Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline ce soir sur CNews.
00:00:03 Je vous le disais, un dispositif exceptionnel de sécurité sera donc déployé pour deux soirées,
00:00:08 les 13 et 14 juillet.
00:00:09 130 000 forces de l'ordre envoyées sur le terrain pour tenter d'éviter de nouvelles émeutes urbaines.
00:00:15 Les annulations de festivités tombent en cascade du côté des mairies
00:00:18 qui ne veulent pas prendre le risque d'exposer leur population déjà traumatisée à de nouvelles scènes de chaos.
00:00:23 Emmanuel Macron promet d'agir avec la plus grande détermination en cas de débordement.
00:00:28 Comment en est-on arrivé là avec un pays aux abois qui n'osera pas célébrer sa fête nationale par peur des violences ?
00:00:34 On va en débattre ce soir.
00:00:36 On évoquera aussi la mort de ce septuagénaire dans le Nord roué de coups à terre par trois mineurs
00:00:40 à qui il demandait de faire moindre bruit devant son domicile au milieu de la nuit.
00:00:45 La France orange mécanique que l'on redoutait est bel et bien là, en train de se développer sous nos yeux.
00:00:51 Il est 17h, lors du rappel des titres de l'actualité sur CNews.
00:00:53 Plusieurs personnes ont été interpellées après l'attaque visant le maire de Lail-les-Roses
00:01:05 dans la nuit du 1er au 2 juillet.
00:01:07 Une voiture bélier a foncé sur la maison de Vincent Jambrin, le maire LR de cette ville du Val-de-Marne.
00:01:12 Son épouse s'est cassée le tibia en tentant de fuir avec ses enfants de 5 et 7 ans.
00:01:18 Emmanuel Macron promet d'agir avec la plus grande détermination en cas de débordement
00:01:22 lors des festivités du 14 juillet.
00:01:24 Le chef de l'Etat s'est exprimé lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet de l'OTAN en Lituanie.
00:01:29 Selon lui, après plusieurs jours d'émeutes en France,
00:01:31 l'ordre républicain doit être respecté partout.
00:01:35 Gérald Darmanin annonce le déploiement d'un dispositif exceptionnel
00:01:39 pour assurer la sécurité de la fête nationale.
00:01:41 Du 13 juillet au soir, au 15 au matin, 130 000 policiers et gendarmes seront mobilisés.
00:01:47 Ils seront 45 000 chaque soir.
00:01:49 Une fête nationale que vous pourrez bien sûr suivre sur CNews
00:01:52 lors d'une édition spéciale vendredi dès 9h.
00:01:54 Avec vous, chère Laurence.
00:01:56 Enfin, plus de trois jours après la disparition d'Émile,
00:01:58 l'enquête de terrain n'a rien donné.
00:01:59 Accident, homicide, enlèvement, toutes les hypothèses restent étudiées par le parquet.
00:02:04 L'enfant de 2 ans et demi a disparu samedi au Vernet.
00:02:07 C'est dans les Alpes de Haute-Provence.
00:02:09 Les opérations de ratissage autour du Hameau
00:02:11 devraient en principe se terminer aujourd'hui.
00:02:14 Merci beaucoup monsieur Mathieu Devese pour ce rappel des titres de l'actualité sur CNews.
00:02:18 Il est 17h et une poignée de secondes.
00:02:20 Karim Zérébi est avec nous. Bonsoir Karim.
00:02:22 Bonsoir Laurence.
00:02:23 Sandra Buisson du service Police-Justice de notre antenne.
00:02:25 Bonsoir.
00:02:26 Louis Deragnelle, chef du service politique de Repain.
00:02:27 Bonsoir Laurence.
00:02:28 Sabrina Medjeber qui est essayiste.
00:02:31 Bonsoir.
00:02:31 Bonsoir Laurence.
00:02:32 Et Geoffroy Lejeune qui est journaliste.
00:02:33 Bonsoir mon cher Geoffroy.
00:02:35 On va évidemment évoquer cette actualité très sécuritaire.
00:02:38 Évidemment, on reviendra peut-être quand on aura plus d'informations avec vous Sandra
00:02:42 sur les personnes interpellées dans le cadre de l'agression
00:02:45 contre la famille du maire de La Hille et Rose.
00:02:47 C'est très important évidemment.
00:02:48 Ça avait marqué les esprits.
00:02:49 On se rappelle de l'émotion de Vincent Germain.
00:02:51 Il était venu sur notre plateau et nous avait raconté à quel point
00:02:54 il avait eu le sentiment qu'on voulait s'en prendre réellement à sa vie.
00:02:57 Mais d'abord, ce dispositif qui laisse pantouille 130 000 policiers et gendarmes
00:03:02 mobilisés sur le terrain pour les 13 et 14 juillet.
00:03:05 Je parle sous votre contrôle.
00:03:07 Et Sandra et Louis Deragnelle, c'est à peu près du jamais vu pour une fête nationale.
00:03:10 Oui, alors Louis, vous allez tout de suite me contredire.
00:03:12 On va bien commencer l'émission ?
00:03:13 Oui, on va bien commencer.
00:03:14 En fait, c'est au total.
00:03:16 Il n'y a pas 130 000 policiers et gendarmes à un instant T.
00:03:19 Alors donc, c'est juste pour nous impressionner.
00:03:21 En fait, de toute façon, à chaque 14 juillet,
00:03:24 il y a tous les policiers et gendarmes quasiment en tenue que compte la France
00:03:27 qui sont déployés sur le terrain.
00:03:29 En revanche, là où c'est vraiment renforcé, c'est qu'il y a toujours le décret
00:03:33 pour saisir et interdire la vente de mortier d'artifice.
00:03:36 Il y a le raid, la BRI et le GIGN qui sont déployés.
00:03:38 La CRS 8 qui est déployée à côté de Lyon.
00:03:40 Ne me fais pas tout, tout les ventes.
00:03:42 On va faire tout le dispositif dans un instant.
00:03:44 Mais en nombre d'effectifs, oui, c'est beaucoup.
00:03:46 C'est quand même assez impressionnant.
00:03:48 C'est un gros dispositif de 14 juillet.
00:03:50 Pendant les émeutes urbaines, on était à 45 000, ce qui était déjà énorme.
00:03:53 Là, on passe à 130 000.
00:03:55 Il faut le lire aussi politiquement.
00:03:58 C'est à dire qu'il était difficile d'annoncer moins de force de l'ordre
00:04:01 qu'au plus fort des émeutes au cas où il y ait plus de grabuges.
00:04:05 Et il était difficile aussi d'en annoncer plus sans dire qu'on craignait vraiment l'apocalypse.
00:04:11 45 000, c'est ce qu'il y a eu de mobilisés au plus fort des émeutes.
00:04:14 On va juste écouter Gérald Darmanin.
00:04:16 Je salue l'arrivée de Jérôme Béglé.
00:04:17 Bonsoir, Jérôme. Merci d'être avec nous.
00:04:20 Dispositif de sécurité exceptionnel, on écoute le ministre de l'Intérieur.
00:04:23 Nous avons décidé de la mise en place d'un dispositif exceptionnel
00:04:27 puisqu'il s'appuiera pour les 13 et 14 juillet sur 130 000 policiers et gendarmes
00:04:32 agents du ministère de l'Intérieur, dont 45 000 chaque soir, spécialement équipés
00:04:38 et organisés pour procéder à la lutte contre les violences urbaines,
00:04:42 selon les mêmes modus operandi que pendant les quatre jours d'émeute.
00:04:46 C'est-à-dire que nous mobiliserons le RAID, le GIGN, la Bairie,
00:04:50 les hélicoptères de la Gendarmerie nationale qui voleront dès le 13 juillet.
00:04:54 Bien sûr, les drones qui nous permettront, comme on l'a montré pendant les émeutes,
00:04:57 d'intervenir plus rapidement.
00:04:59 Et j'ai également demandé à la première ministre l'utilisation des véhicules blindés,
00:05:02 comme nous l'avons fait, l'autorisation qu'elle m'a donnée et qui permettra donc
00:05:06 de pré-positionner les véhicules de la Gendarmerie dans les villes
00:05:09 qui sont apparemment les plus touchées.
00:05:11 Voilà, les villes qui sont apparemment les plus touchées,
00:05:13 celles qui ont déjà été touchées carrément par les émeutes lors des événements récents.
00:05:17 C'est bien ça.
00:05:17 Oui, on a 250 000 forces de l'ordre dans le pays et 150, 200 qui sont opérationnelles
00:05:24 parce qu'on a 50 000 administratifs.
00:05:26 Donc là, effectivement, ça va être étalé en journée et en nuit.
00:05:30 Donc du coup, ce n'est pas 130 000 d'un coup sur le terrain en même temps.
00:05:34 Donc il va y avoir quand même des temps de repos, des remplacements, des rotations.
00:05:40 Mais effectivement, c'est un dispositif qui est très conséquent.
00:05:42 Il y a énormément de maires aussi qui ont maintenu le 14 juillet.
00:05:45 J'étais avec le maire d'Evry-Courcouronnes avant d'arriver,
00:05:47 qui me disait, il était hors de question que j'annule le 14 juillet le feu d'artifice.
00:05:52 Donc j'ai 13 000 personnes qui participent chaque année.
00:05:55 Je ne voulais pas pénaliser mes administrés au regard des émeutes,
00:06:02 alors qu'il a eu des écoles abîmées, des centres de loisirs comme tous les maires.
00:06:06 Il y en a qui ont résisté.
00:06:08 Moi, je trouve que c'est bien.
00:06:10 Je vous le dis franchement, parce que là, il y a un dispositif de sécurité important.
00:06:14 Les maires ont aussi leur police municipale, leur encadrement.
00:06:19 Et c'était dommage de pénaliser pour une fête nationale nos compatriotes.
00:06:23 C'est attendu le 14 juillet par des familles le feu d'artifice.
00:06:26 C'est un moment aussi festif, ce moment de joie, ce moment de retrouvailles, de rassemblements.
00:06:29 C'est pour ça qu'on est tous navrés que certaines villes, en soirée huit, ont annulé.
00:06:34 Pour ne pas créer de nouvelles violences.
00:06:35 Pour des questions budgétaires, certaines.
00:06:36 Parce que ça va très très mal au niveau des collectivités locales.
00:06:38 Ils ont les choses clairement.
00:06:40 Ça coûte cher le feu d'artifice.
00:06:41 Jérôme Méguet, une nation qui se claque mur le jour de sa fête nationale, ça vous inspire quoi ?
00:06:45 C'est inhabituel et puis c'est quand même dangereux.
00:06:48 Mais alors, le jeu envoie la chandelle politiquement pour le président.
00:06:50 Parce que je vous rappelle qu'il avait donné 100 jours d'apaisement à sa première ministre.
00:06:55 Si ce centième jour ou le 101ème jour, il y a des banlieues qui se soulèvent,
00:07:00 des affrontements, des blessés, des morts, des vitrines cassées, du sang et des larmes.
00:07:05 Ça augurerait mal de la deuxième phase du quinquennat
00:07:08 ou de la deuxième phase du passage de Madame Born à Matignon.
00:07:10 Donc, c'est aussi une des raisons pour lesquelles le discours du 14 juillet,
00:07:14 la locution présidentielle du 14 juillet a été annulée.
00:07:16 C'est que c'est assez compliqué de prendre la parole à 13h, 13h15.
00:07:20 Et si par hasard, il y a des émeutes à 20h ou 21h.
00:07:23 Déjà que la parole présidentielle est affaiblie,
00:07:25 mais là, elle serait totalement dans l'ornière.
00:07:28 Donc, évidemment, le dispositif a été aussi un peu ajusté
00:07:31 eu égard à augmenter des préfets qui sont visiblement assez inquiétants et assez alarmistes.
00:07:37 On va juste écouter justement Emmanuel Macron, qui était au sommet de l'OTAN à Vilnius
00:07:41 et qui dit qu'il prendra la parole visiblement après le 14 juillet.
00:07:46 Je n'ai pas coutume de repousser des choses qui ne sont pas programmées.
00:07:50 Je crois avoir fait deux fois des interviews du 14 juillet.
00:07:53 Donc, vous m'accorderez avoir une certaine liberté avec cette pratique.
00:07:58 Vous aviez évoqué le 14 juillet.
00:07:59 Oui, j'ai dit que je ferais un point autour du 14 juillet.
00:08:01 Je vous rassure, je ferai un point autour du 14 juillet.
00:08:04 Mais je ne vous en ai donné ni la date ni la forme.
00:08:07 Et je le donnerai en temps voulu.
00:08:09 Voilà, nous aurons tout ça en temps voulu.
00:08:11 J'en ferai le jeûne.
00:08:13 Bon, ce n'est pas un concours de 14 juillet non plus.
00:08:15 Moi, je trouve que c'est important.
00:08:16 Moi, à titre personnel, je trouve qu'il y a deux rendez-vous importants du président,
00:08:19 le 31 décembre et le 14 juillet.
00:08:21 Je trouve que c'est important que le président s'adresse à la nation.
00:08:23 Bon, là, les circonstances font qu'il va décaler un tout petit peu.
00:08:25 Moi, je suis d'accord avec vous.
00:08:26 Moi, ce qui m'impressionne, ce n'est pas tellement le dispositif policier,
00:08:28 c'est en réalité le dispositif délinquant.
00:08:30 C'est-à-dire qu'on s'est habitués à ces nuits.
00:08:36 Vous avez évoqué le 31 décembre et le 14 juillet.
00:08:38 Le 31 décembre, il se passe exactement la même chose.
00:08:39 On compte les voitures brûlées.
00:08:41 Et ce que je trouve presque désolant, mais c'est normal,
00:08:44 on a tous le même réflexe, c'est que puisque c'est habituel
00:08:46 et que ça fait des années qu'on le constate à chaque fois,
00:08:48 on finit par trouver ça non pas normal, mais trouver ça banal.
00:08:51 Et on commence le dispositif policier qui n'est qu'une réponse en réalité à tout ça.
00:08:55 Après, ce qu'on a vécu ces dernières semaines, je me dis que
00:08:58 en fait, ça n'a plus de fête que le non.
00:09:00 En réalité, les habitants sont dans les quartiers sensibles,
00:09:04 mais pas uniquement d'ailleurs, sont privés de cette fête.
00:09:06 C'est quelque chose de dangereux, le 14 juillet.
00:09:08 Le soir du 14 juillet, c'est dangereux.
00:09:09 On a des bancs...
00:09:10 - On va pas se dire ça.
00:09:11 - Non, non, mais en fait...
00:09:12 - Moi, je fais le 14 juillet dans des villes françaises qui ne sont pas Paris.
00:09:15 - Je suis d'accord.
00:09:16 Mais il y a aussi des villes qui ne sont pas des villes
00:09:18 où il y a beaucoup de délinquance,
00:09:18 où des délinquants viennent justement parce que c'est le soir...
00:09:21 Et donc, je dis bien, je ne dis pas que c'est partout.
00:09:24 Mais ce que je trouve désolant, c'est qu'en fait,
00:09:26 c'est aujourd'hui surtout la fête des voyous pour qui c'est l'occasion
00:09:30 d'aller se montrer, d'aller faire peur aux familles, etc.
00:09:34 Et si vous voulez, c'est un constat que je trouve un peu désolant en réalité.
00:09:37 - Madame Edgéberre, qu'est-ce que vous pensez de ça ?
00:09:40 - À la fois sidérant, terrifiant, et à la fois, comment dire, inhérent au problème.
00:09:46 C'est-à-dire que les contingences qui vont être développées
00:09:48 sont absolument titanesques.
00:09:50 C'est réellement une réponse de guerre face à la guerre,
00:09:54 ou en tout cas aux guérillas sporadiques qui ont malmené le pays pendant plusieurs jours.
00:09:59 Donc, je trouve ça à la fois terrifiant parce qu'effectivement,
00:10:01 ces chiffres sont sidérants.
00:10:04 Et en même temps, je trouve ça normal puisque c'est la meilleure réponse en réalité,
00:10:07 en termes d'action politique que pouvait apporter le ministre de l'Intérieur.
00:10:10 Donc là, oui, il est dans son rôle et je trouve qu'il assume très bien son rôle.
00:10:15 Et ce dispositif déployé, alors le risque, c'est que ça peut être dérivatif,
00:10:20 comme ça peut aussi être incitatif, notamment par rapport à ce que vous disiez,
00:10:23 c'est qu'il se peut également que les voyous ou les meutes constituées,
00:10:27 les meutes délinquentantielles constituées,
00:10:29 choisissent précisément ce moment pour encore, malheureusement,
00:10:33 attaquer l'enfance de l'ordre.
00:10:34 - Vous n'avez pas tort, ça, Brina.
00:10:35 Mais moi, je pense que quand vous avez en face de vous le RED, le GGN ou la BRI,
00:10:37 vous faites un peu moins les malins.
00:10:39 Donc, il y a un côté, on veut impressionner.
00:10:41 - En fait, le fait que les émeutes se soient terminées aussi,
00:10:44 c'était plurifactoriel, bien sûr.
00:10:47 Mais une partie du fait de la fin de ces émeutes, c'est effectivement,
00:10:51 on a tous été impressionnés quand on a vu ces photos avec les blindés de la gendarmerie,
00:10:56 les équipes du RED sur le camion.
00:10:59 Forcément, il y a un côté, bien sûr, efficacité des interpellations,
00:11:03 mais il y a un côté intimidation, bien sûr, des moyens déployés,
00:11:06 comme ça l'a été pendant les Gilets jaunes,
00:11:07 quand on a vu ces mêmes blindés de la gendarmerie arriver,
00:11:10 qui sont utilisés pour transporter les troupes,
00:11:12 mais aussi pour lancer de la lacrymo en plus grande quantité.
00:11:15 - Il y a aussi des consignes de fermeté qui ont été passées aux préfets, c'est bien ça ?
00:11:18 - Oui, les préfets, le ministre leur a demandé de coordonner les services de sécurité
00:11:23 pour qu'il y ait des interpellations systématiques pour les fauteurs de troubles,
00:11:26 d'organiser l'interruption des transports de surface,
00:11:29 trams et bus dès 22h, voire plus tôt si nécessaire.
00:11:32 D'ailleurs, le préfet de Paris a indiqué, le préfet de police de Paris a indiqué
00:11:35 qu'il allait discuter de ça avec la région,
00:11:37 pour voir s'il était nécessaire de le faire un peu plus tôt en région parisienne.
00:11:41 Le ministre, qui demande également au préfet d'interdire les manifestations,
00:11:44 en lien avec les précédentes émeutes.
00:11:46 Et ça a déjà été le cas, par exemple, le préfet de police de Paris
00:11:50 a interdit la manifestation qui était prévue en soutien aux policiers
00:11:53 qui a tué Naël et qui devait se tenir aujourd'hui à Paris,
00:11:57 de même que la manifestation de samedi dernier.
00:11:59 - Et elle n'a pas tenu au hasard cette manifestation ?
00:12:01 - Non, parce que les organisateurs ont dit qu'ils respectaient l'interdiction
00:12:04 et qu'ils n'avaient plus à manifester.
00:12:06 Et l'interdiction avait été faite aussi pour samedi dernier, vous savez,
00:12:09 cette manifestation organisée par le comité La Vérité pour Adama.
00:12:13 - On est d'accord. Karim, un petit mot avant qu'on écoute un policier.
00:12:15 - Je voudrais quand même rappeler qu'au-delà de la séquence très violente
00:12:18 que nous avons vécue avec les émeutes,
00:12:20 nous avons deux événements de dimension planétaire que nous organisons.
00:12:25 Un qui commence le 8 septembre, qui est la Coupe du monde de rugby,
00:12:28 qui va mobiliser énormément de monde sur neuf sites en France,
00:12:31 et les JO, qui sont quand même très attendus.
00:12:34 Et là, c'est l'événement planétaire qui nous attend.
00:12:37 - C'est dans un an, heureusement.
00:12:39 - On a besoin de restaurer la confiance en matière de maintien de l'ordre
00:12:43 et de tranquillité publique.
00:12:45 Parce qu'après le Stade de France, après la séquence des émeutes...
00:12:48 - La Ligue des champions, c'était ?
00:12:50 - Pardon ? - C'était quoi le Stade de France ?
00:12:52 - Le Stade de France, c'était la finale de la Ligue des champions.
00:12:54 On a le sentiment qu'on est souvent quand même débordé.
00:12:58 Débordé dans des situations où c'est parfois incompréhensible qu'on le soit.
00:13:01 Là, on a deux événements planétaires, et le gouvernement, Emmanuel Macron,
00:13:05 Darmanin, ont besoin de démontrer qu'on maîtrise la situation,
00:13:08 qu'on n'est pas dépassé.
00:13:09 Ils vont essayer de se servir de cet événement 14 juillet pour dire
00:13:12 "Vous avez vu, ça s'est pas trop mal passé, on est bien, on maintient les choses,
00:13:15 force revient à l'État".
00:13:16 Donc ils vont essayer de démontrer ça.
00:13:18 - Jérôme Bécleron... - Il joue gros, il joue gros.
00:13:20 - Ce que je constate en une phrase, c'est que la ligne Darmanin,
00:13:22 qui était un peu une ligne minoritaire, on voyait que le ministre d'Intérieur
00:13:25 était un peu esselé face à d'autres ministres ou face à des députés
00:13:28 qui disaient "on va trop loin", devient la ligne adoptée et entonnée
00:13:32 par tout le gouvernement, et en tout cas, par une partie de la majorité.
00:13:36 Emmanuel Macron, en déplacement, il a dit "oui, mais on va faire
00:13:39 comme dit le ministre de l'Intérieur".
00:13:41 Elisabeth Borne, qui de temps en temps, Medzavoce, prenait ses distances
00:13:45 ou alors observait un sage silence assourdissant, a renoncé à ces préventions-là.
00:13:51 Donc quand même, cette ligne...
00:13:52 Et ça peut être intéressant pour le remaniement qui aura bien lieu un jour,
00:13:55 je ne dis pas qu'il y aura le demain, mais...
00:13:57 Gérard Darmanin n'est plus le mouton noir, n'est plus l'homme de droite
00:14:01 qui est isolé dans un gouvernement, même le ministre de la Justice,
00:14:05 garde des Sceaux, s'est ralli à peu près à ses positions, à son phrasé,
00:14:09 à son vocabulaire.
00:14:10 On est entièrement d'accord.
00:14:11 On va juste écouter un policier, parce que c'est eux qui seront en première ligne
00:14:13 les 13 et 14 juillet, Rodi Manat, qui dit "c'est nécessaire d'avoir
00:14:17 autant d'hommes et de femmes présents sur le terrain".
00:14:19 Écoutez-le.
00:14:20 On va utiliser quasiment 130 000, comme on l'a dit tout à l'heure,
00:14:23 forces de l'ordre.
00:14:24 C'est un peu plus de la moitié des forces de l'ordre totales de ce pays
00:14:28 entre police et gendarmerie, et tout ça pour une fête nationale
00:14:32 et pour des feux d'artifice.
00:14:34 Et franchement, je vous le dis clairement, il faut le faire,
00:14:37 parce que Gérald Darmanin est dans son rôle en faisant ça,
00:14:41 en essayant de préserver la sécurité de tous ces gens qui veulent profiter
00:14:46 aussi de ce moment-là, et aussi de tous ces commerçants
00:14:48 qui ont subi la marée pendant ces émeutes, qui se sont fait tout piller,
00:14:52 tout casser, qui ont peut-être envie de refaire un peu de chiffre d'affaires.
00:14:55 Mais il est évident qu'on ne pourra pas continuer tout le temps
00:14:59 sur ces chiffres-là, ce n'est pas possible.
00:15:01 Voilà pour Rody Manat, ce policier qui dit que vraiment,
00:15:05 ce sera nécessaire d'avoir autant de personnes sur le terrain
00:15:08 pour tenter d'endiguer ces prévisions très pessimistes.
00:15:13 Sandra Buisson, sur ce qui peut se passer ?
00:15:15 Alors, les prévisions, il faut d'abord savoir que l'an dernier, le 14 juillet,
00:15:18 était un petit peu moins feu violent que l'année précédente.
00:15:21 Il y avait toutefois 749 voitures brûlées, 55 policiers et gendarmes blessés,
00:15:25 807 interpellations.
00:15:26 Selon nos informations, les renseignements s'attendent à ce que
00:15:29 les violences urbaines soient plus fortes que le 14 juillet l'an dernier,
00:15:32 bien sûr parce qu'on est dans la foulée des émeutes.
00:15:35 Mais l'intensité de ces violences ne devrait pas atteindre celle des émeutes
00:15:39 que l'on a connues il y a 15 jours.
00:15:41 Les autorités pensent que les violences, elles seront le plus fortes
00:15:43 en Ile-de-France, à Lyon et dans le Nord.
00:15:45 Oui, trois points très sensibles, effectivement.
00:15:47 Sandra, un mot de cette vague d'interpellations concernant l'agression
00:15:51 contre la famille du maire de Laïle et Rose, Vincent Gembrun.
00:15:53 Combien d'interpellés ?
00:15:54 12 personnes interpellées, principalement des majeurs qui sont domiciliés
00:15:59 à Laïle et Rose ou dans les environs.
00:16:01 Mais une source judiciaire nous appelle à la prudence.
00:16:05 Cela fait suite, bien sûr, aux investigations, mais il faut vérifier
00:16:08 un certain nombre de points, vérifier les emplois du temps, la nuit des faits,
00:16:13 confronter les individus aux éléments recueillis, faire les prélèvements
00:16:17 pour les comparaisons de profils génétiques avec les traces relevées
00:16:21 sur les éléments prélevés sur place.
00:16:23 Mais ce qui est intéressant, il y a quand même 40 enquêteurs dédiés à cette enquête.
00:16:28 C'est considérable parce que les faits étaient inacceptables et inadmissibles, carrément.
00:16:32 On a mis en danger une maman et ses enfants.
00:16:34 C'est considérable parce que cet événement a choqué la France entière
00:16:38 par sa violence et les conséquences dramatiques, plus encore que celles
00:16:44 que l'on connaît, qui auraient pu toucher l'épouse et les enfants
00:16:47 du maire de Laïle et Rose, Vincent Gembrun.
00:16:50 Donc bien sûr qu'on met le paquet en matière d'investigation et d'enquêteurs
00:16:53 parce qu'on a envie de mettre la main sur ces voyous.
00:16:55 Et derrière, certainement, en tout cas je l'espère, que la justice aura un traitement
00:17:00 non pas exemplaire, parce qu'on dit toujours qu'on ne peut pas avoir un traitement exemplaire.
00:17:04 Mais en tout cas, il utilisera le code pénal de la manière la plus stricte.
00:17:08 - Tentative d'assassinat, c'est lourd.
00:17:10 - Évidemment, c'est dramatique. On ne peut pas laisser passer ça.
00:17:13 On ne peut pas faire preuve de faiblesse face à un fait pareil. Ce n'est pas possible.
00:17:16 - Louis Dragnet.
00:17:17 - Oui, et puis il y a un enjeu politique extrêmement important.
00:17:20 C'est-à-dire que c'est une histoire, un drame qui a ému la France entière.
00:17:24 Et pour le gouvernement, il faut surtout qu'il montre que la justice va passer.
00:17:28 C'est pour ça qu'ils ont mis le paquet par rapport aux dispositifs d'enquêteurs
00:17:31 qui ont été mobilisés.
00:17:33 - Très bien. Et c'est vrai que cette affaire avait terrorisé tous les maires
00:17:38 qui se disent "mon Dieu, mais ma famille est aussi une cible". Sabrina Medjibor.
00:17:43 - Oui, comme le maire de Saint-Brévin, de façon analogue.
00:17:45 On se souvient qu'il était à la France, ce maire, parce qu'évidemment,
00:17:49 on lui a brûlé son domicile. Donc cette tentative d'assassinat,
00:17:52 elle est évidemment ignominieuse. Et comme disait Karim,
00:17:56 il faut vraiment que la justice soit absolument exemplaire,
00:17:58 parce que le problème qui va se poser, c'est la désincarnation,
00:18:01 le désinvestissement de ces politiques vis-à-vis de leurs fonctions.
00:18:07 On sait par exemple que concernant la police, il y a bon nombre de policiers
00:18:11 qui sont fatigués, qui sont déprimés, qui sont vraiment dans un état psychologique
00:18:16 très fragile et qui se désengagent de leurs fonctions.
00:18:18 Et les maires, aujourd'hui, ils sont attaqués physiquement.
00:18:21 La femme de cette épouse, aujourd'hui, elle ne peut pas marcher pendant trois mois.
00:18:25 C'est une attaque absolument inique. Et donc, oui, je pense que le problème,
00:18:29 c'est qu'il y a de plus en plus de maires, ou en tout cas le risque,
00:18:31 c'est qu'il y ait de plus en plus de maires qui se désengagent
00:18:33 de leurs fonctions, malheureusement.
00:18:35 - Jean-Béglé, tu es d'accord avec ça ?
00:18:37 - Oui, je suis d'accord avec ça. Je voudrais juste qu'on regarde bien
00:18:40 l'effet de loupe quand même. La France est le pays d'Europe
00:18:43 qui compte le plus d'élus locaux, en gros 520 000.
00:18:46 Et il y a, je crois, 34 500, presque 35 000 communes en France,
00:18:49 c'est-à-dire plus qu'en Grande-Bretagne, en Italie et en Espagne réunies.
00:18:54 Par conséquent, on a, de mon point de vue, un excès d'élus locaux.
00:18:58 Ça ne veut pas dire qu'il faut les décourager, ça ne veut pas dire
00:19:00 qu'il faut les empêcher de se présenter, ça ne veut pas dire
00:19:02 qu'il faut les attaquer, évidemment. Mais la crise des vocations,
00:19:07 si j'ose dire, en tant qu'élu locaux, il faut la ramener à sa juste venue de mesure.
00:19:11 Moi, je pense qu'il y a trop d'élus locaux en France.
00:19:13 Je pense qu'il faudrait arrêter avec cette loi idiote du non-cumul des mandats.
00:19:17 Un maire d'une ville de 1000 habitants, 10 000 habitants,
00:19:20 peut-être même 50 000 habitants, pourrait tout à fait être député,
00:19:23 voire président d'un exécutif.
00:19:25 - Ce serait même nécessaire.
00:19:27 - Ce serait même nécessaire, parce que ce que vous connaissez
00:19:29 positivement, vous pouvez le défendre nationalement.
00:19:31 Et quand vous exercez des fonctions nationales, c'est jamais mal
00:19:34 de voir chimiquement pur comment ça se passe chez vous, pas loin de chez vous.
00:19:38 Il y a une espèce de grand recul, d'abord par François Hollande
00:19:41 et ensuite par Emmanuel Macron, de dire qu'il faut séparer
00:19:44 les fonctions locales des fonctions nationales.
00:19:46 Ça coupe complètement Paris des réalités du terrain.
00:19:49 N'importe quel maire ou élu local vous aurait dit
00:19:51 "Mais les gilets jaunes, je les ai vus deux mois avant tout le monde.
00:19:54 Les émeutes, il y a dix jours, je les ai vus quelques jours avant,
00:19:56 l'État fait savant d'en rien voir."
00:19:58 Donc la crise des vocations, en tant qu'élu local,
00:20:01 elle n'existe pas vraiment. Et en revanche, je pense qu'il serait
00:20:04 bon de repluguer, si vous me permettez cette mauvaise expression,
00:20:07 un mandat local avec des fonctions plus nationales,
00:20:10 pourquoi pas de députés ou de députés.
00:20:11 Un reforme institutionnel dont on entend parler depuis six ans.
00:20:13 Karim, un petit mot, parce qu'après on va avoir un sondage.
00:20:15 C'est un débat qu'il est indispensable d'avoir, à nouveau.
00:20:18 Indispensable.
00:20:19 En ne cédant pas au populisme ambiant qui traitait les élus
00:20:23 de tout et de mon cœur. C'est insupportable.
00:20:25 Je suis désolé, mais un maire d'une petite commune,
00:20:27 c'est 250 euros par mois.
00:20:29 Non mais je veux dire, il faut qu'on arrête de se raconter des histoires.
00:20:32 Pour un boulot quasi à 20 ans.
00:20:33 Pour un boulot à plein temps qui peut être rappelé 7 jours sur 16.
00:20:35 C'est pour ça qu'il a été couragé, le maire des petites communes.
00:20:37 Quand vous avez 250...
00:20:38 Plus toute la responsabilité pénale derrière.
00:20:40 Il y a un basket.
00:20:42 Je vous fais la liste.
00:20:44 Je vous fais la liste, 250 euros par mois.
00:20:47 Quasiment pas d'administration.
00:20:49 Parce qu'en plus, on a sorti les prérogatives principales
00:20:52 pour les mettre à l'intercommunalité.
00:20:54 C'est-à-dire que le maire est le receptacle de toutes les demandes,
00:20:57 mais il se trouve coincé parce qu'il n'a pas suffisamment d'administration,
00:20:59 pas suffisamment de pouvoir.
00:21:01 Responsabilité pénale derrière.
00:21:03 Impossibilité de briguer un mandat national pour porter la voix
00:21:06 de ce qui se passe sur le terrain.
00:21:07 Donc il est vrai que si on ne remet pas à plat
00:21:10 cette approche populiste et démagogique
00:21:13 qui disait "le double mandat, le cumul des mandats, n'est pas bon,
00:21:17 ils sont suffisamment payés, ce sont des nantis",
00:21:19 c'est insupportable.
00:21:20 Et maintenant on les agresse.
00:21:21 Et ce serait toléré.
00:21:23 Ce qui est dingue dans cette histoire,
00:21:25 c'est que tout ça s'est fait au nom de la transparence
00:21:27 et tous ceux qui défendaient le non-cumul des mandats
00:21:30 ont expliqué que c'était pour renforcer le lien élu-population.
00:21:34 En fait il s'est produit exactement le contraire.
00:21:37 C'est ça qui est consternant.
00:21:38 Et dès qu'on défend ce que défend Jérôme,
00:21:40 et je souscris entièrement à ce que vous dites,
00:21:43 on passe pour des affreux rétrogrades, des affreux conservateurs.
00:21:47 Sauf que les Français attendent ça en réalité.
00:21:51 Je ne suis pas sûre qu'ils attendent la fin du non-cumul des mandats.
00:21:54 Non, mais arrêtez !
00:21:56 Ils ne s'attendent pas à ça.
00:21:58 Ils s'attendent à leur maire et les manettes
00:22:00 pour les aider sur tous leurs problèmes.
00:22:02 Mais ils veulent que le maire d'une grande commune puisse être député
00:22:05 et que le maire porte un certain nombre de causes locales à l'Assemblée nationale.
00:22:09 Ça oui, mais je ne suis pas sûre que...
00:22:11 Les Français n'ont jamais demandé
00:22:12 est-ce que leur maire ne puisse plus être député.
00:22:14 Ce n'était pas une demande.
00:22:15 C'est vraiment un mensonge et une démagogie pure
00:22:17 de François Hollande à l'époque président de la République
00:22:19 qui, faute de pouvoir rassurer les gens sur l'action publique,
00:22:22 ne peut pas tuer les élus en leur interdisant.
00:22:24 Donc c'est sous son quinquennat qu'est votée l'interdiction du non-cumul.
00:22:26 C'est appliqué, je crois, qu'à partir d'Emmanuel Macron.
00:22:28 Et à l'époque, souvenez-vous,
00:22:29 je ne sais pas si c'était pendant la primaire de la droite,
00:22:31 Nicolas Sarkozy avait dit "si on est élu, on reviendra là-dessus
00:22:34 et cette réforme ne sera pas appliquée"
00:22:35 et il s'était fait hurler dessus.
00:22:36 C'était vraiment une polémique importante.
00:22:38 Et cinq ans après, je pense honnêtement que maintenant
00:22:40 l'opinion a commencé à changer,
00:22:41 ne serait-ce que parce qu'on voit les résultats.
00:22:42 C'est-à-dire que cette nouvelle classe politique
00:22:44 qui est issue de cette réforme, on passe notre temps à dire,
00:22:46 et je pense à juste titre,
00:22:47 qu'elle globalement s'est appauvrie par rapport à ce qu'on connaissait avant.
00:22:49 Donc moi c'est un sujet extrêmement important.
00:22:51 Et en effet, ça ne peut pas faire autre chose
00:22:54 que redonner les vocations.
00:22:55 - Le problème c'est qu'on n'a jamais de retour d'expérience.
00:22:57 - Bien sûr.
00:22:58 - Sur les réformes que nous menons,
00:22:59 il était intéressant d'en faire un, le retour d'expérience.
00:23:02 - On passe à faire de nouvelles réformes, carrément.
00:23:04 On est le pays qui fait des réformes pour faire des réformes.
00:23:06 - Deux petites choses.
00:23:07 Il y a une majorité à l'Assemblée nationale pour ça.
00:23:09 C'est-à-dire que d'une partie de la NUPES à une partie du RN,
00:23:13 en passant par les partis dits de gouvernement,
00:23:15 on est globalement d'accord là-dessus.
00:23:17 Donc l'exécutif qui cherche une loi qui ne serait pas clivante
00:23:20 et qui réconcilierait, je dirais, tous les bords de l'Assemblée,
00:23:23 de l'hémicycle, elle existe.
00:23:25 Deuxièmement, je vais citer Pierre Moroy, Gaston Defer, Jacques Chirac
00:23:29 et d'autres qui ont été maires de grandes villes et députés.
00:23:32 Je crois que même Pierre Moroy, il était Premier ministre et maire de Lille.
00:23:34 Je ne sache pas que Lille ait été une ville laissée à l'abandon
00:23:37 sans que Paris s'en occupe ou qu'elle ait été mal gouvernée pendant ce temps-là.
00:23:42 Il a été réélu triomphalement pendant 25 ans, Pierre Moroy.
00:23:45 Donc c'est une totale vue de l'esprit que de dire
00:23:47 "si vous êtes à un endroit, vous n'êtes pas à un autre".
00:23:49 C'est pas vrai, surtout aujourd'hui où globalement le TGV, les avions,
00:23:53 on n'a pas le droit de prendre l'avion, et les réunions par vidéo
00:23:57 vous permettent d'aborder 25 sujets dans la journée
00:23:59 sans être physiquement là où on vous demande d'être.
00:24:02 - Sabrina, c'est important pour vous cette histoire de cumul des mandats ?
00:24:05 Ou ça passe un peu au-dessus de la tête des fonctionnaires ?
00:24:07 - Le rôle du maire, en fait, c'est en réalité de desserrer les taux
00:24:10 entre les administrés et la fonction élective qui l'occupe.
00:24:14 Donc oui, je suis d'accord avec tout ce qui vient d'être dit.
00:24:16 Évidemment que le retour d'expérience est important.
00:24:18 Évidemment que pour faire porter la voix des différentes inquiétudes des administrés,
00:24:24 c'est par la voix parlementaire que cela passe,
00:24:27 même si la démocratie locale est ancrée, etc.
00:24:29 via les différentes lois sur la décentralisation.
00:24:32 Mais il n'empêche qu'en réalité, pour faire face aux défis qui concernent les administrés,
00:24:36 les maires aujourd'hui semblent assez démunis,
00:24:38 surtout qu'il y a un sacré recul à la fois des administrations et à la fois des services publics.
00:24:43 Donc effectivement, un échelon supérieur permettrait certainement aux maires
00:24:46 de pouvoir faire valoir à la fois leurs droits et à la fois les droits de leurs administrés.
00:24:49 - Allez, petite pause, on se retrouve dans un instant dans Punchline sur CNews.
00:24:52 On ira voir au Vernet les recherches concernant la disparition de la petite Émile
00:24:57 et puis on va s'intéresser à ce qui s'est passé dans le Nord,
00:25:00 ce sceptuage énergique qui a été battu à mort à terre,
00:25:03 alors qu'il demandait juste à trois mineurs de faire un peu moins de bruit dans la rue.
00:25:06 En sauvagement, il est là sous nos yeux.
00:25:08 A tout de suite dans Punchline.
00:25:10 - Il est 17h30, on se retrouve dans Punchline sur CNews.
00:25:14 Tout de suite, on va partir en direction du Vernet,
00:25:16 où le petit Émile, vous le savez, est toujours porté disparu depuis samedi après-midi.
00:25:20 Thibault Marchoteau, vous êtes sur place.
00:25:22 Bonsoir à vous.
00:25:23 Les gendarmes viennent de quitter la zone de recherche, c'est bien cela ?
00:25:28 - Effectivement, Laurence, il y a deux minutes à peine,
00:25:31 les gendarmes, cinq ou six camions de gendarmerie,
00:25:34 viennent de quitter cette zone de recherche et devraient la quitter définitivement.
00:25:38 C'est l'information qui a été confirmée par le procureur de la République.
00:25:41 Les recherches devraient s'arrêter.
00:25:43 Aujourd'hui, les gendarmes viennent de quitter la zone.
00:25:48 Il y avait vécu une dizaine de militaires de l'armée de terre.
00:25:52 Ces recherches se sont donc avérées totalement infructueuses
00:25:55 puisque aucune information n'a été trouvée durant ces recherches.
00:26:00 Du côté de l'enquête, le procureur de la République me disait au téléphone
00:26:04 il y a environ une heure que le temps long de l'enquête va commencer
00:26:08 celui de l'analyse des micro-indices qui sont en leur possession.
00:26:12 Ils ne sont que très rares puisque seulement ces deux témoins visuels
00:26:16 qui ont vu l'enfant quelques minutes avant le signalement de sa disparition,
00:26:21 ce sont les seuls indices à disposition du procureur.
00:26:25 Il y a également l'étude des téléphones,
00:26:28 mais également plusieurs autres études techniques qui vont prendre beaucoup plus de temps.
00:26:32 Le procureur devait s'exprimer via un communiqué dans quelques minutes,
00:26:36 mais ensuite il cessera toute intervention médiatique.
00:26:39 Voilà donc ce qu'il se passe au Vernet, ici dans les Alpes de Haute-Provence.
00:26:44 Les recherches devraient s'arrêter, mais l'investigation va évidemment se continuer,
00:26:48 mais dans un temps beaucoup plus long.
00:26:50 Merci beaucoup Thibault Marcheteau pour ces informations.
00:26:53 Évidemment on se fait tous beaucoup de soucis pour ce petit garçon.
00:26:56 On ne sait pas exactement les auditions qui sont en cours, Louis de Ragnel,
00:26:59 on sait qu'il y avait une partie de la famille du petit garçon qui était présente sur place.
00:27:03 Oui c'est un élément qu'on n'avait pas, puisque ce qui nous a été présenté jusqu'à aujourd'hui,
00:27:07 jusqu'à maintenant, c'est que le petit Émile était juste avec ses grands-parents
00:27:11 et en fait on apprend qu'il y avait beaucoup de cousins et de cousines qui étaient présents,
00:27:16 il y avait des oncles, il y avait des tantes, et au total c'était à peu près une vingtaine de personnes
00:27:20 qui étaient présentes au moment de la disparition.
00:27:24 Ce qui est intéressant avec cet élément-là, c'est que le procureur de la République le savait forcément,
00:27:30 ça il n'en a pas parlé, et je pense qu'il est dans une stratégie aussi,
00:27:34 qui consiste à ne pas dévoiler tout son jeu et toute sa stratégie,
00:27:38 pour aussi permettre d'avancer un peu de manière souterraine,
00:27:42 de manière un peu, pas masquée, mais vraiment travailler en profondeur dans le secret,
00:27:47 pour essayer notamment d'en savoir un peu plus.
00:27:51 Et typiquement cette stratégie permet, si vous mettez par exemple toutes les personnes qui étaient présentes,
00:27:56 vous les mettez toutes sur écoute, vous écoutez ce qui se raconte entre eux et tout ça,
00:28:00 avec des gens qui pensent être au-delà de tout soupçon, ou alors des gens qui ont peut-être des informations,
00:28:05 eh bien ça peut permettre de faire avancer l'enquête plus rapidement.
00:28:09 - On va laisser le temps de l'enquête se dérouler sur cette affaire du petit Émile.
00:28:13 J'aimerais qu'on s'intéresse maintenant à ce qui s'est passé à Vieux-Condé dans le Nord.
00:28:16 Là c'est un septuagénaire qui est décédé hier, après avoir été agressé quelques jours plus tôt devant son domicile,
00:28:21 par des jeunes à qui il demandait simplement de faire un peu moins de bruit.
00:28:25 On va faire le point avec Maxime Legay et Olivier Gangloff, et puis je vous passe la parole là-dessus.
00:28:37 - Alors, je ne sais pas si on va pouvoir voir le sujet.
00:28:39 Son visage était connu de tous.
00:28:41 À Vieux-Condé, les habitants sont venus se recueillir à la mairie,
00:28:44 adresser quelques mots en soutien à sa famille,
00:28:47 et se remémorer l'homme au grand cœur qu'était Philippe Matteau.
00:28:50 - Je l'ai connu très bien, tout jeune.
00:28:54 Je l'ai eu dans des ateliers en agriculture.
00:28:59 J'ai fait des ateliers avec, il était très sympa.
00:29:02 - Les gens disaient que c'était une personne très gentille, qui rendait service à beaucoup de monde.
00:29:06 Engagé dans plusieurs associations, au Resto du cœur notamment,
00:29:10 le Septuagénaire œuvrait pour sa ville.
00:29:12 Fleuriste de profession, ses bouquets ornaient toujours les tables des mariés du village.
00:29:17 - Il avait pris sa retraite, il avait été récompensé aussi au niveau de son entreprise, ici, des fleurs.
00:29:23 Il a obtenu des trucs d'or. C'était quelqu'un de très très bien, M. Matteau.
00:29:29 - Les habitants de Vieux-Condé sont tous sous le choc après cette violente agression
00:29:33 survenue dans une commune habituellement sans histoire.
00:29:36 - On n'ose même plus sortir à pied tellement qu'on a peur de se faire agresser.
00:29:40 On n'ose même plus.
00:29:42 - Un petit retraité, on est retraité et puis ça peut arriver à tout le monde.
00:29:46 - Un livre de condoléances est disponible à la mairie jusqu'à la fin de la semaine au moins.
00:29:51 - C'est une affaire terrible. Jérôme Becquet, il y a énormément de réactions politiques
00:29:55 parce que c'est ce genre de drame qui frappe évidemment les habitants de notre pays,
00:29:59 qui se disent "mais ça peut nous arriver en fait".
00:30:01 On peut demander à des jeunes de faire moins de bruit et on va se retrouver roué de coup au sol.
00:30:06 - Ça m'inspire trois choses.
00:30:08 Un, effectivement, on ne se rend pas compte à quel point ce qu'on appelle bêtement la pollution sonore
00:30:11 est quelque chose qui rend fou.
00:30:13 C'est-à-dire que des gens qui font du bruit en face de vous, à passer d'une certaine heure,
00:30:17 parce qu'ils crient, parce qu'ils s'invectifent, parce qu'ils fêtent trois jours de boulot,
00:30:21 je ne sais pas quoi, ou parce qu'ils font du bruit avec leur deux roues,
00:30:23 c'est quelque chose qui est extrêmement troublant, extrêmement déstabilisant.
00:30:26 Par ailleurs, il n'y a plus de respect pour ce qu'on appelait autrefois le troisième âge.
00:30:29 C'est-à-dire qu'on est d'une génération où on respectait nos parents et nos grands-parents
00:30:35 et une personne "âgée" méritait plus de respect, plus d'attention que quelqu'un de plus jeune.
00:30:40 Troisièmement, rappelez-vous, je crois qu'il s'appelait Paul Voise.
00:30:43 - Papy Voise en tout cas.
00:30:45 - Papy Voise, mais son vrai nom c'est Paul, on peut le leur donner.
00:30:47 On l'était en 2002, dans l'entre-deux-tours de la présidentielle, il habitait Orléans.
00:30:51 Il avait été rançonné, frappé, hospitalisé,
00:30:56 il n'en est pas mort par des habitants, par des voisins, je crois.
00:31:02 Ça avait eu un impact politique tel que certains experts estiment que si
00:31:08 Jean-Marie Le Pen est arrivé au second tour, c'est aussi peut-être à cause de ça.
00:31:14 Et on se souvient que le Premier ministre de l'époque, Lionel Jospin,
00:31:17 avait traité cette affaire comme si ce n'était pas grand-chose.
00:31:20 Donc je me méfie de retentissement politique et de l'impact que ça peut avoir.
00:31:25 - Il n'y avait pas un fait divers comme un autre ?
00:31:27 - Karim, il n'avait aucun antécédent judiciaire, les jeunes dont 14, 17 et 18 ans.
00:31:32 - Oui mais en fait, peut-être qu'il y a quelques décennies,
00:31:36 c'était des faits divers et des drames isolés, ça ne l'est plus aujourd'hui.
00:31:42 Souvenez-vous de cette personne âgée aussi qui était descendue dans sa cave à Besan,
00:31:48 il n'y a pas très longtemps, vous vous souvenez ?
00:31:50 Qui est quasiment tuée par ses voisins.
00:31:52 Donc il y a eu deux frères qui, dans la cave, l'avaient croisée,
00:31:55 il allait chercher des bouteilles de vin, je crois, il remontait chez lui tranquillement.
00:31:59 Donc un grand-père aussi.
00:32:01 Ils l'ont coincée, ils l'ont tuée, ils l'ont fracassée.
00:32:04 Je lisais avant de venir aussi, malheureusement on a des flashs comme ça qui arrivent,
00:32:08 des faits divers, Milou de 24 ans à Toulouse, battu à mort, battu à mort, 24 ans.
00:32:15 Derrière personne, il allait récupérer, rendre un service à un ami à lui.
00:32:18 Donc il s'est fait coincer, ils l'ont battu à mort.
00:32:20 Je veux dire, aujourd'hui, ça n'est plus exceptionnel.
00:32:24 C'est ça moi qui m'interpelle, qui me choque.
00:32:26 C'est qu'on a un passage à l'acte dans cette barbarie.
00:32:30 C'est de la barbarie ça, ni plus ni moins, c'est de la barbarie.
00:32:33 Je veux dire, quand personne n'a rien demandé et se voit agressé par des gens qui vous battent à mort,
00:32:39 c'est de la barbarie.
00:32:40 Il n'y a plus aucune trace, je dirais, d'humanité là.
00:32:44 Et c'est là où il faut s'interroger parce que ça n'est plus un fait rare.
00:32:48 On parle de très jeune, encore une fois, 14-17 pour celui qui a donné les coups, Sabrina.
00:32:53 Ce qui est sûr, c'est que Pierre Bourdieu disait que les faits divers font diversion.
00:32:59 Effectivement, il y a quelques années, des épiphénomènes comme ça auraient été peut-être simplement abordés
00:33:04 sans être finalement analysés sur le plan sociologique et politique.
00:33:08 Là, évidemment, on est dans une période où il y a une perte de valeur,
00:33:13 notre système, notre anthropologie est en train d'éliter.
00:33:19 Et effectivement, là, on franchit vraiment le cap réel de la civilisation.
00:33:24 Rappelez-vous Emmanuel Macron qui nous avait parlé il y a quelques semaines de décivilisation.
00:33:29 Là, c'est un exemple parfaitement illustratif du passage à l'acte barbaresque
00:33:34 qui ne pose même plus aujourd'hui cette inextricable question du vivre ensemble,
00:33:38 mais la réelle question du comment survivre ensemble.
00:33:40 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, vous pouvez être une personne âgée qui n'est plus respectée
00:33:46 parce qu'il y a une perte de valeur sur le plan générationnel et du respect des aînés
00:33:50 qui n'existent plus malheureusement en France.
00:33:52 Mais ça, c'est de ressorts anthropologiques et psychologiques qui sont liés à l'éducation,
00:33:56 mais qu'on ne pourra pas évidemment aborder sur ce plateau aujourd'hui.
00:33:59 Mais ce qui est sûr, c'est qu'il n'y a plus de respect pour quiconque dans cette société.
00:34:03 Et la prise de risque et la potentialité de risque,
00:34:05 elle est présente partout sur l'ensemble du territoire concernant tout type d'individus.
00:34:09 C'est là-dessus qu'il faut s'interroger.
00:34:10 C'est là-dessus qu'il faut appuyer un projet politique de comment reciviliser la société.
00:34:14 Et ça, évidemment, il faut des experts. Il faut du temps.
00:34:17 Mais c'est vrai que la réponse politique, on a vu, il y a eu des réactions qui ont été
00:34:21 heureusement en faveur de cette personne malheureusement décédée.
00:34:26 Mais moi, j'aurais aimé, par exemple, attendre que Mme Yael Broun-Pivet
00:34:29 fasse une minute de silence comme elle l'a fait pour Nel.
00:34:32 Par exemple, vous voyez, ça, c'était symbolique aussi.
00:34:34 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que dans ce pays, on choisit ses victimes,
00:34:36 on les érige en victimes, on leur rend hommage pour certaines et pas pour d'autres.
00:34:40 Vous voyez, le ressort politique est aussi intéressant à analyser.
00:34:44 Ce depoids de mesure, en fait, c'est un peu insupportable.
00:34:47 Comme s'il y avait les uns et les autres, malheureusement,
00:34:50 dont on pouvait rendre hommage sur le plan politique.
00:34:52 En tout cas, c'est symbolique à l'Assemblée nationale.
00:34:54 J'allais dire ce que Karim a dit dans sa barbe, mais si on fait une minute de silence
00:34:57 pour toutes les victimes, malheureusement, personne ne parlera à l'Assemblée nationale.
00:34:59 Je suis d'accord avec vous sur le choix des victimes, évidemment.
00:35:02 Mais ce qui est terrible, c'est qu'en fait, on se souvient en effet,
00:35:04 21 ans après, de l'émotion nationale pour Papy Voise,
00:35:07 parce que c'était en fait à l'époque un vrai ferrard.
00:35:10 Et donc, tout le monde s'en était emparé, les médias s'en étaient emparés.
00:35:12 Aujourd'hui, vous ne pouvez pas avoir la même...
00:35:14 Il n'y a pas la même indignation. On en parle.
00:35:16 J'allais dire, on en parle sur CNews, parce que CNews traite ces sujets-là.
00:35:18 On n'en parle pas partout.
00:35:20 Et ensuite, tout à l'heure, Karim a fait la liste des quelques faits divers
00:35:23 qu'on a pu commenter ici ces derniers mois.
00:35:25 J'ajouterais la vieille dame à Cannes, qui a été tapée dans le dos,
00:35:28 dont les agresseurs sont à l'heure où on parle chez eux.
00:35:30 Ils sont sortis de leur centre éducatif, tranquillement.
00:35:33 Et en fait, on ne peut pas, vu la réalité de l'ensauvagement de ce pays,
00:35:37 on ne peut pas commenter tout.
00:35:39 Et sinon, on ne ferait plus que ça.
00:35:41 En 2012, l'écrivain Laurent Auberton a vendu 300 000 exemplaires
00:35:44 d'un livre qui s'appelait "La France orange mécanique".
00:35:46 A l'époque, il se faisait insulter.
00:35:48 Il se faisait insulter par les ministres de François Hollande.
00:35:50 Il a évidemment été classé à l'extrême droite aussitôt,
00:35:52 ce qui est très facile quand on parle d'insécurité,
00:35:54 on est très vite catalogués.
00:35:56 Et à l'époque, qu'est-ce qu'il faisait ? Il ne faisait rien d'autre.
00:35:58 - Je ne vois pas de nos mots parler. - Je ne fais aucune allusion à rien.
00:36:01 Mais à l'époque, il ne faisait rien d'autre qu'une collection
00:36:03 de faits divers qu'il avait empilés.
00:36:06 Donc en fait, et je rappelle qu'il y a trois ans,
00:36:08 Gérald Darmanin a utilisé le terme d'ensauvagement,
00:36:10 et il s'est fait lui aussi insulter.
00:36:12 Ça a été un mot, un terme de division, même au sein du gouvernement.
00:36:15 Et évidemment, toute l'extrême gauche et toute la gauche
00:36:17 se sont jetées sur lui en disant qu'il était devenu d'extrême droite
00:36:19 parce qu'il avait posé le diagnostic.
00:36:21 Moi, je suis assez inquiet en réalité du déni dans lequel on reste aujourd'hui.
00:36:24 On s'accoutume, on s'habitue à ce genre de faits divers.
00:36:27 Objectivement, quand vous en lisez un par jour, vous vous dites
00:36:29 "Tiens, pas de chance, il était au mauvais endroit au mauvais moment".
00:36:31 Mais ça appelle bien plus qu'une réponse politique.
00:36:35 En réalité, ce n'est même plus du ressort de nos gouvernants.
00:36:37 C'est une réponse sur toute la société,
00:36:39 sur l'anthropologique, sur le temps non,
00:36:41 qui prendra probablement plusieurs générations.
00:36:43 Et on a pris tellement de retard que c'est extrêmement inquiétant.
00:36:45 - Alors, Karim, peut-être un petit mot ?
00:36:48 - Pour reprendre une partie de ce que vient de dire Geoffroy,
00:36:51 moi, j'aimerais en tant que consultant CNews ne pas commenter les faits divers,
00:36:54 mais commenter les mesures qui font qu'on va éviter les faits divers.
00:36:58 Or, comment on a le sentiment quand même,
00:37:01 soit d'une forme d'impuissance, soit d'une forme d'immobilisme
00:37:04 dans le débat public aujourd'hui,
00:37:06 et d'une absence d'action et de décision concrète,
00:37:09 et parfois radicale, disons-le clairement.
00:37:11 Je veux dire, moi, je considère que l'autorité à l'école,
00:37:13 c'est dès l'école élémentaire.
00:37:15 Donc, si on rate effectivement le départ,
00:37:17 on pourra difficilement réquifier le tir ensuite.
00:37:19 Je ne dis pas qu'on ne pourra pas, on pourra difficilement.
00:37:21 Donc, aujourd'hui, que fait-on pour restaurer l'autorité à l'école élémentaire ?
00:37:24 Que fait-on pour responsabiliser les parents des missionnaires ?
00:37:26 Pas ceux qui sont en difficulté, des missionnaires, c'est pas la même chose.
00:37:29 Et il y en a, donc ne soyons pas angéliques.
00:37:31 Que fait-on ? Que fait-on pour que la justice se mordonne ?
00:37:34 Ça, c'est 15, 20 rappels à la loi parfois.
00:37:37 Ça ne s'appelle plus comme ça.
00:37:39 Donc, avant d'agir, avant de prendre une mesure qui s'appelle la sanction,
00:37:43 et la sanction, c'est pas tomber dans un régime autoritariste,
00:37:46 la sanction a une vertu pédagogique.
00:37:48 Pour un adolescent qui commet un acte de délinquance ou qui se comporte mal.
00:37:53 Donc, tous ces sujets-là, moi j'aimerais bien qu'on les aborde avec des réponses politiques,
00:37:56 structurantes, qui font que demain, on ne va pas commenter ces vidéos,
00:38:00 on va peut-être se dire, les chiffres ont baissé parce qu'on a pris telle mesure,
00:38:04 parce que l'enseignant est respecté à l'école,
00:38:06 parce que le policier, il est en nombre suffisant pour aller réinvestir des zones aujourd'hui
00:38:11 où c'est absent, le pompier est respecté.
00:38:14 J'aimerais à un moment donné qu'on puisse faire ça,
00:38:16 parce que malheureusement, on ne peut pas le faire.
00:38:18 Parce qu'on a le sentiment aujourd'hui que la réponse politique n'est pas la hauteur de la situation.
00:38:22 Louis Draguenel, un petit mot ?
00:38:24 Je suis entièrement d'accord avec Karim, en fait ce qu'il faut c'est du courage.
00:38:27 Et il faut que le...
00:38:29 Mais pour imposer quoi ?
00:38:31 Le problème c'est qu'il y a un relatif consensus maintenant politique au gouvernement,
00:38:36 notamment dans la condamnation de ce qui s'est passé au moment des émeutes.
00:38:38 Mais la difficulté c'est que dans la réponse politique,
00:38:40 après, il y a quand même les vieux réflexes de certains à gauche,
00:38:43 qui se disent "ah bah non, ça va beaucoup trop loin".
00:38:45 Vous savez, je pensais à ça tout à l'heure,
00:38:47 le préfet de Leraud, Ugo Mutu,
00:38:49 qui a eu cette phrase,
00:38:51 qui disait du temps de ma grand-mère,
00:38:53 les parents tenaient à leurs enfants,
00:38:55 et si leurs enfants étaient pris en train de faire n'importe quoi,
00:38:57 deux claques et au lit.
00:38:59 Alors là, ça fait un tollé pas possible.
00:39:01 Et moi ce qui me frappe, c'est qu'en fait, maintenant tout le monde dit
00:39:03 "oui, il faut le retour à l'ordre, il faut arrêter les émeutiers".
00:39:05 Et puis dès qu'il y en a un qui dit,
00:39:07 qui explique,
00:39:09 il y a des possibles mesures éducatives de parents
00:39:12 qui exercent l'autorité sur leurs enfants,
00:39:14 immédiatement, tollé pas possible.
00:39:16 On a l'impression qu'il a dit quelque chose d'abominable.
00:39:18 Mais à gauche,
00:39:20 mais au sein du...
00:39:22 Mais non mais, mais, mais,
00:39:24 mais, mais, mais,
00:39:26 les mêmes gouvernements qui condamnent
00:39:28 les émeutes,
00:39:30 il y en a certains qui disent "bah non, quand même, il va beaucoup trop loin,
00:39:32 le préfet, c'est inacceptable".
00:39:34 - Non, pas la gauche. - Bah des gens qui sont issus de la gauche.
00:39:36 - Parce que le gouvernement, s'il a une volonté,
00:39:38 il a 69 parlementaires LR,
00:39:40 il en a 89 RN,
00:39:42 il a 240 députés.
00:39:44 - Pourquoi ? Parce qu'au sein du gouvernement,
00:39:46 il y a beaucoup de gens qui sont issus de la gauche.
00:39:48 - Mais attendez, il y a aussi une énorme pression
00:39:50 médiatique, et là pour le coup, on peut y aller
00:39:52 en disant que c'est vraiment très à gauche le milieu médiatique.
00:39:54 Il y a une colossale pression médiatique qui pèse sur les épaules
00:39:56 de gens qui aujourd'hui nous gouvernent
00:39:58 ou qui pourraient nous gouverner demain,
00:40:00 et qui les tétanisent complètement.
00:40:02 L'histoire, objectivement, l'histoire de la droite française
00:40:04 ces dernières années par exemple, c'est d'avoir eu peur des médias
00:40:06 parce que que vont dire les médias quand on va proposer ceci ou cela ?
00:40:08 Et au gouvernement aujourd'hui,
00:40:10 il se passe exactement la même chose.
00:40:12 Si par exemple tu prends demain une décision
00:40:14 à caractère éducatif, je passe sur
00:40:16 la composition du gouvernement et je passe sur le fait
00:40:18 que Papendia y est ministre de l'éducation nationale,
00:40:20 ce qui ne va pas exactement dans le sens d'un surcroît d'autorité.
00:40:22 Mais oublions ça.
00:40:24 Si demain tu prends une décision
00:40:26 de type couvre-feu,
00:40:28 un truc très contraignant pour les mineurs,
00:40:30 etc., objectivement,
00:40:32 tu te prends une batterie de
00:40:34 médias bien pensants, d'ailleurs très souvent sur le service public,
00:40:36 qui vont t'expliquer que tu es en train de préparer
00:40:38 le retour des heures sombres. Et ça,
00:40:40 beaucoup de gens ne sont pas prêts.
00:40:42 On n'a pas le courage dans la classe politique aujourd'hui.
00:40:44 On n'a pas les gens qui ont l'épaisseur
00:40:46 pour faire face aux médias que tu évoques
00:40:48 et à l'opposition de gauche. Arrêtez !
00:40:50 Ce ne sont pas les médias et l'opposition de gauche
00:40:52 qui nous empêchent de réformer le pays.
00:40:54 C'est l'absence de courage politique,
00:40:56 l'absence d'épaisseur qui nous empêche de réformer les hommes qui nous dirigent.
00:40:58 Il vient de cette volonté
00:41:00 de beaucoup de politiques d'être systématiquement
00:41:02 d'avoir un
00:41:04 tampon vert des médias.
00:41:06 Les Français réclament de l'autorité et de l'ordre.
00:41:08 On a fait un sondage CSA
00:41:10 pour CNews qui est assez parlant.
00:41:12 Faut-il des choix de la nationalité française, les binationaux
00:41:14 qui ont participé aux émeutes ?
00:41:16 La réponse est évidemment 73% oui.
00:41:18 Mais ce qui est intéressant,
00:41:20 73% oui, 27% non, c'est quand on regarde
00:41:22 le détail par famille politique.
00:41:24 Parce qu'évidemment, on se dit
00:41:26 la gauche va pousser de haut. Crie mon Dieu !
00:41:28 On ose éventuellement parler de déchéance
00:41:30 de nationalité. Regardez,
00:41:32 les filles, elles sont pour à 45%,
00:41:34 contre à 55%.
00:41:36 Très partagé. Europe Écologie
00:41:38 Les Verts, ils sont pour à 45%,
00:41:40 contre à 52%.
00:41:42 Le PS,
00:41:44 ils sont pour à 70%,
00:41:46 contre à 30%.
00:41:48 Je pense qu'on se raconte des histoires dans notre analyse en disant
00:41:50 c'est la gauche, c'est les médias. Non, les Français
00:41:52 aujourd'hui sont conscients de toute
00:41:54 sensibilité confondue qu'il y a un nécessaire
00:41:56 retour de l'autorité dans notre pays.
00:41:58 Parce qu'ils le vivent au quotidien.
00:42:00 Où qu'ils habitent et quelle que soit
00:42:02 la position qu'ils ont dans la société.
00:42:04 Et même des femmes et des hommes politiques
00:42:06 qui ont du mal à mettre leurs propres enfants, on fait le même
00:42:08 sondage que certes autoritaires et nécessaires.
00:42:10 On fait le même sondage auprès des élus
00:42:12 du Parti Socialiste, je suis pas du tout certain
00:42:14 que le respect soit le même.
00:42:16 C'est des partis gouvernants.
00:42:18 C'est des partis gouvernants.
00:42:20 Une partie de la gauche a enfin compris
00:42:22 que l'insécurité était d'abord préjudiciable
00:42:24 aux classes moyennes ou défavorisées.
00:42:26 Notre fin de ne pas le voir,
00:42:28 mais en tout cas, ceux qui l'ont compris,
00:42:30 on voit, c'est un peu le PS.
00:42:32 Pourquoi ? Parce qu'ils ont encore un réseau d'élus locaux
00:42:34 forts qui sont
00:42:36 confrontés à saint matin, midi et soir.
00:42:38 Deuxièmement, on a avec ce sondage
00:42:40 l'impossible cohabitation entre d'un côté
00:42:42 la France Insoumise et l'Europe Écologie des Verts
00:42:44 et le PS
00:42:46 au sein d'un mouvement qui s'appelle la NUPS
00:42:48 où ils se sont entendus deux heures et demie,
00:42:50 mais où on voit bien depuis que sur
00:42:52 les deux tiers des sujets, ils sont en désaccord
00:42:54 complet. Donc quand il y en a un qui gueule plus fort,
00:42:56 en l'occurrence Jean-Luc Mélenchon, et quelques-unes
00:42:58 au sein de l'Europe Écologie des Verts,
00:43:00 on a l'impression que tout ça, ça fait une espèce
00:43:02 de fermant
00:43:04 d'entente.
00:43:06 Mais ce ménage à trois,
00:43:08 il est sur toutes les questions importantes,
00:43:10 il est voué à se disloquer assez vite.
00:43:12 - On parle des élus, mais quand on regarde les électeurs, honnêtement,
00:43:14 il n'y a pas non plus...
00:43:16 Il y a un consensus,
00:43:18 même s'ils sont majoritairement
00:43:20 contre sur l'Élysée, on peut plus le dire.
00:43:22 - Moi je pense qu'on ne mesure pas
00:43:24 le décalage
00:43:26 entre des électeurs de gauche
00:43:28 qui sont en adéquation
00:43:30 avec les valeurs de la République.
00:43:32 Quand on dit "valeurs de la République",
00:43:34 il y a la question de l'autorité de l'État.
00:43:36 Il y a la question du respect de l'institution.
00:43:38 Sinon on n'est pas un républicain.
00:43:40 Quand on raconte des histoires, moi j'étais Chemin de Mantis,
00:43:42 c'était un homme de gauche,
00:43:44 donc c'était un homme de gauche qui faisait entendre sa voix,
00:43:46 c'était un homme de gauche qui a eu de grandes responsabilités,
00:43:48 qui était respecté, apprécié des Français à gauche comme à droite,
00:43:50 ça veut dire qu'on peut trouver
00:43:52 un consensus sur des questions
00:43:54 qui sont essentielles et centrales.
00:43:56 Et il y a ce décalage entre cette gauche républicaine
00:43:58 dans l'électorat, qui est aujourd'hui orpheline,
00:44:00 qui n'a pas de représentation politique
00:44:02 à l'Assemblée nationale, au plein sur le terrain.
00:44:04 Il y a ce décalage. Et Jérôme a raison,
00:44:06 cette gauche républicaine, elle existe encore dans les territoires,
00:44:08 parce qu'on a des maires qui sont en prise avec le Réel,
00:44:10 et qui ne nient pas les problèmes du pays.
00:44:12 Ils n'ont pas les réponses du RN,
00:44:14 mais ils ont leur réponse,
00:44:16 la réponse d'une gauche républicaine.
00:44:18 Et ça veut dire que ça n'est pas un régime de faiblesse, la République.
00:44:20 - Sabrina, un petit mot, et Geoffroy.
00:44:22 - Ce que je voulais dire simplement par rapport
00:44:24 à propos précédents, c'est que les faits divers
00:44:26 sont des faits sociaux, en fait.
00:44:28 Ce sont des faits sociaux totaux qui mettent en rapport
00:44:30 les individus avec les institutions.
00:44:32 Tout à l'heure, vous aviez une petite diatribe au sujet
00:44:34 du jeu politique entre la droite et la gauche, etc.
00:44:36 Moi, j'ai vu dans les colonnes du Figaro
00:44:38 un article de Maurice Berger, qui précisait que,
00:44:40 justement, par rapport à la sanction et à la circulaire
00:44:42 qui avait été mise en exergue par
00:44:44 Eric Dupond-Moretti,
00:44:46 - Sur les mineurs. - Absolument, parce que c'est très important.
00:44:48 Il y a un dispositif dans le cadre pénal,
00:44:50 c'est un article, L217-17,
00:44:52 qui condamne précisément
00:44:54 les parents qui ne savent pas, et qui ne peuvent pas,
00:44:56 ou qui ne veulent pas, souscrire
00:44:58 à leurs obligations élémentaires de parents
00:45:00 envers leurs enfants. Eh bien, Maurice Berger
00:45:02 précisait qu'en 40 ans d'exercice,
00:45:04 il n'avait jamais vu cet article
00:45:06 appliqué. Donc, vous vous rendez compte que c'est pas
00:45:08 simplement une question de prise de position politique
00:45:10 ou d'idéologie, c'est aussi parce que
00:45:12 la machine judiciaire est fatiguée,
00:45:14 parce qu'elle ne peut plus, parce qu'effectivement,
00:45:16 on se retrouve là avec des problématiques
00:45:18 comme les émeutes, où malheureusement, ils sont
00:45:20 débordés. Et quand c'est un pédopsychiatre
00:45:22 qui enseigne à l'École nationale de la magistrature
00:45:24 et qui conseille énormément de politiques,
00:45:26 il vous le dit, c'est que c'est à prendre en compte.
00:45:28 - Très bonne interview à retrouver dans Figaro. - Exactement.
00:45:30 Pour en revenir à cette histoire de déchance
00:45:32 de nationalité, oui, alors effectivement,
00:45:34 les externalités négatives
00:45:36 de l'immigration, parce que c'est de là, en réalité,
00:45:38 c'est de ça qu'il faut parler.
00:45:40 En réalité, ce sont des logiques, finalement, de gauche,
00:45:42 parce que les classes populaires, ce sont
00:45:44 celles qui subissent les externalités
00:45:46 négatives de l'immigration. Et là, évidemment,
00:45:48 je n'essentialise pas, mais les logiques de ghettoïsation,
00:45:50 les logiques d'islam politique,
00:45:52 les logiques de terrorisme, etc., ce sont les classes
00:45:54 populaires qui les subissent en premier. Donc,
00:45:56 l'immigration ou la binationalité ou la déchance
00:45:58 de binationalité, ce n'est pas une pathologisation
00:46:00 politique du Front national,
00:46:02 ou du Rassemblement national, et ça n'est pas
00:46:04 simplement la boussole politique du RN.
00:46:06 Je veux dire que, dans les 19 millions
00:46:08 d'immigrés et d'enfants issus de l'immigration
00:46:10 dont je fais partie, nous considérons aussi
00:46:12 que l'immigration peut poser des problèmes.
00:46:14 Il ne faut pas le nier, ce serait être dans
00:46:16 les cités idéologiques que de le nier.
00:46:18 Alors, ce qui est surprenant, c'est que,
00:46:20 même parmi les adhérents
00:46:22 ou les sympathisants de la
00:46:24 France insoumise, eh bien, on se rend compte
00:46:26 que, finalement, eux-mêmes se rendent compte de ce problème.
00:46:28 Donc, c'est qu'effectivement, il y a peut-être un problème
00:46:30 de vacillement au sein même de
00:46:32 leur groupe et de désolidarisation
00:46:34 vis-à-vis d'une certaine idéologie
00:46:36 de certains de leurs membres, dont notamment
00:46:38 Fabien Roussel, que vous avez reçu il y a quelques jours,
00:46:40 je crois, ou c'était sur Europe 1.
00:46:42 - C'est sur Europe 1, effectivement, qui en avait fait part.
00:46:44 - Alors, un petit mot de chose pour le jeune.
00:46:46 - Moi, je trouve amusant que vous soulignez
00:46:48 ce qu'on appelle les ventilations du sondage
00:46:50 avec les catégories politiques, mais en réalité,
00:46:52 je pense que ce n'est pas un sujet de gauche.
00:46:54 Je veux quand même parler de la gauche républicaine, je sais qu'elle existe, je sais que tu en fais partie,
00:46:56 mais je pense que le vrai sujet, c'est surtout qu'il y a les trois quarts des Français
00:46:58 qui sont à l'aise avec cette mesure, qui est pourtant jugée
00:47:00 assez radicale, mais bon, bref,
00:47:02 ne rentrons pas dans le débat sur le fond,
00:47:04 mais les trois quarts des Français sont à l'aise avec cette histoire.
00:47:06 Et moi, ce qui me désole,
00:47:08 et je pense que c'est ça qu'on paye très très cher aussi
00:47:10 pour faire le lien avec le sujet sur les élus locaux, c'est que
00:47:12 en fait, sur tout un tas de sujets, et sur des sujets
00:47:14 les plus importants dans le débat politique,
00:47:16 les trois quarts des Français sont en gros
00:47:18 d'accord avec les grandes directions
00:47:20 qu'il faudrait donner. Sur la question de l'immigration,
00:47:22 ce n'est pas un sujet de clivage politique, il y a les trois quarts des Français
00:47:24 qui sont d'accord sur le fait qu'il faudrait limiter.
00:47:26 Sur la question de l'autorité, là, c'est encore plus.
00:47:28 Sur la question, même sur la question
00:47:30 économique, sur la question de la baisse des impôts, de la baisse des dépenses,
00:47:32 etc. Sur tous ces sujets-là, vous constatez qu'en fait,
00:47:34 il y a une direction politique ultra-majoritaire
00:47:36 dans le pays, droite et gauche consangue.
00:47:38 - Qui transcende complètement les partis. Vous avez entièrement raison.
00:47:40 - Qu'est-ce qui se passe ? D'une phrase ? Qu'est-ce qui se passe ?
00:47:42 Non, alors je finirai après. - Ce sera pendant pas très longtemps
00:47:44 dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:47:46 On fait une petite pause, on se retrouve dans un instant.
00:47:48 On reviendra sur ce dispositif de sécurité absolument
00:47:50 exceptionnel mis en place pour les deux
00:47:52 soirées du 13 et 14 juillet. A tout de suite.
00:47:54 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:47:58 Bienvenue dans Punchline ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:48:00 La France en état de siège avec
00:48:02 130 000 policiers et gendarmes déployés
00:48:04 sur le terrain. Ce 14 juillet
00:48:06 sera tout sauf une fête, encore moins
00:48:08 une fête nationale. Un dispositif
00:48:10 sécuritaire exceptionnel qui en dit
00:48:12 long sur les fractures de notre société
00:48:14 et l'inquiétude d'Emmanuel Macron
00:48:16 qui veut prouver qu'il n'a pas la main qui tremble.
00:48:18 S'agit-il seulement d'impressionner
00:48:20 les émeutiers qui ont déjà prévu de passer à l'action
00:48:22 en utilisant leur stock de mortiers d'artifice ?
00:48:24 On aimerait que ce soit vrai
00:48:26 mais la réalité c'est que ce sont les maires
00:48:28 des villes qui sont déjà traumatisés
00:48:30 à l'idée d'exposer leurs habitants à de nouvelles
00:48:32 explosions de violence. Il est navrant
00:48:34 de constater que l'on va envoyer les unités
00:48:36 d'élite que sont le RAID, le GIGN ou la
00:48:38 BRI pour tenter de maîtriser
00:48:40 des vandales qui n'ont d'autre objectif
00:48:42 que de semer le chaos, la peur et de s'en
00:48:44 prendre au symbole de l'état.
00:48:46 Décidément, pour les enfants de la patrie,
00:48:48 pour tous les enfants de la patrie,
00:48:50 le jour de gloire n'est pas près d'arriver.
00:48:52 Il est 18h, on est sur Punchline, CNews et Europe.
00:48:54 [Musique]
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00:49:04 [Musique]
00:49:06 18h, bienvenue si vous nous rejoignez
00:49:08 à l'instant sur Europe 1 et sur CNews.
00:49:10 12 personnes ont été interpellées ce matin
00:49:12 après l'attaque visant la famille du maire
00:49:14 de La Hiverose. Il s'agit de 12 hommes
00:49:16 majeurs, domiciliés principalement dans
00:49:18 cette ville et dans les environs.
00:49:20 Dans la nuit du 1er au 2 juillet,
00:49:22 une voiture bélier avait foncé
00:49:24 sur la maison de Vincent Jeanbrun,
00:49:26 le maire de cette petite ville du Val-de-Marne.
00:49:28 Son épouse s'est fracturée le tibia en tentant
00:49:30 de fuir et de mettre à l'abri
00:49:32 ses deux enfants de 5 et 7 ans.
00:49:34 L'émotion est vive à Vieux-Condé,
00:49:36 dans le Nord, après le décès d'un homme de 72 ans.
00:49:38 Philippe Matot est mort hier,
00:49:40 après avoir été agressé la semaine dernière
00:49:42 devant chez lui par trois jeunes
00:49:44 alors qu'il leur demandait de faire moins de bruit.
00:49:46 Un jeune homme de 17 ans était placé
00:49:48 en détention provisoire. Et puis,
00:49:50 plus de trois jours après la disparition
00:49:52 du petit Emile, deux ans et demi,
00:49:54 les opérations de ratissage autour du Hameau
00:49:56 se terminent ce soir.
00:49:58 L'enquête de terrain n'a rien donné.
00:50:00 Accident, homicide, enlèvement, toutes les hypothèses
00:50:02 sont étudiées par le parquet.
00:50:04 L'enfant a disparu samedi, je vous le rappelle,
00:50:06 au Vernet, commune des Alpes-de-Haute-Provence.
00:50:08 Il est 18h01,
00:50:10 on est en plateau dans Pönchlein
00:50:12 avec Karim Zérébi, consultant CNews. Bonsoir Karim.
00:50:14 - Bonsoir Laurence. - Louis de Regnel,
00:50:16 chef du service politique d'Europe 1. Bonsoir Louis. - Bonsoir Laurence.
00:50:18 - Avec le commissaire Mathieu Vallée. Bonsoir commissaire. - Bonsoir Laurence.
00:50:20 - Et nous sommes avec Geoffroy, le jeune journaliste.
00:50:22 Bonsoir Geoffroy. - Bonsoir Laurence. - Évidemment,
00:50:24 on va parler de sécurité, commissaire Vallée.
00:50:26 Ce dispositif de 130 000 policiers et gendarmes
00:50:28 sur le terrain laisse
00:50:30 pantois. Qu'est-ce qui se passe
00:50:32 pour que notre fête nationale se fasse
00:50:34 quasiment en état de siège, en état de guerre ?
00:50:36 On va voir avec Sarah Fennizari
00:50:38 l'ensemble du dispositif
00:50:40 et après je vais vous demander, est-ce que c'est bien nécessaire ?
00:50:42 Est-ce qu'il faut au moins 130 000 hommes
00:50:44 pour que les choses se passent dans le calme ?
00:50:46 C'est ce que je vais vous dire sur le sujet.
00:50:48 Un dispositif exceptionnel.
00:50:50 130 000 policiers et gendarmes
00:50:52 seront mobilisés les 13 et 14 juillet,
00:50:54 dont 45 000 chaque soir.
00:50:56 Ce déploiement reprend
00:50:58 le même modus operandi que lors des émeutes
00:51:00 qui ont suivi la mort du jeune Nahel.
00:51:02 Nous mobiliserons le RAID,
00:51:04 le GIGN, la Béry,
00:51:06 les hélicoptères de la Gendarmerie nationale
00:51:08 qui voleront dès le 13 juillet, bien sûr,
00:51:10 les drones qui nous permettront,
00:51:12 comme on l'a montré pendant les émeutes,
00:51:14 de déployer les drones.
00:51:16 J'ai également demandé à la Première ministre
00:51:18 l'utilisation des véhicules blindés,
00:51:20 comme nous l'avons fait,
00:51:22 avec l'autorisation qu'elle m'a donnée
00:51:24 et qui permettra donc de pré-positionner
00:51:26 les véhicules de la Gendarmerie dans les villes
00:51:28 qui sont apparemment les plus touchées.
00:51:30 Les bus et les trams s'arrêteront à 22h.
00:51:32 Les autorités craignent que les célébrations
00:51:34 marquent une recrudescence des violences
00:51:36 et notamment de l'utilisation des mortiers d'artifice.
00:51:38 Pour cela, la Première ministre Elisabeth Borne
00:51:40 en a interdit la vente, le port,
00:51:42 et l'utilisation jusqu'à samedi soir,
00:51:44 selon un décret paru dimanche 9 juillet
00:51:46 au journal officiel.
00:51:48 Le ministre de l'Intérieur a précisé également
00:51:50 que 150 000 mortiers de feu d'artifice
00:51:52 avaient déjà été saisis par les forces de l'ordre.
00:51:54 Voilà sur le point de la situation,
00:51:58 commissaire Vallée, c'est indispensable
00:52:00 d'avoir autant d'hommes déployés sur le terrain,
00:52:02 policiers, gendarmes, on parle aussi de pompiers,
00:52:04 BRI, RAID, GIGN.
00:52:06 On est obligés
00:52:08 d'avoir un tel dispositif ?
00:52:10 Oui, d'abord il faut reconnaître que le lendemain
00:52:12 du décès de ce jeune Naël à Nanterre,
00:52:14 suite à une action de police,
00:52:16 il y avait eu des violences urbaines
00:52:18 intenses et l'État n'était pas préparé.
00:52:20 Beaucoup de policiers et de gendarmes
00:52:22 ont été prédépourvus. Leur courage, leur abnégation
00:52:24 et leur sang-froid ont permis de faire des interpellations
00:52:26 et de contenir les violences, même s'il y a eu
00:52:28 des bâtiments incendiés, des policiers attaqués
00:52:30 et des commissariats
00:52:32 et des véhicules et des mairies brûlés.
00:52:34 Le lendemain, on a eu plus d'effectifs
00:52:36 et effectivement, 45 000
00:52:38 policiers et gendarmes la nuit. C'est exactement
00:52:40 le même niveau qu'on a eu la deuxième nuit,
00:52:42 la troisième nuit, la quatrième nuit, la cinquième nuit
00:52:44 des violences urbaines et depuis, le dispositif
00:52:46 ne s'est que très peu allégé. Nos collègues sont
00:52:48 sursollicités et effectivement,
00:52:50 pour protéger les festivités et notamment
00:52:52 les quartiers les plus sensibles, il faut
00:52:54 un déploiement d'effectifs important et vous avez raison,
00:52:56 ce qui doit nous interroger, c'est que ces unités d'élite
00:52:58 de la BRI, la Brigade de Recherche et d'Intervention
00:53:00 de l'Emploi Judiciaire, du RAID et du GIGN,
00:53:02 qui sont d'habitude consacrées, si j'ose dire,
00:53:04 aux grands bandits, aux forcenés, aux retranchés, aux personnes,
00:53:06 aux terroristes, exactement,
00:53:08 de nous interroger. C'est pour ça que je pense
00:53:10 que d'un point de vue d'équipement mobile, ils seraient bien dotés
00:53:12 des unités de deuxième niveau dont font partie les Brigades
00:53:14 Anticriminalité, de véhicules blindés, puisqu'on a
00:53:16 vu que la grosse nouveauté, c'est
00:53:18 que ces émuliers étaient très organisés, donc ils mettaient
00:53:20 des véhicules, des carcasses et des objets
00:53:22 immobiliers incendiés sur la voie publique pour qu'on puisse pas
00:53:24 progresser, interpeller et récupérer le terrain.
00:53:26 - Pour freiner la progression des forces de l'ordre. Alors Louis Dragne,
00:53:28 vous allez me dire qu'évidemment, c'est 130 000
00:53:30 sur l'ensemble des 3 jours, c'est ça ?
00:53:32 Enfin, 13, 14 et la nuit
00:53:34 du 14 au 15, c'est ça ? - Oui, non,
00:53:36 mais je minimise pas, pardon, c'est un dispositif très important.
00:53:38 - Non, parce que c'est un niveau important. - Mais si vous comparez, par exemple,
00:53:40 le 13, 14 juillet de l'année dernière,
00:53:42 il y avait 125 000, si on prend
00:53:44 les mêmes modes de calcul, 125 000
00:53:46 policiers et gendarmes. Ce qu'il y a vraiment,
00:53:48 moi, ce que je trouve, c'est la nouveauté,
00:53:50 c'est le nombre d'effectifs déployés le soir,
00:53:52 où là, pour le coup, il y en a beaucoup plus
00:53:54 qu'avant, que le 14 juillet dernier.
00:53:56 Et puis c'est effectivement les
00:53:58 unités de très haut du spectre,
00:54:00 BRI, RED, GIGN, ça, pour le coup,
00:54:02 on n'a jamais vu ça, hein, 14 juillet.
00:54:04 Mais ce qui est assez terrifiant, c'est que
00:54:06 même le gouvernement
00:54:08 communique en dramatisant
00:54:10 un peu l'événement, on a l'impression qu'on se prépare
00:54:12 à affronter une guerre, quoi.
00:54:14 - Ah oui, oui, on a l'impression que ça va être fort à la main,
00:54:16 mais vraiment, qu'on va se faire attaquer. - Tout ça pour,
00:54:18 pardon, rappelons-le, c'est le 14 juillet,
00:54:20 c'est quand même, c'est le seul jour de fête
00:54:22 de notre pays. - C'est tout une fête, ça va être tout une fête.
00:54:24 - C'est la fête de notre pays. - Ah oui, alors, il y a des mairies,
00:54:26 Karim, Zérébé, vous l'avez dit,
00:54:28 qui vont maintenir les feux d'artifice,
00:54:30 mais il y en a des dizaines qui annulent.
00:54:32 Ils ont peur, leurs habitants ont peur, de toute façon,
00:54:34 ils sont traumatisés. - Oui, de type de catégories,
00:54:36 il y a des mairies qui ont effectivement décidé
00:54:38 d'annuler le 14 juillet pour des questions
00:54:40 de sécurité, donc
00:54:42 craignaient que les choses débordent,
00:54:44 mais aussi pour des questions budgétaires.
00:54:46 Par contre, on se rend compte d'histoire, quand vous avez des centres de loisirs,
00:54:48 des écoles, des centres culturels qui ont été brûlés,
00:54:50 ce sont des infrastructures publiques
00:54:52 qui ont nécessité des déniés publics,
00:54:54 budget communal, pour être reconstruits
00:54:56 ou rénovés. Donc, il y a des choix
00:54:58 budgétaires à faire. Et le premier choix
00:55:00 que certains maires ont fait, c'est de dire,
00:55:02 je vais faire une économie sur le 14 juillet,
00:55:04 qui est quand même un coût, pour une petite commune,
00:55:06 c'est un coût très cher, pour effectivement
00:55:08 privilégier mes infrastructures, qui sont les infrastructures
00:55:10 du quotidien. Après, oui, il y a la question
00:55:12 de sécurité, mais pour le gouvernement, je pense
00:55:14 que c'est un enjeu qui
00:55:16 est plus important
00:55:18 que ce simple 14 juillet.
00:55:20 Il y a des images désastreuses qu'on fait
00:55:22 autour du monde, sur notre pays.
00:55:24 Et ce n'est pas la première fois.
00:55:26 Des images qui démontrent que l'État est dépassé,
00:55:28 que nos forces de l'ordre sont parfois
00:55:30 en situation d'adversité
00:55:32 face à des groupes organisés, structurés.
00:55:34 Et donc là, c'est une
00:55:36 volonté, j'ai envie de dire,
00:55:38 de démontrer qu'on maîtrise la situation.
00:55:40 C'est vrai qu'on met
00:55:42 beaucoup plus peut-être aux forces de l'ordre
00:55:44 que les années passées,
00:55:46 même si Louis a expliqué l'année dernière, c'était 125 000.
00:55:48 Mais surtout, démontrer qu'on est capable de maîtriser
00:55:50 la situation. Je vous rappelle qu'on a la Coupe du monde
00:55:52 de rugby qui arrive, qui est un événement planétaire,
00:55:54 et les JO. Rien de pire
00:55:56 si on avait des images pour ce 14 juillet
00:55:58 qui fassent le tour du monde et qui démontrent encore une fois
00:56:00 que notre pays est débordé sur le plan sécuritaire
00:56:02 et du maintien de l'ordre. - Geoffroy Lejeune, quelle tristesse
00:56:04 de voir notre pays, ce grand pays
00:56:06 à la renverse, je le disais hier, qui a
00:56:08 du mal à assumer ses valeurs, qui va se claquemurer
00:56:10 pour sa fête nationale, qui va
00:56:12 déployer quasiment la moitié de ses forces de l'ordre
00:56:14 sur le terrain, pour tenter juste
00:56:16 d'éviter l'embrasement. - Je ne veux pas
00:56:18 paraphraser vos éditoriaux, chère Laurence,
00:56:20 mais c'est vrai que c'est une vraie tristesse, absolument.
00:56:22 On se dit, en fait, j'écoute
00:56:24 Louis nous détailler
00:56:26 le dispositif, et la conclusion
00:56:28 que j'en tire, c'est qu'en fait, aujourd'hui, il faut cette débauche
00:56:30 de moyens pour faire la fête. La fête nationale.
00:56:32 Il faut faire ça.
00:56:34 Vous l'avez dit un peu en tout début
00:56:36 de l'émission, mais ce sont
00:56:38 des gens, je ne vais pas lancer le débat aujourd'hui
00:56:40 de combien sont-ils, etc., parce que carrément, on n'est pas d'accord
00:56:42 là-dessus, mais ce n'est même pas le sujet. Il y a une part
00:56:44 de la population française qui a décidé de pourrir
00:56:46 la vie de tout le monde, en réalité.
00:56:48 Et ça, c'est épouvantable, avec
00:56:50 une violence, je pense, qui s'accroît,
00:56:52 avec une détermination
00:56:54 que je crois, moi,
00:56:56 plus importante qu'il y a 15 ou 20 ans.
00:56:58 Ce n'est pas juste des... - Fortes
00:57:00 de nos renoncements ? - Evidemment, parce qu'en fait,
00:57:02 vous savez, tout à l'heure,
00:57:04 Sabrina parlait de Maurice Berger,
00:57:06 le pédopsychiatre, qui fait une interview dans le Figaro,
00:57:08 pour parler de la sanction. Lui, son leitmotiv,
00:57:10 c'est d'expliquer qu'il faut, pour les jeunes,
00:57:12 une sanction rapide, même si elle est très courte,
00:57:14 mais il faut qu'un acte mauvais soit sanctionné
00:57:16 très rapidement. Je pense que si vous
00:57:18 adaptez ce diagnostic à l'échelle d'une société,
00:57:20 vous avez des gens qui, je pense,
00:57:22 ne se sont pas assimilés, ou en tout cas, se sont
00:57:24 construits. C'est intéressant, d'ailleurs, parce que c'est souvent des 3e générations.
00:57:26 Leurs grands-parents étaient parfaitement assimilés,
00:57:28 leurs parents, plus tôt, et eux, non.
00:57:30 C'est l'assimilation à l'envers. Et ces gens-là,
00:57:32 quand ils commencent à défier... Pour moi,
00:57:34 tout ce qu'on a vu, les émeutes, c'était des défis lancés
00:57:36 à la France. C'est pas anodin d'attaquer
00:57:38 des institutions, des...
00:57:40 Il y a eu les deux.
00:57:42 Il y a eu les deux, justement.
00:57:44 Si vous pensez que ces gens ont une conscience politique
00:57:46 en disant "Je vais défier la France en allant
00:57:48 piller des cattelots", et du coup, je ne sais quel
00:57:50 magasin arrêter avec ça...
00:57:52 Il y a eu un conflit sans bâtiment public passé.
00:57:54 Mais ça, il y a des groupes
00:57:56 effectivement qui se concentrent sur la haine
00:57:58 du policier. Mais quand vous avez des black blocs,
00:58:00 c'est pas culturel.
00:58:02 Donc, si ce sont pas des gens issus d'immigration,
00:58:04 quand vous avez dans les mouvements des gilets jaunes des gens qui
00:58:06 s'attaquent aux policiers, c'est pas culturel, c'est pas des gens
00:58:08 issus d'immigration. Vous avez des groupes issus dans notre pays
00:58:10 qui ont un problème avec les autorités,
00:58:12 avec nos institutions. Mais arrêtez de penser toujours
00:58:14 c'est culturel. Parce que si j'en viens
00:58:16 au pays dont ces jeunes seraient
00:58:18 originaires, est-ce que vous avez
00:58:20 ces phénomènes-là ? - Alors, on n'en a pas parlé, Karim.
00:58:22 C'est vous qui allez sur ce terrain.
00:58:24 On dit qu'il y a des gens qui n'aiment pas la France.
00:58:26 On dit qu'il y a des citoyens français qui n'aiment pas la France.
00:58:28 - Non, non, non, Karim n'est pas d'accord avec moi. Sur ce fait même,
00:58:30 vous êtes la troisième génération. - Non, non, non, Karim n'est pas d'accord.
00:58:32 - De quoi ? - Je réponds à tout ce qu'a dit Karim.
00:58:34 - Moi je suis la troisième génération.
00:58:36 - Oui, mais non, vous n'êtes pas la troisième.
00:58:38 - Bah si. - Non, vous n'êtes pas la troisième.
00:58:40 - Je sais, mais ton parent était pas français.
00:58:42 - Je réponds à tout ce qu'a dit Karim.
00:58:44 Non, on n'est pas d'accord sur le nombre de gens
00:58:46 qui mettent le bazar dans ce pays. On a déjà eu ce débat,
00:58:48 mais c'est même pas le sujet aujourd'hui. Ensuite,
00:58:50 sur les pays d'origine, très intéressant.
00:58:52 Moi, j'ai rencontré, il se trouve, depuis les émeutes,
00:58:54 j'ai rencontré pas mal de gens qui vivent dans ces quartiers-là,
00:58:56 qui font partie de cette fameuse majorité invisible,
00:58:58 qui disent "ils nous pourrissent la vie,
00:59:00 on les connaît, c'est toujours les mêmes, on sait qui c'est", etc.
00:59:02 Ces gens-là me disent, c'est hyper intéressant,
00:59:04 si ils étaient en Algérie, au Maroc,
00:59:06 au Cameroun, dans leur pays d'origine, je dis bien d'origine,
00:59:08 parce que souvent ils sont nés en France, ceux qui ont fait les émeutes.
00:59:10 - On est d'accord. - Voilà. Si ils étaient dans leur pays,
00:59:12 le pays d'origine de leur famille,
00:59:14 ils se feraient massacrer par la police. - Donc c'est pas culturel,
00:59:16 la violence ? - Non, mais je suis en train
00:59:18 de répondre. C'est une immigration
00:59:20 qui s'assimile pas, et qui même se désassimile,
00:59:22 qui veut défier la France, parce que c'est
00:59:24 l'autorité à Aïr,
00:59:26 et qui donc, du coup,
00:59:28 s'attaque. Il y a eu des pillages,
00:59:30 mais sur la notion de pillage, très intéressant aussi,
00:59:32 il y a des institutions qui sont attaquées,
00:59:34 et après il y a des pillages. Le pillage, pardon,
00:59:36 historiquement, c'est ce qui se passe quand il y a une invasion, une colonisation,
00:59:38 il y a des pillages.
00:59:40 - Tu renvoies toujours à des images,
00:59:42 des colonisations. - C'est la vérité.
00:59:44 - C'est la vérité. - Dans un tout premier temps, il y a eu des attaques de commissariats,
00:59:46 des attaques de con, des attaques...
00:59:48 - Les policiers en parlent très bien,
00:59:50 on a eu de la délinquance d'opportunité,
00:59:52 dans ce chaos-là, des gens qui ont fait les magasins aussi.
00:59:54 - Mais dans un deuxième temps,
00:59:56 personne ne le nie.
00:59:58 - Le fait le plus grave qui arrive dans l'histoire, c'est le fait que
01:00:00 les policiers et les gendarmes se sont faits
01:00:02 attaquer, je parle sous le contrôle de Mathieu Vallée,
01:00:04 avec une violence inouïe.
01:00:06 Le fait majeur, c'est qu'il y a
01:00:08 des brigades de gendarmerie, des commissariats
01:00:10 de police, il y a des casernes
01:00:12 de pompiers qui ont été incendiés,
01:00:14 qui ont été attaqués, c'est ça le fait majeur.
01:00:16 - Oui, pas justement, c'est ce que j'ai rencontré dans le manifestation que j'évoquais.
01:00:18 - On poursuit ce débat passionnant dans un instant avec le commissaire Vallée.
01:00:20 A tout de suite dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:00:22 - Au revoir.
01:00:24 - 18h16,
01:00:26 on se retrouve en direct dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:00:28 On évoque encore ce dispositif
01:00:30 policier et gendarme extrêmement important.
01:00:32 Écoutez, pour le 14 juillet,
01:00:34 écoutez Laurent Nouniez, le préfet de police de Paris,
01:00:36 qui nous l'explicite.
01:00:38 - Un dispositif conçu pour
01:00:40 dissuader, disperser, interpeller,
01:00:42 avec une mobilisation forte, évidemment, des effectifs.
01:00:44 Et la mobilisation
01:00:46 de l'ABRI et du RED
01:00:48 et du GIGN,
01:00:50 également en grande couronne,
01:00:52 puisque je parle de l'ensemble de l'île-de-France.
01:00:54 Le ministre a fixé un cap,
01:00:56 pas de changement d'horaire pour les
01:00:58 métros,
01:01:00 mais ce seront plusieurs milliers de personnes,
01:01:02 parmi les 45 000 personnes
01:01:04 que nous aurons chaque soir, ce seront évidemment
01:01:06 plusieurs milliers de personnes qui seront mobilisées
01:01:08 sur chacun des soirs,
01:01:10 dans la nuit du 13-14,
01:01:12 et surtout évidemment pour le 14.
01:01:14 Donc on ne sera pas très loin
01:01:16 des 10 000 personnes mobilisées.
01:01:18 - Voilà, pour le préfet de police de Paris,
01:01:20 commissaire Vallée, dissuader, disperser, interpeller,
01:01:22 l'île-de-France, vraiment, on va concentrer
01:01:24 l'essentiel de l'attention,
01:01:26 en tout cas des policiers. - Oui, alors,
01:01:28 l'île-de-France avait été très impactée,
01:01:30 notamment les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne,
01:01:32 lors des premières nuits des meubles, mais après ça s'est aussi généralisé
01:01:34 dans tout le pays, y compris des villes
01:01:36 et des villages qui étaient épargnés jusqu'à présent par la violence.
01:01:38 Et effectivement, les premières nuits,
01:01:40 les instructions étaient plutôt à la retenue
01:01:42 et à une interpellation moindre pour éviter
01:01:44 de surenvenimer les choses
01:01:46 d'après les autorités. Là, c'est bien que les instructions
01:01:48 soient claires pour les policiers de terrain. Au plus c'est clair,
01:01:50 au plus c'est simple, au plus c'est rapide
01:01:52 pour faire des interpellations et permettre
01:01:54 de faire cesser rapidement les exactions.
01:01:56 Et puis finalement, on sonne un peu la fin de la récré,
01:01:58 je veux quand même profiter de votre thème pour dire que
01:02:00 depuis une semaine, la police judiciaire,
01:02:02 les enquêteurs de la police judiciaire, donc je rappelle que la police judiciaire
01:02:04 en France a 87,5%
01:02:06 de réussite de taux de décidation,
01:02:08 c'est une énorme en ce moment,
01:02:10 fait d'une certaine manière la fête aux délinquants,
01:02:12 puisque tous les jours, il y a des interpellations.
01:02:14 À Aubervilliers, vous avez aussi les enquêteurs de la sécurité publique
01:02:16 qui ont interpellé 10 personnes qui avaient pillé
01:02:18 un bar de tabac, les deux
01:02:20 policiers qui avaient été lâchement agressés
01:02:22 où il y a une tentative de meurtre qui a retenu à Marseille,
01:02:24 les auteurs présumés ont été interpellés et sont en détention provisoire.
01:02:26 À l'Aïlée-Rose, actuellement,
01:02:28 il y a des personnes en garde à vue qui sont gérées
01:02:30 par la police judiciaire du Val-de-Marne.
01:02:32 Bref, il y a tous les enquêteurs de sécurité publique
01:02:34 des commissaires de la police judiciaire qui, aujourd'hui,
01:02:36 font tout ce qu'ils peuvent pour interpeller
01:02:38 tous les auteurs présumés des exactions, des pillages,
01:02:40 des agressions et des tentatives de meurtre sur des policiers
01:02:42 ou sur des personnes, parce qu'il ne faut pas que ça reste impuni
01:02:44 et il faut que la justice suive.
01:02:46 Et ça, c'est quelque chose qu'il faut souligner,
01:02:48 parce qu'on est souvent dans l'instantanéité et l'interpellation en flagrance,
01:02:50 mais ces enquêtes, elles permettent aussi de redonner de la fierté
01:02:52 à nos collègues, à notre État,
01:02:54 parce qu'on a perdu durant ces émeutes un combat moral.
01:02:56 On a quand même des délinquants
01:02:58 qui ont fait tout et n'importe quoi,
01:03:00 qui ont ravagé le pays et qui, malgré...
01:03:02 - Vous trouvez que c'est la police qui a perdu le combat moral pendant ces émeutes ?
01:03:04 - Non, je trouve que c'est l'État. - Moi, je trouve pas.
01:03:06 - Non, je trouve que l'État a perdu le combat moral parce qu'on a eu beaucoup de mal
01:03:08 à contenir les violences urbaines et à faire face à des émeutiers
01:03:10 qui étaient organisés et qui étaient déterminés à nous tuer.
01:03:12 Quand vous avez, effectivement, un hymne, un tir en 9 mm
01:03:14 sur des policiers ou qu'on a des cocktails
01:03:16 et molotovs jetés sur des commissariats,
01:03:18 je pense qu'aujourd'hui, dans ces quartiers,
01:03:20 il y a un combat moral à regagner. Il y a la France
01:03:22 qui doit à nouveau être aimée par ses enfants
01:03:24 qui y sont nés et, d'une certaine manière,
01:03:26 les policiers et les gendarmes ont fait tenir la République
01:03:28 mais le combat moral, c'est pas eux qui doivent le mener et le gagner.
01:03:30 C'est l'État, c'est les politiques
01:03:32 et c'est ceux qui dirigent nos institutions.
01:03:34 Nous, on est sur le terrain, on gère la misère,
01:03:36 on gère la difficulté, on gère la violence
01:03:38 mais malheureusement, effectivement, on en a pris plein la figure
01:03:40 et c'est pour ça que ces interpellations
01:03:42 et que la justice passe, c'est indispensable
01:03:44 pour qu'on puisse effectivement tenir le bateau.
01:03:46 - Karim, un petit mot ? - Moi, j'aime bien le triptyque,
01:03:48 le DDI du préfet de police,
01:03:50 - Dissuadé, dispersé, interpellé.
01:03:52 Je serais encore un peu plus satisfait
01:03:56 si on rajoutait "sanctionné".
01:03:58 Parce qu'une fois qu'on interpelle, derrière...
01:04:00 - Après lui, il ne peut pas se substituer au rôle de la justice.
01:04:02 - Non, non, je suis d'accord.
01:04:04 - Il connaît parfaitement les rôles du ministère de l'Intérieur.
01:04:06 - Je ne parle pas en tant que préfet, je parle en tant que citoyen
01:04:08 et je me dis que derrière, ce que nous espérons aussi,
01:04:10 c'est que ce travail d'investigation,
01:04:12 ce travail de professionnel,
01:04:14 de l'enquête, d'interpellation qui est fait
01:04:16 et qui est bien fait par nos forces de l'ordre,
01:04:18 il faut qu'il soit récompensé, si je puis dire,
01:04:20 non pas pour leur faire plaisir,
01:04:22 mais pour faire du bien à la société, par de la sanction derrière.
01:04:24 Et c'est vrai qu'on a remarqué
01:04:26 qu'au cours de ces émeutes,
01:04:28 avec les circulaires, avec les messages
01:04:30 qui étaient passés au parquet, au tribunaux,
01:04:32 les choses s'étaient un peu plus durcies,
01:04:34 pas au sens autoritariste du terme,
01:04:36 application du code pénal,
01:04:38 et puis ça fait du bien.
01:04:40 Et j'espère, moi, qu'on ne va pas en rester
01:04:42 que dans cette simple séquence
01:04:44 de l'application du code pénal.
01:04:46 Il faut qu'on poursuive.
01:04:48 Et on a un seul groupe qui dit que l'impunité
01:04:50 n'a pas de place dans notre pays
01:04:52 lorsqu'on est interpellé par des forces de l'ordre
01:04:54 et que l'enquête est bien menée.
01:04:56 Oui, mais il faut que ça dure.
01:04:58 C'est dommage que le garde d'Essoe,
01:05:00 notamment le maître M. Dupond-Moretti,
01:05:02 le garde d'Essoe M. Dupond-Moretti,
01:05:04 c'est dommage qu'il ait attendu les violences urbaines
01:05:06 pour suivre ce qu'il...
01:05:08 Oui, mais il a fallu attendre quand même
01:05:10 qu'on ait 900 policiers et gendarmes blessés,
01:05:12 qu'on ait plus de 3 900 sites institutionnels
01:05:14 entreprises, bâtiments publics qui aient été brûlés
01:05:16 pour qu'on soit dans le action/réaction.
01:05:18 Quand on demande des peines minimales,
01:05:20 quand on demande des places de prison en plus,
01:05:22 quand on demande une réactivité de la justice
01:05:24 avec des peines de sanctions fermes, immédiates,
01:05:26 avec même des courtes peines de prison,
01:05:28 tout ce qu'on nous a dit avant c'était pas possible,
01:05:30 aujourd'hui c'est possible par la force des événements.
01:05:32 Mais ce qui est quand même dommage dans notre État
01:05:34 c'est qu'à chaque fois on est en réactivité.
01:05:36 On n'a qu'à écouter les gens de terrain,
01:05:38 les professionnels de la sécurité,
01:05:40 les professionnels de la justice
01:05:42 pour savoir qu'il y a des solutions
01:05:44 pour la stratégie politique.
01:05:46 C'est le degré zéro de la stratégie politique
01:05:48 uniquement d'annoncer des effectifs policiers.
01:05:50 Les policiers sont un moyen,
01:05:52 c'est pas une fin en soi d'ailleurs.
01:05:54 Oui, mais négligérant,
01:05:56 mais ça rassure la population.
01:05:58 C'est indispensable et c'est nécessaire.
01:06:00 C'est vraiment la première étape d'une vraie stratégie.
01:06:02 La vraie stratégie c'est surtout
01:06:04 de faire en sorte qu'il y ait quelque chose
01:06:06 qui se déploie dans toutes les strates de l'État.
01:06:08 Éducation nationale, la famille,
01:06:10 même sur les questions d'autorité parentale,
01:06:12 je pense qu'il y a plein de choses à faire.
01:06:14 Parce qu'en fait, la police intervient
01:06:16 quand tout a échoué avant.
01:06:18 Je trouve que la limite actuelle
01:06:20 de la stratégie du gouvernement,
01:06:22 c'est de parler uniquement des policiers.
01:06:24 Je trouve que c'est très bien
01:06:26 d'afficher des chiffres importants,
01:06:28 mais c'est absolument pas suffisant.
01:06:30 Sinon on va continuer,
01:06:32 toutes les trois semaines, tous les six mois,
01:06:34 il y aura des émeutes, il y aura un problème.
01:06:36 La réponse va être "attention, on met des policiers".
01:06:38 Donc ça donne l'impression qu'il y a une réponse.
01:06:40 Les policiers sont la variable d'ajustement des policiers.
01:06:42 Bien sûr, regardez la gradation des images.
01:06:44 Au moment des émeutes,
01:06:46 il y a eu les camions blindés
01:06:48 de la BRI, du RAID et tout ça.
01:06:50 Il y a eu les Centaures,
01:06:52 les nouveaux véhicules blindés de la gendarmerie
01:06:54 qui ont été sortis.
01:06:56 Mais l'étape d'après, c'est quoi ?
01:06:58 Tout ça, c'est de l'image pour montrer une vraie fermeté,
01:07:00 puisque les policiers l'appliquent.
01:07:02 Mais le problème, moi je serais très heureux
01:07:04 le jour où on n'affichera plus
01:07:06 de dispositifs policiers aussi importants.
01:07:08 Mais si on n'affiche plus de dispositifs comme ça,
01:07:10 ça veut dire qu'en réalité, les problèmes de fond ont été réglés.
01:07:12 Parce que c'est...
01:07:14 Moi je trouve que ce qui est un tout petit peu
01:07:16 tragique dans cette histoire,
01:07:18 c'est que tout le monde se satisfait uniquement
01:07:20 applaudi des deux mains, parce que oui,
01:07:22 il y a des policiers et des gendarmes.
01:07:24 Je veux juste qu'on écoute Emmanuel Macron.
01:07:26 Il était au sommet de l'OTAN à Vilnius.
01:07:28 Il a évoqué les émeutes et le travail des forces de l'ordre.
01:07:30 Si je suis raisonnablement informé,
01:07:32 il ne me semble pas qu'il y ait des émeutes urbaines
01:07:34 ces derniers jours en France.
01:07:36 Et donc le calme est bien revenu,
01:07:38 grâce à l'action résolue de nos forces
01:07:40 de sécurité intérieure,
01:07:42 et aussi au travail de la justice.
01:07:44 Et je le dis avec
01:07:46 ici beaucoup de détermination,
01:07:48 le calme
01:07:50 est une condition à tout, et le respect
01:07:52 de l'ordre républicain, que j'avais d'ailleurs
01:07:54 réaffirmé très clairement
01:07:56 il y a une centaine de jours,
01:07:58 doit être respecté partout.
01:08:00 C'est pourquoi
01:08:02 s'il y avait quelques débordements,
01:08:04 nous interviendrons avec
01:08:06 la plus grande détermination
01:08:08 pour que l'ensemble
01:08:10 de nos concitoyens puissent vivre
01:08:12 dans le calme. Il y a ensuite un travail en profondeur
01:08:14 à conduire,
01:08:16 et des leçons à tirer de ce qui s'est passé.
01:08:18 Ce ne doivent pas être des leçons
01:08:20 mécaniques ou trop rapides,
01:08:22 parce que la nature de ces violences urbaines
01:08:24 est très différente de ce que nous avions
01:08:26 connu jusqu'ici.
01:08:28 C'est vraiment si différent que ça, de ce que nous avions
01:08:30 connu jusqu'ici. Il faut prendre encore le temps
01:08:32 de faire un diagnostic, commissaire Vallée, ça va nous prendre
01:08:34 dix ans avant d'avoir un rapport,
01:08:36 et puis après peut-être un commissaire
01:08:38 au banlieue,
01:08:40 et puis combien de temps on va attendre avant d'agir ?
01:08:42 Une convention citoyenne, si on n'a pas de chance.
01:08:44 Ce qui est certain, c'est que
01:08:46 notre pays a vécu en trois nuits
01:08:48 ce qu'il avait vécu en trois semaines en 2005.
01:08:50 Ça dit l'intensité dans laquelle a été plongée le pays
01:08:52 en termes d'ultra-violence qui a été inouïe.
01:08:54 Ensuite, moi je veux juste vous dire
01:08:56 quelque chose de pratique, c'est que les consignes
01:08:58 du préfet de police et du ministre de l'Intérieur,
01:09:00 c'est que les policiers sont dispersés, interpellés, c'est très bien,
01:09:02 sauf que sur le terrain, ça veut dire que les policiers
01:09:04 prennent des risques, ça veut dire qu'ils vont au contact,
01:09:06 ça veut dire qu'ils mettent leur vie en danger par des tirs de mortier
01:09:08 qui peuvent grièvement les blesser.
01:09:10 Et ce qu'on attend des politiques, c'est un soutien
01:09:12 hiérarchique politique sans faille.
01:09:14 Parce que comme dans le public... - Ça vous a manqué ça ou pas ?
01:09:16 - En fait, j'estime que...
01:09:18 - Gérald Darmanin, franchement, il fait le job.
01:09:20 - Non mais, enfin, pardon, mais le policier
01:09:22 qui a fait feu sur l'accent de police
01:09:24 par rapport à ce jeune conducteur Nahel, il a tout de suite été lâché
01:09:26 par tout le monde, en fait. - Pas par le président en premier.
01:09:28 - Voilà, donc si, en fait, à la première
01:09:30 intervention, à la première difficulté, à la première problématique,
01:09:32 à la première image qu'interroge,
01:09:34 on condamne d'entrer de jeu les policiers, ce qu'on ne ferait avec aucun
01:09:36 autre citoyen, effectivement, les collègues sur le terrain,
01:09:38 ils doivent pouvoir se dire "Bon, eh bien,
01:09:40 je vais au front, je vais en avant,
01:09:42 je vais interpeller, mais il faut que derrière, j'ai la certitude
01:09:44 que j'ai les mêmes droits, pas plus, pas moins,
01:09:46 mais les mêmes droits que tous les citoyens ont dans notre pays
01:09:48 et que notre état de droit garantit." Non mais c'est
01:09:50 important parce que quand on se sent soutenu
01:09:52 avec une assise importante, vous savez, on voit,
01:09:54 comme on dit chez moi, on voit la
01:09:56 réalité et la valeur des hommes quand on met les mains
01:09:58 dans le corbeau et quand on est mouillé jusqu'au cou.
01:10:00 Donc, c'est très important. - Vous dites quelque chose de très important,
01:10:02 c'est la question d'assumer les conséquences
01:10:04 politiques de ce qu'on dit. C'est-à-dire que, quand vous dites
01:10:06 "fermeté, on est impitoyable", eh bien,
01:10:08 les conséquences de la fermeté, c'est ce que vous décrivez.
01:10:10 Et en fait, quand on est politique,
01:10:12 si on assume totalement, et ça
01:10:14 rejoint le débat que nous avions tout à l'heure,
01:10:16 il y a aussi de la prise de risque
01:10:18 que les politiques demandent aux policiers, et donc,
01:10:20 effectivement, je vous rejoins totalement, il faut aussi
01:10:22 les soutenir aussi parfois quand
01:10:24 ils se mettent en difficulté, comme vous l'avez évoqué.
01:10:26 - Carrément permis. - Ce qui me fait hyper
01:10:28 perplexe avec Emmanuel Macron, c'est qu'on est toujours
01:10:30 dans des postures où on découvre
01:10:32 ce qu'est notre société
01:10:34 avec le président de la République.
01:10:36 Quand on a eu le mouvement des Gilets jaunes, certains avaient prédit
01:10:38 qu'il y avait des mesures
01:10:40 qui pouvaient effectivement mettre en colère
01:10:42 la France rurale,
01:10:44 les Français en difficulté, qu'on ait fait un mois difficile.
01:10:46 Donc, on a le sentiment
01:10:48 qu'ils ne sentent pas cette France-là.
01:10:50 Quand on dit dans les banlieues, il y a une cocotte minute,
01:10:52 les dealers tiennent un peu
01:10:54 les quartiers, les règles
01:10:56 de la République ne sont pas quand même
01:10:58 très, très, je dirais,
01:11:00 partagées,
01:11:02 il y a des gens qui sont pris en otage, il y a des habitants,
01:11:04 il faut peut-être les soutenir, il faut être à leur côté.
01:11:06 Donc, on laisse faire, on laisse faire
01:11:08 le plan Bourleau, on va balayer dans un revers de merde.
01:11:10 Et là, on découvre que finalement,
01:11:12 la situation est grave. Ça fait six ans,
01:11:14 monsieur le président de la République, que vous êtes au commandant du pays.
01:11:16 Alors, est-ce que c'est parce qu'il n'a jamais été élu local,
01:11:18 on le disait tout à l'heure,
01:11:20 qu'il ne sent pas le pays, que les remontées ne sont pas très bonnes ?
01:11:22 Je veux dire, mais en tout cas,
01:11:24 Louis a raison, ça ne pourra pas être
01:11:26 simplement une réponse sécuritaire.
01:11:28 D'abord, parce que nos forces de l'ordre ne peuvent pas être
01:11:30 le seul rempart à ces mots M1X de la société.
01:11:32 Et il faut avoir un projet de société
01:11:34 républicaine,
01:11:36 oui, qui restaurera l'ordre républicain,
01:11:38 le respect, l'éducation,
01:11:40 donc la mixité,
01:11:42 l'accès à l'emploi.
01:11:44 C'est un tout qu'il va falloir aborder.
01:11:46 Et si on n'aborde pas ce tout, on aura des problèmes
01:11:48 toujours de plus en plus importants.
01:11:50 Ça fait 30 ans qu'on aurait dû
01:11:52 l'aborder, ce tout dont vous parlez.
01:11:54 Oui, mais il est là depuis six ans.
01:11:56 Si déjà, on l'avait abordé il y a six ans,
01:11:58 peut-être qu'on n'en serait pas là aujourd'hui.
01:12:00 Pendant des années, quand on évoquait ça,
01:12:02 vous étiez des fachos.
01:12:04 C'était interdit de dire ça.
01:12:06 Le drame, il est là.
01:12:08 Et c'est encore le cas.
01:12:10 Je reviens sur la polémique
01:12:12 du préfet Hugues Moutou, qui était préfet de Leraux.
01:12:14 Et qui dit, qui rappelait...
01:12:16 Et qui est toujours patron, évidemment.
01:12:18 Et Leraux a besoin de lui, je pense.
01:12:20 Qui est préfet de Leraux et qui rappelait
01:12:22 du temps de nos grands-mères,
01:12:24 ça aurait été deux claques et au lit,
01:12:26 et les gamins, ils restent à la maison.
01:12:28 Il y a plein de gens qui disent "il faut la fermeté",
01:12:30 mais dès qu'ils entendent cette séquence du préfet,
01:12:32 tout le monde est outré, tout le monde est choqué.
01:12:34 Mais en fait, ce que je ne comprends pas,
01:12:36 c'est que les gens s'indignent, demandent de la fermeté,
01:12:38 mais dès qu'il y a des propositions, dès qu'il y a des solutions,
01:12:40 il n'y a personne. Vous perdez la moitié des gens.
01:12:42 - Ce que vous demandez aux Français, encore une fois,
01:12:44 ils ne pensent pas à la même chose.
01:12:46 - Je sais bien, mais après, c'est au qui-vote.
01:12:48 - Geoffroy Lejeune.
01:12:50 - Tout à l'heure, on commentait un sondage
01:12:52 où 73% des Français étaient favorables
01:12:54 à la déchéance de nationalité.
01:12:56 - Pour les binationaux qui ont participé aux émeutes.
01:12:58 - Exactement. Ce qui est intéressant, c'est que vous constatez
01:13:00 que sur tous ces grands sujets où les Français, globalement,
01:13:02 sont d'accord avec quelque chose que je pourrais appeler,
01:13:04 même si c'est un peu galvaudé comme terme, le bon sens,
01:13:06 ça paraît assez évident dans la plupart des cas,
01:13:08 tout est organisé dans ce pays pour que la volonté populaire
01:13:10 ou le bon sens populaire ne soit pas respecté.
01:13:12 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on vous explique,
01:13:14 premièrement, il y a beaucoup de manières
01:13:16 d'annihiler absolument la volonté populaire.
01:13:18 Premièrement, le pouvoir
01:13:20 des cours suprêmes, ce qu'on appelle,
01:13:22 ce que Jean-Éric Schottel appelle les cours suprêmes,
01:13:24 ce n'est pas le terme exact, ancien secrétaire général
01:13:26 du Conseil constitutionnel, c'est-à-dire le Conseil constitutionnel,
01:13:28 le Conseil d'État, les juridictions
01:13:30 supranationales européennes,
01:13:32 notamment, qui vous empêchent de faire certaines choses
01:13:34 en raison des conventions qu'on a signées, etc.
01:13:36 Ça, la machine administrative,
01:13:38 qui est quand même une machine à annuler absolument
01:13:40 toute volonté, la lâcheté des politiques
01:13:42 qui, quand même, va se nicher là-dedans,
01:13:44 le contrôle administratif,
01:13:46 en fait, vous pouvez, d'une idée très simple
01:13:48 qui vous paraît applicable immédiatement, vous pouvez arriver
01:13:50 à rien, et c'est, je pense, ce qui se passe à peu près depuis 30 ans,
01:13:52 sauf, il y aurait une manière,
01:13:54 un mode de gouvernement pour
01:13:56 contrebalancer ce phénomène,
01:13:58 ce serait le référendum, et personne n'en veut.
01:14:00 - Le référendum, et tout le monde en parle, mais personne ne le fait.
01:14:02 - La classe politique n'en veut pas.
01:14:04 - Ah non, mais si tout le monde en parle,
01:14:06 tous les partis le veulent, mais personne ne le met en question.
01:14:08 - Et quand les partis d'opposition te demandent, et quand vous êtes
01:14:10 au pouvoir, vous n'avez pas peur de perdre.
01:14:12 - Je peux partager,
01:14:14 parce que le référendum que tu vas faire,
01:14:16 pour soutenir les instituteurs
01:14:18 et les enseignants, tu vas faire un référendum
01:14:20 pour faire un sondage, tu vois, je veux dire,
01:14:22 il faut utiliser le gouvernement sous le sou du bon sens,
01:14:24 je veux dire, avec des mesures
01:14:26 qui sont des mesures concrètes, et qui sont partagées
01:14:28 par l'ensemble des Français, qu'il y a de confiance, de sensibilité,
01:14:30 déjà, tout le monde le sent. - Demande à Gérald Darmanin,
01:14:32 qui est en train de préparer une loi sur l'immigration pour favoriser les expulsions
01:14:34 et les EQTF, il va t'expliquer qu'en fait,
01:14:36 il est pieds et poings liés, c'est impossible,
01:14:38 à cause des jurisprudences européennes,
01:14:40 à cause du Conseil. - Les seuls...
01:14:42 - Ça veut dire les Allemands, le peuple... - Karim,
01:14:44 - Ils sont en colère, les Allemands. - Seuls les référendums...
01:14:46 - Non, c'est la volonté politique.
01:14:48 - Ça permet de sortir... - Malheureusement, c'est ça. - Non mais il y a, alors,
01:14:50 en fait, on parle de deux choses, le référendum,
01:14:52 il y a deux idées dans le référendum, le premier auquel tout le monde pense,
01:14:54 c'est donc les Français qui décident.
01:14:56 - Approbation du peuple. - Approbation du peuple.
01:14:58 Mais en fait, le deuxième sujet, et moi,
01:15:00 c'est ce que, enfin, je trouve que c'est la nouveauté,
01:15:02 et c'est ce qu'il y a de plus intéressant, c'est que c'est le seul
01:15:04 moyen d'imposer quelque chose.
01:15:06 Pourquoi ? À cause de la hiérarchie des normes.
01:15:08 Parce qu'en fait, les conventions internationales
01:15:10 sont au-dessus du droit français, le droit européen
01:15:12 est au-dessus du droit français, et donc...
01:15:14 - La jurisprudence. - Exactement.
01:15:16 Et par exemple, je vais vous donner un exemple.
01:15:18 Si vous voulez dénoncer les accords déviants,
01:15:20 les accords entre la France et l'Algérie,
01:15:24 si vous voulez les dénoncer, pardon,
01:15:26 si vous voulez mieux maîtriser l'immigration,
01:15:28 une loi ne sert à rien.
01:15:30 La loi de Gérald Darmanin, par exemple, ne sera pas
01:15:32 au-dessus d'un accord bilatéral qu'on a signé
01:15:34 avec l'Algérie. - Donc il faut en refaire un.
01:15:36 - Et donc si on veut, par exemple... - Qui a été réformée trois fois.
01:15:38 - Oui, qui a été réformée trois fois,
01:15:40 mais aujourd'hui... - C'est plus l'accord 68.
01:15:42 - Mais qui pose aujourd'hui... - 84, 96...
01:15:44 - Énormément de problèmes, et en fait,
01:15:46 le seul moyen de retrouver de la fermeté
01:15:48 en matière juridique, c'est le référendum,
01:15:50 à cause de cette hiérarchie des normes.
01:15:52 - Mais comment ça a été réformée ?
01:15:54 - Ce que ces émeutes... Pardon, ce que ces émeutes...
01:15:56 C'est des marins, du coup, on se transmet avec Louis de Reynal.
01:15:58 Ce que ces émeutes ont montré,
01:16:00 puisque moi ça fait presque 20 ans que je suis dans la police
01:16:02 et que j'ai travaillé que dans les quartiers populaires,
01:16:04 j'en suis issu, c'est que malheureusement,
01:16:06 on est sur une poudrière qui peut s'enflammer
01:16:08 à tout moment pour une action de police,
01:16:10 pour une intervention de police
01:16:12 qui est jugée illégitime, inadaptée
01:16:14 ou inappropriée par une minorité de délinquants.
01:16:16 Et je vais aller plus loin, Laurence Ferrari,
01:16:18 quand vous avez le communautarisme
01:16:20 qui a remplacé la communauté nationale,
01:16:22 quand vous avez l'islamisme radical
01:16:24 qui a gangréné certains territoires de notre République,
01:16:26 quand vous avez l'argent sale qui a remplacé l'argent de l'effort,
01:16:28 du travail et du mérite, quand vous avez finalement
01:16:30 tous ces pans de quartier qui ont eu un investissement énorme,
01:16:32 moi j'ai travaillé comme gardien de la paix à Montfermeil,
01:16:34 au Bousquet, aujourd'hui Clichy-sous-Bois,
01:16:36 c'est un tramway qui était présent aujourd'hui,
01:16:38 qui n'était pas là il y a dix ans,
01:16:40 vous avez un commissariat de plein exercice qui a été ouvert il y a plus de dix ans,
01:16:42 vous avez le Grand Paris Express qui arrive,
01:16:44 vous avez une mission locale,
01:16:46 vous avez des établissements scolaires,
01:16:48 donc il y a de l'investissement qui a été fait.
01:16:50 Et moi en fait, ce que je pense,
01:16:52 Karim Zabik, il faut aller encore plus loin,
01:16:54 il faudra apprendre à ces jeunes Français
01:16:56 qui sont nés en France et quelles que soient leurs origines
01:16:58 à aimer notre pays, parce qu'aujourd'hui ce qu'on constate
01:17:00 c'est qu'au-delà des pillages et de la délinquance d'opportunités,
01:17:02 il y a eu aussi des mairies qui ont été incendiées,
01:17:04 des commissariats qui ont été attaqués, des policiers qu'on a voulu tuer.
01:17:06 Et que finalement, on a beau traiter les symptômes
01:17:08 par des dispositifs efficaces,
01:17:10 ce qu'il faut, c'est réenchanter le rêve français,
01:17:12 c'est pas un vingt mots, ça veut dire non pas être idyllique
01:17:14 et aller au-dessus des étoiles,
01:17:16 ça veut dire redonner les valeurs et le bon sens
01:17:18 dans notre société, puisque trop souvent, on marche sur la tête
01:17:20 et il faut que dans notre pays,
01:17:22 dans ces quartiers, on donne à ces Français
01:17:24 la fierté d'être Français, l'amour de notre pays
01:17:26 et la volonté de s'en sortir par l'effort,
01:17:28 le travail et le mérite.
01:17:30 Bravo, vous devriez vous présenter à l'élection présidentielle.
01:17:32 Je pense que c'est partagé par beaucoup.
01:17:34 Le parti du bon sens,
01:17:36 c'est le parti majoritaire, espérons-le dans ce pays.
01:17:38 Petite pause, on se retrouve dans un instant dans Punchline,
01:17:40 sur CNews et sur Europe 1. On partira dans la commune du
01:17:42 Vernet, où les recherches viennent de s'interrompre
01:17:44 définitivement sur le terrain.
01:17:46 Pour retrouver le petit Emile. A tout de suite.
01:17:48 ...
01:17:50 18h35,
01:17:52 on se retrouve en direct dans Punchline, sur CNews
01:17:54 et sur Europe 1. Tout de suite direction le Vernet,
01:17:56 on rejoint Thibault Marcheteau, notre envoyé spécial.
01:17:58 Thibault, ça y est, les recherches
01:18:00 viennent de se terminer définitivement
01:18:02 pour tenter, sur le terrain en tout cas,
01:18:04 de retrouver le petit Emile. C'est bien cela.
01:18:06 ...
01:18:08 Effectivement, Laurence, on avait vu
01:18:10 il y a une heure des camions de gendarmerie
01:18:12 partir de cette zone de recherche.
01:18:14 Le communiqué du parquet de
01:18:16 Digne-les-Bains vient d'arriver et nous confirme
01:18:18 que ces recherches sont définitivement
01:18:20 arrêtées et elles n'ont pas
01:18:22 permis à ce stade de découvrir de
01:18:24 nouveaux éléments. Voilà ce que nous dit le
01:18:26 parquet. Et donc, comme annoncé
01:18:28 hier par le procureur de la République,
01:18:30 cette enquête, ces investigations rentrent
01:18:32 dans un nouveau temps, celui de l'analyse
01:18:34 de la masse considérable des informations
01:18:36 et des éléments collectés depuis 4 jours.
01:18:38 Voilà ce que nous dit le
01:18:40 procureur de la République
01:18:42 de Digne-les-Bains.
01:18:44 Ces enquêtes, elles sont menées par la gendarmerie
01:18:46 et elles sont vraiment poussées. Je vais vous
01:18:48 donner un exemple. Hier, une voiture
01:18:50 a été contrôlée, vue par les
01:18:52 gendarmes avec des traces de sang.
01:18:54 Ce sang a été prélevé et envoyé
01:18:56 directement en hélicoptère au
01:18:58 laboratoire d'analyse de la gendarmerie en région
01:19:00 parisienne. Les analyses ont eu lieu
01:19:02 cette nuit et aujourd'hui, selon nos
01:19:04 informations, ce sang
01:19:06 prélevé sur les voitures n'est pas du sang
01:19:08 humain. Voilà donc, c'est une
01:19:10 simple levée de doute, me confiait le procureur
01:19:12 de la République. Comme il y a
01:19:14 eu hier un camping-car qui a été contrôlé
01:19:16 en Isère suite à un signalement
01:19:18 par les gendarmes. Cet enfant qui avait
01:19:20 été signalé ne correspond pas à la
01:19:22 description physique d'Emile. Vous le voyez
01:19:24 donc, toutes les hypothèses sont
01:19:26 exploitées par les enquêteurs qui sont
01:19:28 en manque d'indices, puisqu'aujourd'hui
01:19:30 il n'y a qu'un seul indice, ce sont
01:19:32 ces témoins visuels qui ont vu l'enfant
01:19:34 quelques minutes avant sa disparition.
01:19:36 Toutes les pistes sont
01:19:38 exploitées par les enquêteurs, mais pour l'instant
01:19:40 l'enquête n'avance pas et les recherches
01:19:42 viennent donc de se terminer ici au Vernet.
01:19:44 Merci pour vos explications Thibault Marchetout,
01:19:46 en direct du Vernet. Commissaire Vallée,
01:19:48 on se trouve face à un mystère.
01:19:50 On ne recherche
01:19:52 plus sur le terrain le petit Emile.
01:19:54 Là c'est la police scientifique, c'est le bornage
01:19:56 des téléphones portables, c'est ça qui va permettre
01:19:58 d'avancer peut-être ? Oui, quand on voit
01:20:00 la tête de ce bout de chou sur vos écrans,
01:20:02 effectivement on aimerait le retrouver vivant et puis
01:20:04 à cet âge, effectivement, il devrait être auprès de sa
01:20:06 famille plutôt qu'être en train de rechercher
01:20:08 par les gendarmes, parce que la crainte aujourd'hui
01:20:10 c'est que la battue et tous les dispositifs
01:20:12 de recherche qui ont été engagés par nos camarades de la gendarmerie
01:20:14 n'ont malheureusement pas
01:20:16 permis de le retrouver et par
01:20:18 habitude judiciaire, si j'ose dire, expérience professionnelle,
01:20:20 c'est malheureusement quand on ne retrouve pas un enfant dans les
01:20:22 premières heures, voire les premiers jours,
01:20:24 effectivement on bascule sur une
01:20:26 autre phase qui est celle de la justice.
01:20:28 Le reporter,
01:20:30 j'ai plus son prénom,
01:20:32 Thibault, avec qui je parlais, il disait que
01:20:34 l'hélicoptère avait pris les prélèvements et
01:20:36 transporté en région parisienne, c'est à Pontoise, à l'Institut
01:20:38 de Recherche Criminale de la Gendarmerie Nationale,
01:20:40 où effectivement ça va être traité en priorité de manière
01:20:42 à ce qu'on puisse avoir des résultats très rapides
01:20:44 et dans pareille situation, effectivement,
01:20:46 chaque minute, chaque heure, chaque
01:20:48 jour compte, parce que c'est d'autant plus
01:20:50 de terrain et de temps qu'on perd et qu'ils seront
01:20:52 à notre défaveur pour retrouver ce petit enfant,
01:20:54 ce petit bonbon. - Un enfant ne se volatilise pas,
01:20:56 R. Zéréby. Il y a forcément
01:20:58 quelqu'un qui sait quelque chose, qui sait ce qui s'est
01:21:00 passé. - Mais c'est évident, mais je crois
01:21:02 que les enquêteurs font un travail de fourmi,
01:21:04 donc le spectre est toujours très large
01:21:06 au départ et puis petit à petit, il se
01:21:08 resserre et il est normal que nous ne
01:21:10 ne sachions pas tout.
01:21:12 Pour le bien de l'enquête, je veux dire,
01:21:14 et je crois que ce qui est diffusé,
01:21:16 ce qui est autorisé
01:21:18 à être sur la place publique,
01:21:20 mais par ailleurs, il y a des choses qu'on ne sait pas
01:21:22 et il est préférable que nous ne les sachions pas.
01:21:24 Parce que l'enquête, elle se mène aussi
01:21:26 dans le secret, dans la discrétion,
01:21:28 il y a peut-être
01:21:30 des auteurs de mes faits
01:21:32 qui écoutent tout ce qui se dit
01:21:34 dans l'actualité, il est bon qu'ils ne soient pas
01:21:36 au courant de la manière dont les enquêteurs
01:21:38 mènent leurs investigations.
01:21:40 Il faut leur faire confiance, on a de très très bons
01:21:42 enquêteurs, on l'a vu dans plusieurs affaires,
01:21:44 donc une capacité parfois
01:21:46 à avoir des affaires
01:21:48 avec des rebondissements parce que nos
01:21:50 enquêteurs font un travail de fourmis avec la police
01:21:52 technique et scientifique, avec les témoignages,
01:21:54 avec les interrogatoires, donc là
01:21:56 on sait qu'il y avait une vingtaine de personnes dans le domicile
01:21:58 appartenant à la famille, ils vont
01:22:00 tous être passés au peigne fin, interrogés, on va voir
01:22:02 s'il y a de la cohérence, s'il y a de l'incohérence, des contradictions,
01:22:04 donc ça c'est un travail
01:22:06 minutieux, respectons notre
01:22:08 enquêteur et effectivement espérons
01:22:10 que le petit Émile sera
01:22:12 retrouvé, même si les
01:22:14 heures qui passent et les jours qui passent nous mettent
01:22:16 dans une difficulté
01:22:18 à garder un espoir total.
01:22:20 - Oui de Ragnell c'est normal aussi que le procureur
01:22:22 n'abatte pas toutes les cartes
01:22:24 de son jeu, je veux dire, parce que évidemment
01:22:26 il a des informations,
01:22:28 là il a décidé, il a fait un communiqué ce soir
01:22:30 et il a dit qu'il arrêtait toute communication pour l'instant médiatique,
01:22:32 c'est-à-dire que là il va falloir laisser le temps
01:22:34 aux enquêteurs de progresser pour arriver à la vérité.
01:22:36 - Absolument, absolument, c'est
01:22:38 l'unique objectif, je rejoins entièrement
01:22:40 ce que vient de dire Karim Zérébi
01:22:42 et en fait parfois aussi il y a des stratégies,
01:22:44 il y a des techniques qui sont mises en place par
01:22:46 des procureurs,
01:22:48 par exemple il y a peut-être une stratégie qui consiste
01:22:50 à ce qu'on laisse croire
01:22:52 à des membres de la famille que surtout
01:22:54 n'intéressent pas les policiers et les gendarmes
01:22:56 et donc les membres de la famille
01:22:58 vont communiquer de manière plus libre
01:23:00 au téléphone. - Oui, ce que vous nous avez
01:23:02 appris c'est qu'il y avait beaucoup de membres de la famille
01:23:04 sur place et pas seulement les grands-parents.
01:23:06 - On l'a appris aujourd'hui, Karim
01:23:08 l'a évoqué tout à l'heure, c'est qu'il y avait
01:23:10 en fait l'enfant n'était pas
01:23:12 seul avec ses grands-parents au moment de sa
01:23:14 disparition, il y avait une fête de famille
01:23:16 avec une vingtaine de personnes, des cousins,
01:23:18 des cousines, des oncles,
01:23:20 des tantes, voilà, donc cette information le procureur
01:23:22 aurait pu nous la donner, on ne
01:23:24 l'avait pas et voilà, ce qui est intéressant
01:23:26 c'est qu'il y a une vraie stratégie qui est mise en place
01:23:28 pour travailler de manière
01:23:30 un peu en souterrain,
01:23:32 en sous-marin,
01:23:34 pour éviter d'éveiller l'attention sur
01:23:36 un élément quelconque et
01:23:38 ce qui permet d'ailleurs souvent d'avancer
01:23:40 pour éviter de polluer en fait l'enquête.
01:23:42 - Mais bien sûr, parfois ces énigmes judiciaires
01:23:44 prennent du temps avant de
01:23:46 trouver leur résolution. J'aimerais qu'on parle
01:23:48 d'autre chose, ce qui s'est passé à Vieux-Condé dans le Nord
01:23:50 peut-être vous en avez entendu parler,
01:23:52 commissaire Vallée, ce sceptueux à Genner, 72 ans
01:23:54 qui est mort après avoir été roué de cou
01:23:56 en bas de chez lui parce qu'il demandait à des jeunes
01:23:58 de faire un peu moins de bruit,
01:24:00 le procureur de Valenciennes s'est exprimé
01:24:02 il y a quelques instants,
01:24:04 il a mis en exergue le profil du jeune
01:24:06 de 17 ans qui a été mis en examen, c'est édifiant,
01:24:08 écoutez-le.
01:24:10 - Le jeune homme de 17 ans a été mis en examen
01:24:12 du chef de tentative de meurtre,
01:24:14 fait puni de 30 ans de réclusion criminelle
01:24:16 et placé en détention provisoire
01:24:18 à l'issue.
01:24:20 Les jeunes gens âgés de 18 ans et 14 ans
01:24:22 ont quant à eux été mis en examen
01:24:24 des chefs de non-empêchement de commettre
01:24:26 un crime ou un délit et d'en assistance
01:24:28 à personne en danger,
01:24:30 fait puni de 5 ans d'emprisonnement.
01:24:32 Le jeune homme de 18 ans a fait l'objet
01:24:34 d'un placement sous contrôle judiciaire
01:24:36 avec notamment l'interdiction
01:24:38 d'entrer en contact avec ses commis en examen
01:24:40 et l'interdiction de paraître sur la commune
01:24:42 de Vieux-Condé.
01:24:44 - Ce qu'on a du mal à imaginer, commissaire Vallée, c'est quelqu'un qui n'a pas
01:24:46 d'antécédent judiciaire, qui a 17 ans,
01:24:48 peut mettre à mort un homme, tout simplement
01:24:50 parce qu'il lui demande de faire moins de bruit.
01:24:52 Comment on en arrive là, en fait ?
01:24:54 - Oui, alors moi j'ai été très touché par la photo
01:24:56 qui a été diffusée de Philippe Monteau,
01:24:58 c'est le septagénaire qui a été effectivement
01:25:00 tué dans les conditions barbares
01:25:02 qu'on décrit.
01:25:04 Et d'une certaine manière, le mineur de 2023
01:25:06 n'est plus le mineur de 1945.
01:25:08 Depuis 1945, on a toiletté, on a bricolé,
01:25:10 on a rafistolé l'ordonnance des mineurs.
01:25:12 Aujourd'hui, on a des mineurs, notamment
01:25:14 de 15, 16, 17, 18 ans, qui commettent
01:25:16 les mêmes agressions barbares et sauvages que des majeurs
01:25:18 qu'on connaît qu'autrement. Et là, vous rajoutez
01:25:20 effectivement à l'horreur du nominé
01:25:22 que ce personnage, ce mis en examen,
01:25:24 n'était pas connu de la police ou de la justice
01:25:26 et que pour une réflexion, pour du bruit,
01:25:28 à une heure tardive où ce monsieur est sorti,
01:25:30 comme chacun serait sorti pour dire, peut-être faire moins de bruit
01:25:32 pour être en toute tranquillité, il est mort
01:25:34 sur le trottoir par cet individu
01:25:36 qui est mis en examen. - Il est mort malheureusement
01:25:38 quelques jours après. - Il a fait quelques jours après.
01:25:40 - Il a agonisé une semaine. - Mais ce que je veux dire, c'est que
01:25:42 il faut réfléchir à la responsabilité pénale
01:25:44 de ces mineurs, notamment à la tranche 16-18,
01:25:46 vous savez qu'il y a trois tranches, 10-13, 13-16, 16-18.
01:25:48 Sur cette tranche 16-18,
01:25:50 il y a une réflexion à avoir, il y a une excuse de minorité
01:25:52 qui est prévue au cas par cas. Moi, je pense que les mineurs d'aujourd'hui
01:25:54 sont aussi violents, voire plus violents que ceux qu'on a connus avant,
01:25:56 en tout cas ceux que j'ai connus quand je suis entré en police,
01:25:58 et qu'il faut que la justice en tire les conséquences
01:26:00 parce qu'on ne peut pas excuser...
01:26:02 - Donc vous demandez qu'on baisse la majorité à 16 ans.
01:26:04 - Tout à fait. - Mais la majorité totale, pas que pénale, on est d'accord.
01:26:06 - Il y a une réflexion, pour les actes criminels...
01:26:08 - On donne le droit de vote si on met la majorité pénale à 16 ans.
01:26:10 - On peut bien conduire à 17 ans dans quelques temps.
01:26:12 - C'est pour ça qu'on pose la question. - Donc comme tout ça baisse dans le bon sens
01:26:14 positif pour les gens honnêtes,
01:26:16 on peut aussi réfléchir à ce que pour les gens
01:26:18 malfaisants et criminels, on puisse aussi avoir une réflexion.
01:26:20 - La majorité à 16 ans ?
01:26:22 Qui est d'accord ? Qui n'est pas d'accord ?
01:26:24 - C'est un serpent de mer, mais moi je suis d'accord, depuis assez longtemps, c'est une proposition
01:26:26 qui a été faite par beaucoup de candidats à la présidentielle
01:26:28 de droite essentiellement, et honnêtement
01:26:30 moi je suis d'accord avec Mathieu, je pense qu'on ne peut rien faire face à cette
01:26:32 équation de... - Vous parlez de l'excuse de minorité là ?
01:26:34 - Oui, absolument. - Pas du droit de vote à 16 ans.
01:26:36 - Et non, et surtout de la nouvelle délinquance des très jeunes. Et même j'ajouterais
01:26:38 que la tranche 13-16, honnêtement ça se discute,
01:26:40 parce que par exemple, reprenons l'exemple de la vieille dame
01:26:42 qui a été agressée à Cannes, ils avaient moins de 16 ans,
01:26:44 je crois en tout cas certains avaient moins, ils étaient 3
01:26:46 et il y en avait un qui avait moins de 16 ans.
01:26:48 Donc évidemment la question se pose quand on voit la violence
01:26:50 des jeunes, et par ailleurs les jeunes souvent
01:26:52 qui ont des physiques d'adultes, je veux dire...
01:26:54 Donc je trouve que voilà,
01:26:56 c'est plus la guerre des boutons en fait, c'est ça,
01:26:58 c'est plus cette délinquance là. - Non mais moi je suis d'accord pour
01:27:00 qu'on ait le débat sans aucun problème et qu'on prenne des décisions
01:27:02 à ce niveau là, mais... - Sur l'excuse de minorité ?
01:27:04 - Oui, oui, oui, je pense qu'on peut avoir ce débat
01:27:06 effectivement, la jeunesse d'aujourd'hui n'est pas celle
01:27:08 d'il y a 40 ans, la société a évolué,
01:27:10 elle est de plus en plus violente,
01:27:12 mais on ne pourra pas non plus au-delà de cette
01:27:14 question de minorité/majorité s'exonérer
01:27:16 je dirais de l'analyse
01:27:18 de la montée de la violence dans notre société.
01:27:20 Pour rien, c'est du gratuit.
01:27:22 On a un passage à l'acte
01:27:24 qui est moi qui m'interpelle
01:27:26 et qui m'abasourdit, je veux dire
01:27:28 un regard,
01:27:30 là on le demandait à ce que
01:27:32 il fasse moins de bruit,
01:27:34 je parlais tout à l'heure
01:27:36 de l'affaire de Beson,
01:27:38 un vieux papy qui descend de chez lui,
01:27:40 qui va dans sa cave chercher une bouteille de vin,
01:27:42 qui croise deux de ses voisins, qui le bat à mort.
01:27:44 Pourquoi ? Pour rien ?
01:27:46 Il n'y a aucune raison, le jeune Milou
01:27:48 de 24 ans, qui va
01:27:50 aider un de ses collègues et qui se fait
01:27:52 battre à mort aussi, je veux dire,
01:27:54 ce passage à l'acte, et en plus
01:27:56 de gens pas connus des services de police,
01:27:58 - C'est ça, pas d'antécédents, rien.
01:28:00 - Ce débat là, cette analyse
01:28:02 il faut que nous l'ayons, on ne peut pas s'exonérer
01:28:04 de ça. - Mais quand on met bout à bout tous les signaux
01:28:06 qu'on vient dégrener depuis le début de l'émission,
01:28:08 le 14 juillet, les émeutes,
01:28:10 la violence gratuite, la hausse des homicides,
01:28:12 on a les chiffres de 2022, +9% apparemment.
01:28:14 On est sur une société
01:28:16 qui ne va pas bien, Louis Dragnel ?
01:28:18 La France va mal ? Mais
01:28:20 vraiment mal ? - Oui, chère Laurence.
01:28:22 - De quoi a-t-elle besoin ? - Vous voulez que je vous dise ?
01:28:24 A chaque fois le problème, c'est que les réponses
01:28:26 politiques ne sont pas globales. Pourquoi ? Parce que
01:28:28 en fait, les politiques n'assument
01:28:30 pas de présenter
01:28:32 un vrai projet global pour toute la société.
01:28:34 Le problème, c'est que tout est saucissonné à chaque fois.
01:28:36 Les programmes
01:28:38 politiques au moment des élections présidentielles,
01:28:40 à chaque fois, sont faits
01:28:42 à des segments de la société,
01:28:44 donc tout est complètement découpé.
01:28:46 En fait, il n'y a plus de projet commun.
01:28:48 Et donc, typiquement, face aux
01:28:50 violences, face aux émeutes, face à l'ensauvagement de la société,
01:28:52 et bien à chaque fois, le gouvernement,
01:28:54 que fait-il ? Mais ce n'est pas ce gouvernement-là
01:28:56 particulièrement, c'est aussi tous.
01:28:58 Donc, il va y avoir la réponse
01:29:00 juste pour les policiers. Il va y avoir, je ne sais pas,
01:29:02 des preuves qui vont être augmentées. Et donc, vous allez avoir,
01:29:04 si vous voulez, du saupoudrage un peu partout
01:29:06 de mesures qui en soi ne sont pas forcément mauvaises,
01:29:08 mais il n'y a pas de cohérence d'ensemble.
01:29:10 Et donc, en fait, si le politique n'est pas capable
01:29:12 de présenter un vrai projet de société... - Alors, le politique
01:29:14 a tout centralisé et a la capacité de faire ça.
01:29:16 - Mais en fait, ce qu'il faut, c'est
01:29:18 assumer, en fait, de le raconter.
01:29:20 C'est le fameux même roman national.
01:29:22 C'est expliquer où en est la France,
01:29:24 dans quel état on est, et puis ensuite, c'est
01:29:26 présenter des mesures globales.
01:29:28 Vous ne pouvez pas uniquement prendre, niche par niche,
01:29:30 des petites mesures. Les gens, même
01:29:32 les Français ne le comprennent pas.
01:29:34 - Je partage assez cette vision-là.
01:29:36 Pour le faire, il faut avoir, un, du courage,
01:29:38 et il faut le faire quand on arrive aux responsabilités.
01:29:40 Pour démontrer que, vraiment, on prend le taureau par les cornes
01:29:42 et on a envie de faire bouger la société
01:29:44 dans la bonne direction. Parce qu'il est vrai
01:29:46 que, bien sûr qu'il y a des bonnes nouvelles dans notre société,
01:29:48 que l'immense majorité des Français
01:29:50 fait tout pour s'en sortir, respectent les règles.
01:29:52 Mais on a quand même cette montée-là,
01:29:54 on le sent, des tensions,
01:29:56 des violences, des fractures,
01:29:58 beaucoup plus qu'on ne l'avait, il y a quelques
01:30:00 années encore. Oui, il faut prendre des décisions
01:30:02 politiques, oui à l'approche globale de Louis Ragnel,
01:30:04 je suis d'accord avec lui, ça veut dire
01:30:06 éducation, ça veut dire sécurité,
01:30:08 ça veut dire justice, oui, c'est
01:30:10 le fonctionnement de notre société.
01:30:12 Dans quelle société voulons-nous vivre, sans donner
01:30:14 les moyens ? Nos services publics, on en parle souvent
01:30:16 ici, nos services publics sont en lambeaux.
01:30:18 Je ne sais pas si on se rend compte.
01:30:20 Nos services publics faisaient tenir la République debout.
01:30:22 Je veux dire, santé, éducation,
01:30:24 justice, sécurité,
01:30:26 elles sont toutes à l'agonie, ces grandes
01:30:28 administrations, ces grands services publics,
01:30:30 ces grandes institutions, là aussi il n'y a pas de hasard.
01:30:32 Le saupoudrage ne répond pas
01:30:34 aux enjeux de notre société.
01:30:36 J'aimerais terminer avec vous,
01:30:38 commissaire Vallée, parce que j'aimerais qu'on regarde la séquence d'hier
01:30:40 qui s'est déroulée à l'Assemblée Nationale,
01:30:42 quand le ministre de l'Intérieur général d'Armeniens a
01:30:44 aigrené cette longue litanie de policiers
01:30:46 morts en service,
01:30:48 évidemment au sacrifice ultime
01:30:50 de leur vie, avec
01:30:52 cet hémicycle qui s'est levé,
01:30:54 mais pas complètement. On va voir quels sont les députés
01:30:56 qui ne se sont pas levés, mais d'abord on écoute
01:30:58 Gérald Darmanin qui était interrogé par une députée.
01:31:00 La vérité, monsieur le ministre,
01:31:04 c'est que des mouvements d'ultra-gauche instrumentisent
01:31:06 l'émotion légitime que nous avons tous ressentie.
01:31:08 Ma question est donc simple, monsieur le ministre.
01:31:10 Comment le gouvernement compte-t-il
01:31:12 concrétiser la reconnaissance et le soutien
01:31:14 à apporter à nos forces de l'ordre ?
01:31:16 Alors, madame la députée, plutôt que donner
01:31:18 des publicités à des extrémistes
01:31:20 qui crachent sur la tombe des
01:31:22 policiers morts, je voudrais ici, depuis trois ans,
01:31:24 vous lire
01:31:26 et j'espère vous faire applaudir
01:31:28 dans l'ensemble de cet hémicycle
01:31:30 tous les policiers morts en service
01:31:32 et qui laissent des veufs, des veufs,
01:31:34 des orphelins.
01:31:36 Franck Laboie,
01:31:38 Éric Bonroi,
01:31:40 Frédie Hallard,
01:31:42 Romain Boulange,
01:31:44 Vincent Martinez,
01:31:46 Stéphane Le Meur,
01:31:48 Amaury Lagroix de Croute,
01:31:50 Stéphanie Montfermé,
01:31:52 Éric Masson,
01:31:54 Wilfried Farron,
01:31:56 Stéphane Créblac,
01:31:58 Manon Raud,
01:32:00 Paul Méderos.
01:32:02 Vive la République
01:32:04 et vive la police nationale !
01:32:06 Voilà, commissaire Vallée,
01:32:08 tout l'hémicycle s'est levé à l'exception
01:32:10 des députés de la France Insoumise.
01:32:12 D'abord, beaucoup d'émotions.
01:32:14 Moi, ça m'a sauté à la gorge.
01:32:16 Je me dis qu'on a perdu beaucoup
01:32:18 de frères d'armes et de soeurs d'armes
01:32:20 et de camarades depuis presque trois ans
01:32:22 et les noms qui ont été égrainés,
01:32:24 c'est pas simplement des policiers,
01:32:26 c'est des enfants de la République,
01:32:28 c'est des gamins du peuple.
01:32:30 Le 5 septembre 2020, Romain Boulange
01:32:32 qui avait été tué par une chauffeuse d'alcoolisée
01:32:34 se stupéfiant, j'étais au Cermé d'Obsec à Lille.
01:32:36 Sa petite fille a remis la médaille sur le cercueil,
01:32:38 c'est une image que je n'oublierai jamais,
01:32:40 qui reste gravée dans ma mémoire.
01:32:42 En 2021, Eric Masson qui a été tué sur un point de dille.
01:32:44 Ces deux petites filles, il n'y a pas longtemps,
01:32:46 à l'école des officiers de Canicluse, il y a une chanson
01:32:48 qui a été dédiée à cette famille.
01:32:50 Il y avait le papa qui a lancé un policier,
01:32:52 il y avait la maman, il y avait les deux filles,
01:32:54 très touchantes parce qu'elles ne verront pas leur papa,
01:32:56 elles ne le verront plus.
01:32:58 Et ce policier est mort pour la France.
01:33:00 Et enfin, Manon, Paul et Steven,
01:33:02 ça a été très difficile. C'est chez moi, je suis un peu chauviniste,
01:33:04 c'est vrai, mais à Roubaix, j'étais aussi
01:33:06 à l'école de police de Roubaix aux Obsec,
01:33:08 à la BAC de Roubaix, qui sont morts sur un irresponsable,
01:33:12 un criminel qui les a percus de point fouet,
01:33:14 sous-stupéfiants.
01:33:16 Et finalement, ces élus de la France insoumise
01:33:18 salissent la mémoire de nos collègues.
01:33:20 Et j'ai envie de vous dire qu'à l'école de police de Roubaix,
01:33:22 il y avait des députés de la France insoumise
01:33:26 qui étaient là, Hugo Bernalicis,
01:33:28 Adria Katanas, mais qui ne se donnent plus la peine
01:33:30 de venir aux cérémonies d'hommage et d'obsec de nos collègues
01:33:32 quand c'est pour ne pas se lever ou respecter la mémoire
01:33:34 de ceux qui sont morts pour la France.
01:33:36 C'est ça dont il s'agit. On peut avoir des discordes
01:33:38 et des différents, mais enfin, depuis plusieurs jours,
01:33:40 on en prend plein la gueule.
01:33:42 Ce que je veux dire, c'est que nos collègues de terrain méritent
01:33:44 respect et admiration. Ils peuvent avoir ici et là des comportements
01:33:46 qui sont toujours sanctionnés et qui ne sont jamais impunis,
01:33:48 mais en réalité, l'exigence qu'on a avec les policiers,
01:33:51 il faudra avoir la même pour les voyous.
01:33:53 Et moi, je suis très admiratif de mes collègues policiers,
01:33:55 de mes camarades de la gendarmerie,
01:33:57 et quoi que ces élus disent, quoi que ces élus
01:33:59 sont en compagnie de ceux qui scandent
01:34:01 tout le monde déteste la police,
01:34:03 on restera fiers, fiers de porter cet uniforme
01:34:05 de la République. Ils ne nous rabaisseront pas.
01:34:07 Ils ne nous rabaisseront pas. Parce que cet uniforme,
01:34:09 on l'aime, on le chérit,
01:34:11 et c'est celui qui protège ceux qui n'ont plus rien.
01:34:13 Et finalement, cette extrême-gauche, parfois même cette gauche,
01:34:15 elle a oublié en fait ces gamins du peuple que sont les policiers,
01:34:17 et c'est peut-être pour ça aussi qu'ils font plus de
01:34:19 ces hauts scores dans les élections, et que les Françaises
01:34:21 et les Français se détournent de ces partis qui n'ont plus
01:34:23 rien de républicain quand on en vient à ne pas se lever
01:34:25 à la mémoire de policiers et de gendarmes qui sont morts
01:34:27 pour la République française. C'est aussi notre histoire
01:34:29 et notre patrimoine. C'est peut-être ça aussi pourquoi
01:34:31 notre société ne marche plus correctement sur la tête,
01:34:33 en tout cas sur les deux jambes, et qu'on marche sur la tête.
01:34:35 - Karim Zahabi. L'émotion du commissaire Vallée,
01:34:37 elle est légitime ?
01:34:39 - Bien sûr. L'émotion du commissaire Vallée,
01:34:41 je pense qu'elle est partagée par bon nombre
01:34:43 de nos compatriotes qui sont derrière
01:34:45 la police nationale. Et encore une fois,
01:34:47 je pense que du côté de la France insoumise,
01:34:49 on ne sait vraiment pas faire la part des choses.
01:34:51 Ils sont dans une approche qui essentialise
01:34:53 la police nationale.
01:34:55 Personne ne cautionne la bavure policière,
01:34:57 les manquements en code de déontologie,
01:34:59 même ceux qui soutiennent
01:35:01 bec et ongle les fonctionnaires de police, comme moi je le fais.
01:35:03 Mais nous ne voulons pas
01:35:05 qu'il y ait cet amalgame qui soit fait.
01:35:07 Nous ne voulons pas de ces slogans
01:35:09 "la police tue, tout le monde déteste la police".
01:35:11 Nous n'en voulons pas. Parce que nous sommes conscients
01:35:13 que si la République tient encore debout,
01:35:15 c'est parce que nous avons des forces de l'ordre dans notre pays
01:35:17 qui sont républicaines.
01:35:19 Et si nous ne sommes pas capables de les défendre,
01:35:21 ces forces de l'ordre, c'est que nous oublions
01:35:23 l'essentiel de ce qui fait
01:35:25 les valeurs de notre pays. Moi je vous le dis,
01:35:27 comment dire
01:35:29 aux gilets jaunes,
01:35:31 aux violents, aux black blocs,
01:35:33 à certains émeutiers,
01:35:35 de ne pas s'attaquer à la police commissaire
01:35:37 quand vous avez des parlementaires
01:35:39 qui tiennent effectivement
01:35:41 soit des propos, soit qui ont des postures
01:35:43 qui ne se lèvent pas pour noyer
01:35:45 la mémoire de ceux qui sont tués. Excusez-moi, je vais dire.
01:35:47 Ça, c'est que ça
01:35:49 commence à pourrir par la tête.
01:35:51 Ça commence à pourrir par la tête. Et quand ça
01:35:53 pourrit par la tête, c'est très inquiétant.
01:35:55 Donc je pense que ne pas se lever
01:35:57 dans cet hémicycle où tous les parlementaires
01:35:59 auraient dû trouver, je dirais,
01:36:01 normal de se lever pour rendre
01:36:03 hommage aux fiers de police, ceux qui ne l'ont pas fait,
01:36:05 c'est une faute politique qui restera
01:36:07 gravée. Je pense que
01:36:09 plus que d'aller chercher un électorat
01:36:11 dont je ne sais pas de qui il est
01:36:13 composé, je pense qu'il y a un électorat
01:36:15 qui va se détourner de cette force politique.
01:36:17 Louis Dragnel, votre analyse ? Moi j'ai rien à ajouter.
01:36:19 J'étais très ému par ce
01:36:21 que vous avez dit, Mathieu.
01:36:23 J'étais très ému aussi, mais je voulais juste dire une chose.
01:36:25 Vous savez, même à la guerre, on respecte
01:36:27 l'ennemi quand il est mort. Même à la
01:36:29 guerre. C'est-à-dire qu'on se débrouille pour
01:36:31 offrir une sépulture. Les choses s'arrêtent
01:36:33 à un moment donné. Là, on parle de policiers morts en service.
01:36:35 Et même s'ils détestent la police,
01:36:37 même s'ils sont dans un combat politique
01:36:39 contre la police, que moi je dénonce évidemment,
01:36:41 mais en fait on parle de gens qui sont morts et en effet qui ont des
01:36:43 enfants, qu'on a en plus, on
01:36:45 les a vus, ces familles endeuillées, etc.
01:36:47 Ils ne respectent même pas ça. Honnêtement,
01:36:49 c'est même plus une question de... Moi j'attaque
01:36:51 souvent la France insoumise en disant qu'ils n'aiment pas la France,
01:36:53 mais là ils se mettent même un peu en dehors
01:36:55 de l'humanité en réalité, en se comportant comme ça.
01:36:57 C'est l'humanité élémentaire. Je veux dire,
01:36:59 il ne viendrait à l'idée à personne ici
01:37:01 d'être capable de
01:37:03 ne pas rendre hommage à quelqu'un qui est disparu.
01:37:05 J'ai été sidéré par ces images.
01:37:07 - Un dernier mot, commissaire Vallée.
01:37:09 Là, deux jours très difficiles
01:37:11 pour les policiers, le 13 et le 14 juillet.
01:37:13 Et puis l'été va vite passer et va vite arriver à la
01:37:15 Coupe du monde de rugby, comme le disait Karim Zarabi.
01:37:17 Les forces de police et du gendarmerie
01:37:19 vont être sursollicitées pendant les
01:37:21 mois à venir. Je ne parle même pas de semaines à venir,
01:37:23 les mois à venir. - Là on va rentrer effectivement, alors sans parler
01:37:25 de la rentrée éventuellement sociale, parce que c'est qu'en septembre,
01:37:27 souvent les manifestations et les revendications, c'est l'achat de notre
01:37:29 pays reprennent cours. On va avoir la Coupe du monde
01:37:31 de rugby pendant presque deux mois. Et puis rapidement,
01:37:33 dès début 2024, quasiment mai
01:37:35 de ce qu'on nous dit, on va être surmobilisés
01:37:37 pour protéger l'une des compétitions internationales
01:37:39 les plus regardées au monde avec la Coupe du monde.
01:37:41 Donc si se joue l'année prochaine, c'est la fierté de notre
01:37:43 pays. C'est l'honneur de notre pays.
01:37:45 Et puis juste si je peux terminer sur une note positive,
01:37:47 mardi soir j'étais à Pondorlis,
01:37:49 un site où des CRS sont hébergés pour rencontrer
01:37:51 tous les défilants du 14 juillet, gardiens de la paix,
01:37:53 officiers et commissaires de police.
01:37:55 Ils vont, et je sais que vous
01:37:57 animez une émission vendredi
01:37:59 matin de 9h à midi.
01:38:01 - Le défilé du 14 juillet sur Plein News et sur Europe 1.
01:38:03 9h midi.
01:38:05 - Ils vont être sur les champs, j'irai à leur rencontre,
01:38:07 j'irai aussi les regarder défiler. Et je pense que c'est
01:38:09 l'occasion pour les Françaises et les Français d'aller voir
01:38:11 ces femmes et ces hommes qui se sont entraînés pendant plus
01:38:13 de 4 jours sur Satori, le site militaire,
01:38:15 dans une première semaine seule et dans la deuxième semaine avec les unités
01:38:17 militaires, pour donner la plus belle image de notre institution.
01:38:19 Parce que, vendredi, quand vous verrez
01:38:21 ces policiers défiler, c'est pas uniquement ces 3 corps
01:38:23 de la police nationale, c'est toute notre institution,
01:38:25 tous nos collègues sur le terrain qui en bavent
01:38:27 chaque jour parce qu'ils aiment leur métier pour protéger les gens,
01:38:29 qui seront représentés par ces collègues qui se sont entraînés
01:38:31 dur pour respecter le travail de leurs collègues
01:38:33 et pour donner la plus belle image de notre institution. - Merci commissaire Vallée,
01:38:35 hommage aux policiers au gendarmes et aux militaires
01:38:37 qui défileront donc le 14 juillet.
01:38:39 Louis Dragne, elle sera avec moi sur le plateau
01:38:41 pour animer ce défilé.
01:38:43 Merci Karim Zeribi, merci Geoffroy Lejeune,
01:38:45 commissaire Vallée et Louis Dragne.
01:38:47 Bonne soirée sur nos antennes sur Europe Un Soir
01:38:49 et sur CNews, c'est Face à l'Info
01:38:51 avec Yann Usaï. Bonne soirée à vous.
01:38:53 [Musique]