• il y a 7 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bonsoir à tous, bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline ce soir sur CNews.
00:00:03 L'enquête semble progresser après la blessure par balle de Kenji Jira qui est auditionné en ce moment même par les gendarmes.
00:00:10 Le chanteur se trouvait bien seul dans sa caravane avec sa femme et leur petite fille lors du coup de feu.
00:00:15 Que s'est-il passé dans ce huis clos familial ? Les expertises balistiques seront déterminantes.
00:00:21 On va rejoindre dans un instant notre équipe sur place pour les toutes dernières informations.
00:00:25 Augustin Donahue. Pas grande sainte, beaucoup d'émotion lors des obsèques du jeune Philippe, 22 ans tabassé à mort par des mineurs.
00:00:31 La semaine dernière, on va entendre le témoignage de la mère d'un des très jeunes mis en cause.
00:00:36 Avouer son découragement et dire qu'elle approuve l'idée de mettre en place des couvre-feu pour les mineurs comme c'est le cas à Béziers ou encore à Nice.
00:00:45 Enfin Marion Maréchal provoque une tempête politique en dénonçant la gestation pour autrui à laquelle a eu recours le designer français Simon Porte-Jacquemus.
00:00:53 Où est la mère ? A-t-elle demandé sur les réseaux sociaux ? Sous la photo de bébé qui ont été procréés par GPA ?
00:00:59 Plusieurs membres du gouvernement lui ont répondu en la taxant d'homophobie.
00:01:03 Et vous, qu'en pensez-vous ? Ce sera l'un de nos débats ce soir.
00:01:06 Mais d'abord, il est 17h, l'heure du rappel des titres de l'actualité avec Simon Guillain. Simon.
00:01:11 Bonjour Laurence et bonjour à tous.
00:01:16 Plan social d'ampleur chez Casino.
00:01:17 L'enseigne prévoit de réduire fortement ses effectifs.
00:01:20 Le projet de réorganisation présenté aujourd'hui prévoit la suppression de près de 1300 postes.
00:01:26 C'est le plus grand plan social depuis le début de l'année en France.
00:01:29 Par mesure de précaution, l'entreprise Nestlé a détruit une partie de sa production d'eau en bouteille de la marque Perrier.
00:01:35 Une dégradation de la qualité de l'eau dans l'un de ses puits du Gard a été constatée.
00:01:40 L'exploitation de ces puits a donc été suspendue jusqu'à nouvel ordre.
00:01:44 Et puis l'armée israélienne mène une action offensive dans le sud du Liban.
00:01:47 C'est ce qu'a indiqué aujourd'hui le ministre israélien de la Défense Yoav Galan.
00:01:51 Selon les autorités israéliennes, la moitié des commandants du Hezbollah qui sont présents dans ce secteur ont été éliminés.
00:01:57 Difficile de savoir pour le moment si les forces israéliennes ont pénétré sur le territoire libanais.
00:02:02 Merci beaucoup Simon Guillain.
00:02:03 On vous retrouve tout à l'heure à 17h30.
00:02:05 Tournée en plateau avec Karim Zérébi, ancien député européen.
00:02:07 Bonsoir Karim.
00:02:08 Bonsoir Laurence.
00:02:08 Avec Jean-Sébastien Ferjou, directeur du site Adler Plante-Ticot.
00:02:11 Bonsoir Jean-Sébastien.
00:02:12 Je vous ferai le jeune journaliste, oui journaliste du dimanche.
00:02:14 Tatiana Renard-Barzac, journaliste politique.
00:02:16 Et Éric Ravel, journaliste aussi.
00:02:17 Que de journaliste, que de journaliste.
00:02:19 Que de journaliste.
00:02:20 On va évoquer les sujets que j'ai évoqués dans mon sommaire.
00:02:23 Mais tout de suite on va prendre la direction d'Augustin Donadieu qui se trouve sur place avec Florian Paul devant le CHU de Bordeaux
00:02:31 où se trouve toujours hospitalisé Kenji Girac, chanteur qui a été blessé dans la nuit de dimanche à lundi.
00:02:37 Augustin, bonsoir à vous.
00:02:39 Je ne sais pas si vous m'entendez.
00:02:41 Il y a plusieurs informations nouvelles ce soir.
00:02:44 Peut-être que la première, on va commencer, c'est qu'il est entendu en ce moment même par les gendarmes, c'est bien cela ?
00:02:51 Effectivement, c'est une audition qui était attendue et qui était annoncée par le procureur de la République de Monde-Marsan.
00:02:57 Kenji Girac entendu par les enquêteurs dès lorsque son état de santé allait le lui permettre.
00:03:01 C'est chose faite.
00:03:02 Il est en cours d'audition à l'heure à laquelle je vous parle dans l'hôpital du Haut-Lévesque, juste derrière moi au sud-ouest de la Gironde.
00:03:09 Alors la question, est-ce que Kenji Girac va maintenir la version qu'il a donnée au secours lorsqu'il a été pris en charge lundi matin,
00:03:17 à savoir qu'il a tiré accidentellement et qu'il manipulait seul son arme ?
00:03:22 Il va répondre à cette question aux enquêteurs.
00:03:25 En tous les cas, les auditions de ses proches, sa compagne et ses oncles effectuées ces jours derniers viennent attester la version de Kenji Girac,
00:03:32 ce scénario comme quoi il était seul à manier cette arme et avoir tiré accidentellement.
00:03:37 Effectivement, Augustin, on sait aussi que c'était un huis clos familial au moment où l'accident est survenu, c'est ça ?
00:03:44 Tout à fait.
00:03:47 Autre information qui nous est parvenue, c'est que le tir de l'arme a eu lieu à l'intérieur de la caravane et à l'intérieur de celle-ci,
00:03:54 seulement Kenji Girac, sa compagne et sa petite fille de 3 ans.
00:03:59 Alors à partir de là, les enquêteurs vont fouiller la moindre piste.
00:04:03 Les premières expertises balistiques montrent effectivement que le tir a eu lieu dans la caravane.
00:04:07 Mais ne déterminent pas pour le moment qui en est l'auteur, qui est l'auteur de ce tir d'arme à feu qui a blessé Kenji Girac au thorax.
00:04:15 Alors les enquêteurs vont analyser les vêtements pour savoir si c'est sa compagne ou si c'est lui-même qui s'était saisi de cette arme.
00:04:23 Ce que je peux vous dire, c'est que la loi du silence parmi la communauté des gens du voyage est très importante.
00:04:28 Ce matin, ils étaient une cinquantaine à soutenir l'un des leurs dans l'hôpital du Haut-Lévesque juste dernier mois.
00:04:34 Personne ne veut véritablement parler.
00:04:37 Mais tout de même, nous avons pu entendre que certains émettaient des inquiétudes quant à la capacité de Kenji Girac à pouvoir retourner sur scène et à pouvoir reprendre le micro un jour.
00:04:47 Merci, Augustin Donatelliu, pour ces informations à la fois rassurantes et inquiétantes.
00:04:52 On espère que lui, on pourra l'entendre à nouveau sur scène.
00:04:55 Karim Zerébi, on commence.
00:04:57 Le scénario commence à se dessiner, même si les enquêteurs en sont au tout début des investigations et des auditions.
00:05:04 Un huis clos, une arme à feu.
00:05:07 Les expertises balistiques vont tout dire.
00:05:09 En fait, elles vont dire la vérité.
00:05:11 Il devrait dire un certain nombre de choses.
00:05:12 Effectivement, l'angle d'où le tir est parti.
00:05:16 Est ce que ça peut être un tir accidentel de Kenji Girac lui même en maniant son arme?
00:05:21 Est ce que c'est quelqu'un qui s'est saisi de l'arme pour lui tirer dessus?
00:05:25 Est ce que le tir est accidentel ou est ce que c'est une tentative d'homicide?
00:05:28 La vraie question est là aujourd'hui.
00:05:30 À force de constater que Kenji Girac a donné une version, que cette version semble attestée et confirmée par les siens.
00:05:38 Voilà, si c'est une brouille familiale ou c'est toujours difficile, effectivement, de dire les choses, peut être.
00:05:47 Donc, on ne sait pas si les langues vont se délier ou si c'est un véritable accident et que l'enquête confirmera effectivement que c'est un tir accidentel.
00:05:54 Ce qui est important, vous l'avez dit, c'est que Kenji Girac va mieux.
00:05:58 Il est sorti d'affaires et on espère effectivement qu'il retournera sur scène rapidement.
00:06:04 Évidemment, après, la blessure est grave.
00:06:05 Éric Revelle et il y a aussi ce qu'il disait notre envoyé spécial, Augustin Donadu, la loi du silence, qui est très forte chez les gens du voyage.
00:06:12 On peut appeler ça la loi du silence.
00:06:13 On peut appeler ça un code d'honneur aussi.
00:06:15 Les gens du voyage ont un code d'honneur.
00:06:17 Vous savez, quand vous écoutez des gens qui appartiennent à cette communauté très solidaire, ils vous disent en fait, signer un papier pour nous, ça n'a pas forcément la valeur.
00:06:26 Ce qui a la valeur, c'est donner sa parole.
00:06:28 C'est la parole donnée.
00:06:28 Donc, est-ce que ce code d'honneur est supérieur aux lois de la République ?
00:06:33 On peut aussi se poser la question.
00:06:34 C'est-à-dire, jusqu'à quel moment, s'il y a eu des choses qui ne sont pas très claires, ils pourront continuer à préserver l'un des leurs ?
00:06:43 Ça me paraît quand même assez compliqué.
00:06:45 Mais il y a ça qui est très fort chez les gens du voyage, ce code d'honneur, qui est ce sens de la famille, ce sens de la parole donnée.
00:06:52 Et là, peut-être qu'il y a des gages qui ont été donnés que personne n'a.
00:06:56 C'est ce que dit l'envoyé spécial de CNews.
00:06:58 Absolument.
00:06:58 C'est-à-dire qu'il a vu une cinquantaine de personnes de la famille de Kenji venir, mais personne n'était au micro.
00:07:03 Pas un mot.
00:07:04 Voilà, pas un mot.
00:07:04 Et c'est Georges Fenech, ancien magistrat, qui disait, Jean-Sébastien Ferjou, c'est très rare qu'on ait des aveux dans cette communauté-là.
00:07:13 En fait, il y a une vraie omerta, une vraie loi du silence.
00:07:17 Oui, effectivement.
00:07:18 Eric Reuvel l'a exposé.
00:07:19 Ça s'appelle, ou eux l'appellent du moins, un code d'honneur.
00:07:22 C'est une question dont on pourrait débattre au regard des lois de la République.
00:07:28 On a souvent parlé des codes d'honneur.
00:07:29 Mais je n'ai aucun avis particulier sur cette affaire-là.
00:07:32 Ce qui me frappe, c'est peut-être autre chose, c'est-à-dire les progrès de la médecine d'urgence.
00:07:37 Parce que vraisemblablement, il y a 50 ans, a fortiori il y a 100 ans ou 150 ans, Kenji Girac n'aurait pas survécu à ces blessures.
00:07:43 Il y a une thèse qui est très intéressante, qui a été faite par un médecin, justement,
00:07:47 qui regardait les dossiers criminels d'il y a plusieurs décennies et qui disait qu'à l'époque,
00:07:51 il y a des gens qui ont été condamnés pour meurtre ou assassinat,
00:07:54 alors que vraisemblablement, aujourd'hui, ils auraient été sauvés.
00:07:57 Et donc, c'est très important de l'avoir présent à l'esprit parce que, d'un,
00:08:00 ça souligne les progrès de la médecine d'urgence et ça permet aussi d'appréhender peut-être l'évolution de la violence
00:08:06 et l'évolution des statistiques criminelles.
00:08:08 Parce que là, de facto, ça ne sera pas un homicide,
00:08:12 quoi qu'il en soit, puisque, Dieu merci, Kenji Girac est vivant,
00:08:15 et souhaitons-lui de s'en sortir le mieux possible.
00:08:17 L'enquête a été ouverte pour homicide ?
00:08:19 Oui, oui, pour tentative, j'imagine, puisqu'il n'est pas mort.
00:08:22 Tentative de homicide, absolument.
00:08:23 Mais vraisemblablement, justement, ce que je voulais vous dire, c'est qu'avant, ça aurait été un homicide.
00:08:26 Donc, vous savez, il y a beaucoup de gens qui...
00:08:28 J'ai vu notamment un sociologue de Grenoble, Sébastien Rocher,
00:08:31 qui comparait avec les statistiques et remontait jusqu'à 1300,
00:08:35 puisque les données européennes des statistiques...
00:08:36 1300 ?
00:08:37 L'an 1300.
00:08:38 L'an 1300, ah oui !
00:08:39 Oui, pour nous expliquer que la violence n'augmentait pas dans notre société.
00:08:44 Mais précisément, cet aspect de la médecine et des progrès de la médecine,
00:08:48 il est très important, parce qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de gens qui meurent.
00:08:51 On a compris. Tatiana, qu'est-ce que ça vous inspire, ce drame avec Kenji Girac ?
00:08:55 Une carrière fulgurante, il faut quand même le dire, quelqu'un de très apprécié,
00:08:58 un profil très atypique aussi.
00:09:00 Il aurait pu habiter dans une grande maison, etc.
00:09:02 Il continue à vivre dans une caravane, il y reste avec les siennes, etc.
00:09:06 Moi, si je devais prolonger pour ne pas dire les mêmes choses,
00:09:09 ce qui peut poser question aussi, c'est qu'est-ce qu'on peut acheter ou pas dans des brocantes ?
00:09:13 Je veux dire, si la thèse de...
00:09:15 Ça sent quand même un petit peu farfelue, cette histoire de révolver d'armes achetées dans une brocante.
00:09:22 C'est vrai que depuis le début, ce qui est très étonnant, c'est cette omerta
00:09:25 qui a commencé à se tisser sur les réseaux sociaux et sur les plateaux.
00:09:29 Toute la communauté gitane a commencé à tout de suite évoquer,
00:09:32 forcément, inévitablement, un accident domestique,
00:09:35 sans même se poser la question d'une autre probabilité
00:09:37 qui pourrait être soit une tentative de homicide, soit même la tentative de suicide.
00:09:42 Et donc, c'est vrai que c'est très étonnant d'avoir cette...
00:09:44 Tout le monde est au diapason et donc c'est vrai que ça peut poser quand même une question sur
00:09:48 quelles seront les suites de la vérité qui sortira de cette histoire,
00:09:51 au-delà des études balistiques, etc.
00:09:53 Qu'est-ce qu'on va arriver à savoir ou pas ?
00:09:55 Geoffroy Lejeune, qu'est-ce que ça vous inspire, vous ?
00:09:57 Moi aussi, la première chose que Tatiana a parlé de Kenji,
00:10:01 moi aussi, j'ai pensé à Kenji en premier quand j'ai su qu'il était entre la vie et la mort,
00:10:03 ou dans un premier temps, je me suis dit, parce qu'il a 27 ans,
00:10:05 s'il rejoint le fameux club des 27, vous savez, les artistes maudits,
00:10:08 les chanteurs maudits qui meurent à 27 ans,
00:10:10 qu'il s'agisse d'ailleurs de suicide, d'overdose, etc.
00:10:14 Ça me fera vraiment quelque chose.
00:10:15 Il est tellement... Il est éminemment sympathique, son parcours est magnifique.
00:10:18 Et la deuxième chose, je crois que je n'ai jamais vu une affaire
00:10:21 où la version officielle est à ce point peu crue par le grand public.
00:10:24 C'est-à-dire qu'immédiatement, il y a eu cette espèce de suspicion généralisée en disant
00:10:28 "c'est impossible, c'est pas possible".
00:10:29 Et après, c'est fascinant, en effet, cet Omerta,
00:10:31 le fait que... J'ai écouté Georges, comme vous le citez tout à l'heure,
00:10:34 - Georges Pénèque, qui l'a instruit lui, en fait. - Dans ces affaires-là, ils n'ont aucun aveu.
00:10:37 - Aucun aveu. - C'est ça.
00:10:39 - C'est comme ça. Il est ancien magistrat.
00:10:41 - C'est pas propre à la communauté gitane, soyons clairs.
00:10:43 Vous prenez les Corses, donc dans une configuration identique,
00:10:46 à d'aveu, vous prenez l'Italie du Sud, les Méditerranéens en général,
00:10:50 quand c'est des affaires qui se passent en famille,
00:10:52 donc on se sent pas prêt à accuser un membre de la famille,
00:10:54 même s'il a fauté gravement et qu'il a mis une vie en danger.
00:10:57 C'est très propre aussi à la mentalité méditerranéenne.
00:11:01 - Clanique. - Clanique, je veux dire.
00:11:03 Et c'est pas propre à la communauté gitane.
00:11:06 Dans d'autres communautés, on voit effectivement le même réflexe.
00:11:08 - C'est condamnable, mais ça force le respect quand même, je trouve.
00:11:10 - Mais ? - Je dis c'est condamnable,
00:11:12 parce que c'est évidemment une façon de faire obstruction à la justice,
00:11:14 mais quelque part, ça force un peu le respect aussi.
00:11:17 Cette façon, si vous voulez, de faire corps.
00:11:21 - Mais est-ce qu'on dirait à l'inverse ?
00:11:23 Est-ce que si l'épouse de Kandji Girac avait été blessée
00:11:26 et que la même loi du silence valait,
00:11:27 on dirait à l'inverse en disant ça force le respect ?
00:11:29 - Non, pas trop. - Parce qu'on se tait sur le fait
00:11:32 que potentiellement ce soit un membre de sa famille qui lui a tiré dessus.
00:11:35 - C'est vrai. - Je ne suis pas certain.
00:11:36 - Non, vous avez raison. Vous avez raison.
00:11:38 On va avancer maintenant.
00:11:39 J'aimerais qu'on prenne la direction de Grande-Synthe,
00:11:41 où aujourd'hui ont été célébrés les obsèques du jeune Philippe, 22 ans,
00:11:45 qui a décédé mardi dernier des suites de ses blessures
00:11:47 après avoir été battu à mort sur un parking.
00:11:49 Une foule très nombreuse, bien sûr, a été présente
00:11:51 pour lui rendre un dernier hommage.
00:11:53 On va rejoindre Maxime Le Guet et Fabrice Elsner
00:11:56 qui ont assisté à cette cérémonie.
00:11:59 Il y avait évidemment, bonsoir à vous Maxime,
00:12:01 beaucoup d'émotions parmi ses proches.
00:12:03 - Oui, bonsoir Laurence.
00:12:08 Effectivement, c'est une ville meurtrie et encore sous le choc
00:12:11 qui a rendu hommage à Philippe, 22 ans,
00:12:14 lui qui a été victime, vous le rappeliez, d'un guet-apens mortel,
00:12:18 une agression d'une violence inouïe
00:12:20 qui l'avait plongé dans le coma avant qu'il ne succombe à ses blessures.
00:12:24 Mais après la sidération et l'effroi,
00:12:27 l'heure était désormais au recueillement, ici à Grande-Synthe,
00:12:30 dans cette église Saint-Jacques où se sont déroulés les obsèques.
00:12:34 Ils sont nombreux, les habitants de Grande-Synthe
00:12:37 à être venus pour soutenir la famille de Philippe.
00:12:40 Ils ont témoigné à notre micro, je vous propose de les écouter.
00:12:45 - C'est un enfant de Grande-Synthe.
00:12:48 C'est notre enfant, notre fils, notre frère.
00:12:53 Et puis les circonstances, c'est tellement dramatique, injuste.
00:12:59 - C'est un petit jeune que je ne côtoyais pas,
00:13:03 mais ça fait partie de notre ville.
00:13:07 - C'était une très, très belle cérémonie.
00:13:10 Il y a eu une partie de la famille qui a parlé.
00:13:13 - On a tous lâché notre larme, même si je ne connaissais pas Philippe.
00:13:17 C'était émouvant.
00:13:19 Maintenant, j'aurais préféré être ailleurs que là.
00:13:22 - A la fin de la messe funéraire, le cercueil a été transporté
00:13:25 par le corbillard en direction du cimetière communal
00:13:29 où Philippe peut désormais reposer en paix.
00:13:32 - Merci beaucoup, Maxime Legay.
00:13:34 Fabrice Elsner, on rappelle qu'il y a deux mineurs de 14 et 15 ans
00:13:37 qui ont été mis en examen dans cette affaire.
00:13:39 Ils auraient atterri Philippe dans un guet-apens.
00:13:41 On ne connaît pas encore les circonstances exactes de ce guet-apens.
00:13:44 Un troisième mineur, cousin de l'un des deux, a été placé en garde à vue lundi.
00:13:48 Fabrice Elsner a recueilli un témoignage très important
00:13:51 que j'aimerais que vous écoutiez, celui de la mère d'un des très jeunes mis en cause,
00:13:54 un des jeunes de 14-15 ans, qui s'est exprimé au micro de CNews.
00:13:58 Pour elle, elle ne comprend pas.
00:14:00 Elle dit "ce n'est pas l'éducation que j'ai donnée à mon fils".
00:14:03 Ça résonne véritablement avec tous les débats qu'on a dans la société.
00:14:06 - Ce qui me peine, c'est de savoir qu'il est en garde à vue.
00:14:11 Et qui dit garde à vue, dit qu'il y a des preuves contre lui.
00:14:15 Et ça, c'est quelque chose qui m'embête,
00:14:18 parce qu'au lieu de m'avoir dit la vérité,
00:14:20 que j'aurais pu aller en parler directement,
00:14:23 que me faire passer pour quelqu'un de responsable,
00:14:26 que c'est à cause de moi qu'ils ont fait ça.
00:14:29 Vous voyez, là, j'ai que des messages, des sacrés messages.
00:14:34 Moi, je n'apprécie pas.
00:14:36 Il ne faut pas non plus se voiler la face qu'effectivement, il doit être dedans.
00:14:40 Mais pourquoi m'avoir menti ?
00:14:42 Parce qu'il est vraiment dedans, je ne me consonne pas ce qu'il a fait.
00:14:45 Et franchement, il m'a déçue.
00:14:48 Je me demande si j'ai loupé quelque chose sur...
00:14:52 Sur son éducation, quoi.
00:15:00 Parce que de base, ils sont tous éduqués à la même valeur.
00:15:03 Je ne comprends pas.
00:15:05 S'il est impliqué dedans, je ne comprends pas pourquoi il ait fait ça.
00:15:08 S'il est coupable, je vais avoir du mal à m'en remettre.
00:15:12 Parce que ce n'est pas mon éducation.
00:15:16 Je les ai toujours bien éduqués.
00:15:19 Nous, de base, il n'est pas connu pour des violences à l'extérieur,
00:15:25 ou violences à l'école.
00:15:27 Il n'y a pas. C'est ça que je ne comprends pas.
00:15:30 Mais c'est vrai que je le redis, je le redirai toujours.
00:15:33 S'il a fait une connerie, il doit payer.
00:15:36 Si il a fait une connerie, il doit payer.
00:15:39 Témoignage recueilli par Fabrice Elsner.
00:15:41 Les trois mineurs ont été mis en examen.
00:15:43 Je me demande ce que j'ai loupé dans son éducation.
00:15:46 C'est à la fois poignant et terriblement triste.
00:15:49 Parce qu'elle dit "j'ai fait ce que je pouvais, mais je n'ai pas réussi".
00:15:52 Je peux comprendre que des parents qui ont le sentiment
00:15:55 d'avoir tout fait pour éduquer leurs enfants correctement,
00:15:58 et le sentiment que quelque chose leur a échappé,
00:16:02 et qu'un acte grave ait été commis, tel celui-là,
00:16:06 qui est un drame inouï pour la famille de Philippe et ses proches.
00:16:11 Une bonne éducation est à l'évidence quelque chose
00:16:17 qui peut protéger la société.
00:16:19 Mais on voit bien que malgré une bonne éducation,
00:16:21 il y a des comportements qui peuvent échapper aussi à celle-ci.
00:16:24 Dans un phénomène d'entraînement,
00:16:26 dans un phénomène de glissement de cette jeunesse,
00:16:30 de délinquants mineurs qui sont capables du pire,
00:16:34 de la plus grande des violences, voire de la barbarie.
00:16:37 Je comprends que cette maman soit dépitée.
00:16:41 Elle est désespérée, je trouve.
00:16:44 Elle est désespérée, mais on peut se mettre à sa place.
00:16:46 Il y a des parents qui donnent tout,
00:16:48 et malgré le fait qu'ils donnent tout,
00:16:50 ils travaillent, ils essayent d'être à l'intérieur, à l'extérieur,
00:16:52 de s'occuper de leurs gamins.
00:16:54 Et puis il y en a un qui va commettre un acte dramatique,
00:16:57 et là elle va culpabiliser à vie.
00:16:59 Elle va se poser la question "qu'est-ce que j'ai raté ?"
00:17:01 "Qu'est-ce qu'elle a raté ?"
00:17:03 Elle n'a peut-être rien raté,
00:17:05 c'est celui qui a 15 ans et qui a commis l'acte qui doit aussi.
00:17:09 - Et elle dit "il faut qu'il paye".
00:17:11 - Evidemment.
00:17:13 - Il ne faut pas défendre le défendable.
00:17:15 - Il y en a qui auraient pris la défense de leur gamin
00:17:17 en disant "ce n'est pas lui, il ne peut pas avoir fait ça".
00:17:19 On l'a beaucoup entendu dans ce genre d'affaires.
00:17:21 Là, il y a une forme de lucidité chez cette maman.
00:17:24 - Oui, tout à fait.
00:17:25 Cette maman, c'est un témoignage poignant.
00:17:27 Elle a eu l'honnêteté de reconnaître la responsabilité
00:17:30 de ne pas chercher à le minimiser en trouvant des excuses.
00:17:34 En quelque sorte, c'est compliqué au regard de la brutalité du crime.
00:17:39 Après, qu'est-ce qu'une bonne éducation ?
00:17:41 Je ne me prononce certainement pas sur cette femme-là en particulier,
00:17:45 mais je lisais le témoignage de la mère d'un des autres accusés,
00:17:48 qui est aussi la tante, puisqu'il y a deux cousins,
00:17:52 qui raconte comment elle essayait de donner une structure,
00:17:55 y compris parce qu'elle avait recueilli son neveu,
00:17:57 dont le père était en prison et dont la mère ne s'occupait pas,
00:17:59 qui allait de foyer en foyer, qu'elle essayait de le prendre chez elle.
00:18:01 Mais en même temps, elle voyait qu'il publiait des photos
00:18:03 extrêmement violentes sur TikTok.
00:18:05 Il n'avait plus de téléphone parce qu'il l'avait cassé,
00:18:06 mais elle lui prêtait quand même le sien.
00:18:08 Et puis elle ne voyait pas trop le problème.
00:18:09 C'est ce qu'elle raconte, je ne vais pas dire uniquement ce qu'elle raconte.
00:18:13 Qu'elle achetait elle-même des pétards,
00:18:14 parce que comme ça, il pouvait fumer à la maison
00:18:16 et qu'elle contrôlait ce qu'il fumait.
00:18:18 La notion de bonne éducation, elle est très malheureusement relative.
00:18:22 Et c'est vrai que la société n'a pas aidé, quoi qu'il en soit,
00:18:25 un certain nombre de parents, soit parce qu'il y a des quartiers
00:18:27 qui ont été abandonnés par la République,
00:18:29 soit parce que les signaux envoyés par la société
00:18:31 ont établi une espèce de confusion entre la contrainte et l'autorité.
00:18:36 Comme si l'autorité était en quelque sorte une forme d'atteinte
00:18:39 aux droits des enfants, alors que non.
00:18:41 Bien sûr que par moments, il faut savoir faire preuve d'autorité
00:18:43 et il faut savoir sanctionner raisonnablement, évidemment.
00:18:46 Après, vous pouvez aussi vous coucher et pas savoir que vos enfants font le mieux.
00:18:49 C'est plutôt comme le monde.
00:18:50 Non mais ce n'est pas ce que vous décrivez.
00:18:52 Bien sûr que ce n'est pas ce que vous décrivez.
00:18:54 Moi, je vais vous choquer.
00:18:56 Moi, je n'ai pas envie de me mettre à la place de la mère d'un des accusés.
00:19:02 J'ai envie de me mettre à la place des parents de Philippe.
00:19:04 Vous voyez, parce que quand je vois le cercueil rentrer dans le corbillard
00:19:08 avec cette couronne de fleurs blanches,
00:19:10 j'ai envie d'être primaire parce que l'émotion est primaire,
00:19:13 la douleur est primaire.
00:19:14 Et j'ai envie de vous dire que moi, surtout, ce qui me préoccupe,
00:19:17 c'est comment les parents de Philippe, ses amis, ses frères, ses soeurs,
00:19:21 je ne sais pas s'il en a, vont pouvoir continuer à vivre.
00:19:23 Et dans un deuxième temps, peut-être, si j'avais le temps,
00:19:26 et si j'étais un peu moins sous le coup de la colère,
00:19:29 de cette brutalité, de ces barbaries qui se répandent dans ce pays
00:19:32 comme des traînées de poudre,
00:19:33 peut-être qu'après, je me mettrai à la place de cette dame qui dit
00:19:36 "Qu'est-ce que j'ai loupé ?"
00:19:37 Mais là, vous voyez, on voit le cercueil, on voit la couronne de fleurs blanches,
00:19:40 on voit ce petit cercueil.
00:19:42 Vous voyez, c'est un adolescent, il avait 20 et quelques années.
00:19:47 Moi, j'ai surtout envie de me mettre à la place des parents.
00:19:50 C'est tout à fait compréhensible.
00:19:52 Tatiana.
00:19:53 Mère d'un petit garçon, moi je suis très triste pour Philippe,
00:19:55 mais ce qui me préoccupe, c'est quand même que vont devenir
00:19:58 des enfants ultra-violents de 14 et 15 ans, comme ces deux ados.
00:20:01 L'un avait quand même un profil déjà condamné pour vol,
00:20:04 l'autre pour défait de violence.
00:20:06 Celui de 14 ans, son père a déjà fait plusieurs séjours en prison,
00:20:09 prison ferme, violence aussi sur sa famille et ses fils.
00:20:13 Qu'est-ce qu'on fait avec ces enfants ?
00:20:15 Comment on s'y prend ?
00:20:16 Alors, je pense que dans les propositions gouvernementales,
00:20:19 la question de l'internat pour des enfants qui partent comme ça à la dérive,
00:20:23 c'est leur donner un cadre.
00:20:24 Je regretterais quand même toujours, même s'ils sont encore très jeunes pour cela,
00:20:27 mais qu'on ait arrêté le service militaire,
00:20:28 parce que je pense malgré tout que ça donnait un cadre,
00:20:30 une éducation des règles, l'autorité,
00:20:33 et même le permis de conduire pour ceux qui font du rodeuil urbain, etc.
00:20:36 On peut le regretter.
00:20:37 Mais ça donnait quand même un cadre qu'on essaye de retrouver aujourd'hui.
00:20:40 Et puis, dernière chose, la question de la majorité numérique à 15 ans,
00:20:43 puisque ça se passe quand même tout ça sur des réseaux sociaux,
00:20:46 ce sont des guet-apens sur un réseau social,
00:20:48 en l'occurrence un site de rencontre,
00:20:50 pose aussi, je pense, mérite d'être voté.
00:20:53 Et je pense que c'est très important,
00:20:54 parce qu'ils sont quand même tous ces jeunes,
00:20:56 biberonés à l'ultra-violence,
00:20:57 et dans le quotidien, et dans les jeux vidéo, et sur les réseaux sociaux.
00:21:02 Donc, il y a quand même là des mesures à faire maintenant.
00:21:04 Je crois.
00:21:05 Moi, vous savez, on utilise souvent l'expression "France Orange Mécanique"
00:21:08 pour parler d'insécurité.
00:21:09 Et je trouve d'ailleurs, parfois un peu à tort,
00:21:11 parce que quand vous regardez le film de Kubrick,
00:21:13 en réalité, c'est vraiment une bande de jeunes
00:21:16 qui décident de se donner du plaisir dans l'ultra-violence,
00:21:19 et qui tombent sur des gens qui n'ont rien demandé, etc.
00:21:22 C'est un peu le cas là, pardon.
00:21:24 Justement, je trouve que d'habitude, on est dans d'autres phénomènes.
00:21:27 Crépole, pour moi, ce n'est pas la France Orange Mécanique.
00:21:29 Il y avait d'autres phénomènes, c'était un truc plus identitaire, etc.
00:21:32 Il y a toutes les affaires qu'on a commentées récemment,
00:21:34 avec la petite Samarra, etc.
00:21:36 Ce n'était pas la France Orange Mécanique.
00:21:37 Là, c'est exactement ça.
00:21:38 Et je trouve qu'il y a une dimension qui est presque encore pire,
00:21:41 c'est celle de la préméditation et du gang organisé
00:21:43 avec ces fameux rendez-vous,
00:21:44 parce que ce n'est pas la seule affaire à Grande-Synthe,
00:21:46 il y en a eu d'autres.
00:21:47 C'est ce côté prémédité pour aller...
00:21:49 - Piéger des gens qui étaient sur un site de rencontre.
00:21:52 - C'est ça.
00:21:53 - Ce n'est pas la seule victime.
00:21:54 - Des homosexuels.
00:21:55 - La famille de Philippe dit que ce n'était pas le cas.
00:21:56 Qu'il n'était pas sur ces sites de rencontre.
00:21:58 - C'était pas lui la cible.
00:21:59 - C'était pas lui la cible, qu'il est arrivé un peu par hasard.
00:22:01 - On pense même à l'enquête sur l'effet que ce soit une erreur,
00:22:04 mais la volonté des agresseurs,
00:22:06 et je me place de leur point de vue,
00:22:07 et de cette histoire d'Orange Mécanique,
00:22:09 c'est d'aller piéger, en effet, des pédophiles présumés,
00:22:12 des homosexuels,
00:22:13 ils ont vraiment leur cible et ils leur tombent dessus.
00:22:15 Et je trouve que ça fait froid dans le dos,
00:22:16 parce qu'en fait, le choc d'Orange Mécanique, le film,
00:22:18 c'était la gratuité de cette violence.
00:22:20 On est exactement là-dedans.
00:22:22 - On est un peu dans le même coin de figure.
00:22:23 - Quel que soit le motif, ce qu'on retient,
00:22:27 c'est quand même la finalité de ces jeunes,
00:22:29 qui viennent peut-être d'horizons différents,
00:22:31 de lignes différentes, c'est la violence.
00:22:34 Et la violence de manière inouïe,
00:22:36 à laquelle ils se livrent, sans aucune retenue,
00:22:39 jusqu'à battre quelqu'un à mort.
00:22:41 Donc ça, c'est quand même ce qui est très frappant
00:22:43 de la société dans laquelle nous vivons.
00:22:45 Après, on va en parler certainement,
00:22:47 le couvre-feu, on va en parler, c'est bien,
00:22:50 mais anticiper et répondre au premier acte de délinquance,
00:22:55 comme il se doit, pas par un rappel à la loi,
00:22:58 pas par une mesure molle,
00:23:00 je veux dire, par une mise à l'écart de la société
00:23:02 pour une rééducation très puissante,
00:23:04 très sérieuse, très exigeante,
00:23:06 me paraît quand même être une réponse
00:23:08 qui est absolument nécessaire aujourd'hui
00:23:09 pour ne pas laisser ces adolescents glisser aussi vite
00:23:14 dans ce sentiment de déminuté.
00:23:16 Et enfin, il y a deux familles qui sont meurtries,
00:23:19 même si effectivement il y en a une qui a perdu un enfant
00:23:22 et qui ne le reverra jamais,
00:23:24 la maman qui a témoigné tout à l'heure,
00:23:26 la famille est aussi meurtrie, il ne faut quand même pas l'oublier.
00:23:29 - Alors, Jean-Sébastien rapidement, Mathéla.
00:23:31 - Oui, certainement, il y a une dimension
00:23:33 goût immodéré pour le sang, pour la violence,
00:23:35 et on voit bien qu'il s'est développé dans notre société,
00:23:38 mais il n'y a pas que ça, vous le disiez, Geoffroy,
00:23:40 c'est la volonté de faire respecter leurs règles,
00:23:43 selon leur vision de l'honneur,
00:23:45 c'est-à-dire s'en prendre à des homosexuels,
00:23:47 s'en prendre à des pédophiles, quoi qu'il en soit.
00:23:49 Alors déjà, la confusion qui est faite entre les deux
00:23:51 est absolument épouvantable,
00:23:53 mais peu importe, ça montre quand même quelque chose,
00:23:56 qu'on est une société qui n'est plus capable
00:23:58 de donner, elle, des cadres.
00:24:00 C'est-à-dire que les gens vont créer leurs propres règles,
00:24:02 on parlait tout à l'heure de codes d'honneur.
00:24:04 - Pour certains individus, mais on respecte,
00:24:06 on est 90%, on respecte les règles quand même.
00:24:08 - Je ne vous dis pas l'inverse, Florence,
00:24:10 je vous dis juste que manifestement,
00:24:12 bien souvent, on considère qu'il y a des politiques
00:24:15 ou des postures qui seraient trop fermes,
00:24:17 trop autoritaires, qui seraient une atteinte
00:24:19 aux droits des personnes. La réalité, c'est que les personnes
00:24:21 en question elles-mêmes, bien souvent,
00:24:23 elles sont en recherche de cadres.
00:24:25 Quand vous vous mettez dans une bande
00:24:27 et que les comptes se règlent à coup de perceuse
00:24:29 dans les genoux, ou même chose versant
00:24:31 une religion radicale, c'est parce que vous cherchez
00:24:33 un cadre très fort, et nous ne sommes pas
00:24:35 capables de voir ça.
00:24:37 - Je le disais il y a quelques semaines,
00:24:39 à l'interview d'un pédopsychiatre,
00:24:41 il y avait cette phrase que je trouve très vraie,
00:24:43 c'est que le fait d'être un pédopsychiatre,
00:24:45 c'est de faire des choses qui sont
00:24:47 très délicates, très délicates,
00:24:49 et qui sont très délicates,
00:24:51 c'est de faire des choses qui sont très délicates,
00:24:53 et qui sont très délicates,
00:24:55 et qui sont très délicates,
00:24:57 et qui sont très délicates,
00:24:59 et qui sont très délicates,
00:25:01 et qui sont très délicates,
00:25:03 et qui sont très délicates,
00:25:05 et qui sont très délicates,
00:25:07 et qui sont très délicates,
00:25:09 et qui sont très délicates,
00:25:11 et qui sont très délicates,
00:25:13 et qui sont très délicates,
00:25:15 et qui sont très délicates,
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00:55:55 et qui sont très délicates,
00:55:57 et qui sont très délicates,
00:55:59 - Oui, oui,
00:56:01 un jeune de 16 ans
00:56:03 qui commettrait un attentat
00:56:05 radicalisé en France,
00:56:07 effectivement,
00:56:09 je n'ai pas mémoire que ce soit déjà produit,
00:56:11 alors il y a le côté un peu artisanal quand même de la démarche,
00:56:13 qui est à la fois choquante,
00:56:15 et qui est à la fois un peu troublante,
00:56:17 je cherche "ceinture explosive"
00:56:19 sur réseau social,
00:56:21 contactez-moi à mon numéro de téléphone,
00:56:23 mais vous savez que,
00:56:25 puisqu'on parlait des Etats-Unis,
00:56:27 je me souviens de l'attentat
00:56:29 qui avait eu lieu pendant le marathon de Boston,
00:56:31 vous aviez deux jeunes,
00:56:33 - Tchétchènes,
00:56:35 - Absolument, deux frères,
00:56:37 et qui avaient mis au point un enjeu infernal,
00:56:39 je crois que c'était une cocotte minute dans un sac à dos,
00:56:41 et ça avait fait...
00:56:43 - Des morts et des blessés.
00:56:45 - Ce qui est peut-être, pour les services de sécurité,
00:56:47 le plus difficilement parable,
00:56:49 - C'est l'attentat artisanal.
00:56:51 - Chandra Buisson ?
00:56:53 - Oui, c'est déjà arrivé que des jeunes soient suspectés
00:56:55 de l'attentat, et c'est d'ailleurs
00:56:57 ce qui inquiète les autorités,
00:56:59 le procureur national antiterroriste
00:57:01 l'a dit lui-même il y a déjà quelques mois,
00:57:03 en disant qu'il voyait un rajeunissement
00:57:05 des profils des individus
00:57:07 qui passent à l'acte sur notre sol,
00:57:09 et qui veulent passer à l'acte sur notre sol,
00:57:11 radicalisés par eux-mêmes,
00:57:13 et sans lien direct forcément avec l'Etat islamique,
00:57:15 c'est ce qu'on appelle la menace endogène,
00:57:17 qui est la menace principale,
00:57:19 mais effectivement, les services spécialisés et le parc antiterroriste
00:57:21 notent un rajeunissement des profils.
00:57:23 - Et là, dans les deux cas que vous évoquiez,
00:57:25 ils ont pu intervenir avant la commission des actes.
00:57:27 Jean-Sébastien Ferjou ?
00:57:29 - Oui, je voyais un responsable policier l'autre jour
00:57:31 qui me montrait, vous savez, il y a des sites
00:57:33 qui imitent des sites de commerce
00:57:35 grand public, et sur lesquels vous pouvez trouver
00:57:37 vraiment tout, justement,
00:57:39 des armes, des explosifs,
00:57:41 il y avait une annonce, il me montrait une annonce,
00:57:43 où c'était aussi quelqu'un qui proposait ces services
00:57:45 pour tabasser quelqu'un d'autre à 50 euros,
00:57:47 donc de toute façon, je pense qu'on aura de la peine
00:57:49 à gérer la facilité d'accès,
00:57:51 même si les services de sécurité... - On coupe les réseaux sociaux ?
00:57:53 - Non, ce sont plus des questions...
00:57:55 - C'est une solution radicale, hein ?
00:57:57 - D'algorithmes que de réseaux sociaux,
00:57:59 dans l'absolu,
00:58:01 et quand même, l'État de droit nous protège
00:58:03 de ce genre de mesures,
00:58:05 mais ce que je voulais vous dire par ailleurs,
00:58:07 c'est qu'il faut miser sur, effectivement,
00:58:09 le fait de canaliser
00:58:11 ce qui se passe chez ces jeunes-là,
00:58:13 d'autant que c'est très différent
00:58:15 les projets d'attentats avec les tueries de masse.
00:58:17 Les tueries de masse aux États-Unis,
00:58:19 Xavier Roffert, vous savez, le criminologue,
00:58:21 a notamment travaillé dessus. Quand vous regardez le profil
00:58:23 des gens qui se sont livrés à des tueries de masse,
00:58:25 c'est tout profil confondu.
00:58:27 Il y a des blancs, des noirs, des latinos,
00:58:29 il y a des riches, des pauvres, des jeunes, des vieux,
00:58:31 c'est tout profil confondu.
00:58:33 Le point commun est la crise de la masculinité.
00:58:35 Et c'est une vraie réflexion que nous devons avoir
00:58:37 sur notre société, parce que la société envoie
00:58:39 effectivement des messages assez contradictoires
00:58:41 aux jeunes hommes. La plupart arrivent
00:58:43 à s'en dépatouiller, mais il y a aussi des gens
00:58:45 plus fragiles psychologiquement,
00:58:47 qui arrivent pas à se dépatouiller avec cette injonction
00:58:49 contradictoire où d'un côté, il y a quand même
00:58:51 une tendance à vouloir des hommes à l'ancienne
00:58:53 et de l'autre côté interdire tout ce qui relève
00:58:55 d'une masculinité trop affirmée.
00:58:57 - Allez, on fait une petite pause. On se retrouve dans un instant,
00:58:59 on partira à Grande-Synthe, où les obsèques du jeune
00:59:01 Philippe, 22 ans, se sont déroulés avec
00:59:03 beaucoup d'émotion. Et puis, on écoutera
00:59:05 aussi la mère d'un des jeunes mineurs
00:59:07 mis en cause. A tout de suite dans Punchline,
00:59:09 sur CNews et sur Europe.
00:59:11 - 18h15, on se retrouve en direct dans Punchline,
00:59:15 sur CNews et sur Europe.
00:59:17 Direction Grande-Synthe, où les obsèques
00:59:19 du jeune Philippe, 22 ans, se sont déroulés cet après-midi.
00:59:21 Il y avait une foule très nombreuse
00:59:23 sur place. Maxime Legay et Fabrice Elsner,
00:59:25 vous êtes sur place. Bonsoir à tous les deux,
00:59:27 avec évidemment beaucoup d'émotion parmi ses proches.
00:59:29 - Oui, bonsoir. Laurence, effectivement,
00:59:35 c'est une ville encore meurtrie
00:59:37 et sous le choc qui a rendu hommage
00:59:39 à Philippe, 22 ans, lui qui a été
00:59:41 victime d'un guet-apens mortel,
00:59:43 une agression d'une violence inouïe
00:59:45 qu'il avait plongée dans le coma
00:59:47 avant qu'il ne succombe à ses blessures.
00:59:49 Alors passée la sidération
00:59:51 et l'effroi, l'heure aujourd'hui
00:59:53 était désormais recueillement
00:59:55 ici, dans cette église
00:59:57 Saint-Jacques, où se sont déroulés
00:59:59 les obsèques. La famille,
01:00:01 les proches de Philippe ont pris
01:00:03 la parole durant cette cérémonie.
01:00:05 Ils ont eu ce mot tout en
01:00:07 sobriété, "tu vas profondément
01:00:09 nous manquer, Philippe", avec
01:00:11 beaucoup d'émotions qui étaient
01:00:13 perceptibles dans leur voix.
01:00:15 Mais ils n'étaient pas seuls, aujourd'hui,
01:00:17 les proches de Philippe. Beaucoup d'habitants
01:00:19 de Grande-Synthe sont venus également
01:00:21 assister à ces obsèques pour
01:00:23 soutenir la famille de
01:00:25 Philippe dans cette épreuve, ce
01:00:27 drame qu'il traverse, mais également
01:00:29 pour rendre hommage, eux aussi, à ce
01:00:31 jeune garçon qui était une figure
01:00:33 connue et appréciée de
01:00:35 tous ici. Alors, à la fin
01:00:37 de la messe funéraire,
01:00:39 le cercueil a été dirigé
01:00:41 par le corbillard en direction
01:00:43 du cimetière communal
01:00:45 où Philippe peut désormais
01:00:47 reposer en paix. - Merci beaucoup, Maxime Legay
01:00:49 et Fabrice Elsner. Trois mineurs de 14 et 15 ans
01:00:51 sont donc mis en examen pour assassinat
01:00:53 dans le cadre de cette affaire.
01:00:55 Fabrice Elsner, avec qui vous êtes mon cher Maxime,
01:00:57 a recueilli le témoignage de la maire d'Inde,
01:00:59 ces jeunes mis en examen.
01:01:01 Elle ne comprend pas
01:01:03 ce qui a pu se passer. Elle estime que
01:01:05 voilà, ils doivent payer,
01:01:07 ces jeunes, pour ce qu'ils ont fait. Écoutez ce témoignage
01:01:09 dont la voix a été légèrement trafiquée
01:01:11 afin qu'on ne la reconnaisse pas.
01:01:13 - Moi, je dors, je leur fais confiance,
01:01:15 ils n'ont pas à sortir. Déjà, ils doivent me réveiller
01:01:17 pour sortir. Et là, s'ils ont
01:01:19 fait quelque chose pendant que je dormais,
01:01:21 eh bien, c'est à eux de payer ce qu'ils ont fait.
01:01:23 Mais pas à nous. Nous, on n'est
01:01:25 que la famille, moi, je suis que la maman.
01:01:27 Je suis responsable, certes,
01:01:29 mais je ne suis pas responsable de leurs actes.
01:01:31 OK, peut-être mon enfant s'est retrouvé dehors
01:01:33 à cette heure-là, mais
01:01:35 on n'est pas derrière eux tout le temps.
01:01:37 Vous voyez ? Nous, on leur dit de ne pas sortir.
01:01:39 Qu'il est interdit de sortir, que de base,
01:01:41 la nuit, c'est fait pour dormir.
01:01:43 C'est fait pour rester à la maison, c'est pas fait pour
01:01:45 traîner dehors. Faire quoi dehors,
01:01:47 la nuit ? Je ne ferais pas la même
01:01:49 bêtise avec mes trois derniers,
01:01:51 quoi. Maintenant que je sais que
01:01:53 même qu'ils ont 12 ans,
01:01:55 13 ans, 15 ans, jusqu'à 18 ans,
01:01:57 jusqu'à tant qu'ils sont majeurs, il n'y en a pas un qui
01:01:59 sortira la nuit. Grand maximum,
01:02:01 ça sera 20 heures rentrées, fini.
01:02:03 J'ai compris ma douleur. Vraiment.
01:02:05 - Voilà pour ce témoignage d'une maman
01:02:07 qui semble désespérée,
01:02:09 Eric Revelle. C'est l'autopsie,
01:02:11 quoi, d'une défaillance éducative
01:02:13 ou d'une défaillance collective ?
01:02:15 - Oui, oui, mais oui,
01:02:17 sans doute. Mais je vais
01:02:19 vous choquer, alors. - Non, sans doute pas, mais allez-y.
01:02:21 - Moi, je veux bien
01:02:23 écouter toutes les explications de cette dame,
01:02:25 même si c'est son enfant meurtrier
01:02:27 va en prison et qu'elle va s'en vouloir,
01:02:29 mais surtout, quand je vois les images de ce cercueil,
01:02:31 - Celui de Philippe, hein ?
01:02:33 - Celui de Philippe, de ses parents,
01:02:35 je pense d'abord,
01:02:37 et avant tout, aux parents,
01:02:39 parce que la douleur, elle est primaire,
01:02:41 l'émotion, elle est primaire, et puis ça me faisait penser à quelque chose,
01:02:43 Laurence. Voyez ces roses blanches, là ?
01:02:45 Il y a quelques années,
01:02:47 pour les plus anciens, moi, mon père écoutait
01:02:49 beaucoup cette chanson, c'était Berth Silva qui chantait
01:02:51 les roses blanches. Et les roses blanches, c'était
01:02:53 un enfant qui apportait des roses à sa maman
01:02:55 décédée à l'hôpital. Bien aujourd'hui, les roses blanches,
01:02:57 c'est les parents qui les apportent pour leurs
01:02:59 enfants massacrés. - Terrible, terrible.
01:03:01 - Un énorme massacre. - Ultra-violence,
01:03:03 de cette ultra-jeunesse, un rajeunissement
01:03:05 dingue, avec
01:03:07 des mesures. C'est-à-dire que
01:03:09 il y a quand même une vraie question sur d'abord
01:03:11 la peine. Ils vont comparer
01:03:13 dans combien de temps ? Moi, je pense qu'il faut
01:03:15 une comparution d'abord immédiate,
01:03:17 une peine extrêmement sévère
01:03:19 tout de suite,
01:03:21 une responsabilité aussi des parents,
01:03:23 le cas échéant, parce que là, on est quand même a priori
01:03:25 dans ces deux cas de mineurs,
01:03:27 des cas de récidive, des deux mineurs de 14 et 15 ans
01:03:29 déjà condamnés. L'un, celui de 15 ans,
01:03:31 me semble-t-il, pour vol, et celui de 14 ans
01:03:33 pour plusieurs faits de violence.
01:03:35 Donc il y a quand même une vraie question de récidive
01:03:37 pour ces deux jeunes qui se posent.
01:03:39 Et puis, vous évoquez tout à l'heure,
01:03:41 Geoffroy, la France orange mécanique.
01:03:43 Je vais rajouter la France du film
01:03:45 de Bertrand Tavernier, "Lapin". En fait, pour moi,
01:03:47 c'est un mix des deux. C'est-à-dire qu'on est là quand même dans une histoire
01:03:49 de guet-apens absolument terrifiant,
01:03:51 où apparemment, il y a d'autres cas
01:03:53 qui malheureusement risquent de se rajouter à celui de Philippe.
01:03:55 Heureusement pas avec des morts,
01:03:57 mais avec d'autres jeunes hommes qui auraient été
01:03:59 justement pris à ce piège-là.
01:04:01 Et donc voilà. Mais c'est vrai que là,
01:04:03 on se sent en fait démunis face à cette
01:04:05 jeunesse et cette ultra-violence et ce
01:04:07 manque d'empathie de ces enfants
01:04:09 à qui il faut vraiment qu'on réapprenne
01:04:11 en fait un cadre, qu'on redonne
01:04:13 un cadre absolu. - On est d'accord.
01:04:15 Même si les parents, comme là, on a entendu cette maman,
01:04:17 Geoffroy Lejeune, disent "Voilà,
01:04:19 j'ai fait ce que je pouvais, mais je dormais. La nuit, je dors."
01:04:21 Ben oui, et il fait le mur. Il est sorti
01:04:23 et il a commis cet acte horrible.
01:04:25 - On va pas incriminer cette maman là.
01:04:27 Je veux dire, elle a de la peine, elle aussi,
01:04:29 même si en effet, il y a une hiérarchie dans les peines
01:04:31 que Eric a tenté d'établir et il a raison.
01:04:33 Mais comment vous dire,
01:04:35 les causes ont des conséquences en fait.
01:04:37 Tout ce qui ne fonctionne pas
01:04:39 dans cette affaire, en fait, existe depuis longtemps.
01:04:41 On l'a sous les yeux. On a espéré que ça se passe bien.
01:04:43 Malheureusement, ça ne se passe pas bien.
01:04:45 Et moi, je reste sidéré parce que j'ai vu, je suis allé
01:04:47 me balader sur le réseau social Coco,
01:04:49 le fameux réseau social Coco.
01:04:51 - C'est quoi ce truc-là ?
01:04:53 - Déjà, c'est un réseau social sans inscription.
01:04:55 - C'est un truc qui est en cause dans la faim.
01:04:57 - Vous mettez votre pseudonyme
01:04:59 et vous avez accès à tout un tas
01:05:01 de joyeusetés.
01:05:03 Vous pouvez avoir des rencontres avec des mineurs,
01:05:05 des rencontres avec...
01:05:07 - Pourquoi ce n'est pas interdit ?
01:05:09 - Alors, il y a une question, pourquoi ce n'est pas interdit.
01:05:11 - Il n'est pas interdit.
01:05:13 - Parce qu'il est hébergé à l'étranger, à Lorence, ça joue beaucoup.
01:05:15 Et ensuite,
01:05:17 deuxièmement,
01:05:19 vous découvrez une société parallèle avec des gens.
01:05:21 Elle est virtuelle, donc
01:05:23 Dieu merci, mais parfois, elle pénètre dans le réel
01:05:25 et c'est ce qui s'est passé avec Philippe.
01:05:27 Et en effet, il faut rappeler,
01:05:29 l'enquête le dira plus précisément,
01:05:31 c'était un gatapan et il n'y en a pas eu un seul.
01:05:33 - Et il n'était peut-être pas visé.
01:05:35 - Et il n'était peut-être pas visé.
01:05:37 Là aussi, l'enquête le dira de manière plus précise.
01:05:39 Ce qui est intéressant, c'est qu'il y a des gens,
01:05:41 imaginez-vous, vous avez un rendez-vous un peu
01:05:43 suspect avec quelqu'un par ce réseau social.
01:05:45 Quelque chose dont vous avez un peu honte, que vous ne voulez pas assumer,
01:05:47 etc. Vous vous faites tabasser,
01:05:49 vous n'allez pas forcément porter plainte. Donc il y a aussi toute une partie
01:05:51 peut-être de ce monde parallèle
01:05:53 qu'on ignore complètement et c'est une façon de la France.
01:05:55 - Jean-Sébastien Perjoux.
01:05:57 - On travaille régulièrement sur Atlantico avec un psychanalyste
01:05:59 qui s'appelle Rabinovitch,
01:06:01 je vais y arriver,
01:06:03 qui travaille notamment dans le fil de Maurice Berger
01:06:05 et qui décrypte très bien
01:06:07 comment nous sommes une société qui depuis 40 ans,
01:06:09 50 ans, a voulu trouver essentiellement
01:06:11 des causes sociologiques à la violence
01:06:13 parce que c'était la pauvreté,
01:06:15 parce que c'était les circonstances économiques,
01:06:17 parce que c'était les réseaux sociaux ou je ne sais quoi
01:06:19 et qui finalement
01:06:21 rappelle que la nature humaine,
01:06:23 chacun d'entre nous est
01:06:25 susceptible d'être violent et que
01:06:27 c'est quelque chose qui se gère
01:06:29 dès le plus jeune âge et que nous sommes une société
01:06:31 qui s'est désarmée littéralement,
01:06:33 qui s'est désormais, qui a dissu. - Qui a perdu ses règles,
01:06:35 ses repères. - Exactement et qui a perdu
01:06:37 tout ce qui était des sources
01:06:39 de sens aussi.
01:06:41 Et il n'y a plus rien qui indique cette jouissance
01:06:43 de détruire parce qu'elle est présente chez les très jeunes
01:06:45 enfants, vous savez, ne sera-t-ce que pour détruire
01:06:47 un château de sable, le château de sable du gamin
01:06:49 d'à côté sur la plage. Ça commence comme ça,
01:06:51 on est censé le canaliser et nous sommes
01:06:53 une société qui a cessé de le faire parce qu'on
01:06:55 voulait voir des causes de la violence ailleurs.
01:06:57 Ça ne veut pas dire qu'elles n'existent pas du tout
01:06:59 mais on a oublié qu'elles étaient en premier
01:07:01 lieu au sein de chaque être humain
01:07:03 et à force d'avoir oublié ça,
01:07:05 on s'est totalement, totalement
01:07:07 désarmée et c'est probablement ce qui s'appelle
01:07:09 la décivilisation. - Et qui a désinvesti
01:07:11 aussi dans son hôpital public et dans les services
01:07:13 psychiatriques, il faut le rappeler à chaque fois.
01:07:15 - Oui, oui, oui. - Mais si, mais si, mais si, il y a beaucoup
01:07:17 moins de prise en charge. Donc même les gens
01:07:19 qui sont repérés, vous les mettez où ?
01:07:21 Vous en occupez comment si vous êtes déjà un parent ?
01:07:23 - La situation de la psychiatrie française
01:07:25 est absolument tragique.
01:07:27 - Je rajoute qu'à propos de l'agression de la jeune
01:07:29 Samara, cette fois c'est à Montpellier, vous vous rappelez,
01:07:31 il y a deux autres mineurs
01:07:33 qui ont été mis en examen, il y en avait déjà
01:07:35 je crois deux autres
01:07:37 qui avaient été interpellés.
01:07:39 Donc ça fait quatre mineurs au total
01:07:41 qui s'en sont pris à une jeune fille de 13 ans
01:07:43 parce qu'elle ne s'habillait pas
01:07:45 comme vous vous en rappelez,
01:07:47 comme ils le souhaitaient, c'est-à-dire
01:07:49 avec le voile notamment.
01:07:51 Et ils ont été mis en examen pour
01:07:53 ces deux mineurs, pour tentative
01:07:55 de meurtre sur un mineur de moins
01:07:57 de 15 ans.
01:07:59 On est face à, alors je ne sais pas si dans les chiffres
01:08:01 on est face à une explosion
01:08:03 des actes de violence des mineurs, mais
01:08:05 il nous saute au visage en fait, en réalité.
01:08:07 On est assez démunis en tant que parents
01:08:09 en se disant
01:08:11 mais qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce qu'on a raté
01:08:13 au point de vue de la société
01:08:15 et parce que je crois que, je l'ai dit
01:08:17 cette semaine, il faut tout un village pour élever
01:08:19 un enfant, on ne peut pas élever un enfant tout seul.
01:08:21 Il y a l'éducation qui joue un rôle, mais il y a
01:08:23 le voisinage, il y a la famille,
01:08:25 l'entourage je crois, on ne peut pas faire tout seul.
01:08:27 En tout cas, je ne suis pas sûr
01:08:29 que vous, Laurence, vous ayez raté quelque chose
01:08:31 particulièrement, je ne dis pas ça pour vous
01:08:33 précisément, mais il y a quand même
01:08:35 aussi beaucoup d'enfants qui ne passeront pas à l'acte
01:08:37 non pas qu'ils aient une nature meilleure que celle
01:08:39 dont on est en train de parler aujourd'hui, mais en effet
01:08:41 il faut tout un village pour élever un enfant et il y a des
01:08:43 milieux
01:08:45 il y a des endroits
01:08:47 où ça ne se passe pas comme ça.
01:08:49 Je suis désolé, je vais partir de parler de
01:08:51 l'affaire de Samara, mais l'affaire de Samara
01:08:53 c'est exactement l'inverse, c'est un écosystème qui a rencontré
01:08:55 cette violence, c'est-à-dire que c'est une pression sociale
01:08:57 exercée sur celle qui en gros
01:08:59 s'habille à l'européenne, je cite sa maman avant qu'elle
01:09:01 se reprenne. Et là
01:09:03 pour le coup, vous avez au contraire
01:09:05 le village, pour reprendre votre expression,
01:09:07 le village qui se ligue contre elle, donc ça c'est un écosystème
01:09:09 qui favorise la violence et qui favorise ça.
01:09:11 De la même manière, le petit
01:09:13 chème Cédine, je pense qu'il n'a pas été aidé par l'environnement
01:09:15 dans lequel il évoluait.
01:09:17 Donc
01:09:19 vous avez raison, les chiffres
01:09:21 c'est compliqué de les commenter, mais en revanche
01:09:23 par contre ce dont on est certains, c'est qu'on pourrait
01:09:25 commenter tous les jours une chose de la sorte.
01:09:27 Et moi j'essaie de les distinguer, par exemple
01:09:29 j'étais sur votre plateau l'année dernière quand on a commenté
01:09:31 le meurtre de la professeure d'espagnol
01:09:33 à Saint-Jean-de-Luz. Je pense qu'il était
01:09:35 compliqué de tirer le
01:09:37 fait de société de cet événement. C'était dramatique
01:09:39 évidemment, on l'a dit, il y avait de la psychiatrie
01:09:41 qui était en cause, de la drogue aussi je crois.
01:09:43 Et là en l'occurrence, des causes
01:09:45 qu'on connaissait. Aujourd'hui
01:09:47 ce qu'on commente depuis quelques semaines, Samara,
01:09:49 Chème Cédine et compagnie, c'est
01:09:51 plus un écosystème, c'est en gros
01:09:53 une police de la charia qui s'installe
01:09:55 et qui n'a pas de limite.
01:09:57 - On va avancer dans Punchline,
01:09:59 j'aimerais qu'on parte maintenant du côté de
01:10:01 Bordeaux où l'enquête progresse
01:10:03 désormais après la blessure du
01:10:05 chanteur Kendi Girac. On va rejoindre
01:10:07 sur place Augustin Donadu et Florian Paume.
01:10:09 Bonsoir à tous les deux. Vous êtes toujours devant le
01:10:11 CHU de Haut-Lévesque.
01:10:13 Avec une première information,
01:10:15 mon cher Augustin,
01:10:17 Kendi Girac est donc entendu
01:10:19 en ce moment même par les gendarmes. Vous nous le confirmez ?
01:10:21 - Je vous le confirme,
01:10:25 effectivement, cette audition était
01:10:27 très attendue, le procureur de la République de
01:10:29 Mont-de-Marsan avait prévenu qu'Kendi Girac
01:10:31 répondra aux enquêteurs dès lorsque son état de santé
01:10:33 le lui permettra. C'est chose faite,
01:10:35 il est actuellement en train de répondre
01:10:37 aux questions des gendarmes. La question,
01:10:39 elle est simple, est-ce qu'il va maintenir
01:10:41 la version qu'il a donnée au secours lorsqu'il a été
01:10:43 pris en charge dans la nuit de dimanche à lundi,
01:10:45 à savoir qu'il aurait manipulé
01:10:47 seul cette arme et qu'il s'agissait
01:10:49 d'un tir accidentel.
01:10:51 En tout état de cause, les précédents
01:10:53 témoignages, les précédentes auditions
01:10:55 de ses proches dont sa compagne
01:10:57 viennent attester ce scénario,
01:10:59 un scénario qui fait état
01:11:01 d'un tir accidentel et d'une manipulation
01:11:03 de l'arme par Kendi Girac
01:11:05 lui seul.
01:11:07 - Augustin, l'autre information d'aujourd'hui,
01:11:09 c'est que le coup de feu a bien eu lieu
01:11:11 dans la caravane, dans un huis clos familial.
01:11:13 C'est bien cela ?
01:11:15 - Effectivement,
01:11:17 tout à fait, les premières expertises
01:11:19 balistiques viennent attester le fait
01:11:21 que le tir de l'arme à feu a bien eu lieu
01:11:23 dans la caravane
01:11:25 et selon les premières
01:11:27 auditions, dans cette caravane se trouvait
01:11:29 évidemment Kendi Girac
01:11:31 accompagné de sa compagne et de
01:11:33 sa petite fille de 3 ans.
01:11:35 Alors il faut savoir que la loi
01:11:37 du silence est très importante
01:11:39 chez les gens du voyage,
01:11:41 dans cette communauté, ils sont
01:11:43 très peu enclin à partager
01:11:45 leurs informations, mais tout de même,
01:11:47 avec Florian Paume qui m'accompagne, ils nous ont
01:11:49 confié qu'entre Kendi Girac
01:11:51 et sa compagne, il y avait une certaine
01:11:53 tension ces derniers temps,
01:11:55 que lors de cette soirée, cette nuit,
01:11:57 de dimanche à lundi, il y avait de l'alcool
01:11:59 sur cet air d'accueil
01:12:01 des gens du voyage. Alors les enquêteurs
01:12:03 vont tenter de savoir si véritablement
01:12:05 Kendi Girac s'est tiré lui-même
01:12:07 une balle dans le thorax ou si un tiers
01:12:09 a pu intervenir.
01:12:11 Des analyses des vêtements des protagonistes
01:12:13 vont être effectuées pour tenter
01:12:15 de retrouver de la poudre sur
01:12:17 tel ou tel vêtement et ainsi déterminer
01:12:19 qui portait cette arme au moment
01:12:21 où Kendi Girac a été blessé au thorax.
01:12:23 - Voilà, et on lui souhaite, Augustin Donadieu
01:12:25 et Florian Paume, de se
01:12:27 remettre rapidement sur pied.
01:12:29 Il y a des inquiétudes quand même sur son
01:12:31 état de santé à terme, c'est bien cela Augustin ?
01:12:33 - Oui, tout à fait. Tout à l'heure
01:12:37 avec Florian Paume, nous étions à l'intérieur
01:12:39 de cet hôpital au Lévesque, au sud-ouest
01:12:41 de Bordeaux. Une cinquantaine
01:12:43 de personnes de la communauté,
01:12:45 des gens du voyage étaient présentes pour
01:12:47 soutenir l'un des leurs
01:12:49 et ils étaient là également pour
01:12:51 se rassurer entre eux, parler, partager
01:12:53 un petit peu leurs émotions et effectivement
01:12:55 nous avons pu entendre une certaine inquiétude
01:12:57 quant à la capacité du chanteur
01:12:59 à pouvoir remonter sur scène et à reprendre le micro.
01:13:01 Il y avait même une personne qui racontait
01:13:03 un appel téléphonique qu'il avait eu
01:13:05 quelques minutes auparavant.
01:13:07 Un appel téléphonique très peu rassurant
01:13:09 selon ce que ce dernier disait à sa famille
01:13:11 faisant état d'un Kendi Girac
01:13:13 pouvant peut-être ne pas
01:13:15 être en capacité dans les prochains
01:13:17 mois, dans les prochaines années de pouvoir reprendre
01:13:19 le micro. C'est évidemment ce que nous ne souhaitons pas.
01:13:21 Bien sûr. - Merci
01:13:23 Augustin Donatelliu, Florian Paume, on souhaite
01:13:25 qu'il puisse remonter sur scène et
01:13:27 donner du bonheur à tous ceux qui l'aiment.
01:13:29 Il est 18h30, merci beaucoup pour toutes ces informations.
01:13:31 On leur du rappel des titres de l'actualité.
01:13:33 C'est News Europe 1 avec Simon Guillain. Simon.
01:13:35 François Fillon, reconnu coupable dans l'affaire
01:13:41 des emplois fictifs de son épouse,
01:13:43 a été condamné à 4 ans d'emprisonnement
01:13:45 dont un non ferme.
01:13:47 Après la mort hier de 5 migrants dans la Manche,
01:13:49 3 personnes ont été interpellées aujourd'hui
01:13:51 au Royaume-Uni.
01:13:53 Il s'agit de 3 Soudanais âgés de 19 à 22 ans
01:13:55 qui sont soupçonnés d'avoir facilité
01:13:57 l'immigration clandestine et d'être entrés
01:13:59 illégalement dans les banques.
01:14:01 Le juge a été indiqué par le juge
01:14:03 à la cour de cassation.
01:14:05 Le juge a été indiqué par le juge
01:14:07 à la cour de cassation.
01:14:09 Le juge a été indiqué par le juge
01:14:11 à la cour de cassation.
01:14:13 Le juge a été indiqué par le juge
01:14:15 à la cour de cassation.
01:14:17 L'armée israélienne mène une action offensive
01:14:19 dans le sud du Liban.
01:14:21 L'armée israélienne mène une action offensive
01:14:23 dans le sud du Liban.
01:14:25 Le ministre israélien de la Défense,
01:14:27 Yoav Galan, a indiqué que selon les autorités israéliennes,
01:14:29 la moitié des commandants du Hezbollah
01:14:31 ont été éliminés.
01:14:33 Difficile de savoir si les forces israéliennes
01:14:35 ont pénétré sur le territoire libanais.
01:14:37 - Merci beaucoup, Simon Guillain.
01:14:39 On va prendre maintenant la direction de plaisir
01:14:41 dans les Yvelines pour une actualité un peu plus légère.
01:14:43 Un match de foot du Variety Club de France
01:14:45 avec notre ami Jacques Vendroux
01:14:47 et le président Macron
01:14:49 qui a chaussé les crampons
01:14:51 pour la bonne cause
01:14:53 puisqu'il s'agit de récolter des fonds pour l'opération
01:14:55 Pièce Jaune, présidée par son épouse Brigitte Macron.
01:14:57 On voit en ce moment même, et je le dis pour nos auditeurs,
01:14:59 le président avec son maillot,
01:15:01 son short blanc,
01:15:03 des grandes chaussettes grises
01:15:05 qui dribblent.
01:15:07 J'ai l'impression de m'aider un tout petit peu
01:15:09 sur le commentaire sportif et footballistique.
01:15:11 Je crois qu'il y avait un partout à la mi-temps.
01:15:13 - Il me semble que j'avais eu un deuxième but
01:15:15 avant de me coucher en publicité.
01:15:17 - Bon, bon, bon.
01:15:19 Il a un maillot avec marqué "Quick".
01:15:21 - C'est le sponsor.
01:15:23 - Merci. Jusqu'ici, tout va bien.
01:15:25 Et donc, on voit le président sur le terrain.
01:15:27 C'est une bonne chose, Eric Revelle ?
01:15:29 - Moi, je trouve ça plutôt sympathique.
01:15:31 On n'oublie pas, pour autant,
01:15:33 les problèmes qu'à ce pays.
01:15:35 Ils sont multiples.
01:15:37 Après, je me pose toujours la question
01:15:39 - parce que là, il doit y avoir des services de sécurité
01:15:41 autour du terrain à plaisir dans les éveniments -
01:15:43 je me pose toujours la question
01:15:45 de "Est-ce qu'on donne des consignes ou ça va de soi ?"
01:15:47 - De ne pas le tacler, de ne pas lui casser les jambes.
01:15:49 - Oui, c'est ça, de ne pas le tacler,
01:15:51 de faire attention à ses chevilles.
01:15:53 En même temps, je suis pas un spécialiste,
01:15:55 il faudra demander à Jacques,
01:15:57 mais je regardais... Ah, là, il est...
01:15:59 Non, c'est pas lui qui est tombé.
01:16:01 Il est à différents endroits du terrain,
01:16:03 il faut s'occuper, parce que je le vois...
01:16:05 - Vous voulez dire que comme au gouvernement, il est un peu partout ?
01:16:07 - Il est en même temps à gauche, à droite, au centre et derrière.
01:16:09 Il n'y a que dans les buts où Jacques Vendroux...
01:16:11 - Jacques Vendroux, je suis sûre qu'il sera
01:16:13 chez Pascal Praud tout à l'heure, à 20h.
01:16:15 Donc, je crois, moi qui es un grand amateur de foot...
01:16:17 - Écoutez, qu'est-ce que je peux vous dire sur ce match ?
01:16:19 C'est un peu déséquilibré...
01:16:21 - Si vous n'avez rien à dire, n'hésitez rien.
01:16:23 - Non, non, mais attendez, je vais vous faire le commentaire.
01:16:25 On est sur la station de Eugène Saccomano, la station mythique,
01:16:27 le match est un peu déséquilibré, parce qu'il y a beaucoup d'anciens champions.
01:16:29 - Du plat, du pied !
01:16:31 - Bravo, on a fait le match !
01:16:33 - Incroyable ! Moi j'ai écouté ça quand j'étais petit, c'était mythique.
01:16:35 L'équipe est très déséquilibrée,
01:16:37 parce qu'il y a beaucoup de champions du monde qui jouent avec le président de la République.
01:16:39 - Léa Deschamps, Laurent Blanc, Marcel Nessaï, Christian Carameu.
01:16:41 - Exactement, et j'ai cru voir Eden Hazard,
01:16:43 qui est un ancien champion, mais qui était encore en activité
01:16:45 il y a quelques années, donc il doit avoir une grande forme.
01:16:47 Donc, je pense qu'ils sont en train de mener au score,
01:16:49 et j'avais vu en effet un deuxième but,
01:16:51 et après, disons la vérité, et...
01:16:53 - Oh, c'est Jacques !
01:16:55 - Racontez pour nos auditeurs ce qu'il se passe, Eric !
01:16:57 - Je viens de voir un shoot de loin,
01:16:59 et j'ai cru voir le...
01:17:01 Je ne sais pas si Jacques arrive à se propulser au-dessus de la barre.
01:17:03 - Jacques Vendroux, alors, on lui explique à nos auditeurs,
01:17:05 il est dans les cages.
01:17:07 - Voilà, il est dans les cages, il est le numéro 20.
01:17:09 - Jean-Sébastien Ferjou, Tatiana, peut-être quelque chose à me dire ?
01:17:11 - D'abord, rappelez-nous que notre président est fan de foot,
01:17:13 un fan de l'OM,
01:17:15 qu'on était plus habitués quand même à le voir
01:17:17 en tant que boxeur, en boxant,
01:17:19 souvenez-vous de ces magnifiques photos noir et blanc
01:17:21 qu'il avait fait jaser,
01:17:23 boxant, plus que sur un terrain de foot,
01:17:25 et à la fois, c'est de bonne augure,
01:17:27 parce que je rappelle à nos auditeurs et à ses spectateurs
01:17:29 que demain, il prononcera un grand discours sur l'Europe à la Sorbonne,
01:17:31 et qu'on a un mois et demi des européennes,
01:17:33 donc il est temps de mouiller le maillot et de jouer collectif,
01:17:35 parce que son camp est quand même un peu en difficulté face au...
01:17:37 - Et là, quand même, là, sur le terrain,
01:17:39 ils sont à 4-1 pour l'équipe du président.
01:17:41 - Voilà.
01:17:43 - Donc, ils sont...
01:17:45 - Il est dans la bonne équipe.
01:17:47 - Il est dans la bonne équipe, il est dans la bonne équipe.
01:17:49 - Il avance bien.
01:17:51 Jean-Sébastien Fergiou, sur ce match de foot
01:17:53 avec le président, pour les pièces jaunes, on le rappelle.
01:17:55 - Oui, justement, c'est ça qui compte,
01:17:57 c'est la cause humanitaire défendue,
01:17:59 et Emmanuel Macron aime le foot,
01:18:01 on le sait, c'est pas la première fois qu'il participe
01:18:03 à un match amateur, d'ailleurs.
01:18:05 - On l'a dit, j'ai dit à Jean-Sébastien.
01:18:07 - Oui, mais qu'est-ce que vous voulez en dire d'autre que ça ?
01:18:09 On va pas entrer à des conclusions politiques particulières.
01:18:11 Après, il aime aussi
01:18:13 s'afficher dans des poses plus ou moins avantageuses,
01:18:15 et il le fait depuis qu'il est président,
01:18:17 mais enfin, là, c'est pour une cause humanitaire,
01:18:19 donc à la limite, je préfère quand il le fait
01:18:21 pour une cause humanitaire que quand il le fait
01:18:23 sur Instagram, dans le genre de photos
01:18:25 auxquelles faisait référence Tatiana Renard-Barzac,
01:18:27 où on voit bien un espèce de souci assez narcissique
01:18:29 de sa personne qui se dégage.
01:18:31 - Mais un président a le droit de jouer au foot et de faire du sport.
01:18:33 - Bien sûr, heureusement qu'un président a le droit.
01:18:35 - Nicolas Sarkozy, fan de foot,
01:18:37 en fait, quand il y a eu l'entourinterrain...
01:18:39 - Mais Instagram, publier des photos de soi-même
01:18:41 sur Instagram n'est pas un sport, Laurence.
01:18:43 - Tout le monde ne vous interrompt plus, allez-y.
01:18:45 - Non, je disais, on a quand même eu plein de présidents
01:18:47 fans de foot, genre Nicolas Sarkozy,
01:18:49 fan de foot, François Hollande aussi,
01:18:51 on les a vus sur des stades, sur des terrains de foot,
01:18:53 on a vu François Hollande il y a encore quelques années
01:18:55 mouiller justement le maillot, donc voilà,
01:18:57 c'est pas antinomique, et puis surtout,
01:18:59 on est quand même une nation très foot,
01:19:01 on a quand même des clubs magnifiques,
01:19:03 donc voilà, c'est bien,
01:19:05 et pour prolonger ce que disait Jean-Sébastien,
01:19:07 c'est vrai qu'il y avait un côté un peu narcissique
01:19:09 dans ces photos en effet noir et blanc
01:19:11 de boxeurs, et peut-être que là,
01:19:13 il joue plus collectif, c'est peut-être plus...
01:19:15 Voilà, c'est un message politique
01:19:17 plus intéressant, je pense, quand on l'accuse
01:19:19 beaucoup de verticalité dans sa façon de diriger
01:19:21 son gouvernement. - Il y a peut-être un message politique
01:19:23 qui est surtout un message footballistique.
01:19:25 Pour l'instant, l'équipe du président mène 4 à 2,
01:19:27 donc si on en croit les informations, tu crois le jeune.
01:19:29 - 4 à 2, j'ai juste vu une réduction du score en effet.
01:19:31 Mais il y a une chose, un petit commentaire qui est à la limite du football,
01:19:33 de la psychologie et de la politique, ça va pas être évident
01:19:35 pour Emmanuel Macron, qui aime bien être
01:19:37 le meilleur d'entre eux,
01:19:39 le premier en tout, très à son avantage,
01:19:41 de se retrouver sur un terrain où, pour le dire
01:19:43 poliment, c'est pas le meilleur joueur de son équipe.
01:19:45 - C'est pas... Mais comme ça, c'est stimulant.
01:19:47 - Non, c'est pas Deschamps qui a
01:19:49 beaucoup plus que son âge, se débrouille encore très bien.
01:19:51 - Allez, voilà pour ce match du Variety Club de France,
01:19:53 Jacques Vondroux, je pense,
01:19:55 fera le débrief de ce match
01:19:57 chez Pascal Praud tout à l'heure à 20h.
01:19:59 Petite pause, on se retrouve dans un instant
01:20:01 dans Punchline, c'est News Europe 1, on reparlera
01:20:03 de la sécurité, de la jeunesse
01:20:05 des personnes qui sont
01:20:07 mises en cause en ce moment dans les affaires.
01:20:09 Plusieurs tentatives d'attentats déjouées,
01:20:11 comme nous le disait Sandra Bussion il y a quelques instants,
01:20:13 avec des menheurs de moins de 16 ans. Thibaud de Montbrial
01:20:15 est notre invité, à tout de suite.
01:20:17 18h41, on se retrouve
01:20:21 en direct dans Punchline, sur CNews et sur
01:20:23 Europe 1. Thibaud de Montbrial est notre invité.
01:20:25 Bonsoir, Thibaud de Montbrial. - Bonsoir. - Merci d'être
01:20:27 l'avocat et président du Centre de Réflexion sur la Sécurité
01:20:29 Intérieure. Deux informations
01:20:31 qui ont permis de débuter cette
01:20:33 émission, avec deux jeunes de
01:20:35 16 ans, l'un en Thibes, l'autre
01:20:37 en Haute-Savoie, qui cherchaient à commettre des
01:20:39 actions violentes. L'un était
01:20:41 signalé par son pédopsychiatre.
01:20:43 L'autre s'est radicalisé,
01:20:45 cherchait sur Internet comment fabriquer une
01:20:47 ceinture d'explosifs, tout ça pour l'actionner
01:20:49 lors des Jeux Olympiques. Est-ce qu'on
01:20:51 est face à une accélération de
01:20:53 la violence des mineurs ?
01:20:55 - C'est l'impression que ça donne.
01:20:57 Il faut remettre les choses
01:20:59 en perspective. Il y a toujours eu
01:21:01 chez les jeunes, parfois,
01:21:03 de la violence, mais
01:21:05 ceux qui prétendent que rien
01:21:07 n'a changé structurellement sont
01:21:09 dans le déni absolu. On a
01:21:11 depuis des années une
01:21:13 augmentation d'une violence
01:21:15 qui apparaît souvent gratuite,
01:21:17 c'est-à-dire dont les causes sont de plus en plus
01:21:19 dérisoires et dont l'intensité
01:21:21 est de plus en plus aiguë.
01:21:23 C'est-à-dire que quand il y avait des bagarres, il y a 15
01:21:25 ou 20 ans, il y avait un moment où
01:21:27 les gens s'arrêtaient de se battre et on s'en sortait
01:21:29 avec un nez cassé, des saignements, etc.
01:21:31 Une fois de temps en temps, il y avait un accident
01:21:33 parce qu'il y avait une tête qui cognait le trottoir,
01:21:35 mais globalement, ça s'arrêtait là. Aujourd'hui,
01:21:37 on a affaire à des violences
01:21:39 qui sont des violences de meute, des violences de lynchage,
01:21:41 souvent sur fond
01:21:43 tribaux ou
01:21:45 ethniques, il faut le dire, et ça, c'est une
01:21:47 nouveauté des 20 dernières années qui est liée directement
01:21:49 à l'immigration des bridés
01:21:51 et, en tout cas, avec des jeunes
01:21:53 qui n'ont plus du tout d'empathie.
01:21:55 Le professeur Maurice Berger le dit très bien,
01:21:57 c'est-à-dire que l'autre est totalement
01:21:59 déshumanisé et que l'hypothèse
01:22:01 de la mort de l'autre n'est absolument plus
01:22:03 un problème. Et ça, c'est un phénomène
01:22:05 de société qui est extrêmement inquiétant,
01:22:07 qui a évidemment une dimension éducative
01:22:09 et psychiatrique, mais pas
01:22:11 seulement, et que l'on ne peut
01:22:13 considérer
01:22:15 simplement sous
01:22:17 l'un des angles,
01:22:19 c'est-à-dire... - Il faut le prendre dans sa globalité.
01:22:21 - Il faut le prendre dans sa globalité et notamment
01:22:23 dans une dimension pénale et de sanctions
01:22:25 qui est quand même la grande absente
01:22:27 de la réponse de l'Etat
01:22:29 à la violence des jeunes. - Ce qui frappe Thibaud Dombrial,
01:22:31 et je vais passer la parole ensuite à Geoffroy Lejeune et Eric Revelle,
01:22:33 c'est l'âge des mises en cause.
01:22:35 Dans plusieurs affaires, ils ont 14 à 15 ans.
01:22:37 C'est-à-dire que ce sont vraiment
01:22:39 encore presque des enfants.
01:22:41 Il serait juste qu'on écoute la mère
01:22:43 d'un des mises en cause dans l'affaire de Grande-Synthe.
01:22:45 Grande-Synthe, c'est le jeune Philippe, 22 ans,
01:22:47 qui a été tabassé à mort la semaine dernière.
01:22:49 C'est les obsèques qui ont été célébrés cet après-midi.
01:22:51 Elle avoue
01:22:53 ne pas comprendre ce qui s'est passé
01:22:55 et elle se pose la question
01:22:57 "Qu'est-ce que j'ai loupé dans l'éducation de mon fils ?"
01:22:59 On l'écoute rapidement et je vous passe la parole ensuite.
01:23:01 - Ce qui me peine, c'est
01:23:03 de savoir qu'il est en garde à vue.
01:23:05 Et qui dit garde à vue
01:23:07 dit qu'il y a des preuves contre lui.
01:23:09 Et ça, c'est quelque chose
01:23:11 qui m'embête parce qu'au lieu de m'avoir
01:23:13 dit la vérité, que j'aurais pu
01:23:15 aller en parler directement,
01:23:17 que me faire passer pour
01:23:19 quelqu'un de responsable, que c'est à cause de moi
01:23:21 qu'ils ont fait ça,
01:23:23 ou... Vous voyez, là, j'ai que
01:23:25 des messages,
01:23:27 des sacrés messages.
01:23:29 Moi, je n'apprécie pas.
01:23:31 Il ne faut pas non plus voiler la face
01:23:33 qu'effectivement, il doit être dedans.
01:23:35 Mais pourquoi m'avoir menti ?
01:23:37 Si il est vraiment dedans, je ne me concerne pas
01:23:39 à ce qu'il a fait. Et franchement,
01:23:41 il m'a déçue et
01:23:43 je me demande si j'ai loupé quelque chose
01:23:45 sur...
01:23:47 (soupir)
01:23:49 (soupir)
01:23:51 (soupir)
01:23:53 Sur son éducation, quoi.
01:23:55 Parce que de base, ils sont tous éduqués à la même valeur.
01:23:57 Je ne comprends pas.
01:23:59 S'il est impliqué dedans, je ne comprends pas
01:24:01 pourquoi il ait fait ça. S'il est coupable,
01:24:03 je vais avoir du mal
01:24:05 à m'en remettre parce que
01:24:07 c'est...
01:24:09 C'est pas mon éducation.
01:24:11 Je les ai toujours bien éduqués, toujours...
01:24:13 Voilà. Nous, déjà,
01:24:15 de base, il n'est pas connu pour des violences
01:24:17 à l'extérieur
01:24:19 ou violences à l'école.
01:24:21 Il n'y a pas. C'est ça que je ne comprends pas.
01:24:23 Mais c'est vrai que je le redis
01:24:25 et je le redirai toujours.
01:24:27 S'il a fait une connerie,
01:24:29 il doit payer.
01:24:31 - Il y a beaucoup de choses dans ce témoignage, recueillis par
01:24:33 Frédéric Salsner, Thibaud de Montbréal. Les parents sont dépassés aujourd'hui.
01:24:35 - C'est extrêmement difficile
01:24:37 de réagir sur un dossier
01:24:39 que je ne connais pas,
01:24:41 je ne connais absolument pas.
01:24:43 Je vais vous répondre, mais je suis obligé
01:24:45 de prendre de la distance
01:24:47 par rapport au témoignage qu'on vient d'entendre
01:24:49 parce que je ne connais pas
01:24:51 les détails de l'affaire et surtout
01:24:53 précisément, j'ignore ce qui est reproché
01:24:55 au fils
01:24:57 de cette dame.
01:24:59 - Les trois qui sont là
01:25:01 et dont le fils de cette dame sont mis en examen
01:25:03 ils ont 14 et 15 ans.
01:25:05 Ils ont participé au lynchage.
01:25:07 - Ils ont participé au lynchage, mais je ne connais pas son profil,
01:25:09 je ne connais pas son histoire, je ne sais pas si ce qu'elle dit est vrai.
01:25:11 Quand elle dit qu'il n'est pas connu pour violence,
01:25:13 je n'ai absolument aucun moyen de savoir
01:25:15 si elle dit la vérité,
01:25:17 si elle se cache des choses, si elle nous cache des choses.
01:25:19 Je préfère ne pas réagir sur le témoignage.
01:25:21 Maintenant, si on prend du recul
01:25:23 et qu'on revient à la question de la responsabilité parentale,
01:25:25 il est absolument évident
01:25:27 que l'une des raisons
01:25:29 de ce quasi-effondrement sociétal
01:25:31 qu'on est en train de vivre,
01:25:33 parce que je pense qu'il faut employer
01:25:35 les mots qui correspondent à la réalité,
01:25:37 c'est que la notion de responsabilité parentale
01:25:39 a totalement fui
01:25:41 les différentes arcanes
01:25:43 de notre société,
01:25:45 à commencer par les familles.
01:25:47 Donc, il y a une déstructuration
01:25:49 de la cellule familiale,
01:25:51 il y a des difficultés
01:25:53 qui sont liées aussi, là encore,
01:25:55 à des modes de vie différents,
01:25:57 des cultures différentes dans des familles
01:25:59 qui ont du mal à trouver leur place
01:26:01 dans la culture française.
01:26:03 Tout ça, ça compte,
01:26:05 mais d'une manière générale,
01:26:07 les familles ne sont pas responsabilisées
01:26:09 et comme elles vivent dans un environnement
01:26:11 où plus personne n'assume ses responsabilités,
01:26:13 c'est extrêmement difficile pour elles
01:26:15 de tout à coup,
01:26:17 dans une vie quotidienne
01:26:19 qui est parfois difficile,
01:26:21 de se retrouver seule en charge de leurs enfants.
01:26:23 Et pourtant, dans un monde qui marcherait droit
01:26:25 et où l'église serait au centre du village,
01:26:27 la responsabilité
01:26:29 commence par l'éducation
01:26:31 des enfants par les parents.
01:26:33 C'est d'ailleurs la raison pour laquelle
01:26:35 on est favorable dans des conditions
01:26:37 qui doivent s'intégrer
01:26:39 dans une politique plus globale,
01:26:41 mais à ce que les parents soient absolument
01:26:43 responsabilisés dans le cadre de la réponse.
01:26:45 - La mère dit que s'il a fait quelque chose,
01:26:47 c'est lui qui doit payer, c'est pas nous.
01:26:49 - Oui, mais ce qui est dans l'absolu,
01:26:51 c'est aussi la responsabilité des parents.
01:26:53 - C'est la responsabilité des parents.
01:26:55 - J'offre à le jeune une question.
01:26:57 - L'intérêt d'écouter Thibaud Moyel,
01:26:59 c'est qu'il a toujours un diagnostic extrêmement juste,
01:27:01 mais il vient toujours avec des solutions en plateau.
01:27:03 Je vais vous apporter sur une solution.
01:27:05 Vous avez cité tout à l'heure Maurice Berger,
01:27:07 une de ses théories, c'est que
01:27:09 à la première incartade d'un jeune,
01:27:11 même si elle n'est pas très grave,
01:27:13 il faut sanctionner immédiatement
01:27:15 et il faut que ça serve de leçon pour éviter
01:27:17 toutes les incartades à suivre
01:27:19 et tous les drames qu'on connaît aujourd'hui.
01:27:21 Certains jeunes, notamment dans le cas de Philippe,
01:27:23 mais même dans les autres exemples de l'actualité,
01:27:25 ils ont déjà été confondus pour violence,
01:27:27 pour d'autres faits,
01:27:29 et manifestement la sanction n'a pas été dissuasive.
01:27:31 On appelle le droit chemin quand il est face à eux.
01:27:33 Qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'il faut les enfermer ?
01:27:35 Vous pensez qu'il y a une solution ?
01:27:37 Ces problèmes sont de plus en plus nombreux en réalité
01:27:39 et on ne sait pas comment faire.
01:27:41 Ça provoque des débats, des indignations, etc.
01:27:43 - Je n'ai pas de baguette magique, mais j'ai quelques convictions.
01:27:45 La première, c'est qu'il est absolument
01:27:47 indispensable de restaurer
01:27:49 pour les jeunes
01:27:51 un système de réponse pénale
01:27:53 qui soit compréhensible
01:27:55 par les jeunes. Qu'est-ce que ça veut dire ?
01:27:57 Aujourd'hui, on a un système où le jeune compare une première fois
01:27:59 devant un juge qui lui dit
01:28:01 que ce qu'il a fait est mal et qu'il va être condamné,
01:28:03 mais on diffère le prononcé
01:28:05 de la peine à 6 à 9 mois.
01:28:07 Du coup, le jeune sort
01:28:09 et l'impression qu'il a,
01:28:11 c'est qu'il n'a rien eu, parce que tout le reste
01:28:13 qu'on laisse 6 mois pour que la société
01:28:15 puisse évaluer son comportement
01:28:17 évolue pendant les 6 mois,
01:28:19 c'est un truc d'intellectuel,
01:28:21 c'est un truc dont on peut parler dans des colloques
01:28:23 au centre de Paris,
01:28:25 mais dans la réalité de terrain,
01:28:27 avec des gens qui sont
01:28:29 très déstructurés,
01:28:31 qui n'ont pas les outils personnels
01:28:33 pour se prendre et se projeter.
01:28:35 - Il faut une sanction tout de suite.
01:28:37 - Il faut une sanction tout de suite, qui n'ait pas besoin d'être excessive,
01:28:39 mais qui doit être,
01:28:41 on lui dit "ce que tu as fait, c'est mal,
01:28:43 tu as franchi une ligne, il y a une sanction".
01:28:45 Quand il y a violence,
01:28:47 c'est pas le cas à chaque fois, mais quand il y a violence,
01:28:49 et je le dis depuis longtemps,
01:28:51 c'est en train de redevenir à la mode dans le discours,
01:28:53 moi ça fait 10 ans que je le dis, et à l'époque j'étais bien seul,
01:28:55 il faut absolument,
01:28:57 à rebours de tout ce qui a été fait,
01:28:59 notamment depuis 2017 par Emmanuel Macron,
01:29:01 qui a même dit le contraire dans des discours,
01:29:03 il faut réhabiliter
01:29:05 les peines de prison très courtes,
01:29:07 de 8 à 15 jours,
01:29:09 dans des établissements dédiés,
01:29:11 dans lesquels le jeune est
01:29:13 privé de liberté, mais
01:29:15 avec des mesures éducatives d'accompagnement.
01:29:17 Il ne s'agit certainement pas
01:29:19 de dire que ces jeunes sont perdus,
01:29:21 et que la société ne va pas s'occuper d'eux.
01:29:23 Il s'agit de dire
01:29:25 que ces jeunes doivent comprendre
01:29:27 qu'ils ont commis une faute,
01:29:29 - Ça s'appelle les centres d'éducation fermés, non ?
01:29:31 - Moi je pense que c'est même des...
01:29:33 - C'est plus que ça ?
01:29:35 - Je pense que c'est des prisons, pour les violences.
01:29:37 Mais il faut
01:29:39 aller jusqu'à la prison,
01:29:41 avec des peines courtes, dans des centres,
01:29:43 dans des établissements, où en plus
01:29:45 on fait des mesures éducatives. Il ne s'agit pas
01:29:47 d'abandonner ces jeunes, mais il faut qu'ils sentent
01:29:49 qu'il n'y a pas un discours
01:29:51 qui peut être plus ou moins
01:29:53 fort, mais derrière
01:29:55 une lâcheté, parce que l'Etat
01:29:57 n'exécute pas, parce qu'il n'y a rien de pire.
01:29:59 Le système actuel, nous,
01:30:01 la société, ceux qui l'ont conçu,
01:30:03 considèrent que c'est un système bienveillant,
01:30:05 pour tendre la main une première fois, une deuxième fois,
01:30:07 une troisième fois, une quatrième fois. En face, il est compris
01:30:09 comme de la faiblesse et comme de la lâcheté,
01:30:11 et donc comme un blanc-seing pour continuer à commettre des violences.
01:30:13 - Éric Revelle. - Oui, alors certains feront
01:30:15 remarquer, Thibaud de Montréal, que la prison,
01:30:17 alors peut-être une période courte, c'est pas forcément
01:30:19 le meilleur endroit,
01:30:21 sans doute le plus coercitif, mais pour
01:30:23 tracer un chemin plus droit ensuite,
01:30:25 vous savez, on dit qu'on se décalise. - Ça dépend ce qu'on y fait ?
01:30:27 - Alors ça dépend ce qu'on y fait, mais en fait, c'était, non mais c'était pas
01:30:29 ma question, c'était une remarque à ce que j'allais dire,
01:30:31 mais je voudrais prolonger la question de Geoffroy. Le jeune,
01:30:33 vous le disiez tout à l'heure,
01:30:35 et Laurence Ferrari l'a
01:30:37 précisé, en fait, les profils sont de plus en plus jeunes,
01:30:39 de plus en plus jeunes. On massacre
01:30:41 quelqu'un à coup de batte de baseball à 13 ans
01:30:43 à 14 ans, quoi. Est-ce que
01:30:45 avec cette évolution funèbre
01:30:47 de cette jeunesse, il ne faut pas faire
01:30:49 évoluer le statut pénal des mineurs ?
01:30:51 - Alors, je crois
01:30:53 qu'il faut faire, il faut faire
01:30:55 très attention à ne pas tomber dans un piège.
01:30:57 Le piège serait
01:30:59 de passer d'un extrême
01:31:01 à l'autre et de dire,
01:31:03 maintenant, j'ouvre les guillemets, je ne sais pas
01:31:05 ce que je pense, ce serait le discours
01:31:07 dans lequel il ne faut pas tomber,
01:31:09 tous ces jeunes, en fait, c'est plus des
01:31:11 jeunes, donc on va les traiter comme des adultes
01:31:13 et on va les sanctionner et on ne
01:31:15 tient plus compte de leur minorité.
01:31:17 Il faut continuer à tenir compte de leur minorité. Mais,
01:31:19 je pense qu'il y a une chose
01:31:21 qu'il faut changer drastiquement.
01:31:23 C'est que le système, aujourd'hui,
01:31:25 repose sur ce qu'on appelle
01:31:27 l'excuse de minorité. Qu'est-ce que ça veut dire ?
01:31:29 Ça veut dire que jusqu'à 18 ans,
01:31:31 les peines encourues par un jeune
01:31:33 pour un fait répréhensible
01:31:35 sont divisées par deux
01:31:37 par rapport aux peines
01:31:39 encourues pour un majeur pour les mêmes faits.
01:31:41 Je pense qu'il faut inverser
01:31:43 le système de l'excuse. Qu'est-ce que ça veut dire ?
01:31:45 Ça voudrait dire que, ça veut dire qu'aujourd'hui,
01:31:47 un jeune qui commet
01:31:49 un délit ou un crime
01:31:51 bénéficie de cette excuse de minorité
01:31:53 sauf si le juge le motive
01:31:55 expressément. Évidemment,
01:31:57 ça n'encourage pas les juges à faire une telle motivation.
01:31:59 Je pense qu'il faut inverser le système.
01:32:01 Le jeune est considéré
01:32:03 comme dans le système
01:32:05 normal, sauf si, pour des raisons
01:32:07 propres à sa situation à lui,
01:32:09 le juge décide de remettre
01:32:11 l'excuse de minorité. Ça change tout
01:32:13 et dans le symbole et dans la pratique
01:32:15 parce que je pense qu'il y a beaucoup de juges
01:32:17 qui le feraient plus facilement.
01:32:19 Ça sert à quelque chose ? Nice, Béziers,
01:32:21 couvre-feu pour les mineurs ?
01:32:23 Il y a une règle de base, Laurence Ferrari.
01:32:25 Quand on édicte des règles...
01:32:27 Sauf qu'il faut les faire respecter.
01:32:29 Il faut des policiers pour les faire respecter.
01:32:31 Vous commencez à me connaître.
01:32:33 Quand on édicte des règles, il n'y a rien de pire
01:32:35 que d'édicter des règles qu'on n'est pas capable
01:32:37 de faire respecter. Donc, il ne faut pas avoir
01:32:39 trop grandes ambitions. Le Yaka Faucon
01:32:41 va faire des trucs généraux partout.
01:32:43 Non, non, attention. Par contre, si on décide
01:32:45 de mettre en place
01:32:47 un couvre-feu territorialement
01:32:49 limité avec des horaires précis,
01:32:51 il faut se donner les moyens
01:32:53 et en particulier les moyens policiers,
01:32:55 ça peut être policiers nationaux, municipaux, etc.
01:32:57 de faire respecter ce couvre-feu.
01:32:59 Il n'y a rien de pire que les gesticulations
01:33:01 et les effets d'annonce non suivis des faits.
01:33:03 Il faut des patrouilles la nuit, il faut des policiers,
01:33:05 il faut des personnels. Ce qui n'est pas le cas partout.
01:33:07 Ce qui n'est pas le cas partout.
01:33:09 C'est une question de moyens. C'est aussi pas tant une question de moyens
01:33:11 que d'organisation. Ça implique aussi de remettre en cause
01:33:13 les organisations de tel ou tel service
01:33:15 de police, de gendarmerie, etc.
01:33:17 Donc, c'est un travail qui doit être concerté.
01:33:19 Ce n'est pas juste une brusque pulsion d'un maire.
01:33:21 Ça doit s'intégrer dans une réflexion
01:33:23 et une coordination indispensables
01:33:25 entre les élus locaux et les forces
01:33:27 de police et de gendarmerie et la justice.
01:33:29 Et moi, je pense que les élus locaux,
01:33:31 on doit leur donner vraiment
01:33:33 beaucoup de moyens. Ils sont un maillon
01:33:35 essentiel de la lutte contre la délinquance.
01:33:37 Ils connaissent leur population, leur territoire.
01:33:39 Il faut les associer.
01:33:41 Le gouvernement a précisé cet après-midi par la voix de sa porte-parole
01:33:43 Prisca Téveneau qu'il ne s'opposerait pas
01:33:45 aux maires qui voudraient prendre des mesures
01:33:47 de couvre-feu. Les Français, d'ailleurs,
01:33:49 réclament cette mesure à 67% selon un sondage
01:33:51 CSA pour CNews Europe 1 et le JDD.
01:33:53 Il faut-il généraliser un couvre-feu ?
01:33:55 Il faut généraliser un couvre-feu selon vous ?
01:33:57 Non, je pense qu'il faut
01:33:59 que les situations évoluent en fonction des nécessités
01:34:01 du terrain. Je voudrais dire une chose par rapport
01:34:03 à ce que dit le gouvernement.
01:34:05 Depuis que Gabriel Attal est Premier ministre,
01:34:07 il y a une chose qui, moi, me réjouit à titre personnel,
01:34:09 c'est qu'il y a un emprunt
01:34:11 massif à tout ce que j'écris depuis 10 ans.
01:34:13 Le choc d'autorité, ça.
01:34:15 Il y a même la contraction, dans le dernier
01:34:17 annonce du Premier ministre, des titres de mes
01:34:19 deux derniers livres, "Osons l'autorité"
01:34:21 et "Le sursaut ou le chaos". Donc, je m'en réjouis.
01:34:23 Mais, ce qui me réjouirait
01:34:25 vraiment, c'est qu'on passe
01:34:27 de la parole aux actes. Les postures
01:34:29 martiales, c'est très bien, mais d'entendre
01:34:31 dans le même temps, Gabriel Attal tenir
01:34:33 les propos qu'il a tenus la semaine dernière
01:34:35 et le Président de la République annoncer
01:34:37 un énième Grenelle, cette fois-ci, sur
01:34:39 la violence des jeunes. C'est-à-dire
01:34:41 que, dans le même temps que Gabriel Attal
01:34:43 tenait des propos
01:34:45 qui étaient remarquables
01:34:47 mais dont on attendait qu'ils soient suivis des faits,
01:34:49 le Président de la République, avant même
01:34:51 que le Premier ministre puisse mettre en place
01:34:53 sa politique, débranchait la prise en disant "On va commencer
01:34:55 par faire un Grenelle". Mais qu'est-ce qu'on va faire
01:34:57 après ? On va faire un livre blanc, et puis
01:34:59 après, on va faire une tournée en France.
01:35:01 Le constat, il est fait depuis longtemps.
01:35:03 Les mesures, elles existent. Tout ce que
01:35:05 les Français attendent, car je pense que ce serait une politique
01:35:07 qui serait plébiscitée à plus de 70%,
01:35:09 c'est le courage politique
01:35:11 de prendre les mesures pour protéger
01:35:13 notre population.
01:35:15 Thibaud de Montbréal était l'invité de Punchline. Merci beaucoup d'être venu
01:35:17 ce soir. Merci Geoffroy Lejeune. Eric Revelle,
01:35:19 dans un instant, un soir sur
01:35:21 Europe 1 et sur CNews. Face à l'info,
01:35:23 bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
01:35:25 Et à demain.
01:35:27 ♪ ♪ ♪