Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
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00:00:00 Blanche organisée cet après-midi en mémoire de Naël, ce jeune de 17 ans qui a été tué lors d'un refus de tempérer par un policier.
00:00:07 On va peut-être en voir quelques images, évidemment. On a de nombreuses équipes qui sont sur le terrain
00:00:11 parce que la marche, évidemment, était pacifique, mais il y a eu des tensions assez rapidement.
00:00:15 5-6 000 personnes étaient rassemblées et environ 1 000 éléments ont tenté de perturber ce cortège depuis le début de l'après-midi.
00:00:23 Au niveau national, l'État met le paquet pour arrêter la flambée de violence qui sévit partout en France.
00:00:28 40 000 policiers et gendarmes seront déployés ce soir pour sécuriser l'ensemble du territoire.
00:00:33 La BRI, le GIGN, le RAID sont en alerte.
00:00:36 Un dispositif énorme alors que la droite réclame l'instauration de l'état d'urgence.
00:00:40 La violence était encore plus forte cette nuit qu'en 2005, c'est ce qu'affirment les policiers sur le terrain.
00:00:45 Leur collègue qui a ouvert le feu lundi a été placé en détention provisoire et mis en examen pour homicide volontaire.
00:00:52 On va en débattre évidemment avec mes invités, mais tout de suite on va partir sur le terrain, rejoindre l'un des reporters CNews.
00:00:58 Je ne sais pas où vous vous trouvez, vous êtes à Nanterre.
00:01:00 Il y a un accalmie dans cette marche blanche. Expliquez-nous où vous êtes exactement.
00:01:06 Oui, oui, le retour coupe. J'ai entendu Céline, mais le retour coupe.
00:01:17 Alors c'est effectivement l'un de nos envoyés spéciaux CNews sur le terrain.
00:01:21 Nous avons décidé de les laisser anonymes pour ne pas les mettre en danger parce qu'il est extrêmement difficile pour la presse de travailler.
00:01:27 On est avec Jean-Michel Fauvergue, ancien patron du RET, merci d'être avec nous, député aussi.
00:01:32 On est avec Louis de Ragnel, chef du service politique d'Europe 1.
00:01:35 On est avec Yohann Uzay du service politique de CNews, Sabrina Medzheber essayiste et Maître Pierre-Henri Bovis.
00:01:41 On vit une journée évidemment très spéciale parce qu'il y a l'émotion liée à la mort de ce jeune homme, Jean-Michel Fauvergue.
00:01:47 Et puis à ce qui s'est passé cette nuit, évidemment c'est inacceptable ce qui s'est passé cette nuit.
00:01:51 Ces violences, ces bâtiments brûlés, ces policiers qui ont une cible dans le dos désormais.
00:01:57 Comment est-ce que, et on a une situation là qui semble se calmer à Nanterre, ça a été très tendu, on en verra quelques images auparavant.
00:02:04 Comment est-ce que vous appréhendez les heures qui arrivent, Jean-Michel Fauvergue, vous qui êtes l'ancien patron du RET ?
00:02:08 Alors, Laurent, c'est pas une cible dans le dos désormais.
00:02:13 Les policiers, les gendarmes, les policiers municipaux et d'autres d'ailleurs de la fonction publique,
00:02:18 en particulier, je pense aux pompiers, sont des cibles et depuis quelque temps,
00:02:24 et des mêmes individus, on n'a pas douté.
00:02:29 Alors, effectivement, cette affaire-là ne rajoute rien, au contraire, ça met de l'huile sur le feu.
00:02:41 Mais, en fait, il faut bien faire la part des choses.
00:02:46 La part des choses entre une affaire judiciaire qui est prise en compte de manière très sérieuse et rapide par la justice,
00:02:58 qui prend des premières mesures, et ces individus, ces casseurs, qui profitent effectivement de cette affaire-là pour casser et prendre...
00:03:12 Vous avez raison de le souligner. On a retrouvé notre envoyé spécial.
00:03:16 Est-ce que vous êtes sur zone à Nanterre, tout près, je crois, du parc André Malraux ?
00:03:23 C'est un moment d'accalmie. Expliquez-nous ce qui s'est passé un peu plus tôt dans l'après-midi.
00:03:28 Effectivement, Laurence, on se trouve près du parc André Malraux.
00:03:33 Moment d'accalmie, c'est vraiment pas le mot, vous le voyez sur ces images.
00:03:36 Il y a donc tout un groupe de manifestants, de participants à cette marche blanche qui défie les CRS.
00:03:43 Vous le voyez sur l'image, une charge en ce moment pour essayer d'enlever cette barricade qui a été montée par les manifestants.
00:03:49 Et vous le voyez, une pluie de cailloux, de gravats, de bouteilles de verre contre les forces de l'ordre.
00:03:56 C'est la même séquence qu'on observe depuis maintenant une heure et demie.
00:03:59 La manifestation s'est déroulée plutôt dans le calme.
00:04:02 Et là, vous le voyez, les forces de l'ordre vont au contact direct des personnes qui ont participé à cette marche blanche pour essayer d'arrêter ces barricades qui sont érigées par ces manifestants.
00:04:11 C'est vraiment très compliqué. Ce sont des personnes de Nanterre qui connaissent très bien les lieux.
00:04:15 C'est très compliqué pour les forces de l'ordre d'intervenir, car on joue au jeu du chat et de la souris.
00:04:20 Ces participants sont très mobiles et les CRS, les forces de l'ordre présentes, doivent circonstruire tous les feux qui sont allumés par ces manifestants.
00:04:29 Et les barricades qui sont érigées, comme vous le voyez sur ces images, du mobilier urbain qui est utilisé.
00:04:34 Mais également, vous voyez tous les gravats qui sont lancés vers les forces de l'ordre, qui répliquent, comme vous le voyez à l'image, dans le parc, avec du gaz lacrymogène.
00:04:41 Alors, effectivement, on voit ce gaz lacrymogène. On voit cette charge de la police qui tente d'aller au contact de ces éléments perturbateurs.
00:04:48 On parle de quoi ? D'environ 1000 personnes sur les 6000 de la manifestation de la marche blanche. C'est bien cela ?
00:04:57 Oui, effectivement. Sur les informations que vous avez, vous le voyez à l'image, ce sont des pavés. Vous voyez la taille des pavés qui sont lancés contre les forces de l'ordre.
00:05:03 Vous avez une véritable pluie de pavés qui sont lancés contre ces forces de l'ordre. On commence à faire plusieurs manifestations, notamment celle des retraites.
00:05:11 Je n'ai personnellement jamais vu autant de projectiles lancés à l'encontre des forces de l'ordre. Vous voyez, des interpellations sont faites par les forces de l'ordre.
00:05:18 Alors que pour l'instant, les participants à cette marche blanche sont réfugiés dans le parc. Il faut dire que cette marche blanche s'est déroulée dans le calme.
00:05:25 Il n'y avait pas de forces de l'ordre visibles le long de cette marche blanche. Alors que de nombreux slogans anti-police et justice pour Nahel,
00:05:32 ce que l'on voit taguer à peu près partout dans cette ville de Nanterre.
00:05:36 Quand vous dites, et je vous laisse ensuite, des slogans anti-police, quels étaient les slogans qui étaient scandés par les personnes en marge de la manifestation et de la marche blanche ?
00:05:47 Alors les slogans que l'on a vus, c'était la police tue, justice partout, police nulle part. Ce sont des chants que l'on entendait aussi dans les manifestations anti-retraite.
00:05:57 Vous voyez, il y a de nombreux tags qu'il y a partout sur le mobilier urbain, mais également un manque de justice que scandait les manifestants.
00:06:05 On a vu aussi des manifestants qui sont arrivés par la gare de RER. Donc cette manifestation qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes,
00:06:11 qui a rassemblé bien plus que les simples habitants de Nanterre, des personnes nous ont dit avoir fait parfois plusieurs heures de transport en commun pour venir assister à cette marche blanche.
00:06:19 Merci beaucoup. Vous restez bien sûr en ligne avec nous. Un autre reporter de CNews qui se trouve à quelques rues de là, dans les rues adjacentes de cette place André Malraux.
00:06:28 Là, on voit évidemment les stigmates de ce qui s'est passé et dans la nuit et dans l'après-midi. Expliquez-nous un petit peu ce qui s'est passé.
00:06:37 Oui, tout à fait, Laurence. On est à quelques encablures du parc André Malraux. Regardez juste au fond de cette image là-bas, c'est le cœur de la Défense.
00:06:43 On est juste à côté des tours de la Défense et c'est maintenant une scène de désolation que les habitants, que les travailleurs peuvent constater.
00:06:51 On parle d'eventures d'entreprises caillassées avec évidemment les caméras qui ont été cassées et surtout dans la rue dans laquelle nous sommes,
00:07:00 il y a 6 épaves de voitures maintenant calcinées, des voitures retournées, pillées. La raison pour laquelle je vous dis pillée, elle est simple, c'est que tout à l'heure,
00:07:08 nous avons vu une jeune fille dans les bras de son copain en pleurs. C'était son véhicule, celui que vous voyez actuellement à l'écran, son véhicule, avec non loin de ce véhicule là,
00:07:18 son maquillage, ses affaires personnelles, quelques vêtements. Donc on imagine évidemment que cette voiture, avant d'être incendiée, avant d'être retournée,
00:07:26 elle a été fouillée, pillée et les affaires qui n'intéressaient sûrement pas les voleurs ont été jetées non loin de ce véhicule.
00:07:32 Dans cette rue, ce sont 6 épaves de voitures incendiées, calcinées qui jonchent maintenant cette rue avec des voitures qui passent juste à côté.
00:07:43 C'est véritablement un contraste dans cette zone à la fois pavillonnaire et où il y a également beaucoup d'immeubles d'entreprises.
00:07:50 Les pompiers sont en train de quitter la zone puisque là les feux sont maintenant circonscrits. Au loin, vous voyez les forces de l'ordre restent en position pour prévenir tout retour de jeunes
00:07:59 qui voudraient s'en prendre encore plus à ces bâtiments privés. Et nous avons constaté effectivement, il y a quelques secondes maintenant, l'arrivée de la BRAV, une dizaine,
00:08:09 peut-être même une vingtaine de motos avec ces policiers habillés tout en noir qui sont juste là-bas sur cette image. Vous le voyez en fond, je vais demander à mon collègue de se tourner un petit peu.
00:08:19 Voilà, vous les voyez, donc ces officiers de police, cette BRAV, la brigade de répression de l'action violente motorisée qui s'apprête effectivement, qui se tient prêt au cas où ces jeunes de quartier reviendraient pour à nouveau refaire des exactions ici dans ce quartier.
00:08:36 Merci beaucoup. On est saisi par votre récit, par cette image d'une voiture retournée, celle d'une jeune femme, nous disiez-vous qui était en pleurs.
00:08:43 Il y a des scènes similaires, là on est à Nanterre, mais absolument partout, dans le 78 aussi, et froid ce matin après la nuit des meutes, des enfants en pleurs, les familles sous le choc, les écoles sont brûlées,
00:08:55 les enfants ne peuvent plus aller à l'école. Le chaos est à Nanterre, mais il est dans d'autres villes, Louis Dragonel. C'est pour cela peut-être que le gouvernement a décidé de changer de doctrine sur le maintien de l'ordre ?
00:09:05 Absolument, il y a eu une bascule cette nuit au petit matin. Hier soir, la consigne, c'était vraiment le maître mot, c'était l'apaisement.
00:09:13 Donc il y avait des consignes qui avaient été envoyées d'ailleurs aux forces de l'ordre de ne pas intercepter de véhicules qui faisaient des refus d'obtempérer, sauf en cas de crime flagrant,
00:09:22 et puis de limiter au maximum l'usage du lanceur de balles de défense. Et avec ce qui s'est passé cette nuit, eh bien changement de doctrine radical.
00:09:29 Emmanuel Macron ce matin a présidé une réunion en cellule de crise et a donné un peu le ton en expliquant que ces violences étaient inacceptables.
00:09:37 Ensuite, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a réuni en visioconférence tous les préfets et donc il leur a demandé vraiment de mettre le paquet sur le terrain.
00:09:45 Et c'est à ce moment-là que le dispositif a été arbitré. Donc on passe quand même de 9000 policiers et gendarmes qui étaient déployés hier sur tout le territoire à 40 000.
00:09:53 Donc c'est un dispositif qui est x4. Ce soir, il y aura 4 fois plus d'effectifs de forces de l'ordre partout sur le...
00:10:00 Le but c'est d'éteindre ces scènes de violences.
00:10:03 Voilà. Et maintenant aussi d'afficher la fermeté de l'État, de montrer qu'on ne laissera pas passer toutes ces scènes.
00:10:08 Et l'idée aussi c'est de renforcer, on a vu beaucoup d'images, de vidéos de voitures de police ou de policiers qui reculaient hier sur le terrain.
00:10:16 Et donc vraiment l'objectif c'est d'envoyer un message qui est totalement inverse avec...
00:10:20 Donc la police va intervenir.
00:10:22 Absolument, quitte à aller au contact.
00:10:24 Voilà, alors ils ne le disent pas comme ça publiquement parce qu'ils sont toujours dans cette volonté d'apaisement.
00:10:29 Et ce que je peux vous dire aussi c'est que selon nos informations, on a pu récupérer un message que vient d'adresser le patron de la gendarmerie, le général Rodriguez, à ses hommes.
00:10:38 Et c'est un message que je trouve assez intéressant. Donc il les prévient. Nous allons sans doute avoir une nuit agitée.
00:10:44 Donc ce sera essentiellement en zone police nationale, puisque c'est dans des zones très urbaines.
00:10:48 Mais la gendarmerie doit prendre sa part dans l'effort et notamment avec le déploiement du GIGN, avec le com-cyber.
00:10:57 Donc c'est les gendarmes qui scrutent les réseaux sociaux, qui vont faire une veille active sur le darknet, les réseaux sociaux.
00:11:02 Et puis donc toutes les antennes du GIGN partout en France seront mises en alerte.
00:11:07 Et puis pour terminer, il y a un point important sur l'utilisation des hélicoptères, qui donc seront déployés ce soir dans plusieurs villes de France à partir de 19h15 pour des missions de reconnaissance.
00:11:17 Et le patron de la gendarmerie leur explique qu'ils pourront aussi servir comme moyen de projection.
00:11:23 Moyen de projection, qu'est-ce que ça veut dire ? C'est une capacité en fait à embarquer des hommes dans les hélicoptères pour les déposer dans des endroits où vraiment c'est extrêmement chaud.
00:11:33 C'est des choses, alors je parle sous le contrôle de Jean-Michel Fauvert qui connaissait ça parfaitement.
00:11:38 Mais c'est quelque chose qui est assez rare dans le cadre de violences urbaines.
00:11:41 On n'est pas loin de l'état d'urgence en réalité. Moi je me rappelle 2005, parce que j'étais déjà à l'antenne et que je commentais les émeutes de 2005, les hélicoptères patrouillaient au-dessus des quartiers.
00:11:50 Sur l'état d'urgence.
00:11:51 Parce que là, on a GIGN, BRI, RAID déployés, on a des hélicoptères qui vont patrouiller.
00:11:56 Je ne vois pas ce qu'il nous faudrait de plus pour aller à l'état d'urgence.
00:12:00 Je ne veux pas être contredit par Jean-Michel Fauvert.
00:12:01 On n'est pas très loin.
00:12:02 Leur mission principale c'est quand même le très haut du spectre, le terrorisme, les forcenés.
00:12:06 Et là c'est plus des violences urbaines. Ils vont vraiment intervenir sur le très haut du spectre, vraiment s'il y a des choses très graves qui se passent.
00:12:14 Il est 17h11, on est en direct sur CNews. Ces images, c'est ce qui s'est passé il y a quelques instants.
00:12:17 Lors de cette marche blanche en plein cœur de Nanterre, puisqu'il s'agissait de rendre hommage évidemment aux jeunes Nahels, 17 ans.
00:12:25 Mais sur les 6000 personnes présentes dans ce cortège, il y avait des perturbateurs, environ 1000 perturbateurs.
00:12:30 Sabrina Medjaber, on a des violences inacceptables, inexcusables pour le coup.
00:12:36 Pour reprendre les mots d'Emmanuel Macron.
00:12:37 Absolument, c'est inacceptable, c'est lamentable, c'est cataclysmique même.
00:12:40 Mais il faut aussi se rendre compte que dans une approche anthropologique, depuis 40 ans, nos élites proclament la France comme un espèce de terrain vague
00:12:49 dans lequel peuvent prospérer tous les entrepreneurs identitaires.
00:12:54 Et donc, on a vu s'installer d'année en année des espèces d'identités infranationales qui ont des mécanismes réputationnels
00:13:01 comme le séparatisme culturel, mais également et surtout la défiance vis-à-vis de tout ce qui représente la France dans toute son entité,
00:13:10 c'est-à-dire à travers les personnes, à travers ces institutions et à travers ses représentants.
00:13:15 Donc, ce à quoi on assiste, c'est le malheureux bis répétita 2005 qui avait commencé à Kichisubo, il me semble bien.
00:13:23 A l'époque, et évidemment que le risque d'embrasement est là, je veux dire, il n'y a pas de raison que ça s'arrête.
00:13:30 Maintenant, je suis heureuse que Gérald Darmanin ait renforcé les dispositifs pour asseoir à la fermeté l'autorité de l'État,
00:13:37 parce que là, de toute façon, on n'a plus le choix.
00:13:39 Yoann Uzay, effectivement, le ministre de l'Intérieur très actif, la première ministre, le président aussi, chacun a pris la parole aujourd'hui.
00:13:46 C'était important pour peut-être étendre les signaux qui ont été envoyés hier,
00:13:50 qui étaient des signaux qui étaient sans doute très très mal perçus, et par l'opinion publique, et par les policiers.
00:13:57 Oui, c'est vrai que c'est pour ça que le président de la République a aussi convoqué cette cellule de crise ce matin.
00:14:02 Le message, il est double. Il y a d'abord un message d'apaisement.
00:14:04 L'apaisement, c'est quoi ? C'est de dire que la justice va faire son travail et la justice va passer.
00:14:09 C'est ce qu'elle est en train de faire, d'ailleurs. Il faut préciser que la justice travaille bien en ce moment.
00:14:14 Quand on entend les manifestants dire qu'il n'y a pas de justice, non, ça n'est pas vrai.
00:14:18 En ce moment, la justice fait son travail et elle le fait plutôt bien.
00:14:21 Les policiers sont en détention provisoire.
00:14:23 Absolument, absolument. Donc, apaisement et fermeté d'un côté.
00:14:26 Et ça, effectivement, ce sont les moyens qui sont déployés par Gérald Darmanin, mais sur instruction du président de la République.
00:14:32 C'est le président de la République qui a souhaité qu'on déploie quatre fois plus de moyens ce soir que demain.
00:14:36 Pourquoi ? Parce que c'est la dernière étape, vous l'avez dit, avant l'état d'urgence.
00:14:39 Le gouvernement ne veut pas décréter l'état d'urgence tout de suite.
00:14:42 Il attend de voir ce que va donner ce dispositif assez impressionnant.
00:14:48 C'est vrai. Si ce soir, ça devait à nouveau dégénérer, malgré ces dizaines de milliers de forces de l'ordre sur le terrain,
00:14:54 dans les prochaines heures, les prochains jours, plutôt les prochaines heures, il faudrait s'attendre à ce que l'état d'urgence soit décrété.
00:15:00 Que permet-il l'état d'urgence ? Il permet pendant 12 jours.
00:15:04 Pendant 12 jours, vous pouvez interdire les manifestations, interdire les rassemblements.
00:15:08 La justice n'a pas son mot à dire. Vous pouvez décréter des couvre-feux.
00:15:12 Les maires peuvent prendre des couvre-feux. C'est-à-dire qu'on dit aux habitants de telle ou telle ville,
00:15:16 vous ne sortez plus après 18, 20 ou 21 heures. Ça facilite le travail, effectivement, des forces de l'ordre.
00:15:21 Ça peut durer 12 jours. Si ça devait être prolongé au-delà de 12 jours, il faudrait l'aval de l'Assemblée nationale.
00:15:26 Ça ne poserait aucun problème puisque la droite y est favorable.
00:15:29 D'accord. Et je vous précise que les bus et trams d'Île-de-France ne circuleront pas après 21 heures.
00:15:34 C'est ce qu'avait demandé Valérie Pécresse, la présidente de la région d'Île-de-France, et ce qu'elle a obtenu.
00:15:38 Ça rend service au gouvernement parce que c'est typiquement une des mesures qui peut être permise par l'état d'urgence.
00:15:44 Sauf que là, c'est la présidente des réseaux de transport d'Île-de-France qui le décide d'elle-même.
00:15:49 Mais je rebondis simplement sur l'état d'urgence. Aujourd'hui, l'enjeu, ce n'est pas la limitation des manifestations partout en France
00:15:57 parce qu'à chaque fois, ce sont des rassemblements spontanés. Ce seraient des gens qui n'en ont que faire.
00:16:02 Il n'y a pas de manifestation déclarée.
00:16:04 Là, tout l'enjeu immédiat, c'est surtout d'afficher la force qui n'est pas synonyme de violence, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent,
00:16:12 et donc de montrer que l'état résiste, tient, et que la loi, surtout, est appliquée partout.
00:16:17 Mais il y a un changement de doctrine, et vous nous l'avez expliqué il y a quelques instants, avec une police un peu plus proactive,
00:16:21 comme on le voit sur ces images. Il est 17h15, on est en direct dans Pönchlein sur CNews, avec cette situation compliquée à Nanterre,
00:16:27 où une marche blanche s'est déroulée depuis le début de l'après-midi, en hommage au jeune Nahel, 17 ans, sa mère était présente, assise sur un camion.
00:16:35 Elle a fait toute la marche, qui a fini par dégénérer, malheureusement, parce qu'il y avait la présence de nombreux éléments perturbateurs.
00:16:43 Les policiers ont dû intervenir. La BRI est en route pour Nanterre, selon une information CNews.
00:16:48 Pierre-Henri Bovis, on est dans une situation qui est quasiment une situation d'émutes urbaines.
00:16:54 Ce qui m'a marqué dans le reportage, c'est qu'on voit des slogans "Justice pour Nahel", mais on voit également des inscriptions "Vengeance pour Nahel".
00:17:02 On voit bien qu'on est dans une sorte de vendetta, un comparatif à la loi du talion, c'est œil pour œil, dent pour dent,
00:17:10 et on vend des coudres avec les forces de l'ordre, quitte à s'en prendre directement à l'intégrité physique des forces de l'ordre.
00:17:15 D'ailleurs, c'est ce qui s'est passé en voulant balancer sur les réseaux sociaux leur adresse, leur nom, etc.
00:17:21 C'est ce qui se passait déjà récemment. Il y a très souvent, dans de nombreux conflits, des adresses de policiers qui sont divulguées sur Internet,
00:17:31 des appels au meurtre directement, et là on a des policiers qui sont pris pour cibles nommément.
00:17:36 Donc on est vraiment dans une vengeance sauvage qui est lancée par des croupuscules.
00:17:41 Et d'ailleurs, j'en profite aussi pour dire qu'il me semble dans cette affaire que l'émotion et aussi le prétexte pour certains croupuscules
00:17:49 a semé le chaos et a pillé et a cassé. On l'a vu d'ailleurs avec ce véhicule qui a été brûlé et qui a été littéralement pillé.
00:17:56 Donc on a ce prétexte de l'émotion pour justement semer le chaos partout, et donc pour que ces croupuscules agissent contre l'intérêt de l'ordre public.
00:18:04 Et donc d'où peut-être l'état d'urgence qui effectivement serait une bonne chose pour notamment limiter les libertés individuelles,
00:18:10 comme les libertés de circulation, etc.
00:18:12 Alors après, on sait que l'état d'urgence n'empêche pas les maires de prendre des arrêtés de couche-reux au feu, etc.
00:18:15 On a ces images en direct. On est à Nanterre, dans le parc André Malraux, où s'est terminée la marche blanche,
00:18:21 où il y a de nombreuses émeutiers, parce que je pense qu'il faut les appeler ainsi, qui affrontent les forces de l'ordre.
00:18:26 Jean-Sébastien Ferjou, le schéma, on ne l'avait pas vu depuis longtemps.
00:18:31 La violence qui s'est déchaînée cette nuit, les policiers nous ont confié qu'ils ne l'avaient pas vu depuis 2005,
00:18:37 c'est-à-dire les émeutes urbaines, état d'urgence à la clé, qui avaient suivi la mort de Zia Dibouna, deux jeunes.
00:18:44 Un policier a même dit que même en 2005, il n'avait pas été exposé à un tel niveau de violence.
00:18:48 Il y a des commissariats à qui il a fallu aller livrer des munitions, semble-t-il, pendant la nuit, depuis les dépôts départementaux.
00:18:55 Donc oui, on est face à une violence extrême, mais je crois que ça a été dit.
00:18:59 Il y a une forme d'instrumentalisation, parce que bien sûr qu'il y a l'émotion, bien sûr qu'il y a la colère,
00:19:03 mais tout ça s'inscrit dans une culture, et Malika Sorel, par exemple, le décrit très bien,
00:19:07 une culture qui est construite aussi sur un sens de l'honneur, de la force, de la vengeance,
00:19:12 et d'une autre instrumentalisation de mouvements politiques.
00:19:14 Je voyais Ouria Boutelja, qui le dit, vous savez, du Parti des indigénistes, qui le dit très ouvertement,
00:19:19 en disant "la différence avec 2005, c'est qu'en 2005, la gauche ne s'était pas engouffrée dans la brèche ouverte par les émeutiers,
00:19:25 et ne les avait pas soutenues. Là, on a des insoumis qui, au nom des luttes", entre guillemets, se joignent à eux.
00:19:31 Je vais vous interrompre, Jean-Sébastien Ferjou, parce qu'on a ces images en direct, notre reporter nous explique ce qui se passe en ce moment.
00:19:36 Avance ! Vous le voyez, à l'instant, une charge des forces de l'ordre a été menée dans le parc André Malraux.
00:19:48 Vous le voyez au sol, mon collègue va sûrement pouvoir vous montrer les images, la grosseur et le poids des projectiles qui sont envoyés vers les CRS.
00:19:58 Le parc est immense, ce qui complique évidemment la tâche des forces de l'ordre, qui essaie de répliquer avec du gaz lacrymogène.
00:20:04 On l'a appris par notre service de police-justice que la BRI était en route pour soutenir les forces de l'ordre dans leur action contre ces participants à cette marche blanche.
00:20:12 Cela fait maintenant deux heures que les affrontements durent, et il sont encore très nombreux ces personnes qui veulent en découdre avec les forces de l'ordre.
00:20:19 Merci beaucoup. On a vos images en direct, effectivement, avec les policiers en tenue. Jean-Michel Fauverg, quelle unité, a priori, pour ces policiers ?
00:20:28 Et puis ensuite, on ira voir Sandra Buisson.
00:20:30 Là, vous devez avoir soit des compagnies d'intervention, soit des CRS, d'après ce que je vois, qui font des bonds en avant, des charges pour à la fois se dégager,
00:20:40 mais aussi essayer de tenter d'interpeller. Ce n'est jamais terrible de rester statique, en particulier quand on a des projectiles comme ça que l'on reçoit dessus.
00:20:51 Ils sont assez mouvants. On voit d'ailleurs que la tactique a changé, qu'il y a beaucoup de mouvements, on en parlait tout à l'heure, compte tenu de...
00:21:00 Le renfort de la BRI, la BRI va sans doute venir sur place pour...
00:21:05 Pourquoi ? A quoi va servir la BRI sur ce théâtre-là ?
00:21:08 La BRI, le RAID, le GIGN, qui sont tous mis en alerte et en réserve. La BRI travaille sur la plaque parisienne, le RAID et le GIGN vont travailler aussi sur la plaque parisienne.
00:21:19 Mais vous avez aussi des antennes un peu partout en France qui sont mis en alerte et qui sont mis en réserve aussi.
00:21:26 Avec des moyens spéciaux et en particulier des moyens de protection des petits véhicules blindés qui vont pouvoir permettre d'aller au plus près et de dégager,
00:21:34 de faire en sorte que les policiers des CRS, par exemple, arrivent à se cacher derrière ces véhicules-là et puissent se déployer beaucoup plus rapidement.
00:21:43 Voilà, avec cette image extrêmement symbolique, extrêmement forte, il est 17h20, T1, on est en direct dans Punchline sur CNews,
00:21:49 rideau de policiers qui tentent de contenir les éléments les plus agressifs qui ont tenté de perturber la marche blanche en hommage à Nahel.
00:21:58 Et puis cette femme que l'on devine dans le loin avec une pancarte "Justice pour Nahel".
00:22:03 Évidemment, une nouvelle, peut-être, charge des policiers.
00:22:07 Sandra Buisson est avec nous du service police-justice de CNews.
00:22:10 Sandra, c'est vous qui nous avez confirmé que la BRI était envoyée en renfort à Nanterre.
00:22:15 Oui, avec ces échauffourées qui ont démarré à la fin de cette marche blanche pour Nahel.
00:22:21 Selon nos informations, il y avait 6200 participants à cette marche blanche qui s'est passée tout à fait correctement tout le long du parcours.
00:22:30 Et puis ces heures qui ont commencé à démarrer à la fin, il y avait environ un millier de fauteurs de trouble qui ont tenté de faire dégénérer la marche pendant le cortège,
00:22:38 mais qui ont réussi effectivement à commettre des violences et des exactions à la fin de cette marche blanche.
00:22:44 Comme vous le racontent nos envoyés spéciaux sur le terrain, avec ces dégradations, ces incendies et donc cette situation qui ne faiblit pas.
00:22:53 Et donc on vient d'apprendre effectivement qu'en renfort des policiers déjà déployés sur le terrain, la BRI va maintenant rejoindre Nanterre.
00:23:00 Non pas pour les violences qui pourraient advenir ce soir, mais pour essayer de temporiser et de mettre fin à la situation de violences urbaines actuellement en cours à Nanterre.
00:23:09 Merci beaucoup pour ces précisions, Sandra Buisson. Vous restez bien sûr avec nous.
00:23:13 On est en direct dans "Punchline", c'est une édition spéciale consacrée à ce qui se passe en ce moment même à Nanterre,
00:23:18 après une deuxième nuit de violences urbaines avec de nombreux dégâts, des interpellations.
00:23:23 Déjà cette interpellation à Nanterre, uniquement sur cette marche blanche qui était en hommage évidemment au jeune Naël, 17 ans.
00:23:30 Sa mère était présente lors de cette marche blanche. Elle était sur un camion entourée de ses proches et de ceux qui la soutiennent dans cette épreuve.
00:23:39 Louis de Ragnel, on a effectivement cette image de cette maman qui évidemment a perdu son fils.
00:23:46 Et puis il y a tout ce qui s'est passé pendant ces deux nuits de violences.
00:23:49 On redoute une troisième nuit extrêmement compliquée avec un dispositif policier énorme.
00:23:54 Le changement de doctrine de police, il a été voulu par Général Darmanin parce qu'il y a eu des erreurs qui ont été commises ou pas ?
00:24:00 Il y a des erreurs même qui sont reconnues aujourd'hui au sommet de l'État,
00:24:03 notamment les déclarations hier d'Emmanuel Macron qui était en déplacement à Marseille
00:24:07 et qui a dit que l'action en tout cas du policier qui est mis en cause dans cette affaire était inexcusable et inexplicable.
00:24:16 Ce sont des images de cette nuit, Louis.
00:24:19 Ce sont des mots qui restent encore maintenant en travers de la gorge des policiers et des gendarmes
00:24:24 qui disent "Nous, on est les premiers à respecter la présomption d'innocence,
00:24:29 mais si le président de la République lui-même ne la respecte pas, c'est assez compliqué".
00:24:33 Et puis indirectement, en disant ça, le message qui a été envoyé,
00:24:37 tel qu'il aurait pu être perçu par les casseurs, les émeutiers,
00:24:43 c'est que même le président de la République comprend notre colère légitime.
00:24:47 Et donc là, il y a eu un rétro-pédalage à l'Élysée.
00:24:51 Et donc, dès ce matin, Emmanuel Macron a immédiatement condamné l'action des émeutiers
00:24:57 à son soutien conditionnel à la police.
00:25:00 À l'instant, on a la confirmation par le parquet que le policier a été inculpé pour homicide volontaire
00:25:05 et placé en détention prévisoire.
00:25:07 C'est la procédure normale. Jean-Michel Fauvert, vous qui êtes l'ancien patron du RAID.
00:25:11 Oui, en général, sur les ouvertures de feu de la police nationale
00:25:15 et de la gendarmerie nationale sur les refus d'obtempérer,
00:25:18 ce type d'inculpation, de mise en cause est très réduit d'une manière générale.
00:25:24 Mais là...
00:25:25 C'est comme homicide involontaire ou homicide volontaire.
00:25:27 Exactement.
00:25:28 Ça a déjà arrivé il y a quelques mois qu'un policier qui avait offert une ouverture de feu
00:25:31 qui a été mis en état d'homicide volontaire.
00:25:33 Mais là, ça va très vite.
00:25:35 Et détention provisoire, c'est la mesure maximum qui pouvait être prononcée.
00:25:42 Donc, on s'aperçoit encore une fois, de ce point de vue-là,
00:25:45 que la justice passe et va très vite dans ce domaine-là.
00:25:48 Je me permets aussi...
00:25:50 Je vous coupe un instant, Jean-Michel, je vous passe la parole.
00:25:52 Mais là, on a ces images en direct des dégâts qui ont été commis.
00:25:55 C'est l'enterre, toujours, on voit des scènes de dévastation,
00:25:59 des jeunes qui courent dans tous les sens, avec des choses dans les mains.
00:26:03 Et là, on voit que quelqu'un a peut-être été se servir,
00:26:05 notre reporter est sur place. Qu'est-ce qui se passe ?
00:26:07 Racontez-nous.
00:26:08 Alors, ici, on est juste à côté du parc André Malraux,
00:26:13 juste à côté du Crédit Mutuel,
00:26:14 Crédit Mutuel qui a été éventré, littéralement éventré,
00:26:17 plus aucune vitre n'est en place.
00:26:20 Le Crédit Mutuel, les affaires, vous voyez, sont par terre,
00:26:22 tous les documents des clients sont par terre,
00:26:24 les ordinateurs ont évidemment disparu,
00:26:26 et les forces de l'ordre, qui il y a quelques secondes, tout juste,
00:26:29 viennent de reprendre possession de cette place,
00:26:31 les jeunes s'étaient rassemblés, et commençaient à provoquer
00:26:35 les forces de l'ordre un petit peu plus loin de cette place.
00:26:38 Alors là, pour le moment, vous l'avez vu, vous l'avez vécu en direct,
00:26:41 ces jeunes qui sont partis en courant,
00:26:43 puisque le profil de ces jeunes est bien différent
00:26:45 de ceux qu'on peut trouver en manifestation.
00:26:47 Vous le savez, sur CNews, on vous a déjà couvert ces manifestations,
00:26:51 où les profils de ces jeunes sont plutôt des jeunes
00:26:53 qui ont l'habitude de défier les forces de l'ordre.
00:26:55 Et là, ce que l'on constate, c'est que ce sont des jeunes de quartier
00:26:59 qui "défient" les forces de l'ordre, entre guillemets,
00:27:01 je dis bien "entre guillemets", de manière amateur,
00:27:03 ce qui fait que là, les forces de l'ordre procèdent à des charges régulières
00:27:06 pour tenter de les disperser et de les éloigner de ce cœur de ville,
00:27:12 où se trouvent à la fois des banques, des agences immobilières,
00:27:15 des restaurants, des magasins.
00:27:17 Voilà, donc les forces de l'ordre essaient de reprendre la main
00:27:20 sur ces jeunes qui, depuis tout à l'heure, les provoquent,
00:27:23 en allumant des feux, en jetant divers matériels publics,
00:27:27 mais également en jetant, vous le savez, des pavés,
00:27:29 et toujours regarder au sol, sur ces images de mon collègue,
00:27:32 tous ces documents de clients de la banque qui se situent juste à côté de nous,
00:27:38 ces documents qui sont par terre, puisque la banque a été vantrée,
00:27:40 comme d'autres magasins.
00:27:42 – Mon Dieu, merci de m'être épouré.
00:27:44 Ces images et ces explications, allez-y Jean-Michel Fauvergne,
00:27:47 on a vraiment des scènes de chaos là.
00:27:49 – Je voulais juste dire que, vous vous en rappelez,
00:27:52 après les gilets jaunes, on a remis en cause un peu le fonctionnement
00:27:57 du maintien de l'ordre, il y a eu un nouveau schéma national
00:27:59 de maintien de l'ordre, et en particulier avec le rôle des journalistes.
00:28:02 On a permis aux journalistes, il y a eu un recours au Conseil d'État,
00:28:05 etc., mais les choses ont évolué, en ayant permis aux journalistes
00:28:08 d'être sur place, de ne pas les dégager quand il y a des charges,
00:28:12 donc ils sont là, et je pense que c'est une bonne chose,
00:28:14 on voit les journalistes circuler librement, à la fois devant les manifestations
00:28:18 et derrière les CRS et les flics.
00:28:21 – Et on salue leur travail, parce qu'ils travaillent dans des conditions
00:28:23 extrêmement difficiles, ils sont agressés en permanence,
00:28:25 que ce soit dans les manifestations ou dans ce type de situation.
00:28:27 – C'est exact, mais je pense que la bataille des images est gagnée
00:28:31 pour l'autorité de l'État, parce qu'on voit…
00:28:33 – Vous trouvez là, avec les images qu'on a là sous les yeux ?
00:28:35 – Justement, on voit qui était en train de piller, et on sait qui fléchait.
00:28:41 – Mais là pour l'instant, ce n'est pas la police qui a le dessus,
00:28:43 comme on le voit extrêmement clairement à l'image, Sabrina Medjéber…
00:28:46 – Non mais on flèche le cas sur.
00:28:48 – Oui, mais là, regardez, les scènes de chaos, on est au cœur de Nanterre,
00:28:51 tout le monde savait qu'il y aurait une marche blanche,
00:28:53 il y a des forces de l'ordre en présence sur place, en nombre sur place.
00:28:56 – Déorémi, elles auraient dû être ici même en fait, les forces de l'ordre,
00:28:59 je ne vois pas pourquoi il fallait attendre ce soir précisément,
00:29:01 vu le chaos qui se présente, c'est-à-dire ce qu'appelle Alain Bauer,
00:29:06 la convergence des rages, là on est vraiment en plein dedans,
00:29:09 et moi j'ai beaucoup de peine pour les personnes qui habitent ces quartiers,
00:29:12 parce qu'en réalité ce sont elles les premières victimes
00:29:14 de toutes ces casseries, de tout ce chaos,
00:29:16 vous voyez les images de voitures brûlées, les tramways brûlés,
00:29:19 les mairies brûlées, tout un tas d'opérations chaotiques
00:29:24 qui ont été menées contre ces petites gens justement qui peinent,
00:29:28 malheureusement, à pouvoir prendre la voiture, faire leur course, etc.
00:29:32 Donc on détruit des services au nom d'une rage
00:29:35 qui ne concerne pas ces personnes-là, donc c'est ça qui est absolument dramatique.
00:29:38 – Et qui n'a pas grand-chose à voir avec la mort de ce jeune homme.
00:29:40 – Et qui n'a absolument pas grand-chose à voir avec la mort de Nael,
00:29:43 et c'est ce que disait Maître Bovis tout à l'heure,
00:29:45 c'est une espèce de récupération idéologique du sentiment pour détruire.
00:29:49 – Bien sûr, Louis de Reynay, il est 17h quasiment 29,
00:29:53 là ces jeunes-là, ils ne sont pas là pour se recueillir,
00:29:56 ils ne sont pas là pour demander la justice, ils sont là pour la vengeance, on est d'accord.
00:29:59 – Absolument, en fait c'était le glissement qui était un peu redouté.
00:30:02 Hier soir, quand vous appeliez des grands policiers,
00:30:05 comme on dit au ministère de l'Intérieur ou à l'Elysée,
00:30:08 ils vous expliquaient, voilà, aujourd'hui c'est le temps du recueillement,
00:30:11 il faut vraiment qu'on soit dans un discours d'apaisement,
00:30:14 parce que c'était des gens qui demandaient la vérité et la justice,
00:30:17 et clairement depuis hier soir, on s'est bien rendu compte,
00:30:20 je pense que tout le monde a bien vu,
00:30:22 qu'on est passé à un désir de justice, à un désir de vengeance.
00:30:25 Et d'ailleurs ce qui est intéressant, et des choses qu'on a pu noter,
00:30:29 c'est que systématiquement à côté de la maman du jeune qui a été tué,
00:30:33 eh bien il y a Assa Traoré, la sœur d'Adama Traoré,
00:30:37 qui globalement est une spécialiste,
00:30:40 c'est un peu gênant de parler comme ça, mais c'est vrai,
00:30:43 une spécialiste de ce genre d'actions politiques,
00:30:46 contre les forces de l'ordre,
00:30:48 et en fait Assa Traoré a monté un collectif qui systématiquement,
00:30:51 dès qu'il y a un drame, un fait divers horrible,
00:30:54 eh bien essaye de s'en servir pour demander,
00:30:57 non pas la justice mais la vengeance,
00:30:59 pour essayer d'expliquer que l'État de manière systémique est raciste,
00:31:03 que la police est raciste,
00:31:05 qu'il existe de manière systémique des violences policières,
00:31:07 et il y a une nouveauté aussi,
00:31:09 ça c'est quelque chose qui a été observé depuis hier soir,
00:31:11 c'est que maintenant aussi il y a des discours qui émergent,
00:31:14 notamment sur le registre de l'islamophobie.
00:31:16 Donc si vous voulez, c'est une espèce de...
00:31:18 ils essayent d'agglomérer, de faire converger un certain nombre de thèmes...
00:31:21 C'est pour ça que ça fait un combat politique,
00:31:23 ça ne fait pas de très loin la vengeance.
00:31:25 Et Jean-Michel Fauvert me soufflait à quelque chose de très intéressant tout à l'heure,
00:31:29 il disait "le combat c'est l'opinion publique",
00:31:31 il y a un enjeu extrêmement important qui est politique,
00:31:33 et convaincre les français aussi de la légitimité du rétablissement de l'ordre.
00:31:36 Je vais passer la parole dans un instant, mais il est 17h30,
00:31:38 on est en direct dans Polchline sur CNews,
00:31:40 Sandra Buisson, avec cette confirmation du parquet,
00:31:42 le policier a donc été placé en détention provisoire, c'est cela ?
00:31:46 Oui, une mesure extrêmement rare,
00:31:48 le juge des libertés et de la détention a décidé de suivre les réquisitions du parquet
00:31:52 qui demandait ce placement en détention provisoire
00:31:54 pour préserver la suite des investigations,
00:31:57 et au regard de la gravité des faits,
00:32:00 ce policier qui, face aux enquêteurs de l'IGPN,
00:32:04 a dit qu'il avait tiré parce qu'il voulait éviter une nouvelle fuite du véhicule
00:32:08 qui était dangereuse dans sa conduite,
00:32:10 il avait peur que quelqu'un soit renversé sur sa trajectoire,
00:32:14 il avait peur que lui-même, policier, soit percuté si le véhicule repartait,
00:32:19 et puis il avait peur pour son collègue qu'il soit blessé
00:32:21 parce qu'il était penché à l'intérieur de l'habitacle via la vitre du conducteur.
00:32:26 Les deux policiers ont dit qu'ils s'étaient sentis menacés
00:32:30 parce que le véhicule redémarrait et qu'eux étaient tout près du mur qu'ils avaient dans le dos,
00:32:36 mais le parquet, lui, a conclu au terme de ses auditions
00:32:40 qu'en l'état des investigations, les conditions d'usage de l'arme
00:32:44 n'étaient pas respectées par le policier,
00:32:49 que le tir n'était donc pas légitime,
00:32:51 ce que devront déterminer le reste des investigations
00:32:54 puisque ce sont des investigations longues qui s'annoncent,
00:32:58 une information judiciaire vient d'être ouverte
00:33:00 avec la désignation de deux magistrats instructeurs
00:33:03 pour faire la lumière sur ce qui s'est passé ce jour-là.
00:33:05 Merci beaucoup, c'est important ce que vous nous dites Sandra Buisson,
00:33:07 parce qu'il faudra qu'on revienne au cours de cette édition
00:33:10 sur ce qui s'est passé, ce que le procureur a dit ce matin,
00:33:13 sur les dizaines de minutes qui ont précédé le tir mortel,
00:33:17 parce que le policier s'est expliqué,
00:33:19 il a été placé en détention et mis en examen pour homicide volontaire.
00:33:22 Maître Pierre-Henri Beauvisson a toujours ses images en direct de Nanterre,
00:33:26 la marche blanche s'est terminée en hommage à Nahel,
00:33:28 il y a toujours ces éléments perturbateurs,
00:33:30 la BRI va arriver sur place pour aller interpeller
00:33:33 un certain nombre d'individus identifiés.
00:33:35 Comment on peut décrire ces scènes ?
00:33:37 Qu'est-ce qu'elles veulent dire à vos yeux ?
00:33:39 Surtout, ce qui m'inspire, c'est qu'il y a une indignation à deux vitesses,
00:33:42 puisque lorsque Samuel Paty a été décapité
00:33:45 ou lorsque le père Amel a été tué,
00:33:47 il n'y a pas eu de telle vague d'indignation,
00:33:49 il n'y a pas eu notamment des scènes de chaos,
00:33:51 on peut le voir.
00:33:52 Donc ce sont vraiment des indignations à deux vitesses,
00:33:54 d'où, si vous voulez, tout à l'heure, mon propos sur cette instrumentalisation
00:33:57 de ce pauvre Nahel qui a été tué,
00:34:00 et qui aujourd'hui sert à ses croupuscules pour semer le chaos
00:34:03 et surtout piller, détruire des boutiques.
00:34:07 Et ce que vous disiez tout à l'heure,
00:34:09 c'est que nous on pense évidemment à tous ces habitants
00:34:12 qui voient leur commerce et leur commerce locaux dévastés.
00:34:16 On pense aussi à ces familles qui ont des comptes bancaires dans cette agence.
00:34:20 Dans les données sur la rue.
00:34:22 Et surtout, en plus, ce qui est d'autant plus dramatique,
00:34:25 c'est que ces espèces d'abrutis qui sèment justement le chaos à Nanterre,
00:34:28 sèment aussi le chaos à Nanterre,
00:34:30 mais au détriment peut-être de l'attente de leurs amis,
00:34:33 de leur propre famille, on ne sait même pas.
00:34:36 Mais en tout cas, sèment le chaos pour des personnes qui n'ont rien demandé.
00:34:40 17h33, ces images en direct de Nanterre,
00:34:42 avec les policiers en faction.
00:34:44 Là, on est dans le parc André Malraux,
00:34:45 on va rejoindre notre reporter CNews.
00:34:46 Expliquez-nous la situation.
00:34:49 Écoutez, Laurence, effectivement, tout à l'heure,
00:34:51 la dernière fois que j'étais intervenu à l'antenne,
00:34:53 nous étions dans ce parc André Malraux avec les forces de l'ordre.
00:34:56 Nous avons dû en sortir tout simplement parce que ce n'est pas un territoire propice
00:35:00 aux forces de l'ordre pour intervenir,
00:35:02 puisque les gaz lacrymogènes atterrissaient dans les arbres.
00:35:06 Tout simplement, il y a également beaucoup de vent,
00:35:08 vent contraire qui ne permettait pas une bonne action des forces de l'ordre.
00:35:11 Ils ont dû sortir sous une pluie, encore une fois, de gravats.
00:35:14 Vous le voyez sur les images.
00:35:15 Ils sont donc en poste devant ce parc et les participants à cette marche blanche
00:35:20 sont toujours à l'intérieur de ce parc.
00:35:22 Il y a un échange toujours de gravats et de gaz lacrymogènes.
00:35:25 Vous voyez, la situation pour l'instant est stable,
00:35:27 mais il y a encore des affrontements à l'intérieur de ce parc André Malraux.
00:35:31 Merci beaucoup.
00:35:32 Oui, allez-y, allez-y, continuez, si vous avez encore quelque chose à nous dire.
00:35:36 Je voulais ajouter un détail qui avait quand même son importance,
00:35:39 c'est que la pluie commence à tomber et on a vu certaines forces de l'ordre
00:35:43 espérer que la pluie arrive pour décourager les moins téméraires.
00:35:47 Également, on a vu les forces de l'ordre être touchées par de nombreux gravats,
00:35:52 alors que normalement, ils arrivent avec les boucliers à repousser ces gravats.
00:35:56 Certains être touchés directement, certains même devoir poser un genou au sol.
00:36:00 Merci beaucoup pour ces précisions.
00:36:02 Effectivement, on a ces policiers.
00:36:04 Je ne suis pas sûre, Michel, que la pluie décourage ceux qui veulent semer le chaos ce soir.
00:36:11 Mais néanmoins, c'est peut-être un élément qui...
00:36:14 C'est un élément à prendre en compte.
00:36:16 Alors si on veut décourager effectivement les gens qu'on a en face de nous,
00:36:19 il faut une pluie très forte, style les plus guyanaises.
00:36:22 Moi, j'étais des SP en Guyane, on se servait beaucoup de la météo sur les manifestations.
00:36:26 Mais la pluie a aussi un inconvénient, c'est qu'elle fixe au sol les gaz lacrymogènes.
00:36:30 Donc, ils perdent une partie de leur efficacité.
00:36:33 Bien sûr. Yoann Usail, du service politique de CNews.
00:36:36 On a ces images, ce maintien de l'ordre qui est renforcé.
00:36:39 40 000 hommes déployés sur l'ensemble du territoire.
00:36:41 C'est absolument gigantesque comme dispositif.
00:36:43 Le gouvernement ne peut pas se permettre que cela dégénère en émette urbaine.
00:36:47 On est d'accord ?
00:36:48 En tout cas, il fait tout pour l'éviter.
00:36:50 Évidemment, c'est pour ça que ce dispositif est renforcé.
00:36:53 La nuit prochaine sera évidemment déterminante pour la suite.
00:36:57 La stratégie du gouvernement, vous savez, elle est valable ce soir.
00:37:00 On verra bien ce qu'elle sera demain.
00:37:02 Les choses vont évoluer très rapidement.
00:37:03 Et encore une fois, ce qui va se passer cette nuit sera déterminant.
00:37:06 Le gouvernement a mis le paquet pour que ça n'arrive pas.
00:37:08 Donc, on va regarder ce qui se passe.
00:37:10 On voit que ça va crescendo en réalité.
00:37:12 Les émeutes n'étaient pas aussi violentes la première nuit que la seconde nuit.
00:37:16 Donc, on voit qu'on monte en intensité.
00:37:18 Le gouvernement va regarder une chose aussi.
00:37:20 Il va regarder si ces émeutes s'étendent à des villes qui n'ont pas été touchées
00:37:24 durant les deux dernières nuits.
00:37:26 Donc, il y a beaucoup d'enjeux effectivement pour ce soir.
00:37:29 Et le gouvernement va évidemment surveiller tout cela de très près.
00:37:33 Et on verra bien demain matin.
00:37:35 Évidemment, il y aura à nouveau des prises de parole du ministre de l'Intérieur,
00:37:38 de la Première ministre probablement.
00:37:39 Et on verra ce que fera le Président demain.
00:37:41 Mais les agendas sont un peu bouleversés naturellement.
00:37:43 Louis de Reynet, l'enjeu politique aussi, c'est surtout de ne pas montrer aux droites,
00:37:47 quand je parle des droites, c'est à la fois les LR, le Rassemblement National,
00:37:50 ainsi qu'Éric Zemmour, qui demandent l'instauration de l'état d'urgence.
00:37:53 Pas montrer de faiblesse.
00:37:55 En fait, il faut resituer ce drame et cette séquence dans un contexte politique
00:38:00 dans lequel le gouvernement, notamment sur les questions d'immigration,
00:38:03 est accusé par les Républicains, par le Rassemblement National, de laxisme.
00:38:09 Et donc, en fait, ça intervient à un moment où aussi on parle beaucoup de remaniement,
00:38:15 où est-ce qu'Elisabeth Borne va changer ?
00:38:18 Est-ce que c'est quelqu'un qui vient des Républicains qui pourrait la remplacer ?
00:38:22 Toutes ces questions étaient quand même au cœur des réflexions de l'Élysée
00:38:25 depuis plusieurs mois maintenant.
00:38:27 Donc là, tout l'enjeu, alors que les LR reconquêtent et le Rassemblement National
00:38:31 demande l'instauration de l'état d'urgence,
00:38:33 pour l'instant le gouvernement dit "c'est trop tôt, il n'en est pas question".
00:38:37 L'objectif, c'est vraiment de tenir la journée de ce soir.
00:38:40 Donc il y a un enjeu de crédibilité très important,
00:38:43 d'autant plus que dès le début, il y a eu quand même un faux pas,
00:38:46 en tout cas c'est comme ça que les droites considèrent les propos d'Emmanuel Macron.
00:38:51 Voilà, un faux pas de la part d'Emmanuel Macron,
00:38:53 qui a quand même expliqué, alors que l'enquête était en cours,
00:38:56 que l'action du policier qui est mis en cause était inexplicable et inexcusable.
00:39:03 C'est-à-dire qu'on en fuit de la présomption d'innocence,
00:39:05 de la séparation des pouvoirs, de l'indépendance de la justice.
00:39:07 Ce qu'il faut montrer, c'est que l'État, enfin Emmanuel Macron,
00:39:09 sait gérer cette situation de crise, que l'État est ferme, ne laissera rien passer.
00:39:14 En tout cas, on verra dans les prochains jours comment ça se passe.
00:39:17 Je crois que si le Président a prononcé cette phrase aussi,
00:39:20 c'est parce que quelque part il était un peu désemparé.
00:39:23 Il était avec lui à Marseille et effectivement,
00:39:26 il voulait à tout prix éviter ce qui s'est passé en 2005.
00:39:28 Il avait ça en tête, évidemment.
00:39:30 Il en a parlé le matin même au Conseil des ministres, depuis la préfecture de Marseille.
00:39:33 Quand le Président de la République a vu comment les choses évoluaient,
00:39:36 il a voulu envoyer un signal d'apaisement à tous ces jeunes des quartiers,
00:39:40 en leur disant que quand la police commettait une faute, il fallait savoir le reconnaître.
00:39:44 Donc la phrase était maladroite, mais s'il la prononce,
00:39:46 c'est effectivement dans une tentative d'apaisement qui, à l'évidence, n'a pas fonctionné.
00:39:51 - Monsieur Michel Fauberg ?
00:39:53 - Ce qui me semble le plus surprenant, de chez surprenant,
00:39:57 c'est la minute de silence à l'Assemblée nationale.
00:40:00 C'est incompréhensible.
00:40:02 - Pourquoi ?
00:40:03 - Parce qu'on ne fait pas une minute de silence dans ces conditions-là,
00:40:07 pour quelqu'un, rappelons-le, qui a des responsabilités aussi,
00:40:11 dans les faits qui se sont déroulés.
00:40:14 On fait une minute de silence pour rendre hommage à des gens qui sont morts pour la France.
00:40:18 On ne fait pas une minute de silence dans ces conditions-là.
00:40:20 - Un minute de silence pour les trois jeunes policiers qui ont été fauchés à Roubaix,
00:40:24 vous vous rappelez, par un conducteur qui arrive à Contrecent sur l'autoroute.
00:40:27 - Oui, mais...
00:40:28 - Il y a eu ou pas ?
00:40:29 - Je ne sais pas.
00:40:30 - Il y a eu, OK.
00:40:31 - Non mais donc on les met sur le même plan, on est d'accord ?
00:40:33 On met trois policiers sur le même plan.
00:40:35 - C'est la problématique, on met toujours sur le même plan.
00:40:36 On n'est pas dans un match de foot où il y a deux équipes qui sont à égale distance.
00:40:40 Les forces de l'ordre défendent notre démocratie et défendent la sécurité des citoyens.
00:40:47 Et une minute de silence telle qu'elle a été demandée par Yael Brounepivé, la présidente,
00:40:54 c'est inimaginable, inimaginable.
00:40:56 - Maître Pierre-Henri Mauvis et après Jean-Sébastien Ferdinand.
00:40:58 - Non mais c'est surtout que ce placement d'étention provisoire,
00:41:01 il peut être aussi là pour protéger le policier dont l'adresse a été dévoilée.
00:41:05 Donc il faut aussi le voir comme ça, non pas comme nécessairement aussi une sanction,
00:41:09 mais aussi peut-être comme une protection.
00:41:11 Et j'en terminerai par là, c'est que le président de la République
00:41:14 a peut-être un peu trop vite condamné ce policier
00:41:16 puisqu'il va y avoir un procès, il va y avoir aussi des investigations, une instruction.
00:41:19 Et il faut aussi rappeler que les réquisitions du procureur de la République
00:41:22 ne sont pas définitives, c'est un avis que le procureur émet.
00:41:24 C'est son avis mais qui ne le concerne que lui et qui n'engage que lui
00:41:27 et pas le juge d'instruction qui sera là pour instruire à charge et à décharge.
00:41:30 Et peut-être que même d'ailleurs au terme de cette instruction,
00:41:32 on reconnaîtra que les conditions de l'article 435-1 du Code de sécurité de l'intérieur
00:41:37 qui permet à un policier de faire usage de son arme
00:41:40 lorsqu'il voit qu'un véhicule n'obtempère pas
00:41:43 et qu'il peut ensuite éventuellement causer des dégâts
00:41:47 ou entraîner la mort de tiers ou du moins même de tiers du conducteur, sont réunis.
00:41:52 D'accord, ok. Il est 17h41, j'explique à nos téléspectateurs qui viennent de nous rejoindre.
00:41:56 Cette image, on est à Nanterre où il y a des affrontements après la marche blanche
00:42:01 en mémoire du jeune Nahel. Marche blanche organisée par sa maman.
00:42:05 La marche blanche s'est déroulée de façon pacifique, il y avait 6000 personnes.
00:42:09 C'est extrêmement perturbateur. Depuis, on a affronté les policiers.
00:42:14 On a notre reporter CNews qui est sur place.
00:42:17 Expliquez-nous, on a le sentiment qu'il y a une accalmie,
00:42:19 en même temps on voit des fumées au loin,
00:42:21 donc on se doute qu'il y a des incendies, des feux qui sont allumés, c'est cela ?
00:42:25 Effectivement, depuis tout à l'heure, la situation n'a pas tellement évolué.
00:42:30 On assiste toujours à des affrontements de projectiles et de gaz lacrymogènes
00:42:34 entre les forces de l'ordre et les participants à cette marche blanche.
00:42:37 Je vous l'avais dit, cette marche blanche s'est déroulée dans le calme.
00:42:40 On est parti à 14h de la cité Pablo Picasso.
00:42:43 On a rejoint cette place Nelson Mandela en passant devant le palais de justice.
00:42:48 On a pu entendre énormément de chants anti-police,
00:42:52 mais également un seul slogan, justice pour Nahel.
00:42:56 Et depuis 15h30, on assiste à des affrontements nourris
00:43:00 entre les forces de l'ordre et une partie des participants
00:43:04 à cette marche blanche.
00:43:06 Pour l'heure, la situation est que les participants sont à l'intérieur du parc André Malraux.
00:43:11 Les forces de l'ordre ont dû en sortir car il était vraiment trop compliqué
00:43:14 d'intervenir à l'intérieur du parc.
00:43:16 Et vous le voyez, les gaz lacrymogènes à l'image sont en train d'être renvoyés
00:43:20 par les participants vers les forces de l'ordre,
00:43:23 qui ont envoyé quelques cocktails molotovs pour essayer de mettre le feu au haie du parc.
00:43:28 Là, je vous disais que tout à l'heure, la pluie commençait à tomber.
00:43:31 Elle s'est arrêtée pour l'instant.
00:43:32 - Et on voit très bien sur votre image les projectiles, sur la gauche,
00:43:37 on voit sur la chaussée les projectiles en nombre.
00:43:40 Bon, il faut peut-être enlever la vignette parce qu'on verra mieux
00:43:43 ce que nous montre notre envoyé spécial.
00:43:45 Les projectiles qui ont été envoyés contre les forces de l'ordre.
00:43:46 Les forces de l'ordre ont dû donc battre en retraite.
00:43:48 Ils ont dû sortir du parc, tant la situation était tendue.
00:43:52 On a un autre des reporters de CNews qui est sur place.
00:43:55 Vous constatez la même chose.
00:43:58 Il y a énormément de tension toujours sur place ?
00:44:01 - Oui, énormément de tension.
00:44:05 C'est une bataille rangée ici dans le parc André Malraux.
00:44:07 Il semblerait que toutes les tensions se cristallisent autour de ce parc
00:44:11 qui fait la frontière entre le centre de Nanterre, les commerces, les restaurants, etc.
00:44:17 et la cité Pablo Picasso, d'où est partie la marche blanche à 14h cet après-midi.
00:44:23 Les forces de l'ordre sont en retrait puisqu'effectivement,
00:44:26 les jeunes du quartier sont extrêmement nombreux dans ce grand parc.
00:44:31 Ils se ravitaillent en cailloux, en pavés,
00:44:33 et les projettent sur les forces de l'ordre qui sont pour le moment
00:44:36 juste devant nous en statique et attendent probablement l'arrivée de la BRI.
00:44:42 Selon nos informations, la BRI serait arrivée à Nanterre.
00:44:45 Nous ignorons à quel endroit elle se situerait,
00:44:47 mais la BRI effectivement vient en appui des forces de l'ordre qui sont,
00:44:50 il faut le reconnaître, un petit peu démunies
00:44:53 par rapport à ce nombre très conséquent de jeunes
00:44:56 qui les attaquent à coup de mortier et qui, encore une fois,
00:44:59 regardez sur ces images, je vais demander à mon caméraman de tourner à gauche,
00:45:03 qui déclenchent encore et encore des incendies
00:45:05 avec une épaisse fumée noire qui s'échappe de ce parc André Malraux.
00:45:09 Alors, à l'endroit où nous sommes, nous ne pouvons pas distinguer
00:45:11 qu'est-ce qui a pris feu.
00:45:13 Tout laisse à croire que cette fumée noire émane d'un véhicule,
00:45:16 comme ça a été le cas cet après-midi dans les rues de Nanterre.
00:45:19 Les forces de l'ordre, CRS et gendarmes qui font bloc face à ces jeunes,
00:45:23 puisque maintenant, depuis deux bonnes heures,
00:45:26 la situation a réellement dégénéré,
00:45:28 alors que cet après-midi, la marche blanche composée de familles,
00:45:32 de personnes un peu plus âgées, de jeunes et même de mineurs,
00:45:35 s'était bien déroulée du début quasi jusqu'à la fin.
00:45:38 Et c'est maintenant depuis plus de deux heures,
00:45:40 presque même trois heures que les choses ont dégénéré.
00:45:42 Le statut écho à l'heure où je vous parle, là où nous sommes,
00:45:46 les forces de l'ordre continuent d'encaisser les jets de projectiles.
00:45:48 Vous venez de le constater en direct.
00:45:50 Et d'ici quelques minutes, peut-être quelques heures,
00:45:53 la BRI viendra en soutien de ces forces de l'ordre
00:45:55 qui depuis maintenant plusieurs heures accusent le coup
00:45:58 et sont un petit peu démunies par rapport à ces jeunes en ombre face à eux.
00:46:01 Merci beaucoup pour ces explications.
00:46:03 Il est 17h45, on est en direct dans le Pôle-Chine sur CNews.
00:46:05 Avec cette image, la police qui a dû battre en retraite,
00:46:08 la police qui est mise en échec pour l'instant sur le terrain
00:46:11 par des jeunes extrêmement organisés,
00:46:13 plus de 1000 éléments perturbateurs dans cette marche blanche,
00:46:16 répartis dans un parc qu'ils connaissent évidemment absolument par cœur.
00:46:20 Ils connaissent chaque bosquet, chaque endroit où on peut se cacher,
00:46:23 chaque endroit où on peut faire un piège pour les policiers.
00:46:25 Pour l'instant, la stratégie des policiers est peut-être de ne pas intervenir,
00:46:29 de ne pas aller trop violemment en contact.
00:46:31 Évidemment, j'imagine que le pouvoir politique est tétanisé
00:46:34 à l'idée d'un nouveau mort sur le terrain,
00:46:37 que ce soit côté forces de l'ordre, Louis Doreignel,
00:46:39 ou du côté des jeunes qui affrontent les policiers.
00:46:41 C'est évidemment le scénario du pire.
00:46:43 Bien sûr, ça c'est le scénario du pire.
00:46:45 Mais c'est pas parce que, alors c'est un peu contre-intuitif ce que je veux dire,
00:46:48 mais c'est pas du tout parce qu'on voit des CRS qui reculent
00:46:50 que c'est du terrain qui est forcément cédé.
00:46:53 L'objectif peut tout à fait par exemple ici,
00:46:55 être de maintenir certes à distance les émeutiers,
00:46:59 en attendant que la BRI vienne faire des interpellations.
00:47:02 Il y a un certain nombre de fauteurs de troupes qui ont été formellement identifiés,
00:47:06 c'est-à-dire que les policiers ont leurs identités,
00:47:08 les suivent, savent exactement où ils se trouvent.
00:47:11 C'est chez nous ici.
00:47:13 Ce slogan-là, je vous dis pas ce qu'il y a en dessous,
00:47:15 parce que vous avez des yeux pour le dire.
00:47:17 C'est chez nous ici, non ?
00:47:18 Non, c'est pas chez eux ici, c'est la France, c'est le territoire de la République.
00:47:22 On est entièrement d'accord.
00:47:23 Il faut le dire.
00:47:24 Mais vous allez voir.
00:47:25 Mais évidemment, mais c'est une amnistie.
00:47:28 Mais Laurence, vous allez voir ce soir,
00:47:30 non mais objectivement, il y a un dispositif très très important
00:47:33 qui va être déployé et l'objectif c'est vraiment de montrer,
00:47:35 alors ça peut ne pas se produire,
00:47:37 mais la reconquête territoriale.
00:47:39 Espérons que l'accord de la fin de la loi s'impose.
00:47:43 Non mais territorial, au moins pour mettre fin aux troubles à l'ordre public
00:47:48 qui ont lieu maintenant depuis trois jours.
00:47:50 Je ne dis absolument pas que politiquement tout est gagné, tout est réglé.
00:47:54 Et vous avez parfaitement raison.
00:47:56 Mais en tout cas, ce soir, on verra ces images-là.
00:47:58 Première ville qui décide de mettre un couvre-feu, c'est Clamart.
00:48:01 Clamart, dans le Haut-de-Seine, c'est pourtant une ville plutôt tranquille.
00:48:05 Couvre-feu entre 21h et 6h du matin.
00:48:08 On imagine qu'un certain nombre de villes vont peu à peu, d'ici ce soir,
00:48:12 Pierre-Henri Mauvix, prendre ce type d'arrêté pour tenter de calmer les choses.
00:48:15 Parce que là, la situation est incontrôlable.
00:48:17 Calmer les choses, on dit "ces jeunes", mais ce ne sont pas des jeunes,
00:48:20 ce sont des racailles, ce sont des délinquants.
00:48:22 Mais en tout cas, dire "ces jeunes", vous allez dire que c'est une question de sémantique.
00:48:25 C'est une question de sémantique, oui.
00:48:27 Alors je sais que ce terme peut faire réagir,
00:48:29 mais en tout cas, ce ne sont certainement pas des jeunes,
00:48:31 en tout cas dont on pourrait se faire une idée assez différente
00:48:34 de celle qu'on peut voir sur vos écrans.
00:48:36 Mais en tout cas, on rejoint ce qu'on a dit tout à l'heure,
00:48:39 c'est que là, on n'est pas du tout dans l'hommage,
00:48:41 on n'est pas du tout dans cette idée de justice pour Nell.
00:48:45 Je vous interromps, maître. Charge en cours dans le parc André Malraux.
00:48:49 Allez-y, expliquez-nous.
00:48:51 Oui, effectivement, Laurence, on vous disait depuis tout à l'heure
00:48:54 que la situation n'évoluait pas tellement.
00:48:56 Les forces de l'ordre ont choisi de rentrer dans le parc.
00:48:59 C'est probablement pour circoncire l'incendie qui a eu lieu.
00:49:03 C'est un manège à l'intérieur du parc.
00:49:07 Vous voyez énormément de projectiles et de jeunes
00:49:10 qui sont repoussés à l'intérieur de ce parc.
00:49:14 Énormément de départs de feu.
00:49:16 Les jeunes sont restés, enfin les jeunes,
00:49:18 les participants à cette marche blanche sont restés de longues minutes
00:49:21 dans ce parc et donc ont pu allumer de nombreux feux à l'intérieur de celui-ci.
00:49:24 Les forces de l'ordre ont décidé d'intervenir
00:49:26 et les participants reculent.
00:49:29 Et les forces de l'ordre peuvent avancer pour notamment maîtriser,
00:49:33 pourquoi pas envisager l'arrivée des pompiers.
00:49:35 Car vous le voyez à l'image, c'est un manège qui a pris feu
00:49:38 et donc qui était à l'origine de ces grandes fumées noires.
00:49:41 Merci beaucoup. Reprenez votre sou,
00:49:43 parce qu'on imagine évidemment que la situation est très tendue pour vous aussi.
00:49:46 Je rends hommage encore une fois au travail des journalistes,
00:49:48 que ce soit les journalistes, les journalistes-reporteurs d'image,
00:49:51 les photographes, des conditions très difficiles.
00:49:54 Parfois, je veux dire, sur les scènes de guerre,
00:49:56 parfois, on n'a pas autant de risques.
00:49:59 Donc, encore une fois, rappelons que le travail est difficile pour tout le monde.
00:50:02 Là, donc, on a un manège qui a pris feu,
00:50:04 un manège dans lequel les enfants du quartier viennent.
00:50:07 On s'en prend aux médiathèques, on s'en prend aux écoles maternelles.
00:50:10 Mais dans quel monde vit-on, Monsieur Fauverg ?
00:50:14 La problématique, c'est qu'on n'a pas les mêmes...
00:50:19 On n'a véritablement pas la même façon de voir les choses
00:50:22 et effectivement, les émeutiers, puisqu'on va les appeler comme ça,
00:50:27 moi, je serais assez pour Rackaï, mais enfin, bon, les émeutiers...
00:50:29 - Émeutiers. - Les émeutiers...
00:50:32 - Non, mais les anciens ministres de l'Intérieur, on dit, on parlait de Rackaï...
00:50:36 - Moi, je maintiens que je préfère qu'on parle d'émeutiers, de délinquants, de récidivistes...
00:50:41 - Ils sont là pour tout casser, ils sont là pour, en particulier, dégrader le mobilier urbain,
00:50:46 parce qu'ils n'ont l'encure du mobilier urbain.
00:50:48 Ils ne s'en servent pas de manière générale.
00:50:50 - Le petit frère, le petit sœur, qui s'en servent ?
00:50:52 - Mais c'est hallucinant aussi.
00:50:54 - Je veux juste compléter, tout à l'heure, vous disiez, on voit les policiers reculer,
00:50:58 là, on les voit avancer. En fait, en réalité, la technique de ce maintien de l'ordre, c'est ça,
00:51:02 c'est sur la mobilité. - Ça fait des heures que ça dure, M. Fauberg.
00:51:04 - Mais oui, mais ça va durer très longtemps.
00:51:06 - Ça va durer, bah oui, oui. - Le but, c'est ça, c'est de faire en sorte
00:51:09 que les gens s'épuisent, arriver à les pousser, arriver à faire des interpellations.
00:51:13 C'est ça, le but de la... - Alors, Sabrina Medjehova.
00:51:15 - Juste une petite chose qui me marque, moi, en réalité, c'est que ça fait des années
00:51:19 qu'on entend cette dialectique victimaire de Doloris, de "il nous manque des services publics,
00:51:23 il nous manque des infrastructures, c'est de la faute de l'État, l'État nous abandonne,
00:51:27 l'État ne fait plus attention à nous, l'État fait fi de ce qu'on est,
00:51:30 l'État nous donne pas le droit d'exister, etc. Et là, en l'espèce, qu'est-ce qu'on voit ?
00:51:34 On les voit détruire les biens de leur quartier. Et moi, ce qui me marque particulièrement
00:51:39 dans ces images que nous voyons, Laurence, c'est le changement de paradigme,
00:51:43 c'est-à-dire que la police a peur des délinquants, alors que normalement,
00:51:48 les délinquants doivent reculer face à l'offensive de la police.
00:51:51 Mais comme vous dites très bien, ils sont chez eux.
00:51:53 - Vous croyez pas si bien dire, mais parce que là, en ce moment, les policiers repoussent,
00:51:55 et on va rejoindre notre reporter, repoussent les émeutiers vers la cité.
00:51:58 C'est bien ce qui se passe ? Expliquez-nous.
00:52:00 - Effectivement, Laurence, les forces de l'ordre, il y a quelques secondes,
00:52:06 se sont coalisées et ont repoussé très rapidement les jeunes émeutiers
00:52:11 qui étaient dans ce parc André Malraux, vers leur cité Pablo Picasso.
00:52:17 Ils continuent, vous les voyez, à partir.
00:52:19 Regardez, je vais demander à mon collègue de simplement se retourner.
00:52:22 Le parc, qui, il y a quelques instants, était rempli de jeunes munis de pavés, de bouteilles,
00:52:27 s'est quasiment vidé. Avec ces forces de l'ordre, ils continuent d'en extirper quelques-uns encore,
00:52:33 se manègent, qui continuent de brûler.
00:52:35 Sûrement que les pompiers vont intervenir d'ici quelques instants.
00:52:38 Et nous, on va prendre la direction, effectivement, de cette cité Pablo Picasso,
00:52:42 puisque ces jeunes sont repoussés vers la cité Pablo Picasso.
00:52:45 Alors évidemment, les forces de l'ordre accusent énormément d'insultes,
00:52:50 de jets de bouteilles, de jets de pavés, toujours.
00:52:52 Mais les choses semblent être reprises, petit à petit,
00:52:55 par les forces de l'ordre, ici, dans le parc André Malraux, à Nanterre.
00:52:59 - Merci beaucoup. On va garder vos images à l'antenne,
00:53:01 pour voir le travail que font les policiers, pour tenter de repousser, encore une fois,
00:53:05 ces jeunes qui avaient vraiment envahi le parc, vers la cité Pablo Picasso.
00:53:10 Yoann Uzay, situation extrêmement compliquée sur le terrain.
00:53:13 Il n'est que 17h52. La nuit va être terriblement longue pour les forces de l'ordre.
00:53:17 - Évidemment, pour les forces de l'ordre qui seront sur le terrain,
00:53:20 et pour les membres du gouvernement qui vont suivre ça, évidemment, minute par minute,
00:53:25 pour réagir, évidemment, le plus rapidement possible.
00:53:28 Parce que l'opinion, évidemment, regarde cela aussi de manière extrêmement attentive,
00:53:32 et se demande si ce gouvernement sera en capacité, dans les prochaines heures,
00:53:36 de ramener l'ordre dans le pays, puisqu'au moment où nous parlons,
00:53:39 manifestement, l'ordre n'est pas là. C'est incontestable.
00:53:43 - C'est le chaos.
00:53:44 - Vous posiez une question tout à l'heure qui est importante.
00:53:46 Vous disiez "dans quel monde vivons-nous ?"
00:53:48 Nous vivons dans un monde où ces personnes-là, qui sont en train de casser, de manifester,
00:53:53 d'appeler à la justice pour Nahel, ne réclament pas la justice républicaine.
00:53:58 La justice républicaine, elle est en cours, elle fait son travail, ça fonctionne plutôt bien.
00:54:01 Ils réclament la justice de la rue. C'est ce qui se passe en ce moment.
00:54:04 C'est-à-dire la vengeance, c'est-à-dire un policier a tué quelqu'un,
00:54:08 donc toute la police tue, donc attaquons-nous à l'ensemble des forces de l'ordre.
00:54:12 C'est ce qui va se passer ce soir, c'est pour ça que beaucoup de jeunes de quartier,
00:54:15 notamment, seront dehors pour s'en prendre à l'ensemble des policiers.
00:54:18 C'est condamnable, évidemment, quand ça vient de la population.
00:54:20 Ça l'est encore davantage, me semble-t-il, quand ça vient de responsables politiques
00:54:24 qui ont tenu ces propos au cours des dernières heures et qui encouragent, évidemment, cela.
00:54:28 - On garde cette image en direct à l'antenne.
00:54:30 - C'est indépendable, ils sont justes.
00:54:31 Racontez-nous ce que vous ont dit les policiers après la nuit qu'ils viennent de passer.
00:54:35 Et on pense aussi à la nuit qui va arriver.
00:54:37 Ils disent que la violence qu'ils ont rencontrée était plus importante que celle de 2005,
00:54:41 les émeutes urbaines, c'est bien cela ?
00:54:43 - L'intensité des violences, c'était aussi important de voir plus.
00:54:47 Alors, il va falloir voir si en longueur, ce sera la même chose.
00:54:50 Vous savez que ça avait duré plusieurs semaines en 2005.
00:54:53 Ils m'ont dit que c'était le chaos, on a pris la foudre.
00:54:56 Je cite l'un d'entre eux.
00:54:58 Ils ont vu dans les gens qui les agressaient la volonté de tuer,
00:55:03 m'ont-ils dit, avec des guet-apens, des cocktails Molotov qui étaient lancés sur eux.
00:55:08 Ils ont dû faire face à de telles situations de violence
00:55:12 qu'à certains moments, certains sont arrivés à court de munitions.
00:55:15 Il n'y en avait plus assez dans les commissariats.
00:55:17 Il a fallu aller taper dans les stocks départementaux.
00:55:20 Certains m'ont dit aussi qu'ils ont craint à certains moments pour leur vie.
00:55:24 Alors, pour vous donner une idée, à Paris,
00:55:27 on nous a dit que c'était des violences urbaines d'une intensité inédite.
00:55:31 Les policiers ont même eu du mal à les contenir parfois.
00:55:34 Ça a été difficile de reprendre le terrain.
00:55:37 Dans les Hauts-de-Seine, les violences urbaines concernaient tout le département.
00:55:40 110 véhicules incendiés, c'était tellement intense
00:55:43 que plusieurs interventions n'ont pas pu être faites
00:55:46 parce qu'il n'y avait pas assez d'effectifs pour le faire en toute sécurité.
00:55:49 Par exemple, intervenir sur une caméra vandalisée ou des feux de véhicules.
00:55:53 En Seine-Saint-Denis, on pense encore à ce policier
00:55:56 qui était en urgence absolue quand il a été pris en charge par les secours,
00:56:00 touché par un pavé au moment de l'attaque du commissariat de la Courneuve.
00:56:04 L'enquête est confiée à la Sûreté territoriale.
00:56:07 On n'a pas encore de nouvelles de son état de santé.
00:56:10 Et puis, pour vous donner une idée de l'ampleur de la violence,
00:56:13 deux policiers municipaux en Seine-Saint-Denis ont été obligés
00:56:16 d'utiliser leur arme à feu, leur arme administrative.
00:56:19 Ils ont tiré en l'air justement pour préserver leur intégrité physique.
00:56:23 Merci beaucoup pour ces précisions.
00:56:25 On a cette image d'un manège qui brûle dans le parc André Malraux,
00:56:30 qui est tout proche de la cité Pablo Picasso à Nanterre.
00:56:33 Un manège pour les enfants, est-ce qu'ils pensent vraiment
00:56:36 que c'est l'État qui les atteigne en faisant ça, ces individus ?
00:56:39 Maître Pierre-Henri Mauvit, ce ne sont pas leurs petits frères, leurs petits soeurs,
00:56:42 leurs cousins qui le pénalisent en brûlant un manège ?
00:56:45 Non, mais c'est ce qu'on disait tout à l'heure,
00:56:47 c'est un manège urbain qu'on réclame, en plus que ces mêmes personnes réclament
00:56:50 à chaque fois, sans cesse, en disant que l'État ne fait rien pour ces quartiers.
00:56:54 Mais moi, s'il vous plaît, il y a aussi une autre chose qui m'interroge,
00:56:58 m'intrigue, m'interpelle, je ne sais pas, mais sur cette marche blanche,
00:57:01 on a pu voir la maman du jeune Naël sur ce camion.
00:57:10 La veille, elle était en live Instagram, et on voit à côté, à sa traoré,
00:57:15 tout sourire, qui fait des bisous à la foule.
00:57:17 Si vous voulez, c'est pareil, c'est une instrumentation qui est particulière
00:57:21 et qui intrigue. Moi, je connais des mamans qui ne pourraient pas prononcer
00:57:24 un mot pendant des semaines, un mois.
00:57:26 On ne peut pas juger qui que ce soit dans cette étude, on ne peut pas se mettre à sa place.
00:57:29 Mais c'est vrai que ça interpelle.
00:57:30 Ça interpelle, vous avez raison, mais on ne peut pas juger la douleur.
00:57:32 Je ne suis pas là pour mettre en cause la douleur, attention.
00:57:34 Non, non, mais on ne juge pas l'attitude ou quoi que ce soit.
00:57:37 Mais sur cette marche blanche...
00:57:38 J'entends ce que vous dites.
00:57:39 On a à l'image, et on va rejoindre notre reporter, les pompiers qui interviennent,
00:57:42 évidemment, pour maîtriser cet incendie. C'est bien cela ?
00:57:45 Effectivement, Laurence, ce sont les pompiers de Paris qui interviennent.
00:57:50 Ils ont pu rentrer dans le parc, notamment grâce à l'appui des forces de l'ordre
00:57:54 qui ont sécurisé le périmètre.
00:57:56 Et vous le voyez, ils sont à l'action pour éteindre cet incendie,
00:58:00 pour éteindre cet incendie dans ce manège, ou du moins ce qu'il en reste,
00:58:03 puisque pendant de longues minutes, il a pu brûler un feu qui a sûrement
00:58:07 été allumé par les participants à cette marche blanche.
00:58:10 Il y a également de nombreuses poubelles, du mobilier urbain.
00:58:12 Il y a plusieurs feux à l'intérieur du parc.
00:58:15 Et donc, les pompiers de Paris sont en train d'intervenir, vous le voyez.
00:58:18 Et les forces de l'ordre sécurisent le périmètre sous les yeux,
00:58:21 notamment, vous le voyez, des habitants qui observent ce manège brûlé.
00:58:25 Un manège qu'ils utilisaient sûrement pour eux ou leurs enfants.
00:58:28 Donc voilà, c'est un petit peu le contraste de cette manifestation,
00:58:31 puisque ça s'est déroulé dans leur quartier, dans leur ville,
00:58:34 et ils détruisent leurs infrastructures, leurs mobiliers urbains.
00:58:38 C'est assez étrange, je vous l'avoue, et certains habitants
00:58:41 nous font part de leur déconcertation.
00:58:43 Merci, vous avez raison, mais pour moi, ce n'est pas étrange.
00:58:46 C'est désolant, c'est navrant, c'est n'importe quoi.
00:58:49 Encore une fois, il y a eu un drame lundi, chacun en est conscient.
00:58:52 La justice est agie, le policier a été placé en détention provisoire,
00:58:56 inculpé, mis en examen, pardon, pour homicide volontaire.
00:59:00 La justice fait son travail, l'IGPN travaille.
00:59:03 Et là, on a des scènes inacceptables de chaos, de violence,
00:59:06 dans de nombreuses villes de France, je rappelle,
00:59:08 40 000 policiers et gendarmes sont mobilisés pour cette nuit qui arrive,
00:59:12 tant la situation est inflammable, on le voit encore une fois sur ces images,
00:59:16 d'incendie de poubelles, d'incendie de manège,
00:59:19 40 000 policiers et gendarmes, un dispositif extrêmement important
00:59:23 pour tenter de maintenir la situation, pour tenter d'éviter
00:59:27 d'instaurer l'état d'urgence que réclament une partie des élus de droite,
00:59:31 Eric Ciotti, Jordan Bardella, ou encore Eric Zemmour.
00:59:34 Le gouvernement joue gros ce soir pour tenter de maîtriser la situation
00:59:39 après ce qui s'est passé lundi, ce refus d'obtempérer
00:59:42 qui a terminé de manière dramatique.
00:59:44 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes,
00:59:51 bienvenue si vous nous rejoignez à l'instant dans Punchline,
00:59:53 sur Europe 1 et sur CNews.
00:59:55 On est en édition spéciale pour vous raconter ce qui se passe à Nanterre,
00:59:59 Nanterre où une marche blanche a eu lieu en début d'après-midi
01:00:02 pour rendre hommage au jeune Nahel, 17 ans, mort lors d'un refus d'obtempérer.
01:00:06 Lundi, le policier qui a tiré à bout portant a été placé en détention provisoire,
01:00:12 il a été mis en examen pour homicide volontaire,
01:00:15 mais cette marche blanche qui s'est déroulée pacifiquement dans un premier temps
01:00:19 a fini par dégénérer, des affrontements avec la police sont en cours actuellement,
01:00:23 tout près de la cité Pablo Picasso, d'où est partie cette marche blanche.
01:00:28 40 000 policiers et gendarmes seront mobilisés ce soir sur l'ensemble du territoire français
01:00:33 pour tenter de maintenir l'ordre, avec des événements qui se sont déroulés
01:00:38 la nuit dernière d'une ampleur et d'une agressivité supérieure
01:00:41 à ce qui s'était passé lors des émeutes de 2005,
01:00:44 ce sont ce que ont confié les policiers après cette nuit.
01:00:47 On verra si ce déploiement de force de l'ordre permettra de sauvegarder l'ordre républicain.
01:00:55 La ville de Clamart a décidé de prendre une mesure de couvre-feu de 21h à 6h.
01:01:00 En Ile-de-France, la circulation des trams et des bus sera interdite
01:01:04 par la présidente de la région, Valérie Pécresse.
01:01:06 Mais tout de suite, on va partir sur le terrain, il est 18h pile.
01:01:09 Bienvenue si vous nous rejoignez sur Europe 1 et sur CNews.
01:01:11 Notre envoyée spéciale pour CNews est sur place à Nanterre.
01:01:15 Expliquez-nous, décrivez-nous, à la fois pour nos auditeurs et nos téléspectateurs,
01:01:19 ce qui se passe autour de vous.
01:01:22 Alors la situation ici est très étonnante.
01:01:25 On est au parc André-Malraux, entre le centre de la ville de Nanterre,
01:01:29 où se situent les commerces, les restaurants, mais également les entreprises,
01:01:33 et la cité Pablo Picasso.
01:01:35 Depuis plusieurs heures, plusieurs minutes, ce parc était tenu par les jeunes de quartier
01:01:40 qui menaient un face-à-face tendu avec les forces de l'ordre,
01:01:44 à coup de jets de projectiles divers, notamment des pavés énormes
01:01:47 qui étaient jetés en direction des forces de l'ordre.
01:01:50 Les forces de l'ordre, il y a maintenant quelques minutes,
01:01:52 ont procédé à des charges successives et sont parvenues à repousser
01:01:56 ces centaines, peut-être même milliers de jeunes vers la cité Pablo Picasso.
01:02:02 Alors pour cela, ils ont évidemment utilisé des bombes lacrymogènes,
01:02:05 des bombes de désencerclement, et ont procédé à différentes charges.
01:02:09 Actuellement, les pompiers sont en train de procéder à l'extinction d'un feu de manège,
01:02:13 un manège à destination des enfants du quartier qui a été enflammé,
01:02:18 qui a été incendié par probablement ces jeunes de quartier.
01:02:22 Donc les pompiers sont en train d'intervenir actuellement
01:02:24 sous la protection des forces de l'ordre qui se sont déployées tout autour
01:02:27 pour former un cordon de sécurité.
01:02:29 Autour de nous, quelques badauds, quelques habitants, jeunes,
01:02:33 un petit peu plus âgés également, qui regardent la scène, totalement interloqués.
01:02:37 C'est une situation qui contraste véritablement avec ce qui s'est passé
01:02:40 il y a quelques minutes où c'était une bataille rangée dans ce parc André Malraux.
01:02:45 À une cinquantaine de mètres de nous, je distingue un deuxième feu,
01:02:48 probablement un feu de poubelle avec un petit peu de mobilier urbain.
01:02:51 Nul doute que les pompiers qui sont à côté de nous vont prendre la direction
01:02:54 de ce feu pour l'éteindre rapidement.
01:02:58 La situation là pour le moment semble être figée.
01:03:01 Que va-t-il se passer dans les prochaines heures ? Nous l'ignorons.
01:03:04 Ce que l'on sait, c'est que ces jeunes de quartier sont terriblement déterminés.
01:03:08 C'est ce que l'on constate depuis le début de la journée,
01:03:12 depuis maintenant 48 heures, qu'il y a des affrontements et des dégradations
01:03:17 chaque soir, chaque nuit. Et c'est également ce que nous disent les médiateurs,
01:03:20 ces médiateurs de la ville de Nanterre qui font le lien entre les autorités
01:03:23 et ces jeunes, ces médiateurs qui ont l'habitude de dialoguer avec ces jeunes
01:03:27 et qui nous disent "on ne les tient plus, ils sont déterminés".
01:03:31 Que va-t-il se passer ce soir et cette nuit ? Nous le saurons dans les prochaines heures.
01:03:34 Mais ici, parc André Malraux, tout semble petit à petit rentrer dans l'ordre.
01:03:38 Merci beaucoup. Et je précise qu'on ne donne pas votre nom à l'antenne
01:03:42 ni celui du journaliste qui vous accompagne, par mesure de sécurité,
01:03:46 parce que les journalistes se font attaquer par ces jeunes.
01:03:50 Il faut être extrêmement prudent et préserver l'identité de nos journalistes
01:03:54 pour leur éviter d'être agressés à leur tour.
01:03:57 Jean-Christophe Coville nous a rejoint, secrétaire nationale, Unité SGP.
01:04:00 Situation extrêmement tendue en ce moment à Nanterre.
01:04:02 Il y a d'autres quartiers aussi à la défense, en région parisienne,
01:04:05 où pareil, des emeutes ont déjà démarré, il est 18h03.
01:04:09 On imagine que la nuit va être extrêmement longue pour vos collègues.
01:04:12 9000 policiers et gendarmes déployés, ne serait-ce que sur Paris,
01:04:16 40 000 sur l'ensemble du territoire. C'est un dispositif vraiment record.
01:04:21 Un dispositif record, parce qu'on est vraiment sur une ligne de crête.
01:04:25 Effectivement, on a tous les images de 2005, on les a tous vécues.
01:04:28 On n'a pas envie que ça recommence.
01:04:30 Et en même temps, j'allais dire qu'on a devant nous, effectivement,
01:04:35 ce qu'on appelle depuis quelques temps, quelques mois, quelques années,
01:04:41 à dire que la société est sclérosée, qu'il y a un gros problème.
01:04:44 Il y a un problème dans cette société où on monte les gens les uns contre les autres.
01:04:47 Et là, en fait, je peux comprendre la colère, je ne comprends pas la violence.
01:04:52 Mais surtout, je voudrais savoir quel est le message et les revendications.
01:04:56 Là, ils ont brûlé un manège, une banque.
01:04:59 On crame les écoles, on crame les banques, on crame les mairies,
01:05:02 on crame toutes les voitures des voisins, on crame le quartier dans lequel ils vivent.
01:05:07 Et en fait, le message politique, c'est quoi ?
01:05:09 Je veux dire, qu'est-ce qu'ils demandent ?
01:05:11 Encore une fois, c'est une petite minorité qui prend tous les quartiers en otage.
01:05:16 Il faut prendre le métro aussi. Moi, je prends le métro le matin, j'écoute les gens.
01:05:20 Ce matin, pas loin de Bagnolet, j'écoutais les gens qui disaient
01:05:23 « Mais nous, on ne supporte plus ça, on a la marre qu'ils cassent nous. »
01:05:25 Mais qu'en pensent les habitants ?
01:05:26 C'est la vraie question, on demandera à nos envoyés spéciaux.
01:05:29 Qu'est-ce qu'ils en pensent, les gens qui vivent là, qui subissent ça au quotidien ?
01:05:32 François Puponi nous a rejoint, ancien maire de Sarcelles.
01:05:34 Ils n'en peuvent plus.
01:05:35 Ils demandent la présence des policiers.
01:05:37 C'est ce qu'ils demandent.
01:05:38 Moi, j'étais encore, juste avant de venir, avec des commerçants sarcellois
01:05:41 qui ont appelé le préfet, le maire, en disant « Protégez-nous ce soir ! »
01:05:44 Parce que les gens ont très peur pour ce soir.
01:05:45 On est convaincus que ce soir et demain, toutes les informations qui nous remontent,
01:05:48 c'est que ça va être extrêmement tendu, très tôt et surtout à partir de 23h.
01:05:53 Des messages sont passés sur les réseaux sociaux.
01:05:55 Donc ce soir, tout le monde est très inquiet et demain aussi.
01:05:57 Donc les commerçants, ils me disent qu'on nous protège,
01:05:59 que la police soit là pour sauver notre petit travail.
01:06:02 Après, tout se mêle, effectivement, comme ça a été dit.
01:06:05 Il y a ceux qui veulent s'en prendre au maire,
01:06:07 il y a ceux qui veulent s'en prendre à la société,
01:06:10 il y en a ceux qui veulent s'en prendre à la République,
01:06:12 il y a ceux qui cherchent du boulot.
01:06:13 Enfin, tout est prétexte à venir.
01:06:16 Non mais c'est inqualifiable, inexcusable.
01:06:18 - Inexcusable, on reprend les mots d'Emmanuel Macron d'hier.
01:06:21 C'est inexcusable.
01:06:22 - C'est ça, moi j'ai connu les émeutes de 2005.
01:06:24 Quand ça s'embrase, dans chaque quartier,
01:06:27 il y a 10, 15, 20, 30 personnes qui ont un mauvais motif
01:06:30 pour aller mettre le feu et s'attaquer à des policiers.
01:06:32 - C'est une des craintes du gouvernement, Louis de Ragnay,
01:06:34 le chef du service politique d'Europe 1,
01:06:36 la crainte d'une sorte de convergence des rages.
01:06:38 C'est bien ça ?
01:06:39 - Absolument.
01:06:40 En fait, ça a été d'ailleurs identifié par le renseignement territorial hier
01:06:44 qui faisait un état des lieux au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
01:06:47 qui expliquait que ce qu'il redoutait,
01:06:50 notamment pour la nuit de ce soir,
01:06:52 c'est la convergence de plusieurs luttes
01:06:54 entre des gens décités, l'ultra-gauche,
01:06:57 et ça c'est un phénomène nouveau,
01:06:59 parce qu'en 2005 c'était beaucoup moins le cas,
01:07:01 c'est l'arrivée des islamistes radicaux
01:07:04 qui essayent de faire bloc
01:07:08 pour expliquer que l'État, la police,
01:07:10 de manière systémique, est raciste,
01:07:12 ne les aime pas, ne donne pas suffisamment d'argent,
01:07:14 est islamophobe.
01:07:15 Et d'ailleurs, il suffit de voir qui est à la tête
01:07:17 de ces collectifs, qui sont les meneurs
01:07:19 des manifestations, en tout cas,
01:07:21 la marche blanche de cet après-midi,
01:07:23 il y avait certes la mère de l'enfant qui a été tué,
01:07:25 et j'ai envie de dire qu'elle a tous les droits,
01:07:27 parce qu'elle a perdu son fils, c'est abominable,
01:07:29 en revanche, à côté d'elle, il y avait Assa Traoré,
01:07:31 qui est quand même quelqu'un qui est connu
01:07:33 de la police et de la gendarmerie,
01:07:35 c'est une famille, la soeur d'Adama Traoré,
01:07:37 une famille qui a un CV judiciaire long comme le bras,
01:07:40 qui a terrorisé toute une ville,
01:07:42 qui a obtenu la mutation de 100% des gendarmes d'une ville,
01:07:46 tellement les gendarmes étaient persécutés,
01:07:48 et donc ce sont des militants politiques
01:07:50 d'ultra-gauche qui essayent de donner l'impression
01:07:53 que la police, la gendarmerie,
01:07:55 sont en train de s'américaniser,
01:07:57 ont la gâchette facile, sont racistes, voilà.
01:07:59 Et donc ils essayent de tout mettre dans le même sac,
01:08:01 donc ce qu'il faut ce soir, tout l'enjeu,
01:08:04 c'est de faire en sorte qu'évidemment,
01:08:06 il n'y ait aucun dérapage des deux côtés,
01:08:09 enfin, ça me gêne de dire ça,
01:08:12 parce que ça sous-entend que la police pourrait déraper,
01:08:14 mais que tout le monde garde son calme,
01:08:16 et ce qu'il faut, du coup,
01:08:18 tout l'enjeu, c'est de montrer la force,
01:08:22 et afficher la force.
01:08:24 Le problème, en fait, dans ces quartiers-là,
01:08:26 c'est que quand vous montrez la force,
01:08:28 ils ont l'impression que c'est de la violence.
01:08:30 Or, la force n'est pas affichée,
01:08:32 affiché le déploiement de policiers et de gendarmes,
01:08:35 si vous n'avez rien fait, vous n'avez rien à craindre.
01:08:37 - Alors, on va plus poignarder.
01:08:39 - On en parlait juste avant,
01:08:41 en 2005, il y a eu des tirs d'armes à feu.
01:08:43 - Absolument. - De chevrotines.
01:08:45 - C'est une raison du déploiement du RED, du GIGN.
01:08:49 - Jean-Michel Fauvergue est avec nous, c'est le patron du RED.
01:08:51 - Donc, un moment, si effectivement, ce soir, les armes sortent,
01:08:53 ce qui est possible dans certains quartiers...
01:08:55 - Il y en a qui sont sorties hier.
01:08:57 - Et à un moment, la police ne va pas se laisser tirer dessus non plus impunément.
01:08:59 Enfin, 2005, c'est ça, hein.
01:09:01 C'est quand ça a vraiment commencé à tirer
01:09:03 qu'effectivement le gouvernement a pris conscience.
01:09:05 - Alors, Jean-Sébastien Fergeau, du site Atlantique.
01:09:07 - Avec là, une grande différence politique,
01:09:09 à savoir qu'en 2005, les forces politiques
01:09:11 étaient derrière le gouvernement.
01:09:13 On pouvait plus avoir des critiques qui avaient été mises à l'encontre.
01:09:15 - Ils ont mis du temps à réagir à l'époque.
01:09:17 - Oui, oui, il y avait des critiques qui avaient été mises,
01:09:19 mais ils ne s'étaient pas engouffrés
01:09:21 derrière, en quelque sorte, la justification de la violence.
01:09:23 Là, regardez, quand un député de la France insoumise,
01:09:25 Carlos Milango, a été pris à partie hier,
01:09:27 la France insoumise a refusé de condamner.
01:09:29 Louis Dragnel parlait à l'instant d'Asiatra Ore.
01:09:31 Asiatra Ore, on sait très bien qu'elle travaille aussi
01:09:33 avec, pour partie, la France insoumise.
01:09:35 Il y a un projet politique.
01:09:37 C'est-à-dire que oui, il y a une colère,
01:09:39 une forme de violence un peu nihiliste,
01:09:41 c'était très intéressant, entre guillemets,
01:09:43 de regarder les vidéos, les snaps,
01:09:45 de gens en train de se filmer, en train de détruire,
01:09:47 parce que pour eux, c'est un peu un jeu vidéo,
01:09:49 ça ne s'arrête pas à ça.
01:09:51 Mais cette colère-là, elle est instrumentalisée
01:09:53 par un véritable projet politique.
01:09:55 Ourya Boutelja du Parti des indigénistes
01:09:57 le dit aussi. C'est une tentative.
01:09:59 Ils veulent, de toute façon, se débarrasser
01:10:01 de la République telle qu'elle est construite.
01:10:03 C'est une tentative d'exploiter cet événement-là
01:10:05 pour mener à l'encontre des gens
01:10:07 qui ont exploité cet événement-là
01:10:09 pour mener ce projet politique-là.
01:10:11 - Donc, Christophe Couville, vous êtes avec nous,
01:10:13 policier, secrétaire national de l'unité SGP,
01:10:15 je le rappelle. On va parler du policier
01:10:17 qui a été placé en détention provisoire,
01:10:19 mis en examen pour volontaire.
01:10:21 C'est assez rare, mais ça existe.
01:10:23 Il y a déjà un policier qui, il y a quelques mois,
01:10:25 a été placé en examen pour les mêmes motifs.
01:10:27 Ce qu'a dit le procureur de Nanterre ce matin,
01:10:29 c'est ce qui s'est passé aussi
01:10:31 dans les minutes qui ont précédé
01:10:33 le tir mortel. Quel enseignement
01:10:35 tirez-vous ? Puisque le procureur a expliqué
01:10:37 qu'il y avait eu déjà un refus d'obtempérer,
01:10:39 une course de poursuite, un certain nombre
01:10:41 de provocations. Évidemment, on n'excuse pas
01:10:43 l'acte, l'ouverture du feu,
01:10:45 mais la chronologie, ce qui s'est passé,
01:10:47 éclaire quand même la situation.
01:10:49 - C'est ce qu'on disait depuis deux jours.
01:10:51 Il faut attendre quand même
01:10:53 les premiers éléments de l'enquête.
01:10:55 Juste pour vous rappeler, le procureur
01:10:57 de la République a fait une réquisition.
01:10:59 Il y a un juge d'instruction qui reprend l'affaire.
01:11:01 Au vu de déclarations du procureur,
01:11:03 effectivement, c'est un mandat
01:11:05 de dépôt et le collègue est mis
01:11:07 en examen, mais la qualification
01:11:09 pourra changer. La qualification pourra
01:11:11 changer jusqu'à la date du procès parce que le juge d'instruction
01:11:13 va effectivement mener encore plus
01:11:15 d'enquêtes. - Vous espérez
01:11:17 que la qualification change ? - J'espère.
01:11:19 J'aimerais bien, oui, bien sûr. J'espérais
01:11:21 justement... - Pour vous, ce n'est pas
01:11:23 un homicide volontaire ? - J'ai pas dit ça.
01:11:25 J'ai dit juste que je laisse faire la justice,
01:11:27 regarder ce que c'est et dans le calme.
01:11:29 En fait, nous, on est quand même plus
01:11:31 raisonnés que certains politiques. C'est-à-dire que
01:11:33 nous, on croit en le droit et à la justice.
01:11:35 On dit maintenant, écoutez, laissez
01:11:37 le temps à notre collègue de préparer
01:11:39 sa défense comme injustifiable
01:11:41 et injusticiable normal. Dès lors qu'en fait,
01:11:43 c'est un policier qui passe sur les médias
01:11:45 aux 20 heures du journal,
01:11:47 tout de suite, ça y est, tout le monde a fait son calcul,
01:11:49 il est coupable. On l'a vu d'ailleurs
01:11:51 qu'il a quand même été lâché.
01:11:53 - Par le président de la République ? - Ça colore
01:11:55 déjà le dossier.
01:11:57 Et donc nous, on dit
01:11:59 maintenant, il a une défense,
01:12:01 il va préparer sa défense, il doit s'expliquer
01:12:03 et puis après, voilà, il a
01:12:05 six ans de son avocat, ils vont partir sur
01:12:07 une défense comme n'importe
01:12:09 quelle justiciable. Et après, on verra. Moi, j'attends
01:12:11 le procès qui arrivera dans très très longtemps
01:12:13 et il n'empêche pas que
01:12:15 ce qui est arrivé, la mort, c'est toujours
01:12:17 une mort de trop.
01:12:19 - C'est le slogan que l'on voit un peu partout
01:12:21 dans le nom de terre. "Vengeance pour Naël".
01:12:23 Il y a "justice pour Naël" mais il y a surtout "vengeance
01:12:25 pour Naël". - Ils veulent la vengeance.
01:12:27 - Et c'est ici, chez nous, François Puponi.
01:12:29 Et après, Louis, il faut passer à ta parole.
01:12:31 - Effectivement, la famille Traoré a commencé
01:12:33 très tôt. Chaque fois qu'il y a un mort
01:12:35 avec la police
01:12:37 lors d'une course-poursuite,
01:12:39 un accident de moto, maintenant, il y a
01:12:41 des collectifs derrière qui expliquent que la police
01:12:43 est raciste, c'est xénophobe. Et moi, j'ai vu
01:12:45 des députés de la France Insoumise venir
01:12:47 devant les commissariats à manifester pour dire
01:12:49 effectivement que la police est négrophobe. Et donc, il y a toute
01:12:51 une logique. Effectivement, on s'est dit derrière pour dire
01:12:53 "Cette France est négrophobe,
01:12:55 cette France est raciste, la police est aux ordres
01:12:57 du politique et donc, il faut tout changer".
01:12:59 Et donc, voilà, ils sont là-dedans. Et donc, ils disent "il faut qu'on se
01:13:01 défende maintenant". C'est-à-dire qu'on nous tue,
01:13:03 on nous tue parce qu'on n'a pas la bonne couleur
01:13:05 de peau, on n'a pas la bonne origine. Et donc, il faut se défendre.
01:13:07 Et donc, prenons les armes et allons-y.
01:13:09 Et donc, effectivement, il y a une agitation politique aussi
01:13:11 derrière. - Alors, le reporter d'Europe 1
01:13:13 est sur place à Nanterre, tout près
01:13:15 de l'endroit où les affrontements se déroulent
01:13:17 entre policiers et jeunes de la cité.
01:13:19 La situation est toujours très instable.
01:13:21 Expliquez-nous ce qui se passe.
01:13:23 - Oui, c'est exactement ça. Où je me trouve,
01:13:25 à l'arrêt du RER A, Nanterre-Préfecture.
01:13:27 La situation est revenue au calme
01:13:29 mais elle est toujours électrique. C'est en fait une succession
01:13:31 de moments de tension entre échange
01:13:33 de feux d'artifice du côté des émeutiers
01:13:35 contre gaz lacrymogène du côté des
01:13:37 CRS. Et tout ça se déroule sur
01:13:39 l'esplanade Charles de Gaulle, lieu où se retranchent
01:13:41 les riverains qui observent la Seine.
01:13:43 À quelques mètres de là, un restaurant
01:13:45 en travaux a été incendié.
01:13:47 15 CRS assurent l'intervention des pompiers
01:13:49 au milieu d'une place au sol jonché de pierres.
01:13:51 Et autour de moi, les vitres des commerces
01:13:53 sont brisées. Les CRS qui ont été
01:13:55 rejoints il y a 10 minutes par une nouvelle
01:13:57 unité, accueillie par des insultes et slogans
01:13:59 anti-policiers de la part des habitants.
01:14:01 C'en est suivi une succession de charges pour les disperser.
01:14:03 En vain, donc, ils reviennent
01:14:05 sur place, malgré le nombre toujours plus
01:14:07 important de CRS. Un échange
01:14:09 entre émeutiers et forces de l'ordre qui risque
01:14:11 de se poursuivre dans la soirée, voire toute la nuit.
01:14:13 C'est ce que craignent les habitants avec qui nous avons
01:14:15 pu discuter sur place. - Que disent
01:14:17 justement les habitants ? Ils doivent être
01:14:19 désespérés de la situation parce que là encore,
01:14:21 c'est le manège où vont leurs enfants qui ont été
01:14:23 brûlés, c'est une banque, c'est
01:14:25 du mobilier urbain. Qu'est-ce qu'ils en disent, les habitants ?
01:14:27 - Bien, sur place,
01:14:29 les habitants comprennent
01:14:31 la plupart du temps la colère.
01:14:33 Les plus âgés,
01:14:35 les plus anciens du quartier, essayent
01:14:37 de raisonner les plus jeunes, qui sont souvent les plus
01:14:39 téméraires à essayer d'aller au contact des forces de l'ordre.
01:14:41 Ce n'est pas forcément
01:14:43 la meilleure façon de se faire
01:14:45 entendre, mais il y a en fait, voilà, c'est entre
01:14:47 deux, entre positions.
01:14:49 Éviter d'aller le plus possible
01:14:51 au contact des forces de l'ordre, de détruire
01:14:53 du mobilier urbain, mais on peut
01:14:55 comprendre aussi la colère, ici
01:14:57 à Nanterre.
01:14:59 Les plus anciens comprennent la colère des plus jeunes
01:15:01 et n'essayent pas non plus de
01:15:03 faire en sorte que...
01:15:05 N'essayent pas de les freiner, en tout cas par des gestes,
01:15:07 plus par la parole. - C'est ça, et merci beaucoup
01:15:09 de ces précisions, reporter
01:15:11 d'Europe 1. Jean-Christophe Couville, secrétaire
01:15:13 nationale unité SGP.
01:15:15 Le dispositif policier est important ce soir.
01:15:17 La BRI est envoyée en renfort.
01:15:19 Le RED et le GIGN sont en alerte, aussi,
01:15:21 pour tenter de stabiliser la situation.
01:15:23 Parce que là, on ne parle pas que de la région Île-de-France,
01:15:25 on parle de l'ensemble du territoire, qui est sous
01:15:27 haute tension, on est bien d'accord. - Oui, tout à fait.
01:15:29 Il y a eu, toute la nuit, il y a eu des
01:15:31 affrontements, un peu partout. Moi, j'ai
01:15:33 des remontées de mes collègues, sur Bordeaux,
01:15:35 enfin, c'est toutes les villes, à Rouen,
01:15:37 voilà, dans l'Ouest,
01:15:39 et partout, et donc on sent qu'il y a une internationale
01:15:41 des banlieues, qui a
01:15:43 décidé, voilà, que
01:15:45 chacun allait faire son match retour, parce qu'en fait,
01:15:47 c'est comme ça qu'il marche. C'est un match retour.
01:15:49 Là, ils veulent un policier au tapis. C'est un pour un.
01:15:51 C'est comme ça que ça marche. - C'est ça le but ?
01:15:53 - C'est le but, bien sûr. - C'est de mettre un...
01:15:55 de tuer un policier ? - Oui, c'est de mettre un policier au tapis,
01:15:57 clairement, et c'est là où il faut
01:15:59 faire attention, parce que nous, on doit garder
01:16:01 la maîtrise. C'est-à-dire que la police doit garder
01:16:03 la maîtrise, et surtout garder son image.
01:16:05 C'est-à-dire qu'on ne doit pas tomber dans ce piège,
01:16:07 de dire "Allez, ça y est, c'est le grand soir, on y va".
01:16:09 C'est pas du tout ça. - Surtout pas.
01:16:11 - Surtout pas. Et c'est pour ça qu'il faut garder
01:16:13 cette maîtrise, et surtout,
01:16:15 ce qu'on constate,
01:16:17 c'est qu'en fait, il faut...
01:16:19 Ces jeunes-là, ils attaquent
01:16:21 tout ce qui représente l'autorité. Et si vous gardez
01:16:23 cette maîtrise d'autorité, vous gagnez
01:16:25 quelque part le match. Il ne faut pas se mettre
01:16:27 à leur niveau. - Espérons, espérons.
01:16:29 - Je ne vais pas vous donner de policier à travers.
01:16:31 Ce qui peut
01:16:33 stopper l'hémorragie, c'est
01:16:35 les interpellations.
01:16:37 - Et les condamnations après.
01:16:39 - En 2005, les policiers
01:16:41 étaient statiques. - Et n'interpellaient pas.
01:16:43 - Et au bout de 8-10 jours, on a compris que c'était
01:16:45 plus possible. Et donc là, il y allait à l'interpellation,
01:16:47 et ça a calmé les choses. - Alors là, à l'instant,
01:16:49 consigne du ministre de l'Intérieur, en force de l'ordre,
01:16:51 grande fermeté, interpellation
01:16:53 dès lors que c'est possible, Jean-Michel Cauvergne.
01:16:55 - Alors, il faut que ça soit possible dans les conditions,
01:16:57 mais là, je ne doute pas qu'il y aura
01:16:59 des interpellations.
01:17:01 La problématique des interpellations, c'est que, après,
01:17:03 d'abord, il faut que l'enquête judiciaire,
01:17:05 l'interpellation judiciaire, soit
01:17:07 bien définie, savoir qui a
01:17:09 fait quoi, ça c'est le plus important.
01:17:11 Et ensuite, il faut que les juges derrière
01:17:13 condamnent et condamnent fermement,
01:17:15 parce que si on les remet dehors immédiatement,
01:17:17 ils retournent sur le terrain, et ils sont
01:17:19 face aux policiers.
01:17:21 En comparer avec 2005,
01:17:23 il y a, à mon avis, deux différences
01:17:25 importantes par rapport à 2005.
01:17:27 En 2005, on avait certes des réseaux sociaux,
01:17:29 mais pas utilisés de cette manière-là.
01:17:31 Et en particulier,
01:17:33 les images vidéo. Ça, c'est la première chose importante.
01:17:35 La deuxième chose importante par rapport
01:17:37 à 2005, c'est qu'on n'avait pas des députés
01:17:39 de l'extrême-gauche LFI,
01:17:41 pour ne pas les citer, mais peut-être quelques autres,
01:17:43 qui sont là
01:17:45 et qui s'occupent de la stratégie
01:17:47 de ces choses-là. Il y a une véritable
01:17:49 stratégie, et je pense que... - Qui vont au commissariat
01:17:51 à 3h du matin vérifier...
01:17:53 - Il y a une véritable stratégie
01:17:55 pour gêner la... - En permettant des infractions...
01:17:57 - Pour gêner la police, et pour aider les...
01:17:59 - C'est aussi légal, quand même. - Oui, oui, pour gêner la police,
01:18:01 et pour aider, sans doute,
01:18:03 à un plan particulier,
01:18:05 ces manifestations-là,
01:18:07 qui ne sont pas spontanées. Donc,
01:18:09 c'est deux grosses différences, quand même, avec...
01:18:11 - Les dégâts sont considérables.
01:18:13 Ils ont détruit
01:18:15 des mairies, des commissariats,
01:18:17 des banques, des tramways, des écoles...
01:18:19 - Les banques quartieres... - Indistinctement.
01:18:21 C'est une violence aveugle, qui
01:18:23 sème le chaos, et qui n'a
01:18:25 que comme but que la vengeance.
01:18:27 En fait, il y a deux choses. Il y a certains qui sont
01:18:29 dans la vengeance,
01:18:31 qui attaquent les équipements publics,
01:18:33 et d'autres qui sont dans la
01:18:35 pure délinquance, et qui attaquent des
01:18:37 commerces. Il y a eu des scènes de pillages,
01:18:39 ils vont faire leur marché. Et en fait, il y a le cumul des deux.
01:18:41 Donc, on attaque
01:18:43 la mairie, et en même temps, on attaque le commerce
01:18:45 à côté, pour aller piller. - Bien sûr.
01:18:47 Et à l'instant, un de nos envoyés spéciaux,
01:18:49 Annanterre, nous explique que
01:18:51 l'hélicoptère de la gendarmerie
01:18:53 est en train de prendre position
01:18:55 au-dessus de la ville, pour tenter de
01:18:57 prévoir, de voir, Louis Draguenet,
01:18:59 les mouvements des émutiers, qui sont
01:19:01 évidemment sur le terrain. - Oui, absolument.
01:19:03 D'ailleurs, on a pu consulter
01:19:05 tout à l'heure, et d'ailleurs, c'est sur le site internet
01:19:07 d'Europe 1, un message que
01:19:09 le patron de la gendarmerie, le général Rodriguez,
01:19:11 a adressé à tous ces hommes,
01:19:13 dans lequel il explique que la nuit sera sans doute très
01:19:15 compliquée. Il explique le déploiement
01:19:17 des moyens du côté de la gendarmerie,
01:19:19 en appui d'ailleurs, au moyen de la
01:19:21 police nationale, qui sont quand même, c'est quand même
01:19:23 le gros des troupes mobilisées ce soir.
01:19:25 Et donc, il expliquait dedans que
01:19:27 les hélicoptères vont remplir
01:19:29 deux types de missions. La première mission,
01:19:31 c'est la reconnaissance, et la deuxième
01:19:33 mission, c'est le transport éventuel
01:19:35 de gendarmes, par exemple,
01:19:37 du GIGN, en fait, pour
01:19:39 les envoyer sur zone, pour faire de l'extraction
01:19:41 manifestante. - Alors, on va juste rejoindre
01:19:43 notre envoyé spécial CNews.
01:19:45 Vous avez, ça y est, on entend
01:19:47 l'hélicoptère, et on le voit.
01:19:49 - Oui, tout à fait,
01:19:51 Laurence, l'hélicoptère de la gendarmerie
01:19:53 qui vient d'arriver sur
01:19:55 zone, et on distingue les portes
01:19:57 ouvertes de cet hélicoptère,
01:19:59 probablement des gendarmes
01:20:01 à l'intérieur qui font une reconnaissance, qui
01:20:03 tentent, eh bien, de
01:20:05 débusquer de nouveaux incendies
01:20:07 ou de nouveaux regroupements, alors qu'à
01:20:09 l'instant où je suis en train de vous parler,
01:20:11 les forces de gendarmerie sont en train de quitter
01:20:13 ce parc André Malraux, qui a cristallisé toutes les
01:20:15 tensions, depuis maintenant,
01:20:17 de bonnes heures. Cet hélicoptère,
01:20:19 à l'instant où je suis en train de vous parler, qui est en statique,
01:20:21 juste au-dessus de notre tête, et plus
01:20:23 aucun jeune de quartier
01:20:25 autour de nous, seulement quelques
01:20:27 badeaux, des pères de famille avec des
01:20:29 poussettes, des enfants, tout semble
01:20:31 être revenu dans l'ordre ici. Alors, les
01:20:33 stigmates, vous les connaissez, ce
01:20:35 manège d'enfants qui est
01:20:37 parti en fumée, les pompiers qui sont venus
01:20:39 éteindre cet incendie il y a quelques
01:20:41 instants, et maintenant, les habitants
01:20:43 découvrent un petit peu effarés
01:20:45 les restes de ce manège, dans lequel, évidemment,
01:20:47 sûrement, leurs enfants venaient s'amuser
01:20:49 les week-ends. C'est un petit peu
01:20:51 une scène, encore une fois, de désolation
01:20:53 dans la continuité de ce qui s'est passé en fin
01:20:55 de journée dans les rues de Nanterre,
01:20:57 avec de très nombreuses voitures qui ont été retournées,
01:20:59 etc. Et donc, à l'instant, encore une fois,
01:21:01 où je vous parle, cet hélicoptère qui tourne
01:21:03 au-dessus de nos têtes pour
01:21:05 tenter de toujours
01:21:07 maintenir le calme dans Nanterre,
01:21:09 maintenir ce calme,
01:21:11 disons, peut-être temporaire, à voir dans les prochaines
01:21:13 heures, prochaines minutes, et évidemment, on continue de
01:21:15 suivre la situation sur CNews avec vous.
01:21:17 - Merci et bravo pour le travail que vous faites,
01:21:19 vous, tous les journalistes,
01:21:21 photographes, reporteurs d'images,
01:21:23 dans des conditions difficiles, parce que
01:21:25 les journalistes sont pris pour cibles par
01:21:27 les émeutiers, ils sont des cibles extrêmement claires,
01:21:29 sans doute moins que les policiers, mais néanmoins,
01:21:31 il y a un vrai risque. On a ces images,
01:21:33 et on l'a entendu, d'hélicoptères qui
01:21:35 passent au-dessus de Nanterre. Est-ce qu'il faut instaurer
01:21:37 l'état d'urgence ? C'est une question qui se pose.
01:21:39 La droite le réclame,
01:21:41 pour l'instant, le gouvernement refuse. On a posé la question
01:21:43 sur le compte Twitter de CNews,
01:21:45 73% de ceux qui ont répondu
01:21:47 souhaitent évidemment l'instauration de cet
01:21:49 état d'urgence. Est-ce qu'il faut l'instaurer,
01:21:51 François Puponi ? Est-ce qu'il y a un moment
01:21:53 où il faut dire stop et prendre des grands moyens ?
01:21:55 - Je pense que là, la mobilisation
01:21:57 des forces de l'ordre pour ce soir et pour demain
01:21:59 devrait, j'espère, calmer la situation.
01:22:01 Si avec une telle mobilisation,
01:22:03 on n'arrive pas à rétablir l'ordre, oui,
01:22:05 la question se posera. C'est l'état d'urgence,
01:22:07 c'est l'interdiction de sortir
01:22:09 le soir, rappelez-vous, en 2005,
01:22:11 c'est des mesures qui avaient été prises. Il y a un moment,
01:22:13 en tout cas, il ne faudra pas trop tergiverser. En 2005,
01:22:15 c'était arrivé un peu trop tard. Donc là, si effectivement,
01:22:17 avec 40 000 policiers mobilisés
01:22:19 aujourd'hui et demain, l'ordre ne revient pas
01:22:21 rapidement, il faudra passer.
01:22:23 Je pense aux hélicoptères, moi, en 2005,
01:22:25 l'intérêt aussi des hélicoptères, c'est que la nuit,
01:22:27 les délinquants
01:22:29 coupaient l'électricité dans les rues pour pouvoir agir.
01:22:31 Et donc l'intérêt des hélicoptères, c'est qu'ils arrivaient
01:22:33 et qu'ils éclairaient les rues. Voilà.
01:22:35 Ce qui permettait à la police de pouvoir agir. Bon, mais moi,
01:22:37 j'ai vécu ces scènes-là. On ne les avait connues que
01:22:39 dans les films américains. On se disait,
01:22:41 mais voilà. Mais donc, à un moment, la question se posera.
01:22:43 Évidemment. Louis Draynail,
01:22:45 ensuite, dans quelques copies. Depuis l'affaire
01:22:47 Traoré, où typiquement, il y avait
01:22:49 des hélicoptères de la gendarmerie qui avaient été envoyés
01:22:51 au-dessus d'énim de Beaumont, sur Rouen.
01:22:53 Donc l'endroit où
01:22:55 vivait la famille Traoré. Et il y a
01:22:57 des personnes qui ont essayé d'abattre l'hélicoptère.
01:22:59 Donc aujourd'hui, quand les
01:23:01 hélicoptères de la gendarmerie font des missions
01:23:03 de reconnaissance comme ça, vous allez voir,
01:23:05 ils sont en place assez haut.
01:23:07 Et du coup, c'est pour ça que je me pose vraiment la question
01:23:09 si de manière opérationnelle,
01:23:11 ils sont utilisés pour faire de l'extraction
01:23:13 de manifestants ou alors pour transporter
01:23:15 des gendarmes. Ça va être
01:23:17 des missions extrêmement périlleuses.
01:23:19 D'autant plus qu'aujourd'hui, on l'a vu,
01:23:21 notamment hier soir, nous faisons
01:23:23 face, les policiers font face
01:23:25 à des gens qui sont armés avec des armes à feu,
01:23:27 des fusils à pompe.
01:23:29 C'est un test politique en soi.
01:23:31 Parce que ça ne souffre pas en même temps.
01:23:33 C'est-à-dire qu'il n'y a rien de pire que de prendre
01:23:35 une telle mesure et qu'ensuite, on ait des images
01:23:37 où on constaterait qu'il n'est pas
01:23:39 respecté. Et donc, ça veut dire qu'il faut
01:23:41 une volonté politique sans faille. Et pour le coup,
01:23:43 on a vu quelques hésitations. Alors, plus
01:23:45 aujourd'hui, plus depuis hier soir, effectivement.
01:23:47 Mais dans le début de la gestion
01:23:49 de la crise, par volonté d'apaisement,
01:23:51 et probablement parce qu'au sein du gouvernement,
01:23:53 il y a quand même des lignes différentes, y compris sur
01:23:55 la réponse pénale. Mais l'état
01:23:57 d'urgence, pour le coup, est très peu
01:23:59 compatible avec une notion de "en même temps".
01:24:01 Alors, ça ne veut pas dire forcément couvre-feu.
01:24:03 Ça ne veut pas dire forcément couvre-feu.
01:24:05 Non, non.
01:24:07 Les communes peuvent décider
01:24:09 du coup, couvre-feu. La ville de Clamart a décidé.
01:24:11 En 2005, le couvre-feu a été
01:24:13 décidé sans l'état d'urgence.
01:24:15 Jean-Christophe Covid, policier.
01:24:17 Mon téléphone a sonné toute la journée parce qu'il y avait des journalistes
01:24:19 de pays étrangers qui voulaient avoir
01:24:21 justement un focus sur la France.
01:24:23 Donc, c'est les pays anglais,
01:24:25 enfin, anglo-saxons. Donc, on voit
01:24:27 qu'il y a une résonance internationale.
01:24:29 On sort aussi d'une grosse séance, quand même,
01:24:31 de mouvements sociaux
01:24:33 depuis le début de l'année.
01:24:35 On a des policiers, des CRS
01:24:37 qui ont donné avec plus de 2 000
01:24:39 blessés. Et là, on repart sur une nouvelle séquence
01:24:41 avec des émeutes dans les banlieues.
01:24:44 On arrive sur la Coupe du monde de rugby
01:24:46 et on a un an des JO. Alors, imaginez
01:24:48 un petit peu, et on est dans les 100 jours politiques
01:24:50 du président, où on est censé
01:24:52 normalement faire concorde
01:24:54 et reconcilier les pays. Donc, oui,
01:24:56 effectivement, je trouve que
01:24:58 l'analyse politique, moi, que je peux faire en tant que citoyen,
01:25:00 c'est qu'actuellement, c'est très compliqué
01:25:02 pour l'État français, parce que là, c'est le croisement
01:25:04 de tous les chemins et, je vous disais
01:25:06 encore une fois, on est sur une ligne de crête.
01:25:08 Il est 18h24. On est en direct sur
01:25:10 CNews et sur Europe 1 dans Punchline,
01:25:12 édition spéciale, après ces violents
01:25:14 affrontements qui se sont produits en marge de la
01:25:16 marche blanche, organisée en mémoire du jeune
01:25:18 Nahel, 17 ans, mort lors du
01:25:20 refus d'obtempérer de lundi.
01:25:22 Camille Chèzes, porte-parole du ministère de l'Intérieur, nous a
01:25:24 rejoint. Bonsoir, madame. Merci beaucoup d'être
01:25:26 avec nous, d'avoir choisi nos deux antennes
01:25:28 pour vous exprimer. La situation
01:25:30 est instable sur les terrains. Est-ce que les policiers
01:25:32 ont la maîtrise de ce qui se passe, à Nanterre
01:25:34 en particulier, et puis après, on parlera de l'ensemble du
01:25:36 territoire national ? Alors, on est
01:25:38 extrêmement mobilisés pour cela.
01:25:40 Déjà, hier soir, on avait mis en place
01:25:42 un dispositif un petit peu partout sur le
01:25:44 territoire, avec une volonté
01:25:46 d'apaisement, de ne pas répondre à
01:25:48 certaines agressions
01:25:50 dont on a pu faire l'objet. Est-ce que c'était une erreur
01:25:52 de tactique ? Ce n'est absolument pas une erreur.
01:25:54 Notre objectif, c'est vraiment de tout mettre en œuvre
01:25:56 pour éviter les atteintes
01:25:58 aux personnes avant tout, et aux biens,
01:26:00 chaque fois qu'on le peut. Aujourd'hui, les choses sont
01:26:02 un petit peu différentes, parce qu'on a réussi
01:26:04 à développer en 24 heures
01:26:06 notre capacité opérationnelle.
01:26:08 On a revu
01:26:10 nos services, on a décalé les
01:26:12 prises de services de nos collègues sur le terrain,
01:26:14 on a réorienté
01:26:16 des policiers et des gendarmes qui étaient sur d'autres missions,
01:26:18 ce qui fait que ce soir, on est très
01:26:20 présent. 40 000 policiers
01:26:22 et gendarmes partout sur le territoire, plus de 5 000
01:26:24 dans la région
01:26:26 Île-de-France, et
01:26:28 tout le monde, du gardien de la paix
01:26:30 en police secours aux unités
01:26:32 d'intervention, sont mobilisés
01:26:34 avec un objectif, la fermeté.
01:26:36 C'est-à-dire interpellation ?
01:26:38 C'est-à-dire, on va au contact, on interpelle ?
01:26:40 Alors, je ne dirais pas aller au contact, mais l'interpellation,
01:26:42 après, il y a plusieurs
01:26:44 manières d'interpeller. Il y a sur le
01:26:46 vif au moment du flagrant délit,
01:26:48 et puis, il y a, dès que
01:26:50 cela est opportun, j'allais dire, à partir d'éléments
01:26:52 judiciaires. Donc, des fois, on ne va pas
01:26:54 à la minute interpeller, mais attendre
01:26:56 quelques dizaines de minutes,
01:26:58 quelques heures pour se faire. Mais l'objectif, c'est
01:27:00 d'avoir une réponse judiciaire aussi, pour que cela
01:27:02 cesse, et que ces violences qui sont inadmissibles
01:27:04 cessent. On évoquait il y a quelques
01:27:06 instants l'instauration de l'état d'urgence.
01:27:08 Est-ce que vous pensez, aujourd'hui, que
01:27:10 les coalitions ne sont pas réunies
01:27:12 pour instaurer cet état d'urgence ?
01:27:14 Je pense, effectivement, qu'on n'en est pas là.
01:27:16 On a encore des leviers. Je parlais de
01:27:18 l'extrême mobilisation dont on arrive à faire preuve
01:27:20 ce soir. Les décisions, aussi, finalement,
01:27:22 relativement simples à prendre pour les préfets
01:27:24 de département, de stopper un certain nombre
01:27:26 de lignes de tramway,
01:27:28 de lignes de bus. Cela, c'est de
01:27:30 nature préventive, à éviter
01:27:32 des débordements. S'il n'y a pas de bus,
01:27:34 on n'aura pas de bus qui brûlent. C'est assez mécanique.
01:27:36 Donc, je pense qu'il n'y a encore dans cette gradation...
01:27:38 Il n'y aura pas de déplacement de cité à cité.
01:27:40 Donc, dans la gradation, il y a un certain nombre de choses à faire.
01:27:42 On ne dit pas forcément
01:27:44 non plus tout de la stratégie que l'on met
01:27:46 en oeuvre, mais elle a été pensée.
01:27:48 Et elle va s'appliquer
01:27:50 dès à présent. Et à la nuit tombée, c'est
01:27:52 à ce moment-là que les tensions pourraient
01:27:54 être les plus vives. - Avec un certain nombre de rassemblements
01:27:56 qui sont déjà en train de s'organiser
01:27:58 à Marseille, notamment à 19h.
01:28:00 Vous nous confirmez que des unités d'élite,
01:28:02 la BRI, le GIGN et le RAID, seront
01:28:04 mobilisées en alerte ce soir ? - Tout le monde est mobilisé.
01:28:06 En fait, ils sont déjà toujours en alerte,
01:28:08 en réalité, avec des délais d'intervention
01:28:10 très courts. Et c'est vrai que d'habitude,
01:28:12 leur mission première, c'est de lutter contre, par exemple,
01:28:14 des prises d'otages ou ce type d'événements.
01:28:16 Effectivement, tout le monde sera
01:28:18 mobilisé ce soir. - Mais concrètement, ils vont servir
01:28:20 à quoi, ces unités d'élite ?
01:28:22 - Une fois de plus, partout où on aura
01:28:24 besoin d'elles, ils ont du matériel
01:28:26 particulier, ils ont des techniques d'intervention
01:28:28 particulières dont nous pourrions
01:28:30 avoir besoin ce soir. - Est-ce que vous avez une estimation du nombre
01:28:32 d'émeutiers dans notre pays ?
01:28:34 - Non, c'est compliqué à dire. - Et combien d'armes à feu ?
01:28:36 - C'est avant tout...
01:28:38 Concernant les émeutiers, c'est de la délinquance
01:28:40 d'opportunité aussi. Qui
01:28:42 peut dire ce soir si
01:28:44 une personne à 18h a déjà décidé
01:28:46 d'aller incendier à 22h ?
01:28:48 C'est pas vrai, c'est pas ça ce qui se passe dans la tête des gens.
01:28:50 Sur la circulation des armes, c'est aussi
01:28:52 très différent. Il y a les armes à feu.
01:28:54 On sait à peu près combien
01:28:56 sont en circulation, parce qu'on en saisit.
01:28:58 On en saisit environ 8 000 par an
01:29:00 dans le cadre de procédures judiciaires. Donc ça, on est
01:29:02 beaucoup plus... une vision beaucoup plus nette.
01:29:04 En revanche, il y a beaucoup d'armes
01:29:06 par destination, c'est pareil. Beaucoup d'objets
01:29:08 peuvent servir, finalement, d'armes par destination.
01:29:10 Donc des chiffres
01:29:12 ne sont pas forcément le plus pertinent.
01:29:14 Une question de Louis de Reynalds, de Repain.
01:29:16 La question aussi que beaucoup se posent, et d'ailleurs
01:29:18 c'est les policiers qui la posent quand on échange
01:29:20 avec eux, c'est "Quelle est la
01:29:22 capacité à durer dans le temps ?" Parce que
01:29:24 ce genre d'événement, on sait toujours quand ça commence,
01:29:26 on sait pas très bien quand est-ce que ça se termine.
01:29:28 Et vous, vous voyez les choses comment ?
01:29:30 L'avenir comment ? Ça va durer combien de temps ?
01:29:32 Au retour de cette table, il y a des policiers plus expérimentés
01:29:34 que moi, mais là,
01:29:36 je pense qu'il faut regarder le passé et l'expérience.
01:29:38 Malheureusement, on a déjà connu des épisodes
01:29:40 de violences urbaines qui ont duré plusieurs jours,
01:29:42 plusieurs semaines parfois.
01:29:44 Et moi, je suis dans
01:29:46 ce ministère depuis une quinzaine d'années, et chaque
01:29:48 fois qu'on a eu besoin de nous, on a tenu
01:29:50 que ce soit des attentats terroristes, la lutte contre
01:29:52 l'immigration clandestine, des
01:29:54 émeutes et des violences urbaines. Donc bien sûr,
01:29:56 l'État va tenir, ça ne fait aucun doute, ça ne fait aucun
01:29:58 pli. Bien sûr, on sera là chaque fois
01:30:00 qu'on a besoin de nous. Maintenant,
01:30:02 l'objectif, c'est de le faire dans les meilleures conditions
01:30:04 possibles, avec les moyens
01:30:06 humains justement déployés,
01:30:08 avec le matériel justement utilisé,
01:30:10 et le
01:30:12 plus court sera le mieux pour
01:30:14 nous tous. Et on a vraiment ce souhait de retour au calme.
01:30:16 On se souhaite un retour au calme.
01:30:18 Les émeutes, on sait quand ça commence, on ne sait jamais quand ça finit.
01:30:20 Il n'y a pas le choix.
01:30:22 Il n'y a plus que la police tienne, évidemment.
01:30:24 L'État tiendra, et un moment,
01:30:26 l'État gagnera. Mais il n'y a pas le choix.
01:30:28 Il faut aller jusqu'au bout. Et juste pour
01:30:30 les interventions des équipes d'élite,
01:30:32 enfin des services d'élite, 2007,
01:30:34 Villiers-le-Bel, les émeutes, c'est
01:30:36 la BRI et le RAID qui stabilisent
01:30:38 la situation. Parce qu'après, ils ont des techniques
01:30:40 d'intervention sur de la guérilla urbaine,
01:30:42 qui fait qu'ils ont été très efficaces. Ce qui n'est pas
01:30:44 forcément... Attention, les CRS sont très bons en statique,
01:30:46 mais en termes d'intervention, c'est très lourd.
01:30:48 Donc il faut les unités mobiles.
01:30:50 - Et en 2005, on a aussi appris
01:30:52 qu'en fait, il faut tenir les points hauts.
01:30:54 Et quand on arrive
01:30:56 justement dans certains quartiers,
01:30:58 c'est ce qui a ressorti... - C'est-à-dire les hauts d'immables ?
01:31:00 - Oui, c'est ce qui a ressorti aussi dans la guérilla
01:31:02 urbaine. Vous tenez les points hauts, vous tenez
01:31:04 le quartier. Et donc, quand les CRS
01:31:06 arrivaient en colonne, justement, et les gendarmes
01:31:08 mobiles dans certains quartiers, il faut savoir que
01:31:10 eux, ils sont chez eux, ils connaissent toutes
01:31:12 les petites rues, les passages,
01:31:14 ils font des pièges. Et donc, vous, vous arrivez, vous connaissez
01:31:16 pas le lieu,
01:31:18 l'endroit, et effectivement, vous subissez.
01:31:20 Et donc, à un moment donné,
01:31:22 on a payé un lourd tribut, mais on a quand même sauvé la République
01:31:24 quelque part, parce qu'on a une capacité
01:31:26 de résilience que eux n'ont
01:31:28 pas forcément non plus. Et en fait, comme je disais
01:31:30 tout à l'heure, il faut qu'on reste dans cette maîtrise, il faut
01:31:32 qu'on regagne ce terrain, et surtout,
01:31:34 qu'on soit exemplaires. Et ça, c'est toutes les
01:31:36 questions. Encore une fois,
01:31:38 le chemin de crête, il est là, et pas tomber
01:31:40 à leur niveau et rester professionnel.
01:31:42 - On va écouter dans un instant le témoignage anonyme d'un
01:31:44 policier qui nous raconte ce qu'il a vécu la nuit dernière
01:31:46 et qui dit que c'est même en 2005 qu'il n'avait
01:31:48 pas vécu ça. En attendant, peut-être un mot
01:31:50 de Jean-Michel Fauberg, ancien patron du RAID.
01:31:52 - Rajoutons aussi que ces équipes
01:31:54 d'élite, GIGN, BRIRAID, ont
01:31:56 des matériels de protection. Les gendarmes
01:31:58 mobiles aussi, ils ont des véhicules blindés
01:32:00 de l'avant. Donc, ils ont des moyens
01:32:02 de protection particuliers qui permettront
01:32:04 ensuite à leurs collègues CRS ou
01:32:06 leurs collègues gendarmes de progresser derrière eux
01:32:08 et dégageront le terrain de cette
01:32:10 manière-là, sans doute.
01:32:12 Mais ils ont aussi d'autres moyens
01:32:14 et d'autres matériels. - On a ces, évidemment,
01:32:16 images de ce qui se passe
01:32:18 à Nanterre, ce qui s'est passé en début
01:32:20 d'après-midi. Cette marche blanche
01:32:22 en hommage au jeune Naël, 17 ans.
01:32:24 Sa mère était présente sur place.
01:32:26 Elle était sur un camion pour
01:32:28 faire toute cette marche, entourée d'un certain
01:32:30 nombre de ses proches. Et puis, on a cette image insolite
01:32:32 aussi, où on la voit
01:32:34 sur une moto, là d'abord sur le camion
01:32:36 et puis après sur
01:32:38 une moto. Voilà, peut-être
01:32:40 qu'il faut
01:32:42 prendre ces images avec le recul
01:32:44 nécessaire, en sachant que c'est une
01:32:46 maman qui a perdu
01:32:48 son fils et donc qui est
01:32:50 sans doute sous le choc.
01:32:52 Voilà pour cette séquence.
01:32:54 On va écouter le témoignage de ce
01:32:56 policier recueilli par Sandra Buisson.
01:32:58 Un policier qui raconte ce qui s'est passé.
01:33:00 Écoutez, on a, anonyme,
01:33:02 on a un peu modifié la voix,
01:33:04 mais ce qu'il dit est extrêmement important.
01:33:06 - Ça s'est déclenché un peu partout
01:33:12 sur le département, en même temps,
01:33:14 avec les mêmes missions,
01:33:16 à savoir
01:33:18 beaucoup de
01:33:20 points de barrières,
01:33:22 de barrières de feu
01:33:24 qui bloquaient
01:33:26 et scindaient les circulations
01:33:28 de véhicules,
01:33:30 qui étaient vraiment faites
01:33:32 dans le but de nous attirer
01:33:34 et nous prendre pour cible.
01:33:36 C'est vraiment des scènes de chaos,
01:33:38 totalement
01:33:40 de chaos,
01:33:42 de voir et d'entendre
01:33:44 les pillages de commerce
01:33:46 à la radio, d'entendre
01:33:48 que les commissariats prennent feu.
01:33:50 C'est vraiment...
01:33:52 Et tout ça en même temps,
01:33:54 on se dit là,
01:33:56 on a passé un cap.
01:33:58 On est monté à la prison de Frennes
01:34:00 parce que ça touche quand même
01:34:02 vraiment un établissement important
01:34:04 et on nous demande d'y aller
01:34:06 puisque
01:34:08 les individus, en fait, se préparent
01:34:10 avec des jiricanes d'essence.
01:34:12 Donc là, on se dit quand même,
01:34:14 ça va loin et arriver sur place, bien sûr,
01:34:16 on a des feux.
01:34:18 Donc, feu de poubelle,
01:34:20 feu d'encombrant, et des tirs de mortier,
01:34:22 tir de mortier, voilà,
01:34:24 parce que les individus voulaient rentrer à l'intérieur de la prison de Frennes.
01:34:26 C'est vraiment une volonté
01:34:28 réelle de tuer
01:34:30 parce que quand on a
01:34:32 les coquettes de motos qui tombent à quelques
01:34:34 mètres, on se dit, c'est
01:34:36 fait sciemment, c'est visé
01:34:38 et c'est
01:34:40 préparé, en fait.
01:34:42 Et étant donné qu'il y a un moment donné,
01:34:44 dans la nuit, on a été
01:34:46 en manque de munitions,
01:34:48 on est obligé
01:34:50 de partir
01:34:52 sur plusieurs missions en même temps,
01:34:54 on s'est retrouvé des fois même à battre en retraite
01:34:56 parce qu'on
01:34:58 est subi des tirs
01:35:00 vraiment intenses
01:35:02 et puissants, et les personnes
01:35:04 face à nous avançaient.
01:35:06 Donc, pas le choix que de
01:35:08 reculer. Et il y a un tel
01:35:10 niveau de
01:35:12 déchaînement de violence
01:35:14 et d'intensité
01:35:16 de la puissance des
01:35:18 tirs et des moyens utilisés
01:35:20 qu'on a franchi vraiment
01:35:22 un cap dans la violence.
01:35:24 Voilà
01:35:26 pour le témoignage de ce policier
01:35:28 anonyme de la brigade territoriale de
01:35:30 contact dans le Val-de-Marne qui s'est confié
01:35:32 à Sandra Buisson.
01:35:34 Jean-Michel Fauvergue, j'imagine que ce témoignage
01:35:36 vous importe beaucoup.
01:35:38 Oui, c'est très
01:35:40 important ce qu'il dit. On s'aperçoit véritablement
01:35:42 que par rapport à les manifestations
01:35:44 peut-être même en 2005,
01:35:46 mais avant et sans doute après,
01:35:48 les choses ont changé.
01:35:50 Il y a une vraie stratégie,
01:35:52 un vrai entraînement. Vous vous rappelez à Sainte-Sauline
01:35:54 les émeutiers qui avançaient
01:35:56 derrière leur bouclier à la manière
01:35:58 des CRS ou des gendarmes mobiles.
01:36:00 Il y a une vraie stratégie qui est faite là
01:36:02 et je ne doute pas qu'il y a un plan
01:36:04 général qui
01:36:06 à mon avis ne fonctionnera pas parce que la
01:36:08 police et la gendarmerie sont là pour
01:36:10 y mettre bon or, mais il y a une vraie stratégie
01:36:12 avec une envie
01:36:14 d'en découdre avec les policiers
01:36:16 et peut-être même de se venger
01:36:18 des policiers de la manière la plus brutale possible.
01:36:20 C'est malheureusement sans doute la réalité.
01:36:22 Camille Ches, pour Parole du ministère de l'Intérieur.
01:36:24 On a entendu ce policier
01:36:26 témoigner visage masqué
01:36:28 et voix trafiquée, pour ne pas qu'on le reconnaisse,
01:36:30 parler du manque de munitions.
01:36:32 Comment les policiers peuvent-ils être
01:36:34 en manque de munitions ? Est-ce que vous avez
01:36:36 fait le nécessaire pour ce soir, vu que
01:36:38 la nuit s'annonce compliquée ? Oui, il y a eu tout à l'heure
01:36:40 un briefing du ministre de l'Intérieur
01:36:42 à destination de tous les préfets.
01:36:44 Ce point a été abordé et chacun des préfets
01:36:46 a pris en compte ce point et les remontées
01:36:48 que l'on a. Effectivement, le point
01:36:50 des munitions a été pris. On parle de munitions,
01:36:52 on parle de quoi ? Alors par exemple
01:36:54 des balles de lanceurs de balles de défense
01:36:56 ou des grenades à main
01:36:58 On ne parle pas d'armes à feu, soyez imprécis.
01:37:00 Effectivement, les armes de force
01:37:02 intermédiaires qu'on utilise.
01:37:04 Et c'est vrai que quand il y a ces scènes de violence,
01:37:06 les grenades à main sont lancées
01:37:08 en très grand nombre. C'est ces gaz lacrymogènes
01:37:10 que l'on voit.
01:37:12 Il faut savoir d'ailleurs que toutes ces grenades
01:37:14 sont comptées,
01:37:16 sont réapprovisionnées. Il y a tout un volet
01:37:18 logistique qui est en place et
01:37:20 aujourd'hui c'est ce qui a été mis en œuvre en préparation.
01:37:22 Quand on parle de munitions,
01:37:24 Jean-Christophe Corry, on ne parle pas de balles,
01:37:26 on parle d'armes intermédiaires.
01:37:28 Oui, c'est des armes intermédiaires non létales.
01:37:30 Mais en fait, si vous voulez, je pense que
01:37:32 hier soir, tout le monde a été surpris par l'ampleur
01:37:34 du mouvement. On pensait que ça allait
01:37:36 plutôt être concentré sur certains quartiers
01:37:38 ou certains notamment vers Nanterre.
01:37:40 Et en fait, on a vu que ça a pris partout.
01:37:42 Comme je disais tout à l'heure, c'était un peu l'international
01:37:44 des quartiers, des bandes.
01:37:46 Et en même temps, je vais vous dire,
01:37:48 ça fait depuis quand même quelques mois et quelques années qu'ils s'entraînent.
01:37:50 Parce que c'est souvent qu'on le
01:37:52 dit d'ailleurs sur les plateaux, notamment
01:37:54 Champigny par exemple, les commissariats sont attaqués,
01:37:56 notamment à coup de mortier d'artifice.
01:37:58 Et là, il y a trois facteurs
01:38:00 qui nous déjà...
01:38:02 Quand malheureusement
01:38:04 l'incident est arrivé, on s'est dit
01:38:06 il y a trois facteurs qui risquent de partir.
01:38:08 C'est un, fin de l'année scolaire,
01:38:10 désèvrement aussi de certains enfants.
01:38:12 Deux, il fait beau. Trois, le 14
01:38:14 juillet arrive, ils ont fait le plein de mortiers
01:38:16 d'artifice. Et ça, on le sait, on le savait.
01:38:18 Et donc, c'est
01:38:20 les trois facteurs qui font qu'effectivement,
01:38:22 nous, on savait sur le terrain
01:38:24 que ça pouvait déraper. Mais par contre, cette ampleur
01:38:26 de partout, je veux dire sur tout le territoire,
01:38:28 je pense que tout le monde a été surpris. On voit bien
01:38:30 que même les policiers de terrain ont été surpris
01:38:32 par la détermination de ces bandes.
01:38:34 Encore une fois, il faut bien dire que c'est pas
01:38:36 les quartiers, ni une révolte populaire.
01:38:38 C'est, encore une fois, des bandes
01:38:40 avec des délinquants qui sont minoritaires
01:38:42 et qui prennent toute une population
01:38:44 en otage. Et ça, il faut le marquer parce qu'ils n'ont pas
01:38:46 l'opinion publique avec eux. - Évidemment. Et on précise
01:38:48 une information aussi. Il est 18h38,
01:38:50 on est en direct sur Europe 1 et sur CNews,
01:38:52 le mémorial de la déportation
01:38:54 à Nanterre a été tagué en marge
01:38:56 de cette marche blanche pour Naël.
01:38:58 Voilà, ce qui scandalise
01:39:00 évidemment chacun d'entre nous.
01:39:02 Camille Chaise, un dernier mot
01:39:04 pour la situation de ce soir.
01:39:06 Dispositif policier extrêmement important,
01:39:08 40 000 policiers et gendarmes déployés
01:39:10 sur l'ensemble du territoire. La consigne,
01:39:12 c'est quoi ? C'est d'interpeller, c'est d'arrêter
01:39:14 immédiatement les émeutiers ?
01:39:16 - La consigne, c'est la réactivité et la mobilité.
01:39:18 On l'a vu cette nuit,
01:39:20 des émeutes sporatiques dans de très
01:39:22 nombreux lieux. Il faut donc nous réadapter
01:39:24 et avoir cette mobilité
01:39:26 qu'ont les émeutiers.
01:39:28 C'est ça la stratégie générale
01:39:30 qui va être mise en oeuvre ce soir.
01:39:32 Je profite de votre antenne pour avoir une pensée
01:39:34 à tous nos collègues sur le terrain, les gendarmes, les policiers,
01:39:36 parce qu'il en faut du courage pour
01:39:38 se préparer, pour savoir ce qui nous attend
01:39:40 ce soir et pour le faire avec l'exemplarité,
01:39:42 le calme et le professionnalisme
01:39:44 que l'on évoquait ici. - Concernant le
01:39:46 policier mis en cause, qui a été
01:39:48 placé en détention provisoire, il faut le dire,
01:39:50 mis en examen pour homicide volontaire,
01:39:52 qu'est-ce que vous dites ? Vous dites la justice
01:39:54 avant, l'enquête se poursuit ?
01:39:56 - Il y a deux choses.
01:39:58 Il y a la responsabilité individuelle
01:40:00 de ce policier et la justice est
01:40:02 en marche. Il a été aussi suspendu
01:40:04 administrativement et ça c'est la part
01:40:06 qu'a fait le ministère de l'Intérieur des Outre-mer
01:40:08 dans son champ de compétences.
01:40:10 Et puis il y a la réflexion plus générale à avoir,
01:40:12 la responsabilité collective
01:40:14 et il faut réfléchir en termes de formation,
01:40:16 en termes de management de proximité pour
01:40:18 aider nos collègues de terrain à
01:40:20 intervenir sur ce type de refus d'obtempérer
01:40:22 qui est malgré tout notre quotidien
01:40:24 dans notre métier de policier.
01:40:26 - Merci beaucoup Camille Chez, porte-parole du ministère de l'Intérieur.
01:40:28 On va tout de suite repartir sur le terrain
01:40:30 à Nanterre, rejoindre l'un de nos
01:40:32 envoyés spéciaux. Expliquez-nous, où vous êtes ?
01:40:34 La situation s'est stabilisée après
01:40:36 plusieurs heures de tensions, c'est bien cela ?
01:40:38 - Oui, effectivement, la situation
01:40:42 est revenue au calme à Nanterre.
01:40:44 On se trouve entre la gare RER
01:40:46 et ce parc où ont eu lieu
01:40:48 de nombreux échanges
01:40:50 entre les forces de l'ordre et les participants à cette manifestation.
01:40:52 Et on voulait, avec
01:40:54 mon collègue, mon GRE, vous montrer
01:40:56 les stigmates des affrontements
01:40:58 qui ont eu lieu entre
01:41:00 les forces de l'ordre et les participants
01:41:02 à cette manifestation, de véritables émeutes
01:41:04 urbaines. Vous le voyez,
01:41:06 tous les parterres qui ont été
01:41:08 mis au sol
01:41:10 pour entraver l'avancée des forces
01:41:12 de l'ordre. Il y a également de nombreux commerces
01:41:14 qui ont été caillassés. Une célèbre
01:41:16 banque qui a été littéralement éventrée,
01:41:18 plus aucune baie vitrée n'est debout.
01:41:20 Tous les documents ont été
01:41:22 jetés dans la rue, mais également
01:41:24 le sol où tous les gravats
01:41:26 jonchent le sol, et également les
01:41:28 gaz lacrymogènes sont
01:41:30 au sol. Donc voilà pour
01:41:32 les stigmates de cet affrontement suite
01:41:34 à cette marche blanche. Ce qu'on peut dire de cette
01:41:36 marche blanche, c'est qu'elle a débuté à 14h dans le calme
01:41:38 à l'intérieur de cette cité Pablo
01:41:40 Picasso. Ensuite, le cortège
01:41:42 d'environ 6000 personnes, selon nos
01:41:44 informations, s'est
01:41:46 dérigé sur la place
01:41:48 Nelson Mandela à proximité de la préfecture, en passant
01:41:50 devant le tribunal
01:41:52 de Nanterre. C'est ensuite,
01:41:54 c'est ici sur cette place Nelson Mandela que
01:41:56 les affrontements ont commencé, des affrontements
01:41:58 nourris pendant plus de 3h, où
01:42:00 on a vu les forces de l'ordre répliquer
01:42:02 largement avec des gaz lacrymogènes
01:42:04 face à des pluies, des véritables
01:42:06 pluies de gravats et de
01:42:08 verres en leur
01:42:10 destination. Je vous le disais,
01:42:12 la situation revient au calme. Les forces
01:42:14 de l'ordre semblent revenir dans leur base,
01:42:16 mais on voit encore 2 hélicoptères de la gendarmerie
01:42:18 tourner en permanence au-dessus de Nanterre pour
01:42:20 sécuriser les lieux et éviter
01:42:22 une éventuelle
01:42:24 reprise des meutes ce soir, avec ce gros
01:42:26 dispositif des forces de l'ordre dont vous avez parlé.
01:42:28 - Merci beaucoup pour ces précisions,
01:42:30 reporter CNews sur le terrain,
01:42:32 avec toutes les équipes CNews et Europe 1.
01:42:34 Jordan Bardella nous a rejoint, président du Rassemblement
01:42:36 National. Bonsoir, monsieur Bardella. - Bonsoir.
01:42:38 - Un mot d'abord de cette marche blanche qui a
01:42:40 dégénéré à Nanterre, marche blanche
01:42:42 en hommage aux jeunes
01:42:44 Nahel, 17 ans. Il y a eu des
01:42:46 affrontements extrêmement fournis
01:42:48 avec les forces de l'ordre. Est-ce que vous réclamez
01:42:50 ce soir l'instauration de l'état d'urgence ?
01:42:52 - D'abord,
01:42:54 j'aimerais dire que,
01:42:56 sans tourner autour du pot, que ce qu'on vit
01:42:58 est le bilan probablement de
01:43:00 40 années de politique d'immigration
01:43:02 complètement folle, incontrôlée,
01:43:04 dans certains quartiers, pas dans tous les quartiers
01:43:06 français, fort heureusement, et d'une culture
01:43:08 victimaire, qui fait que
01:43:10 d'aucuns aujourd'hui se croient autorisés
01:43:12 à casser, à caillasser des forces
01:43:14 de l'ordre, à tirer au cocktail
01:43:16 molotov sur des commissariats. J'étais il y a quelques minutes
01:43:18 avec les fonctionnaires de police du commissariat
01:43:20 de Jeunevilliers. Le commissariat a été attaqué
01:43:22 dans la nuit précédente,
01:43:24 il y a quelques heures, et
01:43:26 beaucoup de policiers sont aujourd'hui
01:43:28 sous le choc.
01:43:30 Et je pense que le sentiment partagé
01:43:32 chez les policiers, c'est qu'ils ne se sont ni soutenus
01:43:34 ni accompagnés par l'état.
01:43:36 - Ni soutenus par le président de la République ?
01:43:38 - Non, mais c'est
01:43:40 non seulement pas soutenu par le président de la République,
01:43:42 mais lâché par le président de la République.
01:43:44 Le président de la République est sorti de son rôle.
01:43:46 Le rôle du chef de l'état, c'est d'abord
01:43:48 de respecter les institutions, ça n'est pas de sortir
01:43:50 du cadre de la présomption d'innocence
01:43:52 qui s'applique aussi aux forces de l'ordre.
01:43:54 Pour le moment, l'a-t-il fait pour faire plaisir à
01:43:56 certains dans les quartiers en se disant que ça va permettre
01:43:58 en amont de canaliser
01:44:00 les choses et peut-être d'acheter la paix sociale.
01:44:02 Et je veux dire plus largement
01:44:04 qu'il ne faut pas laisser, et c'est
01:44:06 l'enjeu des prochaines minutes,
01:44:08 un centimètre de rue aux
01:44:10 prédateurs, aux criminels,
01:44:12 aux pilleurs et à ceux qui s'en prennent
01:44:14 aux forces de l'ordre. Ça doit passer par
01:44:16 des couvre-feu, ça doit passer par la
01:44:18 mobilisation totale de nos forces
01:44:20 de sécurité intérieure, de nos forces de
01:44:22 police et de gendarmerie. - Mais pas par l'état d'urgence ?
01:44:24 - Et bien sûr, si c'est nécessaire,
01:44:26 par la mise en place de l'état d'urgence.
01:44:28 Je pense qu'il ne faut rien s'interdire.
01:44:30 L'état d'urgence, si je peux me permettre, c'est un peu
01:44:32 la chose que vous activez en
01:44:34 dernier ressort. Il y a des villes, notamment en banlieue
01:44:36 parisienne, y compris autour de nous,
01:44:38 j'ai vu que la ville de Clamart l'avait annoncé,
01:44:40 à les mettre en place des couvre-feu.
01:44:42 Et d'une manière plus générale, il faut
01:44:44 un sursaut pénal. Parce que vous pouvez
01:44:46 arrêter autant de personnes que vous souhaitez,
01:44:48 vous pouvez interpeller des gens qui, généralement, sont des
01:44:50 récidivistes. Mais tant que la justice
01:44:52 de notre pays remettra en liberté
01:44:54 des gens qui touchent à des fonctionnaires de la
01:44:56 République française, alors le cycle de violence
01:44:58 que nous connaissons va évidemment
01:45:00 s'accélérer. Quand on touche à
01:45:02 un policier, quand on touche à l'intégrité physique
01:45:04 d'un représentant de la
01:45:06 force et un représentant de l'État,
01:45:08 il doit, de facto, y avoir
01:45:10 une mesure privative de liberté et
01:45:12 a fortiori une mesure d'incarcération.
01:45:14 Et nous nous demandons qu'il n'y ait plus un seul aménagement
01:45:16 de peine pour des peines prononcées
01:45:18 qui vont au-delà de 6 mois fermes.
01:45:20 Vous réclamez une fermeté pénale. Il y a
01:45:22 évidemment cette question de l'état d'urgence,
01:45:24 on vient de l'évoquer. Le gouvernement a
01:45:26 décidé de déployer un dispositif policier
01:45:28 extrêmement important. 40 000 policiers
01:45:30 et gendarmes seront déployés ce soir sur
01:45:32 l'ensemble du territoire français, pas seulement en
01:45:34 Île-de-France. La BRI, le RAID,
01:45:36 le GIGN sont en alerte et
01:45:38 seront sur le terrain également.
01:45:40 L'État fait ce qu'il faut pour tenter de faire respecter
01:45:42 l'ordre républicain. Dans l'état actuel
01:45:44 des choses, il faut évidemment mobiliser des forces
01:45:46 de l'ordre, mais on a un peu le
01:45:48 sentiment qu'aucune leçon n'a été
01:45:50 tirée des émeutes de 2005 et que
01:45:52 jour après jour,
01:45:54 mois après mois,
01:45:56 ces quartiers ressemblent à des zones de non-droit
01:45:58 où le droit de la République française
01:46:00 ne s'applique plus. Et moi, je veux avoir une pensée pour tous les gens
01:46:02 qui habitent dans ces quartiers, pour toutes
01:46:04 les familles qui subissent,
01:46:06 qui vont subir cette nuit,
01:46:08 les jets de cocktails Molotov, les jets de
01:46:10 pierres, cette situation de violence, ce sont
01:46:12 les premières victimes de cette situation qui est
01:46:14 de plus en plus insupportable.
01:46:16 Et puis, encore une fois, pardon, on parlait du
01:46:18 président de la République, mais quand on voit le comportement
01:46:20 aujourd'hui, Genevilliers est une ville dirigée
01:46:22 par le Parti communiste français, quand on
01:46:24 voit le comportement aujourd'hui de la gauche,
01:46:26 de la gauche nupèce, des déclarations
01:46:28 de M. Mélenchon, qui est, à mon sens,
01:46:30 devenu un danger public aujourd'hui,
01:46:32 qui tient des discours insurrectionnels,
01:46:34 qui refuse d'appeler au calme,
01:46:36 et qui a un discours ambigu à l'égard des casseurs,
01:46:38 et qui refuse même de condamner
01:46:40 les agressions contre les forces de l'ordre,
01:46:42 c'est une honte, et ces discours participent
01:46:44 évidemment à jeter des bidons
01:46:46 d'essence sur le feu, et je vais même vous dire,
01:46:48 il y a un article dans le Code pénal
01:46:50 qui est l'article 433 alinéa 10,
01:46:52 qui sanctionne très sévèrement
01:46:54 les provocations ou les incitations à la rébellion,
01:46:56 et je pense que des mouvements comme la France insoumise
01:46:58 ou des associations qui appellent justement
01:47:00 à la rébellion dans ces territoires, devraient
01:47:02 être poursuivies par la justice de notre pays.
01:47:04 - Mais vous savez bien,
01:47:06 Bardelac, justement, là vous êtes
01:47:08 dans la condamnation morale
01:47:10 de ce que dit Jean-Luc Mélenchon,
01:47:12 et ce que dit globalement la France insoumise,
01:47:14 mais ça n'aboutira pas, et objectivement,
01:47:16 aujourd'hui, quand on voit la force de la
01:47:18 nupèce à l'Assemblée nationale, il y a un électorat
01:47:20 pour ça en France.
01:47:22 - Bah écoutez, ça reste
01:47:24 à démontrer que M. Mélenchon se présente
01:47:26 à l'élection présidentielle, et on verra,
01:47:28 on verra, alors
01:47:30 les Français jugeront, mais
01:47:32 moi je combattrai politiquement
01:47:34 de toutes mes forces, quelqu'un
01:47:36 et un mouvement politique qui est en
01:47:38 permanence dans la roue des délinquants,
01:47:40 dans la roue des criminels,
01:47:42 dans la roue des islamistes et des communautaristes.
01:47:44 A chaque fois, M. Mélenchon est dans la roue
01:47:46 de tous ceux qui veulent fragmenter et détruire
01:47:48 la République française, honnêtement, je n'aimerais pas être
01:47:50 un électeur de gauche aujourd'hui en 2023.
01:47:52 - Jordan Bardet, la présidente du RN,
01:47:54 vous parlez de politique, la réalité
01:47:56 c'est celle du terrain, ce soir, le policier
01:47:58 qui a été mis en cause dans ce tir
01:48:00 mortel a été placé en détention provisoire,
01:48:02 mis en examen pour homicide volontaire.
01:48:04 Vous dites "il faut que la justice passe, il faut que la lumière
01:48:06 soit faite sur ce qui s'est passé", le procureur
01:48:08 en interne ce matin a éclairé un peu
01:48:10 cette scène terrible par ce qui s'était
01:48:12 passé auparavant, néanmoins, le drame
01:48:14 est là, et il est total. - Mais le drame est là,
01:48:16 et à partir du moment où il y a un mort, c'est un drame.
01:48:18 Et je comprends, encore une fois,
01:48:20 la colère de la famille et des proches
01:48:22 de ce jeune, mais
01:48:24 je pense qu'on inverse
01:48:26 en permanence la valeur des choses
01:48:28 et le sens de ce
01:48:30 qui s'est passé. Je veux dire,
01:48:32 l'IGPN fera
01:48:34 toute la lumière sur cette affaire,
01:48:36 et s'il est avéré que ce policier a commis
01:48:38 une faute, alors il sera sanctionné pour cette faute,
01:48:40 mais je refuse qu'on jette le discrédit
01:48:42 sur l'intégralité des forces de l'ordre.
01:48:44 Mais je dis qu'à l'origine, à l'origine
01:48:46 de cette affaire, il y a un refus d'obtempérer.
01:48:48 Et à l'origine de cette affaire,
01:48:50 il y a un véhicule
01:48:52 qui, encore une fois, j'ai pas la vidéo, mais les
01:48:54 premiers éléments qui ont été donnés par le procureur,
01:48:56 font état d'un véhicule qui commet
01:48:58 un refus d'obtempérer. On parle
01:49:00 de quelqu'un qui a 17 ans, qui ne devrait
01:49:02 pas conduire, qui est au volant
01:49:04 d'une voiture qui coûte plusieurs dizaines
01:49:06 de milliers d'euros, qui est connue,
01:49:08 qui a plus de 15 inscriptions
01:49:10 avec des faits, sont quasi
01:49:12 à des faits, de récidive.
01:49:14 Donc, je veux dire, quand on
01:49:16 ne fait pas de refus d'obtempérer,
01:49:18 on n'est pas mis en joue par les forces de l'ordre.
01:49:20 Maintenant, s'agissant de ce cas d'espèce,
01:49:22 je pense que
01:49:24 le policier est aussi en état de choc.
01:49:26 Et je peux vous dire que quand on est policier, qu'on se lève
01:49:28 le matin pour moins de 2000 euros par mois,
01:49:30 on se lève pas en se disant qu'on va ôter la vie de quelqu'un.
01:49:32 Et donc, la vie probablement de ce
01:49:34 policier est aussi
01:49:36 ruinée, d'une manière évidemment
01:49:38 différente de celle de la personne
01:49:40 en question qui a perdu la vie. Mais je veux
01:49:42 juste dire une chose, parce que je pense que c'est important,
01:49:44 et je pense que les Français le savent, que nos policiers
01:49:46 travaillent dans des conditions qui sont plutôt difficiles.
01:49:48 Ils font face à une pression qui est permanente.
01:49:50 Je rappelle, et vous l'avez rappelé,
01:49:52 vos journalistes l'ont rappelé, qu'il y a eu en 2022
01:49:54 25 822 refus
01:49:56 d'obtempérer dans notre pays, qu'il y a
01:49:58 un policier qui est...
01:50:00 un refus d'obtempérer toutes les 20 minutes,
01:50:02 et 18 policiers et gendarmes qui sont blessés chaque jour
01:50:04 dans notre société. Donc, il ne faut pas se tromper
01:50:06 de valeur, et il faut
01:50:08 bien rappeler que la police, aujourd'hui,
01:50:10 est devenue une cible dans d'innombrables quartiers,
01:50:12 et à ceux qui jettent l'opprobre sur les forces de l'ordre,
01:50:14 j'ai envie de leur dire "Allez mettre un uniforme,
01:50:16 et allez vous balader dans les quartiers,
01:50:18 allez porter un uniforme dans un véhicule
01:50:20 de la police nationale, et allez vous confronter
01:50:22 tous les jours à la violence à laquelle nos policiers
01:50:24 sont confrontés à cause du laxisme
01:50:26 et de l'effondrement de l'autorité dans notre société depuis 30 ans".
01:50:28 Je vous interromps un instant, Jean-Denis Berdella, pour repartir
01:50:30 à Nanterre en direct, rejoindre notre
01:50:32 envoyé spécial, notre reporter.
01:50:34 Les tensions ont repris à l'instant entre les
01:50:36 forces de l'ordre et les émeutiers ?
01:50:38 Oui, effectivement, Laurence, je vous disais
01:50:42 il y a quelques minutes, simplement,
01:50:44 que c'était un moment de calme à Nanterre,
01:50:46 on pensait qu'on en avait pour quelques secondes,
01:50:48 quelques heures, pardon, de calme
01:50:50 à Nanterre, et que les forces de l'ordre se repliaient,
01:50:52 et finalement, on a vu ces éléments
01:50:54 radicaux revenir depuis le parc
01:50:56 où nous étions tout à l'heure, vers les forces
01:50:58 de l'ordre pour leur lancer des projectiles,
01:51:00 et vous le voyez, ils progressent,
01:51:02 grâce au gaz lacrymogène,
01:51:04 et repoussent ces personnes
01:51:06 vers le parc, on va sûrement
01:51:08 assister à la même scène qu'il y a quelques heures,
01:51:10 ça laisse présager de longues
01:51:12 heures pour la soirée.
01:51:14 Effectivement, merci beaucoup pour ces précisions,
01:51:16 et respect pour nos policiers
01:51:18 qui vont tenter de garder l'ordre républicain.
01:51:20 Jordan Berdella est avec nous, président du Rassemblement National,
01:51:22 il y a beaucoup de slogans qui ont été scandés
01:51:24 lors de cette marche blanche, il y a "justice"
01:51:26 pendant elle, puis il y a eu "vengeance" pendant elle,
01:51:28 et il y a eu "on est chez nous ici",
01:51:30 voilà ce qui était inscrit à l'entrée de cette cité,
01:51:32 Pablo Picasso, qu'est-ce que vous répondez ?
01:51:34 - Que vous avez des gens en France
01:51:36 qui se considèrent ailleurs qu'en France,
01:51:38 vous avez des gens qui
01:51:40 sont incontestablement d'ici,
01:51:42 mais dont l'âme est ailleurs,
01:51:44 pour paraphraser Max Gallo,
01:51:46 et qui considèrent que
01:51:48 tous les symboles de la France
01:51:50 et que tous les symboles de la République
01:51:52 française sont une agression. Le drapeau français
01:51:54 c'est une agression. - Il a été brûlé.
01:51:56 - Le mémorial de la déportation, c'est une agression.
01:51:58 Ils considèrent que
01:52:00 la présence policière dans les quartiers,
01:52:02 c'est une agression. Ils considèrent
01:52:04 que l'école, que
01:52:06 la mairie, que les élus
01:52:08 sont des agressions, parce qu'ils
01:52:10 considèrent qu'ils sont ailleurs que dans la République
01:52:12 française, et que doivent s'appliquer un autre
01:52:14 droit que celui de la République
01:52:16 française. Donc elle est là la réalité.
01:52:18 Je veux dire, on va pas tourner autour du pot.
01:52:20 Je veux dire, il y a 30 ans,
01:52:22 ou 40 ans, on n'avait pas ce type
01:52:24 de phénomène dans d'innombrables quartiers.
01:52:26 C'est juste qu'on est aujourd'hui
01:52:28 dans un pays qui est en train de changer,
01:52:30 et il y a beaucoup de gens qui vivent dans ces quartiers,
01:52:32 y compris des Français issus de l'immigration,
01:52:34 qui ne se sentent plus en France, qui ne reconnaissent plus
01:52:36 le pays dans lequel ils ont grandi, et qui ont le sentiment
01:52:38 d'être abandonnés par les institutions de l'État.
01:52:40 Et on ferme les yeux. Je veux dire,
01:52:42 quand on a un président de la République
01:52:44 qui sort de sa réserve
01:52:46 pour jeter le discrédit sur les policiers,
01:52:48 avant même le résultat de l'IGPN,
01:52:50 quand on est chef de l'État,
01:52:52 on est un responsable politique. - Un président ne devrait pas dire ça.
01:52:54 - Mais il y a le mot "responsable".
01:52:56 On ne jette pas le discrédit sur toute
01:52:58 une profession, sur des gens qui sont
01:53:00 les gardiens de la République française, et qui sont censés
01:53:02 maintenir l'ordre face à des gens qui veulent
01:53:04 leur mort. Moi, les policiers de Jeunes-Villiers
01:53:06 m'ont dit "mais en fait, on a en face de nous
01:53:08 des gens qui veulent nous tuer".
01:53:10 Des gens qui veulent nous tuer. Elle est là, la réalité.
01:53:12 Donc, si on ne met pas en place
01:53:14 les conditions d'un sursaut sécuritaire, d'un sursaut pénal,
01:53:16 et tous les experts, toute la journée,
01:53:18 sur tous les plateaux de télévision,
01:53:20 avancent des mesures extrêmement concrètes,
01:53:22 vous dites qu'il manque une chose, c'est le courage
01:53:24 et la volonté politique. - D'accord. Une question
01:53:26 qui nous édraigne. - Vous parliez beaucoup d'Emmanuel Macron,
01:53:28 mais si vous étiez président de la République,
01:53:30 qu'est-ce que vous feriez, qu'est-ce que vous diriez
01:53:32 à cette population-là ?
01:53:34 - Je leur dirais que...
01:53:36 - Parce qu'une fois que l'ordre sera rétabli,
01:53:38 tout le monde va faire comme si de réalité.
01:53:40 - Je leur dirais qu'à partir du moment où on est
01:53:42 citoyen français, on a des droits,
01:53:44 mais on a aussi des devoirs.
01:53:46 Et qu'en France, on respecte
01:53:48 les lois de la République française, et qu'on ne touche
01:53:50 pas à un policier. Et que si on touche à un policier,
01:53:52 on s'expose à une peine de prison ferme.
01:53:54 Et croyez-moi, si on change les mentalités,
01:53:56 si on change le sens
01:53:58 de la loi, parce que...
01:54:00 Pourquoi est-ce qu'on attaque des policiers aujourd'hui ?
01:54:02 On sait très bien qu'on ne risque rien. On sait très bien
01:54:04 qu'on va être interpellés, identifiés,
01:54:06 et qu'on est généralement un récidiviste, et qu'on sera
01:54:08 quelques heures plus tard remis en liberté.
01:54:10 Pourquoi ? Parce que la justice est
01:54:12 saturée, parce que la justice
01:54:14 est peut-être plus que l'axis dans le sens où elle multiplie
01:54:16 les alternatives à la prison, et on
01:54:18 considère que l'incarcération
01:54:20 et que la mesure privative de liberté
01:54:22 est une exception, alors que la mesure
01:54:24 alternative devrait être une norme.
01:54:26 Moi, je crois précisément l'inverse.
01:54:28 Je pense qu'il faut engager la certitude des peines,
01:54:30 et il faut aussi faire de la place dans les prisons.
01:54:32 On a 25% de délinquances
01:54:34 et crimels étrangers. Il serait
01:54:36 peut-être temps de remettre un peu
01:54:38 d'ordre là-dedans. - Au-delà de la justice, même si on sait que c'est
01:54:40 un sujet extrêmement important... - Je vais vous dire, c'est pas que... Vous me répondez.
01:54:42 - Il y a aussi une question de discours. C'est-à-dire que c'est des gens qui...
01:54:44 Bien sûr, il y a des problèmes de délinquance,
01:54:46 il y a des problèmes sociaux, mais c'est des gens
01:54:48 qui, dès leur plus jeune âge, en fait,
01:54:50 sont élevés aussi parfois dans la haine
01:54:52 de la France, de l'État, des symboles de la République.
01:54:54 Qu'est-ce que vous faites ? C'est quoi votre réponse ?
01:54:56 - Eh bien, je vais dire...
01:54:58 - Qu'est-ce que vous faites ? - Non, mais je vais dire
01:55:00 d'abord à ceux qui
01:55:02 sont intégrés, qui respectent nos lois,
01:55:04 qu'ils trouveront toujours, aux côtés du
01:55:06 Rassemblement National, un bouclier pour les protéger
01:55:08 de ceux qui foutent le bordel.
01:55:10 Et à ceux qui croient que,
01:55:12 doit s'appliquer dans ces quartiers un autre droit que le droit
01:55:14 de la République française, eh bien, nous leur opposerons
01:55:16 une politique pénale qui sera ferme,
01:55:18 qui sera efficace. La question, c'est, est-ce qu'on a
01:55:20 une génération de perdus ? Probablement que oui.
01:55:22 Déjà, voilà, on va pas tourner autour du pot. Est-ce qu'il y a
01:55:24 aujourd'hui, en France, une génération de perdus ?
01:55:26 La réponse est probablement oui. Et d'ailleurs, ça a été ça,
01:55:28 - C'est-à-dire qu'il faut l'abandonner, cette génération ? - Non,
01:55:30 mais il faut partir des réalités,
01:55:32 excusez-moi, je veux dire, nous, on nous demande de réparer un pays
01:55:34 qui a été détruit depuis 30 ans. - On vit tous dans le même pays,
01:55:36 - On a le bordel à racheter. - Ça se fait pas en 5 minutes, ça se fait pas avec un coup de baguette
01:55:38 magique. Je crois beaucoup, je crois que la bataille est aussi culturelle, et que ça commence dès l'école. Mais quand, à l'école, vous expliquez que la France a toujours tout mal fait, que on n'aborde pas aujourd'hui certains passages de l'histoire de France, je pense à la guerre d'Algérie, ou à la Shoah, dans certaines classes d'écoles de la République française, parce qu'on craint les violences, etc., eh ben, il faut commencer par là, il faut commencer par l'école. L'école doit être, je dirais, pour paraphraser Jean Zès, cet asile inviolable où les querelles des hommes n'entrent pas. Il faut en faire le sanctuaire,
01:56:07 où on réenseigne les savoirs fondamentaux, où on réenseigne l'amour de l'histoire de France, et où on apprend aussi les passages les plus glorieux de notre histoire. Mais quand on explique pendant des années que la France a toujours mal fait, il faut pas s'étonner que, eh bien, on est des gens qui expriment de la haine à l'égard de notre pays.
01:56:22 - Effectivement. François Péponnier voulait réagir. - Non, je suis juste... D'abord, je pense que... - On n'a pas de baguette magique. - Non, mais je pense qu'il peut y avoir, effectivement, une génération qui a complètement basculé, qu'on a abandonné à certains réseaux, de drogue, ou des réseaux d'islam radical,
01:56:35 parce que sur ces réseaux-là, la République a été défaillante. Donc il faut bien un moment que la République reprenne sa place. Moi, je trouve très critiqué de l'école, parce que l'école fait des choses extraordinaires dans ses quartiers, on a divisé les classes par deux, donc il faut bien sûr faire mieux, mais la question, c'est que l'école...
01:56:50 - Elle est toujours en école. - L'école, c'est du matin jusqu'à 16h, 17h, et que les réseaux qu'on doit combattre, ils sont là 24h/24, 7j/7. - Vous avez raison. - Donc il faut que la République revienne sur ces quartiers-là...
01:57:00 - On écoute la réponse de Jordane Bardella, dans un instant, juste, on remercie nos auditeurs d'Europe 1 qui vont retrouver Europe 1 Soir dans un instant, sur l'antenne d'Europe 1. Mais tout de suite, la réponse de Jordane Bardella à la question de François Puponni.
01:57:11 - Je crois qu'il faut aussi responsabiliser les parents. Parce que, vous voyez, moi, j'ai grandi, cité Gabriel Péry, à Saint-Denis, je suis issu de l'immigration, ma maman m'a élevé avec 1400€ par mois, et j'ai pas fini délinquant.
01:57:23 Et je connais beaucoup de gens avec qui j'ai grandi dans mon quartier qui n'ont pas fini délinquant. Donc je crois aussi qu'il faut responsabiliser les parents, et nous proposons notamment la suppression des aides sociales aux familles de mineurs récidivistes, lorsqu'on voit qu'il y a une carence éducative manifeste, et je peux vous dire que quand on tape au portefeuille, généralement c'est assez efficace.
01:57:39 - Une petite question de Jean-Michel Fauvert, ancien patron du Rennes. - Une petite réflexion, vous parlez d'une toute une génération, dans une génération c'est une classe d'âge, vous avez des jeunes qui sont... c'est pas tous des délinquants, il y a des jeunes qui sont formidables,
01:57:51 donc tout le monde n'est pas jeté d'une manière générale. Je suppose que vous saurez faire, si vous devez arriver aux affaires, vous saurez faire la différence entre le bon grain et les livrés.
01:58:05 - Je voulais juste vous poser une petite question, mais je ne voudrais pas vous mettre en difficulté. - Rapidement Jean-Michel.
01:58:10 Sur la minute de silence qui a été demandée à l'Assemblée nationale par Yael Brown-Pivet, vous aviez les députés du RN, ils se sont levés, ils ont fait une minute de silence ?
01:58:19 - Oui, il y avait je crois deux ou trois députés, il n'y avait pas beaucoup de députés dans l'ensemble qui étaient présents dans l'hémicycle. - Vous trouvez normal cette minute de silence ?
01:58:25 - Moi je suis un peu gêné. - Jean-Michel Fauvert est gêné par cette minute de silence. - Je suis gêné par ça. - C'est horrible.
01:58:32 J'appartiens à un mouvement politique qu'on accuse matin, midi et soir de faire de la récupération, d'instrumentalisation, alors qu'on ne fait à mon avis que pointer des réalités.
01:58:46 Là, on a un drame qui se déroule, l'enquête n'est même pas établie, on a une vidéo de quelques secondes, et le gouvernement, en tout cas une partie de l'extrême-gauche, aidant aux deux membres de l'extrême-gauche, se précipite pour faire une minute de silence.
01:59:00 Moi je suis un peu gêné par rapport à ça, et je pense qu'il est peut-être temps dans notre société de remettre l'Église au centre du village.
01:59:06 Et je note qu'il y a parfois des causes qui sont plus importantes que d'autres aux yeux de certains. J'entends par là que tous les jours, il y a des policiers qui sont agressés,
01:59:15 il y a des policiers qui perdent la vie dans l'exercice de leurs fonctions, et eux n'ont pas le droit à cette minute de silence à l'Assemblée nationale.
01:59:20 - Pour autant, il faut sanctionner ceux qui commettent des fautes très lourdes. - On a un peu le sentiment, mais si on le fait, il faut le faire pour tout le monde.
01:59:24 - C'est surtout que les minutes de silence sont réservées en général à ceux qui sont morts pour la France. - Oui, exactement.
01:59:29 - Et je suis extrêmement gêné par ces minutes de silence. - Un dernier mot, Jordan Bardella, on est à la veille, à quelques encadres de cette soirée qui s'annonce sous très haute tension pour les forces de l'ordre.
01:59:39 Une pensée pour tous ceux qui vont être sur le terrain ce soir et qui vont tenter de maintenir le calme ?
01:59:43 Non seulement une pensée, mais je veux surtout leur dire que nous, on les soutient et qu'on les aime.
01:59:48 On n'est pas voué, quand on est dirigeant politique en France, à faire peser un soupçon ou à mettre en accusation les serviteurs de l'État.
01:59:57 Il faut un travail exemplaire dans des conditions qui sont déplorables, mais ce sont des pères et des mères de famille qui, tous les matins, quand ils partent de chez eux,
02:00:06 sont conscients qu'il y a un risque de ne pas revenir. Et leurs familles aussi ont conscience de ce risque.
02:00:12 Et quand ils rentrent chez eux le soir, ils font parfois deux ou trois fois le tour de chez eux parce qu'ils ont peur d'être suivis.
02:00:17 Et que probablement ils ont tous en tête les drames qu'ont connus la police nationale, et notamment l'assassinat à Magnonville de ce couple de policiers
02:00:25 qui a été suivi par un terroriste islamiste. Donc, honneur à nos forces de sécurité, honneur à nos policiers, honneur à nos héros.
02:00:32 Jordan Bardella, président du Rassemblement National, était l'invité de Punchline sur CNews et sur Europe 1. Merci beaucoup d'être venu ce soir.
02:00:38 Je rappelle que vous demandez des poursuites à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon pour les propos qu'il a tenus depuis quelques jours.
02:00:43 Voilà pour cette émission. Merci Jean-Michel Fauveur, Louis de Ragnel, François Pippouni.
02:00:47 Tout de suite, la suite de l'info sur CNews avec Christine Kelly et ses invités pour Faceininfo.
02:00:53 Merci.