Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
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00:00:00Bonsoir à tous, bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline, aujourd'hui sur CNews, la
00:00:04professeure de maternelle qui avait molesté une petite fille de 3 ans dans sa classe à
00:00:07Paris est toujours en garde à vue, elle a été convoquée ce matin au commissariat,
00:00:11que peut-il lui arriver ? Que risque-t-elle exactement ? Nous serons sur place avec nos
00:00:15équipes dans un instant.
00:00:16A Grenoble, la guerre des gangs continue de faire rage, une nouvelle fusillade a eu lieu
00:00:21samedi, bilan un mort et un blessé.
00:00:23Une marche blanche s'est déroulée hier, en hommage à Lilian Dejean, l'agent de
00:00:28propreté abattu de deux balles dans le thorax par un délinquant toujours en fuite.
00:00:34On verra que rien ne change dans cette ville gangrénée par la violence et les narcotrafiquants.
00:00:38Enfin, l'Allemagne a rétabli depuis ce matin et pour 6 mois des contrôles à l'ensemble
00:00:42de ses frontières pour lutter contre l'immigration illégale et tenter de restaurer la sécurité
00:00:47dans le pays.
00:00:48C'est l'attentat au couteau commis cet été à Solingen et perpétré par un réfugié
00:00:52syrien qui a poussé les autorités allemandes à prendre cette décision.
00:00:56On verra comment cela se passe concrètement sur le terrain, voilà pour les grandes lignes
00:00:59de nos débats ce soir.
00:01:00Mais d'abord, il est 17h, pile lors du rappel des titres de l'actualité avec Simon Guylain-Simon.
00:01:05Bonsoir Laurence, et bonsoir à tous.
00:01:10En quête d'un gouvernement équilibré, Michel Barnier se retrouve sous la pression
00:01:13de sa famille politique qu'il reçoit en ce moment même à Matignon.
00:01:16Laurent Wauquiez, Bruno Rotailleau et Gérard Larcher sont présents cet après-midi donc
00:01:21à Matignon.
00:01:22Et le nouveau Premier ministre qui échangera demain avec les responsables du Parti communiste.
00:01:26Le procès des viols de Mazan aurait dû reprendre ce matin en présence de Dominique Pellicot
00:01:31mais son état de santé ne lui permet toujours pas de participer à l'audience.
00:01:34Pour le moment, l'audience est donc suspendue en attendant les résultats d'une expertise médicale.
00:01:39Enfin, une enquête a été ouverte après des menaces en ligne contre la taekwondoiste
00:01:43afghane Marzia Hamidi.
00:01:44L'athlète a porté plainte pour un cyberharcèlement concernant notamment des menaces de mort et
00:01:49de viol.
00:01:50Marzia Hamidi qui est réfugiée en France après la prise du pouvoir des talibans en
00:01:54août 2021.
00:01:55Merci beaucoup Simon Guylain pour ces informations.
00:01:58Nous sommes avec Denis Jacob, ancien policier et directeur de sécurité consulting.
00:02:02Bonsoir, merci d'être là.
00:02:03Bonsoir Laurent.
00:02:04Avec une avocate, et pas n'importe laquelle, Murielle Wagnon-Melki, merci d'être là,
00:02:07présidente de l'organisation Juive Européenne, merci d'être parmi nous.
00:02:11François Puponi, ancien député.
00:02:13Bonsoir François.
00:02:14Et Louis Deragnelle que je vois arriver à l'horizon.
00:02:16Bonsoir Laurence.
00:02:17Bonsoir Louis, tout va bien ?
00:02:18Très bien merci.
00:02:19Et le gouvernement, est-ce qu'il y a une fumée blanche qui va poindre au-dessus de
00:02:24Matignon ?
00:02:25Plus la date fatidique qui avait été posée fin de semaine prochaine approche, plus c'est
00:02:29compliqué.
00:02:30Donc là c'est fin de cette semaine, c'est ça ?
00:02:31Absolument.
00:02:32D'accord.
00:02:33François Puponi vous êtes indubitatif.
00:02:34Semaine prochaine.
00:02:35Semaine prochaine maintenant.
00:02:36Ah mais c'est bien, c'est de semaine en semaine.
00:02:38Il y a quand même un petit butoir qui est l'examen du budget.
00:02:40Oui mais là, on est d'accord, toutes les dates ont explosé.
00:02:43On aurait dû avoir le budget aujourd'hui, le 15, pas de finances.
00:02:47Ça c'était dans un monde…
00:02:49Normal.
00:02:50Oui.
00:02:51Il y a très longtemps.
00:02:52Là on ne sait pas.
00:02:53Le monde d'autrefois.
00:02:54Il sera présenté au Parlement, d'abord envoyé au Conseil des finances publiques
00:02:58qui doit donner un avis, puis au Parlement, tout ça se faisait entre le 15 septembre
00:03:01et le début octobre.
00:03:02Là on a explosé tous les délais.
00:03:04Bon ben écoutez, nous verrons bien ce qu'il se passe.
00:03:06Il y a des consultations cet après-midi.
00:03:08Michel Barnier est un savoyard, pas après pas, il sait qu'il faut gravir la pente.
00:03:11Exactement.
00:03:12Bon nous allons voir ce que ça va donner, on sera sur place à Matignon dans un instant
00:03:18avec notre envoyé spécial.
00:03:19Avant ça, j'aimerais bien qu'on prenne des nouvelles de cette institutrice dont
00:03:21on a beaucoup parlé la semaine dernière.
00:03:23Elle a été filmée en train de frapper l'une de ses élèves de trois ans en cours.
00:03:26Elle a été placée ce matin en garde à vue, elle a été convoquée au commissariat
00:03:29du 15e arrondissement de Paris où se trouvent Corentin Alonso et Charles Bajet.
00:03:34Bonjour à tous les deux.
00:03:35Qu'est-ce qui se passe actuellement ? Est-ce que l'avocat de cette institutrice est sorti ?
00:03:41Comment se déroule la procédure ?
00:03:44Eh bien Laurence, l'enseignante est toujours en garde à vue accompagnée de son avocat
00:03:51depuis maintenant plus de 7 heures ici, au commissariat du 15e arrondissement de Paris.
00:03:56Elle est arrivée sur les lieux aux alentours de 9h30, son avocat lui aux alentours d'11h environ.
00:04:03La professeure des écoles a été filmée en train de frapper une élève dans sa classe
00:04:08de petite section de maternelle, une élève de trois ans.
00:04:11Les parents ont ensuite porté plainte et l'enseignante a été suspendue par le rectorat.
00:04:16Une enquête préliminaire avait été ouverte par le parquet de Paris le 10 septembre pour
00:04:22violences sur mineurs de 15 ans sans incapacité.
00:04:25Son avocat avait lui évoqué sur notre antenne un geste malheureux, un cas isolé.
00:04:30Le parquet de Paris devrait lui revenir vers nous pour nous donner plus d'informations
00:04:35à l'issue de la garde à vue.
00:04:36Merci beaucoup Corentin Alonso, Charles Bajet sur place.
00:04:40Est-ce qu'on sait ce qu'elle risque cette professeure des écoles ?
00:04:45Ça va dépendre un petit peu de ce qui va en fait être révélé pendant le temps de
00:04:51la garde à vue et même ensuite.
00:04:53D'abord le premier souci c'est de savoir comment va cet enfant.
00:04:57On a beaucoup entendu sa mère sur les ondes et sur les plateaux la semaine passée.
00:05:03On a compris que cet enfant n'avait pas été re-scolarisé donc il va y avoir peut-être
00:05:06un retentissement psychologique et donc des jours d'ITT à prévoir et en fonction
00:05:10du nombre de jours d'ITT la peine est différente.
00:05:12D'accord, c'est ça.
00:05:13Donc ça c'est le premier point.
00:05:14Je pense qu'on avait déjà eu l'avocate qui nous avait dit que c'était 8 jours a priori
00:05:17d'ITT pour la petite fille.
00:05:18A priori 8 jours d'ITT mais c'est toujours plus réserve.
00:05:19Parce qu'on peut parler d'interruption de travail même pour une petite fille de 3 ans.
00:05:22Ça paraît paradoxal mais c'est comme ça.
00:05:24Bien sûr, en fait à partir du moment où il y a un retentissement psychique important,
00:05:28ce nombre d'ITT peut s'accroître.
00:05:31Ça veut dire qu'en fait tant que cette petite ne retourne pas à une vie normale où
00:05:35elle va à l'école, où elle sort pour jouer avec ses camarades, où elle dort paisiblement,
00:05:40un expert psychologue peut chiffrer le nombre de jours d'ITT.
00:05:43Et en fonction de ce chiffre-là, on verra ce que risque cette professeuse d'école
00:05:47qui est actuellement en garde à vue.
00:05:49Et puis il faut regarder également s'il n'y a pas d'autres circonstances aggravantes
00:05:52qui ne seront pas retenues par le parquet.
00:05:54Il est un peu tôt pour le savoir.
00:05:56La priorité aujourd'hui c'est de comprendre ce qu'il s'est véritablement passé et
00:06:00de savoir si effectivement cette institutrice est coutumière de ce type d'agissement.
00:06:06Et c'est véritablement le point, je pense, essentiel sur lequel le parquet va avoir
00:06:12à se positionner pour comprendre les suites à donner à cette affaire.
00:06:17Évidemment, Denis Jacob, vous êtes ancien policier, c'est des affaires évidemment
00:06:21que c'est violences sur enfants que vous avez l'habitude de traiter.
00:06:25Bien sûr, malheureusement, on est dans le cadre classique, je dirais,
00:06:29d'une enquête judiciaire.
00:06:31Il y a un dépôt de plainte de la famille,
00:06:33il y a violences sur mineurs de moins de 15 ans.
00:06:38Donc elle va être retenue par la police judiciaire notamment.
00:06:42Et dans ce cadre, elle est placée en garde à vue.
00:06:45Donc c'est un cycle normal de la procédure.
00:06:47D'accord. Il y a parfois des délinquants qui ne sont pas placés en garde à vue,
00:06:49mais ça c'est peut-être le petit pas de saut.
00:06:51François Puponi ?
00:06:53Ça va vite et c'est normal.
00:06:55Et après il y a aussi sûrement une procédure disciplinaire.
00:06:58L'éducation nationale a lancé aussi une procédure,
00:07:00donc elle aura sûrement aussi une sanction professionnelle.
00:07:02Disciplinaire, bien sûr.
00:07:04On ne sait pas laquelle, mais elle a les deux procédures parallèles.
00:07:06Et donc effectivement, elle a reconnu des faits,
00:07:08elle s'est même excusée auprès de la famille.
00:07:10Donc effectivement, la vraie question c'est de savoir si c'était déjà arrivé.
00:07:13Oui, si c'était répétitif.
00:07:15Il s'est passé aussi juste avant que la vidéo ne soit prise.
00:07:18Oui, aussi.
00:07:20Vraisemblablement, il y a peut-être eu deux ou trois événements juste avant.
00:07:22Donc il faut effectivement attendre et connaître.
00:07:25Qui pourrait expliquer la séquence qu'on a vue à l'époque.
00:07:27Qui n'excusera jamais.
00:07:29Ah non, non. Jamais.
00:07:31Ce n'est pas dit excusé.
00:07:33Qui expliquerait le processus qui a amené cette professeure
00:07:35à perdre enseigneur à ce point-là
00:07:37et à sortir de toute déontologie.
00:07:39Alexandre de Vecchio, je sens que vous allez nous énerver.
00:07:41Oui, il faut apporter un peu de contradiction.
00:07:43Ça va être mon rôle.
00:07:45Cette affaire me met mal à l'aise,
00:07:47très honnêtement, et son traitement,
00:07:49parce que je trouve que la vidéo n'est pas significative à ce point-là.
00:07:51Moi, je l'ai regardée.
00:07:54Je l'ai écriée, mais on ne sait pas pourquoi.
00:07:56Vous avez mal regardé, Alexandre.
00:07:58Je vois une tape derrière le dos.
00:08:00Je pense que ça mériterait une enquête.
00:08:02Que les instituteurs font parfois un métier difficile.
00:08:04Que la justice doit passer,
00:08:06mais qu'on ne doit pas faire le procès avant
00:08:08et faire de cette institutrice
00:08:10un bouc émissaire.
00:08:12Apparemment, elle n'a pas d'antécédent.
00:08:14Donc il faut voir si on est dans le cadre
00:08:16d'une violence répétée.
00:08:18Répétée ou pas ?
00:08:20Attendons.
00:08:22Attendons l'enquête.
00:08:24Et surtout, à un moment donné,
00:08:26où je crois que le corps enseignant
00:08:28de manière large a besoin
00:08:30de soutien,
00:08:32a besoin de faire valoir son autorité.
00:08:34Effectivement, auprès d'un enfant
00:08:36de 3 ans, c'est un cas différent.
00:08:38Mais je crois qu'on ne peut pas
00:08:40jeter comme ça les enseignants
00:08:42en pâture et attendons ce que dit la justice
00:08:44et l'institution
00:08:46sur le sujet.
00:08:48Je rejoins partiellement ce que vient de dire
00:08:50Alexandre Devecchio. Effectivement,
00:08:52sur une vidéo comme celle-là, il faut toujours
00:08:54être prudent. En tant qu'ancien policier,
00:08:56je suis bien placé pour en parler. A chaque fois qu'il y a des vidéos
00:08:58qui soi-disant mettent en cause des policiers,
00:09:00elles sont toujours tronquées.
00:09:02Il faut le temps de l'enquête. Et quand plusieurs mois
00:09:04se déroulent, on se rend compte
00:09:06que ce qui s'était passé avant ne l'avait pas montré.
00:09:08Ça ne justifiera jamais.
00:09:10Bien évidemment, et je rejoins ce que disait Maître,
00:09:12les violences qui ont pu être commises. Mais il faut aussi
00:09:14les recontextualiser et savoir pourquoi
00:09:16on est arrivé dans cette situation-là.
00:09:18Jean-Louis, vous voulez rajouter un dernier mot
00:09:20avant qu'on parle de Grenoble ?
00:09:22Évidemment, il ne faut jamais faire ça.
00:09:24Ce qu'a fait la maîtresse est inacceptable.
00:09:26Je trouve que l'affaire a pris des proportions
00:09:28qui dépassent totalement
00:09:30ce qu'elle devrait être.
00:09:32Normalement,
00:09:34si ça m'arrivait,
00:09:36je ne pense pas que je demanderais
00:09:38à mon avocat de courir sur tous les plateaux
00:09:40de télé pour expliquer le retentissement,
00:09:42pour essayer de donner le plus de visibilité possible
00:09:44à l'affaire. Je pense que
00:09:46cette petite fille,
00:09:48elle est traumatisée par l'impact médiatique
00:09:50qu'elle a provoqué malgré elle. Évidemment, elle a subi tout ça.
00:09:52Mais je lui souhaite
00:09:54une seule chose, c'est de retourner à l'école le plus vite possible.
00:09:56Bien sûr, mais dans un autre établissement.
00:09:58Pourquoi pas ?
00:10:00Je sais que moi, j'aurais...
00:10:02Je ne vais pas parler de moi comme ça, mais
00:10:04j'aurais été voir la maîtresse directement.
00:10:06J'aurais éventuellement été voir la directrice
00:10:08pour savoir ce qui s'est passé.
00:10:10Obtenir un engagement
00:10:12formel que ça ne se reproduira pas.
00:10:14C'est le monde de Louis de Raguenel.
00:10:16La réalité est autre chose.
00:10:18Je ne sais pas si vous vous rendez compte,
00:10:20il y a une semaine, on parle de ça. Je ne dis pas que
00:10:22ce n'est pas grave, mais je trouve que ça a pris
00:10:24une ampleur médiatique.
00:10:26Je trouve que ça va beaucoup trop loin.
00:10:28Si il n'y avait pas eu de vidéos,
00:10:30dans 20 cas sur 10, personne
00:10:32n'aurait entendu parler de cette situation.
00:10:34La petite ne l'aurait peut-être pas dit à sa mère aussi.
00:10:36Elle l'avait dit. La mère serait partie trouver l'institutrice.
00:10:38On n'aurait jamais eu le fin mot de l'histoire.
00:10:40Ça aurait été parole contre parole.
00:10:42Il y a beaucoup de gens
00:10:44qui en profitent
00:10:46pour courir sur les plateaux de télévision,
00:10:48dans les médias,
00:10:50pour essayer de donner le plus de retentissement
00:10:52possible à cette affaire qui, à mon avis,
00:10:54aurait dû se régler entre les parents,
00:10:56la direction de l'établissement.
00:10:58Dans le meilleur des mondes, oui.
00:11:00Dans le meilleur des mondes, mais
00:11:02dans la pratique concrète,
00:11:04vous avez quantité de parents qui écrivent
00:11:06systématiquement au rectorat pour dénoncer
00:11:08des claques, pour dénoncer des tapes,
00:11:10pour dénoncer des cheveux tirés,
00:11:12pour dénoncer des faits de harcèlement, et cela ne donne rien.
00:11:14Les médias sont aussi un moyen intéressant,
00:11:16parfois, pour attirer l'attention
00:11:18et pour faire en sorte que, finalement,
00:11:20on attache et on apporte de l'intérêt
00:11:22à ce qui est grave, qui reste grave.
00:11:24Je m'interroge quand même
00:11:26sur le fait
00:11:28que ce qui me surprend,
00:11:30c'est qu'on a une institutrice qui se comporte
00:11:32comme ça vis-à-vis d'un enfant devant d'autres adultes
00:11:34qui filment et qui n'interviennent pas.
00:11:36Il y a eu une maman qui était dans la classe, effectivement.
00:11:38Donc, si c'était quelqu'un
00:11:40qui, quand elle est institutrice
00:11:42toute seule, avec les enfants,
00:11:44maltraite, je ne pense pas
00:11:46qu'elle le ferait, enfin,
00:11:48en tous les cas, sous l'œil d'autres adultes
00:11:50comme ça, allègrement, en toute liberté.
00:11:52Moi, ça m'interpelle quand même
00:11:54cette séquence où on a une adulte qui
00:11:56filme et qui le met sur
00:11:58les réseaux sociaux et qui n'intervient pas
00:12:00pour mettre un terme à cette violence.
00:12:02Donc, moi, ça m'interpelle aussi.
00:12:04Denis Jacob a raison.
00:12:06Il y avait des...
00:12:08Si, par exemple, la maman qui filme
00:12:10ainsi que la maman de la fille qui a été tapée
00:12:12vont voir la maîtresse pour lui dire
00:12:14qu'il y a un truc qui ne va pas, vont voir la direction
00:12:16et qu'ils n'ont pas de réponse, et qu'ensuite...
00:12:18Non, non.
00:12:20On sait qu'ils ne sont pas allés le voir immédiatement.
00:12:22Et qu'ensuite, voyant qu'il n'y a pas de réponse,
00:12:24ils décident de médiatiser, moi, ça ne me gêne pas du tout.
00:12:26Mais c'est le premier réflexe
00:12:28qui consiste avant même de savoir...
00:12:30Vraiment, le contour,
00:12:32la profondeur de cette histoire...
00:12:34Que ce soit l'impolite, que ce soit l'éducation nationale...
00:12:36Et donc, dès qu'ils ont l'occasion
00:12:38de pouvoir démontrer
00:12:40que ce que l'on pense est vrai,
00:12:42ils le mettent sur les réseaux sociaux.
00:12:44C'est une méthode, maintenant.
00:12:46C'est-à-dire que les fonctionnaires doivent être extrêmement attentifs
00:12:48quels qu'ils soient, et dès lors qu'ils agissent.
00:12:50Parce qu'ils sont sur la surveillance de tout le monde,
00:12:52qu'ils ne vont pas discuter, qu'ils ne vont pas dialoguer.
00:12:54Ils vont diffuser.
00:12:56Ça installe aussi un climat délétère.
00:12:58C'est-à-dire que tout le monde est contrôlé par tout le monde.
00:13:00Si on pousse le système à l'excès...
00:13:02Évidemment. Et chacun se doit d'être irréprochable.
00:13:04On va avancer.
00:13:06On va parler de la situation à Grenoble.
00:13:08Il y avait d'abord une marche blanche qui était organisée hier
00:13:10en mémoire de Lilian Dejean, cet agent de sécurité
00:13:12de 49 ans
00:13:14qui a été tué par balle la semaine dernière par un chauffard.
00:13:16Et puis, il y a eu aussi une fusillade.
00:13:18Ça, on va y revenir, Denis Jacob,
00:13:20parce que rien n'a changé, en réalité,
00:13:22dans cette ville.
00:13:24D'abord, on écoute les deux frères...
00:13:26Enfin, un des frères de Lilian Dejean.
00:13:28Un grand merci.
00:13:30Je vais juste lire deux mots
00:13:32de mon plus grand.
00:13:38Il ne faut pas pleurer.
00:13:40Il ne faut pas pleurer l'homme,
00:13:42mais célébrer sa vie.
00:13:44Il ne faut pas pleurer l'homme,
00:13:46mais célébrer sa vie.
00:13:48C'est dur, ce qu'on est en train de vivre
00:13:50au moment.
00:13:52On m'a dit
00:13:54d'arrêter de dire merci.
00:13:57Je suis ému.
00:13:59Je suis touché.
00:14:01Lilian,
00:14:03il est toujours avec nous.
00:14:05Lilian, c'était une étoile.
00:14:07Les étoiles n'étaient pas identielles.
00:14:09Il pleurera toujours pour nous.
00:14:11Il pleurera dans vos yeux, dans vos cœurs.
00:14:13Il continuera à vivre. Parlez de Lilian.
00:14:15Parlez des bonnes choses qu'il faisait avec.
00:14:17Continuez de parler de mon frère.
00:14:19Ça fait vivre.
00:14:21C'est des moments toujours extrêmement poignants, Denis Jacob,
00:14:23mais dans un contexte où rien n'a changé,
00:14:25en réalité.
00:14:27Rien n'a changé.
00:14:29Il faut quand même, là aussi, replacer ce qui se passe
00:14:31à Grenoble dans son contexte.
00:14:33Grenoble est connu comme une ville, historiquement,
00:14:35du grand banditisme et de la mafia.
00:14:37Ça fait des décennies.
00:14:39Comme Lyon, comme Marseille.
00:14:41Il ne faut pas l'occulter.
00:14:43Aujourd'hui, on a une nouvelle génération
00:14:45de criminels, de délinquants,
00:14:47qui veulent marquer l'histoire de leur empreinte
00:14:49et que pour n'importe quoi, avec n'importe qui,
00:14:51ils n'hésitent pas à tuer.
00:14:53Il y a eu du règlement de comptes qui a eu lieu dimanche.
00:14:55On va écouter un de vos collègues, d'ailleurs.
00:14:57Dimanche, par rapport à...
00:14:59Dans le même temps que La Marche,
00:15:01mais il y a eu quelque chose encore à Grenoble,
00:15:03cette nuit.
00:15:05C'est-à-dire que des policiers de la BAC
00:15:07ont interpellé un individu
00:15:09dans la nuit de dimanche à lundi
00:15:11qui portait une casquette,
00:15:13qui portait un masque chirurgical
00:15:15et qui était armé.
00:15:17En tous les cas, il avait un fusil à pompe
00:15:19à l'arrière de son véhicule avec des cartouches.
00:15:21Donc voilà, on sait que Grenoble
00:15:23est un théâtre du grand bonditisme.
00:15:25Après, il faut se poser la question
00:15:27sur qu'est-ce que l'on fait,
00:15:29État, collectivité locale,
00:15:31donc la municipalité,
00:15:33en termes de sécurité.
00:15:35Grenoble est une des villes où il y a le moins
00:15:37de vidéosurveillance.
00:15:39Et un maire qui se refuse à armer la police municipale
00:15:41qui est la première intervenante
00:15:43sur des situations conflictuelles
00:15:45dans cette commune.
00:15:47On va juste écouter un de vos collègues,
00:15:49Julien Querry, du syndicat Alliance,
00:15:51qui lui dit que c'est devenu quasi-infernal
00:15:53pour les policiers aussi.
00:15:55Non, à l'heure actuelle, on est dans un immobilisme
00:15:57le plus complet. On va être clair,
00:15:59les faits succèdent.
00:16:01À Grenoble, on est tristement
00:16:03habitué, maintenant, que ce soit
00:16:05un règlement de comptes. On n'est pas habitué
00:16:07à ce qu'on a des personnes non armées
00:16:09qui se font tirer dessus et qui décèdent.
00:16:11Mais ça devient
00:16:13très difficile de travailler
00:16:15et très difficile de vivre à Grenoble.
00:16:17Le gouvernement qui ne veut pas forcément donner
00:16:19plus de policiers à la mairie de Grenoble
00:16:21tant que la mairie de Grenoble n'aura pas
00:16:23une orientation un peu plus axée sur la sécurité,
00:16:25au milieu se trouvent
00:16:27les policiers nationaux.
00:16:29Et on est en manque cruel d'effectifs.
00:16:31Et même mes collègues ne peuvent pas assurer
00:16:33leur propre sécurité à l'intervention parce qu'on est
00:16:35trop peu nombreux.
00:16:37On fait le constat jour après jour.
00:16:39Normalement, il y a
00:16:41un partenariat entre l'État et les
00:16:43collectivités locales dans le domaine de sécurité.
00:16:45Il y a même des conventions qui sont signées,
00:16:47des contrats locaux de prévention de la sécurité,
00:16:49où on se répartit les tâches,
00:16:51où le commissaire peut réquisitionner
00:16:53parfois la police municipale.
00:16:55On travaille de concert. Si effectivement,
00:16:57dans une ville où il n'y a pas de partenariat,
00:16:59l'État agit de son côté.
00:17:01Mais si la municipalité ne fait pas son travail,
00:17:03il manque quelque chose. Et il n'y a pas de travail
00:17:05partenarial. Et si on ne travaille pas d'une manière
00:17:07partenariale, on bascule dans autre chose
00:17:09qu'on n'arrive pas à gérer.
00:17:11Ce qui m'interpelle vraiment,
00:17:13c'est que l'individu qui a tué
00:17:15l'employé communal
00:17:17n'a toujours pas été arrêté.
00:17:19Il est toujours en cavale.
00:17:21Il est toujours en cavale.
00:17:23Je pars sous contrôle d'ancien
00:17:25policier. Une cavale comme celle-là,
00:17:27ça nécessite une organisation
00:17:29derrière, des contacts.
00:17:31Ça ne se fait pas comme ça. Ce n'est pas un jeune de quartier.
00:17:33Alors que pourtant, il ne l'avait pas prévu.
00:17:35C'est-à-dire que derrière, il y a des réseaux.
00:17:37Mais il est clairement identique.
00:17:39Il a eu 11 condamnations. Il a déjà fait de la prison.
00:17:41C'est-à-dire que derrière,
00:17:43il y a des réseaux et des systèmes.
00:17:45Et ça, c'est la marque du grand banditisme.
00:17:47Ce n'est pas la marque d'une petite délinquance.
00:17:49– Mais vous avez raison.
00:17:51Je le dis
00:17:53sans vouloir
00:17:55tirer à boulets rouges sur le maire
00:17:57de Grenoble, mais Éric Piolle
00:17:59fait partie de cette gauche, encore,
00:18:01où sécurité, c'est tabou.
00:18:03C'est-à-dire qu'à un moment donné,
00:18:05il faut prendre la mesure du problème
00:18:07qu'il y a dans cette commune.
00:18:09Il y a une police municipale
00:18:11où ils se refusent de les armer.
00:18:13Mettons que ces policiers municipaux
00:18:15se sentiront en insécurité pour travailler,
00:18:17ils n'interviendront pas dans des quartiers difficiles.
00:18:19Et ce que disait mon collègue du syndicat Allianz,
00:18:21oui, il y a également un problème défectif
00:18:23de la police nationale
00:18:25qui empêche les policiers de travailler correctement.
00:18:27Mais malheureusement, comme à Marseille
00:18:29où on a eu aussi des victimes collatérales
00:18:31avec des balles perdues.
00:18:33– Le constat sans fin que nous faisons.
00:18:35Rapidement, Louis.
00:18:37– Denis Jacob, de la même manière que l'État
00:18:39a la possibilité de mettre sous tutelle
00:18:41des communes qui sont en cessation de paiement
00:18:43ou alors sont en situation d'énorme déficit.
00:18:45Est-ce qu'il ne faudrait pas imaginer
00:18:47des communes dans lesquelles
00:18:49l'État exerce sa tutelle
00:18:51et donc reprend en main
00:18:53un certain nombre de quartiers
00:18:55avec des moyens de police nationale et de gendarmerie nationale ?
00:18:57– L'État peut le faire, bien évidemment.
00:18:59Mais il peut aussi dire, voilà,
00:19:01il y a un problème sur cette ville.
00:19:03On l'a fait à Marseille.
00:19:05Il faut mettre le policier en renfort de manière permanente.
00:19:07Là où on a véritablement
00:19:09un vrai problème de criminalité
00:19:11qu'on n'arrive pas à endiguer,
00:19:13il faut mettre les moyens.
00:19:15Mais il faut aussi que ça soit dans les deux sens.
00:19:17Il faut que la commune aille dans le sens
00:19:19de mettre les moyens nécessaires.
00:19:21– C'est l'État qui dit à Marseille,
00:19:23Marseille en grand, c'est l'État qui dit
00:19:25je me substitue à la commune
00:19:27dans le domaine de la compétence de l'éducation,
00:19:29de la sécurité, et c'est moi qui vais faire.
00:19:31Moi je n'ai jamais vu un président de la République
00:19:33s'occuper de la reconstruction d'une école.
00:19:35C'est de la compétence pure d'un maire.
00:19:37Et là à Marseille, l'État a dit, on fait.
00:19:39Donc je pense qu'on arrivera de plus en plus
00:19:41dans certaines villes à mettre l'État…
00:19:43– En matière de sécurité, c'est quand même l'État qui est responsable.
00:19:45– C'est quand même l'État qui est responsable.
00:19:47– L'État n'a même pas besoin de mettre la ville sous tutelle,
00:19:49l'État doit agir.
00:19:51Mais c'est vrai que si la commune n'agit pas à côté,
00:19:53il y a un manque.
00:19:55– Mais la commune ne pourrait toujours rien y faire,
00:19:57dans la mesure où ça dépend des électeurs.
00:19:59– Oui, ça va beaucoup plus loin.
00:20:01– Est-ce que ça doit continuer à être sous l'autorité du maire ?
00:20:03Ou est-ce que ça doit véritablement devenir une force de sécurité d'État ?
00:20:07Ce que demande quand même beaucoup de…
00:20:09– Dans ce cas-là, il y a des maires qui demandent le contraire.
00:20:11Je prends l'exemple du maire de Nice.
00:20:13– Oui, mais les policiers municipaux, ils aimeraient bien avoir
00:20:15le statut de la police nationale.
00:20:17– Je prends l'exemple du maire de Nice.
00:20:19Il y a plus de policiers municipaux et mieux armés à Nice
00:20:21que de policiers nationaux.
00:20:23Donc à un moment, le maire de Nice, il dit, c'est moi qui paye,
00:20:25c'est moi qui ai le plus de personnel,
00:20:27et donc c'est à moi de gérer la sécurité.
00:20:29– Il y a des maires qui disent, l'État est en défaillant.
00:20:31– Ça pose le problème d'une police à deux vitesses.
00:20:33Une police de riches et, excusez-moi, une police de pauvres.
00:20:35– D'accord.
00:20:37– Donc à un moment donné, il va falloir ouvrir sérieusement le débat
00:20:39sur le positionnement statutaire de la police municipale.
00:20:43Ils sont quand même 25 000 en France.
00:20:45– Alors voilà, mettons de côté Éric Piolle qui est indéfendable,
00:20:49parce qu'effectivement il y a un cocktail idéologique
00:20:51de ce que la gauche fait de pire en termes de laxisme,
00:20:55de communautarisme, de clientélisme.
00:20:57Donc il a effectivement une part de responsabilité là-dedans.
00:20:59Maintenant, la sécurité, c'est la responsabilité de l'État.
00:21:03Et on a un problème systémique qui est aggravé
00:21:05dans certaines grandes villes dirigées par ce type d'élus,
00:21:07mais qu'on retrouve un peu partout en France.
00:21:09– Bien sûr.
00:21:11– Et ce que vous dites, monsieur, est très juste.
00:21:13La police municipale, c'est intéressant si c'est un plus,
00:21:15pas si ça vient pallier le manque de moyens de la police nationale.
00:21:21Donc l'État a une responsabilité de ce point de vue-là,
00:21:23et ensuite on n'arrivera jamais à régler le problème
00:21:25s'il n'y a pas une réforme en profondeur de la justice.
00:21:29Parce que là, il y a 11 condamnations, je crois.
00:21:31Donc c'est toujours la même chose du problème de récidive,
00:21:35d'individus qui sont en liberté, qui ne devraient pas l'être.
00:21:39Donc il faut marcher.
00:21:41La sécurité, ça marche sur plusieurs pieds.
00:21:43Il y a toujours trois pieds en réalité.
00:21:45Il y a la question effectivement de la police.
00:21:47Sans doute, il faut mettre plus de moyens
00:21:49parce qu'on est à la croisée des chemins.
00:21:51Notre pays est en voie de thermondisation.
00:21:53Il y a aussi la question de la justice.
00:21:55Et enfin, on ne peut pas décorréler ça
00:21:57de la question de l'immigration et du contrôle des flux migratoires.
00:22:01Donc si on n'agit pas sur ces trois points,
00:22:03on n'aura jamais de résultats significatifs.
00:22:05Maître Wagnin-Melki, vous avez la parole.
00:22:07Alors juste une observation très concrète et très pragmatique.
00:22:11En fait, Grenoble, vous l'avez très bien rappelé,
00:22:15on a un problème de criminalité et ça ne date pas d'hier.
00:22:17Donc on sait exactement, on a identifié les causes
00:22:19et on sait comment y remédier.
00:22:21La vidéosurveillance, c'est le premier point.
00:22:23Effectivement, armer les policiers municipaux.
00:22:25Ne pas le faire.
00:22:27Ne pas le faire, ça revient finalement
00:22:29à passer un message terrible
00:22:31pour les policiers municipaux qui s'engagent
00:22:33dans cette fonction-là et qui mettent en péril...
00:22:35Donc c'est de la mise en danger et de la vie d'autrui ?
00:22:37Quelque part, directement, oui.
00:22:39C'est-à-dire qu'à un moment donné,
00:22:41quand on sait qu'on s'expose et qu'on expose
00:22:43ces agents et ces policiers municipaux
00:22:45à cette criminalité-là et qu'on ne leur donne pas
00:22:47les moyens de se protéger et de répondre,
00:22:49bien oui, bien sûr qu'il y a une mise en danger
00:22:51de la vie d'autrui et en tout cas,
00:22:53ça mérite véritablement
00:22:55qu'on pose le problème
00:22:57de manière cadrée et qu'on y apporte
00:22:59des réponses qui soient claires aussi.
00:23:01Que les policiers municipaux qui s'engagent
00:23:03dans la ville de Grenoble sachent
00:23:05finalement quels sont les moyens qu'on leur donne,
00:23:07s'ils ont la possibilité de mener leur mission à bien
00:23:09et puis quels sont les risques
00:23:11qu'ils font courir
00:23:13pour eux en priorité et puis également
00:23:15pour les gens qu'ils sont supposés protéger.
00:23:17Et c'est aussi passer le message
00:23:19aux grenoblois de dire
00:23:21vous êtes protégé ou vous n'êtes pas protégé
00:23:23par votre police municipale. Il y a quelques années de ça,
00:23:25je me souviens, l'un des dossiers sur lesquels
00:23:27j'étais intervenue en matière
00:23:29d'affaires criminelles,
00:23:31c'était des braquages,
00:23:33je me rappelle très bien que des policiers municipaux
00:23:35dans la région du Val-de-Minde n'avaient pas
00:23:37assez de gilets pare-balles.
00:23:39On en était là.
00:23:41Les policiers les achètent eux-mêmes
00:23:43dans certaines villes. Et des années plus tard,
00:23:45puisque c'était il y a 15 ans de cela,
00:23:47des années plus tard, je constate que finalement
00:23:49on n'a pas tellement progressé, on n'a pas tellement
00:23:51avancé par rapport à cela. Et si aujourd'hui
00:23:53le problème s'est déporté, pour savoir si on
00:23:55arme ou non certains de nos policiers municipaux,
00:23:57il s'est aussi déporté sur le problème de la
00:23:59vidéosurveillance. On est tous là à dire que évidemment
00:24:01la vidéosurveillance est un moyen qui permet
00:24:03de lutter efficacement aussi contre la crime.
00:24:05On est tous d'accord. Denis, un dernier mot.
00:24:07Très rapidement, sur la réponse pénale,
00:24:09il faut de la plus grande fermeté dans les peines et pas mettre le minimum
00:24:11syndical, si je puis dire.
00:24:13Et puis la deuxième chose, rappelez quand même,
00:24:15parce qu'il y a une fausse information qui a circulé,
00:24:17Lilian Dejean n'était pas policier municipal.
00:24:19Il y a des infos.
00:24:21Agent municipal, exactement.
00:24:23C'était un agent municipal. Pas un agent de sécurité d'ailleurs.
00:24:27Imaginez un policier municipal à Grenoble
00:24:29qui assiste à un accident de la circulation.
00:24:31Il sait ce qui est arrivé à son collègue, il ne va pas y aller.
00:24:33S'il n'est pas armé.
00:24:35C'était un accident de la circulation.
00:24:37Pour rendre service. Pour aider des victimes.
00:24:39Petite pause.
00:24:41On se retrouve dans un instant dans Punchline
00:24:43sur CNews. On parlera de politique.
00:24:45On ira à Matignon puis on parlera aussi de ce qui se passe en Allemagne.
00:24:47Allemagne qui ferme ses frontières.
00:24:49En tout cas qui rétablit des contrôles aux frontières
00:24:51pour tenter de stopper l'immigration illégale. A tout de suite.
00:24:5717h30, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews.
00:24:59On a été rejoint par Sarah Doraghi.
00:25:01Bonsoir Sarah. Bonsoir.
00:25:03Des journalistes européens. On va parler avec vous de la situation des femmes iraniennes.
00:25:05C'est extrêmement important. Deux ans après
00:25:07la mort de Masha Amini.
00:25:09J'aimerais qu'on parle un tout petit peu de politique
00:25:11de notre gouvernement qui se fait attendre.
00:25:13Thomas Bonnet, vous êtes avec Audrey Legrès devant l'hôtel de Matignon.
00:25:15Que s'est-il passé cet après-midi
00:25:17du côté de Michel Barnier, Thomas ?
00:25:21Bonsoir Laurence.
00:25:23Michel Barnier a ouvert la semaine avec de nouvelles
00:25:25consultations. Plusieurs
00:25:27personnalités politiques ont été reçues
00:25:29aujourd'hui à Matignon. Les dernières en date
00:25:31ce sont les représentants de la droite,
00:25:33la famille politique de Michel Barnier.
00:25:35Laurent Wauquiez, Gérard Larcher et Bruno Retailleau
00:25:37se sont entretenus pendant environ
00:25:39une heure avec le Premier ministre.
00:25:41C'est leur deuxième entretien déjà depuis
00:25:43la nomination à Matignon de
00:25:45Michel Barnier. Le Premier ministre qui
00:25:47un peu plus tôt aujourd'hui s'est également
00:25:49entretenu avec son prédécesseur,
00:25:51Gabriel Attal qui est désormais, vous le savez, le président
00:25:53du groupe Ensemble pour la République à l'Assemblée
00:25:55Nationale. Entretien donc entre les deux
00:25:57hommes. Et puis ce matin, d'autres consultations.
00:25:59Laurent Hénard, par exemple, le président
00:26:01du Parti Radical a aussi été
00:26:03consulté par Michel Barnier
00:26:05qui poursuit donc ses entretiens
00:26:07en vue de composer
00:26:09son gouvernement. Il faut respecter
00:26:11les équilibres. Un député
00:26:13du Bloc Central me confiait cet après-midi
00:26:15qu'il faut prendre son temps, respecter
00:26:17le poids politique de chacune
00:26:19des formations qui forment ce qu'il qualifie
00:26:21de coalition. Et donc on est parti pour de nouvelles
00:26:23consultations, y compris avec des gens de gauche.
00:26:25Des personnalités de gauche seront reçues demain
00:26:27ici à Matignon, en l'occurrence les représentants du Parti
00:26:29Communiste, emmenés par Fabien Roussel.
00:26:31Et puis pour l'anecdote, on a vu tout à l'heure
00:26:33arriver ici Charles de Courson, le rapporteur
00:26:35du budget à l'Assemblée
00:26:37Nationale. Le budget qui sera véritablement
00:26:39le caillou dans la chaussure de
00:26:41Michel Barnier pour ses premiers jours à Matignon.
00:26:43Merci Thomas Bonnet qui est sur place
00:26:45avec Audrey Legray. C'est reparti
00:26:47pour un tour. Ils vont tous revenir.
00:26:49Ça va être la farandole. À nouveau la gauche
00:26:51va revenir. Tout le monde va
00:26:53revenir. Non mais c'est un tour de manège.
00:26:55C'est tourné manège en fait là.
00:26:57Donc il faut qu'il agisse au maximum.
00:26:59Non mais franchement. S'il prend
00:27:01les Républicains, la Macronie ne sera pas contente.
00:27:03Parce qu'en disant qu'ils ont 47 députés,
00:27:05ils ont déjà Matignon.
00:27:07Donc c'est un savant équilibre.
00:27:09Et comme il y a beaucoup de gens de gauche ou de capitalité
00:27:11qui refusent, il est obligé de refaire
00:27:13un savant calcul. Et Charles
00:27:15de Courson qui est venu aujourd'hui.
00:27:17Mais lui il vient chercher ses documents.
00:27:19Il est venu avec un huissier de justice ?
00:27:21Non il va à Bercy.
00:27:23Mais il a le droit. Je ne dis pas qu'il
00:27:25n'est plus pour ça. Mais en tout cas, il a menacé
00:27:27avec le président de la commission des
00:27:29finances de dire, si nous n'avons pas les fameuses
00:27:31lettres de cadrage, nous irons les chercher.
00:27:33Je pense qu'il y a des discussions, des dialogues.
00:27:35Mais c'est vrai que le Parlement n'est pas en capacité
00:27:37aujourd'hui de faire son travail de contrôle
00:27:39et de vote de la loi de finances.
00:27:41Louis, Alexandre, un dernier mot ?
00:27:43Parce que là on a déjà tout dit sur l'appel.
00:27:45Vous avez toujours un petit truc à dire sur l'appel.
00:27:47Plus on attend paradoxalement, moins ça permet
00:27:49de trouver une solution politique.
00:27:51Puisque chaque parti politique fait monter
00:27:53le degré d'exigence. Et je pense
00:27:55que Michel Barnier a voulu bien faire.
00:27:57Mais à un moment donné, il faut dire
00:27:59stop et il faut y aller.
00:28:01Le chef, c'est fait pour cheffer.
00:28:03Juste un point sur l'arithmétique.
00:28:05Si vous additionnez
00:28:07les voix du peuple...
00:28:09Vous allez m'apprendre à faire une addition. Allez-y.
00:28:11142.
00:28:13En plus, sans rentrer dans
00:28:15le détail des calculs, mais même avec
00:28:17tous les députés du Bloc central plus les républicains,
00:28:19Michel Barnier déjà, ça va être très compliqué
00:28:21parce que le Rassemblement national a énormément
00:28:23de députés. Le Nouveau Front Populaire, on le sait également.
00:28:25Donc, à force de vouloir
00:28:27chercher le mouton à cinq pattes,
00:28:29le risque, c'est de terminer avec un mouton à trois pattes.
00:28:31Surprenez-moi.
00:28:33Dites-moi quelque chose que je n'ai jamais entendu.
00:28:35En tout cas, ça donne une image, je crois, déplorable de la politique
00:28:37aux Français. Je comprends qu'il y ait des tractations
00:28:39mais ils pourraient le faire discrètement.
00:28:41Là, ça donne l'image de partis
00:28:43qui vont les uns après les autres
00:28:45à la soupe, qui font des échanges
00:28:47de bons procédés, des combinaisons.
00:28:49Ça donne aussi l'image d'une démocratie où malgré tout,
00:28:51ceux qui vont gouverner sont ceux qui ont fait
00:28:53le score le plus faible, ce qui est
00:28:55un paradoxe étonnant.
00:28:57Donc, non. Là, on voit bien
00:28:59à quel point Michel Barnier va avoir
00:29:01des difficultés à imposer une ligne claire.
00:29:03Quand on fait des tractations,
00:29:05ensuite, c'est très difficile d'imposer une ligne claire
00:29:07et de donner une direction
00:29:09au pays. On risque d'être
00:29:11finalement, encore et toujours, en même temps.
00:29:13Allez, c'est terminé pour la politique.
00:29:15Enfin, jusqu'à ce qu'évidemment
00:29:17la fumée blanche ne sorte
00:29:19de l'hôtel.
00:29:21Vous n'allez pas enterrer
00:29:23le pape non plus, Alexandre de Vecchio.
00:29:25Tout va bien. Il revient
00:29:27d'un grand périple et il est en forme.
00:29:29J'aimerais qu'on parle de l'Allemagne.
00:29:31Parce que ce qui se passe en Allemagne depuis ce matin
00:29:33est assez inédit.
00:29:35En tout cas, parce que l'Allemagne a rétabli ses contrôles
00:29:37à toutes les frontières avec les pays limitrophes
00:29:39dans le but, évidemment, de contrer
00:29:41et de réguler l'immigration illégale.
00:29:43On fait le point avec Goderich Beye, je vous passe la parole.
00:29:51Les contrôles vont être contrôlés avant d'entrer en Allemagne.
00:29:53Depuis ce matin, le même dispositif
00:29:55est appliqué sur tout le territoire.
00:29:57Les bus longue distance,
00:29:59les camionnettes ou encore les transports en commun
00:30:01sont particulièrement ciblés.
00:30:03Mais les contrôles ne sont pas
00:30:05systématiques.
00:30:07Nos contrôles sont très flexibles et dépendants
00:30:09de la situation, ce qui fait que nous n'installons pas
00:30:11le poste frontière classique
00:30:13et que nous ne contrôlons pas chaque véhicule
00:30:15ni chaque personne.
00:30:17Les contrôles ciblent plutôt les véhicules pour lesquels
00:30:19nous menons une migration illégale.
00:30:21L'est et le sud de l'Allemagne
00:30:23étaient déjà concernés depuis octobre.
00:30:25Aujourd'hui, et ce pour six mois,
00:30:27les contrôles aléatoires concernent
00:30:29toutes les frontières du pays.
00:30:31Entre Strasbourg et Kiel, cette décision
00:30:33plaît autant aux Allemands qu'aux Français.
00:30:35Ça me rappelle quand j'étais plus jeune,
00:30:37quand il y avait les contrôles
00:30:39fréquents à la frontière.
00:30:41Mais c'est une bonne chose, je trouve que c'est bien.
00:30:43C'est pareil qu'en France, ils devraient faire pareil.
00:30:45Ils ont totalement raison.
00:30:47Je ne suis pas contre les étrangers
00:30:49ou quoi que ce soit, mais je trouve que cela apporte
00:30:51un peu de sécurité.
00:30:55Je pense que les contrôles sont nécessaires.
00:30:57Je pense que c'est ce que veut le gouvernement
00:30:59et qu'il faut l'appliquer.
00:31:01Après une série d'attaques islamistes
00:31:03commises ces dernières semaines par des étrangers,
00:31:05le chancelier Olaf Scholz a dû resserrer
00:31:07la vis sur l'immigration illégale.
00:31:09C'est légal de faire ça, François Pipponi ?
00:31:11Oui, dans des situations exceptionnelles,
00:31:13on peut.
00:31:15On l'avait fait en 2015, je me rappelle bien,
00:31:17après les attentats.
00:31:19C'était, entre guillemets,
00:31:21la fameuse double frontière
00:31:23de Gérald Darmanin pendant la campagne
00:31:25qu'on ne peut pas généraliser.
00:31:27Mais dans des situations exceptionnelles,
00:31:29on a le droit de remettre des contrôles à la frontière.
00:31:31Et c'est l'Allemagne qui le fait ?
00:31:33Oui, c'est l'Allemagne qui le fait
00:31:35et peut-être que la France
00:31:37va emboîter le pain.
00:31:39Peut-être que ce serait une bonne option.
00:31:41Aujourd'hui,
00:31:43on a deux procès
00:31:45qui ont ouvert devant
00:31:47les cours d'assises spéciales terroristes
00:31:49à Paris.
00:31:51Au rythme de 3-4 procès par an
00:31:53en matière terroriste,
00:31:55et donc je pense
00:31:57qu'il est peut-être temps
00:31:59de venir réguler
00:32:01de manière différente.
00:32:03Allez-y, terminez.
00:32:05Je pense
00:32:07qu'il va falloir apporter
00:32:09des solutions qui fonctionnent.
00:32:11Ça fait partie
00:32:13de la solution qui permettrait
00:32:15de trier qui entre et qui n'entre pas
00:32:17sur le sol national.
00:32:19Et c'est vrai que les Français sont dans l'attente
00:32:21d'une sécurité par rapport à la menace terroriste
00:32:23et que la menace terroriste en France
00:32:25est au plus haut depuis quelques années.
00:32:27Et que ça fait partie
00:32:29de nos préoccupations au quotidien.
00:32:31Donc c'est une option
00:32:33que l'Allemagne a choisie.
00:32:35Ça fait partie d'un arsenal
00:32:37de mesures que l'on peut prendre
00:32:39pour lutter contre l'immigration.
00:32:43Je vais tout à fait dans votre sens.
00:32:45Je pense qu'effectivement on devrait y venir.
00:32:47Mais je voulais apporter une précision factuelle.
00:32:49C'est qu'en réalité, on l'avait fait au moment du Bataclan
00:32:51et c'était resté en l'état
00:32:53jusqu'à presque maintenant,
00:32:55durant des années,
00:32:57notamment avec la frontière italienne.
00:32:59Simplement, l'Europe,
00:33:01il y a quelques mois,
00:33:03vient de nous dire qu'on n'avait plus le droit.
00:33:05Parce que c'est un système qui doit être
00:33:07limité dans le temps.
00:33:09Qui n'a pas vocation à être pérenne.
00:33:11Et ça ne va même plus loin que ça.
00:33:13Aujourd'hui, les policiers
00:33:15aux frontières ne peuvent plus,
00:33:17s'ils tombent sur quelqu'un
00:33:19qui est un migrant illégal,
00:33:21ne peuvent plus le renvoyer directement.
00:33:23Il faut qu'ils lancent
00:33:25une procédure d'admission
00:33:27dans le pays.
00:33:29Donc espérons
00:33:31que l'Allemagne,
00:33:33qui est quand même le patron en Europe,
00:33:35soit le début
00:33:37d'une certaine manière
00:33:39de la fin d'un système Schengen.
00:33:41C'est généralement quand l'Allemagne décide,
00:33:43les autres exécutent.
00:33:45Et d'ailleurs, il y a un paradoxe,
00:33:47une ironie du sort, c'est que quand même
00:33:49Angela Merkel avait ouvert les portes
00:33:51de l'Europe en 2015,
00:33:53sans rien demander à personne.
00:33:55Accueillant 800 000 migrants
00:33:57et nous mettant dans la crise migratoire qu'on connaît.
00:33:59Donc tant mieux si ça se...
00:34:01Moi j'espère effectivement que c'est le début
00:34:03de la fin d'un système Schengen
00:34:05qui ne fonctionne pas, mais il faudra que tout le monde
00:34:07puisse appliquer, être souverain
00:34:09en la matière, et pas seulement l'Allemagne.
00:34:11Je trouve incroyable,
00:34:13c'est que comme le sujet est abordé,
00:34:15et j'imagine que le sujet va être récupéré,
00:34:17on va les traiter de racistes, on va dire qu'ils sont complètement fous,
00:34:19ils sont fascistes, bien sûr.
00:34:21Alors que quand on va à l'aéroport,
00:34:23même quand on fait un pari Nice, nos papiers sont contrôlés.
00:34:25Je vois rien de choquant en fait.
00:34:27Je trouve que c'est normal de présenter
00:34:29ces papiers, que ce soit
00:34:31en prenant l'avion, en prenant le train,
00:34:33ou en passant une frontière.
00:34:35On ne peut pas dire tout de suite
00:34:37crier aux loups en disant
00:34:39regardez, vous avez vu, et maintenant ça va être la France,
00:34:41et qu'est-ce que ça va devenir ?
00:34:43On a trop pris l'habitude de crier pour rien.
00:34:45Vous avez tant raison. Denis Lacombe.
00:34:47Je pense qu'effectivement il faut qu'on revoie le dispositif
00:34:49et le dispositif au niveau européen.
00:34:51Pour plusieurs raisons, et au-delà de l'immigration,
00:34:53on parlera peut-être de Calais après,
00:34:55mais bien sûr que ça permet
00:34:57de mieux renforcer le contrôle
00:34:59sur l'immigration clandestine,
00:35:01mais ça permet aussi de lutter contre le grand banditisme,
00:35:03l'arrivée de la drogue,
00:35:05qui se fait souvent en voiture,
00:35:07notamment par l'Espagne,
00:35:09de pouvoir aussi renforcer les contrôles
00:35:11quand on a des auteurs de meurtres
00:35:13en fuite, Amra,
00:35:15celui de Grenoble notamment,
00:35:17qui a priori serait
00:35:19en Europe, puisqu'il y a un mandat
00:35:21d'arrêt européen qui a été lancé,
00:35:23donc ça veut dire qu'on a suffisamment
00:35:25d'éléments qui laissent à penser qu'il ne se trouve plus
00:35:27en France, et donc je pense qu'effectivement
00:35:29il faut que l'Europe se penche sérieusement
00:35:31sur la question des frontières
00:35:33pour renforcer le travail
00:35:35des policiers, et madame a parfaitement raison.
00:35:37On le fait dans les aéroports,
00:35:39même pour aller dans nos territoires informers.
00:35:41On ne le fait pas dans les trains, en revanche, évidemment.
00:35:43C'est pas fait dans les trains, et il faut le renforcer
00:35:45aux frontières routières.
00:35:47Je sais que c'est un sujet qui vous intéresse.
00:35:49Je voulais rebondir sur ce que disait Sarah Doraghi,
00:35:51et je suis bien d'accord,
00:35:53ça ne gêne absolument personne ou peu de monde
00:35:55lorsque il y a le rétablissement
00:35:57des contrôles systématiques, par exemple quand il y a le Covid.
00:35:59Non mais globalement, tous les gens
00:36:01qui aujourd'hui critiquent la mesure, ça ne les gênait absolument pas,
00:36:03et moi je n'avais pas non plus de problème par rapport à ça.
00:36:05Ça ne gênait personne quand la Pologne
00:36:07a utilisé cette clause de Schengen
00:36:09au moment de l'Euro de foot en 2012,
00:36:11et pour des raisons évidentes
00:36:13que tout le monde peut comprendre. Et en fait, dès qu'il s'agit
00:36:15de la question migratoire, immédiatement
00:36:17tout le monde pousse des cris d'orfraie, alors que
00:36:19si vous faites la liste de tous les pays de l'Union Européenne
00:36:21qui ont déjà utilisé cette mesure,
00:36:23il y a à peu près la moitié des pays de l'Union Européenne
00:36:25qui l'ont déjà utilisée à un moment donné.
00:36:27Moi, ce que je regrette simplement...
00:36:29Il y a eu des JO et des contrôles qu'on n'a jamais connu,
00:36:31tout le monde était d'accord.
00:36:33Oui, mais c'est sur une toute partie des territoires.
00:36:35Oui, mais ça veut dire qu'on est capable de le faire.
00:36:37D'un point de vue politique, ce qui est un tout petit peu gênant,
00:36:39c'est que comme c'est une mesure dérogatoire
00:36:41exceptionnelle pour une durée de six mois
00:36:43qui peut être conduite une fois,
00:36:45on voit bien qu'il n'y a pas
00:36:47une volonté politique de la part d'Olaf Scholz
00:36:49vraiment de s'attaquer au problème.
00:36:51Le pacte asile-immigration à Bruxelles est en train d'être adopté
00:36:53et ce n'est pas terminé
00:36:55parce qu'il faut ensuite que le texte passe
00:36:57dans tous les parlements de l'Union Européenne
00:36:59et donc on voit que c'est davantage cosmétique
00:37:01pour essayer d'endiguer
00:37:03la montée de l'extrême droite en Allemagne
00:37:05qu'une véritable volonté de changer quelque chose
00:37:07et je mets presque ma main à couper
00:37:09que dans 6-8 mois
00:37:11il y aura le retrait
00:37:13des contrôles systématiques aux frontières
00:37:15parce qu'on dira qu'au nom du respect
00:37:17de l'État de droit...
00:37:19Ça pose quand même comme question
00:37:21de savoir qu'est-ce qu'on fait une fois qu'on a fait le contrôle
00:37:23que la personne est en situation irrégulière
00:37:25on en fait quoi ? Est-ce qu'on va appliquer comme ?
00:37:27On revient en fait
00:37:29Il y avait un principe qui était celui de la non-admission
00:37:31qui était cassé par le Conseil d'État le 2 février dernier
00:37:33et qui permettait justement
00:37:35de faire en sorte qu'on considère administrativement
00:37:37que toute personne qui était interpellée
00:37:39dans les 30 km à l'intérieur des frontières françaises
00:37:41était considérée comme n'ayant
00:37:43jamais mis les pieds sur le territoire français
00:37:45et donc on n'enclenchait pas
00:37:47la procédure administrative qui souvent
00:37:49une fois que la procédure est enclenchée
00:37:51vous connaissez la suite, la personne ne peut plus être écrasée
00:37:53Ça veut bien dire qu'il faut qu'on ait une réflexion
00:37:55Moi je pars du principe que c'est
00:37:57une bonne option
00:37:59que l'Allemagne a lancée cette initiative
00:38:01même si j'entends ce que vous dites et que dans 6 mois
00:38:03elle sera mise de côté et qu'on est sur un effet cosmétique
00:38:05plutôt que sur
00:38:07quelque chose où on cherche à traiter
00:38:09la problématique des flux migratoires
00:38:11et du problème du terrorisme qui parfois sont liés
00:38:13Si
00:38:15on met ça de côté
00:38:17et qu'on prend simplement
00:38:19comme postulat de base qu'il va falloir
00:38:21à un moment donné revoir
00:38:23nos procédures, revoir peut-être les règles
00:38:25de l'espace Schengen, accepter
00:38:27de se mettre autour d'une table au niveau européen
00:38:29pour comprendre de quelle manière
00:38:31on va pouvoir finalement filtrer
00:38:33les entrées et les sorties des territoires
00:38:35S'accorder
00:38:37ce que vous disiez tout à l'heure sur les mandats d'arrêt
00:38:39européens pour pouvoir intercepter
00:38:41des personnes criminelles en fuite
00:38:43d'un pays à l'autre. Si on arrive
00:38:45véritablement à arrêter une ligne
00:38:47enfin de ce qu'on souhaite pour les 10
00:38:49prochaines années, là, on pourra peut-être
00:38:51parler d'évolution favorable
00:39:03Si on n'y arrive pas, effectivement
00:39:05cette option-là, celle de l'Allemagne
00:39:07ne sert strictement à rien
00:39:09Il ne faut pas perdre de vue
00:39:11que le renforcement des contrôles
00:39:13aux frontières, ça renforce l'efficacité
00:39:15du travail de la police au niveau national
00:39:17mais ça renforce aussi la coopération
00:39:19entre les polices européennes
00:39:21parce que quand il y a un véhicule
00:39:23qui passe au niveau d'une frontière
00:39:25franco-italienne
00:39:27même si on ne l'interpelle pas
00:39:29sur le moment, mais qu'on a des présomptions
00:39:31que c'est potentiellement
00:39:33des criminels ou des délinquants
00:39:35on peut le signaler à la police du pays d'à côté
00:39:37alors ça se fait déjà
00:39:39mais renforcer ce dispositif
00:39:41de contrôle transfrontalier
00:39:43je pense que ça permet
00:39:45Est-ce qu'on a assez de policiers
00:39:47aux frontières ?
00:39:49Autre question
00:39:51On accueille ou continue à accueillir
00:39:53des réfugiés
00:39:55et chaque pays doit prendre sa part
00:39:57même si on a dit qu'il fallait...
00:39:59C'est les accords de Dublin
00:40:01Quand les Allemands vont arrêter
00:40:03quelqu'un à la frontière en situation régulière
00:40:05ils ne peuvent pas le renvoyer
00:40:07Donc ils vont peut-être le mettre dans un centre de rétention
00:40:09quelques temps
00:40:11En Allemagne ?
00:40:13Non, parce qu'ils vont l'empêcher de rentrer
00:40:15Vous connaissez le nombre
00:40:17de centres de rétention en France ?
00:40:19Je pense qu'il va se passer des contrôles
00:40:21que dans un sens
00:40:23et c'est ce qui se produit en fait
00:40:25si on les fait depuis plusieurs années
00:40:27c'est-à-dire que les migrants dont les Allemands ne veulent pas
00:40:29parce qu'ils ne sont pas assez qualifiés
00:40:31souvent ils sont envoyés en France
00:40:33parce qu'on est le pays de dernier ressort
00:40:35parce que c'est des gens qui souvent
00:40:37ont franchi plusieurs pays, ont été refoulés de pays en pays
00:40:39et puis ensuite ils terminent à Calais
00:40:41Non mais c'est ça la tragique histoire
00:40:43Donc il faut qu'il y ait une concertation européenne
00:40:45sinon ça ne fonctionne pas
00:40:47Le pacte asile-immigration
00:40:49Le problème c'est que
00:40:51dès que vous parlez de restauration des contrôles
00:40:53aux frontières intérieures de l'espace Schengen
00:40:55vous avez énormément de gens à la Commission européenne
00:40:57et à Bruxelles qui disent
00:40:59mais ça c'est une entorse fondamentale
00:41:01de la Commission européenne
00:41:03et donc c'est quelque chose d'insupportable pour eux
00:41:05et ils menacent toujours
00:41:07mais si vous rétablissez le contrôle des personnes
00:41:09à ce moment-là vous allez rétablir le contrôle des biens
00:41:11ce qui est complètement faux
00:41:13et donc ils essaient de montrer que c'est une entorse
00:41:15à tous les traités que la France a signé
00:41:17Dernier mot là-dessus
00:41:19Vous avez raison
00:41:21la Commission européenne aujourd'hui fait pression
00:41:23pour que rien ne change
00:41:25mais ce qui a changé, c'est peut-être un motif d'espoir
00:41:27c'est qu'on a le sentiment
00:41:29d'ailleurs où une majorité aujourd'hui
00:41:31de pays européens sont favorables
00:41:33à davantage de régulations
00:41:35l'Allemagne sans doute désormais
00:41:37c'est quand même un signal positif qui est envoyé
00:41:39les Pays-Bas
00:41:41avec leur nouveau gouvernement
00:41:43l'Autriche, la Finlande, la Suède
00:41:45le Danemark qui a des mesures dénérogatoires
00:41:47je ne parle même pas de la Hongrie
00:41:49et de la Pologne
00:41:51donc si on compte
00:41:53on a une majorité d'États importants
00:41:55qui voudraient une évolution significative
00:41:57j'espère que les commissaires européens
00:41:59qui sont désignés par les États
00:42:01et élus par personne vont finir tout de même
00:42:03par se plier
00:42:05à la volonté de la majorité
00:42:07J'aimerais qu'on parle de l'Iran
00:42:09et de ses 2 ans, 13 anniversaire
00:42:11de la mort de Masha Amini, cette jeune femme de 22 ans
00:42:13qui avait été tuée par la police des mœurs
00:42:15pour un voile mal placé
00:42:17son souvenir et son combat ont été commémorés
00:42:19hier dans tous les rangs
00:42:21et aussi dans le monde entier
00:42:23Sarah Benzari
00:42:25Femme, vie, liberté
00:42:273 mots et un cri
00:42:29qui n'ont pas perdu de leur force
00:42:312 ans après la mort de Masha Amini
00:42:33le 16 septembre 2022 à Téhéran
00:42:35Femme, vie, liberté
00:42:37Femme, vie, liberté
00:42:39Le décès de cette étudiante
00:42:41tuée par la police des mœurs
00:42:43à cause d'un simple foulard mal positionné
00:42:45a ravivé les braises
00:42:47d'une contestation qui couvait déjà
00:42:49l'auteur de bande dessinée
00:42:51Marjan Satrapi
00:42:53l'a vécu
00:42:55ça fait 45 ans que ça a commencé
00:42:57regardez le voile de 1982
00:42:59et comparez-le avec aujourd'hui
00:43:01chaque millimètre qu'on a gagné
00:43:03de notre front et de nos cheveux
00:43:05c'était 10 mètres de plus
00:43:07vers la liberté
00:43:09le poids des mots
00:43:11a une importance énorme
00:43:13dans le pays de la poésie
00:43:15et s'il n'y en a pas
00:43:17dans le pays de la poésie
00:43:19et si la situation ne s'est toujours pas améliorée
00:43:21tout a changé dans les mentalités
00:43:23d'après l'avocate franco-iranienne
00:43:25Shirin Ardakani
00:43:27on est passé d'une culture
00:43:29absolument patriarcale
00:43:31où les femmes, il n'était même pas question
00:43:33qu'elles puissent se dévoiler dans la rue
00:43:35à un soutien massif à ces femmes
00:43:37quand elles se dévoilent, quand elles refusent le voile obligatoire
00:43:39les contestations continuent en Iran
00:43:41mais pas seulement
00:43:43à Paris, l'association Femme Azadi
00:43:45organisait dimanche un rassemblement
00:43:47où plus de 700 personnes
00:43:49ont défilé
00:43:51sur la situation
00:43:53nous sommes avec Sarah Doraghi
00:43:55est-ce que les choses
00:43:57changent en Iran, on a une déclaration du nouveau président
00:43:59iranien qui dit qu'il promet
00:44:01d'empêcher la fameuse police des meurtres
00:44:03qui a tué cette jeune femme, de déranger
00:44:05entre guillemets les femmes
00:44:07quel crédit peut-on apporter
00:44:09à la parole de ce président
00:44:11entre guillemets réformiste
00:44:13la parole de ce président n'est pas vraiment
00:44:15entendue puisqu'on ne peut pas faire
00:44:17confiance à aucun président
00:44:19on a pu faire confiance depuis 45 ans
00:44:21donc on sait que le président est choisi par le guide
00:44:23suprême du peuple
00:44:25qui voudrait la police des meurtres partout
00:44:2724h sur 24, 7 jours sur 7 et s'il pouvait
00:44:29même dans les maisons
00:44:31en revanche, l'esprit Femme, Vie, Liberté
00:44:33dure maintenant depuis 2 ans
00:44:35après la mort de Massa Amini
00:44:37je dois dire que c'est formidable
00:44:39parce qu'on voit moins
00:44:41de manifestations forcément
00:44:43on est face à une telle barbarie dans les rues
00:44:45que les gens vont moins manifester
00:44:47parce qu'on sait comment ça finit
00:44:49soit ça finit en tuerie
00:44:51en meurtre, en viol
00:44:53donc on les voit moins dans la rue
00:44:55mais l'esprit est inscrit dans l'histoire
00:44:57de l'Iran, dans la civilisation
00:44:59du pays
00:45:01donc la question n'est pas
00:45:03s'il y aura un changement, c'est quand et comment
00:45:05est-ce que ça se fera dans la violence
00:45:07est-ce que ça se fera
00:45:09par la voie démocratique
00:45:11on sait que la voie des élections est extrêmement compliquée
00:45:13la voie démocratique, on adorerait
00:45:15pour l'instant, ça a beau s'appeler une république
00:45:17et ils ont beau
00:45:19scandé et marteler que c'est une démocratie
00:45:21je ne sais pas qui
00:45:23ils arrivent à duper
00:45:25donc non ce n'est pas une démocratie
00:45:27les iraniens veulent aujourd'hui
00:45:29la fin de l'athéocratie, ils veulent vivre
00:45:31dans un pays libre et laïc
00:45:33ils ne demandent pas grand chose en fait
00:45:35quand on regarde aussi de la France
00:45:37les gens disent que la France est complètement différente
00:45:39l'Iran là-bas, votre culture
00:45:41ce n'est pas une culture, ce n'est pas notre culture
00:45:43que de porter le voile, ce n'est pas notre culture
00:45:45que de ne pas avoir les mêmes droits
00:45:47que les hommes, et cette révolution
00:45:49on l'a montré puisque
00:45:51ça a commencé avec les femmes
00:45:53elles ont été rejointes par
00:45:55les jeunes hommes
00:45:57ça a été extraordinaire
00:45:59ça a été vraiment un défi
00:46:01et une gifle dans le visage du régime
00:46:03islamique qui a toujours tout fait
00:46:05pour diviser les hommes et les monter
00:46:07contre les femmes. Maître Wakhni-Menki
00:46:09il faut soutenir les femmes iraniennes
00:46:11Evidemment qu'il faut les soutenir, nous étions présents
00:46:13à l'OGE à leur côté
00:46:15et c'est un combat auquel
00:46:17nous adhérons complètement
00:46:19elles ont notre plus profond soutien
00:46:21nous sommes étonnés
00:46:23qu'il n'y ait eu que 700 personnes
00:46:25c'est beaucoup mais c'est si peu
00:46:27en même temps, nous aurions aimé voir
00:46:29dans cette manifestation toutes
00:46:31les femmes dites féministes
00:46:33qui à longueur
00:46:35de journée
00:46:37nous serinent
00:46:39Bref, en clair
00:46:41pour résumer, bien sûr qu'on est aux côtés des femmes
00:46:43iraniennes, bien sûr que pour moi c'est véritablement
00:46:45un mouvement qu'il faut encourager
00:46:47et que la population et que les femmes françaises
00:46:49doivent porter aussi de manière forte
00:46:51et de manière
00:46:53intangible. Et je pense
00:46:55que c'est en répétant en fait
00:46:57ce slogan, en le rappelant
00:46:59sans cesse et en portant la voix
00:47:01des iraniennes qu'on peut aider
00:47:03à la question que les gens souvent posent
00:47:05en disant mais nous qu'est-ce qu'on peut faire à notre niveau ?
00:47:07C'est de répéter, c'est de partager
00:47:09des likes sur des réseaux sociaux, ça n'apporte rien
00:47:11des compliments, dire qu'elles sont formidables
00:47:13elles sont courageuses non plus
00:47:15Il faut les aider. Couper une petite mèche de cheveux en public
00:47:17Merci beaucoup Sarah
00:47:19pour rester avec nous, on va faire une petite pause
00:47:21on se retrouve dans un instant dans Punchline sur CNews
00:47:23et sur Europe 1, on reviendra sur la question des femmes iraniennes
00:47:25et puis aussi on évoquera
00:47:27ce qui se passe
00:47:29en politique du côté de Matignon
00:47:31à tout de suite
00:47:37Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline
00:47:39ce soir sur CNews et sur Europe 1
00:47:41Cela fait deux ans que les femmes se battent en Iran
00:47:43pour résister à l'oppression du régime
00:47:45qui les persécute inlassablement
00:47:47Deux ans que Massa Amini, 22 ans, a été tué
00:47:49par la police des mœurs pour un voile
00:47:51mal ajusté mais cela fait en réalité
00:47:5345 ans que les iraniennes
00:47:55et les iraniens vivent sous le joug de faire des molas
00:47:57de Layatollah Khomeini
00:47:59à Layatollah Khamenei
00:48:01Aujourd'hui, je me demande encore où sont passées
00:48:03les féministes françaises qui devraient dénoncer
00:48:05à haut cri la mort de toutes ces jeunes femmes
00:48:07qui refusent de porter le voile
00:48:09qui devraient dire leur solidarité
00:48:11avec les 34 prisonnières politiques
00:48:13qui ont amené dans les geôles iraniennes
00:48:15une grève de la faim pour commémorer le début
00:48:17du mouvement Femmes, Vies, Libertés
00:48:19Peut-être sont-elles trop occupées
00:48:21à défendre leur précaré politique
00:48:23la lutte intersectionnelle
00:48:25Le port du voile est une liberté pour les femmes
00:48:27à la bonne heure, allez dire cela
00:48:29à Masahamini et ses sœurs
00:48:31ou à la championne sportive afghane Marzié Amidi
00:48:33menacée de mort en France
00:48:35après avoir fui les talibans à Kaboul
00:48:37et qui les retrouve tapis dans l'ombre répugnante
00:48:39des réseaux sociaux où pullulent
00:48:41les menaces de mort et de viol
00:48:43La justice française vient d'ouvrir une enquête
00:48:45pour débusquer ces talibans français
00:48:47mais elle ne pourra rien faire
00:48:49contre le règne de l'ignorance et de l'obscurantisme
00:48:51qui en sert les femmes du monde entier
00:48:53ou simplement en toute liberté
00:48:55On va en débattre ce soir dans Punchline
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00:51:13Écoutez Laurence, demain matin à 9h, une audience est fixée.
00:51:17Lors de cette audience, le Président de la Cour criminelle nous donnera les détails,
00:51:22les conclusions de l'expertise médicale qu'il a ordonnée aujourd'hui, une expertise collégiale
00:51:27où un clinicien et un médecin légiste ont examiné Dominique Pellicot au centre pénitentiaire.
00:51:32En fonction de ces conclusions, soit il est décidé que Dominique Pellicot doit avoir
00:51:37quelques soins pendant quelques jours et le procès est suspendu.
00:51:40Mais si cette infection rénale dont on parle est beaucoup plus importante et qu'il nécessite
00:51:45une hospitalisation, alors là, le Président de la Cour criminelle, Roger Arrata, avec
00:51:50évidemment les autres partis, les partis civils mais aussi la Défense, pourrait décider
00:51:54de renvoyer le procès.
00:51:56Ce serait une catastrophe.
00:51:57Maître Babonneau, l'avocat de Gisèle Pellicot, a dit que ce serait un scandale puisque je
00:52:03vous rappelle Laurence que cela fait 8 jours que Dominique Pellicot est malade et que son
00:52:07état de santé ne semble pas avoir été pris en compte.
00:52:10Merci beaucoup Régine Delfour avec Stéphanie Roux qui est sur place à Avignon.
00:52:14J'aimerais juste qu'on entende ce qu'a dit Gisèle ex-Pellicot qui a pris la parole ce
00:52:18matin.
00:52:19Elle a remercié tous ceux, toutes celles qui la soutiennent et il sont des milliers
00:52:22à la soutenir dans son combat.
00:52:24Écoutez-la.
00:52:25Je souhaite remercier toutes les personnes qui m'ont témoigné leur soutien depuis
00:52:31le début de cette épreuve et plus particulièrement celles et ceux qui ont pris le temps de se
00:52:36réunir samedi dernier à travers toute la France.
00:52:40J'ai été profondément touchée par cet élan qui me donne une responsabilité.
00:52:45Grâce à vous tous, j'ai la force de mener ce combat jusqu'au bout.
00:52:50Ce combat que je dédie à toutes les personnes, femmes et hommes qui à travers le monde sont
00:52:56victimes de violences sexuelles.
00:52:58A toutes ces victimes, je veux leur dire aujourd'hui, regardez autour de vous, vous n'êtes pas
00:53:05seul.
00:53:07Nous, on peut vous dire madame que vous êtes admirable.
00:53:08Quand elle dit Sarah Doraghi, cela me donne une responsabilité.
00:53:13C'est juste extraordinaire ce qu'elle dit.
00:53:16Elle est incroyable cette femme parce que c'est-à-dire qu'elle ne reste même pas
00:53:21une petite minute dans son statut de victime qu'elle met immédiatement entre parenthèses
00:53:25pour rentrer dans le combat parce qu'à l'image du combat des femmes iraniennes, des femmes
00:53:31afghanes, des femmes israéliennes, à partir du moment où vous avez eu l'expérience
00:53:39de la barbarie, vous rentrez tout de suite dans un esprit d'entraide et d'aide pour
00:53:45que ça s'arrête.
00:53:46C'est ce qu'elle fait pour les autres femmes.
00:53:49Je la trouve vraiment, j'ai beaucoup d'admiration pour elle.
00:53:51On espère que le procès, maître Wakhne-El-Melki va pouvoir reprendre.
00:53:54C'est vrai que l'état de santé du principal accusé est crucial.
00:53:58S'il ne peut pas comparaître, il ne peut pas comparaître.
00:54:00S'il ne peut pas comparaître, s'il ne peut pas répondre aux questions qu'on va lui
00:54:03poser, le procès ne peut pas se tenir.
00:54:05Donc il sera ajourné, renvoyé à une date ultérieure et donc il faudra dire tout simplement
00:54:09qu'il faudra recommencer toutes les auditions.
00:54:11On repart de zéro là, on repartirait de zéro si ça se produit.
00:54:14En revanche, s'il est simplement suspendu pendant quelques jours, pendant une semaine,
00:54:17pendant deux semaines, on peut envisager à ce moment-là que la cour d'assises reprenne
00:54:21là où elle s'est arrêtée et que les auditions se poursuivent et que les actes au quotidien
00:54:26de la cour d'assises puissent se dérouler jusqu'à ce que les jurés se retirent pour
00:54:30délibérer.
00:54:31Et il y a une règle en fait qui s'applique devant la cour d'assises qui est qu'en principe,
00:54:36la cour d'assises doit siéger sans discontinuer jusqu'à ce que le verdict soit rendu.
00:54:40C'est pour ça qu'on a cette problématique en fait qui apparaît.
00:54:42C'est pour ça qu'on est suspendu, en tout cas les avocats qui sont au dossier et les
00:54:47personnes qui en font partie, sont suspendus à cette décision du président de la cour
00:54:51d'assises qui, en fonction des éléments médicaux, va décider dans un sens ou dans
00:54:55l'autre.
00:54:56Mais moi aussi, je tiens à souligner ici l'admiration et le respect que cette femme impose, ce courage,
00:55:05cette dignité et ce tempérament, ce caractère.
00:55:09Je n'ai pas les mots, je n'ai pas les mots.
00:55:12François Péponni.
00:55:13Ce que j'ai découvert à l'occasion de cette affaire, c'est qu'il y a une deuxième affaire
00:55:17dans l'affaire.
00:55:18C'est-à-dire qu'en fait, M.
00:55:19Pellicot avait réussi à convaincre un autre accusé de faire la même chose avec la fable
00:55:24de l'accusé, qu'il avait organisé.
00:55:26Donc en fait, effectivement, quand Mme Pellicot dit « je suis maintenant le porte-parole
00:55:30de toutes celles et de tous ceux d'ailleurs qui sont victimes d'agressions sexuelles »,
00:55:35des cas comme celui-là qui nous paraissent surréalistes, catastrophés dans le sens,
00:55:40malheureusement ne sont pas uniques et donc il y a besoin d'exprimer et de parler.
00:55:43Et la force qu'a cette femme de pouvoir le dire, je pense que ça va entraîner la libération
00:55:48d'autres paroles.
00:55:49Et c'est le but un peu, comme avec le principe de MeToo, d'autres femmes vont parler aussi
00:55:53ou d'autres hommes d'ailleurs.
00:55:54Et ça, c'est important.
00:55:55– Monsieur Joseph Macescaron, qu'est-ce qu'elle vous inspire, Mme Gisèle ?
00:55:59Je ne peux plus dire Mme Pellicot.
00:56:01– C'est une femme qui a un courage, qui ne peut que forcer l'admiration.
00:56:06C'est ce qui vient d'être dit, c'est absolument évident.
00:56:09Je retire aussi que lorsqu'elle parle, elle sait qu'elle se tient sur une ligne de crête
00:56:17et elle y reste.
00:56:18C'est-à-dire en dépit de ce qu'elle a vécu, en dépit de la manière dont elle
00:56:22a été traitée, etc., elle arrive à se tenir sur cette ligne de crête.
00:56:26En effet, elle dit les femmes et les hommes qui ont été victimes de violences par rapport
00:56:31à d'autres.
00:56:32Elle se tient sur cette ligne de crête qui est absolument admirable.
00:56:34Moi, ce qui me frappe, c'est que plus largement, s'il était possible après, on ne sait pas,
00:56:44ce procès, c'est même pas la parole d'une femme, c'est que la femme en général soit
00:56:51considérée en France d'une autre manière dont elle peut être considérée.
00:56:55Parce que finalement, quand on sait ce qui est arrivé avec le gynécologue de Mme Pellicot,
00:57:01que son mari ayant eu l'amende n'a pas été prévenu, tous ces éléments, c'est
00:57:06pas simplement la parole d'une femme qui est victime de viol qui n'est pas prise au
00:57:10sérieux.
00:57:11C'est le fait d'être une femme même qui n'est pas prise au sérieux dans notre société.
00:57:17Et c'est ça aussi qui, moi, me touche réellement, que je trouve vraiment effroyable.
00:57:22Et je vous sens émue, effectivement.
00:57:24Alexandre, rapidement.
00:57:25J'avoue que cette affaire, le mot surréaliste a été employé, elle me paraît totalement
00:57:30invraisemblable.
00:57:31Il n'y aurait pas eu de vidéo, c'est même tellement énorme, je dirais, qu'on a du
00:57:36mal, le premier réflexe, c'est d'avoir du mal.
00:57:38Il n'y aurait pas eu un vigile dans un supermarché qui n'aurait pas arrêté Dominique Pellicot
00:57:42qui filmait sur le jupe d'une femme qui aurait trouvé un téléphone.
00:57:44Voilà.
00:57:46On aurait du mal à y croire.
00:57:48Et elle interroge quand même, puisqu'il y a le mari, mais il y a aussi 80 personnes
00:57:55qui auraient violé cette femme.
00:57:58Donc, moi qui n'aime pas les accusations systémiques, qui trouvaient que le MeToo avait un caractère
00:58:05excessif, et je le trouve, et je le dis toujours, en tout cas qu'il y a eu certaines dérives
00:58:09dans le courant MeToo, là, cette affaire a quelque chose d'exemplaire, d'une certaine
00:58:15manière, par son énormité, donc j'ai hâte de voir ce que va révéler le procès, parce
00:58:23qu'on cherche à comprendre.
00:58:25C'est vrai que pour un individu normalement normal, j'allais dire, normalement constitué,
00:58:30qui est un être humain, tout simplement, cette affaire paraît complètement fausse
00:58:35et incompréhensible et ignoble.
00:58:37C'est la première fois que j'entends les hommes, j'étais très intéressée d'entendre
00:58:43la parole des hommes aussi.
00:58:44J'entendais avec la parole de la femme, sans être en défense d'abord, en disant
00:58:47mais on n'est pas tous comme ça, tous les hommes ne sont pas comme ça, il n'y a pas
00:58:50cette défense-là.
00:58:51C'est-à-dire que ce qui est extraordinaire, c'est que l'admiration que tout le monde
00:58:55a eue pour cette femme, parce que vous disiez justement qu'elle n'a pas oublié à ce
00:58:59moment-là, de dire les femmes et les hommes, elle est incroyable et donc c'est…
00:59:03Et à l'instant, Régine Delfour, notre envoyée spéciale, vient de nous communiquer
00:59:09cette information, l'avocate d'Edenomik Peliko a expliqué qu'il allait pouvoir
00:59:14comparaître dès demain, à nouveau, l'expertise médicale a conclu qu'il était apte à
00:59:18comparaître dès demain avec quelques aménagements, comme un fauteuil roulant et quelques poses.
00:59:22Donc voilà, c'est une bonne nouvelle, ce procès va pouvoir reprendre.
00:59:24On évoquait ces femmes, ces femmes exceptionnelles, ces femmes debout, évidemment je ne peux
00:59:29que parler des femmes iraniennes, deux ans depuis la mort de Massa Amini, Sarah Doraghi,
00:59:33ces femmes qui se battent tous les jours pour ne pas mettre le voile, on apprend que
00:59:39le nouveau président iranien dit qu'il ne veut pas déranger les femmes dans leur
00:59:44vie quotidienne et que la police des mœurs sera peut-être un peu plus douce, vous n'en
00:59:47croyez pas un mot ?
00:59:48C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a les réseaux sociaux, donc il y a des images,
00:59:53le mot déranger, ça fait sourire, c'est-à-dire que si ce n'était pas aussi tragique, il
00:59:58ne veut pas déranger, mais vous avez vu le comportement de la police des mœurs avec
01:00:01ces jeunes, c'est autant de violence qui sort d'une personne, on se dit comment est-ce
01:00:06possible ? Est-ce que ce sont des êtres humains capables d'une telle barbarie, d'une telle
01:00:10sauvagerie ? Donc évidemment qu'il ne faut pas que la police des mœurs existe, mais
01:00:14encore une fois, la parole de ce président me paraît un peu…
01:00:18Oui, mis en place par l'ayatollah Khamenei, évidemment.
01:00:20Quand on voit le comportement de femmes contre des femmes, c'est ça aussi très souvent.
01:00:24Mais oui, c'est terrible.
01:00:25Par qui passez-vous ?
01:00:26C'est ça qui est terrible.
01:00:27J'étais en Iran et les fouilles, notamment à l'aéroport par exemple, je parle beaucoup
01:00:32d'aéroport, j'ai l'impression, mais les fouilles des femmes à l'aéroport, je me
01:00:37souviens une fois, je quittais l'Iran et je quittais la famille, etc.
01:00:41J'étais très triste et donc elle me dit, donc déjà elle tutoie, donc elle dit « mais
01:00:45pourquoi tu pleures comme ça ? » Je dis « parce que je quitte ma famille et je suis triste
01:00:49». Elle dit « t'es triste, c'est bon, ça t'élarme, allez dégage, tu sais combien
01:00:52de gens on a perdu pendant la guerre en Irak, etc.
01:00:55Allez, pousse-toi, fous-moi le camp ». C'est horrible ! Et encore, je n'ai pas été
01:01:00violentée à ce moment-là, mais simplement un simple petit passage où il n'y a rien,
01:01:05je n'attends rien d'elle, elle n'attend rien de moi, ça se passe comme ça.
01:01:08Imaginez quand elle voit une femme avec un cheveu qui dépasse.
01:01:11Et Marjane Satrapi a raison, ce qui nous semble complètement anodin ici, un cheveu, une mèche,
01:01:19c'est remarquable comme combat, c'est vraiment, elle rentre dans le combat quand elle enlève
01:01:25le foulard.
01:01:26C'est un geste de résistance de guerre.
01:01:29Et ici, on a des associations qui, au contraire, estiment que c'est une liberté pour les femmes
01:01:34de se voiler, François Péponi et après Muriel Moukine-Melké.
01:01:37C'est merveilleux ça !
01:01:38C'est merveilleux de se voiler et qui n'étaient pas présents à la manifestation et qui ne
01:01:43seront pas présents le 7 octobre pour soutenir.
01:01:45C'est les mêmes qui, lorsqu'il y a eu la manifestation, le 8 mars, ont dit à des femmes
01:01:50israéliennes et des femmes de la communauté juive « dégage sale pute ».
01:01:54Donc le féminisme met quand même la géométrie barrière dans notre pays.
01:01:57Où étaient les féministes, Muriel Moukine-Melké, hier pour les femmes iraniennes pour le 7 octobre ?
01:02:02Pour le 7 octobre, elles n'étaient pas là.
01:02:04Pour le 8 mars, elles se sont touffées pour évincer de cette manifestation les femmes
01:02:10de la communauté juive qui venaient parler du sort des femmes israéliennes qui avaient
01:02:14été violées et violentées et massacrées le 7 octobre.
01:02:18Et puis ce dimanche, elles n'étaient pas là, bien évidemment.
01:02:21Ça pose une difficulté majeure en fait.
01:02:25Parce qu'on se demande à partir de quand on va prendre conscience de ce qui se passe
01:02:31en Iran pour ces femmes.
01:02:32À partir de quand il va y avoir une indignation nationale ici en France ? À partir de quand
01:02:36les femmes françaises vont se sentir toutes solidaires de ce qui s'est passé et de ce
01:02:41qui se passe encore en Iran ?
01:02:42Moi, je rêverais que la police des mœurs se disparaisse.
01:02:45Je garde un espoir, j'attends énormément, mais je n'y crois pas et je ne pense pas
01:02:50que ce jour vienne évidemment.
01:02:51Parce qu'ils avaient fait disparaître la police des mœurs pendant deux semaines.
01:02:54Oui, et on a vu comment est-ce que ça a repris derrière et avec les actes ultra violents
01:02:58qui ont été commis derrière, comme si on rattrapait les deux semaines d'absence.
01:03:01Alors, allez-y terminé Maître.
01:03:03Non, moi ce que j'appelle encore une fois, c'est ce fameux sursaut citoyen que j'appelle
01:03:08de tous mes voeux concernant ce qui s'est passé le 7 octobre, mais c'est la même
01:03:11chose.
01:03:12C'est-à-dire qu'à un moment donné, les femmes ici en France doivent se soulever,
01:03:15elles doivent se réveiller, elles doivent venir s'investir.
01:03:18Cette problématique des femmes iraniennes, elle ne trouvera de solution que s'il y a
01:03:22une réaction internationale et que s'il y a l'internationale, et y compris en France,
01:03:26on lance le mouvement.
01:03:27Mais réveillez-vous, réveillez-vous.
01:03:29Dernier mot Joseph, vraiment rapide parce qu'on fait la pause.
01:03:31C'est difficile en effet qu'elles se rendent compte, à partir du moment où vous soutenez
01:03:35le Hamas, qui aujourd'hui est soutenu par l'Iran et qui n'arrive à survivre que grâce
01:03:41à l'appui iranien, évidemment, bien sûr, vous ne pouvez pas toucher à l'Iran.
01:03:45Parce que si vous touchez à l'Iran véritablement, vous vous mettez en situation paradoxale par
01:03:52rapport à votre soutien au Hamas.
01:03:53Il faut le dire, c'est pour ça qu'elles sont silencieuses.
01:03:56Et uniquement pour ça.
01:03:57C'est pour ça.
01:03:58Vous trouvez presque une excuse.
01:03:59Louis de Rugnell.
01:04:00Moi je trouve que le problème c'est qu'en fait il y a des gens qui considèrent qu'il
01:04:02y a un double standard et que vous avez le droit d'être féministe si vous êtes dans
01:04:05une catégorie, vous n'avez pas le droit de l'être.
01:04:07Et en fait une femme qui défend la cause féministe si elle est iranienne et opprimée,
01:04:12si elle est de confession juive, elle n'a pas le droit.
01:04:15Parce qu'en fait il y a une forme de hiérarchie des races, une hiérarchie des colères.
01:04:19Cette stratégie est totalement rationnelle et absolument pas irrationnelle.
01:04:21Alexandre de Vecchio.
01:04:22Moi je dirais qu'il faut prendre conscience de ce qui se passe en Iran, mais aussi il
01:04:26faut prendre conscience de ce qui se passe en France.
01:04:28Parce qu'on nous explique aussi en France que le voile est un bout de tissu.
01:04:32Or ça a été dit tout à l'heure, en Iran les femmes n'ont pas toujours été voilées.
01:04:36Il fut un temps où elles étaient très majoritairement dévoilées.
01:04:39Avant 1979.
01:04:40Les régimes totalitaires islamistes commencent toujours par le voilement des femmes.
01:04:45Il y a l'Iran, mais on pourrait aussi le citer plus près de chez nous.
01:04:48L'Algérie, ce qui a précédé la guerre civile, c'est le voilement des femmes.
01:04:52Donc je pense qu'on devrait avoir cette prise de conscience.
01:04:55Il y a une naïveté justement par ce voile.
01:04:57Certaines le portent pour des raisons religieuses, mais c'est aussi un instrument politique
01:05:02et identitaire.
01:05:03Petite pause, on se retrouve dans un instant dans PUNCHLINE sur CNews et sur Europe 1.
01:05:07On continue nos débats, on parlera un peu de politique, on parlera aussi de ce qui se
01:05:11passe à gauche, avec ces échanges extrêmement vifs entre François Ruffin et Jean-Luc Mélenchon.
01:05:16A tout de suite.
01:05:1718h21, nous avons fait pendant la pause pub le nouveau gouvernement, mais nous ne pourrons
01:05:25rien en vous en dire avec mes invités vu qu'on ne sait toujours rien.
01:05:30Alors tour des manèches, c'est donc reparti pour un tour de consultation à l'hôtel
01:05:34de Matignon où se trouve toujours Michel Barnier.
01:05:36On fait le point avec notre ami Thomas Bonnet et Audrey Legray.
01:05:39Alors qu'est-ce qu'il se passe aujourd'hui ? Expliquez-nous.
01:05:41Michel Barnier a ouvert ce lundi une nouvelle semaine de consultation.
01:05:46Il a reçu sa famille politique à Matignon pour la deuxième fois depuis sa nomination.
01:05:50Il s'est entretenu avec Laurent Wauquiez, Gérard Larcher et Bruno Retailleau.
01:05:54Vous serez toujours les bienvenus à Matignon, leur avait-il d'ailleurs lancé lors des
01:05:58journées parlementaires Les Républicains en Haute-Savoie la semaine dernière.
01:06:03Michel Barnier s'est également entretenu ce lundi avec son prédécesseur à Matignon,
01:06:07Gabriel Attal, désormais président du groupe Ensemble pour la République à l'Assemblée
01:06:11nationale.
01:06:12Son entourage nous indique que tout au long du week-end, il s'est entretenu par téléphone
01:06:17avec des représentants du centre, de droite, mais aussi de gauche.
01:06:21Un député du camp présidentiel me confiait qu'il fallait prendre son temps, ne pas se
01:06:25tromper.
01:06:26On n'est plus à une semaine près, me confiait ce député.
01:06:29Et c'est donc dans l'optique de la composition de son gouvernement que Michel Barnier va
01:06:33poursuivre les consultations.
01:06:34Ce mardi, il recevra la visite des représentants du Parti communiste français, emmené par
01:06:39Fabien Roussel.
01:06:40Alors, Joseph Mazet-Scarron, je me tourne vers vous comme l'oracle.
01:06:44Non, en réalité maintenant on sait que c'est reparti pour un tour, qu'il va falloir consulter,
01:06:47la gauche va venir, on va avoir le balai à nouveau des chefs de parti qui vont venir
01:06:53voir Michel Barnier ?
01:06:54Il va y avoir le balai, oui, et puis on en parlait justement en aparté, c'est-à-dire
01:06:58que ce n'est pas simplement l'équilibre est tel à trouver entre l'ex-majorité présidentielle,
01:07:05en effet, les LR et puis peut-être des éléments de gauche, qu'on en est aujourd'hui parfois
01:07:12à descendre jusqu'au secrétaire d'Etat, c'est-à-dire pour essayer de trouver donc
01:07:17vraisemblablement, pas avant la fin de la semaine, d'autres le disent, il n'y a aucune
01:07:21originalité.
01:07:22Est-ce que ça a un vrai impact François Pomponi ou est-ce qu'on peut continuer encore comme
01:07:25ça, après tout, une semaine de plus, 15 jours de plus ?
01:07:28C'est ça qui est impressionnant dans ce que fait l'avoir le Président et puis maintenant
01:07:30le Premier Ministre, c'est qu'en fait le Président est en train de démontrer qu'on
01:07:34peut vivre sans gouvernement, sans institution, sans parlement et que ma foi pour le pays
01:07:40continuera.
01:07:41Bon an, mal an, ça va.
01:07:42Il ne faut pas avoir de crise grave, mais aujourd'hui, personne n'aurait pu imaginer
01:07:47un jour que la loi de finances ne serait pas prête pour le 15 septembre, présentée au
01:07:51Parlement, pour que le pays fonctionne, et bien oui, on peut.
01:07:55Donc en fait, ce qu'est en train de montrer le Président, c'est que ça va, ça va, ça
01:07:59fonctionne.
01:08:00Il était super content, il a fêté les champions samedi sur les Champs-Élysées.
01:08:05Il faudra que l'actualité nous rattrape, il faudra bien payer les fonctionnaires, payer
01:08:09les dépenses, faire vivre le pays et si on ne vote pas la loi de finances, c'est compliqué.
01:08:14Là où effectivement, ça va se contraindre, c'est que, rappelez-vous, il faut faire un
01:08:19gouvernement, vérifier auprès de Bercy et auprès de la Haute Autorité que toutes les
01:08:24personnes présélectionnées rentrent bien dans les clous, qu'il n'y ait pas de problèmes
01:08:27fiscaux, de problèmes de justice, de tout ce qu'on veut, donc il y a des contrôles.
01:08:31Et comme l'équilibre est compliqué, dès qu'on touche un nom, qu'on enlève pour
01:08:34trouver un autre.
01:08:35Voilà, donc ça prend plus de temps aussi.
01:08:37Bon, Sarah Doraghi, le pays peut continuer comme ça, de toute façon ?
01:08:41Oui, c'est sympathique, c'est-à-dire que quand on regarde, en fait, on a l'impression
01:08:45que c'est des petits problèmes parce qu'ils sont tous plus ou moins compétents, mais
01:08:48ce qu'on voit quand Barnier va serrer les mains, etc., c'est l'enthousiasme et l'excitation
01:08:52de ceux qui veulent en être.
01:08:53Il va se passer quelque chose, il va y avoir des gens sympas, etc., bonants, malents, et
01:08:58ils vont trouver une solution, je suis sûre.
01:09:00Bien sûr.
01:09:01Là, on tise, en fait, à la fois des gens chez Emmanuel Macron et à gauche, c'est
01:09:06qu'il y a un État LR, Alexandre de Vécu, qu'on voit revenir l'État LR, la droite.
01:09:12Oui, oui, mais ce ne sera probablement pas le cas parce que je ne vois pas Michel Barnier
01:09:18imposer ce rapport de force-là au président de la République.
01:09:20Le fait qu'il y ait des tractations comme ça montre que non, et je vais vous parler
01:09:25d'autre chose que du gouvernement, mais qui est significatif, c'est ce qui s'est
01:09:29passé en Europe aujourd'hui avec le commissaire Breton qui est remplacé par le commissaire
01:09:34Séjourné.
01:09:35Vous voyez bien qu'il faut que tout change.
01:09:36On va expliquer à nos téléspectateurs auditeurs.
01:09:38Thierry Breton a démissionné, il a cité la faute d'Ursula von der Leyen et Michel
01:09:42Barnier a nommé Stéphane Séjourné, qui est un proche d'Emmanuel Macron, l'actuel
01:09:46ministre des Affaires étrangères, à sa place à Bruxelles.
01:09:48Vous voyez qu'il faut que tout change pour que rien ne change.
01:09:50C'est ce que je dis depuis la nomination de Michel Barnier.
01:09:53On va continuer, je pense, en même temps.
01:09:56Louis Dragnel, votre analyse percutante ?
01:09:58Non, pas percutante.
01:09:59Moi, ce qui me désole un tout petit peu, c'est que chaque semaine, on franchit des
01:10:02nouveaux paliers qu'on pensait infranchissables du point de vue de la pratique des institutions.
01:10:06Et en fait, c'est cette situation qui crée la crise de régime.
01:10:10Et donc, en fait, forcément, ça nourrit la bête de tous ceux qui veulent changer
01:10:17de système politique, changer de régime politique.
01:10:19Et en réalité, si vous prenez le système politique tel qu'il existait il y a encore
01:10:24cinq ans, il était certes imparfait, mais il fonctionnait quand même.
01:10:26Et là, c'est à l'aise.
01:10:27Toujours mieux avant avec vous.
01:10:28Non.
01:10:29Mais si, vous avez bien vu dans le passé.
01:10:30Non, mais en fait, j'entends de plus en plus la petite musique selon laquelle la
01:10:35Ve République est à bout de souffle, le système ne fonctionne plus.
01:10:37Ce n'est pas le système, c'est les hommes qui s'en servent mal, qui en font n'importe
01:10:41quoi.
01:10:42Et in fine, on se dit bon, il n'y a plus rien qui fonctionne.
01:10:44Du coup, il faut tout changer.
01:10:45Mais le système fonctionne.
01:10:46Oui, mais attendez.
01:10:47Qu'à un quart.
01:10:48Oui, j'ai une crise grave.
01:10:50Les fonctionnaires continuent à travailler.
01:10:52Non, mais il n'y a pas d'orientation politique.
01:10:54Oui, mais il n'y a pas de crise majeure.
01:10:56Non, mais en temps de paix, ça fonctionne bien.
01:11:00Il y a des décisions très importantes à prendre.
01:11:02Quand tout va bien, ça fonctionne.
01:11:03Alors, pas tous en même temps les garçons.
01:11:04Pendant ce temps-là, la France insoumise continue à demander la destitution du président
01:11:09Macron.
01:11:10Écoutez juste un petit extrait de Mathilde Panot.
01:11:11Puis, on parle de ce qui se passe entre M.
01:11:12Ruffin et M.
01:11:13Mélenchon.
01:11:14Il est extrêmement choquant d'avoir un président de la République qui a lui-même demandé
01:11:18la dissolution, sur demande du RN.
01:11:20Il a lui-même demandé la dissolution.
01:11:22Il y a une mobilisation dans les urnes qui est exceptionnelle, du jamais vu depuis des
01:11:27décennies.
01:11:28Et le résultat des élections ne compte plus.
01:11:31Je rappelle que dans ce pays, on ne tient pas compte du résultat des élections.
01:11:35On obéit au suffrage universel.
01:11:38Donc, Emmanuel Macron devrait retrouver le goût de la démocratie.
01:11:42Et cette procédure de destitution est aussi une réponse à cela.
01:11:45Voilà.
01:11:46Aucune chance qu'elle aboutisse, évidemment.
01:11:47Tant de faits.
01:11:48Tant de faits.
01:11:49Tant de faits.
01:11:50Pardon.
01:11:51Il a pris la parole, là.
01:11:52Il s'est juste…
01:11:53Tant de faits.
01:11:54D'accord.
01:11:55En deux, trois phrases, je trouve que c'est absolument… c'est totalement extravagant.
01:11:58C'est totalement extravagant.
01:11:59C'est-à-dire… Non mais la participation…
01:12:02Vous avez des indignations à la tiroir, en fait.
01:12:04Sur la participation, depuis des décennies, ben non, il y a eu des participations meilleures
01:12:07législatives, donc…
01:12:09Oui, c'est vrai.
01:12:10Et non, ils n'ont pas… Pardon, il va falloir quand même le redire.
01:12:14Le monopole de la destitution.
01:12:15D'ailleurs, c'est vrai que les journalistes ont une responsabilité sur ce sujet.
01:12:20Mais non, ils n'ont pas gagné.
01:12:21C'est-à-dire que quand vous gagnez une élection, c'est que vous êtes…
01:12:25Vous avez une majorité.
01:12:26Oui, vous avez une majorité.
01:12:27En revanche…
01:12:28Pas le cas.
01:12:29En revanche, elle n'est pas confondue avec les Jeux olympiques ou Paralympiques, plutôt.
01:12:33Mais simplement, le problème, c'est que quand vous franchissez une ligne d'arrivée,
01:12:37là, vous gagnez.
01:12:38Attention, mon cher Joseph.
01:12:39Ne franchissez pas les lignes.
01:12:40Attention à la ligne rouge.
01:12:41Mais le problème, c'est tellement excessif que plus personne ne les écoute.
01:12:45Là, ils demandent la destitution du président.
01:12:47Et j'ai l'air, entre guillemets, tout le monde s'en fout maintenant.
01:12:49Ça continue à fonctionner.
01:12:50Et donc, effectivement, la seule chose…
01:12:52Oui, mais dans l'esprit des gens…
01:12:53Laissez-le faire.
01:12:54Oui.
01:12:55Ce qui m'inquiète, c'est qu'à la fin, sur nos institutions, les faits vont être très abîmés.
01:13:00Je vais quand même me faire l'avocat du diable.
01:13:02Effectivement, LFI n'a pas gagné les élections, ça, on en est tous sûrs.
01:13:06Mais je pense que dans l'esprit des Français, c'est quand même compliqué aussi de voir la situation actuelle,
01:13:11avec finalement – et moi, je suis plutôt de droite – un groupe qui a fait 7,5 % à diriger le pays.
01:13:20Ce n'est pas non plus…
01:13:21Là, on parle de la Loi de l'Institut.
01:13:24Là, on est dans une situation totalement inédite liée à une décision…
01:13:26Parce que la gauche a reçu des cases neuves.
01:13:27La décision folle, c'était dissous dans ces conditions-là.
01:13:30Mais la gauche aurait pu accepter cases neuves.
01:13:32Oui, mais il n'y a pas que la gauche.
01:13:34Il y a les électeurs de l'URN aussi qui ne sont pas du tout représentés,
01:13:37qui ont été virés de tous les postes à l'Assemblée.
01:13:41Il y a un ensemble de choses qui fait qu'il peut y avoir un parfum dans le pays
01:13:45de défiance à l'égard des élites et du sentiment que la démocratie française fonctionne mal.
01:13:50Mais François, du coup, ça vous laisse quoi ?
01:13:53Les institutions vont être extrêmement abîmées.
01:13:55À la fin des deux quinquennats d'Emmanuel Macron, les institutions…
01:13:59Sincèrement, je pense que c'est ce qu'il veut vraiment.
01:14:02C'est dire que tout ça, ça ne fonctionne pas en fait.
01:14:04Si on me laisse moi diriger, ça se passera mieux.
01:14:07Mais depuis le début, il a une défiance.
01:14:09On aura la sixième rédaction.
01:14:10Des institutions depuis le début.
01:14:12Et donc là, il est juste en train de mettre en œuvre ce qu'il pense vraiment.
01:14:16Et le réfugié entre François Ruffin et Jean-Luc Mélenchon, c'est quoi ?
01:14:19C'est grave, pas grave ?
01:14:21Non, ce n'est pas grave.
01:14:22C'est peut-être grave pour Ruffin, parce qu'il va en prendre la figure.
01:14:26Mais ce qui est très grave, c'est qu'au sein de la Nouvelle Fronte Populaire,
01:14:30dès qu'il y en a un qui lève le doigt pour dire « je ne suis pas d'accord avec le chef »,
01:14:33c'est très stalinien tout ça.
01:14:35La guillotine qui tombe.
01:14:36Ce que j'ai trouvé le plus grave, et là je reviens à ce que disait Alexandre de Vécutre justement,
01:14:41il ne faut que rien ne change, etc.
01:14:43Ce que j'ai trouvé le plus grave, ce n'est pas l'épisode Ruffin, Arnaud, etc.
01:14:47Non, je vais vous dire ce que j'ai trouvé le plus grave.
01:14:49C'est la présence de M. Patrick Martin, patron du MEDEF.
01:14:52Pourquoi, il n'a pas le droit d'aller à la fête de l'Humain, M. Macron ?
01:14:55Attendez, je vais vous dire quelque chose qu'un certain nombre d'observateurs politiques refusent de voir.
01:15:01Totalement.
01:15:02C'est que l'Humain aujourd'hui, la fête de l'Humain, n'est pas la fête de l'Humain d'il y a 5 ans ou 10 ans.
01:15:07Ce n'est pas du tout la même chose.
01:15:08Ce n'est pas lié au parti communiste français.
01:15:11L'Humain aujourd'hui, c'est la courroie de transmission des pires éléments de l'IFI.
01:15:16Des pires éléments de l'IFI, et plutôt de l'NPA.
01:15:19Donc, quitte d'ailleurs à siffler le patron du PCF.
01:15:22Donc, que M. Patrick Martin, qui apparemment n'a pas revu ses fiches et n'est pas enseigné, va se dire
01:15:27« Ah ah, je vais aller draguer, etc. »
01:15:29Franchement, ça me fait un peu peur que le MEDEF soit à ce niveau de non-information.
01:15:36Non-information.
01:15:37Allez, 18h31, lors du rappel des titres de l'actualité.
01:15:39C'est NEWS EUROPE 1 avec Simon Guélin.
01:15:44Bonsoir Laurence et bonsoir à tous.
01:15:46Dominique Pellicot sera présent demain à son procès.
01:15:48Une expertise médicale a conclu que le principal accusé était apte à comparaître avec quelques aménagements possibles.
01:15:54Il était absent depuis mercredi dernier pour des raisons médicales.
01:15:57Quelques évêques étaient au courant du comportement grave de l'Abbé Pierre dès 1955.
01:16:02C'est ce qu'a déclaré aujourd'hui le président de la Conférence des évêques de France.
01:16:06Éric de Moulin-Beaufort a rappelé que des mesures avaient été prises, dont une cure psychiatrique.
01:16:10Des mesures qui représentent une réaction forte au regard des manières de faire de ce temps, a souligné M. de Moulin-Beaufort.
01:16:17Enfin la tempête Boris a fait au moins 15 morts.
01:16:19Le Premier ministre polonais Donald Tusk annonce une aide immédiate de 235 millions d'euros aux régions polonaises sinistrées.
01:16:25Depuis jeudi, plusieurs pays, dont la Pologne, l'Autriche, la Hongrie ou encore la Roumanie, ont été frappés par des précipitations extrêmement fortes, accompagnés de vents violents.
01:16:34Simon Guélin, on va tout de suite prendre la direction de l'Allemagne, puisque l'Allemagne a décidé de mettre en place, depuis ce matin, des contrôles aux frontières pour tenter de réguler l'immigration illégale.
01:16:45Toutes les frontières terrestres sont concernées, dont celle évidemment qui se trouve en Alsace, où vous vous trouvez Mathieu Dewez et Bamba Gueye.
01:16:52Bonsoir à tous les deux. Comment ça se passe concrètement pour ceux, les transfrontaliers, qui franchissent tous les jours cette frontière ?
01:17:02Écoutez, chère Laurence, nous venons d'arriver il y a une quinzaine de minutes ici à Strasbourg.
01:17:06Et c'est l'une des mesures les plus radicales de sa politique migratoire, l'Allemagne, qui a donc mis en place des contrôles à toutes ses frontières.
01:17:13Et notamment ici, où nous nous trouvons avec Bamba Gueye, nous sommes sur le pont de l'Europe, qui relie la ville de Strasbourg, ville française, bien sûr, à la ville allemande de Kiel, qui se trouve au nord de l'Allemagne.
01:17:23Et pour l'instant, très peu de contrôles, surtout quelques véhicules, des camionnettes, mais également des bus.
01:17:29Très peu de contrôles, tout simplement, car nous sommes à une heure de pointe.
01:17:32Et les autorités allemandes qui viennent de nous le confier, l'objectif n'est pas bien sûr de créer des bouchons monstres à Strasbourg,
01:17:38mais surtout de contrôler des véhicules qui semblent suspects et donc de lutter contre cette immigration illégale, lutter également contre ce terrorisme islamiste
01:17:47et également, selon la ministre de l'Intérieur allemande, contre la grande criminalité.
01:17:52Objectif également affiché, répondre à ces témoins, cette émotion vive, très vive, je dirais, suscitée par cet attentat terroriste.
01:17:59On s'en souvient, c'était le 23 août dernier, et trois victimes d'un attentat terroriste revendiqué par Daesh à Solingen, une ville allemande.
01:18:07Pour l'instant, donc, très peu de contrôles. Nous sommes dans cette ville de Kiel.
01:18:12Ces contrôles à toutes ces frontières vont durer pendant six mois.
01:18:16Chère Laurence.
01:18:17Merci Mathieu Devese et Bamba Gueye. On voit que ce sont des contrôles aléatoires.
01:18:20Joseph Massé-Scarron, est-ce que c'est une mesure de la communication ?
01:18:23Peut-être qu'ils contrôlent les voitures, les grosses voitures de subventions.
01:18:26Ils font un délit de carrosserie, si je puis me permettre.
01:18:28Il y a une réalité dans ces contrôles aux frontières. On a l'impression que, en tout cas, pour ce que nous dit notre envoyé spécial, ce n'est pas systématique.
01:18:36Non, ce n'est pas systématique. C'est au cas par cas. C'est les bus, les voitures qu'ils repèrent.
01:18:39Donc, il y a beaucoup de communication. Et visiblement, ils ne font que ceux qui rentrent.
01:18:43Ceux qui ressortent, la porte est ouverte.
01:18:45Évidemment. Les Allemands sont très contents que l'on s'en aille.
01:18:48Joseph, mais la France pourrait faire la même chose ou pas ?
01:18:51Devrait faire la même chose ou pas ?
01:18:53Si elle devrait faire la même chose.
01:18:55Moi, je pense qu'il faut plus s'attacher à la raison pourquoi autant de migrants viennent en France.
01:19:03Avant de penser... Évidemment, bien sûr, la question des frontières est extrêmement importante.
01:19:08Mais ce débat ne doit pas faire oublier pourquoi les personnes arrivent.
01:19:11Et pourquoi ils viennent ?
01:19:12Je le redis très souvent. J'ai toujours été frappé par le fait qu'allant souvent à Madrid à des dates récurrentes, j'ai vu progressivement Madrid avec beaucoup moins de migrants, de plus en plus.
01:19:24Et aux personnes à qui je demandais ça, c'est aux autorités madrilènes, pourquoi ?
01:19:28Évidemment, ils disaient parce qu'ils vont directement en France, ils ne s'arrêtent plus en Espagne, ils ne s'arrêtent plus en Madrid.
01:19:33Est-ce que vous le referez ? Voilà.
01:19:35Le modèle social français, c'est ça ?
01:19:36C'est sur les aides, c'est tout.
01:19:37D'accord. Il faut dire les choses. Maître Wagnin-Medli.
01:19:40Moi, je considère encore une fois qu'il faut véritablement arriver à stopper cette immigration quand elle n'est pas contrôlée, quand elle n'est pas de qualité.
01:19:48On a un vrai problème avec la menace terroriste en France et en Europe.
01:19:52L'Allemagne, la France, d'autres pays ont été dramatiquement touchés.
01:19:56Il faut bien apporter une réponse.
01:19:58Et dans cette réponse-là, il y a plusieurs possibilités et le contrôle aux frontières en fait partie.
01:20:04Après, que ce soit un contrôle aléatoire, c'est-à-dire qu'on donne la possibilité à un État de contrôler de manière aléatoire
01:20:10quand les douaniers sur place considèrent que tel véhicule ou telle personne a un comportement suspect
01:20:15ou répond à certains critères qu'ils ont présélectionnés et se livrent à un contrôle, c'est une bonne chose.
01:20:21On a évoqué tout à l'heure la difficulté qui était que dans le temps, on ne peut pas prendre ce type de mesures de manière trop étendue
01:20:30et qu'il y a une première phase de six mois qui peut être renouvelée une deuxième fois, peut-être parfois une troisième fois.
01:20:35Là, encore une fois, c'est un problème de législation à adapter, à rénover, à configurer avec les nouvelles donnes que nous avons en 2024 en Europe.
01:20:45Qui ne sont pas les mêmes qu'il y a cinq ans.
01:20:47Rapidement, Alexandre de Mecquiaux.
01:20:49Oui, il faudra effectivement faire la même chose qu'en Allemagne.
01:20:52En réalité, on l'avait fait après le Bataclan, on l'avait pérennisé dans le temps et la Commission européenne nous a sanctionné très récemment
01:20:59parce qu'effectivement, c'est quelque chose qui doit être temporaire.
01:21:02Moi, ce que j'espère, c'est que le signal envoyé par l'Allemagne, mais aussi par d'autres pays,
01:21:06on a les Pays-Bas, on a l'Italie, on a le Danemark, l'Autriche, soit le début de la fin d'un système Schengen qui ne fonctionne pas.
01:21:14Maintenant, je rejoins ce qu'a dit Joseph Macescarot.
01:21:16On voit bien qu'il y a des pays qui prennent en main vraiment cette question de l'immigration un peu partout autour de nous.
01:21:23Plus ces pays prennent cela en main, plus nous nous apparaissons comme attractifs.
01:21:27De par notre système social et de par notre laxisme.
01:21:30Quand le Danemark dit, notre but, c'est zéro demandeur d'asile sur notre sol.
01:21:35Zéro demandeur d'asile sur notre sol.
01:21:37Ça a quand même quelque chose qui...
01:21:39Du coup, ils vont ailleurs.
01:21:40Ils nous interpellent.
01:21:41Mais les conditions pour revenir à la nationalité danoise sont absolument drastiques.
01:21:45Oui, et puis il n'y a toujours pas d'harmonisation totale du droit d'asile selon les pays.
01:21:49Quand je vois que, par exemple, les Allemands maintenant assument de faire repartir des gens qui viennent d'Afghanistan chez eux,
01:21:55alors que nous, ces gens-là sont éligibles à l'asile,
01:21:58mécaniquement, vous savez très bien à quelle porte ils vont aller frapper.
01:22:02On a beau avoir l'Allemagne qui fait ça pendant un temps donné,
01:22:07on sait que, un, c'est provisoire, et deux, dans la mesure où ce n'est pas structuré.
01:22:10C'est-à-dire que l'Allemagne n'est pas en train de porter auprès de la Commission européenne
01:22:13une demande de changement du règlement européen, du pacte asile-immigration.
01:22:18Et tant qu'on ne fera pas ça, ces changements structurels,
01:22:22mais pour ça, il faut vraiment que tous les pays de l'Union européenne soient d'accord.
01:22:24Le problème, c'est qu'on a tous des avis divergents.
01:22:26Eh bien, malheureusement, on n'y arrivera pas.
01:22:28Dernier mot, François Péponni.
01:22:29On ne peut pas contrôler la frontière, effectivement, comme Joseph l'a dit tout à l'heure.
01:22:31Regardez l'exemple italien, François.
01:22:33C'est très attractif.
01:22:34Nous, on a un double handicap.
01:22:36On est très attractif.
01:22:39Et on a un discours faible.
01:22:41Deuxièmement, il y a la volonté d'aller en Angleterre aussi.
01:22:45Ou il y a des naufrages dans la Manche.
01:22:48C'est absolument incroyable.
01:22:49Malheureusement, on a les Italiens et les Anglais.
01:22:51On n'y arrivera pas.
01:22:52On pourra faire tous les contrôles aux frontières.
01:22:54Les gens ont tellement envie de venir ici, pour les raisons qu'on connaît,
01:22:56ou veulent tellement aller en Angleterre, qu'ils franchiront les contrôles.
01:22:59Allez, petite pause.
01:23:00On se retrouve dans un instant dans Punchline, CNews Europe 1.
01:23:02On va parler de ce nouvel attentat contre Donald Trump.
01:23:05Deuxième attentat en moins de deux mois.
01:23:07Et puis aussi de la sécurité des présidents.
01:23:09On se rappelle que Jacques Chirac avait subi une tentative d'assassinat.
01:23:12On réécoutera ce qu'avait dit l'homme qui l'avait attaqué.
01:23:16A tout de suite, sur nos antennes.
01:23:2218h43, on se retrouve en direct dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:23:25Il est l'homme à abattre.
01:23:27C'est à peine croyable, mais Donald Trump a subi une deuxième tentative d'assassinat.
01:23:31L'ancien président américain, candidat à l'élection de novembre aux États-Unis,
01:23:36a à nouveau été la cible d'une attaque avec quelqu'un qui se trouvait sur son golfe en Floride.
01:23:43On fait le point avec Corentin Brio.
01:23:45On va parler de la sécurité des présidents, à la fois des présidents américains, mais aussi des présidents français.
01:23:52Comme le souligne le shérif du comté de Palm Beach,
01:23:55c'est grâce aux agents du Secret Service que le pire a certainement été évité.
01:24:00Les agents du Secret Service qui étaient sur le terrain de golf ont fait un travail fantastique.
01:24:06Car depuis l'attaque contre Donald Trump le 13 juillet,
01:24:11la sécurité autour du candidat républicain a été largement renforcée.
01:24:16Cela s'est vu notamment avec une image marquante,
01:24:19celle du candidat républicain le 21 août, derrière des vitres pare-balles.
01:24:23Depuis la première tentative d'assassinat contre lui,
01:24:26Donald Trump ne monte qu'à bord de véhicules blindés et résistants aux bombes.
01:24:30Cela inclut un cortège de plusieurs véhicules,
01:24:32dont des unités médicales d'urgence prêtes à intervenir à tout moment.
01:24:36Lorsqu'il assiste à des réunions ou se déplace,
01:24:39des restrictions temporaires de vol sont fréquemment mises en place.
01:24:43Enfin, la cybersécurité constitue un enjeu majeur dans sa protection.
01:24:47Les agents du FBI et le Secret Service surveillent constamment les menaces en ligne à son encontre.
01:24:53Voilà pour ce sujet de Corentin Brio.
01:24:55Gilles Furego, vous nous avez rejoint, bonsoir.
01:24:57Vous êtes ancien commissaire de police.
01:24:59Auteur d'un livre sur les coulisses des attentats qui ont marqué l'histoire.
01:25:03Il s'appelle Baraka, on va en parler.
01:25:05Mais là, est-ce qu'il y a une défaillance des services secrets américains ?
01:25:08Et pourquoi est-ce qu'on en veut tant à Donald Trump ?
01:25:11Donald Trump, tout d'abord, est quelqu'un de très clivant.
01:25:13Ce qui explique aussi pourquoi on essaie d'attenter à sa vie.
01:25:18En revanche, cette fois-ci, sur le Secret Service,
01:25:21je pense qu'ils ont quand même fonctionné,
01:25:23puisqu'ils n'ont pas interpellé l'individu, mais ils l'ont identifié.
01:25:27Et il y a un agent qui a tiré, d'ailleurs, sur cet individu,
01:25:31qui fait qu'ensuite, il s'est sauvé.
01:25:33Il avait quand même un AK-47 à 500 mètres de l'ancien président américain.
01:25:38Oui, mais c'est toujours la difficulté,
01:25:40lorsque vous êtes sur un déplacement qui est un déplacement privé.
01:25:43C'est sûr qu'à partir de là, jusqu'où est-ce que vous devez étendre votre périmètre de sécurité ?
01:25:49Après, c'est une question de moyens, moyens humains et moyens matériels.
01:25:53Mais c'est un homme clivant, François Péponi,
01:25:55mais on ne tient pas sur tous les hommes clivants de la Terre,
01:25:57parce que sinon, ce serait compliqué.
01:25:58Il y a vraiment un rapport aux armes qui est quand même particulier.
01:26:00Oui, bien sûr.
01:26:02Ils sont tous armés.
01:26:03Effectivement, il y a des présidents qui ont été tués.
01:26:06Et effectivement, là, on verra quand on va discuter dans l'enquête,
01:26:09mais ils seraient liés à l'Ukraine, on verra bien tout ce qui peut se passer derrière.
01:26:12Donc effectivement, c'est peut-être plus facile aux Etats-Unis qu'en France.
01:26:16Enfin, peut-être que le commissaire pourra le dire,
01:26:18mais aux Etats-Unis, il y a ce rapport aux armes qui est quand même très particulier.
01:26:21Nous, on a plus un rapport à l'arme blanche.
01:26:24Pardonnez-moi, mais je ne peux pas m'en empêcher,
01:26:26parce que comme on dit très souvent aux Etats-Unis,
01:26:28nous, on a aussi un rapport particulier.
01:26:30Heureusement qu'on n'a pas d'armes législataires,
01:26:34parce que sinon, on peut imaginer le bain de sang que ce serait en Europe.
01:26:38Non, ce qui est amusant, je ne sais pas si c'est amusant,
01:26:41mais souvent, on accuse Donald Trump d'être violent ou d'alimenter la violence.
01:26:44Pour l'instant, dans cette campagne, ça fait deux fois que la violence s'exerce contre lui.
01:26:48Donc, je pense qu'il y a de la violence des deux côtés,
01:26:51parce que là, il en est victime et ça révèle finalement une société.
01:26:54Il n'y a pas que Donald Trump qui est clivant.
01:26:56En réalité, la société américaine est extrêmement clivée.
01:26:58On a quasiment une situation de guerre civile larvée.
01:27:01Ça devrait nous interroger aussi sur ce qui se passe en France
01:27:05avec des clivages politiques de plus en plus prégnants
01:27:08entre celui qui, dans le 9e arrondissement, vote Émeric Caron
01:27:12et celui qui, dans la France périphérique, vote Jordan Bardella.
01:27:17C'est un peu deux mondes aussi qui se font face.
01:27:20Pour l'instant, il n'y a pas de violence,
01:27:22mais ça nous indique la polarisation très forte des sociétés occidentales.
01:27:27Est-ce qu'on est mieux protégé quand on a un président français, M. Furigo ?
01:27:31C'est différent, mais je rappelle quand même que trois personnalités françaises
01:27:34de premier plan ont été assassinées en l'espace de 40 ans.
01:27:37Ça dit Carnot, Paul Doumer et le roi de Yougoslavie.
01:27:40Quand on dit que quatre présidents américains ont été assassinés,
01:27:43oui, mais on a eu trois personnalités également.
01:27:45Donc, la protection d'une personnalité est toujours compliquée
01:27:50parce que vous devez prendre en compte la personnalité également.
01:27:54Donc, vous avez un certain nombre de choses à faire.
01:27:59Je prends par exemple le cas des bandes foules.
01:28:04Les bandes foules, c'est vraiment l'angoisse de tous les services de sécurité.
01:28:07Le président Macron adore ça.
01:28:09Tous les présidents adorent ça.
01:28:10Depuis Charles de Gaulle, tous les présidents adorent ça.
01:28:13Il est absolument impensable d'interdire un bain de foule à une personnalité.
01:28:17De Gaulle disait quand Roger Fray, qui était ministre de l'Intérieur,
01:28:21lui disait que c'était un peu dangereux.
01:28:23Il dit, écoutez, monsieur le ministre, je fais mon boulot, faites le vôtre.
01:28:26Et puis, il ajoutait, ça vaut mieux que de mourir au cabinet.
01:28:29J'aimerais juste que vous écoutiez le témoignage de Maxime Brunnery.
01:28:31Je ne sais pas si vous vous rappelez.
01:28:33Vous vous rappelez qu'il était un jeune militant qui avait tiré sur Jacques Chirac
01:28:37lors du 14 juillet 2002.
01:28:39Il s'était confié, des années plus tard, en 2011, sur les motivations de ce geste,
01:28:46avec, vous allez le voir, une vraie désinvolture,
01:28:49parce qu'il dit qu'il était mal dans sa peau
01:28:51et qu'il avait concentré toutes ses frustrations sur la figure de Jacques Chirac.
01:28:55Écoutez cet archive.
01:28:57Je m'en suis pris, en fait, plus exactement au président de la République.
01:29:00Tout simplement parce que ce personnage, j'avais cristallisé sur ce personnage sa fonction.
01:29:07J'avais là une espèce de haine et de rage gratuite que j'avais contre le monde entier, tout simplement.
01:29:13C'était au début d'une grande dépression, une frustration personnelle qui perdurait depuis l'enfance.
01:29:21« Vie de merde », c'était un échec sur tous les tableaux,
01:29:25que ce soit professionnel, sentimental, social, tout.
01:29:29Familial, vraiment, j'avais l'impression d'avoir tout gâché.
01:29:33J'ai raté ma vie, je ne voulais pas rater ma mort.
01:29:35C'était une espèce de revanche narcissique, cruelle, injuste aussi, envers tout le monde.
01:29:44Voilà pour ce témoignage à l'époque de Maxime Brunnery.
01:29:48C'est sidérant ce qu'il dit.
01:29:50Je vais rajouter quelque chose sur Maxime Brunnery.
01:29:53Il a tenté d'assassiner Jacques Chirac.
01:29:55À la mort du président Chirac, il a laissé un message en disant « adieu monsieur le président ».
01:29:59Oui, c'est quelque chose d'assez incroyable.
01:30:03Sur les motivations de quelqu'un qui prend un fusil pour aller tirer sur le président,
01:30:06j'allais pas bien dans ma vie.
01:30:09Il n'y a rien de politique dans tout ça.
01:30:11En tant que Reagan, c'est pareil.
01:30:13C'est quelqu'un qui voulait attirer l'attention de Jodie Foster.
01:30:15Quand vous faites partie d'un service de sécurité,
01:30:19c'est un paramètre que vous devez prendre en compte.
01:30:21Ce paramètre est très complexe.
01:30:23Il n'y a pas de signe avant-coureur.
01:30:25Quelqu'un se lève le matin en disant « je vais tuer le président ».
01:30:28Il n'y a rien, donc il prend ce qu'il trouve, un fusil.
01:30:32Il faut dire aussi que suite à cette tentative d'attentat,
01:30:37l'accès aux Champs-Elysées pour le 14 juillet a été très réduit.
01:30:41Très sécurisé.
01:30:43Oui, très sécurisé.
01:30:44Mais il y a d'autres présidents.
01:30:46On pense que François Hollande a été enfariné.
01:30:48Emmanuel Macron a pris une gifle, si je me rappelle bien.
01:30:50Ils sont tous extrêmement exposés.
01:30:54Bien sûr.
01:30:55Le président Sarkozy, à Brax, a été fait attraper le col de Vest.
01:31:01Vous savez, la sécurité rapprochée, c'est un peu le dernier rempart.
01:31:07C'est un peu le donjon.
01:31:08On appelle ça la bulle du président.
01:31:10La bulle de sécurité.
01:31:11Parce qu'on sait très bien qu'à un moment donné,
01:31:13il y a un chaînon qui va lâcher.
01:31:15Bien sûr.
01:31:16Louis Dreynel.
01:31:17Ce que j'observe, c'est qu'il y a quand même une différence de cadre
01:31:19entre les Etats-Unis et la France.
01:31:20Aux Etats-Unis, le Secret Service a le droit d'imposer au président
01:31:24qu'il protège un certain nombre de mesures.
01:31:26Alors qu'en France, je parle sous votre contrôle,
01:31:30aujourd'hui, le GSPR ou les policiers du SDLP ou les gendarmes du GIGN
01:31:35n'ont pas un pouvoir de contrainte sur l'autorité qu'ils protègent.
01:31:39Je pense que le cadre est différent.
01:31:41Je me souviens aussi de cette phrase d'Emmanuel Macron qui avait dit
01:31:44« si vous écoutez la sécurité, vous finissez comme Hollande ».
01:31:47Il avait fait une corrélation entre le fait d'écouter la sécurité
01:31:52et d'être ce qu'il voulait dire.
01:31:54Si vous écoutez les équipes de sécurité,
01:31:56ils vous empêchent d'aller voir les gens.
01:31:58Donc, politiquement, vous n'êtes pas à proximité des Français
01:32:01et vous terminez dans l'incapacité de vous représenter.
01:32:04Je pense que c'est un débat permanent qui doit y avoir à l'Élysée,
01:32:08particulièrement dans une période comme celle d'aujourd'hui.
01:32:11Mais ils ne se trompent pas un peu la mort.
01:32:13Ils ne se quittent pas un peu au-delà de ce genre de choses.
01:32:16Mais c'est encore autre chose de regarder François Hollande
01:32:19sur son scooter.
01:32:21Pour arriver à ce niveau-là de politique,
01:32:24il faut avoir ce degré, ce petit grain de folie.
01:32:28C'est énorme, je ne crois pas.
01:32:30Mais quasiment toutes les personnes...
01:32:32Monsieur Furigo, vous qui avez écrit Baraka,
01:32:34ce livre sur les coulisses des attentats qui ont marqué l'histoire.
01:32:37Je rejoins François Puponi.
01:32:39Sur le déplacement Hollande, avec son scooter,
01:32:42c'est un déplacement comme un autre.
01:32:44Là, on avait un journaliste qui avait un appareil photo.
01:32:47Il aurait pu avoir un fusil à lunettes.
01:32:49Il n'y a pas de déplacements qui ne sont pas à risque.
01:32:52On le voit avec Trump qui va jouer au golf
01:32:55et qui a failli se faire assassiner.
01:32:57Il n'y a pas tous les déplacements qui sont à risque.
01:33:00Il y a une différence, une grande différence
01:33:03entre les fonctionnaires du secret de service
01:33:06et les Français.
01:33:08Les agents du secret de service fonctionnent
01:33:11avec un système de check-list.
01:33:13C'est-à-dire que tout doit être prévu.
01:33:16Tandis que nous, on le fait de manière un peu plus...
01:33:19A la française.
01:33:21Plus à la française.
01:33:23Mais on s'adapte.
01:33:25C'est ça qui est important.
01:33:27J'ai un cas très particulier.
01:33:29C'était le président Clinton qui était à Lyon
01:33:32pour le G7 de Lyon dans les années 1996.
01:33:35La sécurité de Raymond Barr me dit
01:33:37qu'on allait visiter le quartier Saint-Paul.
01:33:40Je m'adresse tout de suite au responsable du secret de service.
01:33:43Il me dit que ce n'est pas prévu.
01:33:45Quand Raymond Barr a pris le président,
01:33:48il l'a amené au quartier Saint-Paul.
01:33:50Le président américain a été les bras ballants.
01:33:53Il ne savait plus quoi faire.
01:33:55J'ai mon précurseur, mon dispositif qui est sur place.
01:33:58On y va.
01:34:00Pour eux, ce n'était pas parti du schéma.
01:34:03Ils n'arrivaient pas à anticiper et à s'adapter.
01:34:06Ce qui est très compliqué pour les services de sécurité,
01:34:09c'est qu'on va pouvoir fréquenter
01:34:11pas mal de politiques du haut niveau.
01:34:13Ils ont tous besoin ou envie de s'échapper un peu.
01:34:16Bien sûr.
01:34:19Pour les services de sécurité, c'est insupportable.
01:34:22Ils découvrent qu'il est sorti.
01:34:24Il faut le rattraper.
01:34:26Emmanuel Macron a fait une sécurité différente
01:34:28le week-end et la semaine.
01:34:30Ce qui s'est passé avec Alexandre Benalla,
01:34:32c'était rêvé.
01:34:34Sur la une de votre livre, il y a la façon sanglantée
01:34:37de Trump après sa première tentative d'assassinat.
01:34:40Là, il ne peut plus faire un pas de côté.
01:34:43Sa vie est en danger absolument tout le temps.
01:34:46Oui, mais ça ne l'empêchera pas.
01:34:48Il a sa personnalité.
01:34:50Ça ne l'empêchera pas, à certains moments,
01:34:53de refuser une sécurité.
01:34:56Il y a quelque chose de symptomatique.
01:34:58Au moment où on lui tire dessus,
01:35:00les agents du secret de service le mettent par terre.
01:35:03Il se met tout seul par terre.
01:35:05Après, il se relève.
01:35:07Les agents commencent à le pousser
01:35:09vers le véhicule d'évacuation.
01:35:11Trump reste sur place quand il crie fight, fight, fight.
01:35:14Quand on se fait tirer dessus,
01:35:16il faut quand même avoir le courage
01:35:18de se relever.
01:35:20Il peut y avoir le surattentat.
01:35:22Oui, il aurait pu y avoir un deuxième erreur.
01:35:24On sent que le secret de service,
01:35:26à ce moment-là,
01:35:28il n'arrive pas à le canaliser.
01:35:30Oui, à l'enrichir.
01:35:32Je ne sais pas qu'il peut canaliser.
01:35:34Malheureusement, on a terminé.
01:35:36On aurait adoré, parce que c'est passionnant
01:35:38de vous écouter, Gilles Furigo,
01:35:40Barack à l'attentat politique face au caprice du destin.
01:35:42Il y a l'histoire de Lincoln, Kennedy,
01:35:44l'attentat qui a glacé le monde entier.
01:35:46Jean-Paul Leu, Trump,
01:35:48les coulisses des attentats qui ont marqué l'histoire
01:35:50aux éditions Mareuille.
01:35:52Merci beaucoup d'être venus.
01:35:54Merci à nos auditeurs et nos téléspectateurs.
01:35:56Pierre Devino vous attend sur Europe 1
01:35:58et Christine Kelly pour Fascin'Info.
01:36:00Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
01:36:02A demain.