Punchline (Émission du 03/04/2024)

  • il y a 5 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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Transcript
00:00:00 Bonjour à tous, soyez les bienvenus en direct sur CNews dans Punchline.
00:00:05 Au sommaire, ce soir, le gouvernement a présenté ce matin au Conseil des ministres son projet de loi agriculture.
00:00:11 Fonds d'urgence, simplification, pause dans l'élaboration du plan de réduction de l'usage des pesticides.
00:00:17 Autant de mesures censées calmer la colère des agriculteurs.
00:00:20 Alors le pari est-il réussi ?
00:00:22 Séverin Sergent, membre des Jeunes agriculteurs de Réloir, nous dira ce qu'il en pense.
00:00:27 Faut-il encadrer ou limiter le droit de grève dans les transports publics ?
00:00:31 C'est en tout cas le souhait de deux sénateurs qui vont proposer une loi allant dans ce sens.
00:00:35 Leur idée, interdire les grèves lors des départs en vacances ou des dates stratégiques de notre calendrier.
00:00:41 Alors que chaque année depuis 1947, la SNCF est touchée par une grève.
00:00:46 Bonne ou mauvaise idée ? Je poserai la question à mes invités.
00:00:49 Et puis nos universités sont-elles gangrénées par l'idéologie d'extrême gauche ?
00:00:54 La question est à nouveau posée alors qu'un drapeau palestinien géant a été déployé à l'intérieur de l'université de Grenoble.
00:01:00 Alors qu'une étudiante portant le voile intégral a pu librement accéder à l'université de Nanterre.
00:01:06 L'idéologie a-t-elle remplacé le savoir dans nos universités ?
00:01:09 On en parle dans Punchline juste après l'essentiel de l'actualité.
00:01:13 Bonjour Simon Guillain.
00:01:20 Aux Parlements israéliens, des militants et des familles d'otages ont manifesté en jetant de la peinture sur des fenêtres en verre.
00:01:28 Ils réclament une libération immédiate des otages toujours détenus dans l'enclave palestinienne.
00:01:32 Le personnel de sécurité a immédiatement fait face aux manifestants.
00:01:37 En France, à Montpellier, une adolescente de 14 ans a été rouée de coups par un groupe de 3 individus, dont une mineure qui est âgée du même âge.
00:01:43 Gravement blessée, la jeune fille a été admise à l'hôpital dans la soirée mais son pronostic vital n'est désormais plus engagé.
00:01:49 L'un des agresseurs a d'ailleurs été interpellé.
00:01:52 Et puis un exercice inédit pour le Premier ministre aujourd'hui.
00:01:54 Gabriel Attal a répondu seul aux questions des députés à l'Assemblée nationale.
00:01:58 45 minutes de questions-réponses donc cet après-midi.
00:02:01 Le Premier ministre a notamment été interpellé sur la réforme de l'assurance-chômage.
00:02:05 Et le chef du gouvernement a défendu un modèle social plus incitatif à l'activité, cher Yoann.
00:02:11 Merci beaucoup Simon pour m'accompagner en plateau dans cette émission.
00:02:14 J'accueille Jean-Sébastien Ferjou.
00:02:15 Bonjour, soyez le bienvenu.
00:02:16 Vous êtes directeur de l'Atlantico.
00:02:18 À vos côtés Alexandre Devecchio, journaliste.
00:02:20 Karim Zerif, bonjour.
00:02:21 Soyez le bienvenu.
00:02:22 Vous êtes ancien député européen.
00:02:24 Nous attendons d'un instant à l'autre Geoffroy Lejeune qui devrait arriver.
00:02:27 Généralement c'est vous qui êtes en retard.
00:02:30 Je vous remercie d'être là à l'heure, Sergent Sébastien.
00:02:32 Même quand il est à l'heure.
00:02:35 Et enfin sur ce plateau également, Séverin Sergent.
00:02:38 Vous êtes membre des Jeunes agriculteurs de Réloir.
00:02:41 Merci d'être là puisqu'on va parler de ce projet de loi d'orientation agricole
00:02:45 qui a été présenté en Conseil des ministres.
00:02:48 Il est attendu depuis plus d'un an pour tenir compte des revendications des agriculteurs.
00:02:52 Il doit leur simplifier la vie, redonner un élan au secteur.
00:02:55 Alors que contient précisément ce projet de loi ?
00:02:58 On voit cela avec Maxime Lavandier.
00:03:01 Un projet de loi pour calmer la colère des agriculteurs
00:03:04 et donner un futur à une profession en plein désarroi.
00:03:08 Premier article et pas des moindres,
00:03:10 ancré dans la loi la souveraineté alimentaire exigée par les syndicats lors des manifestations.
00:03:15 L'agriculture est reconnue comme d'intérêt général majeur,
00:03:18 ce qui permettra de tenir davantage compte de cette priorité
00:03:21 dans la définition de nos politiques publiques.
00:03:23 Aujourd'hui, la France compte 500 000 agriculteurs.
00:03:26 Mais d'ici 2030, un tiers d'entre eux partiront à la retraite.
00:03:30 Pour faciliter la transmission des exploitations
00:03:32 et accompagner l'installation de nouveaux repreneurs,
00:03:35 le ministre de l'Agriculture veut mettre en place un guichet unique,
00:03:38 baptisé France Service Agriculture.
00:03:40 L'objectif c'est d'avoir un point d'entrée unique,
00:03:43 mais une pluralité d'accompagnements selon le modèle sur lequel on veut s'installer,
00:03:47 ou on souhaite s'installer,
00:03:49 entrés par les chambres d'agriculture,
00:03:50 et après l'ensemble des structures d'accompagnement
00:03:52 pourront faire leurs offres de services en fonction de la nature du projet.
00:03:55 Enfin, le texte a pour objectif de donner envie aux jeunes générations
00:03:58 de se tourner vers les métiers agricoles.
00:04:00 Il prévoit la création d'un nouveau diplôme d'un bachelor agro
00:04:03 de niveau Bac + 3 pour les étudiants
00:04:05 et un programme national de découverte pour les élèves du secondaire.
00:04:09 C'est une action de découverte de l'agriculture
00:04:12 pour chaque enfant scolarisé en élémentaire,
00:04:14 des offres de stages immersifs en collège et en lycée.
00:04:17 Le projet de loi sera examiné à partir du 13 mai à l'Assemblée nationale,
00:04:21 puis à la mi-juin au Sénat.
00:04:23 Alors Séverin Sergent, je me tourne d'abord naturellement vers vous,
00:04:26 je rappelle que vous êtes membre des Jeunes Agriculteurs d'Eure-et-Loire,
00:04:29 les annonces de ce matin sont-elles pour vous satisfaisantes ?
00:04:33 Alors évidemment qu'elles sont satisfaisantes,
00:04:35 puisqu'il y a des annonces de fait et on voit que le ministère a travaillé,
00:04:39 les administrations ont travaillé et qu'il y a eu des remontées.
00:04:42 Nous avons reçu ce matin une lettre du ministre
00:04:45 nous expliquant qu'il y avait 67 engagements
00:04:48 et que 15% n'étaient pour l'instant qu'engagés,
00:04:51 donc il faut rester prudent.
00:04:53 Après, on est satisfait, mais il n'y a qu'un volet, il n'y a pas les deux.
00:04:58 Le deuxième volet c'est toute l'économie et le ministre l'a annoncé lui-même.
00:05:02 En ce qui concerne l'amélioration des revenus,
00:05:04 tout ça pour l'instant il faudra attendre, encore,
00:05:07 alors mai, après ce qu'on appelle après les moissons,
00:05:11 donc peut-être à la rentrée de septembre,
00:05:13 et ça pour l'instant on n'a pas de mesure.
00:05:14 Évidemment, quand j'entends le ministre qui nous dit
00:05:17 on veut redonner l'envie aux jeunes d'être agriculteurs, d'accord,
00:05:20 mais un jeune qui veut être agriculteur il veut gagner sa vie,
00:05:23 et si on ne vous fait pas gagner votre vie, ça ne marche pas.
00:05:25 Après le dernier échelon intéressant c'est qu'il y a eu des négociations européennes
00:05:29 et que quand vous faites des négociations jusqu'à Bruxelles
00:05:31 et que Bruxelles ne recule pas mais en tout cas entend les revendications,
00:05:36 c'est déjà un bon signe.
00:05:37 Néanmoins, c'est la première fois, me semble-t-il,
00:05:39 que je vous entends parler de satisfaction
00:05:41 depuis le début de ce conflit, dirais-je,
00:05:43 entre les agriculteurs et le gouvernement.
00:05:44 Alors on parle de satisfaction parce qu'on a obtenu des mesures
00:05:49 et que forcément, quand on lit dans ce que nous a envoyé le ministre
00:05:54 que potentiellement les jachères ne seront peut-être pas non plus reconduites en 2025,
00:05:58 on se dit qu'ils ont enfin compris,
00:06:00 ou en tout cas on espère qu'ils ont compris,
00:06:02 que le désarroi du monde agricole cette année il est colossal.
00:06:04 Je lisais un article qui disait qu'une exploitation sur deux en France cette année
00:06:09 va être en déficit, c'est-à-dire que quand vous êtes en déficit
00:06:11 vous n'avez pas de revenus pour vivre.
00:06:13 Donc un agriculteur sur deux a travaillé pour ne rien gagner.
00:06:16 Donc à un moment on comprend qu'ils sortent dans la rue
00:06:18 et puis qu'ils aient envie de dire que ça ne va plus.
00:06:20 Et puis à ça vous rajoutez toutes les contraintes
00:06:22 dont le ministre s'est rendu compte quand même que la sur...
00:06:25 je veux dire la surélévation des mesures au fur et à mesure c'est insupportable.
00:06:29 On parle des "et", c'est l'exemple qui a été pris.
00:06:31 Le trop de normes.
00:06:32 Voilà, 14 normes pour la "et".
00:06:34 Alors on nous dit ça va être simplifié dans un texte,
00:06:36 à condition qu'il ne fasse pas 14 alinéas.
00:06:38 C'est ça qu'on attend, une vraie bouffée d'oxygène et un peu de libération.
00:06:42 Le gouvernement s'engage à protéger la souveraineté alimentaire française.
00:06:46 C'est l'article 1 du projet de loi,
00:06:48 c'est-à-dire qu'il va élever l'agriculture au rang d'intérêt général.
00:06:51 Qu'est-ce que ça signifie ?
00:06:52 Qu'est-ce que ça change concrètement pour vous ?
00:06:54 Eh bien ça change tout simplement qu'aujourd'hui
00:06:56 quand on est exploitant agricole en zone rurale,
00:07:00 on commençait à penser qu'on n'était plus à notre place.
00:07:03 C'est-à-dire que vous êtes agriculteur, vous êtes attaqué de toutes parts.
00:07:06 Vous voulez agrandir vos bâtiments d'élevage ?
00:07:07 Ce n'est pas possible.
00:07:08 Alors vous étiez là depuis très longtemps,
00:07:09 il y a des exploitations qui sont là depuis des dizaines,
00:07:11 voire presque centaines d'années pour certaines.
00:07:14 Le bruit, tout dérangeait tout le monde.
00:07:17 Mais l'agriculture, elle a une vocation alimentaire,
00:07:20 c'est-à-dire on est là quand même pour nourrir les Français,
00:07:22 produire, moi je le dis, dans mon département,
00:07:24 le chiffre d'affaires de l'agriculture, c'est 2,2 milliards d'euros
00:07:28 pour un département.
00:07:29 Ça veut dire qu'on crée quand même énormément de richesses.
00:07:32 Pour créer ces richesses, il faut bien à la fois qu'on travaille,
00:07:34 travailler ça fait un peu de bruit, ça peut parfois déranger,
00:07:36 mais on a notre place et on n'est pas là par hasard.
00:07:39 Et donc dans le reportage, ils disaient 500 000,
00:07:41 moi je considère qu'on est un peu moins de 400 000 agriculteurs aujourd'hui.
00:07:45 Dans mon département, on en perd un sur cinq tous les dix ans.
00:07:48 On va entendre le ministre Marc Fesneau qui s'exprime justement
00:07:51 sur le nombre d'agriculteurs qui est en baisse
00:07:53 et qu'il veut préserver.
00:07:54 Avant cela, on fait un petit tour de plateau.
00:07:56 Alexandre de Vecchio, vous avez le sentiment que le gouvernement
00:07:59 a enfin compris la détresse de nos agriculteurs ?
00:08:02 Je pense qu'il y a un travail de très long terme
00:08:05 pour déjà enrayer la disparition, parce qu'en fait, il s'agit de ça.
00:08:11 Il s'agit pour les agriculteurs de répondre à une demande existentielle.
00:08:15 Donc ça prendra du temps déjà pour éviter cette disparition-là
00:08:18 et peut-être redresser l'agriculture française.
00:08:20 Donc il y a un début timide de sursaut.
00:08:25 Espérons qu'il sera durable.
00:08:26 Il faudra également surveiller ce qui se passe après les élections européennes,
00:08:30 parce que geler des négociations de traité de libre-échange,
00:08:33 c'est facile avant les élections,
00:08:34 mais ensuite, on sait que les négociations peuvent reprendre.
00:08:39 Il coule la même chose avec le pacte vert,
00:08:42 dans lequel il y avait beaucoup de ces normes-là.
00:08:44 Donc je comprends la prudence des agriculteurs.
00:08:47 Ensuite, ce qui est fait pour les jeunes,
00:08:48 pour la sensibilisation à ce métier-là,
00:08:51 ça montre qu'il y a une vision peut-être d'avenir.
00:08:54 Mais effectivement, je rejoins ce qui a été dit.
00:08:56 Le meilleur moyen de donner envie d'être agriculteur,
00:08:59 c'est de faire en sorte que ce soit un métier où on puisse gagner sa vie.
00:09:03 Je pense que même si on aime les animaux, on aime travailler la terre,
00:09:08 on est sensible à ce genre de choses,
00:09:09 beaucoup ne le font pas parce qu'ils ont peur de crever, tout simplement.
00:09:13 Donc le meilleur signal à envoyer,
00:09:15 c'est de faire que nos agriculteurs soient un peu plus prospères.
00:09:18 Quant à la souveraineté alimentaire, moi je suis très content,
00:09:20 en tant que souverainiste, qu'on mette la souveraineté à toutes les sauces.
00:09:25 Maintenant, la mettre dans un article, c'est un peu une proclamation.
00:09:27 Si vous voulez, c'est comme le droit opposable au logement.
00:09:30 Il y a encore des sans-abri.
00:09:32 Donc c'est bien.
00:09:34 Il ne faut pas que ce soit simplement une forme de communication.
00:09:37 - Séverin Sergent, quelle est la prochaine étape pour vous ?
00:09:39 Maintenant que le gouvernement s'est engagé sur des mesures
00:09:42 qui, vous le dites, sont pour vous satisfaisantes,
00:09:44 est-ce que la prochaine étape, c'est d'aller convaincre à Bruxelles,
00:09:47 à l'Union européenne, qu'il faut là aussi des changements à ce niveau-là ?
00:09:50 - Alors, oui et non.
00:09:51 La première partie, c'est aussi tout ce qu'ils nous ont promis
00:09:54 comme financement dans mon département.
00:09:56 Il y avait une mobilisation syndicale hier à Orléans
00:09:58 parce que, en ce qui concerne l'agriculture bio,
00:10:00 en ce qui concerne les mesures agro-environnementales,
00:10:02 il n'y a pas le financement.
00:10:04 Donc déjà, c'est d'attendre le financement.
00:10:05 Les aides compensatoires ne sont toujours pas finies de verser,
00:10:07 même si le ministre dit "on a fait 99 et quelque chose".
00:10:10 Oui, mais les 0,7 % ou les 0,3 % qui manquent,
00:10:13 c'est toujours de l'argent que certains agriculteurs attendent.
00:10:15 Donc ça, déjà, on attend ces preuves-là.
00:10:17 Ensuite, on attend le deuxième volet
00:10:19 qui va être la loi d'orientation agricole.
00:10:21 Et là, on attend encore que le ministère s'engage
00:10:23 et s'engage avec une vision, je dirais,
00:10:27 propice à la production agricole
00:10:29 et non pas forcément complètement sous tutelle de l'écologie
00:10:33 et de l'agroécologie permanente qui contraigne les agriculteurs,
00:10:36 comme vous l'avez dit tout à l'heure,
00:10:37 qui en poussent certains à crever.
00:10:38 C'est affreux de le dire, mais c'est ça.
00:10:40 Donc on attend encore que les textes avancent.
00:10:42 Quand vous êtes à 15 % d'engagement sur 67 mesures,
00:10:44 ça en fait 10 et il en reste 57.
00:10:47 On attend la mise en place des 57 restantes.
00:10:49 - Naturellement.
00:10:49 Karim Zeribi, on a le sentiment quand même pour la première fois
00:10:52 qu'on arrive enfin à l'apaisement.
00:10:55 - Apaisement, oui, mais les problématiques sont structurelles
00:10:58 et ne sont toujours pas réglées, néanmoins.
00:11:01 C'est vrai que le gouvernement semble avoir pris conscience
00:11:04 des sujets qui touchent nos agriculteurs.
00:11:07 Ils ont apporté quelques réponses immédiates, d'urgence,
00:11:10 mais les réponses restent structurelles.
00:11:11 Et parmi ces réponses structurelles,
00:11:12 elles sont souvent évoquées, ces réponses structurelles.
00:11:14 Surenchère de normes sociales et environnementales
00:11:16 pour nos agriculteurs.
00:11:18 Donc, difficultés dans la relation entre nos agriculteurs
00:11:21 et les industriels qui exploitent nos agriculteurs,
00:11:23 disons-le clairement, et qui les étouffent.
00:11:26 Une concurrence déloyale entre pays de l'Union européenne,
00:11:29 il faut le dire, ce n'est pas que les traités de libre-échange,
00:11:31 c'est aussi entre pays de l'Union européenne.
00:11:33 Donc, les autres agriculteurs des États-nations
00:11:36 de l'Union européenne ne sont pas soumis aux mêmes normes.
00:11:38 - Parce que les différents pays de l'Union européenne
00:11:39 n'ont pas tous les mêmes normes.
00:11:40 - Bien sûr.
00:11:40 - C'est ça qui pose problème.
00:11:42 - Nous avons fait une surenchère, nous, Français,
00:11:43 de normes sociales et environnementales
00:11:45 qui ne touchent pas nos voisins
00:11:46 et qui donc ont une facilité sur le marché
00:11:48 par rapport à nos agriculteurs.
00:11:49 - Et là-dessus, pardon, là-dessus, vous n'avez pas d'engagement ?
00:11:51 - Aucun.
00:11:52 - Aucun engagement sur la surtransposition des normes,
00:11:55 sur la concurrence déloyale au sein de l'Union européenne,
00:11:57 là-dessus, il n'y a rien.
00:11:57 - Aucun.
00:11:58 - Et aucun sur les normes sociales, comme disait mon voisin.
00:12:01 - Et Jean-Sébastien Ferjou, c'est pourtant un point essentiel.
00:12:04 - Mais oui, puisque, encore une fois,
00:12:06 ce ne sont pas les...
00:12:07 La plupart des traités de libre-échange se sont révélés
00:12:09 fonctionner à l'avantage de la France
00:12:11 et de la filière agricole française au sens large.
00:12:14 Pas forcément si vous regardez séparément, filière par filière,
00:12:17 la viande auvine, la viande bovine, les fruits et légumes.
00:12:20 Bref, mais beaucoup, pour beaucoup,
00:12:22 ce sont des choses qui s'opposent au niveau européen.
00:12:24 Vous savez, les 35 heures, on a les 35 heures en France,
00:12:26 l'agriculture, si vous êtes maraîcher,
00:12:28 c'est très consommateur de main-d'oeuvre
00:12:29 à un moment donné de l'année.
00:12:31 Alors, quand vous cumulez un droit social
00:12:33 qui est extrêmement rigide sur des contrats
00:12:34 qui ne porteraient pas sur toute l'année,
00:12:36 mais qu'à un moment donné, plus les 35 heures
00:12:38 et que le pays d'à côté n'a pas la même réglementation,
00:12:40 forcément, c'est beaucoup plus avantageux,
00:12:43 ou en tout cas, avec un coût de revient moins cher,
00:12:45 de produire des légumes en Italie ou en Espagne.
00:12:48 Et après, je trouve qu'il y a beaucoup de facilités,
00:12:50 de raccourcis, notamment sur les thèmes
00:12:52 de souveraineté alimentaire.
00:12:53 La souveraineté alimentaire, déjà,
00:12:54 c'est quoi notre premier enjeu ?
00:12:55 Notre premier enjeu, c'est de continuer à avoir des engrais.
00:12:58 Et la plupart des engrais azotés,
00:12:59 ils étaient produits plutôt en Russie.
00:13:01 Donc, il y a un sujet sur les engrais.
00:13:03 Mais ce n'est pas ce que disent les écologistes.
00:13:05 Ce n'est pas dans l'idée que les souverainistes
00:13:06 se font de la souveraineté.
00:13:07 C'est un autre sujet.
00:13:08 Parce que le sujet de la souveraineté alimentaire,
00:13:10 elle se pose au niveau mondial.
00:13:12 Il y a un moment où, de toute façon,
00:13:13 les saisons ou les phénomènes climatiques
00:13:15 font que nous ne serons jamais totalement souverains
00:13:18 au niveau purement national.
00:13:19 Donc, il faut bien distinguer deux enjeux.
00:13:21 Il y a un enjeu de sécurité en cas de catastrophe,
00:13:23 en cas de conflit.
00:13:24 Est-ce que nous sommes sûrs de pouvoir nourrir la population ?
00:13:27 Mais la nourrir sans mourir de faim,
00:13:29 ça ne veut pas forcément dire assurer les besoins alimentaires
00:13:31 tels que nous les connaissons
00:13:32 quand nous ne sommes pas en période de crise.
00:13:35 Parce que ça, c'est grâce à des accords internationaux.
00:13:39 Et ce sont quand même les fameux accords
00:13:40 qui ont permis à des centaines de millions de personnes,
00:13:42 même si le Covid a mis un coup d'arrêt au phénomène,
00:13:44 qui ont permis à des centaines de millions de personnes
00:13:46 de sortir de la faim dans le monde.
00:13:47 Donc, ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain
00:13:49 au nom d'illusions, parce que notre souveraineté,
00:13:52 notre vraie souveraineté,
00:13:54 elle se joue bien au-delà du territoire national.
00:13:56 On va écouter à présent le ministre de l'Agriculture,
00:13:58 Marc Faineau.
00:13:59 Il s'exprimait ce matin, justement,
00:14:01 sur les 400 000 agriculteurs français
00:14:03 qui travaillent encore dans notre pays.
00:14:05 Un chiffre qu'il souhaiterait préserver.
00:14:06 C'est notre objectif et c'est l'objectif du gouvernement.
00:14:10 Je pense qu'on a 400 000 agriculteurs en France.
00:14:12 C'est un étiage dont il ne faut pas trop sortir,
00:14:14 parce que, à la fois, ça permet d'assurer
00:14:17 la présence territoriale.
00:14:18 Ça permet d'assurer la diversité des productions.
00:14:20 Il y a des grandes productions,
00:14:21 puis il y a des filières qui sont plus petites
00:14:23 et plus modestes, mais dont on a besoin.
00:14:25 Et donc, ça, c'est un élément important.
00:14:27 Et puis, ça permet aussi d'avoir un dialogue avec la société.
00:14:29 À 400 000, vous êtes en limite,
00:14:31 puisqu'au fond, vous avez moins d'agriculteurs.
00:14:32 Il y a des communes aujourd'hui
00:14:34 qui n'ont plus d'agriculteurs résidents dans leurs communes.
00:14:36 Et donc, c'est un seuil en dessous duquel,
00:14:38 me semble-t-il, on prend le risque
00:14:39 que le dialogue avec la société soit rompu.
00:14:41 C'est vrai, Sergent.
00:14:42 C'est un seuil en dessous duquel on ne peut pas descendre.
00:14:45 C'est ce que dit le ministre.
00:14:46 Pourtant, il y a un risque qui est grand.
00:14:47 On savait que dans 10 ans,
00:14:48 combien il y aura-t-il encore d'agriculteurs ?
00:14:51 250 000.
00:14:52 Vous en êtes sûr ?
00:14:53 Oui.
00:14:54 C'est évident pour plusieurs raisons.
00:14:55 La première, parce qu'une exploitation agricole
00:14:56 a une valeur économique importante.
00:14:58 Et que moins vous avez d'exploitation agricole,
00:14:59 plus elles sont importantes
00:15:01 et plus elles sont compliquées à reprendre.
00:15:02 Donc, soit ce sont des jeunes agriculteurs
00:15:04 qui les reprennent et on les aide,
00:15:05 et ça reste souverain chez nous,
00:15:07 soit ce sont des fonds d'investissement
00:15:09 qui peuvent les reprendre.
00:15:09 La viticulture l'a connu.
00:15:10 Mais si ce que vous dites est vrai,
00:15:12 ça signifie que la souveraineté alimentaire,
00:15:14 c'est une illusion ?
00:15:15 C'est en partie une illusion.
00:15:16 Quand j'entends le ministre qui dit
00:15:17 qu'il va faire des stages
00:15:17 pour que les gens découvrent une exploitation agricole,
00:15:19 mais l'agriculteur qui fait 70 heures la semaine,
00:15:21 80 heures la semaine,
00:15:22 il ne va pas emmener le stagiaire,
00:15:23 lui dire "attention, je fais comme ci, je fais comme ça".
00:15:25 Évidemment qu'on peut montrer ce qu'on fait,
00:15:27 que les filières agricoles
00:15:28 dans les lycées agricoles sont importantes.
00:15:30 Mais il faut qu'on y revienne.
00:15:31 Moi, je voudrais dire sur la souveraineté alimentaire,
00:15:33 ce qu'on peut perdre aussi,
00:15:34 c'est la façon de travailler.
00:15:36 Aujourd'hui, on a 400 000 agriculteurs
00:15:37 qui savent travailler,
00:15:38 le savoir-faire français,
00:15:40 et ça, il faut le prendre en compte.
00:15:41 Et quand le ministre parle du nombre d'agriculteurs,
00:15:43 il parle du savoir-faire.
00:15:43 On a 250, 300 agriculteurs différents dans notre pays.
00:15:46 On a un tissu extraordinaire de production
00:15:49 et ça, il faut y faire extrêmement attention.
00:15:51 Merci beaucoup Séverin Sergent
00:15:52 d'être venu sur le pateau de CNews
00:15:54 pour nous livrer votre réaction à chaud
00:15:56 après les annonces ce matin du gouvernement
00:15:58 concernant le monde agricole.
00:15:59 Et on espère évidemment que tout cela
00:16:01 ira dans le bon sens dans les prochains mois.
00:16:02 Merci beaucoup.
00:16:03 On va parler à présent du droit de grève
00:16:05 puisque chaque année, depuis 1947,
00:16:08 la SNCF a été touchée par une grève.
00:16:11 Dernier épisode en date,
00:16:12 le mouvement des contrôleurs
00:16:13 lors des vacances de février.
00:16:15 Pour mettre fin à la multiplication de ces grèves,
00:16:18 deux sénateurs vont proposer une loi au Sénat.
00:16:21 On voit tout cela avec Mikaël Dos Santos.
00:16:24 30 jours sans pouvoir faire grève
00:16:26 dans les transports publics.
00:16:27 Voici la principale mesure de la proposition de loi
00:16:30 faite par plusieurs sénateurs.
00:16:32 Hervé Marseille est l'un d'entre eux,
00:16:34 l'élu de l'Union centriste,
00:16:35 à vous s'inspirer du modèle italien.
00:16:38 On neutralise des journées.
00:16:40 On dit, je ne sais pas, la veille du 14 juillet,
00:16:42 de départ en vacances à Pâques, à Noël, etc.
00:16:46 Et on dit entre telle heure et telle heure,
00:16:48 dans la journée,
00:16:50 il y a plusieurs plages horaires
00:16:51 durant lesquelles il est interdit
00:16:53 de déposer des préavis de grève.
00:16:56 Le personnel de l'aérien et les administratifs
00:16:59 ne sont pas visés par cette limitation du droit de grève.
00:17:02 Seuls les exploitants des trains, des métros,
00:17:05 des bus et des tramways,
00:17:06 comme les conducteurs ou les contrôleurs,
00:17:07 sont concernés.
00:17:09 Des salariés qui s'exposeraient à une sanction
00:17:12 en cas de non-respect des dates
00:17:13 fixées chaque année par décret.
00:17:15 Des sanctions pécuniaires, des sanctions disciplinaires,
00:17:18 mais on intervient aussi sur,
00:17:22 j'allais dire, les petites niches
00:17:24 dans la législation française.
00:17:26 Si vous faites grève moins d'une heure,
00:17:30 on vous retire 55 minutes de salaire.
00:17:33 Alors que si vous faites grève plus d'une heure,
00:17:35 c'est simplement une demi-journée.
00:17:37 Si le texte a de fortes chances
00:17:39 d'être adopté par les sénateurs,
00:17:41 les députés, eux, y semblent majoritairement opposés.
00:17:44 Le droit de grève est inscrit dans la Constitution
00:17:46 depuis 1958.
00:17:49 Bonjour Geoffroy Lejeune,
00:17:50 vous nous avez rejoint en plateau.
00:17:52 Alors c'est une proposition qui est récurrente,
00:17:53 vous savez qu'on en parle souvent,
00:17:54 il y a régulièrement des propositions de loi
00:17:56 qui sont déposées en ce sens.
00:17:58 Néanmoins, ça ne voit jamais le jour.
00:18:00 Pourquoi ?
00:18:03 Je sens mon voisin qui bouillonne déjà.
00:18:04 C'est très connu.
00:18:06 Là, c'est syndicaliste et tranquille.
00:18:09 Il va se mettre en grève.
00:18:10 Je ne sais pas vous dire la raison
00:18:11 pour laquelle ça n'aboutit pas.
00:18:13 En revanche, avant que ce débat
00:18:15 qui promet d'être houleux ne débute,
00:18:17 je voudrais juste qu'on parte du constat.
00:18:19 C'est-à-dire, en fait, les usagers
00:18:20 sont beaucoup impactés par les grèves.
00:18:22 Les agents de la SNCF sont globalement,
00:18:25 pas parmi les...
00:18:26 On vient par les agriculteurs,
00:18:27 c'est le télescopage des actualités,
00:18:29 pas parmi les plus maltraités
00:18:30 de la société française.
00:18:31 Et à partir de là,
00:18:32 je trouve ça judicieux, utile,
00:18:34 intelligent et normal que des élus de la nation,
00:18:36 en l'occurrence des sénateurs,
00:18:37 posent la question d'essayer de limiter
00:18:38 la nocivité de la grève.
00:18:40 Évidemment, il est loin de moi l'idée
00:18:41 de remettre en question ce droit.
00:18:43 Mais, et d'ailleurs, personne ne veut remettre
00:18:45 en question ce droit, mais c'est vrai
00:18:46 qu'on atteint un moment où l'usager
00:18:48 n'en a pas pour son argent
00:18:51 et l'usager paye pour la SNCF.
00:18:53 Donc, pour toutes ces raisons,
00:18:54 je pense qu'ils ont raison de poser la question.
00:18:56 On découvre des aberrations,
00:18:57 le côté faire grève moins d'une heure
00:18:59 qui ne décompte pas une demi-journée, etc.
00:19:01 Donc, évidemment, il faut faire quelque chose.
00:19:03 Et ce n'est pas être insultant
00:19:05 vis-à-vis des salariés de la SNCF.
00:19:07 Moi, je ne dis pas, par exemple,
00:19:08 qu'ils font partie des nantis de la société,
00:19:10 même si leur statut peut être avantageux
00:19:12 à certains égards, mais ce n'est pas
00:19:14 une catégorie non plus d'ultra privilégiés.
00:19:17 Mais pour autant, en fait,
00:19:18 ce qui doit compter à la fin,
00:19:19 c'est ce que le Français paye
00:19:20 et ce qu'il a en regard de ce qu'il paye.
00:19:22 Le billet de train est cher,
00:19:23 le contribuable est mis à contribution.
00:19:26 Donc, je trouve ça normal qu'on limite
00:19:28 un peu les effets nocifs de la grève.
00:19:29 Alors, la parole à la défense, Karim Zéribi.
00:19:31 Non, mais évidemment que c'est dérangeant
00:19:34 de faire une grève, mais est-ce que le but
00:19:35 d'une grève, ce n'est pas effectivement
00:19:37 de déranger pour se faire entendre ?
00:19:38 C'est vrai qu'une grève qui ne dérange pas
00:19:39 n'a pas beaucoup d'impact.
00:19:40 On est bien d'accord avec ça.
00:19:41 C'est le B.A.B.
00:19:42 Alors après, est-ce que faire grève,
00:19:46 ça pénalise aussi les grévistes ?
00:19:47 Oui, parce qu'à la fin du mois,
00:19:48 donc c'est autant de salariats moins.
00:19:50 Donc, j'entendais dire qu'il y avait
00:19:51 des caisses qui remboursaient les grévistes.
00:19:53 Pourquoi est-ce qu'il y a de plus en plus
00:19:54 de grèves alors ? Parce que c'est une réalité ?
00:19:56 Parce que je pense qu'il y a un sujet aussi
00:19:57 qui est celui du dialogue social dans notre pays.
00:19:59 Est-ce qu'il existe ou pas réellement ?
00:20:02 Quand vous prenez ce collectif
00:20:03 des contrôleurs que vous avez évoqués,
00:20:04 vous avez pris exemple.
00:20:05 Qui a fait grève en février dernier.
00:20:06 Qui a fait grève en février dernier.
00:20:07 Ce collectif alertait depuis un an
00:20:09 sur les motifs.
00:20:10 Et on lui disait, on va mettre un pass
00:20:12 à un calendrier, on va vous répondre,
00:20:14 on va mettre un pass à un calendrier,
00:20:15 on va vous répondre.
00:20:16 Donc, il y a eu certaines réponses
00:20:17 qui ont été données.
00:20:18 Mais à un moment donné,
00:20:19 on ne peut pas non plus prendre les salariés
00:20:23 pour des imbéciles.
00:20:24 Je veux dire, soit vous prenez en compte
00:20:25 leurs vindications, vous vous mettez
00:20:26 autour d'une table et on essaie
00:20:27 de répondre dans un calendrier qui est acté.
00:20:29 Soit vous faites des promesses de Gascon
00:20:31 et puis derrière, il y a une colère
00:20:33 qui gronde et qui continue de grimper.
00:20:35 D'ailleurs, ce collectif avait dépassé
00:20:36 les syndicats.
00:20:37 Souvenez-vous, ce n'étaient pas les syndicats
00:20:39 qui étaient à l'initiative,
00:20:40 c'étaient les agents eux-mêmes.
00:20:41 Donc, ils ne faisaient pas grève
00:20:42 pour le plaisir.
00:20:43 Moi, je pense que c'est aussi
00:20:44 une question de dialogue social.
00:20:45 Après, il y a un service minimum.
00:20:46 Disons-le clairement, je veux dire.
00:20:48 Une grève où il y a 100% de trains
00:20:49 qui ne circulent pas, ça n'existe pas.
00:20:51 Il y a un service minimum.
00:20:52 Alors, celui-là, il n'est pas satisfaisant
00:20:54 au moment des grands départs.
00:20:57 C'est là où il y a les flux
00:20:58 et ça ne suffit pas.
00:20:59 On est bien d'accord.
00:21:00 Moi, je pense qu'il faut améliorer
00:21:01 le dialogue social plutôt que de restreindre
00:21:03 le droit de grève.
00:21:04 Si on a un bon dialogue social,
00:21:05 on n'a pas de grévistes.
00:21:06 Alors, les Français sont-ils favorables
00:21:08 au fait de restreindre le droit de grève,
00:21:10 d'interdire les grèves dans les transports
00:21:12 en public, dans les périodes de vacances
00:21:15 ou de dates importantes de notre calendrier ?
00:21:17 Eh bien, regardez les résultats
00:21:18 de ce sondage.
00:21:19 52% des Français disent oui.
00:21:22 C'est serré.
00:21:23 Oui, je trouve que c'est très serré,
00:21:24 effectivement, Alexandre Devecchio.
00:21:25 Moi, je m'attendais à ce que davantage
00:21:27 de Français soient favorables à cela.
00:21:29 Je crois que c'est un sondage, moi,
00:21:31 qui reflète bien mon opinion,
00:21:32 qui est contrastée.
00:21:33 Ou schizophrène, je ne sais pas.
00:21:37 C'est-à-dire qu'effectivement,
00:21:39 moi, je considère qu'une grève,
00:21:41 c'est fait pour, pardonnez-moi,
00:21:43 mais emmerder un gouvernement.
00:21:44 Sinon, ça ne sert à rien.
00:21:45 Et il y a eu parfois des grèves SNCF
00:21:48 qui ont été utiles.
00:21:49 Je pense qu'en 1995, on traverserait
00:21:51 probablement tout jusqu'à 70 ans
00:21:53 s'ils n'avaient pas fait grève.
00:21:55 Et ça a été une grève par procuration,
00:21:57 finalement, qui était assez soutenue.
00:21:58 À l'époque, par les salariés du privé.
00:22:00 Je pense que l'outil qui est le rail
00:22:03 est un outil important de cohésion nationale,
00:22:07 j'allais dire quasiment.
00:22:09 Et je pense que dans la tête
00:22:10 de beaucoup de gouvernements,
00:22:11 il y a l'idée de finir par privatiser tout ça.
00:22:14 Et je pense que pour le coup,
00:22:16 l'usager sera encore plus pénalisé
00:22:18 que par les grèves, parce qu'on voit bien
00:22:20 qu'il y a déjà des secteurs en France
00:22:22 qui sont très mal desservis.
00:22:24 Donc, moi, je suis attaché à ce que le rail
00:22:26 reste un service public.
00:22:29 Après, moi, je trouve qu'il y a une forme d'abus,
00:22:32 c'est-à-dire qu'ils ont été très longtemps
00:22:34 soutenus par la majorité des Français.
00:22:36 Je pense qu'il y a 20 ans,
00:22:38 le même sondage, les gens étaient
00:22:41 derrière les cheminots.
00:22:41 Maintenant, on a l'impression qu'il y a
00:22:43 une forme de...
00:22:44 qu'ils se servent de leur outil de travail,
00:22:46 finalement, pour camper,
00:22:48 non pas sur des privilèges,
00:22:50 parce que ce serait exagéré,
00:22:51 mais des avantages sociaux,
00:22:53 pratiquer une forme de chantage.
00:22:55 Là, on voit qu'il y a un préavis de grève
00:22:56 qui est déjà lancé, parce qu'ils savent
00:22:58 que c'est les Jeux olympiques.
00:22:59 Absolument.
00:23:00 Et d'ailleurs, je pense que la proposition
00:23:02 des sénateurs centristes tombe mal.
00:23:04 Et c'est pour ça aussi que le gouvernement
00:23:05 ne la soutient pas.
00:23:07 Parce que si vous faites voter
00:23:08 ce type de proposition maintenant,
00:23:09 vous pouvez être sûrs que vous avez une grève
00:23:11 et que vous perturbez les Jeux olympiques.
00:23:13 Donc, c'est un peu des deux, si vous voulez.
00:23:16 Et je pense que c'est en tout cas
00:23:18 les cheminots qui abusent de ce droit de grève,
00:23:20 parce qu'il y a un abus réel,
00:23:21 sapent leur propre outil de travail
00:23:23 et vont finir par être privatisés.
00:23:25 Et donc, il y a une forme d'égoïsme
00:23:28 quand même là-dedans.
00:23:29 Donc, peut-être malgré tout,
00:23:30 cette loi est bienvenue.
00:23:31 Jean-Sébastien Ferjot.
00:23:32 Je crois qu'il faut distinguer plusieurs choses.
00:23:35 D'une part, on peut générer
00:23:37 suffisamment de dérangements sans que ce soit
00:23:39 pendant les périodes de vacances scolaires,
00:23:40 parce que quand même, il en va de la continuité
00:23:42 de la vie familiale d'un certain nombre de Français.
00:23:45 Les familles qui sont divorcées,
00:23:46 vous pouvez avoir des parents âgés, fragiles,
00:23:49 que vous pouvez être amenés à aller voir.
00:23:51 Enfin, véritablement, je pense que dans un certain nombre de cas,
00:23:54 ces questions-là sont totalement zappées.
00:23:56 Et en plus, on nous encourage à ne surtout plus avoir de véhicule.
00:23:59 Donc, comment vous faites quand vous êtes pris au piège ?
00:24:02 Maintenant, je rejoins Karim Zeribi sur le fait que,
00:24:04 oui, il y a un dialogue social qui est catastrophique en France.
00:24:07 Mais ce n'est pas que de la faute de la direction de la SNCF.
00:24:11 Je pense qu'il y a un très mauvais management à la SNCF,
00:24:13 même s'il y a un nombre de cadres délirants à la SNCF.
00:24:15 Le nombre de cadres par salarié ou agent de la SNCF
00:24:18 met bas à plate couture, je pense, n'importe quelle autre entreprise
00:24:21 dans le monde.
00:24:22 On se demande d'ailleurs à quoi tous ces gens-là servent.
00:24:25 Mais typiquement, pour les contrôleurs,
00:24:26 on a mélangé des gens qui avaient le nouveau statut,
00:24:28 donc moins de droits que les précédents,
00:24:30 avec ceux qui ont l'ancien statut.
00:24:32 Comme ce n'est pas un métier qui est très attractif,
00:24:33 comme le management est très mauvais,
00:24:35 par exemple, sur les découchés, sur des questions très précises.
00:24:37 Vous savez, d'avoir votre emploi du temps,
00:24:39 pas juste une heure avant d'aller travailler,
00:24:42 bref, sur des sujets comme ça, c'est très mal géré.
00:24:45 En réalité, il n'y a quasiment aucune entreprise
00:24:47 véritablement publique ne pourrait s'en sortir.
00:24:50 Et donc, on a généré des statuts différents.
00:24:52 Donc, les jeunes ont tendance à rester peu de temps,
00:24:54 moyennant quoi les anciens se retrouvent à faire des choses
00:24:56 qu'ils ne faisaient pas en théorie à ce moment-là de leur carrière,
00:24:59 parce que plus vous progressez, moins vous êtes dans la difficulté.
00:25:02 Bref, on a un vrai sujet de management,
00:25:04 mais comme je vous disais, qui n'est pas lié
00:25:05 qu'à la direction de la SNCF,
00:25:06 qui est lié aussi à ce que sont les syndicats en France.
00:25:08 Nous avons des syndicats qui n'ont pas de culture du dialogue social.
00:25:11 Tout simplement, vous voyez bien qu'il y a d'autres pays,
00:25:13 en Allemagne, en Suisse, où vous avez des syndicats
00:25:15 qui sont capables de trouver des accords,
00:25:17 mais pas nos syndicats.
00:25:18 17h25, on marque une très courte pause.
00:25:20 Vous restez avec nous, on se retrouve dans un instant
00:25:22 pour la deuxième partie de Punchline.
00:25:24 Nous irons faire un tour dans nos universités.
00:25:26 Ces universités sont-elles définitivement gangrénées
00:25:29 par l'extrême gauche ?
00:25:30 On se posera la question dans Punchline.
00:25:31 A tout de suite.
00:25:31 De retour en direct sur CNews,
00:25:37 soyez les bienvenus à la suite de nos débats dans Punchline
00:25:40 dans quelques instants,
00:25:41 juste après l'essentiel de l'actualité.
00:25:43 Bonsoir Simon Guélin.
00:25:45 [Musique]
00:25:48 - Bonsoir cher Johan.
00:25:49 La mairie du Havre perquisitionnée
00:25:50 dans le cadre d'une enquête du parquet national financier
00:25:53 ouverte en décembre 2023.
00:25:55 Elle vise notamment l'ancien Premier ministre
00:25:57 et actuel maire du Havre, Édouard Philippe.
00:25:59 Cette enquête a été ouverte après le dépôt d'une plainte
00:26:01 et porte sur des soupçons de prise illégale d'intérêt,
00:26:04 favoritisme, détournement de fonds publics
00:26:06 ou encore harcèlement moral.
00:26:09 Jean-Marie Le Pen placée sous régime de protection juridique.
00:26:12 L'état de santé du fondateur du Front National
00:26:14 âgé de 95 ans aujourd'hui s'est fortement dégradé
00:26:16 ces derniers mois.
00:26:17 Ses trois filles seront désormais en charge
00:26:19 des intérêts de leur père.
00:26:21 Et puis le Sénat veut encadrer la grève dans les transports.
00:26:24 Les sénateurs ont donc adopté plusieurs mesures aujourd'hui.
00:26:27 Entre autres, la possibilité pour le gouvernement
00:26:29 de neutraliser 30 jours par an
00:26:31 durant lesquels la grève serait donc interdite aux heures de pointe.
00:26:34 La proposition de loi sera examinée
00:26:36 à l'Assemblée nationale mardi prochain Johan.
00:26:38 - Merci beaucoup Simon Guélin.
00:26:40 Je voulais maintenant vous parler de ce qui s'est passé
00:26:43 à l'université de Grenoble.
00:26:44 Vous allez le voir sur ces images.
00:26:46 C'est un drapeau palestinien qui a été déployé
00:26:49 dans l'enceinte de l'établissement.
00:26:50 Vous le voyez, il ne s'agit pas d'un petit drapeau.
00:26:53 On va écouter ce que dit Yven Lecoze,
00:26:56 délégué national uni de ce qui se passe en ce moment
00:26:58 dans nos universités.
00:27:01 - L'extrême gauche a fait de nos universités son terrain de jeu.
00:27:05 C'est un laboratoire où quand on y rentre,
00:27:07 on n'est pas forcément politisé.
00:27:08 Puis quand on y sort, après trois ans, cinq ans,
00:27:11 on est politisé à gauche.
00:27:12 C'était l'objectif des militants d'extrême gauche.
00:27:15 Et ces militants d'extrême gauche ont partiellement
00:27:17 réussi à atteindre ça.
00:27:18 Parce qu'on se retrouve dans une situation
00:27:20 où la moindre université française,
00:27:23 aujourd'hui sans quasiment aucune exception,
00:27:24 est une usine en brigadement idéologique.
00:27:28 Et ça, c'est notamment dû au fait que nos institutions,
00:27:32 je le dis ouvertement, Sylvie Retailleau et ses prédécesseurs,
00:27:36 ont préféré ne pas agir.
00:27:39 - Geoffroy Lejeune, est-ce que l'extrême gauche
00:27:41 a le sentiment d'être chez elle, à l'université en France ?
00:27:43 - Il faut croire que oui.
00:27:44 D'ailleurs, ce qui est sidérant, c'est que partout,
00:27:48 c'est l'université, c'est Sciences Po,
00:27:49 c'est tous les endroits où on est censé former
00:27:51 une certaine élite de notre pays,
00:27:52 en fait, sont congrénés par la même idéologie.
00:27:55 Et moi, je me dis, j'étais à la fac
00:27:56 il y a maintenant une vingtaine d'années,
00:27:57 ça ne me rajeunit pas, et un peu moins quand même.
00:27:59 Et j'étais en train de faire le calcul.
00:28:02 Et j'étais pas en fac de maths.
00:28:05 Et en fait, c'était peut-être le début.
00:28:09 Il y a une quinzaine, entre 15 et 20 ans,
00:28:10 c'était un peu le début de tout ça.
00:28:12 Et je me dis qu'il a fallu, à mon avis,
00:28:14 qu'on laisse beaucoup, beaucoup passer
00:28:16 de dérapages de ce genre pour qu'aujourd'hui,
00:28:18 ça soit à ce point-là d'impunité, etc.
00:28:21 Et je me dis finalement,
00:28:22 s'il y avait eu des vraies réactions dignes de ce nom
00:28:26 au moment où Silvia Nagasinski ou Alain Finkielkraut
00:28:28 étaient bannis de conférence dans les universités,
00:28:31 s'il y avait eu une vraie réaction quand Jean-Marc Rouillant
00:28:33 est venu parler à l'université de Bordeaux l'année dernière,
00:28:35 ou alors au moment où une autre université à Bordeaux
00:28:37 avait été saccagée par des étudiants,
00:28:40 si en fait on avait accordé à ces épiphénomènes
00:28:43 qui, en fait, accumulés font un vrai phénomène,
00:28:45 autant d'importance que ça méritait,
00:28:46 peut-être que les étudiants ne s'en tiraient pas
00:28:49 à autoriser ce genre de choses.
00:28:50 Alexandre de Vecchio, pour revenir plus précisément
00:28:52 à ce drapeau palestinien déployé dans l'université,
00:28:55 ça a une conséquence directe,
00:28:56 c'est que beaucoup d'étudiants juifs,
00:28:58 maintenant, ont peur quand ils viennent à l'université.
00:29:02 Oui, parce que je pense que ça va au-delà de la solidarité
00:29:05 envers ceux qui meurent sous les bombes à Gaza,
00:29:09 ce qu'on pourra comprendre,
00:29:10 effectivement, c'est une idéologie woke
00:29:12 qui flirte souvent avec l'antisémitisme,
00:29:16 et c'est plus qu'un drapeau palestinien,
00:29:18 souvent ces gens-là soutiennent le Hamas.
00:29:20 On l'a vu d'ailleurs pas seulement en France,
00:29:22 on l'a vu à Harvard, aux États-Unis.
00:29:26 Donc, les étudiants juifs se sentent effectivement mal à l'aise.
00:29:31 On a vu à Sciences Po d'ailleurs une étudiante juive virer.
00:29:35 Pardonnez-moi, ça va souvent au-delà de la malaise.
00:29:38 Ils ont peur, par ailleurs, ils peuvent avoir peur,
00:29:40 je vais vous dire, parce que l'antisémitisme est meurtrier en France.
00:29:44 Il y a un certain antisémitisme qui tue,
00:29:46 qui est souvent islamiste,
00:29:48 mais il y a un gauchisme qui est allié,
00:29:52 il faut le dire, à cet islamisme-là.
00:29:54 Donc, on comprend la peur des Juifs
00:29:57 et notamment des étudiants juifs.
00:30:00 Donc ça, c'est une catastrophe finalement,
00:30:03 que cette idéologie raciste,
00:30:05 parce que c'est une idéologie raciste,
00:30:07 s'installe à l'université.
00:30:08 Elle s'est faite en fait aussi avec la complicité des dirigeants.
00:30:12 Ça n'a pas seulement été de la lâcheté face aux gauchistes,
00:30:15 il faut bien dire qu'une partie des élites dirigeantes
00:30:18 partage cette idéologie-là.
00:30:20 Si on prend l'exemple de Sciences Po,
00:30:21 Richard Descoins, qui était adulé à son époque,
00:30:25 a fait de Sciences Po le laboratoire du gauchisme et du gauchisme.
00:30:31 Donc, il y a cette complicité-là et c'est un drame,
00:30:34 parce que c'est une idéologie, je vous l'ai dit,
00:30:37 qui flirte avec le racisme et l'antisémitisme,
00:30:39 mais c'est aussi une idéologie très bête.
00:30:41 Ça va avec la contestation de faits, tout simplement.
00:30:48 Là, le Hamas n'est pas une organisation terroriste,
00:30:50 mais ça peut être, le sexe biologique n'existe pas.
00:30:53 C'est une idéologie qui a un problème avec le réel.
00:30:58 Or, les universités Sciences Po,
00:31:00 ce sont des lieux de formation des élites
00:31:02 et des lieux de transmission du savoir.
00:31:04 Donc, on va faire une génération de gens agressifs et dangereux et très bêtes.
00:31:09 – Karim Zahraibi.
00:31:11 – Moi, je ne crois pas que ce soit un problème
00:31:13 que des jeunes à l'université soient politisés,
00:31:15 parce que ça a été posé comme ça dans le sujet de départ.
00:31:17 Donc, des jeunes politisés à l'université,
00:31:19 ça me paraît quand même normal que des jeunes qui sont à l'université
00:31:21 aient un peu de conscience politique.
00:31:23 Ça, c'est le premier point, donc ça ne me paraît pas un drame.
00:31:26 Deuxièmement, déployer un drapeau palestinais,
00:31:28 ce n'est pas d'emblée être antisémite.
00:31:30 Il faut quand même faire la discipline.
00:31:31 – Ça dépend quelle signification politique,
00:31:33 qu'est-ce que vous en faites ?
00:31:34 – Je vous le dis très justement, ça dépend quelle signification.
00:31:36 Et là, je ne sais pas si vous décrétez que c'est une signification
00:31:40 qui est antisémite, en tout cas, moi, je n'entends pas
00:31:42 les propos avec ce déploiement et je ne sais pas
00:31:46 qui sont les auteurs de ce déploiement.
00:31:47 Donc, je ne peux pas intérimer l'idée qu'ils soient antisémites
00:31:50 parce qu'ils déploient un drapeau palestinais
00:31:51 en solidarité au peuple palestinais.
00:31:53 Ils ont encore ce droit, on a encore ce droit
00:31:55 dans la liberté d'expression, de conscience,
00:31:58 de choix politique, je veux dire, dans notre pays.
00:31:59 – Mais est-ce que vous entendez le fait que les étudiants juifs
00:32:02 peuvent se sentir menacés à l'université ?
00:32:04 Ça, c'est une réalité.
00:32:05 – Évidemment qu'on l'entend, et je suis parmi ceux,
00:32:09 et heureusement nous sommes nombreux dans nos pays,
00:32:11 à combattre l'antisémitisme, à combattre cette peur,
00:32:13 cette inquiétude de la communauté juive en France
00:32:15 qui n'est pas acceptable à l'évidence.
00:32:17 Mais encore une fois, ne réduisons pas tous ceux
00:32:20 qui aujourd'hui veulent donner de la voix pour la cause palestinienne
00:32:23 et en faveur de ceux qui souffrent, qui sont morts sous les bombes,
00:32:27 en les taxant d'antisémites.
00:32:28 Faisons la part des choses, ça me paraît très important.
00:32:30 – J'offre à le jeune, Jean-Sébastien Ferge, allez-y.
00:32:33 – Oui, bien sûr, je rejoins ce que disait Karim sur le fait
00:32:36 que le drapeau n'est pas en soi suffisant.
00:32:38 On pourrait mettre un drapeau ukrainien ou un drapeau de Taïwan.
00:32:42 – Précisément on ne le fait pas, bizarrement c'est toujours des drapeaux palestiniens.
00:32:46 – Non mais on aurait pu imaginer de voir des drapeaux ukrainiens.
00:32:48 Le sujet c'est que ce passerait-il si quelqu'un avait essayé
00:32:52 de mettre un drapeau israélien ?
00:32:54 Parce que le sujet qui se pose dans les universités françaises,
00:32:56 c'est celui-là, pas dans toutes les universités,
00:32:59 dans toutes les écoles mais en tout cas,
00:33:00 il ne serait manifestement pas resté longtemps en place.
00:33:02 – Il ne serait manifestement pas resté longtemps en place.
00:33:03 – Mais non seulement il ne serait pas resté longtemps,
00:33:05 mais c'est que ça aurait été considéré comme un drapeau,
00:33:07 emblème du fascisme, emblème de…
00:33:09 Et pour le coup, tous les procès, il n'y aurait eu aucune prise de distance
00:33:12 comme celle que nous sommes en train de faire.
00:33:14 Parce que, évidemment, le drapeau palestinien n'est pas l'emblème du Hamas.
00:33:17 En revanche, je suis assez persuadé que dans les mêmes universités,
00:33:21 le drapeau israélien aurait été qualifié de drapeau étendard d'un génocide.
00:33:25 – Il a été sur le fronton de nos institutions, sur la tour Eiffel,
00:33:28 elle n'a pas été détruite, les mairies n'ont pas été attaquées.
00:33:30 – Karim, là nous parlons justement de ces universités.
00:33:35 – Oui, mais on le sait, ça n'a pas eu lieu.
00:33:37 – Là, c'est dans ces universités.
00:33:38 – Oui mais ça n'a pas eu lieu pour…
00:33:40 – Ça n'a pas eu lieu pour justement…
00:33:41 – À cause de ces universitaires et en faveur de…
00:33:44 – Par un même français, s'il vous plaît.
00:33:45 – Non, parce qu'il y a une pression qui fait que certains sont invités à sauter.
00:33:50 Non, Karim, je suis désolé, quand les gens de l'Uni,
00:33:52 mais là, ce n'est pas du tout lié aux questions Palestine ou Israël,
00:33:57 quand les gens de l'Uni ne peuvent pas tenir de conférences,
00:34:00 donc l'Uni, le syndicat étudiant plutôt classé à droite,
00:34:02 ne peuvent pas tenir de conférences dans les universités,
00:34:05 quand ils ne peuvent pas tenir de rendez-vous dans des cafés,
00:34:07 dans des restaurants parce qu'il y a des menaces sécuritaires en permanence,
00:34:10 ça ne se passe pas pour, et donc le sujet,
00:34:13 ce n'est pas qu'il faudrait que ça se passe aussi pour les syndicats de gauche,
00:34:15 c'est qu'il faudrait que tout le monde se batte pour le principe
00:34:18 de la liberté d'expression et de la diversité d'opinion.
00:34:20 – Alors, je prends le jeune, je vais vous faire réagir maintenant
00:34:22 sur une photo postée précisément sur Twitter par l'Uni,
00:34:26 ça se page cette fois à la faculté, à l'université de Nanterre,
00:34:29 on y voit une élève dans les couloirs de l'université porter le voile intégral,
00:34:34 le syndicat date la photo de la semaine dernière et assure que,
00:34:37 malgré le fait qu'elle soit informée, l'université de Paris-Nanterre
00:34:40 n'a pas réagi et a laissé cette étudiante,
00:34:43 manifestement, assister au cours de cette manière-là.
00:34:46 – Si tout est vrai, c'est terrifiant, voilà, après moi,
00:34:51 je suis d'accord avec Karim, la politisation, pourquoi pas,
00:34:53 c'est l'âge où on se politise, il n'y a pas de problème.
00:34:54 Moi, quand j'étais à la fac, donc il y a entre 15 et 20 ans,
00:34:57 il y avait des débats entre étudiants, on n'était pas d'accord,
00:35:00 moi j'étais à la fac avec Amine El Ketny,
00:35:01 c'était le patron de l'UNEF à l'époque, le syndicat de gauche,
00:35:03 moi j'étais plutôt proche de l'Uni, et on s'affrontait, on débattait etc.
00:35:07 Aujourd'hui, je suis désolé, il n'y a pas de débat à l'université,
00:35:09 il n'y a pas des gens qui soutiennent Israël
00:35:11 contre des gens qui soutiennent la Palestine,
00:35:12 normalement, c'est là où on a inventé la disputation,
00:35:14 l'esprit français, ce qu'on fait un peu sur ce plateau,
00:35:16 là, on n'est plus là-dedans du tout, en fait, on est dans une idéologie hémiplégique,
00:35:21 on est dans la haine de certains par d'autres,
00:35:24 et on est dans la provocation...
00:35:25 - La haine est de côté, tu le sais.
00:35:26 - Ah bah non, pardon, à l'université, je suis désolé de dire que non, désolé.
00:35:28 Aujourd'hui, je n'entends pas, en fait, d'étudiants pro-israéliens qui sont...
00:35:32 - On va avancer dans le débat, s'il vous plaît,
00:35:34 je veux vraiment qu'on se concentre sur cette photo,
00:35:37 parce qu'on a le sentiment, encore une fois,
00:35:39 que c'est le pas de vague qui est en train de l'emporter,
00:35:41 c'est-à-dire qu'on a une direction de l'université qui se dit
00:35:45 "on ne va rien dire, on ne va pas faire trop de bruit,
00:35:47 et on va espérer que les choses se tassent sans que ça pose trop de problèmes".
00:35:50 - Oui, voire pire, c'est ce que je vous disais tout à l'heure,
00:35:53 je ne sais pas pour cette université-là,
00:35:55 mais on sait très bien qu'il y a des dirigeants d'universités, des profs,
00:36:00 je pense à François Burgat, tout d'un coup,
00:36:03 qui a dirigé quand même des études sur ces questions-là à l'université,
00:36:08 et qui est Islamoghoshis, qui, pour le coup, a tweeté son grand respect pour le Hamas,
00:36:12 qu'il avait mille fois plus de respect pour le Hamas
00:36:15 que pour le gouvernement israélien.
00:36:18 Donc c'est non seulement de la lâcheté pour certains,
00:36:21 mais pour d'autres, c'est une forme d'admiration pour cette idéologie islamiste,
00:36:27 et c'est l'idée finalement que les musulmans sont des victimes,
00:36:32 quoi qu'il arrive, et qu'il faut les défendre,
00:36:35 et que finalement, pour certains, ce voile intégral est une forme de drapeau désopprimé,
00:36:41 alors que ce n'est pas du tout le cas.
00:36:42 C'est un moyen de faire progresser une idéologie séparatiste mortifère.
00:36:47 Donc effectivement, c'est très grave, et vous l'avez dit,
00:36:49 il y a la lâcheté, il y a aussi la complicité.
00:36:52 Il y a en fait un grand ménage à faire à l'université,
00:36:55 mais qui sera très compliqué à faire parce qu'aujourd'hui, c'est totalement gangréné.
00:37:00 Et je vous dis, ceux qui sont à la tête de ces universités-là
00:37:04 partagent cette idéologie séparatiste au moins en partie.
00:37:08 – Alors, vous parlez de lâcheté, de pas de vagues,
00:37:11 on va écouter Nicole Belloubet qui était auditionnée cet après-midi,
00:37:14 il y a quelques instants seulement, au Sénat, la ministre de l'Éducation nationale,
00:37:18 qui l'assure pourtant, le pas de vagues dans nos établissements scolaires,
00:37:21 à l'école, à l'université, ça n'existe plus.
00:37:25 – La sécurité passe évidemment également par l'exigence forte et claire
00:37:30 du respect des principes républicains.
00:37:32 Vous savez à quel point, comme vous tous, je suis extrêmement attachée
00:37:37 au respect du principe de laïcité dans notre République,
00:37:42 mais particulièrement dans nos établissements scolaires.
00:37:45 Je serai absolument intraitable à ce sujet.
00:37:49 À chaque fois, je le redis devant vous, à chaque fois qu'un enseignant,
00:37:52 qu'un chef d'établissement, qu'un personnel de la communauté éducative
00:37:56 sera confronté à de telles attaques, je serai évidemment à leur côté.
00:38:01 Et les événements du lycée Maurice Ravel, nous l'ont redit,
00:38:04 je le répète pour terminer, pour achever ce paragraphe,
00:38:08 le pas de vagues n'existe pas dans nos établissements scolaires,
00:38:12 ne doit plus exister dans nos établissements scolaires, c'est évident.
00:38:17 – Bon, Jean-Sébastien Ferjou, quand on écoute la ministre de l'éducation nationale
00:38:20 après avoir vu cette photo prise la semaine dernière à l'université de Lanterne,
00:38:23 cette étudiante qui porte le voile intégral, est-ce qu'on peut croire la ministre ?
00:38:28 – Elle n'est pas ministre de l'enseignement supérieur,
00:38:30 mais par ailleurs c'est puni par la loi,
00:38:32 parce que pour le coup la loi de 2004 ne s'applique pas aux universités,
00:38:34 ce sont des élèves majeurs.
00:38:37 Non, on n'a pas le droit d'avoir un voile intégral,
00:38:38 mais une étudiante pourrait porter un voile,
00:38:41 parce qu'on a le droit en tant qu'adulte et dans une démocratie,
00:38:44 ça me paraît légitime d'afficher un signe de croyance religieuse.
00:38:48 Maintenant, Mme Belloubet, je ne sais pas si elle ne suit pas ces dossiers
00:38:51 ou si elle veut mettre la poussière sous le tapis,
00:38:53 mais la loi séparatisme prévoyée notamment pour les universités,
00:38:56 des dispositifs précis de signalement des atteintes à la laïcité,
00:39:00 pas nécessairement uniquement de cet ordre-là,
00:39:02 ça pouvait être dans l'enseignement aussi,
00:39:04 très clairement ça n'a pas été mis en place,
00:39:07 à tel point qu'il y a des universités Paris 8, me semble-t-il,
00:39:09 où il y a des maîtres de conférence qui ont pu arriver voilés.
00:39:14 Et les gens qui voulaient le signaler dans les fameux dispositifs
00:39:17 prévus par la loi séparatiste ne pouvaient pas le faire,
00:39:19 puisque les dispositifs n'ont jamais été mis en œuvre.
00:39:21 Donc non, je ne crois pas que Mme Belloubet puisse dire,
00:39:23 d'ailleurs elle ne met pas un ton extrêmement convaincu,
00:39:27 puisse dire que le pas de vague c'est fini,
00:39:28 le pas de vague est terminé quand ça franchit le mur du son médiatique,
00:39:31 parce que là effectivement le gouvernement comprend qu'il ne peut plus se permettre…
00:39:34 Vous voulez dire que le gouvernement n'agit que sous pression en réalité ?
00:39:37 Oui, mais en quelque sorte,
00:39:38 puisque il y a des tas d'incidents mineurs,
00:39:41 et c'est heureux, heureusement qu'il n'y ait pas tous les jours
00:39:43 des menaces de mort ou des gens qui arrivent avec un couteau.
00:39:47 Il y a des tas d'incidents plus mineurs qui sont autant d'atteintes finalement
00:39:50 à la cohésion du tissu social français et qui passent sous les radars,
00:39:55 et effectivement qu'un certain nombre d'établissements…
00:39:57 Mais c'est lié aussi à la sociologie du corps enseignant,
00:39:59 tout simplement quand Mme Simonnet, vous savez la députée insoumise,
00:40:02 posait la question en disant "mais peut-être que le proviseur du lycée Maurice Ravel
00:40:05 a effectivement frappé la jeune fille",
00:40:07 c'est la réaction d'un certain nombre de gens dans l'enseignement,
00:40:10 dans l'éducation nationale,
00:40:12 et hier Mme Belloubet balayait d'un revers de la main
00:40:14 ce que disait Mikaël Paty, la soeur de Samuel Paty,
00:40:17 en disant "il y a une part de responsabilité de l'État",
00:40:19 elle ne disait pas du tout,
00:40:21 si il y a une part de responsabilité morale,
00:40:23 parce que Samuel Paty les menaces elles étaient identifiées,
00:40:25 il n'a pas été soutenu,
00:40:26 et dans un certain nombre de cas,
00:40:27 quand vous parlez de l'éducation,
00:40:29 de laïcité pardon, dans l'éducation nationale,
00:40:31 on vous répond "c'est un truc de fachos".
00:40:33 Et on voit ce que disait Nicole Belloubet hier
00:40:35 à propos de la mort de Samuel Paty,
00:40:37 elle estimait effectivement, vous venez de le rappeler,
00:40:39 que l'État n'avait aucune part de responsabilité dans cet assassinat.
00:40:43 Après les vrais responsables sont évidemment les terroristes,
00:40:45 personne ne conteste ça,
00:40:46 mais ça n'empêche pas qu'il y a eu des ratés,
00:40:48 et de savoir le reconnaître.
00:40:50 Des failles à priori importantes effectivement.
00:40:52 Karim Mazeribi, vous voulez réagir ?
00:40:53 Oui, moi je crois qu'il faut être très très clair,
00:40:56 il y a une loi.
00:40:57 Cette loi, dans la photo que vous nous avez montrée,
00:41:00 n'est pas respectée.
00:41:02 Le foulard pour une universitaire,
00:41:04 le foulard que l'on voit habituellement,
00:41:07 c'est autorisé ?
00:41:08 Il est toléré.
00:41:09 La burqa elle est tolérée nulle part dans notre pays.
00:41:12 Donc il y a une loi effectivement qui l'interdit.
00:41:14 Donc je serai très intéressé
00:41:17 pour qu'on puisse effectivement avoir
00:41:18 un peu plus d'éléments et d'investigation sur cette photo.
00:41:21 Est-ce que c'est une fake news ?
00:41:22 Est-ce que c'est une vraie photo ?
00:41:23 Est-ce qu'elle a assisté au cours ?
00:41:24 Non, ça n'est pas une fake news.
00:41:25 Oui, mais ça mérite quand même parce que,
00:41:27 je suis désolé de vous le dire,
00:41:28 mais aujourd'hui, à l'heure où nous vivons,
00:41:31 et à l'air où nous vivons,
00:41:32 l'instrumentalisation des photos, c'est assez facile.
00:41:35 Quelqu'un peut mettre un foulard comme ça,
00:41:37 faire une burqa comme ça et dire qu'elle a assisté au cours.
00:41:40 Qui nous l'approuve ?
00:41:41 Excusez-moi, il faut un peu de rigueur quand même
00:41:42 dans ce qu'on fait et dans ce qu'on commente.
00:41:44 Est-ce qu'aujourd'hui, on a la certitude
00:41:47 qu'elle a assisté au cours comme ça ?
00:41:49 Et que ça n'est pas une fake news ?
00:41:50 Que ce n'est pas quelqu'un qui a tenté d'instrumentaliser l'opinion ?
00:41:54 Je suis désolé, vous vous semblez surpris,
00:41:57 comme si on n'avait jamais eu d'instrumentalisation.
00:42:00 Ce qui est vrai, Karim, mais on peut le constater.
00:42:02 Alors, je connais mal Marseille.
00:42:04 Vous allez peut-être me dire qu'à Marseille, ce n'est pas le cas.
00:42:06 Je connais pas mal de quartiers de la région parisienne
00:42:10 où cette loi sur la burqa, de toute manière, n'est pas appliquée.
00:42:13 Enfin, il faut quand même mettre les pieds dans le pierre.
00:42:15 Je ne sais pas si elle était dans le cours ou pas, dans une classe,
00:42:18 mais en tout cas, elle était dans l'université.
00:42:19 Ce qui est sûr, c'est que dans les villes comme Nanterre,
00:42:21 vous en croisez des burqas des voilottes.
00:42:25 Comment on peut tolérer ça à l'université ?
00:42:27 - C'est précisément la question qui est posée.
00:42:29 - Oui, mais justement, la question qui est posée aussi,
00:42:33 c'est est-ce que c'est une véritable fille qui portait la burqa
00:42:37 ou est-ce que c'est aussi peut-être une instrumentalisation ?
00:42:39 Je pose aussi la question.
00:42:41 - Il y a un monsieur qui s'est déguisé en burqa pour...
00:42:43 - Mais pourquoi ça serait jamais...
00:42:46 - Il n'y a pas de burqa à Nanterre, Karim.
00:42:48 - Mais pourquoi tu ne me parles de burqa à Nanterre ?
00:42:50 - Je parle de la photo que nous avons vue à l'université.
00:42:53 Ne m'amène pas à Nanterre.
00:42:54 - Il n'empêche que Nanterre, la loi n'est pas respectée.
00:42:57 Donc, il est tout à fait crédible.
00:42:58 - Reste sur le sujet, Toni Cominto.
00:42:59 - Mais pas en même temps, s'il te plaît.
00:43:00 Ce n'est pas possible.
00:43:01 - En même temps, ça fait partie du sujet aussi qu'on a une loi
00:43:03 qui a été votée depuis un certain nombre d'années
00:43:05 et qui n'est pas appliquée dans un certain nombre de villes, de quartiers.
00:43:08 Et donc, ça paraît quand même probable qu'elle soit dans cette université,
00:43:11 puisque vous allez à Nanterre, vous en croisez dans la rue.
00:43:13 Donc, la loi n'est déjà pas appliquée dans la rue.
00:43:16 On aimerait qu'elle le soit au moins à l'université.
00:43:18 - Une université, ce n'est pas la rue.
00:43:20 Qu'un policier ne croise pas une dame en burqa pour la sanctionner
00:43:26 et c'est pour autant condamnable qu'elle le soit.
00:43:28 J'entends, mais à l'université, au vu au su de tout le monde,
00:43:32 des responsables d'université, c'est gros comme une maison.
00:43:34 Ce n'est pas possible.
00:43:35 - Sauf qu'on l'a dit, vous feignez depuis tout à l'heure, y compris avec le...
00:43:39 - Je ne fais rien du tout.
00:43:40 - Y compris avec le drapeau palestinien, d'ignorer la sociologie
00:43:44 et la réalité de certaines universités françaises.
00:43:47 Et d'ailleurs, c'est un phénomène mondial.
00:43:48 On le voit aussi aux États-Unis.
00:43:49 Oui, on sait qu'à Nanterre, il y a une forme de permissivité.
00:43:55 - Un drapeau palestinien n'est pas automatiquement synonyme d'antichémitisme.
00:43:56 Je vous dis simplement ça.
00:43:58 - Je suis d'accord.
00:43:58 - Et vous, vous feignez de croire, effectivement,
00:44:00 que tous ceux qui déploient un drapeau palestinien sont des antichémites.
00:44:03 - C'est juste qu'il y a un problème spécifique avec une certaine idéologie
00:44:06 qui est installée à l'université et avec une très grande tolérance,
00:44:11 mélange de lâcheté, mélange parfois de complicité,
00:44:13 de toute une partie du personnel éducatif et dirigeant des universités françaises.
00:44:19 - Geoffroy Léjeune.
00:44:20 - Donc, il n'y a pas d'antichémitisme...
00:44:21 - Mais qui dit ça ?
00:44:22 - Dans les semaines précédentes.
00:44:24 - J'ai dit que j'étais dans le camp de ceux qui combattaient l'antichémitisme.
00:44:27 C'est donc qu'il y en a.
00:44:28 J'ai dit que ce n'était pas normal que des Juifs
00:44:31 craignaient effectivement pour leur sécurité leur opinion.
00:44:33 Mais simplement, à un moment donné...
00:44:35 - On va toujours remettre en cause ce qui t'a rendu.
00:44:36 - On ne peut pas toujours être d'accord avec toi.
00:44:37 - Ce n'est pas une question d'être d'accord avec moi.
00:44:39 - Mais si !
00:44:39 - En fait, on a un drapeau palestinien...
00:44:40 - Tu es sincèrement désamorcelé, Geoffroy Léjeune.
00:44:42 - On a un drapeau palestinien dans une fac,
00:44:44 dans un contexte qu'on connaît parfaitement,
00:44:45 où on sait très bien que la cause palestinienne, tout à coup,
00:44:48 se marie très très bien avec des choses comme "Salle juive, dégage,
00:44:50 t'as rien à faire ici".
00:44:51 - Elle se marie, mais est-ce qu'elle est automatique ?
00:44:52 - Mais non !
00:44:53 - Est-ce que là, dans la photo que nous avons montrée,
00:44:57 on a entendu des "Salle juive" et des propos de Tissier Midi ?
00:45:00 Je te pose la question, réponds-moi !
00:45:01 - Je vais prolonger la réflexion d'Alexandre.
00:45:03 - Et pourtant, toi, tu décides qui est le cadran.
00:45:05 - Non, c'est que je ne sais rien de cette photo,
00:45:06 j'ai commencé mon propos en me disant "si c'est vrai, c'est terrifiant".
00:45:08 Je ne sais pas du tout le contexte, etc.
00:45:09 En revanche, je vais aller dans le même sens.
00:45:11 Il y a quelques années, Nadine Morano avait provoqué une petite polémique
00:45:14 en signalant dans une gare, je crois que c'était la gare de l'Est,
00:45:16 à des policiers qui avaient des femmes en burqa dans la gare,
00:45:19 au vu et au sui de la sécurité, etc.
00:45:21 Et elle avait d'ailleurs déploré que les policiers disent
00:45:23 "on ne va pas verbaliser tous les gens qui ne respectent pas la loi
00:45:25 et qui portent une burqa".
00:45:26 Elle l'avait dit, elle avait raconté cette histoire.
00:45:28 Pourquoi ? Parce qu'en réalité, cette loi, en effet, n'est pas appliquée.
00:45:31 Elle a fait beaucoup de débats à l'époque quand elle a été votée.
00:45:33 Elle n'est pas appliquée parce qu'il y a des endroits,
00:45:35 et c'est... Alexandre parle pudiquement de sociologie,
00:45:38 il y a des endroits dans ce pays où elles sont majoritaires.
00:45:41 - Elles sont majoritaires ?
00:45:42 - Ou en tout cas...
00:45:43 - Est-ce que tu te rends compte de ce que tu dis ?
00:45:45 - Je fais esprit de le dire.
00:45:46 - Des fois j'ai l'impression que c'est tellement énorme,
00:45:48 elles sont majoritaires.
00:45:49 Il y a des quartiers où il n'y a que des femmes en burqa.
00:45:50 - Non, non, non, elles sont majoritairement soutenues par la population,
00:45:53 ça je veux dire.
00:45:54 - Maintenant, c'est soutenu par la population ?
00:45:56 - Oui, c'est...
00:45:56 - Qui soutiennent ces femmes qui portent la burqa ?
00:45:57 - Bah Attrape, il y avait une émeute...
00:45:59 Attrape, je n'ai plus la date exactement, mais on peut la retrouver.
00:46:03 Prenons le... Non, non, ce n'est pas un festival,
00:46:05 parce que ce que dit Geoffroy Lejeune,
00:46:07 on peut le corroborer par des faits.
00:46:09 Attrape, je crois que c'était autour des années 2012,
00:46:13 je n'ai plus la date exacte.
00:46:15 Il y a eu effectivement un contrôle de police,
00:46:17 la loi a été votée depuis quelques mois ou quelques années,
00:46:21 et ça s'est terminé en émeute avec un commissariat attaqué,
00:46:24 ce qui montrait le soutien dans ces quartiers-là,
00:46:27 au moins d'une partie conséquente de la population.
00:46:30 Je pense qu'effectivement, c'est une loi très difficile à appliquer
00:46:33 dans certains quartiers, parce que certains jouent
00:46:34 que c'est de la discrimination.
00:46:36 - Elle devrait pas être difficile à...
00:46:37 - Merci beaucoup.
00:46:39 Merci beaucoup.
00:46:41 On va marquer une très courte pause.
00:46:42 Merci beaucoup, Karim Zeribi.
00:46:43 Je vous libère d'être venu sur le plateau de Punchline.
00:46:46 On va se retrouver dans un instant en direct sur CNews et sur Europe 1
00:46:49 pour évoquer la menace terroriste qui semble s'intensifier en Europe,
00:46:53 et particulièrement en France ou en Allemagne,
00:46:55 alors que la branche somalienne de l'État islamique
00:46:57 a appelé à commettre des attentats dans des stades.
00:47:00 À tout de suite.
00:47:01 17h59.
00:47:06 Bonsoir à tous.
00:47:07 Soyez les bienvenus en direct sur CNews et sur Europe 1.
00:47:10 Nous sommes ensemble jusqu'à 19h.
00:47:11 Au sommaire ce soir, la menace terroriste qui met l'Europe,
00:47:14 et particulièrement la France et l'Allemagne,
00:47:16 sous pression sur son média de propagande anglophone.
00:47:19 La branche somalienne de l'État islamique appelle ses partisans
00:47:23 à commettre des attentats dans les stades.
00:47:25 Visé les Jeux olympiques de Paris, bien sûr,
00:47:27 mais également l'Euro de football,
00:47:29 qui doit commencer outre Rhin dans un peu plus de deux mois.
00:47:32 Nous ferons un point précis sur cette nouvelle menace
00:47:35 dans cette émission.
00:47:36 Cela va bientôt faire six mois que les terroristes islamistes
00:47:39 du Hamas ont lancé leurs attaques contre Israël.
00:47:41 Six mois que 130 otages sont toujours retenus
00:47:44 dans la bande de Gaza.
00:47:45 L'armée israélienne cherche toujours à éradiquer le Hamas,
00:47:48 mais où en est-elle précisément ?
00:47:50 A-t-elle atteint ses objectifs ?
00:47:52 Nous tenterons d'y voir plus clair.
00:47:53 Et puis, vous entendrez dans Punchline
00:47:55 le témoignage d'un ancien otage du Hamas.
00:47:58 Il raconte son calvaire.
00:48:00 Enfin, à 18h30, mon invité sera Prisca Tevno.
00:48:03 Nous évoquerons notamment avec la porte-parole du gouvernement
00:48:06 les économies que souhaite réaliser l'exécutif.
00:48:09 Devrons-nous tous mettre la main à la poche, quid,
00:48:11 de la réforme de l'assurance chômage ou de l'augmentation
00:48:14 du nombre de jours de carence en cas d'arrêt maladie ?
00:48:17 Tout cela est bien notre question dans Punchline.
00:48:33 Il est 18h sur CNews et sur Europe 1.
00:48:34 Voici l'essentiel de l'actualité.
00:48:36 La mairie du Havre a été perquisitionnée
00:48:38 dans le cadre d'une enquête du parquet national financier
00:48:41 ouverte en décembre 2023.
00:48:43 Elle vise notamment l'ancien Premier ministre
00:48:45 et actuel maire du Havre, Edouard Philippe.
00:48:47 Cette enquête a été ouverte après le dépôt d'une plainte
00:48:50 et porte sur des soupçons de prise illégale d'intérêts,
00:48:53 favoritisme, détournement de fonds publics
00:48:56 et harcèlement moral.
00:48:58 À Montpellier, une adolescente de 14 ans a été rouée de coups
00:49:01 par un groupe de trois individus, dont une mineure du même âge.
00:49:04 Gravement blessée, la jeune fille a été admise à l'hôpital
00:49:07 dans la soirée, mais son pronastique vital
00:49:09 n'est désormais plus engagé.
00:49:10 L'un des agresseurs a été interpellé.
00:49:14 Le Sénat veut encadrer la grève dans les transports.
00:49:18 Les sénateurs ont adopté plusieurs mesures aujourd'hui,
00:49:21 entre autres la possibilité pour le gouvernement
00:49:23 de neutraliser 30 jours par an,
00:49:25 durant lesquels la grève serait interdite aux heures de pointe.
00:49:28 La proposition de loi sera examinée à l'Assemblée nationale
00:49:32 mardi prochain.
00:49:33 Action coup de poing au Parlement israélien.
00:49:36 Des militants et des familles d'otages ont manifesté
00:49:38 en jetant de la peinture sur des fenêtres en verre.
00:49:41 Ils réclament une libération immédiate des otages
00:49:43 détenus dans l'enclave palestinienne.
00:49:45 Le personnel de sécurité a immédiatement,
00:49:48 vous le voyez, fait face aux manifestants.
00:49:51 Et nous sommes justement aujourd'hui au 180e jour de détention
00:49:54 pour les otages retenus par l'organisation terroriste islamiste
00:49:58 du Hamas dans la bande de Gaza.
00:50:00 Trois de ces otages sont français.
00:50:02 Ils se nomment Ofer, Orion et Oad.
00:50:05 Nous pensons à tous ces otages ce soir, ainsi qu'à leur famille.
00:50:08 Nous demandons une fois de plus leur libération immédiate
00:50:11 et sans condition.
00:50:13 Nous sommes ensemble, je vous le disais, jusqu'à 19h.
00:50:15 Et pour m'accompagner, sont présents Jean-Sébastien Ferjou.
00:50:18 Bonsoir. Vous êtes directeur du site Atlantico.
00:50:21 À vos côtés, Alexandre de Vecchio.
00:50:23 Bonsoir. Vous êtes journaliste.
00:50:24 Bienvenue à Vincent Herouet, éditorialiste politique étrangère.
00:50:29 Et puis Geoffroy Lejeune.
00:50:30 Bonsoir. Vous êtes journaliste.
00:50:32 On va évoquer cette menace terroriste, nouvelle menace terroriste,
00:50:36 puisque sur son média de propagande anglophone,
00:50:39 la branche somalienne de l'État islamique appelle ses partisans
00:50:43 à commettre des attentats dans les stades.
00:50:45 Une cible facile à atteindre pour des résultats,
00:50:49 je cite, qualifiés d'énormes.
00:50:50 Les explications de Claude Moniquet.
00:50:53 Alors la menace est crédible.
00:50:55 La menace a été publiée dans un média anglophone
00:50:58 qui s'appelle Al-Lumu et qui est l'organe principal
00:51:02 de l'État islamique en Somalie.
00:51:04 L'État islamique en Somalie en lui-même n'est pas un véritable danger pour l'Europe.
00:51:08 C'est une petite organisation qui n'a pas de capacité de projection
00:51:11 en dehors d'une zone restreinte de la Somalie.
00:51:13 Mais sa propagande est extrêmement écoutée par les sympathisants
00:51:17 de l'État islamique.
00:51:18 Et cette organisation est également liée à l'État islamique au Khorasan.
00:51:22 Elle participe d'ailleurs à son financement.
00:51:24 Elle publie régulièrement des articles sur les actions de l'État islamique au Khorasan, le IK.
00:51:31 Et ce qui est visé essentiellement aujourd'hui,
00:51:33 c'est bien entendu l'Euro de football 2024 qui se déroulera en Allemagne.
00:51:38 C'est une cinquantaine de matchs dans dix villes.
00:51:40 Et on sait qu'en Allemagne, il y a d'une part des sympathisants isolés
00:51:44 de l'État islamique qui ont déjà commis des attaques,
00:51:46 comme ça a d'ailleurs été également le cas en France.
00:51:49 Mais il y a également des cellules structurées.
00:51:51 On en a démontré récemment plusieurs depuis le mois de décembre.
00:51:56 Vincent Herouet, c'est une nouvelle menace qu'il faut prendre au sérieux, très au sérieux.
00:52:01 Écoutez, sur la Somalie, on a été resté au shébab.
00:52:05 Vous savez, c'est ces terroristes, cette organisation islamiste
00:52:10 qui avait capturé un officier de la DGSE, qu'il a ensuite assassiné.
00:52:17 Et au fil des années, dans cet État naufragé,
00:52:21 il y a eu toutes sortes d'organisations qui ont tenté de s'aimer, de recruter,
00:52:25 qui ont trouvé un terreau favorable.
00:52:27 Dans l'ensemble de l'Afrique, du Sahel jusqu'à l'Afrique australe,
00:52:30 vous avez un risque terroriste qui s'est beaucoup développé.
00:52:34 Cela dit, une fois qu'on a posé ça, qu'on a remarqué qu'il y avait des bandes irrégulières,
00:52:39 des États faillis, ce qui est frappant, je trouve, dans cette histoire des Jeux olympiques,
00:52:43 c'est qu'on vit ici une sorte de, comment dire, c'est un peu les Olympiades de la trouille.
00:52:49 C'est-à-dire qu'on a la véritable menace qui pèse sur nous,
00:52:54 c'est de se terroriser sans avoir vu l'ombre d'un bourneau ou d'un couteau.
00:53:01 On va voir comment les choses vont s'organiser.
00:53:04 On est combien de temps ? Trois mois avant, là ?
00:53:06 - On est quatre mois avant l'Euro.
00:53:08 Est-ce qu'on peut dire précisément que l'euro de football
00:53:11 va aussi servir de test grandeur nature pour les Jeux olympiques ?
00:53:14 - Grandeur nature, non, ce sera en réduction.
00:53:17 Mais vous avez aussi, n'importe quelle fête à Nene peut donner l'occasion à un exilé de venir faire...
00:53:22 - Les Jeux olympiques, quand même, exposent particulièrement la France.
00:53:25 - Non, mais le terrorisme est un spectacle.
00:53:28 Ce terrorisme, c'est effectivement impressionner les imaginations
00:53:32 pour réduire l'ennemi, l'humilier et ainsi frapper vraiment les populations en les soumettant.
00:53:39 Vous avez, évidemment, à chaque fois que vous avez une manifestation publique,
00:53:42 vous avez le risque, et la France a été saignée depuis tant d'années
00:53:47 par toutes sortes de fanatiques en groupe ou seule,
00:53:51 s'étant autoproclamée ou étant, au contraire, instrumentalisée
00:53:57 par des États ou par des organisations.
00:53:59 On a une très grande expérience.
00:54:01 Ça devrait nous apporter, nous amener à une forme de placidité.
00:54:04 Alors, je sais bien que l'infocontenu fonctionne à plein régime
00:54:08 avec le spectacle terroriste, que les Jeux olympiques donnent l'occasion...
00:54:12 - La réalité, surtout.
00:54:13 - Oui, d'accord, mais on verra.
00:54:15 On va pas prophétiser à l'avance.
00:54:17 Je veux dire, il y a quelque chose de terrifiant d'avoir peur avant d'avoir eu mal,
00:54:21 avant d'avoir un véritable danger.
00:54:22 - Il faut quand même anticiper.
00:54:24 - Mais laisse la police faire ça.
00:54:27 C'est la question de la police, mais il y a en même temps une espèce de domination.
00:54:30 - C'est une question politique aussi, d'organisation.
00:54:32 Le problème, je suis d'accord avec une partie de vos raisonnements,
00:54:35 mais la placidité amène aussi parfois à la banalisation.
00:54:38 On est quand même dans un contexte de djihadisme d'atmosphère.
00:54:41 Et là, vous avez raison, c'est que ça peut frapper tout le temps et n'importe où.
00:54:44 Et que finalement, on finit par accepter cette saignée dont vous avez parlé.
00:54:50 Si on voit qu'avant, une fille égorgée dans la rue ou un homme, d'ailleurs,
00:54:55 peu importe, ça suscitait une émotion pendant une semaine.
00:54:59 Aujourd'hui, c'est moins de 24 heures.
00:55:03 Donc, il y a une espèce d'accoutumance au mal.
00:55:06 Et sur les Jeux olympiques, ce sera en plus un événement en mondiovision.
00:55:12 Donc, si on peut anticiper un maximum, maintenant,
00:55:15 je pense qu'il y aura forcément des trous dans la raquette,
00:55:18 puisque le terrorisme est là sur le territoire.
00:55:20 En plus, maintenant, il y a la menace extérieure qui revient.
00:55:23 - Et donc ?
00:55:26 - Attendez, il y a la menace.
00:55:27 - Et donc, ça peut arriver, mais on peut anticiper au maximum.
00:55:30 - Et alors, vous allez trembler dans votre petit lit en attendant de voir qu'est-ce qui va se passer ?
00:55:33 - Justement, c'est pas trembler, c'est essayer d'agir en amont.
00:55:35 Si on maintient, par exemple, une cérémonie d'ouverture sur la scène,
00:55:39 on n'est peut-être pas obligé de le faire,
00:55:41 parce que, pour le coup, dans un stade, ça paraît faisable de sécuriser.
00:55:44 - Il y a la menace que fait peser l'État islamique, on vient de le voir.
00:55:50 Il y a la menace aussi du conflit israélo-palestinien.
00:55:54 C'est ce que nous explique Gilles Kepel.
00:55:56 Écoutez, il parle à nouveau de l'organisation des Jeux olympiques.
00:55:59 - Il y a une très grande vigilance, d'abord parce que ce ne serait pas la première fois
00:56:03 que les Jeux olympiques seraient pris en otage du conflit israélo-palestinien ou israélo-arabe.
00:56:08 À Munich, en 1972, on se rappelle les joueurs israéliens
00:56:14 qui avaient été tués par le groupe septembre noir palestinien.
00:56:18 Là, on est dans une tension maximale.
00:56:21 Et la vitrine extraordinaire des Jeux olympiques,
00:56:24 les Jeux olympiques, c'est un moment où personne ne triche.
00:56:26 D'une certaine manière, c'est le sport, il y a des règles.
00:56:29 Ce sont les meilleurs qui gagnent, en principe.
00:56:32 Et tout le monde va se focaliser.
00:56:34 On attend énormément de monde à Paris,
00:56:36 d'où les tensions sur le marché du logement en particulier,
00:56:39 les enjeux sécuritaires, le recrutement de nombreux taxis.
00:56:43 Et tout cela fait qu'évidemment, il y a un risque.
00:56:47 Ce risque, il est géré, je pense, par les services de renseignement
00:56:51 qui travaillent là-dessus énormément.
00:56:54 - Bon, Geoffroy Lejeune, on voit que la menace, elle est multiple,
00:56:58 que les Français s'interrogent et peurent même.
00:57:01 Ça me semble quelque chose d'assez naturel en réalité.
00:57:04 - Bien sûr que c'est naturel.
00:57:05 Il faut souligner, on vient d'organiser,
00:57:07 c'était il y a quelques années, mais l'Euro 2016 en France,
00:57:09 et ça s'était bien passé, en tout cas sur le plan du terrorisme.
00:57:13 - Il y a eu un attentat au début, Larossier et Abdallah.
00:57:16 Alors, ce n'était pas directement lié à l'Euro,
00:57:20 mais il y a eu deux policiers égorgés.
00:57:22 - Bien sûr, bien sûr.
00:57:24 Mais et la Coupe du monde rugby, qu'on vient d'avoir lue en France,
00:57:27 qui s'est bien passée aussi.
00:57:28 Donc, ça, c'est pour commencer mon propos par un point positif.
00:57:30 Après, j'ai lu les comptes rendus des briefings de la DGSI
00:57:33 au ministre de l'Intérieur et de la DGSE, je crois, au ministre de la Défense.
00:57:36 C'est vrai que l'État de la...
00:57:37 En fait, ce qui est glaçant dans ce type de réunion préparatoire,
00:57:42 c'est que les gens ne vous disent pas,
00:57:43 les experts du renseignement ne vous disent pas
00:57:46 "Attention, on a une menace, on a un risque".
00:57:47 Ils disent "On va être attaqués".
00:57:48 En fait, ils savent que ça aura lieu.
00:57:50 Et la question, c'est comment est-ce qu'on part maintenant
00:57:52 à cette éventualité, cette certitude même.
00:57:55 Et il y a une organisation qui se met en place,
00:57:59 en effet, enfin, gouverner, c'est prévoir.
00:58:01 En l'occurrence, nos gouvernants sont en train de prévoir ce risque.
00:58:03 Et moi, ce que je trouve inquiétant, c'est qu'on vient de vivre avec Moscou
00:58:06 un attentat projeté,
00:58:08 comme on avait un peu moins l'habitude de voir ces dernières années.
00:58:11 Et il y a cette menace-là potentiellement,
00:58:13 et aussi la menace du radicalisé de la dernière minute sur Telegram,
00:58:17 qui tout à tout seul, parce qu'il a vu une vidéo qui l'a un peu excité,
00:58:20 tente de passer à l'acte.
00:58:21 Je trouve que ça fait beaucoup et qu'en effet,
00:58:24 on risque de vivre un été un peu anxiogène.
00:58:26 Il est 18h10 sur CNews et sur Europe 1.
00:58:27 Vous restez bien avec nous. On marque une très courte pause.
00:58:30 On va se retrouver dans un instant pour se rendre en Israël.
00:58:32 Cela va bientôt faire six mois que les terroristes islamistes du Hamas
00:58:35 ont attaqué l'État hébreu, où en est précisément la riposte d'Israël.
00:58:41 Les Israéliens sont-ils en train d'atteindre leurs objectifs de guerre ?
00:58:45 Et puis, vous entendrez le témoignage d'un otage revenu en Israël.
00:58:49 Il raconte son calvaire. À tout de suite.
00:58:51 18h15. Merci d'être avec nous.
00:58:57 En direct sur CNews et sur Europe 1.
00:58:59 Nous allons maintenant évoquer la situation en Israël.
00:59:03 Cela fait bientôt six mois que les terroristes islamistes du Hamas
00:59:06 ont attaqué l'État hébreu, où en est précisément la riposte de Tsaï.
00:59:12 Gilles Kepel, on va l'écouter tout de suite.
00:59:15 Gilles Kepel, qui estime que la riposte d'Israël, justement,
00:59:18 est en train d'échouer.
00:59:20 On est en train aujourd'hui de passer dans une phase d'affrontement
00:59:24 qui est de plus en plus dangereuse,
00:59:26 puisque, au fond, après presque six mois d'attaques sur Gaza,
00:59:30 l'armée israélienne n'a pas réussi à atteindre les objectifs
00:59:34 qui avaient été fixés par M. Netanyahou.
00:59:36 Yair Yassinouar, le patron du Hamas,
00:59:38 responsable de l'attaque du 7 octobre,
00:59:41 est toujours introuvable, inaccessible.
00:59:44 Et aujourd'hui, pour sortir un peu de ce dilemme,
00:59:47 M. Netanyahou est tenté de diriger ses attaques vers d'autres adversaires.
00:59:53 Vincent Herouet, je rappelle que vous êtes éditorialiste politique étrangère.
00:59:57 Est-ce que vous êtes d'accord avec cette analyste ?
01:00:00 L'idée que Benyamin Netanyahou cherche d'autres ennemis que le Hamas
01:00:04 parce qu'il piétine à Gaza
01:00:05 est une idée que je ne défendrais pas personnellement.
01:00:08 Ce qu'on a vu, c'est qu'au début, l'Iran s'est tenu sur ses gardes.
01:00:12 Il est vrai qu'il y avait deux groupes aéronavals américains au large
01:00:17 et que ça suffisait à intimider les mollards.
01:00:19 Au fil des semaines, les différents proxys,
01:00:24 c'est-à-dire les différentes milices qui sont subordonnées à l'Iran,
01:00:29 que ce soit le Hezbollah au Liban, que ce soit les Houthis en Mer Rouge,
01:00:33 que ce soit les milices irakiennes chiites en Irak,
01:00:37 donc, se sont réveillées et la pression est de plus en plus forte.
01:00:41 Et aujourd'hui, effectivement, la Mer Rouge est neutralisée.
01:00:45 Malgré la présence de tas de navires occidentaux,
01:00:48 le nord de la Galilée a été déserté par ses civils.
01:00:52 Les habitants israéliens ont été obligés de se replier
01:00:55 et la pression est de plus en plus forte à cette frontière
01:00:58 et qu'il y a réellement, effectivement, une menace.
01:01:02 Le bombardement de l'ambassade d'Iran à Damas,
01:01:08 c'est un coup au but qui a été extrêmement efficace.
01:01:13 Au bon moment, il n'y avait plus un diplomate à bord.
01:01:15 Ils étaient tous partis fêter le Nouvel An.
01:01:17 En revanche, il y avait des gardiens de la Révolution.
01:01:19 C'était plus une caserne qu'un consulat.
01:01:21 L'immeuble a été soufflé.
01:01:24 Coup au but dans le sens où il y avait un général,
01:01:27 des gardiens de la Révolution, qui a été à ce moment-là touché, tué.
01:01:30 Et il y a en même temps un défi que Téhéran a envie de relever.
01:01:35 Mais je ne suis pas du tout convaincu que la bataille de Gaza
01:01:38 dégénère en conflit régional.
01:01:40 Je pense, je pense, de manière...
01:01:42 Je suis presque tenté de penser que c'est le contraire.
01:01:46 Vous ne dites pas, vous, qu'Israël est en train de se préparer
01:01:48 à une guerre avec le Liban, par exemple ?
01:01:51 Mais vous savez, ça fait très longtemps que les Israéliens,
01:01:53 considérant à quel point le Hezbollah a nécrosé,
01:01:56 a pénétré l'État libanais et l'a soumis,
01:02:00 ça fait très longtemps que les Israéliens se disent
01:02:04 il faudra neutraliser ce front-là.
01:02:05 Ils ont 150 le Hezbollah, une très belle machine militaire,
01:02:09 avec 150 000 missiles qui sont pointés vers Israël,
01:02:14 de quoi saturer totalement la défense israélienne.
01:02:16 Donc il y a une véritable menace, un véritable risque.
01:02:19 Et l'expérience de 2006 ne les invite pas à y aller à la légère.
01:02:23 Donc jusqu'à présent, c'est une sorte d'équilibre de la terreur.
01:02:26 Il faut, je pense que les officiers, l'état-major israélien
01:02:30 est suffisamment conscient de tout cela.
01:02:33 Et en même temps, de l'avancée du temps qui permet à l'Iran
01:02:37 d'arriver au seuil nucléaire et d'être demain
01:02:41 une puissance souveraine, inexpugnable.
01:02:43 Tout ça fait un environnement qui est très compliqué.
01:02:45 Mais je ne suis pas convaincu que de proche en proche,
01:02:48 on aille comme ça vers l'embrasement général.
01:02:51 Et je pense qu'au contraire, le conflit à Gaza
01:02:54 est peut-être une façon de contenir cette grande...
01:03:01 Comment dire ? Cette guerre, qui ne dit pas son nom,
01:03:05 entre deux ennemis qui se jaugent, qui se défient
01:03:08 et qui essaient de se neutraliser.
01:03:09 Alors l'armée israélienne a reconnu aujourd'hui,
01:03:11 je cite, "une grave erreur" après la frappe
01:03:13 qui a tué dans la bande de Gaza,
01:03:15 sept membres d'une ONG humanitaire,
01:03:17 parmi lesquels six étrangers.
01:03:19 On écoute le porte-parole de l'armée israélienne.
01:03:22 Les forces israéliennes ont procédé à un débriefing préliminaire.
01:03:27 Je veux être très clair, l'attaque n'a pas été menée
01:03:30 dans l'intention de nuire aux travailleurs humanitaires
01:03:32 de World Central Kitchen.
01:03:33 Il s'agit d'une erreur qui fait suite à une mauvaise
01:03:40 identification pendant la nuit, au cours d'une guerre
01:03:42 dans des conditions très complexes.
01:03:44 Cela n'aurait pas dû se produire.
01:03:47 Et hier, le président d'Israël, Isaac Herzog,
01:03:52 avait déjà présenté ses excuses.
01:03:54 Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a évoqué, lui,
01:03:56 une frappe non intentionnelle et, je cite, "tragique",
01:04:00 alliée historique d'Israël.
01:04:01 Les Etats-Unis ont également réclamé une enquête rapide
01:04:05 sur le drame.
01:04:05 Jean-Sébastien Ferjou, est-ce qu'Israël risque
01:04:08 de payer cher cette erreur ?
01:04:10 Ou est-ce que le soutien des Etats-Unis va finalement
01:04:12 rester aussi fort qu'avant ?
01:04:13 Cela jette le trouble à l'intérieur d'Israël et s'entend
01:04:18 en résonance à quelque chose qui est déjà présent en Israël.
01:04:21 L'ancien président israélien Reuben Rivlin le disait
01:04:24 notamment hier, me semble-t-il, en disant "attention,
01:04:27 Israël est en train de perdre ce qui a fait sa grandeur",
01:04:30 c'est-à-dire cette espèce de vocation à rester dans la dignité
01:04:34 et dans la morale.
01:04:34 Et en plus de risquer de le perdre comme trésor,
01:04:37 finalement, propre à l'État d'Israël,
01:04:40 il risque de le perdre dans le regard du reste du monde.
01:04:44 Donc ces questions-là, elles sont véritablement
01:04:46 en train de monter au sein de la société israélienne.
01:04:48 Pendant très longtemps, il y a eu, contrairement d'ailleurs
01:04:50 à ce qu'en était rapporté à l'étranger,
01:04:51 un grand consensus, quelle que soit l'origine politique
01:04:54 des ministres de la coalition, Benny Gantz notamment,
01:04:58 soutenait Benjamin Netanyahou sur l'intervention à Gaza.
01:05:02 Parce que ce que disait Vincent Hervoët est très important.
01:05:04 Effectivement, les Israéliens se vivent dans une situation
01:05:07 de menace existentielle.
01:05:09 Ils voient un Iran qui essaie de leur imposer
01:05:11 une succession de conflits secondaires.
01:05:13 Ils essaient de dire "non, nous ne jouerons pas chacun
01:05:15 de ces conflits secondaires-là, Gaza, puis le Liban,
01:05:18 puis je ne sais plus quel groupe islamique en Cisjordanie,
01:05:22 puis les Houthis.
01:05:23 Si les Iraniens veulent aller véritablement à la guerre,
01:05:25 nous irons directement à la guerre parce que nous ne pouvons pas
01:05:27 nous permettre le luxe de mener tous ces combats-là".
01:05:30 Et ça crée une espèce d'équilibre de la terreur,
01:05:32 comme le disait effectivement Vincent Hervoët,
01:05:34 parce que les Iraniens eux-mêmes ne pourraient pas se permettre
01:05:38 un conflit d'une telle intensité.
01:05:41 Maintenant, il y a le militaire à Gaza,
01:05:43 avec toujours la question pendante des dirigeants du Hamas
01:05:46 qui semblent être réfugiés à Rafah, dans le sud de la banque,
01:05:49 et la question d'une offensive sur Rafah,
01:05:51 et la question quand même d'un Israël.
01:05:53 À quel point Israël ?
01:05:55 Ça fait longtemps que les Israéliens ont renoncé,
01:05:56 vous connaissez la fameuse phrase, ont renoncé finalement
01:05:58 à bénéficier du soutien de l'opinion internationale.
01:06:02 Vous connaissez la fameuse phrase de Golda Meir,
01:06:04 "Nous préférons vos condamnations à vos condoléances".
01:06:09 Là, il se passe quand même un peu quelque chose d'autre,
01:06:12 parce qu'il ne faudrait pas que l'Occident, en quelque sorte,
01:06:15 finisse par abandonner le soutien militaire.
01:06:18 Si les Américains arrêtent de livrer des munitions à Israël,
01:06:20 c'est fini en très peu de temps.
01:06:21 Alors, Vincent Hervoët, elle en est où ?
01:06:23 Mais on n'en est pas là.
01:06:24 Elle en est où cette guerre précisément ?
01:06:25 Elle a lieu depuis maintenant quasiment six mois.
01:06:27 Est-ce qu'elle peut encore durer six mois ?
01:06:30 C'est une guerre asymétrique extrêmement dure.
01:06:34 Les Israéliens donnent l'impression de tenir,
01:06:38 prétendent en tout cas qu'ils ont décimé
01:06:41 une grande partie de l'appareil du Hamas.
01:06:44 Est-ce que vous pensez que ce n'est pas le cas ?
01:06:45 Je n'en sais rien.
01:06:47 Je ne peux pas en juger.
01:06:48 Je suis très prudent là-dessus.
01:06:50 Moi, ce que je remarque, c'est que ça fait six mois
01:06:52 qu'il y a 130 otages dont tous ne sont pas vivants,
01:06:56 mais une centaine est vivant,
01:06:58 qui sont toujours enterrés vivants, justement.
01:07:02 On espère pour eux qu'ils supportent ça.
01:07:05 Six mois, c'est interminable.
01:07:06 On n'a pas les opérations rescue pour les sortir des griffes
01:07:12 de leurs geuliers, ont été extraordinairement limitées.
01:07:16 Je crois que les Israéliens, c'est deux et deux.
01:07:20 Et encore, on ne connaît pas réellement le détail.
01:07:22 Mais donc, c'est un ennemi qui est très dur.
01:07:27 Les opérations à l'hôpital Al-Shifa qui viennent de se tourner
01:07:30 et qui viennent de se dérouler là,
01:07:31 et dans le scandale général dans le monde arabe,
01:07:34 mais aussi les Américains ont fini par tiquer
01:07:36 et les Européens d'eux-mêmes.
01:07:38 Eh bien, ce sont...
01:07:41 Ça ne donne pas grand chose.
01:07:42 On n'a pas trouvé cette espèce de grand quartier général souterrain.
01:07:46 On a... Les Israéliens prétendent avoir arrêté les terrorists sur place.
01:07:50 Il n'y a pas de victoire qui soit éclatante
01:07:54 et qui permettrait notamment au gouvernement israélien
01:07:57 de négocier en disant "on a gagné".
01:07:59 Mais vous pensez que cette victoire définitive, elle est illusoire ?
01:08:05 Je pense que si on s'imagine mettre fin pour toujours
01:08:11 à la résistance islamique, comme il s'appelle, au Hamas,
01:08:15 par ces moyens-là, on se leurre.
01:08:17 On arrivera à les réduire, mais certainement pas à les éliminer.
01:08:22 On va écouter à présent un témoignage.
01:08:26 Un témoignage qui est bien sûr poignant
01:08:28 parce qu'il vient d'un homme qui a 71 ans,
01:08:30 Louis Haar, qui est revenu de l'enfer.
01:08:32 On évoquait ses otages retenus depuis six mois.
01:08:34 Il a été secouru le 12 février dernier
01:08:37 par les forces spéciales israéliennes.
01:08:39 Après lui, plus de quatre mois de captivité
01:08:41 dans les geôles des terroristes islamistes du Hamas,
01:08:44 réveillé en pleine nuit par une explosion.
01:08:47 Il revient sur une scène qu'il décrit lui-même
01:08:49 comme étant surréaliste et sur les conditions de sa détention.
01:08:53 Le récit est signé Régine Delfour.
01:08:55 Ce sont ces tirs incessants qui réveillent Louis.
01:09:00 Il a juste le temps de rouler son matelas
01:09:02 pour trouver un abri sans tomber sur ses ravisseurs.
01:09:06 J'ai compris que quelque chose se passait
01:09:08 à l'intérieur de cette maison.
01:09:09 J'ai réalisé que ce n'étaient pas mes ravisseurs
01:09:12 et quelqu'un m'a appelé.
01:09:13 "Louis, Louis, par ici, par ici".
01:09:15 Et puis quelqu'un m'a dit "C'est Tzahal, Tzahal,
01:09:18 nous sommes venus te ramener à la maison".
01:09:20 Vers une heure du matin ce 12 février,
01:09:23 les forces spéciales appuyées par l'aviation israélienne
01:09:26 ouvrent le feu.
01:09:27 Objectif, exfiltrer deux hommes retenus en otage
01:09:30 depuis le 7 octobre.
01:09:32 Louis et son camarade sortent de leur calvaire.
01:09:36 Dis-moi, tu es sûr que nous ne sommes pas dans un film ?
01:09:38 Je n'en suis pas certain.
01:09:39 Parce qu'il s'est passé tellement de choses tout ce temps.
01:09:42 Est-ce bien réel ?
01:09:43 Même aujourd'hui, je ne sais toujours pas ce qui est réel
01:09:45 et ce qui ne l'est pas.
01:09:47 Louis n'oublie pas l'enfer qu'il a vécu pendant plus de 4 mois,
01:09:50 avec d'autres otages retenus à plus de 30 mètres sous terre.
01:09:55 Il y avait un terroriste qui marchait avec nous
01:09:57 en exhibant son arme et nous faisait toutes sortes de mauvaises blagues,
01:10:01 en particulier sur la jeune fille israélienne de 17 ans.
01:10:04 Il l'a vraiment harcelée.
01:10:05 Libéré depuis bientôt deux mois,
01:10:07 Louis se réveille parfois au milieu de la nuit,
01:10:10 hanté par ses ravisseurs.
01:10:12 Il n'espère désormais qu'une seule chose,
01:10:14 le retour de tous les otages.
01:10:16 Alexandre de Vecchio, le sentiment que j'ai parfois,
01:10:21 pour ne pas dire souvent,
01:10:23 c'est que ces otages-là,
01:10:25 ceux qui sont encore retenus,
01:10:27 ceux qui sont morts le 7 octobre,
01:10:29 ont, le monde occidental les a un peu trop oubliés, me semble-t-il.
01:10:36 Je pense que ça honte la société israélienne,
01:10:39 surtout qu'on sait que...
01:10:40 La société israélienne, oui.
01:10:41 Oui, c'est ce que j'allais y venir.
01:10:43 Beaucoup moins, effectivement, la société occidentale.
01:10:48 On a pensé à eux pendant quelques semaines,
01:10:50 mais ensuite, ils se sont progressivement effacés.
01:10:52 Oui, parce que dans un conflit asymétrique,
01:10:55 et c'est ce que joue le Hamas,
01:10:58 ça apparaît à tort,
01:11:00 comme le combat de David contre Goliath.
01:11:02 Donc l'émotion internationale s'est tournée davantage
01:11:09 pour les Palestiniens qui étaient sous les bombes,
01:11:14 sans voir qu'effectivement Israël vit une crise,
01:11:18 enfin, joue sa survie, en réalité,
01:11:21 et que c'est plus compliqué que David contre Goliath,
01:11:23 puisque c'est un petit pays qui est entouré de pays arabes.
01:11:27 Alors certes, il y a eu un certain nombre d'accords,
01:11:28 mais ce sont quand même des pays ennemis.
01:11:30 On rappelait tout à l'heure qu'il y avait la menace du Hezbollah libanais.
01:11:34 Donc cette vision manichéenne,
01:11:37 hélas, l'a emportée dans la plupart des opinions publiques occidentales,
01:11:44 aussi parce qu'on a des sociétés occidentales
01:11:48 où la place de l'islam est de plus en plus importante,
01:11:53 et on sait qu'il y a une solidarité des musulmans très grande
01:11:58 à l'égard des Palestiniens,
01:12:00 et ça finit par influencer, je dirais,
01:12:03 et les opinions publiques occidentales,
01:12:05 et aussi les dirigeants occidentaux,
01:12:07 qui ont une forme de pression.
01:12:09 Comme en France, il y a des millions de musulmans,
01:12:12 ça modifie forcément la politique intérieure et extérieure.
01:12:17 Oui, je crois le jeune.
01:12:19 Ce qu'il faut avoir en tête aussi,
01:12:20 c'est que si l'armée israélienne se bat dans la bande de Gaza,
01:12:23 c'est pour que plus jamais il n'y ait d'otages,
01:12:26 et que plus jamais il n'y ait de morts comme le 7 octobre,
01:12:28 pour que plus jamais qui que ce soit n'ait à subir
01:12:32 ce qu'a subi cet homme de 71 ans,
01:12:33 et qu'il décrit là avec des mots très touchants.
01:12:36 Nous, ça nous paraît évident,
01:12:37 mais en réalité, il y a un problème dans cette équation,
01:12:40 c'est que pourquoi les gens du Hamas
01:12:43 rendraient les otages aujourd'hui en réalité ?
01:12:45 Quand vous…
01:12:47 Moi, j'en ai discuté un peu avec des gens
01:12:49 qui étaient parties prenantes de ce conflit,
01:12:51 qui m'ont expliqué qu'en fait, c'est la certitude de se faire…
01:12:54 de subir le lendemain une attaque définitive et extrêmement lourde.
01:12:57 Donc, depuis maintenant 180 jours,
01:13:00 on est bloqué autour de cette question qui est épouvantable,
01:13:02 à laquelle il n'y a pas de bonne réponse en réalité.
01:13:04 Israël est tombé le 7 octobre dans un piège
01:13:06 dont il ne peut pas sortir.
01:13:08 Et moi, je suis d'accord avec ce que vient de dire Alexandre.
01:13:10 En observateur très lointain,
01:13:12 j'ai quand même le sentiment que la bataille
01:13:13 de l'opinion publique occidentale ou internationale,
01:13:18 elle n'est pas gagnée par Israël pour l'instant.
01:13:19 Le 7 octobre, elle l'était,
01:13:21 indubitablement.
01:13:23 Et en fait, après, il y a eu une évolution qui…
01:13:25 Le Hamas a un sens de la communication
01:13:28 assez aiguisé en réalité.
01:13:30 Il est 18h30.
01:13:31 Merci d'être avec nous sur CNews et sur Europe.
01:13:33 On fait tout de suite un point sur l'essentiel de l'actualité.
01:13:35 Bonsoir, Simon Guélin.
01:13:36 Bonsoir, Johan.
01:13:41 Un exercice inédit aujourd'hui pour le Premier ministre.
01:13:43 Gabriel Attal a répondu seul aux questions des députés
01:13:45 à l'Assemblée nationale.
01:13:47 45 minutes de questions-réponses donc cet après-midi.
01:13:49 Le Premier ministre a notamment été interpellé
01:13:51 sur la réforme de l'assurance-chômage.
01:13:53 Le chef du gouvernement a défendu un modèle social
01:13:55 plus incitatif à l'activité.
01:13:58 Jean-Marie Le Pen, placée sous régime de protection juridique.
01:14:01 L'état de santé du fondateur du Front national
01:14:03 s'est fortement dégradé ces derniers mois.
01:14:05 Ses trois filles seront désormais en charge
01:14:07 des intérêts de leur père.
01:14:09 Et puis, voyager avec une compagnie locause
01:14:11 coûte de plus en plus cher.
01:14:12 Transavia va désormais facturer les valises en cabine
01:14:15 de moins de 10 kilos,
01:14:16 alors que notre compagnie comme Air France
01:14:18 l'inclut toujours dans le prix du billet.
01:14:20 Un coût qui s'ajoute bien sûr au repas payant
01:14:22 ou encore à la réservation des places, cher Johan.
01:14:25 Merci beaucoup, Simon Guélin.
01:14:27 Restez avec nous sur CNews et sur Europe.
01:14:29 On va marquer une très courte pause.
01:14:30 Merci, Vincent Herouet.
01:14:31 Merci, Jean-Sébastien Ferjou d'avoir été avec nous
01:14:34 en direct sur ce plateau.
01:14:35 On va se retrouver dans un très court instant.
01:14:37 C'est Priska Tevno, la porte-parole du gouvernement,
01:14:39 qui sera avec nous.
01:14:40 À tout de suite.
01:14:41 Ah ouais, bravo.
01:14:42 18h35, merci d'être avec nous en direct
01:14:47 sur CNews et sur Europe.
01:14:48 Bonsoir, Priska Tevno.
01:14:50 Bonsoir.
01:14:50 Vous êtes porte-parole du gouvernement.
01:14:52 On va évidemment évoquer avec vous
01:14:54 l'ensemble des sujets d'actualité.
01:14:56 Avant cela, vous avez annoncé à la mi-journée
01:14:57 qu'un attentat avait été déjoué sur notre sol
01:15:00 le week-end dernier, le week-end de Pâques.
01:15:02 Donc, avant de rétropédaler quelques minutes plus tard,
01:15:05 est-ce que vous pouvez nous dire ce qui s'est passé ?
01:15:07 Je vais effectivement vous rappeler
01:15:09 ce que j'ai rappelé ce matin
01:15:11 en compte rendu du Conseil des ministres.
01:15:13 C'est que ce week-end,
01:15:14 le ministre de l'Intérieur, Gérald Darménin,
01:15:16 était sur une chaîne d'informations en continu
01:15:20 et a précisé qu'il y avait un passage à lac
01:15:22 qui avait été déjoué en début de mois dernier.
01:15:26 Donc, c'est l'ensemble des journalistes
01:15:28 qui ont mal compris ce que vous aviez dit.
01:15:30 Je ne me suis pas permise de dire ça.
01:15:32 Vous m'aviez demandé de rappeler ce qu'il en était,
01:15:34 je vous ai rappelé ce qu'il en était,
01:15:35 mais je ne me permettrais pas de venir juger
01:15:38 le travail journalistique.
01:15:39 En tout cas, vous avez...
01:15:39 Ça ne me ressemble pas et je ne commencerai pas à le faire.
01:15:42 Vous avez été mal comprise, c'est ce que vous voulez dire.
01:15:44 J'ai précisé l'information
01:15:45 et je pense que c'est important de le faire.
01:15:46 Mais encore une fois, je tiens à le dire...
01:15:49 Il n'y a pas eu de maladresse de votre part ?
01:15:50 C'est la question que je veux vous poser.
01:15:52 J'ai précisé l'information
01:15:53 et je pense que c'est important aujourd'hui
01:15:54 de rappeler une information qui doit être précisée.
01:15:56 Point.
01:15:57 Alors, la réforme de l'assurance chômage
01:15:58 annoncée par le Premier ministre
01:16:00 suscite une levée de boucliers,
01:16:01 y compris au sein de la majorité.
01:16:03 L'idée plébiscitée par Gabriel Attal
01:16:05 est de réduire la durée d'indemnisation
01:16:08 des demandeurs d'emploi pour les inciter
01:16:10 à reprendre un travail.
01:16:11 Yael Brown-Pivet est la présidente de l'Assemblée nationale.
01:16:15 Sacha Houllier, qui préside la Commission des lois.
01:16:17 Clément Bonne, l'ancien ministre des Transports,
01:16:19 sont contre.
01:16:21 S'il y a des frondeurs au sein de la majorité,
01:16:22 c'est peut-être que cette réforme n'est pas si bonne que ça.
01:16:25 Je n'ai pas l'impression qu'il y ait des frondeurs
01:16:27 au sein de la majorité présidentielle.
01:16:28 Et pour en parler en connaissance de cause,
01:16:30 j'étais hier en réunion de groupe,
01:16:33 Renaissance, avec les députés,
01:16:35 lors de l'échange entre les députés
01:16:37 de la majorité présidentielle
01:16:38 et le Premier ministre Gabriel Attal.
01:16:40 Et je n'ai pas eu le sentiment ni l'impression
01:16:41 qu'il y avait eu des frondeurs.
01:16:43 Sinon, je pense que...
01:16:43 En tout cas, les poids lourds de la majorité
01:16:44 sont ouvertement contre cette réforme.
01:16:46 Tous les députés sont des poids lourds de la majorité,
01:16:48 je tiens à le dire.
01:16:49 Et en tant qu'ancienne parlementaire,
01:16:50 je tiens à le préciser aussi,
01:16:51 tous les députés de la majorité sont importants
01:16:53 et ont leur mot à dire.
01:16:55 Et justement, il y a de la nuance,
01:16:56 il y a du débat au sein de la majorité
01:16:58 sur une ligne qui est quand même assez connue
01:17:00 depuis pas 2022, mais depuis 2017,
01:17:02 c'est celle que nous voulons inlassablement
01:17:05 lutter contre le chômage.
01:17:06 Il y a le chômage de masse sur lequel aujourd'hui,
01:17:08 force est de constater, nous n'en parlons plus,
01:17:10 même si nous devons toujours être en alerte.
01:17:12 Mais il y a un chômage qui continue à exister
01:17:14 au-dessus de 7%.
01:17:15 Il y a encore du chômage de masse
01:17:16 parce que Gabriel Attal, à l'Assemblée nationale,
01:17:18 a dit aujourd'hui qu'il n'y a plus de chômage de masse.
01:17:19 C'est bien ce que je viens de vous dire.
01:17:21 Permettez-moi de préciser,
01:17:23 c'est bien ce que je viens de dire.
01:17:24 Nous avons lutté contre le chômage de masse dès 2017,
01:17:26 mais force est de constater qu'il reste encore un chômage
01:17:29 qui est au-dessus de 7% et on doit continuer
01:17:31 inlassablement à faire en sorte qu'il ne soit plus
01:17:34 une question d'hommes et de femmes
01:17:35 qui sont empêchés chaque jour.
01:17:37 Parce que la réalité derrière tout ça,
01:17:38 quand on parle comme ça sur les plateaux télé,
01:17:40 en se disant "mais c'est horrible, c'est etc.",
01:17:42 est-ce que c'est horrible de dire qu'on doit continuer
01:17:43 à se mobiliser collectivement pour faire en sorte
01:17:45 que des femmes, des hommes qui se retrouvent au chômage,
01:17:48 qui sont dans des situations très compliquées,
01:17:50 qui sont dans des situations subies,
01:17:52 eh bien on doit pouvoir les accompagner pour se former,
01:17:54 pour se reconvertir par moment et trouver un travail,
01:17:58 un travail qui paye bien et un travail qui ne met pas
01:18:01 en danger sa propre santé.
01:18:02 Et vous avez une idée de l'impact de cette réforme ?
01:18:04 Ça permettrait à combien de demandeurs d'emploi
01:18:06 de retourner vers l'emploi précisément ?
01:18:09 L'impact de la réforme, c'est justement de permettre
01:18:10 de faire en sorte qu'aujourd'hui, nous avons 400 000 entreprises
01:18:13 qui recherchent à recruter, qui ont besoin de recruter
01:18:16 et que nous avons ce chômage qui continue à rester autour
01:18:19 et au-dessus plutôt de 7% et donc nous devons pouvoir y répondre.
01:18:23 Et donc ça passe par de la formation,
01:18:24 ça passe par de l'accompagnement au travers aussi de France Travail,
01:18:28 dont nous avons beaucoup parlé l'année dernière, je crois.
01:18:31 Le projet de loi agriculture a été présenté ce matin
01:18:34 en Conseil des ministres.
01:18:37 Est-ce que vous avez le sentiment d'avoir répondu
01:18:39 aux demandes des agriculteurs ?
01:18:40 Il fait partie de la réponse et j'insiste sur "il fait partie
01:18:43 de la réponse". C'était un enjeu attendu sur différents aspects.
01:18:47 La capacité de former des jeunes et moins jeunes aussi
01:18:50 vers les métiers du monde agricole, avec notamment un bachelor
01:18:53 agri qui va être mis en place, qui avait été demandé,
01:18:55 mais aussi cette capacité à faire découvrir les métiers
01:18:57 du monde agricole. Il y a aussi le deuxième volet,
01:19:01 au-delà de former, c'est cette capacité à installer
01:19:04 et à permettre à transmettre parce qu'aujourd'hui,
01:19:07 nous devons aussi revoir le modèle de transmission.
01:19:09 On ne transmet plus forcément à ses enfants.
01:19:11 Et donc ça aussi, on doit pouvoir le regarder.
01:19:13 Et puis enfin, simplifier, simplifier au niveau national
01:19:17 et au niveau local un certain nombre de mesures qui faisaient
01:19:20 perdre du sens aux métiers de nos agriculteurs et de nos éleveurs.
01:19:24 Ensuite, il y a un deuxième volet, j'y viens tout de suite,
01:19:26 ou peut-être je vous laisse le dire, mais il y a le sujet du revenu.
01:19:30 Et le sujet du revenu aussi, nous pouvons y en parler.
01:19:33 Et c'est notamment l'objet des lois Egalim 1 et Egalim 2
01:19:36 sur lesquelles il y a un travail parlementaire qui est en cours
01:19:39 en ce moment avec la parlementaire BABO et le parlementaire ISA
01:19:42 qui vont remettre leurs conclusions et qui pourront faire avancer
01:19:45 sur ce sujet aussi.
01:19:46 Alors, je crois les jeunes à une question à vous poser.
01:19:48 Oui, aujourd'hui, le Premier ministre Gabriel Attal a décidé
01:19:51 de répondre seul aux questions au gouvernement dans un exercice
01:19:53 un peu inédit.
01:19:55 Vous êtes ministre, vous avez été parlementaire.
01:19:57 Donc, je voulais vous demander, à l'aune de la crise démocratique
01:20:00 que je pense qu'on peut s'accorder sur le diagnostic,
01:20:03 sur le fait que les Français s'abstiennent de plus en plus,
01:20:05 sur le fait qu'on vit une période compliquée,
01:20:08 nos institutions sont malmenées, etc.
01:20:10 Est-ce que vous pensez que ce n'est pas un peu artificiel ?
01:20:12 Est-ce que ça suffit ?
01:20:13 Je sais que Gabriel Attal a été nommé un peu pour rajeunir,
01:20:16 parce qu'il frappait l'opinion aussi.
01:20:17 Son passage au ministère de l'Education nationale l'avait prouvé.
01:20:19 Est-ce que ce n'est pas un peu léger comme réponse ?
01:20:22 Alors, Gabriel Attal a été nommé parce qu'il agit
01:20:25 et qu'il agit avec fermeté et qu'il n'a pas peur de dire les choses.
01:20:28 Et dire les choses, je pense que c'est aussi important
01:20:30 parce que mal nommer les choses, c'est être en incapacité
01:20:32 d'agir correctement sur un certain nombre de sujets.
01:20:35 Maintenant, à force d'être constaté, c'est que oui,
01:20:36 il y a un enjeu démocratique.
01:20:38 Et effectivement, je suis porte-parole du gouvernement,
01:20:40 mais je suis aussi en charge du renouveau démocratique.
01:20:42 Donc, sur le premier enjeu, c'est qu'Yael Broun-Pivet,
01:20:45 la présidente de l'Assemblée nationale,
01:20:47 déjà en fin d'année dernière, alors que Gabriel Attal
01:20:50 était ministre de l'Education nationale, avait soumis cette idée
01:20:53 d'avoir une séance de questions au gouvernement,
01:20:56 parce qu'il y en a deux à l'Assemblée nationale,
01:20:57 mardi et mercredi, d'avoir celle du mercredi
01:20:59 dédiée autour du Premier ministre ou de la Première ministre à l'époque.
01:21:03 Ça n'avait pas finalement abouti.
01:21:05 Et là, ça a été redécidé, mais c'est une demande
01:21:07 de l'Assemblée nationale.
01:21:08 Et donc, le gouvernement est chargé de venir répondre
01:21:11 à cette demande, donc le Premier ministre, en l'occurrence.
01:21:14 Mais sur d'un mot, le sujet du renouveau démocratique,
01:21:17 oui, il n'y a pas que ça.
01:21:18 Nous devons répondre devant la représentation nationale.
01:21:21 Mais il y a aussi cette capacité à donner, à voir
01:21:23 concrètement dans le quotidien des gens,
01:21:25 ce que les politiques publiques permettent
01:21:27 dans la vie des gens au quotidien.
01:21:29 Et donc, moi, en parallèle, j'ai mis en place un tour de France
01:21:32 des régions pour justement aller voir préfecture par préfecture
01:21:36 auprès des îles locaux, de tous bords confondus,
01:21:38 pour regarder là où les politiques ont été mises en place,
01:21:40 celles qui ont été correctement menées et celles où nous devons
01:21:43 continuer à avancer, à ajuster, pour justement donner aussi
01:21:46 ce sens de l'action politique.
01:21:48 Presque à Thévenau, on va revenir aux économiques,
01:21:51 que soit réalisé le gouvernement.
01:21:53 Est-ce que vous pouvez nous dire si le gouvernement
01:21:55 envisage d'augmenter le nombre de jours de carence
01:21:57 en cas d'arrêt maladie ?
01:21:59 J'ai vu un certain nombre de sujets arriver dessus,
01:22:01 mais je pense qu'on est encore en train de découvrir,
01:22:03 et c'est très bien, le fonctionnement aussi
01:22:05 de l'Assemblée nationale et des textes qui arrivent
01:22:07 en fin d'année.
01:22:08 On parle beaucoup des textes budgétaires quand ils arrivent,
01:22:10 mais en réalité, les textes budgétaires, ils se préparent.
01:22:13 Et à cette période-là, chaque année, alors ça se fait
01:22:15 normalement sans qu'on en parle sur les plateaux,
01:22:16 mais tant mieux si on le fait aujourd'hui,
01:22:18 il y a une revue des dépenses.
01:22:19 Donc, la revue des dépenses a lieu avec ce cap.
01:22:22 C'est le cap de réduire et de désendetter
01:22:25 la dette de la France et avec une méthode,
01:22:27 c'est celle de continuer à consulter les parlementaires,
01:22:29 la société civile et l'horizon, c'est au mois de juin
01:22:32 où l'ensemble des propositions seront faites par le Premier ministre.
01:22:35 Donc, c'est une piste parmi d'autres,
01:22:36 mais c'est une piste qui est envisagée.
01:22:39 La revue des dépenses se fait de façon globale,
01:22:42 mais ça ne veut pas dire que celle-ci sera retenue
01:22:44 par rapport à une autre et qu'une autre sera abandonnée.
01:22:46 Je pense qu'il faut aussi garder en cohérence.
01:22:48 Tout repose sur une logique globale aussi de politique publique.
01:22:51 C'est intéressant parce que c'est exactement la question
01:22:54 que j'allais vous poser.
01:22:56 Vos mesures éparsent pour faire des économies.
01:22:59 Je ne suis pas nécessairement contre.
01:23:02 La question du jour de 40, ça peut s'entendre.
01:23:04 La question de l'assurance chômage aussi,
01:23:08 mais on peine à discerner.
01:23:09 Moi, je trouve une vision globale.
01:23:11 On a l'impression que dans la précipitation,
01:23:14 le gouvernement essaie de faire des économies par-ci, par-là,
01:23:17 y compris sur les taxis conventionnés
01:23:22 qui vont devoir faire du covoiturage.
01:23:23 Ce sont des mesures très technocratiques.
01:23:26 Je trouve qu'il manque un peu une vision d'ensemble.
01:23:29 On sait que c'est dans la dépense sociale, par exemple,
01:23:31 700 milliards, qu'on peut aller chercher de fortes économies
01:23:36 et que le gouvernement, par exemple,
01:23:37 ne s'attaque pas vraiment à ce sujet-là.
01:23:40 On a quelque chose de très ponctuel,
01:23:43 mais pas forcément une vision pour d'abord se désentêter
01:23:47 tout en continuant à produire et à investir.
01:23:51 Si, en réalité, la vision est celle que nous portons depuis 2017,
01:23:54 parce qu'on a l'impression qu'on parle d'un fantasme
01:23:57 et d'un objectif qui ne sera pas atteint.
01:23:59 2017-2018, les premières années de la présidence d'Emmanuel Macron,
01:24:02 nous sommes passés sous les 3%.
01:24:04 Pourquoi ? Avec cette démarche qui est simple
01:24:06 et qu'on réaffirme aujourd'hui inlassablement.
01:24:08 C'est celle d'être en capacité d'être une nation puissante économiquement.
01:24:12 Parce qu'en étant une nation puissante économiquement,
01:24:14 on pourra continuer à investir, à faire par exemple de l'école
01:24:17 le premier budget de l'État, encore une fois cette année,
01:24:20 de continuer à réarmer nos services publics dans leur globalité,
01:24:23 soutenir nos forces de l'ordre, pouvoir accueillir une fierté nationale,
01:24:27 je l'espère que seront les JO et les Paralympiques,
01:24:30 et en même temps continuer à réduire notre dette.
01:24:34 Je veux dire, encore une fois, il faut regarder d'où on vient aussi.
01:24:36 Comment on peut la réduire ?
01:24:38 Priska Thevno, vous parlez de continuer à réduire la dette.
01:24:42 Cette dette a augmenté de 900 milliards depuis 2017.
01:24:45 Est-ce que vous êtes crédible quand vous dites
01:24:47 que vous voulez désendetter la France,
01:24:48 alors même qu'elle n'a jamais autant augmenté
01:24:51 que depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir ?
01:24:53 Mais cette dette, c'est quoi ?
01:24:54 Non mais cette dette, c'est quoi ?
01:24:56 Parce que, aujourd'hui, je suis porte-parole du gouvernement,
01:24:59 j'étais hier porte-parole du groupe de députés,
01:25:01 et avant-hier, j'étais porte-parole du mouvement En Marche.
01:25:05 Et j'ai été sur différents plateaux, aussi bien ici qu'ailleurs,
01:25:09 et on nous disait à l'époque, faites-en plus.
01:25:11 Faites-en plus par rapport à quoi ? Par rapport à la crise Covid.
01:25:14 Oui, il fallait permettre...
01:25:15 400 milliards.
01:25:16 Il fallait permettre, oui.
01:25:17 Ensuite, sur le bouclier énergétique.
01:25:20 Il ne fallait pas le faire ?
01:25:22 Il ne fallait pas permettre de préserver le pouvoir d'affaires des Français ?
01:25:25 C'est à vous que la question est posée.
01:25:26 Non mais c'est pour ça que je dis, attention,
01:25:26 aujourd'hui, à vouloir essayer de réécrire l'histoire,
01:25:29 une fois qu'on a lu le livre,
01:25:30 oui, nous avons fait des choix en responsabilité
01:25:32 pour protéger les Français face aux crises...
01:25:33 Vous referiez les mêmes choix ?
01:25:34 900 milliards d'euros de dette supplémentaire,
01:25:36 vous referiez les mêmes choix ?
01:25:37 C'est le choix que nous avons fait,
01:25:38 mais je vous pose la question,
01:25:39 est-ce qu'on aurait dû laisser des personnes sans chômage partiel ?
01:25:43 Laisser des entreprises couler ?
01:25:45 Est-ce qu'on aurait dû se dire que finalement,
01:25:47 la crise Covid, chacun se débrouille comme il veut ?
01:25:49 Sur 900 milliards, il n'y a aucune mauvaise décision
01:25:51 qui aurait été prise, vous assumez tout.
01:25:53 Non mais est-ce que...
01:25:54 Je vous réponds, justement.
01:25:55 Est-ce qu'on aurait dû aussi ne rien faire
01:25:57 sur le pas de pouvoir d'achat à l'été 2022 ?
01:26:00 On n'aurait pas dû mettre en place la remise carburant,
01:26:03 les boucliers tarifaires ?
01:26:04 Moi, je me souviens, à cette époque, j'étais parlementaire,
01:26:06 et au contraire, c'était plutôt plein de personnes,
01:26:08 aussi bien dans l'hémicycle qu'ailleurs,
01:26:10 nous disaient "il faut en faire plus, il faut en faire plus,
01:26:12 il faut en faire plus".
01:26:13 Donc oui, nous avons fait le choix de protéger les Français,
01:26:15 et aujourd'hui, en responsabilité, les crises étant passées,
01:26:19 nous devons aussi pouvoir avoir une gestion,
01:26:21 pardon de le dire comme ça, mais de bon père
01:26:23 ou de bonne mère de famille.
01:26:24 Et regarder là où on peut économiser,
01:26:27 mais continuer à investir là où on doit.
01:26:28 Alors vous parlez de responsabilité,
01:26:30 je vais vous montrer ce sondage à présent,
01:26:31 il concerne l'insécurité.
01:26:33 92% des Français estiment que l'insécurité
01:26:37 a progressé au cours de ces dernières années.
01:26:39 Est-ce que vous partagez ce constat ?
01:26:41 Moi je ne suis pas là pour remettre en cause
01:26:43 le sentiment des Français.
01:26:45 Le plus important pour nous en responsabilité politique,
01:26:48 c'est de répondre aux enjeux de sécurité, partout.
01:26:52 Et donc c'est la raison pour laquelle on a tout de suite
01:26:54 réinvesti aussi bien dans les forces de l'ordre,
01:26:56 parce que parler de sécurité comme ça,
01:26:58 sans parler d'investissement en moyens humains et matériels,
01:27:00 ça ne veut rien dire.
01:27:01 Donc oui, on a investi auprès des forces de l'ordre,
01:27:04 avec 10 000 agents supplémentaires,
01:27:06 mais aussi, parce que sinon ça ne veut rien dire aussi,
01:27:08 au point de vue de la justice, sur des moyens,
01:27:10 mais également sur des techs législatifs,
01:27:12 pour faire avancer notre droit au regard des enjeux qui sont les nôtres.
01:27:16 Vous parlez de sentiment des Français,
01:27:18 vous dites "je ne suis pas là pour remettre en cause le sentiment des Français".
01:27:20 C'est un sondage.
01:27:21 Bien sûr, mais est-ce que l'insécurité c'est un sentiment
01:27:24 ou c'est pour vous une réalité ?
01:27:25 Non, il y a une réalité.
01:27:27 C'est pour ça que je vous dis que je ne suis pas là pour vous dire
01:27:29 "non, circulez, il n'y a rien à voir".
01:27:30 Attendez, je veux dire, on ne vit pas sur les plateaux télé.
01:27:32 Moi j'emmène mes enfants à l'école,
01:27:34 je vous ai dit que je fais un tour de France
01:27:36 et donc je vais partout, partout sur le territoire.
01:27:39 Et donc c'est pour ça que je vous dis que je ne suis pas là
01:27:40 pour venir contredire des propos que vous venez de me relater.
01:27:43 Je suis là pour y répondre.
01:27:44 Mais vous, à titre personnel, il vous arrive de ressentir l'insécurité ?
01:27:48 Je suis responsable politique.
01:27:50 Vous me parlez à titre personnel,
01:27:51 donc c'est rare que je le fasse, mais je me le permets.
01:27:53 Je suis responsable politique, porte-parole du gouvernement.
01:27:58 Je viens souvent sur des plateaux, etc.
01:28:00 Est-ce que je ressens l'insécurité ?
01:28:01 Oui, ça m'arrive.
01:28:02 Et même sur les réseaux sociaux, ça peut paraître anodin,
01:28:04 mais d'avoir des insultes et du mépris,
01:28:06 et voir de temps en temps au-delà de ça,
01:28:08 oui, c'est aussi par ça que ça passe.
01:28:10 Et donc c'est pour ça que je dois le dire,
01:28:12 nous devons inlassablement, collectivement,
01:28:14 avoir une voie unie et soudée à cet endroit,
01:28:16 et politiquement aussi, avoir une voie unie et soudée
01:28:19 à l'endroit de celles et ceux qui nous protègent au quotidien.
01:28:21 Je parle bien évidemment de nos forces de l'ordre.
01:28:23 Depuis lundi, Priska Tevno, l'Allemagne autorise la consommation
01:28:26 et la culture du cannabis dans un cadre récréatif.
01:28:29 Faut-il faire, selon vous, la même chose en France ?
01:28:32 Je vous le dis vraiment, je pense que légaliser, c'est renoncer.
01:28:36 Légaliser, je suis aussi mère de famille,
01:28:38 légaliser, c'est renoncer à se dire que finalement,
01:28:41 ça serait beaucoup plus simple de légaliser
01:28:43 que de continuer à mener la vie dure à ce fléau
01:28:47 qui abîme les esprits et les corps.
01:28:49 Et c'est pour ça que le ministre de l'Intérieur
01:28:51 a mis en place ces grandes opérations PlaceNet,
01:28:53 qui ont permis plus de 1700 interpellations,
01:28:56 qui ont eu lieu dans 120 endroits du territoire national,
01:29:01 qui ont permis des saisies records,
01:29:03 aussi bien en termes de cannabis que d'héroïne et de cocaïne.
01:29:06 Et nous devons inlassablement continuer.
01:29:08 Et c'est aussi renoncer peut-être à une démarche de bon sens.
01:29:12 Ce n'est pas simplement en luttant contre le cannabis.
01:29:15 Les points de deal, il y a du cannabis,
01:29:16 mais aussi tout autre type de drogue.
01:29:19 Donc je pense qu'aujourd'hui, nous devons pouvoir
01:29:20 regarder ça avec responsabilité.
01:29:21 J'entends qu'il y a un débat qui pourrait peut-être
01:29:23 se mettre en place à l'Assemblée nationale.
01:29:25 C'est sain d'avoir un débat.
01:29:26 Il y en avait déjà eu un il y a quelques années.
01:29:29 Sur ça, la liberté parlementaire est pleine et entière.
01:29:32 Autre sondage à présent, il concerne les élections européennes
01:29:35 qui auront lieu le 9 juin prochain.
01:29:38 D'après ce sondage, le Rassemblement national
01:29:40 arriverait largement en tête avec 29 % des suffrages,
01:29:44 suivi par la majorité présidentielle.
01:29:46 Et la liste de Valérie Hayé à 19 %,
01:29:49 loin derrière le Parti socialiste, place publique à 9 %,
01:29:52 la France insoumise à 8 %,
01:29:54 les Républicains et les écologistes également 8 %.
01:29:58 Le Rassemblement national, 10 points
01:29:59 devant la majorité présidentielle.
01:30:01 Est-ce que vous y voyez un vote sanction
01:30:03 contre le président de la République et le gouvernement ?
01:30:06 Si c'est un vote sanction,
01:30:07 c'est triste pour Jordan Bardella quand même.
01:30:09 Ça veut dire qu'il n'incarne qu'une sanction ?
01:30:11 C'est un peu triste.
01:30:12 Je pense que là, on est sur un scrutin important.
01:30:14 Et permettez-moi de le rappeler, c'est le 9 juin.
01:30:17 Il n'y aura qu'un seul tour.
01:30:18 Il n'y a pas de tour de rattrapage.
01:30:19 Et si on en est réduit à aujourd'hui à dire
01:30:21 que Jordan Bardella représente un vote sanction,
01:30:23 ça veut bien dire une chose,
01:30:24 c'est qu'il ne représente rien d'autre que cela.
01:30:26 Il ne porte pas de projet pour l'Europe, si j'en crois cela.
01:30:29 Il ne porte pas de bilan au niveau du Parlement européen.
01:30:32 Si la majorité a mi-mandat et 10 points derrière la liste qui arrive en tête,
01:30:36 on se dit quand même que ça peut être un vote sanction
01:30:38 contre le président de la République.
01:30:39 Vous n'avez pas ce sentiment-là ?
01:30:40 Je pense qu'aujourd'hui, on doit pouvoir aussi rentrer...
01:30:42 Je ne suis pas là.
01:30:42 Moi, je suis là pour...
01:30:43 Enfin, vous savez, au-delà d'être porte-parole du gouvernement,
01:30:46 le week-end, je suis aussi militante et je continue à militer.
01:30:49 Et l'enjeu que nous avons pour cette date importante du 9 juin,
01:30:53 avec des enjeux extrêmement importants aujourd'hui
01:30:55 sur la place de l'Europe et la place de la France dans l'Europe,
01:30:58 c'est de défendre un projet pour,
01:31:00 et vraiment inlassablement pour,
01:31:02 sur la base d'un bilan que nous menons et que nous portons.
01:31:05 Et ce que nous devons aussi regarder en ce moment,
01:31:06 et parce que la campagne, ça y est, est bien lancée,
01:31:09 c'est les débats, ces moments aussi qui seront importants,
01:31:11 des débats télévisés que toutes les têtes de liste pourront avoir.
01:31:13 Et donc là aussi, nous allons pouvoir confronter les idées,
01:31:16 des idées pas simplement pour nous, pour nous faire plaisir sur les plateaux télé,
01:31:19 mais pour les Françaises et les Français,
01:31:20 qui seront amenées à se prononcer bientôt.
01:31:23 Merci beaucoup, Prisca, d'être venue en direct sur CNN sur Europe 1.
01:31:27 Je rappelle que vous êtes porte-parole du gouvernement.
01:31:29 Merci à vous.
01:31:29 Merci à vous.
01:31:30 Bonne soirée.
01:31:32 On va à présent partir à l'Assemblée nationale,
01:31:34 où pour la première fois, le Premier ministre, Gabriel Attal,
01:31:37 était seul en scène, seul en tout cas dans l'hémicycle,
01:31:40 pour répondre aux questions des parlementaires.
01:31:42 Michael Dos Santos.
01:31:44 Je suis ravi de pouvoir expérimenter ce nouveau format.
01:31:47 Pour son premier seul en scène face aux députés,
01:31:49 Gabriel Attal a fait le show.
01:31:51 Dès les premières minutes, après une attaque du député
01:31:54 du Rassemblement national Sébastien Chenu sur le déficit public,
01:31:58 le Premier ministre fait appel à l'art de la formule.
01:32:01 Évidemment, l'air de flûte que vous nous jouez,
01:32:02 que vous jouez aux Français n'a rien d'enchanté
01:32:04 pour les Mozart de la finance.
01:32:06 Vous nous parlez de Mozart de la finance,
01:32:08 avec vous, ce serait le crépuscule des retraites et la dette enchantée.
01:32:11 C'est ça le programme du Rassemblement national.
01:32:15 La tension monte d'un cran avec les députés de la France insoumise.
01:32:19 Donc ceux que j'entends en permanent.
01:32:21 Face aux huées et aux cris dans l'hémicycle,
01:32:23 Gabriel Attal lâche les coups.
01:32:25 Ce n'est pas la peine d'essayer de hurler pour m'empêcher de parler.
01:32:28 Ça ne marche pas avec moi.
01:32:29 Donc économisez plutôt votre voix pour aller crier ailleurs,
01:32:33 je ne sais où, dans des manifestations ou autres.
01:32:35 Mais ici, ça n'aura pas d'impact sur mon expression.
01:32:38 C'est tout.
01:32:39 Quelques minutes plus tard, face à Adrien Quatennens,
01:32:41 le chef du gouvernement tente d'inverser les rôles.
01:32:44 Et avant de répondre à votre question, je vais vous en poser une autre.
01:32:48 Sinon, comment expliquez-vous que le chômage est autant baissé
01:32:51 si ce n'est par l'activité et par la politique de ce gouvernement ?
01:32:54 Le député de la France insoumise fait la sourde oreille.
01:32:57 Gabriel Attal enfonce le clou.
01:32:59 Vous n'avez pas répondu, c'est donc que vous reconnaissez
01:33:01 que c'est l'action de cette majorité qui a permis la baisse historique du chômage ?
01:33:05 N'est jamais trop tard pour changer d'avis.
01:33:08 Cette nouvelle formule sera expérimentée
01:33:10 pendant les cinq prochaines séances à l'Assemblée nationale,
01:33:13 jusqu'au 29 mai prochain.
01:33:14 S'il vous plaît, un peu de silence.
01:33:16 Alors Geoffroy, le jeune exercice réussi pour le Premier ministre ou pas ?
01:33:19 Alors, moi, c'est un exercice qui me dérange.
01:33:22 Je suis désolé, je vais peut-être paraître un peu vieux jeu,
01:33:24 mais en fait, je peux reconnaître toutes les qualités oratoires du monde à Gabriel Attal.
01:33:28 Que l'exercice soit inédit, que ce soit amusant, etc.
01:33:30 Mais en fait, je pense que le Parlement n'est pas là pour ça.
01:33:34 Je pense qu'on vit un moment de notre démocratie un peu compliqué, en réalité,
01:33:37 où je pense que notre système ne fonctionne plus.
01:33:40 Nos institutions ont été abîmées, parfois détournées.
01:33:42 On a vécu des longues périodes où le gouvernement,
01:33:44 le président de la République, gouvernait dans un cabinet de défense relativement opaque.
01:33:48 On ne connaissait pas les ressorts de la prise de décision.
01:33:50 Normalement, notre système est censé fonctionner avec un Parlement, un gouvernement.
01:33:53 Chacun a des missions bien définies, etc.
01:33:55 Aujourd'hui, on est en train de faire sortir dans un contexte,
01:33:57 pour ça que je posais la question après ce qu'il y a eu à Thévenaud tout à l'heure,
01:33:59 de la crise démocratique, dans un contexte où les gens se détournent de la politique, ne votent plus,
01:34:03 se sentent de plus en plus loin de ces institutions.
01:34:05 Et on est en train de détourner une institution, le Parlement,
01:34:07 qui est quand même globalement encore assez légitime aux yeux des gens,
01:34:10 pour la transformer en un sénacle pour une opération de communication,
01:34:15 peut-être très réussie, mais en fait, moi, je trouve ça dangereux.
01:34:17 Alexandre de Vecchio.
01:34:18 Non, effectivement, et en gros, c'est aussi un désaveu pour les autres membres du gouvernement.
01:34:23 Ça veut dire finalement que Gabriel Attal n'a pas confiance en sa propre équipe.
01:34:28 Donc, ça dit des choses.
01:34:30 Ce n'est pas extrêmement rassurant pour le gouvernement de la France.
01:34:35 Et puis, c'est une tendance du macroniste, j'ai envie de dire.
01:34:38 On a parfois l'impression qu'Emmanuel Macron n'a confiance qu'en lui-même
01:34:41 et que ses ministres n'existent pas.
01:34:44 Alors là, il y a une tête qui dépasse, c'est Gabriel Attal,
01:34:46 mais lui-même reproduit le même système qu'Emmanuel Macron en muselant tous les autres.
01:34:51 C'est un côté amusant parce que voir Gérald Darmanin et Bruno Le Maire,
01:34:55 je pense qu'ils sont très énervés de devoir se taire
01:35:00 parce que ce sont des ministres qui ont beaucoup d'expérience.
01:35:02 Mais effectivement, c'est un système qui ne fonctionne plus, je crois.
01:35:05 Merci beaucoup, Alexandre de Vecchio.
01:35:07 Merci, je crois, à la jeune de m'avoir accompagné durant cette émission.
01:35:10 Merci à vous de nous avoir suivis.
01:35:12 Dans un instant, vous avez rendez-vous sur CNews avec Élodie Huchard
01:35:16 dans Face à l'info, Hélène Zellany dans Europe 1 Soir sur Europe 1.
01:35:20 Quant à moi, je vous retrouve évidemment demain.
01:35:22 Très belle soirée à tous. Merci.
01:35:23 Ça, c'est le mot.
01:35:24 ♪ ♪ ♪