• il y a 7 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bonsoir à tous, soyez les bienvenus dans Punchline.
00:00:03 En direct sur CNews, nous sommes ensemble jusqu'à 19h.
00:00:07 Avec ce soir au sommaire, nous irons dès le début de l'émission à Montpellier
00:00:11 où la jeune Samara 13 ans est sortie du coma, agressée avant-hier à la sortie de son collège.
00:00:15 Il lui serait reproché, je cite, d'être une "mécréante", son tort, porter des jupes et ne pas mettre le voile.
00:00:21 En somme, s'habiller à l'européenne, l'emprise des fréristes et des salafistes, y compris sur les plus jeunes,
00:00:27 semble de plus en plus forte. Comment enrayer ce phénomène ? Nous en débattrons.
00:00:31 Neuf mois après les émeutes qui ont suivi la mort de Nahel, certaines communes portent encore les stigmates de violence.
00:00:37 Les commerçants, eux, peinent parfois à se reconstruire.
00:00:40 Nous sommes retournés à Montargis où 300 émeutiers avaient sévi.
00:00:43 Nous verrons également combien sur ces 300 ont été condamnés par la justice et à quelle peine.
00:00:48 Enfin, nous irons dans la cité de la Castellane, à Marseille.
00:00:51 Les dealers sont là-bas, chez eux, mais depuis l'opération Plasnet lancée dans le quartier il y a deux semaines,
00:00:56 le calme semble enfin revenu.
00:00:58 Oui, mais pour combien de temps la crainte des habitants est maintenant de voir les forces de l'ordre repartir
00:01:03 et les trafiquants réinvestir le quartier ?
00:01:06 Reportage et débat à suivre dans Punchline, juste après l'essentiel de l'actualité.
00:01:11 Bonsoir Simon Guilain.
00:01:12 Bonsoir Johan et bonsoir à tous.
00:01:17 Un adolescent gravement blessé par Balakimper, le jeune homme de 17 ans a immédiatement été transporté au CHU de Brest
00:01:23 et son pronostic vital est engagé.
00:01:24 Il s'agit d'un mineur isolé de nationalité algérienne qui est déjà connu des services de police pour trafic de stupéfiants.
00:01:30 La qualité sanitaire des eaux du groupe Nestlé n'est pas garantie.
00:01:34 Dans une note de l'ANCES transmise au gouvernement en octobre dernier,
00:01:38 des experts évoquent un niveau de confiance insuffisant pour assurer la qualité sanitaire des produits.
00:01:43 La contamination est généralisée avec la présence de différentes bactéries, mais aussi de polluants éternels.
00:01:49 Et puis trois jours après la mort d'humanitaires à Gaza, Benhamin Netanyahou et Joe Biden doivent s'entretenir au téléphone.
00:01:55 Washington a fait part de son indignation après la mort de ses humanitaires dans l'enclave palestinienne.
00:02:01 Israël qui a reconnu une grave erreur lors de ce raid, cher Johan.
00:02:04 Merci beaucoup Simon. On vous retrouve évidemment dans une trentaine de minutes pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:02:10 Nous allons donc revenir sur ce qui s'est passé mardi après-midi devant le collège Arthur Rimbaud à Montpellier.
00:02:15 Samara, 13 ans, a été rouée de coups par trois personnes dont une adolescente de 14 ans,
00:02:20 scolarisée dans le même établissement, plongée dans un coma artificiel.
00:02:24 Elle s'est réveillée hier, mais reste apparemment très fragile.
00:02:28 A Sibah, sa mère s'exprime sur le harcèlement dont sa fille est victime depuis plusieurs mois.
00:02:33 Explication Régine Delfour, Nathan Témine.
00:02:37 Pour A Sibah, la mère de Samara, si sa fille est harcelée, c'est parce qu'elle est coquette, porte des jupes.
00:02:44 Un comportement qui ne plairait pas à son harceleuse.
00:02:47 La jeune fille qui a été interpellée avait créé un compte sur Samara, une photo d'elle avec un appel au viol.
00:02:54 À partir de là, cette élève a été sanctionnée et ça a continué.
00:02:59 Cette jeune fille est voilée. Ma fille, comme vous le disiez, elle a sa biale européenne.
00:03:04 Le motif religieux serait la raison de cet acharnement, selon A Sibah.
00:03:09 Également de confession musulmane.
00:03:11 Je ne comprends pas, je suis de la même communauté que cette jeune fille, je suis de confession musulmane.
00:03:16 Ma fille pareil, on ne comprend pas cette version de la religion que ces personnes ont.
00:03:23 Je suis choquée, parce que si c'est la raison de l'acharnement de ma fille, c'est très très grave.
00:03:29 A Sibah est en colère après le personnel du collège qui n'a pas su sécuriser sa fille.
00:03:34 Je me suis dit, ma fille elle est à l'intérieur du collège, donc que j'arrive à 16h05 ou à 16h20,
00:03:38 c'est pareil, elle est à l'intérieur du collège, elle est en sécurité.
00:03:41 En final, elle était déjà en train de se faire agresser.
00:03:47 La ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, a annoncé lancer une enquête administrative.
00:03:54 Elle a indiqué donner huit jours de travail à cette mission d'inspection.
00:03:59 On va retrouver notre envoyée spéciale devant le collège Arthur Rimbaud à Montpellier.
00:04:03 Bonjour Stéphanie Rouquier, est-ce que vous avez pu recueillir la version des collégiens ?
00:04:11 Oui, de très nombreux collégiens à qui j'ai pu parler devant cet établissement scolaire
00:04:16 ont une toute autre version des faits, une toute autre version de cette agression.
00:04:20 Beaucoup m'ont expliqué que selon eux, c'est un différent entre plusieurs élèves,
00:04:25 un différent qui serait à l'origine d'un photomontage publié sur les réseaux sociaux.
00:04:29 Ce photomontage a provoqué la colère de certains qui pensent que Samara est à l'origine
00:04:35 de cette photo publiée sur les réseaux sociaux.
00:04:37 Alors bien évidemment, la mère de Samara, elle refuse, elle refute totalement cette
00:04:42 version donnée par les collégiens.
00:04:44 De son côté, Samara, la jeune Samara, elle est toujours hospitalisée en service réanimation.
00:04:50 Vous le disiez, elle est sortie du coma hier, ses jours ne sont plus en danger,
00:04:54 mais son état est encore extrêmement fragile.
00:04:56 Sa mère a pu nous expliquer qu'elle a pu échanger quelques mots avec sa fille,
00:05:01 mais que sa fille n'a plus aucun souvenir de l'agression.
00:05:04 Merci beaucoup Stéphanie Rouquet, en direct du collège Arthur Rimbaud à Montpellier.
00:05:09 On vous retrouvera à 18h, évidemment toujours devant ce collège.
00:05:12 On a senti quand même que Nicole Belloubet souhaitait éclaircir les choses.
00:05:17 Elle a demandé une enquête administrative.
00:05:19 Elle aura, Louis de Raguenel, dans huit jours, les résultats de cette enquête administrative.
00:05:25 Absolument, c'est une enquête qui va être menée par l'Inspection générale de l'éducation nationale.
00:05:30 Il y a huit jours pour établir les faits.
00:05:33 Qu'est-ce qui s'est réellement passé pour la partie scolaire ?
00:05:36 Ensuite, ce qui sera intéressant, c'est de confronter l'enquête de l'Inspection générale de l'éducation nationale
00:05:42 avec une enquête judiciaire qui, parallèlement, est conduite à la fois par rapport à ce qui s'est passé
00:05:48 à l'intérieur de l'établissement, mais aussi par rapport à ce qui s'est passé après,
00:05:51 puisque manifestement, la jeune fille a été rouée de coups à 300 mètres de l'établissement.
00:06:00 Et donc, on va aussi pouvoir établir un certain nombre de responsabilités.
00:06:03 Il y aura évidemment un procès ensuite.
00:06:05 Mais donc, c'est vrai que pour l'instant, on reste un peu suspendu,
00:06:08 puisqu'on entend beaucoup de choses.
00:06:09 Il y a plein de versions.
00:06:11 On reste suspendu un petit peu quand même à ce qu'établira le rapport de l'Inspection générale.
00:06:17 Oui, Génie Bastier, si le gouvernement, si le président de la République lui-même est très prudent,
00:06:22 c'est aussi parce que cette affaire est devenue très médiatique
00:06:25 et donc qu'il faut vraiment peser, sous-peser chaque mot.
00:06:28 Oui, tout à fait.
00:06:29 Moi, vraiment, j'incite à la prudence dans ce genre d'affaires.
00:06:33 On se souvient, surtout quand il s'agit de la parole d'adolescents,
00:06:37 où on sait très bien que ça peut être propice à des versions différentes,
00:06:41 même à du mensonge, on l'a vu suite à des professeurs qui ont été accusés par des élèves.
00:06:45 Donc, je serai très prudent.
00:06:46 Évidemment, ce dont on peut être sûr, c'est qu'il y a eu de la violence extrême.
00:06:52 Et ça, déjà, nous préoccuper effectivement énormément.
00:06:55 Et moi, l'expression qui me frappe et qui est pour moi révélatrice,
00:06:58 c'est cette expression "habillée à l'européenne",
00:07:00 qu'emploie la mère de celle qui s'est fait agresser.
00:07:04 Rien que cela, pour moi, ça indique quand même la manière dont on a deux cultures aujourd'hui sur nos territoires
00:07:10 qui s'estiment totalement différentes.
00:07:12 À l'européenne, cette expression est pour moi frappante.
00:07:15 Au-delà même de la réalité de l'histoire, ça témoigne tout de même d'une divergence des mœurs.
00:07:21 Parce que, quoi qu'il en soit, il est avéré, Louis de Ragnell,
00:07:24 qu'elle subissait quand même ce harcèlement depuis un certain nombre de mois,
00:07:28 parce qu'elle ne s'habillait pas avec le voile, parce qu'elle portait des jupes.
00:07:33 Elle s'habillait effectivement à l'européenne, comme le dit Eugénie Bastier.
00:07:36 Ce qui est apparu, effectivement, c'est que ça faisait plusieurs fois
00:07:39 qu'elle subissait des moqueries, des insultes par rapport à ça.
00:07:43 Et donc, on est au cœur d'un sujet qui est le sujet d'une certaine pratique de l'islam en France
00:07:49 et des problèmes très concrets que ça pose à l'intérieur des écoles.
00:07:53 Et donc, le sujet, pour revenir un peu au début de notre conversation,
00:07:56 le sujet devient politique.
00:07:57 Pourquoi ? Parce que Gabriel Attal, lorsqu'il était ministre de l'Éducation nationale,
00:08:01 avait eu cette posture d'expurger les abayas de l'intérieur des écoles.
00:08:09 Et donc, le gouvernement, d'un point de vue politique aussi,
00:08:13 va devoir afficher à nouveau sa détermination et surtout expliquer
00:08:19 comment est-ce que maintenant que cette circulaire sur les abayas est passée,
00:08:23 comment est-ce que le problème de la pratique de l'islam qui se présente là
00:08:28 va être réglé dans les écoles.
00:08:30 – Céline Pinard, quand de jeunes musulmans menacent d'autres jeunes musulmans
00:08:35 parce qu'ils ne pratiqueraient pas bien l'islam, parce qu'ils ne portent pas le voile,
00:08:39 parce qu'ils portent des jupes, parce qu'ils s'habillent effectivement "à l'européenne",
00:08:44 est-ce que ça montre que l'emprise des fréristes, des salafistes
00:08:48 est de plus en plus forte sur cette jeunesse
00:08:51 et qu'ils agissent manifestement dans la sphère de la terreur, ces jeunes-là, en réalité ?
00:08:56 – Déjà, quand on est jeune, on est rarement très mesuré.
00:08:59 Donc, effectivement, quand on est persuadé d'être investi d'une mission
00:09:03 et d'une mission de purification, on peut aller très loin et se montrer extrêmement agressif.
00:09:08 Là, ce qui se passe, enfin, si la maire de Samara nous a donné les bonnes explications,
00:09:14 il y a aussi deux éléments qui vont se rajouter,
00:09:16 c'est-à-dire qu'on est dans le quartier Mosson-Lapayade,
00:09:20 qui concentre en fait toutes les difficultés à Montpellier,
00:09:23 et à l'origine, il y a un quartier dans lequel on a fait venir les Pieds-Noirs
00:09:29 quand ils sont arrivés d'Algérie, et donc les Harkis,
00:09:32 et qu'on a positionné juste à côté d'un quartier qui est devenu celui
00:09:35 où on a fait venir les communautés maghrébines ensuite.
00:09:38 Donc, il y a déjà un premier facteur de tension.
00:09:42 Et là-dessus, la lecture, comment ont été traités les Harkis
00:09:46 par les migrants ensuite algériens ?
00:09:50 Eh bien, ils ont été traités de traîtres.
00:09:52 Donc, derrière cette identité de traître, c'était,
00:09:56 vous avez choisi la France plutôt que l'Algérie.
00:09:59 Ensuite, on va rajouter là-dessus, vous n'êtes pas de bons musulmans.
00:10:04 D'ailleurs, regardez, vos filles n'acceptent pas de porter les symboles du séparatisme.
00:10:11 Donc oui, dans ce cas-là, on peut dire qu'il y a une offensive intégriste qui est réelle,
00:10:16 parce que, essayez d'imposer le voile dans ce type d'univers.
00:10:20 Pourquoi est-ce qu'on va imposer le voile ?
00:10:21 Parce que c'est un marqueur immédiat, et que si vous réussissez à voiler la majorité des filles,
00:10:27 vous êtes le chef du quartier et vous êtes le caïd.
00:10:30 Et en plus, ce pouvoir se voit immédiatement.
00:10:34 Donc, si on est dans un cas comme cela,
00:10:37 on aimerait bien que l'éducation nationale porte le fer dans la plaie
00:10:42 et défend vraiment ce que sont nos valeurs.
00:10:44 Simplement, il faut attendre d'en savoir un petit peu plus,
00:10:48 parce qu'on voit que le tissu est quand même très fragile,
00:10:52 qu'il y a énormément de rumeurs dans tous les sens,
00:10:54 donc l'enquête devrait quand même nous aider à faire le tri
00:10:56 entre les postures et les réalités.
00:10:59 Laure-Alice Bouvier.
00:11:00 Oui, alors évidemment, il faut rester prudent, comme on l'a dit,
00:11:02 parce qu'on n'a pas tous les éléments de ce qui s'est passé,
00:11:05 tous les éléments de l'enquête encore.
00:11:06 Simplement, je trouve ça abominable qu'on en arrive à une situation
00:11:10 dans laquelle une jeune fille doit être placée en coma artificiel à la suite d'une rixe.
00:11:15 C'est abominable que des enfants en viennent à se prendre à des rixes
00:11:22 parce qu'ils estiment qu'il faut ne pas s'habiller à l'européenne.
00:11:26 En fait, ici, la problématique est double.
00:11:28 Elle est à la fois sociologique et à la fois juridique.
00:11:30 C'est-à-dire que l'État va devoir à la fois combattre l'islamisme radical,
00:11:35 et il ne faut pas faire d'amalgame avec les musulmans,
00:11:37 qui ne sont pas du tout à mettre dans le même panier,
00:11:43 donc l'islamisme radical,
00:11:45 et lutter contre la radicalisation dans les milieux scolaires,
00:11:48 ce qu'on fait très bien par exemple en Grande-Bretagne.
00:11:50 Et puis, de l'autre côté, il y a aussi cette question du harcèlement
00:11:53 et par là même du cyberharcèlement.
00:11:55 Qu'est-ce qu'elle risque, d'ailleurs, cette jeune fille de 14 ans
00:11:57 qui a harcelé Samara ?
00:11:59 Justement, elle ne risque pas grand-chose,
00:12:01 parce qu'en réalité, le Code de la justice pénale des mineurs
00:12:03 fait la parvelle aux sanctions,
00:12:06 on va dire plutôt aux sanctions qui ne sont pas vraiment des sanctions pénales.
00:12:12 C'est-à-dire qu'elle est accessible à une sanction pénale,
00:12:14 mais en réalité, on essaye plutôt de mettre en place
00:12:18 des mesures éducatives qu'autre chose.
00:12:20 Après, ça dépend des âges, ça dépend des circonstances,
00:12:22 ça dépend vraiment de la situation.
00:12:24 C'est plutôt à partir de 16 ans que vraiment,
00:12:26 elle risque davantage quelque chose sur le plan pénal.
00:12:28 Mais à 14 ans, elle ne risque pas véritablement d'être responsable.
00:12:32 Il y a une chose que j'aimerais dire, c'est que je constate,
00:12:35 et à regret, qu'à chaque fois qu'on a des faits divers qui sont terribles,
00:12:39 on a une inflation législative.
00:12:41 C'est-à-dire que moi, j'ai été assez optimiste.
00:12:43 En 2022, le 2 mars 2022, on a eu une loi sur le harcèlement scolaire
00:12:49 qui s'est proposée de lutter contre le harcèlement scolaire.
00:12:52 Gabriel Attal s'est fait le fer de lance du harcèlement scolaire,
00:12:55 Nicole Belloubet également.
00:12:56 Et en réalité, on n'a pas vu le résultat de cette loi.
00:13:01 On peut dire la même chose d'ailleurs pour la loi de 2021
00:13:03 qui a suivi la mort de Samuel Paty,
00:13:05 contre le pouvoir davantage protéger les enseignants.
00:13:07 On a bien vu qu'à Arras, ça n'a rien changé.
00:13:09 Et là, cette loi du 2 mars 2022, elle est très claire
00:13:12 parce qu'elle a pour objectif de sensibiliser les enseignants,
00:13:17 les magistrats, les officiers de police judiciaire aussi
00:13:20 à la problématique du harcèlement dans le milieu scolaire.
00:13:22 Et elle instaure un délit de harcèlement scolaire
00:13:26 qui peut aller de 3 à 10 ans d'emprisonnement,
00:13:28 y compris pour le personnel scolaire.
00:13:30 Et ce que je peux vous dire, je termine sur ce point-là,
00:13:33 c'est que moi, dans le cadre de ma pratique, en tant que praticienne,
00:13:35 je constate qu'on me contacte très souvent
00:13:38 pour des cas de harcèlement scolaire.
00:13:39 Les établissements ne bougent pas
00:13:41 et il faut vraiment intervenir de manière forte.
00:13:42 Là, on voit bien en tout cas que le côté prévention
00:13:44 manifestement n'a pas fonctionné.
00:13:46 Eugénie Bastier, pour revenir au harcèlement
00:13:48 lié à la tenue vestimentaire de cette jeune Samara,
00:13:52 est-ce que vous diriez que quelque part,
00:13:54 il y a une sorte de police des mœurs
00:13:56 qui est en train de s'installer dans certains quartiers,
00:13:59 dans certains établissements ?
00:14:00 Ça, on le sait depuis plusieurs années.
00:14:02 C'est pour ça, d'ailleurs, qu'on a mis en place la loi de 2004,
00:14:04 il y a 20 ans, à l'école, parce qu'effectivement,
00:14:06 il y a cette pression pour délivrer l'école de cette pression.
00:14:08 Mais on voit que la pression s'est déplacée
00:14:11 en fait à la sortie de l'école ou dans d'autres lieux de sociabilité.
00:14:15 Même si je pense que cette loi a été efficace.
00:14:18 Ce qui m'étonne aujourd'hui, c'est que vous savez,
00:14:19 en 2003, il y avait une association qui s'était créée
00:14:22 qui s'appelait Ni putes ni soumises.
00:14:23 C'était des femmes de banlieue qui justement luttaient
00:14:26 à l'intérieur des banlieues pour avoir le droit de porter le voile,
00:14:29 pour sortir de la police du vêtement, etc.
00:14:31 Aujourd'hui, cette association n'existe plus.
00:14:33 Il y a quasiment plus d'associations qui portent ce discours-là dans les banlieues.
00:14:36 Elles sont accusées systématiquement de faire le jeu du gouvernement, etc.
00:14:40 Et je voudrais juste revenir.
00:14:42 Moi, ces images, elles m'ont fait penser à l'agression de la jeune fille à Lyon
00:14:45 en décembre 2023.
00:14:46 Il y a quelques mois, une jeune fille qui s'était fait tabasser
00:14:48 par quatre autres jeunes filles parce qu'elle avait porté plainte
00:14:51 pour viol contre le frère d'une des jeunes filles.
00:14:53 Et ce qu'on voit, et ce qui semble être le cas aussi dans cette affaire,
00:14:56 c'est d'abord, d'une part, l'hyperviolence et de l'autre,
00:14:59 le rôle que jouent les jeunes filles.
00:15:00 Parce que si j'ai bien compris dans cette affaire,
00:15:01 il n'y a pas...
00:15:02 Il y a des garçons qui ont passé à tabac la jeune fille.
00:15:05 - De garçons et une fille.
00:15:06 - C'est que des jeunes filles se fassent passer à tabac
00:15:08 parce que la violence entre masculines a toujours existé.
00:15:10 Mais la violence à l'égard des jeunes filles,
00:15:12 il me semble que c'est un fait assez alarmant et assez nouveau.
00:15:15 Et puis, le rôle que jouent les jeunes filles comme auxiliaires de justice
00:15:18 et participant au lynchage.
00:15:20 Et ça, il me semble que c'est assez important à souligner.
00:15:24 À la fois, cette hyperviolence et la complicité de certaines jeunes filles
00:15:27 qui, elles-mêmes, jouent le rôle de garde rouge ou de garde révolutionnaire
00:15:31 en essayant de, elles-mêmes, faire régner la police des mœurs.
00:15:33 Donc, ce n'est pas seulement les hommes qui cherchent à faire la police,
00:15:37 mais aussi d'autres jeunes filles qui participent et qui sont complices.
00:15:41 - On va écouter à présent Louis Allié, au maire de Perpignan,
00:15:44 vice-président du Rassemblement national,
00:15:46 qui réagissait ce matin à ce qui s'est passé à Montpellier.
00:15:50 - Malheureusement, c'est, j'allais dire, une idéologie qui progresse.
00:15:54 On voit des jeunes filles de plus en plus voilées très tôt
00:15:58 et une pression qui s'exerce,
00:16:00 alors je ne sais pas si c'est de la religion, du communautaire,
00:16:03 un peu des deux,
00:16:04 qui s'exerce sur celles qui ne veulent pas vivre comme ça,
00:16:07 qui veulent être libres, qui veulent être des femmes libres.
00:16:11 Et malheureusement, on ne peut pas dire que l'État
00:16:14 prenne la mesure de cette vague-là.
00:16:16 Tant qu'on ne mettra pas au clair les relations que nous pouvons avoir
00:16:19 avec un certain nombre de pays qui ont cette idéologie,
00:16:23 leur influence dans nos quartiers, leur financement dans nos quartiers,
00:16:27 eh bien malheureusement, nous aurons affaire à des choses comme celle-là.
00:16:30 - Céline Pinas, ce qu'on peut se dire aussi,
00:16:33 c'est que si les harceleurs de Samara se sont sentis assez forts,
00:16:38 suffisamment puissants pour la harceler sur ses tenues vestimentaires,
00:16:41 sur le fait qu'elle ne portait pas le voile,
00:16:43 c'est aussi qu'ils se sont sentis soutenus, manifestement,
00:16:46 qu'ils ne sont pas seuls à partager cette idéologie.
00:16:49 - Mais en fait, ils le sont probablement.
00:16:51 Autrement dit, on est dans un cas qui est très particulier,
00:16:53 parce que vous avez une jeune fille,
00:16:56 la maman explique qu'elle se revendique comme étant musulmane,
00:17:00 ça ne lui pose absolument aucun problème, elle le met en avant.
00:17:04 Et sauf que pour elle, être musulmane est parfaitement compatible
00:17:08 avec la laïcité, avec le fait d'être par ailleurs européenne,
00:17:12 parfaitement intégrée, assimilée, etc.
00:17:14 Elle ne voit pas une incompatibilité.
00:17:17 De l'autre côté, qu'est-ce qu'on essaie d'imposer,
00:17:20 si ce qu'on nous raconte est vrai, c'est le voile.
00:17:22 Or, pourquoi est-ce que ça marche ?
00:17:24 Parce que nous sommes de sacrés hypocrites,
00:17:26 c'est-à-dire que Nicole Belloubet et tout le gouvernement aujourd'hui,
00:17:32 est-ce qu'il a osé dire en face,
00:17:34 le voile, c'est un signe qui évoque l'impureté de la femme,
00:17:38 c'est un signe qui marque le refus de l'égalité,
00:17:42 ça n'est pas un vêtement, c'est un dazibao,
00:17:45 un signe, ça envoie un message à l'extérieur.
00:17:47 Quand vous mettez une culotte, un soutien-gorge, un t-shirt,
00:17:50 un tailleur, tout ce que vous voulez,
00:17:52 vous n'envoyez pas de message à l'extérieur.
00:17:54 Une fille qui porte un voile, elle dit "je me réserve pour ma communauté,
00:17:58 je suis dans une pratique de la religion qui est extrêmement forte",
00:18:02 elle envoie des messages à l'extérieur,
00:18:04 et elle envoie le message qu'elle refuse notre sociabilité,
00:18:06 autrement dit, elle refuse l'égalité femme-homme.
00:18:09 Tant que nos politiques ne diront pas "notre société est basée sur cette égalité-là",
00:18:14 et tous ceux qui sont extraits,
00:18:16 eh bien quelque part, ne sont plus vraiment des citoyens,
00:18:20 et ils se mettent d'eux-mêmes à part de la communauté nationale,
00:18:24 eh bien on aura peut-être un petit peu moins d'ennui.
00:18:26 Parce que là, ce qu'on voit,
00:18:27 c'est que les musulmans qui jouent le jeu sont des victimes,
00:18:32 ils sont victimes de la volonté de séparatisme des frères musulmans
00:18:38 ou des islamistes qui eux ne veulent pas le jouer,
00:18:40 et à la fin, qui c'est qui gagne dans ces rapports de force toujours ?
00:18:44 Ce sont les islamistes, et ce ne sont pas les musulmans qui jouent le jeu,
00:18:49 qui sont intégrés et qui quelque part ne voient aucun souci avec la laïcité,
00:18:54 avec le fait de s'habiller à l'européenne,
00:18:57 qui acceptent en fait totalement notre sociabilité et notre contrat social.
00:19:01 C'est eux qui perdent, c'est eux qu'on retrouve à l'hôpital,
00:19:04 c'est eux qu'on ne sait pas défendre, c'est eux qu'on abandonne,
00:19:07 et les autres, ils règnent en majesté sur le quartier.
00:19:10 Je crois que c'est ça que les Français ne supportent plus
00:19:13 et qui explique les votes de plus en plus abondants vers le RN.
00:19:17 Louis de Ragnal, est-ce que vous êtes d'accord avec Louis Alliot
00:19:21 qui dit "on ne s'en sortira, on ne fera avancer les choses
00:19:24 que si on demande des comptes au pays qui finance les frères musulmans",
00:19:27 à savoir l'Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie ?
00:19:31 Moi je pense que c'est une donnée de la réponse,
00:19:33 mais ce n'est pas l'entièreté de la réponse, on le voit bien.
00:19:37 La question du financement des cultes en France, c'est un vrai sujet.
00:19:42 On voit qu'il y a eu une volonté politique au moins d'afficher,
00:19:45 c'est Gérald Darmanin qui a mis fin aux imams détachés,
00:19:48 on voit bien que le sujet n'est pas réglé,
00:19:50 parce qu'il y a des imams détachés qui finalement
00:19:54 finissent par être salariés de mosquées en France.
00:19:57 Mais je pense que le sujet, il y a énormément de données dedans,
00:20:00 il y a la question de l'immigration,
00:20:02 il y a aussi la question de ces quartiers prioritaires de la ville,
00:20:06 vous savez ce quartier est un quartier prioritaire de la ville,
00:20:09 des quartiers dans lesquels on injecte quand même beaucoup d'argent public
00:20:12 et dans lesquels on a du mal à voir les résultats en termes d'impact,
00:20:15 d'intégration et d'assimilation.
00:20:17 Je pense qu'il y a un sujet évidemment migratoire,
00:20:20 il y a un sujet aussi, il faut que la France soit beaucoup plus claire
00:20:24 avec les pays d'origine de certaines populations immigrées,
00:20:28 je pense notamment à l'Algérie qui ne nous respecte pas,
00:20:31 donc des ressortissants algériens qui sont par exemple sur le territoire français
00:20:34 n'ont aucune raison de respecter notre pays.
00:20:37 Donc c'est un problème où c'est une matrice globale en fait,
00:20:40 qu'il faut complètement changer.
00:20:41 Et donc je pense que ce n'est pas simplement en actionnant un des leviers
00:20:44 qu'on arrivera à apporter des réponses.
00:20:47 Laure Alice Bouvier, je vous fais réagir tout de suite,
00:20:48 avant cela on écoute la mère de Samara
00:20:51 qui explique ce matin à nos reporters présents sur place
00:20:54 que cette agression est en train de détruire sa famille.
00:20:59 Depuis plus de trois jours c'est affreux, il est enfermé à la maison,
00:21:02 il tremble, il est dans un état, il n'est vraiment pas bien,
00:21:07 il est scolarisé dans le même collège que Samara, en quatrième aussi,
00:21:10 et il n'est plus retourné à l'école depuis.
00:21:12 Il n'est plus retourné à l'école, il a peur, il me dit "maman, ma soeur, ma soeur, ma soeur",
00:21:17 il a peur, il craint, dès qu'il entend un bruit il sursaute, c'est affreux en fait.
00:21:22 Ils sont en train de détruire ma famille, en fait,
00:21:24 ils sont en train de détruire ma famille avec ce qu'ils ont fait.
00:21:27 Laure Alice Bouvier, c'est vrai qu'on est forcément touché par ce que dit cette mère,
00:21:32 parce qu'elle dit maintenant que le frère de Samara n'ose plus aller à l'école,
00:21:36 qu'il ne veut plus sortir de la maison, ça a terrorisé toute une famille manifestement.
00:21:40 Bien sûr, et je rejoins tout à fait ce qu'a dit Céline Pina,
00:21:43 c'est-à-dire que si ce qu'on nous dit est effectivement vrai,
00:21:46 c'est le monde à l'envers en fait,
00:21:48 c'est-à-dire qu'on voit se multiplier des problématiques dans un des piliers
00:21:53 qui est celui de notre société, à savoir à l'école,
00:21:56 autant envers les élèves qu'envers les enseignants.
00:21:59 On a le proviseur du lycée Maurice Ravel, Dominique Berner, Samuel Paty,
00:22:03 enfin j'en passe, on a des enfants qui viennent à l'école avec des couteaux alors qu'ils ont 8 ans,
00:22:06 et en réalité, l'État ici ne fait rien,
00:22:10 et ce sont les victimes qui sont obligées de fuir,
00:22:13 ou qui se retrouvent dans le commun, dans cette hypothèse-là.
00:22:16 Et donc c'est absolument terrible, c'est-à-dire qu'il faut vraiment lutter
00:22:19 contre cet islamisme radical si effectivement
00:22:23 c'est une des raisons pour lesquelles cette jeune fille a été agressée,
00:22:26 parce que c'est vraiment gravissime.
00:22:28 Et puis aussi, il s'agit que le gouvernement s'empare d'urgence
00:22:34 de cette problématique de harcèlement qui, je le répète, n'est pas traitée,
00:22:38 ça fait des années.
00:22:39 Pourtant c'est censé être une priorité, c'est censé être le cas,
00:22:41 vous dites que ça ne l'est pas.
00:22:42 Eh bien non, on a vu, et pas que dans le cas de l'islamisme radical,
00:22:46 Marion Fraisse qui s'est suicidée, elle avait 13 ans en 2013,
00:22:49 on a eu d'autres cas, plein de cas d'enfants qui sont suicidés
00:22:52 à cause de harcèlement sexuel.
00:22:53 Il s'est passé des choses depuis quand même.
00:22:54 Il s'est passé des choses, la loi de 2022, mais qui en réalité n'est pas appliquée.
00:22:57 On n'a pas eu de cas de responsabilité d'enseignant.
00:23:02 On voit encore, moi j'ai encore des clients qui viennent me voir
00:23:04 et qui viennent me dire "j'ai poussé la porte du commissariat
00:23:07 et j'ai voulu déposer plainte et on m'a dit
00:23:09 "oh ben non c'est une querelle d'enfants, ça passera,
00:23:11 au pire c'est sur les réseaux sociaux, c'est pas bien grave".
00:23:13 Il faut sensibiliser les magistrats et les officiers de poli-judiciaire,
00:23:17 les personnels de justice à ces questions-là.
00:23:19 - Eugénie Bastiais, vous avez le sentiment qu'on cherche encore
00:23:21 dans certains établissements à mettre la poussière sous le tapis,
00:23:24 contrairement à ce que dit Nicole Belloubet qui dit
00:23:26 "le pas de vague ça n'existe plus dans nos établissements".
00:23:28 - Je ne sais pas en fait si l'État peut tout, je ne sais pas si l'école peut tout.
00:23:31 On a eu une loi de 2004 qui interdit le vol à l'école,
00:23:33 on le voit que le sujet s'est déplacé, la pression communautaire s'exerce
00:23:37 et c'est bien d'avoir sanctifié l'école et de l'avoir préservé de cette pression.
00:23:42 La pression elle existe à partir du moment où le communautarisme est là
00:23:44 et le communautarisme il est là parce qu'il y a des gens,
00:23:48 parce qu'il y a une pression migratoire qui fait qu'effectivement
00:23:51 il n'y a plus de mixité sociale dans ces endroits.
00:23:53 Donc les gens qui partagent la même religion se retrouvent à même endroit
00:23:58 et mécaniquement une pression communautariste se met en œuvre.
00:24:02 Et je ne suis pas sûre que l'école puisse tout régler de ce point de vue-là.
00:24:07 C'est une problématique qui dépasse l'école et qui dépasse la seule arme qu'est la laïcité.
00:24:11 L'État a quand même une obligation de protéger les enseignants et les élèves.
00:24:14 Il faut quand même le rappeler et on peut de ce fait en l'extérieur de l'école.
00:24:17 À l'extérieur de l'école, avec les réseaux sociaux, ça s'étend nécessairement à l'extérieur de l'école.
00:24:20 Et Samuel Paty était à l'extérieur de l'école mais a été attaqué dans ses fonctions d'enseignant.
00:24:24 Il ne l'a pas été protégé.
00:24:26 Et il n'a pas été protégé.
00:24:27 Absolument.
00:24:27 On va marquer une très courte pause, vous restez bien avec nous.
00:24:29 On se retrouve dans quelques minutes.
00:24:31 On reviendra sur les émeutes qui ont frappé la France il y a maintenant neuf mois après la mort de Nahel.
00:24:36 Combien d'émeutiers sanctionnés et quelles sanctions pour les émeutiers qui ont été arrêtés ?
00:24:41 On essaiera de faire un point précis.
00:24:42 Nous nous rendrons dans la ville de Montargis où, vous le verrez, les commerçants peinent toujours à se remettre de ces émeutes.
00:24:49 À tout de suite.
00:24:49 Il est tout juste 17h30.
00:24:55 Soyez les bienvenus dans la deuxième partie de Punchline.
00:24:58 La suite de nos débats dans un très court instant juste après l'essentiel de l'actualité.
00:25:02 Bonsoir Simon Guillain.
00:25:03 Rebonsoir Yohann.
00:25:07 Emmanuel Macron dénonce des propos menaçants de la Russie après l'entretien téléphonique entre Sébastien Lecornu et son homologue russe Sergei Shoigu.
00:25:15 Dans un compte rendu, Moscou a dit espérer que les services secrets français ne soient pas impliqués dans cet attentat qui a fait 144 morts.
00:25:21 C'était donc le 22 mars dernier.
00:25:23 Tout ça n'a aucun sens, a notamment affirmé le chef de l'État.
00:25:27 La France condamnée pour l'accueil des harkis.
00:25:29 La Cour européenne des droits de l'homme dénonce des conditions de vie incompatibles avec le respect de la dignité humaine.
00:25:35 Les harkis ont été accueillis dans des camps où ils ont passé plusieurs années après leur retour d'Algérie entre 1960 et 1970.
00:25:43 Et puis les infirmiers libéraux ont manifesté aujourd'hui dans les rues de Paris.
00:25:46 Ils réclament une revalorisation de leurs tarifs de base qui n'a pas évolué depuis 2009, donc depuis plus de 25 ans maintenant.
00:25:53 Aujourd'hui, les infirmiers touchent par exemple 8,83 euros pour une prise de son à domicile.
00:25:58 Johan, nous sommes toujours en plateau avec Louis Deragnel, Céline Pinard, Eugénie Bastier et leur Alice Bouvier.
00:26:05 Parlons à présent de l'opération Place Net XXL qui se poursuit dans les Bouches-du-Rhône.
00:26:10 Depuis le 18 mars, 627 personnes ont été interpellées, 19 armes saisies, 450 kilos de cannabis, 2,7 kilos de cocaïne et plus d'un million 600 000 euros saisies.
00:26:23 Cette opération avait été lancée dans la cité de la Castellane.
00:26:26 Emmanuel Macron y avait également fait une visite surprise.
00:26:29 Notre reporter Stéphanie Rouquet est retourné sur place. Reportage.
00:26:33 Depuis des mois, cette entrée de la cité de la Castellane était impraticable.
00:26:40 C'était une barricade ici.
00:26:42 C'était une barricade ?
00:26:42 Oui, oui.
00:26:44 C'est-à-dire installée par les trafiquants ?
00:26:45 Ah oui, oui. Comme ça, personne ne rentre ici, personne ne sort.
00:26:47 Il faut tout raser, nous ont dit.
00:26:50 C'est du boulot ?
00:26:50 Ah oui, c'est pas fini encore.
00:26:52 Plus de deux semaines après son lancement dans les bouches du Rhône,
00:26:55 l'opération Place Net XXL se poursuit dans la cité de la Castellane.
00:27:01 Des policiers sont présents 24 heures sur 24, les trafics sont à l'arrêt,
00:27:06 les encombrants ont été enlevés, les tags effacés, alors les habitants revivent.
00:27:10 Oui, c'est mieux.
00:27:12 Parce que le quartier, il est dangereux, tu vois.
00:27:15 Donc c'est normal qu'ils s'ouvrent, tu vois.
00:27:17 C'est mieux, il n'y a plus de réseau.
00:27:19 Je ne ralentis plus la rue et tout.
00:27:20 C'est mieux que d'habitude.
00:27:21 Ah oui, les gens ne sont plus dehors.
00:27:23 Même les enfants, les soirées, ils sont dehors.
00:27:25 Nadia vit ici depuis 32 ans.
00:27:28 Les trafics, elle les subissait juste devant sa porte.
00:27:32 On les voit vraiment devant nous.
00:27:33 Ils vendent, ils cachent, ils coupent, tout ça.
00:27:37 L'argent devant nous, plein d'argent.
00:27:41 Plein d'argent, plein d'argent.
00:27:42 Quand je vous dis plein d'argent, c'est des sacs, c'est des cabars.
00:27:46 Maintenant, j'ai parlé avec la police, j'ai dit
00:27:48 « j'aimerais bien que vous soyez là tout le temps ».
00:27:49 Ah, c'est le plus calme et on dort très très bien et c'est propre.
00:27:54 L'opération PlaceNet XXL va se poursuivre encore plusieurs jours.
00:27:59 Mais de nombreux habitants sont déjà préoccupés.
00:28:02 Ils craignent le retour rapide des trafics.
00:28:06 Bonjour Rudi Mana, vous êtes porte-parole police Alliance Sud.
00:28:09 Merci d'être avec nous en direct sur CNews.
00:28:12 Alors, il est vrai qu'on vient de le voir,
00:28:14 cette opération PlaceNet XXL, elle a manifestement changé
00:28:18 la vie des habitants de la cité de la Castellane depuis deux semaines.
00:28:21 Le problème, c'est que lorsque vous allez repartir,
00:28:23 lorsque vos collègues vont repartir,
00:28:25 eh bien tout va redevenir comme avant.
00:28:28 Je crois que vous avez bien résumé la situation.
00:28:30 Ce qui est sûr aujourd'hui, c'est qu'on a complètement
00:28:33 déstructuré ces trafics de SUP.
00:28:35 Il y a un énorme manque à gagner pour tous les trafiquants,
00:28:39 il faut se le dire.
00:28:40 Et de surcroît, on se rend compte à travers le reportage
00:28:44 que les habitants sont quand même très heureux.
00:28:46 Et vous voyez, quand on entend parler des habitants de ces quartiers,
00:28:48 ils sont plutôt contents quand il y a la police
00:28:51 et ils aiment plutôt leur police.
00:28:53 Donc ça veut dire que c'est une infime minorité qui déteste la police,
00:28:55 mais ça se voit à travers les sondages.
00:28:57 Donc bien évidemment, vous avez raison Johan,
00:28:59 qu'est-ce qui va se passer quand on va avoir moins de personnel,
00:29:01 moins d'effectifs pour être dans ces cités ?
00:29:04 Il est probable que les trafiquants de SUP aient horreur du vide,
00:29:07 ils essayent de regagner ces réseaux.
00:29:09 On essaiera nous d'être présents avec les moyens
00:29:11 que l'on aura à ce moment-là, mais il ne vous a pas échappé
00:29:14 qu'il y a énormément d'échéances qui nous attendent
00:29:16 et que ça va être compliqué d'être présents partout.
00:29:18 Donc on fera du mieux que nous pourrons.
00:29:21 En tout cas, ce dont on est sûr,
00:29:22 c'est qu'on a réussi à desculturer beaucoup de réseaux,
00:29:25 pas qu'à la Castellane d'ailleurs, il y a d'autres cités,
00:29:28 on va peut-être en parler tout à l'heure de ce qui s'est passé hier soir,
00:29:30 la cité Félix Fiat à Marseille.
00:29:32 Il y a beaucoup de réseaux qui ont été desculturés.
00:29:34 Je peux vous dire qu'ils commencent véritablement,
00:29:36 tous les trafiquants de SUP, à avoir un peu la haine
00:29:40 contre les policiers qui sont là tous les jours
00:29:42 et qui les interpellent tous les jours.
00:29:44 C'est vrai qu'on a des décisions de justice compliquées aussi
00:29:47 parce qu'il y a tellement de présentations de dossiers
00:29:49 que c'est compliqué de traiter avec fermeté
00:29:51 tous les individus que l'on présente.
00:29:54 Mais en tout cas, quelques-uns sont déjà derrière les barreaux
00:29:56 et ça, c'est toujours ça de gagné.
00:29:58 - Rudy Mana, vous dites, on a quand même déstructuré
00:30:01 les réseaux de trafiquants.
00:30:02 Est-ce que ça aura des conséquences à long terme
00:30:04 ou est-ce que ces réseaux risquent de se reconstituer
00:30:07 assez rapidement finalement ?
00:30:10 - J'aimerais vous dire que ça aura des conséquences à long terme
00:30:13 mais franchement, je ne suis pas sûr que ça aura des conséquences à long terme.
00:30:17 Ce qui est sûr, c'est qu'ils vont avoir du mal à se restructurer.
00:30:20 Vous l'avez vu, on le voit très bien dans votre reportage,
00:30:23 on est en train de casser des murs où ils avaient créé des barricades.
00:30:27 On est en train de remettre un peu d'ordre dans cette cité.
00:30:31 Donc il va falloir qu'ils réinstallent tout ça,
00:30:32 ça va prendre un certain temps.
00:30:35 Maintenant vous dire que sur le long terme,
00:30:37 on a réussi à casser tous les trafics de SUP marseillais,
00:30:39 non, je ne peux pas vous dire ça parce que ça serait un mensonge de ma part.
00:30:44 Ce qui est sûr, c'est qu'on leur a fait mal.
00:30:45 Ce qui est sûr, c'est qu'on est encore présents tous les jours
00:30:47 et croyez-moi qu'ils n'aiment pas du tout ça.
00:30:50 Et ce qui est sûr, c'est qu'au moins pendant ce laps de temps,
00:30:53 il y a les habitants de ces quartiers qui sont heureux de vivre
00:30:55 paisiblement dans leurs quartiers.
00:30:57 - Il va y avoir les Jeux olympiques évidemment cet été,
00:31:00 à partir du 26 juillet prochain,
00:31:02 beaucoup de forces de l'ordre seront mobilisées
00:31:04 pour sécuriser cet événement mondial.
00:31:06 Est-ce que ça signifie que pendant cette période,
00:31:09 vos collègues seront contraints d'abandonner un peu
00:31:12 la lutte contre les trafics de SUP effiants ?
00:31:16 - Vous savez, Yohannan, là on est dans la mathématique policière.
00:31:19 Si on est sur la cérémonie d'ouverture à Paris,
00:31:23 si on est sur l'arrivée de la flamme à Marseille,
00:31:26 il est évident que tous ces policiers qui seront présents sur ces grands événements,
00:31:30 ils ne seront pas présents dans les quartiers
00:31:33 pour lutter contre le trafic de SUP,
00:31:35 surtout qu'on a eu l'extraordinaire idée en France
00:31:38 de l'organiser en bord de scène pour mobiliser le maximum de policiers.
00:31:41 Bon, ça c'est un autre débat.
00:31:44 Donc il est évident qu'on va être beaucoup pris sur les Jeux olympiques
00:31:47 et bien évidemment, c'est une logique mathématique,
00:31:50 on sera beaucoup moins présents dans ces cités,
00:31:52 même s'il y a quand même quelques équipages,
00:31:55 notamment les brigades spécialisées de terrain,
00:31:57 qui seront présents encore dans ces quartiers,
00:31:59 en espérant qu'il n'y ait pas de catastrophes
00:32:02 pendant les grands événements des Jeux olympiques,
00:32:04 sinon on va être vraiment tous utilisés dans le cadre des JO.
00:32:09 Eugénie Bastié, il est vrai qu'il y a des quartiers
00:32:14 qui seront hyper sécurisés durant les Jeux olympiques,
00:32:17 évidemment, parce que les forces de l'ordre seront mobilisées,
00:32:19 mais il y a aussi des quartiers qui seront délaissés,
00:32:21 parce que les forces de l'ordre ne pourront pas être partout,
00:32:24 c'est ce que vient de nous expliquer très bien Rudy Mana.
00:32:26 Moi, j'allais dire, je m'en fiche des Jeux olympiques.
00:32:29 Je ne pense pas qu'il faille réfléchir sur les conditions de sécurité de notre pays,
00:32:34 de ce qui se passe dans ces quartiers, en fonction des Jeux olympiques,
00:32:35 parce que les Jeux olympiques, c'est une échéance,
00:32:37 mais ce qui compte, c'est l'avenir de notre pays
00:32:39 et ce qui se passera après les Jeux olympiques,
00:32:42 avant les Jeux olympiques.
00:32:43 Et on ne doit pas sans cesse se focaliser sur ces questions des Jeux olympiques.
00:32:47 Et effectivement, ce qui est frappant dans ces affaires,
00:32:51 enfin, ces places nettes, effectivement, ça a l'air très efficace sur le moment,
00:32:55 mais on sait très bien que c'est Sisyphe qui monte son rocher en haut de la montagne
00:32:58 et qui, demain, devra redescendre pour le repousser.
00:33:01 Et ce sans cesse, parce qu'il y a des facteurs sur lesquels on ne joue pas pour le moment.
00:33:07 Il y a la question des ghettos urbains, qui est évidente.
00:33:09 Tant qu'on ne cassera pas ces ghettos urbains,
00:33:11 il y aura des lieux de fixation du trafic de drogue.
00:33:14 Il y a la question migratoire, évidemment, qui n'est aujourd'hui pas traitée.
00:33:17 Les flux migratoires qui alimentent la main d'œuvre de ce trafic.
00:33:21 Et il y a la question de la demande, qu'on ne prend pas en compte.
00:33:24 En tout cas, je n'ai pas l'impression.
00:33:25 Tant qu'il y aura de l'argent à se faire avec la drogue,
00:33:27 parce qu'il y aura des consommateurs...
00:33:28 C'est incroyable ce qu'on entend dans le reportage.
00:33:30 On dit des cabars entiers remplis d'argent.
00:33:32 Oui, tant qu'il y aura de l'argent à se faire avec ça,
00:33:34 on aura beau couper la tête, elle repoussera toujours,
00:33:36 parce que le terreau est là, la demande est là.
00:33:38 Moi, je suis frappée qu'il n'y ait pas de campagne,
00:33:40 aujourd'hui, publique, contre le cannabis en France.
00:33:42 Alors, on nous explique que parce que c'est illégal,
00:33:44 on ne peut pas lutter contre.
00:33:46 Moi, ça me paraît absolument hallucinant.
00:33:48 Je veux dire, le harcèlement sexuel est illégal.
00:33:50 On a des affiches entières dans le métro qui nous disent qu'il ne faut pas harcèler sexuellement.
00:33:54 Je ne vois pas pourquoi on ne met pas en place une campagne, aujourd'hui,
00:33:57 sous la moindre affiche de sandwich, vous avez écrit "manger gras nuit à la santé",
00:34:02 mais vous n'avez aucune campagne aujourd'hui contre le cannabis en France
00:34:04 à la destination de la jeunesse.
00:34:06 Et on est un des pays qui consomment le plus de cannabis.
00:34:08 On est le pays européen qui consomme le plus de cannabis.
00:34:10 Oui, on est le pays européen qui...
00:34:12 Alors, soit on baisse les bras, on légalise,
00:34:14 on dit "de toute façon, on n'est pas capable de faire respecter la loi".
00:34:15 C'est ce que vient de faire l'Allemagne.
00:34:17 Très bien, moi, je suis ouverte au débat. Pourquoi pas ?
00:34:19 Mais si on décide que ce n'est pas bien,
00:34:20 eh bien, mettons en place les moyens et faisons des campagnes
00:34:24 pour dissuader les gens de consommer.
00:34:25 Oui, parce que Laure-Alice Bouvier,
00:34:26 nous sommes le pays européen où nous consommons le plus de cannabis,
00:34:29 mais nous sommes aussi le pays européen qui a la législation la plus répressive
00:34:33 contre la consommation de stupéfiants.
00:34:34 Donc, il y a un paradoxe, là.
00:34:36 Oui, c'est vrai.
00:34:36 C'est un véritable échec, effectivement.
00:34:37 Après, on a des amendes forfaitaires aussi
00:34:39 qui ne sont pas forcément non plus très dissuasives.
00:34:41 Donc, la question de la légalisation du cannabis,
00:34:43 je pense que ça pourrait faire l'objet d'un débat sur lequel on pourrait parler.
00:34:47 Moi, je voudrais juste rajouter un point par rapport à ce qui a été dit.
00:34:50 Effectivement, j'aimerais saluer le travail des forces de police
00:34:54 qui fait un travail vraiment excellent depuis ces trois semaines.
00:34:57 Mais évidemment que ça ne suffira pas.
00:34:59 Et évidemment, comme Jeannine Bastien l'a dit,
00:35:00 il ne faut pas se focaliser uniquement sur les GGO.
00:35:02 Ce qu'il faut, c'est que le gouvernement ait une politique à long terme,
00:35:06 c'est-à-dire des coordinations au niveau du territoire,
00:35:08 temporel, stratégique, structurel, géographique.
00:35:12 Je pense qu'il y a un acteur aussi qu'on néglige beaucoup
00:35:14 dans la lutte contre le blanchiment, c'est l'administration fiscale.
00:35:17 Parce que ces personnes qui vendent de la drogue, ces dealers,
00:35:22 ils vont placer leur argent dans les paradis fiscaux.
00:35:25 Et l'administration fiscale, elle a les moyens...
00:35:27 Ils vont aussi essayer de blanchir en France notre territoire.
00:35:30 Oui, dans les paradis fiscaux et en France, effectivement.
00:35:33 On a énormément de commerces qui sont en fait des commerces
00:35:36 qui permettent de blanchir de l'argent.
00:35:39 Et l'administration fiscale ici,
00:35:40 on devrait utiliser les renseignements de l'administration fiscale
00:35:43 pour essayer de centrer justement cette lutte contre la drogue.
00:35:46 Ce serait important. Et puis, il y a aussi la question de la justice,
00:35:49 effectivement, parce que c'est vrai que les moyens qu'on met
00:35:52 à ce niveau-là pour lutter contre les dealers, ils ne sont pas suffisants.
00:35:57 Alors Rudi Mana, vous en parliez, vous êtes toujours avec nous.
00:36:00 Le commissariat de police Félix Piat à Marseille a été pris pour cible la nuit dernière.
00:36:06 On va voir effectivement le tweet d'un de vos collègues.
00:36:10 On va voir les photos également des véhicules de police
00:36:12 qui ont été incendiés la nuit dernière.
00:36:15 Vous le voyez, le préfet de police de Marseille a évidemment,
00:36:18 immédiatement dénoncé ces actes qu'il qualifie d'actes de représailles
00:36:24 aux opérations PlaceNet.
00:36:25 Vous estimez également qu'il s'agit d'une réponse des dealers
00:36:30 aux nuisances que vous leur faites subir et aux pertes financières importantes
00:36:34 qu'ils subissent depuis maintenant deux semaines,
00:36:36 notamment dans la cité de la Castellane ?
00:36:38 Oui, complètement.
00:36:40 J'ai eu les fonctionnaires de police de la brigade spécialisée de terrain
00:36:43 du troisième arrondissement de Félix Piat,
00:36:46 je les ai eus ce matin au téléphone et je vous confirme qu'ils ont tapé
00:36:50 dans le langage policier, c'est-à-dire qu'ils ont interpellé plusieurs individus
00:36:53 en leur saisissant pas mal de produits stupéfiants et de l'argent
00:36:58 pendant les dix derniers jours.
00:36:59 Et ils leur avaient dit, ça nous arrive souvent de recevoir des menaces,
00:37:03 ils leur avaient dit de toute façon on va se venger de ce que vous nous faites.
00:37:06 Et il s'avère que cette nuit au commissariat de Félix Piat,
00:37:09 qui est un commissariat très particulier sur Marseille,
00:37:11 il est dans le troisième arrondissement et il est au cœur d'une cité extrêmement sensible
00:37:15 qui est la cité Félix Piat, où il y a des trafics de stup qui sévissent à l'intérieur.
00:37:21 Mais cette nuit ils ont attaqué les véhicules au cocktail Molotov,
00:37:24 ils en ont brûlé deux en tirant, ils en ont noirci un,
00:37:27 et ils ont, Dieu merci, le quatrième véhicule,
00:37:30 ils ont jeté le cocktail en cassant les vitres à l'intérieur,
00:37:32 mais il n'a pas pris feu.
00:37:34 Donc les collègues nous disent qu'ils ont visé uniquement les véhicules
00:37:37 de la brigade spécialisée de terrain du troisième,
00:37:39 donc il est évident que ce sont des représailles du travail
00:37:43 qu'ils ont accompli ces quinze derniers jours,
00:37:45 des saisies, des interpellations qu'ils ont faites.
00:37:47 Donc vous voyez, même eux considèrent que ça fonctionne quand on le fait.
00:37:51 Bon, je ne vous cache pas que les collègues ont quand même été relativement marqués,
00:37:55 parce que vous savez, quand vous avez un véhicule qui brûle,
00:37:57 vous vous posez toujours la question,
00:37:58 et d'autant plus qu'on a connu ça dans la police il y a quelques années,
00:38:01 si on est à l'intérieur on brûle avec.
00:38:03 C'est ça le vrai danger, donc il faudra être vigilant,
00:38:07 j'espère qu'on va pouvoir interpeller rapidement les auteurs de ces faits,
00:38:10 et surtout, j'espère qu'ils vont être condamnés extrêmement durement et pour longtemps.
00:38:16 On voit bien effectivement que les trafiquants sont déstabilisés,
00:38:19 qu'ils cherchent quelque part à se venger, en tout cas à vous faire passer un message.
00:38:23 On va revenir sur les émeutes qui ont frappé la France il y a maintenant neuf mois,
00:38:26 émeutes qui avaient lieu évidemment partout en France, on s'en souvient.
00:38:29 La ville de Montargis n'a pas été épargnée,
00:38:32 plus de 120 commerces ont été dégradés par environ 300 émeutiers.
00:38:37 Au total, le préjudice est estimé à 360 000 euros,
00:38:40 et vous allez le voir, les commerçants se reconstruisent très très lentement.
00:38:45 Reportage Thibault Marcheteau et Adrien Spiteri.
00:38:48 Des magasins toujours fermés, et des devantures toujours abîmées.
00:38:53 Dans cette rue du centre-ville de Montargis,
00:38:55 environ 300 émeutiers ont cassé, pillé et brûlé de nombreux commerces en juin dernier.
00:39:01 Sandrine se souvient.
00:39:02 La vitrine a été complètement cassée, brisée, voilà.
00:39:05 Certainement avec, je ne sais pas ce qu'ils avaient trouvé,
00:39:09 mais la vitrine était ouverte, la vitrine et le retour.
00:39:12 Si la vitrine de cette boutique a été remplacée,
00:39:15 toutes les réparations n'ont pas encore été faites.
00:39:17 La porte n'est pas encore changée, ça doit venir là,
00:39:21 mais c'est compliqué parce que c'est une ancienne vitrine,
00:39:23 et donc il faut que ça soit après sur mesure.
00:39:25 Même s'il reste des stigmates, des violences,
00:39:27 la plupart des commerçants veulent rebondir et avancer,
00:39:30 le maire de la ville aussi.
00:39:32 On essaye de remonter de cette côte,
00:39:35 on est encore un petit peu dans l'eau,
00:39:37 mais la tête est bien hors de l'eau et on peut respirer,
00:39:40 et c'est ça l'essentiel, et puis tout le monde a joué son rôle.
00:39:42 Les assureurs ont in fine, globalement, été honnêtes et bien fait leur travail,
00:39:47 globalement, je dis bien, il y a des cas d'espèce.
00:39:49 Et puis l'État, je tiens à souligner l'action de la préfète,
00:39:52 ce n'était pas facile.
00:39:54 Durant les émeutes, plus de 120 commerces ont été dégradés à Montargis.
00:39:58 Le préjudice matériel est estimé à 360 000 euros.
00:40:02 Ce qu'on constate effectivement, Louis de Raguenel,
00:40:05 c'est que les émeutes marquent durablement une ville.
00:40:08 L'impact ne s'arrête pas quand le calme est revenu.
00:40:11 Non, c'est exactement comme une catastrophe naturelle,
00:40:13 sauf que la catastrophe naturelle, cette fois-ci, elle était prévisible,
00:40:17 et puis il y a des mesures qui peuvent être prises,
00:40:19 qui peuvent être mises en place pour essayer de faire en sorte
00:40:22 que ça ne se reproduise pas.
00:40:24 En fait, le problème, c'est qu'avec l'empilement des crises,
00:40:27 on voit bien pourquoi est-ce que la crise, les émeutes,
00:40:30 se sont entre guillemets "réglées".
00:40:31 C'est simplement parce que les dealers avaient besoin de reprendre leur trafic.
00:40:35 Et donc, pour faire reprendre cette économie souterraine,
00:40:39 il y a eu une sorte d'accord tacite qui s'est produit.
00:40:42 Et donc, le calme est revenu comme ça.
00:40:45 Je ne minimise absolument pas aussi l'action, évidemment,
00:40:47 de la police et de la gendarmerie, qui étaient très importantes.
00:40:50 Il y a eu beaucoup de condamnations aussi.
00:40:52 Ensuite, il faut quand même rappeler aussi les faits.
00:40:55 - On va parler des condamnations, justement.
00:40:56 - Voilà pourquoi c'est très important que la justice passe
00:41:00 et soit beaucoup plus ferme qu'elle ne l'était avant.
00:41:02 Mais je pense qu'en fait, ce n'est pas du tout comme ça
00:41:04 exclusivement qu'on règle le sujet.
00:41:07 Vous avez encore ces enclaves, souvent qui sont des enclaves
00:41:09 ethniques, confessionnelles, dans lesquelles la police ne rentre plus
00:41:14 ou rentre très peu.
00:41:15 Et en fait, tant que vous ne vous affrontez pas
00:41:17 à la résolution du problème, vous n'y arrivez pas.
00:41:20 - Alors justement, sur les 300 émeutiers qui ont sévi
00:41:23 dans la ville de Montargis, combien ont été arrêtés,
00:41:25 interpellés par la police et combien ont été condamnés ?
00:41:28 Les précisions de Tanguy Hamon, du service
00:41:30 Police Justice de CNews.
00:41:32 - Sur les 200 casseurs qui ont saccagé le centre-ville
00:41:35 de Montargis fin juin, 26 interpellés vont être
00:41:39 ou ont été déjà présentés à la justice.
00:41:41 Il s'agit d'individus extrêmement jeunes, 15 majeurs et 11 mineurs.
00:41:46 Le plus jeune est âgé de 14 ans à peine.
00:41:48 Un seul a plus de 23 ans.
00:41:51 Concernant leurs antécédents judiciaires,
00:41:53 près de la moitié ont déjà un casier.
00:41:55 Certains étaient d'ailleurs en état de récidive légale
00:41:58 au moment des faits pour des affaires de vol.
00:42:01 Tous les majeurs ont déjà été jugés.
00:42:03 14 ont été condamnés.
00:42:05 Un a été relaxé.
00:42:06 Les peines vont de un an de prison avec sursis à deux ans et demi
00:42:10 de prison avec maintien en détention.
00:42:12 Le procureur de la République n'a pas voulu communiquer
00:42:15 sur le nombre d'individus qui sont toujours derrière les barreaux.
00:42:18 Nous avons fait des recherches.
00:42:20 Six personnes ont été maintenues en détention à l'issue de leur procès.
00:42:24 Céline Pina, on voit ce qui est frappant, me semble-t-il,
00:42:28 c'est que la moitié des personnes interpellées
00:42:32 avaient déjà un casier judiciaire.
00:42:33 Donc on voit qu'on a bien affaire à des casseurs
00:42:35 qui sont des casseurs professionnels.
00:42:37 Alors, ce qu'on peut se demander, c'est quand vous voulez reprendre
00:42:41 vraiment le contrôle d'une situation, vous vous en donnez les moyens.
00:42:44 Quand vous voyez 200 émeutiers, six personnes en prison,
00:42:50 en fait, qui ont une véritable sanction, vous vous dites
00:42:52 on est vraiment dans une situation dramatique.
00:42:55 Pourquoi voulez-vous donc que les émeutes ne se reproduisent pas ?
00:42:58 Ce n'est pas coûteux.
00:43:00 Les trois quarts des personnes y échappent.
00:43:03 Allez-y.
00:43:04 Donc, le vrai problème qu'on a finalement,
00:43:10 c'est qu'on n'agit pas sur tous les aspects de la situation.
00:43:12 Par exemple, tous ces gamins en état de récidive,
00:43:16 vous pouvez m'expliquer pourquoi les sursis ne sont pas tombés immédiatement ?
00:43:19 Vous auriez une affaire comme ça.
00:43:21 Toutes les personnes attrapées qui auraient du sursis,
00:43:24 le sursis tombe, ils doivent le faire immédiatement.
00:43:27 Là, vous les calmerez.
00:43:28 Deuxièmement, ce sont des enfants qui logent dans des HLM,
00:43:33 la famille perd le HLM.
00:43:35 Tant qu'on n'ira pas jusqu'au bout et que devenir émeutier
00:43:38 ou devenir assistant de personnes qui tiennent le trafic de drogue
00:43:43 ne sera pas coûteux et ne sera pas coûteux au-delà de la personne,
00:43:47 mais coûteux jusque sur toute la famille, on ne s'en sortira pas
00:43:50 tant que les amendes ne seront pas dissuasives.
00:43:53 Si quelqu'un qui bénéficie d'un logement social
00:43:56 perd son logement social,
00:43:57 se retrouve avec une amende d'au moins 30 000 euros,
00:44:00 c'est accessible.
00:44:02 Et puis enfin, à un moment donné,
00:44:04 pourquoi est-ce qu'on continue à aider des gens
00:44:07 qui trahissent notre pacte social ?
00:44:09 La solidarité, elle n'est pas basée sur rien.
00:44:11 Elle n'est pas basée sur le fait qu'on vit ensemble
00:44:13 sur le même territoire.
00:44:15 Elle est basée sur le fait que nous avons des lois communes,
00:44:18 que nous respectons des valeurs communes
00:44:19 et que nous sommes unis par ça.
00:44:21 Tant qu'on ne le fera pas respecter, on aura ce type d'ennuis.
00:44:24 Eugénie Bastia, vous êtes d'accord ?
00:44:26 Moi, j'ai envie de demander une question toute simple.
00:44:28 Qu'est-ce qui a changé depuis ces émeutes de juin dernier
00:44:30 dans notre pays ?
00:44:31 Est-ce que le gouvernement a pris des dispositions
00:44:33 pour que ça ne se reproduise plus ?
00:44:35 Qu'est-ce qui nous garantit que ça ne se reproduira plus ?
00:44:37 Rien.
00:44:37 Je me rappelle que sur le moment,
00:44:38 on s'est tous dit collectivement qu'il y aurait un avant.
00:44:40 Et après ces émeutes, elles ont marqué l'opinion.
00:44:43 Il y avait une espèce d'hallucination collective
00:44:47 face à l'ampleur de ce qui s'était passé.
00:44:49 On rappelle les millions de dégâts qu'il y a eu,
00:44:52 les milliers de policiers blessés.
00:44:54 Et six mois plus tard, il ne s'est rien passé.
00:44:58 Il n'y a pas eu de...
00:45:00 Je n'ai pas l'impression en tout cas que les mesures
00:45:03 qu'on a été à la hauteur de ce moment.
00:45:04 Et finalement, j'ai l'impression même qu'on l'a oublié.
00:45:06 La seule chose qui marche, c'est le privé,
00:45:09 ce sont les assurances.
00:45:11 On n'intervient pas.
00:45:14 Les assurances, elles n'indemnisent plus.
00:45:16 C'est-à-dire que c'est la double peine pour les commerçants
00:45:18 comme pour les communes.
00:45:18 Les communes n'arrivent plus à trouver des assurances
00:45:20 qui acceptent de les indemniser ou alors à des prix considérables.
00:45:23 Et les commerçants aussi, ça pose un véritable problème.
00:45:26 Céline Pina, vous voulez prendre la parole, non ?
00:45:29 Nous.
00:45:30 Ah non, alors Louis Dragnel.
00:45:32 Non, mais je pense que...
00:45:33 Je pensais que vous faisiez un signe, c'est pour ça.
00:45:34 Je rebondis sur ce que disait Eugénie Bastien.
00:45:36 Il y a eu en fait ce qu'on appelle un rétexte,
00:45:38 un retour d'expérience qui a été fait par le gouvernement.
00:45:41 À l'époque, c'était fait par Elisabeth Borne
00:45:43 et tous les participants qui assistaient à cette réunion
00:45:46 ont considéré effectivement qu'il n'y avait aucune véritable leçon,
00:45:50 aucun véritable enseignement qui avait été tiré.
00:45:53 On a parlé tout à l'heure de la justice,
00:45:54 mais voilà, moi je pense que tant qu'on n'assume pas
00:45:58 de vouloir vraiment régler ce problème-là
00:46:00 et donc d'assumer les conséquences politiques de décision
00:46:03 qui sont difficiles à prendre, eh bien on n'y arrivera pas.
00:46:05 Et peut-être des systèmes de justice particulière,
00:46:09 parce qu'on sait très bien que
00:46:12 un de ceux qui ne nous permet pas de reprendre la main,
00:46:15 c'est les délais et la lenteur de la justice.
00:46:17 C'est pour ça que je vous dis, si ça tombait immédiatement,
00:46:21 si toute personne attrapée sur une émeute
00:46:23 voyait son sursis immédiatement tomber et se retrouver en tôle,
00:46:27 sincèrement, vous verrez que certains se calmeraient immédiatement.
00:46:30 17h52, vous restez avec nous, on marque une très courte pause.
00:46:33 On se retrouve dans quelques minutes sur C News et sur Europe 1.
00:46:36 Nous retournerons à Montpellier, devant le collège Arthur Rimbaud,
00:46:40 où la jeune Samara, 13 ans, a été agressée avant-hier.
00:46:43 Elle est sortie du coma dans lequel elle avait été plongée.
00:46:46 Nous ferons le point sur la situation avec notre reporter
00:46:48 qui sera sur place dès le début de cette émission.
00:46:51 À tout de suite.
00:46:52 Bonsoir à tous.
00:46:58 Soyez les bienvenus en direct dans Punchline sur C News.
00:47:01 Nous sommes ensemble jusqu'à 19h.
00:47:03 Au sommaire, ce soir, nous irons dès le début de l'émission à Montpellier,
00:47:06 où la jeune Samara, 13 ans, est sortie du coma,
00:47:09 agressée avant-hier à la sortie de son collège.
00:47:11 Il lui est reproché, je cite, d'être une "mécréante,
00:47:14 son tort, porter des jupes et ne pas mettre le voile".
00:47:16 En somme, s'habiller à l'européenne,
00:47:18 l'emprise des fréristes et des salafistes,
00:47:21 y compris sur les plus jeunes, semble de plus en plus forte.
00:47:23 Comment enrayer ce phénomène ? Nous en débattrons.
00:47:27 Face à ces violences, aux phénomènes de bandes et aux risques terroristes,
00:47:31 les collèges et les lycées sont désormais obligés de revoir leur protection.
00:47:34 Grilles de sécurité autour des établissements, vidéosurveillance.
00:47:38 Nous nous sommes rendus dans un établissement du Mans
00:47:41 qui a dû s'adapter aux menaces.
00:47:43 Est-ce un signe visible du changement définitif de notre mode de vie ?
00:47:47 Je poserai la question à mes invités.
00:47:49 Et puis, à 18h30, je recevrai Manuel Valls.
00:47:52 Nous parlerons avec l'ancien Premier ministre des risques
00:47:54 qui pèsent sur les JO de Paris.
00:47:56 Les menaces sont nombreuses, qu'elles viennent de Russie
00:47:59 ou des groupes islamistes.
00:48:00 L'islamisme qui tente d'infiltrer nos sociétés partout où il le peut,
00:48:04 est-il encore temps d'agir ?
00:48:06 Et si, oui, comment ?
00:48:07 Je poserai la question à Manuel Valls ce soir dans Punchline.
00:48:10 Il est 18h.
00:48:24 Merci d'être avec nous en direct sur CNews et sur Europe 1.
00:48:27 Voici l'essentiel de l'actualité.
00:48:29 Emmanuel Macron dénonce des propos menaçants de la Russie
00:48:32 après l'entretien téléphonique entre Sébastien Lecornu
00:48:35 et son homologue russe Sergei Shuigu.
00:48:38 Dans un compte-rendu, Moscou a dit espérer que les services secrets français
00:48:41 ne soient pas impliqués dans l'attentat qui a fait 144 morts le 22 mars dernier.
00:48:47 « Tout cela n'a aucun sens », affirme aujourd'hui le chef de l'État.
00:48:51 La qualité sanitaire des eaux du groupe Nestlé
00:48:53 n'est, je cite, « pas garantie ».
00:48:55 Dans une note de l'Anne Cesse transmise au gouvernement en octobre dernier,
00:48:58 des experts évoquent un niveau de confiance insuffisant
00:49:02 pour assurer la qualité sanitaire des produits.
00:49:05 La contamination est généralisée avec la présence de différentes bactéries,
00:49:09 mais aussi de polluants éternels.
00:49:12 L'Assemblée nationale, qui a justement adopté une loi
00:49:15 pour limiter la diffusion de ces polluants éternels,
00:49:17 les ustensiles de cuisine ne sont toutefois pas concernés.
00:49:20 Après une forte mobilisation cette semaine des fabricants,
00:49:23 le texte prévoit d'interdire à partir du 1er janvier 2026
00:49:28 la fabrication de tout produit cosmétique ou produit textile
00:49:32 contenant des polluants éternels.
00:49:35 181e jour de détention pour les otages
00:49:37 détenus par l'organisation terroriste du Hamas dans la bande de Gaza.
00:49:41 Trois de ces otages sont français.
00:49:43 Ils se nomment Ofer, Orion et Oad.
00:49:45 Nous pensons ce soir à tous ces otages ainsi qu'à leurs familles.
00:49:48 Nous demandons une fois de plus leur libération immédiate et sans condition.
00:49:53 Pour m'accompagner sur ce plateau jusqu'à 19h, Louis de Ragnel.
00:49:57 Bonsoir, soyez-y bienvenue.
00:49:59 Vous êtes journaliste politique.
00:50:00 À vos côtés, vous êtes, excusez-moi, Céline Pina, politologue et journaliste.
00:50:05 Vous êtes là depuis 17h effectivement sur CNews.
00:50:08 Eugénie Bastier, grand reporter.
00:50:10 Laure-Alice Bouvier, avocate.
00:50:12 Et puis Noémie Schultz du service police-justice de CNews
00:50:15 nous a rejoints sur ce plateau,
00:50:16 puisque c'est une information CNews.
00:50:19 Noémie, Alain Delon a été mis sous curatel renforcé
00:50:22 par le juge des tutelles de Montargis.
00:50:25 Absolument.
00:50:25 Vous savez que depuis janvier, Alain Delon était déjà placé
00:50:28 sous le régime de la sauvegarde judiciaire
00:50:31 par le juge des tutelles du tribunal judiciaire de Montargis.
00:50:34 Un mandataire, une mandataire de justice avait été désignée
00:50:37 pour assister l'acteur, âgé aujourd'hui de 88 ans,
00:50:39 pour son suivi médical et le choix des praticiens assurant son suivi.
00:50:43 Donc c'était vraiment un accompagnement
00:50:45 qui se limitait aux champs médicaux.
00:50:47 Et bien cet après-midi, une nouvelle audience a eu lieu
00:50:50 au tribunal de Montargis devant le juge des tutelles.
00:50:52 Une audience à laquelle la fille d'Alain Delon, Anoushka,
00:50:54 assistait avec son avocat, Franck Berton.
00:50:57 Alain Delon n'était pas présent, ses fils non plus.
00:50:59 Ils étaient tous représentés par leurs avocats.
00:51:02 Et à l'issue de cette audience,
00:51:04 le juge a donc décidé de placer Alain Delon
00:51:06 sous curatel renforcé.
00:51:07 Alors qu'est-ce que la curatel renforcé ?
00:51:09 Si l'on va sur le site service-public.fr,
00:51:11 on peut lire que la curatel est destinée à protéger
00:51:13 un majeur et son patrimoine lorsqu'il est en difficulté
00:51:16 parce qu'il a une altération de ses capacités physiques
00:51:18 ou corporelles et qu'il a besoin d'aide.
00:51:20 La mise en curatel lui permet d'être conseillé
00:51:22 et accompagné pour les actes importants
00:51:24 comme un emprunt, la vente d'un bien immobilier.
00:51:26 Même si ça lui permet de rester autonome
00:51:28 pour accomplir des gestes simples
00:51:30 comme des achats de la vie quotidienne,
00:51:31 le fait de se marier.
00:51:33 Il existe plusieurs degrés de curatel.
00:51:35 Simple, renforcé, aménagé.
00:51:36 C'est donc la curatel renforcée
00:51:39 qui a été choisie pour Alain Delon.
00:51:41 Ce qui veut dire qu'en plus des actes prévus
00:51:43 pour la curatel simple, le curateur va procéder
00:51:45 à la gestion du compte bancaire d'Alain Delon
00:51:48 et régler ses dépenses.
00:51:51 Une décision judiciaire qui intervient
00:51:53 dans le contexte de tensions familiales
00:51:54 très importantes puisque le clan Delon
00:51:57 est désormais coupé en deux avec d'un côté ses fils
00:51:59 et de l'autre sa fille Anoushka.
00:52:01 Il y a quelques semaines, on s'en souvient,
00:52:03 dans Paris Match, Anthony Delon avait annoncé
00:52:05 avoir déposé une main courante contre sa sœur
00:52:07 à qui il reproche d'avoir menti sur l'état de santé
00:52:09 de leur père et donc de l'avoir mis en danger.
00:52:11 Quelques heures plus tard, Alain Delon et Anoushka Delon
00:52:13 avaient réagi, annonçant à leur tour leur intention
00:52:16 de déposer plainte pour diffamation.
00:52:18 Merci beaucoup, Noémie Schultz,
00:52:20 pour l'ensemble de ces précisions.
00:52:21 Je rappelle donc cette information, ces news
00:52:23 à Alain Delon placées sous curatel renforcé.
00:52:25 Nous y reviendrons évidemment tout au long de cette soirée
00:52:28 sur nos deux antennes.
00:52:29 Partons à présent à Montpellier,
00:52:31 puisque nous allons revenir sur ce qui s'est passé
00:52:32 mardi après-midi devant le collège Arthur Rimbaud.
00:52:35 Samara, 13 ans, a été rouée de coups par trois personnes,
00:52:38 dont une adolescente de 14 ans, scolarisée
00:52:41 dans le même établissement.
00:52:42 Elle est aujourd'hui sortie du coma.
00:52:44 Bonjour Stéphanie Rouquier.
00:52:45 Vous êtes précisément devant ce collège Arthur Rimbaud
00:52:49 à Montpellier et vous avez pu recueillir à la fois
00:52:52 la version de la mère de Samara,
00:52:55 mais également la version des collégiens.
00:52:57 Oui, effectivement, et pour la mère de Samara,
00:53:02 eh bien, les raisons de cette agression sont évidentes.
00:53:06 Elle nous a expliqué que depuis des mois,
00:53:08 sa fille était harcelée et traitée de mécréante,
00:53:11 car elle a continué en nous expliquant que sa fille
00:53:13 est très coquette, elle aime s'habiller,
00:53:15 elle aime se maquiller, elle ne porte pas le voile,
00:53:18 elle s'habille à l'européenne, comme l'a précisé cette maman.
00:53:21 Et donc, c'est pour cette raison que cette mère
00:53:23 pense que sa fille a été harcelée et s'est faite
00:53:26 violemment agresser juste devant son collège.
00:53:28 Mais devant ce collège, les élèves nous livrent,
00:53:32 eux, une toute autre version.
00:53:34 Ils sont nombreux à m'avoir expliqué que,
00:53:36 selon eux, tout est parti d'un photomontage
00:53:39 qui a été diffusé sur les réseaux sociaux.
00:53:41 Ce photomontage a mis en colère certains élèves
00:53:44 qui pensent que Samara est coupable,
00:53:46 que c'est elle qui aurait diffusé ce photomontage
00:53:49 sur les réseaux sociaux.
00:53:50 Et donc, c'est une version que la mère de Samara
00:53:53 conteste totalement.
00:53:54 De son côté, Samara, elle est toujours hospitalisée
00:53:57 au service réanimation.
00:53:59 Elle est sortie du coma hier.
00:54:01 Ses jours ne sont plus en danger,
00:54:02 mais elle est encore extrêmement faible.
00:54:04 Sa maman nous a expliqué qu'elle a pu échanger
00:54:07 quelques mots avec sa fille,
00:54:09 mais elle n'a plus aucun souvenir de l'agression.
00:54:11 Merci beaucoup Stéphanie Rouquier,
00:54:13 en direct de Montpellier, devant le collège Arthur Rimbaud.
00:54:16 On va écouter justement la mère de Samara,
00:54:18 vous l'évoquiez.
00:54:20 Elle affirme que sa fille a été traitée
00:54:23 de "mécréante" par ses agresseurs.
00:54:25 Écoutez.
00:54:25 La jeune fille qui a été interpellée avait créé
00:54:29 un compte sur Samara, une photo d'elle
00:54:31 avec un appel au viol.
00:54:33 À partir de là, cet élève a été sanctionné
00:54:36 et ça a continué.
00:54:38 Cette jeune fille est voilée.
00:54:40 Ma fille, comme vous le disiez,
00:54:42 elle a sa biale européenne.
00:54:44 Je vois que ce motif qui justifie
00:54:49 cet acharnement envers ma fille,
00:54:53 parce qu'ils ont nié le même cercle d'amis,
00:54:55 elle est plus grande qu'elle.
00:54:56 Il n'y avait aucun différend entre eux.
00:55:00 C'était physique, elle n'aimait pas ma fille.
00:55:03 Elle ne pouvait pas la voir.
00:55:04 Donc elle s'acharnait constamment sur elle.
00:55:07 Des crachats, des insultes.
00:55:10 On l'a traitée de "mécréante".
00:55:12 On l'a traitée de "mécréante".
00:55:14 Qu'est-ce que ça dit de la situation
00:55:16 dans certains quartiers, selon vous, Louis de Ragnel,
00:55:19 quand des musulmans qui ont une pratique
00:55:23 rigoriste de l'islam, essaient d'imposer
00:55:25 cette pratique rigoriste à d'autres musulmans ?
00:55:28 Ça dit beaucoup d'un pays qui n'intègre pas,
00:55:31 n'assimile pas.
00:55:33 Ça dit beaucoup de cette école
00:55:35 dans laquelle on entend beaucoup de déclarations
00:55:38 de responsables politiques,
00:55:39 dans lesquelles on a l'impression
00:55:42 que le système se dégrade et empire de plus en plus.
00:55:45 Il n'y a pas une semaine où il n'y a pas un drame
00:55:48 dans une école, à peu près depuis la rentrée,
00:55:51 depuis Noël.
00:55:53 Et donc on voit qu'à chaque fois,
00:55:55 c'est très souvent le même sujet,
00:55:58 c'est la question de la pratique de l'islam.
00:56:00 Et puis avec beaucoup d'élèves qui considèrent
00:56:02 que si une femme n'est pas voilée,
00:56:04 ce n'est pas une bonne musulmane.
00:56:06 Et ça justifie le fait de lyncher,
00:56:08 de battre quasiment à mort quelqu'un.
00:56:10 Donc il faut tout reprendre à zéro.
00:56:14 Et je pense qu'il y a beaucoup d'annonces
00:56:17 qui sont faites par la ministre de l'Éducation nationale
00:56:20 qui sont globalement cosmétiques.
00:56:22 C'est-à-dire que ce n'est pas des médiateurs
00:56:23 ou des équipes chargées de discuter
00:56:26 avec un élève harceleur qui est quasiment...
00:56:28 Il faut s'attaquer à l'origine du problème.
00:56:29 Bien sûr, la racine du mal.
00:56:31 La racine du mal, l'encas, aux conséquences.
00:56:32 Le problème, c'est évidemment,
00:56:34 parce que ça se produit à l'école,
00:56:35 mais ça se produit aussi à l'extérieur,
00:56:37 à travers d'autres faits de société.
00:56:40 Il y a évidemment la question de l'immigration.
00:56:42 Il y a la question aussi de la place de l'islam
00:56:44 dans la société française.
00:56:46 On dit à chaque fois que c'est l'action
00:56:48 de gens très minoritaires.
00:56:50 Mais enfin, c'est des gens très minoritaires,
00:56:51 mais on en parle quand même tout le temps,
00:56:52 puisque chaque semaine, il y a des problèmes
00:56:54 avec ces gens dits très minoritaires.
00:56:56 Moi, je n'ai pas l'impression que ce soit
00:56:58 si minoritaire que ça.
00:56:59 Et puis ensuite, il y a évidemment
00:57:01 plein de problèmes sociaux avec des...
00:57:04 Si vous voulez, on a entre guillemets
00:57:05 "parqué" des gens, il y a une cinquantaine d'années,
00:57:08 qui ont partagé tous la même nationalité
00:57:10 dans des zones géographiques
00:57:13 dans lesquelles, en fait, ils ne peuvent pas sortir,
00:57:15 dans lesquelles on ne leur donne pas non plus
00:57:16 aussi beaucoup de chance de s'intégrer à la société.
00:57:19 C'est vrai, Eugénie Bastié, qu'il s'agit évidemment,
00:57:22 heureusement, d'une minorité,
00:57:23 mais une minorité qui représente
00:57:25 de plus en plus de monde,
00:57:26 qui est de plus en plus importante.
00:57:28 Oui, je trouve que cette expression
00:57:29 "s'habiller à l'européenne",
00:57:30 elle dit beaucoup de choses.
00:57:31 Elle dit beaucoup de choses d'une divergence de mœurs
00:57:33 qui existe dans notre société et qui fait qu'effectivement,
00:57:36 on a des populations qui ont des manières
00:57:40 même de s'habiller, de vivre, des goûts,
00:57:42 des pratiques alimentaires radicalement différentes
00:57:45 de ce qui a constitué effectivement,
00:57:48 disons, la culture européenne et même française
00:57:50 pendant des siècles.
00:57:51 Et ça pose un certain nombre de problèmes.
00:57:54 Et tout ça, évidemment, n'est pas nouveau.
00:57:55 En 1989, on a eu les premières affaires du voile à l'école,
00:57:59 le voile de Creil.
00:58:00 À l'époque, le président des SOS Racisme,
00:58:03 Arlem Désir, disait de toute façon,
00:58:05 le jean finira par l'emporter sur le voile.
00:58:07 Il disait finalement, tout ça est une mode qui disparaîtra.
00:58:11 On voit que c'est loin d'être le cas.
00:58:13 Le jean recule et le voile progresse,
00:58:16 même si la loi de 2004 a permis de circonstruire
00:58:19 effectivement la pression communautaire
00:58:20 en dehors de l'école.
00:58:21 Et tant mieux, cette loi aujourd'hui
00:58:22 est unanimement soutenue.
00:58:24 Il y a un consensus dans la société pour la soutenir,
00:58:27 même si celui-ci s'effrite chez les jeunes générations.
00:58:30 En tout cas, on ne peut que le saluer,
00:58:32 mais ça n'a fait que déplacer le problème
00:58:34 à la sortie de l'école et dans la rue.
00:58:36 Céline Pina, est-ce que par la politique de la peur,
00:58:41 cette minorité peut imposer sa propre loi ?
00:58:45 Mais c'est déjà fait.
00:58:47 Quand vous voyez ce qui est en train de se passer,
00:58:49 qu'est-ce que raconte...
00:58:49 En tout cas, elle cherche à le faire, ça c'est incontestable.
00:58:51 Mais quand vous voyez ce qui arrive à ceux
00:58:53 qui ne suivent pas la loi du quartier,
00:58:55 vous comprenez qu'elle l'a déjà fait.
00:58:57 Ça n'a pas l'air de surprendre énormément de monde,
00:58:59 ce qui s'est passé.
00:59:00 Personne n'est surpris, les anges sont choqués,
00:59:02 mais ils ne sont pas surpris.
00:59:04 Pourquoi ?
00:59:05 Tout simplement, il y a deux éléments.
00:59:06 On parle beaucoup de "mécréante" dans ce qu'a dit la maman.
00:59:09 Elle parle aussi de "pute".
00:59:11 Pourquoi ?
00:59:12 Parce que, rappelez-vous, qu'est-ce que c'est le voile ?
00:59:14 C'est la mode pudique.
00:59:16 Mais la mode pudique signifie qu'il y a des femmes
00:59:18 qui se respectent, les femmes voilées.
00:59:20 Il y a des femmes qui ne se respectent pas,
00:59:22 les femmes qui ne sont pas voilées.
00:59:24 Comme elles ne se respectent pas elles-mêmes,
00:59:25 pourquoi les autres les respecteraient-elles ?
00:59:27 D'où le fait qu'on les appelle "putes".
00:59:30 Pourquoi est-ce qu'il faut, à ce point-là,
00:59:32 mettre des marqueurs violents ?
00:59:34 Parce que "mécréants", "putes" sont des marqueurs
00:59:36 extrêmement violents.
00:59:37 Parce que la ré-islamisation,
00:59:41 elle se passe en traçant des frontières très, très grandes
00:59:44 entre ce qui relève du monde islamique
00:59:47 et ce qui relève de l'extérieur.
00:59:49 Or, ces musulmans qui sont parfaitement intégrés,
00:59:52 qui vivent à l'européenne,
00:59:54 qui montrent que finalement une pratique de l'islam
00:59:57 peut être compatible avec le fait d'être un citoyen français,
01:00:00 ils les dérangent.
01:00:02 Parce qu'ils cassent tout leur discours.
01:00:04 Or, leur discours, c'est de dire
01:00:06 "si vous êtes un bon musulman, alors à ce moment-là,
01:00:09 les Français, c'est des gens que vous pouvez fréquenter,
01:00:12 mais vous n'appartenez pas à ce groupe-là,
01:00:13 vous appartenez avant tout à l'Ummah.
01:00:15 Si vous appartenez à l'Ummah,
01:00:17 vous devez porter les marqueurs de l'Ummah.
01:00:19 Pourquoi ?
01:00:20 Parce que ça empêche de faire des alliances.
01:00:22 Comment est-ce qu'on s'allie ?
01:00:23 Comment est-ce qu'on fait une société ?
01:00:25 Par la table et par le lit.
01:00:26 Vous mettez des interdits alimentaires,
01:00:28 vous mettez des interdits sur les femmes
01:00:30 et à ce moment-là, il n'y a plus de société possible,
01:00:33 il n'y a plus de mélange possible.
01:00:35 D'où ce séparatisme.
01:00:36 C'est la communautarisation.
01:00:37 Oui, mais la communautarisation, elle n'est pas juste imposée,
01:00:39 elle vient aussi du bas.
01:00:41 Ce n'est pas juste une imposition qui vient du haut,
01:00:44 c'est aussi un désir même profond des individus
01:00:47 qui ont un désir identitaire
01:00:49 et qui ont un désir de conformité identitaire.
01:00:52 Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas seulement
01:00:53 quelque chose qui est imposé,
01:00:53 c'est aussi des jeunes filles qui choisissent,
01:00:55 par exemple, librement de porter le voile,
01:00:56 qui choisissent librement de pratiquer le Ramadan.
01:00:58 C'est beaucoup plus compliqué.
01:00:59 La plupart des femmes qui portent le voile,
01:01:01 à chaque fois disent qu'elles le portent librement.
01:01:03 Et des jeunes filles, même, font le choix
01:01:05 et on ne peut pas leur retirer le fait que c'est un choix.
01:01:08 Qu'est-ce que ça peut faire que ce soit un choix ?
01:01:10 Je veux dire, choisir de tuer peut être un choix.
01:01:13 Vous estimez que c'est votre manière de sortir
01:01:15 d'une situation dans laquelle vous êtes dans une impasse.
01:01:17 - C'est-à-dire qu'on est... - C'est un choix parfait.
01:01:19 Ce n'est pas un choix imposé par les hommes,
01:01:20 c'est un choix qu'elles ont décidé elles.
01:01:21 Choisir le sexisme, c'est leur problème.
01:01:24 En choisissant le sexisme, elles le diffusent,
01:01:26 elles le répandent dans une société égalitaire.
01:01:29 Ça, c'est notre problème.
01:01:30 Et moi, femme française,
01:01:32 je refuse que ces femmes
01:01:34 m'imposent le sexisme dans ce pays.
01:01:37 Et je pense qu'on est légitime à le refuser,
01:01:40 à se battre et à leur dire
01:01:42 "Vous êtes voilé, vous ne trouvez pas d'appartement,
01:01:44 vous ne trouvez pas de métier,
01:01:46 c'est bien fait pour vous, c'est normal,
01:01:48 vous crachez sur nos liens sociaux."
01:01:51 Oui, j'aimerais dire aussi que
01:01:54 sur votre question de terroriser la population,
01:01:58 c'est ce que disait Richard Malka sur RTL,
01:02:01 à savoir que l'islamisation radicale terrorise la République.
01:02:05 Ce n'est pas sans rappeler les propos de Charles Pasqua,
01:02:07 qui disait qu'il faut terroriser les terroristes
01:02:10 après les attentats en 1986
01:02:13 devant la FNAC et devant Tati.
01:02:15 Et d'ailleurs, ça avait mené à la première loi
01:02:17 contre le terrorisme en 1986
01:02:19 et qui définissait véritablement le terrorisme
01:02:22 et qui montre ce dévoiement que l'islam,
01:02:24 le islamisme radical,
01:02:25 est un dévoiement par la violence de l'islamisme.
01:02:28 De l'islam, pardonnez-moi.
01:02:31 Et ce qu'il faut là, c'est véritablement lutter
01:02:35 autant à l'intérieur qu'à l'extérieur.
01:02:37 Il faut commencer par lutter
01:02:38 contre la radicalisation des enfants,
01:02:40 comme on le fait en Grande-Bretagne, encore une fois.
01:02:42 Allez, on marque une très courte pause.
01:02:44 Vous restez avec nous.
01:02:45 On va se retrouver dans un instant pour aborder
01:02:47 cette réunion qui a eu lieu aujourd'hui,
01:02:49 cet après-midi au ministère de l'Intérieur
01:02:51 entre Gérald Darmanin et Nicole Belloubet
01:02:53 pour évoquer la sécurisation des collèges et des lycées.
01:02:57 A tout de suite.
01:02:58 18h19, de retour en direct sur CNews et sur Europe 1.
01:03:07 Nous poursuivons nos débats dans Punchline.
01:03:09 Cet après-midi était organisée une nouvelle réunion
01:03:12 autour des ministres de l'Éducation nationale
01:03:14 et de l'Intérieur pour parler de la sécurisation
01:03:17 des collèges et lycées.
01:03:18 Une liste d'environ 200 établissements a été définie
01:03:21 pour lesquels des travaux sont à prévoir au plus vite
01:03:24 dans un contexte que l'on connaît.
01:03:26 L'attentat d'Arras avec une intrusion dans l'établissement,
01:03:29 le passage au niveau Vigipirate urgence attentat.
01:03:32 Exemple de travaux récents dans un lycée du Mans
01:03:35 avec Michael Chailloux.
01:03:37 L'installation est en place depuis le 17 février dernier.
01:03:41 Une grille de 2,50 mètres de haut entoure totalement
01:03:44 la longue façade du lycée Yursenart du Mans.
01:03:47 Seuls deux portillons où il faut badger permettent d'entrer.
01:03:50 Coût de l'opération, 260 000 euros,
01:03:53 prise en charge par la région Pays de Loire.
01:03:55 Un projet très attendu par Sophie Perriot-Pasquet,
01:03:59 proviseur adjoint.
01:04:00 Ça change qu'on est plus en sécurité.
01:04:02 Avant on avait pignon sur rue, les élèves arrivaient
01:04:06 directement dans le hall de l'établissement
01:04:08 par la porte d'entrée.
01:04:09 Là on a quand même maintenant un sas de protection
01:04:13 pour pouvoir faire en sorte qu'il n'y ait pas d'intrusion directe,
01:04:17 que tout le monde puisse badger pour rentrer de manière sécurisée.
01:04:22 Depuis 2016, la région Pays de la Loire a investi
01:04:24 14 millions d'euros dans la sécurité des 116 lycées
01:04:28 dont elle a la charge.
01:04:29 Benoît Barret est le conseiller régional référent.
01:04:32 Il a fait un rapport avec l'Etat sur ce dossier.
01:04:34 Ça peut être de la vidéoprotection,
01:04:35 ça peut être des alarmes anti-intrusion,
01:04:38 ça peut être également des visiophones.
01:04:40 Nous avons pris à bras le corps ce sujet
01:04:42 parce qu'au Pays de la Loire, on n'a pas de problème
01:04:45 avec la notion même de sécurité.
01:04:47 Les éducateurs au contact quotidien des lycéens
01:04:49 s'interrogent quant à l'impact d'un climat
01:04:52 toujours plus anxiogène sur les élèves,
01:04:54 alors même que l'on vient de passer au niveau
01:04:56 le plus haut du plan Vigipirate.
01:04:59 Les murs qui sont de plus en plus hauts
01:05:01 autour de nos établissements scolaires,
01:05:03 des collèges, des lycées,
01:05:05 c'est aussi symbolique parce que ça dit quelque chose,
01:05:08 notre mode de vie me semble-t-il,
01:05:10 qui est en train de changer et de s'adapter
01:05:12 au contexte d'insécurité, de menaces permanentes
01:05:14 liées au terrorisme islamiste, etc.
01:05:18 Oui, je pense qu'il y a plusieurs choses.
01:05:19 Il y a effectivement un niveau d'insécurité
01:05:20 qui monte dans notre pays.
01:05:22 Effectivement, on n'a pas voulu mettre des frontières
01:05:24 autour de notre pays, donc on met des barrières
01:05:25 et des portiques partout à l'intérieur de notre pays.
01:05:27 On entoure les écoles de barrières
01:05:32 pour pas que les camions passent, etc.
01:05:34 Je trouve ça assez triste.
01:05:35 Et il y a une deuxième chose,
01:05:36 il y a une montée de l'insécurité,
01:05:37 il y a aussi une montée de notre intolérance à l'insécurité.
01:05:41 Les deux sont co-comitants, c'est-à-dire que nous sommes aussi
01:05:44 extrêmement, nous demandons aussi beaucoup,
01:05:47 nous n'acceptons aucun risque.
01:05:49 C'est aussi la société dans laquelle on vit,
01:05:50 on est une société qui demande d'être protégée.
01:05:51 Non, mais c'est vrai.
01:05:52 Non, sur l'intolérance à l'insécurité, enfin...
01:05:55 Si, c'est vrai.
01:05:55 Non, mais si il y a bien quelque chose que les Français peuvent exiger de l'État,
01:05:59 bien sûr.
01:06:00 Si il y a une chose que les Français peuvent exiger de l'État,
01:06:02 c'est de les protéger.
01:06:04 C'est une obligation constitutionnelle,
01:06:05 c'est ce qu'il y a dans la DHC, par exemple.
01:06:06 Ce que je veux dire, c'est que le régalien,
01:06:07 qui est par exemple la maîtrise des frontières,
01:06:10 n'est pas appliqué, on met des barrières partout.
01:06:12 Et on a aussi une intolérance à tous les risques,
01:06:17 on le voit aujourd'hui.
01:06:18 On met des barrières partout.
01:06:19 Moi, je ne le mets pas.
01:06:19 Pour moi, le risque sécuritaire, ce n'est pas du tout pareil
01:06:22 que le risque de tomber malade.
01:06:23 Non, mais réellement, parce que là, pour le coup,
01:06:25 il y a des vrais leviers d'action.
01:06:26 Et pour moi, c'est l'État qui porte une immense responsabilité.
01:06:29 Vous avez raison sur le contrôle des frontières extérieures.
01:06:33 Mais ensuite, je pense qu'on ne peut pas dire
01:06:36 que l'État là-dessus porte une...
01:06:39 Enfin, que les gens ne veulent pas prendre le risque de l'insécurité.
01:06:42 Surtout vu les drames qu'on a eus.
01:06:45 Moi, je trouve ça dramatique qu'on pense que c'est Colombo.
01:06:47 Pas tous ensemble, s'il vous plaît.
01:06:48 Louis de Racknell, s'il vous plaît.
01:06:50 Louis de Racknell.
01:06:51 Non, là où je vous rejoins, c'est que philosophiquement,
01:06:54 c'est la question qu'on se pose, c'est quelle société on veut,
01:06:56 dans quelle société on veut vivre.
01:06:57 Est-ce qu'on veut vivre dans une société
01:06:59 où il y a toujours plus de police ?
01:07:01 C'est très bien à court terme.
01:07:03 Enfin, même cette...
01:07:04 Mais est-ce que c'est un choix ?
01:07:05 Vous dites "est-ce qu'on veut ?"
01:07:06 Mais est-ce que nous avons le choix, réellement ?
01:07:07 Parce que cette insécurité, elle gagne du terrain au fil des années.
01:07:10 Parce que la sécurité n'est pas assurée à l'extérieur des frontières,
01:07:13 parce qu'il n'y a pas de répression,
01:07:14 parce que les sanctions pénales ne sont pas suffisamment fortes,
01:07:17 parce que l'immigration n'est pas maîtrisée,
01:07:19 eh bien la conséquence, c'est qu'on est obligé de créer des petites principautés,
01:07:22 des petits États, des petites enclaves,
01:07:23 où globalement, si on schématise,
01:07:25 les gens qui ont des moyens, peuvent se protéger,
01:07:27 vont habiter dans des villes dans lesquelles il y a des polices municipales,
01:07:29 parce que ça coûte cher d'employer des polices municipales,
01:07:31 ça coûte cher de les armer, ça coûte cher de les former.
01:07:35 Et globalement, vous voyez bien,
01:07:37 les gens qui n'ont pas les moyens vont habiter dans des villes
01:07:39 dans lesquelles il n'y a pas de police municipale,
01:07:40 dans lesquelles il n'y a pas les moyens
01:07:43 de mettre des portiques de sécurité devant les écoles.
01:07:45 Et en fait, je pense que c'est même,
01:07:47 pour tous ceux qui n'ont que le mot "république" à la bouche,
01:07:49 c'est globalement, on est en train de dériver
01:07:51 vers une privatisation de la sécurité,
01:07:54 qui normalement, est un bien public.
01:07:56 Mais s'il y a bien une chose qui est publique,
01:07:58 c'est la question de la sécurité.
01:07:59 Aujourd'hui, le principe de l'impôt,
01:08:02 enfin le principe de base,
01:08:03 c'est quand même, c'est qu'on délègue la question de la police et de la justice
01:08:08 à l'État pour nous protéger.
01:08:09 Et donc en fait, si ce principe est entravé,
01:08:12 c'est tout le contrat social qui est entravé.
01:08:14 Et donc, vous allez vous retrouver, alors certes, oui,
01:08:16 avec des vigiles partout,
01:08:18 vous allez habiter dans des impasses privées si vous avez les moyens.
01:08:20 Et puis si vous êtes pauvres, tant pis pour vous.
01:08:22 Et c'est ça que je trouve terrible.
01:08:23 Céline Pina, ce que vient de décrire la Louis de Ragnel,
01:08:26 c'est ce que certains appellent une "sudaméricanisation de la société".
01:08:31 Mais la sudaméricanisation de la société,
01:08:33 comme dit très justement Louis,
01:08:35 elle ne concerne que les riches.
01:08:37 Les autres, ils se font enlever, ils se font tuer.
01:08:40 Et les autres, c'est le bétail sur lequel s'abat l'insécurité.
01:08:43 Mais si on revient sur le cas des écoles,
01:08:45 regardez ce qu'on écrit "écoles bientôt bunkerisées".
01:08:48 Sauf que ce que vous voyez, ce n'est pas un bunker.
01:08:50 Pourquoi ? Parce que si vous voulez vraiment protéger un endroit,
01:08:54 déjà, vous ne le vitrez pas.
01:08:56 Là, si vous voulez vraiment vous attaquer à une école,
01:09:00 on voit bien que les barrières ne sont pas très dissuasives,
01:09:03 que si c'est un attentat, par exemple, terroriste,
01:09:05 vous pouvez tout à fait tirer.
01:09:07 Là, les vitres n'empêchent absolument rien.
01:09:10 Nous ne sommes absolument pas dans un pays sécurisé.
01:09:12 Nous n'avons pas fait ce choix-là.
01:09:14 Nous avons au contraire fait le choix de la transparence,
01:09:17 de l'ouverture sur la rue, de la fluidité.
01:09:20 Et si...
01:09:20 C'est en train de changer, me semble-t-il, quand même.
01:09:22 Oui, mais ça change en rajoutant une clôture.
01:09:27 Je peux vous dire que si les choses doivent devenir
01:09:29 de plus en plus dures, ça ne suffira pas.
01:09:31 Donc la question n'est clairement pas à ce niveau-là
01:09:34 qu'on doit jouer, qu'on doit agir.
01:09:36 Laure-Alice Bouvier.
01:09:37 Oui, je rejoins tout à fait ce que dit Céline Pinard.
01:09:39 C'est-à-dire qu'on s'est quand même aperçu
01:09:41 qu'on a eu de nombreux drames qui sont arrivés
01:09:43 et qui ont eu lieu à l'extérieur aussi des frontières de l'école.
01:09:47 Soit à l'intérieur parce qu'on a eu des élèves radicalisés,
01:09:49 soit à l'extérieur, Samuel Paty,
01:09:51 voilà, ce qui s'est passé avec la jeune Samara.
01:09:54 Donc on a quand même un vrai problème.
01:09:56 Moi, vraiment, ce que je déplore, mais vraiment,
01:09:58 c'est un, l'absence de budget qu'on donne à la justice
01:10:02 et qu'on donne à la police pour protéger.
01:10:03 Parce qu'encore une fois, Louis l'a très bien rappelé,
01:10:05 c'est une obligation de l'État,
01:10:07 la sécurité des personnes et des biens.
01:10:09 C'est dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.
01:10:12 C'est une obligation constitutionnelle.
01:10:14 Et puis aussi, c'est bien joli à chaque fois qu'il y a des affaires médiatisées
01:10:18 qui défraient la chronique de faire des lois,
01:10:21 comme pour Samuel Paty en 2021,
01:10:23 comme pour le harcèlement scolaire en 2022.
01:10:25 Mais ces lois, on ne les applique pas.
01:10:26 Donc il s'agirait de vraiment faire appliquer les lois
01:10:30 sur le harcèlement, sur le voile, sur la protection des enseignants.
01:10:34 Eugénie Bastier ?
01:10:35 Non, non, mais je suis, pour revenir sur le débat qu'on avait tout à l'heure,
01:10:38 je suis évidemment d'accord pour que c'est la mission principale
01:10:41 de l'État régalienne d'assurer la sécurité des élèves et des enseignants.
01:10:45 C'est une évidence et on est un peu frappés d'ailleurs de voir le décalage.
01:10:49 La semaine dernière, à l'Assemblée,
01:10:51 vous aviez des lois qui étaient votées contre la discrimination capillaire
01:10:54 et sur le congé mensuel, avec la tragédie qui se passe dans nos établissements scolaires.
01:10:58 Et le principal problème aujourd'hui qui devrait se poser à l'école en France,
01:11:01 c'est celui du niveau qui est catastrophique.
01:11:03 On ne peut même pas se poser cette question parce qu'on n'a même pas la sécurité.
01:11:06 Et c'est ce qui vient éclipser cette question du niveau qui est catastrophique.
01:11:09 C'est-à-dire le lieu, on n'arrive même pas à transmettre dans ce lieu.
01:11:12 Et là, on en arrive même à ne pas pouvoir assurer la sécurité minimale
01:11:16 des enseignants et des élèves. C'est absolument catastrophique.
01:11:19 Je me souviens du moment des attentats où il y avait des exercices
01:11:23 qui étaient organisés dans les écoles.
01:11:25 Et de mon fils qui revient, il était petit, il devait avoir 8, 9 ans.
01:11:28 Et il revient et il me dit "mais maman, les adultes,
01:11:31 ils étaient sûrs qu'ils sont vraiment intelligents".
01:11:32 Donc je suis assez surpris, je dis "mais pourquoi ?"
01:11:34 Il me dit "non parce qu'en fait, pour se protéger contre les attentats,
01:11:37 il faut qu'on se mette sous notre bureau, sauf que tout le mur est vitré".
01:11:42 Et en fait, le gamin avait compris de lui-même que l'histoire était complètement absurde.
01:11:47 Et c'est un petit peu ce qui est en train de se passer ici.
01:11:49 Et on voit effectivement qu'il y a une véritable inquiétude aussi des parents
01:11:52 désormais d'envoyer parfois leurs enfants dans des établissements scolaires
01:11:56 qui sont parfois non sécurisés.
01:11:59 Il se passe de plus en plus de drames dans ces établissements.
01:12:02 Les enseignants, les parents d'élèves sont effectivement extrêmement inquiets,
01:12:05 d'où le fait que ces établissements demandent plus de sécurité.
01:12:08 La violence ne vient pas des intrusions,
01:12:10 elle vient de la violence elle-même des élèves accueillis à l'intérieur.
01:12:14 De plus en plus jeunes d'ailleurs, parce qu'on a vu des élèves de 8 ans ou 10 ans
01:12:18 qui amènent des couteaux dans l'optique de poignarder leurs enseignants.
01:12:22 C'est quand même terrible.
01:12:23 Mais ce qui est très choquant, je trouve,
01:12:24 c'est que de plus en plus on assiste à un transfert de responsabilité.
01:12:27 C'est-à-dire que normalement, c'est à l'État de gérer ça.
01:12:29 C'est-à-dire que s'il y a des problèmes d'insécurité,
01:12:32 c'est-à-dire que ce sont les conséquences d'une mauvaise gestion politique,
01:12:36 politique sécuritaire, politique familiale, tout ce que vous voulez.
01:12:38 Et donc en fait, vous assistez,
01:12:41 maintenant ce sont les responsables de supermarchés
01:12:42 qui sont responsables pénalement de la sécurité de ce qui se passe à l'intérieur de leurs murs,
01:12:47 ce sont les directeurs d'établissements qui sont responsables.
01:12:49 Et l'État finit par échapper à ces responsabilités.
01:12:52 Et moi, c'est ce que je trouve très choquant,
01:12:54 ça me fait penser à l'affaire du proviseur de la semaine dernière,
01:12:57 ou même Samuel Paty, ou vous avez Nicole Belloubet qui dit
01:13:00 "L'État n'est pas responsable".
01:13:03 Mais en fait, on ne demande pas à des responsables publics
01:13:06 de simplement organiser des mises en place de signalement et de remontée d'informations.
01:13:10 Il y a toute la dimension de l'entrave,
01:13:13 la dimension de comment est-ce qu'on règle les problèmes de sécurité,
01:13:17 comment est-ce qu'on expulse, comment est-ce qu'on incarcère,
01:13:20 comment est-ce qu'on prive quelqu'un de sa liberté.
01:13:21 C'est ça la mission de l'État.
01:13:23 Et ça pour le coup, ce n'est pas les directeurs de supermarchés,
01:13:26 les directeurs d'établissements scolaires qui peuvent avoir un levier ou une prise là-dessus.
01:13:30 Il est 18h30 sur CNews et sur Europe 1.
01:13:32 Merci d'être avec nous dans Punchline.
01:13:34 On fait tout de suite un point sur l'essentiel de l'actualité.
01:13:36 Bonsoir Simon Guillain.
01:13:38 Bonsoir Johan.
01:13:41 La France condamnée pour l'accueil des harkis.
01:13:43 La Cour européenne des droits de l'homme dénonce des conditions de vie incompatibles
01:13:47 avec le respect de la dignité humaine.
01:13:49 Les harkis ont été accueillis dans des camps où ils ont passé plusieurs années
01:13:52 après leur retour d'Algérie entre 1960 et 1970.
01:13:57 Un adolescent gravement blessé par balack impair,
01:13:59 le jeune homme de 17 ans a immédiatement été transporté au CHU de Brest
01:14:03 et son pronostic vital est toujours engagé.
01:14:05 Il s'agit d'un mineur isolé de nationalité algérienne,
01:14:08 déjà connu des services de police pour trafic de stupéfiants.
01:14:12 Et puis les infirmiers libéraux ont manifesté dans les rues de Paris.
01:14:15 Aujourd'hui, ils réclament une revalorisation de leurs tarifs de base
01:14:18 qui n'a pas évolué depuis 2009, donc depuis plus de 25 ans.
01:14:22 Aujourd'hui, les infirmiers touchent par exemple 8,83 euros
01:14:26 pour une prise de sang à domicile, cher Yoël.
01:14:28 Merci beaucoup Simon Guylain.
01:14:30 Nous sommes désormais à quatre mois des Jeux olympiques de Paris.
01:14:33 Emmanuel Macron était ce matin en visite sur un futur site olympique.
01:14:38 Le président de la République a inauguré le nouveau centre aquatique de Saint-Denis
01:14:43 et il a assuré que la cérémonie d'ouverture sur la Seine
01:14:47 restait bien le scénario privilégié.
01:14:49 Écoutez le chef de l'État.
01:14:50 Oui, il faut assumer cette cérémonie d'ouverture.
01:14:53 Il faut la préparer avec beaucoup de force.
01:14:55 Et la France est un pays qui est depuis malheureusement plusieurs années
01:14:59 sous la menace terroriste, nous le savons.
01:15:01 Elle est parfois exogène, elle est parfois endogène, comme on dit.
01:15:04 Nous attendons d'avoir rehaussé la vigilance et la posture vigipirate
01:15:07 suite aux attentats de Moscou.
01:15:10 Et donc nous serons prêts.
01:15:12 Et ensuite nous préparons plusieurs scénarios, comme je l'ai déjà dit en décembre.
01:15:17 Si la menace devait évoluer, si on considérait que les circonstances l'imposent,
01:15:22 nous avons des scénarios de repli.
01:15:25 Mais le scénario privilégié, celui que nous préparons,
01:15:29 celui que nous assumons, celui que nous voulons,
01:15:31 c'est évidemment celui qui a été prévu.
01:15:33 Eugénie Bastier, que le chef de l'État fixe des objectifs,
01:15:38 qu'ils soient des objectifs importants, qu'ils soient des objectifs hauts.
01:15:42 C'est logique quelque part, parce que c'est une décision qui est beaucoup critiquée.
01:15:46 On entend dire que la France a des objectifs qui sont inatteignables.
01:15:50 Cette cérémonie d'ouverture, ça va être une catastrophe.
01:15:52 Ça va mobiliser beaucoup trop de monde.
01:15:53 Mais renoncer à cela, ce serait donner raison aux terroristes.
01:15:56 Je suis partagée sur ce sujet, je vous l'avoue, parce que moi, depuis le départ,
01:15:59 je trouve que ces Jeux olympiques sont une erreur.
01:16:03 Mais maintenant qu'ils sont là, je suis patriote.
01:16:04 C'est trop tard, on est à quatre mois.
01:16:05 Maintenant, on y va.
01:16:05 Je l'ai dit depuis dix ans.
01:16:06 Maintenant qu'ils sont là, je suis patriote, donc je soutiens mon pays
01:16:09 et j'espère qu'ils vont bien se passer.
01:16:10 Je ne veux pas saboter pour me prouver que j'avais raison.
01:16:14 Mais garder cet objectif, c'est important symboliquement.
01:16:16 Maintenant qu'on a eu cette ambition-là,
01:16:18 effectivement, céder à la pression, ce serait un aveu d'échec terrible.
01:16:22 Et je pense que c'est aussi au panache de la France d'arriver à assumer cette cérémonie.
01:16:30 Et je vois mal, effectivement, ce serait assez désastreux
01:16:33 de l'organiser dans un stade qui ne serait pas l'allure.
01:16:38 Après, voilà, moi, j'observe que déjà, la peur est là.
01:16:42 On observe que les réservations d'hôtels à Paris sont loin d'être remplies.
01:16:46 C'est-à-dire que les touristes ont peur de se rendre à Paris
01:16:48 pour les Jeux olympiques.
01:16:49 Visiblement, il y aura davantage de réservations de Français que d'étrangers,
01:16:53 alors qu'on espérait l'inverse.
01:16:55 Peut-être aussi parce que les prix sont trop hauts.
01:16:57 Les prix ont complètement explosé.
01:16:58 Il devient difficile de se lever à Paris au mois d'août.
01:17:01 La capitale de la France, ces derniers mois,
01:17:04 ne donne pas une image de sécurité absolue pour des touristes étrangers
01:17:09 qui doivent se dire dans lequel guetapant mettons-nous les pieds.
01:17:12 Voilà, après, maintenant, encore une fois, les CJO ont lieu.
01:17:15 J'étais contre, mais maintenant qu'ils ont lieu, je les soutiens et je reste patriote.
01:17:19 Nous voilà rassurés. Très bien. Merci beaucoup, Eugénie Bastier.
01:17:21 Louis Dragnel, c'est vrai que maintenant, on entend le chef de l'État dire
01:17:24 « il y a un plan B ». Évidemment, il y a un plan B.
01:17:26 Et c'est bien normal, s'il n'y en avait pas, ce serait grave.
01:17:28 Mais imaginez une cérémonie d'ouverture dans un...
01:17:30 Il y a trois semaines, et je crois que je vous interromps,
01:17:32 il y a trois semaines, au gouvernement, vous expliquez « il n'y a pas de plan B ».
01:17:35 Il n'y a qu'un plan A.
01:17:36 Oui, mais il n'y a qu'un plan A, parce que c'est l'objectif.
01:17:37 Mais il y a toujours eu un plan B.
01:17:39 Il est organisé depuis longtemps, ce plan B.
01:17:40 Non, mais évidemment, heureusement qu'il y a un plan B.
01:17:43 J'espère qu'il y a des plans CD et E.
01:17:44 Mais organisez cette cérémonie dans un stade.
01:17:50 Maintenant qu'on nous a vendu cette cérémonie absolument grandiose sur la Seine,
01:17:54 c'est vrai que ce serait désastreux.
01:17:55 Ça n'est même pas envisageable.
01:17:56 Oui et non, parce que je pense qu'il ne faut pas avoir une vision romantique de la sécurité.
01:18:00 C'est-à-dire que globalement, il y a des menaces aujourd'hui qui sont avérées
01:18:04 concernant spécifiquement la cérémonie d'ouverture.
01:18:06 Le principe de responsabilité, c'est aussi de s'adapter.
01:18:09 On ne va pas se dire que coûte que coûte,
01:18:10 il faut absolument maintenir cette cérémonie d'ouverture sur la Seine,
01:18:13 simplement parce qu'on a dit qu'il fallait le faire.
01:18:15 Je pense qu'il faut être raisonnable, responsable.
01:18:19 Et ce n'est pas parce que la cérémonie d'ouverture aura lieu ailleurs
01:18:22 que ces jeux seront gâchés.
01:18:24 Même si moi je reste patriote en disant ça, Jeannie.
01:18:28 Et par ailleurs, moi je trouve que tout est devenu très excessif,
01:18:31 c'est la folie du gigantisme.
01:18:33 Et donc on a l'impression qu'il n'y a rien qui est suffisant, suffisant au niveau...
01:18:38 Cérémonie d'ouverture et de clôture.
01:18:39 Exactement.
01:18:40 Il faut bien faire oublier l'échec, l'impuissance, l'incapacité.
01:18:45 Mais c'est très gênant en fait.
01:18:47 Je comprends très bien qu'il y ait une dimension politique de rayonnement
01:18:49 par rapport à l'Organisation des Jeux Olympiques.
01:18:51 Et ça, je ne le critique pas, c'est normal.
01:18:53 Mais qu'on ait que des impératifs de politique politicienne,
01:18:56 alors là pour le coup, c'est extrêmement gênant.
01:18:58 18h35 sur CNews et sur Europe 1, vous restez bien avec nous.
01:19:01 Je vais remercier Anne Laurelis, Bouvier et Eugénie Bastier d'avoir été avec nous.
01:19:09 Louis de Haguenel et Céline Pinard, vous restez avec moi.
01:19:12 Nous accueillerons dans quelques instants Manuel Valls,
01:19:14 l'ancien Premier ministre, qui sera notre invité.
01:19:17 A tout de suite.
01:19:22 18h40, merci beaucoup d'être avec nous dans Punchline,
01:19:25 en direct sur CNews et sur Europe 1.
01:19:27 Bonsoir Manuel Valls.
01:19:28 Bonsoir.
01:19:29 Merci beaucoup d'être avec nous.
01:19:31 On va d'abord dire un mot, si vous voulez bien, sur l'Organisation des Jeux Olympiques,
01:19:34 puisque le président de la République s'est exprimé aujourd'hui.
01:19:37 Il a affirmé que, selon lui, cela ne faisait absolument aucun doute
01:19:41 que la Russie allait tenter de cibler ces Jeux Olympiques de Paris.
01:19:45 Alors ma question est la suivante.
01:19:47 Quelle menace représente réellement la Russie, selon vous, pour notre pays ?
01:19:51 La Russie nous mène depuis des années,
01:19:53 cela s'intensifie, une guerre que l'on pourrait appeler hybride,
01:19:57 notamment sur les réseaux sociaux, en attaquant les systèmes informatiques,
01:20:02 sur le plan économique, sur d'autres continents.
01:20:05 C'est le cas notamment en Afrique, à travers Wagner,
01:20:07 nous envoyons des effets au Mali, au Burkina Faso.
01:20:10 Bon, donc c'est comme cela que la Russie aujourd'hui intervient.
01:20:15 Ce n'est pas la première fois, à l'occasion d'élections aussi,
01:20:17 c'était vrai aux États-Unis, c'était vrai en Catalogne et en Espagne,
01:20:20 c'était vrai en France en 2017.
01:20:22 Donc c'est cette guerre de tension permanente que mène la Russie, il faut le savoir.
01:20:28 Mais concrètement, comment est-ce que cela pourrait se traduire pendant les Jeux Olympiques ?
01:20:31 Quelle forme est-ce que cela pourrait prendre ?
01:20:33 Par des fausses nouvelles, en attaquant les systèmes informatiques,
01:20:38 je n'en sais rien, je ne suis pas au courant, bien évidemment.
01:20:41 En mettant en panne les systèmes qui sont évidemment en matière de sécurité,
01:20:45 d'information, de communication,
01:20:47 qui sont essentiels à l'organisation de grands événements.
01:20:51 – Louis de Raguenel.
01:20:52 – Une question, l'Élysée n'a toujours pas répondu, en tout cas à nos sollicitations,
01:20:56 est-ce qu'il faut inviter Vladimir Poutine pour le 80e anniversaire
01:21:00 du débarquement qui aura lieu dans quelques semaines ?
01:21:02 – Il était présent, c'est pour cela sans doute que vous posez la question,
01:21:05 il y a 10 ans, au 70e anniversaire, François Hollande l'avait invité,
01:21:12 l'URSS, la Russie, mais l'URSS était évidemment un des vainqueurs
01:21:17 du second conflit mondial, et c'est d'ailleurs à cette occasion,
01:21:22 le 6 juin 2014, il était Premier ministre depuis quelques semaines seulement,
01:21:28 que le fameux format Normandie avait été mis en place,
01:21:30 c'est-à-dire que François Hollande avait pu organiser une rencontre
01:21:34 entre le président ukrainien, le président russe, la chancelière allemande,
01:21:40 et lui-même pour tenter une discussion, nous étions quelques mois après
01:21:44 l'invasion de la Crimée et d'une partie du Donbass.
01:21:48 Dans la situation où nous sommes aujourd'hui,
01:21:50 je crois que le président de la République doit décider
01:21:53 que le président russe ne peut pas être invité
01:21:56 pour des raisons qui me semblent symboliquement importantes.
01:21:59 – Le ministre français des armées Sébastien Lecornu s'est entretenu hier soir
01:22:02 au téléphone avec son homologue russe, Sergueï Choghou,
01:22:06 une première depuis octobre 2022, signe du niveau de tension
01:22:09 entre Paris et Moscou.
01:22:10 Le ministre russe de la Défense a dit espérer, et je cite,
01:22:14 que les services secrets français n'avaient pas de lien
01:22:17 avec l'attentat du 22 mars dernier.
01:22:20 Réaction ce matin d'Emmanuel Macron.
01:22:22 – Le ministre des armées a fait un compte-rendu factuel
01:22:25 comme les ministres ont l'habitude de le faire
01:22:27 quand ils parlent à leurs homologues.
01:22:29 Les commentaires pour partie du côté russe
01:22:33 ont été en effet baroques et menaçants.
01:22:38 – Est-ce que la France a vraiment à se justifier ?
01:22:41 – Mais nous ne justifions pas.
01:22:44 C'est ridicule, si je voulais dire autrement.
01:22:46 De dire que la France pourrait être derrière,
01:22:48 que les Ukrainiens sont derrière, tout ça n'a aucun sens,
01:22:50 ça ne correspond pas à la réalité,
01:22:52 mais c'est une manipulation de l'information,
01:22:54 ce qui fait partie de l'arsenal, si je puis dire, de la guerre,
01:22:58 telle qu'il est utilisée aujourd'hui par la Russie,
01:23:00 il faut en être conscient.
01:23:01 C'est un accroissement de la posture agressive de la Russie.
01:23:05 Et ça ne se passe pas qu'avec la France.
01:23:07 Je vous invite à regarder ce qui a été fait
01:23:09 en termes de fil d'information
01:23:11 sur des hauts responsables militaires allemands,
01:23:15 ce qui a été fait à l'égard de l'Allemagne,
01:23:17 du Royaume-Uni et des États-Unis,
01:23:19 quand certains responsables russes ont dit
01:23:20 qu'ils étaient derrière l'attentat quelques jours après.
01:23:24 Il y a une succession d'informations,
01:23:26 dont on sait qu'elles sont fausses,
01:23:27 qui correspondent à des postures menaçantes.
01:23:30 – Alors c'est ridicule, dit le président de la République,
01:23:32 ça l'est incontestablement,
01:23:34 mais quel est l'intérêt de la Russie
01:23:35 de laisser sous-entendre que la France
01:23:37 pourrait être derrière l'attentat de Moscou ?
01:23:40 – Nous venons d'en parler d'ailleurs
01:23:41 dans une guerre de manipulation de l'information,
01:23:45 les Russes adressant à la fois l'opinion internationale
01:23:47 à leur propre opinion aussi,
01:23:49 puisque ils ont été mis en défaut à travers le terrible attentat
01:23:52 qui a eu lieu dans la banlieue de Moscou
01:23:55 et qui ressemblait beaucoup à ce qui s'est passé au Bataclan.
01:23:59 Mais prenons du large, c'est-à-dire au fond,
01:24:02 nous voyons bien, essentiellement depuis 2022,
01:24:04 mais encore plus ces dernières semaines,
01:24:06 que nous sommes dans un moment grave, historique,
01:24:10 de très grandes tensions sur le plan européen
01:24:13 et dans la relation entre, d'une part, l'Union Européenne,
01:24:16 l'Alliance Atlantique et de l'autre côté la Russie.
01:24:20 Nous sommes à la fois dans une guerre réelle,
01:24:22 parce qu'en Ukraine c'est une guerre réelle,
01:24:24 la guerre des tranchées de 14-18 avec les moyens d'aujourd'hui,
01:24:28 les drones, la guerre hybride,
01:24:31 et nous sommes aussi dans une guerre de tensions politiques,
01:24:34 de communication, de fake news.
01:24:36 Et donc c'est cette tension-là et ça n'est pas fini.
01:24:39 Il faut que, je crois, que nos compatriotes prennent bien conscience
01:24:43 que nous sommes en train de basculer dans quelque chose d'autre
01:24:45 et qu'il nous faut nous préparer dans tous les domaines,
01:24:48 c'est-à-dire à la fois dans la mobilisation,
01:24:50 dans la prise de conscience,
01:24:51 dans le renforcement de nos capacités militaires,
01:24:53 dans la production d'armes pour aider les Ukrainiens.
01:24:57 Et voilà où nous en sommes.
01:24:58 D'ailleurs, de ce point de vue-là,
01:24:59 autant je crois normal qu'il puisse y avoir éventuellement
01:25:02 des contacts entre services de renseignement
01:25:05 par rapport à l'attaque terroriste revendiquée par l'État islamique
01:25:10 à Moscou, entre la Russie et la France, ça peut exister.
01:25:14 Autant je suis étonné de cette discussion factuelle, semble-t-il,
01:25:20 entre les deux ministres, parce que les Russes,
01:25:24 le gouvernement russe, proche de Vladimir Poutine,
01:25:27 ne joue pas franc jeu.
01:25:28 Ils utilisent toute forme de conversation
01:25:30 pour mener en effet ce type de commentaires
01:25:35 que le président de la République a commentés
01:25:37 et qui sont en effet totalement absurdes,
01:25:39 à la fois dans l'incrimination des Ukrainiens comme des Français.
01:25:42 Mais on voit bien que là, on est difficile,
01:25:46 sinon impossible de discuter aujourd'hui avec les Russes.
01:25:50 Alors on va revenir sur ce qui s'est passé à Montpellier,
01:25:52 cette collégienne harcelée par certains de ses camarades
01:25:55 et roué de cou jusqu'à être plongée dans le coma artificiel avant-hier.
01:26:00 Roué de cou est traitée de mécréante
01:26:02 parce qu'elle ne portait pas le voile et s'habille à l'occidentale.
01:26:05 Écoutez la maire de Samara qui témoignait à notre micro ce matin.
01:26:09 Je ne comprends pas, je suis de la même communauté que cette jeune fille.
01:26:12 Je suis de confession musulmane, ma fille pareil,
01:26:16 et on ne comprend pas cette version de la religion que ces personnes ont.
01:26:21 Je suis choquée parce que si c'est la raison de l'acharnement de ma fille,
01:26:26 c'est très très grave, c'est très très grave.
01:26:29 Parce que moi j'ai toujours été, voilà, ma fille je la laisse exprimer,
01:26:34 malgré que je surveille, je suis une maman,
01:26:37 mais bon, elle grandit, elle fait ses propres choix,
01:26:41 et c'est dommage qu'une enfant elle se retrouve à devoir
01:26:45 se mettre dans le moule pour d'autres personnes.
01:26:50 Manuel Valls, qu'est-ce que cette affaire selon vous
01:26:52 dit de la progression de l'idéologie frériste et salafiste dans notre pays ?
01:26:57 Beaucoup. D'abord, tabasser une jeune fille,
01:27:00 une collégienne qui vient de sortir du coma
01:27:04 et dont on ne connaît pas les séquelles, c'est insupportable.
01:27:06 Il n'y a aucune raison, aucune, aucune, qui peut justifier cela.
01:27:10 Nous sommes face sans doute, on verra les enquêtes telles qu'elles seront menées,
01:27:14 à des faits à la fois de harcèlement,
01:27:17 et puis derrière il y a l'idée que l'on veut imposer un ordre religieux,
01:27:23 moral, sexuel, semble-t-il, dans les écoles.
01:27:27 Et donc je crois que plus que jamais,
01:27:29 Céline Pidin le disait tout à l'heure sur ce même plateau,
01:27:33 d'autres le disent, comme Jean-Pierre Aubin, Yannis Roder depuis longtemps,
01:27:38 moi-même aussi je l'ai dit, et parfois seul,
01:27:41 c'est une lutte, mais vitale, civilisationnelle,
01:27:45 puisqu'on utilise souvent ce terme,
01:27:47 que nous pose l'islam politique en France et en Europe.
01:27:51 Ce n'est pas une affaire de quelques semaines,
01:27:53 c'est une affaire de plusieurs générations d'années que nous avons devant nous,
01:27:59 et ça se joue dans la société.
01:28:01 L'islamisme, ce n'est pas uniquement des attentats,
01:28:03 ce n'est pas uniquement le djihadisme, il y a cela évidemment,
01:28:05 mais c'est une bataille continue.
01:28:07 Eux, ils ont intégré le temps, et évidemment, ils l'ont écrit.
01:28:10 Le temps long, très long.
01:28:11 Le temps très long, ils l'ont toujours écrit.
01:28:12 C'est l'école qu'ils visent, parce qu'ils nous visent pour ce que nous sommes,
01:28:16 c'est-à-dire la France des valeurs universelles,
01:28:19 des droits de l'homme, de l'égalité femmes-hommes,
01:28:22 de la laïcité, mais aussi on nous attaque
01:28:24 parce que nous sommes d'une terre chrétienne, juive.
01:28:26 Donc c'est pour toutes ces raisons-là que nous attaquent.
01:28:28 Donc c'est contre ce totalitarisme,
01:28:30 et donc ça veut dire qu'il ne faut rien laisser passer.
01:28:33 Mais au-delà des faits, ça veut dire qu'il faut une bataille culturelle,
01:28:37 éducative, qui va être difficile,
01:28:39 parce qu'on voit bien que, notamment dans la jeunesse musulmane,
01:28:42 il n'y a pas une minorité, mais une majorité de gamins,
01:28:45 selon les enquêtes d'opinion,
01:28:46 qui décroche par rapport à la République, aux valeurs.
01:28:50 A ceci s'ajoute l'utilisation sur les réseaux sociaux,
01:28:53 sur les images qu'on constate dans toutes les affaires de harcèlement.
01:28:57 Alors Céline, tu n'as pas une question ?
01:28:59 On a eu l'affaire du proviseur qui a dû démissionner
01:29:02 pour avoir demandé à une élève d'enlever son voile.
01:29:05 On a cette histoire de jeune fille qui se fait attaquer devant son lycée.
01:29:10 Est-ce que vous trouvez que le positionnement
01:29:12 et le discours du gouvernement est à la hauteur des faits ?
01:29:16 Qu'est-ce que vous en pensez ?
01:29:18 Moi je crois, mais s'il voulait,
01:29:20 l'État, les gouvernements, depuis plusieurs années, réagissent.
01:29:24 Et aujourd'hui même, on voit bien qu'il y a vraiment la volonté
01:29:27 de ne pas regarder de côté, d'attaquer de front ce sujet.
01:29:32 Mais c'est un sujet qui va au-delà même des politiques et des institutions,
01:29:37 qui ont évidemment un rôle essentiel à jouer.
01:29:39 C'est un sujet de fond qui interpelle tous les citoyens.
01:29:42 Nous avons plusieurs lignes de front.
01:29:44 Il y a évidemment, nous venons de l'évoquer, la guerre en Europe avec l'Ukraine.
01:29:49 Mais l'autre ligne de front, qui est la même qui se joue en Israël et au Proche-Orient,
01:29:53 qui est celle qui se joue en Europe bien évidemment,
01:29:56 c'est face à l'islam politique, à l'islamisme, à l'islam politique.
01:29:59 Que cherche en plus l'islam politique ?
01:30:02 Il a comme objectif les communautés musulmanes qui sont en Europe.
01:30:07 D'abord pour s'approprier un maximum d'âmes, de cerveaux, d'individus,
01:30:12 et pour les séparer, le séparatisme, du reste de la société.
01:30:16 Donc la bataille, elle se joue aussi au sein de l'islam.
01:30:19 Moi je veux entendre enfin des voix au sein de l'islam, des intellectuels,
01:30:23 des imams, les responsables religieux, parfois je désespère,
01:30:27 qui prennent vraiment à bras le corps ce sujet-là.
01:30:29 On a tué deux de nos enseignants dans des conditions épouvantables ces dernières années.
01:30:34 Il y a plus de dix ans, on a attaqué une école,
01:30:37 parce qu'on a jamais attaqué une école dans notre pays.
01:30:38 Si, on a attaqué une école.
01:30:40 Vous trouvez qu'on a progressé ou qu'on recule ?
01:30:42 Je crois qu'on progresse dans la prise de conscience, notamment chez nos compatriotes,
01:30:47 mais il faut intégrer le temps long et remobiliser l'école, les enseignants,
01:30:54 mais la société, chaque citoyen a sa part.
01:30:57 Je ne connais pas tous les faits, et on verra bien,
01:30:59 mais je trouvais que cette mère, cette maman, est particulièrement courageuse
01:31:03 à découvert de dire ce qui s'est passé exactement.
01:31:06 Je vois tout de suite les commentaires qui viennent, y compris sur votre plateau,
01:31:09 en disant "attention, c'est trop tôt, il ne faut pas en parler".
01:31:11 Non, non, c'est un sujet majeur.
01:31:13 Il faut lutter contre l'islam politique.
01:31:16 Enfin, clairement, il faut mobiliser toute la société.
01:31:18 C'est facile à dire, mais c'est un combat existentiel.
01:31:22 Il faut bien se rendre compte, quand on a plusieurs millions de musulmans sur notre sol,
01:31:26 on voit bien quel est l'objectif des islamistes.
01:31:29 Et si on ne veut pas que tout cela bascule dans le mauvais sens,
01:31:32 il faut une réaction très puissante de tout le monde, de toute la société.
01:31:35 On parlait de prise de conscience.
01:31:36 On va écouter Manuel Bompard, à présent, qui est le coordinateur de la France insoumise.
01:31:41 Il s'exprimait avant-hier sur la laïcité qui, selon lui, est menacée.
01:31:45 Oui, mais menacée par qui ?
01:31:47 Écoutez la réponse de Manuel Bompard.
01:31:49 Non, mais qu'il faille protéger la laïcité, c'est une évidence,
01:31:53 mais je ne participerai pas à la multiplication des discours alarmistes.
01:31:57 Je pense qu'une très grande partie de la population française est attachée
01:32:00 à la laïcité, à la loi de 1905, et c'est un combat qui a toujours été un combat d'actualité
01:32:04 et qui reste encore aujourd'hui un combat d'actualité.
01:32:06 Menacée par l'islamisme radical ?
01:32:08 Menacée par toutes les religions.
01:32:11 Manifestement, tous les responsables politiques n'ont pas conscience de la réalité.
01:32:16 Oui, ça.
01:32:18 Parce qu'ils s'appellent Manuel et moi aussi, qu'on a des points communs.
01:32:22 Est-ce que la France insoumise est pour vous devenue l'allié des islamistes ?
01:32:26 Oui, entre idiot utile et complice, avec une stratégie politique, électorale,
01:32:33 qui fait que les dirigeants de la France insoumise tiennent des discours anti-juifs,
01:32:38 anti-israël, anti-sémites.
01:32:41 Ils le font par conviction ou uniquement par stratégie politique ?
01:32:43 Je n'en sais rien, en tout cas, ils le font.
01:32:45 Et sans aucun doute, il y a une stratégie politique derrière.
01:32:49 Les autres religions tuent.
01:32:51 Les autres religions tuent et commettent des attentats.
01:32:53 Mais ça n'existe pas sur notre sol.
01:32:56 Donc c'est au nom d'une religion dévoyée, bien évidemment,
01:33:00 que depuis 15 ans, on attaque la France, on tue des jeunes,
01:33:06 on tue des juifs parce qu'ils sont juifs, des policiers parce qu'ils sont policiers,
01:33:09 des prêtres parce qu'ils sont prêtres,
01:33:11 qu'on s'attaque à des enseignants parce qu'ils enseignent la laïcité.
01:33:15 Il y a une très grande majorité de nos compatriotes qui sont inquiets
01:33:18 sur les attaques contre la laïcité.
01:33:21 C'est pour ça que le combat que j'évoquais tout à l'heure est difficile,
01:33:24 parce qu'il y a des complices de l'islam politique, de l'islamisme,
01:33:28 pour des raisons électorales.
01:33:30 C'est aussi une des raisons pour lesquelles je suis totalement engagé de nouveau en politique,
01:33:34 parce qu'on ne peut pas laisser passer cela,
01:33:35 parce qu'on voit bien les basculements dans notre société.
01:33:39 Ces propos en plus, ce relativisme,
01:33:42 tout ça dit avec un ton très sympathique,
01:33:44 ce relativisme est particulièrement dangereux.
01:33:47 Et il faut aider les familles, les femmes notamment,
01:33:50 qui se battent contre cet ordre moral, religieux et sexuel,
01:33:53 comme la maman de cette fille qui a été agressée.
01:33:55 Il y a quelque chose qui choque beaucoup de Français,
01:33:57 parce qu'on a beaucoup de remontées par rapport à ça,
01:33:59 c'est que ces discours-là qu'on n'entendait plus du tout il y a encore quelques années,
01:34:03 maintenant les gens disent "ça passe, on peut être antisémite,
01:34:07 on peut tenir des discours pareils,
01:34:09 il y a des responsables politiques qui les tiennent,
01:34:11 et puis globalement il y a assez peu de sanctions".
01:34:14 Et on a l'impression que c'est une nouvelle opinion qu'on peut défendre,
01:34:17 qui peut choquer, qui peut émouvoir,
01:34:19 mais ça heurte beaucoup de Français qu'à nouveau on puisse débattre de ces choses-là,
01:34:23 de l'antisémitisme.
01:34:24 C'est insupportable, ça fait plus de 20 ans,
01:34:27 ça m'a coûté cher politiquement que je dénonce,
01:34:29 je vais dire un mot, ce qu'on appelle l'antisémitisme ou l'antisionisme,
01:34:33 qui vient notamment de la gauche, évidemment du monde arabo-musulman.
01:34:36 Mais parce qu'il y a une confusion,
01:34:38 l'antisémitisme, c'est la meilleure traduction, la seule traduction possible,
01:34:43 c'est aujourd'hui être anti-juif, être anti-israélien.
01:34:46 Si nous ne sommes pas au clair,
01:34:47 si nous ne comprenons pas ce qui se joue au Proche-Orient,
01:34:51 c'est-à-dire la guerre que mène Israël au Hamas
01:34:55 ou la guerre que le Hamas mène à Israël,
01:34:57 nous concerne nous directement.
01:34:58 Donc aujourd'hui, pour lutter contre l'antisémitisme et la haine des Juifs,
01:35:02 il faut soutenir Israël malgré toutes les difficultés, malgré les atrocités de la guerre.
01:35:06 Mais si nous ne sommes pas solidaires d'Israël,
01:35:08 nous nous trompons de combat ici.
01:35:10 Et une grande partie d'ailleurs des responsables politiques,
01:35:12 et y compris de notre diplomatie, font preuve de lâcheté.
01:35:15 Merci beaucoup Manuel Valls d'être venu ce soir
01:35:17 répondre à l'ensemble de questions en direct sur CNews et sur Europe 1.
01:35:20 Merci Louis de Ragnell, merci Céline Pina de m'avoir accompagné.
01:35:24 Merci évidemment à vous de nous avoir suivis.
01:35:26 Dans un instant, vous avez rendez-vous avec Christine Kelly
01:35:29 dans Face à l'Info sur CNews
01:35:31 et Hélène Zellani dans Europe 1 Soir sur Europe 1.
01:35:34 Passez une très très belle soirée. Merci.
01:35:36 ...