• il y a 6 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews.
00:00:04 La politique dans tous ces états, une fois de plus la séance à l'Assemblée nationale a été perturbée par la gauche qui est venue habiller aux couleurs de la Palestine.
00:00:10 Un incident a une nouvelle fois été provoqué par une députée de la France insoumise, Rachel Keke, qui a brandi un drapeau palestinien.
00:00:16 On entendra les réactions des uns et des autres. Pendant ce temps-là, pendant ce temps-là, les Français sont toujours confrontés aux mêmes problématiques, l'insécurité.
00:00:25 A Saumur, une fusillade mortelle a éclaté devant la terrasse d'un restaurant, faisant un mort et un blessé.
00:00:30 Autre fusillade à Châteauroux, où un jeune homme de 25 ans lié au trafic de stupéfiants est mort après un tir d'arme automatique.
00:00:37 L'ensauvagement au quotidien aussi à Orange, où une jeune mère de famille a été agressée à coup de couteau à la tête par une autre automobiliste,
00:00:43 qui venait de lui griller une priorité. Enfin, à Clamart, un refus d'optempérer, encore un, a provoqué la mort d'un automobiliste qui arrivait en face du chauffard,
00:00:51 le délinquant qui était au volant, avait 14 ans. Voilà pour ce qui est de la réalité aujourd'hui dans notre pays.
00:00:57 On va en débattre ce soir dans Punchline. Mais tout de suite, il est 17h lors du rappel des titres de l'actualité avec Sandra Chombo. Sandra.
00:01:03 Bonsoir à tous. À la Une ce mardi, Emmanuel Macron appelle une nouvelle fois. Le Hamas a accepté l'accord de cesser le feu.
00:01:13 Le président s'est par ailleurs entretenu avec Benjamin Netanyahou aujourd'hui. Sur le terrain, Israël poursuit son offensive.
00:01:19 Des bombardements aériens et des tirs d'artillerie ont visé la bande de Gaza ce mardi. Huit policiers ont été tués dans le centre, selon le mouvement palestinien.
00:01:26 La Russie n'exclut pas de frapper les instructeurs français en Ukraine. Le porte-parole du Kremlin l'assure. Aucun instructeur s'occupant de la formation des militaires ukrainiens n'a d'immunité.
00:01:36 Le projet d'une coalition européenne souhaitée par la France est en discussion, mais il est loin d'être finalisé.
00:01:41 Et puis un homme d'une vingtaine d'années, vous le disiez Laurence, a été tué par balle hier à Châteauroux dans l'Indre.
00:01:46 Les pompiers sont intervenus vers 21h pour une rixe avec arme à feu. L'individu a été touché par les tirs du passager d'un scooter. Ce dernier a pris la fuite.
00:01:55 La victime était connue pour des faits liés au trafic de stupéfiants.
00:01:58 Merci beaucoup Sandra Chombo pour ces informations qui ne sont pas toujours très gueux. On va y revenir dans un instant.
00:02:04 L'insécurité, ça reste évidemment la problématique très importante pour les Français avec le pouvoir d'achat.
00:02:09 Un petit mot peut-être de la politique pour commencer. Je vous salue peut-être.
00:02:12 Bonsoir Laurence. Comment allez-vous ? Je vais faire les présentations.
00:02:15 Bonsoir Laurent. Merci. Bonsoir à tous. Louis de Reynel. Rachel Kahn. Christophe Renfis.
00:02:21 Filippe Guybert. Je suis ravie de vous voir mon cher Philippe.
00:02:25 Moi aussi ma chère Laurence. Je suis honorée.
00:02:28 Jean-Christophe, vous êtes secrétaire nationale du syndicat de police. Unité.
00:02:31 Je ne sais pas pourquoi je suis partie tout de suite pour l'Assemblée nationale.
00:02:34 Parce qu'il y a eu encore de l'agitation, je vous l'ai dit, dans l'hémicycle. Les députés de la NUPES.
00:02:39 Non mais Yael Brontepivet, elle le fait pas mal. Franchement, elle a la poigne.
00:02:44 Elle essaye de faire ce qu'elle peut. On va d'ailleurs écouter ce qu'elle a dit.
00:02:47 Parce qu'on savait déjà que ça se passerait de façon assez compliquée.
00:02:50 Puisqu'on a vu arriver les députés de la NUPES habillés aux couleurs du drapeau palestinien.
00:02:56 Et puis il y a eu un incident pendant la séance. On va revoir tout ça.
00:02:59 Mais d'abord, Yael Brontepivet qui voit en s'asseyant dans l'hémicycle qu'évidemment, il y a un événement qui est en train de se passer à gauche.
00:03:06 Regardez et écoutez.
00:03:08 Je vois les habillements des uns et des autres. Je crois qu'il est nécessaire de rappeler que nous sommes dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
00:03:18 (Applaudissements)
00:03:28 L'hémicycle est le lieu du débat. Le lieu du débat démocratique.
00:03:33 Et l'expression des parlementaires s'effectue exclusivement à l'oral.
00:03:39 Voilà, à l'oral. Et il y a cette manifestation.
00:03:43 Ces députés, on les voit sur l'écran qui est derrière moi.
00:03:47 Qui s'habille de rouge, qui s'habille de blanc, qui de noir, qui de vert.
00:03:51 Ce sont les couleurs évidemment du drapeau palestinien.
00:03:53 Et puis il y a une des députés insoumise qui a franchi un cap et qui a brandi le drapeau palestinien.
00:03:58 C'est Rachel Keke, regardez.
00:04:00 Ah, c'est juste une photo, me dit David Poujol.
00:04:04 On la voit brandir le drapeau. On salue Alexandre Devecchio qui arrive.
00:04:08 Bonsoir Alexandre.
00:04:09 Bonsoir.
00:04:10 Et effectivement, on va rejoindre Elodie Huchard, notre envoyée spéciale, qui est sur place avec Charles Bajet.
00:04:14 Elodie, bonsoir.
00:04:16 On savait qu'il y aurait des happenings, pour employer un mot bien français,
00:04:22 qu'il se passerait des choses. On n'a pas été déçus. C'est bien cela Elodie ?
00:04:25 C'est exactement ça. Laurence, en fait, l'ambiance s'est tendue subitement
00:04:30 parce que vous avez montré ces images des députés de la NUPES
00:04:33 habillés aux couleurs du drapeau palestinien.
00:04:36 Évidemment, ça a lassé quelque peu Yael Broun-Pivet
00:04:39 parce qu'il y avait d'un côté les députés de la NUPES qui recréaient le drapeau palestinien.
00:04:43 De l'autre, les députés les Républicains qui ont mis leur écharpe tricolore.
00:04:46 Le ministre Auban me disait franchement, on en a marre du cirque
00:04:49 parce que c'est un peu à ça que parfois ressemble l'Assemblée nationale.
00:04:52 Mais en revanche, la majorité, comme les LR, soulignait le fait que la NUPES était responsable.
00:04:56 Ce n'est pas sanctionnable par le règlement de s'habiller d'une couleur particulière.
00:05:00 Donc, ils avaient l'impression que la tension était un peu redescendue par rapport à la semaine dernière.
00:05:05 Et bien, c'était sans compter sur HLKK qui, effectivement, a brandi de nouveau un drapeau palestinien.
00:05:10 La même scène que la semaine dernière. Yael Broun-Pivet a tenté d'abord de ne pas suspendre la séance,
00:05:15 d'expliquer qu'elle le copait d'une sanction.
00:05:17 C'est l'inscription, un rappel à l'ordre avec inscription au procès verbal,
00:05:21 mais devant les tumultes, une nouvelle fois, l'Assemblée nationale,
00:05:23 avec une nouvelle fois toute la droite et la majorité debout,
00:05:26 criant dehors à Rachel Keke que finalement, Yael Broun-Pivet a dû suspendre la séance.
00:05:30 Pour l'instant, la sanction reste la même.
00:05:32 Un bureau sera convoqué exceptionnellement plus tardivement pour savoir si la sanction est plus grave.
00:05:37 Et puis malheureusement, dirais-je, il va falloir s'habituer à ce genre de happening,
00:05:41 comme vous l'avez dit dans l'Assemblée, puisque Mathilde Panot a prévenu.
00:05:44 Sébastien Delogué a fait rentrer le drapeau palestinien dans l'hémicycle.
00:05:47 Il n'en sortira que quand il y aura un cessez-le-feu.
00:05:49 Comprenez la menace pour les semaines à venir.
00:05:51 Merci beaucoup Elodie Bouchard et Charles Baget.
00:05:53 Après, ce sera à nous de savoir si on répercute à chaque fois ce type d'incident
00:05:57 et si on se fait caisse de résonance de ces happenings qui vont s'égrener au fil des semaines.
00:06:02 Ça, c'est une question qu'on, évidemment, va se poser.
00:06:05 Rapidement, on ne va pas y passer trois heures, parce qu'il y a des sujets extrêmement importants.
00:06:08 Je ne dis pas que ça, ce n'est pas important, c'est extrêmement important.
00:06:10 Mais on a des sujets d'insécurité qui nous concernent.
00:06:14 Louis, là, ce qui se passe, c'est une stratégie d'antagonisation.
00:06:17 Alors, je précise aussi qu'il y avait des députés LR qui étaient sains, eux, de leur écharpe tricolore.
00:06:22 Oui, mais ça, c'est permis.
00:06:24 Oui, c'est permis. Heureusement que c'est permis.
00:06:26 Encore heureux que c'est permis.
00:06:27 Non, mais en fait, on est tellement dans un monde de fous.
00:06:29 Objectivement, je ne vais pas dire que c'est grave, parce que oui, c'est éminemment grave.
00:06:34 Mais je ne vais pas m'arrêter là.
00:06:36 En fait, on en a tous ras-le-bol.
00:06:39 Moi, là, pour le coup, je dis pauvre Yael Brown-Pivet, pauvre députée,
00:06:42 parce que quand on voit le niveau de moins que cours d'école de tous ces parlementaires,
00:06:47 Rachel Keke, en plus, si vous voulez, c'est une députée qui ne travaille quasiment pas.
00:06:52 Elle est très peu présente.
00:06:53 Elle intervient sur assez peu de sujets, sauf sur des sujets très urticants comme ceux-là.
00:06:58 Et donc, ce qu'on entend, moi, j'ai écouté Rachel Keke.
00:07:01 Elle a sorti, elle a quand même dit, chaque mardi dans l'hémicycle,
00:07:04 il faut qu'il y ait des drapeaux palestiniens.
00:07:06 Donc, ça veut dire qu'ils vont continuer.
00:07:07 En fait, ils jouent avec le droit et avec les règlements.
00:07:09 Qu'est-ce qui va se passer ?
00:07:10 Mais c'est gros comme une maison.
00:07:12 La semaine prochaine, je pense qu'ils vont arriver à 30 avec des drapeaux palestiniens
00:07:15 pour dire, alors, allez-y, sanctionnez-nous tous.
00:07:17 Et puis, c'est nous de l'Assemblée nationale.
00:07:22 Je pense que leur souhait, in fine, c'est qu'en fait,
00:07:25 Yael Brown-Pivet n'ait d'autre choix que de prononcer des sanctions d'interdiction
00:07:29 de l'Assemblée nationale pendant 15 jours.
00:07:31 Et ils diront, regardez, l'Assemblée nationale est vide.
00:07:34 On est interdit de s'exprimer.
00:07:35 C'est horrible, on est baïonnés.
00:07:36 C'est ça, ce qu'ils veulent.
00:07:37 Pas vous, vous n'êtes pas baionnés.
00:07:38 Ah ben non, mais heureusement qu'on peut encore parler.
00:07:40 Philippe Guivert.
00:07:41 Non, mais on n'a pas affaire à des députés.
00:07:43 Là, on a affaire à un hémicycle transformé en mauvais enfil de fac.
00:07:47 En âgé, quoi.
00:07:48 En âgé, avec des députés qui se comportent comme des militants adolescents
00:07:53 ou post-adolescents, je ne sais pas.
00:07:55 Moi, ce qui me choque profondément, c'est le respect de l'institution.
00:08:01 Je trouve que quand on élule la nation, qu'on a ce teneur,
00:08:04 je trouve que la moindre des choses est de respecter les règles de l'institution.
00:08:08 Ce qui empêche absolument pas…
00:08:09 Ceux-là, ils les détournent, les règles.
00:08:10 Parce que là, ce n'est pas contraire au règlement de venir avec des deux couleurs.
00:08:12 Oui, le drapeau, c'est contraire au règlement.
00:08:14 Oui, mais habiller comme ça, ce n'est pas contraire.
00:08:16 De s'habiller en rouge, vert et blanc.
00:08:17 Le contourne.
00:08:18 Exactement, vous avez raison.
00:08:19 Mais bon, on est dans la dernière semaine de campagne avant les européennes.
00:08:22 J'ose espérer.
00:08:23 Tout n'est pas permis normalement.
00:08:25 À partir de la semaine prochaine, on reviendra à des comportements plus respectueux de l'institution
00:08:30 à laquelle ils appartiennent.
00:08:31 J'en doute.
00:08:32 J'en doute un petit peu.
00:08:33 Rachel, rapidement, parce que j'ai la parole.
00:08:35 Partagé.
00:08:36 Déjà, après, il y a la forme.
00:08:38 Sur la forme, c'est quand même avec nos impôts que ces élus, nos représentants, sont payés.
00:08:43 Dans leur cabinet, il y a des collaborateurs qui ont passé des heures
00:08:48 à faire une espèce de chorégraphie, à dire "toi, tu t'habilles en rouge,
00:08:54 tout ce quartier-là s'habille en noir, tout ce quartier-là s'habille en..."
00:08:57 C'est-à-dire que le temps passé, donc, avec notre argent,
00:09:00 c'est de faire des chorégraphies de la couleur du drapeau palestinien.
00:09:03 C'est honteux et, par rapport à nous, irrespectueux.
00:09:06 Et ensuite, sur le fond de cette histoire,
00:09:10 alors, une nouvelle fois, je suis d'accord avec vous sur la martyrocratie
00:09:15 ou la victimocratie qui est employée en mettant bien Rachel Keke en avant.
00:09:19 On a très bien compris pourquoi.
00:09:21 Parce que, finalement, on est pris en étau.
00:09:24 On ne peut pas trop lui répondre.
00:09:26 - Tout ce que vous nous dites à chaque fois.
00:09:27 - Exactement.
00:09:28 Et après, sur le fond, sur la Palestine, la position de la France est très claire.
00:09:32 Mais que ces personnes, comment dirais-je,
00:09:36 axent très fort leur prise de parole sur "aller chercher les responsables du Hamas
00:09:42 et militer pour arrêter les subventions et les financements de ce groupe terroriste".
00:09:47 - Alors, on va écouter un échange entre Emmerick Caron sur le fond du dossier.
00:09:50 C'est-à-dire, effectivement, la situation à Gaza et la position de la France.
00:09:53 Emmerick Caron face à Jean-Noël Barraud, ministre délégué chargé de l'Europe,
00:09:56 qui lui a répondu. Écoutez.
00:09:58 - La non-réponse de votre gouvernement aux atrocités que subissent les Palestiniens
00:10:03 est une complicité qui fait de notre pays la honte de l'Europe.
00:10:07 [Applaudissements]
00:10:09 L'un des moyens d'action, c'est la reconnaissance de l'Etat palestinien.
00:10:13 Mais le président dit encore trop tôt qu'il ne faut pas se laisser dominer par l'émotion.
00:10:17 Ma question est donc la suivante.
00:10:19 Qu'est-ce que vous attendez exactement ?
00:10:21 Qu'il n'y ait plus de Palestiniens vivants qui puissent habiter cet Etat ?
00:10:24 [Applaudissements]
00:10:25 - 241 jours. 241 jours.
00:10:29 Et vous ne parvenez toujours pas à saluer la mémoire de nos 43 compatriotes français
00:10:34 sauvagement assassinés le 7 octobre.
00:10:37 241 jours et vous ne parvenez pas à adresser le moindre mot de soutien
00:10:43 à nos deux compatriotes retenus dans des tunnels à Gaza.
00:10:47 Ne laissons pas croire qu'Israël est la seule partie dans ce conflit.
00:10:51 Le Hamas porte une responsabilité très lourde.
00:10:54 Alors rejoignez les efforts de la diplomatie française
00:10:59 et condamnez sans appel le comportement du Hamas depuis le 7 octobre.
00:11:04 - Voilà pour cet échange. Sabrina Medjéber.
00:11:06 - Excellente réponse du ministre, vraiment.
00:11:09 Il a bien compris que la situation est extrêmement complexe
00:11:12 et que le zélote du classique Jean-Luc Mélenchon qui agite les pires pulsionalités,
00:11:17 c'est-à-dire dresser la République française,
00:11:20 enfin la diviser entre d'un côté les musulmans et d'un autre côté les juifs,
00:11:23 puisque c'est cet ordre schismatique-là qu'il suit,
00:11:26 eh bien le ministre lui a porté une réponse des plus correctes
00:11:29 parce que ce conflit dépasse même les compétences du Quai d'Orsay.
00:11:33 Il s'agit du monde arabe. Le monde arabe est complexe
00:11:36 parce qu'il est multi-confessionnel, qu'il y a des questions de leadership religieux
00:11:40 entre les sunnites et les chiites.
00:11:42 C'est la raison pour laquelle, par exemple, lorsque l'Iran attaquait Israël,
00:11:45 la Jordanie et l'Arabie saoudite ont été aux côtés d'Israël.
00:11:48 Donc c'est une situation extrêmement complexe.
00:11:51 La guerre est extrêmement chirurgicale.
00:11:53 On a parlé des tours qui ont explosé.
00:11:55 Ces tours ont été construites en 2009 par le Hamas,
00:11:58 en tour et en dessous par des tunnels.
00:12:01 Donc c'est une situation qui doit s'observer au jour le jour
00:12:04 avec des experts en géopolitique.
00:12:06 Et monsieur le ministre a tout à fait raison de rappeler
00:12:09 que la France insoumise n'a jamais un seul mot,
00:12:12 ni pour les otages, ni pour les Français victimes d'antisémitisme.
00:12:15 Et ça, il faut sans cesse le rappeler.
00:12:17 Alexandre de Vécuo, rapidement, puis après on avance.
00:12:19 Pour la France insoumise, en réalité, la Palestine est un prétexte
00:12:22 et leur obsession ou leur passion pour le drapeau palestinien, je pense,
00:12:26 est proportionnelle à leur aversion pour le drapeau français.
00:12:30 Je les imagine mal, bizarrement,
00:12:32 brandir le drapeau français à l'intérieur de l'Assemblée nationale.
00:12:36 Je crois qu'il y a une haine de l'Occident, finalement,
00:12:39 qui transparaît et que la cause des Palestiniens,
00:12:42 ils s'en fichent un peu.
00:12:44 Parce que je ne sais pas comme ça...
00:12:45 Je ne sais pas s'ils s'en fichent de la cause des Palestiniens, Alexandre.
00:12:47 Excusez-moi, pourquoi seulement les Palestiniens ?
00:12:50 Et vous croyez vraiment que de brandir un drapeau comme ça
00:12:53 dans l'Assemblée nationale, ça va les aider ?
00:12:56 Je ne crois pas, effectivement.
00:12:57 Il faut faire jouer la diplomatie.
00:13:00 Il y a des choses sans doute à faire,
00:13:03 mais pas instrumentaliser ainsi cette cause
00:13:06 pour se donner bonne conscience, faire du spectacle
00:13:09 et je crois cracher aussi une forme de haine de la France.
00:13:13 À quelques jours des élections, on sait très bien à quoi il joue rapidement.
00:13:17 Philippe Guibert, on voit des députés socialistes,
00:13:20 parce que ce sont des députés du PS.
00:13:21 Il y a des écologistes.
00:13:23 Il y a Sandrine Rousseau aussi, j'ai l'impression.
00:13:25 Il y a des insoumis, il y a des socialistes ou pas ?
00:13:28 Je n'en voyais pas sur l'image qui est derrière.
00:13:31 Il y a Jean-François Hollande, mais surtout les écologistes qui ont organisé ça.
00:13:34 On demanderait à Elodie Huchard.
00:13:36 Je voulais savoir s'il y avait des socialistes.
00:13:38 Je réalise surtout en noir.
00:13:40 Vous les voyez là ?
00:13:42 Sur l'image qu'on voit derrière vous, je ne voyais pas de socialistes.
00:13:45 Il paraît-il qu'ils sont en noir.
00:13:47 Les insoumis, ils ne sont pas très nombreux.
00:13:49 Ce n'est pas tout.
00:13:50 Les socialistes, oui.
00:13:52 C'est un peu moins nombreux.
00:13:54 Quand je vais au Cirque Pinder, je paye mon ticket.
00:13:58 Je vois que, moralité, bientôt on va avoir des montreurs d'ours, je pense, à l'Assemblée nationale.
00:14:04 Il ne manque plus que ça.
00:14:06 C'est un sujet tellement important.
00:14:08 Ça nous attriste tous en tant que policiers, parce que ces gens-là nous font la morale tous les jours.
00:14:12 Sur l'approbité, sur ce qu'on doit être dans la rue, comment on doit répondre aux gens.
00:14:16 Ils vous disent que vous êtes des assassins.
00:14:18 Toujours les mêmes.
00:14:20 On est des racistes en puissance, des assassins, des grosses brutes.
00:14:23 On a des 7 sur 20 pour entrer dans la police.
00:14:26 Et que sais-je ?
00:14:28 Demain, ils ont besoin de nous.
00:14:30 Demain matin, à 14h, je suis à l'Assemblée nationale.
00:14:32 On va être audité pour une proposition de loi.
00:14:35 Et là, ils sont contents d'avoir des policiers, j'allais dire, pour qu'on puisse répondre aux attentes.
00:14:39 Et pour leur sécurité.
00:14:41 Quand ils sont menacés, ils sont bien là.
00:14:43 D'ailleurs, ce qui est marrant, c'est que des fois, on appelle au secours.
00:14:48 Louis Boyard, je me rappelle, c'était la BAC départementale de Mathieu Vallée qui allait le protéger.
00:14:53 En fait, vous voyez, c'est...
00:14:55 Il y en a qui se disent que c'est un autre chemin.
00:14:57 C'est comme ça.
00:14:58 Non, non, mais là, par contre, ça ne dérangeait pas Louis Boyard d'être protégé par la police.
00:15:01 Un tout petit mot de ce qui s'est passé à Clamart.
00:15:03 C'est un nouveau refus d'obtempérer, que vous connaissez malheureusement bien les policiers.
00:15:07 À toutes les 20 minutes dans notre pays, qui a tourné au drame cette nuit.
00:15:10 Une voiture volée a refusé de s'arrêter.
00:15:13 Elle a été prise en chasse par la BAC.
00:15:15 Et en fin de course poursuite, il y avait une voiture qui arrivait en face.
00:15:18 Explication Célia Barotte.
00:15:20 Les faits se sont déroulés aux alentours de 3h du matin.
00:15:24 Selon les premiers éléments, des effectifs de police ont repéré à Palaisaux,
00:15:27 une commune située en Essonne, un véhicule signalé comme étant volé.
00:15:31 Le conducteur aurait refusé de se soumettre aux injonctions des policiers
00:15:35 et aurait pris la fuite en prenant de graves risques sur la route.
00:15:39 À Clamart, dans les Hauts-de-Seine, le conducteur aurait perdu le contrôle du véhicule.
00:15:43 Il aurait percuté une autre voiture.
00:15:46 Suite à cet accident, un massage cardiaque a été prodigué sur le conducteur du véhicule
00:15:51 qui venait en sens inverse.
00:15:53 Il est décédé sur les lieux du drame.
00:15:55 Il était âgé de 34 ans.
00:15:57 Le conducteur de 14 ans, lui, a été blessé.
00:15:59 Il a été admis à l'hôpital et il a été placé en garde à vue.
00:16:02 Enfin, le parquet de Créteil a ouvert une enquête pour vol,
00:16:05 refus d'obtempérer aggravé et homicide involontaire aggravé.
00:16:09 - 14 ans ! - 14 ans !
00:16:12 - On ne s'arrête pas quand on est au volant d'une voiture volée,
00:16:16 quand on voit la police et la BAC ?
00:16:18 - Ça surprend toujours tout le monde.
00:16:20 Ça ne nous surprend plus malheureusement, mais moi ça fait écho à l'affaire Nahel.
00:16:23 C'est la même chose, sauf que là, nous ne sommes pas intervenus.
00:16:26 On a pris en charge le véhicule.
00:16:28 On reste bien, bien, bien, bien en arrière.
00:16:31 On ne s'arrête pas justement, puisqu'on nous reproche d'être trop près des fois
00:16:35 de faire des chasses, entre guillemets.
00:16:37 Et puis, la personne perd le contrôle et tue une autre personne en face.
00:16:41 Voilà.
00:16:42 Sauf que là, la police, nous, on intervient tranquillement
00:16:45 parce qu'on n'a pas le choix.
00:16:46 Parce que justement, on ne prend plus de risques.
00:16:48 L'affaire Nahel, je le dis, ça peut choquer, mais oui,
00:16:51 il y aura un débat juridique sur ce sujet-là.
00:16:55 Et on verra effectivement ce qui s'était passé avant
00:16:58 et si la loi a été respectée.
00:16:59 Maintenant, en fait, aujourd'hui, et là, bizarrement,
00:17:01 je ne vois pas non plus de tweet de certaines personnalités de députés
00:17:06 qui d'habitude…
00:17:07 Pour l'automobiliste qui est arrivé en face et qui est mort.
00:17:08 Je ne vois pas.
00:17:09 Il n'y aura pas d'émotes non plus.
00:17:10 Il n'y aura rien parce qu'en fait, ça n'intéresse personne.
00:17:12 C'est ça.
00:17:13 Mais c'est terrible, Philippe Guibert, quand on entend ça.
00:17:15 De facto, les policiers ne vont plus intervenir vraiment
00:17:17 sur les refus d'obtempérer, sauf quand leur vie est en danger ?
00:17:20 Oui.
00:17:21 Alors, le parallèle avec l'affaire Nahel, hélas, on ne saura jamais,
00:17:25 compte tenu de ce qui s'est passé et du fait que ce jeune a été tué.
00:17:28 Non, le jeune conducteur, il n'est pas tué.
00:17:31 Non, non, je parlais de l'affaire Nahel, du jeune Nahel.
00:17:34 Moi, je parlais de Clamart.
00:17:35 Oui, bien sûr.
00:17:36 Non, évidemment que c'est tragique.
00:17:39 C'est-à-dire qu'on ne sait plus quoi faire.
00:17:41 Si un gamin de 14 ans aujourd'hui, au volant d'une voiture volée,
00:17:46 ose cela, ça devient très compliqué parce qu'on est tous d'accord.
00:17:52 On en parlait juste avant.
00:17:54 On est tous d'accord sur le fait qu'il faudrait des coups,
00:17:56 des moyens plus rapides, plus immédiats, quitte à ce qu'elles soient plus courtes,
00:18:00 mais qu'il y ait une sanction immédiate pour des jeunes adolescents
00:18:03 de façon à les dissuader.
00:18:05 Mais qu'est-ce qu'on va faire de ces gamins ?
00:18:08 De ces quoi ? Sauvageons, comme disait Jean-Pierre Chevrier.
00:18:12 Oui, mais c'est une… Evidemment, la prise de risque…
00:18:15 C'est-à-dire qu'on a l'impression que la prison ne leur fait plus peur,
00:18:17 que le risque de mort ne leur fait plus peur.
00:18:20 On en parlera peut-être à propos du trafic de drogue tout à l'heure.
00:18:23 Et donc, on est dans une situation que je trouve dramatique
00:18:26 et où les solutions ne sont pas toutes évidentes.
00:18:29 L'autorité et la fermeté, ça marche toujours en même temps.
00:18:32 Il faut évidemment plus de fermeté et plus d'efficience dans les peines
00:18:36 et qu'elles soient effectivement effectuées.
00:18:39 Mais il faudra bien qu'on trouve une solution de prévenir un peu plus tout ça.
00:18:43 Moi, je n'arrive pas à croire qu'un gamin de 14 ans
00:18:46 arrive à ce degré de criminalité et de délinquance comme ça du jour au lendemain.
00:18:50 Je pense qu'il y a forcément des antécédents.
00:18:52 Et je pense que ça...
00:18:54 Célia Barraud me précise que le mineur est déjà connu de la justice.
00:18:58 Voilà.
00:18:59 Vol avec violence, celui d'une incapacité supérieure à 8 jours,
00:19:03 atteinte à l'intimité de la vie privée.
00:19:05 Il avait fait aussi l'objet d'une mesure alternative aux poursuites
00:19:08 pour des faits de violation de domicile.
00:19:10 La prévention, c'est la répression dans ces cas-là.
00:19:14 Je pense que d'ailleurs, Philippe Guillebert ne serait pas contre.
00:19:17 Il aurait dû être enfermé depuis longtemps.
00:19:20 Mais n'exagérons pas, Alexandre.
00:19:22 Si, violence...
00:19:24 Pris en charge.
00:19:25 Quand on est violent, ça...
00:19:26 Moi, je n'aime pas le terme "pris en charge"
00:19:28 parce qu'on a l'impression qu'il faut en plus l'assister.
00:19:31 Donc, enfermer pas forcément dans une prison
00:19:34 avec des pédophiles et des serial killers,
00:19:37 mais les centres éducatifs fermés.
00:19:39 Il aurait fallu une sanction.
00:19:42 Donc, voilà.
00:19:43 Et on en revient aussi à la déficience des parents.
00:19:45 Parce que quand on l'a de son fils à 14 ans,
00:19:47 faire ça, on est aussi coupable.
00:19:49 Est-ce que les parents étaient inquiétés depuis le temps ?
00:19:52 Je suis sûr que non.
00:19:53 Je le dis dimanche après-midi sur votre antenne,
00:19:56 Maurice Berger, le pédopsychiatre, a fait une masterclass.
00:19:59 Franchement, je l'ai tweetée, je l'ai envoyée.
00:20:01 J'aimerais bien que tous les hommes politiques
00:20:03 et les décideurs puissent l'écouter,
00:20:05 puissent comprendre enfin les enjeux,
00:20:07 arrêter de lutter des idéologues
00:20:09 et faire confiance aux gens de terrain qui connaissent cette matière,
00:20:12 la matière humaine, les gamins.
00:20:14 Justement, il parlait de buter à un moment donné.
00:20:16 Il faut qu'il y ait une peine, il faut qu'elle arrive rapidement.
00:20:18 Il faut que les enfants aient un cadre.
00:20:20 Moi, je suis de la vieille école.
00:20:22 C'est bien d'envoyer des enfants dans des centres,
00:20:25 faire du yoga, faire de la méditation, etc.
00:20:27 Non, non, mais il faut repartir aux basiques.
00:20:29 Les gamins, je suis désolé, il y a des maisons de correction.
00:20:31 On les isole, on les met dans des endroits
00:20:33 où ils sont coupés de leur lieu social,
00:20:36 qui est dévastateur.
00:20:37 On leur apprend les basiques.
00:20:38 Le matin, vous vous levez, vous faites votre lit.
00:20:40 Au moins, vous aurez fait quelque chose de positif dans votre journée.
00:20:43 Vous allez faire du sport.
00:20:45 On vous rapprend un petit peu ce que c'est que l'école,
00:20:47 les valeurs, etc.
00:20:48 Il y a des policiers qui sont en face d'être en retraite.
00:20:50 Il y a des militaires qu'on peut réutiliser,
00:20:52 qui sont aussi en retraite.
00:20:54 Il y a plein de personnes qui sont volontaires pour encadrer ces gamins.
00:20:57 On peut en sauver.
00:20:58 On ne sauvera pas tout le monde.
00:20:59 Mais ces générations, malheureusement, sont perdues pour moi.
00:21:02 On ne peut rien en faire.
00:21:04 Quand un gamin dépasse 15-16 ans,
00:21:06 après il a pris trop de mauvais plis,
00:21:08 et de toute façon, vous n'y arriverez pas.
00:21:10 Il n'y a que des fois, je le dis bien,
00:21:11 une femme qui peut les sauver.
00:21:13 Parce qu'à un moment donné, ils sont en couple,
00:21:15 ils ont des enfants, et ils se rendent compte,
00:21:17 qu'ils ont une vie de merde.
00:21:18 Je suis désolé de le dire,
00:21:19 mais ils ont une vie avec zéro espoir.
00:21:21 Et vous le voyez d'ailleurs, les gamins, 24 ans,
00:21:23 une rafale de Kalachnikov, vous finissez dans un caniveau,
00:21:25 votre mère pleure, le père,
00:21:27 je ne sais même pas où il est d'ailleurs,
00:21:29 et puis terminé, on passe à quelqu'un d'autre.
00:21:32 Et c'est ça en fait, la vraie vertu, le cercle vertueux.
00:21:35 Il faut reprendre, moi je suis la vieille école,
00:21:37 mais reprendre ces gamins-là,
00:21:39 dès le plus jeune âge,
00:21:41 quand on voit qu'ils sont en train de se complacer.
00:21:43 C'est des gamins qu'il faut lancer.
00:21:45 Mais oui, mais pas des Rustines,
00:21:47 vraiment prendre conscience,
00:21:48 c'est sauver les générations qui arrivent.
00:21:50 Sauver aussi notre, nos générations,
00:21:52 la génération des adultes.
00:21:54 En fait, c'est cette fameuse phrase,
00:21:56 mais pour élever nos enfants,
00:21:58 il faut tout un pays.
00:21:59 Et lorsqu'on a cette petite musique,
00:22:01 avec des représentants qui normalement
00:22:03 sont censés incarner l'exemplarité
00:22:05 et le respect des règles,
00:22:06 et bien ce n'est pas le théâtre qu'on a eu tout à l'heure
00:22:08 à l'Assemblée nationale.
00:22:10 Pas faux, pas faux, Samoïna.
00:22:12 Absolument, c'est une conséquence qu'on déplore sur votre plateau,
00:22:14 mais il faudrait analyser les causes
00:22:16 de cette déliquescence
00:22:18 de l'ultra-violence de la jeunesse en France,
00:22:20 quand on voit le casier judiciaire de ce gamin.
00:22:23 On sait d'où ça vient,
00:22:25 ma chère Laurence, pardon,
00:22:27 mais quand vous prenez une ville comme Creil,
00:22:29 vous avez un policier pour...
00:22:31 Alors, juste Sabrina, je vous précise,
00:22:33 cet individu de 14 ans faisait l'objet
00:22:35 d'une mesure éducative judiciaire provisoire
00:22:37 incluant un module de réparation.
00:22:39 Déjà, vous avez tout dans l'énonce.
00:22:41 C'est un module de réparation.
00:22:43 Un module de réparation.
00:22:45 Pourquoi pour un gamin de 14 ans, un module de réparation ?
00:22:47 Mais rien, la plupart s'en moquent.
00:22:49 L'autorité est complètement méprisée dans ces quartiers.
00:22:51 En réalité, plus les faits de délinquance s'additionnent,
00:22:55 plus ça leur donne des gages d'honorabilité
00:22:57 et de respectabilité dans le quartier.
00:22:59 Absolument, il faut aussi voir l'histoire
00:23:01 de la réputation du caïda mortifère dans les quartiers.
00:23:04 C'est aussi cette question-là qu'il faut soulever.
00:23:07 Et malheureusement, depuis 40 ans,
00:23:09 on a des politiques qui, par idéologie,
00:23:11 les ont considérées comme des pauvres petites victimes
00:23:13 de racisme et d'exclusion sociale.
00:23:16 Et d'un autre, des politiques qui n'ont pas osé
00:23:18 franchir le rubicon de l'autorité
00:23:20 parce qu'ils ont eu peur de faire le jeu de l'extrême droite.
00:23:23 Donc aujourd'hui, on se retrouve dans une crise sociétale
00:23:27 qui mêle à la fois la faiblesse de l'autorité,
00:23:30 le manque de courage politique,
00:23:32 ainsi que le développement de la criminalité.
00:23:35 Mais à des points que vous n'imaginez pas, ma chère Laurence.
00:23:38 Il y a des quartiers où, moi je parle souvent des caves.
00:23:41 Je reproche beaucoup aux logements sociaux
00:23:44 d'avoir mis en place des caves.
00:23:46 Parce que les caves, elles ont servi à quoi ?
00:23:48 Elles ont servi aux tournantes,
00:23:49 elles ont servi aux scooters volés que l'on cachait.
00:23:51 Aujourd'hui, elles servent aux clandestins
00:23:53 que l'on parque dans les caves.
00:23:55 Malheureusement, il y a eu un clientélisme
00:23:58 des logements sociaux qui a largement favorisé
00:24:02 l'homogénéité culturelle dans ces quartiers,
00:24:05 à travers lesquels on pratique les mêmes us et coutumes,
00:24:08 les mêmes codes, selon les mêmes valeurs.
00:24:10 C'est ça le problème.
00:24:11 Et aucun politique n'a le courage d'affronter,
00:24:14 de poser le bon diagnostic
00:24:15 pour apporter, effectivement,
00:24:17 vertueusement, les bonnes réponses.
00:24:19 Petite pause, on continue à évoquer l'actualité
00:24:21 dans un instant dans Punchline sur CNews.
00:24:23 On parlera d'une fusillade, cette fois,
00:24:25 qui a éclaté hier à Saumur,
00:24:28 avec un homme qui est mort.
00:24:29 A tout de suite.
00:24:33 17h30, lors du rappel des titres de l'actualité sur CNews,
00:24:36 avec Sandra Tchambeau.
00:24:37 - Il est controversé depuis des mois
00:24:42 le chantier de l'autoroute A69, Toulouse-Castre.
00:24:45 Gérald Darmanin a demandé au préfet du Tarn
00:24:47 d'interdire la manifestation prévue ce week-end.
00:24:50 Elle est organisée par le collectif
00:24:51 Les Soulèvements de la Terre.
00:24:53 Le ministre de l'Intérieur craint
00:24:54 une action extrêmement violente.
00:24:56 12 unités de forces mobiles soutiendront
00:24:58 les effectifs locaux.
00:25:00 Un passeraille lancé pour inciter les jeunes
00:25:02 à privilégier le train cet été.
00:25:04 Emmanuel Macron avait fait la promesse il y a 8 mois
00:25:06 à 49 euros par mois pour les 16-27 ans.
00:25:09 Il sera disponible dès demain.
00:25:11 Le gouvernement table sur la vente de 700 000 passes.
00:25:14 Seuls les déplacements en Ile-de-France
00:25:16 ne sont pas éligibles.
00:25:18 On reste en gare avec la prime spécifique
00:25:20 aux cheminots mobilisés pendant les Jeux olympiques de Paris
00:25:22 cet été.
00:25:23 Sudrail valide l'accord proposé par la SNCF.
00:25:26 Le syndicat évoque un texte équitable.
00:25:28 La direction a proposé le versement
00:25:30 de 95 euros bruts par jour
00:25:32 avec un plafond de 1900 euros maximum.
00:25:34 50 000 cheminots sont concernés,
00:25:36 peu importe leur métier.
00:25:38 - Merci Sandra Tchamboua.
00:25:40 Tout à l'heure, 18h30, pour le rappel des titres
00:25:42 de l'actualité Saumur.
00:25:44 Une fusillade meurtrière a éclaté hier
00:25:46 aux alentours de 18h.
00:25:48 Scénario désormais classique.
00:25:50 Un homme au volant d'une voiture
00:25:52 qui ouvre le feu à la terrasse d'un café.
00:25:54 Sur deux jeunes hommes de 21 et 20 ans.
00:25:56 Une scène ultra-violente
00:25:58 que nous raconte notre envoyé.
00:26:00 Mathieu Devese.
00:26:02 - C'est une fusillade d'une violence rare
00:26:04 qui s'est déroulée ici à Saumur.
00:26:06 Il était aux alentours de 18h.
00:26:08 Quand un homme est arrivé en voiture,
00:26:10 il s'est garé ici sur ce parking.
00:26:12 Puis il est sorti, nous dit-on,
00:26:14 muni d'un imposant revolver
00:26:16 pour se diriger en face
00:26:18 de cette terrasse d'un fast-food.
00:26:20 Il a tiré à bout portant sur deux jeunes hommes.
00:26:22 Le premier, âgé de 21 ans,
00:26:24 a été touché à l'obdomen.
00:26:26 Le deuxième a été touché grievement à la main.
00:26:28 Le lendemain du drame,
00:26:30 l'émotion est palpable.
00:26:32 De nombreux riverains nous disent
00:26:34 que cela aurait pu être bien pire.
00:26:36 Des enfants étaient présents à cette terrasse
00:26:38 alors qu'il faisait beau
00:26:40 pour profiter d'un moment en terrasse.
00:26:42 Concernant l'ambiance qui règne,
00:26:44 il y a énormément de colère,
00:26:46 de tristesse, d'incompréhension.
00:26:48 On nous dit que cette ultra-violence
00:26:50 est confinée aux grandes villes,
00:26:52 aux quartiers défavorisés.
00:26:54 Par exemple, à Paris, Lyon ou Marseille.
00:26:56 Et c'est Saumur, une commune
00:26:58 de 30 000 hommes environ, qui a été touchée.
00:27:00 - Merci beaucoup, mon cher
00:27:02 Mathieu Deveze. Quelques réactions d'habitants
00:27:04 qui étaient sur place et qui, évidemment,
00:27:06 sont choqués par ce qui s'est passé.
00:27:08 - On a vu ce monsieur sortir
00:27:10 de sa voiture avec un revolver
00:27:12 à la main, très calmement,
00:27:14 et venir sur la terrasse.
00:27:16 Alors après, on l'a entendu.
00:27:18 On a entendu les coups de feu.
00:27:20 Moi, j'ai fermé la porte et j'ai tenu la porte
00:27:22 parce que j'ai eu peur. Mais je ne l'ai pas vu
00:27:24 tirer, mais on a entendu.
00:27:26 Quand on a entendu les coups de feu, on s'est
00:27:28 prostré un peu. Et puis après,
00:27:30 on l'a vu remonter dans sa voiture
00:27:32 et partir. - J'ai entendu des coups de feu
00:27:34 de chez moi. Donc, j'étais à ma fenêtre
00:27:36 et, en fait, j'ai vu
00:27:38 le tireur mettre en joue un jeune.
00:27:40 Et je l'ai vu, en fait,
00:27:42 recourir à sa voiture, monter
00:27:44 dans la voiture et partir. - Avec un ami,
00:27:46 on était à la fenêtre et, bon, on a entendu des coups de feu.
00:27:48 Donc, ça surprend toujours, quoi.
00:27:50 Sachant que Saumur, c'est quand même une ville
00:27:52 relativement tranquille. Donc, ouais, ça fait bizarre.
00:27:54 - J'ai vu un homme qui était très perturbé,
00:27:56 qui criait et qui disait "Je vais te tuer quelqu'un, je vais te tuer quelqu'un".
00:27:58 Plusieurs personnes étaient là pour le calmer.
00:28:00 Elles l'ont fait entrer dans un des magasins.
00:28:02 Et après, j'ai vu la police
00:28:04 arriver. Je voyais que tout le monde était perturbé
00:28:06 autour de moi. Donc, moi,
00:28:08 je me suis dépêchée de partir,
00:28:10 de quitter les lieux. - Voilà. Et je précise
00:28:12 qu'on n'est pas à Marseille, là. On est à Saumur.
00:28:14 - Saumur, ouais. - Philippe, on est à Saumur.
00:28:16 - Je connais bien Saumur. - C'est vraiment le symbole
00:28:18 que toute la France... - La France calme.
00:28:20 Le symbole de la France calme aurait pu
00:28:22 être Saumur il y a quelques années.
00:28:24 Petite ville tranquille au bord de Loire
00:28:26 avec la cavalerie,
00:28:28 l'armée...
00:28:30 Pardon ? - L'ébasson du protestantisme.
00:28:32 - Le cadre noir de Saumur. - Absolument.
00:28:34 Le cadre noir de Saumur. Une image
00:28:36 traditionnelle de la France.
00:28:38 Et là, on se retrouve avec des gens
00:28:40 qui se tirent dessus dans la rue
00:28:42 principale à 18h de l'après-midi.
00:28:44 - Pour une dette
00:28:46 de 80 euros. - Pour 80 euros.
00:28:48 Donc, très probablement
00:28:50 du trafic de drogue.
00:28:52 Très probablement du trafic de drogue.
00:28:54 Donc, il faut mesurer quand même l'évolution
00:28:56 du pays quand les trafics
00:28:58 peuvent aller jusqu'à Saumur
00:29:00 et peuvent aller
00:29:02 jusqu'à des meurtres
00:29:04 pour des sommes d'argent qui nous paraissent
00:29:06 dérisoires.
00:29:08 Ça donne l'état de la gravité de la situation.
00:29:10 Ça donne l'état de la gravité
00:29:12 de ce que les trafics sont en train
00:29:14 de faire de ce pays. - Ça va ne pas surprendre
00:29:16 notre ami policier Jean-Christophe Covid
00:29:18 qui me dit mais Saumur,
00:29:20 c'est comme dans toutes les villes. - Malheureusement, non.
00:29:22 Effectivement, Saumur, image d'Epinal.
00:29:24 Musée des blindés, vous avez oublié aussi.
00:29:26 Le château. - Cavalerie.
00:29:28 - Cavalerie. Non, non, mais c'est...
00:29:30 Effectivement, c'est la vie tranquille.
00:29:32 Il y a la Loire. Les gens sont souvent assez
00:29:34 tranquilles. Bon, il y a pas mal de
00:29:36 punk hachiens, mais ça c'est malheureusement aussi
00:29:38 toutes les villes... - C'est quoi, vous dites ? - Des punk hachiens.
00:29:40 - Ah oui, j'avais pas compris. - Mais ça c'est
00:29:42 malheureusement une plaie aussi dans
00:29:44 beaucoup de villes. Il faut le dire aussi.
00:29:46 Mais ça ne m'étonne pas parce qu'il y a
00:29:48 au mois de mars, j'en avais parlé, à Périgueux, 35 000
00:29:50 habitants, pareil, l'île de province.
00:29:52 Règlement de compte pour 20 euros.
00:29:54 Alors là, c'est 80 euros.
00:29:56 Donc c'est l'inflation qui augmente.
00:29:58 - Le truc de territoire. - C'est affreux.
00:30:00 Pour 20 euros, pour 80 euros, Périgueux
00:30:02 c'était un coup de couteau. Un jeune Comorien
00:30:04 qui est mort d'un coup de couteau pour une dette
00:30:06 non remboursée.
00:30:08 Et en fait, les Français aujourd'hui,
00:30:10 et on le dit, aujourd'hui,
00:30:12 le voient en bas de chez eux. Effectivement, à une époque,
00:30:14 c'était des grosses agglomérations, des quartiers sensibles,
00:30:16 etc. Aujourd'hui, il n'y a pas une ville
00:30:18 qui n'est pas touchée par cette délinquance
00:30:20 et cette violence grave.
00:30:22 - Autre exemple, Châteauroux, je vais vous passer la parole.
00:30:24 On peut faire une litanie tous les jours.
00:30:26 - C'est une scène de réplique quotidienne.
00:30:28 - Châteauroux, homme de 25 ans, tué en début de soirée
00:30:30 après des tirs d'arme à feu. Je ne sais pas si on a les images
00:30:32 mais je ne crois pas.
00:30:34 La victime était connue de la police pour trafic de stupes.
00:30:36 Le maire de la ville, qui s'appelle Gilles Averrous,
00:30:38 dénonce un règlement de compte sur fond de narcotrafic.
00:30:42 Et il demande à l'État, encore une fois,
00:30:44 de lui donner les moyens de lutter contre l'insécurité.
00:30:46 Mais rien ne fonctionne.
00:30:48 - Ce qui est terrible, c'est qu'on observe
00:30:50 toute cette bascule de plein de villes
00:30:52 totalement insoupçonnées,
00:30:54 qui sombrent dans la violence
00:30:56 et puis la grande délinquance.
00:30:58 C'est-à-dire que c'est des armes à feu,
00:31:00 il y a des armes de guerre.
00:31:02 Ce n'est pas, entre guillemets, simplement des attaques
00:31:04 à un bateau ou aux pistolets à billes.
00:31:06 Et je pense que tout ce glissement,
00:31:08 forcément, va provoquer aussi le cri d'alerte
00:31:10 de beaucoup de maires, de petites communes,
00:31:12 qui vont demander plusieurs choses.
00:31:14 Ils vont dire, premièrement,
00:31:16 "soyez plus répressifs",
00:31:18 donc la réponse pénale.
00:31:20 Et deuxièmement, et je pense que ça,
00:31:22 c'est une nouvelle demande qui va être faite
00:31:24 au ministre de l'Intérieur,
00:31:26 habituellement, j'avais des amis qui me disaient
00:31:28 "je pars en province, après plusieurs années,
00:31:30 dans des quartiers difficiles,
00:31:32 je ne vais pas avoir de grande délinquance,
00:31:34 j'aurai une vie plus tranquille, du contact avec les habitants".
00:31:36 Et de fait, l'équipement
00:31:38 des forces de l'ordre dans ces petites villes
00:31:40 n'est pas du tout le même
00:31:42 que dans les grandes villes ou dans les villes qui craignent.
00:31:44 Et donc, ça veut dire qu'il va falloir
00:31:46 rehausser la dotation en équipement
00:31:48 des policiers et des gendarmes dans toutes ces villes
00:31:50 qui, factuellement, ne sont pas prêtes
00:31:52 à faire face à des kalachnikovs
00:31:54 en pleine rue. Je ne suis pas certain
00:31:56 que la police... - Là, ils ont oublié la kalachnikov
00:31:58 sur le sol. - Non, mais je ne suis pas certain
00:32:00 qu'à Saumur, par exemple, l'attaque à la kalachnikov,
00:32:02 les policiers et les gendarmes se disent
00:32:04 "tiens, c'est quelque chose auquel on est
00:32:06 préparé, on est habitué à faire face".
00:32:08 - Non, vous n'êtes jamais préparé à ça.
00:32:10 Après, les saisies, on en fait...
00:32:12 C'est en 2022, par exemple, il y a eu 8000 armes saisies.
00:32:14 Et sur les 8000 armes, en fait,
00:32:18 il y avait 22%
00:32:20 qui avaient un rapport avec les stupéfiants.
00:32:22 Donc, en fait, quand vous intervenez maintenant, systématiquement,
00:32:24 et là, c'est augmenté en 2023,
00:32:26 mais systématiquement, il y a des armes qui circulent.
00:32:28 On le sait.
00:32:30 Maintenant, l'État, malheureusement,
00:32:32 fait ce qu'il peut aussi, mais en fait,
00:32:34 on sent qu'on est dépassé. Moi, ce qui m'importe aussi,
00:32:36 c'est la condition de travail de mes collègues.
00:32:38 Effectivement, on est face à face à des voyous
00:32:40 qui, aujourd'hui, sont armés avec des armes de guerre.
00:32:42 Il n'y a pas longtemps, dans l'Est,
00:32:44 sur une place nette
00:32:46 XL, ce n'était pas XXL, ça a été juste XL,
00:32:48 on a trouvé quand même un lance-roquette.
00:32:50 - Un lance-roquette ?
00:32:52 - Oui, oui, voilà, on en est. On a des lance-roquettes,
00:32:54 on a des grenades, on a des armes de guerre.
00:32:56 Et en face, effectivement,
00:32:58 nous, on a notre volonté de pacifier ce pays
00:33:00 et de garder cette paix.
00:33:02 Et on voit qu'il y a une offensive,
00:33:04 justement, de cette délinquance, abreuvée
00:33:06 par le narcotrafic, parce qu'il y a un ruissellement,
00:33:08 et de toute façon, c'est comme ça.
00:33:10 Alors, soit on s'y habitue,
00:33:12 et dans ces cas-là, on dit que c'est plus des faits divers,
00:33:14 c'est plus des faits de société, ou alors on se rebelle.
00:33:16 Et à un moment donné, on va se rebeller.
00:33:18 Mais moi, ce dont j'ai peur, je vous le dis,
00:33:20 c'est que les Français, un jour, ne le supporteront plus.
00:33:22 Ils ne vont plus supporter ça. On a vu ce qui s'est passé
00:33:24 en Nouvelle-Calédonie avec des milices.
00:33:26 Malheureusement, un jour, j'ai peur que ça soit la même chose
00:33:28 dans certaines villes de France.
00:33:30 Je ne le veux pas, parce que ça serait justement,
00:33:32 nous, notre rôle, c'est que ça n'arrive pas.
00:33:34 Mais donnez-nous les moyens, donnons-nous les moyens,
00:33:36 effectivement, de régler ce problème
00:33:38 une bonne fois pour toutes.
00:33:40 - Sabrina, Rachel, peut-être un mot ?
00:33:42 - Oui, encore une fois, c'est toujours le problème
00:33:44 de l'installation de l'autorité de l'État
00:33:46 dans tous ces quartiers, puisque la drogue,
00:33:48 aujourd'hui, ne répond plus à la banliodisation
00:33:52 du trafic. La drogue, elle se ramifie
00:33:54 sur l'ensemble du territoire.
00:33:56 Elle crée ces petites zones de chalandise,
00:33:58 elle a ses business plans,
00:34:00 elle développe ses succursales.
00:34:02 Songez, par exemple, que La Paternelle,
00:34:04 qui est dans le quartier nord de Marseille,
00:34:06 qui génère à peu près 100 000 euros
00:34:08 de chiffre d'affaires par week-end,
00:34:10 a développé une petite succursale
00:34:12 à Saint-Etienne, et que les dealers,
00:34:14 aujourd'hui, sont recrutés par Snapchat.
00:34:16 Ils viennent travailler en CDD d'une demi-journée.
00:34:18 Donc, c'est très, très compliqué,
00:34:20 aujourd'hui, de faire face au trafic,
00:34:22 mais, encore une fois, c'est parce que
00:34:24 la police, enfin, l'État, a refusé
00:34:27 d'installer l'autorité au sein de ces quartiers.
00:34:31 Songez, par exemple, parce que, en fait,
00:34:33 ce qui est fondamentalement important
00:34:35 de comprendre, c'est que les dealers
00:34:38 ont une culture du rapport de force
00:34:40 qui n'est absolument pas la nôtre.
00:34:42 Et je vais reprendre Alain Bauer,
00:34:43 qui avait une phrase très juste,
00:34:44 qui disait "Nous considérons, nous,
00:34:46 que la violence est le dernier refuge
00:34:48 de l'incompétence".
00:34:50 Violence ne veut pas dire maltraitance.
00:34:52 Violence peut vouloir dire aussi
00:34:54 autorité. Autorité.
00:34:56 Et le problème, malheureusement,
00:34:57 c'est que, comme le rapport de force
00:34:59 est inversé, qu'il y a une absence
00:35:02 de présence de gendarmes et de policiers
00:35:04 dans ces quartiers, eh bien,
00:35:06 ils se sentent complètement
00:35:08 dans l'impunité, et maître,
00:35:10 et malheureusement, maître du jeu,
00:35:12 c'est ça, aussi.
00:35:13 - Rapidement, Philippe,
00:35:14 est-ce que tu prends l'avance ?
00:35:15 - Pour prolonger ce que je disais à Sabrina,
00:35:17 les spécialistes estiment que ces 220-240 000
00:35:20 personnes en France, qui, à titre à un autre,
00:35:23 du chouffe aux grands trafiquants,
00:35:26 participent au trafic de drogue.
00:35:28 - En viveux, oui.
00:35:29 - C'est énorme.
00:35:30 - Je suis sûre même que le chiffre
00:35:31 est minoré, moi.
00:35:32 - Il y a 15 millions de Français
00:35:34 qui vivent à l'impendible.
00:35:35 - C'est quasiment autant que le salarié
00:35:37 de la SNCF, si vous me permettez
00:35:38 cette comparaison.
00:35:39 - Dites, les salariés de la SNCF
00:35:41 apprécieront ou pas votre comparaison.
00:35:43 - Je vous laisse une deuxième remarque
00:35:44 très rapide.
00:35:45 - Oui, c'est une comparaison.
00:35:46 - Le Sénat vient donc de conduire
00:35:47 une commission d'enquête,
00:35:49 avec un rapport qui fait 500 pages.
00:35:51 Quelles leçons on tire de ce rapport
00:35:53 qui a attiré l'attention de tout le monde ?
00:35:56 - Alexandre, Raphaël, Jean-Noé et Michels.
00:35:58 - Il y a le trafic de drogue,
00:35:59 mais il y a aussi un rapport à la violence,
00:36:02 justement, qui est complètement décomplexé.
00:36:04 Parce qu'on peut être un trafiquant de drogue
00:36:05 sans tuer quelqu'un pour 80 euros.
00:36:07 - Je crois que ça va ensemble.
00:36:08 - Donc, il y a aussi ça, ce processus
00:36:11 de décivilisation qu'on connaît.
00:36:14 Quand il se mélange justement
00:36:15 au grand banditisme,
00:36:17 ça fait un cocktail totalement explosif.
00:36:19 Pour ce qui est du trafic proprement,
00:36:21 pour citer aussi Alain Bauer, il le dit,
00:36:23 les opérations place nette qu'on a faites à Marseille,
00:36:26 pour qu'elles fonctionnent,
00:36:27 il ne faut pas qu'elles durent une journée,
00:36:28 il faut qu'elles durent un mois.
00:36:29 Ça peut fonctionner.
00:36:30 - Et ça fonctionne dans certains quartiers à Marseille.
00:36:33 - Ça fonctionne, mais il dit que généralement,
00:36:34 l'État hésite à le faire.
00:36:37 On en revient aux 240 000 personnes minimum
00:36:39 qui vivent du trafic,
00:36:41 parce que le trafic est aussi un moyen
00:36:43 d'acheter de la paix sociale dans certains quartiers.
00:36:45 Et assécher totalement le trafic,
00:36:47 c'est s'exposer à de nouvelles émissions.
00:36:49 On a aussi ce problème-là,
00:36:51 qui fait que la lutte finalement
00:36:54 contre le trafic de drogue
00:36:55 n'est pas une lutte totalement acharnée.
00:36:57 - Je passe la parole dans un instant à Rachid.
00:36:58 Mais moi, je pense que cette violence,
00:36:59 elle détint sur l'ensemble de la société.
00:37:01 C'est-à-dire que, comme tous les caps
00:37:03 sont franchis les uns après les autres,
00:37:05 dans la vie quotidienne,
00:37:06 ça empoisonne les rapports au quotidien.
00:37:08 Là, moi, j'ai été frappée
00:37:09 par ce qui s'est passé à Orange.
00:37:10 On va rejoindre Noé Michoud,
00:37:12 qui est avec nous,
00:37:13 pour nous expliquer ce qui s'est passé.
00:37:15 Un rond-point, une mère de famille,
00:37:16 avec ses deux filles de 7 et 10 ans dans sa voiture.
00:37:18 Une autre femme lui grille une priorité.
00:37:21 Elle klaxonne juste pour lui dire
00:37:22 "Attention, c'est dangereux,
00:37:23 j'ai mes enfants dans la voiture."
00:37:25 Résultat, elle a pris un coup de couteau à la tête.
00:37:26 Noé Michoud, expliquez-nous exactement ce qui s'est passé.
00:37:29 Parce que moi, je suis absolument horrifiée par ça.
00:37:32 - Oui, ce sont nos confrères du Dauphiné Libéré
00:37:34 qui racontent cette histoire.
00:37:35 Les fêtes se sont passées, vous l'avez dit,
00:37:36 la semaine dernière, mercredi 29 mai,
00:37:38 sur un rond-point d'Orange dans le Vaucluse.
00:37:40 Une mère de famille est au volant,
00:37:41 à l'arrière, ses deux filles.
00:37:42 Une voiture lui coupe la route sur ce rond-point.
00:37:44 Elle klaxonne.
00:37:45 L'autre conductrice pile, sort de son véhicule.
00:37:48 Une altercation éclate entre les deux femmes.
00:37:50 Et la conductrice, qui avait coupé la route,
00:37:52 retourne dans sa voiture
00:37:54 et revient armée d'un couteau de type Opinel.
00:37:57 Elle frappe la mère de famille à la tête,
00:37:59 occasionnant une plaie de 10 cm sur le crâne,
00:38:02 ce qui lui vaudra 7 points de suture,
00:38:04 selon nos confrères du Dauphiné Libéré.
00:38:05 Et surtout, une immense frayeur pour la victime
00:38:08 et ses deux filles,
00:38:09 toutes trois aujourd'hui traumatisées.
00:38:11 L'autrice de ce coup de couteau a pris la fuite.
00:38:15 Elle est rapidement interpellée par les policiers.
00:38:17 Elle a été jugée en comparution immédiate la semaine dernière,
00:38:20 dans la foulée des faits à Carpentras.
00:38:22 Elle a été condamnée à 12 mois de prison,
00:38:24 dont 8 mois avec sursis
00:38:25 et 4 mois sous bracelet électronique.
00:38:27 J'ai contacté le parquet de Carpentras cet après-midi
00:38:29 pour avoir plus d'éléments,
00:38:31 pour comprendre cette condamnation,
00:38:32 sur les antécédents judiciaires éventuels de cette femme,
00:38:35 sur les réquisitions sur la peine
00:38:37 qui avait été demandée par le parquet.
00:38:38 Je n'ai pas eu de retour à l'heure où nous nous parlons.
00:38:41 Ce qui est sûr, c'est que cette décision
00:38:43 n'est pas bien acceptée par la famille de la victime,
00:38:46 qui à l'audience n'était pas représentée par un avocat
00:38:48 parce qu'ils avaient refusé l'avocat commis d'office.
00:38:51 Et on précise enfin qu'une autre audience
00:38:53 aura lieu dans quelques mois,
00:38:55 aux civils, pour établir le montant des dommages et intérêts
00:38:58 que la conductrice devra payer à la victime.
00:39:02 - Si, pour ces explications, Noémie Schultz,
00:39:04 on suivra ce dossier, parce qu'il est exemplaire pour moi.
00:39:06 Et ce que vous dites sur ce qui s'est passé à l'audience
00:39:08 est extrêmement important.
00:39:09 Comparation immédiate, très rapidement,
00:39:11 la famille de cette jeune maman qui a été blessée
00:39:14 a expliqué notamment son mari.
00:39:16 Il a parlé à nos confrères du Dauphine-Élébrié.
00:39:18 Il a dit qu'ils ont été prévenus à 11h du matin
00:39:20 pour le procès qui débutait à 13h30.
00:39:22 Vous imaginez comment vous pouvez vous organiser dans ces cas-là.
00:39:24 Ils n'ont pas les moyens de prendre un avocat.
00:39:27 Ils refusent l'avocat commis d'office.
00:39:29 Résultat, ils n'ont pas fait appel.
00:39:32 C'est la double peine.
00:39:33 Vous êtes victime et c'est la double peine.
00:39:35 C'est terrible.
00:39:36 J'entends du coin de l'oreille Noémie qui veut parler.
00:39:40 Oui.
00:39:41 Je voulais juste préciser, parce que je crois que c'est important.
00:39:43 Effectivement, ils n'avaient pas les moyens de prendre un avocat,
00:39:46 mais il y a une aide judiciaire, on leur aurait fourni un avocat,
00:39:48 un avocat commis d'office.
00:39:50 Le père de famille a estimé qu'il préférait ne pas avoir d'avocat
00:39:53 dans ces conditions, mais bien sûr, on fournit quand même
00:39:55 à la famille un avocat.
00:39:56 Et dernier mot, effectivement, la comparution immédiate,
00:39:58 c'est un délai très court, et on comprend que pour la victime,
00:40:01 c'est un délai très court pour s'organiser.
00:40:03 L'idée, encore une fois, c'est qu'il y ait une réponse pénale rapide.
00:40:06 Bien sûr.
00:40:07 Vous avez raison et c'était important comme précision.
00:40:09 Jean-Christophe.
00:40:10 Réponse pénale rapide, là-dessus, souvent on critique.
00:40:12 Oui.
00:40:13 On critique en disant...
00:40:14 Réponse pénale rapide.
00:40:15 On rend hommage à la justice jugée.
00:40:16 Après, encore une fois, les gens jugent de la peine.
00:40:21 Ce n'est pas à moi de fixer la peine.
00:40:22 Moi, je suis policier.
00:40:23 Ce n'est pas mon job de fixer la peine.
00:40:25 Par contre, oui, des fois, c'est mon job d'oraler en disant
00:40:27 "on travaille", et à la fin, quand même, oui, je peux comprendre
00:40:30 que quatre mois de brasses électroniques, ça peut ne pas être compréhensible
00:40:33 dans la tête de certaines personnes.
00:40:35 Et c'est normal.
00:40:36 On a failli vous tuer.
00:40:38 Les deux petites qui étaient à l'arrière sont traumatisées.
00:40:41 Elles ont vu leur maman enceinte.
00:40:42 Elles ont cru qu'elle était morte.
00:40:43 La grande différence, quand même, avec les règlements de comptes
00:40:46 dont on a parlé avant et cette histoire-là, c'est que là,
00:40:49 c'est vraiment une scène banale de la vie quotidienne.
00:40:51 Mais ça monte, en fait.
00:40:52 Je ne dis pas que c'est acceptable quand c'est des trafiquants de drogue
00:40:55 qui se tuent entre eux, mais là, c'est vraiment quelqu'un
00:40:59 qui se promène, une femme qui se promène avec ses deux enfants
00:41:01 dans la voiture et qui se prend une attaque au coup de couteau
00:41:04 simplement pour avoir klaxonné.
00:41:05 C'est une atmosphère générale qu'il y a dans ce pays, en fait.
00:41:08 On le voit, nous.
00:41:09 Les gens ne se parlent plus.
00:41:10 Ils se crient dessus, ils s'insultent, ils se battent.
00:41:13 Mais non, mais c'est compris.
00:41:15 On le voit dans les médias, on le voit dans la politique,
00:41:17 on le voit partout.
00:41:18 Autour de ce plateau, on se parle bien.
00:41:19 En fait, on ne juge que sur la forme et plus sur le fond.
00:41:22 Les hommes politiques sont devenus des influenceurs
00:41:25 plus que des vrais politiques, d'ailleurs.
00:41:27 Ils ne portent plus de sujet.
00:41:28 Non, mais c'est ça, en fait.
00:41:29 J'aime bien l'idée.
00:41:30 Mais oui, mais c'est des influenceurs.
00:41:31 J'aime bien l'idée que les politiques sont des influenceurs.
00:41:33 Et quand ils s'affrontent sur le fond, ça n'intéresse personne.
00:41:36 C'est que sur la forme.
00:41:37 On le voit, ils font des flash mob.
00:41:38 Enfin, ils font des...
00:41:39 Happening.
00:41:40 Des happening, etc.
00:41:41 Mais le fond, bon, bref.
00:41:42 Et du coup, les gens sont aujourd'hui agacés.
00:41:45 Encore une fois, on nous met dans des cartons,
00:41:47 on nous met dans des étiquettes.
00:41:49 Et donc, on le voit, nous, la société à l'accran.
00:41:51 Alors, je ne veux pas tout mettre sur le Covid non plus,
00:41:54 mais le Covid, pendant deux ans, il n'y a pas eu de société.
00:41:57 Et les gens se sont aussi défiés.
00:41:59 C'est-à-dire que votre mari, votre femme, votre voisin
00:42:03 pouvaient potentiellement vous tuer.
00:42:05 Et ça, je veux dire, ça a malheureusement souligné
00:42:09 tous les défauts aussi de la société.
00:42:10 Et aujourd'hui, on le voit, il y a des problèmes aussi.
00:42:13 Ça fait un moment que je ne vous ai pas entendues.
00:42:15 Non, mais effectivement, non, mais déjà, ce qui...
00:42:17 Bon, alors, je viens de cette région, des Pays de Loire.
00:42:21 Donc voilà, Bloise, Aumur, Tour, Amboise...
00:42:26 La douce France.
00:42:27 La douce France, le Jardin de la France,
00:42:29 là où on parle cette langue sans accent, etc.
00:42:32 Mais c'est terrible de voir ce maillage territorial
00:42:36 de la violence pour un regard, pour un klaxon,
00:42:40 une maman avec ses enfants.
00:42:43 Elle venait de nous chercher à la gymnastique, mais enfin fait.
00:42:46 Sur notre territoire.
00:42:47 Et je pense aussi à nos...
00:42:49 On a parlé de l'État, mais je pense aussi à nos élus locaux
00:42:52 qui se sentent complètement démunis
00:42:55 face à ce qui peut se passer entre leurs administrés aujourd'hui.
00:42:59 Bien sûr, bien sûr, bien sûr.
00:43:00 Bon, dernier mot, et après, je vous emmène à Marseille.
00:43:03 Le dernier tour des Joyeussés.
00:43:05 Il y a un réflexe quasiment culturel du couteau qui s'installe quand même.
00:43:09 C'est devenu banal maintenant d'avoir un couteau
00:43:12 et de le sortir, si vous voulez.
00:43:15 Et un point de détail, parce qu'effectivement, tout a été dit,
00:43:18 mais sur l'aide juridictionnelle, qu'ils ont refusée,
00:43:21 peut-être qu'ils l'ont jugée de mauvaise qualité.
00:43:24 Et ça renvoie à la décision du Conseil constitutionnel
00:43:28 d'attribuer l'aide juridictionnelle à des clandestins.
00:43:32 Peut-être qu'on aurait une aide juridictionnelle...
00:43:34 - Pas le sujet, c'est bon.
00:43:35 - Non, non, si, c'est le même sujet.
00:43:36 - Vous en mettez un petit peu.
00:43:37 - Ça prive peut-être d'une aide juridictionnelle de qualité
00:43:41 des Français qui en ont réellement besoin.
00:43:43 Puisqu'en réalité, si vous multipliez l'aide juridictionnelle
00:43:47 pour des affaires administratives, il y a moins de temps
00:43:50 pour ces avocats pour s'intéresser aux vrais victimes.
00:43:53 - J'entends. On part juste à Marseille,
00:43:54 parce que je voulais vraiment vous monter ce reportage
00:43:56 de L'Orpara, qui est pour moi exemplaire,
00:43:58 avec les copropriétaires d'un immeuble qui se sont unis
00:44:00 pour mettre la pression sur des squatteurs,
00:44:02 parce qu'ils n'arrivent pas à faire partir une cinquantaine
00:44:05 d'individus qui occupent ce qui était il y a encore quelques années
00:44:08 une résidence étudiante.
00:44:09 Regardez le reportage de L'Orpara, avec le récit de Maxime...
00:44:11 - Dans le quartier du Merlan, près de 200 locataires
00:44:14 de la résidence Le Campus, vivent la peur au ventre
00:44:17 entre raquettes, caillassage et individus armés de machettes.
00:44:21 Un cauchemar contre lequel lutte Malik,
00:44:23 propriétaire de plusieurs appartements.
00:44:25 Il refuse de baisser les bras, quitte à exiger le départ
00:44:28 des squatteurs au péril de sa vie.
00:44:30 - C'est le propriétaire.
00:44:33 - Moi, je ne m'en bats les couilles, mon frère.
00:44:35 Je vais te mettre ça dans la tête.
00:44:37 Mon frère, laisse-moi tranquille.
00:44:39 Appelle la police, appelle-la, je ne sors pas.
00:44:42 C'est des immigrés, sans papier, avec des OQTF.
00:44:45 Je ne veux pas me battre avec eux.
00:44:47 Je veux juste trouver une solution pour pouvoir m'en sortir.
00:44:50 - Sur 277 studios, une cinquantaine de squattes existent.
00:44:53 144 copropriétaires se battent avec leur association
00:44:56 pour ne pas laisser leur logement se transformer en dépotoir.
00:45:00 - On se l'ouvre de la porte, on met des parpaings
00:45:03 et on veut éviter qu'il y ait un nouveau squatte.
00:45:05 C'est la seule façon qu'on a d'épurer ce qu'il y avait
00:45:09 et petit à petit de reprendre du terrain.
00:45:12 - Une guerre de territoire qui a déjà marqué Malik dans sa chair,
00:45:15 aujourd'hui livrée à lui-même.
00:45:17 - Lorsqu'on essaye de faire sortir légalement quelqu'un,
00:45:20 la procédure n'aboutit jamais.
00:45:22 Donc moi, je suis pris en otage et par l'Etat et par les squatteurs.
00:45:25 - Des squatteurs qui ont déjà mis le feu à certains biens
00:45:28 après médiatisation de l'affaire.
00:45:30 Aujourd'hui, cette résidence étudiante n'accueille plus d'étudiants
00:45:34 car les lieux sont jugés trop dangereux.
00:45:36 - Et pendant ce temps-là, c'est le cercle à l'Assemblée nationale.
00:45:39 - C'est une honte absolue.
00:45:42 C'est le symptôme de la zadification de la France
00:45:45 et de la tiers-mondisation avec une inversion des valeurs totales
00:45:48 où c'est le propriétaire qui n'a rien demandé à personne,
00:45:51 qui se bat tout seul.
00:45:53 L'Etat n'est pas là. Il explique qu'il est obligé de se défendre tout seul.
00:45:56 Et personne n'est là pour le protéger.
00:45:58 Et ce sont les squatteurs qui font la loi.
00:46:01 - La loi est de leur côté.
00:46:03 - Rapidement, 30 secondes.
00:46:05 - Échec patenté du régalien sur l'immigration irrégulière
00:46:08 et sentiments présages de futures guerres intras ou guérillas
00:46:15 intra communautaires entre les personnes issues d'immigration installées
00:46:19 qui sont assimilées et intégrées et les personnes qui arrivent sans papier
00:46:23 et qui commencent à leur faire subir des affres abominables.
00:46:29 - Je voulais vous parler de ce qui se passe à Marseille.
00:46:31 On fait une petite pause, Philippe ?
00:46:33 C'est trop important.
00:46:35 On va avoir l'émission Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:46:39 A tout de suite.
00:46:41 Bonsoir à tous et à toutes.
00:46:45 Bienvenue dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:46:47 Tout est affaire de décors.
00:46:49 Celui de l'Assemblée nationale en a vu de toutes les couleurs aujourd'hui.
00:46:52 Celle du drapeau palestinien, rouge, vert, blanc et noir,
00:46:55 symbolisé par les vêtements des députés de la NUPES,
00:46:57 France Insoumise en tête.
00:46:59 Et celle du drapeau français, bleu, blanc, rouge,
00:47:01 sous la forme d'écharpe tricolore,
00:47:03 recinte par les élus les Républicains
00:47:05 pour dire non à l'antagonisation du débat lié à la guerre entre Israël et le Hamas.
00:47:09 Car non, l'Assemblée nationale ne peut pas être prise au piège
00:47:12 de la stratégie électoraliste d'une gauche et d'une extrême gauche,
00:47:15 dont le leader Jean-Luc Mélenchon estime que l'antisémitisme,
00:47:18 aujourd'hui en France, est résiduel.
00:47:20 Je dis bien résiduel.
00:47:22 Ce sont ses mots, alors que les chiffres prouvent
00:47:24 qu'il a explosé de 300% depuis le 7 octobre.
00:47:27 Les seules couleurs que l'on peut arborer sont celles de la France,
00:47:30 alors que nous allons commémorer les 80 ans du débarquement allié en Normandie.
00:47:34 Le grand cirque qu'est devenu la politique
00:47:36 n'en finit pas de dire une époque qui se désagrège à grands coups d'outrance
00:47:39 et de n'importe quoi.
00:47:41 Et où le souvenir des grands hommes qui ont fait l'histoire,
00:47:43 comme le général de Gaulle, ne cesse de s'éloigner de nous.
00:47:46 On va en débattre ce soir dans Punchline.
00:47:49 [Musique]
00:48:01 - 18h et 18h, d'abord le rappel des titres de l'actualité.
00:48:04 Un adolescent de 14 ans est en garde à vue après une collision mortelle
00:48:08 la nuit dernière à Clamart, dans les Hauts-de-Seine.
00:48:10 Au volant d'une voiture signalée volée, il a refusé d'obtempérer.
00:48:14 Poursuivi par la police, il a perdu le contrôle du véhicule
00:48:17 et percuté une voiture arrivant dans l'autre sens.
00:48:19 Le conducteur de 34 ans est mort.
00:48:21 Une enquête pour vol, le refus d'obtempérer a aggravé
00:48:24 et homicide involontaire aggravé a été ouverte.
00:48:27 Gérald Darmanin interdit la manifestation prévue ce week-end
00:48:30 contre le projet d'autoroute A69 Toulouse-Castre.
00:48:34 Elle est organisée par le collectif des soulèvements de la terre.
00:48:37 Le ministre de l'Intérieur craint une action extrêmement violente.
00:48:40 Il évoque la présence de 600 Black Blocs
00:48:42 qui veulent en découdre évidemment avec les forces de l'ordre.
00:48:44 12 unités de forces mobiles appuieront les effectifs locaux.
00:48:47 Emmanuel Macron appelle le Hamas à accepter l'accord de cesser le feu
00:48:51 proposé par Joe Biden.
00:48:52 Le président a également évoqué le sujet avec Benjamin Netanyahou aujourd'hui.
00:48:55 Selon le président de la République,
00:48:57 l'autorité palestinienne réformée doit assurer la gouvernance à Gaza.
00:49:02 Il a également mentionné ses craintes quant à la trajectoire
00:49:05 du programme nucléaire iranien et il assure que la France
00:49:08 fera pression sur l'Iran.
00:49:10 Et puis, 242e jour de détention pour les otages
00:49:13 retenus par le mouvement terroriste du Hamas dans la bande de Gaza.
00:49:16 Deux de ces otages sont français.
00:49:18 Ils se nomment Ofer et Orad.
00:49:19 Nous pensons à ces otages ce soir, à leurs familles.
00:49:21 Nous demandons une fois de plus leur libération immédiate et sans condition.
00:49:24 Il est 18h pratiquement deux minutes.
00:49:26 En direct sur CNews et Europe 1 avec Louis de Ragnel.
00:49:28 Bonsoir Louis.
00:49:29 - Bonsoir Laurence.
00:49:30 - Rachel Khan, merci d'être avec nous.
00:49:32 Alexandre Devecchio, bonsoir à vous.
00:49:33 Jean-Christophe Cuvie, policier, secrétaire national Unité.
00:49:36 Sabrina Medjéber, Philippe Guibert, bonsoir à vous.
00:49:39 Ancien directeur du service d'information du gouvernement.
00:49:42 On commence par l'agitation à l'Assemblée nationale.
00:49:44 Allez, on va aller plonger dans cet endroit
00:49:47 où les députés de la NUPES ont cru bon de venir habiller aux couleurs du drapeau palestinien
00:49:50 pour manifester leur opposition au bombardement israélien sur Gaza.
00:49:53 Écoutez la réaction de Navrée, la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Broun-Pivet.
00:49:58 Je vois les habillements des uns et des autres.
00:50:04 Je crois qu'il est nécessaire de rappeler que nous sommes dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
00:50:09 (Applaudissements)
00:50:19 L'hémicycle est le lieu du débat, le lieu du débat démocratique.
00:50:24 Et l'expression des parlementaires s'effectue exclusivement à l'oral.
00:50:30 Voilà pour les mots de Yael Broun-Pivet.
00:50:33 Et le 18 mars, vous êtes sur place avec Charles Baget.
00:50:35 On savait que les choses allaient tourner vinaigre.
00:50:38 Ça n'a pas manqué de se produire, n'est-ce pas ?
00:50:40 Oui, Laurence, en fait, on savait déjà que les députés de la NUPES voulaient faire ce qu'on appelle un happening.
00:50:47 Justement, ils sont donc venus habiller aux couleurs du drapeau palestinien.
00:50:50 Mais même dans la majorité, on remarquait quand même le côté raisonnable.
00:50:53 Ça n'est pas interdit par le règlement intérieur.
00:50:56 Donc le début de séance a été en fait plutôt calme.
00:50:59 Mais c'est effectivement au moment où Rachel Keke, une députée insoumise, a brandi de nouveau,
00:51:02 comme la semaine dernière, un drapeau palestinien, que l'ambiance s'est tendue.
00:51:05 On a assisté exactement à la même scène que la semaine dernière.
00:51:09 Alors cette fois, Yael Broun-Pivet a tenté de maintenir la situation à peu près correcte.
00:51:14 Mais immédiatement, du côté de la majorité, de la droite, de l'extrême droite,
00:51:17 tous les députés se sont levés, criant dehors à la députée insoumise.
00:51:20 Yael Broun-Pivet a donc suspendu la séance de manière beaucoup plus courte.
00:51:23 La semaine dernière, c'était à peu près une heure d'interruption, là à peine cinq minutes.
00:51:26 Immédiatement, elle a donné une sanction à la députée, un rappel à l'ordre avec inscription au procès verbal.
00:51:31 Le bureau de l'Assemblée s'est réuni de manière très courte et se réunira de nouveau pour savoir si la sanction est amplifiée ou non.
00:51:37 Et puis on a vu aussi, vous le disiez, les députés, notamment, des Républicains, qui avaient leur écharpe tricolore.
00:51:42 Et puis petite anecdote, parce que certains ne l'arboraient pas, je leur ai demandé pourquoi.
00:51:45 En fait, tout simplement parce que comme ils ont décidé cette initiative un peu au dernier moment,
00:51:49 il y a assez peu d'écharpes tricolores ici à l'Assemblée, beaucoup l'ont en circonscription.
00:51:53 Et donc les députés, en fait, ne pouvaient plus acheter d'écharpe,
00:51:55 puisqu'il y a eu rupture de stock aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
00:51:58 – Merci pour cette petite anecdote, et le dit Vichard avec Charles Baget sur place,
00:52:01 ça nous fait sourire sur l'anecdote, sur le fond, moi je trouve ça absolument navrant.
00:52:04 On ne va pas y passer trop de temps, parce que s'ils annoncent qu'ils vont faire ça toutes les semaines,
00:52:08 évidemment on ne va pas se faire l'écho.
00:52:09 – Ils ont annoncé qu'ils feraient ça toutes les semaines.
00:52:11 – C'est pour ça qu'on ne va pas se faire l'écho chaque semaine des outrances de la gauche.
00:52:14 Il n'empêche que c'est, encore une fois, pour la classe politique, dans son ensemble,
00:52:18 c'est un signal assez navrant, Louis Dragnel.
00:52:20 – C'est affligeant, c'est dégoulinant de bêtises, et c'est même plus que de la bêtise.
00:52:25 Moi je plains la pauvre Yael Brown-Pivet, tous les autres députés, tous les Français,
00:52:28 mais bon après tout, on a aussi ce qu'on mérite, c'est-à-dire que c'est le reflet de ce que nous sommes.
00:52:32 Moi ça ne me surprend pas tellement quand on voit l'état de la société,
00:52:35 et ces députés-là ont été élus par des Français.
00:52:38 Je plains aussi tous les députés sincères, parce qu'en fait,
00:52:41 moi ce qui me gêne aussi dans cette histoire,
00:52:43 c'est qu'il y a une sorte de règle non écrite à l'Assemblée nationale.
00:52:46 La présidente de l'Assemblée nationale n'est pas un juge d'instruction,
00:52:50 n'est pas un commissaire de police, et il y a une sorte de manémécom, d'accord,
00:52:55 qui fait que, voilà, on respecte un certain nombre de règles,
00:52:58 et là, systématiquement, la France Insoumise, en fait, cherche à contourner le règlement,
00:53:02 cherche à essayer d'admettre…
00:53:04 – Pas un cirque l'Assemblée nationale, il y a des causes importantes,
00:53:07 il défend une cause importante, personne ne dit le contraire, mais arrêtez-le.
00:53:11 – Mais il se love en fait dans toutes les faiblesses de système,
00:53:14 pour essayer de, à chaque fois, créer l'événement, le choc…
00:53:17 – Système basique, il est fait pour le débat démocratique.
00:53:19 – Mais je suis d'accord avec vous, c'est un contournement en tout cas des institutions.
00:53:22 – Rachel, rapidement.
00:53:23 – Non mais je suis triste pour notre démocratie, effectivement,
00:53:25 puisque là, le dialogue, le débat est empêché,
00:53:28 évidemment je plains Yael Broun-Pivet,
00:53:31 qui est de fait convoqué en tant que CPE de l'Assemblée nationale,
00:53:34 donc c'est une tristesse sans nom,
00:53:36 et puis enfin j'ai une pensée aussi pour les Gazaouis,
00:53:40 parce que qui sont dans une situation humanitaire catastrophique,
00:53:45 et qui ne sont absolument pas soutenus par ces personnes
00:53:48 qui font reculer en fait ce débat-là au sein de la France notamment.
00:53:53 – Philippe Guibert, votre réaction ?
00:53:55 – Oui, je constate que ça confirme que El-Effi aura fait du conflit israélo-palestinien
00:54:03 son principal thème de campagne.
00:54:05 Alors je ne sais pas s'ils prolongeront après les européennes,
00:54:07 qu'ont lieu dimanche, mais là ça sent vraiment le hapuschine électoral
00:54:11 de la dernière semaine de campagne,
00:54:13 et finalement d'apporter le conflit israélo-palestinien
00:54:17 aurait été leur principale contribution à cette campagne européenne,
00:54:21 malgré les efforts de Manon Aubry que je ne mettrai pas tout à fait dans le même sac.
00:54:25 – Elle tente de parler de pouvoir d'achat.
00:54:27 – Elle essaie de parler de tout ce qu'elle a.
00:54:29 – Elle est sincère.
00:54:30 – Je ne pense pas qu'elle soit tout à fait sur la même ligne d'ailleurs.
00:54:32 Mais n'empêche qu'elle est El-Effi, et qu'El-Effi aura fait ce choix systématique, répété,
00:54:38 et pas pour résoudre le problème du conflit israélo-palestinien
00:54:43 et trouver des solutions de paix qui sont extrêmement difficiles à trouver,
00:54:46 mais juste pour essayer de flatter par électoralisme un certain nombre de populations
00:54:52 qui sont supposées être sensibles à cette cause, on verra dimanche.
00:54:56 – C'est exactement ce que dit Meir Habib, député UDI,
00:54:58 des Français Établis Hors de France.
00:55:00 On va juste écouter, il dit que tout ça est une stratégie électoraliste.
00:55:04 – On a chanté la marseillaise, je crois que c'est ce qu'attendent
00:55:08 l'ensemble des Français de la part de leurs députés.
00:55:10 Personne d'entre nous n'est parfait.
00:55:12 On a des règles à respecter, on essaie de les respecter.
00:55:14 Ces gens-là s'affranchissent de toutes les règles.
00:55:16 Vous savez pourquoi ?
00:55:18 Et c'est principalement les Insoumis pour rater quelques voix électorales.
00:55:23 – Quelques petites voix électorales, Sabrina Medjemer ?
00:55:26 – Oui, évidemment, en dehors du fait que l'Assemblée nationale
00:55:31 est devenue l'Assemblée parlementaire de la Palestine,
00:55:35 puisque c'est leur circonscription étrangère qu'ils défendent là clairement.
00:55:40 – Non, non, non, c'est des circonscriptions bien françaises, ma chère Sabrina.
00:55:45 – Oui, malheureusement, la Palestine n'est pas une circonscription française,
00:55:48 mais on voit bien que la France Insoumise cherche non pas la conflictualisation,
00:55:53 mais bien évidemment la polarisation et la radicalisation.
00:55:57 – L'antagonisation de la société.
00:55:59 – Absolument, des rapports politiques qui, comme disait justement Rachel,
00:56:05 font énormément de mal à notre démocratie, à ce que nous sommes en tant que Français,
00:56:10 parce que ce spectacle est pitoyable, il est consternant, il est affligeant.
00:56:14 Moi j'ai honte vraiment quand je vois ça dans l'enceinte de…
00:56:17 – Vous avez raison, certains députés doivent être vraiment dans le même état que vous,
00:56:19 parce qu'ils doivent déplorer ce spectacle.
00:56:21 Triste, Jean-Christophe Couilly et Alexandre Devecchio avant la pause.
00:56:23 – Oui, je ne pensais pas que l'Assemblée nationale était devenue un repère à Télé te bise,
00:56:27 parce que quand on voit ça, c'est le niveau, et ils sont tout en couleur.
00:56:31 – Oui, il ne me rappelait pas que les Télé te bise étaient en couleur, c'est vrai.
00:56:35 – Et franchement, je me fais la réflexion qu'aujourd'hui l'homme politique est devenu un influenceur.
00:56:42 En fait, vous n'êtes pas là pour parler du fond, vous n'êtes là que sur de la forme,
00:56:46 vous vous mettez en scénario toute la journée, vous filmez, c'est des tweets,
00:56:50 c'est des selfies, c'est "j'ai fait ci, j'ai fait ça", je veux dire…
00:56:54 – Des réseaux sociaux, oui.
00:56:55 – Voilà, et en tant que policier, moi j'attends de mon législateur,
00:56:58 parce qu'un député c'est un législateur, il doit voter des lois.
00:57:01 – Là, il y a un texte sur la fin de vie, on va en parler tout à l'heure,
00:57:04 extrêmement important, qui est fondamental.
00:57:06 – Bien sûr, et nous on attend à un moment donné que les gens qui les ont élus,
00:57:08 les ont élus pour quelque chose, ce n'est pas justement pour faire le cirque peint d'air,
00:57:12 ce n'est pas pour faire les montreurs d'ours, bientôt les cracheurs de feu,
00:57:15 non, on attend réellement qu'ils nous sauvent un petit peu de notre société qui est en déliquescence.
00:57:20 – Alexandre de Vecchio, vous pensez quoi ?
00:57:23 – C'est juste, je ne pense pas que ce soit ce genre de spectacle
00:57:27 qui va arrêter les bombes pour les Palestiniens,
00:57:30 donc il y a une forme de cynisme, y compris pour ceux qui prétendent défendre,
00:57:35 mais ensuite je crois qu'il y a une partie des députés
00:57:38 qui défendent une position de fond qui est encore plus inquiétante,
00:57:41 parce que qu'est devenue pour certains, pour certains seulement,
00:57:44 la bannière palestinienne, c'est devenue la bannière de l'anti-France
00:57:49 et la bannière du combat contre l'Occident.
00:57:52 Une partie d'ailleurs de la jeunesse des cités, c'est là-dessus qui joue,
00:57:56 s'identifie à la Palestine, mais par détestation de la France,
00:57:59 par détestation de l'Occident, la Palestine serait le peuple dédanné de la terre
00:58:04 et les jeunes Français dans les cités seraient eux-mêmes victimes
00:58:08 d'une sorte d'occupation française ou de victimes de la police française, etc.
00:58:15 Donc c'est ça que joue la France insoumise et effectivement c'est très grave
00:58:19 parce que ça participe de fracturer le pays et de maintenir des gens
00:58:23 qui sont déjà désintégrés et qui nourrissent du ressortiment à notre égard dans cette haine.
00:58:27 – Sabrina ?
00:58:28 – Après une petite nuance sur les jeunes de banlieue, pas tous les jeunes de banlieue,
00:58:31 parce que déjà certains sont parfaitement intégrés, s'assimilés,
00:58:35 et c'est très difficile de s'occuper du carcan communautaire des quartiers,
00:58:37 ça c'est une première chose.
00:58:39 La deuxième c'est que ceux qui habitent dans des quartiers hors contrôle
00:58:42 n'en ont strictement rien à faire du conflit israélo-palestinien,
00:58:45 je le répète mille fois, leur objectif c'est le four, c'est jobber, c'est gagner de l'argent,
00:58:51 c'est se poser en star sur les réseaux sociaux et rouler en Féfé pour reprendre leur langage.
00:58:58 – Féfé ça veut dire quoi ?
00:58:59 – Féfé Ferrari, voilà, habiter à Dubaï,
00:59:04 et être entouré de jolis nanas, ça c'est leur objectif.
00:59:10 Après, en revanche, dans les quartiers très islamisés
00:59:14 où les imams ont une influence très importante sur la jeunesse,
00:59:18 la France insoumise se sent en réalité fragilisée
00:59:22 parce qu'il y a une liste dissidente qui se constitue,
00:59:26 qui s'appelle Free Palestine,
00:59:28 qui pourrait expliquer la surenchère de la violence du débat politique
00:59:33 pour essayer finalement de se réaccaparer les voix primaires des islamistes.
00:59:39 Je cite Éric Dupond-Moretti,
00:59:41 "Jean-Luc Mélenchon a pour vocation électorale le vote des barbus",
00:59:46 je répète les mots du garde des Sceaux, le vote des barbus,
00:59:49 sauf que les barbus aujourd'hui estiment que la France insoumise
00:59:52 ne va pas assez loin dans la conflictualité du conflit israélo-palestinien.
00:59:58 – Et cette liste relative que vous évoquez Sabrina Medjéber
01:00:01 qui s'appelle Free Palestine pourrait prendre des points précieux
01:00:04 à la France insoumise pour avoir des députés.
01:00:06 Et cette liste-là demande que l'on sorte le hamas
01:00:10 de la liste des organisations terroristes.
01:00:12 Donc là évidemment on est encore dans un autre niveau d'abomination.
01:00:18 – Abominable et puis franchement le fait que ces personnes se revendiquent
01:00:26 en mettant des t-shirts de toutes les couleurs effectivement
01:00:29 sans jamais avoir un mot sur les otages français depuis le 7 octobre,
01:00:35 rien du tout sur le hamas, ce silence-là, alors même qu'aujourd'hui
01:00:40 ils ne nous offrent entre guillemets que du bruit et de la fureur,
01:00:44 c'est absolument détestable.
01:00:46 – Rachel ce soir d'ailleurs vous interrogerez Mia Chem, l'une des otages.
01:00:51 – Oui l'une des otages, vous vous rappelez détenue par le hamas
01:00:55 qui était cette jeune femme tatouée qui est restée 55 jours en détention.
01:01:01 Donc avec sa maman, Keren, elles sont à Paris
01:01:05 et j'aurai la chance de recueillir son témoignage très précieux ce soir.
01:01:11 – Dans le cadre d'une association ?
01:01:12 – D'une association, effectivement une association de femmes
01:01:15 et aussi une association qui est, c'est l'association 669,
01:01:21 qui est en pointe pour la recherche et pour sauver les victimes.
01:01:27 – Les otages et les ramener à la maison.
01:01:29 – Exactement.
01:01:30 – Petite pause, on se retrouve dans un instant dans "Punchline"
01:01:32 sur CNews et Europe 1, on parlera de l'insécurité,
01:01:34 ça c'est une grande préoccupation des français.
01:01:36 Il y a le pouvoir d'achat, la sécurité qui arrive très très vite derrière.
01:01:39 Jean-Christophe Coville vous êtes avec nous,
01:01:41 une fusillade meurtrière à Saumur, non pas à Marseille, à Saumur.
01:01:45 Là on aura d'autres précisions avec nos envoyés spéciaux, à tout de suite.
01:01:48 [Générique]
01:01:54 18h19, on se retrouve en direct dans "Punchline" sur CNews et sur Europe 1.
01:01:57 On est toujours avec Jean-Christophe Coville qui est policier,
01:01:59 secrétaire national du syndicat UNITÉ.
01:02:01 J'aimerais qu'on évoque ce qui s'est passé à Saumur hier aux alentours de 18h,
01:02:05 une fusillade meurtrière avec deux jeunes hommes visés,
01:02:08 un d'entre eux qui est mort.
01:02:09 Évidemment tout ça en lien avec le narcotrafic.
01:02:12 On fait le point avec Maxime Lavandier et puis vous allez nous dire
01:02:15 quelle est la situation dans une ville qui est a priori une ville tranquille.
01:02:18 On parle de Saumur et pas de Marseille.
01:02:19 D'abord les explications.
01:02:21 C'est devant ce restaurant de kebab que la fusillade a éclaté.
01:02:26 Il est 18h ce lundi lorsqu'un homme descend d'une voiture
01:02:29 et tire à bout portant sur un groupe de jeunes.
01:02:32 Pauline, gérante d'un institut de beauté qui se trouve juste à côté du restaurant,
01:02:36 a été témoin de la scène.
01:02:38 On était en train de travailler ici à l'institut
01:02:41 et du coup le jeune homme se trouvait dans sa voiture
01:02:45 et il est sorti juste ici et il est venu sur la terrasse du kebab
01:02:49 tiré sur des jeunes.
01:02:54 Deux hommes sont touchés.
01:02:55 L'un âgé de 21 ans décède des suites de ses blessures.
01:02:58 L'autre âgé de 20 ans est blessé à la main.
01:03:02 Ce matin dans ce quartier tranquille de Saumur,
01:03:05 les habitants sont sidérés.
01:03:07 C'est quelque chose que nous on n'a pas l'habitude de voir
01:03:09 donc en tout cas entre les ponts, moi j'ai jamais vu ça.
01:03:11 Saumur c'est quand même une ville relativement tranquille
01:03:13 donc ouais ça fait bizarre.
01:03:15 C'est perturbant, moi j'aurais jamais imaginé qu'il puisse se passer ça ici.
01:03:18 Sidérés mais également endeuillés, un des commerçants connaissait la victime.
01:03:23 Ça fait presque 16 ans que je suis là
01:03:25 et c'est un gamin qui a grandi dans le quartier,
01:03:27 c'est un gamin, c'est un fils d'un copain à moi en fait,
01:03:30 d'un commerçant et je le connais depuis qu'il était petit.
01:03:33 Selon la procureure de la République de Saumur,
01:03:36 c'est une dette d'argent autour de 80 euros
01:03:39 qui serait à l'origine de la fusillade.
01:03:41 Les investigations sont en cours pour retrouver l'auteur des coups de feu.
01:03:45 On parle Jean-Christophe Covid de 80 euros de dette
01:03:48 et là il y a un jeune qui est mort sous les balles.
01:03:52 Et c'est Saumur ?
01:03:53 C'est Saumur, alors oui, je pense qu'à l'abbaye de Fontevraud,
01:03:56 à côté à Liénor d'Aquitaine et à Richard Coeur de Lyon,
01:03:59 on a se retourné à leur tombe parce qu'arrivé à Saumur,
01:04:02 qui est une ville tranquille, 30 000 habitants à peu près,
01:04:05 mais on le voit aujourd'hui, effectivement,
01:04:07 il n'y a plus de ville vraiment tranquille et sereine
01:04:10 parce qu'il y a une délinquance qui s'installe, qui s'enquiste.
01:04:13 Et effectivement, il y a aussi après les effectifs de police,
01:04:17 comment on fait pour enrayer ce fléau de la violence.
01:04:21 Il y a ce ruissellement effectivement des stups,
01:04:24 où on voit qu'il y a aussi le blanchiment d'argent et derrière tout ça,
01:04:27 eh oui, il faut se dire aussi, alors là, c'est peut-être pas le cas,
01:04:30 je ne veux pas rentrer dans le détail, mais souvent pour blanchir l'argent,
01:04:32 on ouvre des kebabs, des ongleries, des coiffeurs du bled, etc.
01:04:36 On le sait, on le voit.
01:04:38 Ça sert à faire circuler l'argent ?
01:04:40 Bien sûr, parce qu'en fait, vous gagnez de l'argent des sommes énormément liquides.
01:04:43 Quand vous êtes chef d'entreprise, parce que c'est ça,
01:04:45 on parlait tout à l'heure, c'est une start-up nation aujourd'hui,
01:04:48 240 000 personnes qui vivent des stups,
01:04:50 ça a été évalué à 21 000 emplois temps plein travaillés.
01:04:53 Là, on est très techno, mais voilà, il faut parler comme ça.
01:04:56 Et donc, effectivement, derrière, vous avez du cash.
01:04:59 Il faut blanchir cet argent
01:05:01 parce que vous ne pouvez pas le réutiliser, etc.
01:05:03 Donc, comment vous faites ?
01:05:04 Vous investissez effectivement dans des structures,
01:05:07 vous faites semblant de tourner avec des kebabs, des ongleries, des coiffeurs,
01:05:11 comme si vous aviez une clientèle habituée avec des milliers d'euros de chiffre d'affaires.
01:05:15 Voilà, c'est ça, en fait, la chose.
01:05:17 Ou alors, vous allez dans la crypto-monnaie.
01:05:19 Mais ça, c'est quand déjà vous êtes un gros caïd.
01:05:21 Vous êtes le roi de la jungle, vous êtes dans l'écosystème,
01:05:23 vous êtes un peu au-dessus.
01:05:24 C'est exactement ça.
01:05:25 Et donc, en fait, tout arrose.
01:05:27 Et vous voyez, sur le mur, il y a quelques temps,
01:05:29 j'avais rencontré quelqu'un qui, lui aussi, était tombé dans la délinquance,
01:05:32 qui avait réussi à s'en sortir.
01:05:34 Il m'avait raconté, il travaille chez Renault, maintenant, un gros poste régional.
01:05:37 Il m'avait dit « j'ai fait deux rencontres dans ma vie qui m'ont sauvé. »
01:05:40 Un flic qui était à la BAC et qui m'a pris un petit peu sous son aile,
01:05:44 et un professeur.
01:05:45 Et franchement, c'était un témoignage qui était fort
01:05:48 parce que justement, il m'a dit « moi, je redois tout à ces deux personnages-là ».
01:05:52 Sauf qu'aujourd'hui, ces deux personnages, ces fonctionnaires,
01:05:55 on les a quelque part un peu remis au rabais,
01:05:58 c'est-à-dire qu'on a enlevé cette autorité désarmée pour une idéologie,
01:06:02 et aujourd'hui, on en paye le prix.
01:06:04 - Philippe Guibert, je vous ai vu réagir beaucoup à ce qui se passe sur le mur.
01:06:07 - Oui, sur le mur, la douce France, ses bords de Loire, son cadre noir, son vignoble.
01:06:12 Et les 240 000 personnes, enfin, à peu près,
01:06:16 une évaluation forcément imprécise,
01:06:19 les ramifications sont dans tous les réseaux de villes.
01:06:23 C'est plus simplement les grandes métropoles,
01:06:25 c'est plus simplement Marseille ou la région parisienne.
01:06:27 Et les trafiquants de drogue sont, leurs ramifications,
01:06:30 y compris dans une ville de 30 000 habitants,
01:06:32 qui avait cette réputation de tranquillité.
01:06:35 Et donc, il serait bon quand même que,
01:06:39 face à la multiplication pratiquement quotidienne ou hebdomadaire de ces meurtres,
01:06:45 on tire quelques conséquences de ce rapport parlementaire transpartisan
01:06:49 qui a été fait au Sénat,
01:06:51 qui a plein de recommandations avec ses 500 pages de rapport.
01:06:55 Il serait bon qu'on n'en reste pas au constat,
01:06:57 au coup par coup et au coup de menton, même s'ils sont nécessaires.
01:07:00 Je ne veux pas critiquer le travail, y compris Place Net de la police.
01:07:05 Mais on a besoin d'une politique d'ensemble
01:07:08 qui soit évidemment répressive,
01:07:10 mais qui touche, comme le disait Jean-Christophe,
01:07:13 aussi au nerf de la guerre qu'est l'argent.
01:07:15 Sans quoi, on continuera d'avoir des jeunes hommes, souvent,
01:07:18 parfois aussi des jeunes femmes,
01:07:20 et surtout des jeunes hommes qui se font tuer à 21 ans,
01:07:24 à 81 euros.
01:07:26 Le constat, on l'a fait tellement de fois,
01:07:28 les exemples se multiplient.
01:07:30 Châteauroux, là on a le même scénario,
01:07:32 un homme de 25 ans tué dans la soirée hier avec des tirs d'armes à feu,
01:07:36 là ils ont carrément laissé la Kalachnikov par terre.
01:07:39 C'est le maire de la ville, Gilles Lavey-Rouche,
01:07:41 je crois qu'il a demandé à l'État d'avoir des renforts,
01:07:43 lui de Ragnel, il a obtenu des renforts.
01:07:45 Il y a eu un communiqué du préfet de l'Indre
01:07:47 qui rappelle qu'il y a eu une enquête ouverte par le parquet
01:07:50 qui a été confiée à la police judiciaire d'Orléans
01:07:52 et il annonce des renforts,
01:07:54 et je sais que ça va tristement faire sourire Jean-Christophe Couvy,
01:07:56 deux effectifs de BAC plus une unité canine
01:08:00 qui viennent des départements limitrophes
01:08:02 déployés à partir d'aujourd'hui, en français,
01:08:04 qu'est-ce que ça veut dire ?
01:08:05 C'est-à-dire qu'il n'y a pas de renforts.
01:08:06 - Pas de renforts, parce qu'il n'y a pas de personnel disponible.
01:08:08 - Par exemple, pas de contrôle.
01:08:09 - Oui.
01:08:10 - Ça veut dire qu'à court terme, ça peut aider,
01:08:12 ça donne une petite bouffée d'air,
01:08:13 parce qu'il faut marquer les esprits,
01:08:14 mais derrière, est-ce qu'elle va rester ?
01:08:15 - Deux BAC et une équipe canine ?
01:08:17 - Ça veut dire combien d'hommes, Louis, de BAC ?
01:08:19 - Des fois, il y a des endroits où vous n'avez même pas de BAC.
01:08:21 C'est ça qui est terrible.
01:08:22 On a la chance, j'allais dire, d'avoir l'Indre.
01:08:24 - C'est un petit département.
01:08:25 - Oui, mais il y a des endroits en France, des communes,
01:08:27 où on n'a même pas assez de fonctionnaires
01:08:29 pour faire une BAC de nuit ou une BAC de jour.
01:08:32 Je veux dire, c'est hallucinant, mais c'est vrai.
01:08:35 - Dernier exemple de ce que je voulais évoquer avec vous,
01:08:38 c'est Clamart, ce qui s'est passé à Clamart.
01:08:40 C'est un refus de nombre torpéré, tristement classique,
01:08:42 mais là, les policiers de la BAC prennent la voiture en chasse,
01:08:47 mais le suivent en réalité.
01:08:49 Et malheureusement, un conducteur arrive en sens inverse
01:08:52 et la voiture du délinquant qui a 14 ans le percute de plein fouet.
01:08:55 Les explications de Célia Barotte sur le parcours de délinquance
01:08:58 de ce jeune de 14 ans. Écoutez.
01:09:00 - Les faits se sont déroulés aux alentours de 3h du matin.
01:09:04 Des effectifs de police ont repéré dans la commune de Palaisaux,
01:09:07 en Essonne, un véhicule signalé comme étant volé.
01:09:10 Le conducteur aurait refusé de se soumettre aux injonctions
01:09:13 des policiers et aurait pris la fuite.
01:09:15 A Clamart, dans les Hauts-de-Seine, le conducteur aurait perdu
01:09:18 le contrôle de son véhicule et percuté une autre voiture
01:09:21 qui arrivait à contre-sens. Son conducteur, un homme âgé de 34 ans,
01:09:24 est décédé sur les lieux. Sur le profil du jeune conducteur
01:09:27 de 14 ans, il est blessé et a été placé en garde à vue.
01:09:31 Il est déjà connu de la justice, selon le parquet de Créteil.
01:09:34 En décembre dernier, il a été reconnu coupable de vol avec violence
01:09:38 et atteinte à l'intimité de la vie privée.
01:09:40 Sa peine sera fixée en juillet prochain, mais en attendant,
01:09:43 il avait été placé sous contrôle judiciaire strict, avec notamment
01:09:46 interdiction de porter une arme dans le cadre d'une mise à l'épreuve éducative.
01:09:50 Il avait par ailleurs fait l'objet d'une mesure alternative
01:09:53 aux poursuites pour des faits de violation de domicile.
01:09:56 Enfin, une enquête est ouverte. Des chefs de recel, de vol
01:10:00 refusent d'obtempérer aggravé et homicide involontaire aggravé.
01:10:03 - Merci Célia Marotte. Il avait donc une interdiction de port d'armes
01:10:06 à 14 ans. Interdiction de port d'armes.
01:10:09 - Et puis contrôle judiciaire. Il a tout compris.
01:10:12 Qu'est-ce qu'il en a à faire du contrôle judiciaire ?
01:10:15 - Ils font une voiture pour lui.
01:10:17 - En fait, on a des têtes brûlées. On a des gamins, mais je vous le dis,
01:10:20 qui ne comprennent même pas ce que la justice leur dit,
01:10:23 puisqu'ils s'en fichent. Ils sont des sociopathes.
01:10:26 - Ils ont été condamnés à un module de réparation.
01:10:29 - Oui, mais ils pensent que c'est un stage.
01:10:32 Je suis désolé, ils ne savent même pas ce que c'est qu'un module de réparation.
01:10:35 Quand on est chez Carglass, on se dit "je vais charger un stage".
01:10:38 - Merci pour la pub pour l'état.
01:10:41 - C'est terrible, mais en fait, on a des gamins qui vivent en dehors du cursus sociétal qu'on connaît,
01:10:49 qui ont été élevés dans cette violence, qui ont été biberonnés à cette violence,
01:10:54 à cette culture de l'excuse aussi. Et encore une fois, je suis de la vieille école,
01:10:57 je suis désolé. A une époque, on appelait ça des opérations chorophiles.
01:11:02 On les prend, on les met dans des structures spécialisées.
01:11:05 Il y a des anciens militaires, des policiers qui ne demandent que ça.
01:11:07 On leur apprend le matin à se lever, dire bonjour, faire leur lit, avoir une butte dans la journée.
01:11:11 On leur reapprend ce que c'est que l'histoire de France, les devoirs et les droits qu'ils doivent avoir, etc.
01:11:16 On leur redonne une culture et une éducation qu'ils n'ont pas eue.
01:11:19 - Ce n'est peut-être pas la vieille école, c'est peut-être l'école de demain.
01:11:22 - C'est peut-être l'école qu'il faut.
01:11:24 - Je pense que c'est l'école de demain.
01:11:26 - Ils savent juste faire de la méditation, du yoga, etc. Ce n'est pas intéressant.
01:11:28 - Oui, je partage tout à fait ce qui a été dit.
01:11:32 On sait de toute manière que la sanction doit intervenir beaucoup plus tôt.
01:11:35 En fait, à 15 ans, c'est beaucoup trop tard.
01:11:39 C'est déjà des délinquants endurcis.
01:11:42 Donc, à la première infraction, en réalité, il devrait y avoir une peine.
01:11:46 La famille devrait être inquiétée aussi, parce que les premiers responsables, ce sont quand même les parents qui sont défaillants.
01:11:52 Quitte à ce que ce soit des courtes peines, on en revient toujours à la politique de l'État
01:11:57 qui a refusé de construire des prisons.
01:11:59 Construire des prisons, c'est construire des prisons pour les grands bandits, pour les délinquants sexuels, etc.
01:12:04 Mais c'est aussi construire différents types de prison selon les publics, parfois pour des peines très courtes.
01:12:11 Donc, toute cette politique-là n'a pas été faite.
01:12:15 Donc, c'est encore une fois l'absence de politique globale et de vision politique qu'on paye très cher,
01:12:21 avec un trat de retard qui va être très difficile à rattraper aujourd'hui.
01:12:25 - Philippe Guybert, rapidement.
01:12:27 - Juste un mot sur ce que vous disiez tout à l'heure sur la contagion, sur la culture de la violence.
01:12:31 - Oui, en fait, ça déteint sur toute la société.
01:12:33 - C'est en train de déteindre sur une bonne partie de la société.
01:12:35 Ça me paraît être un sujet fondamental.
01:12:37 Et effectivement, ça suppose la politique globale.
01:12:39 Et effectivement, de concevoir la politique pénale, la politique pénitentiaire, et puis la politique de prise en charge.
01:12:45 Je sais bien que tu n'aimes pas ce mot, Alexandre, mais...
01:12:47 - Non, mais...
01:12:49 - De repérage des gamins qui vont vers la violence très tôt.
01:12:52 - Oui, et puis...
01:12:53 - Sans quoi on n'y arrivera pas.
01:12:54 - Et puis, tu as lu simplement la politique d'être un adulte responsable avec ses jeunes générations.
01:13:00 Et lorsqu'on voit ce spectacle, une nouvelle fois, à l'Assemblée nationale,
01:13:04 ou même certains élus représentants de l'État au niveau national,
01:13:07 qui ne font que nourrir la colère pour qu'ensuite les violences s'explosent,
01:13:13 et qui sont bien contents, eh bien, ils devraient être aussi punis, ces responsables, irresponsables-là.
01:13:18 - Sabrina, le dernier mot, tout dernier mot.
01:13:20 - Oui, trois choses.
01:13:22 - Non, une, c'est bien.
01:13:24 - Je vais résumer.
01:13:25 - Louis de Ragnel.
01:13:26 - Effectivement, la crise de l'admissibilité, c'est vraiment un des mots de la société,
01:13:31 mais ça fait 60 ans que c'est malheureusement une des causes majeures de la délicatessence de notre société.
01:13:38 Deuxième chose, il n'y a pas besoin d'aller faire du tourisme, pardon,
01:13:42 avec des opérations placenet XXL au carré dans les zones hors contrôle.
01:13:47 Il aurait fallu installer des commissariats depuis 40 ans
01:13:50 pour montrer justement que l'État est présent, ça c'est la deuxième des choses.
01:13:54 Et la troisième des choses, il ne suffit pas de faire des grenelles
01:13:57 ou de créer des centres ou des internats éducatifs,
01:13:59 il faut simplement appliquer le code pénal.
01:14:01 Quand vous avez ce délinquant mineur chevronné,
01:14:04 eh bien, si on avait appliqué ce fameux article 227-17,
01:14:08 il n'a jamais s'est appliqué.
01:14:10 Tous les criminologues vous le disent, tous les pédopsychiatres vous le disent,
01:14:12 eh bien, peut-être que ça aurait pu servir d'exemple aux familles d'autres enfants délinquants.
01:14:16 - Un homme ne serait pas mort au volant de sa voiture.
01:14:18 - Et ce qui donnerait une mauvaise réputation dans le quartier,
01:14:20 et comme interpellation, la réputation dans le quartier.
01:14:23 - 18h31, un ordre du rappel des titres de l'actualité sur CNews Europe 1 avec Sandra Tchambeau.
01:14:28 - La Russie n'exclut pas de frapper les instructeurs français en Ukraine.
01:14:35 Le porte-parole du Kremlin l'assure ce mardi.
01:14:37 Aucun instructeur s'occupant de la formation des militaires ukrainiens n'a d'immunité.
01:14:42 Le projet d'une coalition européenne souhaitée par la France est en discussion,
01:14:45 mais il est loin d'être finalisé.
01:14:47 - Un homme d'une vingtaine d'années a été tué par balayère à Châteauroux dans l'Indre.
01:14:50 Les pompiers sont intervenus vers 21h pour une risque avec arme à feu.
01:14:54 L'individu a été touché par les tirs du passager d'un scooter.
01:14:57 Ce dernier a pris la fuite.
01:14:59 La victime était connue pour des failliers au trafic de stupéfiants.
01:15:02 Et puis un mot de sport avec le forfait de Novak Djokovic pour les quart de finale de Roland-Garros.
01:15:07 Le tenant du titre devrait affronter Kasper Rudt demain,
01:15:10 mais une lésion du ménisque médial du genou droit a été décelée lors d'une IRM aujourd'hui.
01:15:14 Le cerne s'est blessé pendant son match contre Serum de l'Eau hier.
01:15:17 Il laissera sa place de numéro un mondial à Yannick Siner à l'issue du tournoi.
01:15:21 - Merci Sandra Tchombo. Je voulais aussi évoquer avec vous les commémorations du débarquement.
01:15:26 Ça va commencer demain, deux jours, mercredi, jeudi, 5 et 6 juin,
01:15:29 qu'on va vivre évidemment en direct sur CNews et sur Europe 1,
01:15:32 parce que c'est important, je crois, de rappeler l'histoire de notre pays,
01:15:36 de rappeler le rôle que les alliés ont tenu dans la libération de la France.
01:15:41 On va écouter le témoignage d'un soldat, il s'appelle Jérémy,
01:15:44 un soldat français qui participe à la reconstitution du débarquement.
01:15:47 Écoutez-le.
01:15:48 - On regardait la plage, on essayait de s'imaginer qu'on était en barge.
01:15:52 On essayait de s'imaginer ce qu'ils ressentaient il y a quelques années,
01:15:55 enfin il y a quelques années, il y a 80 ans, avec les fortifications en phase 2,
01:15:59 les positions tenues, les balles qui allaient cocher sur les embarcations.
01:16:04 Donc oui, c'est assez impactant et on essayait de s'imaginer.
01:16:08 - Voilà, on essayait de s'imaginer Jean-Christophe,
01:16:11 mais on ne peut pas imaginer ce que c'était ces jours-là.
01:16:13 - Alors moi j'ai en tête, hier soir j'ai regardé effectivement,
01:16:16 j'adore ce film, Le Jour le plus long, j'ai né un 6 juin en plus,
01:16:20 donc ça me touche, mais surtout c'est que...
01:16:23 J'aime bien aussi, c'est le soldat Ryan, vous regardez les premières minutes
01:16:28 et je trouve que c'est très réaliste, et surtout c'est quand il y a un des héros,
01:16:33 c'est Ryan, qui est justement sur une tombe et qui demande à sa femme en pleurant
01:16:39 s'il a été un mec bien, parce que justement il a vu tellement de copains à lui mourir
01:16:43 pour des causes, il demande justement si après sa vie a été réussie
01:16:47 et qu'il a fait du bien autour de lui.
01:16:48 Ça c'est plein d'émotions, parce qu'en fait votre vie elle est faite pour ça normalement,
01:16:51 pour faire du bien et pas pour faire du mal.
01:16:53 - C'était le témoignage de Jérémy, c'était à Omaha Beach évidemment.
01:16:57 - Je me dis, tous les GIs et les Anglais qui se sont fait casser la figure
01:17:02 sur les plages de Normandie, est-ce qu'ils seraient fiers aujourd'hui
01:17:04 de la société qu'on est devenu ?
01:17:05 - Rapidement, Chérie Guybert, en amont.
01:17:07 - Juste une question, est-ce que ce souvenir de la guerre, cette transmission
01:17:10 des générations, de ce qui s'est passé pendant la seconde guerre mondiale
01:17:13 de façon plus globale, je pense à la Shoah, je pense à l'antisémitisme,
01:17:19 est-ce que tout ça est encore transmissible ?
01:17:23 - Non.
01:17:24 - Et à la création de l'Europe, puisqu'on est dans une semaine européenne
01:17:29 qui fait suite justement à cette libération.
01:17:31 - Exactement, Louis ?
01:17:32 - Oui, c'est transmissible.
01:17:33 - On réussit à le transmettre.
01:17:35 - Sabrina disait que ce n'est plus transmissible, moi je pense que c'est transmissible.
01:17:40 En fait, il ne faut même pas se poser la question, ça doit être transmissible,
01:17:43 on n'a pas le choix que de rendre possible, obligatoire, cette transmission.
01:17:46 - Il y a la moitié des consommateurs qui sont plus conscients, Louis,
01:17:50 par rapport à cette question.
01:17:51 - Il faut former les écoliers, bien sûr, c'est qu'il y ait des écoliers,
01:17:55 mais il faut tout faire pour que ce soit possible.
01:17:57 - Et à Oradour-sur-Glane aussi.
01:17:58 Allez voir Oradour-sur-Glane une fois dans votre vie, c'est glaçant.
01:18:02 - Et le village s'effondre, à Oradour-sur-Glane, ils ont besoin de fond pour maintenir les rues.
01:18:05 - Même les corbeaux, ils ne vont pas voler au-dessus, il y a une malédiction de ce village,
01:18:07 c'est vraiment glaçant, et les gamins, on devrait les emmener là.
01:18:10 On devrait leur faire visiter et voir ce que c'est réellement que l'être humain.
01:18:13 - On en parlera demain et après-demain sur CNews Europe.
01:18:16 On fait une petite pause, on se retrouve dans un instant.
01:18:18 On évoquera une loi extrêmement importante qui est débattue en ce moment à l'Assemblée nationale.
01:18:22 Sur la fin de vie, on sera avec Mgr Jordi, vice-président de la Conférence des évêques de France.
01:18:27 A tout de suite dans Punchline sur CNews et Europe.
01:18:29 18h40, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe.
01:18:36 On est toujours avec Louis de Ragnel et on accueille Mgr Jordi.
01:18:39 Bonsoir à vous.
01:18:40 Merci d'être avec nous, vice-président de la Conférence des évêques de France,
01:18:42 porte-parole des évêques sur la fin de vie et archevêque de Tours.
01:18:45 On va parler bien sûr du projet de loi sur l'aide à mourir
01:18:48 qui est examiné jusqu'au 14 juin à l'Assemblée nationale.
01:18:51 L'Église catholique, Mgr, comme l'ensemble des représentants des cultes d'ailleurs,
01:18:54 a exprimé ses vives inquiétudes à propos de ce texte qui a été largement modifié par la commission spéciale.
01:19:00 Le grand rabbin Haïm Korsia estime qu'il s'agit d'une rupture de société,
01:19:04 qu'on rentre dans un monde où tuer est un soin.
01:19:06 Le recteur de la Grande Mosquée de Paris dit "Dieu nous a donné la vie,
01:19:10 c'est lui qui décide à quel moment il doit la reprendre".
01:19:12 Qu'est-ce qui vous inquiète au plus haut point, Mgr Jordi ?
01:19:15 C'est un bouleversement de civilisation ?
01:19:17 Il y a quelque chose de cet ordre-là, oui.
01:19:19 Alors, tout de suite, pour dire d'emblée, il y a la réaction des cultes,
01:19:22 mais moi je me rends compte que ça déborde largement les cultes.
01:19:25 Ça traverse en fait notre pays et un certain nombre de domaines.
01:19:29 Je pense par exemple tous les soignants qui sont quand même
01:19:32 vent debout pour une bonne partie d'entre eux.
01:19:34 Alors parfois ils le disent, parfois ils ne le disent pas.
01:19:36 Il y a aussi des juristes qui ont réagi,
01:19:38 il y a des philosophes qui réagissent face à ce qui est en train de se passer.
01:19:41 Parce qu'effectivement, d'abord on arrive avec un projet de loi qui nous parle d'aide à mourir.
01:19:46 C'est-à-dire qu'en fait, il ne dit pas directement ce qu'il veut dire.
01:19:49 C'est-à-dire euthanasie ?
01:19:51 Euthanasie et suicide assisté.
01:19:53 Pourquoi selon vous le refus de ce mot ?
01:19:56 Parce que les mots font un peu peur.
01:19:58 Ce n'est pas un sujet qu'on aime aborder quand même, la fin de vie.
01:20:00 Mais pour répondre à votre question plus directement, oui.
01:20:03 Qu'est-ce qui nous fait réagir ?
01:20:05 Effectivement, il y a la question de donner la mort,
01:20:09 qui à la fois est quelque chose évidemment qui appartient à la tradition spirituelle
01:20:13 des grandes religions, mais qui est aussi une sagesse profane.
01:20:16 Il ne faut pas l'oublier.
01:20:18 Vous avez des philosophes tout au long du XXe siècle,
01:20:20 je pense encore à Paul Ricoeur, je pense à Martin Buber, à Lévinas,
01:20:25 ont écrit sur cette question du rapport à l'autre, du soin à l'égard de l'autre,
01:20:29 de l'importance de l'autre pour exister soi-même, le rapport interpersonnel.
01:20:33 Et donc, il y a véritablement autour de cette question,
01:20:37 de quelque chose qui se joue, le fondamental, un basculement, comme vous l'avez dit.
01:20:41 Et alors, c'est la chance que nous avons, si vous me permettez,
01:20:44 il y a une deuxième chose qui nous paraît vraiment importante.
01:20:46 La chance que nous avons, c'est que des pays nous précèdent.
01:20:50 Et donc, nous sommes capables de voir et de dire aujourd'hui,
01:20:53 si on est un peu sérieux, si on se docume...
01:20:55 D'avoir du recul.
01:20:56 D'avoir du recul.
01:20:57 La Hollande a commencé en 1985, elle est allée progressivement.
01:21:01 Donc, on sait aujourd'hui ce qui se passe là-bas.
01:21:03 Et qu'est-ce qui se passe ?
01:21:04 Et bien, qu'est-ce qui se passe ?
01:21:05 Nous avions, nous, à l'Institut de France, il y a 15 jours, un colloque,
01:21:09 au cours duquel nous avons entendu des experts, des philosophes,
01:21:12 des spécialistes de soins palliatifs.
01:21:14 Et nous étions en visioconférence avec des personnes du Canada,
01:21:18 avec des personnes en Belgique et en Hollande.
01:21:20 En Hollande, nous avions un expert qui est un universitaire
01:21:23 qui était à la commission, qui était chargé du contrôle
01:21:26 de la mise en œuvre de cette loi, et qui nous disait
01:21:29 "mais il y a des effets sur toute la société".
01:21:31 C'est pas simplement le fait de dire "tiens, des gens vont demander
01:21:37 de mourir par l'euthanasie et il y a un effet autour d'eux,
01:21:41 autour de leur famille".
01:21:42 Non, c'est l'ensemble de la société qui, progressivement, est affectée.
01:21:45 C'est le rapport entre les soignants et les malades
01:21:48 qui est en train de changer progressivement.
01:21:50 Et puis, c'est même, il nous l'a dit, c'est une formule, moi,
01:21:52 qui m'a beaucoup marqué, lui qui, je précise d'ailleurs,
01:21:55 quand la loi a été mise en œuvre, il n'était pas contre la loi.
01:21:58 Et aujourd'hui encore, il dit "voilà, je ne sais pas trop quoi dire,
01:22:01 mais j'observe ce qui se passe".
01:22:03 C'est ce qui nous a paru d'autant plus intéressant,
01:22:05 parce qu'il avait une forme d'objectivité.
01:22:07 Il nous a dit "ben écoutez, il y a une forme de spirale
01:22:09 de la dépression dans le pays".
01:22:11 Une spirale de la dépression.
01:22:13 Il y a une manière de regarder au niveau...
01:22:15 Une spirale mortifère, voilà.
01:22:16 Une spirale mortifère, exactement.
01:22:17 Absolument.
01:22:18 On va écouter, si vous le permettez, le témoignage d'une jeune femme belge
01:22:21 qui a 30 ans.
01:22:22 Elle s'appelle Claire, elle est atteinte d'une maladie neurodégénérative.
01:22:25 Son père était atteint de la même pathologie qu'elle.
01:22:27 Il avait demandé l'euthanasie.
01:22:28 Elle, elle s'y refuse.
01:22:29 Et elle nous explique pourquoi.
01:22:30 On va écouter son témoignage.
01:22:33 C'est normal en fait d'en avoir marre et d'être fatiguée,
01:22:37 mais c'est pas pour ça qu'on va aller au bout, quoi.
01:22:40 Et donc c'est vrai que par rapport à l'euthanasie,
01:22:44 je pense qu'on a vraiment, au juste moment,
01:22:49 un rôle de témoin, de force à être
01:22:55 pour montrer que, ben oui, on a envie de mourir.
01:22:59 Mais si on a envie, c'est pas pour rien qu'il faut aller au bout, quoi.
01:23:04 Et c'est dur, hein, tous les jours.
01:23:07 C'est re-choisir la vie, en fait.
01:23:10 Mais quand j'écoute mes tripes, je sens vraiment que
01:23:15 si on n'a pas choisi notre moment de vie,
01:23:22 ben on choisit pas le moment de mourir, quoi.
01:23:24 Voilà, pour ce témoignage de Claire,
01:23:26 qui est évidemment au cœur de cette problématique.
01:23:28 Elle dit que c'est chaque jour choisir la vie,
01:23:30 quand on est atteint de ces maladies-là.
01:23:32 Oui, c'est chaque jour se réengager pour l'autre
01:23:34 et accompagner l'autre, et c'est en ce sens-là
01:23:36 que nous nous essayons de sensibiliser, d'interroger.
01:23:40 D'autant plus que, vous le savez,
01:23:42 il y a quand même quelque chose, moi, que j'aime rappeler,
01:23:44 parce que parfois on nous demande, ben finalement,
01:23:46 quelle légitimité avons-nous pour parler de ces questions.
01:23:48 On est un peu, si vous voulez, les cultes,
01:23:50 donc est-ce qu'on a vraiment une crédibilité ?
01:23:52 On l'entend parfois.
01:23:53 Il faut quand même se rappeler que, nous, par exemple,
01:23:55 au niveau de l'Église catholique,
01:23:57 c'est vrai pour nos frères protestants,
01:23:58 pour les orthodoxes, pour les autres cultes,
01:24:00 nous avons près de 10 000 personnes
01:24:02 qui sont engagées sur le terrain,
01:24:04 qui font la visite des malades,
01:24:06 qui sont dans les centres d'accompagnement,
01:24:08 qui sont...
01:24:09 Et alors, je ne parle pas nécessairement des professionnels,
01:24:11 puisqu'il y a les médecins catholiques, évidemment,
01:24:13 mais je parle vraiment des gens qui se donnent dans le bénévolat
01:24:15 pour accompagner, pour être présents, les aumôneries d'hôpitaux,
01:24:18 les aumôneries dans les EHPAD,
01:24:19 parce qu'il y a aussi toute la question derrière du vieillissement.
01:24:22 Et ça, Théa Aubeur, qui nous avait parlé depuis la Hollande,
01:24:25 nous a dit que le vrai problème, aussi,
01:24:27 c'est quel regard nous avons sur le vieillissement.
01:24:29 Et on sent bien qu'il y a une angoisse aussi qui se déroule ici.
01:24:33 - Sur la vulnérabilité.
01:24:34 Monseigneur Jordi, vous êtes vice-président de la Conférence des évêques,
01:24:36 on est sur CENUS et Europe 1,
01:24:38 il y a des soignants qui témoignent, beaucoup.
01:24:40 Je vais citer le docteur Alexis Burneau,
01:24:42 qui a écrit un livre, qui est médecin urgentiste,
01:24:44 qui est au soins palliatifs à l'Institut Curie,
01:24:46 qui dit ce qui nous bouleverse dans ce qui se profile,
01:24:49 c'est le faire mourir par défaut d'accès aux soins de qualité.
01:24:52 Il y a des endroits en France
01:24:53 où il n'y a pas suffisamment d'accès à l'offre de soins palliatifs.
01:24:56 Si la loi passe, on pourra avoir une aide à mourir active en 4 jours,
01:25:00 quand dans certains départements,
01:25:01 on met 4 mois à avoir une consultation antidouleur.
01:25:04 - 4 jours, mais surtout, Laurence Ferrari,
01:25:07 4 lois depuis 1999 ?
01:25:10 4 lois, qu'est-ce qu'on attend ?
01:25:13 D'ailleurs, vous savez que le Comité national d'éthique l'a dit lui-même,
01:25:16 avant de penser à une loi pour faire mourir,
01:25:18 occupons-nous d'abord des lois que nous avons à mettre en œuvre.
01:25:21 Et d'ailleurs, j'étais dans le bureau de madame Firmin-Lebaudot,
01:25:24 ministre déléguée à la santé à l'époque,
01:25:26 à l'automne 2022 avec Monsignor Dornelas.
01:25:29 Nous étions allés la voir,
01:25:30 elle nous avait invités à la rencontrer très gentiment,
01:25:33 et nous lui avions posé cette première question.
01:25:35 Mais une loi a été votée en 2016,
01:25:38 nous sommes en 2022 et il faut déjà une nouvelle loi.
01:25:42 Et on nous disait alors,
01:25:43 ben oui, mais voilà, il y a des besoins nouveaux.
01:25:46 Et on a dit, mais est-ce qu'on a fait une évaluation de la loi de 2016 ?
01:25:49 Nous disions, ben ça y est, on vient de nommer quelqu'un.
01:25:51 Et c'est M. Falorni, comme par hasard,
01:25:53 et celui qui fait la production.
01:25:55 Qui est le rapporteur de la loi.
01:25:57 Comment fonctionne tout ça ?
01:25:59 Quel espace de liberté on se laisse pour réfléchir ?
01:26:01 Mais alors justement Monseigneur,
01:26:02 une question à ce sujet,
01:26:04 parce que, est-ce qu'il n'y a pas eu un problème de pédagogie dans cette histoire ?
01:26:07 Quand on regarde les enquêtes d'opinion,
01:26:08 Moi je pense qu'il y a plusieurs problèmes.
01:26:09 globalement, les Français se disent favorables
01:26:12 à une aide à mourir, à l'euthanasie, au suicide assisté.
01:26:16 Mais en fait, quand on regarde le détail,
01:26:18 les gens, que disent-ils ?
01:26:19 On a l'impression, quand on regarde les ventilations,
01:26:21 ils disent qu'ils veulent mourir sans subir d'atroces souffrances.
01:26:25 Et en fait, est-ce qu'il n'y a pas un biais qui est posé volontairement dans le débat ?
01:26:29 Est-ce que vous voulez mourir dans des souffrances abominables ?
01:26:32 Ou est-ce que vous voulez qu'on vous aide à avoir une mort un peu plus douce ?
01:26:37 Et ma question derrière tout ça,
01:26:39 c'est, est-ce qu'il y a eu une prise de conscience
01:26:42 que derrière cette loi, il y a des lobbys ?
01:26:44 L'ADMD, dont M. Falorni était un des membres,
01:26:48 donc l'association Aide à mourir dans la dignité, c'est ça ?
01:26:50 Absolument, et donc qui plaide pour l'euthanasie,
01:26:53 ils ont un projet politique, un projet de société.
01:26:56 Ils disent tous qu'ils font tout ça avec la main qui tremble.
01:26:59 En réalité, leur main ne tremble pas.
01:27:01 Mais la question que je voulais vous poser,
01:27:02 c'est est-ce que vous êtes bien conscients qu'il y a des...
01:27:04 Voilà, ce sont des lobbys,
01:27:05 et vous, vous essayez de faire appel à l'intelligence, à l'âme,
01:27:07 mais en face de vous, vous avez des gens qui ne sont pas du tout dans cette échelle.
01:27:10 Ma réponse de Monseigneur Jourdi.
01:27:11 Eh bien, écoutez, ce que vous dites, évidemment,
01:27:13 tout ce que vous dites, je le sais, c'est évident.
01:27:16 En même temps, nous essayons justement de garder
01:27:19 et de vouloir garder pour ce débat une certaine hauteur
01:27:22 et ne pas rentrer dans, je dirais, ce qui pourrait être de la conflictualité.
01:27:26 Non, je pense que vraiment, comme vous le dites,
01:27:30 il y a une difficulté parce que pour qu'il puisse y avoir dialogue,
01:27:33 il faudrait que l'on puisse dialoguer
01:27:35 et on sent bien qu'on est devant quelque chose
01:27:37 qui s'est préparé depuis longtemps.
01:27:39 Regardez sur la question, par exemple, des mots.
01:27:41 On a évoqué au départ que les mots ne sont pas utilisés.
01:27:43 Même le Conseil d'État a reproché cela
01:27:45 avant que le texte arrive en commission spéciale,
01:27:47 en disant pourquoi on n'utilise pas les mots qui correspondent à la réalité.
01:27:51 Et quand vous avez demandé à M. Falorni,
01:27:53 l'autre matin, Laurence Ferrari, sur Europe 1,
01:27:55 pourquoi, il vous a dit parce que M. Ballinter m'a dit ça fait euthanasie.
01:27:59 Écoutez, c'est une explication un peu...
01:28:01 Deux mois après que le projet circule, on trouve cette explication-là.
01:28:04 Non, le fait est que nous sommes devant une situation
01:28:07 où il y a eu du flou dans l'ensemble de la procédure
01:28:11 et parce qu'on est finalement devant un choix civilisationnel
01:28:14 qu'on est en train de poser.
01:28:16 On le sent très bien.
01:28:17 Quand le grand rabbin de France parle de rupture anthropologique,
01:28:20 il y a une conception de l'homme qui est derrière,
01:28:22 une conception du rapport à sa propre vie.
01:28:24 Et comme on l'a dit, ça a commencé il y a de nombreuses années,
01:28:27 en particulier en faisant glisser les mots.
01:28:29 Pensez à la notion de dignité.
01:28:31 Le Saint-Siège vient de produire un document sur la dignité.
01:28:34 Il le fait à l'occasion de quoi ?
01:28:36 Il a sorti, dès 75 ans, pardon,
01:28:39 de l'anniversaire de la Charte des Nations unies sur la dignité, de 48.
01:28:44 Cette charte, qu'est-ce qu'elle dit ?
01:28:46 Elle définit la dignité comme étant une réalité objective.
01:28:49 C'est-à-dire, elle dit que personne ne peut dire de personne
01:28:52 que tu es digne ou indigne.
01:28:53 Il n'y a pas de discrimination sur la dignité.
01:28:55 Il le fait pour quoi, ce texte ?
01:28:57 Parce qu'en 47, il y a eu quoi ? Il y a eu le procès de Nuremberg.
01:29:00 Et qu'on a vu ce que c'est quand on commence à dire
01:29:02 "toi, tu es digne, toi, tu n'es pas digne".
01:29:04 Non, on n'est pas du tout dans ce schéma-là.
01:29:06 Mais on est quand même dans une histoire où, peu à peu,
01:29:08 on est passé de cette dignité objective,
01:29:10 qui existe tout simplement parce qu'on a la vie,
01:29:13 à une dignité subjective,
01:29:15 où la personne dit, évidemment, c'est son impression,
01:29:18 "je ne me sens pas digne", oui,
01:29:20 mais si on consent à cela, ça veut dire qu'un jour,
01:29:22 quelqu'un pourra dire d'un autre "tu n'es pas digne".
01:29:25 Mgr Jordi, Mgr de Moulin-Beaufort propose un référendum
01:29:28 sur toutes ces questions éthiques.
01:29:30 Il dit que c'est le genre de texte qui mérite que toute la nation se mobilise.
01:29:33 Contrairement à ce que l'on entend dire,
01:29:35 je ne crois pas que l'opinion publique soit aussi construite
01:29:37 que l'on veut bien l'entendre. Vous êtes d'accord ?
01:29:39 Moi, je pense aussi. Je trouve surtout qu'il y a des choses
01:29:41 qui bougent en ce moment.
01:29:42 Je pense que les Français commencent à comprendre,
01:29:44 parce qu'il y a quand même...
01:29:45 Et à s'intéresser à ce sujet.
01:29:46 Et à s'intéresser à ce sujet, absolument.
01:29:48 Mgr de Moulin-Beaufort en a parlé ce matin sur France Info, effectivement.
01:29:51 D'ailleurs, moi, j'aimerais vous dire,
01:29:53 rappelons-nous qui a commencé à parler de référendum
01:29:56 pour cette question ?
01:29:58 Qui ?
01:29:59 C'est le président de la République lui-même.
01:30:01 Le président de la République, en 2022.
01:30:03 Il en a parlé trois fois.
01:30:04 C'est vrai.
01:30:05 Et donc, s'il en a parlé, lui, qui est un homme qui réfléchit,
01:30:07 il a voulu prendre son temps pour cette question.
01:30:09 Il a beaucoup consulté. Il a même parlé avec le pape.
01:30:11 Eh bien, s'il a pris ce temps-là,
01:30:13 et si peut-être il a posé cette question,
01:30:15 c'est qu'il sent bien le poids et l'importance de ce sujet
01:30:19 et ce qu'il va produire.
01:30:21 Donc, je crois que c'est très important de se dire,
01:30:23 oui, nous pensons, nous, que, bien évidemment,
01:30:27 on ne discute pas ça, c'est l'Assemblée qui fait la loi.
01:30:30 C'est une démocratie, il y a une démocratie représentative.
01:30:32 Mais ça n'empêche pas qu'on a besoin de débats,
01:30:35 ça n'empêche pas qu'on a besoin de discuter.
01:30:37 Et nous avons posé la question du référendum
01:30:40 parce que le président lui-même a posé cette question,
01:30:43 peut-être en se disant, il y a peut-être vu l'importance de cette loi.
01:30:46 Vous savez, les lois de bioéthique ou le mariage pour tous,
01:30:49 ça concerne peu de gens dans la société, finalement.
01:30:52 Là, tout le monde est concerné.
01:30:54 Tout le monde, un jour, va passer par la mort.
01:30:56 Tout le monde accompagne, un jour, un ami, un proche.
01:30:59 Donc la loi est tellement importante,
01:31:01 elle va avoir tellement d'effets dans la société
01:31:03 que les gens ne mesurent pas encore.
01:31:05 Parce que, bien évidemment, on a des sondages,
01:31:07 vous l'avez dit tout à l'heure, 80 % des Français.
01:31:09 Sauf que des travaux documentés...
01:31:11 - Ce sont des bien portants, souvent, qui répondent.
01:31:13 C'est-à-dire que c'est des questions auxquelles on n'est pas réellement confrontés.
01:31:15 - C'est ce que je veux vous dire.
01:31:17 On sait par des travaux documentés, par une documentation médicale qui existe,
01:31:21 que 80 % c'est les gens, effectivement, qui sont en bonne santé
01:31:24 parce qu'on projette sa mort.
01:31:26 Et ça, c'est absolument abominable.
01:31:28 2 % seulement, quand ils sont en situation...
01:31:30 - Réclament. - Réclament, exactement.
01:31:32 - Monseigneur Jordi, est-ce qu'il y a peut-être aussi un regard autre,
01:31:35 à porter sur la vulnérabilité ?
01:31:37 C'est-à-dire, on est dans un monde qui met en avance la performance,
01:31:40 qui met en avance la façon dont on pourrait programmer notre mort
01:31:45 en fonction de notre âge, notre handicap, notre maladie.
01:31:48 Est-ce que c'est une société de la dignité humaine, tout cela ?
01:31:51 - Non, parce qu'une société se reconnaît, justement,
01:31:54 et on reconnaît sa qualité, son humanité, à travers l'histoire.
01:31:57 À travers la manière dont elle traite les plus fragiles et les plus vulnérables.
01:32:00 Ça, c'est évident.
01:32:02 Et c'est une grande tradition, en particulier en Europe.
01:32:04 On va voter pour l'Europe dans quelques jours.
01:32:06 - Dimanche. - Dimanche, voilà.
01:32:08 D'ailleurs, les Français sont appelés à voter pour l'Europe,
01:32:10 mais vous savez bien qu'ils ne vont pas voter pour l'Europe
01:32:12 parce que cette idée, cet idéal est en train de se perdre.
01:32:15 Or, justement, qu'est-ce qui faisait et qu'est-ce qui fait, en principe,
01:32:18 la valeur de l'Europe ? C'est justement qu'en Europe, on a réfléchi.
01:32:21 C'est arrivé aussi, évidemment, dans d'autres civilisations,
01:32:24 mais particulièrement en Europe.
01:32:26 On a eu le souci du respect de la personne,
01:32:29 de ce qu'était la personne, de la valeur de la personne,
01:32:31 et on a développé une culture et une manière d'accompagner les personnes.
01:32:35 Les hôpitaux, moi, je pense à la place de l'Église aussi,
01:32:38 les hôpitaux au 16e, 17e, 18e siècle.
01:32:41 Parfois, on dit les soignants sont mal payés, mal rémunérés.
01:32:46 Vous savez qu'on dit souvent que ça vient du fait
01:32:48 qu'au 19e et au 20e siècle, jusque dans les années 40-50,
01:32:51 c'est les religieuses qui étaient présentes dans les hôpitaux
01:32:53 pour donner de l'humanité.
01:32:55 Donc, je crois qu'il y a tout cet aspect-là.
01:32:57 - Il y a une dernière chose que vous avez dite, qui m'a interpellée.
01:32:59 Vous dites que la question du suicide, elle a longtemps été taboue dans nos sociétés,
01:33:02 dans l'Église aussi, et aujourd'hui, le taux de suicide,
01:33:05 notamment chez les adolescents, est effarant.
01:33:07 - C'est la deuxième cause de suicide.
01:33:09 - Voilà, de mortalité chez les adolescents.
01:33:11 Est-ce que ce type de décision pourrait avoir un impact sur levé ce tabou ?
01:33:16 - Alors, au Canada, il y a eu quelques analyses
01:33:18 qui montrent que ça a une forme d'influence.
01:33:21 Moi, je ne pourrais pas dire beaucoup plus,
01:33:23 mais en tout cas, on dit parfois qu'il faudrait signer une loi comme ça en tremblant,
01:33:27 mais je pense qu'il faudrait d'abord réfléchir un peu plus profondément
01:33:31 à ce qu'on est en train de faire, et aux effets que ça peut avoir.
01:33:34 - Dernière question. Vous avez été auditionné à plusieurs reprises.
01:33:38 Est-ce que vous avez le sentiment d'avoir vraiment été écouté de manière sincère ?
01:33:42 Est-ce que vous avez eu le sentiment que les personnes
01:33:45 qui vous ont posé des questions étaient prêtes à changer d'avis
01:33:48 et à avoir réellement la main qui tremble ?
01:33:50 - Je dirais que nous avons été reçus vraiment de manière courtoise, ça c'est certain.
01:33:54 Ensuite, le débat a montré, ou la session d'écoute de ce que nous avions à dire,
01:34:00 a montré qu'il y avait des gens désintéressés, des gens qui nous écoutaient
01:34:04 et des gens qui étaient prêts à poser certaines questions ensuite.
01:34:08 Je dirais qu'on nous a écoutés.
01:34:11 Est-ce qu'on nous a entendus pour aller plus loin dans un débat ? Je n'ai pas l'impression.
01:34:15 - Merci en tout cas, Mgr Jordi, d'être venu ce soir dans notre émission
01:34:18 sur CNews et Europe 1, vice-président de la conférence des évêques de France
01:34:21 et porte-parole des évêques sur la fin de Vitex qui sera débattue jusqu'au 14 juin à l'Assemblée nationale.
01:34:25 - Merci. - Merci à nos amis auditeurs et téléspectateurs.
01:34:28 Dans un instant sur Europe 1, on retrouve Pierre Devineau.
01:34:30 Bonsoir Pierre. Au menu d'Europe 1 soir ?
01:34:33 - ... balance et pendant ce temps, Rachel Keke brandit des drapeaux palestiniens dans l'Assemblée.
01:34:37 - Effectivement. Eh bien merci. C'est Europe 1 soir dans un instant.
01:34:40 Et sur CNews, Christine Kelly. Et c'est Mousquetaire pour Face Info.
01:34:44 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes. À demain.
01:34:46 [musique]