• il y a 8 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline ce soir sur CNews.
00:00:04 Il y a des jours comme ceux-là où l'on regarde la politique comme une bonne série télévisée sur Canal+.
00:00:09 Où le président de la République nous offre des heures de direct, qu'une déambulation pleine de surprises et de rebondissements.
00:00:14 Comme ce matin à Marseille dans la cité de la Castellane, un déplacement où il devait être question surtout de la guerre contre les trafiquants de drogue.
00:00:21 Une guerre que les magistrats de la ville estiment quasiment perdue.
00:00:24 Mais où l'on a entendu surtout remettre en cause le travail de la police par certains habitants où le chef de l'état a répondu comme sur un pied d'égalité
00:00:31 à ceux qu'il interpellait sur l'attitude de la France par rapport à Gaza, à l'Ukraine, sur les guerres avec la Russie.
00:00:36 Une mise en abîme de la parole présidentielle qui ne cesse d'interpeller bien sûr les nostalgiques de la parole rare et solennelle des anciens chefs de l'état.
00:00:44 Il faut vivre avec son temps, Emmanuel Macron est sur tous les terrains, sur tous vos écrans, sur tous les sujets.
00:00:49 Un omni-président qui compte bien le rester jusqu'à la dernière minute de son quinquennat. On va en débattre ce soir dans Punchline.
00:00:55 Mais d'abord il est 17h lors du rappel des titres de l'actualité avec Mathieu Devesse. Mathieu c'est à vous.
00:01:00 Bonsoir Laurence, bonsoir à tous. Les pourparlers en vue d'une trêve entre Israël et le Hamas s'intensifient.
00:01:08 Le chef des services de renseignement israélien s'est rendu aujourd'hui à Doha.
00:01:12 Il doit rencontrer le Premier ministre Qatari et des responsables égyptiens alors que les agences de l'ONU ne cessent d'alerter face au risque de famine dans la bande de Gaza.
00:01:21 Faible mobilisation des fonctionnaires pour réclamer des hausses de salaire. 6,4% des agents de la fonction publique d'État étaient en grève à la mi-journée.
00:01:30 Le cortège parisien est parti du jardin du Luxembourg. Les syndicats réclament de nouvelles augmentations générales après celles de 3,5% et 1,5% consenties en 2022 et 2023.
00:01:41 Enfin, deux afghans ont été arrêtés en Allemagne pour un projet d'attentat en Suède.
00:01:46 Selon le Parc et Antiterroriste Allemand, les deux hommes avaient planifié de tuer des policiers et d'autres personnes à Stockholm, tout près du Parlement suédois.
00:01:55 Merci beaucoup Mathieu Dewez. On est en plateau avec Ludo Ragnel.
00:01:59 Bonsoir Laurence. Avec Rachel Khan. Bonsoir Laurence.
00:02:01 Marc Trottier en pleine forme, l'économiste. Oui toujours, bonsoir Laurence.
00:02:03 Avec Hans Sock qui a manifesté cet après-midi. Oui, oui.
00:02:06 Jean-Christophe Trouville, bonsoir. Je vous remonte aussi.
00:02:08 La nationale unité SGP. J'ai même vu des gens de LFI, j'ai pu leur montrer le partenaire des policiers qui était diversifié.
00:02:13 Ne vous inquiétez pas, on va aller écouter les amis de LFI.
00:02:15 Il est magnifique ce rôle à cet âge.
00:02:16 Sabrina Medzemerella, bonsoir. Bonjour Laurence.
00:02:18 Essayiste et sociologue et notre ami Eric Revelle qui est journaliste. Bonjour, bonsoir.
00:02:21 Bonsoir. Il est 17h01.
00:02:23 Bonsoir messieurs-dames. Il se réveillait, c'est pour ça qu'il se réveillait.
00:02:26 Oui, c'est vrai qu'il fait encore grand jour, je pourrais dire bonjour à ce temps-là.
00:02:29 Il a pris son médicament.
00:02:30 On va parler évidemment de ce qui s'est passé à Marseille. Alors j'ai fait un peu d'ironie sur une série télévisée My Canal.
00:02:36 Mais c'est vrai que c'était absolument surprenant ce qui s'est passé ce matin avec la visite surprise d'Emmanuel Macron.
00:02:41 Personne n'était au courant, Louis de Reynalds.
00:02:43 Le ministre de l'Intérieur quand même.
00:02:44 Oui, je lui souhaite.
00:02:45 Mais la presse non.
00:02:46 Mais il a fait vraiment office de figurant comme le ministre de la Justice aux côtés du président
00:02:50 qui s'est promené pendant trois heures dans la cité de la Castellane.
00:02:53 Le message officiel c'était la lutte contre les stupéfiants classe nette XXL.
00:02:58 Allez, reportage Mathilde Couvillère, Fleur Noir, Célia Barraud, Stéphanie Roquet.
00:03:01 C'est au cœur du quartier sensible de la Castellane à Marseille qu'Emmanuel Macron est apparu aux côtés des forces de l'ordre
00:03:08 de Gérald Darmanin et d'Éric Dupond-Moretti.
00:03:11 En déambulant dans les allées, Emmanuel Macron a été interpellé par les habitants.
00:03:15 Ce qu'on est en train de faire c'est une opération de lutte contre les trafiquants de drogue et tous les trafiquants.
00:03:20 Le but c'est de détruire les réseaux et les trafiquants.
00:03:23 Et que les quelques-uns qui vont rendre la vie impossible s'en aillent.
00:03:29 Des habitants qu'il faut rassurer face à cette présence policière.
00:03:33 Les policiers, les gendarmes, ils sont là pour rétablir l'ordre.
00:03:36 Si tout allait bien dans un monde formidable, il n'y aurait pas de policiers et de gendarmes,
00:03:41 on serait tous très heureux et eux pourraient se reposer.
00:03:44 Ils pourraient se reposer, ils ne seraient pas blessés par les gens qui les attaquent.
00:03:47 C'est ce qu'ils ont fait cette nuit.
00:03:49 Les 6000 habitants sont des trafiquants.
00:03:51 L'opération Place Nette est lancée à Marseille avec un dispositif policier important.
00:03:56 Vous avez près de 900 forces de police, de gendarmerie et de douaniers qui sont déployées depuis hier sur Marseille.
00:04:02 Il y a déjà plus de 82 interpellations, une soixantaine de garde à vue avec des personnes qui étaient visées.
00:04:10 On le sait, des criminels très dangereux et des gens qui nourrissaient la délinquance marseillaise.
00:04:16 Cette visite surprise du chef de l'Etat intervient dans le cadre du plan Marseille en grand.
00:04:20 Près de 9 mois après une première visite de la cité phocéenne en juin dernier.
00:04:25 Voilà pour cette visite d'Emmanuel Macron.
00:04:27 Je vais vous passer la parole parce que je sais que chacun a réagi en entendant ces échanges.
00:04:30 Il y en a beaucoup d'autres qu'on va entendre.
00:04:32 J'aimerais juste qu'on parte d'abord sur place rejoindre Célia Barotte et Stéphanie Rouquier
00:04:35 qui nous expliquent qu'à la Castellane, maintenant que les policiers sont repartis,
00:04:39 et le président aussi, les dealers sont revenus tranquillement.
00:04:42 Une fois que le président de la République a quitté les lieux et que les forces de l'ordre ont aussi quitté les lieux,
00:04:48 les dealers ont réinstallé leur trafic.
00:04:51 Ils allaient réinstaller les barrages autour de la cité Castellane.
00:04:55 Pourtant lors de sa longue déambulation dans ce quartier gangréné depuis des années par le trafic de drogue,
00:05:01 le président de la République a réaffirmé son engagement pour Marseille.
00:05:04 Il a salué les avancées et souhaite mettre davantage de pression pour que les choses changent
00:05:10 et pour que la vie des habitants change.
00:05:12 Des habitants d'ailleurs qui sont mitigés sur l'efficacité de cette visite surprise présidentielle.
00:05:17 Certains estiment qu'il s'agit d'un coup de communication et qu'il faut davantage de moyens pour que la situation et leur quotidien changent.
00:05:25 Merci, je m'appelle Stéphanie Rouquier, Célia Barotte, Louis de Ragnel,
00:05:29 donc grande opération XXL, j'adore le XXL, comme si il y avait des XXL.
00:05:34 Et là, business as usual, si je peux me permettre cet angle ici, c'est-à-dire que le trafic a repris.
00:05:39 Quand même la première chose, on ne va pas reprocher au président de la République de s'intéresser à ce problème-là.
00:05:45 Et c'est une bonne opération.
00:05:48 L'état d'esprit est quand même bon et va dans le bon sens.
00:05:51 Bravo Louis, vous desserrez des bonbons au président de la République.
00:05:54 On est d'accord ou pas ?
00:05:55 On aura tout vu dans le pays.
00:05:56 Même Louis de Ragnel donnait des bonbons à Emmanuel Macron.
00:05:59 On ne va pas reprocher au président de s'intéresser au sujet et d'essayer de monter une opération de police.
00:06:04 On ne lui reproche rien.
00:06:06 Ensuite, effectivement, c'est là où je pense qu'il y a des petites nuances à apporter.
00:06:11 Oui, il y a plein de gens qui dénonceront une opération de communication.
00:06:14 Et ensuite, quand on regarde de près, je regarde le bilan de l'opération chiffrée.
00:06:19 Dites-moi combien ils ont saisi.
00:06:21 Vous avez deux armes saisies.
00:06:23 Il y a quand même tout le haut du spectre des moyens de la police nationale, de la gendarmerie.
00:06:27 4 000 hommes.
00:06:29 Alors 4 000 sur une semaine, ça faisait 896 pour seulement la journée d'aujourd'hui et celle d'hier.
00:06:34 Donc il n'y aura pas 4 000 hommes à un instant T.
00:06:37 Allez-y sur les chiffres parce qu'après les autres veulent parler.
00:06:39 Donc deux armes, 8,2 kilos de cannabis.
00:06:41 Ça tient dans l'équivalent de 2 sacs e-spas.
00:06:43 Je sais qu'il ne faut pas citer les marques, mais c'est pour que chacun visualise la chose.
00:06:47 Et 339 grammes de cocaïne.
00:06:50 Non mais globalement, c'est un bilan qui est très faible.
00:06:54 Alors il y a deux explications possibles à ça.
00:06:56 Soit ça veut dire que les dealers sont partis avant, ils ont été prévenus.
00:07:00 Soit c'est l'illustration du fait que globalement,
00:07:09 le pionnage à Marseille commence à fonctionner.
00:07:13 Mais le problème du coup, se déporte vers d'autres villes.
00:07:15 On pense à Nîmes, on pense à Avignon, on pense à plein de villes qui sont autour de Marseille.
00:07:19 Mais bon, le constat que faisaient les magistrats il y a pas combien de jours,
00:07:22 on est en train de perdre la guerre contre le trafic de superfluants.
00:07:26 Jean-Christophe Kouvi, qu'est-ce que vous pensez de ce qu'on vient d'entendre ?
00:07:29 Et je précise que la dame qu'on a entendue dans le reportage,
00:07:31 on va écouter l'intégralité de la séquence à un moment,
00:07:34 elle met en cause les CRS, elle dit "ils nous envoient des gaz lacrymogènes à 16h30 quand les petits sortent de l'école".
00:07:41 Oui, c'est un peu choquant.
00:07:43 Le problème des bains de foule comme ça, c'est que c'est un peu la foire à l'andouille.
00:07:47 C'est-à-dire que tout le monde va amener son petit problème personnel devant l'État ou les représentants de l'État.
00:07:53 Donc c'est un peu compliqué.
00:07:55 Après c'est bien aussi qu'il y ait un bain de foule, tant mieux.
00:07:57 Pour une fois, le politique est des fois à hauteur d'homme et il peut aussi recevoir des critiques.
00:08:03 Nous, je sais qu'on est sur le terrain, mes collègues tous les jours bossent.
00:08:06 Tout à l'heure, j'étais avec un collègue qui est à la 3e DPJ à Division de Poule Judiciaire à Paris.
00:08:11 Ça fait 20 ans qu'il est dans les stups.
00:08:13 Et donc on a des personnes comme ça, des collègues qui vouent leur vie à la lutte contre les stupéfiants.
00:08:19 Moi, je suis toujours en admiration.
00:08:21 Après, la guerre, elle a commencé dans les années 70.
00:08:24 Elle ne débute pas ici.
00:08:25 Alors effectivement, on y met plus ou moins d'intensité.
00:08:28 Là, il y a le flot au lac, donc on est obligé de mettre de l'intensité
00:08:30 parce qu'on voit bien que la population française en a ras-le-bol.
00:08:33 Et on le voit d'ailleurs en bas de chez nous qu'il y a des dealers, il y a des délinquants qui prennent le dessus.
00:08:38 Il y a des gamins qui maintenant ont pris le pouvoir.
00:08:40 Et donc ça, effectivement, c'est déroutant et la société est morcelée.
00:08:44 Donc après, ce qui s'est passé là, on ne l'a jamais fait.
00:08:47 Maintenant, c'est vrai que quand on est policier, on est même travaillé.
00:08:49 C'est-à-dire les opérations placenet ?
00:08:50 Placenet, comme ça, avec autant de moyens, d'efforts et tout.
00:08:53 Oui, ça n'a pas été fait.
00:08:55 Donc on ne peut pas non plus toujours critiquer tout ce qui est fait.
00:08:57 Après, c'est comment c'est fait.
00:08:59 Et quand on est policier, on aime bien travailler dans le calme et la tranquillité.
00:09:02 Et un peu en sous-marin si on veut surprendre.
00:09:04 Ah oui, là, c'est le stock avec toutes les caméras de télé.
00:09:06 Là, maintenant, il faut que c'est annoncé.
00:09:07 Mais qu'on ne me dise pas que la mairie n'était pas au courant, qu'il n'y ait pas des élus qui ne sont pas au courant.
00:09:10 Il y a même des habitants qui disaient, on a vu, les rues ont été nettoyées, lavées.
00:09:13 Mais bien sûr.
00:09:14 Donc c'est un petit signal de rève.
00:09:15 En fait, vous faites un point.
00:09:16 Il y avait les précurseurs aussi des opérations.
00:09:18 Point opérations, coup de com'.
00:09:19 Mais tout a été nettoyé.
00:09:20 On voit bien dès lors qu'on s'en va.
00:09:22 Les étals ressortent et puis le supermarché est rouvert.
00:09:25 Eric, rapidement, je veux vous donner la parole.
00:09:28 Vous êtes choqué ?
00:09:29 Non.
00:09:30 Je vais vous dire, je partage le point de vue du professionnel de l'ordre.
00:09:33 82 arrestations, 60 mises en garde à vue.
00:09:37 Le président a dit aussi que ce type d'action aurait lieu dans 10 autres villes.
00:09:42 Je ne sais pas si elles sont prévenues les autres villes.
00:09:45 Mais en tout cas, il a annoncé sans donner le nom des villes.
00:09:47 Bon, moi, je trouve que c'est toujours mieux de faire ça que de rien faire.
00:09:50 Alors évidemment, c'est de la communication.
00:09:51 Parce que vous citiez tout à l'heure quelque chose de très important.
00:09:53 Qu'est-ce qui s'est passé il y a 15 jours ?
00:09:55 Il y a eu une délégation de magistrats marseillais
00:09:57 qui ont été entendus par une commission sénatoriale d'enquête sur le trafic de drogue.
00:10:01 Et qu'est-ce qu'ils ont dit ?
00:10:02 À mon sens, ils ont dit trois choses les plus importantes
00:10:05 et qui, avec ce type d'action, ne trouveront pas une fin.
00:10:08 Un, ils ont dit, en fait, les chefs qu'on arrête du trafic en cellule,
00:10:13 ils continuent à guider et à faire leur business.
00:10:16 Ils avaient même une preuve, ils avaient sonorisé une cellule
00:10:19 où on entend un détenu ordonner l'assassinat d'un autre détenu,
00:10:23 d'une personne qui se trouve à l'extérieur.
00:10:25 Ça, ce genre d'opération, ça ne viendra pas à bout.
00:10:27 Ils soulèvent aussi un problème dans cette commission d'enquête, les magistrats marseillais.
00:10:31 Ils parlent d'une corruption…
00:10:32 – On voit d'ailleurs le procureur, à l'image.
00:10:34 – Voilà, ils parlent d'une corruption à basse intensité
00:10:37 qui toucherait potentiellement la police,
00:10:40 qui toucherait certains magistrats qui donneraient des peines trop légères.
00:10:43 Donc la corruption à basse intensité,
00:10:45 elle ne trouve pas une réponse avec le président de la République qui est sur le terrain.
00:10:48 Puis, troisième question essentielle que soulevait cette commission d'enquête,
00:10:51 c'était de dire, et on s'étonne beaucoup, nous, magistrats marseillais,
00:10:54 quand il dit aux sénateurs, de la façon dont sont financés les avocats
00:10:58 et pas n'importe quel avocat, les avocats très en vue, qui ont une crédibilité.
00:11:03 Voilà, et tout ça, est-ce que ce genre d'opération va mettre une fin
00:11:07 aux trois têtes de chapitre que je viens de soulever ?
00:11:09 – Non, je ne pense pas.
00:11:10 – Objectivement, non.
00:11:11 – Non, mais c'est ça aussi qui est derrière en réalité.
00:11:13 – Je voudrais juste vous faire écouter, parce que vous n'avez pas tous parlé.
00:11:16 On est allé interroger les jeunes après la visite présidentielle,
00:11:20 pour leur demander comment ils vivaient avec ces trafiquants de drogue.
00:11:23 Écoutez, c'est extrêmement intéressant ce qu'ils racontent
00:11:25 Aselia Barot et Stéphanie Roquet.
00:11:27 – Je ne sais pas, ils m'ont dit de venir travailler, que ça faisait gagner mes sous.
00:11:31 – Moi, ils m'ont juste demandé, par exemple, d'aller acheter quelque chose pour eux.
00:11:36 Ou de faire, par exemple, si un guettar me dit de passer à quelqu'un quelque chose,
00:11:41 ben des fois, j'ai peur qu'il me fasse quelque chose si je refuse.
00:11:45 On m'a parlé des moyens qu'ils font pour attirer les jeunes.
00:11:49 Ma mère m'a dit que c'est dangereux, du coup, j'ai essayé vraiment d'éviter au maximum.
00:11:54 On connaît, c'est les copains à mon frère, du coup, je ne traînais pas avec eux.
00:11:59 Mais quand j'ai su qu'ils commençaient à faire ça, du coup, j'ai arrêté.
00:12:03 – À tout moment, il y a un autre collègue, il guette, et, mal perdu, il meurt,
00:12:08 alors qu'il est très jeune. Ça le tire dessus, ou il a des problèmes.
00:12:12 – Sabrina Medjeber, là, on voit que c'est au cœur de la vie de ces quartiers-là.
00:12:16 Et que, même s'ils ne veulent pas, bon ben voilà, on te demande d'aller prendre un café,
00:12:20 prendre un sandwich, ils sont dans la nasse, en réalité.
00:12:23 – Absolument, et cette jeunesse devrait inquiéter, à mon sens,
00:12:27 les partisans de la France insoumise, puisqu'elle, visiblement,
00:12:31 ils sont très très proches des quartiers nucléaires.
00:12:34 Évidemment que le témoignage-là que l'on vient d'entendre,
00:12:37 c'est très illustratif de l'ouvrage de Laurent Mucchieli,
00:12:40 qui est un sociologue qui a beaucoup travaillé sur la délinquance
00:12:42 et qui explique très bien que cela correspond à un rythme initiatique,
00:12:45 c'est-à-dire que cette jeunesse, elle est très vite repérée,
00:12:48 parce que le quartier, la dalle, comme on appelle ça,
00:12:51 est le seul endroit où les enfants se retrouvent pour jouer.
00:12:55 Évidemment, ces petites mains sont habiles, agiles, rapides,
00:12:59 et elles servent, évidemment, la corvée des plus grosses masses,
00:13:04 on va dire, de dealers.
00:13:06 Donc, bien sûr que cette jeunesse, elle est complètement enrôlée,
00:13:09 elle est complètement alpaguée, et le problème, si vous voulez,
00:13:13 c'est la dichotomie entre cette violence-là qu'elle subit,
00:13:18 et en même temps, ce besoin d'appartenance à un monde adulte
00:13:22 duquel il s'identifie.
00:13:24 C'est ça qui est très inquiétant, en réalité, pour cette jeunesse,
00:13:28 et là, vous avez entendu ce petit garçon qui disait
00:13:31 "mais il y en a qui prennent des balles perdues",
00:13:33 c'est-à-dire que ces enfants sont habitués à la dégradation de leur vie,
00:13:38 mais même pire, à la morbidité, en réalité, de leur entourage
00:13:42 et de leur cadre de vie, c'est extrêmement inquiétant.
00:13:45 - Bien sûr. Alors, Rachel ?
00:13:47 - Pour rebondir, c'est de la maltraitance de cette jeunesse.
00:13:51 Et c'est vrai que là, au regard même des conventions internationales
00:13:55 sur la protection des enfants, on est dans un cadre de violation nette
00:13:59 de faire grandir ces enfants en sécurité et leur permettre
00:14:02 de s'épanouir correctement.
00:14:04 Il y a une économie parallèle, une autorité parallèle,
00:14:08 des repères parallèles, et donc ils se construisent complètement
00:14:12 aux antipodes de notre contrat social.
00:14:15 Après, par rapport à cette opération PlaceNet,
00:14:19 j'ai l'impression qu'on prend en considération, à l'instant T,
00:14:24 entre guillemets, un territoire, mais qu'on ne prend pas du tout
00:14:28 en considération la notion de temps.
00:14:30 C'est-à-dire qu'en fait, on ne sait pas pendant combien de temps
00:14:33 cela va durer, alors que vous le disiez tout à l'heure...
00:14:35 - Trois semaines.
00:14:36 - Non, mais ça, ce n'est pas possible.
00:14:38 - Trois semaines, ça fait depuis 70 que Marseille est sous...
00:14:41 - Non, mais je...
00:14:42 - Non, mais c'est ça.
00:14:44 - D'ailleurs, la loi Maison, trois semaines.
00:14:46 - D'accord. Alors qu'en réalité, c'est un plan d'action
00:14:48 qui mérite effectivement des décennies et des décennies
00:14:51 pour endiguer ce fléau.
00:14:53 - Et une hybridation aussi des moyens.
00:14:55 - Marc Toitier, on parle d'une économie parallèle.
00:14:57 - Bien sûr. Moi, je pense que c'est une tartuffade tout ça.
00:15:01 Vous l'avez dit tout à l'heure, avant on avait les guignols de la faux,
00:15:03 maintenant ça n'existe plus parce que c'est dans la vraie vie.
00:15:05 - Alors non. Moi, je pensais à une série télé.
00:15:07 - Non, non.
00:15:08 - Je n'ai pas dit des guignols.
00:15:09 - C'est pareil. C'est-à-dire que justement, on va donner
00:15:11 les chiffres très simples, des chiffres tout à fait officiels.
00:15:13 Aujourd'hui, le trafic de drogue en France, c'est 3 milliards d'euros.
00:15:16 Ce n'est quand même pas rien.
00:15:18 C'est 240 000 personnes qui travaillent dans le trafic de drogue aujourd'hui en France.
00:15:23 C'est un secteur d'activité.
00:15:25 - C'est une administration.
00:15:27 - C'est un bon ministère.
00:15:29 - Non, ça ne se fait pas. C'est du marketing.
00:15:31 Moi, j'ai grandi dans les cités HLM.
00:15:33 Je trouve ça scandaleux ce qu'on est en train de faire.
00:15:35 On est en train de manipuler effectivement.
00:15:37 Aujourd'hui, c'est Marseille, ça peut être une autre ville.
00:15:39 C'est exactement la même chose.
00:15:41 C'est quoi la différence avec mon éclat qu'aujourd'hui ?
00:15:43 C'est qu'aujourd'hui, dans les cités HLM,
00:15:45 il y a un taux de chômage de 60 % des moins de 25 ans.
00:15:47 Donc évidemment, les jeunes, qu'est-ce qu'ils ont comme alternative ?
00:15:50 Ça peut être le trafic, etc.
00:15:52 Donc le problème, il est en amont.
00:15:54 Il faut effectivement créer une économie "prospère"
00:15:59 où il y a de la croissance, des vrais emplois
00:16:02 et où justement, on a une chance de sortir par le haut de ces cités.
00:16:05 Donc là, c'est une opération marketing.
00:16:07 - Avec un vrai travail.
00:16:08 - C'est mieux que rien.
00:16:09 - Il en a parlé, Marc, le président.
00:16:10 Il en a parlé à de nombreuses reprises avec les jeunes qu'il a rencontrés.
00:16:12 Tu fais quoi ? Est-ce que tu es en formation ou pas ?
00:16:15 - C'est du marketing.
00:16:17 - Et on prend le numéro de téléphone,
00:16:18 et le préfet va prendre le numéro de téléphone.
00:16:20 - Même l'INSEE a intégré le trafic de drogue dans les chiffres du PIB.
00:16:27 C'est incroyable.
00:16:28 C'est ça, je pense, une grande hypocrisie ou une tartuffade, comme vous voulez.
00:16:33 Globalement, d'un côté, on dit "c'est pas bien", etc.
00:16:36 On sait très bien que malheureusement, dans le domaine du showbiz, de la politique,
00:16:40 combien de trafic de drogue il y a ?
00:16:42 On n'en parle pas.
00:16:43 Il y aurait des bons trafics de drogue et des moins bons.
00:16:46 Aujourd'hui, soit on fait une opération main propre, globale,
00:16:49 c'est-à-dire on fait table rase du passé,
00:16:52 on prend des vraies mesures,
00:16:54 ou alors on légalise, je n'en sais rien.
00:16:56 Je n'ai pas d'avis, mais en tout cas, il faut prendre des mesures.
00:16:58 Ça, c'est du saupoudrage.
00:17:00 - Il y a des mesures, Marc, quand même.
00:17:02 Il y a des policiers déployés, il y a des saisies, il y a des interpellations.
00:17:05 - Les policiers sont maltraités.
00:17:07 On leur dit "là, vous mettez du gaz lacrymogène dans la télé".
00:17:11 C'est très compliqué, j'imagine, pour eux, au quotidien.
00:17:14 Tant qu'on ne fera pas une sorte de tolérance zéro,
00:17:18 on ne pourra pas y arriver.
00:17:20 - On ne peut pas y arriver, Marc.
00:17:22 - Il faudra dire que ça ne sert à rien.
00:17:24 - Ce mois, c'est triste.
00:17:26 - J'aimerais qu'on écoute Emmanuel Macron sur autre chose.
00:17:29 Il était évidemment à Marseille.
00:17:31 On l'a interrogé sur la Courneuve.
00:17:33 Le commissariat a été attaqué.
00:17:35 On en a beaucoup parlé hier à coup de mortier d'artifice, de cocktail Molotov.
00:17:38 On a répondu à ceux qui lui posaient la question sur la Courneuve.
00:17:41 - Il n'y a rien qui justifie de brûler un commissariat,
00:17:44 de brûler une mairie, de brûler une bibliothèque,
00:17:47 de brûler un terrain de sport qui vient d'être construit.
00:17:50 Tout ça, c'est absurde.
00:17:52 C'est en quelque sorte beaucoup de gens aussi qui, derrière,
00:17:55 attisent la colère.
00:17:57 Là aussi, on sera intraitable sur ce point-là.
00:17:59 Voilà le seul ordre républicain auquel je crois.
00:18:01 - C'est clair ou pas, Jean-Christophe Collier ?
00:18:03 - C'est très clair.
00:18:05 Il y a des réseaux dans les quartiers.
00:18:07 D'ailleurs, il y a des têtes de réseaux.
00:18:09 Quand les têtes de réseaux tombent,
00:18:11 c'est vrai qu'on se gargare, on aime bien.
00:18:13 Psychologiquement, c'est une victoire.
00:18:15 Sauf que derrière, le réseau change les têtes.
00:18:17 C'est tout un système.
00:18:19 C'est de l'économie, c'est un ruissellement.
00:18:21 Dans un quartier, vous avez le ruissellement de l'économie
00:18:23 qui part du haut.
00:18:25 C'est-à-dire les trafiquants qui arrosent tout le monde.
00:18:27 Tout le monde profite.
00:18:29 Après, quand on brûle les écoles, les terrains de sport,
00:18:31 on veut éviter que les gens s'émancipent.
00:18:33 C'est une question de ressources humaines et des consommateurs.
00:18:35 On le voit tout à l'heure, on l'a vu,
00:18:37 les gamins, eux, essayent d'échapper à ça.
00:18:39 Ils ne peuvent pas y échapper.
00:18:41 C'est tentaculaire.
00:18:43 On vient les chercher, on fait faire des choses ignobles,
00:18:45 des agressions sexuelles entre eux, etc.
00:18:47 On les filme, on les fait chanter.
00:18:49 Après, ils font partie du business.
00:18:51 Ils sont pris là-dedans.
00:18:53 Si on veut tout casser, il faut s'attaquer à la racine,
00:18:55 c'est-à-dire l'éducation, mais aussi aider les parents
00:18:57 à sortir leurs gamins de là.
00:18:59 Aujourd'hui, quand le père ou la mère
00:19:01 d'un zikaïde qui arrive avec des armes
00:19:03 et qu'ils disent "toi, tu ne touches pas, maintenant,
00:19:05 il fait partie de ma bande et c'est terminé"
00:19:07 et vous perdez toute autorité.
00:19:09 C'est là-dessus qu'il faut qu'on aide les gens.
00:19:11 - Je pensais déjà que l'oisiveté,
00:19:15 a priori, devait justifier de brûler
00:19:17 des commissariats, des écoles, etc.
00:19:19 Mais visiblement, Emmanuel Macron a changé de narratif.
00:19:21 C'est une très bonne chose, je voulais le souligner.
00:19:23 Maintenant, je pense qu'il y a un vrai travail de fond
00:19:27 en termes de structure de l'État dans l'État.
00:19:29 C'est-à-dire qu'en France, l'État a créé la nation.
00:19:33 Donc tout est centralisé.
00:19:35 Et je pense, ou j'estime, que l'État appréhende
00:19:39 le trafic de drogue comme étant un crime organisé.
00:19:41 On a eu l'affaire Farid Bekhama,
00:19:43 l'affaire Colonna, qui étaient des parrains de la drogue
00:19:47 et qui commanditaient des crimes depuis leurs cellules.
00:19:51 Sauf qu'aujourd'hui, la sociologie a changé.
00:19:53 On est passé de ce crime organisé
00:19:55 à un caïda localo-régional
00:19:57 avec des zones de chalandise
00:19:59 et qui en plus permutent et se déplacent dans...
00:20:02 J'entends tout ce que vous dites.
00:20:04 Le confort le fait jour après jour.
00:20:06 C'est difficile de pouvoir créer des juridictions,
00:20:09 par exemple spécialisées, comme l'a rappelé Marc,
00:20:11 en Italie, quand ils ont mené cette opération...
00:20:15 Manipulité.
00:20:17 Mains propres.
00:20:19 Créer des juridictions spécialisées, c'est déjà peut-être une bonne chose.
00:20:21 Je pense que les politiques devraient répondre à trois questions,
00:20:23 à mon sens.
00:20:25 Est-ce qu'on est capable de toucher au portefeuille
00:20:27 les grands trafiquants de drogue ?
00:20:29 C'est ce qu'il a dit, le président.
00:20:31 Yoda, Desed, Mafia, les autres qui vivent parfois ailleurs
00:20:34 et qui mettent leur argent dans des paradis fiscaux.
00:20:36 Est-ce qu'on est capable de les toucher au portefeuille ?
00:20:38 Deuxième question, est-ce qu'on est capable de donner un avenir
00:20:41 à ces jeunes qu'on a entendus ?
00:20:43 Est-ce qu'on est capable de leur donner un avenir ?
00:20:45 Troisième question, est-ce qu'on est capable
00:20:48 d'empêcher les consommateurs de consommer ?
00:20:52 Si on arrive à porter une réponse positive à ces trois questions...
00:20:54 Vous avez toujours trois itères.
00:20:56 Non, pas du tout.
00:20:58 Je voudrais juste que si vous vouliez,
00:21:00 vous signalez le sondage CSA pour CNews, Europe.NJD,
00:21:04 sur le trafic de drogue.
00:21:06 On vous a posé deux questions.
00:21:08 D'après vous, qui fait la loi à Marseille ?
00:21:10 56% pensent que ce sont les narco-trafiquants.
00:21:12 Déjà, 13% seulement, ni l'un ni l'autre,
00:21:14 18%, on ne sait pas.
00:21:16 Ce qui est fou, c'est que ça, c'était des chiffres
00:21:18 qu'on croyait réservés aux pays d'Amérique latine ou ailleurs.
00:21:21 Là, c'est chez nous.
00:21:23 C'est en France.
00:21:25 C'est ce qui m'inquiète.
00:21:27 Et je pense que ce n'est pas que Marseille.
00:21:29 Parce qu'en fait, Marseille est une île formidable.
00:21:31 Deuxième question, Marcel.
00:21:33 Non, j'en ai que deux.
00:21:35 Vous avez des raisonnements courts.
00:21:37 D'après vous, quelles sont les solutions
00:21:39 pour lutter contre les narco-trafiquants à Marseille ?
00:21:41 Durtir les conditions de détention dans les prisons
00:21:43 et renforcer les effectifs de police.
00:21:45 Vous me parlez de la prison.
00:21:47 C'est un des nerfs de la guerre.
00:21:49 Aujourd'hui, vous savez combien il y a de détenus en France ?
00:21:51 On est exactement à 76 2566.
00:21:53 C'était au 1er février 2024.
00:21:55 Pour 61 000 places de prison,
00:21:57 ça fait un taux moyen d'occupation dans les prisons.
00:21:59 Et dans les maisons d'arrêt,
00:22:01 de 147,6 %.
00:22:03 Il y a eu un engagement
00:22:05 qui avait été pris par Emmanuel Macron
00:22:07 de construire 15 000 places de prison
00:22:09 d'ici à 2027,
00:22:11 avec la moitié de la réalisation normalement
00:22:13 qui devait être faite avant 2022.
00:22:15 Et on est seulement à 2771 prisons.
00:22:17 C'est un énorme déficit.
00:22:19 Il y a eu 1771 places nouvelles de prison
00:22:21 qui ont été construites
00:22:23 depuis le premier quinquennat d'Emmanuel Macron.
00:22:25 C'est un manque de volonté ?
00:22:27 Ou c'est heurté à l'inertie
00:22:29 des communautés qui ne veulent pas ?
00:22:31 On pourra toujours vous expliquer qu'il y a des habitants
00:22:33 et des maires qui ne veulent pas.
00:22:35 Le sujet a toujours été le même.
00:22:37 Les maires n'ont jamais voulu accueillir
00:22:39 sur leur territoire.
00:22:41 Sauf qu'avant, on pouvait dealer.
00:22:43 On proposait à un maire d'accepter
00:22:45 la construction d'un centre de détention
00:22:47 par exemple, une dotation plus importante,
00:22:49 une subvention pour la restauration
00:22:51 du centre-ville.
00:22:53 Là, ça ne fonctionne pas.
00:22:55 Pourquoi est-ce que vous entendez
00:22:57 beaucoup le gouvernement parler
00:22:59 de construction de places de prison ?
00:23:01 C'est une question de volonté politique.
00:23:03 - On n'a pas du tout entendu le Garde des Sceaux.
00:23:05 - Le problème, c'est que comme tout est prioritaire,
00:23:07 il n'y a plus de priorité.
00:23:09 Si réellement c'était une priorité,
00:23:11 on verrait le Garde des Sceaux
00:23:13 inaugurer régulièrement des nouveaux
00:23:15 centres de détention, des nouvelles
00:23:17 constructions de places de prison.
00:23:19 - On ne peut pas 2000 et quelques places
00:23:21 en septembre.
00:23:23 - D'insister sur une chose,
00:23:25 le nombre de places de prison,
00:23:27 c'est un sujet central, on est d'accord.
00:23:29 Mais je reviens sur une des conclusions
00:23:31 des magistrats qui ont planché devant la commission
00:23:33 sénatoriale. C'est de dire
00:23:35 qu'en fait, eux, même quand ils sont en taule,
00:23:37 ils continuent de gérer depuis l'interview...
00:23:39 - 30 000 portables saisis en dernier en prison.
00:23:41 - Donc si vous voulez, on peut construire
00:23:43 ce qu'on veut. Si vous n'empêchez pas
00:23:45 ces cahiers qui sont enfermés de continuer
00:23:47 à gérer leur trafic dans leur quartier,
00:23:49 voire même de faire assassiner des gens,
00:23:51 en fait, ce n'est pas le nombre de places de prison
00:23:53 qui va résoudre le problème, vous êtes d'accord ?
00:23:55 - Ça peut dire que c'est un changement.
00:23:57 - Déjà, si vous mettez en lieu de privation de liberté
00:23:59 quelqu'un qui doit être condamné,
00:24:01 il est quand même privé de sa liberté.
00:24:03 C'est mieux qu'il soit en prison,
00:24:05 même si je ne suis pas en train de vous dire que c'est génial,
00:24:07 qu'il puisse continuer de gérer son deal.
00:24:09 Mais s'il est en prison,
00:24:11 il peut avoir un téléphone, ce n'est pas bien,
00:24:13 mais je préfère ça plutôt que le savoir en liberté.
00:24:15 - Rachel ?
00:24:17 - Je trouve qu'il y a quand même un manquement
00:24:19 dans cette histoire.
00:24:21 On parle souvent de consommateurs,
00:24:23 et vous en avez parlé, Eric,
00:24:25 mais on ne parle pas
00:24:27 du fléau de l'addiction aujourd'hui.
00:24:29 J'aurais aimé que la ministre de la Santé,
00:24:31 puisque c'est une question de santé publique,
00:24:33 pour nos jeunes...
00:24:35 - Qu'elle soit là aussi, sur la photo ?
00:24:37 - En tout cas qu'elle puisse exprimer
00:24:39 un véritable plan sur les névroses sociales
00:24:41 de nos jeunes et des moins jeunes,
00:24:43 et comment ça se fait
00:24:45 que la France est dans les premiers pays
00:24:47 au niveau de la consommation et des addictions.
00:24:49 - Petite pause,
00:24:51 on va continuer à parler
00:24:53 de ce qui s'est passé à Marseille.
00:24:55 On va parler aussi de la Courneuve,
00:24:57 parce que tout à l'heure on a entendu un son du président
00:24:59 sur la Courneuve, vous n'avez pas réagi,
00:25:01 mais c'est vrai qu'il s'agit de l'attaque
00:25:03 contre le commissariat dans la nuit de dimanche à lundi.
00:25:05 Le président a répondu, et à la France insoumise,
00:25:07 à l'Assemblée nationale,
00:25:09 qui a été extrêmement vindicatif envers les policiers.
00:25:11 On va l'écouter dans un instant.
00:25:13 Il est 17h30, tout de suite le rappel des titres
00:25:19 de l'actualité avec Mathieu Devez.
00:25:21 ...
00:25:23 ...
00:25:25 ...
00:25:27 ...
00:25:29 ...
00:25:31 ...
00:25:57 ...
00:25:59 choquée par le retard de l'aide américaine. Il s'agit de 60 milliards de dollars toujours bloqués au Congrès.
00:26:04 Son adoption est suspendue depuis des mois au bon vouloir des partisans de Donald Trump.
00:26:08 Une aide pourtant indispensable car ces dernières semaines les troupes russes ont avancé dans l'Est de l'Ukraine.
00:26:14 Merci Mathieu Deveze, effectivement 60 milliards de dollars ça peut faire un petit trou dans la poche des Ukrainiens.
00:26:20 On va parler de l'Ukraine dans un instant parce qu'Emmanuel Macron a aussi été interrogé sur l'Ukraine,
00:26:23 a aussi été interrogé sur Gazelle lorsqu'il était à Marseille.
00:26:26 Mais d'abord je vous ai proposé d'écouter un député de la France Insoumise qui s'appelle Sébastien Delogu
00:26:32 qui a interpellé le gouvernement, le Premier ministre, à l'Assemblée Nationale cet après-midi
00:26:35 à propos de ce qui s'est passé à la Courneuve, enfin pas réellement à ce qui s'est passé avec la Courneuve
00:26:38 parce que la Courneuve c'était l'attaque du commissariat mais ce qui s'est passé quelques jours plus tôt à Aubervilliers
00:26:42 où un jeune est mort lors d'un refus d'obtempérer.
00:26:44 Écoutez les propos de ce député de la France Insoumise, il réclame justice pour Nael et pour Ouanis.
00:26:51 La peine de mort est-elle aboli pour tout le monde dans notre pays ?
00:26:55 Je veux commencer par rendre un hommage à Ouanis, 18 ans, dont la vie a été fauchée par la police pour un refus d'obtempérer.
00:27:02 Sa mort nous questionne.
00:27:05 La présomption de légitime défense défendue par l'extrême droite s'applique-t-elle déjà aux jeunes de nos quartiers ?
00:27:12 Près d'un an après le meurtre de Nael, tué à bout portant par les policiers, que reste-t-il ?
00:27:18 Son nom a été sali, sa maman a été insultée, ses soutiens ont été bestialisés
00:27:24 et son bourreau, lui, a empoché plus d'un million d'euros et a été traité comme un héros par toutes celles et ceux qui abîment la République au quotidien.
00:27:34 Vous entretenez une société inhumaine, injuste, où les jeunes racisés, eux, sont tués dans nos quartiers pour un seul refus d'obtempérer.
00:27:44 Hier, lorsque j'ai entendu le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, justifier sans aucune compassion le meurtre de Ouanis,
00:27:52 j'ai pensé à ce que disait Aimé Césaire. Ce n'est pas par la tête que les civilisations pourrissent, c'est d'abord par le cœur.
00:28:00 Les paroles du préfet de Paris jettent de l'huile sur le feu quand il faudrait les teindre.
00:28:05 Elles peuvent être assimilées à une incitation à la violence et en l'espèce à une apologie et de la peine de mort.
00:28:12 C'est terrible ce qu'on entend. Franchement, c'est inacceptable.
00:28:15 Je comprends qu'il y ait la liberté de parole dans une assemblée, mais à un moment donné, est-ce qu'ils se rendent compte des termes et des mots qu'ils emploient ?
00:28:24 Tout à l'heure, il y avait une manifestation, j'y étais, j'ai vu des personnes de LFI, je suis allé les voir.
00:28:29 J'aurais dit "Venez voir, on a une centaine de policiers, vous allez voir un peu la diversité des policiers et vous allez voir si vous continuez à dire ça".
00:28:35 C'était des excuses "Ah oui, non, mais attendez, mais on part", etc. Ils ne veulent même pas regarder, ça ne les intéresse pas.
00:28:40 Ce qui les intéresse, effectivement, c'est monter les uns contre les autres. J'ai vu tous les tweets, j'ai vu les déclarations.
00:28:46 On les invite à ouvrir les portes des commissariats, d'avoir le courage déjà d'aller dans un commissariat, voir nos collègues,
00:28:51 déjà dans quelles conditions ils travaillent et à quoi ils ressemblent, parce qu'ils ne savent pas en fait.
00:28:54 Ils y vont pour prêter la libération des gens qui n'étaient pas connu.
00:28:57 Oui, pour faire du cinéma, comme d'habitude.
00:28:59 On parle de peine de mort. On est tués pour un simple refus d'obtempérer.
00:29:04 Rachel, tout me choque en fait de cette phrase.
00:29:07 Tout est faux en fait.
00:29:08 Tout est choquant. En fait, c'est une réalité parallèle, un fantasme, pour effectivement, l'objectif est de diviser profondément la société
00:29:18 et surtout de la racialiser, puisqu'on a bien entendu ce mot, des jeunes racisés, de bien mettre les gens dans des cases,
00:29:25 de les essentialiser pour leur créer, pour qu'ils aient le sentiment de participer à ce narratif-là,
00:29:32 ce narratif délétère et aux antipodes de notre République et par ailleurs instrumentaliser la parole d'Aimé Césaire, ça il fallait le faire.
00:29:39 Marc, je vous sens à Gamléo.
00:29:41 Moi je suis un bas sourdi quand j'entends ça, c'est l'Assemblée Nationale.
00:29:43 Je me rappelle quand j'étais… On imagine qu'il y a une parole d'or, entre guillemets,
00:29:49 on se souvient des grandes déclarations qu'il y a eu dans ce lieu mythique, ce lieu magique, entre guillemets.
00:29:55 Quand on entend ça, c'est pas dans une cour d'école, c'est pas dans un meeting.
00:30:00 Et derrière, évidemment, les gens qui applaudissent bêtement, c'est quand même très dangereux.
00:30:05 Je pense qu'on ne se rend pas compte que là aujourd'hui, on est en train de dériver complètement.
00:30:10 Et qu'à ce moment-là, comment va… Moi je me pose la question, aujourd'hui je me pose la question,
00:30:14 est-ce qu'on peut encore sauver la France ? Parce que dans le point de vue de l'éthique, je pense qu'on peut encore le faire.
00:30:19 Et là, quand je me demande, d'un point de vue social, sociétal, que la représentation nationale, à l'Assemblée,
00:30:24 aujourd'hui on en est arrivé là, essaye justement de créer encore plus de tensions qu'il y en a.
00:30:29 Je me dis que je suis quand même un petit peu inquiet pour la stabilité sociale et sociétale de la France.
00:30:33 Encore un mot là-dessus, Sabrina, après on avance.
00:30:35 Tout à fait, je vais reprendre les magnifiques propos de Rachel sur cette façon de hiérarchiser, voyez-vous, les individus,
00:30:44 de racialiser les individus et de parler de raciser ce député de la Nation.
00:30:49 Il devrait savoir que la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, c'est la déclaration des droits de l'homme et du citoyen,
00:30:54 et non pas de l'individu, ça veut dire que la contingence citoyenne est au-dessus de l'ethnicité et de l'originosité.
00:31:00 Eux qui sont si attachés à la République, ils devraient déjà commencer par réviser ces fondamentaux...
00:31:05 Ils ne sont pas attachés à cette République-là, ils en veulent une sixième, ils ne veulent pas la cinquième.
00:31:08 Oui, mais pourtant, il n'arrête pas, ma chère Laurence, de l'asséner, attirer la république pour faire valoir leurs propos.
00:31:14 Mais là où je suis vraiment, je vais vous dire, très en colère, c'est qu'il demande une minute de silence pour Naël et pour Ouinis.
00:31:23 Très bien. Ils célèbrent la mémoire de Walid et de Naël, qui ont refusé d'obtempérer, qui sont des délinquants.
00:31:32 Évidemment, personne ne va, comment dire, critiquer leurs parents et ne pas rendre hommage à la mort de ces jeunes.
00:31:41 Mais je ne les ai pas entendus, ou je n'ai pas entendu ce cher député de la France insoumise rendre hommage à Sokaina,
00:31:47 qui pourtant est une racisée. Sokaina qui est morte, absolument, qui est morte lors d'un règlement de compte à Marseille.
00:31:57 On a déployé des milliards depuis 2021 pour le plan Grand Marseille.
00:32:01 On ne l'a pas entendu rendre hommage au petit Fahed de 10 ans, qui est une victime collatérale à Marseille, lors d'un règlement de compte.
00:32:09 On ne les entend jamais lorsque les enfants issus de l'immigration qui travaillent, qui ne sont pas dans le victimisme,
00:32:15 qui ne sont pas dans le dolorisme, qui s'assimilent à la culture française et qui meurent sous les coups de ces délinquants.
00:32:22 On ne les entend jamais leur rendre hommage. Donc non à l'assignation identitaire à communauté religieuse,
00:32:28 non à l'idéologie de LFI qui défend les délinquants, qui défend les narco-bandits, qui défend l'islamisme et qui se vautre dans l'antisémitisme.
00:32:37 Non, nous n'accepterons ça, nous n'accepterons ça jamais, jamais ici en France.
00:32:42 Je dirais même plus qu'il y a plus de diversité dans nos commissariats que dans les réunions de LFI.
00:32:47 Moi quand je vois les photos de LFI, c'est que des bobos plutôt non racisés, puisqu'ils sont tous blancs, en train de regarder béatement le grand Skippy qui parle.
00:32:56 Et moi, dans les commissariats, il faut venir voir les collègues. Et d'ailleurs les collègues, ils en souffrent, parce que tous ceux qui sont "racisés", pour eux, ils ne sont pas racisés.
00:33:04 Ils sont français, ils sont républicains, ils sont fiers d'être promptissiers. Et donc à travers ça, ils touchent aussi leurs familles et leurs enfants.
00:33:12 Ils se rendent compte, de toute façon ils s'en fichent, mais je veux dire, c'est leur crédo et c'est malheureux.
00:33:17 Juste un petit mot, parce que Rachel Sabrina a dit tout à l'heure, elle a évoqué l'antisémitisme.
00:33:23 Vous avez voulu aujourd'hui rendre hommage sur Twitter aux victimes de Mohamed Merah, puisqu'il y a 12 ans exactement, le 19 mars 2012.
00:33:33 C'était l'école Osar Atora qui était attaquée par Merah. C'est bien ça Rachel ?
00:33:38 Oui.
00:33:39 Avec les visages de tous ceux qui sont morts.
00:33:42 Tous ceux qui sont morts, donc des victimes de 30 à 3 ans, on voit ces visages d'enfants.
00:33:49 Et il y a 12 ans, effectivement, cette attaque terroriste qui nous a tous profondément marqués en tant que Français.
00:33:57 Je sais que Toulouse est très mobilisée aujourd'hui et je tenais vraiment à leur rendre hommage.
00:34:02 Et malheureusement, on est 12 ans plus tard et on fait comme si on découvrait l'eau chaude sur l'antisémitisme.
00:34:08 Oui, l'antisémitisme tue.
00:34:10 Et c'est même pire ma chère Rachel, puisqu'on a maintenant 1674 actes antisémites sur l'année 2023.
00:34:19 J'aimerais qu'on continue avec Emmanuel Macron parce qu'il a été interpellé sur la sécurité, évidemment,
00:34:25 sur l'attitude des policiers dans les quartiers, mais aussi sur la guerre en Ukraine.
00:34:30 On va écouter l'interpellation que lui a lancée une toute petite fille à côté de lui sur est-ce qu'il va y avoir la guerre en France.
00:34:37 Est-ce qu'il y aura une guerre ?
00:34:41 Ecoute, il y a une guerre déjà en Ukraine.
00:34:44 Mais en France ?
00:34:45 Oui.
00:34:46 Et vous faites quoi ?
00:34:47 On fait tout pour que ça ne progresse pas au-delà de l'Ukraine.
00:34:50 Qu'il pose une question.
00:34:51 Pour que ça s'arrête là-bas.
00:34:52 Pour qu'ils puissent réussir à retrouver leur pays libre.
00:34:55 Parce qu'ils sont attaqués.
00:34:57 Cette prise de conscience, elle était nécessaire parce que si l'Ukraine venait à tomber,
00:35:02 si on décidait de l'abandonner, ce qui n'est pas le cas de la France, des Européens et de ses alliés,
00:35:05 les conséquences seraient directes pour nous parce que où s'arrêterait un pouvoir ainsi impérialiste
00:35:10 s'il pouvait avancer si proche de nous ?
00:35:12 La deuxième chose, je pense que c'est très important et j'ai essayé de leur dire,
00:35:16 c'est que nos démocraties sont toujours à défendre.
00:35:21 Nos valeurs sont toujours à défendre.
00:35:24 La menace est là.
00:35:26 Et donc il faut aussi être prêt à le défendre.
00:35:28 Et à stopper des pouvoirs qui revendiquent leur caractère autoritaire,
00:35:34 qui ont un ennemi qui est aujourd'hui l'Ukraine, mais un adversaire,
00:35:38 qui est cette Europe des démocraties libérales.
00:35:40 Là, on parle tout d'un coup au milieu de cette déambulation à Marseille, de l'Ukraine,
00:35:44 de la guerre...
00:35:45 J'ai regardé toute la déambulation tout à l'heure et ce qui m'a frappé,
00:35:48 c'est qu'en fait il a été assez peu question de trafic de stupéfiants.
00:35:51 On est d'accord.
00:35:52 C'est vraiment vrai.
00:35:53 Les gens étaient inquiets sur la guerre.
00:35:55 Les gens étaient inquiets sur la guerre.
00:35:57 Les gens ont beaucoup aussi posé des questions sur la situation à Gaza,
00:36:00 sur le rôle de la France entre Israël et le Hamas.
00:36:04 Et donc en fait, sur la guerre, c'est des choses qu'on peut comprendre.
00:36:09 C'est-à-dire que les propos d'Emmanuel Macron ont inquiété vraiment partout dans la société,
00:36:14 jusque dans des cités qui ne sont pas forcément très branchées sur toute cette information-là.
00:36:19 Mais aussi, voilà, la question de Gaza.
00:36:21 Moi, j'étais stupéfait.
00:36:23 Je m'attendais à voir beaucoup plus de familles, de mères de familles, de pères de familles,
00:36:27 même de jeunes, qui disent "protégez-nous, aidez-nous, on veut plus de policiers".
00:36:32 Vous pensez que devant les caméras, les habitants, ils oseraient faire ça ?
00:36:35 Non mais, moi, je me mets à leur place.
00:36:37 Vous avez raison, mais je me suis bien...
00:36:38 Vous êtes dealer, donc vous savez, ils vont revenir une demaine après.
00:36:40 Vous dites face caméra "débarrassez-nous de dealer".
00:36:43 Il y a peut-être cinq ou dix ans, deux ministres de l'Intérieur qui faisaient ce type de déplacement.
00:36:48 Et notamment, les maires réclamaient beaucoup plus la présence des policiers.
00:36:53 Ils parlaient beaucoup plus de l'école, de la présence de l'État dans les territoires.
00:36:57 J'ai même souvenir de Nicolas Sarkozy disant "on va passer le karcher"
00:37:01 à quelqu'un qui disait "débarrassez-nous de cette racaille".
00:37:03 Aujourd'hui, les gens n'osent même plus le dire.
00:37:05 C'est quand même surréaliste, Marc.
00:37:07 On est dans le déni permanent.
00:37:09 On parle d'autres sujets, alors que la guerre, malheureusement, elle est là.
00:37:13 Malheureusement, aujourd'hui, il y a des jeunes qui meurent presque tous les jours liés au trafic de pancartes.
00:37:17 Une cinquantaine, en dernier.
00:37:18 Et là, effectivement, on n'en parle pas.
00:37:20 Pour revenir, par contre, sur l'Ukraine, je pense que c'est une vraie préoccupation des Français.
00:37:23 Et là, encore une fois, moi, franchement, je suis un petit peu inquiet.
00:37:26 C'est-à-dire qu'on a aujourd'hui l'écolie française qui est en train de s'effondrer complètement.
00:37:30 Et nous, évidemment, on pointe le doigt ailleurs.
00:37:33 Et puis, qu'est-ce qu'on cherche ?
00:37:35 Qu'est-ce qui s'effondre vraiment, Marc ? Parce que là, vous nous faites un petit peu peur, vous aussi.
00:37:38 Ce n'est pas compliqué.
00:37:40 Pour aller sur ma chaîne YouTube, d'ailleurs, aujourd'hui, je viens de faire une vidéo sur ça.
00:37:43 Les défaillances d'entreprises aujourd'hui en France, hors micro-entreprises,
00:37:47 atteignent un sommet historique.
00:37:51 Même en 2000, on n'a pas connu ça.
00:37:54 Alors, on dit oui, mais il y a des créations d'entreprises.
00:37:56 Et même les créations d'entreprises sont en train de baisser aujourd'hui.
00:37:58 Donc, quand une entreprise fait faillite, qu'est-ce qui se passe ?
00:38:01 D'ailleurs, il y a des salariés qui vont perdre leur emploi.
00:38:04 Le chômage qui a déjà augmenté va continuer à augmenter.
00:38:07 Donc, le problème, c'est que nous, on ne réagit qu'une fois que le mal est là,
00:38:10 alors que l'enjeu, il est en amont.
00:38:12 C'est-à-dire faire en sorte qu'on ait justement une économie qui soit plus pérenne.
00:38:15 Et alors, ce qui est amusant, c'est le nouveau livre de Bruno Le Maire.
00:38:18 C'est formidable.
00:38:19 Qui nous dit exactement ce qu'il faut faire, mais il ne fait le pouvoir depuis 2017.
00:38:23 Pourquoi ne l'a-t-il pas fait ?
00:38:25 Donc, c'est vrai que c'est assez incroyable.
00:38:27 Et donc, cette fuite en avant, moi, me fait un petit peu... m'inquiète.
00:38:30 Du moins, je ne peux pas dire que je vais avoir peur, mais elle m'inquiète.
00:38:32 Et cette surenchère sur, effectivement, l'Ukraine, qu'est-ce qu'on veut exactement ?
00:38:36 - Après, là, les présidents répondent... - On ne veut pas s'aplatir.
00:38:38 - Oui, mais après, il a revenu le sud, d'accord ?
00:38:40 - Il y a une petite fille qui lui dit qu'il va y avoir la guerre en France.
00:38:42 - C'est incroyable.
00:38:43 C'est-à-dire que, de ce point de vue-là, on se rend bien compte qu'on est menacé.
00:38:47 Et puis, surtout, il n'y a pas de stabilité sociale, sociétale, économique.
00:38:52 Et ça risque d'aggraver la situation.
00:38:54 - Rapidement, Rachel, Eric, vous voulez réagir ?
00:38:56 - Ça va loin, en fait, cette question.
00:38:58 Parce qu'on a quand même la venue d'un président avec trois ministres.
00:39:01 Donc, c'est beaucoup.
00:39:02 Plus l'arsenal, le policier, les forces de l'ordre, le préfet, tout.
00:39:05 Et, en fait, ça pose la question, peut-on faire une politique territoriale, aujourd'hui,
00:39:10 à l'ère de la mondialisation des réseaux sociaux ?
00:39:13 On a eu le sentiment, dans toute la déambulation,
00:39:16 que, finalement, les gens étaient plus préoccupés par des formes,
00:39:21 j'allais dire de fantasmes idéologiques, mais oui, à certains moments, oui,
00:39:25 plutôt que ce qu'il y a sur leur territoire avec le narcotrafic.
00:39:29 - Je pense qu'ils se sont empêchés.
00:39:31 Je pense que la présence autour d'eux d'un écosystème de grand banditisme
00:39:35 fait que la parole est verrouillée.
00:39:37 Moi, c'est ce que je pense.
00:39:38 - Oui, moi, je partage une forme, sans doute, d'autocensure
00:39:40 sur des questions liées au trafic de drogue,
00:39:42 parce que ces gens habitent dans ces quartiers
00:39:44 et c'est eux qui en sont aussi les premières victimes.
00:39:46 Mais juste, je trouve que, quand même, les questions sont légitimes
00:39:50 et ça trouble complètement le message du départ du président de la République
00:39:54 de ne pas faire place nette sur la drogue.
00:39:56 C'est-à-dire que, très bien, les questions sont essentielles,
00:39:58 mais répondre dans le détail et refaire un face caméra,
00:40:01 comme il l'a fait là pour expliquer ce qu'il a dit sur l'Ukraine,
00:40:04 mais en fait, il est en train lui-même de noyer le message.
00:40:07 Et puis, juste un point sur l'économie, Marc, toi-t-il, c'est mieux que moi,
00:40:10 c'est qu'en réalité, ce qui risque de peser très lourdement,
00:40:13 c'est que le principal moteur de la croissance française
00:40:16 a toujours été la consommation des ménages
00:40:18 et non pas les exportations comme en Allemagne.
00:40:20 Mais quand il y a un climat très anxiogène qui pèse,
00:40:22 et c'est le cas avec la guerre potentielle au-delà de l'Ukraine,
00:40:25 eh bien les gens consomment moins, les gens consomment moins,
00:40:28 c'est un aspect psychologique...
00:40:30 D'ailleurs, l'indicateur de confiance des ménages, l'Insee,
00:40:32 a encore baissé le mois dernier, ça continue,
00:40:34 et donc il y a une crainte, évidemment, que...
00:40:36 Ok, ok, ok, oui, mais c'est le principe d'une déormulation,
00:40:38 c'est que vous ne maîtrisez pas les questions que vous allez avoir...
00:40:40 Ah non, Rachel a demandé la question.
00:40:42 Messieurs, messieurs, Rachel K. a demandé la question.
00:40:45 Mais est-ce que la question que je pose aux économistes,
00:40:48 c'est est-ce que justement, ce qui pèse le plus lourd,
00:40:52 ce n'est pas le pas de vaguisme ?
00:40:54 C'est-à-dire quand on fait des choix en politique,
00:40:56 justement pour remettre la République au centre,
00:40:59 pour remettre l'école, je veux dire,
00:41:01 cette question des émeutes qu'on a eue l'année dernière,
00:41:03 elle a coûté un budget monstre,
00:41:06 puis je passe sur des histoires de réparation, etc.
00:41:08 Donc faire des choix politiques...
00:41:10 C'est ce problème, justement.
00:41:11 Ça permet de faire des économies...
00:41:12 C'est ça le drame, c'est que les mesures,
00:41:14 si on parle de l'économie, ou effectivement du social,
00:41:17 du sociétal, les mesures existent,
00:41:19 mais on n'a pas le courage de les prendre, tout simplement.
00:41:21 Et donc, on est dans une fuite en avant permanente.
00:41:23 Alors on dit, bon, maintenant la dette,
00:41:24 on va arrêter de l'augmenter,
00:41:25 parce qu'on a bien pris conscience
00:41:26 que ça coûtait de plus en plus cher,
00:41:27 qu'il fallait arrêter, mais comment on va t'en faire ?
00:41:29 Et les mesures, encore une fois, elles sont là,
00:41:31 mais il n'y a aucun courant...
00:41:32 On va avancer, parce que c'était important
00:41:34 d'évoquer la guerre en Ukraine.
00:41:36 J'aimerais qu'on parle de l'antisémitisme,
00:41:37 parce que j'aurais dû le faire après le fait
00:41:39 qu'on ait évoqué les attentats de 2012.
00:41:42 Hier, le président du CRIP s'est rendu à l'Elysée
00:41:45 pour les 80 ans du CRIP,
00:41:47 Jonathan Arfi.
00:41:48 On va l'écouter, exprimer ce qu'est aujourd'hui
00:41:51 l'antisémitisme dans notre pays.
00:41:53 On va écouter la réponse du président Macron,
00:41:55 qui lui, alors, a fait une généalogie
00:41:57 de l'antisémitisme en France.
00:41:59 Écoutez-le.
00:42:00 Cet antisémitisme libéré par le pogrom du 7 octobre,
00:42:03 c'est en France le visage tuméfié de Marco,
00:42:06 ce sexagénaire d'un quartier populaire parisien,
00:42:09 coupable de porter une kippa.
00:42:12 C'est cette atmosphère parfois irrespirable
00:42:15 pour les étudiants juifs,
00:42:16 jusqu'aux amphithées de Sciences Po.
00:42:19 C'est pourquoi nous demandons la mise en place
00:42:22 d'une commission d'enquête parlementaire
00:42:24 sur l'antisémitisme dans les universités.
00:42:26 L'antisémitisme en France, oui, a une histoire.
00:42:29 Et cette année plus particulièrement,
00:42:31 nous nous souviendrons encore inlassablement de ces crimes.
00:42:34 Au camp du Strouthof, libéré le 25 novembre 1944,
00:42:38 l'antisémitisme français dispose d'une généalogie
00:42:42 de Drummond à Maurras, de Faurisson à Dieudonné.
00:42:45 Et il nous appartient de le rappeler, de s'en souvenir,
00:42:47 de ne jamais être dupe de ceux qui voudraient
00:42:50 escamoter ses racines.
00:42:52 Voilà le président qui a aussi assuré la fermeté
00:42:55 de l'État en matière d'antisémitisme.
00:42:57 Ce n'est pas un détail, le président de la République
00:42:59 a cité le camp de l'extermination, le Strouthof,
00:43:01 qui est le seul camp qui était présent sur le territoire français.
00:43:04 Pour bien montrer dans son développement,
00:43:07 alors qu'il était occupé quand même par les Allemands et les nazis,
00:43:11 mais qu'il essaye de bien montrer, d'illustrer le fait
00:43:14 que cet antisémitisme venait de la France.
00:43:17 Alors, parce qu'il a parlé aussi, je ne sais pas si vous avez lu,
00:43:20 je ne sais pas s'il aurait pu parler, je ne sais pas s'il l'a fait,
00:43:24 mais des camps de transit, de Pithiviers, Bonne-Largo-Landes,
00:43:28 etc. et de Drancy, etc. parce que forcément,
00:43:31 c'est une histoire française.
00:43:33 Après...
00:43:34 On voit bien ce qu'il fait là, quand il a fait la généalogie.
00:43:37 Mais la droite, l'extrême droite.
00:43:39 Alors voilà, après, c'est vrai que par rapport à tout le contexte actuel,
00:43:43 il était important de dire ce qu'est l'antisémitisme aujourd'hui
00:43:48 et celui qui est complètement banalisé depuis le 7 octobre,
00:43:53 à tel point que ça devient pour certains une mode de ricaner,
00:43:58 de faire du négationnisme, du révisionnisme,
00:44:02 et finalement d'harceler notre République.
00:44:04 - Bien sûr, on parle des étudiants à Sciences Po,
00:44:06 on parle des étudiants juifs qui se sont agressés,
00:44:08 ceux qui enlèvent la Kippa, c'est ce que disait Yann Attarnaf,
00:44:10 et Marc Twaty.
00:44:11 - Oui, moi je trouve ça...
00:44:12 Effectivement, on voit bien, encore une fois, ce marketing,
00:44:14 on ramène effectivement la Shoah,
00:44:16 qui effectivement c'était une horreur, sans nom bien entendu,
00:44:18 mais là le problème c'est qu'on pensait que c'était terminé,
00:44:20 que la France était protégée de l'antisémitisme.
00:44:22 Aujourd'hui on en a un nouveau.
00:44:24 - Islamo-gauchiste.
00:44:25 - C'est quasiment exclusivement prenu de la gauche.
00:44:27 - On n'en parle pas, c'est pareil, c'est toujours le déni de réalité.
00:44:29 On ne dit pas effectivement cette réalité.
00:44:31 Et pourtant, je veux dire,
00:44:33 les Juifs et les Arabes peuvent vivre ensemble.
00:44:35 C'est déjà arrivé plusieurs fois,
00:44:37 moi ça m'est arrivé quand dans ma jeunesse,
00:44:39 mes parents en Algérie, etc.
00:44:41 Et aujourd'hui c'est plus possible.
00:44:43 Pourquoi ?
00:44:44 C'est ça la question que je veux poser aujourd'hui.
00:44:46 Et nos dirigeants justement sont responsables aujourd'hui,
00:44:48 parce que c'est un extrémisme d'extrême gauche,
00:44:52 et même à l'Assemblée nationale,
00:44:54 on a des personnes effectivement qui véhiculent ça.
00:44:56 - Bien sûr.
00:44:57 Jean-Christophe Rabinon et Sabrina.
00:44:59 - Alors aujourd'hui, effectivement,
00:45:01 on peut remonter au Moyen-Âge,
00:45:03 Duguay-Clincq a fait des pogroms en Espagne,
00:45:05 la peste noire c'était la faute des Juifs,
00:45:07 Dreyfus c'était la faute des Juifs,
00:45:09 on peut refaire toute l'histoire.
00:45:11 L'histoire du monde, malheureusement,
00:45:13 il faut toujours trouver un coupable,
00:45:15 et malheureusement c'est toujours sur le même peuple
00:45:17 que ça a été jeté.
00:45:19 Là aujourd'hui, effectivement, l'extrême droite,
00:45:21 enfin l'ultra droite on va dire,
00:45:23 a un problème avec l'antisémitisme.
00:45:25 C'est un problème qui est dans la casquette.
00:45:27 Sauf qu'aujourd'hui, c'est pas eux qui nous posent ce problème là.
00:45:29 Le problème aujourd'hui, c'est plutôt sur l'ultra gauche.
00:45:31 Avec justement, et aussi il faut le dire,
00:45:33 des personnes issues d'une certaine immigration,
00:45:35 qui prennent la guerre entre,
00:45:37 enfin ce qui se passe à Gaza,
00:45:39 ils en font une projection dans leur vie de tous les jours,
00:45:41 et donc du coup c'est ça le problème aujourd'hui.
00:45:43 L'ultra droite aujourd'hui, elle n'attaque pas les Juifs dans la rue.
00:45:45 - Gabriel Attal a dit cet après-midi à l'Assemblée,
00:45:47 pas une fac, pas une école ne peut être au-dessus des lois,
00:45:49 Sabrina Majubach.
00:45:51 Oui, évidemment.
00:45:53 - Bien sûr que, évidemment, il a raison là-dessus,
00:45:55 mais encore une fois,
00:45:57 la politique c'est aussi une question de symbole.
00:45:59 Et Emmanuel Macron, le jour de la marche contre l'antisémitisme,
00:46:01 n'était pas venu,
00:46:03 il n'a pas, je suis désolée, pardon de le dire,
00:46:05 assuré ce pourquoi il est,
00:46:07 en tout cas ce qu'il est censé garantir,
00:46:09 c'est-à-dire la liberté, l'égalité et la fraternité.
00:46:11 Moi je ne veux pas,
00:46:13 et je n'aime pas voir ma France s'abîmer par l'antisémitisme.
00:46:15 Je suis désolée.
00:46:17 Et le Président de la République,
00:46:19 je le dis,
00:46:21 je suis désolée,
00:46:23 et le Président de la République devait être là ce jour-là.
00:46:25 Alors, on croit ou on sait,
00:46:27 mais sauf erreur de notre part,
00:46:29 que visiblement il aurait été avisé par Yacine Bellatar,
00:46:31 qui a priori se fait le chantre
00:46:33 et le thuréféraire des banlieues
00:46:35 et de la dynamique des banlieues pour conseiller le Président de la République.
00:46:37 Si c'est le cas, c'est très inquiétant.
00:46:39 Donc déjà, il faut commencer.
00:46:41 Alors si on veut être intraitable sur l'antisémitisme,
00:46:43 il faudra dire que le Président de la République
00:46:45 honore la fonction de Président de tous les Français
00:46:47 au moment où certains Français
00:46:49 ont besoin de lui parce que c'était
00:46:51 précisément à ce moment-là qu'il y a eu une explosion
00:46:53 des actes antisémites.
00:46:55 Alors après, évidemment, c'est un phénomène qui se ramifie
00:46:57 dans toutes les institutions, qui est largement
00:46:59 sponsorisé par le
00:47:01 camp de la France Insoumise, quand vous écoutez
00:47:03 un Jean-Luc Mélenchon qui parle
00:47:05 en disant "elle va camper"
00:47:07 à Tel Aviv en parlant de la
00:47:09 Présidente de l'Assemblée Nationale, c'est une
00:47:11 honte politique absolue, même une honte morale
00:47:13 absolue. Moi je ne comprends pas pourquoi
00:47:15 les gens de la France Insoumise...
00:47:17 Je ne comprends pas pourquoi, alors, il n'y a pas
00:47:19 d'audit sur l'antisémitisme
00:47:21 de la France Insoumise parce que
00:47:23 ils jouent avec les interstices de la loi,
00:47:25 ils utilisent une rhétorique
00:47:27 nauséabonde contre les Français de confiance en Dieu,
00:47:29 mais ils ne tombent jamais sous le coup de la loi.
00:47:31 Une petite pause, on se retrouve dans un instant
00:47:33 dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:47:35 On revient sur le déplacement d'Emmanuel Macron
00:47:37 à Marseille, on l'entendra, répondre aux questions
00:47:39 sur Gaza, répondre aux questions sur l'Ukraine
00:47:41 et aussi sur l'action des policiers
00:47:43 contre les trafiquants de drogue.
00:47:45 (Générique)
00:47:49 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes,
00:47:51 bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:47:53 Emmanuel Macron et Marseille,
00:47:55 c'est décidément une grande histoire d'amour.
00:47:57 Plus belle la vie est sous le soleil
00:47:59 pour le chef de l'Etat qui a déambulé pendant
00:48:01 près de 3 heures ce matin dans la cité de la Castellane,
00:48:03 gangrenée par les trafics de drogue,
00:48:05 répondant aux questions des passants dans des
00:48:07 séquences parfois surréalistes, on va entendre cela,
00:48:09 et faisant passer les ministres
00:48:11 qui l'accompagnaient pour de simples figurants
00:48:13 car le président est omniprésent,
00:48:15 il a réponse à tout et c'est lui qui est en fait
00:48:17 ministre de l'Intérieur, de la Justice,
00:48:19 de la Citoyenneté, comme il l'était aussi,
00:48:21 on l'a déjà vu, ministre de l'Agriculture, de l'Economie
00:48:23 et de la Défense. Néanmoins,
00:48:25 les Français noteront sans déplaisir
00:48:27 qu'au moment où il est question de la guerre contre
00:48:29 la Russie, le président a sans doute réalisé
00:48:31 que mener la guerre au narco-banditisme
00:48:33 qui pourrit la vie et impose
00:48:35 sa loi au mépris de celle
00:48:37 de la République, c'est important aussi
00:48:39 que soutenir les policiers qui se font
00:48:41 à coudre de cocktails Molotov ou de
00:48:43 Mortier, cela a du sens, et que la
00:48:45 colère de nos concitoyens gronde et que le
00:48:47 courant risque de se traduire dans les
00:48:49 urnes sous la communication et les
00:48:51 autographes de cette opération Place Net
00:48:53 XXL, une réalité
00:48:55 elle aussi XXL
00:48:57 pour tenter de sécuriser la Castellane,
00:48:59 au total, 4000 policiers
00:49:01 et gendarmes seront mobilisés pendant une
00:49:03 semaine, soit l'équivalent de la
00:49:05 totalité des effectifs des Bouches
00:49:07 du Rhone. On va en débattre ce soir dans Punchline.
00:49:09 Merci.
00:49:11 ...
00:49:21 Et il est 18h, d'abord le rappel
00:49:23 des titres de l'actualité sur CNews et sur
00:49:25 Europe 1. Les pourpas verlés en vue
00:49:27 d'une trêve entre Israël et le Hamas
00:49:29 se poursuivent. Le chef des services de renseignement
00:49:31 israélien vient de quitter Doha où
00:49:33 il a rencontré le Premier ministre Qatari
00:49:35 et des responsables égyptiens. Dans le
00:49:37 même temps, l'ONU ne cesse d'alerter sur les risques
00:49:39 de famine dans la bande de Gaza.
00:49:41 L'Ukraine se dit choquée par
00:49:43 le retard de l'aide américaine. 60
00:49:45 milliards de dollars sont toujours bloqués
00:49:47 au Congrès. Une adoption suspendue
00:49:49 depuis des mois au bon vouloir du camp
00:49:51 républicain. Une aide jugée pourtant
00:49:53 indispensable ces dernières semaines.
00:49:55 Les troupes russes gagnent du terrain dans l'Est
00:49:57 de l'Ukraine.
00:49:59 Faible mobilisation des fonctionnaires aujourd'hui.
00:50:01 6,4% des agents de la fonction publique
00:50:03 d'État étaient en grève à la mi-journée.
00:50:05 Huit syndicats avaient pourtant appelé à la
00:50:07 mobilisation ce mardi pour une hausse des salaires
00:50:09 et de meilleures conditions de travail.
00:50:11 Enfin, 165e jour
00:50:13 de détention pour les otages détenus par l'organisation
00:50:15 terroriste du Hamas dans la bande de
00:50:17 Gaza. Trois de ces otages sont français.
00:50:19 Ils se nomment Ofer, Orion et Oued.
00:50:21 Nous pensons à tous ces otages ce soir, à leurs familles
00:50:23 et nous demandons une fois de plus leur libération
00:50:25 immédiate et sans condition.
00:50:27 Il est 18h02 sur CNews et sur Europe 1.
00:50:29 On va évoquer cette visite du président Macron
00:50:31 à Marseille avec nos invités Louis de Ragnel.
00:50:33 - Bonjour Louis. - Bonjour Laurence.
00:50:35 - Jean-Marc Thouatier, économiste.
00:50:37 - Bonjour Laurence. - Notre policier Jean-Christophe
00:50:39 Couvy, bonsoir. - Bonjour Laurence.
00:50:41 - Sabrina Medjeber, essayiste et sociologue.
00:50:43 - Bonjour Laurence. - Eric Revel, journaliste.
00:50:45 Tout de suite on va écouter Emmanuel Macron. Une longue déambulation,
00:50:47 je vous le disais, trois heures dans la cité de la Castenal.
00:50:49 Castellane pour parler du
00:50:51 narco-banditisme dont les magistrats
00:50:53 de Marseille, il y a à peine une quinzaine
00:50:55 de jours, nous disaient que la guerre était quasiment perdue.
00:50:57 Écoutez Emmanuel Macron, un discours
00:50:59 assez volontaire. Je refuse de céder
00:51:01 au discours de défaite.
00:51:03 - Nous sommes à la bataille.
00:51:05 Et on n'a pas attendu d'ailleurs
00:51:07 ces derniers mois et c'est pour ça que
00:51:09 je ne saurais pour ma part céder à aucun discours
00:51:11 de défaite. La situation, elle est
00:51:13 très difficile. Elle est très difficile à Marseille,
00:51:15 comme dans beaucoup de villes. Malheureusement,
00:51:17 il y a de plus en plus de villes, y compris de villes
00:51:19 moyennes, comme elle est d'ailleurs difficile dans
00:51:21 beaucoup de villes d'Europe
00:51:23 et du monde. La drogue est un fléau
00:51:25 mondial, le narcotrafic est un
00:51:27 fléau qui est croissant. Oui, la drogue
00:51:29 est notre ennemi, nous l'avons dit dès le début
00:51:31 avec beaucoup de fermeté et nous ferons
00:51:33 tout pour lutter contre avec efficacité.
00:51:35 - Voilà, la drogue est notre ennemi. Je lis
00:51:37 pour nos auditeurs qui n'ont pas l'image. On voyait
00:51:39 le président de la République entouré du
00:51:41 garde des Sceaux, du ministre de l'Intérieur,
00:51:43 de Sabrina Aghristiourbache qui est
00:51:45 secrétaire d'Etat à la Citoyenneté.
00:51:47 Tous étaient muets. C'est le président
00:51:49 qui a porté le message principal. Louis de Reynalds
00:51:51 "Oui, la drogue est notre ennemi, bien entendu."
00:51:53 Et évidemment, la guerre
00:51:55 au narco-banditisme, c'est une priorité.
00:51:57 Il fallait juste s'en souvenir, c'est tout.
00:51:59 - Il fallait s'en souvenir, oui, vous avez absolument raison.
00:52:01 Et du coup, ça nous amène à se poser
00:52:03 la question, est-ce que c'est une opération de communication
00:52:05 ou est-ce que réellement, il s'agissait
00:52:07 de déclarer la guerre
00:52:09 aux dealers, aux trafics et aux points de deal ?
00:52:11 Il suffit simplement de regarder le bilan,
00:52:13 le premier bilan qu'on nous disposait
00:52:15 et qui montre quand même que le bilan
00:52:17 des saisies n'est pas énorme.
00:52:19 Il y a eu certes 82 interpellations,
00:52:21 63 personnes qui ont été placées
00:52:23 en garde à vue, mais il faudra voir
00:52:25 si les policiers et les gendarmes sont tombés sur les bonnes personnes,
00:52:27 s'il y a des suites judiciaires.
00:52:29 - Et des saisies de drogue, beaucoup ?
00:52:31 - Il y a eu une saisie de deux armes, 8,2 kilos de cannabis,
00:52:33 ce qui globalement est assez peu, ça tient dans l'équivalent
00:52:35 de deux sacs à dos,
00:52:37 et 339 grammes de cocaïne,
00:52:39 ce qui, objectivement, est assez faible.
00:52:41 - Est-ce que vous confirmez les 4000 policiers,
00:52:43 alors sur une semaine, qui seront
00:52:45 policiers et gendarmes déployés, ce qui correspond
00:52:47 à l'ensemble de l'effectif des Bouches-de-Rhône ?
00:52:49 - Absolument, si on additionne police, gendarmerie,
00:52:51 même si vous voulez, les douaniers,
00:52:53 donc ça fait effectivement cet équivalent-là.
00:52:55 - Vous imaginez quand même,
00:52:57 pour un quartier de Marseille...
00:52:59 - Il y avait 186 policiers et gendarmes,
00:53:01 mais je pense qu'en fait,
00:53:03 ce qui se passe là aujourd'hui, il faudrait le faire
00:53:05 tous les jours jusqu'à...
00:53:07 - Jusqu'à épuisement des troupes.
00:53:09 - Oui, mais en fait,
00:53:11 est-ce que c'est une priorité ou pas ?
00:53:13 - Si c'est une priorité,
00:53:15 à ce moment-là, on met le paquet,
00:53:17 et on ne met pas le paquet qu'une seule journée ou qu'une seule semaine.
00:53:19 Je pense que s'il y avait
00:53:21 un objectif politique qu'il fallait se fixer,
00:53:23 c'est se dire "on ne partira pas
00:53:25 tant que le problème ne sera pas réglé".
00:53:27 Et simplement un petit mot,
00:53:29 je n'oublie pas non plus qu'on est en pleine campagne européenne,
00:53:31 et donc pour le président,
00:53:33 ça permet aussi de prendre toute la place,
00:53:35 toute la bande passante, tout est concentré
00:53:37 sur cette déambulation, sur ses propos,
00:53:39 sur ses discussions avec les Français.
00:53:41 Ça faisait longtemps qu'Emmanuel Macron
00:53:43 n'avait pas fait un déplacement aussi médiatisé
00:53:45 sur le territoire national,
00:53:47 il avait fait beaucoup d'international,
00:53:49 et donc ça lui permet de repronger un peu dans l'arène.
00:53:51 - On aurait dit une série télévisée,
00:53:53 vraiment il y avait des rebondissements,
00:53:55 on va entendre parler de Gaza, on va entendre parler de l'Ukraine,
00:53:57 on a tout entendu ce matin à Castellane.
00:53:59 - Il y a des figures, on a vu les ministres,
00:54:01 mais il n'est jamais fatigué le président,
00:54:03 c'est vraiment le héros tout terrain.
00:54:05 Vous avez vu son mantra maintenant,
00:54:07 c'est "on refuse la défaite".
00:54:09 En fait, on refuse la défaite sur la drogue,
00:54:11 on refuse la défaite en Ukraine, tout ça est très chouette.
00:54:13 - On refuse la défaite sur le plan économique ?
00:54:15 - Oui. - C'est mal barré alors,
00:54:17 parce que jusqu'à présent...
00:54:19 - C'est Eric Revelle, pardon.
00:54:21 - C'est ça qui me frappe vraiment,
00:54:23 c'est de voir tous ces ministres autour,
00:54:25 qui objectivement, Laurence, on peut le dire,
00:54:27 ça va fâcher personne, ne servent à rien.
00:54:29 - Là, les pauvres, ils se sont fait squeezer
00:54:31 tous leurs déplacements, on va se le dire aussi,
00:54:33 c'est un déplacement de surprise d'Emmanuel Macron.
00:54:35 - Vous avez un président qui est au tout terrain,
00:54:37 quel que soit le sujet, le président,
00:54:39 il refuse la défaite, et il est là pour rassurer tout le monde.
00:54:41 - Alors, il y a aussi,
00:54:43 Sabrina, peut-être Amène Zheber un tout petit mot
00:54:45 avant que je passe à parler aux policiers.
00:54:47 - Ce que j'aurais aimé, c'est qu'il fasse d'abord
00:54:49 un diagnostic, en fait, sur la situation
00:54:51 de la ramification de la drogue,
00:54:53 et pas simplement à Marseille,
00:54:55 parce que Marseille, c'est un figuratif,
00:54:57 comme dans d'autres villes, qu'il nous parle
00:54:59 de ce que c'est que les drogues de synthèse,
00:55:01 par exemple, et les drogues,
00:55:03 et certainement même la captation de fusion
00:55:05 de drogue médicamenteuse, c'est-à-dire
00:55:07 faire un état des lieux de tout ce qui circule
00:55:09 à Marseille, avec une proposition
00:55:11 politique et juridique concrète.
00:55:13 - C'est pas son job, il y a des experts pour faire ça, Sabrina.
00:55:15 - Je pense qu'en tant que président de la République,
00:55:17 moi je me mets, par exemple, à la place de la directrice
00:55:19 de l'école de Calanque-Sormiaux.
00:55:21 Vous vous souvenez de cette école qui a subi
00:55:23 des tirs de Kalachnikov, où les enfants
00:55:25 se sont retrouvés complètement traumatisés.
00:55:29 J'aurais aimé, moi, par exemple, en tant que directrice,
00:55:31 qu'il apporte des solutions avec un diagnostic
00:55:33 viable. - Alors, ce qui est très intéressant,
00:55:35 ce que vous nous dites, c'est que le dialogue
00:55:37 avec les habitants n'était pas tout à fait sur ce registre-là.
00:55:39 Moi, je pense que les habitants ont été terrorisés
00:55:41 par la présidence assez proche des dealers,
00:55:43 qu'en fait, on a assez peu parlé
00:55:45 de l'impact du trafic de drogue
00:55:47 sur les vies de ceux qui habitent dans ces quartiers.
00:55:49 En revanche, je vais vous faire écouter une petite séquence
00:55:51 où on entend un jeune interpeller le président,
00:55:53 qui lui dit "il faut calmer vos petits CRS".
00:55:55 On entend une femme interpeller le président
00:55:57 en lui disant "vos policiers envoient des bombes
00:55:59 lacrymogènes à la sortie de l'école".
00:56:01 Écoutez cet échange sur réaliste,
00:56:03 et je passe la parole à Jean-Christophe Kouvi.
00:56:05 - Vous calmez aussi vos petits civils,
00:56:07 vos petits CRS, là, qui envoient des grenades tous les jours.
00:56:09 - Non, non, non. - Vous ne parlez pas comme ça
00:56:11 aux petits CRS, les policiers. - Ils envoient des grenades
00:56:13 pour rien laver. - Ils sont là pour quoi ?
00:56:15 Pour vous protéger ? - Protéger de quoi ?
00:56:17 Ils nous protègent avec des gazeuses ?
00:56:19 - Non, non, non. - Et si, ils nous protègent
00:56:21 avec des gazeuses tous les jours ?
00:56:23 - Ça sert à rien de nous les envoyer...
00:56:25 Normalement, ils nous protègent, non ?
00:56:27 - C'est pas de la protection, ça, monsieur le président.
00:56:29 Envoyer des bombes à l'école, à 4h30,
00:56:31 quand les enfants sortent de l'école primaire
00:56:33 et qu'il y a des enfants dans tout le quartier.
00:56:35 - Dans le quartier ? - Dans tout le quartier,
00:56:37 parce qu'il y a deux écoles, dans haut que dans bas.
00:56:39 Tous les enfants sont au milieu du quartier.
00:56:41 - Oui. - Les CRS interviennent.
00:56:43 Ils veulent faire du lavage, du nettoyage.
00:56:45 - C'était quand ? - C'est souvent.
00:56:47 Ils envoient des bombes lacrymogènes.
00:56:49 - Mais madame, vous recevez ?
00:56:51 - Qui est des enfants,
00:56:53 qui est des personnes âgées,
00:56:55 qui est des mineurs... - Et lui, il ne sort pas
00:56:57 de l'école à 4h30, hein ? - Pas lui, je ne parle pas
00:56:59 de lui, mais il est témoin.
00:57:01 - On ne va pas se tirer l'écarte entre nous non plus.
00:57:03 - Il est témoin.
00:57:05 On a tous la même situation.
00:57:07 - Regardez, madame, juste. - C'est inadmissible.
00:57:09 - On va faire des choses dans l'ordre.
00:57:11 1. Les policiers, les gendarmes,
00:57:13 ils sont là pour rétablir l'ordre.
00:57:15 Si tout allait bien dans un monde
00:57:17 formidable, il n'y aurait pas
00:57:19 de policiers et de gendarmes, on serait tous très heureux
00:57:21 et eux pourraient se reposer.
00:57:23 Ils ne seraient pas blessés par les gens qui les attaquent.
00:57:25 - C'est tout les gens
00:57:27 qui sont là, les 6 000 habitants sont des
00:57:29 graffes-traficants. - Non, pas du tout.
00:57:31 - Mais il y a d'autres façons de faire.
00:57:33 - Je suis désolée, moi je ne suis pas d'accord avec vous.
00:57:35 - Vous êtes un homme dont je n'ai pas connaissance.
00:57:37 - Sortez de l'école, ça le préfet de police va regarder avec vous,
00:57:39 il va prendre vos coronelles tout de suite, pour que ça ne marche pas.
00:57:41 - C'est un exemple. - Parce que ça, c'est inadmissible.
00:57:43 - C'est pas à 4h30, quand on sort de l'école, vous avez totalement raison.
00:57:45 - Voilà, le président quand même qui remet
00:57:47 l'église au centre du village en disant
00:57:49 "attendez, les policiers sont là pour protéger et pour interpeller
00:57:51 les délinquants". Mais on en est à une mise en cause
00:57:53 de la police. - Non mais en fait, on choisit les horaires.
00:57:55 - Donc c'est-à-dire non, il dit "c'est pas possible,
00:57:57 à 4h30 on fait pas ça devant les enfants". Déjà, quand on lui pose "quand"
00:57:59 la dame est incapable de dire, c'est souvent, ok ?
00:58:03 Quant à l'autre jeune en haut, on voit très bien, lui,
00:58:05 qu'effectivement il ne voit pas du tout de CRS.
00:58:07 - C'est lui qui a dit "il faut calmer vos petits CRS".
00:58:09 - Non, parce que les CRS arrivent, et forcément, on ne peut pas dealer.
00:58:11 Voilà, donc effectivement, il ne faut pas qu'il y ait de policiers.
00:58:13 - Jean-Christophe Couville policier.
00:58:15 - Oui, Jean-Christophe Couville policier.
00:58:17 - Non mais je le dis pour nos auditeurs, ils ne savent pas forcément qui vous êtes.
00:58:19 - Mais en fait, effectivement qu'on les dérange.
00:58:21 Mais en fait, si vous voulez, c'est une société dans la société.
00:58:23 Et effectivement, il y a des langues qui ne peuvent pas se délier,
00:58:25 parce qu'ils sont sous surveillance.
00:58:27 On voit bien, il y a des jeunes qui sont là pour chauffer,
00:58:29 pour regarder qui dit quoi, parce que derrière, après,
00:58:31 une fois que la police se retire, je peux vous dire
00:58:33 qu'il y a des comptes rendus et des points sur les yeux
00:58:35 qui se font, malheureusement.
00:58:37 Et nous, on n'est plus là pour les protéger H24.
00:58:39 - Mais bien sûr, et ils ont peur.
00:58:41 - Donc voilà, c'est l'OMERTA dans ces quartiers, c'est l'OMERTA.
00:58:43 C'est très compliqué. C'est pour ça que c'est compliqué aussi
00:58:45 de lutter contre le trafic de drogue,
00:58:47 parce qu'il a implanté depuis 20, 30 ans.
00:58:49 Et donc, il y a des familles entières qui vivent de ça.
00:58:51 C'est leur ruissellement.
00:58:53 Il y a des appartements qui servent de nourrice.
00:58:55 Et des fois, les habitants n'ont pas le choix.
00:58:57 On y stocke des armes, on y stocke de la drogue.
00:58:59 Dès qu'il y a une descente de police,
00:59:01 les trafiquants vont se réfugier dans ces appartements.
00:59:03 Ils connaissent chaque millimètre carré de leur cité.
00:59:05 - Les villes de la cité, mais bien sûr.
00:59:07 - Et les cités marseillaises, il y a une entrée, une sortie.
00:59:09 Et elles sont en plein centre-ville.
00:59:11 - Et nos envoyés spéciaux nous disaient
00:59:13 qu'un quart d'heure après la sortie du président,
00:59:15 les checkpoints étaient en place
00:59:17 et les dealers étaient de retour. Marc, toi, tu dis.
00:59:19 - Oui, c'est ça l'enjeu.
00:59:21 Moi, je pense qu'il y a une grande hypocrisie quand même.
00:59:23 Parce qu'aujourd'hui, si on regarde les chiffres,
00:59:25 encore une fois, le trafic de drogue en France,
00:59:27 c'est 3 milliards d'euros.
00:59:29 Donc, on le dit, on va tout arrêter.
00:59:31 Alors, il faut peut-être commencer par le commencement.
00:59:33 C'est même introduit dans les chiffres de l'INSEE
00:59:35 pour mesurer le PIB, vous savez, la croissance.
00:59:37 Comme c'était tellement énorme, on a mis effectivement,
00:59:39 on a introduit le trafic de drogue dans ce calcul du PIB.
00:59:41 Il y a 240 000 personnes en France
00:59:43 qui travaillent pour ou proches
00:59:45 pour le trafic de drogue.
00:59:47 C'est quand même énorme.
00:59:49 Donc, moi, je pense que le vrai enjeu aussi, il est là.
00:59:51 Dans toutes ces cités HLM dont je suis issu,
00:59:53 encore une fois, c'est qu'on a un taux de chômage
00:59:55 des moins de 25 ans de 60%.
00:59:57 Et donc, encore une fois, on agit une fois que le mal est fait.
00:59:59 Et il faut aller beaucoup plus loin, je pense,
01:00:01 réagir en amont, créer justement une vraie dynamique économique
01:00:03 dans les cités, dans l'ensemble de la France.
01:00:05 - Ce qui est marqué.
01:00:07 - Ce qui, évidemment, n'est pas du tout le cas aujourd'hui,
01:00:09 et donc c'est ce qui est très dangereux.
01:00:11 Et moi, ce qui m'inquiète, c'est qu'on n'a pas
01:00:13 ce parlais vrai sur tous les trafics de drogue,
01:00:15 parce que malheureusement, la drogue, elle circule partout,
01:00:17 pas que dans les cités. Et là, on ne dit rien.
01:00:19 Dans le showbiz, dans le milieu politique, etc.
01:00:21 ou même dans le milieu de la finance, là, on n'en parle pas.
01:00:23 Alors, il y a quoi ? Il y a deux points, deux mesures.
01:00:25 Donc, voilà. Soit on fait une vraie attaque,
01:00:27 soit on ne fait rien. - Petite pause.
01:00:29 On continue à parler de cette visite d'Emmanuel Macron.
01:00:31 On va l'entendre répondre à des habitants sur Gaza.
01:00:33 Il a été interpellé à plusieurs reprises
01:00:35 sur l'attitude de la France
01:00:37 par rapport à Gaza et à Israël.
01:00:39 A tout de suite dans Punchline, CNews Europe 1.
01:00:41 [Musique]
01:00:43 - 18h17 quasiment.
01:00:45 On est en direct dans Punchline,
01:00:47 sur CNews et sur Europe 1. On est toujours
01:00:49 en train d'évoquer le déplacement d'Emmanuel Macron ce matin
01:00:51 à la Castellane, une cité
01:00:53 de Marseille. Il était là pour parler
01:00:55 du trafic du drogue, la lutte
01:00:57 contre les narcotrafiquants.
01:00:59 Et il a été interpellé sur beaucoup d'autres sujets.
01:01:01 On va l'entendre tout à l'heure sur
01:01:03 l'Ukraine. Mais là, quelqu'un, un habitant
01:01:05 de la cité de la Castellane,
01:01:07 l'interpelle sur Gaza. Et il lui dit
01:01:09 "Vous ne faites pas assez pour Gaza".
01:01:11 Écoutez cet échange entre le président
01:01:13 et les habitants marseillais.
01:01:15 - C'est un petit peu dommage que vous n'agissez pas plus concrètement.
01:01:17 - Mais monsieur, on agit concrètement.
01:01:19 - Comme le font certains autres pays.
01:01:21 - Mais qui ? - Du moins
01:01:23 l'Afrique du Sud, qui a renvoyé
01:01:25 l'ambassadeur. - Mais est-ce que vous pensez
01:01:27 que c'est un acte qui aide les gens ? - Mais bien sûr.
01:01:29 - La France n'est pas sur la ligne et n'aura pas
01:01:31 de l'Afrique du Sud. Parce que les termes
01:01:33 qui ont été employés, les actions de justice internationale
01:01:35 ne correspondent pas non plus à la vérité sur le terrain.
01:01:37 - Donc vous préférez laisser faire des massacres ?
01:01:39 - Non. On sait tout qu'on l'est. - Ah bah écoutez.
01:01:41 - Il l'eût de manière concrète. Mais après,
01:01:43 pardon de vous le dire, mais nous faisons avec les moyens
01:01:45 qui sont les nôtres, qui sont ceux de la diplomatie,
01:01:47 de l'action humanitaire. Et je ne peux pas vous laisser
01:01:49 dire que l'action qui est faite
01:01:51 par nos humanitaires, par notre armée
01:01:53 et tout ce qui a été fait par la France, c'est rien.
01:01:55 - C'est irrespectable. - On a une position claire et je ne voulais rien...
01:01:57 - Vous avez bien fait... - Voilà. Merci.
01:01:59 - Non, non, excusez-moi. Laissez-moi être au moins terminé.
01:02:01 - Non mais, on ne sera pas d'accord. - Parce que si vous...
01:02:03 - Ça s'appelle la courtoisie, du moins. - J'ai été très courtois.
01:02:05 - Enfin... - Peut-être même plus que vous.
01:02:07 - Donc je vous souhaite une bonne journée monsieur. - J'ai été courtois quand même.
01:02:09 - Merci à vous. - Mais je vous appelle...
01:02:11 Je dirais...
01:02:13 - Si vous ne voulez plus me répondre,
01:02:15 monsieur le Président... - Mais non, mais on ne va pas faire
01:02:17 une conférence. Vous n'êtes pas d'accord avec vous ? Véhiculez parfois
01:02:19 des trucs un peu... - Écoutez, c'est... - Il va bien ?
01:02:21 - Ce qui peut faire déborder aujourd'hui les cités, monsieur le Président,
01:02:23 malheureusement, vous ne faites rien à ce sujet.
01:02:25 - Mais vous êtes à quel âge ?
01:02:27 Je ne peux pas vous laisser dire... - Ah si, monsieur le Président.
01:02:29 - Non. - Ah si. - Alors après,
01:02:31 ce qui fait déborder les cités, vous savez,
01:02:33 c'est tous les gens qui viennent nous sortir
01:02:35 les enfants de l'école pour les amener vers les fanatiques.
01:02:37 - Ça c'est une chose. - C'est tous les gens
01:02:39 qui empêchent les écoles et les familles de vivre parce qu'il y a la drogue.
01:02:41 - Cet élément-là... - C'est ce qu'on fait.
01:02:43 - Cet élément-là, le fait de ne pas pénaliser Israël
01:02:45 au niveau économique,
01:02:47 veut faire déborder les choses.
01:02:49 - Voilà, moi ce qui me frappe vraiment dans cette séquence,
01:02:51 c'est d'abord, il y a deux choses. Il y a le fond, on va y revenir,
01:02:53 mais il y a la mise en abîme
01:02:55 de la parole présidentielle et les gens
01:02:57 qui ne respectent plus la parole du président.
01:02:59 Je veux dire, il est interpellé,
01:03:01 le monsieur lui parle de courtoisie,
01:03:03 en face de lui, le chef de l'État.
01:03:05 Mais en fait, tout se perd
01:03:07 dans ce pays, Jean-Christophe Couteau. - Moi, je vais vous dire, moi,
01:03:09 mon ressenti, c'est que déjà,
01:03:11 ça leur fait du bien aux hommes politiques de se reparler comme ça
01:03:13 parce que nous, policiers dans la rue, on sait parler.
01:03:15 - Non, mais nous, on sait parler comme ça.
01:03:17 Et ça leur montre ce qu'on vit.
01:03:19 - C'est le président de la République qui a dit ça. - Non, mais ce que je veux dire, c'est que ça leur montre ce qu'on vit,
01:03:21 nous, tous les jours. Et nous, tous les jours,
01:03:23 on doit être ceinture noire de yoga, on doit être zen,
01:03:25 on ne doit jamais répondre. Et là,
01:03:27 ils sont là, ils sont pris à partie.
01:03:29 Il n'y a plus de respect. - Mais il n'y a plus rien.
01:03:31 - Le premier respect, c'est le président de la République.
01:03:33 Qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, peu importe, c'est le respect
01:03:35 de l'autorité. Il n'y en a plus. Et donc, quand je dis
01:03:37 que ça leur fait du bien, c'est qu'ils voient ce que c'est.
01:03:39 - J'entends. Et ça, ce que vous, vous faites interpeller,
01:03:42 tutoyer, insulter, cracher, tout. - Insulter, provoquer.
01:03:44 - Non, mais si, c'est la réalité.
01:03:46 C'est ce qu'ils disent des policiers. Sur le fond,
01:03:48 Rachel, je me tourne vers vous,
01:03:50 parce que c'est absolument terrible ce qui est dit.
01:03:52 C'est-à-dire que, voilà, pourquoi on ne fait pas comme l'Afrique du Sud ?
01:03:54 Pourquoi on ne demande pas à déposer une plainte
01:03:56 contre Israël pour génocide ?
01:03:58 Parce que c'est ça, ce qui s'est passé
01:04:00 devant la cour de justice. - C'est aberrant.
01:04:02 Mais vous avez raison. En fait, je pense que là,
01:04:04 le fond et la forme vont de concert, complètement.
01:04:07 C'est-à-dire que c'est ti-respect, ce manque d'éducation
01:04:10 par rapport à la personne du chef de l'État.
01:04:13 Ensuite, les propos sont terrifiants,
01:04:15 parce que derrière ces propos, il y a une menace.
01:04:18 Il y a une menace qui est de dire,
01:04:20 si vous ne prenez pas position contre Israël,
01:04:22 et si vous ne faites pas comme l'Afrique du Sud,
01:04:25 c'est ce qui va enflammer les cités.
01:04:27 Et c'est ce qu'on le voit aussi sur les réseaux sociaux.
01:04:29 C'est-à-dire qu'en fait, ce clivage
01:04:33 cette fracture dans une idéologie complètement mortifère,
01:04:39 et puis le président est au milieu de ces gens, en fait,
01:04:45 qui cherchent à lui faire dire,
01:04:47 je trouve qu'il s'en est pas trop mal tiré.
01:04:49 - Non, mais ils s'en tirent bien sur toute la séquence.
01:04:51 Mais rendez-vous compte.
01:04:53 La menace Louis-Dorniel, elle est très claire.
01:04:55 C'est ce qui peut faire déborder les cités.
01:04:57 C'est ce que redoute au fond l'exécutif.
01:04:59 - Bien sûr. - Oui, Rachel, terminez, pardon.
01:05:01 - C'est par rapport à l'Afrique du Sud
01:05:04 et à cette requête sur Israël.
01:05:07 En droit international, le Hamas n'a pas de personnalité juridique.
01:05:11 Donc forcément, on ne peut pas traîner le Hamas
01:05:13 devant cette juridiction.
01:05:15 - Louis-Dorniel, sur le fait que ça peut...
01:05:17 Ah, là, c'est la menace. Ça va faire flamber les cités.
01:05:19 - En fait, la principale menace aujourd'hui, c'est celle-là.
01:05:21 Celle qui est portée en tout cas par ce monsieur.
01:05:23 Et objectivement, au sein de l'exécutif,
01:05:26 c'est une menace qui est très redoutée
01:05:28 et qui explique d'ailleurs souvent
01:05:30 la prise de position de certains ministres,
01:05:32 qui disent surtout... Ils disent pas "pas de vague",
01:05:34 mais "il ne faut pas jouer avec le feu",
01:05:36 "ça ne sert à rien de stigmatiser une partie de la population".
01:05:38 Et donc, en fait, on en arrive là.
01:05:40 Ce que je trouve dramatique, c'est que l'objet initial
01:05:42 quand même de ce déplacement, c'était de parler
01:05:44 de la lutte contre le trafic de stupéfiants.
01:05:46 Et on a parlé de la guerre en Ukraine.
01:05:48 Non, mais pourquoi pas ? Mais c'est pas du tout l'endroit.
01:05:50 - Il en a parlé au tout début de l'émission.
01:05:52 - On a parlé de logement, on a parlé de plein, plein de choses.
01:05:54 - D'emploi. - D'emploi, pourquoi pas.
01:05:56 Non, mais très bien, tout ça est...
01:05:58 Ce qui me gêne, c'est un peu ce qu'on évoquait
01:06:00 avec Eric Reuvel tout à l'heure.
01:06:02 C'est que l'objet du déplacement pour Emmanuel Macron,
01:06:04 c'est la lutte contre le trafic de stupéfiants,
01:06:06 c'est la sécurité dans les quartiers.
01:06:08 Et en fait, ça a été une sorte de paella.
01:06:10 C'est-à-dire qu'on a un peu parlé de tout.
01:06:12 Non, mais, objectivement...
01:06:14 Et le président aurait tout à fait pu dire
01:06:16 ce qu'il a déjà fait.
01:06:18 Écoutez, je crois que c'est pas l'objet
01:06:20 de ce déplacement. Là, aujourd'hui, moi, je veux parler
01:06:22 à des habitants qui veulent qu'on nettoie ces quartiers,
01:06:24 qu'on lutte contre les trafics de stupes.
01:06:26 C'est le monde idéal de Louis Dramel.
01:06:28 Et après, la vraie vie, c'est ce qu'on veut.
01:06:30 C'est pas mon monde idéal. Je pense que c'est le monde...
01:06:32 C'est ce qui attend de manière basique
01:06:34 l'ensemble des Français.
01:06:36 Je vais remettre un peu de saffron et de langoustine dans la paella.
01:06:38 Allez-y. Du chorizo, si vous voulez.
01:06:40 Ce qui me frappe le plus, quand même,
01:06:42 c'est que vous parliez de mise en abîme tout à l'heure,
01:06:44 de la parole présidentielle. Je partage.
01:06:46 Et moi, je suis choqué. Mais, en fait,
01:06:48 on va finir par croire qu'il l'aime,
01:06:50 en fait, se faire redoyer de cette manière,
01:06:52 Emmanuel Macron. Parce que, vu la cote de popularité
01:06:54 qui est la sienne, vu ce qu'on entend,
01:06:56 ce qu'on lit, les résultats
01:06:58 qu'il obtient
01:07:00 dans le domaine économique,
01:07:02 diplomatique et ailleurs, on peut pas dire que ce soit
01:07:04 un président qui soit adulé. Donc, il sait très bien
01:07:06 qu'en allant dans ce type
01:07:08 de quartier, sur le terrain,
01:07:10 il va, comme il le dit souvent lui-même, être à portée
01:07:12 de baffe. Donc, en réalité, ce qui est le plus choquant,
01:07:14 évidemment, pour les gens de ma génération,
01:07:16 c'est que le président de la République se fait traiter comme si
01:07:18 c'était un laquet. Et moi, je vais vous dire,
01:07:20 je suis souvent très raide avec lui,
01:07:22 et là, moi, j'ai une certaine admiration pour Macron.
01:07:24 Parce que, je vais vous dire, garder ses nerfs,
01:07:26 quand un type lui dit "mais tu vas retirer tes petits CRS",
01:07:28 n'importe qui
01:07:30 s'énerve, et lui dit "mais vous savez
01:07:32 avec qui vous parlez, quand même".
01:07:34 - Oui, moi, j'ai pas d'admiration pour ça,
01:07:36 bien au contraire, je trouve ça vraiment lamentable.
01:07:38 - Qui garde ses nerfs,
01:07:40 c'est pas lamentable.
01:07:42 - Sa posture, elle est déjà complètement désubstantialisée.
01:07:44 S'il est pas capable, non plus, de répondre
01:07:46 dans un cadre de rapport de force
01:07:48 comme ça, avec des menaces, faites attention,
01:07:50 sinon on va faire exploser les banlieues.
01:07:52 Non, pardon, en fait, son rôle, c'est précisément
01:07:54 de mettre un coup d'arrêt à ce type de propos.
01:07:56 Je suis désolée, non, il est pas...
01:07:58 Evidemment, il y a cette prise de risque,
01:08:00 parce qu'il est dans
01:08:02 un bain public, qu'il répond
01:08:04 à différentes personnes, qu'il l'intervèle, etc.
01:08:06 Mais je trouve que, déjà, c'est complètement irrespectueux
01:08:08 de s'adresser comme ça au président de la République,
01:08:10 qu'on l'aime ou qu'on l'aime pas. C'est le président de la République,
01:08:12 on n'arrête pas d'asséner qu'on a un grand respect
01:08:14 pour les institutions, ça commence déjà
01:08:16 par le langage, le phrasé
01:08:18 et la courtoisie. Mais qu'ensuite,
01:08:20 pardon, le président de la République
01:08:22 ne sorte pas, entre guillemets, symboliquement
01:08:24 les muscles pour lui dire "mais de quoi
01:08:26 vous me parlez ? De quelle menace vous me parlez-vous ?
01:08:28 Que va-t-il se passer ?", etc.
01:08:30 Non, c'était justement là qu'il fallait
01:08:32 qu'il insiste en lui précisant que non,
01:08:34 il n'y aura pas des meutes. Alors, la réponse qu'il a donnée
01:08:36 était très correcte et justifiait
01:08:38 ça, et là, on est d'accord.
01:08:40 Mais qu'il se fasse de cette façon-là,
01:08:42 malmené par un
01:08:44 citoyen avec ce langage-là,
01:08:46 je trouve ça terrifiant.
01:08:48 - Marc, toi, dis un mot avant qu'on parle de l'Ukraine.
01:08:50 - Effectivement, on a un problème de respect,
01:08:52 tout simplement. J'ai un décité à HLM,
01:08:54 on avait un respect pour le maire, il venait nous voir dans les cités,
01:08:56 on faisait attention. - Pour le prof !
01:08:58 - Pour le prof, bien sûr, mais le président
01:09:00 quand même. Et je pense que ça montre
01:09:02 quand même une certaine situation de tension
01:09:04 sociale, sociétale
01:09:06 qui est très dangereuse. Et c'est là où moi,
01:09:08 ça me choque quand je vois nos dirigeants, pas que là,
01:09:10 mais en règle générale, on dit "mais non, mais tout va bien
01:09:12 en France, il n'y a pas de problème, tout est sous contrôle".
01:09:14 Je me dis, on est face à une
01:09:16 tension, ça peut exploser du jour au lendemain,
01:09:18 on est en train de regarder ce qui se passe en Ukraine
01:09:20 ailleurs, ce qui est très bien, mais je pense que chez nous
01:09:22 aujourd'hui, il y a des vraies tensions,
01:09:24 et on n'apporte pas malheureusement
01:09:26 les réponses que veulent les Français.
01:09:28 C'est-à-dire, juste,
01:09:30 les réponses que veulent les Français aujourd'hui, c'est effectivement un problème de pouvoir d'achat,
01:09:32 un problème de trop grande imposition,
01:09:34 un problème de chômage qui va augmenter,
01:09:36 d'entreprises qui vont en faillite,
01:09:38 et là, effectivement, ou même sur la drogue,
01:09:40 qu'elles ont été les réponses apportées aujourd'hui ?
01:09:42 Il n'y en a pas eu, donc voilà,
01:09:44 je pense que les Français, comme dans tout
01:09:46 pays, tout peuple, a besoin d'être assurés,
01:09:48 d'être en sécurité.
01:09:50 - Je voulais juste dire que l'effondrement du statut du chef de l'État dans notre pays,
01:09:52 il n'y a pas de Macron, hein.
01:09:54 - Oui, ça a commencé avec Emmanuel Macron,
01:09:56 et déjà là, il y avait, vous le savez quand même,
01:09:58 Chirac se faisait cracher dessus,
01:10:00 Hollande s'est fait enfariner,
01:10:02 Nicolas Sarkozy tiré par la manche,
01:10:04 et Emmanuel Macron a fini par se faire gifler.
01:10:06 En fait, on assiste,
01:10:08 malheureusement, on assiste à un effondrement.
01:10:10 - Oui, une gradation dans la violence envers nos présidents.
01:10:12 - C'est ça, c'est une catastrophe, c'est très dangereux.
01:10:14 - La troisième phase, c'était les narcotrafiquants
01:10:16 Gaza et l'Ukraine,
01:10:18 et il y a eu plusieurs habitants qui ont dit
01:10:20 au président qu'ils étaient inquiets de
01:10:22 la tension de l'escalade avec la Russie.
01:10:24 Ecoutez la réponse d'Emmanuel Macron.
01:10:26 - La Russie et la France, c'est pas loin,
01:10:28 il ne s'agit pas de rien.
01:10:30 Aujourd'hui, devons-nous tous, Européens,
01:10:32 avoir conscience que ce qui se passe en Ukraine nous touche.
01:10:34 Ça nous touche déjà,
01:10:36 et s'il devait gagner basiquement en Ukraine,
01:10:38 ça nous touchera, on ne sera plus en sécurité.
01:10:40 Parce qu'il n'arrêtera pas là.
01:10:42 Donc il faut qu'on soit beaucoup plus dissuadifs.
01:10:44 Mon souhait, si vous me le demandez,
01:10:46 c'est qu'il arrête et qu'il reparte chez lui.
01:10:48 - Parce que vous le vivez en paix ?
01:10:50 - Bien sûr.
01:10:52 Si on décide tous de capituler,
01:10:56 il le sera.
01:10:58 Après, moi je suis pour qu'il y ait le respect
01:11:00 de la souveraineté des peuples partout,
01:11:02 dans tous les pays du monde.
01:11:04 - Je ne sais pas si le son était très audible pour nos auditeurs,
01:11:06 il dit qu'il faudrait qu'on soit plus en sécurité
01:11:08 si Vladimir Poutine
01:11:10 quittait l'Ukraine
01:11:12 et restait en Russie.
01:11:14 Mais c'est que ça qui est surréaliste,
01:11:16 qu'on en soit à évoquer des sujets aussi graves
01:11:18 à la volée,
01:11:20 au détour d'une conversation,
01:11:22 d'un brouhaha avec 12 caméras autour de lui,
01:11:24 et avec des ministres totalement muets autour de lui.
01:11:26 - Oui, mais ça pour le coup,
01:11:28 dès qu'il y a un déplacement du président de la République,
01:11:30 normalement les ministres se taisent,
01:11:32 et c'est le président qui prend toute la place.
01:11:34 Ça a toujours été comme ça.
01:11:36 Ensuite, je trouve que c'est intéressant
01:11:38 de mettre en perspective ce que dit le président
01:11:40 par rapport à une communication qui vient
01:11:42 d'être publiée par le ministère des Armées,
01:11:44 puisqu'il y a des rumeurs
01:11:46 qui circulent sur des sites internet en français,
01:11:48 évoquant le fait
01:11:50 qu'Emmanuel Macron a ordonné
01:11:52 l'envoi de troupes
01:11:54 et la levée de militaires
01:11:56 réservistes dans l'armée française
01:11:58 vers l'Ukraine, et ce serait
01:12:00 le dévoilement d'un plan caché.
01:12:02 En réalité, c'est une opération de manipulation
01:12:04 du renseignement extérieur russe,
01:12:06 et donc le ministère des Armées vient de publier
01:12:08 un démenti catégorique
01:12:10 par rapport à ces pseudos informations.
01:12:12 - Oui, mais c'est important.
01:12:14 - En tout cas, ce n'est absolument pas
01:12:16 à l'étude l'envoi de troupes au sol.
01:12:18 - Il faut le dire, parce qu'il y a beaucoup de gens
01:12:20 qui regardent internet,
01:12:22 qui voient ces informations
01:12:24 relayées des centaines de milliers de fois par les...
01:12:26 - Entre les propos d'Emmanuel Macron,
01:12:28 qui a évoqué la possibilité
01:12:30 d'envoyer des troupes au sol,
01:12:32 et donc les services de renseignement extérieur russe
01:12:34 qui se sont servis de cette phrase
01:12:36 pour essayer de dire "regardez,
01:12:38 il y a un plan caché de la part d'Emmanuel Macron",
01:12:40 moi, ça ne me surprend pas qu'il y ait des questions
01:12:42 qui soient posées de cette nature.
01:12:44 - Et il y a une petite fille qui lui a dit "on va avoir la guerre en France".
01:12:46 - Mais ça, c'est un vrai sujet d'inquiétude.
01:12:48 Et je rappelle quand même, c'est M. Macron
01:12:50 qui a dit le premier,
01:12:52 qui pensait peut-être envoyer des troupes,
01:12:54 alors qu'effectivement, les sites,
01:12:56 je dirais, des faux sites, etc.
01:12:58 qui se développent, mais bon,
01:13:00 il n'y a pas de fumée sans feu, et c'est ça qui est dangereux,
01:13:02 c'est-à-dire qu'on a allumé quand même une mèche,
01:13:04 et on ne sait pas comment elle se termine.
01:13:06 Et moi, je pense qu'aujourd'hui,
01:13:08 quand je regarde l'état des Français,
01:13:10 ils sont inquiets. Et donc c'est vrai qu'on a
01:13:12 une consommation de ménage qui est très faible,
01:13:14 on n'a déjà pas beaucoup de consommation,
01:13:16 alors que si effectivement, elle baisse encore,
01:13:18 ça ne va pas améliorer la situation.
01:13:20 Je rajouterais que le prix du pétrole
01:13:22 est en train d'augmenter,
01:13:24 donc c'est-à-dire que l'inflation,
01:13:26 elle baisse, mais les prix ne baissent pas.
01:13:28 Donc vous voyez que tout ça, encore une fois,
01:13:30 les Français ne sont pas d'une. Je pense qu'il faut arrêter
01:13:32 de faire uniquement du marketing, il faut du concret,
01:13:34 et cette surenchère sur l'Ukraine,
01:13:36 évidemment, on espère qu'il y aura la paix,
01:13:38 on espère tous qu'il y aura très vite une paix.
01:13:40 Moi, ce qui me surprend, c'est qu'on ne parle plus de négociations,
01:13:42 on parle de troupes armées, etc., alors qu'il y a toujours
01:13:44 un potentiel des négociations qui sont là.
01:13:48 Et aujourd'hui, donc, il y a ce danger
01:13:50 sur, encore une fois,
01:13:52 cette inquiétude qu'on pourrait avoir en France,
01:13:54 qui pourrait être un petit peu anxiogène, comme l'a dit Laurence,
01:13:56 et qui pourrait, justement, casser encore plus notre économie.
01:13:58 Alors, on continue ce débat dans un instant.
01:14:00 D'abord, le rappel des titres de l'actualité,
01:14:02 il est 18h30 avec Mathieu Devesse.
01:14:04 [Musique]
01:14:06 Les syndicats agricoles majoritaires
01:14:08 ont présenté 5 blocs de priorité
01:14:10 au Premier ministre.
01:14:12 Ils sont concernés les dossiers de l'élevage,
01:14:14 la question de l'eau, les pesticides,
01:14:16 la compétitivité, la trésorerie
01:14:18 et les retraites.
01:14:20 Et à l'issue de cet entretien de 2 heures,
01:14:22 la loi a été fixée à lundi prochain, à Matignon.
01:14:24 [Musique]
01:14:26 Un homme a été condamné à 12 ans de prison
01:14:28 pour avoir percuté volontairement et tué un piéton.
01:14:30 La victime est un homme de 24 ans,
01:14:32 mort en février 2020 à Saint-Etienne.
01:14:34 Et dans sa décision, la Cour d'Assise
01:14:36 a retenu la circonstance atténuante
01:14:38 d'altération du discernement
01:14:40 de l'accusé, qui souffre donc
01:14:42 de troubles psychiques.
01:14:44 Enfin, Hong Kong durcit son arsenal
01:14:46 répressif avec une nouvelle loi sur la sécurité.
01:14:48 Elle prévoit la prison
01:14:50 à perpétuité pour des infractions
01:14:52 telles que la trahison ou l'insurrection.
01:14:54 Les Etats-Unis et le Royaume-Uni dénoncent
01:14:56 une loi qui porte atteinte aux libertés.
01:14:58 - Effectivement, le quantum de peine
01:15:00 est assez élevé. Rachel Khan, vous voulez rajouter
01:15:02 quelque chose sur la prise de position d'Emmanuel Macron
01:15:04 sur l'Ukraine et avec la Russie ?
01:15:06 - Oui, en tout cas, toutes les interrogations
01:15:08 sur son passage, sur sa déambulation,
01:15:10 sur les questions internationales.
01:15:12 Peut-on faire une politique aujourd'hui
01:15:14 véritablement territoriale à l'heure des réseaux sociaux ?
01:15:16 Et puis, au fond,
01:15:18 je me disais, avec toutes ces interrogations,
01:15:20 même si elles sont légitimes,
01:15:22 je suis étonnée de voir ces citoyens
01:15:24 qui ne s'interrogent pas
01:15:26 d'où se trouvent nos trois otages français.
01:15:28 - Les trois otages, évidemment,
01:15:30 détenus par le Hamas.
01:15:32 Et je rappelle aujourd'hui
01:15:34 qu'on est le 19 mars 2024,
01:15:36 il y a 12 ans, Rachel,
01:15:38 exactement, le terroriste Mohamed Merah
01:15:40 perpéterait son troisième
01:15:42 attentat antisémite,
01:15:44 quelques jours après les deux premiers,
01:15:46 les juifs Osartora, à Toulouse.
01:15:48 Et vous avez voulu aujourd'hui rendre hommage
01:15:50 à ces hommes, femmes et enfants,
01:15:52 Jonathan Sandler,
01:15:54 Gabriel Sandler, 3 ans,
01:15:56 Arie Sandler, 5 ans, et Myriam Monsonego, 8 ans.
01:15:58 C'est important de s'en rappeler aujourd'hui.
01:16:00 - Et puis les militaires qui ont été blessés.
01:16:02 - Évidemment, évidemment.
01:16:04 - Il y a un militaire qui a été blessé.
01:16:06 - Et Mohamed Légoïde.
01:16:08 - Absolument, et puis se dire que voilà,
01:16:10 ça fait 12 ans qu'on est quand même dans une semaine
01:16:12 très singulière, normalement, pour notre République.
01:16:14 On parle de racisme et d'antisémitisme.
01:16:16 Et qu'au fond, j'ai le sentiment
01:16:18 que le wokisme
01:16:20 va à rebours
01:16:22 de cette lutte-là,
01:16:24 nous empêche et nous désarme
01:16:26 pour mettre un stop
01:16:28 à ce genre de massacre
01:16:30 du terrorisme islamiste,
01:16:32 des élus de l'extrême-gauche,
01:16:34 aussi, qui jouent avec le feu.
01:16:36 - On va en écouter tout à l'heure.
01:16:38 - Alors qu'aujourd'hui,
01:16:40 peu ont eu un message
01:16:42 pour ces enfants, et notamment, je pense,
01:16:44 aux plus jeunes, qui avaient 3 ans
01:16:46 à l'époque. - 3 ans. 5 ans pour Arieh.
01:16:48 - Et une pensée
01:16:50 à leur famille, une pensée
01:16:52 à Toulouse, et notamment Franck Touboul,
01:16:54 qui fait un travail remarquable avec la communauté.
01:16:56 - Sabrina Medjaber, vous vouliez rajouter un mot ?
01:16:58 - Je souscris, Thermos, ce que vient de dire Rachel.
01:17:00 Franchement, je n'ai rien d'autre à ajouter.
01:17:02 Effectivement, nous sommes dans une France
01:17:04 qui s'enlise de plus en plus
01:17:06 dans des fractions, des agitations
01:17:08 identitaires.
01:17:10 De voir qu'en 2023
01:17:12 et 2024, on a une montée
01:17:14 des actes antisémites
01:17:16 record, que 70%
01:17:18 des actes antisémites en France ont été
01:17:20 commis précisément entre le 7 octobre
01:17:22 et le 31 décembre, que des étudiants
01:17:24 sont refusés à Sciences Po,
01:17:26 Sciences Po, l'école dite de l'élite,
01:17:28 parce que juives,
01:17:30 des inscriptions dans les murs
01:17:32 des personnes qui se font,
01:17:34 pardonnez-moi l'expression,
01:17:36 tabasser parce qu'elles portent une kippa
01:17:38 en France aujourd'hui, et de voir que le politique
01:17:40 ne protège pas assez nos français
01:17:42 de confession juive, je trouve ça vraiment...
01:17:44 Je suis très touchée
01:17:46 et très en colère en même temps,
01:17:48 parce que c'est la République, en fait, qui s'abîme,
01:17:50 et c'est même la France, en fait,
01:17:52 qui s'abîme de jour en jour,
01:17:54 et plus les jours passent, et plus on est
01:17:56 finalement habitués à cette
01:17:58 banalisation de la violence,
01:18:00 et presque que ça nous surprend pas, voyez-vous,
01:18:02 qu'une étudiante ne soit pas admise dans un amphithéâtre
01:18:04 à Sciences Po, parce que juive,
01:18:06 et insultée de salsionnistes.
01:18:08 - On va continuer à explorer
01:18:10 les fractures françaises dans un instant,
01:18:12 avec Béatrice Brugère, qui est magistrate,
01:18:14 on va à nouveau écouter ce qui s'est passé à Marseille,
01:18:16 et puis on entendrait un député de la France insoumise,
01:18:18 Jean-Christophe Covid, vous allez rester avec nous.
01:18:20 Il met en cause très violemment les policiers
01:18:22 dans la mort d'un jeune homme à Aubervilliers
01:18:24 la semaine dernière, ce qui aurait provoqué
01:18:26 une réponse contre le commissariat de la Courneuve.
01:18:28 A tout de suite, dans "Bunchline", CNews Europe.
01:18:34 - 18h40 de retour sur Europe 1 et sur CNews dans "Bunchline",
01:18:36 Béatrice Brugère nous a rejoint,
01:18:38 bonsoir, vous êtes magistrate,
01:18:40 auteure de ce livre "Justice, la colère qui monte",
01:18:42 aux éditions de l'Observatoire, on va en parler dans un instant,
01:18:44 à la lumière de ce qui s'est passé à Marseille,
01:18:46 de cette grande opération contre le narco-banditisme,
01:18:48 XXL, place nette, XXL,
01:18:50 a dit le président Macron.
01:18:52 J'aimerais juste faire écouter à notre ami
01:18:54 Jean-Christophe Covid, qui est policier, ce qu'a dit
01:18:56 le député de la France insoumise, qui s'appelle Sébastien Delogu,
01:18:58 député de la France insoumise,
01:19:00 qui n'a pas la bouche du rône, mais qui parlait cette fois-ci
01:19:02 de ce qui s'est passé à Aubervilliers, puisqu'un jeune est mort
01:19:04 dans un refus d'obtempérer la semaine dernière,
01:19:06 que d'autres jeunes en ont profité pour attaquer
01:19:08 un commissariat à la Courneuve,
01:19:10 et il s'est lancé dans un plaidoyer pour ces personnes
01:19:12 qui ont perdu la vie dans ces refus d'obtempérer.
01:19:14 Écoutez.
01:19:16 - La peine de mort est-elle abolie pour tout le monde
01:19:18 dans notre pays ? Je veux commencer
01:19:20 par rendre hommage à Ouanisse,
01:19:22 18 ans, dont la vie a été fauchée
01:19:24 par la police pour un refus d'obtempérer.
01:19:28 La mort nous questionne.
01:19:30 La présomption de légitime défense
01:19:32 défendue par l'extrême-droite
01:19:34 s'applique-t-elle déjà aux jeunes de nos quartiers ?
01:19:36 Près d'un an après le meurtre de Nahel,
01:19:38 tué à bout portant par les policiers,
01:19:40 que reste-t-il ?
01:19:42 Son nom a été sali,
01:19:44 sa maman a été insultée,
01:19:46 ses soutiens ont été bestialisés,
01:19:48 et son bourreau, lui,
01:19:50 a empoché plus d'un million d'euros
01:19:52 et a été traité comme un héros
01:19:54 par toutes celles et ceux
01:19:56 qui abîment la République au quotidien.
01:19:58 Vous entretenez
01:20:00 une société inhumaine, injuste,
01:20:02 où les jeunes racisés, eux,
01:20:04 sont tués dans nos quartiers
01:20:06 pour un seul repus d'obtempérer.
01:20:08 Hier,
01:20:10 lorsque j'ai entendu le préfet de police
01:20:12 de Paris, Laurent Nunez, justifier
01:20:14 sans aucune compassion le meurtre
01:20:16 d'Ouanisse, j'ai pensé
01:20:18 à ce que disait Aimé Césaire.
01:20:20 Ce n'est pas par la tête que les civilisations
01:20:22 pourrissent, c'est d'abord
01:20:24 par le cœur. Les paroles du préfet
01:20:26 de Paris jettent de l'huile sur le feu
01:20:28 quand il faudrait les teindre.
01:20:30 Elles peuvent être assimilées à une incitation
01:20:32 à la violence et en l'espèce
01:20:34 à une apologie et de la peine de mort.
01:20:36 - Jean-Christophe Couvy, quand vous entendez
01:20:38 ce député parler de peine de mort pour les refus
01:20:40 d'obtempérer, ça vous fait bondir ?
01:20:42 - Bien sûr que ça nous fait bondir. Encore une fois,
01:20:44 il y a le procureur à la République qui a fait un communiqué.
01:20:46 Il y a une enquête en cours dans le procureur
01:20:48 et il dit bien que c'est accidentel.
01:20:50 On le voit sur la vidéo. - Oui, il parle de meurtre.
01:20:52 - Oui, il parle de meurtre, mais bien sûr, parce qu'en fait
01:20:54 quand on n'a pas d'argument, on s'allie.
01:20:56 C'est leur façon de faire. On est habitués,
01:20:58 malheureusement. Et en fait, il fracture encore
01:21:00 plus sa société. Et nous, ce qui s'est
01:21:02 passé tout à l'heure, on l'a vu avec le président de la République
01:21:04 où il se fait apostrophé
01:21:06 par des jeunes, par des gens
01:21:08 qui ne mettent pas à sa place de président.
01:21:10 Nous, on le vit tous les jours sur le terrain. On se fait
01:21:12 insulter, cracher dessus, provoquer.
01:21:14 Et en fait, il faut qu'on fasse avec ça.
01:21:16 Et dès qu'on essaie de faire appliquer la loi,
01:21:18 forcément, en face
01:21:20 de nous, on a un refus. Parce qu'il y a
01:21:22 des gens qui vivent au-delà de la loi, dans leur
01:21:24 loi à eux. Et ils sont en plus
01:21:26 instrumentalisés par
01:21:28 ces LFI qui
01:21:30 disent n'importe quoi et qui salissent encore une fois
01:21:32 les policiers. Et je veux juste le rappeler
01:21:34 à ce monsieur, c'est que dans la police,
01:21:36 il y a des "racisés" et qui
01:21:38 le vivent très très mal. Et même beaucoup plus
01:21:40 que dans les réunions de LFI. Voilà, qu'ils aillent dans
01:21:42 les commissariats, ils verront. - Vérité, Brugère,
01:21:44 quand on entend ça, parler de meurtre,
01:21:46 alors que le bourgeois a dit que c'était un accident,
01:21:48 on bafoue aussi le travail de la justice.
01:21:50 Pas seulement celui des policiers où on dit qu'ils ont
01:21:52 exacté que la peine de mort. - Oui, mais là,
01:21:54 on voit bien qu'on est dans une... Enfin, ce que dit
01:21:56 Trubin, on est dans une instrumentalisation,
01:21:58 on est dans la pure politique, en réalité.
01:22:00 Le problème, c'est qu'aujourd'hui, ce qui se joue
01:22:02 dans ces discours qu'on dit, c'est de la
01:22:04 pure politique, c'est des débats,
01:22:06 c'est la crise de l'autorité
01:22:08 qui se joue. Parce qu'en fait,
01:22:10 c'est le discrédit de la parole. Et le
01:22:12 discrédit de la parole, c'est la première atteinte
01:22:14 à l'autorité. Et là, on va même plus
01:22:16 loin, c'est même pas le discrédit de la parole,
01:22:18 c'est l'inversion de la vérité qui se joue
01:22:20 à chaque fois qu'on a ces prises
01:22:22 de position. Donc en fait, on répond
01:22:24 à quelque chose qui n'existe pas.
01:22:26 Et là, on voit qu'on crée
01:22:28 un débat artificiel.
01:22:30 Pourquoi ? Pour ne pas parler
01:22:32 de la réalité. Or, la réalité,
01:22:34 il faut l'affronter telle qu'elle. En effet,
01:22:36 c'est quoi ce qui se passe aujourd'hui
01:22:38 derrière le drame absolu ?
01:22:40 C'est une augmentation des refus
01:22:42 d'autant payer et une quasi incapacité
01:22:44 ou impossibilité maintenant des forces
01:22:46 de l'ordre de ne pas prendre un risque
01:22:48 quand ils veulent simplement faire
01:22:50 respecter, j'allais dire, l'ordre
01:22:52 public, la loi. C'est simple sujet aujourd'hui.
01:22:54 Alors évidemment, cette
01:22:56 mort est absolument épouvantable.
01:22:58 Personne d'ailleurs ne le conteste en réalité.
01:23:00 Donc en fait, on crée un faux débat.
01:23:02 Et là, on attaque de plein
01:23:04 fouet l'autorité.
01:23:06 Parce que c'est l'autorité de la police,
01:23:08 c'est l'autorité de la justice, c'est l'autorité du politique,
01:23:10 c'est l'autorité de la parole.
01:23:12 - On va parler de justice rapidement, sur ce qu'on vient d'entendre.
01:23:14 - Oui, Madame la magistrate a tout à fait raison.
01:23:16 Un des vrais paradigmes inquiétants
01:23:18 et dangereux dans notre société,
01:23:20 c'est évidemment la fin de l'autorité.
01:23:22 Et aujourd'hui, une inversion de valeur,
01:23:24 c'est-à-dire qu'on est passé du monopole
01:23:26 de la violence des légitimes, théorisé par Max Weber,
01:23:28 au monopole de la délinquance légitime,
01:23:30 qui est largement
01:23:32 instrumentalisée et relayée
01:23:34 par des partis politiques comme LFI.
01:23:36 Donc je souscris tout à fait
01:23:38 à ce que vous venez de dire.
01:23:40 - Et malheureusement, il faudra des années pour que ça change.
01:23:42 - Rachel. - Et des mesures politiques efficaces.
01:23:44 - Oui, effectivement, cette relation
01:23:46 au réel des représentants
01:23:48 de la France insoumise, c'est froid dans le dos.
01:23:50 Et effectivement,
01:23:52 sur la question de la parole,
01:23:54 souvent on dit "les écrits restent et les paroles s'envolent",
01:23:56 mais c'est justement précisément parce que
01:23:58 les paroles s'envolent
01:24:00 qu'elles imbibent notre société
01:24:02 et qu'elles ont ce pouvoir-là,
01:24:04 notamment sur nos plus jeunes.
01:24:06 Et alors, de grâce, n'employons plus le mot
01:24:08 "racisé", très personnellement, je ne me ferai
01:24:10 raciser par personne.
01:24:12 - Vraiment. C'est un de vos livres,
01:24:14 d'ailleurs. - Oui, absolument.
01:24:16 Et ces personnes-là ont le sentiment
01:24:18 qu'au regard de votre religion
01:24:20 ou de votre couleur de peau, vous leur appartenez.
01:24:22 Et donc, ils jouent
01:24:24 avec "mais nous sommes citoyens, libres
01:24:26 et égaux en droit et personne ne nous appartient".
01:24:28 - Vous avez tellement raison. Béatrice Brugère,
01:24:30 on a suivi sur Seine-Nouzais-sur-Europe
01:24:32 la visite d'Emmanuel Macron à Marseille,
01:24:34 où il était question de lutte contre le narco-banditisme.
01:24:36 Les magistrats de la ville,
01:24:38 il y a 15 jours, vous étiez venus aussi nous voir,
01:24:40 ont dit "la guerre est quasiment perdue
01:24:42 contre les narco-trafiquants".
01:24:44 Oui, le Conseil n'est plus le même,
01:24:46 le Président est allé sur place,
01:24:48 il a annoncé de nouveaux moyens.
01:24:50 On peut dire que tout a changé ou pas du tout ?
01:24:52 - C'est une phrase qu'il faut recontextualiser,
01:24:54 d'abord pour rendre
01:24:56 honneur et justice à ces magistrats,
01:24:58 parce qu'ils ont été courageux d'une certaine façon,
01:25:00 mais ils étaient dans une commission d'enquête.
01:25:02 - Ils ont dit la vérité, c'est au serment.
01:25:04 - C'est un exercice très particulier.
01:25:06 C'est des choses qui arrivent rarement.
01:25:08 On entend rarement ça dire, les magistrats,
01:25:10 parce qu'ils sont soumis
01:25:12 à un devoir de réserve, etc.
01:25:14 Donc là, c'était quand même un exercice
01:25:16 très particulier. Du coup, cette parole
01:25:18 a pris une ampleur
01:25:20 peut-être disproportionnée par rapport
01:25:22 aussi à la réalité, il faut quand même la relativiser,
01:25:24 mais elle est très importante,
01:25:26 parce que ce qu'elle dit, c'est que
01:25:28 aujourd'hui, on est sur un point de rupture, c'est ça.
01:25:30 C'est pas que la guerre est perdue,
01:25:32 c'est une expression peut-être un peu facile,
01:25:34 mais c'est-à-dire qu'on est sur un point de rupture
01:25:36 qui est extrêmement dangereux.
01:25:38 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, malgré, parce qu'il faut quand même le dire,
01:25:40 une augmentation des moyens,
01:25:42 une volonté politique, en tout cas affichée,
01:25:44 on va dire, de lutter
01:25:46 contre la délinquance, on s'aperçoit
01:25:48 que la course de vitesse,
01:25:50 elle n'est pas à notre avantage.
01:25:52 La lutte, c'est un rapport de force.
01:25:54 Et le rapport de force n'est pas à notre avantage
01:25:56 pourquoi ? Pour plein de raisons.
01:25:58 On peut nous donner de l'argent, on peut nous donner plein de choses,
01:26:00 mais si derrière, vous avez
01:26:02 une complexité de la procédure
01:26:04 qui vous embolise,
01:26:06 si vous avez des stratégies sur lesquelles les magistrats
01:26:08 ne peuvent pas faire face parce qu'ils n'ont pas les moyens
01:26:10 ou qu'ils ne sont pas organisés, parce que l'organisation
01:26:12 du travail, on n'en parle jamais,
01:26:14 mais en réalité, dans la lutte,
01:26:16 elle est capitale. Or, moi, ce que je vois,
01:26:18 c'est que finalement,
01:26:20 on n'a pas fait notre révolution de ce côté-là,
01:26:22 on n'a pas tiré les leçons, et il y a un choc
01:26:24 aussi que l'on n'a pas fait, qui est celui
01:26:26 d'une réflexion de fond sur la sanction
01:26:28 de cette personne-là, que ce soit
01:26:30 les petits délinquants
01:26:32 ou les gros délinquants.
01:26:34 Et en fait, ce qu'on voit, c'est
01:26:36 deux choses. C'est que, un, on s'attaque plutôt
01:26:38 au milieu, les petits, on n'a pas le temps,
01:26:40 on les laisse un peu de côté, eux,
01:26:42 prospèrent, et les gros, on les a
01:26:44 très, très rarement. Donc, on voit bien
01:26:46 que ce n'est pas si simple, et ce que fait
01:26:48 aujourd'hui le politique, c'est qu'il nous
01:26:50 montre ce qui est visible. Or, ce qui est intéressant,
01:26:52 ce n'est pas nécessairement ce qui est visible,
01:26:54 c'est ce qui est invisible. Et dernièrement,
01:26:56 j'ai deux secondes. L'enjeu, aujourd'hui,
01:26:58 sur le trafic du stupéfiant,
01:27:00 c'est le numérique. C'est-à-dire
01:27:02 que, sur ces places qui sont
01:27:04 visibles, places nettes, moi je suis tout à fait pour,
01:27:06 personne ne peut être con, d'ailleurs, ça serait complètement
01:27:08 idiot. En réalité, c'est qu'on déplace
01:27:10 le problème, et le problème, il se fait sur
01:27:12 le darknet, sur le numérique,
01:27:14 c'est-à-dire qu'à l'arguerre, ce qu'on voit,
01:27:16 c'est des choses un peu à l'ancienne.
01:27:18 Les enjeux, ils sont déjà bien plus loin,
01:27:20 et là, est-ce qu'on est au rendez-vous ? Je ne sais pas.
01:27:22 Alors, Louis Drignal, il y a une question sur les prisons.
01:27:24 Alors, justement, une question, là, pour le coup, très concrète
01:27:26 et très basique, sur les prisons,
01:27:28 parce qu'en fait, Emmanuel Macron
01:27:30 et tous ceux qui étaient présents au déplacement
01:27:32 à Marseille ont beaucoup parlé de l'injection
01:27:34 de moyens, de l'opération elle-même,
01:27:36 mais il y a toujours une question qui est très politique
01:27:38 et sur laquelle on se heurte, c'est la
01:27:40 construction de nouvelles places de prison.
01:27:42 C'était un engagement d'Emmanuel Macron lors de
01:27:44 sa première campagne présidentielle.
01:27:46 Il s'était engagé à construire 15 000 places de prison
01:27:48 supplémentaires. On en a seulement
01:27:50 2771 de plus
01:27:52 à date, alors que c'est une promesse qui a plus de 5 ans
01:27:54 maintenant, et on voit
01:27:56 les chiffres de la population carcérale. On est
01:27:58 à 76 000 détenus
01:28:00 pour un stock réel de places
01:28:02 autour de 60 000. Est-ce qu'il y a assez de places de prison ?
01:28:04 Non. Alors, pardon, et la question
01:28:06 que je voulais vous poser... Allez-y !
01:28:08 On m'a posé la question ! Et la question que je voulais vous poser,
01:28:10 c'est qu'on a toujours beaucoup de mal
01:28:12 à comprendre qui est le responsable de la
01:28:14 non-construction des places de prison. Est-ce que
01:28:16 ce sont les maires qui refusent ? Est-ce que
01:28:18 c'est par absence de volonté politique ?
01:28:20 Est-ce qu'il y a une autre raison
01:28:22 qui explique le fait qu'on traîne autant ?
01:28:24 J'aimerais vous dire les deux, mon capitaine,
01:28:26 voire les trois. En fait, c'est multifactoriel,
01:28:28 mais en réalité, à un moment donné, c'est quand même
01:28:30 le politique qui impulse. Si
01:28:32 on veut faire, on doit pouvoir faire.
01:28:34 Ou alors, ça veut dire que la politique
01:28:36 est quelque chose, j'allais dire,
01:28:38 d'artificiel. C'est-à-dire que
01:28:40 si on n'a plus le pouvoir de faire, à ce moment-là,
01:28:42 on est dans la communication pure. C'est peut-être le cas,
01:28:44 j'en sais rien, mais je ne crois pas, j'espère pas.
01:28:46 Mais sur les prisons, en fait, qui est la
01:28:48 fin de l'histoire, si on
01:28:50 veut lutter contre les stupéfiants,
01:28:52 ce que nous, on nous montre, c'est toujours une séquence.
01:28:54 Une séquence d'ailleurs très visible,
01:28:56 très facile, très médiatique. En fait, il faut penser
01:28:58 toute la chaîne, et j'en profite, puisqu'il y a
01:29:00 un policier sur ce plateau, il le sait très bien,
01:29:02 c'est qu'en réalité, ça ne sert à rien de mettre
01:29:04 plein feu sur la police si la justice
01:29:06 ne suit pas, ça ne sert à rien
01:29:08 non plus si, à la fin de l'histoire,
01:29:10 on ne peut pas condamner, ou si
01:29:12 ceux qui sont condamnés continuent leur trafic
01:29:14 en prison, etc. Donc tant qu'on
01:29:16 n'a pas une vision macro, avec
01:29:18 un vrai choc et une vraie révolution
01:29:20 de logiciel, et ce n'est pas un problème de moyens,
01:29:22 les moyens, ils sont nécessaires,
01:29:24 ils sont subsidiaires si on veut avoir une pensée stratégique.
01:29:26 Or, on a face à nous
01:29:28 des gens qui ont une vraie stratégie.
01:29:30 Jean-Christophe Couville, est-ce que les policiers sont pas frustrés
01:29:32 quand vous êtes face à des magistrats ?
01:29:34 On vous entend beaucoup dire,
01:29:36 Rodimana, qui porte par l'alliance,
01:29:38 dit "on est frustrés parce que les trafiquants,
01:29:40 ils sont relâchés tout de suite, en fait, ou quasiment tout de suite".
01:29:42 Alors bien sûr qu'il y a une espèce de
01:29:44 frustration, parce que quand vous faites le boulot
01:29:46 de policier, vous vous engagez tous les jours
01:29:48 pour faire justement des places nettes. Alors des fois
01:29:50 c'est XXS, parce qu'on n'a pas beaucoup de moyens,
01:29:52 et des fois on voit que c'est l'inflation, c'est XXL.
01:29:54 Donc, tact, il faut
01:29:56 qu'on essaye tout ce qu'on n'a pas essayé.
01:29:58 Après, la difficulté, effectivement, c'est que
01:30:00 quand le lendemain, ou sur le lendemain, on revoit la personne
01:30:02 qui est dehors, qui va peut-être passer en
01:30:04 jugement beaucoup plus tard, mais pas dans l'immédiat,
01:30:06 et qui nous fait des pieds de nez,
01:30:08 qui vient nous tenser,
01:30:10 effectivement, c'est frustrant. Alors après,
01:30:12 les magistrats, on les connaît, on travaille
01:30:14 avec eux, on n'est pas les ennemis des magistrats,
01:30:16 contrairement à ce que certains veulent
01:30:18 essayer d'insinuer. Nous, on travaille
01:30:20 avec eux, et on a le même combat,
01:30:22 en fait, quelque part.
01:30:24 On est au service de nos citoyens, de nos concitoyens.
01:30:26 Et le taux d'incarcération,
01:30:28 par exemple, en France, c'est dans la moyenne
01:30:30 européenne. Mais c'est la surpopulation,
01:30:32 effectivement, qui est supérieure à ce qu'on peut avoir
01:30:34 dans le... j'allais dire
01:30:36 en moyenne, en Europe.
01:30:38 Et en fait, nous, ce qu'on voit aussi,
01:30:40 c'est que la punition, il faut déjà avoir
01:30:42 la certitude de la punition, et surtout,
01:30:44 c'est que ça arrive beaucoup plus tôt dans le cursus délinquant.
01:30:46 C'est-à-dire qu'on attend d'avoir quelqu'un
01:30:48 qui a 10, 15, 20 affaires
01:30:50 pour pouvoir le sanctionner plus
01:30:52 durement, et là, on a des pleines de prison.
01:30:54 Non, mais c'est parce que
01:30:56 des fois, moi je le dis aussi, les magistrats
01:30:58 ne sont pas des assisants sociaux.
01:31:00 Voilà, ce ne sont pas des travailleurs sociaux.
01:31:02 Il doit y avoir, quand même, effectivement,
01:31:04 notamment pour les mineurs, une certaine idée,
01:31:06 mais en même temps, ils sont là pour trancher
01:31:08 un conflit social dans la société.
01:31:10 Et il faut aussi qu'ils aient ça en tête.
01:31:12 - Ils rétablissent l'autorité. - Bien sûr.
01:31:14 - Juste pour répondre, et je suis tout à fait d'accord,
01:31:16 mais pour faire simple, en fait, on incarcère trop tard,
01:31:18 donc parfois souvent trop longtemps,
01:31:20 à contresens, et
01:31:22 finalement, on s'aperçoit que
01:31:24 on n'est pas efficace.
01:31:26 Donc c'est là où il faut s'interroger. Il faut arrêter
01:31:28 de faire de la politique. Il faut arrêter de mettre les laxistes,
01:31:30 les répressifs. La question, c'est de faire un peu
01:31:32 comme les anglo-saxons. Regardons les faits,
01:31:34 analysons les choses, tirons
01:31:36 les bilans, faisons des évaluations
01:31:38 de politique publique, et là,
01:31:40 ce qu'on s'aperçoit, c'est qu'en fait, on vit
01:31:42 sur une idéologie, qui est celle
01:31:44 de la défense sociale, qui est antiprison
01:31:46 en France. Donc il faut dépolitiser le débat
01:31:48 pour pouvoir être efficace.
01:31:50 - Vous dites que la justice ne sera pas sauvée à coup d'aide
01:31:52 budgétaire dans votre livre. Elle sera sauvée par quoi ?
01:31:54 - Elle sera sauvée le jour
01:31:56 où elle sera à l'heure,
01:31:58 dans le bon timing, et qu'elle sera
01:32:00 en capacité de se réformer face
01:32:02 aux enjeux qui sont les siens.
01:32:04 Pour cela, il faut avoir une nouvelle organisation
01:32:06 du travail, sans doute changer plein
01:32:08 de choses, la dépolitiser, ça c'est sûr,
01:32:10 et avoir de la rationalité,
01:32:12 de la méthodologie. Le renseignement
01:32:14 criminel, par exemple, sur les stupéfiants
01:32:16 est quelque chose d'essentiel.
01:32:18 La procédure
01:32:20 est devenue quelque chose d'impossible,
01:32:22 et il faut réapprendre à savoir punir
01:32:24 correctement, sans tomber dans des excès,
01:32:26 ni de laxisme, ni de répression.
01:32:28 Je crois qu'on est ni dans l'un, ni dans l'autre, en réalité.
01:32:30 - Louis, une question sur les portables en prison.
01:32:32 - Oui, parce qu'il y a toujours ce chiffre
01:32:34 qui saisit beaucoup de Français,
01:32:36 chaque année, enfin en tout cas l'an dernier, il y a eu
01:32:38 30 000 saisies de téléphones portables en prison.
01:32:40 On a évoqué à plusieurs reprises
01:32:42 le fait que des dealers pouvaient continuer
01:32:44 de contrôler leur réseau depuis
01:32:46 leur cellule. Comment est-ce qu'on explique
01:32:48 qu'il y a autant de téléphones portables ?
01:32:50 - On ne devrait même pas pouvoir poser cette question.
01:32:52 - Mais c'est pour ça que je la pose,
01:32:54 parce que je n'ai pas la...
01:32:56 - Non, non, mais la question, quand je dis ça,
01:32:58 c'est de vous répondre. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
01:33:00 on a les capacités de brouiller, sauf
01:33:02 que les prisons qui sont construites, souvent
01:33:04 ne sont pas au bon endroit, et du coup,
01:33:06 si vous brouillez, vous brouillez aussi
01:33:08 les voisins qui ne sont pas spécialement contents.
01:33:10 Donc aujourd'hui, on est dans un plan de construction,
01:33:12 il est temps de réfléchir à une stratégie
01:33:14 aussi, j'allais dire, pénitentiaire
01:33:16 pour ces délinquants.
01:33:18 Il faut avoir des quartiers de sécurité,
01:33:20 loin des villes,
01:33:22 loin du côté, j'allais dire,
01:33:24 pour qu'on puisse brouiller et avoir quelque chose
01:33:26 d'efficace. On ne va pas continuer à dire à chaque fois
01:33:28 "on ne comprend pas, il y a tant de gens..."
01:33:30 Oui, agissons, agissons.
01:33:32 - 30 000 téléphones
01:33:34 rentables, c'est conséquent, effectivement. Sabrina,
01:33:36 peut-être une question à la magistrate ? - Oui, je suis
01:33:38 évidemment ravie d'entendre vos propos,
01:33:40 madame la magistrate, parce que, évidemment,
01:33:42 que le problème structurel est un problème
01:33:44 très important. Maintenant, moi, je m'interroge
01:33:46 sur l'arsenal juridique, c'est-à-dire
01:33:48 la loi de 1970,
01:33:50 la loi Maso, qui confond
01:33:52 malheureusement le consommateur,
01:33:54 le consommateur-dealer
01:33:56 et le trafiquant ou producteur
01:33:58 de stupéfiants. Et comment fait-on
01:34:00 aujourd'hui pour finalement distinguer le
01:34:02 champ de la santé publique qui relève
01:34:04 de la désaddiction du consommateur, car ce sont
01:34:06 des malades, et la pénalisation
01:34:08 des consommateurs-dealer
01:34:10 ainsi que des trafiquants de stupéfiants ?
01:34:12 - Votre réponse, Béatrice Brugère. - Oui, la réponse
01:34:14 pourrait être très longue, mais je vais la faire très courte. Je pense que la loi
01:34:16 de 1970 était une bonne loi, sauf qu'encore
01:34:18 une fois, on n'en a pas mis les moyens.
01:34:20 La psychiatrie était fondrée, on va dire les choses comme ça.
01:34:22 La dictologie, tous les services d'addictologie
01:34:24 ne fonctionnent pas. On devrait d'ailleurs,
01:34:26 je continue sur mon idée d'avoir des prisons
01:34:28 différenciées, avoir des prisons
01:34:30 qui sont des prisons où l'on soigne vraiment.
01:34:32 On manque de psychiatres, on manque de tout
01:34:34 et on mélange tout le monde. Alors évidemment, ça
01:34:36 ne peut pas fonctionner. Donc là, on est vraiment
01:34:38 à la fois sur une question de moyens, mais aussi on est sur une question
01:34:40 sur on paye l'addition de
01:34:42 30 ans de non-investissement
01:34:44 sur ces sujets. Et donc là, maintenant,
01:34:46 on fait comment ? Eh bien, on retrousse nos manches
01:34:48 et on refonde. - Mais on fait
01:34:50 des médecins, on refonde des médecins,
01:34:52 on ouvre des services de psychiatrie. - C'est-à-dire qu'il faut arrêter
01:34:54 de prendre les mêmes personnes qui nous
01:34:56 ont mis dans le mur et qui vous proposent toujours les mêmes
01:34:58 solutions qui ne fonctionnent pas. - C'est-à-dire ?
01:35:00 C'est qui ces gens-là ? Dites-nous.
01:35:02 - Non, mais je veux dire, on est dans une économie
01:35:04 circulaire, en tout cas, c'est ce que je vois dans mon domaine,
01:35:06 où en réalité, on parle
01:35:08 toujours de la crise des élites. Eh bien oui,
01:35:10 je crois qu'on est dans une forme de crise des élites. Il faut
01:35:12 remettre de la compétence, de la transparence
01:35:14 et puis du pragmatisme et arrêter
01:35:16 d'instrumentaliser des sujets aussi
01:35:18 importants qui vous touchent tous,
01:35:20 qui nous touchent tous et qui sont majeurs pour l'équilibre
01:35:22 d'une démocratie. - Béatrice Brugère,
01:35:24 justice, la colère qui monte, plaidoyer pour une
01:35:26 refondation aux éditions de l'Observatoire. Tout est
01:35:28 dans votre livre. Merci beaucoup d'être venue. - Merci.
01:35:30 - Merci Sabrina Rachel, Louis et Jean-Christophe
01:35:32 Couvy, dans un instant sur Europe 1.
01:35:34 Vous aurez le plaisir de retrouver Hélène Zellani
01:35:36 pour Europe 1 soir et Christine Kelly pour
01:35:38 Facein l'Info sur CNews. Bonne soirée à vous
01:35:40 sur nos deux antennes et à demain.
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