Tous les midis et pendant tout l'été, les invités de #MidiNewsEte débattent des grands thèmes de l'actualité
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00:00:00 Il est 11h, bonjour, soyez les bienvenus, je suis très heureux de vous retrouver pour
00:00:04 Mini12 été.
00:00:05 Deux heures de témoignages, de reportages, de débats avec une équipe de grands témoins.
00:00:08 Je vous présente l'équipe dans quelques instants, mais tout de suite, le sommaire
00:00:12 de nos deux heures.
00:00:13 Tout de suite, Emmanuel Macron s'est exprimé hier, comme tous les dix et toutes.
00:00:17 C'était à l'occasion de l'anniversaire de la libération de Bormelay-Mimosa dans
00:00:21 le Var.
00:00:22 Il en a profité pour mettre en garde la jeunesse française contre le chaos et la désunion.
00:00:26 Ce type de discours peut-il être entendable par notre jeunesse ou les victimes des émeutes ?
00:00:31 On en parle avec nos grands témoins.
00:00:33 On parlera bien sûr de la chaleur.
00:00:35 Attention, la France va connaître son épisode de canicule le plus chaud de l'été.
00:00:38 Il va falloir évidemment, comme toujours, s'adapter.
00:00:41 Reportage et témoignages dans MiniNews.
00:00:44 Cinq mois, oui, cinq mois après les violences de Saint-Soline, les opposants méga-bassinent
00:00:49 pour suivre leur combat.
00:00:50 Ils partent aujourd'hui en convoi depuis les Deux-Sèvres.
00:00:53 Ils veulent donc une action calme cette fois et familiale.
00:00:56 On sera sur place avec nos envoyés spéciaux, Jérôme Rampenou et Michael Chahut.
00:01:01 Enfin, on parlera encore de harcèlement scolaire.
00:01:04 De nouvelles mesures ont été annoncées hier.
00:01:06 Est-ce suffisant ? Témoignages dans notre émission.
00:01:10 Voilà pour notre sommaire.
00:01:12 Merci de nous accueillir.
00:01:14 Tout de suite, la salle info avec Félicité Kiddocky.
00:01:17 Bonjour ma chère Félicité.
00:01:18 Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:01:20 Près départ du convoi de Loho, cinq mois après la manifestation contre les méga-bassins
00:01:25 qui a dégénéré à Saint-Soline.
00:01:27 Les opposants au projet de retenue d'eau à des fins agricoles vont traverser 300 kilomètres
00:01:32 jusqu'au 27 août.
00:01:33 En partant du département des Deux-Sèvres, ils passeront notamment par Mignot-Auxence,
00:01:37 Couzelles-et-Blois, Dolus-le-Sec, Tours-Blois, Boue-Orléans, Paris et Bobigny.
00:01:42 Soyez prudents, une vague de chaleur est attendue sur toute la France.
00:01:48 Deux de ces neuf départements sont placés en vigilance orange canicule sur une vaste
00:01:52 diagonale allant du Gers au Doubs en s'étalant jusqu'à la Savoie.
00:01:55 Des températures intenses, parfois jusqu'à 40 degrés dès dimanche.
00:01:59 Le médecin Marc Rebz, invité de la matinale, nous propose des gestes de surveillance pour
00:02:03 les personnes les plus à risque.
00:02:05 Écoutez.
00:02:06 Ça peut être une personne âgée par exemple qui a une très forte fatigue, une forte asthénie
00:02:17 qui a ce qu'on appelle une tachypnée, c'est-à-dire une respiration rapide, qui a des troubles
00:02:23 de conscience, donc des orientations aussi, ça peut se manifester dans un premier temps
00:02:27 et après, il y a une diagnostic à faire, il est relativement simple.
00:02:30 Donc en premier, il faut vérifier effectivement la quantité d'urine.
00:02:33 Est-ce que la personne a eu des urines depuis Mignot-Auxiseurs ? Est-ce que les urines sont
00:02:37 françaises ? Est-ce que ce qu'on appelle oligorie manque ou absence ? Deuxième, c'est
00:02:42 un pyscutanée, donc c'est assez connu.
00:02:44 Donc en fait, on prend la main par exemple, on pince et on voit au bout de combien de
00:02:48 temps la peau se déplie.
00:02:50 Donc si elle ne se déplie pas, c'est un des signes effectueux de déshydratation.
00:02:54 Je vous rappelle que le numéro de téléphone de la plateforme d'information est le 0800
00:03:00 06 66 66.
00:03:03 Depuis juin 2022, des cambriolesurs sévissent en Ile-de-France mais aussi dans plusieurs
00:03:09 pays européens.
00:03:10 Avec une méthode bien particulière, ils s'attaquent aux serrures d'appartements avec des produits
00:03:15 corrosifs.
00:03:16 Ce week-end, de nouveaux faits ont été commis à Saint-Cloud dans les Hauts-de-Seine.
00:03:19 La police a réussi à interpeller les malfaiteurs.
00:03:21 Reportage de Jules Bedot, Léomar Cheguet et Sarah Varney.
00:03:25 À son retour ce samedi, Ségolène découvre la porte de son appartement fracturé et protégé
00:03:33 par des planches en bois.
00:03:34 La police judiciaire lui explique alors que son appartement a été cambriolé par un
00:03:39 groupe d'individus bien préparés.
00:03:41 Ils ont accédé d'abord par le balcon en escaladant les cinq étages et ensuite ils
00:03:48 ont voulu accéder à d'autres appartements dans l'immeuble donc ils ont forcé notre
00:03:52 porte de l'intérieur.
00:03:53 Ils ont accédé à l'appartement juste en face d'une autre et aussi au second étage
00:04:01 deux autres appartements.
00:04:02 Donc quatre appartements en tout dans l'immeuble.
00:04:03 Afin d'accéder aux appartements, les cambrioleurs ont eu recours à une méthode bien particulière.
00:04:09 C'est un mode opératoire qui est assez complexe, c'est complètement inédit sur
00:04:12 le territoire national et qui consiste en réalité à injecter un produit hautement
00:04:17 corrosif dans les serrures des appartements et qui permet d'ouvrir les portes de manière
00:04:23 très rapide et silencieuse.
00:04:24 On peut estimer qu'en 5-10 minutes c'était réglé.
00:04:28 Une équipe quasi professionnelle qui aurait commis 90 vols ou tentatives en Ile-de-France
00:04:33 depuis juin 2022 visant exclusivement des immeubles d'appartements désertés en période
00:04:39 estivale.
00:04:40 Une information judiciaire a été ouverte pour vols en bande organisée, recel de vols
00:04:45 et associations de malfaiteurs.
00:04:47 Cinq individus d'origine géorgienne ont été mis en examen ce mercredi, quatre d'entre
00:04:53 eux placés en détention provisoire.
00:04:54 Dans l'actualité internationale, l'Allemagne tend vers une légalisation du cannabis à
00:05:01 des fins récréatives.
00:05:02 Mercredi, le pays a franchi une étape supplémentaire avec l'adoption en Conseil des ministres
00:05:07 du projet de loi qui sera accompagnée d'une campagne de prévention visant les jeunes.
00:05:11 Les détails avec Mathieu Dewez.
00:05:14 Du cannabis bientôt en vente et en libre circulation dans les rues d'Allemagne, c'est
00:05:19 l'objectif du gouvernement qui a adopté mercredi le projet de loi en Conseil des ministres.
00:05:24 Il s'agit d'un tournant dans la politique en matière de drogue.
00:05:29 Nous décriminalisons, mais nous le faisons d'une manière qui n'autorise que la culture
00:05:33 privée.
00:05:34 Il sera possible à partir de 18 ans d'acheter et de posséder jusqu'à 25 grammes de cannabis.
00:05:42 Selon le texte, il sera possible de cultiver jusqu'à trois plants de cannabis pour son
00:05:46 propre usage.
00:05:47 La nouvelle législation prévoit également la création d'associations à but non lucratif
00:05:52 des cannabis social club dont l'activité sera réglementée.
00:05:56 Ils ne pourront approvisionner que leurs membres, 500 maximum et à raison de 25 grammes par
00:06:02 jour et 50 par mois.
00:06:03 Pour les jeunes âgés de 18 à 21 ans, ce sera un peu moins, 30 grammes par mois.
00:06:11 La consommation de cannabis devra se faire à l'extérieur de ces clubs et sera interdite
00:06:16 à moins de 200 mètres des écoles, airs de jeux, terrains de sport et associations
00:06:19 pour les jeunes.
00:06:20 Le verbot 200 mètres des écoles, des centres d'éducation et des centres de soins de longue
00:06:25 durée.
00:06:26 Reste à franchir l'étape du Parlement.
00:06:27 L'Allemagne se doterait ainsi d'une des législations les plus libérales d'Europe avec Malte et
00:06:33 le Luxembourg.
00:06:34 En Espagne, les Canaries sont confrontés à l'incendie le plus compliqué de ces 40 dernières
00:06:39 années.
00:06:40 Les flammes ont déjà ravagé plus de 3 200 hectares de l'île de Ténérife.
00:06:44 L'incendie qui s'est déclaré mardi soir fait rage dans une zone boisée.
00:06:47 Le gouvernement a décrété le confinement de certaines localités pour éviter les fumées,
00:06:52 tandis que 3 000 personnes ont été évacuées par précaution.
00:06:55 C'est la fin de ce JT, je vous retrouve dans une heure, mais maintenant c'est Thierry
00:06:59 pour MediNews.
00:07:00 Merci ma chère félicité, le rendez-vous est pris dans une heure bien évidemment.
00:07:04 Allez, MediNews était, c'est parti, nous sommes ensemble jusqu'à 13h avec moi pour
00:07:07 commenter cette actualité.
00:07:08 Beaucoup, beaucoup, beaucoup de sujets.
00:07:10 Erwan Barayou, écrivain.
00:07:11 Bonjour Erwan.
00:07:12 Bonjour Thierry.
00:07:13 Jonathan Sixoux, de Retour de Vacances, journaliste à Causeur.
00:07:16 Bonjour Thierry.
00:07:17 Comment ça va ?
00:07:18 Très bien.
00:07:19 Comment ça s'est passé ?
00:07:20 Excellent.
00:07:21 Ravi de vous retrouver.
00:07:22 Martin Garagnon, vice-président Renaissance 92.
00:07:23 Soyez le bienvenu, mon cher Martin.
00:07:24 Allez, on va commencer par cet hommage bouleversant ce MediNews été.
00:07:29 C'était celui de Julien Clerc à son demi-frère Gérard Leclerc décédé ce mardi, vous le
00:07:34 savez.
00:07:35 À la balle, hier soir, le chanteur était debout sur le devant de la scène, habillé
00:07:39 tout en noir.
00:07:40 Il a honoré la mémoire de son petit frère qui assistait à ses concerts depuis 50 ans.
00:07:44 Je vous propose tout simplement de l'écouter.
00:07:46 Mon frère m'avait donné rendez-vous ici ce soir et le destin en a décidé autrement.
00:08:00 Je reçois depuis deux jours tellement de messages, de témoignages qui disent combien
00:08:10 Gérard était aimé, respecté pour sa gentillesse, son empathie, aussi son intégrité, sa rigueur
00:08:24 morale et ses compétences, évidemment, journalistiques, que ça me fait chaud au cœur et que ça atténue
00:08:34 un peu la peine.
00:08:36 Alors s'il y a une chose dont je suis sûr intimement ce soir, c'est qu'il aurait
00:08:43 détesté qu'on soit tristes et qu'il aurait détesté surtout que je ne chante pas.
00:08:48 Alors ce soir, je vais penser à sa femme Julie, à leurs enfants, Charlotte, Antoine,
00:08:56 Mathieu et à leur famille.
00:08:58 Et puis, si vous me permettez, je vais lui dédier ce concert.
00:09:05 Je vais chanter, chanter pour dire à mon frère que je l'aime.
00:09:11 Dans la foule, il y avait Pascal, Pascal Pau, évidemment, collègue et ami de Gérard Leclerc,
00:09:18 lui aussi a voulu apporter son témoignage à son ami.
00:09:22 Vous verrez personne dans la maison dire du mal ou dire qu'il a eu un jour un souci avec
00:09:31 Gérard.
00:09:32 Il y a parfois des gens dans le métier qui s'énervent, qui sont irascibles, etc.
00:09:36 Gérard, ce n'est jamais arrivé.
00:09:38 Les gens l'aimaient parce que c'était une belle personne, tout simplement.
00:09:43 Donc, c'est pour ça qu'il y a une émotion, je trouve, de tous ceux qui l'ont connu.
00:09:47 Jonathan, vous avez participé à un certain nombre de plateaux, évidemment, avec Gérard.
00:09:52 Est-ce que vous pouvez dire quelques mots sur Gérard ?
00:09:54 Un témoignage de grande estime également.
00:09:57 Je ne peux pas trop en parler puisque je n'avais pas de relation personnelle, intime avec lui.
00:10:03 Mais je ne peux que m'associer à tous les témoignages qu'on entend depuis sa mort
00:10:08 accidentelle.
00:10:09 Évidemment, c'était quelqu'un d'une très grande gentillesse.
00:10:13 Et par les temps qui courent, c'est une grande qualité humaine qui se raréfie, malheureusement.
00:10:19 Et on pense bien sûr à Julie, à sa famille et à tous les amis qui sont très, très nombreux.
00:10:24 Les amis de Gérard, évidemment.
00:10:26 Allez, on va commencer notre émission par parler politique avec Emmanuel Macron.
00:10:33 Comme tous les 17 août, le président de la République a participé hier, à l'anniversaire
00:10:39 de la libération de Bormes-les-Mimosas dans le Var.
00:10:41 Et pour sa pré-rentrée politique, Emmanuel Macron a parlé.
00:10:44 Il s'est d'ailleurs offert un bain de foule.
00:10:46 Il en a profité pour mettre en garde la jeunesse française contre le chaos et la désunion.
00:10:52 Je vous propose tout simplement de l'écouter et on va ouvrir le débat avec un certain nombre
00:10:58 de questions sur lesquelles je compte que vous réagissiez, évidemment.
00:11:03 On écoute Emmanuel Macron.
00:11:05 Hors de ce champ commun prospère la désunion, la division qui pavent la voie du chaos et
00:11:11 de l'injustice.
00:11:12 En cet été 1944, les libérateurs nous ont fait toucher du doigt une certaine idée de
00:11:20 la liberté individuelle et collective.
00:11:25 Sans phrase et sans écume, ils nous ont montré que c'était là et que c'était cela, exercer
00:11:32 sa liberté.
00:11:33 Ce n'est pas une frénésie de transgression.
00:11:37 Ce n'est pas une fièvre de renverser les interdits.
00:11:41 C'est d'abord et avant tout une volonté maîtrisée et forte, capable d'assumer les
00:11:48 contraintes qu'elle se choisit.
00:11:50 Et cette liberté là, qui n'existe que parce qu'elle est toujours et d'abord collective,
00:11:56 les droits qui s'en suivent, qui ne sont là que parce qu'il y avait d'abord des devoirs,
00:12:01 c'est ce dont nous devons nourrir nos jeunes générations.
00:12:05 Alors, en début d'émission, on va évoquer évidemment la situation de la France.
00:12:11 On reviendra sur les émeutes.
00:12:14 Je voudrais qu'on fasse un petit tour de table avec vous.
00:12:16 On va commencer par vous, Jonathan Cixous.
00:12:18 Est-ce que ce discours d'Emmanuel Macron, après tout ce que la France vient de vivre
00:12:23 et subit encore, est-ce que ce discours peut être entendable ?
00:12:27 Ça dépend ce qu'on veut écouter, ce qu'on veut entendre de ce discours.
00:12:32 C'était un discours qui, souvenez-vous, dans les quelques heures, voire la veille
00:12:36 de hier, avant-hier, on nous disait peut-être que le président va profiter de ce discours
00:12:41 pour dire des choses, pour enfin s'exprimer sur la crise que traverse notre pays, parce
00:12:49 que les émeutes sont une crise.
00:12:50 Or, me semble-t-il, ça a été un discours relativement court, très bien écrit.
00:12:56 Le chef de l'État excelle dans cet exercice de discours mémorial.
00:13:02 Les mots sont justes et sont bien dits.
00:13:05 Vous avez isolé les quelques phrases qui peuvent faire évidemment écho à la situation
00:13:11 actuelle.
00:13:12 Mais alors, pour le coup, ces phrases-là, elles sont totalement inaudibles des personnes
00:13:16 à qui elles devraient peut-être s'adresser.
00:13:19 De quelle jeunesse parle le chef de l'État quand il tient ce discours ?
00:13:23 Quelle jeunesse met-il en garde contre le chaos et la désunion ?
00:13:28 Suivez mon regard, ce n'est pas du tout la jeunesse à laquelle il faudrait s'exprimer,
00:13:34 me semble-t-il.
00:13:35 Le chef de l'État n'est pas intervenu le 14 juillet, n'a pas pris l'initiative
00:13:42 de parler après ces émeutes.
00:13:43 On parle quand même d'émeutes, les bilans sont considérables.
00:13:45 On en est toujours par sorti.
00:13:48 Et le chef de l'État n'ose pas s'exprimer.
00:13:51 Je dis n'ose pas parce que le diagnostic est relativement clair, mais ce serait que
00:13:57 de le faire, un aveu terrible d'échec.
00:14:00 Parce que c'est la fameuse France qui est face à face, c'est une jeunesse qui est
00:14:05 face à face et ça, ça fait un peu désordre dans la bouche d'un chef de l'État.
00:14:10 Martin Garagnon, vice-président Renaissance 92.
00:14:13 Que vous inspire ce discours d'Emmanuel Macron ?
00:14:18 Sincèrement, après l'analyse de Jonathan, est-ce que vous pensez que la jeunesse dans
00:14:23 les banlieues puisse être réceptive à ce genre de messages ?
00:14:27 Ce n'est pas parce que la jeunesse des banlieues n'aurait pas écouté ce discours qu'elle
00:14:31 n'est pas concernée par ce discours.
00:14:33 C'était, à mon sens, un discours nécessaire, relativement bref, vous l'avez dit, relativement
00:14:39 très bien écrit et avec des considérations qui, pour moi, sont essentielles.
00:14:43 La mémoire, l'évocation du passé, c'est toujours aussi une occasion de tracer un chemin
00:14:47 pour le futur, pour l'avenir.
00:14:49 Je pense que c'est ce que le président a fait dans son discours.
00:14:52 C'est l'occasion aussi de rappeler, ça a été dit dans l'extrait que vous avez diffusé,
00:14:58 on a quand même une situation qui est relativement inédite avec une société que beaucoup pressentent
00:15:04 comme fracturée, comme divisée.
00:15:06 Vous avez évoqué ces deux France qui se font face.
00:15:09 Le discours du président remet un certain nombre d'éléments en place.
00:15:12 Les droits après les devoirs, ça paraît aussi une nécessité.
00:15:17 On est dans ce discours depuis maintenant quelques temps sur une inversion des responsabilités,
00:15:22 c'est-à-dire remettre notamment, on en parlera sur l'effet de harcèlement scolaire, on en
00:15:25 parlera sur les conséquences des émeutes en banlieue.
00:15:28 Il faut à nouveau inverser un certain nombre de prédispositions.
00:15:32 La victime avant le présumé coupable, l'ordre avant le désordre.
00:15:37 Et quand il s'adresse à la jeunesse, Emmanuel Macron remet un certain nombre de points sur
00:15:43 ce pays.
00:15:44 L'ordre et le progrès ne sont pas du tout incompatibles.
00:15:48 Au 19ème siècle en France, la vie politique était structurée sur le parti de l'ordre
00:15:52 et le parti du progrès, comme si on les opposait.
00:15:54 Mais on le constate bien, à l'heure actuelle, l'ordre et le progrès avancent main dans
00:15:59 la main.
00:16:00 On aurait pu s'attendre à un discours un peu plus ferme quand même.
00:16:02 On verra, on aura, dans le cours de cette émission, des personnes qui ont été victimes
00:16:06 de ces émeutes, etc.
00:16:07 On leur posera la question, mais sincèrement, vous avez le sentiment que ça peut être compris
00:16:12 et compréhensible par les personnes qui ont été victimes de ces émeutes ou par ces
00:16:15 jeunes ?
00:16:16 Sincèrement.
00:16:17 Moi, j'ai trouvé que le discours était très clair.
00:16:18 Après, un discours, ça infuse.
00:16:22 Ça se traduit par des actes.
00:16:24 Je pense que les actes sont déjà constatables lorsqu'on voit les condamnations en justice
00:16:29 d'un certain nombre d'émeutiers, de pilleurs qui ont été évoqués très largement depuis
00:16:34 ces émeutes.
00:16:35 La justice a frappé fort, a frappé vite.
00:16:36 Et je pense que c'est ce que les Français attendent.
00:16:38 Il n'y a pas de décalage sur vous ?
00:16:39 À quel niveau ?
00:16:40 Par rapport aux discours et aux attentes et à la situation de la France.
00:16:43 Il n'y a pas de décalage.
00:16:44 C'est plutôt un discours de fermeté, de clarté.
00:16:47 Une fois de plus, lorsqu'il parle des devoirs avant les droits, lorsqu'il parle d'une
00:16:52 frénésie de contestation de la part d'une certaine jeunesse, lorsqu'il parle de l'exemple
00:16:57 des anciens.
00:16:58 Moi, quand il évoque la résistance ou la libération du village Bormes-les-Mimosas,
00:17:02 c'est aussi une façon, et en menant des paises à la canicule, de rhabiller pour l'été
00:17:06 tous ces Che Guevara en culotte courte, qui pullulent notamment à l'extrême gauche,
00:17:10 qui vous expliquent qu'en fait leur mobilisation citoyenne et politique répond à un grand
00:17:14 acte de résistance.
00:17:15 Mais la résistance, elle est dans le discours d'Emmanuel Macron, elle est dans l'hommage
00:17:19 qu'il rend aux résistants qu'on a connus pendant les vraies périodes de crise.
00:17:23 On ne peut pas prendre le drapeau de la résistance et l'agiter pour défendre des causes qui
00:17:28 sont parfois légitimes ou respectables, mais qui ne peuvent pas aller à l'encontre de
00:17:33 l'État de droit.
00:17:34 On en parlera peut-être avec ça.
00:17:36 Il y a beaucoup de sujets sur lesquels on retrouve ces fondamentaux-là et je pense
00:17:40 que le discours d'Emmanuel Macron remet dans l'ordre un certain nombre de valeurs
00:17:43 qui sont essentielles.
00:17:44 Erwin Baril, vous êtes d'accord avec cette analyse de Martin ?
00:17:46 Non, fermeté, je n'ai pas senti qu'il y avait vraiment de la fermeté dans la bouche
00:17:52 du chef de l'État et je dirais clarté encore moins, parce que ce sont des termes quand
00:17:56 même assez sibilins, on ne comprend pas très bien de qui il parle et avec qui il fait le
00:18:00 parallèle.
00:18:01 Quand il fustige la frénésie de la contestation, on comprend à demi-mot qu'il s'adresse
00:18:07 aux émeutiers, mais justement la frénésie de la contestation à l'époque de l'occupation,
00:18:12 pardonnez-moi de le dire, c'était les résistants qui l'avaient.
00:18:14 Donc est-ce qu'il fait un parallèle entre les résistants et les jeunes de banlieue,
00:18:19 je n'ose le croire.
00:18:20 Donc finalement, c'est très confus ce discours.
00:18:22 Bien écrit, mais les mots qu'on vient de voir, effectivement, on a du mal à voir
00:18:28 le parallèle.
00:18:29 Il met en garde la jeunesse française contre le chaos et la désunion.
00:18:32 Ça, c'est assez particulier aussi, puisque je ne crois pas que les jeunes français qui
00:18:38 habitent dans le Loiret, qui sont finalement les plus concernés par ce discours ou dans
00:18:43 la France profonde, se sentent absolument les vecteurs de ce chaos et de cette désunion.
00:18:48 Donc on comprend là encore qu'il s'adresse aux jeunes de banlieue.
00:18:51 Je ne suis pas certain que ces jeunes de banlieue soient réceptifs à ce discours.
00:18:54 Peut-être qu'il aurait fallu qu'il le prononce le 18 mars dernier pour les 60 ans
00:18:59 des accords déviants.
00:19:00 Ça aurait été peut-être plus propice de le faire à cette occasion-là qu'au moment
00:19:05 de la commémoration du débarquement de Provence.
00:19:07 Je vous propose d'écouter une autre réaction.
00:19:10 Mathieu Lefebvre, que vous connaissez bien, député en essence du Val-de-Marne.
00:19:14 Et ensuite, on sera du côté de Montargis, justement.
00:19:18 On parlera des émeutes et on sera avec une commerçante de Montargis.
00:19:21 On verra si, effectivement, elle a été sensible à ce discours d'Emmanuel Macron.
00:19:24 Mais tout d'abord, Mathieu Lefebvre.
00:19:26 La parole du président de la République, elle compte évidemment toujours et toujours beaucoup.
00:19:31 Je crois que la jeunesse, elle a besoin aussi de retrouver des repères.
00:19:35 Et parmi ces repères, il y a ceux d'une classe politique qui n'ont pas lui dit ce qu'elle a à faire,
00:19:40 mais qui lui disent quel est le chemin qui est à suivre en République.
00:19:44 Et le chemin qui est à suivre en République, ce n'est pas d'être après minuit,
00:19:47 quand on a moins de 15 ans, dans les rues.
00:19:49 C'est d'être chez soi, de respecter l'autorité, de respecter l'école.
00:19:53 Et de respecter plus largement les institutions de la République.
00:19:56 Voilà, chose promis, chose due.
00:19:58 Je vous propose de prendre la direction de Montargis.
00:20:00 On sera dans quelques instants avec Céline Prieur, commerçante à Montargis.
00:20:04 Je verrai si elle a été très sensible à ce discours d'Emmanuel Macron.
00:20:08 On verra, Martin Agaragon.
00:20:10 Mais c'est important de poser la question aux personnes qui sont concernées.
00:20:13 Et souvenez-vous, effectivement, dans la nuit du 29 juin dernier,
00:20:15 près de 300 émeutiers ont dégradé des centaines de commerces.
00:20:18 Cela a causé la destruction de cinq immeubles dans la ville de Montargis.
00:20:21 Une ville du Loiret réputée plutôt calme, plutôt tranquille,
00:20:24 qui porte toujours les stigmates des émeutes.
00:20:26 Reportage Florian Doré, Olivier Gangloff et Sarah Varni.
00:20:30 Dans les rues du centre-ville, les stigmates des émeutes sont encore visibles.
00:20:36 Une image de Montargis saccagée qui marque les habitants.
00:20:40 Ça fait mal au cœur. C'est une tristesse.
00:20:43 Ça reste triste malgré tout, parce que Montargis, c'est un petit centre-ville.
00:20:46 Donc c'est vrai que ça pollue un petit peu rapidement la ville.
00:20:51 On est encore dans la blessure. Mais c'est pas prêt de cicatriser.
00:20:54 Ici, une voiture bélier a totalement éventré ce commerce.
00:20:58 Cette coiffeuse continue malgré tout de travailler de l'autre côté de ces palissades en bois.
00:21:03 Toutes ces choses-là sont parties, qui étaient là-bas.
00:21:05 Ça s'est défoncé. Mon outillage est parti.
00:21:08 Et puis on a oublié beaucoup de produits.
00:21:10 Voilà, donc c'était vraiment l'horreur.
00:21:13 Quand je suis arrivée, c'était l'horreur, parce qu'on est démunis.
00:21:16 On se pose la question. J'ai pas rêvé ou tout. C'est terrible.
00:21:19 En attendant, Mireille s'organise pour accueillir au mieux ses clients.
00:21:23 Alors, ils ont mon téléphone portable et mon téléphone fixe.
00:21:26 Plus, donc, ils me cognent dans mes planches.
00:21:29 Ça fait maison close, maintenant, quelque part.
00:21:33 Et il y a des affiches aussi qui sont dessus.
00:21:35 Des dégâts qui ont un coût. Et les travaux peinent à démarrer.
00:21:39 Après le vote dans l'urgence du projet de loi reconstruction à l'Assemblée nationale,
00:21:43 la ville de Montargis attend toujours.
00:21:46 Concrètement, nous n'avons pas encore eu les effets bénéfiques
00:21:51 des aides qui pourraient nous apporter,
00:21:54 notamment par le gouvernement, par les services de l'État.
00:21:58 Selon la ville, le coût des dégâts se compte en millions d'euros.
00:22:02 Bonjour, Céline Prieur, soyez la bienvenue.
00:22:04 Merci de témoigner dans Mininews été.
00:22:07 Je rappelle que vous êtes commerçante à Montargis.
00:22:09 La vitrine de votre boutique a été littéralement brisée.
00:22:12 Le montant des dégâts s'élève à 18 000 euros.
00:22:14 C'est bien cela, hein ?
00:22:16 Oui, tout à fait.
00:22:18 Avant qu'on parle un petit peu de la situation de Montargis,
00:22:21 on évoquait la prise de position et le discours d'Emmanuel Macron,
00:22:24 qui met en guerre la jeunesse française contre le chaos et la désunion.
00:22:28 Est-ce que vous avez le sentiment que c'est une parole suffisamment forte
00:22:31 quand on a subi les émeutes telles que vous les avez subies, vous ?
00:22:35 Non. Non.
00:22:38 Des paroles sans vol.
00:22:41 Des paroles sans vol ? Vous attendiez autre chose ?
00:22:44 Oui. Plus de fermeté dans les condamnations, surtout.
00:22:49 Et où sont les parents ?
00:22:52 Les mineurs.
00:22:55 Donc vous ne comprenez pas ce discours ?
00:23:00 Non.
00:23:02 Vous semblez particulièrement encore émue après toutes ces semaines.
00:23:08 Vous êtes toujours en fait dans cette situation très difficile.
00:23:13 On est toujours dans les planches de bois.
00:23:16 Donc on est un peu comme, comme vous avez vu la coiffeuse Mireille,
00:23:20 un peu plus loin de moi.
00:23:23 On vit enfermés.
00:23:25 Donc on ne peut pas passer à autre chose.
00:23:28 On a une baisse d'activité aussi, parce que les gens n'osent pas rentrer.
00:23:34 Le centre-ville a tellement été saccagé que les touristes n'osent pas venir aussi.
00:23:40 Donc, et encore beaucoup de colère.
00:23:44 On vous sent effectivement encore très traumatisé, très ému aussi.
00:23:48 Je me trompe lorsque je vous qualifie un peu de la sorte ?
00:23:53 Oui.
00:23:54 Oui, parce que c'est une petite entreprise familiale qu'on a ouverte il n'y a pas très longtemps.
00:23:59 C'est un projet depuis très longtemps avec ma famille qu'on a mis en place.
00:24:04 Et quand on retrouve le matin son magasin saccagé, alors qu'on a mis…
00:24:10 Même si c'est que la vitrine qu'on nous a saccagé, c'est quand même…
00:24:13 Ça fait mal au cœur.
00:24:15 Financièrement, comment vous allez faire ?
00:24:17 Parce que je rappelais le montant des dégâts, 18 000 euros.
00:24:20 Est-ce qu'on peut se remettre de tels dégâts ?
00:24:24 Non.
00:24:25 Pour une entreprise comme nous, ou même pour beaucoup d'entreprises,
00:24:29 parce que ça fait beaucoup après le Covid,
00:24:32 après beaucoup de choses qui ont fait que le centre-ville de Montargis ait quand même,
00:24:41 depuis très longtemps, une baisse d'activité importante.
00:24:46 Là, les émeutes, ça met un peu un coup encore par-dessus.
00:24:52 Et il y a beaucoup d'entreprises qui ne vont pas s'en relever, ça c'est sûr.
00:24:58 Nous, on va dire que l'assurance, on va quand même être remboursé une partie.
00:25:06 Plus apparemment des aides de la région qui vont être mises en place.
00:25:11 Mais on attend de voir, parce que pour l'instant, on ne voit rien venir.
00:25:14 Merci beaucoup, c'est une prière, on vous sent encore très bouleversé, on le comprend aisément.
00:25:20 Merci beaucoup d'avoir accepté de témoigner.
00:25:23 Ça c'est du concret, Martin Garagnon, lorsque je vous posais la question de savoir si effectivement ce discours pouvait être entendable.
00:25:29 Vous avez vu la réponse.
00:25:30 En aucune manière, on influence évidemment la réponse de cette personne.
00:25:34 Elle est claire, nette et précise.
00:25:37 Elle demande beaucoup plus de fermeté, beaucoup plus d'ordre.
00:25:40 Et ça c'est le discours d'une personne qui travaille à Montargis.
00:25:44 C'est du concret, évidemment.
00:25:46 On ne peut que s'associer aux difficultés que rencontre cette commerçante et puis tous ceux qui ont participé au témoignage de votre reportage à Montargis.
00:25:54 Plusieurs constats quand même dans le témoignage qui vient d'être apporté par cette commerçante.
00:25:58 Le premier, c'est que les violences urbaines maintenant touchent toute la France.
00:26:02 C'est la France des villes moyennes, des sous-préfectures qui est touchée.
00:26:05 Contrairement à ce qui pouvait se passer il y a quelques années, notamment au souvien des émeutes de 2005,
00:26:09 où les phénomènes avaient été très géolocalisés dans un certain nombre de grandes villes, de grandes banlieues.
00:26:13 Maintenant, toutes les petites villes sont touchées.
00:26:15 Et d'ailleurs, c'est le même constat qu'on peut faire sur les faits de délinquance.
00:26:18 Quand vous faites l'écho à juste titre des phénomènes de surviolence, de trafic de drogue, de règlement de compte,
00:26:23 on voit maintenant que ça ne dépasse les quartiers nord de Marseille ou le 93.
00:26:26 Ça touche beaucoup de petites villes.
00:26:28 Mais pour en revenir à cette commerçante, évidemment, quelle incompréhension elle peut ressentir en se disant que son outil de travail,
00:26:33 ceux en général, les commerçants comme les patrons de PME, c'est le projet de leur vie.
00:26:37 Moi, hier encore, j'étais à Dijon. Je prenais mon petit déjeuner dans un restaurant du centre-ville de Dijon
00:26:43 et je discutais avec la patronne qui tenait ce commerce avec son mari.
00:26:47 Elle me disait « moi, je bosse 14 heures par jour parce que je suis la variable d'ajustement, je mets en congé mes salariés, etc. »
00:26:52 Ces commerçants-là, c'est leur vie au quotidien.
00:26:55 Et donc, lorsqu'on détruit leur outil de travail sans qu'il n'y ait aucun lien entre la motivation de destruction et la présence de ce commerce,
00:27:03 ça s'essuie, c'est une réaction d'incompréhension et de colère qui est parfaitement légitime.
00:27:06 Et là, on le percevait bien.
00:27:08 Maintenant, ce qu'elle dit aussi, c'est que les assurances vont prendre en charge, l'État a débloqué des aides d'urgence,
00:27:13 notamment, on se souvient, pour les bureaux de tabac qui ont été vandalisés, il y a eu un déblocage immédiat d'aides qui permet de temporiser.
00:27:18 Et sur la reconstruction, il y a aussi un souci de disponibilité du BTP.
00:27:23 Il faut, quand vous avez 20, 30, 50 commerces détruits, il faut que le BTP puisse suivre pour rénover ces commerçants-là.
00:27:29 Martha, on marque une pause parce que c'est comme ça, c'est la règle, il y a une pause à respecter, on va la respecter.
00:27:34 Et on revient évidemment sur ces émeutes avec vous également Erwann Barilhau et Jonathan Cixous.
00:27:40 Il y a beaucoup de choses à dire encore.
00:27:41 Le témoignage est assez fort de cette personne et j'aimerais avoir également votre réaction.
00:27:46 Allez, à tout de suite, première pause dans "Midi, nous étais".
00:27:48 Allez, on se retrouve avec nos grands témoins du jour, Erwann Barilhau, Jonathan Cixous et Martin Garagnon.
00:27:58 On continue à évoquer les émeutes avec quelques chiffres pour commencer et poursuivre nos débats.
00:28:04 Plus de 4000 interpellés et 1239 personnes condamnées, parmi elles un jeune de 14 ans, 2107 majeurs jugés, 1239 condamnés à de la prison.
00:28:23 Que vous inspire ce bilan, Jonathan Cixous ?
00:28:26 Ça m'inspire la réflexion suivante.
00:28:29 Quand on veut, on peut.
00:28:30 La fermeté n'est pas un gros mot et elle est même faisable lorsque la justice et la police ont les moyens et se donnent les moyens de travailler en bonne intelligence.
00:28:42 Ces chiffres ont aussi été permis grâce au travail remarquable de la police judiciaire, de la police scientifique, qui ont fait un travail d'enquête exemplaire.
00:28:53 Après, il faut souhaiter que ce ne soit pas une juridiction d'exception pour répondre à cette situation que je souhaite exceptionnelle.
00:29:00 Les chiffres sont quasiment inédits. 94% de condamnations de personnes qui ont comparu, 62% de peines de prison ferme.
00:29:10 Ça contredit, si je puis dire, une ligne, une tendance judiciaire que nous sommes ici bien souvent à déplorer depuis fort longtemps.
00:29:19 Ces chiffres révèlent aussi l'importance du nombre d'émeutiers ces dernières semaines en France.
00:29:29 C'est inquiétant, c'est rassurant de voir que la police et la justice peuvent œuvrer comme ça de concert en binôme.
00:29:37 Ça peut fonctionner, la preuve.
00:29:39 C'est vraiment ce que je veux dire, ça peut fonctionner.
00:29:41 Maintenant, on sait qu'il y a des problèmes, ça pose problème parce que des comparutions ont lieu en pleine nuit.
00:29:47 Ça pose problème de la surpopulation carcérale également.
00:29:51 L'état des prisons françaises est déplorable, scandaleux, dans certains cas inhumain.
00:29:56 Donc, si vous voulez, ça révèle aussi, ça va poser, ça pose d'ores et déjà beaucoup de questions aussi.
00:30:02 Et là, il va falloir tenter d'y répondre rapidement.
00:30:05 Mais ça fait des années qu'on dit ça.
00:30:07 Je vous donne la parole dans quelques instants, je voudrais qu'on écoute une première fois Frédéric Lessis,
00:30:11 qui est le chef du service d'information et de communication de la police nationale, qui parle justement de cette répression.
00:30:17 Dès le début, la stratégie judiciaire, la dimension judiciaire, fait partie de la stratégie de retour à l'ordre.
00:30:24 Parce que la paix, la sanction est le meilleur moyen d'exercer une dissuasion.
00:30:29 Et de ce fait, dès le 1er juillet, dès le début de la semaine après les plus graves violences,
00:30:37 on a eu déjà des interpellations au petit matin chez les individus qui avaient pu être identifiés,
00:30:42 parfois d'ailleurs avec l'appui d'éléments du RAID ou de la BRI.
00:30:46 Et au-delà donc de ces 3 800 interpellations que j'évoquais, poli-judiciaire, sécurité publique,
00:30:52 ce sont à la fin du mois de juillet, 314 individus supplémentaires qui avaient été interpellés,
00:30:57 avec à nouveau plusieurs dizaines d'entre eux qui avaient été incarcérés.
00:31:01 Voilà, Frédéric Lessis, chef du service d'information et de communication de la police nationale.
00:31:06 Il a raison, Jonathan Siksou, effectivement, quand la police et la justice marchent de concert, ça donne ces résultats.
00:31:13 Oui, effectivement, on salue ces résultats qui sont remarquables.
00:31:17 Il faut aussi le dire quand le gouvernement fait du bon travail.
00:31:20 Après, il ne faut pas qu'il y ait sans arrêt un électrochoc, comme les émeutes, pour que le gouvernement se réveille, entre guillemets, et agisse.
00:31:30 Ce que les Français attendent maintenant, c'est une action de long terme et que la fermeté se traduise dans la durée.
00:31:36 Ce qu'on voit aussi, c'est que les quelques milliers de personnes qui ont été interpellées
00:31:41 sont finalement assez loin du compte des 100 000 ou 200 000 émeutiers qui ont été comptabilisés par certains observateurs.
00:31:48 Donc la question qu'on peut se poser aussi, c'est de savoir si finalement, la police n'a pas ramassé quelques petits voyous qui se trouvaient là le jour des émeutes,
00:31:58 ou la nuit des émeutes, en laissant de côté les plus malins d'entre eux.
00:32:04 Et c'est ça qu'on aimerait savoir, c'est quelle est la proportion totale des émeutiers, sur les 100 000 ou 200 000 qui auraient été là ce soir-là, ces nuits-là, qui ont été effectivement interpellées.
00:32:17 Martin Garagnon.
00:32:19 On ne va pas se lancer dans une guerre de chiffres, mais les chiffres vont avancer entre 100 000 et 200 000 émeutiers.
00:32:23 C'est la fourchette très très haute que certains médias ont avancé.
00:32:27 Il y a beaucoup d'autres chiffres qui tournent autour de 10 000 à 20 000, voire 50 000 émeutiers.
00:32:32 Là où on peut se retrouver, c'est qu'effectivement, de manière assez unanime, on constate que les condamnations ont été rapides, ont été lourdes,
00:32:38 et qu'effectivement, on a un taux de condamnation qui est très élevé.
00:32:41 Parce que la plupart du temps, on salue effectivement le travail d'enquête de la police en règle générale,
00:32:46 mais dans ce cas de figure-là, c'était souvent du flagrant délit.
00:32:48 C'est-à-dire que le travail d'enquête et d'instruction des affaires était relativement court, puisque factuellement, le délit était constaté.
00:32:55 Ce qui a permis aussi ce grand nombre de condamnations, et surtout la rapidité, la diligence de la justice en la matière.
00:33:02 Ce n'est pas une juridiction d'exception, c'est simplement l'application de l'État de droit.
00:33:06 À situation exceptionnelle, une réponse exceptionnelle, qui est particulièrement sévère, qui est particulièrement forte,
00:33:10 et qui envoie aussi un signal. On est d'accord ? L'ensemble des émeutiers, des pieurs qui ont participé à ces événements-là,
00:33:16 n'ont pas été appréhendés. Parfaitement d'accord, évidemment.
00:33:19 En revanche, le signal qui est envoyé, c'est un signal de fermeté.
00:33:22 Je pense que c'est le signal que beaucoup de Français attendent, et je pense que c'est exactement ce qui va être aussi décliné au quotidien,
00:33:28 pas uniquement dans l'action de la justice, mais on le voit bien avec notamment les premières mesures prises par le ministre de l'Éducation, Gabriel Attal,
00:33:34 au niveau de l'école. Parce qu'il y a un lien. La délinquance à 18 ans, elle n'est pas spontanée.
00:33:41 Elle vient aussi d'une construction d'un chemin de délinquance qui se construit dès le plus jeune âge.
00:33:48 L'école est fondamentale. Tout à l'heure, la commerçante que vous avez interviewée à Montargis, elle parlait de la responsabilité des parents.
00:33:54 Elle disait, je crois, "Où sont les parents ?"
00:33:56 C'était sa première réflexion.
00:33:59 C'est aussi un discours qu'on a beaucoup entendu au moment des émeutes, quand on voyait des gamins de 13, 14 heures à 2 heures du matin
00:34:06 dans les rues de grandes villes ou de petites villes, on se disait "Mais que font les parents ?"
00:34:11 Moi, à 13 ans, si j'étais dehors à 2 heures du matin, ça n'existait même pas.
00:34:14 C'est la réflexion aussi qui est amenée sur un temps plus long sur l'école, le rôle des parents, aider les parents,
00:34:21 notamment les familles monoparentales, qui peuvent avoir des difficultés d'encadrement de leurs enfants,
00:34:25 et sanctionner les parents qui, eux, sont en déficience d'éducation.
00:34:28 Jonathan Sixoux, très rapidement, parce qu'ensuite je vais vous amener en Corse,
00:34:31 et vous allez comprendre pourquoi je vais vous amener en Corse.
00:34:33 Ce qui est pénible, c'est que le diagnostic est établi depuis trop longtemps.
00:34:38 Il y a vraisemblablement qu'Emmanuel Macron s'est dit surpris que ces émeutes éclatent.
00:34:43 Je voulais juste rappeler un chiffre, Thierry, c'est que, si on peut se féliciter,
00:34:48 et à juste titre de ces chiffres, de ces condamnations, 62% de peines de prison prononcées.
00:34:54 Il y a un autre chiffre qui est un peu embêtant en France, c'est que 41% des peines de prison prononcées ne sont pas exécutées.
00:35:01 Donc on peut se demander combien d'émeutiers iront dormir sous le feu.
00:35:05 Alors, on va prendre la direction de la Corse, si vous le voulez bien.
00:35:07 Pourquoi la Corse ? Parce que la Corse s'est confrontée à, je ne sais pas, à une hausse de trafic de drogue,
00:35:11 mais il y a eu un certain nombre de faits qui font que les Corses se sont mobilisées.
00:35:15 Et parfois, on a le sentiment que sur le continent, les gens subissent et ne font que subir.
00:35:20 Hélas, en Corse, il y a eu une vraie mobilisation.
00:35:24 Il y a eu un rassemblement hier dans un quartier.
00:35:29 L'ensemble des mouvements nationalistes avaient d'ailleurs appelé à la mobilisation,
00:35:32 dénonçant en tour à tour le fléau de la drogue et de ceux qui l'alimentent.
00:35:36 Je vous propose d'écouter quelques réactions prises comme ça par notre correspondante permanente, Christina Luzzi.
00:35:41 Et je trouve que ça amène une certaine réflexion et le débat.
00:35:46 Deux approches, deux méthodes.
00:35:48 On écoute le Vox Popul.
00:35:50 De partout, que ce soit en Corse, mais dans n'importe quel quartier, la drogue est un fléau qui nous touche,
00:35:58 qui touche les Corses, qui touche les travailleurs, qui est facteur d'exclusion sociale aussi.
00:36:02 On est là pour que la Corse ne devienne ni le bled, ni la banlieue.
00:36:07 La Corse, ça doit rester la Corse. Pas de zone de non-droit, c'est la zone des droits des Corses.
00:36:11 Nous ne sommes pas en France continentale et les gens baissent la tête.
00:36:14 Nous ne sommes pas racistes, comme les gens disent. Nous accueillons même l'immigration.
00:36:18 Mais les travailleurs et les enfants et leurs petits-enfants en ce moment veulent transformer
00:36:22 certains quartiers de la ville d'Ajaccio et en Corse tout court en général en supermarché de drogue.
00:36:29 Je tiens à leur dire que ça ne marchera pas.
00:36:32 C'est intéressant cette dernière réaction Erwann Barriot.
00:36:36 "Ça ne marchera pas". Là, il y a une vraie prise de conscience de la population locale et ajaccienne.
00:36:42 Il y a une mobilisation tout de suite. Ça ne rigole pas.
00:36:44 Il y a une mobilisation immédiate parce que la Corse a préservé son identité régionale.
00:36:48 Pour une raison géographique évidente, c'est que c'est une île.
00:36:51 Contrairement par exemple aux Lorrains qui avaient une identité régionale forte,
00:36:55 ils l'ont toujours, ils sont forcément, n'étant pas une île, plus enclin à subir les vents mauvais de la mondialisation.
00:37:02 On va appeler ça comme ça pour rester pudique.
00:37:04 Alors que la Corse a su se protéger, se préserver.
00:37:08 Les Corses, on les accuse parfois de se faire justice eux-mêmes.
00:37:13 Mais en même temps, ils ont aussi conservé cette éthique de la cité.
00:37:18 D'ailleurs, la manifestation était une manifestation citoyenne.
00:37:21 Ils ont conservé cette éthique de la cité propre aux Grecs.
00:37:25 C'est un signe envoyé aux trafiquants de drogue aussi.
00:37:27 Ils marquent le territoire, ils vont dans le quartier.
00:37:29 Ils disent qu'on ne veut pas.
00:37:30 Dans le mot citoyen, ça renvoie aussi à l'éthique du citoyen en arme de la Grèce antique,
00:37:35 qui était le seul responsable finalement de ses proches, de sa famille,
00:37:39 qui n'attendait rien d'un État central qui n'existait pas.
00:37:41 C'est eux qui font leur propre défense, qui s'organisent eux-mêmes.
00:37:44 Donc, on voit qu'il y a deux logiques aujourd'hui qui s'affrontent.
00:37:47 Il y a celle d'un État central, il faut bien le dire, quand même globalement défaillant,
00:37:51 et des Corses qui s'organisent par eux-mêmes autant qu'ils peuvent.
00:37:55 Et ils y arrivent assez bien pour l'instant.
00:37:57 Martin Garagnon.
00:37:58 Si j'étais un peu taquin, je vous dirais que la situation en Corse
00:38:00 est la parfaite illustration du en même temps et du succès du en même temps macronien.
00:38:04 Parce que ça montre bien que en Corse...
00:38:06 Je vous avais prévenu, j'étais un peu taquin.
00:38:09 Oui, oui, oui.
00:38:10 J'ai remarqué la réaction de mes grands témoins du jour aussi.
00:38:14 La Corse est connue pour sa qualité d'hospitalité.
00:38:17 Donc, ça montre bien qu'en Corse, on peut faire preuve d'hospitalité,
00:38:19 de source de l'accueil, et d'ailleurs c'est dit par vos témoins dans le reportage,
00:38:22 et en même temps de fermeté et de volonté de respecter l'identité insulaire en l'occurrence.
00:38:27 Voilà.
00:38:28 Ça, c'était pour la petite introduction.
00:38:30 Oui, bien sûr.
00:38:31 Mais ce qu'il faut rappeler aussi, c'est que le phénomène de drogue, très rapidement, en Corse,
00:38:35 il est lié aussi... Pourquoi ça se passe maintenant ?
00:38:37 Parce que c'est l'été en Corse. C'est l'été partout en France.
00:38:39 Mais l'été en Corse, il y a une démultiplication de la population.
00:38:41 La drogue, elle est aussi... Il ne faut jamais oublier que la drogue,
00:38:44 s'il y a des vendeurs, c'est parce qu'il y a des acheteurs.
00:38:46 C'est parce qu'il y a des consommateurs.
00:38:47 Donc, c'est là aussi qu'il y a une piste de réflexion à mener,
00:38:50 les actions à mener sur les consommateurs.
00:38:53 En Corse, c'est une terre de fêtes, l'été, il y a beaucoup de nottes de nuit, de bars, de restaurants, etc.
00:38:58 Et il y a des consommateurs de drogue.
00:39:00 Voilà, il ne faut pas oublier ça.
00:39:02 Donc, les menaces qui ont été adressées aux agents municipaux,
00:39:05 qui ont justifié cette mobilisation massive de Corse...
00:39:07 D'ailleurs, on voit bien sur les images, ce n'est pas que des hommes.
00:39:09 Il y a beaucoup de femmes, de personnes âgées.
00:39:11 Donc, c'est l'ensemble de la population corse et ajaxienne qui s'est mobilisé dans ce quartier-là.
00:39:15 Ça montre une chose, ça veut dire qu'on sait où sont les pointes de deal,
00:39:18 où sont les dealers.
00:39:20 Et que lorsque la population a le sentiment que la justice est en retard par rapport à l'action à mener,
00:39:25 c'est le peuple qui se mobilise.
00:39:27 Et la justice du peuple, elle n'est jamais la meilleure,
00:39:30 parce qu'elle est toujours plus directe, plus violente.
00:39:32 Donc, moi, je salue l'action des Corses, évidemment,
00:39:34 qui tiennent à préserver leur sécurité.
00:39:36 Et c'est bien le moindre des droits, mais c'est le droit de tous les Français.
00:39:39 Parce que, moi, je ne connais pas de peuple corse.
00:39:41 Je ne connais qu'une culture corse, une identité corse.
00:39:43 Je ne connais qu'un seul peuple, c'est le peuple français.
00:39:45 Donc, cette sécurité-là, les Corses ont légitimement,
00:39:49 ils ont droit, légitimement, comme l'ensemble des métropolitains et des Français de manière générale.
00:39:53 Mais là, il y a une vraie mobilisation.
00:39:54 Il y a une vraie mobilisation qui montre bien,
00:39:56 et là, je vous rejoins, M. Barillot, c'est effectivement...
00:39:58 Et les Corses n'ont pas envie de subir.
00:39:59 Il y a une identité corse qui a été préservée par cette insularité
00:40:03 et qui permet aussi une densité du réseau social.
00:40:06 Il y a une solidarité qui fait que lorsque vous touchez à l'un des leurs,
00:40:09 eh bien, il y a une mobilisation générale.
00:40:11 Allez, très rapidement, Erwann Barillot,
00:40:12 on va parler de la chaleur, de la canicule, mais très rapidement.
00:40:15 Pour réagir aux propos de M. Garagnon,
00:40:18 vous dites "la justice du peuple n'est jamais la meilleure".
00:40:20 Et finalement, pour en revenir rapidement au discours du président de la République,
00:40:23 c'est peut-être contre ça qu'il a voulu nous prémunir
00:40:26 en disant qu'il fallait que la jeunesse se détourne du chaos et de la désunion.
00:40:32 Peut-être qu'il s'adresse plus finalement aux victimes des émeutes
00:40:35 qui l'appellent à ne pas se faire justice eux-mêmes,
00:40:38 à l'image des Corses, que finalement aux jeunes de banlieue.
00:40:41 On a bien vu que la commerçante de Montargy n'a pas compris le message.
00:40:44 Absolument pas.
00:40:45 Parce qu'on ne peut pas calmer quelqu'un qui est en colère
00:40:47 en lui disant juste "calme-toi, calme-toi".
00:40:49 Il faut aussi essayer de résoudre les causes de cette colère.
00:40:51 Je ne suis pas sûr qu'effectivement,
00:40:53 les jeunes de banlieue aient entendu le message en tous les cas.
00:40:57 Allez, on va parler de la chaleur.
00:40:58 Ça ne vous a pas échappé.
00:40:59 Il fait chaud et il va faire encore plus chaud
00:41:01 puisque 19 départements sont placés en vigilance orange.
00:41:05 Dans quelques instants, on sera avec Agnès Ricard,
00:41:07 imbombe, membre de la Société française de médecine d'urgence.
00:41:10 Mais dès ce week-end, où les fortes chaleurs vont s'accentuer
00:41:12 sur une large partie du territoire,
00:41:14 cet épisode caniculaire devrait être le plus important de l'été.
00:41:17 Les départements concernés se situent notamment
00:41:19 sur une vaste diagonale allant, et vous le voyez sur la carte,
00:41:22 allant du Gers au Doubs en s'étendant jusqu'à la Savoie.
00:41:24 En outre, 21 autres seront en vigilance jaune canicule.
00:41:28 Le pic d'intensité en France est attendu au début de semaine prochaine,
00:41:31 sans doute mardi ou mercredi, selon Météo France.
00:41:34 Et le gouvernement a d'ailleurs décidé d'activer dès aujourd'hui
00:41:38 la plateforme nationale d'information + canicule info service,
00:41:44 joignable au 0800 06 66 66.
00:41:50 Bonjour Agnès Ricard-Ibbon,
00:41:54 je rappelle que vous êtes membre de la Société française de médecine d'urgence.
00:41:57 Je suis ravi de vous accueillir.
00:41:59 Ces mesures vont dans le bon sens ?
00:42:02 Il y a trois choses qu'il faut faire absolument.
00:42:06 La prévention, c'est ce qui marche le plus, l'information des populations.
00:42:09 Ensuite, ne pas appeler trop tard quand on a des symptômes.
00:42:13 Et enfin, c'est bien utiliser le système de soins.
00:42:16 Comme les services d'urgence sont un peu en tension,
00:42:18 certains sont fermés, il faut appeler le 15 pour être bien orienté
00:42:21 dans le système de soins et se retrouver dans une structure
00:42:23 qui a la capacité d'accueillir et de traiter.
00:42:26 Les services d'urgence sont vraiment en alerte là ?
00:42:30 Oui, bien sûr, les plans de canicule sont déclenchés.
00:42:35 L'expérience des années précédentes montre que quand il y a la prévention
00:42:40 qui fonctionne, on est moins surchargé.
00:42:43 Les services d'urgence sont impactés en général avec retard,
00:42:47 c'est-à-dire qu'il y a trois, quatre jours après le début de la canicule
00:42:50 qu'on voit apparaître les décompensations.
00:42:53 Il ne faut pas attendre ces décompensations avant de consulter
00:42:56 les médecins traitants, en particulier ceux qui ont des traitements
00:42:59 qui interfèrent avec le rein, le foie.
00:43:02 Il faut prévenir ça et adapter les traitements.
00:43:05 Quels sont les profils des patients que vous accueillez habituellement
00:43:08 dans ce type de situation dans les services d'urgence, Agnès Ricard-Hibon ?
00:43:13 Il y a les personnes fragiles aux extrêmes de la vie,
00:43:16 les bébés, surveiller les couches, une couche sèche c'est qu'il y a
00:43:19 un enfant déshydraté, et les personnes les plus âgées.
00:43:22 Mais il n'y a pas que les personnes âgées, il y a aussi les sportifs
00:43:26 qui vont faire un footing en pleine chaleur, c'est à éviter.
00:43:30 Il y a ceux qui ont des pathologies chroniques et qui sont plus jeunes,
00:43:34 comme l'hypertension, comme des médicaments qui interfèrent avec le rein.
00:43:40 Ce sont des patients qui vont décompenser des pathologies chroniques
00:43:44 et ce qui se retrouve dans les urgences.
00:43:46 Toutes ces personnes à risque doivent être vigilantes
00:43:49 et appliquer les mesures de prévention.
00:43:51 On vous a en direct sur MediewZT, quels sont les principaux conseils
00:43:54 à donner en tant que spécialiste Agnès Ricard-Hibon
00:43:57 pour ne pas commettre l'irréparable ou les fautes idiotes ?
00:44:03 Dites-nous tout.
00:44:04 Bien s'hydrater avec une alimentation équilibrée,
00:44:09 les fruits et légumes amènent aussi de l'eau.
00:44:12 Éviter l'alcool, une pinte de bière déshydrate, c'est agréable à boire
00:44:20 mais ça entraîne une déshydratation parce que ça favorise le rhin,
00:44:22 donc il vaut mieux une pinte d'eau qu'une pinte de bière.
00:44:24 Et ne pas sortir au moment des pleines chaleurs,
00:44:27 savoir se rafraîchir avec des linges humides
00:44:30 et ne pas rester dans les endroits où il y a des îlots de chaleur,
00:44:34 aller plutôt dans les endroits où il y a de la réfrigération.
00:44:37 Les EHPAD ont mis en place des mesures qui marchent très bien.
00:44:40 Les plus à risque sont les personnes âgées qui sont isolées à domicile.
00:44:44 On avait justement dans le cadre de la Parle aux Français,
00:44:47 un directeur d'EHPAD qui a mis des petites piscines
00:44:50 pour ses résidents pour qu'elles puissent se rafraîchir.
00:44:54 Ce sont des mesures de bon sens, c'est important de prendre ce type de mesures.
00:44:58 Oui, ce sont des mesures simples et qui sont très efficaces.
00:45:01 Quels sont les risques potentiels également pour les services d'urgence
00:45:04 puisqu'on sait que c'est difficile les services d'urgence ?
00:45:07 Qu'est-ce que vous craignez le plus dans cette période de canicule ?
00:45:11 Une affluence ? Il va falloir gérer tout ça ?
00:45:14 Alors qu'on le sait, hélas, vos services sont déjà saturés.
00:45:17 Ce qu'on craint, c'est d'avoir des patients qui ont besoin d'être hospitalisés
00:45:20 sans avoir les lits d'hospitalisation pour le faire et qui stagnent dans des urgences.
00:45:24 On sait depuis une étude récente que le fait de stagner une nuit dans une urgence
00:45:30 aggrave la morbid mortalité.
00:45:33 Donc il est très important qu'il y ait le rôle des médecins traitants
00:45:38 pour l'adaptation des maladies chroniques et que ne viennent aux urgences
00:45:42 que les patients qui ont vraiment besoin d'une prise en charge avec le plateau technique.
00:45:47 Petite réaction, Jonathan Stix. Je vous garde encore quelques instants Agnès Kécari.
00:45:51 C'est toujours des périodes un peu sensibles.
00:45:54 Ce sont des périodes pénibles.
00:45:57 On se souvient qu'une certaine ministre avait raté le rendez-vous à une certaine époque.
00:46:01 Et donc ça rappelle de mauvais souvenirs.
00:46:04 Parce qu'effectivement, si c'est mal géré, il peut y avoir des morts, voire de nombreux morts.
00:46:09 Sinon, vous avez employé le bon terme il y a quelques instants, c'est le bon sens.
00:46:13 Prendre des mesures de bon sens, se protéger du soleil, boire quand on a soif.
00:46:18 Et peut-être que le conseil que vous pouvez ajouter est de s'écouter un peu,
00:46:23 écouter un peu son corps.
00:46:25 Si on se sent faible, une hydratation régulière peut empêcher le coup de chaud, par exemple.
00:46:32 C'est ce qu'on peut regrouper sous cette appellation de bon sens.
00:46:36 - Erwan. - Oui, c'est bien que le gouvernement propose un numéro vert
00:46:40 et dispense finalement ses conseils à la population.
00:46:43 Ce qu'on voit, c'est que de plus en plus, il est amené à réagir aux crises, donc aux conséquences.
00:46:48 Ce qu'on aimerait, c'est qu'il agisse aussi sur les causes.
00:46:51 Aujourd'hui, il y a un dérèglement climatique qui est enclenché,
00:46:54 dont on voit à peine le début des conséquences.
00:46:57 Mais si le gouvernement prenait les mesures radicales dès maintenant,
00:47:01 il arrêterait toute émission de pétrole.
00:47:03 On est le champion du monde en émission à effet de serre le moins élevé.
00:47:07 La France est le meilleur élève en la matière.
00:47:10 Je défends Macron. Le gouvernement Macron en la matière est plutôt exemplaire.
00:47:14 On est vraiment, de ce point de vue-là, à l'échelle européenne et à l'échelle mondiale.
00:47:20 C'est grâce à l'héritage français qui préexistait au gouvernement.
00:47:24 Mais il n'y a pas eu le tournant nécessaire, ni la prise de conscience nécessaire, malheureusement.
00:47:29 Agnès Riccaribon, dernière question.
00:47:32 Ce qui est important aussi, c'est d'être attentif aux personnes âgées qui sont isolées en cette période-là.
00:47:39 C'est un peu l'appel qu'on peut lancer aussi. On ne le souligne pas assez, je trouve.
00:47:43 Oui, vous avez tout à fait raison.
00:47:45 Alors, il y a un rôle majeur des communautés, des mairies,
00:47:49 qui ont tout le listing des personnes fragiles et qui les appellent pour reprendre leurs nouvelles
00:47:54 et pour dispenser les conseils de prévention.
00:47:57 Après, bien sûr, il y a le rôle des familles et, je le rappelle, des rôles des médecins traitants.
00:48:02 Merci beaucoup, Agnès Riccaribon, pour tous ces conseils, ô combien précieux.
00:48:07 Cet épisode caniculaire qui va toucher un certain nombre de départements.
00:48:10 19 départements, je le rappelle, qui sont placés en vigilance orange canicule.
00:48:15 On va marquer une grande pause.
00:48:18 C'est la première grande pause de ce Mini-News ZT, puisqu'on va se retrouver à partir de midi
00:48:22 pour la deuxième partie et on parlera d'un certain nombre de sujets
00:48:28 et notamment des manifestations contre les méga-bassines.
00:48:32 Vous savez, ils se mobilisent et ils vont partir, ils vont parcourir la France
00:48:37 et on retrouvera dans les deux salles nos envoyés spéciaux qui nous diront
00:48:41 comment se déroule ce début de manifestation.
00:48:45 Et normalement, c'est une manifestation qui se veut familiale et calme.
00:48:49 En plus, on se souvient de ce qui s'est passé à Saint-Sauline.
00:48:52 Mais ne laissant rien présager, nos envoyés spéciaux nous diront tout.
00:48:56 On se retrouve dans quelques instants.
00:48:59 Il est midi, je suis ravi de vous retrouver pour la dernière ligne droite de Mini-News ZT.
00:49:05 Nous sommes ensemble jusqu'à 13h, évidemment, avec beaucoup de débat.
00:49:08 Je vous présente mon équipe de grands témoins dans quelques instants,
00:49:10 mais tout de suite, place à l'info.
00:49:12 C'est avec Félicité Kindo qui rebonjourne, ma chère Félicité.
00:49:15 Rebonjour Thierry, bonjour à tous.
00:49:17 On commence avec l'après-rentrée d'Emmanuel Macron à Bormes-les-Mimosas.
00:49:21 C'était hier, à l'occasion des commémorations des 79e anniversaire de la libération de la ville.
00:49:27 Lors de sa première prise de parole de la rentrée,
00:49:29 le président de la République a mis en garde la jeunesse contre le chaos et la désunion
00:49:33 quelques semaines après les émeutes urbaines.
00:49:35 Je vous propose de l'écouter.
00:49:37 Hors de ce champ commun prospère la désunion, la division,
00:49:41 qui pavent la voie du chaos et de l'injustice.
00:49:44 En cet été 1944, les libérateurs nous ont fait toucher du doigt
00:49:50 une certaine idée de la liberté, individuelle et collective.
00:49:57 Sans phrases et sans écume, ils nous ont montré que c'était là
00:50:01 et que c'était cela, exercer sa liberté.
00:50:06 Ce n'est pas une frénésie de transgression,
00:50:09 ce n'est pas une fièvre de renverser les interdits,
00:50:13 c'est d'abord et avant tout une volonté maîtrisée et forte,
00:50:18 capable d'assumer les contraintes qu'elle se choisit.
00:50:22 Et cette liberté-là, qui n'existe que parce qu'elle est toujours et d'abord collective,
00:50:28 les droits qui s'en suivent, qui ne sont là que parce qu'il y avait d'abord des devoirs,
00:50:32 c'est ce dont nous devons nourrir nos jeunes générations.
00:50:37 La France comme mauvaise élève du télétravail,
00:50:40 c'est en tout cas ce que révèle une étude récente de l'Institut Ifo et Compole Europe.
00:50:44 Loin derrière les pays anglo-saxons qui ont plus d'un jour de télétravail par semaine
00:50:48 ou encore le Canada qui s'approche des deux jours par semaine,
00:50:51 les employeurs français semblent encore frileux à privilégier le travail à domicile de leurs salariés.
00:50:56 Saint-Tropez deviendrait une ville d'ultra-riches,
00:51:00 selon les natifs de la petite station balnéaire très prisée.
00:51:04 La ville se transforme chaque été pour accueillir les familles les plus riches
00:51:07 et les plus beaux bateaux du monde pour des fêtes de folie.
00:51:10 Et dans la ville, les prix augmentent drastiquement.
00:51:13 Saint-Tropez est-elle uniquement une ville d'ultra-riches ?
00:51:15 Thibault Marcheteau et Aminata Demphal sont allés sur place.
00:51:19 Cet été encore, le village de Saint-Tropez accueille de nombreux touristes
00:51:25 et plus que jamais les très fortunés.
00:51:27 Les grandes boutiques de luxe, les plages ou encore les yachts,
00:51:31 le village en deviendrait inabordable.
00:51:34 Des nouvelles habitudes qui ne plaisent pas forcément à tout le monde.
00:51:38 "Je trouve qu'on ouvre trop de choses de luxe à Saint-Tropez.
00:51:40 Les promeneurs ils promènent, ils ont le droit, ils se baladent, c'est très bien.
00:51:44 Mais tous ces boutiques de luxe, tout ce qui se passe dans le luxe,
00:51:47 même au niveau de la restauration, des plages et tout ça,
00:51:49 étant né ici, ça me chagrine un peu."
00:51:51 Même son de cloche pour Serge Astézan, gardien des traditions tropésiennes.
00:51:55 "Il me semble que c'est devenu beaucoup plus "people".
00:51:59 Il y a de plus en plus d'endroits, de restaurants, de bars, de boîtes de nuit
00:52:05 où les tropésiens pouvaient aller autrefois, ils ne peuvent plus maintenant."
00:52:08 Une situation qui serait sans réelle solution.
00:52:12 "On ne peut pas arrêter ce phénomène qui fait que Saint-Tropez est devenue une ville ultra riche.
00:52:19 Mais en même temps, côté business, on ne peut pas le rejeter.
00:52:23 Il ne faut pas cracher sur le tourisme à Saint-Tropez, ce n'est pas possible.
00:52:26 C'est bien entendu ce qui fait vivre la ville."
00:52:28 Au dernier recensement, Saint-Tropez faisait état de 3 300 habitants en hiver
00:52:33 et jusqu'à 100 000 en été.
00:52:35 Et pour finir, dans l'actualité internationale, au Canada,
00:52:40 plus de 20 000 personnes ont reçu l'ordre d'évacuer Yellowknife,
00:52:44 la capitale des territoires du Nord-Ouest,
00:52:46 menacée par un important brasier à une quinzaine de kilomètres de ses murs.
00:52:50 Depuis le mois de mai, le Canada est ravagé par des méga-feux
00:52:53 liés à une sécheresse de grande ampleur.
00:52:55 Les secours peinent à maîtriser et à contenir ces incendies ravageurs,
00:52:58 un sujet si néco-rentabrié.
00:53:00 Ils sont 5 000 pompiers, de 12 pays différents,
00:53:05 à être venus prêter main-forte aux soldats du feu canadien.
00:53:09 Le pays connaît un état de sécheresse sévère,
00:53:12 des précipitations trop rares et des températures élevées.
00:53:15 Une situation qui ne devrait pas s'améliorer dans l'immédiat.
00:53:19 "La situation des incendies de forêt reste critique dans les territoires du Nord-Ouest
00:53:24 avec des menaces d'incendies qui pèsent sur les communautés dans de nombreuses régions."
00:53:28 Dans la province de Yellowknife,
00:53:30 où l'on comptabilise plus de 200 feux simultanément actifs,
00:53:34 les évacuations continuent.
00:53:36 "Je dirais que c'est un peu surréaliste là-haut en ce moment.
00:53:42 Il y a beaucoup de fumée dans l'air,
00:53:44 mais surtout le bruit des moteurs des bombardiers d'eau qui nous survolent."
00:53:51 "Personne n'avait prévu un événement d'une telle ampleur.
00:53:53 C'est toujours très stressant.
00:53:55 Il y a encore beaucoup de gens à Yellowknife qui paniquent."
00:53:58 Depuis le début de l'année, ce sont 13 millions d'hectares qui ont brûlé au Canada.
00:54:02 Un chiffre dramatiquement historique.
00:54:05 C'était l'essentiel de l'information.
00:54:09 Je vous retrouve dans une heure pour un prochain point sur l'actualité.
00:54:11 C'est à vous Thierry.
00:54:12 Merci Fuma, chère félicité.
00:54:14 On se retrouve dans une heure.
00:54:15 Évidemment le rendez-vous est pris.
00:54:16 Allez, on poursuit pour la dernière heure de MiniNews.
00:54:18 On va monter de cette actualité.
00:54:19 Erwan Barayou, écrivain.
00:54:21 Jonathan Cixous, journaliste à Causeur.
00:54:23 Martin Garagnon, vice-président Renaissance 92.
00:54:26 J'accueille avec beaucoup de plaisir Olivier Morin.
00:54:29 Puisqu'on parlera dans le cadre de cette émission,
00:54:31 bonjour Olivier Morin,
00:54:33 on parlera des nouvelles mesures qui ont été prises contre le harcèlement scolaire.
00:54:37 Vous nous rappellerez ce qui s'est passé avec votre fille âgée de 13 ans.
00:54:41 Je vous demanderai justement quelle est votre réaction face à ces mesures,
00:54:45 si ça va dans le bon sens ou pas.
00:54:47 Allez, on ne va pas prendre la direction de Saint-Tropez comme l'évoquait Félicité,
00:54:51 mais je ne vais pas prendre la direction si vous le voulez bien, c'est différent.
00:54:55 On va prendre la direction des Deux-Sèvres.
00:54:56 Pourquoi les Deux-Sèvres ?
00:54:57 Parce que cinq mois après la manifestation contre les méga-bassines
00:55:01 qui a dégénéré, on s'en souvient tous ici et les Français aussi à Saint-Solyne,
00:55:05 les opposants au projet n'entendent pas cesser la lutte.
00:55:08 Et à partir d'aujourd'hui, un convoi va s'élancer depuis l'Eusée dans les Deux-Sèvres.
00:55:13 On va retrouver sur place nos envoyés spéciaux,
00:55:15 Jérôme Brampenoud et Michael Chayou.
00:55:17 Jérôme, vous êtes donc à l'Eusée, c'est bien comme cela qu'on prononce, dans les Deux-Sèvres.
00:55:21 Et l'objectif, je le disais, de cette marche, c'est que tout se passe dans le calme.
00:55:26 Vous me confirmez que tout est calme pour le moment ?
00:55:29 Bonjour Jérôme.
00:55:30 Oui, effectivement, tout est calme.
00:55:34 Tout est assez festif au niveau ambiance.
00:55:35 Vous le voyez, on attend ici jusqu'à 700 vélos sur le point de rassemblement
00:55:39 avant un départ aux alentours de 14h, 15h.
00:55:42 Une trentaine de tracteurs aussi seront présents.
00:55:44 Ce matin, il y a déjà eu un pré-départ avec le collectif Antibassines de Charente.
00:55:48 Ils sont partis à une trentaine de kilomètres d'ici pour rejoindre ce convoi.
00:55:52 Nous y étions avec Michael Chayou.
00:55:54 C'était très bon enfant.
00:55:56 Un public très large, des personnes d'un certain âge, des jeunes aussi qui sont venus accompagner.
00:56:01 On a même vu un couple qui arrivait de Marseille en vélo.
00:56:04 Ça fait trois semaines qu'ils sont partis.
00:56:05 Et ils ont décidé, en apprenant qu'il y avait ce convoi, de rejoindre le convoi ici.
00:56:10 Alors, ils vont s'élancer aux alentours de 14h, je vous le disais.
00:56:13 Le but, c'est de remonter un petit peu plus loin, à une trentaine de kilomètres ce soir, jusqu'à Jasneuil.
00:56:18 Ils vont essayer de passer à côté de Sainte-Sauline, à côté de la bassine,
00:56:21 où effectivement il y a eu des échafouvrées.
00:56:24 Le but, c'est de monter un cairne à Sainte-Sauline,
00:56:27 une espèce d'ama de pierre et de boue de bois,
00:56:31 pour symboliser leur passage et continuer tranquillement le chemin.
00:56:34 Alors, ils vont continuer comme ça, par étapes, toute la semaine.
00:56:37 Ils espèrent atteindre Orléans le 25, pour pouvoir être entendus devant la commission de l'eau.
00:56:43 Et ensuite, ils devraient aller jusqu'à Paris, mais là, on n'a pas plus d'informations.
00:56:46 Ça va dépendre du temps qu'ils mettent aussi à circuler.
00:56:49 Eux-mêmes ne savent pas quand ils pourraient arriver à Paris.
00:56:51 - Merci beaucoup, mon cher Jérôme Ropenou.
00:56:54 Je rappelle que vous êtes accompagné par Michael Chahou.
00:56:56 Alors, Jonathan Sixou, on se souvient de Sainte-Sauline et de ses images.
00:57:00 Là, visiblement, ils veulent que tout se passe dans le calme le plus absolu,
00:57:04 et que ce soit un rendez-vous familial.
00:57:06 Espérons que ce trajet se déroule de la sorte.
00:57:09 - Que vous soyez entendus.
00:57:11 Quoi qu'il en soit, l'écologie est un sujet trop grave, trop important,
00:57:15 pour la laisser aux mains des écolos.
00:57:17 Parce que ce sont des démonstrations qui ne...
00:57:21 Alors là, tant mieux, si c'est aussi bon enfant,
00:57:24 et que ce sont des familles à vélo qui accompagnent des tracteurs.
00:57:27 Mais il y en avait aussi à Sainte-Sauline, avant que les autres débarquent.
00:57:31 Souvenez-vous des images.
00:57:32 - Là, nous étions en direct, on les a vues en direct.
00:57:34 - Exactement.
00:57:35 - On ne peut pas oublier.
00:57:36 - Pour le moment, soyons prudents.
00:57:37 Tant mieux si ça se déroule comme ça,
00:57:38 tant mieux si l'étape d'aujourd'hui se déroule comme ça.
00:57:41 C'est réel, il y a un problème d'eau.
00:57:44 Et on a de moins en moins d'eau.
00:57:46 J'arrive du midi, pour ne rien vous cacher,
00:57:48 et en parlant avec des agriculteurs là-bas,
00:57:51 ils vous disent qu'il n'y a plus d'eau.
00:57:53 C'est un vrai problème.
00:57:54 Ils sont obligés de forer de plus en plus profondément.
00:57:57 Même des maisons individuelles sont obligées parfois
00:57:59 de forer à 180 mètres pour trouver de l'eau.
00:58:01 Ce sont des situations que la France n'a jamais connues.
00:58:04 De moins dans une histoire moderne.
00:58:06 - Nous étions avec des agriculteurs dans les Pyrénées
00:58:08 qui sont obligés d'abattre une partie de leur élevage
00:58:12 et de leur bête parce qu'évidemment,
00:58:13 pas de soins, pas d'eau, et que c'est compliqué.
00:58:15 - Alors il y a cette solution des mégabassines
00:58:17 qui est une solution.
00:58:18 Mais le problème, c'est que tous les gens qui en parlent,
00:58:20 qui sont pour ou qui sont contre,
00:58:22 n'ont pas les compétences pour le faire.
00:58:24 J'entends publiquement dans le débat public.
00:58:27 Moi le premier, c'est pour ça que je ne vais pas vous dire
00:58:29 que je suis pour ou je suis contre ces mégabassines.
00:58:31 J'observe simplement les réactions des uns et des autres.
00:58:35 Et je trouve évidemment que j'ai toujours condamné
00:58:38 les démonstrations de force contre les installations
00:58:41 de mégabassines à Saint-Sauline
00:58:43 et évidemment contre les forces de l'ordre
00:58:45 qui ont été lâchées en pâture
00:58:46 vraiment face à ces assassins en puissance.
00:58:49 Voilà ce que je voulais dire.
00:58:50 Il y a un réel problème environnemental,
00:58:52 un réel problème d'eau.
00:58:54 Vraisemblablement, ces histoires de mégabassines
00:58:57 seraient une solution.
00:58:58 Quand je dis ces histoires, pardon,
00:59:00 ces installations seraient une solution.
00:59:03 Et il faut arrêter l'hystérie
00:59:05 quand il y a un sujet qui touche l'environnement.
00:59:08 Il faut appeler au calme et à l'apaisement des esprits.
00:59:11 - Aaron Barilho.
00:59:12 - Oui, effectivement, je suis d'accord avec Jonathan Sixou.
00:59:15 Il y a un réel problème d'eau aujourd'hui sur la planète
00:59:18 et en particulier dans notre pays.
00:59:20 C'est dû à la perturbation du cycle de l'eau,
00:59:22 des phénomènes de sécheresse qui se multiplient.
00:59:25 Effectivement, il faut que la politique s'en saisisse,
00:59:28 mais il est, je pense, sain également
00:59:30 que la société civile fasse entendre sa voix,
00:59:33 y compris à travers ce genre de manifestations pacifiques.
00:59:37 Effectivement, le mouvement est très attendu au tournant
00:59:42 puisque chacun observe si la manifestation
00:59:45 va se dérouler dans le calme.
00:59:47 On peut tous le souhaiter.
00:59:49 Il est bien que ces gens soient entendus.
00:59:52 Après, moi, je crains une chose,
00:59:54 c'est que la suspension par le Conseil d'État
00:59:56 de la décision du gouvernement de dissoudre
00:59:58 les soulèvements de la terre
01:00:00 donne finalement un blanc-seing à la frange
01:00:02 la plus extrémiste du mouvement.
01:00:04 Donc, on va voir comment ça va se passer.
01:00:06 Mais c'est un risque, à mon avis,
01:00:08 qu'il faudra suivre de très près aujourd'hui.
01:00:10 - Je vous donne la parole dans quelques instants,
01:00:12 mais on va écouter Agnès,
01:00:14 qui est la porte-parole du collectif Bacide Non Merci.
01:00:17 - Il y a besoin de fermeté ou de rapport de force aussi
01:00:20 pour faire avancer la problématique.
01:00:22 Et je crois que Bacide Non Merci,
01:00:24 la Confédération Paysanne des Soulèvements de la Terre,
01:00:26 on a aussi permis de mettre le débat
01:00:28 aujourd'hui sur la table.
01:00:30 Les médias s'y intéressent,
01:00:32 la société entière s'y intéresse.
01:00:34 Je pense que beaucoup de Français savent aujourd'hui
01:00:36 ce qu'est une bassine.
01:00:38 La preuve en est dans les discussions
01:00:40 qu'on peut avoir en famille ou autre.
01:00:42 Donc, je pense que le mouvement,
01:00:44 le rapport de force qu'on a créé
01:00:46 est important quand même.
01:00:48 Et malheureusement, l'État a voulu de la violence,
01:00:50 donc il en a créé à Sainte-Soline.
01:00:52 Mais il est là aussi pour nous refaire du bien
01:00:54 et se dire qu'on peut être militant
01:00:56 et affirmer nos convictions dans une société plurielle.
01:00:58 - Martin Guéragnon,
01:01:00 quand on écoute Agnès Laporte-Parole,
01:01:02 l'objectif c'est que tout se déroule
01:01:04 dans le calme le plus absolu
01:01:06 et ce qu'on peut s'éveuter et espérer.
01:01:08 - Sur la forme, je note que
01:01:10 les participants à la manifestation n'ont pas écouté
01:01:12 les conseils de votre spécialiste, Mme Ricard-Hibon,
01:01:14 de faire du sport en pleine chaleur
01:01:16 parce qu'apparemment, ils partent en vélo
01:01:18 en pleine période de canicule.
01:01:20 - On ne peut pas. Sur le fond, évidemment,
01:01:22 on n'est pas là pour débattre de la légitimité
01:01:24 des mégabassines, de l'intérêt
01:01:26 et de l'opportunité des mégabassines.
01:01:28 On s'intéresse à la forme de la manifestation.
01:01:30 On a vu que jusqu'à présent, les manifestations organisées
01:01:32 par ces mouvements, et notamment
01:01:34 les souhaitements de la Terre, ont toujours dégénéré.
01:01:36 Soit se sont pratiquées dans des contextes
01:01:38 de manifestations interdites au préalable,
01:01:40 soit dans des manifestations autorisées
01:01:42 et qui ont dégénéré parce que
01:01:44 ces manifestations ont été cannibalisées
01:01:46 par des éléments extérieurs
01:01:48 très virulents, très violents, très bien organisés.
01:01:50 Donc c'est toute la question qui va se poser,
01:01:52 et on va se quitter attentivement
01:01:54 de la manifestation de cet après-midi.
01:01:56 Moi, je suis tout à fait d'accord pour qu'il y ait
01:01:58 des militants écologistes qui manifestent pacifiquement.
01:02:00 - Ce n'est pas une manifestation,
01:02:02 ils se déplacent. C'est un convoi.
01:02:04 - Oui, une manifestation sur le long terme.
01:02:06 Apparemment, ils se déplacent en vélo sur une longue distance.
01:02:08 Mais c'est un droit qui est constitutionnel,
01:02:10 que la France protège et valorise.
01:02:12 Maintenant, il faut que ces manifestations,
01:02:14 ces expressions de désaccord
01:02:16 se fassent dans un cadre républicain et de l'égalité.
01:02:18 Lorsque vous organisez une manifestation,
01:02:20 vous avez une déclaration préalable en préfecture,
01:02:22 vous avez un responsable de manifestation
01:02:24 qui est responsable de la bonne tenue
01:02:26 et de la sécurité. Donc ce sera l'occasion de voir
01:02:28 si, effectivement, on peut en France
01:02:30 encore défendre une certaine forme d'écologie.
01:02:32 C'est leur droit, je ne partage pas leurs options,
01:02:34 mais elles s'expriment d'une manière
01:02:36 légale et pacifique.
01:02:38 - Allez, on va écouter très rapidement Marine Tondelier.
01:02:40 - Les écologistes seront mobilisés
01:02:42 sur le cortège. Benoît Biteau,
01:02:44 paysan en Charente, qui est un des historiques
01:02:46 de ce combat et qui est député européen écologiste
01:02:48 et en ce moment même avec beaucoup d'élus
01:02:50 locaux et régionaux au départ
01:02:52 de ce qu'on voit. C'est des centaines de cyclistes
01:02:54 qui vont enfourcher leur vélo, des dizaines
01:02:56 de paysans qui vont chevaucher leur tracteur
01:02:58 sur 300 km pour rejoindre Paris.
01:03:00 Et en fait, tout au long du parcours,
01:03:02 des écologistes iront à leur rencontre, évidemment.
01:03:04 Je peux dire que je fais partie
01:03:06 des gens qui en sont encore traumatisés parce que ce qui a été
01:03:08 vécu par tous les gens présents
01:03:10 à Sainte-Sauline était extrêmement traumatisant.
01:03:12 Et donc, il y a une responsabilité
01:03:14 et des personnes qui participent à ce combat
01:03:16 qui sont non-violentes et qui feront en sorte
01:03:18 que ça se passe bien, mais aussi des pouvoirs
01:03:20 publics de faire en sorte que ça se passe bien.
01:03:22 - Eh bien, on verra si
01:03:24 ce déplacement se passe
01:03:26 bien, on suivra ça, évidemment.
01:03:28 Allez, Olivier Morin
01:03:30 est avec nous. On voulait absolument vous avoir
01:03:32 aujourd'hui, Olivier Morin,
01:03:34 puisque votre petite fille de 13 ans
01:03:36 a été harcelée. Merci en tout cas
01:03:38 d'avoir accepté de témoigner.
01:03:40 Pourquoi on voulait vous avoir ? Parce que
01:03:42 de nouvelles mesures ont été
01:03:44 annoncées hier et un décret
01:03:46 est paru au journal officiel contre
01:03:48 le harcèlement scolaire.
01:03:50 On voit tout cela avec Soumaya Labidi
01:03:52 et on ouvre le débat avec vous.
01:03:54 C'est l'un des chantiers prioritaires
01:03:58 du ministère de l'Éducation nationale.
01:04:00 Depuis hier,
01:04:02 de nouvelles sanctions encadrent le
01:04:04 fléau du harcèlement scolaire.
01:04:06 Avec cette mesure phare,
01:04:08 le 24 juin avant, c'est le harceleur
01:04:10 qui devra changer d'établissement.
01:04:12 Ça devrait être fait
01:04:14 dès le départ.
01:04:16 Après,
01:04:18 j'ai mis quand même des réserves
01:04:20 parce que ça va être
01:04:22 compliqué à faire, je pense.
01:04:24 Tous les établissements vont
01:04:26 se balancer la balle.
01:04:28 Non, moi, j'en veux pas.
01:04:30 Il va falloir trouver un établissement
01:04:32 qui souhaite l'accueillir et
01:04:34 mettre en place toutes ces mesures.
01:04:36 Tant plus que dans les communes
01:04:38 ne comptant qu'une seule école publique,
01:04:40 la radiation ne pourra se faire
01:04:42 qu'à condition qu'une autre commune
01:04:44 accepte d'inscrire l'élève.
01:04:46 Ça va satisfaire
01:04:48 les familles des enfants harcelés.
01:04:50 La seule chose, c'est que l'enfant
01:04:52 harceleur,
01:04:54 il n'y aura pas de solution pour lui.
01:04:56 La difficulté majeure que nous avons
01:04:58 sous les cas de harcèlement,
01:05:00 c'est réellement le manque de personnel
01:05:02 dédié et formé pour régler
01:05:04 cette situation.
01:05:06 Des sanctions qui seront étendues
01:05:08 au cyberharcèlement.
01:05:10 Aujourd'hui, l'enjeu, c'est de créer
01:05:12 des vrais groupes de modération
01:05:14 avec des vraies cellules qui connaissent
01:05:16 ces sujets-là.
01:05:18 Ça demande un investissement
01:05:20 de ces grands fournisseurs de réseaux sociaux
01:05:22 qui ne sont pas prêts à faire
01:05:24 puisque l'enjeu du buzz est plus important
01:05:26 que l'enjeu de l'équilibre humain.
01:05:28 Chaque année, en France,
01:05:30 entre 800 000 et 1 million d'enfants
01:05:32 sont victimes de harcèlement scolaire.
01:05:34 Olivier Morin,
01:05:36 merci en tous les cas d'être avec nous.
01:05:38 Je le répète, ce n'est toujours pas facile
01:05:40 de témoigner. Avant de vous faire réagir
01:05:42 sur ces mesures qui ont été
01:05:44 annoncées hier,
01:05:46 pouvez-vous nous rappeler ce qui s'est produit
01:05:48 avec votre fille, 13 ans, Liliane ?
01:05:50 Oui, donc en fait,
01:05:52 sur l'année qui vient de s'écouler,
01:05:54 Liliane a été victime
01:05:56 par deux soeurs jumelles de harcèlement
01:05:58 à répétition au collège
01:06:00 Jean-Lursa, ville juive,
01:06:02 au motif
01:06:04 qu'elles travaillaient bien.
01:06:06 Ces deux jumelles venaient de la Haute-Vienne.
01:06:08 Au départ, c'était deux camarades.
01:06:10 Ma fille
01:06:12 les avait pris par sympathie
01:06:14 parce qu'elle ne connaissait personne.
01:06:16 Le harcèlement a démarré sur le fait
01:06:18 qu'elle devait régulièrement donner les devoirs,
01:06:20 les notes, pendant les interrogations
01:06:22 et autres. Et un jour, ma fille
01:06:24 est rentrée à la maison en me disant
01:06:26 "on s'est fait attraper et la note a été divisée par deux".
01:06:28 Et donc là,
01:06:30 j'étais pas d'accord parce que je lui ai dit
01:06:32 "en ayant une note divisée par deux, à la fin du trimestre,
01:06:34 on va pas savoir si tu as une bonne...
01:06:36 enfin, tu travailles mal ou tu as des difficultés".
01:06:38 Donc de là,
01:06:40 elle leur a dit que c'était fini,
01:06:42 surtout à une des jumelles.
01:06:44 Et donc le harcèlement a commencé.
01:06:46 Et un mercredi matin,
01:06:48 elle est allée en sport
01:06:50 et une des jumelles, toujours la même,
01:06:52 lui a écrasé le quatrième
01:06:54 et le cinquième orteil du pied droit.
01:06:56 Ma fille n'a osé
01:06:58 rien dire, elle est rentrée,
01:07:00 je voyais qu'elle marchait avec difficulté
01:07:02 mais elle n'a pas voulu se manifester.
01:07:04 Et jusqu'au moment où le soir,
01:07:06 j'ai vu que ça n'allait pas.
01:07:08 Donc là, je l'emmenais passer une radio,
01:07:10 je lui ai demandé si elle s'était manifestée à l'école
01:07:12 et puis donc là, elle a commencé à verbaliser.
01:07:14 Donc elle a eu
01:07:16 une dispense de sport pendant dix jours,
01:07:18 immobilisée, etc.
01:07:20 Donc tout de suite, j'ai fait part
01:07:22 par mail, via le logiciel
01:07:24 Pronote, qui est un logiciel
01:07:26 qui permet de communiquer entre les professeurs
01:07:28 et l'établissement et les parents,
01:07:30 à sa professeure principale, qui est sa prof
01:07:32 de sport, qui ne se
01:07:34 n'était pas vraiment rendue compte.
01:07:36 Bref, ensuite, j'ai communiqué avec
01:07:38 le principal adjoint,
01:07:40 j'ai relaté un peu les faits
01:07:42 en disant qu'il y avait déjà des problèmes
01:07:44 de relation avec ses deux
01:07:46 soeurs jumelles, etc.
01:07:48 Et puis j'ai demandé à avoir l'assurance
01:07:50 comme ça se fait dans
01:07:52 tous les établissements, ça a traîné,
01:07:54 enfin j'ai pas eu l'assurance.
01:07:56 Enfin tout ça, ça a duré, perduré,
01:07:58 des échanges de mail
01:08:00 infinissables. Et puis au bout de
01:08:02 dix jours, ma fille ne marchait toujours pas
01:08:04 donc j'ai dû consulter un chirurgien
01:08:06 orthopédiste, qui
01:08:08 a donc perduré à l'immobiliser,
01:08:10 elle a marché avec des béquilles. De nouveau,
01:08:12 je suis allé voir le proviseur
01:08:14 adjoint, qui me dit "je m'étonne que
01:08:16 Liliane marche avec des béquilles"
01:08:18 - Il n'y a pas eu d'échange ?
01:08:20 - Pas d'écoute, rien. À partir de là,
01:08:22 j'ai échangé, j'ai envoyé
01:08:24 un mail à la principale
01:08:26 en titre, qui m'a accusé
01:08:28 réception. En titre,
01:08:30 j'ai mis "harcèlement scolaire",
01:08:32 enfin bon, vous imaginez bien tout le nombre de
01:08:34 mails que j'ai pu faire. Rien ne s'est
01:08:36 passé. Un mail reprenant
01:08:38 l'article 911-4
01:08:40 du Code de l'Éducation Nationale
01:08:42 qui stipule que quand il y a un accident
01:08:44 et que l'enfant, qui est le trouble fait
01:08:46 de l'accident, est
01:08:48 clairement reconnu, donc on doit donner
01:08:50 les assurances, puis ça fonctionne.
01:08:52 Rien ne s'est passé,
01:08:54 donc j'ai pris
01:08:56 attache avec mon assistance juridique
01:08:58 qui m'a demandé de faire une lettre commandée
01:09:00 à la maman. J'ai écrit
01:09:02 avec la plus grande gentillesse à la maman
01:09:04 en disant qu'une de ses filles avait
01:09:06 généré un sinistre, bien vouloir
01:09:08 m'envoyer l'assurance. Elle n'a pas voulu, bon bref.
01:09:10 - Et qu'est-ce qui s'est passé ?
01:09:12 - Là, il ne s'est rien passé. J'ai envoyé par
01:09:14 voie de huissier une sommation de fer
01:09:16 à la principale du collège qui, à ce jour,
01:09:18 n'a toujours pas répondu. - Et votre fille est encore
01:09:20 scolarisée dans le collège ? - Non, non, j'ai dû la dé-
01:09:22 donc ça c'était au mois d'avril,
01:09:24 j'ai envoyé une sommation de fer et j'ai dû dé-scolariser
01:09:26 ma fille au mois de mai. - Et les jumelles
01:09:28 sont restées dans le collège ? - Ah oui, elles ont fini leur
01:09:30 année paisiblement. - Très concrètement,
01:09:32 qu'est-ce que vous pensez des mesures annoncées ?
01:09:34 C'est la raison pour laquelle on souhaitait
01:09:36 - Oui, oui, donc c'était, voilà, bruyamment pour faire une stratégie.
01:09:38 - C'est important de rappeler les faits. - Voilà, et les faits, donc,
01:09:40 les mesures, je les trouve assez mitigées,
01:09:42 dirons-nous. Elles ont le mérite d'exister,
01:09:46 M. Attal, au moins,
01:09:48 semble prendre, contrairement à son prétécesseur,
01:09:50 le sujet à cœur.
01:09:52 Certains l'ont critiqué par sa jeunesse,
01:09:54 moi je trouve qu'il a le mérite
01:09:56 de prendre le sujet à bras-le-corps.
01:09:58 En revanche, le décret, pour moi,
01:10:00 est un peu léger, puisque ça reste
01:10:02 à la main des chefs d'établissement.
01:10:04 Dans le cas présent de ma fille,
01:10:06 le chef d'établissement n'a jamais porté
01:10:08 ses responsabilités, donc
01:10:10 dans le cas d'espèce,
01:10:12 si le chef d'établissement doit faire quelque chose,
01:10:14 le décret ne sera jamais appliqué.
01:10:16 Moi, j'ai fait une petite synthèse
01:10:18 du décret. Moi, je considère que l'article 1
01:10:20 allié à 2 de ce fameux décret,
01:10:24 l'article R411.
01:10:26 11, pour moi,
01:10:28 en cas d'échec des mesures éducatives,
01:10:30 le directeur de l'académie peut,
01:10:32 ça c'est bien, et non,
01:10:34 ne doit demander au maire la radiation de l'élève.
01:10:36 Bon, ça c'est, on va dire, une réelle
01:10:38 appréciation,
01:10:40 et qui est quand même
01:10:42 une évolution, une réelle avancée.
01:10:44 - Qu'est-ce que vous souhaitez très concrètement,
01:10:46 pour qu'on aille plus loin, Olivier Véran ?
01:10:48 - Moi, ce que j'aimerais, c'est qu'à partir du moment
01:10:50 que les faits sont reconnus,
01:10:52 que les plaintes sont déposées auprès de la police,
01:10:54 que toutes les preuves sont apportées,
01:10:56 qu'il y a des témoignages, qu'il y a des faits,
01:10:58 et bien que le décret soit applicable,
01:11:00 c'est-à-dire que les harceleurs
01:11:02 soient réellement sanctionnés.
01:11:04 Dans le cas d'espèce, ma fille a été
01:11:06 entendue trois fois aux UMJ, c'est-à-dire
01:11:08 les unités médico-judiciaires.
01:11:10 Ma fille a été reconnue avec des jours ITT.
01:11:12 Il faut quand même savoir
01:11:14 que ma fille a quand même tenté
01:11:16 de mettre fin à ses jours dans l'établissement
01:11:18 scolaire.
01:11:20 Tout a été prouvé, et aujourd'hui,
01:11:22 les harceleurs sont
01:11:24 paisiblement tranquilles,
01:11:26 vont refaire une année.
01:11:28 Voilà, et les parents
01:11:30 estiment que l'éducation
01:11:32 de leur fille est bien.
01:11:34 - Comment va Liliane ?
01:11:36 Puis-je me permettre de vous poser la question ?
01:11:38 - Elle a eu
01:11:40 beaucoup de mal à remonter la pente.
01:11:42 Je tiens juste, si je peux me permettre,
01:11:44 remercier une association
01:11:46 qui s'appelle Le Centième.
01:11:48 Je vous prie de m'excuser.
01:11:50 - Allez-y, je vous en prie.
01:11:52 - Il l'a beaucoup soutenue dans la danse.
01:11:54 C'est une association qui fait du hip-hop.
01:11:56 Tout le temps de la déscolarisation,
01:11:58 il l'a soutenue, il est venu la chercher.
01:12:00 C'est une association sur Villejuif qui fait du hip-hop,
01:12:02 qui fait de la danse, la danse afro,
01:12:04 qui lui a sorti la tête de l'eau.
01:12:06 Il l'a soutenue tout le temps de sa déscolarisation.
01:12:08 Je tiens sincèrement à remercier Lalou et Marie.
01:12:10 Ma fille, ça a été dur.
01:12:12 Ensuite, elle a été rescolarisée
01:12:14 dans un autre collège
01:12:16 à Villejuif.
01:12:18 Au mois de juin,
01:12:20 je tiens à remercier le proviseur,
01:12:22 je vais éviter de dire le nom pour éviter
01:12:24 de s'empêcher de Liliane.
01:12:26 Le proviseur et son proviseur adjoint
01:12:28 a exigé que Liliane puisse être
01:12:30 rescolarisée pour reprendre,
01:12:32 on va dire, confiance
01:12:34 au sein de l'éducation nationale,
01:12:36 au sein des adultes.
01:12:38 Et puis qu'elle reprenne un rythme
01:12:40 de sorte que sa rentrée cette année puisse être
01:12:42 sereine.
01:12:44 Nous sommes partis cet été
01:12:46 pour se changer les idées
01:12:48 et autres. Elle va un peu mieux, mais
01:12:50 elle appréhende énormément la rentrée.
01:12:52 - Très concrètement, vous prenez de gros espoirs
01:12:54 et ce serait ma dernière question sur Gawiyel Atal.
01:12:56 - Exactement, et pour rien
01:12:58 vous cacher, je lui ai écrit,
01:13:00 j'ai écrit à Mme Lacoste,
01:13:02 qui est son attachée,
01:13:04 j'ai sollicité une entrevue avec
01:13:06 M. Atal, et si possible
01:13:08 avec Liliane, pour qu'il
01:13:10 s'engage, ne serait-ce que vis-à-vis
01:13:12 de Liliane,
01:13:14 à lui promettre qu'elle va passer
01:13:16 une année sereine et que le
01:13:18 harcèlement scolaire va cesser
01:13:20 et que cette année, on peut considérer
01:13:22 que l'école ne sera plus un couloir de la mort,
01:13:24 comme l'année dernière.
01:13:26 - Merci beaucoup pour ce témoignage,
01:13:28 Olivier Morin, c'est de concourir je de votre part,
01:13:30 et je sais que c'est difficile. - Je vous remercie mille fois
01:13:32 de m'avoir encore reçu, et je vous remercie
01:13:34 pour tous les enfants
01:13:36 de notre pays. - Merci de vous être déplacé
01:13:38 en tous les cas, et merci pour ce témoignage très fort.
01:13:40 On va marquer une pause si vous le voulez bien. - Merci beaucoup.
01:13:42 - Et on se retrouve dans quelques instants pour la dernière ligne droite,
01:13:44 la dernière partie de Mini-News ET. A tout de suite.
01:13:46 Il est 12h30, vous êtes bien sur CNews, c'est la dernière
01:13:52 ligne droite pour Mini-News ET.
01:13:54 Avec moi pour commenter l'actualité, Erwann Barillot,
01:13:56 Jonathan Cixous et Martin Garagnon.
01:13:58 Messieurs, je vous propose de prendre
01:14:00 la direction de l'Allemagne.
01:14:02 L'Allemagne où le cannabis récréatif
01:14:04 sera peut-être bientôt légalisé.
01:14:06 Un projet de loi controversé
01:14:08 encadrant achat et culture de cette plante
01:14:10 psychoactive a été adopté mercredi
01:14:12 en Conseil des ministres. On voit tout ça avec
01:14:14 Mathieu Devez, et on ouvre le débat.
01:14:16 Bonne ou mauvaise idée ?
01:14:18 - Du cannabis bientôt en vente
01:14:20 et en libre circulation dans les rues d'Allemagne,
01:14:22 c'est l'objectif du gouvernement
01:14:24 qui a adopté mercredi le projet de loi
01:14:26 en Conseil des ministres.
01:14:28 - Il s'agit d'un tournant dans la politique
01:14:30 en matière de drogue. Nous décriminalisons,
01:14:32 mais nous le faisons d'une manière
01:14:34 qui n'autorise que la culture privée.
01:14:36 Il sera possible à partir de 18 ans
01:14:38 d'acheter et de posséder jusqu'à 25 g de cannabis.
01:14:40 Selon le texte, il sera possible
01:14:42 de cultiver jusqu'à 3 plants de cannabis
01:14:44 et de produire jusqu'à 25 g de cannabis.
01:14:46 Selon le texte, il sera possible
01:14:48 de cultiver jusqu'à 3 plants de cannabis
01:14:50 pour son propre usage.
01:14:52 La nouvelle législation prévoit également
01:14:54 la création d'associations à but non lucratif
01:14:56 des Cannabis Social Club
01:14:58 dont l'activité sera réglementée.
01:15:00 Ils ne pourront approvisionner
01:15:02 que leurs membres, 500 maximum
01:15:04 et à raison de 25 g par jour
01:15:06 et 50 par mois.
01:15:08 Pour les jeunes âgés de 18 à 21 ans,
01:15:10 ce sera un peu moins, 30 g par mois.
01:15:12 - La consommation de cannabis
01:15:14 devra se faire
01:15:16 à l'extérieur de ces clubs
01:15:18 et sera interdite à moins de 200 m
01:15:20 des écoles, airs de jeux,
01:15:22 terrains de sport et associations
01:15:24 pour les jeunes.
01:15:26 - ...200 mètres
01:15:28 pour les enfants et les enfants.
01:15:30 - Reste à franchir l'étape du Parlement.
01:15:32 L'Allemagne se doterait ainsi
01:15:34 d'une des législations les plus libérales
01:15:36 d'Europe avec Malte et le Luxembourg.
01:15:38 - Avec nous pour ouvrir le débat,
01:15:40 le Dr Dan Velléa.
01:15:42 Bonjour, vous êtes psychiatre,
01:15:44 édictologue, je suis ravi de vous accueillir
01:15:46 dans "Milieu ZT". Je posais cette question,
01:15:48 bonne ou mauvaise idée ?
01:15:50 La réponse du psychiatre édictologue
01:15:52 que vous êtes.
01:15:54 - Écoutez, de toute façon,
01:15:56 vu l'évolution et la doxa
01:15:58 qui prédomine depuis
01:16:00 quelques temps, c'est clair qu'on va aller
01:16:02 à un moment donné vers la dépénalisation
01:16:04 et la légalisation.
01:16:06 Là, ce que j'ai compris
01:16:08 en lisant l'article par rapport
01:16:10 à la légalisation et la dépénalisation
01:16:12 en Allemagne,
01:16:14 ça m'a fait bondir en voyant
01:16:16 les quantités qui seront acceptées.
01:16:18 30 grammes par an pour un jeune entre 18 et 21 ans
01:16:20 ou 50 grammes pour un adulte
01:16:22 au-delà de cet âge-là,
01:16:24 ça fait quand même une forte consommation.
01:16:26 Les mesures qu'ils vont prendre,
01:16:28 surtout, on ne sait pas vraiment quel type
01:16:30 de cannabis ça va être. Est-ce que ça va être
01:16:32 le vieux marocain à 4-8%
01:16:34 en concentration active
01:16:36 de tetrahydrocannabinol,
01:16:38 donc la substance active du cannabis,
01:16:40 ou est-ce que ça va être des substances du type
01:16:42 Skunk, White Widow qu'on cultive à Amsterdam
01:16:44 avec des concentrations
01:16:46 qui dépassent 20% de substances actives
01:16:48 avec des effets exponentiels.
01:16:50 On ne sait absolument pas ce qui a été fait
01:16:52 justement, ou ce qui va être fait
01:16:54 justement par rapport à ça avant
01:16:56 cette légalisation.
01:16:58 En termes d'éducation des jeunes,
01:17:00 il va falloir faire très attention parce que
01:17:02 on sait très bien que la plasticité du cerveau
01:17:04 et ça, on l'avait constaté avec des études
01:17:06 aux États-Unis suite à la légalisation
01:17:08 dans certains États, la plasticité
01:17:10 du cerveau des jeunes, elle est modifiable
01:17:12 jusqu'à l'âge de 21 ans minimum.
01:17:14 Donc, est-ce que des jeunes de 15 saisons
01:17:16 qui vont s'amuser à fumer parce que c'est
01:17:18 légal, parce que c'est permis,
01:17:20 on ne sait pas comment on va contrôler la consommation
01:17:22 chez les mineurs, ou même ceux de 18 ans,
01:17:24 est-ce qu'ils ne seront pas exposés à un moment donné
01:17:26 au véritable risque
01:17:28 du cannabis, qui sont les décompensations
01:17:30 psychotiques, ça c'est vraiment
01:17:32 l'effet maximal, ou carrément
01:17:34 le syndrome amotivationnel et la baisse
01:17:36 des lents et la perte
01:17:38 de repères avec les autres.
01:17:40 Et après, un aspect aussi que j'avais vu
01:17:42 dans un article il y a deux jours,
01:17:44 c'est, on va dire,
01:17:46 l'impact économique de la légalisation.
01:17:48 Si on se laisse avoir par des
01:17:50 pensées politiquement
01:17:52 correctes avec des pensées économiques,
01:17:54 il faudrait peut-être poser
01:17:56 la question à des spécialistes, ceux
01:17:58 comme nous qui sont confrontés tous les jours
01:18:00 avec des jeunes, ou les parents de ces jeunes-là
01:18:02 qui arrivent en véritable souffrance en consultation.
01:18:04 - Alors, lorsque
01:18:06 j'écoute vos propos, vous dites
01:18:08 "on va y aller", c'est-à-dire que vous avez le sentiment
01:18:10 qu'on peut y aller en France, que les choses
01:18:12 sont possibles en France ?
01:18:14 - Bah écoutez, du moment qu'il y aura
01:18:16 les voisins qui ont pris la décision,
01:18:18 automatiquement, il y aura
01:18:20 certaines inhibitions qui vont être
01:18:22 levées par rapport au discours
01:18:24 vis-à-vis du cannabis,
01:18:26 en sachant qu'on est toujours confrontés
01:18:28 à des situations dangereuses avec le
01:18:30 cannabis au volant, le cannabis dans des soirées,
01:18:32 le cannabis en excès chez les jeunes,
01:18:34 mais on mettra peut-être
01:18:36 justement le côté prévention et
01:18:38 précautionneux, en adoptant un discours
01:18:40 on peut soi-disant ouvert
01:18:42 avec son contre-mesure
01:18:44 et son contrôle par rapport à ce type de
01:18:46 consommation. Donc oui, il va falloir
01:18:48 être vigilant, et que si jamais
01:18:50 quelqu'un va prendre la responsabilité
01:18:52 en France par rapport au cannabis
01:18:54 récréatif, il faudra peut-être aussi
01:18:56 qu'il soit bien entouré du corps
01:18:58 médico-social, parce que c'est nous qui allons être
01:19:00 confrontés en premier avec les soins
01:19:02 vis-à-vis de ces jeunes, ou moins jeunes
01:19:04 peut-être. Allez, on poursuit le débat, vous restez
01:19:06 avec nous si vous le voulez bien, avec
01:19:08 vous Martin Garagnon, vous pensez
01:19:10 que la chose peut être aussi simple que ça en France ?
01:19:12 Simple non, parce que
01:19:14 votre intervenant l'a très justement pointé du doigt,
01:19:16 il y a beaucoup de facteurs à prendre en
01:19:18 considération dans la réflexion autour de
01:19:20 la légalisation des drogues, de ce qu'on appelle
01:19:22 drogues douces, même si je sais que cette expression fait bondir
01:19:24 certaines personnes à juste titre, parce que
01:19:26 moi je ne suis pas médecin, donc j'ai écouté avec beaucoup d'intérêt
01:19:28 les interventions de votre
01:19:30 invité, je pense qu'il a
01:19:32 pointé du doigt deux ou trois éléments
01:19:34 très très importants. Déjà la question de la quantité,
01:19:36 et la question de la qualité, c'est-à-dire
01:19:38 la teneur de substances actives dans la
01:19:40 quantité qui sera
01:19:42 proposée et légalisable.
01:19:44 On sait que, au même titre
01:19:46 que d'autres drogues,
01:19:48 on sait que le tabac est une drogue, que l'alcool est une drogue,
01:19:50 qui sont en vente libre, qui sont
01:19:52 en cours légal en France et dans d'autres pays,
01:19:54 on connaît les effets délétères
01:19:56 sur les organismes à long terme,
01:19:58 et notamment sur les jeunes organismes.
01:20:00 Donc je ne m'aventurerai pas sur cette question-là,
01:20:02 parce que je ne suis pas médecin, mais effectivement
01:20:04 la question qui se pose c'est quel est
01:20:06 l'impact de la consommation
01:20:08 dans une population jeune ?
01:20:10 Quel est aussi
01:20:12 le coût social ? C'est-à-dire ce que la
01:20:14 société est prête aussi à accepter en termes de
01:20:16 financement, de réinsertion, de soins,
01:20:18 etc., pour des populations qui auront fait le choix
01:20:20 d'une consommation de manière très précoce.
01:20:22 Au même titre que quand vous consommez de l'alcool
01:20:24 très jeune, à l'âge de 14 ans,
01:20:26 nécessairement, vous avez
01:20:28 des maladies chroniques qui se déclenchent à partir
01:20:30 de 40 ou 50 ans, qui ont un coût social,
01:20:32 un coût pour la collectivité. Donc c'est toutes ces questions-là
01:20:34 qu'il faut effectivement appréhender. Moi, sur
01:20:36 le débat, je n'ai pas de posture dogmatique.
01:20:38 Je suis plutôt un pragmatique
01:20:40 sur ces sujets sociétaux.
01:20:42 On voit que dans certains pays,
01:20:44 la légalisation a eu lieu, ça n'a pas
01:20:46 dégénéré et transformé
01:20:48 ces pays en états bandits.
01:20:50 Là, les exemples que votre intervenant a proposés,
01:20:52 c'est Malte et le Luxembourg. Je ne suis pas persuadé
01:20:54 que le Luxembourg soit devenu une espèce de far-west
01:20:56 de la criminalité. Donc, c'est vraiment une question,
01:20:58 c'est peut-être aussi une question de taille
01:21:00 du pays, mais on voit bien qu'il y a eu des exemples avec
01:21:02 les Pays-Bas, aux États-Unis, qui ont
01:21:04 légalisé le commerce
01:21:06 et la consommation de cannabis.
01:21:08 C'est une réflexion qu'il faut avoir, mais dans laquelle
01:21:10 il ne faut mettre de côté aucun
01:21:12 élément, ni l'élément de santé publique,
01:21:14 ni l'élément, on va dire,
01:21:16 social sur le long terme, ni l'élément
01:21:18 de coût, coût pour la
01:21:20 santé, coût pour l'insertion par le travail.
01:21:22 Est-ce qu'un gamin qui a 14 ans
01:21:24 commence à consommer du cannabis, ça le rend
01:21:26 apte à avoir une vie active, socialement,
01:21:28 tout au long de sa vie ? Voilà.
01:21:30 Si on aborde le débat, il faut l'aborder
01:21:32 sous toutes ses facettes.
01:21:33 Allez, on poursuit le débat avec Jonathan Ticsou
01:21:35 et Erwin Barillot. Jonathan.
01:21:36 Oui, à la différence de ce que vous dites,
01:21:38 j'ai moi une position
01:21:40 dogmatique en la matière parce que
01:21:42 l'expérience
01:21:44 montre, et notamment dans des États
01:21:46 aux États-Unis qui ont légalisé il y a
01:21:48 fort longtemps la consommation de
01:21:50 cannabis, on voit que ça
01:21:52 crée des ravages, ça ouvre
01:21:54 la porte à des consommations de drogues plus dures,
01:21:56 et notamment des drogues de synthèse qui tuent
01:21:58 des milliers d'Américains chaque année.
01:22:00 Et pourquoi je m'y oppose également ?
01:22:02 Parce que ça veut dire quoi ?
01:22:04 Que le cannabis soit légalisé ? Ça veut dire
01:22:06 que le concurrent direct
01:22:08 de l'État serait le crime organisé.
01:22:10 Et ça pose de sérieux problèmes parce
01:22:12 que le crime organisé, n'ayant pas le droit de son
01:22:14 côté, sera toujours plus fort que l'État.
01:22:16 Et donc il y aura une course à l'échelle autre, notamment
01:22:18 dans ce que nous disait ce médecin, de
01:22:20 concentration de THC, c'est la substance
01:22:22 qui fait planer,
01:22:24 et c'est cette concentration de THC qui
01:22:26 serait réduite, légalisée, encadrée
01:22:28 dans des produits vendus par l'État, et qui
01:22:30 ne le seraient pas du tout de la part
01:22:32 des marchands
01:22:34 qui ne seraient plus
01:22:36 légalisés.
01:22:38 Et un dernier point, ce qui
01:22:40 m'étonne vraiment que ce sujet
01:22:42 soit un vrai débat et que des hommes
01:22:44 ne sont pas en train de se poser des questions,
01:22:46 c'est que les gens ne sont pas en train de se poser des questions,
01:22:48 et que les gens ne sont pas en train de se poser des questions.
01:22:50 C'est un sujet qui est très important,
01:22:52 parce que c'est un sujet qui est très important,
01:22:54 et que les gens ne sont pas en train de se poser des questions.
01:22:56 Et c'est un sujet qui est très important,
01:22:58 parce que c'est un sujet qui est très important,
01:23:00 et que les gens ne sont pas en train de se poser des questions.
01:23:02 Alors, on est dans une société
01:23:04 qui est hyper protectrice.
01:23:06 Regardez, on dit aux gens de boire parce qu'il fait chaud,
01:23:08 on dit aux gens de manger cinq fruits et légumes par jour,
01:23:10 alors que l'on sait
01:23:12 que c'est pas le cas.
01:23:14 Alors, on est dans une société qui est hyper protectrice.
01:23:16 Alors, on est dans une société qui est hyper protectrice.
01:23:18 Alors, on est dans une société qui est hyper protectrice.
01:23:20 Alors, on est dans une société qui est hyper protectrice.
01:23:22 Alors, on est dans une société qui est hyper protectrice.
01:23:24 Alors, on est dans une société qui est hyper protectrice.
01:23:26 Alors, on est dans une société qui est hyper protectrice.
01:23:28 Alors, on est dans une société qui est hyper protectrice.
01:23:30 Alors, on est dans une société qui est hyper protectrice.
01:23:32 Alors, on est dans une société qui est hyper protectrice.
01:23:34 Alors, on est dans une société qui est hyper protectrice.
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01:25:04 On a d'un côté une tyrannie religieuse qui mène un combat contre la drogue.
01:25:09 Vraiment, vous pouvez lire le papier de Régis Le Saumier dans le JDD de dimanche,
01:25:13 qui a enquêté, qui a rencontré des imams justement qui disent aux fidèles
01:25:17 "Vous ne pouvez pas prier si vous êtes sous l'emprise de la drogue"
01:25:20 et qui vraiment a démantelé un trafic que la DEA américaine n'a pas réussi à démanteler
01:25:25 en plusieurs années d'occupation sur le territoire.
01:25:27 Et là, en face de ça, vous avez les anciennes démocraties post-modernes
01:25:31 dont l'Allemagne est aujourd'hui la plus belle illustration,
01:25:34 qui disent aux jeunes "Vous pouvez vous droguer, ça ne pose pas de problème".
01:25:36 Réaction, Dan Velléa, sur les propos qui sont tenus sur ce plateau,
01:25:40 puisque vous dénoncez aussi que ce sont les politiques qui décident du sanitaire.
01:25:44 Ça, ça vous agace aussi ?
01:25:46 Moi, ce qui m'agace, c'est justement tous ces, on va dire, sous-déserts de vouloir faire du bien.
01:25:51 Et justement, pourquoi pas imaginer la légalisation du cannabis ?
01:25:55 Pourquoi ne pas lutter contre les trafics souterrains justement de cette manière-là ?
01:25:58 En sachant que là, à partir où on le fasse, ils auront une imagination indescriptible
01:26:03 parce qu'ils vont se lancer dans des trafics d'autres produits,
01:26:06 voire des actes beaucoup plus violents, parce qu'il va falloir maintenir les sources d'argent.
01:26:11 Mais moi, la question qui me pose, et ça c'est vraiment du point de vue du médecin,
01:26:14 c'est qu'on est face à une société qui a des amortisseurs sociaux, économiques, au niveau mental,
01:26:19 et des sociétés à médiation chimique.
01:26:21 Et ça, ce n'est pas la première fois qu'on le dit.
01:26:23 Surtout en France, on est quand même le number one au niveau des consommations de substances psychoactives,
01:26:28 que ce soit des anxiolytiques, des antidépresseurs.
01:26:31 On voit même des trafics, pour certains, avec des médicaments qu'on utilise dans des psychoses graves,
01:26:36 parce que ce sont des médicaments qui vont détendre.
01:26:38 Les trafics de médicaments contre la concentration, contre les troubles de la concentration,
01:26:43 qui sont à base d'amphétamines.
01:26:45 Tout ça, avec, conjugué avec une légalisation du cannabis,
01:26:48 en sachant que les jeunes, ils ont besoin quand même d'une réflexion,
01:26:51 qu'on a tous vécu ces périodes-là de transgression.
01:26:53 Mais il va falloir peut-être les préparer par rapport à ce qui peut les attendre.
01:26:56 Excès d'alcool, tomber dans des médicaments.
01:27:00 Et tout ça, c'est quand même quelque chose qu'on ne peut pas décider par un coup de baguette magique,
01:27:05 par l'Assemblée ou le Sénat.
01:27:07 Il faut vraiment que ce soit un discours sociétal très correct derrière,
01:27:10 et se poser la question pourquoi notre société et nos sociétés modèles
01:27:13 ont besoin d'un amortisseur chimique pour pouvoir réguler le stress et la capacité d'adaptation.
01:27:18 Vous vouliez revenir également sur la loi Lederman qui dit que
01:27:21 plus un comportement rentre dans les mœurs, plus ils ont des risques d'être déviants.
01:27:24 C'est important ça ?
01:27:25 Exactement, c'est la loi Lederman, c'est une loi qui a été créée dans les années 50,
01:27:28 c'est une loi économique, qui disait que plus il y a un comportement,
01:27:32 plus il y a une substance ou quoi que ce soit, plus les risques à l'usage,
01:27:35 les risques de confronter à ce type de comportement ou de substance sont arrondis.
01:27:39 Ça a été repris par la prévention routière, qui a constaté que plus on légalise
01:27:43 ou plus on baisse un peu les concentrations au volant d'acceptation
01:27:46 au niveau de la consommation d'alcool, plus l'accidentologie augmente.
01:27:50 Et on aura exactement la même chose avec le cannabis, qu'on le veuille ou pas.
01:27:54 Statistiquement, si maintenant on a 1000 usagers jeunes qui ont, on va dire,
01:27:59 10% d'entre eux des problèmes psychiques, quand il y en aura 10 000, il y en aura 1000.
01:28:03 Donc automatiquement, il va falloir adapter notre système parce qu'on est tous débordés,
01:28:07 on sait tous que maintenant la médecine tout court en ville,
01:28:11 la médecine à l'hôpital c'est catastrophique, on ne peut plus recevoir de nouveaux patients
01:28:15 et là on va se rajouter un problème parce qu'il va falloir soigner ces jeunes.
01:28:19 Soyons honnêtes. Et ce n'est pas que les jeunes, ça va être aussi les adultes
01:28:22 parce que dans le monde du travail, ça va être très très important et très utilisé.
01:28:26 Réaction Jean-Athan Siksou et Erwann Barriot.
01:28:28 Oui, je voulais réagir sur un point que monsieur vient de mettre en avant,
01:28:31 notamment concernant les accidents de la route.
01:28:33 On voit une multiplication de faits divers que nous sommes nous-mêmes amenés à commenter.
01:28:38 Qu'on commente, hélas, sur ces plateaux.
01:28:40 Et on voit avec quelle aisance, si je puis dire, des gens passent à l'acte.
01:28:44 Des gens qui sont énervés, contrariés, n'hésitent pas à sortir un couteau,
01:28:48 voire une arme à feu ou les points, tout simplement, pour un oui ou pour un non.
01:28:54 Encore dernièrement, vous avez vu qu'un homme a tiré sur des éboueurs qui bloquaient la rue,
01:28:58 enfin ce genre de choses. Je ne dis pas que dans cette histoire-là,
01:29:01 le tireur était sous l'emprise du cannabis, mais je ne connais pas le dossier.
01:29:05 Mais il y a de nombreux cas où on voit que les gens qui commettent ce type d'actes
01:29:10 sont sous l'emprise de cannabis, sont sous l'emprise de psychotropes divers.
01:29:15 Et il y a un lien direct à faire entre cette consommation considérable
01:29:21 et cette explosion, selon moi, de faits divers, et de cette, finalement, hyper-violence
01:29:26 qui imbibe toute la société dans son ensemble.
01:29:30 Il y a de plus en plus de chances d'être confrontés dans l'espace public
01:29:35 à des individus qui sont ainsi.
01:29:37 - Très rapidement, parce que notre ami Tanguy Hamon de Service Police Justice nous a rejoint,
01:29:41 on va revenir sur une affaire. Il nous reste cinq minutes,
01:29:43 et je vais donner une dernière fois la parole au docteur Dan Velléa. Erwan.
01:29:47 - Rapidement, c'est vrai qu'on voit plusieurs paradoxes.
01:29:49 On serait très surpris que la gauche, par exemple, autorise le port de l'arme à feu dans l'espace public.
01:29:54 Et pourtant, en autorisant ce genre de psychotropes, elle va encourager, ça vient d'être dit, les crimes.
01:29:59 Donc le résultat va être le même.
01:30:01 Mais moi, ce qui m'intéresse, c'est ce que vient de dire votre invité.
01:30:04 Il a parlé de procédés chimiques pour réguler le stress.
01:30:08 C'est-à-dire qu'en réalité, le stress qui est créé par des décisions politiques,
01:30:13 le chaos sécuritaire, la crise économique, la crise énergétique et même l'éco-anxiété,
01:30:19 finalement, tous ces sujets, toutes ces crises dont on parle,
01:30:22 on ne va pas les régler par des décisions politiques, on va les régler par des solutions chimiques.
01:30:26 Et donc ça, ça me paraît quand même un petit peu dangereux.
01:30:28 - Le mot de la fin, docteur Dan Velléa, très rapidement, très court.
01:30:31 - Justement, pour le bon dire, on assiste à une banalisation de la violence dans la société,
01:30:35 avec une acceptation à tous les niveaux.
01:30:37 La violence qui devient une solution, les gens qui n'ont plus de capacité sur moi,
01:30:41 qui n'ont plus la capacité morale de se mettre en question et de juger justement ce qu'ils font,
01:30:46 que ce soit à travers des substances, que ce soit à travers la banalisation de la violence dans des jeux vidéo et dans des films,
01:30:51 il va falloir qu'on fasse très attention vers quoi on y va et qu'on ne soit pas dans le raxisme.
01:30:56 - Merci beaucoup d'avoir accepté de participer et de témoigner dans Mininews ET sur cette mesure prise chez nos voisins allemands.
01:31:04 Je rappelle, docteur Dan Velléa, que vous êtes psychiatre et addictologue.
01:31:08 Il nous reste 4 minutes, messieurs, avant la fin de ce Mininews ET.
01:31:12 Tanguy Hamon vient de nous rejoindre. Bonjour Tanguy.
01:31:14 - Bonjour.
01:31:15 - Vous êtes journaliste de police, justice, visage bien connu de l'équipe de CNews.
01:31:19 Et on va prendre maintenant la direction de Rohan avec une affaire qui avait eu un fort retentissement médiatique,
01:31:25 c'est l'affaire de l'agression sexuelle d'une fillette dans son lit par un mineur isolé guinéen.
01:31:29 On en avait beaucoup parlé, souvenez-vous.
01:31:31 Eh bien, le père de la fillette avait rattrapé le suspect pour se faire justice lui-même.
01:31:35 Tanguy, l'auteur de l'agression sexuelle vient d'être condamné par la justice. On vient de l'apprendre.
01:31:40 - Oui, on se souvient évidemment de cette affaire. Un Guinéen de 16 ans au moment des faits,
01:31:44 un mineur isolé qui venait d'arriver illégalement en France, qui s'était introduit au domicile de cette famille
01:31:49 et qui avait donc agressé sexuellement cette fillette de 6 ans dans son lit.
01:31:54 La nuit suivante, on se souvient, le père avec des voisins avait rattrapé l'agresseur qui était pour le moment
01:31:59 juste un suspect et l'avait agressé. Il avait été condamné, notamment le père, à 6 mois de prison avec sursis.
01:32:05 Et donc là, la justice a condamné l'auteur de faits, donc ce Guinéen de 16 ans.
01:32:11 Le tribunal pour enfants de Rohan l'a reconnu coupable d'agression sexuelle.
01:32:14 Il l'a donc condamné à 18 mois de prison ferme avec mandat de dépôt, c'est-à-dire qu'il a été incarcéré,
01:32:20 mis derrière les barreaux directement à la suite de l'audience. J'ai pu contacter l'avocate de la famille,
01:32:27 Me Anne Packard. La famille s'est dite satisfaite de la peine et l'avocate l'a jugée forte,
01:32:32 mais adaptée au profil inquiétant du mineur isolé.
01:32:35 Petite réaction, messieurs, rapidement sur cette affaire dont on avait beaucoup parlé à l'époque.
01:32:39 On avait beaucoup parlé de cette affaire, à juste titre d'ailleurs.
01:32:42 Il est intéressant de voir que le mineur en question s'est réellement rendu coupable de cela.
01:32:49 Ensuite, il se posera la question de sa vie après la prison.
01:32:54 Est-ce qu'il a vocation à rester sur le territoire français ou à rentrer chez lui ? La question est aussi ouverte.
01:32:59 Ça ne m'étonne pas que vous la posiez, mon cher Jonathan Cixous.
01:33:02 Martin Garagnon, très rapidement.
01:33:04 À titre citoyen, je pense apprécier comme beaucoup de Français que la condamnation du mineur isolé
01:33:09 intervienne avant la condamnation du père de famille, ne serait-ce que pour un respect de la chronologie des faits.
01:33:14 Là, on voit que le père a d'abord été condamné pour cette fait-justice lui-même
01:33:19 et que le mineur isolé qui a été reconnu coupable d'effet d'agression a été condamné après.
01:33:25 C'est peut-être un détail, mais je pense que pour les Français, là aussi,
01:33:28 le discours qui est tenu depuis maintenant quelques temps par la majorité du gouvernement,
01:33:32 c'est de faire vivre une réinversion des valeurs, de replacer la victime aussi au centre du processus judiciaire.
01:33:38 Ça fait partie typiquement de ces éléments-là.
01:33:41 Il y a une chronologie des faits. Le père a eu sa condamnation parce qu'une fois de plus,
01:33:45 comme on le disait tout à l'heure au sujet de la Corse, la justice du peuple,
01:33:48 lorsqu'elle est immédiate et directe, n'est jamais la bonne justice à rendre.
01:33:52 On rend en France la justice au nom du peuple, mais pas directement.
01:33:55 Donc la famille est satisfaite. Le coupable, reconnu coupable désormais, est condamné.
01:34:01 Il est effectivement temps qu'on soit maintenant dans ces condamnations systématiques quand les violences sont reconnues.
01:34:08 Erwan, juste deux mots.
01:34:09 Oui, la justice du peuple, c'est aussi un baromètre de l'efficacité de la justice officielle.
01:34:15 Quand elle fonctionne, il n'y a pas de justice du peuple.
01:34:17 Quand elle fonctionne moins bien, le peuple se saisit du mal.
01:34:19 La famille de la victime est satisfaite.
01:34:21 Oui, tant mieux.
01:34:22 C'est ce que vient de dire Tanguy.
01:34:23 Exactement.
01:34:24 Merci messieurs. Merci Erwan Barriot. Merci Jonathan Cixous.
01:34:27 Merci Martin Garagnon. Merci Tanguy Hamon.
01:34:30 Fin de ce Mini-News été.
01:34:33 Merci pour votre fidélité, votre grande fidélité à ce rendez-vous.
01:34:35 Ça nous fait bien plaisir.
01:34:36 Merci à Samira Ouled Daher qui m'a aidé, qui me parle à l'oreillette, à préparer ces deux heures d'information.
01:34:42 Merci à Alexis De Voucou, merci à L'Orpara.
01:34:45 Merci aux équipes de la programmation, évidemment, qui ont fait un énorme travail comme d'habitude.
01:34:48 Merci aux équipes en régie.
01:34:49 Pour en vivre cette émission, notre site cnews.fr.
01:34:52 Dans quelques instants, Parole au français avec Vincent Farandes.
01:34:55 Et moi, je vous retrouve pour un autre rendez-vous.
01:34:57 C'est à 15h pour 120 minutes d'infos.
01:34:59 A tout à l'heure, je serai là.
01:35:01 Bonne journée.
01:35:02 ...