 ont été mises en cause pour
01:00:24 trafic de stupéfiants à Marseille.
01:00:26 Soit plus de 34,7%
01:00:28 par rapport à la même période
01:00:30 en 2022. Et 198
01:00:32 armes saisies, dont 24
01:00:34 fusils d'assaut, soit plus de
01:00:36 7,3% par rapport à la même
01:00:38 période en 2022.
01:00:40 C'est un bilan qui
01:00:42 est dénoncé par les syndicats
01:00:44 de police, qui est regretté puisque
01:00:46 les victimes souvent sont de plus en plus jeunes,
01:00:48 les auteurs également, et les violences
01:00:50 sont importantes. On parle
01:00:52 ici d'homicides, souvent
01:00:54 avec des armes à feu.
01:00:56 L'homme qui a été tué
01:00:58 le 30 juillet dernier, a reçu
01:01:00 plusieurs balles,
01:01:02 plusieurs tirs d'armes à feu sur lui.
01:01:04 Et il était
01:01:06 connu pour des affaires de drogue.
01:01:08 Donc souvent les pistes de trafic
01:01:10 de stupéfiants ou de règlement de comptes
01:01:12 sont privilégiées. - Merci beaucoup
01:01:14 chère Célia pour cette précision.
01:01:16 Pascal Bittaud, panéliste, je vais dire Marseille,
01:01:18 Marseille et encore Marseille.
01:01:20 J'ai l'impression qu'on se répète un peu.
01:01:22 L'expression ne change pas beaucoup.
01:01:24 - L'acte est extrêmement touché par la criminalité
01:01:26 organisée, le grand banditisme
01:01:28 et particulièrement le trafic de stupéfiants.
01:01:30 En l'espèce,
01:01:32 on est sur un lourd bilan préoccupant
01:01:34 mais si j'ose dire,
01:01:36 classique, on est dans les protocoles
01:01:38 du grand banditisme. On ne règle pas
01:01:40 dans ce milieu ces litiges
01:01:42 devant le tribunal de commerce mais devant
01:01:44 le canon d'un 9 parabellum ou d'un 556.
01:01:46 C'est comme ça que ça fonctionne.
01:01:48 - Et Erwann Barilhau,
01:01:50 petite réaction sur ce bilan
01:01:52 catastrophique à Marseille. - Petite réaction
01:01:54 effectivement. - C'est pas qu'on veuille faire
01:01:56 un focus spécifique sur Marseille.
01:01:58 Evidemment, je le dis aux Marseillais qui nous regardent, mais force est
01:02:00 que les chiffres sont là. - Absolument.
01:02:02 On voit qu'il y a deux lois. Il y a la loi
01:02:04 du milieu qui règle
01:02:06 ces
01:02:08 conflits de cette
01:02:10 manière-là. Et puis il y a la loi
01:02:12 finalement à laquelle sont soumises
01:02:14 les policiers aujourd'hui.
01:02:16 Ils doivent respecter des procédures,
01:02:18 ils sont encadrés
01:02:20 par le pouvoir judiciaire
01:02:22 et donc ils n'ont pas les mêmes armes
01:02:24 pour lutter contre le grand banditisme.
01:02:26 Donc la question
01:02:28 effectivement du ras-le-bol des policiers
01:02:30 sur laquelle on va venir après,
01:02:32 c'est est-ce qu'il ne faut pas augmenter
01:02:34 les moyens de la police, pas pour avoir
01:02:36 les mêmes méthodes que les gens qui prétendent combattre,
01:02:38 mais au moins pour être
01:02:40 plus ou moins à armes égales.
01:02:42 Parce qu'aujourd'hui on a le sentiment que,
01:02:44 et c'est aussi la source de la colère,
01:02:46 moi je parle plutôt de colère que de grogne
01:02:48 d'ailleurs des policiers, parce que la source de la colère
01:02:50 des policiers aujourd'hui en particulier,
01:02:52 c'est qu'ils ne se sentent pas assez soutenus,
01:02:54 on ne leur donne pas assez de moyens,
01:02:56 non seulement des moyens financiers,
01:02:58 mais surtout des moyens judiciaires
01:03:00 pour agir. Et donc
01:03:02 là on est dans une situation
01:03:04 où on a le sentiment que chacun
01:03:06 choisit son camp, comme si finalement il y avait
01:03:08 deux camps, il faudrait
01:03:10 choisir ses héros,
01:03:12 ses victimes et ses morts.
01:03:14 Mais la réalité c'est que c'est une situation
01:03:16 qui est tellement détériorée aujourd'hui
01:03:18 qu'on a besoin plutôt d'apaisement
01:03:20 et l'apaisement c'est répondre
01:03:22 aujourd'hui à la colère des policiers.
01:03:24 Michel Taubes ?
01:03:26 Plusieurs choses, la lutte
01:03:28 contre le trafic de drogue pour ce qui est de la police
01:03:30 relève beaucoup de la police judiciaire.
01:03:32 Ce sont souvent des travaux d'enquête,
01:03:34 des enquêtes approfondies qui
01:03:36 mettent du temps. Or actuellement
01:03:38 il y a une réforme très profonde de la police qui a été
01:03:40 introduite avec des nouvelles nominations de directeurs
01:03:42 départementaux de la sécurité.
01:03:44 Ça suscite beaucoup de vagues
01:03:46 au sein des forces de police.
01:03:48 Beaucoup ont craigné
01:03:50 que la compétence, et là je parle sur votre contrôle
01:03:52 Pascal, que la compétence
01:03:54 extrêmement pointue
01:03:56 des officiers de police judiciaire
01:03:58 qui se spécialisent sur la question de drogue
01:04:00 soit entachée dans les années qui viennent
01:04:02 par ces nombreuses
01:04:04 modifications d'organisations administratives
01:04:06 au sein de la police et qui risquent
01:04:08 effectivement de faire freiner la lutte,
01:04:10 l'efficacité de la lutte contre le trafic
01:04:12 de drogue. Après, moi j'aimerais avoir
01:04:14 un propos un peu plus politique. De fait,
01:04:16 le président de la République a
01:04:18 lancé, déjà lorsqu'il était candidat
01:04:20 à sa réélection en 2022
01:04:22 et fin juin, en allant
01:04:24 trois jours à Marseille. - C'est ce que je vais vous dire.
01:04:26 Il est allé à Marseille. C'était une espèce de laboratoire
01:04:28 à Marseille. - Il a passé trois jours sur place.
01:04:30 Marseille en grand.
01:04:32 Et c'est vrai qu'on ne peut pas dire que le gouvernement
01:04:34 n'ait pas augmenté les moyens de la police et de la justice.
01:04:36 C'est une réalité. Mais c'est vrai que
01:04:38 à Marseille, manifestement
01:04:40 le trafic
01:04:42 de drogue gangrène la société
01:04:44 marseillaise beaucoup plus
01:04:46 fortement. Et comme vous le disiez fort justement,
01:04:48 on en parle. C'est triste que l'on en parle.
01:04:50 Mais on en parle parce que les chiffres sont là. - Oui.
01:04:52 C'est la ville de France où il y a le plus de morts
01:04:54 dans le cadre des trafics de drogue.
01:04:56 Et puis, moi je voudrais aussi le rapprocher
01:04:58 du fait que lorsqu'il y a eu les émeutes
01:05:00 il y a un mois, jour pour jour,
01:05:02 Marseille a été une des villes les plus
01:05:04 touchées et plus frappées par
01:05:06 ces émeutes. - Qui n'a pas démarré tout de suite, mais deux, trois jours après.
01:05:08 - Oui, mais quand ça a démarré,
01:05:10 ça a été extrêmement violent. - Ah oui, c'était extrêmement violent.
01:05:12 - Je pense que cette société parallèle qui se met en place,
01:05:14 une société de l'économie
01:05:16 de la drogue, une société de ces
01:05:18 jeunes complètement perdus, moi je parle
01:05:20 non pas de territoire perdu de la République,
01:05:22 mais d'une génération perdue
01:05:24 de la République, sur fond de trafic
01:05:26 de drogue et d'économie parallèle,
01:05:28 effectivement cela donne à la fois
01:05:30 des morts violentes pour ceux qui
01:05:32 participent au trafic de drogue, et en même temps
01:05:34 l'ensemble d'une communauté, d'une
01:05:36 société qui est gangrenée et qui
01:05:38 est victime de violences telles
01:05:40 qu'on les a vues à Marseille, avec
01:05:42 une fureur,
01:05:44 j'ai envie de dire, comme on n'en a peut-être
01:05:46 pas vu dans d'autres villes de France.
01:05:48 - Michel Thaub avait raison, Pascal Vito Panelli,
01:05:50 on ne peut pas dire qu'à Marseille, il n'y a pas eu
01:05:52 de moyens déployés.
01:05:54 Il y a eu des moyens déployés.
01:05:56 Malgré tout, ce que nous dit Célia Barod,
01:05:58 ce sont ces chiffres implacables.
01:06:00 - Ce qui est inquiétant, c'est que ces chiffres
01:06:02 se rapprochent du bilan de l'année dernière.
01:06:04 L'année n'est pas encore
01:06:06 terminée. - Oui, c'est ça. - Et il y a déjà
01:06:08 29 morts, alors que sur l'ensemble de
01:06:10 2022, on a eu un bilan tragique
01:06:12 de 33 personnes qui sont décédées.
01:06:14 Donc, on se demande,
01:06:16 j'avais eu l'opportunité de m'entretenir
01:06:18 avec des représentants syndicaux de police
01:06:20 de la région sud,
01:06:22 qui me disaient,
01:06:24 en mois de décembre, quel chiffre,
01:06:26 quel bilan allons-nous avoir,
01:06:28 puisque là, on est sur des violences qui sont
01:06:30 de plus en plus graves,
01:06:32 sur des tirs à balles réelles,
01:06:34 et des règlements de comptes
01:06:36 de plus en plus importants avec de jeunes victimes.
01:06:38 On est sur une victime de 32 ans,
01:06:40 ça reste jeune, mais on a eu des victimes
01:06:42 de 15 ans, 19 ans. - Bien sûr.
01:06:44 - Donc, quel bilan allons-nous avoir
01:06:46 à la fin 2023 ? - Et à cela,
01:06:48 on rajoute le contexte que vous évoquiez, et les uns et les autres,
01:06:50 du malaise ambiant
01:06:52 des policiers
01:06:54 qui se mettent en arrêt maladie.
01:06:56 Mais il y a eu des moyens, Pascal Bitto-Panelli,
01:06:58 à Marseille, par rapport à d'autres villes.
01:07:00 - Oui, il y a beaucoup de moyens.
01:07:02 Il y a des services de police judiciaire
01:07:04 de très haut niveau professionnel
01:07:06 qui travaillent,
01:07:08 mais on a affaire, comme l'a dit Michel,
01:07:10 à une contre-société,
01:07:12 à une économie souterraine
01:07:14 extrêmement puissante,
01:07:16 à une guerre de territoire, et la ville de Marseille
01:07:18 est techniquement difficile à travailler
01:07:20 par rapport au stup, tant au niveau
01:07:22 de l'emplacement de ses cités
01:07:24 que de sa position
01:07:26 par rapport aux frontières et à la mer.
01:07:28 C'est difficile. - Mais qu'est-ce qu'on fait, en fait ?
01:07:30 Parce qu'en fait, on fait ces débats,
01:07:32 on évoque les situations de Marseille,
01:07:34 on évoque ces bilans qui ne cessent d'augmenter,
01:07:36 mais on fait quoi, en fait, au final ?
01:07:38 - Écoutez, on essaye de... - Désolé pour cette question piège, mais...
01:07:40 - ... de suivre. Il y a des choses
01:07:42 de faites, il y a de la mutualisation,
01:07:44 il y a des coordinations internationales,
01:07:46 également entre les administrations
01:07:48 et les collectivités territoriales,
01:07:50 mais vous savez, pour réellement
01:07:52 travailler en profondeur,
01:07:54 il faudrait faire intervenir
01:07:56 des unités d'élite, et elle est
01:07:58 littéralement dans, je dirais,
01:08:00 une configuration opérationnelle
01:08:02 que les préfets ou les ministres
01:08:04 craignent. - Mais pourtant, dans les émeutes,
01:08:06 il y avait le RAID, le GIGN, qui ont été déployés,
01:08:08 et on a vu que c'était difficile.
01:08:10 - Oui, mais Michel Thaube et Harold Hymans
01:08:12 veulent apporter quelques mots. - De toute façon, la réponse
01:08:14 policière ne suffit pas. On pourra
01:08:16 mettre tous les moyens que l'on veut,
01:08:18 mais peut-être qu'il faudrait interroger aussi l'ensemble
01:08:20 de la stratégie de lutte contre
01:08:22 le trafic de drogue. Peut-être qu'il faut expérimenter
01:08:24 la mise en place,
01:08:26 notamment dans les quartiers comme ceux
01:08:28 de Marseille où il y a beaucoup de trafic de drogue,
01:08:30 de systèmes de vente
01:08:32 légales de drogue
01:08:34 pour contrebalancer les trafics
01:08:36 illégaux en faisant casser les prix.
01:08:38 Il faudrait expérimenter d'autres
01:08:40 solutions parce qu'on voit bien qu'en France,
01:08:42 malgré tous les moyens que l'on met, cela ne marche pas
01:08:44 et ça ne fait baisser ni la violence
01:08:46 ni la consommation de drogue.
01:08:48 - Allez, deux mots à Harold Hymans et un dernier mot
01:08:50 d'Erwin Barilho. - Une petite comparaison avec les
01:08:52 États-Unis, il y a deux villes
01:08:54 qui ne se débarrassent jamais de leur criminalité
01:08:56 qui est assez semblable à celle de Marseille,
01:08:58 c'est Chicago et Baltimore.
01:09:00 Pendant tout le mandat Trump, il en a parlé,
01:09:02 ça n'a pas vraiment changé et maintenant
01:09:04 sous Biden, c'est la même chose. Parfois,
01:09:06 localement, on n'arrive pas à comprendre pourquoi
01:09:08 ça se maintient et ça accélère.
01:09:10 - Il y a quand même
01:09:12 la stratégie de pilonnage qui est
01:09:14 mise en place aussi à Marseille pour
01:09:16 endiguer le trafic de drogue.
01:09:18 C'est des moyens d'intervention
01:09:20 plus rapides. La police
01:09:22 est vraiment sur tous les fronts à Marseille
01:09:24 pour endiguer
01:09:26 le trafic de drogue avec cette stratégie
01:09:28 de pilonnage, mais il est compliqué.
01:09:30 Rudy Mana, représentant syndical
01:09:32 que l'on a l'habitude d'entendre ici,
01:09:34 nous l'a confié. Il est difficile
01:09:36 pour eux, sans effectifs
01:09:38 supplémentaires
01:09:40 de lutter contre ce phénomène, contre ce fléau.
01:09:42 - Dernier mot, Erwann Barilho,
01:09:44 parce qu'on va parler des prisons ensuite. - Sur le trafic
01:09:46 de drogue, on se souvient de
01:09:48 la politique de Gérald Darmanin qui consistait
01:09:50 à criminaliser le consommateur en disant que
01:09:52 finalement, s'il n'y avait pas de consommateur, il n'y avait pas de trafiquant.
01:09:54 Et dans le même temps,
01:09:56 il n'a pas décomplexifié
01:09:58 l'organisation administrative
01:10:00 des services de la police judiciaire. C'est peut-être
01:10:02 ça aussi qui rend la tâche des policiers
01:10:04 plus difficile. C'est qu'il y a eu
01:10:06 une hausse des effectifs, il y a eu une hausse des moyens
01:10:08 relatives, mais il n'y a pas eu
01:10:10 de simplification de l'organisation
01:10:12 de leurs services. Et donc, ça veut dire quoi ?
01:10:14 Ça veut dire un taux de
01:10:16 délucidation en baisse. Il y a eu un très bon rapport
01:10:18 de la Cour des comptes en mai dernier qui a été publié
01:10:20 à ce sujet.
01:10:22 - On enchaîne avec un triste record qui est tombé.
01:10:24 Le nombre de personnes incarcérées
01:10:26 dans nos prisons françaises, 74 513
01:10:28 au 1er juillet. Un chiffre en constante
01:10:30 là aussi, augmentation.
01:10:32 La surpopulation carcérale a d'ailleurs valu
01:10:34 à la France une nouvelle condamnation
01:10:36 de la Cour européenne des droits de l'homme.
01:10:38 Rappel des faits avec Raphaël Lasreg et
01:10:40 Corentin Briaud. Et on sera juste après
01:10:42 avec Frédéric Lestanc, secrétaire
01:10:44 local UFAP, UNSA
01:10:46 justice, à qui on demandera
01:10:48 de réagir. Mais tout d'abord, le rappel
01:10:50 des faits.
01:10:52 Jamais la France n'a compté autant
01:10:54 de détenus dans ses prisons.
01:10:56 Selon le ministère de la justice,
01:10:58 74 513 personnes
01:11:00 sont actuellement derrière les barreaux
01:11:02 alors que l'administration pénitentiaire
01:11:04 n'accueille que 60 666 places.
01:11:06 Avec ce nouveau pic,
01:11:08 la France bat pour la sixième fois en quelques mois
01:11:10 son nombreux record de détenus.
01:11:12 - Vous avez effectivement des détenus aussi
01:11:14 qui se plaignent de leur
01:11:16 condition d'incarcération. Pourquoi ?
01:11:18 Parce que vous avez des détenus qui sont obligés des fois
01:11:20 de dormir à même
01:11:22 un mat' là au sol. Donc oui, la prise
01:11:24 en charge est malheureusement diminuée.
01:11:26 - La surpopulation est un problème
01:11:28 pour les détenus et pour les surveillants
01:11:30 en charge de leur sécurité.
01:11:32 - Les surveillants font le double de travail
01:11:34 qu'ils devraient faire au quotidien aujourd'hui dans des conditions
01:11:36 parfois indignes,
01:11:38 parfois inhumaines, avec des
01:11:40 rythmes de travail infernaux.
01:11:42 Mes collègues sont en très grande souffrance dans les établissements.
01:11:44 - La hausse est plus importante
01:11:46 que lors des précédents records.
01:11:48 Avec 814 détenus de plus en un mois,
01:11:50 au total, il y a près de 2500
01:11:52 détenus de plus qu'au 1er
01:11:54 juillet 2022.
01:11:56 - Bonjour Frédéric Lostank,
01:11:58 je rappelle que vous êtes secrétaire local
01:12:00 UFAP, une salle justice. Soyez bienvenue dans
01:12:02 Mini News ET. On souhaite absolument vous avoir.
01:12:04 Quelle est votre réaction sur ce chiffre ?
01:12:06 74 513 au 1er
01:12:08 juillet Frédéric Lostank.
01:12:10 - Bonjour tout d'abord.
01:12:12 - Bonjour.
01:12:14 - Je vous confirme que c'est une aberration totale.
01:12:16 Ça remet en cause le travail
01:12:18 des personnels et pas seulement des
01:12:20 surveillants, puisqu'on parle des surveillants en règle générale
01:12:22 mais il y a tous les services qui sont
01:12:24 greffés autour
01:12:26 du personnel de surveillance, personnel administratif,
01:12:28 personnel technique, personnel d'assertion
01:12:30 et de probation.
01:12:32 Tous ces services sont impactés par une surcharge de travail
01:12:34 énorme.
01:12:36 - Quel est l'état d'esprit au sein des prisons françaises ?
01:12:38 - Alors,
01:12:40 pour le personnel...
01:12:42 - Je parle du personnel évidemment.
01:12:44 - Alors oui, le personnel est à bout de souffle.
01:12:46 On a un manque criant
01:12:48 en termes de
01:12:50 ressources humaines.
01:12:52 C'est des heures supplémentaires
01:12:54 qui dépassent les plafonds
01:12:56 malheureusement.
01:12:58 Au fur et à mesure, les agents s'essoufflent
01:13:00 et sont sous
01:13:02 pression, tout simplement.
01:13:04 - Vous restez avec nous, au double débat
01:13:06 avec nos grands témoins du jour, Michel Taubes.
01:13:08 - La société est de plus en plus violente.
01:13:12 Il y a de plus en plus de faits de violence.
01:13:14 Vous avez toute une génération
01:13:16 qui utilise comme langage la violence.
01:13:18 Donc on ne s'étonne pas qu'il y ait de plus en plus
01:13:20 de condamnations et de personnes condamnées
01:13:22 à de la prison. D'ailleurs, je précise
01:13:24 que ces chiffres datent du 1er juillet.
01:13:26 Mais il s'est passé
01:13:28 les émeutes à partir de fin juin,
01:13:30 début juillet, qui ont entraîné
01:13:32 de nombreuses déferments
01:13:34 et incarcérations de détenus.
01:13:36 Donc il ne faut pas
01:13:38 s'étonner si cette courbe continue
01:13:40 à augmenter. Emmanuel Macron a été élu
01:13:42 en 2017 en s'engageant
01:13:44 à construire 15 000 places de prison.
01:13:46 Seulement 2 000 sont sorties
01:13:48 de terre. Seulement 2 000.
01:13:50 On a un manque de 13 000 places
01:13:52 de prison. Et tout engagement qui a pu
01:13:54 être pris, repris,
01:13:56 redonné par le pouvoir pour essayer
01:13:58 de rattraper ce retard ne sera pas rattrapé.
01:14:00 Et donc résultat, vous avez effectivement
01:14:02 notamment les personnels de la pénitentiaire
01:14:04 qui font un travail incroyable,
01:14:06 qu'il faut saluer, qui en fait hérite
01:14:08 de cette surcharge de travail parce que
01:14:10 évidemment, les moyens ne suivent pas derrière.
01:14:12 Et donc c'est à la fois dommageable
01:14:14 pour les personnels, c'est dommageable pour les prisonniers
01:14:16 aussi parce que la prison est censée aider
01:14:18 les personnes à se réinsérer.
01:14:20 Et ce n'est pas en surchargeant
01:14:22 les cellules de prison
01:14:24 de condamnés qu'on va réussir
01:14:26 à atteindre cet objectif
01:14:28 plus social. Donc tout le monde y perd.
01:14:30 Tout le monde y perd dans ces affaires.
01:14:32 Mais on a un retard que le politique n'a pas su
01:14:34 prendre en charge. Je parle d'Emmanuel Macron,
01:14:36 mais on en a pu parler des pouvoirs précédents.
01:14:38 Il y a un retard et dans une société
01:14:40 aussi violente, malheureusement,
01:14:42 la solution prison va devoir être de plus en plus nécessaire.
01:14:44 - Frédéric Lestamp, une petite réaction
01:14:46 sur les propos tenus par Michel Taubes. Vous êtes d'accord
01:14:48 évidemment avec les propos tenus par Michel Taubes ?
01:14:50 - Oui, oui, absolument.
01:14:52 Donc on a
01:14:54 excessivement de retard, mais
01:14:56 néanmoins, je tiens à remondir par rapport
01:14:58 à ce qui a été dit, le fait d'ouvrir
01:15:00 des places de prison va automatiquement
01:15:02 engendrer un surplus d'incarcération
01:15:04 de par les magistrats. Donc c'est aussi
01:15:06 un appel d'air. Donc par expérience,
01:15:08 ayant connu la fermeture de Saint-Michel
01:15:10 et l'ouverture du CP6, on nous avait
01:15:12 dit à l'époque qu'automatiquement
01:15:14 ce serait un incendiement individuel,
01:15:16 il n'y aurait pas de surpopulation carcérale.
01:15:18 A peu près six mois, un an après,
01:15:20 on commençait déjà à avoir de la surpopulation carcérale.
01:15:23 Donc le fait de construire des nouvelles prisons
01:15:25 est une bonne chose, mais néanmoins, c'est pas
01:15:27 la seule solution.
01:15:29 - Qu'est-ce que vous espérez aujourd'hui très concrètement
01:15:31 avec le stanck et la situation ?
01:15:33 - Pas grand chose malheureusement,
01:15:35 puisqu'il n'y a aucune solution
01:15:37 à l'horizon qui nous est donnée.
01:15:39 Des solutions, il y en a.
01:15:41 Déjà dans un premier temps,
01:15:43 il y a le lissage des matières
01:15:45 au sol qui pouvaient être
01:15:47 répercutées au niveau national.
01:15:49 Donc plutôt que de les garder seulement sur la région
01:15:51 de Cytanie, on pourrait faire un rééquilibrage
01:15:53 au niveau national, tout simplement, dans un premier temps.
01:15:55 Au-delà, il y a aussi le pôle
01:15:57 de surveillance électronique
01:15:59 qui pourrait être augmenté, mais il faut aussi
01:16:01 apporter une contribution en ressources humaines
01:16:03 et en matériel. Donc des solutions,
01:16:05 il y en a, mais il faut aussi
01:16:07 une volonté politique pour les mettre en place.
01:16:09 - Merci beaucoup d'avoir accepté de témoigner
01:16:11 dans Vini News, été. Frédéric Lostang,
01:16:13 je rappelle que vous êtes secrétaire local UFAP,
01:16:15 UNSA, Justice. Merci mille fois.
01:16:17 Réaction très rapide,
01:16:19 Pascal Viteau-Panelli et Erwann Barreau.
01:16:21 - C'est une situation
01:16:23 extrêmement complexe
01:16:25 d'une société surviolente
01:16:27 face à une administration
01:16:29 pénitentiaire sous-dotée.
01:16:31 Donc,
01:16:33 effectivement, 2 441
01:16:35 places cette année, je crois qu'on en prévoit
01:16:37 4 300 en 2023.
01:16:39 C'est aussi
01:16:41 une collaboration républicaine, il faut que les élus
01:16:43 des territoires
01:16:45 arrivent à convaincre les gens pour trouver
01:16:47 des, je dirais,
01:16:49 des emplacements, des terrains.
01:16:51 C'est pas si simple que ça
01:16:53 de construire des prisons.
01:16:55 On a parlé à un moment de l'extension
01:16:57 de Frennes, mais
01:16:59 elle pose des problèmes considérables
01:17:01 parce qu'il faudrait bouger les détenus.
01:17:03 Bref, c'est inquiétant
01:17:05 et complexe en tout état de cause.
01:17:07 Pour le
01:17:09 personnel pénitentiaire, c'est tout simplement
01:17:11 intenable, vous imaginez.
01:17:13 Et bien sûr, pour les détenus,
01:17:15 qui sont 5, 6 dans des cellules et qui couchent
01:17:17 par terre, pour un pays comme
01:17:19 la France, peut beaucoup mieux faire.
01:17:21 - Erwann Barreau.
01:17:23 - Oui, c'est une situation complexe,
01:17:25 mais le problème, c'est qu'aujourd'hui,
01:17:27 le nombre d'incarcérations augmente plus vite
01:17:29 que les capacités d'incarcération,
01:17:31 tout simplement. Donc face à cela, le politique
01:17:33 a deux possibilités
01:17:35 qui s'offrent à lui, soit construire de nouvelles
01:17:37 prisons, et je suis assez sûr que...
01:17:39 - Michel Taubes l'a évoqué, évidemment, ça faisait partie des priorités.
01:17:41 - Je suis assuré de voir, effectivement, que la personne que vous avez
01:17:43 interrogée parle d'appel d'air, puisque
01:17:45 c'est le politique qui
01:17:47 fixe ces conditions,
01:17:49 et la politique sécuritaire d'un pays doit pas
01:17:51 dépendre, finalement,
01:17:53 du bon vouloir des
01:17:55 gens qui travaillent dans les administrations
01:17:57 pénitentiaires. En fait, il prend
01:17:59 les choses à l'envers, tout simplement.
01:18:01 Et deuxième possibilité,
01:18:03 deuxième politique possible, c'est
01:18:05 assouplir les peines, aujourd'hui.
01:18:07 On voit que c'est majoritairement la
01:18:09 voie qui est prise par le pouvoir
01:18:11 judiciaire aujourd'hui, mais c'est plus un aveu d'impuissance
01:18:13 qu'une véritable politique pénale.
01:18:15 - Merci beaucoup.
01:18:17 Célia Barotte, merci. Vous restez jusqu'à la fin
01:18:19 de l'émission, vous pouvez rester si vous voulez.
01:18:21 - On va parler du Niger,
01:18:23 de la situation au Niger, on va parler également
01:18:25 du mauvais temps et du beau temps aussi.
01:18:27 Donc vous êtes la bienvenue si vous souhaitez rester
01:18:29 jusqu'à la fin de cette émission. On va marquer une pause,
01:18:31 il est 12h25, c'est Mini-News ET, on se retrouve dans
01:18:33 quelques instants avec Harold Eman pour...
01:18:35 Et effectivement, on parle de la situation au Niger
01:18:37 où la France se préparait à évacuer
01:18:39 ses ressortissants. A tout de suite.
01:18:41 - Soyez bienvenue, c'est Mini-News ET,
01:18:47 la dernière ligne droite, nous sommes ensemble jusqu'à
01:18:49 13h avec moi pour commenter cette actualité
01:18:51 très riche en ce 1er août.
01:18:53 Michel Thaubert, Juan Barrio, Pascal Bitto,
01:18:55 Panelli et Harold Eman.
01:18:57 On va commencer par vous justement,
01:18:59 puisqu'on va prendre la direction du Niger.
01:19:01 Avec cette information qui est tombée ce matin,
01:19:03 la France se préparait à évacuer
01:19:05 ses ressortissants français.
01:19:07 Ça veut dire quoi très concrètement ?
01:19:09 Hier on évoquait que pour le moment, il n'y avait pas de crainte
01:19:11 pour les ressortissants et ce matin, paf,
01:19:13 l'information tombe, la France
01:19:15 envisagerait cette évacuation.
01:19:17 - En ce moment, moi-même au Quai d'Orsay,
01:19:19 ils sont en train d'organiser
01:19:21 l'extraction des français.
01:19:23 On en a dénombré
01:19:25 600 à peu près, mais il y a
01:19:27 certains qui sont des touristes,
01:19:29 d'autres qui ne se sont pas déclarés.
01:19:31 Donc il pourrait y avoir encore davantage,
01:19:33 mais on part sur la base du volontariat.
01:19:35 On n'est pas obligé de partir.
01:19:37 Donc, on sait faire,
01:19:39 on a déjà exfiltré
01:19:41 en Centrafrique, on a déjà
01:19:43 exfiltré en Côte d'Ivoire, là c'était une opération
01:19:45 énorme pour plusieurs milliers de personnes
01:19:47 et là il y avait une hostilité
01:19:49 très très forte d'une frange
01:19:51 de la population. Il y a eu des exactions
01:19:53 assez horribles contre certains
01:19:55 français. Et ce n'est pas le cas
01:19:57 au Niger aujourd'hui.
01:19:59 Personne n'est vraiment
01:20:01 pris à partie ou
01:20:03 tapé ou séquestré
01:20:05 du côté des français.
01:20:07 Il y a quand même 1500 français
01:20:09 sur place, des soldats, je parle,
01:20:11 et il y a
01:20:13 1100 américains
01:20:15 aussi. Et on n'a pas encore vu de
01:20:17 Wagner, de
01:20:19 troupes de Wagner sur place
01:20:21 ou dans la Brousse. Donc
01:20:23 c'est une configuration un peu
01:20:25 spéciale, c'est une
01:20:27 révolte plus politique
01:20:29 que militaire.
01:20:31 Enfin, c'est des militaires qui l'ont fait,
01:20:33 mais ils n'ont pas eu à forcer
01:20:35 beaucoup et ils n'ont pas été soutenus
01:20:37 par des troupes extérieures.
01:20:39 Pour l'instant,
01:20:41 on sort affaire au quai d'Orsay,
01:20:43 sortir les gens, les amener à l'aéroport
01:20:45 où il y a des avions
01:20:47 de transport de l'armée
01:20:49 qui les attendent pour les ramener
01:20:51 sur la France. Allez, on fait un point sur la situation
01:20:53 avec Soumaya Lavilli et
01:20:55 on ouvre le débat avec vous trois.
01:20:57 [bruit de moteur]
01:20:59 Le drapeau
01:21:01 tricolore brûlé,
01:21:03 [bruit de foule]
01:21:05 et des slogans anti-France candés.
01:21:07 Depuis dimanche, Niamé,
01:21:09 la capitale du Niger est devenue
01:21:11 le théâtre de violences contre Paris et ses alliés.
01:21:13 On doit nous laisser faire ce qu'on veut,
01:21:15 les mettre nos présents
01:21:17 qu'on a besoin de mettre.
01:21:19 On ne doit pas nous imposer des chances
01:21:21 pour nous diriger, ça c'est fini.
01:21:23 On est contre les bases françaises,
01:21:25 les bases américaines,
01:21:27 canadiennes, italiennes,
01:21:29 toutes les bases qui sont au Niger,
01:21:31 on n'en a pas besoin d'eux.
01:21:33 Une colère que rien ne semble pouvoir calmer.
01:21:35 Malgré la présence
01:21:37 de ces forces étrangères,
01:21:39 le Niger est toujours attaqué.
01:21:41 Autrement dit,
01:21:43 les gens ne voient pas en réalité
01:21:45 l'apport ou bien la valeur
01:21:47 ajoutée que ces forces étrangères apportent.
01:21:49 Face à la dégradation sécuritaire
01:21:51 depuis le putsch de la Jinte
01:21:53 et la fermeture des couloirs aériens,
01:21:55 la France n'a d'autre choix
01:21:57 que de rapatrier
01:21:59 ses 300 à 400 ressortissants sur place.
01:22:01 L'avantage de la situation
01:22:03 au Niger, c'est que
01:22:05 l'armée française est présente
01:22:07 sur la principale base aérienne
01:22:09 de la capitale, la base aérienne de Niamé,
01:22:11 ce qui devrait faciliter
01:22:13 le pont aérien, qui nécessite toutefois
01:22:15 un minimum de coopération
01:22:17 avec les autorités nigériennes
01:22:19 pour permettre aux avions d'arriver,
01:22:21 de se poser et de redécoller.
01:22:23 L'opération d'évacuation par voie aérienne
01:22:25 est en cours de préparation par le quai d'Orsay
01:22:27 et doit être menée
01:22:29 dans le courant de la journée.
01:22:31 Harold, on en parlait hors plateau,
01:22:33 ça veut dire quand même quelque chose
01:22:35 si la France décide d'évacuer ses ressortissants ?
01:22:37 Ça peut vouloir dire que
01:22:39 soit le régime nouveau
01:22:41 va s'imposer et être hostile,
01:22:43 soit qu'on va le déloger,
01:22:45 pour être cru.
01:22:47 C'est ça qui est dans l'air.
01:22:49 Car le président, qui n'est pas déchu,
01:22:51 Mohamed Basoum, il n'a pas signé
01:22:53 de démission. Il est séquestré,
01:22:55 mais il prend le téléphone, il parle
01:22:57 à Emmanuel Macron, il parle
01:22:59 à Antony Blinken, il arrive
01:23:01 encore à bouger. Il y a une grosse
01:23:03 négociation qui est en place.
01:23:05 Mais elle pourrait ne pas
01:23:07 aboutir. Et deuxièmement,
01:23:09 en évacuant les ressortissants,
01:23:11 on montre aussi à la JET
01:23:13 que quelque chose pourrait se passer,
01:23:15 qu'on ne leur fait pas confiance. Et ils ont réagi
01:23:17 tout de suite. Ah, vous évacuez,
01:23:19 donc vous nous menacez.
01:23:21 On arrive dans une dialectique étrange.
01:23:23 Et sur ce, la Guinée
01:23:25 se rajoute
01:23:27 au Burkina Faso et
01:23:29 au Mali, qui ont tous reconnu
01:23:31 la jeune. Donc si vous voulez, vous avez le clan des jeunes
01:23:33 et le clan des démocraties.
01:23:35 Et les démocraties sont soutenues par tout l'Occident
01:23:37 plus l'union
01:23:39 de l'Afrique occidentale
01:23:41 qui s'appelle la CDAO.
01:23:43 Michel Thaub et Erwann Barilhou et Pascal Bito-Panay.
01:23:45 La situation s'aggrave. Moi, d'après
01:23:47 mes informations, la jeune
01:23:49 a arrêté plus de 130 personnes,
01:23:51 des ministres, des députés.
01:23:53 On est en train de vivre quelque chose.
01:23:55 La situation se radicalise. Et comme vient de le dire
01:23:57 Harold Eman, les états
01:23:59 de la région, à commencer
01:24:01 par le Nigeria, qui est un puissant
01:24:03 voisin qui dirige aujourd'hui
01:24:05 la CDAO, ont donné
01:24:07 une semaine aux poutchistes
01:24:09 pour rendre le pouvoir, en menaçant
01:24:11 d'une intervention militaire, parce que
01:24:13 il n'y a pas que la France et les Etats-Unis qui jouent gros.
01:24:15 Il y a aussi toute l'Union africaine,
01:24:17 tous les pays africains, qui perdent leur crédibilité
01:24:19 si demain, effectivement,
01:24:21 le Niger rejoint le camp des pays
01:24:23 poutchistes, comme la Guinée, comme le Mali,
01:24:25 comme le Burkina Faso. Donc, effectivement,
01:24:27 la situation s'aggrave. C'est peut-être plus
01:24:29 par prudence qu'il est proposé
01:24:31 à réaliser, franchement, sur base de volontariat,
01:24:33 400, 600, 800
01:24:35 ressortissants français, peut-être beaucoup plus,
01:24:37 parce que beaucoup sont binationaux également.
01:24:39 Et donc, je pense qu'il va y avoir
01:24:41 évidemment... Et comme
01:24:43 les couloirs aériens ont été bloqués,
01:24:45 l'espace aérien est fermé,
01:24:47 le fait de proposer
01:24:49 aux Français qui veulent quitter le
01:24:51 territoire de le faire, c'est parce qu'aujourd'hui,
01:24:53 un Français qui voudrait quitter
01:24:55 N'Diame ne peut pas le faire. Donc, c'est pour
01:24:57 cela aussi que le
01:24:59 Quai d'Orsay met en place une solution pour ceux
01:25:01 qui voudraient quitter. Mais la situation
01:25:03 s'aggrave, et dans les jours qui viennent,
01:25:05 il risque d'y avoir des rebondissements.
01:25:07 Sinon, les poutchistes vont s'installer pour
01:25:09 très longtemps, comme ils ont su le faire
01:25:11 au Mali, au Burkina Faso, ces dernières années.
01:25:13 Erwan Barhiou, et ensuite, on parlera de
01:25:15 comment on évacue, justement, avec vous,
01:25:17 Pascal Vito-Patelli.
01:25:19 Effectivement, Michel Taube parle du coup
01:25:21 d'État de 2020 au Mali.
01:25:23 On est dans un cas de figure qui est quand même assez proche.
01:25:25 On a un président
01:25:27 qui est assigné à résidence,
01:25:29 qui est, effectivement, même s'il peut
01:25:31 passer encore des appels, qui est largement...
01:25:33 Ses marges de manœuvre se réduisent
01:25:35 comme peau de chagrin. Et, effectivement,
01:25:37 Harold, même si vous disiez qu'on ne voit pas de Russe
01:25:39 sur place, le coup d'État
01:25:41 au Mali, on sait très bien que sur les quatre instigateurs
01:25:43 du coup d'État, il y en avait deux qui, l'année précédente,
01:25:45 avaient fait une formation en Russie.
01:25:47 Donc, il faut voir après,
01:25:49 si l'enquête, enfin,
01:25:51 les faits qui arriveront les uns
01:25:53 après les autres permettront de dire si, oui ou non,
01:25:55 la Russie est impliquée. En tout cas, on voit bien que,
01:25:57 dans les rues, il y a des drapeaux russes
01:25:59 et que ces drapeaux ont été fournis
01:26:01 par des agitateurs sur place qui travaillent
01:26:03 forcément pour la Russie.
01:26:05 J'ajoute quand même que ce comportement
01:26:07 hostile qui consiste à
01:26:09 prendre les Français pour bouc émissaire
01:26:11 d'une situation de
01:26:13 politique intérieure dégradée au Niger
01:26:15 et à leur imputer tous les mots de la terre
01:26:17 aurait pu quand même susciter une réaction
01:26:19 du chef de l'État.
01:26:21 On a l'impression qu'Emmanuel Macron,
01:26:23 finalement, n'est pas
01:26:25 assez ferme là-dessus.
01:26:27 - Il a réagi quand même.
01:26:29 Tout de suite, Erwann.
01:26:31 Il a pris position tout de suite.
01:26:33 - En plus, justement, je trouve qu'il a réagi très fermement.
01:26:35 - Oui, très fermement quand même, Erwann.
01:26:37 - Il a corrigé ses erreurs
01:26:39 passées, mais citez-moi...
01:26:41 - On ne peut pas lui reprocher de ne pas avoir réagi.
01:26:43 - Il aurait dû réagir plus fermement et j'espère
01:26:45 pour le coup qu'il va envisager
01:26:47 tous les moyens pour rétablir l'ordre constitutionnel
01:26:49 et les intérêts français au Niger,
01:26:51 surtout, parce que citez-moi
01:26:53 un succès diplomatique d'Emmanuel Macron depuis 6 ans.
01:26:55 J'ai beau chercher, je n'en trouve pas.
01:26:57 C'est-à-dire qu'on a l'impression
01:26:59 que depuis qu'il est au pouvoir,
01:27:01 la France perd sans arrêt
01:27:03 son influence dans le monde
01:27:05 et il va d'échec en échec.
01:27:07 Je sais qu'on ne peut pas tout lui imputer.
01:27:09 Il y a effectivement le long terme
01:27:11 qui joue aussi, les fautes de ses prédécesseurs,
01:27:13 le déclin de la parole
01:27:15 de la France dans le monde,
01:27:17 mais en tout cas, on a le sentiment que depuis 6 ans,
01:27:19 les choses se sont accélérées et donc il faut
01:27:21 une reprise en main de nos intérêts vitaux
01:27:23 puisque 10% de notre uranium vient du Niger.
01:27:25 - Évidemment, les enjeux énormes.
01:27:27 Dernier mot, Pascal Vitopaneli,
01:27:29 vous êtes un expert en sécurité. Comment ça se passe
01:27:31 quand on évacue comme ça des ressortissants français ?
01:27:33 - Alors, là, on est dans la configuration
01:27:35 d'un pays à risque.
01:27:37 Un pays à risque, pour le cas d'Orsay,
01:27:39 c'est un pays qui peut connaître une dynamique
01:27:41 de basculement à tout instant
01:27:43 avec les stades de la crise
01:27:45 qui sont apparition, développement,
01:27:47 désorganisation, décompression.
01:27:49 Donc, quand on est à un certain
01:27:51 degré où les paramètres
01:27:53 sont validés,
01:27:55 le cas d'Orsay,
01:27:57 à travers sa cellule de crise,
01:27:59 déçu d'une possibilité d'évacuation
01:28:01 et de rappartiment
01:28:03 sur volontariat de ses ressortissants
01:28:05 avec une protection des militaires sur zone,
01:28:07 la constitution d'un pont aérien,
01:28:09 des points de rassemblement,
01:28:11 on va ramener sous protection
01:28:13 nos ressortissants à l'aéroport
01:28:15 avec un embarquement
01:28:17 et un décollage extrêmement rapide
01:28:19 dans un temps très limité. - Merci pour ces précisions,
01:28:21 Pascal Vitopaneli. Un mot,
01:28:23 un dernier mot. - Oui, un dernier mot.
01:28:25 Il y a nos ressortissants présents sur place,
01:28:27 il y a nos militaires et il y a nos intérêts économiques.
01:28:29 Areva, rebaptisée Orano,
01:28:31 10 à 15 %
01:28:33 de l'uranium qui enrichit
01:28:35 nos centrales nucléaires en France
01:28:37 provient du Niger.
01:28:39 Et la junte a arrêté la ministre d'Imine,
01:28:41 je ne sais pas si c'est lié,
01:28:43 récemment Orano a
01:28:45 signé un contrat avec les autorités
01:28:47 nigériennes pour 10 ou 15 ans.
01:28:49 Il y a aussi un climat économique, un contexte économique
01:28:51 extrêmement sensible pour nous.
01:28:53 Le Niger, on n'a pas parlé du G5,
01:28:55 on n'a pas parlé de la lutte contre le djihadisme
01:28:57 et l'islamisme radical,
01:28:59 mais ce n'est pas n'importe quel pays
01:29:01 et c'est un moment très important qui remet en question
01:29:03 la présence de la France
01:29:05 dans une région du monde qui nous concerne
01:29:07 quand même d'assez près.
01:29:09 On n'a même pas parlé des enjeux migratoires
01:29:11 que cela va entraîner, mais voilà, ce qui se passe là-bas
01:29:13 nous concerne de très très près.
01:29:15 - Et on va suivre ça de très près, évidemment, sur l'antenne de CNews.
01:29:17 Je regarde l'horloge, il nous reste 8 minutes.
01:29:19 Messieurs, je vous propose de prendre un bol d'air.
01:29:21 On sera dans quelques instants
01:29:23 du côté d'Arcachon et du côté de
01:29:25 de La Baule. On va terminer sur un sujet
01:29:27 plus léger entre ceux qui sourient et ceux
01:29:29 qui font un peu grisemines parce que la météo
01:29:31 est disparate.
01:29:33 On va prendre la direction de La Baule
01:29:35 parce que le temps n'est pas génialissime
01:29:37 du côté de La Baule. Regardez ce reportage
01:29:39 de Jean-Michel Decaze et on se rend direct
01:29:41 avec Frédéric Dugéni, directrice du
01:29:43 office de tourisme d'Arcachon, et Clémence Guiochet,
01:29:45 réceptionniste au camping L'Éden.
01:29:47 A La Baule, mais d'abord le sujet sur La Baule de Jean-Michel Decaze.
01:29:49 - Jusqu'à la première
01:29:51 semaine de juillet, tout allait bien.
01:29:53 Depuis, le temps est détraqué.
01:29:55 Vent, pluie, les perturbations
01:29:57 se succèdent sur les côtes de l'Ouest
01:29:59 comme ici, à La Baule.
01:30:01 - On est en Normand, donc on est un petit peu
01:30:03 habitués, mais pas au mois de juillet.
01:30:05 Juillet-août, c'est quand même
01:30:07 catastrophique et dommage pour nous
01:30:09 qui sommes en vacances entre amis.
01:30:11 - Vous vouliez échapper aux fortes
01:30:13 chaleurs ? - Eh bien,
01:30:15 oui, là c'est réussi.
01:30:17 - Résultat, la fréquentation
01:30:19 touristique a baissé de 22%.
01:30:21 Les nuits d'hôtel sont
01:30:23 en recul de 17%.
01:30:25 Les excursions perdent 11%.
01:30:27 - En juin, on a eu un super temps et
01:30:29 en juillet, c'est vrai que la météo n'aide pas.
01:30:31 Donc les gens font très attention. C'est sûr,
01:30:33 le pouvoir d'achat, le panier
01:30:35 moyen est totalement différent. C'est
01:30:37 plutôt la même chose. - C'est en baisse ?
01:30:39 - C'est en baisse, absolument. Je pense que les gens sont
01:30:41 avec des séjours plus courts
01:30:43 ou à la journée.
01:30:45 - Est-ce que la météo, de ces derniers jours,
01:30:47 y est pour quelque chose ? - Oui, quand on est au bord de la mer,
01:30:49 on veut qu'il fasse beau. Alors dès qu'il fait plus beau, on s'en va.
01:30:51 - Ça ne dure jamais très longtemps. Peut-être que
01:30:53 là, on est partis sur une période
01:30:55 un peu plus longue, je crois, de temps
01:30:57 à certains. Mais non, c'est surtout
01:30:59 qu'il fait beaucoup plus frais.
01:31:01 - Selon Météo France, le grand soleil
01:31:03 doit réapparaître à partir du 10 août.
01:31:05 - Bonjour Clémence Guiochet,
01:31:09 soyez à la bienvenue. Je rappelle que vous êtes la réceptionniste
01:31:11 du camping Lédane à La Bôle.
01:31:13 Vous n'avez pas le parapluie.
01:31:15 Il ne pleut pas en ce moment sur La Bôle ?
01:31:17 - Non, il ne pleut pas encore.
01:31:19 Effectivement, on a beaucoup de vent.
01:31:21 Depuis ces derniers jours, juillet, c'est assez
01:31:23 maussade. Mais on n'a pas encore de pluie. On croise les doigts
01:31:25 pour aujourd'hui. - Très concrètement,
01:31:27 si on est chez vous, c'est qu'effectivement,
01:31:29 comme on l'a vu avec le reportage de
01:31:31 Jean-Michel Decaze, la météo est
01:31:33 assez moyenne quand même pour
01:31:35 une fin juillet et un début août.
01:31:37 - Oui, effectivement, on a eu très très beau
01:31:41 mois de juin. Mais bon, la fréquentation
01:31:43 n'était pas encore arrivée puisque
01:31:45 c'est majoritairement juillet-août qui fonctionne.
01:31:47 Mais en mois de juillet, on n'a pas trop de chance.
01:31:49 La majorité de nos clients
01:31:51 sont quand même là. Mais c'est vrai que pour les réservations
01:31:53 de court séjour ou les réservations
01:31:55 de dernière minute qui fonctionnent très bien depuis le Covid,
01:31:57 sont un peu moins présentes.
01:31:59 On arrive toutefois à remplir quand même
01:32:01 le camping, mais c'est vrai que ce n'est pas aussi
01:32:03 important que les précédentes années.
01:32:05 - Est-ce que vous avez beaucoup d'annulations
01:32:07 en raison de cette météo un peu
01:32:09 "free-stune" ?
01:32:11 - Non, en fonction de la météo, ce n'est pas
01:32:13 forcément ça les principales annulations, non.
01:32:15 - Alors on va voir si on est avec...
01:32:17 Je vous garde avec nous.
01:32:19 On n'a pas Frédéric
01:32:21 Dugény, d'être qu'il soit fils de tourisme
01:32:23 d'Arcachon, parce qu'on voulait faire un petit peu le parallèle
01:32:25 entre les deux régions.
01:32:27 Que font vos vacanciers ?
01:32:29 Ils vont visiter les marais salants de Guérande ?
01:32:31 Ils vont manger des crêpes au beurre salé ?
01:32:33 Comment ça se passe ? Racontez-nous.
01:32:35 - Effectivement, déjà
01:32:37 au sein du camping, on essaie d'adapter nos animations
01:32:39 au mauvais temps.
01:32:41 On fait plutôt des animations
01:32:43 en intérieur, des choses comme ça. Et puis on les dirige
01:32:45 aussi vers les marais salants,
01:32:47 la cité médiévale de Guérande,
01:32:49 on fait des animations en intérieur.
01:32:51 Ça marche plutôt bien, ils sortent facilement
01:32:53 du camping. La majorité de nos clients
01:32:55 sont quand même contents à la fin de leur séjour,
01:32:57 ils veulent le soleil, mais c'est comme tout le monde.
01:32:59 - Et quel est l'état d'esprit ? Ils sont un peu
01:33:01 squeez, je suppose, vos vacanciers ?
01:33:03 - Là, ils commencent à réclamer de plus en plus
01:33:07 de soleil, on sent que ça commence à peser
01:33:09 sur l'état d'esprit.
01:33:11 Mais dans la majorité
01:33:13 des cas, tout se passe bien quand même,
01:33:15 ils sont assez satisfaits de leur séjour.
01:33:17 - Depuis combien de temps on n'a pas été confrontés
01:33:19 à une météo aussi triste
01:33:21 du côté de La Baule ?
01:33:23 - L'année dernière, on a eu une très forte canicule,
01:33:27 et l'année précédente, il y a eu de la pluie aussi tout au mois d'juillet.
01:33:29 Donc on va dire une année sur deux.
01:33:31 - Je vous garde avec nous.
01:33:33 Michel Thauve ?
01:33:35 - Deux petits commentaires. D'abord, la France est très belle,
01:33:37 même sous la pluie, même quand il fait gris.
01:33:39 D'abord, je pense qu'il faut le dire avec force.
01:33:41 La deuxième chose, c'est que
01:33:43 on parle beaucoup de réchauffement climatique.
01:33:45 Moi, je parle souvent de dérèglement climatique.
01:33:47 De dérèglement climatique.
01:33:49 C'est-à-dire, en fait, il n'y a plus de saison.
01:33:51 Avant, quand on était jeunes,
01:33:53 ils ont pris de l'âge,
01:33:55 il y avait vraiment l'hiver,
01:33:57 il y avait le printemps, il y avait l'été, il y avait l'automne.
01:33:59 Et en fait, ces quatre saisons,
01:34:01 elles ont un peu disparu. On est en juillet, il pleut.
01:34:03 Il y a des dérèglements climatiques.
01:34:05 Il peut y avoir des bourrasques à des moments de l'année
01:34:07 où normalement, on le calme est plat.
01:34:09 Et donc, ce dérèglement pose d'énormes problèmes
01:34:11 aux acteurs du tourisme,
01:34:13 aux agriculteurs, pour qui c'est devenu
01:34:15 de plus en plus difficile d'exercer leur travail.
01:34:17 Et c'est vrai que cette adaptation
01:34:19 au dérèglement climatique peut-être plus
01:34:21 qu'au réchauffement climatique est un nouveau défi pour nous tous.
01:34:24 - Allez, on a retrouvé, merci Michel Thaube,
01:34:26 on a retrouvé Frédéric Dugény.
01:34:28 On vous garde également Clémence Guillauché.
01:34:30 Frédéric Dugény, directrice d'office de tourisme d'Arcachon.
01:34:33 Est-ce que vous avez le sourire, Frédéric Dugény, vous ?
01:34:36 Et bonjour et bienvenue en tous les cas.
01:34:38 - Bonjour, oui, toujours, bien sûr.
01:34:40 - Alors, quelle est la météo chez vous ?
01:34:42 - Alors, nous sommes sur un temps un petit peu,
01:34:45 comment dire, tempéré, mais avec du soleil qui revient,
01:34:49 malgré une nuit un petit peu pluvieuse.
01:34:52 - On a un petit problème de liaison et de réseau.
01:34:59 Est-ce que vous m'entendez bien ou pas ?
01:35:02 Oui, c'est compliqué.
01:35:04 Clémence Guillauché, vous sentez comment la fin de saison ?
01:35:08 - La fin de saison, alors c'est difficile de se projeter
01:35:13 puisqu'il y a beaucoup de réservations de dernière minute
01:35:16 depuis le Covid, en fait.
01:35:18 Donc, c'est difficile de se projeter.
01:35:20 Malgré tout, on est ouverts jusqu'au 1er octobre.
01:35:22 Donc, on a quand même des réservations qui arrivent
01:35:24 et on ne s'inquiète pas, ça va arriver progressivement.
01:35:27 - Et quel est l'état d'esprit de vos confrères, restaurateurs,
01:35:30 hôteliers, propriétaires de crépits, évidemment ?
01:35:33 - C'est la même chose pour eux.
01:35:36 Ils ont moins de fréquentation que d'habitude.
01:35:39 Les clients dans les campings ou dans les hôtels
01:35:42 vont consommer aussi sur la boule et aux environs.
01:35:45 Donc, forcément, s'il y a moins de clients dans les hébergements,
01:35:47 il y a moins de clients aussi dans les alentours touristiques
01:35:50 et les points de restauration.
01:35:52 Forcément, il y a moins de fréquentation aussi.
01:35:54 Mais il y a aussi les clients de passage qui sont là.
01:35:56 Donc, on va compter sur eux.
01:35:58 - Bon, écoutez, merci mille fois.
01:36:00 On vous souhaite plein de beau courage.
01:36:02 Il fait beau plusieurs fois, effectivement, en Bretagne.
01:36:05 - Le beau temps va revenir.
01:36:07 - Le beau temps va revenir.
01:36:09 Petite réaction rapide, Erwann Barilhau et Pascal Bitto-Paneli ?
01:36:12 - Avec ou sans beau temps, la boule reste quand même l'une,
01:36:16 sinon la plus belle plage d'Europe.
01:36:18 Et donc, ce n'est pas la même beauté quand il fait grand soleil.
01:36:21 - Ce n'est pas moi qui le dis.
01:36:22 - C'est moi qui le dis.
01:36:23 Mais en l'occurrence, je suis nantais, mais je n'ai aucune participation
01:36:25 dans la plage de la boule.
01:36:26 Donc, je le dis très...
01:36:27 - De cœur.
01:36:28 - Je le dis de cœur.
01:36:29 Et puis, effectivement, il y a beaucoup de classements.
01:36:31 - Vous savez que Pascal Prost partage la même avis que vous.
01:36:33 Je salue ce qu'il nous regarde, d'ailleurs.
01:36:35 - Et vous-même, j'imagine.
01:36:36 - Évidemment, mais je dois garder ma neutralité.
01:36:38 - Absolument.
01:36:39 Mais je crois qu'il y a de nombreux classements très objectifs
01:36:42 sur les plus belles plages d'Europe et du monde
01:36:44 qui classent effectivement la plage de la boule en tête.
01:36:47 Et qu'il fasse beau, finalement, plus maussade, plus gris.
01:36:50 Effectivement, Michel Toppetzer...
01:36:52 - Il y a plein d'activités à faire.
01:36:53 - La beauté reste là.
01:36:54 Ce n'est pas la même beauté, effectivement.
01:36:56 C'est une beauté peut-être plus nostalgique quand il y a quelques nuages.
01:36:59 Mais on ne se lasse pas de l'admirer.
01:37:01 - On voulait vous offrir un petit coup de projecteur sur Arcachon avec Abiba.
01:37:05 Mais petit problème de fil rouge avec le fil vert.
01:37:07 En tous les cas, on salue Frédéric Dugény aussi.
01:37:10 Un mot rapide, Pascal ?
01:37:12 - La France est belle.
01:37:14 Les vacances, c'est toujours un moment sympa.
01:37:16 Et c'est vrai que c'est moins de chance quand il fait ce temps.
01:37:20 Mais bon, par ailleurs, ça peut générer de l'imagination,
01:37:23 faire d'autres activités en famille.
01:37:25 - Allez, au lait cœur.
01:37:26 Et il va faire beau, c'est promis.
01:37:27 J'en suis persuadé.
01:37:28 Fin de ce Mini News ZT.
01:37:29 Merci de votre très grande fidélité à ce rendez-vous.
01:37:32 Ça nous fait excessivement plaisir.
01:37:34 Merci à Michel Thaube, merci à Erwann Mariot,
01:37:36 merci à Pascal Vito Panelli, merci à Célia Barotte qui nous a quittés.
01:37:40 Merci à Harold Iman pour ses précisions sur le Niger.
01:37:42 On n'a pas fini de parler du Niger, je pense,
01:37:44 durant ces prochaines émissions.
01:37:46 Merci à Abiba M'Gizou qui m'accompagne si fidèlement cet été.
01:37:49 Merci à Patrick Urbain, à Antoine Esteve, évidemment.
01:37:52 Merci aux équipes de la programmation, Jacques Sanchez, Nicolas Nissim.
01:37:55 Merci aux équipes en résil.
01:37:57 Alors là, je cite tout le monde.
01:37:59 Thibaut Palfroy, Adam Thomas et Ludovic Liebhard.
01:38:03 Et Nicolas Bayer également me souffle.
01:38:06 Abiba, vous pouvez revivre cette émission sur notre site cnews.fr.
01:38:10 On se retrouve dans quelques instants avec l'ami Michael Dorian,
01:38:13 puisque c'est lui qui va vous présenter la parole au français.
01:38:15 Allez, à tout de suite.
01:38:16 Je vous dis bye bye et à très bientôt.
01:38:18 À très bientôt.
01:38:19 Merci.
01:38:20 [SILENCE]

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