• il y a 7 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bonjour à tous, soyez les bienvenus en direct dans Punchline sur CNews.
00:00:05 Nous sommes ensemble jusqu'à 19h.
00:00:07 Au sommaire ce soir, les investigations qui se poursuivent au Auvergné,
00:00:11 deux jours après la découverte d'osements appartenant au petit Emile,
00:00:14 disparu le 8 juillet.
00:00:16 Nous serons sur place dans un instant, et dans une heure très exactement,
00:00:20 le procureur de la République d'Aix-en-Provence tiendra une conférence de presse.
00:00:24 Vous la suivrez bien sûr en direct sur CNews et sur Europe 1.
00:00:27 92% des Français considèrent que l'insécurité a progressé en France ces dernières années.
00:00:32 C'est le résultat d'un sondage publié aujourd'hui.
00:00:35 Plus qu'un sentiment, l'insécurité est bien réelle,
00:00:38 puisque tous les voyants concernant la violence sont au rouge.
00:00:40 Entre 2022 et 2023, les chiffres du ministère de l'Intérieur
00:00:44 montrent une dégradation et une augmentation de toutes les formes de violence.
00:00:48 Nous tenterons de comprendre pourquoi dans cette émission.
00:00:51 Et puis non, l'État n'est pas responsable de la mort de Samuel Paty.
00:00:55 C'est ce qu'a affirmé ce matin la ministre de l'Éducation nationale.
00:00:58 Nicole Belloubet répondait à la sœur de Samuel Paty,
00:01:01 qui estime que l'État n'a pas protégé son frère.
00:01:04 Elle demande des comptes au gouvernement.
00:01:06 L'État a-t-il vraiment été exemplaire dans l'affaire Samuel Paty ?
00:01:09 Je poserai la question à mes invités d'Unpunched Line,
00:01:12 juste après l'essentiel de l'actualité avec Simon Guélin. Bonsoir.
00:01:16 Bonsoir Johan, et bonsoir à tous.
00:01:21 Ce drame en Finlande, un enfant de 12 ans a ouvert le feu ce matin
00:01:24 dans son école à Helsinki.
00:01:26 Un élève de l'établissement scolaire a été tué
00:01:28 et deux autres enfants ont été gravement blessés sur place.
00:01:31 L'arrestation du très jeune suspect s'est déroulée dans le calme.
00:01:34 Il était en possession d'une arme à feu lors de son arrestation.
00:01:37 En France, après une forte montée des eaux, la décruce poursuit.
00:01:40 Aujourd'hui en Bourgogne, les départements de Lyon et de la Saône-et-Loire
00:01:43 restent néanmoins en vigilance rouge face au niveau exceptionnel
00:01:46 de certaines rivières.
00:01:48 Plusieurs départements du sud et de l'ouest de la France
00:01:50 sont quant à eux en vigilance orange,
00:01:52 également pour des risques de crues.
00:01:54 Et puis c'était il y a 50 ans, le 2 avril 1974,
00:01:57 le président Georges Pompidou succombé à la maladie
00:02:00 deux ans avant la fin de son mandat.
00:02:02 A Paris, un hommage lui a été rendu par les Républicains
00:02:05 au pied de sa statue située sur les Champs-Elysées, Charles Johan.
00:02:08 Merci beaucoup Simon, on vous retrouve dans une demi-heure
00:02:11 pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:02:13 Pour m'accompagner en plateau jusqu'à 19h,
00:02:15 j'ai le plaisir de recevoir Tatiana Ronard-Barzak.
00:02:17 - Bonsoir. - Soyez la bienvenue.
00:02:19 Vous êtes journaliste politique comme Louis Dragnel.
00:02:21 - Bonsoir Johan. - Bonsoir, journaliste politique.
00:02:23 A vos côtés Sandra Buisson qui va nous éclairer évidemment
00:02:25 sur l'affaire Émile.
00:02:27 Vous êtes journaliste au service police-justice de CNews.
00:02:30 Gabrielle Cluzel est également avec nous.
00:02:32 - Bonjour. - Vous êtes journaliste.
00:02:33 - Soyez la bienvenue.
00:02:35 Sabrina Medjéber, essayiste et sociologue.
00:02:37 Et puis à vos côtés Rachel Khan.
00:02:39 - Bonsoir. - Bonsoir, essayiste et juriste.
00:02:42 On commence donc avec l'affaire Émile.
00:02:44 Évidemment, je vous le disais, dans une heure,
00:02:46 vous suivrez en direct la conférence de presse
00:02:48 du procureur de la République d'Aix-en-Provence.
00:02:50 Mais 48 heures après la découverte des ossements
00:02:53 au Haut-Vernay, le procureur de la République d'Aix-en-Provence
00:02:56 tiendra, je vous le disais, une conférence de presse à 18 heures.
00:02:59 Que faut-il attendre précisément de cette prise de parole ?
00:03:02 Thibault Marcheteau est sur place pour CNews.
00:03:04 - Oui, effectivement, il y a une attente très forte
00:03:06 quant à cette conférence de presse du procureur
00:03:08 de la République d'Aix-en-Provence
00:03:10 concernant ce tournant qui a eu lieu dimanche dernier
00:03:13 et la découverte des os qui ont été authentifiés
00:03:16 par la gendarmerie nationale comme appartenant bien
00:03:18 à Émile Soleil. Les recherches sont donc reprises directement.
00:03:21 Est-ce que ces recherches ont pu permettre aux enquêteurs
00:03:24 de trouver de nouveaux indices avec notamment des ossements
00:03:27 ou encore une intervention humaine mais aussi animale ?
00:03:30 Il y a également l'analyse des ossements qui ont été rapportés
00:03:33 au siège de l'IRCJN à Pontoise pour essayer de connaître
00:03:36 les circonstances de cette mort mais aussi la date du décès
00:03:39 du petit garçon. En tout cas, sur le terrain,
00:03:41 les investigations se poursuivent avec un dispositif important,
00:03:44 une centaine de gendarmes mobilisés, de nombreux experts
00:03:47 avec des drones ou encore des chiens pour essayer d'apporter
00:03:50 de nouveaux indices à cette enquête qui dure maintenant
00:03:52 depuis plus de neuf mois.
00:03:53 Alors Sandra Buisson, les investigations et les recherches
00:03:56 elles portent notamment sur le crâne du petit garçon
00:03:59 qui a été retrouvé, il est entre les mains des enquêteurs.
00:04:02 Qu'est-ce qu'ils peuvent espérer trouver sur ce crâne ?
00:04:04 Alors ce crâne, ces ossements sont en main effectivement
00:04:08 des scientifiques de l'IRCJN, donc il faut voir s'il y a eu
00:04:12 des impacts sur ce crâne, notamment des traces de coups ou de chutes.
00:04:17 Est-ce que ces traces sont antémortèmes ou postmortèmes ?
00:04:21 Est-ce qu'il y a des traces de dents d'animaux qui montreraient
00:04:24 que ce sont des animaux qui ont pu transporter les ossements ou non ?
00:04:28 Dater le décès, Thibault vous en a parlé, puis voir si ce crâne,
00:04:31 ces ossements ont séjourné longtemps dans la nature
00:04:34 puisqu'à cette heure, on ne sait toujours pas si c'est un accident,
00:04:37 c'est-à-dire si Émile est tombé tout seul et est mort de cet accident,
00:04:43 si c'est un accident causé par un tiers ou si c'est un crime.
00:04:46 Attention, on ne peut pas tout attendre non plus de l'analyse de ces ossements.
00:04:50 Par exemple, rappelez-vous, pour Maïlis, on ne sait toujours pas
00:04:53 et la science n'a pas permis de le déterminer, si cet enfant a été
00:04:57 l'objet de ces vices sexuels.
00:04:59 Idem, si l'enfant est décédé de coups qui ont été portés dans des parties molles du corps,
00:05:05 il n'y aura pas forcément de traces sur les ossements.
00:05:07 Donc, il ne faut pas non plus porter trop d'espoir sur ce que peut faire la science.
00:05:11 D'autant qu'il est très difficile pour les enquêteurs de travailler sur un squelette
00:05:14 qui n'est pas complet. Ça complique les choses, j'imagine.
00:05:16 Oui, et ça, c'est le travail sur place. Il va falloir que les équipes de l'IRCGN
00:05:21 qui sont sur zone, il y a six experts, dont un anthropologue,
00:05:24 il va falloir qu'ils trouvent, s'il était bien là, le reste du corps,
00:05:28 puisque rien ne dit qu'il n'a pas été placé là, et puis trouver les autres indices,
00:05:33 les vêtements, les chaussures, ce qu'il pouvait porter ce jour-là,
00:05:37 et comprendre comment les ossements sont arrivés là, voir s'ils y étaient depuis longtemps.
00:05:42 Ils ont pu être amenés là après les fouilles faites au tout début de la disparition d'Émile,
00:05:49 soit amenés par un tiers, soit par un animal, ce qui expliquerait qu'il n'y ait qu'une partie du corps
00:05:56 qui ait pu être retrouvé par cette promeneuse, et puis il a pu aussi être bougé
00:06:00 par les conditions météorologiques, par le ravinage, il a pu descendre de plus haut dans la montagne,
00:06:05 par le ruissellement, et atterrir ici. Donc il faut vraiment attendre de savoir
00:06:11 ce que peuvent en tirer les scientifiques, d'autant qu'on rappelle que la végétation
00:06:15 n'est absolument pas la même que cet été, c'était très touffu, très verdoyant à cette époque-là.
00:06:20 Là, on n'a plus rien, parce qu'en fait c'est sortie d'hiver, donc le printemps peine à arriver,
00:06:25 donc ce n'est pas du tout les mêmes conditions, et donc une source de gendarmerie nous disait ce matin
00:06:31 qu'il faut aussi que les gens qui ont participé au battu ne se sentent pas fautifs de ne pas l'avoir trouvé.
00:06:37 S'il était là, il est possible qu'il ne l'ait pas vu.
00:06:41 – Louis de Raguenel, ce qu'il faut dire aussi, c'est que là c'est vraiment l'élite de la gendarmerie
00:06:45 qui est mobilisée pour essayer de faire toute la lumière et comprendre comment est-ce qu'est mort ce petit garçon.
00:06:50 – Oui, oui, mais la gendarmerie déjà est très en pointe par rapport à toutes les techniques
00:06:56 de recherche et d'investigation criminelle, on sait qu'il y a des pilotes de drones
00:07:01 pour faire des reconstitutions en 2D et en 3D, il y a une brigade synophile avec des chiens
00:07:07 spécialisés justement dans la recherche d'êtres humains, et puis il y a toute la palette du savoir-faire
00:07:15 et des compétences de la gendarmerie qui sont déployées.
00:07:18 Le ministre de l'Intérieur l'a d'ailleurs annoncé pendant le week-end,
00:07:22 il a expliqué qu'il y avait un peu les meilleurs de la gendarmerie
00:07:26 qui sont déployés actuellement sur la Seine.
00:07:30 Voilà, Sandra Busson a bien résumé, ce qu'il faut bien comprendre
00:07:34 c'est qu'il y a encore beaucoup de questions, pour l'instant on a simplement des éléments du corps d'Émile
00:07:40 et donc j'espère, et je pense qu'on est nombreux à espérer, d'abord et avant tous ses parents,
00:07:46 qu'il y aura quand même un certain nombre de réponses, ou au moins un certain nombre de portes
00:07:49 qui vont se fermer pour savoir un tout petit peu plus, parce que pour l'instant on n'en sait quasiment rien.
00:07:57 Est-ce que le corps a été déplacé ? Est-ce que le petit Émile est mort là ?
00:08:00 Est-ce qu'il est mort effectivement, Sandra Busson le disait tout à l'heure, à cause d'un animal ?
00:08:06 Est-ce que c'est une chute ?
00:08:08 Et on espère en savoir plus avec la conférence de presse du procureur à 18h.
00:08:11 Vous avez raison de dire qu'évidemment on souhaite pour les parents qu'ils sachent un jour la vérité,
00:08:16 qu'ils connaissent la vérité, mais Gabriella Cruzel, au-delà des parents, c'est vrai qu'on a le sentiment
00:08:20 que l'ensemble des Français veulent des réponses, parce que ce drame a ému l'ensemble de la population
00:08:27 qui s'intéresse de près à ce qu'on peut hélas qualifier de fait divers,
00:08:30 mais c'est vrai que cette tragédie concerne vraiment désormais l'ensemble des Français.
00:08:34 Oui, moi j'ai été très frappée le dimanche de Pâques, quand nous avons appris que des restes d'Émile
00:08:43 avaient été retrouvés. Alors j'ai essayé d'en parler avec beaucoup de respect, parce que je me dis
00:08:46 je serai les parents et je regarderai la télévision, j'aimerais pas beaucoup qu'on parle de façon un peu prosaïque
00:08:52 de tout cela, et j'aime garder en tête la photo de ce petit garçon avec son pied sans lit au coin de l'oreille.
00:08:56 Et c'est vrai que j'ai été frappée de voir dans notre pays très fracturé que tout le monde a communié
00:09:03 autour de cette émotion. Vous savez sur X tout le monde affiche son drapeau, et bien je crois que là
00:09:11 tout le monde a été vraiment profondément ému, tout le monde espérait comme les parents,
00:09:16 tout le monde espérait un petit miracle, espérait le retrouver évidemment vivant, même si les espoirs
00:09:21 étaient ténus. Mais je rappelle quand même que le 23 novembre dernier, ses parents, par la voix de sa mère
00:09:28 et du reste, avaient fait un appel à ceux et celles qui savent, entre guillemets, c'était les mots qu'ils
00:09:34 utilisaient en disant "écoutez peut-être que vous n'avez rien dit, peut-être que vous n'osez pas dire,
00:09:38 peut-être que vous pouvez même le dire anonymement, mais nous avons besoin de savoir ce qui arrive
00:09:42 à notre petit garçon et de pouvoir l'enterrer au moins, et là on va dire qu'ils vont pouvoir avoir une tombe
00:09:49 pour leur petit garçon, alors c'est pas une consolation mais c'est une forme d'apaisement je pense.
00:09:55 - Peut-être commencer leur deuil aussi, c'est ce que vous voulez dire, même si on ne fait évidemment jamais
00:09:58 le deuil de son enfant de deux ans et demi qu'on a perdu dans de telles circonstances, mais c'est vrai
00:10:02 Tatiana Renard-Barzac que les Français se sont sans doute dit, se sont identifiés en fait aux parents
00:10:07 du petit Émile, ils se sont dit "ça pourrait être mon fils, ça pourrait être quelqu'un que je connais,
00:10:11 c'est arrivé dans un hameau où il y a seulement 25 personnes, un havre de paix où il n'est pas censé se passer
00:10:16 ce genre de choses, et pourtant c'est arrivé.
00:10:18 - C'est la crainte de tout parent, de tout parent qui a un enfant en bas âge, c'est de tout à coup
00:10:23 ne plus ne pas savoir ce qui s'est passé, et évidemment moi je pense à l'affaire Grégory,
00:10:27 ça fait quand même 40 ans, 40 ans après les parents de demande ont obtenu des nouvelles recherches ADN
00:10:33 pour savoir ce qu'il s'est passé, comment a été tué ce petit garçon, et c'est vrai que c'est la crainte
00:10:38 de tout parent, c'est-à-dire peut-être que malheureusement on n'arrivera pas à élucider la façon
00:10:42 dont le petit Émile est mort, cela dit moi je trouve que c'est assez incroyable les progrès technologiques
00:10:47 qui ont été faits. Quand vous voyez...
00:10:49 - Oui, on n'est plus au temps de l'affaire Grégory.
00:10:51 - C'est incroyable, par exemple même pour l'affaire Grégory je voyais qu'on utilisait de l'intelligence
00:10:54 artificielle pour justement les enregistrements audios qui ont été faits par le corbeau, et on pourra
00:10:59 peut-être savoir quelle est cette voix qui a été enregistrée. Pour le petit Émile il y a même sur place
00:11:03 des chercheurs qui sont spécialistes en insectes, parce qu'ils expliquent qu'en fait il y a différentes
00:11:07 escouades d'insectes qui viennent lors de la mort de quelqu'un, et que donc c'est comme ça aussi qu'on peut
00:11:11 arriver à dater une mort, comprendre si le corps a été déplacé, enfin c'est absolument fulgurant,
00:11:16 c'est quand même dingue d'en arriver là, et je salue cette technologie, et à la fois malheureusement
00:11:20 le deuil est là, la crainte est là, et c'est vrai que de l'avoir appris ce week-end c'est absolument
00:11:24 terrifiant. - Durant le week-end de Pâques. - Mais on pense à plein d'autres cas, je pense aussi à la petite
00:11:27 Maddy au Portugal, souvenez-vous, là non plus on ne sait pas dans quelles circonstances elle a été tuée,
00:11:31 donc je pense à tous ces parents, je suis moi-même mère d'un petit garçon, et c'est vrai que c'est
00:11:35 terrifiant je trouve pour les parents, et je trouve qu'on aurait peut-être pu s'entendre des politiques
00:11:39 ce week-end d'ailleurs à ce sujet, je trouve que c'est quelque chose qui parle vraiment à tout le monde
00:11:43 dans un moment de fracture si importante à la société française, je pense que ça parle à tous les
00:11:49 français, une identification extrêmement forte, et je pense que tous les parents vont aussi l'être rassurés
00:11:53 par rapport à cela. - Et on suivra donc évidemment cette conférence de presse en direct à 18h, et on espère
00:11:58 que le procureur de la République en Provence pourra apporter des précisions, vous serez avec nous
00:12:03 évidemment Sandra Buisson, merci beaucoup pour votre éclairage à 18h pour suivre cette conférence de presse
00:12:08 en direct sur CNews. En attendant, on va parler de ce sondage qui concerne l'insécurité, on sait depuis
00:12:15 il y a des années, si ce n'est des décennies qu'il s'agit d'une préoccupation majeure des français, des français
00:12:20 qui sont 92% désormais à estimer que l'insécurité a progressé en France ces dernières années, c'est ce que
00:12:27 nous expliquent Augustin Donadieu et Maxime Lavandier.
00:12:31 L'insécurité est l'une des préoccupations des français qui s'amplifient jour après jour. Selon la dernière étude
00:12:38 "Fille du ciel" Oxoda pour le Figaro, 92% d'entre eux jugent en effet que l'insécurité gagne du terrain ces dernières
00:12:45 années dans l'Hexagone. Je pense qu'il y en a plus qu'à l'âge de nos parents, moi quand je parle avec eux de la vie
00:12:51 à Paris aujourd'hui, c'est sûr qu'il y a plus d'insécurité qu'on le ressent. Les femmes que je connais dans mon entourage,
00:12:56 mes amis etc, elles me racontent qu'elles ont quand même vachement peur le soir, et plus maintenant qu'il y a 3-4 ans.
00:13:03 Selon cette étude, l'insécurité dans le pays aurait une répercussion directe sur la vie quotidienne des français.
00:13:09 56% disent en avoir souffert personnellement, et plus de 6 habitants de grandes villes sur 10 avouent ne plus être rassurés
00:13:16 dans la rue. Je me suis fait embêter ou virtuellement agressé en sortant le chien tout simplement.
00:13:23 Donc quand je sors le chien le soir, oui, à plusieurs reprises, je me suis sentie en insécurité.
00:13:30 Alors pour faire face à ce phénomène, 30% des français ont eux-mêmes organisé leur protection au quotidien,
00:13:35 comme l'explique Eric Henry, délégué national Alliance Police.
00:13:39 La pénalité, il faut la prendre en compte, parce que sinon on va avoir une fracturation abyssale de la société française.
00:13:45 Malgré les reconquêtes républicaines promises par les différents ministres de l'Intérieur, plus de 7 français sur 10
00:13:51 ne croient pas que le gouvernement puisse assurer leur sécurité face à la délinquance.
00:13:56 Alors Rachel Kane, le chiffre qui m'a le plus interpellé, c'est ce 30%, 30% des français qui ont eux-mêmes organisé leur propre sécurité.
00:14:05 C'est un français sur trois, ça paraît incroyable.
00:14:07 Oui, et dans le même mouvement, ce sont les citoyens qui se prennent en main finalement.
00:14:13 Ils considèrent que les autorités ou les institutions ne sont pas forcément à la hauteur.
00:14:18 Face aux défaillances de l'État.
00:14:19 Voilà, ne sont pas forcément à la hauteur. Après, ça dépend quelles sont les mesures prises d'autoprotection.
00:14:27 Il ne faudrait pas que ça aille à une autodéfense et les armes, etc.
00:14:31 Parce que là, ce serait une escalade finalement, où tout le monde serait terrorisé les uns par rapport aux autres.
00:14:36 Mais c'est vrai que ce chiffre est frappant.
00:14:38 Après, ce sont des ressentis qui sont exprimés dans le reportage.
00:14:43 On sent bien que cette insécurité est à la fois au niveau de l'intensité de l'insécurité, mais à la fois au niveau de la fréquence.
00:14:51 Et puis à différents endroits, que ce soit d'un point de vue local, d'un point de vue national, d'un point de vue international, et puis sur Internet.
00:14:57 Naturellement, ça ne concerne pas que les grandes villes, c'est ce que vous voulez dire.
00:15:00 Exactement.
00:15:01 Sabrina Medjéber.
00:15:02 On a malheureusement très peu de statistiques en la matière.
00:15:06 Là, c'est un sondage qui l'illustre.
00:15:08 On a vu, auparavant, l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, qui précisait le nombre d'agressions par jour.
00:15:15 Cet observatoire a été supprimé en 2020, et a été remplacé plus ou moins par le service statistique du ministère de l'Intérieur.
00:15:23 Le 30% des Français qui s'auto-organisent, il est également lié à un chiffre très important, qui lui, pour le coup, est vérifiable.
00:15:31 C'est celui de 72% d'inscriptions dans les stands de tir.
00:15:34 C'est un chiffre qui est tiré de la Fédération...
00:15:37 Une augmentation de 72%, vous voulez dire.
00:15:39 Absolument.
00:15:40 Qui est lié, justement, c'est un chiffre qui est indiqué par la Fédération française de tir.
00:15:45 Et puis, des petites manifestations au quotidien.
00:15:48 Vous avez une augmentation d'inscriptions, par exemple, pour les femmes, de cours de Krav Maga, de cours d'auto-défense.
00:15:54 Vous avez des mécanismes, également, initiés par les citoyennes de Londres, qui s'appellent le subway shirt,
00:16:00 qui consiste à se couvrir pour éviter les agressions sexuelles.
00:16:05 Donc, il y a une syncrétisation, aujourd'hui, des modalités d'auto-défense et de prévention contre n'importe quelle agression.
00:16:15 Je rajoute également que, malheureusement, dans ces fractures françaises que l'on appelle aujourd'hui,
00:16:20 qui n'est plus du tout un mystère, vous avez aussi une part qui est liée à l'immigration.
00:16:26 Je veux dire, aujourd'hui, on a entre 500 et 900 000 clandestins qui entrent en France.
00:16:32 Je vous donne les chiffres. 69% des mises en cause pour vol et violences dans les transports en commun en Ile-de-France
00:16:38 sont identifiés comme étrangers et 39% sur le reste du territoire.
00:16:42 Et vous avez 15% de ce fait de la population étrangère en Ile-de-France, contre 6% sur l'ensemble du territoire.
00:16:49 C'est un chiffre qui est tiré de l'Observatoire de l'Immigration.
00:16:52 Donc, malheureusement, cette insécurité française est un agrégat de tout ce qui constitue ce qu'appelait Jacques Chirac
00:16:58 les fractures françaises et la grande inquiétude, c'est que malheureusement, ça ne peut être qu'expansionniste.
00:17:03 Vous avez évoqué les chiffres du ministère de l'Intérieur. Il y en a un qui les connaît bien, ces chiffres,
00:17:07 c'est Frédéric Peschnar, l'ancien directeur général de la police nationale.
00:17:11 Il était ce matin l'invité de Sonia Mabrouk sur CNews et il confirme bien que la sécurité, l'insécurité, est véritablement devenue une réalité.
00:17:19 Quand vous prenez l'année 2023, qui a fait l'objet de…
00:17:24 enfin, on a à peu près tout ce qu'il faut sur l'année 2023 par rapport à 2022, vous apercevez une augmentation de toutes les violences.
00:17:31 Une augmentation des homicides, des tortures d'homicides, une augmentation des causes de blessures volontaires,
00:17:35 une augmentation des violences sexuelles, il y a même d'ailleurs une augmentation des cambriolages.
00:17:39 Il faut parler du sentiment d'insécurité parce qu'il y a des gens qui ont ce sentiment d'insécurité,
00:17:43 je pense notamment à des gens qui prennent le métro le soir, on s'intéresse évidemment beaucoup à la région,
00:17:49 à tout ce qui a un transport en commun, il faut prendre en compte ce sentiment d'insécurité.
00:17:52 Mais là, ce n'est pas un sentiment, c'est une réalité, et réalité qui est donnée par les chiffres publiés par le ministère de l'Intérieur.
00:17:58 Gabrielle Ecclusel, c'est vrai qu'aucun gouvernement, manifestement, n'est parvenu à inverser cette tendance.
00:18:05 La sécurité, c'est l'échec des gouvernements successifs.
00:18:09 Il y a plusieurs points. Le premier, ce qui me frappe, c'est que ce gouvernement avait dit qu'il mettrait au sommet les violences faites aux femmes comme une priorité.
00:18:16 Mais pardon, mais les violences dans les transports en commun, dans la rue, etc. sont des violences faites aux femmes.
00:18:22 Dans une société qui revient à l'ensauvagement, où on a la loi du plus fort, évidemment, les femmes sont des victimes.
00:18:32 Le premier droit de la femme devrait être de pouvoir se mouvoir dans l'espace public en sécurité.
00:18:38 Je pense notamment aux grandes villes où on n'a plus le droit de prendre sa voiture.
00:18:40 Si on force tout le monde à prendre les transports en commun, il faut que tout le monde, et à fortiori les femmes, soient en sécurité dans ces transports en commun, quel que soit l'horaire.
00:18:50 Moi, ce qui me frappe, c'est le hiatus, l'écart entre le discours politique.
00:18:53 Pendant des années, on a l'impression que la seule solution à l'insécurité, ça a été le déni, en réalité.
00:18:57 On a dit, on parlait de ce sentiment d'insécurité comme si c'était un fantasme.
00:19:01 C'est des gens qui ont des vapeurs, qui s'imaginent tout un tas de choses, mais ce n'est pas vrai.
00:19:05 Vous vous souvenez, c'était Éric Dupond-Moretti lui-même qui avait utilisé cette expression-là.
00:19:10 Quand vous avez 92 % des Français qui pensent que l'insécurité en France progresse, vous ne pouvez plus les qualifier de gens qui cauchemardent, qui fantasment, ou de gens issus de l'extrême droite.
00:19:24 92 %, on est bien au-delà.
00:19:26 Et c'est vrai qu'il me semble que personne en haut lieu ne s'est saisi du problème, soit parce qu'on pense qu'on ne peut pas le faire, soit parce qu'il y a des sujets tabous.
00:19:37 Vous avez évoqué celui de l'immigration, par exemple, soit parce qu'en matière judiciaire, il y a de l'idéologie qui fait qu'on ne peut pas la dépasser.
00:19:44 Mais en tout cas, le fait est que de toute évidence, ce problème n'est pas saisi à bras le corps, quoi qu'on en dise.
00:19:49 C'est quoi, Louis de Ragnall, qui fait qu'on en est là ?
00:19:52 C'est l'idéologie, comme le dit Gabriel Cluzel, c'est le fait que les politiques n'aient pas réalisé suffisamment tôt dans quelle situation se trouvait le pays ?
00:19:59 En fait, je pense qu'il y a un peu de tout.
00:20:01 C'est-à-dire que le premier élément, c'est que plutôt que de s'attaquer aux causes de l'insécurité en France, tous les gouvernements, à chaque fois, expliquent qu'il faut mettre plus de moyens.
00:20:09 Et en fait, je pense que ce n'est absolument pas ce qu'il faut faire aujourd'hui.
00:20:12 Alors certes, les policiers et les gendarmes ont besoin de plus de moyens, mais en fait, on voit bien que c'est le degré zéro de la stratégie politique.
00:20:18 Alors qu'est-ce qu'il faut faire précisément ?
00:20:19 Il faut s'attaquer réellement aux causes, mais s'attaquer réellement aux causes, moi, je vois deux chapitres, deux thèmes.
00:20:25 C'est un, les sanctions, les réponses pénales, on en a parlé, et deux, la question de la maîtrise de l'immigration, avec effectivement une surreprésentation des personnes d'origine immigrée dans la délinquance aujourd'hui en France.
00:20:36 Sauf que si vous voulez vous attaquer aux deux en même temps, ou même à l'un ou à l'autre, il faut assumer les conséquences politiques de ce que vous décidez.
00:20:43 Je prends, alors c'est un secret pour personne, mais sur les questions d'immigration, puisqu'on en parle quand même régulièrement et on en parle beaucoup, sur les questions d'immigration,
00:20:51 le fait d'assumer la reprise en main de la maîtrise du contrôle de nos frontières, eh bien ça veut dire expulser plus, ça veut dire pourquoi pas se froisser, se brouiller avec un certain nombre de pays étrangers.
00:21:03 Je pense à l'Algérie qui refuse de reconnaître ses propres ressortissants.
00:21:07 Et puis du coup ça suppose d'employer des grands moyens, c'est-à-dire maintenant si on décidait vraiment d'expulser toutes les personnes qui sont sous obligation de quitter le territoire français,
00:21:16 eh bien il faudrait envoyer massivement des équipages de police et de gendarmerie pour aller ouvrir des portes à 6h du matin, pour mettre tout le monde dans la voiture puis dans l'avion,
00:21:26 pour forcer, contraindre en fait ces expulsions.
00:21:29 Et ça on voit bien depuis plusieurs années, aucun gouvernement ne veut assumer les conséquences de ces décisions.
00:21:35 Donc les décideurs politiques se sécurisent en disant on va obtenir 10% d'augmentation du budget, 6% pour le ministère de la Justice, 7 à 8% pour le ministère de l'Intérieur,
00:21:51 et on se dit que ça va régler le problème.
00:21:53 Et en réalité vous pouvez augmenter de 20, même 30% le budget du ministère de l'Intérieur, le problème demeurera,
00:21:58 puisque le problème n'est pas tant l'équipement ou les moyens, mais en fait le fait qu'il y ait autant de personnes qui sont en situation de délinquance sur le territoire national.
00:22:07 Ce que vous dites fait réagir Rachel Khan, vous êtes d'accord avec ce qui a été dit, la maîtrise des frontières c'est l'une des principales clés dans la question de la sécurité ?
00:22:16 En fait ce qui me manque dans ce raisonnement c'est la question de la citoyenneté, de l'éducation, de l'autorité, des institutions.
00:22:25 Et en fait ce sont les trois piliers pour moi qui vont ensemble et qui interagissent ensemble.
00:22:31 Plutôt que de se concentrer que sur l'immigration, que sur le punitif, il y a aussi un vrai travail de citoyenneté qui est la base de notre fraternité.
00:22:41 A faire par qui alors ce travail ? Par l'école ? C'est le rôle de l'école ?
00:22:44 D'accord, avec vous Rachel, parce que je pense qu'aujourd'hui on se décharge bien trop souvent justement sur les profs ou sur les policiers,
00:22:49 en pensant que les enfants pourront être éduqués ou en tout cas récupérés par du bleu ou par des profs.
00:22:55 Et je pense qu'il y a une vraie question de la responsabilité en effet des parents, qui est pointée du doigt d'ailleurs aujourd'hui par les politiques,
00:23:00 parce que souvenez-vous du discours de Gabriel Attal qui évoquait d'ailleurs même la question de l'internat,
00:23:04 et même des peines pour les parents qui seraient défaillants en écartant les mères solo, parce que ça c'est encore une autre problématique en effet,
00:23:10 et c'est un vrai fléau. Mais voilà, en expliquant qu'il y avait en effet une responsabilisation à avoir, c'est vrai que l'école ne peut pas tout.
00:23:16 Les parents ont une vraie responsabilité, il y a une citoyenneté, il y a une question d'empathie, c'est une question d'éducation, un point c'est tout.
00:23:22 Et quand vous évoquez même la situation des femmes aujourd'hui, les femmes ont aussi un rôle à jouer, les mères, dans l'éducation de leurs fils.
00:23:28 C'est la base, c'est le principe même de l'éducation d'une société pour vivre ensemble, pour arriver au quotidien.
00:23:35 Je pense que le Covid est passé par là, il a beaucoup abîmé nos liens, terriblement abîmé nos liens, il y a une individualisation forcenée, il y a une exacerbation de l'autre.
00:23:43 L'insécurité ne date pas du Covid.
00:23:46 Non, mais je pense que ça a aggravé beaucoup les choses, vraiment, et je pense que si vous voulez, si on apprenait déjà aux gens, on part de l'insécurité,
00:23:53 mais les incivilités au quotidien, elles sont terribles. Au quotidien, des petites incivilités deviennent des choses dramatiques.
00:23:58 Regardez, aujourd'hui, en fait, on a brisé tous les tabous, on s'en prend carrément à des grands-mères.
00:24:02 On a vu des cambriolages qui viraient à des choses tout à fait dramatiques, avec des commandos qui débarquent à 10, qui saucissonnent la femme, les enfants.
00:24:09 Enfin, on est dans une société d'hyper-violence, c'est-à-dire que moi, vraiment, je me souviens de ces termes de Gérald Darmanin qui parlait et de le surnom Méchable,
00:24:17 mais je vais retrouver tout de suite.
00:24:18 Eric DiPomoretti ?
00:24:19 Non, non, pas du tout.
00:24:20 Alors, allez-y.
00:24:21 La France orange mécanique, Laurent Bertone.
00:24:24 Voilà, Laurent Bertone. Et donc, La France orange mécanique, qui apprend à parler de ce processus de décivilisation.
00:24:29 Et on est entre les deux, tous ceux qui ont vu le film Orange mécanique comprennent qu'on est vraiment aujourd'hui malheureusement là-dedans.
00:24:35 Et donc, je pense qu'en effet, il y a une question d'éducation.
00:24:37 Et puis après, il y a aussi un vrai débat à voir sur l'effectivité et la fermeté des peines.
00:24:41 On est quand même en surpopulation carcérale.
00:24:43 Comment on fait ? Parce qu'aujourd'hui, on privilégie les peines alternatives pour les pertes, les peines, pardon, de courte durée.
00:24:48 Est-ce que c'est toujours la bonne chose ? Pas forcément.
00:24:50 Parce que pour certains jeunes, avoir assez électronique, c'est plutôt justement être un super-héros.
00:24:55 Et puis deuxième chose, il y a aussi, pardon, mais la question toute bête, juste du principe en fait, même de règles en commun, de règles de communauté, de vivre ensemble.
00:25:06 C'est le problème.
00:25:07 Allez, on remarque une très courte pause. Vous restez avec nous.
00:25:10 On se retrouve dans quelques minutes dans la deuxième partie de Punchline.
00:25:13 Et nous irons sur le champ de Mars où là, l'insécurité s'est durablement installée.
00:25:18 C'est ce qu'on peut constater.
00:25:19 Nos reporters sur place.
00:25:20 A tout de suite.
00:25:22 Il est tout juste 17h30.
00:25:24 Soyez les bienvenus en direct sur CNews.
00:25:26 La deuxième partie de Punchline dans un instant, juste après l'essentiel de l'actualité avec Simon Guilain.
00:25:31 Bonsoir.
00:25:32 Rebonsoir, cher Johan.
00:25:36 Le député Julien Bayou démissionne d'Europe Ecologie-Les Verts et de son groupe à l'Assemblée nationale.
00:25:41 L'élu de Paris est visé par une plainte de son ex-compagne pour harcèlement moral et abus de faiblesse.
00:25:46 Il a donc annoncé sa démission aujourd'hui.
00:25:48 Dans un mail adressé justement à son parti.
00:25:51 Au Proche-Orient, Israël reconnaît une frappe non intentionnelle sur la bande de Gaza.
00:25:55 Sept humanitaires d'une ONG américaine ont été tués lors de ce bombardement.
00:25:59 Plusieurs pays et organisations condamnent ce raid et certains demandent des explications immédiates à Israël.
00:26:05 Et puis trois jours après la découverte d'Osman du petit Émile,
00:26:07 le procureur d'Aix-en-Provence tiendra une conférence de presse à 18h.
00:26:11 Alors que le mystère reste entier, bien sûr, autour de la mort du petit garçon.
00:26:15 Et aujourd'hui les recherches se poursuivent sur le terrain avec notamment des spécialistes
00:26:19 de l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale.
00:26:22 Cher Yoann.
00:26:23 On vous parlait avant la pause de ce sondage.
00:26:26 92% des Français estiment que l'insécurité a augmenté en France au cours des dernières années.
00:26:31 L'insécurité qui s'est manifestement durablement installée sur le champ de Mars
00:26:35 qui est pourtant l'un des endroits les plus touristiques de la capitale.
00:26:38 À moins de quatre mois, Téléjoys olympiques les vendera à la sauvette.
00:26:41 Vous allez le voir.
00:26:42 N'ont toujours pas disparu.
00:26:43 Nous avons passé plusieurs heures au pied de la tour Eiffel et nous avons pu assister
00:26:47 au jeu du chat et de la souris entre ces vendeurs et les policiers.
00:26:51 Reportage sur place Régine Delfour et Jean-Laurent Constantini.
00:26:54 Face à nous, une dizaine de vendeurs à la sauvette s'enfuit avec leurs marchandises.
00:26:59 À quelques mètres de là, une patrouille de la police nationale vient d'arriver.
00:27:03 Ce jeu du chat et de la souris agace les commerçants.
00:27:07 Il y a des vendeurs qui sont venus à la sauvette pour se faire un petit déjeuner.
00:27:10 Ils sont venus à la sauvette pour se faire un petit déjeuner.
00:27:12 Il y a des vendeurs qui partent partout dans le quartier, qui se dispersent dans les rues
00:27:16 et qui cachent leurs marchandises dans les coins.
00:27:20 Ce n'est pas bon de montrer ce côté-là au tourisme.
00:27:23 15 minutes plus tard, d'autres vendeurs de tour Eiffel miniature nous abordent.
00:27:28 Nous engageons la conversation.
00:27:30 Pour les Jeux olympiques, vous allez faire comment ?
00:27:32 Rien.
00:27:33 Pourquoi rien ?
00:27:34 Ils ne savent pas qu'ils n'auront bientôt plus accès à ce périmètre.
00:27:39 Laurent Nunez, le préfet de police de Paris, s'est engagé à sécuriser ce site pour les Jeux olympiques.
00:27:46 Sir Yvrin, qui préfère garder l'anonymat, doute que le champ de Mars après les Jeux olympiques
00:27:52 soit débarrassé de toute la délinquance.
00:27:54 Après les Jeux, on sait très bien que tous ces gens vont revenir.
00:27:57 Tous les vendeurs de la sauvette, tous les joueurs de bain de dos.
00:27:59 Et toute cette délinquance va venir.
00:28:00 C'est vrai qu'aujourd'hui, ils font place nette.
00:28:02 Ces gens vont revenir parce qu'il y a tellement un enjeu financier pour eux.
00:28:05 Depuis le lancement du plan zéro délinquance en novembre 2022,
00:28:09 les vols avec violence ont diminué de 15% et les cambriolages de 7%
00:28:14 selon la préfecture de police de Paris.
00:28:17 Ce qui nous a fait réagir en plateau, c'est cet habitant qui disait qu'il faudrait faire place nette.
00:28:22 Ça faisait référence aux opérations place nette lancées par Gérald de Dermanin
00:28:26 pour lutter contre le trafic de drogue.
00:28:28 C'est vrai, Gabrielle Cluzel, on en souriait en écoutant ce reportage.
00:28:31 Mais il faudrait faire place nette aussi sur le champ de Mars.
00:28:34 Partout en France, en réalité.
00:28:35 Il y a deux choses choquantes.
00:28:38 La première, c'est que pour faire place nette ici, il n'y a plus place nette ailleurs.
00:28:43 C'est-à-dire qu'on déporte en général le problème.
00:28:45 On va essayer de faire en sorte que les gens qui sont là trouvent asile ailleurs dans le pays.
00:28:51 Donc, ce n'est pas une solution.
00:28:53 Et puis, moi, je suis choquée que tout soit fait pour les Jeux olympiques.
00:28:57 Mais les Français ordinaires, les Parisiens qui paient normalement leurs impôts locaux,
00:29:04 ont droit, et autres du reste, ont droit à la sécurité tous les jours de l'année.
00:29:09 On a l'impression qu'on est en train de construire un joli village Potemkin
00:29:12 à l'attention des touristes parce qu'il ne faudrait pas faire quand même mauvais effet.
00:29:16 Et que le restant de l'année, ce n'est pas très grave.
00:29:19 Et que pour ce faire, on déplace le problème dans les endroits de France
00:29:23 qui n'accueilleront pas les Jeux olympiques.
00:29:24 Et qu'on venait que ce n'est pas tout à fait moral et que ce n'est pas une solution.
00:29:28 C'est vrai Sabrina Medjaber que les Jeux olympiques ne sont pas une fin en soi.
00:29:31 Il y a tous les habitants qui vivent à Paris, les touristes qui viennent tout au long de l'année.
00:29:35 Et si on est en mesure de sécuriser les Jeux olympiques et la capitale
00:29:39 pendant un peu moins de trois semaines, on doit quand même être capable de le faire le reste de l'année.
00:29:43 Oui, bien sûr. Mais je rappelle qu'il y a aussi une volonté politique, pardon,
00:29:47 de faire régner la terreur dans l'axe du champ de Mars.
00:29:53 Je sais que c'est une préoccupation de Mme Rachida Dati et du maire du 15e
00:29:58 puisque c'est l'axe qui joint les deux arrondissements.
00:30:01 Mme Dati plusieurs fois a saisi Mme Hidalgo à ce titre.
00:30:06 Elle n'a jamais eu de réponse.
00:30:07 Mais je me souviens par exemple de Frédéric Ockar, qui est adjoint à la mairie de Paris,
00:30:12 chargé du tourisme précisément. Je ne sais pas si vous vous souvenez de ce tweet.
00:30:15 Oui, il avait dit ça.
00:30:16 Où il précisait qu'il fallait que ces vendeurs à la sauvette faisaient partie du paysage.
00:30:22 Si vous arrivez au pied de la tour Eiffel et que vous n'avez pas un joueur de bonne taux
00:30:25 et un vendeur à la sauvette, il vous manque quelque chose.
00:30:28 Donc vous voyez qu'il y a aussi une volonté politique de banaliser la délinquance.
00:30:32 Il n'y a aucun moyen, aucune volonté qui est déployée pour pouvoir l'appréhender et l'endiguer.
00:30:38 Effectivement, bientôt, on aura des opérations place nette XXL au carré, près du champ de Mars,
00:30:43 malheureusement, en vertu des Jeux olympiques,
00:30:45 comme si les Parisiens n'en souffraient pas durant le reste de leur vie,
00:30:49 comme disait Gabriel Kluzel, et pas qu'à Paris d'ailleurs.
00:30:51 Tatiane Renard-Barzac.
00:30:52 C'est une vraie question de sécurité publique au sein de Paris,
00:30:55 parce que le 7e a ses joueurs de bonne taux, le 19e a son problème de krach, par exemple,
00:31:00 et c'est vrai qu'on ne trouve pas de solution pérenne à cela.
00:31:02 Nettoyer au Kersher pour 4 mois le temps des JO, cette problématique, ne résoudra en rien.
00:31:07 C'est comme quand on envoie la CRS 8 dans les quartiers difficiles de Marseille.
00:31:10 Au bout de quelques jours, les trafiquants reviennent, le trafic reprend son cours normal.
00:31:13 Donc tant qu'on ne trouvera pas de solution pérenne,
00:31:15 et par exemple pour le krach, parce que c'est quand même un fléau,
00:31:18 on est quand même aux abords de la Villette, là où il va y avoir quand même aussi une grande partie de ces JO,
00:31:22 à une porte d'entrée de Paris où tous les touristes vont affluer,
00:31:26 et c'est d'ailleurs une problématique qui engraine plein de...
00:31:29 tous les quartiers nord en fait, tous les quartiers nord de Paris.
00:31:31 Et donc ça, c'est vrai que c'est une question, on n'a toujours pas compris que c'est une question de santé publique,
00:31:34 et qu'il fallait à un moment donné trouver des solutions de mise à l'abri pérenne,
00:31:38 et partir du principe que c'était des personnes qui étaient malades, délinquantes et malades,
00:31:44 et donc trouver une solution, pas de court terme,
00:31:46 et puis éviter aussi de mettre des salles de shoot à l'abord des écoles, etc.
00:31:50 Je pense que c'est important, c'est nécessaire, c'est une question de réduction des risques,
00:31:54 mais pas dans ces conditions-là.
00:31:56 Donc si vous voulez, il y a un moment donné, il va falloir quand même se poser la question de...
00:31:58 On n'est pas à New York, c'est-à-dire qu'on ne va pas pouvoir les mettre à la poubelle tous,
00:32:00 les vendre à la sauvette, les drogues, etc. pour quatre mois,
00:32:04 et puis dans quatre mois, ça recommence.
00:32:05 Il va falloir quand même trouver des solutions de sécurisation de Paris.
00:32:09 Moi franchement, ça me fait le cœur, quand je vois l'État,
00:32:11 et même dans les très beaux quartiers, dans l'huitième, par exemple, du Tex Wiccan,
00:32:14 on voit des personnes qui dorment dans la rue, mais tout le long des rues, en fait.
00:32:18 Ce n'est pas normal qu'on ait autant de précarité, autant de désespoir humain, en fait, dans nos villes aujourd'hui.
00:32:24 À Paris, on est quand même dans la Ville Lumière, on s'apprête à accueillir des millions de touristes.
00:32:28 Je ne comprends pas, en fait.
00:32:30 Et du coup, en fait, évidemment, Anne Hidalgo va le payer politiquement,
00:32:33 parce que quand on voit les sondages pour les prochaines municipales,
00:32:36 ça va être un coup, c'est un coup politique pour elle, c'est un vrai coup politique pour elle.
00:32:40 Et pourtant, c'est un problème qui est régalien, Louis de Hagnel, et ça n'existe pas qu'à Paris.
00:32:44 Alors, il est vrai que Paris s'est considérablement dégradé ces dernières années.
00:32:47 Sauf que la préfecture, j'ai un malin, il y a une grosse dégâte à Ballon d'Orient.
00:32:50 Sauf que...
00:32:51 Trouver des solutions, on est d'accord, tout le monde veut trouver des solutions.
00:32:53 Sauf que j'ai l'impression que plus on trouve, moins on cherche,
00:32:55 parce que ça fait des années qu'on veut trouver des solutions,
00:32:57 et l'insécurité et la précarité n'ont jamais été aussi importantes qu'aujourd'hui.
00:33:02 Alors, il y a deux sujets.
00:33:03 C'est-à-dire qu'à Paris, ce qui s'est passé ces dernières années,
00:33:06 c'est que la mairie de Paris a voulu récupérer des compétences de sécurité de la voie publique,
00:33:10 avec notamment la création d'une police municipale non armée.
00:33:14 Et donc, très concrètement, la préfecture de police de Paris
00:33:17 a laissé la mairie de Paris gérer ses nouvelles prérogatives,
00:33:20 avec les conséquences qu'on voit aujourd'hui.
00:33:22 Donc, quand c'est la municipalité qui gère, il n'y a pas de sécurité, ce n'est absolument pas tenu.
00:33:27 Je ne dis pas pour autant que c'était absolument parfait avant,
00:33:30 mais simplement quand c'est géré par la police nationale,
00:33:33 avec des gens qui sont spécialisés là-dedans, c'est beaucoup plus simple.
00:33:35 Et en plus, il n'y a pas de pression politique,
00:33:37 puisque des policiers n'ont pas un enjeu de se faire réélire,
00:33:40 de gagner ou de perdre une élection.
00:33:42 Ensuite, le deuxième sujet, c'est que trop souvent,
00:33:45 les maires sont confrontés à devoir assumer les conséquences politiques
00:33:49 de décisions qui ont été prises par le gouvernement à Paris.
00:33:51 Je prends l'exemple, on en a beaucoup parlé la semaine dernière.
00:33:54 Orléans, le maire d'Orléans n'a jamais demandé à personne
00:33:57 de recevoir autant de migrants, de clandestins,
00:34:00 que d'ailleurs le gouvernement appelle communément des SDF,
00:34:04 évidemment ce sont des sans-domicile fixe,
00:34:06 il n'y a pas beaucoup de clandestins qui ont un toit.
00:34:08 Donc lui, concrètement, il doit assumer les conséquences politiques
00:34:12 des non-décisions du gouvernement.
00:34:14 Parce que le gouvernement ne veut pas décider de les expulser,
00:34:17 parce que c'est trop compliqué, pour toutes les raisons qu'on a évoquées avant.
00:34:19 C'est-à-dire qu'ils ne veulent pas se fâcher avec d'autres pays,
00:34:21 ils ne veulent surtout pas réveiller les associations des droits de l'homme.
00:34:25 Et donc, les maires sont sommés, chargés d'accueillir
00:34:28 tous ces gens-là que l'État ne veut absolument pas gérer.
00:34:31 Moi, c'est ça que je trouve scandaleux.
00:34:33 Vous allez jusqu'au bout de la chaîne,
00:34:35 vous vous rendez compte par exemple que ce sont les départements
00:34:37 qui gèrent l'aide sociale à l'enfance,
00:34:39 ce sont les départements qui vont gérer la prise en charge des mineurs non accompagnés,
00:34:43 50 000 euros par an et par personne.
00:34:45 Et donc, en fait, l'État central se lave les mains.
00:34:49 À chaque fois, ce sont les acteurs locaux qui sont chargés de colmater,
00:34:54 de gérer vraiment tout ce que l'État central n'a pas voulu régler.
00:34:58 Cela dit, il y a quand même un budget alloué aux hébergements d'urgence,
00:35:01 et c'est vrai que c'est par exemple l'une des coupes budgétaires
00:35:03 que le gouvernement s'apprête à faire.
00:35:05 Le problème, c'est que c'est déjà saturé, l'hébergement d'urgence.
00:35:08 Oui, c'est absolument cruellement déplacé.
00:35:09 C'est quand même aberrant de ne pas trouver des solutions pérennes,
00:35:11 là aussi pour les questions de l'hébergement d'urgence.
00:35:13 Il est 17h40. On va écouter à présent Nicole Belloubet,
00:35:16 puisque la ministre de l'Éducation nationale a estimé ce matin
00:35:20 que l'État n'avait aucune responsabilité dans la mort de Samuel Paty.
00:35:24 Elle répondait indirectement à la sœur de Samuel Paty,
00:35:27 qui estime que son frère a été abandonné,
00:35:29 qu'il aurait dû bénéficier d'une protection et même être mis en retrait.
00:35:33 On écoute Mikaël Paty et Nicole Belloubet.
00:35:36 Le 3 décembre 2020, à la lecture du rapport de l'Inspection générale
00:35:40 de l'éducation du sport et de la recherche.
00:35:42 Ce rapport s'intitule avec une sobriété forcée et anonyme
00:35:46 "Enquête sur les événements survenus au Collège du Bois-Dôme,
00:35:49 Conflans-Saint-Honorine".
00:35:50 Retirant à mon frère la plus simple dignité,
00:35:53 celle que cette enquête soit menée en son nom.
00:35:55 Ici, on parle de gérer un trouble,
00:35:57 l'origine du trouble étant le cours sur la liberté d'expression de Samuel Paty.
00:36:01 La formulation choisie trahit l'intention véritable de ce travail.
00:36:04 Il s'agit non de faire la lumière sur les responsabilités
00:36:07 et les éventuelles erreurs des uns et des autres dans cette affaire,
00:36:10 mais avant tout de dédouaner l'institution de toute responsabilité éventuelle.
00:36:14 Il y a sans doute des choses qui auraient pu être mieux faites.
00:36:17 Pour autant, je ne suis pas certaine que l'on puisse dire
00:36:21 que l'État a une part de responsabilité dans l'assassinat de Samuel Paty.
00:36:26 Mais cet assassinat terroriste, qui a beaucoup marqué,
00:36:30 a été un électrochoc pour l'État.
00:36:32 Cela nous a conduits à avoir la fermeté dont je témoigne ici
00:36:37 et dont mes prédécesseurs ont également témoigné,
00:36:40 à remettre en place des procédures de sécurité auprès de nos équipes éducatives.
00:36:44 Il est mort d'un assassinat terroriste.
00:36:46 Et que certes, je le redis devant vous,
00:36:49 il y a des choses qui auraient pu être mieux faites.
00:36:51 Mais il me semble difficile de considérer que l'État a une part de responsabilité
00:36:55 dans cet assassinat terroriste.
00:36:57 Si elle le dit, ça change tout.
00:36:58 Gabrielle Cuisel, d'abord, vous faisiez remarquer qu'elle ne dit pas terroriste islamiste.
00:37:02 Elle dit terroriste, mais elle ne dit pas islamiste.
00:37:05 Visiblement, il y a des mots qui font peur.
00:37:07 Moi, j'ai été très frappée par cette intervention.
00:37:10 Pas qu'elle ait partie, mais Ponce-Pilate est restée.
00:37:14 Mais elle se lave les mains, Nicole Belloubet, un peu vite dans cette affaire.
00:37:19 Parce qu'elle est dans le prologement de ce qu'avait dit, je crois ici, du reste Prisca Tevno.
00:37:26 Qui avait dit, oui, il ne faut pas se tromper de coupables.
00:37:30 Les coupables, elle, pour le coup, avait prononcé le mot islamiste.
00:37:34 Mais la culpabilité des uns n'exclut pas la responsabilité des autres.
00:37:38 Il est évident que Samuel Paty a été livré à lui-même.
00:37:42 Moi, je vais trouver intéressant, parce que c'est le cas.
00:37:45 Il y a une poursuite qui est faite. Je crois que les ministres ont deux mois pour répondre.
00:37:51 Et sinon, le tribunal administratif sera saisi.
00:37:54 Parce qu'à un moment, il va falloir que le gouvernement rende des comptes.
00:37:59 Mais même en tirant la pelote.
00:38:01 Moi, je vais parler d'un autre sujet qui n'a rien à voir, mais qui est connexe quand même.
00:38:06 Vous savez, les parents de Laure et Morane, les deux jeunes filles qui avaient été assassinées à la gare Saint-Charles.
00:38:11 Là aussi, avaient essayé de mettre en cause l'État.
00:38:16 Ils avaient été déboutés. On leur a dit, oui, mais les OQTF...
00:38:20 Parce que le terroriste de Marseille était visé par une obligation de quitter le territoire.
00:38:24 On a dit, oui, mais c'est de la discrétion du préfet qui décide ou non de ne pas exécuter.
00:38:29 Ce qui était là aussi assez fort de café, comme rendu.
00:38:32 Donc, je me dis, est-ce que cette fois, Michael Paty va être couronné de succès ?
00:38:38 À ce moment-là, on pourra peut-être tirer le fil des responsabilités.
00:38:41 Vous savez, l'État a été condamné pour non-action en matière climatique.
00:38:45 Peut-être qu'il pourrait être condamné pour non-action en matière migratoire.
00:38:49 Vous voyez, qui est quand même au départ l'impéritie migratoire et quand même à la base de nombre de nos problèmes.
00:38:57 Je vais suivre ça avec beaucoup d'intérêt.
00:38:59 Ce qui est vrai, Rachel Kahn, c'est qu'en écoutant la ministre de l'Éducation nationale, on se dit,
00:39:04 mais finalement, dans ce pays, personne n'est responsable de rien.
00:39:08 Personne ne demande jamais pardon.
00:39:10 Aucun responsable politique ne dit, on s'est trompé, on a pris la mauvaise décision, on aurait dû faire plus.
00:39:15 Personne ne démissionne.
00:39:17 Ça n'arrive jamais.
00:39:19 En réalité, moi, j'ai une pensée pour la soeur de Samuel Paty, pour ses élèves, mais aussi pour Dominique Bernard.
00:39:28 Les propos de la ministre sont extrêmement violents.
00:39:32 Samuel Paty nous oblige, en tout cas, sa mémoire nous oblige.
00:39:36 Je trouve ça délétère, détestable, lorsqu'on est justement à la tête de l'éducation,
00:39:42 lorsqu'on a des professeurs qui vont à l'école avec la boule au ventre,
00:39:46 des artistes qui sont menacés pour avoir créé quelque chose,
00:39:50 des journalistes qui ne peuvent plus écrire de papier,
00:39:52 des écrivains qui ne peuvent plus écrire en liberté de livre,
00:39:55 l'humour qui est gommé, etc.
00:39:57 Je trouve que ces propos sont profondément indécents.
00:40:01 Il y a une réalité quand même, Louis de Haguenel,
00:40:04 c'est que s'il n'y avait pas eu de faille,
00:40:06 Samuel Paty n'aurait pas été assassiné dans ces conditions.
00:40:10 Ça, c'est indéniable.
00:40:11 En fait, le problème, c'est que l'État joue un peu sur les mots.
00:40:14 C'est-à-dire que les remontées, les signalements, globalement, sont plutôt bien effectués.
00:40:18 Dans toutes les enquêtes auxquelles on accède et à l'occasion des procès,
00:40:22 on se rend compte qu'il y a eu les signalements, il y a des choses qui ont été vues.
00:40:26 La difficulté, c'est que l'État n'assure absolument pas son rôle, ensuite, de protection et d'entrave.
00:40:30 Et en fait, c'est toujours le même sujet.
00:40:32 C'est la question de la sécurité et d'empêcher les gens qui sont nuisibles de nuire.
00:40:37 Et on retrouve ça dans tous les champs de la vie.
00:40:39 Et je pense que c'est lié aussi, au début de l'émission, on parlait de ce sondage sur l'insécurité.
00:40:43 C'est lié à ça.
00:40:44 Et je pense que c'est là où il y a une vraie gravité de l'État, la vraie responsabilité de l'État.
00:40:49 Elle se trouve ici.
00:40:50 Vous regardez Dominique Bernard, c'est pas le même sujet.
00:40:53 Mais le signalement a été fait, les personnes étaient suivies par la DGSI.
00:40:56 Et de l'autre côté, les mesures de protection et d'entrave n'ont pas pu être faites.
00:41:00 La semaine dernière, l'histoire du proviseur qui a fini par démissionner.
00:41:03 Pourquoi ? Le signalement a été fait.
00:41:06 Il y a la protection fonctionnelle au lycée Maurice Ravel.
00:41:09 La protection fonctionnelle, elle n'est pas toujours appliquée.
00:41:12 Mais globalement, les professeurs sont assurés d'une protection juridique, lorsqu'ils sont menacés.
00:41:19 Mais de l'autre côté, leur protection physique au quotidien n'est pas assurée.
00:41:23 Et l'entrave, c'est-à-dire mettre hors d'état de nuire, c'est-à-dire exclure les élèves,
00:41:28 judiciariser les, traîner devant les tribunaux, faire en sorte qu'ils soient écroués.
00:41:32 Je ne peux pas préjuger d'un cas comme ça hypothétique.
00:41:36 Mais c'est toujours sur cette partie-là que l'État dysfonctionne.
00:41:40 Donc oui, l'État n'est pas responsable du point de vue du traitement des signalements.
00:41:45 Mais en revanche, l'État a une vraie responsabilité.
00:41:48 Il a failli sur la protection et le fait de faire en sorte que les auteurs,
00:41:55 ceux qui ont tué Samuel Paty, Dominique Bernard et le proviseur la semaine dernière,
00:42:00 qui n'a pas été tué mais qui a été menacé de mort, soient mis hors d'état de nuire.
00:42:04 – Tatiana, vous ne s'en êtes pas tout à fait d'accord avec ce qu'elle dit.
00:42:06 – Non, ce n'est pas ça.
00:42:07 La soeur de Samuel Paty explique très précisément le mécanisme
00:42:10 qui montre la façon dont l'État a abandonné, dont Samuel Paty a été abandonné.
00:42:14 Elle explique qu'en fait, non seulement, c'est le processus de la rumeur qui s'est mis en marche,
00:42:18 exactement comme dans l'affaire-là du proviseur du lycée Maurice Ravel.
00:42:22 Et c'est la même histoire, c'est-à-dire que d'abord, c'est le proviseur et le rectorat
00:42:25 qui n'ont pas démenti un mensonge, qui était que l'élève n'était pas en cours ce jour-là,
00:42:29 n'a pas assisté au cours.
00:42:30 Donc pas de démenti public, petit 1.
00:42:32 Petit 2, que le rectorat, plutôt que de le mettre sous protection,
00:42:35 a préféré envoyer un référent laïcité qui lui a fait la leçon.
00:42:38 Et puis troisièmement, les renseignements, le service des renseignements,
00:42:41 qui savait qu'il était en danger depuis déjà au moins une semaine,
00:42:44 n'ont pas mis son protection.
00:42:45 Et donc, du coup, on se retrouve avec un prof qui a dû s'acheter un suit à capuche,
00:42:48 avoir un marteau dans son sac à dos et assurer lui-même sa protection
00:42:51 tellement il avait peur et se sentait abandonné.
00:42:53 Dans le cas du lycée Maurice Ravel, pardon, mais en fait, on a la même mécanique.
00:42:57 Le système de rumeurs sur les réseaux sociaux, pas de démenti public.
00:43:00 Parce que le proviseur accusait d'avoir giflé l'élève à qui il avait demandé d'en mettre son voile.
00:43:05 Donc une majorité d'élèves, qui se disparaît.
00:43:07 Ce qui est faux, une majorité d'élèves de ce lycée qui pensent que c'est ça,
00:43:10 la vraie version, c'est qu'en fait, il en effet violentait, il aurait violenté la jeune femme voilée.
00:43:14 Et un proviseur qui a quand même beaucoup d'ancienneté,
00:43:16 qui se retrouve à devoir, en fait, jeter l'éponge, démissionner pour raison de sécurité.
00:43:21 Donc ce que vous dites, c'est qu'on a peut-être évité le pire en réalité au lycée Maurice Ravel.
00:43:24 Une étudiante qui, elle, part sans aucun problème, sans conseil de discipline, sans rien.
00:43:28 Qui reconnaît avoir menti à la fin et il n'y a rien.
00:43:30 Bien sûr, et donc il y a le même problème.
00:43:32 L'État a porté plainte contre cette élève. Il y a une plainte engagée par l'État.
00:43:35 Et juste pour préciser les choses, la plainte de Michael Paty, c'est non-assistance à personne en péril et non-empêchement de crime.
00:43:42 Et en effet, il y a deux mois, la requête, c'est deux mois pour répondre.
00:43:45 Moi, ce que je les ai trouvés là aussi incroyables dans la déclaration de Nicole Belloui,
00:43:48 c'est qu'elle dit "mais la mort de Samuel Paty a été un électrochoc,
00:43:52 nous avons mis en place des mesures d'une grande fermeté, comme s'il y avait un avant et un après".
00:43:56 Alors qu'il y a Dominique Bernard, ailleurs qu'il y a le proviseur qui vient de démissionner du lycée Maurice Ravel.
00:44:02 Donc je me dis où elle était dans une cave, elle n'a pas vu ce qui s'est passé ces dernières semaines.
00:44:06 Ou sinon, c'est d'une mauvaise foi incroyable, parce qu'il y a la preuve qu'en réalité, rien n'a été résolu.
00:44:13 Et je crois que Michael Paty, elle est d'ailleurs dans l'idée de faire ça pour son frère,
00:44:18 mais aussi pour que cela ne se reproduise pas.
00:44:20 Si l'État ne fait rien, il y a un moment où il faut évidemment se bouger et faire quelque chose.
00:44:26 Je crois qu'elle est vraiment dans cet état d'esprit.
00:44:27 Louis de Rugnell, rapidement.
00:44:28 Non, simplement, je vais dans votre sens, parce qu'en fait, la politique, ce sont des symboles, très souvent.
00:44:33 Il y a un symbole qui est pour moi le symptôme de l'échec de tous les discours qu'on peut entendre sur la laïcité.
00:44:39 C'est le fait qu'après l'assassinat de Samuel Paty, tout le monde a dit que le lycée dans lequel il a été assassiné allait être renommé.
00:44:47 Lycée Samuel Paty, finalement, sous la pression des parents d'élèves et de l'environnement, renoncement.
00:44:52 Deuxième engagement qui avait été pris, c'était d'ériger une statue à l'effigie de Samuel Paty dans le lycée.
00:44:59 Et bien, même renoncement pour surtout, pas de vagues, ne pas exciter la population.
00:45:04 Alors précisément, Valérie Pécresse qui annonce aujourd'hui qu'un lycée va être appelé Samuel Paty, vous en parliez.
00:45:13 Voilà le tweet de Valérie Pécresse, fauchée par la barbarie islamiste parce qu'il éveillait les consciences et développait l'esprit critique de futurs citoyens de France.
00:45:21 Samuel Paty, héros tranquille, est devenu un visage de la République.
00:45:24 Pour lui rendre hommage et réaffirmer le soutien de la région Île-de-France à l'ensemble de la communauté éducative,
00:45:29 j'ai décidé que le futur lycée de Montévrain porterait le nom de Samuel Paty.
00:45:36 Alors, il y a déjà des écoles et des collèges qui s'appelaient Samuel Paty.
00:45:39 Je crois que pour un lycée, il s'agit d'une première.
00:45:42 Sabrina Meijerber.
00:45:43 Oui, c'est très bien.
00:45:44 Ça intervient quatre ans plus tard.
00:45:45 Ça aurait dû être fait immédiatement.
00:45:47 Je suis désolée, en parlant sans cesse dans ce pays de choc d'autorité, de manque d'autorité, de défaillance d'autorité.
00:45:54 Eh bien, je suis désolée.
00:45:55 Où on décide que c'est l'islamisme qui gouverne nos institutions ou bien c'est la République qui se montre forte et qui est implacable quant à l'application de ses principes et de ses valeurs ?
00:46:04 La mort de Samuel Paty, malheureusement, n'a été finalement qu'une dramatique illustration de ce qui concerne l'école depuis 40 ans.
00:46:12 Ça fait 40 ans, malheureusement, que les professeurs ont peur.
00:46:15 Jean-Pierre Aubin, que vous connaissez tous ici, avait écrit un premier essai en 2004.
00:46:20 Voyez-vous, donc il y a quasiment 20 ans.
00:46:22 Mais tout ça, malheureusement, a concouru, je vais y arriver, malheureusement, au malaise et à la peur qui animent tous les professeurs.
00:46:32 Il y a combien de professeurs qui sautent en censure quant aux enseignements de la liberté d'expression, quant aux enseignements liés à la laïcité,
00:46:38 quant à la démonstration d'œuvres d'art dénudées, quant aux expressions, comme disait Jean-Pierre Aubin récemment chez Sonia Mabrouk,
00:46:44 "écrire comme un cochon", visiblement, ça heurte les susceptibilités des enfants de confession musulmane,
00:46:50 comme s'ils étaient une espèce juridiquement protégée qu'il ne fallait absolument pas offenser, sinon, malheureusement, on risque des menaces, on risque des représailles.
00:46:58 Mais Madame Belloubet, là, elle dit quelque chose, encore une fois, qui démontre une veulerie, une pleutrerie.
00:47:04 Ce n'est pas ce qu'on attend d'un ministre de l'Éducation nationale, on attend de la fermeté, on attend de la clairvoyance, on attend de la lucidité.
00:47:11 Maintenant, Madame Belloubet devrait travailler avec le ministre de la Ville, parce que derrière les représailles qui concernent ses professeurs,
00:47:18 il y a en général des associations communautaires qui poussent ces enfants, justement, à œuvrer d'offensives islamistes au sein de l'école.
00:47:26 Rappelez-vous, Dane Zina, qui avait indiqué avoir menti, et derrière, il y avait M. Sifridi, qui était membre d'une association communautariste,
00:47:33 qui a, malheureusement, acheminé le meurtre de Samuel Paty en alimentant des polémiques.
00:47:38 Allez, il est 17h52, on marque une très courte pause, vous restez avec nous dans un instant.
00:47:42 Nous suivrons en direct sur CNews la conférence de presse du procureur de la République d'Aix-en-Provence,
00:47:48 qui viendra donner les dernières informations dont il dispose dans l'affaire Émile.
00:47:53 Je vous rappelle que les ossements du petit garçon ont été découverts au Auvergnay,
00:47:57 une partie en tout cas des ossements du petit garçon découverts au Auvergnay, il y a deux jours.
00:48:02 Première conférence de presse, donc première prise de parole du procureur de la République à suivre en direct dans quelques minutes.
00:48:07 A tout de suite.
00:48:08 Bonsoir à tous, soyez les bienvenus en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:48:17 Nous sommes ensemble jusqu'à 19h.
00:48:19 En sommaire, ce soir, les investigations se poursuivent au Auvergnay, deux jours après la découverte d'ossements appartenant au petit Émile,
00:48:26 disparus le 8 juillet. Dans quelques minutes, le procureur de la République d'Aix-en-Provence tiendra une conférence de presse.
00:48:33 Vous la suivrez donc en direct sur nos deux antennes.
00:48:36 Et puis, 92% des Français considèrent que l'insécurité a progressé en France ces dernières années.
00:48:42 C'est le résultat d'un sondage publié aujourd'hui.
00:48:44 Plus qu'un sentiment, l'insécurité est bien réelle puisque tous les voyants concernant la violence sont au rouge.
00:48:50 Entre 2022 et 2023, les chiffres du ministère de l'Intérieur montrent une augmentation de toutes les formes de violence.
00:48:57 Nous tenterons de comprendre pourquoi dans Punchline.
00:49:01 [Musique]
00:49:13 Et à tout juste 18h sur CNews et sur Europe 1, voici l'essentiel de l'actualité.
00:49:19 Trois nouvelles opérations PlaceNet menées à Strasbourg, Toulouse et Nantes.
00:49:23 Des opérations anti-drogue qui ont permis l'interpellation de plusieurs dizaines de personnes aujourd'hui.
00:49:28 Depuis le 19 mars dernier et le début des opérations XXL, les forces de l'ordre ont possédé à près de 1 400 interpellations.
00:49:36 Et nous allons tout de suite partir à Aix-en-Provence, où le procureur de la République est en train de s'installer.
00:49:43 Il va, je vous le disais, tenir une conférence de presse pour nous donner les dernières informations après que des ossements du petit Émile aient été découverts il y a 48 heures.
00:49:53 Nous partons donc tout de suite à Aix-en-Provence, où le procureur de la République s'exprime.
00:49:58 [Bruits de pas]
00:50:06 Le procureur de la République est en place et qui va s'exprimer dans quelques instants.
00:50:10 Une parole très attendue, c'est la première fois que le procureur prend la parole dans cette affaire qui a évolué depuis ces dernières 48 heures.
00:50:18 Mesdames et messieurs, pour cette conférence de presse, je suis accompagné du colonel commandant la sélection de recherche de la gendarmerie de Marseille
00:50:27 et du colonel chargé du groupement de gendarmerie du 04, des Alpes de Haute-Provence.
00:50:36 Vous le savez, l'objet de cette conférence de presse est de revenir sur les dernières évolutions de l'enquête relative à la disparition, le 8 juillet 2023, de l'enfant Émile Soleil.
00:50:49 Je voudrais dire d'abord, en mon nom, mais aussi au nom de tous les enquêteurs qui ont participé aux recherches et aux investigations, que nos premières pensées sont réservées aux parents et à la famille d'Émile Soleil,
00:51:06 qui ont vécu et continuent de vivre des heures douloureuses avec une dignité, une retenue qui nous invite tous au respect de cette douleur, mais aussi à la mesure.
00:51:18 Avant d'en venir aux évolutions de l'enquête, je souhaite revenir brièvement sur les heures et les jours qui ont suivi la disparition d'Émile Soleil.
00:51:29 La disparition d'Émile a été signalée, vous le savez, aux autorités le 8 juillet 2023 à 18 heures.
00:51:36 Vous vous souvenez certainement qu'immédiatement, dans un cadre administratif, la gendarmerie a déployé au Auvergné des militaires qui ont procédé aux premières recherches dans les quatre heures qui les séparaient de la tombée de la nuit,
00:51:51 mais également pendant la nuit. Militaires, personnels, aidés de drones, d'un hélicoptère, de chiens de gendarmes et de pompiers.
00:52:01 Il se passe donc une nuit avant que des recherches plus importantes soient déployées, car, vous le savez aussi, toujours dans un cadre administratif,
00:52:13 ces premières recherches ont été suivies dès le lendemain d'une mobilisation massive de bénévoles, encadrés par des gendarmes et des sapeurs-pompiers,
00:52:22 qui ont arpenté pendant deux jours une zone couvrant plusieurs kilomètres carrés, zone qui comprenait le chemin sur lequel le crâne d'Émile a été retrouvé samedi dernier.
00:52:37 Deux jours pendant lesquels des chiens pisteurs ont été employés, tandis que la zone a été survolée par des drones et un hélicoptère doté de caméras thermiques, en vain, comme vous le savez aussi.
00:52:49 À ces premières recherches ont succédé des recherches et des investigations judiciaires plus spécifiques, concentrées dans et à proximité immédiate du village.
00:53:01 Je rappelle que très vite, à l'idée que l'enfant pourrait s'être égaré, s'est ajoutée l'hypothèse de l'intervention d'un tiers.
00:53:10 Pendant cette deuxième phase des recherches et des investigations ont été employées, entre le 23 et le 25 juillet 2023, des drones et des chiens spécialisés dans la recherche de cadavres,
00:53:23 dont je peux dire aujourd'hui avec certitude qu'eux n'ont pas couvert la zone dans laquelle les ossements d'Émile ont été retrouvés le 30 mars dernier.
00:53:32 Les enquêteurs, à ce moment-là, se sont concentrés sur des points d'intérêt essentiels.
00:53:38 Je veux, pendant quelques instants, donner la parole au colonel qui va nous dire les moyens qui étaient employés à ce moment-là pour essayer de retrouver Émile.
00:53:49 Dès les premiers jours, nous avons créé une cellule nationale d'enquête, armée par une vingtaine d'enquêteurs spécialisés de la section de recherche et du groupement de gendarmerie.
00:54:00 Cette cellule d'enquête était composée d'un directeur d'enquête, d'un directeur d'enquête adjoint, d'un coordinateur de scènes de crime, d'un analyste criminel et d'équipe d'enquêteurs.
00:54:10 Cette cellule n'a jamais cessé son travail depuis le premier jour.
00:54:14 Elle a utilisé régulièrement, en fonction des signalements et des actes d'investigation que nous menions, des moyens spécialisés mis en place par la Gendarmerie nationale.
00:54:23 Je peux vous citer quelques exemples.
00:54:25 Ces fameux chiens de recherche de reste humain qui ont été mis en œuvre régulièrement, à plusieurs reprises dans tous les cas de cause.
00:54:31 Des drones spécialisés, des drones thermiques, des drones multispectrales qui permettent d'identifier des anomalies dans la végétation, par exemple.
00:54:40 Des techniciens en investigation subaquatique pour fouiller des cours d'eau et des lacs.
00:54:46 Les moyens déployés très régulièrement, à chaque fois que nous en avions besoin pour progresser dans nos investigations, le sont depuis juillet dernier.
00:54:56 Et ça continue aujourd'hui.
00:54:58 Pourquoi toutes ces précisions ?
00:55:00 Parce qu'à cette heure, nous ne pouvons affirmer si le corps d'Émile était d'ores et déjà présent dans la zone couverte par les recherches entreprises initialement.
00:55:08 Et que s'il s'y trouvait, il aurait été nécessairement découvert.
00:55:13 Autrement dit, si le lieu de la découverte du crâne d'Émile est bien situé dans le périmètre des recherches opérationnelles des premiers jours,
00:55:21 je ne peux affirmer aujourd'hui que chaque mètre carré a été foulé par un membre des équipes de recherche et d'investigation, aussi loin soit-elle allée.
00:55:32 Je rappelle que nous sommes au mois de juillet 2023, que la végétation est dense, qu'elle est haute,
00:55:40 que la topographie est difficile, que le terrain en dehors des chemins est très escarpé.
00:55:45 Ce terrain comprend des pentes naturelles qui peuvent avoisiner les 30%, rendant difficile l'accès et la visualisation de chaque mètre carré.
00:55:54 Et que dire des conditions météorologiques dans lesquelles ces recherches ont été entreprises ?
00:55:59 Les premières recherches, j'entends.
00:56:01 Les températures avoisinaient alors, à l'époque, 30 degrés à l'ombre, rendant la marche difficile.
00:56:08 Les températures qui ont pu altérer les fécalités des chiens pisteurs et multiplier la restitution de foyers de chaleur nocturne
00:56:15 détectés par les caméras infrarouges utilisées par l'hélicoptère qui a survolé la zone.
00:56:21 Depuis, sous la direction de deux juges d'instruction du tribunal judiciaire d'Aix-en-Provence, saisis le 18 juillet 2023,
00:56:30 ont été réalisés des centaines d'actes.
00:56:32 Perquisition, prélèvement, saisie, fouille, investigation technique de toutes sortes, audition,
00:56:38 jusqu'à l'organisation d'une mise en situation le 28 mars 2024.
00:56:43 Mais là encore, je pense qu'il est important que vous précisiez quelles sont les investigations qui ont été conduites
00:56:50 pendant toute cette période-là, jusqu'à aujourd'hui en fait.
00:56:53 Je vais donner quelques exemples, quelques chiffres pour mesurer le travail qui a été accompli,
00:56:57 qui continue d'être accompli par les enquêteurs.
00:56:59 C'est déjà apparu, mais on a vérifié aujourd'hui et traité 1696 signalements.
00:57:06 11 autres signalements sont en cours de traitement actuellement.
00:57:09 Signalements que nous avons reçus par mail, par voie téléphonique, par lettre.
00:57:14 Ça peut être des signalements oraux également.
00:57:16 Donc chaque signalement est effectivement vérifié avec la même rigueur.
00:57:19 On a mené 157 auditions.
00:57:21 En termes de données numériques, on a recueilli un million de pages,
00:57:25 aujourd'hui numériques, que nous devons étudier, que nous étudions.
00:57:28 On a travaillé sur près de 1000 personnes titulaires de lignes téléphoniques
00:57:33 qui étaient présentes à proximité du Auvergnet au moment des faits.
00:57:38 On a procédé à des analyses sur 500 prélèvements essaiés.
00:57:41 Et 18 véhicules ont fait l'objet d'opérations de police technique et scientifique complètes.
00:57:46 Ça vous donne un petit exemple du travail qu'amènent les enquêteurs.
00:57:49 Bien sûr, à côté de ça, il y a des investigations quotidiennes, permanentes, très exigeantes.
00:57:56 J'évoquais il y a quelques instants la mise en situation du 28 mars 2024.
00:58:01 Cette mise en situation avait pour objectif principal de contextualiser,
00:58:06 de matérialiser les déclarations des témoins, directs et indirects,
00:58:10 du réveil de l'enfant, après sa sieste, jusqu'à l'appel aux forces de l'ordre,
00:58:15 à 18h12 précisément.
00:58:18 Je précise qu'à cette heure, aucun lien objectif n'est établi
00:58:24 entre cette mise en situation et la découverte d'un crâne humain
00:58:28 par une promeneuse le 30 mars 2024.
00:58:31 La promeneuse a découvert ses ossements entre 12h et 14h
00:58:39 lors d'une promenade sur un chemin qu'elle se souvient avoir arpenté
00:58:45 plus d'un mois avant.
00:58:47 Perturbée par cette découverte, elle s'est saisie du crâne
00:58:51 en prenant des précautions pour ne pas le souiller
00:58:55 et l'a placée dans un sac en plastique.
00:58:58 Elle est rentrée chez elle et a appelé la gendarmerie.
00:59:01 Elle a pu indiquer avec une bonne précision aux enquêteurs
00:59:06 l'endroit, le lieu où s'étaient trouvés les ossements, c'est-à-dire le crâne.
00:59:10 Le crâne, parce qu'il s'agit bien d'un crâne, était sur le sol
00:59:15 d'un chemin étroit, un chemin forestier, qui suit une courbe de niveau
00:59:20 de part et d'autre de laquelle le terrain présente une très forte déclivité.
00:59:25 On devine donc aussi qu'il s'agit en été d'une zone très végétalisée.
00:59:31 Ce lieu où a été découvert le cadavre peut être rejoint à pied
00:59:38 à partir du bas du village en 25 minutes environ à marche d'homme.
00:59:44 Le chemin, en tant que tel, ne présente pas de difficultés particulières,
00:59:48 ne présente pas de difficultés techniques majeures,
00:59:51 si ce n'est que dans sa partie sous bois, le terrain est de part et d'autre
00:59:56 donc très plontu.
00:59:59 A proximité du lieu où le crâne a été découvert, un ruisseau descend la montagne.
01:00:05 Le long de ce ruisseau, qu'on peut deviner par forte pluie devenir un torrent,
01:00:11 ont été retrouvés par les enquêteurs hier, en contrebas du chemin,
01:00:17 à environ 150 mètres du lieu de la découverte du crâne,
01:00:21 certains vêtements que portait Émile le jour de sa disparition,
01:00:25 c'est-à-dire un tee-shirt, ses chaussures et une culotte
01:00:31 qui n'étaient pas rassemblées au même endroit
01:00:34 mais qui étaient éparpillées sur quelques dizaines de mètres.
01:00:37 Aucun autre effet à cette heure, aucun autre haussement n'a été retrouvé.
01:00:46 Comme les haussements, les vêtements ont été acheminés à l'IRCGN pour analyse.
01:00:50 Là encore, à cette heure, nous ne disposons pas des résultats, même partiels, des analyses en cours.
01:00:56 En revanche, les premières analyses du crâne ont permis de révéler les informations suivantes.
01:01:03 Le crâne présente de petites fractures et des fissures post-mortem.
01:01:10 Aucun traumatisme antémortem n'a été observé.
01:01:16 Le crâne présente des traces de morsures probablement causées par un ou des animaux.
01:01:22 Une maxilliaire est absente, sans que l'on puisse savoir aujourd'hui
01:01:27 si cette maxilliaire s'est détachée naturellement ou sous la force d'une traction.
01:01:33 L'aspect des os et des dépôts sur ces os
01:01:38 permettent d'affirmer qu'ils n'ont pas été enfouis
01:01:42 et qu'ils ont été exposés longtemps aux variations météorologiques et aux intempéries.
01:01:48 Là encore, les analyses se poursuivent,
01:01:52 notamment pour déterminer si ces os ont pu rencontrer des biotopes différents.
01:01:57 Enfin, et c'est là l'important, ces seuls os ne permettent pas de dire
01:02:03 quelle est la cause de la mort des mille soleils.
01:02:10 Vous aurez donc compris que sous l'autorité des juges d'instruction,
01:02:13 l'enquête va se poursuivre avec la même intensité.
01:02:17 Elle se poursuit en ce moment sur le terrain car les fouilles ne sont pas terminées.
01:02:22 Elles se poursuivront probablement demain sur ce terrain.
01:02:25 Elles vont se poursuivre sur le plan criminalistique
01:02:28 car les éléments retrouvés n'ont pas fini d'être analysés.
01:02:31 Entre la chute de l'enfant, l'homicide involontaire et le meurtre,
01:02:36 on ne peut toujours pas privilégier une hypothèse plus qu'une autre
01:02:41 pour expliquer la disparition puis la mort de l'enfant Émile.
01:02:45 Je sais que ce n'est pas satisfaisant, ce n'est satisfaisant pour personne,
01:02:50 ni pour la famille, ni pour les enquêteurs, ni pour les juges d'instruction.
01:02:55 Mais nos impatiences respectives, aussi illégitimes soient-elles,
01:03:00 ne sauraient nous imposer des conclusions hâtives,
01:03:03 elles ne sauraient en tous les cas commander l'efficacité des investigations,
01:03:08 elles ne sauraient commander la raison et les principes juridiques qui l'encadrent
01:03:12 et plus généralement, elles ne sauraient commander la recherche de la vérité judiciaire.
01:03:16 Voilà, j'en ai terminé de cette intervention
01:03:20 et nous laisserons la place à quelques brèves et courtes et peu nombreuses questions.
01:03:27 Je vous remercie.
01:03:29 Est-ce qu'il est possible qu'Émile aurait été, dès le début, sur la zone de découverte du crâne ?
01:03:43 C'est une conjecture, tout est possible, tout est possible,
01:03:48 mais non, je ne peux pas vous donner, je ne peux pas renforcer une hypothèse plus qu'une autre,
01:03:54 ça me semble difficile en l'état actuel des investigations.
01:03:57 Et de la connaissance que l'on a, donc, résultant de l'analyse du crâne d'Émile.
01:04:04 Quand on entendait juste que toutes les zones avaient été archi-fouillées,
01:04:09 cela n'a pas été vrai ?
01:04:12 Je ne crois pas avoir dit ça,
01:04:15 j'ai indiqué que la zone avait été fouillée lors des recherches,
01:04:22 le chemin en question avait été arpenté,
01:04:24 mais pour ceux qui se sont rendus sur les lieux,
01:04:27 ils verront que la zone est quand même difficile, pas difficile d'accès,
01:04:32 mais en tous les cas, elle est difficile sur le plan topographique,
01:04:35 vous avez un chemin, mais autour de chemin, je l'ai indiqué tout à l'heure,
01:04:38 il y a beaucoup de végétation, il y a beaucoup de pentes avec une forte déclivité.
01:04:42 Je ne sais pas si vous voulez ajouter quelque chose, le colonel ?
01:04:45 Non, simplement confirmer vos propos.
01:04:48 En été, il y a une densité végétale qui est extrêmement importante
01:04:52 et un relief qui est très particulier,
01:04:54 le cheminement d'un enfant dans cette zone-là est nécessairement compliqué.
01:04:58 Pour l'instant, il est impossible d'émettre une hypothèse,
01:05:01 on va travailler avec l'ensemble des éléments qu'on a recueillis
01:05:04 au cours de cette investigation et ces recherches,
01:05:06 on va recouper ça dès que les recherches sont terminées,
01:05:09 on va les recouper avec tout le travail qui a été fait depuis plusieurs mois,
01:05:12 et puis il faut quand même noter que c'est une étape importante pour l'enquête,
01:05:19 bien entendu, mais les investigations vont se poursuivre.
01:05:22 Oui, mais si vous avez plus d'autres questions,
01:05:25 est-ce qu'au vu de ce que vous avez, on peut affirmer que le crâne et le vêtement
01:05:30 ont été déplacés ou alors est-ce qu'il est possible qu'ils ont toujours été là ?
01:05:34 Est-ce que c'est une hypothèse qu'on peut écarter ?
01:05:36 Et ma deuxième question, c'est par rapport à la mise en situation,
01:05:39 est-ce qu'on n'en sait plus sur les derniers moments où on voit Émile ?
01:05:42 On parle notamment de ces deux témoins, on en entendait abandonner,
01:05:45 certains ont dû descendre, d'autres monter, est-ce qu'on peut en savoir un peu plus là-dessus ?
01:05:48 Alors, sur la prémonition sur les déplacements éventuels des vêtements et du crâne,
01:05:53 je ne peux malheureusement vous produire aucune affirmation.
01:05:57 Le crâne a été découvert sur un chemin qui est habituellement arpenté par les promeneurs, les chasseurs.
01:06:03 On imagine qu'il a pu être déplacé. Comment ? Par qui ? Ça c'est une autre question.
01:06:09 Donc il a pu l'être par les conditions météorologiques, par les intempéries, l'eau qui dévale les pentes.
01:06:14 Il a pu l'être par les animaux, qui sont nombreux sur la zone. Voilà, c'est tout ce que je peux vous dire.
01:06:22 Sur votre deuxième question, vous me permettrez de ne pas y répondre,
01:06:26 parce que là, nous sommes en plein cœur du secret de l'instruction.
01:06:30 Comme le disait le colonel, les investigations se poursuivent dans toutes les directions,
01:06:34 et les éléments que vous me demandez font partie, évidemment, des éléments qui vont contribuer à la poursuite des investigations.
01:06:41 C'est une possibilité, comme il en existe plein d'autres.
01:06:58 Je voulais savoir si le fait que les ossements aient pu être déplacés, notamment arpentés par la promeneuse,
01:07:08 peut rendre difficile le travail d'identification et de technique criminelle ?
01:07:15 Est-ce que du fait que ces trois anciens vont, a priori, ça ne peut pas polluer la zone ?
01:07:20 Non. Le travail, d'ailleurs, une partie du travail a déjà été effectuée par l'IRCGN.
01:07:25 Et effectivement, nous nous sommes posés les questions de cette promeneuse qui avait rapporté ces ossements, effectivement, chez elle.
01:07:36 Mais l'ensemble des opérations que nous avons menées ensuite ont permis de fiabiliser sa parole et son témoignage.
01:07:41 Et pas de déclaration ?
01:07:44 Non. Selon les experts de l'IRCGN, non.
01:07:48 Elle l'a ramenée chez elle ?
01:07:51 C'est ce qui a été dit tout à l'heure, oui.
01:07:55 Comment explique-t-elle qu'elle ait ramené le crâne chez elle ?
01:08:02 Ça, c'est une question...
01:08:04 Comment elle explique, en tout cas ?
01:08:05 Elle explique parce que c'est un réflexe. C'est une femme qui voulait bien faire.
01:08:10 Monsieur le procureur, bonjour. Deux questions.
01:08:13 La première par rapport à cette promeneuse, est-ce que vous pouvez nous donner un petit peu son profil ?
01:08:17 Est-ce qu'elle est une habitante du Vergnay ou du Corbeil ?
01:08:19 Non.
01:08:20 J'ai une question. Vous avez dit, si j'ai bien compris, que les os ont été retrouvés à 25 minutes de marge du village.
01:08:26 Mais par rapport aux vergnys, c'est quelle distance que vous avez tenu ?
01:08:29 La distance... Alors, ça dépend comment vous calculez la distance.
01:08:33 Il y a la distance à vol d'oiseau et il y a la distance à pied.
01:08:38 La distance à vol d'oiseau, je crois que ça fait, si je ne me trompe pas, 1,7 km.
01:08:44 La distance à pied, je ne la connais pas précisément.
01:08:48 À 25 minutes, un homme normalement constitué marche environ 4 km à l'heure.
01:08:53 Donc, voilà, c'est environ à peu près, un peu moins de 2 km.
01:08:57 Donc, un peu plus de 2 km.
01:08:59 C'est à vol d'oiseau, 1,6 km.
01:09:01 Si on prend le chemin, c'est 2,5 km.
01:09:03 C'est un peu plus long, oui. C'est 2,5 km. Un peu plus de 10 km, exactement.
01:09:06 Une dernière question.
01:09:08 La demoiselle a dit au dernier...
01:09:10 Pas d'informations à donner sur cet aspect-là du dossier.
01:09:14 Est-ce que sur cette distance, il y a une partie de la parcourie à la pied ?
01:09:17 Alors, sur cette question-là, évidemment, je ne suis pas un spécialiste.
01:09:23 Simplement, chacun fera son idée.
01:09:25 Certains d'entre vous, certainement, connaissent des enfants qui sont susceptibles de marcher longtemps.
01:09:29 D'autres sont susceptibles de marcher moins longtemps.
01:09:32 Ça, je ne sais pas quelle était sa capacité à la marche. Je ne peux pas vous dire.
01:09:38 Est-ce que cette enquête, elle a évolué ou pas ?
01:09:42 Alors, le cadre d'enquête est toujours le même.
01:09:45 Je rappelle que nous sommes dans le cadre d'une information judiciaire
01:09:48 ouverte initialement en recherche des causes de la disparition,
01:09:52 puis enlèvement et séquestration.
01:09:56 Le cadre d'enquête aujourd'hui, en tout cas satisfait au pouvoir dont ont besoin les juridictions pour la poursuite,
01:10:03 on verra plus tard, en fonction de l'évolution de l'enquête,
01:10:05 s'il faut faire évoluer la qualification juridique qui a été retenue au mois de juillet dernier.
01:10:11 (inaudible)
01:10:20 Les vêtements sont en cours d'analyse, donc je n'irai pas plus loin dans le détail sur cette question-là.
01:10:28 Vous voulez ajouter quelque chose ?
01:10:30 (inaudible)
01:10:37 Au moins jusqu'à demain, et peut-être plus en fonction des besoins opérationnels, tant qu'il faudra.
01:10:43 Voilà, écoutez, je vous remercie, la conférence de presse est terminée.
01:10:47 Vous venez de suivre en direct la conférence de presse du procureur de la République d'Aix-en-Provence
01:10:55 qui s'exprimait sur l'affaire Émile.
01:10:57 Deux informations importantes à retenir.
01:10:59 D'abord, pour l'heure, les causes du décès du petit garçon ne sont toujours pas connues.
01:11:03 Et puis enfin, des vêtements appartenant à Émile ont été retrouvés à peu près à 150 mètres de l'endroit où a été découvert son crâne.
01:11:11 Sandra Buisson du service Police-Justice de CNews est avec nous.
01:11:15 Quelles autres informations, Sandra, faut-il retenir de cette conférence de presse ?
01:11:19 On a senti le procureur, évidemment, extrêmement prudent et c'est bien normal.
01:11:22 Oui, effectivement, le procureur qui dit que pour l'instant, l'hypothèse d'une chute accidentelle, d'un homicide involontaire ou d'un meurtre,
01:11:30 eh bien, toutes ces thèses restent étudiées par les enquêteurs.
01:11:34 Les découvertes qui ont été faites par les gendarmes et par cette promeneuse n'ont pas permis d'en favoriser une plus que l'autre.
01:11:40 Vous l'avez dit, près des lieux où a été retrouvé le crâne de l'enfant, il y a un ruisseau qui descend la montagne.
01:11:47 Et les enquêteurs qui sont arrivés après la découverte du crâne ont trouvé à 150 mètres de là
01:11:53 certains des vêtements que portait Emile le jour de sa disparition, c'est-à-dire son t-shirt, ses chaussures et une culotte.
01:12:00 Ils étaient éparpillés sur quelques dizaines de mètres et donc tous ces éléments ont été envoyés à l'IRCGN à Pontoise pour analyse.
01:12:08 Le procureur a précisé que les enquêteurs n'avaient rien trouvé d'autre, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas pu trouver le reste du corps d'Emile en l'état.
01:12:17 Ce qu'on apprend du crâne, c'est l'autre point sur lequel le procureur a fait le point.
01:12:21 Les premières analyses qu'ont fait les scientifiques de l'IRCGN montrent qu'il supporte des petites fractures et des fissures post-mortem,
01:12:30 donc faites après la mort, mais qu'il n'y a pas de traces de violence antémortem, avant la mort.
01:12:35 Ça ne veut pas dire qu'il n'a pas été tué puisqu'on peut être tué sans toucher à la tête.
01:12:40 Il indique également qu'il y a des traces de morsures par un ou plusieurs animaux sur ses ossements.
01:12:45 Ça veut dire qu'effectivement, ces parties-là ont pu être déplacées par un animal. Vous savez que c'était une des thèses envisagées.
01:12:52 Ces ossements qui ont été trouvés n'étaient pas enfouis et ils ont été exposés longtemps aux variations météorologiques.
01:13:00 Ce sont les premiers enseignements. Ça veut dire que les éléments qui ont été retrouvés ont été longtemps à l'air libre.
01:13:05 Est-ce qu'ils ont toujours été là ? Pour l'instant, on ne le sait pas.
01:13:08 On sait qu'au moment des recherches, il y avait eu une première battue à cet endroit-là.
01:13:13 Mais ensuite, quand il y a eu une utilisation des drones thermiques et des chiens spécialisés dans les recherches de cadavres,
01:13:20 ces outils d'enquête n'ont pas été utilisés sur ce chemin-là.
01:13:24 Et puis, le procureur a aussi donné des informations sur les conditions météorologiques au moment de la disparition d'Émile,
01:13:32 comme pour expliquer que potentiellement, il était peut-être déjà là, mais les moyens utilisés scientifiques n'ont pas permis de le détecter.
01:13:39 Il dit que c'est un endroit très escarpé, ce chemin, et il est bordé par des pentes de 30 %,
01:13:45 et que les premières recherches se sont faites sous 30 degrés à l'ombre,
01:13:48 ce qui rendait la marche, notamment de tous ceux qui ont fait les battues, très difficile.
01:13:53 Ça a pu freiner les chiens pisteurs qui devaient détecter la présence d'Émile
01:13:57 et altérer les capacités des caméras thermiques qui sont censées pouvoir détecter un corps encore vivant.
01:14:03 Donc, il faut vraiment prendre en compte tous ces aspects pour comprendre pourquoi d'abord ce crâne n'a pu être trouvé maintenant.
01:14:11 Les conditions météo sont drastiquement différentes, la végétation est beaucoup moins touffue.
01:14:15 Il faut aussi garder en tête ce qu'a précisé le procureur et qui est passé peut-être inaperçu,
01:14:19 c'est que cette promeneuse a expliqué qu'elle était passée par le même chemin il y a un mois.
01:14:23 Donc, elle n'a pas vu ces ossements.
01:14:25 Est-ce que depuis, ce sont les conditions météo qui ont permis de les révéler,
01:14:28 ou est-ce qu'ils ont été amenés ici par des animaux ou par une tierce personne ?
01:14:33 Tous ces éléments restent à déterminer.
01:14:35 Louis de Ragnel, ce qui interpelle, en tout cas dans les propos du procureur de la République,
01:14:40 ce sont ces vêtements qui sont retrouvés à 150 mètres de l'endroit où a été retrouvé le crâne du petit Émile.
01:14:47 Et ces vêtements, ils étaient dispersés sur plusieurs dizaines de mètres.
01:14:51 C'est probablement l'information la plus importante qui a été révélée ce soir.
01:14:54 Ce qui est sûr, c'est l'information la plus importante,
01:14:58 parce que l'analyse des vêtements, des chaussures et du t-shirt,
01:15:02 forcément donnera des enseignements qui seront intéressants.
01:15:06 On va chercher quoi sur ces vêtements ? On va chercher de l'ADN ?
01:15:08 On va chercher de l'ADN, on va chercher des traces de sang,
01:15:11 on va chercher tous les indices possibles qui permettent de comprendre
01:15:14 s'il y a un ADN extérieur par exemple, ça permet de confronter l'ADN de cette personne,
01:15:19 de l'interroger et de vérifier son agenda,
01:15:21 de savoir s'il ou elle était en contact avec Émile.
01:15:24 Ça permet de savoir aussi depuis combien de temps Émile avait porté ce t-shirt
01:15:29 pour essayer de déterminer par exemple la date et l'heure éventuelle de la mort,
01:15:34 de voir s'il n'y a pas même des traces de peau,
01:15:39 des éléments appartenant à Émile aussi qui se trouvent sur les chaussures,
01:15:44 la culotte et le t-shirt.
01:15:46 Je pense que les enquêteurs, les gendarmes, attendent avec beaucoup d'intérêt
01:15:51 l'analyse qui est faite en ce moment à l'IRCGN de ces effets personnels
01:15:56 qui appartenaient à Émile.
01:15:58 Bien sûr, et il faut dire Sandra Buisson que les enquêteurs sont toujours sur le terrain,
01:16:02 au Auvergné, pour essayer de chercher à nouveau s'il y a des ossements
01:16:06 qui pourraient être découverts, si de nouveaux indices sur le terrain
01:16:10 sont susceptibles d'émerger.
01:16:12 Oui, et il faut savoir que ces fameux chiens spécialisés dans la détection de restes humains,
01:16:17 ils avaient été utilisés au moment de la disparition d'Émile,
01:16:21 mais est-ce qu'ils étaient passés sur ce chemin ?
01:16:23 Ça n'a pas la réponse.
01:16:25 Ces chiens spécialisés, on a appris aujourd'hui qu'ils peuvent détecter des ossements
01:16:29 même s'ils ne sont pas apparents, c'est-à-dire qu'ils peuvent être enfouis
01:16:32 jusqu'à un mètre dans le sol et les chiens arrivent à les détecter.
01:16:35 Ils peuvent aussi détecter si un corps a été à un endroit et qu'il n'y est plus.
01:16:40 Donc on a quand même encore pas mal de vérifications à faire sur les lieux,
01:16:44 mais peut-être aux abords et puis ça sera à croiser avec les éléments qui seront extraits,
01:16:49 notamment des examens faits des ossements et des tissus.
01:16:52 Est-ce que ces ossements et ces tissus de vêtements ont pu être en contact
01:16:57 avec un autre biotope, avec un autre environnement naturel,
01:17:00 qui permettrait de savoir d'où ils viennent ou s'ils ont été déplacés effectivement ?
01:17:04 Gabrielle Eccusel, vous souhaitez intervenir ?
01:17:06 Non, j'ai été frappée par le fait que le procureur commence par rendre hommage
01:17:10 à la dignité et à la retenue des parents et en disant à ceux qui l'écoutaient
01:17:13 que ça devait servir de modèle à tout le monde.
01:17:16 Je crois que c'est toujours important dans des cas comme ça
01:17:18 où il y a un peu une hystérie voyeuriste et où chacun se bricole sa propre thèse
01:17:23 d'enquêteur du dimanche.
01:17:25 Il convient d'être très prudent évidemment.
01:17:27 C'est toujours un peu décevant de se dire qu'on n'a toujours pas beaucoup d'explications.
01:17:32 Et c'est vrai que rien, puisqu'il y a ces vêtements qui sont un élément important,
01:17:38 mais même la distance parcourue, on se dit que l'enfant aurait pu la faire seule
01:17:43 ou avec une tierce personne.
01:17:44 Il n'y a pas beaucoup d'éléments ou de pistes qui écartent les autres.
01:17:49 Donc c'est vrai que c'est peut-être la frustration de cette...
01:17:53 C'est vrai Sandra Buisson, on ne connaît pas les causes de la mort du petit Émile.
01:17:57 Néanmoins, est-ce qu'on peut dire que l'enquête a avancé au cours des dernières 48 heures ?
01:18:01 L'enquête avance forcément extrêmement vite, puisque désormais on a un lieu,
01:18:05 alors que ce n'est peut-être pas le lieu de la mort,
01:18:07 mais c'est le lieu où des éléments ont été trouvés,
01:18:09 où on peut peut-être trouver d'autres informations.
01:18:12 Et puis les éléments trouvés vont forcément faire progresser l'enquête
01:18:16 sur la recherche des causes de la mort.
01:18:19 Une précision simplement sur ce que je venais d'expliquer sur les chiens
01:18:23 qui peuvent détecter la présence de restes humains.
01:18:25 Ils ont bien été utilisés après la disparition d'Émile,
01:18:29 mais ils n'ont pas été utilisés dans la zone où a été découvert le crâne.
01:18:33 Oui, c'est important de le préciser évidemment. Louis Dragnel ?
01:18:36 Non mais je pense qu'en fait peu de gens s'imaginent la configuration des lieux.
01:18:41 Je crois que c'est beaucoup rappelé à la fois par le colonel de gendarmerie,
01:18:44 par le procureur. Et en fait souvent on se projette une situation,
01:18:48 on se dit que tout est assez simple et on se dit mais comment est-ce possible
01:18:51 que les gendarmes n'ont pas pu penser à envoyer le chien à tel ou tel endroit ?
01:18:56 En fait la végétation est réellement dense. Je vois les journalistes
01:19:00 qui suivent ça sur place et qui sont aussi allés autour du lieu présumé
01:19:05 de la disparition, nous expliquent à quel point c'est escarpé, c'est compliqué.
01:19:09 Et donc on imagine bien à quel point ça a été peu évident pour les gendarmes
01:19:14 qui pourtant, le rappel du déploiement des moyens est quand même intéressant.
01:19:18 Il y a eu des drones thermiques, des hélicoptères, il y a eu des gendarmes
01:19:22 qui ont fait des moyens considérables pour déployer sur place.
01:19:24 Des moyens considérables, même pour reconstituer des scènes en 2D ou en 3D.
01:19:29 On ne peut pas dire que l'enquête a été bâclée.
01:19:32 Il faut préciser aux auditeurs et aux téléspectateurs que l'on se trouve
01:19:35 dans la zone des fouilles actuelles, à 1,5 km du Haut-Vernay,
01:19:40 c'est-à-dire de l'endroit où vivent les parents et où habitait le petit Émile.
01:19:44 Ce qu'a précisé le procureur, c'est qu'on peut accéder à cette zone
01:19:47 avec, pour un humain classique, une marche de 25 minutes.
01:19:51 C'est à 1,7 km à vol d'oiseau.
01:19:53 C'est un chemin qui n'est pas difficile en lui-même,
01:19:57 mais dont les sous-bois qui sont à côté sont très pentus.
01:20:01 À la question de savoir si un enfant pouvait rejoindre ce secteur en marchant,
01:20:06 il n'a pas répondu en disant "en fait, je ne connais pas les capacités de cet enfant,
01:20:10 je ne suis pas à même de vous dire si oui ou non il a pu parcourir ce chemin seul".
01:20:15 Il a quand même sous-entendu longuement qu'il était possible
01:20:19 qu'effectivement ceux qui ont participé au battu à cette époque-là, cet été,
01:20:24 n'aient pas vu si le crâne était déjà là,
01:20:27 parce que c'était une végétation extrêmement dense
01:20:30 et que les abords du chemin étaient très pentus.
01:20:32 Est-ce qu'on saura un jour ce qui s'est véritablement passé ?
01:20:35 On n'en est pas certain.
01:20:37 L'hypothèse de ne jamais savoir,
01:20:40 le fait qu'on puisse ne jamais savoir ce qui s'est passé,
01:20:42 ça n'est pas exclu par le procureur lui-même ?
01:20:44 Ça n'est pas exclu parce que,
01:20:46 quand bien même on aurait le corps entier d'Émile,
01:20:50 rien ne dit qu'on aurait la cause de la mort.
01:20:53 On peut déterminer sur les ossements s'il y a eu des traces de coups,
01:20:57 des éléments contondants,
01:20:58 c'est-à-dire que si le crâne ou les os ont heurté une pierre,
01:21:01 ou ont été frappés avec quelque chose de contondant.
01:21:04 Mais si les plaies ont été données sur une partie molle du corps
01:21:09 et qu'il n'en reste pas de traces, c'est difficile.
01:21:12 Après sur les vêtements, est-ce qu'il y a des traces de saignement ?
01:21:14 On ne sait pas.
01:21:15 Il y a pas mal d'éléments biologiques qui restent encore
01:21:18 et qui permettraient peut-être de déterminer ce qui s'est passé.
01:21:21 On va tout de suite se rendre sur place,
01:21:23 retrouver notre envoyé spécial Thibault Marcheteau.
01:21:26 Thibault Marcheteau, vous êtes au Vernay.
01:21:28 Comment se passent les recherches désormais,
01:21:30 48 heures après la découverte des ossements et du crâne du petit Émile ?
01:21:34 Écoutez, vous l'avez entendu, Johan,
01:21:36 lors de cette conférence de presse du procureur de la République d'Aix-en-Provence,
01:21:41 les recherches vont se poursuivre au moins demain
01:21:44 et jusqu'à ce qu'il est nécessaire pour essayer de retrouver le maximum d'indices.
01:21:49 Vous l'avez vu, ces recherches qui ont repris dimanche,
01:21:51 dès que la Gendarmerie nationale a eu la confirmation
01:21:54 que ces os appartenaient bien à Émile,
01:21:56 ces recherches sont reprises de manière intensive
01:21:59 avec une centaine de gendarmes mobilisés sur place
01:22:01 et ces experts de l'IRCGN.
01:22:03 Ils vont donc continuer leur enquête à la recherche d'ossements notamment.
01:22:08 Ils ont retrouvé des vêtements, vous l'avez entendu lors de cette conférence de presse,
01:22:12 l'enquête avance, il y a encore une recherche d'indices
01:22:16 parce que le procureur de la République l'a dit,
01:22:18 pour l'instant il n'est pas possible de trouver une raison au décès d'Émile,
01:22:21 mais évidemment ces analyses servent à quelque chose sur place,
01:22:26 mais aussi à Pontoise, parce qu'à Pontoise,
01:22:28 on a pu avoir des informations avec les os qui ont été rapportés samedi
01:22:33 et qui ont été analysés au siège de l'IRCGN
01:22:36 pour essayer de comprendre un petit peu les circonstances de la mort d'Émile
01:22:39 et notamment la date de sa mort.
01:22:41 Donc l'enquête va se poursuivre sur place pour essayer de récolter le maximum d'indices
01:22:46 pour trouver toutes les réponses aux nombreuses questions qui se posent ici au Vernet.
01:22:50 Merci beaucoup Thibault Marcheteau en direct du Auvergnet pour CNews et Europe.
01:22:55 Louis de Ragnel, il y a trois hypothèses,
01:22:57 le procureur de la République l'a redit,
01:22:59 trois hypothèses concernant la mort d'Émile.
01:23:02 Oui, il y a la chute accidentelle, l'homicide involontaire et puis enfin le meurtre.
01:23:07 Et ce qu'on a compris, c'est que les trois hypothèses étaient encore réellement...
01:23:12 Elles se valent.
01:23:13 Et continuent d'être explorées.
01:23:15 Et d'ailleurs le cadre d'enquête ne change pas.
01:23:18 Donc pour l'instant, en tout cas, tant que l'analyse des vêtements d'Émile...
01:23:23 Pour l'instant il n'y a pas d'hypothèse privilégiée.
01:23:25 Eh bien il n'y a pas d'hypothèse privilégiée, absolument.
01:23:27 Et ce qu'on a compris également Sandra Buisson,
01:23:29 c'est que d'ores et déjà beaucoup d'actes avaient été menés.
01:23:32 Le procureur de la République a donné des chiffres précis.
01:23:35 Oui, il a expliqué que 1696 signalements qui ont été faits à la gendarmerie
01:23:40 ont pu être traités, analysés.
01:23:42 Des portes ont pu être fermées sur tous ces signalements.
01:23:45 11 signalements sont encore en cours de traitement.
01:23:48 Il y a eu 157 auditions.
01:23:51 Un million de pages de données numériques ont été analysées
01:23:55 et il a fallu voir qui était dans le périmètre au moment de la disparition d'Émile,
01:23:59 qui a borné.
01:24:00 1000 personnes ont été mises sous le feu des enquêteurs
01:24:05 parce que leurs lignes téléphoniques ont pu borner à cet endroit ou à proximité.
01:24:10 Et puis 500 prélèvements et scellés ont été analysés.
01:24:14 Vous avez donné beaucoup de chiffres, évidemment.
01:24:17 Si on compare ces chiffres à d'autres enquêtes, est-ce que c'est beaucoup ?
01:24:21 Est-ce qu'on a fait beaucoup d'investigations pour cette affaire ?
01:24:24 Beaucoup pour cette affaire, mais comme on en fait régulièrement...
01:24:27 C'est quelque chose de courant, ce n'est pas quelque chose d'atypique.
01:24:30 Pour l'affaire Maëlys, oui, il y avait eu des prélèvements et beaucoup d'analyses.
01:24:35 On sait que les enquêteurs de l'IRCGN ont carrément désaussé la voiture de Nordal-Lelandais
01:24:40 pour retrouver une infime goutte de sang qui était dans son coffre,
01:24:44 sous d'autres éléments.
01:24:46 Donc, quand un dossier nécessite beaucoup d'investigations,
01:24:51 effectivement, les gendarmeries comme les policiers sont en mesure
01:24:55 de monter en capacité et de mettre à disposition de la justice tous les moyens.
01:25:00 Maintenant que nous avons toutes ces informations, Louis de Raguenel,
01:25:03 qu'est-ce qui va se passer ?
01:25:04 Combien de temps est-ce que ça va prendre pour avoir les premiers résultats
01:25:07 des investigations sur les vêtements, notamment ?
01:25:09 Aujourd'hui, ça va relativement vite.
01:25:12 Normalement, ça met moins d'une semaine.
01:25:14 Je pense que dans les prochains jours, on aura les premiers résultats.
01:25:17 Pour autant, il ne faut pas se dire que l'enquête va s'arrêter.
01:25:20 On va sans doute en reparler.
01:25:22 Il y aura d'autres conférences de presse, sans doute,
01:25:24 de la part du procureur de la République.
01:25:26 Parce que, je vous donne un exemple, tout ça est très hypothétique,
01:25:28 puisque par définition, je ne sais pas ce qu'a donné le résultat
01:25:32 de l'analyse des vêtements.
01:25:34 Mais si on retrouve l'ADN de quelqu'un ou de plusieurs personnes
01:25:37 sur les vêtements des mille, ces personnes,
01:25:39 soit vont être placées en garde à vue, soit vont être entendues immédiatement,
01:25:42 soit la gendarmerie peut décider de les placer sur écoute
01:25:45 et d'attendre X semaines, Y mois avant de les confronter,
01:25:50 de leur poser des questions.
01:25:51 Donc ça, pour le coup, c'est vraiment...
01:25:53 Il n'y a que les enquêteurs qui peuvent répondre à cette question.
01:25:55 Et puis, ça dépend vraiment de ce qu'ils trouvent,
01:25:57 de ce qu'ils matérialisent, de ce qu'ils mettent en lumière.
01:26:00 - Alors, on va réécouter précisément le procureur de la République
01:26:03 d'Aix-en-Provence qui s'exprimait à propos du fait le plus important
01:26:08 qui a été annoncé dans cette conférence de presse,
01:26:10 à savoir les vêtements du petit garçon.
01:26:12 Une partie des vêtements, en tout cas, retrouvés à 150 mètres
01:26:15 de l'endroit où avait été retrouvé son crâne,
01:26:18 les vêtements retrouvés dispersés à plusieurs dizaines de mètres
01:26:22 l'un de l'autre. Regardez.
01:26:24 - À proximité du lieu où le crâne a été découvert,
01:26:27 un ruisseau descend la montagne.
01:26:30 Le long de ce ruisseau, qu'on peut deviner par forte pluie
01:26:34 devenir un torrent, ont été retrouvés par les enquêteurs hier
01:26:38 en contrebas du chemin, à environ 150 mètres du lieu
01:26:43 de la découverte du crâne, certains vêtements que portait
01:26:47 Émile le jour de sa disparition, c'est-à-dire un tee-shirt,
01:26:52 ses chaussures et une culotte, qui n'étaient pas rassemblées
01:26:57 au même endroit, mais qui étaient éparpillées
01:26:59 sur quelques dizaines de mètres.
01:27:01 - Alors, Sandra Buisson, encore une fois, on le redit,
01:27:04 c'est extrêmement important parce que ces vêtements
01:27:07 sont devenus en quelque sorte la principale pièce dans ce dossier
01:27:12 et ils vont constituer la matière première pour les analyses
01:27:16 qui sont en cours et pour la suite du dossier.
01:27:19 - Effectivement. Les ossements continuent à être investigués
01:27:22 puisqu'il faut savoir si, par exemple, ils ont pu être ailleurs
01:27:25 qu'à cet endroit ou dans ce périmètre bien matérialisé.
01:27:29 Les vêtements, oui, on peut y trouver de l'ADN,
01:27:32 on peut trouver des traces de terre qui ne sont pas originaires
01:27:34 de cet endroit. Vous avez entendu le procureur,
01:27:37 et c'est ce qu'on n'a pas relevé au tout début,
01:27:39 quand on a fait le bilan de cette conférence,
01:27:41 il a expliqué que ce crâne était dans un chemin,
01:27:47 sur un chemin, et que c'est en contrebas du chemin,
01:27:50 près d'un ruisseau qui descend la montagne,
01:27:53 et qui peut devenir un torrent par forte pluie.
01:27:55 Il laisse entendre qu'effectivement, le déplacement
01:27:58 des effets du Petit Garçon ont pu être déplacés
01:28:01 par les conditions météorologiques, et ce qui expliquerait
01:28:05 peut-être aussi pourquoi le tee-shirt, les chaussures,
01:28:09 la culotte ont pu être éparpillées sur quelques dizaines de mètres.
01:28:14 Bien sûr, ça n'est qu'une hypothèse, rien n'est privilégié
01:28:17 pour l'instant.
01:28:18 Le plus probable est quand même qu'on retrouve de l'ADN
01:28:20 sur ces vêtements, parce qu'ils ont été forcément touchés
01:28:23 par des personnes avant la disparition du Petit Émile,
01:28:25 donc il risque d'y avoir des ADN multiples en réalité
01:28:28 sur ces vêtements.
01:28:30 Oui, c'est possible, et c'est pour ça que ça ne peut pas être
01:28:32 la preuve ultime de ce qui est arrivé à cet enfant.
01:28:35 Effectivement, il va falloir vraiment aller dans le détail
01:28:38 et voir s'il y a des ADN aussi inconnus,
01:28:40 et s'il y a d'autres signes de ce qui a pu provoquer sa mort.
01:28:43 - Tatiana Renard-Barzac.
01:28:44 - Je veux rebondir sur ce que disait Louis,
01:28:46 et c'est vrai qu'une trace infime d'ADN, en effet,
01:28:48 dans l'affaire Maëlys, pourtant Nandal-Lelandais
01:28:50 avait vraiment lessivé le coffre de sa voiture,
01:28:52 et c'est vraiment une toute petite trace de sang
01:28:54 qui a permis de confondre l'affaire Grégory.
01:28:56 Il y a quelques jours, les parents ont obtenu,
01:28:58 40 ans après la mort du petit Grégory,
01:29:00 de nouvelles séries d'analyses ADN,
01:29:02 sur l'anorak notamment, et sur les cordelettes
01:29:04 qui avaient entravé le corps de Grégory.
01:29:06 Et donc, même 40 ans après, on peut peut-être
01:29:08 avoir des informations, donc c'est vrai que c'est...
01:29:10 On espère qu'on ne va pas attendre aussi longtemps,
01:29:12 mais l'ADN peut vraiment révéler parfois des choses,
01:29:14 et on espère que pour les parents, pour les proches,
01:29:17 il y aura une réponse apportée aux circonstances
01:29:19 de la mort de ce petit garçon, Emile.
01:29:21 - On va réécouter à présent le procureur
01:29:23 de la République d'Aix-en-Provence.
01:29:25 Il évoque cette jogueuse qui a donc retrouvé
01:29:27 le crâne d'Emile, qu'il a mis dans un sac plastique,
01:29:30 et ensuite qu'il a directement emmené
01:29:32 à la gendarmerie. Il s'agit bien sûr
01:29:34 d'une des zones d'ombre de cette affaire. Écoutez.
01:29:37 - La promeneuse a découvert ses ossements
01:29:40 entre 12h et 14h,
01:29:43 lors d'une promenade sur un chemin
01:29:46 qu'elle se souvient avoir arpenté
01:29:49 plus d'un mois avant.
01:29:51 Perturbée par cette découverte,
01:29:54 elle s'est saisie du crâne
01:29:56 en prenant des précautions pour ne pas le souiller
01:29:59 et l'a placée dans un sac en plastique.
01:30:02 Elle est rentrée chez elle
01:30:04 et a appelé la gendarmerie.
01:30:06 Elle a pu indiquer avec une bonne précision
01:30:09 aux enquêteurs l'endroit, le lieu
01:30:11 où s'étaient trouvés les ossements,
01:30:14 c'est-à-dire le crâne. Le crâne,
01:30:16 parce qu'il s'agit bien d'un crâne,
01:30:18 était sur le sol d'un chemin étroit,
01:30:21 un chemin forestier qui suit une courbe de niveau
01:30:24 de part et d'autre de laquelle le terrain
01:30:27 présente une très forte déclivité.
01:30:30 On devine donc aussi qu'il s'agit en été
01:30:33 d'une zone très végétalisée.
01:30:36 - C'est vrai, Louis de Ragnel,
01:30:38 c'est difficile de porter un jugement
01:30:40 sur cette jaugeuse qui a agi,
01:30:42 on l'imagine bien, sous le coup de l'émotion.
01:30:44 Mais il semble évident qu'il ne faut pas toucher
01:30:47 à une scène de crime ou à des ossements
01:30:49 qu'on pourrait retrouver dans la nature
01:30:51 parce que là, ça vient souiller
01:30:53 et ça complexifie évidemment l'enquête.
01:30:56 - Ce qui est vrai, c'est que ça a suscité des questions.
01:30:59 Et puis chacun essayant d'imaginer la scène.
01:31:03 Vous vous promenez dans la forêt,
01:31:05 vous allez dans un sentier,
01:31:07 vous tombez sur un crâne.
01:31:08 Il y a peu de gens qui se disent naturellement
01:31:10 "Je vais prendre le crâne, je vais le mettre dans un sac,
01:31:12 dans un coffre, je le ramène chez moi
01:31:14 et ensuite je vais appeler les gendarmes
01:31:16 pour leur dire que j'ai un crâne chez moi".
01:31:18 Mais après, dans les enquêtes, parfois,
01:31:20 il y a des comportements un peu étranges
01:31:22 qui ne veulent pas pour autant dire
01:31:24 que la personne est coupable
01:31:27 ou a une forme de culpabilité dans l'histoire.
01:31:31 Donc voilà, il faudra voir aussi
01:31:33 quel est le profil de cette dame
01:31:35 qu'on décrit comme une randonneuse.
01:31:37 Et pourtant, les gendarmes nous ont dit
01:31:38 "Faites attention, il ne faut pas trop la décrire
01:31:40 comme une randonneuse, on va l'appeler une dame en tout cas".
01:31:43 Et ce qu'on écoutait aussi dans la conférence de presse tout à l'heure,
01:31:46 le commandant de gendarmerie a expliqué
01:31:49 que cette dame a bien fait, a voulu bien faire.
01:31:51 Donc il n'aurait pas dit ça
01:31:53 s'il y avait une suspicion particulière
01:31:55 concernant cette dame.
01:31:57 Donc voilà, bien sûr.
01:31:59 Il a précisé que sa bonne foi avait été vérifiée.
01:32:02 Donc elle ne fait pas partie de la liste des suspects.
01:32:05 Tout le monde est suspect par principe.
01:32:07 C'est-à-dire que là, il n'y a aucune porte qui a été fermée.
01:32:10 Et il y a fort à parier que cette personne aussi
01:32:12 fait l'objet d'une surveillance,
01:32:14 je ne sais pas laquelle, mais...
01:32:16 Mais comme d'autres personnes dans ce dossier, par ailleurs.
01:32:18 Ce qui est normal dans un cadre d'enquête comme celui-ci.
01:32:21 L'enquête sur le terrain, Sandra Buisson,
01:32:23 pendant encore 24 heures, c'est ça ?
01:32:25 Les gendarmes sur le terrain vont tenter
01:32:28 de chercher de nouveaux ossements
01:32:30 dans la zone de recherche qui est très restreinte maintenant.
01:32:32 Oui, de nouveaux ossements, d'autres traces et indices.
01:32:35 Cette enquête, elle mobilise là
01:32:37 six personnes de l'IRCGN sur place.
01:32:39 Depuis dimanche, donc.
01:32:41 Un anthropologue, effectivement,
01:32:43 qui lui peut examiner la végétation,
01:32:45 le sol autour de l'endroit
01:32:47 où ont été découverts les ossements.
01:32:49 Il y a le coordinateur d'opérations criminalistiques.
01:32:52 Donc lui, c'est celui qui dit
01:32:54 à quel expert on peut faire appel,
01:32:57 à quel endroit, à quel moment des investigations.
01:33:00 Et puis il y a ces cinq chiens spécialisés
01:33:03 dans la recherche de restes humains
01:33:05 qui sont sur place.
01:33:06 Et on nous expliquait un peu plus tôt
01:33:08 dans la journée de source gendarmerie
01:33:10 qu'ils sont capables de détecter des ossements
01:33:12 qui sont enfouis jusqu'à un mètre dans le sol
01:33:14 ou qui ont été présents et ne le sont plus.
01:33:16 Merci beaucoup Sandra Buisson
01:33:18 du service Police Justice de CNews.
01:33:20 Merci Louis Dragnel aussi, vous restez avec nous.
01:33:23 Je vous rappelle cette information
01:33:25 qui est une information extrêmement importante.
01:33:27 Le procureur de la République d'Aix-en-Provence
01:33:30 qui affirme ce soir ne pas connaître
01:33:32 les causes de la mort du petit Émile
01:33:35 est le procureur de la République
01:33:37 qui nous apprend également que des vêtements
01:33:39 de l'enfant ont été retrouvés à 150 mètres
01:33:41 de l'endroit où a été découvert son crâne
01:33:43 et que ces vêtements sont dispersés
01:33:45 sur plusieurs dizaines de mètres.
01:33:47 Nous suivrons évidemment sur CNews et sur Europe 1
01:33:50 les avancées de cette enquête dans les prochains jours.
01:33:54 On va partir tout de suite au tribunal de Paris
01:33:57 puisque le procès de l'attentat de Noël de Strasbourg
01:34:00 touche à sa fin.
01:34:01 Attentat qui avait fait 5 morts et 11 blessés
01:34:03 le 11 décembre 2018.
01:34:05 Le terroriste avait été abattu par les forces de l'ordre.
01:34:08 Dans le box des accusés, 4 hommes sont jugés
01:34:10 depuis le 29 février par la Cour d'assises spéciale
01:34:12 de Paris pour avoir aidé le terroriste
01:34:14 à se procurer une arme.
01:34:16 Le verdict est attendu jeudi.
01:34:18 Célia Barotte, mais on connaît déjà le réquisitoire.
01:34:22 Oui, le parquet national antiterroriste
01:34:26 a demandé l'acquittement d'un des accusés
01:34:28 mais a requis pour les autres des peines
01:34:30 allant de 5 ans de prison à 30 ans de réclusion criminelle.
01:34:34 Le parquet dit ne pas demander la vengeance
01:34:37 et a ajouté que chaque peine permettra à la fois
01:34:40 de sanctionner l'auteur, d'assurer la protection
01:34:43 de la société et de favoriser la réinsertion.
01:34:46 La peine la plus lourde a été requise
01:34:48 à l'encontre d'Audrey M, cet accusé
01:34:50 qui se trouve dans le box.
01:34:52 Lors de son réquisitoire, l'avocat général
01:34:54 a expliqué que ses déclarations ne sont qu'adaptations,
01:34:56 mensonges et contradictions
01:34:58 et qu'il n'a pas eu un rôle intermédiaire.
01:35:00 Il apparaît à tous les stades de la préparation
01:35:02 du projet terroriste.
01:35:04 Au programme de demain, les plaidoiries de la défense
01:35:06 et vous l'avez déclaré, vous l'avez bien dit,
01:35:09 le verdict est attendu ce jeudi.
01:35:13 Et on le suivra évidemment avec vous,
01:35:15 notamment Célia Barotte sur CNews et sur Europe.
01:35:18 Merci beaucoup.
01:35:19 On accueille à présent sur ce plateau Fabrice Hakoun.
01:35:22 Bonjour, soyez le bienvenu.
01:35:24 On vous accueille pour votre livre
01:35:26 "Rallumons les lumières pour sortir la France de l'obscurité"
01:35:29 publié aux éditions de l'Archipel.
01:35:32 La France dans l'obscurité, ma première question,
01:35:34 elle est simple.
01:35:35 Qui a plongé la France dans cette obscurité,
01:35:37 dans l'obscurantisme ?
01:35:39 Je pense que ça s'est fait au fur et à mesure,
01:35:41 au fil du temps malheureusement.
01:35:43 On a renoncé, il y a maintenant à peu près 30 ans,
01:35:46 à la philosophie qui est soutendue
01:35:49 à la création de la démocratie française,
01:35:51 c'est-à-dire la philosophie des lumières,
01:35:53 en particulier l'égalité,
01:35:55 le respect de toutes les confessions,
01:35:58 tous les cultes,
01:35:59 le respect de la liberté de penser en fait.
01:36:01 Et donc ça s'est étiolé au fur et à mesure.
01:36:03 Moi j'étais au lycée Voltaire en 1986.
01:36:06 Il y avait une coexistence extraordinaire,
01:36:08 on était de toutes confessions,
01:36:10 on avait des opinions politiques extrêmement différentes.
01:36:13 Jamais il n'y a eu la moindre atteinte antisémite,
01:36:15 la moindre insulte raciste.
01:36:17 On vivait ensemble en fait.
01:36:19 Mes collègues du lycée,
01:36:21 qui étaient de confession musulmane,
01:36:23 étaient laïcs,
01:36:24 et on se battait en fait ensemble,
01:36:26 pour la même société,
01:36:27 contre à l'époque l'extrême droite.
01:36:29 Et en 2000, j'ai posé la graine de ce livre,
01:36:32 même si je l'ai fait bien plus tard,
01:36:33 en 2000 j'ai vu un reportage dans lequel
01:36:35 des jeunes refusaient d'aller visiter le camp de Juiz.
01:36:38 C'était un reportage dans la cour d'un lycée.
01:36:40 Et là je me suis dit "mais c'est pas possible,
01:36:41 je ne reconnais pas mon pays".
01:36:43 Vous aviez des communautés qui se faisaient front
01:36:46 au sein de cette cour d'école,
01:36:48 en l'an 2000, juste après la seconde intifada.
01:36:50 Et là je me suis dit "il faut que je m'implique".
01:36:51 Et donc je me suis impliqué d'abord en faveur des jeunes issus des quartiers,
01:36:54 en faveur de l'emploi essentiellement,
01:36:56 pour recréer les ponts et les liens qui avaient été coupés.
01:36:59 Vous dites "la haine de la France,
01:37:01 motivée par son histoire coloniale,
01:37:03 connue par la gauche, est encore plus dangereuse
01:37:05 que le djihadisme qui en est la conséquence".
01:37:07 Oui, exactement.
01:37:08 En fait je pense que la gauche,
01:37:10 en particulier l'extrême gauche,
01:37:12 mais la gauche a laissé faire quelque part,
01:37:14 a fécondé in vitro l'islam radical.
01:37:17 L'islam radical n'est qu'une conséquence,
01:37:19 c'est un système politique antagoniste
01:37:21 au système politique que je défends,
01:37:23 qui est le système républicain.
01:37:24 Et ce système n'a pu être possible,
01:37:26 l'émergence de l'islam radical n'a pu être possible,
01:37:28 que parce que la gauche l'a encapsulée,
01:37:30 parce qu'orpheline des grandes causes ouvrières,
01:37:32 elle s'est tournée vers d'autres causes,
01:37:34 elle a trouvé les derniers damnés de la Terre
01:37:36 qui étaient selon elle les musulmans,
01:37:38 et donc elle a encapsulé, sauf qu'elle prend en otage
01:37:40 nos concitoyens musulmans qui n'ont rien à voir avec tout ça.
01:37:43 Vous parlez beaucoup de la gauche,
01:37:44 qui vous tenait responsable en très grande partie
01:37:46 de la situation du pays.
01:37:48 Vous dites également "pour survivre,
01:37:49 la gauche qui ne prospère que dans le chaos
01:37:51 et la bipolarisation a dû se rabattre en urgence
01:37:54 sur la race, l'identité et le genre".
01:37:57 C'est toute la stratégie de Jean-Luc Mélenchon
01:37:59 que vous décrivez là en fait.
01:38:00 Bien sûr, absolument, vous l'avez bien lu.
01:38:01 C'est Pascal Bruchter qui défend ça à l'origine,
01:38:04 et je l'ai bien lu, et il a tout à fait raison là-dessus.
01:38:07 Il y a eu besoin de se raccrocher pour ne pas disparaître
01:38:09 après l'effondrement du mur de Berlin,
01:38:12 et finalement le fait que tous les pays du bloc socialiste
01:38:15 ont choisi l'économie de marché et plutôt le libéralisme,
01:38:17 il a fallu se raccrocher aux branches,
01:38:19 et ça a été la race, l'identité et le genre.
01:38:21 Et ce qui est incroyable aujourd'hui,
01:38:22 c'est qu'on a l'impression de régresser
01:38:25 au lieu de progresser.
01:38:26 Voulant des progressistes, c'est surprenant.
01:38:28 C'est une stratégie qui est évidemment dangereuse,
01:38:30 la stratégie de Jean-Luc Mélenchon, j'entends,
01:38:33 et vous allez même, vous, jusqu'à dire
01:38:35 que cette stratégie de Jean-Luc Mélenchon,
01:38:37 elle peut inciter certains carrément à passer à l'acte.
01:38:39 Ah bah oui, bien entendu.
01:38:41 Les mots précèdent toujours les actes.
01:38:44 Je veux dire, au 19e siècle,
01:38:46 on a eu les grands propos antisémites,
01:38:47 les grandes rhétoriques antisémites avec l'affaire Dreyfus,
01:38:49 et puis par la suite, la droite qui avait cette antisémite,
01:38:52 ça a permis au nazisme et à la collaboration.
01:38:59 Et puis après, vous avez vu,
01:39:01 si on prend d'autres exemples ailleurs, en Afrique par exemple,
01:39:03 la radio d'Emile Colline,
01:39:04 qui avait ces propos racistes permanents envers les Tutsis,
01:39:08 qui ont mené au passage à l'acte.
01:39:09 Le mot précède toujours l'acte.
01:39:11 Alors pour réagir à vos propos, justement, Sabrina Medjéber.
01:39:14 Oui, je voulais vous poser une question.
01:39:15 Votre ouvrage, je ne l'ai pas lu, mais il a l'air très intéressant
01:39:18 puisqu'il est au cœur de ce dont on parlait précédemment,
01:39:21 c'est-à-dire les chapelles communautaires
01:39:22 qui se constituent d'année en année dans notre pays.
01:39:25 Comment faire pour créer à nouveau des structures de socialisation
01:39:28 dans ces quartiers, monsieur,
01:39:30 sachant que la plupart sont clairement ou abandonnés
01:39:33 par les pouvoirs publics,
01:39:34 ou alors constitués en petits narco-états
01:39:38 ou en petits territoires, malheureusement,
01:39:40 on va dire islamo-souverains,
01:39:42 sans essentialiser évidemment les personnes de confession musulmane.
01:39:45 Comment faire pour arrêter la machine clientéliste
01:39:48 qui finance des associations ?
01:39:50 Je complète la question,
01:39:51 parce que vous, vous dites effectivement
01:39:52 qu'il faut revenir aux fondamentaux.
01:39:54 Si on veut sauver la France,
01:39:55 il faut revenir aux fondamentaux.
01:39:56 Quels sont ces fondamentaux, alors, selon vous ?
01:39:58 En fait, je pense qu'il y a une nécessité
01:39:59 de rétablir l'ordre public sur tout le territoire.
01:40:02 Il n'y a pas de coexistence possible
01:40:06 sans vivre ensemble
01:40:07 et sans partager en fait le même espace.
01:40:09 Et or, aujourd'hui, on a des ghettos
01:40:11 qui se sont constitués
01:40:12 parce que l'Etat, ayant renoncé à l'ordre public,
01:40:16 ceux qui avaient le choix sont partis
01:40:18 et ont finalement laissé entre eux des communautés.
01:40:21 Je vais vous prendre un exemple, Sarcelles.
01:40:23 Moi, je connaissais très très bien Sarcelles il y a 40 ans.
01:40:26 Je partais en week-end, j'habitais en plein Paris,
01:40:28 j'allais en week-end à Sarcelles chez mes cousins
01:40:30 parce que c'était un endroit
01:40:31 qui était absolument formidable,
01:40:32 dans lequel on rencontrait tout le monde.
01:40:34 Le lycée Jean-Jacques Rousseau
01:40:36 était un lieu de vie commune
01:40:37 et dans lequel les gens se connaissaient.
01:40:39 Et donc, si vous prenez une personne de Sarcelles
01:40:41 aujourd'hui qui a 50-60 ans
01:40:43 et que vous lui dites
01:40:44 « qu'est-ce que vous pensez des Juifs ?
01:40:45 Est-ce que tous les Juifs sont riches ?
01:40:46 Ou est-ce que tous les Juifs dominent le monde ? »
01:40:48 Il va vous rire, René, parce qu'ils vivaient ensemble.
01:40:50 Aujourd'hui, allez voir des jeunes à Sarcelles,
01:40:52 des jeunes de 20 ans,
01:40:53 et dites-leur ce qu'ils pensent des Juifs, vous allez voir.
01:40:55 - Gabriella Cruzel.
01:40:56 - Oui, j'écoute avec intérêt tout ce que vous dites,
01:40:58 mais vous avez raison, ça vient de loin,
01:41:00 tous ces phénomènes.
01:41:01 Mais néanmoins, j'aimerais mettre un petit bémol,
01:41:03 c'est que dans les années 80,
01:41:04 c'est des années SOS racisme
01:41:06 qui ont fait de l'immigré
01:41:10 une figure quasi-christique
01:41:12 qu'on n'avait pas le droit de critiquer.
01:41:15 - Et ça, vous le dénoncez dans votre bouquin d'ailleurs.
01:41:16 - Donc si vous voulez,
01:41:17 je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous
01:41:18 sur ce constat d'années 80 formidables,
01:41:22 puisque nous étions déjà,
01:41:24 le processus avançait doucement,
01:41:26 ça a tout à fait stérilisé la parole sur ce sujet.
01:41:29 - Alors, il y a eu une instrumentalisation,
01:41:31 c'est ce que je dénonce,
01:41:32 je dénonce justement SOS racisme
01:41:34 et l'instrumentalisation de l'antiracisme
01:41:35 avec finalement cette tenaille
01:41:37 dans laquelle on a pris la France,
01:41:39 dans laquelle la gauche a pris la France,
01:41:40 victimisation d'un côté, culpabilisation d'autre.
01:41:43 Et alors là, c'est un étau
01:41:44 dont il est très difficile de se sortir.
01:41:46 - Tatiana Renard-Bazac.
01:41:47 - Est-ce qu'on peut pas un peu nuancer en disant,
01:41:49 Johan expliquait en fait, c'était la gauche
01:41:51 qui avait mené à cette situation, etc.
01:41:53 Dire que d'un côté, il y a du pur électoralisme,
01:41:56 je pense à l'extrême gauche,
01:41:57 et de l'autre côté, une gauche plus traditionnelle républicaine,
01:42:00 plus centre-gauche, on va dire,
01:42:01 qui elle, était plus dans le déni,
01:42:03 c'est-à-dire qui n'a jamais osé nommer les choses,
01:42:05 par peur, par déni, etc.
01:42:07 Du coup, comment on fait pour arriver d'abord
01:42:09 à remettre des mots sur ces mots, M-A-U-X,
01:42:12 et surtout, comment on lutte,
01:42:13 comment on fait face à ce repli communautaire
01:42:15 dans de nombreux quartiers,
01:42:16 ce que vous évoquez,
01:42:17 comment on refait société,
01:42:19 comment on recrée du lien,
01:42:20 est-ce que c'est une histoire seulement de religion,
01:42:22 je pense pas, loin de là,
01:42:24 donc comment on fait pour lutter contre ce repli communautaire ?
01:42:26 - Eh bien, de deux manières,
01:42:27 une partie, vous le faites,
01:42:28 c'est-à-dire qu'en fait, on a aujourd'hui une presse
01:42:30 qui est beaucoup plus plurielle qu'elle ne l'était
01:42:32 il y a 20 ans ou il y a 30 ans,
01:42:33 ça c'est une réalité,
01:42:34 et la deuxième chose, c'est qu'il faut aller au contact.
01:42:36 Moi, je vais régulièrement à Bondy,
01:42:38 je vais dans le 10e arrondissement de Paris,
01:42:41 dans le 19e, un peu partout,
01:42:42 dans les lycées, je vais à la rencontre des jeunes.
01:42:44 Et je peux vous dire que c'est beaucoup plus pluriel
01:42:46 qu'on ne l'imagine.
01:42:47 C'est-à-dire qu'on n'entend que les activistes,
01:42:49 on n'entend que ceux qui veulent faire du bruit
01:42:52 et semer le chaos,
01:42:53 mais on ne voit pas tous ceux qui veulent réussir
01:42:55 et qui ne demandent qu'à ce qu'on cesse
01:42:57 de les essentialiser en fait,
01:42:59 et de les considérer comme des victimes.
01:43:00 Personne n'a envie d'embaucher une victime,
01:43:01 personne n'a envie de louer son appartement à une victime,
01:43:04 donc ils demandent simplement qu'on cesse
01:43:05 de les essentialiser et de les instrumentaliser.
01:43:08 Et c'est une réalité.
01:43:09 Moi, j'y vais, je dirige un groupe de services informatiques,
01:43:11 en tout cas à l'époque, quand je faisais ça,
01:43:12 je dirigeais un groupe de services informatiques,
01:43:13 maintenant j'ai un peu d'autres fonctions.
01:43:15 Et quand j'y allais, la plupart des jeunes
01:43:17 s'étaient renseignés sur le cours de bourse
01:43:18 de la boîte que je dirigeais,
01:43:19 sur ces activités,
01:43:20 et il m'est arrivé de devoir rester
01:43:22 une demi-heure ou une heure de plus
01:43:24 avec des jeunes qui ne voulaient pas me lâcher
01:43:25 parce qu'ils avaient trouvé une porte de sortie.
01:43:28 J'étais comme une espèce de porte de sortie pour eux,
01:43:30 pour sortir effectivement de la nasse
01:43:32 dans laquelle on essaye de les enfermer.
01:43:34 - Ce que vous dites, en fait, c'est de recréer
01:43:35 un partage territorial, c'est ça ?
01:43:36 Des associations, de la posée de proximité,
01:43:38 c'est ça ? Au contact, aller au cœur des quartiers,
01:43:40 recréer du dialogue ?
01:43:42 - Vous avez 10 secondes pour répondre.
01:43:43 - C'est simplement de la proximité directe, en fait,
01:43:45 faut arrêter avec les strates intermédiaires,
01:43:47 les associations.
01:43:48 - Oui, surtout pas.
01:43:49 - Merci beaucoup Fabrice Hakoun d'être venu ce soir
01:43:51 sur le plateau de CNews et d'Europe 1.
01:43:53 Je vous remercie.
01:43:54 Merci Tatiana Renard-Barzac,
01:43:55 merci à Louis de Ragnel,
01:43:57 à Sabrina Medjeber et à Gabriel Cluzel.
01:43:59 Merci à vous de nous avoir suivis.
01:44:01 Dans un instant, vous avez rendez-vous sur CNews
01:44:03 avec Christine Kelly dans Face à l'info
01:44:06 et puis Hélène Zénani sur Europe 1
01:44:08 pour Europe 1 soir.
01:44:09 Quant à moi, je vous retrouverai demain à la même heure
01:44:11 avec un très grand plaisir.
01:44:12 Très belle soirée à tous sur nos deux antennes.
01:44:14 deux antennes.
01:44:15 [musique]

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