Punchline (Émission du 11/12/2023)

  • l’année dernière
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 cette après-midi avec à la clé cette question. Les députés vont-ils pouvoir en débattre ou pas ?
00:00:05 Le vote d'une motion de rejet pourrait en effet contrarier les plans du gouvernement et en premier lieu de Gérald Darmanin
00:00:10 qui a pourfendu il y a quelques instants ceux qui refusent d'avoir ce débat.
00:00:14 On entendra le ministre de l'Intérieur et puis on se posera cette question.
00:00:17 Est-ce que pour vous il s'agit ou non d'un déni de démocratie ?
00:00:21 Voilà pour la première partie de Punchline.
00:00:22 On reviendra aussi sur l'insécurité.
00:00:24 La ministre de la Famille, Aurore Berger, propose de sanctionner les enfants de parents délinquants.
00:00:29 On verra comment.
00:00:30 Et puis on verra aussi ce qui s'est passé à Shell où deux mineurs à scooter ont perdu la vie lors d'un refus d'obtempérer.
00:00:35 Encore un refus d'obtempérer.
00:00:37 Enfin Israël qui poursuit ses opérations terrestres dans le centre de Gaza
00:00:40 et qui annonce la mort d'un centième soldat dans les combats.
00:00:42 On sera sur place dans un instant.
00:00:44 Voilà pour les grandes lignes de Punchline ce soir.
00:00:46 Tout de suite c'est le rappel des titres de l'actualité de 17h avec Simon Guillain.
00:00:49 Simon.
00:00:50 Dans une lettre adressée au patron de la diplomatie européenne,
00:00:56 la France, l'Italie et l'Allemagne réclament une nouvelle série de sanctions
00:00:59 contre l'organisation terroriste du Hamas.
00:01:01 Et dans le même temps, plusieurs pays européens veulent une trêve durable
00:01:04 pour mettre fin, je cite, au carnage dans la bande de Gaza.
00:01:08 En France, l'inquiétude des professeurs d'un lycée à Issou dans les Yvelines.
00:01:11 Après des menaces, ils ont exercé leur droit de retrait.
00:01:14 Jeudi dernier, une enseignante de français a été diffamée dans une classe de 6e
00:01:18 après avoir montré une œuvre représentant cinq femmes nues.
00:01:21 Ces derniers mois, plusieurs incidents ont eu lieu dans cet établissement scolaire.
00:01:25 Et puis un ouf de soulagement pour une touriste malaisienne.
00:01:28 Sa bague en diamant d'une valeur de 750 000 euros disparue au Ritz à Paris
00:01:32 a été retrouvée dans un sac d'aspirateur.
00:01:35 Vendredi, elle avait déposé plainte après la disparition de sa bague,
00:01:38 soupçonnant un employé de l'hôtel de lui avoir volé Laurence.
00:01:41 - Et puis écoutez, ça fait rêver.
00:01:42 Merci beaucoup, Simon Guillain, pour ce diamant gros comme le Ritz.
00:01:45 - On a interpellé l'aspirateur, c'est bon.
00:01:47 - C'est ça, Jean-Christophe Coully est là en pleine forme.
00:01:49 Vous allez bien, Jean-Christophe ?
00:01:50 - Ça va et vous ?
00:01:51 - Ravi de vous retrouver, secrétaire nationale, unité des UEP.
00:01:53 Je suis ravie de retrouver toute l'équipe de Punchline.
00:01:54 Louis de Ragnel, chef du service politique de repas, Rachel Khan, essayiste.
00:01:57 - Bonsoir, Laurence.
00:01:58 - François Pipponi, ancien député.
00:02:00 - Bonsoir, Laurence.
00:02:00 - Célia Barotte, du service police, justice et CNews.
00:02:02 Bonsoir.
00:02:03 Éric Revelle, journaliste, ancien directeur de l'ECI.
00:02:05 - Je regarde donc dans mon aspirateur en rentrant.
00:02:06 - Voilà.
00:02:07 Et vous n'avez pas mis votre petit truc en moumoute, là, en fourrure ?
00:02:10 Parce qu'hier, vous étiez super beau à l'antenne avec votre truc en peau.
00:02:13 - J'avais des réactions sur les réseaux sociaux.
00:02:14 C'est pour ça que je revenais de la chasse. Donc, j'ai dit non, pas du tout.
00:02:16 - J'espère que vous n'êtes pas chasseur.
00:02:17 - Non.
00:02:18 - Ça irait mal pour vous.
00:02:20 - Vous n'auriez plus à être chasseur.
00:02:22 - Quoi ?
00:02:22 - Oui, oui, oui.
00:02:22 - Vous avez tout de suite la décidence, Louis de Ragnel.
00:02:25 - Oui, mais ce n'est pas une question de décidence.
00:02:26 - Non, mais Éric, vous n'êtes pas chasseur non plus.
00:02:28 Voilà, c'est la réalité, on peut le dire.
00:02:30 J'espère que vous êtes passionné par les débats sur la loi immigration.
00:02:33 Je ne sais pas si les Français le sont, mais en tout cas,
00:02:34 le fait qu'on puisse ne pas en débattre, ça me paraît tout à fait surréaliste.
00:02:37 On va peut-être tout de suite rejoindre Élodie Bouchard,
00:02:39 qui se trouve sur place, avec Florian Pomme.
00:02:41 Bonsoir, Élodie et Florian.
00:02:43 Où est-ce qu'on en est ?
00:02:44 Des débats ?
00:02:45 À quel moment cette motion de rejet,
00:02:47 puisque il faut parler comme ça, sera étudiée ?
00:02:49 C'est-à-dire, à quel moment est-ce qu'on saura si les députés ont le droit ou pas
00:02:52 de débattre sur l'immigration ?
00:02:54 - Eh bien, Laurence, il va falloir encore attendre un petit peu,
00:02:58 entre 1h et 1h30.
00:02:59 En revanche, on commence à y voir plus clair sur la position
00:03:02 des Républicains et du Rassemblement national.
00:03:04 Vous le savez, c'est les deux groupes qui ont tenté de jouer le suspense
00:03:07 jusqu'au bout.
00:03:07 Du côté du Rassemblement national,
00:03:09 Julien Aoudoul était devant notre caméra il y a quelques minutes.
00:03:11 Ils expliquent et ils ne cessent de rappeler qu'ils veulent rejeter le texte.
00:03:14 En revanche, quand on demande s'ils vont voter la motion de rejet,
00:03:16 ils ne répondent pas.
00:03:17 Quand on lit entre les lignes, pourtant, ça semble assez clair.
00:03:20 Et puis, du côté du groupe Les Républicains,
00:03:21 ils viennent à l'instant de sortir de Réunion.
00:03:23 Une position commune s'est dégagée,
00:03:26 une position qui est en faveur du vote de la motion de rejet.
00:03:28 Alors, attention, parce que chez Les Républicains,
00:03:30 une vision commune et une position commune ne veut pas dire
00:03:32 que tout le groupe est d'accord.
00:03:34 Une petite minorité pourrait s'abstenir ou bien voter contre.
00:03:37 On voit que dans l'hémicycle, il y a environ une quarantaine
00:03:39 de députés Les Républicains,
00:03:40 alors qu'ils sont normalement un peu plus d'une soixantaine.
00:03:43 Au banc, Gérald De Darmanin, pour l'instant,
00:03:45 il écoute les différentes prises de parole.
00:03:47 Il écoute en ce moment d'ailleurs les raisons qui font que certains groupes
00:03:50 vont voter cette motion de rejet.
00:03:52 On attendait beaucoup de ministres au banc.
00:03:53 C'est ce qu'on nous disait ce matin.
00:03:55 En fait, Gérald De Darmanin est seul.
00:03:56 À ses côtés, la ministre de la Ville, qui est sous son autorité.
00:03:59 On voit quand même un gouvernement, évidemment,
00:04:01 qui doit retenir son souffle plus que quelques minutes avant d'attendre.
00:04:04 Et plus le temps passe, honnêtement,
00:04:06 plus ça semble compliqué pour le gouvernement.
00:04:08 Merci Elodie.
00:04:08 Je crois que Marine Le Pen va prendre la parole dans quelques instants
00:04:11 pour donner la position officielle, j'imagine, du RN.
00:04:13 François Bivoni, je vous ai vu beaucoup secouer la tête
00:04:16 pendant qu'Elodie parlait.
00:04:17 L'attitude des députés vous semble ubuesque, c'est ça ?
00:04:20 Non.
00:04:20 Pour le groupe Les Républicains,
00:04:22 moi, je peux comprendre qu'ils décident de voter cette motion de rejet.
00:04:24 Pourquoi ?
00:04:25 Ils ont parlé d'immigration au Sénat.
00:04:29 Ils ont expliqué leur position.
00:04:31 Et en votant pour cette motion, et si la motion est adoptée,
00:04:34 on revient au Sénat.
00:04:35 Donc ils ne font pas, entre guillemets,
00:04:36 plaisir à Gérald Darmanin pendant 15 jours
00:04:38 pour lui laisser la possibilité d'exprimer.
00:04:40 Ou même, mieux pour eux,
00:04:41 il peut y avoir une commission mixte paritaire,
00:04:43 7 sénateurs, 7 députés,
00:04:45 dans laquelle ils sont presque majoritaires,
00:04:47 pour à la fin avoir un texte qui correspond à ce qu'ils veulent.
00:04:49 Donc eux, ils ont eu leur débat.
00:04:51 Pour le RN, c'est un peu différent, parce qu'il n'a pas eu le débat.
00:04:54 Donc lui, il a peut-être intérêt, le RN, à ne pas voter cette motion.
00:04:58 Mais on voit bien que, visiblement, ça se complique.
00:05:00 Alors là, pour le coup, le RN ferait une faute politique, selon moi.
00:05:03 Mais pour les Républicains, ils ont exprimé leur position,
00:05:06 ils vont revenir à un texte dur,
00:05:08 et ils mettent en difficulté, en plus, pour faire un peu de politique,
00:05:10 un candidat potentiel contre eux en 2027.
00:05:14 - Bon, concrètement, quand même, moi,
00:05:15 je ne sais pas si ça passionne les Français, Éric Revelle.
00:05:17 Savoir si on vote une motion de Roger ou pas.
00:05:20 Il y a un problème qui s'appelle l'immigration.
00:05:21 Est-ce qu'ils sont capables de se mettre autour d'une table
00:05:23 pour en débattre ou pas ?
00:05:24 C'est ça, la question.
00:05:25 - D'abord, on sait que la première préoccupation des Français,
00:05:27 c'est plutôt le pouvoir d'achat.
00:05:28 Mais Gérard Larmanin, dans le discours qu'il a prononcé
00:05:31 tout à l'heure devant l'Assemblée nationale,
00:05:33 a rappelé quand même une chose importante,
00:05:34 c'est que les Français, il explique le divorce
00:05:37 entre la classe politique et les Français en disant
00:05:40 la classe politique n'aborde pas tous les sujets
00:05:42 qui intéressent les Français.
00:05:43 Et l'immigration, c'est un sujet qui intéresse les Français.
00:05:45 Donc, on peut admettre que, voilà, les procédures,
00:05:49 tout le monde va s'y prouver.
00:05:50 Mais la seule chose qui ne se trouve pas tellement chez les députés,
00:05:54 si, j'ai répondu, ils s'intéressent peut-être
00:05:57 davantage au pouvoir d'achat.
00:05:58 - Non, d'accord, mais est-ce que les Français ne se disent pas
00:06:01 que leur classe politique est complètement hors sol ?
00:06:03 Ils ont des débats et ils coupent les cheveux en quatre,
00:06:06 alors qu'eux, ils n'arrivent pas à boucler leur fin de mois.
00:06:07 - On voulait un vrai débat sur l'immigration
00:06:10 et on va s'enfermer dans des procédures à l'Assemblée nationale.
00:06:14 - Oui, de la paupolitique.
00:06:14 - Pardonnez-moi, ce que je ne comprends pas très bien...
00:06:15 - On aura un texte.
00:06:16 - Non, mais ce que je ne comprends pas très bien
00:06:17 chez les députés, quand même,
00:06:18 quelle que soit leur appartenance politique,
00:06:20 c'est qu'ils déposent 2600 amendements,
00:06:22 donc pour en débattre...
00:06:23 - Et en même temps, une motion de rejet.
00:06:24 Non, mais tout ça est ridicule.
00:06:25 - Bon, voilà, c'est quand même un peu curieux.
00:06:27 - Est-ce que, Rachel Kane,
00:06:28 vous voulez me dire quelque chose là-dessus ?
00:06:29 - Non, oui, parce que moi, c'est par rapport à la démocratie,
00:06:31 effectivement, on a le sentiment, là,
00:06:33 avec de la politique politicienne,
00:06:36 d'avoir des représentants, nos représentants,
00:06:38 qui ne veulent plus débattre ensemble sur ce texte.
00:06:40 Et je trouve ça affligeant.
00:06:42 - OK, d'accord.
00:06:42 - Sur un sujet aussi important.
00:06:44 Et par ailleurs, il nous faut une position,
00:06:46 une nouvelle position,
00:06:47 parce qu'il y a les élections européennes après
00:06:49 et parce qu'on sait très bien que l'immigration
00:06:51 divise au niveau des États.
00:06:52 - Et que ça, pour le coup,
00:06:53 ce sera un des enjeux des élections européennes.
00:06:55 - Exactement.
00:06:55 - On va juste...
00:06:56 Des élections européennes, pardon.
00:06:57 On va juste écouter Gérald Darmanin,
00:06:58 puis je vous passe la parole,
00:06:59 Louis de Reynald, ainsi que Jean-Christophe Couvy.
00:07:01 Écoutons d'abord les arguments développés
00:07:03 par le ministre de l'Intérieur.
00:07:04 - La France, mesdames et messieurs les députés,
00:07:08 ne peut pas être le seul pays d'Europe,
00:07:10 ne peut pas être le seul pays d'Europe
00:07:13 à ne pas vouloir débattre d'un sujet essentiel
00:07:15 de souveraineté, d'humanité et d'avenir.
00:07:19 Je suis sûr que l'Assemblée nationale,
00:07:21 comme dans tous les grands moments de son action,
00:07:24 aura conscience d'elle-même
00:07:27 et saura être fidèle à sa mission,
00:07:29 représenter notre peuple
00:07:31 et débattre de tous les sujets
00:07:33 pour le bien de l'intérêt général.
00:07:36 Qui a peur du débat ?
00:07:38 En tout cas, pas la majorité présidentielle.
00:07:42 Qui a peur du débat ?
00:07:43 Ceux qui vont dans une alliance contre nature
00:07:45 se mettre d'accord
00:07:47 pour que les Français ne voient pas les choses avancer
00:07:49 et pour désarmer nos policiers et nos gendarmes.
00:07:52 - Voilà, pour Gérald Darmanin,
00:07:53 ce serait un camouflet à Louis Dragnel.
00:07:55 Si la motion de rejet était adoptée,
00:07:57 donc on retourne au Sénat, c'est ça ?
00:07:59 - Ah oui, oui, absolument.
00:08:00 Enfin, on retourne au Sénat
00:08:02 ou alors il y a une commission mixte paritaire.
00:08:05 - Ou le gouvernement retire son texte.
00:08:07 - Ou il est dissous.
00:08:08 Il y a beaucoup de "ou".
00:08:10 Et "où" et "où" ?
00:08:11 - Gérald Darmanin joue très gros,
00:08:13 très très gros sur ce texte
00:08:14 parce que depuis la dernière élection présidentielle,
00:08:17 il explique à tous les autres membres du gouvernement
00:08:20 que lui est capable de réunir une majorité
00:08:23 beaucoup plus large que les autres,
00:08:24 notamment avec son ancienne famille politique,
00:08:27 les Républicains.
00:08:28 Et donc, voilà, c'est une espèce de crash test
00:08:30 extrêmement important
00:08:32 et surtout qui, dans son esprit,
00:08:34 peut lui permettre de s'en servir
00:08:36 comme un argument pour Matignon ensuite,
00:08:38 pour expliquer "moi, je suis capable de faire mieux
00:08:40 qu'Elisabeth Borne puisque j'ai des relais,
00:08:42 puisque on peut élargir notre majorité".
00:08:45 Et au-delà même du texte sur l'immigration,
00:08:48 s'il y a une motion de rejet
00:08:49 ou si le texte est retiré, comme vous l'évoquiez,
00:08:53 ça reste toujours une possibilité théorique.
00:08:55 Je pense que ça va changer beaucoup les prochains mois
00:08:58 pour le quinquennat d'Emmanuel Macron
00:08:59 parce que ça va montrer que si, sur ce texte-là,
00:09:03 la majorité n'est pas capable de faire venir
00:09:05 des voix des Républicains,
00:09:06 sur quel autre texte la majorité
00:09:08 est-elle capable de faire venir des voix des Républicains ?
00:09:10 Et il n'est pas impossible que du coup,
00:09:14 si Emmanuel Macron remanie son équipe en janvier
00:09:16 ou en février prochain,
00:09:18 il se dise en fait "à quoi bon essayer
00:09:20 d'aller chercher le BLR ?"
00:09:21 Je ne fais pas ça, ce n'est pas un plaidoyer
00:09:23 pour aller à gauche pour Emmanuel Macron.
00:09:27 Vous voulez qu'il y ait plus de ministres de gauche
00:09:28 au gouvernement ? Allez-y, Louis, continuez !
00:09:29 Mais je pense que ça fait vraiment partie de l'équation,
00:09:34 en tout cas dans l'esprit d'Emmanuel Macron,
00:09:36 et qui joue un jeu, et je termine simplement là-dessus.
00:09:38 Quand vous terminez, vous me faites plaisir.
00:09:40 Il y a un petit 3 et un petit 4.
00:09:42 Et que je trouve un tout petit peu étonnant.
00:09:44 Alors personne n'a vraiment remarqué cette phrase,
00:09:45 je pense, c'était hier soir,
00:09:47 Emmanuel Macron commémorait l'anniversaire
00:09:49 de la Déclaration universelle des droits de l'homme
00:09:51 et du citoyen, et il a rattaché,
00:09:53 il a martelé la tradition historique de l'asile en France,
00:09:57 il expliquait que c'était un droit fondamental,
00:09:59 que c'était extrêmement important.
00:10:00 Objectivement, Gérald Darmanin n'avait pas forcément besoin
00:10:04 d'un soutien aussi appuyé par le président
00:10:06 à la veille de son visite à l'intérieur.
00:10:08 Il a employé un mot qu'on n'avait pas entendu
00:10:09 depuis très longtemps, semble-t-il,
00:10:11 c'est le mot souveraineté.
00:10:12 En général, quand le chef de l'État parle de souveraineté,
00:10:14 il parle de souveraineté européenne.
00:10:15 Là, le ministre de l'Intérieur, il dit,
00:10:16 un État digne de ce nom doit avoir sa souveraineté
00:10:19 en matière d'immigration.
00:10:20 Sauf que, depuis des années, est en discussion à Bruxelles
00:10:25 un document qui s'appelle le pacte migration et asile,
00:10:28 qui donnera lieu à des directives européennes
00:10:30 que nous devrons transposer dans notre droit national.
00:10:33 Donc en réalité, on verra ce qui ressortira de ce pacte,
00:10:36 on nous dit que c'est pour bientôt.
00:10:37 Mais en réalité, la souveraineté française,
00:10:39 par rapport à ce que ce pacte migration et asile
00:10:41 va sans doute imposer à la France dans l'espace Schengen,
00:10:45 j'attends de voir quelle sera notre marge de manœuvre
00:10:48 en matière d'immigration.
00:10:49 - Moi, je vais dire, je suis proche de zéro et on se trompe pas.
00:10:51 - J'ai juste un petit accord.
00:10:52 - François Péponier.
00:10:53 - Si effectivement la motion est votée,
00:10:56 il n'y a pas de débat à l'Assemblée,
00:10:57 et si on revient dans une commission mixte paritaire,
00:10:59 7 députés, 7 sénateurs, à la fin, on sort avec un texte.
00:11:02 Gérald Darmanin pourra dire, moi, j'ai obtenu un accord
00:11:05 avec les Républicains du Sénat
00:11:07 pour avoir un texte consensuel.
00:11:09 Il est voté.
00:11:11 Dans 15 jours, il peut dire,
00:11:12 alors ce sera un texte très dur,
00:11:14 mais j'ai fait voter un texte
00:11:15 et s'il n'y a pas de débat aujourd'hui,
00:11:16 ce sera la faute du Rassemblement national.
00:11:18 Donc il pourra dire, et en plus,
00:11:19 c'est Marine Le Pen qui a refusé le débat.
00:11:21 Moi, j'ai ma majorité,
00:11:23 Le Pen n'a pas voulu et je sors.
00:11:24 Et en plus, il sort avec un texte dur
00:11:26 qui, je pense, lui convient plus
00:11:28 qu'un texte où il fallait...
00:11:30 - Pour l'instant, elle n'a pas encore parlé.
00:11:31 - Non, elle n'a pas parlé.
00:11:31 - Ne préjugeons pas de la position du RN.
00:11:33 Un petit mot, Jean-Christophe.
00:11:34 - Oui, en discutant un petit peu aussi,
00:11:36 on prend la... Nous, on prend en policier,
00:11:37 on prend la pression aussi des citoyens
00:11:39 et on prend la tension un peu,
00:11:40 on a une tension maître un peu.
00:11:42 Et on se dit en fait que nos représentants
00:11:43 ne nous représentent plus
00:11:44 et représentent leurs propres intérêts,
00:11:46 notamment les intérêts politiques, de calcul.
00:11:49 On voit bien le jeu qu'il y a eu avec le Sénat
00:11:50 où la loi était chargée, amendée.
00:11:53 Pouf, ça repasse dans une commission
00:11:55 où là, on sort la machine à troncher de l'art.
00:11:58 On allège tout.
00:11:59 Et en fait, pour arriver à un texte
00:12:00 qui n'a plus rien à voir avec ce qu'il y avait au Sénat,
00:12:02 donc du coup, c'est des jeux.
00:12:03 Et effectivement, les Français sont fatigués de ça.
00:12:06 Ils sont fatigués parce qu'en fait,
00:12:07 ils ont des attentes.
00:12:08 Et on voit toute la distance qu'il y a
00:12:10 entre les attentes des citoyens
00:12:11 et ce qu'il y a en haut justement à l'État.
00:12:14 Est-ce que l'État est capable de nous proposer ?
00:12:15 - C'est très juste ce que vous dites
00:12:16 parce qu'en fait, globalement,
00:12:17 on voit bien dans les débats
00:12:18 et dans les enjeux qui sont présentés par les députés,
00:12:21 globalement, le fond du sujet,
00:12:22 aujourd'hui, les importe assez peu.
00:12:24 On voit bien les Républicains,
00:12:26 ce qu'ils veulent, c'est un peu se venger
00:12:28 de Gérald Darmanin,
00:12:28 qu'ils considèrent comme un traître.
00:12:30 Le gouvernement veut montrer
00:12:31 qu'il est capable de parler à la droite
00:12:32 tout en ménageant sa gauche
00:12:34 avec la mesure sur la régularisation
00:12:36 des métiers en tension.
00:12:37 Et le RN, de son côté, se sert de ce texte,
00:12:40 ou je pense va se servir de ce texte.
00:12:42 Et c'est juste mon intuition,
00:12:44 je n'ai pas d'informations particulières.
00:12:45 Je pense que le RN,
00:12:46 et je rejoins ce que disait François Pipponi,
00:12:48 a intérêt à ne pas voter cette motion de rejet
00:12:51 pour montrer qu'eux, ils sont responsables,
00:12:54 qu'eux donnent leur chance aux discussions
00:12:57 sur le projet de loi de migration
00:12:58 et pour à la fin refuser de le voter.
00:13:00 Alors je sais que c'est un peu de la tambouille,
00:13:01 mais chacun...
00:13:02 - Un tout petit peu, Louis,
00:13:03 mais vraiment, vous me laissez de la bouche.
00:13:05 - Mais attendez, chère Laurence,
00:13:06 on parle de motion de rejet.
00:13:07 - C'est la Constitution.
00:13:08 - Le règlement de la Constitution.
00:13:09 - On parle de discussion préalable,
00:13:10 de faits, faits techniques.
00:13:11 - J'entends tout ce que vous dites.
00:13:12 - Mais chaque groupe politique
00:13:13 a un intérêt qui dépasse...
00:13:14 - Vous n'êtes pas dans le concret
00:13:15 de l'avis des Français.
00:13:16 - Mais chaque groupe politique...
00:13:17 - Vous n'êtes pas dans la réelle.
00:13:18 - Je suis d'accord avec vous.
00:13:19 Mais chaque groupe politique
00:13:20 a un intérêt politique
00:13:21 qui dépasse l'enjeu du texte.
00:13:22 - Mais ils ont tous des intérêts
00:13:23 et ils n'ont peut-être pas
00:13:24 l'intérêt de la France.
00:13:25 Il faudrait juste...
00:13:26 Je vois que Gérald Darmanin
00:13:27 qui parle en direct,
00:13:28 il doit répondre aux intervenants
00:13:30 qui se succèdent à la tribune.
00:13:31 On va écouter...
00:13:32 On verra la position du RN dans un instant,
00:13:34 mais j'aimerais qu'on voit concrètement
00:13:35 ce qui se passe dans une petite ville
00:13:36 qui s'appelle Briançon.
00:13:37 Donc 12 000 habitants,
00:13:38 situation compliquée
00:13:39 parce qu'elle se trouve sur la route des migrants.
00:13:41 Explication de Tony Pitaro, Audrey Bertheau.
00:13:43 - Habitants inquiets, squatteurs,
00:13:47 policiers débordés.
00:13:49 A Briançon, commune des Hautes-Alpes,
00:13:51 l'augmentation du nombre de migrants
00:13:52 qui passent la frontière
00:13:53 crée de plus en plus de tensions.
00:13:55 En quelques années, leur nombre a explosé.
00:13:58 Le maire de la commune déplore la situation.
00:14:00 - En 2015, deux ans avant le premier pic
00:14:03 de crise migratoire,
00:14:05 on hébergait 25 mineurs,
00:14:07 nom de récompagné au département.
00:14:09 Aujourd'hui, à la fin du mois dernier,
00:14:11 on est à peu près 1380.
00:14:13 C'est 5000% d'augmentation.
00:14:15 On a eu successivement plusieurs refuges
00:14:18 associatifs dans notre ville.
00:14:19 Ça crée des cohabitations qui sont difficiles.
00:14:22 Selon la police aux frontières,
00:14:23 depuis le début de l'année,
00:14:24 4600 majeurs et 1200 mineurs ont été contrôlés
00:14:28 et seulement 48 ont été arrêtés.
00:14:31 Les habitants sont également inquiets de cette situation.
00:14:34 Un squat a été installé juste à côté d'une école primaire.
00:14:37 - Imaginez la situation du maire que je suis.
00:14:38 On a une école primaire dans laquelle il y a des enfants.
00:14:41 Un squat à côté qui, du jour au lendemain,
00:14:44 s'est décrété l'envie d'accueillir des étrangers
00:14:47 en situation irrégulière.
00:14:49 Le propriétaire privé du bâtiment qui,
00:14:51 en l'occurrence, saisit la justice,
00:14:53 qui ordonne l'expulsion,
00:14:55 mais qui l'a soumise à la traite hivernale.
00:14:57 Le maire de Briançon, en lien avec le préfet
00:14:59 et le ministre de l'Intérieur,
00:15:00 espère trouver rapidement une voie judiciaire
00:15:03 pour l'évacuation de ce squat.
00:15:06 - C'est ça la réalité, 5000% d'augmentation ?
00:15:08 - Oui, mais en fait, la réalité, elle est là.
00:15:11 Les gens la vivent au quotidien.
00:15:12 Alors, ce n'est pas pour monter les uns contre les autres.
00:15:14 C'est juste, à un moment donné, c'est comment on fait pour vivre.
00:15:16 Et on voit bien que les personnes qui ont acheté des maisons,
00:15:18 qui vivent tranquillement,
00:15:19 voient un afflux d'autres personnes
00:15:21 qui n'ont pas du tout la même façon de vivre.
00:15:24 Et à un moment donné, on voit à l'Assemblée nationale et au Sénat,
00:15:28 des passes d'armes ubuesques
00:15:30 qui ne sont vraiment pas en rapport avec ce que les gens vivent.
00:15:33 Et donc, nous, policiers, on est toujours au milieu de tout ça.
00:15:35 Et nous, les gens, ils nous le disent.
00:15:36 Ils nous disent "mais aidez-nous, faites quelque chose,
00:15:38 pourquoi on ne fait rien, etc."
00:15:39 C'est nous qui prenons la pression.
00:15:41 Ce n'est pas au Bistro de l'Assemblée nationale, je vous rassure.
00:15:44 Nous, on prend la pression sur le bitume,
00:15:47 avec les gens qui n'en peuvent plus, qui craquent.
00:15:49 Et il y a des endroits, effectivement, où on craque.
00:15:51 Et qu'est-ce qu'on leur répond ?
00:15:53 "Allez voir le législateur."
00:15:54 Et le législateur, il fait quoi ?
00:15:55 Il joue à la belote, il se prend la bille, il se fait avancer d'un pas.
00:15:58 Voilà, c'est vraiment pénible.
00:16:00 - Vous avez raison.
00:16:00 Un dernier mot là-dessus, puis j'aimerais écouter Célia Barraud.
00:16:02 - Parce qu'en fait, c'est un sujet qui, globalement,
00:16:04 aujourd'hui, concerne énormément de villes.
00:16:06 Pourquoi ?
00:16:07 Parce que depuis maintenant plusieurs mois,
00:16:08 il y a une stratégie qui est mise en place à la demande de l'Elysée,
00:16:11 et donc qui est mise en place par le ministère de l'Intérieur,
00:16:13 qui consiste à répartir les migrants qui arrivent régulièrement à Paris,
00:16:17 pour diluer le phénomène, pour que ça se soit moins visible à Paris,
00:16:21 notamment dans la perspective des Jeux olympiques.
00:16:23 Et donc, vous avez des communes qui n'ont rien demandé à personne,
00:16:25 qui sont sommées d'accepter les conséquences politiques
00:16:28 de décisions qui sont prises à Paris.
00:16:30 Donc, c'est des gens, des élus,
00:16:32 qui n'ont rien à voir avec ces questions-là.
00:16:33 Et on leur dit "Bon, après-demain, vous allez accueillir
00:16:35 60 mineurs non accompagnés,
00:16:38 savoir comment, quelle prise en charge ?"
00:16:40 À chaque fois, c'est à la charge des départements de s'occuper de ça,
00:16:43 et c'est extrêmement compliqué.
00:16:44 Il faut quand même savoir, en France,
00:16:45 il y a un peu plus de 60 000 mineurs non accompagnés,
00:16:49 et le coût de prise en charge d'un mineur non accompagné,
00:16:52 c'est 50 000 euros par an.
00:16:54 Et ça aussi, c'est un sujet qui exaspère beaucoup de Français,
00:16:57 parce que qui gagne en France 50 000 euros par an ?
00:16:59 Et c'est vrai que les gens se disent "Mais attendez, moi je travaille dur,
00:17:02 je gagne 25, 30, 35 000 euros par an,
00:17:05 et l'État ne me donne rien, je paye des impôts tous les mois,
00:17:07 je paye régulièrement."
00:17:08 Et de l'autre côté, il y a des gens qui viennent,
00:17:10 qui refusent de se soumettre à des tests osseux,
00:17:12 on ne sait même pas, on n'a pas la certitude qu'ils sont réellement mineurs,
00:17:15 et ça coûte 50 000 euros par an et par personne,
00:17:19 donc c'est quand même une somme exorbitante.
00:17:21 Ils ne demandent pas forcément l'asile,
00:17:22 parce qu'en fait, ils ont aussi bien réagi.
00:17:23 Ils veulent aller vers l'Angleterre ou...
00:17:25 Le problème, c'est qu'ils sont...
00:17:26 Oui, oui, non mais on ne peut rien faire,
00:17:27 parce qu'ils sont inexpulsables.
00:17:28 On a un flou qui arrive, il faut le dire,
00:17:30 enfin je veux dire, les gens le voient,
00:17:31 on ne peut pas cacher ça, ce n'est pas possible.
00:17:33 Et donc le problème, c'est que ça coûte,
00:17:34 mais en même temps, c'est qu'est-ce qu'on fait de ces personnes-là ?
00:17:36 Et même nous, policiers, je vous le dis encore une fois,
00:17:38 on les voit dans la misère, ils sont en échec.
00:17:40 Et comment on fait pour justement raccompagner dignement
00:17:42 toutes ces personnes ? Il faut qu'on le fasse.
00:17:44 Vous ne pouvez même pas le faire, parce qu'ils sont mineurs.
00:17:45 Non, mais je ne parle pas que des mineurs.
00:17:47 Pas les mineurs, oui, oui.
00:17:47 Voilà, l'immigration clandestine, c'est Figaro qui avait fait,
00:17:50 ça coûte, ça coûte, ça ne rapporte pas,
00:17:52 ça coûte 40 milliards d'euros à la communauté en 2022
00:17:57 et contre 17 milliards d'euros en 2012.
00:17:59 Donc, on voit que ça explose.
00:18:00 Et donc, il faut effectivement prendre les choses en main
00:18:03 et faire quelque chose dans l'humanisme, bien sûr, qui s'impose.
00:18:06 Alors, Célia Balrotte est avec nous du service Police Justice de CNews.
00:18:09 Célia, vous avez travaillé avec tout le service Police Justice sur les chiffres.
00:18:13 C'est-à-dire, vous avez fait, on parle parfois de lien entre délinquance et immigration.
00:18:17 Vous, vous avez travaillé, vous avez enquêté,
00:18:19 vous avez collecté des chiffres, des données.
00:18:21 Alors, vous allez nous présenter une synthèse pour que l'on puisse tous voir
00:18:25 s'il y a un lien ou pas entre délinquance et immigration. Allez-y.
00:18:27 Effectivement, Laurence, on a comparé les chiffres de plusieurs infractions
00:18:32 et selon le service statistique ministériel de la Sécurité intérieure,
00:18:36 la part des mises en cause étrangères est surtout importante
00:18:39 pour les vols avec ou sans violence ou encore pour les cambriolages.
00:18:42 Alors, on va s'appuyer sur les chiffres de l'année 2022.
00:18:45 Concernant les vols sans violence, sur les près de 65 000 mis en cause,
00:18:49 33% sont étrangers, dont 25% mineurs.
00:18:53 Ils sont pour une grande partie d'entre eux africains.
00:18:56 Plus de 30% aussi des mises en cause sont de nationalités étrangères
00:18:59 pour les vols violents sans armes, dont 36% d'entre eux sont mineurs.
00:19:03 Autre pourcentage important à retenir cette fois, du côté des cambriolages,
00:19:08 41% des mises en cause sont étrangers.
00:19:11 Un constat qui est bien plus différent concernant les violences physiques,
00:19:15 puisque la part des mises en cause étrangères est plus faible par rapport aux vols,
00:19:20 sont étrangers 17% des auteurs présumés de violences conjugales,
00:19:24 13% de violences sexuelles ou encore 18% d'homicides.
00:19:27 De faibles pourcentages également pour l'usage et le trafic de stupéfiants,
00:19:31 mais qui augmente depuis les six dernières années,
00:19:34 +4,2 points pour l'usage et +7 points pour le trafic.
00:19:38 Alors, tous ces chiffres que je vous ai énoncés correspondent aux mises en cause.
00:19:42 Et ça veut dire que ces personnes, on ne sait toujours pas si au final,
00:19:45 elles ont été condamnées.
00:19:47 Mais ce que l'on sait, c'est qu'au 1er janvier 2022,
00:19:49 18 769 personnes sur plus de 80 000 personnes écrouées
00:19:54 étaient de nationalité étrangère et 25% des personnes étrangères
00:19:58 étaient placées en détention, une part en constante augmentation depuis 2015.
00:20:02 Merci, Célia Barone.
00:20:04 Ça, ce sont les chiffres, c'est précis, il n'y a pas lieu à polémique.
00:20:07 Et puis c'est des mises en cause, donc c'est ceux qu'on a interpellés.
00:20:09 Oui, ce n'est pas les condamnations.
00:20:11 Donc imaginez un petit peu, vu qu'on n'interpelle pas tout le monde,
00:20:14 malheureusement, mais imaginez un peu aussi les chiffres qui peuvent augmenter.
00:20:18 Évidemment, ce que ça veut dire, Rachel Cade,
00:20:21 c'est qu'il y a un problème d'assimilation, d'intégration.
00:20:25 Évidemment, à l'évidence, le flux est tellement important
00:20:28 qu'on n'arrive absolument plus à intégrer.
00:20:31 À les accueillir de manière intégrale, c'est-à-dire que les accueillir de manière humaniste.
00:20:35 Mais aussi, il y a un problème avec la règle de droit,
00:20:37 avec la règle du droit, de l'état de droit et de l'état du droit.
00:20:43 Et en réalité, c'est ça.
00:20:46 Après, selon nos sensibilités, ça peut faire mal au cœur.
00:20:49 C'est vrai que moi, je viens de mon papa d'Afrique
00:20:52 et quand je vois tant de pourcents, 23% africains, ça fait mal au cœur.
00:20:56 Mais ce sont les faits.
00:20:57 Et il ne faut pas avoir, sur cette question-là, être intransigeant sur la règle de droit.
00:21:06 Et effectivement, un problème d'intégration, voire d'assimilation, en fait.
00:21:11 Parce qu'on a changé de génération.
00:21:13 Les jeunes aujourd'hui, avec ce bouleversement du monde,
00:21:17 avec cette haine de l'Occident, avec la religion en plus, différentes problématiques,
00:21:22 évidemment la pauvreté, eh bien le rapport au droit se distend.
00:21:26 Alors en fait, accueillir la migration, oui, mais il faut supporter cet accueil
00:21:34 et faire en sorte que ces personnes soient bien accueillies
00:21:36 et surtout, leur transmettre notre droit.
00:21:39 Évidemment, refaire un peu France, comme on l'évoquait avec Eric Revelle.
00:21:43 Oui, moi je découvre avec stupéfaction ces chiffres quand même,
00:21:45 parce qu'ils sont extrêmement parlants.
00:21:49 Évidemment, la réponse doit être politique,
00:21:51 parce que si on n'arrive pas à endiguer l'immigration, notamment illégale,
00:21:57 vous le disiez tout à l'heure, ces chiffres vont continuer de croître fortement.
00:22:00 C'est que pour l'année 2022.
00:22:02 C'est que pour l'année 2022.
00:22:03 Donc vous voyez, on est devant quand même un sujet général pour la société française,
00:22:07 qu'on soit de droite, de gauche, ce qu'on veut.
00:22:10 C'est un sujet qu'on ne peut pas planquer sous le tapis.
00:22:13 Mais c'est ce que vous, on est en train d'essayer de faire.
00:22:14 Exactement, exactement.
00:22:16 Ils sont en train de déscamoter le débat.
00:22:17 Et vous voyez, j'ai trouvé très intéressant le reportage tout à l'heure,
00:22:20 parce que vous avez raison, Laurence, ça, c'est très concret.
00:22:22 Parce que vous voyez, on peut regarder ça d'un peu loin
00:22:25 quand on est dans une région ou dans une autre.
00:22:28 Mais quand vous êtes dans un village où du jour au lendemain,
00:22:30 on vous impose des gens qui n'ont pas la même histoire,
00:22:33 les mêmes envies culturelles, la même façon de vivre,
00:22:36 ça devient un sujet entêtant.
00:22:38 Et on peut le comprendre.
00:22:39 Et on peut le comprendre, au-delà de l'humanisme dont on peut faire preuve.
00:22:43 Donc si les politiques pensent ou si Emmanuel Macron pense
00:22:45 qu'en saupoudrant de cette manière-là, tout va rentrer dans l'ordre,
00:22:48 moi, je ne pense pas du tout.
00:22:50 Je pense qu'on va vers une tension, voire une explosion possible.
00:22:55 Parce que les gens sont dans une misère sociale aussi.
00:22:58 Lesquels ?
00:22:59 Les Français qui vivent depuis longtemps dans ces endroits.
00:23:03 Ils sont dans une misère, ils sont souvent abandonnés.
00:23:06 Il n'y a souvent plus de services publics en province.
00:23:08 Donc qu'est-ce que vous allez dire à des gens comme ça ?
00:23:11 Prenez votre mal en patience, accueillez-les les bras ouverts.
00:23:14 C'est très compliqué.
00:23:15 Un dernier mot là-dessus, Louis ?
00:23:16 Non, mais du coup, je pense qu'à la lumière de ça,
00:23:18 il faut réfléchir aussi à ce qui induise les conséquences des métiers en tension.
00:23:23 En fait, en France, ce qui est assez impressionnant,
00:23:26 c'est qu'on se dit spontanément, il y a des métiers en tension,
00:23:29 donc immédiatement, il faut recourir à l'immigration.
00:23:31 Sauf qu'en fait...
00:23:32 Rappelez-moi le nombre de chômeurs dans notre pays.
00:23:34 Alors, je ne connais pas le chiffre exact.
00:23:35 5,1 millions.
00:23:36 Alors qu'en fait, à aucun moment, il y a des politiques qui se disent
00:23:40 qu'on peut trouver des solutions par nous-mêmes.
00:23:43 Il y a plusieurs options.
00:23:44 Il y a un, revaloriser le travail manuel.
00:23:47 Deuxièmement, effectivement, vous avez cité le nombre de...
00:23:51 Oui, mais c'est structurel.
00:23:53 Mais on est dans la NASS.
00:23:54 François Bébouni, il y a des gens.
00:23:56 Et politique familiale.
00:23:57 Il y a des gens, on est d'accord.
00:23:59 Non, mais ce constat, on l'a fait depuis longtemps.
00:24:02 Et on voit bien que les politiques, je fais partie,
00:24:04 n'arrivent pas à trouver des solutions.
00:24:06 Et quand je dis qu'on est dans la NASS,
00:24:07 c'est que même si une loi est votée à l'Assemblée et au Sénat,
00:24:12 entre le moment où elle sera votée
00:24:13 et le moment où elle commencera à avoir une certaine efficacité,
00:24:15 c'est quelques années.
00:24:16 Parce qu'il faut changer complètement la politique.
00:24:18 Aucun moment, personne n'a posé dans le débat public
00:24:20 la question de mettre en place une vraie politique familiale.
00:24:22 Non, mais c'est comme...
00:24:23 Ou une vraie politique d'immigration.
00:24:25 Assumée comme telle.
00:24:26 Mais pourquoi est-ce qu'on se dit par principe
00:24:28 qu'on ne peut pas arriver par nous-mêmes
00:24:29 à générer les ressources dont on a besoin pour notre propre pays ?
00:24:33 Et en fait, moi, je vois bien,
00:24:34 il y a un certain nombre de métiers qu'on dit en tension,
00:24:37 pour lesquels les Français...
00:24:38 Par exemple, hôtellerie, restauration,
00:24:39 tous les métiers difficiles !
00:24:41 Je vous donne un exemple.
00:24:42 Il faut le dire aussi, non mais soyons honnêtes.
00:24:43 On est entièrement d'accord.
00:24:44 Les métiers difficiles !
00:24:45 Mais complètement dévalorisés.
00:24:46 On n'y pense pas le faire, aussi.
00:24:47 Absolument.
00:24:48 Mais regardez, l'effet du Covid sur l'hôtellerie et restauration.
00:24:50 Avant le Covid, il y avait, oui, des tensions l'été
00:24:52 pour l'hôtellerie et restauration,
00:24:53 mais globalement, ils arrivaient à trouver des solutions.
00:24:56 Et après le Covid, tout d'un coup, on a un besoin de 300 000 personnes.
00:24:59 Pourquoi ? Parce que pendant le Covid,
00:25:00 il y a beaucoup de gens qui travaillaient dans l'hôtellerie et restauration
00:25:02 qui se sont dit "bon ben, grâce au quoi qu'il en coûte,
00:25:04 je vois aussi que d'autres ont une vie très confortable".
00:25:07 Ils ne veulent pas retrouver ces métiers-là.
00:25:09 Donc, subitement, on a un besoin de 300...
00:25:12 Pourtant, la profession a fait des efforts.
00:25:13 Mais vous avez entièrement raison.
00:25:15 Mais en fait, progressivement,
00:25:17 si plus personne ne veut faire de métier difficile,
00:25:20 eh bien, on va considérer tous ces métiers-là.
00:25:22 Les métiers manuels, vous avez dit.
00:25:23 Absolument.
00:25:24 Pareil, Gabriel Attal s'y est attelé,
00:25:25 mais il va falloir un petit peu de temps avant que ça...
00:25:26 Absolument.
00:25:27 En fait, on ne les choisit pas.
00:25:28 C'est-à-dire que quand vous embauchez quelqu'un,
00:25:30 vous passez un entretien.
00:25:31 C'est normal, vous savez qui vous embauchez.
00:25:33 Là, en fait, il y a quelqu'un qui va arriver chez vous
00:25:35 et qui va s'imposer et vous dit "bon, j'ai quand même le gardé".
00:25:38 Mais en fait, il faut inverser.
00:25:39 Ce n'est pas honteux.
00:25:40 Et si vous voulez lutter contre le racisme,
00:25:42 il faut juste, justement, faire ça.
00:25:44 C'est-à-dire, imposer la loi.
00:25:46 C'est le cadre de la loi et respecter la loi.
00:25:48 Point.
00:25:49 Et là, vous verrez que les gens vont arrêter de se comparer,
00:25:50 de regarder que lui a plus de droits que moi, etc.
00:25:52 On fait respecter la loi, le racisme, parce qu'il y a du racisme.
00:25:55 Parce que forcément, quand on voit autour de nous,
00:25:57 tout le monde, il y a des gens qui ne sont pas foncièrement racistes autour d'eux,
00:26:00 mais qui font toujours des réflexions, etc.
00:26:02 Mais appliquons la loi et vous verrez, le racisme de lui-même baissera
00:26:05 et choisissons effectivement les personnes avec qui on doit travailler.
00:26:08 Il y a un vrai sujet sur le racisme, notamment, parce que le ministre de l'Intérieur
00:26:11 a évoqué hier la question du racisme anti-blanc, ce matin, je crois.
00:26:15 On va l'écouter.
00:26:17 Ce matin, il a été interrogé par Sonia Mabrouk
00:26:21 dans l'interview commune de CNews et Europe 1.
00:26:23 Il a estimé qu'il existait un racisme contre les Blancs.
00:26:27 Il partage ainsi l'avis de l'ancien Premier ministre, Edouard Philippe.
00:26:30 Écoutons-le.
00:26:31 Moi, j'ai toujours pensé qu'il y avait du racisme et qu'il touchait tout le monde.
00:26:34 Il touche les Arabes, il touche les Noirs, il touche les Juifs,
00:26:37 il touche la communauté asiatique et il touche évidemment les Blancs.
00:26:40 Bien évidemment, le racisme, par nature, c'est la peur de l'altérité,
00:26:43 c'est le refus de l'altérité et c'est la haine de l'altérité.
00:26:45 Donc, évidemment qu'il y en a un contre les personnes de couleur blanche.
00:26:48 Personne ne dit le contraire. J'ai été élu pendant 15 ans.
00:26:51 Personne ne dit le contraire ?
00:26:52 J'espère bien.
00:26:53 Une grande partie de la gauche ?
00:26:54 Je ne sais pas.
00:26:55 Beaucoup disent le contraire.
00:26:56 Ils sont dans le déni.
00:26:57 Alors, voilà, moi, j'ai été élu local pendant très longtemps.
00:26:59 J'ai vu des choses comme maire, du racisme qui touchait les Maghrébins,
00:27:03 qui touchait les Noirs et qui touchait bien évidemment aussi les Blancs.
00:27:06 Et ne pas le dire, ce n'est pas dire la vérité.
00:27:08 Le ministre de l'Intérieur, sur tous les fronts, Eric Revelle,
00:27:10 il y a un racisme.
00:27:11 Il y a des racismes en France, mais il y a un racisme en France.
00:27:13 Oui, il y a des actes très précis.
00:27:15 Vous avez des témoignages.
00:27:16 Alors, certains vous diront, le racisme noir, il est institutionnel.
00:27:19 Le blanc, il est plus individuel.
00:27:20 Mais pardonnez-moi, au bout d'un moment, quand une minorité de gens témoigne,
00:27:24 on peut se poser la question.
00:27:26 Or, ce racisme-là, il a toujours été mis de côté.
00:27:28 Pour des raisons idéologiques ?
00:27:30 Oui, mais je vais pousser le bouchon un tout petit peu plus loin
00:27:32 pour mettre ça sur la table de notre débat.
00:27:34 C'est que quand la ministre de la Culture dit
00:27:37 « je vais recruter des gens aussi sur la couleur de leur peau »,
00:27:40 bon, alors on peut se dire, il n'y a pas suffisamment de Noirs
00:27:43 et de minorités ethniques dans des postes culturels.
00:27:45 Mais c'est extrêmement dangereux comme façon de voir les choses.
00:27:48 Parce que là, c'est une façon sans doute d'écarter des Blancs à compétence égale.
00:27:52 Puis j'ajoute, mais imaginez que, parce que dans certains sports,
00:27:58 là on parle de culture, mais parlons de sport,
00:28:00 imaginez qu'on dise à Didier Deschamps, maintenant il faut recruter des gens
00:28:04 aussi sur la couleur de leur peau, mais pas que les meilleurs,
00:28:07 c'est-à-dire les Noirs en équipe de France.
00:28:10 Mais oui, mais c'est un sujet...
00:28:11 C'est un sujet parallèle entre les deux.
00:28:13 Et bien si, mais si, parce que si vous faites une ségrégation
00:28:17 sur les postes à pourvoir dans le milieu de la culture,
00:28:20 pourquoi est-ce que vous ne le feriez pas ailleurs ?
00:28:22 Par exemple, il y a du sport, il y a d'autres secteurs
00:28:25 dans lesquels on pourrait se poser la question.
00:28:27 Moi je trouve que la ministre de la Culture a mis le doigt sur un sujet extrêmement dangereux.
00:28:32 On peut dire que c'est un sujet d'inclusion des minorités,
00:28:34 mais ça peut donner lieu à des débats terribles.
00:28:36 Alors, ce que je vous propose, parce que je pense que tout le monde
00:28:38 peut en prendre la parole sur ce sujet important,
00:28:39 on fait juste la pause maintenant, rapidement,
00:28:41 et puis on reprend le débat dans un instant, dans Punchline.
00:28:43 A tout de suite.
00:28:44 17h30, en se retrouvant en direct dans Punchline sur CNews.
00:28:50 D'abord, le rappel des titres de l'actualité avec Simon Guillain.
00:28:52 Simon.
00:28:53 L'inquiétude avec le retour d'importantes précipitations sur le territoire.
00:28:59 Météo France a placé 9 départements en vigilance orange pour crues inondations.
00:29:03 Vous le voyez sur la carte, 6 départements du Sud-Ouest sont concernés,
00:29:06 ainsi que 3 départements du Sud-Est.
00:29:08 Dans les Alpes, les précipitations pourraient atteindre un niveau proche
00:29:11 de celles habituellement observées en un mois.
00:29:14 Les chauffeurs de taxi, mobilisés contre le covoiturage pour aller chez le médecin.
00:29:18 Cette nouvelle loi impose donc le regroupement de plusieurs patients
00:29:21 lors des transports médicaux.
00:29:22 Selon l'exécutif, ce type de covoiturage a permis de réduire de 34 millions d'euros
00:29:26 les dépenses de l'assurance maladie sur l'année 2022.
00:29:29 Et puis, après 10 ans de déploiement au Mali,
00:29:32 la mission de l'ONU a officiellement pris fin.
00:29:34 Dans ce pays au proie au djihadisme et à une crise profonde.
00:29:37 Cette mission a fait l'objet de vives critiques de la part d'une partie des Maliens.
00:29:40 Certains dénonçaient son incapacité à gérer la crise d'orange.
00:29:43 Merci beaucoup Simon Guilain pour ce rappel d'études de l'actualité.
00:29:46 On reprend notre débat où on l'a laissé il y a quelques instants dans Punchline.
00:29:49 On évoquait la question du racisme.
00:29:51 Gérald Darmanin ce matin a évoqué la question du racisme contre les Blancs.
00:29:55 Et j'ajoute aussi au débat les déclarations d'Edouard Philippe hier dans le JDD.
00:29:59 Bien sûr, il y a du racisme en France.
00:30:01 Et il est bien possible qu'il y ait une forme nouvelle de racisme anti-Blanc.
00:30:04 Comme il y a une forme ancienne de racisme anti-Noir, anti-Arabe ou anti-Juif.
00:30:08 Rachel Kahn, qu'est-ce que vous pensez des échanges qu'on a eus,
00:30:10 notamment sur cette question du racisme anti-Blanc ?
00:30:13 Déjà, qu'est-ce qu'un Blanc ?
00:30:15 Comment on le définit ?
00:30:17 Est-ce que les Juifs sont Blancs ?
00:30:19 Et puis alors après, qu'est-ce qu'un Noir aussi ?
00:30:22 Est-ce que je suis Noir par exemple ?
00:30:24 Alors que je suis Noir, Blanche, Juive, etc.
00:30:27 C'était en fait l'interrogation auquel j'ai tenté de répondre dans "Racé", mon essai.
00:30:33 Malheureusement, le racisme n'a pas de couleur de peau.
00:30:37 C'est-à-dire que je trouve que les propos de Gérald Darmanin, il a bien répondu.
00:30:41 C'est-à-dire que malheureusement, l'intolérance est universelle.
00:30:45 Donc, que ce sujet arrive sur la table maintenant, c'est presque assez étonnant.
00:30:51 Et je n'aime pas cette notion de racisme anti-Blanc.
00:30:54 Parce que le racisme, c'est le racisme en fait.
00:30:57 À partir du moment où on fait une différence par la couleur de peau,
00:31:00 qu'il soit noir, jaune, vert, rouge, toutes les couleurs, c'est du racisme.
00:31:04 Alors après, on a quand même les racialistes qui se fondent sur le fait que
00:31:09 le racisme anti-Blanc n'existerait pas parce qu'il n'y a jamais eu de système contre les Blancs.
00:31:14 Sauf que leur système, le wokeisme, le système victimaire,
00:31:20 qui est un anti-système, est un système.
00:31:23 Aujourd'hui, on le voit très bien, comment cette fracture de la société se fonde sur la race.
00:31:28 Ce sont les mêmes qui ont voulu maintenir dans notre constitution le mot "race".
00:31:32 Parce qu'après, je vous ai posé des questions, qu'est-ce qu'un Blanc ? Mais qu'est-ce que la race ?
00:31:35 Il y a une race humaine, et il serait temps, il me trouve, que Gérald Darmanin a bien répondu
00:31:40 en disant que malheureusement, le racisme est universel.
00:31:43 - Vous voulez rajouter quelque chose, Éric ?
00:31:45 - Moi, j'ai parlé de racisme anti-Blanc, mais on peut rajouter quand même une chose.
00:31:48 C'est que, historiquement, les peuples noirs ont subi la traite d'un esclavagisme très puissant.
00:31:55 - Arabo-musulmans, oui. - Oui, aussi, Arabo-musulmans.
00:31:57 Vous avez raison.
00:31:59 Donc c'est pour ça qu'à mon avis, que le rejet de l'Occident
00:32:04 pousse certains à développer un racisme anti-Blanc, ça me paraît évident.
00:32:08 On a tous des exemples en tête, des gens qui vous rapportent
00:32:10 qui sont faits traiter de sales Blancs, etc.
00:32:12 Mais il n'empêche pas moins, me semble-t-il, que institutionnellement,
00:32:17 pour des raisons de traite islamo-arabe et aussi blanche,
00:32:20 les Noirs ont été victimes de ce racisme-là dans l'histoire du monde.
00:32:24 - Bien évidemment, mais tous les peuples ont vécu le racisme, en fait.
00:32:28 C'est ça, le truc.
00:32:29 Les Slaves, par exemple, moi, c'est mes origines d'Europe de l'Est,
00:32:33 les Slaves, ce sont les slaves, ils ont été mis en esclavage aussi par des Blancs.
00:32:38 Les Blancs par des Blancs, les Noirs par des Noirs.
00:32:40 Donc en fait, tout le monde s'est détesté au cours de l'histoire, de toute façon.
00:32:44 Donc faire semblant de découvrir la poudre avec le racisme anti-Blanc,
00:32:48 parce qu'il ne faut pas offenser certains.
00:32:51 Dans la loi sur l'esclavage,
00:32:53 reconnaissance de l'esclavage comme crime contre l'humanité,
00:32:56 on a sorti l'esclavage arabo-musulman qui a été le pire.
00:32:59 - Pourquoi on l'a sorti ? Pour des raisons idéologiques, là encore ?
00:33:01 Parce qu'il ne fallait pas froisser, il ne fallait pas dire en jeu.
00:33:03 - Exactement.
00:33:04 - Alors, ok.
00:33:05 - Moi, c'est pour ça qu'effectivement, il y a du racisme, plus simplement.
00:33:08 Je suis un peu étonné de la sortie de Jean-Philippe qui dit
00:33:11 qu'il y a peut-être un nouveau racisme anti-Blanc.
00:33:13 Le racisme, il a toujours existé, y compris vis-à-vis des Blancs.
00:33:15 Mais le problème, c'est quand il y a une communauté dominante,
00:33:18 et ceux qui sont minoritaires dans l'endroit où ils y sont,
00:33:21 ils subissent ce racisme de la majorité.
00:33:24 C'est quelque chose d'historique, de classique.
00:33:26 Et là, aujourd'hui, ce qu'on découvre, c'est que dans certains quartiers,
00:33:29 il y a une communauté dominante qui n'est pas forcément,
00:33:32 je ne sais plus comment on peut les appeler d'ailleurs,
00:33:34 Blancs, Français d'origine, Gaulois,
00:33:36 on ne sait même pas comment les nommer d'ailleurs.
00:33:37 - C'est insupportable.
00:33:38 - C'est insupportable. Et ces gens-là subissent aussi du racisme,
00:33:40 mais comme les autres.
00:33:41 Et dès qu'il y a une minorité, souvent, elle est victime de la majorité.
00:33:44 - Bon, d'accord. OK. Louis, vous vouliez rajouter quelque chose ?
00:33:47 - Non, mais je suis assez d'accord avec ce que disait Rachel Kane
00:33:49 d'un point de vue intellectuel.
00:33:50 Mais là, on voit bien que c'était aussi important de matérialiser,
00:33:55 d'acter le fait qu'il y avait aussi du racisme contre des Blancs
00:33:58 parce qu'ils étaient Blancs,
00:33:59 ou parce qu'ils représentent un modèle de société,
00:34:01 comme ça s'est vu à Crépole,
00:34:02 parce qu'on a toujours considéré dans le débat public
00:34:06 que des Blancs, ou entre guillemets des Français qui sont là depuis longtemps,
00:34:10 ne peuvent pas être victimes par principe sur leur territoire,
00:34:14 d'être là et d'avoir simplement eu le "tort" de naître.
00:34:20 Mais pour revenir à ce que disait la ministre de la Culture,
00:34:23 Rima Abdoulmalak, je pense que c'est extrêmement dangereux,
00:34:26 à la fois politiquement et sur le fond,
00:34:28 de mettre en place des quotas pour sélectionner exclusivement des Noirs.
00:34:32 Ma remarque est simple, mais imaginons si on faisait la même chose
00:34:35 avec des Blancs, avec des Asiatiques,
00:34:37 et là où je rejoins encore une fois Rachel Khan,
00:34:39 c'est que c'est sans fin.
00:34:40 Vous allez avoir des Noirs qui vont dire "mais moi je suis Noir,
00:34:42 et en même temps j'ai une mère blanche".
00:34:45 Et je pense que par principe, il faut éradiquer de toutes les politiques
00:34:50 la question de quotas.
00:34:52 C'est une bêtise absolue.
00:34:54 Et juste, je comprends les gens parce qu'ils sont bons.
00:34:56 J'embauchais des animateurs des quartiers, à Sarcelles,
00:35:01 et un jour ils sont venus me voir en me disant "Monsieur le maire,
00:35:03 c'est notre tour". "Le tour de quoi ?
00:35:05 Vous avez pris deux As, vous pouvez prendre deux Noirs".
00:35:07 C'est déjà des quartiers qui revendiquaient "c'est mon tour".
00:35:11 - D'accord, ok. Dernier mot avec ?
00:35:13 - Vous savez pourquoi je me suis permis d'insister sur cette déclaration
00:35:14 de la ministre de la Culture ?
00:35:15 Parce qu'au même moment, les universités américaines
00:35:17 reviennent sur la mise en place de discriminations positives et de quotas.
00:35:21 Parce que précisément, et ça met le feu aux universités américaines,
00:35:25 précisément, le wokisme a fait tellement de dégâts
00:35:29 chez les professeurs, chez les présidents d'universités,
00:35:32 vous avez vu ce qui s'est passé, qu'en réalité,
00:35:34 ils sont en train de retirer les quotas qu'ils avaient utilisés
00:35:37 comme l'outil pouvant résoudre tous les problèmes.
00:35:39 Mais pas du tout. En fait, ça stigmatise encore plus les minorités.
00:35:43 Parce que qu'est-ce qu'on dit aux minorités qui sont dans les facs américaines
00:35:45 et qui sortent avec un diplôme ?
00:35:47 Vous l'avez eu parce que vous étiez dans un quota d'asiatiques,
00:35:50 de Noirs, autre chose. Donc c'est la pire des choses.
00:35:52 - C'est les talents qu'il faut aller chercher.
00:35:54 C'est les talents en fait. Et effectivement, les talents n'ont pas...
00:35:57 Souvent, en fait, on le voit, par exemple, certains quartiers sont ostracisés
00:35:59 parce que les personnes viennent d'un quartier.
00:36:02 Et quand on les sort, parce qu'on sait qu'on a détecté un talent,
00:36:05 et qu'on les met après dans d'autres quartiers, dans des écoles, etc.,
00:36:08 ces gens-là, justement, s'investissent, ils sont logés, mieux logés aussi.
00:36:11 Et du coup, ils se disent "Tiens, moi je vais changer les choses aussi".
00:36:14 Et on change toujours les choses de l'intérieur.
00:36:16 Et donc c'est pour ça qu'il faut aller chercher des talents,
00:36:18 ils n'ont pas de la couleur. - Oui, le mérite.
00:36:20 Après, il y a un autre problème par rapport à notre système démocratique,
00:36:23 c'est que lorsque vous allez chercher des personnes
00:36:25 au regard de leur couleur de peau ou de leur religion,
00:36:27 elles seront redevables envers leur communauté
00:36:30 parce qu'elles seront censées représenter leur communauté d'appartenance.
00:36:34 Donc finalement, vous créez des cloisons identitaires encore plus fortes.
00:36:37 C'est la fausse bonne idée.
00:36:39 Et parler de discrimination positive, moi cette notion,
00:36:42 je la trouve complètement folle.
00:36:44 C'est comme si on disait un crime positif, un délit positif.
00:36:47 Non, il faut revenir effectivement à la loi.
00:36:49 - C'est la formule en premier, c'est pour ça.
00:36:51 - Non, je sais, mais il faut revenir à la loi au mérite
00:36:53 et à l'égalité dans la loi pour lutter contre les discriminations.
00:36:56 - On va avancer, c'était un débat intéressant et important à tenir dans le punchline.
00:37:00 Un mot de sécurité, puisque vous êtes avec Christophe Kouvi.
00:37:03 On va se pencher sur ce qui s'est passé à Chelles
00:37:05 où malheureusement deux mineurs de 17 ans sont décédés
00:37:07 à la suite d'un refus d'eau tempérée vendredi dernier.
00:37:10 On fait le point avec Goderic Béaudré-Berthaud et on en dévoile ensuite.
00:37:13 - C'est sur cette route que le drame a eu lieu.
00:37:17 Vendredi soir, vers 23h, à Neuilly-sur-Marne,
00:37:20 deux jeunes de 17 ans sur un scooter grillent un feu rouge.
00:37:24 Après un refus d'eau tempérée, un équipage de la brigade anticriminelle les prend en chasse.
00:37:29 Une course-poursuite s'en suit sur environ 2 km jusqu'à la commune de Chelles, en Seine-et-Marne.
00:37:35 Un enregistrement vidéo a permis de comprendre le déroulé de la poursuite.
00:37:39 - On voit un véhicule qui, comprenant qu'il approche d'un feu rouge,
00:37:43 ou des véhicules sont à l'arrêt et où il ne va donc pas pouvoir passer.
00:37:46 Le conducteur essaie de freiner, mais il le fait à mon avis trop tardivement,
00:37:51 alors qu'il roule à une vitesse très excessive et sur une chaussée mouillée.
00:37:55 - Le conducteur va perdre le contrôle de son scooter.
00:37:58 Les adolescents vont glisser et s'encastrer sous une voiture à l'arrêt.
00:38:02 Les policiers ont appliqué les premiers soins.
00:38:05 Les deux jeunes ont été hospitalisés.
00:38:07 Malgré cela, le conducteur et le passager sont décédés.
00:38:11 Selon les informations données par le parquet, le conducteur n'avait pas de permis de conduire.
00:38:16 Le scooter ne lui appartenait pas et n'était pas en règle.
00:38:20 Il était inconnu de la justice, mais le passager avait trois antécédents judiciaires
00:38:24 pour des affaires de stupéfiants et de vol.
00:38:27 Deux enquêtes ont été ouvertes, l'une pour refus d'obtempérer
00:38:30 et la seconde confiée à l'IGPN pour homicide et blessure involontaire.
00:38:35 - Jean-Christophe Couvy, on est dans un cas absolument dramatique
00:38:39 avec la mort de deux jeunes à scooter, rodéo, refus d'obtempérer.
00:38:44 Tout ça est inexorable, malheureusement.
00:38:47 - C'est ça qui me frappe. Premier réflexe, on cherche tout de suite si c'est la faute de la police.
00:38:52 Au lieu même de voir pourquoi ces jeunes étaient sur un scooter qui ne leur appartient pas.
00:38:57 On a inventé le permis de conduire et le code de la route.
00:39:00 Dans ces cas-là, on arrête tout.
00:39:03 On ne fait plus de code de la route, plus de permis de conduire.
00:39:05 Moi, je peux rouler à gauche, d'autre à droite.
00:39:07 Quand je lis certains tweets de la France Insoumise,
00:39:10 ça m'érise les deux ou trois petits seuls cheveux que j'ai encore sur la tête
00:39:13 parce que ce n'est pas possible.
00:39:15 Tout de suite, c'est chercher si ce n'est pas la faute de la police.
00:39:18 On élimine le problème à chaque fois.
00:39:20 Au lieu de s'intéresser à la racine du problème,
00:39:23 on préfère chercher un coupable idéal.
00:39:25 Le coupable idéal, c'est mes collègues de la police
00:39:27 qui auraient dû laisser griller le feu rouge,
00:39:29 juste relever la plaque et mettre un petit PV par courrier.
00:39:32 Dans le monde idéal, les personnes payaient leur entame amende.
00:39:36 C'est juste qu'en fait, quand on est flic
00:39:38 et quand on se dérobe à la police, aux injonctions,
00:39:41 c'est qu'il y a quelque chose qui ne va pas.
00:39:43 Et donc, on est là pour intervenir.
00:39:45 Quelque chose qui ne va pas dans la réponse
00:39:47 que donne la société à ce type d'acte, malheureusement.
00:39:49 François Puponi, sur ce qui s'est passé à Shell.
00:39:51 C'est toujours un drame.
00:39:52 Le problème, on a connu ça déjà à Villiers-le-Bel en 2007.
00:39:55 Que doit faire la police lorsqu'une moto refuse d'obtempérer ?
00:39:59 Est-ce qu'elle doit poursuivre la moto au risque d'arriver à un tel drame ?
00:40:03 Et après, il faut de la pédagogie pour expliquer à ces jeunes
00:40:07 qu'ils n'ont peut-être pas le permis,
00:40:09 ils seraient faits arrêter, ils auraient eu une amende.
00:40:11 Mais de là à mourir parce qu'on refuse de se faire prendre
00:40:14 parce qu'on n'a pas le permis, c'est juste des drames insupportables.
00:40:17 On n'a pas le droit à cet âge-là de mourir dans ces conditions.
00:40:20 Mais c'est vrai que pour la police, c'est juste improbable.
00:40:23 Il y a des gens qui violent la loi, ils refusent d'obtempérer.
00:40:26 Ça peut être des gens dangereux.
00:40:27 Ils décident de les pourchasser.
00:40:29 Et en les pourchassant, ils les mettent en danger.
00:40:31 Et c'est insoluble pour la police.
00:40:33 C'est surtout ça, le problème.
00:40:34 C'est-à-dire que c'est des personnes qui partent,
00:40:36 qui ne répondent pas aux injonctions.
00:40:38 C'est qu'on a quelque chose à se reprocher.
00:40:40 C'est un policier, c'est un chasseur, il faut le dire.
00:40:43 On se dit qu'il y a un truc qui ne va pas.
00:40:44 Donc on va taper le contrôle.
00:40:45 On va aller voir le contrôle.
00:40:46 On va contrôler ce véhicule, le scooter ou une voiture,
00:40:48 parce qu'il y a un truc qui ne va pas.
00:40:50 On peut trouver de la drogue, on peut trouver des armes.
00:40:52 Ça se trouve, c'est des individus qui sont recherchés.
00:40:54 Donc voilà, c'est une fuite.
00:40:55 Donc forcément, il faut interpeller.
00:40:56 Si on nous enlève ça, dans ces cas-là, on enlève la police.
00:40:59 C'est terminé.
00:41:00 Pour clôt les débats, la société est capable toute seule de s'autogérer.
00:41:03 Il est 17h43 sur CNews.
00:41:06 Avec cette information en provenance de l'Assemblée nationale,
00:41:09 la motion de rejet vient d'être votée.
00:41:12 Louis Dragnel.
00:41:13 À deux voix.
00:41:14 À deux voix.
00:41:15 Ça veut dire que le texte de Gérald Darmanin repart.
00:41:17 Ça veut dire qu'il y a trois options théoriquement.
00:41:20 La première, mais qui n'est pas envisageable pour Gérald Darmanin,
00:41:24 c'est le retrait du texte.
00:41:25 C'est-à-dire que le gouvernement annonce qu'il retire tout simplement le texte d'immigration.
00:41:28 Il n'y aura pas de loi d'immigration, mais il y a assez peu de chances que ça se produise.
00:41:32 La deuxième option, c'est que le texte reparte directement au Sénat.
00:41:36 Et la troisième option, c'est qu'il y ait la réunion d'une commission mixte paritaire,
00:41:41 qui est la formation de 7 sénateurs et 7 députés.
00:41:46 C'est très intéressant ce que vous dites,
00:41:48 mais j'aimerais bien qu'on aille juste faire un petit tour à l'Assemblée
00:41:50 pour entendre ce qui se dit, parce qu'à priori, on se cante Darmanin à démission, évidemment.
00:41:56 François Pipponi.
00:41:58 C'est un très mauvais coup aujourd'hui pour le ministre de l'Intérieur,
00:42:01 qui n'a pas réussi à avoir une majorité pour commencer à étudier son texte.
00:42:05 C'est-à-dire qu'on lui dit que son texte est à majorité,
00:42:08 et qu'il est tellement mauvais qu'on ne peut même pas en parler.
00:42:10 Ça retourne au Sénat dans la version du Sénat.
00:42:12 C'est-à-dire que tout le travail fait par les députés en commission pour enlever les mesures du Sénat,
00:42:16 ils ont disparu. Donc on revient au texte dur du Sénat.
00:42:18 Et là, il reste effectivement deux solutions, Gérald Darmanin.
00:42:21 Retourner au Sénat pour refaire un débat,
00:42:23 revenir à l'Assemblée en espérant avoir une majorité, ce qui est peu probable,
00:42:26 ou sinon, et je pense que c'est la pire des choses pour les Français,
00:42:30 sept sénateurs, sept députés qui font la loi.
00:42:33 Et sincèrement, pour avoir vécu des commissions mixtes paritaires,
00:42:35 en termes démocratiques, c'est conforme à la Constitution,
00:42:38 mais en termes démocratiques, c'est 14 individus qui décident de décrire seule la loi,
00:42:42 sans contrôle de personne.
00:42:44 Ils se mettent d'accord, mais je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure solution.
00:42:47 Je trouve que tout ça est assez énablant.
00:42:49 Un dernier mot, Louis, parce que je vous ai interrompu, pardon,
00:42:51 je pensais qu'on aurait le direct de l'Assemblée.
00:42:53 Du coup, c'est un coup dur politique assez fort, très fort même,
00:42:56 pour Gérald Darmanin, qui espérait faire la démonstration qu'il est capable, lui,
00:43:00 de réunir une majorité beaucoup plus forte.
00:43:02 Et puis, qu'est-ce que ça veut dire aussi ?
00:43:04 Ça veut dire que les gens qui ont voté la motion de rejet,
00:43:06 peuvent aussi voter des motions de censure pour renverser le gouvernement,
00:43:12 en cas d'article 49.3.
00:43:14 Donc là, à travers ce texte sur l'immigration,
00:43:17 on vit un moment de grande fragilité pour l'exécutif,
00:43:20 dans le quinquennat d'Emmanuel Macron.
00:43:23 Donc, il va falloir aussi qu'Emmanuel Macron en tire des conséquences.
00:43:27 On ne peut pas rester, il ne va pas pouvoir rester comme ça,
00:43:30 puisque ça veut dire aussi que pour les prochains textes,
00:43:32 pour lesquels le gouvernement aura besoin des voix de la droite
00:43:36 et du Rassemblement National,
00:43:37 eh bien, ce qui s'est produit aujourd'hui, peut tout à fait se reproduire demain.
00:43:41 Mais, M. Roux, il faut aussi que le gouvernement paye le recours abusif au 49.3
00:43:46 depuis des semaines et des semaines et des semaines.
00:43:48 C'est-à-dire qu'à force de passer, même si c'est constitutionnel,
00:43:52 mais à force de passer à côté de la représentation nationale,
00:43:55 de l'Assemblée Nationale, les députés,
00:43:58 alors le texte, il est très symbolique, évidemment, pour la gauche et pour la droite,
00:44:01 mais c'est ça aussi, me semble-t-il, que risque de payer,
00:44:04 peut-être jusqu'au bout, le gouvernement d'Elisabeth Borne.
00:44:07 C'est que là, il y a une exaspération des députés de gauche et de droite
00:44:10 face à ce recours au 49.3. On peut dire ce qu'on veut.
00:44:13 Vous croyez vraiment qu'il y a un lien entre l'examen du texte du budget au 49.3
00:44:17 et la loi immigration ? Je ne suis pas sûre.
00:44:19 - La loi immigration, c'est sans doute la loi qui fracture le plus l'Assemblée Nationale.
00:44:23 - Mais le moins les Français. - Je suis d'accord.
00:44:26 - Mais ils sont hors-sol. - C'est pas très courant, quand même.
00:44:33 - C'est très très rare. - C'est extrêmement rare.
00:44:38 - Donc c'est un signal politique fort. - Très fort.
00:44:41 - Pour Emmanuel Macron, on n'en a pas de majorité.
00:44:44 Et le sentiment donné aux Français, c'est de dire, nous, les députés,
00:44:48 on refuse même de parler d'un sujet aussi important.
00:44:50 Donc la fracture entre le peuple et les élites ne va faire que s'agrandir.
00:44:54 Parce que là, les Français, on peut leur expliquer que c'est la procédure,
00:44:58 mais ils ne vont pas comprendre. Même si, je répète, si Gérald Darmanin
00:45:02 joue pas trop mal, dans 15 jours, il peut avoir un texte.
00:45:05 Donc il peut rattraper le coup. - Rachel Khan.
00:45:07 - Non, mais c'était juste pour parler de l'abstention aux prochaines élections.
00:45:10 Parce que si on n'est pas représentant, à quoi ça sert de voter à la fin ?
00:45:14 - Et puis mettez-vous à la place des Français dont je fais partie.
00:45:16 C'est-à-dire que là, ils vont apprendre ce soir que la loi est rejetée.
00:45:19 - Même pas la joie. - Même pas étudiée.
00:45:22 Et ensuite, ça se trouve, dans 15 jours, on va leur dire
00:45:24 "mais elle a été votée". C'est absolument incompréhensible.
00:45:26 - Par 14 personnes. - Incompréhensible.
00:45:28 - Par 14 parlementaires. - Là, c'est plus un divorce.
00:45:30 - Un dernier mot, Jean-Christophe ?
00:45:32 - Pour une fois, c'est que moi, je pense à mes collègues sur le terrain
00:45:35 qui sont dans les centres de rétention administrative,
00:45:37 où on fait aussi des vérifications, on interpelle les gens qui n'ont pas de papier.
00:45:41 On a beau dire qu'ils sont des migrants, on a changé aussi ce côté-là.
00:45:43 C'est des clandestins. Sauf qu'en fait, il n'y a plus de délit.
00:45:46 Et donc, on revient sur que de l'administratif.
00:45:48 Moi, je l'ai vécu en 2012, j'étais audité par des parlementaires.
00:45:52 À l'époque, ils étaient plutôt de gauche.
00:45:54 Et je leur disais "mais vous faites une erreur.
00:45:56 Vous faites une erreur parce que nous, policiers, comment on va faire
00:45:58 pour interpeller des gens ? Et comment on va faire pour ramener aux frontières ?
00:46:01 Non, ne vous inquiétez pas, c'est administratif.
00:46:02 On fera des décrets, etc. Enfin bon, la paperasserie.
00:46:04 Et on en pleine dents. Et donc du coup, nous, au quotidien,
00:46:07 on gère, on écume le bateau qui prend l'eau. Voilà.
00:46:11 Allez, on avance. On y reviendra tout à l'heure dans la deuxième partie de l'émission
00:46:13 avec notre équipe en direct depuis la Salon des Nationales.
00:46:15 J'aimerais qu'on parte maintenant en Israël pour voir ce qui se passe.
00:46:18 Il y a toujours des combats extrêmement importants dans la bande de Gaza
00:46:21 avec un centième soldat israélien qui a été tué, a annoncé de sa hale.
00:46:25 Et puis, on va écouter une interview exclusive pour CNews,
00:46:29 celle de la ministre israélienne de la Condition de la Femme.
00:46:31 Elle s'est confiée à Régine Delfour pour dire sa colère.
00:46:33 Sa colère sur le silence des organisations internationales
00:46:36 autour des violences sexuelles commises par le Hamas
00:46:39 contre des Israéliennes. Régine Delfour, regardez son reportage.
00:46:43 Des femmes emmenées de force, ensanglantées, dénudées,
00:46:48 des corps sur les lieux des massacres.
00:46:50 L'indicible a été commis le 7 octobre.
00:46:53 Megolan, la ministre de la Promotion de la Condition féminine d'Israël,
00:46:57 confirme ces exactions.
00:46:59 Les témoignages que nous avons reçus sont très difficiles à supporter.
00:47:08 Vous voyez des côtes cassées, des seins coupés,
00:47:11 des organes sexuels mutilés. Vous ne pouvez pas imaginer.
00:47:14 Les viols n'étaient pas par satisfaction, mais par pure humiliation.
00:47:20 Face au silence des différentes organisations féministes
00:47:25 et des droits de l'homme, la réponse de la ministre est sans appel.
00:47:29 Nous avons contacté toutes les organisations féministes
00:47:35 des droits de l'homme partout dans le monde.
00:47:38 Aucune ne nous a répondu, aucune n'a rien dit.
00:47:43 Ce silence témoigne ô combien l'antisémitisme est plus fort
00:47:46 que toutes ces organisations des droits de l'homme et des enfants.
00:47:49 En tant que ministre de la Condition féminine en Israël,
00:47:56 je ne leur ferai plus jamais confiance.
00:48:02 Ce silence est une honte pour le monde.
00:48:05 Un budget de 10 millions de shekels a été alloué
00:48:10 pour ouvrir des services psychologiques avec pour objectif
00:48:13 aider ces hommes et ces femmes à se reconstruire.
00:48:16 Mais pour Megolan, l'une de ses priorités est de faire connaître
00:48:19 la vérité partout dans le monde.
00:48:22 Pour cette prise de parole forte d'Empenstein sur CNews,
00:48:25 Rachel Khan, vous portez un tee-shirt sur lequel il est écrit
00:48:28 "We will dance again", nous danserons à nouveau.
00:48:31 Qu'est-ce que ça veut dire ce message ? Expliquez-nous.
00:48:34 - C'était un clin d'œil, un soutien que je voulais avoir
00:48:37 pour Mia Shem, qui a été libérée le 30 octobre.
00:48:40 - Jeune femme otage.
00:48:43 - Et qui s'est fait tatouer justement ce message
00:48:46 "We will dance again", nous danserons encore.
00:48:49 Pour montrer aussi la résilience de ces femmes.
00:48:52 Ce témoignage est bouleversant parce qu'on le voit depuis
00:48:55 le 7 octobre à quel point il y a eu ce silence, finalement,
00:48:58 des organisations internationales, des ONG.
00:49:01 Et au fond, c'est une humiliation, une seconde humiliation.
00:49:04 C'est comme si on avait tué ces femmes une seconde fois.
00:49:07 On a les images, on a des témoignages.
00:49:10 On a aussi des otages femmes qui ne sont pas libérées
00:49:13 parce que le Hamas a peur qu'elles témoignent
00:49:16 de ce qu'elles ont pu vivre.
00:49:19 Ce témoignage est très, très important.
00:49:22 Elle a peur qu'elles témoignent de ce qu'elles ont pu vivre.
00:49:25 Ce silence est assourdissant, mais ce silence rajoute
00:49:28 à ce crime contre l'humanité que ces femmes ont subi.
00:49:31 Pour moi, ce ne sont pas des féministes, très clairement.
00:49:34 Parce que le féminisme est un humanisme et un universalisme.
00:49:37 - Vous avez raison. Eric Revalli.
00:49:40 - Vous savez, quand des organisations internationales
00:49:43 refusent de qualifier le Hamas de groupe terroriste,
00:49:46 tout est déjà dit.
00:49:49 Mais vous voyez, ce qui est terrifiant
00:49:52 dans ces organisations internationales,
00:49:55 je ne veux pas toutes les mettre dans le même panier,
00:49:58 mais un certain nombre d'entre elles, parmi les plus connues,
00:50:01 c'est que l'idéologie guide leurs pas et leurs actions.
00:50:04 Parce que moi, j'adhère à l'idée qu'une vie vaut une vie.
00:50:07 Que la vie d'un Gazaoui qui n'y est pour rien
00:50:10 et qui meurt dans la banque de Gaza vaut la vie
00:50:13 d'un Israélien qui est tué ou d'un soldat de Tsaïl qui est tué.
00:50:16 Dans ces organisations, elles devraient se dire
00:50:19 qu'une femme, quelle que soit son origine,
00:50:22 quelle que soit sa religion, doit être traitée comme une femme.
00:50:25 Une femme violée ou éventrée, c'est l'acte le plus terrifiant
00:50:28 qui existe au monde. Eh bien non.
00:50:31 Ces organisations féministes qui n'en sont pas
00:50:34 font une différence, précisément, entre une femme juive
00:50:37 qui est violée ou dont on a eu des témoignages absolument abjects.
00:50:40 Une partie des saints, avec lesquels certains terroristes du Hamas
00:50:43 ont joué au football.
00:50:46 Eh bien, ces organisations féministes ne montent pas au créneau
00:50:49 pour dire "cet abject est terrifiant, défendons la cause
00:50:52 de toutes les femmes". Et moi, je pense que ces organisations
00:50:55 internationales-là devront, elles aussi, prendre des comptes.
00:50:58 - Jean-Christophe Couvy, pareil.
00:51:01 - Que dire après ça ? Moi, je suis flic.
00:51:04 Forcément, quand je vois des femmes, de toute confession,
00:51:07 de toute couleur, puisqu'on parlait des couleurs de tout,
00:51:10 subir ce qu'ont subi ces femmes-là, peu importe.
00:51:13 Elles sont israéliennes, elles auraient pu être d'une autre...
00:51:16 On ne parle pas des Ouïgours, on ne parle pas des Yémenites,
00:51:19 on ne parle pas, etc. Et pourtant, il y a de quoi dire.
00:51:22 Et donc, ce que je veux dire, c'est que pour toutes les femmes,
00:51:25 c'est la même chose, on devrait avoir le même combat.
00:51:28 Et en fait, c'est cette humanité qui manque aussi.
00:51:31 C'est-à-dire que le roman, il est écrit, et effectivement,
00:51:34 on suit un roman. Et quand ça ne va pas dans le sens du roman,
00:51:37 on va se faire encore mal. Et moi, j'ai des amis qui sont
00:51:40 effectivement de confession juive, qui vivent très, très mal.
00:51:43 Mais vraiment, ce qui est normal, parce qu'au quotidien,
00:51:46 il faut savoir ce qu'ils... Ils sont en train d'avoir comme une citadelle assiégée.
00:51:49 Ils ont peur de sortir, ils ont peur de se mélanger, ils ont peur d'être reconnus.
00:51:52 Enfin, il faut sentir ce que c'est. Et nous, policiers, on est là pour leur dire
00:51:55 "Non, mais ayez confiance en nous, on va vous protéger,
00:51:58 on fera rempart de notre corps parce qu'on n'a pas le choix,
00:52:01 parce qu'on est rentrés dans la police pour ça, et on fera la même chose
00:52:04 pour les personnes d'autres confessions qui souffriraient aussi dans leur chair."
00:52:07 - François Pipponni. - C'est le principe aussi du terrorisme islamiste.
00:52:10 C'est s'attaquer aux femmes, et là, s'attaquer à une femme parce qu'elle est juive.
00:52:13 Donc, pour les deux raisons, elle est femme et elle est juive.
00:52:16 Et donc, c'était le même principe avec les zidis en Syrie.
00:52:19 - Je vais juste vous interrompre un instant. On va écouter la réaction de Marine Le Pen
00:52:22 après ce qui s'est passé à l'Assemblée, et donc le vote de cette motion de rejet.
00:52:26 On l'écoute.
00:52:27 - ...filière d'immigration depuis le regroupement familial.
00:52:31 Nous avons donc voté cette motion de rejet.
00:52:35 Nous sommes ravis que cette motion ait abouti.
00:52:40 Comme je m'y suis engagée hier, je déposerai dès demain une proposition de loi
00:52:46 dont je ne doute pas qu'elle sera transpartisane,
00:52:49 et très certainement acceptée avec soulagement par la majorité présidentielle
00:52:55 pour modifier un certain nombre d'articles du CZA,
00:53:00 c'est-à-dire permettre et faciliter l'expulsion des délinquants étrangers
00:53:08 qui sont présents et protégés pour l'instant sur notre territoire.
00:53:14 Ainsi, nous pourrons protéger les Français sans aggraver la situation de l'immigration
00:53:20 comme le faisait la loi de M. Darmanin.
00:53:24 - Darmanin dit ne pas vouloir débattre de l'immigration,
00:53:27 c'est-à-dire que c'est loin des préoccupations des Français ?
00:53:31 - Oui. Vouloir aggraver l'immigration, c'est être très loin des préoccupations des Français.
00:53:38 En l'espèce, nous avons, en votant cette motion de rejet,
00:53:41 protégé les Français, encore une fois, d'un appel d'air migratoire supplémentaire,
00:53:47 d'une prime à l'illégalité, du schéma d'ailleurs,
00:53:51 ce que beaucoup ne savent pas, du schéma d'installation des migrants
00:53:56 dans l'ensemble des villages français, puisque ça faisait également partie de la loi,
00:54:02 de l'autorisation donnée aux demandeurs d'asile de pouvoir travailler,
00:54:10 ce qui aurait aggravé le déséquilibre artificiel du marché du travail
00:54:13 et pesait à la baisse sur les salaires.
00:54:17 Donc, il y avait toute une série, encore une fois, de propositions
00:54:21 qui démontraient que, contrairement à ce que M. Darmanin a voulu dire les derniers jours,
00:54:27 cette loi était une loi pro-immigration,
00:54:31 qui envisageait d'organiser l'accueil de plus en plus d'immigrés.
00:54:38 Il n'en était pas question. Nous ne pouvons donc que nous réjouir de cela.
00:54:42 Quant à se faire donner des leçons de débat par un gouvernement
00:54:47 qui en est, je crois, à son 20e 49.3, il faut quand même un poil manquer de décence.
00:54:55 Est-ce que cette alliance des oppositions doit amener une démission du gouvernement ?
00:55:00 C'est au gouvernement de décider, mais vous le savez,
00:55:03 je pense que ce gouvernement, comme il ne sait pas où il va,
00:55:07 en réalité, croit que la politique c'est du rodéo.
00:55:11 Il s'agit de rester sur le cheval, même si celui-ci essaye de vous éjecter.
00:55:17 Il ne s'agit pas d'aller quelque part, il s'agit juste de rester accroché à la selle.
00:55:21 Donc ils resteront très certainement accrochés à la selle.
00:55:24 Il n'en demeure pas moins que le désaveu qui vient de s'exprimer ce soir
00:55:30 est un désaveu extrêmement puissant, un désaveu aussi dû en même temps,
00:55:36 qui est une véritable escroquerie politique et qui se révèle sous son vrai visage.
00:55:43 Alors c'est sûr, à force d'utiliser le 49.3, la majorité avait oublié qu'elle ne l'était pas majoritaire.
00:55:51 Eh bien aujourd'hui, elle vient de se rendre compte qu'elle est véritablement une minorité.
00:56:03 Voilà donc pour Marine Le Pen qui a pris la parole, Louis de Ragnell,
00:56:06 il se dit ravi que cette motion de rejet ait été adoptée, qu'elle ait été aboutie.
00:56:10 Elle parle d'une escroquerie politique à propos de ce texte.
00:56:12 C'est un triomphe pour Marine Le Pen ou pas ? Très rapidement.
00:56:15 Clairement oui, c'est un gain énorme pour Marine Le Pen et c'est totalement inespéré
00:56:19 parce qu'elle va pouvoir défendre une vision qui n'est absolument pas celle du gouvernement en matière d'immigration.
00:56:24 Et puis ça va rebattre des cartes politiques.
00:56:27 Je pense qu'on ne mesure pas encore les conséquences de ce qui vient de se passer à l'instant.
00:56:30 C'est-à-dire que politiquement, Emmanuel Macron, on le voit difficilement pouvoir continuer comme si de rien n'était
00:56:36 et faire étudier de nouveaux textes, puisque ce qui s'est passé à l'instant peut tout à fait se reproduire demain
00:56:42 sur le même type de textes où la majorité aura besoin des voix de la droite.
00:56:47 Et puis donc il y a ce risque aussi qui maintenant est clair dans tous les esprits,
00:56:52 c'est que le gouvernement peut être renversé également à tout moment,
00:56:56 puisque des voix des Républicains peuvent se joindre à celles du RN, celles des écologistes
00:57:00 et celles de la France Insoumise et du Parti Socialiste.
00:57:03 Merci beaucoup Louis de Ragnel pour cette actualité politique que l'on vit en direct sur CNews et sur Europe 1.
00:57:10 On accueille nos amis auditeurs d'Europe 1.
00:57:12 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:57:14 Bienvenue dans Punchline sur nos deux antennes CNews Europe 1.
00:57:16 Alors que les fêtes de Noël se profilent et que la crise du pouvoir d'achat se fait toujours aussi durement ressentir dans les portes monnaies,
00:57:22 les Français se demandent sans doute ce soir quelle mouche a bien pu piquer leurs députés qui se sont déchirés pendant des jours
00:57:28 pour savoir si oui ou non ils devaient débattre du projet de loi sur l'immigration.
00:57:32 Je dis bien qu'ils devaient ou non débattre de ce projet de loi sur l'immigration,
00:57:36 en parler, en discuter, le modifier.
00:57:38 La raconte c'est non, il n'y aura pas de débat, le texte a été rejeté.
00:57:41 Voilà, mesdames et messieurs, on en est là.
00:57:43 Plutôt que d'affronter les problèmes et les traiter de façon rationnelle avec une solution collective,
00:57:47 certains de nos élus tentent une nouvelle fois de mettre la poussière sur le tapis et se dire non, on ne doit pas débattre de cela, pas question.
00:57:54 Une partie de notre classe politique est hors sol, déconnectée de la réalité du terrain,
00:57:58 alors même que certains de nos compatriotes n'ont pas de quoi mettre un cadeau sous le sapin de leurs enfants,
00:58:03 ont peur pour leur sécurité dans la rue, ou que d'autres encore ne savent toujours pas
00:58:06 si leurs proches détenus en otage par le Hamas s'en sortiront vivants.
00:58:09 Bienvenue en France, en 2023, le pays où on adore marcher sur la tête.
00:58:14 On en débat ce soir dans Polcheim.
00:58:16 *Musique*
00:58:28 Il est 18h, bienvenue dans Polcheim, sur CNews et sur Europe 1.
00:58:31 D'abord, le rappel des titres de l'actualité. Dans une lettre adressée au patron de la diplomatie européenne, Joseph Borrell,
00:58:37 la France, l'Italie et l'Allemagne réclament une nouvelle série de sanctions contre l'organisation terroriste du Hamas.
00:58:42 Dans le même temps, la France s'est dite ce soir inquiète de la façon dont les opérations militaires sont menées à Gaza par Israël.
00:58:49 Lancée par le gouvernement, la commission sur la parentalité suscite déjà des remous.
00:58:53 Une première réunion s'est tenue aujourd'hui à Paris, au cours de laquelle au moins trois chercheurs et spécialistes
00:58:58 ont fait part de leur volonté de démissionner.
00:59:00 Ils dénoncent l'angle répressif retenu par le gouvernement, avec notamment la mise en place de travaux d'intérêt général pour les parents des faillants.
00:59:08 L'inquiétude des professeurs d'un lycée à Issou, dans les Yvelines, après des menaces et les ondes d'exercer leur droit de retrait.
00:59:14 Jeudi dernier, une enseignante de français a été diffamée dans une classe de sixième après avoir montré une oeuvre,
00:59:20 une peinture représentant cinq femmes nues. Ces derniers mois, plusieurs incidents ont eu lieu dans cet établissement scolaire.
00:59:27 Et puis, après dix ans de déploiement au Mali, la mission de l'ONU a officiellement pris fin.
00:59:31 Après avoir été poussée vers la sortie par la jeune au pouvoir, un pays en crise profonde, en proie au djihadisme,
00:59:37 cette mission avait fait l'objet de vives critiques d'une partie des Maliens.
00:59:40 Certains dénonçaient l'incapacité de l'ONU à gérer la crise.
00:59:44 Enfin, soixante-sixième jour de détention pour les otages détenus par l'organisation terroriste du Hamas dans la bande de Gaza.
00:59:50 Quatre de ces otages sont français, je vous le rappelle.
00:59:52 Ils se nomment Elia, Ofer, Orion et Oad. Nous pensons à tous ces otages ce soir, à leurs familles,
00:59:57 et nous demandons une nouvelle fois leur libération immédiate et sans condition.
01:00:00 Voilà pour les grandes lignes de l'actualité. Il est 18h à quasiment deux minutes.
01:00:04 On se retrouve sur le plateau de Punchline avec nos débatteurs, Louis de Ragnel, chef du service politique d'Europe 1.
01:00:09 Bonsoir Louis. Bonsoir Laurence.
01:00:10 Tout de suite, je vais me tourner vers vous parce qu'il y a eu un coup politique aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
01:00:14 On pensait qu'on allait débattre du projet de loi sur l'immigration. Et patatra. Pas du tout.
01:00:19 Il y a une motion de rejet qui a été adoptée. Expliquez-nous un petit peu.
01:00:21 Parce que les français, je pense qu'ils ne comprennent pas vraiment l'intérêt de cette petite manœuvre politicienne.
01:00:26 Très simplement, ce qui s'est passé, c'est que vous l'avez dit, le texte sur l'immigration, ça fait deux ans qu'on en parle.
01:00:31 Il devait être étudié au jour... Enfin, ça devait commencer aujourd'hui, l'étude de ce texte, donc à l'Assemblée nationale.
01:00:36 Et ce qui s'est passé, c'est qu'en fait, les écologistes ont proposé ce qu'on appelle une motion de rejet.
01:00:40 Et cette motion de rejet a pu être adoptée puisque plus de 50% des parlementaires ont décidé de la voter.
01:00:46 Ce qui a surpris, c'est que... Enfin, ce qui a surpris, certains ne sont pas surpris, mais cette motion de rejet a pu être adoptée
01:00:53 parce que les voix des Républicains et celles du Rassemblement national ont pu se joindre à celles des écologistes
01:00:59 contre le gouvernement. Et donc, qu'est-ce que ça veut dire très concrètement ?
01:01:03 Eh bien, le texte ne sera pas étudié et il part directement dans une...
01:01:09 Et si vous voulez, il sera étudié par un groupe de 7 députés, 7 sénateurs, ce qu'on appelle la commission mixte paritaire.
01:01:15 C'est un camouflet pour Gérald Darmanin. C'est aussi un camouflet pour l'exécutif, puisque ça montre que l'exécutif est plus fragilisé que jamais.
01:01:22 Ce qui vient de se produire peut se reproduire à nouveau.
01:01:25 On écoute un petit peu Eric Schottil, patron des députés LR, qui justifie sa position.
01:01:30 Donc aujourd'hui, je l'avais dit avant ce vote, je le redis avec solennité, nous voulons un texte qui réponde aux vrais défis.
01:01:39 Nous voulons débattre et adopter dans son intégralité, sans ajout, sans modification, le texte du Sénat.
01:01:48 Et nous voulons un engagement très clair pour une réforme constitutionnelle telle que nous l'avons présentée jeudi dans l'hémicycle
01:01:56 et malheureusement telle qu'elle a été brutalement rejetée sans ménagement par la majorité.
01:02:03 Aujourd'hui, le défi migratoire ne peut supporter des demi-mesures.
01:02:08 Les enjeux qui se posent à notre pays en matière de communautarisme islamiste,
01:02:14 de violence, de délinquance liée à l'immigration, appellent des réactions fortes, puissantes.
01:02:21 Elles n'étaient pas dans ce texte. Nous les proposons au gouvernement de prendre ses responsabilités pour les adopter. Merci.
01:02:28 Voilà pour Eric Schottil, le patron des Républicains, les LR, pour être très précis, qui vient de prendre la parole.
01:02:37 Je vous rappelle qu'il a voté. Les LR ont voté comme le RN et comme les écologistes.
01:02:41 Donc cette motion de rejet qui fait qu'on ne va pas débattre de ce texte sur l'immigration.
01:02:45 Je crois qu'on a Elodie Huchard, notre envoyée spéciale à l'Assemblée avec Florian Paume.
01:02:49 Bonsoir Elodie. Expliquez-nous un tout petit peu ce vote, même si on a déjà un petit peu entamé l'explication.
01:02:54 Oui, Laurence, plus on voyait les débats avancer, plus on voyait que l'issue serait compliquée pour Gérald Darmanin.
01:03:02 Et d'ailleurs, la dernière prise de parole du ministre de l'Intérieur dans l'hémicycle a été particulièrement compliquée,
01:03:07 chahutée, un peu indernée. Barreau de d'honneur pour Gérald Darmanin du côté du RN.
01:03:12 Tous ont voté en faveur de cette motion de rejet. Chez les Républicains, c'est un peu compliqué.
01:03:16 On a 40 députés qui ont voté pour rejeter le texte et une dizaine qui se sont abstenus.
01:03:21 On a vu des députés debout applaudir, des cris de joie. Des députés donc très heureux finalement de ne pas débattre.
01:03:26 Et puis ensuite, on a entendu la partie gauche de l'hémicycle scander des Darmanin démission
01:03:31 pendant que Gérald Darmanin discutait tranquillement avec la majorité.
01:03:35 Il y a en réalité maintenant trois options pour le ministre de l'Intérieur.
01:03:38 La première, c'est d'abandonner tout simplement son texte, de se dire qu'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
01:03:43 Et donc le texte se termine ce soir. Deuxième option, Louis le disait à l'instant, c'est une commission mixte paritaire,
01:03:49 un collège de députés et de sénateurs qui vont repartir d'une page blanche.
01:03:53 Et puis la troisième option, sans doute la plus probable à cette heure, c'est que le texte reparte de nouveau au Sénat.
01:03:59 Et puis surtout, hier Beauvau nous disait que si cette motion de rejet était adoptée,
01:04:03 ça acterait le fait que l'Assemblée ne peut plus travailler ensemble, qu'il n'y a plus de compromis possibles.
01:04:07 Comprenez, entre les lignes, qu'il faut maintenant aller à la dissolution.
01:04:10 Et je peux vous dire, Laurence, que depuis le peu de temps que la motion a été adoptée,
01:04:13 le mot dissolution, on l'a déjà beaucoup entendu ici à l'Assemblée nationale.
01:04:17 Merci beaucoup, Élodie Huchard, pour vos explications. Avec Florian Paume.
01:04:20 Éric Revel, j'entends toutes les explications. Voilà, ça a été rejeté, ça peut repartir en commission mixte paritaire,
01:04:26 on peut abandonner le texte, on peut avoir une dissolution.
01:04:28 Le jugement des Français, pour moi, il va être très sévère.
01:04:31 Parce qu'il se dit, est-ce qu'on n'a pas des élus hors sol, qui ne se rendent pas compte qu'on a des vraies problématiques,
01:04:36 qui se disent non, on va tenter des manœuvres politiciennes. Qu'est-ce que vous en pensez, vous, Eric ?
01:04:39 Oui, non, mais vous avez raison. C'est-à-dire qu'il y a beaucoup de Français, maintenant, de plus en plus,
01:04:43 qui vivent au quotidien ces problèmes d'immigration et d'immigration illégales.
01:04:47 On parle souvent du sud de la France, de cette lettre que le président du département des Alpes-Maritimes
01:04:53 avait envoyée au président de la République pour l'alerter sur le fait que tout ça devenait des passoires.
01:04:58 Mais vous avez raison, les Français qui vivent l'installation de foyers pour mineurs isolés dans leur village
01:05:05 ou qui vivent des choses extrêmement compliquées au quotidien, ils se disent mais attendez, où on en est ?
01:05:11 Que fait la classe politique ? Mais je voudrais insister sur une chose, quand même.
01:05:15 C'est que cette loi, c'est... Alors, Louis l'a dit, et il a raison, c'est un camouflet terrible pour Gérald Darmanin.
01:05:21 Mais moi, en écoutant les différentes analyses, je pense que quelle que soit la solution, elle sera la pire pour Gérald Darmanin.
01:05:30 Pourquoi ? Parce que si le texte repart en deuxième lecture au Sénat et que la copie qu'on impose à Gérald Darmanin,
01:05:36 c'est celle plus dure du Sénat, on le dira, ce n'est pas la loi Darmanin, c'est la loi mise en place par les LR.
01:05:41 Il est à la croisée des chemins.
01:05:42 Si il retire sa loi, ce sera catastrophique auprès des Français et ce sera encore plus désastreux pour Gérald Darmanin.
01:05:47 Alors...
01:05:48 Donc il est dans une impasse.
01:05:49 Alors, écoutons juste Mathilde Panot de La France Insoumise qui dit qu'en gros, M. Darmanin doit démissionner.
01:05:54 Écoutez-la.
01:05:55 Le groupe parlementaire de La France Insoumise est extrêmement heureux que cette motion de rejet ait été votée par l'Assemblée nationale
01:06:02 et donc ait rejeté le texte dès le début de l'examen à l'Assemblée nationale parce que, d'abord, nous allons épargner au pays
01:06:10 deux semaines de discours xénophobe et raciste et je crois que ça va aider à mieux respirer dans ce pays.
01:06:16 Ça fait maintenant un an que M. Darmanin porte cette loi, donc il n'a qu'à partir avec sa loi sous le bras
01:06:22 et nous demandons maintenant à ce gouvernement de retirer cette loi.
01:06:26 Je crois que tout le monde doit comprendre que la Macronie rentre maintenant dans une crise de pouvoir qui est extrêmement profonde.
01:06:32 Voilà Mathilde Panot.
01:06:33 Donc on rappelle que La France Insoumise aura voté comme LR, comme le Rassemblement national et comme les écologistes.
01:06:38 Qu'est-ce que vous en pensez les Français ?
01:06:40 François Puponi, ancien député.
01:06:41 Ils vont en penser d'abord que le président de la République n'a plus de... et le gouvernement n'a plus de majorité.
01:06:45 Mais ça, ils le savaient.
01:06:46 On le savait déjà.
01:06:47 Ça a eu lieu au mois de juin 2022.
01:06:48 C'est une sorte de motion de censure.
01:06:49 Les autres conditions ne s'étaient jamais rassemblées.
01:06:51 Et là, c'est une espèce de motion de censure qui ne dit pas son nom.
01:06:54 Deuxièmement, que le ministre de l'Intérieur est en grande difficulté et qu'effectivement, ça donne le sentiment que les politiques font de la politique
01:07:00 mais que c'est parfois complètement hors sol et à l'encontre des intérêts des Français.
01:07:05 Donc ça va augmenter la fracture entre les politiques et le peuple.
01:07:09 C'est déjà fait, François.
01:07:10 C'est déjà fait.
01:07:11 Vu le taux d'abstention au dernier gouvernement.
01:07:12 Là, c'est terrible.
01:07:13 Oui, c'est des mises hors sol.
01:07:15 Les députés disent "nous, on ne veut même pas en parler".
01:07:18 Vous vous rendez compte ?
01:07:19 Parce que nous, on a déjà dit ce qu'on voulait.
01:07:21 Le Rassemblement national en disant "je vais vous dire demain ce que je veux".
01:07:24 La gauche en disant "mais nous aussi".
01:07:26 Et en fait, ils ne veulent pas aborder le sujet.
01:07:28 Ce qui est dramatique pour notre démocratie.
01:07:31 Après, sur le fond, effectivement, le président de la République a des décisions à prendre.
01:07:35 Où effectivement, il décide de dissoudre l'Assemblée nationale pour redonner le pouvoir au peuple en disant "exprimez-vous".
01:07:41 Ou il essaie de trouver un mauvais accord dans le cadre d'une commission mixte par intérim pour quand même avoir une loi.
01:07:47 Mais qui sera de toute façon une loi qui sera dévalorisée par rapport au débat démocratique.
01:07:52 Et qui sera une loi très dure.
01:07:54 Parce que ce sera en fait le texte du Sénat qui sera principalement retenu.
01:07:56 Voilà, donc on est dans une crise politique majeure.
01:07:59 On regarde depuis quand une motion de rejet avait été votée.
01:08:03 Je ne suis pas sûr qu'il y en ait eu beaucoup, en tout cas sous la Ve République.
01:08:06 C'est assez rare.
01:08:07 Ça ressemble beaucoup à la IVe République.
01:08:09 C'est la IVe République.
01:08:11 On voit venir tous les partis et les deux coalités qui sont contents d'avoir fait tomber le gouvernement.
01:08:16 Rachel Kahn. Oui, François, pardon. Vous m'avez coupé la parole.
01:08:19 Là, le Parlement de la République doit s'exprimer un moment ou un autre.
01:08:22 Parce qu'on ne peut pas continuer comme ça.
01:08:24 La démocratie...
01:08:25 Dissolution ? Vous demandez la dissolution de l'Assemblée nationale ?
01:08:28 Quand à un moment vous êtes battus, que vous devez voter tous vos budgets avec un 49-3.
01:08:32 Il y a eu 20 49-3.
01:08:34 C'est que les institutions ne fonctionnent plus normalement.
01:08:36 Ça ne peut plus tenir. Rachel Kahn, vous êtes d'accord avec ça ?
01:08:38 Oui, je suis d'accord avec ça.
01:08:40 Et puis on parle beaucoup en ce moment de l'état de droit et de l'état du droit.
01:08:44 Si c'est de cette manière-là où les lois sont construites,
01:08:47 franchement, j'ai beaucoup de peine pour notre peuple.
01:08:51 Parce que ce n'est pas du tout ce pour quoi on a voté, nous.
01:08:55 On a voté pour qu'il y ait effectivement ce débat.
01:08:59 Et notamment parce qu'on a les Européennes qui vont venir
01:09:02 et qu'on a besoin d'avoir un texte et une position et une vision sur l'immigration
01:09:07 au niveau européen, alors même que les États ne sont pas raccords les uns avec les autres, etc.
01:09:13 Et puis alors, par contre, pour rebondir sur les propos de Mathilde Panot,
01:09:18 qui sont absolument...
01:09:20 En fait, c'est de pire en pire. Pardon, je n'ai même pas les mots.
01:09:23 J'aime beaucoup cette petite mimique que je vous ai livrée à nos auditeurs.
01:09:27 Les yeux au ciel, madame.
01:09:28 Non, mais c'est-à-dire que le sujet, c'est l'immigration, cet amalgame.
01:09:33 Elle, qui ne veut pas faire d'amalgame à chaque fois,
01:09:35 elle fait l'amalgame avec le racisme et la xénophobie.
01:09:38 Et puis, par ailleurs, ils ont voté effectivement avec le Rassemblement fédéral.
01:09:43 C'est exactement la question que je me faisais.
01:09:46 C'est qu'en fait, j'ai écouté tous les discours.
01:09:48 Enfin, non, je n'ai pas écouté parce que j'ai autre chose à faire.
01:09:50 Mais tous les discours de LFI disant que jamais ils voteraient comme le RN.
01:09:54 C'était vraiment anti-RN.
01:09:56 En fait, ils sont capables de voter la même chose.
01:09:58 Ça va mourir de rire.
01:09:59 Et c'est là où on voit bien que c'est vraiment...
01:10:00 C'est Pagnolesque.
01:10:01 Donc, c'est Mathilde Pagnolesque parce que vraiment...
01:10:04 Punchline, punchline.
01:10:06 Imaginez quand même d'aller dire tout et son contraire et dans les faits voter avec le RN.
01:10:10 C'est à mourir de rire ou à pleurer aussi.
01:10:12 Oui, parce qu'on attend une chose de la politique.
01:10:15 Je pense que les citoyens attendent une chose de la politique.
01:10:17 Ça urge quand on voit le monde autour de nous.
01:10:19 Ça va bouger.
01:10:20 Ça va bouger parce que la situation actuelle ne peut pas demeurer en l'État.
01:10:24 On le voit bien.
01:10:25 Emmanuel Macron va avoir des échéances européennes à préparer.
01:10:28 On voit dans toutes les enquêtes d'opinion, dans les sondages,
01:10:31 des très mauvais résultats à venir globalement pour le parti Renaissance d'Emmanuel Macron.
01:10:37 On voit un rassemblement national qui est extrêmement fort.
01:10:40 Et Emmanuel Macron ne peut pas rester comme ça avec un échec,
01:10:43 avec cette motion de rejet qui vient d'être votée à l'Assemblée nationale sur le texte de l'immigration.
01:10:47 Et faire comme si de rien n'était, aller aux européennes où on va parler beaucoup d'immigration.
01:10:53 Donc, je ne vois pas comment avec une ligne de centre-gauche,
01:10:56 voire un peu plus à gauche portée par Élisabeth Borne,
01:10:59 Emmanuel Macron peut continuer comme ça.
01:11:00 Il a un enjeu capital.
01:11:01 S'il veut se relancer, il est obligé de faire un grand changement.
01:11:05 Un sursaut même.
01:11:06 Petite pause.
01:11:07 On continue ce débat dans un instant.
01:11:08 Je vois qu'Éric Reuil appelle Piaf pour prendre la parole.
01:11:11 Dans un instant, dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:11:13 Il recoule.
01:11:14 Il recoule.
01:11:15 À tout de suite.
01:11:16 Récoule.
01:11:17 Sur CNews et Europe 1.
01:11:18 18h18 en direct dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:11:27 On revient sur cette actualité politique et cette loi sur l'immigration
01:11:30 qui ne sera pas débattue à l'Assemblée nationale
01:11:32 puisque les députés ont voté une motion de rejet du texte.
01:11:35 On va écouter ce que disait ce matin Gérald Darmanin sur nos deux antennes,
01:11:39 CNews et Europe 1.
01:11:40 Il était l'invité de Sonia Mabrouk.
01:11:41 Il a envisagé ce cas de figure, le cas où les députés lui diraient
01:11:44 "Non, vous reprenez votre texte, monsieur le ministre de l'Intérieur".
01:11:47 Il estime que c'est un déni de démocratie.
01:11:49 On l'écoute et je vous passe la parole ensuite.
01:11:51 Ce sera un déni de démocratie que de ne pas débattre de l'immigration.
01:11:55 Parce que c'est quoi la motion de rejet ?
01:11:56 C'est le rejet du débat.
01:11:57 C'est-à-dire que les oppositions qui ne pensent pas du tout pareil,
01:12:00 les Verts qui vont porter cette motion de rejet, comme les FI,
01:12:04 ils sont pour la régularisation totale et sans-papiers,
01:12:06 ils sont pour lutter contre les étrangers délinquants sans les expulser peut-être.
01:12:11 Ils sont dans un champ radicalement différent de ce qu'on pense
01:12:14 et radicalement de ce que pensent les LR par exemple.
01:12:17 C'est normal qu'ils ne veulent pas débattre de l'immigration, ça les dérange.
01:12:22 Mais les LR ou le RN, ce serait quand même très particulier
01:12:26 qu'on ne puisse pas à l'Assemblée nationale, pendant 15 jours,
01:12:28 débattre d'un sujet qui passionne les Français,
01:12:31 qu'il soit pour ou qu'il soit contre le projet du gouvernement.
01:12:33 Ce n'est pas faux ce qu'il dit Gérald Darmanin à François Péponi ?
01:12:36 Oui, on peut comprendre politiquement.
01:12:38 Comment les Français vont s'y retrouver dans tout ça ?
01:12:40 Il a raison politiquement.
01:12:41 Mais le seul petit accord que j'ai avec le ministre de l'Intérieur sur ce sujet-là,
01:12:44 c'est de dire qu'appliquer la constitution, c'est un déni de démocratie.
01:12:48 Il faut faire attention à ça aussi.
01:12:49 Parce que là, on applique le texte constitutionnel, on applique le règlement,
01:12:54 et c'est le fonctionnement de notre démocratie.
01:12:56 Ce sont des textes que nous avons choisis.
01:12:57 Donc dire qu'ils ne sont pas bons et que ça dénie la démocratie,
01:13:00 il faut faire attention.
01:13:02 Ou alors, il faut qu'on change de constitution, qu'on change de règlement.
01:13:06 Tout ça est très démocratique en réalité, c'est ce que vous dites.
01:13:09 Oui, mais sauf que c'est les textes fondateurs de la Ve République.
01:13:12 Louis ?
01:13:13 On voit bien, à travers même cet échange,
01:13:15 à quel point ce système est totalement usé à cause du "en même temps".
01:13:19 En fait, le "en même temps" qui avait vocation à inclure, à faire venir,
01:13:23 à essayer d'être les bras ouverts pour faire venir à la fois la gauche et la droite,
01:13:28 le "en même temps" est en train de se transformer en "ni-ni".
01:13:30 Et c'est ça qui est, je pense, très préoccupant pour Emmanuel Macron.
01:13:34 Parce que Gérald Darmanin, on l'aime ou on ne l'aime pas,
01:13:37 mais nous on l'a suivi, on a regardé comment il a travaillé au corps objectivement
01:13:42 depuis maintenant près de deux ans, députés, sénateurs,
01:13:46 faire des déplacements, recevoir par dizaines des députés la nuit, le jour.
01:13:51 Honnêtement, il n'a pas ménagé de sa peine.
01:13:53 Et je pense que depuis même le début du premier quinquennat d'Emmanuel Macron,
01:13:57 jamais un ministre n'a passé autant de temps à essayer de convaincre.
01:14:00 Et s'il n'a pas réussi à convaincre, puisque c'est le...
01:14:03 Peut-être sur les retraites quand même.
01:14:04 Peut-être, mais même pas, parce qu'à la fin...
01:14:06 Peut-être, quand même, ils ont travaillé au lieu du sénateur, ils ont bien travaillé.
01:14:08 Non, mais plus avec les partenaires sociaux.
01:14:09 Oui, peut-être.
01:14:10 C'est différent. Et là, c'était vraiment quelque chose de très politique.
01:14:13 Et on voit bien à quel point le sujet n'est pas tant le contenu de ce texte.
01:14:17 C'est quoi ?
01:14:18 Le sujet, c'est politique. C'est purement, à mon avis...
01:14:21 Il y a eu de la manœuvre politique.
01:14:22 Oui, mais c'est de la manœuvre politique contre Emmanuel Macron.
01:14:24 Et je trouve que le "piège" du "En même temps" se referme,
01:14:28 en tout cas partiellement aujourd'hui, sur Emmanuel Macron.
01:14:31 Et ça va être très compliqué pour lui de rebondir.
01:14:34 Et pareil pour Gérald Darmanin ? Il peut rester en poste ?
01:14:36 Pour Gérald Darmanin, oui, bien sûr qu'il peut rester en poste.
01:14:38 Je pense que lui pariait sur un vote de cette loi
01:14:41 pour éventuellement envisager d'aller à Matignon,
01:14:44 pour éventuellement succéder à Elisabeth Borne.
01:14:46 Évidemment, dans ce contexte-là, ça paraît compliqué.
01:14:49 Mais on voit difficilement comment Emmanuel Macron peut remanier,
01:14:53 peut créer un sursaut.
01:14:54 Et c'est pour ça que François Puponi évoquait la possibilité d'une dissolution.
01:14:58 En tout cas, c'est un outil de l'Assemblée nationale.
01:15:00 De l'Assemblée, donc des élections législatives à venir.
01:15:02 Quitte à prendre le risque d'avoir une autre majorité,
01:15:05 d'avoir quelqu'un d'autre à Matignon.
01:15:07 Est-ce qu'Emmanuel Macron...
01:15:08 Qui, par exemple ?
01:15:09 Ça dépend de qui est le plus représentatif à l'Assemblée nationale.
01:15:12 En fait, on est sous une quatrième république qui ne dit pas son nom.
01:15:16 Ça va être des jeux d'alliances.
01:15:17 Le régime des partis.
01:15:18 Exactement, c'est le régime des partis.
01:15:19 Ça pourrait tout à fait être le Rassemblement national,
01:15:21 qui avait déjà fait savoir, juste après l'élection législative,
01:15:25 de la dernière élection, en 2022, pardon,
01:15:28 que si le RN allait au gouvernement,
01:15:32 ce serait Jordan Bardella qui était préparé pour Matignon.
01:15:35 Le petit détail, c'est qu'il faut être juste député quand même, non ?
01:15:37 Ah ben pas forcément pour être Premier ministre.
01:15:39 Souvenez-vous, regardez, Dominique de Villepin était Premier ministre.
01:15:41 Il y a eu d'autres Premiers ministres.
01:15:43 Alors, moi je voudrais me tourner vers vous, Jean-Christophe Couilleux,
01:15:46 puisque vous êtes policier.
01:15:47 Là, ça veut dire que le texte ne sera pas évoqué, ne sera pas débattu.
01:15:51 Qu'est-ce que ça change pour vous sur le terrain, concrètement ?
01:15:53 Est-ce que parce que le ministre de l'Intérieur disait
01:15:55 "ça va permettre d'expulser les délinquants étrangers,
01:15:58 ça va nous donner de la force, ça va donner de la force à nos policiers"
01:16:01 et en n'étudiant pas ce texte,
01:16:02 ça va donner des armes de façon symbolique à nos policiers ?
01:16:04 Qu'est-ce que vous en pensez ?
01:16:05 Oui, parce qu'en fait, si vous voulez, déjà, ça pose le débat.
01:16:08 Ce qui est vrai.
01:16:09 Ça devait poser le débat.
01:16:10 Et après, ça devait aussi influencer et donner une coloration,
01:16:14 j'allais dire, politique par rapport à "il faut maintenant agir".
01:16:18 Là, aujourd'hui, c'est le statu quo.
01:16:19 Donc en fait, on reste, on va encore perdre 15 jours, 3 semaines, 1 mois, blablabla.
01:16:23 Voilà, ça va parler, c'est des petites popotes politiciennes pour faire monter les gens.
01:16:26 Je suis d'accord avec vous.
01:16:27 Voilà, c'est terrible.
01:16:28 Et en fait, nous, sur le terrain, on attend juste une décision.
01:16:30 On attend justement que nos politiques portent leur courage à deux mains
01:16:34 et mettent sur la table en disant "voilà, aujourd'hui, on a un problème".
01:16:37 Ce problème, comment on fait pour l'analyser ?
01:16:39 On l'analyse, on prend une décision et on s'y tient.
01:16:42 Et encore une fois, on applique la loi.
01:16:44 Et nous, on n'attend que ça, policiers.
01:16:45 Parce que nous, on voit effectivement ce qui rentre, on voit ce qui reste aussi.
01:16:48 Et on voit qu'en fait, ça ne fait pas cohésion dans la nation.
01:16:50 Il y a des problématiques, il y a des gens.
01:16:52 On voit bien qu'en ce moment, il faut choisir son camp.
01:16:54 C'est les uns contre les autres.
01:16:55 Et la société part en eau de boudin, ce n'est pas possible.
01:16:58 Et donc nous, on le voit tout ça, on le crie, on le hurle.
01:17:01 Et en fait, on voit bien qu'il y a d'autres intérêts qui sont plus intéressants
01:17:05 que ce que les gens vivent au quotidien.
01:17:08 Et encore une fois, je parlais au début de l'émission du pouvoir d'achat
01:17:11 qui reste en tête de toutes les préoccupations des Français.
01:17:14 Et après, sur le déni de démocratie, pour refondir sur ce que vous disiez, M. Pipponi,
01:17:17 sur la réforme des retraites, c'est un déni de démocratie aussi ou pas ?
01:17:21 Non. En fait, la loi... Mais nous, on l'a pris en pleine face.
01:17:24 Parce qu'il n'y a pas eu de... On n'en a pas parlé, tout ça.
01:17:27 Mais le 49.3, on est capable de l'envoyer.
01:17:31 Et après, quand on dit que c'est un déni de démocratie,
01:17:34 on dit que c'est pas vrai, on a respecté la République.
01:17:36 Ce qui est vrai pour ici, c'est la même chose.
01:17:38 Les règles du jeu sont claires, sauf que les Français ne les connaissent pas.
01:17:41 Mais en même temps, on nous enlève toujours les débats.
01:17:43 Et on n'a jamais de débat. Et ça, c'est faux.
01:17:45 Et ça, c'est vraiment un argument qui porte.
01:17:47 Il peut y avoir un sénateur.
01:17:49 On saisit une commission mixte paritaire.
01:17:51 Cette sénateur, cette députée se met d'accord.
01:17:53 Mais il faut qu'ensuite, le texte revienne à l'Assemblée
01:17:55 définitivement. Et là, je pense que s'il y a le 49.3,
01:17:58 il y a effectivement le risque d'une motion de censure.
01:18:00 Et le gouvernement qui tombe.
01:18:02 Sur un sujet aussi exposé que celui-là,
01:18:04 on voit bien que les oppositions se sont réunies.
01:18:07 Tout est possible maintenant par rapport aux institutions.
01:18:10 Rachel Gannes, votre avis sur ce moment de politique intéressant ?
01:18:13 Parce que voilà, c'est vrai que pour moi, il est en décollage
01:18:15 avec les préoccupations des Français.
01:18:17 Il n'empêche, c'est un moment politique.
01:18:19 C'est un moment politique intéressant, mais effectivement,
01:18:21 juste pour rebondir avec ce que disait Louis tout à l'heure,
01:18:24 sur le travail. On parlait de mérite.
01:18:27 Et c'est vrai que Gérald Darmanin est méritant sur cette loi.
01:18:31 Il a porté cette loi dans un contexte de rentrée
01:18:34 qui est éperdument difficile.
01:18:37 Cette rentrée violente avec des attentats, etc.
01:18:42 Et il était présent. Et c'est vrai que de porter cette loi,
01:18:46 en fait, c'est comme si nous étions castrés démocratiquement aujourd'hui.
01:18:51 Après, c'est intéressant de regarder effectivement les jeux
01:18:56 à huit bandes, dix bandes, parce qu'on est dans ce moment politique
01:19:02 où tous les partis veulent reprendre la main
01:19:05 au regard des élections européennes.
01:19:08 Ils se sont dit, nous 2024, il va falloir qu'on reprenne la main
01:19:13 sur quelque chose.
01:19:14 C'est vrai. Éric Revelle, vous voulez rajouter un truc ?
01:19:16 Frontalement, c'est le ministre de l'Intérieur qui prend la porte
01:19:18 dans la figure ce soir. Mais en réalité, c'est Emmanuel Macron
01:19:22 qui l'apprend indirectement et sans doute le couple exécutif.
01:19:26 Moi, je suis persuadé, dans le sens de François Pomponi,
01:19:30 que cette motion de rejet qui vient d'être adoptée,
01:19:33 c'est l'antichambre de la motion de censure.
01:19:35 Ça me paraît très clair. Parce que je ne vois pas comment,
01:19:38 même sur un texte encore plus dur, la gauche, les verts pourraient voter.
01:19:44 Pourquoi le RN voterait une loi d'immigration plus dure
01:19:47 si ça lui retire une addition politique favorable pour lui ?
01:19:53 On ne voit pas. Les LR, alors, peuvent-être changer un peu de position.
01:19:57 Parce que ce serait, oui, mais si vous voulez, l'arme de la dissolution
01:20:00 de l'Assemblée nationale dont vous parliez, sans doute que ceux
01:20:03 qui dérouilleraient entre guillemets le plus, ce serait le groupe LR,
01:20:06 justement, qui, alors peut-être que Emmanuel Macron va déclencher
01:20:09 le feu nucléaire en disant, vous m'avez fait ça très bien.
01:20:12 Alors, vous étiez combien ? 50 ? Vous allez vous retrouver à 10 ou à 20.
01:20:15 C'est possible. Alors, pourquoi ne pas déclencher un référendum
01:20:21 sur l'immigration, puisque le président de la République
01:20:24 avait demandé aux LR politique ? - Il a déjà dit non.
01:20:26 - Oui, non, non, non, non, non. - Il ne peut pas dire tout
01:20:28 et son contraire en permanence. - Non, non, non, non, non.
01:20:30 Et puis, il y a quand même un autre sujet, moi, qui me frappe quand même,
01:20:32 parce qu'on parle de déni de démocratie. C'est vrai.
01:20:34 Moi, je suis persuadé aussi que l'utilisation abusive du 49.3
01:20:37 par Madame Borne porte ses fruits là, aujourd'hui, sur une loi aussi
01:20:41 symbolique que l'immigration, qui déchire à la fois le pays
01:20:43 et les groupes politiques, mais quand même, déni de démocratie.
01:20:47 Mais pourquoi est-ce que les députés ont déposé 2600 amendements
01:20:51 si c'est pour voter dans la foulée une motion de rejet ?
01:20:53 Il faudra m'expliquer quand même, si vous voulez.
01:20:55 - Vous allez dire qu'il y a une option qu'on n'a pas obligée,
01:20:57 parce que nous, on explique tout ce que là, ce qui est en train de se passer,
01:21:00 c'est une grave crise politique. Il est tout à fait possible
01:21:02 qu'Emmanuel Macron se dise, bien, en fait, il ne se passe pas forcément
01:21:05 grand-chose, ce n'est pas si grave que ça. - Ça, ça ne serait pas étonnant.
01:21:08 - Et en fait, parce que là, on raisonne un peu spontanément
01:21:11 par rapport à nous, nos perceptions, mais en fait, il faut envisager
01:21:14 cette possibilité. On sait que le chef d'État, parfois, il raisonne
01:21:17 un peu différemment des autres. - Il a enclenché une autre séquence.
01:21:19 - Et ce n'est pas exclu qu'il dise, bon, que le texte aille au bout
01:21:23 de son processus et puis on verra à la fin. Il y aura Noël.
01:21:26 Non, mais attendez, ce n'est pas impossible qu'Emmanuel Macron
01:21:28 se dise la trêve des confiseurs. - La trêve des confiseurs.
01:21:30 - La fameuse trêve des confiseurs. Et puis, tout est oublié,
01:21:32 tout est pardonné. Enfin, pas pour les Français, mais en tout cas pour lui.
01:21:36 - Mais d'ailleurs, aujourd'hui, il a enclenché une autre séquence.
01:21:38 Vous avez vu, il était à Toulouse chez Airbus pour parler des 53 milliards
01:21:42 d'euros qui sont mis sur l'innovation en France. On a l'impression
01:21:45 que c'est comme si cette motion n'avait pas existé, n'était pas sur le point
01:21:49 d'être votée à l'Assemblée nationale, quand même. C'est très particulier.
01:21:52 Il est passé sur une séquence économique. Alors, peut-être que Louis a raison.
01:21:55 Peut-être que, finalement, une fois qu'on aura retiré les cadeaux
01:21:59 aux pieds du sapin, le président de la République nous dira que la vie est belle.
01:22:01 - Il y a eu d'autres douche-froides. La réforme des retraites,
01:22:04 vous l'avez évoqué tout à l'heure, Laurence Ferrari. Souvenez-vous,
01:22:06 il y avait quand même Emmanuel Macron qui avait demandé aux Français
01:22:09 de lui accorder 100 jours pour redynamiser son quinquennat.
01:22:13 Et en fait, il ne s'est pas passé grand-chose. Ensuite, Emmanuel Macron
01:22:16 avait dit qu'il allait prendre une initiative politique d'ampleur,
01:22:20 la fameuse IPA. - Ça a été les rencontres de Saint-Denis,
01:22:23 où il les a séquestrées à Saint-Denis. - Et là, il nous promet de nous parler
01:22:26 de la Nation en janvier. - Rencontre avec la Nation en janvier.
01:22:29 - C'est le grand débat, le retour du grand débat.
01:22:33 - Non, mais politiquement, on ne peut pas tenir comme ça.
01:22:36 Et pour lui, vraiment le plus grand danger, c'est la perspective
01:22:39 des élections européennes, qui peuvent être des élections
01:22:42 pour lesquelles Emmanuel Macron ne se relèvera pas.
01:22:44 Ce sont les dernières élections avant la prochaine présidentielle.
01:22:47 - Le président de la République a quand même confié à la première ministre
01:22:49 le fait de constituer une majorité en 2028. Il a quand même dit à Elisabeth Borne
01:22:53 "je vous laisse 6 mois pour trouver une majorité".
01:22:55 Et là, elle n'a pas de majorité. Donc, à un moment, je pense que celle
01:22:58 qui doit aussi en tenir les conséquences, c'est Elisabeth Borne.
01:23:01 - D'ailleurs, il faut que je regarde si elle était présente au banc.
01:23:04 - Non, il n'y avait que Gérald Darmanin et Sabrina Agresté-Bovas.
01:23:07 - Et très significatif. - Courage pion !
01:23:11 - C'est pas très croyable.
01:23:15 - Les élections européennes, vous avez raison Louis, c'est là, 2024.
01:23:19 Après, c'est 2027, la présidentielle et le municipal s'y apprêtent.
01:23:23 - Il faut bien avoir en tête, alors pour beaucoup de gens, c'est un peu loin,
01:23:26 mais les élections européennes seront les dernières élections
01:23:29 avant la prochaine élection présidentielle.
01:23:32 Donc, ça crée une dynamique. Et Emmanuel Macron,
01:23:35 pour les successeurs potentiels d'Emmanuel Macron,
01:23:38 ça peut être très compliqué de se remettre d'une vraie défaite aux européennes.
01:23:42 - C'est quoi une vraie défaite ?
01:23:44 - Une vraie défaite ? - Que le RN soit extrêmement haut ?
01:23:46 - Un RN extrêmement haut. Parce que le RN va s'en servir
01:23:49 comme une dynamique pour la suite. Et surtout que le RN s'en serve aussi
01:23:53 pour parler quasiment exclusivement d'immigration de souveraineté,
01:23:57 balayer tous les arguments d'Emmanuel Macron.
01:24:00 Et le pire pour Emmanuel Macron, ce serait que ces élections européennes
01:24:05 et les conséquences des élections européennes balayent totalement
01:24:08 l'idée de ce qu'on pourrait retenir du quinquennat d'Emmanuel Macron.
01:24:13 - L'héritage. - L'héritage. Legacy, comme on dit en anglais.
01:24:17 - Vous parlez bien anglais, bravo Louis. Mais avec l'accent.
01:24:20 Faites le moins avec l'accent.
01:24:21 - Non mais la question de l'héritage d'Emmanuel Macron, c'est très important.
01:24:24 Vous savez, quand vous faites deux quinquennats... - Je sais.
01:24:27 - Quelle trace il va laisser dans l'histoire ?
01:24:28 - Exactement, la trace dans l'histoire. Et donc, moi je pense qu'il ne peut pas...
01:24:32 Mais bon, ce n'est que mon avis et je ne suis que moi-même.
01:24:35 - Mais vous êtes Louis Dragnel, vous êtes extrêmement important Louis.
01:24:38 - Mais non, beaucoup moins que vous chère Laurence.
01:24:40 - Donc c'est quoi la réponse à votre interrogation ?
01:24:43 - Mais moi je pense qu'il y a deux possibilités. Soit Emmanuel Macron dit,
01:24:45 comme pour les précédents de crise, c'est pas grave, on change rien.
01:24:47 Il est heureux de ne rien faire. - Je vous parie que ça sera cette réponse.
01:24:49 - Il y a un sursaut, et il a été capable au début de son premier quinquennat de sursaut.
01:24:53 - Lequel ? À quel moment ? Après les Gilets jaunes, il a fait ? Il a donné de l'argent.
01:24:58 - Mais moi je pense que là pour le coup, c'est un sursaut institutionnel,
01:25:01 un sursaut qui doit passer par des élections, sinon ça ne...
01:25:04 - Allez-y, vous pouvez interrompre Louis Dragnel. - Interrompez-moi surtout.
01:25:07 - Je suis sur le théma, mais je trouve que sur tous les sujets, il a perdu le fil.
01:25:10 Sur tous les sujets. Vous voulez qu'on parle du dossier diplomatique, du Proche-Orient,
01:25:14 on ne va pas en reparler. Vous voulez qu'on parle de l'Afrique,
01:25:16 vous voulez qu'on parle d'économie où c'est très difficile pour lui.
01:25:20 On dit qu'il est en train de perdre une partie de la confiance des chefs d'entreprise,
01:25:24 qui disent qu'il avait vendu des choses qu'il n'a pas mises en place.
01:25:27 Tous les sujets, le Conseil national de la refondation, il nous donne rendez-vous
01:25:32 100 jours pour dire que tout est stabilisé. Il nous explique qu'il va nous parler de nations.
01:25:36 On a l'impression qu'il saute de sujet en sujet, parce qu'il s'aperçoit
01:25:39 que le sujet précédent est un échec. C'est terrible.
01:25:42 - Vous n'avez pas tort. Jean-Christophe Couvy.
01:25:44 - Je trouve que pour un gouvernement, ils ne sont pas très unis quand même.
01:25:46 Parce que là, il a laissé le petit Darmanin aller tout seul au perchoir
01:25:49 et derrière ne pas faire bloc. Ça prouve bien que, comme on dit souvent,
01:25:52 le groupe vit mal. - Le groupe vit bien.
01:25:55 - Mais là, il va bien et il vit mal. - C'est nous, je le trouvais, en regardant les images.
01:25:58 - Oui, que Gérald Darmanin, à son souvenir, m'a brouillé.
01:26:01 - C'est difficile, mais il est... - On peut le comprendre.
01:26:03 - Il a mis tout ça, tout l'université dans l'affaire.
01:26:05 - Non, mais il n'était pas triomphant comme il s'est le lait parfois.
01:26:08 - Après, un dernier mot, Rachel ? - Je trouve que c'est très triste
01:26:11 parce que Gérald Darmanin nous disait ce matin que la politique,
01:26:14 ce n'est pas de l'arithmétique, ce n'est pas des tableaux, mais c'est une dynamique
01:26:17 et les faits nous montrent l'inverse. C'est triste pour la démocratie.
01:26:20 - Allez, le rappel des titres de l'actualité sera reparlé sur CNews
01:26:23 avec Simon Guillain. Simon.
01:26:25 - L'inquiétude avec le retour d'importantes précipitations sur le territoire.
01:26:33 Météo France a placé 9 départements en vigilance orange
01:26:36 pour crues inondations. 6 départements du sud-ouest du territoire
01:26:39 sont concernés, ainsi 3 départements du sud-est.
01:26:42 Dans les Alpes, les précipitations pourraient atteindre
01:26:45 un niveau proche de celle habituellement observée en un mois.
01:26:48 Les chauffeurs de taxi mobilisent aujourd'hui contre le covoiturage
01:26:51 pour aller chez le médecin. Cette nouvelle loi impose donc
01:26:54 le regroupement de plusieurs patients lors des transports médicaux.
01:26:57 Selon l'exécutif, ce type de covoiturage a permis de réduire
01:27:00 de 34 millions d'euros les dépenses de l'assurance maladie
01:27:03 sur l'année 2022. Et puis, le marché immobilier
01:27:06 ralentit fortement en France sous l'effet de la hausse des taux d'intérêt
01:27:09 qui tourne désormais autour de 4%.
01:27:12 Le nombre de transactions immobilières chute. Elles ont baissé de presque
01:27:15 20% sur un an. C'est ce que révèle le Conseil supérieur du notariat.
01:27:18 - Merci beaucoup, Simon Guillain, pour le rappel des titres de l'actualité.
01:27:21 On fait une petite pause. Dans un instant, on se retrouve
01:27:24 avec Michel Onfray. Il est notre invité ce soir.
01:27:27 Ça tombe bien. On parle d'une petite crise politique, mais quand même
01:27:30 une crise qui est bien là pour le président de la République.
01:27:33 Qu'en pense Michel Onfray ? La réponse dans un instant sur Europe 1 et sur CNews.
01:27:36 À tout de suite.
01:27:37 18h39, on se retrouve en direct dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:27:44 Michel Onfray est notre invité. Bonsoir, Michel Onfray. - Bonsoir.
01:27:47 - Écrivain, philosophe, bien sûr. On est en pleine actualité politique
01:27:50 avec cette loi sur l'immigration qui ne sera pas débattue
01:27:53 à l'Assemblée nationale. Les députés ont décidé de voter
01:27:56 une motion de rejet, ce qui fait que le texte repart dans les limbes.
01:27:59 Les voix des LR se sont mêlées aux voix du RN,
01:28:02 aux voix des écologistes, aux voix de la France insoumise.
01:28:05 Quelles leçons peuvent en tirer les Français, à votre avis, Michel Onfray ?
01:28:08 - Un grand sentiment d'écœurement. Je crois que les Français voient bien
01:28:11 qu'il y a de la politique politicienne là-dedans, dans tout ça.
01:28:14 Qu'on n'a pas vraiment beaucoup de soucis de la France et des Français.
01:28:17 Que les Français, on sait un peu ce que sont leurs problèmes. Pas besoin de faire
01:28:20 des sondages ou de demander un tel ou tel. Si on est un chef d'État
01:28:23 un peu lucide, on sait ce qui se passe en France. On sait ce que sont les problèmes.
01:28:26 Pouvoir d'achat, immigration, etc. Enfin, politique étrangère.
01:28:29 - Sécurité. - Sécurité, enfin. Ça part partout.
01:28:32 Donc les gens font de la politique politicienne,
01:28:35 mais c'est surtout un grand désaveu d'Emmanuel Macron.
01:28:38 - De lui-même ou de son ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin ?
01:28:41 - Non, c'est rien. C'est Emmanuel Macron qui est mis en question dans cette aventure.
01:28:44 C'est-à-dire qu'il n'a pas fait de campagne présidentielle,
01:28:47 il a juste surfé sur la guerre de Russie en disant, on va voir,
01:28:50 "Moi je suis un chef d'État au-dessus des contingences
01:28:53 de politiques politiciennes. Je suis le candidat naturel,
01:28:56 bien sûr et bien évident que je me représente,
01:28:59 mais je ne vous le dis pas, mais le moment venu, il suffira juste de voter pour moi.
01:29:02 Après, on fait juste savoir quand on a gagné, qu'on a gagné au premier tour,
01:29:05 que, attention, deuxième tour, si on ne veut pas avoir
01:29:08 Auradou-Hersioglane, il faut quand même y aller pour voter pour lui.
01:29:11 Donc pas de campagne. On se dit, bon, il y aura peut-être un moment de vérité
01:29:14 avec l'Assemblée nationale. L'Assemblée nationale dit, "On ne vous donne pas
01:29:17 la majorité." Et lui dit, "Tant pis, je gouverne avec le 49.3,
01:29:20 rien à foutre." Et puis là, on lui redit que finalement,
01:29:23 la politique politicienne plus l'hypothèse d'un 49.3,
01:29:26 tout ça fait que la France n'est pas gouvernée,
01:29:29 elle est devenue ingouvernable. Un chef de l'État ne peut pas se permettre
01:29:32 de laisser faire une France ingouvernable. Ça veut dire quoi ?
01:29:35 Alors que le chaos menace à nos portes un peu partout,
01:29:38 et on a un chef d'État qui n'a pas les moyens d'imposer une politique
01:29:41 parce que les Français l'ont désavoué. Il a été élu par défaut
01:29:44 sur un programme qui est assez problématique. On ne sait pas trop,
01:29:47 une fois le Hamas, une fois Israël, on ne sait pas trop,
01:29:50 la bougie pour les Juifs, puis bientôt peut-être une date
01:29:53 pour les... - Pour les otages. - Pour les musulmans,
01:29:56 et puis etc. Donc il y a une illésibilité, et surtout la France n'est pas
01:29:59 gouvernée. C'est parti pour 10 ans. - Mais tel on ferait alors ?
01:30:02 Quelle est la solution ? Que reste-t-il comme option à Emmanuel Macron ?
01:30:05 - S'il avait un peu de temps, il pourrait... Il y a plein de choses à faire.
01:30:08 Il peut démissionner et puis dire, "Je veux une vraie élection."
01:30:11 - Est-ce que vous y croyez, sincèrement ? - Non, pas du tout.
01:30:14 Il y a une possibilité qui consiste à dire, "Je dissous l'Assemblée nationale
01:30:17 et puis on fait une vraie majorité, on écoute le peuple un peu."
01:30:20 Ça fait des années qu'il n'écoute pas le peuple. Ça fait même des années
01:30:23 qu'il méprise le peuple. En disant, "Vous me dites des choses,
01:30:26 mais je vous méprise." Il y a des gens qui peuvent faire des manifestations
01:30:29 interdites quand il s'agit de défendre la famille Traoré alors que c'est interdit
01:30:32 de sortir pendant le Covid. Ça, il n'y a aucun problème. On a même un
01:30:35 Castaner qui nous dit qu'il est prêt à mettre le genou à terre pour célébrer
01:30:38 des manifestations interdites. Et puis quand on a des Gilets jaunes,
01:30:41 c'est un moment donné où les Français disent, "On vous dit juste."
01:30:44 D'ailleurs, souvenez-vous, les Gilets jaunes, c'était non loin de Noël.
01:30:47 On n'a pas les moyens d'acheter des jouets à nos enfants, à nos petits-enfants.
01:30:50 On n'a pas les moyens de mettre de l'essence dans la voiture qui nous est nécessaire
01:30:53 pour travailler. Et lui, il dit, "On va faire des petites sorties un peu partout.
01:30:56 On va voir avec les préfets. Je vais vous expliquer la bonne parole."
01:30:59 On ne peut pas mépriser les Français aussi longtemps.
01:31:02 - Marine Le Pen dit que c'est un désaveu du gouvernement, un désaveu du "en même temps"
01:31:05 macronien. Est-ce qu'elle a tort sur le fond ? La partie qu'elle a jouée
01:31:08 dans la discussion de rejet, finalement, ne va pas se retourner contre elle ?
01:31:11 - Elle est en train de se normaliser plein pot.
01:31:14 Et puis elle fait tout ce qu'il faut pour ça. Elle fait aussi de la politique politicienne.
01:31:17 Ça y est, elle est rentrée dans le jeu. C'est très visible. J'entendais l'autre jour
01:31:20 chez Sonia Mabrouk expliquer qu'il n'y avait pas de guerre de civilisation,
01:31:23 que c'était quand même monstrueux. On avait vraiment l'impression d'entendre un socialiste.
01:31:26 Tout ça a été formidable. Là, elle roule tombeau ouvert en direction de l'Elysée.
01:31:30 Ça risque de marcher. Simplement, on a vu avec Mélanie, avec le comique
01:31:34 en Argentine, qui dans les 48 heures a commencé à nommer ses ennemis,
01:31:38 à abandonner l'essentiel de son programme. - Javier Milehi.
01:31:41 - Elle a cessé d'être crédible. Et plus ça va, plus, effectivement,
01:31:44 elle montre ce qui l'intéresse. Elle aussi, ce n'est pas la France, ce n'est pas les Français,
01:31:47 ce n'est pas le problème des Français, c'est juste que c'est de pouvoir.
01:31:50 - D'accord. Intéressant. Une question peut-être d'Éric Revelle.
01:31:52 - Oui, Michel Onfray. Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais le président de la République,
01:31:55 qui se mêle de tout, avait déclaré un jour qu'il fallait mettre en place
01:31:59 une filière de pompes à chaleur. Alors, j'en parle parce que
01:32:02 quand on est chef de l'État, en général, on a des domaines réservés,
01:32:05 vous voyez, l'armée, les affaires étrangères, et il avait été jusque-là.
01:32:09 Donc, en fait, j'aimerais que vous précisiez votre pensée, parce qu'on a dit,
01:32:13 bon, c'est une claque qui prend... Il prend une porte dans la figure d'Armagnac,
01:32:17 mais en réalité, celui qui prend vraiment la porte, c'est Emmanuel Macron
01:32:21 et sa façon de gouverner. Est-ce qu'il ne pourrait pas s'en sortir, par exemple,
01:32:25 sur la question de l'immigration, avec un référendum ?
01:32:28 Ce serait une façon de redonner... Alors, je suis incapable de vous dire
01:32:31 ce que je voudrais poser, mais voilà, c'est une façon de redonner...
01:32:34 Parce que dissoudre l'Assemblée nationale, c'est s'ouvrir une nouvelle crise politique
01:32:37 pour lui, et pour la définition qu'il a de son propre pouvoir.
01:32:40 - M. L'Enfraie. - En démocratie, c'est le pouvoir du peuple
01:32:43 par le peuple pour le peuple. Avec le général de Gaulle, c'est très précisément ça.
01:32:46 C'est le peuple qui donne la souveraineté au souverain, et si le souverain
01:32:49 perd sa souveraineté, alors il remet en main... Il démissionne et il remet en main
01:32:54 le pouvoir au peuple en disant "Vous allez me le dire. Voulez-vous que je reste
01:32:57 ou voulez-vous que je m'en aille ?" Vous connaissez l'histoire.
01:33:00 Et c'est ça, le contrat social. C'est juste qu'il retrouve le contrat social
01:33:03 en sollicitant le peuple. Le peuple n'est pas fait que pour se prendre
01:33:06 des coups de bâton dans la figure. Le peuple, il est là parce que, normalement,
01:33:09 il doit désigner soit ses représentants, soit une politique, soit son chef de l'État,
01:33:12 et c'est pas le cas. C'est-à-dire qu'il méprise le peuple, il le fait savoir
01:33:16 régulièrement. Donc, il va pas faire de référendum. Il sait très bien
01:33:19 qu'il les perdrait. D'abord, ça deviendrait une espèce de plébiscite
01:33:22 contre lui. Quelle que soit la question posée par Macron, il dirait
01:33:26 "Voulez-vous qu'il fasse beau en hiver ?" Les gens diraient "Non", parce que
01:33:29 la question a été posée par Macron. Il y a quelque chose qui fait qu'il est
01:33:32 méprisé. Il méprise. Il est méprisé. Il n'a qu'à traverser la route
01:33:36 pour trouver du boulot. Si vous voulez des costards comme moi, vous n'avez
01:33:39 qu'à bosser, etc. Vous allez travailler plus longtemps. Un mépris incroyable.
01:33:43 Donc, il ne va pas demander au peuple, il n'y aura pas recours au référendum.
01:33:46 Il sait qu'il les perdrait. Donc, il va pas demander au peuple. Il ne veut pas plus
01:33:50 qu'il ne dissoudra l'Assemblée nationale. Je pense qu'il faudrait de l'élégance,
01:33:53 de la grandeur, et qu'il en manque.
01:33:54 – Michel Onfray, on a parlé du Rassemblement national.
01:33:56 Jean-Luc Mélenchon dit "Darmanin a dompté les groupuscules macronistes
01:34:00 mais pas l'Assemblée nationale. Ça sent le bout de chemin pour sa loi
01:34:02 et donc pour lui." Quelle est la responsabilité de la France insoumise
01:34:05 dans la situation que nous vivons aujourd'hui ? Et pas seulement sur le plan
01:34:08 de cette loi immigration.
01:34:10 – La stratégie de Mélenchon est très simple. C'est une stratégie de poutchiste.
01:34:13 Rappelons quand même que la révolution en Union soviétique ne s'est pas faite
01:34:16 parce que les peuples aimaient tellement Lénine que… C'est un coup d'État.
01:34:19 Octobre 1917 avec un Lénine d'ailleurs qui se met une perruque de femme.
01:34:23 On oublie quand même de le dire si on veut vraiment faire de l'histoire.
01:34:26 Et bien là, Mélenchon joue la stratégie du pourrissement en disant
01:34:29 "moi j'arrive derrière" et puis voilà. L'hypothèse c'est que si tout est pourri,
01:34:33 si effectivement plus personne ne veut de Macron, des macroniens,
01:34:36 qu'Édouard Philippe n'ait pas sollicité et qu'il y a une espèce de Wauquiez
01:34:40 qui sort en disant "en fait n'oubliez pas, j'arrive directement
01:34:43 de Colombie-Les-Deux-Églises, vous pouvez voter pour moi."
01:34:46 Il peut faire avec un 19 ou 20% un ticket qu'il met avec Marine Le Pen
01:34:51 au second tour de présidentielle. C'est-à-dire exit le PS et les républicains
01:34:55 qui sont allés se vendre à Macron, exit Macron parce que Macron ne peut plus.
01:34:59 Et là d'un seul coup, deuxième tour aux élections présidentielles,
01:35:02 Marine Le Pen-Jean-Luc Mélenchon. Lui joue ça. En disant que le fascisme…
01:35:05 C'est vrai, il le joue. Mais est-ce que ces prises de position récentes,
01:35:08 notamment le fait de ne pas dénoncer les crimes terroristes du Hamas,
01:35:11 ne vont pas les coûter cher finalement dans même son électorat ?
01:35:15 Eh bien il faut voir ce qu'on perd et ce qu'on gagne.
01:35:17 C'est pas un jeu à sommes nulles. Je pense qu'il sait très bien
01:35:20 ce qu'il fait en faisant ça. Il a fait un compte.
01:35:22 Parce que c'est pas quelqu'un qui a des convictions. Il a juste des intérêts.
01:35:25 En fait, ils sont nombreux dans ce cas-là. Et je pense que les intérêts,
01:35:27 c'est de dire "Bon, pour arriver à cette stratégie d'être présent au second tour,
01:35:30 qu'est-ce qu'il faut faire ?" Maintenant, s'il faut dire l'inverse,
01:35:32 il le dira. Il n'y a aucun problème. Il a dit, il y a une époque,
01:35:34 il était contre Le Voile. Maintenant, il est pour.
01:35:36 Enfin, il était pour le général de Gaulle et Jaurès. Maintenant, il est islamo-gauchiste.
01:35:40 Donc la stratégie qui sera la bonne pour lui, c'est celle qui lui permettra
01:35:43 d'être au second tour. C'est ça qui l'intéresse. Donc pourriture, pourriture, pourriture.
01:35:47 Enfin, je ne dis pas que c'est une pourriture. Il faut jouer la pourriture,
01:35:49 la pourriture sociale, pour dire à un moment donné "J'arrive pour nettoyer
01:35:53 les écuries d'OGH et je suis le seul homme, sinon c'est le fascisme.
01:35:55 C'est le fascisme ou moi."
01:35:57 - Oui, moi je crois qu'il conflictualise absolument tout. Il est pour le chaos.
01:36:00 Je pense que c'est une stratégie très réfléchie et très politique.
01:36:04 En fait, il essaie d'avoir une base incontournable, qu'est le vote communautaire.
01:36:07 Et je vous donne mon biais que deux ans avant l'élection, il adoucira,
01:36:10 il visera une autre. Mais il aura acquise cette base-là.
01:36:13 Et donc, cette base plus, un peu plus, ça peut lui permettre d'être au second tour.
01:36:17 - Mais moi je dis depuis des années qu'il faut se méfier de ce monsieur
01:36:19 qui nous dit du bien de Robespierre. Si on connaît un peu l'histoire
01:36:21 de la Révolution française, quand Robespierre parle du peuple,
01:36:24 il parle juste de la violence du peuple qu'il déchaîne pour faire de telle sorte
01:36:27 qu'il puisse dire "Regardez, la voix du peuple c'est moi."
01:36:29 C'est l'idée qui reste de Robespierre. Mais quand on est robespierriste,
01:36:32 qu'on défend la terreur, la loi sur les suspects, 1793, moi j'y dis depuis
01:36:36 très longtemps, faites attention. Je me souviens d'un certain Laurent Joffrin
01:36:39 qui me disait "Où est la guillotine de Mélenchon ? Elle est là."
01:36:42 On la voit arriver avec ce type qui nous dit "Ce qu'a fait le Hamas,
01:36:45 c'est de la résistance." Je rappelle quand même à ces gens-là que si on veut
01:36:48 faire un peu d'histoire de la résistance française, celle du général de Gaulle,
01:36:51 pas celle des communistes après le pacte germano-soviétique,
01:36:53 celle du 18 juin 1940, alors à ce moment-là, il suffit de regarder qu'il n'y a jamais eu,
01:36:57 me semble-t-il, de résistants qui aient mis le feu ou une bombe dans un cinéma
01:37:02 parce qu'il y aurait eu trois officiers nazis, Antoine, 250 français, innocents.
01:37:06 Donc la résistance du général de Gaulle, elle tue des gens qui sont des militians,
01:37:12 qui sont des dénonciateurs, qui sont des vichistes, etc.
01:37:15 Mais pas des innocents. Là, le Hamas a tué des innocents.
01:37:19 L'idée de dire qu'il s'agit de résistance, c'est très précisément
01:37:21 être dans la logique de l'Iran. C'est l'Iran qu'on défend dans ces cas-là.
01:37:25 Ce n'est pas du tout seulement le Hamas.
01:37:27 - Michel Onfray, vous dites "Face à l'islamisme, il faut soutenir Israël
01:37:30 et se battre pour défendre l'Occident."
01:37:32 Pour vous, les terroristes du Hamas, ce sont les nouveaux nazis ?
01:37:35 - Je me bats contre le fait qu'on puisse convoquer Hitler comme ça,
01:37:40 un peu n'importe quand, n'importe comment.
01:37:42 J'ai parlé tout à l'heure d'Oradour-sur-Glane, mais ce que le Hamas a fait,
01:37:45 ça s'apparente à ce qui s'est passé à Oradour-sur-Glane.
01:37:48 On arrive dans un village et puis on a l'intention de tout détruire.
01:37:51 J'ai vu l'autre jour que des jeunes avaient prévu ça en Bretagne,
01:37:54 d'égorger des gens dans un village entier.
01:37:56 C'est une stratégie qui, effectivement, s'apparente aux nazis.
01:38:00 C'est-à-dire que les résistants n'ont jamais fait une chose pareille.
01:38:03 Si on est incapable de penser que c'est effectivement une guerre civile
01:38:06 que j'ai appelée en son temps "à bas bruit", mais c'est un bas bruit.
01:38:10 - Elle est toujours à bas bruit, cette guerre civile ?
01:38:12 - C'est un bas bruit qui fait de plus en plus de bruit.
01:38:14 Et il est de moins en moins bas et de plus en plus haut.
01:38:16 Et avec une France ingouvernable, comment voulez-vous répondre à ça ?
01:38:19 Ce qu'il ne peut pas faire concernant ce projet de loi d'Armenin,
01:38:22 il ne peut pas le faire sur le reste.
01:38:24 Comment voulez-vous qu'il réponde à ce qui se passe un peu partout en France ?
01:38:27 Il n'a pas les moyens.
01:38:29 - Mais la guerre civile, c'est deux parties de la population qui s'affrontent.
01:38:32 - Je suis en train de relire quelque chose que j'avais lu il y a très longtemps
01:38:36 de Guy Hockenheim, qui est un 68e art, qui avait écrit un livre qui s'appelait "Beauté du métis".
01:38:40 Et le sous-titre était "Réflexion d'un francophobe".
01:38:43 - Francophobe, ok.
01:38:45 - Et donc, quand on me dit "Qui s'oppose à qui ?"
01:38:47 Les francophiles et les francophobes.
01:38:49 Je crois qu'il y a des gens qui nous disent qu'ils détestent la France,
01:38:51 le drapeau français, tout ce qu'a fait la France,
01:38:53 tout ce qui représente la France, l'histoire de France,
01:38:55 Napoléon, le général de Gaulle, Colbert, le Code noir, etc.
01:38:58 Les mêmes qui nous disent que le Code noir, c'est pas bien.
01:39:00 On est d'accord, le Code noir, c'est pas bien.
01:39:02 Ils trouvent que le Code noir d'aujourd'hui,
01:39:04 qui permet par exemple de louer des utérus et d'acheter des enfants,
01:39:07 dans un livre que vous avez d'ailleurs là,
01:39:09 - Absolument.
01:39:10 - Je raconte ce qu'est...
01:39:11 - Le pétif et la marchandise.
01:39:12 - Oui, je lis moi un texte aujourd'hui,
01:39:15 qui est le texte que vous signez, les contrats que vous signez
01:39:17 quand vous louez votre utérus.
01:39:19 Mais alors là, pour le coup, le Code noir, c'est loin derrière.
01:39:21 Alors ces gens disent que le Code noir, c'était pas bien.
01:39:23 On est d'accord.
01:39:24 Mais ils trouvent très bien aujourd'hui qu'on puisse faire des Codes noirs
01:39:26 pour acheter et vendre des enfants.
01:39:28 C'est ce qu'ils appellent être progressiste aujourd'hui.
01:39:30 Donc oui, je crois qu'il y a effectivement une façon d'être francophobe,
01:39:34 qui consiste à dire que tout ce qui est français est détestable,
01:39:36 sauf, je ne sais plus qui disait l'autre jour,
01:39:38 la CAF, les allocs, les subventions,
01:39:40 ça c'est très bien pour la France,
01:39:42 pour le reste, on n'en veut pas, on les déteste,
01:39:44 pas de drapeau français.
01:39:45 Si vous avez le malheur de mettre un drapeau français à votre fenêtre,
01:39:47 vous êtes un fasciste.
01:39:48 Alors vous avez le droit, s'il y a une coupe du monde de football,
01:39:50 sinon vous êtes un dangereux nationaliste, etc.
01:39:52 - D'extrême droite.
01:39:53 - Oui, d'autres fois même, Darmanin, le fameux Darmanin,
01:39:56 qui dit qu'il y avait un groupement qui s'appelait Charles Martel,
01:39:59 en disant "le simple nom de Charles Martel fait froid dans le dos".
01:40:02 Mais il a fait quoi Charles Martel ?
01:40:04 Il a arrêté les arabes à Poitiers.
01:40:05 Donc ça fait froid dans le dos qu'on puisse arrêter les arabes à Poitiers ?
01:40:08 J'aurais aimé faire une petite conversation historique avec Darmanin
01:40:12 pour nous expliquer pourquoi le nom même de Charles Martel nous fait froid dans le dos.
01:40:16 Alors qu'il s'appelait comment ? Gros Bouboule ?
01:40:18 - Gros Lardon, pour le mouvement de l'ultra droite.
01:40:21 - On doit avoir froid dans le dos.
01:40:23 On doit avoir peur quand Gros Lardon menace la sécurité française et la nation.
01:40:29 - Éric Revelle, une question à Michel Onfray ?
01:40:31 - Oui, non, j'écoute avec toujours beaucoup d'attention, Michel.
01:40:34 Question, et puis en fait on voit bien que la société bouge beaucoup sur ses idées.
01:40:40 Je vais vous lancer un concept, comme vous êtes un philosophe,
01:40:42 vous allez me dire ce que vous en pensez.
01:40:44 Dans les décennies précédentes, dans les années 80,
01:40:46 c'était la gauche qui mettait sur la table du débat national
01:40:49 les grandes idées qui allaient faire le débat.
01:40:51 C'est Gramsci, on lancement le terrain culturel.
01:40:54 Et donc les réactionnaires, c'est ceux qui étaient en réaction à ces grandes idées,
01:40:57 donc les gens de droite.
01:40:58 Et aujourd'hui j'ai l'impression que tous les thèmes,
01:41:00 alors peut-être pas celui du pouvoir d'achat,
01:41:02 mais par exemple de l'immigration qui a toujours été un thème tabou pour la gauche,
01:41:05 prise entre son antiracisme et avoir une position claire,
01:41:08 en fait c'est le contraire.
01:41:09 C'est-à-dire que c'est plutôt la droite qui met les thèmes du débat national sur le débat,
01:41:12 et donc ceux qui réagissent, ce que j'appelle les néo-réactionnaires,
01:41:16 sont plutôt les gens de gauche.
01:41:18 - Oui, oui, mais moi j'aime la France.
01:41:20 - Non mais ça vous va comme idée ou pas ?
01:41:21 Je peux être pas à côté de ma...
01:41:22 - Non, non, non, je suis entièrement d'accord avec vous.
01:41:24 Maintenant, quand on dit la gauche, il faut voir qu'il y a quand même des gauches.
01:41:28 - Oui, oui, vous avez raison.
01:41:29 - La mienne qui est une gauche proudhonienne, anarchiste, coopérative, mutualiste, etc.
01:41:34 Mais Jean-Pierre Chevènement, c'est pas Laurent Fabius.
01:41:37 Enfin ça dépend quel Laurent Fabius, vous me direz.
01:41:39 Mais c'est pas, disons, François Mitterrand.
01:41:41 Ça n'était pas non plus le Parti communiste.
01:41:43 Alors peut-être de Robert Rue à l'époque, disons, si on veut garder ces références-là.
01:41:47 Moi j'ai toujours aimé Jean-Pierre Chevènement, qui par ailleurs est un ami,
01:41:50 et qui a toujours défendu la République, la laïcité, l'école, la fraternité, etc.
01:41:54 - Non, vous avez raison, mais il avait aussi navigué politiquement
01:41:56 dans les partis du CRS, qui était la gauche du Parti socialiste,
01:41:58 pour se recentrer un peu plus.
01:42:00 Mais bon, vous avez raison, il a tenu des idées, il les a défendues.
01:42:02 Il a démissionné.
01:42:03 - Et qui ne sont plus là.
01:42:04 C'est-à-dire que quand j'écoute Philippe Devilliers, par exemple,
01:42:07 je me dis, mais il y a des moments, si vous l'avez un peu à l'aide du...
01:42:09 - C'est Jean-Pierre Chevènement ?
01:42:10 - Eh oui.
01:42:11 - Il est à la station à l'aveugle, il est tous les vendredis soir sur ce plateau.
01:42:14 Vous dites, allez, on ne sait pas que c'est lui qui parle.
01:42:17 Le texte est donné, on dit, vous pensez quoi de ce texte ?
01:42:20 Il y a des moments où on se dit, mais c'est du Chevènement parfois.
01:42:22 L'histoire, il a fait l'autre jour une démonstration formidable en disant
01:42:25 "on ne s'est pas perdu", etc.
01:42:26 C'est du général de Gaulle.
01:42:27 C'est du général de Gaulle tout cru.
01:42:29 Et en même temps, c'est un, j'allais dire un gaullisme de gauche,
01:42:32 c'est-à-dire un gaullisme qui dit, mais attendez, le peuple, la nation,
01:42:35 ça faisait corps quand même en 1792, et même en 89.
01:42:38 En 89-92, on n'est pas obligé de choisir 1793.
01:42:41 Donc il y a un moment donné où on se dit, cette gauche est morte et enterrée
01:42:44 par la gauche mastrichienne qui nous a dit que Jean-Pierre Chevènement
01:42:47 était insupportable.
01:42:48 Je rappelle quand même, vous vous souvenez de l'histoire de Saddam Hussein,
01:42:50 que Bernard-Henri Lévy stigmatisait Jean-Pierre Chevènement en disant
01:42:53 qu'il était sadamite.
01:42:54 On a oublié ça.
01:42:56 Personne ne court après l'insulte homophobe sur ce sujet-là.
01:42:59 Mais c'était l'insulte qui était prêtée par Globe, Arbéchel, etc.
01:43:02 à Jean-Pierre Chevènement, juste parce qu'il défendait un islam laïque.
01:43:05 - Et la gauche aujourd'hui, Michel Onfray, cette gauche-là n'existe pas.
01:43:09 La droite non plus, il ne reste donc que les extrêmes ?
01:43:12 - Ça dépend de la droite, je pense qu'elle se modifie.
01:43:14 Alors si c'est une droite de gauche à la Juppé, c'est pas la droite ça non plus.
01:43:17 Mais je veux dire qu'il y a une façon de reprendre en main la République,
01:43:21 la laïcité, le féminisme, l'école, la culture, l'humanisme,
01:43:25 par certains réacts si on veut.
01:43:27 Moi je suis pas contre, moi je veux bien être un réact de gauche.
01:43:29 S'il s'agit d'être un progressiste, juste en défendant l'allocation
01:43:33 des utérus et la vente des enfants, voire là récemment...
01:43:36 - Non mais je m'adressais pas formellement à vous.
01:43:38 - Non, je vous le dis amicalement.
01:43:41 Par exemple, Peter Singer est un philosophe qui aujourd'hui nous dit
01:43:44 qu'on doit pouvoir coucher avec les animaux.
01:43:45 Ça c'est le nouveau progressisme en nous disant "mais il est antispéciste".
01:43:49 Si vous allez jusqu'au bout de l'antispécisme, ça ne les distingue pas.
01:43:52 - Mais vous avez des gens de cette gauche globe de l'époque,
01:43:55 je crois Pierre Berger, Simon Moravone, qui expliquaient qu'on pouvait louer
01:43:57 le ventre d'une femme puisqu'on avait loué les épaules d'un ouvrier.
01:44:00 - Absolument. La caissière, il parlait d'une caissière en disant
01:44:02 qu'on louait sa force de travail et que c'était la même chose.
01:44:04 - Un dernier mot Michel Onfray, vous êtes pessimiste pour ce qui va suivre.
01:44:07 On a décrit ce que vous décrivez comme une guerre civile à Baboui.
01:44:11 Est-ce qu'on va vers une guerre de civilisation ?
01:44:14 - Je crois qu'il faut peu de choses pour mettre le feu aux poudres
01:44:17 parce que la poudre est répandue.
01:44:18 Ça fait des années que la poudre est répandue et il faudra très très peu de choses.
01:44:21 Je pense que... Alors pour le coup, l'extrême droite, ça fait des années
01:44:24 qu'on voit de l'extrême droite partout, mais une vraie extrême droite,
01:44:26 c'est-à-dire militarisée, qui défend la violence, qui refuse la République
01:44:29 et qui pense qu'il faut faire triompher ses idées avec des armes à feu.
01:44:34 Si jamais cette extrême droite-là arrive vraiment, c'est comme quand on crie au loup
01:44:38 et qu'il n'y a pas le loup, mais si cette extrême droite arrive un jour,
01:44:40 elle aura bonne mine cette gauche qui voyait des fascistes partout.
01:44:43 - Donc ce n'est pas le Rassemblement National, cette droite que vous décrivez ?
01:44:46 - Le Rassemblement National, c'est le Chirac des années 70.
01:44:48 Il faut arrêter de se faire peur.
01:44:49 C'est un masque de... Ils lui mettent un masque sur le nez en disant...
01:44:52 une moustache en disant "c'est Adolf Hitler".
01:44:54 Non, c'est le Chirac du bruit et de l'odeur.
01:44:56 - Michel Onfray a été l'invité de Punchline sur CNews et sur Europe 1.
01:45:00 Merci beaucoup.
01:45:01 J'ai cité le fétiche et la marchandise, mais votre dernier livre,
01:45:04 c'est "Théorie de Jésus", aux éditions Bouquin,
01:45:07 et puis la revue de Front Populaire, avec ce titre "Planète à vendre,
01:45:11 la marchandisation du monde".
01:45:13 Très bon numéro de Front Populaire.
01:45:14 Merci à vous, Michel Onfray.
01:45:15 - C'est bon.
01:45:16 - Merci Eric Repet.
01:45:17 - Merci beaucoup.
01:45:18 - Sur Europe 1, c'est Hélène Zellani qui vous attend pour l'information
01:45:20 et Christine Ittkelli, bien sûr, sur CNews.
01:45:22 Pour passer à l'info, bonne soirée à vous sur nos deux antennes et à demain.
01:45:25 et à demain.
01:45:26 ...