• il y a 2 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00Tous ceux qui sont sur le plateau et nos amis téléspectateurs.
00:00:03La France a donc un nouveau Premier ministre qui se nomme Michel Barnier,
00:00:06un élu gaulliste, 4 fois ministre, 2 fois commissaire européen,
00:00:10issu de la famille de la droite des Républicains.
00:00:12Une nomination qui fait hurler la gauche,
00:00:14qui a pourtant refusé de valider la candidature de Bernard Cazeneuve,
00:00:17sérieusement évoqué ces derniers jours.
00:00:19On entendra toutes les réactions, bien sûr, dans Punchline,
00:00:21et puis on écoutera la première prise de parole du nouveau Premier ministre,
00:00:24puisque la passation des pouvoirs avec l'ancien Premier ministre,
00:00:28Gabriel Attal, aura lieu vers 18h dans la cour de Matignon.
00:00:32Que va pouvoir faire Michel Barnier ?
00:00:34Aura-t-il les coups des franges ?
00:00:36Ou sera-t-il condamné à zigzaguer entre les écueils du budget majeur,
00:00:40du nouveau Front populaire et du Rassemblement national,
00:00:42qui pour l'instant lui donne un peu de temps pour expliquer ses idées
00:00:45et lui demande de respecter ses électeurs ?
00:00:48On va en débattre aujourd'hui dans Punchline avec mes invités.
00:00:51Eric Nolot est là en pleine forme. Bonsoir Eric.
00:00:53Agnès Évraine, sénatrice LR de Paris.
00:00:57Alexandre de Vécure, éditorialiste au Figaro.
00:01:00Louis de Ragnel, bonsoir à vous.
00:01:02Et Céline Pinard, bienvenue.
00:01:04Alors ça y est, nous avons un nouveau Premier ministre, Michel Barnier.
00:01:07On va voir la passation de pouvoirs, on va la vivre en direct dans cette édition
00:01:10entre Gabriel Attal, qui va quitter Matignon, et Michel Barnier.
00:01:14On va peut-être d'abord, tout de suite, si vous le permettez,
00:01:16avant de vous entendre tous, prendre la direction de Matignon.
00:01:20Évidemment, on rejoint Maxime Le Guel, Jean-Laurent Constantini.
00:01:23Bonsoir à tous les deux.
00:01:24Est-ce que les choses se préparent un peu ?
00:01:26Est-ce qu'il y a de l'agitation derrière vous, Maxime ?
00:01:32Oui, bonsoir Laurence.
00:01:33Effectivement, ça s'agit de plus en plus ici, en rue de Varennes,
00:01:36puisque vous le voyez sans doute, derrière moi,
00:01:38les gendarmes sont en train de faire rentrer les premiers journalistes
00:01:41et ont, en tout cas, bouclé en partie cette rue de Varennes.
00:01:45La passation de pouvoirs qui va avoir lieu, vous l'avez dit, à 18h,
00:01:48comme le veut la tradition, dans la cour d'honneur de l'hôtel de Matignon.
00:01:53Les deux hommes qui vont d'abord échanger hors caméra
00:01:55dans les bureaux.
00:01:56Ils parleront des dossiers brûlants, des chantiers,
00:01:59des priorités à mettre en œuvre.
00:02:01Et puis, ils auront sans doute aussi des mots informels, d'ordre privé,
00:02:05puisque finalement, ce sont deux personnalités politiques
00:02:08qui ne se connaissent pas très bien,
00:02:10eu égard sans doute à leur écart générationnel,
00:02:13puisqu'effectivement, aujourd'hui, va succéder le haut plus jeune
00:02:17premier ministre de l'histoire de la Ve République,
00:02:19le premier ministre le plus âgé de cette même Ve République,
00:02:23Michel Barnier, du haut de ses 73 ans.
00:02:26C'est d'abord Gabriel Attal qui prendra la parole.
00:02:28Il a pu peaufiner son discours toute l'après-midi,
00:02:31en même temps qu'il était en train de finaliser ses cartons.
00:02:34Et puis ensuite, ce sera Michel Barnier qui, lui, s'exprimera.
00:02:38Discours qui va être scruté de près, puisque ce sera un peu
00:02:41les prémices de son discours de politique générale.
00:02:44Quelles vont être ses priorités, ses chantiers principaux ?
00:02:48Sur quoi va-t-il vouloir mettre l'accent ?
00:02:51Premier élément de réponse, dans un peu plus d'une heure,
00:02:53maintenant, cher Laurence, puisque Michel Barnier est attendu
00:02:56ici, en rue de Varennes, à 18h pour cette passation de pouvoir
00:02:59avec Gabriel Attal.
00:03:00Merci beaucoup, Maxime Legay, Jean-Laurent Constantinier.
00:03:03Alors, on imagine que s'il arrive à 18h, il va se passer
00:03:05un tout petit peu de temps avant qu'il ne prenne la parole,
00:03:07Louis de Ragnel, pour cette passation des pouvoirs
00:03:09et non pas de pouvoirs, comme vous me l'avez remarqué
00:03:12très subtilement. Ils vont un peu discuter, quand même ?
00:03:15Oui, c'est ce qui se passe à chaque passation des pouvoirs
00:03:19à Matignon, où il y a un échange entre l'ancien et le nouveau
00:03:21Premier ministre. Et puis, pendant ce temps-là, il y a leur
00:03:24directeur de cabinet respectif aussi qui échange sur les dossiers
00:03:26techniques en cours. Et puis, très souvent, il arrive aussi
00:03:30que le Premier ministre sortant demande à ce que ses plus
00:03:34proches collaborateurs soient nommés dans des grands corps
00:03:37de l'État pour s'accéder à d'autres fonctions.
00:03:40Effectivement, tiens, machin, il devrait aller là.
00:03:42Et voilà, c'est la tradition de la cinquième, on va dire.
00:03:45Mais la vie ne s'arrête pas pour autant pour Gabriel Attal,
00:03:47puisque dès ce soir, il réunit son groupe parlementaire EPR,
00:03:50Ensemble pour la République. Et donc, ce qui est assez étonnant,
00:03:54c'est que vous avez donc le nouveau Premier ministre
00:03:57qui va donc recevoir le flambeau de la part du futur chef
00:04:02du premier groupe du camp présidentiel, puisque Gabriel Attal
00:04:06va être déjà chef du groupe EPR.
00:04:09Et d'ailleurs, on constestait le fait qu'il ait pu être
00:04:12chef du groupe de la majorité.
00:04:14Ils vont se voir quasiment tous les jours,
00:04:16Gabriel Attal et Michel Barnier.
00:04:17Formidable. C'est une grande histoire qui commence.
00:04:19Agnès Evrenne, j'ai besoin juste de votre réaction en quelques mots.
00:04:22Est-ce que c'est la victoire de votre famille politique ?
00:04:25Comment est-ce que vous interprétez cette nomination de Michel Barnier
00:04:27après sept semaines de réflexion ?
00:04:29On a cru qu'on ne s'en sortirait jamais.
00:04:31Je trouve que c'est une bonne nouvelle à double titre.
00:04:33D'abord, parce qu'on a enfin un premier ministre.
00:04:37Enfin, ça fait quand même deux mois que la France n'a pas
00:04:40de premier ministre et qu'on est face à des déchis quand même colossaux.
00:04:44Évidemment, la question du budget, j'y reviendrai.
00:04:47Mais surtout, que ce soit en effet un premier ministre
00:04:50de notre famille politique.
00:04:51Parce que le dénouement peut être un peu surprenant.
00:04:54Oui, parce que c'est le cinquième groupe à l'Assemblée nationale.
00:04:56Vous n'avez pas vraiment gagné ces législatives.
00:04:58On a fait 6,5% ! Regardez, je suis lucide.
00:05:00On a fait 6,5% aux dernières législatives.
00:05:03Et en même temps, on n'a jamais revendiqué avoir gagné.
00:05:07Et on a toujours considéré, dans toutes les réunions
00:05:09entre Bruno Retailleau et Emmanuel Macron et Laurent Wauquiez,
00:05:12ils ont toujours dit que dans la Constitution,
00:05:14c'est une prérogative entière et pleine du président de la République
00:05:18que de nommer le premier ministre.
00:05:19Et donc, nous, on n'était pas du tout sur une question de casting,
00:05:21mais sur une question de ligne politique.
00:05:23Parce que nous considérons que les Français ont plébiscité
00:05:26notre ligne politique sur l'autorité, sur la sécurité,
00:05:29sur les questions de l'ICT.
00:05:29Le Rassemblement national dit la même chose, vous l'imaginez.
00:05:33Oui, mais en fait, la vérité, c'est que le président n'a pas eu le choix.
00:05:38Pourquoi ? Parce qu'on se rend bien compte aujourd'hui
00:05:40que le NFP, finalement, c'est une espèce d'auberge espagnole,
00:05:44une coalition faite de briques et de brocs,
00:05:47qui, de toute façon, aurait eu une majorité contre elle.
00:05:50Le Rassemblement national, il est vrai,
00:05:51est le premier groupe à l'Assemblée nationale,
00:05:53mais il n'a pas d'allié dans cette situation inédite à l'Assemblée nationale.
00:05:57Et il se trouve que le président, pareil, en fait,
00:06:00les Français veulent un changement.
00:06:01Eh bien, les seuls qui ont pris leur responsabilité
00:06:03en mettant sur la table des solutions avec un pas qualitatif,
00:06:06eh bien, c'était la droite.
00:06:07Alors, avant de vous passer à tous la parole,
00:06:09parce que vous avez tous votre avis sur Michel Barnier, la situation politique,
00:06:12le fait que la gauche n'ait pas voulu devenir un arc-en-oeuvre,
00:06:14surtout avec un problème ministre de droite.
00:06:16Voilà, voilà.
00:06:17Une anomalie ?
00:06:18On va juste écouter le sujet de Goderic Bey pour nous rappeler qui est Michel Barnier.
00:06:24À 73 ans, Michel Barnier connaît parfaitement les rouages
00:06:27de la politique française et européenne.
00:06:29Il commence sa carrière en s'engageant en Savoie, son fief d'origine.
00:06:33Il devient ensuite député, puis sénateur,
00:06:36et préside le conseil général savoyard.
00:06:38Michel Barnier est ensuite nommé ministre pour la première fois en 1993,
00:06:43puis trois fois sous les présidences de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy.
00:06:48Il est également deux fois commissaire européen
00:06:50et devient négociateur en chef pour l'Union européenne au moment du Brexit.
00:06:58Après cette mission, Michel Barnier réapparaît dans la vie politique française.
00:07:01Il se porte candidat à la primaire de son parti,
00:07:04Les Républicains, pour la présidentielle 2022.
00:07:07« Je serai le président, c'est rien. Très seul. »
00:07:10Son programme prévoyait notamment un moratoire sur l'immigration.
00:07:14Il est finalement éliminé à l'issue du premier tour.
00:07:17Il se range ensuite derrière Valérie Pécresse
00:07:19et devient son conseiller international.
00:07:22Après l'échec des Républicains à la présidentielle,
00:07:24Michel Barnier appelle finalement à voter pour Emmanuel Macron.
00:07:28« Voilà pour le portrait brossé par Goderic Bey.
00:07:30On va revenir sur la question de l'immigration,
00:07:31parce qu'en même temps, c'est vrai que le moratoire sur l'immigration,
00:07:34c'était une idée partagée par tous les candidats de cette primaire.
00:07:37Éric Nolot, en un mot, Michel Barnier, en deux mots, allez.
00:07:39En trois mots même.
00:07:40Stendhal a écrit la chartreuse de Parme en 53 jours
00:07:43et Emmanuel Macron a trouvé un Premier ministre en 51 jours.
00:07:46Donc à chacun ses exploits.
00:07:47Alors moi, j'essaie de résumer la situation.
00:07:50Les législatives avaient montré une montée aux extrêmes.
00:07:53On se retrouve avec un centriste.
00:07:55Les législatives avaient montré une volonté de renouvellement
00:07:57de la part de l'électorat.
00:07:58On se retrouve avec un représentant de l'Ancien Monde.
00:08:01Et la Macronie avait décrété un front républicain
00:08:05contre le Rassemblement national
00:08:06et se retrouve obligé de passer en permanence maintenant
00:08:09sous les fourches codines du même Rassemblement national.
00:08:12Donc ma conclusion est qu'il serait très abusif
00:08:14de qualifier Emmanuel Macron de génie politique.
00:08:16Je ne sais pas ce qui va se passer sur comment il faut
00:08:20orthographier le mot CAO, C-A-H ou C-H-A-O-S.
00:08:24Je pense que c'est une situation très provisoire
00:08:26parce que ça ne résout rien.
00:08:27Un petit bémol sur ce que vous dites sur la volonté exprimée
00:08:30par les Français lors des législatives,
00:08:31de voir un renouvellement de la classe politique.
00:08:32Non, non, non, ils ont dit on veut de l'autorité,
00:08:35de la fermeté, un certain nombre de choses
00:08:39qui ne se traduisent pas en disant
00:08:40on ne veut pas voir ce qui est en place.
00:08:42Ça revient dans toutes les priorités.
00:08:43Moi c'est un peu ma mort.
00:08:45Autorité, maîtrise des flux migratoires.
00:08:47Est-ce que d'après les chiffres,
00:08:48vous ne croyez pas que cette aspiration
00:08:51s'est plus traduite par un vote extrême
00:08:53plutôt qu'un vote pour votre famille ?
00:08:54Moi c'est ce que j'ai observé, ne serait-ce que numériquement.
00:08:56Vous avez vu dans quel état était notre famille politique.
00:08:58Malheureusement, Éric Ciotti avait claqué la porte
00:09:00et avait fait un accord en catimini
00:09:03sans même demander l'autorisation,
00:09:06j'allais dire, à vos responsables politiques.
00:09:07Donc en fait, de toute façon,
00:09:09vous savez, nous, on accumule les défaites.
00:09:10Donc je ne vais pas vous dire qu'on est arrivés aux législatives.
00:09:13J'aime bien quand la droite parle vrai.
00:09:14Voilà, on accumule les défaites.
00:09:16On avait tout perdu.
00:09:17On a un Premier ministre.
00:09:18C'est pour ça qu'on nous a enterrés.
00:09:19Et puis vous voyez, finalement...
00:09:20Tout espoir que nous étions perdus.
00:09:21... de gouverner ce pays.
00:09:22Alexandre Devecchio et ensuite Céline.
00:09:24Non mais, qu'est-ce qu'incarne Michel Barnier ?
00:09:27C'est ça la vraie question.
00:09:29La Savoie d'abord.
00:09:31L'autorité, la souveraineté, l'identité.
00:09:35Pardonnez-moi, effectivement,
00:09:36il a défendu ce moratoire sur l'immigration,
00:09:39mais il a perdu la campagne aussi
00:09:40parce qu'il était incapable de le défendre,
00:09:41parce qu'on sait très bien
00:09:42que ce n'est pas ses réelles idées politiques.
00:09:45Effectivement, c'est un centriste,
00:09:47voire un centriste mou.
00:09:49On le connaît depuis longtemps maintenant.
00:09:51Il est là un peu, effectivement,
00:09:53parce que c'est le plus petit dénominateur commun
00:09:55et parce qu'effectivement,
00:09:56le Rassemblement national l'a bien voulu,
00:09:58parce qu'il avait au moins l'avantage
00:09:59de ne pas les insulter.
00:10:00Quand vous dites le référendum,
00:10:01il n'avait pas les moyens de mettre en place
00:10:03le moratoire sur l'immigration.
00:10:05C'est-à-dire qu'il n'y a pas de solution ?
00:10:06Vous dites qu'il n'avait pas les moyens de mettre en place ?
00:10:07Non, je dis simplement que Michel Barnier
00:10:10a poussé par Laurent Wauquiez,
00:10:12parce qu'en réalité, c'était le programme
00:10:14de Laurent Wauquiez à l'époque.
00:10:16C'était le fauné de Laurent Wauquiez
00:10:17qui ne voulait pas aller lui-même à la primaire.
00:10:19Il a envoyé Michel Barnier
00:10:20en se disant que c'était pratique
00:10:22parce que ce n'était pas un concurrent politique
00:10:24et que Michel Barnier, au moment de la campagne,
00:10:27ne défendait pas sa propre proposition.
00:10:30Il a expliqué effectivement que le moratoire
00:10:31contre l'immigration n'était pas faisable.
00:10:34Il s'est pris les pieds dans le tapis
00:10:35et a fini troisième dans la primaire.
00:10:38Il a expliqué que ce n'était pas faisable.
00:10:39Mais ça ne restricte pas.
00:10:40Attendez, on ne rentre pas tout de suite sur l'immigration là.
00:10:42Si, c'est bien de savoir à qui on confie les commandes.
00:10:47Je m'en rappelle, je me rappelle.
00:10:49Alors, juste, je voudrais entendre.
00:10:50Terminez, Alexandre, ce que c'est long là.
00:10:51À quoi il correspond idéologiquement ?
00:10:53Ce n'est pas particulièrement la droite dure,
00:10:56autoritaire, Michel.
00:10:57Mais on a besoin de la droite dure, autoritaire ?
00:10:59Aujourd'hui, ce qu'on a besoin,
00:11:01c'est d'un Premier ministre qui réussisse, si vous voulez,
00:11:03d'effacer les clivages partisans.
00:11:06C'est à rassembler.
00:11:07S'il n'incarne rien, qui a été souhaité.
00:11:09Exactement, mais vous avez raison.
00:11:10On est vraiment, la médiocrité peut être un atout en politique,
00:11:14mais un véritable atout.
00:11:15Pourquoi vous le traitez de médiocre ?
00:11:17Non, j'ai dit que s'il n'incarnait rien aujourd'hui,
00:11:20ça veut dire que le fait de le nommer
00:11:22ne fait passer aucun message très fort dans l'opinion.
00:11:25On ne sait pas si la personne qui est d'autoritaire ne l'est pas,
00:11:28s'il va se battre sur l'immigration ou pas, etc.
00:11:30Là-dessus, on va attendre énormément d'ailleurs de paroles.
00:11:36Mais pourquoi est-ce qu'il a été choisi ?
00:11:39C'est dit d'abord parce que Marine Le Pen a estimé que lui,
00:11:43elle voulait bien lui laisser faire un tour de piste.
00:11:46Tout ce qu'on a entendu de la part du Rassemblement national,
00:11:49c'est que tu vas galoper autour de ton manège,
00:11:51ne sors quand même pas des bornes qu'on t'a dressées,
00:11:54parce que derrière, nous, on est en embuscade.
00:11:56Et effectivement, la vérité,
00:11:58c'est qu'aujourd'hui, on a besoin d'amuser la galerie.
00:12:00On ne peut pas se permettre une démission d'un président
00:12:03dont on ne sait absolument pas si elle ouvre une autre séquence politique
00:12:06et dont on se doute qu'elle...
00:12:07La président ou la Premier ministre ?
00:12:10Démission d'un président ?
00:12:11Non, je parle du président.
00:12:12C'est-à-dire la seule chose que pourraient obtenir les oppositions aujourd'hui,
00:12:15c'est de mettre une telle pression,
00:12:17d'accumuler tellement les refus qu'à la fin,
00:12:19la démission de Macron ne soit inévitable.
00:12:22Ça, on voit que personne n'a intérêt à ce que ça arrive.
00:12:24Maintenant, le système est trop en turbulence.
00:12:27Donc, il faut gagner du temps.
00:12:29Et ce monsieur est parfait pour gagner du temps.
00:12:33Et en plus, il ne menace personne.
00:12:35Il n'a pas d'ambition pour 2027, pour l'instant.
00:12:38Et peut-être a-t-il quelques compétences,
00:12:40mais bon, ça, on peut toujours rêver.
00:12:41Agnès Évrenne.
00:12:43Je vous trouve très, très dure.
00:12:45Parce que, pour le coup, Michel Barnier,
00:12:48c'est la seule personnalité politique
00:12:50qui ait une triple expérience,
00:12:52à la fois à l'échelon territorial, national et européen.
00:12:55C'est vrai qu'il a été un très bon négociateur du Brexit
00:12:58et qui a une forme de méthode Barnier.
00:12:59Le respect de l'interlocuteur,
00:13:01mais ouvert au dialogue.
00:13:03Et vous voyez bien que...
00:13:04Pourquoi les gens le choisissent,
00:13:06s'il n'est pas du tout choisi parce qu'il a ses trois profils ?
00:13:08Ça, c'est la publicité qu'on mettra autour.
00:13:10Pas du tout, je le connais.
00:13:11Non, mais la réalité d'Emmanuel Macron,
00:13:14c'est qu'aujourd'hui, Michel Barnier n'aura pas de pouvoir.
00:13:18Il est clair qu'il n'a pas plus de pouvoir qu'un autre.
00:13:20Et la seule chose qu'il a,
00:13:22c'est qu'il sera sous surveillance du RN.
00:13:24Justement.
00:13:24Dans ce cas-là, on gagne du temps,
00:13:26on ne met pas une personnalité en orbite.
00:13:28Même si la personnalité est déqualifiée.
00:13:31Moi, je parle d'expérience,
00:13:31puisque j'assiste à toutes les réunions de groupe
00:13:34avec les sénateurs et les députés
00:13:35pour qu'on arrive à ce qu'il y a.
00:13:36C'est de l'interne, ça ne change rien à ce qui se passe à l'extérieur.
00:13:39Et la condition sine qua non,
00:13:40pour accepter de participer à cette coalition,
00:13:43souvenez-vous qu'au départ,
00:13:44Laurent Wauquiez était totalement opposé à nous participer.
00:13:46C'était un soutien sans participation.
00:13:48Il y a eu un petit bougé.
00:13:50Parce qu'il y a deux conditions qui, pour le coup, étaient évidentes.
00:13:53La première, c'est notre feuille de route.
00:13:55C'est-à-dire qu'on veut un Premier ministre
00:13:56qui ait une autonomie vis-à-vis de l'Elysée
00:13:58et qui, impérativement...
00:14:00Non mais attendez, arrêtez de sourire.
00:14:02Et qui, impérativement, accepte de mettre en place
00:14:04la feuille de route sur les propositions.
00:14:06En fait, il s'agit de donner la force à les mathématiques.
00:14:09Allez, mesdames, on reproche assez aux hommes de nous couper la parole.
00:14:13Les raisons pour lesquelles est-ce qu'on a finalement accepté
00:14:17de participer à ce gouvernement,
00:14:18c'est parce qu'encore une fois, on a mis des solutions sur la table,
00:14:21sur la sécurité, sur la maîtrise des flux migratoires,
00:14:24sur la maîtrise des comptes publics,
00:14:26et que le Président a dit oui sur le fond.
00:14:29Encore une fois, on n'était pas sur le casting.
00:14:31Et deuxièmement, c'était la non-censurabilité.
00:14:34Aujourd'hui, on a obtenu la certitude
00:14:38qu'il n'y aurait pas d'emblée et immédiatement de non-censure.
00:14:42Donc, laissez un peu une chance au produit.
00:14:44Laissez une chance au produit.
00:14:47Vous allez faire le programme du Rassemblement national.
00:14:50Moi, je ne fais pas compte, mais dans ce cas-là, il vaut mieux le dire.
00:14:54Je suis désolée, mais le programme du Rassemblement national,
00:14:56c'est l'explosion des dépenses publiques.
00:14:58Nous, on est de droite et le marqueur de la maîtrise est essentiel.
00:15:03Nous, on est pour la retraite à 64 ans.
00:15:05Le Rassemblement national veut revenir sur la retraite à 64 ans.
00:15:08Donc, arrêtez de tout mélanger.
00:15:10On est en ligne Renaud Muselier, le président renaissance de la région sud.
00:15:12Bonsoir, Renaud Muselier.
00:15:13Alors, cette annonce de Michel Barnier, elle était très attendue.
00:15:16Qu'est-ce que vous en pensez ? C'est une bonne solution ou pas ?
00:15:19Je pense que c'est une bonne solution qui n'était pas très facile à trouver, bien entendu.
00:15:24Parce qu'on voit bien dans tous les débats qui ont eu lieu depuis près de 50 jours,
00:15:29chacun nous explique que ce n'est pas possible, on n'est pas d'accord.
00:15:32Et c'est souvent les socialistes qui flinguent l'animal de gauche possible
00:15:39d'avoir la capacité, M. Cazeneuve.
00:15:41On voit que c'est plutôt une autre partie de la droite,
00:15:45notamment l'extrême droite qui flingue M. Bertrand.
00:15:49Et il y avait un portrait rond-bout qui est type.
00:15:53Un, il fallait, c'est ce que j'ai dit plusieurs fois au président de la République,
00:15:56quelqu'un qui a une expérience parlementaire.
00:15:58C'est le cas, il l'a.
00:15:59Quelqu'un qui a une expérience gouvernementale.
00:16:02C'est le cas, il l'a.
00:16:03Quelqu'un qui, plutôt, ne sera pas candidat en 2027
00:16:06de façon à ce qu'il suscite le moins de scories possible.
00:16:10C'est le cas, il ne suscite pas d'agressivité.
00:16:14Parallèlement à ça, il faut qu'il fédère Horizon, LR et bien entendu Renaissance
00:16:21de façon à ce que ce groupe majoritaire à l'Assemblée nationale,
00:16:24majorité relative mais majoritaire, puisse au moins essayer d'avancer
00:16:29et de gouverner, passer des lois et ne pas être censuré.
00:16:32Mais Renaud Muselier, est-ce qu'il peut fédérer Renaissance ?
00:16:35On sait bien qu'il y a une aile gauche à Renaissance.
00:16:37Elle ne va pas forcément adorer l'idée qu'un LR soit nommé à Matignon.
00:16:40Oui, mais enfin, moi je suis Renaissance en ayant été LR.
00:16:44Il y a bien un moment où tout le monde est obligé de faire un petit effort
00:16:47pour avancer quand même.
00:16:48Et les gens de Renaissance, dont je fais partie,
00:16:51font en sorte que quand même, ils sont soutenus par le président de la République
00:16:53qui est président de la République et qui, malgré ce que l'on peut susciter
00:16:57et entendre, restera président de la République.
00:16:59Donc, ils ont quand même plutôt intérêt à avoir quelqu'un au gouvernement
00:17:02qui ne détricote pas tout ce qu'ils ont fait dans les années précédentes
00:17:07plutôt que quelqu'un qui vienne pour systématiquement
00:17:10démonter tout ce qui a été fait par la majorité,
00:17:12l'ex-majorité qui était majoritaire.
00:17:14J'entends, mais vous venez de la famille de la droite.
00:17:17Sacha Houllier non plus ne vient pas de la droite.
00:17:20Il tire à boulets rouges sur cette nomination.
00:17:23Ça va tirailler dans votre camp, dans le camp du président.
00:17:27Oui, mais regardez, à l'intérieur de Renaissance,
00:17:30M. Sacha Houllier avait pris une position
00:17:32qui fait en sorte qu'il est sorti du groupe de M. Attal.
00:17:35Donc, il a pris un chemin qui est le sien,
00:17:38que je respecte parce que c'est la démocratie,
00:17:40mais qui n'est pas le chemin de la majorité des parlementaires de Renaissance
00:17:43puisque M. Houllier, qui a voulu créer son propre groupe,
00:17:45est globalement tout seul dans son coin.
00:17:47Donc, il n'est pas représentatif d'une pensée politique si ce n'est la sienne.
00:17:53Un dernier mot, Renaud Muselier, parce que je sais que vous êtes très occupé.
00:17:57On dit que le RN a dicté ses conditions,
00:17:59qu'il y avait un certain nombre de conditions,
00:18:01et qu'au fond, c'est de Marine Le Pen
00:18:02qui a été l'arbitre de cette nomination.
00:18:03Qu'est-ce que vous répondez ?
00:18:06De toute façon, si vous nommez quelqu'un de gauche
00:18:07pour expliquer que la gauche ne veut pas,
00:18:09vous avez trois gros groupes en réalité.
00:18:11Si vous regardez avec un peu d'objectivité,
00:18:14le plus possible en tout cas, dans ce qui s'est passé aux législatives,
00:18:18vous avez, un, une victoire du RN au premier tour,
00:18:21deux, une victoire du FR au deuxième tour,
00:18:25trois, une victoire à l'Assemblée nationale
00:18:27du groupe piloté par la présidente de l'Assemblée nationale.
00:18:30Ce n'est pas la gauche, ils ne sont pas majoritaires, la gauche.
00:18:33Ce n'est pas l'extrême droite, ils ne sont pas majoritaires.
00:18:35C'est le groupe central qui a une majorité relative,
00:18:37qui a désigné et qui a élu une présidence
00:18:40qui aujourd'hui, donc, donne le la
00:18:43de la majorité relative de l'Assemblée nationale.
00:18:46Et donc maintenant, à nous de rassembler.
00:18:48Donc systématiquement, ces trois groupes,
00:18:49il y aurait toujours un des deux groupes qui sera contre l'autre.
00:18:51D'où la nécessité, et c'est là où M. Barnier est utile,
00:18:56s'il peut nous amener dans le débat politique français,
00:19:00un peu la sagesse du débat politique européen
00:19:03dans lequel les gens se parlent,
00:19:05que l'on peut arriver dossier par dossier à voter dans le PPE,
00:19:09où j'étais parlementaire européen,
00:19:11on votait avec des gens de gauche de l'Espagne
00:19:14contre des mecs du PPE de la Hongrie.
00:19:16Voilà, donc on a quand même une culture de débat
00:19:19qui est parfois plus longue,
00:19:20qui n'existe pas dans notre pays.
00:19:22Et peut-être qu'avec M. Barnier qui a cette expérience du Brexit,
00:19:25qui a cette expérience du dialogue et cette expérience politique,
00:19:29on a peut-être une sortie qui passe par le haut
00:19:32pour notre pays, qui en a bien besoin.
00:19:33Ok, merci beaucoup.
00:19:34Vous le connaissez bien, Renaud Muselier, Michel Barnier ?
00:19:37Vous étiez allié politique ?
00:19:40Vous vous êtes parfois disputé ou pas ?
00:19:41J'étais plus qu'allié politique
00:19:44parce qu'il était ministre des Affaires étrangères,
00:19:45j'étais son secrétaire d'État en mars 2015.
00:19:47Exactement.
00:19:48Donc je le connais très très bien, oui.
00:19:50Bon, très bien.
00:19:50Eh bien écoutez, merci beaucoup Renaud Muselier
00:19:52pour cette réaction en direct dans PUNCHLINE sur CNews.
00:19:54Éric Nolot, je vous vois d'audeliner de la tête.
00:19:56On va écouter Michel Barnier et des petites archives avant qu'il parle.
00:19:58Pour l'instant, on est un peu dans le flou
00:20:00parce que quelle sera sa ligne politique ?
00:20:01Moi, j'ai observé qu'en effet, M. Barnier est un centriste
00:20:04et de temps en temps, pour des raisons tactiques,
00:20:06il donne un petit coup de barre à droite.
00:20:07Il n'est pas centriste, il est LR, les amis.
00:20:09Enfin bon, il est ex-LR.
00:20:11C'est pas très centriste, je peux vous assurer.
00:20:13Non, c'est un petit coup de barre à droite pour des raisons tactiques.
00:20:16Ensuite, quelle sera sa marge de manœuvre ?
00:20:18Moi, j'ai l'impression qu'il est condamné,
00:20:20mais ça aurait été le cas de presque tout le monde,
00:20:21à marcher sur des oeufs dans une période où il faudrait prendre des décisions.
00:20:25La situation de la France est quand même très grave à beaucoup de points de vue.
00:20:29Les comptes publics sont rouges dans tous les côtés.
00:20:31Est-ce qu'il aura une marge de manœuvre pour prendre des véritables décisions,
00:20:34faire passer des lois et imprimer sa marque ?
00:20:36Moi, je n'en suis pas sûr.
00:20:37Mais là, j'avoue tout de suite que ça aurait été le cas.
00:20:39On verra.
00:20:40Il a une utilité.
00:20:41Il a en revanche une utilité.
00:20:42Un petit mot avant et on l'écoute après.
00:20:44C'est qu'on est en pleine discussion budgétaire
00:20:47et qu'il faut voter ce budget et qu'on a des deadlines
00:20:50qui sont très précises.
00:20:51Et honnêtement, prendre quelqu'un, le cramer là-dedans,
00:20:55le faisant utiliser du 49.3, parce qu'à la fin, ça finira comme ça.
00:20:59Et ensuite dire, vous voyez, moi, je l'ai nommé,
00:21:02mais après tout, voilà ce qu'il a fait,
00:21:03ce qui prouve bien qu'on n'a pas vraiment le choix.
00:21:05Et puis après, vous êtes tranquilles.
00:21:06Donc, il a une véritable utilité politique
00:21:09et on a besoin de franchir la barre du budget.
00:21:12Au moins là-dessus, je pense qu'il jouera son rôle.
00:21:14Que disait-il en 2022 lors de la primaire de la droite ?
00:21:17Il proposait un programme en opposition à Emmanuel Macron
00:21:20qu'il jugeait solitaire dans ses décisions.
00:21:22Écoutez-le.
00:21:24J'ai envie de vous parler de la France
00:21:26et de la manière dont je la gouvernerai,
00:21:29si les Français me font confiance.
00:21:32Donc des institutions et de la Ve République.
00:21:36Notre pays n'a pas été bien gouverné
00:21:39et l'échec du président sortant est clair.
00:21:42Pourquoi ? Parce qu'il a gouverné notre pays à l'intérieur
00:21:45et à l'extérieur de manière solitaire et arrogante.
00:21:48Et ce n'est pas ça la Ve République.
00:21:50Et ça n'a pas donné de résultats tels que les Français peuvent le juger.
00:21:56La manière dont je voudrais gouverner,
00:21:58c'est que chacun soit à sa place.
00:22:00Le président doit présider.
00:22:02Le gouvernement, comme l'indique la Constitution, doit gouverner.
00:22:06Le Parlement doit être respecté et écouté.
00:22:09Le dialogue social est important.
00:22:11Et puis, il faut qu'il y ait de la confiance,
00:22:13ce qui n'a pas été le cas depuis cinq ans,
00:22:15entre les maires, on l'a encore vu au Congrès des maires,
00:22:18les régions, les départements et le pouvoir exécutif.
00:22:22Que chacun soit à sa place, à sa bonne place,
00:22:24parce que chacun est utile.
00:22:26Voilà ce que disait Michel Barnier.
00:22:27C'était lors de notre débat sur CNE, fin 2021, pour être très précis,
00:22:31quand les candidats de la droite essayaient de se départager,
00:22:33Anne-Séverine.
00:22:34Vous voyez bien que pour le coup, et encore une fois je le redis,
00:22:37la condition sine qua non, c'était d'accepter,
00:22:40d'avoir une autonomie vis-à-vis de l'Elysée.
00:22:42Et ce que vous dites est très juste,
00:22:43c'est-à-dire que la première échéance, ça va être le budget.
00:22:45Il va falloir du courage politique.
00:22:47On a 3 000 milliards de dettes, on a 5,6% de déficit
00:22:51et il faut, dès le PLF, présenter 10 projets de loi de finances,
00:22:54d'économies supplémentaires.
00:22:56Et négocier avec la Commission européenne,
00:22:58qui nous a collé une procédure pour...
00:23:00Donc, il va falloir du courage politique.
00:23:01Vous croyez que c'est le NFP qui aurait fait ses propositions d'économie ?
00:23:04Enfin, je vous regarde devant.
00:23:06Il n'est pas le représentant du NFP, M. Nolot.
00:23:10Je tiens à discipler ce malentendu, mais vraiment.
00:23:12Heureusement qu'il y a un Premier ministre de droite dans ce pays
00:23:14qui accepte de faire le job, de trouver les économies,
00:23:17de les proposer et de faire voter le budget.
00:23:18M. Dragnev, on vous a peu entendu, là, je suis très surprise.
00:23:22Non, mais alors, le plus dur commence en vrai pour Michel Barnier.
00:23:26C'est-à-dire que, là, vous pensez qu'on a eu un accouchement
00:23:29dans une douleur épouvantable pour trouver un Premier ministre.
00:23:32On est quand même passé de Thierry Baudet à Bernard Cazeneuve,
00:23:34en passant par Xavier Bertrand, de Laurent Berger.
00:23:37Donc, en fait, ce qui montre que...
00:23:39Mme Castet.
00:23:40Mme Castet, comme vous dites.
00:23:41On a déjà oublié.
00:23:43Non, mais ce qui montre que ce choix ne correspond pas à une ambition politique,
00:23:47mais à une ambition mathématique.
00:23:48Et il n'y a pas de politique pour l'instant dans l'histoire.
00:23:50On est d'accord.
00:23:51La politique va commencer à partir d'aujourd'hui et même de ce soir.
00:23:55Parce que, je suis d'accord avec vous,
00:23:56tout l'enjeu, c'est de réussir à faire voter le budget.
00:23:59Mais attention, les groupes politiques sur lesquels Michel Barnier
00:24:03va pouvoir s'appuyer ont des visions qui ne sont pas du tout les mêmes.
00:24:06Vous avez l'aile gauche du camp macroniste,
00:24:09qui n'est absolument pas raccord avec...
00:24:11Ça, on l'a compris.
00:24:12Oui, mais comme c'est le sujet majeur, ça va être quand même très compliqué.
00:24:15Mais le sujet majeur, c'est les préoccupations des Français.
00:24:18C'est les grands problèmes.
00:24:19Ce n'est pas le sujet majeur de savoir si l'aile gauche de la Macronie
00:24:22va dire oui ou non.
00:24:24Là, vous n'êtes pas d'accord avec moi.
00:24:25Non, mais déjà, quand vous avez un groupe qui est très, très fragile, très faible...
00:24:28Oui, mais ils vont apprendre à travailler ensemble.
00:24:30C'est l'objet que nous devons.
00:24:30Non, mais vous devez compter sur 100% des voix.
00:24:32Vous ne pouvez pas vous permettre d'avoir 5, 10 personnes qui votent contre.
00:24:35Il va travailler jour et nuit.
00:24:38Ce n'est pas une question de travail, Laurence.
00:24:39Et il y a une deuxième question.
00:24:40Il n'y a pas que ça.
00:24:41Il y a un deuxième sujet, c'est quel est le positionnement qu'il aura
00:24:49par rapport à Emmanuel Macron.
00:24:51Et moi, il y a un mot que je vais scruter avec intérêt.
00:24:53Est-ce qu'il prononce le mot de cohabitation à l'occasion de sa passation des pouvoirs ?
00:24:57Parce qu'en fait, s'il prononce le mot de cohabitation, ça veut dire qu'il est en stade...
00:25:00C'est une déclaration de guerre.
00:25:03Non, enfin, il installe un rapport de force avec Emmanuel Macron et il envoie le signal
00:25:08que c'est lui qui va choisir.
00:25:09Ensuite, c'est quelque chose que la plupart des Français...
00:25:11Il l'a dit dans l'extrême qu'on a entendu.
00:25:12Le gouvernement doit gouverner, le président préside.
00:25:14Vous êtes en campagne, j'attends voir ce qui va se passer dans une demi-heure.
00:25:18Ensuite, je suis curieux de savoir, alors c'est quelque chose qui intéresse pas beaucoup les gens,
00:25:20mais qui est très important en réalité, le choix de son directeur de cabinet.
00:25:24Est-ce que c'est quelqu'un qui est imposé par l'Élysée,
00:25:26qui servira en fait un peu d'œil de Moscou et qui servira de courroie de transmission
00:25:30de l'Élysée vers Matignon, comme c'est toujours le cas sous la Vème République ?
00:25:33Ou est-ce que réellement c'est quelqu'un que Michel Barnier impose ?
00:25:36On verra ça dans les prochaines minutes.
00:25:38Moi, j'espère que le ministre des Finances sera de droite.
00:25:39Voilà, je souhaite que ce soit un ministre LR.
00:25:41Et aussi de l'intérieur.
00:25:43Vous voulez que tout le gouvernement soit de droite.
00:25:45Non, le ministre des Finances, ça va être important.
00:25:46Bon, on a en ligne Louis Alliot, le maire de Perpignan, maire et reine de Perpignan.
00:25:52Bonsoir, M. Alliot.
00:25:53Qu'est-ce que vous pensez de cette nomination de Michel Barnier dont Marine Le Pen dit
00:25:57on va lui laisser un peu de temps pour voir ce qu'il va proposer.
00:26:01Et on lui demande de respecter nos électeurs, dit-elle.
00:26:05Oui, c'est exact.
00:26:06On ne peut pas juger avant de voir.
00:26:08Et effectivement, la première chose qu'on demande, c'est de respecter les 11 millions d'électeurs
00:26:12et ce que l'on représente à l'Assemblée.
00:26:15Maintenant, on peut quand même ne pas avoir trop d'illusions sur la feuille de route
00:26:19qui restera dans la continuité de la politique de M. Macron,
00:26:22c'est-à-dire la politique de Mme van der Leyen et de Bruxelles.
00:26:26Je ne vois pas d'ailleurs comment, dans la situation des finances publiques d'aujourd'hui,
00:26:30on ferait autre chose que ce qui est déjà prévu.
00:26:33D'accord. Est-ce qu'il y a eu un marché, un deal, comme on dit dans un mauvais français,
00:26:38entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ?
00:26:40Est-ce qu'elle lui a dit il y a trois conditions, la proportionnelle,
00:26:44un certain nombre de choses et on acceptera votre candidat ?
00:26:47Écoutez, je ne pense pas que l'on soit dans une telle proximité.
00:26:51Mais je pense qu'on a rappelé systématiquement nos principes depuis le début
00:26:55et quel que soit d'ailleurs le candidat,
00:26:58il y avait les signaux rouges LFI écologiste et Xavier Bertrand.
00:27:06Et puis, il y avait ensuite d'autres candidatures possibles
00:27:11où on attendra de voir ce qui est proposé avant de juger.
00:27:15Mais on ne peut pas faire autrement que de, j'allais dire,
00:27:19voir les premiers pas de ce nouveau Premier ministre pour pouvoir juger,
00:27:22sachant qu'il n'est pas ni de la France Insoumise,
00:27:25ni du Parti écologiste, ni du Parti communiste.
00:27:27Louis Alliot, il demandait en 2022, quand il était candidat à la première de la droite,
00:27:32un moratoire sur l'immigration.
00:27:34Il demandait aussi une aide sociale unique afin que le travail paye mieux que la cistana.
00:27:40On ne peut pas dire que ce n'est pas une musique qui vous est douce, aux oreilles en tout cas.
00:27:44Ah non, mais il a été un adversaire toujours du Rassemblement national
00:27:49et un partisan acharné de la faille de route de l'Europe de Bruxelles.
00:27:53C'est un chirapien de stricte orthodoxie, si je puis dire,
00:27:57et il a toujours navigué dans ces milieux-là.
00:28:00Donc, moi, je ne fais aucune illusion sur la politique de fond.
00:28:04Maintenant, on est dans un contexte particulier où à l'Assemblée nationale,
00:28:09il n'y a pas de majorité, ni pour les uns, ni pour les autres.
00:28:13Et on va voir s'il a des talents de diplomate pour tenter d'avoir des compromis
00:28:19ou en tout cas pour tenter d'avancer.
00:28:21Mais très honnêtement, dans tous les cas de figure,
00:28:24je ne vois pas comment on éviterait une autre dissolution à partir du mois de juillet
00:28:29ou alors c'est que rien ne se passera d'ici trois ans.
00:28:31Mais le référendum sur un moratoire immigration, vous n'y croyez pas ?
00:28:37Non.
00:28:38Ah bon, ce n'est pas quelque chose que vous proposez ?
00:28:41Oui, non, mais nous, on le propose,
00:28:42mais je ne crois pas qu'il soit en capacité de l'accepter.
00:28:45Mais on le proposait.
00:28:47Ces gens-là sont trop prisonniers d'espèces de pensées uniques
00:28:51et de ce que veut la gauche.
00:28:53D'ailleurs, si on a attendu autant de temps d'avoir un Premier ministre,
00:28:56c'est que M. Macron aussi tient compte de ce que la gauche
00:29:00et l'extrême-gauche font ou ne feront pas.
00:29:03Et ce sont des sujets graves.
00:29:05Quand vous prenez l'initiative d'un référendum, c'est important et il faut assumer.
00:29:09Merci au Président de le rappeler.
00:29:12Il n'a déjà pas assumé le résultat des urnes
00:29:15après une dissolution qu'il a provoquée.
00:29:17J'imagine le mal qu'il assume de convoquer un référendum
00:29:20sur un sujet comme l'immigration,
00:29:22sans provoquer, évidemment, un certain nombre de réactions,
00:29:26notamment de la gauche,
00:29:27dont il va avoir besoin pour faire passer
00:29:30un certain nombre de textes, qu'on le veuille ou non.
00:29:33Une dernière question de Louis Ragnel, Louis Alliaud.
00:29:34Pour que ce soit bien clair,
00:29:36si Michel Barnier annonce lors de sa déclaration de politique générale
00:29:40qu'il instaure la proportionnelle intégrale département par département,
00:29:44vous, vous vous engagez à ne pas le censurer ?
00:29:49Écoutez, son programme de gouvernement, il y a plusieurs mesures.
00:29:52Si en même temps, il dit qu'il y a la proportionnelle,
00:29:55mais on continue avec le projet des retraites, par exemple,
00:29:58on ne touchera pas à l'immigration,
00:30:00le vote sera sensiblement différent que si ces trois positions
00:30:04sur l'immigration, sur la retraite et sur la proportionnelle
00:30:09sont dans sa déclaration de politique générale.
00:30:11Très bien, écoutez, affaire à suivre.
00:30:13Merci beaucoup, Louis Alliaud, d'avoir réagi en direct sur CNews.
00:30:16Un dernier mot, Agnès Évraine, on va suivre, évidemment,
00:30:19avec intérêt le premier discours de M. Barnier.
00:30:21Et après, il va y avoir une session extraordinaire au Parlement, c'est ça ?
00:30:24Écoutez, au Sénat, à la conférence des présidents le 17 septembre,
00:30:28mais à mon avis, il va y avoir une session extraordinaire.
00:30:31Oui, ce sera assez logique.
00:30:32Donc, bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:30:35Bienvenue dans Punchline sur CNews et sur Europe.
00:30:37Michel Barnier, donc le nouveau Premier ministre de la France,
00:30:40un savoyard, ce qui est un atout, c'est mon côté chauvin.
00:30:42Un homme d'expérience, issu des rangs de la droite gaulliste,
00:30:45un sage de la politique qui a géré les grands dossiers européens
00:30:49en tant que négociateur du Brexit ou encore ministre des Affaires étrangères
00:30:52et qui connaît par cœur les méandres du Léviathan bruxellois.
00:30:56Le CV est impeccable, l'homme d'une intégrité totale.
00:30:59Reste à savoir quel changement politique il pourra vraiment impulser
00:31:03à l'heure où les Français réclament plus de fermeté sur les questions régaliennes.
00:31:06En 2022, Michel Barnier, alors candidat à la primaire de la droite,
00:31:09voulait garantir la sécurité des Français, restaurer l'autorité de l'État.
00:31:14Il réclamait un moratoire sur l'immigration, une allocation sociale unique
00:31:18afin que le travail paye toujours mieux que l'assistanat.
00:31:21Souhaitons que les autres partis politiques le laissent mettre en œuvre
00:31:24une partie de ces idées qu'un certain Emmanuel Macron,
00:31:26après sept semaines de réflexion, ne prenne pas ombrage.
00:31:29D'avoir un Premier ministre qui ne lui doit rien.
00:31:32L'attelage est cette phare fragile au regard des vents contraires politiques et économiques.
00:31:36Mais il est temps, en tout cas, je crois,
00:31:38de s'occuper d'urgence des Français et de leurs problèmes.
00:31:40On en débat ce soir dans PUNCHLINE avec nos invités.
00:31:44Et il est 18h, bienvenue si vous nous rejoignez sur nos deux antennes.
00:31:47Nous sommes avec Éric Nolot, bonsoir Éric.
00:31:50Nous sommes avec Alexandre Devecchio, merci d'être avec nous Alexandre.
00:31:53Catherine Ney, nous avons le plaisir d'avoir Catherine Ney sur notre plateau.
00:31:56Louis de Ragnel, merci d'être là.
00:31:57Et Céline Pina.
00:31:59On va peut-être, et je l'aimerais, prendre la direction de l'hôtel de Matignon
00:32:03où se trouvent nos envoyés spéciaux.
00:32:04Est-ce que nous avons une équipe sur place qui pourrait nous raconter un peu l'ambiance
00:32:08de cette passation des pouvoirs qui va se dérouler dans quelques instants ?
00:32:12Alors, qui attend en ligne ?
00:32:14Thomas Bonnet, Thomas Bonnet avec Charles Bajet.
00:32:16Bonsoir tous les deux. Qu'est-ce qui se passe là ?
00:32:21Bonsoir Laurence.
00:32:21Eh bien écoutez, tout est prêt pour accueillir Michel Barnier
00:32:24qui devrait arriver d'ici une minute à l'autre dans la cour de Matignon
00:32:28où il est attendu par plusieurs centaines de personnes qui se sont rassemblées.
00:32:33Alors pour décrire, notamment pour nos auditeurs sur Europe 1,
00:32:36vous avez plusieurs centaines de personnes qui sont d'un côté de la cour
00:32:39alors que Gabriel Attal vient d'apparaître devant l'hôtel de Matignon
00:32:43où il est longuement applaudi.
00:32:45Vous entendez derrière moi Gabriel Attal qui est donc applaudi chaleureusement
00:32:48par les personnes qui sont là pour l'accueillir.
00:32:50Il y a notamment des ministres et des parlementaires
00:32:52qui sont présents pour cette passation des pouvoirs.
00:32:55Et Michel Barnier devrait donc arriver d'ici quelques instants.
00:32:57Le voilà qui arrive à l'instant sous mes yeux.
00:33:00Michel Barnier qui franchit effectivement le perron de la cour de Matignon
00:33:06qui remonte cette allée pavée,
00:33:08qui salue évidemment son prédécesseur Gabriel Attal.
00:33:13Ils se tendent la main.
00:33:15Voilà Michel Barnier et Gabriel Attal qui se serrent rapidement la main,
00:33:19qui ne prennent pas la pause pour l'instant pour les photographes
00:33:22qui vont évidemment, Louis de Ragnel, discourir un petit peu.
00:33:25Ah quand même, ma petite pause photo.
00:33:27Gabriel Attal très souriant, Michel Barnier aussi
00:33:31avec une petite main posée sur le perron.
00:33:32Louis de Ragnel, qu'est-ce qui va se passer là ?
00:33:34Il va y avoir un entretien qui peut durer entre 10, 15, 20 minutes parfois.
00:33:38Il y a eu des entretiens qui ont été plus longs, parfois 20 à 30 minutes
00:33:42entre le premier ministre sortant et le nouveau premier ministre.
00:33:46Alors ils discutent de choses assez simples, humaines.
00:33:52Forcément quand vous arrivez, ce n'est jamais très simple
00:33:55de trouver les bons mots pour celui qui part.
00:33:58Et puis ils discutent des sujets prioritaires.
00:34:00Gabriel Attal a 2-3 sujets aussi qui lui tiennent à cœur.
00:34:05Il va peut-être demander à Michel Barnier, voilà j'aimerais que là-dessus ça puisse avancer.
00:34:09Michel Barnier de son côté peut aussi se livrer un petit peu,
00:34:12expliquer peut-être ce qu'il va dire aussi dans son mot qui va suivre, donc son discours.
00:34:16On va vivre ça sur CNews et Europe 1 en direct, Louis.
00:34:19Et puis pour terminer, il arrive assez souvent que le premier ministre sortant
00:34:23demande à son successeur une nomination, par exemple, pour un de ses proches,
00:34:27pour un directeur de cabinet.
00:34:28Recaser les collaborateurs, ça s'appelle.
00:34:30Souvent c'est pour des hauts fonctionnaires, donc globalement c'est pour une administration.
00:34:33Des grands serviteurs de l'État.
00:34:35Et qu'ils rejoindront de toute façon.
00:34:36Gauthier Lebret nous a rejoint, bonsoir Gauthier.
00:34:37Alors Michel Barnier, ça y est, c'est le nouveau premier ministre de la France.
00:34:41Emmanuel Macron a trouvé le dénominateur commun ?
00:34:43Alors c'est le plus vieux premier ministre de l'histoire de la Ve,
00:34:46et ça a été le plus jeune député de l'histoire de la Ve République.
00:34:50Son record a ensuite été battu.
00:34:52Oui, alors le problème de Michel Barnier, ça va être de naviguer entre l'aile gauche de la Macronie
00:34:57et le rassemblement national, qui ne veut pas d'une continuité du macronisme.
00:35:01Parce que comme ça, quand on regarde le profil de Michel Barnier,
00:35:03on peut se dire, il est Macron compatible.
00:35:05Il avait demandé à Macron de le soutenir pour la présidence de la Commission européenne,
00:35:09qu'il n'avait finalement pas eue.
00:35:11Ce n'est pas une rupture totale avec, évidemment, Emmanuel Macron.
00:35:14Et si Emmanuel Macron n'a pas nommé, par exemple, quelqu'un comme David Lissnard,
00:35:18qui avait des ambitions plus lointaines que Matignon pour 2027,
00:35:21alors que Michel Barnier ne sera pas candidat, évidemment, à la prochaine présidentielle.
00:35:25Évidemment, évidemment, vous avancez.
00:35:28Joe Biden.
00:35:30La chèque-fille n'attend pas au champ.
00:35:31On surnomme le Joe Biden français, donc il a dix ans de moins.
00:35:35Mais voilà, il n'est pas, a priori, dans la course.
00:35:38Il n'a pas d'événité présidentielle, contrairement à David Lissnard.
00:35:41Donc, il garde quand même un peu les cartes en main.
00:35:45Le président de la République, il reste au centre du jeu,
00:35:48même si Michel Barnier va devoir droitiser la politique qui était actuellement menée
00:35:54pour ne pas se faire censurer par le Rassemblement national.
00:35:57Quand il était, d'ailleurs, sur votre plateau pendant la primaire des Républicains,
00:36:02il n'avait pas de proposition assez dure sur l'immigration,
00:36:05avec notamment un moratoire, une rupture avec la Cour européenne des droits de l'homme,
00:36:10à rebours total, d'ailleurs, de ce qu'il avait défendu
00:36:11quand il a été deux fois commissaire européen à Bruxelles.
00:36:15Et puis après, vous savez qu'il a négocié le Brexit.
00:36:17Donc, il est habitué, malgré tout, à des moments compliqués.
00:36:21Le Brexit, il fallait mettre 27 pays d'accord face au Royaume-Uni.
00:36:25Ça n'a pas été simple.
00:36:25Il a réussi à aboutir à un accord, alors qu'à un moment donné,
00:36:28on a cru qu'il n'y aurait pas d'accord.
00:36:29Finalement, il y a eu un accord.
00:36:30Ça, ça a été une réussite de Michel Barnier.
00:36:32Et c'est pourquoi il espérait devenir ensuite président de la Commission européenne.
00:36:36Mais ça va être compliqué de naviguer entre l'aile gauche de la Macronie
00:36:38et le Rassemblement national.
00:36:39À l'instant, Emmanuel Macron tweet.
00:36:41Merci, cher Gabriel Attal.
00:36:43Pour ces huit mois en tant que Premier ministre avec le gouvernement,
00:36:45vous avez fait avancer le pays, contribué à son rayonnement
00:36:48dans un moment important au service de nos concitoyens, la France au cœur.
00:36:52Catherine Ney, voilà l'épitaphe pour Gabriel Attal.
00:36:55Le chapitre Barnier s'ouvre.
00:36:57Aura-t-il les moyens d'imposer quoi que ce soit au président de la République ?
00:37:02Selon vous ?
00:37:03Écoutez, on l'avait appelé au début du mois de juillet.
00:37:08Enfin, à l'exicolaire et pas le président.
00:37:11Et on ne lui avait pas du tout dit.
00:37:13Est-ce que ça vous intéresserait ?
00:37:14On lui posait des questions.
00:37:15Il avait très bien compris que ça voulait dire que peut-être il serait sollicité.
00:37:20Alors, il marchait en montagne avec un ami en disant, moi, je suis très tranquille.
00:37:22Mais de toute façon, il était sûr que Xavier Bertrand, ça ne le ferait pas.
00:37:26Parce qu'il a contre lui à la fois le Rassemblement national et Laurent Wauquiez.
00:37:34Donc, il dit, ça ne pourra pas le faire.
00:37:36Tandis que lui, il est tout à fait compatible avec Laurent Wauquiez
00:37:40et assez compatible avec le Rassemblement national.
00:37:42Parce que, comme on vient de le dire, comme je le disais tout à l'heure,
00:37:44il a sur les questions régaliennes, sur la sécurité et sur l'immigration,
00:37:50il a vu les ravages que cela faisait en Angleterre.
00:37:55Lorsqu'il le négociait avec le...
00:37:57Non, il dit qu'il était prêt à proposer un changement de constitution
00:38:01pour se défaire du joug des institutions européennes.
00:38:04Des règles européennes.
00:38:04Pour régler, voilà, des règles européennes.
00:38:06Donc, là, ça ne peut pas plaire, ça ne peut pas déplaire au Rassemblement national.
00:38:10Un bouclier constitutionnel pour placer la politique migratoire française
00:38:13au-dessus des traités européens ou binationaux.
00:38:15Il n'a jamais eu de mots avec le Rassemblement national,
00:38:18pour la bonne raison que, d'abord, c'est quelqu'un qui est toujours très poli, très courtois.
00:38:22Et en plus, il n'a jamais eu le Front national ou le Rassemblement national contre lui en sa voix.
00:38:26Donc, c'est des adversaires qu'il n'a jamais eus.
00:38:28Donc, ça permet d'avoir des relations décomplexées.
00:38:31Bon, très bien.
00:38:31Alexandre de Vécu, je vois vous agiter.
00:38:33Non, non.
00:38:34Vous ne croyez pas qu'il va mettre en place ce programme, en fait ?
00:38:36Non, il n'aura pas le pouvoir, tout simplement, de mettre un moratoire.
00:38:40Encore moins de faire un référendum.
00:38:42C'est la prérogative du président de la République.
00:38:44Et moi, je me suis toujours interrogé,
00:38:47en particulier au moment de la primaire de la droite, sur la sincérité de Michel Barnier.
00:38:51Je veux bien qu'il ait changé complètement, éclairé par le Brexit.
00:38:56Mais je n'en suis pas convaincu.
00:38:57D'autant plus qu'il a très mal défendu ces soudaines nouvelles convictions
00:39:01pendant la primaire de la droite et qu'il a terminé troisième.
00:39:04Donc, on se retrouve finalement avec, pour premier ministre, le perdant de la primaire de la droite,
00:39:19d'un parti qui a lui-même fait 4 % à l'élection présidentielle,
00:39:23comme plus petit dénominateur commun.
00:39:24En réalité, c'est ce qui se passe.
00:39:26C'est mathématique.
00:39:27Il pourrait éviter, tout simplement, une motion de censure dès le début.
00:39:29Et le seul avantage qu'il a, c'est qu'effectivement, il a été courtois et respectueux
00:39:33avec ses adversaires.
00:39:34Écoutez ce qu'il disait en 2021, pendant cette fameuse primaire de la droite que vous évoquez.
00:39:38Je vous passe la parole, Céline, juste ensuite.
00:39:40Il se disait Michel Barnier prêt à gouverner et à rassembler les Français.
00:39:45Je voudrais aussi ajouter un mot plus personnel sur l'état d'esprit qui sera le mien.
00:39:51J'ai entendu des questions après les deux premiers débats avec mes amis.
00:39:56Michel Barnier est quelqu'un d'expérimenté.
00:39:58Il est sérieux.
00:39:59Oui, je suis sérieux.
00:40:01Est-ce qu'il aura l'énergie nécessaire pour gagner et pour gouverner ?
00:40:06L'énergie, à mes yeux, ce n'est pas de l'agitation.
00:40:09Ce n'est pas de l'agressivité.
00:40:10Ça ne consiste pas à parler plus fort que les autres.
00:40:13Ce n'est pas de l'intolérance.
00:40:15L'énergie, c'est la capacité de rassembler et de faire.
00:40:19Et donc, je veux simplement dire que cette énergie-là, pour gouverner, pour faire,
00:40:24pour obtenir des résultats, je l'ai au fond de moi depuis ma première élection
00:40:29comme conseiller général.
00:40:30J'avais 22 ans de premier mot.
00:40:31Premier engageant dans le mouvement gaulliste.
00:40:34Que personne ne doute de cela, que tout le monde en soit sûr.
00:40:37Voilà Michel Barnier qui était sur CNews et Europe 1.
00:40:40On co-animait le débat avec Sonia Mabrouk, que j'embrasse et qui revient la semaine prochaine.
00:40:44Il avait des convictions, Céline Pinard.
00:40:46Il les a sans doute toujours, peut-être.
00:40:48Il dit qu'on peut rassembler.
00:40:49Est-ce qu'on n'a pas besoin un tout petit peu de pacifier les débats,
00:40:52d'avoir quelqu'un qui instaure le dialogue, qui quand même n'insulte pas tout le monde ?
00:40:57Mon sens, ça nous changerait un peu.
00:40:59Oui, on en a besoin et on en a surtout besoin parce que la politique, ce sont des alliances.
00:41:03Des alliances qui d'ailleurs peuvent se retourner, des contours qui peuvent changer.
00:41:06Mais le politique, c'est quelqu'un qui sait tisser des liens.
00:41:09Et ce qu'il vient de nous raconter, c'est une méthode pour tisser des liens.
00:41:13Oui, on en a besoin et on pourrait prendre son exact inverse.
00:41:17C'est-à-dire qu'on se moque de lui en disant il n'est pas charismatique.
00:41:20Prenez par exemple Jean-Luc Mélenchon qui est très charismatique,
00:41:23qui a un verbe pour le coup fort et puissant
00:41:25et qui en arrive à détruire tout ce qui a fait le fondement de notre contrat social
00:41:32par sa violence verbale, par ses attaques envers des groupes ethniques.
00:41:37On pense à ses dérives antisémites, etc.
00:41:40Et là, on voit à quel point on a besoin en fait de cette méthode-là.
00:41:44Mais surtout, cet homme a une utilité politique.
00:41:47La politique, c'est tisser des liens et c'est quelque chose de parfaitement utilitaire.
00:41:51On n'y met pas d'affect, on peut y mettre des objectifs.
00:41:54Et aujourd'hui, qu'est-ce qu'on a ?
00:41:56On a un mur qui est le mur budgétaire.
00:41:58Il faut voter ce budget, sinon vous ne payez pas vos fonctionnaires par exemple.
00:42:02Ça pose quand même un problème dans un pays normal.
00:42:04Ils seront toujours payés, je crois.
00:42:05Ce n'est pas le système américain où il y a un shutdown et plus rien n'est payé.
00:42:08Mais vous vous trouvez quand même dans des situations
00:42:10où derrière, il y a des engagements budgétaires que vous ne pouvez pas tenir
00:42:13et qui posent vraiment des problèmes.
00:42:14Or, Michel Barnier est parfait pour faire passer cet exercice budgétaire.
00:42:18Il négocie avec la Commission européenne qui nous a collé des procédures pour dérapage excessif.
00:42:24Quand l'exercice sera passé, je crains fort qu'il ne devienne une cible
00:42:28parce que tout le monde aura besoin…
00:42:29Il l'est de facto déjà.
00:42:30Oui, et tout le monde aura besoin de lui.
00:42:31Demain, Michel Barnier est une cible.
00:42:32Attendez, vous allez rebondir dans un instant, je vais rebondir à la boule pour l'instant.
00:42:38Avec Franck Louvrier, le maire LR de la Boule.
00:42:40Bonsoir Franck Louvrier.
00:42:41Votre première réaction à la nomination de Michel Barnier,
00:42:44est-ce que c'est une bonne nouvelle pour votre famille politique et pour le pays accessoirement ?
00:42:50Président de la République, par l'apaisement et la sérénité,
00:42:54Michel Barnier d'abord est un homme de grande expérience, vous l'avez dit,
00:42:56c'est un homme d'État et c'est une chance, je pense, pour la France
00:42:59parce que c'est un choix raisonnable, c'est un homme de terrain.
00:43:03Je voulais qu'un vent de démocratie locale souffle sur le gouvernement
00:43:06et je pense qu'il en fait partie parce que bien évidemment il en est le symbole.
00:43:10Il est respectueux des autres et de nos institutions.
00:43:13Donc l'enjeu maintenant pour ce montagnard,
00:43:16c'est l'ascension du Mont-Blanc par la face nord, notamment au niveau budgétaire.
00:43:20Ça ne va pas être simple et je pense que c'est des enjeux
00:43:23qui sont importants pour les justes semaines et les mois à venir, bien sûr.
00:43:28À votre avis, Franck Louvrier,
00:43:29est-ce qu'il y a eu un deal qui a été passé avec Marine Le Pen ?
00:43:33Est-ce que Michel Barnier a été accepté en gros par Marine Le Pen à un certain nombre de conditions ?
00:43:40Le Président de la République, là-dessus, n'a pas changé d'avis.
00:43:42Il a toujours dit qu'il attendrait le paysage politique du Parlement
00:43:47pour pouvoir désigner son Premier ministre.
00:43:49Il l'a désigné en adéquation avec le paysage parlementaire.
00:43:53Et donc de ce fait-là, il veut éviter bien évidemment le sur-accident,
00:43:56éviter d'avoir une motion de censure dans la foulée de la nomination du Président de la République.
00:44:01Donc c'est en adéquation par rapport aux tendances du Parlement
00:44:05et c'était nécessaire pour pouvoir justement essayer de continuer à gérer les affaires du pays
00:44:09et de répondre surtout aux préoccupations des Français
00:44:11parce que c'est tout l'enjeu quand même des élections législatives.
00:44:13C'est de répondre aux problèmes de pouvoir d'achat,
00:44:16aux problèmes de sécurité, aux problèmes de logement,
00:44:19aux problèmes de cadre budgétaire qui va être un enjeu important.
00:44:22Donc voilà, c'est ça aussi l'enjeu.
00:44:24Vous ne redoutez pas qu'il soit censuré,
00:44:26que son gouvernement tombe assez rapidement, Franck Louvrier ?
00:44:29Il va pouvoir réunir assez largement pour faire passer les textes,
00:44:32le premier d'entre eux, le budget ?
00:44:34Je pense qu'avec Michel Barnier, il a pris la solution parfaite
00:44:37pour pouvoir justement éviter des censures successives,
00:44:40en tout cas une première censure qui mettrait le gouvernement à plat.
00:44:44C'est vraiment l'enjeu.
00:44:44Alors après, il va y avoir la deuxième fusée, bien sûr,
00:44:47qui est celui de la composition du gouvernement,
00:44:50qui est aussi un enjeu important parce que c'est un équilibre.
00:44:53Mais voilà, je pense qu'aujourd'hui, en tout cas,
00:44:55on a une solution qui permet de répondre à la situation politique du moment.
00:45:00Il y a la gauche aussi qui crie au scandale.
00:45:03Jean-Luc Mélenchon estime que l'élection a été volée
00:45:06et qu'il appelle évidemment une grande manifestation le 7 septembre.
00:45:09Il peut y avoir des troubles, des désordres selon vous ?
00:45:11Non mais ça, bien évidemment qu'il y aura des tensions dans le pays,
00:45:14il y en a toujours eu et il y en aura.
00:45:15Ce qu'il faut, c'est l'apaisement.
00:45:17Aujourd'hui, l'enjeu, ce n'est pas le chaos.
00:45:19L'enjeu, c'est de répondre aux préoccupations des Français.
00:45:22On ne va pas répondre aux préoccupations des Français en manifestant dans la rue.
00:45:25On va répondre aux préoccupations des Français dans le débat politique
00:45:27pour permettre d'avancer sur les questions de pouvoir d'achat.
00:45:29Oui, il va falloir y réfléchir et y répondre rapidement.
00:45:33Sur les questions de sécurité, il va falloir aussi y répondre rapidement.
00:45:36Donc voilà, on a des enjeux importants,
00:45:38qui sont des enjeux essentiels auxquels il faut répondre tout de suite.
00:45:41Sur l'immigration, il avait des propositions très concrètes en 2022,
00:45:45Franck Louvrier, un moratoire sur l'immigration,
00:45:47la création d'une aide sociale unique pour que le travail paye plus que la cistana.
00:45:52Vous pensez qu'il aura les moyens de mettre en place tout ça ou pas du tout ?
00:45:55Je pense qu'en tout cas, il connaît parfaitement bien le sujet,
00:45:58étant donné ses bonnes connaissances des institutions européennes.
00:46:01Ce qui nous permettra aussi d'envoyer un message plutôt positif
00:46:04au niveau budgétaire aux institutions européennes,
00:46:07parce qu'ils connaissent leurs interlocuteurs.
00:46:09Michel Barnier est connu des institutions européennes
00:46:11et ça va permettre aussi de calmer un peu le jeu.
00:46:13Mais je pense qu'en matière d'immigration, il est essentiel qu'on agisse,
00:46:16on le voit encore avec les difficultés que l'on a sur le nord de la France,
00:46:20il faut à tout prix avancer sur ce sujet, notamment avec l'Angleterre,
00:46:24comme on le sait, sur un texte pour permettre justement
00:46:26de pouvoir éviter ce qu'on a connu comme drame encore il y a quelques jours.
00:46:30Franck Louvrier, si Michel Barnier vous demande d'être dans son rôle,
00:46:33Monsieur le Premier ministre,
00:46:34répondre aux besoins vitals de services publics
00:46:38et au premier rang desquels l'école de la République,
00:46:41si je le redis ici, est la mère des batailles.
00:46:45Et si je ne devais vous faire qu'une demande, Monsieur le Premier ministre,
00:46:49ce serait de continuer à faire de l'école de la République une priorité absolue.
00:46:54Parce que l'école, c'est l'assurance-vie de la République.
00:46:57Et évidemment, quelques jours après la rentrée scolaire,
00:47:10je veux dire ma reconnaissance à nos professeurs,
00:47:13aux équipes pédagogiques qui sont chaque jour aux côtés de nos élèves.
00:47:17Je veux dire aussi que nous n'oublions pas et que nous pensons chaque jour
00:47:23à Samuel Paty et Dominique Bernard,
00:47:26assassinés par le terrorisme islamiste.
00:47:34Oui, l'école est la mère des batailles.
00:47:36Et avec la revalorisation inédite du salaire de nos enseignants,
00:47:39en avril dernier encore, des infirmières scolaires,
00:47:41avec le choc des savoirs,
00:47:43avec la lutte implacable contre le harcèlement qui est un véritable fléau,
00:47:47nous affirmons une chose claire.
00:47:49Nous préférons toujours l'exigence au nivellement par le bas.
00:47:55Nous préférons toujours l'autorité au laxisme.
00:47:59Nous préférons toujours la fraternité et la bienveillance au chacun pour soi.
00:48:03Nous préférons toujours les savoirs fondamentaux à la dilution des savoirs.
00:48:09Les services publics, c'est évidemment aussi la santé
00:48:11et l'enjeu de l'accès aux soins qui est majeur,
00:48:14dont nous parlent tous nos concitoyens sur le terrain.
00:48:16Là aussi, nous avons engagé des choses, pris des décisions,
00:48:18notamment un train de simplification inédit pour des procédures médicales du quotidien,
00:48:22pour libérer du temps médical aux médecins,
00:48:24renforcer l'accès aux soins dans les territoires.
00:48:27D'autres mesures sont nécessaires.
00:48:28Nous avons travaillé ces derniers mois
00:48:30pour doubler le nombre d'étudiants en médecine d'ici à 2027.
00:48:34Ce travail devait être présenté cet été.
00:48:37Il est sur votre bureau, Monsieur le Premier ministre.
00:48:41Répondre à l'aspiration d'autorité à tous les étages des Français
00:48:46et notamment au constat que j'ai fait moi-même lorsque j'ai été nommé à Matignon,
00:48:51d'une forme de délitement, de violence débridée
00:48:54chez des jeunes, parfois de plus en plus jeunes.
00:48:57Nous avons beaucoup travaillé avec, là aussi, le gouvernement,
00:49:01les parlementaires, les femmes et des hommes de la société civile ces derniers mois.
00:49:05Et nous avons élaboré un projet de loi qui, je le crois,
00:49:07répond profondément à ce besoin d'autorité.
00:49:11Ce projet de loi devait être présenté cet été.
00:49:14Il est sur votre bureau, Monsieur le Premier ministre.
00:49:18Répondre à l'attente des Français et notamment de nos jeunes
00:49:21pour la transition écologique.
00:49:23Nous avons investi massivement dans les énergies renouvelables, dans le nucléaire.
00:49:27Nous avons ces derniers mois élaboré un plan national d'adaptation au changement climatique.
00:49:32Ce plan national devait être présenté cet été.
00:49:34Il est sur votre bureau, Monsieur le Premier ministre.
00:49:38Enfin, il y a les enjeux pour lesquels nous avons engagé des textes au Parlement.
00:49:42Nos agriculteurs, j'en parlais avec un texte pour simplifier leur vie
00:49:44et avec des travaux qui ont été engagés pour améliorer leur rémunération.
00:49:47La question du logement qui est centrale pour les Français aussi,
00:49:50pour permettre aux classes moyennes de pouvoir se loger, mieux se loger.
00:49:53Ces textes sont en discussion, étaient en discussion avant la dissolution au Parlement.
00:49:58Évidemment, il faudra les faire prospérer.
00:50:01Notre pays connaît une situation politique tout à fait inédite.
00:50:08La politique française est malade.
00:50:11La politique française est malade, mais je crois que la guérison est possible.
00:50:16À condition que nous acceptions tous de nous placer à la hauteur de cette responsabilité historique.
00:50:23À condition que nous acceptions tous de sortir du sectarisme.
00:50:26À condition que nous acceptions tous de sortir des coups politiques.
00:50:32À condition que nous acceptions tous d'arrêter de tout voir en noir.
00:50:37Et je le dis, cette année 2024 est pleine de paradoxes.
00:50:41Oui, il y a de l'inquiétude et de la colère dans notre pays.
00:50:46Et il y a un pays qui connaît son taux de chômage le plus bas depuis 40 ans,
00:50:49et dont le taux d'inflation est revenu à son niveau de 2021.
00:50:53Oui, il y a du défaitisme dans notre pays.
00:50:57Et notre pays, toujours en 2024, organise l'événement du siècle avec les Jeux Olympiques et Paralympiques.
00:51:02Incroyable performance en matière de sécurité, d'organisation,
00:51:06de performance sportive qui fait rayonner la France dans le monde.
00:51:09Oui, il y a du pessimisme dans notre pays.
00:51:22Et pourtant, toujours en 2024, dans quelques mois,
00:51:25les portes de Notre-Dame de Paris rouvriront,
00:51:27cinq ans seulement après le terrible incendie qui a bouleversé les Français,
00:51:31alors que beaucoup pensaient que c'était impossible.
00:51:34Oui, il y a du fatalisme dans notre pays.
00:51:38Alors qu'en 2024, nous commémorons les 80 ans du débarquement et de la libération.
00:51:43Quel plus formidable témoignage,
00:51:45quel plus formidable exemple de ce que la France est capable de faire,
00:51:48y compris dans les heures les plus terribles et les plus sombres de son histoire.
00:51:53Alors je le dis, y compris en cette année 2024,
00:51:57je crois qu'il y a au moins autant de raisons de douter que d'espérer.
00:52:03Plutôt d'espérer que de douter.
00:52:05Il y a même plus de raisons d'espérer que de douter.
00:52:09Et vous l'avez compris, vous me trouverez toujours du côté de celles et ceux
00:52:13qui choisissent d'espérer, qui choisissent d'apaiser, qui choisissent de construire.
00:52:19Avant de terminer, et vous me le permettrez sur un plan plus personnel,
00:52:24je tiens à remercier mon gouvernement.
00:52:27Une équipe de femmes et d'hommes exceptionnelles,
00:52:31avec des parcours différents, des expériences différentes,
00:52:35des convictions parfois différentes,
00:52:38mais qui se sont toujours retrouvées autour de la volonté d'abord de travailler,
00:52:42d'être utiles, et qui ont, je crois, forgé une véritable amitié.
00:52:46Et votre présence nombreuse aujourd'hui, je le dis, me touche particulièrement.
00:52:51Je veux remercier les parlementaires, et évidemment les parlementaires de la majorité,
00:53:10pour leur travail.
00:53:12Remercier aussi les candidats qui se sont présentés pour l'ancienne majorité
00:53:17à l'occasion des dernières élections législatives,
00:53:19dans un moment évidemment très compliqué, avec beaucoup de vent contraire.
00:53:24Je veux remercier mon équipe, et notamment mon cabinet,
00:53:28parce que je crois qu'être bien entouré, c'est plus qu'un trésor.
00:53:33C'est ce qui vous permet véritablement d'agir, parce que vous êtes en confiance,
00:53:36parce que vous avez autour de vous des femmes et des hommes qui sont engagés,
00:53:41et avec qui vous tissez des liens qui vont bien au-delà de la politique.
00:53:45Enfin, je veux remercier ma famille.
00:53:59On vient tous de quelque part, on a tous des racines,
00:54:06et je crois que les défis que nous affrontons dans nos vies,
00:54:09nous les relevons notamment à travers ce que nos parents nous ont transmis.
00:54:15Mon père, hélas, n'est plus là, il n'aura pas pu fouler les pavés de cette cour.
00:54:21Parmi les choses qu'il m'a transmises, parmi les valeurs qu'il m'a transmises,
00:54:29il y a notamment, je crois, la droiture.
00:54:33Et je peux dire que cette valeur m'a été particulièrement utile ici à Matignon,
00:54:37notamment dans les toutes dernières semaines où les épreuves ont été nombreuses.
00:54:43Ma mère, qui est là, quand on lui demandait, quand on était petits avec mes soeurs,
00:54:54qu'est-ce que tu aimerais qu'on fasse plus tard, elle me disait, elle nous disait,
00:54:59tout me va, je vous suivrai toujours, à condition que vous soyez libre.
00:55:05La liberté, quelles plus belles valeurs que la liberté ?
00:55:09Et je veux vous dire qu'au moment où je quitte Matignon, et peut-être plus encore qu'auparavant,
00:55:15la liberté sera au cœur des valeurs qui m'animeront dans les mois et les années à venir.
00:55:20Applaudissements.
00:55:33Monsieur le Premier ministre, la France, la République sont ce que nous avons de plus précieux.
00:55:39Je crois dans notre pays, je crois en nous.
00:55:42Nous avons en nous ce génie français qui fait que toujours, toujours,
00:55:46la France sait se réunir lorsque l'essentiel est en jeu.
00:55:49L'avenir nous appartient, je le sais.
00:55:52La France est belle, la France est forte, la France est grande.
00:55:57La France n'est pas n'importe quel pays, française, français.
00:56:01N'abandonnez jamais vos rêves de concorde, ne renoncez jamais à votre désir d'unité.
00:56:08N'oubliez jamais votre vocation de grandeur.
00:56:12Tout est possible parce que nous sommes la France et que rien ne résiste au peuple français.
00:56:17Je vous remercie.
00:56:47Applaudissements.
00:57:17Je peux dire quelques mots, là.
00:57:19Applaudissements.
00:57:23Mesdames, Messieurs, d'abord, merci à toutes les équipes des services du Premier ministre d'être là autour de Gabriel Attal.
00:57:34J'ai bien aimé, cher Gabriel, la manière dont vous avez remercié ces équipes, les membres de votre gouvernement.
00:57:42J'ai bien aimé la manière dont vous avez salué le courage, l'honneur avec lequel, partout en France, métropolitaine et outre-mer,
00:57:53les forces de sécurité assument au prix parfois de leur vie la sécurité des citoyens.
00:58:00J'y reviendrai.
00:58:02J'ai bien aimé la manière dont vous m'avez donné des... non pas des leçons, hein.
00:58:07Applaudissements.
00:58:12Enfin, les enseignements, même si ça n'a duré que 8 mois, que l'on apprend quand on est Premier ministre.
00:58:19Ça m'a été très, très utile.
00:58:21J'ai bien aimé aussi la manière dont vous m'avez dit que mon bureau...
00:58:25Je l'ai trouvé un peu vide, là, tout à l'heure.
00:58:31Mais j'ai compris qu'il y avait des tas de projets de loi en suspens qui n'avaient pas pu être menés à bien.
00:58:37Vous me permettrez... Bien sûr, je vais les reprendre. Il y en a plusieurs auxquelles je tiens, d'ailleurs.
00:58:43Peut-être d'ajouter ma propre valeur ajoutée.
00:58:45Bien sûr.
00:58:47Et puis j'ai bien aimé la manière dont vous avez plus personnellement évoqué votre famille, votre maman.
00:58:55Je pense qu'elle ne voudra pas se signaler.
00:58:57Applaudissements.
00:58:59Mais j'irai l'embrasser tout à l'heure.
00:59:02Comme moi, je salue ma propre famille et mon épouse, Isabelle, qui est ici.
00:59:08Une maman, c'est très important.
00:59:10On va peut-être dire des choses un peu surprenantes pour deux premiers ministres au moment de cette passation de pouvoir.
00:59:18Mais moi, j'ai eu la chance d'avoir une mère formidable aussi,
00:59:24qui transformait tous les problèmes qu'elle rencontrait dans sa vie personnelle en cause publique.
00:59:31C'est ainsi qu'elle a consacré toute sa vie à un sujet, d'ailleurs, qui fait l'objet d'un des projets de loi sur la sécurité routière.
00:59:39Et un autre défi qui était celui de l'accompagnement des familles, des amis de malades mentaux.
00:59:47Je n'ai pas oublié ces combats.
00:59:49Je n'ai pas oublié le moment très personnel et très émouvant où elle m'a demandé de lui remettre la Légion d'honneur.
00:59:57Je n'ai pas oublié non plus ce qu'elle m'a dit un jour où elle était venue me porter la contradiction
01:00:03dans ma toute première réunion électorale.
01:00:05Il se trouve qu'elle était une femme chrétienne de gauche.
01:00:09Et elle m'a dit « Michel, tu as les opinions que tu veux ».
01:00:14J'étais déjà gaulliste.
01:00:16Et ça reste ma principale fierté de m'être engagé derrière le général de Gaulle quand j'avais 14 ou 15 ans.
01:00:22« Ne sois jamais sectaire ».
01:00:25Le sectarisme est une preuve de faiblesse.
01:00:28Quand on est sectaire, c'est qu'on n'est pas sûr de ses idées.
01:00:30Voilà.
01:00:40Merci, Gabriel, pour vos mots qui me touchent et qui m'accompagnent et qui m'encouragent.
01:00:46C'est important compte tenu de ce que vous avez fait depuis plusieurs années au sein du gouvernement.
01:00:52Et dans les tout derniers mois ici à la tête du gouvernement à l'Hôtel Matignon.
01:00:57Compte tenu aussi du rôle que vous jouez désormais, qui est très important,
01:01:02à la tête du deuxième groupe de l'Assemblée nationale, le groupe Ensemble pour la République.
01:01:10Mesdames et Messieurs, je le dis à toutes celles et tous ceux qui nous font l'amitié de nous écouter,
01:01:15et grâce à la presse au-delà de cette cour,
01:01:19nous sommes dans un moment grave.
01:01:22Gabriel Attal l'a dit d'ailleurs à son tour tout à l'heure.
01:01:25J'aborde cette période, cette nouvelle page qui s'ouvre,
01:01:31cette nouvelle page avec beaucoup d'humilité.
01:01:36Peut-être la sagesse que donnent les cheveux blancs.
01:01:41J'ai dit un jour à Gabriel Attal, formidable d'être le Benjamin,
01:01:45mais c'est un titre qu'on perd très vite.
01:01:49Et moi, je l'ai perdu il y a très longtemps, le titre de Benjamin.
01:01:53Beaucoup d'humilité, Mesdames et Messieurs,
01:01:56mais aussi avec une forme que je peux dire olympique,
01:02:00puisque j'ai consacré dix ans de ma vie à organiser des Jeux olympiques avec Jean-Claude Killy.
01:02:06J'ai été aussi très touché par ce que vous avez dit,
01:02:10du succès des Jeux olympiques et du succès qui se déroule même des Jeux par olympique.
01:02:15Peut-être aussi un mot de ce qui est très important pour moi,
01:02:20qui est le bénévolat.
01:02:23Il y a 40 000 volontaires, souriants, efficaces, disponibles,
01:02:28qui ont donné une tellement belle image de la France
01:02:31à ces millions de gens qui sont venus nous trouver.
01:02:34Je dis ça parce qu'ils sont là dans des Jeux olympiques,
01:02:38dans d'autres manifestations, mais les mêmes volontaires,
01:02:42les mêmes bénévoles, les mêmes militants associatifs
01:02:45que je vais m'efforcer de reconnaître et d'accompagner un peu plus.
01:02:49Sur le terrain, sur les stades,
01:02:53dans les écoles, dans les associations sociales ou sportives,
01:02:57ils font vivre, ils sont l'honneur de la République.
01:03:00Voilà ce que je pense depuis longtemps.
01:03:04Donc, de l'humilité, une forme olympique,
01:03:09et puis aussi de la détermination.
01:03:13Celle qu'il faut pour que cette nouvelle page qui commence,
01:03:17cette époque, cette période, soit une période utile
01:03:22pour les Français et pour la France.
01:03:25J'aurai l'occasion dans quelques jours, dans quelques semaines,
01:03:28à peine à la fin de l'année,
01:03:31à peine devant le Parlement,
01:03:34de dire les grandes priorités législatives
01:03:37et les propositions au nom du nouveau gouvernement.
01:03:41Il s'agira de répondre autant que nous le pourrons
01:03:46aux défis, aux colères, vous l'avez évoqué,
01:03:51aux souffrances, aux sentiments d'abandon,
01:03:57d'injustice qui traverse beaucoup trop nos villes,
01:04:02nos quartiers et nos campagnes.
01:04:05Je pense, mesdames et messieurs, à l'accès aux services publics,
01:04:09et l'école restera bien la priorité du gouvernement,
01:04:14l'école de la République.
01:04:17Je pense à la sécurité au quotidien.
01:04:20Je pense aussi à la maîtrise de l'immigration.
01:04:24Je pense évidemment au travail et au niveau de vie des Français.
01:04:29Qu'est-ce qu'on attend d'un Premier ministre ?
01:04:33Je le dis avec humilité.
01:04:36Mais je pense qu'on attend de lui qu'il dise la vérité,
01:04:40même si cette vérité est difficile.
01:04:44La vérité, d'abord, sur la dette financière
01:04:48et sur la dette écologique,
01:04:51qui pèse aujourd'hui lourdement déjà.