Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
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00:00:00 Certains gamins dans les banlieues sont capables de dire à des gens d'origine africaine totalement intégrée
00:00:05 "tu es noir dehors mais tu es blanc dedans".
00:00:07 Voilà pour le début de cette audition au Sénat du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
00:00:12 On a entendu les premiers mots du ministre de l'Intérieur,
00:00:14 évidemment qui dressait le bilan de ces six jours d'émeute que nous avons vécu la semaine dernière.
00:00:20 Le ministre de l'Intérieur qui dit dans un premier temps "nous avons vu se transformer ce mouvement d'attaque des symboles de la République en pillage de commerce".
00:00:27 Évidemment nous l'avons constaté. Et puis la sociologie des délinquants qui interroge puisque sur 3500 interpellations,
00:00:33 la moyenne d'âge est de 17 et 18 ans. La première personne interpellée avait 11 ans, la dernière 59 ans.
00:00:40 Voilà pour l'éventail évidemment de ce qui s'est passé lors de ces six derniers jours.
00:00:45 Avec nos éditorialistes, avec nos invités, on va continuer à évoquer cet épisode de violence qu'a connu la France
00:00:50 mais en essayant de chercher des solutions, d'aller un tout petit peu plus loin que le simple bilan, le simple constat.
00:00:55 Savoir s'il y a une autre réponse que la réponse répressive qui est actuellement étudiée sous toutes ses coutures.
00:01:01 On est avec Karim Zérébi, consultant CNews. Bonsoir Karim, ravi de vous avoir sur le plateau.
00:01:05 Jean-Christophe Kouvis, secrétaire national Unité SGP. Bonsoir Jean-Christophe.
00:01:08 Bonsoir Laurence et bon anniversaire.
00:01:10 Merci beaucoup. Et bien écoutez voilà, comme ça je ne peux rien cacher à nos amis téléspectateurs.
00:01:15 Nous sommes aussi avec quelqu'un qui vient de Montpellier, rien que pour punchline.
00:01:18 Merci Général Emmanuel de Richouf d'être avec nous. Éducateur en banlieue.
00:01:23 Non, plutôt, oui, éducateur pas vraiment, plutôt chef de projet pour les banlieues depuis maintenant 15 ans.
00:01:29 D'accord, donc ça c'est l'expérience du terrain qui parle et puis l'expérience militaire aussi.
00:01:33 L'expérience du terrain, l'expérience militaire et puis la perspective de ce que vous annoncez il y a deux minutes.
00:01:38 Voilà, les solutions. Comment on s'en sort ? Parce que je pense qu'il n'y a pas que le volet répressif qui va fonctionner.
00:01:43 Il faut y aller quoi.
00:01:44 Voilà, allez, Yoann Euzail est là du service politique de CNews. Bonsoir.
00:01:47 Et Geoffroy Lejeune, journaliste. Ravi de vous avoir sur le plateau mon cher Geoffroy.
00:01:51 On commence par évidemment se poser la question de comment transformer ce qui s'est passé, ces violences, ces pillages.
00:01:58 Un milliard d'euros, on parle d'une facture à un milliard d'euros.
00:02:00 Un plan d'urgence qui a été déjà annoncé par le président de la République. On sait déjà qu'il paye, on en a parlé hier.
00:02:05 C'est nous, c'est vous, c'est tous ceux qui travaillons.
00:02:07 En revanche, est-ce qu'il y a des propositions à faire qui sortent un tout petit peu du champ répressif ?
00:02:12 On va se poser la question en deux temps. On va commencer d'abord par, voilà, l'urgence, ces 3500 interpellations.
00:02:17 Qu'est-ce qu'on fait de ceux que les policiers ont attrapés au péril de leur vie ?
00:02:21 Combien il y a de policiers qui ont été blessés, Jean-Castor Covid ?
00:02:23 Oh, j'ai pas le chiffre exact.
00:02:24 800, je crois de mémoire. Plus de 800.
00:02:27 Et on rappelle évidemment qu'en face, du côté des émeutiers, a priori, il y a assez peu de blessés.
00:02:35 Oui, on a bien géré. Encore une fois, on est...
00:02:37 Moi, ce que je remarque, c'est que sur des démocraties matures, à chaque fois, la France montre toujours l'exemple.
00:02:43 Parce qu'on nous parle toujours des voisins. Mais sur des émeutes, comme on a connu, avec un sentiment un peu d'insurrection,
00:02:50 je suis désolé, mais encore une fois, mes collègues ont été très professionnels.
00:02:53 Il n'y a pas de... Voilà, il n'y a pas de grands blessés.
00:02:56 On a été vraiment... C'était cadré tout en maîtrise.
00:02:59 Et ça, je tiens à les saluer parce que, franchement, il n'y a pas beaucoup, je vous dis encore une fois, de démocratie qui aurait supporté ce qu'on a supporté.
00:03:04 Absolument. Et on imagine que le répit qu'on connaît aujourd'hui est évidemment une bonne chose.
00:03:11 Mais bon, le ministre reste très prudent sur les jours à venir. On passe au 13 et au 14 juillet.
00:03:16 Ils sont souvent des occasions de mettre à certains nombres de voitures.
00:03:21 Général Emmanuel Le Réchouf, quel bilan vous tirez-vous d'ici le semaine prochaine ?
00:03:24 Alors moi, si vous voulez, avant de démarrer sur le bilan, je voudrais vous faire une remarque, si vous voulez.
00:03:28 Je fais une remarque. Nous avons en France l'expérience de la Légion étrangère depuis 160 ans.
00:03:34 Nous en avons les meilleurs soldats au monde. Et ces meilleurs soldats du monde, il y a 150 nationalités.
00:03:38 Alors je me suis posé la question il y a 20 ans quand je me suis lancé dans nos banlieues pour essayer de tirer les jeunes vers le haut.
00:03:43 Comment se fait-il qu'en France, où nous ayons 150 nationalités, nous en faisons les meilleurs soldats du monde ?
00:03:48 Comment nous ne serions pas fichus dans nos banlieues avec 20, 30 nationalités d'en faire les meilleurs citoyens du monde ?
00:03:54 Donc c'était quelque chose d'incroyable. Et donc mon engagement a été celui-là.
00:04:00 Je vais essayer d'apporter un petit peu mon expérience, de ce que j'ai vécu avec ces soldats extraordinaires,
00:04:05 ces 150 nationalités, pour essayer de développer un partenariat avec un certain nombre de banlieues,
00:04:10 pour essayer de faire en sorte que ces jeunes qui sont pour l'instant qui se disent français de papier soient véritablement des citoyens par entière.
00:04:16 Et je crois que nous y sommes parvenus à plusieurs.
00:04:20 À Montpellier en particulier ?
00:04:21 Non, non, non, non, non, surtout en Ile-de-France. J'ai au cours d'un cursus, je pense, on débattra de ça tout à l'heure,
00:04:31 mais je sais que mes voisins le savent pertinemment, que ces jeunes dont on parle, il y en a des tas qui veulent être français,
00:04:37 qui veulent s'investir, qui sont français, mais qui veulent être citoyens, c'est-à-dire qui veulent être plus que citoyens de papier
00:04:44 en tendant la main pour attendre des subsides. Donc véritablement, il faut leur apporter quelque chose.
00:04:49 Et ce quelque chose, c'est véritablement une envie, une envie d'être français, une envie de travailler, une envie de quelque chose.
00:04:54 Et ce quelque chose, il faut là aussi, c'est pas en individualisant secteur par secteur qu'on fera quelque chose.
00:05:01 C'est quelque chose, on fait une coalition.
00:05:03 C'est pas en disant juste on coupe les réseaux sociaux, on va couper les allocs avec telle ou telle famille.
00:05:07 C'est pas ça. Et vraiment, je pense que le problème, il est général.
00:05:10 Il y a aussi un problème d'éducation. L'éducation, on va la remettre au centre de la vie des enfants.
00:05:16 - Et l'instruction. Vous me parlez de la Légion étrangère, c'est contraignant quand même.
00:05:20 Vous allez pas me dire que c'est le Club Med, la Légion étrangère. On est là pour. Il faut un cadre, il faut des contrats, il faut des règles.
00:05:26 - D'un côté, on fait des soldats, des soldats avec la Légion étrangère, et de l'autre, il faut faire des citoyens.
00:05:30 Un certain nombre de règles que l'on applique à ces étrangers, elles sont applicables dans la vie de tous les jours.
00:05:36 - C'est-à-dire les mêmes règles pour tout le monde, quel que soit votre origine, votre nationalité.
00:05:39 - Il faut être fier de ce que l'on est, fier de ce collectif.
00:05:42 Il faut véritablement dégager un collectif, c'est-à-dire lancer une opération générale, ce que j'ai fait, sur 6 mois,
00:05:48 où nous avons quand même sorti de l'ornière et donné la fierté de français à plus de 2000 jeunes.
00:05:53 Et j'aurais pu en faire 10 fois plus.
00:05:56 - Vous auriez dû. - Non, non, non, non, c'est pas si facile que ça.
00:05:59 On a des contraintes telles en France, c'est globalement très compliqué.
00:06:04 - On va rentrer dans le détail que vous avez fait. Karim, un petit mot.
00:06:07 - On est vraiment une semaine après ces émeutes, on a des bilans, la justice agit, les condamnations tombent,
00:06:12 elles sont lourdes, pour une fois la justice n'a pas la main qui tremble.
00:06:15 Mais après, qu'est-ce qu'on fait ? On est au lendemain, qu'est-ce qu'on fait ?
00:06:18 OK, on va faire de la répression, on va les mettre en comparaison immédiate, prison, sanctions,
00:06:22 mais alors ça c'est absolument normal. Mais qu'est-ce qu'on fait après ?
00:06:26 - Il faut avoir une réaction, de mon point de vue, collective, qui est basée sur une exigence républicaine.
00:06:33 Une exigence républicaine qui a une approche transversale.
00:06:37 Éducation à l'évidence, mais aussi formation professionnelle, réinsertion professionnelle, c'est un tout en fait.
00:06:44 Si on veut former des citoyens, il faut avoir une approche globale.
00:06:48 Et évidemment que quand je dis exigence républicaine, c'est parce que la République,
00:06:51 ce n'est pas un régime de faiblesse, et que les droits sont indissociables des devoirs.
00:06:56 Je pense que quand on cadre un jeune, comme on cadre un ancien délinquant qui rentre dans la Légion étrangère,
00:07:03 c'est qu'il y a ce besoin de cadre, il y a ce besoin de trouver une forme d'appartenance à un groupe.
00:07:09 Et qui plus est, l'appartenance à un groupe, c'est quand même mieux si c'est un groupe qui défend les valeurs de la République.
00:07:16 - Qui s'appelle la Nation. - Et un groupe positif.
00:07:18 Ça s'appelle la Nation, ça s'appelle la Communauté Nationale.
00:07:20 Mais quand on ne se sent pas appartenant à la Communauté Nationale, on a tendance à vouloir appartenir à un autre groupe.
00:07:24 Et parfois c'est un groupe déliant, c'est un groupe qui perd à la délinquance,
00:07:27 c'est un groupe qui verse dans les valeurs anti-républicaines.
00:07:29 Donc oui, bien sûr qu'il y a un cadrage à faire, bien sûr qu'il y a un rappel d'exigence républicaine à tous.
00:07:35 Je dis à tous. Moi, plutôt que la politique de la ville, dont on doit tirer les enseignements,
00:07:39 ce n'est pas une question de moyenne, ce n'est pas une question du milliard, ils étaient sur la table.
00:07:43 Donc c'est une question d'exigence.
00:07:46 Il faut à un moment donné qu'on ait envie de tirer tout le monde vers le haut.
00:07:50 Ce n'est pas donner des millions ou des milliards pour se donner bonne conscience sur un budget de l'État.
00:07:55 C'est quel résultat nous obtenons.
00:07:57 Et quand j'entends effectivement mon voisin qui me dit "c'est possible, on peut les rattraper",
00:08:02 il faut à un moment donné qu'on dise les choses, qu'on pose un cadre avec, encore une fois, de la rigueur.
00:08:08 Ce n'est pas un gros mot la rigueur.
00:08:10 Mais qui va la mettre en œuvre la rigueur ?
00:08:13 Mais tous les acteurs normalement qui sont censés entourer ces jeunes, ça n'existe pas aujourd'hui.
00:08:18 C'est les policiers, c'est tout.
00:08:20 Je vais vous dire, ça fait 40 ans, moi j'ai été acteur associatif pendant 15 ans.
00:08:25 Je n'ai pas fait d'aller loisir, je trouvais du boulot aux jeunes.
00:08:28 Je pensais que dans la pyramide des besoins, c'était plus important de s'émanciper par le travail
00:08:32 plutôt que d'aller faire des camps de ski ou des balades à cheval ou fumer des pétards à Barcelone.
00:08:37 Et parfois l'État il paye ça, je veux dire aujourd'hui au moment où on se parle, pour évacuer le problème.
00:08:43 Soi-disant il faut partir en vacances, on est bon nombre d'entre nous qui sont menés dans des quartiers dits modestes, populaires.
00:08:49 On n'est jamais parti en vacances de co-ski ou on n'a jamais fait de cheval, on n'en est pas mort.
00:08:54 On a eu des valeurs, on nous a transmis des choses.
00:08:57 Donc cette politique de la transmission, il faut qu'elle remplace cette politique de la ville vaseuse,
00:09:01 politique de l'exigence républicaine.
00:09:03 Moi je veux qu'on mette ce terme au cœur de nos préoccupations aujourd'hui.
00:09:06 Ça veut dire exigence pour les parents, exigence vis-à-vis effectivement des résultats des enseignants
00:09:12 et qu'on doit aider, soutenir des éducateurs qui fassent leur travail.
00:09:15 Il faut au moment donné que le monde adulte te reprenne la main.
00:09:18 Je veux dire, c'est pas possible.
00:09:19 Mais le monde adulte il est dépassé, il est complètement dépassé.
00:09:21 Parce qu'il a bien voulu être dépassé.
00:09:22 Oui, mais bien sûr, parce que comme je le disais, les réseaux sociaux, les téléphones, c'est les nounous à disposition en permanence.
00:09:27 Parce que cette culture de l'excuse, Laurence, et de l'initimisation, elle est insupportable.
00:09:30 Dans les quartiers il y en a une million de toutes sortes et qui disent rien.
00:09:34 Non mais je veux bien qu'on dise, il faut faire nation, il faut qu'on appartienne tous à la même communauté,
00:09:39 travaillons là-dessus, bon c'est très bien, mais ça dépend de qui on parle.
00:09:43 Les émeutiers qui ont 30 ans, avoir envie d'appartenir à la nation, avoir envie d'être citoyen français,
00:09:49 ça ne se décrète pas précisément, il faut en avoir envie.
00:09:51 Et eux n'en ont pas envie, ils mènent une bataille contre la France.
00:09:54 Eh bien, je ne suis pas certain que moi, que ces jeunes de 30 ans, qui ont 30 ans, on puisse encore les rattraper.
00:10:00 Je pense que pour certains d'entre eux, il n'y a que le côté répressif qui pourra fonctionner.
00:10:05 En revanche, si on parle des gamins qui ont 15 ou 20 ans, là il y a quelque chose à faire.
00:10:09 Et ça concerne aussi l'éducation.
00:10:11 Et là, le président de la République a déjà fait des annonces quand il était à Marseille.
00:10:14 Qu'est-ce qu'il a dit le président ?
00:10:15 Il a dit "on va travailler davantage sur l'école, pour ouvrir l'école de 8h à 19h".
00:10:20 Pourquoi ? Parce que quand les gamins sortent de l'école à 16h, ils sont livrés à eux-mêmes.
00:10:24 Et qui est-ce qui s'en empare ? Ce sont parfois les dealers ou parfois les extrémistes religieux.
00:10:29 Donc c'est à ce moment-là qu'il faut les cadrer.
00:10:31 Là, à cet âge-là, oui, bien sûr, ils peuvent encore appartenir à la nation.
00:10:35 On peut encore les faire revenir dans le droit chemin.
00:10:37 Mais quand une personne de 30 ans, qui depuis des années et des années,
00:10:40 bataille contre la France, caillasse des policiers, casse des vitrines,
00:10:44 et fait partie des émeutiers, je crois que ces gens-là n'auront jamais envie d'appartenir à la nation.
00:10:49 Mais j'espère quand même que si, un jour, quand même...
00:10:52 Une partie d'entre eux, je crois que non. Hélas.
00:10:54 C'est un triste constat. Moi je pense qu'il y a encore un peu d'espoir.
00:10:58 Moi je suis d'accord avec Johan, je pense qu'une partie de ces gens se construit contre la nation.
00:11:03 C'est pour ça que je pense que la répression, le retour de bâton par rapport à ce qui s'est passé ces derniers jours,
00:11:07 doit être très impressionnant pour eux.
00:11:09 Il faut comprendre que quand on défie la France, elle se fait justice.
00:11:13 Et ça n'est que justice. Je suis très heureux qu'on ait commencé ce débat en parlant de la Légion étrangère.
00:11:17 Moi je n'ai pas été militaire, mais par contre j'ai eu la chance, je dis vraiment la chance,
00:11:21 de vivre dans ce milieu, parce que mon père était militaire et il a été dans la Légion étrangère.
00:11:25 Et au-dessus de mes yeux, c'est ce que je qualifierais de miracle, parce que c'est vraiment un miracle.
00:11:29 C'est-à-dire des gens, malheureusement le grand public connaît assez mal en réalité la Légion,
00:11:32 mais des gens qui ont un passé à faire oublier, qui pour certains d'ailleurs, la plupart d'entre eux-mêmes,
00:11:36 sont délinquants ou en tout cas ont été délinquants, et qui pour l'immense majorité d'entre eux ne sont pas français.
00:11:40 Et c'est vrai que ces gens arrivent, et cinq ans après, on en fait des Français plus français que vous et moi,
00:11:45 sans vouloir vous insulter, et qui sont prêts à mourir pour ce pays.
00:11:49 Et moi, j'ai beaucoup observé ce miracle de très près, et j'ai vu des cérémonies de naturalisation
00:11:55 qui m'ont donné les larmes aux yeux en réalité. Vous voyez des gens s'approprier tout ça,
00:11:59 et sans vouloir décliner toutes les vertus de ce modèle, il y a quelques petites choses qui sont très importantes.
00:12:06 Déjà, il y a un cadre en effet, avec un ordre, une autorité...
00:12:08 - Et des contraintes ! - Des contraintes invraisemblables.
00:12:10 C'est-à-dire qu'honnêtement, quand vous rentrez dans la Légion, vous commencez par quatre semaines de formation,
00:12:14 vous apprenez la langue, si vous la connaissez pas, et on vous oblige à cela.
00:12:17 Sinon, vous sortez, premièrement. Ensuite, il y a le commun en effet.
00:12:20 La devise de la Légion, c'est "Legio Patria Nostra", c'est-à-dire que c'est leur nation.
00:12:24 Et ils se l'approprient tous, et ce sont des gens qui, à la vie, à la mort,
00:12:27 même si après leur parcours de vif, ils s'en vont, peut-être même certains retombent dans les délinquances,
00:12:31 mais ça restera leur famille. Et nous, c'est ce qu'on n'a pas réussi, c'est ce que la France ne réussit plus à transmettre.
00:12:35 Qui, aujourd'hui, quel homme politique, parle de la France, parle de la nation,
00:12:38 en disant que c'est notre bien supérieur, notre bien commun, notre bien le plus important ?
00:12:42 Personne ne le fait. Et pour terminer, et c'est peut-être là où je vais rejoindre Johan,
00:12:46 et que c'est la partie un peu pessimiste du discours, mais c'est que quand quelqu'un rentre dans la Légion,
00:12:49 il y a un acte de volonté. C'est eux qui le demandent, et ils sont sélectionnés à partir de ça.
00:12:54 Aujourd'hui, le problème qu'on a avec les émeutiers dont on ne sait plus quoi faire,
00:12:57 c'est qu'il n'y a pas d'acte de volonté de devenir français.
00:12:59 Il n'y a pas d'acte de volonté de trouver peut-être même la rédemption, etc.
00:13:02 On le cherche encore, il faut le susciter.
00:13:04 C'est automatique, c'est ce que vous nous dites, c'est ça ?
00:13:06 Ce que je veux vous dire, c'est qu'aujourd'hui, des gens défilent à France, et leur modèle, c'est ça.
00:13:09 C'est de défier la France, c'est d'être dans ce pays en haïssant et en attaquant ses symboles.
00:13:13 Et dans la Légion étrangère, quand vous demandez à rentrer, vous suppliez la Légion de vous offrir une deuxième chance.
00:13:17 C'est pour ça que ça fonctionne.
00:13:18 On va passer la parole au général, qui nous d'impatience.
00:13:20 Si vous voulez, j'ai deux remarques à faire quand même.
00:13:22 J'ai écouté, et puis je vous écoute souvent, ce que vous disiez tout à l'heure.
00:13:27 Moi, ce n'est pas la République. Moi, c'est la France.
00:13:30 C'est-à-dire que si vous cantonnez l'espoir des jeunes d'être dans la République,
00:13:36 la République, mais tout le monde est république.
00:13:38 Vous allez en Suisse, vous allez en Allemagne, c'est la République.
00:13:40 La France, c'est une civilisation.
00:13:42 Donc, vous devez mettre, faites-moi rêver de la France.
00:13:45 Faites-nous rêver, Monsieur le Président. Donnez-nous l'envie d'être français.
00:13:48 Pour l'instant, je n'ai pas envie d'être français, puisqu'on est critiqué en permanence.
00:13:52 Je reviens sur l'éducation. L'éducation, comme vous avez très justement dit, sur la Légion étrangère,
00:13:57 en 3-4 mois, on apprend à des gens qui arrivent de Mongolie, de Chine ou de Russie,
00:14:01 on leur apprend le français en 6 mois.
00:14:03 En 3 mois, ils savent déjà s'exprimer correctement.
00:14:06 Je vois que dans nos banlieues, bien souvent, les jeunes que j'ai côtoyés,
00:14:09 ils parlaient un sharabia pas possible.
00:14:11 Je me dis, mais que fait l'éducation nationale ?
00:14:13 Donc, il faut revoir, dans l'éducation nationale, je suis tout à fait d'accord avec ce qu'il dit,
00:14:17 et je l'ai même écrit, il faut que les écoles soient ouvertes 24h/24,
00:14:20 de 8h à 18h, que les enfants puissent parler et s'exprimer en français.
00:14:24 Et pour ça, il faut revenir aux bases du français,
00:14:27 c'est-à-dire véritablement le berbat du français tel qu'apprenaient nos enfants,
00:14:31 de manière à ce que les gens puissent apprendre.
00:14:33 Alors, pour apprendre le français, j'ai une méthode pour ces jeunes,
00:14:37 de 18-25 que j'ai côtoyés, c'est le permis de conduire.
00:14:41 C'est-à-dire que le permis de conduire, pour avoir le code,
00:14:43 il faut déjà avoir un bon français, comprendre les mots qui s'expriment, etc.
00:14:48 Il faut aller vite, et donc le permis de conduire permettait de rasseoir les jeunes autour d'une table,
00:14:54 de réapprendre le français, pour pouvoir avoir le permis de conduire.
00:14:57 Et par ce biais-là, nous avons obtenu, si vous voulez, de bons résultats.
00:15:01 - Alors, ce que vous nous dites, et je vais passer la parole à Jean-Christophe Coville,
00:15:04 c'est qu'on a plus ce socle national, ce moment, au service militaire,
00:15:08 où toutes les générations se croisaient, les catégories socio-professionnelles.
00:15:12 Vous ne voulez pas du service militaire ?
00:15:13 - Non, non, non, c'est pas ça.
00:15:14 C'est un moment où tout le monde se retrouvait au même endroit, au même moment.
00:15:18 - Vous avez raison, sauf qu'à l'époque...
00:15:19 - On ne peut pas revenir en arrière sur le service.
00:15:21 - C'est très compliqué.
00:15:22 A l'époque, vous n'aviez pas les filles.
00:15:23 Donc, ça, c'est...
00:15:24 - Déjà.
00:15:25 - Sur 800 000 jeunes, vous en avez déjà 400 000 qui ne faisaient pas de service militaire.
00:15:29 - Elles ne sont pas les filles qui étaient dans la rue pour déchier des forces de guerre.
00:15:31 - Non, non, non, c'est bien.
00:15:32 - Avec eux, les garçons.
00:15:33 - Mais à l'heure où vous avez le service militaire, s'il doit être obligatoire et obligatoire pour tout le monde,
00:15:37 il faut le faire obligatoire pour tout le monde.
00:15:38 Mais ça va être extrêmement compliqué.
00:15:39 - Ça va être compliqué d'abord parce qu'il n'y a plus les structures des militaires.
00:15:41 - Donc, Christophe Couville.
00:15:42 - Alors, effectivement, moi, je...
00:15:43 - Policier de terrain.
00:15:44 - Policier de terrain.
00:15:45 Ce que je vois, c'est que, effectivement, la Légion étrangère, déjà, c'est un volontariat.
00:15:48 Donc, ça veut dire que ces jeunes-là, c'est bien de leur apprendre le français, de les éduquer.
00:15:52 Il faut aussi qu'ils, entre guillemets, qu'ils le veuillent.
00:15:54 Donc, c'est difficile parce que quand...
00:15:55 Il n'y a que vous qui pouvez vous sortir de vous-même, en fait.
00:15:58 Donc, déjà, il faut donner cette envie.
00:16:00 C'est comme Johnny.
00:16:01 Donnez-moi l'envie d'avoir envie.
00:16:02 Mais là, c'est la même chose.
00:16:03 Il faut lutter contre l'oisiveté.
00:16:05 Nous, on les voit, les gamins.
00:16:06 Effectivement, ils sont livrés à eux-mêmes.
00:16:07 Ils sont de dehors.
00:16:08 C'est le quartier qui les éduque.
00:16:09 C'est les responsabiliser.
00:16:11 C'est créer du lien commun.
00:16:13 Alors, c'est facile de dire créer du lien commun, comme on fait.
00:16:16 Je reconnais que l'armée...
00:16:17 Alors, moi, à l'époque, j'étais contre parce qu'on fait des études.
00:16:20 On se dit à quoi ça sert ?
00:16:21 On va perdre un an, etc.
00:16:22 Puis, après, avec du recul, en vieillissant, on se dit que quand même, il y avait un brassage sociétal.
00:16:27 On passait le permis de conduire à l'armée.
00:16:29 C'était ça aussi.
00:16:30 Je veux dire, on était responsabilisés.
00:16:31 On nous donnait des instructions.
00:16:32 On portait l'uniforme.
00:16:33 Donc, après, on respectait l'uniforme parce que nous-mêmes, on l'avait porté.
00:16:36 On avait cette vision de nous-mêmes à travers l'uniforme.
00:16:38 Donc, oui, il y a des choses à voir.
00:16:40 Effectivement, on a donné des milliards d'euros.
00:16:43 Et nous, on le voit dans les cités parce que quand on entend des quartiers qui se plaignent
00:16:46 en disant "oui, on ne comprend pas, on est rejetés par tout le monde", etc.
00:16:49 Je suis désolé.
00:16:50 Moi, je viens d'un monde rural aussi.
00:16:51 Et je vois que dans le monde rural, il y a des gamins qui n'ont rien.
00:16:55 Ils sont loin de tout.
00:16:56 Le matin, ils se lèvent à 6h du matin pour aller dans les collèges, les lycées parce
00:16:58 qu'ils font du bus, parce qu'ils méritent d'aller à l'école et parce qu'en fait,
00:17:01 on n'a rien sans rien.
00:17:02 Et c'est ça qu'il faut apprendre.
00:17:03 On n'a rien sans rien et qu'il faut vraiment s'investir là-dedans.
00:17:06 Et heureusement, dans la ruralité, il y a des clubs de foot, de rugby qui sont là
00:17:11 pour pallier à tout ça parce qu'il y a aussi des parents qui ne s'occupent pas
00:17:13 de leurs gamins dans la ruralité.
00:17:14 Ce n'est pas que dans les cités, dans les quartiers, sauf que du coup, c'est ce lien
00:17:18 qui fait justement de nation.
00:17:19 Et il faut qu'on retrouve cette envie de créer la nation et surtout d'avoir des points
00:17:22 communs.
00:17:23 Quel est mon point commun à moi avec quelqu'un des Tarterêts, avec quelqu'un du fin fond
00:17:28 de la Vendée ?
00:17:29 Eh bien, en fait, on se rend compte qu'on n'en a plus.
00:17:31 La société, elle est en silo et en fait, on se rapproche des gens qui nous rassemblent
00:17:35 à nous par la religion, par le social et par les réseaux sociaux.
00:17:40 Et en fait, on a perdu le lien commun.
00:17:42 On a tous fait le constat, on le fait tous.
00:17:44 Tout le monde a son constat.
00:17:45 Sauf les politiques, j'ai l'impression.
00:17:46 Les politiques, ils sont sur une autre planète.
00:17:48 Ils planent à 3000.
00:17:49 Oublions-les pour un instant.
00:17:50 Mais maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? Moi, je vous pose la question.
00:17:52 Elle est où la solution ? Parce qu'on fait de la répression.
00:17:55 Peut-être qu'il faut construire des centres éducatifs fermés, car je sais que vraiment,
00:17:58 c'est une de vos marottes.
00:17:59 C'est normal, il n'y en a qu'une cinquantaine en France, ce n'est pas suffisant.
00:18:02 Mais il y a autre chose à faire aussi.
00:18:03 Comment on fait pour les ramener dans le giron de la nation et de la République et de la
00:18:07 France générale ? Faire quoi ? Des exercices, des pompes, du parcours du combattant ?
00:18:12 Nous, nous avions à l'époque, jusqu'à récemment, on s'occupait des jeunes de 18-25 ans.
00:18:19 Et l'objectif final, c'était de l'emploi.
00:18:21 Donc, tout était fait pour l'emploi.
00:18:22 Donc, pour être employable, pour prendre cette terminologie, il faut avoir les fondamentaux,
00:18:28 se comporter, etc.
00:18:30 Et on touchait tous les domaines.
00:18:32 On avait une planification sur six mois, crescendo, avec du sport, etc.
00:18:38 Mais vous étiez chez eux, ce n'est pas un internat.
00:18:40 Mais j'étais chez eux, ils étaient volontaires pour venir.
00:18:43 J'allais sur les quartiers, j'expliquais ce que j'allais faire.
00:18:46 Je voyais certains parents, je dis voilà ce qu'on va faire avec vos enfants.
00:18:49 Et la mayonnaise prenait.
00:18:51 La mayonnaise prenait, vous voyez ce que je veux dire ?
00:18:52 Et donc, il y avait l'effort à accomplir, il y avait le timing qui était tenu, il y
00:18:57 avait un cadre, il y avait des objectifs.
00:18:59 Il y avait juste quelqu'un qui s'occupait d'eux.
00:19:01 Et bien oui, mais si vous voulez, on est beaucoup à faire ça.
00:19:06 Et l'idée, c'était bien celle-là, c'était de rassembler autour de moi l'ensemble
00:19:11 des partenariats qu'il y avait dans la société, c'est-à-dire l'école, le sportif,
00:19:16 les militaires pour certains, les entreprises, les associations, etc.
00:19:20 Et finalement, tout le monde marchait à peu près d'un même pas.
00:19:22 Et vous aviez à ce moment-là une communauté qui s'était créée et ça marchait formidablement bien.
00:19:28 - On nous a écrit après Karim.
00:19:29 - Non mais précisément, on parlait des plans banlieues.
00:19:31 On a déversé des dizaines de milliards d'euros depuis des décennies dans les plans banlieues.
00:19:34 Mais pour faire quoi ? Pour faire particulièrement de la rénovation urbaine.
00:19:38 Pas pour s'occuper des gamins, pas pour s'occuper des gamins après l'école, pour les prendre
00:19:41 par la main en leur disant "on va faire les devoirs, on va faire de l'instruction
00:19:44 civique, on va s'occuper de vous".
00:19:45 Non, non, on a fait principalement de la rénovation urbaine, c'est-à-dire qu'on
00:19:48 a repeint des bâtiments, on les a rénovés et ils ont été dégradés très rapidement.
00:19:51 Donc ça, ça a été une erreur que tout le monde reconnaît maintenant.
00:19:54 L'argent a été mis au mauvais endroit.
00:19:56 Et ensuite, il y a une seconde chose.
00:19:58 On ne peut pas dire "on va faire de la répression et puis quoi ?"
00:20:00 On ne peut pas considérer que la répression, c'est quelque chose de secondaire.
00:20:03 Précisément, je pense moi que la répression, c'est ce qui sera sans doute le plus utile,
00:20:07 notamment aux jeunes générations.
00:20:09 Parce que les jeunes générations, quand elles auront été sanctionnées sévèrement,
00:20:12 comme c'est le cas en ce moment, peut-être qu'elles pourront revenir dans le droit
00:20:16 chemin, précisément.
00:20:17 Ce sera utile pour la société et ce sera utile pour eux.
00:20:20 Parce que quand vous sanctionnez un jeune, peut-être qu'il ne deviendra pas...
00:20:23 On ne peut pas dire "que de répressif", vous le savez absolument personnellement.
00:20:26 Avec la jeunesse, peut-être que si.
00:20:27 Avec la jeunesse, ça peut fonctionner.
00:20:28 Parce que la jeunesse, quand vous êtes sanctionné une fois, ça peut vous éviter de devenir
00:20:32 un délinquant professionnel.
00:20:34 Pourquoi les délinquants deviennent des délinquants professionnels ?
00:20:37 On met dans des centres éducatifs fermés, on crée des internats...
00:20:40 Non mais la répression, ce n'est pas forcément la prison.
00:20:43 La répression, c'est de dire que dès la première fois, dès que vous mettez le feu
00:20:47 dans une poubelle pour la première fois, vous avez une sanction.
00:20:50 De manière à comprendre que ce que vous avez fait, c'est aller contre la société,
00:20:54 c'est aller contre la France.
00:20:55 Ce n'est pas le cas aujourd'hui.
00:20:56 Je pense que c'est ce que pensent les policiers, mais c'est quasi impossible de les prendre
00:20:59 sur le fait, d'avoir la bonne procédure, d'arriver...
00:21:01 Quand on interpelle, on voit des gamins qui arrivent.
00:21:04 Là aujourd'hui, c'est marrant, ça choque tout le monde de dire "wouah, j'ai pris du
00:21:07 ferme pour avoir volé".
00:21:09 Je ne comprends pas.
00:21:10 D'habitude, même les avocats disent "d'habitude, il n'y a pas ça".
00:21:12 C'est juste la loi déjà.
00:21:13 On applique la loi, on applique les peines qui sont prévues et ça surprend tout le
00:21:17 monde d'appliquer des peines prévues.
00:21:18 Déjà, ça nous interpelle sur le terrain, ces policiers.
00:21:21 Après, effectivement, il faut se poser la question.
00:21:23 La répression en a besoin.
00:21:24 C'est comme ça.
00:21:25 C'est la certitude de la peine qui fait qu'à un moment donné, il y a aussi cette idée
00:21:30 qu'on ne va pas tomber dans la délinquance.
00:21:32 Il faut aussi la prévention, ce qui est normal.
00:21:35 Mais encore une fois, il faut détecter les gamins.
00:21:37 Quand je vois des gamins de 9 ans et 11 ans qui ont mis le feu, il y en a un qui a 11
00:21:40 ans qui a mis le feu au Havre à un immeuble et à 9 ans dans le Nord à Roubaix.
00:21:45 Franchement, et après, que font les parents ?
00:21:47 Alors, les parents, on leur redonne et on se dit "mais ces gamins, alors c'est des petits
00:21:50 anges parce qu'à chaque fois, c'est un ange qui dit bonjour à la dame".
00:21:53 Il faut arrêter.
00:21:54 Et surtout, c'est que ces gamins, on les détecte dès le CP.
00:21:58 On sait que ce sont des gamins qui vont déjà être déviants, mais il faut savoir les prendre,
00:22:01 les mettre dans des centres.
00:22:02 Parce qu'ils viennent de familles déjà compliquées.
00:22:04 Oui, mais leur redonner peut-être une éducation, j'allais dire au moins un rythme de vie.
00:22:08 Et la cohésion, c'est important.
00:22:10 J'ai écouté le général.
00:22:11 Nous, ce qu'on fait dans les métiers d'uniforme, c'est de la cohésion.
00:22:14 Dans le sport, c'est de la cohésion.
00:22:15 Le foot, le rugby, c'est ça.
00:22:17 C'est d'essayer que les gens aient le même but, soient ensemble, transpirent ensemble,
00:22:21 vivent ensemble et aient la même passion.
00:22:23 C'est ce qu'il faut créer en fait dans ces cités.
00:22:25 Non, mais moi, je reviens à mon approche d'exigence républicaine.
00:22:30 Pardonnez-moi, je veux dire, si la République, ça ne veut plus rien dire.
00:22:34 Ça veut dire sanction aussi dès la première bêtise.
00:22:36 Ça, c'est parti. Je suis désolé.
00:22:38 Je pense que vous ne vous rendez pas compte que dans ces quartiers,
00:22:41 l'idéal républicain, ça n'existe pas.
00:22:43 Ça n'existe pas.
00:22:45 C'est pour ça que l'idéal français, bien sûr, il n'y a pas de problème.
00:22:48 La République française, c'est de ça dont on parle.
00:22:50 Mais quand même, il faut l'incarner cette République.
00:22:52 Ça signifie des valeurs.
00:22:54 L'égalité, pensez que c'est une valeur qui est ressentie dans ces quartiers ?
00:22:58 Pas du tout.
00:22:59 Merci. La méritocratie, pensez que c'est une valeur qui est ressentie ?
00:23:02 Ah oui, il y en a des gamins comme eux qui ne réussissent pas, carrément ?
00:23:05 Non, non, non.
00:23:06 Quand vous fonctionnez bien à l'école,
00:23:08 quand vous fonctionnez bien à l'école,
00:23:10 vous pensez que vous vous trouvez sur le marché du travail,
00:23:13 donc votre place, normalement, je dis normalement,
00:23:16 toutes les études montrent que quand vous envoyez 500 CV,
00:23:19 vous avez trois réponses.
00:23:20 Quand vous venez d'une cité,
00:23:22 vous recevez une centaine quand vous venez d'ailleurs.
00:23:25 Je ne dis pas qu'il faut tomber dans la victimisation.
00:23:27 Je dis simplement qu'il y a des réalités
00:23:29 qu'il faut que nous regardions en face.
00:23:31 Parce que si on veut qu'un marché la carotte et le maton,
00:23:34 il faut que ceux qui se donnent la peine de réussir
00:23:36 par le travail, par le sérieux, par l'aspect des règles,
00:23:38 puissent réussir.
00:23:40 Vous avez prononcé le mot clair, Karim, c'est le mot travail.
00:23:43 Travail.
00:23:44 À l'heure où on vient de sortir de 30 ans de chômage de masse,
00:23:47 ça a complètement déstructuré les structures familiales.
00:23:50 Et on va en débattre dans un instant dans Pöncheng.
00:23:52 La famille, ça serait bien que ça se parle aussi.
00:23:54 Un salaire décent pour ceux qui travaillent.
00:23:56 Mais la famille, c'est plus à l'avant qu'il y a politiquement.
00:23:58 Vous avez remarqué.
00:23:59 Oui, ça doit l'avoir.
00:24:00 À tout de suite dans Pöncheng.
00:24:01 On se retrouve dans un instant.
00:24:02 Parce que là...
00:24:04 17h30, on se retrouve dans Pöncheng sur CNews.
00:24:07 Le rappel des titres de l'actualité, c'est tout de suite avec Somaya Labidi.
00:24:11 Une séance sénatoriale consacrée aux émeutes.
00:24:16 Éric Dupond-Moretti affirme que poursuivre les parents
00:24:19 relèverait d'une caricature.
00:24:21 Le garde des Sceaux précise que la suppression des allocations
00:24:24 serait contre-productive.
00:24:26 Puis il a adressé ses pensées aux femmes seules
00:24:28 qui se battent au quotidien pour faire de leurs enfants
00:24:31 de futurs bons citoyens.
00:24:33 Mairie incendie à Mont-Saint-Barreuil.
00:24:35 9 personnes mises en examen pour violences volontaires
00:24:38 sur personnes dépositaires de l'autorité publique.
00:24:41 Participation avec armes à un attroupement.
00:24:43 Et participation à une association de malfaiteurs
00:24:46 en vue de commettre un crime.
00:24:48 Dans la nuit du 28 au 29 juin,
00:24:50 la mairie et des bâtiments municipaux alentour
00:24:52 ont été attaqués et incendiés par ce groupe d'individus.
00:24:57 Et puis des mesures concrètes pour soutenir les commerçants,
00:25:00 les soldes vont être prolongés d'une semaine
00:25:03 et les commerçants pourront ouvrir ce dimanche.
00:25:05 Une annonce faite par le gouvernement.
00:25:07 Le gouvernement qui espère ainsi les aider dans leur activité
00:25:11 qui a été fortement touchée par les émeutes.
00:25:14 Merci beaucoup pour ce rappel d'études de l'actualité.
00:25:16 On est toujours en plateau avec le général Emmanuel de Richoufs.
00:25:18 Vous aviez écrit un livre, je crois il y a quelques mois,
00:25:21 un manifeste, avant qu'il ne soit trop tard,
00:25:23 aux éditions Michel Lafond.
00:25:25 C'est pour ça qu'on bénéficie de votre expérience ce soir sur le plateau.
00:25:28 Juste un tout petit mot de ce qui s'est passé quand même.
00:25:30 Qu'est-ce qui s'est passé pour que ça se calme ?
00:25:32 Pourquoi est-ce qu'il y a moins aujourd'hui d'émeutes ?
00:25:35 La réponse, elle est peut-être à chercher du côté des dealers.
00:25:38 Du côté de ceux qui tiennent les quartiers,
00:25:41 qui ont dit aux jeunes "c'est bon là, le business, on va le retrouver,
00:25:44 il faut qu'il redevienne un tout petit peu normal".
00:25:47 On regarde juste ce reportage de Mathilde Couvillère-Fleurenois
00:25:50 et on en parle ensuite.
00:25:51 Pour préserver leur trafic, les dealers auraient-ils joué un rôle
00:25:55 dans la calmie de ces derniers jours ?
00:25:57 On a des échos comme quoi dans certaines cités,
00:25:59 il y a des hôlas qui sont mis pour arrêter ces émeutes
00:26:03 et pour que le trafic puisse reprendre de plus belle.
00:26:05 En effet, à cause des émeutes, la présence accrue des policiers
00:26:09 dans les cités empêche les trafiquants d'exercer leurs ventes illégales.
00:26:13 Ça pose un problème au niveau des trafiquants,
00:26:15 mais aussi au niveau des personnes qui se droguent.
00:26:18 Parce que forcément, quand vous avez des émeutes,
00:26:20 ça veut dire que tout est brûlé.
00:26:22 Vous avez une présence policière avec 45 000 policiers et gendarmes
00:26:25 qui est accrue, on sait que les émeutes se passent généralement
00:26:28 dans les cités, donc forcément, les clients ne peuvent plus y accéder.
00:26:31 Les trafics de stupéfiants reposent sur un système pyramidal.
00:26:34 Les trafiquants ont la main mise sur les dealers
00:26:37 et pendant les émeutes, ces règles restent inchangées.
00:26:40 C'est soit un peu en jouant au rôle de grand frère,
00:26:42 soit aller jusqu'à la menace en disant maintenant c'est stop.
00:26:45 Voilà, vous arrêtez vos conneries.
00:26:48 Nous, on a besoin de travailler.
00:26:50 L'an dernier, plus de 150 tonnes de produits stupéfiants ont été saisies.
00:26:55 - Jean-Christophe, quoi, il vous confirme ?
00:26:57 Ce sont les dealers qui ont mis le haut là ?
00:26:59 Il y a les policiers et les gendarmes ?
00:27:01 - C'est multifactoriel, il y a quand même les policiers.
00:27:03 Parce que quand on fait 3000 et quelques interpellations,
00:27:06 c'est qu'il y a aussi du boulot de fait de mes collègues.
00:27:09 On a sorti les muscles, je rappelle, il y avait les blindés,
00:27:12 il y avait le raid, la BRI, tous les CRS qui ont été rappelés.
00:27:16 Il y avait quand même du monde et du bleu dans la rue.
00:27:19 Mais effectivement, il y a aussi ce côté business.
00:27:23 Là, vous avez bien rigolé, ça y est, vous êtes défoulé.
00:27:26 Maintenant, retour au business, on se calme.
00:27:29 Et en fait, ça, on l'a vu en 2005.
00:27:30 Parce que quand j'écoute les personnes qui parlent de 2005,
00:27:33 il faut savoir qu'en 2005, pourquoi d'un seul coup, les émeutes se sont arrêtées ?
00:27:36 En 2004, si vous voulez...
00:27:37 - C'était l'état d'urgence.
00:27:38 - C'était l'état d'urgence.
00:27:39 Alors, ça, c'est ce qu'on dit, mais il y a aussi le côté stup'.
00:27:41 C'est-à-dire qu'en 2004, vite fait, sécheresse dans le rift,
00:27:45 pas beaucoup de récolte de cannabis.
00:27:47 Les marchés, donc en 2005, l'été 2005, pas beaucoup de produits.
00:27:50 Les gars allaient à l'époque même à Bilbao pour récupérer du cannabis, etc.
00:27:54 Donc, si vous voulez, économie souterraine désorganisée.
00:27:58 Le business ne marchait pas bien.
00:28:00 Tout le monde est à cran.
00:28:01 Effectivement, il y a eu le malheureux incident de Zahier Debbouna.
00:28:04 Là, c'est parti en live.
00:28:05 Et entre-temps, parce que les récoltes de cannabis,
00:28:07 c'est comme le maïs, ça se fait en septembre-octobre.
00:28:09 Récolte, donc, en 2005, septembre-octobre dans le rift.
00:28:12 Le temps de conditionner la drogue, de faire des gophaz,
00:28:14 de ramener, de réapprovisionner les cités.
00:28:16 Bizarrement, ça coïncide pile-poil avec la fin des émeutes en novembre.
00:28:20 Et là, du jour au lendemain, les collègues nous disaient
00:28:21 "on n'a pas compris, ça s'est arrêté d'un coup".
00:28:23 Voilà, forcément, il y avait du stup.
00:28:25 Et là, 2023, il y a du stup à écouler.
00:28:27 C'est le début des vacances.
00:28:28 Il va falloir inonder Saint-Tropez et compagnie.
00:28:30 Pour tous les...
00:28:32 Enfin, je ne dis pas Saint-Tropez, quand je dis ça,
00:28:34 je veux dire toutes les cités balnéaires.
00:28:36 Voilà, il y a quand même du business à avoir.
00:28:38 Et effectivement, ça, on fait partie.
00:28:40 Parce que les dealers disent "les gars, on stoppe".
00:28:43 Et d'ailleurs, on le voit sur les émeutes, les points de deal,
00:28:46 ils n'ont pas été touchés, c'est-à-dire que ce n'est pas parti de là.
00:28:49 En revanche, ce qu'on voit aussi, c'est qu'il y a eu des bureaux de tabac
00:28:51 qui ont été attaqués, parce que là, il y a du fric à prendre.
00:28:53 Parce que le tabac, c'est très très cher.
00:28:55 Et notamment, quand on fait...
00:28:57 On paie 11,50€ le paquet.
00:28:59 Imaginez le nombre de cartouches qui ont disparu.
00:29:01 Plus de 400 burealistes.
00:29:03 Donc, d'un côté, effectivement, on avait les commissariats
00:29:05 attaqués avec les mairies.
00:29:06 Comme ça, ça fait bien diversion.
00:29:07 Ça occupe les policiers, toutes les forces de l'ordre.
00:29:09 Et de l'autre côté, on a vu des scènes
00:29:11 où, tranquillement, on arrivait avec la voiture à plusieurs gares
00:29:14 et on vidait, on pillait complètement
00:29:16 certains burealistes et même certains magasins
00:29:18 qui étaient bien ciblés.
00:29:19 Donc, en fait, on voit bien qu'il y a eu un côté
00:29:22 de ces émeutes qui étaient complètement inopinées,
00:29:24 avec 60% d'interpellés qui ne sont pas connus de la police,
00:29:28 et le reste, quand même, qui était assez connu et bien ciblé.
00:29:31 - C'est un constat terrible qu'on fait là.
00:29:33 - C'est la société qu'on a voulu depuis 30 ans.
00:29:35 - Oui, qu'on a laissé prospérer.
00:29:37 - Je suis désolé, mais c'est l'œuvre de 30 ans, 40 ans de politique.
00:29:41 Donc, tous les hommes politiques peuvent se regarder dans une glace.
00:29:44 - La place prépondérante des trafiquants,
00:29:46 c'est un vrai fléau contre lequel vous allez ?
00:29:49 - Oui, oui, oui.
00:29:50 Je suis ça de près, dans les banlieues,
00:29:53 parce que, comme je vous le disais,
00:29:55 j'ai des contacts un peu partout.
00:29:56 Et, comme je le disais à Karim tout à l'heure,
00:29:59 j'ai eu quelques jeunes qui sont arrivés chez moi,
00:30:02 mon invitation, dans le midi.
00:30:04 Ils n'étaient pas sortis de leur banlieue,
00:30:06 ils avaient 16 ans, pas sortis de leur banlieue.
00:30:08 Ils étaient étonnement, vous voyez,
00:30:09 c'était vraiment, ils étaient pré-dealer, etc.
00:30:12 Et avec le formateur, en 4 jours,
00:30:14 ils ont vu la Légion étrangère, la gendarmerie,
00:30:17 la police municipale, ils sont allés en mer,
00:30:20 ils ont vu les pêcheurs, etc.
00:30:21 Et bien, en 4 jours, ils sont sortis transformés.
00:30:23 Et ces jeunes-là, aujourd'hui,
00:30:25 - Vous êtes ceux que j'ai suivis ?
00:30:27 - Je suis ceux que j'ai suivis.
00:30:28 Ils ont la pression des dealers,
00:30:32 mais ces jeunes-là, ils sont dans les caves,
00:30:34 ils ont fait une bibliothèque pour les plus jeunes.
00:30:36 Ils ont 16 ans, c'est pour les plus jeunes.
00:30:38 Donc, on leur donne des livres, etc.
00:30:39 Pourquoi je dis ça ?
00:30:40 Parce que, comme on le disait tout à l'heure,
00:30:43 les associations reçoivent de l'argent à foison,
00:30:48 sauf que ça n'arrive pas en bas.
00:30:50 Et donc, à la base, ils cherchent toujours de l'argent.
00:30:53 Et donc, la paix sociale,
00:30:55 c'est au travers des associations multiples et variées
00:30:58 qui gardent l'argent.
00:30:59 C'est-à-dire que, finalement, on attache à la paix sociale.
00:31:02 Et donc, après, il ne faut pas s'étonner
00:31:04 que des jeunes, ou que ceux qui font sur le terrain,
00:31:08 n'arrivent pas à faire bien parce qu'il n'y a pas d'argent.
00:31:11 - Encore un mot là-dessus sur les trafics,
00:31:12 après on parlera d'autre chose.
00:31:13 - Quand Louis dit "c'est multifactoriel",
00:31:14 je pense qu'il a totalement raison.
00:31:15 Effectivement, il y a certainement, dans certains quartiers,
00:31:18 les dealers qui ont voulu retrouver le fonctionnement
00:31:22 d'un commerce de trafic de drogue.
00:31:25 - Illégal, en Europe.
00:31:26 - Illégal, évidemment.
00:31:27 - On le redit en passant.
00:31:28 - Évidemment, la drogue, effectivement,
00:31:30 est illégale dans le pays.
00:31:32 C'est un produit illicite
00:31:33 qui rapporte beaucoup d'argent dans un temps très court
00:31:35 et qui génère des bandes criminelles, aujourd'hui,
00:31:37 qui se font des tueries, lutte de territoire.
00:31:41 Mais à côté, on a aussi d'autres facteurs.
00:31:43 Il ne faut pas les minimiser.
00:31:44 C'est le discours sur la fermeté
00:31:46 et les peines fermes qui sont tombées.
00:31:48 - Alors, justement.
00:31:49 - Je pense que certains se sont interrogés en se disant
00:31:51 "Oh, même des gens inconnus des services de police
00:31:53 prennent des peines de prison fermes".
00:31:55 Donc, ça aussi, ça peut être.
00:31:56 Et puis, un troisième, c'est les mamans
00:31:57 qui sont mobilisées dans certains quartiers.
00:31:59 J'étais avec le maire, dont le nez sous bois, tout à l'heure,
00:32:01 qui me disait qu'il y avait des associations de mamans
00:32:03 qui s'étaient créées au moment de ces émeutes
00:32:05 pour aller dans la rue, pour rappeler
00:32:07 que les enfants de 12 ans, 13 ans, 14 ans, 15 ans
00:32:11 ont leurs responsabilités,
00:32:12 pour essayer de jouer les médiateurs.
00:32:13 Et d'ailleurs, on se pose la question,
00:32:14 où sont les papas pour beaucoup.
00:32:15 Donc, ça, c'est quand même une vraie question aussi
00:32:17 qu'il faut qu'on s'interroge,
00:32:18 parce que dans la structure familiale,
00:32:20 le papa, la maman, chacun a ce rôle,
00:32:21 un rôle pour chacun,
00:32:22 et les deux faisaient preuve d'autorité.
00:32:24 Aujourd'hui, on voit des mamans,
00:32:25 souvent désemparées, seules,
00:32:26 qui doivent être au four au moulin,
00:32:27 femmes de ménage, éduquer les enfants,
00:32:29 les chercher à l'école,
00:32:30 leur faire faire les devoirs.
00:32:31 Je veux dire, à un moment donné,
00:32:32 les papas, il faut qu'ils s'interrogent
00:32:34 et qu'ils prennent leurs responsabilités.
00:32:35 Et puis, enfin, il y a quand même un dernier sujet.
00:32:38 Moi, je pense que les mères, on en parlait,
00:32:40 donc les mères, il faut les remettre au centre.
00:32:43 Les mères, on connaît cette population.
00:32:44 - Et ma mère.
00:32:45 - Oui, il y a les mères, effectivement,
00:32:47 de famille à l'instant, mais les mères.
00:32:49 Le maire, dont le nez sous bois,
00:32:51 devrait être au courant de me dire
00:32:52 que c'est 1% de mes quartiers qui foutent le bordel.
00:32:55 Pardonnez-moi l'expression.
00:32:56 Je veux dire, sur 40 000 habitants des quartiers,
00:32:59 donc 40 000 habitants des quartiers,
00:33:01 dont le nez sous bois, c'est 400 personnes.
00:33:03 1%.
00:33:04 - Vous avez évoqué la réponse de la justice.
00:33:06 Je voudrais juste qu'on fasse un point
00:33:07 avec Célia Barotte sur les comparaisons immédiates.
00:33:09 Parce que là, ça tombe, ça tombe sec, et tant mieux.
00:33:12 Juste avec Célia, on fait le point là-dessus
00:33:14 et je vous passe la parole ensuite.
00:33:16 - Face aux émeutiers, la justice fait preuve de fermeté.
00:33:19 Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti,
00:33:21 a déclamé une réponse rapide, ferme et systématique
00:33:23 après les émeutes consécutives.
00:33:25 Depuis le début des émeutes,
00:33:26 3 625 personnes ont été placées en garde à vue.
00:33:29 Parmi elles, on compte 1 124 mineurs.
00:33:32 À ce jour, 990 personnes ont été déférées,
00:33:35 c'est-à-dire présentées à un magistrat.
00:33:37 Et 480 personnes ont déjà été jugées en comparution immédiate.
00:33:41 Des informations et des chiffres qui peuvent évoluer.
00:33:43 Mais au total, depuis le début des émeutes,
00:33:45 c'est-à-dire le 27 juin,
00:33:47 380 personnes ont été incarcérées,
00:33:50 des primo-délinquants,
00:33:51 c'est-à-dire des personnes qui n'avaient jamais eu affaire à la justice avant.
00:33:54 À Grenoble, par exemple, sur 30 prévenus
00:33:56 qui étaient jugés le 2 juillet,
00:33:58 15 prévenus ont été condamnés à des peines de prison
00:34:00 et 5 d'entre eux ont même été transférés directement en cellule
00:34:03 avec mandat de dépôt.
00:34:05 Concernant les mineurs,
00:34:06 si on a vu beaucoup de jeunes émeutiers participer
00:34:08 à ces nuits de tension,
00:34:09 ils seront jugés par une juridiction spécifique,
00:34:12 donc pas de comparution immédiate pour eux.
00:34:14 En attendant, leurs procès et de nombreux mineurs
00:34:16 sont placés sous contrôle judiciaire
00:34:17 avec interdiction de sortir de chez eux la nuit.
00:34:19 Ou de se rendre sur les lieux
00:34:21 où ils ont commis des méfaits.
00:34:23 Merci Célia Barrott pour ce petit bilan point d'étape.
00:34:26 Johan, vous vouliez nous rajouter quelque chose là-dessus ?
00:34:29 Non, je voulais dire qu'effectivement,
00:34:30 il y avait peut-être plusieurs choses
00:34:31 qui ont permis de sortir de cette situation.
00:34:33 On a parlé des dealers qui, évidemment, gèrent la vie de la cité,
00:34:36 au sens littéral du terme.
00:34:38 Ils organisent la vie de ces cités-là.
00:34:40 Donc, qu'ils aient contribué à y mettre fin,
00:34:42 ce n'est pas une surprise.
00:34:43 Et vos collègues, d'ailleurs, le racontaient,
00:34:45 ça s'est passé de la même manière en 2005.
00:34:47 Il y a eu l'appel du président de la République
00:34:49 qui a compté aussi manifestement à la responsabilisation,
00:34:52 à la responsabilité des parents.
00:34:54 Il y en a eu plusieurs, d'appels du président.
00:34:56 En tout cas, le président de la République considère
00:34:58 que ça a pu jouer un rôle.
00:34:59 Et puis, il y a la fermeté de la justice, c'est vrai.
00:35:01 Et ça montre quand même que,
00:35:03 on dit souvent la justice est laxiste, etc.
00:35:05 Mais quand la justice veut faire preuve de fermeté,
00:35:07 elle peut le faire.
00:35:08 On parle souvent de réviser le code de procédure pénale,
00:35:11 de modifier la loi.
00:35:12 Mais on a l'exemple là, parfait,
00:35:14 quand la justice veut,
00:35:15 quand elle s'en donne les moyens,
00:35:16 quand il n'y a plus cette idéologie laxiste
00:35:19 d'une partie des magistrats,
00:35:20 eh bien, on y arrive.
00:35:21 Globalement, on arrive à montrer l'exemple
00:35:23 à une partie de la jeunesse qui se dit
00:35:25 "Ouh là là, attention, si je vais piller un magasin,
00:35:28 si je tabasse un flic ou si je casse une vitrine,
00:35:31 peut-être que ce soir, je dormirai en prison".
00:35:33 Donc, l'un dans l'autre,
00:35:34 tout cela a pu contribuer effectivement
00:35:36 à cette situation qui s'est un peu apaisée,
00:35:39 pourvu que ça dure.
00:35:41 - Pourvu que ça dure, en tout cas, jusqu'au 13 juillet.
00:35:43 Geoffroy Lejeune, votre analyse là-dessus.
00:35:44 On a parlé des trafiquants, on a parlé des mamans,
00:35:46 on parle de beaucoup de choses.
00:35:48 La solution, elle est entre tous ces écueils-là
00:35:51 ou entre tous ces atouts-là ?
00:35:53 - En tout cas, tous les sujets sont extrêmement importants,
00:35:55 extrêmement intéressants.
00:35:56 Moi, j'étais frappé, quand on a pris l'antenne tout à l'heure,
00:35:59 on regardait l'audition de Gérald Darmanin au Sénat,
00:36:01 et en fait, ce sont les mêmes images
00:36:02 qu'il y a un peu plus d'un an au Stade de France,
00:36:04 vous vous rappelez ?
00:36:05 La même commission d'enquête,
00:36:06 les mêmes personnes qui posent des questions,
00:36:07 le même ministre qui répond,
00:36:09 et j'étais frappé par le parallèle entre ces images.
00:36:12 Et pour moi, le Stade de France,
00:36:14 c'était une forme de répétition générale
00:36:15 de ce qu'on vient de vivre.
00:36:16 En réalité, c'était globalement à peu près les mêmes délinquants,
00:36:18 globalement la même volonté de pillage,
00:36:21 et globalement le même défi, en fait,
00:36:24 et aux forces de l'ordre,
00:36:25 et à ce que pouvait représenter la France,
00:36:26 qui ce jour-là, il y a un peu plus d'un an,
00:36:28 accueillait la finale des Champions,
00:36:30 et ce qu'on a vécu ces derniers jours.
00:36:32 Moi, ce qui me frappe, si vous voulez,
00:36:33 c'est que, en fait, je constate,
00:36:36 je reviens juste sur la question des trafiquants
00:36:38 qui sont capables de mettre fin aux émeutes
00:36:40 plus facilement que les institutions de la nation.
00:36:44 Ça veut dire qu'il y a un ordre, en fait,
00:36:46 qui existe dans ces cités,
00:36:48 et que cet ordre, il est respecté,
00:36:49 que cette autorité, elle est respectée.
00:36:50 C'est juste que ce n'est pas l'ordre français, en réalité.
00:36:52 Ce sont des contre-sociétés, je pense.
00:36:54 Ce sont des endroits où quelque chose d'autre s'est développé,
00:36:56 et qui s'est nourri très souvent,
00:36:58 en tout cas, chez la jeunesse d'origine maghrébine,
00:37:01 dans la détestation de la France,
00:37:03 parce que c'est plus facile de détester ce cadre-là
00:37:07 que d'essayer de jouer les règles,
00:37:08 et en effet, de trouver un chemin par la méritocratie, etc.
00:37:11 Et donc, il y a tout un discours,
00:37:13 qui est abondamment relayé par une partie des élites intellectuelles,
00:37:15 d'ailleurs, de détestation de la France
00:37:17 en tant qu'ancienne empire colonial,
00:37:18 en tant qu'ancienne exploiteur, etc.,
00:37:21 qui prospère beaucoup.
00:37:22 Moi, j'ai passé une nuit sur les Champs-Elysées
00:37:24 au moment de France-Maroc,
00:37:25 et j'ai entendu dans la bouche de gosses de 15 ans,
00:37:27 qui n'étaient pas spécialement, d'ailleurs, ce jour-là,
00:37:29 en train de brûler des vitrines, etc.,
00:37:31 mais ils avaient ce discours-là,
00:37:32 ils l'ont intégré en réalité.
00:37:33 Donc, la question, si vous voulez,
00:37:35 c'est, à l'échelle d'une société, honnêtement,
00:37:37 avec 30 ans ou 40 ans de discours inverse,
00:37:40 ça va prendre beaucoup, beaucoup de temps, je pense,
00:37:42 c'est de réussir à convertir ces gens à la France,
00:37:44 tout simplement.
00:37:45 Au fait qu'en fait, la France, elle est aimable,
00:37:46 qu'elle est capable de donner énormément,
00:37:47 mais par contre, faut décider de l'aimer.
00:37:49 On en est tellement loin que je ne suis pas certain qu'on puisse le faire.
00:37:51 - Et comment on explique que les grands-parents
00:37:53 se soient intégrés ?
00:37:54 Les parents se soient intégrés
00:37:55 et que les enfants ne s'intègrent pas.
00:37:57 C'est ça qui, moi, me frappe.
00:37:58 Moi, qui suis d'origine immigrée italienne,
00:38:01 l'intégration, elle s'est faite au fil des générations.
00:38:04 Là, il y a une rupture sur les générations, carrément.
00:38:06 - Il y a une rupture pour ce 1%
00:38:10 qui pose des problèmes à tout le monde.
00:38:11 - Je ne sais pas d'où tu tiens, mais 1% carrément.
00:38:13 - Et qui pose des problèmes, d'abord,
00:38:15 et avant tout, tout au long de l'année,
00:38:16 sans qu'il y ait des émeutes,
00:38:17 à ses propres habitants des quartiers.
00:38:18 - Si on était...
00:38:19 - Donc, on ne parle pas quand ça ne pète pas.
00:38:20 - Si c'était 1%, on n'aurait pas dû tirer dans un mille policiers dans la rue.
00:38:22 - Ça, c'est quand même quelque chose de dramatique.
00:38:23 Par rapport à ce que dit Geoffroy,
00:38:24 je suis en totale opposition quand il dit qu'il respecte les règles des dealers.
00:38:27 Ils ne respectent pas, ils les subissent.
00:38:29 - Non.
00:38:30 - Ils les subissent.
00:38:31 Tu sais ce que c'est l'Umerta ?
00:38:32 La loi de la peur ?
00:38:33 - Déjà, je n'y pense pas.
00:38:34 - Parce qu'il y a des représailles derrière.
00:38:35 - Alors, 1%...
00:38:36 - Qui c'est qui va les subir ?
00:38:37 C'est les habitants des quartiers.
00:38:38 - 1%, le chiffre n'existe pas, en fait.
00:38:39 - C'est les maires qui le disent.
00:38:41 - Non, non, c'est pas les maires.
00:38:42 C'est un maire que tu as eu à l'automne.
00:38:43 - Je sais que ce chiffre ne t'intéresse pas,
00:38:44 parce qu'il ne t'arrange pas.
00:38:45 Tu aimerais effectivement englober les choses de manière plus large.
00:38:48 Mais quand je sors d'un entretien avec un maire et qu'il me dit
00:38:51 "J'ai 40 000 habitants dans mes quartiers, dans ma ville,
00:38:54 et j'ai 400 mecs qui foutent le bordel et la terreur à tout le monde",
00:38:57 tu ne veux pas l'entendre.
00:38:58 - Mais ce serait merveilleux.
00:38:59 - Tu ne veux pas l'entendre.
00:39:00 Non, ce n'est pas merveilleux.
00:39:01 C'est dramatique, on n'arrive pas à maîtriser ces 400.
00:39:03 - Alors, on va faire intervenir l'armée.
00:39:05 Allez-y les garçons.
00:39:06 - La vérité...
00:39:07 - On va faire intervenir le général.
00:39:08 - Mais ce serait merveilleux que ce soit 1%.
00:39:10 Malheureusement, tu ne sors pas 45 000 policiers pour 1% de la population.
00:39:15 - Mais 1% multiplié par tous les quartiers de France,
00:39:17 tu sais ce que ça représente ?
00:39:18 Je sais pas si tu arrives à faire le calcul.
00:39:20 - Je vais vous donner deux exemples.
00:39:22 En 2005, tout brûlait, c'était en novembre je crois,
00:39:25 j'avais 105 jeunes franciliens qui chantaient à Tutette,
00:39:31 à l'école militaire, dans le grand amphithéâtre,
00:39:33 qui chantaient la marseillaise.
00:39:34 C'était les mêmes.
00:39:35 C'est les cousins des autres.
00:39:36 Pourquoi ?
00:39:37 Vous parliez de l'histoire.
00:39:40 Moi, je crois que l'histoire, de toute façon,
00:39:42 on l'a bradé notre histoire.
00:39:44 On ne la voit plus, on ne la critique, etc.
00:39:50 Moi, l'histoire, j'ai dit à mes jeunes,
00:39:52 j'ai dit "mais attendez, moi j'ai 5 siècles d'histoire derrière moi,
00:39:56 moi je suis immigré de 5 siècles,
00:39:58 donc vous, vous êtes plus récent,
00:40:00 alors on va discuter maintenant.
00:40:02 Vos grands-parents, vos arrière-grands-parents,
00:40:05 vos parents, ils étaient dans l'armée d'Afrique,
00:40:07 c'est eux qui ont délivré la France,
00:40:09 ils ont eu un rôle.
00:40:10 Quand j'étais en Afrique avec mes légionnaires,
00:40:12 j'avais des types dans les villages,
00:40:14 ils étaient très fiers de montrer leur truc.
00:40:16 "Vous devez être fiers de vos parents et de vos grands-parents."
00:40:18 "Vous êtes les premiers à nous dire ça."
00:40:20 "Oui, mais l'armée d'Afrique, c'est une épopée,
00:40:22 dans laquelle il y a les goumiers, il y a les tabors,
00:40:25 il y avait les légionnaires, etc.
00:40:26 Ils ont délivré la France, ils sont allés jusqu'en Allemagne,
00:40:29 ils ont planté le drapeau bleu-blanc-rouge
00:40:31 sur la cathédrale de Strasbourg.
00:40:33 Voilà une façon de les rendre plus fiers."
00:40:35 - Ça on ne leur enseigne pas, on ne leur dit pas,
00:40:37 ça ne se transmet pas.
00:40:38 C'est ce que dit un retour dans les générations.
00:40:40 - C'est dommage, parce que voilà une certaine...
00:40:42 Ils étaient fiers.
00:40:43 Et après on leur a montré,
00:40:45 on leur a montré dans les salles d'honneur,
00:40:47 ils étaient fiers.
00:40:48 Et comme je dis souvent, la mayonnaise prend.
00:40:51 C'est-à-dire que c'est quelques jeunes qui sont dans le truc,
00:40:53 ils en parlent après,
00:40:54 "Ah là, c'est pas mal ce qu'on a fait."
00:40:56 C'est pour ça que moi je suis plutôt optimiste.
00:40:58 - Vous faites du bien, parce que vous n'êtes pas nombreux à être optimiste.
00:41:02 - Je suis plutôt optimiste dans ce sens qu'il faut faire quelque chose.
00:41:04 Il ne faut pas toujours blablater.
00:41:05 "Monsieur le Président, transformez-vous véritablement en chef de guerre,
00:41:09 parce que maintenant c'est une guerre qu'il faut mener.
00:41:11 On a perdu une bataille,
00:41:12 on a perdu une bataille qu'est la bataille qu'on vient de perdre.
00:41:15 Maintenant il faut gagner la guerre de l'intégration,
00:41:17 de l'intégration, d'avoir des citoyens français qui soient fiers de leur pays.
00:41:20 Allons-y."
00:41:21 Alors il ne faut pas chipoter, etc.
00:41:23 et attendre et dire "Qu'est-ce que je fais ? Un pas en arrière, un pas en avant."
00:41:26 Non, "Monsieur le Président, vous êtes un chef de guerre,
00:41:28 si vous ne savez pas faire,
00:41:30 prenez des collaborateurs qui ne soient pas des moins que rien,
00:41:34 des lâches et des pétochards,
00:41:36 mais prenez des gens autour de vous qui sachent faire,
00:41:38 et puis on y va.
00:41:39 Et on y va avec des gens dans les banlieues,
00:41:41 qui savent faire, on organise notre affaire.
00:41:43 Il faut que véritablement dans les mois qui viennent,
00:41:46 et je vous dis, on m'a appelé, donc on va faire ça en Ile-de-France,
00:41:49 que toutes les régions fassent la même chose.
00:41:52 Et puis après dans un deuxième temps, on fera autre chose,
00:41:54 plus profondément, et voilà, je sais faire ça.
00:41:57 - Très intéressant.
00:41:58 Yohann Ouzaï ?
00:41:59 - Rapidement, je suis assez d'accord avec ce qui vient d'être dit.
00:42:01 Néanmoins, il faut aussi identifier ceux qui contribuent à "exciter" ces jeunes.
00:42:06 On a beaucoup parlé de certains responsables de la classe politique,
00:42:08 qu'on va parvenir sur LFP, qui a refusé de condamner les violences.
00:42:11 On en a suffisamment parlé, mais il y a des puissances étrangères
00:42:13 qui ont intérêt à déstabiliser la France,
00:42:15 et qui affirment haut et fort à cette jeune âge des banlieues
00:42:20 que la France est un pays raciste,
00:42:23 que la France n'aime pas les Algériens, par exemple.
00:42:25 L'Algérie a fait ça il y a quelques jours, pardon,
00:42:28 en disant "la France ne prend pas soin de nos ressortissants,
00:42:31 la France est raciste vis-à-vis des ressortissants algériens".
00:42:34 - Mais non, ils n'ont pas dit "la France est raciste", tu vois ?
00:42:38 J'ai toujours interprété ça comme ça.
00:42:40 - Mais Karim, comment est-ce que ça a été perçu ?
00:42:42 Quand tu as un message officiel d'un gouvernement algérien...
00:42:45 - Pardon ?
00:42:46 - Erdogan, il texto.
00:42:47 "La France est un pays raciste, ne faites-y pas."
00:42:49 - Il a dit clairement, excusez-moi.
00:42:53 - Il y a des puissances étrangères
00:42:56 qui ont intérêt à déstabiliser la France et l'Europe
00:42:59 et qui cherchent à atteindre idéologiquement
00:43:01 cette jeunesse des quartiers précisément
00:43:03 en leur faisant croire que la France,
00:43:05 et notamment que la police, est raciste.
00:43:07 C'est une réalité, tu peux le nier.
00:43:09 - Je ne le nie pas !
00:43:10 - Je dis que quand c'est la réalité que la France est raciste...
00:43:12 Erdogan l'a dit.
00:43:13 Quand l'Algérie fait un communiqué pour dire
00:43:15 "je suis attentif à ce qui se passe pour mes ressortissants",
00:43:17 ça ne veut pas dire "la France est raciste".
00:43:19 - Non, c'était pour dire quelque chose.
00:43:21 - Ça allait beaucoup plus loin que ça.
00:43:23 - Ce coup-vie, la police.
00:43:24 - Le fond rouge de l'Algérie, c'est bon quoi.
00:43:26 - C'est M. Koubi qui a la parole.
00:43:28 - Sinon je fais du maintien de l'ordre ici.
00:43:30 - Allez-y donc.
00:43:31 - La vision qu'ont les pays étrangers, c'est ça qui est intéressant.
00:43:34 Dimanche, je me suis entretenu avec la BBC.
00:43:36 Ils sont venus avec une équipe spéciale.
00:43:38 Ça brûle en France, qu'est-ce qui se passe ?
00:43:40 Ils arrivent, première question.
00:43:41 Est-ce que vous êtes d'accord avec l'idée
00:43:43 que la police est raciste, mais de façon systémique ?
00:43:45 Alors j'ai dit "je suis désolé, mais vous avez vu qui pour vous dire ça ?"
00:43:48 "Ah bah oui, le comité Adama Traoré,
00:43:50 la Ligue des droits de l'homme..."
00:43:52 - OK, d'accord, donc on est en train de vous infuser des choses.
00:43:54 Donc je leur ai juste expliqué que la police, elle est métissée.
00:43:56 La police, elle a l'image de la société française
00:43:58 et qui a peut-être 1%, même moins, de racistes,
00:44:02 mais comme dans tous les corps sociaux.
00:44:04 Vous allez chez... Enfin, je ne vais pas citer les corps sociaux,
00:44:06 parce qu'après on va faire des...
00:44:07 Mais je veux dire, partout, vous pouvez avoir des personnes
00:44:09 qui sont dérangées, qui sont racistes, parce qu'elles ne comprennent rien.
00:44:11 Et le problème, si vous luttez contre le racisme,
00:44:13 appliquez les lois, parce qu'en fait, on fait des amalgames.
00:44:16 Et quand on voit des personnes, effectivement,
00:44:18 qui ne respectent pas, qu'on les interpelle,
00:44:20 qu'on leur dit "Ah, regardez, c'est toujours les mêmes, c'est eux, etc."
00:44:22 C'est... Appliquez les lois et vous verrez qu'il y aura moins de racisme,
00:44:26 parce que les premiers touchés...
00:44:27 Et moi, j'ai des collègues, j'ai des familles, j'ai des amis,
00:44:29 qui sont d'origine immigrées, qui me disent "On en a marre",
00:44:32 parce qu'en fait, on fait l'amalgame avec nous.
00:44:34 Nous, on travaille, on paye des impôts, on est français,
00:44:36 on se sent français et on en a marre qu'on nous traite comme des étrangers.
00:44:39 Pourquoi ? Parce que ceux qui font des conneries
00:44:41 ne partent pas en prison ou ne partent pas là où ils sont nés.
00:44:44 Et là où, je suis d'accord avec vous,
00:44:47 quand on voit l'ONU qui nous sert à communiquer,
00:44:50 quand on voit effectivement l'Algérie qui dit
00:44:52 que les ressortissants sont en danger en France,
00:44:54 qu'on ne prend pas soin d'eux,
00:44:55 mais dans ces cas-là, donnez-nous des laissés-passer pour les OQTF,
00:44:58 et là, ils seront peut-être mieux là-bas.
00:45:00 En sécurité. Un dernier mot général.
00:45:02 Je pense que vis-à-vis de l'extérieur, de ce monde extérieur
00:45:05 qui nous critique de façon éhontée,
00:45:08 verbalement, à la télé, etc.,
00:45:10 on a des réponses toutes faites.
00:45:12 L'histoire nous apporte des réponses toutes faites.
00:45:15 Vis-à-vis de l'Algérie, personne ne lui a dit,
00:45:17 à rétorquer au FLN en face,
00:45:19 dites donc, au moment de l'indépendance en 1962,
00:45:21 les harkis, vous les avez tous massacrés,
00:45:23 mais de façon horrible,
00:45:25 avec des gens ébouillantés, trucidés,
00:45:27 je ne peux même pas le dire ici.
00:45:29 Personne ne leur dit.
00:45:30 Vis-à-vis de M. Erdogan, dites donc,
00:45:32 c'est la démocratie chez vous là-bas, en Turquie,
00:45:36 vous avez des populations...
00:45:38 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:45:39 Donc là aussi, il faut prendre l'histoire en main
00:45:41 et puis répondre.
00:45:42 - Avant qu'il ne soit trop tard,
00:45:43 c'était le titre de votre manifeste, M. Michel Lafon.
00:45:45 Merci beaucoup, général, d'avoir pris le train,
00:45:47 d'être venu jusqu'à Punchline, sur CNews.
00:45:50 - Ce fut un plaisir.
00:45:51 - Revenez quand vous voulez,
00:45:52 je pense qu'on aura besoin d'avoir des avis
00:45:54 comme ceux-là, un peu lucides sur la situation.
00:45:56 On se retrouve dans un instant dans Punchline,
00:45:58 sur CNews et sur Europe 1.
00:45:59 À tout de suite.
00:46:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:46:04 Bienvenue dans Punchline,
00:46:05 ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:46:06 Une semaine après des émeutures mêmes sans précédent
00:46:09 et une facture de dégâts colossales,
00:46:11 la France a la gueule de bois.
00:46:13 Gare à ceux qui vont nous sortir de leur chapeau
00:46:15 un énième plan banlieue.
00:46:16 Les Français savent qu'il ne s'agit pas seulement
00:46:18 de réparer les écoles incendiées
00:46:20 et de déverser à nouveau des milliards d'euros dans les quartiers,
00:46:22 mais qu'il s'agit d'affronter la réalité.
00:46:24 Ceux qui ont ramené le calme,
00:46:26 au-delà des policiers et des gendarmes,
00:46:27 ce sont les dealers qui ont sifflé la fin de la récré,
00:46:30 afin que leur business juteux puisse reprendre tranquillement.
00:46:33 On peut inventer toutes les mesures répressives de la Terre
00:46:35 pour punir, et c'est normal.
00:46:37 Les mineurs délinquants,
00:46:38 envisagés de retirer les allocations à leur famille,
00:46:40 les placer en centre éducatif fermé,
00:46:42 il n'y en a pas assez dans notre pays.
00:46:44 Il faut aussi s'attaquer à un défi de taille,
00:46:46 faire en sorte que ces jeunes Français,
00:46:48 issus des banlieues comme des zones rurales,
00:46:50 se sentent à nouveau Français, justement,
00:46:52 et se considèrent comme appartenant
00:46:54 à un projet commun qui s'appelle la France.
00:46:56 Le chemin à parcourir est encore long.
00:46:58 Il est pratiquement 18h, l'heure du rappel des titres de l'actualité.
00:47:02 [Musique]
00:47:15 Il est pile 18h, bienvenue si vous nous rejoignez à l'instant
00:47:17 sur Europe 1 et sur CNews.
00:47:18 Gérald Darmanin, auditionné en ce moment même au Sénat
00:47:21 après plusieurs nuits de violence.
00:47:22 Le ministre de l'Intérieur est entendu par la Commission des lois.
00:47:25 Il est revenu sur le bilan des émeutes.
00:47:27 3 505 interpellations, 105 mairies incendiées ou dégradées,
00:47:32 17 atteintes aux élus, on en a beaucoup parlé.
00:47:35 S'il indique que la situation est aujourd'hui plus calme,
00:47:38 il ajoute qu'elle reste à surveiller,
00:47:40 notamment en perspective des 13 et 14 juillet.
00:47:42 9 personnes ont été mises en examen après l'incendie
00:47:45 d'une mairie à Mont-Saint-Barreuil, dans la métropole lilloise.
00:47:48 Incendie survu dans la nuit du 28 au 29 juin.
00:47:50 3 agents se trouvaient à l'intérieur.
00:47:53 Ils ont pu être évacués.
00:47:54 Une information judiciaire a été ouverte pour violence volontaire
00:47:57 sur personnes dépositaires de l'autorité publique.
00:48:00 Retour à la normale dès ce soir pour la circulation des bus
00:48:03 et des tramways partout en France, annonce le ministre chargé
00:48:06 des Transports Clément Beaune, après plusieurs interruptions nocturnes
00:48:09 liées aux émeutes.
00:48:10 Il précise cependant que des dérogations localisées pourront s'appliquer
00:48:14 en fonction de la situation.
00:48:16 Une plainte vient d'être déposée contre la dame de Compagnie,
00:48:19 Dalain Delon.
00:48:21 Les enfants de l'acteur l'accusent de harcèlement moral.
00:48:23 Cette femme qui s'était installée chez lui se montrait agressive,
00:48:27 dénigrante et injurieuse à son égard et à l'égard de ses enfants,
00:48:31 a indiqué leur avocat.
00:48:32 Il précise qu'Alain Delon, âgé de 87 ans, s'était joint à la plainte
00:48:36 par une déclaration écrite.
00:48:38 Enfin le PSG dit au revoir à Christophe Galtier et souhaite la bienvenue
00:48:43 à Louis Sénriquet.
00:48:44 Le nouvel entraîneur a été présenté lors d'une conférence de presse
00:48:47 en début d'après-midi.
00:48:48 Objectif du recrutement, bien sûr, rendre le club plus compétitif
00:48:52 en Ligue des champions.
00:48:53 Voilà, 18h et presque deux minutes.
00:48:55 On est en direct d'Ampensheim avec Karim Zérébi.
00:48:57 Bonsoir Karim.
00:48:58 Bonsoir Laurence.
00:48:59 Nous sommes avec Karl Olive, député Renaissance des Hauts-de-Seine.
00:49:01 Bonsoir.
00:49:02 Bonsoir Laurence Ferrari.
00:49:03 Vous avez été longtemps maire aussi, donc élu local.
00:49:05 Vous présentez à FOSSI vous Sénriquet.
00:49:06 Absolument.
00:49:07 La réalité du terrain et on est avec Geoffroy Lejeune, journaliste.
00:49:10 Bonsoir Geoffroy.
00:49:11 On va commencer évidemment par le bilan de ces émeutes.
00:49:14 Il y a les chiffres évidemment, puis il y a tout le reste.
00:49:16 Il y a tout ce qui se passe autour, tout ce défi de société,
00:49:19 je l'évoquais tout à l'heure, le sommaire qui s'ouvre à nous.
00:49:22 On va écouter peut-être d'abord Gérald Darmanin,
00:49:24 qui était auditionné il y a quelques instants,
00:49:26 qui parle de la sociologie des délinquants interpellés.
00:49:29 Une très bonne collaboration, non seulement avec le ministère de la Justice,
00:49:33 mais avec les procureurs de la République,
00:49:34 qui ont su, je crois, être au rendez-vous de la travail très important
00:49:38 fait par la police et par la gendarmerie,
00:49:41 mais une sociologie qui interroge.
00:49:43 La sociologie des délinquants, des émeutiers interroge
00:49:46 sur ces 3500 interpellations.
00:49:48 J'ai eu l'occasion de le dire, la moyenne d'âge est entre 17 et 18 ans.
00:49:51 Elle a tendance à augmenter un tout petit peu,
00:49:53 puisque aujourd'hui, ce que nous faisons,
00:49:54 c'est que nous allons chercher en interpellation des personnes
00:49:56 qui ont été, soit par les travaux d'enquête technologique,
00:50:02 que chacun comprendra ici,
00:50:04 récupérer des personnes un petit peu plus âgées.
00:50:06 Voilà pour le ministre de l'Intérieur.
00:50:07 Car le livre, c'est intéressant d'entendre
00:50:09 qui a réellement été interpellé, qui a pillé,
00:50:12 qui est aujourd'hui condamné.
00:50:15 Des gens, 60% d'entre eux,
00:50:16 qui n'étaient pas connus des services de police.
00:50:17 Comment vous expliquez cela, vous, qui êtes un élu ?
00:50:20 On est sur une société qui est totalement irrationnelle.
00:50:22 Des gens qui sont des primaux délinquants
00:50:25 et qui ne font pas la différence entre une mairie,
00:50:29 entre un parc de loisirs, entre un accueil pour famille.
00:50:32 Nous, malheureusement, sur mon territoire,
00:50:34 on a eu un accueil social et un accueil de famille
00:50:37 qui a été incendié.
00:50:38 Et je pense que dans les jeunes qui incendient cet accueil,
00:50:41 il y a des gamins, donc ils ne savent peut-être pas
00:50:42 que les mamans vont dans son centre.
00:50:44 Donc c'est totalement irrationnel.
00:50:46 Je pense aussi qu'il y a une espèce de concours de courte paille
00:50:49 par rapport aux réseaux sociaux.
00:50:50 C'est-à-dire qu'on vient brûler ici,
00:50:52 on fait la comparaison sur les réseaux sociaux
00:50:54 et puis derrière, on se compare pour ne pas se désoler.
00:50:57 Maintenant, il faut se dire les choses.
00:50:59 Il ne faut pas qu'on reste derrière son petit doigt.
00:51:01 Et à ce titre-là, moi j'appelle,
00:51:04 une fois qu'on a dit qu'il fallait appeler à la concorde nationale politique,
00:51:08 il n'y a pas de tribunal médiatique,
00:51:10 il n'y a pas de tribunal populaire,
00:51:11 il n'y a pas de tribunal politique,
00:51:13 mais il nous faut un tribunal judiciaire.
00:51:15 Et je vais vous dire, moi je me satisfais de quelque chose.
00:51:17 - Ça tombe à priori là.
00:51:18 - C'est ce que je l'ai dit à Laurent Ferrari.
00:51:19 C'est-à-dire que je me satisfais depuis trois jours
00:51:22 que les procureurs, les parquets aient pris des décisions fermes.
00:51:26 Ça s'est produit sur le territoire.
00:51:28 - Parce qu'il y avait des instructions peut-être aussi,
00:51:29 de la part du ministre de l'Injustice.
00:51:31 - Oui, une fois qu'on a dit ça,
00:51:32 moi je suis heureux de voir qu'on a des décisions
00:51:34 réciprocitées entre les droits et les devoirs
00:51:36 et qu'enfin, on ait effectivement des règles
00:51:40 qui soient appliquées et pas interprétées.
00:51:42 C'est ce que souhaite l'immense majorité des Français
00:51:44 et encore une fois, sans stigmatisation aucune
00:51:47 sur celles et ceux qui ont fait ces décisions.
00:51:49 - Non, mais on parle pas de stigmatisation.
00:51:50 Non, il faut que ça se sanctionne.
00:51:51 Il faut que les gens qui y aient pillé soient sanctionnés durement.
00:51:54 Il y en a qui vont en prison directement carrément ce soir.
00:51:57 - Ce qui est intéressant, c'est qu'on n'a pas eu besoin
00:51:59 de réformer l'appareil législatif pour parvenir à cette situation.
00:52:04 Ça veut dire que l'arsenal aujourd'hui juridique est là.
00:52:09 Il existe. Il est à la portée de main.
00:52:12 Il suffit de l'appliquer et d'avoir la volonté politique de l'appliquer
00:52:15 et de l'appliquer au premier acte de délinquance.
00:52:18 Et c'est ce qui se passe là, mais il a fallu attendre les émeutes
00:52:21 pour voir effectivement une forme de fermeté retrouver sa place
00:52:25 dans notre système judiciaire.
00:52:27 Force est de constater que les Français,
00:52:29 c'est ce qui a été dit par Karl Olive, et j'en fais partie,
00:52:32 aspirent à ce que ce ne soit pas qu'au moment des émeutes.
00:52:35 Et je pense que si on veut être dissuasif,
00:52:38 il faut qu'à un moment donné, cette menace qui pèse sur les délinquants
00:52:43 puisse être effective.
00:52:45 Aujourd'hui, on a trop de peines dans le pays
00:52:47 qui sont prononcées sans être effectuées.
00:52:50 On a trop de rappels à la loi qui ne s'appellent plus comme ça,
00:52:53 mais qui sont effectués.
00:52:55 On avait insuffisamment de fermeté dans la réponse judiciaire.
00:52:59 Il y en a dans ce contexte de chaos.
00:53:02 On peut espérer que ça dure.
00:53:04 Après derrière, il faudra des places de prison,
00:53:06 de centres d'éducation renforcés.
00:53:08 On voit là que le compte n'est pas là.
00:53:10 - C'est ce que je disais tout à l'heure.
00:53:12 Il y a un défi de société qui s'ouvre à nous.
00:53:14 Il y a le volet répressif.
00:53:16 Il faut le faire, il n'y a aucun doute là-dessus.
00:53:18 Mais qu'est-ce qu'on fait, par ailleurs,
00:53:20 pour faire en sorte que la situation bouge ?
00:53:22 Après, il y a le court terme et le moyen terme.
00:53:24 - Je ne reviendrai pas là-dessus.
00:53:26 Je suis extrêmement inquiet.
00:53:28 J'ai vécu de manière tragique ces émeutes.
00:53:31 Je ne suis pas le seul, évidemment.
00:53:33 Je pense qu'elles ne sont qu'un symptôme d'une situation.
00:53:36 3 000 interpellés, je me réjouis,
00:53:38 mais il n'y avait pas 3 000 personnes qui posaient problème
00:53:40 ces 10 derniers jours en France.
00:53:42 - Vous dites qu'il y en a beaucoup plus ?
00:53:44 - Je pense qu'une partie de la population
00:53:46 vit dans la haine de la France,
00:53:48 se construit contre la France
00:53:50 et qu'une partie de cette population
00:53:52 passe à l'acte quand elle en a l'occasion.
00:53:54 En l'occurrence, il y a eu un embrasement
00:53:56 qui a suscité beaucoup de vocations.
00:53:58 Le fait que ce soit des primo-délinquants
00:54:00 ne me rassure absolument pas.
00:54:02 La police connaît déjà, ce serait presque rassurant.
00:54:04 On se dirait qu'on a un peu la main sur leur profil.
00:54:06 Et là, pas du tout.
00:54:08 Sans compter leur jeune âge,
00:54:10 on avait en première partie de l'émission ce débat
00:54:12 sur la désintégration de gens.
00:54:14 C'est une France issue de l'immigration
00:54:16 dont les grands-parents étaient parfaitement intégrés,
00:54:18 les parents un peu moins, et eux, beaucoup moins.
00:54:20 C'est ça qui me fait vraiment peur.
00:54:22 Je pense qu'on est en train de payer
00:54:24 une facture qui s'est mise en place
00:54:26 sur plusieurs décennies.
00:54:28 Je ne vais pas essayer d'accuser les uns et les autres
00:54:30 parce que je pense qu'il y a eu un aveuglement collectif,
00:54:32 mais juste une chose.
00:54:34 - Allez-y, après on écoutera un sénateur qui a un avis intéressant.
00:54:36 - Comme vous l'avez dit dans votre édito,
00:54:38 juste avant le début de cette émission,
00:54:40 il y a un enjeu de refaire société,
00:54:42 de refaire la France.
00:54:44 Et je ne peux que constater que le discours de haine
00:54:46 de la France, il a pignon sur rue,
00:54:48 il est toléré aujourd'hui. On parlait tout à l'heure
00:54:50 des chaînes étrangères qui interrogent les gens en France
00:54:52 et qui donnent la parole plutôt à roquets et dialogues
00:54:54 qu'à des policiers. Mais ce n'est pas juste en France.
00:54:56 Il y a une élite intellectuelle
00:54:58 en France, médiatique, littéraire,
00:55:00 qui promeut ce genre de discours
00:55:02 sans beaucoup de répondants.
00:55:04 Ou en tout cas, on a tardé à répondre, premièrement.
00:55:06 Et la deuxième chose, c'est que
00:55:08 pendant ces 30 dernières années,
00:55:10 on a beaucoup pu se moquer
00:55:12 des gens qui essayaient juste de transmettre
00:55:14 une forme de patriotisme. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:55:16 à part pendant les matchs de l'équipe de France de football,
00:55:18 en réalité, on ne peut plus faire ce que font tous
00:55:20 les pays du monde, c'est-à-dire les Etats-Unis, le Japon, la Corée, etc.
00:55:22 - Être fier de notre drapeau.
00:55:24 - C'est devenu un truc ringard pendant 30 ans.
00:55:26 - C'était pire.
00:55:28 C'était stigmatisé, même.
00:55:30 On se faisait traiter, évidemment,
00:55:32 de fachos. Moi, j'aimerais qu'on écoute
00:55:34 Roger Carucci. C'est un sénateur.
00:55:36 Tout à l'heure, Gérald Darmanin et le gouvernement étaient
00:55:38 interrogés par les sénateurs. Ils dressent un constat
00:55:40 assez désabusé de la situation.
00:55:42 Écoutez-le, et puis on en débat ensuite.
00:55:44 - Monsieur le ministre,
00:55:48 je ne veux pas évoquer tous les sujets
00:55:50 de fond.
00:55:52 Échec de l'école, pour des raisons multiples.
00:55:54 Échec de la politique
00:55:56 d'intégration, à laquelle je suis très attaché.
00:55:58 Pour, là aussi, des raisons
00:56:00 multiples, on aura l'occasion d'y revenir.
00:56:02 Mais, je le dis
00:56:04 très tranquillement, avec l'expérience
00:56:06 de mon département,
00:56:08 bien sûr, mais aussi de tout le pays.
00:56:10 Lorsque ça va mal,
00:56:12 ou lorsqu'il y a
00:56:14 crise, il y a en réalité
00:56:16 deux piliers,
00:56:18 deux jambes, pour
00:56:20 l'autorité de l'Etat
00:56:22 et l'établissement de la République.
00:56:24 C'est le tricolore des écharpes
00:56:26 des élus locaux,
00:56:28 et le bleu de nos
00:56:30 forces de l'ordre, gendarmes,
00:56:32 policiers, police nationale,
00:56:34 sapeurs-pompiers.
00:56:36 Ce que nous vous demandons,
00:56:38 et ce que nous demandons à la Première Ministre,
00:56:40 ce n'est pas de faire des miracles.
00:56:42 Parce que, quand on me dit
00:56:44 "il faut analyser les raisons de fond",
00:56:46 oui, mais enfin, on les cite beaucoup
00:56:48 depuis 10, 15 ans, 20 ans.
00:56:50 Mais ce que nous demandons à la Première Ministre,
00:56:52 à tout le gouvernement,
00:56:54 c'est de dire que l'on va restituer aux maires
00:56:56 la politique locale.
00:56:58 C'est de dire que l'on va restituer aux maires
00:57:00 la politique du logement,
00:57:02 de l'urbanisme. C'est de dire
00:57:04 que l'on a confiance dans nos forces
00:57:06 de l'ordre, et ne pas avoir
00:57:08 un discours alternatif ou dû en même temps.
00:57:10 Vous devez incarner
00:57:12 l'Etat, l'autorité
00:57:14 de l'Etat, parce que sinon,
00:57:16 il n'y aura plus de République.
00:57:18 Vous avez fait la lorde de Roger Caracci, sénateur.
00:57:20 Vous devez incarner l'autorité,
00:57:22 c'est ce qu'il dit au gouvernement,
00:57:24 face à lui, et ce n'est pas le cas,
00:57:26 pour l'instant, Carl-Olive.
00:57:28 Il a raison, Roger Caracci, il faut juste être un tout petit peu humble
00:57:30 dans les réponses que nous avons à donner.
00:57:32 Sauf à ce que je me trompe, M. Caracci a été aussi
00:57:34 aux affaires, il y a eu des policiers
00:57:36 qui ont finalement
00:57:38 disparu de la circulation
00:57:40 à ce moment-là. Il faut être très humble.
00:57:42 Si c'était simplement un coup de baguette magique, ça se saurait.
00:57:44 Maintenant, évidemment que l'autorité
00:57:46 de l'Etat, elle est dégradée.
00:57:48 À l'endroit des policiers, à l'endroit
00:57:50 des pompiers, à l'endroit des élus,
00:57:52 à l'endroit des enseignants, et on le voit
00:57:54 au quotidien dans nos collectivités.
00:57:56 Mais il faut passer beaucoup de temps
00:57:58 sur le terrain. Il y a un point sur lequel
00:58:00 je rejoins M. Caracci, c'est que ça nous ferait du bien
00:58:02 d'avoir un peu de souffle de terrain à l'Assemblée,
00:58:04 et qu'on retrouve des députés-maires
00:58:06 qui puissent alerter
00:58:08 toutes les expérimentations de terrain qu'on a mis en place
00:58:10 à Poissy. Je vous en donne une.
00:58:12 Pouvoir d'achat pour l'ensemble des familles
00:58:14 juste après Covid.
00:58:16 Pouvoir d'achat pour l'ensemble des familles juste après Covid,
00:58:18 sans condition de ressources.
00:58:20 30 euros de réduction pour les enfants entre 12 et 17 ans,
00:58:22 on avait peut-être raison un peu tôt,
00:58:24 et pour une association sportive,
00:58:26 et 50 euros pour la culture. Mais je vais aller plus loin.
00:58:28 En échange de quoi ? D'un comportement
00:58:30 citoyen. Et quand un gamin de 12 ans
00:58:32 a brisé un abribus à 2h du matin,
00:58:34 qu'est-ce que j'ai fait ? Bah on a suspendu,
00:58:36 on a supprimé.
00:58:38 - Et c'est ce qu'il faut faire avec les allocations familiales aussi ?
00:58:40 - Je dis simplement que ça fonctionne.
00:58:42 La menace de brandir,
00:58:44 d'aller chercher au portefeuille, ça fonctionne.
00:58:46 Mais il faut le dire, Laurence Ferrari, il faut expliquer
00:58:48 les règles et que les règles soient les mêmes pour tout le monde.
00:58:50 - On fait une petite pause, on continuera à parler de ça.
00:58:52 - C'est important quand même. - Non mais c'est important.
00:58:54 - Il n'y a pas que ça. - Il n'y a pas que ça non plus.
00:58:56 - Là c'est une communication sur les solutions, pas sur les problèmes.
00:58:58 - Mais il y a aussi le projet de refaire nation.
00:59:00 Une petite pause, on se retrouve sur Europe 1 et sur C'est Nouveau-Zélande tout de suite.
00:59:02 18h16, on se retrouve en direct
00:59:06 dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:59:08 On évoquait tout à l'heure la facture
00:59:10 et sale de ces six jours d'émeutes.
00:59:12 On est à près d'un milliard d'euros.
00:59:14 On a bien fait les comptes.
00:59:16 On va juste écouter Jordan Parnella, le président
00:59:18 du Rassemblement National, qui refuse
00:59:20 que les contribuables paient pour réparer
00:59:22 les dégâts des casseurs. Écoutez-le.
00:59:24 - Le sentiment que donne le gouvernement,
00:59:26 c'est qu'il y a une prime à l'émeute.
00:59:28 C'est qu'il y a des émeutes, des gens
00:59:30 qui cassent et donc le contribuable français
00:59:32 va devoir déverser des dizaines
00:59:34 de millions d'euros, si ce n'est plus,
00:59:36 pour éponger les dégâts. Moi je n'accepte
00:59:38 pas l'idée que les Français
00:59:40 qui se lèvent tôt, les Français qui travaillent dur
00:59:42 et plus généralement la classe moyenne qui supporte
00:59:44 aujourd'hui l'intégralité
00:59:46 de l'effort dans notre société,
00:59:48 soient contraintes de payer davantage.
00:59:50 Et nous, nous souhaitons que les aides sociales
00:59:52 et les allocations familiales aux parents de mineurs
00:59:54 récidivistes soient supprimées,
00:59:56 soient retirées. Je pense que c'est un principe
00:59:58 non seulement de bon sens, mais un principe
01:00:00 de justice. Les casseurs doivent
01:00:02 payer. Il faut appliquer le principe
01:00:04 du casseur-payeur. Tu casses,
01:00:06 tu payes, et si tu ne peux pas payer,
01:00:08 c'est tes parents qui payent. Alors les casseurs-payeurs,
01:00:10 Karim Zarabi, il faut
01:00:12 que ce soit le contribuable qui paye à tous les coups ?
01:00:14 D'abord, on a la possibilité... Ou quand même,
01:00:16 il y a une petite responsabilité quand même à engager ?
01:00:18 On a la possibilité effectivement de faire
01:00:20 payer les casseurs. Donc aujourd'hui, on n'a rien
01:00:22 à inventer. Donc la réparation
01:00:24 de que ça existe, ça peut être même
01:00:26 une peine de justice.
01:00:28 Après, je veux dire, c'est bien gentil
01:00:30 ces raisonnements simplistes. Pendant la Covid,
01:00:32 ça nous a coûté combien ? Il faut faire payer les Chinois alors.
01:00:34 Quand il y a les manifestations
01:00:36 sociales... Non, je ne vois pas le rapport.
01:00:38 Mais il faut faire payer Blabla, Calor,
01:00:40 mais Laurence, on a fait payer les Gilets jaunes.
01:00:42 Vous avez des émeutes, il y a une facture d'un milliard d'euros.
01:00:44 Si c'était aussi simple que ça,
01:00:46 vous pensez qu'une famille de 6 enfants... On va encore faire des chèques.
01:00:48 Non, on ne va pas encore faire des chèques,
01:00:50 mais il faut se dire la vérité. Cette mesure,
01:00:52 vous pensez qu'elle est réalisable ? Alors, Eric Dupond-Moriti
01:00:54 dit que déjà, on ne suspendra pas les allocations
01:00:56 pour les mamans qui travaillent.
01:00:58 Moi, encore une fois, quand vous avez une famille
01:01:00 avec une fratrie qui est tombée dans la
01:01:02 délinquance, toute la fratrie tombée dans la délinquance,
01:01:04 la famille pose problème.
01:01:06 Il faut prendre les mesures qui concernent la famille.
01:01:08 Quand vous avez une fratrie de 5 enfants,
01:01:10 quand vous en avez un qui dérape, vous allez supprimer les allocations
01:01:12 familiales pour le reste des enfants ?
01:01:14 Qu'on fasse payer
01:01:16 celui qui a été l'auteur, enfin !
01:01:18 C'est quoi cette déresponsabilisation permanente ?
01:01:20 Je veux dire, c'est simple de dire
01:01:22 on va supprimer les allocations familiales.
01:01:24 C'est le président de la République qui l'a dit.
01:01:26 La première connerie a dit le dit, sanction financière.
01:01:28 Il y a des départements qui l'ont fait, parce que c'est une mesure
01:01:30 qui peut être prise aujourd'hui, d'ores et déjà.
01:01:32 Donc on n'a rien à inventer. La réparation,
01:01:34 c'est pareil, ça peut être pris.
01:01:36 En fait, on n'invente rien, ça existe. Appliquons-le
01:01:38 alors quand c'est possible, et quand on pense que c'est
01:01:40 juste. Mais on ne peut pas le faire de manière systématique.
01:01:42 Ce n'est pas sérieux de le penser.
01:01:44 On sait que ce sont les contribuables qui vont
01:01:46 payer. Carlos Lévy ?
01:01:48 Je pense, pragmatique et de bon sens,
01:01:50 cette mesure-là, elle fait partie des
01:01:52 propositions qui ont été
01:01:54 mises sur la table hier
01:01:56 lors de l'accueil des 200
01:01:58 maires des collectivités de France.
01:02:00 Toutes sensibilités politiques
01:02:02 confondues. Et le président
01:02:04 a bien dit que dans les chantiers...
01:02:06 Il a dit le mot "connerie" ?
01:02:08 Non, il n'a pas dit "connerie". Il l'avait dit
01:02:10 aux policiers la veille.
01:02:12 Ça fera partie des dossiers
01:02:14 qui seront sur la table. Et je trouve que cette
01:02:16 co-construction par les maires, elle est plutôt
01:02:18 intéressante, qu'on puisse s'adosser aux maires.
01:02:20 Mais voyez-vous, l'exemple que je donnais...
01:02:22 Concrètement, suspension des allocs, oui ou non ?
01:02:24 Je ne dis pas
01:02:26 systématique.
01:02:28 Oui ou non ?
01:02:30 Non, mais je vais vous dire. Vous ne pouvez pas dire ça.
01:02:32 Non, parce que j'ai
01:02:34 le cas, moi, dans mes trois QPV.
01:02:36 Je vais voir les mamans et je discute
01:02:38 avec elles. Je vais voir les mamans et je discute avec
01:02:40 elles. Et moi, je ne suis pas
01:02:42 Gérard Majac, je ne suis pas Garcimor.
01:02:44 Mais pour le coup, on n'a pas
01:02:46 de soucis dans ces quartiers où on a
01:02:48 mis de l'humain dans l'organisation.
01:02:50 Ce n'est pas simplement une baguette magique qu'on va
01:02:52 pousser à l'exclusion,
01:02:54 effectivement, au retranchement de
01:02:56 toutes les aides en l'or, l'argent travers. En revanche,
01:02:58 réciprocité entre les droits et les
01:03:00 devoirs, c'est ce que nous avons fait à l'époque
01:03:02 à Poissy. Et si des enfants
01:03:04 entre 12 et 17 ans,
01:03:06 étaient pris en flagrant délit,
01:03:08 oui, directement,
01:03:10 la famille devait payer.
01:03:12 C'est le premier étage de la fusée.
01:03:14 Mais les allocations familiales, elles seront également
01:03:16 sur la table. Il ne faut pas s'en affranchir.
01:03:18 - Chauffard à Lejeune. Sur cette question de suspension
01:03:20 des allocations, la sanction
01:03:22 financière pour ou les délinquants
01:03:24 ou les familles des délinquants s'ils sont mineurs.
01:03:26 - Moi, je suis d'accord avec tout ce que dit
01:03:28 Karl Oliv sur le fond, mais je pense qu'on touche du doigt la limite
01:03:30 de l'application, de la transposition de ce qui se
01:03:32 passe dans une ville à l'échelle d'un pays.
01:03:34 Parce que Gérald Darmanin et Emmanuel Macron ne pourront pas
01:03:36 aller voir toutes les mamans pour leur dire ce que vous disiez
01:03:38 vous aux mamans à Poissy quand vous aviez
01:03:40 ce genre de cas à gérer. Et donc là, il faut inventer une solution.
01:03:42 Moi, je suis d'accord avec votre façon de présenter les choses.
01:03:44 Laurence, on a un milliard et les Français ne peuvent plus payer.
01:03:46 C'est-à-dire qu'on a fait suffisamment d'émissions ici sur le
01:03:48 pouvoir d'achat, sur les problèmes de fin de mois,
01:03:50 sur le prix de l'essence, sur
01:03:52 cette situation sociale qui est quand même
01:03:54 très préoccupante dans le pays pour ajouter
01:03:56 cette facture-là. En plus, et je ne crois pas
01:03:58 que ce soit simpliste, c'est une question de principe en réalité.
01:04:00 Je sais que ça existe déjà et que c'est déjà un peu fait,
01:04:02 mais c'est une question de principe.
01:04:04 En fait, on n'a pas d'autre prise sur ces émeutiers
01:04:06 que de taper leur famille au portefeuille.
01:04:08 Et il y aura des injustices, c'est une certitude.
01:04:10 Mais entre l'injustice de faire payer des gens qui n'ont
01:04:12 rien fait, parce que l'immense majorité de la France n'a pas fait des meuts
01:04:14 de ces derniers jours, et de faire payer des gens
01:04:16 pour qui ce sera peut-être très dur, mais au moins
01:04:18 les délinquants auront en tête que c'est leur maman
01:04:20 en effet qui va être sanctionnée. Peut-être
01:04:22 les frères et sœurs, je prends l'exemple de la fratrie de cinq où il y en a
01:04:24 un seul qui dérape. Eh bien les frères et sœurs, peut-être, pourront
01:04:26 jouer ce rôle de garde-fous. Les parents diront "tu veux
01:04:28 qu'on finisse sur la paille à cause de toi ?" etc.
01:04:30 Vous installez une pression différente,
01:04:32 c'est une façon de renverser le rapport de force. Et je sais qu'il y aura
01:04:34 des injustices. Je sais très bien qu'il y aura des cas même
01:04:36 déchirants, et peut-être on les verra à la télévision,
01:04:38 et on dira "c'est terrible", mais en fait je pense
01:04:40 qu'il n'y a pas d'autre solution pour changer
01:04:42 le rapport de force. - Il faut être ferme pour vous.
01:04:44 - Oui. - Personne ne peut pas être ferme.
01:04:46 Ne faisons pas passer les uns pour des laxistes
01:04:48 et les autres pour des fermes. La question
01:04:50 c'est est-ce que cette fermeté, elle est
01:04:52 orale, est-ce que c'est une posture, est-ce qu'elle
01:04:54 découle d'une efficacité ? Moi,
01:04:56 si tu me dis "c'est déchirant", moi c'est pas que ce soit
01:04:58 déchirant de pénaliser cinq enfants
01:05:00 qui marchent au droit dans une famille de fils.
01:05:02 C'est que c'est contre-productif.
01:05:04 Est-ce que tu veux aggraver la situation
01:05:06 ou l'améliorer ? Moi je souhaite l'améliorer.
01:05:08 Oui, autant que faire ce peu, peut-être c'est une cote
01:05:10 par des allocations familiales destinées à cet enfant.
01:05:12 Peut-être qu'il faut. Mais je veux dire, on
01:05:14 peut pas systématiser les choses.
01:05:16 Chaque cas est particulier, traitons-les.
01:05:18 Avec fermeté, je suis d'accord,
01:05:20 personne ne veut de laxisme, mais traitons les choses
01:05:22 telles qu'elles sont. - Je repense trop facilement.
01:05:24 - On a l'impression qu'on a une baguette magique.
01:05:26 - Mais personne ne pense ça. J'ai un ou deux éléments de
01:05:28 l'idée du gouvernement la semaine dernière, qui a été dit, je crois,
01:05:30 par le président de la République, mais qui a été répété pour le coup
01:05:32 officiellement par le garde des Sceaux, c'était, c'est pas à l'État
01:05:34 d'éduquer les enfants. Et on est tous d'accord avec ça.
01:05:36 C'est aux familles de le faire. Et le problème, c'est que
01:05:38 l'État, pour contraindre les familles à prendre
01:05:40 cette responsabilité, je jette pas la pierre
01:05:42 aux femmes seules, évidemment, je jette pas la pierre
01:05:44 aux familles qui se déchirent, il y a beaucoup
01:05:46 de drame dans tout ça, mais
01:05:48 la responsabilité de l'État, c'est de mettre la famille
01:05:50 dans une situation où elle se responsabilise
01:05:52 et elle assume cette responsabilité.
01:05:54 Et à part la question des allocations, je ne vois pas sur quoi
01:05:56 l'État peut agir. Je ne vois pas.
01:05:58 Il y a évidemment beaucoup de dispositifs qui existent
01:06:00 et qui sont mis en place au niveau local, mais sur la fonction
01:06:02 presque régalienne de l'État
01:06:04 dans la situation dont on parle aujourd'hui,
01:06:06 je pense que c'est le seul moyen de pression
01:06:08 que l'État a en sa possession aujourd'hui. Et par ailleurs,
01:06:10 ce sera peut-être des petites
01:06:12 injustices, certaines injustices
01:06:14 pour une justice qui est de ne pas faire
01:06:16 payer les Français qui n'ont rien demandé, qui n'ont rien fait,
01:06:18 cette facture supplémentaire qu'ils ne peuvent pas assumer.
01:06:20 - Un document au Carles Olive avant qu'on parle d'un autre chosque.
01:06:22 - Ce que je veux dire, c'est que à la minute
01:06:24 où nous avons brandi la menace du portefeuille,
01:06:26 on a retissé les liens avec les familles
01:06:28 qu'on ne voyait pas sur nos territoires.
01:06:30 Donc, ça fonctionne.
01:06:32 - Donc évidemment, il faut être au contact et sur le terrain en permanence.
01:06:34 Pendant ce temps-là,
01:06:36 alors qu'il y a eu 3 900 interpellations,
01:06:38 il y en a qui ont eu la bonne idée de tenter d'organiser
01:06:40 ce soir un concert, figurez-vous,
01:06:42 en soutien aux familles des victimes et jeunes
01:06:44 interpellées par les forces de l'ordre.
01:06:46 Ça va peut-être se dérouler ce soir, c'est pas sûr,
01:06:48 dans le 20e arrondissement de Paris.
01:06:50 Ça a évidemment créé une énorme polémique.
01:06:52 On fait le point avec Barbara Durand.
01:06:54 Je vais écouter vos réactions ensuite.
01:06:56 - L'événement fait grand bruit.
01:06:58 Relayé sur les réseaux sociaux,
01:07:00 la salle de spectacle La Flèche d'or annonce ce soir
01:07:02 un concert de soutien aux collectifs des familles
01:07:04 de victimes et jeunes interpellés
01:07:06 lors des émeutes liées à la mort de Nahel.
01:07:08 Plusieurs musiciens et chanteurs sont programmés
01:07:10 de 20h à minuit.
01:07:12 L'entrée est de 15 euros, une somme payable
01:07:14 uniquement en liquide.
01:07:16 Le sénateur, les Républicains de Paris,
01:07:18 ont dit que c'était une chance indigne.
01:07:20 - On fait un concert pour les émeutiers et les pillards,
01:07:22 mais c'est tout à fait nouveau.
01:07:24 Je pensais que ce serait pour les familles
01:07:26 de flics blessés, moi, ce concert.
01:07:28 C'est une honte de faire un concert comme ça.
01:07:30 Et en plus, ils demandent d'être payés en liquide
01:07:32 pour l'entrée. Double comptabilité.
01:07:34 Allez, arrêtons les conneries.
01:07:36 - De son côté, l'adjointe à la mairie de Paris
01:07:38 en charge de la culture, Karine Roland,
01:07:40 assure que des pourparlers avec la salle de spectacle
01:07:42 sont en cours.
01:07:44 - La liberté de programmation artistique
01:07:46 est une réalité fondamentale que nous respectons absolument.
01:07:48 Elle ne doit surtout pas être utilisée
01:07:50 à des fins risquant de nuire à l'esprit
01:07:52 d'apaisement, de cohésion, de construction
01:07:54 dont nous avons tant besoin.
01:07:56 En ce sens, l'intitulé de la soirée
01:07:58 est inapproprié.
01:08:00 Avec Eric Plièze, nous recevrons très rapidement
01:08:02 l'équipe de La Flèche d'or pour évoquer la situation.
01:08:04 - Pour l'heure,
01:08:06 l'établissement, lieu culturel
01:08:08 racheté par la mairie de Paris,
01:08:10 semble maintenir l'événement.
01:08:12 - La Flèche d'or est un lieu libre, hybride,
01:08:14 sans militants, tourné vers l'actualité politique
01:08:16 et sociale. Il n'y a pas de raison
01:08:18 que Paris intervienne dans sa programmation.
01:08:20 - La Flèche d'or indique
01:08:22 que les bénéfices de la soirée seront reversés
01:08:24 à la légal team antiraciste
01:08:26 et aux familles de victimes de violences policières.
01:08:28 - On marche sur la tête dans ce pays.
01:08:30 On marche littéralement sur la tête,
01:08:32 ce concert s'il a lieu
01:08:34 est absolument en deux.
01:08:36 - Non seulement on marche sur la tête,
01:08:38 mais là on se cache derrière son petit doigt.
01:08:40 La mairie de Paris ne peut pas se cacher derrière son petit doigt.
01:08:42 Elle est propriétaire de l'établissement.
01:08:44 L'association de la ville de Paris n'a pas
01:08:46 à s'ingérer dans la programmation.
01:08:48 Quand on est maire, ça ne peut pas se passer chez nous.
01:08:50 Moi je l'interdis dans la minute.
01:08:52 Et si jamais la programmation
01:08:54 est maintenue, pas de problème, on reparle des subventions.
01:08:56 - On vous dit alors que vous touchez à la liberté artistique.
01:08:58 - Non mais attendez...
01:09:00 Ça signifie quoi ? Ça signifie qu'on va
01:09:02 donner encore plus d'importance
01:09:04 à toutes celles et ceux qui veulent bousiller notre pays ?
01:09:06 C'est insupportable. - Carême ?
01:09:08 - Je trouve qu'on est dans une forme de surenchère de la honte
01:09:10 sur notre pays.
01:09:12 Ça en dit beaucoup quand même de l'état
01:09:14 de notre débat public et de la société française
01:09:16 dans laquelle nous vivons.
01:09:18 La cagnotte pour le policier,
01:09:20 elle était quand même très malvenue.
01:09:22 Je m'excuse de vous le dire.
01:09:24 Ce concert avec une recette
01:09:26 qui est aux émeutiers, c'est scandaleux.
01:09:28 Franchement, on a besoin de ces initiatives
01:09:30 qui créent de la fracture,
01:09:32 qui créent du désordre,
01:09:34 qui sont à l'opposé
01:09:36 de ce qu'on a envie d'attendre
01:09:38 quand même. On a eu des réactions
01:09:40 collectives dans notre pays
01:09:42 en termes de sursaut. C'est pas avec ça qu'on aura des sursauts.
01:09:44 Je suis désolé. Alors la cagnotte, dans ce cas-là,
01:09:46 elle a qu'à être
01:09:48 subtilisée par l'état pour
01:09:50 rembourser, puisqu'on est en train de le dire.
01:09:52 Puisque ça doit aller aux émeutiers,
01:09:54 on remboursera les dégâts avec ça.
01:09:56 - Est-ce que vous êtes d'accord avec ça, Geoffroy Lejeune ? - Pas du tout.
01:09:58 Moi, le parallélisme que la cagnotte
01:10:00 pour la famille du policier et le soutien
01:10:02 le concert de soutien aux émeutiers,
01:10:04 c'est pas la même chose pour moi.
01:10:06 Je veux qu'on puisse se mobiliser pour une famille,
01:10:08 pas pour le policier, encore que l'enquête
01:10:10 dira ce qu'il fallait en penser, mais
01:10:12 la famille, concrètement, elle a tout perdu. Elle va être privée
01:10:14 probablement pendant de longues années du mari
01:10:16 du policier, donc.
01:10:18 Et je peux comprendre qu'il y ait des gens...
01:10:20 Il aurait fallu l'analyser comme ça. C'est très intéressant
01:10:22 de voir cet élan de soutien
01:10:24 hallucinant. - Plus d'un million et demi
01:10:26 d'euros déjà récoltés. - Un million et demi d'euros.
01:10:28 - C'est 50 000 personnes. - Oui, mais...
01:10:30 - La somme est importante. C'est 50 000 personnes.
01:10:32 - Oui, mais dans le contexte...
01:10:34 - Je veux bien, mais bon... - Dans le contexte que
01:10:36 50 000 personnes aient décidé de donner un million et demi
01:10:38 malgré ce qui a été dit dans la presse sur ce policier,
01:10:40 c'est un signal très important qu'il faut regarder.
01:10:42 Enfin, il faut au moins le voir. Et pas juste
01:10:44 le condamner de manière un peu
01:10:46 hémiplégique. Et ensuite,
01:10:48 le concert de soutien aux émeutiers,
01:10:50 c'est les émeutiers. C'est des gens qui se sont eux-mêmes
01:10:52 mis en situation
01:10:54 hors la loi, etc. Donc c'est pas la même chose.
01:10:56 Moi, je ne comparerais pas les deux. - L'adapté du policier, c'est lui-même
01:10:58 qui s'est mis aussi dans cette situation. - C'était une canine de soutien
01:11:00 à sa famille. C'est pour ça que je trouve qu'il y a une différence. - Je dis que tu dédouanes
01:11:02 tout chacun de sa responsabilité, au regard de ce que je dis,
01:11:04 représente à tes yeux, mais il a quand même
01:11:06 une responsabilité dans le meurtre du petit.
01:11:08 - Sauf que la cagnotte était pour sa famille.
01:11:10 C'est ça que je dis. C'est très différent. - Mais là aussi,
01:11:12 alors ils vont te dire que c'est la famille des émeutiers. Ils n'ont rien à voir.
01:11:14 - Ils disent pas ça. Ils disent soutien aux émeutiers. - Ce qui devrait être sanctionné.
01:11:16 - Et moi, ce que je trouve intéressant, c'est en effet la différence
01:11:18 de traitement médiatique entre les deux affaires. On a parlé pendant
01:11:20 trois jours de cette cagnotte qui a été vouée
01:11:22 comme une mémonie. On n'a même pas essayé de regarder ce que ça voulait dire.
01:11:24 On a juste condamné de manière quasi-unanime
01:11:26 le monde médiatique et peut-être même un peu
01:11:28 politique français à expliquer que c'était absolument
01:11:30 scandaleux. Et là, globalement, l'info passe un peu
01:11:32 inaperçue. - Une petite pause. Il est temps
01:11:34 de faire le rappel des titres de l'actualité.
01:11:36 Il est 18h30 et c'est Somaïa Labidi
01:11:38 qui est sur Europe 1 et sur CNews.
01:11:40 Une séance sénatorielle consacrée aux émeutes.
01:11:46 Éric Dupond-Moretti affirme
01:11:48 que poursuivre les parts enrelèverées d'une
01:11:50 caricature. Le garde des
01:11:52 Sceaux précise que la suppression des
01:11:54 allocations serait contre-productive.
01:11:56 Puis il a adressé ses pensées
01:11:58 aux femmes seules qui se battent au quotidien
01:12:00 pour faire de leurs enfants de futurs
01:12:02 bons citoyens.
01:12:04 Explosion rue Saint-Jacques, des familles
01:12:06 toujours privées de logement. C'est le
01:12:08 cas pour une soixantaine d'entre elles.
01:12:10 Au total, neuf adresses sont frappées
01:12:12 par un arrêté d'interdiction d'accès
01:12:14 et de logement, a précisé la mairie d'Arrondissement.
01:12:16 Pour rappel, il y a deux
01:12:18 semaines, l'explosion suivie d'un incendie
01:12:20 d'un bâtiment historique a fait un mort
01:12:22 et 58 blessés dans ce quartier
01:12:24 du 5e arrondissement de Paris.
01:12:26 Et puis l'AIEE,
01:12:28 l'Agence internationale de l'énergie atomique
01:12:30 réclame un meilleur accès à la
01:12:32 centrale de Zaporizhia. Objectif
01:12:34 de cette réclamation, confirmer
01:12:36 l'absence de mines ou d'explosifs sur
01:12:38 le site. Alors que la tension
01:12:40 et les activités militaires s'accentuent
01:12:42 dans la région, nos experts doivent
01:12:44 pouvoir vérifier les faits sur le terrain
01:12:46 de manière indépendante et
01:12:48 objective, a déclaré le directeur général
01:12:50 Raphaël Grossi dans un
01:12:52 communiqué. Voilà, on fait une petite
01:12:54 pause, on se retrouve dans un instant dans Punchline
01:12:56 sur CNews et sur Europe 1, on sera rejoint par Thibaud
01:12:58 de Montbrial du Centre de réflexion sur
01:13:00 la sécurité intérieure. On se posera la question
01:13:02 de la fin de ces émeutes. Pourquoi
01:13:04 est-ce que c'est survenu après six nuits
01:13:06 d'émeutes ? Qui est intervenu ? Peut-être
01:13:08 les dealers ont-ils aussi sonné la fin de la partie ?
01:13:10 On en débat dans un instant dans Punchline.
01:13:12 Tout de suite.
01:13:14 - Bonsoir, de retour
01:13:16 en direct dans Punchline sur Europe 1
01:13:18 et sur CNews, on a été rejoint par Thibaud de Montbrial.
01:13:20 Bonsoir Thibaud de Montbrial, président du
01:13:22 Centre de réflexion sur la sécurité intérieure.
01:13:24 On va évoquer avec vous ces
01:13:26 émeutes, ces journées terribles que nous avons
01:13:28 vécues et puis la fin de ces émeutes.
01:13:30 Pourquoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Est-ce que
01:13:32 il y a eu quelqu'un ou des gens
01:13:34 qui ont demandé aux jeunes de s'arrêter ?
01:13:36 Sans doute les trafiquants ont-ils joué un rôle ?
01:13:38 On regarde juste le reportage d'Augustin Donnaldieu.
01:13:40 Je vous passe la parole ensuite.
01:13:42 Pour préserver leur trafic,
01:13:44 les dealers auraient-ils joué un rôle dans
01:13:46 l'accalmie de ces derniers jours ?
01:13:48 Oui, selon William Mory du syndicat
01:13:50 Alliance Police Nationale.
01:13:52 - On a des échos comme quoi dans certaines cités,
01:13:54 il y a des hôlas qui sont mis pour
01:13:56 arrêter ces émeutes et pour que
01:13:58 le trafic puisse reprendre de plus peine.
01:14:00 - En effet, à cause des émeutes, la présence
01:14:02 accrue des policiers dans les cités empêche
01:14:04 les trafiquants d'exercer leurs ventes illégales.
01:14:06 - Ça pose un problème au niveau des
01:14:08 trafiquants mais aussi au niveau
01:14:10 des personnes qui se droguent.
01:14:12 Parce que forcément, quand vous avez des émeutes,
01:14:14 ça veut dire que tout est brûlé.
01:14:16 Vous avez une présence policière avec 45 000
01:14:18 policiers et gendarmes qui est accrue.
01:14:20 On sait que les émeutes se passent généralement
01:14:22 dans les cités donc forcément les clients
01:14:24 ne peuvent plus y accéder.
01:14:26 Les trafics de stupéfiants reposent sur un système pyramidal.
01:14:28 Les trafiquants ont la main mise sur les dealers
01:14:30 et pendant les émeutes,
01:14:32 ces règles restent inchangées, selon William Mory.
01:14:34 - C'est soit un peu en jouant au rôle
01:14:36 de grand frère, soit aller jusqu'à la menace
01:14:38 en disant "maintenant c'est stop".
01:14:40 Vous arrêtez vos conneries.
01:14:42 Nous, on a besoin de travailler.
01:14:44 L'an dernier, plus de
01:14:46 150 tonnes de produits stupéfiants
01:14:48 ont été saisies.
01:14:50 - C'est la réalité, c'est ce qui s'est passé.
01:14:52 Il y a l'action de la police
01:14:54 et des forces de l'ordre bien sûr mais c'est ça ?
01:14:56 Les trafiquants ont dit "stop" ?
01:14:58 - Avant de vous répondre, il faut d'abord être assez prudent.
01:15:00 On a une décrue assez nette des violences
01:15:02 depuis deux jours. Il y a d'autres expériences
01:15:04 dans le passé qui nous montrent
01:15:06 qu'il peut y avoir des résurgences
01:15:08 et l'inquiétude de beaucoup
01:15:10 et notamment la mienne, c'est la proximité
01:15:12 du 14 juillet.
01:15:14 Il faut garder ça à l'esprit, premièrement.
01:15:16 Deuxièmement, il n'y a jamais un seul facteur.
01:15:18 Néanmoins, ce qui est intéressant pour répondre
01:15:20 à la question de pourquoi ça décroît, c'est d'abord
01:15:22 de constater pourquoi ça accrue si vite.
01:15:24 Il y a des violences urbaines quasiment
01:15:26 toutes les nuits en France depuis quelques années.
01:15:28 Ponctuellement, ça tourne, ça dure
01:15:30 jamais longtemps. Effectivement,
01:15:32 ceux qui ont intérêt au calme,
01:15:34 ce sont les trafiquants,
01:15:36 qui dit ME dit présence policière
01:15:38 et qui dit présence policière dit entrave
01:15:40 au business. Ce qui s'est passé
01:15:42 la semaine dernière à Nanterre,
01:15:44 ça a été un choc
01:15:46 qui a généré une émotion instantanée
01:15:48 telle, notamment grâce à la vidéo,
01:15:50 que toutes ces positions raisonnables
01:15:52 ont volé en éclats.
01:15:54 Sans doute aussi parce que
01:15:56 le trafic à Nanterre était tenu par
01:15:58 des chefs beaucoup plus jeunes, puisque
01:16:00 les chefs historiques étaient, sur les deux ou trois
01:16:02 dernières années, soit morts, soit en prison.
01:16:04 Donc avec une tenue peut-être un peu moindre
01:16:06 du quartier, tout ça c'est des éléments
01:16:08 de conjoncture. Donc c'est parti très fort.
01:16:10 Mais il faut d'abord
01:16:12 constater avant que ça s'arrête,
01:16:14 qu'il y a une chose qui n'a pas eu lieu, alors que
01:16:16 nous étions nombreux à la craindre, c'est l'utilisation
01:16:18 d'armes à feu. Ce qui montre que malgré tout,
01:16:20 alors qu'il y a des armes à feu... - C'est ce que vous nous avez dit la semaine dernière,
01:16:22 sur le plateau. - Moi j'étais très inquiet, je n'étais pas
01:16:24 le seul. Et on sait qu'il y a des armes à feu
01:16:26 dans toutes les banlieues,
01:16:28 y compris dans les petites et moyennes villes.
01:16:30 On sait qu'elles sont utilisées pour des assassinats
01:16:32 entre trafiquants quasiment tous les jours.
01:16:34 Là, la grande crainte c'était qu'elles soient utilisées
01:16:36 contre la police. Elles ne l'ont pas été.
01:16:38 Donc ça montre que quand même, les trafiquants,
01:16:40 même s'ils n'ont pas pu empêcher
01:16:42 la vague d'émotions, puis de
01:16:44 violences qui s'en est suivie,
01:16:46 ont quand même gardé
01:16:48 le contrôle sur la limite de la violence.
01:16:50 Et pourtant il y en a eu de la violence. Mais on n'a pas
01:16:52 atteint le drame absolu.
01:16:54 Donc là, des crus, forcément
01:16:56 les trafiquants y ont joué un rôle.
01:16:58 Cela dit, il ne faut pas non plus
01:17:00 leur donner trop d'importance.
01:17:02 Mais ils en ont quand même.
01:17:04 Sincèrement, je l'ai dit depuis le début de la séquence,
01:17:06 le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
01:17:08 a géré ça très bien.
01:17:10 Il l'a géré très bien.
01:17:12 Il y a tout de suite eu des moyens.
01:17:14 Les forces de l'ordre ont été formidables.
01:17:16 On accuse la police française de faire
01:17:18 l'extrême gauche dit n'importe quoi.
01:17:20 La police française, qui s'est fait tirer dessus
01:17:22 au moins à dix reprises pendant ces émeutes,
01:17:24 a toujours retenu
01:17:26 et est toujours restée au niveau de forces légitimes
01:17:28 nécessaires, sans jamais
01:17:30 être excessif. Et moi, j'ajoute qu'il y a
01:17:32 des cas qu'on m'a racontés, où la police
01:17:34 aurait pu tirer en légitime défense.
01:17:36 Elle ne l'a pas fait. Et je pense que dans une démocratie,
01:17:38 on ne peut que s'en féliciter,
01:17:40 même s'il faudra la soutenir le jour où elle le fera.
01:17:42 Mais en tout cas, pour répondre
01:17:44 à votre question,
01:17:46 les trafiquants ont concouru
01:17:48 indiscutablement. Il y a aussi les mosquées.
01:17:50 Il y a aussi les mosquées qui ont concouru.
01:17:52 Souvenez-vous que... - Qui ont appelé au calme.
01:17:54 - Qui ont appelé au calme.
01:17:56 Il y a un point qu'il faut quand même souligner,
01:17:58 c'est que le ministère algérien
01:18:00 des affaires étrangères
01:18:02 a cru devoir s'ingérer dans les affaires
01:18:04 des émeutes, ce qui d'ailleurs crée mécaniquement un lien
01:18:06 entre l'immigration et les émeutes,
01:18:08 soit dit en passant. Donc, ça veut dire
01:18:10 que tous les relais d'influence de l'Algérie,
01:18:12 dont un certain nombre de lieux cultuels,
01:18:14 d'associations cultuelles, ont
01:18:16 sans doute joué un rôle,
01:18:18 peut-être au début d'incitation et à la fin
01:18:20 de modération. - On a fait le constat.
01:18:22 Comment les violences se sont arrêtées.
01:18:24 Maintenant, il y a les sanctions qui tombent.
01:18:26 Visiblement, la justice n'a pas la main qui tremble.
01:18:28 Il y a des directives qui ont été passées,
01:18:30 notamment par le ministre de la Justice.
01:18:32 Donc, satisfait-il aussi pour Éric Dupond-Moretti,
01:18:34 qui a dit "Allez, cette fois-ci, on sanctionne les pillards.
01:18:36 Vous avez ramassé un tee-shirt par terre.
01:18:38 Allez, prison."
01:18:40 - Éric Dupond-Moretti a donné des consignes au parquet.
01:18:42 Le juge du siège est indépendant.
01:18:44 Éric Dupond-Moretti a donné des consignes au parquet,
01:18:46 des consignes de poursuite.
01:18:48 Et de cela, il faut se féliciter.
01:18:50 Par contre, il y a une chose qui continue à me déranger
01:18:52 sur Éric Dupond-Moretti, en termes de communication.
01:18:54 La première, c'est que quand il est allé,
01:18:56 le jour des faits, voir la famille de Naël à Nanterre,
01:19:00 il s'est comporté comme l'avocat de la famille.
01:19:02 Il ne s'est pas comporté comme le garde des sceaux.
01:19:04 Son émotion, elle était légitime.
01:19:06 L'expression de ses émotions était légitime.
01:19:08 Mais par contre, il faut prendre la fonction.
01:19:10 Il est garde des sceaux et je pense qu'il y a une limite.
01:19:14 Il y avait, me semble-t-il, un certain malaise.
01:19:16 Et puis, quand je l'entends, cet après-midi, au Sénat,
01:19:18 mais déjà hier sur une chaîne de télévision,
01:19:20 expliquer que face aux familles, il faudrait être ferme,
01:19:24 évoquer l'article 227.17 qui permet de poursuivre les parents
01:19:28 qui seraient en défaut d'éducation, ce qui est une bonne idée.
01:19:30 Moi, je suis pour appliquer les textes qui existent
01:19:32 et pas pour en rajouter à chaque crise.
01:19:34 Que nous dit-il ? Qu'il va faire déferrer par les parquets
01:19:36 les parents des 50 et meutiers de moins de 16 ans
01:19:38 qui ont commis des faits les plus graves ?
01:19:40 Ça, ce serait un geste de fermeté.
01:19:42 Non, il dit qu'on va convoquer les gens,
01:19:44 ce qui implique une organisation du temps et de l'argent,
01:19:46 pour faire quoi ? Pour leur remettre un flyer,
01:19:48 pour leur remettre une photocopie, un papier,
01:19:50 un tract, pour leur rappeler l'existence d'un texte qui existe déjà.
01:19:54 Alors, soit on est ferme et on l'applique,
01:19:56 soit on n'est pas ferme et on ne dit rien,
01:19:58 mais on ne dit pas que la fermeté, c'est de convoquer les gens
01:20:00 pour leur remettre un bon papier.
01:20:02 D'abord, Carole Olive.
01:20:04 Moi, je pense que tout ce qui est excessif est insignifiant.
01:20:06 Je partage ce que dit tout à l'heure Thibaud de Montbrial
01:20:08 sur, effectivement, le sujet de délinquance.
01:20:11 J'y reviens, il y a aussi autre chose,
01:20:13 je prends le cas de la ville de La Verrière, par exemple.
01:20:15 Écoles incendiées, les enfants ne peuvent plus aller à l'école.
01:20:19 Donc, les familles directement des émeutiers sont...
01:20:21 Ils n'ont sans doute pas d'école à la rentrée non plus.
01:20:23 Et donc, sont impactés. Et donc, ça, il faut que ça cesse.
01:20:25 Les commerces qui ont été pillés sont parfois des commerces
01:20:28 où les familles d'émeutiers vont le matin chercher
01:20:32 ce qu'il faut pour se nourrir, par exemple.
01:20:34 Et je ne stigmatise pas.
01:20:36 Donc, ça explique ça. Merci d'avoir rappelé
01:20:38 le travail de Gérald Darmanin,
01:20:40 parce que les délinquants, effectivement,
01:20:42 ils ont agi. Évidemment que ça les arrange.
01:20:44 Mais il faut qu'ils en profitent, parce que là,
01:20:46 ce qui est mis en place par le ministère de l'Intérieur
01:20:49 et aussi par le ministère de la Justice, M. de Montbrial,
01:20:51 nous montre quand même... On ne peut pas dire,
01:20:53 il y a encore dix jours, que la justice était trop lente,
01:20:55 pas réactive. Et aujourd'hui, avec ce qui s'est passé
01:20:58 à la fois à Marseille, à la fois à Versailles, hier,
01:21:00 des sanctions qui sont très formes.
01:21:02 Oui, très fermes, pardon.
01:21:04 Oui, c'est un message. Et c'est un message
01:21:06 qu'attendent les Français. Cette réponse-là,
01:21:08 elle est attendue par les Français.
01:21:10 Alors, un tout petit mot de carré,
01:21:12 et on écoutera Hérène Dupont-Moretti ensuite.
01:21:14 C'est le fait que le gouvernement
01:21:16 nous a donné le sentiment d'avoir enfin
01:21:18 un cap partagé. Ce qui n'était pas le cas
01:21:20 entre le ministre de l'Intérieur et le garde des Sceaux,
01:21:22 avant les émeutes.
01:21:24 On avait deux approches,
01:21:26 j'allais dire un peu idéologiques,
01:21:28 qui se déclinaient sur le terrain. Une approche
01:21:30 qui était celle de la fermeté de Gérald Darmanin,
01:21:32 une approche qui apparaissait plus laxite
01:21:34 du côté de M. Dupont-Moretti.
01:21:36 C'est une réalité, ça. On se disait même,
01:21:38 mais c'est chien et chat.
01:21:40 Ils ne peuvent pas être d'accord.
01:21:42 Comment avoir un cap ?
01:21:44 À un moment donné, vous partagez le même gouvernement,
01:21:46 vous devez aller dans la même direction.
01:21:48 Or là, ces émeutes ont permis,
01:21:50 on peut le saluer,
01:21:52 mais maintenant il faut que ce cap soit maintenu,
01:21:54 d'adosser la fermeté du ministre de l'Intérieur
01:21:56 à celle du garde des Sceaux.
01:21:58 Et donc on voit bien que quand ça converge,
01:22:00 un, les peines tombent,
01:22:02 elles ne sont pas simplement prononcées, elles sont effectives.
01:22:04 Et deux, c'est aussi dissuasif et préventif.
01:22:06 Parce que quand vous agitez,
01:22:08 le risque de la sanction,
01:22:10 de la sanction réelle et véritable,
01:22:12 il y en a certains qui ne passeront pas l'acte.
01:22:14 Quand ce risque-là,
01:22:16 il est simplement incanté, mais qu'il n'est jamais mis en œuvre,
01:22:18 vous vous dites finalement,
01:22:20 il ne m'arrivera rien. Là, on ne peut plus se dire,
01:22:22 par ces émeutes, il ne m'arrivera rien.
01:22:24 Maintenant, il va falloir qu'on s'inscrive dans la durée.
01:22:26 Pour s'inscrire dans la durée, il va falloir,
01:22:28 pour les jeunes mineurs, des centres d'éducation renforcés,
01:22:30 on en a 50 dans le pays, on n'en a même pas un
01:22:32 par département alors qu'on a 100 départements,
01:22:34 on a 70 places de prison, on a 72 000 détenus,
01:22:36 on a 60 000 places.
01:22:38 Le problème, c'est que nos infrastructures
01:22:40 risquent de ne pas suivre.
01:22:42 Et il va être là le sujet.
01:22:44 Donc, si on a des peines complémentaires ou alternatives,
01:22:46 il faudra qu'elles soient effectives.
01:22:48 Il faut qu'elles soient effectives.
01:22:50 Il faut qu'elles soient judiciaires,
01:22:52 qu'elles soient mises en place actuellement.
01:22:54 On va l'écouter. Eric Dupond-Moritti, à propos des sanctions
01:22:56 contre les mineurs délinquants.
01:22:58 On ne veut pas poursuivre les parents.
01:23:02 C'est une caricature de dire cela ainsi.
01:23:04 J'ai d'ailleurs dit moi-même que
01:23:06 ce n'était pas question,
01:23:08 à mon avis, de supprimer
01:23:10 des allocations.
01:23:12 Je pense en particulier
01:23:14 aux femmes qui travaillent,
01:23:16 qui sont seules,
01:23:18 qui élèvent leur famille,
01:23:20 qui le font avec
01:23:22 beaucoup de dignité dans la difficulté.
01:23:24 Je pense aussi à des parents
01:23:26 qui pourraient faire un certain
01:23:28 nombre de choses vis-à-vis de leurs enfants,
01:23:30 en particulier assurer
01:23:32 l'autorité parentale et qui ne le font pas.
01:23:34 Vous voyez, dans ces nuits courtes
01:23:36 que nous avons eues les uns et les autres,
01:23:38 émaillées de mauvaises nouvelles et de vidéos,
01:23:40 il y a une vidéo qui m'a plu, c'est celle du père
01:23:42 qui va récupérer son gamin par le call-back
01:23:44 et qui lui dit "rentre à la maison".
01:23:46 Parce qu'à 11 ans, ne traîne pas dans les rues.
01:23:48 La pauvre Eric Dupond-Moritti.
01:23:50 Mais qui dit "on ne veut pas poursuivre
01:23:52 les parents des délinquants".
01:23:54 Thibaud Nombrial.
01:23:56 Encore une fois, car le livre, il ne me semble pas
01:23:58 être excessif, j'essaye toujours d'être...
01:24:00 Souvent je ne suis pas d'accord et je le dis,
01:24:02 mais quand il y a des choses qui sont bien,
01:24:04 je le dis aussi, parce qu'il faut toujours se poser
01:24:06 la question quand on critique,
01:24:08 est-ce que les uns ou les autres feraient mieux ?
01:24:10 Donc il faut être modeste là-dessus.
01:24:12 Mais c'est pour ça que je salue ce que fait le ministre de l'Intérieur
01:24:14 depuis le début de la crise. Le garde des Sceaux,
01:24:16 dont acte, il a donné des consignes au parquet pour poursuivre.
01:24:18 Mais pardon, mais heureusement.
01:24:20 Et sur la question de l'autorité parentale,
01:24:22 qui là est un vrai marqueur et serait
01:24:24 une vraie différence, je constate que...
01:24:26 Je vais répéter en deux secondes ce que j'ai dit juste avant.
01:24:28 Il y a un texte qui permet
01:24:30 de poursuivre et si on poursuivait
01:24:32 50 parents en France, ce serait
01:24:34 beaucoup plus efficace.
01:24:36 Mais il vient de dire qu'il ne veut pas les poursuivre.
01:24:38 Donc c'est pour ça que...
01:24:40 Il a pas exactement dit ça.
01:24:42 Non, non, non. Il a dit qu'on ne peut pas poursuivre.
01:24:44 Non mais c'est un point qui est important.
01:24:46 Les parents, il y a deux choses.
01:24:48 La réponse au Sénat d'Éric Dupond-Moretti,
01:24:50 c'est une réponse sur
01:24:52 la suspension des allocations.
01:24:54 Je pense que c'est une fausse bonne idée.
01:24:56 Pourquoi ? Parce que je pense que
01:24:58 de priver les parents
01:25:00 de moyens financiers,
01:25:02 peut-être qu'ils vont aller engueuler les enfants,
01:25:04 mais on a tendance à créer des précarités
01:25:06 qui risquent elles-mêmes
01:25:08 de générer des comportements...
01:25:10 C'est quoi la solution ? Par contre, c'est l'article 227-17.
01:25:12 C'est de dire que les parents ont une responsabilité pénale.
01:25:14 Il y a beaucoup de gens qui le découvrent.
01:25:16 Le texte existe.
01:25:18 Appliquons-le avec discernement.
01:25:20 C'est quoi les sanctions ? Sans excès.
01:25:22 On dit que des parents qui auront failli à l'éducation
01:25:24 de leur temps, je fais court, pourront être condamnés
01:25:26 jusqu'à deux ans de prison.
01:25:28 Il ne s'agit pas d'aller les mettre en prison.
01:25:30 Il s'agit déjà de les faire comparer devant un tribunal,
01:25:32 devant un juge. C'est ça le choc d'autorité.
01:25:34 Le choc d'autorité, ce n'est pas des déclarations.
01:25:36 Donc il y a des poursuites
01:25:38 avec des consignes, très bien,
01:25:40 mais quand même, heureusement.
01:25:42 Mais là où on pourrait avoir une rupture sur l'autorité,
01:25:44 on ne l'a pas en matière judiciaire.
01:25:46 - Je vous prends le jeune, un petit mot sur ces sanctions
01:25:48 qu'on pourrait prendre contre les millions d'élagants.
01:25:50 Je pense que c'est un vrai débat pour revenir sur ce que vient de dire Thibault.
01:25:52 Je suis désolé, mais est-ce que la justice
01:25:54 peut se permettre aujourd'hui cet afflux dans les tribunaux
01:25:56 pour juger des gens qui
01:25:58 ne seront pas condamnés ? Vous l'avez rappelé
01:26:00 et vous avez raison, on ne va pas mettre des gens en prison
01:26:02 pendant deux ans. - On ne va pas être condamné sans aller en prison.
01:26:04 - Je suis d'accord avec vous, mais pour avoir
01:26:06 fréquenté moins de vous, mais fréquenté un peu les tribunaux,
01:26:08 objectivement, on les sent un peu débordés.
01:26:10 Je ne vois pas tellement le moment où ça va être plus simple que de supprimer
01:26:12 les allocations et je pense que c'est un moyen de pression
01:26:14 énorme. Plus d'ailleurs
01:26:16 pour empêcher la récidive ou pour empêcher que ça recommence
01:26:18 que pour sanctionner ce qui vient de se passer.
01:26:20 Ensuite, sur Eric Dupond-Moretti,
01:26:22 pardonnez-moi, mais tout ce qui est en train de se passer
01:26:24 et toutes ses prises de position sont juste aussi
01:26:26 l'aveu de son échec idéologique,
01:26:28 je veux dire, depuis des années. C'est-à-dire qu'en fait,
01:26:30 il est en train de faire exactement l'inverse de ce qu'il a professé.
01:26:32 C'est quelqu'un qui nous a expliqué qu'il préférait avoir des délinquants
01:26:34 en liberté que des innocents en prison et qu'à
01:26:36 choisir entre les deux, il préfère appliquer la politique
01:26:38 qui permet que des délinquants soient en liberté
01:26:40 plutôt que de prendre le risque qu'un innocent soit en prison.
01:26:42 Il a dit ça quand il était garde des Sceaux ?
01:26:44 Oui, mais en fait, c'est son idéologie depuis toujours.
01:26:46 Faisons-lui le crédit qu'il n'ait pas dit ça
01:26:48 puisque qu'il est passe-bandeau.
01:26:50 Je vais étayer. Il a prétendu supprimer
01:26:52 les remises de peine automatiques pour en réalité étendre
01:26:54 la possibilité de les donner. C'est le bilan d'Eric Dupond-Moretti
01:26:56 en matière d'emprisonnement.
01:26:58 Il y a une loi pour la justice qui est en train d'être étudiée
01:27:00 à l'Assemblée.
01:27:02 Il faut quand même le dire.
01:27:04 Les moyens, tant au niveau du ministère de l'Intérieur
01:27:06 avec le recrutement des policiers
01:27:08 qu'au niveau des magistrats et des griffiers,
01:27:10 c'est quand même sans précédent.
01:27:12 Alors là, je voudrais juste rendre hommage
01:27:14 aux forces judiciaires
01:27:16 et aux forces de sécurité
01:27:18 parce que les forces judiciaires, que les réponses ferment,
01:27:20 dont parlait Karim Zeribia à juste titre il y a quelques instants,
01:27:22 elles le sont parce que
01:27:24 de façon exceptionnelle, les tribunaux
01:27:26 sont ouverts,
01:27:28 y compris le week-end. Les parquets
01:27:30 ont bossé jusqu'à pas d'heure.
01:27:32 Pour continuer à faire cela et que l'exception
01:27:34 devienne habitude, il faut des moyens supplémentaires.
01:27:36 Donc, évidemment, ça va dans le bon sens.
01:27:38 Mais, encore une fois,
01:27:40 il y a le court terme et le moyen terme.
01:27:42 - Thibaud Denon-Briage. - Je pense qu'au-delà
01:27:44 des moyens, au-delà des décisions ponctuelles,
01:27:46 techniques, etc., ce que
01:27:48 la séquence nous a montré, c'est que le
01:27:50 pays attend maintenant, dans la durée,
01:27:52 non pas tellement des mesures nouvelles,
01:27:54 mais un vrai choc d'autorité. C'est ça, le cap.
01:27:56 On va voir s'il est tenu.
01:27:58 Quand j'ai écrit, il y a sept ans,
01:28:00 le sursaut ou le chaos, là,
01:28:02 on y est. C'est le sursaut ou le chaos.
01:28:04 - L'autorité de l'État,
01:28:06 l'autorité des parents, l'autorité de tout le monde.
01:28:08 - Le rétablissement de l'autorité en France.
01:28:10 - Comment ça se rétablit, Thibaud Denon-Briage ?
01:28:12 - Ça se rétablit par le fait... - C'est pas avec une baguette magique qu'on va réussir.
01:28:14 - Non, mais c'est une manière
01:28:16 de parler. Ce sont des décisions symboliques.
01:28:18 Ce sont des choses qu'on n'accepte plus.
01:28:20 Ce sont des comportements qu'on dénonce.
01:28:22 C'est accepter, comme disait Peggy,
01:28:24 de dire ce que l'on voit,
01:28:26 mais d'abord, de voir ce que l'on voit.
01:28:30 D'être capable de dire
01:28:32 qu'il y a un lien entre l'immigration et tout ça.
01:28:34 D'être capable de voir que si les Français
01:28:36 donnent 1,5 million à coup de 10, 15, 20 euros
01:28:40 dans une cagnotte pour un policier qui part en prison,
01:28:42 c'est aussi une manière de dire
01:28:44 si on nous posait des questions par référendum,
01:28:46 voilà comment on y répondrait. C'est en soutenant la police
01:28:48 et c'est en soutenant l'autorité.
01:28:50 - Est-ce que c'est possible au sein des quartiers ?
01:28:52 Est-ce que nous, on peut en parler ici ? On est sur un plateau.
01:28:54 Mais la vie dans les quartiers,
01:28:56 est-ce qu'elle est aussi simple que ça ? On peut dénoncer
01:28:58 le dealer du coin sans aucun risque ?
01:29:00 - Les premières victimes, c'est les gens qui vivent dans les quartiers.
01:29:02 - Je suis 95%... Pardon, mais je viens des quartiers comme Karine.
01:29:04 - Je vous pose la question, comment on fait concrètement ?
01:29:06 Parce que là, c'est des grandes idées. Comment on fait au quotidien ?
01:29:08 - 95% des populations dans les quartiers, il n'y a aucune difficulté.
01:29:10 - Mais c'est ce que la seule porte-courte est.
01:29:12 - Bien sûr, vous dites... - Et c'est deux jours.
01:29:14 - En revanche, il faut combattre ces 5%
01:29:16 de cette minorité de voyous
01:29:19 qui bousillent au quotidien
01:29:21 l'immense majorité des Français qui se comportent
01:29:23 formidablement bien. Et là, il ne faut pas avoir la main qui tremble.
01:29:25 - Et il faut les... - Je parlais tout à l'heure
01:29:27 des aides non réglementaires. Je vous donne encore un exemple
01:29:29 très concret qui vient du terrain. Les quotients mariages.
01:29:31 Ça a été le bordel dans les collectivités.
01:29:33 - C'est 1 000 euros, c'est ça ? 1 000 euros ?
01:29:35 - 1 000 euros. On a mis en place 1 000 euros les quotients mariages.
01:29:37 Depuis, comme par hasard, il n'y a pas de difficulté.
01:29:39 Et comme par hasard, depuis, il n'y a pas de difficulté.
01:29:41 Mais tout le monde connaît les règles. Et comme dans le sport,
01:29:43 Karine, on partage la façon du sport.
01:29:45 Vous êtes dans le jeu ou vous êtes en dehors du jeu.
01:29:47 Et quand vous êtes hors jeu, c'est une sanction.
01:29:49 - Oui, bon Karine... - Moi, je m'épuise à dire
01:29:51 que les habitants des quartiers
01:29:53 demandent plus de sécurité,
01:29:55 plus de tranquillité.
01:29:57 Ils ne s'accommodent pas
01:29:59 de se laisser aller
01:30:01 de cette absence de cadre.
01:30:03 Je veux dire, ce sont les premières victimes.
01:30:05 Arrêtons de dire "les gens issus
01:30:07 d'immigration". Il faut qu'on arrête
01:30:09 à un moment donné avec ça.
01:30:11 Les gens issus d'immigration, dans leur immense majorité,
01:30:13 d'abord, aujourd'hui, ce sont des Français, il va falloir qu'on les appelle
01:30:15 "les Français". Jusqu'à 3e génération, on va dire
01:30:17 "les gens issus d'immigration". Je veux dire,
01:30:19 on ne va pas s'en sortir. On a un problème qui est
01:30:21 franco-français, là. Ce sont des Français.
01:30:23 Maintenant, parmi ces Français-là,
01:30:25 je veux dire, dans ces quartiers-là, l'immense
01:30:27 majorité ne pose pas de problème. Ils subissent
01:30:29 ce qui se passe. Quand vous avez Emmanuel Macron
01:30:31 en Marseille, dans le 14e organissement, dans le quartier
01:30:33 La Busserine, qui est un quartier très difficile, que je connais
01:30:35 bien, pendant deux heures, il est avec les habitants.
01:30:37 Pendant une heure et demie, il ne nous
01:30:39 parle que de sécurité.
01:30:41 Vous croyez que...
01:30:43 - L'autorité est de l'ordre. Tout le monde veut
01:30:45 l'autorité de l'ordre. - Par le plaisir.
01:30:47 Il faut l'entendre, ça.
01:30:49 Il faut l'entendre.
01:30:51 C'est une... Je dirais,
01:30:53 c'est urgentissime qu'on aille à la reconquête
01:30:55 pour établir l'ordre. Et ensuite, on pourra construire
01:30:57 d'autres réponses. Éducative,
01:30:59 formation, emploi. Mais sur le désordre,
01:31:01 on ne pourra rien construire. - On dit tous
01:31:03 la même chose, simplement, il ne faut pas avoir
01:31:05 la main qui tremble en matière d'autorité.
01:31:07 Et comme je le dis toujours, il y a un moment donné
01:31:09 où il faudra aller dans les quartiers,
01:31:11 faire des opérations et oser...
01:31:13 - Des opérations de police, qui mettent mon bélat ?
01:31:15 - Des opérations de police... - Donc on ne fait plus de la répression ?
01:31:17 - Non, non, non, mais bon, mais attendez,
01:31:19 je finis ma phrase.
01:31:21 Il faudra oser faire des opérations
01:31:23 de bouclage-ratissage, en assumant
01:31:25 la violence qui en résultera.
01:31:27 Et quand on aura fait ça, trois ou quatre fois,
01:31:29 d'abord, on soulagera les populations dont vous avez
01:31:31 parlé, vous avez complètement raison, et ensuite,
01:31:33 on enverra enfin un message. Parce qu'aujourd'hui,
01:31:35 qu'on le veuille ou non, le message qui est
01:31:37 ancré dans la tête des délinquants depuis 40 ans,
01:31:39 pas depuis 6 mois, pas depuis 6 ans,
01:31:41 depuis 40 ans, c'est "l'État
01:31:43 est faible, la police ne fera rien,
01:31:45 les politiques se dégonfleront". C'est ça
01:31:47 le message, c'est ça l'inconscient collectif
01:31:49 de la délinquance en France, et c'est ça
01:31:51 qu'il faut casser par un choc d'autorité
01:31:53 sur la durée, en respectant la
01:31:55 loi, mais en la respectant dans toute sa rigueur
01:31:57 et en soutenant ce qu'il applique.
01:31:59 - Carle-Yves ? - Moi, je partage, je partage
01:32:01 complètement, et je trouve que ce qui vient de se passer
01:32:03 va effectivement dans le sens que
01:32:05 nous attendons tous. Je veux aussi rendre hommage aux mamans.
01:32:07 Les mamans des quartiers.
01:32:09 - Oui, on voit pas les papas, hein.
01:32:11 - Oui, elles ont servi de
01:32:13 conciliers devant les écoles, c'est Madame
01:32:15 le maire de Poissy-Saint-Hubert-de-Santos qui le racontait,
01:32:17 devant les écoles, pour pas qu'on brûle les écoles
01:32:19 où allaient leurs enfants. Elles réclament de l'autorité.
01:32:21 Moi, j'étais avec une présidente de maison de quartier
01:32:23 hier matin, elle me dit "mais nous, on veut de l'autorité,
01:32:25 mais on veut pas de stigmatisation,
01:32:27 et on veut pas, je dirais, de la défiance avant que le mot
01:32:29 "confiance" ne vienne pas". C'est pour ça
01:32:31 qu'il nous faut de l'humain au cœur des organisations.
01:32:33 C'est pour ça qu'il nous faut des référents de quartier, pour ça
01:32:35 qu'il nous faut de la prévention spécialisée. - La police de proximité peut-être ?
01:32:37 - La police de proximité, il nous faut des
01:32:39 conseils de quartier, il nous faut réunir
01:32:41 les conseils locaux de prévention
01:32:43 de la délinquance, de la radicalisation.
01:32:45 C'est pas un gros mot, hein.
01:32:47 Et quand on le fait, alors c'est de l'huile,
01:32:49 c'est de l'huile dans les rouages, ça prend du temps,
01:32:51 mais ça n'a pas de prix. - Mais ça prend du temps, parce que le chemin est long.
01:32:53 - Oui, mais à un moment donné, il y a des choses qui s'attaquent pas.
01:32:55 - Le chemin... - Il faut s'y attaquer. - Bien sûr.
01:32:57 - Ça fait 40 ans que je s'y attaque pas. - Mais vous savez, on s'y attaquait en mettant des chèques.
01:32:59 Alors on a donné l'argent, ça a pas fonctionné.
01:33:01 Le bilan, il est terrible.
01:33:03 - Si on n'a pas les évêques, je vais vous dire,
01:33:05 les choses se poursuivent.
01:33:07 Se poursuivent, parce que ça ne dérange personne
01:33:09 que des millions d'habitants des quartiers
01:33:11 soient pris en otage et subis.
01:33:13 - Dernier mot, tout dernier mot, Thibault Nourbien.
01:33:15 - Pour le moment, la police de proximité, on ne peut pas
01:33:17 la rétablir, parce que les policiers ne tiendraient pas 5 minutes.
01:33:19 C'est un objectif à long terme.
01:33:21 D'abord, il faut oser l'autorité, et si on rate ce tournant,
01:33:23 la prochaine fois, ce sera à coup de calache,
01:33:25 et ce sera des dizaines de morts.
01:33:27 Il faut avoir conscience de ça. - Scénario pessimiste.
01:33:29 - Non, non, non, scénario réaliste.
01:33:31 On a la chance que cet avertissement
01:33:33 se termine plutôt pas mal.
01:33:35 Encore une fois, osons l'autorité,
01:33:37 du courage politique sur le long terme.
01:33:39 - Thibault disait quelque chose d'important tout à l'heure.
01:33:41 - Un mot, Karine. - Juste un mot.
01:33:43 Il y a eu un drame avec le jeune Nahel, il y aurait pu en avoir d'autres
01:33:45 avec les émeutes. - Il n'y en a pas eu.
01:33:47 - Les fonctionnaires de police ont été exemplaires.
01:33:49 Il faut le dire. - Merci à tous les 4 d'avoir participé à Punchline.
01:33:51 Dans un instant, Christine Kelly,
01:33:53 Face à l'info et Europe 1, soir sur Europe 1.
01:33:55 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes à demain.
01:33:57 [Musique]