• il y a 8 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline.
00:00:03 Ce soir sur CNews, un nouveau meurtre sauvage à Grande-Synthe.
00:00:06 Un jeune homme de 22 ans a été tabassé à mort par plusieurs individus sur le parking d'un supermarché.
00:00:11 Un mineur a été placé en garde à vue.
00:00:13 On va faire le point sur l'enquête.
00:00:14 On entendra le témoignage bouleversant du frère de la victime.
00:00:18 Vous le voyez ici à l'antenne.
00:00:19 Le maire de la ville doit également s'exprimer dans les toutes prochaines minutes.
00:00:23 Encore un acte de violence absolue dans notre pays.
00:00:26 On va en débattre ce soir.
00:00:28 L'insécurité est véritable point noir.
00:00:30 À 100 jours des Jeux Olympiques, l'ensemble du gouvernement a beau nous dire que la France est prête,
00:00:35 on a du mal à y croire.
00:00:37 On verra que de nombreuses couettes sont évacuées à Paris pour vider la capitale de ces migrants et de ces SDF.
00:00:43 Enfin, l'annulation d'une conférence de la France Insoumise à Lille.
00:00:46 Une bonne nouvelle pour ceux qui réclamaient son interdiction en raison de la présence d'une association pro-palestinienne
00:00:51 dont le logo prône l'éradication de l'État d'Israël.
00:00:54 On va entendre toutes les réactions très contradictoires, très controversées à ce sujet.
00:00:59 Voilà pour les grandes lignes de nos débats ce soir.
00:01:02 Il est 17h, d'abord le rappel des titres de l'actualité de 17h avec Simon Guillain.
00:01:05 Simon.
00:01:06 En Israël, 14 personnes ont été blessées dans une frappe revendiquée par le Hezbollah.
00:01:14 L'attaque a eu lieu dans le nord du pays, à la frontière avec le Liban.
00:01:17 Et dans le même temps, la communauté internationale redouble d'efforts diplomatiques
00:01:20 pour empêcher une riposte massive d'Israël contre l'Iran.
00:01:24 Le plus grand squad de France a été évacué tout ce matin, situé à Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne.
00:01:30 Il a abrité jusqu'à 450 migrants, pour beaucoup en situation irrégulière.
00:01:34 Plus de 250 policiers ont été mobilisés pour procéder à cette opération.
00:01:39 À 100 jours des Jeux Olympiques, les opérations d'évacuation se multiplient en Ile-de-France.
00:01:44 Et puis le skipper Philippe Benoîton a été retrouvé mort aujourd'hui au large de l'Espagne.
00:01:48 Il participait à une course de voile en solitaire entre le Morbihan et la Martinique.
00:01:53 Philippe Benoîton est tombé de son bateau la nuit dernière.
00:01:55 Son corps a donc été repêché par les services de secours espagnols, Laurence.
00:01:59 Terrible nouvelle, merci beaucoup.
00:02:01 Simon Guilin, le monde de la mer est en deuil.
00:02:03 Évidemment, ce sont des vrais aventuriers.
00:02:04 Ce sont des gens qui risquent leur vie et hommage à ce grand navigateur.
00:02:09 Karim Zaribi est avec nous.
00:02:10 Bonsoir Karim.
00:02:11 Bonsoir.
00:02:11 André Valigny, avocat ancien ministre, bonsoir à vous.
00:02:14 On est avec Jean-Sébastien Ferjou, directeur de Città Tantico.
00:02:16 Bonsoir.
00:02:17 Bonsoir Laurence.
00:02:17 Le jeune journaliste, directeur de la rédaction de JDD et Jean-Christophe Couvisse, secrétaire national Unité.
00:02:23 Ravie de vous avoir tous sur le plateau,
00:02:25 même si c'est pour parler de quelque chose d'assez dramatique,
00:02:27 puisqu'il s'agit du meurtre d'un jeune homme de 22 ans.
00:02:30 Je vous en parlais il y a un instant à Grande-Synthe.
00:02:32 Il a été frappé à mort sur un parking de la ville lundi soir.
00:02:35 Il est mort des suites de ses blessures hier.
00:02:38 On va faire le point avec Célia Barod pour voir où en est l'enquête.
00:02:41 Et puis on va entendre un témoignage bouleversant du frère de ce jeune homme
00:02:45 qui a accepté de témoigner au micro de Fabrice Elster.
00:02:47 D'abord l'effet avec Célia Barod.
00:02:49 Lorsqu'il a été découvert dans la nuit de lundi à mardi,
00:02:53 le corps inconscient de Philippe présentait plusieurs coups, notamment au visage.
00:02:57 D'après les premières remontées d'informations dont nous disposons,
00:03:00 il a été agressé par plusieurs individus qui voulaient lui voler son téléphone portable.
00:03:04 Les proches de Philippe expliquent qu'il était animateur dans un centre socio-éducatif,
00:03:09 qu'il était honnête, généreux, plein de vie, toujours souriant et prêt à aider les autres.
00:03:14 Une enquête a d'abord été ouverte pour le chef de tentative d'homicide volontaire en bande organisée.
00:03:19 Une enquête qui a été requalifiée depuis hier soir en meurtre en bande organisée.
00:03:23 Selon les premiers éléments de l'enquête, l'agression pourrait avoir été commise par trois individus.
00:03:28 Un des mis en cause, un mineur, a été interpellé et placé en garde à vue.
00:03:32 Les investigations se poursuivent afin d'identifier l'ensemble des mises en cause
00:03:36 et de pouvoir déterminer les circonstances exactes de ce drame.
00:03:40 Dans un message publié sur les réseaux sociaux, le maire de Grande-Synthe a fait part de son choc
00:03:44 et demande à ses administrés de ne pas céder à la peur, de ne pas céder à l'esprit de vengeance.
00:03:49 Une cagnotte en ligne a été organisée par les proches de Philippe.
00:03:52 Près de 13 000 euros ont déjà été récoltés.
00:03:54 Merci beaucoup Célia Barod pour ce point.
00:03:57 On va écouter le frère de ce jeune homme, de la victime,
00:04:00 qui a accepté de témoigner au micro de Fabrice Elster, notre envoyé spécial à Grande-Synthe.
00:04:03 Écoutez-le.
00:04:04 Il y a encore des traces de sang comme vous pouvez voir.
00:04:09 C'est là qu'on a retrouvé Philippe Allongé.
00:04:12 La tête a été redressée, les bras le long du corps, le pantalon a baissé, les chaussures enlevées.
00:04:17 C'est ici qu'on l'a retrouvé.
00:04:19 Pour un téléphone, pour une sacoche.
00:04:22 Alors que mon frère ne met pas de vêtements de luxe, il ne met pas de marque, il ne met rien.
00:04:26 C'est débile.
00:04:28 Vraiment, c'est débile.
00:04:31 Et moi, comme je dis, ce que je souhaite, c'est que la justice soit faite et qu'il prenne perpétue.
00:04:34 Voilà, que la justice soit faite.
00:04:36 Évidemment, c'est ce qu'on souhaite tous. Jean-Christophe Couville, vous êtes policier.
00:04:39 Est-ce que vous avez des informations sur l'enquête qui est en cours ou pas du tout ?
00:04:42 Alors non, on sait ce qui a été dit.
00:04:44 C'est-à-dire qu'il se retrouvait là à une heure, presque deux heures du matin.
00:04:48 Il était au téléphone.
00:04:50 Trois individus lui sont tombés dessus.
00:04:51 Alors il y a une enquête qui part peut-être sur le fait que c'était un guet-apens,
00:04:57 qu'il était peut-être sur un réseau social avec une pseudo-femme et qu'il avait un rendez-vous galant.
00:05:02 Et qu'en fin de compte, c'est le guet-apens, on tombe dessus.
00:05:05 On vole le téléphone, on vole l'argent, le portefeuille.
00:05:08 En fait, on est prêt à tuer pour un téléphone.
00:05:09 Mais la vie humaine aujourd'hui, c'est un téléphone.
00:05:11 Voilà, pour certaines personnes, c'est terrible.
00:05:14 Et en fin de compte, on voit qu'il y a une famille qui est endeuillée.
00:05:17 La veille, vous mangez avec votre frère, vous échangez.
00:05:21 Et le soir ou le lendemain, terminé, il n'est plus là.
00:05:23 Et en fait, vous ne comprenez pas pourquoi.
00:05:25 Parce que la raison est tellement futile, en fait.
00:05:27 Le vol d'un téléphone.
00:05:28 Et on voit bien qu'il y a une augmentation des violences gratuites aussi.
00:05:33 Les faits de violence en France, c'était 400 000 faits l'année dernière.
00:05:37 Ça n'arrête pas d'augmenter.
00:05:38 Il y a eu ce pic d'augmentation à partir de 2020 et de la Covid.
00:05:42 Donc, il y a des choses aussi qui sont passées dans la tête de certaines personnes.
00:05:45 Bien sûr.
00:05:46 Et il y a aussi le rajeunissement de la délinquance.
00:05:48 André Valléni, c'est l'autre chose qui me marque dans cette affaire dramatique.
00:05:51 C'est un mineur qui est en garde à vue.
00:05:53 Un mineur qui a tabassé ce pauvre jeune homme pour un téléphone portable.
00:05:57 Oui, la violence est bien sûr très inquiétante.
00:06:02 Et notamment par le fait qu'elle touche des gens de plus en plus jeunes.
00:06:06 Des mineurs de 14, 15, 16 ans qui sont violents, mais au point de tuer.
00:06:12 Alors, vous dites que c'est un meurtre gratuit.
00:06:15 Non, en l'occurrence, ce n'est pas gratuit si la piste se révèle la bonne.
00:06:19 C'était pour voler le téléphone.
00:06:22 C'est arrivé récemment dans mon département de l'Isère.
00:06:24 La victime en a réchappé.
00:06:25 Mais c'est pareil.
00:06:26 Cette victime était emmenée dans un guet-apens,
00:06:27 dans un rendez-vous galant sur Internet.
00:06:30 Et puis, le rendez-vous s'est mal passé puisque c'était un guet-apens.
00:06:34 Alors, les statistiques, les criminologues, les spécialistes
00:06:38 disent qu'il y a moins de meurtres aujourd'hui d'homicides
00:06:41 qu'il y en avait il y a un siècle en France.
00:06:44 Non, mais les statistiques le disent en tout cas.
00:06:46 Le problème, c'est que ces meurtres sont connus maintenant,
00:06:49 sont médiatisés et heureusement,
00:06:51 et qu'on ne supporte plus cette violence à juste titre,
00:06:54 à fortiori quand elle touche les plus jeunes, ce qui est le cas.
00:06:57 Pourquoi les jeunes sont-ils de plus en plus violents ?
00:07:00 Là, les explications sont nombreuses.
00:07:02 Il n'y en a pas une qui l'emporte sur les autres.
00:07:03 Moi, je mets toujours dans l'avance.
00:07:05 Est-ce que vous faites un lien avec la baisse du niveau de lecture,
00:07:08 la baisse du niveau de l'éducation et la montée de la violence
00:07:11 chez les mineurs, notamment ?
00:07:13 Oui, il y a ça. Il y a une baisse générale de la culture, de l'éducation.
00:07:16 Il y a aussi, à mon avis, le consumérisme à outrance,
00:07:21 l'envie de posséder des marques, des choses de marques,
00:07:23 des vêtements, des téléphones.
00:07:25 Il y a les réseaux sociaux.
00:07:27 Je sais bien qu'on me reproche parfois de tout mettre sur le compte des réseaux sociaux.
00:07:30 Je ne mets pas tout sur le compte des réseaux sociaux.
00:07:32 Mais je pense que cette violence qui circule sur les réseaux sociaux,
00:07:35 sur Internet, toutes ces vidéos ultra violentes...
00:07:38 Vous pensez que ça désinhibe ?
00:07:39 Parce que la violence, elle existe.
00:07:40 Moi, je ne pense pas que c'est les réseaux sociaux qui la créent.
00:07:42 Elle existe. Elle est entre chacun d'entre nous.
00:07:44 Après, il y a la civilisation qui fait qu'on est éduqué.
00:07:47 On sait ce qui est bien, ce qui n'est pas mal, ce qui est mal.
00:07:49 Et moi, j'ai le sentiment que les réseaux sociaux amplifient ça.
00:07:53 Ils amplifient, ils désinhibent.
00:07:55 Mais on n'a pas les gardes fous.
00:07:57 On est complètement impuissants.
00:07:59 Je pense qu'il faut mettre le paquet sur l'éducation,
00:08:01 le soutien à la parentalité, le soutien aux enseignants.
00:08:03 Et la répression aussi.
00:08:05 Et la répression.
00:08:06 Il faut qu'il y ait des sanctions.
00:08:08 Sur les réseaux sociaux, en fait, effectivement, ça amplifie.
00:08:12 Et surtout, c'est que les gamins très jeunes
00:08:14 ont accès à de la violence gratuite sans explication.
00:08:17 C'est-à-dire que vous allez voir des bagarres entre bandes,
00:08:19 vous allez voir des gens décapités, des choses affreuses.
00:08:23 Et les gamins, ils tombent dessus à 5 ans, 7 ans, 10 ans.
00:08:26 Comment ils ont un téléphone portable dans les mains à 5 ans et 7 ans ?
00:08:28 Parce que les parents leur donnent.
00:08:29 C'est les parents qui sont dingues.
00:08:30 Et puis surtout, c'est qu'il y a des pays où TikTok, par exemple,
00:08:33 est interdit ou alors c'est filtré.
00:08:35 Et chez nous, c'est open bar.
00:08:36 Et donc, voilà.
00:08:37 Et donc, c'est ceux qui l'ont créé qui l'interdisent, bizarrement.
00:08:39 Donc, si même des fois, sans tomber dans la parano,
00:08:44 si c'est pas fait exprès pour déstabiliser les sociétés.
00:08:48 C'est la question que pose le Congrès américain,
00:08:51 en considérant qu'il y a clairement, et pas seulement à travers TikTok,
00:08:54 mais qu'il y a clairement des tentatives de déstabilisation
00:08:56 des sociétés occidentales via les réseaux,
00:09:00 en tout cas, via la manipulation des algorithmes des réseaux sociaux.
00:09:03 Parce que je pense qu'il faut distinguer les réseaux sociaux,
00:09:05 des algorithmes, de la manière dont ils fonctionnent.
00:09:07 Ils pourraient fonctionner différemment
00:09:09 si on avait plus d'exigence sur les algorithmes.
00:09:11 Là, on ne sait pas encore si c'est en raison des réseaux sociaux,
00:09:14 si la piste est confirmée ou pas.
00:09:17 Ce qu'on voit, c'est de la violence pure et dure, Karim,
00:09:20 avec un môme de 22 ans qui est laissé sur le carreau.
00:09:22 Même si on n'en connaît pas les motifs,
00:09:24 on ne peut être qu'abasourdi par cet acte criminel.
00:09:27 Je veux dire, parce qu'on se dit que finalement,
00:09:29 la vie ne tient qu'à un fil.
00:09:31 Et je dirais même que la vie n'a pas de valeur pour certains individus.
00:09:34 Donc, être capable de se rendre sur un parking
00:09:37 et de frapper à mort un adolescent ou un individu
00:09:42 pour un téléphone portable, ou même, je ne sais quelle autre raison,
00:09:45 même si c'est une fille, même si c'est...
00:09:47 Je veux dire, à la limite, il faut qu'on arrête d'essayer de...
00:09:49 Je dirais d'aller chercher des justifications
00:09:51 à ce genre de comportement.
00:09:52 Il n'y en a pas et il ne faut pas que nous en cherchions.
00:09:55 Donc, ce qu'il faut que nous fassions,
00:09:57 c'est qu'on essaye d'anticiper
00:09:59 pourquoi il y a autant de violence chez les plus jeunes
00:10:01 et qu'on sache derrière qu'est-ce qui va se passer pour ces jeunes-là
00:10:04 qui ont commis cet acte.
00:10:06 Est-ce qu'on va être en mesure d'avoir une réponse à la hauteur de l'acte ?
00:10:10 C'est ce que dit son frère.
00:10:12 Mais imaginez-vous le frère, dans quelle situation il est.
00:10:15 Il était avec son frère il y a quelques heures
00:10:16 et quelques heures après, on lui dit que son frère
00:10:19 a été frappé à mort.
00:10:21 Je veux dire, alors que...
00:10:23 Bonan Malin, c'est un garçon qui certainement
00:10:25 n'a rien de dangereux et n'a rien fait de mal.
00:10:28 Donc, on lui tombe dessus comme ça
00:10:30 et en quelques heures, votre vie bascule.
00:10:31 Votre vie personnelle, votre vie familiale.
00:10:34 C'est catastrophique.
00:10:35 - Mais bien sûr.
00:10:36 Je ne sais pas si on a un autre extrait du témoignage de ce jeune homme
00:10:39 qui s'est confié à Fabrice Elsner, notre envoyé spécial.
00:10:41 Mais j'aimerais bien qu'on l'écoute
00:10:42 avant de vous passer la parole Geoffroy et Jean-Sébastien.
00:10:44 On écoute le frère à nouveau de cette victime.
00:10:46 - Je ne comprends pas pourquoi on a une telle élimination.
00:10:48 Alors que Philippe, c'était une personne qui était vraiment souriante,
00:10:53 qui n'avait jamais de problème.
00:10:55 Il était toujours là pour aider les gens.
00:10:57 Tout le monde a servi, il n'y avait pas de souci.
00:11:00 Des fois, tu dis je prête ma voiture, va là-bas.
00:11:02 Non, je vais à pied.
00:11:04 Toujours une personne connue de tout le monde, sans grand problème.
00:11:07 Donc, on est là.
00:11:08 Je dis pourquoi lui et pourquoi ces hommes
00:11:11 se sont acharnés comme ça dessus.
00:11:13 C'est vraiment incroyable.
00:11:14 - Geoffroy Lejeune, évidemment, la concernation et aussi la révolte.
00:11:18 Quand est-ce que ça va s'arrêter, ce cycle de violence ?
00:11:20 - Je trouve que ça commence à faire beaucoup pour un sentiment d'insécurité.
00:11:24 Je dis ça volontairement, un peu de manière provoquante,
00:11:26 mais on a encore des responsables politiques,
00:11:28 notamment le garde des Sceaux, qui minimise un peu ce phénomène,
00:11:32 alors que c'est maintenant devenu depuis quelques mois.
00:11:34 - Il dit moins le sentiment d'insécurité.
00:11:36 Il a un petit peu quand même fait attention.
00:11:38 - Non, il ne l'utilise plus aujourd'hui parce qu'il est malin,
00:11:40 mais il l'a dit quand il était en poste.
00:11:43 C'est-à-dire, il y a quelques temps,
00:11:45 au moment où on lui mettait justement cette addition de faits divers sous le nez
00:11:48 qui finissent par ne plus ressembler à un fait divers, mais à un fait de société.
00:11:50 Si vous voulez, on commente, on pourrait commenter tous les jours
00:11:52 ce type d'agression.
00:11:54 Il y en a des dizaines par jour.
00:11:56 Il n'y a pas des dizaines de morts, Dieu merci.
00:11:57 Mais en fait, premièrement, ça, c'est le déni de certains responsables
00:12:02 parce qu'ils ne veulent pas assumer et puis être confrontés au fait
00:12:06 qu'ils ne mettent pas en place de politiques pénales en face, premièrement.
00:12:09 Deuxièmement, vous le disiez,
00:12:10 enfin, CNews mettait son bandeau tout à l'heure,
00:12:12 sur son bandeau, la France Orange Mécanique.
00:12:14 Il y a plus de dix ans maintenant, quand Laurent Oberton a sorti le livre
00:12:17 La France Orange Mécanique, il s'est fait tomber dessus par quasiment tout le monde,
00:12:21 sauf à l'époque, Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur,
00:12:22 qui lui avait la réalité sous les yeux.
00:12:24 - Et Xavier Bertrand.
00:12:25 - Non, mais alors, c'était surtout le gouvernement de l'époque à gauche.
00:12:28 Mais au sein du gouvernement, Manuel Valls avait défendu,
00:12:31 enfin, avait dit que le livre était intéressant
00:12:33 parce qu'il avait la réalité sous les yeux, donc il voyait de quoi en parler.
00:12:35 Moi, je suis d'accord avec André Vallini sur l'éducation,
00:12:37 sur le fait qu'en fait, on voit bien que ce genre d'affaires prouve
00:12:41 que c'est une société qui dysfonctionne dans son ensemble.
00:12:43 Ce n'est pas juste un épiphénomène d'une bande qui a dégénéré.
00:12:46 C'est tellement, tellement souvent et tellement partout.
00:12:49 Mais je pense que l'éducation, ce sera indispensable.
00:12:52 Et la répression, aujourd'hui, est peut-être le moyen.
00:12:54 En fait, il faut faire peur à ces gens.
00:12:56 - Alors, on écoutera tout à l'heure Eric Dupond-Moruti,
00:12:58 qui dit qu'il va proposer un nouveau projet de loi
00:13:02 pour des mesures fermes sur les mineurs délinquants.
00:13:05 Juste un tout petit mot de Jean-Sébastien Ferjou.
00:13:06 Vous vous dites que l'État devrait être traîné en procès
00:13:11 pour inaction régalienne, c'est ça ?
00:13:13 - En tout cas, quand on voit que l'État a été condamné
00:13:15 pour inaction climatique, finalement,
00:13:17 je ne vous dis pas que les défis environnementaux
00:13:20 ne sont pas importants.
00:13:21 Simplement, il y a des politiques qui sont mises en œuvre.
00:13:23 Et la France est une des bonnes élèves, justement.
00:13:25 Tout est toujours une question de relatif.
00:13:26 Une des bonnes élèves de tous les pays occidentaux
00:13:29 en matière, justement, de réduction, de trajectoire de réduction
00:13:32 des émissions carbone.
00:13:33 En revanche, sur le régalien, je ne crois pas...
00:13:35 - Vous pouvez dire... - C'est une boutade.
00:13:36 C'est une boutade parce qu'effectivement,
00:13:38 la France n'est pas en attaquant l'État.
00:13:40 - Le régalien, ce que vous appelez, c'est la sécurité et la défense ?
00:13:42 - Oui, il y a une vraie inaction gouvernementale
00:13:45 de facto sur le régalien.
00:13:46 On voit bien que la situation ne cesse de se clitorier.
00:13:48 - Inefficacité de l'action.
00:13:49 On ne peut pas dire inaction.
00:13:50 Il y a les policiers qui sont là,
00:13:51 ils sont tous les jours au...
00:13:52 - Non, mais bien sûr, les policiers...
00:13:53 Je vous parle là en termes de responsabilité politique
00:13:55 dans les choix qui sont faits.
00:13:56 Vous évoquiez le nouveau projet de loi
00:13:58 qu'envisage le Garde des Sceaux,
00:13:59 mais il reste totalement inspiré de l'idéologie qui est la sienne
00:14:03 et qui est peu ou prou la même que celle de Mme Béhoudet,
00:14:05 qui était proche de celle de Mme Taubira ou de Mme Guigou.
00:14:10 Et quand M. Valigny nous dit "oui, vous avez raison,
00:14:12 les chiffres n'ont pas augmenté si on le compare à il y a 100 ans",
00:14:15 enfin, ça n'a pas beaucoup de sens pour des Français qui vivent aujourd'hui.
00:14:19 Et surtout, on oublie toujours autre chose,
00:14:20 ce sont les progrès de la médecine d'urgence.
00:14:22 C'est-à-dire qu'il faut comparer pas seulement les homicides,
00:14:24 mais il faut comparer les homicides plus les tentatives d'homicide.
00:14:27 Parce que quand vous regardez les tentatives d'homicide...
00:14:28 - C'est le taux d'homicidité dont nous pensons à l'empower.
00:14:31 - Ça a absolument explosé.
00:14:31 Parce que la différence par rapport à il y a 30 ans, par exemple,
00:14:34 c'est qu'il y a 30 ans, vous mouriez d'un coup de couteau.
00:14:36 Aujourd'hui, heureusement, nous parvenons à sauver beaucoup de gens.
00:14:39 J'en parlais encore récemment avec des médecins dans des services d'urgence
00:14:42 qui disaient que dans les années...
00:14:44 Enfin, il n'y a encore pas si longtemps que ça,
00:14:46 il était relativement rare de voir des victimes de coups de couteau.
00:14:50 Maintenant, c'est systématique.
00:14:51 C'est quasiment tous les jours.
00:14:53 Et dans toutes les régions de France.
00:14:55 - Oui, bien sûr.
00:14:55 On ne dit pas que c'est que dans les métropoles.
00:14:57 - En fait, en 2020, on s'était arrêté à 120 agressions au couteau
00:15:01 par jour, mais depuis 2020, il n'y a plus d'observatoire de la délinquance.
00:15:04 C'est la réponse pénale.
00:15:05 Bizarrement, tour de passe-passe, allez hop, vas-y que je t'endors.
00:15:08 Et donc, du coup, on est un peu aveugle.
00:15:10 Alors, bien sûr, les services de police qui sont quand même très statistiques,
00:15:14 on n'arrête pas toute la journée de faire des stats
00:15:16 et des rapports et des retours d'informations.
00:15:18 Donc, on le sait à Beauvau, quand il y a d'attaques au couteau,
00:15:21 on sait qu'il y a un gros problème, mais on ne veut pas trop en parler
00:15:25 parce que, bah oui, ce n'est pas porteur.
00:15:28 - André Valénie, c'est la gauche qui a théorisé cette culture de l'excuse.
00:15:32 - Une partie de la droite aussi.
00:15:34 - Oui, mais enfin, c'est quand même plus la gauche.
00:15:36 - Je n'ai jamais fait partie de cette gauche, si elle existe.
00:15:39 - Je vous demande si vous avez le sentiment de responsabilité de la gauche.
00:15:43 - Non, il y a parfois des gens à gauche, et j'en fais partie,
00:15:46 qui essayent d'expliquer ce qui se passe et pourquoi ça se passe comme ça.
00:15:50 Mais entre l'explication et l'excuse, il y a quand même une différence.
00:15:53 Moi, je suis pour la répression la plus sévère lorsqu'elle est nécessaire.
00:15:57 Et si on retrouve l'assassin de ce garçon, il faut évidemment...
00:16:01 - Il y a un mineur en garde à vue.
00:16:02 - Il y a un mineur en garde à vue.
00:16:03 Si c'est lui et s'il est prouvé que c'est lui qui a commis ce crime,
00:16:07 il faut qu'il soit condamné à une peine très sévère.
00:16:09 La réclusion criminelle, 15 ans, 20 ans, les jurés apprécieront.
00:16:15 Mais est-ce que pour autant, ça empêchera d'autres mineurs de son âge,
00:16:19 de son quartier, de sa ville, de sa région, de recommencer et de faire la même chose ?
00:16:23 - Vous savez, la valeur dissuasive de la peine, elle est relative.
00:16:27 Souvenez-vous qu'au Moyen Âge, je suis pour la répression, que ce soit clair,
00:16:30 je le redis, je suis pour la peine la plus sévère possible.
00:16:33 - OK, mais alors au Moyen Âge...
00:16:34 - Pour l'empêcher de nuire, pour qu'il essaye de s'amender
00:16:37 et pour le mettre hors de la société, pour qu'il ne recommence pas pendant longtemps.
00:16:40 Mais au Moyen Âge, devant le JB où on pendait les voleurs,
00:16:44 c'est là qu'il y avait le plus de voleurs qui venaient voler dans les poches
00:16:48 de ceux qui assistaient à l'exécution.
00:16:49 - Et alors ?
00:16:50 - Donc la dissuasion de la pondaison, elle était quasiment nulle.
00:16:53 - Dieu merci, nous n'y sommes plus.
00:16:54 Nous ne sommes plus au Moyen Âge.
00:16:55 Dieu merci.
00:16:56 - La dissuasion est relative.
00:16:57 - Carine, je vous ai vu réagir quand Jean-Sébastien parlait.
00:17:00 - Non, ce que je veux dire par là, c'est qu'en fait, moi,
00:17:03 c'est bien d'opposer la droite et la gauche et d'essayer effectivement de faire un débat politique.
00:17:07 Si, parce que vous disiez effectivement que Dupond-Moriti était assez laxiste dans son approche.
00:17:11 - On va l'écouter.
00:17:12 - Je crois qu'il est peut-être arrivé aux responsabilités avec une approche assez laxiste
00:17:17 devant le principe de réalité.
00:17:19 Je trouve quand même que son discours a évolué.
00:17:22 Il faut quand même le reconnaître aussi.
00:17:24 D'ailleurs, aujourd'hui, il se présente aux côtés du ministre de l'Intérieur,
00:17:26 qui n'a pas un discours qui est molassant,
00:17:29 qui est un discours plutôt offensif sur les questions de l'impression.
00:17:31 - Précisément, ils n'ont pas la même vision.
00:17:32 - Et donc du coup, si aujourd'hui, ils affichent la même vision.
00:17:35 - Regardez le détail des deux réformes qui a été votée en 2021.
00:17:39 - Alors après que vous disiez le contraire, c'est une chose.
00:17:41 - Ça n'est pas la même vision.
00:17:42 - En tout cas, ils affichent la même vision.
00:17:44 Et ils affichent la même vision, mais ce travail-là est un travail qui doit s'inscrire dans la durée.
00:17:48 L'incantation ne suffit pas.
00:17:49 On l'a dit suffisamment autour de ce plateau.
00:17:52 Quand vous avez 50 centres d'éducation renforcée, je le dirais à chaque fois,
00:17:56 - 54.
00:17:56 - 54, alors que nous avons un centre département et une explosion de la délinquance des mineurs.
00:18:01 Donc, on se dit que nous n'avons pas la réponse répressive.
00:18:04 Et en amont, effectivement, est-ce qu'on peut détecter mieux qu'on ne le fait,
00:18:07 la violence dès le plus jeune âge,
00:18:09 pour ne pas laisser ce que Jean-Pierre Chouvenement appelait les sauvageons de la République,
00:18:13 donc des jeunes grandir dès l'école maternelle, l'école primaire, au collège,
00:18:17 et devenir des délinquants de puissance qui se saisissent d'armes blanches
00:18:20 ou même d'autres armes pour les utiliser.
00:18:23 Il faut qu'on fasse ce travail-là.
00:18:25 Oui, c'est un investissement humain, mais cet investissement humain,
00:18:28 donc il fera du bien à la société.
00:18:30 Aujourd'hui, nous ne mettons pas le paquet.
00:18:32 Donc, on fait des constats politiques, on a de l'incantation politique,
00:18:35 on a une forme de volonté affichée,
00:18:37 mais d'ailleurs, on ne se donne pas les moyens de parvenir à obtenir de l'insulte.
00:18:39 - On va écouter Eric Dupond-Moretti, parce que vous l'avez rappelé,
00:18:41 il s'est présenté après le Conseil des ministres avec Gérald Darmanin
00:18:44 pour parler du bilan des opérations anti-drogue et notamment des opérations plastnet.
00:18:49 Il a aussi parlé de ce projet de loi sur les mineurs délinquants.
00:18:52 Écoutez-le.
00:18:53 - Nous allons faire un certain nombre d'annonces
00:18:56 et nous allons porter un projet de loi concernant justement
00:19:00 la façon dont on doit appréhender les mineurs qui commettent des actes de délinquance.
00:19:07 Mais il y aura, je l'indique et je n'en dirai pas plus à ce stade,
00:19:11 à la fois bien sûr un volet éducatif et répressif
00:19:16 et aussi nous allons venir en aide aux parents qui sont des parents dépassés.
00:19:23 Et en revanche, nous allons faire en sorte de sanctionner les parents défaillants.
00:19:28 - C'est intéressant ce discours. Ça fait des années qu'on nous le sert.
00:19:32 Des années, 30 ans.
00:19:33 On nous dit on va durcir la loi pour les mineurs,
00:19:37 on va baisser l'âge de la majorité pénale,
00:19:39 on va s'occuper des parents, on va sanctionner.
00:19:40 - Ça ne change rien.
00:19:42 - Mais surtout sur les parents, je trouve ça quand même assez choquant.
00:19:46 - Pourquoi ?
00:19:47 - Quand l'État a abandonné... Non mais pas parce qu'il ne faudrait pas responsabiliser les parents.
00:19:50 Mais ça existe déjà dans le Code pénal.
00:19:52 C'est pour ça que je vous disais que la proposition de le prendre des lois...
00:19:55 - Oui mais c'est très peu appliqué, Jean-Sébastien, vous le savez très bien.
00:19:57 - Je sais bien que ça n'est pas appliqué.
00:19:58 Je vous dis juste que le garde des Sceaux n'a en rien changé d'idéologie
00:20:01 puisqu'il se contente de répliquer quelque chose qui existe déjà et qui n'est pas appliqué
00:20:04 et qui ne se pose pas la question de la raison pour laquelle ça n'est pas appliqué.
00:20:07 Ce n'est pas plus ce qu'il ne fait, qu'il ne tire le bilan de la réforme de la justice des mineurs
00:20:11 qui a eu lieu en 2021.
00:20:12 - Mais rien ne change.
00:20:13 - Quand je vous disais sur la responsabilité des parents, moi je trouve ça choquant
00:20:15 parce que quand l'État abandonne des territoires entiers à des dealers, par exemple,
00:20:20 quand vous êtes un parent, Laurence, si vous habitiez dans une tour HLM,
00:20:23 dans un quartier abandonné par la République, je trouve ça gonflé
00:20:26 qu'on vient de vous dire que vous élevez mal vos enfants.
00:20:28 Parce que comment faites-vous pour bien...
00:20:30 Alors certains y arrivent et ils sont absolument remarquables.
00:20:33 Mais la République les a abandonnés, c'est un fait incontestable.
00:20:37 Quant à d'autres qui vivent dans des quartiers moins défavorisés,
00:20:40 là c'est la justice qui ne fonctionne pas et qui refuse de fonctionner face aux mineurs
00:20:45 parce que c'est un dogme et c'est un dogme partagé par toute une partie de la magistrature.
00:20:48 - Sur la loi sur les parents, alors effectivement, de temps en temps,
00:20:52 je dis que ça peut marcher parce qu'il y a aussi des familles entières qui sont délinquantes.
00:20:55 Le père est délinquant, il entraîne aussi les enfants dans la délinquance.
00:20:58 Enfin, je veux dire, c'est bien organisé.
00:21:00 Ça reste marginal.
00:21:01 Bon, attention, je ne fais pas le cas de toute la jeunesse.
00:21:04 Et déjà, il y a aussi des enfants qui n'ont pas de parents.
00:21:07 C'est les oncles, les tantes, c'est la famille qui élève les enfants, parce que c'est ça aussi.
00:21:11 À la Mayotte, vous allez voir, allez trouver des parents, vous.
00:21:13 C'est compliqué de trouver des parents...
00:21:15 - C'est très particulier, Mayotte.
00:21:16 - Mais vous allez à Limoges, vous avez des communautés, c'est très particulier.
00:21:21 Il est difficile de trouver des parents aussi, parce que les parents, ils sont repartis.
00:21:24 Ou ils laissent les enfants ici, qui sont enlevés par les oncles et les tantes.
00:21:26 C'est très particulier et nous on le voit dans le...
00:21:28 Et encore une fois, nos collègues nous le disent, c'est compliqué
00:21:31 parce que justement, il n'y a pas une vraie structure familiale.
00:21:34 Et quand vous n'avez pas une vraie structure familiale,
00:21:36 c'est compliqué de donner des valeurs, c'est compliqué de dire là, il faut faire, là, il ne faut pas faire.
00:21:41 - Non, ok, carrément, vous l'avez...
00:21:42 - Non, mais je suis assez d'accord avec Jean-Sébastien Ferjou, pour le coup, sur la situation.
00:21:46 - C'est rare, on le note, c'est rare.
00:21:48 - Ah oui, c'est rare que ça...
00:21:50 - Oui, mais je pense qu'il ne faut pas être dogmatique dans la vie.
00:21:52 Donc de son côté et du mien, lorsqu'on a des accords, il faut aussi en faire état.
00:21:56 On n'est pas là que pour s'opposer.
00:21:58 Il a raison, il y a eu un abandon de centaines de quartiers
00:22:01 où vous avez aujourd'hui des gangs qui tiennent les cités.
00:22:04 Donc quand vous élevez votre enfant qui ne peut même pas descendre
00:22:07 donc en bas de votre entrée parce que sous prétexte, effectivement,
00:22:09 qu'il se fasse enrôler, donc dans la délinquance,
00:22:12 la qualité de vie que vous avez, si vous ne partez pas en vacances,
00:22:15 vous êtes en permanence dans une cage à poules qui est un HLM.
00:22:17 Donc ce que je veux dire par là, on n'est pas en train de trouver des excuses.
00:22:19 - Carime, ce qui est paradoxal, c'est que vous dites "l'État a abandonné certains quartiers".
00:22:23 Et en même temps, l'État a donné énormément d'argent à ces quartiers,
00:22:25 à travers l'enrue et la rénovation de la vie d'un...
00:22:28 - Mais c'est paradoxal, les Français ne comprennent pas ça.
00:22:30 - Allons-y sur ce que l'État a donné.
00:22:33 Quand vous regardez que vous décortiquez les gens sérieux
00:22:35 qui ont fait la matière politique de la ville,
00:22:37 c'est sur la rénovation urbaine principalement.
00:22:39 Ce n'est pas sur l'humain.
00:22:41 Or aujourd'hui, de quoi parle-t-on ?
00:22:42 On est en train de parler d'encadrement d'adultes, d'éducateurs,
00:22:46 de présence humaine, donc de prise en charge de ces jeunes errants.
00:22:50 Ça, ça a été complètement oublié.
00:22:52 On l'a mis de côté.
00:22:53 Et du coup, on a mis des milliards dans la rénovation urbaine.
00:22:55 C'est bien, il fallait le faire, mais ça ne suffit pas.
00:22:58 Ce n'est pas parce que vous passez de l'horizontal au vertical,
00:23:01 du vertical au horizontal, que les choses vont bien se passer.
00:23:04 - Si vous laissez les mêmes gens au même endroit...
00:23:05 - Si vous laissez les mêmes gens au même endroit,
00:23:06 si vous avez, je veux dire, un sentiment de déshérence,
00:23:09 et encore, moi, je ne cherche pas d'excuses.
00:23:11 Il faut aussi que nous expliquions...
00:23:12 - Vous n'êtes pas de la faute de l'État non plus.
00:23:14 - On n'est pas dans la culture de l'État.
00:23:16 - André Valigny, vous voulez rajouter quelque chose ?
00:23:18 - Oui, ce que vient de dire Karim est tout à fait juste.
00:23:20 Moi, je l'ai vécu dans mon département.
00:23:21 On le voit un peu partout.
00:23:22 Depuis 30 ans, la politique de la ville a commencé
00:23:25 il y a une trentaine d'années à peu près.
00:23:26 On a mis beaucoup, beaucoup, beaucoup d'argent
00:23:28 et il fallait le faire dans la rénovation de l'habitat.
00:23:30 On a détruit des tours, des bars,
00:23:32 on a reconstruit des immeubles plus petits
00:23:34 et il fallait le faire.
00:23:36 Et c'est très réussi en général.
00:23:37 Mais ça n'a pas suffi parce qu'on a enlevé,
00:23:40 on a fermé des MJC,
00:23:41 on a fermé des centres socioculturels,
00:23:43 on a supprimé des animateurs.
00:23:44 Je sais qu'on s'est beaucoup moqué des animateurs socioculturels.
00:23:46 - Ceux qui jouent au football avec les jeunes, oui.
00:23:48 - Oui, mais justement...
00:23:48 - La culture aussi, on parlait de la culture.
00:23:50 - Oui, je sais.
00:23:51 - Quand on était gagnants des matchs de Boblagne,
00:23:53 il y avait une bibliothèque.
00:23:53 Donc on allait faire nos devoirs.
00:23:55 - Mais il y en a aussi.
00:23:56 - Oui, mais il y en a là.
00:23:57 - Aujourd'hui...
00:23:58 - Les émeutes, elles sont brûlées.
00:23:59 - Il y a des émeutes ou des bibliothèques,
00:24:01 mais moi je peux vous...
00:24:02 Venez dans les quartiers,
00:24:03 vous verrez s'il y a des bibliothèques.
00:24:04 - Ce qui gangrène ces quartiers,
00:24:07 le seul vrai problème structurant, si j'ose dire,
00:24:10 c'est la drogue.
00:24:11 Parce qu'au lieu d'aller jouer au foot
00:24:12 ou d'aller lire un livre,
00:24:13 ils préfèrent aller dealer de la drogue
00:24:14 qui leur apportera des milliers et des milliers d'euros
00:24:16 chaque semaine.
00:24:17 - La forme de la violence est beaucoup plus profonde que ça.
00:24:19 - Alors, attendez Jean-Sébastien,
00:24:20 on n'a pas pitié avec monsieur Bannin.
00:24:21 - On n'a pas pitié avec monsieur Bannin.
00:24:22 - Dans les cas où il n'y a pas de grave.
00:24:23 - Dernier mot, c'est bon ?
00:24:24 Vous avez terminé ?
00:24:25 - Non, c'est la drogue.
00:24:26 - Alors, la drogue.
00:24:27 On y revient dans un instant,
00:24:28 juste après la pause, mon cher Jean-Sébastien.
00:24:29 On y revient, on parlera du trafic de drogue
00:24:31 et on parlera aussi de cette évacuation
00:24:32 du plus grand camp de migrants de France.
00:24:35 Tout ça, c'est dans le cadre des Jeux Olympiques.
00:24:49 On essaie de nettoyer la capitale à 100 jours des JO.
00:24:50 A tout de suite.
00:24:51 - 17h30, on se retrouve avec grand plaisir dans "Punchline"
00:24:52 sur CNews.
00:24:53 Avant de parler de la sécurité des JO,
00:24:54 le rappel des titres de l'actualité avec Simon Guélin.
00:24:55 - Les opérations anti-drogue Plasnet XXL
00:24:59 ont permis l'interpellation de 3814 personnes.
00:25:02 Une annonce faite aujourd'hui
00:25:03 par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
00:25:06 600 individus ont été présentés à un juge
00:25:08 et près de 200 ont été incarcérés.
00:25:10 Eric Dupond-Moretti a salué la coordination
00:25:13 des différents services de l'Etat
00:25:14 qui, selon lui, a porté ses fruits.
00:25:16 Quatre jours après l'attaque de l'Iran sur Israël,
00:25:19 l'Union européenne et les Etats-Unis
00:25:21 préparent de nouvelles sanctions contre l'Iran.
00:25:23 L'objectif est d'endiguer et de détériorer
00:25:25 les capacités militaires du pays,
00:25:27 a affirmé le conseiller à la sécurité de Joe Biden.
00:25:30 Et puis la guerre en Ukraine.
00:25:31 Au moins 14 personnes ont été tuées dans une frappe russe
00:25:34 sur une grande ville dans le nord de l'Ukraine.
00:25:36 60 personnes ont également été blessées lors de cette offensive.
00:25:40 Le président ukrainien Volodymyr Zelensky
00:25:42 a une nouvelle fois évoqué le manque d'aide
00:25:44 des pays occidentaux, Laurence.
00:25:46 - Merci beaucoup Simon Guilain.
00:25:47 On va parler de la sécurité et des Jeux olympiques.
00:25:49 Pendant la pause pub, on se disait tous,
00:25:51 notamment vous André Valény,
00:25:52 je suis très inquiète sur la tenue
00:25:54 de la cérémonie d'ouverture des JO.
00:25:56 - Oui, carrément aussi.
00:25:57 Je dis depuis 15 jours au moins,
00:25:59 notamment sur les plateaux de CNews,
00:26:00 qu'il faut renoncer à la cérémonie sur la Seine.
00:26:03 On s'en tête, il y a une espèce de point d'honneur
00:26:06 qui est émis, je ne sais pas si c'est par Emmanuel Macron
00:26:08 ou par Anne Hidalgo, je crois que c'est les deux.
00:26:10 Pour une fois, ils sont d'accord.
00:26:11 Ils ne veulent pas lâcher cette idée
00:26:13 qui est très, très coûteuse.
00:26:15 Aujourd'hui même, je parle sous le contrôle
00:26:17 de notre ami policier,
00:26:19 il y a des policiers qui sont en train de frapper
00:26:22 à toutes les portes de tous les étages,
00:26:23 de tous les immeubles sur le parcours
00:26:26 du début jusqu'à la fin.
00:26:27 - Donc sur tous les bords de Seine.
00:26:28 - Sur tous les bords de Seine.
00:26:29 - Kilomètres carrières.
00:26:30 - À tous les étages, appartement par appartement,
00:26:32 sans être sûr qu'au mois d'août,
00:26:34 ce seront les mêmes personnes qui occuperont ces appartements.
00:26:37 Tout ça demande un investissement considérable,
00:26:39 des moyens considérables.
00:26:40 On aurait fait ça au Stade de France,
00:26:42 ça pouvait avoir beaucoup d'allure et c'était aussi bien.
00:26:44 - Alors on va continuer à en parler avec vous,
00:26:45 notamment Jean-Sébastien,
00:26:46 qui n'attendra donc pas.
00:26:49 - Non seulement ça demande des moyens considérables,
00:26:53 mais il y a de vrais doutes qui se posent
00:26:55 sur la sécurisation des données en question
00:26:58 et c'est un vrai enjeu de liberté publique.
00:27:00 Il me semble que le principe qui doit prévaloir,
00:27:02 c'est la proportionnalité entre l'efficacité
00:27:04 qu'on peut attendre d'un dispositif
00:27:06 et l'atteinte aux libertés publiques.
00:27:08 - J'aimerais qu'on parle de la sécurité
00:27:10 par rapport aux Jeux olympiques,
00:27:11 avec un dispositif de sécurité qui n'est pas tout à fait au point,
00:27:14 presque on a compris,
00:27:16 protocole budgétaire pas au point,
00:27:19 plan de secours mal préparé pour l'ouverture,
00:27:22 la cérémonie d'ouverture.
00:27:23 Il y a encore beaucoup de travail.
00:27:24 On fait le point avec Mikaël Dos Santos
00:27:26 et je vous passe la parole.
00:27:28 Radar, caméras, ébrouilleurs,
00:27:30 voici PARAD, le bouclier anti-drone des Jeux olympiques.
00:27:34 Lors de sa présentation dimanche dernier,
00:27:36 tout fonctionnait sans accrocs.
00:27:38 - On le bloque, tac, qu'est-ce qu'il fait ?
00:27:40 Il reste en place ?
00:27:41 Les tests réalisés grandeur nature
00:27:43 se sont avérés moins concluants.
00:27:45 Mi-mars à Paris ou encore à Marseille,
00:27:47 plusieurs drones ont été interceptés
00:27:49 mais dans un trop faible périmètre.
00:27:51 Une confidence faite par une source sécuritaire de haut niveau.
00:27:55 - C'est embêtant que cela sorte publiquement,
00:27:57 mais oui malheureusement, contrairement au discours officiel,
00:28:00 tout ne fonctionne pas vraiment comme on le voudrait.
00:28:03 Le budget sécurité des Jeux olympiques s'est lui aussi envolé.
00:28:07 La facture est passée de 300 à 500 millions d'euros,
00:28:10 soit 200 millions supplémentaires en l'espace de quelques mois.
00:28:13 Un budget qui pourrait néanmoins être revu à la baisse.
00:28:16 Tout dépendra de la tenue ou non de la cérémonie d'ouverture sur la scène.
00:28:20 Mais là encore, Emmanuel Macron s'est montré évasif.
00:28:23 - On fera une analyse des menaces en temps réel.
00:28:25 On a des scénarios de repli, il y a des plans B et des plans C.
00:28:29 Pour tout vous dire, on a une cérémonie qui serait limitée aux trocadéros,
00:28:32 mais aussi qui pourrait être rapatriée au Stade de France.
00:28:35 Au total, 35 000 policiers et gendarmes, 18 000 militaires et 20 000 agents privés
00:28:40 vont être déployés pour protéger les sportifs, les journalistes
00:28:44 et les centaines de milliers de touristes.
00:28:46 Pour le moment, aucune menace caractérisée n'a été identifiée.
00:28:51 - Aucune menace caractérisée.
00:28:53 Il y en a beaucoup qui plaignent sur cette cérémonie d'ouverture.
00:28:56 Mais moi, j'ai peut-être l'esprit de contradiction.
00:28:58 Plus on dit "on est prêts, tout va bien", plus j'ai peur.
00:29:01 Mais ce n'est pas pour ça qu'il faut renoncer.
00:29:03 Moi, je pense qu'il faut que cette cérémonie soit belle,
00:29:05 qu'elle permette à la France de rayonner.
00:29:07 Écoutez, j'en sais rien.
00:29:08 Les policiers, moi, je fais confiance aux policiers et aux gendarmes
00:29:10 qui vont assurer la sécurité de la manifestation.
00:29:12 - Moi, je fais confiance à mes collègues,
00:29:13 parce que de toute façon, on va sacrifier toute notre vie sociale
00:29:16 et nos vacances cet été pour la bonne réussite des JO.
00:29:19 On a su organiser aussi quand même des grandes compétitions.
00:29:22 On a déjà accueilli le monde entier sur des Coupes du Monde, etc.
00:29:26 Mais bon, là, c'est vrai qu'on a quand même un défi.
00:29:29 - Maus costaud. - Maus costaud.
00:29:31 Alors on sait, en filigrane, ça y est, on a un plan B et un plan C.
00:29:33 - Très années 80, ça.
00:29:35 - Nous, en fait, les policiers, ça fait longtemps qu'on a un plan D.
00:29:37 C'est "démerdez-vous, mais faites ça bien".
00:29:39 C'est le plan D.
00:29:40 Et donc, on a l'habitude de travailler avec très peu de moyens et toujours...
00:29:43 - Et là, vous serez tous sur le pont, en fait.
00:29:44 - On sera tous sur le pont.
00:29:45 Et bien sûr qu'on veut que ça se passe bien.
00:29:47 Alors après, moi, ce qui m'inquiète le plus, en fait, c'est que ça fait 7 ans,
00:29:51 je crois qu'on sait qu'on a les jeux et que là, on commence à transpirer à 100 jours des jeux.
00:29:55 Donc, on se demande, mais est-ce que dans la France, est-ce que dans notre pays,
00:29:57 est-ce qu'on sait anticiper les grands événements ?
00:29:59 Est-ce qu'on sait anticiper les choses ou pas ?
00:30:01 Ou est-ce que c'est que du doigt mouillé ?
00:30:03 Moi, aujourd'hui, par exemple, je peux vous dire que les policiers,
00:30:04 ils ne savent pas où ils vont dormir.
00:30:05 Ils ne savent pas comment ils vont monter à Paris en renfort.
00:30:08 On n'a toujours pas...
00:30:09 - Par exemple, les hôtels sont vides.
00:30:11 - Non, mais c'est les gamins les libidons.
00:30:12 Mais pour l'instant, à 100 jours, on n'a rien.
00:30:14 - Qui n'est pas inquiet ?
00:30:15 - Le sujet n'est pas forcément d'être inquiet ou pas inquiet.
00:30:17 - Ah ben, un petit peu quand même, Jean-Sébastien.
00:30:19 - Non, mais je vais vous dire pourquoi.
00:30:22 Non, mais sur l'aspect strictement sécuritaire, c'est l'avis des experts en sécurité.
00:30:27 S'agit-il d'un risque véritablement inconsidéré ou non ?
00:30:29 À partir du moment où ça a été annoncé, c'est aussi céder en quelque sorte au terrorisme,
00:30:34 parce que le terrorisme, c'est aussi impacter nos débats en permanence,
00:30:37 dans le quotidien, que d'en parler déjà d'une part tous les jours
00:30:41 et que de donner l'impression que finalement, on n'est pas capable de faire face à la menace,
00:30:44 parce que dans l'absolu, il n'y a pas de sécurité.
00:30:46 - Absolument.
00:30:47 - Les drones, il y a des sénateurs qui ont posé des questions très précises à ce sujet-là
00:30:51 sur le risque d'attaque par drone.
00:30:52 Vous pouvez être au Stade de France, qu'il y ait une attaque par drone
00:30:54 et que le stade ne soit pas suffisamment sécurisé.
00:30:57 Ou de toute façon, il peut y avoir un attentat sur les files,
00:31:00 il peut y avoir un attentat dans le métro.
00:31:01 De toute façon, nous ne serons jamais à la sécurité parfaite.
00:31:03 Donc après, effectivement, c'est un défi sécuritaire majeur,
00:31:06 mais c'était avant de prendre la décision qu'il fallait se poser la question.
00:31:10 - Et maintenant, on y est.
00:31:11 - Maintenant, on y est.
00:31:12 - On va arrêter de tergiverser.
00:31:12 Geoffroy, je sens que vous avez quelque chose à me dire.
00:31:14 - Oui, j'ai quelque chose à vous dire, Laurence.
00:31:16 - Chouette.
00:31:16 - Non, mais je sais ce que vous pensez du fait que ce serait céder au terrorisme
00:31:22 que de ne pas faire la cérémonie d'ouverture.
00:31:23 - S'aplatir devant les terroristes, avant même qu'il y ait la menace.
00:31:26 - Mais malheureusement, ça a des conséquences de ne pas s'aplatir.
00:31:28 C'est-à-dire qu'en gros, imaginez que la cérémonie ait lieu,
00:31:31 qu'elle soit très belle, une très grande réussite, une très grande fierté, etc.
00:31:35 Ce que tout le monde souhaite ici et on n'y est pas.
00:31:37 Mais imaginons que ce soit le cas.
00:31:38 Quel est le prix à payer pour ça ?
00:31:39 Moi, je pense en fait à l'État, déjà au désarmement du pays,
00:31:42 parce que toutes les forces de l'ordre vont être concentrées sur Paris.
00:31:44 Ça, c'est la première chose.
00:31:45 Et deuxièmement, l'État même de nerfs et psychologiques et physiques
00:31:48 de nos forces de l'ordre.
00:31:49 C'est-à-dire qu'en fait, on parle de gens qui ont un métier difficile, compliqué,
00:31:53 qui ont enchaîné les manifestations contre les retraites,
00:31:55 les émeutes l'été dernier, qui ne prennent pas beaucoup de vacances,
00:31:58 qui n'en prendront pas cet été, comme le disait Jean-Christophe à l'instant,
00:32:00 dont les heures sub sont difficilement payées ou pas payées,
00:32:03 qui se font insulter du matin au soir par la France insoumise.
00:32:06 C'est ça l'État.
00:32:07 En fait, dans quel État ils vont se retrouver après les Jeux olympiques ?
00:32:09 Parce qu'il y a les Jeux paralympiques après.
00:32:11 Oui, mais une fois la séquence passée,
00:32:13 on voit bien qu'on a tous les jours des sujets sécuritaires dans ce pays.
00:32:17 Si on a une police dont les facultés sont diminuées
00:32:20 parce qu'elle est éprouvée, en fait, ce n'est pas une bonne idée.
00:32:23 Non, mais pour moi, la question ne se pose pas en indiquant
00:32:27 qu'on fait confiance ou pas aux fonctionnaires de police.
00:32:29 Évidemment qu'on leur fait confiance.
00:32:31 Ils déjouent sans arrêt des attentats.
00:32:35 On n'en parle pas parce qu'on ne veut pas apeurer la population,
00:32:38 mais ils déjouent des attentats.
00:32:40 Ils s'infiltrent dans les réseaux pour les mettre à mal
00:32:44 et mettre sous verrou les voyous.
00:32:45 Ce n'est pas un sujet, ça.
00:32:46 La question, c'est quand on est un responsable politique,
00:32:50 est-ce qu'on crée les conditions d'un risque d'insécurité minimum
00:32:56 ou est-ce qu'on met les fonctionnaires de police
00:32:58 dans une situation qui est presque intonable ?
00:33:01 Moi, je considère aujourd'hui que les choix qui sont faits
00:33:03 relèvent de la deuxième option.
00:33:05 Relèvent de la deuxième option parce que quand tous les experts
00:33:08 vous expliquent que c'est une folie de faire l'inauguration officielle
00:33:15 sur les bords de Seine et qu'on avait d'autres options,
00:33:18 quand on voit qu'on déshabille toutes les métropoles
00:33:22 des forces de sécurité pour mettre le paquet à Paris,
00:33:25 ça veut dire quoi ?
00:33:26 Quelque part, on laisse un terrain libre
00:33:27 pour ceux qui voudraient commettre des exactions sur ces métropoles-là.
00:33:31 Et de surcroît, quand on ajoute à ça
00:33:34 que la sécurité privée n'a pas pu recruter le nombre d'agents suffisant,
00:33:38 ça veut dire quoi ?
00:33:39 Ça veut dire qu'on se met dans des situations
00:33:40 où le principe de précaution, le principe de protection de la nation,
00:33:44 il n'est même pas pris en considération par nos responsables politiques.
00:33:47 Il y a une forme d'irresponsabilité de mon point de vue.
00:33:50 Je souhaite, comme vous tous, comme nous tous,
00:33:52 que ça se passe bien, à l'évidence,
00:33:54 mais force est de constater qu'on ne peut être qu'inquiets
00:33:57 de la manière dont les choses se préparent.
00:33:58 Alors vous avez à voir noté le fait qu'on va un peu déshabiller Pierre pour habiller Paul,
00:34:04 que les policiers, on va les masser dans la région parisienne
00:34:07 au moment de la cérémonie d'ouverture
00:34:08 et que sur le reste des territoires, il va falloir faire avec ce qu'il y a.
00:34:11 Regardez ce reportage à Menton notamment, à la frontière franco-italienne,
00:34:17 parce que les syndicats de police, comme la droite des Alpes-Maritimes,
00:34:20 dénoncent le fait que tous les policiers seront envoyés en renfort à Paris.
00:34:24 Reportage Franck Trivio.
00:34:25 En pleine campagne européenne,
00:34:28 Éric Ciotti s'est emparé de la question migratoire à la frontière franco-italienne.
00:34:32 Dans un communiqué, le président des Républicains
00:34:35 a demandé des explications au ministre de l'Intérieur
00:34:38 concernant le retrait de forces mobiles
00:34:40 destinées à lutter contre l'immigration clandestine.
00:34:43 Un allègement des effectifs qui inquiète les riverains.
00:34:45 Je ne trouve pas ça normal puisqu'il faut quand même surveiller les frontières.
00:34:48 Si on enlève cette sécurité qu'on a aujourd'hui,
00:34:52 ça va poser un problème pour les prochains mois.
00:34:56 La raison de ce retrait, les Jeux olympiques
00:34:58 qui vont mobiliser les forces de l'ordre à partir du 1er mai.
00:35:02 La pire période selon Laurent Alcaraz,
00:35:04 représentant départemental du syndicat Alliance.
00:35:07 Les beaux jours permettent une mer plus calme pour venir en bateau
00:35:12 ou pour franchir les montagnes également, il y a moins de neige.
00:35:15 Malheureusement, on a un influx de migrants un peu plus important
00:35:19 dans ces périodes-là.
00:35:20 Pourtant, Gérald Darmanin l'assure,
00:35:22 le patron des Républicains, Éric Ciotti, fait fausse route.
00:35:25 Selon le ministre de l'Intérieur, le nombre de policiers restera inchangé.
00:35:29 On ne confirme pas du tout cette information.
00:35:30 Qu'il y ait des changements des CRS ou des escadrons de gendarmerie
00:35:33 qui quittent une mission pour aller vers une autre,
00:35:35 oui c'est le quotidien,
00:35:36 ils ne restent pas des mois et des années au même endroit.
00:35:39 En revanche, qu'ils soient remplacés soit par d'autres escadrons,
00:35:42 d'escadrons pardon, ou unités de CRS,
00:35:44 ou par des policiers ou des gendarmes qu'on a mobilisés différemment,
00:35:48 ce sera le même effectif aux frontières,
00:35:50 non seulement des Alpes-Barétimes, des Pyrénées et du Nord de la France.
00:35:53 Pour rappel, à Menton, plus de 700 policiers et gendarmes
00:35:57 sont présents sur place afin de renforcer les contrôles
00:35:59 à la frontière franco-italienne.
00:36:02 Ce que nous dit le ministre de l'Intérieur,
00:36:03 c'est qu'ils seront remplacés poste pour poste.
00:36:05 Vous vous dites que ce n'est pas possible.
00:36:06 Non, ce n'est pas vrai.
00:36:07 Après, je me tournerai vers Jean-Christophe.
00:36:08 Non, on a Jean-Christophe Couvier qui en parlera mieux que moi,
00:36:10 mais on ne peut pas dédoubler les effectifs.
00:36:11 Enfin, il faut être sérieux.
00:36:12 Quand ils sont à Paris, ils ne sont pas en province
00:36:15 à lutter contre la drogue, à nos frontières,
00:36:19 à lutter contre les méfaits sur la voie publique.
00:36:22 Donc non, force est de constater qu'on va pomper des effectifs,
00:36:25 même sur les plages.
00:36:26 Aujourd'hui, il y a des villes qui s'organisent pour prendre des,
00:36:29 je dirais, des agents du privé pour protéger les plages
00:36:31 qui étaient protégées par les CRS.
00:36:33 Je veux dire, parce que là aussi, sur les plages,
00:36:34 il peut se passer des choses.
00:36:36 Donc si vous êtes un fou furieux, un terroriste,
00:36:38 vous dites quoi ?
00:36:39 Ils mettent tous les moyens à Paris ?
00:36:40 Eh bien, on va attaquer un province.
00:36:41 C'est pour ça.
00:36:42 C'est ce que je voulais dire.
00:36:42 C'est pour ça que je parle d'irresponsabilité.
00:36:44 Les collègues, ils seront où ?
00:36:45 Oui, c'est un jeu de manteau, quoi.
00:36:46 En fait, je reprends les CRS, mais c'est vrai,
00:36:51 les mètres d'un Geo-Software, on l'a déjà dit.
00:36:53 Nous, on a demandé aux maires, justement, de se bouger aussi
00:36:57 parce que c'est les premiers à impacter.
00:36:59 Un CRS, par exemple, il y a 280 CRS sur les plages.
00:37:01 Cette année, ils n'y seront pas.
00:37:02 Donc ça fait des noyés parce qu'on n'a pas les capacités
00:37:05 de mettre des gens du privé.
00:37:07 Ça fait effectivement, s'il y a des attaques,
00:37:09 comme il y a eu en Tunisie il y a quelques années,
00:37:11 les CRS sont armés sur les plages.
00:37:13 Ils ne pourront pas intervenir.
00:37:14 Enfin, je veux dire, tout ça, c'est un choix politique.
00:37:18 Vous nous dites qu'il ne fallait surtout pas faire des Geo en réalité.
00:37:20 Non, mais les autres pays,
00:37:24 Londres a été confrontée à ça quand elle organisait les Geo.
00:37:26 Tous les grands pays sont confrontés.
00:37:28 Sauf qu'à un moment donné, effectivement,
00:37:29 il faut accepter aussi qu'il y a des missions qui ne pourront pas être remplies.
00:37:32 Oui, la PAF, la police aux frontières,
00:37:34 on ne pourra pas mettre autant de personnel qu'on met aujourd'hui.
00:37:38 Sur les plages, on ne pourra pas non plus.
00:37:39 Les rodéos, je suis désolé, mais les rodéos dans les quartiers...
00:37:43 Ça fait tout vailloux en fait.
00:37:44 En fait, on va acheter un peu la paix sociale.
00:37:46 C'est complètement angoissant.
00:37:47 Parce qu'on va intervenir.
00:37:47 Mais s'il y a des émeutes, les CRS seront à Paris.
00:37:50 Donc il va falloir les ramener.
00:37:51 Le pays sera calme.
00:37:52 Il y aura en off, à mon avis,
00:37:54 il y aura aussi des instructions qui vont dire on calme le jeu
00:37:57 pendant les trois semaines, voilà, fermer un peu les yeux.
00:37:59 Et puis on se concentre sur les activités du quotidien
00:38:01 et puis fonce sur Paris.
00:38:03 Alors Jean-Sébastien, et après on parle du fait quoi de qualité émanuée ?
00:38:05 Il y a peut-être une autre solution,
00:38:06 parce que bien sûr que la police fait son travail,
00:38:09 mais il y a des limites à ce qu'elle est capable de faire.
00:38:11 On voit bien que la peur du gendarme,
00:38:13 pour le dire en langage courant, n'existe plus beaucoup dans le pays.
00:38:16 Mais il y a aussi un autre moyen, c'est la certitude de la sanction.
00:38:20 C'est simplement que des gens qui seraient tentés,
00:38:22 pas les terroristes, parce que eux les terroristes,
00:38:24 ceux qui sont dans un véritable projet,
00:38:25 de toute façon, aucune sanction ni certitude de la sanction ne les arrêtera.
00:38:29 Mais sur la délinquance commune,
00:38:30 la certitude de la sanction, de la sévérité de la justice,
00:38:33 pourrait quand même, me semble-t-il, produire quelques effets.
00:38:36 Alors, autre point relatif à ces Jeux olympiques,
00:38:40 il y a une évacuation des migrants et des SDF de toute la capitale
00:38:44 en direction des régions.
00:38:45 Ça a été dénoncé par un certain nombre de maires de communes
00:38:48 comme celle d'Orléans, si je me rappelle bien.
00:38:50 Et là, ça a été le cas à Viet-Trinh-sur-Seine, dans le Val-de-Marne,
00:38:52 où le plus grand squad de France a été évacué ce matin à l'aube.
00:38:55 Explication de Mathieu Devesse, Sacha Rabat.
00:38:59 Il est aux alentours de 7h du matin, ce mercredi,
00:39:01 quand plus de 200 agents des forces de l'ordre
00:39:04 évacuent le plus grand squad de France.
00:39:06 Une opération attendue depuis plusieurs jours
00:39:08 dans cette entreprise désaffectée de Viet-Trinh-sur-Seine.
00:39:11 Une centaine de migrants avaient donc quitté les lieux
00:39:14 avant l'arrivée des forces de l'ordre.
00:39:15 Ils étaient encore 300, valises à la main ce mercredi matin.
00:39:20 Depuis 5h, on est réveillés, ils viennent, ils tapent la porte,
00:39:22 "Allez, dégagez".
00:39:23 Vraiment, on est en colère, on n'a pas de logement,
00:39:25 on habite comment, là, on est très, très en colère.
00:39:28 C'est très compliqué, ça fait 2 ans, 2 ans de travail.
00:39:31 5h du matin, on est réveillés, tout le temps,
00:39:34 même pas un jour de rest.
00:39:36 Comme lui, ils sont nombreux à affirmer travailler en Ile-de-France
00:39:40 et à attendre depuis des années un logement social.
00:39:43 Mais selon certaines associations,
00:39:45 l'hébergement d'urgence est saturé dans la région.
00:39:48 Elles dénoncent également un nettoyage social
00:39:50 en vue des Jeux olympiques.
00:39:52 Il y a un bus qui va vers le SASS de Bordeaux,
00:39:54 il y en a un qui va vers le SASS du centre de la Loire,
00:39:57 et dans ces SASS, ils vont être prêts en charge pendant 3 semaines.
00:40:00 Après 3 semaines, certains auront des solutions
00:40:02 et d'autres seront envoyés vers le 115
00:40:03 et se retrouveront inévitablement à la rue,
00:40:05 mais dans des régions loin de Paris et loin des Jeux.
00:40:07 Présente lors de l'évacuation,
00:40:09 la présidente du groupe LFI à l'Assemblée, Mathilde Panot,
00:40:13 cible le chef de l'État.
00:40:14 Quand Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir en 2017,
00:40:17 il y avait 143 000 personnes à la rue.
00:40:19 Aujourd'hui, il y a 330 000 personnes à la rue,
00:40:22 c'est-à-dire une augmentation de 130 %.
00:40:24 Selon les associations d'aide aux migrants,
00:40:27 80 % des personnes évacuées à Vitry-sur-Seine
00:40:30 sont en situation régulière dans le pays.
00:40:34 80 % des gens en situation régulière dans le pays, André Valigny,
00:40:37 c'est insoluble en fait là.
00:40:39 On les évacue de Paris pour faire place nette
00:40:41 pour les Jeux olympiques,
00:40:42 mais on déplace le problème en réalité.
00:40:44 Oui, on déplace le problème et je pense que c'est peut-être l'occasion
00:40:47 de voir personne par personne, individu par individu,
00:40:50 famille par famille, quelle est leur situation
00:40:52 et de les régulariser quand c'est possible,
00:40:54 parce que certains travaillent sans papier
00:40:57 et ils font souvent des travaux et des métiers que les personnes...
00:41:01 Ah, les Français n'en veulent pas ? Oui, oui.
00:41:03 Non, les Français ne veulent pas.
00:41:04 Non, les Français ne veulent pas.
00:41:05 Donc c'est peut-être l'occasion de les régulariser.
00:41:07 C'est un débat qui enflamme la classe politique régulièrement,
00:41:10 mais moi je pense que quand on travaille,
00:41:11 qu'on cotise à la Sécurité sociale,
00:41:13 que le patron vous exploite et vous paye moins cher
00:41:16 que si vous aviez des papiers,
00:41:18 il faut en finir avec ça, il faut les régulariser.
00:41:20 Quant à ceux qui ne sont pas régularisables,
00:41:22 qui sont en situation irrégulière, qui sont clandestins,
00:41:25 si on peut les renvoyer chez eux, il faut les renvoyer chez eux.
00:41:27 Oui, mais ça ne marche pas, vous le savez.
00:41:29 Ah si, ça peut marcher.
00:41:30 Il y a des pays à plus de 7% dans notre pays,
00:41:31 donc ça ne marche pas.
00:41:32 Ce sont des veupiers.
00:41:34 Karim, il y a plus de trois.
00:41:35 Dans une situation, malheures, de la plus pure
00:41:37 et de la plus grande hypocrisie.
00:41:38 Si nous n'avions pas eu l'IGO, ce centre d'immigrants perdurerait.
00:41:41 Et certainement s'est rengrossiré.
00:41:44 Premièrement, et comme on a l'IGO,
00:41:46 événement planétaire, le premier par excellence sur le plan sportif,
00:41:49 déplacer, donc de ma vue, ce qui n'est pas acceptable,
00:41:53 et puis on va le mettre en province.
00:41:54 Donc on ne règle pas le sujet, on le déplace.
00:41:57 Mais pendant ce temps-là, ce qu'on ne dit pas,
00:41:59 parce que c'est le politiquement correct,
00:42:00 mais il y a des gens aujourd'hui qui le révèlent,
00:42:03 toutes les enthopies de BTP, qu'on construit des infrastructures d'IGO,
00:42:07 vous pensez qu'elles ne sont pas servis de cette main d'œuvre ?
00:42:09 Mais bien sûr.
00:42:10 Il faut qu'on arrête d'être hypocrite.
00:42:11 Maintenant qu'on a construit des infrastructures,
00:42:13 qu'on est à trois mois d'IGO,
00:42:14 donc on va les déplacer et on va faire quoi ?
00:42:16 On traite le problème ou on ne le traite pas ?
00:42:18 Comme disait André Valigny.
00:42:19 Est-ce qu'on va faire à un moment donné un traitement ?
00:42:21 Il ne faut pas que l'on compte les migrants arrivés récemment
00:42:23 avec des gens en situation irrégulière depuis plusieurs années.
00:42:26 Ce ne sont pas des migrants arrivés récemment
00:42:27 qui sont employés par des entreprises de BTP.
00:42:29 Je dis que parmi ceux-là,
00:42:31 moi je veux bien croire que,
00:42:32 et certains disent qu'ils se lèvent à 5h du matin,
00:42:34 parce que quand vous allez devant les plateformes de BTP à Marseille,
00:42:37 et je pense dans tous les grands de ma progénitivité,
00:42:40 ils montent, ils sortent dans les camions à 5h30, 6h du matin.
00:42:43 Donc de ceux qui ne les déclarent pas,
00:42:46 mais qui les utilisent comme une main d'œuvre.
00:42:47 Donc à coup de 30 euros par jour.
00:42:49 C'est une réalité.
00:42:51 Ça s'appelle de l'esclavagisme.
00:42:52 Je suis bien d'accord, c'est une réalité,
00:42:54 c'est une forme d'esclavagiste,
00:42:55 largement entretenue par une forme de pensée.
00:42:58 D'hypocrisie ?
00:42:59 Oui, d'hypocrisie, mais aussi de pensée de la gauche.
00:43:01 Le sujet, c'est comment faire en sorte
00:43:02 que ces emplois-là soient possibles en France,
00:43:04 parce que c'est aussi la complexité réglementaire financière
00:43:07 qui fait que...
00:43:08 Parce qu'on peut régulariser les gens,
00:43:10 mais la réalité, c'est que dès qu'ils sont régularisés
00:43:12 ou qu'ils sont français,
00:43:13 et c'est parfaitement respectable et compréhensible
00:43:16 de leur point de vue à eux,
00:43:17 ils ne veulent plus travailler exactement comme les autres Français.
00:43:20 Mais c'est logique.
00:43:21 Donc en fait, on voit bien qu'on ne fait qu'alimenter la pompe.
00:43:24 Non, mais le sujet,
00:43:26 le sujet, ce n'est pas de régulariser les travailleurs,
00:43:28 parce que vous n'allez faire qu'alimenter la pompe.
00:43:30 Le sujet, c'est de faire en sorte que les emplois dans le BTP
00:43:34 ou les emplois, parce que d'ailleurs,
00:43:35 ça pose aussi un certain nombre de problèmes.
00:43:37 A l'ilieu de poser la question à des femmes
00:43:38 qui essayent d'être chefs de chantier,
00:43:39 vous verrez s'il est encore possible d'être une femme
00:43:41 dans un groupe de BTP aujourd'hui
00:43:42 face à la sociologie des gens qui y travaillent.
00:43:44 Donc ça aussi, c'est une réalité.
00:43:46 Donc oui, regardons les choses en face.
00:43:48 Ne soyons pas hypocrite, prenons les choses à bras le corps.
00:43:51 Mais en premier lieu, si on veut régler ce problème là
00:43:53 des emplois irréguliers, faisons en sorte qu'il y ait des emplois
00:43:56 qui permettent de vivre dignement en France.
00:43:57 Geoffroy, sur ce grand squat qu'on a évacué.
00:44:00 Il y a plusieurs choses qui m'ont choqué dans le sujet qu'on a vu.
00:44:02 La première, c'est le comportement des gens
00:44:05 qui sont interrogés face caméra et qui disent
00:44:07 c'est un scandale, on n'a pas de logement social.
00:44:09 Vous vous rendez compte ?
00:44:10 Et en fait, je suis désolé de le dire,
00:44:12 mais personne n'a de logement social dans ce pays.
00:44:13 En tout cas, il y a beaucoup de gens qui aimeraient bien en avoir un
00:44:15 qu'en n'ont pas. Et donc la manière, l'espèce d'agressivité,
00:44:18 la revendication, etc. Calmez-vous, en fait.
00:44:20 Vous êtes des nouveaux arrivés et en fait, il y a beaucoup de gens
00:44:23 qui souffrent dans ce pays, y compris des gens qui étaient là avant vous.
00:44:26 Et ça, c'est une première chose.
00:44:27 Moi, je suis désolé, ce ton là, je le supporte pas.
00:44:29 Ensuite, l'esclavagisme que vous avez dénoncé à juste titre,
00:44:31 qui est le fait d'une certaine logique venue de la gauche,
00:44:33 mais dont la droite s'est bien accommodée, notamment le patronat,
00:44:36 parce que moins on paie cher ses employés, plus on fait de marge.
00:44:40 Et donc ça, ça fait 50 ans que ça dure, mais ça a toujours été...
00:44:42 Enfin, ça a longtemps été le cas.
00:44:43 Et la troisième chose, c'est que je suis désolé, mais en fait,
00:44:45 tout ce que vous avez dit sur le fait de déplacer la misère,
00:44:48 de cacher ce qu'on ne veut pas montrer, etc.
00:44:50 Moi, je suis désolé. Je trouve que c'est un formidable plaidoyer
00:44:52 contre l'immigration, en tout cas contre l'immigration
00:44:55 telle qu'elle existe aujourd'hui.
00:44:56 C'est-à-dire que ce sont des gens qu'on laisse venir.
00:44:58 On prend en effet la partie exploitable de, de manière ultra cynique et glauque.
00:45:02 Et ensuite, on n'a strictement aucune solution.
00:45:04 C'est pas un plaidoyer contre l'immigration, c'est un plaidoyer
00:45:06 pour le règlement de la question migratoire,
00:45:08 qui n'est pas réglé aujourd'hui.
00:45:10 Je suis désolé.
00:45:11 Je veux dire, c'est qu'à 300 000 personnes par an,
00:45:12 ça finit forcément comme ça.
00:45:14 Non, mais 300 000 personnes par an qui arrivent,
00:45:15 plus les clandestins, ça finit forcément comme ça.
00:45:18 C'est obligatoire par des squats, par des gens qui dorment sous le périphérique.
00:45:20 Et la réalité de l'immigration en France aujourd'hui, c'est ça.
00:45:23 Et pour terminer d'une image sur que m'inspire...
00:45:25 - Que ça.
00:45:26 - Bah, ça fait partie.
00:45:27 De manière, de manière, comment dire, obligatoire.
00:45:29 C'est que j'ai l'impression qu'on avait...
00:45:31 Vous savez, quand on déplaçait la colline du crac,
00:45:32 on évacuait la colline du crac, on la réévacuait deux mois plus tard.
00:45:35 - Et là, on refile le BV au régime.
00:45:36 - Mais parce que le problème, c'est l'immigration.
00:45:38 C'est pas tellement ces pauvres gens qui ont demandé à personne.
00:45:40 - Ça rappelle le précepte d'Henri Cœn.
00:45:42 Il n'y a pas de problème que l'absence de solution ne finisse pas résoudre.
00:45:44 C'est exactement...
00:45:45 Là, c'est une politique de funambule.
00:45:47 - Allez-y, proposez votre autorité.
00:45:50 - Non, mais en fait, nous aussi, ça nous pose un problème
00:45:52 parce qu'effectivement, on prend des personnes,
00:45:54 on va les distribuer sur le territoire français.
00:45:56 Donc, ils vont débarquer dans des villes qu'ils ne connaissent pas.
00:45:59 Donc, ils n'ont pas non plus d'attache.
00:46:01 Et en fait, les habitants de ces villes vont devoir eux aussi faire avec.
00:46:04 Donc, c'est le vivre ensemble forcé.
00:46:06 C'est-à-dire que moi, je viens d'une petite ville...
00:46:07 - Et on ne prévient pas les communes.
00:46:08 - Comme Périgueux, par exemple.
00:46:09 Et ça ramène aussi des gens en plus.
00:46:11 Ça ramène aussi des problèmes.
00:46:12 Ça ramène plein de choses.
00:46:13 Et moi, les collègues me disent,
00:46:14 "Mais alors, nous, on nous met des habitants en plus, en plus,
00:46:16 mais pas de moyens, pas d'effectifs.
00:46:17 Comment on fait ?
00:46:18 Et puis, il y a des tensions dans les communautés."
00:46:20 Enfin, je veux dire, c'est insoluble.
00:46:22 Et le problème, c'est qu'encore une fois, tout vient de Paris.
00:46:24 Et hop, on nous balance tout ça.
00:46:26 Et après, c'est "débrouillez-vous", encore une fois.
00:46:28 Et si on veut retrouver de l'argent, c'est aussi lutter contre la fraude sociale.
00:46:30 - En un mot, André Valény ?
00:46:31 - Oui, en un mot, je n'ai pas compris pourquoi Jean-Sébastien Ferjou
00:46:35 et Geoffroy Lejeune mettaient en cause la gauche dans cette histoire.
00:46:39 Depuis 40 ans, j'ai dit la droite...
00:46:40 - La gauche non coupable !
00:46:41 - Moi, j'ai dit la droite non coupable.
00:46:42 - Non, non, non, c'est vraiment pas vrai.
00:46:43 - Non, stop, stop, il nous reste trop de secondes, M. Valény.
00:46:44 - Je veux simplement rappeler que trois fois, la gauche a eu le courage...
00:46:46 - Moi, j'ai dit la gauche aussi.
00:46:47 - La gauche a eu le courage de régulariser les sans-papiers qui travaillent, qui travaillaient.
00:46:52 C'était sous Mitterrand quand il est arrivé, Jospin quand il est arrivé,
00:46:55 et Manuel Valls quand il était ministre de l'Intérieur.
00:46:57 - Ce n'est pas une solution.
00:46:58 - Trois fois, la gauche a eu le courage de régulariser les gens qui travaillent,
00:47:01 qui travaillent dans notre pays.
00:47:02 - Mais moi, je vous disais juste que...
00:47:03 - Il y a eu Mélanie à Nitali.
00:47:04 - Je vous disais juste que...
00:47:05 - Je vous ramène sans conflit de Georgia, Mélanie à Nitali, qui n'est pas de gauche.
00:47:06 - Non, non, arrêtez-en.
00:47:07 C'est la fin de la première partie.
00:47:08 Merci à tous.
00:47:09 On fait une petite pause.
00:47:10 On se retrouve dans un instant sur CNews et sur Europe.
00:47:12 - C'est courageux, oui.
00:47:13 Par rapport à l'opinion du public, c'est courageux.
00:47:15 - Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:47:21 Bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews et sur Europe.
00:47:24 Peut-on être pour la liberté d'expression et se réjouir que la conférence de la France
00:47:29 insoumise ait été annulée demain à l'Université de Lille ?
00:47:32 Difficile équation, surtout après l'annulation hier d'un rassemblement réunissant Éric
00:47:37 Zemmour, Victor Orban ou encore Nigel Farage à Bruxelles, avec le même motif invoqué
00:47:42 par le bourgmestre de la ville, garantir la sécurité publique ou encore garantir la
00:47:47 sérénité des débats.
00:47:48 Le président de Reconquête a logiquement dénoncé une dictature qui l'empêcherait
00:47:53 de parler, lui et ses collègues de la droite nationaliste européenne.
00:47:56 Jean-Luc Mélenchon dénonce lui automatiquement une censure insupportable et demande que les
00:48:01 voix pour la paix puissent s'exprimer.
00:48:04 Or c'est là que le babe blesse, on ne peut pas s'auto-proclamer militant de la paix
00:48:08 lorsque l'on s'exprime avec une association pro-palestinienne dont le logo nie l'existence
00:48:13 même d'Israël et que l'on tient des discours électoraux au relan antisémite dans les
00:48:18 universités.
00:48:19 Mais dans un cas comme dans l'autre, l'interdiction n'est pas la solution.
00:48:23 La liberté d'expression est une valeur cardinale de notre société, avec des limites
00:48:27 clairement définies par la loi non à l'incitation à la discrimination, à la haine, à la violence
00:48:32 ou à la ségrégation.
00:48:33 On va en débattre ce soir avec mes invités dans Donchelin.
00:48:36 Il est 18h, d'abord le rappel des titres de l'actualité, l'incompréhension et la
00:48:53 douleur pour la famille du jeune homme de 22 ans mort après une agression sauvage à
00:48:57 Grande-Synthe dans le Nord vers 2h du matin dans la nuit de lundi à mardi.
00:49:02 Les policiers ont retrouvé la victime gisant sur un parking derrière un supermarché.
00:49:07 Selon un témoin, il a été agressé par trois individus qui lui ont dérobé son téléphone
00:49:11 portable avant de prendre la fuite.
00:49:12 Un mineur a été placé en garde à vue.
00:49:15 L'opération anti-drogue PlaceNet XXL a permis l'interpellation de 3814 personnes.
00:49:23 Une annonce du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
00:49:26 Après le conseil des ministres, 600 individus ont été présentés à un juge d'instruction.
00:49:30 Près de 200 ont été incarcérés.
00:49:32 Eric Dupond-Moretti, présent à ses côtés, a salué la coordination des différents services
00:49:36 de l'État qui a selon lui porté ses fruits.
00:49:38 On écoutera les ministres dans un instant.
00:49:40 Le plus grand squat de France a été évacué aujourd'hui.
00:49:43 Situé à Vitry-sur-Seine dans le Val-de-Marne, il a abrité jusqu'à 450 migrants.
00:49:48 250 policiers ont été mobilisés pour cette opération.
00:49:51 À 100 jours des Jeux olympiques, les opérations d'évacuation de ce type se multiplient en
00:49:55 Île-de-France.
00:49:56 Enfin, 195e jour de détention pour les otages retenus par l'organisation terroriste du
00:50:01 Hamas dans la bande de Gaza.
00:50:02 Trois de ces otages sont français.
00:50:04 Ils se nomment Ofer, Orion, Orad.
00:50:06 Nous pensons à tous ces otages ce soir et à leurs familles.
00:50:09 Nous demandons une fois de plus leur libération immédiate et sans condition.
00:50:12 Il est 18h02.
00:50:13 Nous sommes en direct sur CNews et sur Europe 1.
00:50:15 André Valigny est avec nous.
00:50:16 Merci à vous, ancien ministre.
00:50:18 Vincent Hervoët, spécialiste de politique étrangère, bonsoir à vous.
00:50:21 Nous sommes avec Jean-Sébastien Ferjou, Geoffroy Lejeune et Jean-Christophe Pouilly,
00:50:25 policiers et secrétaires nationales unités.
00:50:27 On va commencer, si vous le voulez bien, par ce dilemme, cette question que je posais en
00:50:30 début d'émission.
00:50:31 Est-ce qu'il faut se réjouir que la conférence de la France insoumise ait été annulée
00:50:36 à l'université de Lille, où elle devait se tenir ?
00:50:38 Est-ce qu'il faut dans le même temps se réjouir que Eric Zemmour, M. Farage et M.
00:50:44 Orban aient été interdits de s'exprimer hier lors d'une réunion à Bruxelles ?
00:50:48 C'est compliqué, la liberté d'expression.
00:50:50 On va voir ce que vous en pensez.
00:50:51 D'abord, les explications de Thomas Bonnet et je vous passe la parole.
00:50:54 Après des jours de polémiques, la conférence prévue ce jeudi 18 avril à Lille avec Jean-Luc
00:51:01 Mélenchon et Rima Hassan a finalement été annulée.
00:51:04 Elle ne se tiendra pas, cette conférence, dans l'université de Lille.
00:51:07 C'est ce qu'annonce justement l'université dans un communiqué en mettant en avant l'évolution
00:51:13 de la situation internationale au Proche-Orient, en particulier les attaques qui sont survenues
00:51:18 les 13 et 14 avril derniers.
00:51:21 Dès lors, dit le communiqué, les conditions ne sont plus réunies pour garantir la sérénité
00:51:26 des débats.
00:51:27 L'escalade militaire a provoqué une montée préoccupante des tensions.
00:51:31 Réaction rapide de la France insoumise, là encore par le biais d'un communiqué.
00:51:36 La formation politique dénonce, je cite, « l'instrumentalisation de cette conférence
00:51:40 par des partisans du soutien inconditionnel au gouvernement Netanyahou, sont notamment
00:51:44 pointés du doigt les députés socialistes Jérôme Gage et la députée Renaissance du
00:51:48 Nord, Violette Spilbouh.
00:51:50 Dans le même communiqué, la France insoumise assure qu'une conférence aura bel et bien
00:51:54 lieu à Lille, dans un autre lieu qui sera communiqué ultérieurement aux personnes
00:51:59 qui se sont inscrites.
00:52:00 Vincent Herouët, il faut interdire ou il ne faut pas interdire ? La liberté d'expression
00:52:04 c'est pour tout le monde, sur tous les sujets ou est-ce que c'est un géométrie variable ?
00:52:07 La fac ce n'est pas un lieu de meeting en France, quelles que soient les franchises,
00:52:12 c'est leur tradition, ce n'est pas une salle de réunion à Bruxelles.
00:52:17 J'ai été très frappé par ce qui s'est passé en Belgique, je ne sais pas si l'islamo-gauchisme
00:52:22 ça existe vraiment, mais si il y a une capitale c'est bien Bruxelles.
00:52:26 Ce qui est frappant c'est la similitude des arguments avancés par Jean-Luc Mélenchon
00:52:31 et par Eric Zemmour, pour les mêmes raisons, censure, dictature.
00:52:35 Sauf que à Bruxelles vous avez un cas patent d'une réunion publique avec des hommes politiques
00:52:43 élus, ce qui est le cas du Premier ministre Orban, ce qui est le cas des Britanniques
00:52:48 qui étaient là.
00:52:49 D'ailleurs je me suis très frappé par la réaction du Premier ministre belge, la réaction
00:52:52 du Premier ministre britannique, qui tous sont scandalisés et utilisent des mots très
00:52:56 forts pour dénoncer ce qu'a fait l'élu du canton, parce que ce n'est pas le bourgmaître
00:53:01 de Bruxelles, c'est l'élu de l'arrondissement, pourrait-on dire, et qui interdit avec le
00:53:07 recours à la force publique cette réunion.
00:53:10 Donc ce n'est pas le même échelon pour vous ? On ne peut pas comparer les deux situations.
00:53:15 C'est les mêmes qui, pardonnez-moi, mais c'est les mêmes qui l'année dernière accueillaient
00:53:19 avec le tapis rouge le maire de Téhéran, M.Ali Reza Zamadi, si je me souviens bien,
00:53:26 qui venait juste de lancer dans sa belle capitale, où il a été évidemment démocratiquement
00:53:30 élu, un grand projet, un grand plan sur hijab et chasteté.
00:53:35 C'est les mêmes qui, d'un côté, accueillent comme ça, ça défie vraiment le sens commun.
00:53:43 La question, elle est sur la liberté d'expression.
00:53:45 Audrey Valény.
00:53:46 Moi je suis voltairien, comme beaucoup d'entre vous sans doute, et souvenez-vous que Voltaire
00:53:51 disait "je déteste ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous puissiez le dire".
00:53:55 Donc moi je déteste à peu près tout ce que dit Mélenchon, je déteste à peu près
00:53:59 tout ce que disait Moure, mais je pense qu'ils ont le droit de s'exprimer.
00:54:02 Et je pense qu'il n'y a pas deux poids deux mesures, il faut que la France insoumise,
00:54:06 malgré ce qu'elle dit sur Israël, qui confine à l'antisionisme et donc à l'antisémitisme,
00:54:12 malgré ce que dit Zemmour parfois à l'extrême droite de l'échiquier politique, il faut
00:54:17 qu'il puisse s'exprimer, en Belgique comme en France, ce sont deux démocraties, il faut
00:54:21 que tout le monde puisse s'exprimer, sauf bien sûr s'il y a menace à l'ordre public.
00:54:24 Et sauf si ça ne répond pas aux critères que j'ai énoncés sur la liberté d'expression,
00:54:28 discrimination, incitation à la discrimination, à la haine, la violence ou les agressions.
00:54:31 Je ne crois le jamais.
00:54:32 - Vous êtes très avis là-dessus.
00:54:33 - Moi je suis pour la liberté d'expression, je ne suis pas voltairien mais je suis quand
00:54:35 même pour la liberté d'expression.
00:54:36 Il m'est déjà arrivé d'être invité dans une université notamment, enfin pas des universités
00:54:41 mais à Sciences Po-Lille, et d'être annulé de conférence, donc je sais ce que ça fait.
00:54:44 Et en fait ça me choque, l'annulation.
00:54:47 Je pense que le pire moyen de lutter contre les idées de quelqu'un, c'est de l'interdire
00:54:51 de parler.
00:54:52 C'est là que ça prolifère le plus facilement.
00:54:54 Je vois Vincent être dubitatif sur ce que je dis.
00:54:59 - C'est l'endroit où on parle.
00:55:00 - Une fac ce n'est pas une salle de meeting quand même.
00:55:02 - Oui mais après on peut refler dans le dédicat.
00:55:05 - Les syndicats bidons qui sont des émanations du parti en pleine campagne électorale, moi
00:55:09 je suis désolé, ça me paraît étonnant.
00:55:10 - En fait je répondais sur la question du principe.
00:55:13 Après oui on peut discuter, c'est une fac, on peut discuter sur Bruxelles, c'est évidemment
00:55:16 pas la même chose, etc.
00:55:17 Mais sur le principe, la volonté d'interdiction de celui avec lequel on n'est pas d'accord,
00:55:22 je trouve qu'elle est trop productive.
00:55:24 - Dans les deux cas.
00:55:25 - Dans les deux cas, après les deux cas ne sont pas les mêmes.
00:55:27 - Les deux cas ne sont pas les mêmes, on a bien précisé ce qui se passait du côté
00:55:30 de la France insoumise.
00:55:31 - Et dans le cas de Victor Orban, Zemmour et l'anglaise à Bruxelles, je pense que c'est
00:55:36 un scandale démocratique, ça interroge vraiment sur ce qui s'est passé à Bruxelles.
00:55:40 - On va regarder ce qui s'est passé à Bruxelles, juste Jean-Sébastien Ferjour, on laisse tout
00:55:44 le monde s'exprimer ou personne ?
00:55:45 - Tout le monde, pour moi, je ne sais pas si je suis voltairien, je ne suis pas communiste,
00:55:50 mais Rosa Luxembourg en tout cas disait que la liberté c'est toujours la liberté de
00:55:53 celui qui pense autrement et je pense en plus que c'est totalement contre-productif, même
00:55:58 s'il y a des questions qui se posent sur les universités spécifiquement, mais peut-être
00:56:01 des questions d'ailleurs un peu plus subtiles parce qu'on pourrait le questionner en termes
00:56:03 de financement d'une campagne électorale parce que de facto c'est une tournée de campagne
00:56:08 électorale de la France insoumise.
00:56:09 - Absolument, sur le cadre des européennes.
00:56:10 - Pourquoi les universités françaises devraient-elles mettre à disposition des amphithéâtres
00:56:14 dans le cadre de cette campagne électorale ou alors il faudrait que ce soit inclus dans
00:56:16 les dépenses de campagne de la France insoumise ? Mais je crois que la liberté d'expression
00:56:21 est absolument fondamentale, y compris dans les universités, que la question est d'ailleurs,
00:56:26 parce qu'on voit aujourd'hui beaucoup de députés insoumis qui s'en offusquent, mais c'est quand
00:56:29 même du foutage de gueule démocratique catégorie olympique à ce niveau-là, parce que ce sont
00:56:34 les premiers à exercer une pression pour que la censure existe dans les universités.
00:56:39 Après, peu importe, ça n'est pas parce qu'ils le font qu'il faut les suivre et leur emboîter
00:56:43 le pas, défendant leur liberté d'expression.
00:56:45 - Oui, l'université, normalement si j'étais étudiant, l'université c'est aussi avec
00:56:48 l'argent public, donc on paye nos impôts, donc est-ce que les impôts des Français
00:56:51 doivent servir à faire de la propagande politique ? Si c'est le cas, parce que je suis d'accord,
00:56:56 moi aussi, Voltairien, il n'y a pas de souci, dans ces cas-là on invite tout le monde.
00:56:59 Et on ne fait pas qu'une force politique, on invite toutes les forces politiques et
00:57:02 surtout c'est quand il y a des conférences, il y a des contradicteurs.
00:57:04 - Alors, on évoquait ce qui s'est passé à Bruxelles, j'aurais qu'on y revienne dans
00:57:07 le détail avec Maxime Lavandier, parce que hier c'est une réunion avec des leaders politiques
00:57:12 de toute l'Europe qui a été interrompue au beau milieu par les autorités de la ville.
00:57:16 Regardez le sujet, écoutez-le et on en débat ensuite.
00:57:18 Après 24 heures de polémiques, la conférence très controversée de la droite nationaliste
00:57:25 européenne a pu finalement reprendre.
00:57:27 L'interdiction ordonnée en pleine réunion par le bourgmaistre de la commune a été invalidée
00:57:33 par le conseil d'état belge.
00:57:34 Les têtes d'affiches à l'image du Premier ministre hongrois Victor Orban, présent ce
00:57:39 mercredi, se félicitent de cette décision.
00:57:42 Cette tentative d'interdiction illustre le fait qu'en Europe, et en particulier à Bruxelles,
00:57:46 la liberté est en danger.
00:57:47 Hier, la police de Saint-Jos est intervenue sur ordre de l'élu socialiste belge pour
00:57:54 interdire la tenue de cette conférence qui avait déjà débuté le matin.
00:57:58 Le bourgmaistre, qui a fait valoir des mesures de sécurité pour justifier son arrêté,
00:58:03 avait également déclaré que l'extrême droite n'était pas la bienvenue.
00:58:07 Une décision dénoncée comme une atteinte à la liberté d'expression par plusieurs
00:58:11 chefs de gouvernement européens, ainsi que l'eurosceptique britannique Nigel Farage.
00:58:15 "Ce qui s'est passé ici, devant les médias du monde entier, montre que les opinions légitimes
00:58:22 de personnes qui ont remporté des élections nationales ne sont plus acceptées ici à Bruxelles."
00:58:29 Même le Premier ministre belge avait jugé cette interdiction inacceptable.
00:58:34 Le conseil d'état belge estime que le bourgmaistre a ignoré le droit constitutionnel de se réunir
00:58:40 pacifiquement.
00:58:41 On va juste écouter la réaction d'Eric Zemmour, qui lui aussi s'est barré l'accès à la
00:58:45 salle par un cordon de police.
00:58:47 Lui, il estime que la Belgique est entre la charia et la dictature.
00:58:51 On l'écoute.
00:58:52 "La Belgique était jadis un pays libre, où on accueillait Victor Hugo en exil.
00:58:59 Je vois qu'aujourd'hui c'est un pays qui est entre la charia et la dictature.
00:59:05 C'est un triste destin pour ce pays."
00:59:08 "En tout cas, je maintiens que moi je suis là pour défendre l'Europe, la liberté de
00:59:16 l'Europe et l'identité de l'Europe."
00:59:18 "Voilà, donc à mi-chemin, Vincent Hervé, entre la charia et la dictature.
00:59:22 Pour la Belgique, qui prend un tournant..."
00:59:25 "Quand vous allez à Bruxelles, vous êtes frappé, parce que vous avez l'impression
00:59:28 que la ville a été bombardée, c'était déjà la première chose."
00:59:30 "Pourquoi bombardée ?"
00:59:31 "Parce que vous avez des espaces effondrés, vous avez des grandes avenues, un chantier
00:59:36 permanent et puis vous avez le cœur de la ville, qui est la ville européenne, avec
00:59:40 le quartier Robert Schuman, totalement glaçant, tellement ça ressemble vraiment à une sorte
00:59:44 de convention collective ou à un règlement européen."
00:59:47 "Village Potentim."
00:59:48 "C'est vraiment une ville bizarre.
00:59:50 Mais vous avez Molenbeek, parce que il ne faut pas oublier quand même que la Belgique
00:59:55 a été le pays qui a amené à Daesh le plus de combattants.
01:00:01 Il y en a près de 500."
01:00:02 "Ils ont frappé sur le sol français."
01:00:03 "C'est extravagant par rapport à la moyenne européenne.
01:00:06 Donc vous avez cette réalité que souligne de manière à dans un slogan Éric Zemmour,
01:00:12 mais il y a une réalité qui est depuis 30 ans, un peu plus de 30 ans, depuis la victoire
01:00:16 du Vlaensblok en 91 qui avait surgi sur la Seine en raflant 10% des voix, qui avait tétanisé
01:00:24 quand même la société politique belge, il y a une sorte de cordon sanitaire qui a été
01:00:28 dressé autour de la droite nationaliste, après le Vlaensblok a été interdit, et
01:00:34 depuis en fait un peu plus de 30 ans, vous avez vraiment dans le parti médiatique et
01:00:39 dans le centre, le conformisme médiatique si vous préférez, et puis dans les partis
01:00:48 de centre et de gauche, la volonté vraiment d'isoler les droites nationalistes."
01:00:54 "Pigé pour la Belgique.
01:00:55 André Maleny, je vois beaucoup réagir à ce que dit Vincent Herouet.
01:00:57 "Non, non, mais je suis d'accord avec ce que dit Vincent Herouet.
01:01:00 L'islamisme est très implanté en Belgique, et à Bruxelles en particulier, mais en l'espèce
01:01:06 Eric Zemmour s'est trompé puisque ce n'est ni la charia ni la dictature en Belgique,
01:01:10 puisque le conseil d'état belge a, au bout de quelques heures, annulé la décision
01:01:14 du maire.
01:01:15 Donc l'État ne fonctionne pas et la démocratie a continué à fonctionner."
01:01:18 "Et le premier ministre belge avait aussi condamné, mais il faut en rappeler, parce
01:01:22 que c'est quand même ça l'ironie, c'est que le maire de la commune en question, de
01:01:25 Saint-Georges, c'est lui-même un maire très proche de M. Erdogan, du président turc et
01:01:30 de l'idéologie d'extrême droite, enfin turc, islamiste turc, et aussi d'extrême
01:01:40 droite.
01:01:41 C'est totalement absurde.
01:01:43 Il accueille lui-même des personnalités éminemment contestables.
01:01:47 Donc vous disiez, oui, c'est un slogan, effectivement, Eric Zemmour se signale parfois par une capacité
01:01:51 à énoncer les choses de manière très tranchée.
01:01:54 La Belgique n'est pas une dictature, je ne crois pas.
01:01:57 En revanche, il y a de vraies questions qui se posent et les Belges sont les premiers
01:01:59 à le dire et à se battre, d'ailleurs un certain nombre de Belges se battent contre
01:02:03 l'islamisation croissante de certaines régions belges."
01:02:06 "En tout cas en France, cette annulation de la conférence, je repasse à la France
01:02:10 insoumise, fait voler encore un peu plus son éclat à la Nupes, parce qu'il y a des
01:02:14 échanges d'amabilité sur les réseaux sociaux entre Jérôme Guedj du Parti socialiste et
01:02:18 Mathilde Panot, qui sont absolument lunaires.
01:02:20 A quand la clarification à votre avis, M. Zemmour ?"
01:02:23 "La clarification, elle a commencé déjà, depuis quelques mois.
01:02:26 L'Assemblée nationale, l'intergroupe ne fonctionne plus, d'après ce que je peux
01:02:29 savoir et le PS fait une liste aux européennes, alors que les insoumis voulaient faire une
01:02:34 liste de rassemblement de toute la gauche.
01:02:36 Les socialistes font leur liste et les communistes aussi d'ailleurs.
01:02:39 La Nupes, pour moi, elle est derrière moi, c'est terminé la Nupes."
01:02:42 "Oui mais elle existe encore, personne n'a énoncé l'accord."
01:02:45 "Même au niveau parlementaire, elle n'existe plus."
01:02:47 "Ah oui ? Et vous croyez que s'il y avait une dissolution demain, elle n'existerait
01:02:50 pas encore ?"
01:02:51 "Ah bah les députés sortants aiment bien retrouver leur siège, oui c'est sûr.
01:02:55 Mais en tout cas, moi je suis plutôt heureux de l'évolution de la Nupes, qui à mon
01:03:00 avis n'existe plus aujourd'hui."
01:03:01 "Petite pause, on se retourne dans un instant dans PUNCHLINE sur CNews et sur Europe 1.
01:03:05 On continue à débattre de l'actualité, on s'intéressera à ce qu'a dit Gérald
01:03:08 Darmanin et aussi Eric Dupond-Moretti à propos de la lutte contre le narcotrafic.
01:03:12 Je poserai aussi la question à Vincent Arouet, parce qu'Emmanuel Macron annonce de nouvelles
01:03:17 sanctions contre l'Iran, après les frappes qui ont été lancées contre Israël.
01:03:21 Quel type de sanctions pourraient être prises ? On débattra de ça dans un instant."
01:03:24 "Mais il faut faire prendre un peu d'originalité, ça fait 45 ans qu'on sanctionne l'Iran."
01:03:27 "On sanctionne l'Iran et ça ne fonctionne pas.
01:03:28 Allez on continue, à tout de suite dans PUNCHLINE."
01:03:30 18h19, on se retrouve en direct dans PUNCHLINE sur CNews et sur Europe 1.
01:03:38 J'aimerais qu'on évoque maintenant le meurtre d'un jeune homme de 22 ans à Grande-Synthe.
01:03:41 Il a été frappé à mort sur un parking de la ville, tout près d'un supermarché lundi
01:03:45 soir.
01:03:46 Il est mort hier soir des suites de ses blessures.
01:03:47 C'est un drame absolu, les policiers l'ont retrouvé inconscient.
01:03:51 On sait exactement ce qui s'est passé, on sait qu'un jeune mineur a été placé
01:03:53 en garde à vue.
01:03:54 Je me tournerai vers vous Jean-Christophe Couville pour savoir s'il y a plus d'informations.
01:03:57 Mais d'abord on fait le point sur cette affaire terrible avec Célia Barotte, on entendra
01:04:01 le frère de la victime.
01:04:03 Célia.
01:04:04 Lorsqu'il a été découvert dans la nuit de lundi à mardi, le corps inconscient de
01:04:08 Philippe présentait plusieurs coups, notamment au visage.
01:04:11 D'après les premières remontées d'informations dont nous disposons, il a été agressé par
01:04:15 plusieurs individus qui voulaient lui voler son téléphone portable.
01:04:18 Les proches de Philippe expliquent qu'il était animateur dans un centre socio-éducatif,
01:04:23 qu'il était honnête, généreux, plein de vie, toujours souriant et prêt à aider
01:04:27 les autres.
01:04:28 Une enquête a d'abord été ouverte pour le chef de Tentative Domicile Volontaire en
01:04:32 bande organisée.
01:04:33 Une enquête qui a été requalifiée depuis hier soir en meurtre en bande organisée.
01:04:37 Selon les premiers éléments de l'enquête, l'agression pourrait avoir été commise
01:04:40 par trois individus.
01:04:41 Un des mis en cause, un mineur, a été interpellé et placé en garde à vue.
01:04:46 Les investigations se poursuivent afin d'identifier l'ensemble des mises en cause et de pouvoir
01:04:51 déterminer les circonstances exactes de ce drame.
01:04:54 Dans un message publié sur les réseaux sociaux, le maire de Grande-Synthe a fait part de son
01:04:58 choc et demande à ses administrés de ne pas céder à la peur, de ne pas céder à l'esprit
01:05:02 de vengeance.
01:05:03 Une cagnotte en ligne a été organisée par les proches de Philippe.
01:05:06 Près de 13 000 euros ont déjà été récoltés.
01:05:08 Si pour ces précisions, Célia Barotte, on va écouter dans un instant le maire, Marcial
01:05:13 Baillert, mais d'abord j'aimerais qu'on entende le témoignage bouleversant du frère
01:05:17 de ce jeune homme, du frère de Philippe.
01:05:18 Il a été recueilli il y a quelques instants par notre envoyé spécial Fabrice Elsner.
01:05:22 Écoutez son émotion.
01:05:23 "Il a juste été chez un ami et c'est sur ce moment de retour pour entrer chez moi que
01:05:29 ça s'est passé.
01:05:30 Donc en gros son ami, il habite à peut-être 150 mètres de chez moi, 200, 300, je n'ai
01:05:36 pas la marge exacte mais c'est vraiment pas trop loin.
01:05:38 Ils l'ont amené carrément à l'opposé pour déposer le corps mais je pense qu'ils l'ont
01:05:43 attaqué avant, ils ont dû mettre un KO avant et ils l'ont déplacé jusqu'au carrefour
01:05:47 contact pour faire une mise en scène, pour baisser les pantalons et voler les chaussures.
01:05:51 Il ne faut vraiment pas avoir de cerveau.
01:05:54 Les gens n'ont pas d'âme, c'est des gens enfermés à vie.
01:05:56 Il y a encore des traces de sang comme vous pouvez voir, il y a encore des traces de sang
01:06:01 ici.
01:06:02 C'est là qu'on a retrouvé Philippe allongé.
01:06:03 La tête a été redressée, les bras le long du corps, le pantalon a baissé, les chaussures
01:06:08 ont été enlevées.
01:06:09 C'est ici qu'on l'a retrouvé.
01:06:11 Pour un téléphone, pour une sacoche alors que mon frère ne met pas de vêtements de
01:06:16 luxe, il ne met pas de marque, il ne met rien.
01:06:17 C'est débile, vraiment c'est débile.
01:06:22 Et moi comme j'ai dit, ce qui est chouette c'est que la justice soit faite et qu'il
01:06:26 prenne perpète.
01:06:27 Jean-Christophe Coville, l'émotion du frère de la victime, est-ce qu'on en sait plus
01:06:31 sur ce qui s'est passé ? Un jeune homme est en garde à vue ?
01:06:34 Pour l'instant oui, on a une idée.
01:06:36 Il y a trois personnes qui seraient recherchées, au moins trois personnes, une personne déjà
01:06:40 en garde à vue.
01:06:41 Mais après c'est le motif pour l'instant.
01:06:43 On a besoin de savoir si effectivement c'était vraiment crapuleux avec un guet-apens et on
01:06:47 l'a entraîné style je vous donne un rencard par le biais d'un réseau social.
01:06:53 Et puis en fait c'est un guet-apens.
01:06:55 C'est arrivé il y a quelques jours à Grande-Synthe aussi.
01:06:57 Un homme de 39 ans qui a été passé à Tabac avec des battes de baseball, il a réussi
01:07:02 à se réfugier dans un restaurant.
01:07:06 Mais voilà, le problème aujourd'hui c'est que pour un téléphone portable, votre vie
01:07:13 ne tient qu'à un fil.
01:07:14 Vous pouvez vous faire agresser.
01:07:18 On peut tuer un homme aujourd'hui pour le prendre sur un portable ?
01:07:19 Oui et surtout c'est qu'à une époque, il y avait peut-être aussi des bagarres, des
01:07:23 vols, ça a toujours existé.
01:07:25 Aujourd'hui on est une société qui est censée avoir évolué quand même un peu vers le
01:07:28 bien.
01:07:29 Et on se rend compte que malheureusement on est quand même attiré beaucoup par le mal
01:07:33 et la violence.
01:07:34 Et surtout c'est qu'on tue une personne et on ne veut pas qu'elle se relève.
01:07:38 Et donc dès qu'on l'agresse, il faut la finir entre guillemets.
01:07:41 Désolé pour la violence des mots, mais c'est ça dans la tête de ces agresseurs, c'est
01:07:45 que la personne ne doit plus se relever.
01:07:46 Et moi ce qui me choque aussi, c'est aussi les attaques au couteau en ce moment.
01:07:53 Et donc tout est lié.
01:07:54 C'est histoire de bandes, c'est histoire de trafic.
01:07:57 Aujourd'hui la violence est complètement désinhibée.
01:08:00 Absolument.
01:08:01 Et notamment chez les mineurs, parce que là on a un mineur en garde à vue, je crois
01:08:03 le jeune.
01:08:04 Le spectre de ce meurtre est absolument terrifiant.
01:08:07 Visiblement une mise en scène selon son frère, on l'aurait déplacée pour lui voler un
01:08:12 téléphone portable.
01:08:13 Ça c'est l'enquête qui va le dire.
01:08:14 L'enquête va le dire, mais vraiment c'est abominable en réalité.
01:08:16 C'est abominable et ça s'ajoute à beaucoup d'affaires qui ont au moins un point commun
01:08:21 avec celle-ci.
01:08:22 C'est-à-dire qu'en fait j'ai le sentiment qu'on pourrait commenter ça tous les jours,
01:08:25 quasiment tous les jours.
01:08:26 On ressasse ce chiffre de 120 attaques au couteau par jour, même si on sait qu'il
01:08:30 est contesté, etc.
01:08:31 Mais en attendant, je pense qu'il est approchant de la réalité.
01:08:33 Et en fait, ça veut dire que 120 fois par jour, il y a quelqu'un qui trouve en lui
01:08:40 la motivation pour sortir un couteau et agresser quelqu'un, c'est-à-dire potentiellement
01:08:43 lui donner la mort.
01:08:44 Je discutais récemment à ce sujet et je pense en fait que si on s'interroge, on est incapable
01:08:51 de ce geste en réalité.
01:08:52 Quand on est normalement constitué dans une société qui tient debout, c'est quelque
01:08:56 chose qui est profondément antinaturel.
01:08:58 Et pour donner la mort, pour faire ce genre de geste, et qui plus est avec un couteau,
01:09:03 il faut avoir franchi...
01:09:04 - Il n'y avait pas de couteau à avoir.
01:09:05 - Je sais, mais pardon, il y en a beaucoup et on en commente souvent.
01:09:08 - Il y en a énormément, mais là, ce n'est pas le cas.
01:09:09 - Et en l'occurrence...
01:09:10 Bref, donner la mort quand on n'est pas soldat, ce n'est pas normal, ça ne devrait pas exister
01:09:13 dans une société.
01:09:14 Moi, je m'interroge sur toutes les raisons qui font qu'on en arrive là.
01:09:17 Je veux bien croire qu'il y ait les réseaux sociaux, je veux bien croire qu'il y ait
01:09:20 les vidéos sur Internet.
01:09:21 Je pense qu'il y a aussi la drogue, mine de rien, parce que je pense que l'état dans
01:09:25 lequel vous met l'abrutissement du cannabis ou d'autres drogues peut...
01:09:28 - Ou la stimulation artificielle d'autres drogues de synthèse.
01:09:31 André Vallini, c'est vraiment votre thèse.
01:09:33 Vous dites qu'il y a une violence latente, mais que les réseaux sociaux amplifient tout
01:09:36 ça.
01:09:37 - Oui, moi, je pense qu'il y a une violence qui s'est développée chez les adolescents.
01:09:40 Elle est immanente, enfin, elle est à l'intérieur de chaque être humain.
01:09:45 Mais la civilisation fait justement qu'on arrive à surmonter ces pulsions, à les maîtriser.
01:09:50 Et les jeunes n'y arrivent plus parce qu'ils sont désinhibés, parce qu'ils sont toute
01:09:57 la journée devant des écrans où ils voient défiler des images d'une violence inouïe.
01:10:00 Et le fait de voir toutes ces images arrive à banaliser cette violence.
01:10:04 Parce que les jeunes, les adolescents, ils disent "bah finalement, puisqu'on ne voit
01:10:08 que ça, c'est que tout ça fait partie de la vie et donc la mort est au bout du chemin".
01:10:14 Mais je pense quand même que ce qui est structurant dans tout ça, c'est la drogue.
01:10:17 On ne sait pas exactement ce qui s'est passé, ce qu'a fait le présumé coupable.
01:10:22 Il n'y a pas de présumé coupable, je sais ça, je devrais réviser mes classiques.
01:10:26 Enfin, celui qui est en garde à vue.
01:10:28 On ne sait pas ce qu'il a fait, si c'est lui qui a commis ce crime.
01:10:31 Mais je pense quand même que la délinquance et la violence aujourd'hui dans nos villes,
01:10:36 dans nos pays, en Europe occidentale et aux États-Unis, tout ça vient beaucoup du trafic
01:10:41 de drogue.
01:10:42 Beaucoup, beaucoup.
01:10:43 - Vincent Herouet ?
01:10:44 - Je suis d'accord, effectivement, le passage à l'acte, c'est la vraie curiosité, qu'on
01:10:48 ait envie de larder, de frapper avec une batte de baseball.
01:10:53 Quand même, la diffusion des haches et des couteaux dans le pays pose quand même un
01:10:57 petit problème.
01:10:58 Ce sont des armes auxquelles on n'avait pas véritablement recours il y a 30 ou 40 ans.
01:11:02 On m'a raconté qu'il y avait des chaînes de vélo pour les blousons noirs, mais ce
01:11:06 n'est pas la même chose quand même.
01:11:07 Il y a une banalisation, c'est vrai.
01:11:09 Il y a un passage à l'acte, c'est vrai.
01:11:10 Il y a l'influence de la drogue, c'est vrai.
01:11:12 Mais il y a surtout l'impression quand même générale que ce pays ressemble de plus en
01:11:15 plus à une coupe-gorge et qu'il y a une telle violence latente que la résistance,
01:11:24 ce n'est pas dans le vercore qu'il faut aller la célébrer, c'est vraiment au pied des
01:11:28 immeubles, dans la cité.
01:11:29 Il y a tous ces discours lénifiants, tout ce blabla officiel, toutes ces petites bougies,
01:11:39 mais ralasse, vraiment c'est insupportable.
01:11:44 Jean-Sébastien Ferjou.
01:11:45 André Vallini disait que la violence est immanente au sens où elle fait partie de
01:11:51 la nature humaine, elle est présente en chacun d'entre nous et le propre de la civilisation
01:11:54 est le moment d'amener, de la réguler, de la canaliser.
01:11:57 Avons-nous déconstruit tout simplement notre civilisation ? Oui, parce que c'était
01:12:01 un projet, certains l'ont suffisamment assumé, que ce soit la trilogie infernale, Jacques
01:12:07 de Zolleuse, Michel Foucault, ça fait 30 ans, les philosophes français d'ailleurs,
01:12:11 et c'est ça qui est parti aux Etats-Unis, qui nous revient.
01:12:13 Déconstruire la civilisation occidentale qui est soupçonnée d'être à l'origine
01:12:18 de tous les maux, alors que nous n'avons jamais connu dans toute l'histoire de l'humanité
01:12:22 une ère dans laquelle il y aurait eu autant de liberté, autant de prospérité.
01:12:25 C'est ça qui est en plus complètement dingue, mais je crois que nous sommes une société
01:12:28 qui n'a tellement plus d'avenir.
01:12:29 Le côté "no future", parce que que vous le preniez par l'angle "grand emplacement,
01:12:33 c'est fini, on va tous être remplacés", vous le preniez par l'angle "la planète
01:12:38 va cramer", de toute façon, on fait grandir les enfants dans un environnement qui est
01:12:42 profondément, profondément anxiogène.
01:12:45 Le ministère de la Santé britannique, d'ailleurs, l'avait constaté sur le côté environnemental,
01:12:48 en demandant aux écoles britanniques de cesser d'alarmer les enfants, tellement ils ont
01:12:52 constaté l'impact sur la santé mentale des enfants.
01:12:55 La dépression, il suffit de dire.
01:12:57 Bien sûr que le trafic de drogue fait partie, mais il y a autre chose qui se joue quand
01:13:01 même, parce que cette violence-là, elle est présente partout dans la société, y compris
01:13:06 à des endroits où il n'y a pas fondamentalement de trafic de drogue.
01:13:08 Il serait intéressant aussi de voir après le parcours de délinquance des trois personnes
01:13:14 qui sont soupçonnées, de savoir si elles étaient déjà connues des services de police
01:13:19 et de justice.
01:13:20 Par exemple, il y a une note de la police judiciaire en interne qui est tombée sur
01:13:25 les attaques au couteau.
01:13:26 Alors là, on va faire un parallèle parce qu'effectivement, il n'y a pas d'attaque
01:13:28 au couteau, mais 63% des profils de mise en cause sont connus des services de police.
01:13:33 Donc en fait, on a déjà des gens qui sont identifiés.
01:13:35 Il y a 30% qui vivent dans des quartiers de reconquête républicaine.
01:13:39 Donc c'est un tiers quand même des assaillants.
01:13:42 10% étaient sous l'emprise des drogues, 32% sous l'emprise de l'alcool.
01:13:45 Donc déjà, en fait, on a une identité d'un individu et 27% de nationalité étrangère.
01:13:51 Donc ça aussi, c'est un fait nouveau pour nous.
01:13:53 Donc on verra au fur et à mesure.
01:13:55 On va égrener et faire donner un peu de granularité à cette affaire et on verra un peu plus avec
01:13:59 un effet de loupe.
01:14:00 J'aimerais qu'on écoute maintenant le maire de Grande-Synthe, Martial Beyert, qui disait
01:14:05 dès ce matin "ne cédons pas à la peur ni à l'esprit de vengeance".
01:14:09 Écoutez-le.
01:14:10 Aujourd'hui, c'est un drame qui s'est passé avec une violence inouïe, apparemment sur
01:14:15 un jeune qui était sur le chemin du retour pour rentrer chez lui après une soirée chez
01:14:19 des amis.
01:14:20 Il a eu 200 mètres à parcourir, parcourir sur une avenue très fréquentée, une avenue
01:14:25 sur laquelle nous n'avons aucun problème.
01:14:27 Et le destin, la vie et l'atrocité, la folie de certains a fait que ce jeune homme est
01:14:35 décédé.
01:14:36 Effectivement, il y a un sentiment d'insécurité qui augmente puisqu'il y a eu quelques faits
01:14:39 ces derniers jours sur la ville de Grande-Synthe, avec ou sans relation avec cet acte ignoble
01:14:45 et ce fait divers incroyable qu'on a vécu sur Grande-Synthe.
01:14:50 Je ne ferai pas de conclusion hâtive, mais effectivement, mes concitoyens aujourd'hui
01:14:54 me contactent parce que tout simplement, il y a un sentiment de peur, d'incompréhension.
01:14:59 De peur, d'incompréhension, c'est un maire socialiste, André Valigny, qui disait aussi
01:15:04 "continuons à oeuvrer pour l'éducation, la bienveillance et la fraternité".
01:15:07 On a passé le cap, là.
01:15:08 On n'enlève plus à la bienveillance et la fraternité.
01:15:11 En fait, là, on est à la sauvagerie la plus totale et la barbarie.
01:15:13 Oui, mais il faut comprendre que le maire est dans une situation compliquée.
01:15:18 Quand un tel drame arrive dans une commune, le rôle du maire, c'est d'apaiser, d'essayer
01:15:23 de rassérener les débats dans sa commune.
01:15:26 Imaginez que le maire dise le contraire, c'est-à-dire "oui à la vengeance".
01:15:29 Non, mais bien sûr que non.
01:15:31 Entre ça et dire "vive la bienveillance et la fraternité".
01:15:33 Bienveillance, le mot est peut-être un peu…
01:15:35 Un peu mal choisi.
01:15:36 Oui, un peu mal choisi, un peu naïf, oui.
01:15:37 C'est son côté voletarien.
01:15:39 On pourrait dire aussi que Marie-Hélène Thauraval, elle a saisi l'occasion du drame qui impliquait
01:15:47 des jeunes de sa commune pour dire la vérité, en fait, tout simplement.
01:15:50 Et on l'a écouté d'ailleurs à ce moment-là.
01:15:51 Je suis désolé, mais moi, c'est comme le maire de Viry-Châtillon.
01:15:53 Je crois à leur émotion, mais par contre, je pense que leur bougie, comme disait Vincent
01:15:57 tout à l'heure, c'est profondément néfaste.
01:15:59 Ça participe du problème, en réalité, que personne ne veut y ouvrir les yeux sur ce
01:16:02 qui se passe.
01:16:03 Très bien.
01:16:04 Écoutez, on va faire le rappel des titres de l'actualité.
01:16:06 C'est à 18h32 en direction de Sannews et sur Europe 1 avec Simon Guélin.
01:16:09 Simon.
01:16:10 Notre devoir est d'élargir les sanctions contre l'Iran.
01:16:16 Déclaration du président de la République depuis Bruxelles, où un conseil européen
01:16:20 extraordinaire se tient aujourd'hui et demain au sujet des tensions au Moyen-Orient.
01:16:24 Des sanctions qui viseront également ceux qui aident à faire des missiles et des drones,
01:16:28 a ajouté le chef de l'État.
01:16:30 En Israël, 14 personnes ont été blessées dans une frappe revendiquée par le Hezbollah.
01:16:34 L'attaque a eu lieu dans le nord du pays, à la frontière avec le Liban.
01:16:37 Et dans le même temps, la communauté internationale redouble d'efforts pour empêcher une riposte
01:16:42 massive d'Israël contre l'Iran.
01:16:44 Et puis le skipper Philippe Benoîton a été retrouvé mort aujourd'hui au large de l'Espagne.
01:16:49 Il participait à une course de voile en solitaire entre le Morbihan et la Martinique.
01:16:53 Philippe Benoîton est tombé de son bateau la nuit dernière.
01:16:56 Son corps a donc été repêché par les services de secours espagnols.
01:16:59 Laurence.
01:17:00 Si Simon Guélin, Vincent Herouet me tournent vers vous, Emmanuel Macron dit que l'Union
01:17:03 européenne a le devoir d'élargir les sanctions contre l'Iran, ça veut dire quoi ?
01:17:07 Emmanuel Macron.
01:17:08 En fait, c'est une vieille histoire.
01:17:09 La mécanique, c'est que la France avait proposé d'élargir les sanctions contre l'Iran, notamment
01:17:15 dès la fin de l'automne.
01:17:19 Et puis ça avait été retoqué.
01:17:20 Les Israéliens ont demandé à ce qu'on élargisse au maximum les sanctions.
01:17:23 Ils l'ont demandé au Conseil de sécurité.
01:17:25 Et donc tout le monde ranchérit.
01:17:26 On va s'empresser de le faire.
01:17:28 Le GSE doit se réunir.
01:17:29 Ils vont décider les sanctions en l'occurrence.
01:17:31 Alors là, ça illustre quand même la limite de l'exercice.
01:17:35 Pour élargir, il y a déjà des sanctions contre les drones.
01:17:38 Ce sont des matériaux qui pourraient être utilisés.
01:17:42 Voilà ça.
01:17:43 Dans le programme de drones iraniens, il y a des matériaux qui peuvent être utilisés
01:17:47 sur lesquels on pourrait faire porter de nouvelles sanctions.
01:17:49 Mais la réalité, c'est que ça fait 45 ans que la République islamique est en place,
01:17:54 qu'elle est soumise à des sanctions et ça ne les a pas empêchées obstinément de construire
01:17:59 une magnifique machine militaire avec laquelle ils viennent défiler aujourd'hui même
01:18:05 dans les rues de Téhéran et samedi soir de montrer à quel point de technologies
01:18:09 ils étaient arrivés.
01:18:10 Parce qu'il ne faut pas...
01:18:12 On a tous remarqué que 99% des engins avaient été neutralisés en traversant le désert
01:18:18 d'Arabie ou la Jordanie.
01:18:19 Mais il y a un récente de missiles balistiques qui se sont écrasés sur Israël.
01:18:25 Et ça, ces missiles balistiques, ce que produisent les Canadiens de la Révolution
01:18:29 et ce que produisent l'armée iranienne, eh bien ils ont été assez efficaces quand
01:18:34 même.
01:18:35 Il faut prendre ça au sérieux.
01:18:36 Donc les sanctions, c'est...
01:18:37 Donc c'est l'agitation, ça te dit ? On va élargir les sanctions en sautant sur sa
01:18:41 chaise ?
01:18:42 C'est la petite bougie qu'on allume quand on ne peut rien faire contre la cité et qu'on
01:18:46 a renoncé à imposer, à intimider le cahide local.
01:18:51 Bon, allez, une petite pause.
01:18:52 On se retrouve dans un instant dans Punchline sur CNews et sur Europe.
01:18:54 On parlera de la lutte contre le narcotrafic.
01:18:57 Ce matin, Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti ont fait tous les deux un bilan de ces opérations
01:19:01 Place Net XXL.
01:19:02 On verra si ce bilan est intéressant ou pas.
01:19:05 A tout de suite.
01:19:06 Il faut que je vous donne une question.
01:19:07 Hier, j'étais dans...
01:19:08 18h40, pratiquement.
01:19:09 On se retrouve dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
01:19:13 On va évoquer maintenant le bilan de la lutte contre le narcotrafic, mon cher Jean-Christophe
01:19:17 Kouvi, parce que ce matin, Gérald Darmanin, votre ministre de tutelle, et Éric Dupond-Moretti,
01:19:22 qui est plutôt le ministre de tutelle des magistrats, ont fait un grand point sur les
01:19:25 opérations XXL, dont on parle beaucoup, parce que c'est des opérations très médiatiques,
01:19:28 et en même temps qui sont réalisées par les forces de l'ordre.
01:19:31 Il y a un bilan avec des chiffres.
01:19:34 490 opérations en France, 1 000 points de deal démantelés, 55 000 membres des forces
01:19:38 de l'ordre mobilisés pour 3 800 interpellations.
01:19:41 Est-ce que vraiment, ça valait la peine ? Ça a bousculé le trafic de drogue ? On écoute
01:19:46 d'abord Gérald Darmanin.
01:19:47 Alors, est-ce que tout est réglé par tout ? Non, vous avez parfaitement raison.
01:19:51 Mais vous savez, la question que vous évoquez des critiques sur est-ce que c'est assez
01:19:55 efficace, j'ai été maire d'une commune.
01:19:58 Si vous êtes maire et quelqu'un vient vous voir dans la rue et vous dit "Monsieur le
01:20:02 maire, la rue est sale", et que vous répondez "Vous savez, elle sera sale la semaine prochaine,
01:20:06 c'est peut-être pas la peine de la nettoyer", vous vous dites "C'est un drôle de maire
01:20:08 quand même".
01:20:09 C'est pareil pour les points de deal.
01:20:10 Personne ne peut vous garantir que pendant 10 ans, à la paternelle, il n'y aura plus
01:20:12 de points de deal.
01:20:13 Mais notre travail des policiers et des gendarmes, des magistrats, c'est comme un maire qui
01:20:16 nettoie sa rue, notre travail à nous c'est de répéter en effet le travail des policiers
01:20:20 et des gendarmes qui risquent leur vie pour le faire.
01:20:23 C'est assez intéressant la comparaison qu'il fait, je trouve, avec un maire de commune,
01:20:27 André Vallini, qui ne nettoierait pas les rues en disant "De toute façon, ça sera
01:20:30 re-sali la semaine prochaine".
01:20:31 Il a raison ou pas le gendarme ?
01:20:32 Il a raison, j'ai été maire aussi et c'est tout à fait vrai.
01:20:35 Mais ce qui compte dans ce genre d'opération, je crois qu'il le dit et j'espère qu'il
01:20:39 le fait, c'est de tenir dans la durée.
01:20:41 C'est-à-dire que tout à l'heure Karim Zeribi qui était là nous expliquait qu'à
01:20:44 Castellane, ce fameux quartier de Marseille, les CRS, les policiers, je ne sais pas si
01:20:48 ce sont des CRS, sont toujours là, trois semaines après, ils sont toujours là.
01:20:52 Il faut tenir dans la durée pour que le trafic finisse par peut-être par aller ailleurs
01:20:57 hélas.
01:20:58 Mais la clé du succès de ces opérations c'est de tenir dans la durée.
01:21:01 On va écouter juste Eric Sotti, je vous passe la parole ensuite Jean Castor, qui lui estime
01:21:05 que les quartiers ne sont pas nettoyés, que ça ne sert à rien ces opérations XXL.
01:21:09 Ce n'est pas des CRS qui vont régler les problèmes de trafic de drogue, c'est une
01:21:15 action profonde, longue, de police judiciaire qui traque les réseaux au plan national comme
01:21:21 au plan international, qui les défère devant la justice, justice qui doit y apporter une
01:21:27 réponse pénale très ferme, très forte, systématique, sans impunité, sans naïveté.
01:21:33 Qui a raison, il veut qu'il soit sur le terrain, vous représentez les policiers, les portes
01:21:37 ouvertes.
01:21:38 C'est ça qui est formidable.
01:21:40 Le travail de policier, il y a deux temps, le temps court, le temps long.
01:21:43 Effectivement, le temps court, il faut quand même intervenir.
01:21:45 Oui, il faut taper dans la fourmilière, il faut y rester.
01:21:49 Donc ça demande des effectifs, des moyens humains.
01:21:52 Parce qu'encore une fois, mais ça, ça a toujours existé.
01:21:54 Moi, j'ai mes collègues CRS, quand ils faisaient des sécurisations dans les quartiers, les
01:21:57 gars nous le disaient, quand on n'y restait qu'un jour, trois semaines, un mois, ça ne
01:22:01 mouvetait pas dans les quartiers.
01:22:02 Ils avaient bien compris que quand il y avait des effectifs et qu'on était là pour bosser
01:22:06 et que surtout on y restait, on maintenait le territoire.
01:22:09 Si maintenant, on les enlève, en fait, la vie de la démocratie va reprendre ses droits.
01:22:17 Le vide attire le vide, j'allais dire.
01:22:19 Et donc, c'est normal.
01:22:20 Sauf qu'il faut aussi le temps long de la police judiciaire parce que des sujets, on
01:22:24 ne peut pas prendre juste les gens, les mettre en prison sans qu'il y ait un jugement.
01:22:28 Donc, il faut apporter des preuves.
01:22:29 Il faut remonter des filières.
01:22:31 Il faut faire de la surveillance, des écoutes, etc.
01:22:32 Ça, ça prend du temps.
01:22:33 Et d'ailleurs, en fait, quand on voit que les opérations XXL, elles ont été préparées
01:22:37 en amont, on ne va pas comme ça, d'un seul coup, sensible, arriver en disant "coucou,
01:22:42 c'est nous à la Belmondo".
01:22:43 Ce n'est pas possible.
01:22:44 Donc, en fait, ce qu'il faut faire, et c'est ce qu'on a fait là, c'est bien, on montre
01:22:49 aussi les muscles.
01:22:50 Donc, ça sert à quelque chose.
01:22:51 Ça sert quand même à quelque chose.
01:22:52 Maintenant, c'est comment on va transformer ça du point de vue de la justice.
01:22:54 Alors moi, je veux bien qu'on ait un monsieur de Pont-de-Moretti qui dise qu'il est sans
01:22:58 pitié.
01:22:59 Sauf que derrière, j'attends qu'on nous montre les condamnations.
01:23:01 Il dit qu'il veut être sans pitié, aussi contre ceux qui fument leur petit pétard
01:23:05 le week-end.
01:23:06 Écoutez-le à nouveau, Éric de Pont-de-Moretti.
01:23:07 Et puis, allez voir les gens de la Castellane, rencontrez-les, moi je l'ai fait.
01:23:12 Ils disent "merci d'être venus parce que vous nous débarrassez de gens qui nous pourrissent
01:23:17 la vie au quotidien".
01:23:18 Et je voudrais, pardon de le dire, je sais que ce n'est pas très à la mode, mais que
01:23:23 s'il n'y a pas de consommateurs, même dans le cadre dit-on festif, il n'y a pas de trafiquants.
01:23:28 Et chaque fois qu'on se fume un petit pétard le week-end, on devrait penser aux gens de
01:23:32 la Castellane qui n'en peuvent plus d'être pourris au quotidien par les trafiquants.
01:23:38 Mais on est avancé à quoi ? Quand on a dit ça, qu'est-ce qui a changé ?
01:23:43 Quand on a dit ça, on a mis le doigt sur…
01:23:46 Il n'y a jamais autant de consommateurs dans notre pays.
01:23:47 Justement, c'est eux qu'il faut frapper au porte-monnaie.
01:23:49 C'est eux qu'il faut sanctionner.
01:23:51 Moi, ça fait des mois et des mois, des années même que je dis qu'on ne s'occupe pas
01:23:54 assez des consommateurs.
01:23:55 Ça coûte combien d'être…
01:23:56 En fait, c'est une amende forfaitaire délicueuse maintenant.
01:24:00 C'est-à-dire qu'on a monétisé.
01:24:01 C'est combien ?
01:24:02 150 euros ?
01:24:03 Non, c'est 300 euros.
01:24:04 Il faut mettre ça à 3 000 euros.
01:24:05 André Vallini ?
01:24:06 40 pages de 300 euros à 3 000 euros.
01:24:10 Et croyez-moi, même les gens qui ont beaucoup d'argent, s'ils se font prendre sans arrêt
01:24:13 et qui doivent sortir chaque fois 3 000 euros, ils vont peut-être arrêter de fumer.
01:24:16 Mais ils ne payent pas les amendes.
01:24:17 Le policier nous dit qu'ils ne payent pas les amendes.
01:24:19 Les mineurs ne payent pas non plus.
01:24:20 Il faut couvrir les amendes, il faut les faire payer.
01:24:22 Je pense qu'il faut taxer et frapper les consommateurs.
01:24:25 Et s'il y a autant de trafiquants, autant de dealers, c'est qu'il y a beaucoup de
01:24:28 consommateurs.
01:24:29 Pourquoi on ne parle jamais des consommateurs ?
01:24:31 De tous ces gens qui montent dans les cartes énormes de Marseille le week-end, le vendredi,
01:24:33 le samedi, avec des grosses voitures, des BMW, des Porsche, j'allais dire des Ferrari.
01:24:37 Allez-y.
01:24:38 Ça, c'est les dealers qui ont des Ferrari.
01:24:41 Oui, c'est les dealers qui ont des Ferrari.
01:24:42 Oui, mais il y a des consommateurs aussi.
01:24:43 Mais tous ces gens-là ont de l'argent.
01:24:45 Il faut les faire payer.
01:24:46 Il faut engager la responsabilité morale.
01:24:49 L'archevêque de Marseille l'avait dit.
01:24:50 Morale ?
01:24:51 Morale des consommateurs.
01:24:52 Oui, leur faire…
01:24:53 Vous croyez que ça va leur faire peur, une amende de 200 euros ?
01:24:56 Non, mais je pense, pris dans l'autre sens, de toute façon, tout le monde est défoncé.
01:24:59 Enfin, tout le monde.
01:25:00 Beaucoup de gens sont défoncés en France, y compris avec des produits légaux.
01:25:02 Ah, tout le monde, Jean-Sébastien, excusez-moi.
01:25:03 Il y a beaucoup de gens.
01:25:04 Non, mais bref, ce que je voulais vous dire par là, c'est que nous sommes le pays au
01:25:08 monde, l'un des pays au monde qui consomme le plus de drogue.
01:25:11 Illégal comme le plus de drogue, légal pour le coup.
01:25:13 C'est-à-dire anxiolytique, antidépresseur et compagnie.
01:25:16 Donc, s'il suffisait d'argent pour supprimer le besoin de drogue, enfin, ou de faire payer
01:25:22 cher pour supprimer le besoin de drogue, ça se saurait.
01:25:24 En revanche, oui, qu'il y ait une forme de réprobation sociale.
01:25:26 C'est-à-dire que si vous êtes dans une soirée…
01:25:28 Il y a bien des comportements qui suscitent une réprobation sociale.
01:25:31 Par exemple ?
01:25:32 Je ne sais pas, si vous êtes lourd avec une fille, par exemple, on va vous le faire remarquer.
01:25:35 Et bien là, si vous êtes dans une soirée et qu'il y a quelqu'un qui sort un pétard,
01:25:37 vous pouvez le faire remarquer aussi.
01:25:39 C'est pour ça que je pense que ça ne relève pas que…
01:25:41 Parce que le besoin…
01:25:42 C'est risqué de ne pas être réinvité, mais bon, ce n'est pas grave.
01:25:44 C'est ça, la pression sociale.
01:25:46 Mais je la dénonce.
01:25:47 C'est la pression sociale.
01:25:48 On est bien obligés de prendre les choses les unes après les autres.
01:25:51 Après, ça n'empêchera pas que même si on culpabilise et qu'on pénalise les consommateurs,
01:25:56 il faut bien gérer les trafics et les trafiquants.
01:25:59 Ce sont aussi des marchés concrets.
01:26:00 Les Sud-Américains ont constaté qu'ils étaient arrivés au bout du marché américain.
01:26:03 Et bien, qu'est-ce qu'ils comptent ?
01:26:04 Ils se dirigent vers l'Europe.
01:26:05 Voilà, donc, ils ont aussi créé l'offre.
01:26:07 Ce n'est pas que les consommateurs.
01:26:09 Il faut changer aussi le nom.
01:26:12 Parce que moi, récréatif, je suis désolé, ce n'est pas récréatif.
01:26:14 Alors, qu'est-ce que vous voulez ?
01:26:15 Qu'est-ce qui est récréatif ?
01:26:16 Une drogue, ce n'est pas récréatif.
01:26:17 Alors, les drogues…
01:26:18 Mortifère.
01:26:19 Non, mais c'est mortifère.
01:26:20 Alors après, effectivement, il pourrait y avoir un but.
01:26:23 Il faudrait voir.
01:26:25 Effectivement, il y a les opiacés.
01:26:26 On s'en sert aussi dans le domaine médical.
01:26:28 Mais là, comme ça, vu comme c'est fait là, du cannabis, on le voit d'ailleurs
01:26:33 dans les Pays-Bas, où ce n'est pas encore légalisé.
01:26:35 Vous n'êtes pas de légaliser la cocaïne, les Pays-Bas, à titre expérimental ?
01:26:38 La maire d'Amsterdam, qui parle d'un constat, elle explique que 80% des opérations policières
01:26:44 sont utilisées pour la lutte contre la drogue.
01:26:48 Pour une capitale qui, je le rappelle, vous avez le droit de consommer dans les coffee-shops.
01:26:51 Ce n'est pas la légalisation dans tout le pays.
01:26:55 C'est mis en thèse depuis mi-décembre.
01:26:59 Sauf que quand vous allez à Amsterdam, vous arrivez dans la gare d'Amsterdam, ça sent
01:27:03 le shit partout.
01:27:04 Vous allez à côté des coffee-shops, il y a des dealers à côté qui vous vendent
01:27:07 autre chose que du cannabis.
01:27:08 Et je peux vous dire que c'est la foire au cannabis, c'est la foire à la drogue.
01:27:11 J'entends.
01:27:12 Et donc, du coup, ils sont dépassés.
01:27:13 C'est des états narco-trafiquants.
01:27:15 Des narco-états.
01:27:16 Enfin, des narco-états.
01:27:17 Voilà.
01:27:18 Geoffroy Lejeune.
01:27:19 Pour revenir sur Placenet, je suis très content quand je vois des policiers dans la rue et
01:27:23 que j'entends des habitants dire que ça va mieux après coup.
01:27:25 Mais j'ai quand même le sentiment qu'on épuise les forces de l'ordre.
01:27:28 Encore une fois, on leur fait peser, on fait peser sur leurs épaules la responsabilité
01:27:33 de rassurer les gens.
01:27:34 Et que la réalité du trafic tel qu'elle a été décrite notamment récemment au Sénat
01:27:37 par Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin.
01:27:39 Bruno Le Maire a quand même parlé de sous-marins qui affranchissaient, qui étaient dans la
01:27:42 mer pour venir apporter la drogue.
01:27:44 Il a parlé de la cartélisation de la France.
01:27:46 Et bien sûr.
01:27:47 Mais je prends l'exemple du sous-marin parce qu'il a frappé visuellement les esprits.
01:27:49 On imagine tous des cargos, des containers qui arrivent au port du Havre.
01:27:53 En fait, non.
01:27:54 S'ils en sont aux sous-marins, c'est que probablement Placenet, ils vont s'y adapter.
01:27:56 C'est ça le problème.
01:27:57 Vincent Herboit.
01:27:58 Oui, il y a un marché et le cours du gramme d'héroïne ou du gramme de cocaïne est constant.
01:28:05 Ce qui montre que toutes les opérations à grands spectacles ont quand même un effet
01:28:10 mineur sur le trafic.
01:28:12 S'il y avait réellement une efficacité de ce genre de rafle, le cours augmenterait.
01:28:20 Or, il reste constant.
01:28:21 Mais par ailleurs, moi je suis complètement d'accord avec ce que dit Jean-Sébastien Fargeau.
01:28:24 Je suis effaré de voir avec quelle légèreté, je ne vais pas parler du parti médiatique,
01:28:30 ça vous déplaît.
01:28:31 Non, non, lui, je le dénonce aussi.
01:28:32 Dans l'arène médiatique, je ne supporte pas personnellement les gens qui parlent,
01:28:37 qui ricanent quand on parle du chichon, qui trouvent très plaisant toutes ces allusions
01:28:44 à la dope.
01:28:45 En plus, il faut rentrer dans le langage, dans le vocabulaire du drogué.
01:28:51 Et c'est absolument insupportable quand on connaît un peu de près ce que c'est que
01:28:58 la réalité de la dépendance.
01:29:00 Et la dépendance, c'est l'enfer sur terre.
01:29:03 Et donc, c'est vrai qu'il y a une forme de nihilisme contemporain qui est proprement
01:29:08 français parce qu'on est champion du monde sur la consommation des anxiolytiques, on
01:29:12 est champion du monde sur le suicide des gamins, on est champion du monde sur le nombre d'avortements,
01:29:17 on est champion du monde sur un certain nombre de choses comme ça, qui donne quand même
01:29:22 du pays un reflet, un profil assez vraiment angoissant, vraiment inquiétant.
01:29:27 Et donc, ça va les gesticulations, les effets de manche et les discours trop simplets.
01:29:34 C'est compliqué.
01:29:35 Monsieur Valény, pourquoi on ne tape pas plus fort sur les consommateurs ? Parce que là,
01:29:39 on parlait de l'amende, elle est à 300 euros.
01:29:41 J'ai entendu dire qu'il allait coûter maintenant 750 euros à quelqu'un qui ne tiendrait pas
01:29:46 son chien au lait sans forêt.
01:29:47 Comment on explique ça en réalité ? On n'augmente pas les amendes ?
01:29:52 Moi, je ne me l'explique pas.
01:29:54 Je dis ça depuis longtemps.
01:29:56 Je pense qu'on est trop gentil, trop indulgent avec les consommateurs de drogue.
01:30:00 Il faut les sanctionner financièrement, les culpabiliser.
01:30:03 Pourquoi on ne le fait pas ?
01:30:04 Pourquoi on ne le fait pas ?
01:30:05 Peut-être parce que…
01:30:06 Les consommateurs sont partout, c'est ça ?
01:30:07 Il y a des consommateurs dans les élites aussi, sans doute.
01:30:09 D'accord.
01:30:10 Les amendes de Jean-Christophe Coullier ?
01:30:11 Je me suis planté, c'est 200 euros, ce n'est même pas 300.
01:30:14 C'est 200 ?
01:30:15 Et alors, vous venez de me dire qu'il y a une nouvelle amende maintenant pour le port
01:30:18 de couteaux ?
01:30:19 Oui.
01:30:20 Depuis aujourd'hui ?
01:30:21 Aujourd'hui, c'est une arme de catégorie D, notamment les couteaux, les armes blanches.
01:30:26 Et pour lutter justement contre le port des armes blanches, là, ça sera 500 euros d'amende
01:30:30 forfaitaire.
01:30:31 Donc, encore une fois, c'est bien de lancer des… Je ne dis pas qu'il ne faut pas le
01:30:35 faire, mais il y a aussi, normalement, n'oublions pas que le code pénal punit de un an d'emprisonnement
01:30:42 15 000 euros d'amende.
01:30:43 Donc, en fait, on veut simplifier et éviter de surcharger les services de police.
01:30:48 Mais derrière, est-ce que ça sera suffisant ? Je ne sais pas.
01:30:51 C'est un nouveau… Ça vient de sortir, c'est un nouveau gadget.
01:30:54 Je ne vais pas dire gadget, mais c'est une nouvelle façon de voir…
01:30:56 Donc, 500 euros pour le port de couteaux.
01:30:57 Et surtout, c'est que les mineurs ne le paieront pas.
01:30:58 Comme toujours.
01:30:59 Et c'est là où on a un problème, parce qu'il y a beaucoup de mineurs qui ont des
01:31:01 couteaux.
01:31:02 Jean-Sébastien ?
01:31:03 Juste sur l'arme de la réprobation sociale, je pense qu'il ne faut pas la balayer comme
01:31:06 ça d'un revers de la main.
01:31:07 Il y a des tas de gens qui ont arrêté de manger de la viande.
01:31:09 Il y a des gens qui ne prêtent plus l'avion.
01:31:10 Il y a des gens… Parce que, précisément, il y a un discours qui s'est mis en place
01:31:14 de culpabilisation.
01:31:15 Alors, après, on peut discuter de l'intérêt de le faire au nom de la planète, ou en tout
01:31:20 cas de l'intérêt de X ou X mesures.
01:31:21 Non, je ne balaye rien d'un revers de la main.
01:31:22 Ça ne marche pas jusqu'à présent.
01:31:23 Mais parce qu'on ne l'a pas fait.
01:31:24 Parce qu'on ne l'a pas fait.
01:31:25 Enfin, M.
01:31:26 Valigny vient de le soutenir, vient de l'expliquer aussi à l'instant, précisément.
01:31:30 La peuple campagne de pub, là-dessus.
01:31:31 Parce que ça fait de vous un vieux ringard quand vous le dites, tout simplement.
01:31:34 Après, ne sous-estimons pas l'enjeu santé publique, malgré tout.
01:31:37 Il y a des comportements d'addiction qui ne peuvent pas se gérer comme ça.
01:31:40 Un vrai comportement d'addiction, ça ne se gère pas par de la réprobation.
01:31:44 Et il y a aussi un défaut d'investissement majeur de l'État sur l'aspect santé publique.
01:31:49 Les Anglais sont en train de décider l'interdiction de la vente du tabac à tous ceux qui sont
01:31:56 nés en 2009.
01:31:57 2009.
01:31:58 Et après, oui.
01:31:59 Donc, 14 ans.
01:32:00 Pas juste ceux qui sont nés en 2009.
01:32:01 À partir de 2009.
01:32:02 Et les années suivantes.
01:32:03 C'est-à-dire l'interdiction absolue d'acheter, ils n'auront pas le droit d'acheter un paquet
01:32:08 de cigarettes.
01:32:09 Pour toujours ?
01:32:10 Oui, pour toujours.
01:32:11 Pour toujours ?
01:32:12 Radical.
01:32:13 Ah oui, j'avais pas compris le côté pour toujours.
01:32:14 Parce que le système de santé étatique, l'argumentaire du gouvernement conservateur,
01:32:18 c'est un gouvernement conservateur, c'est le pays de Churchill, où on fumait le cigare,
01:32:22 qui fumait le cigare, comme vous le savez.
01:32:24 Qui faisait jamais de sport.
01:32:25 C'est un pays de liberté, donc, individuelle, qui considère que c'est sacré, la liberté.
01:32:30 Mais pourtant, il décide que vu l'effondrement du système de santé public, vu la ruine
01:32:37 et le coût extravagant de tous les cancers liés au tabagisme, eh bien, on prend des
01:32:45 mesures drastiques, très contestables.
01:32:47 Mais...
01:32:48 En même temps, pourquoi pas ?
01:32:49 Parce que quand on fait le calcul global, les fumeurs meurent plus jeunes.
01:32:54 Non mais c'est malheureusement des calculs qui ont été faits.
01:32:56 Quel calcul macabre.
01:32:57 Si on avait tout compris à coups des traitements...
01:32:58 On va interdire les carambars aussi, parce que...
01:33:01 Non mais je suis d'accord avec vous, je pense que c'est absurde, parce que les trafics...
01:33:04 Les trafics apparaîtront.
01:33:05 M. Valléry ?
01:33:06 C'est effectivement un engrenage assez sidérant, notamment...
01:33:12 Oui, surtout que c'est assez cynique comme décision, c'est juste pour préserver le
01:33:15 système de santé.
01:33:16 On est d'accord ?
01:33:17 Enfin, c'est même pas pour le préserver, c'est pour vivre avec son effondrement.
01:33:21 Oui, oui.
01:33:22 Moi, je connais des gens qui mangent des...
01:33:23 Oui.
01:33:24 M. Valléry ?
01:33:25 Moi, je suis surpris par cette mesure.
01:33:26 C'est-à-dire que si on est né avant 2009, on peut continuer à acheter des cigarettes ?
01:33:29 Oui, à vie.
01:33:30 Et si on est né après, non.
01:33:32 Quoi ? Vous voyez un trafic ?
01:33:34 Il y aura un marché noir ?
01:33:35 Bien sûr.
01:33:36 Les gens vont en acheter et puis en revendre à ceux qui sont nés après 2009.
01:33:40 Juste pour information, en France aujourd'hui, où la cigarette est en vente légale, fortement
01:33:46 taxée.
01:33:47 Il est à combien le paquet ? Vous qui avez arrêté, je crois, il y a longtemps ?
01:33:50 11 euros.
01:33:51 Voilà.
01:33:52 35 % des fumeurs achètent au marché noir.
01:33:54 Et c'est pire, d'ailleurs, parce que ce sont des cigarettes avec l'effet de l'huile
01:33:57 énergétique qui reste...
01:33:58 Oui, oui.
01:33:59 Et puis c'est beaucoup des pays de l'Est.
01:34:00 Il y a aussi des...
01:34:01 Alors, ça fait 2 milliards d'euros, mine de rien.
01:34:04 Le trafic, ça rapporte 2 milliards d'euros.
01:34:05 35 % des fumeurs, donc, qui vont au marché noir.
01:34:09 Il y a effectivement des usines, entre guillemets, "cigarettes", qui sont en France, qui ont
01:34:13 des mantelles.
01:34:14 Il faut savoir que pendant 6 mois, vous enfermez des gens des pays de l'Est pour qu'ils travaillent,
01:34:18 pour qu'ils confectionnent des cigarettes.
01:34:20 Le tabac est à même le sol avec des crottes de rat, de souris, des urines.
01:34:23 Je ne vous raconte pas ce que vous fumez.
01:34:24 Mais bon, c'est moins cher, donc les gens sont prêts à acheter ça.
01:34:27 Allez à Portes de Montreuil et Portes de Bagnolet, vous allez voir, c'est que les cigarettes
01:34:30 bled.
01:34:31 On vous vend cigarettes bled, cigarettes bled, etc.
01:34:33 Donc, en fait, et c'est 17 milliards d'euros pour l'État, en fait, si vous voulez, de
01:34:37 l'ATVA.
01:34:38 Et donc, il y a une perte sèche de 7 milliards d'euros pour l'État.
01:34:42 Interdire le tabac, voilà une option, quand même.
01:34:45 Le problème, c'est que c'est compliqué d'interdire quelque chose qui a déjà été
01:34:48 légalisé.
01:34:49 Oui, surtout quand ça rapporte à l'État.
01:34:50 Ça, on a bien compris.
01:34:51 Dès lors que c'est interdit, si vous le légalisez et qu'après, vous voulez faire marche arrière,
01:34:55 c'est très compliqué.
01:34:56 La Thaïlande le fait parce qu'ils sont revenus en arrière.
01:34:59 Ils se sont rendus compte que de toute façon, ils étaient dépassés et que ça avait fait
01:35:03 l'effet inverse de ce qu'ils attendaient.
01:35:05 Et donc, en fait, c'est très compliqué.
01:35:06 Donc, du coup, c'est pour ça.
01:35:07 Geoffroy, un dernier mot ?
01:35:08 Le tabac, c'est très mauvais, mais personne, après avoir fumé une cigarette, n'a écrasé
01:35:13 quelqu'un en voiture ou n'a pris son couteau pour aller planter quelqu'un.
01:35:16 C'est peut-être la petite différence quand même.
01:35:17 Et pour revenir sur la réprobation sociale dont parlait Jean-Sébastien, non seulement
01:35:21 on n'a pas essayé, mais surtout on a fait l'inverse.
01:35:22 C'est-à-dire qu'en fait, on a valorisé ça énormément dans la culture populaire.
01:35:27 Fumer un joint, c'est super sympa.
01:35:28 Bob Marley, il est génial.
01:35:30 Et d'ailleurs, il était défoncé tout le temps.
01:35:31 Mais en fait, c'est pas grave parce que c'est un grand musicien.
01:35:33 Et la vérité, c'est moi, j'ai grandi avec ces images-là.
01:35:35 Et finalement, je me rends compte aujourd'hui que c'est très mal, très dangereux et qu'il
01:35:39 y a toutes ces conséquences parce qu'on travaille sur les sujets de trafic, etc.
01:35:42 Mais en fait, sinon, je serais passé à côté.
01:35:45 - Merci à tous les cinq d'avoir participé à Punchline sur CNews et sur Europe 1.
01:35:48 Dans un instant, Europe 1 soirée face à l'info sur CNews.
01:35:50 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
01:35:52 À demain.
01:35:52 Check.
01:35:54 ♪ ♪ ♪