Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
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00:00:00 Premier gouvernement de Gabriel Attal se fait toujours attendre mais les français savent déjà que rien ne changera réellement dans leur vie.
00:00:06 Pouvoir d'achat, sécurité, immigration, les dés sont jetés et les grandes préoccupations de nos concitoyens
00:00:11 ne vont pas trouver de solution magique dans les prochains jours, quelles que soient les têtes d'affiches
00:00:15 qui seront nommées dans les différents ministères. On va faire un point complet sur toutes les dernières informations dans un instant.
00:00:21 Parmi les choses qui insupportent les français, il y a ceux qui profitent du système, ceux qui se vantent sur les réseaux sociaux
00:00:27 de toucher plus en restant au fond de leur lit plutôt que ceux qui se lèvent tôt pour travailler.
00:00:31 Les exemples sont hélas nombreux, on va le voir. Et puis il y a aussi les élus locaux
00:00:35 qui sont plus que jamais à portée de baffre. On verra que la maire d'une petite commune rurale du Morbihan a démissionné, lassé des menaces et agressions
00:00:42 de ses administrés. Voilà pour le programme, on est en direct.
00:00:45 Il est 17h pratiquement, c'est l'heure du rappel des titres de l'actualité avec Simon Guillain. Simon.
00:00:55 Victime de harcèlement scolaire, un adolescent a tenté de se suicider en plein cours. Ça s'est passé hier matin au lycée Stéphane Essel de Toulouse.
00:01:02 Né en 2005, l'élève en classe de terminal s'est donné un coup de couteau à l'abdomen.
00:01:06 Mais heureusement, la police indique cet après-midi que l'élève va mieux et qu'il sera entendu quand son état le permettra.
00:01:12 L'épidémie de grippe s'intensifie en France. 11 régions sont particulièrement touchées par cette épidémie.
00:01:18 En métropole, seule la Bretagne et la Normandie sont pour le moment épargnées.
00:01:22 Si l'épidémie de grippe continue de s'étendre, celle de la bronchiolite et du Covid sont sur le déclin.
00:01:27 Et puis devant la plus haute cour de l'ONU, l'Afrique du Sud accuse Israël de génocide.
00:01:32 Pretoria a saisi en urgence la plus haute juridiction de l'ONU. Pour que l'état hubreuse suspende immédiatement ses opérations militaires,
00:01:39 Israël accuse l'Afrique du Sud d'être le bras juridique du Hamas.
00:01:43 Simon Guillain pour le rappel des titres de l'actualité. Merci à vous mon cher Simon. On est avec Eric Nolot.
00:01:48 Bonsoir Eric, bonne année. Je ne vous avais pas vu depuis que nous avons commencé.
00:01:50 A vous aussi Laurence. Bonsoir à tous.
00:01:52 J'ai l'émission Eugénie Bassi et grand reporter Ofigaro. Bonsoir à vous.
00:01:54 Bonsoir.
00:01:55 Jean-Sébastien Fallou, directeur du site Atlantico. Bonne année à vous aussi. Plein de bonnes choses.
00:01:59 Céline Pinin qui est politologue journaliste à cause.
00:02:01 Et bonne année Gabrielle.
00:02:02 Bonne année aussi.
00:02:03 Et Florian Tardif à qui j'ai déjà dit bonne année à peu près 4 fois depuis 15 jours.
00:02:08 Jamais trop.
00:02:09 Jamais trop. Bonne santé, plein de réussites. Mais ça, il a déjà une bonne fée sur son berceau.
00:02:14 Il est 17h01. On est toujours dans l'attente du gouvernement de Gabriel Etal.
00:02:17 Peut-être que vous, vous ne l'attendez pas finalement. Mais on va quand même un tout petit peu vous en parler.
00:02:21 Si ça ne vous embête pas. On va rejoindre à l'Elysée, tiens, Thomas Bonnet et Léomar Cheuguet.
00:02:25 Bonsoir les amis. J'espère qu'il ne fait pas trop froid devant l'Elysée.
00:02:29 C'est là que tout doit se passer normalement de façon imminente. C'est cela Thomas ?
00:02:33 Oui Laurence. D'une minute à l'autre, on pourrait avoir l'annonce d'une partie du gouvernement.
00:02:40 10 à 15 noms devraient nous parvenir.
00:02:43 Les derniers éléments que m'envoyait l'Elysée, c'est que nous sommes dans les derniers ajustements.
00:02:48 On me dit aussi que tout peut encore bouger tant que le micro n'a pas été installé
00:02:52 et que le secrétaire général Alexis Colleur annonce la nomination du nouveau gouvernement.
00:02:57 On est donc toujours dans l'attente de cette fameuse fumée blanche.
00:03:00 Ce que je peux vous dire, c'est que les consultations ont continué tout au long de la journée.
00:03:03 Notamment avec un entretien qui a eu lieu ici à l'Elysée autour de Gabriel Etal, le Premier ministre,
00:03:09 le Président de la République ou encore le secrétaire général Alexis Colleur.
00:03:13 Réunion d'une heure trente environ ici au palais de l'Elysée pour peaufiner les détails
00:03:18 de ce nouveau gouvernement que l'on attend d'une minute à l'autre.
00:03:22 Thomas Bonnel et Omar Cheguet, on va se revoir je pense d'ici la fin de cette édition à 19h.
00:03:26 Éric Nolot, bon, on parle de fumée blanche, c'est tout de même pas un pape que nous allons avoir.
00:03:31 C'est un gouvernement resserré, soi-disant. Vous y croyez ?
00:03:35 Resserré, je n'y crois pas déjà puisque j'ai un certain âge maintenant et j'ai entendu à chaque fois un gouvernement resserré.
00:03:41 Et à la fin, à deux ou trois unités près, il y a 40 ou 50 personnes.
00:03:46 Mais vous avez dit tout à l'heure que ça n'avait pas changé la vie des Français.
00:03:50 Je ne suis pas tout à fait sur cette ligne parce qu'il y a un fond de naïveté en moi.
00:03:54 Je voudrais que se reproduise le miracle qui s'est produit avec Gabriel Etal à l'Éducation nationale
00:03:59 où tout d'un coup, ce qui paraissait impossible est devenu possible du jour au lendemain.
00:04:03 L'interdiction de la baille, la lutte contre le harcèlement, la fin du collège unique.
00:04:09 Et j'aimerais qu'il trouve...
00:04:11 Vous voulez que ce soit encore Noël, en fait ? C'est ça, Éric Nolot, vous êtes un enfant.
00:04:14 Écoutez, je crois que pour la France, il est temps que Noël sonne parce qu'on est en train de s'enfoncer
00:04:18 dans une forme de décadence qui était particulièrement illustrée par l'école.
00:04:22 Gabriel Etal a un peu interrompu sa mission, mais a envoyé des signes positifs.
00:04:25 Je me dis, est-ce qu'on ne va pas trouver dans ce gouvernement des gens qui soient sur la même ligne que lui dans d'autres domaines ?
00:04:31 Pourquoi pas ?
00:04:33 J'ai cet espoir. Alors peut-être que dans 10 minutes, je vais déchanger.
00:04:35 On sera peut-être très déçus parce qu'en général, c'est plutôt le glas qui sonne.
00:04:39 C'était pour garder nos téléspectateurs. Je crains que ça prenne plus que...
00:04:42 Non, non, mais ils sont là et on va parler vraiment de leur vie quotidienne aussi, c'est important.
00:04:45 Eugénie Bastier ?
00:04:46 Je crois que ceux qui nourrissent l'espoir que ce qui s'est passé à l'Éducation nationale avec Gabriel Etal
00:04:51 se reproduise à grande échelle vont être déçus, pardon Éric Nolot, de vous le dire.
00:04:56 Mais parce que je pense que justement, ce qu'a pu faire Gabriel Etal à l'Éducation nationale
00:05:01 était vraiment spécifique à ce ministère, notamment parce qu'il est arrivé après Papendia
00:05:04 et donc il a bénéficié d'un effet de contraste.
00:05:07 Comme c'est habilement dit, ma chère Eugénie.
00:05:10 C'est un effet de contraste. Et puis parce que c'était des problèmes qui pouvaient être réglés de manière réglementaire,
00:05:14 sans passer par des lois, effectivement. Il a interdit la baïa, la baïa est interdite.
00:05:17 Il a repoussé les vacances. Bon, après, je vous trouve peut-être un peu trop laudatifs sur tout ce qu'il a fait
00:05:22 parce qu'il n'a pas non plus... Rien ne dit que ce qu'il a fait va enrayer définitivement le déclin de l'école française.
00:05:28 Mais je crois que ce ne sera pas si simple que ça.
00:05:31 Et le rôle de Premier ministre est beaucoup plus complexe que celui du ministre de l'Éducation nationale.
00:05:35 C'est un tout autre rôle. Il va falloir qu'il gère la question de la dette française,
00:05:41 des agences de notation, de l'Union européenne.
00:05:44 Enfin, ça va être extrêmement complexe. Et j'observe une chose.
00:05:47 Pourquoi c'est un tel casse-tête de nommer un gouvernement ?
00:05:49 Parce qu'il y a aussi quelque chose qui s'appelle la parité, qui est obligatoire désormais au gouvernement.
00:05:53 Mais ce n'est pas un casse-tête, Eugénie, c'est une chance.
00:05:55 Bah non, moi je ne trouve pas. Pardon.
00:05:56 Je sais, je connais votre thèse, mais moi je ne dis ce que j'en pense.
00:05:58 Non, en fond, je ne trouve pas que la parité... Je trouve ça absurde, en fait.
00:06:00 Moi, je trouve que c'est une chance.
00:06:01 Moi, je trouve que c'est absurde qu'on se casse la tête à chercher un gouvernement absolument paritaire.
00:06:05 On serait mieux avec un gouvernement à 100% d'hommes ?
00:06:08 Mais si il y a 100% d'hommes plus compétents ou 100% de femmes compétentes, on met les gens compétents à la bonne place.
00:06:14 La parité, ce n'est pas seulement les hommes et les femmes. C'est la parité politique aussi.
00:06:17 C'est ça qui complique énormément les choses.
00:06:19 Ah non, c'est aussi la parexception du terme, c'est plutôt la parité...
00:06:21 Un casse-tête.
00:06:22 Mais ce n'est pas le seul critère.
00:06:23 Vous verrez les ministres qui vont aller nous chercher pour remplir ces critères.
00:06:28 Vous avez des informations qu'on n'a pas, Eugénie Bassi ?
00:06:30 On les aura bientôt.
00:06:31 Mais vous ne voulez rien nous inventer ?
00:06:33 C'est la seule femme du gouvernement.
00:06:34 C'est vrai. Elle va quitter ce plateau, on dirait.
00:06:36 Vous verrez de quoi je parle quand on aura les ministres.
00:06:38 Ça donne envie d'entendre tout ce qui va se passer.
00:06:41 Louis Dragnel, alors Céline Pinard, pardon.
00:06:44 Si déjà il y avait une différence de médiocrité entre les hommes et les femmes,
00:06:46 ça ne serait déjà pas si mal.
00:06:48 Parce que je trouve que le dernier gouvernement, en tout cas,
00:06:51 on n'a pas été ébloui par les capacités de nombre de ces messieurs.
00:06:55 Donc peut-être qu'à la limite, on ne prend pas un grand risque.
00:06:59 Mais ce qui est un petit peu ennuyeux, c'est qu'en fait,
00:07:01 on nous annonce un gouvernement resserré.
00:07:03 Et ce qu'on voit très bien, c'est qu'à la limite,
00:07:05 on n'aura peut-être que 15 minutes de plein d'exercices.
00:07:08 On va nous coller 30 secrétaires d'État derrière,
00:07:10 qui à la fin finissent à 50, comme d'habitude.
00:07:13 La seule chose que l'on peut voir, c'est...
00:07:16 Avant, je me souviens, il y avait quand même des hommes qui étaient incontournables.
00:07:20 Ils étaient incontournables parce qu'ils pesaient,
00:07:22 ils représentaient quelque chose.
00:07:24 Soit aux yeux des Français, soit ils avaient des troupes
00:07:26 et des munitions politiques, soit ils représentaient un parti.
00:07:30 Et on les connaissait à cause de cela.
00:07:32 Là, franchement, le problème, c'est qu'à part finalement Darmanin,
00:07:36 qui est incontournable dans ce gouvernement,
00:07:38 pas grand monde, c'est-à-dire qu'il pourrait tous les virer
00:07:41 et en mettre des nouveaux, que ça ne choquerait personne.
00:07:45 Donc c'est aussi cette espèce de gouvernement
00:07:48 dans lequel les gens sont insignifiants,
00:07:51 non qu'ils soient forcément mauvais,
00:07:53 mais en fait, leur nom ne signifie ni une ligne politique,
00:07:56 ni une capacité à poser dans le débat.
00:07:58 Celui d'Attal, un petit peu plus que les autres, peut-être,
00:08:01 pour les Français.
00:08:02 J'en crois les derniers sondages de popularité et d'opinion.
00:08:05 Oui, j'en sais pas bien.
00:08:06 Pour faire un peu de en même temps,
00:08:08 puisque nous assistons à une nouvelle tentative de dépassement.
00:08:12 Si on veut voir le verre à moitié vide,
00:08:14 la situation politique ne va pas changer.
00:08:16 Gabriel Attal n'aura pas plus de majorité
00:08:18 que le président de la République.
00:08:19 Ce que vit la France, c'est quelque chose qui s'est déconstruit,
00:08:22 en quelque sorte, depuis plusieurs décennies.
00:08:24 Donc oui, effectivement, quel que soit l'effet "Waouh"
00:08:27 jeté par X ou X noms, il y a peu d'espoir
00:08:29 que ça change fondamentalement.
00:08:31 Mais pour voir le verre peut-être à moitié plein,
00:08:33 pour aller dans le sens d'Eric Nolot,
00:08:36 peut-être y a-t-il un mini trou de souris pour Gabriel Attal.
00:08:40 C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron n'a jamais, en réalité,
00:08:42 défini le macronisme, parce que le macronisme,
00:08:44 c'était juste lui et ses préoccupations personnelles,
00:08:46 ses volontés de disruption, de transgression,
00:08:48 qui un jour allaient à gauche, allaient un jour aller à droite,
00:08:50 et plus que du en même temps, c'était d'ailleurs,
00:08:52 en général, du zigzag.
00:08:53 Mais comme il va bien falloir donner un contenu
00:08:55 à ce macronisme-là, pas seulement pour la fin du quinquennat,
00:08:57 mais pour 2027, parce que s'il doit y avoir des héritiers,
00:09:00 il faudra bien qu'eux soient porteurs de quelque chose,
00:09:02 de ce point de vue-là, Gabriel Attal pourrait, en creux,
00:09:06 peut-être commencer à définir autre chose,
00:09:08 puisque le président lui-même n'a jamais su le faire
00:09:11 et qu'il n'a pas construit de parti.
00:09:13 Il n'a pas construit de parti.
00:09:15 Il est à la fois profondément...
00:09:16 - Le renaissance n'existe pas pour vous.
00:09:17 - Il est à la fois profondément...
00:09:19 C'est un mouvement qui a un corpus idéologique fou,
00:09:23 je veux dire, ou très consistent,
00:09:25 ni même, d'ailleurs, qu'il l'affiche lui-même.
00:09:27 - Il n'y a pas de programme, c'est sûr.
00:09:29 - C'est assez vague.
00:09:30 - Gabriel Attal pourrait peut-être, lui, un peu avancer là-dessus,
00:09:33 parce que je pense qu'en premier lieu, il a son destin à cœur.
00:09:36 - Les deux gladiateurs de CNEWS Europe 1 sont là,
00:09:38 Louis Derognel et Florian Tarnif.
00:09:40 - On ne va pas se battre.
00:09:41 - Vous avez... Non, mais vous êtes dans l'arène, c'est tout.
00:09:43 - Abattez-vous.
00:09:44 - Vous avez tous des noms qui circulent,
00:09:46 alors on va dire à nos téléspectateurs,
00:09:47 il y a toutes les rédactions, Vibre, les téléphones, les messageries,
00:09:51 vous avez des noms, à peu près trois noms pour chaque poste.
00:09:54 Alors, je vais commencer par vous, Louis.
00:09:55 Donnez-moi trois possibilités pour les postes que vous voyez.
00:09:58 - On a quand même des attitudes. Là, aujourd'hui, on a quelques attitudes.
00:10:01 Déjà, les quatre ministres qui ont un tout petit peu d'envergure,
00:10:04 de poids politique, vous appelez ça un peu de notoriété,
00:10:07 vous appelez ça comme vous voulez, vont rester Bruno Le Maire,
00:10:10 donc à Bercy, ministère de l'Économie...
00:10:12 - Vous êtes sûr à Bercy ?
00:10:14 - Sauf s'il y a un changement de dernière minute, mais normalement, oui.
00:10:16 Gérald Darmanin au ministère de l'Intérieur,
00:10:19 Sébastien Lecornu au ministère des Armées,
00:10:22 et Éric Dupond-Moretti, qui était aussi le garde des Sceaux-Sortants,
00:10:25 devraient, doivent rester au ministère de la Justice.
00:10:28 - Donc, rien de change. Le ministère régalien ne bouge pas.
00:10:30 - Donc, le ministère régalien ne bouge pas.
00:10:32 Ensuite, il faudra se questionner sur le sens que ça a,
00:10:36 notamment, est-ce que Gabriel Attal a réussi à imprimer sa patte,
00:10:40 sa marque, dans ce remaniement ?
00:10:42 Parce qu'au-delà des noms, il faudra analyser ça.
00:10:46 Ce qui est intéressant, c'est de voir s'il y a des proches de Gabriel Attal
00:10:49 que Gabriel Attal a réussi à imposer, oui ou non, qu'est-ce que ça signifie.
00:10:52 Donc, ça, c'est les quatre certitudes.
00:10:55 - Les piliers, ok. - Ensuite, c'est des gens qui sont peut-être un tout petit peu moins connus.
00:10:59 Il y a Sabrina Agresti Roubache, qui est connue, en tout cas,
00:11:02 des téléspectateurs de CNews et des auditeurs d'Europe 1,
00:11:05 qui devrait récupérer un grand ministère de la Ville,
00:11:08 dont le périmètre est encore en cours d'arbitrage.
00:11:12 Et puis, Priska Thévenaud, qui devrait être porte-parole du gouvernement.
00:11:17 - En remplacement d'Olivier Véran. - Exactement.
00:11:20 - Et aujourd'hui, votre pronostic pour le tiercé gagnant ?
00:11:23 - T'es moque de ce que vient de dire le président.
00:11:26 - Il faut dire qu'à l'instant, moi, ce qui m'intéresse, c'est de savoir
00:11:29 s'il n'y a pas un remaniement inattendu.
00:11:32 C'est-à-dire, à la tête de l'État, est-ce que Nicolas Sarkozy
00:11:35 ne remplacerait pas Emmanuel Macron ? Pourquoi je dis ça ?
00:11:38 - Vous faites de la provoque. - Bien évidemment, je fais peut-être un petit peu de provoque,
00:11:43 tout simplement parce qu'il commence à circuler dans la place parisienne
00:11:47 de nombreux noms et des proches de la droite,
00:11:50 et des proches de Nicolas Sarkozy.
00:11:52 - Par exemple, droite parisienne ? - Droite parisienne, peut-être.
00:11:55 On en connaît certains qui sont danser déjà en poste.
00:11:58 - Allez-y, on y revient. - Mais allons-y très clairement.
00:12:00 Il y a Rachida Dati, dont le nom circule, à la tête de la mairie du 7e,
00:12:06 la nouvelle sénatrice également de Paris, Agnès Evren,
00:12:10 qui pourrait faire son entrée au gouvernement.
00:12:13 Alors, bien évidemment, on va rester très prudents.
00:12:15 Mais voilà, on a très bien compris que...
00:12:17 - On enregistre tout, Florian. - Emmanuel Macron et Gabriel Attal
00:12:20 souhaitaient envoyer certains signaux, mettre peut-être des personnalités
00:12:24 un peu plus politiques, des punchers.
00:12:26 C'est en tout cas la volonté également de Gabriel Attal avec ce nouveau gouvernement.
00:12:31 - Si effectivement c'est confirmé s'agissant de Rachida Dati...
00:12:35 - Elle a rendez-vous avec ses proches à 18h, me dites.
00:12:37 - Il y a un double effet qui est intéressant.
00:12:39 Certes, elle est issue de la droite, mais aussi, elle concourt aux prochaines municipales
00:12:45 pour succéder à Nidalgo à la tête de Paris.
00:12:48 Et on sait que Gabriel Attal l'ornier également sur Paris.
00:12:52 Donc, la question qu'on se pose, c'est est-ce que Rachida Dati
00:12:56 n'entre pas au gouvernement pour légitimer le fait ensuite
00:12:59 qu'elle portera les couleurs à la fois des Républicains et de Renaissance ?
00:13:03 Et de ce point de vue-là, ce serait un bon coup politique.
00:13:08 Objectivement, de la part d'Emmanuel Macron.
00:13:10 - Pour Paris, oui.
00:13:11 - Donc, si on garde...
00:13:12 - Ça renforce la thèse pessimiste.
00:13:14 - Si on garde les quatre piliers que l'on disait,
00:13:17 donc, Larmenin, Le Maire, Le Cornu et Uri Guy Pomereti,
00:13:20 on a peut-être un apport DLR, avec un ou deux ministres qui arriveraient,
00:13:25 des rangs DLR, ça ne rendrait pas la majorité beaucoup plus gouvernable à l'Assemblée.
00:13:29 On est bien d'accord.
00:13:30 - Ça resterait complexe.
00:13:31 - Ça serait très compliqué.
00:13:32 - Le problème auquel sont confrontés Gabriel Attal et Emmanuel Macron aujourd'hui,
00:13:37 c'est que globalement, tous les ministres qui sont issus de la gauche
00:13:40 ont fait un poupoutche qui n'a pas marché, et donc ils veulent s'en séparer.
00:13:43 - Un poupoutche, oui.
00:13:44 - Le bande-touche des personnalités issues de la gauche au sein de Renaissance est maigrissime.
00:13:50 Et donc, là, tous les gens de droite ou issus de la droite, globalement, s'en sortent bien.
00:13:55 Emmanuel Macron les considère comme des personnes fiables qui tiennent leur ministère.
00:13:59 Et là, le casse-tête, c'est qu'en fait, il cherche des femmes, si possible de gauche.
00:14:04 Et c'est ça toute la difficulté.
00:14:05 - Il cherche des femmes, j'adore entendre ça.
00:14:06 - Mais vous voulez que je vous le dise comment ?
00:14:08 - Non, mais j'adore entendre ça.
00:14:09 On cherche des femmes compétentes.
00:14:11 - C'était le cas hier soir.
00:14:12 - Les femmes sont nommées pour une chose, mais pour leur sexe.
00:14:15 - Oui, mais peut-être pour leur compétence.
00:14:16 - Voilà, exactement.
00:14:17 Et puis Rachid a dit pourquoi pas, elle est compétente.
00:14:20 - C'est cohérent, en tout cas.
00:14:21 - Oui, oui, tout ça me paraît cohérent.
00:14:22 - Parce que c'est fondamentalement la situation, mais comme le salut ne peut venir que de droite,
00:14:25 il faut maintenir les ministres qui sont issus de la droite, qui en plus sont,
00:14:29 Céline l'a dit, les rares poids lourds du gouvernement,
00:14:31 et essayer de faire pencher à droite, le fameux en même temps avec Gabriel Attal,
00:14:35 qui lui vient plutôt de la gauche.
00:14:36 Moi, je trouve ça plutôt cohérent.
00:14:38 Maintenant, effectivement, je ne vois pas qu'à l'Assemblée nationale,
00:14:40 même les choses ont été dites assez clairement par Éric Ciotti et les autres,
00:14:43 ça change beaucoup la situation.
00:14:46 Mais ça peut quand même assouplir, et qui sait, donner des effets sur des lois un peu difficiles à voter.
00:14:52 Ça peut faciliter un peu la tâche.
00:14:54 - Il y en a beaucoup qui sont passées déjà.
00:14:55 - Elles sont toutes difficiles à voter maintenant.
00:14:57 - Au-delà du casting, il faut le scénario.
00:14:59 - Céline, vous vouliez rajouter un mot avant qu'on écoute peut-être Gabriel Attal ?
00:15:02 - Je vais dire, le scénario peut enjamber plusieurs années.
00:15:05 Autrement dit, la vraie question, c'est de savoir si Emmanuel veut rester dans l'histoire.
00:15:10 Pour l'instant, Emmanuel Macron, pour l'instant, sa plus grande chance,
00:15:13 c'est d'être le premier président qui soit remplacé par une présidente issue de l'extrême droite.
00:15:21 Donc, pour lui, c'est quand même catastrophique.
00:15:23 Peut-être que ce serait l'heure aussi de la prise de risque.
00:15:25 Est-ce que cette prise de risque implique de se mettre en coordination avec les Français
00:15:30 et pour ça, d'aller vers la droite, puisque pour le coup,
00:15:34 la gauche est complètement déconnectée des attentes des Français,
00:15:38 surtout y compris sur l'économique, y compris sur le social.
00:15:41 N'en parlons pas sur la sécurité.
00:15:43 Donc finalement, prendre ce risque-là, peut-être que ça laisse le pays ingouvernable,
00:15:50 mais il l'est déjà.
00:15:51 Mais peut-être que pour préparer l'avenir, c'est pour le coup un risque payant.
00:15:55 On va écouter Gabriel Attal, il s'est exprimé quand il a fait la passation des pouvoirs avec Elisabeth Borne à Matignon.
00:16:02 On va écouter ce qu'il disait, notamment sur peut-être ses grandes orientations.
00:16:08 Il disait de poser des diagnostics clairs sans jamais mentir aux Français.
00:16:12 Je le dis pour David Poujol qui nous écoute et qui va lancer le son de Gabriel Attal.
00:16:18 La France ne rimera jamais avec déclin, car la France rime avec sursaut,
00:16:23 elle rime avec audace, elle rime avec grandeur.
00:16:27 Et c'est précisément à cette tâche que je vais m'atteler sous l'autorité du président de la République.
00:16:32 Garder le contrôle de notre destin, c'est lutter pour la maîtrise de notre modèle social.
00:16:36 C'est agir pour la solidarité entre les Français.
00:16:39 C'est assumer de faire de l'autorité et du respect de l'autre une valeur politique de premier ordre.
00:16:44 Et de la sécurité un objectif absolument prioritaire.
00:16:48 C'est agir pour le renforcement de nos services publics, au premier rang desquels l'école, j'en parlais il y a un instant,
00:16:54 mais aussi la santé et en premier lieu, évidemment, notre hôpital.
00:16:58 C'est renforcer notre souveraineté nationale et celle de l'Europe en maîtrisant mieux notre immigration.
00:17:04 C'est garantir l'avenir de notre planète qui est le bien commun de notre humanité.
00:17:10 Voilà pour Gabriel Attal, on a donc des confirmations, Priska Tevno serait bien la porte-parole du gouvernement.
00:17:17 Il y a de plus en plus de fuites en réalité, Louis de Ragnel nous avait cité les grands ministres qui pourraient rester.
00:17:23 Et moi ils n'annoncent pas les choses.
00:17:25 Moi ce qui me surprend, c'est que ce n'est pas du tout mettre des horloges compatibles cette méthode.
00:17:30 Je ne comprends pas comment Emmanuel Macron peut se satisfaire de ce plan de communication.
00:17:35 Alors tout le monde s'en fiche, mais je vais quand même le raconter.
00:17:38 Emmanuel Macron, je pense, aurait aimé une annonce un peu plus solennelle.
00:17:41 Et là ce qui se passe, c'est que maintenant on appelle nos contacts qui habituellement,
00:17:45 dans ce type de configuration, nous disent "non mais il faut attendre l'annonce officielle" et tout ça.
00:17:49 Et là on a tout quoi.
00:17:50 Là ils nous donnent les noms comme ça.
00:17:51 Ah bon ?
00:17:52 Pas tous, mais si vous appelez quelques bonnes personnes et vous dites "c'est bon, vous pouvez le dire".
00:17:58 Là Priska Tevno, on le dit, voilà.
00:18:01 Et après par élimination, il y en a dont on est à peu près certain qu'ils vont partir.
00:18:05 Puisque ce soir, Emmanuel Macron est à Chantilly pour échanger avec 200 chefs d'entreprise dans le tourisme.
00:18:15 Et il y avait des personnes qui devaient y participer, qui n'y partiraient plus.
00:18:18 Alors qui va y participer ?
00:18:19 Vous savez, donc eux ils ont appris un peu malgré eux, à la faveur de ce déplacement ou à la défaveur de ce déplacement,
00:18:25 qu'ils ne feraient plus partie du gouvernement.
00:18:27 Très probablement Catherine Colonna, la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères,
00:18:32 Monsieur Vigier, Olivier Becht également qui devait être présent, puisqu'il est ministre du Commerce extérieur.
00:18:38 Ça c'est un effet Waouh.
00:18:39 Comment ?
00:18:40 Ça c'est un gros effet Waouh.
00:18:41 Non mais je vous...
00:18:42 Non mais je vous...
00:18:43 Non mais quelque chose de complet, je pense.
00:18:45 Je vous expliquais que c'est Éric Nolou qui était là.
00:18:48 Je pense quand même que si il y a un départ de Rima Benmala qui en profite de Rémi Gazzati...
00:18:53 Elle doit partir.
00:18:54 En tout cas ça montre un cran supplémentaire dans la droitisation,
00:18:57 dans le sens où Rima Benmala qui était un peu le résidu de progressisme...
00:19:02 Idéologie surtout.
00:19:04 ...culturaliste au sein du gouvernement, elle était un peu la papendiaïe de la culture,
00:19:08 puisqu'elle voulait mettre en place...
00:19:09 Au niveau résultat aussi.
00:19:10 ...de la diversité dans le recrutement des directeurs d'organisations culturelles.
00:19:14 Elle avait fait plusieurs attaques contre Cegno, on s'en souvient, en disant que c'était les...
00:19:18 On s'en souvient très bien, on a la mémoire longue.
00:19:20 Elle était... Et puis elle est sortie sur la loi immigration,
00:19:24 donc c'est aussi un signe d'un cran supplémentaire dans une forme de droitisation.
00:19:27 La loi immigration, vous avez raison, et ça me fait évidemment penser aux "frondeurs" Florian Tardif.
00:19:32 Ceux qui ont eu des états d'âme au moment de la loi immigration,
00:19:34 qui ont dit "Oh mon Dieu, pas moi, pas ça".
00:19:36 Qui n'ont pas démissionné.
00:19:37 Je pense à Clément Boun, qui n'a pas démissionné, évidemment.
00:19:38 Il va regretter de pas avoir démissionné.
00:19:39 Abdoul Malak.
00:19:40 Ceux-là, c'est plutôt la porte.
00:19:42 Ça serait plutôt la porte, effectivement.
00:19:44 On disait depuis plusieurs jours qu'ils étaient en sursis.
00:19:47 Là, très clairement, ils le sont.
00:19:49 D'ailleurs, on saura dans les toutes prochaines minutes...
00:19:53 Clément Boun, on sait que c'est terminé.
00:19:55 On sait que c'est terminé, effectivement.
00:19:57 C'est un effet double pour Clément Boun.
00:19:58 Premièrement, on sait notoirement que les relations avec Gabriel Attal sont exécrables.
00:20:02 Et en plus de ça, il est l'auteur du coach surnommé "Valeur".
00:20:06 Et ça, je peux vous dire...
00:20:07 C'est le fameux groupe WhatsApp qui a été créé par Clément Boun le soir.
00:20:13 Donc il ne peut même pas être aidé par une insouciance de bienveillance de Gabriel Attal.
00:20:18 L'aile gauche a tenté de le bâtir.
00:20:20 Puisqu'il a toujours essayé de taper sur Gabriel Attal.
00:20:21 Mais après, ça n'empêche pas quand même qu'il reste une partie de la majorité à l'Assemblée nationale
00:20:25 ou de la majorité relative à l'Assemblée nationale qui a une sensibilité plus à gauche.
00:20:29 Et ils auront bien besoin aussi, s'ils perdent sur l'aile gauche, qu'ils regagnent sur l'aile droite.
00:20:34 C'est pour ça que je suis tout à fait d'accord avec ce que disait Eric Nolot tout à l'heure.
00:20:37 La parité, en tout cas la parité politique, elle est au moins aussi importante,
00:20:41 je ne parle pas en termes d'objectifs moraux, mais elle pèse au moins aussi lourdement
00:20:45 la parité homme-femme et notamment parce que François Bayrou et Edouard Philippe,
00:20:49 qui sont mécontents de la nomination de Gabriel Attal,
00:20:52 parce que ça contrarie leur plan, l'idée qu'il se faisait de leur avenir, etc.
00:20:57 Ils vont essayer évidemment de peser le plus lourd possible dans la composition du gouvernement.
00:21:02 Moi j'en reviens à ma marotte, je serai extrêmement attentif
00:21:06 au titulaire du portefeuille de l'éducation nationale.
00:21:09 Est-ce que Gabriel Attal, ça fait partie de ses promesses,
00:21:12 va nommer quelqu'un qui va être garant de la ligne, je suis d'accord avec ce que j'ai dit,
00:21:16 ça n'a été que cinq mois. Donc moi par exemple, si c'était Aurore Berger, je trouve...
00:21:20 Vous avez une manière très habile de distiller les noms.
00:21:23 Non, de dire que j'ai des contacts aussi, mon cher confrère, en effet.
00:21:26 Et si c'était confirmé que ce soit Aurore Berger, je trouve que ce serait une garantie qu'il tient parole,
00:21:32 que c'est quelqu'un qui peut maintenir la ligne qu'il a commencé à instiller
00:21:36 à ce ministère que je trouve décisif entre tous, que l'éducation nationale.
00:21:40 On peut vous rassurer, puisque les trois noms qui circulent, dont le nom que vous venez de citer,
00:21:46 effectivement, ils sont sur cette ligne-là.
00:21:49 C'est-à-dire que ce soit Aurore Berger ou Amélie Oudeast-Casterat,
00:21:53 qui est l'actuelle ministre des Sports, elles sont toutes sur cette ligne-là.
00:21:59 Agnès Pagny-Runacher, visiblement, on me dit que ça ne serait pas elle.
00:22:04 Même si, pour la connaître un tout petit peu, elle rêverait d'avoir ce ministère-là.
00:22:09 Ce qui me paraît dingue, parce qu'il est 17h21, on est en direct sur CNews,
00:22:12 c'est qu'on a des fuites dans tous les sens.
00:22:14 Nos téléspectateurs, on vient de leur donner les pistes qu'on a.
00:22:17 L'agence France Presse balance le gouvernement et le gouvernement n'est toujours pas nommé.
00:22:21 Comment on peut se mettre dans une telle situation ?
00:22:24 Aussi mal gérer les choses que laisser tout fuiter et tout partir à volo.
00:22:28 Moi, je trouve ça, pour l'instant, assez surprenant.
00:22:31 Et il n'est pas impossible ?
00:22:33 Il n'est pas impossible, mais tout le monde s'attend à ce qu'il y ait une annonce du nouveau gouvernement avant ce soir.
00:22:39 Il n'est pas du tout exclu qu'on ait le remaniement réel, via un communiqué,
00:22:44 via une annonce du secrétaire général de l'Elysée, demain.
00:22:46 C'est pas une connance exprète.
00:22:49 C'est parce que tout ça est déconnecté de la réalité.
00:22:52 Avant, pourquoi est-ce qu'il n'était pas possible de jongler, de jouer avec autant de noms ?
00:22:56 Tout simplement parce qu'à un moment donné, vous aviez une majorité
00:22:59 qui était bâtie sur des courants, qui étaient des courants politiques,
00:23:03 bâtisés sur des idées ou en tout cas des regroupements de personnes.
00:23:05 Et à un moment, vous ne pouviez pas mettre un tel à la place d'un tel.
00:23:09 Il y avait des logiques qui fonctionnaient.
00:23:11 Aujourd'hui, il n'y en a plus.
00:23:13 Et au lieu de donner plus de liberté, ça donne plus de bordel et moins de lisibilité.
00:23:17 Mais pour aller plus loin, quelque part, aujourd'hui,
00:23:20 si ce remaniement ne change rien, et on le voit bien, ça ne va pas donner de majorité différente,
00:23:26 qu'est-ce que pourrait calculer Macron ?
00:23:28 Il pourrait calculer le fait qu'il sera peut-être contraint un jour à une dissolution.
00:23:33 Pour que cette dissolution ne termine pas en volaille plumée au milieu de la cour,
00:23:37 lui dans le rôle de la volaille, à ce moment-là, il faut qu'il ait une ligne politique à défendre.
00:23:43 Et la droitisation, autrement dit, le fait d'achever LR à coup de pelle au détour d'un bois,
00:23:49 c'est la seule perspective politique qu'il ait.
00:23:52 Et c'est peut-être ce qu'il va mettre en scène,
00:23:54 en allant affronter Bardella sur les européennes.
00:24:00 Derrière, il se recrédite, et se recréditant, il peut envisager à terme une dissolution
00:24:07 qui ne soit pas un déshabillage au milieu de la cour.
00:24:10 Mais le mystère que vous évoquez reste entier.
00:24:12 S'il s'agit simplement de désigner 15 ministres de plein exercice, ça ne devrait pas être si difficile.
00:24:17 À partir du moment où il y a déjà la moitié des noms qui sont assurés,
00:24:20 puisque pour des raisons, c'est des poids lourds, alors des gens indispensables,
00:24:23 il doit rester trois ou quatre noms en balance.
00:24:25 Ça ne doit pas prendre des heures, des jours.
00:24:27 - Ah oui, mais il faut soigner les hôtels, les végos, les maisons, les toits.
00:24:31 - Et puis il faut soigner les équilibres géographiques.
00:24:33 Et ça, ce n'est pas facile.
00:24:35 - Ah, ce n'est pas que politique, c'est géographique.
00:24:37 - Non, non, non, ça c'est Emmanuel Macron, c'est tous les autres.
00:24:39 - Ah oui, c'est Sud, Nord, Est, Ouest.
00:24:40 - Parce qu'il faut que les Français connaissent au moins à 250, 300 kilomètres près,
00:24:44 le visage de quelqu'un.
00:24:46 Alors le problème, vous allez me répondre, c'est qu'il y a assez peu de personnes connues.
00:24:50 Et il y a toujours ce problème, c'est une surreprésentation dans les gouvernements
00:24:54 de ministres de Paris ou des Yvelines,
00:24:57 que ce soit d'une époque où il y avait cinq ou six ministres issus des Yvelines,
00:25:01 et certaines régions qui n'arrivent pas à s'identifier.
00:25:06 - Pourquoi pas pour des crises régionaux ?
00:25:08 - Par exemple, la région du Nord, l'Est, vous avez déjà vu beaucoup de ministres
00:25:11 issus des Ardennes, par exemple ?
00:25:13 Et donc ça, ce sont des questions qui se posent.
00:25:15 - On pense à la Savoie, il y en a déjà eu.
00:25:17 - Bien sûr, et pas que.
00:25:19 - Et pas que, allez-y.
00:25:21 - Il y a eu aussi l'Isère avec Olivier Véran, c'est pas la Savoie, c'est la Savoie.
00:25:23 - Oui, mais c'est pas exactement la Savoie, mon cher Louis.
00:25:25 Une petite information supplémentaire sur Rachida Latif, Lorient Tardif ?
00:25:29 - Oui, on en parlait tout à l'heure, elle convoque, je parlais de ses proches,
00:25:33 il y a une réunion à 18h peut-être pour faire une annonce,
00:25:36 vous l'avez compris, à ses quelques proches à qui elle souhaitait annoncer
00:25:42 si c'est confirmé son entrée au gouvernement.
00:25:45 - Effectivement, et on essaie de rejoindre Yoann Usaï,
00:25:48 qui donne des informations assez précises sur Rachida Latif.
00:25:51 Ça ferait partie des surprises, Eugénie Bastier,
00:25:53 l'arrivée au gouvernement de Rachida Latif, ancienne garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy,
00:25:58 maire du 7e, ancienne magistrate, au parcours extrêmement fourni,
00:26:04 à un poste qu'on ne connaît pas encore, mais qui pourrait être la culture, c'est ça, messieurs ?
00:26:10 Bon, ils sont plongés sur leur téléphone.
00:26:12 - Oui, c'est la culture.
00:26:13 - On vous contente d'avoir des informations également.
00:26:15 - Ce serait effectivement pour le coup une personnalité médiatique, politique,
00:26:19 qui a déjà été ministre sous Nicolas Sarkozy, dont le parcours
00:26:22 incarne une forme de méritocratie française, puisqu'elle vient d'un milieu assez populaire.
00:26:27 Elle incarne la diversité, mais au sens méritocratique,
00:26:30 pas au sens justement de discrimination positive et quotas.
00:26:34 Et elle est assez offensive, on l'a vu notamment à Paris, face à Anne Hidalgo.
00:26:41 Elle incarne une forme de résistance à Anne Hidalgo.
00:26:45 - Les punchlines de Dati.
00:26:47 - Exactement, elle est très offensive.
00:26:49 Et on voit bien qu'il y a une sorte de rapprochement de la droite
00:26:52 et de renaissance à Paris contre Anne Hidalgo, qui est en train de s'opérer,
00:26:56 qui ferait figure d'ailleurs à une forme peut-être d'alliance aux prochaines municipales à Paris.
00:27:00 Donc ce n'est pas un choix du tout idiot.
00:27:03 - Ah, loin de là.
00:27:05 - Qui peut effectivement avoir du sens.
00:27:06 - On ne va parler que de ça.
00:27:07 - Vous croyez qu'on va...
00:27:08 - Non, on ne va...
00:27:09 - Si il n'y a rien d'autre.
00:27:10 - On ne va parler que, enfin si c'est confirmé, on ne parlera dans les prochains jours
00:27:14 que de l'entrée de Rachid Dadaty au gouvernement.
00:27:16 Parce que c'est quelqu'un qui n'a pas sa langue dans sa poche.
00:27:19 - Elle a quelques casseroles quand même.
00:27:21 - Oui, oui, oui.
00:27:23 - Mais elle fait...
00:27:24 - Non mais elle est très cash, elle est très directe.
00:27:26 - Elle a fait plusieurs fois la couverture de Paris Match.
00:27:28 - Elle est bien habillée.
00:27:30 - Ah bah évidemment, mon cher.
00:27:32 - Elle est bien habillée, vous disiez ?
00:27:34 - Non mais enfin, tout est dit.
00:27:36 - Non mais c'est quelqu'un, elle est connue des Français, les gens s'identifient à elle.
00:27:39 - Mais c'est ce que vous disiez, c'est un calcul sur Paris.
00:27:41 C'est réellement un calcul sur Paris qui n'est pas gagnable s'il n'y a pas une alliance.
00:27:45 Et on l'a vu pendant les dernières minutes de diapositive.
00:27:47 En tout cas, aussi longtemps que le mode de scrutin actuel est en vigueur, il faut cette alliance-là.
00:27:52 Après, est-ce que pour autant, ça signifie une alliance ?
00:27:55 Non, parce que les débauchages individuels, et on l'a vu par le passé,
00:27:58 quelle que soit la personnalité de ceux qui étaient débauchés,
00:28:00 ça n'a pas bougé les majorités à proprement parler.
00:28:03 Alors, elle peut être efficace sur les plateaux, ça peut peut-être marcher auprès des Français,
00:28:06 parce qu'effectivement, Rachida Dati, et on l'a vu, vous le rappelez,
00:28:10 à chaque soirée électorale, finalement, il y avait des chaînes spéciales
00:28:13 qui étaient consacrées aux répliques, aux réparties, aux punchlines de Rachida Dati.
00:28:19 Donc, elle sait parfaitement le faire.
00:28:21 Maintenant, moi j'en reviens quand même, une des raisons aussi du choix de Gabriel Attal
00:28:24 était une forme d'inquiétude face à Raphaël Glucksmann.
00:28:27 Alors, c'est très parisien, mais imite peu importe, la Macronie est très parisienne.
00:28:30 - Oui, mais bon, là, on est un peu en train de se perdre.
00:28:33 - Mais non, mais non, je vous dis.
00:28:35 - On se noie un petit peu, là, parisianisme.
00:28:37 - Mais non, mais oui, on se noie dans le parisianisme, oui,
00:28:40 mais la peur était, aux Européennes, d'arriver non pas en deuxième position,
00:28:42 mais en troisième, parce que Raphaël Glucksmann pouvait séduire
00:28:45 la partie gauche de la majorité, très déçue par la loi immigration.
00:28:48 Mais oui, mais ça fait quand même partie des...
00:28:50 Donc, si vous regagnez, c'est ce que je vous disais tout à l'heure,
00:28:52 s'il reperde à gauche, ce qu'il regagne à droite,
00:28:54 parce que tout ça ne se fait pas dans le cadre d'accords politiques à proprement parler,
00:28:58 ça reste des équilibres, des constructions très fragiles.
00:29:01 - Ce qui n'empêche que sur un plan national, ça fragilise encore les Républicains,
00:29:04 parce qu'il reste plus grand monde aux Républicains, quand même.
00:29:07 Toutes les têtes d'affiches sont parties pour rejoindre Macron.
00:29:09 Maintenant, Rachida Dati, qui est quand même une personnalité de premier plan dans ce parti, écoutez, franchement...
00:29:15 - Et puis il y en a un qui est la mauvaise aussi.
00:29:17 - Ça devient très difficile.
00:29:18 - Dont on parle peu, c'est Edouard Philippe.
00:29:20 - Ah oui ? On n'en parle plus ?
00:29:21 - Non, mais pour Edouard Philippe, c'est un affront...
00:29:24 Enfin, ça le ringardise énormément, déjà, la nomination, l'arrivée de Gabriel Attal.
00:29:28 - Je pense que c'est fait exprès, mais bon.
00:29:30 - Oui, oui, ça a été mûrement pensé.
00:29:33 - On dit que la femme n'est pas le compagnie des militaires.
00:29:35 - Et puis, non mais regardez, Edouard Philippe va se retrouver dans une situation compliquée,
00:29:38 parce que comme il est partenaire d'Emmanuel Macron à l'Assemblée nationale,
00:29:42 forcément, il est dans la situation de celui qui essaye de négocier
00:29:45 pour avoir le plus de ministres possibles au sein du gouvernement.
00:29:48 Mais il y a un moment, il va être obligé de s'éloigner, de se distancer d'Emmanuel Macron,
00:29:53 voire de marquer une rupture.
00:29:55 Mais comment peut-il le faire, alors que les principaux cadres de son mouvement font partie du gouvernement ?
00:29:59 Ça le met dans une situation qui est très compliquée.
00:30:02 - Et que d'autres ont connu un cadran de coupé.
00:30:04 - Un autre candidat potentiel à la mairie de Paris pour 2026 en la personne de Pierre-Yves Bournazel.
00:30:09 - Oui, alors là, je crois que...
00:30:11 - Alors là, on fait du parisianisme, mais pour rebondir sur ce qui vient d'être dit,
00:30:15 effectivement, cela risque d'être vécu comme un affront en direction d'Edouard Philippe,
00:30:21 cette nomination de Rachida Dati.
00:30:23 - Edouard Philippe a réagi hier soir.
00:30:25 - Je vois que ça vous émule beaucoup.
00:30:27 - Mais non, mais nous, c'est notre vie pour ça.
00:30:29 - Mais nous, tels est le sectateur, qui ont des problèmes de pouvoir d'achat,
00:30:31 qui ont des problèmes d'insécurité, qui se disent "mon Dieu, comment est-ce que je vais finir le mois ?"
00:30:35 Je me demande jusqu'où le décalage, voilà, ils ne vont pas un peu se dire "mais attendez, ça ne changera rien à notre vie".
00:30:40 - Parce qu'il y a très peu de renouvellement déjà.
00:30:42 - Ça ne changera rien à notre vie.
00:30:43 - Est-ce qu'il y a un changement de cap ? Oui, non, manifestement non.
00:30:45 - Quel changement de cap avec un président qui a tout le temps beau ?
00:30:47 - C'est pour ça que je vous dis ça.
00:30:48 - Ils vont avoir plus 10% sur leur facture d'électricité, ce qui devrait très peu les réjouir, je pense.
00:30:54 Non, effectivement, ça va être compliqué que même cet épisode-là soit signifiant pour les Français,
00:31:00 tout simplement parce que tout et le contraire de tout a été promis.
00:31:04 Donc aujourd'hui, les gens, ils sont un peu comme au poker, ils payent pour voir.
00:31:08 - Mais ils ne payent plus, ils ne veulent même plus payer, c'est l'idée.
00:31:11 - Mais derrière, c'est pour ça que je dis, Édouard Philippe, il devrait faire comme Marine Le Pen,
00:31:15 le calme des vieilles troupes, parce que pour l'instant, tout le monde s'excite.
00:31:19 Mais de tout ce dérangement, il ne devrait pas sortir grand-chose malgré tout.
00:31:23 - Mais d'autant que vous parliez du pouvoir d'achat, Laurence,
00:31:26 si il y a quelqu'un qui a du pouvoir sur le pouvoir d'achat,
00:31:28 ce n'est ni Bruno Le Maire ni quiconque pourrait le remplacer,
00:31:31 c'est Christine Lagarde à la Banque centrale européenne, parce que les réalités fondamentales, elles sont là.
00:31:36 85% du droit que nous votons, on peut se disputer autant qu'on veut à l'Assemblée nationale française,
00:31:41 c'est de la transcription de droits européens.
00:31:43 Quand François Hollande avait décidé de dépénaliser la présence irrégulière d'étrangers en situation irrégulière en France,
00:31:50 c'était parce que c'était de la transcription de droits européens.
00:31:52 De toute façon, l'essentiel de notre droit en flux vient du droit européen.
00:31:55 Je ne vous dis pas que c'est une bonne ou une mauvaise chose,
00:31:57 je vous dis juste qu'à la limite, justement, si les Français veulent véritablement peser sur leur avenir,
00:32:02 s'il y a une élection qui compte, contrairement à la perception qu'ils en ont d'habitude,
00:32:05 ce sont les élections européennes.
00:32:07 - Eugénie Bastier, est-ce qu'il faut un changement au-delà des hommes, des femmes, qu'on mettra en place et qu'on verra dans les prochaines minutes ?
00:32:15 Est-ce qu'il faut un changement de cap politique ?
00:32:17 Est-ce qu'Emmanuel Macron est capable de faire sa propre révolution, c'était le titre de son livre en 2017,
00:32:21 et de se dire "voilà, qu'est-ce que j'ai raté, ça fait 7 ans que je suis au pouvoir,
00:32:25 le pouvoir d'achat c'est vraiment la baie résiduelle, la dette a explosé,
00:32:29 le chômage ne baisse pas de façon aussi importante qu'on l'espérait,
00:32:34 qu'est-ce que j'ai mal fait, est-ce que je suis capable de changer de logiciel ?"
00:32:37 Il est capable de ça ou pas ?
00:32:39 - Là, il a montré avec la nomination de Gabriel Attal qu'il était capable d'audace,
00:32:43 parce que c'était un choix audacieux, risqué, un vrai changement,
00:32:47 avec la jeunesse, faire confiance à quelqu'un de très jeune,
00:32:50 il a pris un risque, ce qui ne lui était pas arrivé depuis longtemps,
00:32:53 parce que c'est un président qui a été élu sur un programme soi-disant révolutionnaire,
00:32:57 et qui n'a pris très peu de risques, puisqu'il n'a pas osé aller sur la dissolution,
00:33:02 pas de référendum, pas de contact avec le peuple,
00:33:05 de prise de risque politique véritable, là il en prend une,
00:33:08 en fait il a un peu contraint Emmanuel Macron, parce qu'il aurait bien aimé
00:33:11 changer ses cartes après les européennes, pour vraiment changer de cap
00:33:16 de son dernier quinquennat, et il est obligé par les circonstances,
00:33:21 par le problème de la loi de migration, à le faire avant les européennes,
00:33:23 ce qui fait qu'il grille sa carte avant même le résultat des élections.
00:33:27 - Sauf si c'est un gouvernement intermédiaire.
00:33:29 - La grande carte, Gabriel Attal, qui est quand même le "choc",
00:33:33 elle est grillée maintenant, après il a annoncé aussi des annonces en janvier,
00:33:36 est-ce qu'elles vont venir, est-ce qu'il y aura un nouveau paquet ?
00:33:38 - Le rendez-vous avec la nation, on n'oublie pas !
00:33:40 On va voir du coup en quoi il constitue ce rendez-vous avec la nation.
00:33:43 On va retourner à Matignon, Yoann Uzaï, Bamba Gueye, bonsoir Yoann,
00:33:46 vous avez quelques informations concernant Rachida Dati,
00:33:49 l'entrée éventuelle de Rachida Dati au gouvernement, c'est cela Yoann ?
00:33:53 - Oui Laurence, c'est une information saigneuse, je peux vous dire
00:33:58 que Rachida Dati a convoqué par visioconférence l'ensemble des maires
00:34:02 d'arrondissement de droite de Paris à 18h dans une demi-heure,
00:34:06 pour leur annoncer qu'elle va faire son entrée au gouvernement.
00:34:10 Très probablement, elle sera ministre de la Culture,
00:34:13 nommée dans les toutes prochaines minutes.
00:34:15 C'est une énorme surprise, Rachida Dati qui n'avait pas de mots assez durs,
00:34:18 il y a encore quelques semaines, contre le gouvernement,
00:34:21 contre les différents ministres, contre la politique d'Emmanuel Macron,
00:34:24 pourtant elle aurait donc accepté d'entrer au gouvernement,
00:34:27 elle l'annoncera, c'est une information saigneuse,
00:34:29 à ses équipes dans une demi-heure, par visioconférence.
00:34:33 Le Paris de Rachida Dati, c'est toujours la mairie de Paris,
00:34:36 elle a cela en tête, elle aimerait être à la fois la candidate de la droite
00:34:39 et la candidate des macronistes, faire une sorte d'union
00:34:42 pour pouvoir battre Anne Hidalgo, ce serait dans cette optique-là
00:34:45 qu'elle accepterait d'entrer au gouvernement,
00:34:47 mais c'est effectivement une énorme surprise,
00:34:49 donc je vous le dis, c'est une information saigneuse,
00:34:51 Rachida Dati qui a 18h annoncera à ses équipes
00:34:55 qu'elle va donc très probablement entrer au ministère de la Culture.
00:34:59 Merci beaucoup pour vos informations Yann Lezay et Ebamba Gay,
00:35:02 effectivement ce serait la surprise de ce nouveau gouvernement de Gabriel Attal,
00:35:06 Rachida Dati qui dit toujours qu'elle ne visait que Paris,
00:35:11 vraiment, moi je l'ai interviewée il y a quelques mois pour Paris Match,
00:35:13 elle disait "voilà mon objectif, mon combat, c'est Paris,
00:35:16 il n'y a pas d'autre enjeu pour moi que Paris,
00:35:18 peut-être que c'est une façon de rentrer au gouvernement,
00:35:20 d'obtenir Paris, Louis Darnielle, c'est ça ?
00:35:22 Et donc de maintenir cet objectif-là.
00:35:24 C'est peut-être un moyen supplémentaire effectivement.
00:35:27 Ensuite je pense qu'il y a une volonté,
00:35:29 si vous voulez Rachida Dati par rapport à Rima Abdul-Malak,
00:35:32 ce n'est pas du tout le même terreau culturel,
00:35:35 non mais réellement, c'est-à-dire qu'il y aura vraiment une rupture,
00:35:39 Rachida Dati c'est quelqu'un qui a une culture de droite,
00:35:41 vraiment de droite, populaire,
00:35:43 là où Rima Abdul-Malak était vraiment dans l'idéologie,
00:35:46 on en a déjà beaucoup parlé,
00:35:48 woke, très à gauche,
00:35:50 parfois même un peu, je trouve, sectaire,
00:35:53 c'est-à-dire qu'elle choisissait, elle sélectionnait,
00:35:55 elle l'excluait par principe un certain nombre de personnes ou de sujets,
00:35:58 simplement parce qu'elle considérait que c'était le camp du bien ou le camp du mal.
00:36:03 Là avec Rachida Dati, vous avez quelqu'un d'assez sincère,
00:36:05 assez cash, assez authentique,
00:36:07 et je pense que du coup ça va,
00:36:09 même sur les dossiers culturels,
00:36:11 il y aura une impulsion très différente qui va être donnée,
00:36:14 puis c'est quelqu'un qu'on ne tient pas...
00:36:17 - On ne tient pas en laisse.
00:36:19 - Non, je n'allais pas dire en laisse.
00:36:21 - Moi je le dis parce qu'elle a une indépendance et une liberté de pensée.
00:36:24 - C'est une femme très indépendante et on ne lui dit pas ce qu'elle doit dire.
00:36:27 - Juste pour ajouter un mot,
00:36:29 je me souviens que pendant la dernière campagne des municipales,
00:36:32 elle avait un programme sur la culture,
00:36:34 très axé patrimoine,
00:36:36 sur, elle voulait une rénovation des églises de Paris,
00:36:38 et d'ailleurs Télérama lui avait reproché de ne s'occuper que des vieilles pierres,
00:36:41 avec le mépris de Télérama.
00:36:43 - Télérama est contre ça.
00:36:45 - Le spectacle vivant...
00:36:47 Donc voilà, si elle suit cette ligne-là,
00:36:51 effectivement ce sera une bonne nouvelle je pense,
00:36:53 pour le ministère de la Culture qui à mon avis manque...
00:36:55 - Pas pour les Républicains, c'est des plus hauts cercueils.
00:36:57 - Donnez-moi juste un des grands travaux qu'a fait Madame Haddoulmanak,
00:37:01 pendant son passage à la rue de Val.
00:37:03 - La Relève, c'est le programme de recrutement
00:37:07 des dirigeants d'organisations culturelles sur les critères de diversité.
00:37:11 Alors on ne précise pas la diversité en question,
00:37:13 mais en même temps on reconduit Jacques Lang à l'Institut du monde arabe.
00:37:18 - C'est auto-reconduit.
00:37:19 - Donc la Relève c'est à deux fois de mesure.
00:37:21 - Eric Lang.
00:37:22 - Si on fait le bilan de tous les derniers ministres de la Culture,
00:37:25 vous n'allez pas tomber béates d'admiration devant l'oeuvre accomplie, je crois.
00:37:29 Madame Haddoulmanak c'est à peu près nul,
00:37:31 mais ce n'est pas tellement pire ou mieux que les prédécesseurs,
00:37:35 et c'est quand même dans un pays où la culture a une telle importance symbolique que la France,
00:37:39 c'est assez catastrophique quand même,
00:37:41 on ne retient rien de son bilan.
00:37:43 Donc j'ajoute deux choses, le dernier clou dans le cercueil des Républicains,
00:37:46 puisque c'est une des dernières têtes d'affiches qui partent,
00:37:48 et puis pour répondre à la question que vous posiez avant cet incis sur Rachida Dati,
00:37:53 en effet le macronisme c'était quoi ?
00:37:55 C'est assez facile à définir tout de même,
00:37:57 c'est la mise aux normes de la France à la mondialisation.
00:38:00 On essaye d'adapter la France, ce pays réfractaire, à la mondialisation.
00:38:04 L'espoir fou, encore une fois c'est mon deuxième espoir,
00:38:07 je vais finir par mal tourner,
00:38:09 que enfin Emmanuel Macron passe de ce premier objectif qui était son programme,
00:38:13 à un deuxième qui est de s'attaquer aux sept plaies de la France,
00:38:16 qui sont le pouvoir d'achat en effet, l'insécurité, l'immigration incontrôlée,
00:38:21 l'école etc. On peut aller jusqu'à sept et même jusqu'à dix.
00:38:25 Voilà l'espoir, voilà en quoi consisterait la révolution
00:38:28 qu'il annonçait dans son livre programme et qu'on ne voit toujours pas venir.
00:38:31 Ma question c'est pourquoi maintenant, sept ans après, pourquoi pas avant ?
00:38:35 - Je comprends bien, mais je n'adorerais.
00:38:38 - Il a gagné, il a été élu par des électeurs de gauche, il est arrivé au pouvoir par des électeurs de gauche.
00:38:41 - Ce que vous lui demandez Eric, c'est de faire de la politique,
00:38:44 alors que ça n'est jamais qu'un gestionnaire et qu'un haut fonctionnaire.
00:38:47 Et on a un vrai problème de culture politique pour le coup.
00:38:50 C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron n'a pas forcément envie de mal faire,
00:38:54 mais s'il adapte la France à la mondialisation,
00:38:56 c'est qu'il pense qu'il n'a pas aucune autre solution et qu'il n'y a aucun autre chemin.
00:39:01 Il met en œuvre une avancée inéluctable et pour lui on n'y échappera pas.
00:39:07 Donc soit on tient le rouleau compresseur, soit on se le fait passer dessus.
00:39:10 Et je ne vois pas comment aujourd'hui il pourrait avoir ce sursaut
00:39:14 qui ferait qu'il se repositionnerait en politique,
00:39:17 en essayant de créer un chemin, en essayant d'être créateur justement,
00:39:20 en essayant d'être souverain.
00:39:22 Ce n'est absolument pas dans sa nature.
00:39:24 - Vous savez pourquoi ce sursaut doit advenir ?
00:39:25 Parce que là il est minuit moins une en France et qu'un jour il sera minuit une.
00:39:28 - Je suis d'accord. Sur le fond je suis d'accord avec vous.
00:39:31 - C'est une des dernières sorties avant le péage.
00:39:33 - Et le péage c'est 2027, on est bien d'accord.
00:39:36 Louis Draynel, d'autres informations peut-être ?
00:39:38 Exclusives sur les entrées au gouvernement ?
00:39:40 - Oui, non, non, c'était une confirmation aussi de...
00:39:42 Vous savez on avait parlé de Catherine Vautrin qui était pressentie
00:39:45 pour être Première Ministre à la place d'Elisabeth Borne.
00:39:48 D'ailleurs elle avait, elle devait être Première Ministre.
00:39:50 - Mais elle avait visité l'hôtel Matignon.
00:39:52 - Elle avait même commencé à constituer son équipe.
00:39:54 Il y avait des gens à qui elle avait proposé de les recruter.
00:39:57 Et bien donc elle, normalement on parlait d'elle pour un grand ministère social.
00:40:01 Elle devrait être nommée Ministre du Travail.
00:40:04 Son périmètre reste quand même encore à déterminer.
00:40:08 Comme on l'évoquait au début de cette émission avec Eric Nolot,
00:40:11 ça va être des périmètres très larges puisque en théorie il y a un gouvernement resserré.
00:40:16 Donc ça veut dire qu'il y aura des ministères avec des intitulés un petit peu longs.
00:40:19 - Un petit peu à rallonge et des secrétaires d'Etat en pagaille en dessous c'est ça ?
00:40:22 - Alors il y a toujours une hésitation.
00:40:24 - Qui dit grand ministère dit beaucoup de secrétaires d'Etat.
00:40:25 - Il y a toujours une hésitation entre nommer des ministres délégués.
00:40:28 Honnêtement c'est un peu du chinois pour beaucoup de gens je pense.
00:40:31 - Non non ils savent bien que ça leur coûte cher.
00:40:33 - Ou alors un secrétaire d'Etat coûte moins cher qu'un ministre délégué.
00:40:37 - Oui mais ça coûte cher quand même.
00:40:38 - Parce qu'il y a moins de collaborateurs et le salaire n'est pas le même.
00:40:40 - Oui mais ça coûte cher quand même.
00:40:41 - Et ça coûte cher quand même bien sûr.
00:40:42 - Ils ont les voitures à cocarde.
00:40:43 - Ils ont les données publiques.
00:40:44 - Et ils ont les voitures à cocarde.
00:40:45 - En regard de la finance publique française, non je pense que ça ne coûte...
00:40:47 - Ce n'est pas le plus cher.
00:40:48 - Ce qui est ridicule ce n'est pas le nombre en soi, c'est d'avoir des secrétaires d'Etat
00:40:54 qui n'ont pas de département ministériel sous leurs ordres.
00:40:56 Parce qu'un ministre ne compte que s'il a autorité sur une administration d'Etat.
00:41:00 S'il n'a pas d'autorité, de toute façon il est là pour faire un peu agent d'ambiance
00:41:04 ou agent de coordination, ça n'a pas grande importance.
00:41:07 Mais sur la mondialisation, je ne pense pas que c'est un objectif absurde
00:41:09 de faire en sorte que la France soit capable de se battre à armes égales
00:41:12 avec les autres pays dans le monde.
00:41:14 C'est peut-être parce que nous ne sommes pas suffisamment adaptés non pas
00:41:17 à la mondialisation comme un objectif moral, il peut y avoir différents contenus
00:41:21 à la mondialisation, mais c'est aussi parce que précisément Emmanuel Macron
00:41:25 n'a pas su casser les mots français habitués.
00:41:27 Regardez l'état des finances publiques françaises, ça ce n'est pas un critère
00:41:31 de la mondialisation.
00:41:32 Regardez l'état du système social français ou la complexité réglementaire
00:41:36 administrative, ça ce n'est pas la mondialisation qui nous l'a imposé.
00:41:39 C'est justement plutôt cette espèce de centpéternelle technocratie française
00:41:42 dont Emmanuel Macron est le parfait produit.
00:41:44 S'il avait justement été un peu plus inspiré par ce qu'il se passe ailleurs,
00:41:48 mais encore une fois pas d'un point de vue moral, en l'adaptant à ce que sont
00:41:51 les Français et à des enjeux spécifiques à la France, il me semble que nous
00:41:55 en serions tous mieux portés.
00:41:57 La mondialisation ne peut pas être l'objectif unique, c'est ça le problème.
00:41:59 Ça doit être accompagné d'autres choses.
00:42:01 Mais bien sûr, parce qu'il doit y avoir un souffle, une vision et une nation.
00:42:04 Mais ça n'est pas incompatible.
00:42:06 C'est incompatible quand on le pense comme Mackinsey, parce que Mackinsey
00:42:09 vend les mêmes rapports.
00:42:10 D'ailleurs en se les faisant payer deux fois à l'Australie ou à la France
00:42:13 ou à je ne sais pas qui.
00:42:14 Et ça, ça pour le coup, c'est absurde.
00:42:16 Mais ça, c'est la pensée d'Emmanuel Macron, ce n'est pas en soi la mondialisation.
00:42:18 Pour se battre à l'intérieur de la mondialisation, encore faut-il penser
00:42:22 que la mondialisation n'est pas une marche vers le progrès dont on devrait
00:42:25 tout accepter.
00:42:26 Or aujourd'hui, on n'a pas des dirigeants qui voient la mondialisation
00:42:31 comme étant le cadre dans lequel on se bat, mais comme étant l'objectif.
00:42:35 Et c'est là qu'il y a un souci, c'est que du coup, on se tire nous-mêmes
00:42:38 des balles dans le pied, on crée une Europe qui n'est pas une Europe puissance
00:42:41 et qui nous affaiblit, alors qu'avec toutes les forces qu'on a en Europe,
00:42:45 on devrait être un bulldozer.
00:42:48 On n'y arrive pas.
00:42:50 17h42, on est en direct dans Punchline sur CNews.
00:42:53 On va partir à l'Elysée où se trouve Thomas Bonnet, Léomar Cheguet.
00:42:57 Les amis, bonsoir à tous les deux.
00:42:59 Est-ce qu'il y a des mouvements dans la cour de l'Elysée qui nous laisseraient présager ?
00:43:03 La nuit est en train de tomber sur la capitale.
00:43:06 Paris est en train de s'endormir, la Ville Lumière, pas de nouvelles, évidemment.
00:43:10 – Bonne nouvelle. – Bonne nouvelle, bonne nouvelle.
00:43:13 – Oui, la nuit et le froid sont tombés sur la capitale depuis quelques instants maintenant.
00:43:18 Pas de mouvements dans la cour de l'Elysée.
00:43:21 On nous parle encore de derniers ajustements, que les choses peuvent bouger jusqu'au dernier moment,
00:43:26 jusqu'à l'annonce par Alexis Colleur, le secrétaire général de l'Elysée,
00:43:30 des noms qui vont composer ce nouveau gouvernement.
00:43:32 Je rappelle qu'on attend une quinzaine de noms ce soir pour ce nouveau gouvernement
00:43:37 autour du Premier ministre Gabriel Attal.
00:43:40 Les tractations durent depuis plusieurs jours, je vous le rappelle.
00:43:43 Il y a encore eu des échanges aujourd'hui entre le Premier ministre et le Président de la République.
00:43:47 C'était ici au palais de l'Elysée.
00:43:49 On est dans la fenêtre de tir pour les annonces.
00:43:52 On nous avait parlé de la fin de l'après-midi, nous y sommes,
00:43:54 sachant qu'aussi que le Président de la République doit se rendre ce soir dans Loise à Chantilly,
00:43:58 où il est attendu pour un événement avec les acteurs du secteur économique.
00:44:03 On a sans doute que les annonces devraient intervenir avant ce déplacement du Président de la République,
00:44:07 c'est-à-dire d'une minute à l'autre, mais je vous ai déjà dit ça, il y a maintenant 45 minutes.
00:44:11 Merci, vous avez de la mémoire, mon cher Thomas Bonnet, avec Léomar Cheuguet.
00:44:15 Mais on est sûr que ça va arriver à un moment, même si le Président fait durer le plaisir.
00:44:21 J'aimerais juste qu'on reparle un tout petit peu de la nomination de Gabriel Attal.
00:44:24 On va attendre d'avoir un peu plus d'informations sur le nouveau gouvernement,
00:44:28 parce que c'est un nouveau gouvernement, on en a à peu près les contours.
00:44:31 Pas de changement de cap, vraisemblablement.
00:44:33 Emmanuel Macron a tout de même compris que le barrick-centre à l'Assemblée nationale...
00:44:37 Arrêtez avec ce mot, je déteste le mot barrick-centre.
00:44:40 Il est banni de ce plateau.
00:44:42 C'était déplacé vers la droite, puisque si on analyse tout de même les personnes qui sont confirmées à leur poste,
00:44:51 ou les personnes qui devraient entrer...
00:44:54 Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Éric Dupond-Moretti, Bruno Le Maire,
00:45:02 il y a également Prisca Thévenot, qui est nommé porte-parole.
00:45:07 Éric Dupond-Moretti a été dit.
00:45:10 Catherine Vautrin qui pourrait faire son entrée, et c'est pour cela que je prenais la parole,
00:45:15 tout simplement parce qu'il y a de nombreuses personnalités de droite qui font leur entrée également au gouvernement.
00:45:20 Donc on a tout de même un gouvernement qui se droitise un petit peu, avec beaucoup de ministres issus plutôt de la gauche.
00:45:26 On a cité tout à l'heure Clément Beaune, on pourrait citer Olivier Dussopt, Olivier Véran ou encore Franck Riester,
00:45:31 qui sont eux sur le départ.
00:45:33 On verra si cette droitisation du gouvernement entraîne ensuite un changement dans la politique générale.
00:45:43 C'est sûr que le pays est très à droite, donc c'est sûr qu'il fallait peut-être un tout petit peu se mettre de la plaisant.
00:45:49 Juste sur un mot sur Rachida Dati, elle est quand même prise dans plusieurs affaires, notamment elle a été mise en examen pour l'affaire Carlos Ghosn.
00:45:56 Il y a eu une perquisition chez elle en juin pour une affaire liée au PSG.
00:45:59 Donc si elle est nommée, c'est un coup de plus dans la fameuse jurisprudence baladure,
00:46:04 qui fait qu'on ne peut pas nommer un ministre mise en examen.
00:46:06 Ça veut vraiment dire qu'Emmanuel Macron n'a plus rien à faire.
00:46:08 On a quand même eu Éric Dupond-Moretti qui a même eu le procès.
00:46:10 Oui, mais ça veut dire qu'Emmanuel Macron n'a vraiment plus rien à faire de ce principe qu'il avait édicté lui-même au début de son premier quinquennat.
00:46:16 Oui, pour sortir François Bayrou.
00:46:19 François Bayrou doit l'avoir mauvaise.
00:46:22 Pas seulement pour cette raison.
00:46:25 Louis de Ragnel, Gabriel Attal est-il un missile anti-Bardella ?
00:46:30 On revient à cet item qu'on a pas mal abordé parce que la jeunesse des deux hommes, les parcours assez différents.
00:46:36 Mais on comprend bien qu'Emmanuel Macron veut à tout prix mettre en place une nouvelle génération.
00:46:41 Il veut bypasser tous les ministres qui ont Kanka ou Kadra pour donner le relais à quelqu'un d'extrêmement jeune.
00:46:49 Absolument. Pour essayer de battre le fer avec Jordan Bardella.
00:46:53 Et puis l'objectif, en fait, c'est de créer une fracture entre Jordan Bardella et Marine Le Pen.
00:46:58 C'est une fracture qui pourrait se dessiner, mais même sans Gabriel Attal dans les prochains mois,
00:47:04 puisque dans les enquêtes d'opinion, c'est comme ça que se sont désignés les candidats aujourd'hui à la présidentielle.
00:47:09 Si six mois avant la prochaine présidentielle, on observe que Jordan Bardella est 5-6 points au-dessus de Marine Le Pen,
00:47:16 ou avec en tout cas plus de chances de gagner la présidentielle, il y a fort à parier quand même que Marine Le Pen se retire au profit de Jordan Bardella.
00:47:25 Et donc en créant...
00:47:27 Vous venez de dire quoi là ? Que Marine Le Pen va se retirer au profit de Jordan Bardella ?
00:47:30 Ah non, je pense que si Jordan Bardella est 6 points au-dessus de Marine Le Pen avec des probabilités de gagner,
00:47:36 je sais que ça se passera difficilement au Rassemblement national, parce que ça créera...
00:47:42 C'est pas très bien connaître la nature humaine.
00:47:44 Pas le genre de la maison.
00:47:46 On ne parierait pas là-dessus.
00:47:48 Non mais on regardera, on observera, vous verrez.
00:47:51 Et donc je pense que l'objectif, c'est d'essayer de fracturer, de faire en sorte que Marine Le Pen et Jordan Bardella se divisent.
00:47:59 Alors juste à propos de Bardella-Attal, je voudrais juste montrer un petit extrait très court.
00:48:02 Ils ont débattu plusieurs fois ensemble, les deux jeunes.
00:48:06 Ils avaient organisé leur premier débat figurez-vous.
00:48:07 C'est vrai ? À Valor Actuel ?
00:48:08 En 2019, oui.
00:48:09 Vous avez fait beaucoup de choses en 2019.
00:48:11 L'interview du président dans l'avion qui vous disait sans pensons de QTF...
00:48:14 On avait organisé une rencontre et c'était assez drôle parce qu'il y avait une complicité générationnelle qui faisait que globalement ils s'entendaient bien.
00:48:21 Regardez les courts extraits dans un débat qui a été organisé à l'époque à TPMP avec Cyril Hanouna, c'était en avril 2022.
00:48:28 Écoutez les deux hommes.
00:48:29 Il n'y a pas un Français dans la rue qui pense que Marine Le Pen est extrémiste ou d'extrême droite.
00:48:34 En fait sur les plateaux télé, ça dit tout sauf Le Pen, sauf que dans la rue ça dit tout sauf Macron.
00:48:37 Et ensuite, juste pour vous répondre sur le financement du logement social, comment est-ce qu'il est financé le logement social ?
00:48:41 Qui finance la construction de logements sociaux ?
00:48:43 Il est financé par les Français qui travaillent.
00:48:45 Il est financé par qui ? Par un dispositif qui s'appelle Action Logement.
00:48:47 Qui finance Action Logement ?
00:48:48 Il est financé par les Français qui travaillent.
00:48:49 C'est les loyers qui sont payés par les gens qui sont dans les logements sociaux.
00:48:51 Donc les étrangers qui sont dans un logement social, ils payent un loyer.
00:48:54 Ce loyer, il finance la construction du nouveau logement social.
00:48:57 Et donc arrêtez de dire que les étrangers sont ceux qui bénéficient.
00:49:00 Sans cotiser, sans payer, c'est pas vrai.
00:49:02 On n'est peut-être pas d'accord là-dessus, mais la priorité nationale, elle existe.
00:49:05 Quand dans la fonction publique, il faut avoir la carte d'identité française pour se présenter au concours, ça existe.
00:49:09 Éric Nolot, c'est intéressant ces échanges entre les deux hommes.
00:49:12 C'est intéressant et en tout cas, tous les médias devraient se cotiser pour offrir un bouquet de fleurs à Emmanuel Macron.
00:49:17 Parce que là, ce qu'il est en train de mettre en place, on adore.
00:49:19 Ça va être le feuilleton des six prochains mois, peut-être des trois prochaines années.
00:49:23 Alors ça va faire très très mal pour les autres.
00:49:25 Parce qu'ils vont prendre toute la lumière.
00:49:27 On va guetter les paroles de l'un par rapport aux paroles de l'autre.
00:49:29 Et inversement, les autres vont être un peu dans l'ombre.
00:49:31 Mais là, il nous a offert un feuilleton politique formidable avec deux personnes de la même génération.
00:49:36 Que tout oppose et pas vraiment en réalité.
00:49:39 C'est un tout petit peu plus compliqué que ça.
00:49:41 Moi, je pense que la conception de l'école par Gabriel Attal, je pense que Jordan Bardella peut s'y retrouver en partie.
00:49:46 Donc il nous a offert un feuilleton médiatique et un feuilleton politique comme on les aime beaucoup.
00:49:51 De manière à quoi artificielle.
00:49:53 Vous avez employé le mot feuilleton.
00:49:55 On parlait d'acteur politique, mais avant ça faisait référence à l'action.
00:49:57 Là maintenant, ça fait vraiment référence à l'acteur.
00:49:59 Ce sont des acteurs.
00:50:01 C'est un feuilleton, c'est une forme de divertissement.
00:50:03 Il n'y a quasiment aucun lien entre l'intensité de l'exposition médiatique et la traduction dans les yeux.
00:50:08 Regardez Sandrine Rousseau, regarder Éric Zemmour.
00:50:10 Ça n'est pas parce que tout le monde parle de vous.
00:50:12 Ça n'est pas parce que vous affolez les audiences que pour autant les gens votent pour vous.
00:50:15 Quant à l'âge des participants, je pense que tous les Français,
00:50:18 présentez-moi ceux qui pensent que leur pouvoir d'achat dépend,
00:50:22 est indexé sur l'âge de celui qui les gouverne.
00:50:25 Je pense que ça n'a...
00:50:26 On est quand même dans une espèce de délire aussi un peu médiatique.
00:50:29 Je ne sais pas si c'est conscient ou pervers de la part,
00:50:32 ou inconscient de la part d'Emmanuel Macron justement,
00:50:35 de dire que pendant que j'amuse la galerie, les choses se passent en coulisses
00:50:39 et je me rachète un peu d'oxygène politique.
00:50:42 Mais sérieusement, bien sûr que la personnalité dans un système ultra personnalisé
00:50:47 comme celui de la Ve République a une importance,
00:50:50 mais pas uniquement parce que vous faites parler de vous.
00:50:53 C'est parce que vous correspondez aux attentes des électeurs.
00:50:55 Regardez Donald Trump, il est plus vieux que l'âge cumulé de Gabriel Attal, Jordan Bardella,
00:51:01 et peut-être même si on y rajoutait celui d'Emmanuel Macron, pas tout à fait.
00:51:04 En tout cas, Joe Biden, il y ressemble.
00:51:06 Mais est-ce que pour autant les Américains ne votent pas pour eux ?
00:51:09 Les gens, les électeurs, votent par rapport à leur préoccupation,
00:51:12 par rapport à leur vie.
00:51:14 C'est quand même donné fondamental de la vie politique et de la démocratie.
00:51:18 C'est notre marqueur, c'est notre marqueur.
00:51:20 Asseyez-vous des préoccupations des Français.
00:51:22 On a dit qu'on retournait vers le tragique,
00:51:25 et quand on va vers le tragique en politique, ce n'est pas les moms qui vous sauvent.
00:51:29 Ils ont énormément de sang-froid tous les deux, ils ont beaucoup de qualité.
00:51:33 Dans un cas, il y a une identité qui est forte, c'est dans le cas de Jordan Bardella.
00:51:38 Dans le cas de Gabriel Attal, elle était en devenir,
00:51:42 et on ne sait pas quand même vraiment bien si c'est du lard, du cochon, de la viande ou du poisson.
00:51:47 On verra bien ce que ça va donner.
00:51:49 Mais pour l'instant, il y a encore ce flou qui existe.
00:51:52 Mais quand vous allez vers du dramatique et vers de la violence et vers du tragique,
00:51:56 très souvent, vous préférez quand même être conduit par des gens
00:52:00 qui ont l'expérience de la vie et qui savent regarder loin.
00:52:03 Je ne suis pas d'accord.
00:52:04 Alors, Eric Nolot, expliquez-nous pourquoi.
00:52:06 Il y a une perception des Français d'un système qui est sclérosé, qui est bloqué.
00:52:10 Alors, pour sortir du blocage, en effet, il y aurait la dissolution,
00:52:13 il y aurait une démission du président de la République.
00:52:15 Il y a quelque chose qui est moins spectaculaire, c'est un renouvellement de génération,
00:52:19 un renouvellement de vision.
00:52:20 C'est vrai que la jeunesse, je ne crois pas que...
00:52:21 On l'a déjà eu avec Macron, il nous a envoyé dans le mur.
00:52:24 Non, mais justement...
00:52:25 On va le refaire.
00:52:26 Emmanuel Macron, maintenant, est pris dans cette sclérose.
00:52:30 Aux yeux des Français, il est pris dans cette sclérose.
00:52:32 Et moi, je trouve qu'il faut laisser une chance à cette nouvelle génération,
00:52:36 peut-être de penser autrement, d'agir autrement,
00:52:39 de ne pas baisser les bras par avance en disant "ça ne servira à rien".
00:52:42 Ils sont quand même très caricatés, eugéniennes,
00:52:44 mais ressemblent beaucoup à l'ancienne génération.
00:52:46 Je pense que le clivage générationnel n'a aucun sens en politique.
00:52:48 On peut être très jeune et avoir des idées de vieux,
00:52:50 et être très vieux et avoir des idées de jeunes.
00:52:52 D'ailleurs, Gabriel Attal est plébiscité par les boomers,
00:52:54 les plus de 65 ans sont à 65% à dire qu'ils l'adorent.
00:52:58 Donc, ça ne veut rien dire.
00:53:00 Il est plus aimé par les vieux que par les jeunes.
00:53:03 Il reflète plus une génération âgée qu'une génération jeune, en réalité.
00:53:06 Mais ce n'est pas un préjugé dans un sens comme dans un autre.
00:53:08 Les jeunes ne lui font pas confiance.
00:53:10 C'est un grand classique.
00:53:12 C'est une question d'idées, pas d'âge.
00:53:14 Je pense que là-dessus, il n'y a pas vraiment d'angle ou de débat.
00:53:18 Ce qui est intéressant, c'est pourquoi il a eu un tel succès de Gabriel Attal.
00:53:22 C'est parce qu'il a fait des choses assez simples.
00:53:24 L'interdiction de la baïa, ce n'est pas compliqué.
00:53:27 C'est une procédure réglementaire.
00:53:30 C'était impossible.
00:53:32 Il y a un discours aussi de lucidité.
00:53:34 Quand il y a eu le classement PISA qui est sorti,
00:53:36 il n'a pas dit que c'était la faute de ses prédécesseurs.
00:53:39 Il a dit tout simplement que c'était une catastrophe.
00:53:44 J'attendrais ça du ministre de l'Economie qui dit que la dette est catastrophique.
00:53:50 Nous sommes face à un mur de la dette.
00:53:52 C'est très grave.
00:53:54 Voilà comment on doit faire pour le régler.
00:53:56 Il a quand même annoncé 16 milliards d'euros d'économie.
00:53:58 J'aimerais bien que le ministre de l'Intérieur,
00:54:01 plutôt que de nous dire que tout s'est très bien passé
00:54:03 et que les gens qui nous disent que c'est une catastrophe,
00:54:06 que l'insécurité augmente en France,
00:54:08 qu'il y a un discours de lucidité et de vérité.
00:54:10 C'est ça qui a plu chez Gabriel Attal.
00:54:12 Il n'a pas essayé de se cacher dans son petit doigt en disant que tout allait bien.
00:54:15 Il l'a dit d'ailleurs. C'est sa méthode des diagnostics.
00:54:17 C'est les diagnostics posés, clairs.
00:54:19 La difficulté, c'est qu'on n'a pas encore eu le temps
00:54:22 de voir comment étaient réglées les difficultés.
00:54:25 Je trouve simplement sur le Rassemblement national
00:54:28 la réaction du RN à la nomination de Gabriel Attal
00:54:31 est une mauvaise réaction.
00:54:33 Je pense que d'un point de vue de la technique,
00:54:35 ça ne rentre pas dans les esprits.
00:54:38 Quand ils expliquent que Gabriel Attal est un voleur d'idées,
00:54:42 le fameux argument "vous préférez l'original à la copie",
00:54:47 ce sont des arguments qu'on a déjà beaucoup entendu
00:54:50 depuis une quinzaine d'années.
00:54:51 Globalement, et c'est malheureux pour le RN,
00:54:54 les voleurs en politique gagnent souvent.
00:54:57 - Ah oui ?
00:54:58 - Ah ben oui, bien sûr.
00:54:59 - Le fameux original n'a été élu en France.
00:55:01 - Ce n'est pas un argument qui convainc les Français.
00:55:03 Souvent, les gens préfèrent quelqu'un de modéré
00:55:07 qui épouse des idées éventuellement qui viennent du RN
00:55:10 plutôt que de se dire "tant mieux, les gens modérés
00:55:14 ont retrouvé la raison".
00:55:15 C'est ça ce qu'ils vont se dire.
00:55:16 - Oui, mais bien sûr.
00:55:17 - Ça ne va pas dans le sens du RN.
00:55:18 - Je suis entièrement d'accord.
00:55:19 - Et pourtant, il y aurait plein...
00:55:20 Non mais, objectivement, je ne suis pas là pour aider le RN
00:55:24 à trouver des idées, mais il y aurait plein de choses
00:55:26 à dire, enfin je ne sais pas, il y a plein d'angles d'attaque
00:55:29 sur Gabriel Tal.
00:55:30 Non mais réellement.
00:55:31 - Mais le dernier braquage réussi, c'était celui de Nicolas Sarkozy,
00:55:34 précisément.
00:55:35 - Bien sûr.
00:55:36 - Il s'est emparé des thèmes du RN à l'époque.
00:55:37 - Et qui a mis le RN au plus bas.
00:55:39 - Et ben oui, parce que les électeurs ont dit "ben voilà
00:55:41 quelqu'un qui est moins extrémiste, en tout cas moins à droite
00:55:43 que l'autre, voilà, confions-lui plus."
00:55:45 - Je trouve que c'est une remarque un peu de défaite
00:55:47 de dire "ben il nous a volés..."
00:55:49 - Ils sont inquiets, bien sûr.
00:55:51 - Exactement.
00:55:52 - Donc s'il y a de la fébrilité dans le camp du RN, c'est que là
00:55:55 pour le coup, c'est peut-être dans le mille, le fait d'avoir nommé
00:55:58 Gabriel Tal.
00:55:59 - Alors attendez, là c'est aujourd'hui, on verra la situation politique,
00:56:02 l'équation dans 3-4 mois.
00:56:04 - Oui.
00:56:05 - Quelle latitude politique le président de la République
00:56:10 l'a-t-il lui laissée ? Il lui a imposé un directeur de cabinet,
00:56:13 on voit bien qu'il lui impose des ministres, Gérald Darmanin
00:56:15 s'est auto-renommé, enfin quelle autorité Gabriel Tal
00:56:18 pourra-t-il avoir ? Il peut en avoir, c'est pas l'âge du tout
00:56:20 la question, on peut être jeune et avoir de l'autorité sur des gens,
00:56:23 y compris qui ont été vos subordonnés, ça n'est pas un sujet.
00:56:26 En revanche, le Premier ministre n'a une autorité qui n'est que
00:56:29 à la hauteur de celle que lui reconnaît le président de la République
00:56:32 et en rang 2, à la hauteur de celle que lui reconnaît la majorité
00:56:35 qu'il dirige, parce que le Premier ministre est quand même aussi
00:56:38 le chef de la majorité parlementaire. Et s'il a un gouvernement
00:56:41 qui est un peu décalé, parce que justement on est dans une logique
00:56:44 de casting, de symboles, de signaux, et qui ne reflète pas exactement
00:56:47 l'équilibre politique de la majorité, ça sera compliqué pour lui aussi.
00:56:50 Donc son destin, il va se déterminer aussi par rapport à ça.
00:56:54 - Céline Pénard. - Je vais rester très courte, ce qui fait vraiment
00:56:56 monter le Rassemblement National, c'est le sentiment d'impuissance,
00:57:00 le sentiment finalement que quelle que soit la personne,
00:57:03 c'est l'UNPS, qu'est-ce que soit la personne qu'on met au pouvoir,
00:57:06 ils sont infichus de changer quoi que ce soit et d'améliorer quoi que ce soit.
00:57:10 Si Gabriel Tal se retrouve exactement dans la même situation,
00:57:14 son âge ne changera rien à l'affaire et l'ERN remontera de façon mathématique.
00:57:19 Donc la question c'est sa capacité à agir. Et la deuxième question,
00:57:23 c'est la perversité d'Emmanuel Macron, parce que parfois,
00:57:26 quand vous élevez les gens, ce n'est pas pour les aider à partir vers le ciel,
00:57:30 c'est pour parfois les abaisser, et encore pire.
00:57:33 - Parfois un peu si. - Non, non, mais ça peut être.
00:57:35 - Non, mais vraiment littéralement. - Le Capitole est proche de la roche
00:57:37 tarpéienne. Autrement dit, je te fais ministre, tout le monde se dit
00:57:40 ça y est, il a désigné son successeur, il a désigné son héritier.
00:57:44 Non, il a désigné celui qu'il veut voir six pieds sur terre,
00:57:47 parce qu'il ne veut surtout pas être remplacé, et encore moins être remplacé
00:57:51 par quelqu'un qui a un profil similaire. Donc la question c'est aussi
00:57:54 comment Macron le traitera. - Vous voyez ce genre de calcul
00:57:57 qui est tout à fait vrai, vous avez raison de les évoquer.
00:57:59 Moi, c'est toujours la même image qui me revient, c'est une querelle
00:58:01 d'ivrogne sur le Titanic. - C'est ça.
00:58:03 - Petite magouille, des petites manœuvres médiocres pendant que le pays coule,
00:58:07 et alors je vais empêcher celui-là, et puis alors l'opposition est toujours
00:58:10 déjà en train de dire non, il faut un vote de confiance, et puis de toute façon
00:58:13 ça ne sert à rien. Ces gens-là ne sont pas à la hauteur de la situation
00:58:16 du pays, ne sont pas à la hauteur des enjeux d'un pays comme la France.
00:58:19 C'est désespérant, c'est pour ça que moi je me raccroche à cet espoir
00:58:23 d'un sourceau, et Gabriel Attal a utilisé ce mot.
00:58:26 - C'est de Crégoly, hein. - Est-ce que ce ne sera qu'un mot ?
00:58:28 Est-ce que ça restera sur le plan théorique ? C'est à craindre, mais moi je veux
00:58:31 avoir ce dernier espoir, parce que j'ai l'impression qu'il n'est pas loin
00:58:34 d'être trop tard. - C'est vrai que ce qui se passe depuis
00:58:37 plusieurs jours maintenant ne va pas restaurer la confiance
00:58:41 perdue des Français vis-à-vis de ceux qui les dirigent.
00:58:45 Malheureusement, lorsque l'on voit les petites querelles politiciennes,
00:58:49 Gérald Darmanin qui tente de s'auto-reconduire, là un gouvernement
00:58:53 qui est formé pour envoyer un message à Édouard Philippe, enfin,
00:58:56 tout ça, effectivement, ça dépasse un petit peu les Français.
00:58:59 - Ça fait combine, en fait. - On les comprend, ça fait combine,
00:59:01 et malheureusement, ça fait que... - Ça fait combine parce que nous existons
00:59:05 aussi, enfin, avant, il n'y avait pas de chaîne d'info qui passait
00:59:09 des heures à chaîne montée. - Je ne suis pas d'accord avec vous.
00:59:11 - Non, mais je ne suis pas d'accord avec vous parce que...
00:59:13 - Rapidement, rapidement. - Non, mais il y a une question de...
00:59:14 - On appelait ça des tractations politiques, si ça a toujours existé.
00:59:17 - Non, mais il y a une question de visage, d'incarnation.
00:59:19 - Il y a une équipe de Montréal-Séline qui connaît bien la gauche,
00:59:20 évidemment que quand il y avait la formation de gouvernement,
00:59:23 il fallait respecter le poids de X ou Y, ça a toujours existé.
00:59:26 - Oui, mais quand on promet de la régénération, si vous voyez
00:59:28 les mêmes visages, ça pose quand même des questions.
00:59:31 - On est tous réunis, là, de qui déjà une bonne petite heure
00:59:34 pour évoquer ce nouveau gouvernement de Gabriel Attal,
00:59:37 qui tarde, il devait être annoncé dans l'après-midi.
00:59:39 On a déjà un certain nombre d'hypothèses, de noms qui sont sortis du chapeau,
00:59:43 et c'est vrai qu'on va continuer tout au long de cette soirée
00:59:46 qu'on va vivre ensemble sur CNews, dans un instant aussi sur Europe 1,
00:59:49 à évoquer toutes les pistes qui sont à la disposition,
00:59:53 à notre disposition. En tout cas, bonsoir à tous et bonsoir à toutes,
00:59:56 bienvenue dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
00:59:59 Il faut que tout change pour que rien ne change, c'est au fond la leçon
01:00:02 que l'on pourra peut-être retenir de ce premier gouvernement de l'ère Gabriel Attal,
01:00:06 qui va sans doute être nommé, là, dans les prochaines minutes.
01:00:10 Rien ne change à l'intérieur, a priori, à la justice, à la défense, à l'économie.
01:00:15 Bruno Le Maire reste, Gérald Darmanin reste, Cédric Dupond-Moretti reste,
01:00:19 Sébastien Lecornu reste, les ajustements sont à chercher ailleurs.
01:00:23 Exitent les ministres frondeurs, type Clément Beaune ou Rima Abdulmalak,
01:00:27 selon nos informations, qui ont eu des états d'âme au moment de la loi immigration.
01:00:31 Bienvenue au républicain Rachida Dati, ministre star de Nicolas Sarkozy,
01:00:36 pourrait faire son entrée au gouvernement, tout comme Catherine Vautrin,
01:00:39 qui, elle, était pressentie il y a plusieurs mois à Matignon.
01:00:43 Voilà, on va sans doute habiller la nouvelle équipe des ministres
01:00:46 avec les oripeaux de la jeunesse du premier d'entre eux,
01:00:48 mais c'est sans doute de la bonne vieille politique à laquelle on assiste.
01:00:52 "Il faut que tout change pour que rien ne change",
01:00:54 cette phrase prononcée par Alain Delon dans le guipard de Luis Conti,
01:00:57 résume un peu, pour moi, le cynisme de la politique,
01:01:00 avec une élite qui donne l'illusion de vouloir renverser la table
01:01:03 pour, au final, tenter de conserver le pouvoir.
01:01:06 On va en débattre, ce soir, dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:01:21 - Il est 18h sur CNews et sur Europe 1.
01:01:23 Bienvenue, si vous nous rejoignez à l'instant.
01:01:25 Nous sommes à l'heure du gouvernement de Gabriel Attal.
01:01:28 Va-t-il être annoncé dans les prochaines minutes, dans les prochaines secondes ?
01:01:32 En tout cas, on a déjà une bonne idée des contours de cette nouvelle équipe
01:01:37 qui va désormais travailler avec Gabriel Attal.
01:01:40 Avant de partir avec mes invités en plateau,
01:01:42 j'aimerais qu'on rejoigne Thomas Bonnet,
01:01:43 qui se trouve devant le palais de l'Elysée, avec Léo Marcheguet.
01:01:46 Bonsoir, Thomas.
01:01:47 Expliquez-nous si vous avez vu du mouvement,
01:01:49 si la Cour d'honneur se prépare pour l'annonce de ce gouvernement ?
01:01:54 - C'est ce qu'on attend, Laurence.
01:01:59 Le fait que ces micros soient placés sur le perron de l'Elysée,
01:02:02 afin que le secrétaire général, Alexis Kohler,
01:02:05 annonce les noms des nouveaux ministres.
01:02:08 Voilà ce à quoi nous sommes suspendus depuis plusieurs heures, maintenant.
01:02:12 L'annonce des nouveaux ministres qui vont former le gouvernement
01:02:15 autour du premier d'entre eux, Gabriel Attal.
01:02:18 Alors, disons-le, le contour de ce nouveau gouvernement
01:02:21 est en train de se dessiner sous nos yeux.
01:02:23 Plusieurs noms circulent.
01:02:24 On attend toutefois l'officialisation désormais
01:02:27 de la part du palais de l'Elysée, après des heures, voire des jours,
01:02:32 de tractation entre le Premier ministre Gabriel Attal
01:02:36 et le président de la République Emmanuel Macron.
01:02:39 Des annonces qui devraient arriver d'ici quelques instants, maintenant.
01:02:42 C'est en tout cas ce qu'on nous indique du côté de l'Elysée.
01:02:44 - Merci Thomas Bonnet, Léo Marcheguet.
01:02:46 On prend maintenant la direction de l'hôtel Matignon,
01:02:48 où se trouvent Yoann Uzay et Bamba Gueye.
01:02:50 Yoann, bonsoir.
01:02:51 Est-ce que vous avez des informations sur les nouveaux entrants
01:02:54 dans ce gouvernement de Gabriel Attal ?
01:02:56 On a entendu quelques noms, notamment celui de Rachida Dati,
01:02:59 la maire du 7e arrondissement de Paris.
01:03:01 - Oui, Rachida Dati, effectivement, membre éminente des Républicains,
01:03:09 qui est en train en ce moment même de convoquer
01:03:11 l'ensemble des maires d'arrondissement de droite de la capitale.
01:03:14 Vous savez qu'elle préside le groupe d'opposition à la mairie de Paris.
01:03:18 Elle réunit son entourage en visioconférence pour leur annoncer
01:03:22 une nouvelle importante, vraisemblablement, son entrée au gouvernement.
01:03:27 C'est une information c'est nous.
01:03:29 Elle devrait bien faire son entrée au gouvernement.
01:03:31 À quel poste ? Vraisemblablement au ministère de la Culture.
01:03:35 Ça reste à confirmer, mais c'est ce ministère-là
01:03:37 qui est pressenti pour Rachida Dati.
01:03:39 Ce serait effectivement l'une des grandes surprises de ce remaniement
01:03:43 puisque Rachida Dati avait encore il y a très peu de temps
01:03:46 des mots assez durs contre Emmanuel Macron,
01:03:48 contre sa politique, contre son gouvernement.
01:03:50 Elle aurait décidé d'entrer, d'accepter la proposition
01:03:55 qui lui a donc été faite en vue des prochaines élections municipales.
01:04:00 Elle garde Paris en tête.
01:04:02 Elle souhaiterait de cette manière-là pouvoir être à la fois
01:04:04 candidate de la droite, des Républicains et de la majorité
01:04:08 pour faire barrage à Anne Hidalgo et enfin pouvoir gagner la capitale.
01:04:12 Mais ce serait donc effectivement la principale surprise de ce remaniement,
01:04:15 l'entrée de Rachida Dati au gouvernement,
01:04:18 probablement au ministère de la Culture.
01:04:20 Merci beaucoup Yanouzaïe Bambaguaye devant l'hôtel Matignon
01:04:24 où se trouve Gabriel Attal.
01:04:25 Louis de Ragnel, chef du service politique d'Europe 1.
01:04:27 Bonsoir à vous.
01:04:28 Bonsoir Laurent.
01:04:29 L'arrivée de Rachida Dati dans ce gouvernement de Gabriel Attal
01:04:33 serait sans doute l'effet "Waouh" que recherchait
01:04:37 et qu'attendait le président Macron ?
01:04:39 Alors si effectivement cette information a été confirmée,
01:04:41 donc on attend la confirmation,
01:04:43 parce que ce sera le secrétaire général de l'Elysée qui l'annoncera,
01:04:46 et bien oui, c'est un coup politique de la part d'Emmanuel Macron,
01:04:50 c'est un coup double parce que évidemment Rachida Dati fait partie des Républicains
01:04:54 et puis c'est la chef de file des Républicains à Paris.
01:04:57 La dernière fois elle avait été candidate contre Anne Hidalgo,
01:05:01 elle avait perdu.
01:05:03 Et donc là l'objectif c'est de faire en sorte que Anne Hidalgo
01:05:06 soit investie à la fois par son parti Renaissance,
01:05:09 qu'elle maintienne une forme de soutien de la part des Républicains
01:05:13 pour arriver beaucoup plus forte aux prochaines élections municipales
01:05:16 et essayer de battre...
01:05:18 En 2026 !
01:05:19 En 2026, donc un an avant les présidentielles.
01:05:21 Un an avant les présidentielles, pour essayer de battre Anne Hidalgo.
01:05:25 De ce point de vue là, si c'était confirmé,
01:05:28 et que c'est ce deal là qui a été négocié,
01:05:31 c'était assez habile de la part d'Emmanuel Macron et de Gabriel Attal.
01:05:34 Eric Nelot est avec nous, journaliste et essayiste.
01:05:36 Bonsoir Eric.
01:05:37 Bonsoir Laurence, bonsoir à tous.
01:05:38 C'est très important, l'entrée de Rachida Dati au gouvernement,
01:05:40 si elle est confirmée.
01:05:41 Oui, alors à plusieurs titres, juste avant, une parenthèse,
01:05:43 je ne sais pas si vous avez déjà éprouvé cette impression,
01:05:45 mais vous voyez, on reste dans la culture d'ailleurs,
01:05:47 vous voyez une bande-annonce, et parfois la bande-annonce dit tout du film.
01:05:50 Et là c'est ce qu'on est en train de vivre depuis quelque temps,
01:05:52 puisque en fait ce n'est pas encore annoncé,
01:05:54 mais on a déjà la certitude sur à peu près deux tiers des 15 minutes.
01:05:57 Donc c'est une situation un peu inédite quand même, un peu étrange.
01:05:59 Après, Rachida Dati, oui...
01:06:01 Elle tend à se répéter.
01:06:02 Oui, parce qu'en réalité, comme le salut ne peut venir que de la droite
01:06:06 pour Emmanuel Macron, non pas que ça va changer la majorité à l'Assemblée nationale,
01:06:09 mais pour certaines lois, ça peut quand même faciliter
01:06:11 l'attache d'Emmanuel Macron et de Gabriel Attal.
01:06:14 Alors ce qui est une bonne nouvelle pour Emmanuel Macron et Gabriel Attal,
01:06:17 parce qu'il n'y a pas que Rachida Dati,
01:06:18 il y a d'autres ministres de droite qui vont entrer ou qui vont...
01:06:21 On parle de Catherine Vautrin aussi.
01:06:23 De Catherine Vautrin, qui vont rester.
01:06:25 Ça c'est une très mauvaise nouvelle pour les Républicains,
01:06:27 parce qu'il ne reste vraiment plus personne.
01:06:29 Il ne reste que les second couteau,
01:06:30 des gens qui n'ont pas une grande envergure.
01:06:33 Et même si Jean-Claude Laure était déjà parti des Républicains
01:06:36 pour rejoindre Emmanuel Macron,
01:06:37 ça ne sent quand même pas très très bon,
01:06:39 ni pour les Européennes, ni pour les prochaines échéances.
01:06:41 Absolument.
01:06:42 Eugénie Bastié, qui est grande reporter au Figaro, est avec nous.
01:06:45 Effectivement, si deux personnalités des Républicains
01:06:48 faisaient leur arrivée dans le gouvernement de Gabriel Attal,
01:06:51 cela pourrait changer la donne des alliances politiques en réalité ?
01:06:56 Moi honnêtement, je pense que ça ne changera pas grand-chose,
01:06:58 parce que Rachida Dati et Ania Séverin sont des personnalités,
01:07:01 certes, qui comptent aux Républicains,
01:07:03 mais plutôt dans la droite parisienne qu'au niveau national.
01:07:06 Et puis Rachida Dati, elle est quand même sur la ligne de Sarkozy depuis longtemps.
01:07:09 Nicolas Sarkozy, qui plaide pour une alliance avec Emmanuel Macron,
01:07:12 on le sait,
01:07:13 elle fait partie quand même de cette droite plutôt macronocompatible.
01:07:17 Elle a un peu critiqué d'ailleurs,
01:07:20 elle a critiqué la campagne de la droite au présidentiel,
01:07:23 qui était trop à droite pour elle.
01:07:25 Donc elle n'est pas non plus, c'est pas Éric Ciotti.
01:07:28 Lui c'est le président du parti quand même.
01:07:30 Voilà, donc c'est pas non plus...
01:07:32 Le symbole, ça ce serait Dinamité.
01:07:34 Elle était déjà dans une sociologie électorale parisienne
01:07:38 qui est déjà très compatible avec le macronisme,
01:07:41 donc c'est pas non plus, je pense d'un point de vue politique,
01:07:44 une prise qui mettra l'air à terre.
01:07:47 Un mot de Céline Pina, qui est avec nous,
01:07:49 qui est journaliste également.
01:07:51 Céline Pina, sur ce nouvel attelage, si tant est qu'il soit confirmé.
01:07:56 En fait, le problème des attelages, c'est encore, faut-il savoir,
01:07:59 sur quelle route ils sont censés aller,
01:08:01 et quel but ils sont censés atteindre.
01:08:03 Et là, on voit bien qu'on nous envoie de la communication.
01:08:06 Mais le problème, c'est que ce que les Français attendent,
01:08:10 ce sont des lignes lisibles, claires,
01:08:13 et pour le coup, un peu révolutionnaires.
01:08:15 Et si jamais, à la fin, on se retrouve avec un UMPS,
01:08:20 le rêve réalisé, à ce moment-là,
01:08:22 à part faire monter mécaniquement l'ERN...
01:08:25 Alors UMPS, c'est pour rappeler l'UMP qui était le parti...
01:08:28 Oui, en fait, c'est l'idée que vous avez un centre énorme
01:08:33 qui, à la fin, veut être aimé de tout le monde,
01:08:36 donc ne prend jamais de décision réellement tranchée.
01:08:39 Et par exemple, on pourrait la voir sur l'immigration,
01:08:41 c'est le fameux discours où on vous dit
01:08:43 "on va allier la fermeté, mais aussi l'accueil".
01:08:47 Alors, ça peut tout à fait s'entendre,
01:08:49 allier humanisme et fermeté,
01:08:51 sauf qu'à la fin, on n'a pas la fermeté.
01:08:53 Quant à l'humanisme, c'est plutôt une manière de se mettre en scène.
01:08:56 Ça ne sert à rien.
01:08:58 Derrière, il est quand même très difficile
01:09:00 de montrer aux Français que les choses vont changer.
01:09:02 Et à mon avis, la sanction sera impitoyable.
01:09:05 C'est vraiment la dernière chance.
01:09:07 Merci à vous Céline Pina.
01:09:09 Florian Tardif, journaliste politique à CNews,
01:09:11 est avec nous. Bonsoir.
01:09:13 Faites-nous un petit résumé.
01:09:15 Il est 18h08, on est en direct sur CNews et sur Europe 1.
01:09:17 Nos auditeurs, nos téléspectateurs,
01:09:19 veulent savoir de quoi sera constitué
01:09:21 ce nouveau gouvernement de Gabriel Attal,
01:09:23 le plus jeune Premier ministre de la Ve République.
01:09:25 Cette comparaison entre Nicolas Sarkozy
01:09:28 et Gabriel Attal,
01:09:30 puis plus largement avec ce remainement inattendu,
01:09:35 comme quoi Nicolas Sarkozy remplacerait Emmanuel Macron.
01:09:39 Ce n'est pas le cas dans les faits,
01:09:41 mais sur la forme, c'est ce à quoi
01:09:43 l'on est en train d'assister.
01:09:45 Tout simplement parce que depuis tout à l'heure,
01:09:47 quand on évoque le nom des entrants,
01:09:49 bien évidemment, il y a un certain nombre
01:09:51 de ministres qui sont confirmés à leur poste.
01:09:53 Je vais les citer.
01:09:55 Gérald Darmanin, Bruno Le Maire,
01:09:57 Éric Dupond-Moretti, Marc Fesneau,
01:09:59 ou encore Sébastien Lecornu.
01:10:01 Mais lorsque l'on regarde les entrants...
01:10:03 Ce sont les hommes du président, là.
01:10:05 Les hommes du président,
01:10:07 les quatre ou les cinq fantastiques.
01:10:09 Lorsque l'on évoquait le nom de...
01:10:11 C'est vous qui le dites, Florian.
01:10:13 C'est moi qui le dis, le nom de Rachida Dati,
01:10:15 ou encore celui de Catherine Vautrin,
01:10:17 on se rend compte qu'effectivement,
01:10:19 au-delà d'une droitisation tout de même du gouvernement,
01:10:21 il y a des fidèles de la première heure
01:10:23 de Nicolas Sarkozy.
01:10:25 Rachida Dati, on le sait tous.
01:10:27 Catherine Vautrin, peut-être un tout petit peu moins.
01:10:29 Mais elle a été porte-parole
01:10:31 de sa campagne en 2016.
01:10:33 Elle est très proche de Nicolas Sarkozy.
01:10:35 Donc voilà, c'est aussi un signal envoyé aujourd'hui.
01:10:37 C'est aussi un signal envoyé aujourd'hui.
01:10:39 C'est aussi un signal envoyé aujourd'hui.
01:10:41 Et on fait beaucoup la comparaison
01:10:43 entre Gabriel Attal et Nicolas Sarkozy
01:10:45 depuis son arrivée concernant le style.
01:10:47 Derrière tout cela, il y a peut-être
01:10:49 un Nicolas Sarkozy qui pourrait
01:10:51 parler, en tout cas, à l'oreille du président
01:10:53 de temps en temps.
01:10:55 Il connaît Gabriel Attal, Nicolas Sarkozy.
01:10:57 Il l'a rencontré récemment.
01:10:59 Ils ont déjeuné ensemble, si je ne m'amuse.
01:11:01 Et c'est vrai que dans les mots
01:11:03 qu'a employé Gabriel Attal,
01:11:05 il y a des mots clés qui résonnent, évidemment,
01:11:07 à droite. Autorité, fermeté,
01:11:09 souveraineté, patronce du déclin.
01:11:11 C'est beaucoup plus explicite.
01:11:13 Quand Gabriel Attal était
01:11:15 patron du ministre du budget,
01:11:17 il n'hésitait pas à parler de
01:11:19 "travailler plus pour gagner plus",
01:11:21 "abaisser la localité", "la France qui se lève tôt".
01:11:23 Gabriel Attal...
01:11:25 De toute façon, si vous voulez,
01:11:27 tous ces ministres-là sont fascinés
01:11:29 par Nicolas Sarkozy. Et la plupart du temps,
01:11:31 ce sont eux qui demandent des rendez-vous
01:11:33 à Nicolas Sarkozy, parce que pour eux,
01:11:35 c'était un peu le dernier président très politique,
01:11:37 avec des vraies références politiques.
01:11:39 Un président qui avait aussi
01:11:41 vécu des choses, qui a vécu cette progression.
01:11:43 Et puis un peu à la Montécristo,
01:11:45 avec les moments
01:11:47 de grande réussite,
01:11:49 les moments où l'ostracisme
01:11:51 politique aussi, qu'avait vécu un moment
01:11:53 Nicolas Sarkozy. Puis l'espèce de remontada
01:11:55 absolument fascinante, la campagne
01:11:57 présidentielle de 2007.
01:11:59 Et il y en a...
01:12:01 Quasiment tous les ministres d'Emmanuel Macron
01:12:03 sont fascinés par Nicolas Sarkozy.
01:12:05 - Ah, Nicolas Sarkozy. Il faut s'assurer qu'ils sont pas plus
01:12:07 fascinés par lui que par leur président.
01:12:09 - Avec Nicolas Sarkozy,
01:12:11 il a des défauts, mais les choses étaient
01:12:13 plus claires. C'était pas du tout le "en même temps".
01:12:15 - Alors Jean-Sébastien Ferjou est avec nous
01:12:17 du site Attentico. - Je crois que c'est très révélateur.
01:12:19 Ils sont fascinés par la réussite.
01:12:21 Ils sont fascinés par les trajectoires
01:12:23 individuelles. Et nous voyons là un casting de gens
01:12:25 qui se préoccupent de leur destin personnel.
01:12:27 Parce que Gabriel Attal, il peut dire "travailler plus
01:12:29 pour gagner plus". Est-ce que pour autant,
01:12:31 la politique mise en oeuvre était une politique
01:12:33 sarkoziste ? Non. Et on voit
01:12:35 bien que ce sont des gens qui sont dans la fascination.
01:12:37 Et peut-être en premier
01:12:39 lieu, le président de la République lui-même,
01:12:41 est-il le roi de tous ces
01:12:43 narcisses, au moins autant que Jupiter.
01:12:45 Et ce sont leur destin.
01:12:47 Parce que je vous le disais tout à l'heure, on parlait auparavant d'acteurs
01:12:49 politiques en faisant référence à l'action.
01:12:51 On parle là d'acteurs qui meublent
01:12:53 le théâtre d'ombre qui est devenu la vie politique
01:12:55 française parce qu'ils ont assez
01:12:57 peu de prise sur le réel. Et finalement,
01:12:59 tout ça, ce sont... - Et c'est ça que le reproche des Français à cette élu politique.
01:13:01 - Je suis bien d'accord. C'est aussi pour ça que je le souligne.
01:13:03 - Ce co-opt, ce nom qui se renomme.
01:13:05 - Mais ça, à la limite, le jeu politique est le jeu politique.
01:13:07 Et le fait qu'ils aient assez peu de prise sur le réel
01:13:09 et qu'ils ne cherchent plus véritablement à en avoir
01:13:11 ou qu'ils feignent de ne pas savoir qu'ils n'en ont
01:13:13 plus, effectivement, parce que j'y fais souvent référence,
01:13:15 en matière de politique économique, par exemple,
01:13:17 la Banque Centrale Européenne ou les marchés
01:13:19 financiers ont infiniment plus de pouvoir que
01:13:21 n'importe quel ministre des Finances
01:13:23 français. Et donc, comme
01:13:25 ils font semblant, en quelque sorte, c'est devenu
01:13:27 un théâtre et donc nous sommes là, dans le casting.
01:13:29 Mais il manque quand même le scénario et ça n'est pas
01:13:31 parce que vous agitez des oripeaux faisant référence
01:13:33 aux épopées des uns ou aux autres que ça donne
01:13:35 un véritable contenu politique.
01:13:37 - Jean-Yves Camus nous a rejoint. Bonsoir, vous êtes politologue.
01:13:39 - Bonsoir. - Si jamais ce gouvernement
01:13:41 que nous esquissons depuis
01:13:43 déjà 12 minutes sur
01:13:45 Europe 1 et sur CNU se confirme,
01:13:47 quelle conclusion pourrait-on en tirer ?
01:13:49 Avec des poids lourds qui ne bougent pas,
01:13:51 les grands ministères ne bougent pas,
01:13:53 Régalien, il y a des prises de guerre,
01:13:55 d'éventuellement, entrée de
01:13:57 femmes, les républicains.
01:13:59 Quel signal ça enverrait au pays,
01:14:01 selon vous ?
01:14:03 - Ça envoie le signal
01:14:05 que nous sommes, à mon avis,
01:14:07 et ça a déjà été dit, dans une sorte
01:14:09 de théâtre d'ombre, dont
01:14:11 je ne suis absolument pas certain que
01:14:13 les lecteurs se reconnaissent.
01:14:15 Nous sommes en train de parler
01:14:17 de la politique comme on
01:14:19 parle d'un roman ou
01:14:21 d'un scénario. Je ne suis
01:14:23 pas persuadé que ce soit véritablement
01:14:25 ce qu'attendent les Français. Et je le dis
01:14:27 franchement, et dans l'espoir
01:14:29 évidemment que cela ne se produise pas.
01:14:31 Mais j'ai peur que cela se termine
01:14:33 mal. - C'est-à-dire ? Comment ça pourrait se terminer,
01:14:35 Jean-Yves Camus ? - Ça peut se terminer, par exemple,
01:14:37 par un décrochage massif des lecteurs
01:14:39 qui se disent "Bon,
01:14:41 on a un calendrier électoral,
01:14:43 mais finalement, on se déplace
01:14:45 pour voter parce qu'on est de bons citoyens.
01:14:47 Mais
01:14:49 on voit que rien ne bouge,
01:14:51 on voit que rien ne change, par conséquent, la prochaine
01:14:53 fois, on zappera." - On zappera
01:14:55 quoi ? L'élection ? On n'ira
01:14:57 pas voter ? - On n'ira pas aux urnes.
01:14:59 On n'ira pas aux urnes, donc on peut aller
01:15:01 vers une démocratie censitaire. Je rappelle
01:15:03 qu'aux États-Unis, la majorité de la population
01:15:05 ne se déplace pas, on s'en approche
01:15:07 effectivement déjà. Le sentiment
01:15:09 de cooptation, le sentiment
01:15:11 de "je te passe
01:15:13 une prise de guerre, la prochaine fois j'en ferai
01:15:15 une autre", tout ça est absolument
01:15:17 tragique. Quand
01:15:19 on pense que les mêmes
01:15:21 disent "la France est une grande
01:15:23 nation, la France doit recommencer à peser."
01:15:25 Quand on a l'idée du destin d'un
01:15:27 pays, très honnêtement,
01:15:29 ce n'est pas comme ça qu'on fait de la politique.
01:15:31 - Ça voudrait dire que ce serait
01:15:33 un chemin qui serait tracé pour le
01:15:35 Rassemblement National, et là je ne parle ni de
01:15:37 Marine Le Pen ni de Jordane Bardella, pour le
01:15:39 Rassemblement National, pour une autre formation politique ?
01:15:41 Jean-Yves Camus ?
01:15:43 - Pour une autre formation politique,
01:15:45 je ne la vois pas.
01:15:47 Pour l'instant, vous savez, qui aurait
01:15:49 dit en 2016 qu'Emmanuel Macron allait être élu ?
01:15:51 Donc les choses peuvent changer
01:15:53 très vite. Pour le Rassemblement
01:15:55 National, oui c'est possible.
01:15:57 J'enjoins assez ce que disait
01:15:59 Céline Pina tout à l'heure.
01:16:01 Encore faut-il que le
01:16:03 Rassemblement National ne se laisse pas prendre
01:16:05 au piège, et que
01:16:07 très vite, il repasse
01:16:09 dans une posture
01:16:11 de franche opposition, parce que
01:16:13 il y a un petit jeu de séduction.
01:16:15 - Il y a un petit jeu de séduction du côté du Rassemblement National
01:16:17 par rapport à Gabriel Attal ?
01:16:19 - Je trouve qu'effectivement,
01:16:21 la réaction est
01:16:23 un petit peu une réaction de fascination.
01:16:25 Et le risque, effectivement,
01:16:27 qu'on soit dans un feuilleton,
01:16:29 dans un casting,
01:16:31 "Jordan Bardella
01:16:33 va être contré par la jeunesse de Gabriel Attal",
01:16:35 tout ça
01:16:37 donne l'impression d'être
01:16:39 mais des...
01:16:41 des kilomètres
01:16:43 en dessous
01:16:45 des attentes des Français. Parce que malgré tout, en 2017,
01:16:47 beaucoup ont cru
01:16:49 à ce qu'Emmanuel Macron annonçait,
01:16:51 à savoir qu'il allait résoudre
01:16:53 les problèmes que ni la droite, ni la gauche
01:16:55 n'avaient résolus depuis,
01:16:57 disait-il, 40 ans.
01:16:59 D'abord, on se retrouve avec
01:17:01 un petit peu de gauche dans le gouvernement précédent,
01:17:03 de la droite, dans celui qui va
01:17:05 venir, et
01:17:07 la révolution n'a pas eu lieu.
01:17:09 - Donc ça pourrait inciter les Français à choisir
01:17:11 ce qu'ils n'ont pas encore essayé ?
01:17:13 - C'est un petit peu toujours comme ça
01:17:15 que les choses se sont passées pour le Rassemblement National.
01:17:17 Quand on interrogeait les électeurs
01:17:19 du RN, du Front National
01:17:21 avant le RN, on voyait
01:17:23 que finalement, même ceux qui n'étaient pas
01:17:25 véritablement convaincus
01:17:27 par les propositions du parti,
01:17:29 se disaient "Bon, on est arrivé à un tel stade
01:17:31 que finalement, les institutions
01:17:33 nous permettront toujours, si jamais
01:17:35 on n'est pas content
01:17:37 de la présidente Rassemblement National,
01:17:39 de zapper encore
01:17:41 et de rétablir les choses."
01:17:43 Donc oui, c'est une possibilité.
01:17:45 Mais je répète, d'abord,
01:17:47 le cas de l'élection, d'abord le casting
01:17:49 de 2027, et ensuite, le trajet
01:17:51 qui sépare les 42% de Marine Le Pen en 2022
01:17:53 de 50% des voix +1,
01:17:55 c'est le plus difficile à effectuer.
01:17:57 - Alors, Eric Nolot, vous avez entendu
01:17:59 Jean-Yves Camus faire son analyse.
01:18:01 - Je trouve que la situation est plus ambivalente
01:18:03 que vous ne le dites, dans la mesure
01:18:05 au qu'est-ce qui a fait le succès
01:18:07 au moins médiatique de Gabriel Attal
01:18:09 à l'éducation nationale, c'est que tout d'un coup,
01:18:11 il a nommé les problèmes que beaucoup de Français
01:18:13 voyaient, et qui étaient, alors non seulement
01:18:15 niés, mais même aggravés par son prédécesseur
01:18:17 et même niés par la classe politique
01:18:19 en général. Et là, il va un peu
01:18:21 chasser sur les terres du Front National,
01:18:23 il s'approprie certaines de ses idées
01:18:25 qu'il accommode à sa sauce,
01:18:27 et les Français peuvent avoir, au contraire,
01:18:29 le sentiment qu'enfin, on les entend,
01:18:31 que quelqu'un utilise
01:18:33 les mots qui sont importants pour eux,
01:18:35 parle des problèmes qui sont importants
01:18:37 pour eux, et que ça déborde
01:18:39 le cadre d'un parti d'extrême-droite
01:18:41 pour utiliser cette catégorie un peu facile,
01:18:43 et que ça commence à être un courant
01:18:45 mainstream. Donc moi, je trouve que ça peut
01:18:47 jouer dans les deux sens. C'est pour ça
01:18:49 que je partage une partie de votre pessimisme
01:18:51 mais pas l'autre.
01:18:53 - Je suis entièrement d'accord
01:18:55 avec la décision prise par Gabriel Attal,
01:18:57 ministre de l'Éducation nationale,
01:18:59 sur la BAYA, par exemple.
01:19:01 Mais Premier ministre, c'est autre chose.
01:19:03 Et si vous prenez
01:19:05 une décision qui consiste à interdire la BAYA,
01:19:07 décision dont je ne vois pas d'ailleurs
01:19:09 comment elle aurait pu ne pas être prise
01:19:11 à un moment donné,
01:19:13 il faut que sur l'ensemble du problème,
01:19:15 les résultats suivent.
01:19:17 Il faut par exemple que quand vous
01:19:19 commémorez les morts
01:19:21 de Charlie Hebdo, vous ayez le courage,
01:19:23 peut-être que le ministre suivant
01:19:25 de la Culture l'aura, de dire
01:19:27 qu'ils ont été tués par des islamistes. Ils n'ont pas simplement
01:19:29 expliqué qu'aujourd'hui, c'est l'anniversaire
01:19:31 d'une tuerie affreuse. - Une attaque meurtrière.
01:19:33 Le mot "islamiste" avait disparu
01:19:35 dans le tweet du ministre de la Culture.
01:19:37 - Meurtrière, c'est le moins qu'on puisse dire.
01:19:39 - On ne les a pas identifiés.
01:19:41 - On l'a bien noté ici.
01:19:43 - Le fond des problèmes
01:19:45 reste encore à traiter. Vous ne traitez pas
01:19:47 le problème de l'islam radical,
01:19:49 ni même celui de l'islam politique,
01:19:51 en interdisant la BAYA. C'est un versant du problème,
01:19:53 c'est une donnée du problème.
01:19:55 Ça va dans le bon sens, mais ça ne résout pas les issues.
01:19:57 - Allez, Yoann Uzay
01:19:59 nous fait signe, il est à Matignon
01:20:01 avec Bamba Gaye. Yoann, vous avez des informations à nous donner ?
01:20:03 Allez-y.
01:20:07 - Oui, absolument,
01:20:09 pour vous confirmer que Rachida Dati
01:20:11 a bien accepté d'entrer
01:20:13 au gouvernement. Rachida Dati
01:20:15 qui vient d'affirmer il y a quelques secondes
01:20:17 à ses collaborateurs les plus
01:20:19 proches que différentes propositions
01:20:21 lui ont été faites depuis
01:20:23 plusieurs jours, qu'elle a fini par
01:20:25 en accepter une et que tout cela devrait
01:20:27 être annoncé avant 18h30.
01:20:29 Voilà ce que dit Rachida Dati
01:20:31 qui dit qu'elle souhaite
01:20:33 également garder la confiance des
01:20:35 Républicains et qu'elle a
01:20:37 l'assurance que l'enjeu de
01:20:39 la mairie de Paris sera
01:20:41 pour elle le prochain défi.
01:20:43 Elle a donc dealé avec Emmanuel Macron
01:20:45 le fait d'être la candidate
01:20:47 de renaissance
01:20:49 en 2026, mais aussi
01:20:51 si elle peut, la candidate
01:20:53 des Républicains. Voilà l'objectif
01:20:55 pour Rachida Dati, mais qui vient d'annoncer
01:20:57 avant même l'annonce officielle
01:20:59 par Alexis Collère
01:21:01 qu'elle fait bien son entrée au gouvernement.
01:21:03 C'est officiel, c'est une information,
01:21:05 c'est news. Rachida Dati entre donc
01:21:07 au gouvernement. Les choses sont
01:21:09 désormais faites pour elle.
01:21:11 Merci beaucoup Yann Uzay-Bambaguaye
01:21:13 pour cette information extrêmement importante.
01:21:15 Eugénie Bastier, peut-être un mot
01:21:17 sur Rachida Dati, cette entrée confirmée au gouvernement
01:21:19 de Gabriel Attal. Oui c'est intéressant parce qu'elle dit
01:21:21 qu'elle a eu plusieurs propositions, mais qu'elle a accepté la culture.
01:21:23 Ça veut dire aussi, parce que
01:21:25 la culture c'est aussi en lien avec Paris
01:21:27 évidemment. Paris c'est la capitale
01:21:29 de la culture, donc il y a un lien entre le ministère de la culture
01:21:31 et le côté capitale
01:21:33 parisienne. Et peut-être aussi parce que c'est un
01:21:35 ministère qui est peu clivant, en tout cas entre
01:21:37 la droite macroniste
01:21:39 et la droite et les macronistes. C'est pas comme si
01:21:41 elle avait pris un ministère plus clivant.
01:21:43 Avec Rima Abdoul-Malak c'était très clivant.
01:21:45 Oui, parce qu'elle avait choisi de mettre
01:21:47 des clivages notamment universitaires.
01:21:49 Moi je trouve que le ministère de la culture est très politique en soi.
01:21:51 C'est moins clivant que les enjeux sécuritaires, ou d'immigration,
01:21:53 ou de défense, ou des enjeux où
01:21:55 effectivement... C'est très politique la culture.
01:21:57 C'est politique, mais je pense tout de même que
01:21:59 il est facile d'être un ministre de droite
01:22:01 de la culture sans déplaire
01:22:03 aux macronistes.
01:22:05 En tout cas je pense que c'est moins clivant
01:22:07 que d'autres choses peut-être qu'on lui a proposées.
01:22:09 Rachida Dati, et on note l'élégance
01:22:11 d'un tweet d'Emmanuel Grégoire
01:22:13 qui est le premier adjoint de la mairie de Paris,
01:22:15 de Anne Hidalgo, qui dit "Avant un ministre mis en examen
01:22:17 devait démissionner, maintenant une mise en examen
01:22:19 pour corruption peut être nommée ministre."
01:22:21 Rachida Dati, mise en examen depuis
01:22:23 juillet 2021 pour corruption, quelle inspiration
01:22:25 pour le monde de la culture. On salue vraiment
01:22:27 l'élégance d'Emmanuel Grégoire.
01:22:29 Autant plus qu'une mise en examen
01:22:31 ne vaut pas condamner... Non mais
01:22:33 si elle était condamnée, ce serait un autre sujet.
01:22:35 C'est Emmanuel Macron lui-même qui avait...
01:22:37 Moi j'étais le premier, mais je vais essayer d'être cohérent avec moi-même.
01:22:39 Moi je trouve que c'est une ineptie
01:22:41 de dire qu'un ministre mis en examen
01:22:43 doit démissionner. Et mon raisonnement
01:22:45 s'applique pour tout le monde.
01:22:47 Et donc je vois pas forcément
01:22:49 ça d'un mauvais oeil.
01:22:51 Après Emmanuel Macron, ces derniers mois
01:22:53 a toujours montré
01:22:55 tout de même qu'il ne souhaitait pas
01:22:57 condamner avant qu'il y ait condamnation.
01:22:59 C'est-à-dire qu'il a soutenu, à commencer
01:23:01 par Éric Dupond-Moretti,
01:23:03 notamment, et d'ailleurs on évoquait le nom
01:23:05 d'Olivier Dussopt
01:23:07 ces derniers jours pour savoir s'il allait rester ou non.
01:23:09 On nous expliquait que peu importe les décisions,
01:23:11 elles ne seraient pas prises en fonction
01:23:13 des affaires courantes, tout simplement
01:23:15 parce qu'on attend une décision de justice
01:23:17 le concernant la semaine prochaine.
01:23:19 Emmanuel Macron, sur cette question, même si
01:23:21 au tout début, avant son arrivée à l'Élysée,
01:23:23 il souhaitait que lorsqu'un
01:23:25 ministre était mis en examen,
01:23:27 ce dernier démissionne. Depuis, il a
01:23:29 changé d'avis sur cette question-là
01:23:31 et tant que la décision de justice n'est pas tombée,
01:23:33 il souhaite qu'il reste en poste.
01:23:35 Jean-Yves Camus, votre avis ?
01:23:37 Ça le mérite de déjà clarifier un petit peu
01:23:39 le paysage politique parisien.
01:23:41 On pense qu'à droite,
01:23:43 il y a un certain nombre
01:23:45 de femmes et d'hommes qui,
01:23:47 finalement, sont aussi assez heureux
01:23:49 que cet éclaircissement ait lieu.
01:23:51 Rachida Dati n'a jamais fait
01:23:53 unanimité parmi ses amis politiques
01:23:55 donc désormais, la chose est claire.
01:23:57 Je reste persuadé que sociologiquement,
01:24:01 cette majorité
01:24:03 qui se dessine
01:24:05 n'emportera que difficilement.
01:24:07 A noter, Jean-Sébastien Ferjou,
01:24:09 que lors d'une
01:24:11 récente interview à Paris Match,
01:24:13 Rachida Dati disait "est-ce que
01:24:15 la question qu'on lui posait, faut-il un gouvernement
01:24:17 d'union nationale pour résoudre
01:24:19 les problèmes de la France ?" Elle disait
01:24:21 "l'état du pays et l'absence de majorité
01:24:23 au Parlement nous imposent de prendre nos responsabilités.
01:24:25 Cela ne pourra pas se faire à coups
01:24:27 de débauchage. Il faut pour l'avenir
01:24:29 de la France des accords politiques
01:24:31 sur des réformes majeures
01:24:33 et structurantes." Est-ce qu'il y a
01:24:35 peut-être à la clé des réformes majeures
01:24:37 et structurantes qui ont été
01:24:39 évoquées avant son entrée au gouvernement ?
01:24:41 Je suis entièrement d'accord avec ce que
01:24:43 disait Rachida Dati,
01:24:45 à savoir les débauchages individuels.
01:24:47 Ce n'est pas de la politique. Il y a une grande différence,
01:24:49 s'en est de facto depuis le
01:24:51 macronisme, il y a une grande différence entre un
01:24:53 accord politique entre François Bayrou et
01:24:55 Emmanuel Macron. François Bayrou apporte
01:24:57 le modem et Emmanuel Macron lui permet d'emporter
01:24:59 la présidentielle. Le modem a une légitimité
01:25:01 à peser. Des débauchages individuels
01:25:03 comme Edouard Philippe, comme Bruno Le Maire,
01:25:05 comme Gérald Darmanin, quel effet est-ce que cela a produit
01:25:07 si ce n'est introduire de la confusion ?
01:25:09 La démocratie, c'est le
01:25:11 clivage. C'est une règle basique.
01:25:13 La démocratie, c'est le clivage.
01:25:15 Quand vous multipliez les débauchages
01:25:17 individuels, le débauchage d'une
01:25:19 personnalité, ça peut passer.
01:25:21 De quoi avons-nous besoin ? À partir du moment où il n'y a pas
01:25:23 de majorité à l'Assemblée nationale,
01:25:25 que peut-il y avoir d'autre qu'une coalition ?
01:25:27 Une coalition, c'est un accord de gouvernement.
01:25:29 Ce n'est pas par une espèce de côté mimétique
01:25:31 de dire "Regardez si Rachida Dati
01:25:33 ou Bidulette ou machin parlent un peu
01:25:35 une langue de droite, les députés de droite
01:25:37 vont voter". Non, ça ne s'est jamais produit
01:25:39 comme ça. Ça ne se produira pas comme ça.
01:25:41 En plus,
01:25:43 je n'oublie pas qu'il y a un certain nombre de députés
01:25:45 qui viennent, enfin, qu'il y a quand même
01:25:47 une aile gauche de la majorité. Peut-être ont-ils
01:25:49 déplu Emmanuel Macron en montrant leurs
01:25:51 états d'âme. Pour le coup, je suis assez d'accord
01:25:53 avec ce qu'on disait Jean-Pierre Chevènement, un ministre ça démissionne
01:25:55 ou ça ferme sa gueule. Ça n'empêche pas que les députés
01:25:57 qui ont une sensibilité un peu plus
01:25:59 de gauche, ils sont là. Donc, il va falloir
01:26:01 faire vivre tout ça. Juste
01:26:03 dernier mot, c'est quand même une jolie claque
01:26:05 pour Emma Abdelmanach parce que de la même manière que
01:26:07 nommé Gabriel Attal après
01:26:09 Pape Ndiaye, et en plus avec
01:26:11 l'homme qu'avait adopté Pape Ndiaye, c'était quand même un démenti
01:26:13 absolu de tout ce qu'incarnait Pape Ndiaye.
01:26:15 Nommer Rachida Dati après
01:26:17 Emma Abdelmanach, ce n'est pas juste...
01:26:19 - Ça ne manque pas de sèvres. - Oui, mais ça en
01:26:21 dit long sur le fait que ce débauchage individuel
01:26:23 ce n'est pas de la politique parce que, je vais vous dire,
01:26:25 ça va faire un gouvernement féodal.
01:26:27 - Éric Nolot. - Je suis dans des accords sur toute la ligne.
01:26:29 D'abord, c'est cohérent mettre Rachida
01:26:31 Dati après Emma Abdelmanach
01:26:33 parce que justement, ça remet les choses
01:26:35 un peu en perspective. La ligne c'est maintenant
01:26:37 Gabriel Attal à l'éducation nationale.
01:26:39 C'est cette ligne-là. D'accord ? Premièrement.
01:26:41 Et deuxièmement, qu'est-ce qui empêche
01:26:43 pour l'instant une coalition, une union
01:26:45 entre les républicains et
01:26:47 Emmanuel Macron ? Il y a une seule chose
01:26:49 qui l'empêche, c'est la question de la boutique.
01:26:51 Sinon, il n'y a rien qui les
01:26:53 empêche idéologiquement de s'unir. Donc,
01:26:55 Rachida Dati a décidé de passer outre
01:26:57 ces questions... - Pour réformer la Constitution. - Mais non, mais elle a décidé
01:26:59 de passer outre ces questions de boutique.
01:27:01 On ne va pas attendre 107 ans que
01:27:03 pour des raisons de garder quelques sièges
01:27:05 par-ci, par-là, ces gens
01:27:07 se regardent en chien de faïence. - Je crois que vous vous trompez profondément.
01:27:09 On l'a vu sur la loi immigration.
01:27:11 La vision, par exemple, des républicains sur l'immigration,
01:27:13 ce ne sont pas des postures.
01:27:15 C'est une cohérence. On n'est pas obligés de la partager.
01:27:17 Dire "nous ne changeons rien sur l'immigration
01:27:19 si nous ne réformons pas la Constitution". - Je termine mon propos.
01:27:21 - Et la hiérarchie des normes, ça n'est pas la vision
01:27:23 d'Emmanuel Macron. - Il y a beaucoup plus de choses
01:27:25 qui les rapprochent que de choses qui les séparent.
01:27:27 Je dis, et je pense que ce n'est
01:27:29 pas possible de dire le contraire,
01:27:31 qu'il n'y a rien qui s'oppose fondamentalement
01:27:33 à une union entre
01:27:35 les républicains, le gros des républicains
01:27:37 en tout cas, et le macronisme.
01:27:39 - Que ne la négocie-t-il pas ?
01:27:41 - Parce que la boutique l'empêche.
01:27:43 Rachida Dati a décidé
01:27:45 de passer outre ces questions de boutique.
01:27:47 - Jean-Yves Camus. - Moi, je ne suis pas d'accord
01:27:49 non plus sur les distinctions idéologiques.
01:27:51 Parce que précisément, si cette union
01:27:53 est possible,
01:27:55 c'est parce que rien n'empêche
01:27:57 les deux formations qui n'ont plus de colonne vertébrale de s'unir.
01:27:59 - Ça, c'est un autre argument, en effet.
01:28:01 - Ah bah oui. Je veux dire, moi, je reste
01:28:03 indécrottablement persuadé
01:28:05 que l'idéologie continue
01:28:07 à mobiliser, que l'idéologie
01:28:09 distingue, qu'un projet
01:28:11 pour une nation qu'on estime être une grande
01:28:13 nation repose tout de même sur des choix fondamentaux.
01:28:15 Et pas
01:28:17 uniquement sur le fait de dire
01:28:19 "on est compatibles
01:28:21 parce qu'on s'accorde sur
01:28:23 un espèce de centre-mou
01:28:25 de valeurs consensuelles".
01:28:27 Donc,
01:28:29 effectivement, si jamais
01:28:31 on estime qu'on est passé à l'ère de la communication
01:28:33 politique, que l'idéologie est
01:28:35 à passer aux oubliettes, on peut
01:28:37 envisager ça. Mais à un moment donné,
01:28:39 je pense
01:28:41 que l'idéologie va revenir.
01:28:43 - Je suis d'accord avec vous. Alors, Eugénie Basté du Figaro.
01:28:45 - Non, mais si on regarde la promesse initiale
01:28:47 du macronisme, qui était celle d'un "en même temps",
01:28:49 on voit qu'elle est quand même en train de s'effriter, puisque
01:28:51 là, quel ministre de gauche
01:28:53 va rester vraiment de gauche dans le gouvernement ?
01:28:55 Si Clément Beaune s'en va, si Rima Abdel-Malak
01:28:57 s'en va, qui sont remplacés par des gens
01:28:59 plus à droite, effectivement, le "en même temps",
01:29:01 ça va plutôt être, en même temps, Emmanuel Macron
01:29:03 et son propre gouvernement, en réalité.
01:29:05 Lui-même incarnant peut-être la dernière dimension
01:29:07 peut-être progressiste à l'intérieur
01:29:09 du gouvernement. Alors, évidemment, moi, ce qui m'intéresse
01:29:11 aussi, c'est qui va remplacer
01:29:13 la ministre de la Santé, si elle est sur le départ ?
01:29:15 Parce qu'il y a quand même la loi sur l'euthanasie
01:29:17 et sur la fin de vie qui arrive,
01:29:19 et que la ministre
01:29:21 était plutôt favorable à l'euthanasie.
01:29:23 Est-ce que le choix qui va la succéder
01:29:25 sera sur la même ligne ? C'est aussi
01:29:27 un sujet à regarder, parce que c'est un marqueur
01:29:29 progressiste pour Emmanuel Macron,
01:29:31 un marqueur de "gauche" entre guillemets,
01:29:33 que cette loi sur la fin de vie.
01:29:35 Il est pratiquement 18h30, on est en direct
01:29:37 dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:29:39 Si vous nous rejoignez à l'instant, chers amis auditeurs
01:29:41 et téléspectateurs, on est dans l'attente
01:29:43 de la formation du premier gouvernement de
01:29:45 Gabriel Attal, avec déjà un certain nombre de certitudes.
01:29:47 À l'intérieur,
01:29:49 Gérald Darmanin est maintenu, à la justice
01:29:51 Éric Dupont-Moretti est maintenu,
01:29:53 à la défense, Sébastien Lecornuet
01:29:55 est maintenu, Louis Dragnel.
01:29:57 Qui est-ce que j'oublie ? Il y a aussi
01:29:59 Bruno Le Maire, à l'économie,
01:30:01 il reste dans sa citadelle de Mercy.
01:30:03 Amélie Oudea-Castellarac, qui hérite du Grand Ministère
01:30:05 de l'Éducation Nationale, des Sports,
01:30:07 des Jeux Olympiques,
01:30:09 de la Jeunesse.
01:30:11 Amélie de Montchalin, qui devrait hériter
01:30:13 du Quai d'Orsay.
01:30:15 Donc ça, c'est le retour
01:30:17 d'une ancienne... - Battue aux législatives.
01:30:19 - Qui avait été battue aux législatives, effectivement.
01:30:21 Catherine Vautrin, qui hérite
01:30:23 du Ministère du Travail.
01:30:25 Prisquette-Eveneau, porte-parole, là, du gouvernement.
01:30:27 - Et donc Rachida Dati.
01:30:29 - Rachida Dati, évidemment.
01:30:31 - À la culture. - Ministre de la Culture.
01:30:33 Et puis on parlait aussi de
01:30:35 Sabrina Agresti-Roubach, pour un Grand Ministère
01:30:37 de la Ville. Voilà. Tout ça
01:30:39 est aussi dans l'attente... - Vous êtes à combien, là, dans les noms
01:30:41 que vous avez aigrenés ? - Alors, je n'ai pas encore
01:30:43 compté, mais on est au moins à une dizaine.
01:30:45 - On est autour d'une dizaine.
01:30:47 - Voilà. Et la question de la personne
01:30:49 qui allait succéder à Catherine Colonna au Quai d'Orsay
01:30:51 fait l'objet de très
01:30:53 intenses débats, manifestement,
01:30:55 entre Gabriel Attal et Emmanuel Macron.
01:30:57 - Et donc c'est Amélie de Montchalin qui serait,
01:30:59 selon vos informations, celle d'Europe 1,
01:31:01 confirmée à ce poste.
01:31:03 Voilà. On a déjà
01:31:05 le gouvernement, en réalité. Pourquoi
01:31:07 on peut passer à autre chose, peut-être,
01:31:09 avec nous, tout simplement ? - Non, mais c'est ce que je vous disais.
01:31:11 Moi, comme cinéphile, j'ai vu des bandes-annonces
01:31:13 qui disent tout d'un film. Et là, nous avons fait la bande-annonce,
01:31:15 le film va nous paraître un peu fade,
01:31:17 parce que nous connaissons déjà tous les rôles.
01:31:19 - Je suis d'accord avec Eric. Si on devait donner
01:31:21 une tonalité au nom qu'on vient de citer
01:31:23 et à ce que ça dit, c'est qu'à l'exception
01:31:25 de l'arrivée de Rachida Dati,
01:31:27 c'est très terne.
01:31:29 Objectivement, ce sont soit des visages qu'on a déjà
01:31:31 connus, on sait ce que les gens pensent,
01:31:33 et puis, par exemple, Amélie de Montchalin,
01:31:35 c'est quand même la caricature
01:31:37 un peu de la techno,
01:31:39 qui récupère un
01:31:41 ministère énorme qu'est le Quai d'Orsay,
01:31:43 surtout dans un contexte
01:31:45 de durcissement des relations internationales,
01:31:47 dans un contexte de fracturation
01:31:49 de toutes les lignes politiques,
01:31:51 même d'alliances historiques que la France avait.
01:31:53 Je trouve que ça envoie...
01:31:55 Emmanuel Macron vendait
01:31:57 un gouvernement resserré,
01:31:59 le retour à l'ADN macroniste.
01:32:01 On peut aussi voir ça d'une autre manière,
01:32:03 c'est un rétrécissement.
01:32:05 Vous récupérez des anciens
01:32:07 collaborateurs qui sont devenus ministres
01:32:09 que les gens ne connaissent pas forcément très bien,
01:32:11 vous installez là. Je ne suis pas sûr
01:32:13 que ça envoie un signal très positif,
01:32:15 et je trouve que la couleur de ce gouvernement
01:32:17 risque
01:32:19 d'atténuer l'effet
01:32:21 de l'arrivée de Gabriel Attal,
01:32:23 qui a suscité de l'étonnement,
01:32:25 et il y a beaucoup de gens qui au moins
01:32:27 ont envie de voir ce que va donner Gabriel Attal,
01:32:29 le plus jeune Premier ministre qui arrive à 34 ans
01:32:31 à la tête de Matignon.
01:32:33 Jean-Yves Camus, votre avis ?
01:32:35 Mon avis c'est que tout cela
01:32:37 ne laisse pas
01:32:39 présager des postures
01:32:41 d'homme d'État, d'homme et de femme d'État.
01:32:43 Tout simplement.
01:32:45 Pour aucun des noms que l'on vient citer ?
01:32:47 Là aussi,
01:32:49 je suis peut-être
01:32:51 passéiste et nostalgique de l'époque
01:32:53 où on avait encore
01:32:55 des gens qui,
01:32:57 sans être octogénaire,
01:32:59 avaient une épaisseur, un parcours,
01:33:01 une carrière.
01:33:03 Après tout, Jacques Chabond-Helmas n'est pas arrivé
01:33:05 si vieux au perchoir de l'Assemblée nationale
01:33:07 qu'il avait tout de même déjà,
01:33:09 et une carrière ministérielle,
01:33:11 et un parcours de résistance qui montrait
01:33:13 que, oui,
01:33:15 c'était autre chose.
01:33:17 Il avait vécu des choses.
01:33:19 Eric Nolot, s'il vous plaît.
01:33:21 Sur le temps long, c'est vrai que la politique
01:33:23 est de moins en moins attractive.
01:33:25 Qui veut encore faire ce métier pour prendre des coups
01:33:27 toute la journée,
01:33:29 pour avoir des carrières comme ça,
01:33:31 un peu étranges ?
01:33:33 C'est vrai que quand on voit
01:33:35 l'ancien casting des élections présidentielles,
01:33:37 ça laisse rêveur qu'on voyait débattre
01:33:39 sur les grands marchés, chiffres, etc.
01:33:41 Donc, effectivement, ça reflète quand même
01:33:43 une situation beaucoup plus générale
01:33:45 qui n'est pas forcément imputable à ce gouvernement.
01:33:47 Je ne dis pas que c'est imputable à ce gouvernement.
01:33:49 Moi, je trouve.
01:33:51 Mais est-ce qu'il ne va pas y avoir, à un moment donné,
01:33:53 un réveil des Français
01:33:55 qui vont se dire "mais quand même,
01:33:57 la politique mérite autre chose".
01:33:59 C'est sûr.
01:34:01 Les dernières secousses, peut-être,
01:34:03 du séisme de 2017,
01:34:05 lorsqu'Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir,
01:34:07 et que le paysage politique
01:34:09 à l'Assemblée nationale, notamment,
01:34:11 a été profondément bouleversé.
01:34:13 Et depuis,
01:34:15 l'un des défauts d'Emmanuel Macron,
01:34:17 c'est le banc de touche.
01:34:19 Et on s'en rend compte quasiment à chaque gouvernement.
01:34:21 Où, tout à l'heure, on parlait,
01:34:23 par exemple, et effectivement,
01:34:25 la phrase est malheureuse,
01:34:27 d'un gouvernement qui cherche des femmes
01:34:29 pour pouvoir entrer, justement, au sein de ce dernier.
01:34:31 Parce qu'il faut la parité.
01:34:33 Mais aussi parce que, malheureusement,
01:34:35 on manque de figures comme celles-là,
01:34:37 importantes, à l'hémicycle.
01:34:39 Vous avez raison, mais tout ça,
01:34:41 ça a une cause.
01:34:43 Il y a aussi d'immenses paradoxes,
01:34:45 je trouve, entre ce que veulent les Français,
01:34:47 leurs choix électoraux,
01:34:49 leurs aspirations, et ensuite, leur déception.
01:34:51 Je ne suis pas là en train de dire que les gens votent mal.
01:34:53 Je ne dirai jamais ça.
01:34:55 Ils ne votent pas.
01:34:57 Parce que je ne le pense pas, en plus.
01:34:59 Mais quand on voit tout le mal qu'a fait
01:35:01 le mythe de la transparence
01:35:03 de la vie publique, tout le mal qu'a fait
01:35:05 la fin de ce qu'on appelle le cumul des mandats,
01:35:07 et après, il ne faut pas s'étonner
01:35:09 de n'avoir que des super assistants parlementaires
01:35:11 qui ensuite prennent la suite de leurs députés.
01:35:13 - On a les élites qui méritent.
01:35:15 - Vous savez que la diversité sociale à l'Assemblée nationale
01:35:17 était bien plus importante il y a 20 ans qu'aujourd'hui.
01:35:19 Aujourd'hui, ce qui me frappe,
01:35:21 c'est la surhomogénéité des profils
01:35:23 tous partis confondus.
01:35:25 - À la France Insoumise, un tout petit peu moins.
01:35:27 Honnêtement. - Et au Rassemblement national.
01:35:29 - Et au Rassemblement national.
01:35:31 - Ça a tendance quand même à se normaliser,
01:35:33 à s'homogénéiser.
01:35:35 - Moi, dans cette législature,
01:35:37 dans la législature précédente,
01:35:39 il y en a beaucoup qui ont eu un passif
01:35:41 des super parlementaires. - Après, on a les hommes politiques
01:35:43 qui sont le fruit d'une époque. Vous savez, on disait que Jacques Chirac
01:35:45 était le dernier président de la République à avoir connu la Seconde Guerre mondiale.
01:35:47 Gabriel Tal est le premier Premier ministre
01:35:49 à avoir eu un skyblog.
01:35:51 Ça nous vieillit tous, mais... - C'est quoi ?
01:35:53 - Mais ce n'est pas des skyblogs. - Ça n'existe plus, d'ailleurs.
01:35:55 - C'était des blogs sur Internet où on mettait des photos de soi,
01:35:57 à l'école, etc.
01:35:59 - C'est l'ancêtre de Facebook. - Exactement.
01:36:01 L'ancêtre de Facebook, tout à fait. Ça n'existe plus, d'ailleurs.
01:36:03 - Mais il y a aussi autre chose...
01:36:05 - Un dernier mot, Jean-Sébastien ? - C'est-à-dire que le pouvoir
01:36:07 d'un ministre n'est plus le même que celui
01:36:09 qu'il était, au-delà de la qualité du personnel politique.
01:36:11 C'est aussi parce que ça attire moins les ambitieux,
01:36:13 parce que si vous voulez changer le monde, vous avez plus de chance
01:36:15 si vous êtes Bernard Arnault ou Elon Musk
01:36:17 ou à la tête d'un fonds d'investissement, que si vous êtes
01:36:19 secrétaire d'État. C'est une évidence absolue.
01:36:21 L'Europe, et ça n'est pas une mauvaise chose
01:36:23 en soi, mais c'est un fait. L'Europe fait qu'il y a moins de pouvoirs
01:36:26 dans un certain nombre de ministères, puisque ce sont des pouvoirs
01:36:28 que nous avons délégués à l'Europe.
01:36:30 La mondialisation, le libre-échange,
01:36:32 la liberté des mouvements de capitaux, on pourrait citer
01:36:34 des tas de choses qui font qu'objectivement,
01:36:36 les ministres ont moins de pouvoirs, et en plus,
01:36:38 l'hypocrisie dans laquelle nous vivons, parce qu'il fallait
01:36:40 que ça coûte moins cher, alors ils n'ont même plus de conseillers.
01:36:42 Si vous êtes secrétaire d'État, vous avez
01:36:44 cinq conseillers, un qui organise votre emploi du temps,
01:36:46 l'autre qui gère les relations avec la presse, un qui gère
01:36:48 les relations avec le Parlement. Concrètement,
01:36:50 comment pouvez-vous penser... - Mais ce sont des problèmes
01:36:52 de riches. - Non, Laurence, comment pouvez-vous...
01:36:54 Non, ce ne sont pas des problèmes de riches,
01:36:56 parce que c'est au cœur du macronisme.
01:36:58 C'est au cœur du macronisme, parce que s'il n'y a pas
01:37:00 de politique... - On est en décalage complet, pour moi.
01:37:02 - Non, je voudrais aller au bout de la phrase.
01:37:04 S'il n'y a pas de politique... - Oui, allez-y,
01:37:06 Jean-Sébastien. - S'il n'y a pas de politique...
01:37:08 - Faites la grosse voix. - S'il n'y a pas de politique,
01:37:10 c'est l'administration qui gouverne.
01:37:12 Donc, si vous n'avez pas des personnalités politiques
01:37:14 qui ont un parcours politique, une expérience,
01:37:16 une épaisseur, et que vous n'avez pas un cabinet...
01:37:18 - Les politiques sont les administrateurs.
01:37:20 - Que les ministres n'ont pas les moyens, tout simplement,
01:37:22 de dominer, de diriger leur administration,
01:37:24 eh bien, c'est l'État profond.
01:37:26 - On part. Il est 18h36.
01:37:28 On est en direct sur Europe 1 et sur CNews.
01:37:30 À l'Élysée, rejoignent Thomas Bonnet
01:37:32 et Léomar Cheuguet. Bonsoir à tous les deux.
01:37:34 Rob, bonsoir. Il fait toujours aussi froid.
01:37:36 Et visiblement, les micros n'ont pas encore été installés
01:37:38 pour annoncer ce nouveau gouvernement de Gabriel Attal.
01:37:40 - Bonjour, Jean-Sébastien.
01:37:42 - Bonjour, Jean-Sébastien.
01:37:44 - Bonjour.
01:37:46 - Non, Laurence, alors on surveille chaque signe.
01:37:48 À l'instant, deux motards de la police nationale
01:37:50 viennent d'arriver devant la cour de l'Élysée,
01:37:52 sans qu'on ne sache véritablement pour quelle raison,
01:37:54 mais voilà un peu d'animation devant ce palais présidentiel
01:37:56 que l'on scrute depuis plusieurs heures maintenant.
01:37:58 Alors, on attend l'officialisation
01:38:00 par le secrétaire général Alexis Colleur
01:38:02 du nouveau gouvernement,
01:38:04 mais en réalité, nous avons déjà la plupart des noms
01:38:06 des nouveaux ministres,
01:38:08 avec deux enseignements.
01:38:10 Les ministres connus du grand public,
01:38:12 vont rester au gouvernement.
01:38:14 Deuxième enseignement,
01:38:16 l'aile gauche du gouvernement
01:38:18 semble avoir été sanctionnée
01:38:20 par le président de la République.
01:38:22 Voilà pour les principaux enseignements
01:38:24 que l'on peut déjà tirer sur la formation
01:38:26 de ce nouveau gouvernement.
01:38:28 Gouvernement qui doit encore être officialisé.
01:38:30 On rappelle que les tractations se poursuivent
01:38:32 depuis maintenant plusieurs jours.
01:38:34 Jamais un Premier ministre et un président de la République
01:38:36 n'auront autant échangé sur la formation
01:38:38 d'un gouvernement en quelques heures à venir.
01:38:40 Encore ce midi,
01:38:42 Gabriel Attal était ici
01:38:44 au palais de l'Elysée pour
01:38:46 peaufiner la composition de cette équipe gouvernementale.
01:38:48 - Thomas Bonnet, Léomar Cheuguet,
01:38:50 merci pour ces informations.
01:38:52 Jean-Yves Camus, on est en train d'ausculter
01:38:54 les contours de ce nouveau gouvernement,
01:38:56 le premier gouvernement de Gabriel Attal.
01:38:58 On voit la patte d'Emmanuel Macron derrière tout cela.
01:39:00 Au fond, on se demande
01:39:02 qui a choisi Gabriel Attal.
01:39:04 Réellement, puisque là,
01:39:06 les cinq ministres principaux restent en place.
01:39:08 Il y a deux LR qui rentrent.
01:39:10 - Amélie de Montchalin, c'est Emmanuel Macron.
01:39:12 - Qui a réellement choisi Gabriel Attal, en vérité ?
01:39:14 - Moi, je pense qu'il n'y a qu'un seul acteur
01:39:16 dans ce film, c'est Emmanuel Macron.
01:39:18 - C'est Emmanuel Macron qui choisit tout,
01:39:20 de A à Z, en réalité ?
01:39:22 - Oui, de A à Z.
01:39:24 - Qui est Premier ministre.
01:39:26 - Qui continuera à porter,
01:39:28 notamment en matière de politique étrangère,
01:39:30 l'essentiel du message.
01:39:32 Il y aura quelqu'un qui sera chargé
01:39:34 non pas de lui passer les plames
01:39:36 mais de lui faire passer le message,
01:39:38 de le dédoubler en quelque sorte.
01:39:40 - C'est très important ce que vous dites.
01:39:42 Ce que vous dites là, c'est que
01:39:44 le pouvoir est exclusivement à l'Élysée
01:39:46 et tout le reste, ce sont des portes-paroles
01:39:48 thématiques.
01:39:50 Les ministres sont des portes-paroles thématiques.
01:39:52 D'ailleurs, ce qui est intéressant,
01:39:54 c'est que quand on regarde où se situe
01:39:56 la prise de décision systématiquement,
01:39:58 ça rejoint ce que vous disiez tout à l'heure,
01:40:00 ce n'est absolument pas dans les ministères,
01:40:02 tout se situe. Ceux qui ont le pouvoir,
01:40:04 ce sont les conseillers du président
01:40:06 de la République et la concentration
01:40:08 du pouvoir n'a jamais été aussi forte
01:40:10 à l'Élysée que sous Emmanuel Macron.
01:40:12 Il y a toujours eu, évidemment,
01:40:14 on va pas se raconter des histoires,
01:40:16 le pouvoir, ça a toujours été le président de la République
01:40:18 qui l'avait, mais il y avait une forme de déconcentration
01:40:20 sur un certain nombre de décisions,
01:40:22 une forme de délégation
01:40:24 qui était accordée aux ministres
01:40:26 par le passé.
01:40:28 Aujourd'hui, les ministres ne prennent pas de décision
01:40:30 sans l'accord du conseiller qui est en charge
01:40:32 du domaine ministériel.
01:40:34 Donc c'est Emmanuel Macron qui dirige tout Eric Nolot.
01:40:36 Il y a eu une leçon, enfin plus d'une leçon,
01:40:38 mais une grande leçon que nous a enseigné l'histoire de France,
01:40:40 c'est que les grands hommes se révèlent face
01:40:42 à des circonstances exceptionnelles.
01:40:44 Il me semble que Gabriel Attal a affaire à deux circonstances
01:40:46 exceptionnelles, un pays qui va mal
01:40:48 avec des secteurs en plein effondrement,
01:40:50 je reviens à ma fameuse marotte scolaire,
01:40:52 la dette, etc.,
01:40:54 et en effet un pouvoir
01:40:56 qui est à l'Élysée. Eh bien on va voir
01:40:58 si ce jeune homme est à la hauteur
01:41:00 de l'intelligence qu'on lui prête, parce que là
01:41:02 il a affaire à vraiment des handicaps terribles.
01:41:04 Situation très difficile
01:41:06 et un président hyperactif qui veut tout contrôler.
01:41:08 Si malgré tout ça il parvient à s'imposer,
01:41:10 nous aurons peut-être trouvé un homme d'État
01:41:12 que nous ne pensions pas trouver
01:41:14 et c'est peut-être une autre surprise
01:41:16 à la Macron que personne n'avait vue.
01:41:18 Oui Eric, mais pour s'imposer,
01:41:20 le plus grand pouvoir que vous avez
01:41:22 c'est celui de nommer les gens, parce que en nommant
01:41:24 les gens, vous pouvez ensuite leur imposer une politique.
01:41:26 Et là, ce qui semble transparaître
01:41:28 quand même de cette composition
01:41:30 du gouvernement, c'est que l'essentiel
01:41:32 des noms a été choisi
01:41:34 par Emmanuel Macron.
01:41:36 Je ne vois pas de très proche de Gabriel Attal.
01:41:38 Non mais ça ne me surprend pas plus que ça.
01:41:40 Mais j'attends de voir quand même
01:41:42 quelle est la patte de Gabriel Attal dans la composition
01:41:44 de ce gouvernement.
01:41:46 S'il peut se révéler comme
01:41:48 un véritable homme d'État
01:41:50 et qu'il peut porter
01:41:52 le message présidentiel
01:41:54 lors de l'élection présidentielle
01:41:56 c'est la question la plus suivante, puisque Emmanuel Macron
01:41:58 ne peut pas se représenter.
01:42:00 S'il est celui qui se révélera capable
01:42:02 de battre Marine Le Pen dans les urnes,
01:42:04 nous avons besoin d'hommes d'État.
01:42:06 Donc naturellement, je pense
01:42:08 que tous les citoyens un peu soucieux
01:42:10 de l'avenir de leur pays
01:42:12 diront "Bravo, voilà quelqu'un qui effectivement
01:42:14 s'est révélé dans les preuves".
01:42:16 J'attends de voir.
01:42:18 On en parle peu, mais à l'héritage
01:42:20 qu'il va laisser.
01:42:22 À ne pas être celui qui passera les clés à Marine Le Pen.
01:42:24 Tout à fait. Premièrement,
01:42:26 ne pas être celui qui passe les clés à Marine Le Pen
01:42:28 en 2027, ça il y pense régulièrement.
01:42:30 Et deuxièmement,
01:42:32 au fait qu'après lui,
01:42:34 il souhaite qu'il y ait une classe politique
01:42:36 qui émerge et qui puisse
01:42:38 porter tout ce qu'il a
01:42:40 réalisé, espère-t-il,
01:42:42 ces dix dernières années.
01:42:44 Et très concrètement, lorsque l'on voit
01:42:46 l'officialisation de la nomination de Gabriel Attal
01:42:48 à l'hôtel de Matignon,
01:42:50 mardi à midi, on comprend assez
01:42:52 rapidement qu'il a choisi son
01:42:54 dauphin, c'est-à-dire celui qu'il souhaite
01:42:56 voir émerger avant
01:42:58 2027. On verra s'il porte
01:43:00 le projet présidentiel porté
01:43:02 ces dix dernières années par Emmanuel Macron
01:43:04 en 2027 ou non. Très certainement,
01:43:06 il va devoir à un moment donné
01:43:08 s'éloigner un tout petit peu de la figure d'Emmanuel
01:43:10 Macron pour ne pas être comptable
01:43:12 de l'ensemble du bilan
01:43:14 du président de la République actuel.
01:43:16 Mais en tout cas, on a très
01:43:18 rapidement compris qu'il avait choisi son dauphin.
01:43:20 - Et Jean-Yves Camus, justement, ça pose à nouveau
01:43:22 la question du Rassemblement National.
01:43:24 Est-ce que cette nomination de Gabriel Attal
01:43:26 est un coin enfoncé pour
01:43:28 le Rassemblement National, pour Marine Le Pen ?
01:43:30 Est-ce que ça la fragilise ou pas ?
01:43:32 - Alors tout d'abord, je pense que cela répond
01:43:34 non seulement à la volonté
01:43:36 présidentielle de contrer Marine Le Pen,
01:43:38 mais à installer
01:43:40 une sorte de match
01:43:42 entre Jean-Jean Vardella
01:43:44 et Gabriel Attal.
01:43:46 Le fait générationnel est là.
01:43:48 Les Français vont
01:43:50 comparer et
01:43:52 espèrent le président
01:43:54 voir que Gabriel Attal
01:43:56 incarne cette jeune
01:43:58 génération qui peut faire pièce aussi
01:44:00 à la génération montante
01:44:02 des cadres du Rassemblement National.
01:44:04 Pour autant, je continue
01:44:06 à croire qu'en 2027, ce sera Marine Le Pen
01:44:08 qui portera les couleurs de ce parti.
01:44:10 Sans doute pour la dernière fois, mais
01:44:12 je pense
01:44:14 que ce sera elle.
01:44:16 Est-ce que le fait d'avoir
01:44:18 mis Gabriel Attal
01:44:20 à Matignon suffira
01:44:22 à empêcher cette
01:44:24 éventualité ? Vous savez, le dernier
01:44:26 sondage réalisé par
01:44:28 l'IFOP sur
01:44:30 les priorités des électeurs
01:44:32 du Rassemblement National
01:44:34 montre quand même quelque chose qui est très intéressant
01:44:36 qui est le
01:44:38 parachèvement du parcours
01:44:40 de normalisation, c'est-à-dire que
01:44:42 sur la plupart des items, aujourd'hui,
01:44:44 le pourcentage
01:44:46 d'électeurs du Rassemblement National
01:44:48 et le pourcentage
01:44:50 des Français
01:44:52 sur, encore une fois,
01:44:54 l'immigration, la sécurité, etc.
01:44:56 Le gap devient de plus en plus
01:44:58 étroit. Donc c'est un parti qui, de plus en plus,
01:45:00 devient
01:45:02 mainstream et
01:45:04 qui garde quand même
01:45:06 ses potentialités.
01:45:08 Pour que la manœuvre
01:45:10 réussisse, il ne faut pas seulement
01:45:12 qu'il y ait installation d'un casting.
01:45:14 Il faut véritablement qu'il y ait, d'ici
01:45:16 2027, une secousse.
01:45:18 Secousse régalienne ?
01:45:20 Une secousse économique ?
01:45:22 Une secousse...
01:45:24 La secousse économique, elle est déjà là. Le premier des
01:45:26 items, quand vous interrogez les électeurs
01:45:28 potentiels du Rassemblement National,
01:45:30 c'est leur pouvoir d'achat.
01:45:32 Ces gens, ils vont regarder
01:45:34 juste avant l'élection
01:45:36 si, dans leur panier, ils s'y retrouvent
01:45:38 ou non.
01:45:40 C'est là-dessus qu'ils vont voter, vous savez.
01:45:42 La question de la sécurité arrive
01:45:44 après. La question de l'immigration
01:45:46 arrive après celle de la sécurité.
01:45:48 Et Marine Le Pen,
01:45:50 très habilement,
01:45:52 se fait la championne du pouvoir d'achat
01:45:54 des Français. Le discours sur les
01:45:56 classes moyennes que Gabriel Attal
01:45:58 a entrepris
01:46:00 de diffuser,
01:46:02 là aussi, de quelles classes moyennes on parle ? Je ne suis pas sûr
01:46:04 que dans la bouche de Marine Le Pen et dans la bouche
01:46:06 de Gabriel Attal, ça correspond exactement
01:46:08 à la même définition
01:46:10 des classes moyennes. Très intéressant.
01:46:12 Eric Nolubi, après on part à Matignon.
01:46:14 Quel est le premier effet de la
01:46:16 nomination de Gabriel Attal ? Le premier effet,
01:46:18 c'est qu'Emmanuel Macron reprend,
01:46:20 alors ce n'est pas le maître des horloges, mais en tout cas, c'est le maître
01:46:22 du narratif puisqu'il a installé pour six mois
01:46:24 ou peut-être pour trois ans le match.
01:46:26 C'est nous contre le Rassemblement National,
01:46:28 moi contre Bardella, mais surtout
01:46:30 Gabriel Attal contre Bardella.
01:46:32 Ensuite, deuxième effet, il explique que
01:46:34 c'est eux ou nous. C'est-à-dire que les autres parties
01:46:36 vont être complètement marginalisées.
01:46:38 Il va y avoir même presque un effet de vote utile
01:46:40 puisqu'on dira, si vous voulez
01:46:42 vous opposer au Rassemblement National,
01:46:44 ce n'est pas la peine de voter pour les LR,
01:46:46 ce n'est pas la peine de voter pour le centre-gauche.
01:46:48 Tous ceux qui sont susceptibles de voter
01:46:50 pour Renaissance le feront.
01:46:52 Pour l'instant, je trouve que c'est assez bien joué.
01:46:54 Encore faut-il gagner le match, évidemment.
01:46:56 Si Bardella prit le match, alors là ce serait...
01:46:58 Encore faut-il se souvenir que ce match, il l'avait installé
01:47:00 avant les élections européennes
01:47:02 précédentes, dans une fameuse
01:47:04 interview où il avait établi le match
01:47:06 entre les nationalistes
01:47:08 et les progressistes.
01:47:10 Et que depuis là,
01:47:12 on a vu le Rassemblement National
01:47:14 gagner ses 89 parlementaires
01:47:16 à l'Assemblée. On a vu Marine Le Pen
01:47:18 progresser dans les urnes en 2022.
01:47:20 Donc il ne suffit pas d'établir le match,
01:47:22 si vous voulez, à un moment donné.
01:47:24 – Il avait limité la casse aux européennes, en fait, en installant ce match.
01:47:26 – Oui, il limitait la casse
01:47:28 aux européennes. Les présidentielles, c'est autre chose.
01:47:30 – Oui, mais là c'est le premier objectif.
01:47:32 Ne pas prendre une raclée, en tout cas.
01:47:34 – Aux européennes.
01:47:36 – Il y aura lieu au mois de juin, pour le préciser.
01:47:38 – Réduire le récard.
01:47:40 – Il est 18h46, on va partir à l'hôtel de Matignon,
01:47:42 retrouver Yohann Esaïe et Bamba Gueye.
01:47:44 Bonsoir à nouveau.
01:47:46 Les informations que vous avez se précisent,
01:47:48 notamment concernant l'arrivée de Rachida Dati,
01:47:50 l'entrée de Rachida Dati dans le gouvernement
01:47:52 de Gabriel Attal.
01:47:54 – Oui, c'est une information
01:47:56 C News, je peux vous le confirmer.
01:47:58 Rachida Dati fera bien partie
01:48:00 du gouvernement de Gabriel Attal.
01:48:02 Elle l'a annoncé il y a quelques minutes
01:48:04 à ses plus proches collaborateurs.
01:48:06 Rachida Dati, maire LR du 7ème arrondissement de Paris,
01:48:10 affirme que plusieurs propositions lui ont été faites,
01:48:12 qu'elle en a accepté une,
01:48:14 probablement le ministère de la Culture,
01:48:16 où elle est pressentie.
01:48:18 Mais c'est la surprise de ce remaniement,
01:48:20 l'entrée de Rachida Dati,
01:48:22 qui a dit à ses équipes qu'elle souhaitait
01:48:24 rester membre des Républicains
01:48:26 tout en démissionnant du Conseil national.
01:48:28 Alors on va interroger Eric Ciotti,
01:48:30 évidemment, pour savoir s'il est d'accord avec cela.
01:48:32 Mais la volonté de Rachida Dati
01:48:34 serait de rester membre des Républicains
01:48:36 tout en faisant son entrée au gouvernement.
01:48:38 Elle vise évidemment la mairie de Paris
01:48:40 et cette double étiquette LR
01:48:42 et majorité présidentielle
01:48:44 pour pouvoir battre Anne Hidalgo.
01:48:46 Alors ici à Matignon,
01:48:48 c'est extrêmement calme,
01:48:50 les portes derrière nous sont fermées,
01:48:52 il n'y a aucun mouvement, ni entrée,
01:48:54 ni sortie depuis maintenant
01:48:56 un très très long moment.
01:48:58 Gabriel Attal est toujours enfermé dans son bureau,
01:49:00 il aurait dû recevoir les forces de vive
01:49:02 de la nation, notamment les syndicats.
01:49:04 Ce soir, à partir de 18h30,
01:49:06 tout cela a été annulé,
01:49:08 reporté, signé dit.
01:49:10 Il les recevra probablement demain.
01:49:12 Mais on nous dit que
01:49:14 la constitution de cette liste du gouvernement
01:49:16 est toujours en cours,
01:49:18 les choses sont en train de prendre du retard
01:49:20 et probablement, les passations de pouvoir
01:49:22 qui auraient dû avoir lieu ce soir
01:49:24 n'auront lieu que demain matin
01:49:26 avant le conseil des ministres
01:49:28 en fin de matinée.
01:49:30 - Merci beaucoup Yohann Uzay et Bam Bagey
01:49:32 devant l'hôtel Matignon.
01:49:34 Louis de Ragnel, là, Rachida Dati,
01:49:36 dès qu'elle veut rester membre des Républicains,
01:49:38 est-ce que Eric Ciotti
01:49:40 peut accepter
01:49:42 qu'une, voire deux, membres des Républicains
01:49:44 on parle de Rachida Dati et Catherine Vautrin,
01:49:46 aillent au gouvernement
01:49:48 tout en faisant partie de partie ?
01:49:50 - Ce sont deux cas un peu différents.
01:49:52 Catherine Vautrin, son nom avait déjà été testé.
01:49:54 - Oui mais la règle est la même pour tout le monde, a priori.
01:49:56 - Pas tout à fait, non.
01:49:58 Bien sûr que la règle n'est pas la même pour tout le monde.
01:50:00 Ça dépend du poids politique
01:50:02 de ce que vous avez incarné, de ce que vous représentez.
01:50:04 Aujourd'hui, Catherine Vautrin,
01:50:06 elle ne représente plus énormément d'électeurs.
01:50:08 Rachida Dati, c'est la tête de file
01:50:10 des Républicains à Paris
01:50:12 qui mène la bataille,
01:50:14 je peux vous dire que c'est extrêmement violent,
01:50:16 à chaque conseil de Paris, contre Anne Hidalgo.
01:50:18 Rachida Dati, c'est une ancienne porte-parole
01:50:20 de Nicolas Sarkozy, elle a été garde des Sceaux,
01:50:22 ministre de la Justice, c'est une figure
01:50:24 qui a émergé grâce à Nicolas Sarkozy.
01:50:26 Et donc aujourd'hui,
01:50:28 ce que je peux vous dire, c'est qu'au sein des Républicains,
01:50:30 ça passe très très mal,
01:50:32 l'arrivée de Rachida Dati
01:50:34 au gouvernement. On sait aussi
01:50:36 que Éric Ciotti... - Donc elle va être expulsée des Républicains ?
01:50:38 - On verra ce qui sera décidé.
01:50:40 - Non mais il faut la question.
01:50:42 - Mais normalement la règle est assez claire,
01:50:44 et les Républicains, je ne vois pas
01:50:46 très bien comment au niveau national,
01:50:48 dans la mesure où ils combattent l'action du gouvernement,
01:50:50 laissent passer le fait que Rachida Dati
01:50:54 puisse être un peu
01:50:56 dans les deux camps.
01:50:58 C'est quelque chose qui est assez compliqué.
01:51:00 - Selon les informations du service politique, elle aurait appelé
01:51:02 Éric Ciotti à prendre des Républicains
01:51:04 pour lui annoncer sa décision.
01:51:06 - Après,
01:51:08 les conséquences en cascade,
01:51:10 est-ce qu'au sein de son groupe, le groupe "Changer Paris",
01:51:12 dans lequel il y a les Républicains, il y a les centristes,
01:51:14 donc à la mairie de Paris,
01:51:16 est-ce qu'ils vont la suivre,
01:51:18 Rachida Dati ? Est-ce qu'ils acceptent,
01:51:20 est-ce qu'ils soutiennent ce choix
01:51:22 de rentrer au gouvernement ? Ou est-ce qu'au contraire,
01:51:24 les membres de ce groupe-là
01:51:26 disent "Bon ben nous, on est Républicains,
01:51:28 on veut désigner quelqu'un d'autre".
01:51:30 On va voir, il y aura des répercussions,
01:51:32 en tout cas dans les appareils,
01:51:34 dans les boutiques.
01:51:36 Et simplement, terminer d'un mot
01:51:38 sur l'atteinte de ce gouvernement,
01:51:40 moi ce que je trouve, c'est qu'à l'exception
01:51:42 de Rachida Dati,
01:51:44 c'est assez morne, c'est assez terne,
01:51:46 et donc l'arrivée de Rachida Dati
01:51:48 aussi est faite, je pense,
01:51:50 évidemment, pour qu'on en parle.
01:51:52 Ça va être l'événement et on va en parler.
01:51:54 Un tout petit mot de Nicolas Sarkozy, qui depuis longtemps
01:51:56 plaide pour que les membres de sa famille politique
01:51:58 entrent au gouvernement. Il l'a
01:52:00 beaucoup dit. Alors lui, il plaide pour un accord
01:52:02 de gouvernement. Un accord en quoi
01:52:04 ça consisterait, selon ce qu'a
01:52:06 déjà théorisé Nicolas Sarkozy, il l'a même écrit
01:52:08 dans plusieurs interviews,
01:52:10 ça consisterait à ce qu'il y ait un accord même
01:52:12 de programme sur un certain
01:52:14 nombre de sujets entre les Républicains
01:52:16 et Renaissance, donc le parti
01:52:18 présidentiel, et jusqu'à aujourd'hui, Emmanuel
01:52:20 Macron n'a jamais tendu la main à la droite
01:52:22 pour qu'il y ait une signature d'accord,
01:52:24 et les Républicains, de leur côté, n'ont jamais
01:52:26 manifesté une envie. Donc ça veut dire que c'est un débauchage
01:52:28 de personnes pour l'instant.
01:52:30 Avec un affichage d'une incarnation, mais ça reste
01:52:32 une personne. Quelques réactions de Parisiens, recueillies
01:52:34 il y a quelques instants par nos équipes,
01:52:36 après cette annonce, pas encore
01:52:38 confirmée, mais que nous pressentons
01:52:40 de Rachida Dati comme ministre de la Culture.
01:52:42 Écoutez-les.
01:52:43 Je ne m'y attendais pas sur le point de vue culturel,
01:52:45 mais elle fait un excellent travail dans le quartier.
01:52:47 Donc je pense qu'elle fera tout aussi bien pour la France.
01:52:49 Oh, c'est pas suffisant.
01:52:51 Pour moi, elle mérite mieux que le
01:52:55 ministère de la Culture.
01:52:57 Elle a déjà été ministre de la Justice,
01:52:59 donc... Je ne sais pas.
01:53:01 Je trouve que
01:53:03 c'est un beau message à la droite,
01:53:05 déjà, et puis
01:53:07 je trouve que Rachida Dati a été une très bonne
01:53:09 mère du 7ème, donc j'espère qu'elle
01:53:11 sera aussi forte au ministère
01:53:13 de la Culture, même si ce n'est pas forcément
01:53:15 qu'on l'attendait.
01:53:17 C'est un retour, c'est un juste retour, et c'est une très bonne chose.
01:53:19 Parce que c'est
01:53:21 une belle personne, et
01:53:23 elle a une forte personnalité, et
01:53:25 de retour au pouvoir.
01:53:27 Voilà, des retours assez positifs,
01:53:29 Jean-Yves Camus, pour ce
01:53:31 tenter de Rachida Dati au gouvernement.
01:53:33 Les équilibres politiques,
01:53:35 là, ne seraient pas bouleversés, on est d'accord,
01:53:37 on n'est pas sur un accord de gouvernement,
01:53:39 comme on le disait il y a quelques instants avec les Républicains,
01:53:41 loin s'en faut. - Non, on n'est pas, on n'est pas sur
01:53:43 un accord, on est sur une
01:53:45 nomination qui va
01:53:47 sans doute installer un feuilleton dans le feuilleton.
01:53:49 Je pense que ça va être
01:53:51 le feuilleton, au moins de la semaine à venir,
01:53:53 du pourquoi,
01:53:55 de quels autres portefeuilles lui ont été
01:53:57 proposés, ou quels autres portefeuilles il a pu
01:53:59 demander, la signification que
01:54:01 ça revêt, on va avoir
01:54:03 toute une mécanique médiatique
01:54:05 qui va s'emballer
01:54:07 autour de ce qui est effectivement
01:54:09 la seule nomination
01:54:11 qui évoque sans doute
01:54:13 quelque chose de
01:54:15 fort. Oui,
01:54:17 Catherine Grotrain a été ministre, effectivement.
01:54:19 - Elle n'a pas la notoriété
01:54:21 de Rachida Dati. - Elle n'a plus l'ancrage
01:54:23 territorial rémois qu'elle avait,
01:54:25 et elle n'a pas la même notoriété, bien évidemment.
01:54:27 - De toute façon, - Eric Nelot.
01:54:29 - Un accord de gouvernement à 6 mois
01:54:31 des Européennes, c'était impensable. Autant se faire
01:54:33 à Kiry tout de suite et supprimer
01:54:35 l'analyse. Donc moi, je trouve que
01:54:37 il y a quand même une forme de clarification. Ça penche
01:54:39 à droite parce que le macronisme penche
01:54:41 à droite de plus en plus, et c'est vers là
01:54:43 qu'il trouve des alliés, qui pour l'instant sont des alliés
01:54:45 individuels. Moi, je trouve que la
01:54:47 logique, s'il n'y avait pas la logique de boutique
01:54:49 qui les vincait, ce serait
01:54:51 un accord, en effet, entre les républicains
01:54:53 et les macronistes. Je crois
01:54:55 qu'ils sont d'accord sur l'essentiel
01:54:57 et qu'il y a même au sein
01:54:59 de la majorité des gens qui ne sont
01:55:01 pas d'accord sur tout. On parle d'aile droite, d'aile gauche.
01:55:03 Donc je pense que les républicains pourraient
01:55:05 se mêler à cette alliance.
01:55:07 Mais pour l'instant, la boutique et les échéances électorales
01:55:09 font que ce n'est pas possible.
01:55:11 - Florian Tardif. - Ce qui est intéressant, c'est qu'on
01:55:13 a un petit peu un gouvernement
01:55:15 que j'appelais hier le gouvernement
01:55:17 3P. C'est le gouvernement
01:55:19 qu'on nous promettait, c'est-à-dire un gouvernement
01:55:21 constitué de proches,
01:55:23 de punchers, avec une dose de people.
01:55:25 Et là, on évoque le cas
01:55:27 de Rajiv Daddati. Effectivement, elle
01:55:29 coche les trois cases. C'est-à-dire qu'elle
01:55:31 est proche, certes, de Nicolas Sarkozy,
01:55:33 mais elle connaît bien Gabriel Attal.
01:55:35 - Et Brigitte Macron. - Et Brigitte Macron
01:55:37 est dans les couloirs de
01:55:39 Bercy, lorsque Gabriel Attal était à Bercy.
01:55:41 On pouvait, de temps en temps,
01:55:43 croiser Rajiv Daddati, tout simplement
01:55:45 parce que les deux projetaient déjà
01:55:47 à l'époque, peut-être de
01:55:49 s'organiser dans l'espoir
01:55:51 de conquérir Paris en 2026.
01:55:53 Donc c'est une proche,
01:55:55 puncher, bien évidemment.
01:55:57 On la connaît pour ses phrases.
01:55:59 - Pour ses punchlines. - Pour ses punchlines,
01:56:01 notamment au Conseil de Paris,
01:56:03 en direction d'Anne Hidalgo.
01:56:05 Et une petite dose de people,
01:56:07 puisque, comme vous le rappeliez, elle a fait
01:56:09 de nombreuses reprises la couverture
01:56:11 de Paris Matchs, et il y a aussi
01:56:13 chez Rajiv Daddati une dose de people.
01:56:15 - Absolument. Et c'est une femme politique
01:56:17 confirmée, qui a eu un parcours,
01:56:19 encore une fois, la méritocratie
01:56:21 républicaine, c'est ce qu'elle incarne,
01:56:23 a priori. Et elle imprime
01:56:25 ce qu'elle dit, et à chaque fois
01:56:27 qu'il y a des élections, des soirées électorales,
01:56:29 on guette la phrase de Rajiv Daddati.
01:56:31 - Et le même micro-trottoir qu'on a fait
01:56:33 en citant d'autres noms de ministres. Vous allez avoir
01:56:35 des grands blancs en face, parce que les gens n'ont aucune idée
01:56:37 - Même qui sait. - Même de qui ils sont.
01:56:39 Avec Rajiv Daddati, tout le monde a un avis.
01:56:41 Alors ça peut être positif ou négatif, mais en tout cas, elle imprime.
01:56:43 - Écoutez, voilà ce que
01:56:45 l'on pouvait dire, en tout cas pour l'instant.
01:56:47 Il est 18h51, on va saluer nos auditeurs,
01:56:49 nos amis auditeurs d'Europe 1 qui rejoignent tout de suite
01:56:51 Céline Géraud pour Europe 1 Soir.
01:56:53 Et nous, on continue à évoquer ce gouvernement
01:56:55 avec cette constitution qui est en train
01:56:57 d'être peaufinée, Louis de Ragnel.
01:56:59 On a l'essentiel, quasiment.
01:57:01 On a une dizaine de noms,
01:57:03 on nous en annonce une quinzaine.
01:57:05 Qui est-ce qui pourrait encore créer la surprise
01:57:07 aujourd'hui ? - Créer la surprise,
01:57:09 ça je ne sais pas, parce que, bon,
01:57:11 on va rappeler ce qu'on sait.
01:57:13 L'objectif, là,
01:57:15 ce que dit cette formation
01:57:17 de gouvernement, c'est qu'Emmanuel Macron
01:57:19 a voulu se resserrer sur
01:57:21 ce qu'il considérait de ses poids lourds du gouvernement.
01:57:23 Il y a au moins 4 personnes.
01:57:25 On pense à Bruno Le Maire qui reste à Bercy,
01:57:27 donc pour l'économie et les finances. Gérald
01:57:29 Darmanin qui reste au ministère de l'Intérieur.
01:57:31 Sébastien Lecornu qui reste
01:57:33 ministre des Armées. Et puis
01:57:35 Éric Dupond-Moretti qui reste garde des Sceaux,
01:57:37 ministre de la Justice. Ensuite, il y a
01:57:39 un petit mercato avec des gens qui sont moins
01:57:41 connus du grand public,
01:57:43 avec notamment
01:57:45 Prisca Thévenot qui est porte-parole
01:57:47 du gouvernement. Catherine Vautrin
01:57:49 qui avait été, lors d'un précédent
01:57:51 remaniement, qui avait été, même pas
01:57:53 un remaniement, précédente formation de gouvernement,
01:57:55 avait été pressentie pour
01:57:57 succéder à Elisabeth Borne.
01:57:59 Eh bien là, elle fait son entrée. - On prend de la place
01:58:01 d'Elisabeth Borne. - Ben, succéder à Elisabeth Borne
01:58:03 avait été prolongé. - C'est ça. - Donc c'était
01:58:05 effectivement, enfin, prendre la place. - Pareil, vous avez raison.
01:58:07 - Vous avez raison. - On change sa petite bête pour rien.
01:58:09 - Catherine Vautrin, donc,
01:58:11 nommée ministre du Travail.
01:58:13 Amélie Oudéa Castera
01:58:15 est nommée ministre de l'Éducation nationale
01:58:17 avec un portefeuille élargi
01:58:19 avec le sport, la jeunesse
01:58:21 et notamment aussi les Jeux Olympiques.
01:58:23 Et puis, ça c'est vraiment une surprise, Amélie
01:58:25 de Montchalin qui avait été la ministre
01:58:27 de la réforme, de la suppression
01:58:29 du corps diplomatique, est bien nommée
01:58:31 patronne du Quai d'Orsay. Je pense qu'elle
01:58:33 va avoir un accueil
01:58:35 les plus chaleureux, les plus ouverts,
01:58:37 de la part du corps diplomatique, qui va
01:58:39 être ravie d'accueillir une ministre qui a voulu
01:58:41 supprimer leur statut. - C'est vrai, c'est pas vrai.
01:58:43 Jean-Yves Camus, un dernier mot
01:58:45 d'analyse sur cette constitution de gouvernement
01:58:47 qui s'annonce.
01:58:49 - Je n'y vois pas de rupture, maintenant,
01:58:51 je peux être évidemment démenti
01:58:53 par l'avenir, mais
01:58:55 honnêtement, ça ne me paraît pas
01:58:57 incarné
01:58:59 d'abord un véritable
01:59:01 projet idéologique, c'est-à-dire que je suis obsédé par
01:59:03 l'idéologie et que, bon, on en a
01:59:05 mieux, on se porte, mais moi je continue
01:59:07 à penser quand même qu'il faut présenter à un moment donné
01:59:09 des vrais choix, des vrais choix clivants.
01:59:11 - Des choix de société ?
01:59:13 - Des choix de société. Je vais y
01:59:15 investir, je parlais tout à l'heure de la loi sur la fin
01:59:17 de vie, qui va
01:59:19 être un véritable
01:59:21 test,
01:59:23 et sur d'autres questions, encore
01:59:25 une fois, sur la politique migratoire,
01:59:27 sur la question de l'islam politique,
01:59:29 on a des avancées,
01:59:31 il faudra voir ce qu'il restera de la loi immigration
01:59:33 une fois le Conseil constitutionnel passé par là,
01:59:35 l'Abaya, oui, très bien,
01:59:37 mais l'islam politique, c'est pas uniquement ça.
01:59:39 C'est qu'à un moment donné, moi je
01:59:41 ressens dans une partie
01:59:43 de la droite
01:59:45 le véritable
01:59:47 désir
01:59:49 de
01:59:51 renverser la table, c'est-à-dire de
01:59:53 rompre avec cette
01:59:55 espèce de consensus libéral-libertaire
01:59:57 qui a dominé
01:59:59 les dernières décennies, et de
02:00:01 véritablement,
02:00:03 même pas revenir,
02:00:05 mais élaborer un projet politique de droite.
02:00:07 Je pense que
02:00:09 là, en même temps, on n'y répondra pas,
02:00:11 et que même ce remaniement
02:00:13 n'y répondra pas maintenant,
02:00:15 évidemment, pour ceux qui ne font pas partie de cette famille politique,
02:00:17 c'est autre chose. - Bien sûr, allez, c'est la fin
02:00:19 de cette émission. Merci Florian Tardif, Eric Nelot,
02:00:21 Jean-Yves Camus et Louis de Raguenel.
02:00:23 On passe avec plaisir le relais à Christine Kelly
02:00:25 et ses débatteurs pour la suite
02:00:27 de l'info sur CNews.
02:00:29 C'est Face à l'Info, bonne soirée à vous.
02:00:31 ♪ ♪ ♪