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Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00Bonsoir à tous, bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline.
00:00:03Aujourd'hui sur CNews, un nouveau drame dans la Manche, une embarcation de migrantes tentant
00:00:06de rejoindre l'Angleterre à Chaviret entraînant la mort de 12 personnes au minimum selon
00:00:11un premier bilan, il y avait des enfants à bord.
00:00:13Gérald Darmanin sera sur place dans quelques instants à Boulogne-sur-Mer, il s'agit d'ores
00:00:18et déjà du naufrage le plus meurtrier depuis le début de l'année.
00:00:21Comment lutter contre ces filières de passeurs qui continuent de sévir sur nos côtes malgré
00:00:26le travail des forces de l'ordre ? Comment réguler les flux migratoires qui ne cessent
00:00:29pas ? Quand bien même notre capacité d'accueil est désormais réduite à néant, pourquoi
00:00:34l'Europe n'arrive-t-elle pas à se mettre d'accord sur une politique de fermeté pour
00:00:37éviter ces hécatombes ? On va en débattre ce soir avec mes invités.
00:00:41Autre sujet très lourd dans l'actualité, le procès des viols de Mazan avec 50 hommes
00:00:46dans le box des prévenus dont le mari de la victime, Gisèle Pellicot, une femme qui
00:00:50a été droguée et livrée pendant près de 10 ans à des inconnus par son mari, des
00:00:54audiences qui se tiennent en public et non pas à huis clos selon le souhait de la victime,
00:00:59il faut que la honte change de camp, assure-t-elle, via ses avocats ? C'est aussi, au-delà
00:01:04de la perversité, la question de la soumission chimique qui sera au cœur des débats.
00:01:08Voilà pour les grandes lignes de ce soir dans Punchline.
00:01:11D'abord, il est 17h lors du rappel des titres de l'actualité avec Adrien Fontenot.
00:01:14Adrien.
00:01:15Bonsoir Laurence, bonsoir à tous.
00:01:20Après les pistes menant à Xavier Bertrand et Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand est
00:01:25de nouveau évoqué pour récupérer Matignon, un manque de respect pour le RN qui annonce
00:01:30une censure si le président LR de la région Hauts-de-France venait à être nommé.
00:01:34Censure également avancée à gauche par Mathilde Panot en cas de nomination d'un
00:01:38gouvernement hors NFP et hors Lucie Castex.
00:01:40Un homme placé en garde à vue lundi soir dans le cadre de l'enquête sur l'incendie
00:01:44qui a fortement endommagé une église de Saint-Omer, le suspect connu pour des faits
00:01:48similaires de destruction par incendie, le procureur envisage à ce stade une qualification
00:01:52criminelle des faits pour destruction de biens par moyen dangereux en raison de la
00:01:55religion.
00:01:56Et puis au moins 41 morts et 180 blessés dans une frappe russe sur la ville de Poltava
00:02:00selon Volodymyr Zelensky.
00:02:02Deux missiles balistiques ont touché un établissement d'enseignement et un hôpital voisin.
00:02:05Le président ukrainien qui appelle une nouvelle fois les alliés occidentaux de Kiev à livrer
00:02:09d'urgence davantage de systèmes de défense antiaérienne.
00:02:12Laurence.
00:02:13Merci beaucoup Adrien, on vous retrouve tout à l'heure à 17h30 pour le rappel de l'actualité.
00:02:17Louis de Reynal et là, bonsoir Louis.
00:02:18Adrien.
00:02:19Bonsoir Laurence.
00:02:20Laurence.
00:02:22Et là, on a le président de l'Assemblée nationale, Sébastien Ferjou, qui fait sa
00:02:23rentrée dans le punchline.
00:02:24Bonsoir Jean-Michel Ferjou.
00:02:25Bonsoir Laurence.
00:02:26Rudy Mana, qui nous fait le plaisir de venir nous voir depuis le sud, porte par l'ordre
00:02:28du syndicat Allianz Sud.
00:02:29Merci d'être avec nous.
00:02:31Sabrina Medjéber, qui a déjà fait sa rentrée la semaine dernière.
00:02:33Absolument.
00:02:34Merci.
00:02:35Et Éric Revelle aussi, qui est là depuis le début de la semaine.
00:02:36Bonsoir à tous.
00:02:37Bonsoir Laurence.
00:02:38Une actualité dense, une actualité chargée, on parlera de politique évidemment, 50 jours,
00:02:42son gouvernement.
00:02:43Mais il y a l'actualité tragique qui s'impose à nous tous les jours, avec ce naufrage
00:02:53qui s'annonce meurtrier dans la Manche, un bateau de migrants, avec un bilan provisoire
00:02:57de 12 morts.
00:02:58Gérald Darmanin sera sur place dans quelques instants, on écoutera ce qu'il dit le ministre
00:03:02de l'Intérieur démissionnaire.
00:03:04On va juste faire le point sur ce que l'on sait à l'heure actuelle de ce drame avec
00:03:07Goderic Bey.
00:03:10C'est le naufrage le plus meurtrier depuis le début de l'année.
00:03:14Une embarcation clandestine a tenté ce matin de rallier l'Angleterre en traversant la Manche.
00:03:19L'embarcation en difficulté s'est disloquée au large de Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais.
00:03:24Un navire affrété par l'État, le Minc, a pu lui porter secours.
00:03:28La préfecture maritime de la Manche a indiqué avoir pris en charge 65 naufragés.
00:03:33Des hélicoptères, des pompiers et de la marine, deux bateaux de pêcheurs et des navires
00:03:38militaires ont été mobilisés.
00:03:39De nombreux véhicules du SAMU et des pompiers sont déployés au port de Boulogne-sur-Mer
00:03:44où un poste médical avancé a été mis en place.
00:03:47Gérald Darmanin, qui doit se rendre sur place, a fait état d'un bilan provisoire.
00:03:5212 personnes sont décédées, deux sont portées disparues et il y a plusieurs blessés.
00:03:56Tous les services de l'État sont mobilisés pour retrouver les disparus et prendre en
00:04:01charge les victimes.
00:04:02Avant ce drame, depuis janvier, 25 personnes avaient déjà perdu la vie dans ces traversées.
00:04:08Là, on est sur un bilan qui est potentiellement catastrophique, Éric Revelle.
00:04:12On n'arrive pas à démanteler ces filières de passeurs, à empêcher ces pauvres gens
00:04:16de prendre la mer dans des circonstances immobinables et de périr sur nos côtes.
00:04:20Qu'est-ce qui ne marche pas ?
00:04:21Je rappelle quand même que le drame est affreux, épouvantable.
00:04:26Quand vous lisez les comptes rendus, ce qui s'est passé, le bateau s'est disloqué,
00:04:30la marine française est intervenue et on en a secouru beaucoup.
00:04:3365 ont été récupérés, naufragés.
00:04:37Je vous rappelle qu'il y a un pacte Asie-Démigration qui a été signé par les pays européens.
00:04:42En fait, pardonnez-moi, au-delà des drames humains qui sont indicibles, c'est quand
00:04:46même l'échec de la politique d'immigration de l'Union européenne et de l'espace Schengen.
00:04:52On va rentrer dans le détail un petit peu, mais on a des accords avec la Grande-Bretagne
00:04:58puisque la Grande-Bretagne nous paye pour être une sorte de frontière extérieure.
00:05:01Les accords du Touquet.
00:05:02Il y a eu un nouvel accord qui a été signé en novembre 2022.
00:05:06Tout ça est vrai, mais quand vous assistez à ce genre de drame, ce sont des femmes,
00:05:12ce sont des hommes, des enfants, des mineurs.
00:05:15Pardonnez-moi, mais au-delà de la technicité de cette politique immigration qui ne fonctionne
00:05:22pas, vous avez ces réseaux de passeurs qui font leur miel sur la vie des gens, finalement.
00:05:28Mais il y a aussi quelque chose...
00:05:30Le business de la misère.
00:05:31Je ne voudrais pas polémiquer trop, mais j'ai regardé, il y a une association qui
00:05:34s'appelle Utopia 56, mais pas la cité, Utopia 56 qui est au lieu de...
00:05:39Ils ne sont pas responsables de ce qui s'est passé.
00:05:40Non, mais attendez, vous allez voir.
00:05:41Non, mais bien sûr qu'ils ne sont pas responsables de ce qui s'est passé.
00:05:43Mais pardonnez-moi, ces gens parlent de répression policière, qu'ils seraient la raison pour
00:05:49laquelle ces gens auraient perdu la vie.
00:05:53Non, non.
00:05:54La première réaction d'une association, c'est par exemple de tirer son chapeau pour
00:06:00les secouristes ou de s'incliner devant la dépouille de ces gens.
00:06:05On ne peut pas s'intéresser au travail de l'association dans un instant, Éric.
00:06:08Mais là, on est face à un drame, Rosimanda, et on sait que pour les policiers, c'est très
00:06:12très difficile parce que c'est eux qui patrouillent, c'est eux qui retrouvent les corps aussi.
00:06:16Bien sûr, vous savez, les policiers, on est un peu entre le marteau et l'enclume.
00:06:20On est devant des gens qui veulent partir en Angleterre, on doit les empêcher de partir
00:06:24en Angleterre, on est incapable de les garder correctement en France parce qu'ils arrivent
00:06:30en masse.
00:06:31Et puis, ce qui se passe à Calais, aujourd'hui, ça se passe aussi à Montgenèvre, ça se
00:06:34passe aussi à Menton, ça se passe aussi à la frontière espagnole, ça se passe partout.
00:06:39Donc, effectivement, je pense que c'est véritablement un problème européen.
00:06:43On n'a plus le droit, on n'a plus le droit de laisser rentrer tout le monde comme ça
00:06:49et de laisser mourir les gens comme ça.
00:06:51En fait, ce n'est plus possible.
00:06:52Donc, on doit trouver des solutions parce qu'effectivement, vous avez raison de le dire, les policiers
00:06:56se retrouvent au milieu de tout ça et je vous assure, on ne peut rien faire, on ne
00:07:01peut absolument rien faire parce que même si on les interpelle, on ne pourra pas les
00:07:04renvoyer chez eux.
00:07:05Et ils voudront passer.
00:07:07Et ils voudront passer quoi qu'il arrive.
00:07:08Il faut faire supéner que c'est l'Eldorado en face.
00:07:10Exactement.
00:07:11Et ça n'est pas l'Eldorado.
00:07:12Et on se retrouve devant une situation qui est impossible pour nous.
00:07:16Vraiment, c'est impossible.
00:07:17Et je vous le dis, ça nous arrache le cœur de voir des bateaux, des enfants mourir alors
00:07:22qu'on sait que ça ne fonctionnera pas, on sait que ça… Enfin, c'est dingue.
00:07:26Rachel Canon, on est sur des chiffres qui sont effrayants.
00:07:29Plus de 60 personnes se trouvent à bord de cette embarcation.
00:07:31Donc, ce n'est pas un tout petit bateau, un petit pneumatique.
00:07:34Là, on est sur des choses un peu plus structurées.
00:07:37Donc, ça veut dire qu'il y a des réseaux de passeurs qu'on n'arrive pas à démanteler,
00:07:39qu'on n'arrive pas encore une fois à empêcher d'envoyer ces gens à la mort.
00:07:44C'est ça, ces profiteurs de misère.
00:07:46Et puis, ces personnes qui arrivent jusque dans la Manche, elles ont fait tout un parcours
00:07:50avec différents passeurs.
00:07:52Et à chaque fois, en fait, l'exploitation de cette misère, à chaque fois, ce sont
00:07:56des gens… Là, la Manche devient un cimetière.
00:07:58Mais ce sont des personnes qui ont donné tout leur bien, tout ce qu'ils avaient,
00:08:03leur peu de richesse, pour aller s'échouer dans la mer.
00:08:05Vous parliez de la nécessité d'avoir la mise en œuvre de cette politique au niveau
00:08:10européen, mais aussi la nécessité d'avoir de véritables normes, une coopération véritablement
00:08:17internationale.
00:08:18Parce que le problème, il se trouve aussi, peut-être, certainement, dans les pays d'origine.
00:08:22Évidemment, et sur les côtes libyennes, certains d'entre eux parlent de Libye.
00:08:26Louis Dragnel, vous connaissez ces filières.
00:08:28Alors, pour bien comprendre les phénomènes aussi de mouvements des populations, la plupart
00:08:32de ceux qui arrivent via les Alpes-Maritimes et qui veulent rester en France viennent de
00:08:37l'ancien empire colonial français, sont pour la plupart d'entre eux francophones.
00:08:39Tous ceux qui vont à Calais ou dans la région de Calaisis parlent anglais, il y a beaucoup
00:08:46d'anciennes colonies britanniques et donc souhaitent aller en Grande-Bretagne.
00:08:49L'immense difficulté, c'est que vous pouvez signer tous les accords que vous voulez.
00:08:53Donc, le dernier a été signé en novembre 2022 entre Gérald Darmanin et son homologue
00:08:58britannique.
00:08:59Ça prévoyait en l'échange de 72,2 millions d'euros de la part des Britanniques à ce
00:09:04que les Français mobilisent 350 policiers et gendarmes en plus le long des côtes.
00:09:08Il y avait des accords aussi de coopération, notamment pour savoir qui prend en charge
00:09:12les migrants et dans quel pays leur demande ensuite est traitée.
00:09:15Mais on voit bien, le problème de fond, en fait, c'est en amont.
00:09:20C'est comment est-ce que toutes ces personnes réussissent à traverser tous les pays de
00:09:24l'Union Européenne.
00:09:25Alors, parfois, ils n'en traversent qu'un seul.
00:09:26Ils traversent la France.
00:09:27Parfois, ils traversent l'Italie.
00:09:28Parfois, ils traversent l'Espagne.
00:09:29Et la difficulté, effectivement, c'est qu'on ne peut pas les rendre.
00:09:32En fait, c'est très difficile de les renvoyer chez eux.
00:09:34Je peux vous donner les nationalités du dernier naufrage qui a eu lieu.
00:09:38C'était le 12 août dernier.
00:09:40Il y avait quand même 700 traversés en une journée.
00:09:43Donc, c'était en une seule journée.
00:09:45Et les nationalités, c'était des Afghans, des Iraniens et des Turcs.
00:09:48Ce qu'il faut aussi bien avoir en tête, c'est que les chiffres de passage avaient
00:09:52fortement réduit en 2023.
00:09:55Le pire moment, c'était 2022.
00:09:5745 000 traversés pendant l'année.
00:09:59En 2023, l'an dernier, on est arrivé à 36 000, c'est-à-dire moins 30 %.
00:10:04Et depuis le mois de mai dernier, on est à plus 35 %.
00:10:07Donc, on voit qu'il y a une recrudescence des arrivées.
00:10:11C'est aussi lié à un contexte politique qui est lié à la déstabilisation des pays
00:10:16de départ, mais aussi au message envoyé par le nouveau Premier ministre britannique
00:10:21qui a dit qu'il arrêterait les expulsions vers le Rwanda, qu'il demandait à ce que
00:10:27chaque dossier soit instruit individuellement et donc rendant des procédures qui, in fine,
00:10:32aboutissent au fait que les gens restent sur le territoire britannique.
00:10:37Et donc, forcément, c'est un arsenal beaucoup moins dissuasif.
00:10:40Je termine simplement d'un mot.
00:10:42Vous avez deux dirigeants politiques, le Premier ministre britannique et la Première ministre
00:10:48italienne, qui, à travers les postures politiques, envoient des messages très différents.
00:10:52Globalement, les migrants viennent d'à peu près du même endroit.
00:10:55Sauf qu'en Italie, on observe qu'il y a une très forte baisse des migrations vers
00:10:59les côtes italiennes.
00:11:00En Grande-Bretagne, recrudescence, parce qu'on voit bien aussi que le discours politique
00:11:04dissuade ou alors attire.
00:11:06Et ça, ça a un impact très fort.
00:11:08Le gouvernement britannique affirme que cette mort de 12 migrants dans la Manche est effreuse
00:11:12et profondément tragique.
00:11:13Sabrina Medjeber, on est face à des drames humains, on y reviendra tout à l'heure parce
00:11:17qu'on écoutera Gérald Darmanin qui arrive sur place.
00:11:20On a l'impression qu'il y a une fatalité, qu'on ne peut rien faire en réalité.
00:11:24Oui, alors il faudrait travailler énormément sur les réseaux de passeurs puisque l'immigration
00:11:30illégale, elle prend deux reliefs.
00:11:32Il y a ce qu'on appelle les small boats qui sont typiquement ce cas-là, c'est-à-dire
00:11:35des embarcations de fortune payées par les migrants eux-mêmes, et certaines fois sous
00:11:40la pression et à la fois du passeur et à la fois de la famille et en même temps d'un
00:11:46autre côté, et c'est notre configuration cette fois-ci, c'est le trafic d'êtres humains
00:11:50par analogie au narcotrafic, c'est-à-dire qu'ils arrivent par conteneur, etc.
00:11:53Là, c'est vraiment un cas très précis de misère du début jusqu'à la fin, c'est-à-dire
00:11:57que là, il s'agit d'êtres humains qui ont payé des embarcations de fortune et qui ont
00:12:04traversé la Manche au prix de leur vie et quelles solutions politiques face à cela ?
00:12:08Je n'en vois pas une.
00:12:12Nous n'arrivons pas à nous mettre d'accord au sein de l'Union.
00:12:14Pour être cohérente avec l'immensité du problème parce que, encore une fois, c'est
00:12:20toute une politique européenne, des accords à revoir et puis en même temps, effectivement,
00:12:24un rôle concernant les associations qui doit évidemment changer.
00:12:28Jean-Sébastien Ferjou, un mot là-dessus, on y reviendra, je le dis tout à l'heure
00:12:30avec Gérald Darmanin, un problème qui est devant nous de toute façon, puisque au regard
00:12:35des déplacements de population, on sait qu'on va avoir ce type de phénomène à gérer
00:12:39dans les années à venir.
00:12:41Oui, parce que toutes les grandes démocraties occidentales se sont confrontées à une hausse
00:12:45très forte de l'immigration depuis une dizaine d'années.
00:12:48L'immigration avait été relativement stable pendant les décennies qui y précédaient,
00:12:51même si, à force, ça a pu faire une addition.
00:12:54Mais là, il y a eu une augmentation très forte.
00:12:55Pour vous donner une idée, l'année dernière, le Royaume-Uni mesure en net, c'est-à-dire
00:12:59en faisant le solde entre les arrivées et les départs.
00:13:02C'était en net 685 000 personnes qui se sont installées en plus au Royaume-Uni, c'est-à-dire
00:13:07qu'on atteint le niveau, à peu près, du nombre de naissances qu'il y a chaque année
00:13:11au Royaume-Uni.
00:13:12Et effectivement, Louis de Raguenel le soulignait, le signal politique envoyé par le gouvernement
00:13:16britannique, par le gouvernement travailliste, accentue ce qui était déjà présent.
00:13:21Alors après, les conservateurs étaient très hypocrites, parce qu'ils ne veulent pas que
00:13:24les gens viennent, mais ça n'empêche pas qu'au Royaume-Uni, et notamment parce que
00:13:26vous n'avez pas de carte d'identité sur le territoire britannique, si vous arrivez,
00:13:31vous pouvez vous intégrer, vous pouvez trouver un emploi.
00:13:34Les deux exemples, vous citiez l'exemple de l'Italie, on voit depuis le début de 2024
00:13:38les migrations ont chuté de deux tiers en Italie.
00:13:41Et en Suède, vous savez qu'en Suède aussi, le gouvernement a totalement changé d'attitude
00:13:46vis-à-vis de l'immigration, il y a eu un rapport qui est paru il y a une dizaine de
00:13:49jours et qui montrait que pour la première fois, il y avait un solde négatif, c'est-à-dire
00:13:54plus de gens qui quittaient la Suède que de gens qui y venaient, ça a été contesté
00:13:57après.
00:13:58Mais bref, ça montre quand même une inflexion assez importante, donc oui, il y aura des
00:14:01tragédies parce que ce sont des tragédies, on ne peut que respecter des gens qui sont
00:14:05prêts à risquer leur vie pour essayer d'avoir une vie meilleure, ce ne sont pas eux en tant
00:14:08qu'individus qui sont en cause, ce sont les structures politiques autour et l'hypocrisie
00:14:13collective parce que le Royaume-Uni, je vous le disais, est quand même très hypocrite,
00:14:16travailliste, tout conservateur.
00:14:17Si vous arrivez à passer, si vous n'êtes pas mort en mer, vous serez intégré, il
00:14:21y a des gens qui prennent le risque.
00:14:22En tout cas, cette question de l'immigration et de ces naufrages en mer illustrent à mes
00:14:25yeux l'impuissance du politique et là, on va retomber sur nos pieds avec le gouvernement
00:14:28qu'on attend depuis 50 jours, qui, comme Premier ministre, aura-t-il les moyens de
00:14:34faire face à un problème aussi gigantesque ?
00:14:36La volonté.
00:14:37Un, les moyens.
00:14:38Un, les moyens.
00:14:39De la volonté.
00:14:40Effectivement.
00:14:41On va juste rejoindre à l'Élysée, Maxime Legay et Jean-Laurent Constantini.
00:14:43Bonsoir à tous les deux.
00:14:45Est-ce que vous pouvez nous faire un petit bilan de la journée côté Élysée, côté
00:14:48Emmanuel Macron ? Qu'est-ce qui s'est passé, qui est entré, qui est sorti, Maxime ?
00:14:55Oui, bonjour, Laurence.
00:14:56Déjà, tout d'abord, au risque de vous décevoir, il n'y a toujours pas de fumée blanche du
00:15:00côté de l'Élysée, mais effectivement, vous avez raison, les consultations se multiplient
00:15:06ici.
00:15:07Cela ressemble de plus en plus à un jour sans fin, même s'il semble qu'aujourd'hui, on
00:15:11est rebasculé à droite de l'échiquier politique, puisque le nom qui revient avec
00:15:16insistance depuis maintenant quelques heures, c'est celui de Xavier Bertrand.
00:15:20Emmanuel Macron qui a multiplié les entretiens par téléphone, donc ce matin, avec les chefs
00:15:26de parti à plume du LR, Canal Historique, Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau, Gérard
00:15:32Larcher, qui ne seraient pas opposés à la nomination du président de la région des
00:15:36Hauts-de-France à Matignon, à condition qu'il puisse mettre en œuvre le pacte législatif
00:15:40souhaité par les Républicains.
00:15:42Mais on le sait, la condition sine qua non pour le président de la République pour
00:15:46une nomination à Matignon, c'est le critère de non-censurabilité.
00:15:51Or, selon les informations du service politique de CNews, en cas de nomination de Xavier Bertrand
00:15:57en tant que nouveau Premier ministre, le Rassemblement national voterait d'emblée une motion de
00:16:02censure, ce qui changerait considérablement la donne.
00:16:06Et puis, à noter également qu'Emmanuel Macron n'a pas tout à fait encore abandonné
00:16:10l'hypothèse Bernard Cazeneuve, c'est ce que fait savoir son entourage, le chef de
00:16:14l'État, qui continue de tester et de sonder Bernard Cazeneuve auprès des différents
00:16:19partis politiques et tout singulièrement auprès du Parti socialiste.
00:16:24Bref, vous l'aurez compris, l'incertitude et le suspense restent tout entiers ici à
00:16:29l'Élysée.
00:16:30On reste suspendu à la décision du chef de l'État et la France, elle, attend toujours
00:16:34son nouveau Premier ministre.
00:16:35Merci beaucoup Maxime Legay, Jean-Laurent Constantini.
00:16:37Alors, nous, on l'attend, nous les journalistes, je ne suis pas sûre que la France entière
00:16:41soit suspendue à ce que va nous dire Emmanuel Macron, mais néanmoins, ça fait quand même
00:16:4450 jours qu'on n'a pas de gouvernement, Éric Gravel, 50 jours, bon, le pays semble
00:16:47tourner, mais là, chaque, toutes les 3 heures, il y a un nouveau nom qui sort, qui est testé,
00:16:52là, bon, Xavier Bertrand, très bien, mais le RN a dit qu'il voterait absolument tout
00:16:56de suite la censure, donc, on ne sait pas comment l'hypothèse peut être viable.
00:17:00Alors, le RN a dit qu'il voterait tout de suite la censure, alors, j'ai entendu aussi
00:17:04du côté du RN qu'un gouvernement ou un Premier ministre qui proposerait une loi sur la proportionnelle
00:17:09serait mieux accueilli.
00:17:11Alors, je ne dis pas...
00:17:12Technique, que s'il est technique.
00:17:13Mais, très bien, mais vous pouvez avoir un gouvernement technique avec un Premier ministre
00:17:17qui ne le serait pas.
00:17:18Mais surtout sur le fond, je vais vous dire ce que je pense.
00:17:20Moi, je commence à en avoir marre, je vais vous dire, parce que la classe politique doit
00:17:28se sentir humiliée, quand même, eh non, Cazeneuve, je vais quand même l'appeler, Bertrand, Pierre,
00:17:32c'était Baudet.
00:17:33La classe politique doit se sentir humiliée, les électeurs, même s'ils n'ont pas grand-chose
00:17:39à faire, doivent se sentir quand même humiliés, floués.
00:17:42Et puis, pardon, je vais penser à notre corporation, mais on est en voie d'humiliation.
00:17:48On nous jette un os tous les jours à ronger, mais oui, on nous jette un os tous les jours
00:17:52à ronger, et nous, on enfourche le cheval.
00:17:55Et hier, c'était non pas un cheval, mais un Baudet, donc, et on y va.
00:17:58Ah, c'est là que vous vouliez en venir, toute cette circonvolution pour en arriver là.
00:18:02Non, mais je vais vous dire, je suis, en fait, c'est pas que, j'adore le suspense, c'est
00:18:07la crise.
00:18:08Vous n'allez pas me faire arros sur le Baudet, là.
00:18:10Si, j'ai fait un tweet sur le Baudet, mais attendez, si on n'était pas dans une creuse
00:18:15politique majeure, avec une crise financière potentielle, un pays sans budget et avec des
00:18:20problèmes qui assaillent les Français au quotidien, le pouvoir d'achat, la sécurité,
00:18:24ce serait pas très grave, on pourrait presque trouver ça drôle, la farce d'Emmanuel Macron,
00:18:28mais moi, j'en ai, je vais vous dire, en réalité, l'équation politique, en réalité,
00:18:32elle est assez simple, mais on est tous dans le déni, ou en tout cas, beaucoup sont dans
00:18:35le déni, à la fois dans la classe politique ou dans les commentaires médiatiques.
00:18:38Il ne peut pas y avoir de coalition majoritaire, ni de stabilité institutionnelle, pour reprendre
00:18:43l'expression d'Emmanuel Macron, aussi longtemps qu'il y a un double cordon sanitaire.
00:18:46Il y en a un de facto vis-à-vis de LFI, et il y en a un vis-à-vis du Rassemblement national.
00:18:50Donc, de toute façon, ça ne peut pas marcher arithmétiquement, donc il faudra bien, à
00:18:54un moment, soit qu'on dise, interdisons ces partis, si vraiment on considère qu'ils sont
00:18:58dangereux pour la démocratie, mais enfin, ça commencerait quand même à devenir un
00:19:01petit peu compliqué dans une démocratie, de dire, il y a peut-être le tiers des électeurs
00:19:05dont on considère les opinions comme nulles et non avenues, ou alors on les intègre d'une
00:19:09manière ou d'une autre au jeu, parce que sinon, il n'y aura pas de solution.
00:19:12Il faut aussi que ces fameux responsables qui veulent notre bien, malgré nous, arrêtent
00:19:17de décider à notre place, et que les Français assument aussi leurs responsabilités, parce
00:19:20que pour le coup, la composition de l'Assemblée nationale, elle est le reflet de ce que les
00:19:24Français ont fait.
00:19:25C'est eux qui ont voté, et c'est eux qui ont créé cette situation.
00:19:28Écoutez Eric Ciotti, qui était notre invité ce matin, sur l'hypothèse Xavier Bertrand.
00:19:34Ce n'est pas crédible, M. Bertrand, c'est l'insincérité incarnée, c'est l'absence
00:19:39de conviction.
00:19:40Il a combattu M. Macron, il a soutenu M. Macron, il s'est présenté à la primaire,
00:19:47il a dit qu'il arrêterait la politique, il a quitté LR, il est revenu, c'est un
00:19:51ancien système.
00:19:53Voilà, Eric Ciotti qui tira vu le dragnel, évidemment, sur l'hypothèse Xavier Bertrand,
00:19:57qui avait eu des mots extrêmement durs sur Marine Le Pen et le Rassemblement national,
00:20:00et ça, évidemment, on ne l'oublie pas côté RN.
00:20:02C'est un peu l'effet boomerang.
00:20:03Xavier Bertrand et Marine Le Pen sont élus dans la même région, et à chaque fois,
00:20:07ils s'affrontent très violemment.
00:20:09C'est vrai que les mots de Xavier Bertrand sur Marine Le Pen ont toujours été d'une
00:20:12violence inouïe.
00:20:13Aujourd'hui, on se rend compte d'une chose, à travers la déclaration d'Eric Ciotti,
00:20:16puis même des autres partis politiques, c'est qu'Emmanuel Macron n'est même plus du
00:20:20tout à la recherche d'une coalition, il n'est même plus du tout à la recherche
00:20:22d'un compromis possible.
00:20:24Il cherche une seule chose, c'est trouver un nom qui ne soit pas censuré à la fois
00:20:29par le NFP et le RN.
00:20:31Tout en ne défaisant pas ce qu'il a fait, c'est-à-dire qu'au-delà de le mouton,
00:20:34à 50...
00:20:35Parce que NFP plus RN, ça fait 330 voix.
00:20:36D'accord ?
00:20:37Allez, on fait les calculs.
00:20:38Non, mais en fait, le sujet n'est plus politique, il est uniquement mathématique, c'est juste
00:20:42du calcul de boutique.
00:20:43Donc, vous êtes NFP plus RN et Ciotti, 330 voix.
00:20:48Donc, le seul sujet, c'est comment est-ce qu'on arrive en dessous des 289 voix qui permettent
00:20:53de faire tomber un gouvernement.
00:20:54Donc, quelqu'un qui ne hérisse, donc ni le RN, ni Eric Ciotti.
00:20:56Et c'est la raison pour laquelle on sait qu'Emmanuel Macron retente sa chance, remet
00:20:59un jeton en se disant est-ce qu'on peut retester l'hypothèse Cazeneuve ? Est-ce qu'on peut
00:21:03retester l'hypothèse Bertrand ? Moi, j'ai l'impression que j'ai, c'est que les prises
00:21:07d'opposition des uns et des autres sont définitives.
00:21:09Et plus le temps passe, plus les taux se resserrent et moins Emmanuel Macron a de liberté de
00:21:14choix.
00:21:15Et donc, in fine, à la recherche du plus petit dénominateur commun, Emmanuel Macron pourrait
00:21:19tout à fait se tourner vers...
00:21:20Il pourrait tomber sur un profil techno.
00:21:21Non, ou un David Lysnard qui suscite un peu moins de haine que les autres, puisque d'où
00:21:25alors ça pourrait être ?
00:21:26Il y avait deux noms qui étaient testés comme ça, il y avait Gérard Larcher.
00:21:30Et alors ça, c'est plus d'actualité ?
00:21:31Alors Emmanuel Macron aimerait beaucoup que Gérard Larcher puisse accepter.
00:21:36La difficulté, c'est qu'est-ce que Gérard Larcher a à gagner dans cette histoire.
00:21:41Il est actuel personnage numéro deux de l'État.
00:21:43Vous avez quand même des moyens à disposition qui sont quand même considérables, c'est
00:21:47très agréable.
00:21:48Rien ne le menace à court terme.
00:21:50Là, le risque que prendrait Gérard Larcher, c'est d'être à la tête d'un gouvernement
00:21:53pendant trois semaines, d'être renversé.
00:21:55Ensuite, le jour où il revient au Sénat, on ne va pas reprovoquer une élection pour
00:21:59le faire élire président du Sénat, donc il sera entre guillemets simple sénateur.
00:22:03Il a tout à perdre.
00:22:04Rachel, pas que les garçons qui parlent.
00:22:06Merci.
00:22:07Je trouve que c'est triste sur la question simplement mathématique.
00:22:12Une leçon qu'on peut tirer de la situation, c'est peut-être que leur histoire est tellement
00:22:16longue à tous que finalement, il ne faut jamais insulter l'avenir parce qu'ils ont tous des
00:22:21choses à se reprocher.
00:22:22Un autre aspect aussi, c'est la question des partis politiques qui veulent aujourd'hui
00:22:27à tout prix cliver, cliver, cliver, alors que ce qu'on demande à nos représentants
00:22:32au sein de l'Assemblée nationale, c'est de nous réparer.
00:22:35Forcément, c'est en dissonance.
00:22:37Sabrina ?
00:22:38Je suis tout à fait d'accord.
00:22:39Vous avez le sourire aux lèvres, ça va, la situation n'est pas si dramatique.
00:22:42Moi, jamais.
00:22:43Mais effectivement, on pourrait comparer cette démocratie à une médicocratie, c'est-à-dire
00:22:48qu'il a engagé un pronostic vital au moment des européennes, il convoque les électeurs
00:22:54pour faire barrage, ensuite, c'est le temps de la trêve olympique et de la procrastination
00:22:58et puis maintenant, c'est le temps de la consultation pour amener finalement la réparation
00:23:02dont parle Rachel.
00:23:03Donc, je ne vois pas ce qu'on peut dire d'autre à part les argumentations évoquées à l'instant.
00:23:09C'est effectivement, peut-être même la fin finalement de la Ve République parce que
00:23:13là, on arrive à une pierre d'affirmation assez institutionnelle.
00:23:17Oui, c'est assez insolite.
00:23:18J'ai l'impression que c'est les feux de l'amour, il y a un nouvel épisode du désamour.
00:23:23Mais en fait, il y a des problèmes de pouvoir d'achat en France, il y a des gros problèmes
00:23:28de sécurité.
00:23:29Et j'ai l'impression qu'il n'y a personne qui a le sens de l'État.
00:23:31De toute façon, on va être comme ça pendant un an.
00:23:33Donc, trouvons un gouvernement, essayons d'aider les policiers, les gendarmes pour améliorer
00:23:38la sécurité.
00:23:39Essayons avant de renverser une nouvelle solution.
00:23:42Mais je veux dire, à un moment donné, arrêtons ces bêtises, c'est des gamins en fait.
00:23:47Je ne veux pas parce que je ne t'aime pas trop, parce que tu as dit ça.
00:23:50Lui, je ne veux pas parce qu'il… Non mais c'est quoi ? Et pendant ce temps-là, la
00:23:53vie continue.
00:23:54Et pendant ce temps-là, on a des brouilles de tempére avec des drames, on a des trafics
00:23:57de…
00:23:58La survie continue.
00:23:59Je suis d'accord avec vous, mais il ne faut pas oublier une chose, c'est qu'Emmanuel
00:24:02Macron, en organisant ces consultations, les a faites dans l'objectif de fracturer un
00:24:08certain nombre de forces politiques, d'ailleurs tous bords confondus.
00:24:10Et il l'a fait pour dire, j'ai tendu la main, vous voyez bien, ce sont eux qui ferment
00:24:15la porte.
00:24:16Le piège est en train de se retourner contre Emmanuel Macron, mais initialement, personne
00:24:20ne comprenait Emmanuel Macron à dissoudre, et donc c'est la raison pour laquelle maintenant
00:24:25c'est lui qui est piégé, et on est quand même aujourd'hui…
00:24:28Beaucoup de gens lui demandaient de dissoudre le rationnement national le soir des Européens.
00:24:31Demandez la dissolution.
00:24:32À ce jour, le problème, c'est que plus personne de sérieux, de crédible, en réalité
00:24:37ne veut aller à Matignon.
00:24:38Attendez, vous allez être peut-être démenti dans une demi-heure.
00:24:41Non mais je dis de sérieux.
00:24:42Ah mais si, on tombe sur un canine.
00:24:44De toute façon, les partis se sont montrés irresponsables.
00:24:47De toute façon, c'était fichu depuis 20h02, puisque Jean-Luc Mélenchon a dit, rien que
00:24:51le programme, tout le programme, alors qu'il n'y avait pas de majorité, donc mécaniquement
00:24:54il fallait une coalition et donc tendre la main.
00:24:56Le NFP aurait pu prétendre effectivement à Matignon s'il avait voulu tendre la main
00:25:00à d'autres forces.
00:25:01Jean-Luc Mélenchon l'a exclu dès 20h02, et les autres, comme je vous le disais tout
00:25:05à l'heure, ils excluent par principe le Rassemblement national et pour partie LFI.
00:25:08Donc pourquoi est-ce que le Rassemblement national, lui, ne devrait pas finalement rendre
00:25:12la monnaie de la pièce à Xavier Bertrand, à Gérard Larcher ou à toutes les personnalités
00:25:15qui les excluent par principe ? Encore une fois, on oublie les Français.
00:25:19Mais les Français eux-mêmes ont organisé ce chaos-là.
00:25:21Parce que qui a produit ce résultat-là ?
00:25:43Au moins 12 morts et de nombreux blessés dans une tentative de traversée de la Manche
00:25:49ce mardi.
00:25:50Parmi les disparus, 3 mineurs.
00:25:51L'embarcation comptait plus de 60 personnes à son bord.
00:25:53Les opérations de recherche sont toujours en cours au large de Boulogne-sur-Mer.
00:25:57Il s'agit d'un naufrage le plus meurtrier depuis le début de l'année.
00:26:00Le déficit public de la France pourrait continuer de se creuser jusqu'à 16 milliards d'euros
00:26:04de pertes supplémentaires selon Bercy, en cause de l'augmentation extrêmement rapide
00:26:09des dépenses des collectivités, des dépenses couplées à des recettes moins importantes
00:26:13que celles espérées par l'Etat.
00:26:14Les prévisions sur la croissance pourraient également être revues à la baisse.
00:26:17Et puis ces images, pour finir, la Grèce.
00:26:20En Grèce, la sécheresse fait réapparaître les bâtiments abandonnés d'un village englouti.
00:26:23Celui de Calieux, où près de 80 maisons, une église et une école avaient été sacrifiées
00:26:27à la fin des années 70 lors de la construction du barrage de Mornos.
00:26:31Mais depuis plusieurs mois, le lac artificiel affiche une diminution de 30% de ses réserves,
00:26:35ce qui a permis cette réapparition.
00:26:37Merci Adrien Faucon pour ces images impressionnantes.
00:26:39Ça me rappelle les images du barrage de Tignes, un grand traumatisme pour ces gens qui habitaient
00:26:45à Tignes.
00:26:46Et au fil des sécheresses, on voit ces bâtiments ressurgir.
00:26:50On accueille Noémie Schultz qui nous a rejoint.
00:26:52Bonsoir Noémie.
00:26:53Bonsoir Laurence.
00:26:54Du service Police et Justice de CNews.
00:26:55On va parler avec vous d'un sujet très lourd, très grave, le procédé de Mazan qui se
00:26:59poursuit à Avignon, où un homme, Dominique Pellicot, est accusé d'avoir drogué sa
00:27:03femme Gisèle pendant dix ans avant de la livrer à des hommes recrutés sur internet
00:27:07afin de la violer.
00:27:08On a tous un mouvement de répulsion en entendant cela, mais ça pose un certain nombre de questions
00:27:12extrêmement importantes parce qu'il y a 50 hommes dans le box des prévenus.
00:27:1650 hommes dont 17 qui comparaissent en détention.
00:27:18On va d'abord poser les faits avec le sujet de Charles Pousseau, on partira sur place
00:27:23et avec vous on va essayer de comprendre les mécanismes de la perversité, évidemment
00:27:28mais au-delà de la soumission chimique parce que c'est une des grandes questions qui sous-tendent
00:27:33les débats.
00:27:34D'abord, les explications de Charles Pousseau.
00:27:35C'est un enfer qui a duré dix ans, dix ans durant lesquels Gisèle Pellicot s'est faite
00:27:41violer par son ex-mari et des inconnus recrutés sur un site échangiste.
00:27:45Droguée, elle ne s'est jamais rendue compte de rien avant le début de l'enquête.
00:27:49Un deuxième jour de procès pour vivre pour la première fois cet enfer.
00:27:53Mais Gisèle Pellicot ne va pas le faire seule, elle a décidé de le partager avec le reste
00:27:57du monde.
00:27:58À travers cette ouverture de la salle d'audience au public, elle souhaite sensibiliser aussi
00:28:04largement que possible à ce qui lui est arrivé afin que des faits comme ceux-là ne se reproduisent
00:28:11plus jamais.
00:28:12Jusqu'au 20 décembre, la victime fera face à son ex-mari Dominique Pellicot, 71 ans,
00:28:17mais aussi aux 50 hommes soupçonnés de l'avoir violé, presque quatre mois où elle va vivre
00:28:21chacune des agressions, des moments difficiles qu'elle est prête à affronter.
00:28:25Elle estime également, même si oui, il y aura des moments extrêmement difficiles,
00:28:29qu'elle n'a pas à se cacher, qu'elle n'a pas à avoir honte de ce qu'elle a vécu,
00:28:34comme parfois beaucoup de victimes d'agressions sexuelles, de viols et de faits graves le
00:28:40ressentent et qu'il faut que cela se sache et que la honte change de camp.
00:28:44Gisèle Pellicot devrait s'exprimer avec les autres parties civiles pour la première
00:28:48fois lors de ce procès, ce jeudi.
00:28:50Il y a beaucoup de choses qui sont hors normes dans ce procès, notamment le fait que la
00:28:55victime accepte que les débats soient publics, elle veut que la honte change de camp.
00:29:00On va ouvrir le débat là-dessus, mais avant, on rejoint Régine Delfour et Sacha Robin.
00:29:03Bonsoir à tous les deux en direct du palais de justice d'Avignon.
00:29:05Régine, vous avez assisté au débat aujourd'hui, racontez-nous.
00:29:08Oui, alors ce matin, le président de la cour criminelle a détaillé les faits, c'est-à-dire
00:29:16qu'il a évoqué viol par viol.
00:29:18Vous imaginez ces moments insoutenables avec des moments, des mots extrêmement crus.
00:29:22La famille de Gisèle Pellicot était là, sa fille Caroline Darian a dû sortir puisqu'elle
00:29:27était prise de tremblements.
00:29:29Gisèle Pellicot, la victime, est restée stoïque.
00:29:32Dans le sujet, il a été dit qu'elle était droguée au moment des faits, des faits qui
00:29:37ont duré pendant dix ans et cet après-midi, le président de la cour criminelle a lu les
00:29:42actes d'accusation aux 51 hommes présents.
00:29:45Alors un nain, ils se sont levés et à la question reconnaissez-vous les faits, une
00:29:50trentaine a répondu non.
00:29:51Alors nous avons pu rencontrer un des avocats des partis civils, Maître Camus, qui nous
00:29:56a confiés.
00:29:57Alors eux ne reconnaissent pas les faits, mais nous les avons reconnus sur les images
00:30:00puisque tous ces viols ont été filmés par Dominique Pellicot, le mari de Gisèle Pellicot.
00:30:08Merci beaucoup, Régine Delpour et Sacha Raban, depuis le palais de justice d'Avignon.
00:30:12Un procès en normes, Noemi, 51 personnes, donc 51 hommes évidemment, dans le box des
00:30:18prévenus.
00:30:19Donc 30 disent ne pas reconnaître les faits.
00:30:21Oui, je crois que c'est même un peu plus d'après les confrères, le décompte, le
00:30:26dernier décompte, c'est 35 je crois qui ne reconnaissent pas les faits et une quinzaine
00:30:30qui les reconnaissent.
00:30:31Ce qu'ils ne reconnaissent pas, c'est le fait d'avoir violé Gisèle Pellicot.
00:30:34Ils peuvent difficilement contester les relations sexuelles, mais ils vont dire qu'ils n'avaient
00:30:39absolument pas conscience de la violer.
00:30:42Pourquoi ? Et bien parce que Gisèle Pellicot était dans un état d'inconscience très
00:30:48profond exactement.
00:30:49C'est-à-dire qu'elle n'était pas endormie, elle était dans un état proche du coma,
00:30:51c'est ce qu'ont expliqué les experts, ce qu'ils viendront dire aussi lors de ce
00:30:55procès.
00:30:56Elle était droguée lourdement par son mari qui mettait du Temesta dans sa nourriture
00:31:00au moment du dîner et donc elle était dans un état bien au-delà de l'endormissement.
00:31:05Vous avez des hommes qui ont pu expliquer qu'ils pensaient que c'était une dynamique
00:31:09de couple, un couple qui pratiquait l'échangisme, que Dominique Pellicot avait pu dire « vous
00:31:14verrez, elle fera semblant de dormir ». Sauf que d'abord elle était dans un état
00:31:17encore une fois d'une sédation très profonde et puis il y avait ces consignes
00:31:21très claires qui étaient données par Dominique Pellicot via le forum Coco qui a été fermé
00:31:27cet été et une discussion qui s'appelait « à son insu », c'est quand même assez
00:31:30clair, avec des règles, se déshabiller dans la cuisine pour être sûr de ne pas oublier
00:31:34de vêtements dans la chambre, se réchauffer les mains pour ne pas risquer de la réveiller
00:31:38avec des mains trop froides, ne pas porter de parfum, ne pas sentir la cigarette et quitter
00:31:42la chambre s'il avait le moindre mouvement laissant penser que Gisèle Pellicot pouvait
00:31:45être en train de se réveiller.
00:31:47Tous ces éléments, évidemment, sont des éléments à charge qui laissent penser
00:31:52que ces hommes ne pouvaient pas ignorer que cette femme n'était pas dans son état
00:31:56normal.
00:31:57Bien sûr.
00:31:58Le prévenu, le principal prévenu, accusé, on peut parler d'accusé, on essaie toujours
00:32:03de faire attention à ce qu'on dit, mais c'est vrai, un accusé, son époux donc,
00:32:07qui a été arrêté, mais alors complètement par hasard, on aurait pu ne jamais savoir
00:32:11ce qui s'était passé.
00:32:12Oui, c'est vraiment, il arrive parfois que des enquêtes comme ça soient le fruit
00:32:16d'un hasard total.
00:32:17Il est arrêté en 2020 parce que dans un supermarché, il est en train de filmer sous
00:32:20la jupe, il tente de filmer sous la jupe de certaines clientes.
00:32:24Il est arrêté par la police qui, très rapidement, ont l'intuition qu'ils ont face à eux
00:32:27un prédateur sexuel.
00:32:29Ils vont récupérer en perquisition, bien sûr, son téléphone, son ordinateur et là,
00:32:33ils vont trouver des fichiers, notamment un fichier qui s'appelle Abus et dedans, des
00:32:39dizaines de vidéos, des vidéos qui mettent en scène une femme totalement inconsciente,
00:32:44qui s'appelle Pélico, l'épouse de cet homme, en train d'être violée par des
00:32:49dizaines d'hommes.
00:32:5190 faits de viol environ vont être notés par les enquêteurs.
00:32:5780 personnes identifiées, mais les policiers ne vont en retrouver, n'identifier formellement,
00:33:04que 52, puisque l'un est en fuite, qui sont donc renvoyés devant la justice aujourd'hui.
00:33:08Donc une trentaine n'ont pas été retrouvées, même si on a les images de leurs forfaits.
00:33:13Rodi, maintenant, on a du peine, vous êtes policier, on a de la peine à imaginer telle
00:33:18dimension.
00:33:19D'abord, on félicite les enquêteurs qui ont, voilà, par instinct, comme le dit Noemi,
00:33:24compris qu'il se passait quelque chose de sordide.
00:33:26Mais là, on est sur quelque chose d'industriel quasiment.
00:33:30Complètement, des actes abominables, une enquête stratosphérique, il faut se dire
00:33:34les choses.
00:33:35Et puis, vous savez, quand on est policier et qu'on découvre des actes comme ça, on
00:33:40reste quand même des hommes ou des femmes.
00:33:42Et quand on voit ça, je vous assure que c'est absolument abject, abominable et ça vous
00:33:49reste.
00:33:50Ça reste dans l'esprit.
00:33:51Et quand on a l'individu en face, il faut rester malgré tout très professionnel, très
00:33:57stoïque face à ce genre d'horribles individus.
00:34:01C'est ça la difficulté de l'enquête.
00:34:03Et on essaye de remonter, comme on l'a dit, le maximum d'individus.
00:34:07Évidemment, quelques-uns, c'est possible qu'on les retrouve ultérieurement.
00:34:11Mais c'est vrai que ce genre d'enquête est très difficile à mener.
00:34:13Et je pense aussi aux policiers qui sont chargés des enquêtes sur les mineurs, sur la pédopornographie,
00:34:18qui visionnent à longueur de journée des images de viols d'enfants, ceux qui sont
00:34:22extrêmement impactés par ce qu'ils voient et qui ont un travail de suivi psychologique.
00:34:26Ils sont partis souvent de ces services-là parce qu'ils n'en pouvaient plus au bout
00:34:29d'un certain nombre d'années à force de voir des horreurs absolues.
00:34:32Ils partent pour éviter de sombrer eux aussi.
00:34:35Ça, ça arrive très régulièrement chez nous.
00:34:37Coup de chapeau aux enquêteurs.
00:34:39Sabrina, peut-être un mot sur...
00:34:41Alors, la grande définition, c'est un homme, ça s'empêche.
00:34:44Quand on voit une femme inconsciente dans un lit, qui peut essayer d'avoir une relation sexuelle avec elle ?
00:34:49Il y a plusieurs hommes et femmes, d'ailleurs, qui ont une sexualité dite morbide.
00:34:54C'est un fait psychologique, c'est un jalon clinique même.
00:34:58Donc, c'est évidemment là, je pense, le cas, puisque la personne était complètement shootée au tamestas,
00:35:03je crois, qui est un anxiolytique, dilué en plus dans la nourriture.
00:35:07Donc, comme vous le disiez, c'est méthodiquement organisé.
00:35:09Là, je ne pense pas qu'on soit sur un profil type psychopathique qui ne sait pas ce qu'il fait.
00:35:13Je pense qu'il est clairement conscient de la réalité, de la gravité de ces faits.
00:35:18C'est une forme de viol en réunion qui était plutôt, disons, un peu plus glauque
00:35:23et qui se vivait malheureusement sous d'autres modalités.
00:35:26On a connu les viols en réunion dans les tournantes, par exemple, dans des caves, dans certains quartiers.
00:35:31Et là, des années plus tard, on arrive à des viols organisés par une application
00:35:36qui, Dieu merci, est fermée aujourd'hui avec une façon un peu ubérisée, finalement,
00:35:43d'organiser un viol absolument atroce sur dix ans.
00:35:49En plus, c'est lunaire, je comprends que les policiers...
00:35:51Ce qui m'intéresse, Noémie, c'est le profil des hommes qui sont là, dans le box des accusés.
00:35:57Ce sont des monstres ou pas du tout ?
00:35:59Non, alors, c'est une expression, c'est toujours un peu galvaudé.
00:36:01Ce sont des messieurs tout le monde, vous avez dans le box des accusés.
00:36:05Alors, certains dans le box, d'autres qu'on paraisse libres.
00:36:07Un pompier, un artisan, un journaliste, un surveillant pénitentiaire, un militaire, un maçon.
00:36:12Ils ont aujourd'hui entre 26 et 73 ans.
00:36:14La plupart inconnus de la justice, mariés, avec des enfants, de bons pères de famille.
00:36:20Et on l'a dit, plus de la moitié qui contestent les faits.
00:36:23Pourquoi ? Parce que j'imagine qu'encore dans leur esprit, violer une femme,
00:36:27ça veut dire contraindre une femme qui se débat, qui dit non, qui dit qu'elle ne consent pas à cette relation.
00:36:34Or là, ils avaient quelqu'un qui ne pouvait pas ne pas consentir,
00:36:36puisqu'elle n'avait tout simplement pas de conscience.
00:36:38Et je crois que c'est ce qui est très important aussi d'expliquer.
00:36:40Et c'est pour ça que ce procès lève aussi le voile sur un fléau qui est celui de la soumission chimique,
00:36:45qui est que dans ces cas-là, en fait, on passe au-dessus de la question du consentement de la femme.
00:36:49En fait, on la drogue et donc on estime qu'à ce moment-là, on peut en faire ce qu'on veut.
00:36:53Ce qui est particulier là, évidemment, c'est qu'il y a eu la manipulation.
00:36:55Certains d'ailleurs disent qu'ils étaient sous l'emprise de Dominique Pellicot,
00:36:58qu'ils ont été eux-mêmes, que l'un d'eux a parlé de viol involontaire,
00:37:04Ils devront s'expliquer de tout cela pendant le procès.
00:37:07Ils seront bien sûr renvoyés à des éléments très précis,
00:37:11mais ça révèle quand même une forme de toute puissance masculine sur le corps de la femme.
00:37:15Rachel Khan, le courage de Mme Pellicot, qui accepte que tout cela soit diffusé au grand public,
00:37:22elle va voir les vidéos de ces viols, ce qu'elle n'a évidemment jamais vu.
00:37:25Elle ne sait pas ce qu'elle a vécu.
00:37:26Elle ne sait pas ce qu'elle a vécu, donc là, ça va être absolument traumatique pour les semaines à venir.
00:37:30J'ai vraiment une pensée pour cette femme.
00:37:31Moi aussi, elle se confronte au réel.
00:37:34Et par là même, elle fait beaucoup aussi pour lutter contre ces violences-là,
00:37:40contre cette domination-là.
00:37:43Et malgré tout, ça nous change de ces féministes qui nous saoulent avec l'écriture inclusive.
00:37:48C'est-à-dire que là, le viol, en plus intraconjugal, c'est abject.
00:37:53On a l'impression qu'on est sorti de l'humanité face à cette histoire.
00:37:59Et pour le coup, elle a la hauteur de vue et la dignité de le mettre en partage pour la société.
00:38:04C'est grand.
00:38:05J'espère qu'elle sera accompagnée pour les mois à venir.
00:38:09Je crois qu'au niveau familial, tout ça a explosé en vol, Noémie.
00:38:12Elle a ses trois enfants, bien sûr, à côté.
00:38:14Sa fille, Caroline Darion, a écrit un livre et est très investie dans cette lutte contre la soumission chimique.
00:38:19Elle-même, en plus, on a découvert des vidéos d'elle dénudée dans l'ordinateur de son père.
00:38:24Donc, il dit qu'il n'a jamais rien fait.
00:38:25Mais elle ne sait pas si elle n'a pas également été victime.
00:38:28Je crois que ce matin, elle a quitté la salle d'audience hier également,
00:38:31parce que c'est absolument insoutenable ce qu'elle veut entendre et ce qu'ils vont entendre.
00:38:35D'ailleurs, le parquet, le procureur avait demandé à maintenir le huis clos,
00:38:40notamment aussi pour protéger la victime,
00:38:43parce qu'il va y avoir des vidéos absolument terribles qui vont être diffusées
00:38:46pour le respect de sa dignité humaine.
00:38:48Mais cette partie civile, de droit, elle aurait pu demander à ce que ce débat ne soit pas public.
00:38:54Eh bien, elle a souhaité que ce soit, au contraire, ouvert à tous.
00:38:58C'est une réaction agréable de Jean-Sébastien.
00:39:01Oui, on n'a pas de mots.
00:39:01C'est une affaire monstrueuse, absolument monstrueuse, insoutenable.
00:39:06Vous avez raison, il faut saluer le courage de cette femme.
00:39:10Moi, je me pose quand même d'insombres questions.
00:39:14Pendant dix ans, cette femme a dû voir des médecins.
00:39:16Je pense qu'elle voyait même des gynécologues.
00:39:18Elle a dû faire des prises de sang.
00:39:20Oui, puisqu'elle se sentait mal.
00:39:21Des prises de sang, comment se fait-il ?
00:39:23Puisqu'elle était sous anxiolytique quasiment tout le temps,
00:39:25puisqu'elle était sous soumission chimique.
00:39:27Aucun médecin ou aucun laboratoire n'est repéré.
00:39:31Je pense qu'on n'a pas fait de recherche de présence de drogue dans son sang.
00:39:35Non, mais je me pose un certain nombre de questions sur...
00:39:38Bon, le procès va évidemment révéler tout ça.
00:39:41Mais c'est absolument incroyable qu'autant de personnes...
00:39:45Et puis, ça dit quand même beaucoup aussi sur la nature humaine.
00:39:47Pardonnez-moi, jusqu'où la nature humaine peut aller dans la monstruosité.
00:39:51La perversité humaine, Jean-Sébastien.
00:39:52C'est peut-être sur la nature humaine et sur la combinaison
00:39:56avec ce que nous permettent un certain nombre de nouveaux moyens technologiques.
00:39:59Alors après, les moyens technologiques, ils ne font rien d'en eux-mêmes.
00:40:01Ce sont toujours des individus qui décident d'adopter tel ou tel comportement.
00:40:05Mais le désir a toujours été fait de motivations assez troubles.
00:40:09Ça, c'est la sexualité humaine.
00:40:11Mais là, on est effectivement dans une société qui,
00:40:13parce que les choses sont rendues possibles, a tendance à réduire la sexualité
00:40:17à une sorte de marché de compétition et de recherche du toujours plus grand frisson.
00:40:23Quelle est la transgression suivante ?
00:40:24Comme on est une société, finalement, qui a fait tomber beaucoup de tabous.
00:40:27Quand vous faites tomber les tabous, on les met plus loin.
00:40:29On se contente de repousser la frontière.
00:40:31Et c'est peut-être une réflexion à avoir.
00:40:33On se dit, les conservateurs, ils sont ringards, etc.
00:40:35Mais non, parfois, les tabous, on peut assumer la transgression.
00:40:38On peut décider.
00:40:38Je ne vous parle pas de ça.
00:40:40Là, on n'est pas dans la transgression, on est dans la monstruosité.
00:40:43Donc, évidemment, je ne vous parle pas de ça.
00:40:44Mais précisément, sachons parfois garder des limites,
00:40:48quitte à assumer des transgressions pour que derrière,
00:40:50on ne reporte pas ces limites beaucoup plus loin.
00:40:52Parce que c'est malheureusement ce qui est en train d'arriver.
00:40:54Et la soumission chimique, ça existe vis-à-vis des femmes.
00:40:57Ça existe beaucoup dans la communauté homosexuelle aussi.
00:40:59Et ça existe malheureusement dans tous les milieux.
00:41:02Un tout petit mot, Noémie, que risquent les accusés ?
00:41:0551, donc, dont le mari, l'ex-mari de madame.
00:41:08Ils en vont jusqu'à 20 ans de prison.
00:41:09On est devant une cour criminelle, ce n'est pas une cour d'assises.
00:41:12Et ce sont des magistrats professionnels, 5 magistrats professionnels,
00:41:15qui vont juger un procès qui dure jusqu'au 20 décembre.
00:41:18Et on le suivra évidemment sur nos antennes,
00:41:21parce que c'est un procès important.
00:41:23Elle s'exprime jeudi, je crois, madame Pédico.
00:41:25Gisèle Pédico est entendue jeudi, effectivement.
00:41:27Très bien. On va juste maintenant, puisque vous êtes là,
00:41:30Rody Manat, évoquer les refus d'obtempérer.
00:41:32On en a malheureusement beaucoup parlé cette semaine
00:41:34à la faveur de la mort du gendarme Eric Comine.
00:41:37Et là, il y a le profil du conducteur de scooter à Colmar,
00:41:41avec des images très impressionnantes.
00:41:43Pareil, il a été un peu mieux cerné par les forces de l'ordre.
00:41:46On fait le point avec Mathieu Devesse et Sacha Robard.
00:41:47Deux ans de prison ferme avec mandat de dépôt
00:41:51et 150 euros d'amende après un refus d'obtempérer à Colmar.
00:41:54Voilà le verdict de la course poursuite
00:41:56qui a fait le tour des réseaux sociaux.
00:41:58La scène se déroule jeudi dernier, en plein après-midi.
00:42:01Deux motards de la gendarmerie poursuivent un homme en scooter.
00:42:04Ce dernier circule à contresens et évite de justesse des piétons.
00:42:08L'individu qui commet un refus d'obtempérer
00:42:10prend la fuite à pied avant d'être poursuivi par un automobiliste
00:42:13qui l'a percuté et les forces de l'ordre.
00:42:15Mes collègues de la police nationale sont venus en renfort
00:42:18pour prêter main-forte aux gendarmes.
00:42:21D'habitude, on a affaire à des individus plus jeunes
00:42:25sur ce genre de fait, sur les refus d'obtempérer.
00:42:28Là, on peut dire que c'est un individu qui est adulte et responsable.
00:42:32L'homme de 36 ans est défavorablement connu des services de police.
00:42:35Ce père de trois enfants a 21 mentions à son casier judiciaire.
00:42:38Il conduisait sous cannabis, cocaïne et méthadone
00:42:42et prend des médicaments pour traiter son addiction à la cocaïne.
00:42:45Lors de son interpellation, il était en possession de 1 560 euros en liquide
00:42:50et la plaque d'immatriculation de son scooter n'était pas conforme.
00:42:53Enfin, l'homme touche le RSA, ce qui pose de nouveau la question
00:42:56de la suppression du revenu de solidarité active au délinquant récidiviste.
00:43:01Il y a beaucoup de questions quand on voit le profil de cet individu,
00:43:03Rodimana, et la dangerosité, évidemment, de ces refus d'obtempérer.
00:43:08Ces derniers jours, ça l'a particulièrement démontré
00:43:11avec la mort de ce gendarme, la mort de cette petite de 7 ans à Mougins
00:43:15et puis d'autres événements dramatiques à Valoris, pardon pour le titre,
00:43:19d'autres événements dramatiques qui sont passés en France.
00:43:22Le problème, c'est que ces refus d'obtempérer,
00:43:25ça fait plusieurs mois, voire plusieurs années que ça existe.
00:43:27Et de manière très claire, ça n'évolue pas.
00:43:29Personne ne prend de décision.
00:43:30Alors, ce n'est pas avec le futur gouvernement qui va peut-être arriver un jour
00:43:34que ça va évoluer.
00:43:35Donc, on va attendre encore combien de temps ?
00:43:37Un an, deux ans, trois ans.
00:43:38Et puis, on va continuer à parler des drames causés par les refus d'obtempérer.
00:43:43Donc, à un moment, il faut se prendre en main.
00:43:45Il faut qu'on ait des législateurs un petit peu courageux
00:43:48et qu'on fasse passer des textes qui permettent de lutter
00:43:51un petit peu plus efficacement contre ces refus d'obtempérer.
00:43:54Alors, il y a plein de possibilités.
00:43:56Il y a certainement la destruction automatique de l'engin du véhicule
00:44:01qui a permis le refus d'obtempérer, peu importe s'il n'appartient pas à l'auteur.
00:44:04Peut-être que oui, s'il a le RSA, lui supprimer définitivement le RSA.
00:44:08Peut-être lui mettre une responsabilité pénale
00:44:11sur tous les actes qui vont arriver suite à ce refus d'obtempérer.
00:44:14Peut-être que le mettre systématiquement en prison pour des courtes peines,
00:44:17ce qu'on ne fait jamais en France.
00:44:19On ne le fait jamais.
00:44:20Il n'y a pas de peine de huit jours ou quinze jours de prison ferme
00:44:22comme on a dans d'autres pays.
00:44:23En France, on ne le fait pas.
00:44:24Mais là, il n'y a pas besoin de légiférer.
00:44:26Les textes, ils sont là.
00:44:27On pourrait les appliquer.
00:44:29Oui, alors pour la destruction, là, il faut légiférer.
00:44:32Il y a quelques points où il faudrait légiférer.
00:44:35Mais effectivement, il y a une loi qui existe.
00:44:38Il faut essayer d'être plus dur parce que clairement, on en parle
00:44:41depuis je ne sais combien de temps de ces refus d'obtempérer,
00:44:43des drames causés par ces refus d'obtempérer.
00:44:45Parce qu'après tout, ils prennent le risque de faire un refus d'obtempérer,
00:44:48souvent pour des bêtises, un défaut d'assurance, un défaut de permis.
00:44:51Et ils en arrivent même à brancher les forces de l'ordre
00:44:55pour dire ben vas-y, maintenant, engage.
00:44:57Et tout en sachant aussi que les forces de l'ordre, il faut le dire, ça...
00:45:00C'est-à-dire tire ? Engage, ça veut dire tire ?
00:45:02Non, non, ça veut dire on vous fait un refus d'obtempérer, essayez de nous suivre.
00:45:06Ils savent que les forces de l'ordre ne peuvent pas faire des courses poursuites.
00:45:10C'est ça qui est terrible.
00:45:11Et moi, je veux faire passer ce message encore ce soir.
00:45:13Tous les policiers...
00:45:14Pourtant, on voit là, c'est une moto de la gendarmerie qui le poursuit.
00:45:17Alors souvent, quand on annonce une course poursuite,
00:45:20notre centre d'information et de commandement, notre PC radio,
00:45:22nous dit cessez la chasse.
00:45:24Et ça, pour un policier, c'est insupportable.
00:45:27Je vous le dis, c'est insupportable parce que quand quelqu'un
00:45:30ne veut pas soumettre un contrôle, on a envie de le contrôler.
00:45:32Et s'il prend la fuite, on a envie de le poursuivre.
00:45:34Et ça, c'est tous les policiers qui me le disent.
00:45:36Et ce message, c'est important à faire passer aussi.
00:45:38Il faut que ça évolue aussi de ce côté-là.
00:45:40Éric, là-dessus, Sabrina.
00:45:41Si vous voulez, ce qui est frappant, là, c'est un type qui touche le RSA
00:45:44et qui est condamné 21 fois.
00:45:46Et vous savez, hier, sur votre plateau, Béatrice Bougère, magistrate,
00:45:50expliquait de manière très synthétique le divorce qu'il y a
00:45:54pour la plupart des Français sur la question de la justice.
00:45:58Elle a invoqué la justice légale et la justice légitime.
00:46:02Eh bien, bien sûr que c'est technique, la justice.
00:46:06Mais les Français ont le sentiment, et là, ce n'est pas qu'un sentiment,
00:46:09c'est palpable dans toutes ces affaires, que cette justice-là est sans doute légale.
00:46:14On applique les textes, les règles, mais elle devient de plus en plus légitime
00:46:17pour les Français qui ne comprennent pas.
00:46:19Ils ne comprennent pas qu'un type qui est condamné 21 fois
00:46:22touche encore un RSA de l'argent public.
00:46:25C'est quand même un sujet.
00:46:26Et bien sûr, Sabrina, sur ces refus d'obtempérer.
00:46:28Oui, malheureusement, ça s'inscrit dans un narratif assez classique aujourd'hui.
00:46:32Il y a des journalistes qui présentent les délinquants
00:46:35avec autant de mentions et d'antécédents dans l'explication de ces faits.
00:46:43Alors, ça traduit quoi ?
00:46:43Ça traduit une crise de l'adultité, puisque cette personne a 36 ans.
00:46:47Elle est quand même père.
00:46:48C'est quand même un homme qui a des enfants.
00:46:5121 mentions à son casier judiciaire.
00:46:52Donc, ça renvoie effectivement à la récidive et aux peines planchées
00:46:56que nous devrions pouvoir normalement porter comme projet de loi,
00:46:59en tout cas, même s'il a été avorté par Madame Taubira.
00:47:02Ça pose la question de la surpopulation carcérale avec ses peines courtes,
00:47:06comme au Danemark, par exemple.
00:47:07On sait qu'il y a plus de 50 % de places de prison qui sont libres.
00:47:10Ils en prêtent même à la Belgique.
00:47:12En possession de 1560 euros liquides.
00:47:14Bon, ça, il n'y a rien à qualifier ou à commenter.
00:47:17Bon, la plaque d'immatriculation est non conforme.
00:47:19Et puis, il est bénéficiaire du RSA,
00:47:21c'est-à-dire que c'est une personne qui ne répond ni aux droits,
00:47:23ni aux devoirs de respecter la République, ses principes et ses valeurs.
00:47:28Même si, encore une fois, tout ça est largement galvaudé depuis longtemps.
00:47:31Voilà, qu'est-ce que nous pouvons faire ?
00:47:34Revoir, effectivement, la surpopulation carcérale.
00:47:37Les budgets, parce que c'est aussi une décision politique.
00:47:39En France, c'est 70 euros par habitant.
00:47:41Aux Pays-Bas, c'est 120. En Allemagne, c'est 140.
00:47:43Donc, M. Dupond-Moretti aurait pu, déjà depuis sept ans, revoir...
00:47:47Il a augmenté ses budgets, on va être honnête.
00:47:49Il a fait augmenter le budget de la justice.
00:47:51Tout à fait.
00:47:52Ils ont des prétentions sans précédent.
00:47:53Mais après, la justice française reste toujours très pauvre.
00:47:56Vous avez raison.
00:47:57Ça a été même documenté par un historien et un économiste de la justice
00:48:02qui explique qu'on est à 9 184 magistrats.
00:48:05Il nous en faudrait le double.
00:48:08Et le manque de moyens financiers, justement,
00:48:12pour pouvoir permettre de prétendre à une justice...
00:48:15On va revenir sur le naufrage meurtrier dans la Manche dans un instant.
00:48:19Je suis frappée, effectivement, par les mots que nous avions entendus hier
00:48:22sur la question de la justice légale et de la justice légitime.
00:48:26Mais au-delà de ça, c'est l'utilité à la fin de la justice.
00:48:30C'est-à-dire qu'on a le sentiment.
00:48:31Et donc, ça rejoint la question des aides sociales.
00:48:33Normalement, la justice, elle doit faire du bien à la société.
00:48:37Or, là, c'est pas du tout le cas.
00:48:39C'est-à-dire qu'en fait, avec ces histoires de peine qui ne sont pas effectuées,
00:48:43avec cet individu qui a le sentiment...
00:48:45Enfin, pas le sentiment, qui a finalement tous les droits et aucun devoir,
00:48:48eh bien, il faut que la justice lui remette les droits et les devoirs en place.
00:48:52Et par ailleurs, pour qu'une décision soit utile à la société,
00:48:56eh bien, que ces aides ne soient plus attribuées en tant que punition.
00:49:00– Sébastien Fergeau.
00:49:02– Non, mais je crois que ce que disait Éric tout à l'heure
00:49:05en citant Béatrice Brugère est très important.
00:49:07Il y a un fossé qui s'est creusé aux yeux des Français
00:49:09entre la notion de justice et, effectivement, la justice
00:49:13comme une réalité institutionnelle.
00:49:15Mais c'est toute la société dans son ensemble.
00:49:17Parce qu'il y a aussi des comportements qui ne suscitent plus de réprobations.
00:49:20On n'ose plus dire, ah ben non, ça, c'est pas bien.
00:49:23Et ça commence tout jeune.
00:49:24Mais si ça commence tout jeune, mécaniquement, ça s'additionne.
00:49:28Et on finit par arriver à des individus qui, lui, dans son quartier,
00:49:31est-ce que vous croyez que les gens autour de lui
00:49:32vont considérer que ce qu'il a fait, c'était pas bien ?
00:49:34Vous le disiez, il y a des gens qui, maintenant, considèrent que c'est un jeu,
00:49:36qui vont chercher à attirer la police dans une course-poursuite,
00:49:39qui font exprès d'aller au-devant du refus d'obtempérer.
00:49:42Est-ce que quelqu'un, est-ce que des parents, est-ce que des entourages,
00:49:44est-ce que des voisins, est-ce qu'une épouse le soir ou un mari disent,
00:49:47ben non, là, ce que tu fais, ça n'est pas bien ?
00:49:49Tout simplement assumer de dire ça n'est pas bien,
00:49:52ça veut dire déjà concevoir qu'il y a une notion du bien et du mal.
00:49:55Ben oui, mais on a une société qui a beaucoup voulu évacuer cette question-là,
00:49:58et c'est notre responsabilité collective à tous.
00:50:01L'image que l'on voit montre qu'il y a un habitant qui poursuit le jeune,
00:50:03qui s'enfuit après avoir laissé le jeune homme.
00:50:05Non, mais je veux dire que personne...
00:50:06Il rentre dans la voiture.
00:50:08Parce qu'il rentre dans la voiture.
00:50:09J'avais pensé à un réflexe aussi.
00:50:11Non, mais vous voyez bien, mais même, est-ce que vous vous dites à quelqu'un,
00:50:15si vous le voyez dans une soirée prendre de la cocaïne,
00:50:17est-ce que tu as pensé aux morts qu'il y a eu sur le trajet à cette cocaïne ?
00:50:21Oui, ça m'arriverait, mais je ne l'ai jamais vu.
00:50:22Non, mais je vous le disais, vous, mais bref, c'est une question plus rhétorique.
00:50:26Je vous réponds.
00:50:28Moi, je ne vous l'ai jamais dit, je ne vous l'ai jamais vu.
00:50:30Ben oui, et pourquoi ?
00:50:31Non, mais vous voyez ce que je veux dire,
00:50:32c'est-à-dire que cette responsabilité-là, elle est aussi collective,
00:50:35parce que nos institutions sont quand même aussi le reflet
00:50:37de ce que nous sommes collectivement.
00:50:39Il n'y a pas des choses qui nous arrivent du ciel
00:50:41sans qu'on en soit pour partie au moins responsable.
00:50:43Mais vous voyez bien...
00:50:45Non, mais vous voyez bien qu'il y a quand même un pan de la société.
00:50:48Il y a plusieurs sociétés maintenant en France.
00:50:49J'ai en mémoire les mots de la maman de Naël,
00:50:52ce gamin qui a été tué par un policier.
00:50:55Elle dit mais qui n'a jamais fait un refus d'obtempérer ?
00:50:57Qui n'a jamais conduit sans permis ?
00:50:58C'est vrai, moi, ça me rappelle déjà.
00:51:00Est-ce que quelqu'un ici, qui a des enfants,
00:51:03aurait le même genre d'attitude ?
00:51:06Donc vous voyez bien...
00:51:07C'était une maman en deuil.
00:51:08Mais attendez, une maman en deuil, oui, une maman en deuil,
00:51:11mais qui n'a jamais fait de refus d'obtempérer ?
00:51:14Les gens autour de cette table.
00:51:15Qui n'a jamais conduit sans permis ?
00:51:18On n'a jamais conduit sans permis.
00:51:20Oui.
00:51:21Mais Éric Crevel a raison, parce que ça témoigne quand même
00:51:23d'un rapport à l'autorité, du rapport au bien ou au mal,
00:51:26à ce qu'on a le droit de faire et pas le droit de faire.
00:51:27C'est une aiguille.
00:51:28Et la rupture, elle se situe à travers ce type de réflexion.
00:51:31Moi, ce que je vois, c'est que c'est un individu
00:51:33qui coche absolument toutes les cases.
00:51:35Vraiment, il n'y en a pas une qu'il ne coche pas.
00:51:37Et la question qu'on se pose, c'est à quel moment
00:51:39cette personne est stoppée dans sa dérive ?
00:51:42À quel moment on l'arrête, en fait ?
00:51:44Donc, on voit qu'il y a 21 mentions à son casier judiciaire.
00:51:47On voit qu'il y a une consommation de stupéfiants, bref, tout.
00:51:51Et on se dit, puisque vous parliez du débat des amendes,
00:51:54la saisie au portefeuille, l'arrêt des allocations.
00:51:56Moi, je pense qu'au moins, ça va dans le bon sens,
00:51:59parce que vous envoyez un signal, la personne va toucher moins d'argent.
00:52:04Tous les moyens sont bons pour permettre de faire réfléchir
00:52:07cette personne, puis de la sanctionner.
00:52:08C'est-à-dire que c'est une forme de sanction.
00:52:10Et dans la justice, on pense souvent à la réparation,
00:52:14mais il y a aussi tout le volet sanction.
00:52:16Il y a quand même une punition qui est donnée,
00:52:19normalement, par les recours.
00:52:20Et là, on ne parle pas d'un individu mineur,
00:52:22parce qu'on parle souvent des refus de tempérer
00:52:24des revenus urbains faits par des mineurs.
00:52:25Il a 36 ans.
00:52:26Il n'est pas du tout dans l'erreur de justice.
00:52:28Il n'est pas dans la rébellion adolescente.
00:52:29Non, on est dans un profil de délinquance avérée.
00:52:32Ah bah oui, il n'a peut-être jamais grandi,
00:52:34mais il a quand même trois enfants, il a 36 ans.
00:52:36Il est drogué.
00:52:38Je trouve ça complètement dingue.
00:52:39On en voit tellement des gens comme ça.
00:52:42C'est votre quotidien, en réalité.
00:52:43Les refus de tempérer,
00:52:44on dit officiellement qu'il y en a un toutes les 20 minutes.
00:52:46Mais en fait, il y en a beaucoup plus que ça,
00:52:48parce que souvent, on ne fait pas de procès verbal
00:52:51pour un refus de tempérer,
00:52:52parce qu'on ne peut pas identifier l'individu
00:52:53et on ne veut pas surcharger nos collègues inquiéteurs
00:52:55qui sont déjà surchargés.
00:52:57En fait, des refus de tempérer, en France,
00:52:58vous en avez toutes les 20 secondes.
00:53:00Il y en a tout le temps.
00:53:01Alors, souvent, on essaye de les poursuivre,
00:53:04souvent, on essaye de les identifier,
00:53:05mais on ne peut pas tout le temps les identifier.
00:53:06La patriculation, ce n'est pas facile à voir.
00:53:08Parfois, ils n'en ont pas.
00:53:09Parfois, elle n'est pas conforme.
00:53:10Parfois, le gars, il est habillé tout en noir,
00:53:13donc il est impossible à reconnaître plus tard.
00:53:15C'est très difficile.
00:53:16Et par ailleurs, quand même, ce genre d'individu,
00:53:19parce qu'il y a tout le continent englouti,
00:53:21ou la partie immergée de l'iceberg
00:53:23de ce que vivent les Français au quotidien.
00:53:24Parce que vous imaginez bien
00:53:25que là, il fait un refus de tempérer.
00:53:27Il trouve qu'il y a une caméra, donc on en parle.
00:53:28Mais ce genre de personne-là, le reste de la journée,
00:53:30il n'est pas doux comme un agneau
00:53:31avec ses voisins, avec son entourage, etc.
00:53:33Et ça, il y a beaucoup de gens qui sont dépourvus
00:53:35parce qu'ils ne peuvent rien faire.
00:53:37Quand vous avez des problèmes de voisinage
00:53:38et que de toute façon, vous ne pouvez rien faire
00:53:40parce que finalement, les autorités,
00:53:42l'État même a renoncé à faire respecter l'autorité,
00:53:46c'est-à-dire que oui, je vous disais tout à l'heure
00:53:47qu'on n'exprime pas assez notre réprobation,
00:53:49mais on a aussi enlevé la possibilité
00:53:50à un certain nombre de gens d'exprimer leur réprobation,
00:53:53parce que surtout à une époque où les couteaux sont vite sortis.
00:53:55Voilà ce que l'on pouvait dire en tout cas sur ce refus
00:53:57de tempérer à Colmar avec ce profil d'un délinquant.
00:54:01Et la tragédie qu'on a connue
00:54:04avec la mort du gendarme Éric Comines.
00:54:06Et dans un autre registre, encore, la petite Camilia
00:54:10qui a été tuée par un jeune qui faisait une roue arrière.
00:54:14Merci beaucoup, Rudi Manin, d'être venu ce soir
00:54:16dans la première partie de l'émission.
00:54:17Policier, donc porte-parole du syndicat Alliance Sud.
00:54:20On va évidemment poursuivre nos débats
00:54:22au coeur de l'actualité dans Punchline,
00:54:24sur CNews et sur Europe 1.
00:54:27Et bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:54:28Bienvenue sur nos deux antennes dans Punchline,
00:54:30CNews et Europe 1.
00:54:3150 jours sans gouvernement, 50 jours de perdus
00:54:34alors que l'on fait beaucoup de choses.
00:54:35Pourtant, 50 jours, pas tout à fait le tour du monde,
00:54:38mais à coup sûr, le tour du landerneau politique
00:54:40qui n'en finit plus de convulser à l'idée d'être appelé
00:54:43pour aller à Matignon, s'il savait.
00:54:45S'il savait que le politique est aujourd'hui impuissant
00:54:48à résoudre les grands problèmes qui se posent aux Français.
00:54:50Santé ? Aux abonnés absents.
00:54:52Justice ? Pareil.
00:54:54Éducation ? On expédie les affaires courantes.
00:54:56Économie ? On regarde le déficit se creuser chaque semaine
00:54:59et le gouffre s'ouvrir sous nos pieds.
00:55:01Sécurité ? Gérald Darmanin fait ce qu'il peut
00:55:03pour faire tenir debout les digues qui contiennent la violence.
00:55:06Enfin, immigration, là, l'impuissance est totale.
00:55:09Les drames se déroulent les uns après les autres sous nos yeux
00:55:11comme dans la Manche où au moins 12 migrants ont trouvé la mort
00:55:14dans le naufrage de leur embarcation
00:55:16en tentant de rejoindre l'Angleterre.
00:55:18Certains sont portés disparus.
00:55:19Jusqu'à quand allons-nous accepter que des hommes, des femmes
00:55:22et des enfants viennent se noyer sur nos côtes
00:55:24après avoir été raquettés, maltraités par des mafias
00:55:27et des passeurs ignobles ?
00:55:28Le naufrage de cette embarcation, c'est le nôtre aussi,
00:55:31celui de l'Europe Mirage, de l'Europe Passeoir.
00:55:33Ne nous y trompons pas.
00:55:35On va en débattre ce soir dans Punchline.
00:55:50On se retrouve dans Punchline sur CNews et sur Europe 1
00:55:53avec au cœur de l'actualité ce drame dans la Manche.
00:55:56Au moins 12 morts ont péri dans le naufrage d'une embarcation
00:56:00d'un bateau de migrants.
00:56:01Il s'agit d'un bilan provisoire.
00:56:02Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur des missionnaires,
00:56:05est arrivé sur place.
00:56:06Il salue en ce moment même les forces de l'ordre.
00:56:08Il va prononcer quelques mots.
00:56:10On va les entendre en direct sur nos deux antennes.
00:56:12On va écouter quelques réactions d'habitants de Boulogne-sur-Mer
00:56:15qui malheureusement connaissent depuis longtemps ce type de tragédie.
00:56:18Écoutez-les.
00:56:19Pourquoi toujours les empêcher ?
00:56:22Après, ils reviennent comme ça par leurs propres moyens.
00:56:25Malheureusement, ça finit toujours très mal.
00:56:28On finit par être habitués à force, malheureusement.
00:56:30À notre échelle, on ne peut pas faire grand-chose.
00:56:32Nous, ici, en tant qu'habitants du Boulogne, même du Calaisie,
00:56:35on est un peu impuissants par rapport à tout ça.
00:56:37Quand on apprend ça d'une ville comme Boulogne-sur-Mer,
00:56:41qu'à chaque fois, il y a des naufrages,
00:56:44il faudrait qu'un peu que ça cesse.
00:56:45Parce que franchement, c'est triste de voir ça à l'heure actuelle.
00:56:49Les gens se font de l'argent en les faisant passer.
00:56:52Il y aura peut-être d'autres moyens à réfléchir.
00:56:55Et pas que ça soit avec des passeurs,
00:56:57comme, en fin de compte, ce sont des trafiquants d'humains.
00:57:01Effectivement, des trafiquants d'humains.
00:57:03Merci à Charles Baget d'avoir recueilli ces témoignages
00:57:05d'habitants de Boulogne-sur-Mer.
00:57:07Louis de Ragnel, le ministre de l'Intérieur est sur place.
00:57:09Ce phénomène, malheureusement, je le disais,
00:57:11les habitants y sont tristement habitués.
00:57:14Les habitants et puis Gérald Darmanin,
00:57:16qui lui-même est issu de cette région-là
00:57:18et qui, en tant que ministre de l'Intérieur,
00:57:20à plusieurs reprises est venu faire ses déplacements un peu sinistres
00:57:24et pour observer, justement, tous ces morts,
00:57:28les sauveteurs aussi qui ont essayé de faire tout ce qu'ils pouvaient.
00:57:29Mais on n'arrive pas à juguler ça ?
00:57:31On n'arrive pas à arrêter les passeurs, à empêcher les bateaux de partir des côtes ?
00:57:34J'en profiterais pour rebondir sur ce qui a été dit
00:57:36par un habitant très intéressant sur les passeurs.
00:57:39Et ce que disent beaucoup de policiers qui travaillent
00:57:41dans la région et dans le département,
00:57:43explique qu'aujourd'hui, même les passeurs viennent attaquer,
00:57:45s'en prennent directement aux policiers et aux gendarmes,
00:57:48ont des moyens de plus en plus évolués,
00:57:50surveillent les mouvements des policiers et des gendarmes
00:57:52en utilisant des drones.
00:57:54Et donc, à chaque fois, la police et la gendarmerie...
00:57:56Un coup de retard.
00:57:57Alors maintenant, il y a quand même un investissement qui a été fait,
00:58:00notamment un équipement qui a été beaucoup plus évolué.
00:58:03Donc les policiers et gendarmes utilisent des drones,
00:58:05des moyens synophiles, ils utilisent des quads,
00:58:08enfin tous les moyens qui permettent d'aller sur la plage.
00:58:11Il y a des surveillances la nuit, le jour, au petit matin,
00:58:14à la tombée de la nuit.
00:58:15Il y a un travail qui est vraiment fait en coopération
00:58:17avec la Marine nationale, avec le CROSS, les sauveteurs en mer.
00:58:20Là, le bateau dont on parle est affrété par l'État
00:58:24pour faire du sauvetage en mer.
00:58:26Donc c'est un bateau qui, entre guillemets, a l'habitude de faire ça.
00:58:29Donc on ne peut pas dire qu'il n'y a rien qui est fait.
00:58:31Le problème, réellement, il est, et c'est un peu ce que disait,
00:58:34on en parlait avec Éric Revel, c'est au niveau européen,
00:58:38les frontières extérieures de l'Union européenne
00:58:40qui ne sont pas tenues.
00:58:42Et puis on voit bien qu'il y a des intérêts divergents.
00:58:44C'est-à-dire que les pays qui tiennent les frontières extérieures
00:58:46de l'Union européenne savent très bien que les migrants
00:58:48qui passent dans leur pays ne veulent pas rester dans le pays.
00:58:50Donc globalement, ils n'ont pas vraiment d'intérêt
00:58:53à fermer leurs frontières, à mettre des moyens pour la fermer.
00:58:56Eux, ce qu'ils veulent, c'est que les migrants passent
00:58:57le plus rapidement possible.
00:58:58Et pour les pays de destination, que nous sommes, la France,
00:59:01qu'est l'Angleterre, absolument, par rapport justement à tous les...
00:59:06Il y a beaucoup d'Africains anglophones,
00:59:09et puis des gens qui viennent de l'ancien Empire britannique
00:59:12et même encore de l'actuel Empire britannique.
00:59:15Et donc voilà, ce sont ces phénomènes-là
00:59:17qu'on a beaucoup de difficultés à juguler
00:59:20et avec beaucoup de réticences au niveau de l'Union européenne,
00:59:23parce qu'il y a des courants politiques qui s'opposent
00:59:26avec des énormes contradictions.
00:59:27C'est-à-dire que vous avez des chefs d'État
00:59:29qui affichent une intention de mieux contrôler, voire d'arrêter.
00:59:33Et puis, il y a beaucoup d'autres chefs d'État
00:59:35pour qui ce n'est absolument pas un sujet, voire ils s'y opposent.
00:59:38Je termine simplement d'un mot.
00:59:39– Il y en a de moins en moins.
00:59:40– Oui, parce que beaucoup de pays européens
00:59:43sont confrontés par le problème.
00:59:44– Et puis, il y a quand même un mot sur les associations
00:59:47qui viennent en aide aux migrants.
00:59:49Je pense qu'il va falloir un peu crever l'abcès de ce sujet.
00:59:51Les Italiens ont commencé à le faire, nous pas du tout.
00:59:54On vit un immense paradoxe où le ministère de l'Intérieur
00:59:56délègue, entre guillemets, à ces associations,
00:59:59l'accueil et la prise en charge de ces migrants.
01:00:01Donc, nous finançons ces associations qui ensuite…
01:00:03– Qui viennent en aide aux migrants.
01:00:04– Qui viennent en aide aux migrants,
01:00:05mais qui s'en servent comme d'une arme politique,
01:00:08parce qu'ils servent un projet politique.
01:00:10Et ensuite, systématiquement, dès qu'il y a une décision
01:00:12d'expulsion qui est prononcée par la justice administrative,
01:00:17vous voyez ces associations, financées par l'État,
01:00:20qui viennent essayer de casser les décisions qui sont prises.
01:00:24Et donc, c'est un peu le serpent qui se mord la queue.
01:00:25Et je pense qu'à un moment donné, un jour ou un autre,
01:00:28il va falloir qu'on crève cet abcès-là.
01:00:30– Mais ça n'a pas été prévu dans la loi Asie de l'immigration,
01:00:32en tout cas, qui a été votée.
01:00:34– Bien sûr, Laurence, mais parce que je pense qu'un jour,
01:00:37on sera obligés d'assumer, de dire que le ministère de l'Intérieur
01:00:40prend en charge l'intégralité de l'accueil, de la gestion des migrants.
01:00:44– Il va falloir recruter alors.
01:00:46– Mais même sur la dimension humanitaire,
01:00:47parce que si vous déléguez cette mission-là,
01:00:50qui est très importante dans sa dimension humaine,
01:00:52et aussi dans la gestion du traitement, du suivi des dossiers,
01:00:55si vous déléguez ça à des associations exclusivement,
01:00:58dont la plupart des membres sont des gens d'ultra-gauche
01:01:01et qui veulent simplement organiser la plus grande subversion migratoire
01:01:04dans notre pays, on n'y arrivera pas au bout de ce sujet.
01:01:08– On attend toujours la prise de parole de Gérard Darmanin, Éric Ruel.
01:01:11– Oui c'est vrai, ces associations, je dirais,
01:01:14prennent en chantage un peu notre humanité,
01:01:17c'est-à-dire que, bien sûr qu'il faut secourir des gens qui sont en mer
01:01:20et qui, au péril de leur vie, traversent des frontières maritimes,
01:01:24mais on voit bien aussi que ces associations ne vivent de subvention,
01:01:28ne survivent que parce que ce trafic humain continue quand même.
01:01:32Et puis, sans vouloir être trop anxiogène,
01:01:34le réchauffement climatique, vous avez abordé le sujet tout à l'heure,
01:01:37va évidemment inonder de nouvelles terres, va donc déplacer des populations
01:01:42et le flux migratoire auquel il faut s'attendre dans les années qui viennent
01:01:45va être très important.
01:01:46Alors, depuis très longtemps, et c'est vrai pour la France,
01:01:50– On n'en est qu'au début de ça, finalement.
01:01:51– Par l'ancienne Caisse centrale de coopération économique
01:01:53qui est devenue l'Agence française de développement,
01:01:55une de ses filiales, la Proparco, crée des projets industriels
01:01:59d'emplois sur place dans ces pays.
01:02:01Mais en fait, ça ne sert pas à grand-chose,
01:02:04il y a une démographie puissante, il y a le réchauffement climatique,
01:02:07et malheureusement…
01:02:08– Et l'attrait de l'El Dorado européen, en tout cas.
01:02:11– Et puis l'Europe passoire, le mirage.
01:02:13– On est le mirage, c'est ce qu'on disait, l'Europe passoire, l'Europe mirage.
01:02:16– Mais vous avez des pays qui ont tenté, je vous donne un exemple,
01:02:19Giorgia Meloni à la tête de l'Italie,
01:02:21alors elle a été condamnée par des postures morales
01:02:24depuis le début de son arrivée au pouvoir.
01:02:26– Gérald Darmanin.
01:02:27– Sauf qu'aujourd'hui, son déclaratif, ce qu'elle a dit,
01:02:29l'intention de maîtriser les gens qui arrivent sur les côtes italiennes,
01:02:33eh bien, ça a eu un effet dissuasif,
01:02:35elle est allée voir chacun des chefs d'État des pays du sud de la Méditerranée
01:02:39et elle leur a tenu un discours de vérité honnête.
01:02:41– Elle a payé aussi.
01:02:43– Et globalement, du coup, les chiffres sont en baisse.
01:02:45– Alors, on va écouter Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur des missionnaires,
01:02:49qui se trouve à Boulogne-sur-Mer à propos de ce naufrage de bateaux de migrants.
01:02:52– Bonjour monsieur le président de la République,
01:02:59je me suis rendu cet après-midi ici à Boulogne-sur-Mer,
01:03:02monsieur le maire, d'abord pour remercier les pêcheurs
01:03:09et les services de secours sous l'autorité du préfet Marétime
01:03:12et du préfet du département du Pas-de-Calais qui,
01:03:16toute la matinée, tout le début de cet après-midi,
01:03:18ont apporté secours à un naufrage d'une embarcation extrêmement frêle
01:03:22puisque sur un petit bateau de moins de 7 mètres,
01:03:2770 personnes s'étaient fait entasser par des passeurs
01:03:30partant des côtes boulonnaises pour aller évidemment se rendre en Grande-Bretagne.
01:03:36Et les secours sont intervenus extrêmement vite.
01:03:39Encore une fois, je veux remercier les pêcheurs qui sont intervenus
01:03:44et bien évidemment aussi tous les fonctionnaires de l'État,
01:03:47quels qu'ils soient les militaires, les douaniers, les policiers,
01:03:50les gendarmes, les sapeurs-pompiers et puis les associations de protection civile.
01:03:55Cette rapidité des secours a permis de sauver de trop nombreuses vies
01:03:59puisqu'il y a évidemment 51 personnes sauvées, vous le savez,
01:04:03dont 2 personnes qui sont malheureusement encore en urgence absolue.
01:04:07Et malheureusement, 12 personnes déclarées décédées,
01:04:11une dizaine de femmes, de ce que j'en sais, dont certaines seraient mineures.
01:04:17Et évidemment, c'est un drame.
01:04:19Dès qu'une personne perd la vie sur notre territoire,
01:04:22je voudrais évidemment avoir une pensée extrêmement émue pour elle,
01:04:28pour leur famille,
01:04:30elle qui cherchait sans doute un monde meilleur en Grande-Bretagne.
01:04:34Je voulais évidemment redire une nouvelle fois la détermination de notre pays,
01:04:40d'abord d'accueillir les personnes qui sont sur notre sol et qui demandent l'asile.
01:04:45Ces personnes qui sont sur le territoire du Nord-Pas-de-Calais, de la Somme,
01:04:49ont le droit de demander l'asile sur notre pays.
01:04:51Malheureusement, moins de 5% d'entre elles demandent l'asile en France.
01:04:55Ceux qui veulent, c'est partir.
01:04:56Vous le savez, depuis de très nombreuses années, en Grande-Bretagne,
01:05:00et le fait que nous avons énormément mis de moyens,
01:05:02d'abord à Calais, bien sûr, sur le tunnel de la Manche,
01:05:05ensuite vers Dunkerque,
01:05:06puisqu'il y avait beaucoup de départs il y a 2 ans à partir de la côte dunkerquoise,
01:05:10font qu'aujourd'hui, il y a beaucoup d'embarcations
01:05:13de personnes qui veulent aller en Grande-Bretagne
01:05:14à partir des côtes boulonnaises et puis jusque dans le Contentin.
01:05:18Et donc, nous oblige à, évidemment, mettre de plus en plus de moyens.
01:05:21Il y a aujourd'hui 1 700 policiers et gendarmes par jour
01:05:23qui sont mobilisés sur cette façade.
01:05:26Et de plus en plus de moyens financiers également
01:05:28avec nos amis britanniques pour pouvoir surveiller cette côte.
01:05:31Et aujourd'hui, nous mettons les moyens supplémentaires.
01:05:33Nous devons mettre des moyens supplémentaires
01:05:35sur la côte qui va, grosso modo, de Vimereux
01:05:38jusque la baie de Somme.
01:05:40Donc évidemment, ce matin, c'est un drame qui nous touche tous.
01:05:44Et en remerciant tous les secours qui ont pris des risques pour leur vie
01:05:47en sauvant ces 51 personnes.
01:05:49Et évidemment, à déplorer ces 12 décès qui, une nouvelle fois,
01:05:53font de la mer de la Manche que nous aimons tant,
01:05:56en tant qu'élus de la région,
01:05:58un lieu où les femmes, les enfants, les hommes meurent
01:06:01sous le coup des passeurs qui sont de véritables criminels.
01:06:05Et je voudrais ici remercier M. le procureur de la République
01:06:08qui nous accompagne, qui a ouvert une enquête, évidemment,
01:06:10puisque les passeurs, souvent d'origine étrangère,
01:06:14touchent beaucoup d'argent pour pouvoir faire passer
01:06:17des personnes, justement, en Grande-Bretagne.
01:06:18Ils sont les responsables, sont des criminels.
01:06:21Et je voudrais constater que la loi immigration
01:06:23que j'ai fait adopter avec le Parlement
01:06:25donne désormais des moyens extrêmement importants,
01:06:27puisqu'on risque juste de 15 à 20 ans de prison, désormais,
01:06:29pour le crime qui a été commis ce matin.
01:06:31M. le ministre, au-delà des moyens humains et sécuritaires
01:06:34que vous mettez en avant,
01:06:35les drames dans la mer du Nord se font quasiment plusieurs fois par an.
01:06:40Plusieurs fois par an, les morts s'accumulent.
01:06:43Est-ce qu'il y a vraiment une solution ?
01:06:44Alors d'abord, je voudrais remercier le travail
01:06:46que font les policiers et les gendarmes,
01:06:48parce que j'ai constaté, dans l'année 2023,
01:06:51comme vous, vous en avez fait la une de beaucoup de vos journaux,
01:06:54le fait qu'il y ait moins de gens qui aient passé en Grande-Bretagne.
01:06:58Il y a quand même plus de 20 000 personnes
01:07:00qui passent en moyenne en Grande-Bretagne,
01:07:01même si ce chiffre a baissé.
01:07:0260% des embarcations, puisque c'est d'abord tout...
01:07:06Quand nous intervenons, c'est évidemment pas simplement
01:07:09pour tenir la frontière pour nos amis britanniques,
01:07:11c'est pour empêcher les gens de prendre la mer
01:07:13dans des conditions extrêmement dangereuses,
01:07:15comme on l'a encore vu ce matin.
01:07:17Nous empêchons des personnes de prendre la mer pour les protéger.
01:07:20Et 60% des embarcations, aujourd'hui, connaissent un stop
01:07:24par les policiers et les gendarmes
01:07:25avant qu'ils n'arrivent à mettre les bateaux dans la mer.
01:07:28Et il n'y a pas plus de bateaux qui vont à la mer
01:07:32que dans les années précédentes.
01:07:33Simplement, aujourd'hui, par la patte du gain,
01:07:35vous comprendrez que là où il y avait 30 à 40 personnes
01:07:37qui étaient sur ces bateaux, des petits bateaux,
01:07:40avec une petite motorisation,
01:07:41aujourd'hui, il y a 170 à 80 personnes sur les mêmes bateaux.
01:07:44Et ce qui s'est sans doute passé, l'enquête dira,
01:07:46sous l'autorité du M. le Procureur de la République,
01:07:48c'est que ce bateau s'est sans doute très rapidement affaissé
01:07:51sur lui-même et moins de 8 personnes
01:07:53avaient un gilet de sauvetage ce matin fourni par les passeurs.
01:07:56Ce qui condamnait à la mort certaine d'une grande partie des personnes
01:08:00si nous n'arrivions pas très vite.
01:08:01Donc, ce que nous faisons fonctionne.
01:08:03Il n'y a plus aujourd'hui d'intrusions dans le port de Calais,
01:08:06dans le tunnel sous la Manche, contrairement à il y a 20 ans,
01:08:09de moins en moins de départs du côté de la côte belge
01:08:11et d'Inquerquoise.
01:08:12Mais évidemment, c'est une continuité sans fin
01:08:14puisque les gens, pour répondre à votre question,
01:08:16veulent partir en Grande-Bretagne.
01:08:17Et ce ne sont pas les dizaines de millions d'euros
01:08:19que nous négocions chaque année avec nos amis britanniques
01:08:21qui ne payent qu'un tiers de ce que nous dépensons, nous,
01:08:24l'Etat français depuis très longtemps.
01:08:25Moi, je voudrais remercier tout le travail qui a été fait
01:08:27depuis très nombreuses années,
01:08:29du démantèlement de la jungle de Calais
01:08:31par le ministre Bernard Cazeneuve
01:08:32jusqu'à ce que nous essayons de faire aujourd'hui
01:08:35avec des moyens extrêmement importants.
01:08:38Nous devons absolument, et ça, c'est un point très important,
01:08:41rétablir des relations particulières
01:08:43avec nos amis britanniques.
01:08:44Le nouveau gouvernement britannique a évoqué un reset
01:08:48avec l'Union européenne pour reprendre le mot
01:08:49du Premier ministre britannique.
01:08:51J'ai eu de très nombreux échanges
01:08:52avec 4 ministres de l'Intérieur britannique
01:08:54depuis que je suis en responsabilité.
01:08:56Je remercie Mme la ministre Cooper.
01:08:58D'abord, j'ai eu un échange téléphonique avec elle tout à l'heure,
01:09:00des condoléances qu'elle a dressées à la France.
01:09:02Mais aussi, je crois, et c'est très important,
01:09:05et ce sera sans doute le rôle du prochain gouvernement
01:09:07dès qu'il sera nommé, et donc du prochain ministre de l'Intérieur,
01:09:09de négocier ce que nous demandons et ce qui a été demandé
01:09:12par le président de la République, Abry Johnson,
01:09:14il y a plus de 2 ans, un traité migratoire
01:09:17entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne.
01:09:20Parce qu'aujourd'hui, les personnes qui vont,
01:09:24aujourd'hui, c'est sans doute des personnes
01:09:25du camp de la Grande de l'Afrique
01:09:26qui ont été concernées par ce drame,
01:09:29qui vont en Grande-Bretagne, ils vont pour rejoindre une famille,
01:09:31pour y travailler parfois dans des conditions
01:09:33qui ne sont pas acceptables en France.
01:09:36Et il est important de rétablir
01:09:37une relation migratoire classique
01:09:39avec notre ami et voisin, la Grande-Bretagne.
01:09:41Sinon, nous n'arrêterons évidemment pas,
01:09:43malgré tout l'effort que font les policiers et les gendarmes,
01:09:46cette difficulté qui touche le nord de la France.
01:09:48A quelle distance de l'embarcation ?
01:09:51Je vais te laisser, M. le procureur de la République,
01:09:52peut-être répondre, puisque l'enquête est ouverte,
01:09:54sur ce qu'il sait de l'enquête,
01:09:56et notamment de l'embarcation, peut-être s'il le souhaite.
01:10:00Mais à quelle distance de la côte a-t-il besoin d'embarquement ?
01:10:04D'abord, une enquête a été ouverte,
01:10:09a été ouverte des connaissances des événements,
01:10:14des chefs d'aides à des étrangers en situation irrégulière
01:10:18aggravés par les circonstances de bandes organisées
01:10:21et donc de risques d'infirmité ou de mort.
01:10:24C'est un délit qui est puni de 15 ans de réclusion criminelle,
01:10:28d'association de malfaiteurs en bandes organisées,
01:10:30et également d'homicides involontaires aggravés.
01:10:33Ces investigations sont conduites par l'Ultime,
01:10:36l'Office de lutte contre le trafic,
01:10:38le trafic illicite de migrants,
01:10:41qui actuellement a 33 personnes qui sont auditionnées,
01:10:44les personnes qui ne sont ni décédées naturellement
01:10:47et par ailleurs les personnes qui ne sont pas hospitalisées,
01:10:49puisque 12 personnes sont encore hospitalisées.
01:10:51Dans le cadre de ces auditions,
01:10:53ça nous permettra de déterminer les conditions
01:10:55dans lesquelles les événements sont survenus,
01:10:57à la fois de la zone de départ précise,
01:10:59à la fois les conditions dans lesquelles le bateau a coulé,
01:11:03sachant qu'il est coulé à peu près à 5 km
01:11:07au large du Cap Grinet.
01:11:10Par ailleurs, ces faits interviennent
01:11:13dans une succession d'événements,
01:11:14puisque le parquet de Boulogne-sur-Mer
01:11:16a connu depuis le début de l'année de 8 événements
01:11:20concernant des naufrages,
01:11:22avec 33 décès pour le ressort de Boulogne-sur-Mer.
01:11:26Je ne compte pas les autres décès qui sont intervenus
01:11:28et qui portent un nombre plus élevé
01:11:31sur l'ensemble de la côte française.
01:11:34Actuellement, nous avons au sein du parquet de Boulogne
01:11:37une vingtaine d'affaires, donc d'enquêtes,
01:11:39qui sont conduites pour remonter des filières
01:11:42d'immigration clandestine, de mise à disposition de bateaux.
01:11:46Et cette année, nous avons jugé 84 personnes,
01:11:49soit en flagrance, soit sur des affaires
01:11:52de démantèlement de filières
01:11:55concernant des faits des étrangers en situation irrégulière.
01:11:59Voilà les seuls éléments que je peux vous donner.
01:12:02...
01:12:03Actuellement, sur les nationalités,
01:12:05nous avons des informations qui nous permettent de considérer
01:12:07que ce sont des personnes d'origine africaine,
01:12:10essentiellement d'origine érythréenne,
01:12:11mais nous n'avons pas d'éléments consolidés
01:12:14qui nous permettraient de dire, d'une part,
01:12:16les nationalités précises par nature de nationalité,
01:12:21ni les tranches d'âge précises des 12 décédés,
01:12:24sachant que nous avons 6 mineurs
01:12:27et une surreprésentation féminine, comme l'a indiqué M. le ministre,
01:12:30puisqu'il y a 10 femmes qui sont décédées.
01:12:32...
01:12:34Ce sont donnés les invités...
01:12:35Voilà, donc, pour les mots de Guirec-Lebrun,
01:12:38le procureur de Boulogne-sur-Mer,
01:12:40après ce drame en mer, cette embarcation,
01:12:42avec 70 personnes, 12 personnes décédées,
01:12:4610 femmes, parmi elles des femmes mineures,
01:12:49essentiellement des Africaines, des Érythréennes,
01:12:51selon ce procureur, qui a aussi,
01:12:54et c'est important de le noter, Jean-Sébastien Ferjou,
01:12:57expliqué les efforts qui se sont faits
01:12:58pour tenter de démanteler ces filières de passeurs.
01:13:0184 personnes ont été jugées depuis le début de l'année, a été dit.
01:13:04Il n'empêche, les embarcations prennent la mer tous les jours,
01:13:07avec des drames à la clé, tous les jours, presque.
01:13:10C'est ça, le véritable paradoxe.
01:13:12Notamment pendant l'été,
01:13:13personne ne connaît qu'il y a eu des efforts
01:13:15qui ont été faits par la police française
01:13:17pour, justement, essayer d'endiguer ces filières-là,
01:13:20même si la presse britannique, de son côté,
01:13:22considère que les Français, dans un certain nombre de circonstances,
01:13:25ferment les yeux sur certaines embarcations,
01:13:28en disant, après tout, s'ils sont passés au Royaume-Uni,
01:13:30nous ne les avons plus.
01:13:31À Calais, ce qui a certainement existé un peu dans le passé,
01:13:34moins aujourd'hui.
01:13:35Maintenant, on peut se poser la question,
01:13:36pourquoi est-ce qu'on ne tape pas plus au portefeuille ?
01:13:38Parce que ces filières de passeurs, ça leur apporte beaucoup d'argent.
01:13:41Et donc, il y a du blanchiment de cet argent.
01:13:43Et cet argent-là, on peut le retrouver.
01:13:45Les services de l'État mettent beaucoup, beaucoup d'efforts
01:13:47à aller chercher, parfois, des poux dans la tête
01:13:50de petites entreprises,
01:13:52parce que c'est facile de leur demander,
01:13:54parce qu'elles ne vont pas s'enfuir.
01:13:55Certainement moins vis-à-vis de gens
01:13:58qui gagnent beaucoup d'argent dans ces filières-là,
01:14:00qui relèvent d'un véritable esclavage humain,
01:14:02parce que c'est le trafic d'êtres humains dont il s'agit.
01:14:05Et peut-être y a-t-il un défaut de volonté politique.
01:14:08Malgré tout, encore là-dessus,
01:14:09parce que c'est vrai que la relation entre le Royaume-Uni et la France,
01:14:12même si un nouveau traité,
01:14:14Gérald Darmanin l'a rappelé, a été signé en 2022,
01:14:18il y a quand même beaucoup de mauvaise volonté de part et d'autre.
01:14:20Parce que les Français disent, écoutez, regardez,
01:14:22vous voyez bien que vous continuez à être un moteur aspirant,
01:14:25puisque les gens qui arrivent à passer, vous les intégrez.
01:14:28Et donc, gérez votre problème avec des Britanniques,
01:14:30mais nous vous payons pour les...
01:14:31Bref, et chacun, en quelque sorte, joue avec la vie d'être humain.
01:14:35– Rachel Kahn, j'aimerais vous entendre sur ce drame absolu,
01:14:37sur ces morts, 12 morts au minimum.
01:14:39– Oui, c'est affreux, c'est inqualifiable, surtout en 2024.
01:14:45Et moi, j'ai passé trois mois à Lampedusa,
01:14:48dans un camp, en fait, de migrants.
01:14:53Et c'est tout un parcours pour ces personnes-là.
01:14:56C'est-à-dire que c'est tout un parcours, depuis chez eux,
01:15:00où ils quittent tout, ils sont prêts à tout quitter,
01:15:02des femmes enceintes, des enfants...
01:15:05– Pour un mirage, encore une fois.
01:15:08– Pour un mirage, et surtout, pour toute une série de passeurs,
01:15:11qui, effectivement, vous avez raison de le rappeler,
01:15:13les maltraitent, c'est de la maltraitance,
01:15:16en leur prenant tout leur argent.
01:15:18Ensuite, ils sont sur les côtes libyennes,
01:15:20où ils subissent des sévices sans nom,
01:15:22et je ne vous parle même pas de ce qui se passe sur les femmes,
01:15:25et les enfants, les jeunes filles,
01:15:28pour arriver là, à s'échouer dans la mer.
01:15:30Donc, c'est vrai qu'il y a, effectivement,
01:15:33la communauté européenne qui doit véritablement agir
01:15:38et mettre en place très fortement,
01:15:40et sanctionner, en fait, ces profiteurs de misère,
01:15:44mais aussi une collaboration étroite entre les États européens,
01:15:48et puis que la communauté internationale se réveille,
01:15:51parce qu'elle donne des résolutions à la communauté internationale,
01:15:54mais par rapport à ces droits humains-là, on l'entend très peu.
01:15:58Et puis, quel signal envoyons-nous aussi ?
01:16:00Est-ce qu'on envoie le signal de la grande fermeté, Sabrina Medjaber,
01:16:04ou est-ce qu'on envoie le signal, voilà, il y a de la place,
01:16:08venez, on peut vous accueillir ?
01:16:09C'est ça, aussi, c'est quel signal on envoie vers ces pays ?
01:16:13Nous, l'Europe, et nous, la France.
01:16:15Et le Royaume-Uni, il y a un signal de très grande fermeté
01:16:20avec les faibles, et de faiblesse avec les forts.
01:16:23En réalité, c'est que l'immigration, de toute façon,
01:16:27c'est une donne qui va s'accroître,
01:16:29c'est une donne que le politique ne peut pas escamoter du débat démocratique.
01:16:34Plusieurs pays européens ont pris en main cette question.
01:16:37Je pense à l'Italie, je pense au Danemark, je pense à l'Angleterre.
01:16:40La France, elle doit aussi prendre ses responsabilités,
01:16:44non pas par rapport à l'idéologie de l'immigration,
01:16:46c'est-à-dire celle de, finalement, la figure du migrant, délinquant, etc.,
01:16:51mais celle, vraiment, de l'intégration sociale et culturelle de l'immigration.
01:16:56Il faut vraiment que la France réfléchisse à comment faire
01:16:59pour que l'État français, qui est un État-providence,
01:17:02c'est-à-dire un État où la communauté nationale existe,
01:17:05où l'État finance la communauté nationale,
01:17:07contrairement aux États, par exemple, aux États-Unis ou l'Angleterre,
01:17:10qui sont des modèles multiculturalistes qui érodent la solidarité nationale,
01:17:14eh bien, il faudrait penser à comment intégrer,
01:17:16sur le plan culturel et économique, toutes ces personnes,
01:17:19sans leur faire miroiter, effectivement, le mirage des aides sociales,
01:17:23le mirage du travail, le mirage d'une santé économique
01:17:25qui permettrait à tous de s'intégrer par le travail
01:17:27et donc de s'intégrer par la culture et la voie économique.
01:17:31Et à partir de là, je pense que si la France mettait sur la table,
01:17:35comme l'a fait Mme Méloni, comme l'ont fait les Danois, par exemple,
01:17:38avec des lois sur les sociétés parallèles, des plans anti-ghettos,
01:17:41pour éviter, justement, les heurts civilisationnels
01:17:43qui conduisent à ce qu'on a vécu, ce qu'on a vu en Grande-Bretagne cet été,
01:17:48eh bien, il faut aussi penser comment gérer notre immigration
01:17:51sans que ce soit, comment dire, une forme d'imprécation,
01:17:56une forme d'idéologie mortifère, comment accepter, finalement,
01:18:00la gestion d'une immigration saine pour un État,
01:18:03sans que cela ne conduise à des heurts civilisationnels.
01:18:05– Il s'agit, et on a entendu le procureur, de ressortissants érythréens.
01:18:09Donc ce sont des gens qui sont en transit sur le plan français.
01:18:12– Bien sûr, mais ils n'arrivent pas à rester en France.
01:18:15– C'est pour ça que Gérald Darmanin réclame un traité migratoire
01:18:17entre Londres et l'Union Européenne,
01:18:19mais en réalité, la France est ligotée, la France ne peut rien faire.
01:18:23C'est ça, la vérité, non ?
01:18:25Éric Revelle ?
01:18:26– Oui, vous avez raison, parce qu'on parlait tout à l'heure de cette Europe passoire,
01:18:32et notamment, Louis de Rugny en parlait des frontières extérieures,
01:18:34mais il y a aussi des pays, effectivement, où il y a une volonté politique,
01:18:37et où il y a des choses qui ont été faites,
01:18:39et Sébastien Ferrucci vous l'a rappelé tout à l'heure,
01:18:41mais quand même, Darmanin, il a raison, vraiment,
01:18:45sur un point sur lequel il faut insister,
01:18:47c'est que ce trafic d'êtres humains répond à la loi,
01:18:50comme toute loi économique, de l'offre et de la demande.
01:18:53La demande, c'est des gens qui fuient la misère,
01:18:55l'offre, c'est ces passeurs sans scrupules qui s'enrichissent,
01:19:01et pardonnez-moi, je pense aussi à ces gens idéologisés
01:19:05dans les associations, qui aident, qui croient aider,
01:19:09mais en fait, ces gens livrent, notamment en Grande-Bretagne,
01:19:12à des exploiteurs du travail de ces migrants,
01:19:15ils leur livrent une main-d'oeuvre extrêmement bon marché,
01:19:19et ces gens de gauche qui expliquent, qui dénoncent le travail,
01:19:24qui dénoncent l'exploitation, en fait, c'est eux-mêmes qui livrent,
01:19:27notamment en Grande-Bretagne, où il suffit d'arriver sur le marché,
01:19:30c'est eux qui livrent cette main-d'oeuvre bon marché.
01:19:32– C'est eux qui défendent les gens, non mais, il faut qu'ils…
01:19:35– C'est clair qu'ils défendent en fait les passeurs,
01:19:38moi c'est ça qui meurt, quand on voit que dans le bateau,
01:19:41ceux qui font du bateau savent qu'un bateau de 7 mètres,
01:19:44jamais on peut mettre 70 personnes dessus,
01:19:46non mais même 20, même 30, c'est beaucoup trop,
01:19:48donc s'ils font ça et qu'ils donnent des gilets de sauvetage
01:19:52à seulement 8 personnes sur 70, ils savent très bien ce qui va se passer,
01:19:57et donc la lutte doit se faire aussi pour démanteler tous ces réseaux de passeurs,
01:20:02mais qui souvent sont eux-mêmes des érythréens,
01:20:05sont eux-mêmes issus des communautés qu'ils transportent,
01:20:07et sans là pour le coup une vraie coopération européenne
01:20:11entre les services de police européens,
01:20:12je sais qu'entre par exemple les services français et les services allemands,
01:20:15la coopération se passe très bien, parce qu'il y a beaucoup de liens en fait,
01:20:19les passeurs souvent viennent déposer, prennent l'argent
01:20:21et ensuite partent en Allemagne ou dans un autre pays de l'Union Européenne,
01:20:24mais c'est vrai que c'est le travail sur lequel il faut intensifier tous les efforts,
01:20:28puisque sans passeurs en réalité, les migrants ne partent pas tout seuls,
01:20:32on ne commande pas comme ça des Zodiacs qui font 7 mètres sans ordinateur.
01:20:37– Et on parle de 700 traversées depuis le début de l'année,
01:20:39c'est industriel encore une fois.
01:20:41– Et puis il faut quand même imaginer que tout l'écosystème local
01:20:45est tellement imprégné par cette dramatique actualité,
01:20:49que si vous allez dans des magasins de sport par exemple,
01:20:51Décathlon à Boulogne-sur-Mer, vous ne pouvez pas trouver de gilet de sauvetage,
01:20:54parce qu'il y a des arrêtés d'interdiction de vente
01:20:57dans des magasins de sport, de tout objet nautique qui permet de flotter,
01:21:01et donc c'est tout un écosystème, toute une région qui vit comme ça,
01:21:05avec l'empreinte du deuil, des naufrages, de la misère,
01:21:09de gens pour lesquels ils n'ont aucune haine évidemment,
01:21:12ce sont les premiers à pleurer dès lors qu'il y a des morts noyés,
01:21:17c'est les premiers à détester les passeurs,
01:21:19et ce sont les premiers aussi à subir les squats illégaux de migrants
01:21:24qui viennent au bout de leur jardin et qui leur mènent de facto la vie impossible,
01:21:28puisque c'est sans respect de la loi, sans respect des normes sanitaires,
01:21:31et donc il est vraiment temps de s'attaquer à ce problème.
01:21:35– Mais on vient de voter une loi Asile et Migration,
01:21:38encore une fois, qui n'a résumé aucun des problèmes
01:21:41– Chère Laurence, la loi Asile et Migration, elle concerne le droit français,
01:21:44si la France fait adopter une loi un tout petit peu plus ferme,
01:21:48parce que globalement ce n'est pas une loi qui règle tous les sujets,
01:21:50elle est un chouïa plus ferme que ce qui existait par le passé,
01:21:53et que par ailleurs, vous avez d'autres pays de l'Union Européenne
01:21:56qui ne jouent pas le jeu, je pense par exemple,
01:21:58alors là je ne pense pas qu'ils soient passés par ce pays-là,
01:22:00mais l'Espagne qui a un rôle très ambigu dans sa politique migratoire,
01:22:03en fait on est tout seul, et là c'est les limites de la coopération européenne,
01:22:07et moi je me souviens, puisque Gérald Darmanin l'a cité,
01:22:10je me souviens de Bernard Cazeneuve lorsqu'il était ministre de l'Intérieur,
01:22:14qui avait rétabli les contrôles systématiques aux frontières,
01:22:17mais réellement systématiques, jour et nuit, le long de la frontière franco-italienne,
01:22:21après les attentats qui avaient frappé Paris en 2015,
01:22:24ça fonctionnait très bien, il n'y avait aucun habitant,
01:22:27tous les habitants comprenaient ce qui se passait,
01:22:29et personne ne se plaignait d'ouvrir son coffre
01:22:31dès qu'il y avait un contrôle de monnaie,
01:22:33parce qu'il savait que c'était dans l'intérêt général.
01:22:35Il faudrait toujours rétablir des contrôles automatiques aux frontières,
01:22:38si tenté que l'administration des douanes existe toujours,
01:22:41parce qu'on l'a démantelé malgré tout, il y a un problème de moyens humains,
01:22:44mais le Conseil d'État a décidé en application du droit européen
01:22:47que si une personne de février dernier n'avait pas de papier
01:22:51pour rentrer sur le territoire, il n'était pas possible au policier français
01:22:55qu'il arrêtait ou qu'il a contrôlé de la renvoyer à l'extérieur du territoire français.
01:22:58Donc de toute façon, il y a une telle absurdité en quelque sorte
01:23:02du discours politique français qui martèle,
01:23:05qui veut endiguer les flux migratoires,
01:23:07et par ailleurs une réalité institutionnelle qui fait qu'on ouvre des facteurs.
01:23:10– On est entravés par nous-mêmes.
01:23:11– Parce qu'il y a la question du financement des associations,
01:23:13même s'il y a des associations qui font aussi un travail humain,
01:23:16parce que ce sont des êtres humains,
01:23:19donc il y a une part du travail de ces associations-là qui est utile,
01:23:22parce qu'il s'agit quand même d'aider des gens qui sont,
01:23:25enfin voilà, des personnes comme nous tous, évidemment.
01:23:28Mais il y a aussi cette réalité juridique, la Cour européenne des droits de l'homme,
01:23:32la Cour de justice de l'Union européenne, le Conseil d'État français,
01:23:35le Conseil concessionnaire, regardez la fameuse loi immigration,
01:23:37elle a été expurgée de tout ce qui la rendait plus dure que l'état du droit précédent,
01:23:42mais c'est aussi un défi politique vertigineux,
01:23:44c'est aussi un défi politique qu'il faudra gérer parce que
01:23:47la marge de souveraineté populaire qui reste aux populations européennes
01:23:50est très faible, que ce soit en France ou au Royaume-Uni,
01:23:52une des clés du Brexit, c'était le contrôle des flux migratoires,
01:23:54mais regardez où on est au Royaume-Uni.
01:23:56Mais il ne faut jamais oublier que ces personnes préfèrent quitter leur pays
01:24:00quitte à mourir en mer en fait, et c'est ça le truc,
01:24:03je trouve que dans nos politiques, la détresse,
01:24:06on est dans un monde, c'est richesse du monde, pauvreté des nations,
01:24:10on parlait du dérèglement climatique, mais la question politique aussi,
01:24:13elle est majeure, on critique beaucoup l'Occident,
01:24:15on critique beaucoup la démocratie,
01:24:17ce sont des territoires où les hommes n'ont pas la possibilité
01:24:20de vivre libre et de s'épanouir librement.
01:24:23On parle des territoires d'où partent ces migrants, évidemment.
01:24:26Même si c'est un peu loin sur ce point-là,
01:24:28il y a un grand paradoxe aussi, il faut le rappeler,
01:24:30souvent ceux qui partent sont ceux qui ont les moyens de partir,
01:24:32c'est-à-dire que les plus pauvres et les plus précaires...
01:24:34Le passage coûte 4 à 5 000 euros.
01:24:36Parfois c'est tout un village qui se cotise.
01:24:38L'armature intellectuelle pour se projeter.
01:24:40Allez, 18h30, l'heure du rappel des titres de l'actualité
01:24:43sur CNews et Europe 1 avec Adrien.
01:24:46Adrien.
01:24:50Le feuille-tombe autour du Premier ministre se poursuit
01:24:53après les pistes Bernard Cazeneuve et Thierry Baudet.
01:24:55Xavier Bertrand est de nouveau évoqué pour récupérer Matignon.
01:24:58Un manque de respect pour le Rassemblement national
01:25:00qui annonce une censure si le président LR de la région Haute-France
01:25:03venait d'être nommé.
01:25:04Censure également avancée à gauche par Mathilde Panot
01:25:07en cas de nomination d'un gouvernement hors NFP et hors Lucie Castex.
01:25:10Un homme placé en garde à vue lundi soir
01:25:12dans le cadre de l'enquête sur l'incendie
01:25:14qui a fortement endommagé une église de Saint-Omer.
01:25:16Le suspect est connu pour des faits similaires
01:25:18de destruction par incendie.
01:25:19Le procureur envisage à ce stade une qualification criminelle
01:25:22des faits pour destruction de biens par moyens dangereux
01:25:24en raison de la religion.
01:25:26Et puis l'Union européenne regrette dans un communiqué
01:25:28que la Mongolie n'ait pas arrêté Vladimir Poutine.
01:25:30Il s'agissait là de la première visite du président russe
01:25:33dans un pays membre de la Cour pénale internationale.
01:25:35Depuis mars 2023, Vladimir Poutine est visé par un mandat d'arrêt
01:25:38pour des suspicions de déportation illégale d'enfants ukrainiens
01:25:41vers la Russie.
01:25:42La Mongolie, membre de la CPI, n'a donc pas respecté ses obligations
01:25:45selon un porte-parole de l'UE.
01:25:47Merci beaucoup, Adrien Fontenot.
01:25:49On va faire une petite pause.
01:25:50On sera dans un instant avec Ségolène Royal.
01:25:52Fait-elle partie de ceux qui sont reçus par Emmanuel Macron ?
01:25:56On sait qu'Emmanuel Macron continue de consulter.
01:25:58Il a appelé cet après-midi la France insoumise à nouveau.
01:26:01Il a appelé le Parti socialiste, il a appelé les écologistes.
01:26:04Quel nom va sortir de son chapeau ?
01:26:06Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand ?
01:26:08On pose toutes ces questions à Ségolène Royal
01:26:11dans un instant sur CNews et sur Europe 1.
01:26:13A tout de suite.
01:26:1618h38, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
01:26:2050 jours d'attente et toujours rien qui vient à l'horizon.
01:26:24Ségolène Royal, bonsoir.
01:26:25Bonsoir.
01:26:26Bienvenue dans notre émission.
01:26:27On voit un défilé, un balai incessant à l'Elysée
01:26:31de politiques qui ne sont reçues que des hommes.
01:26:34Nicolas Sarkozy, François Hollande, Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand.
01:26:38Vous avez dit que vous étiez disponible pour le poste de Premier ministre.
01:26:41Avez-vous été reçu ou même sollicité, Ségolène Royal ?
01:26:44Il y a deux hypothèses.
01:26:46Soit Emmanuel Macron a déjà choisi son Premier ministre
01:26:49et teste sur un nom qu'il a déjà choisi.
01:26:51Soit il ne l'a pas encore choisi et je suis disponible pour le rencontrer.
01:26:55Même si ce n'est pas moi qui suis choisi.
01:26:57Parce que c'est toujours intéressant quand même de faire...
01:26:59Un dialogue.
01:27:00Oui, et puis un point de vue.
01:27:02Parce que construire une solution,
01:27:04c'est aussi prendre en considération tous les points de vue.
01:27:07Donc voilà, je suis disponible en effet pour être reçu.
01:27:10Mais ce n'est pas ni une obligation ni une demande.
01:27:12Et peut-être qu'il a déjà choisi d'ailleurs.
01:27:14Sans doute.
01:27:15Mais est-ce qu'il faut des critères pour être reçu par le Président de la République ?
01:27:18Vous avez été finaliste à l'élection présidentielle de 2007, chacun le sait.
01:27:21Votre nom est cité dans la presse internationale à l'heure où on se parle.
01:27:25Mais l'Elysée ne vous a pas appelé.
01:27:28Non, mais vous savez, je ne demande rien.
01:27:31Moi, je suis quelqu'un de très poli, de respectueux.
01:27:33Mais si je suis sollicitée, bien sûr,
01:27:35ce sera avec plaisir que je ferai valoir mon point de vue.
01:27:38D'ailleurs, que je donne en toute transparence sur l'ensemble des médias où je suis invitée.
01:27:43Mais que diriez-vous au Président Ségolène Royal ?
01:27:45Je dirais premièrement qu'il faut quelqu'un qui parle à tout le monde,
01:27:49qui n'a pas d'ennemis,
01:27:51qui a l'expérience de l'ensemble des institutions du pays.
01:27:54Donc j'ai tout un peu habité finalement ces institutions.
01:27:57Vous rappelez l'élection présidentielle.
01:27:59Donc je pense que c'est une femme de rassemblement.
01:28:02Et puis, bien sûr, je connais bien l'appareil d'État.
01:28:05Je travaillais septembre et France Olympia.
01:28:07Pour apprendre le métier, justement, j'ai été quatre mandats députée.
01:28:10J'ai présidé une région pendant dix ans.
01:28:12J'étais plusieurs fois mini.
01:28:13J'ai négocié la COP 21, les relations internationales sur le climat.
01:28:17Donc voilà, je peux mettre cette compétence au service de l'émergence
01:28:22d'une solution de création d'un gouvernement d'union républicaine.
01:28:29C'est-à-dire, à partir du moment où il y a eu le front républicain,
01:28:32pourquoi ne pas avoir un gouvernement d'union républicaine ?
01:28:35Sachant que les grandes confrontations idéologiques,
01:28:38de toute façon, ne vont pas tarder,
01:28:40puisqu'elles auront lieu lors de l'élection présidentielle.
01:28:42C'est-à-dire que dans un an et demi,
01:28:44la campagne des élections présidentielles commence.
01:28:46Donc il faut aussi quelqu'un qui ne soit pas candidat à l'élection présidentielle
01:28:49puisqu'il ne doit pas faire d'ombre aux appareils des partis politiques.
01:28:54Et d'ailleurs, j'observe que depuis que je dis ma disponibilité,
01:28:58personne n'a dit que si c'est Ségolène Royal, on censure.
01:29:00– C'est vrai.
01:29:01– Les socialistes ne peuvent pas le dire,
01:29:03parce qu'il n'y aurait pas eu 2007, les socialistes disparaissaient.
01:29:06Si on avait eu deux élections présidentielles
01:29:09avec une non-présence au second tour de suite,
01:29:12c'était fini, les socialistes, j'ai donné tout mon engagement.
01:29:16LFI, je l'ai toujours respectée, les écologistes ne peuvent pas me dire
01:29:20que je ne suis pas écologiste, donc au moins de ce côté-là.
01:29:23Et ce que je voudrais dire, c'est que par rapport à ce qu'on voit,
01:29:27c'est-à-dire des candidats ensuite qui sont récusés, etc.,
01:29:30c'est que si jamais je peux être utile et avoir le feu vert
01:29:36du président de la République pour tenter d'organiser un gouvernement
01:29:42et voir s'il peut y avoir une censure,
01:29:44c'est au fond qu'on ne demande pas l'avis.
01:29:46Je n'ai pas besoin de savoir si les gens sont d'accord ou pas d'accord.
01:29:50Je pense qu'au stade auquel nous sommes,
01:29:52il faut qu'il y ait un choix sans demander les avis
01:29:55et il faut essayer ce choix.
01:29:57– Louis Drayne a une question.
01:29:58– Ségolène Auréal, ce que vous dites entre les lignes,
01:30:00c'est que si Emmanuel Macron vous choisissait vous,
01:30:02vous proposait vous d'être Première Ministre,
01:30:05vous lui offririez la garantie de ne pas être censuré ?
01:30:09– Non, il n'y a pas de garantie de ne pas être censuré,
01:30:11ça c'est le pouvoir du Parlement.
01:30:14– Oui, mais ce que vous disiez c'est que vous avez des amis à gauche,
01:30:17au sein du Nouveau Front Populaire.
01:30:19– Oui, mais après il y a les autres formations politiques
01:30:21et c'est parce qu'on pourrait réussir à faire un gouvernement
01:30:24d'union républicaine qu'il pourrait y avoir au moins
01:30:27une acceptation tacite, pas forcément un vote pour ce gouvernement,
01:30:31mais au fond laisser les intérêts du pays,
01:30:35l'emporter sur les intérêts des partis,
01:30:38surtout avec depuis, vous avez vu la note du Trésor,
01:30:41c'est-à-dire qu'on a quand même une marge de manœuvre extrêmement étroite,
01:30:44la situation économique de la France se dégrade,
01:30:46donc je pense qu'il ne faut plus tarder
01:30:48et regarder ensemble quelles solutions on peut apporter
01:30:50pour redresser les comptes publics, ça c'est vraiment l'urgence.
01:30:53– Mais du coup, puisqu'on est vraiment encore dans la tambouille du moment,
01:30:57parce qu'en fait on est suspendu à chaque fois
01:30:59aux nouvelles consultations d'Emmanuel Macron,
01:31:01votre ancienne famille politique, le Parti Socialiste a annoncé
01:31:04que si c'était Bernard Cazeneuve, il censurerait Bernard Cazeneuve,
01:31:08qu'est-ce que vous en pensez ?
01:31:10– C'est normal, Bernard Cazeneuve est sorti, enfin c'est normal,
01:31:12je les comprends puisque Bernard Cazeneuve est sorti du Parti Socialiste
01:31:16au moment de la constitution de la NUPES, en critiquant la NUPES,
01:31:19donc il ne peut pas aujourd'hui représenter la NUPES.
01:31:23– Mais il y a une différence entre ne pas être tout à fait d'accord et censurer,
01:31:26Bernard Cazeneuve était quand même le chef du gouvernement de François Hollande,
01:31:31était le chef de la majorité, donc le patron des députés PS
01:31:34pendant plusieurs mois lorsqu'il était Premier ministre.
01:31:37– Oui mais quand il était Premier ministre,
01:31:39aujourd'hui la situation politique a changé,
01:31:41d'ailleurs je ne sais même pas si Bernard Cazeneuve est candidat,
01:31:43vous avez remarqué ?
01:31:44– S'il ne l'était pas, il l'aurait fait savoir.
01:31:46– Mais peut-être que son nom circule, ce n'est pas désagréable.
01:31:49– On le sent quand même quand les gens ne veulent pas y aller.
01:31:51– Mais on ne sent pas d'être Premier ministre ou pas, on le dit,
01:31:54on vient s'expliquer, il refuse toutes les invitations,
01:31:57je ne sais pas s'il est candidat, moi j'ai même eu un doute,
01:32:00quand j'ai lu les conditions qu'il mettait à Emmanuel Macron,
01:32:03on n'a jamais vu ça, lors de la nomination d'un Premier ministre,
01:32:05il dit je veux bien être reçu, mais je vais poser mes conditions,
01:32:09je vais négocier, je veux nommer tous les ministres,
01:32:11y compris le ministre des affaires étrangères,
01:32:13je me suis dit tiens ça c'est quelqu'un qui n'a pas si envie que ça,
01:32:16d'aller à Matignon, parce que c'est risqué Matignon.
01:32:19– Vous ne posez aucune condition à Emmanuel Macron ?
01:32:21– Pourquoi M. Baudet n'est pas allé à Matignon ?
01:32:24– Pourquoi ?
01:32:25– Je ne sais pas, mais c'est vrai que c'est risqué d'aller à Matignon,
01:32:29si on a des positions…
01:32:31– Et vous, si on vous proposait, vous ne poseriez aucune condition à Emmanuel Macron ?
01:32:34C'est-à-dire que tous les choix d'Emmanuel Macron,
01:32:36la poursuite de sa politique, vous n'y verriez rien ?
01:32:39– La poursuite de la politique, ça c'est le Parlement
01:32:41et l'ensemble des forces vives du pays qui vont décider ensuite.
01:32:44– Mais par exemple un sujet, la réforme des retraites,
01:32:46qu'est-ce que vous feriez vous si vous étiez à Matignon ?
01:32:48– La réforme des retraites, il y a une mise à plat,
01:32:50il y a une remise à plat de ce qu'on peut améliorer dans le dispositif.
01:32:54Il n'y a ni le maintien pur et dur, ni la suppression pure et dure,
01:32:58puisque si on fait un gouvernement d'union républicaine,
01:33:00il faut que chacun y mette du sien.
01:33:02Et comme je le disais tout à l'heure, les grands choix idéologiques,
01:33:05ils se feront au moment de l'élection présidentielle.
01:33:07Donc aujourd'hui, moins on secoue le pays, le pays a besoin de tranquillité.
01:33:10– D'accord, mais il y a des forces politiques qui veulent censurer ces lois,
01:33:13qui veulent revenir en arrière, la loi immigration également par exemple.
01:33:16– C'est le travail d'une future première ministre de consensus,
01:33:20qui va mettre chacun devant ses responsabilités,
01:33:23qui va prendre le temps de parler, qui va regarder les choses ligne à ligne.
01:33:27Comme j'ai toujours fait d'ailleurs dans mes responsabilités politiques,
01:33:30que ce soit les lois que j'ai faites voter en tant que ministre de l'Environnement,
01:33:33j'ai toujours rassemblé au-delà de mon camp politique,
01:33:36que ce soit dans ma région, 98% des délibérations de ma région
01:33:39ont été votées par la droite.
01:33:40Donc je pense qu'on est dans un contexte tout à fait particulier
01:33:43où aujourd'hui un premier ministre est facilitateur et médiateur,
01:33:48il fait émerger des confrontations et des oppositions le meilleur.
01:33:55– Une question de récréation.
01:33:57– Vous avez mis le doigt sur un point très important,
01:33:59vous avez parlé de cette note du Trésor, qui a été révélée par le Figaro pour les cités,
01:34:03qui dit qu'on est à nouveau dérapage de 15 à 16 milliards.
01:34:05Alors imaginez, vous êtes première ministre,
01:34:08vous avez une urgence, c'est celle du budget,
01:34:11vous êtes plutôt pour augmenter les dépenses, pour augmenter les impôts,
01:34:17vous faites un budget de gauche ou bien vous dites non,
01:34:20il faut maintenant tailler dans des dépenses qui ne sont plus finançables ?
01:34:23– Je suis certaine que la question de la méthode est cruciale pour trouver des solutions.
01:34:30Donc je ne vais pas aujourd'hui tout de suite vous dire je vais faire ci, je vais faire ça,
01:34:33ça, ça va directement à l'échec dans une négociation.
01:34:37En revanche, vous savez c'est assez simple,
01:34:40un budget, il y a les recettes et les dépenses.
01:34:42En revanche, pour gagner du temps, moi ce que je suggérerais,
01:34:45c'est que tous ceux qui sont dans les commissions des finances de l'Assemblée nationale et du Sénat,
01:34:51puissent travailler ensemble quelle que soit leur sensibilité politique
01:34:54et qu'on regarde ligne à ligne ce qui se passe,
01:34:57ligne à ligne et intelligemment, ligne à ligne.
01:35:00Et du côté des recettes, c'est là où c'est plus politique
01:35:04et souvent où c'est plus polémique par rapport à la question de la fiscalité.
01:35:08Je crois qu'aujourd'hui personne ne conteste qu'il faut regarder en tout cas
01:35:11ce qui se passe du côté des super profits,
01:35:13c'est-à-dire des filières économiques et financières
01:35:16qui se sont enrichies pendant les crises.
01:35:19Ça c'est acceptable pour personne, pour soi de droite ou de gauche c'est acceptable pour personne.
01:35:24Vous voyez que les gens ont eu tellement de mal à se payer l'essence
01:35:27et que les filières énergétiques ont multiplié leurs profits,
01:35:31y compris pour les actionnaires, ça c'est un problème.
01:35:34Que les banques se soient enrichies parce qu'il y a une hausse des taux d'intérêt,
01:35:37ça c'est un problème aussi.
01:35:39Mais il ne s'agit pas de faire de la fiscalité punitive,
01:35:41je suis contre la fiscalité punitive comme contre l'écologie punitive,
01:35:44il ne s'agit pas d'être punitif, il s'agit juste d'un peu d'ordre juste dans la fiscalité.
01:35:49Encore une dernière question.
01:35:51J'ai toujours été fasciné par votre résilience politique,
01:35:54par le nez politique que vous avez eu souvent, notamment à gauche,
01:35:59et puis aussi par votre façon d'oser, vous oser.
01:36:02Par exemple vous avez annoncé quasiment des postes ministériels si vous voulez,
01:36:06mais vous en avez parlé aux intéressés, ils étaient au courant ou pas du tout avant votre annonce ?
01:36:09Non, certains me remerciaient d'ailleurs.
01:36:11Vraiment ?
01:36:12Oui.
01:36:13Qui ça ?
01:36:14Mais oui, qui ça ?
01:36:15Ah non, non, non, ça je ne peux pas leur dire.
01:36:17Donc cette personne était au courant.
01:36:18Je vais vous dire la logique de ça.
01:36:20Personne ne vous a demandé d'être candidate, personne ne vous a demandé de faire le gouvernement,
01:36:23mais vous osez.
01:36:24Oui, je vais vous dire, je fais ce que ma conscience me dit de faire,
01:36:27ce que mon intelligence et même ma modestie d'une certaine façon,
01:36:31je n'avais pas du tout prévu, quand j'ai vu le blocage,
01:36:35je me dis qu'il y a quand même quelque chose à faire.
01:36:38Je pense aux jeunes générations qui regardent le spectacle politique
01:36:41et qui se demandent si la France va se remettre d'aplomb pour eux,
01:36:44pour qu'ils puissent y aller, c'est la rentrée scolaire.
01:36:47Moi, mon sujet principal, c'est comment est-ce qu'on redonne aux jeunes
01:36:51la joie de vivre, l'envie de vivre, l'envie de s'insérer dans cette société,
01:36:55l'envie de réaliser des passions, l'envie de réaliser leur métier, etc.
01:36:59Mais les moyens de vivre aussi ?
01:37:01Et donc la politique est au cœur de cette problématique.
01:37:04Je me suis dit, j'ai de l'expérience, je vois à peu près comment il faut faire,
01:37:08je vais dire oui, je suis disponible.
01:37:10– Mais encore une fois, c'est Golan Royale,
01:37:12Éric Chiotti qui était ce matin notre invité sur CNews et Europe 1,
01:37:14dit que c'est l'ancien monde qui revient.
01:37:16Est-ce que vous n'avez pas l'impression, encore une fois,
01:37:18qu'il y a une nouvelle génération de politique qui doit prendre le relais ?
01:37:21– Si, mais il faut la préparer cette nouvelle génération.
01:37:24C'est un passage de témoin, mais vous avez raison complètement
01:37:27de poser cette question.
01:37:28Moi, ce que je ressens dans ma mise à disponibilité,
01:37:32c'est un passage de témoin, c'est-à-dire remettre la France d'un plomb,
01:37:37remettre la France tranquille, tranquille,
01:37:39avec la connaissance que je peux avoir des choses,
01:37:42et l'expérience que j'ai eue, et donc mettre cette expérience
01:37:47au service justement de cette nouvelle génération à préparer, bien sûr.
01:37:51Quant au choix des ministres, c'est à chacun, à chaque courant politique.
01:37:55Moi, j'ai donné les noms de Xavier Bertrand parce qu'il était sur la table,
01:37:59mais ça sera à chaque sensibilité politique de désigner,
01:38:04de même je n'ai pas donné de nom pour le groupe Ensemble,
01:38:07ça c'est à eux de désigner sur quel ministère.
01:38:09Il est clair que la gauche étant arrivée en tête,
01:38:12Matignon doit être occupé par quelqu'un issu de la gauche,
01:38:16sinon il y aura encore du chaos et des remous.
01:38:18Et pourquoi prendre ce risque de faire du chaos et des remous ?
01:38:21Personne ne peut contester que je vienne de la gauche.
01:38:23Bon, j'ai suffisamment longtemps porté les couleurs de la gauche.
01:38:27Ensuite, il faut qu'il y ait un nombre de ministres de gauche,
01:38:31en effet, correspondant à leur importance à l'Assemblée nationale.
01:38:35Et on avance comme ça, et on verra.
01:38:37Si ça échoue, ça échoue mettant quelqu'un d'autre.
01:38:40Mais ce qui est important aujourd'hui, je pense,
01:38:43c'est qu'Emmanuel Macron fasse un choix et on voit ce que ça donne.
01:38:47Moi, je n'ai pas envie, si vous voulez, si j'ai cette possibilité d'essayer,
01:38:51qu'on aille demander à chacun, alors qu'est-ce qu'on fait ?
01:38:53Parce que vous avez toujours les aigris, les jaloux, les ceux-ci, les ceux-là,
01:38:56les gens qui réfléchissent à trois bandes, etc.
01:38:58Donc c'est bon, à un moment, il faut faire un choix et tenter le dispositif.
01:39:03Donc ce soir, vous demandez Ségolène Royal, sur nos antennes,
01:39:05à Emmanuel Macron de vous recevoir.
01:39:07Mais pourquoi pas ? Mais je ne peux pas le faire par...
01:39:09Non, mais voilà, vous avez l'occasion de le faire.
01:39:11Oui, s'il n'a pas fait son choix, bien sûr.
01:39:14Il continue les consultations.
01:39:15Il a appelé Mathilde Panot et Emmanuel Bompard pour la France insoumise.
01:39:19Les écologistes doivent se rendre en ce moment même à l'Élysée.
01:39:23Ça veut dire que ce sont des noms de gauche qui sont testés en réalité
01:39:25auprès de ses élus, sans doute Bernard Cazeneuve,
01:39:28puisque c'est le nom qui a été le plus cité.
01:39:30Est-ce qu'encore une fois, il aurait les compétences,
01:39:33celles que vous décrivez pour vous-même ?
01:39:35Est-ce que M. Cazeneuve a ces compétences-là, Ségolène Royal ?
01:39:38Sans doute.
01:39:39Je ne vais pas me prononcer sur des personnes
01:39:41dont ils n'ont même pas exprimé leur candidature et leur disponibilité
01:39:45et leur méthode de travail pour être un matignon.
01:39:48C'est extravagant parce que son nom a circulé partout,
01:39:50mais lui ne s'est pas exprimé.
01:39:53Donc on ne sait pas.
01:39:55On ne sait pas ce qu'il ferait, comment il le ferait,
01:39:57si vraiment il a envie de le faire.
01:40:00On a quand même l'impression qu'il a des fourmis dans les jambes
01:40:02et que si on lui proposait, il en serait très honoré.
01:40:05Je ne sais pas.
01:40:07J'avais une question.
01:40:08Est-ce que la dissolution de l'Assemblée nationale était une erreur, Ségolène Royal ?
01:40:12Je pense qu'aujourd'hui, la question ne vaut pas d'être posée.
01:40:16Je ne dis pas ça par rapport à votre liberté de poser des questions.
01:40:20Je vais en trouver une autre.
01:40:22Je vous conviens mieux.
01:40:24Moi, je suis pragmatique.
01:40:26C'est fait, c'est fait.
01:40:27Mais qu'est-ce que vous en avez pensé au moment où c'est éclaté ?
01:40:31Oui, c'est fait, c'est fait.
01:40:32Regardons comment on restabilise le système.
01:40:34Bien sûr, mais qu'est-ce que vous en avez pensé au moment où le président a pris cette décision ?
01:40:38Maintenant, je pense à aujourd'hui, ici et maintenant.
01:40:42Et le pays est en danger pour vous ?
01:40:44Si c'était un Premier ministre de droite qui était nommé,
01:40:48qui serait compatible ?
01:40:50Si on parle de Gérard Larcher, compatible avec la gauche, compatible avec la droite ?
01:40:53Gérard Larcher ne mettra jamais la présidence du Sénat.
01:40:55Pourquoi ?
01:40:56S'il risque d'avoir une censure au bout de huit jours.
01:40:59C'est pour ça que ce n'est pas évident du tout.
01:41:01C'est pour ça qu'il y a si peu de candidats.
01:41:03C'est pour ça qu'il faut qu'il y ait quelqu'un qui n'ait plus rien à perdre ?
01:41:06Oui, ou qui soit juste dans l'envie de restabiliser le pays.
01:41:13Même si c'est pour un court laps de temps.
01:41:17Même si c'est pour remettre d'aplomb une équipe,
01:41:19remettre d'aplomb une méthodologie de gouvernance
01:41:24qui correspond à l'époque.
01:41:26Faire voter le budget, le projet de loi de finances de la sécurité sociale
01:41:30et les budgets des collectivités territoriales,
01:41:32qui sont les trois grands piliers de la dépense publique
01:41:34qui aujourd'hui est en train de déraper.
01:41:36Et puis si c'est fait, et si après il y a un autre Premier ministre, ça va très bien.
01:41:39Mais remettons d'abord ça d'aplomb en parlant à tout le monde.
01:41:43Ségolène Royal a été notre invitée sur CNews et sur Europe 1.
01:41:46Donc candidate, assumée au poste de Premier ministre.
01:41:49Anne Matignon, merci.
01:41:50Ludorrain Nel, Eric Revelle.
01:41:52Tout de suite on rejoint Pierre Deville pour Europe 1.
01:41:54Bonsoir Pierre.
01:41:55Vous avez des invités politiques ce soir évidemment.
01:41:5719h15, Franck Alizio, pourquoi le RN promet de censurer coûte que coûte Xavier Bertrand ?
01:42:0219h45, Maître Antoine Vé, il défend Hugo Auradou et Oscar Gégault
01:42:06qui ont le feu vert argentin désormais pour entrer en France.
01:42:09Et puis 20h10, Henri Guaino, que pense l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy ?
01:42:12Des atermoiements d'Emmanuel Macron.
01:42:14Merci beaucoup Pierre Deville.
01:42:16Et tout de suite vous avez rendez-vous sur CNews avec Christine Kelly.
01:42:19Et c'est Mosquetaire pour Pincin, l'info.
01:42:20Bonne soirée à vous sur 22 ans.