Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes. Bienvenue dans Punchline ce soir sur CNews.
00:00:03 C'est le procès d'un des détenus les plus connus de France qui a démarré aujourd'hui devant la cour d'assises de Paris.
00:00:07 Redouane Fayd est jugé pour une spectaculaire évasion en hélicoptère de la prison de Réau en juillet 2018.
00:00:13 Pourquoi cette fascination pour un gangster qui a notamment tué une policière municipale en 2010 ?
00:00:18 Elle s'appelle Aurélie Fouquet, j'aimerais qu'on pense à elle.
00:00:21 On va se poser la question de cette fascination médiatique ce soir.
00:00:25 On s'intéressera aussi à ce qui se passe à Marseille où les habitants exaspérés ont assigné l'État en justice
00:00:30 pour tenter d'obtenir plus de sécurité dans les rues alors que les règlements de comptes se poursuivent.
00:00:35 Comment a-t-on pu en arriver là ? Autre thème de débat ce soir dans Punchline.
00:00:39 Enfin Emmanuel Macron et Gabriel Attal sont sur le terrain pour parler de l'école.
00:00:43 On verra que l'interdiction de la baïa s'est déroulée sans encombre dans les établissements scolaires.
00:00:48 Voilà pour ce soir mais tout de suite il est 17h, l'heure du rappel des titres de l'actualité avec Mathieu Devez.
00:00:54 Les demandes d'asile dans l'Union européenne, la Norvège et la Suisse ont augmenté de 28% au premier semestre.
00:01:03 Et ce par rapport à la même période l'an passé, selon l'agence de l'Union européenne pour l'asile,
00:01:07 519 000 demandes ont été déposées et les Syriens, Afghans, Vénézuéliens, Turcs et Colombiens sont les principaux demandeurs.
00:01:15 L'enquête sur l'incendie d'un immeuble d'habitation de l'île Saint-Denis s'oriente vers la piste criminelle
00:01:20 avec l'ouverture d'une enquête confiée à deux juges d'instruction.
00:01:23 Le 19 août vers 9h30, le feu parti du 9ème étage a ravagé jusqu'au 12ème et dernier étage cette tour en briques apparentes.
00:01:31 Trois personnes ont perdu la vie.
00:01:33 Enfin après la famille Arnault qui a versé 10 millions d'euros au Resto du Coeur,
00:01:36 plusieurs entreprises ont annoncé des dons à cette association en difficulté.
00:01:40 5 millions d'euros de la part de Total Energy et la fondation crédit mutuel Alliance fédérale
00:01:45 a versé 7 millions d'euros pour la Croix-Rouge ainsi que 5 millions pour les banques alimentaires
00:01:50 après avoir viré une première somme de 5 millions d'euros au Resto du Coeur en mars dernier.
00:01:56 Merci beaucoup Mathieu Devesse pour ce rappel des titres de l'actualité.
00:01:59 On se retrouve à 17h30 sur le plateau ce soir et il y a Louis de Rugnell,
00:02:01 chef du service politique d'Europe 1. Bonsoir Louis.
00:02:03 Bonsoir Laurence.
00:02:04 Ça va bien ?
00:02:04 Ça va très bien.
00:02:05 En pleine forme. Sabrina Medjeber est là, essayiste. Bonsoir Sabrina.
00:02:08 Bonsoir Laurence.
00:02:09 Ravi de vous accueillir.
00:02:09 Éric Revel, vous allez bien ? Journaliste évidemment.
00:02:13 Vous êtes en pleine leçon d'orthographe, c'est la rentrée des classes.
00:02:15 Donc vous êtes en train de faire les conjugaisons, vous êtes en train de faire l'orthographe, la grammaire.
00:02:19 Non.
00:02:19 Le niveau est rehaussé.
00:02:21 Vous connaissez l'imparfait du verbe moudre ?
00:02:23 Oui, vous nous l'avez dit.
00:02:24 Mais oui, j'ai découvert ça tout à l'heure.
00:02:26 Mouler.
00:02:27 Oui. Je moulais.
00:02:29 Bon, voilà, c'était le petit point grammaire.
00:02:31 Conjugaison.
00:02:32 Excusez Éric Revel, il a des petites obsessions chaque jour.
00:02:35 Bon, chers amis, on va se concentrer sur l'actualité.
00:02:38 Mais c'est la rentrée.
00:02:39 Mais c'est la rentrée des classes.
00:02:40 On verra d'ailleurs que le président Macron était sur le terrain avec Gabriel Attal.
00:02:45 Hortèze, c'est ça ?
00:02:46 Absolument.
00:02:46 Il me paraît qu'il a interdit à son ministre de l'Éducation de ouvrir la bouche.
00:02:49 Ah, vous avez plus d'informations.
00:02:50 L'éducation, c'est le président.
00:02:52 Mais en fait, quand le président se déplace...
00:02:53 C'est le président, c'est tout le président en réel.
00:02:55 Le président...
00:02:56 La question, c'est qu'il se déplace depuis la rentrée quasiment que sur les sujets d'éducation.
00:03:00 C'est ça.
00:03:00 Et forcément, pour le ministre de l'Éducation nationale.
00:03:02 Oui, mais on entend beaucoup parler de Gabriel Attal,
00:03:04 parce qu'il a posé dans le débat la mesure phare qui était l'interdiction du port de l'Abaya dans les écoles.
00:03:10 Ça s'est plutôt bien passé.
00:03:12 Visiblement, assez peu de jeunes filles, je crois une soixantaine, comme l'a dit Gabriel Attal,
00:03:16 ce matin, qui ont refusé de retirer leur Abaya.
00:03:19 On va faire le point avec Max Lavandier et on en débat ensuite.
00:03:22 Devant ce lycée de Nanterre, les élèves de première et terminale font leur rentrée des classes.
00:03:30 Comme la journée précédente, les médiateurs de la ville sont postés à l'entrée du lycée
00:03:35 et surveillent qu'aucun élève ne rentre avec une Abaya.
00:03:38 Nos équipes sur place n'ont pas relevé d'incident.
00:03:41 Même scène et même constat dans un autre lycée dans le troisième arrondissement de Marseille.
00:03:45 Ici aussi, les médiateurs sont vigilants et les élèves ont bien respecté la règle émise par Gabriel Attal.
00:03:51 Si le ministre de l'Éducation nationale se fait lycée d'une rentrée sans accrocs,
00:03:55 il rapporte qu'une petite minorité a bien tenté lundi matin de braver l'interdit.
00:04:00 Des jeunes filles qui se sont présentées en Abaya dans leur établissement scolaire.
00:04:05 Hier, je crois que c'est un peu moins de 300, 298 personnes.
00:04:08 Une grande majorité avait accepté de l'enlever.
00:04:11 Je crois que c'est 67 personnes qui n'ont pas accepté de se conformer à la règle.
00:04:16 Elles sont rentrées chez elles et ensuite, dans les prochains jours,
00:04:19 elles reviendront puisqu'elles doivent être scolarisées.
00:04:22 Et puis, on verra si elles se sont conformées à la règle ou pas.
00:04:24 Et sinon, il y aura un nouveau dialogue.
00:04:25 Et c'est comme ça qu'on va continuer à avancer.
00:04:27 Une requête contre l'interdiction de l'Abaya a été déposée et le Conseil d'État saisit.
00:04:31 La décision est attendue sous 48 heures.
00:04:35 C'est intéressant, effectivement.
00:04:36 67 jeunes femmes qui n'ont pas accepté de se conformer à la règle.
00:04:40 Donc, évidemment, c'est un chiffre qui est assez petit.
00:04:44 Sabrina Medjéber, on s'attendait à beaucoup plus.
00:04:47 En réalité, voilà.
00:04:48 Et j'imagine que dans les jours qui viennent,
00:04:50 elles reviendront à l'école peut-être sans ce vêtement.
00:04:54 Il faut l'espérer, chère Laurence, qu'elles reviennent sans cet accoutrement
00:04:58 qui, je le rappelle, n'est que le patrimoine vestimentaire de l'islam radical.
00:05:02 L'Abaya n'est pas un vêtement comme les autres et n'a pas du tout sa place
00:05:05 à l'École de la République française, de par la loi du 15 mars 2004,
00:05:08 ainsi que l'article L141-5-1 du Code de l'éducation,
00:05:12 qui interdit précisément le port de vêtements prouvant, montrant, démontrant
00:05:19 l'appartenance, une appartenance religieuse.
00:05:21 Absolument.
00:05:22 Le problème, c'est que on est toujours dans cette dichotomie
00:05:25 que le philosophe allemand, Gorg Simmel, dans son ouvrage Philosophie de la mode,
00:05:29 préconise, c'est-à-dire le phénomène de limitation-distinction.
00:05:33 Il y a malheureusement cette peur du défi que peuvent justement montrer
00:05:40 et faire valoir à travers cette génération de tiktokers,
00:05:44 comme étant justement une provocation de plus pour faire valoir
00:05:48 leurs identitarismes ethniques, parce qu'on parle maintenant d'ethnicité.
00:05:52 Il suffit d'écouter les allégations précises de l'association
00:05:56 Action du droit des musulmans au président de l'Union Européenne.
00:05:59 C'est cette association qui porte l'affaire de conseil.
00:06:02 Absolument, oui.
00:06:03 Et parmi ces allégations, il y a le profilage ethnique des élèves
00:06:09 ou alors l'identification des enfants présumés musulmans.
00:06:14 Je rappelle que l'islam en France n'a pas de statut d'exceptionnalité.
00:06:17 Le droit des musulmans, c'est le droit des catholiques,
00:06:20 c'est le droit des Français de confession juive.
00:06:22 Donc les Français de confession musulmane doivent s'assujettir
00:06:26 aux règles de la République.
00:06:27 Donc on espère que cette interdiction sera évidemment respectée.
00:06:32 Mais j'ai écouté, voyez-vous, Hugo Michon,
00:06:34 qui est entre guillemets l'élève de Gilles Kepel,
00:06:37 qui a écrit un ouvrage qui s'appelle...
00:06:38 Alors Gilles Kepel, il était ce matin chez nous, hein ?
00:06:39 Absolument, absolument.
00:06:41 Qui a écrit un livre qui s'appelle "Le djihadisme français".
00:06:44 Et là, il prépare un documentaire qui sera bientôt diffusé.
00:06:46 Et il explique qu'en fait, cela fait deux ans que la Baïa,
00:06:50 la Baïa est, si vous voulez, encouragée par tous les mouvements
00:06:54 fréro-salafistes, comme étant précisément l'étendard
00:06:58 du militantisme fréro-salafiste qui doit se ramifier
00:07:02 à l'intérieur de nos institutions.
00:07:03 Donc on espère que l'autorité sera implacable
00:07:06 et que ces jeunes filles respecteront
00:07:08 cette interdiction qui est fondamentale.
00:07:09 L'autorité et le droit, parce qu'il faut aussi respecter le droit.
00:07:12 Noémie Choulle, vous êtes sur place devant le Conseil d'État
00:07:15 qui examine donc aujourd'hui une requête déposée
00:07:17 par l'association Action Droite des Musulmans
00:07:18 pour revenir sur cette interdiction.
00:07:21 Expliquez-nous le déroulé de cette audience.
00:07:24 Oui, l'audience s'est terminée il y a quelques minutes.
00:07:28 Elle a duré près de deux heures.
00:07:29 On le rappelle, c'est une association Action Droite des Musulmans
00:07:33 qui a déposé un recours en fin de semaine contre l'interdiction
00:07:36 du port de la Baïa à l'école à partir de cette rentrée scolaire.
00:07:40 Et donc, pendant près de deux heures,
00:07:42 on a entendu les arguments d'un côté des avocats,
00:07:45 mais aussi de la présidente de cette association
00:07:47 et de l'autre des représentants de l'éducation nationale.
00:07:50 Alors, pour l'éducation nationale,
00:07:52 il ne fait pas de doute que la Baïa est un vêtement religieux.
00:07:56 Le sujet n'est pas de savoir si l'islam prescrit ce vêtement,
00:07:59 mais s'il manifeste une appartenance religieuse.
00:08:01 Si ce vêtement fait reconnaître immédiatement
00:08:03 la personne qui le porte comme étant musulman.
00:08:06 Pour nous, la réponse est oui.
00:08:07 C'est ce que nous avons constaté sur le terrain.
00:08:09 C'est ce que pensent les trois quarts des Français.
00:08:11 Les sites de vente de ces vêtements les présentent comme tels.
00:08:15 Les sociologues le disent aussi.
00:08:17 Il est difficile de dire que la Baïa
00:08:19 ne manifeste pas une appartenance religieuse.
00:08:21 Voilà quelques-uns des arguments
00:08:23 déroulés par le représentant de l'éducation nationale,
00:08:28 qui a reconnu que le ministère n'avait pas donné
00:08:30 de définition stricte de la Baïa.
00:08:32 Elle n'a pas dit précisément au chef d'établissement
00:08:34 comment reconnaître une Baïa.
00:08:36 Et puis, on a entendu la réponse de l'avocat de l'association,
00:08:41 aussi de la présidente, qui dit que depuis deux jours,
00:08:44 elle reçoit de très nombreux appels,
00:08:45 qu'il y a des enfants détruits
00:08:48 parce qu'ils ne peuvent pas aller à l'école.
00:08:49 Ça n'est pas la Baïa qui fait la religion.
00:08:52 Pour nous, c'est le voile, la croix, la kippa
00:08:55 qui font la religion.
00:08:57 Elle ne comprend pas cette décision
00:09:00 prise par le ministère de l'Éducation nationale.
00:09:03 Et voilà, donc ce débat assez âpre,
00:09:06 qui a duré près de deux heures et qui vient de se terminer.
00:09:09 - Madame Onoemi, quand est-ce qu'on aura
00:09:11 le résultat de cette audience ?
00:09:14 - Alors, à l'issue de cette audience,
00:09:17 le magistrat du Conseil d'État a précisé
00:09:20 que la décision serait rendue dans un délai de 48 heures.
00:09:24 Mais il y a plusieurs possibilités.
00:09:26 On pourrait imaginer que le Conseil d'État estime
00:09:28 que le sujet n'entre pas dans le cadre d'un référé liberté,
00:09:32 qu'il n'y a pas de caractère d'urgence justifiant
00:09:36 qu'une décision soit rendue sur le fond.
00:09:38 À ce moment-là, eh bien, il faudrait faire...
00:09:42 Pardon, l'affaire serait à nouveau examinée,
00:09:43 mais dans une procédure plus longue.
00:09:46 Mais sinon, effectivement, on peut s'attendre
00:09:48 à ce que d'ici jeudi soir, le Conseil d'État
00:09:51 prenne position, le Conseil d'État qui pourrait aussi dire
00:09:55 qu'il n'est pas en mesure de dire si la baïa
00:09:58 est un vêtement religieux ou non.
00:10:00 Et alors, si le Conseil d'État n'est pas en mesure de le dire,
00:10:02 on voit mal comment l'Éducation nationale le pourrait.
00:10:04 - Merci beaucoup, Onoemi, je suis sur place avec Charles Baget.
00:10:08 On a ce recours devant le Conseil d'État,
00:10:10 Louis de Raguenel, et puis on a ces chiffres.
00:10:11 Ça s'est bien passé, en fait.
00:10:13 L'interdiction a été posée et elle a été, globalement,
00:10:15 dans son immense majorité respectée.
00:10:18 - Et évidemment, et du coup, le message politique,
00:10:20 qu'est-ce qu'on peut en retenir ?
00:10:21 En fait, il y a un message, c'est que l'autorité,
00:10:24 ça peut fonctionner, en tout cas pour l'instant.
00:10:26 Et donc, il faut arrêter la demi-mesure.
00:10:28 Vous aviez une mesure qui était réclamée
00:10:29 par 8 Français sur 10 et même par 73% des écologistes
00:10:34 et même la majorité des sympathisants de Jean-Luc Mélenchon
00:10:36 qui réclamaient cette mesure.
00:10:38 C'était un sondage réalisé par l'IFOP pour Charlie Hebdo.
00:10:41 Honnêtement, moi, je ne m'attendais pas à un résultat pareil.
00:10:43 J'étais assez, très agréablement surpris.
00:10:45 Donc, ça veut dire qu'il y a un consensus,
00:10:47 il y a même une écrasante majorité de Français
00:10:49 qui veulent l'interdiction de la BAYA.
00:10:51 Le ministre de l'Éducation nationale,
00:10:53 Gabriel Attal, l'a très bien compris.
00:10:55 Il a vu aussi qu'il y avait un intérêt politique, évidemment.
00:10:57 Mais donc, moi, le message que je retiens,
00:10:59 c'est quand on fait preuve d'autorité,
00:11:02 ça peut fonctionner et ça paye.
00:11:04 - Allez, un tout petit mot pour terminer, Eric Rembels.
00:11:06 On a beaucoup parlé déjà de ce sujet.
00:11:07 - Oui, on a beaucoup parlé.
00:11:08 Bon, tout est dit.
00:11:09 Moi, je dirais quand même que la République a repris son souffle.
00:11:12 Moi, en cette remprise, c'est ça que je retiens.
00:11:14 C'est qu'on s'est quitté un peu au début de l'été
00:11:17 avec des problèmes qui s'additionnaient.
00:11:20 Et là, je trouve que...
00:11:21 Alors, je ne vais pas être un naïf, optimiste, BAYA, etc.
00:11:24 Mais je trouve que là, il s'est passé quelque chose.
00:11:26 Alors, grâce à la prise d'opposition de Gabriel Attal,
00:11:28 mais je trouve qu'il s'est passé quelque chose.
00:11:30 Maintenant, est-ce que sur la durée, ça va tenir ?
00:11:32 Je n'en sais rien.
00:11:34 Quelle va être la réaction du Conseil d'État ?
00:11:36 C'est un vrai sujet quand même.
00:11:37 Parce que s'il retoque, c'est très difficile.
00:11:42 S'il dit qu'il n'est pas apte à juger, c'est très difficile.
00:11:46 Est-ce qu'il peut se...
00:11:46 Je pense que ce serait une décision politique avant d'être juridique,
00:11:49 parce qu'en fait, on peut invoquer dans la jurisprudence
00:11:51 des éléments extrêmement contradictoires.
00:11:53 Mais ce que je veux dire, c'est que si la réponse du Conseil d'État est négative,
00:11:56 le risque devant lequel on peut être,
00:11:59 c'est d'avoir au contraire une recrudescence des jeunes filles qui vont porter.
00:12:03 Mais si, par provocation, le Conseil d'État leur donnant raison.
00:12:07 Et là, vous faites confiance aux gens de LFI pour s'emparer du sujet
00:12:10 et encourager au contraire les gens à porter le camis et la baïa.
00:12:14 Ok. Qu'est-ce que je voulais vous dire ?
00:12:16 On va avancer. Vous voulez dire un dernier mot là-dessus, Sabrina ?
00:12:19 Franchement, je pense qu'on a fait le tour,
00:12:21 en tout cas de l'aspect juridique des choses et de l'aspect du Conseil d'État.
00:12:24 Mais il est vrai, cher Laurence, que j'ai une grande peur de l'institutionnalisation
00:12:28 de l'islamisme à l'école.
00:12:30 Moi, étant française d'origine algérienne,
00:12:33 au début de la décennie noire, ça a commencé comme ça.
00:12:35 Les femmes étaient voilées et ensuite les professeurs étaient voilées
00:12:39 et celles qui n'étaient pas voilées, elles étaient assassinées.
00:12:42 Allez, on va maintenant parler de Marseille.
00:12:44 Je l'évoquais tout à l'heure dans le sommaire de l'émission.
00:12:47 Vous savez qu'il y a un nouveau record de personnes décidées dans les règlements de compte.
00:12:52 Et il y a des habitants de Marseille qui en ont absolument marre
00:12:54 et qui ont décidé de carrément porter l'affaire devant la justice,
00:12:58 assigner l'État en référé liberté pour le contraindre à agir,
00:13:01 pour leur demander la sécurité, qui est la première des libertés.
00:13:03 On fait le point avec Yaël Benhamou et je vous passe la parole ensuite.
00:13:06 Ils sont une cinquantaine d'habitants des quartiers nord de Marseille,
00:13:09 déterminés à éradiquer la violence en bas de chez eux.
00:13:13 Aujourd'hui, le quotidien des habitants, c'est d'assister à des scènes de guerre.
00:13:15 Concrètement, c'est ça.
00:13:17 C'est de voir par sa fenêtre des gens se faire tirer dessus.
00:13:19 Ces trente dernières années, on a manifesté, on a fait des tribunes, on a fait des textes,
00:13:23 on est parti manifester devant les mairies, devant les préfectures,
00:13:26 mais jamais on n'a pris l'État dans ses responsabilités par le biais de la justice.
00:13:30 Leur résilience les a menées devant le tribunal administratif de Marseille.
00:13:34 Leur démarche est inédite, assigner l'État pour le contraindre à agir.
00:13:38 Ils ont choisi le référé liberté,
00:13:40 une procédure rapide qui suppose l'urgence et l'atteinte à une liberté fondamentale.
00:13:46 Deux conditions réunies, selon l'avocat qui leur a soumis l'idée.
00:13:50 Il y a une situation qui est exceptionnelle de violence.
00:13:53 Et donc sur le cadre du droit à la vie, on a le droit à vivre convenablement
00:13:58 et je dirais sur le long terme.
00:13:59 En 10 ans, on a doublé le nombre de morts par année.
00:14:03 Et on n'est encore qu'au mois de septembre.
00:14:04 Plus d'une dizaine de propositions sont mises sur la table.
00:14:07 Le retour de la police de proximité ou bien le contrôle des frontières
00:14:11 pour que la drogue et les armes ne rentrent plus.
00:14:13 S'ils obtiennent gain de cause, leur avocat espère que cela fera jurisprudence
00:14:17 pour être appliqué dans d'autres villes comme Nîmes ou bien Nantes.
00:14:22 C'est très intéressant de voir comment la justice est appelée à la rescousse par les citoyens,
00:14:27 notamment à Marseille et Louisdraignel.
00:14:28 Moi, je trouve que c'est une excellente initiative qui est prise par les habitants,
00:14:32 enfin ces habitants de Marseille, parce que ça permet aussi de mettre à nu,
00:14:36 mettre au jour toutes les faillances, les carences de l'État,
00:14:39 de tout ce que l'État ne fait pas.
00:14:41 Et c'est vrai qu'on est habitué...
00:14:42 - Les défaillances, oui.
00:14:42 - Les dé... Pardon, j'ai dit...
00:14:43 - Les faillances, c'est joli, mais ce n'est pas exactement le même sens.
00:14:46 - J'ai dit les...
00:14:46 - Les faillances.
00:14:47 - Ah pardon, les défaillances.
00:14:48 - C'est le théorème de Porcelaine, donc faillances.
00:14:50 - Non, ce serait bien que ces quartiers soient à l'image de la faillance.
00:14:54 Et donc, non, mais donc ça permettra au moins, si vous voulez,
00:14:58 de faire prendre conscience à beaucoup de gens de l'État,
00:15:00 de la situation réelle localement.
00:15:02 Ensuite, j'ai assez peu de...
00:15:04 Je suis assez sceptique sur l'issue de la procédure,
00:15:07 parce que bon, l'État peut être assigné, peut être condamné, mais ensuite...
00:15:10 - C'est très symbolique, c'est ce que vous nous dites, en fait.
00:15:12 - Pour moi, c'est terrible, parce que je ne veux pas décourager les habitants
00:15:15 qui font ça avec beaucoup de sincérité.
00:15:18 Mais en fait, si on voulait régler le problème, le sujet,
00:15:22 ça nécessite une telle révolution à la fois d'organisation de la police,
00:15:26 à la fois au niveau législatif, notamment pour mieux contrôler,
00:15:31 par exemple, les flux aux frontières.
00:15:32 Ça nécessite, en fait, il faut tout renverser, il faut tout changer.
00:15:35 Et même, il faut revenir en arrière pour avoir un fonctionnement de la police à l'ancienne.
00:15:40 Parce que je trouve que c'est intéressant.
00:15:42 Il y avait un dossier dans Le Parisien, c'était la une du Parisien ce matin,
00:15:45 qui faisait vraiment une sorte de radiographie.
00:15:47 C'est Jean-Michel Décujiste qui a signé cet article et qui expliquait notamment,
00:15:53 il faisait parler des anciens policiers.
00:15:55 Les policiers aujourd'hui ne peuvent plus recourir à des sources,
00:15:58 des indics, des tontons.
00:16:00 Ils ne peuvent plus les rémunérer.
00:16:00 C'est quoi les tontons ?
00:16:01 C'est des indicateurs.
00:16:04 Tout est extrêmement normé.
00:16:06 Il faut systématiquement l'accord d'un juge.
00:16:08 Ça, c'est très bien, c'est l'état de droit.
00:16:10 Mais en fait, l'état de droit finit par bloquer l'action des policiers.
00:16:13 Donc là, on se dit, il y a un problème.
00:16:14 Oui, mais alors on en fait appel à l'état de droit,
00:16:16 Éric Revel, pour tenter de rétablir la sécurité.
00:16:19 En fait, c'est le serpent qui se mord la queue.
00:16:20 Il faut souligner cette contradiction.
00:16:22 L'état de droit gêne aux entournures l'action des policiers.
00:16:25 Et on demande à l'état de droit de nous aider.
00:16:28 Bien sûr, mais oui, c'est l'histoire de Bachnor.
00:16:29 Mais on demande en fait, comme recours,
00:16:31 que l'état de droit joue son rôle plein et entier.
00:16:34 Mais moi, ce qui me frappe quand même,
00:16:35 alors je ne vais pas mettre évidemment tous les quartiers de Marseille
00:16:37 dans le même sac, mais ce qui me frappe,
00:16:39 c'est que je me demande si on n'est pas en train d'assister à une dérive
00:16:42 qui consisterait à constater en fait
00:16:45 qu'on est en train de passer de quartiers de non-droit
00:16:48 à des villes de non-droit.
00:16:50 C'est-à-dire qu'on a l'impression, quand on regarde l'étendue
00:16:53 du nombre de morts dues à la drogue à Marseille,
00:16:56 qu'au-delà des quartiers qu'on connaît,
00:16:58 qui sont identifiés où le trafic de drogue est plus important qu'ailleurs,
00:17:01 que toute cette violence se déplace sur la ville.
00:17:03 Et est-ce qu'on n'est pas en train d'assister à cette permutation dangereuse,
00:17:07 pas que pour les habitants, pour les villes entières,
00:17:09 vu l'émergence forte du trafic de drogue ?
00:17:12 C'est-à-dire des quartiers de droit qui deviennent des villes de non-droit.
00:17:15 Des quartiers de non-droit qui deviennent des villes de non-droit.
00:17:17 C'est-à-dire qu'en fait, le système est en train de se répandre
00:17:20 et de gangréner quartier après quartier,
00:17:23 peut-être même des villes moyennes entières.
00:17:25 Alors Marseille, je ne mets pas encore une fois tous les quartiers dans le même sac,
00:17:28 mais quand vous voyez le nombre de morts qu'il y a...
00:17:29 - 40, là, depuis le début de l'année.
00:17:31 - Est-ce que l'impuissance de la force publique,
00:17:36 avec ce que vous soulignez comme contingence,
00:17:38 ne fait pas qu'on est en train d'assister à une inflammation
00:17:42 de ces quartiers de non-droit qui deviennent des villes de non-droit ?
00:17:46 - Bien sûr.
00:17:47 Moi, je pense aux habitants, parce que c'est eux qui subissent en premier lieu
00:17:50 ces trafics, la loi des caïds, les règlements de comptes,
00:17:53 les victimes collatérales dans les fusillades,
00:17:55 ceux qui ne peuvent pas rentrer dans leur cage d'escalier
00:17:57 parce que les gars ont investi les cages d'immeubles.
00:18:02 Ils n'ont plus aucun espoir, en fait.
00:18:05 - Ils n'ont plus aucun espoir puisque la rue est devenue un territoire d'hostilité,
00:18:10 de peur et de terreur même,
00:18:12 pour les habitants qui sont complètement décontenancés,
00:18:16 dépossédés de leur prérogative de vie sociale.
00:18:20 C'est-à-dire que moi, qui suis sociologue,
00:18:23 qui connais très bien l'organisation sociale de ces quartiers,
00:18:26 j'ai pu vous dire que, par exemple, dans les familles,
00:18:28 au sein de la cellule familiale, l'autorité parentale n'existe plus.
00:18:31 Pourquoi ? Parce que la rue est devenue une alter-famille.
00:18:34 C'est au sein de la rue que l'on se forge une identité.
00:18:38 C'est au sein de la rue que l'on construit son projet de vie.
00:18:42 Et c'est ça, en réalité, le vrai problème,
00:18:44 avec effectivement, à l'instar des propos de Louis,
00:18:47 l'affaissement, le délitement de l'autorité d'État.
00:18:51 Pourquoi ? Parce que le premier clan rival, je dis, et je ne cesserai de le dire,
00:18:54 le premier clan rival de ces territoires, c'est précisément l'État.
00:18:59 Donc, lorsqu'il y a une organisation sociale qui est complètement,
00:19:02 si vous voulez, composée d'identités alter-nationales, alter-familiales,
00:19:08 les habitants ne peuvent plus, malheureusement,
00:19:11 prendre et se sécuriser comme ils l'entendent.
00:19:14 C'est-à-dire que l'État n'est plus capable, n'est plus en mesure
00:19:18 d'exercer ses prérogatives et les familles sont complètement dépossédées
00:19:22 parce que leurs enfants, encore une fois, se construisent ailleurs.
00:19:25 L'identité masculine a également changé depuis quelques années.
00:19:30 Alors, une identité masculine, pourquoi ?
00:19:31 Alors, ce que je veux dire par identité masculine, cher Laurence,
00:19:34 c'est par rapport, si vous voulez, au déclassement social.
00:19:37 C'est-à-dire qu'au départ, lorsque les primo-immigrés sont arrivés en France,
00:19:43 ils étaient plutôt dans un bain de la culture ouvrière.
00:19:46 Et à travers la culture ouvrière, on y développait des valeurs.
00:19:49 Des valeurs de virilité, des valeurs de force, des valeurs de puissance,
00:19:52 des valeurs d'obligation, etc.
00:19:53 Et peu à peu, l'économie s'est tertiarisée.
00:19:56 Donc, on a vu s'opérer depuis ces 40 dernières années
00:20:00 une défaillance de la structure économique
00:20:02 et donc de la transformation de l'identité masculine,
00:20:05 du figuratif paternel.
00:20:08 C'est la raison pour laquelle, on en parlera certainement tout à l'heure
00:20:10 avec Rédouard Feillit, qui est précisément ce type de figuratif
00:20:15 auquel les jeunes s'identifient pour faire valoir leur puissance
00:20:19 et surtout leur appartenance à un groupe.
00:20:21 Parce que la logique des cités,
00:20:23 elle n'est pas individualiste, moderne, rationaliste.
00:20:26 Elle l'est principalement clannique.
00:20:28 Et c'est aussi sur ce terreau-là que l'islamisme a commencé ces dernières années.
00:20:32 - Louis de Ragnel, effectivement, je parlais des habitants,
00:20:35 je parlais de ce désespoir, parce qu'il demande à la justice de les aider.
00:20:38 On voyait des images de la CRS 8.
00:20:41 Il y a beaucoup de communications autour de l'envoi de ces compagnies de CRS
00:20:44 qui sont sans doute vraiment nécessaires, mais qui repartent.
00:20:46 Les habitants le savent bien et les dealers le savent très bien.
00:20:49 La CRS 8, elle repart.
00:20:51 - Et même au sein de la CRS 8...
00:20:52 - Qui est une unité qui est changée d'intervenir un peu partout.
00:20:56 - Pourquoi pas, l'idée, c'est un débat de spécialistes des questions de police.
00:21:00 Mais au sein même de la CRS 8, quand on regarde le rapport annuel,
00:21:04 le rapport moral qui a été rédigé par le chef de la CRS 8,
00:21:07 on voit bien que même les policiers eux-mêmes ne croient plus à l'utilité de leur mission,
00:21:11 parce qu'ils voient que leur utilisation...
00:21:13 - Si même eux, ils ne croient plus.
00:21:15 - Mais en fait, à tous les étages de la police.
00:21:17 Et je citais le film Bac Nord, et je ne vois pas meilleur exemple.
00:21:21 En fait, ça transpire.
00:21:22 C'est-à-dire que vous avez des gars qui rentrent dans la police à Marseille,
00:21:25 qui souvent, la plupart du temps, ce sont des gars qui viennent de Marseille,
00:21:29 qui ont grandi dans ces quartiers-là, ou qui grandissaient à l'époque dans ces quartiers-là,
00:21:33 et qui ont un idéal, et qui se disent "on va démanteler,
00:21:35 on va rendre la vie agréable, peut-être pas paisible,
00:21:39 mais au moins vivable pour tous ses habitants".
00:21:42 Et ils se heurtent, en fait, à une hiérarchie qui ne veut pas prendre de risques,
00:21:45 à des ordres tout à fait contradictoires.
00:21:47 C'est-à-dire que vous avez le politique qui vous dit "il faut taper les réseaux,
00:21:50 il faut y aller, il faut y aller".
00:21:51 Puis bon, ben alors, on y va, là on sonorise cette voiture,
00:21:54 là on le met sur écoute, on le branche.
00:21:55 Ah non, non, non, surtout pas.
00:21:56 Est-ce que tu as bien appelé le magistrat ?
00:21:58 Est-ce que tu... Ah voilà, alors là on a dépassé les 24 heures.
00:22:00 Est-ce que tu as redemandé au magistrat ?
00:22:02 Ben le magistrat n'est pas là.
00:22:02 Bon, est-ce que tu as demandé à un autre magistrat ?
00:22:04 - Ah c'est "Vie ma vie de policier", ça.
00:22:05 - Exactement, c'est sans fin.
00:22:07 Et je note quand même ces quelques phrases de policiers qui vous disent
00:22:10 "aujourd'hui, c'est plus facile de faire tomber un réseau à l'étranger
00:22:13 plutôt qu'en France", de la part des policiers français,
00:22:15 qui vous expliquent que le drame, c'est que aussi,
00:22:21 la différence entre il y a 20 ans et aujourd'hui,
00:22:23 c'est qu'il y a une telle manne financière que,
00:22:27 et on l'a vu dans plein de reportages ici sur CNews,
00:22:29 que les dealers organisent la vie sociale et même parfois agréable
00:22:33 de certains quartiers.
00:22:34 L'été, ils organisent, ils mettent des petites piscines,
00:22:36 ils s'occupent de donner des petits goûters aux enfants.
00:22:38 Et donc en fait, progressivement, ils supplantent un certain nombre de missions
00:22:44 qui sont des missions de l'État.
00:22:46 Et puis dernière chose, vous avez un défi quand même technique, technologique,
00:22:50 où parfois les dealers sont mieux équipés que les policiers,
00:22:53 qui utilisent le Darknet, qui travaillent avec des conversations cryptées tout le temps,
00:22:58 qui utilisent des drones sous-marins qui sont extrêmement difficiles à détecter
00:23:02 pour traverser le détroit de Gibraltar.
00:23:04 Et de l'autre côté, vous avez les policiers et les gendarmes
00:23:07 qui ont la plus grande difficulté à rentrer sur WhatsApp, sur Telegram,
00:23:10 sur Signal même avec l'autorisation de la justice,
00:23:12 pour des raisons compliquées entre l'État français et les opérateurs.
00:23:17 Et c'est important de le savoir.
00:23:18 Et donc, si vous voulez, pour tous ces gens-là,
00:23:21 et en plus, ils voient qu'il y a une réforme de la police judiciaire,
00:23:23 parce que c'est souvent des policiers de la police judiciaire qui remontent les filières,
00:23:28 ils sont complètement démoralisés.
00:23:30 Eric, un tout dernier mot peut-être sur le registre économique.
00:23:33 Il y a des grandes disparités dans ces quartiers, un taux de chômage extrêmement fort
00:23:37 et une manne évidemment que représente le trafic de drogue
00:23:42 qui fait vivre un certain nombre de familles.
00:23:43 Mais Louis a raison sur plusieurs points, mais celui-là, à mon avis, il est central.
00:23:47 C'est-à-dire que l'économie souterraine due à la drogue
00:23:50 a remplacé le financement des œuvres sociales par les services publics.
00:23:54 En réalité, c'est ça.
00:23:55 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, l'économie de la drogue dans ces quartiers
00:23:58 où souvent d'ailleurs les banques n'y sont plus, la poste n'y est plus, etc.
00:24:03 En fait, tout ça est supplanté par l'économie florissante de la drogue
00:24:06 qui permet, oui, quand on organise des jeux avant l'été,
00:24:12 mais même de repérer vos futurs employés.
00:24:15 Vous voyez, enfin, c'est une espèce de job dating financé par l'argent de la drogue.
00:24:20 Et c'est quand même absolument exaspérant.
00:24:21 C'est-à-dire qu'en réalité, cette économie souterraine supplante, supplante,
00:24:25 supplante la puissance publique dans ces quartiers.
00:24:28 Une petite pause. On revient dans un instant dans Punchline sur CNews.
00:24:31 On évoquera le cas de Radouane Faïd, ce braqueur multirécidiviste
00:24:34 qui est jugé aujourd'hui après une évasion spectaculaire de la prison de Réau.
00:24:37 A tout de suite.
00:24:38 Il est 17h30. Merci de nous rejoindre à l'instant.
00:24:43 Si vous arrivez sur CNews dans Punchline, nos débats, c'est dans un instant,
00:24:46 mais tout de suite, c'est le rappel des titres de l'actualité avec Mathieu Dewez.
00:24:49 Le Conseil d'État a examiné cet après-midi l'interdiction de la baïa à l'école.
00:24:57 Pendant deux heures, la Haute Juridiction administrative s'est penchée
00:25:00 sur une requête déposée par l'association Action droit des musulmans.
00:25:04 Cette dernière estime que l'interdiction porte atteinte aux droits de l'enfant,
00:25:08 car, je cite, elle vise principalement les enfants présumés musulmans.
00:25:11 La décision est attendue dans les 48 heures suivant la clôture de l'instruction.
00:25:16 Un hommage national a été rendu ce matin aux Invalides au sergent-chef Nicolas Mazier.
00:25:21 Une cérémonie très sobre devant sa famille et ses anciens frères d'armes.
00:25:24 Ce militaire des Forces spéciales a été tué le 29 août lors d'une opération en Irak.
00:25:29 Il avait 31 ans.
00:25:31 Enfin, en Grèce, des pluies torrentielles ont fait au moins un mort.
00:25:34 La victime a été emportée par un torrent dans le centre du pays.
00:25:37 Et on vient d'apprendre qu'un berger de la même région
00:25:40 est porté disparu, ses graves intempéries vont toucher le pays jusqu'à jeudi.
00:25:44 - Merci Mathieu de Wez.
00:25:46 On se retrouve en plateau avec Louis de Ragnel, avec Sabrina Medjibeur et Eric Revelle.
00:25:50 On a été rejoint par Marc Twaty.
00:25:51 Bonsoir Marc. - Bonsoir.
00:25:52 - Ravi de vous retrouver. - Ravi aussi.
00:25:53 - Début de saison, toujours le livre "Reset 2", bienvenue dans le Monde d'Après.
00:25:56 - Toujours, toujours, qui marche toujours très bien.
00:25:58 Il y en aura bientôt, je pense, en 2024.
00:26:00 Mais bon, il faudra le temps de l'écrire bien sûr.
00:26:02 - "Reset 3".
00:26:03 - Oui, "Reset 3", bienvenue dans le Monde d'Après.
00:26:04 - Pourquoi pas "Reset 2" ?
00:26:05 C'est comme la momie, vous savez, il y a la momie 1, la momie 2, la momie...
00:26:08 Jusqu'à la momie 9, et après il y a le retour de la momie.
00:26:10 - Non, non, je n'irai pas jusqu'à la momie.
00:26:11 Je pense à un titre qui serait "Argent trop cher" ou "Beaucoup trop cher".
00:26:14 - Oui, un petit peu.
00:26:15 - Oui, exactement.
00:26:16 - Mais oui, exactement.
00:26:17 - Mais comme on est en plein de danger, moi, sur cette inflation qui n'en finit pas,
00:26:19 on nous dit que tous les mois ça va partir à la baisse et puis ça continue d'augmenter.
00:26:22 - Mais c'est terrible pour l'immobilier, c'est terrible.
00:26:24 Pour la consommation, c'est terrible.
00:26:25 - On va en parler dans un instant.
00:26:39 - C'est amégri, fatigué, le crâne rasé et vêtu d'un pulver, que Redouane Fahyde
00:27:00 est entré dans le box de la salle des grands procès du palais de justice de Paris.
00:27:04 Un procès sous haute surveillance pour le détenu le plus surveillé de France, comme
00:27:08 l'explique son avocat Yves Le Berquier.
00:27:10 - C'est quelqu'un qui vit seul en permanence, qui est fouillé à corps à plusieurs reprises
00:27:19 dans une même journée.
00:27:20 Donc c'est une inhumanité gigantesque.
00:27:23 Et pourtant, selon une note de police que nous avons pu consulter, il y a un risque
00:27:27 important d'une nouvelle tentative d'évasion durant ce procès.
00:27:30 Car sur les 12 accusés, 7 seront en détention pour problèmes de santé, ce qui laisse supposer
00:27:35 la crainte d'une suspension d'audience.
00:27:37 Il y a aussi la présence dans cette cour d'assises de plusieurs neveux de Redouane Fahyde,
00:27:41 laissés libres et placés sous contrôle judiciaire dans cette affaire.
00:27:43 Cette note évoque aussi la comparution de Jacques Mariani, figure du grand banditisme
00:27:47 corse.
00:27:48 C'est donc pour ces raisons que chaque jour, le transfert du braqueur entre la prison de
00:27:52 Fleury-Mérogis et le tribunal sera assuré par le GIGN.
00:27:55 Mais selon son ami Yazid Kharfi, Redouane Fahyde est prêt à répondre de ses actes.
00:28:00 - Quand on change une vie, comme lui le dit, soit tu meurs, soit tu termines en prison.
00:28:04 Mais il assume complètement ce qu'il a fait.
00:28:06 Prochaine étape attendue dans ce procès, l'interrogatoire de Redouane Fahyde sur sa
00:28:10 personnalité et son parcours de vie, prévu ce jeudi.
00:28:14 - Moi ce qui m'interroge, ce n'est pas les faits, parce que là on les a sous les yeux,
00:28:18 on les a eus exposés par Célia Barotte, il y a un procès, il y a eu une tentative d'évasion.
00:28:23 Mais c'est cette espèce de légende que l'on crée autour de ce genre de personnage, qui
00:28:28 je le rappelle quand même, dans une prise d'otage lors d'un braquage, a enlevé la vie
00:28:32 d'une policière municipale qui s'appelle Aurélie Fouquet, c'était à Villiers-sur-Marne.
00:28:36 Louis Dragnel, vous comprenez cette espèce de récit que l'on fait médiatique ?
00:28:41 - Bien sûr.
00:28:42 - Et là je mets en cause les médias.
00:28:43 - Non mais bien sûr, et en même temps je vais essayer, vous allez peut-être me reprocher
00:28:46 ce que je vais dire, mais déjà Redouane Fahyde c'est quelqu'un aussi qui a toujours fasciné
00:28:51 les policiers qui l'ont traqué, parce que c'est quelqu'un de très intelligent, c'est
00:28:55 quelqu'un de parano, qui ne fait confiance quasiment à personne, qui est difficile à
00:28:59 traquer, et qui a toujours mené un, pas un jeu, parce que le mot n'est pas exact, mais
00:29:05 c'était la guerre avec la police, mais avec, c'est presque bizarre, après un quasi respect
00:29:11 mutuel parfois entre les policiers qu'il traquait et sa personne.
00:29:15 - Alors qu'il est mis en cause dans la mort d'une policière municipale.
00:29:17 - Non mais ça je vous parle d'avant la mort d'Aurélie Fouquet, ensuite ce qui s'est passé,
00:29:22 c'est que c'est quelqu'un qui a réussi à s'évader dans des conditions absolument spectaculaires,
00:29:26 ça paraissait impossible, et puis c'est l'histoire de quelqu'un qui a fait croire qu'il était
00:29:31 repenti, qui a écrit un livre, qui a participé à des émissions de télévision, de radio,
00:29:37 et donc tout le monde aime ces histoires, si vous voulez, l'ancien méchant devenu gentil
00:29:41 qui donne des conseils aux délinquants, aux gars de quartier qui sont tentés de tomber
00:29:45 dans la délinquance, et je me souviens très bien, il leur expliquait "faites pas ça,
00:29:51 vraiment maintenant ça c'est du passé pour moi, c'est terminé", et puis bam, il retombe
00:29:55 dedans, il est réembarqué dans cette histoire, et donc il y a une forme de fatalité, parce
00:29:59 que ça donne l'impression que c'est une drogue dure, et même si on essaie de s'en sortir,
00:30:02 c'est très compliqué, et je pense que tous ces ingrédients, tous ces éléments font
00:30:06 qu'il y a une fascination, mais comme il y a une fascination pour toutes les affaires
00:30:10 non élucidées en France, vous voyez...
00:30:13 C'est autre chose, pour moi c'est autre chose, vous avez raison, les affaires de ce type-là
00:30:19 fascinent, mais là ce sont des personnalités qu'on remonte un peu leur vie, je sais, mais
00:30:27 il faut que les choses soient claires.
00:30:29 - On va tous réagir là.
00:30:31 - Non mais bon, c'est pas mon domaine, mais c'est vrai que moi je trouve qu'on vit dans
00:30:34 un monde complètement à l'envers, et effectivement voilà, les tueurs, les voyous, il y en a
00:30:38 un, je ne sais pas son nom, mais qui a fait l'arnaque au CO2, etc., qu'on voit partout,
00:30:43 qui est devenu une star presque, etc., c'est assez incroyable.
00:30:46 - Donnez-moi le nom parce que là je ne vois pas du tout.
00:30:47 - Il s'appelle Marco Mouli, bon on va la mentionner.
00:30:50 - Ah oui, sur les quotas.
00:30:51 - Mais bon, je m'en fous, mais ce qui est incroyable, c'est qu'on a des situations aujourd'hui,
00:30:57 ce qui était mal par le passé devient aujourd'hui du positif, je veux dire, pareil sur l'économie,
00:31:03 on fait les déficits, et maintenant finalement c'est bien, et ainsi de suite.
00:31:05 C'est ça qui est incompréhensible, on ne veut pas voir cette réalité en face, on
00:31:09 est dans le déni de réalité, donc il faut qu'on retrouve ses esprits, je comprends
00:31:11 l'aspect un peu où on aimerait être au cinéma et où on aimerait être dans les
00:31:14 films, mais là c'est une réalité, comme l'a dit Laurence, il y a mort d'hommes, etc.,
00:31:18 il y a des arnaques, il y a la criminalité, donc ça c'est dangereux parce que si on
00:31:22 met en avant, on met sur un piédestal la criminalité, alors nos jeunes évidemment,
00:31:26 dans l'éducation, ce n'est quand même pas génial.
00:31:27 C'est déjà le cas, c'est-à-dire que ces personnes-là, comme Rédouane Faillite,
00:31:33 sont des icônes dans les quartiers, pourquoi ? Parce que, évidemment, ce narco-paternalisme,
00:31:39 ce criminopaternalisme, à l'instar de ce monsieur, il est fascinant pour les jeunes
00:31:44 de quartier, puisqu'il précise, en fait il instille, il incarne justement la posture
00:31:49 du capital guerrier, armé, puissant, dans la surenchère de la violence, dans la défiance
00:31:56 de l'État, et c'est malheureusement par ce rite initiatique-là, parce que le soubassement
00:32:00 en réalité, c'est la politique des grands frères.
00:32:02 Ce monsieur, Rédouane Faillite, j'ai vu sa vie, j'ai lu son histoire, je l'ai comprise,
00:32:07 c'est un cas, malheureusement, si vous voulez, presque banalisé de ce que l'on trouve
00:32:13 dans les quartiers depuis 40 ans, qui a vécu dans un HLM, une mère célibataire, il s'est
00:32:20 tout de suite, très jeune pardon, intéressé aux armes, et à...
00:32:25 - Bracage, premier braquage à 18 ans, spécialisé dans les hold-up et les attaques de combats
00:32:29 des...
00:32:30 - Absolument, et pourquoi ? Parce que...
00:32:31 - Saucisse honneur, donc, s'attaquant aux bijoutiers et leur famille, 25 ans de prison
00:32:35 pour son rôle d'organisateur dans un braquage.
00:32:37 - Et ce Rédouane Faillite, sa vie a été également construite parce que les grands
00:32:41 frères dans les quartiers ont été professionnalisés par l'arrivée des armes issues de la guerre
00:32:48 d'ex-Yougoslavie, maintenant c'est encore pire que ça, puisqu'on parle de narco-banditisme,
00:32:53 et même, ce ne sont même plus des territoires perdus de la République, ce sont des territoires
00:32:56 où il y a un alter droit, c'est même plus le droit de la République, donc, si vous
00:33:01 voulez, il fascine parce qu'il est précisément le figuratif de tous ces jeunes, parce qu'il
00:33:06 incarne précisément la défiance, la puissance et la réussite, même.
00:33:11 - On essaie de démonter ce phénomène.
00:33:13 - Il y a aussi une autre grille de lecture, pour moi il y a deux phases chez ce monsieur,
00:33:21 il y a le voleur, le truand, le voyou, puis il y a le meurtrier, donc, évidemment, vous
00:33:26 avez raison, à partir du moment où il tue une policière, moi j'ai entendu le commissaire
00:33:30 qui le traquait, il dit qu'il n'a aucune admiration pour ce type qui a froidement tué
00:33:35 cette policière municipale.
00:33:36 Mais avant, il y a quand même, pardon, il y a une tradition, entre guillemets, dans
00:33:43 les histoires qu'on raconte en France du voleur et du gendarme.
00:33:48 Et cette tradition, c'est aussi Spadjari, c'est aussi Messrine, c'est aussi ces gens
00:33:52 dont les médias, vous vous souvenez de l'affaire Messrine, la façon dont il a été abattu
00:33:56 à la porte de la chapelle dans un tract narre absolument incroyable, où il a été criblé
00:34:00 de balles par la police.
00:34:01 - C'est une matière pour le cinéma aussi.
00:34:03 - C'est une matière pour le cinéma, donc, évidemment, je n'exonère pas l'inversement
00:34:06 des valeurs dont parlait Mark Twatty, il a raison, il y a l'inversement des valeurs.
00:34:10 On est presque plus en admiration devant un truand que devant un milliardaire qui donne
00:34:15 10 millions d'euros, reste au du cœur.
00:34:16 Mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a une espèce de tradition un peu dans le récit,
00:34:21 alors français en tout cas, je citais Spadjari, les hold-up à l'époque des banques, la façon
00:34:28 dont ce type s'était engouffré dans les égouts, dont Messrine a fait les pieds de
00:34:34 pieds pendant des mois et des mois à la police, alors qu'il se comportait de manière absolument
00:34:38 odieuse, comment il a roué de coup des gens.
00:34:40 Mais il y a une espèce de récit qui plaît à une certaine catégorie.
00:34:46 Et indépendamment du fait que ça peut être un exemple pour les quartiers, il y a une
00:34:50 espèce de...
00:34:51 Voilà le côté voleur et gendarme, il court après, il s'évade en hélicoptère, à
00:34:55 notre faillite.
00:34:56 Vous vous souvenez de cette histoire ?
00:34:57 - Non, mais c'est hallucinant.
00:34:58 - C'est avec une équipe extrêmement bien préparée, avec des fumigènes à la disqueuse.
00:35:01 - Avec un convoi de deux voitures qui le suivent.
00:35:06 - Lunaire.
00:35:07 - Il y a un côté, pardonnez-moi, c'est terrible parce que c'est une histoire.
00:35:13 - Ce que j'essaie de démonter, c'est la fascination.
00:35:16 - Je ne dis pas que je suis fasciné par le personnage.
00:35:18 - Moi je ne le suis pas.
00:35:19 - Moi je ne suis pas du tout.
00:35:20 Moi je dessine HLM, moi ça me gêne que si on me dit aujourd'hui, voilà les jeunes
00:35:25 dessinés sont fascinés par un acte.
00:35:26 - C'est quoi les modèles ?
00:35:27 - C'est pas le modèle.
00:35:28 - Non mais bien sûr que c'est pas le modèle.
00:35:29 - Moi je préfère voir éventuellement des sportifs qui viennent d'HLM ou des personnes
00:35:32 qui ont réussi dans le business.
00:35:34 - Vous avez raison.
00:35:35 - Voilà, ça ce sont des modèles.
00:35:36 Quelqu'un qui a tué des gens, je ne sais pas, ou qui a volé.
00:35:38 - Non, non, non.
00:35:39 - Même s'il a fait quelque chose de formidable comme dans un film, c'est pas un modèle.
00:35:42 Moi ça m'inquiète d'un point de vue sociétal parce qu'on renverse l'échelle des valeurs.
00:35:47 C'est extrêmement dangereux.
00:35:48 - Mais vous avez raison.
00:35:49 - Avec le Covid ça n'a pas arrangé les choses.
00:35:50 Quand on ne travaille pas c'est bien aujourd'hui.
00:35:52 Et puis quand on travaille et qu'on gagne de l'argent, honnêtement, finalement c'est
00:35:55 pas génial.
00:35:56 C'est quand même dangereux cette société.
00:35:58 C'est extrêmement dangereux donc il faut arrêter.
00:35:59 - Et ça c'est la réalité des quartiers aussi.
00:36:01 On en parlait avant que vous n'arriviez à Marseille.
00:36:03 Il y a un vrai sujet économique.
00:36:05 - Complètement.
00:36:06 De toute façon le trafic de drogue, malheureusement, c'est plusieurs milliards d'euros.
00:36:09 Donc là aussi au niveau français déjà.
00:36:11 Au niveau mondial c'est encore pire.
00:36:12 Ce que je veux dire par là c'est que là aussi, ils sont armés et autres.
00:36:16 Et puis là on va évidemment faire des contrôles fiscaux, on va vous embêter les honnêtes
00:36:20 gens ou les patrons de PME et puis tous ces dealers de drogue etc.
00:36:24 Ils sont quasiment jamais inquiétés ou parfois alors parfois ils meurent.
00:36:27 C'est vrai mais pas souvent.
00:36:28 Et là aussi on comprend pas.
00:36:29 - Si, si, ils meurent très souvent.
00:36:30 - Oui.
00:36:31 Non, non, non.
00:36:32 Je veux dire que c'est très versable.
00:36:33 C'est qu'il y en a quand même beaucoup qui restent.
00:36:34 C'est-à-dire qu'il y en a un qui meurt, il y en a deux qui reviennent derrière.
00:36:35 - L'espérance de vie dans le monde des dealers est quand même assez peu élevée.
00:36:38 - Heureusement.
00:36:39 Encore heureux.
00:36:40 Mais ce que je veux dire par là c'est que c'est quand même là aussi.
00:36:41 Comment peut-on laisser en France aujourd'hui en 2023 autant de zones de non-droit ?
00:36:45 C'est très dangereux.
00:36:46 Encore une fois pour la stabilité.
00:36:48 - Bien sûr.
00:36:49 - Ils avaient tellement raison.
00:36:50 - Profitable et économique bien entendu.
00:36:51 - Samouina ?
00:36:52 - C'est une facture anthropologique que l'on paye, M.
00:36:53 Touati, depuis 40 ans par le clientélisme, pardonnez-moi, par cette délégation de services
00:36:57 publics, de la mise en place de ces grands frères qui ont formé au passage un bon combo
00:37:02 caïda patriarcat et puis l'immixion de l'islam dans les quartiers.
00:37:07 M.
00:37:08 Touati, c'est ça le problème.
00:37:09 Aujourd'hui on se retrouve face à un narco-banditisme absolument délirant à Marseille.
00:37:13 C'est précisément parce que ces jeunes-là qui subissent le rite initiatique qui les
00:37:18 amènent vers le capital guerrier, on s'en sert précisément comme de la chair à canon
00:37:23 pour la guerre des territoires.
00:37:24 C'est ça qui est gravissime.
00:37:26 - Vous avez raison.
00:37:27 J'aimerais qu'on parle, je crois que c'est vous Éric Revelle qui avez parlé des Restos
00:37:30 du Coeur et de Bernard Arnault parce qu'évidemment il y a une polémique aujourd'hui là-dessus.
00:37:35 On en parlera toutes à 18h dans la deuxième partie de l'émission.
00:37:38 Mais c'est vrai que les Restos du Coeur ont de gros problèmes financiers.
00:37:41 - La Croix-Rouge maintenant.
00:37:42 - Toutes les grandes associations parce que l'inflation, la hausse du coût de l'alimentation,
00:37:47 de tous les prix d'acheminant, d'édanger etc.
00:37:49 Ça fait que les associations sont absolument étroites.
00:37:52 - Et les gens donnent moins.
00:37:53 - Elle a une vraie solidarité des Français mais c'est dans la quantité.
00:37:57 - Il y a moins de donateurs.
00:38:01 - Laissez-moi terminer ma phrase.
00:38:03 Bernard Arnault aujourd'hui, qui a entendu l'appel du patron des Restos du Coeur, a signé
00:38:10 un chèque de 10 millions d'euros.
00:38:11 Et toute la gauche lui est tombée dessus.
00:38:12 On fait le point avec Marine Sabourin et puis je vous passe la parole là-dessus.
00:38:16 C'est un don salué par le gouvernement et fustigé par le groupe Insoumis.
00:38:21 Les députés du groupe jugent dérisoire la somme de 10 millions d'euros versé par Bernard
00:38:26 Arnault, l'homme à la deuxième plus grande fortune mondiale.
00:38:29 - Je suis pour la solidarité, pas la charité.
00:38:31 M. Bernard Arnault va donner 0,004% de sa fortune personnelle.
00:38:38 C'est comme si quelqu'un qui avait un petit bas de laine de 10 000 euros donnait 4 euros.
00:38:43 Une critique à laquelle s'est empressée de répondre la ministre des Solidarités
00:38:47 en visite dans les locaux de l'association, aux côtés du fils aîné de Bernard Arnault.
00:38:51 - Le groupe LVMH est le premier contributeur à l'impôt sur les sociétés en France.
00:38:55 Encore une fois, moi je veux bien qu'il y ait des esprits chagrins matin, midi et soir
00:38:59 mais le jour où Jean-Luc Mélenchon aura apporté autant à la France que nos grandes
00:39:04 entreprises françaises en termes de création d'emplois, de création de valeur et de générosité,
00:39:07 on pourra en reparler.
00:39:09 Manon Briereau, députée insoumise et Louis Boyard, député insoumis du Val-de-Marne,
00:39:13 ont pointé du doigt la défiscalisation à hauteur de 66% de cette donation.
00:39:18 Une affirmation démentie par l'un des porte-parole du chef d'entreprise assurant que le patron
00:39:23 de LVMH renonce à toute réduction d'impôt.
00:39:26 - Voilà, et c'est faux, donc le don ne sera pas soumis à défiscalisation, le don de
00:39:30 10 millions d'euros, c'est ce qu'a précisé Bernard Arnault et je précise d'ailleurs
00:39:34 que ce n'est pas LVMH qui fait les 10 millions d'euros.
00:39:36 - C'est la famille.
00:39:37 - C'est la famille.
00:39:38 - A titre personnel.
00:39:39 - C'est Agach, de la famille de Bernard Arnault.
00:39:41 C'est quand même surréaliste Marc Twaty, quelqu'un qui donne 10 millions d'euros,
00:39:45 il y a des gens qui vont lui cracher dessus.
00:39:47 - C'est un peu le nain grincheux dans les sept nains, vous savez, c'est-à-dire il n'est
00:39:50 jamais content finalement, s'il n'avait rien donné en du bidon rien, il donne 10 millions,
00:39:53 finalement ce n'est pas bien.
00:39:54 Là aussi on est dans l'inversion des valeurs.
00:39:57 - C'est complètement lié.
00:39:58 - C'est complètement lié, c'est-à-dire que finalement on se rend bien compte qu'aujourd'hui,
00:40:01 Bernard Arnault, moi je l'ai rencontré quand j'étais chef économiste de la Texas et des
00:40:05 banques populaires, c'est quelqu'un qui a misé justement son argent propre, qui a pris
00:40:10 des risques énormes, ça a marché, c'est vrai que ça a marché, alors maintenant il
00:40:12 est extrêmement riche bien entendu, mais que veut-on faire ? On veut lui ponctionner
00:40:16 effectivement son argent.
00:40:17 - Ah oui, il ne faut plus de Bernard, ils ont dit.
00:40:19 - Oui, parce que la solution elle est où ? Sachant que le groupe LVMH, je regardais
00:40:22 alors contribue, alors les chiffres divergent.
00:40:24 - Premier contributeur à l'impôt.
00:40:25 - C'est entre 2 et 5 milliards d'euros par an du groupe LVMH, donc d'impôt pour la
00:40:30 France, ce n'est quand même pas rien.
00:40:31 - 2,7 milliards d'euros juste pour la TVA.
00:40:33 - Voilà, donc ce n'est quand même pas rien.
00:40:34 Donc ce qui veut dire que là aussi, moi ce qui me surprend c'est que, vous voyez dans
00:40:38 beaucoup de pays, quand on voyage on se rend compte, on a tendance justement à mettre
00:40:42 ceux qui réussissent un peu sur un pied d'estal, en disant voilà, voilà l'exemple, voilà
00:40:46 finalement ce qu'il faut faire.
00:40:47 Nous c'est effectivement exactement l'inverse qui est là, donc c'est un petit peu dommage.
00:40:52 Sachant que bon, j'aimerais bien qu'aussi d'autres grandes fortunes, parce qu'il ne
00:40:54 va pas que Bernard Arnault fasse aussi un petit chèque au resto du cœur.
00:40:57 - Oui mais ça a suscité d'ailleurs un élan, il y a des...
00:40:59 - C'est vrai, c'est vrai.
00:41:00 - Comme Notre-Dame, il y a d'autres familles qui vont donner, les plans de données.
00:41:03 - Mais plus fondamentalement, ce qui est quand même inquiétant, c'est pourquoi on a effectivement
00:41:07 autant de difficultés sur ces associations.
00:41:09 Je rappelle que la France est numéro 1 mondial des dépenses sociales.
00:41:14 C'est 31,6% de notre PIB, alors que la moyenne de l'OCDE, les pays riches, c'est 21,6%.
00:41:20 Donc c'est assez incroyable, donc où va cet argent ?
00:41:23 - C'est ça, c'est sûr.
00:41:24 - Mais ce qui est assez fou, c'est que finalement aujourd'hui, on a malheureusement cet appauvrissement
00:41:28 de la population française, ce qui est dramatique, on ne va pas le nier.
00:41:31 - 160, je crois, millions de repas distribués l'an dernier.
00:41:34 - Oui, complètement.
00:41:35 - C'est monstrueux.
00:41:36 - Mais comme on l'évoquait tout à l'heure, on en reparlera je crois, mais il y a ce problème
00:41:38 de l'inflation qui est là, je me rappelle ici même, on disait non mais ça ne va pas
00:41:40 durer.
00:41:41 Vous vous souvenez ? Mais non, ça va continuer malheureusement.
00:41:43 - À ce que nous l'avions dit.
00:41:44 - Et on voit où on en est aujourd'hui et encore une fois, il faut arrêter de nier
00:41:49 la réalité.
00:41:50 Elle est là, elle est vraiment compliquée.
00:41:51 - 36 000 salariés en France, par le groupe.
00:41:52 - C'est sûr, mais encore une fois, on a besoin aujourd'hui d'une économie française beaucoup
00:41:57 plus florissante et que tout le monde en bénéficie.
00:41:59 Donc d'avoir des très riches, d'ailleurs pourquoi pas ? Le problème, c'est quand la
00:42:03 classe moyenne s'appauvrit.
00:42:05 C'est ça sur lequel il faut travailler, ce n'est pas d'avoir des très riches et de
00:42:08 pointer du doigt quelques très riches en disant, ben là, si on leur prend la fortune,
00:42:11 on va changer la donne de l'économie française.
00:42:13 Pas du tout.
00:42:14 C'est vrai qu'ils sont déjà taxés, mais ce qui compte pour moi, c'est cette classe
00:42:17 moyenne qui est en train de s'appauvrir et qui génère effectivement un risque social
00:42:20 et sociétal énorme en France.
00:42:22 - Éric Revel.
00:42:23 - Oui, alors tous les économistes le savent, il y a des inégalités de salaire dans ce
00:42:26 pays, mais au niveau de la redistribution, on est les champions quasiment du monde.
00:42:30 C'est-à-dire qu'il y a une très forte redistribution sociale dans ce pays qui n'existe pas dans
00:42:34 plein de pays européens.
00:42:35 Mais juste, le chiffre officiel, puisqu'il a été communiqué par LVMH, c'est 4 milliards
00:42:39 et demi d'euros d'impôts payés par an en TVA, en France, en impôts sur les sociétés
00:42:46 et en cotisation sociale.
00:42:47 Et je regardais, en 2022, LVMH a créé 15 000 emplois en France.
00:42:51 15 000 emplois en France.
00:42:52 Bon, il y a une partie de l'investissement qu'il fait aussi pour faire vivre le patrimoine
00:42:56 dont est le réceptacle LVMH au travers de ses marques.
00:42:58 Vous savez, le Vuitton pour pas le cintier, c'est l'histoire d'un petit Maltier d'Agnères,
00:43:03 c'est né là-bas et ils investissent beaucoup.
00:43:05 Moi, je ne vais pas défendre plus que ça les milliardaires, mais franchement, faire
00:43:09 croire, comme le dit M.
00:43:11 Corbière, que s'il y avait moins de milliardaires, il y aurait moins de pauvres, mais c'est une
00:43:15 aberration totale.
00:43:16 C'est du populisme à l'état pur, pardonnez-moi.
00:43:19 Personne aujourd'hui peut le dire.
00:43:21 Mais cette haine des riches et cette haine de l'entreprise, elle remonte à très très
00:43:25 très longtemps.
00:43:26 En fait, Napoléon, quand il voulait stigmatiser la Grande-Bretagne par rapport au pays de
00:43:31 la France, il disait "cette nation de boutiquiers".
00:43:33 Vous voyez, l'empereur montrait du doigt des gens qui faisaient du commerce et qui
00:43:36 faisaient fortune.
00:43:37 En fait, on n'aime pas l'entreprise dans ce pays.
00:43:39 Quand vous regardez la façon dont j'ai fait de longues études économiques comme
00:43:42 Marc, la façon dont on enseigne, même au lycée, l'économie et l'entreprise.
00:43:49 L'entreprise, c'est montré du doigt comme l'endroit marxiste d'exploitation, etc.
00:43:55 Donc, des esprits moins formés que les nôtres, mon cher Marc, je mets M.
00:43:59 Bélair dans cette NASLA, il a cette vision de l'entreprise.
00:44:03 C'est-à-dire que c'est forcément un endroit où on exploite, où les salariés
00:44:06 sont mal payés.
00:44:07 Mais regardez les primes, par exemple, qui ont été données par LVMH à ces employés.
00:44:10 Au moins, il faut avoir une autre vision de l'entreprise.
00:44:16 Le problème, on revient très vite sur le problème de culture économique en France
00:44:19 qui est très faible, voire inexistante.
00:44:21 Et on l'enseigne tellement mal.
00:44:22 On a une culture de lutte des classes, si vous voulez.
00:44:25 Donc, pas d'économie.
00:44:26 C'est ce que je veux dire.
00:44:27 Mais il faut dire les choses.
00:44:28 Il faut dire les choses.
00:44:29 Rappelons-nous les expliquées.
00:44:30 Combien donnent ces gens-là aux œuvres sociales, au resto du cœur ?
00:44:34 En fait, il y a plein de sujets.
00:44:37 Il y a l'hypocrisie de la gauche qui, par bêtise, se met encore une fois à prendre
00:44:44 en cible des gens qui créent de la richesse, créent de l'emploi, d'une partie de la
00:44:47 gauche.
00:44:48 Oui, mais pas toute la gauche.
00:44:49 Toujours la même, d'ailleurs.
00:44:50 Il y a un deuxième sujet, effectivement.
00:44:51 Et je rejoins ce que disait M.
00:44:53 Tuati.
00:44:54 On devrait tous se réjouir et on devrait surtout espérer qu'il y ait plus de Bernard
00:44:57 Arnault en France.
00:44:58 Mais ce serait un succès, ce serait extrêmement positif pour le pays.
00:45:02 D'ailleurs, c'est une source de fierté.
00:45:03 A l'étranger, Bernard Arnault est reçu quasiment avec un rang de chef d'État.
00:45:06 Et c'est un des ambassadeurs de la France à l'étranger.
00:45:09 D'ailleurs, c'est un beau visage de la France parce que c'est l'excellence, c'est le
00:45:13 luxe.
00:45:14 C'est des choses qui sont connues dans le monde entier.
00:45:15 Ce ne sont pas des choses périssables.
00:45:18 Ce sont des choses qui durent, qui restent dans le temps.
00:45:19 Et parmi eux, Bernard Arnault, rappelons-le aussi quand même, a recréé des formations
00:45:25 qui avaient été supprimées par l'éducation nationale et par l'enseignement supérieur
00:45:30 parce qu'il ne trouvait plus de personnes qui étaient capables de produire, notamment
00:45:35 des produits de maroquinerie.
00:45:36 Et puis, dernière chose, le reflet de cette polémique, si on prend un tout petit peu
00:45:41 de recul, l'État met 15 millions d'euros, Bernard Arnault met 10 millions.
00:45:45 Et on se dit, en fait, ça devrait peut-être être une mission sociale de l'État sur
00:45:51 l'extrême urgence.
00:45:52 Et c'est un reflet, une illustration du fait que l'État…
00:45:55 Mais juste sur le montant, c'est très intéressant.
00:45:56 Ça montre que l'État…
00:45:57 Dernier mot, c'est la fin.
00:45:58 Sur le montant, mais ça c'est un point de vue que je partage avec moi-même, c'est
00:46:01 que, évidemment, je pense qu'ils ont fait très attention à ce que la donation d'LVMH
00:46:05 ne dépasse pas celle de l'État.
00:46:07 Sinon c'est humiliant pour l'État.
00:46:08 Évidemment, évidemment.
00:46:09 Et puis, dernier point, c'est que parmi les seuls postes…
00:46:12 LVMH était 200 millions d'euros pour Notre-Dame.
00:46:14 Oui, mais parmi les seuls postes qui proposent encore une exportation nette, positive, il
00:46:21 y a Airbus, l'aéronautique, et il y a Luxe.
00:46:23 Parce qu'on a le numéro un mondial du Luxe dans la balance commerciale qui est tellement
00:46:26 néficitaire en France.
00:46:27 Parmi les seuls postes qui proposent de manière positive, Marc, le Luxe et Airbus.
00:46:32 Il y a la banque de l'agriculture, mais malheureusement de moins en moins.
00:46:35 Allez, on fait une petite pause.
00:46:36 On se retrouve dans un instant dans Punchline sur CNews et sur Europe.
00:46:39 Merci à Sabrina d'être venue sur la première partie.
00:46:41 On reparlera des restos du cœur.
00:46:43 On parlera aussi de l'Abaya, du phénomène de l'Abaya et de l'énergie, l'inflation,
00:46:49 le pouvoir d'achat avec vous, Marc.
00:46:51 Tout repart à la hausse qui est arrivé à tout de suite dans Punchline.
00:46:54 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:46:58 Bienvenue dans Punchline ce soir sur CNews et sur Europe.
00:47:01 A-t-on la gauche, voire l'extrême gauche la plus bête du monde ? Il y a des jours,
00:47:05 honnêtement, où l'on se pose la question.
00:47:07 L'objet du scandale ? Bernard Arnault qui a signé aujourd'hui un chèque de 10 millions
00:47:10 d'euros non défiscalisé, je précise, au resto du cœur après avoir entendu le cri
00:47:15 d'alarme lancé par leur président, Patrice Dourais.
00:47:18 Inquiets des grandes difficultés financières de l'association lancées il y a 38 ans
00:47:21 par Coluche.
00:47:22 Mais que n'a donc fait Bernard Arnault ? Que n'a-t-il dit ? C'est de la charité
00:47:26 mal placée pour la France insoumise.
00:47:28 Une homone, même, au regard de son immense fortune, glapissent les chiens de garde du
00:47:33 mélanchonisme.
00:47:34 « Il faut une France sans milliardaires », disait même Marine Tondelier des Verts cet
00:47:38 été.
00:47:39 Quelle triste époque.
00:47:40 Il y a ceux qui trouvent que la richesse est un scandale et ceux, dont je fais partie,
00:47:43 qui trouvent que c'est la pauvreté qui est un scandale.
00:47:45 Les pauvres n'ont que ce mot à la bouche.
00:47:47 Mais que font-ils concrètement pour les aider ? Pas grand-chose.
00:47:50 On a vraiment la classe politique que l'on mérite.
00:47:52 Allez, on va en débattre ce soir dans Punchline, sur CNews et sur Nouvelle.
00:47:56 Il est 18h, bienvenue si vous nous rejoignez à l'instant sur Europe 1 et sur CNews.
00:48:12 Le rappel des titres de l'actualité.
00:48:13 500 millions d'euros seront débloqués l'année prochaine pour la rénovation des
00:48:16 écoles.
00:48:17 Emmanuel Macron l'a annoncé lors d'une visite d'un collège dans les Pyrénées-Atlantiques.
00:48:22 Objectif affiché par le président, adapter plus de 40 000 établissements scolaires au
00:48:26 réchauffement climatique d'ici 10 ans.
00:48:29 C'est le procès d'un des détenus les plus connus de France qui a démarré aujourd'hui
00:48:32 devant la cour d'assises de Paris.
00:48:34 Redouane Faïd est jugé pour une spectaculaire évasion en hélicoptère de la prison de
00:48:37 Réau du 2018.
00:48:39 L'homme de 51 ans a commencé les braquages vers 18 ans.
00:48:43 Il a été condamné à de nombreuses reprises et encoure la perpétuité au vu de son état
00:48:46 de récidive.
00:48:47 Un hommage national a été rendu ce matin aux Invalides au sergent-chef Nicolas Mazier.
00:48:52 Une cérémonie sobre devant sa famille et ses anciens frères d'armes.
00:48:56 Ce militaire des forces spéciales a été tué le 29 août dernier lors d'une opération
00:48:59 en Irak.
00:49:00 Il avait 31 ans.
00:49:01 Enfin en Grèce, des pluies torrentielles ont fait au moins un mort.
00:49:05 La victime a été emportée par un torrent dans le centre du pays.
00:49:08 Un berger de la même région est porté disparu.
00:49:10 Ces graves intempéries vont toucher la Grèce jusqu'à jeudi.
00:49:13 Il est 18h01 et 23 secondes.
00:49:17 On se retrouve en direct dans Paul Schein sur CNews et sur Europe 1 avec Louis de Ragnel,
00:49:21 chef du service politique d'Europe 1.
00:49:22 Bonsoir Louis.
00:49:23 Bonsoir Laurence.
00:49:24 On a le plaisir d'accueillir Marc Twaty, économiste.
00:49:25 Bonsoir Marc.
00:49:26 Bonsoir Laurence.
00:49:27 Auteur de ce livre "Risset 2, bienvenue dans le monde d'après".
00:49:29 Eric Revelle est là, spécialiste aussi des questions d'économie.
00:49:32 Bonsoir Eric.
00:49:33 Bonsoir Laurence.
00:49:34 Mais journaliste aussi de votre état.
00:49:35 Et on a le plaisir aussi d'accueillir Loïc Lefloque-Prigent, ancien président du GDL.
00:49:38 Bonsoir à vous.
00:49:39 On va parler d'énergie dans un instant évidemment, d'inflation.
00:49:42 Vous êtes un de ceux qui dénonçait la hausse des prix de l'énergie, des tarifs de l'énergie.
00:49:46 Je sais, on va en parler dans un instant.
00:49:48 Pas que ça.
00:49:49 Pas que ça.
00:49:50 Il y a la pénurie des produits pharmaceutiques aussi, sur le compte on peut parler.
00:49:52 Oui, c'est la souveraineté de la France que vous défendez.
00:49:54 On en parlera aussi.
00:49:55 On marche sur la tête.
00:49:56 On en parlera, oui, c'est pas faux.
00:49:58 À de nombreux titres, on marche sur la tête.
00:50:00 Tout à l'heure, on aura aussi vers 18h30 Nicolas Dupont-Aignan, le président de
00:50:04 Boula France, qui sera notre invité.
00:50:05 On commence peut-être, si vous le voulez, juste sur le sujet de la rentrée scolaire.
00:50:09 Ça fait, voilà, depuis hier et aujourd'hui, on s'aperçoit que les incidents liés à
00:50:14 l'interduction du port de la Baie-Azur sont très peu nombreux.
00:50:17 C'est Gabriel Attal qui l'a confirmé aujourd'hui.
00:50:19 On fait un tout petit point avec Max Lavandier et on en débat ensuite.
00:50:22 Devant ce lycée de Nanterre, les élèves de première et terminale font leur rentrée
00:50:29 des classes.
00:50:30 Comme la journée précédente, les médiateurs de la ville sont postés à l'entrée du
00:50:34 lycée et surveillent qu'aucun élève ne rentre avec une abaya.
00:50:37 Nos équipes sur place n'ont pas relevé d'incident.
00:50:40 Même scène et même constat dans un autre lycée, dans le troisième arrondissement
00:50:44 de Marseille.
00:50:45 Ici aussi, les médiateurs sont vigilants et les élèves ont bien respecté la règle
00:50:49 émise par Gabriel Attal.
00:50:51 Si le ministre de l'Éducation nationale se fait lycée d'une rentrée sans accrocs,
00:50:55 il rapporte qu'une petite minorité a bien tenté lundi matin de braver l'interdit.
00:51:00 Il y a des jeunes filles qui se sont présentées en abaya dans leur établissement scolaire.
00:51:04 Hier, je crois que c'est un peu moins de 300, 298 personnes.
00:51:08 Une grande majorité avait accepté de l'enlever.
00:51:11 Je crois que c'est 67 personnes qui n'ont pas accepté de se conformer à la règle.
00:51:15 Elles sont rentrées chez elles et ensuite, dans les prochains jours, elles reviendront
00:51:20 puisqu'elles doivent être scolarisées.
00:51:21 Et puis, on verra si elles se sont conformées à la règle ou pas.
00:51:23 Et sinon, il y aura un nouveau dialogue.
00:51:25 Et c'est comme ça qu'on va continuer à avancer.
00:51:26 Une requête contre l'interdiction de l'abaya a été déposée et le Conseil d'État saisit.
00:51:31 La décision est attendue sous 48 heures.
00:51:34 Voilà une décision du Conseil d'État, Marc Twaty, mais une interdiction qui a été posée
00:51:39 et qui a été respectée dans son immense majorité dans la plupart des établissements.
00:51:42 Oui, ça fait plaisir, enfin une règle qui est respectée, tant mieux pourvu que ça dure.
00:51:46 Globalement, ce qui compte, encore une fois, c'est que moi, j'ai trouvé que le débat
00:51:51 a été très positionné justement sur ce thème-là, alors qu'il y a des thèmes
00:51:54 beaucoup plus importants, on va en parler maintenant, sur l'inflation,
00:51:57 sur la pauvreté qui est en train d'augmenter en France,
00:51:59 sur la récession qui est en train d'arriver également.
00:52:02 Je pense qu'il y a eu un petit essai, en tout cas, de faire porter l'attention ailleurs.
00:52:06 Mais les vrais thèmes vont revenir, j'espère, très vite.
00:52:08 Louis Draynel, 67 jeunes femmes seulement qui n'ont pas accepté de se conformer
00:52:12 à l'interdiction et à cette règle, c'est peu.
00:52:14 Et ça veut dire que l'interdiction est respectée ?
00:52:16 Oui, ça veut dire qu'en fait, quand un ministre ou une personne publique
00:52:20 fait preuve d'autorité, ça peut fonctionner encore à ceux qui ne croyaient plus.
00:52:24 Et donc moi, je trouve que de ce point de vue-là, c'est très encourageant.
00:52:27 J'espère que du coup, en tout cas, des marques d'autorité de cette nature,
00:52:31 on en verra sur d'autres sujets.
00:52:33 Ça fait des années et des années qu'on parle de rétablissement de l'autorité,
00:52:37 qu'on parle sur les sujets migratoires, de véritable maîtrise,
00:52:40 d'arrêter de faire du en même temps.
00:52:43 En fait, là, si vous voulez, les consignes étaient extrêmement claires.
00:52:45 Il n'y avait pas de stigmatisation, il n'y avait rien de tout ça.
00:52:48 C'était interdiction de tout abaya, tout signe du camis à l'entrée des écoles.
00:52:53 Et s'il y a un problème, discussion avec les parents.
00:52:56 Mais dans tous les cas, il y avait une interdiction qui avait été donnée
00:53:00 par Gabriel Attal au directeur d'établissement de négocier.
00:53:03 Il n'y avait pas de négociation possible.
00:53:05 Et je pense que tout le monde est soulagé.
00:53:07 Mais il y avait des discussions possibles.
00:53:08 Et ça, c'est très important.
00:53:09 Dans les cas, les 300 personnes quasiment.
00:53:11 Maintenant, on affiche la couleur et les règles sont claires.
00:53:13 On remet les choses à l'endroit, Eric Revelle, dans ce cas-là ?
00:53:15 Je trouve que la République reprend son souffle en cette rentrée de septembre.
00:53:18 Ça fait du bien.
00:53:19 Je ne dis pas que c'est fini, que tout va bien.
00:53:21 Non, pas du tout.
00:53:22 Mais au moins, un message positif du ministre de l'Éducation nationale.
00:53:25 Maintenant, on verra sur la durée si les provocations s'éteignent
00:53:29 ou au contraire, redoublent.
00:53:31 Et si le Conseil d'État valide bien l'interdiction ?
00:53:33 Vous avez raison, la vie du Conseil d'État d'ici 48 heures.
00:53:37 Mais j'ajoute quand même, parce que je l'ai entendu aussi,
00:53:40 et du coup, on en parle moins, c'est aussi...
00:53:42 Gabriel Attal avait fait une promesse.
00:53:44 Un prof devant chaque classe.
00:53:46 Et là, visiblement, on entend ici et là des témoignages en disant
00:53:50 il manque de prof de maths, il manque un prof de physique.
00:53:52 Et d'une certaine manière, je ne dis pas que c'est fait exprès,
00:53:54 encore une fois, je vous ai dit, la République reprend son souffle.
00:53:57 Donc ça fait du bien.
00:53:58 Mais il y a quand même cet aspect-là.
00:53:59 Et là, Gabriel Attal, il ne donne pas de chiffres.
00:54:01 D'ailleurs, il ne dit plus, vous l'avez peut-être entendu dans un média,
00:54:05 il ne dit plus un prof devant chaque classe, il dit
00:54:07 tous les enfants ont été accueillis.
00:54:09 C'est un peu différent comme discours, mais ça n'aubère pas le fait...
00:54:13 - C'est le meilleur de la politique.
00:54:14 - Oui, mais il en a sans doute fait aussi sur la papière.
00:54:16 - Il en fait très bien.
00:54:17 - Ça fait du bien, voyez.
00:54:18 Et même si je salue l'initiative du ministre de l'Éducation nationale.
00:54:20 Mais voyez, il ne dit plus un prof devant chaque classe,
00:54:22 il dit tous les enfants ont été accueillis.
00:54:24 Mais ce n'est pas tout à fait la même chose.
00:54:25 - Je pense qu'il sait que c'est un défi structurel pour son ministère.
00:54:27 - Oui, mais on sait quand il fallait...
00:54:28 - Et un sujet en chasse toujours un autre.
00:54:30 Et après-demain, on parlera peut-être d'ailleurs.
00:54:32 - Pourquoi on fait des promesses qu'on ne peut pas tenir ?
00:54:34 Moi, ça ne m'épate pas.
00:54:35 Pourquoi on fait autant de promesses qu'on ne peut pas tenir ?
00:54:36 On sait bien qu'il y a énormément d'absentisme, etc.
00:54:38 Comme quand tu dis que l'inflation n'augmentera pas,
00:54:39 alors qu'on sait très bien qu'elle va augmenter.
00:54:40 Pourquoi on fait autant de promesses qu'on ne peut pas tenir ?
00:54:42 Moi, ça, je pense que c'est dangereux parce que nos dirigeants
00:54:45 doivent envoyer des signaux, justement, avec une vérification derrière.
00:54:48 Sinon, ça accroît, justement...
00:54:50 - Ça affaiblit la parole de l'État.
00:54:52 - Ça affaiblit justement la crédibilité de nos dirigeants.
00:54:54 - Un petit mollo avec le fonctionnement.
00:54:55 - En tous les cas, c'est efficace.
00:54:57 Il y a des externeurs journalistes qui viennent exposer la situation
00:55:00 sur laquelle je suis profondément d'accord.
00:55:02 - Non, mais c'est vrai.
00:55:03 Très bien, je sais que votre expertise est plus sur les dossiers économiques,
00:55:07 mais c'est vrai, Marc, toi, tu dis que voilà,
00:55:09 quand on fait une promesse, le pire, c'est de ne pas la tenir, en fait.
00:55:12 - Vous vous rendez compte que ça fait plus d'un an et demi,
00:55:14 notamment ici, on nous disait, l'inflation,
00:55:17 les dirigeants français n'ont pas donné de nom,
00:55:19 ça ne veut pas être méchant, nous disaient, ça y est, c'est fini,
00:55:21 c'est le plus haut, on vient d'être atteint.
00:55:23 - Le pic de l'inflation.
00:55:24 - Déjà depuis plus d'un an, ça va baisser.
00:55:26 Après, non, finalement, c'est décalé, etc.
00:55:28 Et là, on nous a encore fait le coup pour cet été.
00:55:30 Là, on a eu les chiffres, au mois d'août,
00:55:32 l'inflation est passée de 4,3 à 4,8 %,
00:55:35 et même 5,7 % d'inflation si on prend aux normes Eurostat.
00:55:39 Et tenez-vous bien, pendant longtemps, on nous a dit,
00:55:41 la France, c'est le pays qui a le moins d'inflation dans la zone euro.
00:55:44 Maintenant, on est dans le peloton de tête.
00:55:46 Et alors, on nous a dit, oui, on a protégé les Français avec le bouclier tarifaire.
00:55:49 Alors, j'ai regardé d'autres pays, par exemple, la Belgique, l'Espagne,
00:55:52 qui n'ont pas fait de bouclier tarifaire.
00:55:54 Allez, petite devinette, selon vous, depuis 2022, début 2022,
00:55:57 quels sont les pays où l'inflation est le plus augmentée ?
00:55:59 Donc, les prix à la consommation, est-ce que c'est la France, la Belgique ou l'Espagne ?
00:56:03 - L'Espagne, c'est sûr que non. - Eh bien, c'est la France.
00:56:06 C'est la France où les prix ont le plus augmenté, malgré le bouclier tarifaire,
00:56:09 plus 11,5 %, en plus, ensuite, l'Espagne, 9,6, et la Belgique, plus 6,5.
00:56:16 - C'est dingue. - On a mis un bouclier tarifaire.
00:56:18 - On a déjà entamé l'absurde. - Et finalement, on se rend compte
00:56:21 que derrière, les prix ont plus augmenté chez nous, en France, que dans d'autres pays.
00:56:25 On sait bien qu'on a fait une petite gribouille, on sait bien, toi et moi.
00:56:30 La plupart des Français l'ont compris, c'est-à-dire qu'ils sont allés au marché.
00:56:34 Moi, j'ai été dans ma Bretagne natale, et bon, les gens disent,
00:56:37 "Bah, finalement, on sait, maintenant, on prête un repas de moins par jour."
00:56:43 Il y a moins 20 % de consommation dans les supermarchés.
00:56:48 - Et des gens qui se font un repas par jour. - On est en voie de paupérisation.
00:56:53 Et donc, le problème que l'on a, c'est, compte tenu de cette paupérisation qui augmente
00:56:58 et du fait qu'on n'a pas réindustrialisé le pays, je reviendrai tout à l'heure,
00:57:02 qu'on n'a pas traité le problème de l'énergie,
00:57:04 on se demande comment on peut garder la politique de protection sociale qu'on a.
00:57:08 La politique de protection sociale va exploser de façon très rapide, maintenant.
00:57:12 C'est ça qui se passe.
00:57:13 - On se retrouve dans un instant, on va prendre les choses point par point.
00:57:15 On va parler de l'inflation, on va parler du prix de l'énergie,
00:57:17 on va parler des carburants aussi, parce que ça flambe, ce qui est hallucinant,
00:57:20 dans un instant, sur CNews et sur Europe 1. A tout de suite dans PUNCHLINE.
00:57:23 18h15, on se retrouve en direct sur Europe 1 et sur CNews.
00:57:30 On parle de la principale préoccupation des Français,
00:57:33 la flambée des prix de l'alimentaire, la flambée du prix des carburants,
00:57:36 la flambée des prix de l'énergie.
00:57:37 Loïc Lefloque-Prigent est avec nous, ancien patron de GDF,
00:57:40 Eric Reuvel, Marc Twaty et Louis Draynel.
00:57:42 On va faire un point complet, si vous le voulez bien,
00:57:44 sur cette rentrée placée sous le signe de l'inflation, avec vous, Margot Fauderé.
00:57:48 Bonsoir Margot, du service économique d'Europe 1.
00:57:51 On commence par l'alimentaire, Margot. Où en sommes-nous exactement ?
00:57:55 En août, l'inflation atteint 11,1 % sur un an dans l'alimentaire.
00:57:59 Et si on regarde sur deux ans, c'est ce que font de plus en plus les experts,
00:58:02 là l'inflation est encore plus élevée.
00:58:04 Elle atteint alors 21 % entre août 2021 et août 2023.
00:58:08 Il n'y a pas que les prix dans les rayons qui sont élevés en cette rentrée.
00:58:11 Évidemment, les prix des carburants ont à nouveau augmenté.
00:58:14 Le litre de Sanplon 95 est à 1,96 € en moyenne, en hausse de 15 centimes sur l'été.
00:58:20 Celui du gazole à 1,86 €, c'est 19 centimes de plus sur l'été.
00:58:24 Et c'est essentiellement l'effet de l'augmentation des prix du pétrole brut
00:58:28 sur les marchés mondiaux ces dernières semaines.
00:58:30 Et puis les factures énergétiques n'échappent pas non plus à ces hausses.
00:58:33 Le 1er août, les tarifs réglementés de l'électricité ont augmenté de 10 %.
00:58:38 Cela s'explique par la sortie progressive du bouclier tarifaire.
00:58:41 Une première augmentation avait déjà eu lieu le 1er février 2023.
00:58:45 Au total, ce sont 23 millions de Français qui sont concernés par ces tarifs réglementés.
00:58:49 Il faut quand même préciser que le bouclier tarifaire continue de protéger en partie
00:58:54 la facture d'électricité des Français à hauteur d'un tiers de leur facture d'électricité.
00:58:58 - Bon, Margaux Fauder est de repas pour ce point complet.
00:59:01 Alors, évidemment, vous allez attaquer sur l'énergie avec le peu de plus grand.
00:59:04 - Forcément. - Forcément.
00:59:06 - Si jamais le pétrole a augmenté, ce qui est vrai, il n'a pas augmenté autant que les tarifs à la pompe.
00:59:15 Pourquoi ? Parce que l'État prend une grande partie de la manne céleste qui lui permet peut-être de régler la dette.
00:59:23 - C'est combien ? Plus de 60 % ? - Plus de 60 %.
00:59:25 C'est minimum 60. De temps en temps, ça va au-delà, mais c'est minimum 60.
00:59:29 Donc, on ne peut pas dire qu'il y a des États qui ont un pétrole et une essence moins cher que nous.
00:59:36 En ce qui concerne l'électricité, c'est complètement idiot.
00:59:40 Nous avons l'électricité, on produit la moins chère d'Europe.
00:59:44 Donc, on peut continuer à avoir cette électricité.
00:59:46 On n'a toujours pas expliqué comment on arrivait à avoir une électricité qui ne coûte pas cher
00:59:51 pour arriver à un prix qui est plus important que tous les autres.
00:59:55 Il suffisait de nous écouter il y a un an et demi lorsqu'on a dit "revenez tranquillement à un coût plus".
01:00:02 Le coût plus quelque chose, comme autrefois pour le lait.
01:00:06 Le lait, on a dit, à Leclerc, coûte trop cher.
01:00:10 Revenons aux réalités, c'est-à-dire qu'il n'y a aucune raison que nous ayons ces prix de l'énergie.
01:00:16 Alors, derrière les prix de l'énergie, bien sûr, il y a l'inflation, il y a la logistique,
01:00:20 il y a l'ensemble des... Le fait de ne pas avoir réglé le problème de l'énergie
01:00:25 conduit à une inflation plus importante qu'ailleurs.
01:00:28 - Marc Twaty, nos dirigeants ne sont pas plus idiots que les autres.
01:00:31 Ils voient bien cela, mais ils disent qu'on ne peut pas sortir de ce système-là parce qu'on est bloqué.
01:00:36 - Le gros problème, notamment pour l'essence, par exemple, c'est que quand...
01:00:39 Entre-temps, le prix du baril a beaucoup baissé.
01:00:41 On est tombé à quasiment 70 dollars le baril. Là, on est remonté à quasiment 90.
01:00:45 Mais quand il y a eu la baisse des prix du baril, les prix à la pompe ont été un petit peu baissés, mais quasiment pas.
01:00:49 Donc, ce qui est assez surprenant, c'est qu'à la baisse, ça ne se répercute pas.
01:00:52 Par contre, à la hausse, là, c'est quasiment instantanément répercuté.
01:00:56 Donc, c'est qu'il y a bien un problème là aussi où, finalement, comme on a constitué certainement des stocks,
01:01:01 je dirais, à des prix élevés, on veut faire payer au prix fort.
01:01:04 - C'est pour ça que j'ai tempéré ton 60 %, non ?
01:01:07 - Oui. - C'est 60 % en principe.
01:01:09 - Mais c'est ça le problème. - Mais l'État se gave au moment où il faut aussi.
01:01:12 - Alors, c'est là où, encore une fois, je pense que le travail, il est encore une fois sur l'État.
01:01:15 L'État doit faire son travail.
01:01:17 On avait fait créer à l'époque des taxes sur les prix de pétroliers, je dirais,
01:01:20 produits pétroliers donc variables, modulables, en fonction des prix du baril,
01:01:24 pour justement assurer une stabilité des prix à la pompe pour le consommateur.
01:01:29 Ça, effectivement, on pourrait le faire, ce qu'on ne fait pas aujourd'hui.
01:01:31 Donc, c'est ça qui est dramatique, parce qu'on a une inflation qui est très faible.
01:01:33 Et puis, surtout, au-delà de l'énergie, il y a le problème, on l'a vu tout à l'heure,
01:01:36 des prix alimentaires qui n'arrêtent pas.
01:01:39 - On est à combien ? On est à 11 % sur l'inflation de l'alimentaire ?
01:01:43 - Oui, on est à 11,1, mais si vous prenez des produits, par exemple,
01:01:46 comme le lait, oeuf, fromage, qui est une catégorie,
01:01:49 ça a augmenté depuis le début 2021, ça a augmenté de 27 %,
01:01:55 c'est-à-dire quasiment autant qu'en 30 ans.
01:01:58 Vous vous rendez compte ? En deux ans, on a fait quasiment autant qu'en 30 ans,
01:02:01 que ça avait augmenté de 30 %.
01:02:03 Donc, c'est ça qui ne colle pas.
01:02:04 C'est que quand on dit oui, alors l'inflation baisse, oui, mais l'inflation baisse.
01:02:07 Ça veut dire que les prix ne baissent pas.
01:02:10 Ça continue d'augmenter, mais malheureusement, ça augmente toujours.
01:02:14 Et c'est là qu'il y a aujourd'hui ce qui est extrêmement dangereux,
01:02:16 parce que malheureusement, comme jusqu'à présent,
01:02:19 l'inflation n'a quasiment pas baissé ou très peu,
01:02:21 alors qu'on a eu une baisse des prix des matières premières,
01:02:23 et maintenant au niveau mondial, que ce soit le pétrole ou autres matières premières,
01:02:26 ça repart à la hausse.
01:02:28 Et là, on va de nouveau avoir la hausse.
01:02:30 Et donc, si l'inflation repart à la hausse, malheureusement,
01:02:32 la Banque centrale européenne va encore augmenter les taux d'intérêt.
01:02:35 Si les taux d'intérêt augmentent, ça casse la consommation,
01:02:38 ça casse l'investissement, ça alimente la récession.
01:02:41 Et ce qui est très dangereux, c'est qu'on est rentrés dans un cercle perniché.
01:02:44 Un tout petit mot de Loïc Lecoq-Trégent, et après on écoute les Français.
01:02:48 Le diagnostic n'a pas été formulé par le gouvernement.
01:02:50 Le rôle, oui, c'est de faire le diagnostic.
01:02:52 Et c'est leur rôle de faire le diagnostic de ce qui se passe.
01:02:56 Or, ça n'a pas été fait, et maintenant, ils sont dans la panade,
01:02:59 parce qu'effectivement, les coûts augmentent.
01:03:01 Je voudrais juste qu'on écoute des Français à la pompe qui sont exaspérés.
01:03:03 Je vous passe ensuite la parole, Éric Grevel.
01:03:05 Témoignages recueillis par Fabrice Alsner,
01:03:07 ils sont effarés par les prix du sang de plomb ou du gazole.
01:03:10 Écoutez-les.
01:03:11 C'est très cher. C'est de plus en plus cher.
01:03:14 C'est une arnaque totale de l'État.
01:03:16 On n'en peut plus, on est étouffés, mais on n'a pas le choix, il faut aller bosser.
01:03:19 Donc, on est obligés de prendre de l'essence, mais c'est de pire en pire.
01:03:22 C'est pratiquement le trois-quarts du budget qui part dans l'essence.
01:03:25 Je fais plus de vélo électrique à cause du prix de l'essence.
01:03:27 Une fois sur deux, je prends la voiture, une fois sur deux, je prends le vélo,
01:03:29 pour éviter les coûts de l'essence.
01:03:30 J'ai remarqué, en rentrant de vacances surtout, ça a vachement augmenté.
01:03:33 Mon plein d'essence qui était avant à 45 euros, maintenant il est à 63, je ne vois pas pourquoi.
01:03:39 Je diminue la voiture, je ne la prends que deux fois par semaine maintenant,
01:03:42 et je prends le bus ou le tram ou le tramway.
01:03:46 Eric Grevel, pour le prix des carburants qui flambe.
01:03:49 Ah bah oui, ça flambe, ça tutoie les 2 euros partout.
01:03:53 On se demande d'ailleurs comment les Français arrivent,
01:03:55 pour ceux qui habitent par exemple en province,
01:03:58 qui ont besoin de deux voitures pour aller à deux endroits un peu éloignés,
01:04:00 il n'y a pas de transport en commun, il n'y a rien.
01:04:02 On se demande comment tout ça va se terminer.
01:04:04 Mais alors ce qui est absolument incroyable, et moi ça, ça m'inquiète beaucoup,
01:04:06 parce que tout à l'heure je parlais de bouffer d'oxygène avec la baïa,
01:04:10 et bon, retour de l'autorité.
01:04:11 C'est que l'État a rarement encaissé autant de recettes fiscales qu'en ce moment.
01:04:16 C'est absolument hallucinant.
01:04:17 Il se gave en termes de TVA plus les prix sont...
01:04:19 Grâce à l'inflation ?
01:04:20 Bien sûr.
01:04:21 Oui, bien sûr.
01:04:22 Ça fonctionne grâce à l'essence.
01:04:24 Évidemment.
01:04:25 Et un chiffre, je suis étonné que Marc Thoué ne l'ait pas cité,
01:04:27 parce qu'il est incroyable ce chiffre.
01:04:29 Pas trop de chiffres, ça donne mal à la tête.
01:04:31 Un seul. L'État se gave en recettes fiscales comme jamais, comme jamais,
01:04:35 et on a encaissé un déficit record de 169 milliards d'euros en juillet 2023.
01:04:44 Sur les sept premiers mois de l'année.
01:04:45 C'est-à-dire plus 38 milliards d'euros par rapport à la période précédente.
01:04:49 Je ne sais pas si vous vous rendez compte.
01:04:50 C'est-à-dire qu'on peut parler de déficit historique.
01:04:52 C'est un record. Même pendant les années de coronavirus, où là, évidemment,
01:04:56 les déficits ont flambé, sur les sept premiers mois de l'année,
01:04:58 on n'a jamais fait autant.
01:05:00 Donc c'est ça qui montre que...
01:05:01 D'ailleurs, on l'a vu tout à l'heure, M. Macron a annoncé encore quoi hier ?
01:05:04 Aujourd'hui, 500 millions.
01:05:05 Tous les jours, il y a la distribution de chèques.
01:05:07 C'est l'échec.
01:05:08 Donc les dépenses publiques sont en train d'exploser encore une fois,
01:05:11 et les recettes qui augmentent aussi, mais elles augmentent encore moins
01:05:13 que les dépenses.
01:05:14 C'est ça qui est très dangereux.
01:05:15 On a avancé 2024 et la programmation pendant quelques semaines.
01:05:20 Ça va être l'heure de la pénurie, Eric.
01:05:23 Quelle pénurie ?
01:05:24 Dans certains cas, il y a de la pénurie.
01:05:25 Les médicaments.
01:05:26 Les médicaments, c'est ahurissant que nous soyons dans un État aussi déficitaire
01:05:31 et que nous n'arrivions pas à régler notre problème de médicaments.
01:05:34 Il y a des gens qui doivent voyager en Belgique, en Allemagne, en Espagne, en Italie
01:05:39 pour trouver les médicaments qu'ils n'ont pas.
01:05:41 C'est ahurissant.
01:05:44 Nous étions chanceux d'avoir tiré les enseignements du Covid.
01:05:47 Il y a eu des réunions déconciliables.
01:05:51 Souvenez-vous !
01:05:52 Je parle de prise de parole, d'engagement politique.
01:05:55 Absolument.
01:05:56 Pas d'acte.
01:05:57 Pas d'acte.
01:05:58 Jamais d'acte.
01:05:59 On nous avait quand même parlé de créer un système européen
01:06:04 pour reproduire sur le sol européen des médicaments élémentaires, basiques.
01:06:09 On se rend compte, encore une fois, que ça n'a pas fonctionné.
01:06:12 En tout cas, les résultats ne sont pas là.
01:06:14 Ce que j'observe, il y a des choses un peu étonnantes.
01:06:17 Pour moins que ça, les Français ont déclenché la crise des gilets jaunes.
01:06:22 La hausse était moins forte que celle qu'on connaît aujourd'hui.
01:06:26 On sent que ça bout, que la moindre étincelle peut déclencher la colère de la rue.
01:06:31 On a eu la colère des émeutes dans les banlieues qui ont fortement inquiété, préoccupé le sommet de l'exécutif.
01:06:38 Il y a un enchaînement de crises et on a l'impression qu'on ne tire à chaque fois aucun enseignement.
01:06:42 On devient résilient.
01:06:43 Ça dépend, résigné en tout cas.
01:06:47 J'ai l'impression que les gens subissent et ils sont dépités pour deux raisons.
01:06:54 La première, c'est qu'ils ont un sentiment d'impuissance de l'État,
01:06:57 où à chaque fois il y a des grandes paroles, des grands discours, et derrière il ne se passe pas grand-chose.
01:07:01 Ils sentent que l'État ne les protège vraiment plus.
01:07:04 Et puis de l'autre côté, je rebondis sur ce que vous disiez sur la crise énergétique,
01:07:08 c'est qu'ils voient aussi des personnes qui profitent de cette crise-là.
01:07:12 Je ne suis pas là en train de pointer du doigt et ce n'est pas du tout ma grille de lecture.
01:07:16 Mais il y a certaines entreprises qui ne font pas forcément grand-chose.
01:07:21 Hier, vous aviez sur votre antenne le boulanger de Nice.
01:07:24 On va l'écouter. Vous voulez bien qu'on l'écoute ?
01:07:26 On va écouter notre ami boulanger à Nice, Frédéric Roy.
01:07:31 Il s'explique sur ses factures d'électricité qui sont absolument astronomiques.
01:07:34 Ça n'a pas baissé. Écoutez-le.
01:07:36 C'est compliqué. Je devais créer deux emplois cet été.
01:07:39 Je n'ai pas pu. J'ai dû choisir entre payer ma facture d'électricité ou embaucher.
01:07:42 EDF, puisque c'est mon fournisseur d'énergie, ne m'a plus envoyé de facture pendant trois mois
01:07:47 puisque les ordres étaient de ne pas envoyer des factures aux artisans
01:07:49 tant qu'ils n'étaient pas en mesure d'appliquer le fameux amortisseur,
01:07:52 c'est-à-dire la réduction sur facture.
01:07:54 Donc, quand vous ne recevez pas de facture pendant trois mois,
01:07:57 quand en plus celles-ci sont multipliées par trois,
01:07:59 au lieu d'avoir 3 000 euros de facture, vous avez 11 000.
01:08:01 Là, au mois de juin, je cherche une facture de 11 000 euros à payer.
01:08:04 Donc, je n'ai pas pu embaucher.
01:08:06 Donc, ça se traduit en termes d'emploi, pas seulement pour cet artisan boulanger.
01:08:09 – C'est là, malheureusement, qui va faire exploser le système, c'est l'emploi.
01:08:13 C'est-à-dire qu'il y a un chiffre dont personne n'a parlé
01:08:15 et qui est sorti il y a quelques jours,
01:08:16 qui est l'indicateur du climat de l'emploi de l'INSEE,
01:08:19 donc c'est tout à fait officiel, qui s'est énormément dégradé.
01:08:22 Donc, j'ai fait une petite corrélation et qui montre que le taux de chômage,
01:08:25 on s'est gargarisé en disant "oui, c'est le plein emploi, etc.",
01:08:27 le taux de chômage pourrait remonter à plus de 8 %.
01:08:30 Ça veut dire que le taux de chômage global, on est déjà à 16 %,
01:08:33 le taux de chômage catégorien, on est à plus de 8 %.
01:08:35 Et c'est ça qui va faire très mal, c'est que malheureusement,
01:08:37 pour l'instant, on n'a pas vu les impacts.
01:08:39 Et là, on a beaucoup d'entreprises qui malheureusement déposent le bilan,
01:08:41 c'est en train d'exploser.
01:08:42 Après, c'est malheureusement le chômage, c'est ça qui est très dangereux.
01:08:45 Là, est-ce que les Français vont résister ?
01:08:47 Ça va être très compliqué.
01:08:48 – Alors, vous avez des TPE et des PME qui sont en train de se faire faillite,
01:08:51 c'est clair, et vous avez des injonctions qui consistent avec…
01:08:54 – Alors, le gouvernement nous dit qu'il y en a autant qui se créent qu'ils font faillite.
01:08:56 – C'est pas vrai, c'est pas les mêmes.
01:08:58 – Ils disent que vous n'avez pas de technologie.
01:09:00 – C'est-à-dire que vous supprimez une entreprise qui fait 40-50 personnes
01:09:05 et vous la remplacez par un auto-entrepreneur.
01:09:07 Vous pouvez jouer à ce jeu-là.
01:09:08 Et là, exactement la même chose sur les boulangers,
01:09:10 vous enlevez l'artisan boulanger et vous le remplacez par une officine
01:09:16 qui fait du pain sur gelée.
01:09:18 Il faut arrêter de mentir, il faut arrêter de mentir.
01:09:21 Il y a aujourd'hui des faillites qui sont dues à l'énergie, au prix de l'énergie,
01:09:27 et avec ce que vient de dire le boulanger de Nice qui est…
01:09:30 qui apparaît, c'est-à-dire que soudain, paf, on reçoit une note…
01:09:32 – 11 000 euros de faillite.
01:09:33 – … auquel on ne s'attendait pas.
01:09:34 Donc on dit, mais pourquoi ?
01:09:35 "Oui, c'est la calcul de la reine qui a fait ci, qui a fait ça, ça…"
01:09:39 Alors, Léni a dit "mais non, mais on s'est trompé, on va…
01:09:42 quand on râle beaucoup, il se trompe".
01:09:44 – Léni, c'est ?
01:09:45 – Léni, c'est l'Italien.
01:09:46 – C'est les autres.
01:09:47 – Les Italiens ont été pris les doigts dans la confiture.
01:09:50 Mais il y a 120 qui ont les doigts dans la confiture,
01:09:53 donc il faut travailler un peu.
01:09:55 Alors on a ça, on a les règlements qui explosent,
01:10:00 on a des gens qui disent "mais il faut augmenter les salaires
01:10:02 parce que maintenant ça suffit", etc.
01:10:04 Mais qu'est-ce qu'on fait ?
01:10:05 La seule chose qu'on puisse faire aujourd'hui,
01:10:07 c'est mettre un coup de frein sur l'emploi,
01:10:12 c'est-à-dire les intérimaires, les intérimaires,
01:10:14 et si jamais quelqu'un s'en va, on dit "très bien, il est parti,
01:10:17 on ne le remplace pas".
01:10:18 C'est ça qui est en train de se passer, mais c'est bien évident,
01:10:20 puisque l'ensemble des chiffres est désastreux pour nous.
01:10:25 Alors, les gens qui s'en tirent, c'est les grandes entreprises,
01:10:28 bien évidemment, j'ai été patron de grandes entreprises,
01:10:31 donc je sais comment on m'en tirerait quand je suis dans une grande entreprise.
01:10:33 Si jamais j'ai un problème, hop, je désengage un peu en France
01:10:36 et je me mets à l'extérieur, et puis finalement,
01:10:40 en bénéfice consolidé, j'arrive à m'en sortir.
01:10:42 Donc les grandes entreprises ne sont pas dans le coup,
01:10:44 mais les 85% de TPE, PME qui sont dans la masse,
01:10:48 qui forment l'essentiel de l'emploi français,
01:10:52 c'est là que se situe le poumon de tous les territoires français,
01:10:56 ceux-là en prennent plein la figure, et avec comme résultat,
01:11:03 quand ils téléphonent, ils disent "voilà, etc."
01:11:06 Pour l'électricité, fin 2024, on va peut-être réussir à faire quelque chose.
01:11:12 Mais le sujet n'est pas là, il est maintenant,
01:11:16 c'est à la fin de l'été, il est maintenant.
01:11:18 Alors, il peut y avoir une anesthésie complète
01:11:21 de l'ensemble de l'observation française,
01:11:23 qui a pas envie après le Covid, après tout ça, on en a marre.
01:11:26 Mais il va forcément se passer quelque chose
01:11:28 sur le plan de l'emploi, comme le dit très bien Marc,
01:11:31 parce qu'on est obligé, en tant que chef d'entreprise,
01:11:35 de dire "on ne remplace pas, on enlève les intérimaires,
01:11:38 on enlève les CDD, on enlève..."
01:11:42 Et la seule chose qui nous reste, c'est la capacité
01:11:45 de prendre des alternants, et on est en train de nous dire
01:11:48 "vous dépensez beaucoup d'argent avec vos alternants,
01:11:50 il faut arrêter." Alors, où est-ce qu'on va ?
01:11:53 - Un peu d'Eric Revelle pour terminer.
01:11:56 - Je rappelle le chiffre de l'Observatoire des entrepreneurs
01:11:59 concernant les faillites des TPE, 60 000 à la fin de l'année
01:12:02 auront fait faillite TPE, c'est moins de 5 salariés.
01:12:05 Donc c'est très important, très important pour l'emploi.
01:12:08 Je veux pas être trop pessimiste, mais vous avez mis le doigt
01:12:11 sur quelque chose de très important, qui à mon avis
01:12:14 constitue une bombe à retardement social, et peut-être
01:12:17 l'effet déclencheur, c'est la crise du logement en France.
01:12:20 Ça va être énorme, 2,5 millions de ménages en France
01:12:23 attendent un logement social. On ne construit plus,
01:12:26 les loyers augmentent, on ne construit plus, les gens n'arrivent plus
01:12:29 à travailler à cause de l'augmentation des taux d'intérêt,
01:12:32 et d'abord les prix au mètre carré, ni à louer des appartements.
01:12:35 La crise, la rentrée des étudiants par exemple, ça va être carnage.
01:12:38 - Ça a déjà commencé. - Tout à fait d'accord avec
01:12:41 ce que soutient Eric Revelle.
01:12:44 - Un dernier bombardement.
01:12:47 - Cette dette publique a augmenté de 638 milliards depuis le début
01:12:50 de 2020, alors que le PIB n'a augmenté que de 238 milliards,
01:12:53 il manque 400 milliards. C'est ça le problème, c'est que
01:12:56 malheureusement aujourd'hui notre pays s'est affaibli,
01:12:59 l'entreprise dépose le bilan, le chômage va augmenter,
01:13:02 donc on va avoir 6 mois extrêmement compliqués. Peut-être que ça ira mieux
01:13:05 fin 2024, mais d'ici là, ça va être très compliqué.
01:13:08 - Merci pour ce constat pessimiste, mais réaliste.
01:13:11 - Mais non, on est réalistes.
01:13:14 - Il est 18h30, lors du rappel des titres de l'actualité
01:13:17 avec Mathieu Deveze.
01:13:20 - Le Conseil d'Etat a examiné cet après-midi l'interdiction
01:13:23 de l'abaya à l'école. Pendant deux heures, la Haute Juridiction
01:13:26 administrative s'est penchée sur une requête déposée
01:13:29 par l'association Action Droits des Musulmans.
01:13:32 Cette dernière estime que l'interdiction porte atteinte
01:13:35 aux droits de l'enfant, car elle vise principalement
01:13:38 les enfants présumés musulmans. La décision est attendue
01:13:41 dans les 48 heures suivant la clôture de l'instruction.
01:13:44 La nouvelle campagne de vaccination contre le Covid-19
01:13:47 pourrait avoir lieu plus tôt. Une hypothèse avancée
01:13:50 par le ministre de la Santé en cas de progression de l'épidémie.
01:13:53 Aurélien Rousseau écarte à ce stade tout durcissement
01:13:56 du protocole sanitaire. Enfin, dans l'affaire Rubiales,
01:13:59 le sélectionneur de l'équipe féminine d'Espagne a été limogé.
01:14:02 Roré Vilda est un proche du président de la Fédération.
01:14:05 Ce dernier a provoqué l'indignation internationale
01:14:08 en embrassant sur la bouche, et par surprise,
01:14:11 la joueuse Jenny Hermoso après le sacre de l'Espagne
01:14:14 à la Coupe du Monde.
01:14:17 - Merci beaucoup Mathieu Devese pour ce rappel des titres
01:14:20 de l'actualité. Il ne manque plus que le Covid.
01:14:23 - On va tirer les enseignements.
01:14:26 - On est sauvés.
01:14:29 - Les Chinois n'ont pas osé.
01:14:32 - On se retrouve dans un instant en compagnie de Nicolas Dupont-Aignan.
01:14:35 On reviendra avec lui sur ce recours devant le Conseil d'Etat
01:14:38 concernant l'interdiction de la vaccination.
01:14:41 A tout de suite.
01:14:44 - 18h37, on se retrouve en direct dans PUNCHLINE,
01:14:47 CNEWS et Europe 1. On accueille Nicolas Dupont-Aignan.
01:14:50 Bonsoir. Un président de la France.
01:14:53 Une rentrée scolaire a été marquée par l'interdiction de la baïa.
01:14:56 Le retour de l'autorité semble avoir été payant.
01:14:59 298 personnes, seulement jeunes femmes,
01:15:02 sont arrivées à l'école avec ce vêtement.
01:15:05 67 n'ont pas accepté de se conformer à la règle.
01:15:08 Est-ce que l'autorité paye?
01:15:11 - Je le réclame depuis des années.
01:15:14 Le problème de fond, c'est que l'art ne doit pas cacher la forêt.
01:15:17 L'éducation nationale, l'instruction publique,
01:15:20 ce n'est pas seulement la baïa.
01:15:23 Je suis ravi, mais le vrai problème,
01:15:26 c'est qu'il n'y a pas d'enseignant devant les élèves.
01:15:29 On a les enseignants les plus mal payés d'Europe.
01:15:32 Le vrai problème, c'est que le niveau est catastrophique.
01:15:35 Regardez les classements internationaux.
01:15:38 Les enseignants ont peur de leurs élèves.
01:15:41 Ça continue.
01:15:44 La crise générale de l'école publique,
01:15:47 de l'école de la République, est beaucoup plus profonde.
01:15:50 Ce qui m'inquiète, quand je vois les projets,
01:15:53 on est dans un feu d'artifice de communication.
01:15:56 Je suis rentré à l'école,
01:15:59 et j'ai vu que les élèves n'étaient pas encore en train de se conformer.
01:16:02 J'ai l'impression que c'est toujours les vieilles ficelles.
01:16:05 Chaque élève va planter un arbre.
01:16:08 Après, on va faire des enseignants au rabais,
01:16:11 post-bac.
01:16:14 Le problème de fond, c'est la formation des enseignants.
01:16:17 Ça fait des années qu'on a des IUFM qui ont abaissé le niveau.
01:16:20 Le problème de fond, c'est de bien payer nos enseignants,
01:16:23 d'élever le niveau des enseignants,
01:16:26 et d'avoir des programmes.
01:16:29 Je vais vous raconter une anecdote.
01:16:32 J'étais à ma brocante de ma ville ailleurs dimanche,
01:16:35 et je suis tombé sur un petit livre, "Cinquième-sixième, les règles de français".
01:16:38 J'ai vu qu'il y avait l'imparfait du subjonctif.
01:16:41 - Quelle année ?
01:16:44 - Je me suis dit que c'était 1920.
01:16:47 C'était 1958.
01:16:50 Ce que je veux dire par là, c'est que la création de l'école républicaine,
01:16:53 c'est qu'on arrête avec cette espèce de descente aux enfers.
01:16:56 Parce qu'en Asie, les élèves en maths, ils sont bons.
01:16:59 Et si on ne comprend pas que l'avenir du pays est là...
01:17:02 Donc très bien la BAYA,
01:17:05 mais qu'on ne fasse pas un contre-feu avec la BAYA
01:17:08 pour casser un modèle républicain d'école fondamental.
01:17:11 - Une question de Louis Doreignel peut-être,
01:17:14 sur la question de l'éducation nationale.
01:17:17 - Je voulais revenir un peu sur la question de la BAYA
01:17:20 et le lier au projet de loi immigration.
01:17:23 Je ne sais pas à quel moment il sera présenté, voté.
01:17:26 Mais il y a quand même un lien entre les deux sujets.
01:17:29 Est-ce que vous le faites ?
01:17:32 Cette présence de la BAYA à l'école
01:17:35 est le reflet d'une immigration qui n'a pas été maîtrisée.
01:17:38 Cela justifierait le fait qu'il faut réduire l'immigration légale en France.
01:17:41 - Bien sûr, mais ça fait des années que je répète la même chose.
01:17:44 En vieillissant, j'ai l'impression de répéter toujours pareil.
01:17:47 Je voyais les chiffres.
01:17:50 En Europe, on va dépasser le million de demandeurs d'asile en 2023.
01:17:53 Un million de demandeurs d'asile supplémentaires.
01:17:56 - Et l'Allemagne est le premier pays.
01:17:59 Il y a deux fois plus de demandes d'asile en Allemagne qu'en France.
01:18:02 - On est en pleine folie.
01:18:05 La seule réponse du gouvernement, c'est de répartir les migrants dans toute la France.
01:18:08 C'est-à-dire, cacher-les.
01:18:11 Je demande à ce que les migrants soient mis dans le 6e arrondissement de Paris,
01:18:14 dans le 16e arrondissement de Paris, dans le 8e arrondissement de Paris.
01:18:17 Et là, vous allez voir que ça va changer.
01:18:20 C'est comme quand il y a des actes de violence dans les tribunaux.
01:18:23 Tout d'un coup, il y a des peines exemplaires.
01:18:26 Le problème de fond de notre pays, c'est qu'il est aveugle.
01:18:29 Donc, on sait ce qu'il faut faire. Rétablir les contrôles aux frontières.
01:18:32 On sait ce qu'il faut faire. Traiter les demandes d'asile à la frontière.
01:18:35 On sait tout ce qu'il faut faire.
01:18:38 Mais vous ne le ferez jamais dans le système européen actuel.
01:18:41 C'est tout. Et ça, il faut dire la vérité aux Français.
01:18:44 On ne peut pas aller en vacances et passer les frontières comme ça
01:18:47 et en même temps dire qu'on ne veut pas d'immigrés.
01:18:50 Ce n'est pas possible. Ça ne marche pas comme ça.
01:18:53 Il faut rétablir nos frontières nationales.
01:18:56 Il n'y a que cette solution de base, plus l'expulsion des délinquants étrangers,
01:18:59 plus... Moi, j'ai retrouvé notre programme, mon programme présidentiel,
01:19:02 retrouvé ceux des autres, d'ailleurs, parce que c'est un domaine
01:19:05 où Républicain, Debout la France, Reconquête, Rassemblement National,
01:19:08 tout le monde est d'accord.
01:19:11 Tout le monde est d'accord.
01:19:14 Donc, voilà.
01:19:15 J'aimerais aussi attirer votre attention sur les questions de sécurité
01:19:18 qui sont très fortes et préoccupations très importantes pour les Français.
01:19:21 À Marseille, les habitants de certains quartiers ont décidé de traduire l'État en justice
01:19:27 pour tenter de l'interpeller et de ramener la sécurité dans leurs rues.
01:19:31 Écoutez le président d'une des associations et puis vous allez réagir ensuite.
01:19:36 Aujourd'hui, le quotidien des habitants, c'est d'assister à des scènes de guerre.
01:19:39 Concrètement, c'est ça. C'est de voir par sa fenêtre des gens se faire tirer dessus.
01:19:43 Ces 30 dernières années, on a manifesté, on a fait des tribunes, on a fait des textes,
01:19:47 on est parti manifester devant les mairies, devant les préfectures,
01:19:50 mais jamais on n'a pris l'État dans ses responsabilités par le biais de la justice.
01:19:54 On est obligé d'attaquer l'État en justice.
01:19:57 C'est complètement fou. J'ai lu un article extravagant ce matin
01:20:00 dans un journal du matin, que je ne citerai pas,
01:20:03 qui explique, très intéressant, l'article explique pourquoi à Marseille
01:20:08 il y a eu 40 morts depuis le début de l'année, colossal,
01:20:11 pourquoi ce sont des zones de non-droit.
01:20:13 Alors il dit trois choses, que je répète là aussi depuis des années.
01:20:16 Ouverte des frontières, ça a commencé au moment de la suppression des frontières,
01:20:20 l'acheminement de la drogue, beaucoup plus facile.
01:20:22 Deuxièmement, poli-judiciaire affaibli, manque de recrutement, manque de paiement,
01:20:27 un gros problème de poli-judiciaire.
01:20:29 Et troisièmement, des décisions de justice, laxisme,
01:20:33 et surtout des procédures, du code de procédure pénale trop complexe.
01:20:37 L'article est parfait, il explique très bien.
01:20:39 Et puis alors il y a un édito à côté, et un interview de l'autre côté
01:20:43 qui disent "bon ben on a perdu la guerre, il faut légaliser la drogue".
01:20:46 Donc c'est tout ce qu'il ne faut pas faire, selon vous, évidemment.
01:20:49 Et oui, et ça veut dire qu'il y a une guerre à mener,
01:20:52 mais une guerre ça se mène avec des armes.
01:20:54 Mais ça veut dire aussi que l'état de droit que vous défendez,
01:20:56 aujourd'hui affaiblit le travail des policiers.
01:21:00 Parce qu'il y a un tel encadrement que le législateur a voulu,
01:21:04 vous n'avez peut-être pas vu tous ces textes-là,
01:21:06 mais on en est rendu là.
01:21:08 Mais on revient toujours, alors vous allez dire "je suis obsédé de l'Union européenne",
01:21:11 mais on revient aux règles de l'Union européenne.
01:21:13 Migratoires, la Cour de justice, pas seulement l'Union européenne,
01:21:17 la Cour européenne des droits de l'homme, un ensemble de règles délirantes.
01:21:21 On revient aussi à la question de la prison, on revient à la question de la peine.
01:21:26 Il faut des peines, mais dix fois plus sévères pour les trafiquants.
01:21:30 Je ne sous-estime pas la bonne volonté du ministre,
01:21:35 il fait des grandes déclarations, les policiers agissent.
01:21:38 Dans ma circonscription, les policiers me racontaient,
01:21:42 ils ont passé un an sur un trafic, un an.
01:21:46 Mais les condamnations étaient dérisoires, six mois, deux mois, avec sursis.
01:21:53 Mais d'un côté vous avez des policiers qui travaillent d'arrache-pied,
01:21:56 qui n'ont pas les moyens pour le faire,
01:21:58 et de l'autre vous avez une justice qui laisse aller.
01:22:01 Donc il faut tout faire, il faut peut-être même une police spéciale,
01:22:04 comme dans certains pays où il y a des narcotrafiquants, parce qu'on en est là.
01:22:07 Une police spécialisée.
01:22:08 C'est ce qui avait été annoncé avec ce qu'on appelle l'OFAST,
01:22:11 le service de police judiciaire.
01:22:13 Regardez quand Clemenceau a voulu lutter contre les brigades du Tigre,
01:22:17 il y a eu une volonté, des moyens.
01:22:20 Je remarque d'ailleurs qu'on est en train, et c'est très grave de la part de Darmanin,
01:22:24 de détruire la police judiciaire.
01:22:26 Vous savez que la réforme de la police judiciaire va être dramatique,
01:22:29 parce qu'il n'y aura pas la même action,
01:22:31 il faut simplement tripler les effectifs, durcir les peines,
01:22:35 faire du combat contre la drogue.
01:22:37 Une priorité, mais il faudra peut-être aussi voir d'où vient la drogue.
01:22:41 Il faudra peut-être voir où sont certains trafiquants.
01:22:45 Il faudrait peut-être traquer certains yachts dans certains ports du trafic de drogue.
01:22:52 - Éric Rever.
01:22:53 - Il n'y a pas que le petit dealer.
01:22:55 - Non, on voit bien que la France, et tous les indices le montrent,
01:23:00 est devenue une plaque tournante importante de la drogue.
01:23:02 Les villes moyennes sont gangrénées.
01:23:04 Tout à l'heure, je ne sais pas si vous partagerez ce point de vue,
01:23:06 mais je disais que j'ai l'impression qu'on est en train de passer
01:23:09 de quartiers de non-droit à des villes entières de non-droit.
01:23:12 Est-ce que vous partagez ?
01:23:13 - Mais bien sûr.
01:23:14 Et regardez ce qui était écrit dans ce journal ce matin.
01:23:17 C'était sur, je crois, Carpentras, où il n'y a pas d'officier de police judiciaire,
01:23:22 Nîmes, qui est devenu une zone de non-droit, où il y en a trois.
01:23:26 Mais allez, un jour, venez dans les commissariats.
01:23:30 Les moyens de nos policiers sont dérisoires.
01:23:33 D'un côté, vous avez des trafiquants armés, donc il faut une vraie priorité.
01:23:36 Il faut mettre les crédits, il faut reconstruire l'État.
01:23:39 Mais il y a 50 rapports du Sénat, de l'Assemblée, où tout est écrit.
01:23:46 Mais ça veut dire quoi ?
01:23:48 Ça veut dire à un moment qu'il y a un responsable politique
01:23:51 qui ose dire aux Français la vérité.
01:23:53 - Mais il y en a beaucoup de responsables politiques.
01:23:55 - Mais non, je suis désolé.
01:23:57 - Vous les avez cités tout à l'heure, mais si.
01:23:59 Éric Ciotti tient à peu près le même discours,
01:24:01 Jordan Bardella, Marine Le Pen, Chiraconquête.
01:24:04 Et même au sein du gouvernement, il y a beaucoup de gens
01:24:07 au sein du gouvernement qui tiennent le même discours que le vôtre.
01:24:10 - Vous avez raison. C'est pourquoi je réclame l'Union.
01:24:13 - Mais du coup, ça donne l'impression pour les Français
01:24:16 qu'il y a une forme d'impuissance, qu'on n'y arrive pas.
01:24:18 Parce que quand vous discutez avec, par exemple, les gens du ministère de l'Intérieur,
01:24:23 alors ils sont d'accord avec le diagnostic que vous posez.
01:24:26 Et de l'autre côté, ils vous disent également
01:24:28 qu'on fait face à une masse tellement importante,
01:24:30 c'est quasiment la puissance d'un État.
01:24:32 Aujourd'hui, le trafic de drogue, si, parce que ça se compte en milliards d'euros.
01:24:35 Avec des gens qui ont des moyens extrêmement sophistiqués.
01:24:38 On vous répond ça aussi.
01:24:39 - Mais ce que je vous réponds, c'est que nos commissariats sont dans la misère,
01:24:43 nos effectifs de poli judiciaire sont dans la misère,
01:24:46 c'est que les condamnations sont dérisoires.
01:24:48 Donc je ne vous dis pas qu'avec mes recettes,
01:24:50 il n'y aura plus de trafic de drogue, ce n'est pas vrai.
01:24:52 Je vous dis simplement qu'on est tellement loin
01:24:55 des moyens que se donnent certains États.
01:24:58 Est-ce que vous trouvez normal qu'un trafiquant ait 5 ans de prison ?
01:25:01 Mais il devrait en avoir 20 ans.
01:25:03 Est-ce que vous trouvez normal qu'il y ait une faiblesse telle ?
01:25:08 - Oui, mais ça veut dire avoir le courage politique.
01:25:10 - Oui, oui, oui.
01:25:11 - Attendez, ça veut dire avoir le courage politique, par exemple.
01:25:13 Rentrons dans le dur.
01:25:14 - Rentrons dans le dur.
01:25:15 - Ça veut dire quoi ?
01:25:16 - Ça veut dire, par exemple, passer outre le Conseil constitutionnel.
01:25:19 Ça veut dire un référendum pour un moment dire aux Français
01:25:22 le Conseil constitutionnel refuse ça,
01:25:25 mais moi, Président de la République, je vous demande de m'aider.
01:25:27 - Nicolas Dupont-Aignan.
01:25:28 - Et donc, de demander aux Français un mandat.
01:25:30 Précision, une question politique.
01:25:31 - Oui, oui.
01:25:32 - Eric Revelle.
01:25:33 - Je voulais vous poser une question politique, si vous me permettez.
01:25:35 Il y a des diagnostics justes que vous avez posés il y a plusieurs années.
01:25:38 C'est indéniable.
01:25:39 Mais aujourd'hui, quel est votre espace politique ?
01:25:42 Quelle espérance vous pouvez avoir dans l'avenir politique ?
01:25:44 Parce que, comme le disait Louis Ragnel,
01:25:46 ce constat, il est partagé par des formations qui ont pignon sur rue,
01:25:51 qui ont des électeurs.
01:25:52 Quel est aujourd'hui votre...
01:25:53 Non mais je vous pose une question.
01:25:54 - Moi, je vais vous répondre.
01:25:55 - Je pense censée...
01:25:56 - Comment foutent mon espace politique ?
01:25:57 - Mais non, vous ne vous en foutez pas.
01:25:58 - Vous ne vous en foutez pas.
01:25:59 - Mais non.
01:26:00 - Vous voulez vous parler franchement ?
01:26:01 - Je vais vous dire...
01:26:02 - Vous voulez continuer à être élu, dépêché ?
01:26:03 - Laissez-leur répondre, Eric.
01:26:04 - Mais attendez.
01:26:05 - Quel est votre espace politique ?
01:26:06 - Mon espace politique, c'est de contribuer à une alternance
01:26:10 pour sauver la France.
01:26:12 J'ai suffisamment œuvré, et je pense c'est utile,
01:26:16 avec ceux qui m'aident.
01:26:17 J'ai eu un million d'électeurs à la dernière présidentielle.
01:26:20 Ce n'est pas beaucoup, vous direz, mais c'est un million.
01:26:22 - Oui, oui.
01:26:23 - Et je crois savoir...
01:26:24 - Mais seul, vous ne pouvez pas y arriver.
01:26:25 - Mais je n'ai jamais dit que j'y arriverais seul.
01:26:26 À chaque réunion politique, je demande aux différents patrons de boutique
01:26:31 d'arrêter leur esprit de boutique.
01:26:33 - Vous voulez les rassembler derrière votre bannière ?
01:26:36 - Non, mais je n'en suis même pas là, mon pauvre.
01:26:38 Je n'en suis pas là.
01:26:39 Par exemple, je regrette qu'ils aient tous été comme des cons,
01:26:43 pardonnez-moi, je vais être vulgaire.
01:26:45 - Rencontrer Emmanuel Macron ?
01:26:46 - Oui.
01:26:47 - Comme des... ah oui.
01:26:48 - Ce sont les cocus magnifiques.
01:26:50 D'ailleurs, je vais vous dire...
01:26:51 - Si vous leur dites ça et l'union est difficile,
01:26:53 c'est-à-dire qu'il y a quand même des positionneaux qui sont divergents.
01:26:56 - Vous n'y seriez pas, vous n'avez pas été invité.
01:26:58 - Moi, je n'ai pas été invité.
01:26:59 Vous savez pourquoi je n'ai pas été invité ?
01:27:00 - Dites-moi.
01:27:01 - Parce qu'ils savaient très bien que je n'irais pas.
01:27:02 Parce que j'aurais dû être invité.
01:27:03 Je représente un parlement de l'Assemblée.
01:27:05 Mais je vais vous dire une chose.
01:27:07 Il les a manipulés.
01:27:09 - Pendant 12 heures.
01:27:11 - Pendant 12 heures.
01:27:12 Et les Français, ce qui était terrible dans ce qui s'est passé,
01:27:15 les Français se sont dit...
01:27:16 - Je pense que vous regardez très loin.
01:27:17 - Les Français se sont dit...
01:27:18 Non, non, pas idiot, les Français.
01:27:19 Les Français se sont dit...
01:27:20 - Je ne vous ai jamais dit que vous étiez idiot.
01:27:21 - En fait, tout ce petit monde travaille ensemble.
01:27:23 Et deux jours après, Mme Bondi, au budget, on passera par 49-3.
01:27:27 Moi, je demande aux Républicains,
01:27:29 je demande aux Rassemblements nationaux,
01:27:31 aux Rassemblements nationals qui sont à l'Assemblée,
01:27:33 de censurer ce gouvernement.
01:27:35 Je veux une dissolution.
01:27:36 Je veux qu'il y ait de nouvelles élections.
01:27:38 Je suis convaincu, convaincu,
01:27:40 que s'il y avait une dissolution et de nouvelles élections,
01:27:43 RN, les Républicains qui sont clairs,
01:27:45 pas ceux qui sont macronistes,
01:27:47 Zemmour, Debout la France, tous ensemble,
01:27:49 si on présentait des candidats uniques,
01:27:52 dans les circonscriptions, on aurait une majorité absolue
01:27:54 et on pourrait commencer à sauver la France sans attente de 2027.
01:27:57 - En imposant une cohabitation.
01:27:59 - En imposant une cohabitation.
01:28:00 - En imposant une cohabitation.
01:28:01 - On entend ce que vous dites.
01:28:02 - Ça, c'est précis, c'est concret.
01:28:03 - Il y a une élection.
01:28:04 - Parce que les Français vont pas attendre 4 ans.
01:28:06 - Nicolas, il faut que vous vous intéressez.
01:28:07 - Attendez, pas tous en même temps.
01:28:08 - La question vous intéresse.
01:28:09 - Bien sûr, elle est...
01:28:10 - Oui, elle m'intéresse.
01:28:11 - Je veux contribuer, c'est tout.
01:28:12 - Et regardez...
01:28:13 - Être utile.
01:28:14 - Je trouve que parfois, vous laissez entendre que c'est possible,
01:28:16 alors qu'en réalité, les divergences sont telles que ce n'est pas possible.
01:28:18 Il y a une élection qui est bien plus simple,
01:28:20 beaucoup moins compliquée que les législatives,
01:28:22 les élections européennes.
01:28:23 - Oui.
01:28:24 - Vous allez présenter une liste en septembre.
01:28:26 - Oui, j'ai dit...
01:28:27 - Pourquoi est-ce que...
01:28:28 - Attendez la suite.
01:28:29 - Non, mais j'ai une question à vous poser.
01:28:30 Pourquoi est-ce que vous n'apportez pas votre soutien ?
01:28:32 Vous souhaitez l'union des droites.
01:28:34 - Oui, mais l'union...
01:28:35 - Je sais pas, au LR, au RN, à Reconquête,
01:28:38 à la L Droite de la Macaroni, en plus.
01:28:40 - Soyez clair sur les européennes.
01:28:41 Bien évidemment, j'ai dit, je présente une liste et un projet clair.
01:28:45 Parce que la politique, c'est des projets.
01:28:47 Et ensuite, je suis tout à fait prêt, au contraire,
01:28:50 à mettre de l'histoire à la tête de liste, en plus.
01:28:52 Donc, j'en ai absolument rien à faire d'avoir le rôle.
01:28:55 Je veux simplement qu'on se mette autour d'une table
01:28:58 et qu'on voit les points précis qu'il faut changer en Europe,
01:29:01 avec une vraie rupture avec cette union européenne.
01:29:04 Parce que j'entendais tout à l'heure, vous parliez du prix de l'électricité.
01:29:07 Je veux revenir au prix national de l'électricité.
01:29:09 Il faut arrêter avec ce marché européen.
01:29:11 Ce sont des choses concrètes.
01:29:13 Et la politique et les Français attendent de nous, l'union,
01:29:16 autour d'un compromis programmatique.
01:29:18 - Et vous, il y aura qui sur votre liste ?
01:29:20 - Moi, ce que j'espère, j'espère qu'il y aura une union des patriotes,
01:29:25 le plus large possible, sur un projet clair pour les Français.
01:29:29 Parce que la politique, c'est des changements concrets.
01:29:32 Pour réhabiliter la politique, il faut dire, qu'est-ce qu'on fera ?
01:29:36 Et c'est ce à quoi nous travaillons.
01:29:38 Le 30 septembre, Debout la France va sortir un texte.
01:29:41 Je suis prêt à l'amender, en fusionnant ma liste avec d'autres.
01:29:44 Moi, je ne souhaite qu'une chose.
01:29:46 C'est qu'on ne traîne pas pour sauver la France.
01:29:48 - C'est un appel que vous lancez aux Républicains, par exemple ?
01:29:50 - Non, les Républicains sur l'Europe, ils ne sont pas clairs.
01:29:52 Ils ont signé tous les traités.
01:29:54 - Si vous voulez l'union des droits, mais pas l'union des canons...
01:29:58 - Le ERN, vous avez tenté, à un moment donné,
01:30:00 vous étiez Premier Ministre, à l'âge de Marine Le Pen.
01:30:03 - Je veux sur l'Europe, qu'on soit clair sur le fond.
01:30:06 Je pense que Zemmour, l'ERN, Philippot et moi, déjà,
01:30:11 on a des positions suffisamment proches,
01:30:13 pour que si chacun met de l'eau dans son vin,
01:30:15 on ait un beau projet européen.
01:30:17 S'il y a des LR qui ont changé d'avis,
01:30:19 eux qui ont ratifié tous les traités,
01:30:21 et qui veulent remettre en cause les traités qu'ils ont signés,
01:30:23 je les accueille volontiers.
01:30:25 C'est le point créé.
01:30:27 Je crois qu'il faut de la clarté.
01:30:29 Mais je vais vous dire, avant, les Européennes,
01:30:31 moi, je ne vois pas comment on va continuer avec la hausse des prix,
01:30:33 les Français qui ne peuvent plus vivre.
01:30:35 - Vous aviez écrit un livre qui s'appelle "Où va le pognon ?"
01:30:37 - Il faut un changement de politique.
01:30:39 - Vous aviez écrit un livre qui s'appelle "Où va le pognon ?"
01:30:41 - Parce qu'il n'est pas mal.
01:30:43 - Je me demande où il va, leur argent.
01:30:45 Ils ne l'ont pas.
01:30:47 - Oui, mais si vous voulez, j'avais écrit ce livre avant la présidentielle,
01:30:49 et je l'ai relu cet été,
01:30:51 et en fait, il y a tout dedans.
01:30:53 100 milliards d'économies réelles,
01:30:55 fraude sociale, coûts de l'immigration,
01:30:57 raquettes des autoroutes,
01:30:59 raquettes du prix de l'électricité,
01:31:01 les taux d'emprunt à taux variable.
01:31:03 Vous savez que la France gaspille 12 milliards
01:31:05 en empruntant à taux variable indexé sur l'inflation,
01:31:07 alors qu'on peut emprunter à taux fixe.
01:31:09 C'est un scandale d'État.
01:31:11 Et les taux de TVA, je les répartissais en trois tiers.
01:31:13 Un tiers pour le pouvoir d'achat,
01:31:15 taux zéro de TVA sur les produits première nécessité,
01:31:17 augmentation de 10% du salaire net
01:31:19 par la baisse des charges salariales,
01:31:21 pas patronales, etc.
01:31:23 10% pour relocaliser,
01:31:25 baisser les charges des entreprises qui réinvestissent en France,
01:31:27 et 10% pour nos services publics,
01:31:29 l'école, la santé.
01:31:31 C'était un projet très clair,
01:31:33 mais pour ça, il faut avoir aussi le courage politique.
01:31:35 Est-ce qu'on va avoir le courage politique de dire
01:31:37 il y a
01:31:39 entre 2 et 5 millions de fausses cartes vitales en France ?
01:31:41 Est-ce qu'on a le courage politique
01:31:43 de donner un coup de pied dans la fourmilière ?
01:31:45 Et on le fait par référendum.
01:31:47 Et là, vous verrez qu'on aura 80% des Français avec nous.
01:31:49 - Alors, il faut modifier la Constitution
01:31:51 pour pouvoir élargir le champ du référendum.
01:31:53 - Oui, bien évidemment.
01:31:55 - Et en général, les Français ne répondent pas forcément à la question.
01:31:57 - Mais le général de Gaulle n'a pas eu besoin
01:31:59 de modifier la Constitution pour faire un référendum large.
01:32:01 Et il n'y a pas à suivre le Conseil constitutionnel.
01:32:03 Il y a à rétablir la souveraineté du peuple.
01:32:05 - Il faut sortir...
01:32:07 - Mais le problème, il le faut.
01:32:09 - Nicolas Dupont-Aignan, je prends simplement sur le référendum.
01:32:11 - Oui.
01:32:13 - Que vous disent aujourd'hui
01:32:15 les responsables politiques, par exemple des LR,
01:32:17 du RN, même de Reconquête ?
01:32:19 - Tout le monde veut un référendum sur l'immigration.
01:32:21 - Tout le monde veut un référendum.
01:32:23 - Et vous ?
01:32:25 - Tout le monde dit finalement, oui, il faut le faire.
01:32:27 Mais c'est plutôt une mesure de début de quinquennat.
01:32:29 Les conditions politiques, aujourd'hui,
01:32:31 ne sont pas réunies.
01:32:33 C'est ce qu'on nous dit.
01:32:35 - Vous êtes français ?
01:32:37 - Oui, je suis d'accord.
01:32:39 - Vous savez bien que oui, peut-être bien que non.
01:32:41 - Mais est-ce qu'aujourd'hui, les conditions politiques
01:32:43 sont réunies en France, notamment à l'Assemblée nationale,
01:32:45 pour qu'un référendum soit posé ?
01:32:47 - C'est la responsabilité.
01:32:49 Vous demandez à quoi je servais ?
01:32:51 - Non, je n'ai pas...
01:32:53 - Mon rôle, c'est d'être une sorte d'aiguillon
01:32:55 dans la fesse des éléphants.
01:32:57 - Allez-y, Nicolas Dupont.
01:32:59 - Mais l'espace politique, ce n'est pas ça qui est intéressant.
01:33:01 - Rejoignez un parcours politique qui vous l'a un peu en haut.
01:33:03 - Pourquoi vous voulez me mettre sur une petite...
01:33:05 - Je me soucie de votre avenir politique.
01:33:07 - Je me soucie. Mes électeurs m'aident à chaque élection
01:33:09 et me réalisent.
01:33:11 Ça fait de la peine à certains, mais moi, ça me fait plaisir
01:33:13 parce que j'ai leur confiance.
01:33:15 Et ce qui m'intéresse, ce n'est pas ça.
01:33:17 Ce qui m'intéresse aujourd'hui, c'est qu'on ne perde pas 4 ans.
01:33:19 Et avec Macron, on perd du temps.
01:33:21 Et je ne supporte plus, en cette rentrée,
01:33:23 ce feu d'artifice des effets de com',
01:33:25 ce vieux bout de ficelle
01:33:27 de cette vieille classe politique.
01:33:29 Et je dis à mes collègues députés,
01:33:31 à l'automne, il faut une motion de censure.
01:33:33 Et chiche, Macron dissout.
01:33:35 Et chiche, on s'unit tous.
01:33:37 Et là, vous verrez qu'on a une majorité
01:33:39 et qu'on peut commencer à sauver le pays.
01:33:41 - L'appel... - Et puis après, il y aura la présidentielle.
01:33:43 - L'appel de Nicolas Dupont-Aignan.
01:33:45 Merci beaucoup d'être venu ce soir
01:33:47 dans "Punch Time" sur CNews et sur Europe 1.
01:33:49 Merci Eric Revelle, merci Louis de Ragnel.
01:33:51 - Merci Laurence.
01:33:53 - Dans un instant sur Europe 1, vous retrouvez Hélène Zellany
01:33:55 pour Europe 1 soir. Et sur CNews, vous avez rendez-vous
01:33:57 avec Christine Kelly pour "Face à l'info".
01:33:59 Et moi, je vous retrouve demain pour "Punch Time".
01:34:01 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
01:34:03 ♪ ♪ ♪