Punchline (Émission du 16/10/2023)

  • l’année dernière
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
Transcript
00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline ce soir sur CNews.
00:00:03 Faut-il encore s'étonner que l'hommage au professeur de français tué ce vendredi à Arras
00:00:08 ait été perturbé ce matin par une fausse alerte à la bombe ?
00:00:11 Faut-il encore s'étonner que la famille de son assassin, Chechen,
00:00:13 n'ait pas été expulsée alors qu'elle aurait dû l'être depuis des années ?
00:00:16 Faut-il sursauter en notant cette sinistre coïncidence ?
00:00:19 Il y a trois ans, jour pour jour, c'est Samuel Paty
00:00:22 qui a été décapité par un islamiste radicalisé.
00:00:25 Faut-il trembler lorsque l'on voit les énormes machines de désinformation
00:00:28 se mobiliser mondialement sur les réseaux sociaux
00:00:31 pour faire passer les victimes pour des bourreaux et les bourreaux pour des héros ?
00:00:35 Faut-il s'indigner qu'un joueur de foot ne pleure que sur le sort des victimes palestiniennes
00:00:39 et n'est pas un mot pour les autres ?
00:00:41 Le temps de l'indignation est hélas dépassé.
00:00:43 La justice doit punir tous ceux qui font l'apologie du terrorisme,
00:00:47 qu'ils soient célèbres, riches, anonymes et planqués,
00:00:49 car il ne suffira pas de mettre des portiques de sécurité à l'entrée de tous les lycées de France
00:00:53 pour nous protéger du danger islamiste.
00:00:56 Ce soir, dans Punchline, sur CNews,
00:00:58 ce sera juste après le rappel des titres de l'actualité.
00:01:00 2.17h avec Simon Guillain.
00:01:02 199 personnes ont été capturées par le Hamas au cours des attaques du 7 octobre dernier.
00:01:11 Un nouveau bilan qui dépasse largement le chiffre de 155 otages annoncés dimanche.
00:01:16 Un porte-parole des forces de défense israéliennes a affirmé
00:01:18 que les efforts concernant les otages sont une priorité nationale
00:01:22 et que l'armée et Israël travaillent jour et nuit pour les faire libérer.
00:01:25 Plus de 1 400 personnes tuées en Israël,
00:01:28 2 750 dans la bande de Gaza.
00:01:31 Et le nombre de déplacés augmente.
00:01:32 Plus d'un million de personnes auraient fui le nord de la bande de Gaza vers le sud,
00:01:36 espérant échapper au bombardement.
00:01:39 Et puis en France, depuis l'attaque du Hamas contre Israël,
00:01:42 le ministère de l'Intérieur dénombre 102 interpellations
00:01:45 pour des actes antisémites ou d'apologie du terrorisme.
00:01:48 C'est ce qu'a annoncé Gérald Darmanin
00:01:49 après une réunion de sécurité organisée à l'Elysée aujourd'hui.
00:01:54 Merci beaucoup Simon Guillain, on est en plateau avec Louis de Vragnel.
00:01:56 Bonsoir Louis, chef du service politique d'Europe, Arachel Canet-Seyis.
00:01:59 Bonsoir.
00:02:00 Bonsoir Laurence.
00:02:00 On a le plaisir d'accueillir Florence Bergeau-Blacklair.
00:02:02 Bonsoir, vous êtes docteur en anthropologie.
00:02:05 Éric Revel, journaliste, ancien directeur général de l'ICI.
00:02:08 Alexandre Devecchio, rédac'ur en chef au Ficaro.
00:02:09 Bonsoir à tous.
00:02:11 On va évidemment évoquer les questions qui ont trait à l'islamiste,
00:02:14 madame Bergeau-Blacklair, mais d'abord on va partir sur place à Arras,
00:02:18 où une alerte à la bombe, vous le savez, a perturbé la minute de silence
00:02:21 ce matin prévu en hommage aux professeurs de France des 57 ans
00:02:24 qui a été assassiné vendredi.
00:02:26 Malgré cela, il y avait beaucoup d'émotion sur place.
00:02:28 Reportage de Maxime Lavandier.
00:02:30 Même s'il n'y avait pas cours,
00:02:33 ils étaient nombreux à venir au collège lycée Gambetta, fleur à la main,
00:02:37 pour rendre hommage à Dominique Bernard,
00:02:40 l'enseignant poignardé à mort vendredi.
00:02:42 Mais à 10h30, la matinée a été perturbée.
00:02:46 Une alerte à la bombe a entraîné l'évacuation du collège lycée.
00:02:50 Élèves, parents et enseignants sortent pour se mettre à l'abri.
00:02:53 Le temps que les démineurs sécurisent les lieux, le périmètre est bouclé.
00:02:57 Deux heures plus tard, ils ont pu revenir,
00:03:00 car pour élèves et professeurs endeuillés par ce drame,
00:03:02 être présent était essentiel.
00:03:05 C'était un de mes profs préférés, donc dès que j'ai vu qu'il était décédé,
00:03:09 j'avais besoin d'être là.
00:03:11 Je suis venue parce que je ne peux pas rester toute seule.
00:03:14 On a besoin d'être entre nous.
00:03:16 Un deuil partagé par toute une population,
00:03:18 pour de nombreux habitants, leur présence était un devoir.
00:03:22 Je viens là donc devant ce bâtiment, je suis pas souvent devant.
00:03:25 Et là c'était vraiment important pour moi de pouvoir s'arrêter
00:03:28 et de venir se recueillir après ce fameux drame qui s'est passé à Arras.
00:03:34 C'est important en tant qu'ancien élève de venir pour réconforter ses enseignants.
00:03:38 Le lycée c'est une famille, on y passe des bons moments.
00:03:42 Une cellule psychologique a été mise en place dans le collège lycée dès vendredi,
00:03:46 pour qu'élèves et professeurs puissent traverser cette épreuve.
00:03:50 Merci beaucoup Maxime Lavandier.
00:03:51 Madame Bergeau-Blacler, est-ce que vous êtes surprise de ce qui se passe ?
00:03:53 Est-ce qu'on a le droit encore d'être surpris de ce type d'attaque terroriste ?
00:03:57 Pas vraiment, malheureusement je ne suis pas surprise.
00:04:00 Je note qu'il y a effectivement beaucoup d'émotions,
00:04:03 mais aujourd'hui on sent aussi la colère.
00:04:06 C'est ce qu'on ressent dans les témoignages.
00:04:09 C'est bon, maintenant est-ce qu'on va continuer à pleurer comme ça
00:04:13 ou est-ce qu'on va réagir ?
00:04:15 On voit que les choses sont en train de changer
00:04:19 et c'est bien parce qu'en effet ça n'est qu'un début malheureusement.
00:04:22 Ça va se poursuivre.
00:04:23 Oui, ça fait longtemps que vous dénoncez ça,
00:04:25 vous êtes visée particulièrement par ces réseaux islamistes.
00:04:28 Quand vous entendez le général Darmanin dire
00:04:30 "on veut accélérer l'expulsion de 193 étrangers radicalisés en situation irrégulière",
00:04:35 pourquoi ne pas l'avoir fait plus tôt ?
00:04:37 Ça il faudrait effectivement le lui demander.
00:04:39 Je pense que c'est aussi une question d'atmosphère si on peut dire.
00:04:45 On a parlé de djihadisme d'atmosphère, d'islamisme d'atmosphère.
00:04:48 Je crois qu'il faut aussi maintenant commencer à dépasser ces formules.
00:04:53 On n'est pas dans le vaporeux.
00:04:54 Il y a effectivement des réseaux fréristes qui sont très actifs
00:04:59 et qui forment le sous-bassement intellectuel
00:05:03 de ces accès de terreur et de violence.
00:05:07 Ça c'est important.
00:05:08 Il ne faut pas penser qu'on a affaire simplement à des individus qui pètent un câble.
00:05:13 Comme on dit, on a quelque chose de beaucoup plus profond
00:05:16 qui a été élaboré il y a presque un demi-siècle maintenant.
00:05:20 Et je pense que c'est vers cela maintenant qu'il faut se tourner.
00:05:23 C'est ce qu'on appelle l'islamisme légaliste,
00:05:26 qui agit à l'intérieur de la loi,
00:05:29 mais qui démoralise une société entière,
00:05:32 pas seulement les musulmans, les non-musulmans aussi.
00:05:36 Et ça je crois qu'il va falloir s'y intéresser de plus près.
00:05:38 En tout cas, dans le livre que j'ai écrit et qui est sorti il n'y a pas très longtemps,
00:05:42 c'est ce que j'essaye de montrer.
00:05:44 Bien sûr. Il y a aussi ce que je disais,
00:05:46 cette opération mondiale de désinformation,
00:05:49 où sur le réseau social on fait passer les bourreaux pour les victimes
00:05:52 et surtout on essaye de transformer les bourreaux en héros.
00:05:57 Et ça fonctionne malheureusement,
00:05:58 ça fonctionne notamment auprès du jeune public.
00:06:00 Tout à fait, ça fait partie de cette stratégie dont je parlais,
00:06:04 qui porte un nom,
00:06:06 c'est la stratégie de l'action culturelle islamique en Occident,
00:06:10 qui a été élaborée dès 1993 par Château-Chinon,
00:06:14 vous savez, le centre de formation des frères musulmans,
00:06:18 qui avait déjà donné lieu à beaucoup de réflexions et de plans,
00:06:23 puisque les frères musulmans travaillent par plan.
00:06:26 Et donc ça fait partie, cet élément de démoralisation,
00:06:31 de lutte contre l'islamophobie, soi-disant, du climat actuel,
00:06:37 et qui permet à certains de passer à l'acte violent.
00:06:41 - Rachel Kahn, on écoute évidemment avec beaucoup d'intérêt
00:06:43 Florence Bergeau-Blackler faire ce diagnostic implacable.
00:06:47 Quand elle dit "c'est fini le temps",
00:06:50 en gros des bougies, des fleurs, du recueillement,
00:06:52 il faut passer à l'action, c'est-à-dire qu'il faut être efficace maintenant.
00:06:55 - Oui, efficace, action, c'est insupportable.
00:06:57 Parce qu'on le rappelait la dernière fois,
00:06:59 c'est vrai qu'il y a eu ce fameux discours des mureaux du président Macron
00:07:04 le 2 octobre et le 16 octobre,
00:07:07 il y a Samuel Paty.
00:07:08 Et donc après, dans ce discours des mureaux,
00:07:11 il y avait contre le séparatisme, contre la radicalisation,
00:07:15 la question de l'école, parce qu'en fait la question de l'école est essentielle.
00:07:18 C'est une guerre qui est menée par rapport contre la vérité,
00:07:22 contre la connaissance, contre le discernement, contre les enfants.
00:07:26 En gros, c'est une fabrique des générations futures,
00:07:29 mais une fabrique délétère.
00:07:33 Et par ailleurs, on nous fait croire que la République est une opinion.
00:07:37 Il faudrait, à mon sens, au sein de l'école, puisqu'on en parle beaucoup,
00:07:41 parce que c'est la République qui est harcelée aujourd'hui,
00:07:44 on parlait du harcèlement, mais au sein de l'école, remettre du droit.
00:07:47 On a des fondements, notre culture est basée sur le droit,
00:07:51 et remettre le droit à l'école aussi, qui n'est pas une matière actuellement.
00:07:55 Et effectivement, on en a marre, parce que quand on est dans les milieux culturels,
00:07:58 on voit très bien comment ces milieux ont été imbibés.
00:08:03 Il y a comme des espèces de faisceaux, de nébuleuses,
00:08:06 comme ça, sur le soft power islamiste.
00:08:09 Et ça, il faut le dénoncer par des associations qui sont soutenues par de l'argent public.
00:08:14 - Et qui sont des associations culturelles, sportives aussi.
00:08:17 Ça existe beaucoup dans le sport.
00:08:19 Alexandre de Pécureau ?
00:08:20 - Non, oui, tout à fait.
00:08:21 Il y a effectivement une nébuleuse, celle des frères musulmans,
00:08:25 celle de diverses associations qui sont soutenues,
00:08:28 soit à l'échelle locale par des élus communautaristes, clientélistes,
00:08:33 soit effectivement même à l'échelle européenne.
00:08:35 Florence Bergeau-Blacklear l'a bien montré,
00:08:38 ça se chiffre en plusieurs millions d'euros.
00:08:40 Mais si tout ça a été aussi possible,
00:08:43 c'est parce qu'on a mené une politique d'immigration massive et pas du tout maîtrisée.
00:08:49 Toutes ces associations, elles se sont greffées sur une population
00:08:53 de plus en plus homogène dans certains quartiers.
00:08:55 Donc je crois que l'urgence, effectivement, à long terme,
00:08:58 c'est d'expulser ceux qui sont totalement désintégrés
00:09:02 et qui ont déclaré une guerre à l'Occident, il faut dire les mots,
00:09:05 mais aussi d'éviter de rajouter du mal au mal
00:09:10 avec une immigration qui va s'ajouter à une autre
00:09:13 et qui ne pourra pas s'intégrer non plus.
00:09:15 Parce qu'on voit bien que dans certains quartiers,
00:09:18 il y a de nouveaux codes sociaux
00:09:21 et que les gens n'arriveront littéralement pas en France.
00:09:23 Ils arriveront dans des zones de non-France,
00:09:25 dans des zones totalement islamisées.
00:09:27 Donc je crois que c'est ça.
00:09:27 Et je crois que si on a beaucoup hésité à le faire,
00:09:30 enfin, si les gouvernements successifs ont beaucoup hésité à le faire,
00:09:33 c'est justement parce qu'ils ont longtemps essayé d'acheter la paix sociale.
00:09:38 Tout simplement.
00:09:39 - Fermez les yeux, pas de vagues et compagnie.
00:09:42 - Exactement.
00:09:44 Donc pour moi, malgré tout, c'est effectivement démanteler ces réseaux,
00:09:47 mais aussi arrêter avec les flux.
00:09:51 Puisqu'il faudra sans doute déjà une génération
00:09:53 pour mettre à bas cette idéologie-là.
00:09:55 - Une génération ?
00:09:57 - On rajoute des flux, mais il n'y en aura pas une ou plusieurs.
00:10:00 Essayons d'être optimistes, c'est une génération, c'est déjà beaucoup.
00:10:03 - Madame Bergeau-Blacler, vous êtes sur ce registre de une génération
00:10:06 pour inverser les choses ?
00:10:07 - Oui, il faudra beaucoup plus longtemps,
00:10:10 puisqu'on est déjà à la quatrième génération.
00:10:12 Donc il faudra très longtemps.
00:10:14 Et surtout, il ne faut pas se polariser, je crois,
00:10:16 ni sur l'immigration, ni sur les réseaux violents.
00:10:19 Il faut s'intéresser aux moyens par lesquels les frères diffusent leur idéologie,
00:10:24 c'est-à-dire les médias, l'école, bien entendu,
00:10:29 les universités qui sont extrêmement touchées par le frérisme.
00:10:33 Et en fait, il faut faire un diagnostic, un audit général
00:10:37 de tous ces grands secteurs qui veulent ré-islamiser les frères.
00:10:42 - C'est très intéressant ce que vous dites.
00:10:43 Vous avez cité en tout premier les médias.
00:10:47 Quels médias ?
00:10:48 - Alors, effectivement, par exemple, vous avez Al Jazeera, bien sûr,
00:10:53 Agiplus, vous avez des médias turcs, francophones qui sont très actifs.
00:10:57 Vous avez Mediapart aujourd'hui.
00:10:59 Vous avez certains médias publics,
00:11:04 je n'ai pas envie de les citer tous,
00:11:06 qui effectivement ne vous invitent pas, j'imagine.
00:11:10 - De toute façon, vous n'allez pas perdre d'invitations, je vous garantis.
00:11:13 - Certains m'invitent quand même, mais c'est vrai que la plupart,
00:11:15 en tout cas sur la télévision, je n'y suis pas présente.
00:11:17 Effectivement, ils sont informés par des universitaires qui,
00:11:24 quand on regarde un petit peu ce qu'ils écrivent, ce qu'ils ont fait,
00:11:27 leur background, leur soutien à la Palestine, au Hamas,
00:11:33 parfois de façon clairement idéologique,
00:11:37 leur complaisance avec certains frères jugés modérés,
00:11:43 alors que justement, la modération, c'est la spécificité des frères,
00:11:47 enfin la modération simulée, puisque les frères, c'est la wasatiyah,
00:11:51 c'est-à-dire l'islam du juste milieu.
00:11:53 Mais le juste milieu... - C'est-à-dire avancer masqué, avancer sans bruit.
00:11:57 - C'est une façon, en fait, de masquer le projet qui est donc la société islamique.
00:12:00 Et ça consiste à rassembler l'ensemble des courants islamiques vers un objectif.
00:12:06 Ça, c'est vraiment la spécificité des frères.
00:12:08 Donc pour la stratégie de l'action culturelle qui vise justement
00:12:12 à retirer les enfants musulmans de l'école,
00:12:15 cette stratégie se met en place dans les années 90,
00:12:19 et on en voit les fruits aujourd'hui.
00:12:22 Les attaques au couteau, bien sûr, les égorgements, les décapitations,
00:12:26 mais aussi les provocations dans les lycées,
00:12:29 le fait de ne pas accepter certains cours, les abaya, les offensives, etc.
00:12:35 Tout ça, on peut assez facilement le faire remonter à la stratégie,
00:12:40 à cette stratégie-là qui est parfaitement limpide et qu'on peut lire sur Internet.
00:12:45 Si vous avez Internet, regardez par exemple la stratégie de l'ISESCO.
00:12:49 Tout le monde peut le lire.
00:12:50 Je crois qu'il faut peut-être...
00:12:51 C'est peut-être en anglais, je ne me souviens plus.
00:12:53 Mais tout le monde peut lire ce qui est en train de se passer.
00:12:55 - C'est écrit noir sur blanc. - C'est écrit noir sur blanc.
00:12:57 Donc il suffit d'aller...
00:12:59 D'ailleurs, les frères pensent ce qu'ils disent, ils disent ce qu'ils pensent.
00:13:03 Et ils sont, de ce point de vue, assez transparents, si j'ose dire.
00:13:08 Après, évidemment, ils sont très insécessables,
00:13:10 puisque la confrérie est parfaitement secrète.
00:13:13 Et donc, si vous voulez, elle fonctionne à deux niveaux,
00:13:15 enfin en double cercle.
00:13:17 Il y a la confrérie des assermentés, dans le premier cercle,
00:13:21 et puis on a un deuxième cercle des affiliés,
00:13:23 qui ont parfois des postes aussi importants que les frères musulmans eux-mêmes,
00:13:30 qui, eux, agissent à l'extérieur, sont en contact avec les élus,
00:13:35 dans les associations, etc.
00:13:37 Donc, et toujours, l'objectif, c'est de travailler à l'intérieur de la loi,
00:13:40 de changer le droit avec les outils du droit.
00:13:44 Et c'est pour ça qu'effectivement, c'est important d'être formé sur ce plan-là.
00:13:48 - Très important.
00:13:49 On va écouter, on vient d'apprendre que les obsèques de Dominique Bernard,
00:13:52 ce professeur de français, auront lieu jeudi matin.
00:13:54 On va écouter le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal,
00:13:57 qui évoque la question de l'islamisme
00:13:59 et la façon dont l'islamisme tente d'atteindre les Allemes.
00:14:02 Écoutez-le.
00:14:03 - On a une école qui est laïque, qui est mixte, et qui est pour tous.
00:14:08 Et c'est précisément ce modèle que les terroristes, que l'islamisme, cherchent à atteindre.
00:14:14 Les islamistes n'aiment pas la laïcité qu'on a dans nos écoles.
00:14:18 Ils veulent nous soumettre à une loi religieuse.
00:14:21 Ils n'aiment pas la mixité, ils veulent soumettre les femmes.
00:14:24 Ils n'aiment pas l'école pour tous.
00:14:26 Ils veulent que le plus grand nombre reste dans une forme d'obscurantisme
00:14:31 pour qu'ils puissent imposer leurs lois.
00:14:33 Oui, on doit défendre notre modèle.
00:14:35 - Oui, on doit défendre notre modèle, Louis de Ragnel.
00:14:37 On voit les efforts de Gabriel Attal, on voit Gérald Darmanin,
00:14:40 qui veut accélérer l'expulsion de 193 étrangers radicalisés en situation irrégulière.
00:14:45 Encore une fois, c'est ce que je demandais à madame Berjobin Lacasse.
00:14:47 Il est un peu tard, non ?
00:14:49 Il fallait y penser un peu avant, non ?
00:14:50 - Surtout, en fait, tout ça, ça ne changera absolument rien.
00:14:54 Le fond du sujet, c'est que je pense qu'il faut changer complètement de logiciel.
00:14:59 Il faut revoir aussi et faire évoluer, penser à faire évoluer notre état de droit.
00:15:03 Les 193, si un jour ils sont expulsés,
00:15:06 le lendemain de leur expulsion, le problème n'est pas réglé.
00:15:09 Et tout le monde le sait.
00:15:10 Le problème à l'école ne sera pas réglé avec des référents de laïcité.
00:15:14 C'est très bien, c'est mieux que rien, évidemment.
00:15:16 Avec des référents de laïcité, avec des articles 40 pour signalement
00:15:19 dès qu'il y a un propos antisémite.
00:15:21 - Ça ne sert à rien, tout ça ? C'est ce que vous nous dites, Louis ?
00:15:23 - Je dis que ce n'est pas inutile, mais ce n'est pas ça la solution.
00:15:26 Ça participe de la solution.
00:15:28 Mais un enfant qui commet, qui dit un propos antisémite,
00:15:32 qu'est-ce qui se passe très concrètement après ?
00:15:34 Il va peut-être devant le juge, il y a éventuellement un rappel à la loi
00:15:37 et il va avoir un stage de citoyenneté.
00:15:38 Mais on voit bien que tout ça, c'est le logiciel de la liberté
00:15:42 tel que notre société l'a conçu et en fait, qui paradoxalement
00:15:46 aire, aide et sert les islamistes puisqu'ils se lovent dans notre droit
00:15:50 pour jouer contre nous.
00:15:51 Et donc, en fait, moi, je pense qu'il y a des vrais sujets
00:15:53 qu'il va falloir poser.
00:15:54 On n'a pas le choix.
00:15:55 Et Gérald Darmanin a commencé à le dire.
00:15:57 En gros, ce qu'il a dit à sa conférence de presse tout à l'heure
00:16:00 en sortant de l'Elysée, c'est qu'il va aller au bout,
00:16:03 il va essayer de pousser au maximum les limites de l'État de droit.
00:16:06 Et par rapport à ça, il met aussi en garde la justice.
00:16:10 Parce qu'il dit voilà, moi, je vais prendre des décisions administratives,
00:16:12 d'expulsion, tout ça.
00:16:14 Mais derrière...
00:16:15 - S'il y a d'autres recours derrière, effectivement...
00:16:16 - Non, mais le problème, c'est la justice française,
00:16:19 parce qu'en fait, elle casse toutes les décisions dès lors qu'elles sont fermes.
00:16:22 Pourquoi elle les casse ?
00:16:22 C'est parce que le législateur, à chaque fois, les gouvernements,
00:16:26 dès qu'ils veulent faire passer dans des textes des mesures fortes,
00:16:28 ils donnent des gages à l'opposition et ils disent,
00:16:30 "bon, voilà, si tu veux, je fais plaisir à la droite,
00:16:33 donc je fais voter une mesure forte".
00:16:34 Et il dit à la gauche, si vous voulez, "je crée les recours
00:16:36 pour permettre de casser la force d'une mesure un peu forte".
00:16:39 Donc, en fait, on en arrive au jour d'aujourd'hui
00:16:43 où globalement, voilà, c'est la catastrophe sur tous ces sujets-là.
00:16:46 Je pense qu'il va falloir changer le logiciel aussi
00:16:48 avec les pays arabes, notamment,
00:16:51 pour qu'ils récupèrent plus facilement leurs ressortissants.
00:16:53 Parce que regardez, là, par exemple, hier, Emmanuel Macron explique…
00:16:57 - Il sera d'ailleurs jeudi aux obsèques de l'enseignant tuaire.
00:17:00 - Alors, on explique, voilà, il faut mettre le paquet sur les caucasiens
00:17:04 qui sont présents sur le territoire français.
00:17:06 - Vous voulez dire quoi, les caucasiens ? Les tchétchènes ?
00:17:07 - Les tchétchènes, les russes.
00:17:08 Mais, attendez, alors, on va être super concret.
00:17:10 Un préfet, demain, il ne peut pas expulser un tchétchène.
00:17:13 Pourquoi ? Parce que ça supposerait de demander à Vladimir Poutine
00:17:16 un laissé-passer consulaire.
00:17:17 Est-ce que vous pensez sérieusement que Vladimir Poutine
00:17:20 va nous donner un laissé-passer consulaire ?
00:17:22 Jamais de la vie, ça ne se produira pas.
00:17:24 Deuxièmement, la plupart de ces caucasiens qui demandent l'asile à la France,
00:17:27 pourquoi ils le demandent ?
00:17:28 Parce que ce sont souvent des islamistes persécutés par Vladimir Poutine.
00:17:32 Donc, en fait, nous, on héberge des islamistes persécutés par Vladimir Poutine.
00:17:36 Vous croyez que Vladimir Poutine a envie de récupérer un islamiste ?
00:17:39 - Oui, je pense que la question est claire.
00:17:41 - Mais non, mais c'est pas fait comme ça.
00:17:42 Et ce n'est pas anecdotique.
00:17:43 Et simplement pour terminer, quand Alexandre de Vecchio
00:17:46 parle de la maîtrise de l'immigration, c'est capital.
00:17:49 En fait, si on maîtrise les frontières, c'est aussi la maîtrise de l'identité.
00:17:52 C'est la maîtrise de la nature de ce qu'on est.
00:17:55 Un peuple, c'est de la pâte à modeler, réellement.
00:17:57 Et en fait, il se modèle en fonction des événements,
00:18:00 en fonction de sa consistance.
00:18:02 Et de fait, l'ajout progressif de toute cette part d'immigration
00:18:07 dans la pâte française, eh bien, ça transforme la société.
00:18:10 Et en fait, on n'y arrivera pas tant qu'on ne met pas un stop brutal à tout ça.
00:18:14 Mais pour ça, maintenant, on est aux limites de l'état de droit.
00:18:17 - Mais c'est ce que dit très bien Mme Berger-Blacler.
00:18:18 C'est dans le droit que se lèvent les frères musulmans.
00:18:21 Donc c'est ça qui est terrible.
00:18:22 - Oui, mais dès que nous, on essaye de...
00:18:23 - Il faut qu'on lutte au niveau du droit.
00:18:25 - Mais regardez, la CEDH nous attaquera toujours.
00:18:27 - La Cour européenne des droits de l'homme,
00:18:28 l'Organisation supranationale.
00:18:30 - Et le droit français.
00:18:31 Moi, c'est pour ça qu'il va falloir poser, par exemple,
00:18:34 l'internement administratif, comme on le fait avec les centres de rétention.
00:18:39 C'est ça qu'il va falloir faire.
00:18:40 - Eric Ravel, j'aimerais avoir votre sentiment
00:18:42 avant de repasser la parole à Mme Berger-Blacler.
00:18:43 - On est, paraît-il, au plus haut niveau d'alerte en France.
00:18:48 - Attentat.
00:18:49 - On s'appelle en France "alerte attentat".
00:18:51 Ça, c'est important, mais c'est conjoncturel.
00:18:53 On est en état d'alerte républicain, je pense, dans ce pays.
00:18:57 Et je vais vous dire pourquoi.
00:18:57 J'ai lu une interview qui m'a beaucoup marqué
00:18:59 dans le monde de Gilles Kepel et de Valérie Higounet, l'historienne,
00:19:04 qui dit qu'en fait, on est face à une salafisation des esprits à l'école.
00:19:09 Salafisation comme salafiste.
00:19:12 Jusqu'à présent, l'école républicaine, tant qu'elle tenait,
00:19:16 même si elle a eu affaire à beaucoup de chocs extérieurs,
00:19:21 c'était, si j'ose dire, un peu la ligne de front
00:19:23 de cette salafisation des esprits.
00:19:26 Or, dans cette interview, on nous explique que le danger, il est là.
00:19:28 Et ça, ce n'est pas quelque chose qui va disparaître
00:19:31 si on expulse des radicalisés.
00:19:34 En fait, cette salafisation des esprits qui est dénoncée dans cette interview,
00:19:38 elle répond à ce que vous disiez tout à l'heure, madame,
00:19:40 c'est-à-dire le djihadisme d'atmosphère.
00:19:43 J'ai l'impression que la République est en danger,
00:19:46 non seulement parce qu'il y a des individus qui l'attaquent
00:19:49 et qui sont des islamistes, mais aussi parce qu'on a été gagné,
00:19:52 année après année, décennie après décennie,
00:19:55 par cette salafisation des esprits,
00:19:58 où, comme vous le disiez, des médias extérieurs
00:20:01 ou les réseaux sociaux diffusent des propagandes
00:20:05 contre lesquelles on est, à mon sens, totalement impuissants.
00:20:09 Et encore une fois, il faut le souligner,
00:20:12 tous les attentats que nous avons vécus en France,
00:20:15 Bataclan, ce sont des jeunes qui assistent à un concert,
00:20:18 c'est une diffusion de la culture.
00:20:20 Charlie Hebdo, c'est un journal.
00:20:22 On aime ou on n'aime pas, peu importe,
00:20:24 c'est un lieu de culture.
00:20:26 Et je pourrais multiplier.
00:20:27 Là, après Samuel Paty, on a assassiné un...
00:20:30 En fait, l'obscurantisme s'attaque à ce qu'on a de plus précieux,
00:20:34 c'est-à-dire l'éducation et l'éveil des esprits.
00:20:36 Parce que nous sommes l'esprit des Lumières
00:20:38 et en face, il y a l'obscurantisme.
00:20:40 Mais si j'osais, cette petite comparaison,
00:20:45 c'est bien de prétendre qu'on est l'esprit des Lumières
00:20:47 face à l'obscurantisme du terrorisme islamiste,
00:20:50 mais qu'est-ce qu'on a retenu comme leçon depuis Samuel Paty ?
00:20:52 On n'a pas changé les ampoules de l'esprit des Lumières.
00:20:55 - Parce que le doigt protège ces gens.
00:20:56 - On va partir à Conférence à Tonneries,
00:20:58 vous évoquez Samuel Paty, ça fait trois ans,
00:21:00 je vous le disais jour par jour,
00:21:01 il a été décapité par là aussi un terroriste islamiste tchétchène.
00:21:06 Sur place, Mickaël Dos Santos se trouve avec Jean-Laurent Constantini.
00:21:09 Bonsoir à tous les deux.
00:21:10 Il y a un hommage spécifique qui est organisé à 18h30 sur place,
00:21:13 c'est bien cela ?
00:21:14 - Exactement, dans un peu plus d'une heure maintenant,
00:21:20 un hommage va avoir lieu ici,
00:21:22 hommage à Samuel Paty, Laurent Bross,
00:21:25 maire de la commune de Conflans-Saint-Honorin,
00:21:28 des habitants, mais aussi un orchestre
00:21:31 vont venir ici sur la place de la liberté.
00:21:34 Après avoir montré, on se souvient à Samuel Paty,
00:21:37 après avoir montré des caricatures de Mahomet il y a trois ans à des élèves
00:21:40 dans le collège du Bois d'Aulne,
00:21:42 il avait été assassiné dans la rue.
00:21:45 Et d'ailleurs, pour rendre hommage à Samuel Paty,
00:21:48 un livre monumental a été exposé ici,
00:21:51 place de la liberté.
00:21:52 On peut y voir des dessins sur la liberté d'expression.
00:21:56 Qu'est-ce qui vous empêche de faire des dessins responsables parfaitement,
00:21:59 sans impact et totalement insipides ?
00:22:01 Voilà ce qu'on peut lire parmi tous ces messages ici
00:22:04 sur ce livre monumental.
00:22:06 Et puis, un peu plus loin,
00:22:07 vous allez pouvoir observer un mur,
00:22:10 un mur avec plusieurs messages adressés encore une fois à Samuel Paty,
00:22:15 des messages de liberté, égalité, fraternité.
00:22:18 Cette image, ce dessin de Samuel Paty avec ce message
00:22:22 "Je voudrais que ma vie et ma mort servent à quelque chose"
00:22:25 ou encore "Ne faites pas des religions des armes de mort".
00:22:28 Voilà ce qu'on peut lire parmi tous ces messages écrits ici,
00:22:32 place de la liberté à Conflans-Saint-Honorin.
00:22:35 Il faut savoir que depuis la mort du professeur
00:22:38 qui a été assassiné à Conflans-Saint-Honorin,
00:22:40 il n'y a toujours pas de lieu qui est dédié au professeur.
00:22:45 La municipalité y réfléchit très sérieusement pour 2024,
00:22:48 puisque cette place va être réhabilitée.
00:22:51 Il pourrait s'agir d'un square, d'un square avec une stèle
00:22:54 qui rendrait hommage à Samuel Paty.
00:22:56 Pour le moment, la municipalité y réfléchit très sérieusement.
00:23:00 Seul le CDI du collège du Bois d'Aulne,
00:23:03 où Samuel Paty enseignait, a été renommé Samuel Paty.
00:23:07 CDI Samuel Paty.
00:23:08 L'établissement, lui, ne va pas changer le nom,
00:23:11 puisque le département ici a décidé de ne pas rebaptiser ce collège.
00:23:17 Merci beaucoup, Mickaël Dos Santos,
00:23:19 sur place avec Jean-Laurent Constantini.
00:23:20 Vous vous aviez dit au début de l'émission,
00:23:21 Madame Bergeau-Blacler, ça va se reproduire.
00:23:24 On a parlé de Samuel Paty, on a parlé de Dominique Bernard.
00:23:26 Le coup de présidentiel ira à ses obsèques.
00:23:29 Vous êtes certaine que ça va se reproduire ?
00:23:33 Il n'y a pas de raison que ça ne se reproduise pas, malheureusement.
00:23:37 Il faut dire que même si l'immigration s'arrête,
00:23:41 ça ne résoudra pas le problème aujourd'hui,
00:23:43 puisque les frères visent d'abord les élites
00:23:47 et donc ils diffusent le frérisme par la culture, on l'a dit,
00:23:51 mais aussi par l'économie, le grand marché du halal
00:23:54 qui veut halaliser à peu près tous les produits de consommation
00:23:57 et produire des ressources financières pour ces groupes
00:24:01 qui sont un facteur très important de séparatisme.
00:24:08 Mais c'est aussi ce que veulent les frères, c'est former des élites.
00:24:14 Et ces élites...
00:24:16 À la fois toucher les élites et former des élites,
00:24:18 c'est deux choses différentes.
00:24:19 Oui, c'est-à-dire que ce qu'ils visent, ce n'est pas une base populaire,
00:24:25 ce sont des élites qui vont les influencer.
00:24:27 Et ça, même si l'immigration s'arrêtait,
00:24:30 c'est un processus qui se poursuivrait.
00:24:33 On parle de salafisation des esprits,
00:24:36 je crois qu'il faut maintenant utiliser des mots français.
00:24:39 On a beaucoup joué avec les mots arabes, le djihad, etc.
00:24:44 Bon, maintenant, je crois que pour les combattre,
00:24:46 il faut un peu franciser les choses, si je puis dire,
00:24:49 et plutôt que de parler de taqiyya, parler de ruse,
00:24:53 on a Machiavel qui explique ça très bien.
00:24:56 On a donc le fondamentalisme, l'islamisme légaliste,
00:25:00 qui nous permet aussi de mieux combattre le problème.
00:25:04 Donc je crois qu'il faut...
00:25:06 Bien sûr, il y a une atmosphère particulière,
00:25:10 ça a imprégné un peu nos consciences,
00:25:12 mais ça nous fait oublier malheureusement
00:25:14 qu'il y a des choses très concrètes derrière,
00:25:16 qu'on peut parfaitement arrêter, qu'on peut endiguer,
00:25:20 si bien sûr nos élus sont correctement formés,
00:25:23 les fonctionnaires aussi doivent être formés.
00:25:24 - Les professeurs aussi.
00:25:25 - Les professeurs, bien sûr, devraient être sensibilisés à tout ça,
00:25:29 aussi les entreprises qui sont des cibles.
00:25:32 - Absolument.
00:25:33 Allez, je vous remercie d'être venue ce soir sur CNews.
00:25:36 Le frérisme et ses réseaux,
00:25:37 l'enquête avec la préface de Gilles Kepel
00:25:39 aux éditions Odile Jacolle.
00:25:40 Merci beaucoup d'avoir pris du temps pour venir dans "Punch"
00:25:42 On va faire une petite pause,
00:25:43 on continue évidemment à évoquer ces questions.
00:25:46 On partira en Israël, rejoindre notre envoyée spéciale,
00:25:49 notamment dans le sud du pays.
00:25:53 A tout de suite.
00:25:54 17h31, quelques secondes,
00:25:59 l'heure du rappel des titres de l'actualité
00:26:00 dans "Punchline" avec Simon Guillerm.
00:26:02 L'évacuation des ressortissants américains en Israël
00:26:08 avec ce navire qui a quitté aujourd'hui le port d'Haïfa
00:26:11 en direction de Chypre.
00:26:12 Le bateau doit arriver dans la ville chypriote de Limassol
00:26:15 demain matin, a indiqué le porte-parole
00:26:17 du ministère chypriote des Affaires étrangères.
00:26:20 Sans aide à Gaza, une vraie catastrophe aura lieu dans 24h.
00:26:23 C'est ce qu'a annoncé aujourd'hui le patron régional
00:26:25 de l'Organisation mondiale de la santé.
00:26:27 Il reste 24h d'eau, d'électricité et de carburant à Gaza.
00:26:31 Et sans aucune aide, les médecins n'auront plus qu'à préparer
00:26:33 les certificats de décès, a-t-il ajouté aujourd'hui.
00:26:37 Et puis la Russie appelle une nouvelle fois
00:26:39 un cessez-le-feu immédiat entre Israël et le Hamas,
00:26:41 ainsi qu'à des pourparlers.
00:26:43 Vladimir Poutine qui s'est entretenu par téléphone
00:26:45 aujourd'hui avec le président égyptien,
00:26:47 celui de l'autorité palestinienne, le Premier ministre israélien
00:26:51 et les dirigeants iraniens et syriens.
00:26:53 Merci beaucoup Simon Guillain.
00:26:55 J'aimerais justement qu'on s'intéresse maintenant
00:26:56 à ce qui se passe en Israël.
00:26:57 On va rejoindre nos envoyés spéciaux,
00:26:59 Antoine Estève et Fabrice Elsner.
00:27:00 Bonsoir à tous les deux.
00:27:02 Vous êtes dans le sud d'Israël.
00:27:03 Expliquez-nous exactement où et surtout,
00:27:05 qu'est-ce qui se passe autour de vous, Antoine ?
00:27:10 Alors, avec un peu de curiosité, avec Fabrice Elsner,
00:27:12 on a voulu aller dans cette zone des trois frontières
00:27:15 aux confins entre l'Egypte, la bande de Gaza,
00:27:18 le sud de la bande de Gaza et la ville de Rafah
00:27:19 qui se trouve juste en face, et Israël, là où nous sommes ici.
00:27:23 Et on a pu rencontrer des habitants
00:27:25 qui étaient dans cette région-là.
00:27:26 Et contrairement au nord, il y a la situation
00:27:28 qu'on a pu observer avec toutes ces garnisons
00:27:30 qui sont en train de se masser au nord de la bande de Gaza.
00:27:33 Là-bas, on avait repéré surtout des militaires très discrets,
00:27:35 de l'artillerie, notamment dans le désert,
00:27:37 cachés derrière des dunes.
00:27:39 On a pu voir aussi une route complètement déserte
00:27:41 le long de la bande de Gaza, complètement abandonnée
00:27:43 par les militaires et qui est surveillée seulement par des drones.
00:27:46 Il y avait des drones au-dessus de nos têtes.
00:27:47 On nous a expliqué notamment que ces drones prenaient
00:27:49 les plaques d'immatriculation des voitures
00:27:51 pour vérifier qui était à l'intérieur
00:27:53 et qui circulait sur ces routes.
00:27:54 Nous avons rencontré quelques habitants là-bas.
00:27:56 Alors, beaucoup ont fui, bien sûr,
00:27:57 parce qu'il y a encore des combats en cours.
00:27:59 Il y a encore des échanges de tirs entre les deux parties.
00:28:02 On a entendu d'ailleurs des coups d'obus
00:28:03 très fréquemment lorsque nous étions là-bas.
00:28:05 Mais des habitants qui ont choisi de rester là-bas.
00:28:07 Et c'est ça qui est remarquable, je trouve, en tout cas,
00:28:10 pour nous, journalistes, dans cette région-là.
00:28:12 C'est que malgré cette guerre, malgré les combats
00:28:14 qu'on entend tous les jours, malgré ces attaques terroristes
00:28:16 qui ont eu lieu le week-end dernier,
00:28:17 des habitants continuent à rester sur place.
00:28:20 D'après nos informations, de l'autre côté de la frontière,
00:28:22 à l'intérieur de Gaza, c'est le contraire.
00:28:24 Énormément de gens essayent de fuir, cette fois-ci,
00:28:27 par l'Égypte, qui se trouve juste à côté d'ici,
00:28:29 par justement le poste frontière de Rafah,
00:28:31 qui est en négociation à l'heure actuelle internationale
00:28:34 avec les États-Unis notamment,
00:28:35 pour une ouverture dans la journée jusqu'à 16 heures.
00:28:38 Ce qui voudrait dire effectivement un pont humanitaire
00:28:40 qui pourrait se mettre en place dans les prochaines heures.
00:28:43 Antoine Estève et Fabrice Elsner, sur Place en Israël.
00:28:45 Merci beaucoup.
00:28:46 C'est vrai qu'on va évoquer la situation avec ces images
00:28:49 qui nous arrivent, 11 jours après les massacres
00:28:52 qui ont été perpétrés contre les citoyens israéliens.
00:28:55 199 otages sont désormais détenus.
00:28:58 C'est le dernier chiffre officiel à Gaza.
00:29:00 Et des images de ces tueries dans les kiboutz.
00:29:03 Écoutez et regardez sur tout ce sujet d'Augustin Donadieu
00:29:06 sur ce qui s'est passé dans l'un des kiboutz martyrs.
00:29:09 Nous sommes au petit matin du 7 octobre.
00:29:13 Ces terroristes du Hamas prennent d'assaut le kiboutz de Soufa,
00:29:17 à 3 kilomètres de la frontière sud de la bande de Gaza.
00:29:20 Après un premier échange de tir avec des gardiens,
00:29:24 les hommes pénètrent dans le village,
00:29:26 en prenant le soin de crever les pneus de cette ambulance,
00:29:32 pour qu'elle ne puisse pas permettre de sauver des vies.
00:29:35 La traque des habitants se poursuit.
00:29:38 Cet homme, dont on aperçoit la silhouette,
00:29:41 n'échappera pas aux balles des terroristes.
00:29:45 Les membres du Hamas continuent leur progression.
00:29:48 Probablement attirés par la sonnerie du téléphone
00:29:50 qui émane de cette maison,
00:29:54 ils pénètrent à l'intérieur et inspectent chaque pièce méthodiquement,
00:29:58 à la recherche du moindre signe de vie.
00:30:01 Mais dès qu'un doute survient, comme dans cette cage d'escalier,
00:30:05 ils tirent.
00:30:09 Ce croyant en terrain conquis,
00:30:11 l'assaillant qui porte la caméra avance à découvert.
00:30:18 Le chef de sécurité du village vient de neutraliser le terroriste,
00:30:24 mettant ainsi fin à sa macabre mise en scène.
00:30:28 - Ce sont des images difficiles, mais c'est important de les montrer,
00:30:31 en fait, Rachel Khan.
00:30:33 Je le dis parce qu'il y a une entreprise de désinformation
00:30:37 qui est en train de s'installer sur les réseaux sociaux depuis ces 11 jours,
00:30:41 qui fait encore une fois qu'on remet en question.
00:30:43 Et là, en plus, ce sont des images filmées par le terroriste.
00:30:45 Il portait une caméra sur lui et on voit tout le déroulé de l'attaque.
00:30:48 Il y a des professionnels de la désinformation qui disent
00:30:52 "mais non, ça n'a pas eu lieu, les bébés n'ont pas été décapités,
00:30:54 il va falloir les montrer pendant des années ces images".
00:30:57 - C'est toujours une guerre contre le réel.
00:31:02 C'est comme les nazis avec la propagande.
00:31:04 Ce sont exactement les mêmes méthodes.
00:31:08 Ce qui est terrible, c'est qu'à l'ère des réseaux sociaux,
00:31:11 il n'y a plus de hiérarchisation de l'information.
00:31:13 Et donc, n'importe qui peut poster quelque chose
00:31:18 et ça aura le même poids que justement des journalistes
00:31:22 qui ont leurs cartes de presse et qui font leur travail sur le terrain.
00:31:25 C'est extrêmement dangereux.
00:31:26 Ça fait partie des ingérences étrangères,
00:31:29 notamment pour un pays comme le nôtre, la démocratie.
00:31:32 Et c'est pourquoi l'école est aussi importante,
00:31:33 le discernement, savoir analyser des images.
00:31:36 Là, on est dans cette guerre contre le réel
00:31:39 et on revit malheureusement ce relativisme, ce négationnisme.
00:31:44 - Ce négationnisme, bien sûr.
00:31:46 Moi, ça m'a frappée, je vous ai quand même ériquement réveillé,
00:31:47 j'en ai beaucoup parlé autour de moi.
00:31:49 Et en fait, il faut refaire l'histoire.
00:31:51 Il faut réapprendre ce qui s'est passé pendant la guerre,
00:31:54 réapprendre ce qui s'est passé.
00:31:55 Parce que les jeunes, on ne leur a pas forcément enseigné
00:31:58 et ils l'ont peut-être oublié.
00:31:59 Ils sont à ce point-là perméables à ce discours négationniste ?
00:32:02 - Oui, c'est pour ça que tout à l'heure,
00:32:03 même si la chercheuse, la chercheure,
00:32:07 l'anthropologue préférait un mot français à la salafisation des esprits.
00:32:12 En fait, c'est tout ça aussi qui joue,
00:32:14 c'est-à-dire la remise en cause de l'histoire.
00:32:16 Comme vous le disiez très justement,
00:32:17 des années après, certains ont prétendu
00:32:20 que les chambres à gaz n'avaient pas existé,
00:32:22 qu'à la libération des camps, il n'y avait pas eu autant de morts que ça.
00:32:25 Donc, vous voyez, c'est pour ça que c'est important de montrer ces images,
00:32:27 même si elles sont très dures.
00:32:29 Parce que l'air de rien, ces terroristes islamistes,
00:32:33 cette barbarie à laquelle on a assisté dans ces deux kiboutz
00:32:37 et qui a fait 1 400 morts en Israël,
00:32:38 des civils pour la plupart, des femmes, il faut le rappeler aussi,
00:32:41 des enfants, des personnes âgées.
00:32:43 En réalité, le mot que j'ai trouvé le plus puissant,
00:32:49 pas concernant la barbarie, mais concernant ce que fait le Hamas
00:32:52 sur la cause palestinienne, c'est Tahar Ben Jeloun,
00:32:56 l'écrivain franco-marocain.
00:32:58 Il le dit lui-même, de culture musulmane.
00:33:00 Il dit en fait, le 7 octobre, on a assassiné la cause palestinienne.
00:33:04 Pourquoi ? Parce que tout ce qu'on voit là,
00:33:07 et qui va entraîner des réactions de Tsaïloupa,
00:33:11 ça ne fait pas progresser du tout la cause de ce peuple
00:33:14 et de son avenir qu'il faut prendre en compte.
00:33:16 Au contraire, ça la fait régresser.
00:33:18 Et c'est pour ça que je trouve que la phrase de Tahar Ben Jeloun
00:33:21 résume bien le chouette.
00:33:22 - La cause palestinienne, elle morte, assassinée le 7 octobre.
00:33:24 - Elle a été assassinée également le 7 octobre,
00:33:26 sous les joues et sous la barbarie de cette reprise du Hamas.
00:33:28 - Elle était un peu en soins palliatifs avant quand même.
00:33:30 - Comment ?
00:33:31 - Elle était un petit peu en soins palliatifs avant, la cause palestinienne.
00:33:33 - Oui, peut-être. Peut-être qu'on en parlerait pas assez.
00:33:35 - Je suis d'accord avec ce que vous dites, mais l'autorité palestinienne à Ramallah,
00:33:38 enfin de l'avis de tous les connaisseurs en tout cas,
00:33:41 c'était quand même pas la grande forme, elle n'était pas crédible.
00:33:44 Le Hamas était en forme de sécession par rapport à l'autorité palestinienne,
00:33:49 encore une fois.
00:33:50 Donc moi je trouve que par rapport à la question que vous posez,
00:33:53 c'est aussi le symptôme d'une faiblesse, d'une immense faiblesse.
00:33:55 Il n'y a pas de clé média en fait.
00:33:56 C'est simplement que comme on est faible, je me souviens de ce livre-là.
00:33:59 - On ne sait plus l'histoire.
00:34:01 - Je me souviens en 2013, au moment des attentats, 2015 pardon,
00:34:05 après les attentats, l'opération Barkhane, les frappes,
00:34:08 Jean-Yves Le Drian publie un petit livre qui s'appelle "Nommez l'ennemi".
00:34:12 Et parce que justement, tout le monde disait l'État islamique,
00:34:15 c'était quelque chose d'assez évanescent, d'assez conceptuel.
00:34:17 Et il s'est dit voilà, il faut que j'explique concrètement ce que c'est.
00:34:20 Et je trouve que ça avait permis de mettre un tout petit peu les choses au clair,
00:34:23 mais pas que dans les médias.
00:34:24 Et ensuite, je trouve qu'on est très faible parce que, au nom de la liberté,
00:34:28 vous savez, c'est un peu l'esprit de mai 68 qui perdure.
00:34:31 C'est-à-dire qu'on était sans cesse dans un récit défensif,
00:34:36 on n'est jamais offensif.
00:34:37 On est toujours dans la compréhension de la souffrance de l'autre.
00:34:39 - Sur votre plateau, sur votre plateau,
00:34:41 - Eric, après je vais me retourner à Alexandre.
00:34:42 - Jean-Claude Bardella, sur votre plateau, il revenait de l'entretien des chefs de parti.
00:34:46 - Avec Emmanuel Macron ?
00:34:47 - Avec Emmanuel Macron.
00:34:48 - Il a parlé de guerre civile.
00:34:49 - Alors, parce que Louis Dragnel dit on est faible.
00:34:51 Mais quand un président de la République, alors j'ai lu dans le JDD,
00:34:54 l'a-t-il dit, l'a-t-il pas dit ?
00:34:56 Mais en tout cas, Jean-Denis Bardella l'a dit sur votre plateau.
00:34:58 Il a entendu le président de la République quand certains leaders lui opposaient l'idée
00:35:02 de fermer des lieux salafistes en France.
00:35:05 Le président de la République aurait dit c'est difficile, on peut craindre une guerre civile.
00:35:10 Mais pardon, mais quel signe plus fort de notre affaiblissement,
00:35:15 s'il a vraiment le chef de l'État pour lancer cette phrase,
00:35:17 que cette crainte parce qu'on risque d'avoir les deux en réalité.
00:35:20 - Les deux, c'est-à-dire la guerre civile et ?
00:35:23 - Bien sûr, parce qu'on est faible.
00:35:25 - Ah oui, bien sûr. Alors, Alexandre ?
00:35:27 - Non, non, c'est sûr, pour en revenir au conflit israélo-palestinien,
00:35:31 je pense que c'est depuis très longtemps, ce n'est plus un conflit territorial.
00:35:35 C'est aussi ça qu'il faut comprendre, c'est qu'effectivement,
00:35:38 le Hamas ressemble très fortement à Daesh, à ceux qui ont frappé au Bataclan en France.
00:35:45 Ils ressemblent à Al-Qaïda et leur but n'est pas du tout qu'il y ait un État palestinien,
00:35:50 mais d'exterminer tous les Juifs du monde musulman,
00:35:54 et plus d'ailleurs tous les chrétiens également.
00:35:58 Donc je crois que c'est ce qu'il faut comprendre,
00:36:00 et c'est quasiment un conflit entre deux visions de la vie.
00:36:02 Et c'est pour ça aussi que je crois qu'on est faible.
00:36:05 Il y a notre faiblesse, notre impuissance,
00:36:07 mais il y a aussi notre raisonnement finalement imprégné de culture judéo-chrétienne
00:36:13 qui fait qu'on n'arrive pas à croire finalement que l'ennemi est aussi barbare,
00:36:18 qu'il accorde aussi peu de prix à la vie.
00:36:20 Je crois qu'il va falloir s'en rendre compte,
00:36:23 sinon effectivement on se prépare à des heures très sombres.
00:36:27 - Dans la guerre contre l'Ontario, par rapport aux images
00:36:30 et par rapport aux témoignages que les journalistes nous livrent,
00:36:35 il y a aussi ces mots, quand on entend Jean-Luc Mélenchon,
00:36:39 qui s'octroie le pouvoir d'un juge qui qualifie juridiquement de crime de guerre,
00:36:45 on voit bien sur ces images que ce ne sont pas des crimes de guerre.
00:36:49 Lorsqu'on voit qu'un individu qui n'est pas du tout un militaire
00:36:52 tire sur une ambulance, c'est effroyable.
00:36:55 Et puis par ailleurs, lorsqu'il y a quelqu'un à l'ONU
00:36:59 qui a commencé à dire que maintenant la riposte était une épuration ethnique,
00:37:04 ça aussi on est dans l'inversement du réel.
00:37:06 Et ça c'est intolérable.
00:37:08 - On est dans cette grande désinformation à l'échelle mondiale.
00:37:11 - Exactement.
00:37:12 - Mais véhiculée par l'ONU, véhiculée par toutes ces associations supranationales.
00:37:18 - Quand on regarde de près, l'ONU raconte ça par anticipation.
00:37:19 Beaucoup d'organisations internationales qui plaident pour la paix dans le monde
00:37:22 véhiculent ce discours-là.
00:37:24 Et paradoxalement, il y a quelque chose d'intéressant.
00:37:26 Qui aujourd'hui s'occupe du processus de paix ?
00:37:29 Vous avez Vladimir Poutine, qui a réussi aujourd'hui à contacter Israéliens et Palestiniens.
00:37:33 - Il s'inquiète que le conflit ne dégénère en guerre régionale.
00:37:36 - Et le président turc de l'Europe.
00:37:38 Les grands démocrates sont totalement absents de la résolution du conflit.
00:37:44 Alors on parle toujours de diplomatie souterraine.
00:37:47 Oui mais attendez, aujourd'hui qui réussit à parler aux deux en même temps ?
00:37:50 Aujourd'hui c'était Vladimir Poutine.
00:37:52 Et je trouve que, encore une fois, c'est une remise en question qu'on doit faire.
00:37:56 Il faudrait que ce soit des puissances européennes qui fassent ça.
00:37:58 Enfin, que ce soit les démocraties.
00:38:00 Le problème c'est qu'on n'est pas respectés.
00:38:02 - Malheureusement on n'est plus du tout respectés.
00:38:03 On a déjà du mal à s'en sortir sur notre sol.
00:38:05 - Il a fait en scène pendant le déclenchement de la guerre d'Ukraine
00:38:07 un entretien qu'il avait avec Vladimir Poutine.
00:38:09 Vous vous souvenez ?
00:38:11 On voit Vladimir Poutine en train de parler au président Macron dans son bureau.
00:38:15 - Avec la table qui fait 10 mètres de long.
00:38:17 - Mais attendez, quel rôle voulait qu'on joue après tout ça ?
00:38:20 Quelle confiance peuvent avoir d'autres chefs d'État ?
00:38:22 - C'est un autre sujet.
00:38:24 Mais c'est un vrai sujet.
00:38:25 Et je voudrais qu'on écoute un autre témoignage ensuite.
00:38:27 - Au-delà de ce qui frappe Israël aujourd'hui,
00:38:29 on assiste quand même à une sorte de guerre mondialisée.
00:38:31 Ce n'est pas une guerre mondiale, c'est une guerre mondialisée.
00:38:33 Parce que n'oublions pas ce qui s'est passé au Karabakh.
00:38:35 Que va devenir l'Arménie à bas bruit si la Zimbabwe...
00:38:40 - Si la Turquie...
00:38:41 - Oui, il y aura quelques commentaires.
00:38:44 Où en est la guerre d'Ukraine au fait ?
00:38:46 - Elle se construit.
00:38:47 - Et Poutine apparaît comme celui qui diplomatiquement va négocier.
00:38:51 On parlait d'inversion du réel, mais on est en plein dedans.
00:38:55 L'Occident est absent, l'Union du Sudan vit sa propre décadence.
00:38:59 - C'est surtout qu'il y a une guerre contre l'Occident.
00:39:01 Et on ne veut peut-être pas l'admettre.
00:39:03 Il y a en fait un axe Moscou-Pékin-Téhéran qui est en train de se mettre en place.
00:39:08 Puisque Téhéran est aussi dans cette affaire.
00:39:10 Et quand Vladimir Poutine fait ça, il se met en scène aussi
00:39:14 comme le leader du combat finalement contre l'Occident.
00:39:18 Et c'est une manière de montrer en creux notre affaiblissement.
00:39:22 Et effectivement, on devrait être capable de participer au processus de paix et d'agir.
00:39:27 Mais il y a un peu de vrai aussi dans cet affaiblissement-là.
00:39:30 Et notamment parce qu'on refuse absolument de nommer l'ennemi.
00:39:33 - D'accord. Autre témoignage que je voulais vous faire écouter.
00:39:36 Celui de Chloé qui a perdu son frère, qui était militaire dans l'armée de Tsaïl.
00:39:41 Il s'est battu pendant plus de 8 heures avant d'être lui-même abattu.
00:39:44 Mais il a sauvé des dizaines de vies.
00:39:45 Elle témoignait ce matin dans la matinale de Romain Desarbes. Écoutez.
00:39:48 - Il était à Béhéry. Il est arrivé par hélicoptère.
00:39:51 L'hélicoptère s'est fait bombarder. On a vu des images. C'est horrible.
00:39:56 Je sais qu'ils sont tous sortis de cet hélicoptère.
00:39:59 Et ensuite, maison par maison, il sauvait des civils.
00:40:03 Il y a eu une maison où il a dit à son commandant
00:40:06 "Je vais passer par là, écoutez-moi, ne passez pas."
00:40:09 Et il est passé par une porte arrière.
00:40:11 Et il s'est fait tuer à part des coups dans la tête et au ventre.
00:40:18 Et on a appris ensuite qu'en fait, s'ils étaient tous passés par la porte avant,
00:40:21 il y avait des explosifs partout dans cette maison.
00:40:24 Donc en plus d'avoir sauvé des civils, il a également sauvé toute son unité.
00:40:28 Le commandant nous l'a raconté. Il est extrêmement ému.
00:40:31 Il a vraiment sauvé des centaines et des centaines de personnes.
00:40:34 Il a combattu pendant plus de 8 heures avant que le train arrive.
00:40:37 - Voilà. On continuera à diffuser ces témoignages.
00:40:39 Parce que c'est extrêmement important, Rachel Khan, de ne pas oublier ça.
00:40:42 Mais vraiment, je vous assure, quand on vous discute autour de vous,
00:40:45 vous êtes effrayé de voir le niveau de désinformation dans lequel baignent les jeunes générations.
00:40:49 - Désinformation et surtout, vous savez, c'est Lacan qui disait
00:40:52 "Il n'y a pas de malentendus, il n'y a que des malentendants."
00:40:56 À partir du moment où la raison n'est plus là, vous avez beau expliquer,
00:40:59 on a une partie de nos concitoyens aujourd'hui, je parle aussi avec beaucoup de monde,
00:41:05 et à chaque fois qu'on est dans l'échange, ils me disent "Il y a une partie de nous qui est morte."
00:41:11 Il y a une partie de nous-mêmes qui est morte. Et ce sont nos concitoyens.
00:41:14 Et quand on parle à d'autres concitoyens qui n'ont pas un rapport direct ou charnel avec le conflit,
00:41:20 effectivement, on se retrouve avec des personnes qui sont totalement hermétiques
00:41:24 et qui vous racontent absolument n'importe quoi.
00:41:27 - Qui écoutent et racontent ce qu'ils entendent, mais oui, mais ce n'est pas eux qui ont commencé,
00:41:31 et qui s'implantent sur TikTok.
00:41:32 - Oui, et ça, avec un antisémitisme lavé, on a quand même un vrai souci,
00:41:40 c'est parce qu'on fêtait l'anniversaire de la marche des beurres, etc.
00:41:46 Aujourd'hui, il y a l'extrême gauche, en fait,
00:41:50 qui se targue d'avoir le monopole de la lutte contre le racisme.
00:41:54 Et via cette lutte contre le racisme, il y a un antisémitisme systémique,
00:41:58 totalement débridé, et qui raconte absolument n'importe quoi aux jeunes générations
00:42:02 qui jouent sur leur colère pour mieux, finalement, imbiber la société de cet antisémitisme-là.
00:42:08 - Ce qui est incroyable, c'est que cet antisémitisme,
00:42:10 que l'on avait qualifié et localisé à l'extrême droite,
00:42:13 a complètement basculé à l'extrême gauche, c'est ça ?
00:42:15 - Avec exactement les mêmes méthodes que l'extrême droite,
00:42:17 et les jeux de mots, et le négationnisme, et le ricanement, etc.
00:42:23 - Louis Dragnel ?
00:42:25 - Ce que je me dis aussi, c'est que s'il y avait une véritable instruction à l'école,
00:42:29 je pense qu'il y aurait moins de contestation.
00:42:34 Ce que je veux vous dire, c'est qu'en fait, c'est même pas qu'on leur apprend n'importe quoi à l'école,
00:42:37 c'est qu'ils n'apprennent rien.
00:42:39 Le récit chronologique, l'histoire de France, le roman national,
00:42:43 mine de rien, ça permet de mettre en cohérence un certain nombre de choses,
00:42:47 et de montrer qu'il y a une continuité dans le récit national.
00:42:50 - Il n'y a plus de chronologie dans l'enseignement historique.
00:42:52 - Et donc en fait, si vous apprenez tout par bribes, avec des séquences par thème,
00:42:55 et pas par chronologie, évidemment, n'importe quel youtubeur un peu séduisant
00:43:00 peut leur apprendre quelque chose de beaucoup plus cohérent, de plus séduisant.
00:43:04 Le problème, c'est l'ignorance crasse.
00:43:06 - C'est facile à engueuler.
00:43:07 - Mais parce qu'ils ne connaissent rien. Parce qu'ils sont ignorants.
00:43:10 - Et on leur a mal enseigné. La réforme à bien était une catastrophe.
00:43:13 - Absolument.
00:43:15 - Oui, tout à fait. On leur a d'autant plus mal enseigné que non seulement,
00:43:19 c'est un enseignement qui n'est pas chronologique, qui est difficilement compréhensible,
00:43:22 mais qui est aussi beaucoup fondé sur la repentance.
00:43:25 On leur a enseigné que la France était parfois raciste, colonialiste,
00:43:29 et on a été dans le sens du discours des islamistes.
00:43:33 Les islamistes qui sont très forts pour créer un récit.
00:43:36 En réalité, ils créent un récit, une mythologie, et ensuite,
00:43:40 ils le mettent en image sur les réseaux sociaux, à travers les sites de propagande.
00:43:44 Donc il faut aussi, nous-mêmes, je pense, effectivement,
00:43:47 lui parlait de roman national, je crois que le mot n'est pas honteux,
00:43:50 ou du moins de récit national, parce qu'il faut tout de même faire de l'histoire.
00:43:55 Mais il faut retrouver une forme de fierté.
00:43:57 Et je crois que ces jeunes gens de banlieue, etc., n'ont plus aucune fierté.
00:44:02 On leur explique que la France est raciste, et donc ils se dressent contre...
00:44:05 - Mais je pense que ce n'est pas que les jeunes de banlieue, Alexandre.
00:44:09 - C'est quand même ceux qui sont aujourd'hui le plus permeables à l'idéologie.
00:44:12 - Mais malheureusement, ce ne sont pas les seuls.
00:44:14 - Regardez quand même, je ne vais pas faire mon vieux schnock,
00:44:19 c'est encore pire que Boomer.
00:44:21 Mais regardez depuis 68, comme on a déconstruit, on parlait de roman national,
00:44:25 l'histoire de Jacques Bonville, tel qu'elle est ancienne.
00:44:27 C'était hyper conservateur.
00:44:29 Aujourd'hui, quand vous écoutez, quand vous regardez des manuels d'histoire,
00:44:34 quand vous regardez des manuels d'histoire, moi je suis frappé,
00:44:36 qu'on enseigne les parts d'ombre et les parts de lumière de l'histoire de France.
00:44:40 Ça me va très bien.
00:44:41 Mais en fait, en enseignant souvent que les parts d'ombre de l'histoire de France,
00:44:45 on a préparé le terrain au Waukis, mais à la Council Culture.
00:44:48 Et aujourd'hui, on est submergé par ça.
00:44:50 Moi, ça ne me dérange pas qu'on parle des parts d'ombre et des parts de lumière de cette histoire.
00:44:54 Qu'on ait une frise chronologique qui puisse replacer les événements,
00:44:58 qu'on ne dise pas, comme l'extrême-gauche le dit,
00:45:00 que la France commence avec l'évolution française.
00:45:03 Non, il y a eu le baptême de Clovis. Est-ce qu'on ne peut pas en parler ?
00:45:06 Tout ça s'est vécu de manière honteuse.
00:45:08 Napoléon, c'est la honte.
00:45:10 C'est une grande fierté de l'histoire de France.
00:45:12 Mais attendez, c'est sans doute le français le premier pour les siècles encore,
00:45:15 dans le monde entier, l'empereur.
00:45:17 Tout ce qui fait notre grandeur, c'est incroyable.
00:45:20 Il nous fait courber les Chines à chaque fois.
00:45:22 C'est vrai qu'à la victimisation répond la culpabilité générale.
00:45:30 C'est ça qui nous tue à petits feux, en réalité.
00:45:34 Après, ce qui est le plus dingue, c'est qu'au fond,
00:45:37 cette islamisation répond parfaitement à l'héritage pétiniste de la France.
00:45:44 C'est-à-dire qu'ils ne se veulent pas français,
00:45:46 mais au fond, ils répètent exactement les mêmes méthodes
00:45:49 et à montrer du doigt l'autre, le juif, etc.
00:45:53 Et enfin, pour finir, parce qu'on est dans ce moment de recueillement
00:45:56 par rapport à Samuel Paty, on a beaucoup parlé des noms des lycées, etc.
00:45:59 Et on a vu les propositions de noms.
00:46:03 C'est Angela Davis, c'est Mohamed Ali, mais ça aussi, ça participe à cette culpabilité.
00:46:09 Bien sûr, vous avez entièrement raison.
00:46:11 Et le collège de Samuel Paty ne porte toujours pas ce nom.
00:46:14 Il devait s'appeler. Il y avait une statue qui devait être érigée.
00:46:17 Vous avez entendu, ça va être sur un square à côté.
00:46:19 Et la statue, elle est au fond des oubliettes.
00:46:21 Elle a été construite et elle est dans un sous-sol protégé.
00:46:24 Et personne ne l'a jamais vue. Absolument.
00:46:26 C'est-à-dire qu'on nomme nos établissements.
00:46:29 Donc là, l'état intransigeant, pardon, pendant les hyènes.
00:46:32 On donne des noms. Par exemple, Nelson Mandela.
00:46:36 Parce qu'aujourd'hui, il faut dire "Apartheid, Apartheid partout"
00:46:38 en dévoyant complètement de ce qu'a fait Nelson Mandela dans l'histoire.
00:46:42 Parce qu'en fait, Nelson Mandela n'est pas un modèle pour ces jeunes non plus
00:46:45 puisqu'il faut pointer l'autre. Nelson Mandela, c'était le rassemblement.
00:46:48 Absolument. Allez, on fait une petite pause.
00:46:50 On se retrouve dans un instant dans PUNCHLINE sur CNews et sur Europe 1.
00:46:52 On reviendra sur ce qui s'est passé à Arras et sur cette cérémonie aujourd'hui.
00:46:56 En hommage à Samuel Paty. A tout de suite dans PUNCHLINE sur CNews et sur Europe 1.
00:47:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:47:02 Bienvenue dans PUNCHLINE ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:47:04 Il y a ceux qui se sont longtemps contentés de déposer des fleurs ou des bougies.
00:47:08 Ceux qui ont mollement dénoncé la barbarie à l'œuvre, aussi bien en Israël qu'en France,
00:47:12 mais sans jamais utiliser les mots d'islamisme ou de terrorisme.
00:47:15 Et surtout l'immense majorité qui a préféré détourner le regard
00:47:18 pour ne pas faire de vagues, pour ne pas affronter la réalité en face.
00:47:22 Tous ces politiques qui ont renoncé au fil des années à faire respecter notre état de droit,
00:47:27 qui ont renoncé à faire expulser ceux qui devaient l'être,
00:47:30 sont co-responsables de ce qui s'est passé vendredi à Arras.
00:47:33 Car non, hélas, trois fois hélas, l'assassinat d'un professeur de français
00:47:37 par un Tchétchène radicalisé n'est pas une surprise.
00:47:40 Trois ans jour pour jour après la décapitation de Samuel Paty
00:47:43 par un autre Tchétchène radicalisé.
00:47:45 Les mêmes causes produisent les mêmes effets.
00:47:47 La lâcheté conduit aux pires tragédies.
00:47:49 Il ne suffit pas de proclamer aujourd'hui que la France sera désormais impitoyable.
00:47:54 Il s'agit de le prouver, car le monde entier sait désormais
00:47:57 notre indigne faiblesse face à ses ennemis de l'intérieur.
00:48:01 En vendébattre ce soir dans Punchline.
00:48:16 Tout d'abord, il est 18h, on se retrouve sur Europe 1 et sur CNews
00:48:19 pour le rappel des titres de l'actualité.
00:48:21 Les funérailles de Dominique Bernard, ce professeur de français,
00:48:24 se dérouleront jeudi à 10h en la cathédrale d'Arras.
00:48:27 Elles seront présidées par Olivier Leborgne, l'évêque de la ville.
00:48:30 L'Élysée annonce que le couple présidentiel sera présent à cette cérémonie.
00:48:34 Dans le même temps, des consignes sont données à tous les établissements scolaires
00:48:37 pour renforcer la sécurité dans les écoles, collèges et lycées de France.
00:48:41 Depuis l'attaque du Hamas contre Israël,
00:48:43 le ministère de l'Intérieur dénombre 102 interpellations
00:48:46 pour des actes antisémites ou des actes d'apologie du terrorisme.
00:48:50 C'est ce qu'a annoncé Gérald Darmanin
00:48:52 après une réunion de sécurité organisée à l'Élysée.
00:48:55 Aujourd'hui, en Israël, 199 personnes ont été capturées par le Hamas
00:49:01 au cours des attaques du 7 octobre dernier.
00:49:03 Un nouveau bilan d'otages qui dépasse largement le chiffre de 155
00:49:07 annoncé dimanche.
00:49:08 Un porte-parole des forces de défense israéliennes a affirmé
00:49:11 que les efforts concernant les otages sont une priorité nationale.
00:49:15 Enfin, plus de 1400 personnes tuées en Israël, 2750 dans la bande de Gaza.
00:49:20 Les frappes israéliennes se poursuivent.
00:49:23 Israël prépare ses troupes pour une éventuelle offensive terrestre.
00:49:26 Benjamin Netanyahou a par ailleurs démenti les informations
00:49:29 faisant état d'un accord de cesser le feu dans le sud de la bande de Gaza
00:49:32 qui serait destiné à laisser entrer de l'aide humanitaire
00:49:35 dans cet enclave palestinien.
00:49:37 Il est 18h01 et une poignée de secondes.
00:49:39 Louis de Ragnel, chef du service politique d'Europe 1 est avec nous.
00:49:41 Bonsoir Louis.
00:49:42 - Bonsoir Laurence.
00:49:43 - Rachel Khan, LCI, bonsoir.
00:49:44 - Bonsoir Laurence.
00:49:45 - Le commissaire David Debarthe nous a rejoint.
00:49:46 Bonsoir commissaire, c'est important.
00:49:47 On va parler de la sécurité intérieure dans notre pays.
00:49:49 Alexandre Debecquiaux, rédacteur en chef au Figaro.
00:49:51 - Bonjour.
00:49:52 - Eric Revel, journaliste, ancien directeur général de LCI.
00:49:55 Avant cela, avant d'évoquer cette lâcheté que je mentionnais
00:49:59 dans mon sommaire, cette lâcheté nationale, cette lâcheté générale,
00:50:03 on va partir tout de suite à Arras où nos envoyés spéciaux nous attendent.
00:50:08 Raphaël Lasreg et Clotilde Payet, bonsoir à tous les deux.
00:50:11 Il y a eu cette minute de silence perturbée aujourd'hui par une alerte
00:50:14 à la bombe dans l'établissement même du professeur assassiné.
00:50:17 Malgré cela, il y avait beaucoup, beaucoup d'émotions sur place, n'est-ce pas Raphaël ?
00:50:22 - Oui Laurence, encore beaucoup d'émotions cet après-midi.
00:50:25 Beaucoup de lycéens qui sont venus déposer des fleurs pour rendre un dernier hommage
00:50:30 à leur professeur disparu, le fleuriste qui se trouve juste à côté du lycée.
00:50:34 Il a été bondé le monde par des personnes qui sont venues acheter des fleurs
00:50:38 et des bouquets avant de venir les déposer devant l'établissement.
00:50:42 Nous avons vu de nombreux élèves et leurs parents rentrer dans le lycée
00:50:45 pour rendre un dernier hommage au professeur, pour participer à cette minute de silence.
00:50:51 Des élèves qui n'avaient pas cours aujourd'hui, exceptionnellement,
00:50:54 mais qui tenaient à être présents aujourd'hui.
00:50:56 Nous avons discuté avec des élèves et leurs parents.
00:50:59 À la sortie de cette minute de silence, je rends hommage à un homme honorable.
00:51:03 Voilà les mots du proviseur prononcé avant d'effectuer une minute de silence
00:51:07 ici au lycée Gambetta-Arras.
00:51:09 Merci beaucoup Raphaël Lazareg et Clotilde Payet.
00:51:12 Commissaire Lebars, qui peut être surpris, qui peut se dire surpris aujourd'hui
00:51:15 de l'assassinat de ce professeur, trois ans jour par jour, après l'assassinat de Samuel Paty ?
00:51:20 Tout cela a été malheureusement prévisible.
00:51:23 C'est à la fois pas surprenant, mais il faut aussi se rappeler que les messages gouvernementaux
00:51:28 étaient quand même assez clairs depuis quelques semaines ou quelques mois.
00:51:31 Ce qui peut surprendre, c'est que collectivement, on a la mémoire parfois
00:51:34 qui fait en sorte qu'on efface, on n'a peut-être pas envie de se souvenir.
00:51:37 Mais nous, quand on est policier, on ne peut pas être surpris.
00:51:39 On sait que la menace, elle existe.
00:51:41 Maintenant, ce qui est surprenant, c'est d'imaginer que ça puisse se reproduire
00:51:44 dans un lycée, sur un professeur, avec le même mode opératoire
00:51:47 et exactement le même type d'auteur.
00:51:49 C'est même très dur à voir, parce que la photo de ce professeur,
00:51:54 j'ai même cru moi, quand elle a été postée, que c'était une photo, une erreur,
00:51:57 et que c'était une photo de Samuel Paty.
00:51:59 Toutes ces similitudes sont troublantes et sont affreusement choquantes.
00:52:02 Et quand je pense au fait que tout le monde imaginait un peu naïvement
00:52:07 que ça ne se reproduirait pas, ma preuve, ça s'est reproduit.
00:52:10 Donc la question, effectivement, c'est de savoir comment on fait collectivement
00:52:13 dans une nation comme la France, pour ne pas éviter ou empêcher,
00:52:17 parce que le mal, c'est très difficile à stopper,
00:52:19 mais le mal qui se reproduit au même endroit, avec les mêmes causes,
00:52:22 les mêmes effets, ça commence à poser un problème qui est un problème français.
00:52:25 - Commissaire Lebar, quand vous entendez votre ministre de l'Intérieur,
00:52:27 maintenant, dire que le gouvernement veut accélérer l'expulsion
00:52:29 de 193 étrangers radicalisés en situation irrégulière,
00:52:32 vous allez faire comment, vous, les policiers, pour aller les trouver,
00:52:35 ces personnes-là ?
00:52:37 - Ça dépend, il y a des cas de figure très différents.
00:52:39 Il peut y avoir dans ces personnes-là, je n'ai pas le détail de la liste,
00:52:41 parce que pour le moment, ils sont dans des fichiers auxquels je n'ai pas, moi, accès.
00:52:44 Il y en a qui sont peut-être incarcérés,
00:52:46 il y en a peut-être qui sont déjà l'objet de surveillance,
00:52:48 d'autres l'objet d'enquête judiciaire.
00:52:50 Il y a différents types d'individus dans cette liste.
00:52:52 Enfin, je l'imagine.
00:52:54 La question, encore une fois, c'est l'état de droit.
00:52:57 Toutes les polémiques auxquelles j'assiste, vous savez,
00:52:59 si on prend nos services de renseignement pour des services d'amateurs,
00:53:02 c'est vraiment les prendre pour des idiots.
00:53:04 Si l'individu qui a commis l'attentat avait des choses à charge la veille,
00:53:08 d'abord, il n'aurait pas été contrôlé comme ça.
00:53:10 S'il est contrôlé, c'est l'inverse.
00:53:12 Quand on fait des surveillances, c'est tout un art.
00:53:14 Excusez-moi, c'est difficile à entendre, une fois que l'acte a été commis.
00:53:17 Mais s'il y a un contrôle, c'est qu'on cherche quelque chose.
00:53:20 C'est exactement le même principe que la fiche S, d'ailleurs.
00:53:23 J'entends encore une fois que la fiche S, tout le monde a encore oublié
00:53:25 ce qu'on a déjà expliqué plein de fois.
00:53:27 Allez, hop, toutes les fiches S renvoyées à la maison.
00:53:29 D'abord, non, parce que tous les fiches S ne sont pas des étrangers
00:53:32 en situation irrégulière.
00:53:33 Et puis surtout, dans un état de droit, encore une fois,
00:53:36 les fiches S, ce sont des policiers et des gendarmes qui les renseignent.
00:53:39 Donc si on imagine aujourd'hui en France qu'on renvoie les fiches S
00:53:43 dans leur pays d'origine, quand bien même ils seraient étrangers,
00:53:45 ça voudrait dire qu'on est dans un état de droit totalitaire
00:53:47 où les policiers ont ce pouvoir de mettre un nom sur un fichier.
00:53:50 Et hop, donc voilà, tout ça n'est pas raisonnable.
00:53:52 Et en plus, on a oublié aussi que même si cet auteur-là
00:53:55 est étranger d'origine tchétchène, on a une grande partie,
00:53:59 pas une majorité, une grande partie d'attentats
00:54:01 commis par des gens qui sont de façon régulière, voire français.
00:54:04 Donc c'est un problème extrêmement complexe,
00:54:06 qui est un problème de courage à la fois politique et législatif,
00:54:10 où il faut de l'intention, il faut sans doute à la marche
00:54:13 changer certaines choses, notamment sur le sujet de la reconduite
00:54:15 et des étrangers en situation irrégulière.
00:54:18 Mais après le sujet, l'ennemi, c'est l'islamisme radical,
00:54:20 c'est pas l'État ou les services de renseignement.
00:54:22 - Louis Dragnel, des contrôles ont été lancés aujourd'hui par la DGSI,
00:54:25 deux interpellations ?
00:54:27 - Il y a eu deux interpellations, une dans le sud-ouest et une dans le grand-est.
00:54:30 - Sur des individus radicalisés ?
00:54:31 - Absolument, et en fait c'est assez intéressant
00:54:34 parce que c'est une illustration peut-être un peu supplémentaire
00:54:37 de l'échec auquel on est confronté,
00:54:39 qui est pas lié à l'action de la DGSI.
00:54:43 Je rejoins tout à fait ce que disait David Lebars,
00:54:45 la DGSI fait au maximum de son mieux
00:54:48 dans un périmètre légal qui lui est imparti.
00:54:51 Tout ce qu'elle fait est dans le cadre de la loi.
00:54:54 Donc il y a eu une première interpellation à Mulhouse,
00:54:57 un individu qui a été placé en garde à vue pour apologie de terrorisme
00:55:00 après une visite domiciliaire qui a eu lieu ce matin.
00:55:02 Ça a permis de mettre en lumière
00:55:04 que cette personne diffusait des éléments de propagande,
00:55:07 une arme a été retrouvée.
00:55:09 Et puis dans le sud-ouest, c'est sans doute le cas le plus intéressant,
00:55:11 un individu qui a déjà été condamné pour provocation
00:55:14 à un acte de terrorisme,
00:55:16 a été interpellé ce matin pour apologie en ligne.
00:55:19 Actuellement, il est en garde à vue, c'est un Syrien.
00:55:21 Et donc, comme par principe, la Syrie est un pays en guerre
00:55:24 et qu'en plus on n'a pas de relation diplomatique avec la Syrie,
00:55:26 il ne sera jamais expulsé.
00:55:28 C'est pour ça que, en fait,
00:55:30 tous ceux qui expliquent et qui essaient de trouver des responsabilités,
00:55:32 c'est la direction de l'école, c'est les portiques de sécurité,
00:55:35 tout ça, en vrai, c'est un peu n'importe quoi.
00:55:38 Le vrai sujet, c'est qu'il faut changer de logiciel.
00:55:41 En fait, on n'y arrivera pas, on ne gagnera pas
00:55:43 dans l'espèce d'immuable État de droit.
00:55:45 En 2015, quand il y a eu les attentats,
00:55:47 c'est un gouvernement socialiste qui a fait ça,
00:55:49 qui a quand même fait en sorte que la consultation
00:55:52 d'une vidéo djihadiste valait incarcération.
00:55:55 On a changé de logiciel à ce moment-là.
00:55:57 Je pense qu'il faut faire la même chose.
00:55:59 Parce que même Gérald Darmanin, on le voit bien,
00:56:01 il pousse le bout de l'État de droit.
00:56:04 Il fait tout, il essaie de faire ce qu'il peut.
00:56:06 Mais à chaque fois, il se heurte à deux types de problèmes.
00:56:08 Vous avez un, la justice française.
00:56:11 Et ensuite, la justice supranationale.
00:56:14 La Cour européenne des droits de l'homme.
00:56:16 Le sujet, je vais vous dire, ça peut paraître absurde
00:56:19 pour plein de gens, le sujet, ce n'est pas de savoir
00:56:21 si on a 40 avions qui peuvent envoyer des expulsés des gens.
00:56:25 Le sujet, il est exclusivement...
00:56:27 Pour l'État français, ça ne coûte rien d'acheter des avions.
00:56:30 Vraiment, ce n'est pas une question de moyens.
00:56:32 Il y a un avion et demi pour la PAF.
00:56:34 Le sujet, il est quasiment exclusivement juridique.
00:56:37 Vous avez raison.
00:56:39 Et quelle personne, jusqu'où on peut aller.
00:56:41 Je termine simplement d'un mot là-dessus.
00:56:43 Moi, ce qui me frappe, c'est qu'au moment des attentats en 2015,
00:56:46 on parlait, il y avait le débat,
00:56:48 où est-ce qu'on place le curseur entre liberté et sécurité.
00:56:51 Aujourd'hui, personne n'en parle.
00:56:53 Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas un seul djihadiste,
00:56:55 il n'y a pas un seul salafiste sur le territoire français
00:56:57 qui, depuis avant-hier, a vu ses libertés reculer.
00:57:00 Et donc, en fait, ça veut dire que ça ne les atteint pas.
00:57:03 Je suis entièrement d'accord avec cette analyse.
00:57:05 Si ce n'est que je pense qu'il faut mener la bataille
00:57:07 de manière sémantique aussi,
00:57:09 qu'il faut arrêter d'employer le terme d'État de droit.
00:57:11 Il faut dire ce qu'il y a, c'est un gouvernement des juges.
00:57:13 Parce que l'État de droit,
00:57:15 ça reste que les lois votées par le Parlement français.
00:57:19 Donc le Parlement français devrait avoir le pouvoir
00:57:21 de modifier les lois et de juger que...
00:57:25 Mais au-dessus, il y a les accords internationales.
00:57:27 C'est bien ce que je dis.
00:57:28 C'est pour ça que je dis que c'est un gouvernement des juges.
00:57:30 Parce que pour ce qui est des juges européens,
00:57:32 ils ne répondent pas à des lois françaises.
00:57:36 Par ailleurs, il y a tout un tas de jurisprudence ou de juges
00:57:39 qui interprètent le droit toujours en faveur des libertés,
00:57:44 et souvent des libertés des terroristes
00:57:46 ou des gens qui commettent une violence.
00:57:49 Donc c'est là le débat.
00:57:51 Donc l'État de droit, comme ça, ça a l'air très protecteur.
00:57:53 Mais aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
00:57:55 - Tout l'État de droit, c'est fait pour évoluer.
00:57:57 - Je voudrais vous entendre là-dessus.
00:57:58 Le temps des minutes de silence, des bougies, des fleurs,
00:58:00 il est révolu en France ou pas ?
00:58:02 - Moi, je n'en peux plus, personnellement.
00:58:03 Et je crois qu'on est nombreux.
00:58:04 La majorité des Français n'en peuvent plus.
00:58:06 En particulier lorsque c'est l'école de la République
00:58:09 qui est attaquée ainsi, qu'elle l'a achetée.
00:58:13 C'est totalement injuste.
00:58:15 On n'a pas l'impression que face à ce fléau,
00:58:20 qu'on ait au fond des responsables politiques,
00:58:24 tous unis pour combattre ce terrorisme islamiste.
00:58:28 C'est ça qui me bouleverse.
00:58:31 Parce qu'on a une France qui est éperdument fracturée.
00:58:34 On en parlait tout à l'heure sur les questions de lutte anti-raciste
00:58:38 qui sont en réalité larvées d'antisémitisme.
00:58:42 C'est complètement à front renversé.
00:58:44 Mais aussi cette question migratoire qui me touche.
00:58:49 Vous vous rendez compte ce que ça me fait, moi,
00:58:51 lorsque mes grands-parents sont venus de Pologne,
00:58:54 mon père est venu du Sénégal,
00:58:56 et on a vu ces étrangers qui font n'importe quoi
00:58:59 dans ce beau pays qu'est la France,
00:59:01 qui est là notamment avec ses valeurs fondamentales.
00:59:03 On parle souvent de valeurs, mais c'est un trésor,
00:59:05 c'est une richesse immatérielle,
00:59:07 c'est notre patrimoine culturel,
00:59:09 et on devrait le respecter éperdument.
00:59:11 Parce que ça permet l'émancipation de tous.
00:59:13 Et ça, ça fait bise-nousur ce que je dis.
00:59:15 Mais par rapport à cela, il faut être extrêmement ferme,
00:59:18 extrêmement forte, et pas considérer que la laïcité est une opinion.
00:59:22 La laïcité est un combat.
00:59:24 - On se retrouve dans un instant dans PUNCHLINE
00:59:26 sur CNews et sur Europe 1.
00:59:28 On reviendra sur le profil du tchêna radicalisé
00:59:30 qui a assassiné ce professeur de français.
00:59:32 Puis on parlera aussi de Karim Benzema
00:59:34 et de l'attitude de certains footballeurs.
00:59:36 Une enquête pour apologie du terrorisme a été ouverte
00:59:38 contre un joueur de Nice
00:59:40 qui avait retweeté une vidéo antisémite.
00:59:42 A tout de suite.
00:59:44 - 18h16, on se retrouve en direct dans PUNCHLINE
00:59:48 sur CNews et sur Europe 1.
00:59:50 On est avec le commissaire Lebar,
00:59:52 le président du service de police et de justice de CNews.
00:59:54 Bonsoir.
00:59:56 On va s'intéresser au profil de l'homme
00:59:58 qui a assassiné ce professeur de français.
01:00:00 Vendredi à Arras, un tchêna radicalisé.
01:00:02 On connaît son profil.
01:00:04 Ce qu'on sait un peu moins, c'est le contexte familial.
01:00:06 Expliquez-nous un peu où on est de l'enquête
01:00:08 et où sont les garde-à-vue qui ont été lancées.
01:00:10 - Parmi les 11 garde-à-vue encore en cours,
01:00:12 il y a des personnes qui intéressent fortement les enquêteurs.
01:00:14 Et même une personne qui n'est pas en garde-à-vue,
01:00:16 puisque c'est le père du suspect
01:00:18 qui lui est selon toute vraisemblance
01:00:20 en Géorgie actuellement.
01:00:22 Vous savez qu'il avait été expulsé en 2018.
01:00:24 Et on sait qu'il a une forte influence
01:00:26 sur ses fils et notamment le suspect.
01:00:28 Une influence rigoriste.
01:00:30 Vous savez qu'en 2014,
01:00:32 quand il y a eu cette tentative d'expulsion,
01:00:34 cet homme était déjà radicalisé
01:00:36 fiché S.
01:00:38 Donc effectivement, les enquêteurs cherchent à voir
01:00:40 quelle influence il a pu avoir
01:00:42 dans la commission de cet attentat,
01:00:44 s'il était au courant et s'il a pu par exemple
01:00:46 pousser le suspect à commettre cet acte
01:00:48 ou à faire ça des douanes en quoi que ce soit.
01:00:50 Parmi les gardes-à-vues,
01:00:52 il y a le frère aîné de ce suspect
01:00:54 qui intéresse beaucoup les enquêteurs
01:00:56 parce qu'ils étaient en contact.
01:00:58 Et c'est d'ailleurs parce qu'ils étaient en contact,
01:01:00 ces deux frères, que le suspect a été placé
01:01:02 sous surveillance de la DGSI,
01:01:04 c'est-à-dire niveau supérieur du renseignement
01:01:06 et plus seulement par les renseignements territoriaux,
01:01:08 fin juillet.
01:01:10 Et ce grand frère, on sait qu'il a discuté
01:01:12 avec le suspect cette semaine avant l'attaque.
01:01:14 Il va falloir voir s'il a pu avoir une influence.
01:01:16 C'est-à-dire qu'il est radicalisé puisqu'il est en prison
01:01:18 pour un attentat, une tentative d'attentat déjoué
01:01:20 et apologie du terrorisme.
01:01:22 Et puis le dernier profil très intéressant
01:01:24 des enquêteurs, c'est le détenu
01:01:26 de la prison de l'Allier, lui-même condamné
01:01:28 dans une affaire terroriste.
01:01:30 Il a déjà dans le passé poussé des individus
01:01:32 à commettre des attentats.
01:01:34 Est-ce qu'il a fait ça avec le suspect ?
01:01:36 C'est une question que se posent les enquêteurs.
01:01:38 - Alors ce qui paraît très incompréhensible
01:01:40 pour nos auditeurs et nos téléspectateurs,
01:01:42 c'est qu'on peut être radicalisé
01:01:44 mais ce n'est pas une infraction.
01:01:46 Comment on peut comprendre ça ?
01:01:48 - Il y a plusieurs affaires qui posent question pour le téléspectateur
01:01:50 et notamment dans celle-ci de l'attentat.
01:01:52 C'est que cet homme est contrôlé la veille.
01:01:54 Les renseignements savent qu'il est radicalisé.
01:01:58 Ils ne peuvent pas l'arrêter parce qu'il n'a commis
01:02:00 aucune infraction. Ils espéraient
01:02:02 qu'il ait une arme sur lui, etc. pour pouvoir l'interpeller
01:02:04 et pouvoir ensuite
01:02:06 faire une opération de recherche
01:02:08 dans son téléphone. Ils n'ont pas pu
01:02:10 parce que radicalisation, ça n'existe pas
01:02:12 dans le code pénal. Ce n'est pas un délit.
01:02:14 Donc il faut que vous fassiez
01:02:16 quelque chose d'autre qui soit pénalement
01:02:18 répréhensible pour qu'on vous interpelle.
01:02:20 Que vous ayez fait une apologie du terrorisme
01:02:22 ou que vous ayez laissé comprendre
01:02:24 par des mails ou des échanges que vous prépariez
01:02:26 un attentat ou quelque chose.
01:02:28 - Commissaire Lemarce, vous ne pouvez pas les interpeller en réalité ?
01:02:30 - Non mais je confirme ce que dit Sandra Buisson.
01:02:32 Les infractions terroristes, elles sont prévues au code pénal
01:02:34 aux articles 421-1 et 2.
01:02:36 Elles sont listées,
01:02:38 elles sont extrêmement précises.
01:02:40 Ce que dit Sandra Buisson, c'est juste une chose, c'est que la radicalisation
01:02:42 c'est une opinion. Et on ne peut pas
01:02:44 attraper, interpeller et encore moins
01:02:46 condamner sur une opinion. Le deuxième point
01:02:48 que je voudrais préciser, c'est que
01:02:50 avec prudence, parce qu'on ne sait pas pourquoi il a été
01:02:52 contrôlé la veille, comme je vous le disais aussi hors antenne,
01:02:54 un contrôle comme ça, parfois c'est
01:02:56 pour déclencher quelque chose
01:02:58 qui permet d'avoir un indice ou
01:03:00 un fil qui permet de tirer la pelote pour voir
01:03:02 ce qu'on peut faire. Il faut comprendre que les astuces
01:03:04 policières, elles peuvent justifier un contrôle comme ça
01:03:06 pour voir qui est dans la voiture, voir s'il y a un deuxième
01:03:08 téléphone, voir ceci ou cela. Et s'il n'y a rien,
01:03:10 il ne faut pas que les gens imaginent qu'on laisse partir
01:03:12 l'individu alors qu'il est
01:03:14 dangereux. Parce que s'il était dangereux et qu'il y avait des
01:03:16 infractions, j'y reviens, au code pénal
01:03:18 421 et 2, là on pourrait enclencher une procédure.
01:03:20 On ne prend pas nos policiers quand même pour ce
01:03:22 qu'ils ne sont pas, à savoir des idiots, s'il y avait de
01:03:24 matière à faire une procédure judiciaire, il l'aurait fait.
01:03:26 Ça veut dire qu'on est vraiment sous le radar
01:03:28 et qu'on est sur l'opinion et qu'on n'avait aucun signe
01:03:30 distinctif d'action qui allait se commettre
01:03:32 voire même d'apologie parce que c'est une infraction.
01:03:34 C'est quasiment mission impossible pour les policiers.
01:03:36 C'est toute la difficulté quand vous prenez le
01:03:38 nombre d'individus fichés au FSPRT.
01:03:40 Il y en a combien ?
01:03:42 Plus de 8000. Vous imaginez combien de personnes
01:03:44 il faudra en surveillance permanente ? Déjà aucun
01:03:46 pays n'a les moyens de faire ça. Pas même
01:03:48 les services de renseignement israéliens qui ont
01:03:50 la réputation d'avoir un dimensionnement
01:03:52 très important vu la menace.
01:03:54 Je crois que physiquement, pour tenir une surveillance
01:03:56 permanente, il faut trois groupes de huit sur un objectif.
01:03:58 Vous faites le calcul, 24 fois 8000, c'est
01:04:00 strictement impossible pour n'importe quel pays.
01:04:02 Il y a d'autres techniques de surveillance avec différents
01:04:04 niveaux d'intensité et il n'y a pas de perfection
01:04:06 dans cette matière.
01:04:08 Vous m'avez attiré notre attention, commissaire Lebar,
01:04:10 sur le fait qu'on ne permet toujours pas
01:04:12 aux policiers d'être armés pour aller au Stade de France.
01:04:14 Là, on revient sur le sujet
01:04:16 sécurité globale et là c'est l'aberration.
01:04:18 C'est là où il faut chercher les leviers
01:04:20 d'amélioration. On est dans un pays qui est sous la menace.
01:04:22 Moi, comme beaucoup de Français, je suis allé
01:04:24 voir le match de rugby hier soir en famille
01:04:26 parce que c'est un sport qui me tient à cœur
01:04:28 et je constate, alors que je connais quand même bien
01:04:30 le sujet, parce que j'étais de permanence le soir des attentats du Stade de France.
01:04:32 J'y étais. Huit ans après,
01:04:34 alors qu'on a cette menace, alors qu'on a
01:04:36 déjà des enceintes sportives qui ont été visées,
01:04:38 les policiers, les gendarmes n'ont toujours
01:04:40 pas le droit de rentrer dans ces enceintes avec leur
01:04:42 arme alors qu'ils pourraient, en cas
01:04:44 d'incident grave ou d'attentat,
01:04:46 sécuriser, protéger, voire
01:04:48 neutraliser les auteurs.
01:04:50 C'est là où moi, tout ce que j'entends sur "il faut former
01:04:52 en légitime défense tel type de personne", faire ceci.
01:04:54 Oui, il y a sans doute plein de choses à faire, mais
01:04:56 si on faisait déjà confiance à nos forces de l'ordre,
01:04:58 je vois d'ailleurs que le dispositif a évolué dans les trains,
01:05:00 on autorise nos policiers à aller dans les trains
01:05:02 moyennant un tarif avantageux,
01:05:04 je pense que les enceintes qui reçoivent du
01:05:06 public, qui ont déjà été décibles, devraient
01:05:08 être sous la pression de l'État pour
01:05:10 être obligés d'accueillir des
01:05:12 policiers ou des gendarmes armés. Jusqu'à présent,
01:05:14 je n'ai pas souvenir d'une seule affaire
01:05:16 où un policier ou un gendarme est tiré sur la mauvaise personne
01:05:18 dans des affaires comme ça de terrorisme.
01:05:20 Une question de bon sens. Alexandre de Vécu, rapidement.
01:05:22 Je suis d'accord avec ce qui a été dit, mais je voulais
01:05:24 quand même rajouter quelque chose.
01:05:26 Effectivement, ce n'est pas un délit d'être radicalisé.
01:05:28 Effectivement, la police et les renseignements
01:05:30 n'y sont pour rien, mais on n'est quand même pas obligés
01:05:32 d'accueillir des gens qui sont potentiellement
01:05:34 radicalisés. On peut expulser
01:05:36 ceux qui sont en situation irrégulière.
01:05:38 D'ailleurs, ils devaient être expulsés en
01:05:40 2014. La police aux frontières était venue
01:05:42 chez eux et ils ne l'ont pas été parce que le Parti
01:05:44 communiste et un certain nombre d'associations
01:05:46 financées par l'État
01:05:48 s'y sont opposées.
01:05:50 Il y a quand même des marges
01:05:52 de manœuvre. Et avant de mettre des policiers
01:05:54 effectivement partout, derrière chaque
01:05:56 fichier S, il y a un tiers des fichiers S qui sont
01:05:58 des étrangers, dont une partie en situation
01:06:00 irrégulière. On n'était pas
01:06:02 obligés de les accueillir. Et ceux qui sont
01:06:04 en situation irrégulière, on peut tout de même les expulser.
01:06:06 Alors, Ludrach Nel, rapidement. Il y a un vrai
01:06:08 sujet de fond. C'est qu'en fait, notre logiciel
01:06:10 aussi consiste toujours à se dire
01:06:12 "Voilà, le problème
01:06:14 est là. Qu'est-ce qu'on fait pour réagir ?"
01:06:16 Alors qu'en fait, on pourrait avoir une logique qui consisterait
01:06:18 à dire "On va essayer d'anticiper le problème et faire
01:06:20 en sorte que les personnes qui peuvent poser
01:06:22 problème ne soient pas présentes sur le territoire français."
01:06:24 Et ça, pour le coup, c'est totalement exclu
01:06:26 du logiciel. En tout cas, dans les débats
01:06:28 qu'on a depuis 4 jours. Deuxième
01:06:30 chose, là où vous avez encore une fois
01:06:32 je suis d'accord avec vous, le problème
01:06:34 c'est que l'illégalité est devenue la jurisprudence.
01:06:36 Vous avez une famille que vous
01:06:38 voulez expulser, qui fait des recours innombrables.
01:06:40 Elle est déboutée de tous ses recours. Et pourtant,
01:06:42 eh bien, l'expulsion est annulée.
01:06:44 Et donc, c'est des gens qui sont
01:06:46 en situation illégale. Et en fait, l'illégalité
01:06:48 devient la norme. Et on voit qu'il y a une sur-représentation
01:06:50 de ces situations, de ces cas
01:06:52 dans toutes les familles qui posent problème
01:06:54 et qu'on cherche à expulser.
01:06:56 Et enfin, la dernière chose, s'agissant de la déjà-ci,
01:06:58 moi c'est quelque chose qui me heurte de plus en plus.
01:07:00 Et Gérald Darmanin,
01:07:02 à la fin de sa conférence de presse, en a un petit peu parlé.
01:07:04 Il explique, en fait,
01:07:06 qu'au moment du contrôle
01:07:08 fait par la police à Arras, la veille
01:07:10 de l'attentat, les policiers
01:07:12 n'ont pas le droit de rentrer dans son téléphone
01:07:14 pour regarder, par exemple, les
01:07:16 conversations cryptées
01:07:18 sur les messageries. Voilà. Voilà, l'individu
01:07:20 avec typiquement les personnes qu'a évoquées Sandra Buisson
01:07:22 tout à l'heure. Et ça, c'est
01:07:24 lunaire. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
01:07:26 honnêtement, il n'y a que les gogos qui se font avoir par la police
01:07:28 à téléphoner avec
01:07:30 des SMS ou à téléphoner en filaire.
01:07:32 Mais ils appellent tous en crypté.
01:07:34 Non, non, on va se dire la vérité.
01:07:36 Donc en fait, maintenant, ce qu'il faut simplement, c'est
01:07:38 adapter légalement
01:07:40 l'outil, les techniques de renseignement
01:07:42 au monde tel qu'il est et pas tel qu'il devrait être.
01:07:44 Il y a toujours une longueur d'avance.
01:07:46 Vous imaginez les dealers qui s'appellent en en crypté.
01:07:48 Une dernière question à vous poser avant de faire une petite pause.
01:07:50 Parce qu'on veut écouter tout à l'heure à 18h30 l'hommage
01:07:52 à Samuel Paty qui va se dérouler
01:07:54 à la Confluence à Tonorine. À propos du tweet
01:07:56 de Karim Benzema qui a fait une polémique
01:07:58 immense hier puisqu'il a tweeté
01:08:00 "Toutes nos prières pour les habitants de Gaza, victimes
01:08:02 une fois de plus de ces bombardements injustes
01:08:04 qui n'épargnent ni femmes ni enfants."
01:08:06 On a remonté le fil
01:08:08 de sa messagerie pour savoir s'il y avait eu
01:08:10 d'autres messages peut-être qui nous avaient échappés
01:08:12 à Israël. Les victimes
01:08:14 innocentes israéliennes,
01:08:16 il n'y en a pas.
01:08:18 Quelle est votre réaction ?
01:08:20 Pardon,
01:08:22 parce que ça me trouble beaucoup.
01:08:24 Un footballeur
01:08:28 de ce niveau-là,
01:08:30 qui représente beaucoup pour notre jeunesse,
01:08:32 qui ne soit pas dans le temps
01:08:34 du recueillement. C'était le jour
01:08:36 où on a perdu un professeur
01:08:38 de l'école
01:08:40 de la République.
01:08:42 Ce drame
01:08:44 où on a des
01:08:46 victimes françaises, des otages français.
01:08:48 Pas un mot sur
01:08:50 ses compatriotes. Il a porté
01:08:52 le maillot bleu-blanc-rouge.
01:08:54 Et en sous-texte,
01:08:56 la victimocratie. En sous-texte,
01:08:58 ça veut dire qu'il y a des gens
01:09:00 qui, quoi qu'ils fassent, sont
01:09:02 non-coupables et vous tous, vous êtes
01:09:04 coupables. Je trouve ça absolument abject.
01:09:06 Ça me donne vraiment envie de vomir.
01:09:08 Je rajoute qu'un joueur
01:09:10 de Nice, Youssef Atal,
01:09:12 a retweeté, lui, une vidéo
01:09:14 d'un prédicateur qui contenait des propos
01:09:16 antisémites. Le Parquet a
01:09:18 ouvert une enquête préliminaire pour apologie du
01:09:20 terrorisme et provocation publique à la haine ou à la violence
01:09:22 à raison d'une religion
01:09:24 déterminée. Il s'est excusé depuis,
01:09:26 mais le Parquet a ouvert une enquête.
01:09:28 On fait une petite pause. On se retrouve dans un instant
01:09:30 dans PUNCHLINE sur CNews et sur Europe 1. On évoquera cet hommage
01:09:32 à Samuel Paty, à Conférence Saint-Honoré.
01:09:34 On y va tout de suite.
01:09:36 18h30,
01:09:38 on se retrouve en direct dans PUNCHLINE sur CNews
01:09:40 et sur Europe 1. Notre invité, c'est Thibaud
01:09:42 de Montbréal. Bonsoir Thibaud de Montbréal. - Bonsoir.
01:09:44 - Avocat, président du Cercle de Réflexion sur la
01:09:46 Sécurité Intérieure. On va
01:09:48 avec vous balayer l'actualité
01:09:50 à la lumière sombre de ce qui s'est passé
01:09:52 à Arras. L'assassinat de ce prof de
01:09:54 français Dominique Bernard. Ces obsèques auront lieu
01:09:56 jeudi prochain en présence du couple
01:09:58 Macron. Il y a aussi cet hommage à
01:10:00 Conférence Saint-Honoré qui va démarrer en quelques instants.
01:10:02 On écoutera un petit extrait du maire
01:10:04 de Conférence Saint-Honoré qui lui va rendre
01:10:06 hommage à Samuel Partiz. C'était il y a
01:10:08 trois ans, jour pour jour.
01:10:10 On ne peut pas se dire que c'est une surprise
01:10:12 qu'on s'en soit à nouveau pris à des professeurs, on est bien
01:10:14 d'accord. Tout cela a été malheureusement
01:10:16 prévisible.
01:10:18 - C'est pas désespérant
01:10:20 parce qu'il ne faut jamais désespérer
01:10:22 mais c'est quand même
01:10:24 très intéressant de constater que
01:10:26 on a en pratique reculé
01:10:28 depuis trois ans. Prenez la question
01:10:30 de l'éducation. Depuis qu'Emmanuel Macron
01:10:32 est président de la République,
01:10:34 on a eu Jean-Michel Blanquer qui a été ministre
01:10:36 de l'éducation pendant cinq ans sur des
01:10:38 lignes laïques extrêmement fermes.
01:10:40 Après la réélection
01:10:42 d'Emmanuel Macron, tout à coup, on s'est retrouvé
01:10:44 avec un virage à 180 degrés
01:10:46 et un ministre, Pape Ndiaye,
01:10:48 qui était sur des lignes proches du
01:10:50 bauquisme avec une vraie ambiguïté
01:10:52 sur l'islamisme. Et à nouveau, là, rechangement
01:10:54 heureusement pour le meilleur, avec
01:10:56 Gabriel Attal. Quel est le cap ?
01:10:58 Qu'est-ce qu'on veut donner comme
01:11:00 impression comme cap ?
01:11:02 C'est assez désespérant
01:11:04 parce qu'on est sur des sujets absolument essentiels
01:11:06 et ça fait six ans qu'on n'a pas
01:11:08 l'impression d'avancer et d'avoir
01:11:10 un vrai cap. - Alors, soyons caches. Quand vous
01:11:12 dites "on n'a pas l'impression d'avancer", on n'a rien fait
01:11:14 en réalité ? C'est ça que vous nous dites ? - Non. Sur la partie
01:11:16 renseignement et
01:11:18 police, il y a des choses qui ont
01:11:20 été faites. Il y a eu des améliorations.
01:11:22 Gérald Darmanin, ce qu'il fait
01:11:24 n'est pas parfait, mais il y a des choses qui vont
01:11:26 dans le bon sens. Le problème, et ça
01:11:28 c'est un problème qui est consubstantiel à Emmanuel Macron
01:11:30 et à ses gouvernements, c'est le "en même temps".
01:11:32 On ne peut pas faire du "en même temps" en matière régalienne.
01:11:34 Combien de temps est-ce qu'on va faire
01:11:36 des hommages pour des gens qui se font
01:11:38 massacrer sur notre territoire ? Moi, je
01:11:40 vous le dis franchement, ça fait huit ans
01:11:42 que j'écris ou que je commente ou que je viens
01:11:44 parler à la télévision pour
01:11:46 parler de dossiers où des gens
01:11:48 se sont faits, mes concitoyens, mes
01:11:50 compatriotes, se sont faits massacrer
01:11:52 par des islamistes
01:11:54 qui appliquent un programme qui est théorisé
01:11:56 depuis plusieurs siècles et en tout cas
01:11:58 depuis des décennies dans
01:12:00 l'islamisme contemporain. Il y a un moment
01:12:02 donné où il faut prendre conscience et
01:12:04 se rappeler
01:12:06 que c'est l'ennemi qui vous désigne,
01:12:08 c'est pas vous qui désignez votre ennemi.
01:12:10 Les islamistes veulent nous conquérir
01:12:12 sur le terreau d'une immigration qu'on n'a
01:12:14 pas maîtrisée et de
01:12:16 musulmans de plus en plus nombreux dont une fraction
01:12:18 adhère aux thèses de l'islam
01:12:20 radical. Il faut le voir,
01:12:22 il faut ouvrir les yeux. Péguy disait,
01:12:24 il faut dire ce que l'on voit mais d'abord il faut
01:12:26 voir ce que l'on voit. Nous sommes en danger, vraiment.
01:12:28 - Oui, Louis de Raguenel, une question.
01:12:30 - Il y a une question qui se pose aussi par rapport à l'état de droit.
01:12:32 Parce qu'on voit bien, année
01:12:34 après année, les ministres de l'intérieur
01:12:36 successifs essayent de repousser, repousser
01:12:38 le plus possible les limites de l'état de droit
01:12:40 et là on a l'impression qu'on se heurte
01:12:42 en fait à un vrai
01:12:44 débat, un vrai point de fracture.
01:12:46 Est-ce qu'on bascule dans une société
01:12:48 où on va par exemple
01:12:50 interner préventivement ou alors
01:12:52 aussi en centre de rétention administratif
01:12:54 des fichiers S ? Qu'est-ce qu'on peut faire ?
01:12:56 Selon vous, quelles sont les solutions ?
01:12:58 - Votre question est très intéressante
01:13:00 parce que qu'est-ce que c'est qu'un état de droit ?
01:13:02 C'est un état dans lequel il existe des règles,
01:13:04 ces règles permettant d'évoluer
01:13:06 en toute liberté et également d'être protégé.
01:13:08 Qu'est-ce qui s'est passé en pratique ?
01:13:10 C'est que décennie après décennie,
01:13:12 les juridictions, et en particulier
01:13:14 les juridictions supranationales, ont pris le pas.
01:13:16 C'est-à-dire que l'appareil d'État,
01:13:18 la souveraineté nationale,
01:13:20 ne peut plus s'exercer
01:13:22 parce que des juridictions de plus en plus ahurissantes
01:13:24 empêchent les gouvernements français
01:13:26 successifs de prendre les mesures
01:13:28 qui s'imposent.
01:13:30 Avant de vous dire ce qu'il faudrait faire,
01:13:32 je vais vous raconter une anecdote.
01:13:34 En 2020, lors des travaux sur le livre blanc
01:13:36 de la sécurité intérieure, j'étais place Beauvau
01:13:38 lors d'une réunion avec un certain nombre de gens
01:13:40 et le directeur de cabinet du ministre de l'époque
01:13:42 qui était Castaner,
01:13:44 nous disait,
01:13:46 on était 4 ou 5,
01:13:48 ils nous suppliaient presque, ils disaient
01:13:50 qu'est-ce qu'on peut faire, nous sommes le ministère du CEPA possible.
01:13:52 Dès qu'on a une idée, dès qu'on veut faire quelque chose,
01:13:54 il y a, le mot est de moi, je résume,
01:13:56 une autocensure. C'est-à-dire que les conseillers
01:13:58 disent "ah mais ça on ne peut pas le faire parce qu'il va y avoir
01:14:00 le conseil d'État, la cour de cassation,
01:14:02 le conseil constitutionnel et la cour européenne".
01:14:04 À un moment donné, il faut que chacun
01:14:06 prenne ses responsabilités. Ce que l'homme
01:14:08 a fait, l'homme peut le défaire.
01:14:10 Il y a des évolutions qui sont
01:14:12 possibles. - Vous pensez auxquelles, M. Thibault de Montréal ?
01:14:14 - Les Républicains ou le Rassemblement national,
01:14:16 il y a des partis qui ont des idées
01:14:18 de réformes constitutionnelles
01:14:20 qui permettraient de contourner ça.
01:14:22 La Pologne et l'Allemagne,
01:14:24 pour ne pas parler du Danemark,
01:14:26 ont su avoir une fermeté par rapport
01:14:28 à l'Union Européenne, notamment pour faire
01:14:30 primer les règles de droit interne,
01:14:32 constitutionnelles, par rapport au droit de l'homme.
01:14:34 - Est-ce que par exemple, à titre personnel
01:14:36 et de manière philosophique ou intellectuelle,
01:14:38 vous vous dites "pourquoi pas essayer
01:14:40 de placer en centre de rétention
01:14:42 administrative des personnes qu'on
01:14:44 soupçonne comme étant dangereuses ou pouvant
01:14:46 passer à l'acte, qui sont fichés S
01:14:48 ou qui sont au fameux FSPRT,
01:14:50 le fichier de prévention
01:14:52 contre la radicalisation terroriste ?
01:14:54 - Je vais vous raconter une visite de travail
01:14:56 que j'avais faite en 2018 en Israël.
01:14:58 Évidemment, de donner l'exemple israélien
01:15:00 dix jours après l'un des plus gros
01:15:02 échecs d'un service
01:15:04 de renseignement occidental,
01:15:06 ça peut paraître paradoxal.
01:15:08 Néanmoins, il y avait des magistrats, des juges,
01:15:10 comme j'expliquais, qu'il y avait un système
01:15:12 sur la base de faisceaux d'indices
01:15:14 précis et concordants de dangerosité
01:15:16 d'un certain nombre de gens, qui permettait
01:15:18 de les mettre dans des centres,
01:15:20 sous le contrôle d'un juge
01:15:22 très régulièrement, avec un avocat
01:15:24 et il y avait régulièrement un débat
01:15:26 sur l'état des charges susceptibles
01:15:28 de peser contre eux dans des préparations
01:15:30 de projets terroristes
01:15:32 et qui permettait de les garder
01:15:34 sous contrôle. Mais vous savez,
01:15:36 la mer de toutes les batailles, c'est la bataille
01:15:38 de l'immigration. C'est ça.
01:15:40 C'est-à-dire que ce que, collectivement,
01:15:42 nos politiques n'ont pas su voir
01:15:44 et n'ont pas empêché, par un mélange
01:15:46 sans doute d'Angélis et de l'HT,
01:15:48 c'est qu'en important
01:15:50 massivement, depuis 50 ans,
01:15:52 une immigration culturellement différente,
01:15:54 il était inévitable ce qui nous arrive.
01:15:56 Ce qu'a dit Henry Kissinger,
01:15:58 l'emblématique secrétaire d'État
01:16:00 américain,
01:16:02 qui a eu 100 ans il y a quelques mois,
01:16:04 qui était démocrate, donc c'est plutôt la gauche américaine,
01:16:06 il a dit qu'aujourd'hui, par
01:16:08 l'absence de maîtrise de sa politique migratoire,
01:16:10 la France a, alors l'expression qu'il a
01:16:12 employée c'est un groupe de pression, ces choses-là
01:16:14 sont élégamment dites, mais en son sein,
01:16:16 les Européens ont en leur sein un groupe
01:16:18 de pression qui ne leur permet plus de
01:16:20 garder la main sur une partie de leur souveraineté.
01:16:22 - On a entendu le ministre de
01:16:24 l'Intérieur, Thibaud de Montbréal, qui dit
01:16:26 "le gouvernement veut accélérer l'expulsion
01:16:28 de 193 étrangers radicalisés en situation
01:16:30 régulière". Ok. Comment ça se passe ?
01:16:32 Concrètement ? Sur le terrain ?
01:16:34 - Ce sont les policiers, on les envoie où ? À quelle adresse ?
01:16:36 - Alors, le problème qu'on a,
01:16:38 et ça c'est un problème pour l'instant
01:16:40 qui est quasi insoluble, et Gérald Darmanin d'ailleurs
01:16:42 le dit volontiers à la fois en public et en privé,
01:16:44 c'est que pour expulser des gens,
01:16:46 il faut qu'il y ait un pays d'accueil. Le pays d'accueil
01:16:48 doit délivrer ce qu'on appelle un
01:16:50 "laisser-passer consulaire". Si vous n'avez pas le
01:16:52 "laisser-passer consulaire", vous ne pouvez pas...
01:16:54 - Donc on ne peut rien faire, concrètement ? - Donc si.
01:16:56 C'est-à-dire que ça, en amont, il y a
01:16:58 forcément une négociation bilatérale
01:17:00 entre la France et le pays d'origine
01:17:02 de la personne qu'on va expulser.
01:17:04 Et c'est là qu'il faut sortir
01:17:06 du logiciel.
01:17:08 Le ministre de l'Intérieur explique
01:17:12 qu'il parle à ses homologues.
01:17:14 Ces homologues disent "ça c'est du niveau chef de l'État".
01:17:16 Le chef de l'État français, Emmanuel Macron,
01:17:18 n'aime pas parler de ces choses-là avec ses homologues.
01:17:20 Moi je pense que chacun doit prendre ses responsabilités
01:17:22 et il faut que nous ayons un président de la République
01:17:24 qui ne soit pas en même temps...
01:17:26 qui comprenne, à défaut
01:17:28 qu'on lui explique
01:17:30 que c'est une question vitale.
01:17:32 C'est une question civilisationnelle.
01:17:34 Si l'armée israélienne rentre dans Gaza,
01:17:36 comme il est probable qu'elle le fasse
01:17:38 dans les prochains jours, nous risquons d'avoir
01:17:40 en Europe en général et en France en particulier
01:17:42 une vague de violence absolument
01:17:44 inédite. J'expliquais
01:17:46 qu'après les émeutes,
01:17:48 ce qui avait tenu, malgré tout, c'est d'une part
01:17:50 la bonne réaction du ministre de l'Intérieur
01:17:52 et le courage des policiers et des gendarmes,
01:17:54 mais aussi le fait que les délinquants
01:17:56 avaient considéré, les trafiquants notamment,
01:17:58 qu'il fallait que le calme revienne
01:18:00 pour favoriser le business. Là, nous risquons
01:18:02 d'avoir un élément dont je disais
01:18:04 qu'il pouvait déclencher quelque chose,
01:18:06 une vraie bascule, c'est un retour
01:18:08 à une problématique identitaire
01:18:10 mondiale autour de la question
01:18:12 de l'islamisme, autour de la question
01:18:14 de Gaza, instrumentalisée par le Hamas
01:18:16 qui en réalité cherche ça
01:18:18 depuis très longtemps, et en partie
01:18:20 depuis 10 jours, et à ce moment-là,
01:18:22 le risque terrible, ce serait que nos
01:18:24 trafiquants considèrent tout à coup
01:18:26 que ce combat prime
01:18:28 le business.
01:18:30 Et il arriverait alors, ce qui n'est pas arrivé
01:18:32 jusque-là, c'est que les armes de guerre nombreuses
01:18:34 dans les banlieues et qui n'ont jamais ou presque
01:18:36 été utilisées contre les policiers, tout à coup le seraient.
01:18:38 - En même temps, on sait que ces gros trafiquants
01:18:40 ne sont pas des
01:18:42 pratiquants, pour le coup,
01:18:44 de la religion.
01:18:46 Ce ne sont pas eux qui vont
01:18:48 beaucoup dans les mosquées.
01:18:50 - Oui, mais le problème, c'est la poussée de la rue.
01:18:52 Et c'est toute chose égale par ailleurs, c'est un peu la même chose
01:18:54 que joue le Hamas avec les pays arabes.
01:18:56 Les pays arabes étaient en train de signer
01:18:58 des traités de paix, des accords d'Abraham avec Israël,
01:19:00 et l'émotion générée
01:19:02 non pas par l'attaque
01:19:04 du Hamas, mais par la riposte israélienne,
01:19:06 l'idée était que ça déclenche
01:19:08 une réaction qui fasse que la rue
01:19:10 pousse les gouvernements des
01:19:12 pays du Golfe, et coupe cette
01:19:14 faculté et l'envie qu'ils avaient de contracter
01:19:16 des accords de paix avec Israël.
01:19:18 Toute chose égale par ailleurs, le risque, c'est qu'il se passe la même chose en France
01:19:20 avec des trafiquants. - On va revenir dans un instant
01:19:22 sur le risque d'attentat majeur dans notre pays.
01:19:24 On va écouter un tout petit extrait
01:19:26 du discours du maire de Conflans-Saint-Honorin
01:19:28 en hommage à Samuel Paty, mort il y a
01:19:30 trois ans jour par jour, décapité par un terroriste
01:19:32 tchétchène. - Conflans-Saint-Honorin
01:19:34 était ébranlé par l'assassinat
01:19:36 de Samuel Paty,
01:19:38 professeur d'histoire-géographie
01:19:40 et enseignant au collège
01:19:42 Le Bois-Dôme, assassiné par
01:19:44 un terroriste pour avoir exercé son métier
01:19:46 et promu
01:19:48 les valeurs de la République.
01:19:50 Un an après,
01:19:52 jour pour jour, nous lui avions
01:19:54 rendu un bel hommage en nous retrouvant
01:19:56 place de la liberté,
01:19:58 en érigeant un livre géant
01:20:00 à son honneur sur la liberté d'expression
01:20:02 représentant des
01:20:04 dessins de presse.
01:20:06 Trois ans après, nous sommes
01:20:08 à nouveau réunis sur cette place,
01:20:10 tout à côté de ce livre
01:20:12 pour rendre hommage à Samuel Paty,
01:20:14 regarder vers l'avenir
01:20:16 et tourner la page
01:20:18 sans jamais l'oublier.
01:20:20 Lui et ce qu'il s'est employé
01:20:22 à transmettre à ses élèves.
01:20:24 Ces mêmes élèves,
01:20:26 accompagnés de leurs camarades, professeurs
01:20:28 et parents, lui ont
01:20:30 rendu hommage devant le collège Le Bois-Dôme
01:20:32 il y a quelques minutes et ils sont à présent
01:20:34 avec nous.
01:20:36 Regardez vers l'avenir
01:20:38 alors que la République
01:20:40 est une nouvelle fois à l'épreuve
01:20:42 de la souffrance et de la barbarie
01:20:44 avec l'assassinat de Dominique Bernard,
01:20:46 professeur de lettres à Arras.
01:20:48 L'horreur a frappé
01:20:52 à nouveau la communauté éducative,
01:20:54 l'horreur a frappé
01:20:56 à nouveau la France
01:20:58 et rappelle de douloureux souvenirs
01:21:00 ici, à Confluence-Saint-Honorin.
01:21:02 Voilà pour l'allocation du maire
01:21:04 de Confluence-Saint-Honorin. Les professeurs
01:21:06 Thibaud de Montbriel sont visés.
01:21:08 Si je peux faire une précision, l'horreur n'a rien frappé du tout.
01:21:10 C'est le terrorisme islamiste qui a frappé.
01:21:12 Les mots ont un sens.
01:21:14 Il faut prononcer les mots terrorisme islamique.
01:21:16 Les professeurs sont visés
01:21:18 parce que ce sont des maillons importants
01:21:20 dans la transmission du savoir aux jeunes générations.
01:21:22 Moi je me suis frappée depuis quelques jours
01:21:24 de voir le travail de désinformation
01:21:26 à l'échelle mondiale sur les réseaux sociaux qui se met en place
01:21:28 sur la dénégation de ce qui s'est passé
01:21:30 en Israël, comme à l'époque
01:21:32 ça s'est produit pour la Shoah.
01:21:34 Est-ce qu'on a les moyens de lutter contre ça ?
01:21:36 Votre question est intéressante
01:21:38 parce que je parlais cet après-midi avec
01:21:40 un spécialiste, notamment de l'intelligence artificielle
01:21:42 et il m'expliquait que
01:21:44 les services de renseignement
01:21:46 avaient remarqué qu'il y avait
01:21:48 une préparation intense depuis plusieurs mois
01:21:50 de réseaux liés au Hamas
01:21:52 et à l'Iran, qui créaient
01:21:54 des comptes sans doute générés
01:21:56 par ce qu'on appelle des "boots"
01:21:58 et de façon à relayer massivement
01:22:00 des messages qui soient
01:22:02 des messages de propagande. Figurez-vous
01:22:04 qu'il m'indiquait que le samedi
01:22:06 de l'attaque du Hamas
01:22:08 sur Israël,
01:22:10 le samedi 7 octobre,
01:22:12 l'attaque a commencé en fin de nuit
01:22:14 et très vite, il y a eu un hashtag
01:22:16 de soutien "Israël under attack"
01:22:18 "Israël attaqué"
01:22:20 qui s'est répandu
01:22:22 et dès midi, le hashtag
01:22:24 "Gaza under attack", alors même qu'Israël
01:22:26 n'avait engagé aucune contre-offensive
01:22:28 parce qu'elle était encore en train de gérer
01:22:30 ses abominations,
01:22:32 le hashtag "Gaza under attack"
01:22:34 était déjà en train de rattraper
01:22:36 le hashtag "Israël under attack"
01:22:38 tout ça étant évidemment préparé.
01:22:40 C'est-à-dire, juste pour finir, et que chacun
01:22:42 le mesure, qu'aujourd'hui
01:22:44 la guerre informative, y compris
01:22:46 avec son cortège de fake news, est devenue
01:22:48 une partie intégrante du combat
01:22:50 qui se joue, y compris sur le terrain.
01:22:52 - Louis de Ragnel, de Repas. - Mais du coup, la question
01:22:54 c'est qu'est-ce qu'il faut faire ? Qu'est-ce qu'on peut faire ?
01:22:56 - Alors je pense
01:22:58 qu'il faudrait que la France développe
01:23:00 de toute urgence un outil de souveraineté sur le sujet
01:23:02 ce qui n'est pas le cas. Aujourd'hui,
01:23:04 les services français travaillent
01:23:06 avec les GAFA, c'est-à-dire
01:23:08 avec des réseaux américains, maîtrisés
01:23:10 par les américains, avec des bouclés américains, etc.
01:23:12 Je pense que parmi
01:23:14 la poursuite de notre
01:23:16 souveraineté dans tous les domaines, et compte tenu
01:23:18 de l'importance cruciale, vitale
01:23:20 de l'intelligence artificielle, il est
01:23:22 essentiel que la France se dote très vite
01:23:24 de moyens propres en la matière.
01:23:26 - La guerre est culturelle, on l'a dit,
01:23:28 elle touche les professeurs, elle touche les élites,
01:23:30 elle touche les réseaux sociaux,
01:23:32 elle touche aussi ceux qui sont
01:23:34 des prescripteurs auprès des jeunes générations,
01:23:36 je pense aux sportifs. On a tous été surpris
01:23:38 du tweet de Karim Benzema,
01:23:40 hier, rendant hommage aux victimes palestiniennes.
01:23:42 On va voir les explications de Léomar Chegay,
01:23:44 puis je vais vous passer la parole ensuite.
01:23:46 Ça a provoqué de nombreuses réactions,
01:23:48 ce qu'a dit Karim Benzema.
01:23:50 - Dans un tweet, le premier depuis
01:23:54 l'attaque du Hama sur Israël,
01:23:56 Karim Benzema adresse ses prières aux habitants de Gaza.
01:23:58 "Toutes nos prières pour les habitants
01:24:00 de Gaza, victimes une fois de plus
01:24:02 de ces bombardements injustes
01:24:04 qui n'épargnent ni femmes ni enfants."
01:24:06 Depuis, l'ex-international français
01:24:08 est critiqué pour son silence envers les victimes
01:24:10 du Hamas. Une position dénoncée
01:24:12 par la députée européenne Nadine Morano,
01:24:14 qui a même accusé le footballeur
01:24:16 d'être un élément de propagande de l'organisation
01:24:18 terroriste. - En écrivant uniquement
01:24:20 cela, en fait,
01:24:22 il est un élément
01:24:24 de propagande
01:24:26 du Hamas. Parce que le Hamas
01:24:28 a une stratégie qui est de détruire
01:24:30 Israël, physiquement,
01:24:32 mais qui veut aussi détruire
01:24:34 Israël dans les
01:24:36 opinions publiques internationales.
01:24:38 - Karim Benzema, agent de propagande du Hamas ?
01:24:40 - Bien sûr, parce que les seules victimes,
01:24:42 les responsables des victimes
01:24:44 à Gaza, c'est le Hamas.
01:24:46 - La position du footballeur
01:24:48 a également été critiquée sur les réseaux sociaux
01:24:50 par l'ancien député Julien Dray.
01:24:52 - Dites-moi, Karim Benzema,
01:24:54 il est où votre tweet de la semaine dernière
01:24:56 sur la barbarie du Hamas ?
01:24:58 Les enfants brûlés vifs, les innocents assassins,
01:25:00 quand ils sont juifs, ça ne compte pas ?
01:25:02 Très peu d'internationaux français de football
01:25:04 se sont exprimés pour condamner
01:25:06 les attaques du Hamas en Israël.
01:25:08 - Karim Benzema est un élément
01:25:10 de propagande du Hamas, selon vous, Thibaud de Montbréal ?
01:25:12 - Volontairement,
01:25:14 je ne sais pas, mais
01:25:16 involontairement, par définition.
01:25:18 Puisqu'il reprend des éléments
01:25:20 de langage et, comme ça vient
01:25:22 d'être dit, il
01:25:24 prend... - Vous voyez que c'est involontaire, sincèrement ?
01:25:26 - Alors, moi, ce que je constate,
01:25:28 ce que je constate,
01:25:30 c'est que ça fait des années
01:25:32 que la communication publique de Karim Benzema
01:25:34 est extrêmement ambiguë sur les sujets
01:25:36 de l'islamisme. Donc,
01:25:38 je pense, effectivement,
01:25:40 qu'il ne peut pas,
01:25:42 au niveau où il est,
01:25:44 sachant l'influence qu'il a sur les réseaux sociaux,
01:25:46 avoir écrit ce tweet
01:25:48 entre
01:25:50 deux entraînements, sans avoir réfléchi
01:25:52 à ce qu'il écrivait.
01:25:54 Le problème, et on est au cœur,
01:25:56 là, d'une vraie difficulté, et une de plus,
01:25:58 c'est que
01:26:00 la jeunesse
01:26:02 aujourd'hui, dont on sait qu'elle est
01:26:04 constituée pour partie
01:26:06 de jeunes musulmans, et dont les sondages montrent
01:26:08 que cette fraction de jeunes musulmans,
01:26:10 en particulier chez les lycéens,
01:26:12 est majoritairement en faveur
01:26:14 de l'islamisme et de l'oumah,
01:26:16 de l'appartenance à la communauté musulmane,
01:26:18 plus que l'appartenance à la République
01:26:20 et à ses valeurs. Il faut quand même en avoir conscience.
01:26:22 Cette jeunesse, elle écoute un certain nombre de gens.
01:26:24 Moi, je constate depuis huit ans,
01:26:26 puisqu'on en parlait tout à l'heure, ça fait huit ans,
01:26:28 que pas une seule fois, une manifestation
01:26:30 n'a été organisée par
01:26:32 des gens du responsable
01:26:34 du culte musulman, d'une manière ou d'une autre,
01:26:36 pour s'élever contre la barbarie
01:26:38 islamiste. Pas une seule fois.
01:26:40 Alors on peut m'expliquer que c'est parce qu'ils ont peur, etc.
01:26:42 Je pense qu'il y a, chez beaucoup,
01:26:44 une crainte de ne pas s'exposer,
01:26:46 ce que je peux comprendre, mais il y a un moment donné,
01:26:48 mais d'abord, il faut un peu de courage
01:26:50 dans la vie, et ensuite,
01:26:52 je pense qu'il y a, chez beaucoup de gens,
01:26:54 une vraie ambiguïté sur le sujet.
01:26:56 Une vraie ambiguïté.
01:26:58 Et ce que je trouve dramatique, c'est que
01:27:00 les idoles des jeunes, c'est-à-dire
01:27:02 ceux qui sont suivis
01:27:04 par les jeunes, c'est les artistes et les sportifs.
01:27:06 - Où sont-ils ? Vous les avez entendus ?
01:27:08 - Moi, j'en ai entendu un certain nombre,
01:27:10 notamment de footballeurs, puisque je parlais des sportifs.
01:27:12 C'est-à-dire que vous avez
01:27:14 deux joueurs de l'OGC Nice
01:27:16 qui ont fait, dont l'un,
01:27:18 qui a tenu un comportement apologique,
01:27:20 apparemment, il y a une poursuite qui a été ouverte.
01:27:22 Il y a un joueur de foot de l'équipe de France
01:27:24 qui s'appelle Thodibot, qui est également
01:27:26 joueur à Nice,
01:27:28 qui a ricané, l'autre jour, on l'a vu
01:27:30 en gros plan, lors de la minute de silence
01:27:32 avant le match que jouait l'équipe de France aux Pays-Bas.
01:27:34 J'ai vu tout à l'heure que, enfin,
01:27:36 la polémique a été arrivée aux oreilles de la Fédération
01:27:38 Française de Football, mais pendant
01:27:40 quelques jours, personne n'en a parlé.
01:27:42 - Thibault Montréal, on a l'impression que les gens ont peur.
01:27:44 - Oui. - Ont peur de représailles.
01:27:46 Emmanuel Macron lui-même a envoyé
01:27:48 à plusieurs reprises la consigne à ses ministres
01:27:50 "Attention, ne soyez pas trop présents,
01:27:52 pas trop nombreux avec des ministres trop importants
01:27:54 à la manifestation pour soutenir Israël.
01:27:56 Attention dans les mots,
01:27:58 attention à ne pas stigmatiser."
01:28:00 On est encore dans le pas de vague et on a l'impression
01:28:02 que ça se répand dans toute la société.
01:28:04 Est-ce que c'est quelque chose aussi que vous, vous voyez ?
01:28:06 - Louis de Régunel,
01:28:08 la peur n'empêche pas la défaite.
01:28:10 Et la lâcheté non plus.
01:28:12 Que pensent nos compatriotes
01:28:14 de ce qui est en train de se passer ?
01:28:16 Est-ce que vous pensez un instant
01:28:18 que nos compatriotes
01:28:20 tolèrent
01:28:22 que depuis huit ans,
01:28:24 de façon aléatoire, dans les lieux publics,
01:28:26 dans les établissements scolaires,
01:28:28 dans les églises,
01:28:30 les uns ou les autres se fassent
01:28:32 massacrer, toujours,
01:28:34 par des gens
01:28:36 se réclamant de l'islamisme ?
01:28:38 Moi, je pense que non.
01:28:40 Et donc,
01:28:42 c'est pas vous, bien sûr, vous me rapportez
01:28:44 ce que les gens vous disent,
01:28:46 mais je pense que ceux qui,
01:28:48 que ce soit des politiques, que ce soit des artistes,
01:28:50 que ce soit des sportifs, sont,
01:28:52 par peur, dans cette logique,
01:28:54 sont des gens qui vont nous précipiter
01:28:56 vers la catastrophe. La seule chose
01:28:58 qui peut nous en sortir, c'est que nous nous dressions
01:29:00 massivement, le jour où nous serons
01:29:02 majoritaires à tenir le discours
01:29:04 que je tiens, le jour où les politiques seront
01:29:06 majoritaires pour dire "maintenant, ça suffit,
01:29:08 nous allons casser ces réseaux,
01:29:10 nous allons casser la duplicité,
01:29:12 et si ça tangue un peu,
01:29:14 nous allons l'assumer,
01:29:16 et le combat va changer d'âme".
01:29:18 - Mais globalement, si ça va tanguer,
01:29:20 on va assumer, ça c'est quelque chose qu'on n'entend pas.
01:29:22 Moi, ce qui me frappe,
01:29:24 c'est que depuis
01:29:26 trois jours maintenant,
01:29:28 on a eu Emmanuel Macron
01:29:30 qui dit "l'État sera impitoyable",
01:29:32 et en même temps,
01:29:34 est-ce qu'aujourd'hui, les salafistes
01:29:36 ont vu leur liberté reculer ?
01:29:38 La réponse est non. Qu'est-ce que ça vous inspire ?
01:29:40 - Rien ! L'autre jour,
01:29:42 le compte Twitter du président,
01:29:44 il a fait un magnifique
01:29:46 visuel "Tous unis".
01:29:48 - Non, vous n'êtes pas d'accord avec ça ?
01:29:50 - Bien sûr que si !
01:29:52 - Contre quoi ?
01:29:54 - Mais d'accord, mais ça c'est un point de départ !
01:29:56 "Tous unis" pour gagner !
01:29:58 "Tous unis" pour vaincre ce cancer qui nous ronge !
01:30:00 Si c'est juste "Tous unis" pour dire
01:30:02 qu'on est tous unis, que la barbarie
01:30:04 ne passera pas...
01:30:06 On aurait été, il y a 8 ans, je trouverais ça formidable,
01:30:08 et je vous aurais dit "à partir de là, on va pouvoir travailler".
01:30:10 Mais en tournant rond,
01:30:12 ça fait 8 ans !
01:30:14 "Tous unis" pour quoi ?
01:30:16 "Tous unis" pour se préparer à affronter
01:30:18 la prochaine vague,
01:30:20 demain, après-demain, dans 3 jours ?
01:30:22 - Vous seriez ministre de l'Intérieur ou président de la République ?
01:30:24 Qu'est-ce que vous proposez ?
01:30:26 - Si j'étais ministre de l'Intérieur,
01:30:28 je pense que je ne pourrais pas faire beaucoup plus
01:30:30 que Gérald Darmanin, pour une raison très simple,
01:30:32 c'est que ce gouvernement
01:30:34 et ce président de la République sont dans une logique
01:30:36 qui n'est pas une logique de cohésion totale sur le sujet.
01:30:38 On est en même temps.
01:30:40 Dans le "en même temps", on ne s'en sortira pas.
01:30:42 - Mais si vous étiez en place,
01:30:44 qu'est-ce que vous proposez ? Qu'est-ce qu'on change, là, dans notre droit ?
01:30:46 - Il faut tout changer !
01:30:48 C'est-à-dire qu'il faut... - Table rase !
01:30:50 - Il faut faire table rase !
01:30:52 Il faut que chacun comprenne que si nous ne le faisons pas,
01:30:54 bien sûr dans le respect des règles,
01:30:58 et en prenant le temps de le faire,
01:31:00 c'est un choc terrible, je ne sais pas lequel,
01:31:02 mais un jour ou l'autre, nous aurons un vrai choc terrible.
01:31:04 Alors quand je dis ça, on me dit "oui, mais il y a eu le Bataclan, etc."
01:31:06 - Ça veut dire un autre Bataclan ?
01:31:08 - Non, non, non, mais c'est des choses sans doute pires.
01:31:10 Une perte de contrôle avec des violences qui s'enchaînent, etc.
01:31:12 C'est ça que nous risquons.
01:31:14 Ce dont on parlait tout à l'heure,
01:31:16 si l'affaire du Moyen-Orient s'embrase,
01:31:18 si jamais il y a l'intervention d'autres pays, etc.
01:31:20 Nous aurons alors en France des gens qui n'attendent que ça,
01:31:22 avec l'influence des services turcs,
01:31:24 avec l'influence des services algériens,
01:31:26 avec l'influence des services russes,
01:31:28 qui n'ont qu'une envie,
01:31:30 c'est de nous rendre la monnaie de notre pièce,
01:31:32 de notre aide à l'Ukraine,
01:31:34 et avec l'influence des services iraniens,
01:31:36 ce qui commence à faire beaucoup.
01:31:38 Tous ces gens-là, on le sait,
01:31:40 travaillent à déstabiliser la France,
01:31:42 notamment dans la perspective des JO.
01:31:44 Je l'ai déjà dit sur ce plateau.
01:31:46 La grande différence, c'est que maintenant,
01:31:48 on a une crise mondiale
01:31:50 qui risque de permettre que ces projets
01:31:52 prennent corps.
01:31:54 Pourquoi ? Parce que l'attention de toute notre jeunesse
01:31:56 est attirée,
01:31:58 et on le voit à travers la folie
01:32:00 sur les réseaux sociaux,
01:32:02 et ce qui se dit lors des manifestations.
01:32:04 Et j'ajoute un mot qui est très important,
01:32:06 c'est que nous avons aussi un parti politique
01:32:08 qui est présent à l'Assemblée nationale,
01:32:10 qui représente une vingtaine de pourcents
01:32:12 des électeurs français, et qui cautionne tout ça.
01:32:14 Je parle de la France insoumise,
01:32:16 qui a un comportement irresponsable,
01:32:18 et qui un jour, j'espère, en rendra compte
01:32:20 - Louis de Ragnel, encore une question avant qu'on reparte à Confrance.
01:32:22 - On se pose toujours la question
01:32:24 est-ce que les français sont plutôt résignés
01:32:26 ou plutôt en colère ? On a l'impression qu'il y a une oscillation
01:32:28 entre les deux. Selon vous,
01:32:30 aujourd'hui, vous sentez comment le peuple français ?
01:32:32 - Moi, ceux que je rencontre, ils sont en colère.
01:32:34 Ceux que je rencontre, ils sont en colère,
01:32:36 et c'est très intéressant parce que je rencontre
01:32:38 beaucoup de gens qui, il y a quelques années, me disaient
01:32:40 "Ouais, mais toi, tu vas un peu fort, t'es excessif, etc."
01:32:42 Et aujourd'hui, ils sont d'accord avec le discours
01:32:44 que je tiens. Ça devient insupportable.
01:32:46 Et ils ont aussi compris que,
01:32:48 puisque quand on n'avance pas, on recule,
01:32:50 parce que ça veut dire que les autres avancent,
01:32:52 nous sommes en train de perdre du terrain.
01:32:54 Nous sommes en train de perdre du terrain.
01:32:56 Et si on ne se rend pas compte
01:32:58 de la catastrophe à laquelle nous sommes exposés,
01:33:00 si nous continuons à perdre du terrain,
01:33:02 alors un jour,
01:33:04 nous subirons des événements terribles.
01:33:06 Il faut arrêter de subir.
01:33:08 - Et il faut peut-être choisir
01:33:10 et agir. C'est ce que vous nous dites ce soir, Thibaud de Montbréal.
01:33:12 - Absolument.
01:33:14 - L'hommage à Confrance, à Tonorin, est en train de se terminer.
01:33:16 Hommage à Samuel Paty,
01:33:18 mort il y a trois ans, jour pour jour,
01:33:20 décapité par un terroriste tchétchène.
01:33:22 Il y a un dépôt de gerbe en ce moment.
01:33:24 Je ne sais pas si on a notre envoyé spécial,
01:33:26 Micael Dos Santos et Jean-Laurent Constigny.
01:33:28 Ce qui est terrible, évidemment,
01:33:30 c'est cette résonance sinistre entre
01:33:32 le professeur de français assassiné vendredi
01:33:34 et ce qui s'est passé à Arras, Thibaud de Montbréal,
01:33:36 avec le même profil.
01:33:38 - Avec le même profil. - Tchétchène radicalisé.
01:33:40 - Et puis je sais que vous en avez parlé sur votre antenne,
01:33:42 parce qu'on en parle depuis trois jours,
01:33:44 mais vous avez parlé de la personne qui a été expulsée en 2014
01:33:46 et qui est restée sur le territoire national.
01:33:48 On peut nous raconter ce qu'on veut,
01:33:50 de la part des gens qui étaient aux affaires en 2014.
01:33:52 - Ils sont responsables de ce qui s'est passé.
01:33:54 - Non, ils ne sont pas responsables de ce qui s'est passé vendredi.
01:33:56 Mais ils sont responsables,
01:33:58 de même que tous les prédécesseurs
01:34:00 et tous les successeurs l'ont été,
01:34:02 d'avoir cédé devant des associations gauchistes
01:34:04 qui, elles, sont irresponsables.
01:34:06 Certaines animées de bonnes intentions,
01:34:08 d'autres, aujourd'hui, je pense,
01:34:10 beaucoup plus malicieuses.
01:34:12 Mais le politique ne doit pas céder
01:34:14 devant quelques associations comme ça
01:34:16 qui vont faire la loi.
01:34:18 Mais je veux dire, on est où ?
01:34:20 On va céder parce que vous avez trois associations
01:34:22 qui viennent, et on va céder demain
01:34:24 parce que le comité Traoré,
01:34:26 ou je ne sais quelle association
01:34:28 regroupant des délinquants et des gens d'extrême-gauche
01:34:30 va venir nous dire ce qu'il faut faire ou pas faire.
01:34:32 Vous voyez, c'est ça dont je parlais tout à l'heure
01:34:34 en disant qu'il fallait arrêter de subir.
01:34:36 C'est que le moment venu, il va falloir
01:34:38 prendre des décisions qui seront plébiscitées,
01:34:40 plébiscitées par le peuple français,
01:34:42 quitte à ce que
01:34:44 certains journaux de gauche,
01:34:46 certaines personnalités très à gauche,
01:34:48 etc., soient dans la rue
01:34:50 et ne soient pas contentes. Il faudra résister
01:34:52 parce que nous le devons à notre peuple
01:34:54 qu'il faut protéger.
01:34:56 - Thibaud de Montbrillat était notre invité.
01:34:58 Merci beaucoup d'être venu ce soir dans "Punchline",
01:35:00 dans "CNews" et sur "Europe 1". Merci beaucoup, Louis de Ragnel.
01:35:02 Dans un instant, Hélène Zellany sur "Europe 1" pour l'information
01:35:04 et bien sûr, Christine Kelly qui vous attend pour "Face à l'info"
01:35:06 avec ses débatteurs. Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
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