Midi News Été (Émission du 22/08/2024)

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Tous les midis et pendant tout l'été, les invités de #MidiNewsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

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00:00:0010h58 sur CNews, bienvenue dans Midi News, je suis ravi de vous accueillir dans cette émission, on est ensemble jusqu'à 14h pour de l'info, de l'analyse, des débats, avec cette magnifique tablée qui m'accompagne, Patrice Arditi.
00:00:12Bonjour Patrice.
00:00:13Bonjour Jean-Michel.
00:00:14Plaisir de vous retrouver, journaliste bien évidemment.
00:00:16Amaury Brelet également journaliste.
00:00:18Bonjour Anthony.
00:00:19Bonjour, journaliste et rédacteur en chef à Valeurs Actuelles.
00:00:21Et Anthony Bem, maître Anthony Bem, avocat qui nous accompagne, avec qui on va commenter, décrypter l'actualité sur ce plateau.
00:00:28Il est là bien évidemment pour vos JT.
00:00:30C'est Adrien Spiteri.
00:00:31Bonjour Adrien.
00:00:32Bonjour Anthony, bonjour à tous.
00:00:33L'assaillant de la mairie d'Angoulême a été hospitalisé.
00:00:36Ses motivations restent pour le moment inconnues.
00:00:39L'homme s'est introduit hier dans la mairie pour y mettre le feu.
00:00:42Il a rapidement été neutralisé par la police municipale.
00:00:45Le suspect est âgé de 46 ans.
00:00:47Il est de nationalité française, inconnu de la justice et de la police.
00:00:51Un détenu de la maison d'arrêt de Belfort, convoqué par la justice.
00:00:55Il a agressé vendredi dernier un surveillant qui cherchait à le fouiller.
00:00:58Le prisonnier cachait sur lui plus de 200 grammes de stupéfiants.
00:01:02Il a été placé en garde à vue.
00:01:04Et puis à Madère, les vacances de nombreux touristes se sont transformées en cauchemars.
00:01:08Des centaines de personnes sont toujours bloquées depuis plusieurs jours à l'aéroport de l'île portugaise
00:01:13en cause des vents violents qui paralysent le trafic aérien.
00:01:19Adrien Spiteri, qu'on retrouve à 11h30 pour un nouveau rappel.
00:01:22On va commencer nos débats, nos discussions sur la pression migratoire, la forte pression migratoire à Calais.
00:01:28Des centaines de clandestins tentent la traversée de la Manche chaque semaine.
00:01:31Déjà plus de 700 depuis ce lundi, sous les yeux des Calaisiens impuissants face à la situation.
00:01:37Ils témoignent au micro Thibault Marcheteau et Noemi Hardy.
00:01:40Le récit est signé Aminata Demphal.
00:01:42Sur cette plage de Calais, des débris témoignent des multiples tentatives de traversée des migrants.
00:01:49Avec les beaux jours et les côtes anglaises n'étant qu'à une trentaine de kilomètres,
00:01:53les départs se font quasi quotidiennement, parfois même sous les yeux des habitants.
00:01:57C'est surtout le littoral, ça peut être ici, ça peut être plus du côté de Gravelines.
00:02:04Je ne peux pas vous dire que c'est plus ici, mais ici il y en a très régulièrement.
00:02:10C'est des gros zodiaques qui contiennent plus de 80 personnes.
00:02:13C'est pas prévu pour, mais ils arrivent à mettre 80 personnes dans un zodiaque.
00:02:17On les voit se tuer pour les mettre à l'eau.
00:02:20Heureusement que la police est là, sinon c'est un carnage.
00:02:25Au vu de la situation qui prend de l'ampleur, les gouvernements français et britanniques
00:02:29veulent remonter à la source et s'en prendre au passeur.
00:02:32Une idée qui plaît aux habitants.
00:02:34C'est une vraie mafia, quelque part.
00:02:37Ils se font des sommes assez importantes, je pense.
00:02:42En plus que ce sont des gens qui sont déjà dans la misère, donc ils doivent s'endetter.
00:02:47Il faut les punir ces gens-là.
00:02:49Je serai au gouvernement, je pense que je les en ferai ma vie.
00:02:53Depuis le début de l'année, plus de 19 000 migrants ont tenté de passer vers l'Angleterre depuis le nord de la France.
00:02:5925 y ont perdu la vie.
00:03:03Et sans plus tarder, on va retrouver à Calais notre journaliste Thibault Marcheteau, accompagné de Noémie Hardy.
00:03:09Merci d'être avec nous.
00:03:11Quelles informations vous avez pu recueillir, Thibault, sur le mode opératoire de ces passeurs ?
00:03:19Ce qu'on sait, Anthony, déjà, c'est que ce sont des réseaux qui sont particulièrement bien organisés.
00:03:23Les commanditaires, déjà, les têtes de ce réseau ne sont pas ici en France.
00:03:27Elles sont plutôt dans les régions du Vietnam ou encore des Kurdes.
00:03:32Nous disait une source très proche du dossier.
00:03:35Donc des réseaux particulièrement bien organisés qui oeuvrent avec ce qu'on peut appeler presque des collaborateurs
00:03:39ici, sur place, qui s'occupent de trouver du carburant.
00:03:42Mais aussi ces bateaux pneumatiques qui peuvent accueillir entre 60 et 80 personnes
00:03:47qui ne sont évidemment pas faits du tout pour accueillir ce nombre de personnes sur les bateaux.
00:03:53Et donc ensuite, ces personnes-là, qu'on peut appeler des passeurs,
00:03:56prennent la mer pour faire traverser avec ces migrants.
00:04:00Il y a un business très juteux, très lucratif autour de ces passeurs.
00:04:04Parce que le calcul est très simple.
00:04:06Si on fait une moyenne de 70 personnes par bateau, on sait que pour un migrant,
00:04:10c'est entre 1000 et 3000 euros par traversée.
00:04:13Vous imaginez donc ce business très lucratif.
00:04:16Et il y a d'ailleurs de plus en plus de violence, nous confie cette même source.
00:04:20Parce qu'évidemment, ce business, il grandit et il est de plus en plus intéressant pour les personnes.
00:04:25Mais on essaie de taper du poing sur la table, côté britannique et français,
00:04:30avec 15% d'interpellations en plus cette année par rapport à l'année dernière.
00:04:35Avec notamment un maximum d'interpellations de ces passeurs pour éviter qu'ils enrôlent ces migrants.
00:04:42On leur fait croire à l'Eldorado.
00:04:44Souvent, ce sont des migrants qui ont fait plusieurs milliers de kilomètres.
00:04:47Il ne leur reste plus qu'une dizaine de kilomètres à faire pour rejoindre les côtes anglaises.
00:04:51Mais c'est très risqué parce que ici, le temps change très vite.
00:04:54Il faisait beau ce matin, pas de vent.
00:04:56Et vous le voyez ici à Calais, maintenant, la météo a véritablement changé.
00:05:01La mer est beaucoup plus agitée.
00:05:03Et donc, on sait qu'il y a de nombreux morts, 25 morts depuis le début de l'année.
00:05:07On leur fait croire à un Eldorado.
00:05:10Mais évidemment, ces passeurs en font la publicité de l'Angleterre.
00:05:13Mais finalement, souvent, le rêve n'est malheureusement vraiment pas une réalité.
00:05:18Et d'ailleurs, beaucoup de bateaux reviennent ici interpellés par un dispositif des forces de l'ordre
00:05:22conséquent sur les plages ici dans le Pas-de-Calais.
00:05:25Merci beaucoup Thibault Marcheteau.
00:05:27Merci également à Noémie qui vous accompagne derrière la caméra.
00:05:29Effectivement, quand on entend Thibault, on comprend bien le business juteux qu'il y a derrière tout ça.
00:05:32Entre 1 000 et 3 000 euros par passage.
00:05:35Des gens à qui on fait croire mots et merveilles arrivaient de l'autre côté de la Manche.
00:05:40Évidemment, le rêve s'écroule à l'arrivée.
00:05:42C'est terrible pour ces personnes à qui on fait croire des choses.
00:05:45Il y a des morts aussi, on l'a entendu, 25 morts depuis le début de l'année.
00:05:49Et puis c'est terrible aussi pour les sociétés qui subissent ces flux, cette pression migratoire
00:05:53qui n'ont pas les capacités, que ce soit la France ou la Grande-Bretagne,
00:05:56d'absorption de toute cette immigration clandestine aujourd'hui.
00:05:59Oui, tous ces migrants clandestins sont évidemment des victimes de ces réseaux criminels,
00:06:04de ces réseaux mafieux de passeurs qui brassent des millions
00:06:07et qui se moquent bien de savoir si la moitié de ceux qui traverseront la Manche termine à l'eau.
00:06:12Ce sont des victimes, mais il y en a d'autres en effet.
00:06:14Ce sont les Calaisiens.
00:06:16Depuis des années, officiellement, la jungle de Calais a été fermée en 2016.
00:06:21En réalité, il persiste toujours une dizaine de camps informels dans la région
00:06:26qui comptent plusieurs milliers, entre 2000 et 3000 migrants, érythréens, soudanais, kurdes et afghans notamment,
00:06:33avec des conséquences évidentes sur les habitants, sur les locaux.
00:06:37D'abord sécuritaires, parce que beaucoup vivent dans un climat d'insécurité permanent.
00:06:42Il y a des agressions, non seulement des migrants...
00:06:44Des agressions, même par arme à feu.
00:06:46Par arme à feu, régulièrement.
00:06:47Il y a des rixes, des violences entre migrants, entre communautés, qui ne peuvent pas se supporter.
00:06:51Et puis aussi des représailles vis-à-vis des habitants des locaux.
00:06:54On avait vu récemment sur CNews, d'ailleurs la semaine dernière,
00:06:57des habitants dont les voitures avaient été caillassées et abîmées par des migrants
00:07:01en représailles aux opérations de police.
00:07:03Le prix de l'immobilier qui est en chute libre aussi dans ces localités.
00:07:07L'activité économique qui est aussi évidemment... qui pose problème.
00:07:12Quand vous avez des camions qui essaient de passer la frontière,
00:07:15qui sont attaqués, sur lesquels montent les migrants,
00:07:18transpercent les bâches pour pouvoir s'y cacher, pour passer la frontière.
00:07:22Tout cela a des conséquences sur les habitants de Calais.
00:07:26Et évidemment, malheureusement, les moyens de police ne sont pas suffisants.
00:07:33Ça fait des années qu'on le sait.
00:07:35Les flux continuent à venir.
00:07:38Et si on ne ferme pas en réalité le robinet à l'entrée, c'est-à-dire...
00:07:41Oui, si le problème n'était qu'à Calais, ça se ferait.
00:07:43C'est-à-dire que le problème vient déjà des côtes méditerranéennes.
00:07:46On pourrait déjà commencer en effet par fermer le robinet
00:07:48au niveau des frontières extérieures de l'Europe.
00:07:50Anthony Bem, ça paraît insoluble comme problème.
00:07:53En effet, ça paraît insoluble.
00:07:54Déjà un de vos confrères, il y a quelque temps,
00:07:57dans un livre qui s'appelle « Les plages de l'embarquement »,
00:08:02avait décrit le système mafieux qui existait à Calais.
00:08:06L'argent en quantité qui se fait sur le dos des tragédies,
00:08:11car c'est toujours une tragédie,
00:08:13des gens qui viennent de l'Afrique, souvent dans un rêve...
00:08:18On leur fait croire ce qui n'existe absolument pas.
00:08:20Ils ont un rêve.
00:08:22Ils ont un besoin, une nécessité de quitter leur pays
00:08:25parce que ça ne va pas, ils ne peuvent pas travailler,
00:08:27ils ne peuvent pas subvenir à leurs besoins.
00:08:29Et ils ont un rêve d'aller en Europe, d'aller en Angleterre
00:08:32pour travailler, pour exister, pour gagner de l'argent,
00:08:35pour pouvoir vivre, pour pouvoir survivre, tout simplement.
00:08:38Donc c'est déjà un drame personnel pour chacun de ces migrants.
00:08:42Drame personnel sur lequel s'ajoute un drame
00:08:44où chaque année des dizaines décèdent.
00:08:47Les systèmes sont extrêmement sophistiqués.
00:08:50On parle du Zodiaque avec des dizaines de personnes dessus,
00:08:53en surcapacité.
00:08:54On parle des camions aussi sur lesquels on essaye d'embarquer.
00:08:57Mais il y a aussi toutes ces personnes qui escaladent
00:09:00ce mur de 4 mètres pour accéder juste avant le tunnel
00:09:03quand le train décèlère et qui essayent en courant
00:09:07après le train d'accéder au train pour se cacher
00:09:10dans les véhicules car c'est des trains de marchandises.
00:09:13C'est incroyable les dangers qu'ils sont pris.
00:09:15Ils sont prêts à tout en réalité.
00:09:17Parce qu'ils n'ont pas de choix.
00:09:19Vous pensez que c'était leur objectif,
00:09:21que c'était leur volonté à tous ces migrants ?
00:09:23Je ne sais pas s'ils n'ont pas le choix
00:09:25mais en tout cas, à minima, ils sont dupés par les passeurs
00:09:27qui leur font croire qu'ils vont trouver un Eldorado derrière
00:09:30dans des sociétés qui n'ont pas nécessairement
00:09:32la capacité de tous les accueillir.
00:09:34En France, on a un vrai problème aussi,
00:09:36c'est qu'ils sont en situation illégale
00:09:38et que les OQTF, on le sait, ne sont pas réalisés.
00:09:40Quand bien même ils sont interpellés
00:09:42par les forces de l'ordre,
00:09:44on sait qu'il n'y a que 6% des OQTF
00:09:46des plus de 150 000 prononcés chaque année
00:09:50qui sont réalisés.
00:09:52C'est-à-dire qu'on ne les renvoie pas du pays
00:09:54duquel ils proviennent.
00:09:57Voilà.
00:09:59Tout a été pratiquement dit.
00:10:01On a quand même une population
00:10:03qui est excédée,
00:10:05je veux dire évidemment sur le littoral.
00:10:07On a des victimes,
00:10:09Maury l'évoquait tout à l'heure,
00:10:11des victimes avec un grand V.
00:10:13Personne ne peut dire le contraire.
00:10:16On a des gens qui travaillent
00:10:18dans des organisations d'aide aux exilés.
00:10:21On a également la plus grande partie
00:10:25des Français qui n'y comprennent plus rien.
00:10:28Qui, comme vous et moi,
00:10:30d'un côté a tendance à dire
00:10:32qu'il faut les aider
00:10:34parce que ce sont des malheureux.
00:10:36Et puis de l'autre côté,
00:10:38on ne peut pas enrayer
00:10:40toute la misère du monde.
00:10:42Ce n'est pas possible.
00:10:44On n'a pas l'argent nécessaire
00:10:46et les moyens nécessaires.
00:10:48Finalement, on tourne en rond.
00:10:50Pourquoi ?
00:10:52Parce que les problèmes d'immigration
00:10:54de ce genre,
00:10:56ce n'est plus la France qui doit s'en occuper,
00:10:58c'est l'Europe.
00:11:00Vous pointez du doigt un problème
00:11:02qui est juste.
00:11:04A nous seuls, on ne peut pas régler
00:11:06cette question migratoire.
00:11:08De quoi parle-t-on ?
00:11:10On peut avoir toutes les motivations
00:11:12nécessaires, que ce soit en France
00:11:14ou en Angleterre.
00:11:16On apprend que les Anglais
00:11:18veulent innover en ciblant
00:11:20mais ça a déjà été fait.
00:11:22C'est parler pour ne rien dire.
00:11:24Il n'y a pas
00:11:26pour un pays
00:11:28la possibilité d'enrayer ça.
00:11:30Qu'est-ce qui se passe ?
00:11:32On regarde des gens
00:11:34qui installent des rochers
00:11:36près du littoral
00:11:38pour empêcher
00:11:40les organisations d'aide aux exilés
00:11:42de faire leur boulot.
00:11:44Mais ça va finir comment ?
00:11:46Avec des milices ?
00:11:48L'Etat interviendra
00:11:50mais il se fera taper sur les doigts par l'Europe
00:11:52parce qu'il n'aura pas le droit d'intervenir.
00:11:54Rappelez-vous
00:11:56le calvaire vendredi dernier
00:11:58dans cette même émission
00:12:00où l'on observait des migrants
00:12:02qui s'en prenaient
00:12:04à des bâtiments publics dans une ville,
00:12:06à des maisons,
00:12:08à des voitures, parce qu'ils étaient
00:12:10interpellés par des policiers, arrêtés
00:12:12dans leur course pour traverser la Manche
00:12:14par des policiers et qu'en représailles
00:12:16ils s'en prenaient
00:12:18aux maisons des habitants, aux voitures,
00:12:20aux matériels publics.
00:12:22Voilà l'exemple du calvaire que vivent
00:12:24ces gens-là qui habitent sur la côte
00:12:26vers Calais. Je voudrais qu'on parte
00:12:28du côté de la Grande-Bretagne cette fois, rejoindre
00:12:30notre correspondante sur place, Sarah Menaille,
00:12:32à Londres. Bonjour Sarah et merci d'être
00:12:34avec nous. On a le gouvernement travailliste
00:12:36qui a annoncé hier des mesures de lutte
00:12:38contre l'immigration clandestine.
00:12:40Le Royaume-Uni qui fait donc face à cette crise migratoire
00:12:42comme nous, une crise migratoire sans précédent
00:12:44et qui pointe du doigt notamment
00:12:46la responsabilité de la France.
00:12:50Bonjour Anthony, oui
00:12:52effectivement la ministre britannique de l'Intérieur
00:12:54Yvette Cooper a annoncé hier au travers
00:12:56d'un communiqué plusieurs mesures.
00:12:58Elle veut notamment renforcer
00:13:00les effectifs des agents de renseignement
00:13:02pour s'en prendre, vous l'avez évoqué, aux gangs,
00:13:04s'en prendre à la base du problème,
00:13:06ces gangs de passeurs et puis vous l'avez évoqué également,
00:13:08sanctionner notamment
00:13:10les employeurs britanniques qui emploieraient,
00:13:12qui donnaient du travail à ces
00:13:14migrants arrivés donc illégalement
00:13:16sur le sol britannique.
00:13:18Elle veut aussi accélérer les expulsions,
00:13:20notamment dans les six prochains mois,
00:13:22les expulsions qui sont un petit peu,
00:13:24si vous voulez, il n'y a pas grand chose qui se passe
00:13:26en ce moment et depuis plusieurs mois, elle a dit qu'elle voulait
00:13:28revenir au chiffre de 2018 notamment
00:13:30en accélérant les expulsions. Mais effectivement
00:13:32la Grande-Bretagne a aussi l'impression
00:13:34d'un certain côté que la France n'aide pas beaucoup
00:13:36dans cette lutte commune pour juguler
00:13:38cette immigration massive illégale.
00:13:40Le Royaume-Uni aimerait effectivement
00:13:42que la France en fasse un petit peu plus et empêche
00:13:44ces migrants à Calais ou sur les côtes
00:13:46françaises en tout cas de traverser.
00:13:48Alors la France et le Royaume-Uni avaient signé
00:13:50un accord en 2022,
00:13:52en novembre 2022, le Royaume-Uni
00:13:54avait versé près de 72 millions
00:13:56d'euros à la France pour qu'elle renforce
00:13:58ses effectifs de police, notamment
00:14:00sur les plages françaises. Ce que voulait
00:14:02le Royaume-Uni également à l'époque, c'était
00:14:04notamment que la France donne des objectifs
00:14:06chiffrés en ce qui
00:14:08concerne les arrêts de bateaux
00:14:10qui traversent la Manche. Elle voudrait que la police française
00:14:12leur donne des objectifs
00:14:14pour arrêter ces bateaux qui traversent la Manche.
00:14:16Effectivement on a un petit peu l'impression
00:14:18que les Britanniques pensent
00:14:20que les Français ne font pas tout pour
00:14:22les aider dans cette lutte contre l'immigration
00:14:24illégale ici sur le sol
00:14:26britannique. Merci beaucoup
00:14:28Sarah Menah, vous êtes notre correspondante
00:14:30à Londres. Ils ont raison
00:14:32les Britanniques ou la France a bon dos dans cette affaire ?
00:14:3472 millions disent-ils qu'ils nous ont
00:14:36donné pour renforcer les effectifs
00:14:38et essayer d'empêcher les traversés.
00:14:40Oui, c'est un peu facile de renvoyer la balle.
00:14:42C'est d'ailleurs ce que font la France et la Grande-Bretagne depuis des années.
00:14:44La réalité c'est qu'on a en effet déplacé
00:14:46la frontière depuis
00:14:48la Grande-Bretagne en France.
00:14:50Ils externalisent la gestion de leur frontière en fait.
00:14:52C'est nous en réalité qui en pratique
00:14:54devons sécuriser la frontière franco-britannique.
00:14:56Et la lutte contre les passeurs
00:14:58qu'appelle de ses voeux le nouveau Premier ministre
00:15:00britannique travailliste
00:15:02Keir Starmer, elle se fera essentiellement en France
00:15:04puisque les passeurs sont d'abord en France.
00:15:06Et il faut de ce point de vue en effet
00:15:08mobiliser énormément de moyens,
00:15:10de police, de renseignements pour
00:15:12déstructurer ces réseaux
00:15:14criminels et mafieux.
00:15:16Et puis j'ai une remarque aussi, la Grande-Bretagne a
00:15:18abandonné son projet d'expulsion
00:15:20des migrants clandestins vers le Rwanda
00:15:22qui était le projet du
00:15:24précédent gouvernement. Une fois arrivés
00:15:26au pouvoir, les travaillistes ont immédiatement
00:15:28abandonné le projet.
00:15:30Oui, c'était une tentative objectivement à la fois
00:15:32réaliste et totalement désespérée.
00:15:34C'était une véritable usine à gaz qui a coûté
00:15:36plus de 800 millions de livres
00:15:38donc près d'un milliard
00:15:40d'euros qui a été relancé il y a quelques
00:15:42années dans lequel personne
00:15:44n'a vraiment cru.
00:15:46Je crois qu'on a expulsé en réalité une personne,
00:15:48une ou cinq personnes.
00:15:50C'est le bilan de ce projet
00:15:52qui n'était absolument pas réaliste. Ce qu'il faut
00:15:54c'est en effet lutter contre l'immigration
00:15:56illégale, contre les passeurs et aussi
00:15:58en Grande-Bretagne parce que le principal problème
00:16:00migratoire en Grande-Bretagne c'est d'abord
00:16:02l'immigration légale. 745 000
00:16:04c'est le solde migratoire net.
00:16:06En 2022 c'est un record et c'est plus du
00:16:08double par rapport à 2016.
00:16:10Elle abonde où la France dans ce dossier ?
00:16:12Justement, c'est ce que je voulais dire. Il ne faut quand même pas exagérer.
00:16:14À l'origine
00:16:16qui a ouvert les bras à toute l'immigration
00:16:18de la terre ? C'est la Grande-Bretagne.
00:16:20C'est la Grande-Bretagne qui continue.
00:16:22Je veux dire...
00:16:24Oui, c'est-à-dire que la plupart des...
00:16:26Vous allez me dire, la plupart des migrants qui arrivent
00:16:28à Menton dans le sud de la France, c'est bien
00:16:30pour regagner l'Angleterre,
00:16:32la Grande-Bretagne qui vient ici. Bien entendu,
00:16:34parce qu'il y a eu depuis des années des facilités
00:16:36données et dans le
00:16:38plus petit pays d'Afrique, dans le village
00:16:40le plus reculé, on sait que
00:16:42l'Eldorado, entre guillemets, c'est la
00:16:44Grande-Bretagne. Alors qu'on passe par
00:16:46l'Espagne ou
00:16:48où vous voulez pour arriver en Angleterre,
00:16:50je veux dire, l'objectif
00:16:52c'est d'arriver là où il y a
00:16:54soi-disant un paradis.
00:16:56Et un paradis avec la possibilité
00:16:58pour des gens qui n'ont pas de papier
00:17:00de travailler quand même, il ne faut pas
00:17:02l'oublier, alors que nous on n'a pas fait ça.
00:17:04Il y a des gens, des employeurs en France
00:17:06qui font travailler évidemment des personnes
00:17:08sans papier, mais si jamais ils sont piqués
00:17:10par la justice, ils sont
00:17:12réprimandés. Alors qu'en Grande-Bretagne,
00:17:14on met
00:17:16quand même le tapis dessus.
00:17:18Je veux dire, il ne faut quand même pas exagérer.
00:17:20La Grande-Bretagne, elle devrait réserver
00:17:22ses leçons à ses anciens gouvernements.
00:17:24Une dernière question, parce qu'on
00:17:26parlait tout à l'heure de l'échelon
00:17:28auquel il fallait régler ce problème, qui était
00:17:30principalement l'échelon européen.
00:17:32Qu'en est-il de ce pacte Asile et Immigration
00:17:34qui a été acté là au printemps dernier ?
00:17:36Il existe de toutes les façons des règles communes
00:17:38sur les 27 Etats membres.
00:17:40Le problème, c'est qu'après, comment on l'applique
00:17:42en interne ? Les lois, c'est
00:17:44très théorique. En pratique, comment elles sont
00:17:46mises à exécution, c'est une autre paire de manches.
00:17:48La question migratoire
00:17:50est une question, je dirais, qui est sans fin.
00:17:52C'est un puissant fond. En réalité,
00:17:54on ne réglera jamais le problème à partir
00:17:56du moment où on ne pourra pas expulser
00:17:58les personnes qui sont en situation
00:18:00irrégulière sur un territoire.
00:18:02Le pacte Asile et Immigration n'a servi à rien ?
00:18:04C'est un plan purement de gestion de crise
00:18:06qui ne fait rien pour s'attaquer aux
00:18:08racines du problème. Il est prévu
00:18:10en effet des contrôles renforcés aux frontières
00:18:12avec des expulsions.
00:18:14Mais rien sur la
00:18:16remise en cause de l'espace Schengen
00:18:18concernant la France, rien pour la France non plus
00:18:20concernant l'accord de 68
00:18:22avec l'Algérie qui facilite, qui protège
00:18:24juridiquement et légalement
00:18:26les Algériens immigrés
00:18:28en France. C'est là-dessus
00:18:30évidemment qu'il faut faire
00:18:32le boulot. Souvenez-vous de cette
00:18:34loi Immigration que l'on a votée
00:18:36il y a quelques mois, il y a six mois
00:18:38et qui a été totalement vidée de sa substance
00:18:40par le Conseil constitutionnel.
00:18:42En réalité, la France n'est absolument
00:18:44pas désarmée, c'est pire que ça. Nos gouvernements
00:18:46depuis des décennies n'ont fait que
00:18:48désarmer la France
00:18:50en institutionnalisant
00:18:52une forme d'impuissance dans notre
00:18:54gestion de la politique migratoire.
00:18:56Et je rappelle ce chiffre pour clore ce chapitre
00:18:58avant de passer à un autre sujet. D'après les autorités britanniques
00:19:00on a plus de 18 000 migrants qui ont
00:19:02atteint les côtes anglaises depuis le début de l'année
00:19:042024, soit une augmentation de
00:19:0613% par rapport à
00:19:082023. On va revenir
00:19:10en France, cette fois en région parisienne
00:19:12avec cette polémique autour de la
00:19:14RATP. La RATP accusée de
00:19:16camoufler des signaux d'alerte sur les
00:19:18tableaux de bord de ses bus. C'est ce
00:19:20qu'affirment plusieurs chauffeurs dans les
00:19:22colonnes du Parisien aujourd'hui en France ce matin.
00:19:24L'objectif pour le transporteur serait d'éviter
00:19:26toute immobilisation des véhicules
00:19:28lors des contrôles techniques. Si les
00:19:30faits sont avérés, la présidente de la région
00:19:32Île-de-France, Valérie Pécresse, demande des sanctions.
00:19:34Dans un communiqué, je le rappelle,
00:19:36la RATP dément ces accusations.
00:19:38On revient sur les faits avec
00:19:40Audrey Berthoud.
00:19:42Effacer les alertes avant de passer
00:19:44le contrôle technique, ce sont
00:19:46les étranges pratiques de la RATP
00:19:48selon nos confrères du Parisien.
00:19:50Afin d'éviter les immobilisations
00:19:52de bus pour des contre-visites,
00:19:54des employés de la RATP seraient
00:19:56contraints d'effacer les voyants d'alerte.
00:19:58Dans le Parisien, plusieurs
00:20:00chauffeurs témoignent.
00:20:02Tout se passe juste devant l'entrée du garage.
00:20:04On nous fournit une valise ou un boîtier électronique,
00:20:06le même que celui d'un garagiste pour les diagnostics.
00:20:08Le branchement s'effectue
00:20:10juste derrière la cabine du chauffeur qui n'a
00:20:12plus qu'à cliquer sur effacer les alertes
00:20:14sur l'écran de la valise électronique.
00:20:16Et plus aucune anomalie n'est désormais
00:20:18visible au contrôle technique.
00:20:20Conscient que ce qu'ils font est contraire aux règles,
00:20:22certains chauffeurs se sont filmés.
00:20:24Je voulais avoir la preuve de ce qui
00:20:26était fait si j'avais un accident.
00:20:28Une pratique qui existe depuis plusieurs années
00:20:30selon les personnes interrogées.
00:20:32En 2020, un bus a terminé
00:20:34sa course dans un lycée.
00:20:36Le chauffeur a reconnu avoir éteint tous les voyants.
00:20:38On m'avait dit que si je ne le faisais pas,
00:20:40je pouvais faire mon sac et partir.
00:20:42Le bus est devenu incontrôlable.
00:20:44J'ai fini dans un lycée, j'aurais pu tuer quelqu'un.
00:20:46Sur X, Valérie Pécresse a réagi.
00:20:48Je veux que toute la lumière soit faite.
00:20:50Si les dérives frauduleuses sont avérées,
00:20:52elles sont totalement inacceptables.
00:20:54La RATP doit y mettre fin,
00:20:56sans délai, et sanctionner les auteurs.
00:20:58Dans un communiqué, la RATP dément
00:21:00et précise qu'elle réfute vigoureusement
00:21:02toute allégation remettant en cause
00:21:04la sécurité des passagers de ces bus.
00:21:06Alors si c'est vérifié,
00:21:08c'est absolument scandaleux.
00:21:10Je ne sais pas si vous avez pris le bus dernièrement,
00:21:12mais le ticket, c'est 5 euros.
00:21:14Franchement, j'ai vu ça ce matin,
00:21:16je n'y crois pas.
00:21:18C'est absolument impossible.
00:21:20Je ne vois pas un dirigeant
00:21:22d'une grosse entreprise,
00:21:24je ne parle pas de M. Castex,
00:21:26qui est arrivé récemment.
00:21:28On dit que ça dure depuis et ça perdure.
00:21:30Franchement, je ne vois pas
00:21:32des gens intellectuellement normaux
00:21:34vraiment avec des gros potes
00:21:36à la RATP
00:21:38en train d'économiser 3 sous
00:21:40et de dire à des subalternes,
00:21:42sachant que ça peut savoir la preuve
00:21:44si jamais c'est avéré,
00:21:46franchement, vous allez truquer ça
00:21:48au mépris de la sécurité des usagers.
00:21:50Je n'y crois pas.
00:21:52La qualité du service n'est déjà pas très bonne.
00:21:54Les prix ne sont pas
00:21:56particulièrement abordables non plus,
00:21:58surtout pas en ce moment.
00:22:00Si en plus, on apprend que la sécurité
00:22:02des usagers est en jeu,
00:22:04c'est un scandale.
00:22:06Ce n'est pas possible.
00:22:08Ce serait minable, ridicule.
00:22:10À ce moment-là,
00:22:12il faut faire des inspections partout,
00:22:14dans la SNCF,
00:22:16dans les transports de routiers.
00:22:18Non, ce n'est pas possible.
00:22:20On n'est pas dans un pays du tiers monde
00:22:22avec des gens qui veulent s'enrichir
00:22:24sur le dos
00:22:26de monsieur et madame Michu.
00:22:28Ce n'est pas possible.
00:22:30Je l'espère.
00:22:32La RATP est responsable du fait de ses préposés,
00:22:34du fait de ses employés,
00:22:36de ses salariés.
00:22:38Je ne pense pas que ce soit à la tête
00:22:40de la RATP que ce type de procédé
00:22:42ait été décidé,
00:22:44si c'est avéré.
00:22:46Je n'ai pas accès au dossier de la fraude.
00:22:48Je me doute bien.
00:22:50Je ne vais pas me prononcer sur cet aspect.
00:22:52L'affaire est prise au sérieux.
00:22:54C'est pour ça qu'on en parle aujourd'hui.
00:22:56Néanmoins, c'est possible.
00:22:58En tant qu'avocat, on voit souvent le côté obscur
00:23:00des choses un peu
00:23:02qui débordent,
00:23:04qui dépassent l'entendement.
00:23:06Pour moi,
00:23:08on verra ce que l'enquête
00:23:10nous dira.
00:23:12Mais ce n'est pas impossible
00:23:14que quelqu'un, en effet, dans un autre pot,
00:23:16considère que pour une meilleure gestion
00:23:18de la flotte, on va couper les alertes,
00:23:20on va enlever les alertes.
00:23:22Comme ça, on va voguer mieux.
00:23:24Je ne dis pas que ce n'est pas arrivé.
00:23:26Je n'ai pas accès au dossier.
00:23:28L'enquête nous le dira.
00:23:30Ça peut être une démarche individuelle.
00:23:32Ce n'est pas forcément quelque chose
00:23:34de systématisé.
00:23:36Sinon, je pense qu'on l'aurait su bien avant.
00:23:38Et le conducteur en question
00:23:40qui parlait de danger,
00:23:42il a attendu tout ce temps pour...
00:23:44C'est très dur de parler à l'ARTP.
00:23:46Vous savez, à l'ARTP, comme dans toute administration,
00:23:48il est très dur de parler.
00:23:50Sauf à être placardisé.
00:23:52C'est très dur.
00:23:54C'est une administration qui est très forte.
00:23:56On peut envoyer une lettre anonyme.
00:23:58A la limite, c'est non-assistance
00:24:00à personne en danger.
00:24:02Ce monsieur savait que c'était dangereux,
00:24:04que la sécurité des usagers était engagée.
00:24:06Et il l'a fermé pendant...
00:24:08On ne va pas lui reprocher d'avoir parlé.
00:24:10Si la pratique est réelle, on ne va pas lui reprocher
00:24:12d'avoir mis du temps à parler.
00:24:14Amaury Brelet.
00:24:16C'est scandaleux et très grave
00:24:18s'il y a des risques pour la sécurité
00:24:20des passagers.
00:24:22On verra si c'est une pratique localisée
00:24:24ou si c'est véritablement systématisé
00:24:26avec des ordres donnés.
00:24:28Ça vient quand même nous rappeler
00:24:30que cette entreprise publique
00:24:32est très mal gérée depuis des années.
00:24:34Financièrement, l'année 2023
00:24:36s'est terminée par une perte de 109 millions
00:24:38pour le groupe public.
00:24:40C'était déjà 26 millions en 2022.
00:24:42Ça fait des années que l'État ne cesse de renflouer
00:24:44à coups de dizaines de millions d'euros.
00:24:46Et que les prix augmentent pour les usagers.
00:24:48On a versé aussi ces derniers mois
00:24:5030 millions d'euros aux employés
00:24:52de la RATP de prime
00:24:54pour les Jeux Olympiques.
00:24:56En gros pour acheter la paix sociale
00:24:58parce que certains menaçaient
00:25:00par les syndicats d'extrême-gauche
00:25:02de mettre le bazar
00:25:04pendant les Jeux Olympiques.
00:25:06Ça tombe évidemment très mal.
00:25:08On attend les explications de M. Castex.
00:25:10Il nous reste deux minutes.
00:25:12On peut peut-être faire un petit pied
00:25:14sur la situation des transports post-J.
00:25:16On a connu une période exceptionnelle
00:25:18pendant deux semaines de Jeux Olympiques.
00:25:20Là on voit déjà que les temps d'attente
00:25:22se sont rallongés sur le cas du métro
00:25:24considérablement.
00:25:26Est-ce que vous pensez qu'on va tirer
00:25:28des leçons de tout ça ?
00:25:30On a beaucoup parlé de la sécurité
00:25:32mais notamment sur les transports parisiens.
00:25:34Ça a été un renouveau pendant ces JO.
00:25:36On a intérêt à en tirer des leçons
00:25:38mais tout va redevenir comme avant
00:25:40parce qu'on a fait des efforts
00:25:42considérables.
00:25:44C'est aussi un afflux de moyens
00:25:46et les moyens seront peut-être plus là
00:25:48pour toute l'année.
00:25:50Bien entendu, il y a des nouveaux jeux
00:25:52qui vont débuter.
00:25:54On va reconnaître exactement la même accalmie
00:25:56si je puis dire.
00:25:58Mais franchement, qui peut penser
00:26:00que ça va perdurer ?
00:26:02Je m'étais laissé dire que
00:26:04l'Aératp avait quand même engagé
00:26:06des étudiants pour faire le boulot
00:26:08de certains professionnels.
00:26:10C'est dire qu'il manque aussi
00:26:12du personnel.
00:26:14Alors bon, on ne va pas engager des étudiants
00:26:16pour orienter les touristes.
00:26:18Ça se justifiait par la cérémonie.
00:26:20Ce que j'espère, en effet,
00:26:22c'est que les transports parisiens
00:26:24vont changer aujourd'hui.
00:26:26Beaucoup de stations de métro
00:26:28sont fermées
00:26:30à cause des JO.
00:26:32Il serait temps qu'elles se réouvrent
00:26:34pour tous ceux qui travaillent,
00:26:36tous ceux qui ont besoin de ces transports en commun
00:26:38car il ne faut pas oublier que Paris
00:26:40est une ville active où beaucoup de personnes
00:26:42dépendent des transports en commun.
00:26:44Alors aussi, c'était l'occasion pour beaucoup
00:26:46de découvrir le vélo,
00:26:48de redécouvrir Paris, de partir, de marcher
00:26:50et de redécouvrir la capitale
00:26:52qui avait été fuie, et il faut le rappeler,
00:26:54par tous les Parisiens, de peur
00:26:56que ce soit un raz-de-marée de touristes
00:26:58et que ce soit plus praticable à Paris.
00:27:00Donc une semaine avant les JO,
00:27:02les Parisiens n'étaient déjà plus là.
00:27:04Progressivement, ils reviennent.
00:27:06Il y a peu de monde encore dans les transports en commun.
00:27:08Je les prends tous les jours,
00:27:10donc je peux vous en parler.
00:27:12C'est très agréable de prendre les transports en commun
00:27:14quand ils fonctionnent à Paris
00:27:16puisqu'il n'y a plus personne, on peut s'asseoir
00:27:18et c'est très agréable.
00:27:20Je n'ouvre pas le dossier, mais on pourra aussi poser la personne
00:27:22aux situations de handicap alors que les jeux paralympiques vont commencer.
00:27:24Les stations parisiennes sont,
00:27:26pour leur grande majorité,
00:27:28absolument pas accessibles pour ces personnes-là.
00:27:30Elles sont très compliquées d'accès.
00:27:32Je n'ouvre pas le dossier, on va passer à autre chose.
00:27:34Dans quelques minutes, on va marquer une courte pause.
00:27:36On revient, je voudrais qu'on s'intéresse
00:27:38à la présidentielle américaine, la convention démocrate
00:27:40qui se tient en ce moment.
00:27:42On nous a présenté le fameux Tim Walz.
00:27:44Tim Walz est le colistier de Kamala Harris.
00:27:46Et je voulais qu'on s'intéresse un petit peu
00:27:48à son profil qui serait complémentaire
00:27:50de celui de Kamala Harris
00:27:52qui, elle, est désignée comme la candidate progressiste.
00:27:54Lui pourrait essayer un petit peu
00:27:56d'aller chasser sur les terres de Donald Trump,
00:27:58lui-même chasseur d'ailleurs, Tim Walz.
00:28:00On va s'intéresser avec Carol Dieman
00:28:02qui va nous rejoindre dans quelques minutes sur ce profil,
00:28:04peut-être hybride, qui va pouvoir aller chercher
00:28:06du côté des électeurs républicains
00:28:08parce que Kamala Harris, elle, est considérée
00:28:10comme très progressiste.
00:28:12A tout de suite sur ces news.
00:28:14Allez, de retour sur le plateau de Midi News
00:28:16avec tous mes invités pour commenter l'actualité.
00:28:18Amaury Brelais, Patrice Arditi,
00:28:20Anthony Bem également,
00:28:22Avocat, et Harold Dieman,
00:28:24notre spécialiste des questions internationales
00:28:26qui nous a rejoint puisqu'on va parler
00:28:28de l'élection présidentielle américaine.
00:28:30Mais ce sera juste après le rappel de l'actualité
00:28:32avec Adrien Spiteri.
00:28:34Un nouveau corps retrouvé en Sicile
00:28:36un immense voilier dans une tempête
00:28:38lundi matin. Six personnes au total
00:28:40avaient été apportées disparues
00:28:42dont le propriétaire Mike Lynch et sa fille.
00:28:44Les corps de cinq victimes
00:28:46ont désormais été retrouvés.
00:28:48A moins d'une semaine du début des Jeux paralympiques
00:28:50les premiers athlètes sont déjà
00:28:52présents dans la capitale et ses alentours.
00:28:54Ils prennent place progressivement
00:28:56au village olympique à Saint-Denis.
00:28:58Plus de 1,75 million
00:29:00de billets ont déjà été vendus
00:29:02selon les organisateurs.
00:29:04Deux alpinistes ont perdu la vie
00:29:06dans une chute de plusieurs centaines de mètres.
00:29:08Cela s'est passé au sommet du Mont Blanc hier.
00:29:10Les deux victimes de 26 et 27 ans
00:29:12sont de nationalité espagnole.
00:29:14Ils auraient voulu tester un bloc de pierre
00:29:16avec leurs cordes pour une descente.
00:29:18En rappel.
00:29:20Vous aurez le temps
00:29:22de dormir quand vous serez morts.
00:29:24Voilà comment j'ai décidé de poser le décor à 11h30
00:29:26sur CNews. Étonnant.
00:29:28Ce ne sont pas mes mots, ce sont évidemment ceux de...
00:29:30Tim Walz. De Tim Walz, absolument.
00:29:32Kamala Harris, la candidate démocrate
00:29:34à l'élection présidentielle américaine.
00:29:36Tim Walz qui a électrisé la foule en appelant
00:29:38les démocrates à se mobiliser
00:29:40face à Donald Trump. Avant d'en parler
00:29:42avec vous Harold Eman, je voudrais qu'on écoute
00:29:44un instant Tim Walz.
00:29:46Je connais les armes.
00:29:48Je suis un vétéran.
00:29:50Je suis un chasseur.
00:29:52Et j'étais un meilleur tireur
00:29:54que la plupart des républicains au Congrès.
00:29:56Et j'ai les trophées pour le prouver.
00:29:58Je connais les armes.
00:30:00Je suis un vétéran.
00:30:02Je suis un chasseur.
00:30:04Je voulais en parler avec vous Harold
00:30:06parce que ce qui m'intéresse c'est comment les démocrates
00:30:08finalement cherchent à chasser sur les terres
00:30:10des républicains. On ne le connaît pas vraiment
00:30:12Tim Walz en France. Qui est-il ?
00:30:14On le connaît assez peu aux Etats-Unis aussi.
00:30:16Cependant,
00:30:18pendant les émeutes
00:30:20consécutives à la mort de George Floyd
00:30:22en 2020,
00:30:24il avait un peu hésité.
00:30:26Il est démocrate, bien sûr,
00:30:28gouverneur du Minnesota.
00:30:30Il avait hésité à appeler
00:30:32la garde nationale dans le premier jour ou deux.
00:30:34Il a dit, on va s'arranger par la parole.
00:30:36Ça ne s'est pas produit.
00:30:38Et donc, il a appelé la garde nationale
00:30:40avec les compliments
00:30:42de Donald Trump.
00:30:44C'est important.
00:30:46Donc,
00:30:48voilà qui il est pour le grand public.
00:30:50Lui-même est un
00:30:52fils d'agriculteur, famille agricole
00:30:54du Nebraska.
00:30:56Il a fait tout ce qu'on fait pour l'ascension sociale
00:30:58aux Etats-Unis.
00:31:00Il a rejoint
00:31:02la garde nationale qui lui a
00:31:04permis d'avoir la bourse
00:31:06de GI Bill, la bourse
00:31:08d'études, celle qu'a eue mon père,
00:31:10par exemple, que tous les Américains
00:31:12ont, 600 sous les couleurs.
00:31:14Ensuite, de là,
00:31:16il est devenu
00:31:18enseignant pendant des décennies
00:31:20et coach de football,
00:31:22et puis il s'est fait lire
00:31:24à divers postes démocrates.
00:31:26Enfin, dans le Minnesota
00:31:28où il s'est installé, dans des régions
00:31:30républicaines, et il gagnait toujours
00:31:32en tant que démocrate.
00:31:34Et il a une position assez particulière sur la question
00:31:36des armes, notamment.
00:31:38Pas si particulière pour les démocrates.
00:31:40Il dit, oui, bien sûr qu'on va respecter
00:31:42le droit de tous citoyens
00:31:44de posséder et de détenir
00:31:46des armes.
00:31:48Mais, il dit, on va réglementer
00:31:50parce que trop d'enfants se font
00:31:52abattre dans les écoles
00:31:54par la libre circulation
00:31:56des armes à feu.
00:31:58Donc, déjà ça, c'est extrême.
00:32:00Enfin, c'est devenu extrême aux États-Unis.
00:32:02Il y a 30 ans, ce n'était pas du tout extrême.
00:32:04Mais maintenant, c'est devenu quelque chose
00:32:06de tabou parce que dès que vous dites ça,
00:32:08le lobby des armes
00:32:10finance votre adversaire
00:32:12politique.
00:32:14Donc, il n'a pas peur d'y aller.
00:32:16C'est lui qui, quelque part, va venir
00:32:18contrebalancer, j'ai envie de dire, le profil
00:32:20progressiste de Kamala Harris.
00:32:22Un tout petit peu. Kamala Harris
00:32:24est urbaine à 100%, à 1000%.
00:32:26Et lui, il est rural à 1000%.
00:32:28Donc, là, vous avez la
00:32:30jonction de deux mondes.
00:32:32Et lui, c'est
00:32:34un homme blanc d'un certain âge.
00:32:36Voilà, ça
00:32:38compte un peu dans les mentalités.
00:32:40Et il fait contrepoids à J.D.
00:32:42Vance qui est le vice-président de Donald Trump
00:32:44qui, lui, se veut l'homme
00:32:46des montagnes arriérées
00:32:48et de l'ascension
00:32:50sociale
00:32:52contre vents et marées.
00:32:54Sauf que, lui,
00:32:56Tim Waltz pourrait, peut-être, éventuellement
00:32:58être plus convaincant
00:33:00dans ce casting-là.
00:33:02Parce que J.D. Vance est allé à Yale,
00:33:04l'université Yale. C'est comme s'il avait fait
00:33:06l'ENA ici.
00:33:08Il a un diplôme
00:33:10en droit. Et donc, déjà,
00:33:12le droit de Yale, c'est comme
00:33:14une caste. Et Waltz n'a aucune
00:33:16caste du tout. Absolument.
00:33:18Et donc, il joue avec ça,
00:33:20M. Waltz. Alors, ce qu'on comprend
00:33:22de tout ça, c'est que c'est censé
00:33:24permettre à Kamala Harris d'aller séduire
00:33:26plutôt, peut-être, les classes
00:33:28moyennes et populaires. Mais ma
00:33:30question pour vous, Harold, c'est est-ce qu'il y a tant de monde
00:33:32que ça qui serait susceptible de basculer entre
00:33:34les Républicains et les Démocrates ?
00:33:36Est-ce qu'il y a un vivier
00:33:38véritable à aller chercher ?
00:33:40Il y a, ne serait-ce que dans
00:33:42le Minnesota. Parce que
00:33:44les ruraux sont plutôt
00:33:46classés Républicains. Mais ce n'était pas
00:33:48toujours le cas. Donc, ils ont un souvenir
00:33:50des jours où ils ne l'étaient pas.
00:33:52Quand les Démocrates étaient
00:33:54un peu populistes à leur manière,
00:33:56dans la Grande Prairie,
00:33:58les plaines du centre.
00:34:00Et lui, il peut aller chasser
00:34:02sur ces terres-là. Et il l'a déjà fait.
00:34:04Il était l'unique Démocrate élu
00:34:06dans des districts, des zones complètement
00:34:08républicaines, parce que les gens ont confiance
00:34:10en lui. Et donc, il va essayer
00:34:12de basculer tout le Midwest,
00:34:14le Minnesota, le Michigan,
00:34:16et peut-être un peu l'Illinois.
00:34:18Voilà sa mission.
00:34:20Et le Wisconsin. Voilà sa mission
00:34:22dans la vie. Et ça suffirait déjà très bien
00:34:24s'il y arrivait.
00:34:26Une remarque sur cette élection présidentielle
00:34:28américaine.
00:34:30C'est une bonne stratégie de la part de ce
00:34:32ticket Démocrate ?
00:34:34C'est une excellente stratégie. On voit en effet que c'est
00:34:36la réunion de deux univers.
00:34:38On l'a rappelé. Certains états
00:34:40extrêmement ruraux, d'autres plus urbains.
00:34:42Et donc, on voit qu'on a
00:34:44une coalition
00:34:46en faveur de
00:34:48Kamala Harris. C'est extrêmement favorable
00:34:50pour elle. Néanmoins, il faut le rappeler,
00:34:52lors de la dernière élection où Donald Trump
00:34:54a été élu, c'est par des moyens
00:34:56et des procédés financiers
00:34:58que celui-ci a pu acquérir
00:35:00son élection, en utilisant
00:35:02des campagnes sur les réseaux sociaux
00:35:04de matraquage, et qui lui ont
00:35:06permis finalement, favorablement
00:35:08d'être élu président.
00:35:10Donc, on voit que finalement, c'est
00:35:12aux Etats-Unis aussi parfois une question
00:35:14d'argent qui permet d'être
00:35:16élu président. Et
00:35:18on verra comment Donald Trump,
00:35:20qui n'est pas
00:35:22sans le sou, qui est un des hommes les plus
00:35:24influents et les plus fortunés
00:35:26des Etats-Unis, on verra comment
00:35:28il gérera son élection
00:35:30cette fois-ci. Patrice Arditi.
00:35:32Alors, bien entendu,
00:35:34l'argent, c'est le nerf de la guerre
00:35:36aux Etats-Unis, pour des élections,
00:35:38mais pas que, par rapport
00:35:40à la France. Mais,
00:35:42aussi bien en France qu'aux Etats-Unis,
00:35:44il y a des gens qui s'appellent des indécis.
00:35:46Il y en a toujours. Qu'ils soient
00:35:48ruraux ou pas, ou citadins,
00:35:50ils sont indécis.
00:35:52Et la balance, elle peut pencher en fonction
00:35:54d'un tout petit truc.
00:35:56Moi, je vois là, en tant qu'observateur
00:35:58simplement, un excellent choix.
00:36:00Pourquoi un excellent choix ? Harold le rappelait,
00:36:02M. Valls
00:36:04a profité
00:36:06de l'ascenseur social
00:36:08et très très bien, il a
00:36:10tout fait, mais surtout, il est franc
00:36:12et il fait, mais c'est mon impression,
00:36:14il fait du Trump. Il fait d'une Trump.
00:36:16Moi, je suis franc avec vous. Alors, même s'il ment.
00:36:18Je suis franc avec vous.
00:36:20J'ai fait ça, j'ai fait ça. N'a pas hésité à dire
00:36:22j'ai eu du mal à avoir un enfant.
00:36:24Mais c'est énorme, ça. J'ai eu du mal
00:36:26à avoir un enfant. Il y a des gens
00:36:28qui vont s'apitoyer, qui vont dire ça,
00:36:30c'est rudement bien.
00:36:32Il est chasseur, il le revendique.
00:36:34Alors qu'il y a quand même pas mal de gens
00:36:36qui n'aiment pas, évidemment,
00:36:38le lobby des armes.
00:36:40C'est un monsieur qui est franc
00:36:42et surtout, qui sait communiquer.
00:36:44Ce qui n'est pas le cas de Kamala Harris.
00:36:46On va voir justement ce qu'ont pensé
00:36:48les gens qui assistaient à cette convention
00:36:50démocrate du discours de Tim Walsh.
00:36:52Je vous propose de les écouter.
00:37:00Alors, on était à deux doigts
00:37:02de les écouter, ces spectateurs.
00:37:04On va faire un commentaire,
00:37:06c'est pas grave, avec Amaury Brelet.
00:37:08Effectivement, ça vous paraît être
00:37:10le bon pendant, en tout cas la bonne
00:37:12stratégie de nature peut-être
00:37:14à inquiéter Donald Trump ou pas ?
00:37:16Je ne crois pas. En réalité,
00:37:18son profil est très complémentaire
00:37:20en effet de Kamala Harris.
00:37:22C'est un homme blanc de plus de 50 ans,
00:37:24issu d'un milieu rural, mais c'est
00:37:26un gage aussi donné très clairement
00:37:28à la frange progressiste
00:37:30et radicale du parti démocrate.
00:37:32Monsieur Tim Walsh,
00:37:34gouverneur démocrate du Minnesota,
00:37:36n'est pas un modéré.
00:37:38C'est même tout le contraire.
00:37:40En effet, c'est lui qui a laissé faire
00:37:42les violences liées aux manifestations
00:37:44de Black Lives Matter qui ont ravagé
00:37:46le centre-ville de Minneapolis à l'époque.
00:37:48Son État est devenu l'État-refuge
00:37:50pour les enfants trans qui veulent changer de sexe.
00:37:52Il est absolument pro-immigration
00:37:54à tout crin d'ailleurs, comme Kamala Harris.
00:37:56Il a traité, après la tentative
00:37:58d'assassinat de Donald Trump,
00:38:00les partisans de l'ancien président
00:38:02de fascistes.
00:38:04Et puis, on l'a dit, il souffre très clairement
00:38:06d'un manque de notoriété.
00:38:08Son État, par ailleurs, n'est pas un État-clé,
00:38:10le Minnesota. Il a des positions très radicales
00:38:12et il faut, pour Kamala Harris
00:38:14et Tim Walsh, séduire,
00:38:16mais d'ailleurs, comme Donald Trump,
00:38:18il leur faut absolument séduire d'abord
00:38:20les indépendants qui font les élections aux États-Unis.
00:38:22Est-ce que Harold Iman, selon vous,
00:38:24est de nature à inquiéter ou pas
00:38:26Donald Trump dans cette campagne ?
00:38:28Oui, quelque part,
00:38:30puisque c'est un assez
00:38:32bon attelage sur le plan
00:38:34tactique.
00:38:36Et Donald Trump est déjà inquiet
00:38:38par la remontée
00:38:40de Kamala Harris
00:38:42dans les sondages.
00:38:44Et même dans son propre camp,
00:38:46et même ceux qui s'expriment
00:38:48sur Fox News, souvent,
00:38:50ont constaté que le camp
00:38:52de Donald Trump a du mal à réajuster
00:38:54son tir, parce qu'il voulait
00:38:56descendre un homme qu'à Kochim
00:38:58qui bégayait.
00:39:00Mais là, ils ont
00:39:02un problème tout à fait inverse.
00:39:04Elle est très, très, très alerte
00:39:06Kamala Harris. Elle a le verbe
00:39:08facile. Donc, ils essayent de trouver
00:39:10autre chose et dès qu'elle s'est présentée,
00:39:12ils ont dit qu'elle était totalement corrompue,
00:39:14totalement folle, totalement gauchiste.
00:39:16Et peut-être qu'ils ont mal
00:39:18dégainé. Donc, c'est
00:39:20inquiétant, surtout à cause de Kamala Harris.
00:39:22Je voudrais qu'on écoute justement Donald Trump,
00:39:24qui s'est exprimé hier en Caroline du Nord.
00:39:26Alors, il s'est exprimé pour la première fois en extérieur.
00:39:28Il était derrière des vitres pare-balles.
00:39:30Je vous propose de l'écouter.
00:39:32La camarade Kamala,
00:39:34vous savez, c'est la camarade la plus radicale
00:39:36de gauche qui ait jamais brigué une haute fonction
00:39:38politique dans notre pays.
00:39:40Elle va détruire
00:39:42notre pays comme elle a détruit San Francisco,
00:39:44comme elle a détruit la Californie.
00:39:46Avec une victoire Trump,
00:39:48nous aurons à nouveau la meilleure économie de l'histoire.
00:39:50Nous allons faire des choses
00:39:52qui vont nous rendre si grands, si rapidement.
00:39:54Nous allons ramener la grandeur.
00:39:56Nous allons rendre l'Amérique forte à nouveau.
00:39:58Nous allons rendre à l'Amérique sa grandeur.
00:40:00Juste un point d'histoire.
00:40:02George McGovern, en 1972,
00:40:04était plus à gauche.
00:40:06Donc, il y a un petit oubli, là.
00:40:08Ce n'est pas la plus gauchiste, l'histoire des États-Unis.
00:40:10D'accord, d'accord, d'accord.
00:40:12C'est pour l'histoire politique américaine.
00:40:14Est-ce que
00:40:16les propos qu'il tient là, c'est les propos
00:40:18habituels ou c'est signe d'une inquiétude ?
00:40:20C'est pour ça que je vous posais la question tout à l'heure.
00:40:22Finalement, pas vraiment de la part de Donald Trump.
00:40:24Il est dans le registre qu'on attendait, c'est-à-dire qu'il attaque Kamala Harris.
00:40:26C'est les deux. Il est inquiet
00:40:28et c'est son registre.
00:40:30C'est sûr que c'est moins facile
00:40:32que lorsque c'était Joe Biden
00:40:34qui était le potentiel candidat à Maurice Brelet.
00:40:36Les attaques, évidemment,
00:40:38c'est une habitude dans les campagnes américaines.
00:40:40On le voit notamment
00:40:42à travers les spots télévisés
00:40:44qui sont ultra agressifs.
00:40:46Mais il faut qu'il propose une vision d'avenir pour le peuple américain,
00:40:48une vision positive pour l'avenir,
00:40:50ce qu'il n'a fait pas pour l'instant.
00:40:52Harold Diman, je voudrais qu'on évoque avec vous la situation au Proche-Orient.
00:40:54Cette fois, le secrétaire d'État américain, Anthony Blinken,
00:40:56a terminé sa tournée dans la région.
00:40:58Pour l'heure, toujours pas d'accord.
00:41:00Et cette nuit, Joe Biden s'est entretenu
00:41:02avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.
00:41:04Harold, qu'est-ce qu'il s'est dit ?
00:41:06Est-ce que, finalement,
00:41:08les espoirs d'une trêve s'amenuisent aujourd'hui ?
00:41:10Alors, vraiment,
00:41:12c'est une histoire de chaud et de froid.
00:41:14Ça souffle chaud, ça souffle froid.
00:41:16Parce que la dernière déclaration de Biden,
00:41:18c'est que Netanyahou
00:41:20est assez d'accord
00:41:22avec
00:41:24le sens général
00:41:26de cet accord.
00:41:28Hamas avait,
00:41:30bien sûr,
00:41:32dénoncé Netanyahou
00:41:34pour avoir traficoté
00:41:36certaines conditions de cet accord,
00:41:38notamment le fait
00:41:40de laisser des troupes israéliennes
00:41:42sur le sol de Gaza,
00:41:44le long de la frontière avec l'Égypte,
00:41:46et un autre corridor central au milieu de Gaza.
00:41:48Ça, évidemment, pour le Hamas,
00:41:50c'est très, très mauvais,
00:41:52parce que ça limite la possibilité
00:41:54de contrebande d'armes.
00:41:56Mais, finalement,
00:41:58Netanyahou,
00:42:00il semble
00:42:02être d'accord pour
00:42:04retirer les troupes.
00:42:06Mais tout est au conditionnel.
00:42:08Les radio israéliennes,
00:42:10toutes les trois heures,
00:42:12il y a une nuance qui s'introduit.
00:42:14Donc, cela fait partie du jeu
00:42:16de déstabiliser un peu le message
00:42:18pour voir à quel moment,
00:42:20OK, là, on dit top là.
00:42:22Et ce n'est pas facile
00:42:24avec une organisation terroriste
00:42:26de faire top là,
00:42:28parce qu'ils ont d'autres buts
00:42:30qui ne sont pas ceux de stabilité
00:42:32et de construction d'un État.
00:42:34Et pendant ce temps,
00:42:36il y a des radars tirés
00:42:38de plus en plus loin,
00:42:40en profondeur,
00:42:42sur le sol israélien.
00:42:44Donc, les Israéliens, ce matin,
00:42:46se disent, dès qu'on a fini
00:42:48avec le Hamas,
00:42:50on va se retourner
00:42:52contre le Hezbollah.
00:42:54Donc, ça, c'est l'ambiance.
00:42:56Ils ne sont pas super subtils
00:42:58quand ils disent ça.
00:43:00C'est-à-dire qu'ils ne se sont pas dit
00:43:02on va faire un deal avec le Hamas
00:43:04c'est l'inverse.
00:43:06On finit dans le sud et on passe au nord.
00:43:08Et évidemment,
00:43:10il s'est observé par le Hezbollah,
00:43:12c'est observé par Téhéran.
00:43:14Alors, aujourd'hui, vous dire par où ça va,
00:43:16impossible.
00:43:18Et la situation
00:43:20au Proche-Orient
00:43:22s'est retrouvée aussi
00:43:24à cette convention démocrate
00:43:26à Chicago.
00:43:28Oui, parce qu'on craignait...
00:43:30Vous savez, Chicago s'appelle
00:43:32la petite Palestine,
00:43:34c'est la capitale des Palestiniens aux États-Unis.
00:43:36Donc, il y avait un vivier pour faire
00:43:38des manifestations énormes.
00:43:40Les manifestations étaient plus petites que prévues.
00:43:42Beaucoup plus petites.
00:43:44On s'attendait à 100 000, on a eu 10 000.
00:43:46Et dans la salle,
00:43:48il y avait des délégués
00:43:50avec des keffiers.
00:43:52Et d'autres avec le ruban jaune
00:43:54pour les
00:43:56otages israéliens.
00:43:58Donc, vous aviez les deux camps.
00:44:00Et quand la famille
00:44:02d'un des détenus
00:44:04israélo-américain
00:44:06sont montés
00:44:08sur l'estrade,
00:44:10très très bon accueil.
00:44:12Mais les pro-palestiniens
00:44:14qui ont demandé la parole
00:44:16ne l'ont toujours pas reçu,
00:44:18à l'heure qu'il est.
00:44:20Donc, ça se résoudra un peu plus tard.
00:44:22C'est-à-dire qu'il est question peut-être de leur donner la parole,
00:44:24mais pour l'instant, les démocrates n'ont pas acté,
00:44:26s'ils allaient le faire ou pas, c'est ça ?
00:44:28La question du parti ne leur a pas donné le feu vert.
00:44:30Il n'est pas trop tard
00:44:32dans cette histoire
00:44:34très très complexe de convention.
00:44:36C'est une science en soi.
00:44:38Je voudrais justement qu'on écoute ce moment très fort
00:44:40où la famille, la mère
00:44:42d'un otage est montée
00:44:44sur la scène lors de cette convention démocrate.
00:44:46Leur fils, Ersch-Goldberg-Pollin,
00:44:4823 ans, a été enlevé le 7 octobre
00:44:50dernier par le Hamas.
00:44:52Elle a été soutenue par les applaudissements des démilitants.
00:44:54Elle s'est effondrée aussi en évoquant
00:44:56les conditions dans lesquelles étaient retenus les otages à Gaza.
00:44:58Regardez.
00:45:20Patrice Arditi, image très émouvante
00:45:22qui nous rappelle le drame qui se déroule au Proche-Orient
00:45:24en ce moment et pour lequel on n'a toujours pas de solution.
00:45:26C'est-à-dire que les familles israéliennes
00:45:28attendent toujours de pouvoir retrouver les otages
00:45:30et aujourd'hui rien ne se débloque.
00:45:32Pour nous c'est facile
00:45:34de regarder ça de loin
00:45:36mais il faut savoir quand même que
00:45:38la société israélienne est partagée en deux.
00:45:40La moitié,
00:45:42enfin je dis la moitié, une grande proportion
00:45:44qui souhaite ramener
00:45:46les otages, bien entendu,
00:45:48et puis les autres qui disent que les otages
00:45:50sont extrêmement importants, il faut qu'ils
00:45:52rentrent vivants mais l'important
00:45:54c'est l'éradication du Hamas.
00:45:56Et là on parlait
00:45:58de ce qui se passe entre
00:46:00Netanyahou et par exemple Biden
00:46:02qui l'a appelé il y a
00:46:04quelques heures.
00:46:06Le président américain
00:46:08qui souligne à Netanyahou
00:46:10le fait qu'il y a urgence
00:46:12à arriver
00:46:14à un traité. Je veux dire,
00:46:16le Premier ministre il le sait
00:46:18mais le Premier ministre il est quand même
00:46:20extrêmement accusé
00:46:22de laisser tomber les otages
00:46:24pour pouvoir continuer la guerre.
00:46:26Et il est obligé
00:46:28de donner des garanties
00:46:30de sa bonne foi. Mais alors
00:46:32en plein traité, alors qu'il y a un certain
00:46:34nombre de diplomates, et la diplomatie
00:46:36c'est important dans ce genre de cas,
00:46:38interviennent, il y a
00:46:40Israël qui va se débrouiller pour
00:46:42tuer un dirigeant
00:46:44du FATA. Je veux dire, bon, et
00:46:46derrière il y a quoi en toile de fond ?
00:46:48Les gens les plus importants de ce conflit
00:46:50ce sont les iraniens. Enfin je parle
00:46:52du gouvernement iranien.
00:46:54Et sans
00:46:56l'assentiment de l'Iran
00:46:58il n'y aura jamais, jamais
00:47:00de paix. On parle du Hezbollah,
00:47:02mais le Hezbollah c'est l'Iran.
00:47:04Et le Hezbollah il est là pour...
00:47:06Les proxys, les satellites, ce qu'il faut aux ordres de l'Iran.
00:47:08Mais c'est évident. Et à chaque fois qu'il y a une petite
00:47:10avancée de
00:47:12paix, ou disons
00:47:14de calme, paf, d'un côté comme
00:47:16de l'autre, on se débrouille
00:47:18pour gâcher ça. Ils veulent mettre la
00:47:20pression certainement de chaque côté. Anthony Bem,
00:47:22qu'est-ce que vous en pensez ? En effet,
00:47:24chaque jour il y a un pas en avant,
00:47:26deux pas en arrière.
00:47:28Chaque jour on a l'impression qu'il y a
00:47:30des négociations qui vont pouvoir
00:47:32aboutir.
00:47:34Et chaque jour finalement,
00:47:36on se rend compte, et ça fait 300 jours maintenant,
00:47:38300 jours qu'il y a plus
00:47:40de 100 personnes,
00:47:42des enfants, des femmes âgées,
00:47:44des personnes âgées, des civils,
00:47:46des gens qui n'avaient rien demandé,
00:47:48qui ont été enlevés
00:47:50par des terroristes.
00:47:52Ça fait 300 jours maintenant
00:47:54qu'on réclame leur libération,
00:47:56ceci confirmant
00:47:58qu'on a bien affaire à un groupe terroriste,
00:48:00si certains en doutaient.
00:48:02La guerre
00:48:04qu'amène Israël est une guerre
00:48:06sur quatre fronts. Il y a
00:48:08le Yémen, il y a l'Iran,
00:48:10il y a le Hezbollah au Liban,
00:48:12et il y a de Gaza
00:48:14où encore chaque jour,
00:48:16des obus sont tirés.
00:48:18À Tel Aviv, il y a quelques jours,
00:48:20s'est améri un obus au large de la plage
00:48:22de Tel Aviv.
00:48:24Donc on voit que c'est une guerre où,
00:48:26avec le ramasse, cela ne règlera pas
00:48:28le problème.
00:48:30Le problème, c'est que c'est une idée
00:48:32et qu'on ne tue pas une idée.
00:48:34Donc ce sera une guerre
00:48:36qui va durer
00:48:38pour l'éternité,
00:48:40elle a commencé il y a bien longtemps déjà
00:48:42et contre cette idée,
00:48:44malheureusement,
00:48:46la guerre qu'amène Israël,
00:48:48qui fait trop de civils de part
00:48:50et d'autre,
00:48:52devra cesser un jour.
00:48:54Mais malheureusement,
00:48:56quand le ramasse ne participe pas,
00:48:58comme ça a été le cas la semaine dernière au Caire,
00:49:00à la table des négociations,
00:49:02c'est très dur de pouvoir négocier.
00:49:04Une dernière remarque, puisqu'on parle des otages,
00:49:06et je vais vous faire réagir à cela à Maury Brelet,
00:49:08ce silence assourdissant de l'ONU
00:49:10lors de la journée internationale
00:49:12des victimes du terrorisme hier, le 21 août.
00:49:14L'organisation n'a pas cité une seule fois
00:49:16les victimes du 7 octobre
00:49:18sauvagement assassinées par le ramasse en Israël,
00:49:20ni le sort des otages.
00:49:22L'association Naïbrit France
00:49:24demande une réaction
00:49:26de notre pays, je vous propose d'écouter son président.
00:49:28Hier, le 21 août,
00:49:30c'était la journée internationale du souvenir
00:49:32à la mémoire des victimes du terrorisme,
00:49:34organisée par l'ONU comme chaque année.
00:49:36L'ONU fait une grande exposition
00:49:38pour toutes les victimes du terrorisme,
00:49:40toutes, sauf les victimes du 7 octobre,
00:49:42du pogrom du 7 octobre en Israël.
00:49:44Elles ne sont ni mentionnées,
00:49:46ni visibles, rien,
00:49:48elles n'existent pas, elles ont été effacées.
00:49:50Ce qui, évidemment, est une insulte à leur mémoire,
00:49:52une insulte aux familles, au moment
00:49:54même où les otages continuent d'être trouvés morts,
00:49:56au moment où deux Français sont encore
00:49:58otages du ramasse quelque part à Gaza.
00:50:00Et donc, le Naïbrit France
00:50:02a demandé au président de la République,
00:50:04Emmanuel Macron,
00:50:06dans une lettre ouverte, d'intervenir auprès
00:50:08du secrétaire général de l'ONU
00:50:10contre cette forfaiture qui n'est absolument
00:50:12pas tolérable.
00:50:14C'est scandaleux, comment on explique ça ?
00:50:16L'ONU est malheureusement
00:50:18depuis des décennies totalement corrompue
00:50:20par l'idéologie
00:50:22islamo-gauchiste.
00:50:24Sa réaction vis-à-vis d'Israël,
00:50:26depuis des années, on la connaît,
00:50:28elle est totalement biaisée. Rappelez-vous
00:50:30de ce fameux Conseil, d'ailleurs qui existe toujours,
00:50:32le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU,
00:50:34qui n'a cessé depuis près de dix ans
00:50:36de multiplier les condamnations,
00:50:38symboliques, heureusement,
00:50:40vis-à-vis de l'État hébreu.
00:50:42Commission, Conseil des droits
00:50:44de l'Homme, où siègent les pires dictatures
00:50:46de la planète. Donc c'est un organisme
00:50:48totalement corrompu, que l'on a vu encore
00:50:50il y a quelques mois pleurnicher
00:50:52et rendre hommage au boucher de Téhéran,
00:50:54l'ancien
00:50:56président iranien.
00:50:58Que voulez-vous attendre de cette organisation ?
00:51:00Et d'ailleurs, personne n'en attend rien.
00:51:02On la voit, d'ailleurs, elle est totalement absente
00:51:04des pourparlez-vous, des négociations.
00:51:06Et Benjamin Netanyahou, d'ailleurs, a bien raison
00:51:08de s'en méfier.
00:51:10Les Nations unies sont devenues une organisation
00:51:12partisane, selon vous ?
00:51:14Complètement. Il faut se représenter l'organisation
00:51:16des Nations unies comme une organisation
00:51:18composée d'États.
00:51:20Dans la majorité de ces États,
00:51:22nous avons affaire à des États qui sont
00:51:24islamiques
00:51:26ou qui sont pro-islam.
00:51:28Les pays du Maghreb,
00:51:30les pays d'Afrique.
00:51:32Et quand on les additionne, ça rend une majorité.
00:51:34Et comme ce sont
00:51:36des représentations
00:51:38tournantes, on a affaire
00:51:40finalement, pas toujours, mais
00:51:42souvent, à des États
00:51:44qui représentent une idéologie,
00:51:46une façon de
00:51:48concevoir les choses, de concevoir le monde.
00:51:50Et c'est en effet l'ONU
00:51:52qui, de manière permanente, a rendu
00:51:54des délibérations qu'à l'égard
00:51:56d'Israël, considérées
00:51:58comme être le seul pays dictateur
00:52:00dans le monde,
00:52:02quand on regarde la quantité
00:52:04de délibérations qui sont prises à l'égard d'Israël,
00:52:06et l'absence de délibérations
00:52:08qui sont prises à l'égard des autres
00:52:10dictatures. C'est encore l'ONU
00:52:12qui est informée de manière
00:52:14constante de l'UNRWA,
00:52:16qui a été finalement,
00:52:18à Gaza, la plus
00:52:20longue institution organisation
00:52:22dépendante de l'ONU,
00:52:24sur place pour ses réfugiés,
00:52:26réfugiés de l'interne,
00:52:28c'est-à-dire des personnes qui ont été déplacées, mais en interne,
00:52:30pas à l'extérieur, en interne,
00:52:32et qui a financé, on le sait,
00:52:34les infrastructures,
00:52:36la création, et qui s'est
00:52:38eu sur le fait que dans certains
00:52:40hôpitaux, il y avait des
00:52:42centres de commandements, que
00:52:44dans certains jardins d'enfants,
00:52:46il y avait des entrées de tunnels
00:52:48sous les toboggans, qu'il y avait
00:52:50celui-ci qui travaillait à l'UNRWA
00:52:52et qui a participé au 7 octobre,
00:52:54etc. Donc, on voit que
00:52:56l'ONU est infestée, malheureusement,
00:52:58de l'intérieur.
00:53:00L'ONU n'a aucun pouvoir
00:53:02sur le plan juridique
00:53:04et, finalement,
00:53:06elle se décrédibilise
00:53:08lorsque, dans la journée de commémoration
00:53:10pour les otages du 7 octobre,
00:53:12eh bien, elle n'a
00:53:14aucun mot.
00:53:16C'est donc un constat
00:53:18flagrant qu'elle a un réel
00:53:20problème d'ordre psychologique
00:53:22vis-à-vis de l'existence même d'Israël.
00:53:24On va marquer une courte pause.
00:53:26Il est 11h55 sur CNews. Dans un instant,
00:53:28un nouveau journal avec Adrien Spiteri.
00:53:30Puis on reviendra, on ira du côté du quartier de Pissevin,
00:53:32anime gangrénée par les trafics de drogue,
00:53:34où un commerce a brûlé, juste
00:53:36à côté du nouveau commissariat qui
00:53:38vient d'ouvrir. Il a pu fonctionner
00:53:40à peine 24 heures.
00:53:42Hasard ou incendie criminel ?
00:53:44On posera la question à Bruno Bartocchetti,
00:53:46secrétaire national délégué du syndicat Unité,
00:53:48de la zone sud. A tout de suite.
00:53:54De retour dans Midi News,
00:53:56ravi de vous accueillir pour ceux qui nous rejoignent.
00:53:58On commence cette nouvelle heure d'information avec
00:54:00le journal d'Adrien Spiteri.
00:54:02Et on commence avec ces traversées
00:54:04de la Manche qui sont de plus en plus mortelles
00:54:06pour les migrants. Ces traversées
00:54:08périlleuses vers l'Angleterre sont aussi
00:54:10nombreuses durant l'été. Des départs
00:54:12dont les Calaisiens sont témoins presque
00:54:14tous les jours. Deux reporters ont pu
00:54:16y aller. Alors rencontre un reportage
00:54:18de Thibaut Marcheteau, Noémie Hardy,
00:54:20Aminata Demphal et Audrey Berthoud.
00:54:22Sur cette plage de Calais,
00:54:24des débris témoignent des multiples
00:54:26tentatives de traversées des migrants.
00:54:28Avec les beaux jours et les côtes
00:54:30anglaises n'étant qu'à une trentaine
00:54:32de kilomètres, les départs se font
00:54:34quasi quotidiennement, parfois même
00:54:36sous les yeux des habitants.
00:54:38C'est surtout le littoral.
00:54:40Ça peut être ici,
00:54:42ça peut être plus du côté de Gravelines.
00:54:44Je ne peux pas vous dire que c'est
00:54:46plus ici.
00:54:48Mais ici, il y en a très régulièrement.
00:54:50C'est des gros zodiaques qui contiennent
00:54:52plus de 80 personnes. C'est pas prévu pour,
00:54:54mais ils arrivent à mettre 80 personnes
00:54:56dans un zodiaque. On les voit
00:54:58se tuer pour les mettre à l'eau.
00:55:00Et heureusement que la police
00:55:02est là, parce que sinon,
00:55:04c'est un carnage. Au vu de la situation
00:55:06qui prend de l'ampleur, les gouvernements
00:55:08français et britanniques veulent remonter
00:55:10à la source et s'en prendre aux passeurs.
00:55:12Une idée qui plaît aux habitants.
00:55:14C'est une vraie mafia,
00:55:16quelque part,
00:55:18ils se font des sommes
00:55:20assez importantes, je pense.
00:55:22D'autant plus que ce sont des gens qui sont déjà
00:55:24dans la misère, donc ils doivent
00:55:26s'endetter. Il faut les punir,
00:55:28ces gens-là. Je serai au gouvernement,
00:55:30je pense que je les en ferai
00:55:32ma vie. Depuis le début de l'année,
00:55:34plus de 19 000 migrants ont tenté
00:55:36de passer vers l'Angleterre depuis le nord
00:55:38de la France. 25 y ont perdu
00:55:40la vie.
00:55:42Direction Beausoleil,
00:55:44dans les Alpes-Maritimes, où les habitants
00:55:46d'une résidence alertent sur leur situation.
00:55:48Ils sont privés d'ascenseurs,
00:55:50mais aussi d'eau chaude et de VMC.
00:55:52Cela dure depuis maintenant un certain temps.
00:55:54Le quotidien devient invivable,
00:55:56notamment pour les plus fragiles.
00:55:58Cela fait un an
00:56:00que ces habitants vivent un enfer
00:56:02dans cette résidence de Beausoleil. Ils doivent
00:56:04quotidiennement emprunter les escaliers,
00:56:06faute d'un ascenseur fonctionnel.
00:56:08La résidence en question, qui avait pourtant été remplacée
00:56:10le 4 juillet dernier, s'est de nouveau
00:56:12immobilisée deux semaines plus tard.
00:56:14Une situation qui contraint les plus fragiles
00:56:16à rester cloîtrés chez eux, par peur de ne pas pouvoir
00:56:18les remonter. Il y a des personnes âgées,
00:56:20il y a des infirmiers qui viennent,
00:56:22il y en a qui ne veulent plus venir,
00:56:24parce qu'à la fin, 2-3 fois par jour,
00:56:26c'est fatigant. C'est un logement social
00:56:28où il y a des familles, il y a des personnes âgées,
00:56:30il y a des handicapés, il y a des malades,
00:56:32et de tout ici. Le problème,
00:56:34c'est qu'on n'est pas informé,
00:56:36on ne sait pas ce qui se passe, on n'est pas la police,
00:56:38on ne fait pas l'enquête, on veut juste un ascenseur
00:56:40qui marche tous les jours. Outre le problème
00:56:42d'ascenseur, les habitants sont aussi privés
00:56:44d'eau chaude, et pour certains, c'est même la VMC
00:56:46qui a cessé de fonctionner en plein été,
00:56:48alors que la canicule a battu des records.
00:56:50Le syndicat ICF Habitat a répondu par voie
00:56:52de communiquer. ICF Habitat est bien informé
00:56:54de la problématique d'ascenseur sur cette
00:56:56résidence et déplore cette situation.
00:56:58Notre prestataire nous informe
00:57:00qu'il s'agit d'une défaillance du transformateur.
00:57:02La pièce est actuellement en cours de commande
00:57:04pour une réparation qui sera effectuée
00:57:06courant de la semaine prochaine.
00:57:08Pour compenser, un service de portage
00:57:10a été mis en place. En attendant que la
00:57:12situation se rétablisse, les habitants
00:57:14réclament d'une compensation plus importante.
00:57:16Cette question en présent, qui sera
00:57:18le prochain Premier ministre ?
00:57:20Cette semaine peut être décisive,
00:57:22Emmanuel Macron reçoit à partir de demain les forces
00:57:24politiques à l'Elysée, alors qui pour
00:57:26succéder à Gabriel Attal ?
00:57:28Selon un sondage Aris Interactive
00:57:30pour le magazine Challenge, l'actuel Premier
00:57:32ministre est le favori pour sa propre
00:57:34succession. Un résultat surprenant détaillé
00:57:36par Axel Rebaud, Dounia Tengour
00:57:38et Audrey Berthoud.
00:57:40Gabriel Attal, plébiscité par les Français
00:57:42pour sa propre succession à
00:57:44Matignon, c'est ce que révèle
00:57:46une enquête Aris Interactive commandée
00:57:48par le magazine Challenge.
00:57:50Avec 40%, l'actuel Premier
00:57:52ministre démissionnaire se hisse à la
00:57:54première place, devançant ainsi
00:57:56de peu Jordan Bardella ou encore
00:57:58Xavier Bertrand, qui n'obtient que
00:58:0032% d'opinion favorable.
00:58:02Certains Français confirment ce choix.
00:58:04Gabriel Attal.
00:58:06Pourquoi ? Parce que pour les jeunes,
00:58:08je pense que c'est le meilleur.
00:58:10C'est quelqu'un qui a de la suite dans les idées, qui fait
00:58:12une bonne politique, à qui on n'a pas
00:58:14laissé trop le temps de l'appliquer.
00:58:16A gauche, c'est Raphaël Glucksmann
00:58:18qui arrive en tête avec 27%,
00:58:20suivi de François Hollande.
00:58:22La candidate désignée du nouveau Front Populaire,
00:58:24Lucie Casté, ne récolte
00:58:26quant à elle que 17%, se
00:58:28laissant néanmoins devant le leader des insoumis.
00:58:30Emmanuel Macron débute
00:58:32demain les consultations avec les différents
00:58:34chefs de partis, afin de nommer le prochain
00:58:36Premier ministre.
00:58:38Amadère, les vacances de nombreux touristes
00:58:40se sont transformées en cauchemars.
00:58:42Des centaines de personnes sont bloquées depuis
00:58:44il y a plusieurs jours à l'aéroport de l'île
00:58:46portugaise, en cause des vents violents qui
00:58:48paralysent le trafic aérien. Se poser
00:58:50sur la piste coincée entre l'océan
00:58:52et des montagnes est parfois périlleux.
00:58:54Jarod Stein et Hélène Charpy.
00:58:56Dans l'aéroport
00:58:58de Madère, on patiente comme on peut.
00:59:00Pour des centaines de touristes, les vacances
00:59:02sont virées au cauchemar. Bloquées depuis
00:59:04cinq jours, certains sont obligés de dormir
00:59:06à même le sol.
00:59:08Nous avions notre vol samedi soir,
00:59:10il était 20h et le vol a été
00:59:12annulé à 23h. La compagnie
00:59:14ne nous a pas prévenu ou quoi que ce soit.
00:59:16L'aéroport a simplement notifié
00:59:18l'annulation et nous n'avons reçu
00:59:20aucune aide, aucune information.
00:59:22Aidé par leur ambassade,
00:59:24ces touristes espagnols vont pouvoir
00:59:26rentrer chez eux. Ce n'est pas le cas
00:59:28de ce Français. Il est lui aussi bloqué
00:59:30depuis samedi et cherche à obtenir
00:59:32l'aide du Quai d'Orsay en vain.
00:59:34On passe nos journées aujourd'hui
00:59:36à passer des coups de téléphone,
00:59:38à essayer de contacter les ambassades,
00:59:40le consulat, le
00:59:42Quai d'Orsay.
00:59:44Nuit d'hôtel supplémentaire, repas,
00:59:46autant de frais qui s'accumulent
00:59:48pour les naufragés de l'air que la compagnie
00:59:50de ce voyageur ne remboursera pas
00:59:52intégralement. Ils nous ont dit
00:59:54c'est une situation exceptionnelle, 11 jours
00:59:56ça ne sera jamais pris en charge
00:59:58par la compagnie, donc vous n'aurez que
01:00:00deux jours de remboursement. Entre les vents violents
01:00:02qui continuent de balayer l'île et la fumée
01:00:04des feux qui ravagent la végétation,
01:00:06le trafic aérien reste paralysé.
01:00:08Aucune solution n'est encore avancée.
01:00:10On termine ce journal avec
01:00:12un mot de sport. Le Hercélan
01:00:14s'affronte ce soir les Grecs du Panathinaikos
01:00:16pour le compte du match aller des
01:00:18barrages de Ligue Europa Conférence.
01:00:20Le coup d'envoi sera donné à 21h
01:00:22au stade Bollard, une rencontre à suivre
01:00:24sur les antennes de Canal.
01:00:26Tous les détails avec Camille Avant.
01:00:28Une double confrontation pour renouer
01:00:30avec l'Europe. Après cette imposée
01:00:32face à Angers, Lens reçoit le Panathinaikos
01:00:34ce jeudi lors des barrages aller
01:00:36de la Ligue Europa Conférence.
01:00:38Les 100 Ehors sont confiants grâce à leur expérience
01:00:40de la saison passée pour cette nouvelle compétition
01:00:42européenne.
01:00:44Ces matchs de la saison dernière vont nous servir forcément
01:00:46c'est sûr et certain parce que
01:00:48on les a joués, on a appris.
01:00:50Les 100 Ehors ont un dernier obstacle sur leur chemin
01:00:52pour retrouver l'Europe, une équipe grecque
01:00:54avec plus de 200 matchs disputés en compétition
01:00:56européenne. C'est costaud, c'est un
01:00:58gros morceau, c'est une très très bonne équipe
01:01:00avec encore une fois un plan de jeu qui est
01:01:02assez clair. Ne pas tomber
01:01:04dans ce combat physique
01:01:06et ne pas tomber dans le
01:01:08dans cette espèce d'adversité
01:01:10qu'ils arrivent à imposer sur pas mal de matchs.
01:01:12De rester
01:01:14focalisé sur le plan de jeu, de rester
01:01:16très serein dans ce qu'on essaie de faire
01:01:18de ne pas s'emballer. Et l'Ansois sont prévenus
01:01:20la saison passée, l'OM s'était incliné
01:01:22face à l'équipe grecque au troisième tour des qualifications
01:01:24de la Ligue des champions. L'Anse
01:01:26Panathinaikos, c'est ce jeudi
01:01:28à 21h sur Canal+.
01:01:30Voilà pour l'essentiel
01:01:32de l'actualité, la suite de
01:01:34Midi News avec vous Anthony.
01:01:36Merci beaucoup Adrien Spiteri, on vous retrouve
01:01:38à 12h30 pour le rappel, à 13h pour un
01:01:40nouveau journal. Je vous présente mes invités
01:01:42autour de la table, la table qui s'est enrichie
01:01:44d'Olivier Vial qui nous a rejoint.
01:01:46Bonsoir. Bonjour. Bonjour.
01:01:48Je ne sais pas à quelle heure
01:01:50vous avez fini de vous parler.
01:01:52Vous êtes directeur du CERUS,
01:01:54centre d'études et de recherches universitaires.
01:01:56Nous a rejoint également Sabrina Medjeber.
01:01:58Bonjour Sabrina. Bonjour Anthony. Vous êtes essayiste
01:02:00et sociologue. On est toujours avec Amaury
01:02:02Brelet, journaliste et rédacteur en chef
01:02:04à Valeurs Actuelles, Anthony Bem, avocat
01:02:06et Patrice Arditi,
01:02:08journaliste. On va poursuivre
01:02:10nos débats avec Nîmes, le quartier
01:02:12de Pissevins, bien connu pour
01:02:14ses trafics de stupéfiants.
01:02:16Un incendie a, semble-t-il, ravagé un commerce
01:02:18juste à côté du nouveau
01:02:20poste de police qui a été
01:02:22ouvert à peine 24h.
01:02:24Son inauguration officielle était prévue lundi.
01:02:26Elle pourrait évidemment être repoussée
01:02:28à cause de cet événement. Les faits se sont produits
01:02:30un an, jour pour jour,
01:02:32après la mort du petit Fayette, 10 ans,
01:02:34touché par une balle perdue dans ce quartier
01:02:36éminemment difficile
01:02:38où les forces de l'ordre tentent de lutter
01:02:40tant bien que mal contre la criminalité
01:02:42depuis un an. Une enquête a été
01:02:44ouverte. Avant d'en parler avec
01:02:46Bruno Bartocchetti du syndicat
01:02:48Unité, tout de suite, retour
01:02:50sur les faits avec Solène Boulan.
01:02:54C'est dans cette boucherie en travaux,
01:02:56au sein du quartier Pissevins à Nîmes,
01:02:58qu'un incendie s'est déclaré dans la nuit de mardi
01:03:00à mercredi. Vers 2h du matin,
01:03:02une explosion retentit,
01:03:04le souffle arrache les rideaux métalliques
01:03:06et les baies vitrées du commerce
01:03:08qui devait ouvrir en septembre prochain.
01:03:10Le nouveau commissariat,
01:03:12qui jouxte le magasin, a lui aussi
01:03:14été touché par des dégâts collatéraux.
01:03:16L'inauguration du poste de police
01:03:18était prévue pour lundi prochain.
01:03:20Selon le préfet du Gard,
01:03:22des experts ont été dépêchés sur place
01:03:24pour déterminer les circonstances de l'incendie.
01:03:26Il n'est pas possible à 7h de savoir
01:03:28quelles sont les causes précises de l'incendie,
01:03:30si cet incendie est volontaire ou accidentel.
01:03:32Si cela relève d'une action volontaire,
01:03:34c'est une action qui est extrêmement condamnable.
01:03:36Une enquête judiciaire a été ouverte
01:03:38par la procureure de la République de Nîmes.
01:04:06C'est un hasard total ?
01:04:08Oui, bonjour.
01:04:10Ce serait une sacrée coïncidence.
01:04:12Bien évidemment,
01:04:14on reste très professionnels,
01:04:16très pragmatiques,
01:04:18et on attend les résultats de l'enquête
01:04:20et du travail de la police scientifique.
01:04:22Mais il y a de fortes probabilités
01:04:24qu'on s'oriente vers un acte volontaire et criminel.
01:04:26Cela prouve surtout
01:04:28que la présence policière dérange.
01:04:30Cela veut dire
01:04:32qu'au-delà d'un bureau de police
01:04:34qui est ouvert au public
01:04:36de 8h jusqu'à 17h30,
01:04:38il faut cette présence policière
01:04:40sur le terrain.
01:04:42Cela doit être une coordination
01:04:44entre le travail sur le terrain
01:04:46et le travail de bureau de police
01:04:48pour recevoir la population.
01:04:50Et c'est tout le service public
01:04:52qui doit pouvoir pénétrer dans ces quartiers
01:04:54avec la sécurité de la police.
01:04:56Le problème qu'on rencontre aujourd'hui en Nîmes,
01:04:58mais d'ailleurs comme partout en France,
01:05:00c'est que, je reste sur Nîmes,
01:05:02c'est un quartier très sensible.
01:05:04Donc il faudrait vraiment
01:05:06une présence policière
01:05:08dans tous ces quartiers-là
01:05:10pour donner enfin à la population
01:05:12un peu de sérénité et aux commerçants
01:05:14la possibilité de s'exprimer
01:05:16sans être sous pression
01:05:18de ces dealers.
01:05:20J'ajouterais bien évidemment
01:05:22que ce n'est pas ainsi qu'on va combattre
01:05:24le trafic de stupéfiants,
01:05:26mais c'est surtout la priorité
01:05:28de sécuriser la population
01:05:30et les stupéfiants, c'est un autre sujet.
01:05:32Bien sûr, et vous avez tout à fait raison
01:05:34de le souligner.
01:05:36L'obligation première
01:05:38est de sécuriser les habitants
01:05:40et on rappelle un petit peu le point de départ
01:05:42de tout ce bruit qui a été fait autour de Nîmes
01:05:44puisqu'on en parlait beaucoup moins avant.
01:05:46C'est ce jeune Fayed qui a été tué
01:05:48d'une balle perdue il y a pile un an.
01:05:50Un garçon de seulement 10 ans
01:05:52et c'est ce qui a réveillé
01:05:54quelque part un petit peu les pouvoirs publics
01:05:56sur l'urgence de la situation dans ce quartier
01:05:58depuis ce vin à Nîmes.
01:06:00J'avais une question pour vous puisqu'il s'agit
01:06:02de sécuriser tout d'abord la population.
01:06:04Qu'est-ce qui s'est passé en un an concrètement
01:06:06dans ce quartier ?
01:06:08C'est vrai qu'on peut parler d'accalmie.
01:06:10En tout cas, d'abord,
01:06:12il faut relever que les enquêteurs,
01:06:14les policiers ont énormément travaillé,
01:06:16mais pas qu'à Nîmes, ils ont énormément travaillé
01:06:18en zone sud pour faire tomber,
01:06:20pour donner à la justice
01:06:22les moyens de sanctionner.
01:06:24Après, celle-ci fait ou pas
01:06:26mal son travail, ça c'est un autre sujet.
01:06:28En tout cas, c'est vrai que nous,
01:06:30de notre côté,
01:06:32on a beaucoup interpellé.
01:06:34Il y a une accalmie, mais vous savez,
01:06:36on a beaucoup parlé
01:06:38de Nîmes et du quartier Pissevin
01:06:40parce qu'il y a eu ce drame avec ce jeune Fayed,
01:06:42mais ce n'est pas d'aujourd'hui.
01:06:44Ce n'est pas d'hier, ce n'est pas d'il y a un an.
01:06:46Ça fait de nombreuses années
01:06:48que ce quartier est infecté par les stupéfiants.
01:06:50Il y a eu déjà des homicides, il y a eu déjà des tirs.
01:06:52Là, ça s'est un petit peu calmé,
01:06:54mais c'est un calme très relatif
01:06:56parce qu'ils montrent,
01:06:58si l'incendie est reconnu
01:07:00comme un incendie criminel,
01:07:02ils montrent qu'ils sont toujours présents,
01:07:04qu'ils sont là pour nuire
01:07:06et pour continuer à vendre leurs produits.
01:07:08Bruno Bartocetti, ce que je vous propose,
01:07:10c'est de rester avec nous en ligne.
01:07:12Je fais un petit tour de table avec mes invités.
01:07:14S'il y a un moment où vous voulez réagir,
01:07:16s'il y a des propos qui vous font réagir sur ce plateau,
01:07:18n'hésitez pas, vous faites signe à la régie
01:07:20et je vous reprends immédiatement.
01:07:22Olivier Vial,
01:07:24une réaction tout d'abord.
01:07:2624 heures, c'est juste le temps
01:07:28que le nouveau poste de police a eu le temps
01:07:30de fonctionner, installé au cœur de ce quartier.
01:07:32C'est le temps d'ouverture de ce poste de police.
01:07:34Est-ce que le signal
01:07:36qui est donné, pardonnez-moi, je complète un petit peu
01:07:38ma question, mais est-ce que le signal finalement
01:07:40qui n'est pas donné par les voyous de ces quartiers,
01:07:42c'est ici on est chez nous ?
01:07:44Totalement, on ne sait pas encore si c'est ça.
01:07:46On a un gros doute justement parce que
01:07:48dans ce quartier-là, on sait qu'il y a
01:07:50une guerre de territoire et la guerre de territoire,
01:07:52elle peut être comme à Grenoble,
01:07:54entre Gangrivo ou elle peut être
01:07:56entre les
01:07:58trafiquants et la police
01:08:00ou les pouvoirs publics.
01:08:02Parce qu'on se rappelle, moi j'ai toujours
01:08:04en tête ce qui s'est passé avec les émeutes
01:08:06il y a plus d'un an.
01:08:08Il y a plus d'un an, les émeutes, c'était aussi
01:08:10un message politique qui était donné par
01:08:12des trafiquants aux
01:08:14pouvoirs publics. C'est-à-dire qu'à ce moment-là,
01:08:16il y a des gens qui ont donné des artifices,
01:08:18des fusées d'artifices pour attaquer
01:08:20les commissariats de police, etc. Ils leur ont donné
01:08:22des feux d'artifices et
01:08:24le message était pour l'instant on leur donne des feux d'artifices.
01:08:26Mais demain, on pourrait leur
01:08:28donner autre chose. Et ils ont
01:08:30été en capacité d'alimenter
01:08:32parce qu'on a eu plusieurs
01:08:34dizaines de milliers de feux d'artifices qui ont été tirés
01:08:36sur les forces de l'ordre à ce moment-là.
01:08:38Il ne faut pas croire que des enfants de
01:08:4013 à 14 ans, c'était déjà un peu
01:08:42le profil qu'on avait,
01:08:44avaient ces feux d'artifices cachés sur leur lit.
01:08:46Ils ont été... Quelqu'un
01:08:48leur a donné et il y avait des stocks.
01:08:50Et savoir qu'à un moment donné,
01:08:52on a des gens qui sont en capacité
01:08:54de lancer un mouvement
01:08:56comme les émeutes et de l'arrêter quand ils le souhaitent,
01:08:58c'était la preuve
01:09:00qu'ils voulaient faire passer un message politique.
01:09:02Et ce message politique, je crois qu'effectivement,
01:09:04il faut l'entendre. – Le pouvoir est de notre côté,
01:09:06c'est ça qu'ils disent. – C'est ce qu'ils
01:09:08essaient de dire. Il y a eu d'autres quartiers
01:09:10où, de façon très provocante,
01:09:12ils ont même organisé des kermesses
01:09:14avec les dealers.
01:09:16L'idée, c'est de dire, ici, c'est chez nous,
01:09:18on fait ce qu'on veut. Et je crois qu'effectivement,
01:09:20cette guerre de territoire, il faut absolument la mener.
01:09:22Même si, on sait,
01:09:24le syndicaliste policier
01:09:26parlait de l'Union Calmie, on sait que cette
01:09:28Alcalmie, elle est aussi due à un déplacement.
01:09:30C'est-à-dire que le point de deal a été
01:09:32bougé un petit peu plus loin, mais malgré tout...
01:09:34– Une Alcalmie qu'on pourrait relativiser
01:09:36selon certains témoignages. Je vous cite
01:09:38Sabrina Medjéber, une habitante de ce quartier
01:09:40qui témoigne dans Le Parisien
01:09:42aujourd'hui, en France aujourd'hui. Elle dit
01:09:44« Depuis un an, les choses n'ont pas bougé, à part lorsque
01:09:46les CRS étaient présents. » Effectivement, on le sait bien.
01:09:48Lorsque la fameuse CRS 8
01:09:50arrive sur place, le temps qu'elle est sur place,
01:09:52évidemment, tout se passe beaucoup mieux
01:09:54soudainement. Et on sait bien que c'est le nerf de la guerre
01:09:56que cette présence policière. Elle dit « Bon, le temps que
01:09:58ces CRS étaient présents, tout allait bien. Ça s'était un peu calmé.
01:10:00Mais une fois les CRS reparties, tout a été
01:10:02fini. Les femmes ne sortent plus le soir.
01:10:04Les enfants ne jouent plus dehors.
01:10:06On a l'impression d'être en guerre. Quand on était jeunes,
01:10:08c'était pas comme ça. On ne touchait pas au commerce car ils étaient
01:10:10tenus par des gens du quartier. Et voilà
01:10:12le cauchemar que vivent ces gens
01:10:14au quotidien. Et on leur doit
01:10:16cette protection, on leur doit cette sécurité.
01:10:18Oui, évidemment. Les habitants de ces quartiers
01:10:20populaires,
01:10:22qui font partie en tout cas des 1314
01:10:24quartiers prioritaires
01:10:26de la ville, sont les premiers
01:10:28malheureusement à souffrir
01:10:30justement de cette décomposition,
01:10:32de ce délitement
01:10:34de la souveraineté
01:10:36de l'État français au sein même
01:10:38de ces quartiers. C'est-à-dire qu'il y a
01:10:40vraiment une extraction du
01:10:42monopole de la violence légitime, c'est-à-dire
01:10:44tenue par les forces de l'ordre,
01:10:46adoubée par les forces de l'ordre,
01:10:48puis même théorisée par Max Weber,
01:10:50dans ces quartiers, qui a été supplantée par la loi
01:10:52du caïda. C'est ça qu'il faut comprendre.
01:10:54C'est-à-dire que ces quartiers, depuis
01:10:56le plan Gilbert-Bonnemaison,
01:10:58suite aux émeutes
01:11:00des Minguettes, jusqu'à
01:11:02aujourd'hui,
01:11:04comment dire,
01:11:06ces nouveaux labels qu'on appelle
01:11:08territoire perdu de la République,
01:11:10territoire de reconquête républicaine,
01:11:12eh bien en réalité, on se rend compte qu'en 40 ans,
01:11:14la situation n'a fait que s'aggraver,
01:11:16s'empirer, jusqu'à ce
01:11:18que ces jeunes caïds
01:11:20prennent littéralement le contrôle,
01:11:22parce qu'ils sont enracinés
01:11:24sur leur territoire,
01:11:26ils sont les commandants,
01:11:28les commandeurs des lois
01:11:30qui doivent s'imposer aux habitants
01:11:32et non pas les lois de l'État.
01:11:34C'est une organisation clannique
01:11:36dont le premier clan rival
01:11:38est bel et bien l'État. Nous l'avons vu avec
01:11:40les émeutes, tout ce qui est
01:11:42le symbole
01:11:44ou tout ce qui ont été
01:11:46les symboles du lien
01:11:48collectif, c'est-à-dire de ce que la société
01:11:50est capable de produire, ont été
01:11:52brûlés par les émeutiers
01:11:54dont je rappelle qu'à 60% étaient
01:11:56des mineurs. Donc, eh bien,
01:11:58malheureusement, nous assistons là, encore une fois,
01:12:00à 40 ans de
01:12:02déliriction du pouvoir
01:12:04vis-à-vis de ces quartiers populaires
01:12:06et, eh bien évidemment, une supplantation
01:12:08de l'ordre,
01:12:10de l'économie et des sociabilités
01:12:12parallèles par ces caïds
01:12:14qui tiennent effectivement
01:12:16tout le quartier et qui refusent
01:12:18évidemment, inéluctablement,
01:12:20en raison de la prospérité
01:12:22de leur trafic, l'immersion,
01:12:24l'insertion de la force
01:12:26publique dans leur quartier. Alors, avant de poursuivre
01:12:28notre tour de table,
01:12:30une réaction de M. Bruno Bartocetti
01:12:32qui veut réagir
01:12:34à ce que vous êtes en train de dire. On vous écoute.
01:12:36Oui, juste en tout cas,
01:12:38un ou deux mots et rajouter, bien sûr,
01:12:40que ce qui nous différencie
01:12:42et vous parlez
01:12:44d'économie parallèle, ce qui nous différencie
01:12:46finalement de l'Amérique latine,
01:12:48c'est la corruption
01:12:50qui, pour l'instant, n'est pas très présente
01:12:52dans notre pays et ça, ça peut être un grand danger
01:12:54qui nous menace et c'est pour cette raison
01:12:56qu'il y a vraiment urgence de travailler sur le
01:12:58blanchiment d'argent, de travailler sur
01:13:00tous ces réseaux, à tous les niveaux, pas seulement
01:13:02avec une présence policière sur le terrain.
01:13:04C'est pour ça que ça devient, à mon sens,
01:13:06très inquiétant et ça doit,
01:13:08peut-être que je suis déformé par mon travail, mais ça doit être,
01:13:10à mon sens, une priorité nationale aujourd'hui.
01:13:12Tout à fait. Bruno Bartocetti,
01:13:14juste avant de poursuivre avec mes invités,
01:13:16j'ai une question pour vous parce que
01:13:18ce commissariat de police, ce poste
01:13:20de police qui a été ouvert dans le quartier
01:13:22de Pisse 20, vous parliez des horaires tout à l'heure,
01:13:248h, 17h et dans Le Parisien, on a justement
01:13:26un commerçant qui est juste à côté de ce
01:13:28poste de police et qui dit, nous étions
01:13:30très contents de voir arriver ce poste de police
01:13:32mais avec 8h, 17h comme horaire d'ouverture,
01:13:34que voulez-vous qu'il se passe s'il n'est
01:13:36pas ouvert 24h sur 24,
01:13:38cela ne sert à rien. Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
01:13:40Oui, non, mais ce
01:13:42commerçant a tout à fait raison et même s'il était
01:13:44ouvert 24h sur 24, ce serait insuffisant.
01:13:46Un bureau de police, ça doit
01:13:48montrer, ça doit être la vitrine
01:13:50du service public et de l'implantation de la police
01:13:52dans une zone quartier. La priorité,
01:13:54c'est évidemment de quadriller
01:13:56le terrain avec des effectifs. D'ailleurs, je pense
01:13:58qu'on a mis des charrues avant les deux
01:14:00et on devrait
01:14:02occuper le terrain beaucoup plus
01:14:04régulièrement, il y va aussi du travail de la police
01:14:06municipale qui doit être présente,
01:14:08le fait de son muanime, mais ça reste encore insuffisant
01:14:10par manque peut-être d'effectifs. Vous avez
01:14:12tout un câblage de vidéos, ça
01:14:14reste aussi dissuasif, vous comprenez,
01:14:16pour gêner
01:14:18ces trafiquants et ensuite, bien sûr,
01:14:20se greffer le bureau de police pour accueillir
01:14:22la population parce que même cette population,
01:14:24elle peut appréhender
01:14:26d'aller dans un bureau de police quand il est
01:14:28en plein quartier comme ça parce que
01:14:30le requérant
01:14:32risque de se retrouver en insécurité
01:14:34le soir lorsque le bureau de police se ferme.
01:14:36Il y a tout un enchaînement qui doit se faire dans le travail
01:14:38et pas seulement avec un bureau de police, bien évidemment.
01:14:40– Merci Bruno Bartheau-Tchetty.
01:14:42Je poursuis mon tour de table. Est-ce qu'on se donne
01:14:44vraiment à Maury Brelet les moyens de lutter contre tout ça ?
01:14:46– Absolument pas. Il y a un autre
01:14:48fait qui n'a pas été relevé d'ailleurs par la presse
01:14:50la veille de cet incendie
01:14:52qui a visé ce commerce qui jouxte un
01:14:54poste de police, c'est dans le quartier du
01:14:56Mademingue, qui est un autre quartier de Nîmes
01:14:58où des tirs ont retenti vers 23h
01:15:00le soir et entendu par des riverains, il y a
01:15:02un couple qui a signalé depuis à la police un impact
01:15:04de balles dans son appartement
01:15:06donc une balle qui a été tirée
01:15:08par deux bandes de jeunes
01:15:10en bas de l'immeuble qui se sont tirés dessus
01:15:12et une balle a terminé dans l'appartement
01:15:14en perçant le double vitrage
01:15:16de ce couple a terminé
01:15:18dans l'appartement, dans le mur de l'appartement.
01:15:20Heureusement il n'y a pas eu de victime mais ça nous rappelle
01:15:22évidemment ce qui s'est passé il y a un an le 21 août
01:15:24quand ce petit Fayed, cet enfant de
01:15:2610 ans a été tué par une balle perdue
01:15:28lors d'une fusillade sur fond
01:15:30de trafic de stupéfiants. – Une jeune femme étudiante
01:15:32qui a été tuée aussi chez elle. – Aussi.
01:15:34Et en effet quand on regarde les chiffres
01:15:36du ministère de l'Intérieur, le nombre de crimes
01:15:38et délits liés au trafic de stupéfiants à Nîmes
01:15:40a explosé de 110%
01:15:42entre 2016 et 2023.
01:15:44– Alors Tony Bem, ce qu'on retrouve là à Nîmes
01:15:46on le retrouve dans bien d'autres quartiers de France.
01:15:48– En effet, ça se passe en région parisienne,
01:15:50ça se passe dans
01:15:52plein d'agglomérations en France, surtout le territoire
01:15:54et Sabrina, il y a quelques instants
01:15:56faisait justement référence au territoire perdu
01:15:58de la République qui n'avait pas vocation à s'appliquer
01:16:00à ce type de situation. C'est le problème
01:16:02de l'enseignement à l'école qu'on ne pouvait plus enseigner
01:16:04correctement, par exemple la Shoah,
01:16:06l'antisémitisme, le racisme à l'école
01:16:08ou le sexisme et du coup
01:16:10il y avait un problème à l'école.
01:16:12Aujourd'hui le problème, c'était en 2002
01:16:14les territoires perdus de la République, on l'utilise
01:16:16encore aujourd'hui, c'est-à-dire 22 ans après
01:16:18ce concept de
01:16:20territoire perdu de la République mais cette fois-ci on l'applique
01:16:22non pas pour l'école
01:16:24mais pour en réalité les territoires
01:16:26de la République, c'est-à-dire nos villes
01:16:28où moins de 24 heures après
01:16:30le poste de police
01:16:32est incendié, c'est le symbole
01:16:34de l'État en fait.
01:16:36C'est l'État qui est pris à partie
01:16:38et c'est finalement
01:16:40la démonstration de force
01:16:42qui est faite par
01:16:44les délinquants ou les criminels du quartier
01:16:46Si toutefois il est vérifié
01:16:48qu'il s'agit bien d'un incendie criminel
01:16:50qu'est-ce que ça peut être d'autre ?
01:16:52On est bien d'accord, le soupçon est
01:16:54très grand. On n'a pas pu incendier directement
01:16:56on s'en est pris à la bouchée à côté
01:16:58puisque l'enquête est en cours, mais oui, on est bien d'accord.
01:17:00C'est une de leurs modalités opératoires lorsqu'il y a
01:17:02des enquêtes qui sont diligentées dans ces quartiers, ils mettent
01:17:04le feu, c'est vérifié.
01:17:06C'est le plus facile, c'est le plus économe,
01:17:08c'est le plus rapide.
01:17:10Et le signal est très clair.
01:17:12Exactement, on est là, on marque le territoire,
01:17:14c'est chez nous et vous, vous n'êtes pas chez vous.
01:17:16Et c'est comme ça dans beaucoup
01:17:18de cités, dans beaucoup de villes en France
01:17:20que ce soit en région parisienne,
01:17:22à Marseille ou à Nîmes.
01:17:24C'est le même combat.
01:17:26Ça marque aussi une évolution quand même qu'il faut
01:17:28noter, c'est le
01:17:30changement de génération.
01:17:32On a des trafiquants qui sont
01:17:34beaucoup plus jeunes,
01:17:36beaucoup plus violents, beaucoup plus radicals.
01:17:38L'exemple typique, c'est Grenoble.
01:17:40Grenoble, on a eu une guerre de succession
01:17:42en 2010, mais on en a eu une surtout très importante
01:17:44à la fin des années 90.
01:17:46C'est le basculement entre
01:17:48le trafiquant qui était tenu par les Italiens,
01:17:50ancienne génération qui ne tirait pas
01:17:52dans tous les sens
01:17:54sur les places publiques,
01:17:56et un trafiquant qui est tenu
01:17:58par des gens issus
01:18:00du Maroc et de l'Algérie.
01:18:02Et à ce moment-là, on a une montée
01:18:04de la violence parce qu'on a des gens
01:18:06beaucoup plus jeunes qui ont été sûrement influencés
01:18:08par des mauvais films et qui
01:18:10se mettent à tirer à vue.
01:18:12C'est ce qu'on a vu à Marseille, c'est ce qu'on voit
01:18:14aussi à Nîmes avec des tirs qui n'étaient
01:18:16pas du tout la pratique des trafiquants il y a
01:18:18une vingtaine d'années. Et ça, effectivement, c'est aussi
01:18:20un vrai changement. C'est que la violence
01:18:22est beaucoup plus présente et
01:18:24elle est tenue par des gens de plus en plus jeunes.
01:18:26En plus, avec des gens qui souvent
01:18:28ne maîtrisent très mal
01:18:30le maniement des armes, malheureusement.
01:18:32Et on a eu, effectivement, pas mal de dérapages.
01:18:34Il nous reste peu de temps. Patrice Arditi n'a pas
01:18:36pris la parole encore.
01:18:38Effectivement, les jeunes entrent en ligne
01:18:40de compte parce que la violence est
01:18:42vraiment complètement banalisée
01:18:44et les efforts de l'éducation nationale
01:18:46pour remettre un certain nombre d'enfants
01:18:48sur le droit chemin sont vains
01:18:50parce qu'il n'y a probablement
01:18:52pas de moyens ou de volonté.
01:18:54On parlait de Shoah tout à l'heure.
01:18:56On n'enseigne plus la Shoah, on n'enseigne plus
01:18:58des règles de
01:19:00civisme à des jeunes
01:19:02et finalement, des jeunes qui sont en
01:19:04mal d'argent vont se diriger
01:19:06vers les trafics de drogue. Pour en revenir à Nîmes,
01:19:08c'est 16 000 habitants quand même,
01:19:10les quartiers en question.
01:19:12Un fort taux de
01:19:14pauvreté, 67 %
01:19:16de logements sociaux.
01:19:18Il est évident que c'est un terrain extrêmement
01:19:20favorable à tous les trafics qui puissent
01:19:22se passer. Un petit chiffre quand même. Il y a
01:19:24chaque semaine, dans le coin,
01:19:26quelques 800 kg de résine
01:19:28de cannabis qui transitent
01:19:30et des dizaines de kilos de cocaïne
01:19:32et d'héroïne. Est-ce que vous croyez
01:19:34vraiment que les gens qui sont responsables
01:19:36de ces trafics vont céder
01:19:38la place à un petit commissariat
01:19:40qui s'installe de 8h à 17h ?
01:19:42Non. C'est terrible parce qu'on a le constat.
01:19:44On a tous les chiffres. On a
01:19:46les faits qui sont accablants et on n'a pas
01:19:48la solution encore aujourd'hui. Sabrina, le mot de la fin.
01:19:50Alors, le postulat générationnel est
01:19:52très vrai. La seule différence,
01:19:54c'est évidemment le basculement vers
01:19:56l'espace Schengen, puisque l'espace Schengen
01:19:58offre une possibilité infinie
01:20:00du trafic
01:20:02de toutes drogues confondues. Alors, au départ,
01:20:04c'était les opioïdes et les cannabisoïdes
01:20:06avec opium, cocaïne
01:20:08et résine de cannabis. Maintenant, on a le droit
01:20:10à des... Je crois qu'il y a 897
01:20:12drogues de synthèse
01:20:14en France. Et malheureusement,
01:20:16toute cette zone-là,
01:20:18elle est contrôlée notamment par la
01:20:20mafia albanaise. Il faut savoir quand même que
01:20:22la France est près de deux narco-états.
01:20:24Il y a eu une opération mer blanche
01:20:26il y a quelques années
01:20:28qui, quand même,
01:20:30chiffre à peu près à 25% le trafic
01:20:32de drogues en France.
01:20:34Il y a 400 navires qui y circulent.
01:20:36Le port d'Anvers, n'en parlons même pas. Le port de
01:20:38Rotterdam, n'en parlons même pas. Et tout ça,
01:20:40évidemment, donne
01:20:42cours ou lieu à la libre circulation
01:20:44des drogues, ce qui, évidemment,
01:20:46engraine et engrange
01:20:48et rend de façon beaucoup plus
01:20:50exponentielle la violence qui est
01:20:52liée à ces trafics de drogues, notamment
01:20:54par les règlements de comptes, parce que la manne financière
01:20:56est énorme. Et je rejoins
01:20:58donc votre propos.
01:21:00Le problème, évidemment, là, ça n'est
01:21:02pas finalement... Il y a le postulat générationnel,
01:21:04mais ces jeunes sont de plus en plus
01:21:06jeunes, ils tapent de plus en plus fort
01:21:08et la violence est de plus en plus protéiforme.
01:21:10Il n'y a pas simplement que les incendies,
01:21:12il y a la jambisation, il y a les barbecues,
01:21:14il y a toute autre méthode de torture
01:21:16pour essayer d'asseoir
01:21:18la capitalisation financière
01:21:20de son territoire vis-à-vis du grand Gréval.
01:21:22Allez, on arrive à la fin de cette partie. Dans un instant,
01:21:24on évoquera un autre sujet tout aussi grave.
01:21:26Un garçon de 12 ans, reconnu coupable d'apologie
01:21:28du terrorisme par le tribunal pour enfants
01:21:30de Montbéliard, dans le département du Doubs.
01:21:32En quelques mois, il a consulté plus de 1700
01:21:34publications djihadistes.
01:21:36On va revenir
01:21:38et s'interroger sur la responsabilité des réseaux
01:21:40sociaux sur lesquels les jeunes sont clairement
01:21:42des proies pour les réseaux djihadistes. On va s'interroger
01:21:44aussi sur la responsabilité des parents
01:21:46dans ces cas-là. Toutes ces questions, on les évoque
01:21:48juste après la pause. Dans un instant,
01:21:50restez avec nous sur ces news.
01:21:5412h31, de retour dans
01:21:56Midi News. Tout de suite, le rappel de l'actualité
01:21:58avec Adrien Spiteri.
01:22:00Les espoirs d'une trêve dans la bande de Gaza
01:22:02s'amenuisent. Hier, Israël a tué un chef
01:22:04militaire du FATA palestinien
01:22:06dans des frappes au Liban. La formation
01:22:08du chef de l'autorité palestinienne
01:22:10Mahmoud Abbas accuse les Taïbres
01:22:12de vouloir embraser la région.
01:22:14À moins de trois mois de la présidentielle
01:22:16aux Etats-Unis, Robert Francis Kennedy Jr.
01:22:18devrait retirer sa candidature.
01:22:20Il est actuellement crédité de
01:22:228,7% d'intentions de vote
01:22:24selon un sondage du journal The Hill.
01:22:26Il devrait apporter son soutien
01:22:28à Donald Trump. Et puis, dans l'Est
01:22:30de l'Ukraine, des civils fuient face
01:22:32à l'avancée russe près de Myrnorad.
01:22:34Cette localité est présentée par la Russie
01:22:36comme une importante plateforme logistique
01:22:38pour les troupes ukrainiennes.
01:22:40Il s'agit d'une réponse militaire de Moscou
01:22:42face à l'offensive de Kiev
01:22:44dans la région de Kosovo.
01:22:46Et je suis toujours avec
01:22:48Patrice Arditi, Amaury Brelais,
01:22:50Anthony Bem, Sabrina Medjeber et Olivier Vial
01:22:52pour commenter l'actualité. Je voudrais
01:22:54qu'on évoque l'histoire de ce garçon
01:22:56de 12 ans, reconnu coupable
01:22:58d'apologie du terrorisme par le tribunal
01:23:00pour enfants de Montbéliard dans le département du Doubs.
01:23:02En quelques mois, il a consulté
01:23:04plus de 1700 publications
01:23:06djihadistes, des images de massacres
01:23:08et de tueries. Le procureur de Montbéliard
01:23:10parle de vidéos abjectes.
01:23:12Voici Sandra Buisson.
01:23:16C'est avec des mots d'enfant
01:23:18que le garçon de 12 ans et demi
01:23:20a reconnu ce mercredi face au juge
01:23:22que ce qu'il a fait était mal,
01:23:24que ce n'est pas ce qu'il souhaitait
01:23:26ni ce qu'il cherchait.
01:23:28D'une recherche sur internet sur l'islam,
01:23:30il a expliqué en être arrivé
01:23:32à visionner des heures et des heures
01:23:34de vidéos ultra violentes,
01:23:36tout en lien avec la propagande salafo-jihadiste
01:23:38au point d'attirer l'attention
01:23:40de la DGSI. Il s'est bien
01:23:42créé sur les réseaux sociaux des profils
01:23:44avec des références
01:23:46explicites au terrorisme.
01:23:48Il a bien demandé à échanger
01:23:50ces contenus violents sur des messageries
01:23:52cryptées. Conformément aux réquisitions
01:23:54du procureur, le tribunal
01:23:56l'a déclaré coupable d'apologie
01:23:58publique du terrorisme et provocation
01:24:00directe à des actes
01:24:02de terrorisme sur internet, car
01:24:04si son discernement était altéré
01:24:06comme l'a constaté un psychiatre,
01:24:08il a toutefois une conscience assez nette
01:24:10du caractère répréhensible
01:24:12de ces actes, selon le spécialiste.
01:24:14Un embrigadement numérique
01:24:16qui s'est construit sur un enfant
01:24:18très vulnérable, en souffrance,
01:24:20en repli sur lui-même,
01:24:22en situation de solitude vécue
01:24:24très négativement et affectée
01:24:26par des troubles du développement avec retard
01:24:28du langage. A son âge, il n'encourt
01:24:30pas de peine, mais une sanction
01:24:32sous la forme de mesures éducatives
01:24:34qui sera fixée dans sept mois.
01:24:36D'ici là, il reste suivi
01:24:38sur le plan psychologique et placé
01:24:40dans un centre géré par la
01:24:42Protection judiciaire de la jeunesse
01:24:44où il est immergé dans la vie en collectivité
01:24:46et où il continue le travail
01:24:48pour comprendre comment
01:24:50il en est arrivé là et s'en sortir.
01:24:52C'est une question majeure
01:24:54pour notre société parce que ça part de l'éducation
01:24:56de nos enfants et de leur possible embrigadement
01:24:58via les réseaux sociaux maintenant
01:25:00qui sont accessibles pour les plus jeunes
01:25:02déjà même bien avant 10 ans.
01:25:04Olivier Vial,
01:25:06vous avez des notes,
01:25:08des études là-dessus ?
01:25:10Ce qu'on s'aperçoit, c'est que
01:25:12en 2014-2015,
01:25:14il y avait déjà eu des rapports qui montraient
01:25:16une très forte
01:25:18influence de la propagande
01:25:20qui passait essentiellement à l'époque par Youtube
01:25:22des réseaux djihadistes
01:25:24et au fur et à mesure,
01:25:26on a eu une palette
01:25:28d'outils
01:25:30sur les réseaux sociaux qui va de la propagande
01:25:32douce notamment
01:25:34et c'est l'objet d'une note que j'ai
01:25:36publiée il y a quelques semaines
01:25:38sur AJ+.
01:25:40AJ+, c'est la chaîne
01:25:42Al Jazeera pour les jeunes,
01:25:44pour les jeunes occidentaux notamment.
01:25:46C'est clairement de la propagande
01:25:48douce. L'idée, c'est simplement
01:25:50d'entretenir auprès
01:25:52des 15 à 25 ans, voire
01:25:54un peu plus jeunes, une forme de
01:25:56détestation des
01:25:58sociétés occidentales, une haine.
01:26:00Il y a des vidéos sur la masse présentant la masse
01:26:02comme un mouvement politique
01:26:04tout à fait
01:26:06social qui prône une création
01:26:08de logements sociaux, etc.
01:26:10L'idée, c'est de déréaliser
01:26:12ce que c'est. De là, on va
01:26:14passer à des vidéos de plus en plus difficiles.
01:26:16Effectivement, là, il y a ce phénomène
01:26:18de bulle algorithmique où un jeune
01:26:20commence par voir des vidéos un peu
01:26:22de propagande douce, il s'y intéresse, il regarde
01:26:24et petit à petit, effectivement,
01:26:26de façon mécanique,
01:26:28il va être enfermé dans des discours de plus
01:26:30en plus radicaux. Et là, malheureusement,
01:26:32on a à la fois le phénomène des réseaux
01:26:34sociaux, mais il ne faut quand même pas oublier
01:26:36qu'il y a les gens qui produisent ces vidéos-là.
01:26:38Et ces vidéos, il y a quand même une
01:26:40vraie industrie.
01:26:42Pendant très longtemps, alors ça reste ça,
01:26:44Daesh avait
01:26:46un centre vidéo et il publiait
01:26:48plusieurs milliers
01:26:50de vidéos par mois
01:26:52à destination de tous les publics,
01:26:54quelles que soient les langues. Et ça, effectivement,
01:26:56reste aujourd'hui en ligne et on retrouve
01:26:58sur TikTok, notamment, beaucoup
01:27:00de prédicateurs qui sont des
01:27:02nouveaux prédicateurs, qui ne sont plus les prédicateurs comme on
01:27:04avait avant. Ce ne sont plus des prédicateurs de mosquées.
01:27:06Ce sont des influenceurs qui sont
01:27:08dans une logique extrêmement virulente
01:27:10et qui vont être, eux aussi,
01:27:12des portes d'entrée vers
01:27:14un discours de plus en plus radical jusqu'à
01:27:16tomber, petit à petit,
01:27:18dans un discours djihadiste.
01:27:20C'est ce que je disais hier. Dans la matinale de CNews, on évoquait
01:27:22le cas d'une mosquée à Marseille
01:27:24qui était menacée de fermeture par la
01:27:26préfecture aujourd'hui. On aura beau fermer
01:27:28des mosquées, quand
01:27:30les imams,
01:27:32les prédicateurs ont pignon sur web, finalement,
01:27:34ils peuvent emporter avec eux
01:27:36beaucoup plus de propagande et beaucoup plus de monde
01:27:38qui les suivent de toute façon sur les réseaux sociaux.
01:27:40Sabrina Medjéber.
01:27:42Oui, alors, effectivement, Agipus, c'est
01:27:44une chaîne qui est littéralement
01:27:46le cheval de Troie de l'islamisme
01:27:48en Occident pour les jeunes.
01:27:50Mais là, dans cette affaire,
01:27:52on bascule quand même
01:27:54dans la radicalité, ou en tout cas dans la
01:27:56visibilité de la radicalité.
01:27:58Il ne s'agit pas simplement d'écouter des discours,
01:28:00mais il a littéralement
01:28:02visionné des vidéos de
01:28:04la propagande de toutes les organisations
01:28:06terroristes islamistes dans le monde.
01:28:08Et de massacres et de djihad.
01:28:10Donc là, on est vraiment dans un figuratif
01:28:12qui est d'une violence
01:28:14inouïe. Donc ça, c'est le premier
01:28:16constat. Le deuxième constat, c'est
01:28:18évidemment la défaillance de la parentalité.
01:28:20Je me demande, encore une fois,
01:28:22comment se fait-il que ce gamin qui n'est que 12 ans
01:28:24puisse avoir un smartphone
01:28:26et la possibilité de consulter...
01:28:28A tous les coups, les parents sont dépassés.
01:28:30Les parents sont dépassés, ça c'est un peu facile.
01:28:32Quand vous êtes parent, vous êtes adulte.
01:28:34Mais l'adultité, encore une fois, j'ai balseriné,
01:28:36autour de nos plateaux, c'est un des
01:28:38fondements ou un des symptômes
01:28:40de l'effondrement de notre société.
01:28:42Il n'y a plus d'adultité, ou en tout cas
01:28:44il y a moins d'adultes verticaux
01:28:46qui sont capables, absolument,
01:28:48des parents, c'est-à-dire porter
01:28:50un projet affectif et vertical
01:28:52en intériorisant, encore une fois,
01:28:54des interdits structurants pour les enfants.
01:28:56La sanction, ça n'est pas une mauvaise chose.
01:28:58La sanction fait partie de l'éducation.
01:29:00Mais ça, c'est encore un autre sujet
01:29:02anthropologique. Là, ce que l'on
01:29:04observe, une fois de plus, c'est
01:29:06qu'à 12 ans, il est coupable d'apologie de terrorisme,
01:29:08ce qui montre que la radicalisation
01:29:10a plusieurs vecteurs,
01:29:12non seulement d'information, de cooptation,
01:29:14d'adhésion, comme le disait
01:29:16Olivier Vial, notamment par les réseaux sociaux.
01:29:18Les réseaux sociaux qui sont impossibles,
01:29:20en tout cas qu'il est impossible
01:29:22d'endiguer, puisqu'il n'y a pas de
01:29:24réglementation en la matière.
01:29:26Internet n'a pas de frontière, donc n'importe qui
01:29:28est capable aujourd'hui de visionner
01:29:30des contenus quels qu'ils soient, puisqu'il n'y a pas
01:29:32de censure des contenus. Il y avait
01:29:34une directive, un règlement qui avait été
01:29:36préconisé, un règlement européen, mais qui n'a pas été adopté
01:29:38par les États membres de l'Union
01:29:40Européenne. Donc voilà, ça, encore une fois,
01:29:42ça ne donne pas de possibilité
01:29:44d'appréhender
01:29:46ce type de phénomène.
01:29:48Et je rappelle que Céline Berton, la directrice
01:29:50de la DGSI, avait
01:29:52signalé sa première inquiétude, qui était celle
01:29:54de la radicalisation des mineurs, que
01:29:56l'on a retrouvée dans plusieurs
01:29:58phénomènes en France, que ce soit
01:30:00au sein de l'école de la République française,
01:30:02ou que ce soit, justement,
01:30:04post-conflit,
01:30:06concernant
01:30:08le conflit né du
01:30:107 octobre. Donc il y a eu de plus en plus
01:30:12de manifestations de ce type, donc de plus en plus
01:30:14d'inquiétudes, et il faut tout de même saluer
01:30:16le travail et l'opérationnalité
01:30:18de la DGSI, qui est capable, malgré tout,
01:30:20de pouvoir
01:30:22écouter,
01:30:24entendre ce jeune garçon
01:30:26soupçonné d'apologie du terrorisme.
01:30:28On va poursuivre avec Claude Moniquet, qui nous accompagne.
01:30:30Bonjour Claude, merci d'être avec nous
01:30:32dans Midi News. Encore aujourd'hui,
01:30:34vous êtes spécialiste des questions de terrorisme et de
01:30:36renseignement, et j'avais une question dans le cadre de
01:30:38cette affaire pour vous. Les jeunes sont
01:30:40des proies faciles et recherchées,
01:30:42justement, par les réseaux terroristes ?
01:30:44Oui, bonjour Anthony.
01:30:46Oui, bien sûr, les jeunes
01:30:48sont, ça a été évoqué
01:30:50sur notre plateau, les jeunes sont recherchés par
01:30:52les groupes islamistes, mais aussi d'ailleurs
01:30:54par les groupes d'ultra-droite,
01:30:56les groupes terroristes d'ultra-droite,
01:30:58parce qu'ils sont extrêmement faciles
01:31:00à influencer, et d'ailleurs, ça ne se limite
01:31:02pas au terrorisme. Regardez
01:31:04la criminalité organisée et le trafic de stupéfiants.
01:31:06Qui trouve-t-on en train de
01:31:08chauffer, en train de faire le guet autour
01:31:10des points de deal ? Ce sont le plus souvent des mineurs,
01:31:12parfois de très jeunes mineurs,
01:31:14qui gagnent beaucoup d'argent, mais qui,
01:31:16une fois, s'ils sont arrêtés par la police,
01:31:18se retrouveront libérés
01:31:20quelques heures plus tard. C'est pas
01:31:22par hasard si on s'oriente, si à la fois
01:31:24les criminels et les terroristes
01:31:26s'orientent vers des adolescents.
01:31:28D'une part, je le répète, extrêmement
01:31:30faciles à influencer, et d'autre
01:31:32part, très souvent
01:31:34pénalement irresponsable.
01:31:36On a de plus en plus de jeunes
01:31:38concernés par ce type d'affaires, pour
01:31:40Apologie du terrorisme, par exemple, et
01:31:42de plus en plus jeunes ?
01:31:44Pas seulement Apologie, malheureusement, mais également
01:31:46pour des préparations de passage à l'acte.
01:31:48Alors, heureusement, en France, on a eu
01:31:50de très jeunes adultes
01:31:52qui ont commis des attentats à 18-19 ans,
01:31:54mais de passage à l'acte de mineurs,
01:31:56on n'en a pas encore connu. Cela étant, ce que nous
01:31:58avons connu ces derniers mois, entre autres, juste avant
01:32:00les Jeux olympiques, c'est la préparation
01:32:02d'attentats. Alors, on ne sait pas
01:32:04à quel niveau, à quel stade
01:32:06de préparation il se trouvait, mais des préparations
01:32:08d'attentats par un gamin qui avait, si je me
01:32:10rappelle bien, 16 ans. Donc, oui,
01:32:12le nouveau patron du PNAP,
01:32:14le Parquet National Antiterroriste, disait
01:32:16il y a quelques deux-trois mois dans une interview
01:32:18que dans les années qui ont précédé
01:32:202023, on repérait
01:32:22cinq mineurs par an dans les
01:32:24faits terroristes. En 2023,
01:32:26on en a repéré une quinzaine, et
01:32:28pour le début 2024, les six premiers
01:32:30mois, on était déjà à
01:32:32quinze, ce qui montre qu'en fait,
01:32:34on risque de doubler les chiffres de
01:32:362023 en 2024. C'est extrêmement
01:32:38inquiétant. – Mais pour l'instant, on a les services
01:32:40de renseignement qui sont encore capables de les détecter
01:32:42rapidement ? – Alors,
01:32:44par définition, ce qu'on
01:32:46peut dire, ce qu'on peut constater,
01:32:48ce sont les
01:32:50arrestations et les poursuites. On ne sait pas
01:32:52ce qui passe entre les mains du filet, évidemment,
01:32:54mais ça c'est vrai dans tous les cas
01:32:56de criminalité. Mais oui, nos services
01:32:58de renseignement fonctionnent bien.
01:33:00On a, je le répète souvent,
01:33:02nous avons en France, parce que nous avons été
01:33:04exposés à la menace terroriste depuis
01:33:06le début des années 80, avec à l'époque le
01:33:08terrorisme d'extrême gauche, et puis
01:33:10tout ce qui était lié à l'Algérie, etc.,
01:33:12nous avons développé des
01:33:14outils antiterroristes, un parquet spécialisé,
01:33:16des juges d'instruction spécialisés,
01:33:18on a étoffé les services de renseignement,
01:33:20on a durci les lois,
01:33:22on a donné plus de moyens. Par exemple, aujourd'hui,
01:33:24les services de renseignement peuvent
01:33:26pénétrer à distance dans les
01:33:28moyens informatiques d'un suspect.
01:33:30Tout ça est en partie
01:33:32unique en Europe, et ça nous permet
01:33:34jusqu'à présent d'avoir,
01:33:36d'éviter
01:33:38beaucoup, beaucoup de drames.
01:33:40Cela étant, la réponse,
01:33:42la sécurité 100%, ça n'existe pas,
01:33:44et un jour ou l'autre, on a toujours un passage
01:33:46à l'axe, parce que malgré tout,
01:33:48on n'a pas de moyens, et soyons très clairs,
01:33:50on n'en aura jamais assez.
01:33:52Claude Monniquet, vous allez rester avec nous dans quelques minutes,
01:33:54on va évoquer un autre sujet,
01:33:56un parti axé sur la charia,
01:33:58qui a été élu
01:34:00au Parlement de Bruxelles
01:34:02en juin dernier. On va évoquer
01:34:04ce sujet dans quelques minutes avec vous.
01:34:06Je finis mon tour de table, d'abord, sur cet enfant
01:34:08de 12 ans. Patrice Arditi,
01:34:10comment,
01:34:12aujourd'hui, on peut sanctionner
01:34:14un garçon de 12 ans
01:34:16après ces faits ?
01:34:18Il faut anticiper.
01:34:20Il faut anticiper.
01:34:22Quelle mesure ?
01:34:24La préadolescence,
01:34:26c'est entre 9
01:34:28et 12 ans. On ne s'est pas
01:34:30rendu compte, dans notre société, que
01:34:32les choses avaient terriblement
01:34:34évolué, et que les gamins
01:34:36maintenant de 10, 11,
01:34:3812 ans, ils ont un sentiment
01:34:40d'autonomie qui n'existait pas
01:34:42encore il y a quelques années.
01:34:44On est passé, pour faire une image,
01:34:46bien entendu, on est passé du stade
01:34:48des billes
01:34:50et des soldats, à
01:34:52la possibilité de regarder
01:34:54sur son smartphone
01:34:56un tuto de fabrication
01:34:58d'engins explosifs.
01:35:00Et on ne s'en est pas rendu compte.
01:35:02Résultat,
01:35:04évidemment... Il y a un retard juridique, c'est ça ?
01:35:06Juridique,
01:35:08et général,
01:35:10de toute façon, et Sabrina
01:35:12l'évoquait tout à l'heure, il y a
01:35:14un déficit de parentalité
01:35:16qui est considérable.
01:35:18Il y a l'éducation,
01:35:20évidemment, à l'école,
01:35:22mais il y a aussi les parents qui ont
01:35:24vraiment
01:35:26une obligation d'observation
01:35:28qui a fait défaut.
01:35:30Ce gosse
01:35:32de 12 ans, il a dû rester
01:35:34des heures et des heures
01:35:36à regarder ses vidéos morbides,
01:35:38sans que quelqu'un vienne
01:35:40voir ce qu'il était en train de faire
01:35:42avec son écran. Ça n'est pas
01:35:44normal. C'est pas possible.
01:35:46Et c'est probablement pas le seul.
01:35:48Ça n'est pas quelqu'un qui a été embriadé
01:35:50par une idéologie,
01:35:52mais c'est quelqu'un qui peut le devenir parce qu'il s'est
01:35:54fabriqué tout seul dans la violence,
01:35:56des images de violence. Il y en a d'autres
01:35:58qui vont rester avec des vidéos
01:36:00de guerre où on abat
01:36:02des soldats sans arrêt, sans arrêt, sans arrêt.
01:36:04Déjà, ça, c'est un petit peu tendancieux,
01:36:06mais celui-là, il est passé
01:36:08au-dessus. Et il est évident que si
01:36:10il n'avait pas été arrêté, et je crois savoir
01:36:12qu'il pleure
01:36:14abondamment depuis qu'on lui a
01:36:16mis les yeux en face des trous,
01:36:18il ne s'était pas rendu compte,
01:36:20véritablement, de l'horreur
01:36:22qu'il allait probablement
01:36:24provoquer. Maintenant, il y a
01:36:26quelque chose, je ne sais pas si je dois le mettre au conditionnel
01:36:28ou pas, j'ai vu
01:36:30quelque part qu'il s'était
01:36:32radicalisé lors d'un séjour en Algérie.
01:36:34Anthony Bem,
01:36:36j'ai pas
01:36:38assez d'informations, donc je vous la laisse.
01:36:40Mais Anthony Bem,
01:36:42là, concrètement, on sait très bien que
01:36:44ce garçon, il n'aura que des mesures
01:36:46éducatives, on ne peut rien faire d'autre avec un enfant
01:36:48de 12 ans. En effet, pour le législateur,
01:36:50pour la loi,
01:36:52la sanction ne marche pas
01:36:54pour les enfants. Le but de mettre en prison
01:36:56n'est pas la solution.
01:36:58Donc le législateur a priorisé
01:37:00les mesures éducatives
01:37:02pour leur faire comprendre, pour leur faire prendre
01:37:04conscience de la gravité de leur
01:37:06faute, de leurs actes, de leurs
01:37:08infractions. C'est suffisant, ça, aujourd'hui ?
01:37:10Alors, c'est ce qui est prévu par la loi,
01:37:12c'est qu'à partir de 13 ans, en effet,
01:37:14on est susceptible de pouvoir être
01:37:16emprisonné. On, surtout
01:37:18pour les mineurs, aujourd'hui, le système
01:37:20est la réduction de peine,
01:37:22quoi qu'il arrive, par deux, c'est ce qui
01:37:24est prévu dans le code de la justice
01:37:26pénale des mineurs. Lorsqu'on encourt
01:37:28une peine, que ce soit d'emprisonnement
01:37:30ou d'amende, c'est divisé par deux.
01:37:32S'agissant de l'apologie
01:37:34du terrorisme ou de la provocation
01:37:36au terrorisme,
01:37:38c'est prévu par l'article
01:37:40121-2-5 du code pénal,
01:37:42mais la sanction, c'est
01:37:44de base, lorsque c'est simple,
01:37:46on va y revenir, c'est 5 ans
01:37:48et 45 000 euros d'amende,
01:37:50et puis lorsque c'est sur Internet,
01:37:52car le législateur a considéré
01:37:54que lorsque l'apologie au terrorisme
01:37:56ou la provocation à un acte terroriste
01:37:58est faite sur les réseaux sociaux,
01:38:00sur Internet, la sanction peut
01:38:02aller jusqu'à 100 000 euros d'amende
01:38:04et 10 ans d'emprisonnement. Évidemment,
01:38:06ce mineur, ici, n'ira pas aux prisons
01:38:08car il a 12 ans.
01:38:10Les mesures éducatives seront priorisées,
01:38:12c'est déjà le cas, puisqu'il a été
01:38:14retiré de ses parents
01:38:16et placé en milieu
01:38:18fermé, et puis peut-être aussi
01:38:20que les parents étaient séparés,
01:38:22c'est ce qui justifiait qu'il ait un téléphone portable,
01:38:24et il ne faut pas oublier encore une chose,
01:38:26c'est les réseaux sociaux.
01:38:28Le réseau social TikTok,
01:38:30par exemple, n'est pas le problème.
01:38:32Le problème, c'est l'algorithme,
01:38:34c'est l'algorithme qui vous pousse à voir
01:38:36ce que vous voulez voir.
01:38:38Si vous vous intéressez à un sujet,
01:38:40l'algorithme va le savoir
01:38:42et va vous proposer
01:38:44automatiquement du contenu
01:38:46sur ce sujet. Dans le cas
01:38:48de ce petit de 12 ans, il s'est
01:38:50intéressé au terrorisme,
01:38:52ou en tout cas,
01:38:54peu importe
01:38:56sur laquelle vidéo
01:38:58il est tombé, à un moment donné,
01:39:00l'algorithme lui a poussé des vidéos
01:39:02à caractère terroriste.
01:39:04Lui, dans son cas, il n'a pas simplement
01:39:06consommé et vu des vidéos, il a aussi
01:39:08publié ces vidéos sur les jeux
01:39:10sur lesquels il jouait,
01:39:12et sur ses profils de réseaux sociaux.
01:39:14Et ça, il faut le rappeler,
01:39:16c'est une infraction particulièrement grave,
01:39:18c'est 10 ans d'emprisonnement qui est encouru.
01:39:20Donc, dans la hiérarchie de la barbarie,
01:39:22on voit que c'est au sommet de la gravité
01:39:24des infractions.
01:39:26Alors, à la fois par des mesures éducatives,
01:39:28et puis dans le cas présent, qui est quand même exceptionnel,
01:39:30on parle d'un enfant de 12 ans,
01:39:32notamment par un suivi médical, parce que visiblement,
01:39:34il souffre de troubles psy et de troubles sociaux.
01:39:36Ce qui explique d'ailleurs en partie
01:39:38cette solitude
01:39:40qui l'a conduit en effet
01:39:42à visionner,
01:39:44même par obsession,
01:39:46des vidéos absolument horribles.
01:39:48Et puis, il y a, on l'a déjà dit
01:39:50et répété, mais l'irresponsabilité des parents
01:39:52qui ont totalement failli dans cette affaire.
01:39:54Les parents qui, depuis des années,
01:39:56finalement, délèguent l'éducation de leurs enfants
01:39:58à l'éducation nationale d'abord,
01:40:00et puis aux réseaux sociaux et à leurs proches.
01:40:02Mais ça veut dire qu'on doit l'éloigner de ses parents ?
01:40:04Pas forcément à l'éloigner de ses parents,
01:40:06mais en tout cas, d'abord, lui,
01:40:08essayer de lui faire comprendre
01:40:10ce qu'il a pu faire, les dangers qu'il a pu faire
01:40:12encourir s'il était allé au bout
01:40:14de son entreprise. Et puis les parents,
01:40:16il faut les responsabiliser, là, évidemment, par des sanctions.
01:40:18Mais de toute manière, ils seront a priori
01:40:20poursuivis par la justice, très clairement.
01:40:22Il faut responsabiliser des parents
01:40:24aujourd'hui en France,
01:40:26parce que les enfants sont en effet exposés
01:40:28à la propagande des réseaux sociaux,
01:40:30à la propagande islamiste
01:40:32qui utilise ces jeunes maléables
01:40:34et manipulables, qui, pire encore,
01:40:36ça a été rappelé par Claude Moniquet,
01:40:38à la propagande djihadiste et terroriste
01:40:40qui peut en pousser certains, plus âgés généralement,
01:40:42adolescents de 16, 17, 18 ans, à passer à l'acte.
01:40:44Olivier Vial, vous n'aviez pas l'air d'accord,
01:40:46je vous donne la parole pour finir sur...
01:40:48Non, en fait, c'est juste sur la question de la famille,
01:40:50parce qu'en fait, la question est beaucoup plus compliquée.
01:40:52Parce qu'en fait, on s'aperçoit dans les dernières affaires
01:40:54qu'on a eues, qu'il y a eu souvent
01:40:56une famille qui a elle-même
01:40:58détecté et qui a elle-même
01:41:00dit aux services de sécurité
01:41:02qu'elle avait un enfant
01:41:04qu'elle n'arrivait plus à gérer.
01:41:06Et malheureusement, souvent,
01:41:08ce n'est pas pris en compte
01:41:10au bon niveau. Et ça, je pense qu'il y a
01:41:12un vrai problème, c'est la détection, parce que
01:41:14les familles sont assez démunies.
01:41:16Il faut effectivement regarder. Soit on a des familles
01:41:18dont la radicalisation
01:41:20est imprégnée
01:41:22dans leur culture. Donc là, dans ce cas-là,
01:41:24ça peut être bien de les retirer de la famille.
01:41:26Mais dans tous les travaux qu'on a
01:41:28sur la radicalisation, on s'aperçoit
01:41:30qu'un enfant qui a été radicalisé, le retirer de sa famille
01:41:32si ce n'est pas elle le problème, c'est encore plus
01:41:34dangereux pour la radicalisation future.
01:41:36Ça, c'est le premier point. Et le deuxième point,
01:41:38je donnerai juste l'exemple, malheureusement,
01:41:40de la famille
01:41:42du tueur du père Hamel.
01:41:44La famille du tueur du père Hamel, elle n'était pas du tout
01:41:46défaillante. Elle était même extrêmement républicaine.
01:41:48Et c'est parce que,
01:41:50et ça, il ne faut pas le louer, c'est parce que
01:41:52aujourd'hui, dans la sociabilisation de ces enfants,
01:41:54ce n'est pas les pères PERS, mais les
01:41:56pères PIRS qui, aujourd'hui, sont déterminants
01:41:58par les réseaux sociaux, mais aussi
01:42:00par les rencontres
01:42:02qu'ils font avec leurs amis.
01:42:04Ça m'étonnerait, par exemple, que ce jeune,
01:42:06il n'ait jamais parlé à des amis de ce qu'il faisait.
01:42:08Et donc là, on a effectivement un vrai problème.
01:42:10On va retrouver Claude Moniquet qui voudrait
01:42:12conclure aussi sur ce sujet, avant de vous interroger
01:42:14sur la politique bruxelloise. Claude, on vous écoute.
01:42:16Oui, merci.
01:42:18Effectivement, je pense que je suis d'accord
01:42:20avec un peu tout ce qui a été dit sur le plateau,
01:42:22même s'il y a des choses qui semblent contradictoires.
01:42:24Mais je crois quand même qu'il y a une responsabilité
01:42:26familiale dans ce cas d'espèce.
01:42:28Ce garçon a commencé,
01:42:30il a 12 ans aujourd'hui, mais il a commencé
01:42:32à surfer
01:42:34sur ces sites djihadistes
01:42:36et à collectionner ses 1 700
01:42:38vidéos de décapitation
01:42:40et d'horreur à l'âge de 10 ans.
01:42:42Et à l'âge de 10 ans, il avait un smartphone,
01:42:44une tablette
01:42:46et un ordinateur à son usage propre
01:42:48manifestement sans contrôle parental
01:42:50alors qu'il existe des dispositifs
01:42:52qui permettent à partir du smartphone des parents
01:42:54de bloquer certains accès.
01:42:56C'est gratuit, c'est facile
01:42:58et n'importe qui peut
01:43:00l'utiliser.
01:43:02Mais très clairement, c'est un cas très particulier.
01:43:04On est en face d'un gamin en souffrance,
01:43:06d'un gamin tellement en souffrance qu'il
01:43:08semblerait qu'au moment de son
01:43:10interpellation,
01:43:12ce n'était pas une garde à vue puisqu'il est mineur,
01:43:14il a 12 ans,
01:43:16il a eu ce qu'on appelle une retenue.
01:43:18La retenue a dû être suspendue parce qu'il y avait
01:43:20un risque suicidaire. On est en face
01:43:22d'un garçon qui est en grande souffrance
01:43:24et effectivement qui, dans son intérêt,
01:43:26puisque c'est l'intérêt de l'enfant
01:43:28qui doit primer très clairement,
01:43:30devrait peut-être, mais ce n'est pas à nous
01:43:32d'en décider, devrait peut-être être
01:43:34confié à une institution spécialisée
01:43:36éducative
01:43:38mais qui pourra prendre soin de lui.
01:43:40Il nécessite certainement
01:43:42et pendant quelques années,
01:43:44un développement psychologique strict.
01:43:46Claude Monniquet, il nous reste deux minutes pour évoquer
01:43:48le sujet que je voulais évoquer à la base
01:43:50avec vous, c'est ce qui se passe à Bruxelles
01:43:52en termes de politique. Cette inquiétante percée
01:43:54d'une liste électorale pro-islam,
01:43:56un parti qui est accusé
01:43:58d'être axé sur la charia, qui est
01:44:00récemment devenue la deuxième force
01:44:02politique néerlandophone du Parlement
01:44:04bruxellois en juin dernier, avec à sa tête
01:44:06un ex-socialiste, Fouad Haïdar,
01:44:08qui a tenu clairement des propos
01:44:10antisémites et pro-Hamas.
01:44:12Je voulais en parler avec vous et vous poser
01:44:14cette question. Déjà, est-ce que vous pouvez nous décrire
01:44:16qui est cet homme et quel est ce parti ?
01:44:18Fouad Haïdar,
01:44:20c'est un homme qui a été parlementaire
01:44:22socialiste flamand à Bruxelles
01:44:24pendant 20 ans. C'est un homme
01:44:26qui depuis 20 ans,
01:44:28depuis qu'il est parlementaire, a multiplié
01:44:30des participations à des manifestations
01:44:32dans lesquelles on criait Hamas, Hamas
01:44:34tous les juifs au gaz,
01:44:36ça donne un peu une idée de son idéologie,
01:44:38qui est un antisémite,
01:44:40qui tient des propos antisémites,
01:44:42qui traite les juifs de tueurs en série
01:44:44et de psychopathes après
01:44:46la riposte au 7 octobre.
01:44:48C'est un homme qui est extrêmement dangereux
01:44:50idéologiquement, mais le plus inquiétant
01:44:52de tout, fondamentalement,
01:44:54c'est que cet homme a pu rester parlementaire
01:44:56socialiste flamand au Parlement
01:44:58de Bruxelles, au Parlement régional,
01:45:00pendant 20 ans en tenant de tels propos.
01:45:02Ça n'a pas du tout inquiété ses petits camarades.
01:45:04Tout le monde trouvait ça
01:45:06charmant ou excusable
01:45:08ou n'importe quoi. Et aujourd'hui, effectivement,
01:45:10il a fini fin 2023 par être exclu
01:45:12de son parti, il a créé sa propre
01:45:14organisation qui s'appelle
01:45:16modestement Team AIDAR,
01:45:18Team Fouad AIDAR,
01:45:20et qui ressemble plus à un fan club
01:45:22d'islamistes qu'à un vrai parti politique.
01:45:24Et ce parti islamiste,
01:45:26il a des chances d'accéder
01:45:28au gouvernement local bruxellois ?
01:45:30C'est une excellente question, je n'en
01:45:32donnerai pas dans les détails très compliqués,
01:45:34mais les institutions belges font que dans la région
01:45:36de Bruxelles qui est bilingue, français et flamand,
01:45:38il faut une double majorité dans chacun des deux
01:45:40groupes parlementaires, et qu'il y a
01:45:42des ministres flamands au gouvernement
01:45:44obligatoirement. Au gouvernement de la région de Bruxelles,
01:45:46je veux dire. Il y a 17
01:45:48parlementaires flamands,
01:45:50lui en a 3.
01:45:52Ça veut dire que dans la composition actuelle
01:45:54du groupe neurlondophone
01:45:56au Parlement de Bruxelles,
01:45:58tous les partis non-extrémistes,
01:46:00ni extrême droite, ni extrême gauche,
01:46:02ni l'islamiste AIDAR, devront
01:46:04s'entendre de la gauche à la droite
01:46:06pour faire un bloc s'ils veulent éviter
01:46:08d'avoir un des partis extrémistes, et entre autres
01:46:10celui de M. AIDAR,
01:46:12au gouvernement. Donc ça va être un test
01:46:14pour AIDAR
01:46:16lui-même, bien sûr, et il représente
01:46:18à peu près 1,5%-2%
01:46:20de la population, enfin des votants,
01:46:22et ça va être un test
01:46:24surtout pour la sensibilité
01:46:26démocratique des partis traditionnels
01:46:28du Parlement de Bruxelles.
01:46:30Voilà ce que l'on pouvait dire sur cette
01:46:32progression inquiétante de ce parti pro-charia
01:46:34à Bruxelles. Merci infiniment
01:46:36Claude Moniquet pour tous vos éclairages
01:46:38dans Midi News. Aujourd'hui, je le rappelle,
01:46:40vous êtes notre spécialiste des questions de terrorisme
01:46:42et de renseignement. On marque une courte pause sur ces news.
01:46:44Je reviens dans quelques minutes avec
01:46:46mes invités pour évoquer d'autres sujets.
01:46:48On va parler des migrants
01:46:50qu'a lait cette très forte pression migratoire.
01:46:52Ce sera juste après le journal d'Adrien Spiteri.
01:46:54A tout de suite.
01:46:58Il est 13h. Bon appétit à tous.
01:47:00Ravis de vous retrouver dans Midi News.
01:47:02On va poursuivre nos débats avec mes invités.
01:47:04Mais tout d'abord à 13h, c'est l'heure du journal
01:47:06d'Adrien Spiteri.
01:47:08Les faits se sont déroulés hier à la mi-journée
01:47:10à Angoulême. Un homme s'est introduit
01:47:12dans la mairie pour y mettre le feu.
01:47:14Il a été rapidement neutralisé par la police
01:47:16municipale. Le suspect âgé de 46 ans
01:47:18est inconnu de la police
01:47:20et de la justice. Les détails avec
01:47:22Jérôme Rampeneau et Dounia Tengbo.
01:47:24À Angoulême, un homme âgé de 46 ans
01:47:26a tenté d'incendier les locaux
01:47:28de l'hôtel de ville.
01:47:30Déterminé, l'individu pourtant inconnu
01:47:32des services de police et de nationalité
01:47:34française s'est présenté avec son véhicule
01:47:36personnel devant l'entrée de la mairie.
01:47:38La procureure d'Angoulême
01:47:40a donné plus de précisions sur les inscriptions
01:47:42en arabe découvertes sur la carrosserie
01:47:44de la voiture du mis en cause.
01:47:46Les inscriptions qui ont été retrouvées
01:47:48sur le véhicule,
01:47:50c'est la profession de foi
01:47:52des musulmans.
01:47:54A l'heure actuelle, pas de lien fait
01:47:56avec l'entreprise terroriste.
01:47:58Après s'être dirigé directement
01:48:00au premier étage, l'homme a aspergé
01:48:02le bureau des élus d'essence.
01:48:04Il a fini par être neutralisé
01:48:06par la police municipale.
01:48:08À Angoulême, la police est armée
01:48:10et je crois que c'est grâce aussi
01:48:12aux policiers municipaux
01:48:14et à l'armement qu'ils ont pu
01:48:16définitivement stopper l'individu.
01:48:18Une tentative d'incendie qui inquiète
01:48:20les habitants de la ville mais aussi
01:48:22les touristes de passage.
01:48:24C'est anxiogène, oui.
01:48:26Ça touche des petites villes,
01:48:28des villes de taille moyenne.
01:48:30Ce ne sont plus des filets d'hiver
01:48:32réservés aux grandes villes.
01:48:34Ça s'inquiète surtout pour nos enfants
01:48:36et pour l'avenir.
01:48:38Pour l'heure,
01:48:40les motivations de l'assaillant
01:48:42restent inconnues.
01:48:44La division de la criminalité organisée
01:48:46et spécialisée de Limoges a été
01:48:48co-saisie de l'enquête
01:48:50avec la police judiciaire d'Angoulême.
01:48:52Dans le reste de l'actualité,
01:48:54dans les pays de la Loire,
01:48:56l'état de catastrophe naturelle a été
01:48:58à refuser à 111 communes.
01:49:00Ces communes ont pourtant été victimes
01:49:02de la sécheresse l'an dernier.
01:49:04Certains habitants ont vu de nombreuses
01:49:06fissures apparaître sur leur maison.
01:49:08Problème, aucun dédommagement
01:49:10par les assurances n'est possible.
01:49:12Mickaël Chailloux a pu rencontrer
01:49:14des sinistrés dans la Sarthe.
01:49:16Les premières fissures sont apparues
01:49:18en 2018, grandement élargies
01:49:20Pour l'heure, impossible
01:49:22d'engager des travaux.
01:49:24Tout simplement parce que ma commune
01:49:26n'a pas été reconnue en état
01:49:28de catastrophe naturelle, sécheresse.
01:49:30Je ne peux rien faire vis-à-vis
01:49:32de ma compagnie d'assurance.
01:49:34Sans arrêter, pas de prise en charge
01:49:36des travaux par l'assurance.
01:49:38Mais parfois cela ne suffit même pas,
01:49:40comme ici pour la jolie maison de Dominique.
01:49:42Voici ce que lui écrit son assureur.
01:49:44Nous attirons toutefois votre attention
01:49:46sur le fait que le simple constat
01:49:48de problématique gonflement-rétraction
01:49:50des sols ne suffit pas à justifier
01:49:52que les désordres relèvent de l'arrêté Catenac.
01:49:54Cela veut dire que malgré
01:49:56un avis officiel qui a été rendu,
01:49:58un expert nommé par l'assurance,
01:50:00donc pas neutre déjà,
01:50:02vient et aux doigts mouillés,
01:50:04sans aucune étude de sol,
01:50:06sans aucune étude,
01:50:08décide que ça ne peut pas être ça.
01:50:10Dominique va attaquer en justice
01:50:12son assureur. Dans sa commune,
01:50:14ils sont trois à avoir essuyé le même refus.
01:50:16Ils sont soutenus par l'association
01:50:18de Mohamed Ben Yahia.
01:50:20Nous comprenons les difficultés de l'Etat,
01:50:22nous comprenons les impératifs des assurances,
01:50:24mais il y a moyen de discuter
01:50:26et de trouver des solutions concrètes.
01:50:28Une proposition de loi de 2023
01:50:30pour une meilleure indemnisation des sinistrés
01:50:32a été retoquée par les sénateurs.
01:50:34En France, 10 millions
01:50:36de maisons seraient fissurées
01:50:38liées à ce phénomène de retrait-gonflement
01:50:40de l'argile.
01:50:42C'était hier la journée
01:50:44internationale du souvenir
01:50:46des victimes du terrorisme.
01:50:48Cette journée existe depuis une résolution
01:50:50de l'ONU en 2017, mais hier,
01:50:52aucune mention des victimes du 7 octobre
01:50:54n'a été faite. L'organisation humanitaire
01:50:56juive Nebritz a donc décidé
01:50:58d'interpeller le président de la République
01:51:00dans une lettre ouverte. On écoute son président,
01:51:02Philippe Meyer.
01:51:04Hier, le 21 août, c'était la journée internationale
01:51:06du souvenir à la mémoire des victimes du terrorisme,
01:51:08organisée par l'ONU comme chaque année.
01:51:10À cette occasion, l'ONU fait une grande exposition
01:51:12pour toutes les victimes du terrorisme,
01:51:14toutes, sauf les victimes
01:51:16du 7 octobre, du pogrom du 7 octobre
01:51:18en Israël. Elles ne sont ni mentionnées
01:51:20ni visibles, rien.
01:51:22Elles n'existent pas, elles ont été effacées,
01:51:24ce qui, évidemment, est une insulte à leur mémoire,
01:51:26une insulte aux familles, au moment
01:51:28même où les otages continuent d'être
01:51:30trouvés morts, au moment où deux Français sont
01:51:32encore otages du Hamas, quelque part à Gaza.
01:51:34Et donc, le Bénébris de France
01:51:36a demandé au président
01:51:38de la République, Emmanuel Macron,
01:51:40d'une lettre ouverte, d'intervenir auprès
01:51:42du secrétaire général de l'ONU
01:51:44contre cette forfaiture qui n'est absolument
01:51:46pas tolérable.
01:51:48À trois mois des élections américaines,
01:51:50la course à la présidentielle s'intensifie
01:51:52si Kamala Harris a été officiellement
01:51:54investie par le camp démocrate à Chicago.
01:51:56Dans le même temps, Donald Trump poursuit
01:51:58sa campagne. Le candidat républicain
01:52:00a effectué hier son premier meeting
01:52:02en extérieur depuis la tentative
01:52:04d'assassinat dont il a été victime.
01:52:06Un événement forcément ultra sécurisé
01:52:08tant que règle du hôtel.
01:52:10Protégé par plusieurs vitres
01:52:12par balles et par un important
01:52:14dispositif de sécurité,
01:52:16Donald Trump tenait hier en Caroline du Nord
01:52:18son premier meeting de campagne en extérieur
01:52:20depuis la tentative d'assassinat
01:52:22dont il a été victime le mois dernier.
01:52:24L'occasion pour le candidat républicain
01:52:26à la Maison-Blanche d'intensifier ses
01:52:28attaques envers sa rivale démocrate Kamala Harris.
01:52:30La camarade Kamala,
01:52:32vous savez, c'est la personne
01:52:34la plus radicalement à gauche à s'être lancée
01:52:36dans la course à la présidentielle.
01:52:40Si elle obtient la victoire,
01:52:42des millions d'emplois vont disparaître d'un coup.
01:52:44Donald Trump cible
01:52:46le programme économique de Kamala Harris
01:52:48qu'il qualifie de communiste.
01:52:50Politique extérieure, économie,
01:52:52maintien de l'ordre, c'est aussi
01:52:54l'ensemble de son bilan avec Joe Biden
01:52:56que le leader républicain remet en cause.
01:52:58Nous les avons rendus fous et ils le méritent.
01:53:00Ils ont fait un travail terrible
01:53:02pour notre pays dans tous les domaines.
01:53:04Ils n'ont rien fait d'autre que de tricher et de mentir.
01:53:08Des attaques directes, personnelles
01:53:10et même des prédictions funestes.
01:53:12Si la camarade Kamala gagne
01:53:14en novembre, c'est quasi sûr qu'on aura
01:53:16la troisième guerre mondiale.
01:53:18Tout ce qu'elle touche, elle le détruit.
01:53:20La vice-présidente doit
01:53:22accepter officiellement aujourd'hui l'investiture
01:53:24du camp démocrate au dernier jour
01:53:26de la convention du parti à Chicago.
01:53:28Vous l'avez entendu
01:53:30déjà dans ce sujet, Donald Trump a
01:53:32raclé son adversaire Kamala Harris.
01:53:34Selon lui, une victoire de la démocrate
01:53:36pourrait détruire les Etats-Unis.
01:53:38Je vous propose de l'écouter plus en longueur.
01:53:42La camarade Kamala, vous savez,
01:53:44c'est la camarade la plus radicale de gauche
01:53:46qui ait jamais brigué une haute fonction politique
01:53:48dans notre pays.
01:53:50Elle va détruire notre pays
01:53:52comme elle a détruit San Francisco,
01:53:54comme elle a détruit la Californie.
01:53:56Avec une victoire Trump, nous aurons
01:53:58à nouveau la meilleure économie de l'histoire.
01:54:00Nous allons faire des choses qui vont nous rendre
01:54:02si grands, si rapidement. Nous allons ramener
01:54:04la grandeur. Nous allons rendre l'Amérique
01:54:06forte à nouveau. Nous allons rendre
01:54:08à l'Amérique sa grandeur.
01:54:10Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
01:54:12La suite de Midi News avec vous, Anthony.
01:54:14Adrien Spiteri pour toute l'info
01:54:16sur ces news. On vous retrouve à 13h30.
01:54:18Merci à vous. Je vous présente mes invités autour de la table
01:54:20pour cette nouvelle heure d'information et de débat.
01:54:22Nous a rejoint François Coq.
01:54:24Bonjour. Bonjour à tous. Vous êtes analyste politique
01:54:26et on est toujours avec Sabrina Medjéber,
01:54:28essayiste et sociologue.
01:54:30Bonjour Anthony. Re-bonjour. Et Olivier Vial,
01:54:32directeur du CRU. Bonjour. Bonjour.
01:54:34Centre d'études et de recherches
01:54:36universitaires. On va parler
01:54:38cette fois de la très forte pression migratoire
01:54:40à Calais. Des centaines de clandestins
01:54:42qui tentent la traversée de la Manche
01:54:44chaque semaine. Déjà plus de 700
01:54:46depuis ce lundi. Sous les yeux
01:54:48des Calaisiens, puissants face à la situation.
01:54:50Sous les yeux parfois des forces de l'ordre.
01:54:52Ils témoignent au micro de
01:54:54Thibaut Marcheteau et Noemi Hardy. Le récit est signé
01:54:56à Minnata Demphal
01:54:58et Audrey Berthoud.
01:55:00Sur cette plage de Calais,
01:55:02des débris témoignent
01:55:04des multiples tentatives de traversée
01:55:06des migrants. Avec les beaux jours
01:55:08et les côtes anglaises n'étant qu'à une
01:55:10trentaine de kilomètres, les départs
01:55:12se font quasi quotidiennement,
01:55:14parfois même sous les yeux des habitants.
01:55:16C'est surtout le littoral.
01:55:18Ça peut être ici,
01:55:20ça peut être plus du côté de Gravelines.
01:55:22Je ne peux pas vous dire que
01:55:24c'est plus ici.
01:55:26Mais ici, il y en a très régulièrement.
01:55:28C'est des gros zodiacs
01:55:30qui contiennent plus de 80 personnes.
01:55:32C'est pas prévu pour, mais ils arrivent
01:55:34à mettre 80 personnes dans un zodiac.
01:55:36On les voit se tuer pour les mettre à l'eau.
01:55:38Heureusement que la police
01:55:40est là.
01:55:42Sinon, c'est un carnage.
01:55:44Au vu de la situation qui prend de l'ampleur,
01:55:46les gouvernements français et britanniques
01:55:48veulent remonter à la source et s'en prendre
01:55:50au passeur. Une idée qui plaît
01:55:52aux habitants.
01:55:54C'est une vraie mafia.
01:55:56Ils se font des sommes
01:55:58assez importantes,
01:56:00je pense. En plus, ce sont des gens
01:56:02qui sont déjà dans la misère.
01:56:04Ils doivent s'endetter.
01:56:06Il faut les punir, ces gens-là.
01:56:08Je serai au gouvernement.
01:56:10Je pense que je les en ferai ma vie.
01:56:12Depuis le début de l'année, plus de 19 000 migrants
01:56:14ont tenté de passer vers l'Angleterre
01:56:16depuis le nord de la France.
01:56:1825 y ont perdu la vie.
01:56:20Et autour de tout ça,
01:56:22François Coq,
01:56:24le business juteux de ces passeurs
01:56:26qui remportent 1 000 à 3 000 euros
01:56:28par personne à qui ils font
01:56:30traverser la Manche aujourd'hui
01:56:32et à qui ils font rêver d'un avenir radieux
01:56:34qu'ils n'auront forcément pas à leur arriver
01:56:36puisque nos sociétés aujourd'hui n'ont pas
01:56:38les moyens d'intégrer ces personnes-là.
01:56:40Comment on lutte contre ça aujourd'hui ?
01:56:42En tout cas, le mot a été prononcé par l'un des habitants.
01:56:44Je crois que c'est notable
01:56:46parce qu'on voit aussi une évolution
01:56:48dans la perception du phénomène migratoire
01:56:50chez les habitants. L'un des habitants a dit
01:56:52on a affaire à de véritables mafias.
01:56:54Et c'est effectivement ça qui est en place.
01:56:56Ce sont des systèmes mafieux qui s'étalent à l'échelle du continent
01:56:58même au-delà et qui finalement
01:57:00trouvent une forme d'enquistement
01:57:02dans les endroits comme Calais
01:57:04où les migrants sont obligés
01:57:06d'être stockés, on peut employer
01:57:08les mots de la sorte,
01:57:10pour essayer ensuite de s'embarquer.
01:57:12Je dis mafia aussi parce que c'est un système évolutif.
01:57:14On voit bien dans le reportage que vous venez de passer
01:57:16les habitants le disent, le diagnostiquent
01:57:18eux-mêmes, que le système tel qu'il est mis
01:57:20en place évolue avec le temps
01:57:22et évolue en fonction de la manière dont la répression
01:57:24s'organise, c'est-à-dire que
01:57:26c'est plus simplement depuis Calais. L'embarquement
01:57:28peut se faire désormais depuis le lit
01:57:30de certains fleuves, beaucoup plus
01:57:32en amont. Et puis, il faudra
01:57:34ensuite voir quelle est la nature de la réponse
01:57:36qui est apportée face à cela. Il y a eu
01:57:38beaucoup de discours jusqu'ici pour dire
01:57:40on va s'en prendre aux
01:57:42trafiquants d'âme humaine
01:57:44parce qu'en réalité c'est de ça dont il s'agit.
01:57:46On a vu des effets relativement
01:57:48limités. On constate, après
01:57:50les élections qui ont eu lieu en Grande-Bretagne
01:57:52ces dernières semaines, une volonté nouvelle
01:57:54quand même de l'autre côté de la Manche,
01:57:56un renforcement de ce point de vue, parce que
01:57:58la question migratoire, n'oublions jamais qu'elle est quand même
01:58:00à la base du vote du Brexit
01:58:02en 2016, qu'elle était au cœur de la
01:58:04campagne législative à laquelle
01:58:06nous venons d'assister en
01:58:08Grande-Bretagne. Et donc, des mesures
01:58:10ont été annoncées, nous verrons ce
01:58:12qu'elles donneront, avec notamment un déploiement
01:58:14beaucoup plus important de moyens humains, je crois
01:58:16une patrouille supplémentaire d'une centaine
01:58:18d'agents côté britannique pour
01:58:20faire face aux passeurs. On va en parler effectivement
01:58:22dans quelques minutes avec notre correspondante
01:58:24à Londres, mais tout d'abord je voudrais qu'on rejoigne notre
01:58:26envoyé spécial Thibault Marcheteau à
01:58:28Calais. Vous êtes sur place ce matin
01:58:30Thibault, et la question qu'on se pose
01:58:32ce matin, c'est comment les
01:58:34autorités françaises gèrent aujourd'hui la situation ?
01:58:36Je crois que vous êtes justement avec un policier de
01:58:38Calais.
01:58:40Absolument Anthony, je suis avec
01:58:42Julien Soir qui est délégué
01:58:44permanent Allianz Police dans les Hauts-de-France.
01:58:46Vous êtes au contact
01:58:48de cette problématique
01:58:50qu'est l'immigration illégale avec
01:58:52ces traversées dans la Manche.
01:58:54Est-ce qu'on peut faire déjà un petit point
01:58:56de ces traversées qui sont très nombreuses
01:58:58durant le mois d'août et depuis le début de l'année ?
01:59:00Oui, alors on a forcément un nombre
01:59:02de traversées qui augmentent avec les conditions
01:59:04météo. Aujourd'hui elles sont
01:59:06plutôt assez favorables à des traversées, c'est pour ça
01:59:08que sur la période estivale
01:59:10jusqu'à fin octobre, on a plus
01:59:12de traversées que ce qu'on a d'habitude
01:59:14au courant de l'année. Alors on sait que
01:59:16ces passeurs
01:59:18sont dans le viseur de la police britannique
01:59:20mais également de la police française avec une augmentation
01:59:22de ces interpellations. A qui
01:59:24on a affaire ? Alors on a
01:59:26de multiples personnes à qui on a affaire
01:59:28forcément, puisque
01:59:30on est sur un trafic qui est très
01:59:32lucratif. On parle de
01:59:343000 euros à peu près
01:59:36pour une demande de traversée
01:59:38de la part d'un migrant, donc forcément
01:59:40ce sont des trafics très lucratifs.
01:59:42Et vous me disiez, il y a un phénomène
01:59:44nouveau qui arrive depuis quelques
01:59:46semaines, quelques mois, c'est le retour des bateaux
01:59:48volontaires, parce que
01:59:50on ne trouve pas l'eldorado promis
01:59:52outre Manche, alors on revient en France.
01:59:54Oui, c'est ce que je vous expliquais, justement
01:59:56généralement le migrant
01:59:58quand il va en Angleterre, il pense trouver
02:00:00un eldorado qu'il ne trouve pas forcément
02:00:02et aujourd'hui, comme il n'arrive pas
02:00:04non plus à trouver de travail là-bas, ils reviennent
02:00:06alors de la même manière qu'ils sont venus
02:00:08clandestinement et
02:00:10on arrive à en retrouver justement dans
02:00:12les différents transports maritimes.
02:00:14Et vous me disiez enfin,
02:00:16c'est très compliqué aussi pour notamment la police
02:00:18française de gérer toute cette frontière
02:00:20de plus de 150 kilomètres
02:00:22parce que les effectifs manquent un petit peu
02:00:24vous me disiez ? Alors on a forcément des effectifs
02:00:26qui manquent, des effectifs de police qui manquent
02:00:28sur Calais et sur Dunkerque
02:00:30nous on va parler forcément de nos secteurs
02:00:32on est sur deux commissariats avec
02:00:34300 effectifs à peu près mais qui doivent couvrir
02:00:36les 7 jours, le jour
02:00:38et la nuit et également les procéduriers.
02:00:40Voilà, vous le voyez
02:00:42Anthony, des chiffres qui sont impressionnants
02:00:44plus de 19 000 personnes qui ont tenté
02:00:46des traversées depuis le début
02:00:48de l'année et 25 personnes qui ont perdu
02:00:50la vie durant ces traversées.
02:00:52Thibault Marchoteau, merci
02:00:54à Noémie Hardy qui est derrière la caméra
02:00:56merci à Julien Soir également, votre invité
02:00:58c'est très intéressant Sabrina Medjeber parce qu'avec ce que vient
02:01:00de nous dire Thibault Marchoteau
02:01:02on comprend à quel point en fait les migrants
02:01:04eux-mêmes sont dupés par
02:01:06ces passeurs parce qu'ils sont
02:01:08capables derrière de revenir puisqu'ils réalisent
02:01:10à quel point finalement la situation
02:01:12n'est pas aussi avantageuse
02:01:14pour eux que ce qu'ils imaginaient en étant
02:01:16candidats au départ depuis leur pays
02:01:18d'origine. En fait on a des migrants qui sont
02:01:20eux-mêmes dupés, qui gaspillent
02:01:22j'imagine toutes leurs économies, les maigres économies
02:01:24qu'ils ont pour traverser
02:01:26on a vu qu'il y avait et Thibault vient de nous le rappeler
02:01:2825 morts dans le courant de l'année
02:01:30donc c'est des centaines aussi de morts
02:01:32pas que dans la Manche mais aussi en Méditerranée
02:01:34on le rappelle et puis on a des sociétés
02:01:36qui sont elles aussi complètement dupées
02:01:38c'est-à-dire les sociétés françaises et britanniques et puis européennes
02:01:40en général qui elles voient des migrants
02:01:42arriver sans pouvoir gérer, sans pouvoir intégrer
02:01:44ces migrants qui arrivent clandestinement sur leur territoire
02:01:46Alors il y a effectivement deux
02:01:48choses à dire
02:01:50sur ce sujet, la première
02:01:52effectivement c'est la question des filières
02:01:54en 2021 par exemple
02:01:5652 filières de passeurs ont été démantelées
02:01:58parmi lesquelles se trouvaient
02:02:00des érythréens, des irakiens, des kurdes
02:02:02et des albanais
02:02:04c'était l'analyse qu'avait faite
02:02:06Philippe Dupré
02:02:08qui était le membre du
02:02:10syndicat SGT
02:02:12Unité Police dans le Nord
02:02:14il nous expliquait également que
02:02:16il y a cette filière-là
02:02:18la première des filières était
02:02:20plutôt de type artisanal
02:02:22c'est-à-dire que ce sont des africains eux-mêmes
02:02:24de par l'Accord
02:02:26de l'Afrique de l'Ouest, fabriquer eux-mêmes leurs bateaux
02:02:28et organiser eux-mêmes
02:02:30leur migration vers
02:02:32l'Europe, ce qui explique justement que
02:02:34dans ces petites embarcations
02:02:36malheureusement rudimentaires, eh bien
02:02:38le nombre de morts
02:02:40est celui qu'il est, c'est-à-dire très
02:02:42significatif. Ensuite il y a
02:02:44une deuxième
02:02:46type de filière qui là répond réellement
02:02:48à une criminalité très bien organisée
02:02:50c'est Jean-Philippe Nahon
02:02:52qui est lui directeur de la
02:02:54Police des Frontières dans le Nord
02:02:56qui nous explique très clairement qu'il y a
02:02:58effectivement une mafia
02:03:00irako-kurde qui
02:03:02à travers
02:03:04ces conteneurs depuis la Chine
02:03:06qui traverse effectivement
02:03:08l'Allemagne, la Belgique
02:03:10et ensuite la France pour arriver
02:03:12vers l'Angleterre
02:03:14notamment, mais qui justement
02:03:16se heurte là
02:03:18à Calais, eh bien elle, elle est très très
02:03:20bien organisée, ce sont des conteneurs à l'instar
02:03:22vraiment du
02:03:24narcotrafic, c'est-à-dire que dans ces
02:03:26conteneurs il y a des migrants
02:03:28ces migrants sont malheureusement
02:03:30les membres d'un agrégat
02:03:32de criminalité qui comporte
02:03:34le trafic d'êtres humains, le trafic de drogue
02:03:36et les prostituées qui
02:03:38malheureusement voyagent d'un
02:03:40pays à un autre, et donc
02:03:42les migrants qui
02:03:44entrent dans ces conteneurs, on leur
02:03:46promet là pour le coup, parce que les mafias sont
02:03:48très structurés, comme pour les trafics
02:03:50de drogue, il y a des collecteurs de migrants
02:03:52qui acheminent le migrant là
02:03:54où il doit aller, à qui on promet
02:03:56effectivement une certaine somme,
02:03:58un emploi, une rencontre, une femme, etc.
02:04:00Et donc
02:04:02ces migrants arrivent malheureusement
02:04:04sur le roc de la désillusion
02:04:06économique des pays
02:04:08européens qui ne sont pas en mesure de pouvoir
02:04:10leur offrir un emploi et donc un projet
02:04:12d'émancipation citoyen
02:04:14et se retrouvent de facto à vouloir
02:04:16rentrer dans leur pays, puisque
02:04:18en France notamment,
02:04:20on sait, ça a été documenté notamment par
02:04:22Livre Noir, il y a des associations
02:04:24qui se servent des migrants pour ne pas
02:04:26pour asseoir un projet
02:04:28politique, lorsqu'on pense par exemple que
02:04:30dans le projet de loi immigration
02:04:32initié par Gérald Darmanin,
02:04:34il y avait un article 17 qui
02:04:36demandait à ce que ce soit le préfet qui
02:04:38gère les demandes de titres
02:04:40de séjour, et il y a des associations qui ont
02:04:42fait pression sur ces migrants, qui l'auront
02:04:44demandé de s'inscrire sur
02:04:46des listes pour pouvoir participer à leur marche
02:04:48walkiste
02:04:50avec des slogans qui doivent
02:04:52obéir à des projets politiques, et si ces migrants
02:04:54ne s'inscrivaient pas, eh bien
02:04:56ils seraient malheureusement retenus
02:04:58dans ces centres de migrants, parce qu'ils ne
02:05:00répondent pas justement aux demandes
02:05:02politiques de ces associations de
02:05:04migrants, sans compter évidemment
02:05:06la supervision économique
02:05:08qui abreuve abondamment
02:05:10ces associations,
02:05:12qui les subventionnent abondamment,
02:05:14que ce soit la France ou que ce soit
02:05:16même l'Europe à travers l'espace
02:05:18alien. Alors Olivier Vial,
02:05:20après on ira en Angleterre pour voir les reproches
02:05:22aussi qui nous sont faites de la part de Londres,
02:05:24parce que la France a manifestement
02:05:26bon dos, et on reviendra avec
02:05:28Fernand Gontier qui est l'ex-directeur de la
02:05:30police en frontière en France, et il sera notre invité dans quelques instants.
02:05:32Olivier Vial, je vous écoute. En fait ce qui est intéressant
02:05:34c'est qu'il y a effectivement un projet
02:05:36quelquefois qui est individuel de
02:05:38ces migrants qui
02:05:40choisissent
02:05:42cette voie très difficile, pensant
02:05:44qu'il y a un horizon qui est préférable.
02:05:46Mais en réalité, et vous avez
02:05:48commencé à le dire, il ne faut pas sous-estimer
02:05:50l'instrumentalisation. Alors l'instrumentalisation
02:05:52qui se fait par
02:05:54des mouvements
02:05:56en France de gauche ou d'extrême gauche
02:05:58qui essayent
02:06:00de vendre cette idée
02:06:02d'un imaginaire où on serait accueillant, etc.
02:06:04Cet imaginaire-là, il est coupable
02:06:06parce qu'en vendant cet imaginaire-là
02:06:08ça multiplie
02:06:10les candidats au départ.
02:06:12Et puis il y a aussi, et ça on l'oublie
02:06:14un petit peu, et c'est pour ça qu'aujourd'hui on est face à des
02:06:16masses de plus en plus importantes, on a aussi
02:06:18les migrants qui sont utilisés comme une arme
02:06:20géopolitique par les Etats eux-mêmes.
02:06:22Et ça, c'est pas nouveau, mais en gros
02:06:24ça fait une dizaine d'années qu'on sait que
02:06:26certains Etats, quand ils veulent
02:06:28faire pression sur l'Europe, eh bien ils ouvrent
02:06:30ou ils ferment leurs vagues migratoires.
02:06:32Et ils moneillent ça ?
02:06:34Ils moneillent, ils marchandent. On a eu le cas
02:06:36avec la Turquie, on a eu le cas avec
02:06:38certains pays qui
02:06:40essayent de marchander en disant
02:06:42si vous n'êtes pas en capacité
02:06:44d'accepter telle ou telle revendication,
02:06:46eh bien on a X milliers de migrants
02:06:48qui sont chez nous dans des camps, et on ouvre
02:06:50les frontières. Et ça a déjà été le cas il n'y a pas
02:06:52si longtemps que ça. Et ça effectivement, cette arme migratoire
02:06:54elle a été utilisée. Elle a été utilisée
02:06:56aussi par la Biélorussie dans un
02:06:58tout autre contexte, mais on sait qu'effectivement
02:07:00aujourd'hui, on a une
02:07:02instrumentalisation qui est à la fois
02:07:04socio-politique et extrêmement politique.
02:07:06Et c'est pour ça qu'il faut prendre ce sujet
02:07:08très au sérieux, et qu'on doit
02:07:10malheureusement être très ferme
02:07:12parce qu'autrement, en étant
02:07:14mou sur ces questions-là,
02:07:16on maintient des imaginaires qui finalement
02:07:18font des dégâts après
02:07:20très importants, puisque malheureusement
02:07:22entre l'imaginaire et la réalité
02:07:24il y a un gouffre énorme, et ce gouffre
02:07:26il se paye souvent par la vie de ces candidats au départ.
02:07:28Alors juste avant de rejoindre Fernand Gontier,
02:07:30ex-directeur de la police aux frontières,
02:07:32je voudrais qu'on fasse un détour
02:07:34par le Royaume-Uni. Le gouvernement travailliste
02:07:36a annoncé, vous commenciez à en parler hier,
02:07:38François Coq, il y a quelques minutes,
02:07:40le gouvernement travailliste a annoncé des mesures
02:07:42de lutte contre l'immigration clandestine,
02:07:44et le Royaume-Uni
02:07:46pointe du doigt la responsabilité de la France.
02:07:48Le détail avec notre correspondante
02:07:50à Londres, Sarah Ménaille.
02:07:52Malgré le Brexit voté en 2016,
02:07:54malgré les promesses des gouvernements successives
02:07:56depuis plus de 14 ans de gouvernance
02:07:58conservatrice,
02:08:00les chiffres de l'immigration illégale
02:08:02ici au Royaume-Uni ne baissent pas, ils augmentent
02:08:04même. Le 11 août, ils étaient
02:08:06700 migrants à poser pied sur les côtes
02:08:08britanniques, un record depuis l'arrivée
02:08:10de Keir Starmer au 10 Downing Street.
02:08:12Alors en novembre 2022, le Royaume-Uni
02:08:14et la France avaient signé un accord
02:08:16pour lutter ensemble contre ces traversées
02:08:18illégales de la Manche. En 2023, les Britanniques
02:08:20avaient même versé plus de 72
02:08:22millions d'euros à la France pour qu'elle augmente
02:08:24ses effectifs, notamment sur les plages
02:08:26du pays. Mais le Royaume-Uni souhaite
02:08:28aussi que la France en fasse plus
02:08:30en donnant notamment un objectif
02:08:32chiffré d'interception de bateaux
02:08:34dans la Manche. Les Britanniques jugent
02:08:36parfois que les Français n'en font pas assez pour juguler
02:08:38cette immigration illégale massive
02:08:40et la question de cette
02:08:42immigration dans la Manche pose
02:08:44souvent certains problèmes entre nos deux pays
02:08:46et crée en tout cas certaines tensions
02:08:48entre la France et le Royaume-Uni.
02:08:50Et on est donc avec
02:08:52Fernand Gontier. Bonjour et merci
02:08:54d'être avec nous Fernand Gontier. Vous êtes
02:08:56ce directeur de la police
02:08:58aux frontières. On s'est déjà parlé
02:09:00cette semaine puisque vous avez témoigné
02:09:02dans une note qui a été publiée dans
02:09:04l'observatoire de l'immigration et de la
02:09:06démographie. Vous avez évoqué toutes les difficultés rencontrées
02:09:08par la police aux frontières et vous êtes bien
02:09:10placé peut-être pour répondre à ce que
02:09:12dit aujourd'hui la Grande-Bretagne
02:09:14sur l'action de la France concernant
02:09:16ces flux migratoires. Qu'est-ce que vous leur répondez ?
02:09:18Que la France a bon dos ?
02:09:20Ce que je voudrais d'abord
02:09:22dire c'est que la frontière
02:09:24avec la Grande-Bretagne aujourd'hui
02:09:26ce n'est plus une frontière franco-française
02:09:28ou franco-britannique plutôt mais une frontière
02:09:30entre l'Union Européenne et la
02:09:32Grande-Bretagne. Donc c'est au-delà
02:09:34de nos deux pays
02:09:36ces flux migratoires
02:09:38j'allais dire intéressent
02:09:40et concernent tous les
02:09:42pays qui sont voisins
02:09:44notamment la Belgique, les Pays-Bas,
02:09:46l'Allemagne, tous les pays qui sont
02:09:48quelque part qui assurent
02:09:50le transit de ces migrants. La France
02:09:52en fait partie, nous sommes en première ligne
02:09:54et nous ne refusons pas
02:09:56nos responsabilités.
02:09:58Ce que je voudrais dire c'est que malgré tout
02:10:00je connais bien la relation
02:10:02franco-britannique, j'ai beaucoup travaillé
02:10:04avec mes collègues britanniques qui font beaucoup
02:10:06d'efforts. Mais ce que je regrette c'est que
02:10:08le Brexit ait entraîné la perte
02:10:10d'un certain nombre d'outils. Je veux
02:10:12parler en particulier le retrait de la Grande-Bretagne
02:10:14c'est pour eux, c'est la perte de l'accès
02:10:16au système d'information Schengen,
02:10:18c'est la perte du mandat d'arrêt européen,
02:10:20c'est la non-participation
02:10:22à Europol, c'est la remise en
02:10:24cause et la non-participation
02:10:26aux accords de Dublin
02:10:28sur la remise des demandeurs d'asile.
02:10:30Donc il y a tout un contexte
02:10:32qui fait que les choses se sont
02:10:34complexifiées avec
02:10:36la Grande-Bretagne du fait de leur retrait
02:10:38des outils communautaires.
02:10:40Donc il faut essayer aujourd'hui de compenser,
02:10:42de rattraper le retard en tout cas,
02:10:44de se remettre à niveau.
02:10:46Je pense qu'en particulier vous évoquiez
02:10:48les filières, il y a beaucoup de choses
02:10:50à faire. Il faut surtout que nos systèmes
02:10:52juridiques s'accordent
02:10:54sur le plan de la coopération.
02:10:56Il faut aussi
02:10:58que le temps judiciaire
02:11:00soit le plus rapide possible,
02:11:02que les échanges d'informations soient
02:11:04rapides, ce qui n'est pas toujours le cas.
02:11:06Ce qui n'est pas toujours le cas,
02:11:08nous avons monté une unité de recherche
02:11:10opérationnelle
02:11:12à Coquelles, qui échange
02:11:14de nombreux renseignements avec les autorités
02:11:16britanniques et parfois c'est vrai
02:11:18qu'avoir une identification téléphonique
02:11:20c'est un peu long.
02:11:22Et c'est vrai que tous les migrants sont porteurs
02:11:24d'un téléphone portable.
02:11:26Donc il est important très vite d'identifier
02:11:28de chercher
02:11:30les téléphones parlent,
02:11:32comme on dit, à la différence
02:11:34des personnes qui ne disent rien,
02:11:36les téléphones sont en capacité de remonter
02:11:38jusqu'aux passeurs, jusqu'aux organisateurs.
02:11:40Ça c'est très important
02:11:42et il faut que cette coopération
02:11:44ne soit pas seulement policière, mais judiciaire.
02:11:46Nous avons des outils,
02:11:48Europol j'en parlais, Eurojust,
02:11:50un office français de lutte
02:11:52contre le trafic de migrants a été mis
02:11:54en place et renforcé depuis
02:11:56quelques mois.
02:11:58Il faut aussi que les autorités britanniques
02:12:00se mettent au même niveau de coopération
02:12:02et se coordonnent entre elles
02:12:04parce qu'il y a de multiples agences
02:12:06côté britannique.
02:12:08Je pense que la déclaration du
02:12:10Premier ministre de renforcer l'agence
02:12:12nationale contre la criminalité,
02:12:14la NCI, c'est une bonne chose.
02:12:16Il faut que nous ayons
02:12:18une coopération de même niveau,
02:12:20de très haut niveau.
02:12:22J'entends bien, mais je pourrais
02:12:24vous rétorquer, Fernand Gontier, que la coopération
02:12:26européenne, pour l'instant, ce n'est pas la panacée
02:12:28non plus. Et je dis ça parce que j'en ai parlé
02:12:30avec vous il y a quelques jours.
02:12:32Si on prend l'action de la police aux frontières,
02:12:34notamment dans le sud-est de la France, par là
02:12:36où arrivent ces flux
02:12:38migratoires, votre action
02:12:40est l'action de la police aux frontières
02:12:42que vous dirigez jusqu'à
02:12:44un certain moment. Elle est fortement entravée
02:12:46par tout un tas de moyens
02:12:48humains qui ne sont pas suffisants, de moyens
02:12:50techniques et le
02:12:52juridique aussi qui ne vous aide pas.
02:12:54Absolument.
02:12:56Je crois qu'aujourd'hui, ce dont on
02:12:58souffre au niveau européen, vous avez raison de le
02:13:00souligner, c'est cette
02:13:02disharmonie, cette mosaïque
02:13:04de dispositifs
02:13:06juridiques nationaux
02:13:08qui font que chacun a ses contraintes
02:13:10juridiques propres
02:13:12et qui ne sont pas celles du voisin.
02:13:14Donc il faut trouver à chaque fois
02:13:16des martingales,
02:13:18la façon
02:13:20de coopérer, d'échanger
02:13:22des informations
02:13:24qui parfois relèvent de l'autorité judiciaire
02:13:26et donc ça peut retarder.
02:13:28Chacun est prisonnier
02:13:30un petit peu de son ordre juridique interne.
02:13:32On l'a vu avec la
02:13:34police allemande, puisque vous évoquiez
02:13:36la logistique
02:13:38de ces bateaux qui viennent de Chine, qui transitent
02:13:40par la Turquie, qui remontent vers
02:13:42l'Allemagne, les Allemands ne sont
02:13:44pas dans la capacité
02:13:46d'échanger des renseignements
02:13:48et de coopérer judiciairement
02:13:50avec nous dans la mesure où
02:13:52ce n'est pas un délit de
02:13:54fournir des bateaux
02:13:56gonflables à quelqu'un qui vienne les
02:13:58acheter légalement avec des factures, etc.
02:14:00Donc voilà, c'est tout ça qu'il faut
02:14:02mettre à plat, vous avez raison. Il faut
02:14:04mettre à plat ce qui est de l'intra-européen,
02:14:06c'est tout à fait exact.
02:14:08Merci infiniment, Fernand Gontier. Je le rappelle,
02:14:10vous êtes ancien directeur de la
02:14:12police aux frontières. Merci d'avoir accepté notre invitation
02:14:14dans Midi News. On va marquer
02:14:16une courte pause, on va refermer ce chapitre,
02:14:18en ouvrir un autre, celui de la politique
02:14:20française et il y a de quoi dire
02:14:22aujourd'hui. On va parler de ces
02:14:24rendez-vous qui sont organisés par Emmanuel Macron
02:14:26à l'Elysée et comment se préparent
02:14:28les différents partis à cette
02:14:30rencontre, notamment Europe Ecologie Les Verts
02:14:32son université d'été à Tours,
02:14:34également la France Insoumise,
02:14:36Lucie Castex qui va arriver sur place,
02:14:38qui pour être Premier Ministre, la question
02:14:40à un million, je vous la poserai, ne soyez pas surpris,
02:14:42je vais vous la poser autour de la table. Allez, à tout de suite
02:14:44sur ces news.
02:14:46...
02:14:48De retour dans
02:14:50Midi News, dernière ligne droite, j'ai toujours le plaisir
02:14:52d'être accompagné par Sabrina Medjéber,
02:14:54Olivier Vial et
02:14:56François Coque, analyste politique.
02:14:58Justement, il va en être question de politique, vous allez
02:15:00pouvoir vous lâcher sur
02:15:02l'actualité politique. Emmanuel Macron
02:15:04qui reçoit les différentes forces de main
02:15:06à l'Elysée, les chefs de parti et chefs
02:15:08de groupe parlementaires, Lucie Castex également.
02:15:10On pourrait peut-être connaître
02:15:12dans la foulée, la semaine prochaine, le nom
02:15:14du futur ou de la future
02:15:16Première Ministre. Selon un sondage
02:15:18Harris Interactive pour Challenge,
02:15:2040% des Français sont favorables
02:15:22à ce que Gabriel Attal conserve son poste.
02:15:24Il devance de peu Jordan Bardella
02:15:26du Rassemblement National, tandis
02:15:28que Lucie Castex, la candidate
02:15:30du Nouveau Front Populaire, n'est quant à elle
02:15:32qu'à la 21ème position de ce classement.
02:15:34Le détail avec Dunia Tengu, Roderay Berthaud et
02:15:36Axel Raybaud.
02:15:38Gabriel Attal, plébiscité par les Français
02:15:40pour sa propre succession à Matignon,
02:15:42c'est ce que révèle une enquête
02:15:44Harris Interactive commandée par le magazine
02:15:46Challenge. Avec 40%,
02:15:48l'actuel Premier Ministre
02:15:50démissionnaire se hisse à la première
02:15:52place, devançant ainsi de peu
02:15:54Jordan Bardella ou encore Xavier Bertrand
02:15:56qui n'obtient que 32%
02:15:58d'opinion favorable. Certains Français
02:16:00confirment ce choix.
02:16:02Gabriel Attal. Pourquoi ?
02:16:04Parce que pour les jeunes, je pense que c'est
02:16:06le meilleur. C'est quelqu'un qui a
02:16:08de la suite dans les idées, qui fait une bonne politique
02:16:10à qui on n'a pas laissé trop
02:16:12le temps de l'appliquer.
02:16:14A gauche, c'est Raphaël Glucksmann qui arrive
02:16:16en tête avec 27%, suivi
02:16:18de François Hollande. La candidate
02:16:20désignée du Nouveau Front Populaire, Lucie
02:16:22Castex, ne récolte quant à elle
02:16:24que 17%, se plaçant néanmoins
02:16:26devant le leader des Insoumis.
02:16:28Emmanuel Macron débute demain les
02:16:30consultations avec les différents chefs de
02:16:32partis, afin de nommer le prochain Premier
02:16:34Ministre.
02:16:36Alors la question à 1 million,
02:16:38Monsieur Coque, quel Premier Ministre pour la France ?
02:16:40Ça, je serais bien en peine
02:16:42de vous répondre en vous donnant
02:16:44un nom, mais puisque vous venez
02:16:46de passer ce petit sujet,
02:16:48ce qu'on peut noter quand même, c'est que nous sommes
02:16:50très directement dans le prolongement des élections
02:16:52législatives du mois de juin
02:16:54et de juillet. Quand je dis ça, c'est qu'on voit
02:16:56qu'il n'y a pas de nom de Premier Ministre qui se
02:16:58dégage réellement. Et que finalement, ce
02:17:00n'est pas tant l'adhésion ou la volonté
02:17:02de voir quelqu'un s'installer à Matignon
02:17:04qui prime, que le rejet.
02:17:06En réalité, il faut regarder en creux
02:17:08tous ces sondages tels qui sont proposés.
02:17:10On voit que si Monsieur Attal ferait un bon
02:17:12Premier Ministre pour 40% des Français,
02:17:14on peut légitimement penser que ça veut dire que
02:17:16pour 60% des Français, il ne ferait pas un bon
02:17:18Premier Ministre. Et donc, si
02:17:20on regarde de manière un petit peu inversée
02:17:22ces sondages, on se retrouve très exactement dans la situation
02:17:24des élections législatives, où finalement
02:17:26les Français n'ont pas apporté un vote d'adhésion
02:17:28à un bloc
02:17:30quel qu'il soit, mais ont
02:17:32rejeté ce qu'ils ne voulaient pas voir
02:17:34advenir. En tout cas, ils ne voulaient pas
02:17:36conférer à ce stade, au regard
02:17:38des politiques qui étaient énoncées
02:17:40et des stratégies qui étaient énoncées par les uns et par les autres,
02:17:42ils ne voulaient pas conférer
02:17:44une capacité majoritaire aux uns
02:17:46ou aux autres. Ça va être très compliqué quand même
02:17:48pour Emmanuel Macron de trouver un Premier Ministre. Est-ce qu'il
02:17:50cherche à gagner du temps avec ses rencontres à l'Élysée ?
02:17:52Il a cherché à gagner du temps au début
02:17:54et je devrais dire qu'il a été conforté
02:17:56en cela par les différentes oppositions.
02:17:58Très honnêtement, quand on voit que le Nouveau Front Populaire
02:18:00a mis des semaines et des semaines au début
02:18:02de l'été à se mettre d'accord pour lui proposer
02:18:04un nom, il a joué le Nouveau Front Populaire, le jeu
02:18:06de M. Macron. Enfin, si le Nouveau Front Populaire
02:18:08avait dégainé Mme Castex ou
02:18:10quelqu'un d'autre, peu importe,
02:18:12dès le début de l'été,
02:18:14M. Macron aurait été contraint d'une certaine manière.
02:18:16Il aurait été dans son camp et il aurait eu
02:18:18à répondre de cela. Le nom
02:18:20qui lui a été proposé, il a été
02:18:22deux ou trois jours avant l'ouverture des Jeux
02:18:24Olympiques et bien évidemment, M. Macron
02:18:26jouait, de ce point de vue-là, sur du velours.
02:18:28Aujourd'hui, on sent bien qu'il va falloir
02:18:30faire évoluer les choses
02:18:32mais un dernier mot, si vous le permettez.
02:18:34Je vois tout le monde qui s'agite
02:18:36dans l'immédiateté. Tout le monde est en train
02:18:38de se dire, voilà comment
02:18:40on pourrait répondre et voilà qu'il faudrait nommer.
02:18:42Mais personne ne pense le temps long.
02:18:44Personne ne pense que nous sommes dans cette situation.
02:18:46Il y a le budget.
02:18:48Mais là, en attendant, c'est le gouvernement sortant
02:18:50qui est en train de l'organiser. Mais le budget
02:18:52et la méthode de gouvernement doit être intégrée
02:18:54dans une pensée beaucoup plus longue.
02:18:56Comment sort-on du blocage institutionnel ?
02:18:58Tous ceux qui se pressent aujourd'hui pour dire
02:19:00je veux être Premier ministre, moi s'il vous plaît,
02:19:02moi le premier, ils envisagent de
02:19:04gouverner pendant trois ans avec la situation
02:19:06telle qu'elle est dans le pays. Comment pensent-ils ?
02:19:08Quelles solutions proposent-ils dans
02:19:10l'avenir ? Est-ce qu'ils se contentent de dire
02:19:12dès qu'on arrive à la limite d'un an,
02:19:14M. Macron va dissoudre à nouveau l'Assemblée nationale
02:19:16et on va revenir devant les Français ?
02:19:18Mais avec les mêmes projets éclatés, chacun dans son
02:19:20couloir, ce qui fait qu'on est en train de s'enquister
02:19:22dans la démocratie minoritaire ?
02:19:24Olivier Vial.
02:19:25Oui, je pense qu'effectivement, aujourd'hui,
02:19:27tout le monde pense ça, je pense. Tout le monde pense
02:19:29qu'il faut attendre
02:19:31quelques mois et donc toutes les possibilités
02:19:33de gouvernement
02:19:35technique, gouvernement d'élus locaux,
02:19:37en gros, gouvernement non politique,
02:19:39montrent parce qu'effectivement, il y a cette idée-là.
02:19:41Ce qui est intéressant, par contre,
02:19:43dans le sondage Harris, c'est que ça montre aussi
02:19:45l'effondrement de
02:19:47l'illusion de la gauche
02:19:49qui est arrivée majoritaire
02:19:51en tête autour des
02:19:53législatives, puisqu'on s'aperçoit que dans les
02:19:55trois personnalités qui sont en tête,
02:19:57c'est
02:19:59Gabriel Tal, c'est Jordan Bardella
02:20:01et c'est Xavier Bertrand.
02:20:03Et quand on regarde les
02:20:05progressions, parce que dans le sondage, on a aussi ceux qui
02:20:07montent, celui qui monte, le seul qui monte,
02:20:09c'est Xavier Bertrand qui fait plus 6 points,
02:20:11alors que même Raphaël Glucksmann fait
02:20:13moins 6 points qu'est le premier à gauche.
02:20:15Donc, on voit qu'effectivement, l'envie de
02:20:17gauche qu'on nous a beaucoup
02:20:19vendue après les législatives, elle n'est
02:20:21totalement inexistante et qu'aujourd'hui,
02:20:23il faut se rendre
02:20:25à l'évidence que la France
02:20:27attend d'être plutôt gouvernée à droite
02:20:29et qu'il va falloir trouver une
02:20:31solution parce que malgré tout,
02:20:33même la droite toute rassemblée, elle n'a pas la majorité.
02:20:35Alors, avant de vous donner la parole,
02:20:37Mette Jaber, je vous propose de justement
02:20:39prendre la température à gauche
02:20:41du côté d'Europe Écologie-Les Verts. On va aller
02:20:43à Tours rejoindre notre
02:20:45envoyée spéciale, Mickaël Chaillou. Bonjour
02:20:47Mickaël, ce sont les
02:20:49universités d'été d'Europe
02:20:51Écologie-Les Verts et vous nous
02:20:53dites que l'accueil est très chaleureux
02:20:55pour Lucie Castex qui est sur place.
02:20:59Ah oui, accueil digne d'une guest star.
02:21:01C'était il y a environ une heure ici
02:21:03à Tours, la candidate du Nouveau Front Populaire
02:21:05accueillie sous les applaudissements
02:21:07et les slogans, Castex à Matignon.
02:21:09Castex va gouverner
02:21:11et quand on lui pose la question
02:21:13« Allez-vous poser un ultimatum
02:21:15demain au président Macron ? », voici
02:21:17la réponse de Lucie Castex. On va
02:21:19montrer au président qu'on est prêt à
02:21:21gouverner en respect des institutions
02:21:23et sur la ligne, bien sûr,
02:21:25du Nouveau Front Populaire.
02:21:27Sur, évidemment, ce rendez-vous
02:21:29de demain très important, Marine
02:21:31Tondelier, la patronne des écologistes
02:21:33s'est montrée très déterminée
02:21:35ce matin. « Emmanuel Macron ne va
02:21:37pas faire les choses pour nous faire plaisir
02:21:39», a-t-elle dit. « Il va le faire car il n'y a
02:21:41pas d'autre alternative que Lucie
02:21:43Castex à Matignon ». Et Marine
02:21:45Tondelier de dresser un portrait
02:21:47peu flatteur du président de la République.
02:21:49Je la cite encore, le président
02:21:51Macron depuis les résultats des législatives.
02:21:53« C'est un gaulois réfractaire.
02:21:55Il fait de l'obstruction. Il
02:21:57veut nous empêcher de gouverner.
02:21:59On dirait mon fils quand il
02:22:01triche au Monopoly ». Marine
02:22:03Tondelier qui indique se rendre à l'Élysée,
02:22:05certes, avec des questions,
02:22:07mais elle a précisé qu'elle veut maintenant
02:22:09d'abord s'adresser aux Français
02:22:11et aux députés pour essayer
02:22:13d'obtenir une majorité la
02:22:15plus large possible à l'Assemblée
02:22:17nationale. Voilà, cet après-midi,
02:22:19ici, il y aura plein de rencontres autour
02:22:21de thématiques chères aux
02:22:23écologistes. Et puis, ce soir, un grand meeting.
02:22:25Marine Tondelier, aux côtés
02:22:27de Lucie Castex.
02:22:29Merci beaucoup. Michael Chayou, merci également
02:22:31à Charles Bajet qui vous accompagne derrière
02:22:33la caméra. Aujourd'hui, je le rappelle, vous êtes à
02:22:35Tours pour les universités d'été d'Europe
02:22:37Écologie-Les Verts. Sabrina Medjaber,
02:22:39j'ai l'impression que c'est un petit peu quand même la
02:22:41méthode couée du côté du nouveau
02:22:43Front populaire et de Lucie Castex.
02:22:45On va montrer qu'on est prêt.
02:22:47Il n'y a pas d'autres alternatives.
02:22:49Emmanuel Macron est un gaulois réfractaire.
02:22:51Il triche au Monopoly comme mon
02:22:53fils, dit Marine Tondelier.
02:22:55Est-ce qu'il...
02:22:57Ils veulent vraiment y croire encore aujourd'hui, mais est-ce qu'ils peuvent
02:22:59y croire encore aujourd'hui ? Parce qu'Emmanuel Macron n'a
02:23:01pas envie de voir Lucie Castex aller à
02:23:03Mathieu. Je crois qu'effectivement, vous avez tout à fait raison.
02:23:05Ils veulent y croire. Ils font tout pour faire croire
02:23:07qu'ils y croient. C'est surtout ça en réalité
02:23:09vu la campagne de communication
02:23:11déployée par Madame Castex et tous les
02:23:13efforts qu'elle a mis en oeuvre
02:23:15pour pouvoir prouver
02:23:17qu'elle est l'incarnation de la future
02:23:19première ministre
02:23:21de la République française. Il n'empêche
02:23:23que, comme le disait tout à l'heure
02:23:25Monsieur Vial, l'arithmétique
02:23:27démontre tout à fait le contraire.
02:23:29Les plébiscites populaires ont démontré
02:23:31le contraire à travers les résultats
02:23:33en premier lieu
02:23:35des élections européennes, en second lieu des élections
02:23:37législatives.
02:23:39Madame Castex se donne l'illusion
02:23:41de, comment dire, d'incarner
02:23:43cet agrégat
02:23:45de partis de gauche
02:23:47comme étancelle qui
02:23:49finira par fédérer
02:23:51la gauche et qui donc, au titre
02:23:53de cet agrégat, se donne toute la légitimité
02:23:55pour asseoir cette position
02:23:57mais il se trouve qu'en réalité
02:23:59le publicite
02:24:01n'est pas du tout
02:24:03le publicite populaire sondagier n'est pas
02:24:05du tout à gauche. On vient de voir par exemple
02:24:07ne serait-ce que celui de l'incarnation
02:24:09du premier ministre. C'est plutôt Gabriel Attal
02:24:11c'est pas Madame Castex et
02:24:13de surcroît l'arithmétique
02:24:15malheureusement ne lui donne pas
02:24:17raison. En revanche,
02:24:19elle s'inscrit dans le
02:24:21narratif combatif
02:24:23de celui de Jean-Luc Mélenchon
02:24:25prêt à tout pour
02:24:27justement accéder au pouvoir. On a
02:24:29entendu les récentes déclarations
02:24:31de Madame Pannot en la matière
02:24:33de M. Bompard, de M. Katniss
02:24:35etc. Alors oui, c'est normal
02:24:37c'est le front de gauche, ils sont tous derrière
02:24:39elle mais il n'empêche qu'au sein même de cette gauche
02:24:41il y a déjà des dissensions
02:24:43il y a déjà des dissonances
02:24:45qui risquent à mon avis d'annoncer
02:24:47un climat politique assez houleux
02:24:49dès notamment ce que vous signiez tout à l'heure
02:24:51le vote sur le budget. Mais on verra
02:24:53bien si
02:24:55M. le Président de la République la nomme
02:24:57Première Ministre. Je pense que la motion
02:24:59de censure va vite arriver. Olivier Vial
02:25:01Je pense qu'effectivement en termes de stratégie
02:25:03c'est pas qu'ils essaient d'y faire croire
02:25:05en tout cas chez LFI
02:25:07depuis le début ils savent que ça n'arrivera pas
02:25:09mais en fait l'objectif c'est
02:25:11d'avoir ce refus
02:25:13de faire monter la tension dans
02:25:15l'opinion publique pour avoir un refus
02:25:17et pouvoir crier au déni
02:25:19de démocratie. Et à partir de là
02:25:21continuer à mettre de la pression
02:25:23dans la rue
02:25:25de faire monter l'activisme
02:25:27de faire monter
02:25:29l'engagement d'extrême gauche
02:25:31et donc c'est une stratégie
02:25:33totalement assumée
02:25:35de Jean-Luc Mélenchon. Il savait que
02:25:37en proposant cette situation ça n'arriverait
02:25:39pas au bout. Et plus ils font
02:25:41semblant qu'elle est déjà Première Ministre
02:25:43plus effectivement ils espèrent
02:25:45que pendant l'été on a fait
02:25:47des faux déplacements de Premier
02:25:49Ministre avec elle. Tout ça c'est
02:25:51pour pouvoir dire à un moment donné que
02:25:53il y avait une sorte de rupture
02:25:55de démocratie, un déni de démocratie
02:25:57c'est ce que dit Marine Tendelier alors que ce n'est pas
02:25:59du tout le cas. Mais c'est une stratégie assumée
02:26:01et l'objectif c'est pas de faire nommer
02:26:03Madame Castex à Matignon mais c'est de faire
02:26:05monter la tension dans la société
02:26:07pour pouvoir demain avoir encore
02:26:09Mélenchon en capacité lui de tirer
02:26:11les marrons du feu. François Coque je voudrais vous faire
02:26:13écouter un extrait de Marine Tendelier
02:26:15qui s'est exprimé il y a quelques minutes à ses universités
02:26:17d'été.
02:26:19Emmanuel Macron qui comme vous le savez maintenant
02:26:21est comme mon fils au Monopoly Junior
02:26:23il n'aime pas perdre
02:26:25et ça le rend
02:26:27très très mauvais junior. Du coup
02:26:29il invente des règles, des échappatoires
02:26:31il n'admet jamais d'ailleurs que ça en est
02:26:33il nous embrouille avec beaucoup d'assurance
02:26:35beaucoup d'assurance sur le fait qu'en fait
02:26:37c'est parce qu'on n'avait pas bien compris
02:26:39non mais j'ai pas vraiment perdu mais vous vous avez pas vraiment
02:26:41gagné non mais sinon
02:26:43on n'a qu'à dire que personne n'a gagné comme ça
02:26:45voilà
02:26:47sauf que
02:26:49voilà
02:26:51je sais pas trop comment faire parce que moi mon fils
02:26:53il a 5 ans et quand
02:26:55je lui réexplique à chaque fois qu'il ne faut pas trop le faire
02:26:57il commence déjà à comprendre qu'il faut arrêter de faire ça
02:26:59et puis la différence surtout
02:27:01c'est que des fois j'ai vraiment envie qu'il gagne
02:27:03parce que c'est un enfant déjà
02:27:05et puis que quand il gagne il n'applique pas
02:27:07un programme macroniste en fait donc ça c'est aussi
02:27:09une grande différence
02:27:11il n'y a pas qu'Emmanuel Macron qui joue
02:27:13avec les français à la gauche aussi
02:27:15Madame Tondeli aurait pu prendre n'importe quel
02:27:17jeu de société comme exemple
02:27:19elle prend le monopoli
02:27:21c'est quand même une drôle d'idée parce que
02:27:23ça nous renvoie au fait que le monopoli
02:27:25était à une époque l'incarnation du jeu capitaliste par excellence
02:27:27et qui est aujourd'hui le jeu
02:27:29consumériste et finalement
02:27:31ce à quoi on assiste avec cette nomination à
02:27:33Matignon c'est ça
02:27:35c'est le supermarché politique
02:27:37qui est devant nous
02:27:39alors il y a certes cette dimension là qui vient d'être évoquée
02:27:41du rapport avec monsieur Macron
02:27:43le fait de faire monter la pression dans le
02:27:45pays mais peut-être de manière seconde
02:27:47ou même première moi je pense que d'abord
02:27:49la gauche parle à la gauche elle est en train de régler d'abord
02:27:51ses petites affaires internes
02:27:53plutôt que de s'adresser au pays
02:27:55bien sûr qu'à gauche tout le monde
02:27:57a acté qu'il n'aurait pas le poste de premier ministre
02:27:59parce qu'il ne pourrait avoir le poste de premier ministre
02:28:01qu'au prix d'une scission au sein du nouveau
02:28:03front populaire à partir du moment
02:28:05où LFI reste dans le cadre
02:28:07qui est vendu
02:28:09pour le coup pour reprendre l'image de madame
02:28:11Tondelier et bien on voit bien qu'une motion de censure
02:28:13s'imposerait immédiatement
02:28:15contre cette proposition
02:28:17s'il y a rupture au sein du nouveau front
02:28:19populaire on arrive à une nouvelle situation
02:28:21c'est pour ça que c'est le mystiguerie de la division
02:28:23qui est en train d'être jouée
02:28:25par tous qui sera
02:28:27le premier à faire éclater le
02:28:29nouveau front populaire et qui portera
02:28:31donc à l'avenir la responsabilité de ceux-ci
02:28:33ce sont les socialistes qui auront trahi
02:28:35ça c'est la volonté, c'est ce que veut donner
02:28:37à voir LFI
02:28:39ou alors est-ce que c'est
02:28:41la radicalité de LFI qui empêche
02:28:43de gouverner et de faire avancer
02:28:45des idées de progrès, ça c'est ce que
02:28:47vend aujourd'hui le parti socialiste
02:28:49alors vous savez quoi, juste avant de donner la parole à Sabrina Medjéber
02:28:51on va s'intéresser
02:28:53à la situation de la France insoumise
02:28:55et peut-être
02:28:57cette atmosphère là-bas au sein de la France insoumise
02:28:59sur une potentielle scission avec
02:29:01le nouveau front populaire, on est avec
02:29:03Dunia Tengour en direct, bonjour Dunia vous êtes
02:29:05à Châteauneuf-sur-Isère, c'est là que se tiennent
02:29:07les universités d'été de la France insoumise
02:29:09justement quelle est l'atmosphère générale
02:29:11là sur place ?
02:29:13Alors bonjour Anthony
02:29:15effectivement la France insoumise fait
02:29:17aujourd'hui sa grande rentrée politique
02:29:19avec son université d'été ici
02:29:21à Châteauneuf-sur-Isère tout près de Valence
02:29:23alors ici l'ambiance est festive
02:29:25les manifestants sont venus
02:29:27nombreux pour assister à des conférences
02:29:29des ténors du parti mais aussi
02:29:31à des ateliers, des formations
02:29:33sur le féminisme par exemple
02:29:35sur les mégabassines ou encore sur la laïcité
02:29:37mais cette année l'université
02:29:39d'été de la France insoumise est loin
02:29:41d'être une grande fête puisque
02:29:43les enjeux de cette rentrée politique
02:29:45sont cruciaux, on rappelle que la France
02:29:47insoumise fait partie du nouveau front
02:29:49populaire et depuis quelques jours
02:29:51les voix semblent avoir du mal
02:29:53à s'accorder, même si la personne
02:29:55de Lucie Castet semble faire
02:29:57unanimité et bien il y a des voix dissonantes
02:29:59on se rappelle il y a quelques jours
02:30:01Raphaël Glucksmann qui disait vouloir tourner
02:30:03la page Jean-Luc Mélenchon alors l'alliance
02:30:05est-elle en train de se fissurer
02:30:07et bien toute la question est là
02:30:09puisque le chef de l'état Emmanuel Macron
02:30:11tarde à nommer Lucie Castet
02:30:13et bien la France insoumise veut mettre un coup
02:30:15d'accélérateur et demande
02:30:17tout simplement une destitution
02:30:19et bien c'est le mot qui fâche
02:30:21et ici à Châteauneuf-sur-Isère
02:30:23les militants attendent surtout un discours
02:30:25celui du leader des insoumis Jean-Luc Mélenchon
02:30:27son discours il aura lieu
02:30:29vendredi, il sera très scruté alors
02:30:31cohabitation ou destitution
02:30:33c'est la question et en ce qui
02:30:35concerne Lucie Castet, elle sera
02:30:37ici également aux universités
02:30:39d'été de LFI après avoir
02:30:41été chez les écologistes et ça, ça sera
02:30:43samedi Anthony.
02:30:45Merci beaucoup Dounia Tengour en direct
02:30:47de Châteauneuf-sur-Isère, merci également
02:30:49à Olivier Gangloff qui vous accompagne
02:30:51derrière la caméra, Sabrina Medjeber
02:30:53le mot a été lâché
02:30:55destitution. En vérité
02:30:57LFI a plus
02:30:59intérêt à une destitution
02:31:01d'Emmanuel Macron ou en tout
02:31:03cas un départ d'Emmanuel
02:31:05Macron quoi qu'il arrive sachant que de toute façon
02:31:07LFI ne se situe dans
02:31:09l'arche républicain de
02:31:11personne finalement aujourd'hui. Oui absolument et ça a été
02:31:13évoqué par les deux intervenants
02:31:15précédemment, dans ce magma
02:31:17justement de cette
02:31:19gauche, il y a une volonté
02:31:21très très marquée de la radicalité
02:31:23exprimée par la France Insoumise,
02:31:25cette volonté de prépondérance
02:31:27de primat sur
02:31:29le débat et à la fois l'action
02:31:31de la décision quant aux
02:31:33manœuvres de la gauche. Je rappelle que
02:31:35Jean-Luc Mélenchon dans son blog
02:31:37a écrit une note où il appelle carrément
02:31:39la destitution du président
02:31:41de la République, ce à quoi d'ailleurs Olivier Faure
02:31:43lui a immédiatement répondu qu'il n'était absolument
02:31:45pas question de suivre cette procédure.
02:31:47Donc ça c'est une marque très politique
02:31:49de la dissension entre justement
02:31:51le parti socialiste qui serait
02:31:53considéré comme étant macro-compatible
02:31:55et donc combattu par la France Insoumise
02:31:57de l'intérieur et
02:31:59vous aviez également
02:32:01lorsque Adrien
02:32:03Quatennens avait appelé à
02:32:05carrément se joindre à Matignon,
02:32:07prendre Matignon en otage si
02:32:09Emmanuel Macron ne se décidait pas
02:32:11à nommer le
02:32:13candidat issu du Nouveau Front Populaire,
02:32:15là vous aviez également eu des dissensions
02:32:17et des décalcages par rapport à cette prise
02:32:19de position, par rapport à cette radicalité
02:32:21et récemment Raphaël Glucksmann,
02:32:23président de Place Publique, a clairement indiqué
02:32:25que de toute façon il ne composerait pas
02:32:27avec la France Insoumise en raison
02:32:29précisément de sa
02:32:31conflictualisation du débat public
02:32:33Il a un quelconque poids Raphaël Glucksmann quand il dit ça ?
02:32:35Comment ? Quand il dit ça, il faut tourner la page
02:32:37de Jean-Luc Mélenchon, là il l'a dit dans le point
02:32:39cette semaine, est-ce qu'il a un quelconque poids ?
02:32:41Non mais il représente quand même un...
02:32:43En fait aujourd'hui ce qui est
02:32:45en train de se faire à gauche
02:32:47c'est quelque chose d'assez nouveau
02:32:49parce qu'en fait on a le combat
02:32:51entre deux gauches qui sont
02:32:53de natures différentes. On a
02:32:55une gauche qui est une gauche politique
02:32:57et c'est pour ça que d'ailleurs c'est pas qu'une question de
02:32:59radicalité de l'échiquier,
02:33:01dans cette gauche politique on a des gens
02:33:03traditionnels qu'on retrouve aux partis
02:33:05socialistes, qu'on retrouve aussi aux partis
02:33:07communistes, qui viennent d'une
02:33:09tradition politique avec des élus
02:33:11locaux, avec une
02:33:13gauche politique classique. Et de l'autre côté
02:33:15on a une gauche mouvementiste qui est vraiment
02:33:17née et qui est
02:33:19totalement arrimée avec les mouvements activistes,
02:33:21on l'a effectivement éléphie depuis
02:33:23les dernières présidentielles
02:33:25avec notamment l'alliance citoyenne
02:33:27qu'elle avait créée à cette époque-là, avec plein
02:33:29de mouvements activistes, et puis aussi en partie
02:33:31chez les Verts, puisque les Verts aussi
02:33:33sont quand même très liés à ce mouvement-là.
02:33:35Et donc ils ont pas du tout la même nature,
02:33:37et pas la même volonté de
02:33:39conquérir le pouvoir de la même façon. Et ça aussi
02:33:41c'est quelque chose d'assez intéressant,
02:33:43parce qu'ils n'arrivent pas à se comprendre.
02:33:45Et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui
02:33:47on a un vrai dégât
02:33:49parce que, pour la gauche,
02:33:51ce qui va être compliqué, parce que cette gauche
02:33:53mouvementiste c'est elle qui a les militants,
02:33:55c'est elle qui aujourd'hui est
02:33:57en capacité de
02:33:59mobiliser le plus de monde, y compris
02:34:01dans des mobilisations assez dures,
02:34:03mais c'est pas elle qui a le plus
02:34:05d'électeurs possible. Et ça
02:34:07par exemple, y compris à LFI,
02:34:09certains l'ont compris, ceux qui justement
02:34:11sont de l'ancienne génération,
02:34:13et on a des personnes,
02:34:15y compris comme François Ruffin, qui aujourd'hui,
02:34:17je pense, sont prêts
02:34:19à faire casser le parti en deux,
02:34:21justement pour avoir une chance de
02:34:23gagner la prochaine présidentielle
02:34:25dans les urnes, alors que Mélenchon,
02:34:27lui, ce qu'il souhaite, c'est créer le chaos
02:34:29le plus possible pour surfer sur ce chaos-là.
02:34:31Je vous propose d'écouter juste Lucie Castex
02:34:33qui vient de s'exprimer.
02:34:35Je suis vraiment ravie d'être ici, c'est ça
02:34:37qui me...
02:34:43Bon, décidément, on n'y arrivera pas.
02:34:45J'y étais presque, sur Lucie Castex.
02:34:47Le mot de la fin pour vous...
02:34:48Non, si vous permettez, d'ailleurs, je note que
02:34:49madame Castex est à l'université d'été d'Europe Écologie-Les Verts
02:34:51avant de partir à celle de LFI,
02:34:53puis à celle du Parti Socialiste, etc.
02:34:55Il n'y a pas d'université d'été
02:34:57du Nouveau Front Populaire.
02:34:59Elle n'a pas pu être invitée dans ce cas,
02:35:01ce qui est quand même le signal de ce
02:35:03qu'était, comme attelage électoral, le Nouveau Front
02:35:05Populaire. Mais en fait, il y a
02:35:07un désaccord de stratégie, mais encore faudrait-il
02:35:09qu'il y ait des stratégies. LFI a une
02:35:11stratégie. C'est la stratégie de
02:35:13la radicalisation,
02:35:15mais une stratégie de couloir qui vise à avoir
02:35:17un socle électoral qui permettrait, dans le cadre de la
02:35:19démocratie minoritaire, de prendre le pouvoir.
02:35:21Le problème, c'est que le Parti Socialiste et les autres composantes de la gauche
02:35:23n'ont pas d'autre stratégie de prise du
02:35:25pouvoir à lui
02:35:27confronter, et donc le débat tourne à vide
02:35:29au sein de la gauche, et monsieur Mélenchon a beau jeu
02:35:31aujourd'hui de surfer là-dessus.
02:35:33C'est intéressant pour les élections municipales
02:35:35de 2026, notamment. Et on va s'arrêter là
02:35:37Sabrina Medjéber, parce que le temps
02:35:39nous manque bien, malheureusement.
02:35:41On va continuer à parler politique tout au long
02:35:43de la journée, et surtout dans les jours à venir, avec
02:35:45ces réunions à l'Elysée.
02:35:47On attend toujours un Premier ministre
02:35:49pour la France. Evidemment, on continuera
02:35:51à en parler dans 180 Minutes Info, dans quelques
02:35:53minutes avec Mickaël Dos Santos. Nous, on se retrouve
02:35:55pour Punchline à partir de 17h.
02:35:57Le temps pour moi de remercier mes invités, Sabrina
02:35:59Medjéber, Olivier Vial et
02:36:01François Coq. Merci infiniment. Passez un très
02:36:03bon après-midi. C'est news.