Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
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00:00:00Bonsoir à tous, bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline, aujourd'hui sur CNews.
00:00:04Marseille, Nice, Grenoble, la triste litanie des villes dans lesquelles les violences se multiplient,
00:00:09bien sûr contre les forces de l'ordre, mais aussi souvent contre de paisibles citoyens ne cessent de s'allonger.
00:00:14On voit ici des images d'un policier qui a été attaqué à Marseille.
00:00:17L'insécurité est bel et bien la deuxième grande préoccupation des Français
00:00:21et on comprend pourquoi jour après jour.
00:00:24On partira aussi en direct à Grenoble où le meurtrier présumé de Lilian Dejean est en cavale depuis 4 jours désormais.
00:00:29L'enquête se poursuit et les mailles du filet, on l'espère, se resserrent.
00:00:33On sera aussi à Avignon où le procès des viols de Mazan se poursuit,
00:00:36mais sans le principal accusé Dominique Pellicot qui s'est fait à nouveau porter pâle.
00:00:40La cour a entendu le témoignage d'un homme qui a imité, un accusé bien sûr présumé,
00:00:45les abominations commises contre la victime Gisèle en les reproduisant sur sa propre épouse.
00:00:50Enfin aux Etats-Unis, Donald Trump contre Kamala Harris.
00:00:53Le débat télévisé hier soir entre les deux candidats à la présidentielle américaine a tenu ses promesses
00:00:58avec des punchlines hautes en couleurs des deux côtés du pupitre.
00:01:02Aujourd'hui aussi, l'Amérique se souvient. Nous sommes le 11 septembre 2024.
00:01:06Où étiez-vous le 11 septembre 2001 ?
00:01:08Chacun a en mémoire ces instants tragiques où le monde a compris qu'il basculait dans une nouvelle ère,
00:01:15celle du terrorisme islamiste à l'échelle planétaire.
00:01:18Voilà pour les grandes lignes de nos débats ce soir,
00:01:20mais tout de suite c'est le rappel des titres de l'actualité avec Simon Guilain.
00:01:24Bonsoir Laurence et bonsoir à tous.
00:01:28Michel Barnier poursuit et promet la nomination d'un nouveau gouvernement la semaine prochaine.
00:01:32Le Premier ministre explique faire les choses méthodiquement et sérieusement
00:01:36depuis son arrivée à Matignon il y a six jours maintenant.
00:01:38Il a assuré qu'il y aura bien des ministres issus du parti d'Edouard Philippe dans son gouvernement.
00:01:43Michel Barnier qui rencontre ce soir les représentants du groupe Modem.
00:01:47Le procès des viols de masse en se poursuit, mais sans le principal accusé Dominique Pellicot est malade.
00:01:52Elle est donc dispensée d'audience pour le troisième jour consécutif.
00:01:55Une expertise médicale a été ordonnée et ce n'est qu'à l'issue de celle-ci
00:01:59que le magistrat se prononcera sur une éventuelle suspension de ce procès.
00:02:03Enfin les Etats-Unis commémorent aujourd'hui les attentats du 11 septembre 2001
00:02:07et au lendemain du débat télévisé, Donald Trump et Kamala Harris
00:02:10ont assisté ensemble à la cérémonie d'hommage aux victimes à New York
00:02:14des deux candidats à l'élection présidentielle américaine
00:02:16qui se sont serrés la main à cette occasion Laurence.
00:02:20On va revenir sur ce 11 septembre de sinistre mémoire.
00:02:23On évoquera aussi ce qui s'est passé à Mazan.
00:02:26Et puis le gouvernement aussi.
00:02:27Tant mieux que Michel Barnier prenne son temps.
00:02:29Moi je trouve que voilà, tant pis on peut attendre une semaine.
00:02:31Ça fait cette semaine qu'on attendait.
00:02:33Si on a à la clé une équipe qui est d'aplomb, pourquoi pas ?
00:02:37Je ne sais pas.
00:02:38Alors je dis bonjour à Karim Zeribi qui est là.
00:02:39Bonjour Karim.
00:02:40Bonjour Laurence.
00:02:41On a Maïm Fadel.
00:02:42Merci d'être là.
00:02:43Rodimana, policier, porte-parole Allianz.
00:02:44On reparlera de politique dans un instant.
00:02:46On a les Marseillais en force sur le plateau.
00:02:48C'est commencé par Marseille.
00:02:49Mais malheureusement pour des raisons toujours un peu tristes.
00:02:53Même très tristes.
00:02:54Puisque vers 5h ce matin, un policier a été agressé au couteau.
00:02:57Vous l'avez vu au téléphone Rodi.
00:02:58Vous allez nous expliquer dans quel état d'esprit il est.
00:03:00Les faits se sont déroulés dans une station-service.
00:03:03Il a été touché par un couteau.
00:03:05On verra les images dans un instant.
00:03:07Les deux couteaux ont été reliés par un fil plastique.
00:03:10C'est absolument effrayant.
00:03:11On fait d'abord le point avec Adrien Spiteri.
00:03:13Et je passe la parole Rodi.
00:03:15Ces blessures au bras témoignent de la violence de l'agression.
00:03:19Ce policier sait qu'il a échappé au pire.
00:03:22A Marseille, vers 5h ce matin, il a été agressé au couteau par un individu.
00:03:27Les faits se sont déroulés à proximité de cette station-essence du 8e arrondissement.
00:03:32Quelques minutes avant l'attaque, un chauffeur VTC alerte l'agent et ses collègues.
00:03:37Un individu suspect jette au sol des bidons d'essence et du liquide de refroidissement.
00:03:43Rapidement, la police arrive.
00:03:45L'homme prend la fuite puis sort un couteau au moment de son interpellation.
00:03:49Frappe le policier qui porte un gilet pare-balles mais le blesse aux avant-bras.
00:03:54Le maire de la ville, Benoît Payan, a réagi sur les réseaux sociaux.
00:03:58J'apporte tout mon soutien aux policiers agressés cette nuit à Marseille.
00:04:01La ville de Marseille se tient aux côtés de toutes les forces de l'ordre affectées par cette lâche et violente agression.
00:04:06Les forces de l'ordre sont essentielles à notre sécurité qu'elles défendent parfois au péril de leur vie.
00:04:11Un autre message a également été posté par la préfecture des Bouches-du-Rhône.
00:04:16Le préfet précise que le suspect a été interpellé et placé en garde à vue.
00:04:20Une enquête a été ouverte.
00:04:22Ordi Mana, c'est un de vos collègues qui a été touché.
00:04:26Vous l'avez eu au téléphone ? Comment va-t-il d'abord ?
00:04:29Quand on voit ses blessures, on se dit qu'il doit être choqué.
00:04:31Il est très clairement marqué psychologiquement.
00:04:33Je vous dis les choses comme je les ai ressenties au téléphone.
00:04:36J'ai eu une discussion d'un quart d'heure avec lui juste avant de venir ici.
00:04:40C'est un jeune policier qui a 22 ans.
00:04:42Il n'a que 8 mois de présence dans la police.
00:04:44Il est encore stagiaire.
00:04:46Imaginez, au bout de 8 mois, quand vous avez une intervention comme ça.
00:04:49C'est une intervention lambda.
00:04:51Les interventions de police secours, on en fait 20 sur chaque vacation.
00:04:56Il s'avère qu'un individu assez bizarre, il faut se dire les choses,
00:05:01qui jetait de l'essence au sol, qui avait peur qu'il crame la station d'essence,
00:05:06quand il a vu les policiers, il a pris la fuite.
00:05:09Le collègue l'a poursuivi, a réussi à l'attraper, l'a bloqué.
00:05:13Pendant ce temps-là, l'individu, avec la main de libre qu'il avait,
00:05:17il a tenté de planter au moins 10 reprises dans le dos mon collègue.
00:05:22Le gilet pare-balle l'a sauvé, il faut se dire les choses.
00:05:24Il avait un gilet pare-balle ?
00:05:25Il avait le gilet pare-balle qui l'a sauvé par rapport au coup de couteau.
00:05:28Ensuite, quand l'individu a compris qu'il n'arrivait pas à le toucher
00:05:32à cause du gilet pare-balle, il l'a tailladé comme il a fait au niveau des bras.
00:05:36Deux autres collègues sont arrivés pour maîtriser l'individu sans coup de feu.
00:05:41Quand vous êtes dans une bagarre corps à corps, il est évident qu'on ne peut pas tirer.
00:05:45Il m'a fait cette réflexion et ça m'a profondément marqué.
00:05:48Quand les collègues sont arrivés sur moi, ils pensaient que j'étais mort.
00:05:52Ils pensaient que j'étais mort parce qu'ils ont vu les coups de couteau assénés par l'individu.
00:05:55Ils ont eu très peur.
00:05:57On a réussi à interpeller cet individu qui a un profil connu des services de police.
00:06:03Pour vous parler de la santé morale, ça ne vous laisse pas intact.
00:06:09Surtout au bout de 8 mois de police, quand vous avez une intervention comme ça,
00:06:13où vous voyez la mort à proximité, il se pensait mourant.
00:06:17Grâce à son gilet pare-balle, il a été sauvé.
00:06:20C'est formidable.
00:06:22Il faut se dire aussi qu'à Marseille aujourd'hui,
00:06:25il y a bien d'autres villes en France où ça se passe.
00:06:28On a pu le voir à Grenoble pour cet agent municipal.
00:06:31Malheureusement, on a affaire à des individus qui sont systématiquement armés.
00:06:35Là, c'était un couteau.
00:06:36Parfois, c'est une arme à feu, comme on a pu le voir à Grenoble.
00:06:39Cette société est devenue terriblement violente.
00:06:42Rudy, encore une question.
00:06:43Il ne veut pas arrêter la police, rassurez-nous, votre collègue.
00:06:46Au bout de 8 mois où vous avez ce type de blessure, vous vous dites,
00:06:49moi j'arrête tout, je vais faire autre chose.
00:06:51Pas du tout.
00:06:52C'est un jeune extrêmement motivé, un jeune formidable.
00:06:54On adore avoir des gamins comme ça dans la police.
00:06:56On est heureux de les avoir avec nous.
00:06:58Bien évidemment que non, ça ne lui a pas traversé l'esprit.
00:07:00Il faut juste qu'il se remette quand même de cet épisode.
00:07:03Parce que là, il n'a pas dormi depuis ce matin.
00:07:05Les auditions, etc.
00:07:06Il faut juste qu'il se remette psychologiquement de ce qui lui est arrivé.
00:07:09Et ensuite, il reprendra normalement sa fonction.
00:07:12Petit détail encore, le gilet pare-balles qu'il avait,
00:07:15c'était la police qui lui avait fourni ?
00:07:17La police fournit le gilet pare-balles,
00:07:19mais il m'a dit que c'était un gilet pare-balles qui s'était acheté lui-même.
00:07:22En plus, c'est un gilet pare-balles encore plus coquet
00:07:26qui lui a peut-être aussi sauvé la vie.
00:07:28Alors, je ne dis pas que le gilet pare-balles de la police n'aurait pas sauvé la vie.
00:07:30Mais par contre, c'est vrai que c'est un gilet pare-balles personnel qu'il avait,
00:07:33qui lui a en tout cas, pour ce coup-là, sauvé la vie.
00:07:36Extrêmement important.
00:07:37Et le témoignage que vous nous livrez, effectivement, fait froid dans le dos.
00:07:40Karim, on parle de Marseille, 5h du matin,
00:07:43une station service, une opération de police secours.
00:07:46Les policiers peuvent laisser dormir maintenant à tout instant ?
00:07:48Où que ce soit dans le pays ?
00:07:50Ça nous rappelle, et c'est malheureusement de la répétition pour nous,
00:07:53et ça nous rappelle deux choses.
00:07:55Aucune intervention n'est anodine pour les forces de l'ordre d'aujourd'hui.
00:07:58Aucune intervention n'est anodine.
00:08:00Avant, vous étiez dans des services où vous interveniez,
00:08:04mais vous savez que votre vie allait être très rarement endangée.
00:08:09Aujourd'hui, sur toutes les interventions,
00:08:11police secours, contrôle routier,
00:08:14vous pouvez prendre une balle, un coup de couteau,
00:08:18un refus de tempérer, vous faire renverser, écraser par le contrevenant.
00:08:23C'est de la folie.
00:08:24Et le deuxième enseignement qu'on doit tirer dramatiquement,
00:08:28mais là aussi c'est une répétition,
00:08:30multirécidiviste, multirécidiviste.
00:08:32On n'a pas OQTF ?
00:08:34C'est un citoyen français.
00:08:36Il faut préciser aussi que ce n'est pas quelqu'un des quartiers Nord,
00:08:39parce qu'on va sortir de tous les déterminismes habituels.
00:08:43On est dans le 8e arrondissement de Marseille.
00:08:46Je rajoute que le quartier est à 5 mètres du stade Vélodrome.
00:08:49C'est un arrondissement quoi ?
00:08:51C'est un arrondissement extrêmement banal.
00:08:53Ce n'est pas les quartiers Nord.
00:08:55C'est plutôt très sympa.
00:08:57Le 6-8 c'est des beaux quartiers en Marseille.
00:08:59On n'est pas tous marseillais, on le demande.
00:09:01On n'est pas dans un quartier difficile,
00:09:03on n'est pas dans un quartier compliqué.
00:09:05On est à 100 mètres du stade Vélodrome.
00:09:07Et donc, encore une fois,
00:09:09aucune intervention anodine,
00:09:11au péril de leur vie sans arrêt.
00:09:13Un multirécidiviste, ça veut dire que la justice,
00:09:16je ne sais pas si elle est passée,
00:09:18mais si elle est passée, elle n'a pas eu d'effet.
00:09:20Il va falloir à un moment donné que ce gouvernement
00:09:22qu'on attend là maintenant,
00:09:24il va falloir qu'il aille vite quand même,
00:09:26parce que ça commence à durer.
00:09:28Donc il va falloir quand même qu'on nous dise
00:09:30en matière de justice si ça va un peu bouger dans notre pays.
00:09:32J'aime beaucoup le message du maire de Marseille.
00:09:34On pourrait parler aussi d'un autre maire.
00:09:36J'apporte tout mon soutien aux policiers blessés.
00:09:38Naïmane Fadel.
00:09:40On a l'habitude, ça me rappelle la manière
00:09:42dont M. Piolle, le maire de Grenoble,
00:09:44a qualifié ce qui s'est passé dans sa ville
00:09:46où un fonctionnaire a été tué.
00:09:48On y va dans un instant.
00:09:50Où il s'est permis de dire c'est un accident.
00:09:52Il n'a pas dit ça.
00:09:54Il répondait à une question sur le fait
00:09:56qu'il y ait des balles perdues.
00:09:58Soyons honnêtes.
00:10:00Vous savez, les maires, les élus...
00:10:02Je ne dis pas que vous ne l'êtes pas,
00:10:04mais on recontextualise les propos du maire de Grenoble.
00:10:06Ça me rappelle aussi tout ce qu'il a dit auparavant.
00:10:08C'est-à-dire qu'un maire,
00:10:10il a des pouvoirs de police.
00:10:12Il doit justement être dans le régalien,
00:10:14c'est-à-dire être la continuité de l'État
00:10:16en termes de sécurité et de protection.
00:10:18Donc il doit la sécurité et la protection.
00:10:20Mais moi, ce que je voudrais relever
00:10:22sur ce jeune policier,
00:10:24qui a toute mon admiration,
00:10:26et rebondir sur ce qu'a dit Karim,
00:10:28effectivement, toute intervention n'est pas anodine.
00:10:30Ils risquent à chaque fois leur vie.
00:10:32Mais vous avez vu, il est armé.
00:10:34Mais en responsabilité, il ne l'a pas utilisé.
00:10:36Vous vous rendez compte le mental ?
00:10:38Je me dis, vous avez quelqu'un qui vous agresse
00:10:40avec un couteau double...
00:10:42Regardez le couteau.
00:10:44C'est un engin de mort.
00:10:46C'est un engin de mort, ce truc.
00:10:48Et là, il n'utilise pas du tout son arme.
00:10:50Il se laisse quand même blessé.
00:10:52Donc on peut...
00:10:54Il se défend.
00:10:56Moi, c'est assez rare,
00:10:58mais je suis entièrement d'accord
00:11:00avec ce que vient de dire Karim Zeribi
00:11:02à l'instant sur les deux problèmes.
00:11:04Et puis je pense qu'il faut aussi
00:11:06éviter de tomber dans l'écueil classique.
00:11:08Vous savez, qu'est-ce qu'il faut faire ?
00:11:10Vous avez des gens qui vous diront...
00:11:12Il y a deux catégories de gens.
00:11:14Il y a ceux qui vous disent qu'il faut
00:11:16que tous les policiers soient équipés
00:11:18de t-shirts anti-coups de couteau jusqu'aux mains.
00:11:20Et il y a ceux qui vous disent qu'il faut
00:11:22affronter le problème à la racine.
00:11:24Le fait qu'il était multirécidiviste
00:11:26est un vrai sujet.
00:11:28Et deuxièmement, pour que les policiers
00:11:30puissent accomplir leur mission,
00:11:32qui est d'abord une mission de service public,
00:11:34c'est aussi d'assurer la sécurité publique.
00:11:36Ce n'est pas uniquement répondre
00:11:38à des agressions systématiquement.
00:11:40Il faut, et j'espère que le gouvernement
00:11:42de Michel Barnier...
00:11:44Rétablir la police de proximité ?
00:11:46Non !
00:11:48Pour que la police ne se fasse pas
00:11:50systématiquement attaquer dans une station
00:11:52service, à son domicile...
00:11:54Pour inverser tout ça, il faut traiter
00:11:56les causes en amont.
00:11:58Il y en a un plein qui vous diront
00:12:00qu'il faut lancer le plan, on va changer
00:12:02les gilets de pare-balles.
00:12:04Le problème, ce n'est pas que les policiers
00:12:06sont mal équipés.
00:12:08Le problème, c'est qu'il y a des gens aussi dangereux
00:12:10qui circulent dans la société.
00:12:12Et ça, ce n'est pas le problème de la police.
00:12:14Ce sont des problèmes sociaux,
00:12:16de l'éducation nationale, familiaux,
00:12:18et de la justice.
00:12:20On va à Grenoble, et c'est le même sujet.
00:12:22Vous avez parlé du maire de Marseille
00:12:24qui apporte son soutien,
00:12:26mais ça a été unanime politiquement.
00:12:28Le président de région, Renaud Mussolier,
00:12:30la présidente du département, Martine Dassin...
00:12:32Je crois qu'à Marseille, aujourd'hui,
00:12:34tous les politiques...
00:12:36On a besoin d'avoir une unité
00:12:38derrière ces policiers.
00:12:40On a besoin que toutes ces personnes
00:12:42nous disent qu'on est avec eux.
00:12:44Certes, on a des choses à dire sur le maire actuel...
00:12:46Qu'ils disent, mais qu'ils fassent.
00:12:48Mais il faut qu'ils fassent également.
00:12:50Est-ce qu'ils ont mis de la vidéosurveillance partout ?
00:12:52Est-ce qu'ils ont fait, par exemple,
00:12:54des centres qui centralisent
00:12:56ces vidéosurveillances
00:12:58pour pouvoir aussi mailler le territoire ?
00:13:00Je ne crois pas.
00:13:02Ce sont les actes.
00:13:04Quand je vois un maire
00:13:06qui s'oppose à la vidéosurveillance
00:13:08dans la ville,
00:13:10c'est plus entendable.
00:13:12Quand je vois un maire
00:13:14qui a 500 policiers municipaux
00:13:16pour une ville de 865 000 habitants,
00:13:18on n'en a même pas un pour mille.
00:13:20C'est plus entendable.
00:13:22Les forces de l'ordre police nationale
00:13:24ont besoin d'avoir aussi,
00:13:26dans une approche de coproduction,
00:13:28une police municipale armée.
00:13:30Là aussi, je marque ma différence
00:13:32avec des maires de gauche.
00:13:34Je suis des républicaines de gauche.
00:13:36Je le revendique.
00:13:38Je suis pour la vidéoprotection.
00:13:40Je suis pour la police municipale.
00:13:42Je suis pour qu'elle soit armée.
00:13:44Il faut vivre avec son temps, à un moment donné.
00:13:46On ne peut pas nier le réel.
00:13:48On peut pas nier le réel.
00:13:50L'oréel, c'est Grenoble aussi,
00:13:52où nous attend Marie-Victoire Dudenet
00:13:54et Goderich Bey.
00:13:56Bonsoir à tous les deux.
00:13:584 jours de cavale, je le disais,
00:14:00c'est le jour Marie-Victoire.
00:14:02Tout à fait, Laurence.
00:14:04La traque du suspect et l'enquête
00:14:06se poursuivent actuellement.
00:14:08Pour tenter d'y remédier,
00:14:10le parquet a ouvert aujourd'hui
00:14:12une information judiciaire
00:14:14pour meurtre sur personne en charge
00:14:16d'une mission de service public
00:14:18et pour blessure involontaire
00:14:20aggravée par le délit de fuite
00:14:22et la vitesse.
00:14:24Caractéristiques des enquêtes longues
00:14:26ou compliquées,
00:14:28l'enquête est à la charge
00:14:30avec de plus grands et de nouveaux
00:14:32moyens.
00:14:34Malgré plusieurs perquisitions,
00:14:36le fugitif n'a toujours pas été
00:14:38interpellé,
00:14:40mais il a bien été identifié
00:14:42par les enquêteurs.
00:14:44Sa carte d'identité et des prélèvements
00:14:46d'ADN ont été retrouvés dans le véhicule
00:14:48loué. Nous savons que l'individu
00:14:50a 25 ans, qu'il avait déjà été jugé
00:14:52pour des faits de violence et qu'il avait
00:14:54depuis une interdiction de détenir
00:14:56une arme. L'enquête avance
00:14:58et l'émotion est toujours là,
00:15:00à Grenoble, puisqu'une marche blanche
00:15:02devrait avoir lieu ici, dans les prochains jours.
00:15:04Merci beaucoup Marie-Victoire Diogné-Godéric
00:15:06Oui, là, il est identifié.
00:15:08Il est en cavale, évidemment
00:15:10les mailles du filet se resserrent petit à petit.
00:15:12On ferme les portes, on arrivera à lui.
00:15:14Une cavale, déjà, c'est très compliqué.
00:15:16Il ne l'avait pas préparé,
00:15:18c'est une évidence. Je pense
00:15:20que les enquêteurs vont très rapidement
00:15:22le retrouver,
00:15:24d'autant plus qu'on a son identité.
00:15:26Il a laissé la carte d'identité.
00:15:28On va le trouver très rapidement.
00:15:30Encore une fois,
00:15:32cette ville, Grenoble,
00:15:34j'ai écouté attentivement
00:15:36mon collègue d'Alliance sur Grenoble.
00:15:38Il manque 115 policiers nationaux.
00:15:40La police municipale, on le sait,
00:15:42ça a né une non-armée à Grenoble,
00:15:44avec un maire qui a des difficultés
00:15:46avec les caméras de vidéoprotection.
00:15:48Il nous a dit qu'il y en a 118.
00:15:50Oui, il y en a 118.
00:15:52Ça dépend où elles sont placées.
00:15:54Ça n'a pas le même effet
00:15:56que si vous êtes à proximité
00:15:58d'un point de manque,
00:16:00d'un point de stupéfiants.
00:16:02Aujourd'hui, ce que j'ai envie de dire,
00:16:04c'est que les maires, on a besoin d'eux.
00:16:06On a besoin qu'ils nous aident.
00:16:08C'est quoi cette idée
00:16:10de ne pas mettre des caméras de vidéoprotection ?
00:16:12Comment on peut en arriver en 2024,
00:16:14avec la délinquance et la criminalité
00:16:16qu'il y a en France, à dire
00:16:18qu'on ne veut pas mettre de caméras de vidéoprotection ?
00:16:20Mais ils ne vivent pas sur la même terre que nous.
00:16:22Je vous assure,
00:16:24je ne le comprends pas.
00:16:26Et nous, en tant que flics,
00:16:28on ne le comprend pas, ça.
00:16:30On a besoin d'avoir des gens qui nous aident.
00:16:32Bien sûr que la sécurité régalienne, c'est nous.
00:16:34C'est la police nationale, c'est les gendarmes.
00:16:36Mais on a besoin de la police municipale.
00:16:38Ils sont extrêmement importants dans nos vies, la police municipale.
00:16:40On a besoin de les voir armés
00:16:42et on a besoin d'avoir des caméras de vidéoprotection
00:16:44qui nous aident à la résolution des enquêtes.
00:16:46Parce que, croyez-moi, les caméras de vidéoprotection
00:16:48nous aident énormément pour la résolution d'un cas.
00:16:50J'ai une question à poser à Rudy Mana.
00:16:52Est-ce qu'au-delà des questions politiques,
00:16:54ça ne pose pas la question, quand même,
00:16:56de ce qu'on appelait le continuum de sécurité globale ?
00:16:58C'est-à-dire qu'intellectuellement,
00:17:00le concept, c'était de se dire
00:17:02chacun à sa place, la police nationale pour le haut du spec,
00:17:04la police municipale pour le local
00:17:06et après jusqu'aux unités d'intervention.
00:17:08Bref. Mais on se rend bien compte
00:17:10quand même que
00:17:12les polices municipales peuvent changer
00:17:14d'équipement ou la nature
00:17:16de leurs interventions en fonction de la couleur politique
00:17:18du maire. Et ça, pour le coup, on ne pourra jamais
00:17:20rien faire contre, puisque c'est le principe de la démocratie.
00:17:22Les gens élisent qui ils veulent.
00:17:24Et en fait, on se rend compte
00:17:26du coup, indirectement, à la triste
00:17:28faveur de cet exemple
00:17:30à Grenoble et dans d'autres villes,
00:17:32je pense à Lyon, je pense à Bordeaux, je pense à Nantes,
00:17:34qu'à certains moments,
00:17:36il faut que la police nationale fasse
00:17:38beaucoup plus dans certaines villes, parce que
00:17:40les maires ne veulent pas assumer cette mission de sécurité.
00:17:42Et je trouve, moi je trouve
00:17:44qu'on peut se poser la question, alors qu'avant, on ne se posait pas du tout
00:17:46la question, on était tous tête baissée.
00:17:48Continuum de sécurité globale, c'était
00:17:50vraiment tout ce qu'il fallait faire.
00:17:52Est-ce que, vraiment, c'est un modèle
00:17:54qui, par rapport aux attentes du moment,
00:17:56est quelque chose de pérenne ?
00:17:58C'est quelque chose qui ne comporte pas des faillites ?
00:18:00C'est très technique. Allez, on répond rapidement, parce que c'est important.
00:18:02Mais bien sûr qu'on doit
00:18:04en arriver à ça. Aujourd'hui, on n'a pas le choix.
00:18:06Que ce soit une municipalité de gauche, de droite,
00:18:08il faut arrêter. Il faut juste
00:18:10que les maires soient suffisamment
00:18:12intelligents que le premier
00:18:14droit des citoyens, c'est de
00:18:16vivre en sécurité.
00:18:18Mais vous avez raison, il y a beaucoup d'électeurs dans certaines de ces villes
00:18:20qui disent, mais pour nous, ce n'est pas un sujet, on est
00:18:22fliqués, on est antiflics. Mais c'est vrai !
00:18:24Mais je ne sais pas
00:18:26s'ils font attention à ça.
00:18:28Je t'assure, lui, quand ils votent, par exemple,
00:18:30pour un maire qui n'est pas
00:18:32pour la sécurité, je ne sais pas si c'est
00:18:34ça qui rentre dans, vraiment.
00:18:36Moi, je le vois sur les cartes.
00:18:38Sinon, ils ne seraient pas réélus, ces maires.
00:18:40Les maires de gauche, ils ne font vraiment pas attention
00:18:42à ça, et d'autres choses aussi.
00:18:44Mais moi, ce qui m'interroge, et je suis d'accord avec toi,
00:18:46c'est sur cette question de la continuité,
00:18:48est-ce qu'il ne faut pas qu'à un moment, l'État
00:18:50se dise, ben non, tout ce qui est régalien autour
00:18:52de la sécurité et de la protection
00:18:54des biens, même sur une collectivité,
00:18:56même une police municipale,
00:18:58elle m'appartient, je la mets en place
00:19:00localement, mais elle est le prolongement
00:19:02de la police nationale.
00:19:04Si vous changez de trottoir entre une ville de gauche et une ville de droite,
00:19:06c'est quand même quelque chose de stupéfiant.
00:19:08Vous êtes dans une ville de droite, globalement,
00:19:10je caricature, mais vous avez beaucoup de police municipale,
00:19:12vous changez de trottoir,
00:19:14votre sécurité n'est plus assurée de la même manière.
00:19:16Et normalement, il y a un idéal, quand même,
00:19:18dans la vie en société,
00:19:20c'est en effet de tendre vers cet idéal,
00:19:22c'est que la sécurité est garantie de la même manière
00:19:24sur le territoire français. Je sais que c'est très imparfait,
00:19:26ça me fonctionne même très mal,
00:19:28mais je trouve que parfois,
00:19:30les polices municipales, le fait qu'on délègue
00:19:32cette sécurité aux villes, accentue
00:19:34la disparité d'une commune à l'autre.
00:19:36Moi, je ne comprends pas que ce soit un sujet de clivage.
00:19:38Oui, ça devrait faire consensus.
00:19:40Je ne comprends pas que ce soit un sujet de clivage,
00:19:42d'autant plus que,
00:19:44ce n'est pas un slogan, ce que je vais dire,
00:19:46mais j'y crois au plus profond
00:19:48de mes convictions,
00:19:50la lutte contre l'insécurité, c'est l'affaire de tous.
00:19:52Quand je dis que c'est l'affaire de tous,
00:19:54c'est qu'il faut se rendre compte que parfois,
00:19:56un agent de la sécurité privée peut être utile
00:19:58à la police nationale, pour donner
00:20:00un renseignement important.
00:20:02Je veux dire, il faut qu'on se mette ça dans la tête.
00:20:04On a changé de paradigme.
00:20:06On ne peut plus dire, comme disait Jean-Claude Godet à l'époque,
00:20:08on perd son âme.
00:20:10Il disait, c'est l'affaire de l'État.
00:20:12Et c'était une époque,
00:20:14Jean-Claude Godet.
00:20:16Quand j'entends des maires aujourd'hui,
00:20:18et c'est vrai qu'ils sont plus particulièrement de gauche,
00:20:20expliquer que ce n'est pas trop leur sujet,
00:20:22ils sont fous ! Ils ont perdu la tête.
00:20:24Je vais vous dire pourquoi. Parce qu'une ville comme Marseille,
00:20:26il y a la question de la liberté
00:20:28d'aller et de venir en toute tranquillité,
00:20:30qui est une question fondamentale.
00:20:32La première des libertés, c'est d'aller et de venir en toute tranquillité.
00:20:34Mais en termes d'attractivité de la ville,
00:20:36les acteurs économiques,
00:20:38ils perdent un manque à gagner fou !
00:20:40Parce qu'une famille aujourd'hui,
00:20:42je suis désolé de vous le dire, le soir,
00:20:44elle n'ira pas manger au restaurant à Marseille.
00:20:46Elle ira à Aix-en-Provence, elle ira à Cassis,
00:20:48parce qu'elle dira, il fait mieux vivre,
00:20:50on est tranquille avec nos enfants, on ne se fera pas embêter,
00:20:52on ne se fera pas accrocher.
00:20:54C'est un enjeu qui est global, la question de la sécurité.
00:20:56Ce n'est pas qu'une question d'autoritarisme
00:20:58ou d'autorité ou de couleur politique.
00:21:00Il faut qu'à Marseille,
00:21:02principalement la deuxième ville de France,
00:21:04le grand Marseille en grand,
00:21:06Marseille en grand ne sera grand que si les Marseillais sont en sécurité,
00:21:08qui vivent dans les quartiers nord,
00:21:10au centre de Marseille les quartiers sud.
00:21:12Or cette ville, elle dépérit pour ça.
00:21:14Il faut qu'on en prenne conscience.
00:21:16Si il n'y avait que Marseille, mais il y en a d'autres.
00:21:18Je sais, mais il y a d'autres villes qui arrivent.
00:21:20Il y a Marseille, il y a Grenoble,
00:21:22il y a Bordeaux, il y a Nantes,
00:21:24évidemment.
00:21:26Le vrai problème, la vraie question,
00:21:28c'est qu'on a une société sans sauvage à ce point-là.
00:21:30Qu'on attend un policier pour lui donner des coups de couteau dans le dos.
00:21:32On en arrive à ces abominations.
00:21:34Tous les jours.
00:21:36À tous les jours.
00:21:38Probablement.
00:21:40Il y a eu un laxisme évident
00:21:42depuis de nombreuses années
00:21:44qui s'est répercuté
00:21:46sur l'attitude de ces individus.
00:21:48Parce que nous, on a bien conscience
00:21:50quand on est face à eux,
00:21:52en fait, ils n'ont plus peur.
00:21:54De manière très claire, je vous le dis,
00:21:56du tout.
00:21:58Il y a que les honnêtes citoyens qui ont peur de vous.
00:22:00En fait, il y a les honnêtes citoyens.
00:22:02Mais eux, ils se disent
00:22:04quand même, je vais essayer de m'en sortir
00:22:06parce que si je retourne en prison,
00:22:08ça m'annuie un peu.
00:22:10Mais on ne sent pas la crainte.
00:22:12Moi, ça fait 27 ans que je suis dans la police.
00:22:14Je vous assure qu'au début de ma carrière,
00:22:16je sentais quand même une crainte, une peur.
00:22:18C'est pas qu'on se glorifie de ça.
00:22:20Mais c'est normal
00:22:22que quand on a des policiers, des gendarmes,
00:22:24on ait quand même une certaine appréhension
00:22:26lors d'un contrôle.
00:22:28Moi-même, alors qu'on est honnête, on a une appréhension
00:22:30quand on est contrôlé.
00:22:32Eh bien, eux, ils n'ont plus.
00:22:34On a été levé dans la peur du gendarme.
00:22:36Ça, c'est partie de notre éducation.
00:22:38Respecte les lois.
00:22:40On a des chiffres sur l'insécurité
00:22:42qui est la deuxième préoccupation des Français
00:22:44par rapport à 2023.
00:22:46En 1, il y a évidemment le pouvoir d'achat.
00:22:48En 2, il y a l'insécurité.
00:22:50En 3, la santé. En 4, l'environnement.
00:22:52Donc il faut arrêter de dire que c'est qu'un sentiment, l'insécurité.
00:22:54C'est une réalité pour nos compatriotes.
00:22:56C'est une réalité, 34%.
00:22:58Même si, effectivement,
00:23:00il y a des chiffres qui sont en baisse
00:23:02à délinquance dans les transports en commun.
00:23:04Il y a des chiffres qui ont été
00:23:06donnés par le ministère de l'Intérieur.
00:23:08Il n'empêche que ça reste une des grandes préoccupations.
00:23:10Et c'est une priorité dans le top 5
00:23:12des Français depuis 20 ans
00:23:14qui se maintient.
00:23:16Et qui n'a jamais bougé.
00:23:18Moi, je trouve que hiérarchiser
00:23:20les angoisses des Français,
00:23:22ce n'est pas forcément une bonne idée.
00:23:24Ça dépend du moment.
00:23:26On vit une période où il y a des crises
00:23:28qui s'empilent, qui se superposent.
00:23:30Forcément, pour beaucoup de gens,
00:23:32il y a énormément de crises à gérer en même temps.
00:23:34Mais c'est vrai que la crise la plus profonde,
00:23:36c'est celle de savoir si on va se faire attaquer
00:23:38en sortant de chez soi dans la rue.
00:23:40Et le risque est permanent.
00:23:42Absolument, vital.
00:23:44Il n'y a pas un endroit.
00:23:46Même les quartiers caussus.
00:23:48Il ne faut pas sortir de sa chaire.
00:23:50Il ne faut pas avoir fait l'ENA pour prendre un projet politique
00:23:52qui dit marchons sur deux jambes.
00:23:54En priorité, un, vivre au dignement de son travail.
00:23:56Qu'avoir des fins de mois dignes.
00:23:58Pouvoir, à un moment donné,
00:24:00subvenir à ses besoins, les plus fondamentaux.
00:24:02Faire plaisir un peu à ses enfants.
00:24:04Partir un minimum en vacances.
00:24:06C'est quand même pour ça qu'on se lève le matin.
00:24:08Et de l'autre côté, ne pas se faire agresser
00:24:10quand on sort de chez soi.
00:24:12Ou voir son fils se raqueter à la sortie de l'école.
00:24:14Tout ça est insupportable.
00:24:16On se retrouve dans un instant.
00:24:18Un punchline sur CNews.
00:24:20A tout de suite.
00:24:26On se retrouve dans punchline sur CNews.
00:24:2817h30.
00:24:30C'est le retour des titres de l'actualité
00:24:32avec Simon Guélin.
00:24:344 jours après la mort d'un employé
00:24:36municipal à Grenoble,
00:24:38le parquet a ouvert une information judiciaire.
00:24:40Lilian Dejean a été tué par balle dimanche
00:24:42par un chauffard qui est toujours en fuite.
00:24:44La carte d'identité de ce chauffard
00:24:46qui est âgé de 25 ans a été retrouvée
00:24:48dans le véhicule qui était impliqué dans l'accident.
00:24:50Un policier a été agressé au couteau.
00:24:52Lors d'une intervention à Marseille,
00:24:54il a reçu plusieurs coups de couteau au bras
00:24:56et dans le dos.
00:24:58Les faits se sont produits ce matin dans le 8e arrondissement
00:25:00de la cité phocéenne.
00:25:02Le policier a tenté d'appréhender un homme
00:25:04qui volait de l'essence à une station de service.
00:25:06Enfin, le journaliste Didier Roustan
00:25:08est mort à l'âge de 66 ans.
00:25:10Il était un grand spécialiste du football,
00:25:12un pilier de l'émission culte Téléfoot
00:25:14dont il avait été le présentateur.
00:25:16Il a ensuite travaillé pour Canal+.
00:25:18Cet amateur de beau jeu était devenu célèbre
00:25:20par son style haut en couleur
00:25:22et ses envolées lyriques.
00:25:24Les hommages sont très nombreux, Laurence, depuis ce matin.
00:25:26Merci beaucoup, Simon, Guylain.
00:25:28On est toujours avec Louis Derogneil,
00:25:30Karim Zerebdina et Mahem Fadel.
00:25:32On va s'intéresser à ce qui se passe
00:25:34à Avignon dans le procès des viols
00:25:36de Mazan dont on entend parler
00:25:38depuis plusieurs jours,
00:25:40c'est un accusé dans le box
00:25:42et le principal accusé,
00:25:44on va rejoindre Stéphanie Rouquier
00:25:46et Régine Delfour.
00:25:48Bonsoir à toutes les deux.
00:25:50Le principal accusé qui est à nouveau en absence.
00:25:52C'est bien cela, Régine, expliquez-nous.
00:25:56Oui, absolument, Laurence.
00:25:58Il était présent ce matin, mais il souffrait.
00:26:00Son avocate,
00:26:02Béatrice Zavaro, a demandé un report
00:26:04et le président de la Cour criminelle
00:26:06a demandé, lui, une expertise médicale.
00:26:08Il a donc été en conduit
00:26:10au centre pénitentiaire.
00:26:12Et là, il y a à peine quelques minutes,
00:26:14le président de la Cour criminelle
00:26:16vient de nous donner cette information.
00:26:18Dominique Pellicot nécessite des soins
00:26:20plus adaptés. Il sera donc absent
00:26:22jeudi et vendredi.
00:26:24Peut-être son retour est prévu lundi,
00:26:26mais encore à ce stade,
00:26:28aucune certitude.
00:26:30Le procès se poursuit, bien sûr, Régine,
00:26:32même en son absence.
00:26:34Un autre prévenu a été auditionné
00:26:36aujourd'hui. Monsieur Jean-Pierre Maréchal,
00:26:38expliquez-nous.
00:26:42Alors, Jean-Pierre Maréchal,
00:26:44c'est un dossier dans
00:26:46ce procès, en fait. Il a
00:26:48rencontré Dominique Pellicot
00:26:50via le site Coco.
00:26:52Et Dominique Pellicot lui aurait dit
00:26:54qu'il droguait sa femme et qu'il l'a violée.
00:26:56Et il incitait Jean-Pierre Maréchal
00:26:58à faire de même avec sa propre femme.
00:27:00Donc, lui, Jean-Pierre Maréchal, il est accusé
00:27:02de viol sur
00:27:04sa femme, mais aussi de complicité
00:27:06de viol. Jean-Pierre Maréchal, lui, n'a jamais
00:27:08violé Gisèle Pellicot.
00:27:10Aujourd'hui, il y a eu
00:27:12des experts qui ont
00:27:14dressé le portrait psychologique
00:27:16de Jean-Pierre Maréchal. Deux de ses six
00:27:18enfants se sont succédés à la barre
00:27:20sans sa compagne. Sa femme
00:27:22devrait s'exprimer aussi ce soir,
00:27:24mais son audition devrait être demain, Laurence.
00:27:26Mais son avocat a dit que
00:27:28sans la présence de Dominique Pellicot,
00:27:30il vous demandait la suspension.
00:27:32On devrait savoir dans
00:27:34les heures à venir
00:27:36si le procès est suspendu.
00:27:38– Merci beaucoup, Régine Delfort,
00:27:40Stéphanie Roquet, sur place.
00:27:42Effectivement, là, on est dans
00:27:44le fond du fond et avec
00:27:46des gens qui imitent
00:27:48les abominations qui ont été commises sur Gisèle Pellicot.
00:27:50– Mais dès qu'on ouvre un tiroir de ce procès,
00:27:52tout est lâcheté,
00:27:54horreur.
00:27:56C'est l'inimaginable à tous les niveaux.
00:27:58C'est impressionnant.
00:28:00On a du mal à envisager ça.
00:28:02– Elle a été mariée avec lui près de 50 ans.
00:28:04Vous vous rendez compte ?
00:28:06– Oui, oui, on se rend compte.
00:28:08– C'est terrifiant.
00:28:10Mais je crois que le pire, c'est tous ces gens-là
00:28:12qui ont vu cette annonce
00:28:14sur ce coco.
00:28:16Il y a ceux qui ont répondu
00:28:18à cette annonce.
00:28:20Et puis il y a ceux qui l'ont vue
00:28:22et qui n'ont pas, à un moment, se sont pas dit
00:28:24il faut que j'alerte sur ce site,
00:28:26sur ce qui est annoncé.
00:28:28Pour qu'on viole sa femme.
00:28:30C'est terrifiant, c'est glaçant.
00:28:32Et on se dit,
00:28:34ça peut exister en fait.
00:28:36– Mais il faut en parler quand même.
00:28:38– Oui, je vais faire un peu mon corporatiste,
00:28:40mais je souligne le travail
00:28:42de fourmi
00:28:44des enquêteurs policiers
00:28:46qui devaient avoir de jour en jour
00:28:48des indices ramenant
00:28:50à une horreur supplémentaire.
00:28:52Et pour qu'il y ait 51 prévenus…
00:28:54– Mais ils avaient accès aux vidéos.
00:28:56– Exactement, mais il fallait remonter,
00:28:58il y avait beaucoup de choses à faire.
00:29:00Il y a eu un travail incroyable.
00:29:02Les auditions que vous faites sur les individus
00:29:04quand ils vous disent des choses plus horribles
00:29:06les unes que les autres,
00:29:08je vous assure que quand vous êtes policier,
00:29:10même si on est habitué à l'horreur,
00:29:12mais quand même, parfois,
00:29:14ça vous touche plus que d'autres.
00:29:16– Et je pense aux policiers qui sont chargés
00:29:18des dossiers de pédocriminalité,
00:29:20qui ont besoin d'un soutien psychologique
00:29:22parce qu'ils voient des images abominables
00:29:24et je leur tire mon chapeau.
00:29:26– Il faut le dire, vous avez raison d'en parler,
00:29:28c'est très gentil à vous,
00:29:30parce qu'il y a beaucoup de policiers
00:29:32qui ne peuvent pas faire au-delà
00:29:34d'un certain nombre d'années dans ces services-là
00:29:36parce que vous touchez tellement à l'horreur
00:29:38et puis on est tous des pères ou des mères de famille
00:29:40et vous vous identifiez en fait là-dedans.
00:29:42Et vous voyez des trucs tellement sordides
00:29:44et horribles qu'on ne peut pas aller trop loin
00:29:46sinon vous craquez psychologiquement.
00:29:48Donc ça c'est très important,
00:29:50il faut vraiment leur tirer notre chapeau
00:29:52parce que c'est des gens formidables.
00:29:54– Il y a un vrai turnover dans les équipes
00:29:56pour qu'ils tiennent le coup,
00:29:58qu'ils soient solides, qu'ils gardent leur objectivité.
00:30:00– Mais là aussi…
00:30:02– Il peut exister, excusez-moi.
00:30:04– Mais il a été interdit.
00:30:06– Mais il y a d'autres sites…
00:30:08– Mais là aussi, si on salue le travail
00:30:10des fonctionnaires de police,
00:30:12on peut aborder le volet de justice ?
00:30:14On peut aborder la sanction qui tombe
00:30:16ou qui ne tombe pas,
00:30:18ou qui ne tombe pas suffisamment fermement ?
00:30:20Je veux dire la pédocriminalité,
00:30:22moi j'ai le sentiment qu'on est quand même
00:30:24très laxiste là-dessus, ça m'inquiète moi.
00:30:26Je peux vous dire que moi j'aimerais
00:30:28qu'il y ait des peines exemplaires,
00:30:30toucher un enfant, c'est insupportable.
00:30:32On est dans l'inhumanité la plus profonde.
00:30:38Un enfant !
00:30:40Et parfois tout ça se passe
00:30:42à la cellule familiale le plus souvent.
00:30:44Moi j'aimerais bien qu'on parle de ça.
00:30:46Il y a quelques mois,
00:30:48un juge qui avait mis sa fille quasiment
00:30:50en vente sur les réseaux sociaux,
00:30:52il a pris 6 mois avec sursis,
00:30:54elle avait 13 ans la petite.
00:30:56Alors on parle de laxisme là ?
00:30:58Il faudrait peut-être qu'on en parle.
00:31:00On a le sentiment qu'il y a des gens
00:31:02qui sont protégés en pédocriminalité
00:31:04dans notre pays.
00:31:06Moi je suis profondément touché
00:31:08par ce phénomène-là, vous savez,
00:31:10on a une éducation qui dit que les enfants
00:31:12et les vieux, c'est la vulnérabilité
00:31:14au sens le plus profond du terme.
00:31:16Il faut qu'on parle plus fermement
00:31:18et qu'on fasse des exemples.
00:31:20On n'en fait pas dans notre pays.
00:31:22Il ne faut pas qu'on se mente là,
00:31:24on n'en fait pas assez.
00:31:26Un dernier mot ?
00:31:28On va avancer,
00:31:30on va avoir un nouveau gouvernement
00:31:32la semaine prochaine,
00:31:34ça serait bien qu'il s'empare
00:31:36de ces sujets vitaux,
00:31:38sécurité, autorité, fermeté.
00:31:40C'est vrai que le ministre Darmanin
00:31:42a fait un excellent travail
00:31:44et on espère que celui
00:31:46qui va prendre la succession
00:31:48soit à la hauteur aussi
00:31:50et qu'il continue et qu'il recrute
00:31:52ces 40 000 policiers
00:31:54qui nous manquent.
00:31:56Mais au niveau de la justice,
00:31:58aujourd'hui la justice
00:32:00elle doit répondre. Justement c'est un couple,
00:32:02la police et la justice.
00:32:04Aujourd'hui malheureusement,
00:32:06je rejoins aussi ce qu'a dit Karim,
00:32:08on ne sent pas que la justice est vraiment
00:32:10au rendez-vous aujourd'hui.
00:32:12C'est pas des affaires qu'on voit,
00:32:14refus d'obtempérer, délinquance, trafic, etc.
00:32:16C'est des multirécidivistes
00:32:18et souvent ils ont commencé
00:32:20en tant que mineurs.
00:32:22Une minorité qui pourrit la vie d'une majorité.
00:32:24Les mineurs ils ont commencé,
00:32:26ça veut dire qu'on n'a pas su
00:32:28les arrêter dans leur parcours de délinquance.
00:32:30On va s'intéresser un peu à la politique
00:32:32avec Michel Barnier qui continue à consulter.
00:32:34Là il se déplace, il était à Reims
00:32:36pour rencontrer les parlementaires d'horizon,
00:32:38Edouard Philippe, il a donné un petit calendrier
00:32:40pour la nomination de son gouvernement.
00:32:42On va rejoindre sur place Maxime Legay.
00:32:44Bonsoir Laurence,
00:32:46c'est un peu l'information politique
00:32:48de la journée, Michel Barnier
00:32:50qui s'est exprimé ici à Reims
00:32:52devant les journalistes peu avant
00:32:54son entretien avec les parlementaires
00:32:56du groupe horizon. Il a déclaré qu'il y aurait
00:32:58un nouveau gouvernement la semaine prochaine
00:33:00avant de préciser qu'il y aurait bien sûr
00:33:02des membres du groupe horizon dans ce dernier.
00:33:04De la nouvelle équipe gouvernementale,
00:33:06il a inévitablement été question
00:33:08ici avec les parlementaires
00:33:10du groupe horizon, de la ligne politique
00:33:12qui serait conduite et puis du rôle
00:33:14que compte jouer le parti d'Edouard Philippe
00:33:16dans ce dernier, question à laquelle
00:33:18a en partie répondu les cadres du groupe horizon
00:33:20Laurent Marcangeli et Claude Maluret
00:33:22qui ont pris la parole après cet entretien
00:33:24et qui ont dit être prêts
00:33:26à prendre leurs responsabilités,
00:33:28ils pourront rejoindre la future
00:33:30équipe gouvernementale de
00:33:32Michel Barnier. Le Premier ministre
00:33:34qui a poursuivi ensuite ses consultations
00:33:36et qui s'est dirigé vers la Seine-et-Marne
00:33:38pour échanger cette fois-ci avec
00:33:40François Bayrou et les parlementaires
00:33:42du MoDem. Merci Maxime Le Guerre.
00:33:44On va écouter Michel Barnier qui a dit
00:33:462-3 mots à la sortie de cette réunion.
00:33:48Ne soyez pas impatient.
00:33:50Quand vous me posez
00:33:52des questions sur une situation
00:33:54qui n'est pas encore produite,
00:33:56je ne suis pas patient. Moi je suis un
00:33:58paysan montagnard
00:34:00une étape après l'autre.
00:34:02Je veux dire, on est dans une nouvelle étape,
00:34:04une nouvelle page et il y aura
00:34:06un nouveau gouvernement. C'est la mission qui m'a été confiée
00:34:08et que j'ai acceptée.
00:34:10Ce ne sera pas un remaniement.
00:34:12On va avoir une équipe
00:34:14nouvelle qui va
00:34:16tenter et s'efforcer
00:34:18avec ténacité de répondre aux préoccupations
00:34:20des Français. Chacun est libre.
00:34:22Personne n'est obligé de venir à Matignon
00:34:24pour me donner des idées,
00:34:26des commentaires, des critiques.
00:34:28Je suis prêt à écouter les critiques.
00:34:30J'invite les gens, ils viennent, ils ne viennent pas.
00:34:32Ce n'est pas moi qui vais répondre à leur place.
00:34:34Ce n'est pas un remaniement.
00:34:36Ce sera un nouveau gouvernement, donc ça va valser.
00:34:38Ça va valser, attention, je ne sais pas ce que vous voulez dire par là.
00:34:40Est-ce que ça préfigure
00:34:42l'entrée de Manuel Valls au gouvernement ?
00:34:44À mon avis, il a un appel lui.
00:34:46Je n'en sais rien.
00:34:48C'est un homme de qualité, c'est un homme d'état.
00:34:50La constitution du nouveau gouvernement
00:34:52aura des raisons qui n'ont rien à voir
00:34:54avec les précédentes. Il y aura peut-être
00:34:56des visages qu'on voyait avant.
00:34:58Les raisons, c'est la représentation d'une équation politique
00:35:00qui est très compliquée, avec
00:35:02plein de petits partis.
00:35:04Qu'est-ce qu'il fait Michel Barnier ?
00:35:06C'est l'espèce de roi des Français
00:35:08qui fait la tournée des ducs du royaume de France.
00:35:10Il va voir les petites principautés.
00:35:12Il va voir Ensemble pour la République.
00:35:14Il va voir Le Modem cet après-midi.
00:35:16Horizon.
00:35:18Il ira voir sans doute demain
00:35:20Les Républicains.
00:35:22Qu'est-ce qu'essaye d'arracher Michel Barnier ?
00:35:24Il essaie de leur dire à tous, faites-moi confiance.
00:35:26Travaillons ensemble.
00:35:28Quand il va constituer une sorte de paella,
00:35:30il va falloir que toutes les sensibilités
00:35:32soient représentées. Il faudra un peu de tout.
00:35:34La difficulté, la grande difficulté,
00:35:36c'est que par exemple, je vous prends
00:35:38un exemple. La question de l'AME,
00:35:40l'aide médicale d'État. Les Républicains
00:35:42ont mis dans le pacte législatif,
00:35:44c'est-à-dire les points non négociables
00:35:46pour travailler avec ce gouvernement,
00:35:48le fait que l'AME serait transformée
00:35:50ou très fortement réduite.
00:35:52De l'autre côté, du côté de l'aile gauche
00:35:54du macronisme,
00:35:56tous sont vent debout contre cette idée
00:35:58et ne veulent pas aller plus loin sur l'immigration.
00:36:00Et ils ont tous en souvenir le projet
00:36:02de loi immigration que Gérald Darmanin
00:36:04avait essayé de faire voter dans une douleur,
00:36:06une souffrance extrême. Et ça reflétait
00:36:08une chose, c'est que le centre
00:36:10du macronisme à l'Assemblée nationale
00:36:12est vraiment au centre gauche
00:36:14et pas du tout à droite.
00:36:16Donc si vous essayez de ménager les uns,
00:36:18vous perdez les autres. Et c'est ça qui va être compliqué.
00:36:20Michel Barnier a annoncé
00:36:22son horizon,
00:36:24il ne va pas se prendre ce nom.
00:36:267 jours, il a fait comme ça.
00:36:287 jours, sauf que
00:36:30là, il a fait la tournée, c'est des consultations
00:36:32de toutes ses formations politiques.
00:36:34En coulisses, il y a des tractations autour de noms,
00:36:36mais il va vraiment prendre sa feuille
00:36:38et essayer de mettre des noms sur un papier
00:36:40à partir de la fin de cette semaine-là.
00:36:42Ce week-end, tranquillement, il va se poser la souffrance.
00:36:44Mais après, ça va être très compliqué. Si vous faites menter quelqu'un d'autre,
00:36:46vous pouvez perdre l'autre.
00:36:48Ce que vous gagnez d'un côté, vous pouvez le perdre de l'autre.
00:36:50J'ai l'impression que c'est une mission
00:36:52qui est objectivement très compliquée.
00:36:54On verra si Michel Barnier
00:36:56y parvient.
00:36:58C'est ce qu'il a vendu.
00:37:00Lui, c'est un négociateur.
00:37:02On verra.
00:37:04Bonne chance, bon courage.
00:37:06Le petit signal que j'entends, ce n'est pas un remaniement.
00:37:08C'est une nouvelle équipe.
00:37:10Ça veut dire du ballet.
00:37:12Ça serait souhaitable.
00:37:14Il y a des bons ministres, quand même.
00:37:16Je pense qu'on est face à une double équation.
00:37:18La ligne politique
00:37:20et le casting qui va avec.
00:37:22La ligne politique ne peut pas être la même.
00:37:24Les Français se sont prononcés
00:37:26et c'est effectivement un refus
00:37:28de la continuité du macronisme
00:37:30dans ce qu'il a
00:37:32incarné et porté
00:37:34le précédent gouvernement.
00:37:36C'est à peu près la seule leçon claire qu'on peut tirer des élections.
00:37:38C'est la seule leçon claire qu'on peut tirer des élections.
00:37:40Exactement. C'est une leçon très claire
00:37:42qui est incontestable, incontestée.
00:37:44Quoi qu'on puisse en dire.
00:37:46Donc la ligne, il faut qu'elle soit différente.
00:37:48Comment la ligne peut-elle être
00:37:50fondamentalement différente
00:37:52avec les femmes et les hommes
00:37:54qui seraient
00:37:56participants du précédent gouvernement ?
00:37:58Il faut un nouveau souffle sur la ligne,
00:38:00mais aussi sur l'incarnation.
00:38:02Dieu sait qu'en politique, l'incarnation, c'est fondamental.
00:38:04Parce que si vous avez
00:38:06une dynamique sur le terrain de la justice
00:38:08au nom de la vision de Barnier,
00:38:10mais que vous avez Éric Dupond-Moretti
00:38:12pour l'incarner, personne n'y croira.
00:38:14Alors qu'il est plein de qualité,
00:38:16je ne dis pas que les candidats précédents
00:38:18ne sont pas bons,
00:38:20mais c'est pareil sur la culture.
00:38:22Rachida Dati, même Darmanin
00:38:24qui ne démérite pas. Je pense qu'il faut
00:38:26une nouvelle dynamique.
00:38:28Il y en a qui veulent rester.
00:38:30Rudy ?
00:38:32Dans la paella que vous préparez avec
00:38:34Michel Barnier, nous ce qu'on veut,
00:38:36c'est pour épicer la chose.
00:38:38Et Alliance le demande depuis un an.
00:38:40La première fois qu'on a sorti le terme
00:38:42« choc d'autorité », c'est vraiment ça dont on a besoin.
00:38:44Je crois vraiment que les Français veulent entendre ça.
00:38:46Mais vraiment, ils ont besoin d'entendre ça.
00:38:48Alors, on ne veut pas des sauts de puce d'autorité
00:38:50comme on nous a avancé.
00:38:52Mais c'est ça qu'on demande.
00:38:54Donc on a besoin pour épicer cette paella
00:38:56dont vous parlez, on a besoin d'un choc d'autorité.
00:38:58Et on veut entendre ce terme parce qu'Alliance
00:39:00l'a donné il y a un an. Alors beaucoup l'ont repris.
00:39:02Beaucoup de politiques maintenant reprennent
00:39:04ce terme de choc d'autorité. Maintenant,
00:39:06ce qu'on veut, c'est le voir, c'est le vivre
00:39:08et c'est découvrir ce que ça va donner.
00:39:10Et qu'il soit incarné ce choc d'autorité.
00:39:12Alors, si on prend l'idée de la paella,
00:39:14elle demande beaucoup d'expérience.
00:39:16Elle demande beaucoup d'expérience
00:39:18et beaucoup de savoir-faire.
00:39:20Et moi, je trouve que Michel Barnier,
00:39:22justement, il a toute cette expérience.
00:39:24Cette expérience, et je dirais même
00:39:26une certaine élégance en politique.
00:39:28À un moment, on nous a dit qu'il faut rompre
00:39:30avec l'ancien monde. On nous a mis
00:39:32des profils McKinsey.
00:39:34Mais en fait, on se rend compte
00:39:36qu'aujourd'hui, il faut plutôt des gens
00:39:38qui ont vraiment de l'expérience
00:39:40qui prennent le temps,
00:39:42qui ne sont pas aussi...
00:39:44Vous avez vu la manière dont il a parlé
00:39:46aux journalistes en leur disant
00:39:48va béné, je suis là, je suis en train de travailler,
00:39:50ne soyez pas impatients.
00:39:52Et ça, c'est parce que c'est quelqu'un
00:39:54qui n'est pas soucieux de son image
00:39:56ou de la communication. Et tant mieux.
00:39:58Et je pense qu'on peut avoir de l'espoir.
00:40:00Mais comme moi, je ne vais pas accabler Emmanuel Macron
00:40:02qui a pris son temps pour désigner Michel Barnier.
00:40:04Je dis, il faut une semaine de plus.
00:40:06Sortez-nous juste un gouvernement qui tienne la route
00:40:08un an, au minimum un an.
00:40:10Un dernier mot Karim sur la politique.
00:40:12Ce qui vient d'être dit est à l'actif
00:40:14de M. Barnier.
00:40:16Mais pour concrétiser cela,
00:40:18il ne faut pas qu'il se retrouve encore une fois
00:40:20avec la même équipe ou les mêmes cadres.
00:40:22Personne n'y croira sinon.
00:40:24Aujourd'hui, il y a un crédit pour M. Barnier.
00:40:26Et un crédit qui va dans le sens de ce que vient de dire Naïma.
00:40:28C'est-à-dire que les Français en ont marre
00:40:30de ce jeunisme en politique.
00:40:32Ce concours de gamines de 30 ans
00:40:34qui n'ont jamais bossé, qui ne savent pas
00:40:36s'intéresser à l'entreprise, qui ont été attachés
00:40:38par le panthère.
00:40:40Moi, je considère que pour servir notre pays,
00:40:42il faut quand même avoir un peu un background.
00:40:44Et là, Barnier,
00:40:46il incarne effectivement cette forme
00:40:48de sagesse. On se dit finalement
00:40:50qu'il ne joue plus rien, à part l'intérêt de la France.
00:40:52Il n'a pas d'autres aspirations.
00:40:54Donc il faut qu'il s'entoure
00:40:56et qu'il donne le sentiment, qu'il nous donne
00:40:58à tous le sentiment, quelle que soit
00:41:00notre sensibilité politique, qu'il va avoir des femmes
00:41:02et des hommes qui vont être dans son sillage
00:41:04à lui, dans son sillon à lui.
00:41:06Parce que si on a des macronistes,
00:41:08on va se dire que finalement, les déjeuners à l'Elysée,
00:41:10c'était d'y aller encore,
00:41:12de reconduire les mêmes. Et ça, on n'en veut plus.
00:41:14Je pense qu'on veut une nouvelle ligne.
00:41:16On veut qu'il ait sa chance, parce que c'est l'intérêt du pays
00:41:18qui est en jeu, mais on veut que ça se fasse aussi
00:41:20avec des têtes nouvelles.
00:41:22Il nous reste quelques minutes avant la fin de cette première partie.
00:41:24Où étiez-vous le 11 septembre 2001 ?
00:41:26Je suis sûre que vous vous rappelez
00:41:28exactement de l'endroit où vous étiez.
00:41:30C'est dans ma voiture. J'allais à la rédaction
00:41:32à l'époque.
00:41:34Quand on a entendu à la radio
00:41:36ces attaques contre les tours jumelles,
00:41:38évidemment traumatisme
00:41:40à l'échelle planétaire.
00:41:42D'abord pour les Américains, il y a eu près de 3000 morts.
00:41:44Mais aussi pour le monde entier.
00:41:46On va juste revoir une image
00:41:48de cette séquence terrible.
00:41:50Et puis on va voir qu'effectivement, il y avait des cérémonies
00:41:52aujourd'hui à Ground Zero.
00:42:02On ne peut pas revoir ces séquences
00:42:04sans avoir des frissons.
00:42:06Parce que ça préfigurait
00:42:08ce qui est arrivé par la suite.
00:42:10Ce terrorisme islamiste
00:42:12à l'échelle planétaire.
00:42:14Et ces images hypnotiques qu'on a regardées
00:42:16pendant des heures.
00:42:18J'imagine que vous étiez plus jeune
00:42:20et peut-être pas encore journaliste.
00:42:22J'étais déjà journaliste.
00:42:24C'était un traumatisme pour chacun d'entre nous.
00:42:26Aujourd'hui, il y a eu une petite trêve
00:42:28dans la campagne américaine.
00:42:30Trump et Harris se sont retrouvés
00:42:32devant Ground Zero.
00:42:34Ces deux endroits qui symbolisent
00:42:36les tours jumelles qui se sont éprompondrées.
00:42:38On voit Joe Biden, l'actuel président.
00:42:40Kamala Harris et Donald Trump.
00:42:42Il n'y a pas Obama ?
00:42:44Je ne sais pas, je n'ai pas vu s'il y avait Barack Obama
00:42:46sur les images.
00:42:48Non, parce qu'il aurait été
00:42:50évidemment au premier rang.
00:42:52C'est Monsieur Bloomberg
00:42:54qu'on voit devant ?
00:42:56On va juste,
00:42:58cette petite trêve.
00:43:00Vous vous souvenez où vous étiez ?
00:43:02Pas de Giuliani ?
00:43:04C'est Giuliani, je crois.
00:43:06Je ne me souviens pas où j'étais.
00:43:08C'était la stupéfaction
00:43:10qu'on a appris la nouvelle à base d'Ordi.
00:43:12Moi, j'étais déjà policier.
00:43:14J'étais en région parisienne.
00:43:16La petite anecdote, c'est que j'étais
00:43:18à la brigade anticriminalité de Courbevoie
00:43:20et on patrouillait à la Défense.
00:43:22Je vous assure
00:43:24qu'on s'est posé la question.
00:43:26Parce qu'à la Défense,
00:43:28il y a des tours partout.
00:43:30On a reçu des messages en disant
00:43:32que ça ne peut pas arriver sur la Défense.
00:43:34J'ai ce souvenir avec les collègues
00:43:36et c'est vrai qu'on ne peut pas oublier
00:43:38ce moment-là, surtout quand on était en mission
00:43:40comme on l'était à la Défense.
00:43:42Je m'en souviens très bien
00:43:44parce que j'étais à une rencontre interhabitant
00:43:46autour d'actions
00:43:48parents-enfants.
00:43:50Je m'en souviens vraiment très bien.
00:43:52On a reçu un coup de fil dans le centre social.
00:43:54J'étais vraiment
00:43:56abasourdie
00:43:58mais j'étais vraiment très triste.
00:44:00Je veux vous le dire avec mon cœur.
00:44:02J'étais triste que ce soit
00:44:04un attentat terroriste
00:44:06fait par des musulmans.
00:44:08Ça m'a extrêmement touchée.
00:44:10Et vous êtes encore touchée aujourd'hui.
00:44:12Oui, je suis très touchée parce que
00:44:14j'étais très jeune et ça m'a...
00:44:16Je ne sais pas comment vous dire les choses.
00:44:18Après tout ce qui s'en est suivi,
00:44:20je me suis sentie touchée dans ce que j'étais,
00:44:22même si j'avais bien évidemment
00:44:24rien à voir.
00:44:26Mais ça m'a vraiment touchée.
00:44:28Et ça a créé aussi
00:44:30en ce moment-là, je me souviens,
00:44:32des situations aussi
00:44:34où les gens vous regardaient un peu en chien de faïence
00:44:36parce que les gens ont eu peur.
00:44:38C'était quelque chose qui a été extrêmement choquant.
00:44:40Ça a été
00:44:42terrible pour le monde.
00:44:44Et puis tout ce qui s'est suivi.
00:44:46Je me souviens aussi
00:44:48de ce qui s'est passé
00:44:50en Irak.
00:44:52L'intervention en Irak qui m'a meurtrie aussi.
00:44:54Vous voyez, c'est toute cette avalanche
00:44:56suite à ça
00:44:58qui m'a vraiment...
00:45:00Et ça a été un point de bascule.
00:45:02Le terrorisme était planétaire.
00:45:04Le XXIe siècle a vraiment commencé
00:45:06à ce moment-là en réalité.
00:45:08C'est l'ère du nouveau terrorisme
00:45:10qu'on n'imaginait pas. C'est un peu ce que vous disiez tout à l'heure.
00:45:12C'est le terrorisme islamiste
00:45:14qu'on avait sous-estimé, qu'on n'avait pas vu.
00:45:16Et puis ensuite avec l'engrenage,
00:45:18avec effectivement l'envoi
00:45:20des troupes américaines, toute la région
00:45:22qui est totalement déstabilisée.
00:45:24Et puis toutes les conséquences qui ont entraîné aussi.
00:45:26La traque de Ben Laden.
00:45:28La région déstabilisée qui a entraîné
00:45:30pas sur ce théâtre-là mais sur d'autres théâtres
00:45:32l'engagement de la France.
00:45:34Et puis d'autres régions qui se sont aussi soulevées,
00:45:36qui se sont dites, pour lutter
00:45:38contre l'impérialisme à la fois américain
00:45:40et occidental, donc européen,
00:45:42il faut commettre
00:45:44ce type d'action. Voilà, c'est quelque chose
00:45:46auquel on n'était absolument pas préparés
00:45:48et on a dû basculer, changer
00:45:50complètement. C'était à partir
00:45:52de ce moment-là où vraiment il y a eu des contrôles renforcés
00:45:54dans les aéroports. Vous vous souvenez ?
00:45:56Plus de liquide dans les avions.
00:45:58Et puis l'apparition des portiques de sécurité
00:46:00partout. En fait on a
00:46:02aussi changé. Maintenant on est
00:46:04totalement habitués, on ne sait plus du tout.
00:46:06Mais on a basculé d'air
00:46:08d'un point de vue sécuritaire. Et puis je pense
00:46:10que c'était le début
00:46:12d'un phénomène où tout le monde s'est dit
00:46:14en fait, qui que vous soyez, que vous soyez
00:46:16riche, pauvre, où vous habitiez,
00:46:18vous pouvez être menacé très directement
00:46:20non pas par ce que vous avez fait mais par ce que
00:46:22vous êtes ou à cause de votre carte d'identité.
00:46:24Et puis il y a toute la stratégie de communication des terroristes
00:46:26qui s'est mise en place. Bien sûr.
00:46:28Avec cette frappe au plein cœur des Etats-Unis.
00:46:30Et puis cette communication vidéo
00:46:32avec les fameuses cassettes qui étaient envoyées.
00:46:34Tout a commencé en 2001.
00:46:36Tout était là.
00:46:38C'était une guerre asymétrique,
00:46:40même dans la communication où il y avait ces cassettes,
00:46:42on cherchait à les dater. Je me souviens
00:46:44à posteriori parce que ça m'avait passionné.
00:46:46Et donc voilà, c'est une nouvelle ère
00:46:48dans laquelle on est entré.
00:46:50Voilà pour ce terrible 11 septembre 2001.
00:46:5223 ans après
00:46:54l'Amérique et le monde entier se souvient.
00:46:56On fait une petite pause. On se retrouve dans un instant
00:46:58dans la seconde partie de Punchline sur CNews
00:47:00et sur Europe 1. A tout de suite.
00:47:04Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:47:06Bienvenue dans Punchline ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:47:08L'insécurité est l'une des
00:47:10grandes préoccupations des français.
00:47:12La deuxième, très exactement juste,
00:47:14derrière le pouvoir d'achat.
00:47:16Mais ça, je ne vous l'apprends pas, vous le saviez très bien
00:47:18puisque vous vivez dans le réel
00:47:20et vous n'êtes pas déconnectés comme tous ces bobos
00:47:22qui affirment qu'il n'y a pas de hausse de la violence
00:47:24et que l'insécurité est un sentiment.
00:47:26La question c'est où sommes-nous
00:47:28en sécurité ? Pas dans la rue
00:47:30où l'on peut se faire renverser sur un passage
00:47:32piéton par un rodéo urbain,
00:47:34où l'on peut se faire agresser pour un oui ou pour un non,
00:47:36pas à la maison non plus où les violences
00:47:38sont parfois le lot quotidien de certaines familles,
00:47:40pas à l'école non plus
00:47:42où les enfants peuvent se faire molester par d'autres
00:47:44élèves, mais on l'a vu aussi par une enseignante,
00:47:46même si soyons lucides, c'est souvent
00:47:48les professeurs que se font agresser
00:47:50dans leur classe, il ne faut pas l'oublier.
00:47:52Décidément, il est temps que quelqu'un
00:47:54au plus haut sommet de l'Etat entende
00:47:56cette demande d'autorité formulée par
00:47:58les français. Michel Barnier, le nouveau
00:48:00Premier ministre, nous promet un gouvernement
00:48:02pour la semaine prochaine, tant mieux,
00:48:04en espérant que le tandem qu'il mettra
00:48:06à l'intérieur et à la justice
00:48:08soit sur la même longueur d'onde,
00:48:10celle de la fermeté.
00:48:12On va en débattre ce soir dans Punchline.
00:48:28Et il est 18h, d'abord le rappel des titres
00:48:30de l'actualité sur CNews et sur Europe 1.
00:48:32Le motard responsable de la mort
00:48:34de la petite Camilia, Valoris,
00:48:36reste sous contrôle judiciaire.
00:48:38En attendant son procès, la chambre
00:48:40de l'instruction de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence
00:48:42a confirmé la décision du juge
00:48:44des libertés et de la détention. L'adolescente
00:48:46de 19 ans est mise en examen pour homicide involontaire.
00:48:48Il reste jusqu'à 7 ans de prison.
00:48:50On va entendre dans un instant la réaction du papa
00:48:52de Camilia. Le procès des viols
00:48:54de Mazan se poursuit, mais sans le principal
00:48:56accusé, Dominique Pellicou est malade.
00:48:58Il ne pourra pas comparaître. Avant lundi
00:49:00prochain, son état de santé s'est
00:49:02aggravé, a affirmé le président de la Cour.
00:49:04Les Etats-Unis commémorent
00:49:06aujourd'hui les attentats du 11 septembre
00:49:082001, où le lendemain du débat
00:49:10télévisé, Donald Trump et Kamala Harris
00:49:12ont assisté ensemble
00:49:14à la cérémonie de dommage aux victimes
00:49:16à New York, à Ground Zero. Les deux
00:49:18candidats à l'élection présidentielle se sont serrés
00:49:20la main à cette occasion, sous le regard
00:49:22de l'actuel président Joe Biden.
00:49:24341ème
00:49:26jour de détention pour les otages
00:49:28détenus par l'organisation terroriste du Hamas
00:49:30dans la bande de Gaza. Deux de ces otages sont français.
00:49:32Ils sont hommes au fer et au hannes.
00:49:34Nous pensons à tous ces otages et à leurs familles.
00:49:36Nous demandons, une fois de plus, leur libération immédiate
00:49:38et sans condition.
00:49:40Il est 18h01 et 30 secondes. Nous sommes en direct
00:49:42sur CNews et Europe 1 avec
00:49:44Louis de Ragnel. Bonsoir Louis. Bonsoir Laurence.
00:49:46Avec Jean-Claude Lejeune, merci d'être avec nous.
00:49:48Naïm Fadel est là, essayiste.
00:49:50Et Rodi Mana, qui est policier porte-parole du
00:49:52syndicat Alliance. On va s'intéresser tout de suite
00:49:54à Valoris, à ce qui s'est passé
00:49:56à Valoris, avec la décision
00:49:58de maintien de contrôle judiciaire
00:50:00sur le jeune homme qui a provoqué
00:50:02la mort accidentelle de la petite Camélia
00:50:04à 7 ans. On va
00:50:06voir que le papa de la petite
00:50:08fille est désespéré de cette décision.
00:50:10Et on va d'abord entendre
00:50:12les explications de Célia Barotte sur cette décision
00:50:14de justice. Célia.
00:50:16La chambre d'instruction de la Cour
00:50:18d'appel d'Aix-en-Provence a confirmé
00:50:20le choix du juge des libertés
00:50:22et de la détention de placer sous contrôle
00:50:24judiciaire Mathéo B. Dans son arrêt,
00:50:26la Cour relève que les éléments
00:50:28essentiels ont déjà été recueillis
00:50:30comme les images de vidéosurveillance,
00:50:32les témoignages et que le jeune mis en
00:50:34examen pour homicide involontaire
00:50:36ne peut pas interférer sur l'exploitation
00:50:38de ces éléments. Pour les magistrats,
00:50:40il n'est pas démontré qu'il est en capacité
00:50:42de réitérer les faits,
00:50:44ni d'exercer des pressions sur
00:50:46les témoins. La Cour a tout de même
00:50:48reconnu le trouble à l'ordre public
00:50:50causé par ce drame, mais la volonté
00:50:52de mettre fin à ce trouble ne peut pas
00:50:54motiver une détention provisoire
00:50:56en matière correctionnelle. Enfin,
00:50:58pour rappel, le contrôle judiciaire
00:51:00sous lequel est placé Mathéo B
00:51:02lui impose plusieurs obligations
00:51:04comme celle de pointer au commissariat d'Antibes
00:51:06toutes les deux semaines, de ne pas
00:51:08quitter les Alpes-Maritimes, de ne pas
00:51:10se rendre à Vallauris. Le jeune homme a également
00:51:12l'interdiction de conduire tout véhicule
00:51:14terrestre à moteur. Son permis
00:51:16de conduire lui a été retiré.
00:51:18Merci beaucoup Célia Barotte.
00:51:20C'est la décision de la justice. Rody Manat,
00:51:22le contrôle judiciaire n'est pas mis en détention
00:51:24alors que c'était le parquet de Grasse
00:51:26qui avait demandé cette mise en détention pour ce jeune homme de 19 ans.
00:51:28Tout à fait. Les magistrats
00:51:30pour la détention provisoire,
00:51:32il y a plusieurs cadres. Célia l'a bien dit,
00:51:34le seul qui peut être tenu, c'est le
00:51:36trouble à l'ordre public. Ils n'ont pas
00:51:38considéré qu'il n'était suffisant pour
00:51:40le placer en détention. Après, il faut se placer
00:51:42à la place du papa.
00:51:44Il a perdu une petite de 7 ans
00:51:46avec un individu
00:51:50qui a fait n'importe quoi sur sa moto.
00:51:52Il faut se dire les choses.
00:51:54Qui dit la roue arrière était involontaire,
00:51:56j'ai rien pu faire pour éviter l'accident.
00:51:58S'il roulait normalement,
00:52:00l'accident n'aurait pas eu lieu.
00:52:02C'est une grosse faute
00:52:04qui a provoqué un drame absolu.
00:52:06Je comprends la famille, je comprends
00:52:08l'émotion même d'un pays.
00:52:10Mais les magistrats ont décidé de rester dans leur cadre.
00:52:12C'est leur choix.
00:52:14Le papa de Camélia était sur notre antenne cet après-midi.
00:52:16Evidemment, il dit
00:52:18sa colère. Écoutez-le.
00:52:20Aujourd'hui, on me dit
00:52:22que ce n'est pas un danger.
00:52:24On le laisse en liberté.
00:52:26Mon maquille est enterré.
00:52:28Ce que j'espérais aujourd'hui
00:52:30de la justice, c'est de limiter
00:52:32déjà ces dégâts en attendant
00:52:34que la loi change.
00:52:36De faire réfléchir ces enfants,
00:52:38ces mineurs, ces adultes,
00:52:40ces...
00:52:42Ces conducteurs.
00:52:44C'est foudre la route.
00:52:46De leur faire comprendre
00:52:48qu'il y a un risque.
00:52:50Quand vous ne respectez pas la loi,
00:52:52il y a un risque.
00:52:54Là, ce qu'on leur dit aujourd'hui, faites ce que vous voulez.
00:52:56Voilà. Faites ce que vous voulez.
00:52:58De toute façon, vous allez garder votre liberté.
00:53:00Et vous serez peut-être
00:53:02jugés dans un an ou deux.
00:53:04Et entre-temps, voilà.
00:53:06Ma fille avait un trajet de 300 m à faire
00:53:08aller-retour.
00:53:10Avec un seul passage piétant à traverser.
00:53:12Vous allez me dire que dans la France,
00:53:14avec tout ce qu'on a comme moyens,
00:53:16on n'est même pas capables d'être en sécurité
00:53:18sur un trajet de 300 m.
00:53:20Voilà pour le papa de Camilia
00:53:22qui dit qu'une vie n'a visiblement pas d'importance.
00:53:24Naïma Mfadel.
00:53:26Oui, moi, je comprends son émotion.
00:53:28C'est un drame terrible.
00:53:30Et je comprends sa peine.
00:53:32Et puis, sa colère.
00:53:34Et effectivement, il faut rappeler que ce chauffard
00:53:36n'a pas respecté tout simplement le code de la route.
00:53:38Il peut nous raconter ce qu'il veut.
00:53:40Il y avait un passage pour piétons.
00:53:42Il y avait une voiture qui s'était arrêtée.
00:53:44Et il ne s'est pas arrêté.
00:53:46Au contraire, il a doublé cette voiture.
00:53:48Et puis, moi, je pense qu'il aurait fallu
00:53:50l'emprisonner pour en faire un exemple.
00:53:52Un exemple.
00:53:54Vraiment.
00:53:56Pour montrer à tous ces chauffards,
00:53:58à tous ceux qui refusent d'obtempérer,
00:54:00à tous ceux qui font des rodéos urbains,
00:54:02même s'il n'a pas vraiment le profit.
00:54:04Il dit que c'était involontaire.
00:54:06La moto est montée toute seule.
00:54:08Oui, mais Laurence, rappelez-vous une chose.
00:54:10Moi, je veux bien qu'on dise
00:54:12qu'on est en train de regarder
00:54:14le cadre, etc.
00:54:16Mais rappelez-vous
00:54:18qu'on a quand même emprisonné un policier
00:54:20pendant six mois
00:54:22parce qu'on avait peur de la réaction,
00:54:24notamment dans les cafés.
00:54:26Ça n'a pas empêché la réaction des émeutes urbaines.
00:54:28Oui, ça n'a pas empêché.
00:54:30Et on ne l'a pas laissé sortir
00:54:32parce qu'on s'est dit que ça allait peut-être reprendre.
00:54:34Donc, d'un côté, on est prêts
00:54:36à faire ça parce qu'il y a une injonction
00:54:38aussi de l'opinion.
00:54:40Certaines opinions.
00:54:42Et là, regardez.
00:54:44Regardez la dignité de cet homme.
00:54:46Bien sûr, de ce père qui dit...
00:54:48En fait, on n'envoie aucun signal.
00:54:50On n'envoie le signal.
00:54:52Après, les juges ont décidé
00:54:54en conscience.
00:54:56Le garçon avait des caractéristiques de représentation.
00:54:58Nous, on n'a pas le dossier.
00:55:00Je ne rentre même pas dedans.
00:55:02Ce que je constate simplement, c'est que le parquet
00:55:04requit le placement en détention.
00:55:06Donc, le parquet avait sans doute aussi des raisons
00:55:08de justifier ce placement en détention.
00:55:10Bref, maintenant, c'est la justice qui a tranché.
00:55:12Après, on parle de détention provisoire.
00:55:14Ensuite, il va y avoir un procès.
00:55:16Et peut-être que cet individu
00:55:18sera condamné à une peine de prison ferme.
00:55:20On verra.
00:55:22Souvent, on parle de ces sujets-là
00:55:24quand ils surviennent.
00:55:26On parle des procès, des condamnations.
00:55:28Je trouve que c'est typiquement un sujet qu'il faudrait suivre.
00:55:30Mais je pense aussi à plein de Français,
00:55:32des gens de bonne foi, de bonne volonté,
00:55:34qui sentent un sentiment d'injustice cruelle.
00:55:36Ils se mettent à la place des parents
00:55:38et se disent, mais ce serait mon fils ou ma fille.
00:55:40Mon fils ou ma fille.
00:55:42C'est l'expression maintenant qui est utilisée.
00:55:44Elle a pris perpétuité.
00:55:46Je ne la reverrai jamais.
00:55:48Et l'autre en face, il dort tranquillement chez lui ce soir.
00:55:50Alors, le contrôle judiciaire, je veux bien,
00:55:52il n'a pas le droit d'aller à Valoris et il doit aller
00:55:54dans un commissariat de police deux fois par mois,
00:55:56une fois tous les 15 jours.
00:55:58On peut vivre de manière très tranquille
00:56:00avec ces deux contraintes qui vous pèsent sur la tête.
00:56:02C'est quand même très limité.
00:56:04Je pense aussi à tous ces Français
00:56:06qui trouvent qu'il y a un deux poids deux mesures,
00:56:08qui se disent, nous on paye nos impôts, on paye nos amendes,
00:56:10on fait tout bien.
00:56:12Et puis de l'autre côté, on a l'impression parfois
00:56:14que la justice laisse ces gens en liberté.
00:56:16Ils peuvent dormir tranquille le soir chez eux.
00:56:18Et nous, non.
00:56:20Je pense que c'est le cas d'école
00:56:22qui vient nous prouver que la justice est pensée
00:56:24pour les délinquants et pour leurs droits
00:56:26et pas pour les victimes.
00:56:28Ce que vient de décrire Louis Briamant,
00:56:30c'est l'état d'esprit d'une victime.
00:56:32Dans toutes les affaires, c'est la même chose.
00:56:34Elles se sentent complètement abandonnées,
00:56:36pas du tout défendues par la justice, etc.
00:56:38En revanche, placez-vous du point de vue du délinquant.
00:56:40Lui, la question de savoir s'il va influencer des témoins,
00:56:42ah ben non, il n'a pas le profil.
00:56:44Du coup, on élimine cette chose-là.
00:56:46Je précise juste que ce n'est pas une décision
00:56:48de magistrats gauchistes, c'est juste qu'ils ont appliqué la loi.
00:56:50Ça existe comme vous l'avez dit.
00:56:52Et ça existe dans plein d'autres cas.
00:56:54Ensuite, la question des troubles à l'ordre public
00:56:56auraient pu être discutés.
00:56:58Ils n'ont pas retenu parce qu'on n'a pas exagéré, etc.
00:57:00Et vous avez, en fait, à la fin,
00:57:02tout a été pensé pour savoir si ce délinquant,
00:57:04de fait, il n'est pas condamné encore,
00:57:06mais si cette personne qui a quand même
00:57:08été à l'origine de la mort d'un enfant
00:57:10va vivre avec des droits qui seront respectés.
00:57:12Et Louis a rappelé aussi les conditions
00:57:14de ce contrôle judiciaire.
00:57:16Ça va, il ne va pas être traumatisé, ce monsieur.
00:57:18Donc, en fait,
00:57:20on est au cœur du problème.
00:57:22Oui, on met le délinquant au centre du système
00:57:24et la victime, elle est abandonnée,
00:57:26elle est livrée à elle-même.
00:57:28Il a d'ailleurs beaucoup de maîtrise
00:57:30de lui-même.
00:57:32Et, en fait,
00:57:34il faut comprendre qu'on demande ça à toutes les familles des victimes de France.
00:57:36Monsieur, il a dit, d'ailleurs, ce matin
00:57:38chez Pascal Praud, dans l'émission de Pascal sur Europe,
00:57:40qu'il avait plus reçu de soutien de la part des Français
00:57:42que de la part de la justice.
00:57:44Et c'était vraiment poignant.
00:57:46Juste avant de refermer cette page, je voudrais écouter
00:57:48les habitants de Vallauris parce qu'ils sont toujours sous le choc.
00:57:50Ils n'encaissent toujours pas, ce drame,
00:57:52ces temps-là. Écoutez-les.
00:57:54Moi, je descends tous les jours
00:57:56ranger les fleurs, pouvoir
00:57:58arroser les plantes.
00:58:00L'émotion est toujours très, très grande.
00:58:02Les gens, ils ont été choqués.
00:58:04Une fillette de 7 ans, ça les a
00:58:06beaucoup touchés. Il y a eu un avant.
00:58:08A priori, il y aura certainement un après.
00:58:10Ça a été un choc dans le quartier. Ça a parlé pendant
00:58:12bien 8-10 jours facilement
00:58:14et peut-être encore un peu aujourd'hui.
00:58:16Moi, quand je traverse, maintenant, je fais beaucoup plus d'attention.
00:58:18Et quand je traverse, ça me rappelle
00:58:20quand j'étais petite.
00:58:22J'avoue, ça me fait un peu peur en même temps.
00:58:24Je regarde tout
00:58:26parce qu'il faut faire attention
00:58:28pour ne pas se faire percuter et pour ne pas mourir.
00:58:30Je regarde de droite à gauche
00:58:32en faisant attention, bien sûr,
00:58:34parce qu'on n'est pas à l'abri de quelque chose.
00:58:36Madame Fadel, c'est ça qui est terrible.
00:58:38On voit que l'ombre de choc, en fait,
00:58:40elle touche les jeunes, elle touche les enfants, elle touche les adultes.
00:58:42En fait, ça se répand absolument partout, ce drame.
00:58:44Oui, puis ils ont l'air de...
00:58:46La famille est très connue.
00:58:48Ils sont très investis dans le club de foot.
00:58:50Et puis, ils ont aussi dit
00:58:52qu'il y a eu déjà des drames.
00:58:54Florence, en 3 ans, il y a eu 5 accidents.
00:58:56Il y a aussi la question.
00:58:58Je me permets de l'aborder.
00:59:00On a eu des débats houleux avec Naïma sur ce sujet.
00:59:02Oui, parce que...
00:59:04La dangerosité de cet endroit.
00:59:06Non, mais il est connu aussi pour être...
00:59:08Mais Naïma pense qu'il faut mettre la faute.
00:59:10Moi, je pense que le problème,
00:59:12c'est cette personne qui fait n'importe quoi.
00:59:14Tu as vu ce que j'ai dit tout à l'heure.
00:59:16On termine là.
00:59:18Mais ce drame-là nous montre encore combien heureusement...
00:59:20Et vous savez, ce qu'il a dit le papa aussi,
00:59:22c'est qu'heureusement qu'il a eu tous ses voisins
00:59:24qui sont venus le soutenir.
00:59:26Et ça, c'est extrêmement important.
00:59:28Petite pause. On se retrouve dans un instant
00:59:30dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:59:32On reviendra sur ce qui s'est passé dans une école maternelle
00:59:34où une petite fille de 3 ans a été molestée
00:59:36par son institutrice.
00:59:38L'avocate de la mère de cette petite fille
00:59:40sera sur notre plateau.
00:59:42On entendra aussi la maman de la petite fille
00:59:44qui donne les nouvelles de la petite
00:59:46qui dit qu'elle est traumatisée.
00:59:48A tout de suite dans notre émission.
00:59:5218h16, on se retrouve en direct
00:59:54dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:59:56Je vous revois.
00:59:58On reçoit maître Vanessa Edberg.
01:00:00Bonsoir à vous. Merci.
01:00:02Vous êtes l'avocate de la maman
01:00:04de la petite fille de 3 ans
01:00:06qui a été molestée par son institutrice,
01:00:08sa professeure des écoles,
01:00:10dans une école parisienne.
01:00:12On en a énormément parlé depuis le jour.
01:00:14Cela provoque un véritable débat
01:00:16sur la façon dont on doit répondre
01:00:18à ce type de situation,
01:00:20que l'on soit la personne qui filme
01:00:22ou encore plus l'enseignante
01:00:24qui se doit de garder son calme.
01:00:26D'abord, des nouvelles de la petite.
01:00:28Comment va-t-elle ?
01:00:30Elle est toujours en état de choc.
01:00:32Elle a été à l'hôpital dans le cadre de la procédure
01:00:34pour que le médecin puisse évaluer
01:00:36et quantifier le préjudice en ITT.
01:00:38Le rapport laisse paraître
01:00:40un état de choc sévère.
01:00:42Je ne vois pas comment il pourrait y avoir
01:00:44moins de 8 jours d'ITT,
01:00:46mais on se fera fixer dans les prochains mois.
01:00:48On peut parler d'ITT ?
01:00:50Pour une enfant de 3 ans ?
01:00:52Tout à fait. C'est juste une façon
01:00:54de quantifier le préjudice.
01:00:56Les médecins, les psychologues
01:00:58sont en train d'évaluer le traumatisme
01:01:00qu'elle a ressenti.
01:01:02Elle va devoir être suivie par des psychologues.
01:01:04C'était sa première rentrée scolaire
01:01:06dans l'école qui se nomme maternelle.
01:01:08Ce n'est pas un nom anodin.
01:01:10C'était ses premiers jours d'école
01:01:12qu'elle avait imaginé,
01:01:14dont elle avait parlé avec ses frères et soeurs.
01:01:16Elle attendait ça avec impatience.
01:01:18C'est vraiment un traumatisme sévère
01:01:20qu'elle subit.
01:01:22Elle ne veut pas retourner à l'école.
01:01:24Elle ne regarde pas les adultes dans les yeux.
01:01:26Elle ne veut absolument pas parler de sa maîtresse.
01:01:28Elle subit encore quelques désagréments
01:01:30très intimes que je ne dévoilerai pas sur le plateau.
01:01:32La maman de cette petite fille
01:01:34qui est donc votre cliente
01:01:36a réagi hier sur le plateau de Cyril Hanouna.
01:01:38Elle explique notamment comment
01:01:40elle a appris l'agression de sa fille
01:01:42parce que c'est l'autre maman qui l'a prévenue
01:01:44écouter son témoignage.
01:01:46Ma maman a caché vite fait le téléphone.
01:01:48Elle n'a rien dit
01:01:50parce qu'elle a peur pour l'équipe de l'école.
01:01:52Il vient supprimer le vidéo.
01:01:54Il lève le téléphone, tout ça.
01:01:56Elle a resté deux jours à chercher moi.
01:01:58Elle a trouvé moi jeudi à 16h30.
01:02:00Moi, par hasard, je viens pour récupérer ma fille
01:02:02à 16h30.
01:02:04Elle m'a dit, c'est ta fille ?
01:02:06J'ai dit, oui, c'est ma fille.
01:02:08Elle m'a dit, venez avec moi.
01:02:10On a rentré dans la deuxième classe.
01:02:12On a fermé la porte.
01:02:14Elle m'a montré le vidéo.
01:02:16En fait, moi, comme j'étais dans le choc,
01:02:18j'étais vraiment tremblée.
01:02:20Je n'ai rien parlé, vraiment.
01:02:22J'ai vu le vidéo, mais je n'ai pas accepté.
01:02:24J'ai resté un moment respiré dans la classe.
01:02:26Après, j'ai sorti.
01:02:28J'ai trouvé elle devant moi.
01:02:30Je n'ai pas parlé du tout,
01:02:32mais j'ai sorti directement.
01:02:34J'ai cherché la directrice.
01:02:36Je n'ai pas trouvé.
01:02:38Elle n'était pas dans l'école.
01:02:40J'ai monté directement au commissariat.
01:02:42Elle a déposé une plainte.
01:02:44Exactement.
01:02:46Elle a vraiment eu un comportement très digne.
01:02:48Elle a gardé son sang-froid.
01:02:50Elle a croisé la maîtresse.
01:02:52La maman qui a filmé la scène
01:02:54est venue la voir à la sortie de l'école
01:02:56pour lui montrer la vidéo.
01:02:58Elle lui a montré ça dans une salle de classe.
01:03:00Elle a dirigé droit vers le commissariat pour déposer la plainte.
01:03:02Elle voulait voir la directrice, j'imagine.
01:03:04Exactement.
01:03:06Elle ne l'a pas vue.
01:03:08On va écouter, si vous le permettez,
01:03:10la procureure de Paris.
01:03:12Elle pointe aussi du doigt
01:03:14la non-intervention de la personne
01:03:16qui filmait la scène.
01:03:18Il s'agit de faits de violence.
01:03:20Il conviendra d'en déterminer
01:03:22l'incapacité totale de travail pour cet enfant.
01:03:24J'ai cru comprendre
01:03:26que les examens médicaux étaient en cours
01:03:28et qu'en fonction des circonstances aggravantes
01:03:30qui peuvent être plurielles
01:03:32dans ce dossier,
01:03:34les peines peuvent s'échelonner
01:03:36entre 3 et 7 ans d'emprisonnement
01:03:38et des peines d'amende.
01:03:40Il appartient au raisonnement de chacun
01:03:42de faire sien ce qu'il doit faire.
01:03:44C'est vrai qu'on peut être
01:03:46quelques peu surpris
01:03:48de ce fait de filmer
01:03:50cette non-intervention
01:03:52des faits de violence
01:03:54tels qu'ils semblent être répercutés
01:03:56par les vidéos
01:03:58qui sont diffusées sur les réseaux sociaux
01:04:00sont avérées.
01:04:02L'intervention aurait été sans doute
01:04:04la meilleure des solutions.
01:04:06Mais encore une fois,
01:04:08les enquêtes sur ce type de faits
01:04:10qui sont rares,
01:04:12les plaintes de parents
01:04:14contre les enseignants sont très peu nombreuses.
01:04:16Voilà pour la procureure de Paris.
01:04:18Maître Hender, vous êtes l'avocate de la maman
01:04:20de cette petite fille. Elle envisage de porter plainte
01:04:22contre cette maman qui a filmé la scène ?
01:04:24Ce qui s'est passé exactement,
01:04:26c'est que l'avant-veille,
01:04:28la petite fille était partie voir sa maman
01:04:30pour lui dire, regarde mon dos,
01:04:32la maîtresse m'a donné un coup.
01:04:34La maman a vérifié, elle n'a rien vu.
01:04:36Malheureusement, elle n'a pas
01:04:38mesuré la portée des mots de sa petite fille
01:04:40qui reste un bébé de 3 ans
01:04:42avec les termes qu'elle peut utiliser.
01:04:44C'est seulement à la faveur de cette vidéo
01:04:46qu'elle s'est rendue compte de la gravité
01:04:48de la situation. Nous nous remercions
01:04:50évidemment cette maman.
01:04:52Il faut avoir conscience qu'il s'agit là
01:04:54la personne qui a filmé
01:04:56est étrangère.
01:04:58Elle était un petit peu en état de sidération.
01:05:00Elle ne connaît pas peut-être
01:05:02pas très bien les us et coutumes
01:05:04qui sont pratiqués dans les écoles françaises
01:05:06et je pense qu'elle considère que la maîtresse
01:05:08représente l'autorité
01:05:10et qu'elle n'a juste, le temps était trop court
01:05:12pour savoir comment réagir.
01:05:14Louis Dragnel, une question ?
01:05:16La maîtresse évidemment n'aurait pas dû faire ça
01:05:18mais la question que beaucoup se posent
01:05:20est-ce que ça ne va pas un peu trop loin ?
01:05:22Trop loin dans le sens où
01:05:24quand on regarde même la procureure
01:05:26de Paris qui parle de peine d'incarcération
01:05:28vous parlez de 8 jours d'ITT
01:05:30moi je pense aussi à la petite fille
01:05:32qui est du coup au centre d'une attention
01:05:34incroyable. A 3 ans on n'est pas aussi
01:05:36préparé pour faire face
01:05:38aux médias, la pression de la famille
01:05:40et tout ça. Est-ce que ça ne va pas un peu
01:05:42trop loin ? Alors cher monsieur
01:05:44le code pénal ne date pas d'aujourd'hui.
01:05:46Cette infraction est visée dans le code pénal
01:05:48et cette infraction prévoit
01:05:503 circonstances aggravantes
01:05:52qui sont également prévues dans le code pénal
01:05:54et qui sont sans interprétation
01:05:56possible. Alors il y a certains textes
01:05:58de la loi qui laissent place à l'interprétation
01:06:00et les juges viennent
01:06:02dans leur jurisprudence interpréter
01:06:04ces lois. Parfois, il n'y a pas de consensus
01:06:06mais ici il n'y a pas de lieu...
01:06:08Et l'infraction, comment vous la nommez ?
01:06:10C'est agression sur enfant de mineur ?
01:06:12Alors il s'agit d'une violence
01:06:14avec des circonstances aggravantes
01:06:16Il y a 7 circonstances aggravantes
01:06:18possibles, elle en remplit 3.
01:06:20Donc quand j'entends ce matin
01:06:22sur CNews également, pardonnez-moi
01:06:24mais Pascal Praud
01:06:26dire que c'est anecdotique
01:06:28Non ! Une infraction pénale !
01:06:30Pascal Praud a commencé,
01:06:32je peux me permettre, son éditorial
01:06:34il l'a scandé absolument pendant toute son émission
01:06:36Il est inacceptable
01:06:38de lever la main sur un enfant
01:06:40de 3 ans.
01:06:42Il a été d'une clarté absolue
01:06:44sur ce sujet.
01:06:46J'ai 4 enfants, la question...
01:06:48Ce terme d'anecdotique, c'est tout
01:06:50sauf anecdotique, c'est une infraction pénale
01:06:52grave qui s'est déroulée ici
01:06:54et peut-être que les gens n'en ont pas
01:06:56conscience, parce qu'attention, les mentalités
01:06:58ont évolué, la fessée était encore
01:07:00permis à l'école, il y a effectivement
01:07:02lors de la génération de nos parents
01:07:04peut-être.
01:07:06Vous ne trouvez pas qu'il y a une disproportion dans le phénomène médiatique
01:07:08autour de cette fessée
01:07:10que n'aurait pas dû recevoir cet enfant ?
01:07:12Ce n'est pas une fessée,
01:07:14c'est un coup porté à son dos qui a fait chuter
01:07:16la gamine.
01:07:18Laissez-la terminer.
01:07:20Est-ce qu'on est obligé d'en parler
01:07:22autant de cette manière-là ?
01:07:24Évidemment, il faut qu'elle se défende,
01:07:26tout ce que vous voulez, mais moi j'ai l'impression
01:07:28que c'est totalement démesuré.
01:07:30Je vais vous dire mon point de vue, si je peux dire, politique
01:07:32sur le sujet. Je pense qu'à la faveur
01:07:34de chaque fait divers, si je peux le nommer
01:07:36pour me rapprocher de cette idéologie
01:07:38qui se déroule, c'est l'occasion
01:07:40pour la société de faire améliorer
01:07:42la société. Je pense que les mamans,
01:07:44je suis moi-même maman, on doit faire
01:07:46l'effort d'expliquer à nos enfants ce qui est de l'ordre
01:07:48de la normalité. Puisque nos enfants
01:07:50quand ils rentrent le soir à la maison, ils n'ont pas
01:07:52forcément envie de nous expliquer qu'ils ont été punis
01:07:54à l'école de peur de
01:07:56des répercussions qu'il pourrait y avoir aussi à la maison.
01:07:58Donc il faut leur expliquer qu'effectivement
01:08:00les maîtresses n'ont pas
01:08:02le droit de lever leur main sur eux
01:08:04de quelque façon que ce soit.
01:08:06Donc si après ça a pris autant
01:08:08d'ampleur, les gens se sont évidemment
01:08:10ça fait l'unanimité quand il s'agit d'enfants
01:08:12ça ne serait pas le premier coup
01:08:14qui aurait été porté, je vous rappelle que dans cette vidéo
01:08:16par cette maîtresse.
01:08:18Et à cet enfant précisément.
01:08:20Elle avait déjà été tapée au dos
01:08:22par cette maîtresse quelques jours avant.
01:08:24Elle l'avait rapportée à sa maman.
01:08:26Elle chante partout dans la maison, cette petite fille
01:08:28que maman tu ne m'as pas cru, maman tu ne m'as pas cru
01:08:30mais je t'avais dit qu'elle m'avait tapée au dos.
01:08:32Donc c'est quand même...
01:08:34Et donc le grand frère de cette
01:08:36petite fille était également avec cette maîtresse
01:08:38c'est un petit garçon qui est très discret
01:08:40qui ne parle pas beaucoup et à la faveur de cette histoire
01:08:42les langues se sont déliées, il a lui-même dit
01:08:44qu'effectivement elle était coutumière
01:08:46de ces usages. Donc non monsieur c'est une infraction
01:08:48pénale, grave.
01:08:50Vous avez compris le sens de...
01:08:54Sur le lynchage médiatique effectivement
01:08:56je comprends tout à fait...
01:08:58C'est une affaire qui aurait pu...
01:09:00Le lynchage médiatique de l'enseignante ?
01:09:02Le lynchage médiatique de l'enseignante, sincèrement
01:09:04je me suis vraiment endormie hier soir
01:09:06en pensant à ça. Parce que j'ai été
01:09:08à l'initiative. Et je pesais le pour
01:09:10et le contre. Je me disais
01:09:12est-ce que finalement ça mérite
01:09:14tout ça ? Mais sincèrement monsieur
01:09:16j'ai pesé le pour et le contre et en mon âme et conscience
01:09:18d'avocate, je suis avocate dans les droits de l'homme depuis
01:09:20dix ans, en mon âme et conscience
01:09:22je ne regrette absolument pas.
01:09:24Quand il y a des enfants, il n'y a pas de place
01:09:26pour le doute. Ici il y a trop de
01:09:28doute sur des filles.
01:09:30Dans ce cas-là madame, je suis d'accord avec vous
01:09:32c'est inadmissible, moi j'étais vraiment
01:09:34extrêmement choquée, je suis moi-même
01:09:36maman de quatre enfants, donc je sais ce que ça peut
01:09:38faire. Mais dans ce cas-là, par rapport à ce que vous venez
01:09:40de dire, parce que moi je trouve que mon collègue
01:09:42a raison quand il dit qu'il y a une
01:09:44médiatisation à outrance. Que la vidéo
01:09:46vous l'utilisiez pour porter
01:09:48plainte et c'est très bien et
01:09:50soulever la question au sein de l'établissement
01:09:52oui. Et dans ce cas-là, pour rejoindre ce que vous voulez
01:09:54dire, moi j'en veux aussi
01:09:56à la maman qui a filmé.
01:09:58Parce que vous voyez, souvent on a
01:10:00des affaires comme ça, il y a eu des
01:10:02agressions notamment antisémites
01:10:04dans notre pays, plusieurs,
01:10:06où les gens ont préféré filmer.
01:10:08Il y a eu des agressions de femmes, où les gens ont préféré
01:10:10filmer. La passivité de ce qui a
01:10:12cessé. Et moi je regrette, mais
01:10:14cette dame-là, moi j'aurais été là, j'aurais pas
01:10:16pensé à filmer, vous voyez. J'aurais été
01:10:18voir la maîtresse et je l'aurais arrêtée
01:10:20dans ses légendes.
01:10:22C'est vous qui auriez reçu les conséquences.
01:10:24Non mais ça m'est arrivé, je vous assure que...
01:10:26C'est vous qui vous seriez retrouvée en garde à vue et bien la maîtresse...
01:10:28Non mais je ne dis pas de frapper
01:10:30la maîtresse madame, c'est de
01:10:32l'empêcher d'agresser l'enfant.
01:10:34Parce qu'en attendant, elle a laissé
01:10:36cette maîtresse agresser
01:10:38cet enfant. Alors que quand on
01:10:40voit la scène, elle a le temps
01:10:42d'intervenir.
01:10:44Je pense qu'elle était,
01:10:46comme je l'aurais été très certainement aussi,
01:10:48sous la sidération de ce qui était en train de se
01:10:50passer. Je remets dans le contexte, il s'agit
01:10:52d'une femme qui est étrangère, qui ne connaît
01:10:54peut-être pas les us et coutumes de l'éducation
01:10:56nationale et qui peut-être dans son
01:10:58pays, il est permis de faire ça. Et d'ailleurs
01:11:00quand on regarde
01:11:02bien la vidéo, en filmant
01:11:04avec son accent, elle dit
01:11:06c'est grave ça, mais on sent que quand elle le
01:11:08dit, elle s'interroge elle-même.
01:11:10Ça se passe en l'espace
01:11:12de quelques secondes. Et puis il y a
01:11:14un contraste entre la situation, je suis en train
01:11:16d'amener ma petite fille en petite section,
01:11:18sa première rentrée d'école,
01:11:20à l'école maternelle.
01:11:22Je suis en train de faire un selfie pour ses premiers
01:11:24moments de joie, et il y a un contraste
01:11:26entre ce qui vient
01:11:28de se passer et le selfie.
01:11:30Sincèrement... Mais vous avez raison
01:11:32Madame, ce que je veux dire par là, par rapport à ça,
01:11:34vous avez raison de défendre cette petite
01:11:36fille et sa maman, et en même temps
01:11:38maintenant on peut aussi dire
01:11:40aux parents, soyez vigilants. Mais
01:11:42c'est vertueux aussi de dire
01:11:44effectivement sa maman, cette femme,
01:11:46cette deuxième maman qu'on filmait, avait
01:11:48peur de réagir, mais
01:11:50je pense que
01:11:52le premier devoir, c'est de réagir.
01:11:54Et c'est de réagir dans n'importe quelle situation.
01:11:56Surtout quand c'est un mineur de 3 ans.
01:11:58Et notamment à un
01:12:00bébé en fait, à un 3 ans.
01:12:02Edwin Jantier qui était justement l'invité de Pascal Praud,
01:12:04et vraiment il a été irréprochable ce matin,
01:12:06je ne peux pas vous le mettre en cause,
01:12:08parce que vraiment il a été d'une caractéristique absolue sur ce sujet.
01:12:10Il y a eu beaucoup de commentaires sur ce sujet.
01:12:12Oui mais les commentaires, on les connaît. La réalité,
01:12:14écoutez l'émission, et vous verrez qu'il y a
01:12:16absolument tout dans cette émission.
01:12:18Écoutons Edwin Jantier.
01:12:20Nos enfants, c'est des trésors.
01:12:22Un enfant, c'est l'avenir.
01:12:24On ne doit pas frapper.
01:12:26Et vous savez, les neurosciences en plus,
01:12:28nous ont appris les dégâts
01:12:30que ça fait sur le cerveau.
01:12:32Sur une petite fille de 3 ans.
01:12:34Vous savez, la maîtresse, elle doit être
01:12:36un exemple pour la société.
01:12:38Un exemple pour ces enfants,
01:12:40qu'on ne fait pas ça.
01:12:42Vous parlez des enfants du monde.
01:12:44Mais vous savez qu'en France, on estime
01:12:46aujourd'hui, qu'un enfant meurt
01:12:48tous les 5 jours
01:12:50en France, sous les coups
01:12:52de ses parents.
01:12:54Pour Edwin Jantier, qui rappelle évidemment
01:12:56les évidences, est-ce que
01:12:58la procédure va suivre son cours ?
01:13:00Il y a une plainte.
01:13:02Est-ce que la petite fille va être
01:13:04re-scolarisée ? Dans combien de temps ?
01:13:06Est-ce que vous avez une idée du processus ?
01:13:08Pour le moment, non. Elle ne va pas retourner à l'école tout de suite.
01:13:10Effectivement, on va essayer
01:13:12de trouver une autre école pour cette petite fille.
01:13:14Donc c'est la petite qui va quitter l'école.
01:13:16Mais en attendant, il va quand même falloir
01:13:18qu'il y ait un travail et un suivi psychologique
01:13:20pour qu'elle puisse retourner là-bas en confiance.
01:13:22Merci beaucoup Maître Edberg
01:13:24d'être venu ce soir dans Punchline, c'est News Europe 1
01:13:26et 18h30, lors du rappel des titres
01:13:28de l'actualité avec Simon Guillain. Simon.
01:13:32Un policier a été agressé
01:13:34au couteau à Marseille lors d'une intervention
01:13:36où il a reçu plusieurs coups de couteau au bras
01:13:38et dans le dos. Les faits se sont produits ce matin
01:13:40dans l'huitième arrondissement de la cité fosséenne.
01:13:42Le policier qui tentait d'appréhender
01:13:44un homme qui volait de l'essence à une station-service.
01:13:46Kylian Mbappé
01:13:48rejette la médiation avec le PSG
01:13:50proposé par la ligue de football professionnelle
01:13:52sur leur litige financier.
01:13:54Le joueur parti libre du PSG cet été
01:13:56pour le Real Madrid réclame des salaires ainsi que
01:13:58des primes non payées à son ancien club.
01:14:00L'attaque en français demande 55
01:14:02millions d'euros au club de la capitale.
01:14:04Enfin en visite en Ukraine,
01:14:06les chefs des diplomaties américaines et britanniques
01:14:08s'engagent pour la victoire. Anthony Blinken
01:14:10estime que sa visite à Kiev est une preuve
01:14:12de l'engagement occidental.
01:14:14Une visite qui intervient à un moment
01:14:16très délicat pour l'Ukraine puisque ses forces
01:14:18sont en grande difficulté sur le front
01:14:20est du pays, Laurence.
01:14:22Merci beaucoup Simon Guillain pour ce rappel
01:14:24des titres de l'actualité 18h31.
01:14:26On va peut-être
01:14:28parler de l'élection américaine.
01:14:30Je vois le jeune vous suivre ça de très près.
01:14:32Il y avait un débat
01:14:34entre Donald Trump et Kamala Harris.
01:14:36C'était en pleine nuit mais il y a eu des choses
01:14:38assez incroyables qui ont été dites, notamment par
01:14:40Donald Trump à propos
01:14:42des migrants qui mangeraient
01:14:44les animaux, les chiens et les chats.
01:14:46On va écouter juste ce petit extrait et puis on va en débattre.
01:14:50Ce qu'ils ont fait à notre pays, c'est de
01:14:52permettre à des millions et des millions de personnes
01:14:54de venir.
01:14:56Vous voyez ce qui se passe dans les villages
01:14:58américains, des petits villages dont on ne parle jamais
01:15:00pas Aurora ou Springfield.
01:15:02Des petits villages dont personne ne parle.
01:15:04Quelle honte ce qui se passe là-bas.
01:15:06À Springfield,
01:15:08les migrants mangent
01:15:10les chiens et les chats.
01:15:14Les chiens
01:15:16et les chats
01:15:18des américains. C'est ce qui se passe dans notre pays.
01:15:20C'est une honte.
01:15:22Voilà, un tout petit mot là-dessus sur
01:15:24ce que dit Donald Trump. C'est une fake news
01:15:26a priori, Geoffroy Lejeune.
01:15:28Pardon, mais ça a déjà dû arriver quand même.
01:15:30Non, mais je n'étais pas devant le poste à 3h du matin.
01:15:32Non, à 3h du matin, moi non plus.
01:15:34On a regardé des extraits après.
01:15:36Il m'a dit que c'était très bien fait.
01:15:38Très bien traduit par un homme et une femme.
01:15:40Bravo à la chaîne pour ça.
01:15:42Par contre, j'ai vu passer cet extrait
01:15:44évidemment. Il y a deux choses qui m'ont amusé
01:15:46dans cette histoire. Premièrement,
01:15:48je regarde les médias français depuis ce matin
01:15:50et tout le monde dit que Kamala Harris a écrasé Donald Trump.
01:15:52Je pense qu'ils attendaient tellement ça.
01:15:54C'était déjà écrit.
01:15:56Ensuite, sur la question, vous savez,
01:15:58je ne parle pas des Etats-Unis, mais j'ai vu
01:16:00cet été une vidéo virale.
01:16:02Ça se passait en France d'un migrant
01:16:04qui était en train de découper un chat.
01:16:06Et à l'époque, je m'étais dit, tiens, j'avais jamais vu
01:16:08cette image de ma vie.
01:16:10Elle était vérifiée.
01:16:12Celle dont je parle, elle était vérifiée.
01:16:14Mais je n'avais jamais vu d'image de la sorte
01:16:16avant et je m'étais dit
01:16:18c'est quand même
01:16:20très choquant.
01:16:22Je pense que ça a dû arriver. Je ne suis pas
01:16:24aux Etats-Unis pour le vérifier, mais
01:16:26je ne dis pas que c'est un phénomène national.
01:16:28Après, c'est tellement
01:16:30le genre d'exemple que peut prendre
01:16:32Donald Trump pour frapper l'opinion.
01:16:34Il faut constater une chose.
01:16:36D'ailleurs, vous avez nommé votre émission comme ça.
01:16:38Un anglicisme, ce n'est pas bien.
01:16:40Mais il faut constater que Donald Trump
01:16:42a cette capacité à frapper
01:16:44les esprits par des images assez fortes.
01:16:46Souvenez-vous, il avait dit en France
01:16:48après le Bataclan, si j'avais été là
01:16:50et que j'avais été armé, il n'y aurait pas eu le Bataclan.
01:16:52C'est le genre de truc. Électoralement, je ne dis pas
01:16:54que ça n'est pas payant.
01:16:56Ce qui m'intéresse
01:16:58les garçons, c'est qu'est-ce que dit
01:17:00la presse américaine ?
01:17:02La presse démocrate ou républicaine ?
01:17:04C'est ce que vient
01:17:06d'expliquer Geoffroy.
01:17:08Là, c'était la presse française qui a tendance
01:17:10en général à toujours soutenir
01:17:12les démocrates. Mais la presse américaine,
01:17:14il doit bien y avoir
01:17:16une presse un peu plus neutre.
01:17:18C'est assez clivé.
01:17:20Le problème, c'est que
01:17:22les papiers sont écrits à l'avance.
01:17:24Les journalistes attendent
01:17:26les dérapages. Globalement,
01:17:28il y a eu des dérapages. J'ai regardé un peu
01:17:30à posteriori. Des deux côtés, il y a eu des dérapages,
01:17:32des controverses. Je trouve que
01:17:34on passe complètement à côté du fond du débat.
01:17:36Il y avait quand même des choses intéressantes.
01:17:38Il y avait des vrais clivages profonds et puissants.
01:17:40Il n'y avait pas juste la petite phrase, le petit truc.
01:17:42Vous dites que je n'ai pas choisi
01:17:44le bon extrait de Ragnel.
01:17:46Jamais je ne me permettrais ça,
01:17:48cher Laurent. Je note une chose dans le commentaire
01:17:50sans avoir regardé le débat une fois de plus.
01:17:52De manière objective...
01:17:54C'est deux visions de l'Amérique qui s'affrontent.
01:17:56Les Etats-Unis, de toute façon, c'est vraiment
01:17:58la société occidentale la plus clivée.
01:18:00En revanche, de manière assez objective,
01:18:02tout le monde disait, reconnaissait, écrivait
01:18:04que Kamala Harris est moins douée pour l'exercice
01:18:06que Donald Trump, même s'il a eu beaucoup de ratés.
01:18:08Il se trouve que personne ne dit ce matin qu'il l'a écrasé.
01:18:10Elle a plutôt réussi
01:18:12cette épreuve de débat télévisé.
01:18:14Petite pause, on se retourne dans un instant.
01:18:16On va parler encore une fois
01:18:18de sécurité. On va parler aussi
01:18:20de la politique avec Michel Barnier
01:18:22qui cherche à constituer un gouvernement
01:18:24dans un témoignage de quelqu'un qui a vécu
01:18:26de l'intérieur les coulisses du pouvoir
01:18:28qui en ressort avec un avis
01:18:30assez tranché sur la question, notamment sur Emmanuel Macron.
01:18:32C'est Jean-Michel Blanquer
01:18:34qui écrit un livre qui s'appelle La Citadelle
01:18:36chez Alban Michel.
01:18:38...
01:18:4018h39
01:18:42de retour sur CNews et sur Europe 1
01:18:44toujours avec Geoffroy Lejeune, Louis Dragonnel, Naïma M. Fadel.
01:18:46On a le plaisir d'accueillir Jean-Michel Blanquer.
01:18:48Bonsoir. Vous publiez La Citadelle
01:18:50aux éditions Alban Michel, un livre formidable
01:18:52sur ce que vous avez vécu quand vous étiez
01:18:54ministre de l'éducation nationale, les coulisses du pouvoir,
01:18:56ce que vous avez vécu pendant le confinement,
01:18:58ce que vous pensez des uns et des autres.
01:19:00Votre plume est très asserrée
01:19:02et c'est très intéressant pour nous
01:19:04qui ne vivons pas à l'intérieur des coulisses.
01:19:06Juste un petit mot sur l'actualité, monsieur Blanquer.
01:19:08Vous avez été ministre de l'éducation. On a parlé il y a quelques instants
01:19:10de cette correction qui a été
01:19:12impligée par une maîtresse à une petite fille de 3 ans
01:19:14dans une classe. Il y a eu une enquête qui est
01:19:16diligentée. La maîtresse a été
01:19:18suspendue. L'éducation nationale
01:19:20et la justice sont saisies.
01:19:22Je ne vais pas vous demander si vous avez
01:19:24vu la vidéo, mais ce type d'actes sur
01:19:26un enfant de 3 ans sont évidemment intolérables.
01:19:28Surtout de la part d'une enseignante.
01:19:30Il faut tout simplement se référer à des principes
01:19:32simples. Je me souviens avoir été confronté
01:19:34à ce genre de sujet quand j'étais
01:19:36recteur. Je disais une phrase vraiment très
01:19:38simple. À l'éducation nationale,
01:19:40personne ne tape personne.
01:19:42Ça résume les choses.
01:19:44Les adultes ne tapent pas les enfants.
01:19:46Les enfants ne tapent pas les adultes.
01:19:48Les enfants non plus ne se tapent pas entre eux.
01:19:50Les règles à respecter.
01:19:52Les adultes doivent donner l'exemple.
01:19:54Chaque cas est un cas particulier,
01:19:56mais le principe est très simple.
01:19:58Il y a des enseignants qui craquent.
01:20:00Vous en avez déjà vu qui perdent
01:20:02ses nerfs comme sur ce type
01:20:04d'exemple-là ?
01:20:06Ça peut arriver de perdre ses nerfs.
01:20:08Mais la sanction doit être à la clé.
01:20:10Il doit se passer quelque chose.
01:20:12Ça doit être proportionné
01:20:14à ce qui s'est passé. Je pense aussi
01:20:16qu'il est bon de garder
01:20:18un caractère local à ces
01:20:20questions.
01:20:22Je disais dans mon éditorial
01:20:24de début d'émission que
01:20:26malheureusement, ce sont souvent les professeurs
01:20:28qui se font agresser dans leur classe.
01:20:30Et agressés par les élèves, par des parents d'élèves.
01:20:32Ce genre d'événement ne doit pas nous faire oublier
01:20:34que nous devons le respect aux professeurs
01:20:36et que c'est un principe cardinal
01:20:38et que les parents doivent
01:20:40toujours être dans ce respect.
01:20:42C'est une espèce de contagion positive du respect
01:20:44qu'on doit rechercher.
01:20:46Et vous avez vécu la mort de Samuel Paty ?
01:20:48Oui. Quelque chose de
01:20:50totalement différent. Mais quand on parle
01:20:52de l'agression d'un professeur, vous avez été au cœur
01:20:54de la machine éducation nationale
01:20:56à ce moment-là. Et là, le traumatisme était
01:20:58évidemment total.
01:21:00Vous parlez vraiment de l'événement le plus traumatique
01:21:02qui soit et qui a même créé
01:21:04un avant et un après
01:21:06dans la perception qu'on peut avoir des problèmes
01:21:08que cette affaire soulève.
01:21:10Et dans votre positionnement à vous ? Parce que vous dites
01:21:12qu'à partir de ce moment-là, j'ai pointé
01:21:14les dangers de l'islamisme,
01:21:16j'ai pris des positions sur l'islam fondamentaliste
01:21:18et à partir de là,
01:21:20j'ai payé ces prises de position.
01:21:22On vous les a fait payer ? Qui vous les a fait payer Jean-Michel Blanquer ?
01:21:24Il y a deux choses.
01:21:26Cette prise de position, justement, je n'ai pas attendu
01:21:28l'assassinat.
01:21:30Au contraire, dès 2017, j'avais
01:21:32dit les choses,
01:21:34nommé les problèmes, tout simplement.
01:21:36Et qui était en l'occurrence
01:21:38l'islamisme politique
01:21:40et ses tentatives
01:21:42de pression sur l'école,
01:21:44ce qui est une chose d'ailleurs.
01:21:46Et puis par ailleurs, la menace terroriste qui en est une version
01:21:48extrême, en quelque sorte.
01:21:50Et tout ce processus
01:21:52avait d'ailleurs contribué
01:21:54à mener au discours du président de la République
01:21:56au Mureau, qui était très ferme
01:21:58sur ces enjeux.
01:22:00Et puis peu de temps après, on a Samuel Paty.
01:22:02Et là, ce qui change, c'est qu'on rentre
01:22:04finalement dans une autre dimension, si je puis dire.
01:22:06Et ce qui me paraît important à ce moment-là,
01:22:08c'est de pointer d'une certaine façon
01:22:10les responsabilités
01:22:12intellectuelles que l'on a
01:22:14quand on tolère l'intolérable dans la société.
01:22:16Et ça, effectivement, ça a créé
01:22:18une espèce de nouvelle phase.
01:22:20Et c'est pas pour rien que dans les mois qui ont suivi,
01:22:22il y a eu une particulière agressivité
01:22:24à mon endroit dans le débat public.
01:22:26Est-ce qu'il y a des choses qui ne sont pas bonnes à dire
01:22:28quand on est le ministre de l'Éducation nationale
01:22:30ou qu'on fait partie d'un gouvernement ?
01:22:32Je pense que justement, il faut être
01:22:34dans la clarté à chaque moment.
01:22:36Je crois l'avoir été.
01:22:38D'ailleurs, quand vous voyez le livre,
01:22:40comme vous l'avez dit, je crois qu'on peut dire
01:22:42qu'il est franc et qu'il dit les choses.
01:22:44Mais ce n'est jamais en contradiction avec des choses
01:22:46que j'ai dites en direct à l'époque.
01:22:48Parce que je crois qu'il faut nommer.
01:22:50Il faut le faire d'ailleurs avec sobriété, avec calme.
01:22:52Le but n'est pas d'enflammer les esprits.
01:22:54C'est plutôt de dire les choses calmement et nettement.
01:22:56Et je crois qu'il faut s'en tenir à ça
01:22:58sans exagérer et sans minimiser.
01:23:00– Louis Dragan, une question,
01:23:02après on parlera de la politique.
01:23:04– Ah mais je voulais parler de politique.
01:23:06– Allez-y, allez-y.
01:23:08– Désolé, j'anticipe un tout petit peu.
01:23:10– C'est un prisme qui me déchire.
01:23:12– Alors allez-y.
01:23:14– Alors qui y va ?
01:23:16C'est vous qui commandez.
01:23:18– Allez-y, puisque M. Macarthur a votre question.
01:23:20– Je ne vous ferai pas de reproche du tout
01:23:22sur ce livre qui vous a été fait parfois
01:23:24de régler vos comptes, etc.
01:23:26Je ne suis pas du tout d'accord avec ça.
01:23:28Je pense que c'est très utile d'avoir des témoignages
01:23:30de l'intérieur après coup.
01:23:32C'est vrai qu'on apprend énormément de choses.
01:23:34Et donc pour ça, merci.
01:23:36Le mot qui vient à l'esprit
01:23:38quand on lit la citadelle,
01:23:40c'est le mot « imprenable ».
01:23:42Souvent, c'est des citadelles imprenables.
01:23:44Ce qui m'a sidéré, c'est que ce que vous dites,
01:23:46vous, après Samuel Paty,
01:23:48ou même depuis très longtemps d'ailleurs,
01:23:50c'est fondamentalement partagé par les Français.
01:23:52Les Français sont globalement d'accord avec ça,
01:23:54même l'attendent.
01:23:56Donc, qui aujourd'hui rend cette citadelle imprenable ?
01:23:58Je ne parle pas du débat public,
01:24:00mais dans votre ministère, au sein de l'éducation nationale,
01:24:02qui sont les gens qui bloquent et qui, tout à coup,
01:24:04vous déclarent la guerre et font en sorte,
01:24:06ou dans l'administration, dans l'appareil d'État,
01:24:08qu'ils décident que ce discours n'a pas le droit de citer ?
01:24:10Alors, d'abord, lorsque je parle de citadelle,
01:24:12je ne parle pas spécialement de l'éducation nationale.
01:24:14Je parle de ce qu'on pourrait appeler
01:24:16la citadélisation du pouvoir.
01:24:18C'est-à-dire le fait que tout pouvoir,
01:24:20l'Élysée, Matignon,
01:24:22la rue de Grenelle, tout pouvoir,
01:24:24peut risquer, au bout d'un certain temps,
01:24:26une forme de dégradation vers le recroquevillement
01:24:28et s'organiser en citadelle.
01:24:30C'est finalement ça, l'idée.
01:24:32Il y a aussi d'autres idées derrière le mot citadelle,
01:24:34notamment une idée plus positive,
01:24:36qui est la citadelle intérieure,
01:24:38que nous devons avoir tous pour affronter les choses.
01:24:40Je sais le lien avec Saint-Exupéry, etc.
01:24:42Mais c'est pour dire que j'ai toujours combattu
01:24:44l'idée que le ministère de l'Éducation nationale
01:24:46soit une citadelle,
01:24:48parce que c'est un cercle vicieux que de le dire.
01:24:50Autrement dit, j'ai affronté
01:24:52beaucoup de difficultés,
01:24:54mais je ne peux pas dire que ce soit
01:24:56au sein du ministère de l'Éducation nationale
01:24:58que ces difficultés sont les plus grandes.
01:25:00Bien sûr, il y a des difficultés liées à ce qu'on peut appeler l'inertie.
01:25:02Ce n'est pas parce que vous dites quelque chose,
01:25:04par exemple, dès 2017, j'ai dit
01:25:06on en finit avec le pas de vagues,
01:25:08ça ne veut pas dire que le lendemain matin, le pas de vagues s'arrête.
01:25:10En revanche, vous impulsez un mouvement
01:25:12qui, avec le temps, a quand même de l'effet.
01:25:14C'est d'ailleurs ce qui s'est passé,
01:25:16c'est-à-dire que le pas de vagues a diminué
01:25:18à l'Éducation nationale, précisément parce qu'il y avait
01:25:20une consigne claire.
01:25:22Par rapport à votre question,
01:25:24je ne dirais pas que les résistances
01:25:26ont été au sein du ministère spécialement fortes.
01:25:28Elles étaient dans l'appareil d'État
01:25:30et vous en avez d'ailleurs été éjecté, après tout ça.
01:25:32Je dirais que c'est au sein du système politique
01:25:34et au sein même de la majorité
01:25:36que, en gros,
01:25:38quelques-uns se sont pincés le nez par rapport
01:25:40à ce que je disais.
01:25:42Par exemple, une phrase qui revenait souvent à mon sujet,
01:25:44c'était de dire « Blanquer est clivant ».
01:25:46Tout simplement parce que...
01:25:48Parce que vous disiez quoi, en fait ?
01:25:50Au lendemain de l'assassinat de Samuel Paty,
01:25:52vous disiez qu'il y avait un problème avec l'islamo-gauchisme.
01:25:54J'étais, disons, celui qui
01:25:56le premier a mis sur le terrain politique
01:25:58à mettre ce mot.
01:26:00Après, on m'a dit « ça n'existe pas ».
01:26:02Alors, j'ai dit « donnez le nom que vous voulez ».
01:26:04Mais moi, je vois bien qu'il y a des gens
01:26:06qui, se situant eux-mêmes clairement,
01:26:08s'autodéfinissent comme étant à gauche de la gauche
01:26:10et qui, en même temps, ont de la sympathie pour l'islamisme.
01:26:12À la limite,
01:26:14qu'ils l'assument, mais c'est un fait.
01:26:16C'est la France insoumise dont vous nous parlez, M. Blanquer.
01:26:18Oui, pas seulement d'ailleurs, mais la France insoumise en fait partie.
01:26:20Et ce que j'ai dit à l'époque,
01:26:22c'est vu encore plus
01:26:24dans les temps suivants.
01:26:26Et d'ailleurs, je trouve que
01:26:28pas mal de choses qui sont dans le livre,
01:26:30au fond, nous l'avons dans l'actualité récente de manière assez accentuée.
01:26:32Malheureusement. Vous pointez les dangers
01:26:34de l'islamo-gauchisme à l'époque
01:26:36et les ravages qu'il fait à l'université.
01:26:38Et là, pareil, ça a été exponentiel.
01:26:40Ça continue, puissance 1000.
01:26:42Voilà, exactement.
01:26:44C'est-à-dire qu'à l'époque, il y a eu beaucoup de népincées
01:26:46par rapport à ce que j'ai dit.
01:26:48Moi-même, un universitaire, j'ai d'ailleurs payé un prix
01:26:50assez cher de cela par rapport à
01:26:52vis-à-vis d'anciens collègues.
01:26:54Et c'est important là aussi d'être nuancé, équilibré.
01:26:56Je n'ai pas dit que l'université
01:26:58était caractérisée par l'islamo-gauchisme.
01:27:00Je crois même qu'il faut trouver un autre mot de façon
01:27:02à ce que les choses soient dites avec sobriété.
01:27:04Le phénomène, il existe.
01:27:06Et il y a toutes sortes de degrés dans la façon de faire.
01:27:08Mais c'est vrai que
01:27:10les événements qui ont eu lieu depuis le 7 octobre
01:27:12dans le monde universitaire à l'échelle mondiale
01:27:14et notamment aux Etats-Unis,
01:27:16même si le phénomène n'est pas spécifiquement français
01:27:18et a même sa matrice aux Etats-Unis,
01:27:20ces événements ont vraiment confirmé
01:27:22les analyses calmes
01:27:24et claires que j'ai faites
01:27:26sur ce sujet, bien avant d'ailleurs
01:27:282017, parce que tout ceci vient de loin.
01:27:30Et une des choses que j'avais à affirmer
01:27:32en tant que ministre de l'Éducation nationale,
01:27:34c'est que le monde des idées a un impact
01:27:36sur la réalité. On ne doit pas négliger
01:27:38la question des idées parce que
01:27:40si on est arrivé de loin en loin
01:27:42à des formes de folie
01:27:44dans la perception des choses
01:27:46telles qu'elles peuvent être
01:27:48divulguées dans certains milieux,
01:27:50c'est parce que dans le monde des idées,
01:27:52je dirais que la pensée républicaine
01:27:54et démocratique a un peu abandonné
01:27:56la partie par rapport aux extrémismes.
01:27:58Mais on a vu ce qui s'est passé à Sciences Po à Paris.
01:28:00On n'a rien à envier aux Etats-Unis
01:28:02avec ce qui s'est passé dans nos universités.
01:28:04Il y a des choses pires qui se passent aux Etats-Unis.
01:28:06Et d'une certaine façon,
01:28:08nous avons le reflet
01:28:10avec retard et atténuation
01:28:12en France de cela.
01:28:14Donc on vous a fait payer en fond
01:28:16le diagnostic que vous aviez posé ?
01:28:18Tout ça a contribué à une atmosphère
01:28:20où à partir de ce moment-là
01:28:22et notamment tout au long de l'année 2021,
01:28:24je crois que chacun a pu le voir
01:28:26et le constater, j'étais la cible d'attaque
01:28:28en permanence et chacun a pu constater
01:28:30que je n'étais pas très défendu
01:28:32par qui que ce soit d'autre que moi-même.
01:28:34Et dans ces moments-là,
01:28:36ce qui est intéressant de voir,
01:28:38c'est que vous disiez que 80% des gens
01:28:40peuvent être d'accord avec vous quand vous dites ça
01:28:42mais 90% du bruit médiatique
01:28:44est négatif vis-à-vis de vous
01:28:46dans ces cas-là.
01:28:48Et quand bien même vous pouvez avoir un peu de bruit positif,
01:28:50il s'arrête au bout d'un moment,
01:28:52le bruit négatif lui continue.
01:28:54Donc c'est des choses à analyser parce que ça montre
01:28:56pourquoi des choses qui parfois relèvent
01:28:58non pas de la gauche ou de la droite,
01:29:00parce que je pense qu'on peut être de gauche ou de droite
01:29:02et se reconnaître dans ce que j'ai dit,
01:29:04mais ces choses-là ne sont pas tellement portées
01:29:06dans le débat public pour les logiques
01:29:08que je viens d'exposer.
01:29:10– Vous venez de faire la démonstration implacable
01:29:12de tout le problème français,
01:29:14c'est-à-dire que les français aspirent
01:29:16à une politique qui va dans un sens
01:29:18et les politiques ou les décideurs,
01:29:20souvent à cause du bruit médiatique justement,
01:29:22se sentent contraints et soumis
01:29:24et ne font absolument pas, enfin souvent,
01:29:26ce que demandent les français.
01:29:28– Je ne dirai pas exactement les choses de cette façon-là,
01:29:30je pense que vous avez d'abord des acteurs politiques
01:29:32qui cherchent vraiment à refléter
01:29:34ce que pensent les français
01:29:36et surtout je pense que c'est plutôt
01:29:38la structuration partisane telle qu'elle est en France
01:29:40et on en a évidemment la démonstration sous les yeux,
01:29:42qui fait que là où il y avait la possibilité
01:29:44de réunir 70% des gens
01:29:46sur quelques grandes lignes
01:29:48et l'autorité républicaine en fait partie,
01:29:50ce n'est pas la seule,
01:29:52je pense notamment à l'équilibre des territoires
01:29:54comme étant un des très grands sujets
01:29:56qui était d'ailleurs au cœur de la crise des Gilets jaunes,
01:29:58ces sujets-là pour lesquels nous portions des idées
01:30:00en 2017 et auxquels je crois encore bien sûr aujourd'hui,
01:30:02eh bien ces idées-là,
01:30:04elles ont été comme déstructurées
01:30:06par la façon dont les partis politiques
01:30:08sont organisés en France.
01:30:10Et par le principal architecte Emmanuel Macron aussi.
01:30:12Et ça, vous ne l'épargnez pas dans le livre,
01:30:14M. Blanquer.
01:30:16Il a évidemment sa part dans tout cela,
01:30:18il y a des logiques de situation
01:30:20et puis il y a aussi ce que font les acteurs,
01:30:22il y a les deux à la fois.
01:30:24Vous dites, tel un ange déchu de la politique,
01:30:26Emmanuel Macron s'est mis à porter une lumière noire
01:30:28pour un ancien ministre de la République,
01:30:30c'est un jugement extrêmement sévère.
01:30:32Parce que ça fait suite à un développement
01:30:34où j'explique pourquoi il a porté en 2017
01:30:36une espérance énorme.
01:30:38Cette espérance n'était pas seulement
01:30:40à l'échelle de la France,
01:30:42elle était à l'échelle de l'Europe
01:30:44et elle pouvait même avoir un impact international.
01:30:46Alors même que, je considère qu'en gros,
01:30:48pour dire vite, le XXIe siècle commence
01:30:50avec le 11 septembre 2001,
01:30:52dont nous fêtons l'anniversaire
01:30:54et dont les choses dont nous parlons,
01:30:56dont l'assassinat de Samuel Paty,
01:30:58que nous célébrons aujourd'hui,
01:31:00négativement, si je puis dire,
01:31:02que nous commémorons,
01:31:04l'assassinat de Samuel Paty en est
01:31:06une sorte de réplique comme une autre,
01:31:08comme bien d'autres,
01:31:10et nous avons donc depuis ce moment-là
01:31:12une espèce de doute sur soi
01:31:14de ce qu'on peut appeler le monde libre
01:31:16et les démocraties en général.
01:31:18Et nous devons nous ressaisir par rapport à cela
01:31:20avec des principes démocratiques
01:31:22et républicains dont nous avons tout lieu d'être fiers.
01:31:24Et donc j'explique à quel point
01:31:26l'élection d'Emmanuel Macron,
01:31:28à mes yeux, intervient
01:31:30dans cette nécessité de ressaisissement
01:31:32et que malheureusement,
01:31:34malgré toutes les bonnes choses
01:31:36qui ont pu se passer par les aspects positifs
01:31:38du bilan dont je parle dans le premier quinquennat,
01:31:40on voit vers la fin du premier quinquennat
01:31:42et surtout dans le deuxième quinquennat
01:31:44une espèce de renversement de cet espoir.
01:31:46Michel Barnier, un bon choix,
01:31:48il faut qu'il prenne son temps pour former son gouvernement à vos yeux ?
01:31:50J'imagine que la chose politique vous intéresse.
01:31:52Oui, bien sûr,
01:31:54c'est deux questions différentes.
01:31:56On a tous intérêt à ce qu'il réussisse.
01:31:58Je pense que par-delà la diversité de nos opinions,
01:32:00la réussite de Michel Barnier sera celle de la France.
01:32:02Donc on a intérêt à sa réussite.
01:32:04Donc il faut souhaiter qu'il
01:32:06constitue rapidement le gouvernement
01:32:08parce que tout ça a beaucoup duré.
01:32:10Vous serez attentif au nom du ministre de l'Éducation,
01:32:12au nom du ministre de l'Intérieur,
01:32:14au nom du ministre de la Justice ?
01:32:16Oui, comme tout un chacun, peut-être un peu plus que tout un chacun
01:32:18pour le ou la ministre de l'Éducation nationale.
01:32:20Je crois qu'on a, vous savez,
01:32:22une des illustrations de ce que nous venons de dire,
01:32:24c'est qu'il y a eu un record de stabilité
01:32:26du ministre de l'Éducation nationale
01:32:28battu par Emmanuel Macron
01:32:30l'an premier quinquennat.
01:32:32C'est un deuxième record qui a été battu,
01:32:34mais dans l'autre sens, qui est un record d'instabilité.
01:32:36Je serais heureux que mon record
01:32:38puisse commencer à être battu
01:32:40par le prochain.
01:32:42Naïma, une petite question ?
01:32:44On n'a rien compris.
01:32:46Quand vous avez été
01:32:48ministre de l'Éducation nationale,
01:32:50je fais partie des travailleurs sociaux.
01:32:52J'ai rencontré beaucoup de gens
01:32:54avec lesquels vous avez aussi travaillé.
01:32:56On était extrêmement contents
01:32:58de vous avoir, parce que vous avez su
01:33:00nommer les choses, la réalité,
01:33:02et notamment ce que vivait l'Éducation nationale
01:33:04avec cet islamisme
01:33:06et cet antrisme de l'islamisme, etc.
01:33:08Je vous avoue qu'on n'a rien compris
01:33:10à ce qui s'est passé
01:33:12avec la nomination de Papa Ndiaye,
01:33:14qui a été complètement l'anti-Blanquer.
01:33:16On s'est dit, mais on refait marche arrière.
01:33:18Pourtant, nous avions eu Samuel Paty.
01:33:20Monsieur Blanquer,
01:33:22vous avez parlé de la destruction masochiste
01:33:24d'un bilan qui faisait pourtant la fierté.
01:33:26Je pense qu'il y avait
01:33:28une copie assez belle,
01:33:30en réalité, à la fin du premier quinquennat.
01:33:32Par-delà, justement,
01:33:34toutes les attaques qu'il y avait eues à la fin,
01:33:36je pense que le Président avait dans les mains
01:33:38en 2022 de quoi montrer
01:33:40quelque chose.
01:33:42Je l'explique de manière un peu précise dans le livre.
01:33:44Je donne des chiffres, aussi,
01:33:46notamment sur le rebond de l'école primaire,
01:33:48paroles républicaines claires
01:33:50sur ce que nous avions fait pendant la crise sanitaire.
01:33:52Nous sommes le pays qui a fermé 12 semaines.
01:33:54L'Allemagne, c'est 38.
01:33:56Aux Etats-Unis, c'est davantage encore.
01:33:58On avait quelque chose à dire
01:34:00de fier et qui était la moitié du chemin.
01:34:02Pour le Président de la République,
01:34:04il y avait quelque chose d'assez simple à dire sur l'éducation
01:34:06qui était, on fait les choses sur 10 ans,
01:34:08la moitié du chemin a été fait,
01:34:10on a traversé, en plus, des crises très graves.
01:34:12Allons de l'avant et nommons une nouvelle personne.
01:34:14Je ne prétendais pas rester 10 ans.
01:34:16Mais dans la même trace.
01:34:18On a perdu ça.
01:34:20C'était la chose simple à faire.
01:34:22On a fait quelque chose de plus compliqué
01:34:24et de plus contre-productif
01:34:26pour la France et pour le Président lui-même.
01:34:28Dernière question, Louis, rapidement.
01:34:30Emmanuel Macron vient de décider
01:34:32que le gouvernement, pour la première fois
01:34:34depuis 7 ans, depuis 2017,
01:34:36gouvernerait, il laisse officiellement son Premier ministre
01:34:38gérer toutes les consultations politiques.
01:34:40Est-ce que vous pensez
01:34:42qu'Emmanuel Macron est vraiment capable
01:34:44de le laisser, comme ça, gouverner ?
01:34:46Je pense que
01:34:48nécessité fait loi.
01:34:50Déjà, il y a une raison constitutionnelle
01:34:52pour qu'il en soit ainsi, c'est que là,
01:34:54on est dans une situation politique qui fait que c'est
01:34:56vraiment l'article 20 de la Constitution
01:34:58qui va s'appliquer, c'est-à-dire
01:35:00le gouvernement dirige la politique de la nation,
01:35:02donc le Premier ministre est en position de force
01:35:04comme dans, disons, ça se compare
01:35:06à une cohabitation d'un point de vue constitutionnel.
01:35:08D'un point de vue politique,
01:35:10je pense que c'est aussi nécessaire
01:35:12parce que le Président a besoin de se ressourcer
01:35:14par le silence dans les temps
01:35:16qui viennent. Et puis, d'un point de vue psychologique,
01:35:18qui est aussi dans votre question, je pense,
01:35:20ce n'est pas sa pente naturelle,
01:35:22mais je pense que son
01:35:24raisonnement peut l'amener
01:35:26à aller dans ce sens quand même.
01:35:28La Citadelle aux éditions Albin Michel.
01:35:30Merci Jean-Michel Blanquer d'être venu dans notre émission
01:35:32sur CNews et sur Europe 1. Merci Naïma,
01:35:34Louis et Geoffroy. Dans un instant,
01:35:36Pierre Delvigneau sur Europe 1 pour Europe 1 soir
01:35:38et Christine Kili, bien sûr, pour Face à l'Info sur CNews.
01:35:40Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
01:35:42À demain.