Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
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00:00:00 au devant des problèmes des résidents du Pas-de-Calais qui, vous le savez, ont subi plusieurs passages d'intempéries, d'inondations ces dernières semaines.
00:00:07 Et il a repris le flambeau un peu d'Elizabeth Borne, c'était prévu à son agenda.
00:00:12 Il est en ce moment dans le Pas-de-Calais, donc nul doute qu'on n'aura pas la composition du gouvernement dans les heures qui suivent,
00:00:17 puisqu'il n'est pas en mesure, là, de faire des allers-retours avec l'Elysée pour procéder, comme on dit, à des arbitrages.
00:00:22 La suite du programme, ce sera évidemment avec Laurence Ferrari. Dans un tout petit instant, Laurence, qu'on retrouve pour Punchline.
00:00:28 J'ai le plaisir de vous passer le flambeau, ma chère Laurence. C'est parti.
00:00:30 Merci beaucoup, Nelly. Et bonsoir à tous. Bienvenue dans Punchline.
00:00:34 Qu'est-ce que la nomination de Gabriel Attal va changer dans notre vie à tous ?
00:00:37 Le plus jeune Premier ministre de la Ve République est parti ce soir dans le Nord, dans le Pas-de-Calais, pour rendre visite aux sinistrés des inondations.
00:00:44 Quelle est sa feuille de route pour les mois à venir ?
00:00:46 Sera-t-il capable de trouver des marges de manœuvre pour continuer à réformer le pays ?
00:00:50 Quel avenir aussi pour tous les quinquagénaires, voire un peu plus, du gouvernement, comme Darmanin ou Lemaire, qui pensaient leur heure arrivée ?
00:00:57 On verra aussi qu'en installant Gabriel Attal à Matignon, Emmanuel Macron a donné le vrai signal de départ pour la présidentielle de 2027.
00:01:05 Et puis, hasard du calendrier, les chiffres accablant de l'insécurité en France, qui ont été publiés par le ministère de l'Intérieur aujourd'hui.
00:01:13 Hausse exponentielle des homicides, des coups et blessures, des agressions.
00:01:16 Le sujet de l'autorité, de la fermeté, de la réponse de l'État face à la délinquance sera scruté de près par les Français dans les tout prochains mois.
00:01:24 Voilà pour les grandes lignes de nos débats ce soir.
00:01:26 Dans Punchline, on est avec Louis de Ragnel, du service politique d'Europe 1. Bonsoir Louis.
00:01:29 - Bonsoir Laurence. - Tout va bien ?
00:01:30 - Tout va très bien. - Vous êtes enfin rassuré, on a un Premier ministre !
00:01:33 - Je ne suis pas rassuré, mais nous, c'est ce qui nous intéresse, c'est notre métier, donc ça nous intéresse, oui.
00:01:37 - Oui, je sais que vous étiez vraiment hors d'haleine depuis hier soir. J'ai beaucoup pensé à vous Louis de Ragnel.
00:01:43 - Merci beaucoup pour votre bienveillance. - Rachel Kahn est là, séiste et juriste. Bonsoir Rachel.
00:01:47 - Bonsoir. - Nous sommes aussi avec notre amie Florian Tardif du service politique de CNews.
00:01:51 - Florian, bonsoir. - Bonsoir. - Un ancien député, François Puponi. Merci d'être avec nous.
00:01:56 Alexandre Devecchio, rédacteur en chef du Figaro, fine plume politique.
00:02:01 Et Eric Crevel, journaliste économique à Valeurs Actuelles, entre autres.
00:02:06 Il a tellement de casquettes, qu'on ne sait plus laquelle citer.
00:02:08 Bon, ça y est, la France a un nouveau Premier ministre. Il s'appelle Gabriel Atta, il a 34 ans,
00:02:13 c'est le plus jeune Premier ministre nommé par le plus jeune président de la République, ça ne vous a pas échappé.
00:02:17 Qui est-il ? Juste un sujet de Adrien Spiteré et on en débat ensuite.
00:02:21 Il est l'un des macronistes de la première heure.
00:02:25 Dès 2016, Gabriel Atta le rejoint le parti En Marche, fondé par Emmanuel Macron.
00:02:30 Passé par l'école alsacienne, Sciences Po et le parti socialiste,
00:02:34 l'enfant de Clamart, ex-conseiller parlementaire de Marisol Touraine, va connaître une ascension fulgurante.
00:02:41 Élu député des Hauts-de-Seine en 2017, il est nommé un an plus tard secrétaire d'Etat
00:02:45 auprès du ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse.
00:02:49 Il devient à 29 ans le plus jeune membre d'un gouvernement sous la Ve République.
00:02:55 Entre 2020 et 2022, Gabriel Atta est ensuite porte-parole du gouvernement de Jean Castex.
00:03:01 On va se parler franchement. Qui emmerde la vie de qui aujourd'hui ?
00:03:06 Qui gâche la vie de nos soignants qui, depuis deux ans, sont mobilisés sous l'eau dans nos services de réanimation ?
00:03:13 Ce sont ceux qui s'opposent au vaccin.
00:03:15 Son aisance à l'oral et son audace lui valent le surnom de sniper dans l'entourage du président.
00:03:20 L'élève surdoué de la Macronie continue de gravir les échelons.
00:03:24 Au sein du gouvernement d'Elisabeth Borne, il est d'abord ministre délégué chargé des comptes publics,
00:03:29 puis nommé ministre de l'Education nationale en juillet 2023.
00:03:33 Rapidement, Gabriel Atta le rompt avec la stratégie de son prédécesseur.
00:03:38 Sur le terrain, il annonce la couleur.
00:03:40 Aujourd'hui, j'assume de porter une ambition très forte pour l'école sans aucun tabou.
00:03:44 Ce que nous allons mettre en place, ce doit être un véritable électrochoc.
00:03:48 Lutter contre le harcèlement scolaire et améliorer le niveau des élèves sont les priorités du ministre.
00:03:53 Des débuts, encore une fois, appréciés par Emmanuel Macron.
00:03:58 Un fidèle macroniste, le de Ragnel.
00:04:00 Effectivement, c'est ainsi qu'on peut définir d'abord Gabriel Atta ou pas ?
00:04:05 C'est un proche, c'est un fidèle.
00:04:06 Un clone ou pas ?
00:04:07 Mais ce n'est pas un ami.
00:04:08 Ce n'est pas un ami d'Emmanuel Macron.
00:04:10 Et d'ailleurs, je peux vous livrer une anecdote. Au lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron,
00:04:15 on propose à Gabriel Attal d'être ministre en charge des relations avec le Parlement.
00:04:20 Et Gabriel Attal le prend assez mal et d'ailleurs refuse.
00:04:24 Pourquoi ? Parce qu'il trouve que ce n'est pas assez bien ?
00:04:26 Lui, il avait vraiment envie d'aller à Bercy.
00:04:29 Il voulait vraiment être ministre du budget et il s'est dit bon, c'est pas grave.
00:04:32 Je peux retourner, je peux redevenir député.
00:04:34 Je peux retourner à l'Assemblée nationale.
00:04:35 Ça ne me gêne pas. Et puis, finalement, Emmanuel Macron lui propose de prendre
00:04:39 les rênes du ministère du budget.
00:04:41 D'accord. Donc, voilà, c'est la petite anecdote sur Emmanuel Macron.
00:04:43 Non, mais c'est... Non, pardon, la petite anecdote...
00:04:45 Non, simplement pour vous dire...
00:04:47 Le niveau de proximité qui n'est pas si...
00:04:50 Je pense que c'est quelqu'un qui a très bien compris, dès le début, comment fonctionnait Emmanuel Macron.
00:04:53 Emmanuel Macron, il ne faut pas non plus être tout le temps à essayer de le coller.
00:04:56 Il ne faut pas être tout le temps en train d'essayer de le flatter.
00:04:59 Ce que font d'ailleurs, c'est une erreur que font beaucoup de ministres.
00:05:01 Lui, il se tient toujours à bonne distance.
00:05:04 Il envoie les signaux de manière assez habile.
00:05:07 Et c'est ça qui fait qu'Emmanuel Macron l'apprécie, le considère.
00:05:10 On va essayer de répondre à un certain nombre de questions.
00:05:13 Qu'incarne Gabriel Attal ?
00:05:15 Est-ce que Matignon, c'est un tremplin ou un toboggan ?
00:05:17 Ça aussi, grande question, parce que ça peut être une façon de...
00:05:20 Ou de le favoriser ou de le défavoriser pour 2027.
00:05:23 Quelle est la stratégie d'Emmanuel Macron ?
00:05:24 Quelle feuille de route pour Gabriel Attal ?
00:05:26 Et puis, voilà, encore une fois, l'éducation nationale,
00:05:28 est-ce que ça sera, au fond, la variable d'ajustement de ce remaniement ministériel ?
00:05:33 En tout cas, on démarre les débats, juste après le rappel des titres de l'actualité de 17h,
00:05:37 avec Simon Guillain. Bonsoir, Simon.
00:05:39 Bonsoir, Laurence. On commence avec ce chiffre.
00:05:45 Près de 7000 migrants sont morts ou ont disparu,
00:05:47 en tentant de rejoindre l'Espagne l'année dernière.
00:05:50 C'est ce que révèle aujourd'hui le dernier rapport de l'ONG espagnole, Caminando Fronteras.
00:05:55 L'année 2023 a été marquée par un afflux migratoire sans précédent dans l'archipel des Canaries.
00:06:00 En France, les plus démunis, particulièrement touchés par l'épisode de grand froid,
00:06:04 une femme sans domicile fixe a été retrouvée morte sous sa couverture à Carpentras.
00:06:09 Une autopsie doit être réalisée pour confirmer la cause de son décès.
00:06:12 La sexagénaire a été suivie par une association.
00:06:16 Et puis, l'armée israélienne annonce la mort de 9 de ses soldats dans la bande de Gaza aujourd'hui.
00:06:20 C'est l'un des bilans quotidiens les plus lourds depuis le début de l'opération militaire terrestre
00:06:24 dans le territoire palestinien.
00:06:26 Au total, 185 soldats israéliens ont été tués au combat depuis le 27 octobre dernier.
00:06:32 Merci beaucoup Simon Guillain pour le rappel des titres de l'actualité.
00:06:34 Avant de passer la parole à mes invités en plateau, on va juste rejoindre Laure de Lavalette,
00:06:39 députée Rassemblement National du Var.
00:06:42 Elle va revenir dans quelques instants, me glisserons dans la lauriette, c'est toujours un peu drôle.
00:06:44 Elle est là.
00:06:45 Elle est là. Alors bonsoir Madame Lavalette, ravie de vous avoir en ligne.
00:06:49 Qu'est-ce que vous pensez de cette nomination de Gabriel Attal ?
00:06:52 On dit qu'il emprunte les mots du Rassemblement National, qu'il parle vrai, qu'il parle juste.
00:06:57 Qu'est-ce que vous en pensez, vous ?
00:07:00 Ce qui est sûr, c'est que sur l'éducation nationale, on était plutôt content
00:07:04 parce qu'il avait repris la plupart des mesures de Marine Le Pen.
00:07:08 Et c'est sûrement ça d'ailleurs, Laurence Ferrari, qui lui donne sa popularité.
00:07:13 Il a parlé de fermeté, il avait interdit la baïa, ce qui était une mesure de Marine Le Pen.
00:07:17 Il reparlait même de l'uniforme à l'école.
00:07:20 Pour vous montrer le en même temps macronien,
00:07:22 la majorité avait voté contre quand nous l'avions déposée dans notre niche,
00:07:25 mais là, ça devait être une des mesures phares de Gabriel Attal.
00:07:29 Non, je pense qu'ils ont changé.
00:07:31 Si je vous comprends bien, la valette, c'est un bébé Marine Le Pen et pas un bébé Macron ?
00:07:34 C'est bien ça que vous nous expliquez ?
00:07:36 Au niveau de l'éducation nationale, c'était presque un ministre de Marine Le Pen,
00:07:40 ce qui lui a d'ailleurs donné sa popularité.
00:07:43 Ensuite, il est au gouvernement depuis 2018.
00:07:46 C'est quand même un des fidèles d'Emmanuel Macron, c'est quelqu'un qui vient de la gauche,
00:07:51 c'est un macroniste de la première heure.
00:07:53 Les Français n'ont rien à attendre de ce changement.
00:07:56 Gabriel Attal, Premier ministre, ça ne va pas faire baisser l'immigration,
00:08:01 ça ne va pas...
00:08:03 Il n'est absolument pas le symptôme du sursaut qui est attendu par les Français,
00:08:08 tant en matière migratoire, sécuritaire que de pouvoir d'achat malheureusement.
00:08:12 En tout cas, vous ne misez pas sur lui,
00:08:15 vous ne pensez pas qu'il a les épaules, la carrure pour inverser la tendance ?
00:08:19 On a des chiffres de l'insécurité qui sont terribles,
00:08:21 qui viennent d'être publiés par le ministère de l'Intérieur.
00:08:23 Vous ne pensez pas qu'il n'est pas capable de ça ?
00:08:26 En fait, ce n'est pas qu'il n'en est pas capable,
00:08:28 je pense que ce n'est pas leur projet.
00:08:30 Quand on voit effectivement le bilan absolument terrible de Gérald Darmanin,
00:08:35 quand on voit qu'il y a une agression gratuite toutes les 44 secondes,
00:08:38 quand on voit l'impuissance qu'aura eu le gouvernement d'Emmanuel Macron
00:08:45 à redresser la France,
00:08:46 en étant le pur produit et l'héritier, si vous voulez, de ce gouvernement,
00:08:51 je ne vois pas comment les choses peuvent aller mieux.
00:08:54 Je crains malheureusement qu'il faille attendre qu'il y ait un changement de famille politique
00:08:58 et la victoire de Marine Le Pen en 2027
00:09:00 pour avoir la volonté politique de faire différemment.
00:09:03 Encore une fois, je ne crois pas qu'Emmanuel Macron sache déjà exactement où il veut aller.
00:09:09 On a l'impression effectivement que c'est un peu un calard sans tête qui court dans tous les sens.
00:09:13 Si vraiment il a nommé Gabriel Attal simplement parce que son taux de popularité était haut dans les sondages,
00:09:19 ça en dit quand même beaucoup sur sa façon de gouverner.
00:09:23 Il est au gouvernement depuis 2018,
00:09:28 donc là il porte la responsabilité du déclin et de la situation de la France et des Français.
00:09:32 Encore une question alors, La Vallette.
00:09:33 Est-ce que ce n'est pas une façon aussi de ringardiser Marine Le Pen ?
00:09:37 Parce que là il installe en quelque sorte le match entre Jordan Bardella et Gabriel Attal pour 2027.
00:09:43 Emmanuel Macron, c'est de la stratégie politique, vous êtes bien d'accord ?
00:09:47 Je n'en sais rien, il y a un peu de tout.
00:09:48 Je pense que déjà il le fascine parce qu'il est jeune
00:09:50 et qu'Emmanuel Macron a quand même cette fascination sur les jeunes.
00:09:53 Je pense qu'effectivement il voit bien que les Français ont compris
00:09:56 que c'était Jordan Bardella qui incarnait cette alternance pour les Européennes.
00:10:01 De là à ringardiser Marine Le Pen, je ne pense pas.
00:10:04 Franchement pour travailler à ses côtés,
00:10:06 je peux vous assurer que son expérience politique est saluée,
00:10:10 même de tous ses adversaires politiques.
00:10:12 Les Français ont bien compris qu'elle était celle qui pourrait changer de cap pour la France,
00:10:17 réindustrialiser, faire en sorte qu'on ait ce sursaut sécuritaire, migratoire,
00:10:23 qu'on ait de la fermeté judiciaire.
00:10:25 Non, et puis encore une fois, je pense que le...
00:10:27 Donc Jordan Bardella est trop jeune à vos yeux ?
00:10:29 ... est un ticket gagnant.
00:10:31 Jordan Bardella est trop jeune à vos yeux pour prétendre être président ?
00:10:35 Non, non, ça n'est pas la question.
00:10:37 La jeunesse justement, moi je suis ravie d'appartenir à une famille politique
00:10:41 où le président est moins de 30 ans, vous voyez,
00:10:43 ils me ringardisent mais pourtant ça me va bien.
00:10:45 Non, je pense que pour l'instant Marine Le Pen est la mieux placée,
00:10:48 elle a cette expérience politique qui est quand même reconnue de tous,
00:10:53 pour le vivre de l'intérieur à l'Assemblée,
00:10:55 on est bien loin de ce que les médias par exemple peuvent en dire.
00:10:59 Après je pense qu'effectivement Jordan Bardella est la bonne personne pour les Européennes
00:11:03 et que vous savez, un parti politique, c'est aussi ça qui mène une personnalité politique à l'Élysée.
00:11:08 Donc on a évidemment besoin à la fois de Jordan et à la fois de Marine.
00:11:11 Merci Laure Lavalette, députée Rassemblement National du Var,
00:11:15 pour cette réaction en direction de CNews.
00:11:16 C'est intéressant Éric Revelle parce que là il y a un match de génération qui s'est installé,
00:11:21 parce que là vraiment ils ringardisent tous ceux même qui sont au gouvernement avec lui,
00:11:25 il a 34 ans, on n'a jamais vu un Premier ministre aussi jeune,
00:11:28 il est nommé par le plus jeune président de la cinquième,
00:11:30 tout ça fait que ça va vite, ça va très vite.
00:11:32 Oui, oui, alors Louis de Ragnel a sans doute été un des premiers à voir que l'opération Attal
00:11:38 était peut-être une sorte de missile anti-Bardella en fait.
00:11:42 Et c'est notre vigie à tous Louis de Ragnel, vous le savez.
00:11:46 Et j'ai repris l'argument ensuite parce que j'ai trouvé qu'il était essentiel.
00:11:49 Alors, moi je pense que c'est un missile à fragmentation en fait,
00:11:54 parce que dans le camp du Rassemblement National,
00:11:56 il y a bien sûr installé le match, comme vous l'avez dit Laurence,
00:11:59 entre cette nouvelle génération, peut-être Attal et Bardella,
00:12:03 mais il y a aussi tenté de fracturer plus que les sondages le permettent,
00:12:08 entre Bardella et Marine Le Pen.
00:12:10 On voit bien que Bardella est un petit peu plus populaire en ce moment que Marine Le Pen,
00:12:15 donc on voit qu'il y a peut-être aussi cette double fragmentation possible avec...
00:12:21 Mais Attal, c'est quand même un surdoué de la politique.
00:12:24 On regardait tout à l'heure sa progression, c'est quand même hallucinant.
00:12:27 Il est passé, j'exagère à peine, de conseiller de Marais-Sol-Touraine à porte-parole,
00:12:32 et puis il est Premier ministre à 34 ans.
00:12:34 Bon, alors on le jugera évidemment sur son action.
00:12:38 On le jugera sur ce que le président de la République lui confiera comme feuille de route.
00:12:44 On attend le grand discours.
00:12:45 Il l'a un peu déjà dit, sa feuille de route.
00:12:47 L'éducation nationale qui restera la priorité, priorité au travail.
00:12:51 Il a dit un certain nombre de choses déjà.
00:12:53 Je termine juste.
00:12:54 Oui, mais allez-y, parce qu'il faut que tout le monde ait la parole, Eric.
00:12:57 J'ai pas assez parlé, parce qu'on est dans Punchline.
00:12:59 En fait, j'avais préparé une petite Punchline, je trouve bien.
00:13:02 La voie royale, là, chez Macron, c'est la voie loyale, en fait.
00:13:05 Elle est pas mal.
00:13:06 C'est beau. On peut applaudir.
00:13:08 Et c'est cette loyauté-là qu'il récompense aujourd'hui, parce que tous les autres...
00:13:12 Là, on va voir ce que va être son gouvernement, mais tous les autres.
00:13:14 Ceux qui ont menacé de démissionner au moment de la loi immigration...
00:13:16 Et qui l'ont pas fait ! Et qui l'ont pas fait !
00:13:18 Et qui l'ont pas fait.
00:13:19 Merveilleux !
00:13:19 Ceux qui, paraît-il, ont un peu rué dans les brancards en attendant...
00:13:23 Tout cela, ils doivent être dans leur petit foyer aujourd'hui.
00:13:26 Est-ce que vous avez vu le nombre de ministres qui ont mis des photos de eux avec lui ?
00:13:30 Avec Gabriel Attal, genre...
00:13:32 On a certains qui ont dû chercher, remonter le temps, de manière assez lointaine.
00:13:35 Ils ont fouillé dans leurs archives.
00:13:37 Ce qui est aussi essentiel, c'est que j'ai l'impression que Macron essaie de retrouver l'origine de ce qu'il a porté au pouvoir.
00:13:43 C'est-à-dire la "start-up nation".
00:13:45 C'est-à-dire qu'Attal, c'est aussi la génération TikTok.
00:13:48 C'est aussi la génération Instagram.
00:13:50 C'est cette classe politique-là qui est digital native.
00:13:52 Donc il essaie de se relancer en disant "Voyez, j'ai rien perdu de ma fougue".
00:13:56 Et l'héritier qui porte le "en même temps" d'origine, vous l'avez sous les yeux, c'est Gabriel Attal.
00:14:01 C'est ce qu'il a dit sur son compte Twitter, Emmanuel Macron,
00:14:03 "Dans la fidélité à l'esprit de 2017, audace et dépassement".
00:14:07 Je sais compter sur vous, Gabriel Attal, sur votre énergie, votre engagement pour mettre en œuvre le projet de réarmement et de régénération que j'ai annoncé à Rachel Khan.
00:14:15 Oui, moi, je dirais même pour rebondir sur la punchline d'Éric Reuvel, c'est la voie Attal, c'est la voie royale.
00:14:24 Non, mais c'est-à-dire qu'en fait, effectivement, il y a l'audace de cette génération.
00:14:29 Et ce n'est pas simplement à l'attention de l'extrême droite ou de la droite dure.
00:14:33 C'est aussi à l'attention de cette extrême gauche qui considère qu'elle a le monopole de la jeunesse, du jeunisme, etc.
00:14:41 Après, Gabriel Attal, il l'a dit, c'est aussi une décision, un acte.
00:14:47 Et donc ça, c'est peut-être intéressant pour les jours à venir.
00:14:51 Mais l'extrême gauche, vous voulez dire Jean-Luc Mélenchon ?
00:14:54 Oui, et puis...
00:14:55 C'est pas le plus jeune des leaders politiques.
00:14:57 Justement, c'est pas le plus jeune des leaders politiques.
00:14:59 Mais par ailleurs, il se revendique du monopole des jeunes, etc.
00:15:03 Lorsqu'on a Sandrine Rousseau qui parle au nom des jeunes,
00:15:06 eh bien, elle est bien plus âgée qu'un Gabriel Attal.
00:15:08 On regarde juste une archive de l'INA.
00:15:09 Je vous passe la parole Alexandre Devecchio, Florian et François Pipponi.
00:15:12 Je crois qu'il était tout jeune, c'était quand il était à l'école alsacienne.
00:15:16 Parce qu'il a fait cette école très connue à Paris.
00:15:19 Et véritablement, il est sorti du lot.
00:15:22 Regardez cette archive, elle est délicieuse.
00:15:23 Il doit être en primaire, à mon avis.
00:15:25 École alsacienne dans le 6e arrondissement à Paris.
00:15:29 A l'origine, elle accueillait les enfants des Alsaciens montés, comme on dit, à la capitale.
00:15:33 Aujourd'hui, le gratin parisien fait la queue pour inscrire sa progéniture dans cette école
00:15:38 qui est l'une des plus réputées de France.
00:15:40 Mes cousins, ils sont dans une école et ils disent qu'ils aimeraient bien être à ma place
00:15:44 quand je leur raconte ce qu'on fait un peu.
00:15:46 Gabriel a 9 ans et demi.
00:15:49 Ici, il peut pratiquer sa passion en toute liberté, le théâtre,
00:15:52 considéré comme n'importe quelle autre matière.
00:15:55 Les pièces de Molière n'ont plus de secret pour lui.
00:15:57 Et chaque année, il participe à un spectacle.
00:16:00 Oh, voilà ma fille qui prend l'air.
00:16:03 Elle ne me voit pas, elle soupire, elle lève les yeux au ciel.
00:16:07 Papa travaille dans le cinéma et il m'a dit que si on voulait être un acteur célèbre,
00:16:12 il fallait commencer par le théâtre.
00:16:14 L'année avant-dernière, j'ai fait le chat beauté et j'étais le chat.
00:16:18 Et l'année dernière, j'ai fait le médecin volant et j'étais le médecin.
00:16:22 Allons donc, découvre ton petit cœur.
00:16:25 Voilà pour le jeune Gabriel Attal qui avait une œuvre avec elle en 1998,
00:16:29 Alexandre de Vécu.
00:16:30 Alors, ce n'est pas seulement un comédien, parce que c'est un peu sa vocation première.
00:16:34 Il y a du fond.
00:16:35 Peut-être sommes-nous gouvernés par des comédiens ratés.
00:16:38 Je sais qu'Emmanuel Macron avait aussi une vocation de théâtre.
00:16:42 Est-ce qu'il y a du fond ?
00:16:43 Je ne sais pas, chez Gabriel Attal.
00:16:45 Je ne sais pas ce qu'il pense.
00:16:46 Je pense que c'est une pure ambition politique,
00:16:49 sans véritable colonne vertébrale,
00:16:51 et c'est un avantage parce que je pense qu'il a des bons instincts politiques
00:16:55 et qu'il comprend très bien l'opinion.
00:16:57 C'est là où il a été fort à l'éducation nationale,
00:17:00 avec notamment l'interdiction de la baïa, même l'uniforme.
00:17:04 Il vient plutôt de la gauche et pourtant,
00:17:07 il a incarné une forme de conservatisme à l'éducation nationale.
00:17:11 Et il va peut-être réussir là où Emmanuel Macron a échoué,
00:17:15 c'est-à-dire être un populiste du centre
00:17:19 d'une certaine manière,
00:17:22 en faisant une politique assez populaire,
00:17:26 bien qu'il vienne d'une majorité, effectivement,
00:17:29 centriste, très technocratique.
00:17:31 Mais il risque quand même de se heurter à certaines contradictions
00:17:35 sur l'éducation nationale.
00:17:36 Ça pouvait aller.
00:17:39 Il va y avoir la campagne européenne, par exemple,
00:17:42 et il devra être très européen.
00:17:45 Je pense d'ailleurs que c'est pour ça qu'Emmanuel Macron l'a pris.
00:17:47 Est-ce qu'on peut être très européen et en même temps protéger les Français
00:17:50 sur la question de l'immigration, sur les questions de sécurité ?
00:17:54 À long terme, c'est la difficulté qu'il va avoir,
00:17:59 mais très efficace.
00:18:01 Et donc, il marque aussi le changement total de génération
00:18:05 et peut-être l'inscription du clivage entre le populiste de droite
00:18:10 de Marine Le Pen et un populiste du centre,
00:18:14 et avec les vieux partis de gauche et de droite
00:18:17 qui apparaissent totalement ringardisés,
00:18:19 y compris à l'intérieur du gouvernement, avec Gérald Darmanin, Bruno Le Maire...
00:18:23 Et même Sébastien Lecornu, qui a été largement cité.
00:18:27 Qui espérait et qui finalement passe en arme.
00:18:29 Pour vous, François Pupponi, je voudrais qu'on écoute le son de Gabriel Attal
00:18:32 cet après-midi lors de la passation de pouvoir avec Elisabeth Borne,
00:18:34 notamment lorsqu'il parle de l'éducation nationale.
00:18:36 On ne sait pas qui sera le prochain ministre de l'éducation nationale,
00:18:39 mais il dit qu'il veut emmener cette priorité avec lui à Matignon.
00:18:42 Écoutez-le.
00:18:43 Ces derniers mois, j'ai consacré toute mon énergie
00:18:46 à redonner espoir, à chercher à redonner espoir
00:18:49 à cette génération, à ses parents,
00:18:51 en œuvrant pour l'école de la République.
00:18:54 Je le dis d'emblée, mesdames et messieurs,
00:18:57 j'emmène avec moi, ici, à Matignon,
00:19:00 la cause de l'école.
00:19:02 Je réaffirme l'école comme étant la mère de nos batailles,
00:19:06 celle qui doit être au cœur de nos priorités
00:19:08 et à qui je donnerai, comme Premier ministre,
00:19:11 tous les moyens d'action nécessaires pour sa réussite.
00:19:14 Elle sera l'une de mes priorités absolues
00:19:17 dans mon action à la tête du gouvernement.
00:19:19 En prenant des décisions fortes sur la baïa,
00:19:21 en prenant des décisions fortes sur la laïcité,
00:19:24 c'est pour la liberté que je me suis engagé.
00:19:26 En prenant des décisions fortes sur l'exigence
00:19:30 et sur le choc des savoirs,
00:19:32 c'est pour l'égalité que je me suis engagé.
00:19:34 En prenant des décisions fortes dans la lutte contre le harcèlement,
00:19:37 c'est pour la fraternité que je me suis engagé.
00:19:40 Liberté, égalité, fraternité.
00:19:43 Cette devise de l'école est aussi celle de la République
00:19:47 et ce sera toujours ma boussole.
00:19:49 - François Bébonie, quel regard vous portez
00:19:51 sur ce parcours de météorite qu'a fait Gabriel Attal ?
00:19:54 - C'est un précieux, moi je le connais depuis longtemps
00:19:56 parce qu'il était un peu dans les réseaux strouskaniens.
00:19:58 Ensuite, il est parti avec Ségolène Royal,
00:20:00 il a rejoint, il était autour de Pierre Moscovici aussi,
00:20:02 il est assistant parlementaire de Marisol Touraine
00:20:04 qui était dans le même giron social-démocrate de la Strouskalie.
00:20:07 Et puis très vite, il va chez Macron.
00:20:10 C'est quelqu'un aussi qui est capable de sentir politiquement ce qui se passe.
00:20:14 Quand il y a une défaite de celui qui est l'aide de choisir le bon candidat,
00:20:19 il finit jeune ministre.
00:20:21 Il est brillant, il a de l'empathie, il est plutôt compétent, il est sympathique.
00:20:25 - Il a de l'empathie parce que le Rassemblement National,
00:20:28 il n'a pas de l'empathie comme Macron ?
00:20:30 - Je pense que c'est quelqu'un qui aime les gens.
00:20:32 - Il est puissamment sympathique même.
00:20:34 - L'empathie n'est pas la sympathie, Louis.
00:20:36 - On aimait bien corriger les mots.
00:20:38 - Il a de l'empathie, je pense que sincèrement, il aime les gens.
00:20:41 Et quand on fait de la politique, on l'a reproché à certains,
00:20:44 lui il aime les gens.
00:20:46 - Il est politique, surtout ce que je n'ai pas dit tout à l'heure,
00:20:49 c'est-à-dire qu'au royaume des technos, c'est le seul à faire un peu de politique,
00:20:52 à avoir un positionnement politique, il a un des instincts populaires
00:20:55 et des instincts politiques, ce qui manque singulièrement à la Macronie.
00:20:58 C'est peut-être pour ça qu'il est plus fort qu'Emmanuel Macron,
00:21:01 parce que Macron restait un techno malgré tout.
00:21:04 - C'est vrai qu'on en parle peu depuis la nomination de Gabriel Attal,
00:21:07 mais Emmanuel Macron, qui était le chantre de la société civile,
00:21:11 a enterré aujourd'hui, avec l'officialisation de la nomination de Gabriel Attal,
00:21:16 la société civile, c'est-à-dire que c'est le retour du politique.
00:21:20 Et d'ailleurs, ce sera assez intéressant de voir la composition du gouvernement,
00:21:24 je vous parie dès aujourd'hui qu'il y aura très peu,
00:21:28 voire pas du tout, de membres de la société civile.
00:21:31 - Alors on va terminer parce que le jeune Florian vous a interrompu.
00:21:35 - Il est dans les Hauts-de-Seine et tous les élus de droite des Hauts-de-Seine,
00:21:39 qui sont détenus par le droit depuis longtemps, disent qu'il est sympa,
00:21:43 qu'on peut travailler avec lui.
00:21:45 Après, le pari fait par Emmanuel Macron, il est simple,
00:21:50 soit il le met en orbite, comme vous le dites tout à l'heure,
00:21:53 il le met en tremplin pour 2027, s'il réussit à Matignon,
00:21:56 s'il échoue, il attendra son heure plus tardivement.
00:21:59 Mais en tout cas, c'est un pari qui est fort.
00:22:01 Sera-t-il capable, à son âge, de diriger une équipe gouvernementale
00:22:05 et d'avoir des résultats sur l'insécurité, l'immigration,
00:22:08 sur ce qu'attendent les Français ?
00:22:10 - Et le pouvoir d'achat. Je vois Louis qui s'agite.
00:22:13 C'est passation des pouvoirs, vous avez raison, et pas passation de pouvoirs.
00:22:17 Non, mais les choses, leur importance.
00:22:20 - Je voulais rebondir sur ce que disait François Piconi à l'instant.
00:22:24 - Après, on écoute Mathilde Panot pour votre plus grand bonheur.
00:22:27 - Je le répète, surtout avec impatience.
00:22:29 Là, pour l'instant, on sait, il y a l'effet Gabriel Attal.
00:22:33 - Waouh ! C'est l'effet Waouh !
00:22:35 - Tout le monde sait qu'il est compétent, intelligent, globalement, il saura faire.
00:22:39 Mais quand même, il y a des énigmes incroyables,
00:22:42 et il n'y a pas de réponse pour l'instant.
00:22:44 Est-ce que le cap va changer ? Est-ce qu'il y a une inflexion à gauche ou à droite ?
00:22:47 Pour l'instant, à l'Elysée, on nous dit qu'il n'y a pas de changement politique.
00:22:50 Est-ce qu'il y a une volonté d'élargir la majorité ?
00:22:53 Si oui, où ? On entend à l'Elysée qu'il va y avoir une tentative
00:22:56 d'essayer de parler, de débaucher certaines personnes venant des Républicains,
00:23:00 puisque Gabriel Attal, certes, vient de la gauche, mais est très apprécié.
00:23:04 C'est la coqueluche des électeurs du RNOLR.
00:23:07 - Oui, ce n'est pas faux, ce n'est pas faux.
00:23:10 - Dans toutes les enquêtes d'opinion, c'est la star des électeurs RNOLR,
00:23:15 à tel point qu'on écoutait Laure Lavalette qui disait...
00:23:18 - Il pique les mots de Marine Le Pen.
00:23:21 - Ce qui est d'ailleurs une erreur tactique considérable.
00:23:24 Si j'étais au RN, jamais je ne dirais qu'on est en train de se faire voler.
00:23:27 Gabriel Attal, on ne l'aime pas, mais il est en train de faire notre programme.
00:23:30 Ensuite, il y a un autre paramètre très important.
00:23:34 À l'automne prochain, on sera à la moitié du quinquennat,
00:23:37 avec un président qui ne se représente pas.
00:23:40 Et là, ça va être l'heure de vérité pour Gabriel Attal.
00:23:42 Est-ce qu'il décide de partir ? Il faut qu'il parte s'il veut se présenter
00:23:45 à la prochaine présidentielle.
00:23:47 - Oui, mais ça, c'est les vieilles règles de la vie politique.
00:23:49 Tout a changé.
00:23:51 - Non, mais c'est une situation inédite.
00:23:53 Tout change, objectivement, avec la nomination de Gabriel Attal,
00:23:56 même au sein du propre camp d'Emmanuel Macron.
00:23:58 Edouard Philippe, voix rouge, avec l'arrivée de Gabriel Attal.
00:24:02 Les quatre grognards, les quatre poids lourds du gouvernement,
00:24:06 que sont Bruno Le Maire, Éric Dupond-Moretti, Sébastien Lecornu et Gérald Darmanin,
00:24:11 pour eux, ils ne vivent pas ce moment-là de manière très sympathique.
00:24:15 - Ils sont très énervés.
00:24:19 - Ce sont déjà quatre ministres qui ne prenaient leurs ordres
00:24:24 que de la part d'Emmanuel Macron.
00:24:26 Ils considéraient qu'ils ne devaient rien à Elisabeth Borne.
00:24:29 À mon avis, Gabriel Attal, il va y avoir une heure de vérité aussi avec eux,
00:24:33 s'ils sont maintenus... - Ça en fait beaucoup, des heures de vérité.
00:24:36 - Mais oui, mais vous allez voir.
00:24:38 À mon avis, c'est le début de quelque chose qui est en train de changer.
00:24:41 - Il va s'affirmer en tant que chef.
00:24:43 - Et Gabriel Attal, les Français ont l'image de quelqu'un
00:24:46 qui fait des actes d'autorité vis-à-vis du grand public,
00:24:49 en restaurant, l'autorité à l'école, l'abaya, l'interdiction de l'abaya dans l'école.
00:24:53 Mais les Français ont assez peu à l'esprit des images d'autorité politique
00:24:59 vis-à-vis d'une équipe gouvernementale.
00:25:02 Et Gabriel Attal, dès le début, va être obligé de montrer que c'est lui le chef.
00:25:05 Et comment est-ce qu'il va s'y prendre ?
00:25:07 - On évoquait la gare d'Ego et à l'instant a été projeté le tweet de Bruno Le Maire.
00:25:12 Imaginez-vous bien, en l'espace de quelques mois,
00:25:15 à peine l'employé est devenu employeur.
00:25:18 - Je crois qu'il ne voit pas les choses comme ça, Bruno Le Maire.
00:25:20 Il se dit qu'effectivement, en mettant Gabriel Attal là,
00:25:24 il ruine toutes ses chances pour 2027.
00:25:26 Et donc, pourquoi pas pour lui ? La voie s'ouvre pour Bruno Le Maire.
00:25:29 - Ah ben, effectivement.
00:25:31 - Leur relation sont très bonnes.
00:25:34 - Ils vont tous être à l'affût.
00:25:36 - Lorsque le nom de Gabriel Attal,
00:25:38 officiellement à la tête de l'hôtel de Matignon,
00:25:42 a commencé à circuler, assez rapidement,
00:25:44 je ne sais pas si ça a été le cas également chez vous, à Europe 1,
00:25:49 on a commencé à avoir quelques réactions du camp présidentiel,
00:25:54 des ministres, qui expliquaient assez facilement
00:25:57 "Non mais de toute façon, vous allez voir, 4-5 mois, il est cramé,
00:26:01 on n'en entendra plus rien de sa part.
00:26:04 Comment a fini Edouard Philippe, à quoi il ressemble en ce moment,
00:26:08 alors même, et on note qu'il avait la majorité absolue
00:26:10 lors du quinquennat précédent, là, ce n'est pas son cas,
00:26:13 bon courage à lui.
00:26:14 - C'est les tontons flingueurs, votre affaire, en fait.
00:26:16 - Sauf que la seule chance pour...
00:26:17 - Et ce sera ses futurs collègues.
00:26:18 - Sauf que la seule chance pour Gabriel Attal,
00:26:20 c'est qu'il n'a plus de grands textes à faire passer.
00:26:23 La retraite est passée.
00:26:24 - Des textes compliqués.
00:26:25 - Oui, des grands textes compliqués.
00:26:26 - C'est véritablement une chance.
00:26:28 - Oui, mais quand je dis c'est une chance,
00:26:29 pour trouver des majorités, c'est un peu plus facile.
00:26:33 - C'est un peu plus facile.
00:26:34 - En même temps, à la collectivité nationale,
00:26:36 il a gouverné par décret.
00:26:37 - Alexandre Ferreri.
00:26:38 - Il n'a pas eu besoin de passer par l'Assemblée,
00:26:40 par une grande loi, et en faisant quelques symboles,
00:26:43 quelques décrets pragmatiques, ça a fonctionné.
00:26:46 Donc, je ne suis pas sûr qu'il ait besoin de grandes lois.
00:26:48 - Mais il n'a eu que les textes.
00:26:49 - Effectivement, moi, je pense que c'est une chance.
00:26:50 - C'est les réformes de la Constitution
00:26:51 qui feront affaire pour le nom de Macron,
00:26:52 qui le feront faire.
00:26:53 - Moi, je trouve que dans la période
00:26:54 d'avoir ce Premier ministre qui nous parle de l'audace,
00:26:57 parce qu'il est assez lucide aussi sur ce qu'il est,
00:27:00 j'ai ce sentiment-là, mais dans le même mouvement
00:27:03 qui nous rappelle nos fondamentaux,
00:27:05 cette devise républicaine avec des exemples,
00:27:07 eh bien, aujourd'hui, 9 janvier, ça fait du bien.
00:27:10 - Oui, vous avez raison, je suis d'accord.
00:27:12 Allez, on va écouter Mathilde Panot
00:27:13 parce qu'on l'avait tous demandé à corps et à cré.
00:27:15 Présidente du groupe Elifi à l'Assemblée nationale
00:27:17 qui, évidemment, n'est pas très heureuse de cette nomination.
00:27:20 - Gabriel Attal est celui qui a commencé une rentrée scolaire,
00:27:25 rentrée scolaire qui est catastrophique
00:27:27 puisque des centaines de milliers, voire des millions d'enfants
00:27:30 manquent des millions d'heures de cours
00:27:32 parce qu'il y a des professeurs non remplacés,
00:27:34 en préférant se focaliser sur l'habit de jeunes femmes
00:27:37 et notamment sur l'interdiction de l'abaya.
00:27:39 Gabriel Attal est celui qui cherche à mettre la jeunesse au pas,
00:27:42 notamment en défendant le service national universel.
00:27:45 Nous ne croyons pas une seule seconde
00:27:47 qu'en mettant, bon, un espèce de monsieur Macron junior,
00:27:51 celui qui s'est spécialisé dans l'arrogance et dans le mépris,
00:27:54 quelque chose changera dans le pays.
00:27:56 - Est-ce qu'on peut répondre à Martine Panour, à Shail Khan,
00:27:59 qui peut-être, elle aussi, est spécialisée dans l'arrogance et le mépris ?
00:28:02 - C'est-à-dire qu'elle reprend à chaque fois les mêmes mots, en fait.
00:28:05 C'est-à-dire qu'il faut impérativement discrimination,
00:28:08 il faut impérativement arrogance et mépris.
00:28:11 L'histoire du clone, il faut dire aussi Emmanuel Macron, le clone, etc.
00:28:16 C'est insupportable, c'est tellement prévisible et tellement bas.
00:28:20 En tout cas, elle n'est absolument pas à la hauteur
00:28:22 de ce que notre démocratie a besoin aujourd'hui.
00:28:25 - Voilà, ça c'est fait pour Mathilde Panour.
00:28:27 - Alors, je voudrais quand même vous faire part d'un petit point,
00:28:30 parce que là, on est en train de dérouler un tapis rouge avec des pétales de roses.
00:28:34 - Il y en a un derrière moi, le tapis rouge.
00:28:36 J'ai mis une veste rouge, comme ça, on est rouge sur rouge.
00:28:38 - On rajoute globalement des pétales de roses.
00:28:41 Mais j'aimerais quand même dire une chose.
00:28:42 - Oui, il y a des épines roses.
00:28:43 - C'est que ce parcours, qui est absolument hallucinant,
00:28:46 on le disait tout à l'heure, il y a quand même un sujet.
00:28:50 - Vous avez trop vu la petite bête, là.
00:28:51 - Non, non, non, pas du tout.
00:28:52 C'est que tous les postes ministériels qu'a occupés Gabriel Attal,
00:28:56 en fait, ils partent souvent, mon cher Louis Dragnel,
00:28:58 avant d'avoir vu les résultats de ce qu'il annonçait.
00:29:03 Les comptes publics, par exemple, on sait que Bruno Le Maire rame
00:29:06 en expliquant que tout va bien, même si on a une dette de 3 000 milliards,
00:29:10 même si on a un déficit commercial, même si on ne sait rien.
00:29:12 Bon, Gabriel Attal, il n'a pas eu le temps, il n'a pas souhaité redresser le SNU.
00:29:18 L'éducation nationale, très bien les idées qu'il a mises sur la table du débat national,
00:29:22 mais il est parti avant, il est maintenant Premier ministre.
00:29:24 Donc, moi, je dis attention quand même parce que...
00:29:26 - Oui, mais ce n'est pas son fait.
00:29:27 - Non, mais attendez, attendez, ce n'est pas son fait.
00:29:29 - Mais il dit que ma méthode, c'est le diagnostic.
00:29:30 Non, mais je...
00:29:32 - Donc, il ne faut pas juger que sur la communication, mais sur l'action.
00:29:36 - Vous avez raison.
00:29:37 - C'est-à-dire que là, il est au pied du mur quand même.
00:29:39 Là, il n'y a plus rien derrière.
00:29:40 - Il est artigineux.
00:29:41 - Donc, en fait, ministre des Comptes publics, bon, il part avant,
00:29:45 une fois qu'il a fait le diagnostic, ça ne va pas.
00:29:48 Il prend un autre poste.
00:29:49 Le SNU, bon, éducation nationale, il annonce et il a raison.
00:29:55 Pas d'habaïa à l'école, mais on ne saura pas quels sont concrets.
00:29:59 Mais non, mais non.
00:30:00 Donc, moi, je dis très bien, le parcours est absolument incroyable, fabuleux.
00:30:04 - Mais maintenant...
00:30:05 - Le plus vite peut pas s'échapper à ça.
00:30:06 - Mais maintenant, là, il est au pied du mur parce que...
00:30:08 - Ça veut dire que dans six mois, il s'en va.
00:30:09 - Non, mais parce que...
00:30:11 - Il ne peut pas s'échapper à ça.
00:30:12 - Non, mais parce qu'en fait, maintenant, on va le juger sur un...
00:30:15 Et pas seulement sur les effets de communication.
00:30:17 - Et puis, il va devoir s'engager sur des sujets.
00:30:19 Le premier sujet, très politique, l'aide médicale d'État.
00:30:23 Elisabeth Borne, avant de partir, juste avant Noël,
00:30:25 écrit un courrier au président de groupe parlementaire Les Républicains
00:30:29 pour leur dire "je m'engage avant la fin janvier
00:30:32 à ce qu'on étudie une réforme de l'aide médicale d'État".
00:30:35 Est-ce que cette lettre engage Gabriel Attal ?
00:30:38 Et en fait, je prends cet exemple-là.
00:30:40 Je prends cet exemple-là parce qu'on connaît beaucoup de choses de Gabriel Attal,
00:30:44 des engagements sur l'école, la laïcité,
00:30:46 mais il y a beaucoup d'autres sujets sur lesquels on ne connaît pas.
00:30:49 - Sur l'immigration, on a noté sa grande discrétion.
00:30:52 - Alors en privé, on sait, il est extrêmement ferme sur le régalien.
00:30:56 Il déborde même la plupart des membres de la droite du gouvernement.
00:31:01 - Ah oui ? - Ah oui, bien sûr.
00:31:02 - On va attendre le discours politique général avec beaucoup d'appel d'hommes.
00:31:06 - Sur la droite, il mordra l'Alexandre de Vécu.
00:31:09 - Il y a quelqu'un qui dit autre chose au journal de gauche.
00:31:11 - Et ils sont très nombreux.
00:31:12 - Je pense qu'il a des bons instants, donc il est capable d'être prénom et de déborder.
00:31:16 - En fait, on a hâte d'entendre des prises de position.
00:31:19 - On l'entend. On en fait plus à longtemps.
00:31:21 - Sur l'aide médicale d'État, que fera-t-il ? Moi, ça m'intéresse.
00:31:24 - Parfois, il annonce des dispositifs sans que ces derniers ne soient suivis d'effets.
00:31:29 Je vais vous donner un exemple assez concret.
00:31:31 Il y a un peu plus de deux mois maintenant,
00:31:34 on avait abordé la question des élèves dangereux dans les établissements scolaires
00:31:39 par rapport à ce qui était arrivé à Dominique Bernard.
00:31:41 Et il avait annoncé un dispositif qui serait bientôt à l'étude
00:31:45 d'établissements spécialisés pour prendre en charge le millier d'élèves
00:31:49 qui avaient été repérés par les services concernés comme étant potentiellement dangereux.
00:31:54 À plusieurs reprises, j'ai demandé à ces services
00:31:57 quand est-ce que cette annonce sera suivie d'effets ?
00:32:00 Avez-vous un budget pour pouvoir commencer à mettre en œuvre cette annonce ?
00:32:06 Est-ce que vous avez ciblé des établissements et répertoriés un peu partout sur le territoire
00:32:11 pour prendre en charge ces élèves qui ne peuvent pas être déscolarisés ?
00:32:14 Je n'ai jamais eu de réponse à mes questions.
00:32:18 C'est-à-dire qu'on a fini par ne plus du tout en parler.
00:32:21 Peut-être que ces équipes se sont dit "bon, finalement, c'est pas mal,
00:32:24 ça a marqué les esprits au moment où il fallait marquer les esprits et après, plus rien".
00:32:28 Et c'est un petit peu le problème de Gabriel Attal.
00:32:32 Il communique beaucoup, maintenant on attend des actes.
00:32:35 Il a fait beaucoup de communications.
00:32:37 Là, il arrive en plus dans une situation budgétaire, de l'état du pays,
00:32:41 la sécurité, le problème de l'immigration, une crise internationale.
00:32:46 Il va falloir qu'il gère l'international.
00:32:48 Ah ben non, je ne crois pas.
00:32:49 Il faudra bien que le président...
00:32:50 Ça va être le président qui va continuer à gérer.
00:32:52 Il gère aussi l'international.
00:32:53 Il faudra bien aussi qu'il prenne des positions sur un certain nombre de sujets.
00:32:56 Il était très présent.
00:32:57 Il a eu des hauts de scène.
00:32:59 Il était très pro-arménien, par exemple.
00:33:01 Donc, il a pris des positions en tant qu'élu.
00:33:04 On verra bien comment il assume tout ça.
00:33:06 Donc, là, on va le juger, maintenant.
00:33:09 Il va être sous le feu de l'actualité.
00:33:11 Après, voilà, moi, je pense qu'il a des qualités et des capacités.
00:33:14 S'il réussit, et si Macron réussit son coup, parce que c'est un coup de poker,
00:33:19 il termine le quinquennat plutôt bien et après, il est en orbite pour 2027.
00:33:24 Mais très, très vite, ça peut être le crash,
00:33:26 parce qu'effectivement, il n'a pas de majorité à l'Assemblée.
00:33:28 Et donc, il va falloir...
00:33:29 Les seuls textes, je disais tout à l'heure qu'il n'avait pas de grand texte,
00:33:31 les seuls textes, c'est les réformes constitutionnelles.
00:33:33 Puisque le président de la République a annoncé les réformes constitutionnelles,
00:33:35 donc il faudra qu'il gère la majorité des 3/5e, etc.
00:33:38 Ça, c'est plutôt facile, je dirais, par rapport à un texte sur l'immigration ou les retraites.
00:33:42 Je pense qu'il est capable de trouver un consensus.
00:33:44 Et si, effectivement, il pacifie le débat parlementaire,
00:33:47 par rapport à ce qui s'est passé depuis le début du quinquennat,
00:33:50 il aura réussi son point.
00:33:51 En même temps, on ne peut pas dire qu'Elisabeth Borne avait mis le feu au débat parlementaire.
00:33:54 Ce n'est pas elle, sa personnalité.
00:33:56 Oui, mais ce n'est pas elle, dans sa personnalité, qui est incombustible.
00:33:59 Si, parce que quand on en parle avec les députés, avec les présidents de groupe, si.
00:34:02 Parce que le prêt d'Elisabeth Borne, c'est qu'elle essayait d'expliquer
00:34:04 qu'elle avait raison, qu'il fallait qu'on la suive.
00:34:06 Et ce n'est pas ça, un consensus.
00:34:07 Un consensus, c'est qu'il faut qu'on trouve un accord.
00:34:09 Et elle, ce n'était pas un accord, il fallait qu'on la suive.
00:34:11 Parce qu'elle était très techno.
00:34:12 - Alex de Vécu... - Non, justement, on a dit que c'était en quelque sorte un missile anti-Bardella
00:34:18 ou une sorte d'adversaire de...
00:34:20 Moi, je pense que c'est surtout un missile anti-Edouard Philippe,
00:34:23 de la part d'Emmanuel Macron.
00:34:26 Et on va voir comment ça va se régler.
00:34:28 Il y a deux scénarios.
00:34:29 Soit il le ré-indice très vite, et effectivement, il obtient ce qu'il lui manquait, en fait, à Tal.
00:34:34 C'est vraiment de la crédibilité.
00:34:35 Parce que le ministre de l'Éducation nationale, certes, il réussissait,
00:34:38 mais ce n'est pas Matignon, qui est sans doute le poste le plus difficile dans la République,
00:34:41 peut-être plus que celui du président de la République.
00:34:44 Donc, soit il réussit, soit il échoue,
00:34:48 soit il y a une possibilité qui serait mauvaise pour le Bloc central.
00:34:51 Ce serait le coup de Macron qui se retournerait contre lui.
00:34:54 C'est que le Bloc central se déchire avec plusieurs candidats,
00:34:57 sans avoir aucun candidat naturel.
00:35:00 Donc ça, c'est une hypothèse.
00:35:03 - Allez, 17h30, l'heure du rappel des titres de l'actualité.
00:35:05 Dan Pönschlein, sur CNews, avec Simon Guélin.
00:35:07 Simon.
00:35:09 - La tension monte entre Israël et le Hezbollah.
00:35:13 Le groupe terroriste libanais affirme avoir ciblé un centre de commandement de Tzal,
00:35:17 dans le nord d'Israël.
00:35:18 Cette attaque serait une réponse à la mort d'un haut responsable militaire du Hezbollah
00:35:22 et à celle du numéro 2 du Hamas,
00:35:24 tous les deux tués par des frappes israéliennes.
00:35:27 Une tentative de braquage tourne au drame.
00:35:29 Ça s'est passé ce matin dans une armurier à Eslet, près de Rouen.
00:35:32 L'un des malfaiteurs est mort, indique cet après-midi
00:35:35 le procureur de la République de Rouen.
00:35:37 Deux enquêtes ont été ouvertes, l'une pour tentative de vol
00:35:40 et l'autre pour déterminer les circonstances du décès.
00:35:43 Et puis la Corée du Sud vote l'interdiction de la viande de chien.
00:35:47 Le Parlement s'est prononcé aujourd'hui, interdisant d'ici trois ans ce commerce dans le pays.
00:35:51 C'est un virage historique pour la Corée du Sud,
00:35:53 grand pays consommateur de viande de chien lourde.
00:35:56 - Mon Dieu, merci Simon Guélin pour ces nouvelles peu ragoûtantes.
00:36:01 Mais vous êtes parfait dans l'exercice.
00:36:04 On va continuer à parler de ce remaniement, de cette nomination.
00:36:07 C'est pas ce que j'ai voulu dire.
00:36:09 [Rires]
00:36:13 Je voulais dire que vous avez dit ça avec beaucoup d'élégance.
00:36:16 Même si le sujet était très peu réalisant.
00:36:18 Voilà, merci beaucoup Simon.
00:36:21 On a accueilli Rodi Manin, porte-parole du syndicat police Allianz Sud.
00:36:25 Bonsoir Rodi. - Bonsoir.
00:36:27 - Bonne année à vous.
00:36:28 On va continuer à parler de cette nomination,
00:36:30 parce qu'évidemment elle est extrêmement importante pour vous les policiers.
00:36:33 On a un nouveau Premier ministre qui a 34 ans.
00:36:36 On va avoir un ministre de l'Intérieur qui va être plus âgé,
00:36:39 si Gérald Darmanin est maintenu dans ses fonctions, que l'actuel Premier ministre.
00:36:42 Ça va poser un problème ou pas à votre avis ?
00:36:44 - Écoutez, nous... - D'autorité.
00:36:46 - On rentre pas là-dedans.
00:36:47 Nous, ce qui nous intéresse, c'est de voir le ministre de l'Intérieur qui va être nommé.
00:36:50 On va voir la politique que va engager Gabriel Attal.
00:36:53 Nous, ce qui est important, c'est que ses fonctions régaliennes de l'État soient mises en avant.
00:36:57 Moi, j'en avais appelé, Allianz, on en avait appelé à ce que le président de la République
00:37:01 le fasse lors de ses voeux. Malheureusement, ça n'a pas été fait.
00:37:04 Gabriel Attal, j'ai l'impression quand même qu'il est très attaché à ça.
00:37:07 On va voir le ministre de l'Intérieur, si c'est Gérald Darmanin qui reste
00:37:10 ou si c'est un autre qui est nommé.
00:37:12 Nous, en tout cas, il y a beaucoup de dossiers en attente.
00:37:14 On espère qu'ils y répondront.
00:37:16 - François Buvenue, on note le service absolument minimum de Gérald Darmanin
00:37:20 dans son message de félicitation.
00:37:22 - C'est pas la tente de Bruno Le Maire.
00:37:23 - Voilà, c'est moins cordial.
00:37:24 - C'est moins cordial.
00:37:25 - Il y croyait à Gérald Darmanin ? Il y croyait pour lui, à maintenir ?
00:37:29 - Non, je pense qu'il a compris après la loi immigration
00:37:33 que son tour était passé pour Matignon.
00:37:36 Par contre, je pense qu'il espérait un autre Premier ministre
00:37:38 qui lui permette, on a beaucoup parlé du Quai d'Orsay,
00:37:41 qui lui permette de changer un peu.
00:37:43 Parce que pour être souvent en contact avec lui, il est extrêmement fatigué.
00:37:47 La place Beauvau, ça use, on va dire, plus.
00:37:51 Donc, il a besoin, même pour lui, de prendre un peu de recul
00:37:54 parce que sinon, il n'arrive plus à être vraiment opérationnel et efficace.
00:37:57 Il le sait d'ailleurs, il le ressent.
00:37:59 Donc là, est-ce qu'il va rester ? Est-ce qu'il va être au gouvernement ?
00:38:02 Je ne suis pas sûr du tout.
00:38:03 Est-ce qu'il va rester ?
00:38:04 - Vous pensez qu'il peut quitter le gouvernement, Gérald Darmanin, vous ?
00:38:07 - Il aimerait beaucoup rester, il l'a dit.
00:38:08 - Oui, il aimerait rester, mais voilà.
00:38:10 - Il aurait pu être un récupériste, par exemple, les Jeux olympiques.
00:38:12 - Oui, voilà, peut-être.
00:38:13 Mais bon, après, il n'a que des coups à prendre.
00:38:16 Les résultats, les statistiques aujourd'hui de l'insécurité ne sont pas bons.
00:38:20 - Ah non, au moins qu'on puisse dire.
00:38:22 - Donc sur l'immigration, il a eu un peu le crash du texte de loi.
00:38:25 Sur la sécurité, on voit bien que malgré tous ses efforts,
00:38:28 parce que c'est un excellent ministre, il a des difficultés.
00:38:30 Donc quel intérêt pour lui aussi de rester trop longtemps ?
00:38:33 Parce qu'à un moment, il n'a plus beaucoup d'opportunités, après.
00:38:36 - En même temps, s'il est très fatigué, ça veut dire qu'il comprend un peu le quotidien des policiers.
00:38:39 Rody Manat ?
00:38:40 - Oui, ça fait quatre ans qu'il est ministre, il est très fatigué.
00:38:42 Imaginez quand ça fait 30 ans que vous êtes flic,
00:38:44 quand vous êtes épuisé à la fin de votre carrière.
00:38:46 - Je voulais vous entendre dire, voilà.
00:38:47 - Mais c'est vrai que c'est un rôle extrêmement difficile.
00:38:50 C'est un ministre de l'Intérieur, il faut le reconnaître,
00:38:52 c'est tous les jours très compliqué.
00:38:54 Donc on verra ce qui va en advenir.
00:38:57 Et puis nous, après, on réengagera la machine
00:38:59 avec toujours Gérald Darmanin ou un nouveau ministre de l'Intérieur.
00:39:02 - Louis Drenet, il est à quel âge, Gérald Darmanin, par rapport à Gabriel Attal ?
00:39:06 Je vous pose une petite colle, peut-être.
00:39:07 - Je crois qu'il est à 42 ou 43 ans, quelque chose comme ça.
00:39:10 - Il est jeune.
00:39:12 - Oui, mais il a 10 ans de plus que son premier ministre.
00:39:15 - Absolument, oui, il a 43 ans déjà.
00:39:17 - 41, pardon.
00:39:19 - Mais ce qu'on sait, c'est que Gérald Darmanin veut rester.
00:39:23 Et puis aujourd'hui, il faut lui dire que, telles que sont les choses,
00:39:27 il a un ministère considérable.
00:39:30 Ça fait depuis 2011 qu'un ministre de l'Intérieur n'avait pas un périmètre aussi large
00:39:34 où il a l'immigration, les collectivités.
00:39:37 - La citoyenneté, la ville.
00:39:39 - C'est la politique de la ville, les dom-toms.
00:39:41 - La yacht.
00:39:42 - Absolument.
00:39:43 - Le cabrina à Grécy-Robach.
00:39:44 On va rester avec vous, Rodimana, sur l'insécurité,
00:39:47 parce que ce n'est pas un hasard, c'est un hasard du calendrier.
00:39:50 Aujourd'hui ont été publiés les derniers chiffres du service statistique ministériel de la sécurité intérieure.
00:39:55 Ils sont fort mauvais.
00:39:56 Il y a une hausse de 6 % par rapport à l'année précédente.
00:39:58 On fait le point avec Mathieu Deveze et Gaudéric Bey.
00:40:01 Et on en reparle à la lumière, encore une fois, de ce changement au gouvernement.
00:40:05 - Près de 1000 agressions par jour en 2023.
00:40:09 Un chiffre en hausse de 6 % par rapport à l'année précédente.
00:40:12 Pour William Mori, délégué syndical Alliance Police Nationale,
00:40:15 ce constat n'est pas surprenant.
00:40:17 - Ça fait des mois, voire des années qu'on dénonce ça.
00:40:19 Ça fait des années que certains politiques nous rionnaient en disant que c'est juste un sentiment d'insécurité.
00:40:25 Aujourd'hui, les chiffres parlent.
00:40:27 - Les homicides sont également en hausse de 6 %, 1033 sur l'année,
00:40:31 soit près de 3 homicides par jour en moyenne.
00:40:33 Autre constat alarmant, les violences sexuelles ont augmenté de 7 %,
00:40:37 avec près de 240 faits par jour.
00:40:39 Pour William Mori, ces chiffres sont la conséquence d'une justice trop laxiste.
00:40:44 - Aujourd'hui, quand vous allez dans des commissariats,
00:40:46 que vous allez dans des jaunes de garde à vue, c'est toujours les mêmes personnes.
00:40:50 C'est-à-dire que c'est des mutérés civils qui pourrissent la vie des Français.
00:40:53 On est face à une société dans l'ultra-violence parce que rien ne les arrête.
00:40:58 Il faut avoir une vraie politique pénale, ferme.
00:41:02 Parmi les chiffres évoqués, il s'agit uniquement des actes signalés aux autorités,
00:41:06 sachant que toutes les victimes ne portent pas plainte.
00:41:09 - Ce qui donne le vertige, je redis maintenant,
00:41:11 c'est-à-dire que si tout le monde ne porte pas plainte, on imagine les chiffres réels.
00:41:15 - Complètement.
00:41:16 Et ces chiffres de 2023 se rajoutent à des chiffres catastrophiques de 2022.
00:41:21 Donc là, on est dans une situation, dans une société extrêmement violente.
00:41:25 D'ailleurs, beaucoup disent France Orange Mécanique.
00:41:27 Parce qu'aujourd'hui, malheureusement, on ne résout des problèmes qu'avec la violence.
00:41:33 Parce que c'est un style de religion pour certains jeunes.
00:41:37 Et ils ne savent s'exprimer qu'à travers cette violence.
00:41:41 Et on le voit dans les chiffres cataclysmiques,
00:41:43 puisque ça a augmenté de 15% l'année dernière, encore 6% cette année.
00:41:48 On est dans une situation très difficile.
00:41:50 Nous, on le dénonce.
00:41:51 D'ailleurs, notre secrétaire général avait fait une lettre ouverte le 29 novembre 2023,
00:41:55 où il disait que la France n'est plus en sécurité.
00:41:58 Et force est de constater que ça nous donne raison.
00:42:01 Parce que tous les jours, nous, on le voit.
00:42:03 Alors, c'est vrai que quand on est policier, on raconte des trucs,
00:42:06 on nous dit "ouais bon, mais eux, ils ne sont pas tellement dans le...
00:42:08 ils sont trop dedans, donc en fait, ils racontent un peu ce qu'ils voient,
00:42:12 mais c'est mauvais tous les jours".
00:42:13 Mais en fait, c'est la réalité du terrain qu'on a vraiment.
00:42:16 Et on se rend compte que cette violence est devenue de l'ultra-violence.
00:42:19 Et malheureusement, effectivement, William Moril a dit tout à l'heure,
00:42:23 les condamnations pénales ne suivent pas.
00:42:26 Et puis, on se rend compte également qu'il n'y a pas de dialogue en amont.
00:42:29 Il n'y a plus de dialogue.
00:42:30 Il n'y a plus de dialogue dans ces cités avec ces jeunes-là.
00:42:33 La police, les seuls à rentrer, c'est la police.
00:42:36 Il n'y a plus aucune autre institution de l'État.
00:42:38 Donc, on est dans une situation extrêmement difficile.
00:42:42 - Il sera capable d'affronter ça, Gnabry Alattin ?
00:42:44 - Il va falloir. Il faut.
00:42:46 Parce qu'effectivement, la violence, il y a un double phénomène.
00:42:49 Il y a à la fois des jeunes qui sont de plus en plus violents,
00:42:51 en problème d'évolution au même niveau psychologique.
00:42:55 Et puis, il y a des jeunes, des délinquants,
00:42:57 qui ont compris que nos institutions étaient faibles
00:43:00 et qu'en étant violents, on ne risque rien
00:43:02 et qu'on pouvait terroriser les autres.
00:43:04 C'est-à-dire qu'on prend le pouvoir, on prend l'argent
00:43:06 et de toute façon, on ne risque rien.
00:43:07 Donc, il y a ceux qui ont compris que la violence
00:43:09 était un moyen de gagner et de prendre possession d'un territoire.
00:43:12 Et puis, il y en a d'autres qui sont violents
00:43:14 parce que psychologiquement, on le cumule des deux.
00:43:17 Et si vous rajoutez le risque terroriste,
00:43:19 ça fait un pays où les Français se disent
00:43:21 "mais qu'est-ce qui nous arrive ?"
00:43:22 Et ils ont peur. Les Français ont peur.
00:43:24 - Il en a parlé, Gérald Darmanin, du risque terroriste.
00:43:26 Ecoutez, dans un instant, Rachel Khan,
00:43:28 sur ces chiffres d'insécurité,
00:43:29 sur ce qui se passe au niveau politique.
00:43:31 Est-ce qu'il n'y a pas un décalage vertigineux ?
00:43:33 - Oui.
00:43:34 Et si on rajoute à tout cela les réseaux sociaux aussi,
00:43:37 où on a l'impression que les réseaux sociaux
00:43:39 sont arrivés dans la rue,
00:43:40 où chacun peut s'exprimer totalement librement,
00:43:43 en toute incivilité, presque de manière pire que des animaux.
00:43:47 Donc, ça rajoute effectivement au phénomène
00:43:49 ce non-respect de l'uniforme, de la police.
00:43:54 Et c'est dans cela aussi, où lorsque le Premier ministre,
00:43:58 le nouveau Premier ministre,
00:43:59 rappelle le rôle fondamental de l'école,
00:44:02 de cette citoyenneté, et des règles et de la loi,
00:44:05 je pense qu'il faut reprendre aussi,
00:44:07 travailler sur ces questions de violence
00:44:08 au sein de l'école, au sein même de l'école.
00:44:10 En tout cas, de ce qui est la règle de droit.
00:44:13 - Quand on voit le niveau de l'histoire des élèves,
00:44:16 ça laisse son verre.
00:44:18 On a fait hier un petit reportage
00:44:20 où on entendait les jeunes parler de la rafle du Vendeeve,
00:44:23 de la Shoah, ou même de la date de la Révolution française.
00:44:26 Il y en avait plein qui savaient ce que c'était, Alexandre de Léthiau.
00:44:28 Et ça aussi, la matrice de tous les problèmes.
00:44:30 - Oui, parce que l'histoire, c'est aussi quelque chose
00:44:33 qui permet de structurer, de donner un sentiment d'appartenance.
00:44:38 Et je pense que c'est aussi ça qui manque dans notre société.
00:44:42 On a des individus atomisés, désintégrés,
00:44:46 certains qui viennent d'ailleurs,
00:44:48 mais même certains qui sont nés en France,
00:44:50 qui sont français depuis plusieurs générations.
00:44:53 Et ça donne une société, effectivement,
00:44:56 où il n'y a plus de biens communs
00:44:58 et je dirais presque plus de liens communs.
00:45:02 Donc ça, c'est le travail de plusieurs générations,
00:45:05 peut-être pour rebâtir cela.
00:45:08 Mais on n'a même pas commencé.
00:45:10 Il faudra commencer par des choses très concrètes.
00:45:13 Il est clair que l'immigration se surajoute
00:45:16 à ce phénomène de décivilisation
00:45:19 en créant en plus un choc des civilisations.
00:45:22 La faiblesse de l'État,
00:45:24 tout ça sont des choses très concrètes
00:45:26 qu'il va falloir rebâtir.
00:45:28 Et on n'a pas encore commencé.
00:45:30 L'autorité dans toutes les institutions, je dirais,
00:45:33 a commencé par l'école, mais aussi la justice, la police.
00:45:38 - On reste sur le domaine de la sécurité,
00:45:40 puisque vous êtes là, Roudimana.
00:45:42 Gérald Darmanin, ce matin, après avoir juste dit
00:45:44 qu'il voulait rester ministre de l'Intérieur,
00:45:46 a évoqué le risque terroriste dans notre pays.
00:45:48 - Cette menace existe.
00:45:50 Et si nous savons qu'il n'y a pas encore aujourd'hui
00:45:54 totalement, de manière extrêmement professionnelle,
00:45:57 la possibilité de s'organiser pour mener ce genre de commando
00:46:01 comme en 2015-2016, il y a l'intention,
00:46:04 qui est celle des organisations terroristes,
00:46:06 pour lesquelles nous avons des renseignements
00:46:09 et sur lesquelles nous travaillons
00:46:11 avec l'ensemble des cercles du service de renseignement.
00:46:14 Mettons, avec nos amis des Etats étrangers européens,
00:46:18 des mesures d'entrave extrêmement fortes.
00:46:21 Il y a à la fois une menace endogène,
00:46:23 une menace parmi nous, des ennemis de l'intérieur
00:46:25 que nous combattons, que vous connaissez malheureusement,
00:46:27 et puis il y a une menace exogène extérieure
00:46:29 de commandos qui veulent se recréer,
00:46:31 qui veulent frapper la France.
00:46:33 - Roudimana, c'est une menace qui se rajoute
00:46:35 à toutes les tâches quotidiennes
00:46:37 que les forces de l'ordre effectuent chaque jour.
00:46:39 - Je sais que cette menace terroriste
00:46:41 est présente depuis quelques années.
00:46:43 Les policiers essayent de lutter au quotidien
00:46:45 contre cela et c'est ce qui peut nous arriver de pire.
00:46:48 On a une échéance extrêmement importante planétaire
00:46:51 qui arrive là au mois de juillet.
00:46:54 Vous imaginez, lutter contre ça,
00:46:56 lutter contre tous les vols qu'il va y avoir autour,
00:46:59 lutter contre cette masse de population
00:47:01 qui va venir voir les Jeux olympiques.
00:47:03 - On ne va pas lutter contre les gens qui vont venir,
00:47:06 mais pour les gens mal intentionnés.
00:47:08 - Pour protéger ces gens-là,
00:47:10 c'est un sacré boulot qui attend les policiers
00:47:12 et nous, en contrepartie, vous avez bien compris
00:47:14 qu'on attend aussi des gestes de l'administration
00:47:16 parce que là, pour l'instant,
00:47:18 je vous avoue que c'est assez mal parti.
00:47:20 - C'est mal parti ?
00:47:22 - Oui, parce que...
00:47:24 - Vous pourriez faire des mouvements de grève ?
00:47:26 - Je vous garantis que dans tous les commissariats
00:47:28 où je vais aujourd'hui, tous les policiers de France
00:47:30 me parlent des Jeux olympiques,
00:47:32 tout simplement parce qu'on veut nous obliger
00:47:34 à travailler à 100 %, sauf qu'on ne réfléchit pas
00:47:36 qu'il y a des policiers qui sont pères de famille,
00:47:38 qui ont des gardes alternés.
00:47:40 On va venir gratuitement à travailler
00:47:42 12 heures par jour pendant un mois en plein été.
00:47:44 Il y a plein de sujets qui sont sur le tapis.
00:47:46 On attend la nomination du nouveau ministre de l'Intérieur
00:47:48 ou Gérald Darmanin pour rediscuter de tout ça
00:47:50 parce que je vous assure qu'aujourd'hui,
00:47:52 il y a une vraie inquiétude.
00:47:54 - Les heures supplémentaires
00:47:56 ne vous ont toujours pas été payées ?
00:47:58 Je sais que l'État vous en doit une petite partie.
00:48:00 - Ça a beaucoup progressé
00:48:02 depuis l'arrivée de Gérald Darmanin.
00:48:04 Ça, il faut le reconnaître.
00:48:06 On a des heures supplémentaires
00:48:08 qui ont été payées,
00:48:10 mais on en a encore beaucoup à se faire payer.
00:48:12 - Une image en direct de Gabriel Attal,
00:48:14 nouveau Premier ministre de notre pays.
00:48:16 À l'instant, dans le Pas-de-Calais,
00:48:18 il est en train de saluer les pompiers,
00:48:20 j'imagine, les 10,
00:48:22 qui sont intervenus à Clermaret.
00:48:24 Merci, Louis Dragnet.
00:48:26 Dans cette petite ville,
00:48:28 visiblement très touchée par les inondations.
00:48:30 Première visite sur le terrain.
00:48:32 C'était le programme d'Elisabeth Borne, en réalité, Louis ?
00:48:34 - C'était le programme et une partie du programme
00:48:36 d'Elisabeth Borne. Elle devait faire
00:48:38 ce déplacement lundi.
00:48:40 Donc hier.
00:48:42 - Il est là, entouré des élus locaux, j'imagine ?
00:48:44 - J'ai cru apercevoir
00:48:46 Christophe Béchut.
00:48:48 - Christophe Béchut, qui est encore
00:48:50 ministre pour l'instant.
00:48:52 - Qui est ministre pour exécuter les affaires courantes.
00:48:54 Il n'y a plus de gouvernement.
00:48:56 - Quand est-ce qu'on aura un nouveau gouvernement ?
00:48:58 - Normalement, l'Elysée nous indique
00:49:00 qu'il y aura la formation d'un nouveau gouvernement
00:49:02 avant vendredi.
00:49:04 - Mais, comme d'habitude, ça peut prendre du retard.
00:49:06 - Mais quand on voit le temps que ça a pris pour une seule personne,
00:49:08 alors vous me direz, ce n'est pas la même importance,
00:49:10 un Premier ministre et des membres du gouvernement,
00:49:12 mais il y a fort à parier
00:49:14 que ça dure encore un peu plus de temps
00:49:16 et que même à la fin du week-end, je ne sais pas
00:49:18 si nous aurons la connaissance du nouveau gouvernement.
00:49:20 - Je veux juste accorder un petit peu des coulisses, Louis,
00:49:22 parce que vous me dites que ça a pris beaucoup de temps pour la nomination de Gabriel Terra.
00:49:24 Au fond, c'était l'idée d'Emmanuel Macron.
00:49:26 Mais qu'est-ce qui a pris autant de temps ?
00:49:28 Il paraît que François Bayrou n'était pas d'accord, Alexie Collard n'était pas d'accord.
00:49:30 Personne n'était d'accord, en réalité, avec cette nomination.
00:49:32 - En fait, la difficulté, quand vous êtes président de la République
00:49:34 et que vous ne disposez pas d'une majorité absolue,
00:49:36 vous êtes pris en otage par ce qu'on pourrait appeler,
00:49:40 c'est très négatif, mais une forme de dictature des minorités.
00:49:43 François Bayrou dispose de 51 parlementaires.
00:49:46 Emmanuel Macron, aujourd'hui, ne peut pas se permettre
00:49:48 de se priver des voix des députés du Modem.
00:49:52 Donc, mécaniquement, la voix de François Bayrou
00:49:55 compte considérablement, tout comme celle de Richard Ferrand,
00:49:59 qui est un compagnon de route.
00:50:01 - Edouard Philippe, mais il pèse moins.
00:50:03 - Il est beau pour raison.
00:50:05 - Qui, je crois, n'a pas été un de ceux pour qui c'était rédhibitoire
00:50:08 de voir Gabriel Attal arriver à Matignon.
00:50:10 - Donc, il n'était pas contre.
00:50:12 Soyez clair, Louis, parce que là...
00:50:14 - Non, non, il croise les doigts.
00:50:16 - Edouard Philippe, aujourd'hui, ne se met pas dans la situation
00:50:19 d'essayer d'imposer des choses au président,
00:50:21 parce qu'il se dit que l'enjeu, c'est de préparer sa campagne présidentielle.
00:50:24 - Rony Manard, oui, on voit Gabriel Attal.
00:50:26 - Même si la nomination de Gabriel Attal n'est pas une bonne nouvelle pour lui.
00:50:28 - Les policiers du Pas-de-Calais, on voit qu'ils sont, eux aussi,
00:50:32 mobilisés sur ces terrains-là d'intervention,
00:50:35 c'est-à-dire les inondations, le secours, l'urgence.
00:50:38 - Vous savez, la police, on fait tout, en fait.
00:50:40 On est un peu les éboueurs de la société.
00:50:42 Ce n'est pas un joli terme, mais pourtant, c'est la réalité.
00:50:45 Je trouve que c'est bien que le premier déplacement de Gabriel Attal
00:50:49 se fasse avec des pompiers, des policiers,
00:50:52 parce que je crois vraiment qu'il faut remettre en avant ces professions,
00:50:57 parce qu'on a besoin d'eux.
00:50:59 Et plus que jamais, aujourd'hui, en France, j'ai envie de vous dire
00:51:02 qu'on a besoin de ces professions-là.
00:51:04 On a besoin des profs, on a besoin des soignants,
00:51:07 des pompiers, des policiers, des gendarmes.
00:51:09 Je crois que ce sont ces professions qui permettent de garder le pays en équilibre.
00:51:13 Et je crois même qu'on est la dernière digue républicaine.
00:51:16 Et malheureusement, elle commence à se fissurer un petit peu de partout.
00:51:19 Donc j'espère que Gabriel Attal arrivera à colmater un petit peu ses brèches.
00:51:24 Vous parlez de digue, alors qu'on voit le ministre sur le front des inondations.
00:51:27 Évidemment, l'image est parlante, les pieds dans la boue,
00:51:30 pour cette première prise de contact avec le terrain.
00:51:33 Ceci dit, quand il était ministre du Budget, il était ministre des douanes.
00:51:37 Donc il avait déjà eu un contact avec les fonctionnaires des douanes,
00:51:40 qui sont assez nombreux dans notre pays.
00:51:42 Donc il va évidemment prendre contact de façon plus ample avec les policiers,
00:51:48 avec les gendarmes, mais ce n'est pas une matière qui lui est totalement étrangère,
00:51:50 au D-Mana.
00:51:51 Mais on le jugera sur les actes, et notamment sur la nomination de son futur ministre de l'Intérieur.
00:51:55 On garde cette image en direct.
00:51:57 Je crois qu'on a en ligne Robert Ménard, le maire de Béziers.
00:51:59 Bonsoir Robert Ménard, merci d'être avec nous dans Punchline.
00:52:02 Comment est-ce que vous jugez cette nomination de Gabriel Attal ?
00:52:05 C'est une bonne nouvelle pour vous ou pas ?
00:52:07 Oui, bien sûr que c'est une bonne nouvelle.
00:52:10 Il a été ministre de l'Éducation nationale, il a interdit la baïa,
00:52:16 il dit qu'il est OK pour l'uniforme qu'un maire comme moi
00:52:20 a réclamé depuis dix ans.
00:52:22 Il dit qu'il ne faut pas interdire le redoublement,
00:52:25 le collège unique n'est peut-être pas la meilleure des solutions.
00:52:27 Comme ministre de l'Éducation nationale, c'est un sans-faute.
00:52:31 Je me réjouis que quelqu'un qui a osé prendre dans le domaine de l'éducation et de l'école,
00:52:37 c'est quand même un des vrais combats aujourd'hui pour notre pays,
00:52:41 ait osé faire ce que la droite a demandé depuis des années et des années,
00:52:46 et qu'il a osé contre beaucoup de gens de le faire.
00:52:49 Donc oui, je trouve que c'est bien et j'espère qu'il va réussir,
00:52:52 qu'il va réussir aussi bien comme Premier ministre qu'il a réussi
00:52:56 comme ministre de l'Éducation nationale.
00:52:58 Moi, je ne suis pas de ceux qui souhaitent du malheur à mes opposants politiques,
00:53:02 je trouve ça stupide.
00:53:03 Ce que je veux, c'est que ça se passe bien pour mon pays.
00:53:06 Il a fait des choses formidables comme ministre de l'Éducation nationale,
00:53:09 j'espère qu'il va pouvoir le faire.
00:53:11 Alors, je dis j'espère parce que c'est un peu compliqué.
00:53:14 D'abord, est-ce que le chef de l'État va lui laisser un espace vital ?
00:53:19 Ce que vous voyez, il ne le considère pas simplement
00:53:23 comme quelqu'un qui est chargé de mettre en musique ce qu'il décide.
00:53:28 Est-ce qu'il va exister sur les questions essentielles ?
00:53:31 Vous en avez parlé longuement de la sécurité et de l'immigration, par exemple.
00:53:35 Ça, c'est une des vraies questions.
00:53:37 On va le voir, on va le voir dans les semaines.
00:53:39 Mais moi, je lui souhaite de réussir, évidemment.
00:53:41 Robert Ménard, est-ce que c'est aussi un missile dirigé contre Marine Le Pen
00:53:47 et qui viserait à favoriser Jordan Bardella ?
00:53:50 Est-ce que c'est une façon d'installer le match des jeunes générations,
00:53:53 du renouvellement de la génération politique en prévision de 2027 pour vous ?
00:53:57 Peut-être, peut-être, mais de voir moi, je m'en contrefous un tout petit peu
00:54:01 de ces stratégies à quatre balles.
00:54:03 Oui, c'est vrai que si tu veux t'opposer à Bardella,
00:54:07 c'est mieux de mettre comme ça à première vue quelqu'un qui a 34 ans
00:54:11 que quelqu'un qui en a 70.
00:54:13 Encore que je ne suis pas sûr que les Français jugent l'efficacité
00:54:18 ou de leur sympathie à l'égard de tel ou tel en fonction de son âge.
00:54:22 Je n'en suis pas sûr.
00:54:23 Mais tout ça, c'est peu intéressant.
00:54:25 Moi, ce que je constate, c'est que par rapport, j'en sais rien, à Madame Borne,
00:54:29 pas j'en sais rien, j'en sais tout à fait, Madame Borne,
00:54:31 vous venez d'en parler avec le représentant de la police,
00:54:34 vous vous rappelez qu'il y a encore quelques semaines,
00:54:36 il disait qu'il y avait un problème de sentiment d'insécurité.
00:54:40 Honnêtement, pire que ça, tu ne peux pas trouver.
00:54:42 Donc, dans tous les cas, ce que dira le nouveau Premier ministre,
00:54:46 j'espère qu'il ne va pas répéter la même chose, la même annerie,
00:54:49 ce sera mieux.
00:54:50 On a besoin de quelqu'un qui ait de la volonté.
00:54:53 On a besoin de quelqu'un qui ait du bon sens,
00:54:55 de quelqu'un qui se prenne à bras-le-corps les questions que les Français se posent.
00:55:01 L'école, bien entendu, mais par exemple, le pouvoir d'achat, qu'est-ce qu'on fait ?
00:55:05 Sans aide démagogique, comment on peut répondre à cette préoccupation-là ?
00:55:08 J'espère qu'il va y arriver.
00:55:10 Moi, je n'ai fait pas de procès d'intention.
00:55:12 Pourtant, il a été 10 ans en Parti Socialiste,
00:55:14 donc ce n'est pas ma tasse de thé spontanée.
00:55:16 Mais encore une fois, il a fait sur l'école ce qu'on attendait depuis des années,
00:55:20 y compris de la droite, et qu'elle n'avait jamais été foutue de faire.
00:55:23 Alors voilà, on va voir ce que ça va donner.
00:55:25 Robert Ménard, sur les questions, on a évoqué la sécurité,
00:55:27 sur l'immigration, vous l'avez déjà entendu tenir un discours très clair là-dessus,
00:55:30 vous l'attendez, vous attendez ces prochaines prises de position,
00:55:33 l'aide médicale d'État va être mise en débat dans les prochains jours,
00:55:38 c'est important, c'est là-dessus que vous le jugerez aussi ?
00:55:41 Ah bien sûr ! Attendez, honnêtement, je ne suis pas un spécialiste à ce point de la politique
00:55:46 pour avoir décortiqué toutes les prises de position de Gabriel Attal,
00:55:49 mais je n'ai pas en tête, pour répondre à votre question,
00:55:51 des propos de sa part sur l'immigration.
00:55:53 Mais je me trompe peut-être, peut-être qu'il a dit un certain nombre de choses.
00:55:56 Bien sûr que c'est un sujet central.
00:55:58 Pas ce sujet central simplement sur l'immigration clandestine,
00:56:01 qu'on n'arrive pas à juguler, et qui fait qu'on a sur notre sol tout un tas de gens
00:56:06 qui ont juste envie de profiter de la France,
00:56:08 mais qui n'ont sûrement pas envie de se plier aux règles de la France.
00:56:11 Or tu ne peux pas, ce n'est pas possible, si tu es dans un pays,
00:56:14 tu es contraint d'obéir au mode de vie de ce pays et de t'y plier.
00:56:21 Ça c'est une chose, mais pardon d'insister aussi, sur l'immigration légale elle-même.
00:56:25 Qu'est-ce qu'il y a ? 450, 500 000 personnes, légalement, qui sont rentrées en France,
00:56:30 qui rentrent légalement l'an dernier en France.
00:56:32 On a battu tous les chiffres possibles et imaginables.
00:56:35 Est-ce que, oui ou non, on va diminuer cette immigration,
00:56:39 on ne va pas la réduire à zéro, c'est une connerie.
00:56:41 Personne n'y arrivera et ce n'est même pas souhaitable dans l'absolu.
00:56:45 Mais est-ce qu'on va la réduire de façon drastique,
00:56:47 et est-ce qu'on va se donner les moyens de faire en sorte que ceux qui aiment ce pays
00:56:53 trouvent ce pays accueillant et ceux qui ne l'aiment pas, on les fout dehors ?
00:56:56 C'est aussi simple que ça.
00:56:58 J'espère de Gabriel Attal, mais peut-être que je peux me tromper,
00:57:00 mais encore une fois, je ne fais pas de procès d'intention.
00:57:03 J'espère qu'il aura le même bon sens que pour l'école.
00:57:06 L'école, il fallait interdire la baïa, c'est une évidence.
00:57:10 Il l'a fait aujourd'hui sur l'aide médicale d'État.
00:57:13 Par exemple, il ne s'agit pas de la supprimer l'aide médicale d'État,
00:57:16 mais il s'agit de la réduire aux soins nécessaires
00:57:19 et qu'elle ne devienne pas un moyen d'attirer un certain nombre de gens.
00:57:22 En France, qui n'ont pas à y être.
00:57:24 Est-ce qu'il va faire preuve du même bon sens par rapport à l'immigration ?
00:57:28 Je le souhaite. C'est la même chose sur la sécurité.
00:57:31 Est-ce que oui ou non ? Ecoutez, je suis maire.
00:57:34 Est-ce que oui ou non, nos policiers municipaux vont avoir plus de pouvoir
00:57:38 pour pouvoir faire mieux leur boulot en étant plus en sécurité ?
00:57:42 C'est du bon sens, c'est de l'évidence.
00:57:44 Il faut répondre oui. Est-ce qu'il va le faire ?
00:57:47 J'espère que c'est le bon sens au pouvoir.
00:57:49 J'espère que ce n'est pas le parti pris, partisan.
00:57:54 J'espère qu'on va sortir des logiques, vous savez, des logiques.
00:57:57 Alors je fais ceci pour emmerder celui-là parce qu'il est mon ennemi.
00:58:00 Tout ça, on s'en contre fout. Tout le monde s'en contre fout.
00:58:03 Moi, comme vous, comme tout le monde. Est-ce qu'il va faire ça ?
00:58:06 J'espère qu'il va avoir le courage.
00:58:07 Écoutez, on va vite le savoir. Il y a des décisions à prendre.
00:58:10 Il y a des décisions à prendre rapidement.
00:58:12 Robert Ménard, si Gabriel Attal vous passe un coup de fuide dans les heures qui viennent
00:58:15 en vous disant "Robert, j'ai besoin de toi au gouvernement,
00:58:18 on parle le même langage, on parle le vrai, est-ce que tu serais d'accord pour venir ?"
00:58:22 Qu'est-ce que vous lui répondez ?
00:58:24 Mais moi, je ne dis jamais non. Je dis pourquoi faire ? Pourquoi faire ?
00:58:28 Attendez, pourquoi faire ? Pourquoi ?
00:58:30 Moi, je souhaite juste servir mon pays. Est-ce qu'on peut le servir ?
00:58:34 Avec lui, moi, je n'ai aucun problème.
00:58:36 Est-ce que son gouvernement, ce seront des gens qui seront décidés,
00:58:39 en gros, à avoir cette espèce de programme minimum que j'essaye de brosser là ?
00:58:43 Oui, oui, on peut travailler avec les gens.
00:58:45 Moi, je suis un maire aujourd'hui et je suis un maire heureux.
00:58:48 Donc, tout va bien. Je ne demande rien.
00:58:50 Je suis un maire heureux qui est bien dans ses pompes de maire et dans ma belle ville de Béziers.
00:58:54 Mais évidemment, moi, je me pose toujours la question,
00:58:57 est-ce que ce que j'ai entrepris, je n'allais pas dire réussir,
00:59:00 ce que j'ai entrepris à Béziers et qui manifestement plaît à mes concitoyens,
00:59:04 si j'en juge par les élections et leur degré de satisfaction,
00:59:07 est-ce que ce qu'on apprend comme maire, ça peut servir à ce pays ?
00:59:11 Je ne suis pas le seul.
00:59:12 Quand je discute avec Mme Thoraval, quand je discute avec le maire de Cannes,
00:59:16 qui est par ailleurs David Lyssard, le président des maires de France,
00:59:19 je pense que les maires, ils ont une place à retrouver au niveau de l'exécutif.
00:59:25 Et je pense que leur expérience, pas la mienne,
00:59:27 mais des expériences de maires, elle est utile et elle peut être utile à la France.
00:59:32 On les a exclus avec la fin du cumul des mandats,
00:59:35 qui en soit d'ailleurs, c'est un vrai problème.
00:59:37 C'est plus compliqué que ça.
00:59:38 Je ne me vois pas être maire et député en même temps.
00:59:41 Mais ça a fait une assemblée qui est loin de la réalité des gens.
00:59:45 Est-ce qu'on peut remettre de cette réalité au niveau de l'exécutif ?
00:59:49 Pas pour moi personnellement, mais pour tout un tas de maires,
00:59:52 je pense qu'ils auraient quelque chose à apporter.
00:59:54 Bon, écoutez, merci beaucoup Robert Ménard pour cette prise de parole sur CNews.
01:00:00 Si vous passez un petit coup de fil, tenez-nous au courant,
01:00:02 comme ça on sera ravis d'annoncer à nos téléspectateurs si vous entrez au gouvernement.
01:00:08 En tout cas, merci beaucoup d'avoir pris du temps.
01:00:09 Je vous rappelle, je vous promets de vous être mon premier coup de téléphone.
01:00:13 Attention, je compte sur vous.
01:00:16 Merci beaucoup Robert Ménard d'avoir répondu à Apple China News.
01:00:19 Rody Manin, on vient d'entendre le discours de Robert Ménard.
01:00:23 On voit Gabriel Attal qui est en ce moment sur le terrain auprès des habitants.
01:00:26 Il rencontre les forces de l'ordre aussi.
01:00:29 Il va être à l'épreuve du terrain.
01:00:31 Et c'est ça que vous lui demandez ?
01:00:32 D'être lucide et de ne pas perdre sa capacité d'action sur le terrain ?
01:00:35 Complètement.
01:00:36 Déjà, ce n'est pas parce qu'il y a Gabriel Attal que tout va changer au lendemain.
01:00:40 Ce n'est pas un magicien.
01:00:41 Si c'était le cas, franchement, je lui dirais bravo.
01:00:44 Mais ce qu'on veut, ce qui soit au contact de la réalité du terrain.
01:00:47 On a besoin de ça.
01:00:48 Vous savez, quand on est flic, on a besoin d'avoir un ministre ou un premier ministre
01:00:52 qui vient nous voir pour nous demander comment ça va, comment ça se passe
01:00:55 et quel est notre ressenti.
01:00:56 Et je crois que tous ces métiers-là ont besoin de ça.
01:00:59 J'espère que Gabriel Attal le fera.
01:01:02 Il ne faut pas être déconnecté parce que nous, on voit les gens dans la rue,
01:01:05 on discute avec eux et vous savez, ils n'en peuvent plus.
01:01:09 Ils en ont marre.
01:01:10 Ils en ont marre de cette insécurité.
01:01:12 Ils en ont marre de voir comment évolue le pays.
01:01:14 Et nous, ils nous le disent à nous parce qu'ils nous voient à nous.
01:01:17 Donc, nous, on a envie de passer ce message-là et on a envie de davantage les aider.
01:01:21 Mais pour qu'on les aide davantage, il faut qu'on nous donne tous les moyens
01:01:24 nécessaires pour travailler sereinement.
01:01:25 On va écouter Gabriel Attal ce matin lors de la passation des pouvoirs
01:01:28 dans la cour de l'hôtel de Matignon.
01:01:30 Il a évoqué cette France dont il ne veut pas qu'elle soit sur le déclin.
01:01:34 Écoutez le nouveau Premier ministre.
01:01:36 La France ne rimera jamais avec déclin.
01:01:40 Car la France, elle rime avec sursaut.
01:01:42 Elle rime avec audace.
01:01:44 Elle rime avec grandeur.
01:01:46 Et c'est précisément à cette tâche que je vais m'atteler sous l'autorité du Président de la République.
01:01:51 Garder le contrôle de notre destin, c'est lutter pour la maîtrise de notre modèle social.
01:01:55 C'est agir pour la solidarité entre les Français.
01:01:58 C'est assumer de faire de l'autorité et du respect de l'autre une valeur politique de premier ordre.
01:02:03 Et de la sécurité un objectif absolument prioritaire.
01:02:07 C'est agir pour le renforcement de nos services publics,
01:02:10 au premier rang desquels l'école, j'en parlais il y a un instant,
01:02:13 mais aussi la santé et en premier lieu, évidemment, notre hôpital.
01:02:17 C'est renforcer notre souveraineté nationale et celle de l'Europe
01:02:21 en maîtrisant mieux notre immigration.
01:02:23 C'est garantir l'avenir de notre planète, qui est le bien commun de notre humanité.
01:02:29 Voilà pour Gabriel Attal qui est en ce moment dans le Pas-de-Calais
01:02:34 auprès d'une habitante qui a subi un sinistre, une inondation.
01:02:39 Une dame très émue visiblement avec un Premier ministre qui lui dit
01:02:43 qu'ils ne la laisseront pas seule, personne ne va vous oublier, vient de dire Gabriel Attal.
01:02:48 Il joue la carte de la compassion, mais assez spontanément peut-être, Louis Dragnel.
01:02:52 Oui, de toute façon, dans une pareille circonstance,
01:02:56 c'est-à-dire dans le Pas-de-Calais où des gens qui ont subi deux fois des inondations
01:03:00 et maintenant subissent le gel, où globalement il y a assez peu de choses qui font espérer,
01:03:07 seule la compassion, la vraie compassion, la compassion sincère
01:03:12 permet de toucher un peu le cœur des gens.
01:03:14 Parce qu'il ne va pas changer la vie de cette dame,
01:03:18 il va simplement essayer de toucher son cœur, de lui montrer qu'il la comprend
01:03:22 et qu'il compatisse, c'est-à-dire souffrir avec, au sens littéral du terme.
01:03:26 Voilà, il lui dit "ne vous démoralisez pas, vous êtes l'incarnation de cette France qui travaille, qui se lève tôt".
01:03:32 Dans les mots, il reprend tous les mots de la droite.
01:03:36 La France qui se lève tôt, c'est vraiment la campagne de Sarkozy.
01:03:40 Il y avait assez peu de mots de gauche dans le discours de Gabriel Attal.
01:03:42 Il y avait un ode à la liberté, il y avait beaucoup de mots qui faisaient référence à la liberté.
01:03:48 Il y avait surtout des mots, moi je retiens "garder le contrôle de notre destin",
01:03:52 "réarmer notre pays", "retrouver une maîtrise de l'immigration"
01:03:56 et à noter quand même, et ça c'est quelque chose de récent,
01:03:59 il a rencontré Nicolas Sarkozy il y a quelques semaines et il a été fasciné.
01:04:02 Voilà pour cette visite de Gabriel Attal sur le terrain.
01:04:05 Et bonsoir à tous et bonsoir à toutes,
01:04:08 bienvenue dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
01:04:11 Il est pratiquement 18h, où est passé notre douce France ?
01:04:14 Les derniers chiffres de la délinquance montrent que tous les indicateurs sont à la hausse,
01:04:18 les coups et blessures ont atteint un niveau record l'an dernier.
01:04:21 Cher pays de mon enfance, que t'est-il arrivé pour que les homicides augmentent de 6% ?
01:04:25 Un chiffre qui montre l'impuissance de l'État à empêcher par exemple les dealers
01:04:29 de régler leur compte à coup de Kalachnikov dans nos rues.
01:04:32 Plus possible de se bercer de tendres insouciances à l'heure où les violences sexuelles,
01:04:35 les destructions et dégradations volontaires sont désormais notre quotidien
01:04:38 et où mille agressions sont recensées chaque jour.
01:04:41 L'insécurité, ce n'est plus un sentiment, c'est une réalité à laquelle devra se confronter
01:04:46 Gabriel Attal, qui vient d'être nommé à Matignon par Emmanuel Macron,
01:04:50 qui est en ce moment en déplacement dans les Pas-de-Calais au chevet des inondés.
01:04:55 Le plus jeune Premier ministre de France nommé par le plus jeune président aura-t-il les épaules,
01:05:00 le coffre pour inverser la tendance et incarner l'autorité qui manque tant dans notre pays ?
01:05:05 Nous le saurons très vite, la politique ce ne sont pas que des promesses
01:05:08 qui s'envolent au vent mauvais de l'hiver, mais ce sont des actes,
01:05:11 une volonté et surtout une vision.
01:05:13 On va en débattre ce soir dans Punchline sur CNews et sur Europe.
01:05:17 Et il est 18h, bienvenue si vous nous rejoignez à l'instant sur nos deux antennes.
01:05:33 D'abord le rappel des titres de l'actualité avant d'évoquer la nomination de Gabriel Attal
01:05:37 à Matignon. L'armée israélienne annonce la mort de neuf de ses soldats
01:05:41 dans la bande de Gaza aujourd'hui. C'est l'un des bilans quotidiens les plus lourds
01:05:44 depuis le début de l'opération militaire terrestre dans les territoires palestiniens.
01:05:48 Dans le même temps, l'OMS déclare qu'une catastrophe humanitaire est en cours à Gaza.
01:05:52 Ce chiffre, près de 7000 migrants sont morts ou ont disparu en tentant
01:05:56 de rejoindre l'Espagne l'année dernière. C'est ce que révèle le dernier rapport
01:06:00 d'une ONG espagnole. L'année 2023 a été marquée par un afflux migratoire
01:06:04 sans précédent dans l'archipel des Canaries.
01:06:08 Soyez très prudents sur la route. Après la neige place au verglas, avec des températures
01:06:12 négatives sur presque tout le territoire aujourd'hui, ce dix départements ont été
01:06:16 placés en vigilance orange par Météo France pour neige et verglas, alors que
01:06:20 le pays collait l'une des journées les plus froides depuis six ans.
01:06:24 En France d'ailleurs, les plus démunis sont particulièrement touchés par cet épisode
01:06:28 de grand froid. Une femme sans domicile fixe a été retrouvée morte sous sa couverture
01:06:32 à Carpentras, dans le Vaucluse. Une autopsie sera réalisée pour confirmer
01:06:36 la cause de son décès. La sexagénaire était suivie par une association.
01:06:40 Enfin, 95e jour de détention pour les otages détenus par l'organisation terroriste
01:06:44 du Hamas dans la bande de Gaza. Trois de ces otages sont français.
01:06:48 Ils se nomment Ofer, Orion et Oan. Nous pensons à tous ces otages ce soir
01:06:52 et à leur famille. Nous demandons une fois de plus leur libération immédiate
01:06:56 et sans condition. Voilà, il est 18h02. On se retrouve dans
01:07:00 Punchline sur CNews avec l'actualité du jour. Cette nomination de
01:07:04 Gabriel Attal, le plus jeune Premier ministre nommé par le plus jeune
01:07:08 président de notre histoire. On est avec nos invités, Louis de Ragnel,
01:07:12 chef du service politique d'Europe 1. Bonsoir Louis. - Bonsoir Laurence. - Rachel Kahn, essayiste et
01:07:16 juriste. Bonsoir. Florian Tardif, du service politique de CNews. - Bonsoir Laurence.
01:07:20 - Nous sommes avec François Pipponi, ancien député. - Bonsoir Laurence. - François. Alexandre de Vecchio du Figaro.
01:07:24 - Bonsoir Laurence. - Alexandre. Eric Revelle, journaliste. - Bonsoir. - À Valeurs Actuelles, on est
01:07:28 avec Gabriel Attal, qui est le plus jeune Premier ministre.
01:07:32 Ça ne lui a pas échappé. Écoutez ce qu'il a dit tout à l'heure dans la cour de l'autel de Matineau, lors de la
01:07:36 passation des pouvoirs.
01:07:38 À l'heure où je prends mes fonctions, c'est d'abord au président de la République que j'adresse
01:07:44 mes remerciements les plus sincères. Cela a été dit ces dernières heures, j'ai pu le lire
01:07:50 ou l'entendre. Le plus jeune président de la République de l'Histoire nomme le plus jeune Premier ministre
01:07:56 de l'Histoire. Je ne veux y voir qu'un seul symbole, celui de l'audace et du mouvement.
01:08:02 Le symbole aussi et peut-être surtout de la confiance.
01:08:06 - Voilà, c'est important Louis Noragnel, cette jeunesse, cette nouvelle génération que l'on met comme ça
01:08:12 en première ligne, qu'Emmanuel Macron met en première ligne.
01:08:14 - Alors moi j'ai toujours considéré que l'âge n'était pas un argument politique en soi.
01:08:18 Non mais vous avez des gens qui sont jeunes et qui sont déjà très vieux dans leur tête et vous avez des personnes plus âgées
01:08:24 qui sont bien plus aptes que certains jeunes à travailler et surtout à relever des défis comme celui que...
01:08:29 - Là on parle de gouverner le pays. - De diriger le pays.
01:08:32 - Non mais moi, tant mieux et je trouve que Gabriel Attal coche énormément de cases.
01:08:36 Évidemment c'est un argument qu'Emmanuel Macron utilise mais c'est un argument qui est risqué en face de lui
01:08:42 pour les européennes et peut-être pour la prochaine présidentielle. Il y a aussi Jordan Bardella
01:08:46 qui est encore plus jeune que Gabriel Attal. - Il a 28 ans.
01:08:52 - C'est une arme anti-Bardella, Gabriel Attal, Louis de Reynalds ?
01:08:56 - Pour reprendre aussi les arguments d'Alexandre de Vevecchio, c'est un missile à double tête.
01:09:00 La première tête vise effectivement à polariser le duel avec Jordan Bardella dans le but des européennes
01:09:07 pour essayer de réduire l'écart, en tout cas qui est aujourd'hui, qui apparaît dans les sondages,
01:09:11 entre la liste de la majorité et la liste du Rapporteur monumental.
01:09:15 Et puis la deuxième tête, évidemment, c'est Édouard Philippe.
01:09:18 Quand Édouard Philippe était Premier ministre, on va le dire clairement comme les choses ont existé,
01:09:24 il ne considérait pas beaucoup Gabriel Attal. D'ailleurs, Gabriel Attal, je crois, n'a jamais été reçu en tête à tête
01:09:29 par Édouard Philippe quand il était son secrétaire d'État et plusieurs fois il aurait aimé avoir peut-être plus de considérations.
01:09:35 - Ambiance fraîche, quoi, entre les deux. - Et en plus de ça, ça ringardise un peu Édouard Philippe
01:09:39 si véritablement l'objectif d'Emmanuel Macron est de permettre à Gabriel Attal de se lancer
01:09:46 dans l'orbite de la présidentielle de 2027.
01:09:50 - On va se poser des questions concrètes ce soir, François Pupponi.
01:09:52 Qu'est-ce qu'incarne Gabriel Attal ? Est-ce que Matineau, justement, c'est un tremplin ou un toboggan ?
01:09:57 D'abord, qu'est-ce qu'il incarne à vos yeux, Gabriel Attal ?
01:10:00 - Effectivement, c'est de jeunesse, mais on recommence un peu ce qui s'est passé avec l'élection d'Emmanuel Macron,
01:10:05 c'est-à-dire on va réarmer ce pays, régénérer, redonner du souffle, de la jeunesse.
01:10:13 - Et du sens. - Et du sens.
01:10:14 Avec un calcul qui est simple, effectivement, comme je disais tout à l'heure,
01:10:18 l'électorat jeune va plutôt vers la radicalité, soit vers l'Assemblée nationale, soit vers la France insoumise.
01:10:24 Donc Emmanuel Macron a bien compris que pour l'avenir, il fallait aussi récupérer une partie de la jeunesse
01:10:28 qui ne croit plus à ce gouvernement et qui n'est plus réenchanté par ce gouvernement et par ce président de la République.
01:10:33 - Il faut désenchanter, même, on peut le dire, les Français.
01:10:36 - Oui, oui, voilà. Donc on va donner un nouveau souffle, etc.
01:10:41 Et puis après, effectivement, c'est la compétence, c'est-à-dire dire aux jeunes on peut y arriver.
01:10:46 C'est ça aussi, c'est le message de dire on peut être jeune et être compétent à y arriver, donc croyez en votre destin, etc.
01:10:51 C'est tout ce message-là qui est passé.
01:10:53 Alors après, est-ce que c'est un tremplin ou un toboggan ?
01:10:55 L'avenir le dira.
01:10:56 S'il réussit, effectivement, à Matignon dans les 6-7 mois qui viennent, il est en orbite pour 2027.
01:11:01 Si dans 7 mois, il est déjà, comme certains le prédisent, et peut-être vont l'aider à le devenir, carbonisé, il aura...
01:11:09 - Il le disait d'ailleurs quand il est arrivé à l'Éducation nationale.
01:11:11 - Complètement.
01:11:12 - On avait dit c'est une erreur, il va se carboniser en 3 semaines.
01:11:15 Et lui, forcément, se dit "tout le monde me prédisait l'enfer de l'Éducation nationale".
01:11:19 Pour l'instant, ça se passait très bien pour lui.
01:11:22 Peut-être qu'il reproduira les mêmes effets à Matignon.
01:11:24 - Rachel Cahn, qu'est-ce qu'il incarne pour vous, Gabriel Attal ?
01:11:26 - Pour moi, il incarne le fond, la forme, la cohérence et effectivement la méritocratie républicaine.
01:11:32 Donc sans essentialiser, parce qu'on aurait pu essentialiser aussi Elisabeth Borne, simplement en disant que c'est une femme, c'est une femme,
01:11:40 et lui, c'est un jeune, c'est un jeune, mais il n'y a pas que ça.
01:11:42 C'est-à-dire qu'il y a effectivement ce qu'il a pu incarner, alors son ascension est fulgurante,
01:11:47 mais ce qu'il a incarné ces derniers mois, dès la rentrée, avec des marqueurs extrêmement forts,
01:11:52 et c'est pour ça que dans son discours, il reprend cette devise républicaine "liberté, égalité, fraternité" avec des exemples,
01:11:59 et laïcité, ça fait du bien de l'entendre aujourd'hui, en ce jour, juste une petite incise où on commémore l'hyper-kachère.
01:12:08 - Oui, alors l'hyper-kachère, rappelez-nous, évidemment, ce...
01:12:11 - Quatre tueries, quatre morts, des personnes qui allaient simplement faire leur course dans une supérette
01:12:18 et qui sont tombées sous un barbare islamiste, le terrorisme.
01:12:23 - François Péponnier, important de rappeler, c'est une date terrible.
01:12:26 En plus, il y a deux jeunes de Sarcelles qui sont morts dans l'hyper-kachère, il y avait un employé,
01:12:30 Johan Cohen, et le fils du rabbin Atab, qui était venu de Tunisie, et qui maintenant est devenu un des rabbins de Sarcelles,
01:12:37 et que je vais rejoindre après l'émission.
01:12:39 - Alexandre de Vecchio, vous êtes journaliste au Figaro.
01:12:42 La nomination de Gabriel Attal, c'est un coup politique d'Emmanuel Macron.
01:12:46 Il se met en... Il est raccord avec le pays, avec les attentes du pays, ou pas ?
01:12:51 - En tout cas, il donne un second souffle. On a souvent dit qu'il était disruptif,
01:12:55 je ne sais pas si j'aime bien ce mot, mais là, pour le coup, il l'est, il fait quelque chose d'inattendu.
01:13:02 J'avoue que moi, j'ai perdu tous mes paris, parce que je pensais qu'Elisabeth Borne allait rester,
01:13:07 je pensais que psychologiquement, pardonnez-moi, c'était trop dur pour Emmanuel Macron de supporter quelqu'un
01:13:11 qui lui ferait un peu d'ombre. Donc là, il fait preuve d'humilité, le président de la République, il faut le souligner.
01:13:18 Maintenant, comment je définirais Gabriel Attal ?
01:13:21 Je ne suis pas sûr qu'il incarne spécialement, pour le moment, la méritocratie, même s'il a été vide.
01:13:27 Je ne suis pas sûr qu'il ait vraiment une idéologie, si vous voulez, très affirmée.
01:13:31 Par contre, il a deux choses dont on manque singulièrement, et dont manquait singulièrement
01:13:35 ce gouvernement et l'entourage d'Emmanuel Macron, c'est-à-dire qu'il a des instincts populaires et des instincts politiques.
01:13:41 Emmanuel Macron était entouré de technos coupés du réel, qui étaient dans leur fichier Excel
01:13:46 et qui étaient que dans des logiques comptables. C'était le cas d'Elisabeth Borne.
01:13:51 Gabriel Attal, qui pourtant a eu un parcours météorique, n'a jamais vraiment travaillé,
01:13:56 passé de Sciences Po au gouvernement quasiment, je résume. Malgré tout, semble plus connecté,
01:14:03 je dirais, à la réalité du terrain et des Français, mieux les comprendre. Et ça, c'est quand même un avantage.
01:14:08 C'est-à-dire qu'au royaume, dans un royaume politique où le bon sens a totalement disparu,
01:14:14 en avoir un tout petit peu, c'est déjà un grand avantage. Ensuite, c'est aussi un royaume politique très impuissant
01:14:20 à régler les problèmes. Et Gabriel Attal a pris une décision politique simple, c'était d'interdire la baïa.
01:14:25 Ce n'était pas très compliqué. Ça nécessitait en vérité pas beaucoup de courage, parce que tous les Français étaient pour.
01:14:30 Mais c'est le seul à l'avoir fait. Les autres regardaient à leurs chaussures et n'étaient pas capables de prendre une décision.
01:14:35 Donc voilà, il y a une forme de volontarisme qu'attendent les Français aussi.
01:14:39 Il est en ce moment sur le terrain, dans le Pas-de-Calais, Gabriel Attal, premier déplacement aussitôt qu'il a été nommé à Matignon.
01:14:45 On va écouter l'échange qu'il a eu avec des habitants il y a quelques instants, notamment une buraliste.
01:14:50 Il dit assez sinistré « personne ne va vous oublier ».
01:14:53 Je voulais être sûre qu'on ne me le dit pas encore, parce qu'après, on se dit « deux mois sans travailler, les gens sont partis ailleurs ».
01:15:02 Personne ne va vous oublier. Vous savez, moi, j'ai été dans des précédentes fonctions ministre des Buralistes,
01:15:06 puisque j'étais ministre du budget, et je sais à quel point vous avez une importance absolument majeure pour un village, pour un territoire.
01:15:15 Les Français sont attachés à vous, et je sais que vous retrouverez vos clients. J'aimerais boire un café avec vous.
01:15:20 Alors, on va avec plaisir.
01:15:22 Voilà Gabriel Attal sur le terrain il y a quelques instants, Éric Revelle. Il a été effectivement ministre du budget, ministre des douanes.
01:15:29 Il s'occupait de tout ce qui était le trafic de tabac.
01:15:32 Il a une certaine expérience du terrain, mais pas évidemment une immense expérience du terrain.
01:15:36 Oui, les mots qu'il dit, pardonnez-moi, mais c'est un grand classique.
01:15:40 « On ne va pas vous oublier, on va vous aider ».
01:15:44 Il fait de la politique.
01:15:46 Bon, moi, la principale qualité que je lui trouve à Gabriel Attal, c'est qu'il a une maturité politique,
01:15:53 une expérience politique finalement qui est bien plus importante que l'âge qu'il affiche sur sa carte d'identité.
01:15:58 Et ça, c'est un point important, parce que quand vous voyez un jeune ministre arriver,
01:16:02 vous n'avez pas forcément en tête que c'est un sniper, que c'est quelqu'un qui connaît la politique et qui fait de la politique.
01:16:08 Donc ça, c'est quand même important.
01:16:11 Maintenant, quand même, souvenez-vous des postes qu'il a occupés, des idées qu'il a lancées, des diagnostics qu'il a posés,
01:16:19 par exemple lorsqu'il était ministre des comptes publics, lorsqu'il a institué l'ESNU,
01:16:25 lorsqu'il a commencé à taper du poing sur la table au ministère de l'Éducation nationale.
01:16:30 Mais en fait, on n'a jamais le temps avec l'ange Gabriel de voir...
01:16:34 Très joli, l'ange Gabriel !
01:16:36 On n'a jamais le temps de voir quels sont les résultats des diagnostics qu'il pose,
01:16:40 parce qu'il a une carrière tellement brillante qu'il passe à autre chose rapidement, vous voyez.
01:16:43 Donc là, à Matignon, pour le coup, il est un peu au pied du mur.
01:16:47 Là, il y a de la communication, mais il va falloir maintenant qu'il délivre, comme disent les Anglais, vous voyez, dans ce modèle franc.
01:16:51 Bien sûr.
01:16:52 Il va falloir qu'il délivre.
01:16:53 Qu'est-ce qu'il... Quelle est la feuille de route de Gabriel Attal ?
01:16:56 Est-ce qu'on sait déjà ce que le président lui a dit pour l'économie, pour la culture, pour la constitution, pour le sociétal, le régalien ?
01:17:04 Je pense qu'ils auront l'occasion de nouveau d'échanger ensemble pour déterminer cette feuille de route de manière un peu plus précise.
01:17:11 Néanmoins, ce sujet a été abordé ce matin lors d'un échange assez long qu'ils ont pu avoir après 8h30,
01:17:18 petit déjeuner organisé à l'Elysée entre Gabriel Attal et Emmanuel Macron,
01:17:24 avant donc l'officialisation de sa nomination à la tête de ce prochain gouvernement.
01:17:29 Petit déjeuner qui a duré un peu plus de deux heures.
01:17:31 Mais ce qui est intéressant, pour rebondir un peu sur vos propos respectifs,
01:17:35 c'est qu'on dit depuis hier, maintenant, que Gabriel est jeune.
01:17:40 Moi, je trouve que c'est un vieux briscard, justement, de la politique.
01:17:44 À 34 ans ?
01:17:45 Non, mais lorsque l'on regarde la manière dont il fait de la politique,
01:17:48 il fait de la politique comme on faisait de la politique d'antan.
01:17:52 Et il a très bien compris cela.
01:17:54 Il a appris dans l'ancien monde, lorsque l'on voit qu'il va sur le terrain,
01:17:57 qu'il utilise effectivement des vieilles formules, mais des formules qui marchent.
01:18:01 Lorsque l'on voit effectivement la réception que Gabriel Attal peut avoir dans ce petit village du Pas-de-Calais,
01:18:09 ces gens qui vont à la rencontre du Premier ministre, et d'ailleurs, Gabriel Attal,
01:18:15 à l'instant, vient de les remercier en leur disant "je suis content ce soir que vous veniez à ma rencontre".
01:18:21 Il inverse, entre guillemets, la situation.
01:18:24 En général, c'est plutôt l'inverse qu'on entend dans la bouche des politiques.
01:18:28 "Je viens à votre rencontre pour vous apporter de l'aide".
01:18:30 Non, là, c'est l'inverse.
01:18:31 "Je suis là pour vous écouter et pour être à vos côtés".
01:18:35 Et ça, il l'a très bien compris. Il fait de la vieille politique.
01:18:37 Alors, il utilise les méthodes des vieux briscards, c'est ça ?
01:18:40 Complètement. Il a été formé, il est mort près de Ministre Scamp, près de Ségolène Royal.
01:18:44 Il a appris la politique dans l'ancien monde.
01:18:47 Ce n'est pas Emmanuel Macron qui l'a formé. Il a été formé précédemment.
01:18:51 Et donc, il applique ça. À chaque fois qu'il y a un problème, il y va et il est dans l'écoute.
01:18:56 Et ça, c'est sa grande force. Il ne vient pas pour livrer un discours,
01:18:59 il est pour écouter et donner le sentiment.
01:19:02 Et je pense que c'est vrai d'être à l'écoute des gens.
01:19:05 Et les gens ont le sentiment, parce que je pense que c'est vrai, que c'est sincère.
01:19:08 Et ça, c'est sa force. Après, attention, la preuve d'autorité qu'il avait faite,
01:19:13 parce qu'il y a le problème de la baïa, mais là où il était très, très bon dans l'éducation nationale,
01:19:17 c'est lorsqu'il y a eu cette fameuse lettre de la rectrice de Versailles
01:19:20 sur cet enfant exilé, où il avait dit sur le perron du ministère "c'est un scandale".
01:19:24 Et il a fait en sorte qu'elle soit sanctionnée derrière.
01:19:27 C'est-à-dire que là, il a fait preuve aussi d'une très forte autorité
01:19:30 en remettant en cause son administration, ce qui est très, très rare de la part d'un ministre.
01:19:33 – Rachel Gannes, ça c'est un maître à son actif, à Gabriel Attal,
01:19:36 la fermeté dont il a fait preuve lorsqu'il était à l'éducation nationale.
01:19:39 – Absolument, sur cette question du harcèlement qui est un fléau.
01:19:42 En plus, il a incarné le fait que la jeunesse et l'école étaient une priorité nationale.
01:19:47 Et je pense que c'est effectivement le socle commun pour avoir une République
01:19:52 à la fois unie et debout.
01:19:55 Je trouve, par rapport au nom de Gabriel Attal, assez ridicule par ailleurs,
01:20:00 la petite musique qu'on a entendue bien avant la nomination,
01:20:03 la petite musique de la gauche, alors qu'il n'y avait aucune nomination de fait,
01:20:07 qui était déjà sur les rangs de "on va faire une motion de censure à l'Assemblée nationale".
01:20:13 Justement parce qu'il incarne quelque chose.
01:20:16 La gauche, l'extrême gauche notamment, fait de la politique désincarnée,
01:20:22 alors que Gabriel Attal incarne une politique et une ligne.
01:20:25 – Écoutons d'ailleurs Mathilde Penne, présidente de groupe "La France Insoumise"
01:20:28 à l'Assemblée nationale, sur la nomination de Gabriel Attal.
01:20:31 – Gabriel Attal est celui qui a commencé une rentrée scolaire,
01:20:35 rentrée scolaire qui est catastrophique, puisque des centaines de milliers,
01:20:39 voire des millions d'enfants manquent des millions d'heures de cours
01:20:42 parce qu'il y a des professeurs non remplacés,
01:20:44 en préférant se focaliser sur l'habit de jeunes femmes
01:20:47 et notamment sur l'interdiction de l'ABAIA.
01:20:49 Gabriel Attal est celui qui cherche à mettre la jeunesse au pas,
01:20:52 notamment en défendant le service national universel.
01:20:55 Nous ne croyons pas une seule seconde qu'en mettant,
01:20:58 bon, un espèce de monsieur Macron junior,
01:21:01 celui qui s'est spécialisé dans l'arrogance et dans le mépris,
01:21:05 quelque chose changera dans le pays.
01:21:07 – Ce sont des spécialistes qui parlent Louis de Reynal.
01:21:09 – Je trouve que c'est assez insignifiant qu'a fait Mathilde Pannot dans sa vie.
01:21:13 – Elle a été élue députée.
01:21:15 – Non mais tout ça est très excessif.
01:21:17 En fait, je trouve que moi si j'étais député "La France Insoumise",
01:21:22 je trouve qu'il y a des angles d'attaque contre…
01:21:25 – Vous n'auriez pas eu l'investiture.
01:21:26 – Comment ? – Vous n'auriez pas eu l'investiture.
01:21:27 – Non, je pense que oui, ça aurait été un peu compliqué.
01:21:28 Mais il y a des angles, il y a des manières d'attaquer Gabriel Attal.
01:21:31 Je trouve que là, tout est facile, elle enfonce des portes ouvertes.
01:21:34 – Ok, Rachel, pourquoi…
01:21:35 – Ça manque un peu de subtilité, de travail.
01:21:36 – Ah bon ? Vraiment ?
01:21:37 – Oui, et puis en plus, dans cette période,
01:21:40 soulignée en faisant un petit geste de la main sur l'habit
01:21:43 concernant les femmes, que Gabriel Attal aurait finalement censuré les femmes
01:21:49 de porter leurs vêtements, etc.
01:21:51 Dans cette période où on a un contexte international extrêmement douloureux,
01:21:55 on n'a pas du tout entendu Mathilde Panot être vent debout
01:21:58 par rapport à la barbarie du Hamas, c'est encore plus abject et très bas.
01:22:05 – Mais il doit jubiler.
01:22:06 – Florian Tardif.
01:22:07 – Moi, je serai Gabriel Attal, je verrai les réactions
01:22:09 de mes différents opposants politiques, que ce soit au Rassemblement national
01:22:14 où on estime que je serai l'un des meilleurs ministres de Marine Le Pen
01:22:19 ou là, avec la France insoumise, où on voit bien que Mathilde Panot
01:22:23 peine à trouver un angle d'attaque pour pouvoir justement critiquer
01:22:27 la nomination de Gabriel Attal, il a gagné.
01:22:30 – Alors, il a gagné, je ne sais pas, en tout cas, il est sur le terrain
01:22:32 en ce moment, dans le Pas-de-Calais, auprès des inondés.
01:22:35 Écoutez les mots qu'il emploie pour parler aux personnes
01:22:38 qu'il rencontre en ce moment même.
01:22:40 – Et si je suis là, et si j'ai voulu que mon premier déplacement
01:22:43 ce soit ici, c'est pour marquer à la fois la solidarité
01:22:46 de tout le pays avec vous et derrière vous, parce que ce que vous vivez
01:22:50 est extraordinairement difficile, matériellement, avec des habitations,
01:22:55 des commerces qui sont totalement saccagés, et puis psychologiquement
01:23:00 parce que c'est démoralisant de revivre ça quelques mois
01:23:03 après le premier épisode. Et vraiment, je veux vous dire
01:23:06 que c'est pour ça que je vais avoir une réunion avec les élus
01:23:09 pour avancer sur un certain nombre de grands chantiers.
01:23:11 On est là à vos côtés, on continuera à l'être,
01:23:13 on continuera à suivre de très près cette situation.
01:23:16 Avec des contrats réguliers, je reviendrai ici pour m'assurer
01:23:18 que tout ça avance.
01:23:19 – Voilà, Gabriel Attal au chevet des inondés, sur tes poignets.
01:23:22 – Moi j'ai vu plusieurs de ses déplacements, il est sincère.
01:23:26 Et ça les gens le sentent, voilà, donc c'est sa grande force.
01:23:29 Après on verra comment il traite les dossiers, mais cette sincérité,
01:23:32 il l'exprime régulièrement, il dit les choses telles qu'il les ressent,
01:23:35 il sent ce que pensent les Français, il comprend la détresse
01:23:38 de ses habitants, il l'exprime, il l'exprime avec sincérité
01:23:40 et je pense que c'est sa première qualité.
01:23:42 – Ma grande question, alors on ne connaît pas encore le gouvernement,
01:23:44 Éric Revelle, on ne connaît pas la composition du gouvernement
01:23:46 qu'il va former, il va prendre peut-être quelques jours
01:23:48 pour former son équipe, mais comment est-ce qu'il va faire le point
01:23:52 par rapport à des Bruno Le Maire, des Gérald Darmanin,
01:23:55 des Sébastien Lecornu qui sont plus âgés que lui,
01:23:57 qui ont plus d'expérience que lui, est-ce qu'ils vont accepter
01:24:00 cette tutelle surprenante pour eux ?
01:24:03 Comment va se jouer le rapport de force ?
01:24:04 Parce que c'est ça qu'on a envie de savoir.
01:24:06 – Alors moi je trouve que c'est une excellente question
01:24:07 parce que je vais faire une comparaison qui va vous sembler
01:24:08 complètement délirante, parce que le monde politique
01:24:10 n'est pas celui de l'entreprise, mais en matière de gestion
01:24:13 des ressources humaines, précisément, dans une entreprise
01:24:17 à de rares, très rares exceptions près, on ne pourrait pas assister
01:24:20 à ce qui s'est passé là.
01:24:21 Parce que dans une entreprise, la politique de RH,
01:24:26 c'est de récompenser l'efficacité, c'est de récompenser
01:24:31 l'attachement à l'entreprise, le temps passé dans l'entreprise
01:24:35 pour accéder à des postes importants.
01:24:37 Là, c'est tout le contraire qui se passe.
01:24:38 Donc mettez-vous à la place de Bruno Le Maire, de Gérald Darmanin,
01:24:41 peut-être même de M. Dupond-Moriti, mais lui il s'est tellement pris
01:24:45 depuis le tapis que je pense que lui il espère plus grand chose,
01:24:48 peut-être juste garder son marocain.
01:24:51 Mais mettez-vous à la place de ce qu'on a appelé des poids lourds
01:24:54 qui en réalité ne pèsent pas extrêmement lourds,
01:24:57 parce que même s'ils ont manifesté, même s'ils sont montés au créneau
01:25:00 pour dire tout cela est scandaleux, comment est-ce qu'ils vont pouvoir
01:25:03 travailler avec un garçon brillant qui a 34 ans,
01:25:10 qui va leur expliquer qu'il est le Premier ministre
01:25:12 et qui va leur dire quoi faire.
01:25:14 Et que dorénavant ils ne reporteront plus sans doute directement
01:25:17 au Président de la République, mais à lui directement.
01:25:20 En matière de RH c'est compliqué.
01:25:22 Il faut installer le rapport de force Alexandre Nevechio.
01:25:24 Non mais je pense que ça peut être aussi un des avantages de Gabriel Attar,
01:25:29 c'est-à-dire que s'il y a, pardonnez-moi l'expression,
01:25:32 la congération des vieux cons en face de lui,
01:25:35 il va s'attirer fil de la sympathie du public.
01:25:40 Les vieux politiques, apparatchiks et gris, pas efficaces.
01:25:45 Donc je doute que ce soit la bonne stratégie pour eux de s'opposer à lui.
01:25:52 D'ailleurs on voit Bruno Le Maire posé en photo avec lui,
01:25:56 donc je pense qu'il va y avoir au contraire,
01:25:58 une Gabrielle Attal mania, ils vont tous devenir fans de Gabrielle Attal.
01:26:04 On conseillera un peu moins bien pour lui,
01:26:07 et ce sera peut-être le moment pour eux d'attaquer.
01:26:09 Je pense même qu'il faut faire preuve d'autorité.
01:26:12 Il va s'imposer tout de suite.
01:26:14 Dans l'intérêt de tout le monde.
01:26:16 Il n'a pas intérêt à laisser pourrir une situation.
01:26:19 Il va devoir démontrer qu'il est le patron.
01:26:21 Et s'ils acceptent d'être dans son gouvernement,
01:26:24 il faudra qu'ils acceptent qu'il est le patron et qu'il passe par lui.
01:26:26 Ce qui va être aussi hallucinant, c'est la visite à laquelle on va oublier Elisabeth Porme.
01:26:30 Tout de suite, on est déjà dans un autre temps.
01:26:33 C'est la logique de la politique.
01:26:35 Elle a dit qu'elle serait un nouveau député.
01:26:38 C'est une forme d'humilité de revenir à la base après avoir été première ministre.
01:26:41 Boulibou, il voulait dire quelque chose avant qu'on écoute un son de Gérald Darmanin.
01:26:45 Ministre de l'Intérieur.
01:26:46 Vous êtes bien discipliné.
01:26:48 Je vous reconnais là.
01:26:49 Gérald Darmanin qui dit qu'il y a encore beaucoup de choses à faire.
01:26:52 Place Beauvau, écoutez-le.
01:26:53 Je pense que chacun a vu que je n'avais pas fini ma mission au ministère de l'Intérieur.
01:26:57 Et que je ne suis pas homme à me dérober quand il y a des policiers, des gendarmes, des préfets
01:27:01 qui, il y a quelques jours, on est à 100 jours du relais de la flamme,
01:27:04 on est à 200 jours des Jeux Olympiques, vont risquer leur vie, mettre leur réputation en jeu.
01:27:10 Moi, je suis un homme d'honneur, je suis un homme de devoir.
01:27:12 Et vous savez, de là où je viens, d'une province, d'une famille populaire,
01:27:16 on aime bien terminer ce qu'on fait.
01:27:18 Après, il appartient au président de la République de disposer évidemment des postes ministériels.
01:27:22 Il y a sa disposition.
01:27:23 Mais je veux dire aux policiers et aux gendarmes que je n'ai pas l'habitude de compter
01:27:27 sur un quelconque avenir personnel lorsque je les ai engagés dans une voie.
01:27:30 C'est clair en même temps.
01:27:32 François Bivouz dit que c'est clair, honnête et précis.
01:27:34 Qu'ils le disent comme ça publiquement, c'est qu'il a un système de fragilité.
01:27:39 S'il n'est pas retenu ministre de l'Intérieur, il dit "c'est pas moi, moi je voulais, c'est le Premier ministre qui n'a pas voulu".
01:27:44 Donc quelque part, il prend les devants.
01:27:46 S'il était sûr de lui, je ne pense pas qu'il aurait tenu ses propos.
01:27:49 Et puis, en croye, il y a une forme de critique de Gabriel Attal.
01:27:53 Moi, je l'entends comme ça parce qu'il dit "moi, je finis ma mission".
01:27:56 On a dit tout à l'heure que Gabriel Attal était passé d'un ministère à l'autre.
01:27:59 Il a rappelé encore ses origines populaires.
01:28:01 On sait que Gabriel Attal est plutôt quelqu'un de la bourgeoisie,
01:28:05 qui a peut-être eu un parcours d'élu local difficile que Gérald Darmanin.
01:28:10 Donc il commence une stratégie de distinction.
01:28:13 Je ne suis pas sûr que ce soit la bonne stratégie parce qu'on l'a dit, je pense que Gabriel Attal a de l'autorité.
01:28:17 Donc il le fait même avant d'entrer au gouvernement.
01:28:20 Donc ça laisse augurer d'une situation tendue.
01:28:24 - Eric Revelle, s'il est maintenu ?
01:28:26 - Que doit éprouver le ministre de l'Intérieur ?
01:28:28 Parce que, comme le rappelait tout à l'heure le policier, c'est un géop terrible,
01:28:31 ministre de l'Intérieur, ce n'est pas simple.
01:28:32 Au-delà de ça, je pense qu'il est en fragilité depuis plusieurs mois, en réalité.
01:28:36 - Gérald Darmanin ? - Mais oui.
01:28:37 Souvenez-vous quand même qu'au moment du vote de la motion de rejet
01:28:41 à l'Assemblée nationale sur les lois immigration,
01:28:43 il propose sa démission au président de la République, qui la refuse.
01:28:46 Mais il la propose.
01:28:47 Donc là, c'est "retenez-moi où je fais un malheur"
01:28:49 parce que là, il est plutôt en position de force,
01:28:51 mais il veut tester quand même l'attachement, sans doute,
01:28:53 du président ou de la première ministre de l'époque
01:28:55 à sa personne et au ministère qui l'occupe.
01:28:58 Et puis, deuxième sujet de fragilité, mais je ne sais même pas comment il va s'en mettre,
01:29:01 c'est que, vous l'avez dit tout à l'heure...
01:29:03 - Les chiffres de l'insécurité ?
01:29:04 - Mais attendez, les chiffres de l'insécurité, c'est la politique mise en place par Gérald Darmanin.
01:29:08 Comment est-ce que vous voulez sortir de ça ?
01:29:10 Ça, c'est le mur de la réalité.
01:29:11 C'est le mur de la réalité.
01:29:13 Vous êtes Gabriel Attal, vous le convoquez pour lui demander comment ça va,
01:29:17 et puis vous lui dites "comment, monsieur le ministre,
01:29:19 vous jugez les chiffres qui ont été publiés par votre ministère ?
01:29:21 Ils sont mauvais ou très mauvais ?"
01:29:23 Et là, à mon avis, les choses sont dites.
01:29:25 - Absolument.
01:29:26 On va continuer sur la sécurité dans un instant,
01:29:27 mais d'abord le terrain, priorité au terrain.
01:29:29 On rejoint Thomas Bonnet, notre envoyé spécial avec Charles Bagé,
01:29:32 à Clairemarais, où se trouve le Premier ministre, Gabriel Attal.
01:29:35 Qu'est-ce qui se passe en ce moment, Thomas ? Expliquez-nous.
01:29:40 - Écoutez, Laurence, le Premier ministre vient d'arriver
01:29:42 à la deuxième étape de son déplacement dans le Pas-de-Calais,
01:29:45 dans cette salle polyvalente, où il va rencontrer des élus locaux
01:29:49 et des habitants, la suite donc de ce premier déplacement
01:29:52 pour le nouveau Premier ministre, qui a décidé d'aller sur le terrain,
01:29:56 à peine nommé à Matignon.
01:29:58 Évidemment, on est dans la comparaison avec sa prédécesseure, Elisabeth Borne.
01:30:03 Elle, elle avait attendu trois jours avant d'aller sur le terrain,
01:30:06 et sur la forme, on a également vu un Gabriel Attal
01:30:09 dans l'empathie, dans la compassion avec ses habitants,
01:30:12 qui ont été touchés par des catastrophes naturelles
01:30:15 depuis maintenant plusieurs jours, avec ses crus.
01:30:18 Voilà donc pour le Premier ministre, et beaucoup d'élus locaux,
01:30:21 beaucoup d'habitants, ici, qui sont réunis pour assister
01:30:23 à cet entretien, à cette réunion.
01:30:25 - Merci beaucoup, Thomas Bonnet. Charles Bagé, dans le Pas-de-Calais.
01:30:28 On va suivre cette visite de Gabriel Attal, je vais y arriver,
01:30:32 décidément, en ce premier jour, ces premiers pas de Premier ministre.
01:30:36 34 ans, quand même, Louis de Raguenel, on le rappelle.
01:30:39 Un ministre de l'Education nationale qui quitte sa fonction avec regret,
01:30:42 c'est ce qu'il a dit tout à l'heure.
01:30:44 Peut-être on peut en écouter un extrait de ce qu'il a dit.
01:30:47 Parce qu'il a dit, voilà, je veux emmener cette priorité,
01:30:50 les actes forts qu'il a posés à l'Education nationale,
01:30:53 il veut les amener avec lui à Matignon.
01:30:55 Et c'est vrai que c'est important, c'est une cause qui lui tient à cœur,
01:30:57 en tout cas qu'il a embrassé à bras le corps.
01:30:59 On va l'écouter dans un instant.
01:31:01 Rachel Khan, vous avez noté le fait qu'il a été très clair, très ferme
01:31:04 sur les dossiers de la baïa, de la laïcité.
01:31:07 C'est à mettre à son crédit, le harcèlement scolaire aussi, exactement.
01:31:11 Je ne sais pas si on a Gabriel Attal, on l'écoute.
01:31:13 Ces derniers mois, j'ai consacré toute mon énergie
01:31:17 à redonner espoir, à chercher à redonner espoir
01:31:20 à cette génération, à ses parents,
01:31:22 en œuvrant pour l'école de la République.
01:31:25 Je le dis d'emblée, mesdames et messieurs,
01:31:28 j'emmène avec moi, ici, à Matignon,
01:31:31 la cause de l'école.
01:31:33 Je réaffirme l'école comme étant la mère de nos batailles,
01:31:37 celle qui doit être au cœur de nos priorités
01:31:39 et à qui je donnerai, comme Premier ministre,
01:31:42 tous les moyens d'action nécessaires pour sa réussite.
01:31:45 Elle sera l'une de mes priorités absolues
01:31:48 dans mon action à la tête du gouvernement.
01:31:50 En prenant des décisions fortes sur la baïa,
01:31:52 en prenant des décisions fortes sur la laïcité,
01:31:55 c'est pour la liberté que je me suis engagé.
01:31:57 En prenant des décisions fortes
01:32:00 sur l'exigence et sur le choc des savoirs,
01:32:02 c'est pour l'égalité que je me suis engagé.
01:32:05 En prenant des décisions fortes dans la lutte contre le harcèlement,
01:32:08 c'est pour la fraternité que je me suis engagé.
01:32:11 Liberté, égalité, fraternité.
01:32:15 Cette devise de l'école est aussi celle de la République
01:32:19 et ce sera toujours ma boussole.
01:32:21 Florian Tardif, c'est une cause dont on peut se dire
01:32:24 qu'il va continuer à la surveiller de très près,
01:32:26 la cause de l'éducation nationale, du choc des savoirs.
01:32:29 Autant plus que c'est l'une des priorités à l'agenda du président de la République.
01:32:33 Il a donné rendez-vous aux Français d'ici une petite dizaine de jours maintenant
01:32:37 pour un nouveau grand rendez-vous.
01:32:39 Très peu de choses ont fuité concernant ce dernier.
01:32:43 Néanmoins, on semble se diriger vers un grand rendez-vous
01:32:46 pour parler éducation.
01:32:48 Et tout à l'heure, Gabriel Attal a débuté son discours
01:32:52 lors de la passation de pouvoir en abordant ce premier sujet
01:32:56 qui est selon lui la priorité absolue.
01:32:58 Donc oui, on attend de lui qu'il, en reprenant ses mots,
01:33:02 qu'il y ait une forme de continuité entre son départ du ministère
01:33:08 de l'éducation nationale, où certes, il a annoncé beaucoup de choses
01:33:11 sur un certain nombre de sujets, que ce soit les savoirs,
01:33:14 le retour de l'autorité à l'école ou encore la laïcité,
01:33:17 et le ministre qui prendra la suite et qui lui,
01:33:21 devra traduire ses annonces en actes forts dans les années à venir.
01:33:24 Louis Draguenet ?
01:33:25 C'est aussi assez habile de la part de Gabriel Attal
01:33:28 parce que l'école, c'est le ministère, enfin l'éducation nationale,
01:33:31 c'est le ministère qui lui a permis de se révéler,
01:33:33 de faire une véritable percée dans l'opinion publique
01:33:36 et d'aller toucher un public que jusqu'à aujourd'hui,
01:33:39 il n'avait pas touché.
01:33:40 Et donc, il essayait aussi d'emporter avec lui ce capital.
01:33:44 Quand on regarde les enquêtes d'opinion,
01:33:46 Gabriel Attal est extrêmement populaire,
01:33:48 globalement dans toutes les catégories de population,
01:33:51 mais particulièrement dans toutes les familles de droite,
01:33:54 que ce soit Rassemblement National, Reconquête et chez Les Républicains.
01:33:58 Donc, c'est aussi un message qu'il envoie à cet électorat-là.
01:34:02 Je ne vous oublie pas et j'emporte cette méthode-là
01:34:04 que je vais essayer de répliquer.
01:34:06 Et d'ailleurs, il en parle de cette méthode, il le dit,
01:34:08 cette méthode qui consiste à poser des diagnostics.
01:34:10 Du coup, je rebondis sur ce que disait Éric Revelle tout à l'heure.
01:34:13 La méthode de Gabriel Attal, ça a été beaucoup de poser des diagnostics,
01:34:16 d'essayer d'expliquer les solutions.
01:34:19 Maintenant, il sera jugé, et je pense que ce public-là de droite
01:34:23 qui l'apprécie beaucoup et qui a mis beaucoup d'espoir en lui,
01:34:26 maintenant regardera avec beaucoup d'intérêt les résultats,
01:34:29 le bilan de Gabriel Attal, et Gabriel Attal sait qu'il est attendu là-dessus.
01:34:33 Absolument, et on aura dans un instant le résultat d'un sondage
01:34:36 qu'on a fait faire exclusivement pour CNews et donc Europe 1 par CSA.
01:34:41 Julie Gayot était avec nous, bonsoir. On verra dans un instant.
01:34:43 Est-ce que les Français font ou non confiance à Gabriel Attal ?
01:34:46 C'est la question qu'on leur a posée aujourd'hui.
01:34:48 On aura les résultats dans un instant.
01:34:49 Éric Revelle, vous voulez rajouter quelque chose ?
01:34:51 Parce qu'on n'en a pas parlé, dans son discours,
01:34:54 lors de la passation des pouvoirs, il a employé à plusieurs reprises
01:34:58 un mot important qui est celui des classes moyennes.
01:35:01 Les classes moyennes en France, il l'a martelé à plusieurs reprises.
01:35:04 Alors je dis que c'est important parce que ces classes moyennes-là,
01:35:07 elles ont le sentiment depuis très longtemps d'être dédaignées.
01:35:11 Et je suis toujours étonné que la classe politique
01:35:14 ne soit pas emparée du thème plus tôt.
01:35:16 Aliot-Marie Michel avait publié un livre qui s'appelait
01:35:18 "La grande peur des classes moyennes".
01:35:20 C'est un peu dans le désordre, Aliot-Marie Michel, mais c'est pas grave.
01:35:22 C'est le tiercé, mais pas dans l'ordre.
01:35:24 Je sais qu'elle s'appelle Michel Aliot-Marie.
01:35:26 Revaléry, vous écoutez.
01:35:27 Plus récemment, Maurice Lévy, l'ancien patron de Publicis,
01:35:30 avait publié un petit opuscule qui s'appelait "Ouvrez les yeux"
01:35:33 dans lequel il disait, en fait, le problème de ce pays,
01:35:36 c'est le risque de dégradation des classes moyennes
01:35:39 et la peur qu'ont ces classes moyennes pour leurs propres enfants
01:35:41 et leur devenir.
01:35:42 En utilisant le mot "classes moyennes",
01:35:44 je pense que Gabriel Attal trace une voie.
01:35:48 18h30, le rappel des titres de l'actualité sur CNews et sur Europe 1
01:35:52 avec Simon Guylain.
01:35:53 La tension monte entre Israël et le Hezbollah.
01:35:58 Le groupe terroriste libanais affirme avoir ciblé
01:36:00 un centre de commandement de Tsal dans le nord d'Israël.
01:36:03 Cette attaque serait une réponse à la mort
01:36:05 d'un haut responsable militaire du Hezbollah
01:36:07 ainsi qu'à celle du numéro 2 du Hamas.
01:36:09 Tous les deux ont été tués par des frappes israéliennes.
01:36:12 Cette tentative de braquage qui tourne au drame,
01:36:15 ça s'est passé ce matin dans une armurier à Eslet près de Rouen.
01:36:19 L'un des malfaiteurs est mort, indique cet après-midi
01:36:21 le procureur de la République de Rouen.
01:36:23 Deux enquêtes ont été ouvertes, l'une pour tentative de vol
01:36:26 et l'autre pour déterminer les circonstances du décès.
01:36:29 Et puis l'enseigne Minnelli, sauvée de justesse
01:36:31 au prix de centaines d'emplois supprimés
01:36:33 sur les quelques 600 employés de l'entreprise.
01:36:36 Seulement 213 pourront garder leur emploi en CDI.
01:36:39 Près de 400 postes seront donc supprimés
01:36:41 et des dizaines de magasins vont également fermer sur le territoire.
01:36:45 Simon Guillain pour le rappel des titres de l'actualité, merci beaucoup.
01:36:48 Julie Gayot est avec nous de l'Institut de sondage CSA.
01:36:51 On a posé la question aux Français aujourd'hui.
01:36:53 Est-ce que vous faites confiance à Gabriel Attal,
01:36:56 le nouveau Premier ministre de cette ère Emmanuel Macron ?
01:37:00 Quelle est la réponse des Français Julie ?
01:37:02 48% des Français font confiance à Gabriel Attal en tant que Premier ministre
01:37:07 versus 52% d'avis contraires.
01:37:09 Donc vous avez somme toute à peine un Français sur deux qui lui fait confiance.
01:37:13 Alors, comparé aux autres...
01:37:16 Alors, c'est bien ou c'est pas bien ?
01:37:18 C'est plutôt une bonne cote, en fait.
01:37:20 C'est plutôt un bon matelas de démarrage.
01:37:23 Cela étant, quand vous comparez par exemple...
01:37:26 On a posé exactement la même question
01:37:28 quand Elisabeth Borne a été nommée Première ministre à l'époque,
01:37:32 les 17 et 18 mai 2022.
01:37:34 Eh bien, on arrivait à 53% de confiance.
01:37:36 Donc elle avait plus de confiance que lui.
01:37:38 Oui, mais si on est tout à fait honnête,
01:37:40 il faut quand même rappeler qu'elle bénéficiait malgré tout
01:37:42 du souffle de la réélection d'Emmanuel Macron.
01:37:45 Alors, on ne pouvait pas parler d'état de grâce,
01:37:47 puisque c'était sa réélection faite dans des conditions
01:37:50 qui étaient quand même un peu compliquées.
01:37:52 Mais malgré tout, Elisabeth Borne 53, Gabriel Attal 48.
01:37:56 Vous avez à peine... Il fait quand même 5 points de moins qu'elle.
01:38:00 Alors, la moitié des Français, c'est bien.
01:38:02 Mais peut-être que finalement, de la part de la personnalité politique
01:38:06 préférée des Français, qui caracole en tête de tous les sondages
01:38:10 depuis le mois de décembre...
01:38:12 C'est Edouard Philippe, la personnalité préférée des Français,
01:38:14 dans le baromètre Paris Match.
01:38:16 Oui, oui, certes.
01:38:18 Mais vous voyez, il a fait un bond incroyable
01:38:21 suite à sa nomination à l'Education nationale
01:38:24 et les dernières mesures du mois de décembre.
01:38:26 Voilà, le donner soit à touche-touche, soit devant.
01:38:29 Vous voyez, peut-être qu'on aurait pu s'attendre à mieux, c'est bien.
01:38:32 Mais vous voyez, on aurait pu s'attendre peut-être à une nouvelle vague,
01:38:36 à une inversion de tendance.
01:38:38 Et finalement, vous avez malgré tout 52% de Français
01:38:41 qui ne lui font pas confiance.
01:38:43 Ils ne font pas confiance a priori.
01:38:44 Julie Gayot, de l'Institut de sondage CSA.
01:38:46 En fonction de l'appartenance politique des personnes
01:38:48 à qui vous avez posé la question, comment est-ce que ça se découpe un peu ?
01:38:51 Bien, on voit que, à droite comme à gauche,
01:38:54 les résultats, finalement, sont assez mitigés.
01:38:57 Vous avez 44% des sympathisants de gauche
01:39:00 qui lui accordent sa confiance.
01:39:02 Donc, voilà, vous voyez, il n'y a pas de rejet fort
01:39:06 ni de mouvement d'enthousiasme.
01:39:07 Mais parce que ça masque, en fait, des mouvements de fond
01:39:10 chez les sympathisants de gauche, parce que, vous l'avez bien compris,
01:39:13 ils sont quand même rarement d'accord.
01:39:14 Vous avez d'un côté les sympathisants socialistes
01:39:17 qui sont 51% à lui faire confiance.
01:39:19 Bon, peut-être que, vu qu'il vient plutôt du camp socialiste,
01:39:23 il y a peut-être une prime de sympathie.
01:39:25 Alors que, de l'autre côté, chez les sympathisants
01:39:28 de la France insoumise, le rejet est clair et net.
01:39:31 Ils sont que 30% à lui faire confiance.
01:39:33 Donc, vous voyez, il y a des mouvements contradictoires
01:39:36 au sein du camp de gauche, mais également au sein du camp de droite.
01:39:39 Et il y a le centre aussi.
01:39:40 Oui.
01:39:41 C'est très intéressant, le chiffre du centre.
01:39:42 Le centre, les sympathisants, en fait, du parti présidentiel,
01:39:45 ils sont deux tiers à lui accorder sa confiance.
01:39:47 63%.
01:39:48 Voilà, encore une fois, c'est bien.
01:39:50 Pas de surprise.
01:39:51 Ben, si, la surprise, c'est que ce n'est pas incroyable.
01:39:54 Oui.
01:39:55 Rappelons qu'Elisabeth Borne, quand on l'a mesurée,
01:39:58 elle était à 90% quand elle a été nommée.
01:40:01 Il a quand même...
01:40:02 Voilà, là, il y a quasiment 30 points de différence
01:40:05 entre la cote d'Elisabeth Borne à sa nomination
01:40:08 et la cote de Gabriel Attal à sa nomination.
01:40:11 C'est intéressant.
01:40:12 Il a perdu un matelas.
01:40:13 Il y a...
01:40:14 Et parce que, finalement, je pense que c'est aussi
01:40:17 le fait de faire partie maintenant du couple exécutif,
01:40:20 ben, c'est plus la même histoire.
01:40:22 Mais, quelque part, il subit aussi, en quelque sorte,
01:40:25 le rejet de la politique d'Emmanuel Macron.
01:40:28 Tout simplement.
01:40:29 Alexandre de Vécu, rapidement.
01:40:30 Ça traduit aussi une grande impopularité
01:40:32 de la classe politique en général.
01:40:33 Parce que, quand on fait l'enquête sur les plus populaires
01:40:36 parmi les Français, la plupart n'ont même pas
01:40:38 50% de cote de popularité.
01:40:41 Donc, c'est ce qui est difficile.
01:40:43 Ensuite, les Français ne sont pas naïfs.
01:40:44 Ils ont de la sympathie pour Gabriel Attal.
01:40:46 Ils le reconnaissent du volontarisme,
01:40:48 d'avoir bien agi sur l'école.
01:40:49 Mais ils savent que ce qu'ils attendent,
01:40:51 c'est un changement de ligne politique d'Emmanuel Macron.
01:40:53 Pour l'instant, on ne sait pas quelle est la ligne de Gabriel Attal.
01:40:56 On ne sait pas quel est son gouvernement.
01:40:57 Et si c'est juste un changement de tête,
01:40:59 un rajeunissement et une meilleure communication,
01:41:01 ils savent que ça ne va pas non plus changer leur quotidien.
01:41:04 Mais ils ne sont pas dupes.
01:41:05 Florian Tardif.
01:41:06 C'est-à-dire qu'ils sont un peu comme Saint-Thomas.
01:41:07 Ils ne croient que ce qu'ils voient.
01:41:09 Et on en parlait tout à l'heure avec Eric Revelle.
01:41:11 C'est-à-dire que, certes, c'est un bel objet
01:41:13 en matière de communication.
01:41:15 Il plaît, Gabriel Attal.
01:41:18 Mais ensuite, est-ce que ma vie va changer ?
01:41:20 C'est la question que se posent ce soir les Français.
01:41:24 Et pour cela, j'imagine qu'ils attendent.
01:41:27 Est-ce qu'ils ont la totale confiance
01:41:29 en la personne de Gabriel Attal ?
01:41:31 Non.
01:41:32 On l'a très clairement compris ce soir.
01:41:35 Après, reste à voir ce qu'il adviendra ces prochains mois.
01:41:39 C'est-à-dire qu'il a quand même commencé à prendre des engagements,
01:41:42 on en parlait tout à l'heure, vis-à-vis des classes moyennes.
01:41:44 Est-ce que, compte tenu de l'inflation
01:41:47 qui vient grignoter un peu plus chaque semaine,
01:41:49 leur pouvoir d'achat, il va y avoir une amélioration
01:41:52 dans les prochains mois ? Reste à voir.
01:41:54 Est-ce que, dans le domaine éducatif,
01:41:56 il va y avoir un rehaussement des savoirs ?
01:41:59 Là encore, va se voir.
01:42:00 Donc voilà.
01:42:01 S'il a un bilan à présenter dans six mois, voire un an,
01:42:05 je pense que, potentiellement, sa cote de popularité
01:42:07 pourrait être bien supérieure.
01:42:08 Rachel Kahn, un mot sur ce sondage très intéressant.
01:42:11 C'est ça pour ces nouvelles reprises.
01:42:12 Très intéressant, mais on est, effectivement,
01:42:14 vous l'avez souligné, on n'est pas du tout
01:42:16 dans le même contexte qu'en 2022.
01:42:19 Tout a été extrêmement vite, à tel point qu'on oublie
01:42:22 des événements, alors même que ça s'est passé
01:42:24 il y a quelques mois.
01:42:26 Après, j'ai l'impression aussi que ce Premier ministre,
01:42:29 dans son discours, c'est un discours du réel,
01:42:33 malgré tout.
01:42:34 Donc, on ne va pas être pessimiste
01:42:37 et garder, justement, cet espoir
01:42:39 pour les générations futures.
01:42:40 OK.
01:42:41 Alexandre de Vécu, rien à rajouter ?
01:42:43 Non.
01:42:44 Très bien.
01:42:45 On va voir qu'il y a des dossiers très importants
01:42:47 qui attendent Gabriel Attal.
01:42:48 On a parlé de l'éducation nationale,
01:42:50 il est en ce moment sur le terrain,
01:42:51 dans le Pas-de-Canet, pour parler d'inondations,
01:42:54 d'intempéries.
01:42:55 Il y a évidemment le dossier majeur de l'insécurité,
01:42:57 parce qu'aujourd'hui, ce n'est peut-être pas
01:42:59 un hasard de calendrier.
01:43:00 En tout cas, les derniers chiffres rendus
01:43:02 par le service statistique ministériel
01:43:04 de la Sécurité intérieure sont accablants.
01:43:06 On est à près de 1 000 agressions par jour
01:43:09 en 2023 dans notre pays.
01:43:11 Ça aussi, c'est l'un des sujets régaliens
01:43:13 auquel il faudra que Gabriel Attal se confronte.
01:43:16 Explication de Mathieu Devez et Goderic Bey.
01:43:18 On reçoit ensuite Thibaut de Montbréal.
01:43:20 Près de 1 000 agressions par jour en 2023.
01:43:24 Un chiffre en hausse de 6 % par rapport à l'année précédente.
01:43:27 Pour William Mory, délégué syndical
01:43:29 Allianz Police Nationale, ce constat n'est pas surprenant.
01:43:32 Ça fait des mois, voire des années qu'on dénonce ça.
01:43:35 Ça fait des années que certains politiques
01:43:37 nous rionnaient en disant que c'est juste
01:43:39 un sentiment d'insécurité.
01:43:40 Aujourd'hui, les chiffres parlent.
01:43:42 Les homicides sont également en hausse de 6 %,
01:43:45 1 033 sur l'année, soit près de 3 homicides par jour en moyenne.
01:43:49 Autre constat alarmant, les violences sexuelles
01:43:51 ont augmenté de 7 %, avec près de 240 faits par jour.
01:43:55 Pour William Mory, ces chiffres sont la conséquence
01:43:58 d'une justice trop laxiste.
01:44:00 Aujourd'hui, quand vous allez dans des commissariats
01:44:02 ou que vous allez dans des jaunes de garde à vue,
01:44:04 c'est toujours les mêmes personnes.
01:44:06 C'est-à-dire que c'est des multirécidivistes
01:44:08 qui pourrissent la vie des Français.
01:44:10 Ils sont dans l'ultra-violence parce que rien ne les arrête.
01:44:14 Il faut avoir une vraie politique pénale, ferme.
01:44:18 Parmi les chiffres évoqués, il s'agit uniquement
01:44:20 des actes signalés aux autorités,
01:44:22 sachant que toutes les victimes ne portent pas plainte.
01:44:25 On a été rejoint par Thibaud de Montbréal.
01:44:27 Bonsoir, vous êtes avocat, président du Centre
01:44:29 de réflexion sur la sécurité intérieure.
01:44:31 L'insécurité, les chiffres qu'on vient d'évoquer là,
01:44:34 sont terribles.
01:44:36 C'est ça la réalité que vivent les Français ?
01:44:38 C'est terrible, c'est l'ensauvagement
01:44:40 qui continue, mais qui s'ancriste dans la société française.
01:44:46 On a bien vu avec les réactions après les chiffres
01:44:48 de la Saint-Sylvestre, et après certains faits terribles
01:44:51 qui ont été commis cette nuit-là,
01:44:53 que finalement on finit par se réjouir
01:44:55 de ce qu'il y a un tout petit pourcentage
01:44:57 d'amélioration par rapport à l'année d'avant,
01:44:59 mais alors que la courbe sur 10 ans
01:45:01 est absolument catastrophique.
01:45:03 Donc on s'habitue à ce que ça arrive de plus en plus mal.
01:45:05 C'est intéressant parce que l'année 2024
01:45:08 est une année qui est cruciale en matière de sécurité,
01:45:11 notamment du fait de l'organisation par la France
01:45:13 de grands événements, au premier rang desquels
01:45:15 les JO olympiques qui vont être observées
01:45:17 par le monde entier.
01:45:19 Mais il ne faut pas oublier que la sécurité du peuple
01:45:22 prime sur celle des JO, parce que la sécurité du peuple
01:45:24 est en cause avant les JO, pendant les JO,
01:45:27 après les JO, et donc le nouveau gouvernement
01:45:30 qui va être créé va avoir une tâche essentielle
01:45:34 notamment sur la question de la sécurité.
01:45:37 - Thibaud de Montbréal, est-ce que vous pensez
01:45:39 que Gabriel Attal, à la carrure, les épaules,
01:45:41 le charisme, l'autorité, pour faire face
01:45:43 à ces sujets régaliens, on parle aujourd'hui
01:45:45 de l'insécurité, on parlera aussi du terrorisme,
01:45:47 la menace est omniprésente dans notre pays,
01:45:49 il y a aussi le sujet de l'immigration
01:45:51 qui faudra traiter à nouveau à travers
01:45:53 l'aide médicale d'État.
01:45:55 Est-ce qu'il est, encore une fois, prêt
01:45:57 pour exercer le pouvoir ?
01:45:59 - Les hommes se révèlent à la tâche
01:46:01 et les hommes d'État se révèlent
01:46:03 à la tâche. Moi, je vous dis très sincèrement,
01:46:05 il y a une chose qui m'a beaucoup plu
01:46:07 et qui m'a surpris chez Gabriel Attal,
01:46:10 lorsqu'il a été nommé ministre de l'Éducation nationale.
01:46:13 Souvenez-vous, son premier discours
01:46:15 pour souligner que les abayas
01:46:19 étaient inacceptables, c'est dans le contexte
01:46:22 de la décapitation de Samuel Paty,
01:46:24 très vite il y a eu le drame
01:46:26 de l'égorgement de Dominique Bernard,
01:46:28 donc dans un contexte hautement inflammable
01:46:30 où beaucoup disaient que les professeurs
01:46:33 et l'éducation nationale en général
01:46:35 avaient baissé les bras et rendu les armes
01:46:37 face à l'islamisme. Qu'est-ce qu'il a fait,
01:46:39 Gabriel Attal ? Il est arrivé, il a tenu un discours,
01:46:41 on a dit "c'est formidable, le beau discours,
01:46:43 on a l'habitude", et Emmanuel Macron lui-même
01:46:45 a tenu un certain nombre de beaux discours
01:46:47 depuis 7 ans. Sauf que là, derrière,
01:46:49 il a agi. Il a agi. Tout le monde a dit
01:46:51 "Ah, mais ça va être terrible, il va y avoir
01:46:53 des provocations, des incidents, des émeutes".
01:46:55 Il n'y a rien eu. Il a agi parce que...
01:46:57 Et là, il a fait preuve de fermeté.
01:46:59 Donc c'est un élément de réponse. Il y a une deuxième chose,
01:47:01 moi, que j'ai trouvée plutôt pas mal,
01:47:03 c'est que quand il y a eu les résultats catastrophiques
01:47:05 du classement PISA, sur les résultats
01:47:07 des études dans les collèges
01:47:09 et lycées français. Vous savez que les politiques
01:47:11 français aiment bien dire que même quand ça va
01:47:13 très très mal, que finalement on fait des pirouettes
01:47:15 et il y a des éléments de langage. Ben non, qu'est-ce qu'il a dit ?
01:47:17 Il a dit que c'était catastrophique
01:47:19 et qu'il fallait s'y atteler.
01:47:21 Tout ça est plutôt de bon augure. Maintenant,
01:47:23 on va voir la composition du gouvernement
01:47:25 et surtout la grande question,
01:47:27 ça va être de savoir s'il y a un vrai cap
01:47:29 de changement politique avec une cohérence
01:47:31 et la fin du "en même temps".
01:47:33 Mais on n'est pas à l'abri d'une bonne surprise.
01:47:35 Dernière chose pour vous. Pourquoi est-ce qu'on n'est pas
01:47:37 à l'abri d'une bonne surprise ? Parce que tous les sondages
01:47:39 et on en a encore parlé tout à l'heure,
01:47:41 indiquent que les Français
01:47:43 attendent de l'autorité sur les questions
01:47:45 régaliennes et donc, en plus,
01:47:47 en faisant ce qu'il faut,
01:47:49 on serait populaire.
01:47:51 - Louis Dragnel. - Alors justement,
01:47:53 on connaîtra peut-être le nom d'un successeur
01:47:55 possible de Gérald Darmanin
01:47:57 au ministère de l'Intérieur dans les prochains jours
01:47:59 ou peut-être Gérald Darmanin restera-t-il.
01:48:01 Pour vous, quelles sont les trois
01:48:03 priorités du successeur
01:48:05 possible de Gérald Darmanin
01:48:07 ou de Gérald Darmanin lui-même,
01:48:09 si Gabriel Attal
01:48:11 lui renouvelle sa confiance ?
01:48:13 - Alors en fait, il n'y a pas trois priorités, il y en a une.
01:48:15 La question, c'est les mesures pour décliner
01:48:17 cette priorité.
01:48:19 La priorité, et on en a parlé
01:48:21 avec les chiffres que vous venez de rappeler,
01:48:23 c'est de faire diminuer
01:48:25 les violences physiques
01:48:27 qui sont commises contre nos concitoyens
01:48:29 tous les jours dans des conditions...
01:48:31 - 1000 agressions par jour.
01:48:33 - Épouvantables. 1000 agressions par jour.
01:48:35 Ça défie l'entendement, il y a plus de 100 attaques
01:48:37 au couteau. Je répète régulièrement
01:48:39 qu'une personne agressée
01:48:41 sur cinq, et même une sur quatre
01:48:43 sur la période des cinq dernières années,
01:48:45 est policier ou gendarme.
01:48:47 C'est-à-dire que non seulement les Français sont agressés
01:48:49 au quotidien, mais ceux qui sont chargés
01:48:51 de les défendre et qui sont
01:48:53 en première ligne dans ce combat pour la sécurité
01:48:55 des Français sont ceux qui en payent le tribut
01:48:57 le plus lourd. Donc, ça, c'est
01:48:59 la priorité. Maintenant, sur les mesures à prendre,
01:49:01 je pense, moi, que la mère de toutes
01:49:03 les batailles, c'est la maîtrise
01:49:05 de nos frontières. L'Allemagne
01:49:07 a rétabli beaucoup de contrôles aux frontières
01:49:09 depuis quelques mois, mais avec des résultats
01:49:11 tangibles. Je pense qu'il faut rétablir
01:49:13 les contrôles aux frontières. Je pense
01:49:15 aussi qu'il faut diminuer...
01:49:17 Je prends des mesures qui sont des mesures techniques, parce que
01:49:19 ce ne nécessiterait pas de longs débats
01:49:21 parlementaires avec les incertitudes liées
01:49:23 aux questions de majorité. Il faut aussi,
01:49:25 je pense, au-delà des
01:49:27 mots sur l'immigration,
01:49:29 dire qu'on
01:49:31 va baisser le nombre de visas
01:49:33 par pays et diminuer
01:49:35 par 5, par 10, après on peut avoir un débat technique
01:49:37 sur le nombre d'étrangers
01:49:39 qui vont rentrer en France.
01:49:41 Et enfin, je pense qu'il faut mettre des peines planchées
01:49:43 pour ceux qui s'en prennent, aux policiers
01:49:45 et aux gendarmes, et aussi, et ça,
01:49:47 c'est une idée qu'on n'entend pas souvent,
01:49:49 contre les récidivistes, c'est-à-dire que
01:49:51 les gens qui pourrissent la vie des Français
01:49:53 en commettant 1, 2, 3, 4, 5
01:49:55 délits, eh bien il faut qu'à un moment, dans le code pénal,
01:49:57 les juges soient incités,
01:49:59 ils ne peuvent pas être obligés pour des raisons
01:50:01 de droit international, mais soient fortement incités
01:50:03 à ce qu'à partir d'un certain
01:50:05 nombre de délits, et moi je pense que
01:50:07 2, c'est bien suffisant, eh bien
01:50:09 ils en cuisent aux délinquants.
01:50:11 - Et alors Thibaud de Mondrial, vous, vous êtes un peu éloigné des appareils
01:50:13 politiques, mais globalement, si
01:50:15 Emmanuel Macron vous proposait de relever
01:50:17 cette mission, qu'est-ce que vous lui répondriez ?
01:50:19 - Ça, alors,
01:50:21 je vais être très franc avec vous, cette année, il y a
01:50:23 la mission des Jeux Olympiques,
01:50:25 et la mission des Jeux Olympiques,
01:50:27 c'est une mission, il faut que
01:50:29 cette mission soit menée à bien, parce que
01:50:31 l'avenir
01:50:33 de notre pays, pour les 10 ans
01:50:35 qui viennent, dans les yeux du monde,
01:50:37 se joue sur notre capacité
01:50:39 ou non à gérer cet événement.
01:50:41 Mais au-delà des... - Et donc si on vous proposait
01:50:43 d'être ministre de l'Intérieur ?
01:50:45 - Si il y a des moyens qui sont...
01:50:47 Si il y a des garanties de ce qu'il y a
01:50:49 des moyens qui soient
01:50:51 accordés, et s'il y a un tout petit peu d'autonomie,
01:50:53 pourquoi pas ? Mais ça, c'est une discussion
01:50:55 qu'il faudra avoir le moment venu avec les uns et les autres,
01:50:57 et c'est pas à moi de...
01:50:59 C'est pas à moi de faire des actes de candidature.
01:51:01 C'est si jamais la question est posée.
01:51:03 Mais, moi, je me déroberai pas, j'ai servi
01:51:05 mon pays dans l'armée quand j'étais jeune,
01:51:07 je sers régulièrement les policiers et les gendarmes
01:51:09 que je défends depuis, j'ai fêté
01:51:11 mon 29e anniversaire professionnel d'avocat
01:51:13 en début de semaine, donc c'est
01:51:15 un combat que, si vous voulez, je n'ai pas
01:51:17 une âme de contemplateur, je vais pas...
01:51:19 Si on me propose de me mouiller
01:51:21 avec des moyens et un cap clair,
01:51:23 je le ferai, parce que c'est
01:51:25 beaucoup plus facile de critiquer que d'aller dans l'action,
01:51:27 et je serai donc
01:51:29 irresponsable de rester dans la
01:51:31 facilité d'être un spectateur.
01:51:33 Mais encore une fois, il faut qu'il y ait des moyens.
01:51:35 - Bien sûr, on a compris. Alexandre de Vecchio, une question.
01:51:37 - Non, non, je trouve que ce qui est particulièrement
01:51:39 juste, ce qu'a dit Thibault
01:51:41 de Montbréal,
01:51:43 c'est la question européenne, puisque
01:51:45 je crois que ça va être une des impasses
01:51:47 de ce gouvernement.
01:51:49 Vous avez parlé de cap clair,
01:51:51 Thibault de Montbréal, et vous avez expliqué
01:51:53 que sans maîtrise des frontières, on arriverait
01:51:55 pratiquement à rien. Or, il y a une élection
01:51:57 européenne, Gabriel Attal est là
01:51:59 aussi pour s'opposer au Rassemblement national,
01:52:01 et je pense pas que
01:52:03 il fasse acte de rupture sur ce
01:52:05 plan-là, pourtant, c'est de...
01:52:07 Il faut faire acte de rupture
01:52:09 face à l'Union européenne, parce que
01:52:11 tout en découle d'une certaine manière,
01:52:13 et sans souveraineté, on n'arrivera pas
01:52:15 à rétablir l'autorité, la sécurité,
01:52:17 la maîtrise des flux
01:52:19 migratoires. Donc, au-delà de ses talents
01:52:21 de communicant, au-delà de ses
01:52:23 bons instincts, il va se
01:52:25 heurter
01:52:27 à l'ADN macroniste qu'il y a en ADN européen,
01:52:29 et qui est incompatible, je dirais, avec l'esprit
01:52:31 du temps. C'est bon, non ? - Je suis d'accord avec vous,
01:52:33 Alexandre de Vecchio, mais il faut voir les choses,
01:52:35 je pense, en deux temps. Aujourd'hui, tout le monde
01:52:37 a bien compris que dès lors qu'Emmanuel Macron
01:52:39 est président de la République, il n'y aura pas
01:52:41 de grand soir sur cette question. La question
01:52:43 est de savoir si, déjà, on peut faire, accélérer
01:52:45 des pas dans la bonne direction,
01:52:47 et, encore une fois, moi, ce qui me
01:52:49 touche beaucoup, c'est la détresse des policiers et des
01:52:51 gendarmes face à cette violence qu'ils subissent,
01:52:53 c'est la détresse de nos concitoyens,
01:52:55 c'est la formidable incertitude qu'on entend en off
01:52:57 sur notre capacité à assurer la sécurité des
01:52:59 grands événements qui viennent. C'est ça, ce
01:53:01 volontarisme sur l'année qui vient,
01:53:03 je pense que la première mission, ça va être celle-là.
01:53:05 Maintenant, pour redresser le pays, dont je dis
01:53:07 régulièrement, et c'est pas ce soir que je vais arrêter
01:53:09 de le dire, que depuis 40 ans,
01:53:11 nous sommes en train de nous effondrer
01:53:13 et qu'à un moment donné, il faudra un vrai redressement
01:53:15 de ce pays, il faudra des mesures
01:53:17 qui soient des mesures de grande ampleur, et je suis
01:53:19 d'accord avec vous, à terme, seule
01:53:21 la remise en cause de ces traités
01:53:23 nous permettra de reprendre complètement
01:53:25 en main notre souveraineté. Mais ça ne veut pas dire
01:53:27 pour autant qu'il n'y a rien à faire,
01:53:29 et je pense que le cap des six mois qui viennent,
01:53:31 notamment d'être aux côtés
01:53:33 des policiers et des gendarmes pour assurer la sécurité
01:53:35 de nos compatriotes et pour assurer le succès
01:53:37 des grands événements, ce sont
01:53:39 des enjeux considérables déjà.
01:53:41 Thibault de Montbréal, on ne connaît pas encore la composition
01:53:43 du nouveau gouvernement que va former Gabriel Attal,
01:53:45 mais il a fallu beaucoup de temps déjà
01:53:47 au président de la République pour se décider,
01:53:49 en tout cas arrêter son choix
01:53:51 sur Gabriel Attal. J'aimerais vous
01:53:53 faire écouter une archive de l'INA,
01:53:55 une archive de Georges Pompidou,
01:53:57 qui était à l'époque président de la République,
01:53:59 dans 1973, qui explique selon lui
01:54:01 quels sont les critères qui doivent
01:54:03 prévaloir pour choisir un Premier ministre.
01:54:05 On va l'écouter et vous allez me dire
01:54:07 si ça correspond à ce qui se fait aujourd'hui.
01:54:09 Je rappelle que Georges Pompidou est le seul
01:54:11 Premier ministre qui est devenu président de la République.
01:54:13 Écoutez-le.
01:54:15 Je sais bien
01:54:17 que nous vivons
01:54:19 le temps de la pudeur
01:54:21 et de l'impudence.
01:54:23 Mais il y en a qui franchement se trompent de République.
01:54:27 Les Premiers ministres
01:54:29 ne se désignent pas
01:54:31 dans les dîners parisiens,
01:54:33 ni même au gré
01:54:35 des convenances personnelles.
01:54:37 Le Premier ministre
01:54:39 est choisi
01:54:41 en tenant compte,
01:54:43 bien entendu, de la composition
01:54:45 de l'Assemblée nationale, devant laquelle
01:54:47 le gouvernement est responsable.
01:54:49 Le Premier ministre est choisi
01:54:51 en fonction de sa capacité,
01:54:53 de sa loyauté,
01:54:55 et de son dévouement
01:54:57 au bien public.
01:54:59 Bon, là, il coche les cases,
01:55:01 Gabriel Attal.
01:55:03 Loyauté, capacité,
01:55:05 dévouement ?
01:55:07 La loyauté à Emmanuel Macron,
01:55:09 elle est manifeste quand on regarde
01:55:11 sa carrière, le dévouement de sa femme.
01:55:13 Moi, ça n'appelle aucun commentaire particulier de ma part.
01:55:15 Je pense que c'est...
01:55:17 De l'extérieur, il y a une cohérence.
01:55:19 D'accord, ok. Mais quand, effectivement,
01:55:21 je disais qu'il était le seul à être
01:55:23 devenu président de la République,
01:55:25 en tout cas dans la filée, parce que Jacques Chirac est devenu,
01:55:27 mais après coup, c'est une façon
01:55:29 de torpiller ou de lancer
01:55:31 la campagne de 2027, de nommer
01:55:33 Gabriel Attal, maintenant, pour Emmanuel Macron ?
01:55:35 Comme observateur, ce qui est sûr,
01:55:37 c'est qu'on a l'impression
01:55:39 qu'on a, pour la première fois
01:55:41 depuis qu'Emmanuel Macron
01:55:43 est président de la République,
01:55:45 un Premier ministre qui va avoir beaucoup d'autonomie.
01:55:47 Le premier, c'est Édouard Philippe,
01:55:49 qui a une vraie personnalité politique,
01:55:51 mais c'était le premier Premier ministre
01:55:53 après l'élection d'Emmanuel Macron.
01:55:55 Donc le leadership était absolument incontestablement
01:55:57 à tous égards celui du président de la République.
01:55:59 Ensuite, on a eu des gens qui étaient plus
01:56:01 des techno. On a eu
01:56:03 Jean Castex, on a eu
01:56:05 Elisabeth Borne, dont personne
01:56:07 n'a pu penser.
01:56:09 Après, les gens peuvent se révéler, on peut se tromper.
01:56:11 Mais en tout cas, l'analyse qui était faite,
01:56:13 c'est qu'ils étaient nommés pour être
01:56:15 des collaborateurs techno.
01:56:17 Là, Gabriel Attal a de l'ambition,
01:56:19 ce qui n'est pas un gros mot dans ma bouche,
01:56:21 il a montré
01:56:23 à l'éducation, on en parlait tout à l'heure,
01:56:25 un vrai savoir-faire et
01:56:27 une forme de courage politique, dont on attend de voir
01:56:29 s'il va évidemment continuer.
01:56:31 Donc, je pense qu'il va y avoir
01:56:33 sans doute plus d'autonomie à Matignon
01:56:35 qu'il y en a eu ces derniers mois
01:56:37 et ces dernières années, mais ça va être d'autant plus intéressant
01:56:39 à suivre, d'où aussi l'intérêt
01:56:41 de la question du cap
01:56:43 qui va être donné.
01:56:44 Encore une question politique par Louis Dragnel.
01:56:46 Oui, mais qui est liée
01:56:48 à votre domaine d'expertise et de spécialité,
01:56:50 c'est toujours la question du "en même temps".
01:56:52 On voit qu'Emmanuel Macron,
01:56:54 en tout cas c'est la manière avec laquelle il présente
01:56:56 la nomination de Gabriel Attal,
01:56:58 veut poursuivre le dépassement politique
01:57:00 et donc le "en même temps".
01:57:02 Est-ce que vous pensez qu'aujourd'hui
01:57:04 c'est encore tenable de proposer
01:57:06 le "en même temps" ou alors
01:57:08 c'est même quelque chose de non seulement périmé
01:57:10 mais irresponsable ?
01:57:12 Non, mais vous posez la question clé. Quand on parle de cap politique,
01:57:14 est-ce qu'il va y avoir un vrai changement politique ?
01:57:16 En même temps,
01:57:18 en matière hegélienne, ça n'a pas marché
01:57:20 et ça ne peut pas marcher.
01:57:22 Ça ne marchera pas parce que
01:57:24 le côté opposé de la balance
01:57:26 va systématiquement
01:57:28 neutraliser le premier plateau.
01:57:30 Donc il faut qu'on sorte de ça en même temps.
01:57:32 C'est ce que les Français demandent.
01:57:34 Il y a un plébiscite sur ces questions.
01:57:36 Et encore une fois, je pense que
01:57:38 le gouvernement qui prendrait
01:57:40 ce nouveau cap de façon résolue,
01:57:42 il serait extrêmement populaire.
01:57:44 Avec des gens volontaristes
01:57:46 qui disent ce qu'ils font,
01:57:48 qui font ce qu'ils disent, qui sont sincères,
01:57:50 y compris quand ils reconnaissent des erreurs ou des échecs,
01:57:52 je pense que ce sont des choses
01:57:54 dont les Français ont vraiment soif.
01:57:56 Maintenant, est-ce que c'est ce qu'on va avoir ?
01:57:58 C'est beaucoup trop tôt pour vous répondre.
01:58:00 Mais ça conditionne tout le reste, y compris ma réponse à votre question tout à l'heure.
01:58:02 Le visage du gouvernement sera
01:58:04 une forme de réponse, par exemple,
01:58:06 sur la question régalienne de la sécurité.
01:58:08 Sortir du "en même temps",
01:58:10 ce serait en finir
01:58:12 avec Éric Dupond-Rheim-Moretti,
01:58:14 de manger la tête d'un ministre
01:58:16 sur ce plateau.
01:58:18 Ce n'est pas mon rôle, mais en tout cas,
01:58:20 si on veut une politique d'ordre,
01:58:22 il ne suffit pas de nommer un ministre
01:58:24 de l'Intérieur qui a
01:58:26 de l'autorité et qui est pour la sécurité.
01:58:28 Il faut que la justice suive.
01:58:30 Ça, ce serait une forme de cohérence, je dirais.
01:58:32 - Qu'est-ce qui vous demanderait ? Vous êtes d'accord avec Alexandre ?
01:58:34 - Ce qui est certain, c'est qu'il faut
01:58:36 un attelage qui marche sur deux jambes.
01:58:38 Il faut un attelage d'intérieur-justice
01:58:40 qui marche sur deux jambes.
01:58:42 Maintenant, moi, Éric Dupond-Moretti,
01:58:44 j'ai beaucoup dit que c'était
01:58:46 très compliqué pour lui, qui pendant
01:58:48 40 ans a exercé avec talent le métier d'avocat,
01:58:50 dans une forme d'anarchie revendiquée,
01:58:52 c'est-à-dire d'être contre
01:58:54 l'autorité, contre les pouvoirs,
01:58:56 mais un peu par nature d'avocat pénaliste.
01:58:58 Et c'était très difficile pour lui,
01:59:00 tout à coup, d'incarner
01:59:02 l'autorité judiciaire que doit incarner
01:59:04 le garde des Sceaux. Il a des choses
01:59:06 qu'il a faites que je
01:59:08 conteste formellement, d'autres
01:59:10 sur lesquelles il y a eu une bonne surprise.
01:59:12 Après, ce n'est pas à moi de donner
01:59:14 les mauvais points personnels.
01:59:16 - Si on met un ministre de l'Intérieur à poigne,
01:59:18 il faut qu'il y ait un ministre de la Justice.
01:59:20 - Je suis d'accord.
01:59:22 - La cohérence même de la chaîne pénale.
01:59:24 - Je n'arrête pas de le dire depuis des années.
01:59:26 C'est pour ça que je vous parle d'un corps
01:59:28 qui marche avec deux jambes dans la même
01:59:30 direction. Je ne suis pas
01:59:32 complètement certain
01:59:34 que ce serait le cas.
01:59:36 - Alexandre ?
01:59:38 - Ce sera une indication
01:59:40 très importante.
01:59:42 Il faut un réel renouveau dans ce gouvernement
01:59:44 pour qu'on soit au-delà
01:59:46 d'une simple opération de communication,
01:59:48 malgré toute la sympathie
01:59:50 que j'ai pour Gabriel Attal,
01:59:52 ou en tout cas le fait que j'approuve
01:59:54 ce qu'il a pu faire
01:59:56 à l'éducation nationale.
01:59:58 Avant de
02:00:00 s'enthousiasmer un peu trop,
02:00:02 il est urgent d'attendre
02:00:04 et de voir ce que nous réserve
02:00:06 Emmanuel Macron.
02:00:08 Il y a deux façons de faire du en même temps.
02:00:10 Emmanuel Macron a fait du en même temps
02:00:12 en disant un coup "oui"
02:00:14 à la gauche, un coup "oui" à la droite,
02:00:16 voire en même temps
02:00:18 des choses contradictoires
02:00:20 aux uns et aux autres. Il y a une vraie stratégie de dépassement
02:00:22 qui était la stratégie gaulliste.
02:00:24 C'est d'aller au-delà de la droite et de la gauche
02:00:26 et essayer de s'adresser
02:00:28 au peuple. Je rejoins
02:00:30 Thibault Montbrial sur le fait que
02:00:32 c'est chez le peuple de véritables attentes
02:00:34 en matière régalienne et en même temps de véritables
02:00:36 attentes en matière sociale qui permettraient de
02:00:38 marcher sur son pied gauche et sur son pied droit.
02:00:40 Je vous passe la parole dans un instant,
02:00:42 mais d'abord on va remercier les auditeurs
02:00:44 d'Europe 1 qui vont retrouver maintenant
02:00:46 Céline Giraud pour Europe 1 soir.
02:00:48 Et nous on va continuer sur ces news.
02:00:50 J'aimerais que vous répondiez justement à ce que vient de dire
02:00:52 Alexandre de Vécu.
02:00:54 Vous posez la question de la cohérence
02:00:56 et c'est celle autour de laquelle on tourne depuis le début.
02:00:58 On va bien voir quel gouvernement va être nommé
02:01:00 et s'il y a vraiment un cap au-delà
02:01:02 des espoirs que peut susciter
02:01:04 Gabriel Attal au regard de ses prises de position
02:01:06 et de ses actes comme ministre de l'Education nationale.
02:01:08 Mais au-delà, ce qui va être intéressant
02:01:10 c'est que si par aventure on n'est jamais
02:01:12 à l'abri d'une bonne surprise, c'était le cas
02:01:14 et qu'il y a un vrai cap qui était donné,
02:01:16 un vrai changement de cap et un vrai réarmement
02:01:18 pour paraphraser le président de la République.
02:01:20 Ça va être intéressant
02:01:22 de voir comment se comporteront les oppositions
02:01:24 à l'Assemblée nationale. Parce que là,
02:01:26 à un moment, la question de la cohérence va être reportée
02:01:28 sur les oppositions. On va être clair,
02:01:30 si Thibaud de Montbréal est nommé à la place de Gérald Darmanin,
02:01:32 j'applaudirai.
02:01:34 - Thibaud de Montbréal, il nous reste encore un tout petit peu de temps.
02:01:36 Vous êtes aujourd'hui...
02:01:38 Vous êtes aussi avocat.
02:01:40 Vous êtes aujourd'hui
02:01:42 un parti prenant dans le procès
02:01:44 des trois policiers qui sont jugés
02:01:46 depuis ce matin pour des blessures infligées
02:01:48 à Théo Louaca lors de sa interpellation en 2017
02:01:50 à Aulnay-sous-Bois.
02:01:52 Comment a démarré
02:01:54 cette première journée d'audience ?
02:01:56 Je me rappelle qu'à l'époque, François Hollande était venu
02:01:58 au chevet de ce jeune homme.
02:02:00 Comment vivent les policiers ce procès ?
02:02:02 - C'est un dossier
02:02:04 qui est en réalité
02:02:06 l'histoire d'un double drame.
02:02:08 Mais il n'y a pas de crime qui a été commis.
02:02:10 Le premier drame, c'est qu'un jeune homme
02:02:12 a été très grièvement blessé.
02:02:14 Mais le deuxième drame,
02:02:16 c'est qu'il a été grièvement blessé
02:02:18 parce qu'il s'est rebellé. Il a commis des violences
02:02:20 contre les policiers qui étaient venus faire un contrôle.
02:02:22 Et dans le cadre des violences
02:02:24 qu'il a commises,
02:02:26 il y a eu une tentative pour le maîtriser,
02:02:28 pour l'interpeller. Il ne s'est pas laissé interpeller.
02:02:30 Et il a réussi
02:02:32 à lutter contre deux policiers
02:02:34 dont un était vraiment en mauvaise posture.
02:02:36 Et le troisième, qui est mon client, est arrivé
02:02:38 et il a commis un geste, qui est un geste qui est enseigné
02:02:40 dans les écoles de police, dont plusieurs experts
02:02:42 techniques ont dit qu'il était légitime
02:02:44 au regard des circonstances
02:02:46 de fait autour de ce qui se passait.
02:02:48 Et malheureusement,
02:02:50 ce geste
02:02:52 a eu des conséquences
02:02:54 qui étaient des conséquences ragides.
02:02:56 Mais le deuxième drame, c'est qu'un policier,
02:02:58 trois policiers, mais un seul pour le crime,
02:03:00 comparaissent donc devant la cour d'assises
02:03:02 pour avoir simplement fait
02:03:04 leur travail, et en l'occurrence,
02:03:06 pour mon client, fait son travail, c'est-à-dire
02:03:08 utilisé un geste qu'on lui a appris, précisément
02:03:10 pour des circonstances où un individu
02:03:12 costaud ne se laisse pas
02:03:14 interpeller et
02:03:16 commet des violences. Et je voudrais juste
02:03:18 rappeler une chose, c'est qu'en droit, et beaucoup
02:03:20 de gens l'oublient, et c'est transposable à tout
02:03:22 un tas de domaines d'intervention de la police,
02:03:24 c'est qu'on ne
02:03:26 juge pas la légitimité
02:03:28 d'un acte au regard
02:03:30 de son résultat. C'est pas le résultat
02:03:32 qui compte, c'est les circonstances
02:03:34 qui ont conduit le policier à prendre la décision.
02:03:36 C'est pour ça que la police,
02:03:38 qui a le monopole de la force légitime,
02:03:40 peut parfois
02:03:42 grièvement blesser ou tuer des gens
02:03:44 qui ont commis des infractions, sans
02:03:46 pour autant, de son côté, commettre des infractions.
02:03:48 Ça ne veut pas dire que les policiers et les gendarmes peuvent faire
02:03:50 n'importe quoi, mais ça veut dire que dans ce cadre
02:03:52 légitime, eh bien les policiers et les gendarmes
02:03:54 ont le droit d'utiliser la force.
02:03:56 Et je voudrais dire que c'est pour ça qu'il faut
02:03:58 absolument soutenir nos forces de sécurité
02:04:00 intérieure. Parce qu'avec l'augmentation
02:04:02 de la délinquance, dont on a parlé tout à l'heure,
02:04:04 avec la menace terroriste,
02:04:06 qui a à nouveau rejoint le seuil
02:04:08 qui était à peu près celui de l'automne 2015,
02:04:10 pour que les gens se rendent bien compte,
02:04:12 avec les grands événements qui arrivent,
02:04:14 on en a parlé, les Jeux Olympiques, mais également des
02:04:16 Jeux d'État du monde entier, qui vont venir
02:04:18 pour les anniversaires de débarquements
02:04:20 de Normandie et de
02:04:22 Provence, nous risquons de nous
02:04:24 trouver face à des événements
02:04:26 qui conduisent les policiers
02:04:28 et les gendarmes à utiliser la force. Et alors là,
02:04:30 il faudra les soutenir vigoureusement.
02:04:32 C'est aussi un cap politique dont on verra
02:04:34 s'il sera pris dans les jours qui viennent.
02:04:36 - Et notamment par Gabriel Attal, le nouveau Premier ministre.
02:04:38 Merci beaucoup Thibaut de Montbréal d'être venu ce soir
02:04:40 dans Pöncheng, sur CNews.
02:04:42 Merci à Louis de Ringuet, à Alexandre de Vécu,
02:04:44 à Gilles Garraud, merci à vous chers amis téléspectateurs.
02:04:46 Tout de suite vous retrouvez Christine Kelly
02:04:48 pour Face à l'Info,
02:04:50 avec ses débatteurs. Bonne soirée à vous sur CNews.
02:04:52 seigneurs.